edito : que la fête commence ! p - torofstf.com la muleta_n... · yannick jaoul . journal la...

10
Journal La Muleta n° 65 Edito : Que la fête commence ! Décembre 2015 Société Taurine fondée en 1906 Rue de la Paix 13200 Arles P our fêter nos cent dix ans, j’emprunte le titre du film de B. Tavernier, non pas pour l’histoire qui raconte les frasques sous la régence de Louis XV, je l’emprunte pour ceux qui ont si magnifiquement joué ces personnages alors qu’ils en étaient aux antipodes: Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort. Dans leur vie, comme dans nombre de leurs films, ce trio là était porteur de valeurs telles que l’engagement, le partage, la passion, la culture mais aussi l’amitié et la fidélité. Je l’emprunte surtout pour vous inviter à venir fêter 2016 et donc les 110 ans de la Muleta (1906-2016.) Au travers de nos archives que nous avons pa- tiemment dépouillées, il nous est appa- ru que ces valeurs avaient été les nô- tres depuis 1906. Oui ! La Muleta a toujours cultivé l’ami- tié et le goût de la vie, a respecté les points de vue sans s’interdire de don- ner le sien et au travers de notre pas- sion commune a toujours entretenu cette petite musique. Mais célébrer un anniversaire, c’est aussi se retourner sur son passé, sans s’appesantir. La Muleta est née avec le siècle, le vingtième, elle a vécu deux guerres mondiales avec ses moments tragiques mais aussi avec ses mo- ments de liesse que furent l’Armistice et la Libération, a traversé trois Républiques ainsi que le régime de Vichy au cours duquel, un des nôtres (Marcel Escourbiat) a démissionné de la présidence car recherché par la ges- tapo. Certains de nos membres ont été obligés de fuir leur pays en guerre : notre carte d’adhérent n’est-elle pas barrée des couleurs de la République espagnole ? Vous le voyez, des hommes et des femmes qui ont été des témoins de leur époque. Une époque avec ses pei- nes mais aussi ses joies. D’ailleurs, si vous cherchez sur les photos jaunies et les lettres manuscrites de nos archives les traces de ce siècle tumultueux, vous y trou- verez des marques de solidarité et de fraternité au tra- vers les colis envoyés aux soldats prisonniers. Mais vous y trouverez aussi des éclats de rire et des mo- ments de partage et c’est tant mieux. Ces archives sont là pour nous dire de poursuivre l’aventure en pensant à eux. Et si le secret de la longévité et de la bonne santé de la Muleta plongeaient ses racines dans cette riche diversité? En célébrant nos 110 ans, nous penserons donc à toutes ces vies qui se sont côtoyées et qui nous invitent à décla- rer que la fête commence et elle commencera le 27 fé- vrier à la Salle des Fêtes. Ils comptent sur nous et nous comptons sur votre pré- sence. Yannick JAOUL

Upload: vuongdien

Post on 10-Sep-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65

Edito : Que la fête commence !

Décembre 2015

Société Taurine fondée en 1906

Rue de la Paix – 13200 Arles

P our fêter nos cent dix ans, j’emprunte le titre du film de B.

Tavernier, non pas pour l’histoire qui raconte les frasques sous la régence de Louis XV, je l’emprunte pour ceux qui ont si magnifiquement joué ces personnages alors qu’ils en étaient aux antipodes: Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort. Dans leur vie, comme dans nombre de leurs films, ce trio là était porteur de valeurs telles que l’engagement, le partage, la passion, la culture mais aussi l’amitié et la fidélité.

Je l’emprunte surtout pour vous inviter à venir fêter 2016 et donc les 110 ans de la Muleta (1906-2016.) Au travers de nos archives que nous avons pa-tiemment dépouillées, il nous est appa-ru que ces valeurs avaient été les nô-tres depuis 1906.

Oui ! La Muleta a toujours cultivé l’ami-tié et le goût de la vie, a respecté les points de vue sans s’interdire de don-ner le sien et au travers de notre pas-sion commune a toujours entretenu cette petite musique.

Mais célébrer un anniversaire, c’est aussi se retourner sur son passé, sans s’appesantir. La Muleta est née avec le siècle, le vingtième, elle a vécu deux guerres mondiales avec ses moments tragiques mais aussi avec ses mo-ments de liesse que furent l’Armistice et la Libération, a traversé trois Républiques ainsi que le régime de Vichy au cours duquel, un des nôtres (Marcel Escourbiat) a démissionné de la présidence car recherché par la ges-tapo. Certains de nos membres ont été obligés de fuir leur pays en guerre : notre carte d’adhérent n’est-elle pas barrée des couleurs de la République espagnole ?

Vous le voyez, des hommes et des femmes qui ont été des témoins de leur époque. Une époque avec ses pei-nes mais aussi ses joies. D’ailleurs, si vous cherchez sur les photos jaunies et les lettres manuscrites de nos archives les traces de ce siècle tumultueux, vous y trou-verez des marques de solidarité et de fraternité au tra-

vers les colis envoyés aux soldats prisonniers.

Mais vous y trouverez aussi des éclats de rire et des mo-ments de partage et c’est tant mieux. Ces archives sont là pour nous dire de poursuivre l’aventure en pensant à eux. Et si le secret de la longévité et de la bonne santé de la Muleta plongeaient ses racines dans cette riche diversité?

En célébrant nos 110 ans, nous penserons donc à toutes ces vies qui se sont côtoyées et qui nous invitent à décla-rer que la fête commence et elle commencera le 27 fé-vrier à la Salle des Fêtes.

Ils comptent sur nous et nous comptons sur votre pré-sence.

Yannick JAOUL

Page 2: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 2 Journal La Muleta n° 65 Page 2

C 'est le moment avec le der-nier bulletin de l'année de tirer quelques conclusions complètement arbitraires de cette temporada. Je vais

commencer par un point de vue qui risque de générer une polémique autour du « vino blanco » du samedi.

Comme souvent après la saison, j'entends qu'il n'y a rien eu de marquant, que la temporada a été inintéressante, bref qu'il n'y a plus d'intérêt d'aller aux corridas. Le « c'était mieux avant » fait parti de notre fonctionnement, bien évide-ment on a souvent tendance à privilégier le pas-sé. Mais si on regarde de plus près, on voit que la tauromachie a toujours évolué et continue de nos jours son développement. Et c’est tant mieux parce que la sclérose est synonyme de dispari-tion. On peut adhérer ou pas à ce cheminement, mais on ne peut tout rejeter systématiquement.

Commençons par ce qui est le plus important : les taureaux. L'encaste Domecq est hégémoni-que, 90 % des toros combattus en font partie, il faut peut être se demander pourquoi. Première-ment la dispersion du sang date des débuts des années 70 et ceci à cause des pressions exer-cées par les « figuras » du moment. Dès lors de nombreux ganaderos ont été obligés de se plier aux exigences pour ne pas disparaître, mais aussi à cause de l'évolution des attentes des aficionados qui se développent vers plus d'artistique que de combat. Se remémorer les faenas de Pépé Luis Vasquez , Antonio Ordoñez, Curro Ro-

mero, Rafaël de Paula, etc. qui ont influencé la vision du pu-blic. Public qui peu à peu va exiger qu'à chaque corrida il puis-se retrouver ce sentiment de beauté et d'esthétisme. Il ne faut

pas aussi négliger dans cette évolution l'influence de la littérature, très prolifique dans les années 90 , puis de Canal plus.

Et si depuis de nombreuses temporadas on a assisté à un affaiblissement, à un affadissement pour ne pas pas dire à une disparition de la caste dans certains élevages, il me semble que l'on assiste à un renou-veau et une prise de conscience chez les satellites « Domecq ». En effet je dois constater que les meilleu-res prestations de cette temporada , on les doit à Pe-draza de Yeltes (du Domecq via El Pilar) à Dax, Parla-dé à Madrid et Arles, Fuente Yumbro à Séville, Logro-ño, les Victoriano del Rio de Mont de Marsan.

Malheureusement, déception avec les encastes que l'on soutient : Dolores Aguirre, à peine intéressants à Vic, de même que les Cebada Gago qui sont restés en deçà de ce que l'on attend, Escolar descend dou-cement mais sûrement, les Victorinos sont aux abon-nés absents, les Miura de Béziers décevants, Cuadri faibles à Dax, etc. Un peu de réconfort avec les Adolfo Martin de fin de saison (feria d'Otoño, Zaragoza), le regain timoré de Baltazar Iban, la confirmation de los Maños en novilladas, les Valdellan à Vic, le retour des Fraile en France en demi-teinte et puis, par ci par là, un toro qui ressort du lot (un Aguirre à Tafala et Vic, le dernier Valverde d'Alès, le cinquième Prieto de Vergè-ze).

Donc je pense que l'on ne peut pas juger une tempo-rada en se limitant à 2 ou 3 plazas et en ignorant ce qui se passe ailleurs. Par contre ce qui m'inquiète le plus c'est la façon de quelques ganaderos de voir l'avenir de la corrida . En particulier Justo Hernandez, le propriétaire de Garcigrande, qui recherche un toro qui « embesti » le mufle traçant le sillon dans le sable et donne la sortie vers l'extérieur, sans parler des pi-

Temporada 2015 : le « petit bilan de Christian »

Page 3: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 3 Journal La Muleta n° 65 Page 3

tons qui doivent être « commodes ». Il revendique le fait de ne pas choisir un semental par rapport à son comportement à la pique, mais uniquement par rapport à la hauteur et la longueur de son « embestida ». Son discours va même à dire qu'il conser-ve de préférence un toro manso à un toro brave. Si le Juli, qui a tué toute la camada Garcigrande cette saison continue à domi-ner et à imposer sa loi aux empresas, il est fort à parier que d'autres éleveurs vont emboîter le pas de Justo. Petit espoir, il maintient dans sa branche Domingo Hernandez, un comporte-ment plus classique dans sa sélection. Il est d'ailleurs bon de noter que les Domingo Hernandez ont été régulièrement intéres-sants aussi bien au premier tiers qu'à la muleta.

Du côté toreros j'ai deux coups de cœur : Juan del Alamo qui confirme ses capacités à toréer, aussi bien des corridas dures que plus commerciales, avec comme point d'orgue sa presta-tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une base de cartel dans les grandes ferias prochaines. En second lieu, Sébastien Castella. Je n'ai jamais été un grand partisan, mais je dois reconnaître qu'il a atteint un niveau de maturité dans sa tauromachie difficilement égalable. Il m'a semblé beaucoup moins introverti, il est bien dans sa vie d'homme et de père, on l'a même vu sourire en piste. Mais surtout en plus de ses succès taurins (Madrid, Pampelune, en-cerrona au profit des enfants malades , Logroño), c'est un des rares maestros avec Morante à être monté au créneau face aux antis, ce qui lui a valu des mena-ces de mort. J'aurais aimé le même engagement du Juli, Man-zanares, Talavante et consort.

Autre coup de cœur, pour la première fois depuis plusieurs temporadas on a assisté à l'avènement de novilleros qui me semblent promis à un bel avenir. Le renouveau vient surtout de l'Amérique Sud avec en premier lieu Roca Rey et Joaquim Galdos, mais aussi le petit frère d'Adame, Manolo Vanegas. On a l'impression qu'ils ont plus « faim » que les petits princes qui sortent des écoles taurines. Du côté ibé-rique, gardons un œil sur Paco Aguado, José Luis Muñoz (neveu de Curro Romero), Ginés Marin, Po-sada de Maravilla.

On peut donc espérer qu'ils vont donner un petit coup de pied dans la fourmilière. Mais on sait bien que la place sera chèrement défendue par les seño-ritos, cette année le petit Garrido en a fait l'amère expérience.

Chez nous rien de bien nouveau sous le soleil, Juan Bautista continue son petit bonhomme de chemin, mais on sait que sa carrière va s'orienter dans une autre direction et je pense qu'il a atteint son apogée cette saison. Les autres rament. Comme souvent c'est vers les jeunes que l'on doit reporter notre at-tention : Ferrani, Younes, Clémente en novilladas, Baptiste Cissé,Tibo Garcia, Adrien Salenc en NSP. Ne les jugeons pas trop durement, car tant qu'il y aura encore des enfants puis des ados qui auront le courage de se mettre devant des cornes, on pourra espérer que notre passion perdurera.

Même constat pour nos ganaderos qui trouvent plus de ressources sur le marché de la viande que sur le

marché tauromachique. Mais ne boudons pas la corrida des 6 ganaderias françaises de Saint-Martin-de-Crau où l'on a vu de bons toros avec des qualités et des comportements différents mais toujours intéressants . Petit rappel (pour les organisa-teurs) : on peut retrouver dans notre « cabaña brava » hexa-gonale tous les encastes existants.

En attendant, prenons nos quartiers d'hiver et l'on sait que lorsque reviendra le printemps le « gusanillo » sera lui aussi de retour.

Christian SIEUZAC

Dessins : Alain Bonhoure

Page 4: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 4

Bilan de la saison de la course camarguaise 2015

vu par Max Vanel

C hez les jeunes, Jérémy Ciacchini remporte logiquement le trophée de l’ Avenir devant l’arlésien Stéphane Dunan qui pour sa première partici-pation à ce trophée a confirmé ses qualités naissantes. Quant à Cupi-don de Paulin, il est élu biou de l’Avenir. Certains jeunes commencent à montrer leur savoir, tel Stéphane Marignan, François Martin, Smain

Zbiri. Un grand nombre de manades ont sorti de bons taureaux , ce qui laisse augu-rer une saison 2016 prometteuse.

Chez les As, on retiendra surtout le duel Zekraoui/ Cadenas lors de la Cocarde d’Or 2015 et le duel Katif/Gréco lors de la finale du Trophée des As à Arles avec à la clé la victoire du languedocien Zico Katif. Cette victoire amplement méritée arrive deux ans après son succès à l’Avenir. Il a su, par la qualité de ses rasets et sa constan-ce, s’attirer les faveurs du public. Son affrontement avec Gréco de la manade Saint Antoine lors de cette finale, restera longtemps un moment magique de bouvine, permettant à la course camarguaise d’atteindre un sommet, avec en prime une ova-

tion majuscule au tandem Gréco/Katif lors de leur retour en piste. Tout cela conclu par une stan-ding ovation lors de l’annonce du prix du meilleur cocardier de la finale. Tel un Dieu, le nom de Gréco fut scandé par dix mille aficionados. Mignon de la manade Cuillé a été élu biou d’Or En conclusion : une saison qui a vu les jeunes faire avancer la course camarguaise et redonner goût et envie aux spectateurs de fréquenter et remplir les arènes. Je pense que le trio Ziko Katif, Joachim Cadenas et Youssef Zekraoui a apporté un souffle nou-veau à la course camarguaise grâce à leur implication face à tous les cocardiers et ceci dans toutes les arènes de Provence et Lan-guedoc obligeant les anciens à se remettre en question.

Max VANEL

Photos E. Grande

www.camarguecourses.com

Frascuelo en visite à La Muleta

Le samedi 25 septembre , notre amie Sara Chèze, fer-vente admiratrice de Fras-cuelo avec qui elle a noué une amitié fidèle, nous a fait l’honneur d’inviter son torero préféré au petit comptoir.

Après avoir tienté quelques becerras chez un ganadero voisin, Frascuelo est venu boire le verre de l’amitié en compagnie des membres encore présents à une heu-re plutôt tardive ... Il a parti-culièrement apprécié les détails donnés par notre président sur les nombreu-ses affiches de notre siège .

Enhorabueno Maestro . Photo JP Andreau

Joachim Cadenas et Garlan des Baumelles

Gréco sur Katif à Arles le 11 octobre

Page 5: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 5

Du 19 au 24 octobre un voyage à Logroño

placé sous le signe de l’aficion

S i on en croit un guide bien connu de tou-tes et de tous, Logroño ne serait qu’une « ville moyenne » sans autre intérêt qu’ê-tre la porte de la Rioja et une des grandes étapes du chemin de St Jacques. Pas un

mot des fêtes d’automne et surtout pas des corridas de la San Mateo !!! on est en plein « politiquement correct ».

Bon, mais nous, à la Muleta, on y allait pour l’amitié, pour la fiesta, pour le vin … et pour les toros.

Et nous n’avons pas été déçus.

Arrivés le samedi en début d’après midi, installés dans un hôtel sympa non loin du casco viejo, on a pu tout de suite se mettre dans l’ambiance … et trouver ce qui pour quelques jours et quelques uns d’entre nous sera notre quartier général : le bar Moderno, en fait le plus ancien de la ville, fréquenté par nombre de locaux à toute heure du jour et de la nuit, bref une bonne adresse.

Le voyage cette année était « à la carte » et c’était très bien ainsi puisque nous nous sommes aussi re-trouvés tous ou presque lors des moments forts pro-posés par l’empresa, au hasard des rues et des ter-rasses, ou sur les gradins des arènes.

Les préposés de cette chronique sont de nouveau revenus ravis de ce voyage et ont retenu quelques moments inoubliables.

Tout d’abord la visite de la ganaderia de Miguel Reta, où nous avons été reçus comme des rois par un cou-ple passionné et passionnant. Video expliquant la renaissance du toro navarrais, excellent petit déjeuner avant le clou de la journée : la visite A PIED à l’inté-rieur des six enclos où vivent les bêtes à cornes. Si on m’avait dit un jour que je passerais si près …. Bon, on était bien guidés par Miguel et ses trois chiens extraordinaires, Bat, Bi, et Hiru (1,2,3 en basque).

J’ai compris qu’il fallait pour affronter les toros soit :

- un grand bâton et des chiens bien élevés.

- ou, mais c’est plus difficile, capote, muleta et épée !

Ensuite l’imprévu et magnifique mano à mano du mer-credi Castella /Urdiales devant les Fuente Ymbro : c’était « the place to be » et on y était, lisez le dernier numéro de la revue Toros, je ne suis pas spécialiste de reseñas tauromachiques.

Je n’oublie pas Pamplona où on a couru l’encierro à notre rythme, en bonne compagnie, avec arrêts multi-ples dans les boutiques, avant de nous retrouver tous dans un restau très sympa que le chef nous avait réservé.

Nous terminerons avec une mention spéciale pour le sympathique bar proche de l’hôtel, la Sirinella ( et pas celui d’à côté, n’est-ce pas José) trouvé par hasard un soir de flemme où on en avait plein les pattes. Bar de quartier, dont la patronne est diplômée es-tortilla : on y a ,à deux, quatre, six et plus, mangé des tapas et bu des coups ; et la veille du départ, après un dernier petit coucou tardif, on s’est vu offrir une belle tortilla et quelques beignets … pour la route.

C’est ça aussi l’Espagne avec La Muleta.

Michele et Daniel PEYNICHOU

Visite de la ganaderia

Alba Reta « La Tejeria »

De caste Navarre, ce bétail spécialisé dans les fêtes de villages et les encierros est d’abord inscrit à l’AGL 2ème groupe (association des ganaderias de lidia) puis passe à l’UCTL 1er groupe (Union des Criadores des To-ros de Lidia) après l’achat d’un fer des frères Peralta.

Le manejo du bétail se fait à pied avec l’aide de trois chiens bergers allemands qui répondent au nom de Un, Dos, Tres. Pas de chevaux le terrain est trop escarpé.

Les tientas se font dans les arènes d’Estella, la plaza de tienta de la Tejeria est trop petite, le bétail dangereux et a tendance à s’échapper en sautant. Padilla qui y tienta un jour s’en souvient.

La ganaderia compte 250 têtes de bétail et 9 sementales. Miguel Reta nous a projeté un film … en français retraçant le parcours de sa gana-deria. Il n’est pas prêt mais se donne 4 ou 5 ans pour sortir une novilla-da sans picador.

Un déjeuner au pré « tipico » nous attendait et il était le bienvenu car la suite de la visite s’est avérée délicate. En effet, moment inattendu, il nous a fait traverser trois cercados avec vaches et toros distants d’une vingtaine de mètres avec pour seule défense les chiens qui tournaient le bétail. Pour beaucoup, l’expression « tomar el olivo » a pris tout son sens…

Très belle journée au campo, heureusement il y avait les chiens…

Merci la Muleta.

André Lopez Lorente alias « Pepe »

Page 6: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 6 Journal La Muleta n° 65 Page 6

P our la seconde fois de l'année (après la conférence musicale du 18 juillet) La Muleta et le Mu-seon Arlaten avaient donné ren-

dez-vous pour une nouvelle soirée fort intéressante. La salle était copieusement remplie et comme souvent les absents eurent torts de ne pas être présents. En effet les thèmes de la soirée interpellaient les férus de tauromachie et en particulier arlésiens. En premier lieu la place de la bouvine dans le futur Museon Arlaten puis les rapports entre tauromachie et rodéos améri-cains.

Afin de remettre au goût du jour et de « relooker » les collections anciennes mais également les nouvelles acquisitions du département Camargue et bouvine, le Museon a fait appel à de jeunes ethnologues pour faire le point sur l'état actuel des traditions taurines et de l'élevage camarguais. C'est le résultat d'un travail de 2 ans qu’Anaïs Vaillant et Florie Martel sont venues présenter. Elles se sont immergées dans ce milieu, qui n'est pas des plus ouvert, afin de pouvoir rencontrer la totalité des parties concernées. Les manadiers (anciens mais aussi nouveaux), les gardians professionnels ou amateurs, les raze-

teurs (anciens, actuels, écoles taurines ), les organisateurs, les élus, la filière viande, les clubs taurins etc.

A chaque fois l'ensemble des ressentis de chacun ont été ap-préhendés. De la transformation du métier des manadiers aux problèmes liés aux changements de société (mode de l'anima-lisme). La totalité des sujets ont été abordés d'une façon re-marquable. Des petits films (qui seront intégrés dans la nouvelle présentation du musée) ont illus-tré les propos.

De nombreuses questions ont suivi cette première partie avec la participation de Christian Espelly. Ensuite c'est au tour de Jean-Baptiste Maudet de présenter son film réalisé, avec Philippe Sauma-de, aux Etats-Unis. « le cow-boy, le clown et le torero ». Le sujet pouvant déconcerter au début : quels sont les rapports entre le rodéo et la tauro-machie ?

C'est en tournant essentiellement en Californie entre 2009 et 2011, dans des endroits reculés, que l'on s'aperçoit qu'en fin de compte la culture hispanisante n'a pas disparu. Qu'une adaptation aux us de la culture anglo-saxonne, omniprésente, s'est opérée. Que le rodéo, au départ basé sur la

monte d'un pur sang s'est peu à peu recentré sur la monte du taureau reléguant ainsi au second plan le cow-boy hollywoo-dien. Que le clown chargé de protéger le cavalier après la chute

était armé d'une cape et souvent déguisé en mata-dor de carnaval, que la colonie portugaise organise des touradas (avec cavaliers et forcados) lights avec des toros de race espagnole élevés aux sta-tes. A la suite de ce film il apparaît que le rapport entre l'homme et le taureau est vraiment ancré dans la conscience collective (consciemment ou inconsciemment) que se soit en Europe ou aux Etats-Unis. Le débat qui a suivi la projection a ou-vert des portes et des pistes de réflexions pour tou-tes les personnes qui réfléchissent à l'avenir de nos traditions mais aussi de notre passion.

Une soirée à la Muleta ne peut se terminer sans un grand moment de convivialité, et c'est ce qui s'est passé, bien évidement, avec la prestation de la fanfare « Lady Maga et les Sax Toys » à la bodega autour du verre de l'amitié.

Le partenariat du Museon et de notre société a, une nouvelle fois, démontré que la culture, la réflexion et le débat sont de puissants vecteurs de sensibili-

sation et qu'ils sont sûrement une arme pour lutter vers les nou-velles formes d'obscurantisme qui se développent dans notre société.

Christian SIEUZAC

Le 10 octobre le Museon Arlaten mène la bandido à La Muleta

Photos : J.L. Maby

Museon Arlaten,

Musée départemental d’ethnographie,

Page 7: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

La cérémonie des trophées 2015 : sous le signe de la discrétion ...

Journal La Muleta n° 65 Page 7 Journal La Muleta n° 65 Page 7

V endredi soir 5 décembre à 19 h. la Bodega affichait complet pour accueillir les mem-bres de La Muleta et les aficionados venus honorer les nominés 2015.

Le Président a ouvert la soirée en mettant en lumière la discrétion et l’humilité qui caractérisent ces lauréats :

« ...nos lauréats que sont Joachim Cadenas, la manade Saint-Antoine et son taureau Gréco ainsi que les bénévo-les de la Embestida de Bouillargues en sont la parfaite incarnation. Ils ont mis leur ego de côté sans pour autant renoncer à une exigence et à son désir d’excellence. Ils sont ces âmes discrètes qui nous aident à supporter le spectacle du monde.

Prenez J. Cadenas, il est ce grand garçon, un brin timide qui, dans une arène, pratique l’art de la discrétion. Il se fait oublier, les gesticulations et les paroles inutiles ne font pas parties de son quotidien et puis tout à coup, il apparaît, pleine piste, aspirant le taureau pour le mettre en valeur dans un raset interminable pour disparaître aussitôt et reprendre sa place parmi les autres. »

Et d’ajouter pour conclure :

« Et bien ce soir, ici, à La Muleta, le temps d’une soirée, J. Cadenas, la famille Clauzel et La Embestida de Bouil-largues se retrouvent en pleine lumière avant de retour-ner dans l’anonymat. Alors ils méritent toute notre affec-tion et tous nos applaudissements sans discrétion. »

Après avoir remis son trophée à Joachim Cadenas , Max Vanel fit l’éloge du cocardier Gréco et des éleveurs de la manade Saint-Antoine :

« L’ovation rendue par tout un peuple de bouvine à son retour au toril après son quart d’heure d’anthologie reste-ra longtemps gravé dans la mémoire de l‘amphithéâtre arlésien, soutirant même des larmes d’émotion à Floren-ce, Alexandre et Jean-Pierre . »

Charly Fidani remis ensuite son trophée à Thierry Allez, Président de la Peña Taurina La Embestida :

« Leur parfaite organisation, leur engage-ment au service d’une tauromachie sé-rieuse ont séduit le public aficionado qui rempli chaque année les arènes de Bouil-largues.

La Muleta est fière d’honorer ce soir la Pena taurina La Embestida qui en s’en-gageant dans un tel projet avec autant de passion et de sérieux, contribue grande-ment à la perrenité de la tauromachie a los toros qu’ici à La Muleta nous défen-dons ardemment depuis bientôt 110 ans. »

Pour conclure, avant le traditionnel pot de l’amitié, notre Président a invité tous les convives à la soirée inaugurale des 110 ans la Muleta le 27 février 2016.

Charly Fidani

Photos

C. Sieuzac

et JP. Lopez

Thierry Allez ,

Président de la Embestida

Le raseteur arlésien

Joachim Cadenas

Jean-Pierre et Alexandre Clauzel

De gauche à droite : T. Allez, Y. Jaoul, J. Cadenas et JP. Clauzel

Page 8: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page8

Toulouse le 19 octobre 2015

COMMUNIQUÉ

La Fédération des Sociétés Taurines de France a tenu son 99e Congrès à Nailloux en Haute Garonne les 17 et

18 octobre 2015 à l’initiative du Forum Taurin Marc Roumengou.

Le samedi après-midi un débat de qualité a abordé le thème « Eleveurs de bravos et aficionados, un dialogue

essentiel » traité par Antonio Purroy, professeur à l’Université de Navarre, Fabrice Torrito, mayoral de la ganade-

ria Marquis d’Albaserrada, José Ignacio Sanchez, représentant de la ganaderia Pedraza de Yeltes, Stéphane

Fernandez Meca, matador de toros, Gérard Bourdeau, Président de l’Association Française des Vétérinaires

Taurins, et de Hubert Compan, vétérinaire nutritionniste et chercheur.

Le public attentif a pu mesurer la sincérité des interventions, participer activement aux discussions et confir-

mer sa conviction d’exiger un « taureau intégral » seul à même de procurer de l’émotion selon l’expression du

professeur Purroy qui a conclu les débats.

Le dimanche, l’Assemblée Générale a traité des dossiers statutaires et arrêté son plan d’action pour l’année à

venir.

La FSTF entend intensifier son action de promotion des cultures taurines et de défense des intérêts des aficio-

nados auprès des autorités administratives et politiques. Au-delà des initiatives déjà engagées, elle consulte

actuellement les candidats aux élections régionales et leur demande de se prononcer sur les propositions for-

mulées.

Elle a décidé de confirmer son engagement pour la formation des présidents et assesseurs de corridas. Dans

ce but elle a organisé en 2015 deux réunions régionales à Béziers et Vic-Fezensac qui ont réuni plus de 50 par-

ticipants et tiendra le symposium national le 21 novembre prochain. Par ailleurs le Corps des Présidents et As-

sesseurs de Corridas renforcera ses relations avec ses homologues espagnols. La FSTF initie une offre de servi-

ces à destination de ses clubs affiliés : contrats d’assurance, fichier de conférenciers, hébergement de blogs

des clubs taurins sur son site.

Elle soutiendra en outre le Plan Triennal de Développement de la Tauromachie élaboré par l’ONCT à l’initiative

de l’UVTF. Pour 2016, les clubs adhérents participeront à la diffusion de l’exposition itinérante et du documen-

taire à destination du grand public et relatifs à l’épopée de la tauromachie et au Mythe du Taureau dans l’his-

toire, les religions, les arts et la culture.

Le prix annuel "El Tío Pepe "récompense une personne physique ou morale qui a œuvré pour la défense de la

corrida, le maintien de son éthique et pour le respect de l'intégrité du toro de combat. Il a été attribué pour

2015 à l’AFVT, Association Française des Vétérinaires Taurins, qui se distingue par son action en faveur de l’in-

tégrité des taureaux.

Par ailleurs La FSTF, membre du jury national du prix « Claude Popelin », propose le matador Diego Urdiales, en

tant que lidiador de l’année 2015.

Le prochain Congrès aura lieu en 2016 à Saint-Sever (Landes)

Page 9: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page9

LES ACTIVITES à VENIR

Vendredi 22 janvier à 18 h 30

Au siège :

Assemblée générale Suivie des vœux

du Président et du CA un apéritif sera offert

pour fêter l’année nouvelle

Dimanche 31 Janvier

à 15h.30 à la Bodega :

Gâteaux des rois avec le Loto

Venez gagner des places de

corrida pour la Feria Pascale

Les Présidents d’Honneur, le Président et le Conseil d’Administration de La Muleta

vous souhaitent de joyeuses fêtes de Noël et vous présentent leurs

Meilleurs Voeux pour 2016 avec beaucoup de belles et vraies émotions tauromachiques …..

Le pot de l’amitié pour fêter cette nouvelle année aura lieu au siège

à l’issue de l’AG du Vendredi 22 janvier à 18 h 30

Soirée inaugurale

des « 110 ans de La Muleta »

le samedi 27 février 2016 à 19 h

à la salle des Fêtes d’Arles (Boulevard des Lices )

Cet apéritif dinatoire sera suivi d’une soirée festive

à la bodega de La Muleta

Page 10: Edito : Que la fête commence ! P - torofstf.com La Muleta_n... · Yannick JAOUL . Journal La Muleta n ... tion devant les Pedrazas de Dax. Il devrait être maintenant une ... Baptiste

Journal La Muleta n° 65 Page 10

ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

Vous êtes convié(e) à assister à l’Assemblée Générale Ordinaire de la Société Taurine La Muleta qui se tiendra

le vendredi 22 janvier 2016 à 18h30

au siège de la Société, 5 rue Parmentier - ARLES .

Ordre du jour :

Rapport moral 2015

Rapport d’activité 2015

Rapport financier 2015

Projets 2016

Prix des cotisations 2016

Élection du tiers sortant des membres du Conseil d’Administration

Questions diverses parvenues au siège au plus tard le 11 janvier 2016

Vous trouverez ci-dessous :

un bulletin de candidature au Conseil d’Administration à faire parvenir au siège de la Société

avant le 4 Janvier 2016 à 12 h.

une procuration à donner à une personne de votre choix (membre à jour de ses cotisations) au cas où vous

ne pourriez pas assister à l’Assemblée Générale du 22 janvier 2016

(rappel : 5 pouvoirs maximum par membre, à l’exception du Président)

C A N D I D A T U R E A U C O N S E I L D A D M I N I S T R A T I O N

Madame ou Monsieur (nom, prénom) ………………………………………………………………………………………………………

Adresse : ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….

Fait acte de candidature au Conseil d’Administration de la S.T. « La Muleta » lors de l’Assemblée Générale du

22 janvier 2016

Date : ………………………………………… Signature :

P R O C U R A T I O N

Madame ou Monsieur (nom, prénom) ………………………………………………………………………………………………………

membre de la S.T. La Muleta , à jour de ses cotisations 2015

Donne procuration pour le représenter à l’Assemblée Générale de la S.T. « La Muleta » du 22 janvier 2016 à :

Madame ou Monsieur (nom, prénom) ………………………………………………………………………………………………………

membre de la S.T. La Muleta , à jour de ses cotisations 2015

Date : ………………………………… Signature :

Faire précéder la signature de

la mention « bon pour pouvoir »