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Ecrits de femmes VENDREDI 08 MARS 2013 18h00

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Ecrits de femmes

vendredi 08 mars 201318h00

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Michela MURGIA

AccabadoraSEUIL2012211 pages

Résumé :Dans un petit village sarde, la vieille couturière, Tzia Bonaria, accueille chez elle Maria, « cédée » bien volontiers par une veuve d’humbles origines. Elle offrira à sa « fille d’âme » son métier et des études, choix audacieux pour une femme dans cette Sardaigne des années cinquante. Maria grandit entourée de soins et de tendresse ; mais certains aspects de la vie de Tzia Bonaria la troublent, en particulier ses mystérieuses absences nocturnes. Elle ignore en effet que la vieille couturière est, pour tous ses concitoyens, l’accabadora « la dernière mère ». Le jour où ce secret lui sera dévoilé, sa vie sera définitivement bouleversée et il faudra bien des années pour que la « fille d’âme » arrive enfin à pardonner à sa mère adoptive.

Extrait (page 120) : « Glacé de terreur, Andria Bastiu vit dans l’entrebâillement de la porte l’âme femelle et noire s’entretenir avec son frère puis se pencher, un oreiller à la main. Etait-ce pour ça que les âmes venaient ? s’interrogea-t-il. Etait-ce pour ça que sa mère lui recommandait de fermer sa porte, de bien la fermer : afin de na pas tenter les défunts par sa respiration, de ne pas les inciter à l’emporter à l’intérieur d’un oreiller ? Dans ce cas, le dîner n’était autre qu’un prétexte pour les distraire, non pour les satisfaire ! Les âmes mangeaient toute la nuit,prenant, à la faveur de l’obscurité, le jus des culurgiones pour du sang, la viande de porcelet pour des cuisses et des joues encore rouges, sans imaginer que des êtres vivants se tenaient derrière les autres portes. Andria se dit en un éclair que, s’il survivait, il ne toucherait jamais plus un culurgione. »

Roman Nos avis : Accabadora ! Un titre surprenant. Dans le roman de Michela Murgia, Tzia Bonaria Urrai est l’accabadora du petit village sarde. Dépositaire d’une pratique ancestrale, la « dernière mère » donne la mort, on parlerait aujourd’hui d’euthanasie, aux villageois en fin de vie pour abréger leurs souffrances. C’est elle qui ouvre les portes de l’enfer ou du paradis. C’est celle qui sait. Considérée un peu comme une sorcière, elle tient un rôle essentiel dans la société sarde. Maria, la fillus de anima, c’est-à-dire la fille de l’âme, adoptée par Tzia Bonaria va découvrir peu à peu le secret de cette mère étrange et si particulière. La découverte de l’activité nocturne de Tzia Bonaria perturbera profondément Maria et leurs relations en seront bouleversées.Au fil des pages, le lecteur se trouve plongé dans l’âpreté du paysage sarde et la découverte fascinante des us et coutumes de cette île au caractère brut et brûlant comme son soleil. Les pleureuses lors d’un enterrement, les âmes qui se promènent la nuit du 1er novembre, toutes ces traditions rythment la vie des habitants. L’écriture est belle, simple, magnifique, Michela Murcia est une admirable conteuse et nous offre deux beaux portraits de femmes qui embellissent ce récit à la verve poétique.Combien d’accabadora, dans les petits villages isolés, corses ou italiens, ont pratiqué ces rites millénaires pour le bienfait de leur communauté ? Certainement plus qu’on ne le pense. Le livre de Michela Murgia pose un problème essentiel : que faut-il faire devant la souffrance des mourants ?Un délice littéraire ! (Edith)WWWWo

Il est vrai que l’ambiance de ce roman est assez fascinante, surtout quand on sait que les coutumes sardes qui y sont décrites sont authentiques. L’écriture sobre, légère et fluide ajoute à son charme. Cette tradition de l’Accabadora, la « dernière mère », nous donne à réfléchir sur la question si difficile de l’euthanasie.Je pense que c’est un roman intéressant, délicat, mais qui n’a pas été assez développé. Le caractère des personnages et leurs interactions, à mon sens, auraient pu être plus approfondis. Cependant cela reste une lecture très enrichissante sur un univers de femmes, qui peut-être n’existe plus de nos jours mais dont beaucoup gardent le souvenir. (Ondine)WWW o

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Linda OLSSOn

Astrid et VeronikaL’Archipel2012259 pages

Résumé :Veronika, écrivain, la trentaine, quitte la Nouvelle-Zélande pour revenir en Suède, son pays natal, afin de se reconstruire et d’y achever son roman.Elle loue une maison isolée en pleine campagne, avec pour seule voisine une vieille dame, Astrid, une octogénaire qui vit en quasi-ermite et l’observe s’installer avec retenue.Au fil des saisons, les deux femmes nouent pourtant une amitié improbable qui va bouleverser leur vie. Par petites touches, elles se racontent les drames de leurs vies et leurs inavouables secrets.Ce faisant, elles se libèrent du poids du passé et, surtout, réussissent à se souvenir des belles choses qu’elles croyaient oubliées à jamais : un sourire, une musique de Brahms, la beauté de l’amour...

Extrait : «Ma vie ne se compose plus que de fragments, dit-elle. Des fragments d’une intensité parfois si aveuglante qu’ils m’empêchent de distinguer le reste. Que suis-je supposée faire de ces éclats étincelants ? Il n’existe pas de structure, je n’arrive pas à les assembler, que ce soit les uns avec les autres ou avec l’unité que devrait former ma vie. J’ai l’impression que mon existence a été soufflée, que mon univers est devenu incompréhensible. Qu’il n’en reste que des éclats et des particules que je traîne partout avec moi. Des débris encore coupants qui me blessent lorsque j’y touche. Et lourds, si lourds à porter. Je sais qu’il y en a d’autres, des fragments moins intenses dont j’ai besoin pour reconstituer l’ensemble. Je veux me souvenir de tout. Mais sans doute dois-je faire preuve de patience, m’accorder du repos, prendre un peu de recul, voir si j’arrive à distinguer une structure. Et affronter la vérité. »

RomanNos avis : Voici deux personnes que tout oppose et que la vie va réunir, tout doucement dans une campagne calme, paisible, deux maisons à peine éloignées l’une de l’autre et dans chacune d’elle une grande solitude. Jour après jour l’une traversera la route, puis ce sera au tour de l’autre. Ces deux femmes que tout sépare, tisseront un lien indéfectible, tout en tendresse et en douceur, c’est beau et ça veut dire que parfois la vie nous surprend à travers les rencontres qui changent le cours des choses. Un beau livre, plein d’humanité. (Myriam) WWWWo

C’est l’histoire de deux voisines très solitaires et marquées par la vie qui se rencontrent un jour pour ne plus se quitter. Elles partagent les petites joies du quotidien et les grandes peines de leur passé tout en reprenant peu à peu goût à la vie. Une belle histoire d’amitié sur fond de douleurs encore vives, un roman tendre et dur à la fois ! (Sylvia) WWWWo

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Françoise SAGAn

Bonjour tristesseLe livre de Poche1954127 Pages

Résumé :La villa est magnifique, l’été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l’amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s’amusent, ils n’ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d’une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.

Extraits : « Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsède, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C’est un sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte alors que la tristesse m’a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l’ennui, le regret, plus rare-ment le remords. Aujourd’hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres.»

« Pour ma part, je ne pourrais pas supporter longtemps le souvenir du visage bouleversé qu’elle m’avait montré avant de partir, ni l’idée de son chagrin et de mes responsabilités. J’avais oublié mes patientes manœuvres et mes plans si bien montés. Je me sentais complètement désaxée, sans rênes ni mors, et je voyais le même sentiment sur le visage de mon père. »

RomanNos avis :Premier roman d’une jeune inconnue, Françoise Sagan a 18 ans quand elle écrit et publie « Bonjour tristesse ». Dès les premières lignes, et même si un regard rétrospectif est plus aisé pour une telle analyse, on devine que cette jeune femme n’en restera pas là. Françoise Sagan possède indénia-blement ce qui fait la différence pour qu’un écrivain marque sa singularité dans le monde de la littérature : un style. Et même si l’originalité et la beauté de sa façon d’écrire ne sont pas maintenues au même niveau tout au long du récit, on ne peut que constater que « Bonjour tristesse » est une véritable œuvre de littérature. Quant à l’histoire, elle a du charme, de l’élégance et un soupçon de noirceur qui tient le lecteur en haleine. Mais certainement souffre-t-elle aujourd’hui de l’épreuve du temps. En effet, avec nos yeux de lecteurs de 2012, ce roman peut parfois paraître désuet, délavé en comparaison à des lectures plus ancrées dans notre époque, plus proches de la dureté croissante de notre société. « Bonjour tristesse » reste néanmoins un très beau roman qui possède en lui tout à la fois l’innocence et la violence d’une certaine jeunesse. (David) WWW o

Superbe roman d’une très jeune femme d’une grande maturité, qui nous aide à mieux comprendre l’ambivalence des sentiments des «enfants» envers les beaux-parents, opposant le bien et le mal. Je le conseille à tous ceux qui font partie d’une famille recomposée, adultes ou adolescents. Bravo Françoise Sagan ! (Sylvia) WWWWo

Disponible au prêt dans une version audio.

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Anita nAIR

Compartiment pour damesPhilippe PICQUIER2004325 pages

Résumé :Un jour, Akhila décide de partir vers l’extrémité sud de l’Inde, là où se rencontrent l’océan Indien, la baie du Bengale et la mer d’Arabie, pour faire le point sur une vie qu’elle a l’impression de n’avoir pas vécue. Dans le train qui la conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage, avec lesquelles elle va partager toute une nuit l’intimité d’un compartiment pour dames. A travers leurs confidences Akhila cherche la réponse aux questions qu’elle se pose : une femme a-t-elle vraiment besoin d’un homme pour être heureuse, pour se sentir épanouie ? Comment trouver en soi la force de vivre la vie qu’on a choisie, de redevenir maîtresse de son destin ?

Extrait (page 236) : « Karpagam respira profondément avant de répondre : « Je me moque de ce que peut penser ma famille, ou quiconque d’ailleurs. Je suis comme je suis. Et j’ai autant le droit de vivre à ma guise. Dis-moi, quand nous étions petites, ne mettions-nous pas des couleurs vives, et des bijoux et un bottu ? Ce n’est pas un privilège sanctionné par le mariage. De mon point de vue, il est naturel qu’une femme veuille paraître féminine. Et cela n’a rien à voir avec le fait qu’elle soit mariée ou que son mari soit vivant ou mort. Qui a décidé de ces lois ? Un homme qui ne supportait pas l’idée que s’il mourait, sa femme continuerait de plaire à d’autres hommes. » . Les mots tombaient en cascade avec une aisance qui suggérait que ce n’était pas la première fois que Karpagan les prononçait. Et Akhila, à sa grande honte, réalisa que pendant qu’elle s’était complu dans l’auto-apitoiement, comme un buffle d’eau docile se vautre dans une mare et s’offre en festin aux parasites, Karpagan était allée de l’avant et avait appris à survivre.»

RomanNotre avis :Six femmes dans un compartiment pour dames. Six destinées uniques mais ô combien semblables dans l’Inde d’aujourd’hui. Un huis-clos original qui reflète avec justesse et un brin d’humour la condi-tion des femmes indiennes. Akhila, 45 ans, célibataire, devenue, bien malgré elle, chef de famille à la mort de son père, a sacrifié sa vie de femme pour faire vivre sa mère et ses frères et sœurs. Devant l’aridité de son existence, elle décide de partir pour enfin vivre sa vie pleinement, sans mari, ce qui, dans son pays est inenvisageable. Grâce à ses compagnes de voyage, elle va enfin pouvoir devenir, après beaucoup de réflexions, une femme indépendante et prendre son destin en main.Anita nair dépeint la société indienne avec réalisme dans les relations hommes/femmes. Son livre reflète avec justesse, pimenté d’un exotisme fascinant, les antagonismes de son pays, écartelé entre le modernisme et les coutumes ancestrales d’un autre âge.La ruse et la débrouillardise de ces femmes prêtent à sourire mais elles arrivent à grignoter un tant soit peu de liberté volée à leur seigneur et maître. J’ai particulièrement apprécié l’intelligence dont fait preuve Margaret Shanti, professeur de sciences-physiques, épouse de Ebenezer Paulraj. Celle-ci compare les individus, la "clique" de son cerbère de mari, à des éléments chimiques et se venge en gavant son époux de bons petits plats afin qu’il devienne obèse et perde de sa superbe.Anita nair donne la parole aux femmes de son pays, corsetées par des traditions imposées par l’homme. Elle pose la question essentielle de la condition féminine, en Inde, mais surtout d’une ma-nière universelle. Qu’en est-il, à l’heure actuelle, des droits de la femme ? Réfléchissons un peu et regardons autour de nous. Ayons une pensée pour les femmes du Maghreb, d’Afrique ou d’ailleurs dont les droits, encore actuellement, sont bafoués. Et la vie des femmes battues dans notre propre pays ? Le livre d’Anitta nair est plus que jamais d’actualité. (Edith) WWWWo

De superbes portraits de femmes, tentant de se frayer un chemin entre sacrifices et renoncements exigés par la tradition indienne et quête éperdue d’une identité propre. Les voix de ces femmes sont comme des cris silencieux et ce livre donne matière à réfléchir sur la condition féminine. nous en apprenons beaucoup sur la société indienne et si ces traditions anciennes nous paraissent parfois éloignées, les questions et les défis modernes qui s’imposent à ces femmes sont universels et nous concernent de près. Un très beau roman dans un train en marche : celui de la libération des femmes. (Ondine) WWWWo

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Eliette ABECASSIS

Et te voici permise à tout hommeAlbin Michel2011197 pages

Résumé :Anna a beau être divorcée civilement depuis trois ans de Simon, elle n’a pourtant pas le droit d’aimer un autre homme, à moins que son ex-mari ne lui accorde enfin le guet, ce divorce religieux juif qui la délivrerait de ses chaînes. Malgré cela, Anna tombe éperdument amoureuse de Sacha, mais elle sait que si elle cède à sa passion, elle sera considérée par tous comme une femme adultère. Écartelée entre des pulsions amoureuses de plus en plus exigeantes et sa conscience, Anna se heurte sans cesse au poids de traditions qu’elle n’ose transgresser...

Extraits (page 128) :«Puis il prononce la phrase fatidique, celle qui va sceller notre union : «Par cet anneau, tu m’es consa-crée selon la loi de Moïse et d’Israël.» Je rembobine. Il a bien dit : consacrée. Offerte pieds et poings liés à son bon vouloir. Pourquoi ne dit-il pas : «Voici que tu es mon esclave», tant qu’il y est ? Mon esclave à vie. Désormais, ce sera moi qui déciderai de ton sort, car personne ne m’en empêchera. Tu es ma prisonnière. Femme ? Épouse ? non. Tu es Agouna. Enchaînée, ancrée, enlisée. Toi qui arbores ton sourire de jeune mariée, ne retiens plus tes larmes, var tu ne le sais pas encore, mais tu viens de perdre ton bien le plus précieux ; l’air que tu respires, la seule chose que tu possédais en tant que femme et qui t’appartenait en ton nom propre : ta liberté...»

Roman Nos avis :Voici quelques jours que j’ai terminé ce livre et j’ai beaucoup de difficulté à m’exprimer sur celui-ci, je n’arrive pas à dire s’il m’a plu ou non. Il me laisse plutôt dubitative, parce qu’au moment où j’ai tourné la dernière page, je me suis dit «ouf ça y est j’ai terminé», mais en même temps je n’avais pas envie d’arrêter de lire, car j’étais intriguée par ce qui allait arriver au personnage d’Anna.Cette femme, de confession juive, qui endure tant de souffrance par pur respect des traditions, m’a émue, parce qu’elle défend ses croyances. Mais en même temps, elle m’a fortement agacée, elle est tellement naïve, comment supporter tant de pression psychologique et s’interdire toute liberté, sim-plement au nom de la religion !La religion est, dans ce roman, trop omniprésente à mon goût. Ce qui donne un aspect négatif des traditions juives et de ses hommes de culte qui acceptent le chantage et l’oppression du mari sur la femme.Je pense qu’Eliette Abecassis a voulu par ce sujet montrer la condition des femmes, dans les religions quelles qu’elles soient et s’interroge sur une question d’actualité : le droit des femmes ayant évolué depuis quelques années, le culte ne devrait-il pas s’assouplir également à l’égard de celles-ci et de leur liberté. Guy Bedos a dit « Mon Dieu, mon Dieu, délivrez nous de toutes les religions », voilà ce que m’inspire ce roman. (Marie) WWW o

Il s’agit d’un drame d’amour et de religion, d’une jeune femme juive légalement divorcée depuis trois ans et de son ex-mari Simon. Ce dernier refuse de lui accorder le guet. Anna subit le chantage de Simon. Rongée de remords, elle vit dans la culpabilité. Simon profite de ses faiblesses pour avoir l’avantage auprès des siens. Provocateur, il joue double jeu. Face à lui, elle est impuissante, pieds et mains liés. Une histoire d’amour commence entre Anna et Sacha, un homme doux, attentionné, déter-minant. Avec lui elle vit un amour interdit selon la Torah. Elle mène un grand combat pour récupérer le « guet », l’acceptation du divorce par le mari. A travers ce roman, l’auteur nous fait découvrir la condition des femmes dans la culture juive. Le livre d’Aliette Abécassis est tellement prenant que j’ai eu beaucoup de mal à en sortir. (Laurence) WWWWo

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Toni MORRISOn - Prix nobel de Littérature

HomeC. Bourgois2012151 pages

Résumé :L’histoire se déroule dans l’Amérique des années 1950, encore frappée par la ségrégation. La guerre de Corée vient à peine de se terminer, et le jeune soldat Frank Money rentre aux Etats-Unis, trauma-tisé, en proie à une rage terrible qui s’exprime aussi bien physiquement que par des crises d’angoisse. Il est incapable de maintenir une quelconque relation avec sa fiancée rencontrée à son retour du front et un appel au secours de sa jeune sœur va le lancer sur les routes américaines pour une traversée transatlantique de Seattle à Atlanta, dans sa Géorgie natale. Il doit absolument rejoindre Atlanta et retrouver sa sœur, très gravement malade. Il va mettre tout en œuvre pour la ramener dans la petite ville de Lotus, où ils ont passé leur enfance. Lieu tout autant fantasmé que détesté.

Extraits (Page 135) :«Ton utérus ne pourra jamais porter de fruits ». Ce fut Mlle Ethel qui le lui dit. Sans chagrin ni inquié-tude, elle avait transmis la nouvelle comme si elle avait observé un jeune plant envahi par des lapins en maraude. Cee ne savait alors pas plus ce qu’elle devait ressentir à l’annonce de cette nouvelle que ce qu’elle ressentait concernant le docteur Beau. Elle ne pouvait accéder à la colère – elle avait été tellement idiote, tellement désireuse de faire plaisir. Comme d’habitude, elle mettait sa bêtise sur le compte de son manque d’instruction, mais cette excuse d’écroulait dès l’instant où elle songeait aux femmes expertes qui s’étaient occupées d’elle et l’avait guérie. Certaines devaient se faire lire des versets de la bible faute de savoir elles-mêmes déchiffrer les caractères d’imprimerie ; ainsi, elles avaient aiguisé les talents propres aux illettrés : mémoire parfaite, esprit photographique, sens aigu de l’odorat et de l’ouie. Et elles savaient guérir ce qu’un médecin savant et criminel avait saccagé. Si ce n’était pas de l’instruction, alors qu’est-ce que c’était ? »

Nos avis :Comme dans un vieux film en noir et blanc des années cinquante, le récit de Toni Morrison est impré-gné de l’atmosphère torride et misérable du sud des Etats-Unis, gangrené par la ségrégation raciale.Démobilisé de la guerre de Corée, Frank Money est en pleine souffrance physique et psychologique. Il en est revenu complètement brisé et les horreurs qu’il a vécues là-bas l’obsèdent sans répit. Malgré ses souffrances intolérables, il doit rentrer au pays, à Lotus, en Géorgie pour secourir sa petite sœur Cee.Dans ces pages au style épuré, aux accents mélancoliques, Toni Morrison évoque avec pudeur, tout en retenue, la souffrance et la misère des femmes noires de Lotus. Illettrées, esclaves de leur propre misère, elles affrontent la vie de tous les jours avec héroïsme et fatalisme. Ce sont elles, soudées devant le malheur, qui vont recueillir et soigner Cee, mutilée à vie par la folie d’un médecin. Surtout, elles transmettront à Cee l’espoir et la dignité pour vivre les épreuves que Dieu envoie à ses plus pauvres enfants. Une belle leçon de vie.Ce court roman n’est pas sans nous évoquer l’ambiance du film « dans la chaleur de la nuit » avec Sidney Poitier, en particulier dans les toutes premières pages. L’écriture de Toni Morrison peut parfois heurter par son réalisme implacable mais les passages en italique dans le texte, la conscience de Frank, sont émouvants et cisèlent magnifiquement le travail de l’écrivain.Home ! C’est le retour au pays, si cher aux américains. Le retour de Frank et de Cee sur les lieux de leur enfance. Un livre solaire et plein d’espoir. (Edith) WWWWW

Toni Morrison, grâce à son style, réussit à nous plonger dans l’Amérique puritaine et conservatrice des années 50, où la ségrégation raciale domine. L’auteur a su retranscrire avec candeur les conditions de vie misérables des noirs du sud de l’Amérique et les traces indélébiles laissées par la guerre de Corée sur les soldats qui y ont participé. Un roman sublime où deux âmes tourmentées vont vivre des moments difficiles. Cee, la sœur, ignare n’a pas eu une enfance facile et se fait mutiler par un médecin blanc qui pratique l’eugénisme. Mais celle-ci sera sauvée par son frère Franck, hanté par ce qu’il a vu et fait en Corée. Cee et Franck devront revenir aux sources pour pouvoir se reconstruire. Un très beau roman qui est pour ma part, un très bel hymne à la vie. Malgré les difficultés rencontrées tout au long de son parcours, il y a toujours un espoir. (Marie) WWWWW

Roman

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Patricia GAVOILLE

Que la guerre vienne !Gunten2012279 pages

Résumé :Vic cherche de vieilles photos au grenier, tombe sur d’anciennes lettres de sa grand-mère Victorine destinées à son amie Amédine. Jamais envoyées. En compagnie d’Amédine, Vic découvre la vie, le calvaire de Victorine : elle attendait la guerre, une autre guerre, celle qui devait la libérer.Et Lucien, son époux est mobilisé en août 1914. Il est soldat dans l’âme, guerrier implacable... il revient honoré.Vic et Amédine comprennent alors bouleversées de quel côté traîne l’horreur et de quel côté bouge le diable déplaçant l’enfer.

Extraits (Page 149) :«Je retourne souvent chez mamie. J’y vais cet été beaucoup plus fréquemment qu’auparavant. Il me semble qu’être auprès d’elle réchauffe ce qui en moi avait toujours eu froid. Sans que je sache exac-tement que c’était du froid. Ou plutôt sans que je sache avec précision qu’il y avait en moi quelque chose qui grelottait. J’appelais ça mon flou. Une zone en moi non identifiée. Mais qui était installée là depuis toujours, depuis l’enfance, depuis les questions auxquelles personne n’avait de réponse. Des questions que j’ai promenées avec moi, informulées pendant dix-neuf ans. Enkystées. Ceci a toujours fait sourire Anne qui, quand elle me voit dans un creux de vague, ne manque pas de commenter. Elle prend ostensiblement le ton obséquieux d’une domestique insolente et questionne : - Ah ! madame a son flou ! Puis-je faire quelque pour madame avant de partir ? »

Nos avis :« Il est parti ! » Un cri de soulagement. Comme on se libère d’un fardeau bien trop lourd à porter. Victo-rine, la lettrée, l’humaniste, lance ce cri de joie et de bonheur indicible telle une esclave libérée de ses chaînes. Enfin, elle va pouvoir vivre et respirer à pleins poumons cette toute nouvelle vie offerte par la main du destin. Tant il est vrai que ses jours et ses nuits étaient devenus un supplice interminable, un enfer sur terre. ne sachant plus à quels saints se vouer, humiliée et maltraitée, elle n’avait d’autre recours que de souhaiter, de toutes ses forces, cette guerre de 1914.Mais que s’est-il passé pour que Victorine en vienne à souhaiter de toute son âme, ce conflit qui va rester dans les mémoires comme l’un des plus meurtriers qui soit. Une véritable boucherie qui va massacrer les âmes aussi bien que les corps.En 1976, Vic, sa petite fille, en inspectant le grenier, va découvrir des lettres, des photos, des souvenirs familiaux bien trop longtemps enfouis et qui vont faire resurgir un terrible secret. Un secret familial que Vic sentait au plus profond d’elle-même sans pouvoir le définir avec précision.Le livre de Patricia GAVOILLE est remarquablement bien écrit. Au fil des pages, l’émotion nous sub-merge, surtout en découvrant les lettres de Victorine. Patricia GAVOILLE a très bien su mettre l’accent sur le douloureux problème de ces femmes martyrisées et qui subissent chaque jour que Dieu fait un époux violent. Les vers de Rimbaud, admirablement associés au récit témoignent, comme une évidence, de l’inutilité et de la sauvagerie de toute guerre. (Edith) WWWoo

nous avions quitté Patricia Gavoille en 2010 avec le troisième tome de la trilogie « Les tisserands des lumières ». Elle nous revient cette année avec « Que la guerre vienne ! », roman publié aux éditions Gunten qui nous plonge dans une histoire intime et familiale sur fonds de première guerre mondiale. Très documenté, ce roman est aussi un saisissant témoignage de la réalité de la vie des soldats dans les tranchées. Cette partie constitue les plus belles pages écrites par l’auteur. Comme à son habitude, Patricia Gavoille nous régale par son travail de la langue. Elle imprime un rythme qui se cristallise dans le style même de son écriture. Les phrases sont parfois sèches et tendues, à d’autres moments beaucoup plus lyriques. C’est d’ailleurs par ce lyrisme très littéraire, dans le sens français du terme, qu’elle écrit les parties les plus violentes du roman. Car si « Que la guerre vienne ! » parle de guerre, il est avant tout le récit poignant du destin d’une femme écrasée par la folie d’un homme, son mari, un sombre salopard. (David) WWWWo

Roman

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Deborah RODRIGUEz

Kaboul beautéPresses de la Cité2007322 pages

Résumé :En 2002, Deborah Rodriguez arrive à Kaboul avec une petite organisation humanitaire. Cette coiffeuse du Michigan, drôle et énergique, est venue en Afghanistan à la fois par désir d’aider les autres et pour échapper à un mari jaloux et violent. n’ayant pas de formation médicale, elle se sent d’abord inutile, mais découvre vite que son expérience de coiffeuse peut changer la vie des femmes afghanes. Les salons de beauté, autrefois la fierté de Kaboul, ont été détruits par les talibans. Et pour cause : c’est l’un des seuls domaines dont le contrôle échappe totalement aux hommes, qui n’ont pas le droit d’y pénétrer...

Extrait : «La belle-mère de Roshanna est la première à pénétrer dans le salon. nous échangeons le salut traditionnel afghan : nous nous étreignons les mains et nous embrassons trois fois sur les joues. Mon amie la suit, minuscule fantôme bleu sous la burqa qui la recouvre de la tête aux pieds, avec juste un carré de filet devant les yeux. Mais le filet est de travers, et elle se cogne contre le chambranle de la porte. Elle rit, agite les bras sous le tissu ondoyant, et deux de ses belles-soeurs l’aident à entrer. A l’intérieur, elle arrache la burqa et la jette sur un des séchoirs à cheveux.»

Documentaire Notre avis :Quelle idée loufoque que d’ouvrir un salon de coiffure à Kaboul ! Et pourtant, cette américaine, une peu rock’n’roll s’est lancée dans l’aventure avec toute l’inconscience de sa générosité ! On apprend plein de choses sur les conditions des femmes, on savait que ce n’était pas brillant, mais justement on découvre alors celles-ci dans un univers fermé, féminin et on se rend compte qu’elles sont d’un courage exemplaire, que sous les niqab, il y a des femmes qui peuvent encore rire, des femmes qui n’ont pas renoncé à leur coquetterie, à leur féminité, des femmes qui se moquent des maris, qui défient les barbus... On apprend plein de choses sur Kaboul, ses quartiers et ses commerces, une belle leçon de courage. (Myriam) WWWWo

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zEInA et Djénane KAREH TAGER

Sous mon NiqabJ’ai lu2012160 pages

Résumé :zeina est née dans une banlieue française. Elle a été élevée au sein d’une famille musulmane traditionnelle. Elle ne voulait pas porter le voile. Pourtant, elle a dissimulé ses cheveux, son corps, puis son visage, jusqu’à ses yeux. Elle a revêtu le hijab, puis le jilbab et enfin le niqab. Son mari l’y a contrainte, à force de reproches, de blâmes, puis de coups. Sa propre famille l’y a encouragée : pour tous, elle était devenue « la fierté de l’islam ». Zeina, elle, se sentait devenir une ombre, "un spectre " peu à peu, elle a abdiqué sa volonté, sa dignité, son identité. Pendant des années, elle s’est soumise. Sous son niqab, elle avait peur de se révolter. Hantise des coups, angoisse du déshonneur, terreur de l’enfer dont la menaçaient les « sœurs » de la mosquée depuis qu’elle était enfant. Jusqu’au jour où, aidée par une voisine, elle a trouvé le courage de s’enfuir.

Extraits (Page 84) : « J’ai pensé que l’étape la plus difficile serait celle du port du niqab proprement dit, cette sorte de cape entièrement fermée, entièrement opaque, très ample, qui s’enfile par la tête et descend jusqu’aux chevilles, avec un trou pour la face et deux autres trous à hauteur des mains, des trous sagement munis d’élastiques afin justement d’y glisser les mains, mais sans que la forme de l’avant-bras ni même celle du poignet se dévoilent aux regards quand on soulève le bras. J’ai enfilé mes gants noirs, je me suis saisie à deux mains du long rabat cousu à la cape, sur le sommet du crâne, et tombant à mi poitrine, doté d’une très fine fente pour les yeux, je l’ai tiré, j’ai dissimulé mon visage. Il me restait à poser le dernier accessoire : le carré de mousseline muni de deux rubans à nouer à l’arrière de la tête...»

Documentaire Nos avis :Ce livre nous interpelle tellement ce témoignage parait invraisemblable. Comment cela est-il possible ? En ce moment même, dans nos cités ? Un tel retour à l’obscurantisme fait froid dans le dos. Tout au long du récit, nous souffrons avec zeina, quand pleuvent les coups sur son corps déjà meurtri, quand la liberté et la vie se rétrécissent au point de vouloir mourir. Un livre qui nous parle d’un sujet actuel et nous incite à rejeter toutes formes de sectarisme, un livre qui dénonce la condition des femmes piégées. Un ouvrage courageux aussi. (Myriam) WWWWW

Cette jeune femme croyante et pratiquante a tout accepté, l’humiliation, le déshonneur, le rabaissement, l’enfermement. Elle a perdu sa liberté et supporté la violence de son mari qui avait tout pouvoir sur sa vie. Sous couvert de la religion, il en a fait son esclave, sa prisonnière, son objet. n’ayant trouvé aucun soutien des siens, avec l’aide de sa voisine, elle a dû s’enfuir, tout quitter pour se protéger elle et son enfant. Courageusement, zeina a dû se reconstruire petit à petit, reprendre goût à la vie et gagner sa liberté. Elle a été marquée au plus profond de son être. L’auteur veut dénoncer la maltraitance des femmes musulmanes qui est toujours d’actualité dans nos cités au XXIème siècle. Par peur de manquer à leurs devoirs, ces femmes sont sous l’emprise de leur mari.A travers ce récit poignant, elle veut faire passer un message à toutes ses sœurs qui sont victimes de cette violence gratuite, les inciter à témoigner, à gagner leur liberté. (Laurence) WWWW

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Axl CEnDRES

Aimez moi maintenant Sarbacane2008148 pages

Résumé :Être aimé. C’est tout ce à quoi aspire le héros de ce roman, orphelin de naissance. Lorsqu’il apprend qu’il possède un Q.I. exceptionnel, il croit découvrir l’équation idéale : pour être aimé, il faut réussir. Alors, il réussit - internat, hautes études, face de médecine. Grâce à "l’État, son parent qui l’aime", il finit major de sa promo. Mais un jour, il comprend que l’équation est fausse... tout son système s’écroule, et lui avec. Il entre dans un café au hasard, et rejoint les siens. Les Désespérés...

Extraits (Page 144):« Le plus fondamental, c’est que j’avais compris tout ce que j’avais compris qu’il fallait accepter que je ne pourrais jamais comprendre certaines choses, des choses qui échappent à la logique et que la science n’explique pas ; des choses qui resteraient toujours un mystère. Comme le chiffrage des portes de l’hôtel des Escarbilles.J’avais aussi compris que j’avais été otage du désir d’être aimé des autres. Et que c’est quand on s’affranchit du désir d’être aimé qu’on devient libre. Évidemment, on a besoin de l’amour des autres, mais c’est souvent quand on arrête de désirer une chose qu’elle nous tombe dessus ; il y a un proverbe qui dit ça très bien :L’amour c’est comme un papillon, il est hors de portée quand on le chasse, mais si on le laisse tranquille il peut très bien venir se poser sur notre épaule...»

Roman ado Nos avis :Une jolie quête de soi, écrite avec simplicité à travers les paroles d’un jeune garçon, pupille de la nation, qui petit est ballotté de familles en familles d’accueil, plus ou moins bien, et qui subit les attouchements de son éducateur. Une enfance volée et tourmentée par un monde d’adultes cruels.Le jeune homme pense que pour être aimé il faut réussir dans la vie. C’est le cas pour lui, puisqu’il a un Q.I. supérieur à la normale, ce qui lui permet d’obtenir son bac avec une mention plus qu’honorable et d’être major de sa promotion pour sa première année de médecine. Toute cette réussite le propulse au-devant de la scène, oui pour lui c’est ça être aimé ! Mais sa vie va basculer le jour où il va découvrir que la réussite suscite parfois des jalousies, alors il abandonne tout pour revenir à ce qu’il est un «désespéré». Et c’est en revenant à ce qu’il croit être, qu’il va comprendre ce qu’il est et ce que la vie peut lui offrir... Un roman émouvant, vu à travers les yeux d’un enfant plein de lucidité, qui ne demande qu’à être aimé. (Marie) WWWWW

De mon côté, je voulais saluer le talent de cette jeune auteur. J’ai cherché à en savoir plus à la lecture de ce livre car j’ai vraiment aimé le sujet et la façon dont il est traité à savoir : la vie est une perpétuelle quête d’amour : on vit pour que les autres nous aiment et on se trompe souvent sur les raisons du cœur. Ce livre nous invite à aller à l’essentiel et cette jeune auteur de 25 ans y arrive très bien et j’ai trouvé qu’elle avait une grande maturité pour écrire ces choses-là. Ce livre fait partie de mes coups de cœur, d’autres titres d’elle sont disponibles en section jeunesse. (Myriam) WWWW

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Résumé :L’histoire en images de la vie de Sophie Rostopchine, fille d’une riche famille Russe exilée, qui deviendra la Comtesse de Ségur connue du grand public en tant qu’écrivain, ce que les jeunes lecteurs ignorent c’est que la plupart de ses ouvrages sont tirées des souvenirs d’enfant de Sophie.

Extrait : «En 1815, Sophie a seize ans,. Comme il est d’usage à l’époque, on songe à la marier. Sur ces questions les filles n’ont pas voix au chapitre : on décide pour elles du choix de leur époux. Entre-temps elles doivent faire preuve d’une conduite irréprochable. En attendant le fiancé idéal, Sophie passe l’été dans la propriété de son oncle Tostoï, où séjournent également d’autres invités...»

Notre avis :C’est une bonne idée que de nous raconter la vie de cette auteur dont les romans font toujours des émules dans les bibliothèques, on connaît beaucoup moins sa vie, ses origines, avec ce livre c’est chose faite. Les illustrations d’Emmanuel Cerisier sont un peu vieillottes, dommage. Ce que je reproche à ce livre c’est son format album, il aurait été plus judicieux à mon sens d’en faire un joli livre format poche.(Myriam) WWWoo

Françoise GRARD - Emmanuel CERISIER

La comtesse de SégurGulf Stream 201059 pages

Album Jeunesse

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Jeanine RAHIR

Chevalier WalderGlénatde 1997 à 20037 tomes

Bande dessinée

Résumé :Les Chevaliers teutoniques, moines-soldats de l’Europe du nord, qui, au nom de la croix, apportèrent l’enfer dans les plaines et les villages, sont au centre de cette série épique. Mais lorsque Walder devient le chevalier au corbeau, partagé entre le désespoir, la liberté et la solitude, il n’a plus rien à perdre, préférant la luxure à l’honneur.

Extrait :

Nos avis :Il est rare de voir une femme à la fois scénariste et dessinatrice dans le monde très masculin qu’est la bande dessinée, surtout dans ce genre, la BD historique. Jeanine Rahir relève ce défi dans une série qui va vous entraîner au Moyen-Age et plus précisément dans le monde des chevaliers teutoniques. Des moines soldats qui au nom de Dieu mettront à feu et à sang les régions se trouvant aujourd’hui entre l’Allemagne et la Russie sous le couvert d’une évangélisation des peuples de cette partie de l’Europe. Sanglant...Dans cette histoire, un homme, Walder et deux femmes, Iseline et Mygalle, marqués par des destins tourmentés et très violents vont se battre, s’aimer contre une multitude d’événements et de sorts contraires tout au long des sept volumes qui composent cette série.Hormis la fin (la série est-elle vraiment terminée ?) l’ensemble donne une histoire de vengeance et de quête de soi-même qui se laisse lire avec un certain plaisir.Le style graphique peut en rebuter plus d’un. On n’est loin d’un trait précis comme Murena mais il faut reconnaître à l’auteur un style qui lui est propre et qui n’est pas dénué d’un certain talent. La représentation des châteaux en est un bon exemple, menaçante et massive et totalement sortie de l’imaginaire de l’auteur. On peut aussi remarquer une certaine différence entre les scènes de combats, bien représentées et celles plus intimistes qui paraissent manquer de vie. Le point faible de cette série est la colorisation qui manque d’éclat et que je trouve un peu terne, mais ce n’est que mon avis. Libre à chacun de se faire sa propre opinion en partant sur les traces de Walder et de Mygalle qui vous feront passer un bon moment de lecture et d’évasion dans cette histoire pleine de fureur, de passion et de sang. (Christophe) WWW o

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Camille JOURDy

Rosalie BlumActes Sud BDde 2007 à 20093 tomes

Bande dessinée

Résumé :Une rencontre inattendue pour trois personnages dont les modes de vie sont bien différents. Derrière l’intrigue, le portrait psychologique de trois solitaires un peu dépressifs : Vincent qui envisage après trente ans de couper le cordon ombilical, Rosalie Blum qui ne cesse de noyer un passé noir et doulou-reux dans le whisky et Aude qui se laisse aller aux hasards de la vie. Cette rencontre les aidera-t-ils à vaincre leurs démons ?

Extrait :

Nos avis :Il y a, je trouve, beaucoup d’humour, souvent noir, et une sensibilité à fleur de peau dans cette trilogie de Camille Jourdy.J’ai été touchée par la poésie et la finesse du trait, la douceur des couleurs, la justesse avec laquelle l’auteure-illustratrice parvient à décrire tous les petits détails de la vie quotidienne.Je pense que Camille Jourdy est une artiste particulièrement douée car sous un graphisme «faussement naïf» comme on dit, parfois même onirique, elle réussit à insuffler des sentiments très réalistes. Comme dans la vie, ces sentiments sont parfois très durs (comme par exemple la violence sourde et intense de certains rapports familiaux (ici, dans Rosalie Blum, il y a une relation mère-fils effrayante mais très crédible), la violence de certaines conventions sociales ou les abîmes de la solitude), parfois très beaux (complicité féminine entre trois copines, amitié renforcée entre une tante et sa nièce, solidarité et bien-sûr, amour).J’ai bien aimé, aussi, la façon dont les trois volumes s’articulent : les deux premiers volumes racontent une même histoire mais sous deux angles de vue opposés, le troisième présente le dénouement et un flashback final qui donne une explication à ce qui nous a tenus en haleine jusqu’au bout : c’est très bien ficelé ! (Ondine) WWWWo

Vincent, un trentenaire un peu perdu dans une vie monotone voit un jour une femme, Rosalie Blum et il est persuadé qu’il a déjà vu mais où et quand ? Pas moyen de s’en rappeler alors il décide de la suivre dans son quotidien pour raviver ses souvenirs et percer le secret qui semble entourer cette femme. Mais qui espionne qui dans cette histoire et si les rôles s’inversaient ?Même si la trame peut paraître assez simple on se laisse vite entraîner par cette histoire grâce au talent de Camille Jourdy. Le scénario est prenant, bien ficelé et vous tient jusqu’au bout de cette série en 3 volumes. On n’y rencontre aussi quelques personnages assez truculents comme la mère de Vincent, une vielle femme qui pète un peu les plombs, un cousin légèrement obsédé mais qui disparaît un peu trop vite de l’histoire, un "kolocataire" un peu magicien, dompteur et voleur à ses heures ainsi qu’une cousine de Rosalie un peu perdue dans la vie. Une histoire attachante et légèrement onirique qui va vous amener à percer le mystère qui entoure Rosalie Blum.Mais pour ça il vous faudra lire les 3 volumes qui sont sensiblement de même valeur et qui s’enchaînent avec le même plaisir de lecture. Il y a plein de sensibilité dans l’histoire ces différents personnages qui ne sont pas des héros mais tout simplement des êtres humains comme vous et moi.Le graphisme de cette B.D n’étant pas celui que je préfère je n’en dirai rien pour ne pas donner une mauvaise perception de cette belle histoire... (Christophe) WWWWo