détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

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N° d’ordre 2009-ISAL-0053 Année 2009 Thèse Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de charge minoritaires dans le silicium cristallin par interaction lumière matière Présentée devant L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON Pour obtenir LE GRADE DE DOCTEUR École doctorale : Electronique, Electrotechnique, Automatique Spécialité: Dispositifs de l’Electronique Intégrée Par Yassine SAYAD Soutenue le 15 Juillet 2009 devant la commission d’examen : Jury ___________________________________________________________________________ Mme Danièle BLANC-PELISSIER, Chargée de Recherches, HdR, INSA-Lyon Rapporteur M. Abd-Ed-Daïm KADOUN, Professeur, Université de Djillali LIABES Directrice Mme Anne KAMINSKI-CACHOPO, Maître de conférences Hdr, INSA-Lyon M. Mustapha LEMITI, Professeur, INSA-Lyon Directeur M. Abdelkader NOUIRI, Professeur, Université de Constantine Rapporteur M. Olivier PALAIS, Professeur, Université d’Aix-Marseille III Thèse préparée en collaboration entre l’Université de Mentouri- Constantine et l’Institut National des Sciences appliquées de Lyon

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Page 1: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

N° d’ordre 2009-ISAL-0053 Année 2009

Thèse

Détermination de la longueur de diffusion des

porteurs de charge minoritaires dans le silicium

cristallin par interaction lumière matière

Présentée devant

L’INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON

Pour obtenir

LE GRADE DE DOCTEUR

École doctorale : Electronique, Electrotechnique, Automatique

Spécialité: Dispositifs de l’Electronique Intégrée

Par

Yassine SAYAD

Soutenue le 15 Juillet 2009 devant la commission d’examen :

Jury

___________________________________________________________________________

Mme Danièle BLANC-PELISSIER, Chargée de Recherches, HdR, INSA-Lyon

Rapporteur M. Abd-Ed-Daïm KADOUN, Professeur, Université de Djillali LIABES

Directrice Mme Anne KAMINSKI-CACHOPO, Maître de conférences Hdr, INSA-Lyon

M. Mustapha LEMITI, Professeur, INSA-Lyon

Directeur M. Abdelkader NOUIRI, Professeur, Université de Constantine

Rapporteur M. Olivier PALAIS, Professeur, Université d’Aix-Marseille III

Thèse préparée en collaboration entre l’Université de Mentouri- Constantine et l’Institut

National des Sciences appliquées de Lyon

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2

Page 3: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

3

Page 4: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

4

A ma mère et mon père

A ma femme et ma fille

A mes frères et mes soeurs

Page 5: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

5

Remerciements

Ce travail a été effectué à l’Institut des Nanotechnologies de Lyon (INL) à l’INSA de Lyon,

au sein de l’équipe photovoltaïque dirigée par monsieur Mustapha LEMITI qui je tiens à

remercier ; je remercie vivement, ma directrice, madame Anne KAMINSKI-CACHOPO de

m’avoir accueilli et encadré durant les 18 mois que j’ai passés à l’INL, et un grand merci pour

madame Danièle BLANC-PELISSIER pour son aide. Je remercie beaucoup, mon directeur,

monsieur Abdel Kader NOUIRI pour tout qu’il a fait pour moi depuis mon Magister.

Je remercie messieurs Olivier PALAIS et Abdellatif KADOUN d’avoir accepté de faire

partie du jury de soutenance de ma thèse.

Je remercie beaucoup tous les membres de l’équipe photovoltaïque pour leur aide (Erwann,

Alain, Sévak, Pierre Papet, Julien, Barbara, Caroline, Pierre Bellanger, Louardi, Tytiana,…).

Je remercie le professeur George BREMOND et Béchir REZGHI pour leur aide en

photoluminescence, et le professeur à la retraite Jean-Pierre BOYEAUX pour ces orientations

en LBIC.

Merci à tout le personnel de la plateforme technologique et le cadre administratif du site

INSA de l’INL.

Page 6: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

6

Sommaire

Introduction générale 9

Chapitre I : Notions fondamentales 13

I Équations fondamentales des matériaux et dispositifs semiconducteurs 14

II Absorption et génération optiques 15

II-1 Processus d’absorption et coefficient d'absorption 15

II-1-1 Absorption bande-à-bande 16

II-1-2 Absorption par les porteurs libres 18

II-2 Génération optique des porteurs 19

III Mécanismes de recombinaison et durée de vie des porteurs minoritaires 19

III-1 Recombinaisons en volume 20

III-1-1 Recombinaisons SRH 21

III-1-2 Recombinaisons Auger 21

III-1-3 Recombinaisons radiatives 22

III-2 Recombinaisons en surface 22

III-3 Durée de vie effective des porteurs minoritaires 24

III-4 Longueur de diffusion des porteurs minoritaires 24

IV Cellules PV en silicium cristallin 25

IV-1 Fonctionnement de la cellule PV 25

IV-2 Différentes qualités de silicium cristallin utilisé en PV 27

V Conclusion 29

Bibliographie 30

Chapitre II : Techniques expérimentales développées et utilisées pour la

caractérisation de matériaux et cellules photovoltaïques

I- La mesure LBIC 34

I-1 Description du dispositif expérimental 34

I-2 Caractéristique du faisceau laser 37

I-2-1- Diamètre du faisceau Gaussian 37

I-2-2- Profondeur de champ 39

I-2.3- Détermination expérimentale de la taille de spot 40

I-3 Niveau d’injection 42

I-4 Application aux cartographies LBIC des cellules solaires 45

I-5 Autres Applications de la technique LBIC 47

II Réponse et réflectivité spectrales 49

Page 7: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

7

II-1 Réponse spectrale 49

II-2 Réflectivité spectrale 50

III Photoluminescence PL 51

III-1 Brève introduction aux mécanismes de PL dans le Si 52

III-2 Applications photovoltaïques des techniques de luminescence 53

III-3 Premières expériences de spectroscopie de PL sur le Si 54

III-3-1 Dispositif expérimental 55

III-3-2 Les transitions intrinsèques 56

III-3-3 Les transitions extrinsèques 57

III-3-3a Transitions liées aux dislocations 57

III-3-3b Transitions liées aux impuretés 58

III-3.4 Cartographie de PL sur Si compensé 59

IV Décroissance de photoconductivité PC 62

IV-1 Dispositif expérimental 62

IV-2 Régimes de fonctionnement 63

IV-3 Durée de vie des porteurs minoritaires dans le silicium cristallin 64

V Conclusion 64

Bibliographie 65

Chapitre III : détermination de la longueur de diffusion des porteurs

minoritaires dans le silicium cristallin par les techniques de courant induit

par faisceau de lumière

I- Détermination de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires par la

méthode de balayage d’un spot lumineux 68

I-1 Principe des mesures LBIC 68

I-2 Principe du calcul analytique du LBIC 69

I-3 solution de l’équation de diffusion dans l’approximation de source ponctuelle

par la méthode d’images 70

I-4 LBIC dans le cas d’un collecteur parallèle au faisceau 74

I-4-1 Expressions de Flohr and Helbig 74

I-4-2 Expression de Donolato 76

I-4-3 Expression de Oliver et Dixon 76

I-5 LBIC dans le cas d’un collecteur perpendiculaire au faisceau 77

I-5-1 Expression d’Ioannou et al 77

I-5-2 Expression de Davidson 77

I-5-3 Expression d’Oliver et Dixon 78

I-5-4 Conclusion 78

I-6 simulations numériques du courant induit par 2D-DESSIS 79

I-6-1 Principe 79

I-6-2 Extraction de la longueur de diffusion dans les échantillons épais (W>4L) 82

1-6-3 Extraction de la longueur de diffusion dans les échantillons minces (W<4L) 86

Page 8: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

8

I-7 Mesures expérimentales 90

I-7-1 Préparation des échantillons 90

I-7-2 Influence des charges fixes dans le SiNx sur le photocourant 90

I-7-3 Résultats 90

II Détermination de la longueur de diffusion par analyse du rendement quantique

Interne 93

II-1 Modèle de Basore 93

II-2 Modèle de Spiegel 95

II-3 Résultats expérimentaux 97

III Conclusion 100

Bibliographie 102

Chapitre IV : Détermination de la longueur de diffusion et spectroscopie

des défauts dans le silicium cristallin par photoluminescence

I Détermination de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires par

photoluminescence à la température ambiante 106

I-1- l’intensité intégrée de photoluminescence IPL 106

I-2- L’équation de diffusion ambipolaire 107

I-3- Le modèle unidimensionnel 108

I-3-1 Premier cas : échantillon semi-infini 109

I-3-2 Deuxième cas : prise en compte de la face arrière 111

I-3-3 Discussion des approximations du modèle unidimensionnel 114

a-Discussion des approximations concernant la durée de vie 114

b- Discussion de l’approximation concernant le coefficient de diffusion ambipolaire 115

c- Discussion de l’approximation de diffusion unidimensionnelle 117

II- Simulation de l’intensité intégrée de photoluminescence par DESSIS 117

II-1 Principe des simulations 118

II-2 Limites d’applicabilité du modèle unidimensionnel au silicium cristallin 119

III- Résultats expérimentaux 123

IV- Conclusion 129

Bibliographie 130

Conclusion générale 131

Publications de l’auteur 135

Page 9: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

9

Introduction générale

La production mondiale d’énergie solaire photovoltaïque connaît depuis 1992 une

croissance annuelle de 10 à 30% et a littéralement explosé depuis 2004 avec une croissance

d’environ 40% par an, Figure 1 [1,2]. En 2005, 1GWc a été installé et les projections les

plus courantes prévoient un marché annuel de l’ordre de 3GWc pour l’année 2010 et entre 9

et 21GWc pour 2020. Cette augmentation de production entraîne une baisse progressive du

prix des modules d’environ 5% par an (aujourd’hui compris aux environs de 2.25 €/Wc).

Figure 1 : Evolution de la production mondiale de cellules photovoltaïques [MWc]

Malgré la réduction considérable du coût de production des modules photovoltaïques,

l’énergie photovoltaïque reste beaucoup plus chère que les énergies fossiles.

Actuellement plus de 90% de l’électricité photovoltaïque est produite à partir de

cellules solaires à base de silicium cristallin. Pour réaliser les cellules photovoltaïques, le

silicium est généralement purifié afin d’atteindre la qualité électronique. Alors que l’industrie

photovoltaïque utilisait il y a quelques années les déchets de la micro électrique pour subvenir

à ses besoins en silicium, le marché photovoltaïque est maintenant, par son dynamisme, le

premier acheteur de silicium (de qualité électronique). De ce fait, la demande en ce matériau

évoluant beaucoup plus rapidement que l’offre, on assiste depuis quelques années à l’envolée

de son cours. Ainsi, la part du matériau représente environ 50% du coût total du module

solaire et 70% du coût de la cellule.

Pour faire face à ce handicap et diminuer le coût de l’énergie photovoltaïque, les

recherches actuelles se concentrent autour de plusieurs solutions alternatives comme la

réduction de la matière première (cellules à moins de 200µm d’épaisseur, cellules minces

Page 10: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

10

épitaxiées sur substrats bas coût), l’utilisation de précurseurs moins purs (silicium

métallurgique purifié) ou la réduction du coût thermique (solidification directionnelle plus ou

moins rapide et en grandes quantités, silicium en ruban, simplification des procédés

conventionnels…). L’apparition de matériaux moins purs et/ou en couches minces nécessite

de développer des outils de caractérisation adaptés, les techniques couramment utilisées en

photovoltaïques ne permettant pas de travailler sur des matériaux présentant de faibles durées

de vie (<0.5µs) et/ou en couches minces.

Ce travail de thèse s’inscrit dans ce contexte et a pour objectif la mesure de la

longueur de diffusion et de durée de vie des porteurs de charges dans des matériaux de très

faible qualité et/ou des couches minces de silicium (couches épitaxiées ou matériaux dont la

longueur de diffusion est supérieure ou égale à l’épaisseur). Dans un premier temps, l’analyse

de la longueur de diffusion par courant induit par faisceau laser (LBIC) a été développée et

corrélée à d’autres techniques en place au Laboratoire. Dans un deuxième temps, devant les

contraintes imposées par les matériaux de faible qualité et les potentialités de la technique, il

nous a semblé intéressant de mettre en place des mesures de photoluminescence. Au cours de

cette thèse, nous nous sommes attachés à analyser et valider les modèles existants en couplant

l’analyse analytique à la simulation. Cela nous a permis de donner des limites d’applicabilité

des modèles analytiques pour les différents matériaux utilisés dans l’industrie photovoltaïque.

Le manuscrit est divisé en quatre chapitres :

Le premier chapitre rappelle les relations fondamentales concernant le transport des

charges électriques dans les matériaux semiconducteurs, associées aux mécanismes de

recombinaison et de génération de porteurs à la base des techniques de caractérisation

utilisées dans ce mémoire. Nous rappelons également le principe de fonctionnement des

cellules photovoltaïques et les différentes qualités de matériaux silicium utilisées.

Le deuxième chapitre est consacré à la description des dispositifs expérimentaux

utilisés (LBIC, réponse et réflectivité spectrales, photoluminescence et photoconductivité) et

leurs applications photovoltaïques. En ce qui concerne la technique LBIC, l’installation

existante au laboratoire a été actualisée pour permettre l’analyse de cellules de grande surface

et pour étendre le domaine de longueur d’onde. Les paramètres opto-géométriques (tailles de

spot, profondeur de champ, niveau d’injection) ont été optimisés pour obtenir une résolution

spatiale suffisante et pour pouvoir travailler sur des matériaux de qualité photovoltaïque et sur

des cellules texturisées. La technique de cartographie de photocourant est également présentée

pour analyser des cellules à contacts arrières interdigités, des cellules sur couches épitaxiées

et des cellules avec BSF localisé sur la face arrière. La mesure de l’intensité et la répartition

spectrale du signal de photoluminescence (PL) permettent d’analyser les niveaux d’énergie

des impuretés et des défauts dans le gap ainsi que la mesure de la durée de vie des porteurs

minoritaires. Un banc de mesure de PL présent à l’INL a été utilisé dans ce travail pour mener

les premières expériences à température ambiant et à basse température. Des exemples

d’applications développés dans la littérature pour le photovoltaïque sont présentées dans ce

chapitre. Nous présentons aussi les bancs de mesure de rendement quantique interne et de

Page 11: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

11

décroissance de la photoconductivité qui seront utilisés par la suite pour la mesure de la

longueur de diffusion et de la durée de vie des porteurs minoritaires.

Le troisième chapitre traite de l’extraction de la longueur de diffusion par LBIC. La

géométrie des structures de collecte et les conditions de passivation des surfaces, compatibles

avec les techniques expérimentales sont détaillées. Nous analysons les limites d’applicabilité

des modèles associés à ces configurations suivant le rapport entre l’épaisseur de l’échantillon

et la longueur de diffusion des porteurs. Des simulations numériques avec un logiciel

commercial à deux dimensions (DESSIS), sont utilisées pour valider les domaines de validité

des modèles analytiques simples développés dans la littérature pour l’extraction de la

longueur de diffusion. Les résultats théoriques sont ensuite confrontés aux expériences

menées sur des échantillons de silicium mono- et multi-cristallins. L’analyse du rendement

quantique interne mesuré dans les cellules solaires à base de silicium a également été mise en

oeuvre pour l’extraction de la longueur de diffusion car elle donne accès à des informations

complémentaires sur l'influence des procédés de fabrication sur ce paramètre.

Dans le quatrième et dernier chapitre, nous présentons une approche qui permet de

relier de façon quantitative l’intensité de photoluminescence à température ambiante à la

longueur de diffusion des porteurs minoritaires et ce, sans étalonnage par un équipement

extérieur. La méthode consiste à mesurer l’intensité intégrée de photoluminescence à la

température ambiante sous différentes puissances d’excitation. Le modèle utilisé pour

analyser les résultats repose sur l’hypothèse de diffusion unidimensionnelle des porteurs. Les

conditions d’application de ce modèle sont également vérifiées grâce à des simulations

numériques avec DESSIS. Enfin des mesures de longueur de diffusion sont réalisées sur cinq

types d’échantillons.

Page 12: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

12

Bibliographie de l’introduction

[1] Key World Energy Statistics [en ligne]. International Energy Agency, 2006, 82 p.

Disponible sur : <http://www.iea.org/textbase/nppdf/free/2006/key2006.pdf> .

[2] Observ’Er, Baromètre du solaire Photovoltaïque, Systèmes Solaires, Avril 2004,

N°160, pp. 69-83

Page 13: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

13

Chapitre I : Notions fondamentales

Page 14: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

14

Introduction

Ce chapitre évoque les bases théoriques des phénomènes physiques accompagnant

l’interaction de la lumière (ou laser à faible intensité) avec les semi-conducteurs

(particulièrement, le silicium cristallin). On évoquera donc les phénomènes d’absorption et de

génération optiques, les mécanismes de recombinaison et le transport des porteurs de charge

libres. On rappellera le principe de la conversion photovoltaïque dans le cas d’une jonction

pn. On parlera particulièrement du silicium cristallin, matériau semi-conducteur utilisé dans

ce travail, qui est d’ailleurs, le matériau semi-conducteur le plus utilisé dans l’industrie

photovoltaïque (~90%).

I. Équations fondamentales des matériaux et dispositifs semiconducteurs [1]

L’équation de Poisson et les équations de continuité pour les électrons et les trous permettent

de décrire les potentiels électrostatiques et les phénomènes de transport des charges

électriques dans un matériau semiconducteur.

Ainsi, le potentiel électrostatique V est relié à la densité de charge d’espace par l’équation

de Poisson :

s

2V

(I-1)

avec : AD NNnp

n et p sont les densités d’électrons et de trous libres, DN et AN sont les concentrations de

donneurs et d’accepteurs ionisés, s est la permittivité diélectrique du semiconducteur.

A une dimension l’équation (I-1) s’écrit comme suit :

s

x

dx

xVd

2

2

(I-2)

Pour décrire les phénomènes de transport des porteurs, on utilise les équations de continuité

pour les électrons et pour les trous, qui régissent la condition d’équilibre dynamique des

porteurs de charge dans le semiconducteur. Elles donnent la relation entre les courants, les

mécanismes de génération et de recombinaison et la distribution spatiale et temporelle des

porteurs de charges libres :

nnn RGJdivet

n

1 (I-3a)

ppp RGJdivet

p

1 (I-3b)

nR ( pR ), nG ( pG ) représentent les taux de recombinaison et de génération des électrons

(trous) ; nJ ( pJ ) la densité de courant des électrons (trous) ; e la charge électrique

élémentaire.

Page 15: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

15

À une dimension (I-3) s’écrit sous la forme :

nnn RG

x

J

et

n

1 (I-4.a)

pp

pRG

x

J

et

p

1 (I-4.b)

Pour résoudre les équations (I-3), nous avons besoin de connaître les mécanismes de

génération, de recombinaison et les courants. En ce qui concerne les courants, dans

l’approximation dérive-diffusion (drift-diffusion approximation), les courants d’électrons et

de trous résultent de la somme de deux termes : un gradient de concentration et un gradient de

potentiel électrostatique :

neDVenJ nnn (I-5a)

peDVepJ ppp (I-5b)

Où pn , pn DD représentent, respectivement, la mobilité et le coefficient de diffusion

des électrons (des trous) reliés par la relation d’Einstein :

e

kTD

n

n

(I-6)

k est la constante de Boltzmann.

A une dimension (I-5) s’écrivent comme :

dx

dneD

dx

dVenJ nnn (I-7a)

dx

dpeD

dx

dVepJ ppp (I-7b)

Dans les équations (I-5) et (I-7) les premiers termes sont les courants de dérives et les

deuxièmes sont les courants de diffusion, à ces deux termes peuvent s’ajouter d’autres

mécanismes de transport comme le courant tunnel.

L’équation de Poisson forme avec les deux équations de continuité un système à trois

équations et trois inconnues : le potentiel électrostatique et les densités des électrons et des

trous. Ces trois équations sont le point de départ de l’analyse de la plupart des phénomènes

photovoltaïques, elles peuvent être résolues analytiquement dans certains cas particuliers,

mais dans la plupart des cas la résolution numérique de ces équations est nécessaire.

Dans les paragraphes suivants, nous allons définir les paramètres liés aux phénomènes de

génération optique et de recombinaison dans les matériaux semiconducteurs.

II. Absorption et génération optiques

II-1 Processus d’absorption et coefficient d’absorption

Dans cette partie, nous présenterons les divers processus d’absorption optiques intervenant

dans les semiconducteurs (absorption fondamentale ou bande à bande direct et indirecte,

absorption excitonique, par transitions bande-niveau d’impureté ou accepteur-donneur,

Page 16: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

16

intrabande, par les porteurs libres, par le réseau,…). Dans le silicium à température ambiante,

les principaux processus d’absorption sont l’absorption fondamentale bande-à-bande et par les

porteurs libres.

II-1-1 Absorption bande-à-bande [2-4]

Le fonctionnement d’une cellule photovoltaïque est basé sur l’interaction entre un photon et

un électron du semi-conducteur : un photon d’énergie suffisante peut induire le saut d’un

électron depuis un état occupé de la bande de valence vers un état libre de la bande de

conduction. Cette transition est régie par les lois de conservation de l’énergie et de la quantité

de mouvement, donc du vecteur d’onde. Dans le domaine optique, le vecteur d’onde d’un

photon, k = 2π /λ , est de l’ordre de 10-3 Å-1. Pour les électrons, k varie de 0 à 2/ ka= πa, a

étant le paramètre de maille du réseau cristallin ; k est donc de l’ordre de l’Å-1. Le vecteur

d’onde du photon est ainsi négligeable devant celui de l’électron, excepté aux valeurs proches

de 0. Lors de l’interaction photon/électron, ceci entraîne que la transition de l’électron entre

les bandes de valence et de conduction se fait sans changement de vecteur d’onde. Les

transitions radiatives sont verticales dans l’espace des k.

L’écart entre les bandes de valence et de conduction, ou gap, représente une caractéristique

fondamentale des semi-conducteurs. La figure I.1 présente les différentes transitions possibles

selon la nature du gap. Quand le minimum de la bande de conduction et le maximum de la

bande de valence coïncident dans l’espace des vecteurs d’onde k, il s’agit d’un gap direct. Les

transitions inter-bandes s’effectuent verticalement, et sont donc radiatives (figure I.1 (a)).

Ceci illustre le fonctionnement des semi-conducteurs binaires III-V, tels que le GaAs,

beaucoup utilisés en optoélectronique. Dans le cas du silicium, le gap est indirect : les

transitions électroniques entre les extrema des bandes sont obliques puisqu’elles impliquent

un changement du vecteur d’onde de l’électron. Les électrons du sommet de la bande de

valence peuvent toutefois être directement excités vers le minimum relatif central de la bande

de conduction grâce à un photon de plus grande énergie. Pour que la transition s’effectue dans

le gap indirect, il faut qu’un phonon soit simultanément absorbé (ou émis), afin que le vecteur

d’onde de l’électron soit conservé (figure I.1(b)). Notons que la valeur du gap indirect du

silicium est de 1,12 eV à 300 K (ce qui correspond à une longueur d’onde de 1107 nm) mais

que celle du premier gap direct vaut 3,4 eV (soit 365 nm).

Fig I-1. Transitions inter-bandes d’électrons dans un semiconducteur. Le cas a) correspond à

un semiconducteur à gap direct, le cas b) à un gap indirect [3].

Page 17: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

17

L’interaction entre les photons et les électrons se traduit par le coefficient d’absorption. Il est

relié au nombre de photons absorbés par unité d’épaisseur de matériau en fonction de la

longueur d’onde. L'intensité de l'onde électromagnétique traversant le semiconducteur est

donnée par :

zexpII 0 (I-8)

Où est le coefficient d'absorption du semiconducteur, I0 l’intensité du faisceau incident et z

la profondeur. On parle souvent de la profondeur de pénétration

1 dans un semiconducteur

d’un rayonnement monochromatique comme étant la distance au bout de laquelle l'intensité

du faisceau diminue à e-1

de sa valeur initiale.

Dans les semiconducteurs à gap direct, le coefficient d’absorption des photons d’énergie

supérieur au gap, gEh , est donné par :

2/1*

gEhAh (I-9)

*A est une constante.

Alors que dans les semiconducteurs à gap indirect comme le silicium cristallin, où le

maximum de la bande valence et le minimum de la bande de conduction se trouvent à des

endroits différents de la zone de Brillouin, la conservation du vecteur d’onde (ou le moment

cristallin) nécessite l’implication d’un phonon (absorption ou émission).

Le coefficient d’absorption relatif à l’absorption d’un phonon d’énergie phE s’écrit :

1

2

kT

E

phg

aph

e

EEhAh

(I-10)

Et le coefficient d’absorption relatif à l’émission d’un phonon d’énergie phE s’écrit :

kT

E

phg

eph

e

EEhAh

1

2

(I-11)

L’absorption dans le silicium des photons qui ont des énergies comprises entre 1.1 et 4 eV

pourrait avoir lieu via un gap direct gdE , ou via deux gaps indirects 2.1, iEgi par

l’absorption ou l’émission de l’un des deux phonons d’énergies 2.1, jEpj ce qui donne

un coefficient d’absorption total :

2/1

2.12.1

22

11

gdd

ji kT

E

pigj

kT

E

pigj

ii EhA

e

ETEh

e

ETEhACT

pipi

(I-12)

Page 18: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

18

où h est l’énergie des photons. eVEg 1557.101 , eVEg 5.202 et eVEgd 2.30 sont

les énergies des deux gaps indirects et le gap direct à K0 , respectivement .

eVEp

2

1 10827.1 et eVEp

2

1 10773.5 les énergies du phonon TO et TA impliqués. C1 =

5.5, C2 = 4.0, A1 = 3.231 102 cm

-1 e V

- 2 , A2 = 7.237 x 10

3 cm

-1 eV

-2 and A1 = 1.052 x

106cm

-1 eV

- 2 [5].

Ainsi, pour le silicium (figure I-2), la majorité des photons ayant une énergie supérieure au

gap direct de 3,4eV (365nm) est absorbée dans les 10 premiers nanomètres du matériau. Ces

transitions directes ne sont plus possibles pour des longueurs d’onde plus élevées. Il faut alors

qu’un (ou plusieurs) phonon vienne assister l’électron pour que ce dernier passe dans la bande

de conduction, réduisant ainsi la probabilité de transition. Le coefficient d’absorption diminue

donc pour des longueurs d’onde croissantes. Lorsque l’énergie du photon devient inférieure à

celle du gap du matériau (à l’énergie d’un phonon près), la transition n’est plus possible et le

photon n’est pas absorbé.

Figure I-2 : Coefficient d’absorption du silicium et profondeur de pénétration des photons en

fonction de la longueur d’onde [4].

II-1-2 Absorption par les porteurs libres

L’absorption par les porteurs libres des photons incidents est un processus concurrent aux

processus générant des paires électron-trou, ce processus est significatif pour les photons

d’énergies inférieurs au gap [6]. Dans ce processus les électrons de la bande de conduction

absorbent des photons et bougent vers des états supérieurs (même chose avec les trous). Le

coefficient d’absorption par les porteurs libres, FC , proportionnel à la longueur d’onde de la

lumière incidente et à la concentration des porteurs FC est généralement donné par une

relation de la forme :

Page 19: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

19

ba

FC pknkpn ..,, 21 (I-13)

Dans le cas du silicium cristallin [7] :

224327 .107.2.106.2,, pnpnFC

(I-14)

avec en nanomètres.

II-2- Génération optique des porteurs

Les photons d’énergie supérieure au gap du matériau entrant dans un semiconducteur

génèrent des paires électron-trous (on suppose implicitement la création d’une seule paire par

photon). L’expression du taux de génération G 13. scm dépend de la forme du faisceau et de

la surface éclairée, mais son intégrale sur tout le volume de génération donne le nombre total

des photons absorbés par seconde.

Cas (1) : Dans le cas de génération homogène, par un éclairement monochromatique, sur

toute l’épaisseur W d’un échantillon :

W

fG abs0 (I-15)

scmphotons // 2

0 : Flux des photons incidents,

absf : fraction des photons absorbés par le semiconducteur.

Cas (2) : En éclairant une surface S d’un semiconducteur d’une façon homogène en surface

mais pas en profondeur, le taux de génération à une dimension s’écrit [8] :

)exp()( 0 zfS

IzG abs (I-16)

I0(photons/s) : intensité incidente.

Dans le cas où les photons incidents ne pénètrent pas jusqu’à la surface arrière de

l’échantillon, on peut écrire :

Rf abs 1

où R est la réflectivité à la longueur d’onde d’excitation.

Cas (3) : Dans le cas d’un faisceau Gaussien de rayon , le taux de génération à trois

dimensions, s’écrit sous la forme [9] :

2

2

202

exp).exp(2

1),(

rzRIzrG (I-17)

Avec 22 yxr la distance par rapport au centre de faisceau.

III- Mécanismes de recombinaison et durée de vie des porteurs minoritaires [1, 10]

Le dopage du silicium (p ou n) étant en général supérieur au taux de photogénération (régime

de basse injection), les porteurs minoritaires (électrons dans un matériau de type p et trous

dans un matériau de type n) sont métastables et n’existeront en moyenne que pour un temps

Page 20: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

20

égal à la durée de vie τ. Elle correspond au temps moyen entre la création d’une paire

électron-trou et sa recombinaison.

Les principaux mécanismes de recombinaison des porteurs de charge libres dans les

semiconducteurs sont : (i) les mécanismes de recombinaison via les centres profonds (ou

recombinaison Shockley-Read-Hall , SRH) introduits par les défauts cristallins (ponctuels,

linéaires, 2D et 3D) et les atomes impuretés (en insertion ou en substitution) , (ii) les

recombinaisons radiatives ou bande à bande et (iii) les recombinaisons Auger (figure I-3).

Dans les semiconducteurs à gap indirects comme le silicium cristallin les recombinaisons

sont, principalement, de type SRH et Auger.

A ces trois mécanismes de recombinaison, on peut ajouter les recombinaisons de type SRH à

la surface ou, tout simplement, recombinaisons en surface par opposition aux

recombinaisons (SRH, radiatives et Auger) qui ont lieu dans le volume.

A chaque mécanisme de recombinaison des porteurs de taux R est associée une durée de vie

par la relation [10] :

nR

(I-18)

Avec n : concentration de porteurs en excès. La neutralité électrique du matériau étant

conservée, on a : n=p.

III-1 Recombinaisons en volume

III-1-1 Recombinaisons SRH

La présence inévitable des impuretés et imperfections cristallines dans les semiconduteurs

causent l’apparition d’états électroniques permis dans le gap. Ces défauts peuvent jouer le rôle

de pièges à électrons (ou à trous) qui piègent momentanément les électrons (les trous) avant

de les renvoyer vers la bande de conduction (la bande de valence) ce qui influence la

conductivité du semiconducteur (figure I.3a). Ils peuvent aussi jouer le rôle de centres de

recombinaisons des paires électron-trous par la capture d’un électron de la bande de

conduction et d’un trou de la bande de valence et provoquant ensuite la recombinaison des

deux. Les recombinaisons multiphonons en volume via les défauts ou recombinaisons

Shockley-Read-Hall (SRH) s’effectuent par un mécanisme à deux étapes par (i) la relaxation

d’un électron libre de la bande de conduction vers le niveau de défaut puis (ii) vers la bande

a) b) c)

Figure I-3 : Schémas représentant les différents mécanismes de recombinaison au sein du

silicium a) Recombinaison SRH ; b) Recombinaison Auger, l’excès d’énergie peut être

transféré à un électron (1) ou à un trou (2) ; c) Recombinaison radiative.

(1) (2)

Page 21: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

21

de valence où il s’annule avec un trou (ou la relaxation de l’électron et du trou vers le défaut

suivie par la recombinaison des deux). Le taux de ces recombinaisons SRH par unité de

volume via un centre de concentration tN localisé au niveau tE dans le gap avec une section

de capture des électrons p et des trous n est donné par :

1010

2

ppnn

nnpR

np

ievolume

SRH

(I-19)

Avec KT

EE

iie

Vc

enn

22 : carré de la concentration intrinsèque où cE et vE représentent les

rétrécissements aux bords du gap causés par le dopage (band gap narrowing) et ni la

concentration intrinsèque sans effet de rétrécissement du gap.

n0 et p0 sont les concentrations de porteurs à l’équilibre. On a la relation suivante : n0p0=ni2.

n et p sont les concentrations de porteurs hors équilibre : n = n0+n et p=p0+n.

Les quantités statistiques 1n et 1p sont définies par :

KT

EE

ie

Fit

enn

1 et KT

EE

ie

Fit

enp

1

FE est le niveau de Fermi et FiE le niveau intrinsèque de Fermi localisé proche du mi-gap.

0p et 0n sont les durées de vie fondamentales des trous et des électrons reliées aux vitesses

d’agitation thermiques des porteurs de charges thv , à la concentration en centres de

recombinaison et à leur section efficace de capture. Elles sont définies par :

tthp

pNv

1

0 et

tNth

vnn

1

0

La durée de vie SRH peut donc s’écrire sous la forme suivante :

npn

nnnnpp

R

n pn

SRHSRH

00

100100 (I-20)

Notons qu’on a implicitement supposé un défaut introduisant un seul niveau discret dans la

bande interdite, et que les défauts proches du centre du gap sont les plus actifs en

recombinaisons [10,11]. Cela nous permet de simplifier la durée de vie SRH :

- pour un semiconducteur de type n en faible injection : 0pSRH ; et en forte injection :

00 pnSRH ;

- pour un semiconducteur de type p en faible injection : 0nSRH ; et en forte

injection00 pnSRH .

III-1-2 Recombinaisons Auger

La prise en considération de ce type de recombinaison est nécessaire aux niveaux de dopage

ou niveaux d’injection élevés.

La recombinaison Auger est une recombinaison à trois particules où l’énergie libérée lors

d’une recombinaison d’un électron de la bande de conduction avec un trou de la bande de

valence est transférée à un autre électron ou autre trou (figure I-3 (b)).

Page 22: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

22

Le taux de recombinaison Auger est donné par :

npCpnCnpnpCnCR pniepnAuger

222 (I-21)

nC et pC sont, respectivement, les coefficients Auger pour les électrons et les trous, dans le

silicium 1631108.2 scmCn et 16311099.0 scmCp

[12], ils dépendent de la température

[13].

En régime de faible injection, la durée de vie associée aux recombinaisons Auger A est

indépendante du niveau d’injection, elle est inversement proportionnelle au carré du dopage.

Par exemple pour un semiconducteur de type p :

2

1

Ap

ANC

(I-22)

Alors qu’en forte injection, la durée vie Auger dépend du niveau d’injection :

2

1

nCC pn

A

(I-23)

III-1-3 Recombinaisons radiatives

Les recombinaisons radiatives à la température ambiante dans le silicium sont directes, ou

bande-à-bande, impliquant un électron de la bande de conduction et un trou de la bande de

valence, l’excès d’énergie est libéré sous forme d’un photon d’énergie proche du gap (figure

I.3c). Le taux de recombinaisons radiatives, radR , dépend de la concentration des électrons n

et trous p libres :

)pp)(nn(npnnpR rrierr 002 (I-24)

r est le coefficient de recombinaison radiative, il dépend de la température [14] et sa valeur

expérimentale à la température ambiante égale à 1314101.1 scm [15].

Ainsi, dans le cas d’un semiconducteur de type p, la durée de vie radiative est donnée par :

2nnN

n

R

n

Arrr

(I-25)

Ce qui signifie qu’en faible injection, nNA , la durée de vie radiative est constante :

Ar

rN

1

(I-26)

Alors qu’en forte injection, la durée de vie radiative est dépendante du niveau d’injection :

nr

r

1

(I-27)

Dans le cas d’un semiconducteur de type n, on trouve des relations semblables.

III-2 Recombinaisons en surface

L’écart à la périodicité cristalline causant l’apparition de liaisons pendantes et l’adsorption

d’impuretés aux surfaces limites du semiconducteur font apparaître des niveaux électroniques

permis dans la bande interdite causant des recombinaisons de type Shockley-Read-Hall.

Page 23: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

23

Par analogie avec les recombinaisons SRH en volume, le taux de recombinaisons SRH en

surface, par unité de surface, est donné par :

KT

E

iespKT

E

iesn

iesspnsurface

SRHtraptrap

enpSennS

nnpSSR

2

(I-28)

trapE : différence entre le niveau du défaut et le niveau intrinsèque.

ss pn , 3cm : concentrations à la surface des électrons et des trous.

tsthnn NvS , tsthpp NvS 1. scm : vitesses de recombinaison des électrons et des trous à

la surface.

2cmNts est la densité des états de surface.

Mais en réalité les défauts de surface sont distribués sur tout le gap, leurs densités

21. cmeVDit et sections de capture dépendent de leur position dans le gap, ce qui donne

[10] :

dEED

enpE

ennE

nnpvR it

E

EKT

E

ies

n

KT

E

ies

p

iessthsurface

SRH

C

V

traptrap

11

2

(I-29)

Dans ce cas, on définit la vitesse de recombinaison des porteurs minoritaires à la surface par :

s

surface

SRH nSR (I-30)

Par analogie avec les autres mécanismes de recombinaison, on peut parler d’une durée de vie

des minoritaires à la surface, s , d’un wafer d’épaisseur W , qui exprime les recombinaisons

aux deux surfaces de ce wafer [16] :

- pour une même vitesse de recombinaison sur les deux surfaces, SSS rf :

21

2

W

DS

Ws (I-31)

fS et rS représentent, respectivement, les vitesses de recombinaison des porteurs minoritaires

sur la surface frontale et la surface arrière d’un échantillon d’épaisseur W.

- si une de deux surfaces est parfaitement passivée, 0rS :

24

W

DS

W

f

s (I-32)

- si les deux surface sont parfaitement passivées, 0 rf SS :

s (I-33)

- pour des recombinaisons très élevées aux deux surfaces, rf SS :

Page 24: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

24

21

W

Ds (I-34)

- si une des deux surfaces est parfaitement passivée et l’autre très recombinante, 0fS et

rS :

24

W

Ds (I-35)

Remarque : Le déficit des porteurs à la surface causé par les recombinaisons, donne naissance

à un gradient de concentration et un courant de diffusion. Par exemple, en supposant un

semiconducteur de type p dont la surface libre se trouve à z=0, ce courant s’écrit :

0....0

znSqz

nDqj n

z

n (I-36)

III-3 Durée de vie effective des porteurs minoritaires

Les quatre mécanismes de recombinaison discutés peuvent exister à la fois dans le même

matériau, mais avec des proportions différentes. Dans un matériau à gap indirect comme le

silicium les recombinaisons radiatives sont négligeables devant les recombinaisons Auger et

SRH. Dans les matériaux très dopés ce sont les recombinaisons Auger qui prédominent en

volume. Les recombinaisons en surface sont plus influentes dans les couches minces que dans

les substrats épais même avec passivation. En général, on parle plutôt d’un taux de

recombinaison effectif englobant les taux de recombinaisons en volume et aux surfaces : arrieres

SRH

frontales

SRHradAuger

volume

SRHeff RRRRRR .. (I-37)

A ce taux de recombinaison effectif correspond une durée de vie effective, définie par :

W

nS

W

nSnnnn srsf

ArSRHeff

(I-38)

En supposant que la concertation des porteurs à la surface égale à celle en volume

snn (ce qui est valable pour une bonne passivation des surfaces) et qu’on a la même

vitesse de recombinaison S des porteurs sur les deux surfaces, dans ce cas on trouve que :

W

S

ArSRHeff

21111

(I-39)

III.4. Longueur de diffusion des porteurs minoritaires

La longueur de diffusion des porteurs minoritaires (Lp dans un matériau de type n et Ln dans

un matériau de type p) caractérise la distance que peuvent atteindre des porteurs photogénérés

ou injectés avant de se recombiner :

DL (I.40)

Page 25: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

25

IV- Cellules photovoltaïques en silicium cristallin

IV.1 Fonctionnement de la cellule photovoltaïque

Pour créer un courant électrique, il est nécessaire de dissocier les paires électrons -

trous photogénérées et de les collecter dans un circuit électrique extérieur avant qu’elles ne

se recombinent librement au sein du matériau. La séparation des paires électrons-trous est

en général réalisée dans les cellules photovoltaïques par la création d’une barrière de

potentiel dans le semi-conducteur. Les types de barrières les plus communes sont

l’homojonction (jonction p/n dans le même semi-conducteur), hétérojonction (jonction p/n

entre deux matériaux différents) et barrières Schottky (métal/ semiconducteur). Dans le cas

des cellules photovoltaïques, l’homojonction par sur-dopage du silicium est la solution la

plus utilisée.

La cellule photovoltaïque homojonction est une jonction p-n de grande surface qui transforme

le rayonnement solaire en électricité. La conversion photovoltaïque dans une cellule solaire

repose sur (i) l’absorption de la lumière et la génération des paires électron-trous et (ii) la

diffusion et la séparation des paires électron/trous créées et leur renvois par le champ

électrique de la jonction, vers les régions où elles seront majoritaires (Fig. I-4) c.-à-d. les

électrons vers l’émetteur (région type N) et les trous vers la base (région type P).

Fig. I-4. Structure d’une cellule photovoltaïque [2].

Le fonctionnement d’une cellule photovoltaïque sous éclairement est approximé au

niveau électrique par le schéma équivalent figure I.5. Ce modèle à deux diodes a pour

équation :

(I-41)

1 2

1 2

exp 1 exp 1s s s

L s s

p

q V JR q V JR V JRJ J J J

n kT n kT R

Page 26: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

26

Cette équation contient 6 variables : le courant de photogénération (JL), la densité

de courant de saturation de la diode (Js1), la densité de courant de fuite à la jonction (J s2), la

résistance série (Rs), la résistance parallèle (Rp) et le facteur d’idéalité de la seconde diode

(n2).

La caractéristique sous éclairement de la cellule PV (figure I-6) permet de déterminer le

courant en court-circuit Icc, la tension en circuit ouvert Voc, le rendement et le facteur de

forme FF.

Fig. I-6. caractéristique I(V) d’une cellule solaire sous obscurité et sous éclairement.

Le rendement de conversion d’une cellule solaire est représenté comme le rapport

entre la puissance maximale fournie Pmax et la puissance solaire incidente Pi sous les

conditions d’éclairement A.M.1.5 (Fig.I-7) :

SP

P

i .

max (I-42)

iP est la puissance totale d’éclairement exprimée en watt/cm2 et S est la surface de la

cellule.

Le facteur de forme est défini par la relation suivante :

Rp

Rs

Js1, n1 Js2, n2

JL

Figure I-5 : Modèle à deux diodes d'une cellule sous éclairement

V

Page 27: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

27

SCCO IV

PFF max (I-43)

Fig.I-7. Distribution spectrale de l’éclairement solaire sous les conditions de masse d’air « air

mass » A.M.1.5 [4].

IV.2. Les différentes qualités de silicium cristallin utilisé en photovoltaïque

Le matériau semiconducteur utilisé dans ce travail est le silicium, il est généralement issus de

différentes qualités de Si : métallurgique (MG), solaire ou photovoltaïque (SOG) et de grade

électronique (EG) [17]. Le prix et le niveau de pureté augmentent de MG à EG. Bien que le

métallurgique (pureté 98%) est disponible à de bas prix (1.5-2.5$/kg [18]), le silicium

polycristallin de grade électronique « polysilicon » est beaucoup plus pur (99.999999%) mais

beaucoup plus cher (30-45$/kg [18]). Le silicium cristallin de grade solaire SOG est le

matériau le plus utilisé en photovoltaïque où plus de 90% de l’énergie solaire est produite à

partir des cellules en silicium mono-Cz et multicristallin mc-Si. Néanmoins, en raison de la

croissance rapide à partir de l’année 2000 de l’industrie photovoltaïque, le marché PV a

connu une pénurie de silicium ce qui a poussé la recherche vers de nouvelles sources

indépendantes peu couteuses en silicium de grade solaire (amélioration de la pureté du

silicium métallurgique UMG-Si, simplification des process standards d’élaboration de

polysilicium, …).

Les différentes voies d’élaboration du silicium pour applications photovoltaïques sont

résumées sur la figure I-5.

Page 28: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

28

Fig. I-5. Types et grades de pureté du silicium cristallin.

La silice, SiO2, est la source primaire du silicium métallurgique MG-Si (le Quartz est la forme

relativement pure de la silice), le MG-Si est produit par la réduction carbothermique du

Quartz (ou quartzite) dans un four à arc électrique suivant la réaction globale suivante :

gazCOliquideSisolideCsolideSiO 222

La croissance de lingots monocristallins par les méthodes Czochralski Cz ou zone fondue Fz

s’effectue à partir de blocs de silicium polycristallin (taille des grains : 1μm-1mm). Le

silicium polycristallin est obtenu, en grande partie, par la décomposition du trichlorosilane

SiHC13 purifié, en présence de l’hydrogène, sur une tige de silicium électriquement chauffé à

1100°C «Siemens process ».

Le Silicium multicristallin est obtenu par solidification plus au moins rapide (2cm/h) de

silicium ce qui donne, à la fin, des blocs qui peuvent atteindre 400 kg [19,20], le silicium

obtenu étant en général moins pur que celui destiné à l’industrie microélectronique et

présentant des recombinaisons aux joints de grains.

Le silicium en couche mince quant à lui (mono, polycristallin et amorphe) est produit par les

processus de dépôt chimique en phase vapeur CVD ( CT 500 , pour le cristallin) à partir du

silane SiH4 ou de ses chlorures: SiH2C12, SiHC13, SiC14 [11].

Sur le tableau I-1 sont présentés les rendements obtenus avec ces différentes qualités de

matériaux. Ces valeurs montrent l’importance de la qualité du matériau pour l’obtention de

Page 29: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

29

hauts rendements et ce malgré l’importance des procédés utilisés pour la fabrication des

cellules photovoltaïques.

Qualité UMG-Si EG-Si multicristallin EG-Si monocristallin

Rendements sur type p 18.5% sur mono

16% sur multi

[21]

20.5% (1cm2) [22] 25 % (4 cm

2) [22]

Rendements sur type n 14.7% (146cm2) [23] 22.7% (22cm

2) [24]

Tab.I-1. Rendements obtenus à partir des différents grades de silicium cristallin.

V. Conclusion

Dans ce premier chapitre, nous avons présenté les équations fondamentales et les phénomènes

de transport qui régissent le fonctionnement des composants semiconducteurs. Les

mécanismes de génération-recombinaison ont également été décrits et la notion de durée de

vie et de longueur de diffusion introduites. Nous avons terminé ce chapitre en expliquant le

fonctionnement des cellules photovoltaïques à base de silicium cristallin.

Dans le chapitre suivant nous nous attacherons à présenter les bancs expérimentaux qui nous

ont permis de mesurer la longueur de diffusion et la durée de vie dans différents matériaux

silicium.

Page 30: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

30

Bibliographie du chapitre I

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123.

Page 32: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

32

Page 33: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre I

33

Chapitre II :

Techniques expérimentales développées et utilisées pour la caractérisation

de matériaux et cellules photovoltaïques

Page 34: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

34

Introduction

Dans ce chapitre, nous présentons les techniques utilisées dans le cadre de cette thèse pour la

mesure de durées de vie et de longueurs de diffusion. Nous commencerons par une

présentation détaillée de la technique LBIC et de ses applications, suivie par la réponse

spectrale et la réflectivité. Nous décrirons ensuite la mesure de durée de vie par décroissance

de photoconductivité et la mesure de la photoluminescense.

I- La mesure LBIC

LBIC est l’acronyme de « Laser (ou Light) Beam Induced Current » qui signifie courant

induit par faisceau de Laser (ou Lumière), et lorsqu’il s’agit de plusieurs lasers à différentes

longueurs d’ondes, la technique est intitulée SR-LBIC « Spectrally Resolved Laser Beam

Induced Current ».

I-1 Description du dispositif expérimental

Le banc de mesure LBIC disponible à l’INL n’a pas cessé d’évoluer grâce aux efforts des

chercheurs et des techniciens stagiaires qui se sont succédés au fil des années. L’installation a

été étendue et modernisée au cours de ce travail de thèse afin de bénéficier d’une nouvelle

longueur d’onde à 980nm, ainsi que d’un nouveau système de cartographie adapté aux

cellules de 15cm de côté de dimension.

Le dispositif actuel (Fig.II-1) contient donc deux diodes lasers: une émettant à 787.7nm

(fournie par MellesGriot) et l’autre à 980nm (fournie par Newport) ce qui correspond aux

profondeurs de pénétration dans le silicium cristallin de 10 et 107µm, respectivement. Les

diodes laser sont alimentées par un générateur de pulses carrés permettant la modulation du

signal (la fréquence de modulation utilisée est de 1khz) afin de minimiser le bruit (figure II-

2). Le photocourant est converti en tension par un convertisseur I-V et amplifié, avant sa

numérisation par une carte NI PCI 6251 (de National Instruments).

Chaque diode laser comporte un système de focalisation adapté à sa longueur d’onde qui

permet de réaliser des analyses très localisées grâce à une très bonne résolution spatiale.

Ainsi, pour la diode à 780nm, nous avons placé à la sortie de la diode laser collimatée un

atténuateur, un cube séparateur suivis d’un objectif. En ce qui concerne la diode laser à

980nm, le faisceau de forme elliptique sortant des diodes est circularisé grâce à une paire de

prismes anamorphiques et focalisé par une lentille (Fig. II-3 et II-4) avant d’être envoyé sur

l’échantillon. Il est également possible d’atténuer l’intensité par un atténuateur afin de

contrôler le niveau d’injection. Un cube séparateur dévie une partie du faisceau vers une voie

optique qui permet de focaliser le faisceau en modifiant la distance entre l’objectif et

l’échantillon. Les puissances (mesurées grâce à une photodiode étalonnée fournissant

0.376A/W) à la sortie des objectifs sont de 1.73 mW pour la diode MellesGriot et et 2.7 mW

la diode de Newport, respectivement.

Page 35: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

35

Un nouveau programme développé sous Labview v.8.0 permet l’automatisation de

l’installation en synchronisant l’acquisition du signal avec les déplacements des tables de

translation X-Y. La table Micro-contrôle de la diode MellesGriot est pilotée par un indexeur

alors que la table Axmo-Precision de la diode Newport est pilotée par une carte Multiflex

PCI. Le programme réalisé permet de moyenner le signal afin d’atténuer le bruit de mesure et

de faire des mesures de courant de l’ordre du microampère (figures II-2 et II-5).

Fig.II-1. Banc de mesure LBIC disponible à l’INL

*

Page 36: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

36

Figure II-2 : Signal moyenné mesuré à la sortie du convertisseur courant tension. La tension

est moyennée entre A et B et entre C et D. La différence entre ces deux valeurs moyennes

donne la tension puis le courant photogénéré (en mA sachant que la résistance du

convertisseur I-V est de 1000 Ohm).

Fig.II-3 : Système optique de la diode laser Newport à 980 nm.

A B

C D

Page 37: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

37

Figure II-4 : Nouvelle table X-Y permettant de scanner des cellules de grandes surface

(15x15cm2) et diode laser à 980 nm avec son système de focalisation.

0

0,0005

0,001

0,0015

0,002

0,0025

0,003

0,0035

0 50 100 150 200 250 300 350

Distance (micro mètre)

Vale

ur

du

ph

oto

co

ura

nt

(en

mA

)

Figure II-5 : Profil ligne du signal LBIC.

I-2 Caractéristique du faisceau laser

I-2.1- Diamètre du faisceau Gaussien

La définition du diamètre du faisceau Gaussien communément adoptée est le diamètre auquel

l’irradiance (ou l’intensité) chute à %5.13 e1 2 par rapport à sa valeur axiale (Fig. II-6a.).

Le front d’onde du faisceau se courbe et s’élargit rapidement (figure II.6b), on définit donc le

rayon de courbure R(z) du faisceau décrit par la relation :

Page 38: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

38

22

01z

wzzR

(II-1)

est la longueur d’onde du faisceau incident, 0w s’appelle le waist, il correspond au rayon du

faisceau à l’endroit où le front d’onde est plat, dans ce plan (pour lequel on fait correspondre

z=0) le rayon de courbure est infini 0R et la taille de spot minimale.

Le rayon du faisceau à une distance z du plan z=0 est donné par :

2/12

2

0

0 1

w

zwzw

(II-2)

Pour les grandes valeurs de z, (II-2) s’écrit :

0

1w

zwzw

(II-3)

En utilisant la relation (II-3) on peut calculer les diamètres théoriques (=2w0) des spots des

deux lasers (Tab.II-1). Notons que, pour prendre en compte les aberrations, les diamètres

obtenus par (II-3) sont à multiplier par 4/3 [1].

(a)

(b)

Fig.II-6. caractéristique du faisceau Gaussien : la surface d’irradiance et le waist (a), rayon

de courbure et la profondeur du champ (b).

2W1

Page 39: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

39

Longueur

d’onde

Distance

focale, f

Diamètre initial avant

focalisation, fw2 =2w1

Diamètre théorique

après focalisation sans

facteur correctif :

1

0 .2.2w

fw

Diamètre théorique

après focalisation et

correction :

3

4corrigé

787 nm 25.6 mm 7 mm 3.91 μm 5.21 μm

980 nm 25.6 mm 5.5 mm 5.81 μm 7.74 μm

Tab.II-1. diamètres théoriques des faisceaux lasers de la manipulation LBIC.

I-2.2- Profondeur de champ

Une grande profondeur de champ, d, est nécessaire dans les cartographies LBIC des cellules

solaires texturisées afin de ne pas avoir de variation importante du diamètre de spot suivant la

rugosité de surface des cellules. La profondeur de champ correspondant à un faisceau (Fig.II-

6b) est donnée par [2] :

2

0

2/12

0

12

ww

wd

(II-4)

Sur le tableau (II-2) sont calculées les variations relatives de la taille du spot par rapport au

waist pour différentes valeurs de profondeur de champ.

Longueur

d’onde mw 02 md %

0

0

w

ww

787 nm 5.21

3

6

10

20

0.15

0.6

1.66

6.5

980 nm 7.74

3

6

10

20

0.05

0.2

0.54

2.14

Tab.II-2. Variations relatives de la taille de spot en fonction de la profondeur du champ pour

les deux lasers.

Ces valeurs montrent que l’on peut travailler sans problème sur des surfaces texturisées car la

profondeur de champ est très grande. Par exemple pour une profondeur de champ de 20µm, la

variation relative de la taille de spot n’est que de 6.5% pour la diode laser à 780 nm et de

2.14% pour la diode laser à 980 nm.

Page 40: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

40

I-2.3- Détermination expérimentale de la taille de spot

Pour déterminer expérimentalement la taille de spot de nos installations, nous avons balayé

le faisceau sur une cellule solaire avec une mesa abrupte (on peut utiliser n’importe quelle

structure abrupte comme, par exemple, une ligne de métallisation ou une lame de rasoir). La

décroissance du courant collecté dépend de la géométrie du faisceau incident illustrée sur la

figure II-7a.

En considérant un faisceau gaussien centré autour de x=y=0, l’intensité normalisée yxf ,

(Fig.II-4a.) est donnée par :

20

2

22

20

2

1

w

yx

expw

y,xf (II-5)

Où w0 est le rayon du spot.

La fraction des photons collectés (proportionnelle au courant induit) peut être obtenue par

l’intégration de l’intensité sur la surface demi-infinie délimitée par le bord de la structure

(défini par : x=x0), le courant normalisé est donné par :

02

0

2

1

2

1

0 w

xerfxI (II-6)

Le rayon du spot peut être déterminé à partir de 0x : différence entre les abscisses

d’intersection de la droite tangente au point d’inflexion avec les axes horizontaux des extrema

du courant (voir Fig.II-7b.)

Le point d’inflexion correspond à 00 x dans l’équation (II-6), et l’équation de la droite

tangente à ce point est donnée par :

2

100 axxy (II-7)

Avec 02

1

00

0

0

w

x

dx

xdI

a

(II-8)

Et on trouve que,

2

00

xw (II-9)

Sur la figure (II-8b) sont représentés les profils du courant obtenus par le balayage du faisceau

(du laser 787nm) à travers un bord abrupt d’une cellule GaAs (de très faible longueur de

diffusion, figure II.8a) pour différentes distances objectif-cellule, la distance optimale à

laquelle le spot est focalisé correspondant à la courbe la plus abrupte (la courbe en pointillés).

Les tailles des spots des deux lasers mesurés par cette méthode sont reportées sur le Tab.II-3.

Page 41: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

41

(a)

-80 -40 0 40 80

0

1

ph

oto

co

ura

nt n

orm

alis

é

x0(m)

w=20m

I(x0)

y(x0)

x0=50m

(b)

Fig.II-7. Géométrie utilisée pour calculer le courant induit lors de la traversée d’une structure

abrupte d’une cellule solaire [1] (a); procédure de détermination de la taille du spot à partir

d’un profil LBIC simulé (b) (dans cet exemple, lorsqu’on prend un rayon de spot de 20µm,

on trouve mx 500 )

Icc

Jonction

Faisceau laser

(a)

x p+

Page 42: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

42

200 240 280 320 360 400

0

100

200

300

400

500

LB

IC(U

.A.)

position du faisceau (m)

distance optimum

(b)

Fig.II-8 : profils LBIC (b) obtenus par balayage du laser 787nm à travers un bord abrupt

d’une cellule GaAs (a) pour différentes distances objectifs-cellule, la courbe en pointillés

correspond à la distance de focalisation optimum.

laser mx 0 Rayon du spot,

mw 0

Diamètre du spot,

02 w.

787 nm 30.4 12.12 24.24

980 nm 12.35 5.6 11.2

Tab.II-3. Résultats de mesure expérimentale des tailles des spots des lasers de la manipulation

LBIC.

Les tailles de spot obtenues sont supérieures aux valeurs théoriques en raison de l’imprécision

d’alignement entre le laser et l’objectif.

I-3 Niveau d’injection

La durée de vie, les coefficients de diffusion et la longueur de diffusion des porteurs

minoritaires dépendent du niveau d’injection [3,4] comme le montre la figure II-9. Il est

préférable de travailler à faible injection où la longueur de diffusion et la durée de vie des

porteurs minoritaires sont relativement indépendantes du niveau d’injection.

Page 43: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

43

Figure II-9 : Evolution de la durée de vie effective pour un échantillon de silicium de type p

(1 .cm) en fonction du niveau d’injection. Les courbes théoriques de durée de vie radiative,

SRH et Auger permettent de modéliser la mesure [3].

Nous avons donc vérifié que la puissance des diodes laser utilisées ne nous positionnait pas en

forte injection.

On parle de faible injection lorsque la concentration des porteurs injectés est inférieure à 10%

de la concentration des majoritaires. La distribution des porteurs injectés suite à une excitation

localisée par un faisceau Gaussien peut être établie par la solution de l’équation de continuité

en régime stationnaire en l’absence de champ électrique, qui s’écrit dans le cas d’un

semiconducteur de type p comme :

0,

,2

2

D

G

L

zrnzrn (II-10)

22 yxr ; L et D sont la longueur et le coefficient de diffusion des porteurs minoritaires,

respectivement.

G est le taux de génération par faisceau Gaussien, donné par l’équation (I-17).

Dans le cas d’un substrat épais, supposé semi-infini, limité par le plan z=0, la solution de (II-

10) peut s’effectuer analytiquement sous les conditions aux limites suivantes :

nSz

n

zàn

z

.

0

0

(II-11)

S=Sf/D, où Sf est la vitesse de recombinaison des minoritaires à la surface z=0.

La solution de (II-11) selon [5] est :

Page 44: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

44

0

022

22

0 .4/exp

expexp2

1,

drJ

wz

S

Sz

D

Rzrn (II-12)

J0 est la fonction de Bessel du premier type d’ordre zéro. 222 /1 L , 0 le flux des

photons incidents et R la réflectivité.

La distribution en profondeur sous le centre du spot, r =0, est (sachant que, J0(0)=0) :

0

22

22

04/exp

expexp2

1,0

d

wz

S

Sz

D

Rzn (II-13)

Sur la figure II-10, nous montrons un exemple de simulation calculé en utilisant l’équation II-

13. Cette courbe représente la variation en profondeur du rapport des minoritaires sur les

majoritaires (Δn/Na) en supposant un silicium en type p, de dopage Na =1.5 1016

cm-3

et une

longueur de diffusion des minoritaires L=50 µm, suite à l’excitation par un faisceau Gaussien

de diamètre égal à 20µm, de puissance 1mW et de longueur d’onde 787 nm pour des vitesses

de recombinaison des minoritaires à la surface frontale de 100 cm/s et 106 cm/s. On vérifie

que le rapport n/Na reste inférieur à 1.

Plus généralement, les diodes laser couplées aux atténuateurs de puissance n’entraînent pas de

fortes injections pour des échantillons de résistivité inférieure à 5 Ohm.cm. Il sera néanmoins

nécessaire de vérifier le niveau d’injection pour les échantillons résistifs et ayant une grande

longueur de diffusion et éventuellement de mettre un atténuateur supplémentaire au détriment

du ratio signal/bruit mesuré.

(a)

(b)

Fig.II-10. niveau d’injection (Δn/Na) dans du silicium (pour un dopage Na =1.5 1016

cm-3

et

une longueur de diffusion L=50 µm) suite à l’excitation par un faisceau Gaussien (de 20 µm

de diamètre, de puissance 1mW et de longueur d’onde 787 nm) pour une vitesse de

recombinaison des minoritaires Sf=100 cm/s (a) et Sf=106 cm/s (b).

Page 45: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

45

I-4- Application aux cartographies LBIC des cellules solaires

La technique LBIC permet d’analyser les recombinaisons aux joints de grains, de réaliser des

cartographies de cellules photovoltaïques et, comme nous le verrons dans le troisième

chapitre, de faire des mesures de longueurs de diffusion de porteurs minoritaires.

1- Mise en évidence des zones de recombinaisons: les cartographies LBIC des cellules

solaires dévoilent les régions de fortes concentrations de centres de recombinaisons (comme

les joints de grains) qui diminuent le photocourant. Sur la figure II-11 sont portées les

cartographies d’une cellule de 9 cm2; on remarque que la cartographie effectuée avec la diode

de 980nm (figure II-8-a) dévoile mieux les joins de grains grâce à la pénétration plus

profonde des photons incidents.

(a)

(b)

Fig.II-11. Cartographie LBIC d’une cellule solaire industrielle : (a) en utilisant la diode

Newport de 980nm, le pas est de 100 µm ; et (b) en utilisant la diode MellesGriot de 787nm le

pas de mesures est de 75 µm. Le courant dans l’échelle des couleurs est donné en ampères.

Page 46: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

46

2- L’effet de la passivation : la cartographie de photocourant peut être utilisée pour comparer

l’effet de la passivation aux différents endroits de la cellule. Dans ce cas, la diode laser à

980nm est bien adaptée pour analyser la passivation de la face arrière des cellules

photovoltaïques. La figure II-12 représente une cartographie LBIC d’une cellule avec triple

couche (à base de SiNx et SiOx) de passivation sur la surface arrière mesurée par la diode

980nm. On remarque qu’il y a plus de courant dans les régions passivés par le diélectrique

qu’au BSF localisé sous forme de grille. Le pas de mesure est de 20 µm et la surface balayée

est de 1cm2. De même la figure II-113 montre la sensibilité de la technique pour l’imagerie

d’un contact localisé sur la face arrière des cellules photovoltaïque : l’écart relatif en courant

entre les zones contactées et les zones non contactées étant de 10%.

100 200 300 400 500

100

200

300

400

500

X Axis Title

Y A

xis

Title

02.100E-54.200E-56.300E-58.400E-51.050E-41.260E-41.470E-41.680E-41.890E-42.100E-42.310E-42.520E-42.730E-42.940E-43.150E-43.360E-43.570E-43.780E-43.990E-44.200E-44.410E-44.620E-44.830E-45.040E-4

contacts face avant

contacts face arrière

passivation par diélectrique

Fig.II-12. Cartographie LBIC (en A) d’une cellule avec multicouches de passivation sur la

surface arrière effectuée par la diode 980nm, le pas de balayage est de 20 µm.

Figure II-13 : Cartographie LBIC (en A) d’une cellule réalisation sur couche épitaxiée avec

métallisation arrière localisée (zones sombres rondes : contacts arrières par points par laser ;

traits noirs : contacts face avant). Diode laser à 980nm et pas de 20 µm.

Page 47: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

47

3- Distribution du photocourant dans les cellules non-standards : quelle que soit la structure

de la cellule, les cartographies LBIC dévoilent les régions qui participent le plus (et le moins)

au photocourant total de la cellule ; par exemple, sur la figure II-14 est portée une

cartographie d’une cellule à contacts arrière interdigités RCC fabriquée sur un substrat Fz, où

le profil ligne (figure b, en haut) montre des minimas de signal autour du BSF (Back Surface

Field).

Face balayée par le faisceau laser

(a)

(b)

Fig.II-14. (a) Structure d’une cellule à contacts arrière interdigités RCC ; (b) : cartographie

(figure en bas) et profil-ligne (figure en haut) d’une cellule RCC fabriquée sur un substrat Fz.

Les traits sombres correspondent aux métallisations et BSF Al. Le pas de mesure est de

16µm.

I-5 Autres Applications de la technique LBIC

En plus de la détermination de la longueur de diffusion des porteurs de charges libres (en

utilisant le dispositif expérimental précédent) que nous allons discuter en détail dans le

chapitre suivant, et les cartographies de photocourant dans les cellules solaires, la technique

LBIC a d’autres applications photovoltaïques:

1- caractérisation des joints de grains : La technique LBIC peut être utilisée pour distinguer

les recombinaisons aux joints de grains des recombinaisons dans les grains dans le silicium

poly et multicristallin. Elle permet la détermination de la vitesse de recombinaison de porteurs

minoritaires aux joints de grains. La méthode consiste à mesurer la décroissance du courant

de court circuit au voisinage du joint perpendiculaire à un collecteur (jonction pn ou contact

Schottky) lors du balayage d’un faisceau focalisé (Fig.II-15) et les profils obtenus sont ensuite

ajustés par les modèles analytiques [5-8].

Page 48: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

48

Fig.II-15. Structure de collecte du signal LBIC au voisinage d’un joint de grain.

Sur les figures (II-13) sont simulées l’influence de la vitesse de recombinaison, la longueur de

diffusion des porteurs minoritaires et la taille du spot au voisinage d’un joint (le joint est

simulé par une interface ayant une grande vitesse de recombinaison entre deux régions

homogènes). On voit que la résolution de la technique sera d’autant meilleure que le diamètre

du spot laser sera petit et que la technique peut permettre d’évaluer assez finement la vitesse

de recombinaison (S>104 cm/s).

-100 -50 0 50 100

0,004

0,006

0,008

0,010

0,012

SGB

=106cm.s

-1

=1cm, L=50 m

LB

IC

distance entre le faisceau et le joint de grains (m)

SGB

=104cm.s

-1

(a)

-100 -50 0 50 100

0,004

0,005

0,006

0,007

0,008

0,009

0,010

0,011

=1cm, spot=1m,

SGB

=106 cm.s

-1

LB

IC

distance entre le faisceau et le joint de grains(m)

L=50 m

60

70

(b)

-60 -40 -20 0 20 40 60

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

=1cm, SGB

=106cm.s

-1,L=50 m

LB

IC

distance entre le faisceau et le joint de grains(m)

Diamètre du spot

1 m

5

10

(c)

Fig.II-16. Simulation par DESSIS du signal

LBIC au voisinage d’un joint de grain ;

influence de la vitesse de recombinaison (a),

la longueur de diffusion (b) et la taille du spot

(c).

Jonction p-n ou

contact Schottky

Contact Ohmique

laser

grain 1 grain 2

Joint

LBIC

Page 49: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

49

2- CELLO [9,10] : une variante de la technique LBIC nommée CELLO, a été développée

pour l’extraction des paramètres locaux (principalement, résistances série et parallèle) dans

les cellules solaires au voisinage du point de fonctionnement optimum de la cellule. La

technique consiste à éclairer toute la surface de la cellule avec une intensité proche de AM1.5

et à balayer un faisceau laser IR. Un galvanostat ou un potensiostat permettent d’effectuer des

mesures de la réponse locale de la cellule yxVdI cell ,, et yxIdV cell ,, à différents points de

la courbe IV totale (cinq mesures par point (x,y),) sous des conditions globales de tension Vcell

ou de courant Icell fixés. A partir des données collectées on peut déduire les cartographies de

résistance parallèle et série.

Notons que les cartographies LBIC standards correspondent à yxdI sc ,,0 .

II- Réponse et réflectivité spectrales

II-1 Réponse spectrale

En réponse spectrale SR, comme en LBIC standard, on mesure un courant de court circuit

mais en fonction de la longueur d’onde du faisceau d’excitation scI . La réponse spectrale

SR est le rapport entre ce courant et la puissance incidente inP pour chaque longueur

d’onde :

1. WattAmpP

ISR

in

sc

(II-14)

Le rendement quantique externe EQE est le rapport du nombre de porteurs minoritaires

collectés sur le nombre des photons incidents pour chaque longueur d’onde, il est relié à la

réponse spectrale par :

q

hcSR

hcP

qI

incidentsphotonsdenombre

collectésporteursdenombreEQE

in

sc

/

/ (II-15)

Le dispositif expérimental utilisé (figure II.17) contient un monochromateur Jobin-Yvon qui

sélectionne la longueur d’onde du faisceau d’excitation du spectre émit par une lampe

halogène alimentée par un courant stabilisé à 10A. Le faisceau monochromatique compris

entre 350 et 1100 nm est ensuite modulé par un hacheur dont la fréquence (167 Hz) servira de

référence pour une détection synchrone. Un filtre optique est utilisé pour l’élimination des

harmoniques aux longueurs d’ondes supérieures à 750 nm. Le photocourant obtenu à chaque

longueur d’onde est converti en tension par un convertisseur I-V puis filtré par la détection

synchrone.

On mesure pour chaque longueur d’onde, dans un premier temps, la tension délivrée en sortie

de chaîne avec l’échantillon, puis dans un second temps la tension mesurée avec une cellule

de référence étalonnée. On déduit, ensuite, le rendement quantique externe de notre cellule.

Page 50: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

50

Fig.II-17. Schéma du banc de mesure de rendement quantique externe des cellules solaires.

II-2- Réflectivité spectrale

Pour pouvoir calculer le rendement quantique interne IQE de nos cellules à partir du

rendement quantique externe, il est nécessaire d’effectuer des mesures de réflectivité spectrale

R(λ), ces grandeurs étant reliées par l’équation suivante :

R

EQEIQE

1 (II-16)

Les réflexions produites par l’échantillon sont généralement diffuses (surface

texturée) et nous utilisons une sphère intégrante pour faire converger les d ifférentes

réflexions vers le photodétecteur (figure II-18). La lumière produite par le

monochromateur (longueur d’onde comprise entre 350 et 1100 nm) est relativement

faible et pour améliorer le rapport signal sur bruit on utilise une détection synchrone

associée à un système rotatif de hachage du signal lumineux. L’extraction de la

réflectivité d’un échantillon en fonction du signal mesuré sur le photodétecteur est

effectuée en deux temps. En premier lieu, l’intensité réfléchie par l’échantillon est

mesurée sur tout le spectre puis une seconde mesure est réalisée en intervertissant

l’échantillon avec un étalon. Ce dernier a un spectre de réflectivité connu et par

corrélation entre les deux spectres mesurés, la réflectivité de l’échantillon est obtenue.

Sur la figure II-19, sont portés les rendements quantiques interne et externe, et la réflectivité

d’une cellule solaire en mc-Si texturée, avec une couche antireflet CAR en TiOx .

Page 51: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

51

Fig.II-18. Schéma du banc de mesure de réflectivité spectrale.

400 500 600 700 800 900 1000 1100

20

40

60

80

100

RQE

RQI

RQ

I, R

QE

&R

(en %

)

longueur d'onde (nm)

Ref

Fig. II-19. Rendements quantiques interne et externe, et réflectivité d’une cellule

solaire en mc-Si texturée, avec une Couche AntiReflet CAR en TiOx .

III- Photoluminescence PL

III-1 Brève introduction aux mécanismes de photoluminescence dans le silicium

Les mesures de photoluminescence (PL) permettent de sonder sans contact et de façon

non destructive les propriétés électroniques des matériaux et de comprendre les mécanismes

de recombinaison des porteurs de charge. L’intensité et la répartition spectrale du signal de

Page 52: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

52

PL permettent en principe une mesure directe de paramètres tels que la largeur du gap, les

niveaux d’énergie des impuretés et des défauts ou encore de la durée de vie des porteurs

minoritaires. Le silicium ayant un gap optique indirect, l’émission de photons associée aux

recombinaisons bande à bande doit être accompagnée de l’émission simultanée de phonons

pour assurer la conservation de la quantité de mouvement. L’énergie des photons émis par PL

dépend du processus de recombinaison. A température ambiante, les recombinaisons bande à

bande (autour de 1.09 eV) sont dominantes. Si le matériau est suffisamment pur, il y a

formation d’excitons libres qui se recombinent de façon radiative en émettant une fine raie

spectrale observable à basse température. L’énergie associée à cette recombinaison dans le cas

du silicium vaut (Eg-Ex-Ep), où Ex est l’énergie de liaison de la paire électron-trou et Ep est

l’énergie du phonon nécessaire à la conservation du vecteur d’onde. Un trou libre peut

s’associer avec un donneur neutre pour former un exciton lié et inversement, un électron libre

peut s’associer à un accepteur neutre pour former également un exciton lié. Enfin, un électron

sur un niveau donneur neutre peut se recombiner avec un trou d’un niveau accepteur neutre.

Ainsi les principales transitions radiatives observables dans le silicium hors équilibre peuvent

être de nature intrinsèque ou extrinsèque (figure II-20).

Les processus intrinsèques sont dus aux :

- recombinaisons d’excitons libres (FE) dans les matériaux purs à basse température,

- transitions bande-à-bande.

Les processus extrinsèques sont dus aux :

- recombinaisons des excitons liés aux accepteurs ou aux donneurs neutres

- transitions bande-impureté, entre la bande de conduction et un niveau accepteur (e,A)

ou entre la bande de valence et un niveau donneur (D,h)

- transitions donneur-accepteur (DAP).

On rappelle qu’un électron libre et un trou libre peuvent s’attirer par une interaction

coulombienne formant un système similaire à l’atome d’hydrogène qui s’appelle « exciton ».

L’énergie d’ionisation du système, calculée par rapport au bord de la bande de conduction est

222

4*1

2 nh

qmE

r

x

(II-17)

n est entier ≥1, *

rm est la masse réduite du système

***

111

her mmm (II-18)

*

em et *

rm sont les masses effectives de l’électron et le trous, respectivement.

Page 53: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

53

Fig.II-20. Principales transitions radiatives observables dans les semicondusteurs.

III-2 Applications photovoltaïques des techniques de luminescence

Le nombre de publications consacrées aux mesures de PL dans le silicium pour la

caractérisation de substrats ou de cellules photovoltaïques a beaucoup augmenté depuis les

années 2000. Nous donnons ci-dessous un bref aperçu, non exhaustif, des principaux groupes

de recherche qui publient dans ce domaine. Dès les années 70, M. Tajima (Institute of Space

and Astronautical Science, Sagamihara, Japon) a utilisé la spectroscopie de PL pour mesurer

les concentrations en impuretés dopantes dans le silicium monocristallin [11]. Il a également

été pionnier dans le domaine de la cartographie à haute résolution spatiale (jusqu’à 1 µm) de

dislocations et des précipités associés [12]. Plus récemment ses études ont été étendues à

l’analyse des centres recombinants aux joints de grains dans le silicium polycrsitallin pour les

applications photovoltaïques [13]. L’équipe de S. Ostapenko, à l’Université de Floride a

également réalisé des cartographies de défauts par PL sur du silicium polycristallin. Ils ont pu

relier la répartition des centres recombinants, localisés à proximité des joints de grains, aux

distributions de durée de vie des porteurs de charges dans l’échantillon [14]. Depuis les

années 2000, T. Trupke et R. A. Bardos à l’Université New South Wales de Sidney ont

beaucoup développé et étendu les applications de la PL pour la caractérisation de matériaux et

procédés photovoltaïques. En particulier, ils ont mis en place une technique d’imagerie de PL

extrêmement rapide (quelques secondes) qui permet de remonter à la répartition de durée de

vie des porteurs sur un wafer, de faire de l’imagerie de résistances séries et de shunts, de

localiser les dislocations et les concentrations de certaines impuretés. Le niveau de maturité

de la technique est tel qu’un équipement complet, basé sur la photo-imagerie de PL, est

commercialisé par une entreprise créée en 2007 [15]. En Europe, essentiellement deux

groupes utilisent l’imagerie de PL (ISE, Fhg) et la spectrocopie de PL (Université de Milan)

pour le contrôle de silicium et de procédé photovoltaïque.

Page 54: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

54

PL des « défauts » (0.8 eV) PL bande à bande (1.09 eV) Durée de vie des porteurs

Un exemple d’application de la cartographie de PL est donné ci-dessous [16]. Les

figures II.21 (c) et (b) présentent les variations, sur la surface d’un wafer de silicium

multicristallin, de l’intensité de PL mesurée respectivement autour de 0,8 eV (recombinaisons

radiatives attribuées à des impuretés recombinantes localisées au niveau des dislocations) et

de 1,09 eV (recombinaisons radiatives bande à bande). On note la parfaite complémentarité

des deux figures : les zones claires de la figure (b) qui présentent une forte recombinaison

bande à bande correspondent aux zones sombres de la figure (c) qui présentent peu de

recombinaison via les défauts. Les auteurs mettent également en évidence la similitude entre

la cartographie de PL due aux recombinaisons bande à bande (b) et la cartographie de durée

de vie (a) – dans les deux cas, les zones sombres correspondent aux régions comportant une

forte densité de centres recombinants où les porteurs ont une faible durée de vie.

Figure II-21 : Cartographies de PL à 0.8 eV (c) et 1.09 eV(b) sur un wafer de silicium

multicristallin et comparaison avec une cartographie de durée de vie (a). Spectres de PL

mesurés sur le même échantillon dans une zone contenant peu de défauts (1) et dans une zone

riche en défauts (2).

III-3 Premières expériences de spectroscopie de photoluminescence sur le silicium

monocristallin et multicristallin

Etant donné la richesse des informations que l’on peut tirer des mesures de PL,

l’équipe Photovoltaïque a souhaité étendre ses moyens de caractérisation avec les objectifs

suivants :

- à partir d’un banc expérimental en place au laboratoire, vérifier la sensibilité du

montage pour divers échantillons de silicium mono- et multi-cristallin

- développer une approche qualitative d’identification d’impuretés et de défauts à

partir de la spectroscopie de PL à basse température.

- relier de façon quantitative l’intensité de PL à température ambiante (recombinaisons

bande à bande) à la durée de vie des porteurs minoritaires dans l’objectif de développer par la

suite un banc de cartographie de PL

Page 55: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

55

Les résultats préliminaires concernant les deux premiers points sont illustrés ci-

dessous. Le troisième point fait l’objet du Chapitre 4 de cette thèse.

III-3.1 Dispositif expérimental

Le dispositif expérimental utilisé dans ce travail (Fig.II-22) est constitué d’un laser Argon

continu de puissance maximale 2W émettant à 514 nm (2.41 eV). Le faisceau passe par un

filtre interférentiel approprié (qui ne laisse passer que la raie principale) puis est focalisé sur

l’échantillon. Au niveau de l’échantillon le diamètre de spot du laser est d’environ 300µm.

Pour atténuer l’intensité du faisceau on peut, volontairement interposer un filtre neutre entre

le filtre interférentiel et l’échantillon. Une partie de la lumière émise par luminescence est

collectée dans un dispositif Cassegrain et focalisée sur la fente d’entrée d’un

monochromateur. Sur la fente d’entrée du monochromateur est fixé un filtre passe-haut à 850

nm qui coupe le faisceau d’excitation. Grâce à un réseau de 600 traits/mm motorisé, on

effectue une analyse spectrale de la luminescence entre 1000 nm (1,24 eV) à 1700 nm (0,73

eV) avec un pas de 2 nm. La luminescence est mesurée par une photodiode en germanium

placée après la fente de sortie du monochromateur (pendant les mesures, la photodiode est

refroidie par de l’azote liquide). La largeur des fentes d’entrée et de sortie sont ajustables

(généralement réglées à 1,5 mm). Pour les mesures à basses températures, 13°K, l’échantillon

est mis dans un cryostat relié à un compresseur d’hélium liquide. Afin d’améliorer le rapport

signal/bruit par filtrage par détection synchrone, le faisceau d’excitation est choppé à une

fréquence de 16 Hz, et le signal mesuré est passé par un filtre de rayons cosmiques. Les

spectres sont ensuite enregistrés et traités informatiquement.

Les premières expériences ont été faites sur 5 échantillons différents de silicium

utilisés dans l’industrie photovoltaïque : un substrat monocristallin Fz, une couche de 50 µm

d’épaisseur de silicium épitaxié sur un substrat de silicium monocristallin, et trois substrats de

silicium multicristallin (un échantillon Polix de PHOTOWATT élaboré par solidification

directionnelle d’un bain fondu de silicium polycristallin de grade solaire, le deuxième est

obtenu à partir d’un silicium métallurgique purifié UMG-Si « Upgraded Metallurgical Grade

Silicon » et le troisième est élaboré par frittage d’une poudre de silicium). Nous avons vérifié

qu’il était nécessaire de passiver la face avant des échantillons (dans notre cas par une couche

de nitrure de silicium) pour minimiser les recombinaisons non-radiatives en surface et pouvoir

détecter un signal de luminescence dû aux recombinaisons extrinsèques.

Page 56: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

56

Fig.II-22. Dispositif expérimental de photoluminescence disponible à l’INL.

III-3.2 Les transitions intrinsèques

La figure II-23 représente les spectres de PL mesurés à 13K (trait plein) et à

température ambiante (trait pointillé) au laboratoire sur un échantillon de silicium

monocristallin de type Fz.

Fig.II-23. Spectres de photoluminescence enregistré à 13 K et à 295 K avec du silicium Fz (6-

8 Ω.cm).

M

G

e

Laser Ar

514.5 µm

Hacheur

16Hz

Cassegrain

Détecteur

en Ge Monochromateur

Échantillon

M

G

e

Système de

refroidissement

Filtre des rayons

cosmiques

filtre interférentiel

DC

oscillo.

Spectral Link

Détection synchrone

H.V.

Pre-ampli

0,96 1,00 1,04 1,08 1,12 1,16 1,20 1,24

0

2

4

6

8

10

12

14

IFE(TO)I

FE(TO)

I PL(U

.A.)

E(eV)

13°K

295°k

Si Fz(6-8 .cm)

IFE(TO)

IFE(TA)

A B

C

D

Page 57: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

57

A basse température, on retrouve les principales raies d’émission intrinsèques du

silicium cristallin centrées sur 1,036, 1,076, 1,099, et 1,139 eV qui sont très proches des

valeurs reportées dans la littérature [17]. Les intensités relatives de ces raies (0,037 : 0,017 :

1 : 0,042) différent un peu de celles publiées (0,07 : 0,016 : 1 : 0,035). Ces raies

correspondent à la recombinaison des excitons libres, assistées par phonons : le pic principal

(C) correspond à l’émission d’un phonon TO, les pics (A) et (B), à l’émission de phonons TO

et le pic (D), à l’émission d’un phonon TA. On rappelle que les phonons permis dans la bande

de conduction sont les phonons longitudinaux et transverses optiques (LO et TO) et les

phonons transverses acoustiques (TA). L’énergie des photons émis est (Eg-Ex-Ep) où Eg est

l’énergie du gap, Ep est l’énergie du phonon impliqué et Ex l’énergie de liaison de l’exciton.

A température ambiante, les pics excitoniques ne sont plus observables du fait de la

dissociation des paires électron-trou. Le spectre se réduit à une large bande d’émission centrée

sur 1.09 eV qui correspond aux recombinaisons bande à bande (assistée par phonons) des

porteurs minoritaires photogénérés. L’énergie des phonons associés est de l’ordre de 30 meV.

III-3.3 Les transitions extrinsèques

Avec l’utilisation de silicium multicristallin de qualité photovoltaïque, l’identification

des défauts ou des impuretés qui diminuent la durée de vie des porteurs ainsi que le suivi des

procédés de fabrication des cellules deviennent de plus en plus importants. [18,19]. On peut

classer les défauts et impuretés en plusieurs catégories : les impuretés métalliques (en

particulier le fer), le carbone, l’azote et l’oxygène qui peuvent donner lieu à des centres

recombinants actifs (complexes B-O, Al-O ou précipités) et enfin les impuretés dopantes (P,

B, Al…) qui sont généralement présentes en forte concentration. De plus, les défauts de

structures (dislocations) peuvent être des zones riches en impuretés (précipités contenant de

l’oxygène) qui contribuent beaucoup aux recombinaisons des porteurs de charges. La densité

de défauts et d’impuretés dépend fortement du procédé d’élaboration du silicium et peuvent

évoluer au cours des étapes de fabrication des cellules (gettering, hydrogénation, traitements

thermiques…).

III-3.3.a- Transitions liées aux dislocations

Sur la figure (II-24) sont portés les spectres d’émission de PL enregistrés à 15K sur

différentes zones d’un échantillon de silicium multicristallin Polix. Les transitions relatives

aux dislocations, dites les «D-lines », D1 (0.82 eV), D2 (0.88 eV), D3 (0.95 eV) et D4 (1.0

eV) apparaissent clairement sur la figure ainsi que les pics correspondants aux

recombinaisons des excitons libres (FE). Les positions mesurées correspondent bien aux

valeurs publiées (à ± 10 meV). On note que l’intensité des pics de luminescence varie

beaucoup suivant la zone étudiée. Ces bandes semblent résulter de la convolution d’émissions

dues aux dislocations et à des centres recombinants contenant de l’oxygène [20, 21].

Page 58: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

58

Fig.II-24. Spectres de photoluminescence mesurés sur différentes zones d’un substrat de

silicium multicristallin Polix à 15°K.

III-3.3.b- Transitions liés aux impuretés

Les spectres d’émission de PL enregistrés à basse température sur des échantillons

multicristallins peuvent être complexes comme le montre la Figure II.25. Le spectre du

silicium monocristallin FZ est porté comme référence. Sur la partie basse énergie des spectres

qui n’est pas représentée ici pour plus de clarté, les 4 bandes associées aux dislocations ne

sont détectables que sur les échantillons Polix et Fritté. Sur l’échantillon Métallurgique

compensé, seules les bandes D3 et surtout D4 sont détectables.

D’après la littérature [17], les principales transitions associées au phosphore (donneur

neutre) dans le silicium monocristallin sont observées à 15°K autour de 1.092, 1.15 et 1.13 eV

et avec des intensités relatives de 1: 0.35 : 0.06 . Les transitions associées au bore (accepteur

neutre) se situent dans les mêmes plages d’énergie, autour de 1.092, 1.132, 1.028 et 1.06 eV

avec des intensités relatives de 1 : 0.05 : 0.05 : 0.025. D’autres bandes larges, que nous

n’avons pas pu identifier à ce jour, sont repérées par des flèches en pointillé en particulier

pour l’échantillon métallurgique compensé. A ce stade préliminaire il est donc très difficile de

conclure précisément sur la nature des impuretés présentent dans les matériaux, mais on peut

penser qu’une étude systématique avec des traitements contrôlés des échantillons feront

apparaître des différences interprétables sur les spectres.

0,72 0,76 0,80 0,84 0,88 0,92 0,96 1,00 1,04 1,08 1,12

0

2

4

6

8

I PL

(a.u

.)

Energie (eV)

Silicium Polix

T = 15K

D1

D2

D3 D4

FE(TO)

FE(TO)

FE(TA)

Page 59: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

59

Fig.II-25. Spectres de photoluminescence à 13°K de différents substrats multicristallins et

d’un substrat monocristallin. Les principaux pics associés aux impuretés dopantes sont

repérés.

III-3.4 Cartographie de photoluminescence sur du silicium multicristallin compensé

Enfin une première cartographie a été faite sur un échantillon de silicium compensé en

collaboration avec l’Institute of Electronic Materials Technology (ITME, Varsovie). Il

s’agissait de tester la sensibilité et la résolution d’un appareil commercial ACCENT RPM

2000. La figure II-26 montre le spectre d’émission (recombinaison bande à bande) du substrat

excité avec une longueur d’onde 785 nm et une puissance d’environ 50 mW. La cartographie

du substrat a ensuite été réalisée avec une résolution spatiale de 200 µm. Dans ces conditions,

la durée d’enregistrement de la cartographie d’une zone de 9 cm2 dure environ 1h15). La

figure II-27 représente la répartition sur l’échantillon de l’intensité de la luminescence due

aux recombinaisons bande à bande (intégrale du spectre de la figure II-26). On note la relative

uniformité de la cartographie avec en rouge les zones contenant des centres recombinants plus

actifs ou en plus grande densité.

1,00 1,02 1,04 1,06 1,08 1,10 1,12 1,14 1,16

0

3

6

9

12

15

FZ

I PL(a

.u.)

T =

15

K

Energie (eV)

Métallurgique

Fritté

Polix

1,092

1,13 1,15

1,03 1,06

Page 60: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

60

Figure II.26 : Spectre d’émission (recombinaison bande à bande) du substrat excité avec une

longueur d’onde 785 nm et une puissance d’environ 50 mW

Page 61: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

61

Figure II-27 : Répartition sur l’échantillon de l’intensité de la luminescence due aux

recombinaisons bande à bande.

Page 62: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

62

IV- Décroissance de photoconductivité PC

IV-1 Dispositif expérimental

La technique de décroissance de photoconductivité PCD est la technique la plus utilisée en

photovoltaïque pour la détermination de la durée de vie effective des porteurs minoritaires

dans les substrats et cellules solaires en silicium cristallin. La méthode repose sur

l’enregistrement de la variation de conductivité de l’échantillon et de l’intensité de la lumière

d’excitation en fonction du temps tIt , ; ces deux paramètres sont liés à la

concentration des porteurs photogénérés tn et aux taux de génération tG par :

(en supposant un Si type p d’épaisseur W sous éclairement homogène)

Wq

ttn

pn

(II-19)

W

ftItG abs (II-20)

absf la fraction absorbée de la lumière incidente

Dans le dispositif expérimental disponible à l’INL (de Sinton consulting Inc, Fig.II-28.) la

conductivité est mesurée par un pont RF au-dessus duquel est placé l’échantillon [3]. La

variation avec le temps de l’intensité du pulse de lumière envoyée par une lampe flash est

mesurée par une cellule de référence placée à côté de l’échantillon. Pour avoir une génération

uniforme en profondeur dans l’échantillon, un filtre infrarouge est utilisé. De plus, pour

homogénéiser l’éclairement de l’échantillon, deux diffuseurs sont placés de part et d’autre du

filtre infrarouge.

Afin de faire des mesures de durée de vie, le pont doit être calibré en utilisant une plaque de

silicium faiblement dopée (ρ=100 Ω.cm) par minimisation de la tension en jouant sur la

résistance et la capacité du pont.

D’autres systèmes permettent de réaliser des cartographies de durée de vie effectives (>0.5µs)

sur des substrats massifs par analyse de l’intensité d’ondes microondes réfléchies sur

l’échantillon excité par un faisceau laser [22]. La technique d’analyse de déphasage de

microondes (µW-PS) développée par O. Palais [4] permet quant à elle de différencier la

vitesse de recombinaison en surface des recombinaisons en volumes de substrats massifs.

Page 63: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

63

IV-2 Régimes de fonctionnement

La durée de vie effective peut être calculée à chaque instant en fonction du niveau d’injection

n :

t

tntG

tneff

(II-21)

L’équation (II-21) représente le mode de fonctionnement généralisé du pont.

Pratiquement, on utilise soit un pulse lumineux très court avec les échantillons qui ont des

durées de vie élevées (régime transitoire) ou bien un pulse très lent avec les échantillons qui

ont de faibles durées de vie (régime quasi-stationnaire QSS).

En régime transitoire l’acquisition commence à la fin de l’excitation, 0tG , ce qui donne :

t

tn

tneff

(II-22)

alors qu’en régime quasi-stationnaire la variation de la concentrations des porteurs

photogénérés en fonction du temps est lente,

0

t

tn, ce qui donne :

G

neff

(II-23)

Fig.II-28. Shéma (à gauche) et photo (à droite) du dispositif de mesure de durée de vie des porteurs

minoritaires par photoconductivité disponible à l’INL.

Page 64: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

64

IV-3 Durée de vie des porteurs minoritaires dans le silicium cristallin

Cette technique nous a permis de mesurer la durée de vie effective des porteurs en volume

dans du silicium massif (Tab.II-4). Pour calculer ensuite la durée de vie en volume, il est

nécessaire de minimiser les recombinaisons en surface par passivation.

Notons que l’on n’a pas pu mesurer la durée de vie sur des couches épitaxiées de 50 µm.

matériau passivation régime cm.

Niveau

d’injection seff mDL effeff .

p-Fz Iode

Ethanol

transitoire 4-7

7 1014

1600 2300

2 1015

1400 2150

6-8

1400 2160

p-Fz Sans

passivation

transitoire 7-10

200 820

p-Cz Iode

Ethanol

transitoire

QSS 5

7 1014

45 395

2 1015

65 460

Multicristallin

p-Si

Iode

Ethanol

QSS 1,4 2 10

15 65 430

Tab.II-4. Résultats des mesures de durée de vie sur des siliciums cristallins par mesure de

décroissance de photoconductivité.

Pratiquement la passivation des surfaces de silicium peut être effectuée soit par :

- saturation des liaisons pendantes par le dépôt ou la croissance d’oxyde de silicium ou de

nitrure de silicium ou par l’étalement d’iode éthanol juste avant d’effectuer les mesures ;

- la création d’un champ électrostatique à la surface repoussant les porteurs minoritaires, ce

champ électrostatique peut être réalisé par la création à la surface d’une région

d’accumulation (dopage p+ des substrats type p comme c’est le cas du BSF dans les cellules

solaires standards, ou par dépôt de charges électrostatiques négatives à la surface) ou par la

création d’une zone déserte de porteurs (par création d’un émetteur par dopage, ou d’une

couche d’inversion par dépôt de charges électrostatiques positives à la surface).

Pour nos mesures, les échantillons ont été passivés avec de l’iode éthanol.

V- Conclusion

Dans ce deuxième chapitre nous avons présenté les différentes méthodes utilisées pour la

détermination de la longueur de diffusion et la durée de vie : LBIC, réponse spectrale et

réflectivité, photoluminescence et décroissance de photoconductivité. Nous avons également

détaillé les applications de ces techniques, autres que l’extraction de la longueur de diffusion

ou durée de vie.

Dans le chapitre suivant, nous décrirons les méthodes de calcul de la longueur de diffusion

par analyse du courant induit par faisceau lumineux.

Page 65: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre II

65

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September 2002, p2437-2445.

[21] Drozdov N.A., Patrin A. A. and Tkachev V. D., Recombination radiation on dislocations

in silicon, JETP Lett.,vol.23, n°11, 1976, pp.597-599.

[22] Horányi T.S., Pavelka T., Tütto P., In Situ Bulk Lifetime Measurement on Silicon,

Applied Surface Science, 63, 306-311 (1993).

Page 67: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

67

Chapitre III : détermination de la longueur de diffusion des porteurs

minoritaires dans le silicium cristallin par la mesure du courant induit par

faisceau de lumière LBIC

Page 68: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

68

Introduction

Ce chapitre traite de la détermination de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires

dans le silicium cristallin, par la méthode de balayage d’un spot en utilisant la technique

LBIC, et de l’analyse du rendement quantique interne en utilisant les techniques de réponse et

réflectivité spectrales.

Nous commençons le chapitre par une présentation des modèles analytiques qui permettent

d’établir des expressions simples de la décroissance du photocourant induite lors du balayage

du spot. En s’appuyant sur des simulations numériques par le logiciel DESSIS, nous

montrerons les limites d’applicabilité des expressions analytiques du photocourant et la

démarche à suivre pour extraire la longueur de diffusion des porteurs minoritaires à partir des

profils LBIC en fonction de l’épaisseur et des vitesses de recombinaison aux surfaces de

l’échantillon. Enfin, nous aborderons l’extraction de la longueur de diffusion dans les cellules

suivie de l’analyse du rendement quantique interne en utilisant des modèles analytiques.

I- Détermination de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires par la méthode

de balayage d’un spot lumineux

I-1 Principe des mesures LBIC

Une technique souvent utilisée pour la mesure de la longueur de diffusion consiste à balayer

la surface d’un échantillon par un faisceau de lumière (LBIC : Ligth Beam Induced Current)

ou d’électrons (EBIC : Electron Beam Induced Current) focalisé loin du bord d’une structure

de collecte et de mesurer le courant qui en résulte.

Les porteurs minoritaires en excès créés dans le semi-conducteur diffusent vers toutes les

directions sous le gradient de leur concentration. Les porteurs collectés par le collecteur

(jonction pn superficielle ou diode Schottky) donnent un courant dépendant de la distance

faisceau-collecteur, de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires et de la vitesse de

leurs recombinaisons aux surfaces limites.

L’expression du courant induit « Light or laser Beam Induced Current » dépend de la

structure utilisée à savoir structure à collecteur perpendiculaire ou parallèle au faisceau

(Fig.III-1).

(a)

(b)

Fig.III-1. structures de mesure du courant induit par laser, structure à collecteur

perpendiculaire (a) et à collecteur parallèle (b).

laser

beam

I(x)

Collecteur

Contact ohmique SC

x

laser

beam I(x) collecteur

Contact ohmique

SC

x

Page 69: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

69

I-2 Principe du calcul analytique du courant LBIC

Une expression analytique du courant induit LBIC peu être établie dans certains cas par :

1- Solution de l’équation de diffusion (l’équation de continuité en l’absence d’un champ

électrique) en régime stationnaire sous faible injection, qui s’écrit dans le cas d’un

semiconduteur en type p de durée de vie en volume b :

02

Gn

nDb

(III-1)

La résolution analytique (III-1) s’effectue dans l’approximation de source ponctuelle, c.-à-d.

en utilisant un taux de génération G correspondant à une source ponctuelle localisée au point

000 ,, zyx avec un taux de génération 0G .

ailleurs

zyxàG

zzyyxxGzyxG0

,,

,,,,0000

0000

La prise en considération des conditions aux limites s’effectue par la méthode d’images, et on

obtient la solution de (III-1) c'est-à-dire la concentration des porteurs en excès en tout point

du semiconducteur );,,;,,( 0000 Gzyxzyxn

2- Pour obtenir le courant généré I par la source ponctuelle, on effectue l’intégration sur

toute la surface du collecteur (parallèle ou perpendiculaire au faisceau, figure III-2) du

gradient normal à cette surface )( ngrad .

Notons que, jusqu’à cette étape, les courants générés I par une source ponctuelle, ne

dépendent pas du type d’excitation (électronique ou photonique).

On obtient le courant total LBIC, par la substitution de G0 par l’expression du taux de

génération optique ),,( 000 zyxG (relation I.17) dans l’expression de I et on effectue

l’intégration sur tout le volume de génération.

Nous allons détailler chacune de ces étapes ci-après.

Page 70: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

70

Collecteur perpendiculaire au faisceau Collecteur parallèle au faisceau

dxdydz

ndqDGzydxI

zd 0

0000 ;,,

dydzdx

ndqDGzyxI

x 00

0000 ;,,

Figure III-2: Courant dans le cas d’un collecteur perpendiculaire (gauche) ou parallèle (droite)

au faisceau.

I-3 Solution de l’équation de diffusion dans l’approximation de source ponctuelle par la

méthode d’images [1]

La solution de l’équation de diffusion (III-1) pour une source localisée au point

),,( 000 zyxC dotée d’un taux de génération G0 ( ),,( 0000 zzyyxxGG ), en négligeant

toutes les conditions aux limites, donne la concentration des porteurs minoritaires nfree à une

distance r de la source (Fig.III-3) par :

b

b

b

b

free

L

r

L

r

L

GGzyxzyxn

)exp(

4;,,;,,

3

0

0000

(III-2)

avec 20

2

0

2

0 zzyyxxr et Lb : longueur de diffusion en volume.

Fig.III-3 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) sans

conditions aux limites

),,( 000 zyxC

source

)z,y,x(nfree

r

x

z

Diode Schottky

ou jonction pn

0x

x

z

000 ,, zyx

d

x

z

Diode Schottky

ou jonction pn

000 ,, zyx

Page 71: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

71

Si maintenant, on prend en compte la présence d’une surface limite à 0z caractérisée par

une vitesse de recombinaison fS :

nSdz

ndD fsz

0

Selon la valeur de fS on envisage trois cas :

1- vitesse de recombinaison à la surface nulle, 0fS : dans ce cas, on introduit une source

image à la source précédente par rapport au plan 0z (Fig.III-4), et on obtient :

rnrnGzyxzyxn freefree )(;,,;,, 0000

(III-3)

Fig.III-4 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) et avec

une vitesse de recombinaison en surface nulle.

1- vitesse de recombinaison à la surface infinie, fS , dans ce cas, on ajoute un

puits « sink » à C (Fig.III-5) et on obtient :

rnrnGzyxzyxn freefree )(;,,;,, 0000

(III-4)

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

source 0fS

r

Page 72: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

72

Fig.III-5 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) et avec une vitesse

de recombinaison en surface infinie.

3- vitesse de recombinaison à la surface finie et différente de zéro : dans ce cas, on ajoute au

point C une source image suivie par une ligne infinie de puits le long de l’axe zo , et pour

chaque portion dq de la ligne située entre q et dqq , on associe un taux d’annulation :

dqqD

Sexp

D

GSff

0

(Fig.III-6) et on obtient :

dq

L

qzzyyxx

L

qzzyyxxexp

.qD

Sexp

LD

GS

rn)r(nG;z,y,x;z,y,xn

b

bf

b

f

freefree

0 2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

3

0

0000

42

(III-5)

Fig.III-6 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) et avec une vitesse

de recombinaison en surface non nulle ni infinie.

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

source fS

r

q

dqq

dqqD

Sexp

D

GSff

0

sinks

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

sink fS

r

Page 73: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

73

4. prise en compte du collecteur : Dans les cas précédents, nous n’avons pas tenu compte de

la présence d’un collecteur au plan 0x qui représente une nouvelle condition aux limites.

Dans ce cas, on ajoute , deux puits images des sources localisées aux points CC , et une

ligne infinie de sources à partir de le long de l’axe zo (Fig.III-7). Pour chaque portion

dq de la ligne entre q et dqq , on associe un taux de génération :

dqqD

S

D

GS ff

exp

0

On trouve que, pour une vitesse de recombinaison finie à la surface :

dq

L

qzzyyxx

L

qzzyyxx

exp

L

qzzyyxx

L

qzzyyxx

exp

.qD

Sexp

LD

GS

rnrnrn)r(nG;z,y,x;z,y,xn

b

b

b

bf

b

bf

/freefreefreefree

0 2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

2

0

3

0

110000

42

(III-6)

Fig.III-7 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) , d’une

vitesse de recombinaison en surface Sf finie et d’un collecteur.

Si dans le cas précédent 0fS (Fig.III-8), (III-6) devient :

/11000 )(;,,;,, rnrnrnrnGzyxzyxn freefreefreefree (III-7)

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

source fS

r

q

dqq

dqqD

S

D

GS ff

exp

0

sinks

000 ,, zyx

sink

000 ,, zyx

sink

1r

/

1r

sources

Page 74: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

74

Fig.III-8 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) , d’une

vitesse de recombinaison en surface Sf nulle et d’un collecteur.

Alors que pour fS (Fig.III-9), (III-6) devient :

/110000 )(;,,;,, rnrnrnrnGzyxzyxn freefreefreefree (III-8)

Fig.III-9 : Géométrie utilisée dans le cas d’une source localisée au point C(x0,y0,z0) , d’une

vitesse de recombinaison en surface Sf infinie et d’un collecteur.

I-4- LBIC dans le cas d’un collecteur parallèle au faisceau

I-4-1 Expressions de Flohr and Helbig [2]

En considérant un faisceau parallèle au collecteur (Fig.III-10) et en supposant un

semiconducteur semi-infini, avec une vitesse frontale, fS , sur la surface avant (z=0), le

courant induit s’obtient par l’intégration de I sur le plan (x=0).

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

sink fS

r

000 ,, zyx

source

000 ,, zyx

sink

1r

/

1r

),,( 000 zyxC

source

),,( zyxn

r

x

z

000 ,, zyxC

source 0fS

r

000 ,, zyx

sink

000 ,, zyx

sink

1r

/

1r

Page 75: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

75

Fig.III-10 : Cas d’un collecteur parallèle au faisceau

1- pour une vitesse de recombinaison des porteurs minoritaires nulle, 0fS , on trouve que

le courant suit une loi exponentielle simple :

b

b

b

bb

semifiniL

xexpRdz

L

zx

L

zxk

L

x

L

R,xI 0

0022

0

220

1

000

112

(III-9)

1k est la fonction de Bessel du premier ordre, 0 le flux de photons incidents, R la réflectivité

et le coefficient d’absorption.

2- pour une valeur finie et différente de zéro de vitesse de recombinaison, fS , on obtient :

0 22

0

22

0

1

0 22

0

22

0

1

00

0

exp1

exp12,

dz

L

zx

L

zxk

zD

S

D

S

dz

L

zx

L

zxk

z

D

S

D

S

L

x

L

RxI

b

bf

f

b

b

f

f

bb

semifini

(III-10)

k1 est la fonction de Bessel modifiée du premier type d’ordre zéro.

3- dans une structure npn ou pnp (Fig.III-11) avec une vitesse de recombinaison des

minoritaires nulle au plan wx (cette structure ressemble à la structure d’une cellule solaire

où la région balayée p représente la base d’épaisseur w), on obtient :

1

0000 221n

semifinisemifini

n

semifini xnwIxnwIxIxI (III-11)

0x

laser 0

n

ox

0

z

x

nSdz

ndD fz

0

Page 76: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

76

Fig.III-11 : Collecteur parallèle au faisceau et vitesse de recombinaison Sr nulle à x=w

I-4-2 Expression de Donolato [3]

Donolato a simplifié l’expression précédente (III-11), et a obtenu la relation suivante :

w

x

wswsw

Lw

Lxw

I

xIn

n nnn

n

b

b 0

02

200 sin2/cosh

/cosh

0

(III-12)

avec D

Ss

f ,

212

nn ,

2

2

b

nnL

w

I-4-3 Expression de Oliver et Dixon

En s’appuyant sur un calcul similaire effectué pour un faisceau électronique EBIC [4], Oliver

et Dixon [5] ont démontré que dans le cas d’un échantillon mince d’épaisseur w , le courant

induit s’écrit :

dvvL

D

SLL

vD

SLe

ee

v

v

D

SLxI

b

fb

b

fbv

L

w

vL

w

L

xv

L

x

fb

b

bbb

1 222

2

22

2

2

2

01

111

2

00

(III-13)

est une variable d’intégration.

Pour un échantillon épais w (III-13) devient :

dvvL

D

SLL

vD

SL

e

v

v

D

SLxI

b

fb

b

fb

vL

x

fbb

1 222

2

22

2

01

11

2

0

(III-14)

0x

laser 0

n

ox

0

z

x

nSdz

ndD fz

0

p

n p

w

0

0

wx

r

dx

ndqD

s

Page 77: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

77

I-5 LBIC dans le cas d’un collecteur perpendiculaire au faisceau

I-5-1 Expression d’Ioannou et al

Par la solution de l’équation de diffusion (III-1) dans l’approximation d’une source

ponctuelle par la méthode d’images pour un semiconducteur semi-infini et une vitesse de

recombinaison des minoritaires à la surface de balayage infinie, fS , et l’intégration sur

la surface semi-infinie d’un collecteur perpendiculaire au faisceau supposé ponctuel localisé à

une distance d du collecteur (Fig.III-12), Ioannou et ses associés [6,7] ont trouvé

l’expression du courant suivante :

1 22

2

0

1

11dv

vL

v

v

eRqdI

b

vL

d

b

(III-15)

0 est le flux des photons incidents.

Fig.III-12 : Cas d’un collecteur perpendiculaire au faisceau

Très loin du collecteur, bLd , (III-15) peut être écrit sous la forme :

23

exp

d

LdCdI b

(III-16)

C est une constante.

I-5-2 Expression de Davidson

En se basant sur les travaux de Berz et Kuiken [1] et Ioannau [7], Davidson [8] a exprimé

l’EBIC (le courant induit par un faisceau électronique) en fonction de la distance entre le

faisceau et un collecteur perpendiculaire, dans un semiconducteur semi-infini et loin du bord

du collecteur ( bLd ) par :

d

laser

0

z

x

fS

collecteur

Page 78: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

78

n

b

dL

dCdI

.exp. (III-17)

C est une constante et n est relié à la vitesse de recombinaison à la surface frontale Sf. Le

paramètre n varie entre 0.5 pour Sf=0, et 1.5 pour Sf=∞.

D’autres auteurs [9] ont utilisé l’équation (III-17) pour extraire la longueur de diffusion à

partir du signal LBIC dans le silicium multicristallin.

Cette formule relativement simple et indépendante du coefficient d’absorption est néanmoins

valable dans le cas d’un échantillon dont l’épaisseur est supérieure à la longueur de diffusion

et à la profondeur d’absorption 1/ et dont la longueur de diffusion est constante sur la zone

analysée.

I-5-3 Expression d’Oliver et Dixon [5]

Dans le cas d’un échantillon mince, d’épaisseur w et avec des vitesses de recombinaisons

infinies aux surfaces, Oliver et Dixon ont démontré que :

2

22

2

1

122222222

2

0 .cos11 w

n

Ld

n b

w

b be

wnLwn

newnRLqdI

(III-18)

Relation que l’on peut approximer par :

)1

exp(.)exp(.2

2

2 wLdC

L

dCdI

beff

(III-19)

Avec C : constante et Leff : longueur de diffusion effective qui dépend de la longueur de

diffusion en volume Lb et des vitesses de recombinaison des minoritaires sur les surfaces.

I-5-4 Conclusion

Dans le cadre d’un faisceau LBIC, la structure à collecteur perpendiculaire au faisceau

incident est plus facile à mettre en œuvre pour la mesure de la longueur de diffusion de

matériaux pour le photovoltaïque.

La relation III-17 correspondant à un collecteur perpendiculaire au faisceau lumineux, a

d’ailleurs été souvent utilisée dans le passé dans l’équipe photovoltaïque de l’INL afin de

déterminer la longueur de diffusion de matériaux de faible qualité électronique mais qui

présentaient les hypothèses requises par le modèle de Davidson (w>>Lb et w>1/). En effet,

cette technique présente, outre sa simplicité, l’avantage de s’appliquer avec un faisceau de

lumière ou d’électrons, elle ne dépend pas de la valeur absolue du courant mesuré mais

seulement du profil de décroissance et elle est indépendante du coefficient d’absorption du

matériau. Néanmoins, la qualité des matériaux utilisés ou réalisés s’améliorant, il devenait

nécessaire de déterminer dans quelles limites nous pouvions utiliser ce modèle.

Page 79: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

79

Pour les échantillons minces avec des vitesses de recombinaisons infinies, le modèle d’Oliver

et Dixon (relation III-19) peut être intéressant mais il est néanmoins également nécessaire de

connaître les limites d’applicabilité du modèle.

Dans l’objectif de tester la validité des modèles précédents pour l’analyse des matériaux

utilisés dans le domaine photovoltaïque (silicium cristallin massif ou épitaxié) nous avons

utilisé la simulation à deux dimensions couplée aux modèles analytiques afin de définir les

limites d’applicabilité des relations précédentes dans le cas d’un collecteur perpendiculaire au

faisceau de lumière.

I-6 Simulations numériques du courant induit par DESSIS

I-6-1 Principe

Le simulateur à deux dimensions utilisé ISE TCAD 8.5 contient plusieurs outils qui ont des

tâches différentes. Ainsi, MDRAW est dédié au dessin et au maillage de la structure à

simuler (en deux dimensions) (Fig. III-13a). DESSIS permet de calculer la solution

numérique des équations de transport aux nœuds de la maille générée. Les résultats du calcul

(distribution du potentiel électrostatique, des porteurs, des courants, des recombinaisons,…)

peuvent être visualisés par Tecplot (exemples, Fig.III-13b-e) ou par INSPECT (Fig.III-14).

Sur DESSIS sont implantés les modèles physiques relatifs au silicium, notamment les

différents mécanismes de recombinaison et de génération, l’influence du dopage, du champ

électrique et de la température sur les paramètres physiques.

Pour faire varier la longueur de diffusion durant les simulations, on fait varier les durées de

vie fondamentales des électrons et des trous ( 0n et 0p ) qui figurent dans l’expression du taux

de recombinaison SRH (chapitre I, paragraphe 3-1-1) et la longueur de diffusion des

minoritaires Lb est prise comme, 0nnb DL (pour les matériaux de type p).

Nous avons utilisé les modèles de Fossum [10], de Del-Alamo[11-13] et de Masetti [14] pour

tenir compte de la dépendance en fonction du dopage, de la durée de vie, de la bande interdite

et de la mobilité des porteurs, respectivement.

On peut également faire varier les vitesses de recombinaisons des porteurs de charge libres

aux interfaces et aux contacts, choisir le type de contact et fixer sa barrière dans le cas d’un

contact Schottky.

Le simulateur offre la possibilité de génération optique mono ou polychromatique, localisée

ou étalée sur toute la surface ainsi que différentes façons de définir le coefficient d’absorption

[15].

Dans les simulations LBIC, les paramètres expérimentaux (longueur d’onde, taille de spot,

flux incident, vitesses de recombinaisons aux surfaces, dopage) sont pris en compte. Le

photocourant LBIC correspond au courant total (la somme des courants d’électrons et de

trous) obtenu sous polarisation nulle, Figures III-14 et III-15. Ensuite, le photocourant peut

être tracé en fonction de la position du faisceau (fig. III-15).

Page 80: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

80

(a)

(b)

(c)

Page 81: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

81

(d)

(e)

Fig.III-13 : Simulation par DESSIS de l’interaction d’un faisceau de lumière (centré autour du

point (x,y)=(1200,0) de diamètre 20µm, λ=780nm, flux :0.1W/cm2) avec un substrat p-Si

(ρ=1 Ω.cm, Lb=50µm) pour une vitesse de recombinaison des minoritaires sur la surface

frontale Sf=100 cm.s-1

et sur la surface arrière Sr=1000 cm.s-1

: le maillage(a), la génération

optique en cm-3

.s-1

(b), le taux de recombinaisons en cm-3

.s-1

(b), la densité des électrons en

cm-3

(c) la densité de courant en A/cm2 (e).

-0,06 -0,04 -0,02 0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12

-0,4

-0,3

-0,2

-0,1

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

co

ura

nt to

tal(

U.A

.)

tension directe appliquée (volt)

LBIC

M =4,5 volt

Fig.III-14. Simulation DESSIS de la caractéristique I(V) d’une structure à contact Schottky

perpendiculaire au faisceau, le photocourant LBIC correspond au courant total sous

polarisation nulle.

Page 82: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

82

0 100 200 300 400 500

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

LB

IC(U

.A.)

d(m)

Spot diamètre=20m

d=10mmaximum à

Fig.III-15. LBIC simulé en fonction de la distance entre le centre du faisceau et le bord du

collecteur, avec un spot de 20µm ; le maximum du signal correspond à d=10 µm.

I-6-2 Extraction de la longueur de diffusion dans les échantillons épais (W>4Lb)

Afin de déterminer la limite d’applicabilité de la relation (III-17) établie par Davidson, en

fonction du rapport de l’épaisseur de l’échantillon sur la longueur de diffusion des porteurs

minoritaires en volume W/Lb et des vitesses de recombinaison en surface, la longueur de

diffusion est calculée à partir des résultats de simulation en utilisant la relation (III-17).

Méthodologie d’extraction de la longueur de diffusion à partir du signal LBIC simulé

On peut utiliser la méthode introduite par [16] et la relation III-17 pour évaluer séparément n

et Lb, à partir d’une courbe LBIC similaire à celle présentée sur la figure III-15.

La relation III-17 concerne un collecteur perpendiculaire au faisceau lumineux et un

échantillon d’épaisseur infinie par rapport à la longueur de diffusion :

n

b

dL

dCdI

.exp.

(i) Pour l’extraction de n, on trace la droite (Fig.III-16b) :

CndndfI

Iln2lnlnlnln 11

2

2

1

(III-20)

Où I1 et I2 sont les courants aux positions d1 et 2d1, respectivement ;

11 dLBICI et 12 .2 dLBICI

(ii) Et pour l’extraction de Lb, on trace la droite (Fig.III-16c) :

CL

ddfdI

b

n ln.ln (III-21)

Page 83: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

83

0 50 100 150 200

0,0000

0,0025

0,0050

0,0075

0,0100

LB

IC(U

.A.)

d(m)

Lb=30m

W=150m

(a)

3,0 3,5 4,0 4,5

4,0

4,5

5,0

5,5

6,0

6,5

-ln

(I2 1/I

2)

ln (d1)

n=1.23

(b)

0 50 100 150 200

-9

-8

-7

-6

-5

-4

-3

-2

-1

Ln

(I.d

n)

d(m)

Lb=30.34m

(c)

Fig.III-16. Procédure d’extraction de la

longueur de diffusion dans le cas w>4Lb: (a)

profil LBIC calculé pour une épaisseur de

150 µm et une longueur de diffusion de

30µm, (b) extraction du paramètre n en

utilisant l’équation (III-20), (c) extraction de

la longueur de diffusion en utilisant

l’équation (III-21)

Influence des paramètres expérimentaux sur l’extraction de la longueur de diffusion

Notons que le maximum du signal LBIC correspond à la position dans laquelle le spot est à

cheval entre le collecteur (contact Schottky ou jonction PN) et la surface frontale libre de

l’échantillon (Fig.III-15). Le tableau III-1 montre que l’erreur, d , sur l’estimation de la

position du maximum du signal induit une erreur relativement faible sur les valeurs extraites

de Lb de l’ajustement de l’équation III-17.

Tab.III-1. Influence de l’erreur commise, d , sur le choix du point de départ (position du

bord du collecteur) sur les valeurs de n et Lb.

L’utilisation d’une jonction p-n superficielle ou un contact Schottky pour collecter les

porteurs photogénérés n’a pas d’influence sur l’applicabilité de l’équation III-17 (Fig.III-17),

d (µm) DESSIS

Paramètres imposés

Ajustement par l’éq. III-17

n Lb(μm)

0 Sf=Sr= 10

6cm/s

Lb= 30 μm

W= 150 μm

1.35 30.63

10 0.99 28.72

20 0.84 28.29

30 0.70 27.85

Page 84: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

84

de même si le contact ohmique s’étale sur toute la surface arrière ou sur une partie de la

surface, s’il est en surface avant ou en surface arrière, voir tableau III-2.

Notons que, dans la pratique, l’utilisation d’une jonction p-n superficielle par implantation

ionique du phosphore suivi par un recuit donne un signal LBIC beaucoup plus important que

les contacts Schottky formés par évaporation de chrome, mais elle pourrait dégrader la qualité

du matériau.

TabIII-2. Résultats des simulations d’applicabilité de l’équation III-20 avec les différentes

structures représentées sur la figure III-14.

Paramètres imposés - DESSIS ajustement par l’éq.III-17

structure

Sf=Sr=106cm/s

Lb=30 μm

W=150 μm

n Lb(μm)

1 1.23 30.34

2 1.3 30.39

3 1.35 30.7

4 1.37 30.62

1nm de SiO2

Contact Schottky (Cr)

eVM 5.4

Structure 2

Contact ohmique

p-Si

Laser

1nm de SiO2

Dopage gaussien au

phosphore

Structure 1 Contacts ohmiques

p-Si

Laser

Page 85: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

85

Fig.III-17. Structures applicables à la détermination de la longueur de diffusion par LBIC.

Résultats obtenus : limite d’applicabilité du modèle de Davidson

Les résultats concernant les limites d’applicabilité du modèle de Davidson sont portés sur le

tableau Tab.III-3. On remarque l’applicabilité de (III-17) pour des épaisseurs bLW 4 ,

lignes 1-3 , indépendamment des vitesses de recombinaison en surface, lignes 6-7.

Tab.III-3 : résultats des simulations DESSIS des limites d’applicabilité de l’équation III-17 en

utilisant la structure 1 (Fig.III-17).

Paramètres imposés - DESSIS ajustement par l’éq.III-17

Ligne Sf(cm/s) Sr (cm/s) Lb(μm) W(μm) W/Lb n Lb(μm)

1 106

106

30

300 10 1.25 30

2 106

106

150 5 1.23 30

3 106

106

120 4 1.15 29

4 106

106

90 3 1.13 26

5 106

106

60 2 0.85 19

6 102 10

6 150 5 0.32 30

7 106 10

2 150 5 1.3 30

1nm de SiO2

Dopage Gaussien au

phosphore

Structure 4

Contacts ohmiques

p-Si

Laser

1nm de SiO2

Dopage gaussien au

phosphore

Structure 3 Contacts ohmiques

p-Si

Laser

Page 86: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

86

I-6-3 Extraction de la longueur de diffusion dans les échantillons minces (W<4Lb)

Dans les échantillons minces, l’influence des recombinaisons sur la surface arrière sur le

photocourant ne peut pas être négligée comme dans les substrats épais. Dans ce cas, la

décroissance du LBIC suit une loi exponentielle décroissante suivant la formule III-19 :

I = C exp(-d/Leff)

où Leff est une longueur de diffusion effective qui dépend de la longueur de diffusion en

volume Lb, les vitesses de recombinaison des minoritaires sur la surface frontale Sf et la

surface arrière Sr en fonction des valeurs de ces paramètres, quatre cas sont

envisageables [17,18]:

Cas (a) : si les vitesses de recombinaison en surface sont négligeables (Sf=Sr=0), les

simulations DESSIS ont montré, comme prévu, que beff LL (Tab.III-4). Mais aussi, même

pour de vitesses de recombinaison faibles (Sf=Sr=100 cm.s-1

) et expérimentalement réalisables

par une bonne passivation, Leff et Lb restent du même ordre de grandeur (incertitude de 10%)

tant que 5.1/ bLW .

Tab.III-4 : Extraction de la longueur de diffusion dans le cas de faibles vitesses de

recombinaison aux surfaces.

Cas (b) : si les vitesses de recombinaison aux surfaces sont très grandes (Sf=Sr=∞), le

photocourant est exprimé par la relation III-19 établie par Oliver et Dixon et la longueur de

diffusion effective est donnée par [5] :

2

2

2

11

WLL beff

(III-22)

Il est intéressant de noter qu’on peut établir la relation (III-22) en utilisant l’expression de la

durée de vie effective eff et en surface s correspondante à ce cas (Chapitre I , paragraphe 3-

2), c'est-à-dire en utilisant :

sbeff

111 (III-23)

et

21

W

Ds (III-24)

paramètres DESSIS ajustement par une exponentielle décroissante

Sf=Sr=0cm.s-1

Lb(μm) W(μm) Leff(μm)

200

300

187

300 291

1000 999

2000 2090

Sf=Sr=100cm.s-1

100 93.52

200 178.55

300 254

Page 87: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

87

où DLbb

2 représente la durée de vie en volume. En mettant DLeffeff

2 , et en insérant

(III-24) dans (III-23) on retrouve l’expression de effL définie par (III-22).

Avec des simulations numériques, on a vérifié que (III-22) est applicable si la longueur de

diffusion en volume Lb est inférieure à W/et, dans le cas contraire (Lb>>W/), que Leff tend

vers W/comme montré sur le tableau III-5.

Cela signifie que si, par exemple, l’épaisseur de l’échantillon W = 100 µm, on ne peut pas

extraire des Lb supérieures à 30 µm avec des vitesses de recombinaison aux surfaces quasi-

infinies.

Tab.III-5. Extraction de la longueur de diffusion dans le cas de très grandes vitesses de

recombinaison aux surfaces.

Cas (c) : si Sf=0 et Sr=∞ ou l’inverse, par analogie avec ce que l’on a vu dans le paragraphe

précédent, on peut utiliser l’expression de s correspondante à ce cas (Chapitre I , paragraphe

3-2) :

24

W

Ds (III-25)

À partir de (III-22) et (III-24), on trouve que:

2

2

2 4

11

WLL beff

(III-26)

Le tableau III-6 montre la validité de l’équation (III-26) dans le cas d’une faible vitesse de

recombinaison à la surface (Sf=100 cm.s

-1). On remarque que l’Eq. (III-26) est seulement

applicable si Lb est inférieur à 2W/. Et quand ce n’est pas le cas (Lb>>2W/), Leff tend vers

la valeur 2W/.

Si, par exemple, l’épaisseur de l’échantillon W = 300 µm, on ne peut pas extraire des Lb

supérieurs à 200 µm en utilisant (III-26) en passivant une seule surface.

Parameters DESSIS Ajustement par Eq.(III-21)

Sf=Sr=106

cm.s-1

Lb(μm) W(μm) W/Lb W/π( μm) Leff(μm) Lb(μm)

30 90 3 28.64 20.88 30.49

50 100 2 31.83 25.78 44

150 100 0.66 31.83 31.32 41.49

300 50 0.16 15.91 16.2 Non applicable

Page 88: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

88

Tab.III-6 : calcul de la longueur de diffusion en utilisant l’équation (III-26)

Cas (d) : dans les situations intermédiaires (Sf et/ou Sr sont différents de 0 et ∞), on trouve

toujours une décroissance exponentielle mais la longueur de diffusion en volume ne peut pas

être évaluée avec les expressions analytiques précédentes ; dans ce cas, on peut l’évaluer par

ajustement du profil LBIC expérimental par les profils calculés par DESSIS.

Néanmoins, les simulations montrent qu’un tel ajustement nécessite une passivation préalable

des surfaces (diminution des recombinaisons en surfaces vis-vis des recombinaisons en

volume) surtout pour les grandes longueurs de diffusion [18]. Ainsi, la Fig.III-18 montre que

pour une grande vitesse de recombinaison à la surface frontale 16 .10 scmS f, on ne peut pas

extraire une longueur de diffusion supérieure à environ 60µm dans une couche d’épaisseur

m50 sur un substrat p+ (c’est-à-dire passivé en surface arrière seulement) à cause de la

superposition des courbes obtenues avec des longueurs de diffusion supérieures à 60µm. Si 1.1000 scmS fon peut distinguer les courbes correspondant aux longueurs de diffusion

allant jusqu’à m300 (Fig.III-19.).

Fig.III-18. signal LBIC expérimental (en symboles) et calculé (lignes+symboles) pour une

couche non-passivée de p-Si de m50 d’épaisseur sur un substrat p+.

Parameters DESSIS Ajustement par (III-26)

Sf (cm.s-1

) Sr(cm.s-1

) Lb(μm) W(μm) mW

2 Leff(μm) Lb(μm)

100

106

100

300 190

86 96.45

200 132 183.52

300 152.6 256

1000 175 449

100 200

0,0

0,3

0,6

0,9

L= 200 m

L=100 m

L=80 m

L=60 m

L=32 m

Expérimental

LB

IC (

A.U

.)

position du faisceau(m)

Sf = 106 cm.s-1

Page 89: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

89

0 100 200 300 400

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

Sf = 1000 cm.s-1

LB

IC (

A.U

.)

position du faisceau (m)

L = 20 m

L = 40 m

L = 80 m

L = 100 m

L = 200 m

L = 300 m

Fig.III-19. profils LBIC calculés pour différentes valeur de longueur de diffusion, pour

une couche p-Si de m50 d’épaisseur sur un substrat p+, en supposant 1.1000 scmS f

.

I-7 Mesures expérimentales

I-7-1 Préparation des échantillons

Des échantillons en silicium cristallin avec des résistivités différentes et élaborés par des

méthodes différentes (Cz et Fz, ainsi que des échantillons n et p épitaxiés par phase vapeur

(VPE) sur des substrats fortement dopés [20]) ont été préparés pour faire des diodes Schottky

suivant les étapes suivantes :

1- pour réduire l’effet des recombinaisons à la surface, les échantillons sont nettoyés puis

passivés sur les deux surfaces. Sur la surface avant, certains échantillons ont été passivés par

dépôt PECVD (Plasma Enhanced Chemical Vapor Deposition) de double couche SiOx/SiNx

riche en hydrogène et d’autres par oxydation thermique des échantillons plus résistifs. La

vitesse de recombinaison résultante de la passivation par nitrure de silicium SiNx est de

l’ordre de 100 cm.s-1

[21-22], alors qu’avec l’oxyde thermique, on peut atteindre des vitesses

de recombinaison encore plus faibles, de l’ordre de 20 cm.s-1

.

2- sur la surface arrière, un alliage aluminium-silicium Al-Si est localement formé par

évaporation d’aluminium suivi par un recuit RTA (Rapid Thermal Annealing) pour créer un

champ arrière BSF (Back Surface Field) repoussant les porteurs minoritaires. La vitesse de

recombinaison obtenue par un tel BSF est d’environ 1000 cm.s-1

[23].

3- pour obtenir le contact Schottky, une couche de chrome de 25nm est localement évaporée

après ouverture de la couche diélectrique par photolithographie et immersion dans NH4F.

4- finalement, pour pouvoir effectuer des mesures, une gouttelette de laque d’argent est

déposée sur la couche du Chrome (pour éviter de la percer par la pointe de mesure).

Page 90: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

90

I-7-2Influence des charges fixes dans le SiNx sur le photocourant.

La passivation des surfaces des échantillons de silicium de type p relativement résistifs par

les diélectriques contenant des charges positives fixes comme le SiNx peut introduire des

erreurs sur les mesures de la longueur de diffusion par LBIC en raison de la création d’une

zone déserte voir d’une couche d’inversion à la surface du silicium.

La figure III-20 montre une simulation de cet effet avec du silicium de type p en prenant une

résistivité ρ = 1 Ω.cm, une longueur de diffusion des minoritaires mLb 50 et une vitesse

de recombinaison sur la surface avant Sf = 100 cm.s-1

avec une couche de passivation

contenant des charges positives fixes en concentrations Q variant entre 1011

et 1012

cm-2

. Il

apparaît clairement une surestimation de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires.

0 100 200 300 400 500

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

Leff=29m

LB

IC (

norm

alis

é)

position du faisceau(m)

Q=1011 cm-2

Q=2.1011cm-2

Q=3.1011cm-2

Q=1012 cm-2

Leff=74m

Fig.III-20. Simulation de l’effet des charges positives fixes Q dans la couche diélectrique de

passivation sur le signal LBIC.

I-7-3 Résultats

Les mesures LBIC ont été effectuées en utilisant le laser à 787 nm.

Les longueurs de diffusion dans l’échantillon multicristallin épais, W=2500µm, ont été

calculées par l’équation III-20 dans des grains différents (exemple, Fig.III-21).

Pour le reste des échantillons (Fz, Cz et épitaxié) qui rentrent dans le cas d’échantillons

minces, les mesures expérimentales sont ajustées par une exponentielle simple pour déduire la

longueur de diffusion effective (exemple, Fig. III-22a) ; la longueur de diffusion en volume

est ajustée par simulation (exemple, Fig. III-22b) en fixant d’avance les vitesses de

recombinaison aux surfaces, en prenant 100 cm.s-1

de vitesse pour les surfaces passivées par

SiOx/SiNy et 20cm.s-1

avec les surfaces passivées à l’oxyde thermique et 1000cm.s-1

pour les

BSF formés par évaporation et recuit d’Aluminium, et nulle sur la surface arrière de

l’échantillon épitaxié sur un substrat épais et très dopé (champ arrière très fort).

Les résultats sont récapitulés dans les tableaux III-7.

Page 91: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

91

3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0

-4,5

-4,0

-3,5

-3,0

-2,5

-2,0

-1,5

-1,0

-ln

(I2 1/I

2)

ln(d1)

n=1.02

(a)

0 20 40 60 80 100 120

6,6

6,8

7,0

7,2

7,4

ln(I

.dn)

d (m)

Lb=419 m

(b)

Fig.III-21. Extraction de la longueur de diffusion dans l’échantillon multicristallin épais: (a)

détermination du paramètre n en utilisant l’équation (III-20), (b) extraction de la longueur de

diffusion en utilisant l’équation (III-21).

Page 92: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

92

100 200 300 400 500

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0 expérimentale

Lb=320m, S

f=100 and S

r=1000 cm.s-1

LB

IC(n

orm

alis

é)

position du faisceau (m)

p-Cz (0.1-1 .cm-1)

(b)

Fig.III-22 : Extraction de la longueur de diffusion dans l’échantillon en silicium Cz : par

ajustement exponentiel (longueur de diffusion effective) (a) et par simulation DESSIS (b).

0 200 400 600

-1,6

-1,2

-0,8

-0,4

0,0

0,4

0,8 expérimentale

ajustement linéaire

Ln(L

BIC

)

position du faisceau(m)

sc-Cz(=0.1-1 cm)

Leff=222m

(a)

Page 93: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

93

Méthode de

croissance type

épaisseur

(µm)

résistivité

(Ohm.cm)

Surface

passivé

Ajustement par eq (III-17)

n Lb (µm)

dans différents grains

multicristallin

P 2482 0.5

Face

avant:

SiOx/SiNy

0.34

1.33

0.43

1.02

0.59

1.03

58

70

190

419

395

520

(a)

Méthode de

croissance type

épaisseur

(µm)

résistivité

(Ohm.cm) Surfaces passivés

Lb

(µm)

Leff

(µm)

Ajustement par

Fz

P 325 6

avant: SiO2 thermique

arrière: BSF local 2500

740 Exp. Déc. (Leff)

DESSIS (Lb)

Cz

p 310 0.5

avant: SiO2 thermique

arrière: BSF local 320

222

Epitaxie CVD

p

n 55

0.34

0.14

avant :SiOx/SiNy

arrière: BSF (substrat

fortement dopé)

300

80

190

30

(b)

Tab. III-7 : Extraction de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires dans les différents

échantillons : dans différents grains pour le cas où (w>4Lb) (a) et dans le cas (w<4Lb) (b).

Conclusion

Dans la première partie de ce chapitre nous avons quantifié les conditions d’applicabilité des

modèles utilisés pour la mesure de la longueur de diffusion par balayage de spot loin d’un

collecteur perpendiculaire au faisceau incident. La méthode d’extraction de Lb et Leff a été

appliquée avec succès sur des échantillons présentant une longueur de diffusion supérieure à

la taille de spot utilisée ainsi que sur des couches minces épitaxiées. Néanmoins cette

technique s’applique à des matériaux avant réalisation de la cellule photovoltaïque et il est

intéressant de connaître aussi la longueur de diffusion après le procédé de fabrication des

cellules. C’est ce que nous allons présenter dans la partie suivante de ce chapitre.

II- Détermination de la longueur de diffusion par analyse du rendement quantique

interne

II-1 Modèle de Basore [24]

Le rendement quantique interne d’une cellule solaire peut être mis sous la forme :

RfIQE cabs

1

1 (III-27)

Page 94: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

94

absf est la fraction des photons absorbés et R la réflectivité.

c est la probabilité de collection des porteurs générés. En considérant un taux de génération

avec une décroissance exponentielle (relation I-16), en négligeant la contribution de

l’émetteur et de la zone de charge d’espace pour nm800 dans le silicium d’épaisseur W,

c est donné par la relation :

bn

br

bn

br

b

b

b

c

L

W

D

Ls

L

W

D

Ls

LL

L

tanh1

tanh

122

(III-28)

L’équation (III-28) est valable pour les cellules standards non-texturées, dans le domaine

proche infrarouge où on peut supposer que : WW

1

1 , ce qui correspond aux

longueurs d’ondes qui ne pénètrent pas jusqu’à la surface arrière.

Pour les cellules texturées, on utilise un coefficient d’absorption effectif (III-29) au lieu de

:

1cos

eff (III-29)

1 est l’angle de propagation des photons incidents lors du premier passage dans la cellule.

Modèle optique de Basore.

absf et R peuvent être calculés à partir du modèle optique (Fig.III-23) développé par Basore.

Dans ce modèle, la lumière incidente est partiellement réfléchie à la surface frontale (feR ). La

partie qui pénètre dans le silicium est réfractée d’un angle 1 par rapport à la surface frontale

égal à 8.41 pour nm900 dans du silicium orienté (100) et chimiquement texturé. Si

l’énergie de ces photons est proche de l’énergie du gap, une fraction de la lumière 1T va être

transmise à la surface arrière de la cellule, où elle va être partiellement réfléchie vers le

front 1bR . Si la surface arrière est polie, les rayons réfléchis vont avoir le même angle sur le

chemin du retour 2 . Mais si la surface arrière est rugueuse, les rayons vont avoir un chemin

partiellement aléatoire. Lorsque la lumière réfléchie est complètement aléatoire, l’angle du

chemin effectif est de 060 . Une portion de la lumière réfléchie 2T atteint la surface intérieure

du front de la cellule. Une partie de cette lumière escR s’échappera vers l’extérieur et

contribue à la réflectivité hémisphérique mesurée. Le reste 1fR retourne à l’intérieur pour un

nouveau passage. Tout autre rayon qui peut rester à l’intérieur de la cellule à cette étape est

complètement aléatoire dans son orientation, il va continuer à rebondir vers l’arrière et ainsi

de suite, avec une certaine transmission nT à chaque passage, et des réflexions successives

internes sur les surfaces arrière bnR et avant fnR .

Page 95: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

95

La fraction de lumière incidente absorbée par la cellule est donnée par :

2

2111

21111

11111

nfnbn

nbnnfb

bfeabsTRR

TRTTTRRTTRTRf (III-30)

La réflectivité totale, incluant la partie échappée, est donnée par :

2

2

2111

12111

11111

nfnbn

nfnbnfb

fbfeTRR

TRRTTRRRTTRRR (III-31)

Pour les longueurs d’ondes qui ne pénètrent pas jusqu’à la surface arrière, on trouve que

feabs R1f ce qui correspond aux longueurs d’ondes nm1000800 . Dans ce domaine de

longueurs d’ondes, l’inverse du rendement quantique interne peut être écrit pour toute valeur

de Lb comme :

111

1

effLIQE (III-32)

avec

bn

br

b

br

beff

L

W

D

Ls

L

W

DLs

LL

tanh1

tanh

(III-33)

Notons que pour : bLW , beff LL

II-2 Modèle de Spiegel

Plusieurs auteurs, dont Spiegel [25], ont mis en évidence les limites d’applicabilité de la

relation III-33. Ainsi, ils ont montré que cette méthode pouvait être utilisée dans le cas

d’émetteurs et zone de charge d’espace ayant une contribution négligeable, de longueurs de

W

Rfe Resc

1

n

2

T2

Tn T1 Rb1 Rbn

Rbn

Tn

Rf1

Fig.III-23 : Modèle optique de Basore

Page 96: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

96

diffusion en volume largement inférieures à l’épaisseur du substrat et de faibles vitesses de

recombinaison mais que dans le cas de cellules minces et/ou de longueur de diffusion

supérieur à l’épaisseur du substrat, la relation III-32 ne s’appliquait pas.

Dans le but d’améliorer l’extraction de la longueur de diffusion par la relation (III-33),

Spiegel [25] a remplacé l’expression du courant de court circuit établie par [26] et donnée par

la formule :

111

1 0

bnbbbb

WL

W

bbW

bL

W

n

b

x

bsc

LWcoshDLWsinhsLL

eesLeLeD

L

eRqLJ

bb

j

(III-34)

où jx est la profondeur de jonction et 0 le flux des photons incidents

dans l’expression du rendement quantique interne:

)R(

q/JIQE sc

10

(III-35)

En posant 0jx , on peut alors vérifier que :

2

1

11

bL

effL

IQE (III-36)

Cette relation permet d’obtenir les longueurs de diffusion en volume et effective

simultanément.

D’après Spiegel [25] la relation (III-36) est applicable pour les longueurs d’onde satisfaisant

les conditions :

(i) m

141 (où la contribution de l’émetteur est négligeable)

(ii) 4

1 W

ce qui correspond au domaine nm940820 pour les cellules en silicium

d’épaisseur 200 μm.

Spiegel a montré que la relation III-36 permettait d’obtenir des valeurs de Lb et Sr plus

précises lorsque Sr est faible et Lb>W et dans tous les cas lorsque Lb<W.

Pour prendre en considération l’effet de l’émetteur notamment dans le cas de cellules minces,

Spiegel a assimilé l’émetteur à une zone morte d’épaisseur d, en écrivant (III-36) sous la

forme :

2

1

.1

1

b

effd

L

LeIQE

(III-38)

Page 97: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

97

Amélioration de l’expression (III-37)

A partir des expressions des courants dans chacune des régions de la cellule : l’émetteur, la

zone de charge d’espace et la base ),,( bscre JJJ données par [27], dans le cas d’un émetteur

uniformément dopé (comme dans les cellules épitaxiées), on peut calculer les contributions de

chacune des régions de la cellule au rendement quantique interne total ),,( bzcee IQEIQEIQE en

utilisant (III-35) ;

On trouve que pour les longueurs d’ondes satisfaisant la condition : 1W , les contributions

de l’émetteur et de la Z.C.E. tendent vers zéro, c’est-à-dire que :

bbzcee IQEIQEIQEIQEIQE (III-38)

Donc, pour 1W , la contribution de la base au photocourant est :

bbn

br

W

b

b

W

bn

br

b

WscrWe

b

b

b

L

W

L

W

D

Ls

eLL

We

L

W

D

Ls

LeL

LRqJ

coshsinh

sinhcosh

1)1(

22

(III-39)

On peut alors vérifier que :

2

1

.1

1

b

effWW

L

LeIQE zcee

(III-40)

II-3 Résultats expérimentaux

Nous avons testé différentes cellules en silicium cristallin :

(i) des cellules industrielles en mc-Si, avec soit une couche antireflet (CAR) en TiOx,

soit une couche antireflet en SiNx :H,

(ii) des cellules en Cz-Si

(iii) des cellules minces de 50µm d’épaisseur épitaxiées sur substrat très dopé.

Des mesures de rendement quantique externe EQE et de réflectivité R spectrales ont

été effectuées sur toutes les cellules pour en déduire le rendement quantique interne IQE .

Puis, l’extraction des longueurs de diffusion a été réalisée en utilisant les expressions

analytiques (III-32) et (III-36) avec les cellules multicristallines avec CAR en TiO2 (figures

III-24), les cellules en Si CZ et les cellules sur substrat épitaxié (figures III-25a,b).

Des simulations avec PC1D [28,29] ont été faites pour déduire la longueur de diffusion des

cellules multicristallines avec CAR en SiNx :H (Fig. III-26) car les modèles analytiques ne

s’appliquent pas si Lb est équivalent à W. La valeur trouvée avec la cellule épitaxiée (Fig.III-

25a et b) est vérifiée par ajustement de la courbe expérimentale IQE par PC1D (fig III-

25c) en prenant en compte tous les paramètres des cellules (épaisseur, dopage, BSF,

réflectivité externe expérimentale, réflectivités internes).

Page 98: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

98

Les résultats obtenus sont récapitulés sur Tab.III-8. On remarque la faible valeur de longueur

de diffusion obtenue avec l’échantillon épitaxié qui peut être attribuée à une dégradation du

matériau lors de la réalisation de la cellule ou bien à une non-uniformité de la qualité de la

couche épitaxiée. En effet, le faisceau utilisé en réponse spectrale est de l’ordre de 25mm2

alors que celui utilisé en LBIC a un diamètre de 20µm, la zone analysée est donc beaucoup

plus localisée en LBIC.

0 20 40 60 80 1001,0

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

2,21

/IQ

E

Leff =91 m

1/eff(m)

(a)

0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

IQE

eff(m-1)

Leff=Lb=94 m

(b)

Fig.III-24. Extraction de la longueur de diffusion dans une cellule en mc-Si avec CAR en

TiOx en utilisant la relation (III-32) (a) et la relation (III-36) (b)

Page 99: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

99

0 20 40 60 80 100 120 140 160

1

2

3

4

5

6 Experimental

Best fit using Eq.(5)

1/I

QE

1/(m)

Leff= 31,22 m

(a)

0,000 0,025 0,050 0,075 0,100

Experimental

Best fit using Eq.(7)

IQE

(en m-1)

Leff=Lb=32 m

80

60

40

20

(b)

400 500 600 700 800 900 1000 11000

20

40

60

80

100 Experimental

Simulation

IQE

(%)

(nm)

Lb=32 m

(c)

Fig.III-25. Extraction de la longueur de diffusion dans une cellule sur substrat épitaxié en

utilisant la relation (III-32) (a) et (III-36) (b) et par ajustement par PC1D (c)

Page 100: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

100

400 500 600 700 800 900 1000 11000

20

40

60

80

100

Experimental

PC1D simulation

L = 200 µm

IQE

(%)

Wavelength (nm)

Fig.III-26: rendement quantique interne mesuré avec une cellule mc-Si avec CAR en SiNx :H

(en pointillé) et l’ajustement par PC1D (en continu). La valeur obtenue mLb 200 .

Cellules à base de Si cristallin

Ajustement

par (III-32) Ajustement par (III-36)

Ajustement par

simulation PC1D

Leff(μm) Leff(μm) Lb(μm) Lb (μm)

mc-Si type-p avec CAR en

TiOx 91 94 94

mc-Si type-p avec CAR en

SiNx :H

(W=200 μm, ρ=1 Ohm.cm)

200

Cz type-p

(W=525μm, 7 Ohm.cm) 196 200 198

Cellule sur substrat épitaxié

(W=50 μm, 0.3 Ohm.cm) 31 32 32 32

Tab.III-8. Extraction de la longueur de diffusion à partir des mesures de rendement quantique

interne.

III- Conclusion

La détermination de la longueur de diffusion par la méthode de balayage d’un spot nécessite

la présence d’une structure de collecte parallèle ou perpendiculaire au faisceau. La structure à

collecteur perpendiculaire est la plus simple à réaliser expérimentalement, néanmoins, il

n’existe pas d’expressions analytiques du courant induit couvrant toutes les situations

expérimentales.

Par simulation numérique avec DESSIS, nous avons montré la possibilité d’utilisation d’un

modèle développé pour l'analyse de l'EBIC pour l’extraction de la longueur de diffusion des

porteurs minoritaires dans les plaques de silicium épaisses (W>4Lb) avec ou sans passivation

de la surface avant.

Page 101: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

101

Dans le cas d’échantillons minces (W<4Lb), les profils expérimentaux de décroissance des

signaux LBIC collectés par un collecteur perpendiculaire au faisceau suivent une loi

exponentielle simple (I=Cexp(-d/Leff)), où la longueur de diffusion effective Leff reflète les

recombinaisons en volume et aux surfaces. On a constaté que la passivation préalable des

surfaces garantit l’obtention des Leff proches de la longueur de diffusion en volume Lb, et que

la pré-estimation de la vitesse de recombinaison des porteurs minoritaires aux surfaces limites

est nécessaire à l’extraction de grandes longueurs de diffusion par ajustement des profils

expérimentaux par DESSIS. Les mesures expérimentales et les simulations réalisées montrent

que la longueur de diffusion des minoritaires dans le silicium cristallin varie de 58 μm dans

certains grains de silicium multicristallin de grade PV à environ 2500 μm dans un Fz.

Cette technique s’adapte bien aux matériaux de qualité solaire, néanmoins, pour les matériaux

présentant une longueur de diffusion inférieure à la taille de spot, d’autres techniques de

caractérisation sont à utiliser comme la photoluminescence qui sera présentée dans le chapitre

suivant.

L’analyse du rendement quantique interne mesuré dans les cellules solaires à base de silicium

peut également servir à l’extraction de la longueur de diffusion et donne des informations

complémentaires sur l'influence des procédés de fabrication sur ce paramètre. Dans cette

étude, nous avons utilisé deux modèles analytiques (modèles de P .A. Basore et M.Spiegel).

Néanmoins, ces modèles deviennent difficiles à utiliser pour des échantillons de très bonne

qualité ayant des longueurs de diffusion proches de l’épaisseur du matériau. Nous avons alors

utilisé la simulation par PC1D pour extraire la longueur de diffusion dans quelques cellules

réalisées sur des matériaux minces ou présentant des longueurs de diffusion proches de

l’épaisseur du matériau.

Page 102: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

102

Bibliographie du chapitre III

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[29] PC1D en libre téléchargement : www.pv.unsw.edu.au/links/products/pc1d.asp

Page 104: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre III

104

Page 105: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

105

Chapitre IV : Détermination de la longueur de diffusion des porteurs

minoritaires par photoluminescence.

Page 106: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

106

Introduction

Ce chapitre présente une première approche visant à extraire les valeurs quantitatives

de longueur de diffusion des porteurs minoritaires à partir des mesures de photoluminescence

à température ambiante. Pour calculer simplement l’intensité de photoluminescence, IPL, nous

avons utilisé une solution approchée à une dimension de l’équation de diffusion des porteurs

minoritaires. Nous avons ensuite estimé la validité de cette approximation en simulant la

distribution des taux de recombinaisons radiatives dans le matériau grâce au logiciel 2D-

DESSIS. Enfin, nous avons exploité les premiers résultats expérimentaux obtenus sur

différents échantillons de silicium monocristallin et multicristallin en regard de ces

simulations.

I- Détermination de la longueur de diffusion des porteurs minoritaires par

photoluminescence à la température ambiante.

I.1- L’intensité intégrée de photoluminescence IPL due aux recombinaisons bande à

bande des porteurs libres

Comme nous l’avons vu dans le chapitre 2, les recombinaisons radiatives de porteurs

libres (recombinaisons bande à bande) ont lieu à des énergies supérieures ou égales au gap du

semiconducteur. Elles donnent lieu à une large bande de luminescence observable dans le

silicium autour de 1,09 eV à la température ambiante. Elles nécessitent la proximité

d’électrons et de trous libres. Le taux de recombinaison est donc proportionnel au produit des

populations hors équilibre des deux types de porteurs de charges. Ainsi, l’intensité intégrée de

photoluminescence, IPL, due aux transitions radiatives bande-à-bande à la température

ambiante dépend des concentrations des électrons dans la bande de conduction et des trous

dans la bande de valence :

dVpp.nn.CIescenceminludevolume

rPL 00 (IV-1)

)/( sphotonsIPL : Intensité intégrée de photoluminescence

13. scmr : Coefficient des recombinaisons radiatives ( 14101.1 pour le Si).

C : constante représentant la fraction du signal PL détectée. Il s’appelle coefficient de

rendement optique total du dispositif expérimental qui est égal au rapport du flux des photons

collecté par le détecteur sur le flux émis par le semiconducteur.

n0 et p0 3cm représentent, respectivement, les concentrations à l’équilibre (avant

l’excitation) des électrons et des trous à la température ambiante.

Page 107: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

107

zyxn ,, et zyxp ,, représentent, respectivement, la distribution spatiale de la

concentration des électrons et des trous excédentaires photogénérés.

I.2- L’équation de diffusion ambipolaire

Pour calculer l’intensité de photoluminescence, IPL, on doit d’abord calculer les

distributions des électrons et des trous excédentaires en résolvant les équations de continuité

pour les électrons et pour les trous dans le cadre du modèle dérive-diffusion (équations I-4,

chapitre I) en régime stationnaire

0

dt

dp

dt

dn , et en utilisant le taux de génération optique

donné par l’équation (I-17, chapitre I), on obtient les équations suivantes :

01,,

,,..,,,, 0

intint2

z

b

nnn eRS

IzyxnzyxngradEEdivzyxnzyxnD

(IV-2)

01,,

,,..,,,, 0intint

2

z

b

ppp eRS

IzyxpzyxpgradEEdivzyxpzyxpD

(IV-3)

où, intE , est le champ électrique interne dû à la différence des mobilités des électrons et des

trous. Vu que le temps de relaxation diélectrique (le temps nécessaire pour le retour à l’état de

neutralité électrique suite à l’excitation) est bien inférieur à la durée de vie des porteurs (de

l’ordre de 10-12

s dans un silicium de résistivité de 1 Ohm.cm, [1]) on peut supposer que la

neutralité électrique locale est toujours réalisée :

zyxpzyxn ,,,, (IV-4)

Ensuite, par l’introduction des coefficients de diffusion et de mobilité ambipolaires ** , D

pn

pn

pDnD

pnDDD

* (IV-5)

pn

pn

pn

pn

* (IV-6)

On obtient l’équation de diffusion ambipolaire suivante :

01,,

,, 02*

z

b

eRS

IzyxnzyxnD

(IV-7)

Pour simplifier davantage cette équation, on introduit deux approximations :

Page 108: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

108

(i) la première approximation consiste à considérer que la durée de vie des porteurs en

volume est contrôlée par les recombinaisons non-radiatives nr (recombinaisons SRH en

volume et Auger) et est indépendante de la concentration des porteurs excédentaires :

nrnrrb

1111Constant (IV-8)

(ii) la deuxième approximation consiste à supposer que le coefficient de diffusion

ambipolaire est constant et proche de celui des porteurs minoritaires, c’est-à-dire que :

nDD * pour un semiconducteur de type p (IV-9)

pDD * pour un semiconducteur de type n (IV-10)

En tenant compte de (IV-8) et (IV-9) , l’équation de diffusion ambipolaire (IV-7) s’écrit:

01,,

,, 02

z

nr

n eRS

IzyxnzyxnD

(IV-11)

La solution de cette équation, sous les conditions aux limites appropriées, n’est effectuable

analytiquement que dans le cas unidimensionnel, c’est-à-dire en négligeant la variation

latérale de la concentration des porteurs devant leur distribution en profondeur, soit :

znzyxn ,, (IV-12)

En tenant compte de l’approximation (IV-12), l’équation (IV-11) s’écrit :

010

2

2

z

nr

n eRS

Izn

dz

zndD

(IV-13)

Dans ce qui suit, nous présenterons un modèle unidimensionnel reposant sur la solution de

(IV-13), physiquement valable lorsque le rayon du spot d’excitation, r , est largement

supérieur à la longueur de diffusion : bLr .

I.3- Le modèle unidimensionnel

Dans le cas d’un semiconducteur qui a une longueur de diffusion largement inférieure

au rayon du spot d’excitation, on peut négliger la diffusion latérale des porteurs. Par exemple,

pour un spot de rayon 150μm, on ne pourra utiliser le modèle unidimensionnel qu’avec les

matériaux qui auront une longueur de diffusion largement inférieure à 150 μm (ce qui est le

cas pour les échantillons de silicium de mauvaise qualité et/ou les plus dopés). L’intensité

Page 109: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

109

intégrée de photoluminescence émise par une couche ou un substrat d’épaisseur W s’écrit

alors sous la forme :

dz)]z(pp)].[z(nn[.S..CIw

rPL 0

00 (IV-14)

où S est la surface éclairée, βr est la constante de recombinaison radiative.

En négligeant le terme 200 innp devant les autres termes de l’équation (IV-14), et supposant

un semiconducteur de type p A

Nppn 000 , l’équation (IV-14) s’écrit sous la forme :

dzzndzznNSCI

W W

ArPL

0 0

2)(... (IV-15)

où AN est la concentration des accepteurs, supposés en distribution uniforme dans le volume

de l’échantillon et totalement ionisés à température ambiante. Vu la proportionnalité entre la

concentration des porteurs photogénérés et l’intensité d’excitation, on obtient l’expression de

l’intensité intégrée de photoluminescence (IV-15) en fonction de l’intensité d’excitation, sous

la forme d’une somme d’un terme linéaire et d’un terme quadratique :

2

00 .. IBIAI PL (IV-16)

Dans les paragraphes suivants nous montrerons que le premier terme dans l’équation (IV-16)

dépend de la durée de vie des porteurs minoritaires en volume et du niveau de dopage

ANA , et que le deuxième dépend de la durée de vie B si on néglige les recombinaisons

de surface.

I.3-1 Premier cas : substrat semi-infini

Dans le cas d’un substrat épais, supposé semi-infini, la solution (IV-13) s’effectue en

tenant compte des deux conditions aux limites suivantes :

(i) sur la surface frontale, à 0z , les porteurs se recombinent à une vitesse, fs

(ii)

0

01

nsdz

zndD f

zz

(IV-17)

(ii) en surface arrière, on peut dire qu’il n y a pas de porteurs en excès :

0n (IV-18)

Avec ces deux conditions, la solution de (IV-13) s’écrit [2-4] :

Page 110: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

110

bL

z

f

n

b

f

nb

z

b

b e

s

DL

s

DL

eSL

IRzn .

1.

..1

.1.. .

22

0

(IV-19)

Et à partir de (IV-19) et (IV-15), on trouve que l’intensité intégrée de photoluminescence peut

être mise sous la forme (IV-16) avec :

f

n

b

f

n

b

b

bAr

s

DL

s

D

LL

RNCA

1.

.1.1

.1...

2

22 (IV-20)

et

2

2

32

2

222

222

1

.2

.

1

1.

12

2

1.

1

1....

f

n

b

f

n

b

b

f

n

b

f

n

b

b

b

r

s

DL

s

D

L

Ls

DL

s

DL

L

R

SCB

( IV-21)

* Cas particulier : faible profondeur de pénétration et face avant passivée

Si

1bL , ce qui est le cas dans le silicium cristallin pour nm5.514 ( m

81.0

1 ), on

peut simplifier les équations (IV-20) et (IV-21), qui deviennent :

f

n

b

f

n

bAr

s

DL

s

D

RNCA

1

1... (IV-22)

et

2

2

22/3

1

.2

1....

f

n

b

f

n

n

b

r

s

DL

s

D

D

R

SCB

(IV-23)

Page 111: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

111

Si, en plus de la condition précédente, en suppose que la surface frontale est bien passivée, de

telle sorte qu’on peut dire que

1

fs

D et L

s

D

f

(par exemple, pour D=26 cm2

s-1

et

Sf=100cm s-1

, ms

D

f

2600 ), les équations (IV-22) et (IV-23) deviennent :

RNCA bAr 1... (IV-24)

n

/b

rD

R..

S..CB

2

1223

(IV-25)

I.3-2 Deuxième cas : prise en compte de la face arrière

Dans le cas d’un échantillon mince d’épaisseurW , la solution (IV-13) s’effectue en

tenant compte des deux conditions aux limites suivantes :

(i) sur la surface frontale, à 0z , les porteurs se recombinent avec une vitesse, fs

0.0

nsdz

ndD f

z

(IV-26)

(ii) sur la surface arrière, à Wz , les porteurs se recombinent avec une vitesse, rs

Wnsdz

ndD r

Wz

. (IV-27)

En tenant compte de ces deux conditions, la solution de (IV-13) s’écrit sous la forme [2-4] :

znL

zn

L

znzn

bb

.exp.exp.exp. 321

(IV-28a)

Avec :

SL

IRn

b

b

..1

.1..22

0

3

(IV-28b)

3

.

2

....

.....

n

eL

Ds

L

Dse

L

Ds

L

Ds

eDsL

Dse

L

DsDs

n

bb

b

L

W

b

nr

b

nf

L

W

b

nr

b

nf

W

nr

b

n

f

L

W

b

n

rnf

(IV-28c)

Page 112: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

112

3

.

1

....

.....

n

eL

Ds

L

Dse

L

Ds

L

Ds

eDsL

Dse

L

DsDs

n

bb

b

L

W

b

nr

b

nf

L

W

b

nr

b

nf

W

nr

b

n

f

L

W

b

n

rnf

(IV-28d)

A partir des équations (IV-28) et (IV-15), l’intensité intégrée de photoluminescence peut être

mise sous la forme (IV-16) avec :

W

L

W

L

W

bbAr

enenenLnnLNCA bb

.

31221

1.... (IV-29)

2

11

.1..21

.1...2

...212

.1

2

.

..

..2

2

3

.1

32

.1

31

21

22

2

22

1

W

L

LW

b

bL

LW

b

b

L

W

bL

W

b

r

ene

L

Lnne

L

Lnn

WnneLn

eLn

S

CB

b

b

b

b

bb

(IV-30)

* Cas particuliers :

Nous considérons d’abord que la longueur de diffusion des porteurs minoritaires est

largement supérieure à la profondeur de pénétration des photons incidents (

1bL ). En

fonction des recombinaisons en surface, on considère les deux cas suivants :

1- Cas de faible recombinaison sur la surface frontale et forte recombinaison sur la

surface arrière.

(i) une faible vitesse de recombinaison sur la surface frontale signifie :

1

f

n

s

D et b

f

n Ls

D ,

et également f

b

sW

2

Par exemple pour, W=50µm et τb=1µs, on trouve que1.2500

2

scmW

b qui est largement

supérieur aux vitesses de recombinaison qu’on obtient par les différents méthodes de

passivation.

Page 113: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

113

(ii) une grande vitesse de recombinaison sur la surface arrière (sans passivation les

vitesses de recombinaisons sont de l’ordre de 106 cm.s

-1) signifie que :

1

b

n

s

D et

b

b

n Ls

D et r

b

sW

2

Avec ces approximations, les équations (IV-29) et (IV-30) deviennent :

b

bAr

L

Wch

RNCA1

1.1... (IV-31)

b

b

b

b

r

L

WchL

W

L

Wth

D

R

SCB

.2

1....

22/3 (IV-32)

On note que lorsque W>>L, ch(W/L)0 et th(W /L) 1 et les équations (IV-31) et (IV-32)

Se réduisent aux équations (IV-24) et (IV-25).

2- Cas de faible recombinaison sur la surface avant et sur la surface arrière.

Pour une faible vitesse de recombinaison sur les deux surfaces, on peut faire les

approximations :

1

f

n

s

D et b

f

n Ls

D et f

b

sW

2

1

r

n

s

D et b

r

n Ls

D et rs

W

2

Dans ce cas, les équations (IV-29) et (IV-30) deviennent :

W

bAr eRNCA .1.1... (IV-33)

2.

22

11

... Wb

r eW

R

SCB

(IV-34)

Remarques :

Dans l’équation de l’intensité intégrée de photoluminescence (IV-15), la réabsorption

éventuelle par l’échantillon des photons émis suite aux recombinaisons radiatives n’est pas

prise en compte. La prise en compte de la réabsorption devient obligatoire dans le cas

d’empilement des couches à gaps différents ce qui sort du cadre de cette étude.

Page 114: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

114

I.3.3 Discussion des approximations du modèle unidimensionnel

Rappelons d’abord les approximations introduites dans l’établissement de l’équation

de diffusion ambipolaire et dans sa solution unidimensionnelle.

- Concernant la durée de vie, en négligeant la durée de vie radiative, la durée de vie des

minoritaires dans le volume est supposée égale à la durée de non radiative :

nrSRHArnrrb

1111111

- en plus, la durée de vie non-radiative est supposée constante et indépendante de la

concentration des porteurs.

- pour s’affranchir de la dépendance du coefficient de diffusion ambipolaire en fonction de la

concentration des porteurs, il est supposé égal au coefficient de diffusion des porteurs

minoritaires.

- la diffusion latérale des porteurs est négligée devant leur diffusion en profondeur.

I.3.3.a-Discussion des approximations concernant la durée de vie

D’après l’équation (I-18) du chapitre 1, le taux de recombinaison total b

b

nR

dans

le volume du semiconducteur est la somme des contributions des différents mécanismes

radiatifs et non radiatifs de recombinaison et peut s’écrire sous la forme :

ArSRHb

nnnn

(IV-37)

De l’équation (IV-37), il est clair que c’est le mécanisme qui a la durée de vie la plus courte

(ou le taux de recombinaison le plus important) qui limite le transport de charge dans le

matériau. La figure IV-1 représente une simulation des durées de vie radiative, Auger et SRH

à faible niveau d’injection dans un silicium de type p ayant une longueur de diffusion Lb=50

µm et une distribution homogène du dopant, 31610513.1 cmNA, où on remarque que les

recombinaisons SRH dominent les autres mécanismes et que la durée de vie SRH est

quasiment indépendante de niveau d’injection dans le cas considéré tant que le niveau

d’injection reste inférieur à quelques 1015

cm-3

. Donc, on peut dire que la durée de vie des

porteurs en volume est égale à la durée de vie SRH, SRHb . Cependant, il faut garder en

mémoire qu’en régime de forte injection la durée de vie dépend fortement du taux d’injection

et que la recombinaison Auger est alors prédominante.

Page 115: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

115

1013

1014

1015

10-7

10-6

10-5

10-4

10-3

10-2

10-1

(s

)

n (cm-3)

r

SRH

A

Fig.IV-1. Variation des durées de vie radiative, Auger et SRH pour de faibles niveaux

d’injection dans un Si-p avec pour une longueur de diffusion Lb=50 µm et un taux de dopage 31610513.1 cmNA.

I.3.3.b- Discussion de l’approximation concernant le coefficient de diffusion ambipolaire

Comme nous avons vu dans le paragraphe 2, pour qu’on puisse résoudre

analytiquement l’équation de diffusion à une dimension on a supposé que le coefficient de

diffusion ambipolaire est égal à celui des minoritaires (et donc, indépendant de la

concentration des porteurs). Pour vérifier la validité de cette approximation dans le silicium,

on calcule l’erreur commise par cette approximation pour les matériaux de type n et p.

Dans le cas d’un semiconducteur de type n :

nN

n

D

D

pn

p

D

D

D

DD

Dn

p

n

pp

.211

*

*

(IV-39)

Lorsqu’on prend, par exemple, un silicium de dopage 31610 cmND et 12.26.30 scmDn

,

12.24.11 scmDp on remarque que l’erreur relative est négligeable aux faibles niveaux

d’injection , elle reste raisonnable même lorsque la concentration des porteurs excédentaires

s’approche du niveau de dopage (Fig.IV-2a).

Et dans le cas d’un semiconducteur de type p :

nN

n

D

D

pn

n

D

D

D

DD

Ap

n

p

nn

.211

*

*

(IV-40)

Page 116: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

116

Lorsqu’on prend le même niveau de dopage mais pour un silicium en type p cette fois, soit 31610 cmNA et 12.6.28 scmDn

, 12.98.10 scmDp on remarque que l’erreur relative est

négligeable aux faibles niveaux d’injection, mais elle devient importante aux forts niveaux

d’injection (Fig.IV-2b).

Bref, on peut dire que l’approximation relative au coefficient de diffusion est plus valable

dans les matériaux de type p que dans ceux de type n.

1012

1013

1014

1015

1016

0,00

0,05

0,10

0,15

0,20

(D* -D

p)/

D*

n(cm-3)

(a)

1012

1013

1014

1015

1016

0,0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

(Dn

-D* )/

D*

p(cm-3)

(b)

Fig.IV-2. Erreur commise sur l’approximation du coefficient de diffusion ambipolaire pour le

même niveau de dopage, (a) dans un silicium en type n avec 31610 cmND cm.533.0

et 12.26.30 scmDn , 12.24.11 scmDp (b) dans un silicium en type p

avec 31610 cmNA cm.47.1 et 12.6.28 scmDn , 12.98.10 scmDp

Page 117: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

117

I.3.3.c- Discussion de l’approximation de diffusion unidimensionnelle

Comme nous l’avons déjà vu, pour établir une équation analytique reliant l’intensité

intégrée de photoluminescence à l’intensité d’excitation, l’équation de diffusion à une

dimension a été résolue en négligeant la diffusion latérale des porteurs photogénérés, devant

leur diffusion en profondeur. Sur la figure IV-3 est représentée la distribution latérale des

minoritaires dans un Si-p (ρ=1 Ohm.cm ) à une profondeur de 1 µm sous la surface suite à

l’excitation par un faisceau monochromatique circulaire de rayon mr 150 , pour une

longueur de diffusion de 10 µm (très inférieure au rayon du spot) et 300µm (largement

supérieure au rayon de spot). On remarque que pour mLb 10 la concentration latérale des

minoritaires est suffisamment constante sur environ 500 µm, alors qu’elle ne l’est pas du tout

pour mLb 300 .

Dans le paragraphe suivant, nous discuterons l’influence de la longueur de diffusion sur

l’applicabilité du modèle unidimensionnel.

Fig. IV-3. Distribution latérale des électrons pour un silicium de type p (ρ=1 Ohm.cm, , sf=100 cm/s,

sr=3 106 cm/s ) suite à l’excitation par un faisceau monochromatique ( mr 150 centré à x=1500 µm

et de longueur d’onde nm5.514 , et un flux I0= 1016

photons/s) à 1 µm sous la surface pour une

longueur de diffusion de 10 µm (à gauche) et 300 µm (à droite).

II-Simulation de l’intensité intégrée de photoluminescence par DESSIS

Dans le cas où la longueur de diffusion des porteurs est supérieure ou du même ordre

de grandeur que le rayon du spot d’excitation, on ne peut plus négliger la diffusion latérale

des porteurs devant leurs distribution en profondeur, et les expression analytiques de A et B

établies dans le cadre du modèle unidimensionnel ne sont pas valables. Comme la longueur de

diffusion des porteurs minoritaires dans le silicium cristallin est relativement grande (en

comparaison avec d’autres semiconducteurs utilisés en photovoltaïque tels que CdTe, CIS et

Page 118: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

118

silicium amorphe), allant de quelques microns (silicium d’origine métallurgique) à quelques

millimètres (pour Si-Fz), la vérification de l’applicabilité du modèle unidimensionnel en

fonction de la longueur de diffusion et de l’épaisseur de l’échantillon pour un spot de rayon

150 µm (le rayon du spot du dispositif expérimental utilisé) est importante avant de procéder

aux mesures expérimentales. Dans ce qui suit nous examinerons les cas de couches minces de

50 µm et de wafers de 300 µm. On a donc choisi de simuler numériquement l’intensité

intégrée de photoluminescence par 2D-DESSIS qui résout les équations de transport dans le

cadre du modèle drift-diffusion en prenant en compte la dépendance en niveau d’injection des

différents mécanismes de recombinaisons (et donc les durées de vie respectives) et la

diffusion latérale des porteurs excédentaires.

II-1 Principe des simulations

Vu que l’énergie des photons émis suite aux recombinaisons radiatives bande-à-bande

assistées par phonons est inférieure à l’énergie du gap indirect du silicium cristallin et que la

majeure partie des porteurs photo-générés est proche de la surface, on peut négliger la

réabsorption éventuelle de ces photons et l’intensité intégrée de photoluminescence peut être

écrite comme l’intégrale sur tout l’échantillon du taux de recombinaisons radiatives :

dvRInéchantillo

rPL (IV-35)

Par exemple, sur la figure IV-4 est représentée la distribution du taux de recombinaisons

radiatives dans un silicium de type p (ρ=1 Ω.cm, Lb=50 µm , sf=100 cm/s, sr=3 106 cm/s )

suite à l’excitation par un faisceau monochromatique circulaire de rayon mr 150 et de

longueur d’onde nm5.514 et flux I0= 1016

photons/s.

Fig.IV-4. Distribution du taux de recombinaisons radiatives dans un silicium de type p (ρ=1 Ohm.cm,

L=50 µm , sf=100 cm/s, sr=3 106 cm/s ) suite à l’excitation par un faisceau monochromatique

circulaire de rayon mr 150 et de longueur d’onde nm5.514 et un flux I0= 1016

photons/s.

A partir de la distribution du taux de recombinaisons radiatives, on peut calculer

l’intensité totale IPL en intégrant Rr sur le volume concerné et tracer la variation de l’intensité

Page 119: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

119

intégrée de photoluminescence IPL en fonction de l’intensité d’excitation I0 (Fig. IV-5). On

voit ainsi, l’influence de l’intensité d’excitation sur le taux de recombinaisons radiatives.

1E13 1E14 1E15 1E16 1E17 1E18 1E19

0,0

5,0x10-6

1,0x10-5

1,5x10-5

2,0x10-5

IPL

=AI0+BI

2

0

I PL/I 0

(U

.A.)

I0(photon/s)

w=50m

L=50 m

Sf=100 cm.s-1

Sr=0

IPL

=AI0

III

Fig.IV-5. Variation de l’intensité intégrée de photoluminescence IPL en fonction de l’intensité

d’excitation I0, pour un silicium de type p (ρ=1 ohm.cm, W= 50 µm , L=50 µm, sf=100 cm/s, sr=0

cm/s ) suite à l’excitation par un faisceau monochromatique ( mr 150 et longueur d’onde

nm5.514 , et flux I0= 1016

photons/s).

II-2 Limites d’applicabilité du modèle unidimensionnel au silicium cristallin

Les paramètres fixés dans les simulations ci-après sont résumés dans le tableau IV-1.

L’intensité d’excitation I0 varie entre 5 1016

et 5 1017

(photons/s) ce qui correspond à une

variation de la puissance incidente sur la surface entre 19 et 190 mW, correspondant aux

valeurs expérimentales. La réflectivité est négligée. Notons que sur DESSIS, on introduit des

flux Φ= I0/ πr2 par unité de surface, ce qui correspond à la variation de Φ entre 7.10

19 et 7.10

20

photons/cm2/s.

Paramètre

Longueur d’onde λ 514.5 nm

Rayon du spot r 150 µm

Dopage NA 1.513 1016

cm-3

Coefficient de diffusion des électrons Dn 26.88 cm2.s

-1

Flux d’excitation, Φ [7.1x1019

, 7.1x1020

](s-1

.cm-2

).

Tab.IV-1. Paramètres fixés dans les simulations de l’intensité de photoluminescence.

Pour faire varier la longueur de diffusion durant les simulations, on fait varier les

durées de vie fondamentales des électrons et des trous ( 0n et 0p ) qui figurent dans

Page 120: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

120

l’expression du taux de recombinaison SRH (chapitre I, paragraphe 3) et la longueur de

diffusion des porteurs minoritaires Lb est prise comme (pour les matériaux de type p) :

0nnb DL (IV-41)

On note que dans l’équation (IV-41) on a, implicitement, supposé un régime de faible

injection et une longueur de diffusion constante et indépendante de la concentration des

porteurs photogénérés, alors que cette concentration est très élevée dans la région proche du

point d’excitation à la surface. La valeur exacte de la durée de vie SRH varie entre 0n (loin du

point d’excitation où NA>> Δn) et 00 pn (au voisinage du point d’excitation où Δn>>NA).

En tenant compte du fait que la durée de vie des trous est, à peu près, le tiers de celui des

électrons dans le silicium, on trouve que bL varie de 15% entre ces deux cas extrêmes.

Les cas présentés ci-dessous illustrent le principe des simulations effectuées et

montrent les limites d’applicabilité de l’approximation unidimensionnelle pour deux

épaisseurs d’échantillons (W= 50 µm et W=300 µm) et deux vitesses de recombinaison en

face arrière (sr=0 cm/s et sr=3 106

cm/s).

Les variations de l’intensité relative de PL IPL/I0 en fonction de l’intensité d’excitation

I0 sont représentées sur la figure IV-6 pour différentes valeurs de la longueur de diffusion,

dans le cas de couches de silicium d’épaisseur 50 µm avec une vitesse de recombinaison sur

la surface frontale de Sf =100 cm/s et nulle Sr=0 cm/s sur la surface arrière. Ces simulations

correspondent au cas pratique d’une couche mince épitaxiée sur un substrat très dopé et

passivée sur la face avant avec du nitrure de silicium.

1x1017

2x1017

3x1017

4x1017

5x1017

0,0

1,0x10-6

2,0x10-6

3,0x10-6

4,0x10-6

5,0x10-6

Lb(m)

5

10

15

20

30

40

50

I PL/I

0(U

.A.)

I0(photons/s)

Fig.IV-6. Courbes simulées d’intensité de photoluminescence intégrée pour une couche de

silicium épitaxié d’épaisseur W=50µm avec une vitesse de recombinaison à la surface

frontale Sf=100 cm/s et à la surface arrière Sr=0 cm/s.

Page 121: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

121

A partir de ces courbes, on détermine les constantes A et B de l’équation (IV-16)

(IPL=AI0+BI02) par ajustement linéaire de 0

0

II

I PL pour chaque valeur de L. On peut alors

déduire graphiquement la longueur de diffusion à partir de l’intersection de la valeur de B/A

issue de l’ajustement pour une valeur donnée de L, avec la courbe B/A (L) calculée à partir

des équations (IV-29) et (IV-30) comme illustré sur la Fig.IV-7.

Fig.IV-7. Détermination graphique de la longueur de diffusion à partir de l’intersection du

rapport des équations (IV-29) et (IV-320) avec la valeur de B/A obtenue par simulation dans

le cas d’un échantillon d’épaisseur W=50 µm, de longueur de diffusion L=10µm et de

vitesses de recombinaison aux surfaces Sf=100 cm/s et Sr=0 cm/s.

Il apparaît que le modèle unidimensionnel permet d’estimer avec une précision

correcte (moins de 20%) les longueurs de diffusion comprises entre 30 et 140 µm si la face

arrière est passivée (Tab.IV-2). Par contre, il est clair d’après Tab. IV-3, que si la face arrière

n’est pas passivée, le modèle est quasiment inapplicable. On voit également que l’épaisseur

de l’échantillon joue relativement peu sur les conditions d’applicabilité du modèle (tableaux

IV-2 et IV-4). Par contre, le rapport entre la longueur de diffusion et le rayon de spot

d’excitation reste la grandeur qui va limiter la validité de l’approximation unidimensionnelle.

Page 122: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

122

W=50 µm, R= 150 µm, W=50µm, sf=100 cm/s, sr=0 cm/s

A

B

B/A Dn

cm2s

-1

NA

cm-3

L (µm)

DESSIS

L (µm)

Modèle 1D

Eq (IV-29 et IV-30)

4922 5.7578 10-15

1.17 10-18

26.88

1.513 1016

5 7

20422 4.8828 10-14

2.39 10-18

10 14

38193 1.5153 10-13

3.97 10-18

15 21

77453 4.0708 10-13

5.69 10-18

20 25.45

177397 1.6229 10-12

9.14 10-18

30 35.5

334250 4.25 10-12

1.27 10-17

40 42.5

536667 9.0615 10-12

1.688 10-17

50 49.3

720452 1.7678 10-11

2.45 10-17

60 60

968347 3.0486 10-11

3.15 10-17

70 68.5

1249501 4.8016 10-11

3.84 10-17

80 76

1937488 9.6845 10-11

4.99 10-17

100 87.3

4036984 3.2021 10-10

7.92 10-17

150 112

Tab.IV-2. Applicabilité du modèle unidimensionnel pour une couche d’épaisseur W=50µm,

une vitesse de recombinaison à la surface frontale Sf=100 cm/s et à la surface arrière Sr=0

cm/s.

W=50 µm, R= 150 µm, W=50µm, sf=100 cm/s, sr=3 106

cm/s

A B B/A Dn

12 . scm

NA

3cm

mL

DESSIS

mL

4479 4.6895 10-15

1.05 10-18

26.88

1.513 1016

5 6.3

17023 4.2424 10-14

2.49 10-18

10 14

35017 1.484 10-13

4.237 10-18

15 22.2

55922 3.3135 10-13

5.925 10-18

20 31

86161 9.1 10-13

1.056 10-17

30 109

116061 1.5518 10-12

1.337 10-17

40 /

124326 2.1388 10-12

1.72 10-17

50 /

Tab. IV-3. Applicabilité du modèle unidimensionnel pour une couche d’épaisseur W=50µm,

une vitesse de recombinaison à la surface frontale Sf=100 cm/s et à la surface arrière Sr=3 106

cm/s.

Page 123: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

123

W=300 µm, R= 150 µm, W=50µm, sf=100 cm/s, sr=0 cm/s

A B B/A Dn 12 . scm NA

3cm

mL

DESSIS

L (µm)

Modèle 1D

Eq

(IV-29 et IV-30)

4421 4.6894 10-15

1.061 10-18

26.88

1.513 1016

5 6.4

17285 4.2282 10-14

2.446 10-18

10 14.3

66248 3.5018 10-13

5.285 10-18

20 30.8

146232 1.1438 10-12

7.821 10-18

30 45.7

26542 2.537 10-12

9.558 10-17

40 56.1

444445 4.5098 10-12

1.014 10-17

50 59.5

742985 7.8647 10-12 1.06 10-17

60 62.1

1321936 1.3799 10-11 1.04 10-17

80 77.8

2008182 3.0824 10-11 1.5 10-17

100 89.5

4430734 8.5756 10-11 1.93 10-17

150 110

7811023 1.7179 10-10 2.2 10-17

200 121.5

Tab.IV-4. Applicabilité du modèle unidimensionnel pour une couche d’épaisseur W=300µm,

une vitesse de recombinaison à la surface frontale Sf=100 cm/s et à la surface arrière Sr=0

cm/s.

III- Résultats expérimentaux

Notre objectif est maintenant d’utiliser le modèle unidimensionnel explicité au

paragraphe précédent pour extraire la longueur de diffusion des porteurs minoritaires à partir

de l’intensité de PL mesurée à température ambiante. La détermination simultanée de la durée

de vie et du niveau de dopage à partir des coefficients A et B de l’équation (IV-16) nécessite à

priori la connaissance des valeurs exactes de l’intensité intégrée de photoluminescence et du

coefficient de rendement optique du dispositif expérimental (coefficient C dans l’équation IV-

14). Nous montrons dans ce paragraphe qu’il est possible d’extraire la longueur de diffusion

des porteurs minoritaires à partir de la mesure d’IPL à différentes intensités d’excitation I0.

Nous avons étudié cinq échantillons de silicium type p : un substrat monocristallin Fz

(échantillon #1), un échantillon mince de 50 μm épitaxié par APCVD sur un substrat p+

d’épaisseur 525 μm (échantillon #2) [ 5,6] et trois échantillons multicristallins : un Polix (de

PHOTOWATT) élaboré par solidification directionnelle d’un bain fondu de Si polycristallin

de grade solaire (échantillon #3), un échantillon compensé obtenu à partir d’un silicium

métallurgique purifié UMG-Si « Upgraded Metallurgical Grade Silicon » (échantillon #4), et

un échantillon élaboré par un procédé innovant économique inspiré des méthodes

d’élaboration des céramiques par frittage d’une poudre de silicium (échantillon #5) [7]. Les

dopages et mobilités des différents échantillons mesurées, respectivement, par la méthode

quatre-pointes et effet hall sont portés sur le tableau VI-5 (la mobilité des électrons est

obtenue en multipliant par trois la mobilité des trous).

Page 124: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

124

Echantillon description Epaisseur

(µm)

dopage

NA(cm-3

)

Mobilité des

électrons

µn(cm.IV-1.s

-1)

Coefficient de diffusion

des électrons, Dn(cm2.s

-1)

#1 Mono- Fz 310 2.23 1015 1200 31

#2 Si épitaxié sur

p+ (APCVD)

50 1017

708 18.3

#3 Multi. Polix Si 180 1.6 1016

483 12.49

#4 Multi. UMG-Si 237 2.1 1016

330 8.531

#5 Multi-fritté Si 218 1017

300 7.75

Tab.IV-5. Paramètres électriques des échantillons utilisés dans les mesures de

photoluminescence.

Les spectres de photoluminescence des différents échantillons à différentes puissances

d’excitation (figures IV-8) sont effectués à température ambiante avec le dispositif détaillé en

deuxième chapitre. On remarque que la largeur à mi-hauteur et la position du maximum de

pic d’émission qui se trouve autour de 1.09 eV ne changent pas avec la puissance

d’excitation. On note le cas particulier de l’échantillon #2 épitaxié sur substrat de silicium :

son spectre présente un signal important autour de 1.20 eV qui n’est pas expliqué à ce jour

mais qui est vraisemblablement lié à la présence du substrat ou de l’interface entre le substrat

et la couche épitaxiée.

L’intensité intégrée de photoluminescence (en unités arbitraires) est approximée par le

produit du maximum du spectre par la largeur à mi-hauteur. Sur les figures IV-9 sont

représentées les variations de l’intensité intégrée de photoluminescence en fonction de

l’intensité d’excitation pour chaque échantillon étudié. Sur le tableau IV-7 sont portés les

valeurs de A et B obtenues par ajustement avec l’équation (IV-16).

Après avoir calculé les valeurs numériques de A et B en unités arbitraires (mais leur

rapport n’est pas arbitraire), la longueur de diffusion est déterminée graphiquement à partir

des expressions analytiques (IV-29) et (IV-30) comme montré sur la figure IV-10 pour

l’échantillon #2. Les résultats obtenus sont récapitulés sur le tableau IV-8.

Page 125: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

125

0,95 1,00 1,05 1,10 1,15 1,20 1,25

0

5

10

15

20

25

30

PL

(U.A

.)

E(eV)

115 mW

25,5 mW

44,5 mW

69 mW

77 mW

29 mW

65 mW

échantillon:#1

Si-Fz

(a)

1,00 1,05 1,10 1,15 1,20 1,25

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

PL

(U.A

)

E(eV)

77 mW

29 mW

65 mW

115mW

180mW

200mW

25.5mW

44.5mW

69 mW

échantillon: #2

Si-épitaxié

(b)

1,00 1,05 1,10 1,15 1,20 1,25

-2

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

PL

(U.A

)

E(eV)

200mW

25,5 mW

44,5 mW

69 mW

77 mW

65 mW

115 mW

180 mW

échantillon: #3

Si-Polix

(c)

1,00 1,05 1,10 1,15 1,20 1,25

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

PL

(U.A

.)

E(eV)

77 mw

65 mW

115 mW

180 mW

200mW

44,5 mW

69 mW

échantillon: #4

Si-métallurgique

(d)

1,00 1,05 1,10 1,15 1,20 1,25

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

PL

(U.A

.)

E(eV)

200 mW

25,5 mW

44,5 mW

69 mW

77 mW

65 mW

115 mW

180 mW

échantillon:#5

Si-Fritté

(e)

Fig.IV-8. Spectres de photoluminescence à

température ambiante des différents

échantillons obtenus avec différentes

puissances d’excitation par un faisceau laser

de longueur d’onde λ=514.5 nm et spot de

rayon r=150µm.

Page 126: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

126

5,0x1016

1,0x1017

1,5x1017

2,0x1017

2,5x1017

3,0x1017

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Si-Fz

I PL(U

.A.)

I0(photons/s)

échantillon: #1

(a)

0 1x1017

2x1017

3x1017

4x1017

5x1017

6x1017

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Si-Epitaxié

I PL(U

.A.)

I0(photons/s)

échantillon:#2

(b)

0 1x1017

2x1017

3x1017

4x1017

5x1017

6x1017

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

Si-Polix

I PL(U

.A.)

I0(photons/s)

échantillon: #3

(c)

1x1017

2x1017

3x1017

4x1017

5x1017

6x1017

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

Si-metallurgique

I PL(U

.A.)

I0(photons/s)

échantillon: #4

(d)

0 1x1017

2x1017

3x1017

4x1017

5x1017

6x1017

0,0

0,2

0,4

0,6

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

Si-Fritté

I PL(U

.A.)

I0(photons/s)

échantillon: #5

(e)

Fig. IV-9. Intensité intégrée de

photoluminescence IPL, en fonction de

l’intensité d’excitation, I0, pour les différents

échantillons. Les résultats expérimentaux sont

en symboles et l’ajustement par un polynôme

de deuxième degré est en ligne continue.

Page 127: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

127

Echantillon A (x10-18

) B (x10-36

)

#1 4.51 18.6

#2 2.71 4.35

#3 1.6 4.28

#4 0.44 5.05

#5 1.44 4.05

Tab.IV-7. Tableau récapitulatif des paramètres A et B obtenus avec les différents échantillons.

Fig. IV-10. Détermination graphique de la longueur de diffusion (en abscisse en cm) dans

l’échantillon épitaxié (#2) en utilisant le modèle unidimensionnel. Courbe en rouge : B/A(L)

calculé ; en vert : B/A mesuré.

Echantillon description Passivation Lb(µm)

#1 Fz Surface avant : SiNx /

#2 Epitaxie CVD Surface avant : SiNx

Surface arrière : substrat p+ 31

#3 Multi. polix Surface avant : SiNx /

#4 Multi. UMG-Si Surface avant : SiNx 29

#5 Multi. fritté Surface avant : SiNx 32

Tab.IV-7. Tableau récapitulatif des résultats de mesure de la longueur de diffusion sur les

différents échantillons.

Comme prévu par les simulations, nous n’avons pas pu appliquer les expressions

analytiques du modèle unidimensionnel pour extraire les longueurs de diffusion des

échantillons Fz (#1) et Multi-polix (#3) qui ont des longueurs de diffusion largement

supérieures à 150 µm (rayon du spot d’excitation) [8]. La valeur obtenue avec l’échantillon

épitaxié (#2) est proche de celle obtenue par réponse spectrale avec une cellule fabriquée à

partir du même matériau [9] mais bien plus faible que celle obtenue par LBIC. Il se peut que

l’influence du substrat ne soit pas négligeable et des mesures complémentaires sont à réaliser.

Pour les deux autres échantillons, UMG-Si et Multi-fritté, le modèle unidimensionnel permet

d’obtenir l’ordre de grandeur de la durée de vie des porteurs minoritaires, proche de la µs. La

Page 128: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

128

valeur de durée de vie déduite avec l’échantillon métallurgique (#4) est proche des valeurs

reportées dans la littérature avec les matériaux de ce type [10]. Il faut noter que l’incertitude

sur un certain nombre de paramètres (puissance et surface d’excitation, mobilité, coefficient

de diffusion…) utilisés pour extraire la durée de vie est importante.

Plusieurs voies sont envisageables pour optimiser l’extraction de la longueur de diffusion par

cette méthode simple basée sur une expression analytique de l’intensité de

photoluminescence. D’un point de vue expérimental, l’utilisation d’un spot de plus grand

diamètre devrait permettre de travailler avec des matériaux de plus grande longueur de

diffusion. L’utilisation d’une source d’excitation proche infrarouge permettrait également de

limiter l’effet des recombinaisons de surface (et éventuellement de déterminer la vitesse de

recombinaison en surface). D’un point de vue de la modélisation, des études sont encore à

mener pour optimiser l’utilisation du logiciel DESSIS. Enfin, Une analyse à postériori des

résultats a montré qu’avec les densités d’excitation utilisées (entre 7x1019

et 7x1020

photons.cm-2

.s-1

) et les concentrations en impuretés dopantes des échantillons (entre 2 1016

et

1017

cm-3

), nous avons travaillé dans la plupart des cas en régime de forte injection (n>Na),

comme le montre la figure IV-11. La variation de la densité de porteurs excédentaires n en

fonction de la densité d’excitation est obtenue dans un modèle approché stationnaire en

écrivant que le taux de génération des porteurs en excès est égal au taux de recombinaison

total [11] :

012 023

I)R(n

nnC r

SRHn

(IV-36)

Dans ce cas la durée de vie peut encore être calculée assez simplement à partir de l’équation

(IV-25) qui nécessite une bonne connaissance du rendement optique du système (en

particulier la fraction de photons collectés).

1E15

1E16

1E17

1E18

1E19

1E15 1E16 1E17 1E18 1E19 1E20 1E21 1E22 1E23

=10-4s

SRH

=10-7s

=10-5s

SRH

=10-6s

Densité d'excitation (photons.cm-2.s

-1)

De

nsité

de

po

rte

urs

excéd

en

tair

es (

cm

-3)

Figure IV-11 : Densité de porteurs en excès en fonction de la densité d’excitation pour

différentes durées de vie.

Page 129: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

129

IV- Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté les modèles approchés qui permettent de relier

de façon quantitative l’intensité de photoluminescence à température ambiante

(recombinaisons bande à bande) à la durée de vie des porteurs minoritaires et ce, sans

étalonnage par un équipement extérieur. Nous avons appliqué une méthode simple pour

estimer la durée de vie (ou longueur de diffusion) des porteurs minoritaires développée

précédemment sur des matériaux III-V et II-VI de faibles durée de vie [12]. La méthode

consiste à mesurer l’intensité intégrée de photoluminescence à la température ambiante sous

différentes puissances d’excitation. Pour l’extraction de la longueur de diffusion, on a utilisé

un modèle reposant sur la diffusion unidimensionnelle des porteurs minoritaires, valable pour

les longueurs de diffusion inférieures au diamètre du spot du faisceau d’excitation utilisé. Des

simulations numériques avec 2D-DESSIS de l’intensité intégrée de photoluminescence en

fonction du flux l’excitation, ont montré que ce modèle unidimensionnel peut être utilisé si les

longueurs de diffusion des porteurs minoritaires sont inférieures au rayon du spot

d’excitation.

Les résultats théoriques et expérimentaux présentés ici sont préliminaires et

demandent à être affinés. On peut cependant conclure que les mesures de photoluminescence

à température ambiante peuvent compléter les techniques de mesure de longueur de diffusion

ou de durée de vie existantes car elles fonctionnent dans des conditions sous lesquelles ces

techniques ne fonctionnent pas (durées de vie inférieures à 1µs, échantillons minces) et sans

préparation particulière des échantillons. La possibilité de cartographie de durée de vie est

bien sûr un intérêt majeur de la technique. Enfin, comme présentée dans le chapitre 2, la

spectroscopie de photoluminescence à basse température est un moyen unique pour l’analyse

des défauts et le suivi des procédés technologiques de fabrication de cellules.

Page 130: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

Chapitre IV

130

Bibliographie concernant le chapitre IV

[1] Mathieu H., Physique des semiconducteurs et des composants électroniques, 2ème

Edition,

Masson, 1990, pp.100.

[2] Nuban M.F., Analyse par imagerie de photoluminescence des défauts induits au cours de

la réalisation des composants, Thèse de doctorat, Ecole Centrale de Lyon, 1996.

[3] Bejar M., Cartographie de la vitesse de recombinaison en surface et de la durée de vie des

porteurs dans les semi-conducteurs III-V et le silicium par imagerie de photoluminescence à

température ambiante , Thèse de Doctorat, Ecole Centrale de Lyon, 1998.

[4] EL-Harrouni I., Analyse des défauts et des propriétés électroniques du SiC-4H par voie

optique, Thèse N° 2004-ISAL-0073, INSA de Lyon, 138 pages.

[5] Amtablian S., Du transfert de films minces de silicium monocristallin vers un procédé

cellule à faible budget thermique, Thèse N° 2008-ISAL-0103, INSA de Lyon, 213 pages.

[6] Amtablian S., Eon D., Kaminski A., Fave A., Roca i Cabarrocas P., Ribeyron P-J., Lemiti

M., A-Si:H/C-Si Heterojunction solar cells on transferred silicon thin film epitaxialy grown

on porous silicon, 22th

European Photovoltaic Solar Energy Conference, Milan, Italy, 2007,

pp. 1990-1992.

[7] Derbouz Draoua A., Straboni A., Archambault A.M., Valdivieso F. and Bere E.,

production of polycrystalline silicon sheets for photovoltaic applications by pressing and

sintering of silicon powders, 19th

European Photovoltaic Solar Energy Conference, Paris,

France, 2004, pp.1277-1280.

[8] Sayad Y., Kaminski A., Blanc D., Nouiri A. and Lemiti M., Determination of diffusion

length in photovoltaic crystalline silicon by modelisation of light beam induced current,

Superlattices and Microstructures, , vol. 45, n°4-5, 2009, pp. 393-401.

[9] Sayad Y., Amtablian S., Kaminski A., Blanc D., Nouiri A., Lemiti M., Electrical

characterisation of thin silicon layers by light beam induced current and internal quantum

efficiency measurements, Materials Science and Engineering B,

doi:10.1016/j.mseb.2009.04.007, (in press).

[10] Binetti S., Libal J., Acciarri M., Di Sabatino M., Nordmark H., Øvrelid E.J., Walmsley

J.C. and Holmestad R., Study of defects and impurities in multicrystalline silicon grown from

metallurgical silicon feedstock, Material Science and Engineering B, Article in Press, 2008.

[11] Lilian M., Etude d’épitaxies et de substrats SiC par imagerie de photoluminescence,

Thèse de Doctorat, LPM, INSA-Lyon, 2001.

[12] Krawczyk S. K., Nuban M. F., Bejar M., Room temperature scanning photoluminescence

for mapping the lifetime and the doping density in epitaxial layers, Material Science and

Engineering B, vol. 44, Issues 1-3, 1997, pp.125-129.

Page 131: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

131

Conclusion générale

L’objectif de ce travail de thèse concernait la détermination de la durée de vie et de la

longueur de diffusion des porteurs minoritaires de matériaux silicium cristallins, par des

techniques complémentaires de l’analyse de la décroissance de la photoconductance. En effet,

cette dernière technique, majoritairement utilisée par le milieu photovoltaïque est

difficilement applicable aux couches minces épitaxiées et aux matériaux ayant une très faible

durée de vie. Notre étude s’est portée sur deux techniques en particulier, basées sur

l’interaction lumière matière : la technique LBIC par balayage d’un faisceau laser loin d’un

collecteur et la photoluminescence par l’analyse quantitative de l’intensité de

photoluminescence. D’autres techniques (mesure du rendement quantique interne,

décroissance de la photoconductivité) ont également été utilisées à titre comparatif lorsque les

structures et les matériaux photovoltaïques le permettaient. Nous avons utilisé et adapté des

modèles de la littérature, développés pour extraire la longueur de diffusion (ou la durée de

vie) des porteurs, souvent dans des matériaux présentant des propriétés de transport très

différentes de celles du silicium cristallin utilisé actuellement pour les cellules

photovoltaïques. Nous avons ainsi été amenés à déterminer les domaines de validité des

expressions analytiques tirées de ces modèles grâce à des simulations numériques.

En ce qui concerne la technique LBIC, nous avons entièrement réactualisé

l’installation existante pour permettre l’analyse de cellules de grande surface et étendu

l’analyse aux longueurs d’onde de 780nm et 980nm. Les tailles de spot atteintes avec les

systèmes de focalisation que nous avons conçus sont de 20µm et 10µm pour les lasers à

780nm et 980nm respectivement. La profondeur de champ est suffisamment grande pour

permettre de travailler sur des cellules texturisées et le niveau d’injection est contrôlé par des

atténuateurs. La technique de cartographie de photocourant a permis d’analyser des cellules à

contacts arrières interdigités, des cellules sur couches épitaxiées et des cellules avec BSF

localisé sur la face arrière. L’extraction de la longueur de diffusion par balayage de spot loin

d’une structure de collecte présente, outre sa simplicité, l’avantage de dépendre seulement du

profil de décroissance du courant mesuré et non pas de sa valeur absolue ou du coefficient

d’absorption du matériau. La structure à collecteur perpendiculaire au faisceau étant la plus

simple à réaliser expérimentalement, nous avons opté pour cette structure et nous avons

analysé les limites d’applicabilité des modèles associés à cette configuration. Par simulation

numérique à deux dimensions avec DESSIS, nous avons montré la possibilité d’utiliser un

modèle analytique simple développé pour l'analyse de l'EBIC pour l’extraction de la longueur

de diffusion des porteurs minoritaires dans les plaques de silicium épaisses (W>4Lb) avec ou

sans passivation de la surface avant. Dans le cas d’échantillons minces (W<4Lb), nous avons

constaté que la passivation préalable des surfaces garantit l’obtention de longueurs de

diffusion proches des longueurs de diffusion en volume Lb, et que la pré-estimation de la

vitesse de recombinaison des porteurs minoritaires aux surfaces limites est nécessaire à

l’extraction de grandes longueurs de diffusion par ajustement des profils expérimentaux par

DESSIS. Les mesures expérimentales et les simulations réalisées montrent que la longueur de

Page 132: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

132

diffusion des porteurs minoritaires dans le silicium cristallin varie de 60 μm dans certains

grains de silicium multicristallin de grade PV à environ 2500 μm dans un Fz.

Il serait intéressant d’appliquer par la suite cette technique d’extraction de la longueur

de diffusion aux échantillons ultra-minces avec des longueurs d’onde du faisceau laser plus

courtes que celles utilisées dans ce travail. L’acquisition de deux nouvelles diodes laser (à 532

et 634nm) devrait permettre cette étude.

L’analyse du rendement quantique interne mesuré dans les cellules solaires à base de

silicium a également été mise en oeuvre pour l’extraction de la longueur de diffusion car elle

donne accès à des informations complémentaires sur l'influence des procédés de fabrication

sur ce paramètre. Nous avons utilisé deux modèles analytiques (modèles de P .A. Basore et

M.Spiegel) qui deviennent difficiles à utiliser pour des échantillons de très bonne qualité

ayant des longueurs de diffusion proches de l’épaisseur du matériau. Nous avons alors utilisé

la simulation par PC1D pour extraire la longueur de diffusion dans quelques cellules réalisées

sur des matériaux minces ou présentant des longueurs de diffusion proches de l’épaisseur du

matériau.

En ce qui concerne la photoluminescence, nous avons utilisé un banc expérimental mis

en place par une autre équipe du Laboratoire. Les premiers résultats qui permettent de relier

de façon quantitative l’intensité de photoluminescence à température ambiante à la durée de

vie des porteurs minoritaires et ce, sans étalonnage par un équipement extérieur sont

présentés. Nous avons appliqué une méthode simple pour estimer la durée de vie (ou longueur

de diffusion) des porteurs minoritaires développée précédemment sur des matériaux III-V et

II-VI de faibles durées de vie. La méthode consiste à mesurer l’intensité intégrée de

photoluminescence à la température ambiante sous différentes puissances d’excitation. Le

modèle utilisé repose sur l’hypothèse de diffusion unidimensionnelle des porteurs

minoritaires, valable pour les longueurs de diffusion inférieures au diamètre du spot du

faisceau d’excitation utilisé comme l’ont montré les simulations numériques réalisées dans ce

travail avec DESSIS de l’intensité intégrée de photoluminescence en fonction du flux

d’excitation. Des mesures de durée de vie ont été réalisées sur des échantillons qui

correspondaient à l’hypothèse citée précédemment et les ordres de grandeur obtenus sont

cohérents avec la qualité des matériaux caractérisés. Les résultats théoriques et expérimentaux

obtenus sont néanmoins préliminaires et demandent à être affinés. On peut conclure que les

mesures de photoluminescence à température ambiante peuvent compléter les autres

techniques de mesure de longueur de diffusion ou de durée de vie (LBIC, réponse spectrale,

PCD) car elles sont exploitables dans des conditions sous lesquelles ces dernières ne

fonctionnent pas (durées de vie inférieures à 1µs, échantillons minces).

Les perspectives de ce travail portent d’une part sur l’amélioration des techniques

existantes. Pour la LBIC, la mise en place de deux nouvelles sources laser dans le visible

(532 nm et 638 nm) devrait permettre une meilleure quantification des effets de surface, une

meilleure résolution spatiale pour étudier les joints de grain et devrait permettre de travailler

sur des couches épitaxiées de quelques microns d’épaisseur. Pour la photoluminescence,

l’utilisation d’un spot de plus grand diamètre devrait permettre de travailler avec des

Page 133: Détermination de la longueur de diffusion des porteurs de

133

matériaux de plus grande longueur de diffusion et l’utilisation d’une source d’excitation dans

le proche infrarouge devrait permettre de limiter l’effet des recombinaisons de surface (et

éventuellement de déterminer la vitesse de recombinaison en surface). Principalement dans le

cas de la PL, des études sont encore à mener pour optimiser l’extraction de la durée de vie en

adaptant certains modèles existants et en développant l’utilisation de la simulation numérique

avec DESSIS.

Enfin la comparaison des cartographies LBIC et de PL, particulièrement nécessaire

pour des échantillons inhomogènes multicristallins pourra être mise en place [1,2]. Le

caractère non destructif et sans contact de la PL en fait un outil très attractif, utilisable pour un

suivi des étapes de fabrication des cellules. De plus, comme présentée dans le chapitre 2, la

spectroscopie de photoluminescence à basse température est un moyen unique pour l’analyse

des défauts et le suivi des procédés technologiques de fabrication de cellules.

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Références bibliographiques de la conclusion générale

[1] Martinuzzi S., Palais O., Ostapenko S., Scanning techniques applied to the

characterisation of P and N type multicrystalline silicon, Material Science in Semiconductors

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Conférences internationales avec publication des actes

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