THÈME 3 – LA REPARTITION DES RICHESSES
CHAPITRE 10 – LE PARTAGE INEGAL DES REVENUS & DU PATRIMOINE DES MENAGES
« Il ne faut pas que certains citoyens souffrent de la pauvreté, tandis que d’autres sont riches,
parce que ces deux états sont causes de dissensions. » Platon, Vème siècle avant l’an 0.
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
I. LA FORMATION DES REVENUS DES MENAGES
A. La répartition primaire des
revenus
=
Répartition de la valeur ajoutée
(richesses créées) entre les différents
acteurs ayant directement participé
à la production
Ménages
Revenus du travail
(salaires)
Revenus de la propriété
(intérêts, dividendes)
Rémunération du capital
Entreprises (profit ou Excédent
Brut d’Exploitation )
Etat
(impôts sur la production)
Autofinancement
(investissements)
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
En 2010, le partage de la valeur ajoutée dans les sociétés non financières =
o 69 % pour les salaires (stagnation
depuis 1980 mais forte progression des cotisations sociales)
o 15 % pour les profits (le profit
distribuable ne progresse pas, mais les actionnaires prennent tout)
o 16 % pour l’usure du capital (les
amortissements pèsent lourds)
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
B. La répartition secondaire des revenus : la redistribution
Répartition secondaire ou redistribution = ensemble des opérations venant modifier les revenus des ménages issus de la répartition primaire
Revenus primaires des
ménages -
Prélèvements obligatoires
(fiscaux) + Transferts
sociaux = Revenu
disponible brut
o Impôts o Cotisations sociales
o Prestations familiales o Prestations maladie
Le pouvoir d’achat des ménages = revenu disponible brut - Inflation
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
II. LES INEGALITES DE REVENUS & DE PATRIMOINE EN FRANCE
A. Les principaux outils de mesure des inégalités Rapport interdécile Courbe de Lorenz
Chaque décile représente 1/10e de la population. Ainsi le revenu D1 correspond à celui le plus riche des 10 % les plus pauvres. Le revenu D9 correspond au salaire le plus bas des 10 % les plus riches. Le rapport interdécile D9/D1 met en évidence l’écart entre les hauts & les bas revenus.
Courbe mettant en relation les pourcentages cumulés des revenus (ou patrimoines) et de la population. Une courbe éloignée de la bissectrice indique une répartition inégalitaire.
La courbe de Lorenz (en gris) représente la part de patrimoine détenue par les ménages lorsqu'on les classe par ordre de patrimoine croissant. La pseudo-courbe de Lorenz (en rouge) représente la part du patrimoine détenue lorsque les ménages sont classés par ordre croissant du niveau de vie. Plus les courbes s’éloignent de la diagonale (en noir), plus la distribution est inégalitaire. Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, montants recalés sur les données de la Comptabilité nationale. Source : Insee, enquête Patrimoine des ménages 2004 et Comptabilité nationale.
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
B. La situation des inégalités en France
Inégalités de revenus
o La France se situe dans la moyenne des pays riches. o Taux de pauvreté = 13,5 % de la population (seuil de pauvreté = 60 % du revenu médian = 17 600 €/an) o Inégalités sont fonction de la qualification, de l’âge, du sexe, du temps travaillé, du nombre d’apporteurs de revenus dans un ménage…
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
Inégalités de patrimoine
o L’essentiel de la richesse est très concentré entre les mains d’un petit nombre : le 1/10e le plus fortuné français = près de la moitié du patrimoine total (4 500 milliards d’€) possédé par les ménages en 2003. o Les revenus des 0,01 % des plus riches auraient crû de 69 % entre 1998 & 2006, liés aux revenus faramineux des stock-options & autres produits financiers (Camille Landais).
Répartition du patrimoine des ménages en 2003 en France métropolitaine, en %
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion
Inégalités de niveau de vie
o Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage/nombre d'unités de consommation (1 uc au 1er adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou + et 0,3 uc aux enfants de - de 14 ans). o En 2007, le 1/10e le moins favorisé de la population disposait d’un niveau de vie < à 834 € tandis que le moins riche des 10 % les plus favorisés a vu son niveau de vie augmenter de 406 €. o Le niveau de vie moyen des personnes qui travaillent est 1,5 fois plus élevé que celui des chômeurs ou des retraités.
Distribution des niveaux de vie mensuels des individus, en € en 2007
Véronique AMBLARD, Enseignante Economie&Gestion