Download - Thibault Transcription L1-T5
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
1/27
Alexandre GUIDOUX 1
Transcription de
LAcadmie de LEspe
de
Girard Thibault DAnvers
O se dmontrent par rgles mathmatiques
sur le fondement dun Cercle mystrieux
la Thorie et Pratique des vrais et jusqu prsent inconnus secrets
du maniement des armes pieds et cheval
- 1628 -
LIVRE I
TABLEAU 5
ParAlexandre GUIDOUX
Transcription avec actualisation de lorthographe, de la conjugaison, de la ponctuation et insertion des
gravures.
Source des gravures : gallica.bnf.fr ; origine : Bibliothque nationale de France, dpartement Rserve des livres rares, RES
ATLAS-V-110
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
2/27
Alexandre GUIDOUX 2
Dclaration des oprations du tableau Cinquime [pages 1 et 2]. ..................................... p.3
Cercle N1 et 2 [pages 2 et 3]. .......................................................................................... p.5
Cercle N3 [pages 4 et 5]. ................................................................................................. p.9
Cercle N4 et 5 [pages 5 et 6]. .......................................................................................... p.11
Cercle N6, 7 et 8 [pages 6 8]. ....................................................................................... p.14
Cercle N 9 et 10 [pages 8 et 9]. ....................................................................................... p.19
Cercle N11 [pages 9 et 10]. ............................................................................................. p.22
Cercle N12 et 13 [pages 10 et 11]. .................................................................................. p.24
Conclusion du tableau [pages 11 et 12]. ........................................................................... p.27
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
3/27
Alexandre GUIDOUX 3
Dclaration des oprations du tableau Cinquime.
Notre intention est dexaminer les avantages de la droite ligne, prsente la premire instance
avec jugement et dans la forme qui est montr au premier plan du tableau prcdent ; duquel dpendent
aussi toutes ces oprations suivantes.
Mais voyant que les tireurs darmes comment le plus souvent travailler avec des feintes, sitt quils
viennent mesure, pour faire sortir lpe contraire un peu de prsence avant de tirer leurs estocades ; il
nous a sembl ncessaire, pour votre plus grande satisfaction et pour lclaircissement du tableau, de
mettre ici un petit discours touchant les feintes, premier que dentrer en le dclaration particulire des
exemples qui sont ici proposs.
Nous prsupposons donc quAlexandre stant mis le premier en posture, le pied droit sur le ct
extrieur du quadrangle AC et lautre sur la ligne pdale ; Zacharie est venu laborder en se mettant en
premier instance lautre bout du cercle, pareillement en posture de la droite ligne, sur le ct droit du
quadrangle et sur la ligne ordinaire du pied gauche, portant lpe dessous lautre et poursuivant travailleravec des feintes par dehors et par dedans, tantt de pieds ferme, tantt, et le plus souvent, avec le pied
droit un peu lev ; aucunes fois demeurant exactement sur la premire instance, dautrefois commenant
de plus loin ou de plus, selon quil lui vient grs.
En somme, il fait une si grande varit de feintes quil est impossible Alexandre de bien travaille
lencontre, si il ne distingue exactement la mesure de lapproche de chacune de celles-ci. Car lavancement
du pied et du corps qui les accompagne peut tre distingu en quatre degr ; dont procdent quatre
espces de feintes qui sont ncessaire connaitre pour se fortifier dment lencontre, selon les
instructions qui sen suivent et sans lesquelles, il ny a dautre remde contre les feintes subtiles que le
hasard de tirer et de se donner sur lennemi corps perdu en espoir de lui rendre son change ou de
rompre toujours en couard la mesure pour chapper au coup.
La premire espce de feinte : cest celle qui est faite par Zacharie la premire instance en
levant le pied droit et faisant charge du corps sur le pied gauche, sans nul avancement notable ; en sorte
que la pointe ne passe pas la garde de lpe contraire.
Le remde de cette feinte cest de la mpriser et de ne faire aucun mouvement lencontre, ni du
bras, ni de lpe jusqu tant que lennemi sapproche davantage.
La seconde espce de feinte : cest quand il commence pencher du corps en avant, si bien
quen faisant la feinte, en dehors ou en dedans, la pointe puisse arriver jusqu lendroit du poignet de la
main de lennemi.
Le contraire cest daviser au mme temps le bras et la main de lpe, raidissant le corps et levant
le talon du pied droit afin quil soit prt travailler selon les occurrences, et levant ensemble la pointe de
lpe en haut, du ct de la feinte, par-dessus lpe contraire pour la couvrir avec un peu de supriorit.
La troisime espce de feinte : cest quand il continue son approchement du corps si avant que sa
pointe puisse arriver jusqu la moiti de lavant-bras du contraire1 ; ce quil ne peut faire quavec un
mouvement plus grand et plus apparent que ne la t le prcdent.
Le contraire de cette espce de feinte se pratique quasi en la mme sorte que celui dau-dessus, en
augmentant et en accommodant toutefois les actions lexigence des actions contraires.
Car au mme temps, il faut stendre le corps, lever le pied droit, hausser le bras et lpe en avant, en
tournant la branche extrieure, du poignet de la main, un peu plus haut que lautre et levant la pointe enangle obtus du ct de lpe contraire pour la couvrir avec un petit avantage de supriorit.
1Dans le texte : jusqu lendroit du mitan du coude contraire
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
4/27
Alexandre GUIDOUX 4
Voil tout le dernier approchement du corps que lon peut, ou doit, permettre au Contraire, tandis
quon demeure sur la dfense car si il entre plus avant, il faut lui donner latteinte au mme temps, soit quil
poursuive le trait de la feinte commenc, en dedans ou dehors du bras, pour blesser du mme ct ou quil
use de cavation pour toucher en bas ou au ct oppos.
Aussi cette prparation, que nous venons de dcrire, tant dment faite, servira dune adresse
universelle pour rendre ses desseins inutile.
La quatrime espce de feinte : cest quand il savance tellement avec la feinte que la pointe deson pe pourrait arriver au coude du bras contraire ; qui est le dernier et plus grand mouvement quil faut
faire sans planter le pied en terre.
Alexandre reconnaissant cet extrme approchement de son contraire, par le plus grand et notable
avancement et penchement du corps quil puisse utiliser2 ; se doit bien donner garde de lui laisser terminer
[parfaire]cette feinte commence ; car au second mouvement, il ny aura plus de remde.
Et pourtant ; il faut que de dfendant, il devient assaillant3 (en entrant au mme que lennemi est en
action pour faire sa feinte) dun petit pas par-del le diamtre, le corps droit, le bras et lpe tendues, en
sorte quil touche de sa pointe au vises avant que la feinte soit parachev.
Or tout ceci sera dmontr plus amplement en Table XXVII, qui est le propre lieu ou on travaillera
sur les feintes et sur les assistances de la main gauche.
Voil les avertissements que nous avons jugs ncessaires de vous proposer touchant les feintes
et leurs contraires qui seront de trs grandes utilits pour les coliers qui auront fait quelques avancements
notables ; mais lon pourra sen passer pour le regard des novices qui auront assez faire de gouverner
leurs pe, mains, bras et jambes, sans quils sembarques en des observations si subtiles.
Quils se contentent pour le prsent de les recevoir seulement par des manires de Thorie, en pratiquant
les exemples de ce tableau plus grossirement, sans beaucoup de circonstances, pour y apprendre
simplement les estocades et les rencontres qui seront expliqus en leurs descriptions, plutt que de
sapproprier artistiquement chaque remde chaque espce de feintes. Car aussi bien, ne peut on voler
sans ailes.
2Dans le texte : dequoy il use
3Dans le texte : Et pourtant faut, quil devienne assaillant de dfendant quil estoit
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
5/27
Alexandre GUIDOUX 5
Cercle N1
Alexandre se tenant en la posture de la droite ligne et assailli par Zacharie dun coup de pointe en dedans
du bras devers le visage, linstant que la pointe vient lui passer le coude, il la surprend au nombre 3 ou 4
avec le fort de sa propre pe, et allant un peu ct du pied droit, il lui ferme la droite ligne, de faon quil
le blesse au visage.
Alexandre se tenant en posture de la droite ligne, Zacharie vient le menacer dune feinte de latroisime espce en dehors du bras en levant le pied droit et avanant le corps et le bras de lpe,
jusqu porter sa pointe environ la moiti de lavant-bras dAlexandre quasi comme sil voulait lui tirer une
estocade au visage ; sous espoir de lobliger parer le coup et par consquent carter lpe.
Puis tout linstant, il la repasse par-dessous la garde contraire, en continuant davancer le corps
avec le pied droit ; lequel se pose terre sur le diamtre la lettre R avec quelque augmentation du
penchement du corps, il remonte lpe en haut, laissant suivre et trainer le pied gauche
proportionnellement derrire lautre, en tirant et dressant au mme temps son estocade en dedans du bras
droit au visage de sa partie, portant bras et pe tendue en droite ligne.
La dfense dAlexandre consiste travailler contre la feinte et contre lestocade :
Contre la feinte, en tournant du seul poignet de la main la branche extrieure de sa garde
diagonalement en haut, en montant la pointe du ct de la feinte pour croiser et bien couvrir un peu la lame
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
6/27
Alexandre GUIDOUX 6
de son contraire de la sienne sans la toucher, et sans dvier [ forligner]ni droite, ni gauche, ni du bras,
ni de lpe. Voil le contraire de la feinte.
Si Zacharie eut continu davancer sa pointe avec la feinte pour le toucher du mme ct, cette
prparation eusse t le vrai moyen de lui rompre le coup en dehors du bras, comme elle est prsent le
vrai commencement de la rencontre de lestocade tire en dedans.
Puisse donc que Zacharie repasse lpe par-dessous la garde de son contraire, pour frapper
lopposer du lieu du lieu o il avait dress la feinte, Alexandre, aussitt quil peroit le premier trait du
changement, se rveille et se met sur ses gardes en raidissant le bras et les genoux, si bien qu linstanto la pointe de lpe de sa partie lui vient lendroit du coude, il la reoit au Nombre 3 ou 4 avec le centre
qui est la garde de la sienne, la prend et enserre entre sa lame et sa branche intrieure horizontalement,
en avanant au mme temps le pied droit et le corps ensemble avec le bras et lpe, en graduant lpe
contraire, et par ce moyen, il ferme la droite ligne en laissant coul la pointe de son contraire vide par
devant sa poitrine, blessant lennemie au visage, et abaissant finalement le pied droit par terre par-del le
diamtre entre les lettre CE, et laissant trainer le pied gauche derrire jusqu ce quil revienne droit sur
ses pieds et en ligne perpendiculaire ; il accroit par ce moyen tellement la vigueur de son estocade quil le
perce au travers de la tte.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
7/27
Alexandre GUIDOUX 7
Cercle N2
Alexandre en fait ici lexcution finale, et allant avec le pied droit jusquen H, le genou pli et le pied gauche
trainant proportionnellement aprs, enforant de son bras celui contraire, de sorte quil lui vient dessous
lpe
Poursuivant lexcution de lestocade, il entre sur lennemi en cheminant avec le pied droit jusqu la
lettre H o il fait la charge du corps sur la jambe droite, en pliant le genou, et trainant le pied gauche
derrire jusqu la circonfrence en continuant pousser lpe en avant de toute sa force, avec le bras
raide ; il en choque si rudement la garde contraire quil force lennemi courber son bras et laisser aller lapointe en haut en angle obtus, venant ainsi dessous par-dessous et lui autant toute apparence de
revanche.
Ce prcepte est grandement loign de la pratique vulgaire, qui commande quon se retire tout
linstant hors de mesure aprs quon ait donn latteinte.
Ici on vous montre quil faut poursuivre la pointe jusqu se rendre tout fait maitre er seigneur
absolu de lennemi, et non pas fuir ni sauter en arrire, qui ne serait autre chose que de le provoquer la
riposte, il vaut plutt mieux entrer si en avant quon lui rende les armes inutiles.
Je sais bien que ceux qui sont accoutums la vieille mode ne se laisseront pas de reprendre decette manire et de la tenir pour trop dangereuse ; mais cest parce quil nentende pas eux-mmes
comment lon doit sassurer de lpe contraire avant de porter latteinte ; ils pensent que nous nous
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
8/27
Alexandre GUIDOUX 8
efforcions, leur mode, allongeant nos bottes en laissant lpe libres ou en tachant de faire sortir de
prsente par quelques feintes.
Ce que nous navons garde de faire. Car de telle estocade sont tir laventure et il y a tout autant
de chance quelle choue quelle ne russisse4 ; si tout se droule correctement, ils peuvent encore nier5
que lavantage quils ont eu, nait t accompagner de quelque danger manifeste et sont peu prs autant
hasardeux pour celui qui a le dessus que pour le contraire.
Jen prend tmoin la pratique mme de leurs exercices o lon voit quils sont ordinairement plus
en peine pour se retirer en hte de la mesure, quils ne sont assurs de porter leurs atteintes, voire quils seretirent le plus souvent, avant [premier]que de savoir sils ont bien ou mal adress. Ce qui nest en effet
autre que de tirer ses coups laventure, sans nulle supriorit ni avantage ; procdant de ce quils ont les
pes de part et dautre galement libres ; et que celui qui porte la botte a toujours besoin de deux temps
assez remarquables : le premier pour tirer, le second pour sortir de sa prsence.
Aussi voit-on quil sentre blesse ordinairement les uns les autre, ce qui est un argument infaillible
que la fortune y domine et quils reconnaissent bien eux-mmes limperfection et le danger de leur pratique,
car ils ne savent que cest dattaquer artistiquement une pe.
4Dans le texte : et y tout autant dapparence quellen russiront mal que bien
5Dans le texte : au fort quand tout est aller souhait, si ne peuvent, ils nier encores,
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
9/27
Alexandre GUIDOUX 9
Cercle N3
Zacharie lui tire derechef une estocade en droite ligne pleine force, au-dedans du bras, et devers le
visage laquelle est rencontr au mme temps par Alexandre en lui accueillant lpe au Nombre 4 ou 5,
avec graduation et avancement du corps assez remarquable, lui passant lestocade travers la tte
Alexandre se tenant tout de mme quau cercle n1 ;
Zacharie vient laborder la mode ancienne avec une feinte, haute ou basse, tire dun bras raidepar dehors lpe linstant o il arrive la circonfrence du cercle ; puis, en approchant le pied gauche et
levant lautre, il commence faire la cavation ; laquelle il continue durant lavancement du corps, si bien
quau mme instant quil met le pied en terre sur le diamtre la lettre R, il tire de toute sa force une
estocade vers le visage de son contraire.
Alexandre sapercevant que la feinte ne passe pas la branche de sa garde, il ne se bouge nullement
jusqu ce que Zacharie savance un peu davantage et commence faire la cavation, avec le pied droit
lev. Car lorsquil se prpare, savivant le corps, le pied, le bras et lpe en la troisime espce des
feintes ; de sorte que lennemi entrant et dressant la pointe de lpe vers son visage en dedans du bras,
linstant o elle vient lendroit de son coude ; il la reoit de la branche intrieur de sa garde, au Nombre 4
ou 5, et en la graduant avec un avancement du corps, il lui donne le coup en droite ligne au visage,
abaissant le pied droit un peu au-del du diamtre entre les lettres EH, continuant charger le corps sur
celui-ci, en pliant le genou pour augmenter la vigueur de lestocade en la manire et pour les considration
dclares ci-dessus.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
10/27
Alexandre GUIDOUX 10
Pour bien pratiquer cette opration, il est ncessaire [besoin] de savoir distinguer deux distances o
les estocades de Zacharie peuvent commencer :
Car si il advient quil allonge sa botte depuis la premire instance ou encore de plus loin, il aura le
corps et le bras de lpe ncessairement abaisss et faibles, devant que sa pointe arrive lendroit de la
pliure du bras contraire. Cela tant, Alexandre peut le rencontrer au mme temps, en usant pareillement
dun penchement du corps lencontre et accouplant le fort de lpe contraire au Nombre 4 ou 5.
Mais sil a fait pralablement quelque approchement du corps durant la feinte ; si bien quil tire sonestocade de plus prs et quil puisse passer de sa pointe plus avant que le coude du bras de son contraire,
sans aucun abaissement ou affaiblissement du corps, du bras ou de lpe. Alexandre se dressera
premirement tout droit, avec le pied droit lev, sans pencher du corps en avant, jusqu tant que la lame
contraire (tant accueillie du fort de la sienne) se soit un peu coul, moyennant lavancement du corps : et
alors, il entrera tout subitement en penchant sur le devant et le blessera en lui graduant lpe avec le bras
tendu, suivant la dmonstration de la figure.
Cette manire de rencontrer une estocade est assez diffrente de celle du cercle N1, car celle-ci
fait lexcution de son coup en un seul temps et lautre en deux :
Celle-ci on lexcute en pliant le genou et lautre veut que le corps soit pralablement dress en ligne
perpendiculaire avec les genoux raides.
Or il semblera bien plusieurs que cette faon de donner et dachever tout ensembles, avec les
jambes larges et le pli, soit plus gaillarde, plus active et plus noble que lautre ; parce quelle a en
apparence quelque chose de commun avec les plus furieuses actions de la pratique vulgaire, dont lautre
est si fort loign, quelle ne pourrait ltre davantage.
Cependant soyez sr que celle du cercle N1 est la plus sre, plus preste prvenir tous les
changements et mme aussi plus robuste, parce que tous les membres du corps sont tendus et rveill, et
tiennent leurs forces plus unies ; ce qui donne leurs mouvements une vigueur et vie intrieure qui ne
parait pas en lextrieur ; raison quils sont dautant plus petit que la force est grande.
En outre, pour ce quils proviennent dun corps tendu perpendiculairement, ils se font avec plus de
supriorit que les autres ; notamment quand on y emploie lartifice et la prparation, que le corps est alors
prpar, tant pour le transport et travailler de tout ct, qu poursuivre, arrter et modrer des actions
comme bon lui semble.
Cest pourquoi, il est trs utile de pratiquer les excutions de telles et semblables estocades : en
deux temps plutt quen un ; et nest jamais ncessaire6, comme il sera montr par la description du cercle
suivant, o Alexandre sera contraint de se mettre droit sur ses jambes pour sassure contre lestocade que
sa partie lui tire en dehors du bras, avec le corps haut et droit, en suivant le style de notre pratique.
Car si il voulait la rencontrer en penchant du corps en avant sur le genou de la jambe antrieure, par
labaissement du corps et du bras et de lpe, il deviendrait ncessairement infrieur sa partie, qui ne
sloigne guerre de prendre lavantage de supriorit par la hauteur de corps quil se rserve.
6Dans le texte : Etaucunesfois il est du tout ncessaire
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
11/27
Alexandre GUIDOUX 11
Cercle N4
Zacharie lui tire encore sur la mme posture une autre estocade rsolue en droite ligne, dehors le bras et
devers le visage, avec le corps toujours si haut quil ne passe point la lettre V, sur quoi Alexandre ayant fait
la prparation, accueil lpe contraire du fort de la sienne au Nombre 4, avec un petit soulvement du
corps sur les orteils de ses pieds, de quoi il retient la supriorit, et en graduant lpe contraire dun bras
raide avec une petite dmarche, pour tourner la tte et le dos devers lestocade, il le blesse lui-mme au
visage, en revenant tout droit debout en la mme posture quil tait au paravant.
Stant plants les parties la premire Instance ; lpe de Zacharie dessous lautres en lignedroite et parallle, il commence incontinent faire avec le bras droit une feinte son contraire par dedans
le bras, en levant et avanant quelque peu le pied droit ; puis en continuant le mme avancement du pied
ensemble avec le corps, il repasse son pe par-dessous la garde de sa partie et en tire une estocade
rsolue vers le visage de celui-ci en dehors du bras, abaissant le pied droit en terre la lettre V, avec le
bras tendu et le corps haut, laissant trainer le pied gauche derrire autant quil est besoin pour se tenir
toujours perpendiculaire.
Alexandre sapercevant derechef que la feinte ne passe pas les branches de sa garde, attend sans
bouger jusqu tant que ladversaire face la cavation avec quelques approchement notable du corps : et
loirs quil se prsente le recevoir, en avivant le corps, levant le pied droit, et conduisant lpe selon les
instructions prcdentes ; et linstant que la lame contraire lui vient lendroit du coude, il la reoit du
centre de la sienne au Nombre 4.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
12/27
Alexandre GUIDOUX 12
Ne lui suffisant pas de se tenir droit, si ce nest quil y ajoute encore un petit soulvement du corps, pour se
hausser un peu davantage sur les orteils du pied gauche, en tournant au mme temps la tte avec le dos
devers la pointe ennemie ; laquelle il va graduer en raidissant le bras, de telle sorte quavec un petit pas,
posant le pied droit un peu ct, aux environs de la lettre E, il le contraint de quitter la droite ligne, et le
blesse au visage, laissant suivre le pied gauche derrire en le trainant un peu circulairement, jusqu venir
en profil, en la situation naturelle de la premire instance au-dedans des perpendiculaires.
Ceux qui tiennent lescrime vulgaire stonneront grandement dun tel prcepte. Car porter la tte etle dos vers la pointe de ladversaire, durant le temps o il est en train de tirer son estocade, il leur semblera
que ce soir dune tmrit qui dfie la Nature mme, laquelle tache toujours de se conserver soi-mme,
avant que doffenser le contraire.
Et cest la raison pour laquelle ils saccoutument quant eux de fuit lpe qui vient contre eux, en
penchant de la tte et du corps loppos du point quelle menace.
Pour rponde, je confesse que nos exercices sont directement contraires aux leurs, et je dis quils
font une bien grande faute desquiver la pointe en cette sorte. Car dautant plus quils pensent lviter, en
portant la tte hors de prsence, dautant plus ils en demeurent en danger dtre touchs. Et au contraire,
dautant plus on sen approchera, suivant linstruction de cette et semblables oprations, dautant plus on
en sera assur et on entrera plus avant dans les perpendiculaires.
Car si Alexandre et voulu viter la pointe contraire en se retirant la tte, je vous prie, quest ce qui
aurait empch lpe contraire, qui est libre, de changer le trait et de poursuivre son avantage en quelque
sorte ?
Il vaut mieux donc rencontrer le coup avec supriorit, que dattendre quil vienne et quil son
poste, avec hasard den recevoir latteinte, et mieux vaut rompre que de le laisser libre.
Concluons donc que lArt et lassurance est celui qui sait dompter les prtentions de son
contraire ; le hasard et lpouvante celui qui redoute la venue dune pointe, comme si elle tait invincible.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
13/27
Alexandre GUIDOUX 13
Cercle N5
Alexandre poursuit et excutes son estocade et parachevant avec lvation et avancement du pied
droit, ensemble du corps, du bras et de lpe ; en abaissant finalement le pied sur le diamtre outre la
lettre H, menant la charge du corps sur le genou antrieur pli et graduant cependant la lame contraire
avec le bras raide, jusqu rencontrer la garde avec une telle violence que lennemi est forc de se courb
le bras, laisser aller sa pointe en angle obtus, et de recevoir lpe de ladversaire travers la tte.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
14/27
Alexandre GUIDOUX 14
Cercle N6
Zacharie savance et lui tire derechef une estocade par dehors le bras devers le visage en ligne courbe,
portant le pied droit jusqu la lettre R ; qui fait quAlexandre esquive le coupe en avanant le ct gauche,
et posant le pied droit sur le diamtre au-dedans de la circonfrence, et accueillant au mme temps du
nombre 7, le 5 ou 6 de lpe contraire, avec quelque graduation, abaissement de la main, et le coude
affermi contre le flanc, en sorte que la partie infrieure du corps tant affranchie, il fait l-dessus son
entre7
, en allant du pied gauche jusqu la lettre I.
Aprs que les deux contraires ont t plants en posture de la droite ligne, tenants les pes
parallles lune lautre, celle dAlexandre dessus et lautre dessous ; Zacharie entreprend de lui tirer
derechef une estocade en dehors du bras, non toutefois en ligne droite comme au cercle 4, car Alexandre
la lui a rencontr avec pareille ligne droite, dompt et bless au mme temps ; donc il aime mieux lui porter
le coup avec le bras courb en la manire suivante :
Il savance premirement avec une feinte de la seconde espce en dedans du bras, portant
galement le pied et le corps avec le bras tendu jusqu tant que sa pointe arrive lencontre du poignet
de la main contraire ; et puis en continuant encore le mme avancement, il la repasse par-dessous et tire
en dehors du bras avec pleine force une estocade au visage de lennemi en ligne courbe ; posant le pied
droit sur le diamtre la lettre R, en accompagnant le corps en avant sur le genou de la jambe droite, et
laissant trainer le pied gauche proportionnellement derrire jusqu la lettre X.
7Dans le texte intrade ?
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
15/27
Alexandre GUIDOUX 15
Alexandre se prpare contre la feinte, savivant et tendant au mme temps le corps avec lvation
du pied droit, en tendant le bras avec lpe, la pointe dress contremont du ct de la feinte, comme il a
t montr ci-dessus ; en attendant avec cette supriorit, comme un remde universel, tout ce que
ladversaire peut machiner en suite de la feinte : soit en continuant le trait dj commenc ou en usant de
quelque changement par manire de cavation, ou de quel quautre sorte que ce puisse tre.
Sapercevant donc au premier trait du changement de lintention de son adversaire, par le
tournement [torsement]de lpaule et du bras de celui-ci ; avant que la pointe lui passe lendroit du coude,il voit clairement quelle est dress vers son visage en ligne courbe ; loccasion de quoi il esquive le coup
en tant la tte hors de prsence, par le moyen dun tournoiement et avancement du ct gauche quil veut
faire en posant le pied droit, prsent lev, sur le diamtre au-dedans de la circonfrence ; en accueillant
au mme temps avec le Nombre 7 de sa lame dresse contremont le 5 ou le 6 de lpe contraire ; sur
laquelle il fait quelque petite dgraduation avec quelque abaissement de la main, saffermissant le coude
contre le flanc, pour la dfendre la partie infrieure du corps ; et continuant se tourner et avancer sur le
mme pied circulairement la ct gauche, jusqu en poser le pied la lettre I, par de le Diamtre, pliant
le genou et accommodant le corps dessus, en assujettissant lpe contraire ; le tout en conformit de ce
qui est reprsent par les figures.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
16/27
Alexandre GUIDOUX 16
Cercle N7
Alexandre levant le pied gauche, et amortissant la lame contraire en te la sienne, se penchant un peu du
dos lenvers et derechef en revenant do il tait parti et avanant le mme pied, il lui assne la pointe au
ct droit dessus le bras
Ce cercle contient la poursuite du prcdent. Car peine Zacharie a-t-il achev le mouvement de
son estocade perdue quAlexandre poursuit son avantage ; levant le pied gauche avec un petit
poussement sur la lame contraire, pour lui troubler le sentiment et pour ter par l-mme la sienne de
dessus, en menant la pointe circulairement autour du bras contraire de haut en bas, et saffermissant le
coude du bras droit contre le ct, avec la garde au-devant prs de la poitrine, le dos un peu lenvers ;
puis en revenant droit, il donne latteinte, et au mme instant pose le pied sur le diamtre perpendiculaire
la lettre L, trainant par consquence le pied droit derrire, autant quil est requis pour remettre le corps
son aise, et pour toucher au ct droit de lennemi dessous le bras, comme il reportait sur la figure.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
17/27
Alexandre GUIDOUX 17
Cercle N8
Finale excution de lestocade prcdente, assist de toutes les forces du bras et du corps, avec les
particularits quil faut y observer ;
Pour exploiter lexcution finale de cette blessure, avec le bras et lpe tendue, portant le pied
gauche jusqu la lettre Q en trainant lautre aprs jusqu la lettre H poursuivant lui passer le corps tout
outre. Le tout se voit clairement en la figure.
Nous avons divis cette opration des cercles N7 et 8 en deux temps, en faveur disciples. Car
ceux qui seront plus avancs pourront la faire en un, nayant besoin de mettre le pied gauche en terre,
sinon une fois seulement.
Qui plus est, il y aura moyen den abrger le temps encore davantages avec lexcution annexe :
cest quen assujettissant lpe du contraire, en la manire dcrite au Cercle 6, on entre du pied droit
jusqu la lettre E, un peu en de du diamtre ou mme plus outre, et puis en poursuivant, tourner le ct
gauche en devant, dtachant les pe en la mme faon quau Cercle 7 sans toutefois abaisser le pied
gauche terre, sinon au mme instant quon le touche dessous le bras, poursuivant au reste lexcution en
la mme sorte que dessus.
Or nots quon prsuppose au Cercle 6 que Zacharie ait tir son estocade avec pleine rsolution,
qui est la vraie occasion pour laquelle cette rencontre, continuation et excution des susdits Cercles6, 7 et
8 dpend.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
18/27
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
19/27
Alexandre GUIDOUX 19
Cercle N9
Alexandre tant plant en droite ligne, Zacharie lui va tirer un coup destocade devers le ventre, en
avanant le corps avec intention de porter le pied droit jusqu la lettre R mais comme Alexandre le
prvient, en dtournant le ct droit avec le mme bras tendue et avanc, et lui donne latteinte en
lpaule droite lui-mme, il est retenu en arrire et contraint de raccourcir le pas la lettre V sur le
diamtre.
Aprs avoir propos les estocades qui pourraient tre tires par Zacharie en dehors et en dedans
de lpe vers le visage dAlexandre, il sera bon dy ajouter pareillement celles quil pourrait tirer vers le
ventre au-dessous des armes, afin que par ces preuves on puisse dignement juger de lexcellence de ladroite ligne, en laquelle il sest derechef arrt en ce Cercle 9, sur les lignes ordinaires du Quadrangle AC.
Zacharie est venu pareillement laborder avec la mme droite ligne, en asseyant sa lame parallle
au dessue de lautre, suivant lordinaire de notre style ; ou bien il est venu la premire instance avec le
corps courb, selon la coutume ancienne, et y tant arriv, il a tir par dehors une feinte de la seconde
espce jusquau poignet de la main contraire, en levant le pied droit et commenant avancer ; puis
continuant le mme avancement, il a rabaiss sa pointe circulairement avec le bras raide et avec grande
vitesse ; avanant tant et tant le corps davantage, avec lintention de porter le pied jusquen R sur le
diamtre, et dassner au mme temps le coup de sa pointe en la partie infrieure du corps de son Ennemi.
Voil les actions et les intentions de lassaillant ; sensuit linstruction pour le dfendant.
Alexandre a fait premirement sa prparation contre la feinte ; savisant le corps avec une lvation
du talon du pied droit et travaillant de lpe selon ce qui a t dit plus particulirement ci-dessus.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
20/27
Alexandre GUIDOUX 20
Puis reconnaissant au second mouvement le changement que ladversaire commence pour le
blesser au ventre, ou ct droit du corps ; et que pour ce faire, il abaisse le bras et lpe, tant quil se
dcouvre lui-mme lpaule droite ; il se dtourne au mme temps le ct droit en dehors avec la pointe
des deux pieds devant et avance la partie suprieur du corps en la penchant avec le bras tendu, de sorte
quil lui donne latteinte en lpaule droite, qui est le plus proche endroit de lattouchement, le prenant et
prvenant par cette rencontre, en sorte quil le contraint de raccourcir le pas et dabaisser le pied aux
environs de la lettre V au lieu de lavancer jusqu R comme il avait le dessein.
Pour en parler plus clairement ; il faut quAlexandre lui donne latteinte au mme instant que
Zacharie commence abaisser sa pointe, durant que son corps est encore capable dtre retenu en arrire
et avant quil ait pris une grande course.
Car moyennant quAlexandre sache bien prendre et ajuster ce temps, il blessera sans bouger de sa
place, ne faisant autre chose que de tourner un peu le corps par le moyen des pieds comme nous venons
de le dcrire.
Ce quil pourra faire assurment, pour autant que la pointe contraire sest loign delle-mme du
plus prochain point dattouchement et quelle est retenue encore, outre cela, en arrire par lobstacle de
lestocade, arrtant la personne environ au milieu du chemin quelle pensait faire.
Mais posons le cas o par sa vitesse, ou par linadvertance dAlexandre, il soit venu si en avant quil
ny ai plus de moyen de larrter ou de lui rompre le pas.
En cette occasion il nest possible pour Alexandre de latteindre avec un simple tournement du
corps ; ainsi il est contraint de servir dune petite retirade, de peur que la pointe contraire (qui est en
prsence, libre et en acte dapprocher, ni ne peut tre arrt par lestocade de la droite ligne), ne le blesse
au mme instant, ou bien un peu aprs.
Il faut donc, en ce cas, quil retire les pieds un peu en arrire, plus ou moins en fonction de
lapprochement de ladversaire, afin quil ny ait pas de corps au lieu quil prtend frapper, ou sil veut
poursuivre la pointe plus avant quil soit contraint des mouvements extrme et trbucher du corps,
desquels il ne peut se redresser temps, si on avise bien de laccueillir durant le mme affaiblissement
auquel il sest abandonn la merci de ladversaire, quittant tout lavantage de la supriorit, en sorte
quon peut aisment le toucher en droit ligne au plus prochain lieu dcouvert, moyennant que lon se
penche un peu sur lavant.
Or pour ce faire, les instances sont grandement avantageuses pour Alexandre car il travaille avec la
droite ligne, qui est la plus longue mesure, avec le penchement du corps ; en ayant en outre retir la partie
infrieure o ladversaire avait dress sa pointe, et que lennemi sest loign de lui-mme de la droite ligne
en tirant le coup vers le bas en angle aige : et finalement, ce qui importe beaucoup, quil travaille avec
supriorit et quil surprend lennemi linstant o il na plus de rserve de force pour sa dfense.
Toutefois pour pratiquer cette observation, prenez bien garde que vous ne fassiez par le retrait du
pied avant quil soit temps, ainsi que vous laissiez venir ladversaire jusqu la moiti de linstance afin quilcontinue plus furieusement poursuivre sa pointe, en esprant et avec apparence de la mettre
excution, ce qui lui fera faire des extrmits qui lui seront prjudiciable.
Car autrement sil savise temps du changement que vous faites, il changera pareillement
lencontre, soit en usant de cavation ou en affrontant les pes ou en rompant la mesure ; de faon que la
retraite, qui sera faite avant le temps, lui servira dun avertissement son avantage.
Il reste encore une autre demande pour la dclaration de ce Cercle 9, savoir si celui qui donne un
tel coup destocade, avec une pointe aigue en la poitrine ou en lpaule de sa partie adverse, en penchant
du corps sur le devant, ne se mettrait pas en danger invitable de recevoir la pareille au ventre, car il
semble quune pointe aige ne pourrait rien du monde arrter le corps contraire de savancer plus outre,sans nul pause.
Jen remets la rponse la description de lexcution qui sensuit ; o elle sera vidente delle-
mme.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
21/27
Alexandre GUIDOUX 21
Cercle N10
Puis quAlexandre a donn latteinte avec penchement du corps, dont la partie suprieur, le bras et
la main, descendent ensemble proportionnellement, il sensuit que sa garde viendra toucher et empcher la
lame contraire, avant que sa pointe ait le loisir de parvenir jusqu son corps ; de sorte que par la descente
du bras (qui accompagne le penchement de partie suprieur du corps) il tiendra la lame infrieur en
autorit9, labaissant plus loin de soi et plutt quil ne sen approche par la continuation de son penchement
dj commenc.
Joint aussi quen levant le pied gauche, il entrera sur sa partie adverse, avec la partie infrieur du
ct gauche seulement, demeurant cependant le ct droit (qui est le blanc de lestocade contraire) en
arrire ; et plantera le pied en terre au point I ou aux environ par de le diamtre, penchant et avanant
davantage la partie suprieur du ct droit, descendant toujours sa garde avec le bras tendu sur lpe
contraire, la graduant jusqu la garde, de sorte que la pointe viendra quasi toucher terre ; poursuivant du
reste percer lpaule et le col de son adversaire, de faon quil ne lui reste plus aucune dfense.
Or il sentend quil accomplira la continuation de cette excution avec le pied droit pour se redresser
et pour dompter lennemi encore davantage : laquelle chose tant trs facile, il nous semble que cest
assez davoir donn ce petit avertissement sans le reprsenter en la figure.
9Dans le texte : en subjugation
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
22/27
Alexandre GUIDOUX 22
Cercle N11
Zacharie lui tire encore la mme estocade que dessus, pour le toucher au bas du corps, mais avec la garde
un peu plus haute, en sorte quil se couvre lpale, dont Alexandre se dtourne et retire quelque peu le ct
droit en arrire, avec la partie suprieure du corps penche en avant, et le bras avec lpe tendus de
faon quil le touche au visage
Le commencement de cette opration est de mme que la prcdente ; savoir que les deux
contraire tant venus mesure de la Premire instance, Zacharie a tir sur Alexandre une feinte en dedans
du bras ; laquelle a pareillement t rencontr, comme au cercle 9, mais la diffrence consiste en
lestocade et en la rencontre appropri : car lestocade a t tir, au dit cercle 9, en abaissant si avant lebras et lpe, quil sest dcouvert lui-mme lpaule, dont il se garde en cette opration prsente.
Car en avanant le corps avec la cavation pour tirer et marcher du pied droit jusqu la lettre R, il
porte le bras un peu plus haut, de sorte quil se couvre lpaule avec la garde.
Par quoi, si tt quAlexandre aperoit le premier trait du changement de la feinte (ayant
pralablement fait sa prparation ; en savisant le corps, levant le pied droit et tendant le bras avec
lpe, la pointe de celle-ci en angle obtus, comme dcrit plus amplement en lopration prcdente)
linstant que lpe de sa partie commence descendre pour lui assner la pointe au bas d corps ; il
abaisse pareillement la sienne en conduisant la pointe avec le bras tend environ la hauteur de la tte de
son contraire, pour le blesser derechef avec la droite ligne en lpaule.Mais la voyant couverte de la garde, linstant il dtourne le ct droit un peu en dehors, avec la
pointe des deux pieds en devant et quelque retirade du pied droit et de la partie infrieure du mme ct,
penchant dautant plus en avant de la partie suprieure. Ce qui lui fait descendre au mme instant le bras
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
23/27
Alexandre GUIDOUX 23
et la garde sur la lame du contraire ; et en continuant labaisser davantage, lui prte la commodit de
blesser son contraire au visage ; ainsi quon le voit en la figure.
Ce que nous avons dcrit, que les feintes de Zacharie sont tires en ces deux oprations des
Cercle n 9 et 11, et pareillement encore au 12 ensuivant, plutt en dedans du bras quen dehors ; cest
parce quelles sont plus avantageuses et plus aiss faire en cette sorte, et plus communes entre ceux qui
portent les bottes en la partie infrieure du corps.
Toutefois, sils veulent tirer autrement, puisquil est libre chacun de faire sa fantaisie, il nenrsoudra aucune diffrence que la prparation dAlexandre qui prendra toujours la supriorit des lames du
ct de la feinte ; car pour rencontrer lestocade, il travaillera toujours de la mme sorte quelle vienne par
dehors en par dedans.
Il faut aussi observer en cette opration, et en tout autre semblable, de mesurer et de modrer le
retirement du corps et des pieds, ladvenant de lapproche du corps et de la pointe contraire, suivant
lavertissement du Cercle 9.
Mais dautant que lexcution finale de cette atteinte requiert quon y ajoute encore un pas par-
dessus ce quon voit en la dmonstration des figures, notez que quand la lame de Zacharie se retrouve
dessous la branche extrieure dAlexandre, cependant sil tient sa garde dessus alors il entrera sur lui avec
le pied gauche, en lui graduant lpe limitation de ce qui est reprsent au Cercle 10. Et en cas quelle
se retrouve dessous la branche extrieure.
Et en cas quelle se retrouve dessous la branche extrieure10, quil entrera et fera la graduation en
marchant du pied droit devant.
10Notons que les deux cas sont pour la branche extrieure (sic) ; il est probable quil sagisse dune erreur. Hypothse : la
premire option est sur la branche intrieure et pour la seconde, pour la branche extrieure.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
24/27
Alexandre GUIDOUX 24
Cercle N12
Zacharie tire encore derechef pour toucher son contraire au bas du corps, avec la main si haute quil sen
couvre mme la tte, et la pointe basse ; dont Alexandre, le laissant approcher, tendait sa pointe la
hauteur de la tte contraire, et la reconnaissant tre couverte il travaille sur sa lame pour lassujettir, en
dtournant le ct droit du corps et par mme voie sabaissant justement le bras et lpe sur lpe
contraire en la dgraduant.
Il ne suffit pas Zacharie en ce prsent cercle, aprs avoir fait encore la mme feinte que dessus,
en dedans du bras contraire, de se couvrir lpaule en tirant le coup destocade vers le ct droit de sa
partie, si ce nest quil porte la garde de lpe si haute quil en couvre aussi toute la tte.
Car ayant lev le pied avec un petit avancement du corps durant la feinte ; il poursuit prsent, en
continuant le dit avancement du corps et du pied, tirer le coup avec le bras tendu, la main haute et lapointe basse, abaissant finalement le pied terre sur le diamtre, bien prs du centre, trainant lautre
derrire jusquau-dedans du cercle.
Alexandre ayant fait sa prparation contre la feinte en levant le pied droit et dressant le corps,
tendant le bras et haussant la pointe, en la manire qui est spcifi plus amplement dans dautres
oprations ; ds quil remarque que lennemi commence descendre sa lame avec un notable
approchement du corps pour frapper en la partie infrieure, laissant le bras tendu, il conduit sa pointe den
haut jusquenviron la hauteur de la tte contraire ; mais comme il ne voit pas dapparence de la toucher, car
elle est couverte par la garde et que la pointe ennemie vient le serrer par en bas, il sen dtourne un peu en
dehors, dressant les orteils de ses deux pieds en devant, droit vers lennemi, en retirant par ainsi le ctdroit, ensemble le bras et lpe en arrire un peu ct, les abaissant par le moyen du penchement de la
partie suprieure sur lpe contraire, la croissant et dgraduant pour lassujettir et dompter parfaitement,
en retirant le bras avec la garde son ct, ses branches tournes diagonalement.
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
25/27
Alexandre GUIDOUX 25
Or comme il a t dit ci-dessus, il ne faut pas trop se hter se retirer en arrire, ainsi faut-il le
pratiquer pareillement en cette prsente opration.
Voyant quil est ici besoin de pencher le corps en avant, avec un plus grand abaissement du bras et
de lpe quauparavant, pour assujettir la lame contraire ; chose qui ne peut tre faite sans descendre
assez notablement et sans se dcouvrir avec trs grand danger en dehors du bras, si on ne se prcipit
pas le faire devant le temps.
Cest pourquoi il sera ncessaire
11
de laisser venir le coup si prs quil est possible, pourvuseulement que lon ne perde pas le moyen de se retirer, afin de lui donner loccasion de poursuivre sa
pointe pour laccueillir assurment sur la fin du mouvement, quand il naura plus de rserve pour faire sa
dfense ; tant sen faut quil aurait les moyens de faire ou dexcuter de nouveaux desseins.
Ce prcepte vous est rpt en ce lieu ci ; dautant que le danger y tant plus grand quauparavant,
aussi lavertissement en est plus ncessaire.
Quant ce que nous avons dit, quil faut dompter et assujettir lpe contraire en penchant du corps
sur le devant avec descente du bras, cela ne doit pas sentendre en telle sorte que le bras ne fasse aucun
mouvement particulier pour accomplir la dite dcente, ainsi seulement quil soit tir plus bas par
laccommodation du corps, ne travaillant cependant quun peu du poignet en tournant la branche extrieure
diagonalement en haut vers le ct droit, et la pointe dirig12 vers le ct gauche pour croiser, assujettir et
dgraduer, comme il est reprsent sur le plan du Cercle.
Pour viter le danger de la cavation, ensemble avec tous le autres changement qui pourraient
survenir ; il ny a rien si ncessaire que ce prcepte.
Car en lobservant, ds que lennemi commence pour peu que ce soit, le bras est dj libre et
dispos travailler en son particulier pour dfendre ou offenser, ce qui ne saurait tre en cas quil fut en
action de descendre13 ; car il est impossible de la hausser et dabaisser tous ensemble, ni daccomplir deux
temps en un mme instant.
Cet avertissement aura fort grand usage en plusieurs occasions et partant de l, il faut bien la
comprendre.
11Dans le texte : Parquoi sera besoin
12Dans le texte travers .
13Dans le texte Ce qui ne seroit, en cas quil fut en acte de descendre
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
26/27
-
7/28/2019 Thibault Transcription L1-T5
27/27
En voil les exemples qui dmontrent le grand usage de notre Premire Instance et de la Droite
Ligne en celle-ci : fortifie contre toute sorte de feintes, assure contre toutes bottes, tant longues et
rsolue que tardive et lentes, hautes, basses, tires en ligne droite ou courbe, en dehors ou en dedans du
bras, pour rencontrer parfois en un temps et parfois en deux temps, tantt le corps dress, tantt un peu
courbe en avant ou en arrire, en donnant toujours le coup avec des petits mouvements qui ont plus de
force que dapparence, et en faisant lexcution avec les plus hardis et assurs quil soit possible, au
contraire de ce que la pratique vulgaire en montre.
Si vous me dites quil ny a pas grande apparence de venir aisment cette perfections denmontrer les effets ; sachez pour rponse que tout ce qui est louable ne sacquiert ordinairement qu grand
travail, toutefois, je massure encore, pour le regard de ceux qui nen auront encore nulle habitude, que
dautant plus quils mettront les prceptes lpreuve, dautant plus ils y trouveront de la perfection.
Car ainsi que lor tant mis dans la fournaise en reoit un plus grand lustre par lapprobation de sa
puret ; il en est de mme pour nos instructions, tant regardes de prs, examines, contrles,
pratiques et rptes en paraitront toujours plus belles.
Car quand on aura fait une digne recherche de leur Vrit et de leur importance, on verra que
lincertitude de la fortune ny ai nulle part et que seules les rgles de la science y dominent en telle
perfection, que lamateur qui sen sera rendu capable, empruntera mme le courage et lassurance des
armes, qui manque la faiblesse de ses forces de la certitude et dextrit de leur usage.