الجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
وزارة التعليم العايل و البحث العلميMINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
اجلزائر-العليا للعلوم الفالحية احلراش املدرسة الوطنية
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE AGRONOMIQUE
M E M O I R E
En vue de l’obtention du diplôme de magister en Sciences Agronomiques
Département : Génie Rural
Spécialité : Hydraulique Agricole
Thème
Présenté par : Ouradi lynda
Jury:
President: Mr. AIDAOUI.A. Professeur (E.NS.A., Alger).
Directeur de thèse : Mme SOUAG.D. Maître de conférences (USTHB).
Examinateur : Mr. HARTANI.T. Maître de conférences (E.NS.A., Alger).
Examinateur Mr. CHABACA.M.N. Maître de conférences (E.NS.A., Alger).
Examinateur : Mr MERABET.M. Maître de conférences (E.NS.A., Alger).
Année Universitaire : 2013 – 2014
Contribution à la gestion de l’eau d’irrigation d’un
périmètre: Cas du périmètre irrigué Mitidja Est
REMERCIEMENTS
Je remercie en premier lieu dieu de m’avoir donné la force et la patience de terminer ce travail
Je remercie vivement Monsieur Aidaoui A., professeur au département géni rural pour de m’avoir
honoré en présidant ce jury. Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude et mon profond
respect.
.
Je voudrais remercier très chaleureusement madame Souag D., maître de conférences à l’USTHB, pour
avoir accepté de diriger cette thèse et pour les précieux conseils qu’elle a pue me donner pour élaborer
ce travail. Sa modestie et sa compétence m’ont fait bénéficier de son savoir et de ses conseils utiles.
J’adresse mes sincères remerciements à Monsieur Hartani T., professeur au département géni rural, à
Monsieur Chabaca MN., et à monsieur Merabet B maîtres de conférences au département génie rural,
pour avoir bien voulu accepter de juger ce travail et pour l’intérêt qu’ils lui ont porte.
Nombreuses sont les personnes qui m’ont soutenu, ma famille, mes amies, je ne pourrais tous les citer,
qu’ils trouvent ici l’expression de ma profonde reconnaissance.
SOMMAIRE
CHAPITRE I. L’eau et sa disposition dans le monde…………………………………. 3
1. La problématique de l’eau dans le monde…………………………………………... 3
2. La problématique de la maitrise de l’eau dans les pays du Maghreb……………... 6
3. Les enjeux et perspectives de la gestion de l’irrigation dans le monde……………. 8
Chapitre II. La gestion de l’eau et l’irrigation en Algérie………………………….... 12
1. Situation et bilan actuel de l’eau en Algérie…………………………………………. 12
1.1. Potentialités : situation générale…………………………………………………… 12
1.2. La répartition des ressources en eau……………………………………………..... 15
1.2.1. Les ressources superficielles………………………...………………………......... 15
1.2.2. Les ressources souterraines………………………...……………………….......... 17
1.3. La mobilisation des ressources en eau………………………...…………………… 18
1.3.1. Les barrages………………………...………………………...…………………… 18
1.3.1.1. Evolution des capacités et des Volumes régularisables des barrages ……...... 19
1.3.1.2. Evolution du taux de remplissage des barrages du centre……………………. 23
1.3.2. Les retenues collinaires………………………...………………………................. 33
1.3.3. Les Forages………………………...………………………..................................... 34
1.4. Répartition de la ressource entre les différents consommateurs………………… 34
2. L’irrigation en Algérie………………………...………………………..... 36
2.1. Aperçu sur l’évolution de l’irrigation en Algérie……………………..................... 36
2.1.1. Les grands périmètres d’irrigation (GPI) ……………………...……………...... 37
2. 1.1.1. Les périmètres anciens……………………...…………………………………. 38
2.1.1.2. Les périmètres récents……………………...……………………….................. 39
2.1.2. La petite et moyenne hydraulique (PMH) ……………………...………………. 39
2.2. La répartition des terres agricoles……………………...………………………... 40
2.2.1. Le littoral et les massifs montagneux……………………...……………………. 40
2.2.2. Les hauts plateaux……………………...…………......………………………...... 40
2.2.3. Le Sahara……………………...………………………...………………………… 40
2.3. La gestion de l’eau d’irrigation en Algérie………………………...…………….. 41
2.3.1. Evaluation et contraintes……………………...……...………………………….. 41
2.3.2. Les programmes de développements……………………...…………………..... 43
2.3.3. La politique hydraulique……………………...……………………….................. 44
2.3.4. La stratégie du secteur des ressources en eau……………………...................... 44
2.3.5. La politique hydro agricole actuelle (A partir du 2002) ……………………..... 45
2.4. L’état actuel des systèmes d’irrigations……………………...……………………. 45
2.5. L’évolution des superficies irriguées……………………...……………………..... 47
2.6. Les contraintes de l’hydraulique agricole algérienne……………………............. 48
2.6.1. Les contraintes naturelles……………………...………………………............... 48
2.6.2. Les contraintes historiques……………………...……………………….............. 49
2.6.3. Les contraintes techniques……………………............………………………...... 49
2.6.4. Les contraintes politico-économiques……………………...……………………. 50
3. Les modèles de gestion des systèmes de barrage réservoir…………...... 51
3.1. Les différents niveaux de la gestion des systèmes réservoirs…………………...... 51
3.2. La complexité des systèmes……………………...………………………................ 51
3.2.1. Les incertitudes stratégiques……………………...………………………........... 52
3.2.2. Les incertitudes physiques……………………...………………………............... 52
3.2.3. Les incertitudes technologiques……………………...………………………....... 52
3.3. Les objectifs de gestion……………………...………………………........................ 52
3.3.1. La régulation des débits d'apports……………………...……………………….. 52
3.3.2. L’irrigation……………………………………………………………………...... 52
3.4. Exemple de règles de gestion………………………………………………………. 53
3.4.1 Règles empiriques par courbes objectifs de remplissage……………………...... 53
3.4.2. Règles empiriques paramétrées de gestion (LEBDI et al. 1997) ……………… 55
3.5. La gestion par modélisation……………………………………………………….. 56
3.5.1. Système dynamique déterministe et stochastique……………………………… 56
3.5.2. Modèle déterministe de gestion d'un barrage………………………………….. 57
3.5.3. Modèle stochastique de gestion d'un barrage…………………………………... 58
3.6. Quelques modèles d’optimisation…………………………………………….……. 69
3.6.1. Optimisation par programmation linéaire……………………………………… 60
3.6.2. La programmation linéaire stochastique pour des processus markoviens…… 61
3.6.3. Optimisation par programmation dynamique (PDS) ………………………….. 62
3.6.4. la relation fondamentale de l’optimisation par programmation dynamique...... 63
Chapitre III. Présentation de la région d’étude……………………………………… 67
1. Historique de la Mitidja…………………………………………………………….. 67
1.1. Période précoloniale……………………………………………………………… 67
1.2. Période coloniale………………………………………………………………….. 67
1.3. Après l’indépendance…………………………………………………………….. 67
2. Le cadre géographique…………………………………………………………… 68
2.1. Division géographique de la plaine de la Mitidja………………………………... 69
3. Problèmes de la gestion de la nappe de la Mitidja………………………………. 70
4. Description du périmètre de la Mitidja Est (Hamiz) …………………………… 71
5. Caractérisation climatique de la zone d’étude…………………………………… 72
5.1. Le Diagramme Ombrothermique……………………………………………….. 72
5.2. Variations interannuelles………………………………………………………... 73
6. Topographie et sol…………………………………………………………………… 75
7. Principales ressources en eau pour le Périmètre Mitidja Est (Hamiz) …………. 76
7.1. Le barrage du Hamiz……………………………………………………………… 76
7.1.1. Caractéristiques du barrage Hamiz…………………………………………… 76
7.1.2. La qualité de l’eau du barrage du Hamiz……………………………………… 79
7.2. Marais de Reghaia………………………………………………………………… 79
7.3. Station de Bouréah……………………………………………………………….. 81
8. Etat actuel et potentialité hydraulique du périmètre……………………………... 82
8.1. Le réseau d’irrigation dans le périmètre de Hamiz……………………………... 82
8.2. Mode d’irrigation a la parcelle…………………………………………………… 84
8.3. Distribution de l’eau dans le périmètre…………………………………………. 85
8.4. Les contraintes……………………………………………………………………. 86
9. Exploitation agricoles………………………………………………………………. 89
9.1. Aspect foncier…………………………………………………………………….. 89
9.1.1. Secteur public…………………………………………………………………… 89
9.1.2. Secteur privé……………………………………………………………………. 90
9.2. Situation actuelle par secteur………………………………………………….… 90
9.3. Irrigation actuelle………………………………………………………………… 92
9.4. La superficie irriguée……………………………………………………………... 92
9.5. Les cultures……………………………………………………………………….. 95
Chapitre IV. Méthodologie de travail………………………………………………….. 101
1. Traitement des données………………………………………………………………. 101
1.1. Collecte et analyse des données utilisées par le logiciel et leur homogénéisation.. 101
1.1.1. Les données climatiques………………………………………………………….. 101
1.1.2. Traitement des données pluviométriques……………………………………….. 101
1.1.3. Détermination de l’année sèche, l’année humide et de l’année normale……… 102
1.1.4. Les données climatiques entrées dans le Cropwat……………………………… 105
1.1.5. Les données liées au sol…………………………………………………………… 106
1.1.6. Les données liées à la culture…………………………………………………….. 107
1.1.6.1. Type de culture………………………………………………………………….. 107
1.6.2. Date de semis ou de plantation et les phases de développement……………… 108
1.6.4. Le coefficient cultural (kc) ……………………………………………………….. 109
1.1.7. Le choix des critères de la conduite des irrigations…………………………….. 110
1.7.3. Efficience d’irrigation…………………………………………………………….. 110
2. Travail de terrain (Réalisation des enquêtes) ……………………………………… 111
Chapitre V. Résultats et discussions………………………………………………… 112
1. Calcul des besoins en eau de toutes les cultures des superficies souscrites dans le
périmètre irrigué de la Mitidja Est El Hamiz…………………………………………..
112
1.2. Calcule de la pluie efficace…………………………………………………………. 113
1.3. Besoins en eau culture par culture………………………………………………… 114
1.4. Détermination des besoins en eau de toutes les cultures pour les secteurs liés à
la zone de la plaine……………………………………………………………………….
117
1.5. Détermination des besoins en eau de toutes les cultures pour les secteurs liés à
la zone de littoral…………………………………………………………………………
132
2.6. Variation interannuelle des besoins d’irrigation des cultures…………………… 140
2.7. Variation mensuelles des besoins en eau des différentes cultures selon les types
d’année……………………………………………………………………………………
142
2.7. Besoin en eau cumulée du périmètre Mitidja est…………………………………. 148
2.8 .Bilan : Besoins Globaux/ Volumes disponibles……………………………………. 150
2. Analyses et interprétation des résultats des enquêtes………………………………. 155
2.1. Les agriculteurs……………………………………………………………………. 155
2.1.1. L’âge des agriculteurs…………………………………………………………... 155
2.1.2. Niveau d’instruction des agriculteurs…………………………………………… 155
2.2. Structure des exploitations………………………………………………………… 156
2.2.1. Statut juridique de l’exploitation……………………………………………….. 156
2.2.2. Comparaison entre les superficies irrigables et les superficies irriguées dans
les exploitations enquêtées.
157
2.2.3. Les ressources hydriques des exploitations enquêtées : 158
2.2.4. Techniques d’irrigation pratiquées dans les exploitations agricoles. 160
2.2.5. Choix de technique d’irrigation dans les exploitations enquêtées 161
2.2.6. Affectations aux techniques modernes d’irrigation. 163
2.2.7.La qualité de l’eau d’irrigation 164
2.3. Système de culture pratiqué dans les exploitations enquêtées 165
2.4. Impact de la redevance sur les charges d’irrigation : 167
2.4.1. Le prix de l’eau : 167
2.4.2. Impact de la redevance sur les cultures irriguées :
170
2.6. Impact de la redevance sur les charges d’irrigation 170
2.6.1. Le prix de l’eau/m3 pratiqué dans le périmètre 170
2.6.2. Impact de la redevance sur les cultures irriguées 174
2.6.3. Impact de la redevance sur les créances de l’ONID. 175
2.6.4. Impact de la redevance sur le revenu des agriculteurs 176
Discussion général 177 Conclusion générale 183
Listes des figures
Figure1: Les différentes demandes en eau : de la plante à l’agriculteur 9
Figure 2 : Différentes échelles emboitées de gestion quantitative de l’eau 10
Figure3 : Les dix-neuf bassins versants du pays 14
Figure 4: Les ressources en eau renouvelables réelles totales par habitant en Afrique et l’indice de
dépendance de chaque pays
15
Figure 5. Répartition des barrages en exploitation dans le Nord algérien. 19
Figure 6 : Evolution du volume de remplissage des barrages 20
Figure 7 : Moyenne de la capacité initiale 2001-2009 en % 21 Figure8 : Moyenne de la capacité estimée 2001-2009 en % 23
Figure9: évolution du taux de remplissage des barrages du Centre 26 Figure 10. Variation annuelle de l’évaporation (Mm3) dans les 39 grands barrages 29
Figure 11: Variations annuelles (Mm3) des fuites d’eau dans les 22 barrages 30
Figure 12: Evolution de l’envasement des grands barrages Algériens en exploitation en 1962. 32
Figure 13 : Consommation d’eau par secteur 35
Figure 14: Diagramme des eaux (Milliards de m3) 35
Figure 15: Pourcentage des superficies irriguées par rapport aux superficies totales dans le nord
Algérien
37
Figure 16: Évolution des tarifs d’eau d’irrigation 42
Figure 17 : Les systèmes d’irrigations pratiqués en Algérie. 45
Figure18 : Evolution des superficies irriguées en Algérie 47
Figure 19 : Zones de fonctionnement du réservoir 53
Figure 20: Variation des zones de fonctionnement au cours de l'année. 54
Figure 21: Stratégies placées dans le plan (V,Ap) 55
Figure 22: Règle de gestion empirique 56
Figure 23: Discrétisation des réservoirs par Moran 58
Figure 24. Structure du modèle d’optimisation 60
Figure 25: Position géographique de la plaine de la Mitidja en Algérie du nord. 69
Figure26 : Division géographique de la plaine de la Mitidja. 69
Figure 27: Plan de situation des périmètres de la Mitidja. 70
Figure 28 : Le périmètre de Hamiz 71
Figure29: Diagramme Ombrothermique (1968 – 2010). 72
Figure 30: Variation interannuelle de la température moyenne de l’air (1968– 2010). 73
Figure 31: Variation interannuelle des précipitations (1968 – 2010). 74
Figure 32 : Variation interannuelle des ETo(1968 – 2010). 75
Figure 33: Evolution de volume mise en tête dans le périmètre de Hamiz 76
Figure 34 : Photo de la digue de barrage 78
Figure35 : Le marais de Réghaia 80
Figure 36 : Station de pompage Rhéghaia 81
Figure37: La répartition des différentes ressources selon les secteurs irrigués 82
Figure38: Présentation générale du plan de réseau d’irrigation du périmètre de Hamiz. 84
Figure39: l’état du réseau par secteur 86
Figure 40: Evolution comparative entre les volumes alloués et distribués. 87
Figure41: Evolution des volumes distribués (1938-1960) 93
Figure 42: Evolution des superficies irriguées et du nombre d'irrigants; 1938-1960 93
Figure 43 : Evolution des volumes distribués (1981 -2002) 94
Figure 44: Evolution des superficies irriguées et du nombre d'irrigants (1981 -2002). 94
Figure 45 : Evolution des superficies irriguée de l’arboriculture (1984-2002) 96
Figure 47 : Evolution des superficies irriguée de la vigne (1984-2002) 97
Figure 48 : Evolution des superficies irriguée des cultures maraichères (1988-2002) 98
Figure 49: Plan de cultures dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est 98
Figure 50 : Etude fréquentielle des pluies moyennes annuelles (sur 20 ans). 104 Figure 51: Les besoins d’irrigation unitaires des cultures dans la zone de la plaine de périmètre de
Hamiz (Année normale).
119
Figure 52: Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 01 de la plaine de la Mitidja Est. 120
Figure 53 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur01. 121
Figure 54 : Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 02 de la plaine de la Mitidja Est. 122
Figure 55 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur02. Mitidja
Est.
123
Figure 56 : Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 03 de la plaine de la 124 Figure 57 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur03. 125
Figure 58 : Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 04 de la plaine de la
Mitidja Est.
126
Figure 59 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur04. 127
Figure 60 : Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 05 de la plaine de la
Mitidja Est.
128
Figure 61 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur05. 129
Figure 62: Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 06 de la plaine de la
Mitidja Est
130
Figure 63: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur06. 131
Figure 64: Les besoins d’irrigation unitaires des cultures dans la zone de littoral de périmètre de
Hamiz (Année normale)
133
Figure 61 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur05. 134
Figure 62: Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 06 de la plaine de la
Mitidja Est.
135
Figure 67: Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 08 de la zone de littoral de
la Mitidja Est.
136
Figure 68: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur 08. 137
Pl
Figure 69: Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 09 de la zone de littoral de la
Mitidja Est.
138
Figure 70: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur09. 139
Figure 71. Variation interannuelle des besoins totaux en eau des différentes cultures 141
Figure 72. Variation interannuelle des besoins en eau des différentes cultures pour chaque secteur 142
Figure 73 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types d’année
(Mithidja Est)
143
Figure 74 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types d’année
(Mithidja Est : La plaine)
143
Figure 72. Variation interannuelle des besoins en eau des différentes cultures pour chaque secteur 144
Figure 73 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types d’année
(Mithidja Est)
145
Figure 74 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types d’année
(Mithidja Est : La plaine)
145
Figure 78 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année (Mithidja
Est : Le littoral)
146
Figure 79 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année (Mithidja
Est)
147
Figure 80 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année (Mithidja
Est : La plaine)
147
Figure 81 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année (Mithidja
Est : Le littoral)
148
Figure 82 : Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja Est 149
Figure 83: Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja Est- plaine 149
Figure 84 : Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja Est-
littoral
150
Figure 85 : Comparaison entre les volumes lâchés et distribués (année 2012) 153
Figure 86 : Evolution de l’efficience du réseau d’irrigation de Mitidja Est 153
Figure 87 : Comparaison entre les besoins en eau théorique et les volumes distribués du barrage
Hamiz et du lac de Réghaïa
154
Figure 88 : Comparaison entre les volumes distribués et besoins en eau cumulés (année 2012) 155
Figure 89: Evolution des bilans hydrologiques (2004 - 2010). 157
Figure 90 : Bilan hydrologique mensuel du barrage de Hamiz (2004-2010) et les besoins en eau
mensuelle d’irrigation du périmètre de la Mitidja Est.
158
Figure 91: Comparaison entre les superficies irrigables et les superficies irriguées 162
Figure 92: Origine de la ressource en eau dans les exploitations enquêtées. 164
Figure 93: Les techniques d’irrigation utilisées par les exploitations enquêtées. 165
Figure 94: Choix des agriculteurs en fonction des techniques d’irrigation 167
Figure 95:Estimation de la qualité de l’eau d’irrigation selon les agriculteurs enquêtés. 168
Figure 96: Les systèmes de cultures dans les exploitations enquêtées. 169
Figure 97: Le plan de culture de chaque exploitation enquêtée. 170
Figure 98: Les avis des agriculteurs enquêtés vis-à-vis le prix de l’eau agricole. 171
Figure 99: La part de l’irrigation dans les charges des exploitations. 174
Figure 100: Les cultures les plus affectées par l’augmentation du prix de l’eau agricole selon les
agriculteurs enquêtés.
175
Figure101 : Impact de la redevance sur les créances de l’ONID. 176
Liste des tableaux
Tableau 1: Les différentes problématiques, échelles et acteurs de la gestion quantitative de l'eau. 11
Tableau 2 : Volumes d’eau fournis par les différentes ressources 13
Tableau 3: Répartition des précipitations sur le territoire national, unité (mm/an). 13
Tableau 4 : les zones hydrologiques ou bassins versants algériens 14
Tableau 2 : Volumes d’eau fournis par les différentes ressources 16
Tableau 3: Répartition des précipitations sur le territoire national, unité (mm/an). 18
Tableau 4 : les zones hydrologiques ou bassins versants algériens 19
Tableau 8: moyenne annuelle de la capacité initiale des barrages algériens (2001-2009) 21
Tableau9 : Moyenne annuelle de la capacité estimée des barrages algériens (2001-2009) en % 23
Tableau10: Taux de remplissage des barrages du Centre (mars 1998 et mai 2000) 24
Tableau 11: Evolution du taux de remplissage des barrages du Centre (2001-2009) 27
Tableau 12 : Apport liquide au niveau de certains barrages 27
Tableau13:Répartition mensuelle de l'évaporation au niveau de certains barrages (en hm3) 28
Tableau 14: Apports de certains barrages 31
Tableau 15: Barrages affectés par la pollution 31
Tableau 16 : Liste des barrages les plus envasés d’Algérie. 32
Tableau17: Evolution de l’envasement de certains barrages 33
Tableau 18: Les grands périmètres Algériens réalisés avant 1962 38
Tableau 19 : Les grands périmètres Algériens réalisés après 1962 39
Tableau 20:Les potentialités en terres et terres irriguées des quatre régions 41
Tableau 21: Consommation en eau selon le mode d’irrigation 46
Tableau22 : Situation actuelle des systèmes d’irrigation 47
Tableau23 : Caractéristiques du barrage du Hamiz : 78
Tableau24: La qualité de l’eau du barrage du Hamiz 80
Tableau25: réseau d’irrigation du périmètre de Hamiz. 84
Tableau26 : Doses d’irrigations officielles de l’OPIM par type de culture (m³/hA) 86
Tableau 27 : Evolution des volumes distribues et superficies irriguées de l’année2002 jusqu’à 2012 88
Tableau 28 : Répartition de la superficie des EAC et du privé par classe de superficie des unités
foncières. (En %).
89
Tableau 29 : Répartition de la superficie par secteur et par type d’exploitation 91
Tableau 30 : Superficies irriguée, volumes d’eau distribuées et le nombre d’irriguant avant et après la
création de l’OPM.
95
Tableau 31 : Les précipitations mensuelles de la série climatique Dar El Beida (1990-2010).
102
Tableau 32 : Calcul des probabilités de pluie
103
Tableau 33 : Calcul des probabilités 20, 50 et 80% de pluie.
104
Tableau 34: Les pluies moyennes mensuelles de l’année sèche (80%), normal (50%) et humide (20%) 105
Tableau 35: Les 5 données climatiques entrées dans le Cropwat (Exemple pour l’année sèche) 106
Tableau 36 : Les profondeurs d’enracinement des principales cultures 107
Tableau 38 : Superficies irriguée dans le périmètre irrigué d’EL Hamiz selon les différents secteurs 108
Tableau 39 : Synthèses des données liées aux cultures 109
Tableau 40 : L’évapotranspiration (mm/j) dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est El Hamiz 112
Tableau 41: Pluie efficace mensuelles de l’année humide dans le périmètre irrigué de Hamiz. 113
Tableau 42: Pluie efficace mensuelles de l’année normale dans le périmètre irrigué de Hamiz 114
Tableau 43: Pluie efficace mensuelles de l’année sèche dans le périmètre irrigué de Hamiz 114
Tableau 44 : Besoins nets en eau d’irrigation d’un hectare moyen de la tomate en année normale et par
décade.
115
Tableau 45: Récapitulatif des besoins en eau unitaires en année normale de la zone de la plaine du
périmètre de la Mitidja Est (m3/ha).
118
Tableau 46 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 01 121
Tableau 47: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 02 123
Tableau 48: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 03 125
Tableau 49: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 04 127
Tableau 50: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 05: 129
Tableau 51 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 06 121
Tableau 52: Récapitulatif des besoins en eau unitaires en année normale de la zone de littoral du
périmètre de la Mitidja Est (m3/ha).
132
Tableau 53 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 07 136
Tableau 54 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 08 137
Tableau 55 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le secteur 09 139
Tableau 56. Superficie irriguées et souscrite des 9 secteurs d’étude 140
Tableau 57 : Comparaison des volumes distribués et des besoins théoriques calculés, de 2007 à 2011 au
niveau de périmètre de Hamiz.
151
Tableau 58 : Volumes lâchés et distribuées par semaine (campagne d’irrigation 2012) 152
Tableau 59: Comparaison entre le volume distribué et les besoins en eau d’irrigation par secteur pour
l’année 2012.
155
Tableau 59: Comparaison entre le volume distribué et les besoins en eau d’irrigation par secteur pour
l’année 2012.
155
Tableau 60 : Distribution d’âgé des agriculteurs enquêtés 160
Tableau 61: Niveau d’instruction des agriculteurs enquêtés. 161
Tableau 62: Répartition des exploitations selon le statut juridique. 161
Tableau 63: Le recours à l’eau de la nappe et/ou de l’oued dans les exploitations enquêtées. 163
Tableau 64: Les techniques d’irrigation utilisées par les exploitations enquêtées. 164
Tableau 65: Choix des agriculteurs en fonction des techniques d’irrigation. 166
Tableau 66: Productions liées aux techniques modernes d’irrigation au niveau des 168exploitations
enquêtées
168
Tableau 67: Les charges d’irrigation dans les exploitations enquêtées. 172
Tableau 68: Charges de production pour un hectare d’agrume en production 173
ملخص
لمتيجة إن الهدف من هذا العمل هو المساهمة في تسيير المحيط المسقي للحميز. ألجل ذلك قمنا بتحديد احتياجات المزروعات من مياه السقي لسهل ا
هم 5.9)المنطقة الشرقية(. بينت أهم النتائج أن كمية االمياه الكلية الالزمة لتلبية احتياجات المزروعات للمنطقة المدروسة هي 3
لك لمساحة مسقية وذ
هم 9.5هكتار بالنسبة لسنة عادية، منها 1002تقدر ب 3
حيث يعد القطاع من االحتياجات الكلية للمنطقة، %00مخصص لسهل الحميز أي ما يعادل
هم 2.1األكبر استهالكا للماء بقيمة تقدر ب 9رقم 3
هم 2.5 ، الكمية المستهلكة لساحل الحميز تقدر ب. في المقابل نالحظ أن3
حيث يعتبر القطاع رقم ،
هم 3..0األقل استهالكا للماء وذلك بنحو 53
هم 0.5. من جهة أخرى الحظنا أن الكمية الكلية الممنوحة من طرف شبكة السقي للحميز )3
( غير كافية
الل المياه الجوفية. لتلبية الطلبات المقدرة لمحيط السقي وهذا ما يدفع بالفالحين إليجاد البدائل والمتمثلة في استغ
الكلمات األساسية
التسيير العقالني -االحتياج المائي للسقي -الحميز –المتيجة شرق
Résumé
Le périmètre de Hamiz a fait l’objet de notre présente étude. Les besoin en eau d’irrigation des cultures ont été
calculés pour la zone de Mitidja Est, ce qui représente une première étape pour une gestion rationnelle. Les
principaux résultats montre que le volume total nécessaire pour couvrir les besoins d’irrigation des cultures de
périmètre de Hamiz (Mithdja-Est) est de 9.5 Hm3 pour une superficie irriguée de 2001 ha en année moyenne avec
7.9 Hm3 pour la plaine de Hamiz soit 80% des besoins totaux. Le secteur 05 de la plaine est le secteur est le plus
consommateur en eau d’irrigation avec un maximum de 1608367 m3par contre la zone de littoral de périmètre ne
consomme que 1.9 Hm3où le secteur 09 du littoral est le secteur qui présente une consommation en eau d’irrigation
la plus faible avec 430100 m3. Le volume total d’eau fourni par le réseau du Hamiz est loin de satisfaire les
demandes estimées dans le périmètre ce qui fait que la majorité des agriculteurs font recours à l’eau de la nappe.
Mots clés
Mitidja Est, Hamiz, Besoin en eau d’irrigation, gestion rationnelle.
This study aims to estimate the irrigation water demand from the downstream agricultural area of Mitidja Est which
is the first step for a rational management water. The principal results shows that total volume necessary to meet the
needs for irrigation of the cultures of perimeter of Hamiz (Mithdja-Is) is 9.5 Hm3 for an irrigated surface of 2001 ha
with 7.9 Hm3 for the plain of Hamiz is 80% of the total needs. Where the sector 05 is more consumer of water
irrigation with a maximum of 1608367 m3 on the other hand the zone of littoral perimeter consumes only 1.9 Hm3
where sector 09 of the littoral is the sector which presents a weakest water consumption of the irrigation with
430100 m3. The total quantity of water given to the perimeter by the network of Hamiz is far from satisfying the
demand water irrigation. With the result that the majority of the farmers make recourse to the water nonrenewable.
East Mitidja- Hamiz- Irrigation water requirements- Rational management
1
Introduction
L’eau est une matière très précieuse au point d’être appelée « or bleu ». Or ce n’est pas tant sa
valeur en tant que denrée ou produit qui compte mais en tant que source de vie. Son utilisation a
varié dans ses formes au cours des temps. Aujourd’hui, les concurrences s’aiguisent entre les
différents utilisateurs de l’eau (agriculture, industrie, villes) et partout l’accroissement de la
demande en eau potable et industrielle est résolu au détriment de l’agriculture. Le problème de la
raréfaction de cet élément à travers la planète et avec le temps se pose fortement. Il est donc
logique et sensé de poser le problème de sa gestion et de sa préservation.
Dans les pays méditerranéennes, notamment les pays du Maghreb, l’agriculture est confrontée à
un déficit hydrique important qui n’a pas pu permettre une offre suffisante en produits agricoles.
L’agriculture irriguée est à la fois le principal consommateur de l’eau.
D’après la Banque Mondiale, l'Algérie se classe parmi les pays les plus pauvres en potentialités
hydriques, soit en dessous du seuil théorique de rareté qu’elle a fixé à 1 000 m3 par habitant et
par an.
Une gestion rationnelle et rigoureuse de l’eau dans le domaine agricole s’avère donc nécessaire.
Une des premières solutions pour économiser l’eau dans ce domaine consiste à piloter la
demande, c'est-à-dire, optimiser les apports, en fonction des besoins réels de la culture à un
moment donné de son développement en tenant compte des conditions environnementales.
Le prix de vente de l'eau d'irrigation est fixé et imposé par les pouvoirs publics et ne représente
qu'une valeur dérisoire qui ne couvre pas les charges réelles des organismes de gestion des
périmètres d'irrigation. Ceci les a entraîné dans des problèmes lourds sur le plan financier et
institutionnel et a découragé tout progrès pour l'amélioration de leurs services auprès des
agriculteurs irrigants et pour l'entretien de l'infrastructure hydro agricole.
Dans notre étude et afin de gérer rationnellement les irrigations dans le périmètre irrigué de la
Mitidja Est El Hamiz, nous avons déterminé les besoins en eau des cultures pratiquées dans la
région du périmètre irrigué de la Mitidja Est. La détermination de ces besoins en eaux des
cultures été faite par le biais du logiciel CROPWAT8.0, et pour ce la les données climatiques
fournies par l’ONM de la station de Dar El-Beida ont été analysées.
Nous avons voulu savoir :
Quel est le volume qu’il faut solliciter pour couvrir la totalité des besoins en eau pour l’irrigation
de l’ensemble des cultures d’un périmètre irrigué comme El Hamiz ?
2
Quel est le niveau de satisfaction des besoins en eau comparés aux ressources hydriques ?
La présente étude a pour objectifs de :
- Caractériser la demande climatique de la Mitidja Est à travers l’évapotranspiration de référence
(ETo),
- Procéder à une analyse fréquentielle des pluies (détermination de l’année sèche et l’année
humide et l’année normale),
- Calculs des besoins en eau (maximums ETm, et d'irrigation) mensuels pour les principales
cultures dans le périmètre, en année normale, sèche, et humide,
- Etablir le bilan de consommation en eau des cultures de du périmètre de la Mitidja Est El
Hamiz.
- De faire des enquêtes sur terrain pour savoir si l’augmentation du prix de l’eau d’irrigation,
incite les agriculteurs à introduire des systèmes de culture plus rentable et s’ils adoptent des
techniques d’irrigation économes en eau.
Notre travail est divisé en :
1 ère partie : Etude bibliographique qui nous permet de maîtriser les principales parties qui
constituent l’essentiel de notre étude et qui permet de mieux comprendre les bases sur lesquelles
nous nous sommes appuyés pour la réalisation de notre travail.
2ème partie : Matériel et méthodes, elle regroupe toutes les informations utiles sur la zone d’étude,
donc du périmètre irrigué, ainsi que la méthodologie du travail.
3ème partie : Résultats et interprétation où nous finalisons notre étude en présentant les résultats
obtenus et interprétant les résultats de nos enquêtes, pour la région de la Mitidja Est El Hamiz.
Première partie Etude bibliographique
3
CHAPITRE I. L’eau et sa disposition dans le monde
Introduction
L’eau devient rare non seulement dans les régions arides et les secteurs prédisposés à la
sécheresse mais également dans les régions où les précipitations sont abondantes: la pénurie de
l'eau concerne la quantité de ressource disponible et la qualité de l'eau, parce que la ressource en
eau dégradée deviennent indisponible pour des conditions plus rigoureuses.
1. La problématique de l’eau dans le monde
La valeur moyenne de ressource en eau renouvelable est estimée à 42784 Km3 /an dans le
monde, les plus importantes ressources se trouvent en Asie et en Amérique de sud avec
respectivement 13510 et 12030 Km3/an. Les plus faibles ressources estimée à 2900 et 2404
Km3/an se trouvent en Europe, Australie avec l’Océanie.
Les besoins fluctuent d'un pays à un autre en relation avec le niveau de vie, les habitudes et
surtout les conditions climatiques locales. Ils varient entre 20 l/jour à 500 l/j. Selon les
spécialistes de l'UNESCO (UNICEF, 2002), quand la dotation décline au-dessous de 1000
m3/habitant et par an (tous usages confondus), l'eau devient rare et on parle de pénurie.
Entre 1000 et 2000m3/an/habitant, la situation est caractérisé par un stress hydrique (Zella et
Samadhi, 2005)
En Europe occidentale, la totalité des ressources hydriques internes annuellement renouvelables
avoisines les 2000 milliards de mètres cubes avec une disponibilité moyenne annuelle par
habitant par an de 4600 mètres cubes mais, 15% de la population en particulier dans la région
méditerranéenne, dispose de ressources insuffisantes et doit faire face à de sérieux problèmes
dans les années de faibles précipitations
Ainsi, les experts estiment que 6% de la population de l’Europe méditerranéenne dispose d’une
quantité d’eau insuffisante d’environ 1000 m3/habitant/an.
Si l’eau est abondante, elle n’est pas répartie uniformément sur la terre. L’eau est, en outre,
irrégulièrement répartie d’une année à l’autre ou d’une saison à l’autre, plus de 60% de débit
annuel mondial (Peter et Gleick, 2004).
Les pays les plus riches en eau (France, Turquie, Italie, ex-Yougoslavie) cumulent les deux tiers
des ressources (825 sur 1189Km3/an). D’autre pays, tels que Malte, Jordanie, Libye, sont en
dessous du seuil de pénurie (500 m3/habitant/an), (ONU, 2006).
Première partie Etude bibliographique
4
Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, « les ressources en eau disponibles par habitant
baissent progressivement en dessous de seuil de pénurie de 1000 m3 / habitant /an », (Moelle,
2004), et pour la FAO, plus de 30 pays où vivent 250 millions d'habitants et situés
essentiellement dans le monde arabe, sont aujourd'hui confrontés à une pénurie chronique
(Mutin, 2000). Environ 18% seulement de la population bénéficie d’une disponibilité comprise
entre 1000 et 2000 mètre cubes par habitant et par an (catégorie faible). Néanmoins, certains
pays dont l’Algérie ne dispose que moins de 500 m3/habitant/an, (Mouhouche et Guemraoui,
2004), la Tunisie moins de 500 m3/habitant/an, (Al Atiri, 2004), et le Maroc un peu plus de 1013
m3/habitant/an (Filali, 2004).
Neuf pays se partagent 60% des ressources en eau naturelle du monde (40000 km3/an).
Les zones arides et semi-arides du globe qui constituent 40% de la superficie continentale ne
bénéficient que de 2% du ruissellement.
A l'échelle mondiale, la consommation est répartie entre agriculture (75%), industrie (20%)
et l'eau potable domestique (5%). Ces chiffres sont des ordres de grandeurs (moyennes)
utilisées par les institutions internationales et ne constituent nullement des références de
précision et de fiabilité pour des études locales. L'agriculture française consomme à peine 12%
alors que pour un pays ayant une agriculture traditionnelle, la consommation dépasse les
90% (UNICEF, 2002).
L’agriculture irriguée, qui consomme aujourd’hui environ 70 % du volume total d’eau douce
utilisée par l’homme, a eu de graves conséquences sur l’environnement, telles que la salinisation,
la baisse des niveaux phréatiques, l’engorgement des sols et la dégradation de la qualité de l’eau.
La gestion des ressources naturelles concerne les processus et les pratiques en matière
d’affectation et d’utilisation de celles-ci. Une gestion durable tire le meilleur parti possible des
ressources naturelles pour satisfaire les besoins de subsistance actuels, tout en maintenant et en
améliorant le stock et la qualité des ressources naturelles pour les générations futures.
La gestion durable des ressources naturelles est essentielle pour lutter contre la pauvreté sur deux
principaux fronts. Premièrement, elle doit permettre de répondre aux besoins nutritionnels à long
terme de la population mondiale. Deuxièmement, la gestion intégrée des ressources naturelles
contribue à lutter contre la pauvreté en améliorant les possibilités de revenu pour les agriculteurs
pauvres et leurs communautés locales.
Plusieurs projets de recherche sont actuellement à l’essai et des nombreux rassemblements
dédiés à cet enjeu majeur, nous citons à titre d’exemple :
Première partie Etude bibliographique
5
Le cinquième forum mondial de l’eau, en 2009 à Istanbul. Face au défi de l’eau, l’OCDE a
choisi dans ce forum de faire cause commune avec d’autres organisations internationales, les
gouvernements, les milieux d’affaires et la société civile, et voici le résumé des principaux
messages présentés :
1. Une application plus effective de la gestion intégrée des ressources en eau serait souhaitable
pour faire face à la concurrence grandissante pour l’accès à l’eau entre l’agriculture, les autres
usages et la satisfaction des besoins environnementaux ; cela nécessite une meilleure
information.
2. Dans les pays de l’OCDE comme dans les pays en développement, des investissements
nettement plus importants sont nécessaires pour atteindre les objectifs d’action relatifs à l’eau et,
surtout, ceux relatifs à l’assainissement, ainsi que pour concrétiser les avantages économiques,
sociaux et environnementaux dont ils sont porteurs.
3. Une meilleure gouvernance peut optimiser les besoins d’investissement, favoriser une
utilisation plus rationnelle des ressources existantes, rendre le secteur de l’eau mieux à même
d’attirer des financements et canaliser les efforts de l’ensemble des parties prenantes, secteur
privé compris ; cela passe entre autres par une amélioration de la surveillance réglementaire, des
incitations et de la responsabilité des opérateurs de services liés à l’eau, qu’ils soient publics ou
privés.
4. Une planification financière stratégique faisant appel tout à la fois à la tarification, aux taxes et
aux transferts – les « trois T » – constitue un outil important pour parvenir à un accord sur les
objectifs d’investissement dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, ainsi que sur la façon
dont ils seront atteints ; elle peut aussi contribuer à mobiliser des sources de financement
supplémentaires.
5. Une tarification bien conçue est essentielle pour parvenir à un recouvrement durable des coûts;
elle doit être établie de façon transparente, en tenant compte des conditions locales et en prenant
les mesures nécessaires pour faire en sorte que les couches pauvres et vulnérables de la
population aient accès de manière durable, et à un coût abordable, à l’eau potable et aux services
d’assainissement.
Première partie Etude bibliographique
6
6. Les flux d’aide dans le secteur de l’eau devraient continuer d’augmenter et désaccorder avec
les stratégies développées par les pays bénéficiaires ; ils devraient être utilisés de façon
stratégique pour compléter et appuyer les efforts déployés par les pays en développement pour
atteindre les objectifs relatifs à l’eau et l’assainissement, et contribuer ainsi à la réalisation de
plusieurs des Objectifs du Millénaire pour le développement.
7. La crise financière actuelle est source de risques, mais elle est aussi l’occasion de renforcer les
engagements à l’égard du secteur de l’eau et d’investir dans les infrastructures de l’eau dans le
cadre des programmes de relance budgétaire.
2. La problématique de la maitrise de l’eau dans les pays du Maghreb :
En Afrique du Nord, les pays du Maghreb – Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie –se
trouvent dans une région aride à semi-aride avec un climat saharien dans la partie sud, océanique
dans la partie ouest et méditerranéen dans la partie Nord. La partie centrale du Maghreb,
constituée par le Maroc, l’Algérie et la Tunisie regroupait déjà 65 millions d’habitants en l’an
2000 et plus de 72 millions en 2010. Une population regroupée pour plus des deux tiers sur les
cotes méditerranéennes et atlantiques du nord de la région.
Dans ces pays la vie des populations est très liée au climat et ses fluctuations. L’économie est
très dépendante de l’eau, de l’agriculture, du tourisme, du littoral. Ceci est particulièrement
frappant pour le Maroc et la Tunisie.
Les données climatiques relevées dans la région durant le 20éme siècle indiquent un
réchauffement durant ce siècle estimé à plus de 1°C avec une tendance accentuée les 30
dernières années. Ces données montrent aussi une augmentation nette de la fréquence des
sécheresses et inondations. Ainsi on est passé d’une sécheresse tous les dix ans au début du
siècle à cinq à six années de sécheresses en dix ans actuellement
Pour ce qui est du secteur de l’eau, Les ressources en eau renouvelables sont de l’ordre de 61
milliards de m3/an. La dotation en eau annuelle par personne, qui était de 879,9 m3/an en 1994,
est actuellement passée `a 771,9 m3/an, et diminue rapidement pour atteindre le seuil de pénurie
en eau absolue vers l’an 2030. Alors qu’on estime qu’il faut en moyenne 1 100 m3 d’eau/an pour
répondre aux besoins de chaque habitant, tous les pays du Maghreb sont trés loin de pouvoir
répondre à ces besoins (Filali, 2004).
Les l’analyse faite au niveau du Maghreb a mis en relief les risques suivants :
• Diminution probable des écoulements des eaux;
Première partie Etude bibliographique
7
• Modification du régime hydrologique saisonnier avec des impacts sur l’efficacité de certains
aménagements hydrauliques et agricoles;
• Augmentation de l’evapo-transpiration et donc de la salinité des eaux;
• Baisse du niveau des nappes et augmentation de la salinité des eaux souterraines côtières; et des
eaux de surface plus chaudes, moins aérées, à débits plus réduits et donc moins capable de diluer
et de biodégrader certaines pollutions.
Les crises de l’eau dans ces pays nécessitent une planification à long terme et une bonne et
efficace maitrise de la demande en eau plutôt que de la ressource car dans la majorité de ces
pays, les consommations en eau avoisinent les ressources mobilisables dont : 30 milliards de
m3annuellement mobilisable au Maroc, 4,56 milliards de m3 en Tunisie, 14,32 milliards de m3
en Algérie et 0,60milliards de m3en Lybie (Filali, 2004). Avec une population estimée à 80
millions d’habitants.
L’eau est un facteur déterminant dans le développement au le Maghreb, d’où sa gestion est
nécessaire, des politiques et des actions d’adaptation s’imposent déjà :
Mobilisation des eaux conventionnelles non mobilisées à ce jour (ceci concerne le Maroc
et l’Algérie, la Tunisie ayant pratiquement tout mobilisé);
Développement du recours aux eaux non conventionnelles (eaux usées, dessalement,
recharge artificielle);
Dépollution des systèmes hydriques et épuration des eaux usées avant leur rejet (dans ce
domaine le Maroc a un grand retard);
Recours aux techniques d’économie d’eau en particulier en agriculture et choix de
cultures moins consommatrices d’eau;
Application des principes préleveur-payeur et pollueur-payeur;
Sensibilisation et éducation des citoyens à la valeur de l’eau dans cette région.
Pour y faire face des actions conjoncturelles sont menées : Il faudrait maintenant que ces
actions s’intègrent dans une politique globale d’adaptation du pays en particulier du secteur de
l’eau à cette nouvelle donnée.
Première partie Etude bibliographique
8
3. Les enjeux et perspectives de la gestion de l’irrigation dans le monde
Dans les pays de climat tempéré, l’agriculture pluviale suffit en théorie à la croissance des
plantes et l’irrigation joue sans plus un rôle de régulation. Mais dès que les saisons sèches
atteignent une certaine durée et que la hauteur des précipitations est insuffisante, l’agriculture
pluviale n’autorise que de maigres récoltes, blé dur méditerranéen, sorgho ou mil africain. Seule,
l’irrigation permet alors d’étoffer la gamme des plantes cultivées, d’en assurer le cycle végétatif
et d’accroître les rendements.
Les superficies irriguées sont près de 277 Millions d’hectares dans le monde, sur 1,6 Milliards
d’hectares de terres arables au totales (FAO, 2002). Elles produisent près du tiers (1/3) de la
production alimentaire mondiale (FAO 2003). Dans le centre des Etats-Unis, le rendement du
maïs passe de 5 t/ha en agriculture pluviale à 11 t/ha en système irrigué et les écarts de
rendement sont encore plus forts pour le blé dur ou le sorgho. Dans l’Afrique sahélienne,
l’irrigation permet de substituer aux faibles rendements du mil (0,8t/ha), la culture du blé ou du
maïs, plus nourrissants et aux rendements plus élevés.
Ces données expliquent le succès de l’irrigation et le passage de 50 millions d’hectares irrigués
en 1950 à 280 millions d’hectares en 2005 (dont 160 millions d’hectares pour l’Asie) pour un
total de 1,6 milliards d’hectares de terre cultivés à cette date.
Ainsi, l’irrigation est un secteur vital sur le plan économique et social, contribuant fortement à la
sécurité alimentaire. En 30 ans, les surfaces irriguées en France ont alors été multipliées par
trois. Depuis le début des années 2000, les surfaces ont eu tendance à se stabiliser voire même à
présenter une légère réduction après 2003. Les raisons telles que les fortes sécheresses
récurrentes, les modifications de la PAC, la périurbanisation ou les pressions sociales peuvent
être avancées (Darses, 2007).
Outre la sécurité alimentaire et les impératifs de productivité et de compétitivité, l’une des
préoccupations majeures des pouvoirs publics dans le domaine agricole est d’assurer le
développement d’une agriculture durable, qui produit plus en quantité et en qualité, mais aussi
qui sauvegarde les ressources naturelles et protège l’environnement. Il s’agit en effet de l’un des
buts essentiels recherchés à travers la nouvelle stratégie du développement de l’irrigation,
notamment l’économie et la valorisation de l’eau en irrigation, qui permettra de mieux
rationaliser l’utilisation des ressources en eau, de limiter la surexploitation des nappes
Première partie Etude bibliographique
9
phréatiques, de protéger l’environnement contre les effets néfastes de l’irrigation et de réduire la
demande énergétique du secteur de l’irrigation.
Pour bien comprendre la question de l’irrigation, il est important de bien définir ce qu’on appelle
les prélèvements en eau d’irrigation par les agriculteurs (Figure1).
Figure1: Les différentes demandes en eau : de la plante à l’agriculteur (Maton, 2006).
1) Pour satisfaire la demande évaporative de l’atmosphère, un peuplement végétal dans une
parcelle est susceptible d’evapotranspirer en bonnes conditions hydriques une certaine quantité
d’eau. Il s’agit de l’ETM (Evapotranspiration Maximale) ;
2) Le climat permet un certain apport d’eau (pluies, rosées et brouillards). Le sol, qui peut être
vu comme un réservoir plus ou moins bien rempli, fournit également de l’eau. Les besoins en
eau d’irrigation sont alors la différence entre l’ETM et les apports du climat et du sol ;
3) L’agriculteur peut avoir des stratégies de production qui ne sont pas obligatoirement d’irriguer
à 100% d’ETM. Il peut choisir pour des raisons diverses (économiques, de temps de travail,
d’équipement) d’irriguer à 60 ou 80% de l’ETM. Une raison très simple est qu’il est impossible à
l’agriculteur d’irriguer tous les jours au complément de l’ETM : le matériel utilisé en grandes
cultures ne le permet pas ;
4) Finalement, l’agriculteur va demander une certaine quantité d’eau d’irrigation, mais celle-ci
pourra être réduite du fait de différentes pannes ou restrictions (arrêtés préfectoraux de restriction
de pompage en période d’étiage). Cette dernière valeur correspond aux prélèvements d’irrigation
des agriculteurs.
Première partie Etude bibliographique
10
La gestion de l’irrigation peut être vue à plusieurs échelles de temps et d’espace (Figure2). A
chacune de ces échelles, des questions sont posées et des acteurs différents sont mobilisés
(Tableau1).
Figure 2 : Différentes échelles emboitées de gestion quantitative de l’eau (Leenhardt et
Trouvat, 2004)
Tableau 1: Les différentes problématiques, échelles et acteurs de la gestion quantitative de
l'eau.
Quels problémes ? A quelle échelle
d’espace ? A quelle échelle de
temps ? Pour quels secteurs ?
Irriguer
Quand débuter
Quelle dose apporter et à quelle fréquence ?
Que faire en cas de pluis
Bloc d’irrigation,
exploitation
Mise en ouevre du plan d’action au cours de la
compagne d’irrigation L’agriculteur irrigant
Fournir de l’eau
Aux irrigant en quantité voulue età l’endroit
voulu
Périmétre irrigué Géstion annuelle Le prestataire de service
gestionnaire de la ressource
Préserver ou conforter la ressource en eau
Pour divers usages (eau potable, irrigation, industrie, salubrité
Région, département,
Bassin hydrographique
Planification à long terme
L’administration, les collectivités térritoriales
(Etat, Agence de l’eau,
Conseils Régionaux et généraux,…)
Première partie Etude bibliographique
11
Conclusion
Avec la raréfaction des ressources en eau, les effets du changement climatique et l’augmentation
exponentielle des besoins en eau douce, la concurrence autour de la ressource s’accentue. Les
pénuries d'eau, la mauvaise gestion et la généralisation de la pollution sont les causes des
problèmes de santé. Elles limitent le développement économique et surtout agricole et
portent atteinte à tout l'écosystème.
Première partie Etude bibliographique
12
Chapitre II. La gestion de l’eau et l’irrigation en Algérie
Introduction
L’Algérie se trouve dans la case des pays les plus pauvres en matière de ressource en eau en, mal
répartie dans l’espace avec une forte disparité entre l’Ouest du pays (région riche en plaines mais
mal arrosée) et l’Est (région montagneuse où s’écoulent les principaux oueds). Les précipitations
sont très irrégulières elles sont souvent sous forme d’averses qui causent parfois des
inondations, à noter aussi les fortes évaporations causées par la chaleur, qui provoquent la
sécheresse surtout aux mois de l’été.
1. Situation et bilan actuel de l’eau en Algérie
En Algérie, la population est tous jour en augmentation, elle était estimée à 23 millions en
1987; 28 en 1995; 32 en 2000; et de 39 en 2010; avec une consommation potable et industrielle
de l’ordre de 5 milliards de m3. Face à cette augmentation démographique et aux autres
problèmes qui touches les ressources en eau dans ce pays, le recours à l’analyse et à la bonne
gestion de l’eau est nécessaire pour répondre aux besoins.
La superficie du territoire algérien couvre 2, 381,740 km2 rien que 15% de cette dernière
reçoit 90% des écoulements superficiels qui se trouvent concentrés dans les bassins versants du
nord, dits tributaires de la Méditerranée dont la superficie n'est que de 123.000 Km³ (Ajabi,
2005). Les ressources en eau en Algérie sont définies comme l'ensemble des écoulements
superficiels (oueds) et souterrains (nappes). Seulement 80% de ces ressources sont renouvelables
(70% pour les eaux de surface et 10% pour les eaux souterraines) et elles se concentrent dans la
partie nord du pays. Dans la partie sud, les ressources souterraines sont considérables, mais par
contre, elles ne sont que très peu renouvelables (Imache, 2003).
1.1. Potentialités : situation générale
Du fait de son appartenance géographique à la zone aride et semi-aride, l’Algérie est soumise à
des conditions physiques et hydro climatiques défavorables. En effet, depuis 1975, un
abaissement graduel de la pluviométrie s’est manifesté dans la région ouest avant de s’étendre à
l’ensemble du pays. Le déficit pluviométrique par rapport à la moyenne est d’environ 30%. Les
ressources en eau en Algérie étaient estimées à environ 11,667 milliards m3/an, où la part des
eaux de surface est de 10,150 milliards m3/an et 1,517 milliards m3/an pour les eaux souterrains
Première partie Etude bibliographique
13
avec un indice de dépendance de 3.6%. Les écoulements superficiels sont essentiellement
concentrés dans la frange septentrionale du pays, s’étend sur environ 300 000 km 2, soit 13 % de
la superficie du pays. Les régimes hydrographiques dans cette zone soumis à un régime
climatique méditerranéen semi-aride, sont caractérisés par l’extrême irrégularité saisonnière et
interannuelle des apports en eau, la violence et la rapidité des crues et l’importance des
transports solides. Schématiquement, les ressources en eau superficielles décroissent du Nord au
Sud, au fur et à mesure que croissent les ressources en eau souterraines. Les eaux des surfaces
figurent pour 32 % du bilan alors qu’elles constituent 80 % des ressources globales (Loucif,
2002).
Malheureusement, vu qu’une faible partie seulement de cette eau est mobilisée, 72% des
volumes d’eau consommés annuellement en Algérie proviennent des forages.
Selon l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), les volumes d’eau utilisés
s’élèvent à environ 4 milliards de m3 par an, soit près du quart du potentiel, la répartition de ces
volumes, selon l’origine de la ressource est représentée dans le tableau 2.
Tableau 2 : Volumes d’eau fournis par les différentes ressources (ANRH, 1993)
Millions de m3 %
Barrage de régulation 932 24
Lacs collinaires 28 1
Puits et forages 2044 51
Sources, prises au fil de l’eau 950 24
Total 3954 100
Avec une précipitation moyenne de 89 mm/an (représente un volume de 211,5 milliards m3/an),
dont 11,667 milliards m3/an. Ces précipitations sont aussi inégalement réparties; allant de l'Est à
l'Ouest elles connaissent une régression importante (Tableau 3).
Tableau 3: Répartition des précipitations sur le territoire national, unité (mm/an)
Région Ouest Centre Est
Littoral 400 700 900
Atlas tellien 600 700-1000 800-1600
Hautes plaines 250 250 400
Le découpage de l’Algérie du nord en différentes régions repose sur les critères suivants :
Première partie Etude bibliographique
14
• Les caractéristiques géographiques et naturelles des régions ;
• Le groupement des bassins versants et sous bassins hydrographiques entre lesquels existent des
nécessités de transfert (Remini, 2005).
Le territoire national est actuellement subdivisé en cinq régions hydrographiques regroupant les
17bassins versants du pays (Figure3).
Figure3 : Les dix-neuf bassins versants du pays
Tableau 4 : les zones hydrologiques ou bassins versants algériens
Code Bassin versant
Superficie en (km2)
Code Bassin versant
Superficie en (km2)
Code Bassin versant
Superficie en(km2)
1 Cheliff 43.750 7 H.plateaux constantinois
9.578 13 Sahara 2.087.991
2 Côtiers algérois
11.975 8 H.plateaux oranais
49.370 14 Seybouse 6.475
3 Côtiers constantinois
11.570 9 Isser 4.149 15 Soummam 9.125
4 Côtiers oranais
5.831 10 Kebir
Rhumel
8.815 16 Tafna 7.245
5 Chott Hodna 25.843 11 Macta
14.389 17 Zahrez 9.101
6 Chott Melghir
68.751 12 Medjerda
7.785
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
AFLOU
ANNABA
BISKRA
CONSTANTINE
M 'SILATEBESSA
CHLEF
SAIDA
ALGER
DJELFA
TLEMCEN
JIJEL
ORAN
100
200
300
400
T U
N I
S I
E
M A
R O
C
0 100 200 kmLimites des bassins versants
BV 01
BV 08
BV 06
BV
09
BV 11BV 05
BV 17
BV 16
BV 07
BV 15
BV
12
BV
14
BV 10
BV 03
BV 03 BV
03
BV 02
BV 02
BV 04
BV 01 : Cheliff
BV 02 : Côtier algerois
BV 03 : Côtier constantinois
BV 04 : Côtier oranais
BV 07 : Hauts Plateaux constantinois
BV 08 : Hauts Plateaux oranais
BV 09 : Isser
BV 10 : Kebir Rhumel
BV 13 : Sahara
BV 14 : Seybouse
BV 15 : Soummam
BV 16 : Tafna
BV 17 : Zahrez
BV 05 : Chott Hodna
BV 11 : Macta
BV 06 : Chott Melrhir
BV 12 : Médjerda
BV 13
M E R M E D I T E R R A N E E
Première partie Etude bibliographique
15
L’Algérie se trouve dans la case des pays les plus pauvres en matière de ressource en eau en
Afrique et dans le monde avec seulement 361 m3/an/hab. (Figure 04).
Figure 4 : Les ressources en eau renouvelables réelles totales par habitant en Afrique et
l’indice de dépendance de chaque pays
1.2. La répartition des ressources en eau
1.2.1. Les ressources superficielles
Les ressources en eau dépendent évidemment du climat, à la fois dans leur répartition spatiale et
dans l’évaluation de leur bilan saisonnier ou annuel. Les eaux superficielles sont, pour leur plus
grande part, entraînées, par ruissellement et par écoulement torrentiels, vers la mer ou les
dépressions fermées ; Les débits sont irréguliers dans l’année avec des étiages nuls et des crues
de courtes périodes mais violentes, causant une érosion à l’amont et des inondations à l’aval.
L’irrégularité inter-annuelle est aussi marquée. Les besoins en eau ont tendance à être à forte
Première partie Etude bibliographique
16
composante saisonnière : l’irrigation, la population, ainsi que la part du tourisme concentré dans
les zones littorales concourent à déterminer une forte saisonnalité des utilisations de l’eau. A
l’inverse de la variabilité saisonnière des ressources : les demandes en eau sont maximales quand
les ressources sont minimales. Ce déphasage entre le régime des ressources et des demandes se
produit également à l’échelle inter-annuelle, ce qui accentue les risques de pénurie
conjoncturelle. Pour atténuer ce déséquilibre, une meilleure gestion de la ressource en eau est
impérative. Ces écoulements de surface qui constituent les deux tiers des ressources du pays
avaient été estimés pendant la période coloniale à 15 milliards dem3.Pour les bassins tributaires
de la Méditerranée (123.000 km2), c'est-à-dire sans tenir compte des bassins qui dépendent des
chotts. Dans les études menées dans le cadre du Plan National de l’Eau (ANRH et DGAIH) et
qui intègrent des années de sécheresse (jusqu’à 1993), ce potentiel est revu à la baisse puisque
les ressources en eau de surface ont été, cette fois - ci évaluées à 12,350 milliards de m3 répartis
par bassin hydrographique (Tableau 5)
Tableau 5 : Répartition spatiale des eaux de surface (Ajabi 2005).
Régions Apports
moyens (Hm³)
Apports
contrôlés (Hm³)
Taux de
mobilisation%
Apports
résiduaires
(Hm³)
Oranie Chott
Chergui
988 461 47 527
Chéliff Zahrez 1605 1145 71 460
Algérois Hodna
Soummam
4587 2383 52 2204
Constantinois
Seybouse
Mellègue
4527 2542 56 1985
Sud 600 170 28.26 430
Totaux 12307 6700 54.44 5606
Au plan spatial, les ressources en eau sont concentrées dans les bassins côtiers, qui reçoivent
11,1 milliards de m3 (90,2 %) de l'écoulement total, celles des hautes plaines ne sont estimées
qu’à 0,7 milliards de m3 (5,7 %) et enfin les bassins sahariens entrent pour 0,5 milliards de m3
(4,1 %). Ces eaux superficielles sont deux fois plus importantes à l’Est qu’à l’Ouest où se
Première partie Etude bibliographique
17
trouvent les terres les plus fertiles. En valeur relative, seuls 1,7 milliards de m3 (13,82 %) étaient
régularisés dans les années 1980 pour passer à 6,44 milliards de m3 (52,35 %) en 2009.
Ces chiffres sont en fait la capacité théorique des barrages qui sont soumis à des réductions
importantes en raison de l’envasement, des fuites et de la forte évaporation notamment en cas de
sécheresse prolongée.
1.2.2. Les ressources souterraines
Au regard des ressources mobilisables existantes, les prélèvements exercés sur les ressources
hydriques apparaissent comme importants. Ils ont été estimés à près de 4.2milliards de m3 dont
78 % issus des nappes souterraines (Ferrah et Yahiaoui, 2004). Les potentialités en eaux
souterraines directement exploitables sont évaluées, par les services techniques de l’ANRH et
par la DGAIH, à 1,8 milliards de m3 dans la région Nord. Ces ressources sont relativement
faciles à mobiliser et sont, aujourd’hui, exploitées à plus de 90%. A l’inverse des ressources en
eaux souterraines situées dans le Sud, les réservoirs du Nord du pays sont renouvelables, ils
concernent au total 126 nappes principales. Les ressources en eau souterraines du Nord du pays
connaissent un niveau de surexploitation avancé. Dans le sud, les ressources en eau souterraines
sont beaucoup plus importantes et sont contenues principalement dans des aquifères, qui
s’étendent, pour certains, au-delà même des frontières algériennes : il s’agit des nappes du
Continental Intercalaire (CI) ou nappe albienne, et du Complexe Terminal (CT). Les réserves
théoriques des deux aquifères sont estimées à près de 60.000 km3. Les volumes emmagasinés
dans ces deux aquifères sont énormes, mais ils ne sont que très peu renouvelables pour ne pas
dire qu’ils sont fossiles. Les nappes du Sahara septentrional sont exploitées à hauteur de 5
milliards de m3 par an, ce qui porte le total des ressources en eau exploitables (souterraine et
superficielle à 6,8 milliards de m3. La répartition par région hydrographique des eaux
souterraines se présente comme suit (Tableau 6) :
Tableau 6 : Répartition des ressources souterraines (millions de m3) (Ajabi, 2005)
Bassin hydrographique
Oranie Chott Chergui
Cheliff Zahrez
Algérois Hodna Soummam
Cons Mallegue Seybouse
Sud Total
Ressources disponibles
375 231 745 543 5000 6894
Première partie Etude bibliographique
18
Ressources exploitées
284 333 720 276 1400 3013
Taux de mobilisation
75% 144% 97% 80% 28% 43.70%
1.3. La mobilisation des ressources en eau
1.3.1. Les barrages
Depuis 1962, de nombreux barrages ont été réalisés, 57 barrages sont aujourd'hui en exploitation
dont 16 barrages destinés pour l’irrigation d’une capacité de 869 millions de m3, et 23 barrages
mixtes (AEP, Irrigation et Industrie) d’une capacité de 3.6 milliards de m3 ; 14 ouvrages sont en
construction, 63 barrages en étude de faisabilité, 16 barrages en étude d’avant-projet détaillé
(Figure5).
Les barrages ont été longtemps le principal vecteur disponible en matière de domestication des
eaux superficielles ; La mobilisation de ces eaux par les grands barrages se fait comme suit :
Région Ouest : 14 Barrages
Région Chéliff : 11 Barrages
Région Centre : 10 Barrages
Région Est : 19 Barrages
Première partie Etude bibliographique
19
Figure 5. Répartition des barrages en exploitation dans le Nord algérien.
Le tableau 7 donne les principales indications sur ces barrages :
Tableau 7 : Principales indications sur les barrages (Ajabi, 2005).
Désignation Ouest Chéliff Centre Est Total
Capacité
(Million/m³)
Initiale 1727 1323 782 2399 6233
Actuelle 1045 1045 757 2276 5721
Apports annuels
(Million/m³)
1278 667 778 1776 4500
Volumes régularisés/an
Million/m³
623 376 474 959 2432
AEP (Million/m³)
222 121 340 685 1368
Irrigation (Million/m³) 401 255 134 274 1064
1.3.1.1. Evolution des capacités et des Volumes régularisables des barrages
Selon les statistiques officielles, fournies par l’ANBT mais non actualisées, les barrages ont
déjà perdu 510 hm3 (passant de 6447 hm3 de capacité initiale à 5938 hm3 de capacité estimée),
à partir de là et en se basant sur les chiffres officiels de l’envasement qui est estimé à 2 ou 3 %
par an, le volume emmagasiné en 2009 doit être amputé de 120 hm3 annuellement durant
Première partie Etude bibliographique
20
les 9 années, ce qui donne un envasement effrayant de plus d’un milliard de m3 (dans
l’hypothèse de 2 %/an) pour les 57 barrages. On peut ainsi dire, sans exagération aucune, que si
rien n’est envisagé pour limiter ce phénomène, somme toute naturel, l’avenir (dans le moyen et
long terme) hydraulique de l’Algérie est fortement compromis d’autant plus que les sites
susceptibles "d’accueillir" les barrages se font de plus en plus rares. Etant intimement lié à la
pluviométrie, le remplissage des barrages est généralement moyen à médiocre. Le graphe ci -
après (2001-2009) montre que le volume des barrages n’a atteint et dépassé les 3 milliards de m3
(50 % de la capacité estimée) que durant la dernière année(2009).
Figure 6 : Evolution du volume de remplissage des barrages
Première partie Etude bibliographique
21
Tableau 8: moyenne annuelle de la capacité initiale des barrages algériens (2001-2009) en
% (ABHCSM, 2009)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 moyenne
Ouest 30.50 27.03 24.53 21.39 13.48 17.82 18.82 22.91 52.11 25.4
Est 37.13 31.91 68.04 64.12 65.67 63.40 60.80 56.19 65.79 57.01
Cheliff 39.32 28.59 31.87 29.23 16.96 20.93 20.67 21.67 43.94 28.13
Centre 32.09 24.78 55.72 58.25 55.42 51.87 54.53 54.04 57.02 49.3
moyenne 34.76 28.08 45.04 43.25 37.88 38.5 38.71 38.70 54.72 39.96
Figure 7 : Moyenne de la capacité initiale 2001-2009 en %
Les 48 barrages que comptait le pays en 2001 ont enregistré une chute importante entre mai et
Août passant de 49,9 % à 37,5 %. Si, les barrages de l’Est et du Centre se remplissaient
considérablement entre 2002 et 2003, passant respectivement de 36 à 73 % et de 29 à 62 %
(Plus que du simple au double) et ceux du Cheliff passaient modestement de 35 à 39 %, les
barrages de l’Ouest, eux chutaient de 33 à 28 %.
%
Première partie Etude bibliographique
22
Le remplissage a été médiocre durant l’année 2002 avec seulement 33,74 % de capacité estimée;
heureusement pour le pays, qui comptait déjà sur une réserve, plutôt, confortable en 2001 avec
42 %, sinon le recours à l’importation de l’eau aurait été inévitable. En revanche, l’année 2003 a
été celle de la reconstitution des réserves puisqu’un bond important a été enregistré (53,73 %). Il
fallait attendre 2009 pour voir le volume atteindre le record de la période étudiée (2001-2009)
avec 60,20%. En 2002, donc, beaucoup de barrages ont connu un rabattement important de leur
niveau. Paradoxalement, les barrages de l’Ouest ont connu leur meilleur taux de remplissage en
2001 (près de 37 %) et 2002 (33,45 % de capacité estimée), quand ces années ont été les moins
bonnes pour les barrages du Centre (avec 37 et 29 %) et de l’Est (44 et 36 %). Ce n’est que vers
la fin de 2002 que la situation s’améliora pour ces derniers. En effet, du 1 au 7 décembre 2002, si
les barrages algériens ont reçus 215 hm3, 84 % de ce volume a été enregistré au niveau des
barrages de l’Est et du Centre. L’ouest et le Cheliff ont du attendre 2009 pour établir le record
avec, près de 56 % pour le premier et près de 52 % pour le second quand le Centre atteint plus
de 61 % et l’Est plus de 71 %. L’année 2003 a été particulièrement bénéfique pour les barrages
algériens puisqu’ils avaient dépassé le seuil symbolique des 50 % du taux de remplissage.
Notons que l’analyse globale fait ressortir que le meilleur remplissage a été enregistrée en 2009
pour l’ensemble des régions. Cependant, des différences sont à souligner; 2009 pour l’Ouest
avec près de 56 % et le Cheliff pour près de 52 %, 2003 pour l’Est avec 73 % et 2004 pour le
Centre avec 68 %. La décroissance Est Ouest est donc confirmée puisqu’on retrouve par ordre :
l’Est, le Centre et loin derrière l’Ouest et le Cheliff avec des taux qui se rapprochent.
Le taux de remplissage connaît également une décroissance apparente et évidente à partir des
mois de juin et juillet suite aux diminutions sensibles des précipitations, aux ponctions estivales
qui sont importantes et à l’évaporation intense. La courbe reprend son ascension à partir du mois
de novembre qui correspond à l’arrivée des premières pluies d’automne.
Première partie Etude bibliographique
23
Tableau9 : Moyenne annuelle de la capacité estimée des barrages algériens (2001-2009)
en % (ABHCSM, 2009)
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 moyenne
Ouest 36.93 33.45 28.66 27.31 18.29 21.79 20.82 25.76 55.94 29.88
Est 44.02 36.08 73.06 69.92 70.13 68.69 65.52 60.26 71.66 62.15
Cheliff 49.85 35.63 38.89 37.76 20.71 23.46 23.06 24.65 51.67 33.96
Centre 37.61 29.78 62.30 68.07 60.58 55.92 58.62 57.98 61.52 54.71
moyenne 42.10 33.74 50.73 50.76 42.43 42.46 42.00 42.16 60.20 45.18
Figure8 : Moyenne de la capacité estimée 2001-2009 en %
1.3.1.2. Evolution du taux de remplissage des barrages du centre
a. Situation favorable
Le taux de remplissage des barrages, dans la région, était honorable, supérieur à 40 %, en mars
1998 et mai 2000, même si le barrage de Bouroumi, le plus important, était faiblement rempli,
avec moins de 14 %. Néanmoins, le remplissage moyen durant 2001-2009 se situait à plus de 56
%.
Première partie Etude bibliographique
24
Tableau10: Taux de remplissage des barrages du Centre (mars 1998 et mai 2000)
(ANBT, 2003)
Barrage Capacité initiale hm3
Capacité estimée hm3
Mars 1998 %
Mai 2000 %
1 Beni-Amrane 16.00 6.00 70.5 16.22
2 Boukourdane 97.00 96.00 28.14 54.11
3 Bouroumi 188.00 182.00 4.54 13.79
4 Hamiz 21.00 15.60 41.7 42.76
5 Keddara 145.6 143.80 43.37 45.68
6 Ladrat 10.00 9.00 78 56.67
7 Lekhal 30.00 29.00 34.73 22
8 Meurad 0.30 0.25 80 96
Moyenne 47.62 43.40
Le barrage de Keddara (145 hm3) est passé de 3,5 hm3 (04/10/2002), à 6 hm3 (05/11/2002), à 15
hm3 (04/12/2002), à 39 hm3 (31/12/2002), à 72 hm3 (29/01/2003) et à 143 hm3 en juin 2003
après un remplissage médiocre d’environ 5 % durant l’année 2002. Il se rempli totalement de la
mi-mars à la mi-juillet 2004. Hormis cette année défavorable (2002) c’est un barrage qui connaît
un niveau de remplissage honorable dépassant les 70 % entre 2003 et 2009.
Le barrage de Taksebt, d’une capacité de 175 hm3, est passé, au début de son remplissage de 3
%, en mars2002 à 16 % en décembre. Il passe, ensuite de 47 hm3 (27%) en janvier à près de 100
hm3 (55%) en décembre 2003, a failli se remplir totalement entre mai et juin 2006 et déversa son
trop-plein entre avril et juillet 2007, entre novembre 2007 et juillet 2008 et entre janvier et
juin2009. Le reste du temps, il a gardé un niveau de remplissage digne d’un barrage devant
assurer une desserte régionale (Alger, Tizi Ouzou et Boumerdès). Des 10 barrages de cette
région, 6 d’entre eux (Hamiz, Keddara, Ladrat, Lekehal, Taksebt etTilesdit) se remplissent de
façon convenable entre 2003 et 2009. Leur remplissage se situe entre 59 et 95 %. Lekehal (29
hm3), mis en service en 1985, s’est rempli une première fois en 1994, une seconde fois en 2003
et enfin une troisième fois entre janvier et début juin 2005. Il a constamment maintenu un niveau
acceptable (entre 35 % en 2002 et 89 % en 2003) avec une moyenne inter – annuelle (2001-
2009) de 60 %. Quant au petit barrage de Ladrat (9 hm3), il est resté constant durant toute
l’année 2002 avec environ 47 % de remplissage pour enregistrer une évolution positive jusqu’à
atteindre, parfois, les 100 % durant 3 années successives 2004, 2005 et 2006.
Première partie Etude bibliographique
25
b. Situation critique
Le barrage de Keddara (143 hm3) comptait une capacité de 23 hm3 en mai 1989 et chute à
8,4hm3 en décembre. Son taux de remplissage oscillait entre 2 et 6 % durant l’année 2002. Il n’a
atteint les 20 % qu’en décembre 2002. Il connaîtra une évolution régressive de juillet 2001 à
septembre 2002 où il atteint un seuil critique inférieur à 3 hm3 (2%). Le barrage de Hamiz n’a
pas atteint les 5 % de remplissage durant les 11 premiers mois de 2002. Boughzoul est resté à
sec entre février 2002 et janvier 2003, puis entre juin et septembre 2003. Boukerdane, barrage
non moins important avec ses 96 hm3 n’a nullement atteint les 50 % durant les neuf années
(2001-2009), il oscillait entre 30 % en 2009 et 46 % en 2005. Les signes les plus inquiétants sont
signalés au niveau du barrage de Bouroumi qui n’atteindra les 27 % qu’en 2009, année
considérée particulièrement bénéfique pour la quasi-totalité des barrages algériens. Durant les
autres années (2001-2008) son remplissage n’est passé qu’entre 16 hm3 (9 % en 2002) et 30 hm3
(16 % en 2008) alors que sa capacité estimée est de 182 hm3, faisant de lui, le plus grand
ouvrage de la région.
Première partie Etude bibliographique
26
Figure 9: évolution du taux de remplissage des barrages du Centre
Première partie Etude bibliographique
27
Tableau 11: Evolution du taux de remplissage des barrages du Centre (2001-2009)
(ABHCSM, 2009)
NB: la capacité estimée du barrage de Beni Amrane est passée de 6 hm3 entre 2001
et 2004 à 13 hm3 entre 2005 et 2009
Tableau 12 : Apport liquide au niveau de certains barrages
Barrages Apports en hm3
Barrages Apports en hm3
Barrages Apports en hm3
Boughzoul 1 66 F.E.Gherza 1 11 Sarno 1 10
2 352 2 46 2 39
Ghrib 1 70 Hamiz 1 24 Cherfas 1 54
2 488 2 58 2 72
Oued Fodda
1 122 Zardezas 1 6 Bouhanifa 1 93
2 175 2 72 2 148
Bekkhada 1 44 K’sob 1 34 Beni Bahbel
1 59
2 117 2 81 2 63
Cheffia 1 52 F.E.Gueiss 1 4 Meffrouch 1 8
2 259 2 15 2 14
Première partie Etude bibliographique
28
Tableau13:Répartition mensuelle de l'évaporation au niveau de certains barrages (en hm3)
S O N D J F M A M J Jt At Total
Beni Bahbel
1 0.474 0.253 0.148 0.041 0.070 0.186 0.247 0.287 0.437 0.434 0.572 0.510 3.659
2 0.327 0.211 0.115 0.030 0.090 0.154 0.210 0.274 0.352 0.506 0.556 0.535 3.333
Samoa 1 0.007 0.010 0.012 0.014 0.033 0.064 0.107 0.151 0.250 0.259 0.215 0.117 1.239
2 0.007 0.010 0.014 0.022 0.051 0.108 0.109 0.135 0.227 0.261 0.240 0.110 1.294
Bou Hanifia
1 0.492 0.278 0.14 0.105 0.217 0.292 0.523 0.657 1.042 0.858 0.839 0.635 6.078
2 0.317 0.214 0.252 0.175 0.207 0.233 0.364 0.547 0.789 0.961 1.193 0.790 6.042
Bakkada 1 0.06 0.036 0.013 0.013 0.033 0.096 0.161 0.207 0.308 0.291 0.186 0.103 1.507
2 0.078 0.045 0.039 0.053 0.060 0.121 0.165 0.184 0.258 0.191 0.203 0.149 1.546
Ghrib 1 1.045 0.755 0.376 0.294 0.239 0.484 0.754 0.930 1.217 1.050 1.251 1.011 9.406
2 0.454 0.309 0.244 0.152 0.262 0.252 0.522 0.938 1.089 1.338 1.785 1.367 8.712
Hamiz 1 0.155 0.010 0.010 0.010 0.120 0.074 0.116 0.155 0.202 0.165 0.195 0.135 1.347
2 0.278 0.120 0.067 0.013 0.020 0.085 0.104 0.101 0.152 0.221 0.242 0.220 1.623
F.E.Gherza 1 0.403 0.376 0.336 0.163 0.154 0.168 0.207 0.282 0.375 .0348 0.426 0.355 3.593
2 0.571 0.266 0.254 0.201 0.171 0.267 0.426 0.382 0.568 0.885 1.007 0.918 5.916
Zardezas 1 0.114 0.08 0.046 0.026 0.018 0.046 0.070 0.081 0.103 0.107 0.104 0.096 0.891
2 0.083 0.043 0.021 0.027 0.035 0.054 0.078 0.068 0.093 0.116 0.173 0.178 0.969
Cette évaporation est donc importante à la surface des lacs et notamment les retenues des
barrages et des réservoirs à ciel ouvert (Tableau 13). Ce pouvoir évaporatoire est illustré par la
diminution des stocks au niveau des barrages, pendant la période chaude notamment. L’ANB
réalise des mesures quotidiennes d’évaporation dans 39 grands barrages d’une capacité totale de
3 800 Mm3. L’évaporation maximale, 350 Mm3, a été enregistrée en 1992-1993 et la minimale,
100 Mm3, en 2001/2002. La moyenne annuelle sur la période 1992-2002 est de 250 Mm3, soit
6,5 % de la capacité totale (Figure10).
Première partie Etude bibliographique
29
Figure 10. Variation annuelle de l’évaporation (Mm3) dans les 57 grands
barrages (ANB, 2005).
Ces observations permettent d’identifier clairement un gradient d’évaporation: dans la zone
littorale (à moins de 50 km de la mer), l’évaporation annuelle est inférieure à 0,5 m ; dans une
bande intermédiaire (entre 50 et 150 km de la côte), l’évaporation est comprise entre 0,5 et 1
m/an ; plus au sud, l’évaporation dépasse 1 m/an. Les 57 grands barrages actuellement exploités
se trouvent essentiellement dans les zones littorales (24) et intermédiaires (25) ; seuls huit se
trouvent au sud. L’ANB suit depuis 1992 les fuites dans 22 barrages, mais, jusqu’à ce jour,
aucune analyse détaillée n’a été réalisée. Dans certains cas, les fuites sont tellement importantes
qu’un réseau de collecte récupère à l’aval les eaux perdues et les réorientent vers les terres
agricoles. Selon les années, le volume total perdu par infiltration a varié de 20 à 75 Mm3. Les
volumes perdus plus faibles sur la période 1998-2002 s’expliquent simplement par l’assèchement
de plusieurs barrages durant cette période de pluies déficitaires (Figure 11).
Première partie Etude bibliographique
30
Figure 11. Variations annuelles (millions m3) des fuites d’eau des 22 barrages (ANB, 2005).
L’Algérie est périodiquement « secouée » par des sécheresses répétées et connaît depuis plus
d’une vingtaine d’années une sécheresse sévère et persistante. Pour avoir une idée de l’ampleur
de cette sécheresse, on peut donner un aperçu des apports au niveau de certains barrages pendant
les périodes 1945-1975 et 1976-1998 (Tableau 14).
Première partie Etude bibliographique
31
Tableau 14: Apports de certains barrages (CNES, 2000).
Barrages Apports (hm3) Rapport
45 -75 76 - 98 45 - 98 4 = 2/3 5 = 2/1 6 = 3/1
1 2 3
Beni Bahbel 88 36 62 0.58 0.41 0.70
Cherfas 94 31 63 0.49 0.33 0.67
Ouizert 69 27 48 0.56 0.39 0.69
Ghrib 173 89 131 0.67 0.51 0.75
fodda 113 51 82 0.62 0.45 0.72
Bakkada 78 34 56 0.60 0.43 0.71
Hamiz 47 31 39 0.79 0.66 0.83
Chéffia 161 119 140 0.85 0.74 0.87
Zardezas 70 52 61 0.85 0.74 0.87
0.51 0.76
La pollution de certains barrages, (tableau ci-dessous), tant par les eaux usées domestiques que
par des rejets industriels, est à soulignée.
Tableau 15: Barrages affectés par la pollution (SNAT, 2004)
Barrages Wilaya Sources de pollution
Lakhal Bouira ENAD Sour-El-Ghozlane
Béni Amrane Boumerdes ENAD Lakhdaria et Hydrocarbures
Keddara Boumerdes Hydrocarbures
Hamiz Alger Hydrocarbures
Fergoug Mascara Rejets urbains et industriels
Beni Bahdel Tlemcen Rejets urbains et industriels
Sidi Abdelli Tlemcen Rejets urbains
Mardja Sidi Abed Relizane Rejets urbains et industriels
Hammam Boughrara Tlemcen Rejets industriels
L’une des conséquences immédiates de l’érosion est la sédimentation dans les barrages. Le
premier barrage construit en Algérie, Si en 1846, a été abandonné à cause de son envasement
rapide et de sa faible capacité initiale (1 Mm3). En1957, les barrages d’Algérie avaient une
capacité totale de 900 Mm3, dont 200 déjà occupés par les sédiments (Valembois et Migniot,
1975). En 1962, les 16 grands barrages en exploitation représentaient une capacité de 1,3 Gm3 et
un envasement de 240 Mm3. Depuis lors, l’envasement n’a cessé d’augmenter dans ces 16
barrages pour atteindre 492 Mm3 en 2006, soit une perte de capacité de 38 % (Figure12).
Première partie Etude bibliographique
32
Figure 12. Évolution de l’envasement des grands barrages
Algériens en exploitation en 1962.
Tableau 16 : Liste des barrages les plus envasés d’Algérie.
Barrages Année de mise en eau
Capacité initiale (Mm3/ans)
Comblement en 2006 (%)
Dévasement effectuée ( Mm3) Fergoug 1970 18 100 7
Béni Amrane 1988 16 80 3
Meurod 1960 1 80
Foum El Gharza 1950 47 70 4
Foum El Gueiss 1939 3 67
Ghrib 1939 280 60
Ksob 1977 30 60 4
Oued Fodda 1932 228 57 45
Bouhanifia 1940 73 57
Boughzoul 1934 55 56
Zardezas 1977 27 54 10
Ighil Emda 1953 155 35 47
Hamiz 1935 21 27 8
Djorf Torba 1969 350 27
Sarno 1954 22 24
Bakhada 1963 56 20
Beni Bahdel 1952 63 17
Merdja 1984 55 14 5
Première partie Etude bibliographique
33
Le phénomène de l’envasement se pose avec acuité et constitue un problème majeur en Algérie
(dégradation des sols agricoles, alluvionnement des retenues).
Tableau17: Evolution de l’envasement de certains barrages (Arrus, 1985).
Année de mise en eau
Capacité initiale
Capacité 1967 e (hm3)
Capacité 1986 (hm3)
Capacité 1996 (hm3)
Taux d’envasement en
% Beni Bahdel 1946 63 54.8 56.5 55.1 12.5
Mefrouch 1963 15 14.9 14.6 14.4 4.0
Bouhanifia 1984 73 55.4 51.6 46.6 36.1
SMBA 1978 235 225.6 214 8.9
Oued Fodda 1932 228 134.9 132.7 115.2 49.4
Boughzoul 1934 55 34.6 20 11.8 78.5
Ghrib 1939 280 178 165.6 141.4 49.5
Hamiz 1935 (S) 21 16.4 15.5 26.2
Zardezas 1974 (S) 32 20.2 8.2 74.3
Ksob 1977 (S) 29.5 1.6 26.4 21.4 27.4
Foum El Gueiss
1969 (S) 3.4 0.54 1.6 1.3 61.7
Foum El Gharza
1950 47 34.2 26.5 21 55.3
Djorf Torba 1969 350 316.4 296.8 15.2
(S) : surélevé
La lecture du tableau fait ressortir que l’envasement touche sans discernement aussi bien les
grands que les petits barrages.
1.3.2. Les retenues collinaires
La mobilisation de l’eau en Algérie s'effectue, par ailleurs, grâce à 700 retenues
collinaires totalisant une capacité globale de stockage de 90 millions de m3. Il faudra néanmoins,
relever que près de 57 % de ces retenues collinaires sont dans un état d'envasement prématuré et
que 20 % d'entre elles ne sont pas opérationnelles pour des raisons qui tiennent notamment à
l’absence d'exploitants, de matériel d'irrigation et de terre de proximité. Ces incohérences
laissent suggérer que la politique des retenues collinaires ne semble pas fondée et exécutée sur
des bases rationnelles. C'est du moins le constat établi par les experts de l'eau qui relèvent que
Première partie Etude bibliographique
34
beaucoup d'ouvrages ont été construit à la hâte, sans technique sûre ni aménagement particulier
des bassins versants (Ferrah et Yahiaoui, 2004).
1.3.3. Les Forages
En 1985, le nombre de forages exploités était d'environ 5500. En 1999, plus de 2000
forages ont été encore réalisés dans le Nord du pays, fournissant un volume de 1 milliard de m3
répartis entre l'alimentation en eau potable pour 852 millions de m3 et l'irrigation pour 147
millions de m3. Par ailleurs, 742 forages auraient été également réalisés dans le sud et
mobiliseraient un volume annuel de 221 millions de m3 pour l'alimentation en eau potable et 505
millions de m3 pour l'irrigation (Loucif, 2002). En ce qui concerne les eaux souterraines, les
volumes exploités actuellement sont estimées à 3.2 Milliards de m3/AN (Messahel et Benhafid,
2005):
• 1.8 Milliards de m3/an dans le Nord.
• 1.4 Milliards dans les régions sahariennes.
Total mobilisé est de 7 Milliards de m3/an.
1.4. Répartition de la ressource entre les différents consommateurs
L’agriculture, premier secteur consommateur d’eau, représente actuellement 70 % de la
consommation totale, suivie de l’alimentation en eau potable avec 23 % chiffre en progression
enfin l’industrie avec 7 % de la consommation totale. La figure 13 montre la part de chaque
secteur en % de consommation d’eau annuelle des volumes mobilisés.
Première partie Etude bibliographique
35
Figure 13 : Consommation d’eau par secteur (MADR, 2007).
Figure 14: Diagramme des eaux (Milliards de m3) (Ferrah et Yahiaoui ,2004)
70%23%
7%
Agriculture
AEP
Indusrie
Première partie Etude bibliographique
36
2. L’irrigation en Algérie
L'irrigation en Algérie a toujours été un impératif et un instrument privilégié pour assurer
l'accroissement de la production agricole, et garantir une stabilité de la production. Son
développement reste cependant tributaire des potentialités en eau du pays. La valeur des
importations de denrées alimentaires dépasse le quart du leur total.
La nécessité de développer une agriculture irriguée a de tous les temps constitué une
préoccupation majeure des responsables de l'agriculture algérienne. Des objectifs important sont
toujours été affichés par l’Etat à travers des politiques agricoles ambitieuses visant
l’intensification des productions agricoles. Toutefois, force est de constater que les résultats sont
été fort décevants sinon mitigés pour des raisons sur lesquelles il importe de se pencher (Ferrah
Et Yahiaoui, 2004).
Jusqu’en 1995, plus de 200 000 hectares de surface agricole utile (SAU) ont été perdus et le
ratio surface agricole utile par tête d’habitant diminue constamment, de 0,52 ha/habitant en
1967-1969 à 0,21 en 2000 (RGA, 2003).
Les potentialités en sol irrigables de bonne qualité dépassent 1,5 million d’hectares selon les
études menées par l’agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH, 2001). Actuellement
les réformes des politiques de l’eau sont nécessaires pour répondre à un besoin croissant de la
demande en eau à usage agricole.
2.1 Aperçu sur l’évolution de l’irrigation en Algérie
L’usage de l’irrigation en Algérie est très ancien comme en témoigne les vestiges de l’époque
romaine (bassins, aqueducs…). Des techniques d'irrigation séculaires fonctionnent encore à ce
jour. Ces différentes techniques (foggaras, seguias, ceds, puits balanciers...) sont adaptées à un
potentiel d’une grande diversité (plaines côtières, piémonts, hautes plaines, steppes, oasis…).
Les superficies irriguées se concentrent essentiellement dans le nord du pays avec un
pourcentage de 70%. L'irrigation s’opère pour 69 % à partir des eaux souterraines, les eaux de
surfaces ne contribuant qu’a hauteur de 29 % et 2% seulement sont irriguées à partir d’un
mélange d’eau de surface et souterraine.
La figure suivante montre la concentration des superficies irriguées dans le nord du pays et le
pourcentage de ces dernières par rapport aux superficies totales :
Première partie Etude bibliographique
37
Figure 15: Pourcentage des superficies irriguées par rapport aux superficies totales dans le
nord Algérien (WWW.FAO.ORG)
Ces superficies sont classées en deux grandes catégories
- Les grands périmètres d’irrigation
- La petite et moyenne hydraulique
2.1.1. Les grands périmètres d’irrigation (GPI)
Classés dépassant en général 500 ha d’un seul tenant et alimentés en eau à partir de barrages
ou de batteries de forages profonds avec d’importants investissements collectifs totalement
réalisés par l’Etat, cette catégorie de périmètres représentent actuellement 173.350 ha équipés
dont seulement 100.000 ha (58%) sont considérés irrigables vu la vétusté des réseaux (gravitaire
et par aspersion) et le déclassement de certaines superficies.
Les grands périmètres d'irrigation existants, alimentés en eau essentiellement à partir des
barrages sont au nombre de dix-sept (17) et totalisent une superficie équipée de l'ordre de
173.350 ha.
Les périmètres d'irrigation peuvent être classés en deux (02) catégories :
Les périmètres anciens hérités de la colonisation avec une irrigation traditionnelle
gravitaire (canaux et séguias)
Première partie Etude bibliographique
38
Les périmètres récents : réalisés après l'indépendance où domine une technique
moderne d'irrigation : l'aspersion.
2.1.1.1. Les périmètres anciens
Au nombre de huit (08), ils ont été réalisés entre 1937 et 1960. Ils occupent une superficie
équipée de l'ordre de 123.900 ha.
Les infrastructures de ces périmètres étaient pour certains d'entre eux, très vétuste, a eu pour
conséquence une diminution considérable des superficies irrigables. Tous ces périmètres ont fait
ou font pratiquement l'objet de travaux ou d’études de réhabilitation (Figure 18).
Tableau 18: Les grands périmètres Algériens réalisés avant 1962 (Messahel et Benhafid,
2005)
Périmètre Localisation
(Wilaya)
Date de
création
Superficie
équipée (ha)
Superficie
irrigable (ha)
Mode
d'irrigation
Moyen
Cheliff
Chéliff 1936 21 800 10 000 Gravitaire
Hamiz Alger
Boumerdès
1937 17 000 12 000 Mixte
Bas Cheliff Rélizane 1937 22 500 5 000 Gravitaire
Haut Cheliff Ain-Defla 1941 20 200 16 000 Mixte
Habra Mascara 1942 19 600 6 500 Gravitaire
Mina Rélizane 1943 9 600 5 000 Gravitaire
Sig Mascara 1946 8 200 4 500 Gravitaire
K’sob M'sila 1954 5 000 4 000 Gravitaire
123 900 63 00
Première partie Etude bibliographique
39
2.1.1.2. Les périmètres récents
Ces périmètres au nombre de neuf (09) réalisés depuis 1970 sont pour la plupart équipés de
réseaux sous pression permettant l'utilisation de techniques modernes d'irrigation. Ils
représentent une superficie équipée de 49.450 ha (Figure 19).
Tableau 19 : Les grands périmètres Algériens réalisés après 1962 (Messahel et Benhafid,
2005)
Périmètre Localisation
(Wilaya)
Date de
création
Superficie
équipée (ha)
Superficie
irrigable (ha)
Mode
d'irrigation Soummam Bejaia 1971 3 500 2 000 Sous pression
Maghnia Tlemcen 1974 5 100 4 000 Sous pression
Ain -
Skhouna
Saida 1974 2 850 2 000 Sous pression
Abadla Bechar 1974 5 400 4 500 Gravitaire
Bounamouss
a
El Tarf 1977 16 500 14 800 Sous pression
Isser-Sebaou TiziOuzou 1983 3 700 2 000 Sous pression
Mitidja Ouest Tipaza Blida 1988 8 600 7 500 Sous pression
Arribs Bouira 1988 2 200 2 000 Sous pression
M'chedellah Bouira 1988 1 600 1 400 Sous pression
49 450 40 00
2.1.2. La petite et moyenne hydraulique (PMH)
La petite et moyenne hydraulique est définie par le mode d’accès à la ressource en eau. Celle-
ci est fournie à partir des puits, forages, oueds, retenues collinaires, Ceds. Il y a très peu de
données sur les superficies irriguées. Ils ont été estimés par recoupement entre la SAU totale
irriguée de 620 687 ha et les superficies irriguées en grande hydraulique (37 000 ha), soit 583
687 ha (94% de l’ensemble des superficies irriguées) (RGA, 2003).
Avec 94% des superficies irriguées, la PMH, assure près de la moitié de la production
agricole, constituée par les cultures maraîchères et l’arboriculture. Son dynamisme semble lié à
l’autonomie qu’elle procure aux agriculteurs dans la maîtrise de la ressource
eau (Benmouffok, 2003). Le développement de la PMH soulève de nombreuses questions sur
Première partie Etude bibliographique
40
son avenir et sa durabilité dans certaines zones. Les informations recueillies par le biais du MRE,
confirment en effet un développement assez anarchique de milliers de forages et puits, dont la
majorité sont illicites sans autorisation et dont l’exploitation porte souvent un préjudice
irréversible aux nappes souterraines. En ce qui concerne le développement de la PMH à partir
des ressources superficielles.
2.2. La répartition des terres agricoles
Trois ensembles fortement contrastés climatiquement caractérisent le territoire:
2.2.1. Le littoral et les massifs montagneux
Le littoral et les massifs montagneux occupent 4% de la superficie totale dont 2.5millions d’ha
sont des terres agricoles, riches en ressources et très menacées par la concentration excessive de
la population et des activités, ainsi que par l’urbanisation anarchique. Ces terres sont fragiles et
peu résistantes à l’érosion. Le climat est de type méditerranéen, avec des pluies très violentes en
hiver provoquant une forte érosion. En été, les précipitations sont extrêmement rares et les
chaleurs très fortes. Les pluies pouvant atteindre1 600 mm/an, sont irrégulières d’une année sur
deux et inégalement réparties.
2.2.2. Les hauts plateaux
Les hauts plateaux occupent environ 9% de la superficie totale, dont 5 millions d’ha de terres
agricoles, sont caractérisés par un climat semi-aride (pluviométrie comprise entre 100 et400
mm/an). Les terres y ont une forte teneur en sel. Le processus de désertification est important du
fait de la sécheresse, de la fragilisation des sols soumis à l’érosion éolienne, de la faiblesse des
ressources hydriques et de la pratique intensive de l’agropastoralisme.
2.2.3. Le Sahara
Le Sahara, ensemble désertique aride (pluviométrie moyenne inférieure à 100 mm/an), couvre
87% du territoire et la surface agricole utile est estimée à 100 000 ha. Les terres y sont pauvres,
les conditions climatiques extrêmes et les amplitudes thermiques très fortes (FAO, 2005).
Le Centre et le Sud regroupent 31% de la SAU et concentrent 58% des superficies irriguées. A
l’Est se trouvent 36% de la SAU, 20% de la SAU irriguée et la plus grande partie du réseau
hydrographique et des précipitations. L’Ouest avec un potentiel sol irrigable important, ne
dispose que de 18% de la SAU irriguée (Tableau 20)
Première partie Etude bibliographique
41
Tableau 20:Les potentialités en terres et terres irriguées des quatre régions (Chabaca,
2007).
Régions SAU(Ha) SAU
Irriguée(Ha)
Rapport SAU/SAU Irriguée (%)
Est 3013543 120991 4,01
Centre 2188370 180082 8,22
Ouest 2820387 111443 3,95
Sud 436380 177067 40,57
Total 8458680 620687 7,33
.
2.3. La gestion de l’eau d’irrigation en Algérie
Les difficultés que connaît l’irrigation découlent, certes, de la rareté des ressources hydrique en
Algérie, mais elles trouvent aussi explication dans l’absence d’une gestion rationnelle de cette
ressource rare. Qu’il s’agisse des politiques générales de l’eau, de législation, des instruments de
régulation ou des institutions, la question de l’eau a été appréhendée, depuis le début des années
soixante-dix, en terme d’offre et de réalisation d’infrastructures ou plus exactement de
construction de barrages. Cette approche, centrée sur des initiatives et des ressources strictement
étatiques, s’est avérée insuffisantes dans la mesure où elle n’a pas permis une bonne satisfaction
des besoins des populations et des infrastructures économiques, malgré le poids relatif des
investissements réalisés.
2.3.1. Evaluation et contraintes
1- Le secteur hydro agricole en Algérie, en particulier sur les grands périmètres irrigués,
fait face à de grandes difficultés, d’ordre technique, financier et organisationnel. Ainsi, moins de
40.000 ha ont été, en moyenne irrigués pendant 20 dernières années dans les GPI (OPI régionaux
et Offices de Wilaya), et dans certains cas, avec une dose minimale de « survie ».
2- Un manque crucial de ressources en eau dans les GPI.
3- La superficie irriguée limitée est due en premier lieu à un manque de ressources en eau
disponible. Les volumes distribués n’ont ainsi pas dépassé 200 millions de m3 /an depuis 1984,
alors que les besoins pour les surfaces actuellement équipées et irrigables (100 000 ha) sont de
l’ordre de 500 millions de m3 avec une dose moyenne de 5 000 m3/ha, 40% seulement des
Première partie Etude bibliographique
42
besoins ont été satisfaits – cette situation est très variable selon les périmètres aggravé par des
facteurs
a- Externes:
1- La faiblesse en matière de planification des ressources en eau, liée notamment au manque de
coordination sectorielle et intersectorielle.
2- Les conflits avec les autres usages.
3. L’absence d’outils pour gérer cette situation (prévision ; définition des règles de gestion de la
pénurie ; communication ; tarification).
b- Internes:
1. La dégradation alarmante des infrastructures par manque d’entretien.
2. Les importantes pertes dans les réseaux.
3. Les gaspillages, conséquence de la faiblesse du prix de l’eau agricole.
La sous tarification de l’eau d’irrigation :
« Les tarifs appliqués différenciés d’un périmètre à un autre, sont passés de 0.12-0.17 DA par m3
en 1985 a 1.00- 1.25 par m3 en 1998 et à 2.5 DA actuellement».
Figure 16: Évolution du prix du m3 d’eau d’irrigation dans les périmètres publics algériens
(Guemraoui et Chabaca, 2005).
Dans le cas de l’agriculture, la sous tarification de l’eau est telle qu’elle se traduit par des
gaspillages relativement importants. Le prix payé est quasiment nul dans les grands périmètres
irrigués. D’après l’AGID, avec la tarification actuelle, l’eau ne représente que 4 à 30 % des coûts
Première partie Etude bibliographique
43
de production suivant les cultures (4% dans le cas de la pomme de terre et l’oignon et 30% pour
la pastèque (Ferrah et Yahiaoui 2004).
2.3.2. Les programmes de développements
Pour mieux gérer l’eau l’état à lancer en 2006-2007 des programmes de développement.
a. en matière de GPI
Les programmes en cours :
- 11 projets d’études : 125890 ha.
- 13 projets de travaux : 11700 ha.
Les programmes 2007 :
- 02 études lancées en 2004 pour une superficie de 4850 ha.
- 02 projets de travaux.
- Des programmes d’aménagement des périmètres pour une superficie de 4731ha.
b. En matières PMH :
Les programmes en cours :
- Réhabilitation d’aire d’irrigation 400ha.
- Réalisation d’aire d’irrigation 1200ha.
- Travaux d’équipements d’aires d’irrigation 700ha.
- Etudes des retenues collinaires 101.
- Réalisation de retenues collinaires 18 permettant la mobilisation de 06 millions de m3 pur
l’irrigation de 1200 ha (F.A.O, 2007).
Première partie Etude bibliographique
44
2.3.3. La politique hydraulique.
- Avant 70.
La politique de l’eau a été une sorte de continuité de ce qui avait prévalu avant l’indépendance.
Par la suite, de nouveaux objectifs ont été définis par les pouvoirs publics et qui existent dans les
différents plans de développements. Dans tous ces plans l’accent a été mis sur la mobilisation de
l’eau, l’extension des superficies irriguées et l’amélioration des conditions d’hygiène des
populations par le raccordement aux réseaux d’eau potable et d’assainissement. (Loucif, 2002).
- A partir 1980.
Le secteur a pu bénéficier d’un plan hydraulique national destiné essentiellement à définir les
priorités, les objectifs et les moyens d’une politique en la matière.
Ce plan avait dégagé des orientations nouvelles : après la priorité quasi-exclusive accordée à la
grande hydraulique, il a préconisé une relance de la petite et moyenne hydraulique (PMH) qui
s'est traduite par la multiplication des forages, des lacs collinaires des dérivations d'oueds.
(Loucif, 2002).
2.3.4. La stratégie du secteur des ressources en eau
En 1995 une nouvelle politique de l’eau a été mise en place, basé sur des principes nouveaux de
gestion intégré, participative et écologique. Cette nouvelle politique s’est concrétisée par la
création de cinq agences de bassin hydrographiques et de comité de bassin
- Création d’un ministère spécifique des ressources en eau (1999).
- Création de (ADE) et (ONA).
- Transformation des statuts d’EPA en EPIC de l’ANB et de l’AGID (en cours).
Les grands axes de la stratégie du ministère sont les suivantes :
- la maitrise des connaissances (ressources, besoin).
- La protection du patrimoine existant.
- La mobilisation des ressources conventionnelles et non conventionnelles.
- Une nouvelles stratégie de gestion ; celle-ci incluse notamment les réformes
institutionnelles, juridiques, l’introduction de nouvelles formules de partenariat avec le
secteur privé, la gestion de la demande, la révision du système tarifaire, un programme
Première partie Etude bibliographique
45
Gravitaire63%
Aspersion19%
Goutte à Goutte
18%
de communication et sensibilisation à l’économie de l’eau et à la préservation de la
qualité.
2.3.5. La politique hydro agricole actuelle (A partir du 2002)
Pour une meilleure gestion de l’eau en termes d’efficacité et d’efficience, l’Etat a mis en
place une politique d’irrigation dans le cadre du PNDA (plan national pour le développement
agricole) lancé en 2002. Cette nouvelle politique vise à encourager les nouvelles techniques
d’irrigation afin d’économiser l’eau et d’étendre les superficies à irriguer.
Des subventions importantes sont attribuées aux agriculteurs dans ce cadre. L’objectif visé par ce
soutien financier est la redynamisation de l’agriculture algérienne en assurant :
- Une meilleure utilisation et valorisation des ressources naturelles ;
- La préservation des ressources naturelles pour un développement durable ;
- Une intensification de la production agricole dans les zones favorables et sa
diversification dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire nationale ;
- L’adaptation des systèmes de production aux vocations des sols des différentes régions
du pays et aux conditions climatiques ;
- La promotion de l’emploi ;
- L’amélioration du revenu des populations agricoles.
2.4. L’état actuel des systèmes d’irrigations
Des gaspillages énormes sont entraînés par les méthodes d’irrigation traditionnelles (par
rigoles et immersion) et par manque de formation à l’utilisation de l’eau de très nombreux
néo-irriguant. Quand on sait la rareté de cette ressource et le coût élevé de sa mobilisation, il
apparaît évident que toute intervention de l’Etat qui permet de l’économiser de façon
conséquente est socialement hautement rentable.
Figure 17 : Les systèmes d’irrigations pratiqués en Algérie.
Première partie Etude bibliographique
46
Les nouvelles techniques d’irrigation peuvent diminuer les pertes de l’eau jusqu'à 50 %.
Tableau 21: Consommation en eau selon le mode d’irrigation (INSID, 2002)
Pour les besoins identiques, des apports différents
Irrigation traditionnelle Irrigation sous pression
100 litres 70 litres 40 litres
Gravitaire Aspersion Goutte à goutte
Tableau22 : Situation actuelle des systèmes d’irrigation (MADR, 2007).
D’après ce tableau on remarque que les superficies irriguées ont doublé de 350 000 ha en
1999 à 825 206 ha en 2005.
Le système d’irrigation par aspersion a doublé de 70 000 ha en 2000 à plus 150 000 ha en
2005. Pour le système goutte à goutte, il a connu aussi une progression très remarquable
passant de moins de 5 000 ha en (1999-2000) à plus de 147 697 ha en 2005, cette technique a
permis d’enregistrer des gains en eau d’irrigation estimés à 470 millions de m3 soit
l’équivalent d’une fois et demi le volume alloué annuellement à l’irrigation des grands
périmètres irrigués classés. Ce volume économisé nous permet d’irriguer, en goutte à goutte,
Années
Techniques
d'irrigation
2000
2001
2002
2003
2004 2005
Evolution en (%)
2000 -2005
GRAVITAIRE Irrigué (ha)
275000 458421 433531 485019 516108 524503 90
ASPERSION Irrigué (ha)
70000 102978 127570 138301 159739 153006 118
LOCALISEE
(Goutte à Goutte)
Réalisé (ha)
5000 56028 83877 99000 117487 147697 2900
TOTAL 350000 617427 644978 722320 793334 825206 135
Première partie Etude bibliographique
47
une superficie supplémentaire de près de 58 000 ha (équivalent à presque une fois et demi la
superficie irriguée annuellement au niveau des grands périmètres irrigués classés sans autant
mobiliser une quelconque ressource).
2.5. L’évolution des superficies irriguées
La superficie irriguée n’a pratiquement pas évolué de 1960 à 1970. Au cours de 1980-84,
environ 40 000 ha nouveaux ont été mis en irrigation, soit 8 000 ha/an ; 10 000 ha existants
ont en outre été réhabilités.
Les superficies irriguées s’élevaient en 1989 à 378 000 ha; en 1995, elles ont atteint 454000
ha (y compris les épandages de crues), soit 50 % du potentiel irrigables.
Ces superficies sont de l'ordre de 498 430 ha en 1998 dont 37 % concernent les cultures
maraîchères, 36 % pour les cultures fruitières, 14 % pour les céréales et le reste, soit 12 %
pour les vignes, les cultures industrielles et divers (Loucif, 2002)
Figure18 : Evolution des superficies irriguées en Algérie
D’après ce graphe on remarque une extension significative de la superficie irriguée et ce,
malgré les contraintes vécues ces dernières années par l’agriculture en matière de déficit
pluviométrique, du fait qu’elle est passée de 350 000 ha en 1999 à 825 206 ha à la fin 2005,
soit 475 206 ha de gain en surfaces irriguées, cela s’explique surtout par les efforts
Première partie Etude bibliographique
48
enregistrés et la dynamique remarquée pour la mobilisation de la ressource en eau et
l’introduction de nouvelles techniques d’irrigation, telle que le localisé.
2.6. Les contraintes de l’hydraulique agricole algérienne
L’hydraulique algérienne a connu différentes phases depuis la période coloniale à nos jours.
Plusieurs types de contraintes l’ont entravée et d’autres continuent à freiner son développement
et rendent difficile la tâche du gestionnaire. D’une manière générale on peut trouver quatre types
de contraintes : les contraintes naturelles, historiques, techniques et politico-économiques.
2.6.1. Les contraintes naturelles
L’Algérie possède des ressources hydriques très mal réparties dans l’espace. Il existe une
forte disparité entre l’Ouest du pays (région riche en plaines mais mal arrosée) et l’Est (région
montagneuse où s’écoulent les principaux oueds comme le Rhumel avec 910 hm3/an) (Imach,
2004). Le climat est aléatoire et à dominante aride. Les précipitations sont très irrégulières : elles
sont souvent sous forme d’averses qui causent parfois des inondations, à noter aussi les fortes
évaporations causées par la chaleur, qui provoquent la sécheresse surtout aux mois de l’été. En
outre, l’un des problèmes majeurs est l’érosion. Effectivement, et c’est bien connu, la terre
cultivable perdue par ravinement est très importante en Algérie, ce qui envase les retenues et
réduit considérablement leurs capacités (certains barrages ne sont plus qu’à un quart de leur
capacité initiale) (ANB, 1999).
Selon l’ANRH (1993), sur les 35 bassins versants de barrages étudiés, 8 sont érodés sur près
de 40 % de leur superficie. Evidemment, les grands périmètres irrigués alimentés par ces
barrages ne sont pas épargnés par ces problèmes, ils souffrent d’un manque d’eau crucial, dû
entre autre au climat. Ce déficit, combiné à une tarification faible, engendre des problèmes
financiers lourds pour les organismes de gestion chargés de l’entretien des réseaux et de la
distribution de l’eau.
D’autre part, l’exploitation des aquifères côtiers entraîne un problème d’intrusion d’eau
marine qui diminue la qualité de l’eau en fonction de la baisse du niveau piézométrique. Alger
est actuellement alimentée en grande partie par un parc forage (165 forages) situé sur la partie
Est de la nappe de la Mitidja (près de la cote) (AGID, 2003). D’autres forages sont en réalisation
dans la partie Ouest (à Mouzaia notamment).
Première partie Etude bibliographique
49
Une étude effectuée par l’ANRH dans la plaine de la Mitidja dans ce sens, montre que des
rabattements allant parfois jusqu’à 30 m et ce durant les deux dernières décennies. Aussi
l’invasion saline en Mitidja Est (baie d’Alger) a atteint une distance inquiétante de 1,6 km de la
cote, ainsi que d’autres régions touchées.
2.6.3. Les contraintes historiques
Comme tout pays colonisé, l’Algérie a hérité de la France une hydraulique ayant ses
avantages et ses inconvénients.
Après l’indépendance et jusqu’en 1981, la politique hydraulique était quasiment absente ;
l’héritage laissé par le colonisateur français était trop lourd à gérer. Le manque d’ingénieurs et de
techniciens en hydraulique s’est fait vite ressentir, aussi le manque de données suffisantes sur les
oueds et leurs écoulements, ont fait que des ouvrages ont été construits et reconstruits à
plusieurs reprises.
En effet, en cette période, les données physiques du milieu sur presque toutes les régions du
pays et le manque de spécialistes, ont affecté à l'hydraulique algérienne un retard fort
préjudiciable qui se fait ressentir actuellement, aussi la période d’insécurité qui régnait dans le
pays a retardée de dix années de plus son évolution. Les besoins en la ressource se sont fait
sentir, après un boum démographique.
Selon Arrus 1998, des investissements considérables ont été consentis ces dernières années,
mais qui restent très insuffisants pour rattraper le retard cumulé dans le passé.
2.6.4. Les contraintes techniques
L’absence de techniciens et d’experts en hydraulique s’est fait vite ressentir, ceci a eu un
impact conséquent sur le bon fonctionnement des infrastructures hydrauliques, ainsi que dans la
réalisation des ouvrages futurs, destinés à alimenter une population en forte progression.
Actuellement, beaucoup de périmètres irrigués connaissent une situation de dégradation des
infrastructures, due notamment au fait que la plupart des réalisations sont anciennes.
De plus, on observe des gaspillages et des pertes dans les réseaux qui sont estimées à 40
% pour l’AEP et 50 % pour les eaux d’irrigation, sans perdre de vue les pertes de capacités
engendrées par l’envasement des barrages (1,07 milliard de m3 perdus) (Imach, 2004).
L’évaluation économique de ces pertes s’élève à 0,62 % du PIB (Ferrah et Yahaoui, 2004).
Première partie Etude bibliographique
50
En plus du manque de disponibilité de l’eau attribuée à l’irrigation, la gestion du peu
disponible constitue une contrainte majeure dans l’optimisation des surfaces irriguées
(généralement seuls des petits secteurs du périmètre sont programmés à la distribution, en
fonction des disponibilités hydriques, parfois des secteurs ont de l’eau à la demande au
détriment des autres secteurs).
On observe un retard important dans le développement des périmètres irrigués. Selon
l'AGID 2005, sur les dix-sept périmètres irrigués existants qui correspondent à 170 000 ha
équipés, seuls 40 000 ha sont effectivement irrigués et ce sont surtout les nouveaux périmètres.
A partir de 1980, les infrastructures hydrauliques existantes ne permettaient plus de répondre
aux besoins en eau d’irrigation avec fiabilité à cause de leur dégradation, de l’absence de
systèmes d’assainissement et de drainage, ce qui a conduit dans certains endroits à des problèmes
irréversibles de salinisation des sols. Plusieurs constructions de nouveaux barrages ont été
lancées, mais à un rythme trop long.
2.6.5. Les contraintes politico-économiques
Une brève rétrospective historique permet de relever une inflation d’institutions et de textes
chargés de l’hydraulique. Pas moins de douze étapes ont caractérisé cette évolution
institutionnelle et l’on peut dire qu’aucun schéma stable n’a pu fonctionner correctement.
(Ferrah et Yahiaoui, 2004).
Dès les années soixante-dix, le secteur de l’eau a pris une forme d’organisation étatique
centrée sur la mobilisation des ressources publiques et les soutiens aux prix. De fait, la plupart
des textes juridiques et règlementaires conçus entre 1970 et 1995, n’ont joué aucun rôle effectif
sur le terrain ; ils ont au contraire contribué à la complication du fonctionnement et de
l’organisation des institutions chargées de la gestion de l’eau. Au même titre, beaucoup
d’organisations sociales de paysans ont connu un échec insurmontable devant l’étatisation de
l’économie de l’eau.
Le manque de l’eau pluviale, la dégradation des infrastructures de la grande hydraulique, la
gestion administrée de l’eau et la pratique de tarifs fortement subventionnés (qui n’encouragent
pas l’économie de l’eau) entraînent les organismes de gestion dans des déficits budgétaires
considérables qui les empêchent ainsi d’assurer correctement leur rôle, ce qui aggrave davantage la
situation.
Première partie Etude bibliographique
51
3. Les modèles de gestion des systèmes de barrage réservoir
Dans les pays arides et semi-arides, les gestionnaires doivent prendre en considération la rareté et
l'irrégularité de la ressource d’une part et les besoins en eau d’autre part pour satisfaire le
demande en eau des usagers au moindre coût de façon sure et durable. Donc la gestion d’un
système de réservoir doit
permettre de satisfaire une demande qui peut avoir un fort caractère aléatoire ;
faire face aux aléas climatiques (étiage ou crues prolongées) ;
gérer les réserves en eau sur le moyen et le court terme.
3.1. Les différents niveaux de la gestion des systèmes réservoirs
On ce qui concerne la gestion d’un système réservoir, on distingue (Souag, 2007) :
La gestion stratégique : c’est la gestion des réserves de la ressource en eau, elle consiste à
définir une stratégie de répartition de l’eau sur une base annuelle en fonction de l’état
initiale des réserves, des conditions climatiques, des contraintes environnementales et
techniques liées à l’infrastructure installée. La gestion se fait à un pas de temps d’un mois
et le cycle est annuel.
La gestion tactique : elle concerne l’affectation des ressources aux différents usagers en
fonction des besoins exprimés qui sont éventuellement affectés de priorités et soumis à
des contraintes techniques résultant de l’infrastructure existante. Cette gestion se fait à un
pas de temps de l’ordre du jour à la semaine et son horizon de l’ordre d’un mois à la
saison.
La gestion en temps réel où régulation : elle concerne les canaux et les ouvrages
d’irrigation et vise à satisfaire les objectifs de distribution définis par la gestion tactique
dont le pas de temps va de quelques minutes à quelques heures. Elle doit être adoptée aux
techniques en œuvre de distribution de l’eau mises en aval de système.
3.2. La complexité des systèmes
Dans la gestion des réservoirs d'eau, il existe de nombreuses incertitudes, qui peuvent être
classées en trois grands types (Lebdi, 1996)
Première partie Etude bibliographique
52
3.2.1. Les incertitudes stratégiques
Elles interviennent lors de la discussion sur l'opportunité d'un aménagement et par suite d'un
investissement. Il arrive qu'on soit incapable de prédire les objectifs futurs de l'ouvrage
hydraulique et d'élaborer une planification correcte qui tient compte de cette
vision dynamique de définition des objectifs.
3.2.2. Les incertitudes physiques
Pour cerner l'incertitude due à la variabilité des phénomènes hydrologiques dans le temps et dans
l'espace, on se sert d'outils statistiques dans les modèles mathématiques de gestion de l'eau.
3.2.3. Les incertitudes technologiques
A la méconnaissance des processus physiques (relation entre la pluie et le débit qui ruisselle vers
le barrage, évaluation correcte des besoins en eau, fonction de production reliant la quantité
d’eau à la plante et son rendement,… etc.) et économiques (comportement de l’agriculteur face
au marché, choix de culture moins consommatrice en eau et plus rémunératrices,… etc.), s'ajoute
la nature de l'information disponible (information incomplète et limitée dans le temps, entachée
d'erreurs, …etc.).
3.3. Les objectifs de gestion
Il existe plusieurs objectifs dans la gestion des systèmes hydrauliques, où on peut citer :
3.3.1. La régulation des débits d'apports
Un barrage peut avoir un rôle de laminage des crues ou de soutenir un étiage (sous un climat à
forte irrégularité), l'objectif est donc valorisation de l'eau (Yiping et Chen, 2013).
3.3.2. L’irrigation
On sait que dans les pays arides et semi-arides, Les apports pluviométriques ne correspondent
pas avec les besoins hydriques des plantes, parce que pour la plus part des années, l'essentiel des
apports proviennent des pluies dites automne/hiver. Les apports au printemps sont non
négligeables. En été, on peut considérer les apports au barrage et la réserve du sol comme quasi
nuls malgré certains apports d'orage. En effet, l'incertitude d'apport d'eau en début d'automne
existe toujours, ce qui impose que pour les grands barrages, la gestion est interannuelle. Il ne
Première partie Etude bibliographique
53
s'agit pas de vider le barrage en fin de période de gestion car il faut toujours s'assurer d'un stock
minimal.
3.4. Exemple règles de gestion
Quelques règles de gestion simples et classiques empruntées à Parent (1990) sont présentées ci-
après. Ces règles correspondent à une décision prise d'après les états du système. On a trois
catégories de règles:
- règles empiriques ou recalage sur une courbe objectif
- règles linéaires
- règles paramétrées
3.4.1. Règles empiriques par courbes objectifs de remplissage
Le gestionnaire observe de façon continue des niveaux dans le barrage et les rivières afin de
juger de la situation actuelle et pour pouvoir définir des zones de fonctionnement du réservoir.
Figure 19 : Zones de fonctionnement du réservoir
Selon la figure 19 on distingue :
La zone de fonctionnement normale où se situe l'état idéal du réservoir et qui permet une marge
due aux aléas hydrologiques.
Première partie Etude bibliographique
54
La zone d'écrêtement qui permet de faire face à des crues. Au-delà de cette zone, il y a
débordement.
La zone d'étiage où il faut réduire le plus sévèrement possible les lâchers.
La zone inactive, sous le niveau de la prise d'eau.
L’épaisseur de zone de fonctionnement) de fonctionnement fluctue au cours de l'année, ce qui
permet de modéliser des effets tampons plus faibles en périodes critiques (Figure 20).
Figure 20: Variation des zones de fonctionnement au cours de l'année.
L'objectif du gestionnaire est donc de se rapprocher le plus possible de cette courbe de
fonctionnement idéal pour éviter les carences et retomber sur les mêmes conditions initiales
chaque année (Pabiot, 1999).
Une stratégie de gestion consiste à choisir un lâcher fonction linéaire du stock dans le réservoir
(V) et des apports (Ap):
L(t) = a +b V(t) + c.Ap (t)
Où a, b et c représentent des constantes périodiques dans le cas de réservoir unique ou des
matrices périodiques dans le cas d'un système multi-varié.
On peut déterminer sa stratégie en fonction de la position à l'instant t dans le plan (V, Ap):
(Figure 21)
Première partie Etude bibliographique
55
Figure 21: Stratégies placées dans le plan (V,Ap)
Stratégie normale: on cherche alors à rejoindre le stock objectif en un faible nombre de pas de
temps.
Stratégie d'écrêtement : l'apport est très élevé. On décide que L(t)=Apl =lâcher normal
Stratégie d'écrêtement limité : l'apport est très élevé mais le stock est déjà grand, il faut alors
trouver un compromis entre l'écrêtement et le lâcher maximal: L(t)=αApI+ (1-α)Apmax,
Apmax correspondant aux potentialités de lâchure maximale de la retenue.
Stratégie de crue : on cherche un compromis entre rejoindre le stock objectif en un faible
nombre de pas de temps et une stratégie d'écrêtement.
Stratégie de soutien : apport faible mais stock suffisant. On considère L(t)=Ap0
Stratégie de soutien limité : apport et stock faible. On décide alors d'un compromis entre une
politique de soutien et une politique de restriction afin de retarder le moment où l'on arrivera à
Vmin, .en espérant qu'il y ait des apports futurs.
3.4.2. Règles empiriques paramétrées de gestion (Lebdi et al. 1997)
La règle traduit le comportement du gestionnaire de la ressource avec la logique suivante:
- Quand le niveau de stock est faible, le gestionnaire sera prudent pour augmenter ou diminuer
l'allocation d'eau, selon un schéma par exemple linéaire.
Première partie Etude bibliographique
56
- Pour un stock d'eau variant dans les limites moyennes, le gestionnaire restera encore prudent en
apportant un pourcentage de la satisfaction en eau, espérant des apports futurs.
- Pour les stocks d'eau approchant la capacité maximale du barrage, le gestionnaire tend vers une
satisfaction totale de la demande avec un souci d'écrêtement de crues. Le schéma est supposé
linéaire (figure 22).
Figure 22: Règle de gestion empirique
Les paramètres de gestion (pente des droites et seuils de la figure ci-dessus) sont déterminés par
simulation et/ou reconstitution historique. Ils peuvent être estimés pour différents scénarios (ex:
années humides, sèches).
3. 5. La gestion par modélisation:
3.5.1. Système dynamique déterministe et-stochastique
La gestion rationnelle d'un système peut être supportée par des outils d'aide à la décision. Le
système peut alors être représenté d'un pas de temps à un autre selon deux évolutions :
- déterministe utilise des données d'entrées connues à priori
- Evolution stochastique utilise des données d'entrées dé finies par un aléa.
La réalité hydrologique impose toujours une évolution stochastique du système. En outre, la
formulation d'un modèle, se définit par:
Première partie Etude bibliographique
57
- Les états du système, correspondant aux niveaux d'eau dans la retenue, au niveau de
l'apport, de l'évaporation et des pertes dans la retenue.
- Les commandes, sont des variables sur lesquelles le gestionnaire peut agir, comme les
lâchers.
- La fonction d'évolution du système qui dépend du temps en plus des deux paramètres
précédents:
V(t+l) = V(t) +Ap(t) - Vev(t) - L(t) - Vd(t)
Avec: V(t) : volume de la retenue à l'instant t
Ap(t) : apport à la retenue à l'instant t
Vev(t) : évaporation de la retenue à l'instant t
L(t) : lâcher à l'instant t
Vd(t) : déverse à l'instant t
Remarque: Cette fonction d'évolution peut être plus complète en ajoutant d'autres termes telles
que les infiltrations, les écoulements……etc.
- Les contraintes du système qui peuvent être d'ordre physique (capacités de transfert et de
stockage limitées) ou d'ordre institutionnel (seuil minimum pour garantir un niveau rechercher).
- La fonction objectif, permettant d'évaluer les performances d'un système en terme de manque
ou de gains, comme par exemple de minimiser sur la période de gestion, la somme des carrés des
écarts entre les lâchers et les demandes en eau.
3.5.2. Modèle déterministe gestion d'un barrage
Par définition, toutes les variables d'entrée pour chaque pas de temps (Ap(t) et Vev(t)) sont
connues dans le cas d'un modèle déterministe. Alors, les différents niveaux d'eau ne dépendent
que des décisions de lâchers. Compte tenu des problèmes de conditions aux limites (réservoir
vide et déverse). Il est difficile de définir analytiquement la fonction décrivant l'évolution du
système (Howard, 1969). Il faut donc trouver les relations entre la fonction d'évolution et ses
contraintes pour pouvoir ensuite estimer chaque état du système.
Prenons l'exemple où - la fonction d'évolution s'écrit:
V(t+ 1 )= V(t) +Ap(t) - Vev(t) – L(t) - Vd(t)
- les contraintes sont
Première partie Etude bibliographique
58
V(t+l )>0 et V(t+1 )<Vmax, sinon il y a déverse et Vd= V(t+l) - Vmax,
Les contraintes donnent les conditions aux limites suivantes:
V E [0,Vmax]
L E [0, V(t) + Ap(t) - Vev(t) - Vd(t)]
Vd(t) = Sup (0,V(t+l )-Vmax)
V(t+ 1 )= Inf(Vmax , V(t) +Ap(t) - Vev(t) )
Ainsi, la fonction d'évolution est vraie si les conditions aux limites sont respectées.
La fonction objectif n'intervient qu'après l'évolution du système pour juger de la pertinence de la
décision de lâchure. Cette fonction doit exprimer de la qualité du résultat par rapport aux
objectifs. Par exemple, pour illustrer la satisfaction de la demande en eau elle pourra s'écrire
comme le rapport de la fourniture sur la demande.
3.5.3. Modèle stochastique de gestion d'un barrage.
Dans ce cas, les apports ne sont plus connus pour chaque pas de temps. Pour une décision de
lâcher, la fonction d'évolution donnera plusieurs résultats possibles selon l'apport considéré. La
probabilité d'avoir le volume d'eau V à (t+l) est égal à la probabilité conditionnelle d'avoir
l'apport Ap(t) sachant que la fonction donnant l'évolution du système est réalisable. Ainsi, pour
un niveau initial, le système évoluera vers au plus (n) états finaux; (n') étant le nombre d'apports
possibles, Il est donc nécessaire que l'ensemble des apports soit discrétisé en un nombre fini de
valeurs. En parallèle, le réservoir est aussi discrétisé, ce qui permet d'envisager des lâchers d'eau
par unités de discrétisation. MORAN (1954) a fait de nombreux travaux dans ce domaine et a
montré qu'un schéma simple de discrétisation de réservoir était suffisant pour une modélisation
correcte (Figure 23)
Figure 23: Discrétisation des réservoirs par Moran
Première partie Etude bibliographique
59
Le problème est donc de déterminer les apports potentiels à chaque pas de temps. Il se présente
alors deux cas possibles:
- Les apports sont indépendants les uns des autres: dans ce cas, il est possible de trouver
une variable aléatoire permettant de déterminer la probabilité d'apparition d'un apport.
Les apports ne sont pas indépendants: Les idées dépendent alors de l'historique du processus.
11 faut donc connaître l'évolution du niveau n entre 1 et t. et des apports entre 1 et
(t-1).
Le concept de la chaîne de Markov permet d'estimer la probabilité d'obtenir certains apports à
(t+l) à partir de la fonction de distribution de probabilité qui dépend uniquement de la valeur
d’apport à t. En d'autres termes, si on connaît l'histoire du système jusqu'à l'instant actuel, son
état présent résume toute l'information utile pour connaître son comportement futur.
Prob{ Ap(t) / Ap(t-a), ...., Ap(0) ) = Prob{ Ap(t) / Ap(t-1) )
Le lien d'un pas de temps à un autre est exprimé par la matrice de transition contenant toutes
les informations concernant l'évolution du système (stocks, lâchures, apports). La probabilité
pour que les apports à (t+l) soient ApJ(t+l) sachant que les apports à (t) étaient
Ap,(t), est:
Apj, (t +1) = Api, (t) x Pi,j
Avec Pi,j probabilité de transition d'un apport Api à un apport Apj
3.6. Quelques modèles d’optimisation
Plusieurs études ont surtout porté sur l’application de deux approches principales, à savoir
l’optimisation et de la simulation.
Un modèle d’optimisation c’est un modèle mathématique qui permet de chercher la fonction
objectif c'est-à-dire évaluer les performances du système en termes de défaillances ou de gains.
Première partie Etude bibliographique
60
Figure 24. Structure du modèle d’optimisation
Les méthodes analytiques d’optimisations sont essentiellement la programmation linéaire, la
programmation non linéaire et la programmation dynamique appliquées en environnement
déterministe ou stochastique. Le but recherché par ces modèles est l’optimisation d’une fonction
objectif à une ou plusieurs variables, soumise à un ensemble de conditions à satisfaire qui
constituent les contraintes et définissent la région de faisabilité.
Les modèles de simulation permettent de juger le choix d’une combinaison quelconque de
paramètres et d’identifier la meilleure solution du problème original, en reproduisant les
conséquences des différents scénarii de politiques d’exploitation d’un système sur l’évolution de
ce dernier.
Les modèles de simulation ont été combinés aux méthodes d’optimisation analytiques ainsi
qu’aux méthodes heuristiques dans le but de sélectionner les meilleures règles de décision.
3.6.1. Optimisation par programmation linéaire
La condition d'application d'une telle optimisation est que la fonction d'évolution soit linéaire,
c'est à dire, les paramètres ainsi que la décision de lâcher étant choisis, il existe un seul état
d'évolution du système:
V(t+l) = V(t) +Ap(t) - Vev(t) - L(t) - Vd(t)
Avec par exemple: I(t) = a + b V(t) + c Ap(t)
Dans un premier temps il s'agit de définir une fonction objective (linéaire) qui traduise les désirs
de gestion sous la forme d'une équation mathématique. 11 s'agit en fait de choisir un critère de
performance pour juger de la pertinence du passage d'un pas de temps à un autre selon la
Première partie Etude bibliographique
61
décision prise. La minimisation ou la maximisation de ce critère permettra de prendre les
décisions optima par rapport aux objectifs fixés.
Exemple: le gestionnaire désire avoir un niveau d'eau dans la retenue le plus proche possible d'un
niveau objectif, on pourra définir une fonction du type "minimiser les écarts par rapport à ce
niveau de consigne":
Min{(V(t)-Vobjectif (t))2} = critère d'optimisation
Ce critère d'optimisation sera donc calculé pour chaque décision de lâchers possibles, et le lâcher
optimum retenu correspondra au minimum de la valeur des critères calculés. Dans le cas d'une
programmation linéaire déterministe, on connaît toutes les variables qui sont uniques pour
chaque pas de temps, il y a donc une évolution linéaire du système, on peut donc appliquer une
optimisation de ce type. Le problème est de choisir un niveau objectif en fonction de quelques
critères. Cependant, tous les paramètres hydrologiques sont de caractère incertain, c’est pour cela
que des méthodologies ont été développées pour prendre en considération le caractère non
déterministe, aléatoire des paramètres des modèles de gestion, c’est la programmation linéaire
stochastique.
3.6.2. La programmation linéaire stochastique pour des processus markoviens
Si nous sommes dans un cas où les apports sont indépendants les uns des autres, le concept de la
chaine de Markov permet d'estimer la probabilité d'obtenir certains apports à (t+1) à partir de la
fonction de distribution de probabilité qui dépend uniquement de la valeur d'apport à t (Lebdi,
1996). Le passage d’un niveau à l’autre se fait selon une matrice de probabilités.
Prob {Ap(t) / Ap(t-1),…. Ap(0)} = Prob {Ap(t) / Ap(t-1)}
C'est-à-dire la connaissance de l'histoire du système jusqu'à l'instant actuel, son état présent
résume toute l'information utile pour connaître son comportement futur (Pabiot, 1999). Le
passage d’un pas de temps à un autre se fait selon une matrice de probabilités est exprimé par
une matrice de transition contenant toutes les informations concernant l'évolution du système. La
probabilité pour que les apports à (t+1) soient Apj(t+1) sachant que les apports à (t) étaient
Api(t), est:
Apj(t+1)= Api(t)× Pij
-Pij : probabilité de transition d'un apport Api à un apport Apj
Première partie Etude bibliographique
62
3.6.3. Optimisation par programmation dynamique stochastique (PDS)
La programmation dynamique, est une procédure d’optimisation d’un processus de décision en
plusieurs étapes, chaque étape comprend un certain nombre d’états. La popularité et le succès de
cette technique est attribué à sa capacité d’intégrer les non linéarités et les aspects stochastiques,
qui caractérisent le problème, dans le processus de résolution dynamique. Dans la
programmation dynamique appliquée aux systèmes de réservoirs, la variable d’état est le volume
stocké, et la variable de décision est le volume fourni, l’état représente la période de temps t et la
transformation d’un état à un autre est caractérisée par la fonction de continuité :
St+1= St+It-Rt-et
Sous les contraintes :
S min ≤St+1≤Smax et des contraintes sur R
Avec :
St : Volume stocké à la fin de l’intervalle de temps t ;
Rt : Volume fourni à la fin de la période t ;
It : Volume entrant dans le réservoir pendant l’intervalle de temps t ;
Smax : Niveau maximal du réservoir à ne pas dépasser ;
S min : Niveau minimal dans le réservoir au-dessous duquel on cesse toute fourniture d’eau ;
et : pertes par évaporation pendant la période de temps t.
La programmation dynamique stochastique est une extension de la programmation dynamique
qui prend en compte la nature stochastique de volume entrant dans le réservoir ; les volumes
entrants peuvent être considérés suivant un processus Markovien.
Choix d’une fonction objectif :
Comme dans toute sorte de gestion la Fonction objectif doit représenter d’une manière
mathématique les attentes du gestionnaire. Son choix reste délicat, car elle est le centre de la
gestion et exclue tout autre caractère qu'elle n'explicite pas.
Première partie Etude bibliographique
63
Exemple:
Minimiser la non satisfaction des usagers et le déficit du remplissage (Lebdi, 1996)
-Vt+1 : volume du réservoir au temps t+1 ;
-PJ : probabilité d'apparition de l'apport J ;
-L : volume d'eau lâchée à l'aval du barrage ;
-D : demande en eau par le périmètre ;
-α : Facteur de pondération donnant un poids aux deux termes de l'expression "critère” ;
-Vconsigne: volume minimal jugé satisfaisant pour la gestion. Au-dessus de ce niveau, on
considère qu'il y a suffisamment d'eau et que nous pouvons lâcher de l'eau pour l'irrigation.
En dessous, il faut faire attention aux lâchers, où nous pouvons satisfaire uniquement qu’une
partie de la demande. En gestion interannuelle d'un grand barrage, il est souvent conseillé de
prendre ce stock égal à la médiane des apports annuels (Lebdi, 1996),
-J : classes d'apports parmi les M classes possibles.
3.6.4. La relation fondamentale de l'optimisation par programmation dynamique
Stochastique
Le processus d'optimisation par PDS est basé sur l’équation de Bellman-Massé (1957).
Cette équation est récursive car la répétition se fait par temps décompté. Elle permet d'optimiser
le critère de performance en tenant compte des aléas des apports.
Première partie Etude bibliographique
64
Cette méthode est basée sur des "coûts" déduits du critère d’optimisation :
-C (Vt-Vt+1)/L correspond au coût de transition entre l'état du stock Vt initial et Vt+1 final.
-fVf(t+1, T) correspond au coût des transitions pour les pas de temps à venir.
La valeur de Bellman-Massé à un instant donné permet d'en déduire sa valeur au pas de temps
précédent ainsi que le meilleur lâcher correspondant. De plus cette méthode raisonne en temps
décroissant ce qui permet de faire une gestion fonction du futur. Cette méthode permet aussi de
ne pas tenir compte des événements passés (Lebdi, 1996). Pour obtenir une valeur unique du
coût de transition, nous calculons l’espérance mathématique de tous les coûts.
Nous pouvons alors écrire la relation récursive comme suit:
Coût espéré (dépend des apports aléatoires)
Coût instantané (dépend de variables déterminées)
Première partie Etude bibliographique
65
-coût instantané : est basé sur la satisfaction de la demande en eau. Il est dû à la décision de
lâcher.
-calcul du coût espéré: Le coût espéré dépend de toutes les évolutions possible du volume du
réservoir pour cela la garantie d'un stock consigne, et on associe chaque transition à son
espérance mathématique. Le coût espéré sera donc la somme des espérances des évolutions
possibles du système.
Conclusion
La gestion de l'eau "consiste à organiser grâce à des instruments réglementaires, financiers,
technologiques, l'interface entre le milieu hydrique et le milieu social de telle sorte que celle-ci
soit satisfaisante, selon les exigences socialement exprimées à son endroit", sachant que ces
exigences sont "très diverses et souvent contradictoires".
On peut définir une politique de gestion de l'eau comme l'ensemble des interventions et des
mesures qui ont pour objet la correction des déséquilibres entre l'offre et la demande des
ressources hydriques, soit dans les aspects quantitatifs ou qualitatifs. En principe, l'élaboration
d'une politique de gestion devient très complexe à cause des caractéristiques physiques,
économiques et culturelles de la ressource.
L’utilisation d’un modèle de programmation mathématique pour l’analyse des politiques
agricoles exige au préalable de vérifier que le modèle reproduit les choix de production réels
observés dans le contexte initial.
Première partie Etude bibliographique
66
Le mode d’usage de l’eau permet de prendre en compte l’offre et la demande en eau, de
connaître qui est impliqué dans sa gestion et de comprendre dans quel sens la situation peut
évoluer ou régresser. Notre région d’étude, le périmètre de la Mitidja Est (Hamiz littoral)
présentée dans le chapitre suivant, sera examiné au travers une grille d'analyse.
Deuxième partie Matériel et méthodes
67
Chapitre III. Présentation de la région d’étude
L’objectif du présent chapitre consiste à la description du périmètre irriguée d’ElHamiz et
donner un aperçu sur la situation actuelle de ce dernier, d’une part sur les potentialités des
ressources en eau et les contraintes, et d’autres part sur les efforts de mobilisation de ces
ressources et leur allocation intersectorielles et en fin sur le bilan hydraulique ressources-
demande.
1. Historique de la Mitidja
1.1 Période précoloniale
Pendant la période précoloniale, la plaine de la Mitidja était caractérisée par un élevage
extensif et une faible occupation des sols (les marécages occupaient de vastes étendus). En effet,
l’agriculture pratiquée est une agriculture traditionnelle basée sur les cultures vivrières et
l’élevage de mouton sur parcours. Pendant cette période il existait deux types de propriétés
foncières résultat d’une combinaison du droit coutumier et du droit musulman. Il s’agissait de la
propriété individuelle (melk) assez rare, et surtout différentes formes de propriétés collectives
(aarch) et publiques (beylik et makzen) bien plus répandues.
5.2. Période coloniale
La Mitidja a été un cadre idéal au développement de l’agriculture du moment où il était
possible d’exporter la production vers la métropole. Au tout début, les cultures qui s’y sont
développés étaient le tabac, le coton, les céréales pour ne citer que ceux-là. C’est à partir de 1880
à peu près que la plaine se transforme rapidement et radicalement mettant à profit la crise
phylloxérique qui détruisit le vignoble français à partir de 1875. Cette forme d’agriculture,
typiquement capitaliste, s’est implantée dans la Mitidja comme dans les autres régions d’Algérie,
à la faveur des conditions de marché favorables crées par la crise phylloxérique française. Les
produits agricoles sont destinés à l’exportation ou aux colons européens et non à la
consommation indigène.
1.3. Après l’indépendance
La souveraineté de l’Etat algérien retrouvée s’est totalement cristallisée dans la récupération
et la gestion de ces terres, avant même la nationalisation des hydrocarbures dans les années 1970.
Deuxième partie Matériel et méthodes
68
Les domaines autogérés (DAG) qui s’étendaient sur plus de 60% des terres de la Mitidja,
plaine la plus fertile du pays, ont de tout alimentés des phantasmes et les appétits ainsi que les
critiques les plus acerbes. De ce fait dès 1982, un constat d’échec a été, sur la base des faibles
performances du secteur autogéré, en réalité il s’agit d’une vaste offensive dirigée contre
l’ensemble du secteur économique public accusé d’être ingérable et non rentable. De ce fait la
réforme globale engagée par le gouvernement de l’époque (1982) pour améliorer la rentabilité du
secteur public consistait surtout en sa restructuration.
6. Le cadre géographique
La Mitidja est une plaine alluviale longue et étroite, son territoire s’étend sur une superficie de
1450 Km² avec une longueur moyenne de 100 Km et une largeur moyenne de 14 Km. Elle s’étire
entre l’Atlas Blidéen au Sud et les hauteurs du Sahel et la mer au Nord. Avec les coordonnées
géographiques de 36° de latitude Nord et 3° de longitude Est, le chef-lieu de wilaya est situé à 40
km au Sud de la capitale Alger, à environ 20 km des cotes du Sahel Algérois. La plaine de la
Mitidja est répartie entre les wilayas d’Alger, de Blida, de Tipaza et de Boumerdès ; trente-neuf
communes y ont leur chef-lieu, mais vingt-six seulement ont la totalité de leur finage entièrement
inscrit dans la plaine (Figure 25).
Ces communes du nord au Sud et d’Ouest en Est sont: Hadjout, Sidi Rached, Koléa, Chaiba,
Meurad, Bourkika, Ahmer el Ain, El Affroun, Attatba, Mouzaia, Chiffa, Oued el Alleug, Blida,
Beni Tamou, Beni Mered, Boufarik, Soumaa, Guerouaou, Birtouta, Chebli, Benkhelil, Bouinan,
Elharrach, Berraki, Bougara, l’Arbaa, Meftah , Ouled Slama, Dar el Beida, Khemis el Khechna,
Rouïba, Ouled Moussa, Boudouaou, Boudouaou el Bahri, Reghaia, Kaddara, Kharouba, Ouled
Hadjadj, Hammadi, La carte suivante montre la position de la plaine de la Mitidja dans le nord
algérien.
Deuxième partie Matériel et méthodes
69
Figure 25: Position géographique de la plaine de la Mitidja en Algérie du nord.
(www.fao.org).
2.1. Division géographique de la plaine de la Mitidja.
Du point de vue de l’aménagement hydro agricole la Mitidja est divisée en deux zones
géographiques : Mitidja Est et la Mitidja Ouest (Figure 26).
Figure26 : Division géographique de la plaine de la Mitidja.
Cette division renvoie, en particulier aux deux grands périmètres irrigués que compte la plaine :
- Le périmètre irrigué de la Mitidja Ouest, couvre une surface de 8600 ha qui s’étale sur deux
wilayas (Alger et Blida). Il a été mis en eau en 1988. Il est irrigué à partir du Barrage de
Bouroumi et des nappes souterraines. Il est situé à 55 Km d'Alger. Il est limité par l'oued Chiffa à
Deuxième partie Matériel et méthodes
70
l'Est, le piémont de l'Atlas Blidéen au Sud, l'oued Djer à l'Ouest et les collines du Sahel Algérois
au Nord.
-Le périmètre d’irrigation existant du Hamiz est situé à l’extrême Est de la plaine de la Mitidja.
Il a été construit pendant la période coloniale, et mis en eau en 1937, le réseau s’étend sur une
superficie géographique de 18000 ha environ, il s’étale sur trois wilayas : Alger, Blida et
Boumerdès. Le périmètre est divisé en deux parties distinctes par l’autoroute: le Hamiz Nord
(littoral), situé sur les collines du sahel Est et le Hamiz plaine qui correspond à la partie sud du
périmètre. Le littoral est alimenté à partir du marais de Réghaia et des champs de captage de
Bouréah et selon les disponibilités avec un complément à partir du barrage du Hamiz, par contre
la plaine dépend exclusivement du barrage. Les infrastructures de ce périmètre sont très vieilles
ce qui diminue considérablement les superficies irriguées qui ne dépasse pas 10000 ha
(auxquelles il faut rajouter l’expansion démographique et les effets d’une urbanisation sauvage)
et c'est à cette zone que se rapporte la présente étude (Figure 27).
Figure 27: Plan de situation des périmètres de la Mitidja.
7. Problèmes de la gestion de la nappe de la Mitidja
Les problèmes de la gestion de la nappe de la Mitidja sont nombreux, nous citerons les
plus importants (ANRH, 2004). La nappe de la Mitidja est partagée entre 4 wilayas et chacune
d’elle planifie et réalise son propre programme de forages sans se soucier des disponibilités de la
ressource et ce en dehors des forages réalisés par les APC. A titre d’exemple :
Deuxième partie Matériel et méthodes
71
L’ANRH n’a aucune idée sur le programme des forages réalisés par les chinois pour la
DHW d’Alger.
L’urbanisation accélérée des grands centres urbains au détriment des terres agricoles et
sans tenir compte de la disponibilité de la ressource. La prolifération des forages illicites aux
abords des champs de captage et même à l’intérieur ; l’absence d’un modèle numérique de
gestion se fait de plus en plus sentir pour bien gérer la ressource en eau souterraine.
8. Description du périmètre de la Mitidja Est (Hamiz)
Le périmètre du Hamiz a été réalisé en 1879 avec la construction du barrage (niveau de déversoir
de 167m). Le périmètre a été classé par arrêté du 31 août 1937,qui a fixé sa superficie à 18470
hectares.
Le pirimètre de la Mitidja Est ( Hamiz) est situé à une vaintaine de kilomètre au Sud-Est
d’Alger ; il est délimité au Sud par la commune de Meftah (Wilaya de Blida), a l’Est par la
Wilaya de Boumerdes (Commune de : Hamadi, Ouled Moussa, Khemis El Khechna, Arbatache,
Boudouaou, Ouled Haddadj, Boudouaou El Bahri), a l’Ouest par la Wilaya d’Alger (Commune
de : Heuraoua, Rhéghaia AinTaya, El Marsa, Dar El Beida, Bordj El Bahri), au Nord par la
Méditerranée.
Le périmètre d’irrigation existant du Hamiz est situé à l’extrême Est de la plaine de la
Mitidja, il est englobé par le périmètre de la Mitidja Est (Figure 28).
.
Figure 28 : Le périmètre de Hamiz
Deuxième partie Matériel et méthodes
72
9. Caractérisation climatique de la zone d’étude
La Mitidja Est se situe dans une zone à climat Méditerranéen à étage bioclimatique subhumide à
hiver doux et humide et à été chaud et sec.
Afin de caractériser les tendances générales des différents paramètres climatiques du la zone
d’étude, on a utilisé une série de données climatiques journalières allant de 1968 à 2010
enregistrées au niveau de l’Office National De Dar El Beida. Cette disponibilité nous a permis
d’étudier les variations interannuelles des paramètres climatiques.
5.1. Le Diagramme Ombrothermique
Afin d’avoir une idée sur le caractère des saisons dans la région du périmètre irrigué de la
Mitidja Est (El Hamiz), nous avons établi le diagramme ombrothermique pour une série
climatique de 1968 à 2010.
Figure 29: Diagramme Ombrothermique (1968 – 2010).
Le figure 29 montre que Les mois secs se succèdent de fin de Mai au début d’Octobre c’est la
période de séche où l’évapotranspiration atteint sa plus forte valeur ce qui se répercute sur le
Deuxième partie Matériel et méthodes
73
bilan hydrique. Par contre la période allant de Janvier jusqu’au début du mois de Mai, puis de la
fin Octobre jusqu’à fin Décembre c’est la période humide.
5.2. Variations interannuelles
a. Température de l’air
La figure 30 représente la variation interannuelle de la température de l’air moyenne durant la
période 1968 à 2010 :
Figure 30: Variation interannuelle de la température moyenne de l’air (1968 – 2010).
Ce graphique montre une nette augmentation des températures moyennes annuelles avec des
amplitudes assez importante. La moyenne générale des températures est de17.5°C, notons que
les valeurs maximales des températures ont été observées durant les dernières années de la série
climatique (de 1985 à 2010) avec un maximum de 18.78 °C enregistré en 1989.
b. Précipitations
La figure 31 montre la variation interannuelle des précipitations durant la période 1968 à 2010 :
16.00
16.50
17.00
17.50
18.00
18.50
19.00
- TE
MP
ERA
TUR
E (°
C)
- ANNEE Temp. Moyenne
Deuxième partie Matériel et méthodes
74
Figure 31: Variation interannuelle des précipitations (1968 – 2010).
Le graphique montre une forte variabilité dans le temps des précipitations avec des amplitudes
allant de 1169.20 mm (année 1973 la plus humide) et de 280.90 mm (année 2000 la plus sèche).
Il faut aussi noter une tendance vers une diminution sensible des apports d’eau pluviométriques
durant ces dernières années. La valeur moyenne des précipitations enregistrée entre 1968 à
2010 est de 662.78mm.
c. Evapotranspiration de référence Eto
Les valeurs des ET0 ont été calculées à l’aide de la formule de Penman-Monteith et leurs
variations interannuelles durant la série d’observation 1968 à 2010 sont présentées par la figure
32
68.00
268.00
468.00
668.00
868.00
1068.00
1268.00
p mm
- ANNEE Pluie, mm Moyenne Série
Deuxième partie Matériel et méthodes
75
Figure 32 : Variation interannuelle des ETo(1968 – 2010).
D’après le graphique, on remarque que les ET0 sont très variable dans le temps, elles varient
entre une valeur minimale de 1035.5 mm en 1999 et une valeur maximale de 1376.8 mm en 1990
avec une valeur moyenne de 1262.32mm.
6. Topographie et sol:
La plaine de Mitidja est généralement plane et de pente faible sauf dans l’extrémité Est. La
plupart de la plaine se trouve à une élévation comprise entre 20 et 100m.
La plus grande partie de la plaine se caractérise par des sols peu évolués d’apport alluvial et
colluvial qui sont bien drainés et de texture moyenne a fine.
L’extrémité Est de la plaine de Mitidja est caractérisée par un relief collinaire, modérément
découpée avec des pentes qui atteignent 12% et avec des sols rouges qui reposent souvent sur un
encroûtement calcaire.
Le littoral est caractérisé par ses matériaux d’origine qui sont sablo argileux à sableux, souvent
calcaires ; et sa topographie caractérisée par des dunes et maris côtiers a l’intérieur d’une
topographie ondulante avec des hauteurs consistant en d’anciens niveaux de plages et de dunes
fossiles.
1000.00
1050.00
1100.00
1150.00
1200.00
1250.00
1300.00
1350.00
1400.00-
ETo
PM
, mm
- ANNEE
EToPM, mm Moyenne Série
Deuxième partie Matériel et méthodes
76
7. Principales ressources en eau pour le Périmètre Mitidja Est (Hamiz)
Le réseau est alimenté par trois ressources en eau différentes : le barrage de Hamiz, le champ
captant de Bouréah et le marais de Réghaia. Le Hamiz plaine est irrigué uniquement par l’eau du
barrage de Hamiz, alors que le Hamiz littoral peut bénéficier des trois ressources. Les volumes
d’eau mise en tête dans le périmètre était de l’ordre de 25 hm dans les années 80 et a connu une
baisse très significative en 2002 ; 1.7 hm3 (Figure33).
Figure 33: Evolution de volume mise en tête dans le périmètre de Hamiz (ONID, 2012)
7.1. Le barrage du Hamiz
7.1.1. Caractéristiques du barrage Hamiz
Construit en travers de la gorge de l’oued Hamiz, Il se situe à 35 Km au Sud Est d'Alger, un
peu à l'amont du débouché dans la pleine de la Mitidja de l'Oued Arbatache qui, prenant ensuite
le nom d'Oued Hamiz, draine l'extrémité orientale de la grande plaine algéroise. Il se situe ainsi à
6 Km du village du Fondouk, à 25 Km de la mer. Il fournit actuellement un volume de stockage
utile de 16.5 hm3 environ (Figure34). Le barrage de Hamiz a été réalisé en 1879, avec un niveau
de déversoir de 167.0 m. Entre 1935 et 1936, le barrage a été rehaussé à un niveau du déversoir
de crues à 174.1 m, ce qui a augmenté sa capacité à 21 Hm3. L’usine hydroélectrique du barrage
a été mise en service en 1943. La retenue du barrage de Hamiz a été draguée d’un volume de
sédiments de 7 Hm3 au cours de quatre campagnes de dragage entre 1967 et 1971. Le tableau 23
présente les caractéristiques du barrage de Hamiz.
0
5
10
15
20
25
30
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
Vo
lum
e (
Hm
3)
Année
Deuxième partie Matériel et méthodes
77
Tableau23 : Caractéristiques du barrage du Hamiz :
Données générales
Barrage Hamiz.
Oued Arbatache.
Commune Arbatache.
Wilaya Boumerdes.
Destination Irrigation de la plaine Mitidja Est, AEP Alger, et transfert
des eaux vers la retenue de Kheddara par une galerie.
Surélévation de 7 m en 1935.
Données hydrologiques
Aire du bassin versant 139 km².
Précipitation annuelle moyenne 880 mm
Débit annuel moyen de l’oued 055 Hm³.
Débit instantané de la plus forte crue 735 m³ / s
Envasement annuel 0.05 Hm³.
Volume régularisé 27.0 Hm³ (15 Hm³ AEP + 12 Hm³ irrigation).
Volume mort 000 Hm³, cote : 144.37 m.
Données techniques
Cote de la retenue normale 174.10 m.
Capacité à la cote RN 15.527 Hm³ (levée année 2004).
Cote des hautes eaux PHE 175.00 m.
Capacité à la cote PHE 16.615 Hm³.
Surface de la retenue à la cote de la RN 1.198 km².
Surface de la retenue à la cote des PHE 1.219km².
Type de l’ouvrage poids en maçonnerie.
Hauteur de l’ouvrage 45m.
Longueur du couronnement 222.00 m.
Largeur du couronnement 3.30 m.
Largeur maximum au niveau des
fondations
47m.
Volume du corps du barrage actuel 60000 m³ de béton.
Deuxième partie Matériel et méthodes
78
Figure 34 : Photo de la digue de barrage
Dans le cadre du projet du barrage de keddara, barrage voisin de celui du Hamiz, destiné à
l’alimentation en eau potable d’Alger et achevé en 1988, un transfert gravitaire en galerie a été
réalisé de la retenue du Hamiz vers la retenue de keddara.
Deux prises alimentent une centrale hydro-électrique qui est située en aval du barrage. A
partir de cette centrale, l’eau est amenée gravitairement par une conduite principale, le tronc
commun, jusqu'à la zone irriguée, le barrage du Hamiz alimente les secteurs 1, 2, 3, 4, 5,6, la
moitié du 8 et du 9.
Il a été déclaré que l’ordre de priorité pour l’usage de l’eau du bassin versant du Hamiz serait
le suivant :
• Alimentation en eau potable de Keddara (le seuil de l’entrée de la galerie se
trouve à une cote qui correspond à un volume de stockage de 8 hm3).
• Irrigation du réseau du Hamiz
• Production d’énergie électrique
• chasse des sédiments (débit écologique).
Deuxième partie Matériel et méthodes
79
7.1.2. La qualité de l’eau du barrage du Hamiz
La connaissance de la qualité de l’eau d’un barrage et ses corrections en cas de pollution,
éviteront des répercussions inacceptables sur le milieu (détérioration des terres agricoles) et sur
la santé humaine (Tableau 24).
Le tableau ci-dessous, illustre la qualité de l’eau du barrage du Hamiz :
Tableau24: La qualité de l’eau du barrage du Hamiz (ANRH, 2010).
Paramètres physico-chimiques Résultats d'analyse Normes ANRH
pH 8.30 6.5 < pH < 8.5
Résidu sec, mg/l 580.00 2000.00
O2 dissous, % 67.02
NO3, mg/l 1.76 50.00
NO2, mg/l 0.00 0.10
NH4, mg/l 0.06 0.50
PO4, mg/l 0.21 0.50
DBO5, mg/l 3.00 -
DCO, mg/l 7.55 -
MO, mg/l 4.00 3.50
Nous pouvons constater que les paramètres analysés répondent aux normes, et que la qualité
de cette eau est acceptable.
7.2. Marais de Reghaia
Le marais de Réghaia est situé dans le Sahel Est, ce lac artificiel a été créé par la construction
d’une digue à l’embouchure de l’oued Reghaia, juste en amont de son embouchure. Il a une
longueur de 2.5 km et un volume de 6 hm³ environ (Figure35). Cette nouvelle ressource en eau a
été totalement affectée à l’irrigation d’une valeur estimée à l’époque à 5 Hm3. Depuis les années
1987-88, ce niveau d’affectation de ressource n’a plus été atteint, il est actuellement de moins
d’un million de m³ par an. La station de pompage (construite en 1932 rénovée en 1968) refoule
l’eau du marais vers un bassin élevé (de 7900 m³) à partir duquel l’alimentation en eau est
effectuée par gravité vers le secteur d’irrigation n° 7 (Figure 36).
Deuxième partie Matériel et méthodes
80
Le marais de Reghaia est alimenté par trois sources :
• Les sources souterraines,
• Les eaux usées épurées (STEP de Reghaia),
• L’oued de Reghaia.
• La qualité de l’eau du marais est faible en raison des pollutions par les rejets
d’eaux usées dans le bassin versant.
Figure35 : Le marais de Réghaia (LAOUBI K, 2004).
Figure 36 : Station de pompage Rhéghaia
Deuxième partie Matériel et méthodes
81
7.3. Station de Bouréah
Située à 5 km au Nord de Rouiba et a cote de la limite Sud du secteur 8 du réseau. Construite
a la fin des années 50 .Elle fournit l’eau pour l’AEP ainsi que pour l’eau d’irrigation par
l’intermédiaire des bassins élevés, Sa capacité de pompage est 5Hm³ (Figure 37).
L’eau est prélevée à partir de la nappe aquifère est refoulée à un premier bassin de 6000 m³,
ensuite vers un deuxième bassin de 12000 m³ à partir duquel l’alimentation en eau est effectuée
par gravité vers la moitié des secteurs 8 et 9.
Figure37: La répartition des différentes ressources selon les secteurs irrigués
(ONID, 2012).
Deuxième partie Matériel et méthodes
82
8. Etat actuel et potentialité hydraulique du périmètre
8.1.Le réseau d’irrigation dans le périmètre de Hamiz
Le réseau d’irrigation comprend un tronc commun et un adducteur rive droite et rive gauche :
conduites en béton de diamètre 1 600mm à 800mm de longueur 36,4Km. Sur les adducteurs sont
branchés les réseaux organisés en 9 secteurs et composés de conduites secondaires et tertiaires de
diamètre variant de 800 mm à 100 mm 900 prises d’eau réparties sur ce réseau fournissent l’eau
aux agriculteurs. La superficie équipée à l’origine était de 17 000 Ha. (Figure 38).
Ce réseau a été conçu pour fonctionner au tour d’eau sous la responsabilité d’aiguadier par
secteur. Du fait de la faible ressource en eau, la gestion a évolué vers une gestion « sur
demande » : l’agriculteur dépose sa demande d’irrigation à l’unité de l’OPIM en début de
campagne. La Direction d’Unité établit un plan de distribution en fonction de la ressource
disponible. (Tableau25).
Figure 38: Présentation générale du plan de réseau d’irrigation du périmètre de Hamiz.
(ONID , 2012).
Deuxième partie Matériel et méthodes
83
Tableau25: réseau d’irrigation du périmètre de Hamiz.
Secteurs Superficie (ha) localisation Ressource
Oued
khemiskhenchna
Périmètre
Hamiz Secteur1 840 Tc Plaine Barrage Hamiz
Secteur2 900 RD Plaine Barrage Hamiz
Secteur3 2000 RD Plaine Barrage Hamiz
Secteur4 2800 RD Plaine Barrage Hamiz
Secteur5 2900 RG Plaine Barrage Hamiz
Secteur6 2700 RG Plaine Barrage Hamiz
Secteur7 3300 RG Littoral Marais Reghaia
Secteur8 1500 RG Littoral Barrage Hamiz
Marais Reghaia
Secteur9 1060 RG littoral Barrage Hamiz
Marais Reghaia
Les secteurs se répartissent selon l’état des conduites, comme suit :
- les secteurs 8 et 9 du réseau sur les collines du Sahel Est ou la pression est relativement basse,
qui ont les conduites en meilleur état ;
- le secteur 7 qui, malgré que la moitie de sa superficie soit située sur les collines du Sahel Est, a
une proportion importante de conduites en très mauvais et en mauvais état.
- Les secteurs du Hamiz plaine ,1 a 6, qui sont soumis à une charge élevée a cause de leur
alimentation a partir du Barrage du Hamiz, et qui n’ont que très peu de conduites en bon
état (Figure 39).
Deuxième partie Matériel et méthodes
84
Figure39: L’état du réseau par secteur (AGID, 2004).
8.2. Mode d’irrigation a la parcelle
L’irrigation est pratiquée par gravité. Les techniques d’arrosage utilisées sont généralement des
méthodes d’irrigation en surface. Comme il s’agit essentiellement d’arboriculture et de
maraîchage, la méthode la plus courante est l’irrigation par rigoles.
Parfois sur les plants arboricoles, des cuvettes sont aussi utilisées. Pour les cultures maraîchères,
dans certains cas, selon la topographie et la dimension des parcelles, les rigoles sont très courtes
(moins de 10 m de long), et l’irrigation demande la surveillance constante de l’irrigant pour
diriger l’eau.
L’irrigation par aspersion commence à faire son apparition dans la plaine de la Mitidja.
La distribution de l’eau en aval de la prise se fait, soit par seguia (petit canal) en terre ou en
béton, soit par canalisation (métallique ou en plastique), soit par des réseaux locaux de conduites
enterrées. Le système de distribution dominant est la seguia. Dans le cas ou la prise doit dominer
des terres plus hautes que le niveau du terrain à la prise, une cheminée surélevée est fournie
(même aux prises qui sont équipées de bornes tubulaires). L’eau se déverse de cette cheminée
dans une deuxième cheminée d’équilibre adjacente qui assure la mise sous pression d’une
canalisation ou d’une conduite qui amène l’eau à la parcelle irriguée. Les eaux sont parfois
amènes depuis les prises sur de longueur distances
Deuxième partie Matériel et méthodes
85
8.3. Distribution de l’eau dans le périmètre
Au niveau de l’exploitation, le réseau est divisé en 9 secteurs. Les irrigants sont inscrits
auprès de l’OPIM et utilisent l’eau qui est distribuée par les prises. Au niveau de la prise
d’irrigation, l’îlot d’irrigation a une superficie moyenne de 20 ha. Le débit moyen de la main
d’eau est de 15 l/s et le nombre d’exploitants par prise enregistrée à l’OPIM est de 12. Les
exploitants se répartissent l’eau en aval de la prise selon un tour d’eau.
En théorie, les irrigants doivent recevoir les doses officielles d’irrigation qui sont données par
le tableau 26. Pour satisfaire à la demande en eau, les heures d’arrosage varient entre 8 et 12
heures par jour parce que les débits admis des mains d’eau sont fixés entre 12 et 20 l/s.
Tableau 26 : Doses d’irrigations officielles de l’OPIM par type de culture (m³/hA)
(ONID 2010)
Zones Agrumes (m³/Ha) Vergers (m³ / Ha) Maraîchers divers (m³ / Ha)
Plaine 3800 2000 3300
Littoral 5000 2500 5000
C’est l’office qui fixe les volumes annuels distribués en fonction des besoins minimums des
cultures et des quotas de ressources en eau qui lui sont alloués à partir des réserves. Comme le
montre le tableau ; les doses d’irrigation sur le Hamiz littoral sont plus grandes de 25% à 66%
selon les cultures que celles sur le Hamiz plaine. La répartition des ressources est loin d’être
uniforme sur les différents secteurs du réseau.
La souscription commence au début de chaque nouvelle campagne, l’usager doit présenter à
l’office sa demande en eau d’irrigation en précisant le nombre d’hectares à irriguer, le type de
cultures et le volume d’eau souhaité.
A la fin du délai de souscription, l’office fixe le volume d’eau d’irrigation annuel à l’hectare
pour chaque culture ainsi que éventuellement les tours d’eau. Ceci se faisant en début de
campagne. En fonction des ressources allouées. Des capacités de transit du réseau et des
demandes d’eau enregistrées.
L’usager qui a souscrit confirme sa souscription à l’office et se soumet alors à la modalité de
tarification courante et de recouvrement des factures d’irrigation :
Deuxième partie Matériel et méthodes
86
• 25% dus lors de la souscription annuelle
• 25% en juillet
• 50% à la fin de la campagne d’irrigation.
Le prix est fixé a 2.50 DA/m3 plus une prime fixe de 400 DA/ha sur la superficie
souscrite. La disponibilité d’eau dans le marais de Reghaia fait que l’ouverture soit faite tôt au
littoral qu’en plaine, a cet effet l’irrigation du littoral débute généralement dans les mois de
mars-avril, et elle prend fin en décembre. Tandis qu’à la plaine ce n’est qu’en mois de mai-juin
que la campagne d’irrigation débute, et elle prend fin en septembre.
8.4. Les contraintes
- Les opérations de distribution et de répartition de l’eau d’irrigation entre les irrigants ne sont
pas aisées en raison d’une forte demande en eau comparativement à l’offre (Figure 40).
Le plus grand problème de fonctionnement est le manque d’eau. Souvent les irrigants essaient de
cultiver une superficie irriguée plus grande que celle qu’ils ont souscrite auprès de l’OPIM.
- L’office rencontre également des difficultés dans ses relations avec ses clients à cause
principalement de la restructuration des ex-Domaines en EAC, EAI et privés. En effet, le réseau
d’irrigation initial conçu pour de sservir des exploitations bien délimitées a été adapté au
nouveau paysage pour satisfaire le maximum d’irrigants en établissant un programme de
distribution relativement complexe dans son exécution (Tableau 27).
Deuxième partie Matériel et méthodes
87
Figure 40: Evolution comparative entre les volumes alloués et distribués.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
Vo
lum
e (
Hm
3)
Année
volume alloué(Hm3)
volume distribué (Hm3)
Deuxième partie Matériel et méthodes
88
Tableau 27 : Evolution des volumes distribues et superficies irriguées de l’année2002
jusqu’à 2012
Année Volumes Distribues
(m3)
Superficies irrigues
(ha)
2002 1 700 000 896,85
2003 4 700 000 1642,58
2004 7 300 000 2062,41
2005 6 670 000 2520
2006 5 841 355 1678,5
2007 4 614 284 1573
2008 5 235 789 1671
2009 5 478 561 1610
2010 6 476 409 1837,5
2011 6 896 707 1 900
2012 8 782 514 2001,35
Deuxième partie Matériel et méthodes
89
9. Exploitation agricoles
9.1. Aspect foncier
Le secteur agricole a subi une importante restructuration liée à la division des anciens DAS
(domaines autogère socialistes) en EAC (exploitations agricoles collectives). Cependant, il est
évident que le processus de restructuration foncière ne s’arrêtera pas là, on voit déjà, au niveau
de la gestion des exploitations, le fractionnement des EAC en unité plus petites, souvent
familiales.
D’après les résultats de l’enquête foncière (AGID, 1992) sur l’ensemble de la zone de Mitidja,
86% de la superficie agricole est en secteur public et 14 % en secteur privé. Le secteur privé est
plus important à Hamiz (17% de la superficie) qu’au centre de la Mitidja (11%).
9.1.1. Secteur public :
Les terres du secteur public appartiennent principalement aux EAC, qui représentent 76% de la
superficie totale. Le reste du secteur public comprend les EAI (5%), les fermes pilotes et stations
expérimentales (4.5%) et les catégories diverses qui incluent les terres communales et les terres
excédentaires (2.5%).
La taille moyenne des EAC est de 30.9 ha.
Tableau 28 : Répartition de la superficie des EAC et du privé par classe de superficie des
unités foncières. (En %).
Superficie des EAC Superficie des PRIVES
Classe de superficie
de l’UF
Hamiz
EAC
Classe de superficie
de l’UF
Hamiz
PRIVE < 10 7.6 < 1 8.0
10 – 19.99 22.1 1 – 1.99 14.2
20 – 29.99 18.9 2 – 2.99 13.1
30 – 39.99 15.5 3 – 3.99 10.1
40 – 49.99 10.2 4 – 4.99 8.7
50 – 59.99 7.1 5 – 5.99 6.5
60 – 69.99 3.4 6 – 6.99 15.6
70 - 79.99 3.2 10 - 19.99 17.4
>80 12.0 >20 6.4
Deuxième partie Matériel et méthodes
90
Les EAI ont une taille moyenne de 6.9 ha. Géographiquement, les EAI se trouvent souvent en
association avec les terres privées, près des centres d’habitation.
9.1.2. Secteur privé :
La taille moyenne de l’unité foncière est de 3.3 ha pour l’ensemble du secteur, cependant la
taille des unités foncière est très variable. La classe de superficie prédominante est de moins d’un
hectare pour Hamiz.
9.2. Situation actuelle par secteur :
Les grandes exploitations EAC dominent les secteurs 1 a 5, ainsi que le sud du secteur 7, les
EAC sont plus important dans le secteur 7 et les privés dans le secteur 6.
Le volume total d’eau livré au périmètre du Hamiz est loin de satisfaire à sa demande potentielle.
De ce fait, les agriculteurs commencent aussi à construire leurs propres forages, dans le
périmètre (Tableau29).
Concernant la superficie urbanisée, la zone littorale (18%) est plus affectée par l’urbanisation
que la zone plaine (14%). Le secteur 7 représente une très forte concentration d’agroupements
industriels et urbains (25% de la superficie totale).
Deuxième partie Matériel et méthodes
91
Tableau 29 : Répartition de la superficie par secteur et par type d’exploitation :
Secteur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 Total
Nombre d’exploitants
288 466 442 360 524 723 464 185 99 3551
Nombre de borne
84 91 86 80 108 155 108 107 72 891
Superficie
Géographique (ha) 2002
840 900 2000 2800 2900 2700 3300 1500 1060 18000
Superficie irrigable
693.5 671.30 1717.15 2566 2756.85 2273.95 2457.1 1662.93 852 15650.78
Surface urbanisée
146.5 228.7 282.85 234 143.15 426.05 842.9
137.07
208
2649.7
Pourcentage de la surface urbanisée
17.44 25.41 14.14 8.35 4.93 15.77 25.54 7.61 19.62 14.72
Nombre EAC 41 37 44 28 86 41 144 72 49 542
Nombre EAI 14 2 0 1 23 4 17 1 0 62
Prive 230 427 398 329 415 678 329 106 36 2948
Divers * 3 0 0 2 0 0 0 6 14 25
Nombre de puits 0 4 0 7 0 1 2 76 13 103
Nombre de forage
0 25 66 89 44 31 8 6 1 270
* divers : ferme pilote, école, institut, société, établissement étatique, centre équestre et APC.
Le tableau 30 met en évidence les variations importantes de l’occupation du sol par secteur. On
peut noter en particulier les points suivants :
Deuxième partie Matériel et méthodes
92
9.3. Irrigation actuelle
On distingue deux types d’irrigations :
- L’irrigation formalisée alimentée par réseau d’irrigation public. A cause de la sécheresse,
la superficie des cultures irriguées a diminué au cours des années 1980 et est passée de
13300 ha en 1984, 3500 ha en 1990 à 758 ha en 2002.
- L’irrigation autonome au niveau des exploitations, alimentée pour la plupart à partir des
eaux souterraines. Elle est pratiquée de façon irrégulière sur le périmètre. Les
prélèvements d’eau souterraine pour l’irrigation ne sont ni réglementés ni contrôlés par
les autorités (elle est estimée à un peu plus de 160 hm3/an dans la Mitidja centre et Est,
ce qui représente une dose unitaire moyenne sur la superficie irriguée de l’ordre de 6000
m3/ha/an.
Les autres sources d’eau pour l’irrigation autonome incluent les pompages individuels sur Oued,
les dérivations gravitaires sur Oued et quelques petites retenues collinaires, mais, dans
l’ensemble, le volume d’eau fourni par ces sources n’est pas important.
9.4. La superficie irriguée
Depuis la création du périmètre de Hamiz (1937) le nombre d’irrigant n’a pas cessé d’augmenter
jusqu'à l’équipement du tout le périmètre ; et la superficie irriguée (Figure 42) variait toujours
entre 4000 ha et 7000 ha avec une moyenne de volume d’eau distribuée 16.1 Hm3 ce qui
constitue un volume appréciable pour le périmètre. Entre 1938 et 1960 ; La moyenne de nombre
d’irrigants était de 1500 irrigants/année et la superficie irriguée moyenne était de 5600 ha /
année.
Deuxième partie Matériel et méthodes
93
Figure41: Evolution des volumes distribués (1938-1960)
Figure 42: Evolution des superficies irriguées et du nombre d'irrigants; 1938-1960
Dans la période coloniale la superficie irriguée du périmètre représentait 31% de la superficie
équipée. Le volume d’eau distribuée dans le périmètre représentait 58 % du volume de stockage
(28 Hm3) donc le rendement du périmètre était positif.
.
0
5000000
10000000
15000000
20000000
25000000
19
38
19
39
19
40
19
41
19
42
19
43
19
44
19
45
19
46
19
47
19
48
19
49
19
50
19
51
19
52
19
53
19
54
19
55
19
56
19
57
19
58
19
59
19
60
volume (m3)
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2000
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
20000Sup (ha) nombre d'irrigant
superficie irrigable (ha) superficie reellement irriguee (ha) nombre d'irrigants
Deuxième partie Matériel et méthodes
94
Le nombre d’irrigants est réduit a 174 (année 2002), le volume d’eau distribué a 1.7 Hm3 (6% du
volume de stockage) et La superficie irriguée a diminué jusqu'à atteindre 897 ha ce qui
représente seulement 5% de la superficie totale du périmètre (Figure 44).
Figure 43 : Evolution des volumes distribués (1981 -2002)
Figure 44: Evolution des superficies irriguées et du nombre d'irrigants (1981 -2002).
Les caractéristiques de la période 1981-2002 sont récapitulées dans le tableau suivant :
0
5000000
10000000
15000000
20000000
25000000
1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Volumes (m3)
0
500
1000
1500
2000
2500
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
Sup (ha) Nombre d'irrigant
superficie irrigable (ha) nombre d'irrigants
Deuxième partie Matériel et méthodes
95
Tableau 30 : Superficies irriguée, volumes d’eau distribuées et le nombre d’irriguant avant
et après la création de l’OPM.
La superficie
irriguée (ha)
Le volume
distribué
Le nombre
d’irrigant
La moyenne* 12003.86 20.0 Hm3 1997
La moyenne** 3320.7 8.1 Hm3 755
* avant la création de l’OPIM.
** après la création de l’OPIM.
Cette différence de moyenne est due principalement à la sécheresse qui a sévit ces dernières
années, la restructuration du foncier dans le périmètre, la réduction du volume d’eau affectée a
l’irrigation a partir de la station de Boureah (priorité de l’AEP sur l’irrigation) et enfin le
transfert de l’eau d’irrigation du barrage Hamiz vers le barrage de Keddara.
9.5. Les cultures :
9.5.1. Les grandes cultures :
Concernant les grandes cultures, les céréales d’hiver ne font pas partie des priorités des
agriculteurs dues aux problèmes de disponibilité du matériel agricole et des intrants, parfois une
pluviométrie insuffisante et les marges ne sont pas très attirantes par rapport a ceux que peuvent
apporter d’autres cultures.
La superficie consacrée à la production des cultures fourragers en irriguée connaissent une
régression notable du fait de la concurrence sur l’eau exercée par les cultures maraîchères ; il
s’agit une fois de plus d’une diminution au profit de spéculations plus rémunératrices. Les
céréales d’été ne sont pas importantes dans le périmètre. Le maïs grain était plus important avant
la restructuration de l’agriculture, mais a l’heure actuelle, il est très peu cultivée, encore moins le
sorgho grain.
Deuxième partie Matériel et méthodes
96
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
Sup (ha)
Agrumes A,fruitiers Oliviers
9.5.2. L’arboriculture :
L’arboriculture est prépondérante dans le périmètre, l’agrumiculture avec comme variétés
principaux orangers représente 54% de la superficie irriguées. Les principaux problèmes des
agrumes dans le périmètre sont liés :
- au vieillissement des vergers, la rénovation des vergers a été freinée d’une part par,
l’insuffisance des moyens matériels d’arrachage et d’autre part, par la restructuration du
secteur agricole. En outre, la prime à l’arrachage a été supprimée.
- Aux dotations d’eau insuffisante.
Les rendements moyens varient de 200 q/ ha à 300 q/ ha.
Les conséquences de la pénurie d’eau sont illustrées par les résultats concernant les superficies
irriguées de l’arboriculture (Figure 45). Ces superficies sont nettement inférieures à la superficie
totale cultivée. Les arbres fruitiers divers sont moins irrigués que les agrumes et l’olivier ait
complètement disparu du périmètre.
Figure 45 : Evolution des superficies irriguée de l’arboriculture (1984-2002)
Deuxième partie Matériel et méthodes
97
Les arbres fruitiers divers (pépins et noyaux) sont d’implantation moins ancienne que les
agrumes, la partie plaine est plus axée sur cette spéculation. Les espèces la plus répandues sont le
pêcher, le poirier et le pommier.
Les arbres rustiques (oliviers, figuiers) ont pratiquement disparu après la restructuration.
Enfin la vigne représente environ 7% de la superficie totale, il s’agit surtout de vignes de table et
de pépinières (Figure 47). Le rendement pour la vigne et le fruitier varie entre 200 et 300 q/ha.
Figure 47 : Evolution des superficies irriguée de la vigne (1984-2002)
9.5.3. Maraîchage :
Les types d’exploitation sont très divers allant des cultures plein champ en irriguée ou en sec en
passant par les petits jardins maraîchers du secteur privé traditionnel et les cultures intercalaires
dans les vergers. La superficie irriguée pour le maraîchage était très importante avant 1987 ou
elle variait entre 7000 et 9000 ha, après cette année-là, du au transfert de la ressource vers le
barrage Keddara et la sécheresse, la superficie moyenne est réduite à 1450 ha en 2002 (Figure
48). Les cultures de saison interviennent pour 45%, les primeurs pour 40%, l’arrière-saison pour
15%.
Pour l’ensemble des produits maraîchers confondus, le rendement moyen est de l’ordre de 250 q
/ ha.
0
50
100
150
200
250
300Sup (ha)
Deuxième partie Matériel et méthodes
98
54%32%
11% 3%
Agrumes
Cultures marîchères
Arboriculture
Autres
Figure 48 : Evolution des superficies irriguée des cultures maraichères (1988-2002)
Pour l’ensemble des produits maraîchers confondus, le rendement moyen est de l’ordre de 250 q
/ ha.
Les cultures pratiquées dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est actuellement se concentrent à
l’arboriculture avec une prédominance des agrumes et aux cultures maraîchères.
La figure 48 montre le plan de culture des exploitations dans le périmètre irrigué de la Mitidja
Est (ONID, 2006).
Figure 49: Plan de cultures dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
1984198519861987198819891990199119921993199419951996199719981999200020012002
Sup (ha)
Deuxième partie Matériel et méthodes
99
La vocation agricole du périmètre est ancienne. Les vergers agrumicoles existaient déjà.
Les orientations des politiques de l’Etat en matière du développement agricole ont maintenu
cette vocation tout en incitant au renouvellement des vergers. Le plan national de développement
agricole est venu consolider cette vocation en encourageant par des fonds de soutien à
développer des jeunes plantations.
9.5.4. Les assolements
C’est la disponibilité en eau qui détermine les assolements dans le périmètre. Les assolements
incorporent des cultures intensives de haute rentabilité telles que les agrumes ou pépins – noyaux
et les cultures maraîchères ; là ou l’eau d’irrigation manque, prédominent les grandes cultures, la
jachère.
Les associations entre ces trois classes de cultures –arboriculture, maraîchage, grande cultures-
sont nécessaires si l’exploitant veut maximiser ses revenus : puisque l’arboriculture est
forcément irriguée, il est courant de trouver en intercalaire dans quelques vergers, des cultures
maraîchères comme les pastèques ou les tomates.
9.5.5. Les systèmes de productions
Le taux prévu de croissance de la population dans la Mitidja se situe autour de 3%. Pour la plus
grande partie de la population de la Mitidja, l’agriculture ne constitue pas une source importante
d’emploi. En moyenne, seulement 12.9 % de la population active totale travaillent dans le
secteur agricole.
En général, l’agriculture dans le périmètre est une agriculture de spéculation orientée vers le
marché de la production d’un excèdent commercialisable.
Le financement constitue l’un des problèmes les plus délicats auxquels sont confrontés les
agriculteurs. L’insuffisance de crédit entraîne une sous optimisation de la mise en valeur agricole
du périmètre.
Les agriculteurs accordent leurs préférences aux cultures à cycle court, aux spéculations
rapidement productives, aux partages de risques (cultures intercalaires, plantations mixtes
agrumes - pêchers) à la production de produits double fin (par exemple la tomate livrée en
Deuxième partie Matériel et méthodes
100
priorité à la consommation en frais et accessoirement a la transformation). Aux cultures
demandant peu de matériel agricole et peu de main d’œuvre.
Conclusion
En conclusion il s’avère que le climat de la Mitidja présente des saisons contrastées, avec une
période humide de 8 mois et une période sèche de 4 mois, il correspondrait à un climat
méditerranéen sub-humide
En ce qui concerne l’aménagement hydro agricole, la Mitidja est divisée en deux zones
géographiques : Mitidja Est et la Mitidja Ouest, cette division renvoie, en particulier aux deux
grands périmètres irrigués que compte la plaine :
Le périmètre irrigué de la Mitidja Ouest (8600 ha), irrigué à partir du Barrage de Bouroumi
Le périmètre irrigué de la Mitidja Est (Hamiz) (18000 ha), ce dernier est divisé à son tour en
deux parties :
Le Hamiz plaine qui correspond à la partie sud du périmètre (sols argilo-limoneux) englobant les
secteurs (1, 2, 3,4, 5 ; et 6), irriguées à partir du barrage de Hamiz
Le littoral (sol sableux), est alimenté à partir du marais de Réghaia (Secteurs 8 et 9) et des
champs de captage de Bouréah (Secteur 7) et selon les disponibilités avec un complément à
partir du barrage du Hamiz.
Deuxième partie Matériel et méthodes
101
Chapitre IV. Méthodologie de travail
1. Traitement des données
Les données ont été effectuées à l’aide du logiciel Cropwat qui est un logiciel de gestion de
l'irrigation, il a été mis au point par la FAO en 1992, basé sur la formule de Penman – Monteith
modifiée. Il permet le calcul des besoins en eau des cultures et des quantités d'eau d'irrigation,
qui sont basés sur les Bulletins d’irrigation et de drainage FAO-24 et 33. Il offre également la
possibilité de développer un calendrier d'irrigation en fonction de diverses pratiques culturales, et
d'évaluer les effets du manque d'eau sur les cultures et l'efficience de différentes pratiques
d'irrigation.
Le logiciel Cropwat est disponible gratuitement sur le site de la FAO, plusieurs versions existent
(sous MS-DOS ; Windows). Pour notre étude nous avons utilisé la version Cropwat 8.0.
1.1. Collecte et analyse des données utilisées par le logiciel et leur homogénéisation :
1.1.1. Les données climatiques
Pour notre étude nous avons utilisés les données climatiques de la station de Dar El Beida qui
regroupe les cinq données nécessaires au logiciel Cropwat (précipitation, température, humidité
relative, vitesse du vent et durée d’insolation). Les relevés sont relativement récents et s’étalent
sur une période d’observation acceptable (1990-2010).
1.1.2. Traitement des données pluviométriques
Les pluies représentent un facteur déterminant pour estimer les besoins en eau d’irrigation, mais
cette donnée reste variable dans le temps (d’une année à l’autre) et dans l’espace. Sur la base des
pluies mensuelles calculées à partir de notre série climatique (1990-2010), nous avons calculé la
pluviométrie moyenne mensuelle (tableau 31), et nous avons effectué l’analyse fréquentielle des
pluies pour déterminer la valeur des pluies mensuelle en année sèche, humide et moyenne
Deuxième partie Matériel et méthodes
102
Tableau 31 : Les précipitations mensuelles de la série climatique Dar El Beida (1990-2010).
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Dec Total
1990 68 54 151 20 2 15 20 3 113 29 97 174 746
1991 54 100 47 27 19 7 0 2 22 91 51 12 431
1992 155 41 101 81 61 19 4 0 15 68 140 71 756
1993 18 86 36 69 38 1 2 3 31 23 104 80 490
1994 81 42 1 55 5 0 0 0 81 66 39 88 457
1995 171 40 106 28 0 24 0 49 18 17 58 40 552
1996 95 222 57 161 36 32 7 4 39 89 27 34 802
1997 38 24 9 95 22 10 9 33 37 45 129 95 547
1998 28 52 37 76 152 1 0 8 22 49 103 82 609
1999 140 146 112 31 3 3 0 3 40 19 155 159 811
2000 16 6 19 17 53 0 1 1 4 47 74 43 281
2001 138 88 14 21 31 6 0 2 45 39 49 57 489
2002 39 14 35 39 14 0 0 34 12 43 145 102 475
2003 199 133 22 87 20 0 0 28 39 38 57 110 732
2004 90 46 46 79 56 1 2 1 12 44 116 109 602
2005 85 115 50 26 1 0 1 0 15 57 108 81 538
2006 128 88 26 3 82 1 1 10 38 17 21 192 608
2007 10 60 152 60 15 10 2 11 37 51 270 80 759
2008 20 4 56 19 74 3 9 0 22 69 123 102 500
2009 138 23 60 61 32 1 1 13 87 14 57 108 596
2010 48 49 99 33 26 5 0 23 12 143 117 93 647
Moyenne 84 68 59 52 35 7 3 11 35 50 97 91 592
1.1.3. Détermination de l’année sèche, l’année humide et de l’année normale (Moyenne)
La connaissance de la variabilité interannuelle des besoins en eau d’irrigation nécessite
une étude fréquentielle des pluies, a partir des relevés pluviométriques réalisés sur un nombre
d’année assez long (au moins 20 ans). Cette analyse permettra de déterminer la hauteur de pluie
dont on est sûr de dépasser avec une probabilité donnée.
Deuxième partie Matériel et méthodes
103
Pour notre étude, nous avons utilisé les pluies moyennes annuelles de notre série climatique pour
dégager les hauteurs des pluies selon les probabilités de non-dépassement de 20%, 50%, 80%
respectivement de l’année humide, normale et sèche. (Tableau 32). Suivant les étapes ci-après :
Etape1. Classer les données par ordre de grandeur décroissant,
Etape2 .Classifier la position relevée selon la relation :
Fa = 100 × )1( n
m (formule de Weilbull)
Avec: Fa : position relevée m: numéro du rang, n: nombre total d’observations.
Tableau 32 : Calcul des probabilités de pluie Rang Année Pluie, mm Fa (%)
1 1999 811,3 4,55
2 1996 801,8 9,09
3 2007 758,5 13,64
4 1992 755,8 18,18
5 1990 746,4 22,73
6 2003 732,0 27,27
7 2010 647,3 31,82
8 1998 609,3 36,36
9 2006 607,5 40,91
10 2004 602,2 45,45
11 2009 595,9 50,00
12 1995 551,7 54,55
13 1997 546,6 59,09
14 2005 538,1 63,64
15 2008 500,4 68,18
16 1993 489,8 72,73
17 2001 488,6 77,27
18 2002 475,4 81,82
19 1994 456,8 86,36
20 1991 431,1 90,91
21 2000 280,9 95,45
Deuxième partie Matériel et méthodes
104
Etape 3. Reporter les valeurs dans le graphique de pluies en fonction de Fa en log- normal comme l’indique la figure suivante,
Figure 50 : Etude fréquentielle des pluies moyennes annuelles (sur 20 ans). Etape 4. Sélectionner les valeurs annuelles correspondant à une probabilité de 20, 50 et 80% en utilisant l’équation de la régression logarithmique : y = -155ln(x) + 1161, qui sont représentées dans le tableau suivant: Tableau 33 : Calcul des probabilités 20, 50 et 80% de pluie.
0.0
100.0
200.0
300.0
400.0
500.0
600.0
700.0
800.0
900.0
1000.0
1.0010.00100.00
Plu
ie (
mm
)
Probabilité (%)
Fréquence,
% Année Pluie, mm
20 Humide 697
50 Normale 555
80 Sèche 482
Pl
Deuxième partie Matériel et méthodes
105
Etape 5. Déterminer les valeurs mensuelles pour l’année sèche par la relation suivante :
P i sec = P i moy ×Pmoy
P sec
Dans laquelle : Pi sec : Pluie mensuelle de l’année sèche pour le mois i, Pi moy : Pluie moyenne mensuelle pour le mois i, Psec : Pluie annuelle à une probabilité de dépassement de 80%, Pmoy : Pluie moyenne annuelle.
Les valeurs pour l’année humide et normale peuvent être déterminées de la même manière. Les valeurs de pluies moyennes par mois d’après la relation (1) pour l’année sèche, normal et
humide sont présentées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 34: Les pluies moyennes mensuelles de l’année sèche (80%), normal (50%) et
humide (20%)
Mois Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec TOTAL
Pluie AS 68 56 48 42 29 5 2 9 29 41 79 74 482
Pluie AN 78 64 55 49 33 6 3 10 33 47 91 85 555
Pluie AH 98 80 69 61 42 8 3 13 41 59 114 107 697
1.1.4. Les données climatiques entrées dans le Cropwat
La station de Dar El Beida est caractérisée par :
- latitude : 36° 41 N, - longitude : 3° 13 E, - altitude : 25 m.
Concernant les pluies, pour plus de précision nous avons utilisé les pluies moyennes mensuelles
calculées pour chaque année : sèche, normal et humide.
L’ensemble de données climatiques entrées dans le logiciel Cropwat sont synthétisés dans le
tableau 35.
Deuxième partie Matériel et méthodes
106
Tableau 35: Les 5 données climatiques entrées dans le Cropwat (Exemple pour l’année
sèche)
Mois Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill. Août Sep. Oct. Nov. Déc.
Pluies
(mm) 68 56 48 42 29 5 2 9 29 41 79 74
T max
(°C) 16,9 17,6 19,8 21,5 24,9 28,9 31,7 32,7 29,8 26,2 21,0 17,7
T min
(°C) 5,4 5,5 7,3 8,8 12,7 16,2 19,1 20,1 17,8 14,2 9,9 6,9
HR. (%) 78 78 76 75 74 69 68 68 70 74 77 78
Vitesse de
vent 203
209
217
235
229
246
237
221
217
176
194
195
(Km /h)
Ins. (h) 5,7 6,3 7,1 8,1 8,8 10,3 10,8 10,0 8,5 7,1 5,9 5,2
1.1.5. Les données liées au sol
Les données de sol sont nécessaires dans le pilotage des irrigations pour la
détermination de la réserve utile (RU) qu’est liée à deux facteurs :
a) la texture
Les valeurs de RU selon les différentes textures de sol considérées généralement sont d’après la
FAO (1987):
- sol grossier : 60 mm/m,
- sol sableux : 100 mm/m,
- sol limoneux : 140 mm/m,
- sol argileux : 180 mm/m.
b) les profondeurs d’enracinement prises en compte pour les calculs d’irrigation sont données
dans le tableau 36.
Deuxième partie Matériel et méthodes
107
Tableau 36 : Les profondeurs d’enracinement des principales cultures (Ollier et Poirée,
1983)
Cultures Profondeur d’enracinement en m
Cultures maraîchères 0,3 à 1,2
Agrumes 1 à 1,2
Vergers 1 à 2
Dans notre cas on a deux type de sol selon la zone et les secteurs qui se trouve au
périmètre du Hamiz : les sols argilo-limoneux dans la plaine (sol1) du périmètre et les sols
sableux dans le littoral du périmètre (sol2).
Tableau 37: Les données liées au sol de notre cas entrées dans le Cropwat
Texture Sol 1 : argilo-limoneuse Sol 2 : sableuse
Eau utilisable 160 mm/m 100 mm/m
Taux maximum d’infiltration de pluie 40 mm/jour 40 mm/jour
Profondeur racinaire max d’enracinement 0,6 ou 1,2 m 0,6 ou 1,2 m
Tarissement initial de l’humidité de sol
(% de d’eau utilisable) 0% 0%
Humidité de sol initial disponible 160 mm/m 100 mm/m
1.1.6. Les données liées à la culture
1.1.6.1. Type de culture
Pour le calcul des besoins en eau des cultures dans notre périmètre irriguée du Hamiz, on a
utilisé les données de l’ONID de la campagne d’irrigation 2012, présentées dans l’annexe et qui
sont résumées dans le tableau suivant :
Deuxième partie Matériel et méthodes
108
Tableau 38 : Superficies irriguée dans le périmètre irrigué d’EL Hamiz selon les différents
secteurs (ONID, 2012)
Secteur Maraîchage (ha) Agrumes (ha) Vergers (ha)
1 130,8 56,1 3,5
2 40,9 118,5 23,5
3 93,3 125 38,4
4 227,8 86,5 18,5
5 288,5 59,5 11,3
6 199,85 43 31,5
7 129,1 41 18,6
8 101 11 6,5
9 92,2 1 4,5
TOTAL 1303,45 541,6 156,3
1.6.2. Date de semis ou de plantation et les phases de développement
Nous avons utilisé les dates de semis (ou de plantation) et les phases de développement
d’une étude agro-économique qui été faite par l’AGID en 1993 et qui regroupe les dates de
semis et travaux culturaux de toutes les cultures (de la plaine de Mitidja).
Concernant les arbres fruitiers (cultures pérennes), les dates de plantation doivent être
remplacées par la date du «reverdissement », c'est-à-dire la date d’apparition de nouvelles
feuilles.
Les 4 phases de développement considérées sont :
- la phase initiale,
- la phase de développement,
- la phase de mi-saison,
- la phase d’arrière-saison.
Deuxième partie Matériel et méthodes
109
1.6.4. Le coefficient cultural (kc)
Cropwat exige l’entrée de 3 valeurs de kc (initiale, mi- saison, récolte), nous avons
utilisé les kc des Bulletins de FAO-24 et 56, qui sont des kc standards et valides pour l’utilisation
de la formule de Penman – Monteith.
Le choix du kc a été fait en considérant que le climat est méditerranéen, sans fortes gelées (HRmin
≈ 45% et vitesse de vent modérée de l’ordre de 2 m/s), et que le sol est non couvert.
Les valeurs de kc du Bulletin FAO-56 (1998) ont été actualisées par Allen et al sur la base des
kc proposés par Doorenbos et Pruitt dans le Bulletin FAO-24 (1975). L’ensemble des données
liées aux cultures entrées dans le Cropwat est résumé dans le tableau 39.
Tableau 39 : Synthèses des données liées aux cultures
Durée de phases de développement (jour) Cœfficient Cultural kc Date de semis ou plantation Cultures init. dév. mi-sai arri-sai durée
du cycle
kc int. kc mid. kc fin.
PTS 25 30 45 30 130 0,5 1,15 0,75 20-fév.
PTAS 30 40 60 35 165 0,5 1,15 0,75 25-août
Tomate 30 40 45 30 145 0,6 1,15 0,8 15-avr
Poivron 30 40 40 20 130 0,6 1,05 0,9 01-mai.
Oignon 25 35 40 2 bzae 0
120 0,7 1,05 0,85 01-mars.
Courgette 25 35 25 15 100 0,5 1 0,8 15-avr
Choux-fleur
40 60 50 15 165 0,7 1,05 0,9 05-sep.
Haricot vert
20 30 30 10 90 0,5 1,05 0,9 20-avr
Betterave 30 40 60 20 150 0,7 1,05 0,95 01-fev.
Pastèque 20 30 30 30 110 0,4 1 0,75 01-mai.
Salade 20 30 30 15 95 0,7 1,05 0,95 15-avr
Aubergine 150 30 150 35 365 0,4 0,95 1,15 15-avr.
Agrumes 60 90 120 95 365 0,7 0,65 0,7 28-fév.
Abricotier 245 10 65 45 365 0,55 0,9 0,65 11-fév.
Pêcher 200 35 100 30 365 0,55 0,9 0,65 10-fév.
Pommier 140 30 125 70 365 0,5 0,95 0,7 15-fév.
Deuxième partie Matériel et méthodes
110
En plus de ces données, les valeurs du tarissement admissible du sol (P) et le coefficient de
réponse du rendement (kY) de chaque culture sont considérés dans le Cropwat pour distinguer la
tolérance des cultures au manque d’eau et indiquer les chutes du rendement probables.
1.1.7. Le choix des critères de la conduite des irrigations
1.1.7.1. Pluie efficace
Le Cropwat propose plusieurs modèles de calcul de la pluie efficace qui sont détaillés
dans le Bulletin FAO-25, nous avons choisi de travailler avec la méthode l’USDA pour tenir
compte des pertes dues au ruissellement de surface et à la percolation profonde, c’est une
formule recommandée par United States Departement of Agriculture - Soil Conservation
Service.
1.1.7.2. Calendrier d’irrigation
Nous avons fixé les critères de la conduite d’irrigation comme suit :
- irriguer quand la RFU est épuisée à 100% ;
- remplir la RFU à 100% (ramener la RFU à la capacité au champ) ;
- début de pilotage : la première date de plantation de chaque culture.
Sur cette base l’irrigation se fait sans restriction imposée sur les fréquences d’irrigation et la
disponibilité en eau, donc c’est une irrigation du confort hydrique.
1.7.3. Efficience d’irrigation
Le Cropwat considère une efficience globale fixée à 70%, on peut varier cette efficience selon le
système d’irrigation utilisée et la nature du sol.
Deuxième partie Matériel et méthodes
111
2. Travail de terrain (Réalisation des enquêtes)
Cette étape du travail de terrain, consiste à prendre le point de vue des agriculteurs par la
réalisation des enquêtes, ceci nous permettra de voir comment les agriculteurs percevaient la
tarification et les charges liées à l’eau. Pour répondre à notre problématique, on a élaboré un
questionnaire afin de collecter les informations nécessaires à notre travail, son contenu s’articule
autour des axes suivants :
Les entretiens exploratoires servent à trouver des pistes de réflexion, des idées et des hypothèses
de travail. Il s’agit donc d’une attitude et d’une écoute qui consistent à poser des questions précises,
à rechercher de nouvelles manières de poser le problème. L’enquête a été réalisée durant l’année
2010.
Les critères de notre choix sont :
Agriculteurs- irrigants utilisant l’eau du réseau collectif.
Le système de culture en irriguée.
Zone d’étude est le périmètre irrigué de la Mitidja Est (Hamiz).
La population mère est représentée par les agriculteurs irrigants et adhérents à l’Office
National de l’irrigation et de drainage (ONID). Cette enquête intègre les rubriques suivantes :
Identification des exploitants et des exploitations
Identification du système de culture.
La structure des charges des exploitations.
L’adoption des nouvelles techniques économes en eau d’irrigation.
Après avoir élaboré un questionnaire détaillé, nous avons entamé nos enquêtes auprès des
agriculteurs sur le terrain. Nos enquêtes ont porté sur 26 exploitations sur une période d’enquête
qui a duré deux mois environ, ce nombre a été réduit après l’opération du dépouillement à 21
exploitations. Ces dernières sont prises dans le périmètre de la Mitidja Est (Hamiz plaine et
Hamiz littoral).
Troisième partie Résultats et discussion
112
Chapitre V. Résultats et discussions
1. Calcul des besoins en eau de toutes les cultures des superficies souscrites dans le
périmètre irrigué de la Mitidja Est El Hamiz :
1.1. Calcul d’ETo
La détermination des besoins en eau des cultures (ET0) se fait sur la base des cinq facteurs
climatiques ou physiques qui sont : le rayonnement solaire ; la température ; l’humidité du l’air ;
la vitesse du vent.
L’introduction des coordonnées géographiques et les données climatiques mensuelles de la
station de Dar El Beida (série de plus de 20 ans) dans le logiciel Cropwat 8.0 et par application
de la formule de Penman-Monteith a permis d’obtenir les valeurs de l’évapotranspiration de
références ET0mensuelles moyennes (Tableau 40).
Tableau 40 : L’évapotranspiration (mm/j) dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est El
Hamiz
Pays : Algérie Nom de station : Dar El
Beida
Altitude: 25m
Latitude: 36,41° N Longitude: 3.13° E
Mois T max (°C) T min (°C) Humidité
(%)
Vent Inso.
(heures)
Rn
(MJ/m2/j)
ET0
(mm/j) (Km
/j) janvier 16,9 5,4 78 203 5,7 9,4 1,48
février 17,6 5,5 78 209 6,3 12,2 1,87
mars 19,8 7,3 76 217 7,1 16 2,63
avril 21,5 8,8 75 235 8,1 20 3,42
mai 24,9 12,7 74 229 8,8 22,6 4,22
juin 28,9 16,2 69 246 10,3 25,2 5,39
juillet 31,7 19,1 68 237 10,8 25,6 5,9
août 32,7 20,1 68 221 10 23,1 5,6
septe
mbre
29,8 17,8 70 217 8,5 18,6 4,4
octobr
e
26,2 14,2 74 176 7,1 13,8 2,93
novem
bre
21 9,9 77 194 5,9 10 1,91
décem
bre
17,7 6,9 78 195 5,2 8,3 1,43
moyen
ne
24,1 12,0 73,8 214,9 7,8 17,1 3,4
Troisième partie Résultats et discussion
113
Ce tableau donne les enregistrements moyens des données climatiques suivantes :
Une température maximum moyenne de 24,1 C° ;
Une température minimum moyenne de 12,0 C°
Une humidité moyenne de 73,8% ;
Une vitesse de vent moyenne de 214,9 km/jour ;
Une durée d’insolation moyenne de 7,8 heures ;
Une radiation solaire moyenne de 17,1Mj/m2/j ;
Une évapotranspiration moyenne de 3,4 mm/j ;
On constate aussi que le mois de pointe pour la demande climatique (ET0) correspond au mois
de juillet, avec une moyenne journalière de 5,9mm.
1.2. Calcule de la pluie efficace
Les précipitations efficaces se réfèrent à la fraction des précipitations qui peut être effectivement
utilisée par les plantes. La totalité des précipitations n’est pas disponible pour les cultures
puisqu’en effet, une partie est perdue par ruissellement et/ou par percolation en profondeur.
Les résultats de la fraction de la pluie efficace calculés par le logiciel sont présentés dans le
tableau 41.
Tableau 41: Pluie efficace mensuelles de l’année humide dans le périmètre irrigué de
Hamiz
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Août Sep Oct Nov Dec Total
Pluie (mm) 98 80 69 61 42 8 3 13 41 59 114 107 695
Pluie eff. (mm) 73,5 60 51,8 45,8 31,5 6 2,3 9,8 30,8 44,3 85,5 80,3 521,6
On remarque d’après le tableau ci-dessus que la pluie qui tombe annuellement dans le périmètre
de Hamiz est de la moyenne de 695 mm, par contre la quantité de cette pluie qui utilisée par la
plante et de 521,6 mm pour une année humide.
Troisième partie Résultats et discussion
114
Tableau 42: Pluie efficace mensuelles de l’année normale dans le périmètre irrigué de
Hamiz
On
peut
rema
rquer aussi pour une année normale que ce qui tombe annuellement en périmètre irrigué de
Hamiz est de la moyenne de 554 mm, par contre la pluie efficace qui est utilisée par la plante et
de 415,9mm.
Tableau 43: Pluie efficace mensuelles de l’année sèche dans le périmètre irrigué de Hamiz
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Août Sep Oct Nov Dec Total
Pluie (mm) 68 56 48 42 29 5 2 9 29 41 79 74 482
Pluie eff. (mm) 51 42 36 31,5 21,8 3,8 1,5 6,8 21,8 30,8 59,3 55,5 361,8
Par contre pour l’année sèche on remarque que ce qui tombe annuellement en périmètre irrigué
de Hamiz est de la moyenne de 482 mm, par contre la pluie efficace qui est utilisée par la plante
et de 361,8 mm.
1.3. Besoins en eau culture par culture
Afin de mieux maîtriser les besoins en eau de chaque culture, nous avons calculé son
besoin comme si c’était une monoculture (la culture occupe 100% de superficie).Une fois les
besoins en eau d’irrigation unitaires de chaque culture calculés, il suffit de multiplier par la
superficie souscrite respective de chaque culture pour obtenir leurs besoins dans chaque type du
sol de tous les secteurs du périmètre irrigué de Hamiz.
Pour faciliter la compréhension de la méthode de calcul des besoins en eau de toutes les cultures,
on prend comme exemple les cultures suivantes :
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Août Sep Oct Nov Dec Total
Pluie (mm) 78 64 55 49 33 6 3 10 33 47 91 85 554
Pluie eff. (mm) 58,5 48 41,3 36,8 24,8 4,5 2,3 7,5 24,8 35,3 68,3 63,8 415,9
Troisième partie Résultats et discussion
115
- Exemple des besoins en eau de la tomate en année normale :
Les besoin en d’irrigation de la tomate en année normale sont calculés par soustraction de la
pluie efficace des besoins en eau des cultures, ce qui donne les résultats présentés dans le tableau
44.
Le tableau donne la différence entre la disponibilité en eau et la demande de la culture conduite à
l’ETM.A titre d’exemple, le 10 mai, pour un time step (tour d’eau) de 10 jours, l’ETo est de 4,22
mm/jour.
Pour le calcul d’un ha moyen, on considère que la culture couvre 100% dela surface qui lui est
allouée.
La quantité d’eau requise par la plante (Etc) est de :
4,22 * 0,84 =2,66 mm /j
=26,6mm/décade
La pluie efficace calculée étant de 8,6mm.
Donc l’irrigation requise (Besoin d’irrigation ) est de :
26,6 -8,6 = 18 mm par décade.
Troisième partie Résultats et discussion
116
Tableau 44 : Besoins nets en eau d’irrigation d’un hectare moyen de la tomate en année
normale et par décade
Besoin en eau des cultures
Station ETo: Dar El Beida Culture: tomate
Station Pluie: Dar El Beida Date de plantation:15/04
Mois Décade Phase Kccoeff Etc
mm/jour
Etc
mm/dec
Pluie eff
mm/dec
Bes. Irr.
mm/dec
Avr 2 Init 0,6 2,05 12,3 7,5 6
Avr 3 Init 0,6 2,21 22,1 11,1 11
Mai 1 Init 0,6 2,37 23,7 9,8 13,9
Mai 2 Crois 0,63 2,66 26,6 8,6 18
Mai 3 Crois 0,77 3,55 39 6,2 32,8
Jui 1 Crois 0,92 4,59 45,9 3,2 42,6
Jui 2 Crois 1,06 5,7 57 0,7 56,3
Jui 3 Mi-sais 1,16 6,44 64,4 0,7 63,7
Jui 1 Mi-sais 1,16 6,66 66,6 0,8 65,8
Jui 2 Mi-sais 1,16 6,86 68,6 0,4 68,1
Jui 3 Mi-sais 1,16 6,74 74,2 1,1 73
Aoû 1 Arr-sais 1,16 6,66 66,6 1,6 65,1
Aoû 2 Arr-sais 1,06 6,06 60,6 2 58,6
Aoû 3 Arr-sais 0,94 4,94 54,3 4,1 50,3
Sep 1 Arr-sais 0,84 4,01 24,1 3,9 20,8
Total
706 61,8 646,1
D’après le tableau 44 la consommation d’un hectare moyen de la tomate est de 646,1 mm et pour
avoir les besoins nets totaux en eau d’irrigation de cette culture exprimés en m3, il suffit de la
multiplier par 10 la superficie totale souscrite de la tomate qui est 203,5 ha fois dix.
646,1*203,5*10= 1.314.813,5 m3
Lors du calcul des besoins en eau de toutes les cultures, la même démarche sera adoptée pour
chaque culture.
Troisième partie Résultats et discussion
117
1.4. Détermination des besoins en eau de toutes les cultures pour les secteurs liés à la zone
de la plaine
Les besoins en eau réels maximums, et les besoins unitaire d’irrigation par cultures que nous
avons calculés de l’année normale pour la zone de la plaine (sol1 : argileu-limoneu) sont
synthétisés dans le tableau 45. Ce tableau représente les besoins en eau unitaire (en année
normale) pour le sol1 (argileux-limoneux) de chaque culture et leurs répartitions mensuelles sur
le cycle végétatif.
Les besoins d’irrigation unitaires des principales cultures pratiquées dans la plaine de la Mitidja
Est correspondant aux dates de semis (ou de plantation) que nous avons considérées sont
présentés dans la figure 51, elle permet de distinguer les cultures les plus exigeantes en eau dans
cette zone.
*
Troisième partie Résultats et discussion
118
Tableau 45: Récapitulatif des besoins en eau unitaires en année normale de la zone de la
plaine du périmètre de la Mitidja Est (m3/ha)
Besoins en eau des cultures en m3
Cultures Mois JAN FEV MAR
S
AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC TOT
Abricot irr /ha 0 0 51 198 482 831 966 874 474 277 0 0 4153
Etm/ha 304 446 560 700 890 992 949 710 633 530 413 372 7499
Agrumes irr /ha 0 0 160 352 681 1071 1216 1073 618 253 0 0 5424
Etm/ha 355 570 720 932 1120 1229 1124 840 597 380 300 331 8498
Pêche irr /ha 0 0 51 198 482 831 966 877 706 472 0 0 4583
Etm/ha 304 446 560 725 890 992 949 940 823 530 413 392 7964
Aubergine irr /ha 0 0 0 170 647 1629 2072 1744 209 0 0 0 6471
Etm/ha 0 0 0 340 827 1583 2067 1806 236 0 0 0 6859
Betterave irr /ha 0 0 388 723 1115 0 0 0 0 0 0 0 2226
Etm/ha 0 378 811 1090 1341 0 0 0 0 0 0 0 3620
Choux fleur irr /ha 0 0 0 0 0 0 0 0 577 489 36 0 1102
Etm/ha 0 0 0 0 0 0 0 0 794 836 620 147 2397
Courgette irr /ha 0 0 0 113 609 1630 1311 0 0 0 0 0 3663
Etm/ha 0 0 0 282 856 1680 1277 0 0 0 0 0 4095
Haricot irr /ha 0 0 0 90 629 1620 1047 0 0 0 0 0 3386
Etm/ha 0 0 0 197 878 1640 1062 0 0 0 0 0 3777
Sorgo irr /ha 0 0 0 0 123 857 1778 1601 404 0 0 0 4763
Etm/ha 0 0 0 0 232 900 1799 1656 515 0 0 0 5102
Maïs irr /ha 0 0 0 0 173 1237 2171 1824 306 0 0 0 5711
Etm/ha 0 0 0 0 426 1279 2191 1888 392 0 0 0 6176
Pastèques irr /ha 0 0 0 50 516 1540 1666 304 0 0 0 0 4076
Etm/ha 0 0 0 0 594 1392 1751 816 0 0 0 0 4553
Poivron irr /ha 0 0 0 0 549 1226 1874 1732 250 0 0 0 5631
Etm/ha 0 0 0 0 699 782 1572 1574 302 0 0 0 6010
Oignon irr /ha 0 0 166 585 1161 1418 0 0 0 0 0 0 3330
Etm/ha 0 0 0 890 1470 1700 0 0 0 0 0 0 4060
PTS irr /ha 0 9 98 754 1296 1415 0 0 0 0 0 0 3572
Etm/ha 0 97 491 970 777 1061 0 0 0 0 0 0 3396
PTAS irr /ha 0 0 0 0 0 0 0 164 426 444 60 0 1094
Etm/ha 0 0 0 0 0 0 0 250 510 300 0 0 1060
Salade irr /ha 0 0 0 227 883 1645 1050 0 0 0 0 0 3805
Etm/ha 0 0 0 403 816 1251 826 0 0 0 0 0 3296
Tomate
irr /ha 0 0 0 170 647 1633 2078 1749 210 0 0 0 6487
Etm/ha 0 0 0 340 823 1555 2046 1810 236 0 0 0 6810
Troisième partie Résultats et discussion
119
Pour les cultures maraichères, la tomate est la culture qui consomme le plus d’eau soit (6487
m3/ha), suivi par l’aubergine et le poivron avec une consommation respectivement de 6471
m3/ha et 5631 m3/ha, vient après la pastèque 4076 m3/ ha, alors que la pomme de terre arrière-
saison, choux fleur et la betterave sont les moins exigeantes.
Les besoins d’irrigation des céréales d’été représentés par le maïs et le sorgo, sont
respectivement de 5711 m3 et 4763 m3.
Concernant les arbres fruitières, on constate que les Agrumes qui ont le besoin d’irrigation le
plus élevé (5424 m3/ha), vient ensuite le pêcher avec une consommation de 4583 m3/ha, alors
que les besoins d’irrigation de l’abricotier est de 4153 m3/h
Les besoins unitaires en eau des cultures en année sèche et année humide de cette zone du
périmètre sont présentés dans (Annexe 3).
Pour analyser les besoins en eau des cultures de la zone de la plaine de la Mitidja EST nous
allons déterminer les besoins en eau de chaque secteur à part.
Figure 51: Les besoins d’irrigation unitaires des cultures dans la zone de la plaine de
périmètre de Hamiz (Année normale).
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
Besoins m3/ha
Troisième partie Résultats et discussion
120
1.4.1. Secteur 1
Dans le secteur 1 de périmètre de Hamiz il faudrait au total un volume de 785807,41 m3 d’eau
pour une superficie souscrite de 148,34ha à répartir tout au long de l’année pour mener à bien
l’ensemble des cultures tout le long de leur cycle de développement, ce qui représente un besoin
moyen de 5297,3 m3/ha et par an.
La figure 52 montre l’évolution des besoins d’irrigation par mois de toutes les cultures irrigué
dans le secteur1 .Ces besoins d’irrigation par groupe de culture sont relatifs aux exigences des
cultures et leurs superficies. On remarque que le pic de consommation se situe durant le mois de
juillet avec un besoin d’irrigation de plus de 218684.94 m3 d’eau, qui peut être expliqué
probablement par la valeur trop élevé de l’évapotranspiration de ce mois et par l’occupation du
sol par les cultures qu’est de 83 %.
Figure 52: Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 01 de la plaine de la Mitidja
Est.
La figure 53 révèle que la demande en eau d’irrigation la plus élevé est destiné aux
agrumes avec 38.7% des besoins totaux, suivit par la tomate (cultures de maraichères) soit 32%
et par les autres cultures maraichères soit (31.4%) des besoins totaux.
0
50000
100000
150000
200000
250000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 1 Sorgo
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
121
Figure 53 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur01.
Le tableau suivant donne les besoins d’irrigation totaux moyens des cultures dans ce secteur où
on constate que le quota part des besoins totaux le plus élevée (plus de 474700.75 m3) est
destinée aux cultures maraîchères qui représentent les cultures irriguées dominantes dans le
secteur 01 avec une superficie de 90.75 ha.
Tableau 46 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 01
Cultures
SACTEUR 1 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 90,75 474700,75 481630,25 460339
Agrumes 56,09 304232,16 317357,22 278879,48
Vergers 1,5 6874,5 7243,5 6274,5
Total 148,34 785807,41 806230,97 745492,98
31,4 %
24.68 %
38,7 %
Secteur 1
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Sorgo
Troisième partie Résultats et discussion
122
1.4.2. Secteur 2
Pour le secteur 2 de périmètre de Hamiz il faudrait au total un volume de 821742,25 m3
d’eau pour une superficie souscrite de 160,15 ha à répartir tout au long de l’année pour mener à
bien l’ensemble des cultures tout le long de leur cycle de développement, ce qui représente un
besoin moyen de 5131,1 m3/ha et par an.
L'analyse de la figure 54 montre que le pic de la consommation se situe durant le mois de juillet
avec un besoin d’irrigation de plus de 188435,15 m3 d’eau, et qui s’explique par le taux de
l’évapotranspiration qui est élevé pendant ce mois et à l’occupation du sol qui est de 80 %, alors
que les plus faibles consommations sont enregistrées durant la période pluviale du mois
d’octobre, jusqu’au mois d’avril et cela est du probablement par le fait que les cultures
pratiquées n’exigent que peu d’eau à cause du froid hivernal qui diminue la demande climatique.
Figure 54 : Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 02 de la plaine de la
Mitidja Est.
D’après la figure 55 on remarque que la demande en eau d’irrigation la plus élevée est
destiné aux agrumes avec 78.2 % des besoins totaux. Suivit par les Verger avec 11.8 % des
besoins totaux. Les autres cultures consomment des volumes en eau relativement faibles.
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
160000
180000
200000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 2
Maîs (Grain)
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
123
Figure 55 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur02.
Le tableau 47 résume les besoins en eau calculés pour l’année moyenne, sèche et humide. Ou on
constate que ces dernières se situent entre 758072,45 m3 en année humide, et 856482,6 m3 pour
l’année sèche.
Tableau 47: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 02
Cultures
SACTEUR 2 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 20,15 82183,75 83906,1 78779,95
Agrumes 118,5 642744 670473 589182
Vergers 21,5 96814,5 102103,5 88214,5
Total 160,15 821742,25 856482,6 756176,45
4,8 %
78,2 %
11,8 %
Secteur 2
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Maîs (Grain)
Troisième partie Résultats et discussion
124
1.4.3. Secteur 3
Pour le secteur 3 qui occupe une superficie souscrite de 221,65 ha. Un volume total de
1135983,45 m3 d’eau est nécessaire pour mener à bien l’ensemble des cultures tout le long de
l’année, ce qui représente un besoin moyen de 5125,1 m3/ha et par an.
A l’échelle des douze mois de l’année, on remarque que la consommation est plus importante
pour les mois les plus déficitaires (juin, juillet, aout et septembre) où le mois du juillet considéré
comme étant le mois de pointe avec 278887,9 m3/ha.
Figure 56 : Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 03 de la plaine de la
Mitidja Est.
La figure 57 révèle que la majeure partie des besoins en eau est destinée aux agrumes soit
59.7% des besoins totaux, suivit par les tomates (14.1%), et les verger (13.7), et que les valeurs
les plus faibles sont représentées par les pomme de terre (0.4%).
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
0 9 98 754 1296 1415 0 82 213 222 30 0
Secteur 3
Maîs (Grain)
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Troisième partie Résultats et discussion
125
Figure 57 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur03.
La consommation totale des cultures dans le secteur 03 pour l’année moyenne, sèche et humide
est représentée sur le tableau 48
Tableau 48: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 03
Cultures
SACTEUR 3 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 61,25 302367,25 307251,5 292344
Agrumes 125 678000 707250 621500
Vergers 35,4 155616,2 164324,6 141456,2
Total 221,65 1135983,45 1178826,1 1055300,2
14,1 %
9,1 %
59,7 %
13,7 % Secteur 3
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Maîs (Grain)
Troisième partie Résultats et discussion
126
1.4.4. Secteur 4
Dans le secteur 04 les besoins en eau totaux destinés à l’irrigation s’élève à
1122084 m3pour une superficie souscrite de 248,25 hectares ce qui représente un besoin moyen
de 4520 m3/ha/an.
A l’échelle des douze mois de l’année, la consommation varie de 19143 m3/mois au mois de
février à 278442,25 m3/mois au mois de juin considéré comme étant le mois de pointe,
contrairement aux autre secteurs ou le mois de juillet est le mois de pointe.
Figure 58 : Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 04 de la plaine de
la Mitidja Est.
Au niveau de secteur 04 les besoins en eau d’irrigation les plus marquées se répartie
comme suit : 41.8 % pour les agrumes, 20.2 % pour la tomate, 12 % pour la pomme de terre,
15.2 % pour les autres cultures maraichère, les autres cultures consomment des volumes en eau
relativement faibles (Figure 59).
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 4 Maîs (Grain)
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
127
Figure 59 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur04.
Le tableau 49 présente la répartition des besoins d’irrigation de chaque type de culture pour
l’année sèche, moyenne et humide.
Tableau 49: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 04
Cultures
SACTEUR 4 Superficie (ha)
Besoins d’irrigation
(m3) pour l’année
moyenne
Besoins d’irrigation
(m3) pour l’année
sèche
Besoins d’irrigation
(m3) pour l’année
humide
Maraîchères 144,75 574997 588711,25 549313,75
Agrumes 86,5 469176 489417 430078
Vergers 17 77911 82093 71111
Total 248,25 1122084 1160221,25 1050502,75
12%
20 %
15.2 %
41 %
Secteur 4 Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Maîs (Grain)
Troisième partie Résultats et discussion
128
1.4.5. Secteur 5
Pour le secteur 5 de périmètre de Hamiz il faudrait au total un volume de 1135259,65 m3 d’eau
en année normale pour une superficie souscrite 249,05 ha.
La distribution annuelle de la demande en eau d’irrigation de différentes cultures du secteur 05
montre que le mois de juillet est le mois de pointe pour ce secteur avec une consommation de
303373,3m3 (Figure 60)
Figure 60 : Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 05 de la plaine de
la Mitidja Est.
La figure 61 représente la répartition des besoins en eau d’irrigation selon les cultures pratiquées
dans ce secteur. Il apparaît donc que les cultures les plus demandeuses en eau d’irrigation sont
les cultures maraichère (39.67%), les agrumes (30.24) et la tomate avec (23.1%) des besoins
totaux.
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 5 Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
129
Figure 61 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur05.
Le tableau suivant résume les besoins en eau calculés pour l’année moyenne, sèche et humide.
Tableau 50: Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 05
Cultures
SACTEUR 5 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 183,45 784575,35 819229,85 773831,05
Agrumes 59,5 322728 336651 295834
Vergers 6,1 27956,3 29456,9 25516,3
Total 249,05 1135259,65 1185337,75 1095181,35
23.1 %
39.67 %
30.24 %
Secteur 5
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Troisième partie Résultats et discussion
130
1.4.6. Secteur 6
Les cultures souscrites du secteur 06 nécessitent annuellement un besoin en eau total de
950417,05 m3. Au niveau des douze mois de l’année, en constate que la consommation en eau
varie de 67.5 m3/mois au mois de février à 246418.3 m3/mois au mois de juillet, et cela
contrairement aux autre secteurs ou le mois de juillet est considéré comme le mois de pointe
(Figure 62).
Figure 62: Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 06 de la plaine de
la Mitidja Est.
L'analyse de la figure 63 montre que les besoins d’irrigation les plus élevé sont représentés par la
tomate soit 37.5% des besoins totaux, suivit par les agrumes 24.5 %, 21.07 % pour les autres
cultures maraichère et 13.3% pour les vergers.
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 6 Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
131
Figure 63: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur06.
Le tableau 51 résume les valeurs des besoins en eau d’irrigation calculées en année moyenne,
sèche et humide pour le secteur 06
Tableau 51 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 06
Cultures
SACTEUR 6 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 131,6 590869,55 628521 594885,35
Agrumes 43 233232 243294 213796
Vergers 28,5 126315,5 133326,5 114915,5
Total 203,1 950417,05 1005141,5 923596,85
37,5 %
21,07 %
24,5 %
13,3 % Secteur 6
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Troisième partie Résultats et discussion
132
1.5. Détermination des besoins en eau de toutes les cultures pour les secteurs liés à la zone
de littoral
Le tableau suivant présente les besoins en eau unitaire (en année normale) pour le sol2 (texture
sableuse) de chaque culture et leurs répartitions mensuelles sur le cycle végétatif.
Tableau 52: Récapitulatif des besoins en eau unitaires en année normale de la zone de
littoral du périmètre de la Mitidja Est (m3/ha)
Besoins en eau des cultures en m3
Cultures mois Jan Fé
v
Ma
r
Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct No
v
Déc
Abricotier Irr net/ha 0 0 51 198 482 831 966 874 474 277 0 0 4153
Etm/ha 304 44
6
560 725 890 992 949 710 633 530 413 372 7524
Pommier irr net/ha 0 0 80 249 548 911 132
2
158
4
101
4
531 14 0 6253
Etm/ha 351 48
7
610 798 950 134
0
164
0
125
0
875 560 423 372 9656
Agrumes irr net/ha 0 0 160 352 681 107
1
121
6
107
3
618 253 0 0 5424
Etm/ha 355 57
0
720 932 112
0
122
9
112
4
840 597 380 300 331 8498
Pêcher irr net/ha 0 0 51 198 482 831 966 877 706 472 0 0 4583
Etm/ha 304 44
6
560 725 890 992 949 940 823 530 413 392 7964
Aubergine irr net/ha 0 0 0 170 647 162
9
207
2
174
4
209 0 0 0 6471
Etm/ha 0 0 0 340 683 164
8
207
2
180
9
236 0 0 0 6788
Betterave irr net/ha 0 0 388 723 111
5
0 0 0 0 0 0 0 2226
Etm/ha 0 0 0 920 105
0
0 0 0 0 0 0 0 1970
Choux fleur irr net/ha 0 0 0 0 0 0 0 0 577 489 36 0 1102
Etm/ha 0 0 0 0 0 0 0 0 208
0
123
0
300 0 3610
Courgette irr net/ha 0 0 0 113 609 163
0
131
1
0 0 0 0 0 3663
Etm/ha 0 0 0 282 850 168
0
281
2
0 0 0 0 0 5624
Haricot irr net/ha 0 0 0 90 629 162
0
104
7
0 0 0 0 0 3386
Etm/ha 0 0 0 197 816 166
9
106
2
0 0 0 0 0 3744
Oignon irr net/ha 0 0 166 585 116
1
141
8
0 0 0 0 0 0 3330
Etm/ha 0 0 610 167
0
198
0
306
0
0 0 0 0 0 0 7320
Pastèque irr net/ha 0 0 0 0 345 139
1
176
0
828 0 0 0 0 4324
Etm/ha 0 0 0 0 594 137
5
177
0
815 0 0 0 0 4554
Poivron irr net/ha 0 0 0 0 549 122
6
187
4
173
2
250 0 0 0 5631
Etm/ha 0 0 0 0 160
0
195
0
227
0
183
0
640 0 0 0 8290
PTAS irr net/ha 0 0 0 0 0 0 0 164 426 444 60 0 1094
Etm/ha 0 0 0 0 0 0 0 330 112
0
870 320 0 2640
PTS irr net/ha 0 9 98 754 129
6
141
5
0 0 0 0 0 0 3572
Etm/ha 0 0 0 134
0
238
0
234
0
0 0 0 0 0 0 6060
Salade irr net/ha 0 0 0 227 883 164
5
105
0
0 0 0 0 0 3805
Etm/ha 0 0 0 640 163
0
283
0
196
0
0 0 0 0 0 7060
Sorgo (Grain) irr net/ha 0 0 0 0 123 857 177
8
160
1
404 0 0 0 4763
Etm/ha 0 0 0 0 232 889 179
6
165
6
515 0 0 0 5088
Tomate irr net/ha 0 0 0 170 647 163
3
207
8
174
9
210 0 0 0 6487
Etm/ha 0 0 0 340 676 163
0
206
7
181
0
236 0 0 0 6759
Troisième partie Résultats et discussion
133
Les besoins d’irrigation unitaires des principales cultures pratiquées dans le littoral de la Mitidja
Est correspondant aux dates de semis (ou de plantation) que nous avons considérées sont
présentés dans la figure 64, elle permet de distinguer les cultures les plus exigeantes en eau dans
cette zone
Pour les cultures maraichères, la tomate est la culture qui consomme le plus d’eau, suivi de
l’aubergine et le poivron, vient après la pastèque, la pomme de terre saison et la salade, alors
que la pomme de terre arrière-saison, choux fleur et la betterave sont les moins exigeantes
Les besoins d’irrigation des céréales représentés par le sorgo, sont de 4763 m3 /ha.
Concernant les arbres fruitières, on constate que le pommier qui a le besoin d’irrigation le plus
élevé (6253 m3/ha), vient ensuite les Agrumes avec une consommation de 5424 m3/h, alors que
les besoins d’irrigation du pêcher et de l’abricotier sont respectivement de 4583 m3/h et 4153
m3/h.
Figure 64: Les besoins d’irrigation unitaires des cultures dans la zone de littoral de
périmètre de Hamiz (Année normale)
Les besoins unitaires en eau des cultures en année sèche et l’année humide de cette zone du
périmètre sont présentés dans le tableau en annexe.
Pour analyser les besoins en eau des cultures de la zone de littoral de la Mitidja EST nous allons
déterminer les besoins en eau de chaque secteur à part.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
Besoins m3/ha
Troisième partie Résultats et discussion
134
1.5.1. Secteur 7
En ce qui concerne le secteur 07 qui est un secteur de la zone de littoral, les cultures souscrites
nécessitent annuellement un besoin en eau total de 718635,45 m3pour une superficie de 147.6 ha,
soit un besoin en eau total maximal de 193526,8 m3 pour le mois de juillet, correspondant à un
taux d’occupation du sol de 88% (Figure 65).
Figure 65 : Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 07 de la zone de
littoral de la Mitidja Est.
La figure 66 représente la répartition des besoins en eau d’irrigation selon les cultures pratiquées
dans ce secteur. Au niveau du secteur 07 les besoins en eau d’irrigation les plus marquées se
répartie comme suit : 30.9 % pour les agrumes, 21.8 % pour la tomate, 17.79 % pour les autres
cultures maraichère et 14.9 % pour le sorgo.
0
50000
100000
150000
200000
250000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 7 Sorgo (Grain)
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
135
Figure 66 : Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur07.
Le tableau suivant donne les besoins d’irrigation totaux moyens des cultures dans ce secteur où
on constate que le quota part des besoins totaux le plus élevée (plus de 400 000m3) est destinée
aux cultures maraîchères qui représentent les cultures irriguées dominantes dans le secteur 07
avec une superficie de 89.1 ha
Tableau 53 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 07
Cultures
SACTEUR 7 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 89,1 412328,95 419178,8 398408,6
Agrumes 41 222384 231978 203852
Vergers 17,5 83922,5 88263,5 76844,5
Total 147,6 718635,45 739420,3 679105,1
21,8 %
17,79 %
30,9 %
11,7%
14,9 % Secteur 7
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
Agrumes
Vergers
Sorgo (Grain)
Troisième partie Résultats et discussion
136
1.5.2. Secteur 8
Pour le secteur 08 de périmètre de Hamiz il faudrait au total un volume de 399241 m3
d’eau pour une superficie souscrite de 80 ha, ce qui représente un besoin moyen de 4990.5 m3/ha
et par an.
La répartition de ce volume d’irrigation sur toute l’année montre que cette dernière varie d’un
maximum de 116187 m3/mois enregistré au mois de juillet, à un minimum de 9 m3/mois
enregistré au mois de février (Figure 67).
Figure 67: Evolution des besoins en eau d’irrigation cumulés de secteur 08 de la zone de
littoral de la Mitidja Est.
La figure 68 révèle que la majeure partie des besoins en eau est destinée cette fois ci aux
cultures maraichère soit 46.55 %, 27.6% pour la tomate, par contre les agrumes ne représente
que 14.9 % des besoin totaux.
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 8
Sorgo (Grain)
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
137
Figure 68: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur 08.
Le tableau suivant résume les valeurs des besoins en eau d’irrigation calculées en année
moyenne, sèche et humide pour le secteur 08. Ces besoins d’irrigation moyens ainsi déterminés
peuvent varie de 378689 m3 d’eau en année humide, jusqu’à 407675,5 m3 d’eau en année sèche.
Tableau 54 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 08
Cultures
SACTEUR 8 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 66 324588 329698,5 313987
Agrumes 11 59664 62238 54692
Vergers 3 14989 15739 13763
Total 80 399241 407675,5 382442
27,6 %
46.55 %
14,9 %
6 %
Secteur 8
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
2, agrumes
Vergers
Sorgo (Grain)
Troisième partie Résultats et discussion
138
1.5.3. Secteur 9
Dans le secteur 09 de périmètre de Hamiz il faudrait au total un volume de 274285 m3
d’eau pour une superficie souscrite de 64 ha à répartir tout au long de l’année pour mener à bien
l’ensemble des cultures tout le long de leur cycle de développement, ce qui représente un besoin
moyen de 4285.7 m3/ha et par an.
La figure 69 montre l’évolution des besoins d’irrigation par mois de toutes les cultures irriguées
dans le secteur 9 .Ces besoins d’irrigation par groupe de culture sont relatifs aux exigences des
cultures et leurs superficies. on remarque que le pic de consommation se situe durant le mois de
juillet avec un besoin d’irrigation de plus de 76585 m3 d’eau, qui s’explique par le taux de
l’évapotranspiration qui est élevé pendant ce mois et l’occupation du sol qu’est de 85 %.
Figure 69: Evolution des besoins en eau d’irrigation de secteur 09 de la zone de littoral de
la Mitidja Est.
D’après la figure 70 on remarque que la demande en eau d’irrigation la plus élevée est
destinée aux cultures maraichère avec 57.47 % des besoins totaux, 34.3 % pour la tomate, le
reste des cultures consommes des valeurs relativement faibles
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
70000
80000
90000
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Secteur 9
Verger
Agrumes
Autre culture maraichaire
Tomate
Pomme de terre
Troisième partie Résultats et discussion
139
Figure 70: Le pourcentage des besoins en eau d’irrigation par culture pour le secteur09.
Le tableau suivant résume les besoins en eau calculés pour le secteur 09 en année moyenne,
sèche et humide.
Tableau 55 : Les besoins totaux d’irrigation par type de cultures et leurs superficies dans le
secteur 09
Cultures
SACTEUR 9 Superficie (ha)
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
moyenne
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
sèche
Besoins
d’irrigation (m3)
pour l’année
humide
Maraîchères 61 256355 261428 246176,5
Agrumes 1 5424 5658 4972
Vergers 2 12506 13022 11654
Total 64 274285 280108 262802,5
34,3 %
57.47 %
Secteur 9
Pomme de terre
Tomate
Autre culture maraichére
1, agrumes
Vergers
Troisième partie Résultats et discussion
140
1.6. Variation interannuelle des besoins d’irrigation des cultures
L’objectif de ce travail est de faire ressortir la distribution des besoins en eau des cultures en
fonction du type d’année sèche humide ou normal, pour cela nous avons calculé les besoins en
eau pour les superficies irriguées des 9 secteurs de la région d’étude (Tableau 56).
Tableau 56. Superficie irriguées et souscrite des 9 secteurs d’étude
Secteurs Superficies
(Cultures maraichère)
Superficies (Vergers) Superficies (Agrumes)
Superficies (Agrumes)
Souscrites irriguées Souscrites irriguées Souscrites irriguées
Secteur1 90,75 130,8 1,5 3,5 56,09 56,09
Secteur2 20,15 40,9 21,5 23,5 118,5 118,5
Secteur3 61,25 93,3 35,4 38,4 125 125
Secteur4 144,75 227,8 17 18,5 86,5 86,5
Secteur5 183,45 288,5 6,1 11,3 59,5 59,5
Secteur6 131,6 199,85 28,5 31,5 43 43
Secteur7 89,1 129,1 17,5 18,6 41 41
Secteur8 66 101 3 6,5 11 11
Secteur9 61 92,2 2 4,5 1 1
Les besoins en eau des cultures nécessaires pour les superficies irriguées de la région étudiée ont
été synthétisés sous forme d’histogramme de fréquences. Il s’agit des besoins en eau des cultures
en année sèche normale et humide. Les simulations faites montrent une allure identique des
besoins en eau des cultures de la Mitidja-Est.
La figure 71 représente les besoins en eau des d’irrigations annuelle pour la plaine (secteur 1, 2,
3, 4, 5 et 6), le littoral (secteurs 7, 8 et 9) et pour l’ensemble des 9 secteurs, ou en peut constater
que l’année séché engendre les valeurs les plus élevée avec un maximum 9817859,82 m3. En
revanche, c’est sur les secteurs de la zone de la plaine, qu’on remarque les volumes les plus
Troisième partie Résultats et discussion
141
élevés par rapport aux secteurs de la zone du littoral avec un maximum en année sèche de
7854235,1 m3 soit 80% des besoins totaux.
Figure 71. Variation interannuelle des besoins totaux en eau des différentes cultures
La figure 72 représente les besoins en eau des d’irrigations annuelle pour chaque secteur de la
région d’étude, où on remarque que le secteur 05 de la plaine est le secteur est le plus
consommateur en eau d’irrigation avec un maximum de 1679568,72 m3 enregistré durant l’année
sèche, par contre on constate que le secteur 09 du littoral est le secteur qui présente la valeur la
plus faible des besoins en eau d’irrigation avec 403283,23 m3 en année humide.
0
2000000
4000000
6000000
8000000
10000000
12000000
Total plaine Total littoral Total
AN
AS
AH
Troisième partie Résultats et discussion
142
Figure 72. Variation interannuelle des besoins en eau des différentes cultures pour chaque
secteur
1.7. Variation mensuelles des besoins en eau des différentes cultures selon les types d’année
a. Cultures maraichère
Les figures 73 74 et 75 permettent d’observer que les besoins en eau en termes d’irrigation sont
variables en fonction de type d’année. Pour les neuf secteurs (Mitidja –Est) on remarque que les
besoins en irrigation les plus faibles sont enregistrés en année humide et qui variant de
819,42072 (mois de février) m3 à 1679907,9 m3 (mois de juillet). Concernant l’année moyenne,
les besoins en d’irrigation passent d’une valeur minimale de 819,420724 m3 à 1667800 m3
(mois de juillet). Par contre l’année sèche, entraînant des besoins en eau élevés évoluant de
819,42072 m3 à 1700641,4 m3. En revanche, c’est sur les secteurs de la zone de la plaine, qu’on
remarque les volumes les plus élevés des besoins en eau d’irrigation (maximum en année sèche
est de 1253726,1 m3) par apport aux secteurs de la zone du littoral (maximum en année sèche est
de 394428,92 m3).
0
200000
400000
600000
800000
1000000
1200000
1400000
1600000
1800000
Secteur1 Secteur2 Secteur3 Secteur4 Secteur5 Secteur6 Secteur7 Secteur8 Secteur9
AN
AS
AH
Troisième partie Résultats et discussion
143
Figure 73 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types
d’année (Mithidja Est)
Figure 74 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types
d’année (Mithidja Est : La plaine)
0
200000
400000
600000
800000
1000000
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1600000
1800000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Besoins m3
Cultures maraichères
Mithidja Est-AN
Mithidja Est-AS
Mithidja Est-AH
0
200000
400000
600000
800000
1000000
1200000
1400000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Cultures maraichères
Plaine AN
Plaine-AS
Plaine-AH
Troisième partie Résultats et discussion
144
Figure 75 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des cultures maraichère selon les types
d’année (Mithidja Est : Le littoral)
b. Verger
Les figures 76 77 et 78 montrent que pour la Mitidja Est les besoins en irrigation les plus faibles
sont enregistrés en année humide et qui variant de 1709,5714 m3 (mois de mars) à 152204,76
m3 (mois de juillet). Concernant l’année moyenne, les besoins en d’irrigation passent d’une
valeur minimale de 8257,1019 m3 à 154494,26 m3. Par contre l’année sèche, entraînant des
besoins en eau relativement plus élevés évoluant de 14461,362 m3 à 155641,16m3. En outre,
c’est sur les secteurs de la zone de la plaine, qu’on remarque les volumes les plus élevés des
besoins en eau d’irrigation (maximum en année sèche est de 123405,8 m3) par apport aux
secteurs de la zone du littoral (maximum en année sèche est de 33037,181 m3).
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
400000
450000
500000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Cultures maraichères
littoral-AN
littoral-AS
littoral-AH
Troisième partie Résultats et discussion
145
Figure 76 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est )
Figure 77 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est : La plaine)
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
160000
180000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
verger
Mithidja Est-AN
Mithidja Est-AS
Mithidja Est-AH
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Verger
Plaine AN
plaine ver AS
Plaine-AH
Troisième partie Résultats et discussion
146
Figure 78 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est : Le littoral)
c. les Agrumes
Les figures 79 80 et 81 révèlent que pour la Mitidja Est les besoins en irrigation les plus élevés
sont en année sèche avec un minimum de 115358,67 m3 enregistré durant le mois de mars à un
maximum de 662906,16 m3 en mois de juillet. En parallèle en remarque que l’année humide
présente les besoins en eau les plus faibles avec un maximum de 37911,3 m3 en mois de mars
et un maximum de 650449,59 m3 en mois de juillet. Par ailleurs on remarque que la zone de la
plaine, consomme des volumes les plus élevés en eau d’irrigation (maximum en année sèche est
de 598034,16 m3) par apport aux secteurs de la zone du littoral (maximum en année sèche est de
64872 m3).
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
35000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
verger
Littoral-AN
Llittoral AS
Littoral AH
Troisième partie Résultats et discussion
147
Figure 79 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est)
Figure 80 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est : La plaine)
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes
Mithidja Est-AN
Mithidja Est-AS
Mithidja Est-AH
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100000
200000
300000
400000
500000
600000
700000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes
Plaine AN
Plaine-AS
Plaine-AH
Troisième partie Résultats et discussion
148
Figure 81 : Besoins en eau d’irrigation mensuelle des vergers selon les types d’année
(Mithidja Est : Le littoral)
1.8. Besoin en eau cumulée du périmètre Mitidja est
Les besoins cumulés permettent d’estimer le cumul des volumes consommés mois par mois ils
permettent aussi d’estimer le cumul des lâchées du barrage en complément avec les autres
ressources d’eau utilisées.
La figure 82 montre l’évolution des besoins d’irrigation des cultures de tout le long de leur
cycle de développement et cela pour le total des 9 secteurs de la région d’étude. Il faudrait au
total des volumes de 9827921,82 m3 pour l’année sèche, 9029644,02 m3 pour l’année humide et
9483529,31 m3 pour l’année normale. Ces derniers sont répartit selon trois périodes distinctes au
cours de l’année.
La première période (janvier - fin avril), avec une consommation de 705482,652 m3 pour
l’année sèche (7.19 % des besoins totaux), 599992,822 m3 (6.33%) pour l’année normal et de
423924,682 m3 (4.69 %) pour l’année humide
La deuxième période (mai - fin septembre), 8779172,37m3 (89.32 %) pour l’année sèche,
8397901,02 m3 (93 %) pour l’année humide et 8589550,57 m3 (90.57 %) pour l’année normale.
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
70000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes
littoral-AN
littoral-AS
littoral-AH
Troisième partie Résultats et discussion
149
La troisième période (septembre - fin décembre) avec une consommation de 343266,802 m3
(3.49%) pour l’année sèche, 207818,325 m3 (3.1 %) pour l’année humide et 293985,923 m3
(2.3 %) pour l’année normale.
Figure 82 : Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja Est
La figure 83 révèle que les consommations en eau d’irrigation les plus élevées se situent entre le
mois mai et le moi de septembre avec un volume de 6979568,29 m3 pour l’année sèche soit
(88.75 %) des besoins totaux, 6669267,87 m3 pour l’année humide (92.64 %) et 6811547,44 m3
pour l’année normale (90 %).
Figure 83: Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja Est-
plaine
0
2000000
4000000
6000000
8000000
10000000
12000000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Mithidja Est-AN
Mithidja Est-AS
Mithidja Est-AH
0
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2000000
3000000
4000000
5000000
6000000
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8000000
9000000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Plaine AN
Plaine-AS
Plaine-AH
Troisième partie Résultats et discussion
150
La figure 84 indique que la majeur partie des besoins en eau d’irrigation pour la région de
littoral sont enregistrés durant la période mai – septembre avec des consommations de
1799604,07 m3 pour l’année sèche soit (92.66 % des besoins totaux), 1728633,147 m3 pour
l’année humide (94.43 %) et 1778003,13 m3 pour l’année normale (92.66 %).
Figure 84 : Besoins en eau d’irrigation cumulés des cultures pratiquées dans la Mitidja
Est- littoral
1.9. Analyse des besoins en eau du périmètre de la Mitidja Est
Le volume d’eau que nous avons calculé pour couvrir la totalité des besoins en irrigation de
chaque secteur de périmètre de la Mitidja Est, doit être confronté aux ressources en eau
disponibles pour savoir le niveau de satisfaction de ces besoins.
D’après les enquêtes effectuées dans les neuf secteurs de périmètre irrigué de la Mitidja Est, la
superficie irrigable est de 11 120 hectares dont 2001.35 ha sont irrigués sur l’ensemble des
exploitations enquêtées en cours de l’année 2012.
Connaissant les besoins unitaires de chaque culture pratiquée, nous avons estimé les besoins
d’irrigation pour ces 2001.53 hectares à 9553905 m3 soit 9,5 Hm3 d’eau. Ce qui donne un
besoin moyen de 4774 m3/ha et par an.
On remarque d’après le tableau 57 que les volumes d’eau distribués à partir du réseau
d’irrigation de périmètre de Hamiz des dernières années inferieurs aux besoins théoriques
nécessaires.
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
littoral-AN
littoral-AS
littoral-AH
Troisième partie Résultats et discussion
151
De ce fait ce volume d’eau de 9553905 m3 qu’il faut solliciter pour couvrir les besoins d’une
superficie réelle irriguée de 2001.35 ha dans le périmètre, comparés aux volumes distribués sur
cette série de 5 ans n’est pas couvert, même pour cette compagne d’irrigation (2012/2013) où
l’ONID a déclaré un volume distribué de 8807445 m3.
Tableau 57 : Comparaison des volumes distribués et des besoins théoriques calculés, de
2007 à 2011 au niveau de périmètre de Hamiz.
Le tableau 58 représente les volumes lâchés et distribuées durant l’année 2012 ainsi que
l’efficience du réseau d’irrigation.
Année Superficie irrigué (ha)
Volumes distribués
(m3)
Volumes distribués (m3/ha)
Besoins théoriques
(m3)
Besoins théoriques (m3/ha)
Différence eau distribuée/besoins
théoriques (m3)
2007 1573 4614284 2933 6287805,333 3997 -1673521,333
2008 1671 5235789 3133 7255482 4342 -2019693
2009 1610 5478561 3403 6795810 4221 -1317249
2010 1837,5 6476409 3525 7756087,5 4221 -1279678,5
2011 1900 6896707 3630 8019900 4221 -1123193
Troisième partie Résultats et discussion
152
Tableau 58 : Volumes lâchés et distribuées par semaine (campagne d’irrigation 2012)
Mois Semaine Volume lâchés Volume distribués efficience
mai Semaine 20 110000 85110 77,37
mai Semaine 21 104000 75809 72,89
mai Semaine 22 130086 101810 78,26
juin Semaine 23 298664 258282 86,48
juin Semaine 24 420800 291094 69,18
juin Semaine 25 514251 376814 73,27
juin Semaine 26 747256 538459 72,06
juillet Semaine 27 825608 554297 67,14
juillet Semaine 28 739936 520918 70,40
juillet Semaine 29 856936 611571 71,37
juillet Semaine 30 861264 565978 65,71
juillet/aout Semaine 31 579696 409247 70,60
août Semaine 32 598063 467839 78,23
août Semaine 33 1086376 674641 62,10
août Semaine 34 622360 407178 65,42
août Semaine 35 833592 481367 57,75
septembre Semaine 36 173568 141229 81,37
septembre Semaine 37 442584 301141 68,04
septembre Semaine 38 645808 428003 66,27
septembre Semaine 39 622912 389431 62,52
octobre Semaine 40 672966 361142 53,66
octobre Semaine 41 536920 389422 72,53
octobre Semaine 42 133348 105350 79,00
octobre Semaine 43 263868 246382 93,37
- L'eau lâchée : est l'eau réellement transportée du barrage aux réservoirs de
distribution dans le périmètre.
- L'eau distribuée : est l'eau mise en tête du réseau pour l'irrigation.
La figure 85 montre L'eau distribuée ou mise en tête de réseau est toujours inférieure à l'eau
lâchée Cela est justifié par les pertes dans les réseaux et les parcours
Troisième partie Résultats et discussion
153
Figure 85 : Comparaison entre les volumes lâchés et distribués (année 2012)
L’efficience du réseau d’irrigation Mitidja Est varie pendant la campagne comme le montre bien
la figure 86. Ou on remarque qu’il y a une baisse de l’efficience durant la 35eme et la 40eme
semaine avec des efficiences respectivement de 58% et 54% et cela est dû à des fuites suite à la
cassure de la conduite principale.
Figure 86 : Evolution de l’efficience du réseau d’irrigation de Mitidja Est (Année 2012)
La figure 87 permet de faire une comparaison entre les volumes distribués du barrage Hamiz et
du lac de Réghaïa avec les besoins en eau d’irrigation théorique ou peut constater que la
distribution de l’eau à partir du barrage débute du mois de mai jusqu’au mois de novembre, par
0
2000000
4000000
6000000
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14000000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Volumes lâchés
Volumes distribués
0.00
10.00
20.00
30.00
40.00
50.00
60.00
70.00
80.00
90.00
100.00
20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43
Semaine
Troisième partie Résultats et discussion
154
contre celle du lac de Réghaïa commence du mois de juin au mois de novembre, ce qui ne
coïncide pas en total avec la compagne (mars – octobre).
Figure 87 : Comparaison entre les besoins en eau théorique et les volumes distribués du
barrage Hamiz et du lac de Réghaïa
L’analyse de la figure 88 permet de comparer entre les besoins théoriques cumulés et le cumul
des volumes distribués, ou on remarque que ces derniers sont inférieurs aux besoins théoriques
des cultures durant toute la campagne d’irrigation (de mars à octobre), et cela pour les trois type
d’années sèche humide et normale avec un déficit qui varie de (86.84 % à 10.46%) pour l’année
sèche, 82.94 % à 2.73 % pour l’année humide et de 85.68 % à 7.31 % pour l’année normale. On
peut constater qu'il y a deux problèmes qui entravent la bonne marche du processus d'irrigation
dans le périmètre en considérant les besoins théoriques en doses mensuelles d'irrigation en
quantité et en chronologie.
- une incompatibilité entre les doses souhaitables et les doses fournies réellement en quantité.
- Et une incompatibilité dans le temps. Le commencement de la campagne d’irrigation est retardé
par apport à la période souhaitée
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
3000000
Jan Fev Mars Avr Mai Jun Juil Aout Sept Oct Nov Dec
Vo
lum
e m
3
Distribué Réghaia Distribué Barrage Besoins AN
Troisième partie Résultats et discussion
155
Figure 88 : Comparaison entre les volumes distribués et besoins en eau cumulés (année
2012)
Le tableau 59 montre que la satisfaction des besoins en eau des cultures de chaque secteur n’est
pas atteinte que pour les secteurs 2, 3 et 9
Tableau 59: Comparaison entre le volume distribué et les besoins en eau d’irrigation par
secteur pour l’année 2012.
Secteurs Volume distribués (m3) Besoins (m3)
Secteur 01 7259 72 1004469,44
Secteur 02 1089020 915379,159
Secteur 03 1468074 1307389,555
Secteur 04 1359072 1458861,79
Secteur 05 1541226 1608367,023
Secteur 06 837500 1270148,424
Secteur 07 828357 908539,416
Secteur 08 492453 588858,167
Secteur 09 465771 421036,779
Total 8807445 9483049,753
0
2000000
4000000
6000000
8000000
10000000
12000000
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Volumes distribués
besoin irriguée AN
besoin irriguée AS
besoin irriguée AH
Troisième partie Résultats et discussion
156
1.10. Bilan hydrologique du barrage du Hamiz
Les paramètres entrants dans le bilan hydrologique sont : les apports d’eau, l’irrigation, Les
transferts vers le barrage Kheddara, la vidange de fond, les fuites et l’évaporation. La
L’écart entre les apports et les départs constitue le bilan hydrologique d’un barrage dont
l’équation s’écrit :
……………………….. ()
Avec :
BH : Bilan hydrologique du barrage du Hamiz (Hm3)
A : Apports (Hm3) qui sont en fonction des pluies, varient d’une année à une autre.
maximum 32 Hm3 enregistré en (2006 - 2007) ;
I : Irrigation(Hm3) fonctions des apports et des transferts. Le maximum 15.54 Hm3 en
(2004 – 2005) avec apport de 29 Hm3, 11 Hm3 uniquement en (2006 -2007), cela est
expliqué par l’importance des transferts ;
TK : Transfert Kheddara(Hm3), avec un maximum 19,5 Hm3 (61% des apports) en
(2006 - 2007) ;
VF : Vidange de fond(Hm3)
F : Fuites(Hm3)
E : Evaporation(Hm3)
La figure 89 indique l’évolution du bilan hydrologique du barrage Hamiz durant la période (2004
– 2010) :
Troisième partie Résultats et discussion
157
Figure 89: Evolution des bilans hydrologiques (2004 - 2010).
Lors de l’établissement du bilan hydrologique d’un barrage, on rencontrera trois situations :
• B < 0 => Sorties > Apports : les apports d’eau ont été entièrement utilisé, la plus
grande partie a été acheminée vers le barrage Kheddara et la partie restante pour
l’irrigation. Cependant les besoins en eau d’irrigation n’ont pas été couverts.
L’utilisation du volume initial du barrage était indispensable pour combler ce déficit.
Cette situation a été rencontrée durant l’année hydrologique (2004 – 2005) avec un
déficit maximum de 4.90 Hm3 et aussi durant celle de (2009 -2010) avec un déficit de 2.5
Hm3.
• B = 0 =>Sorties = Apports : les apports d’eau étaient entièrement utilisés, une partie
était acheminée vers le barrage Kheddara et l’autre partie pour l’irrigation. Le volume
annuel alloué à l’irrigation couvrait la demande.
Cette situation a été constatée durant l’année hydrologique (2006 – 2007).
• B > 0 => Sorties < Apports : Le volume transféré était faible, car il y’a eu peu
d’apports. La plus grande partie des apports était stockée dans le barrage du Hamiz.
Le volume alloué à l’irrigation couvrait la demande et dépassait largement le volume
transféré.
-6.0
-5.0
-4.0
-3.0
-2.0
-1.0
0.0
1.0
2.0
3.0
4.0
Sep 04 - Aou 05 Sep 05 - Aou 06 Sep 06 - Aou 07 Sep 07 - Aou 08 Sep 08 - Aou 09 Sep 09 - Aou 10
- B
ILA
N (
hm
3 )
- ANNEE HYDROLOGIQUE
Troisième partie Résultats et discussion
158
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
35.0
40.0
45.0
50.00.0
1.0
2.0
3.0
4.0
5.0
6.0
7.0
Jan fev Mars Avril Mai juin jui Aôut Sept Oct Nov Dec
- A
pp
ort
s e
t ré
serv
e (
hm
3 )
- D
ép
art
s( h
m3 )
Cette situation est rencontrée dans l’année hydrologique (2005 – 2006) avec un excès de 3.3
Hm3, celui de l’année hydrologique (2007 -2008) étant de 0.58 Hm3 et pour l’année
hydrologique (2008 -2009) il a atteint les 2.63 Hm3.
Figure 90 : Bilan hydrologique mensuel du barrage de Hamiz (2004-2010) et les besoins en
eau mensuelle d’irrigation du périmètre de la Mitidja Est.
L’analyse du bilan mensuel montre que plus de 85% des apports d’eau au barrage sont
concentrés entre le mois de décembre et le mois de mai (période pluvieuse). Ce graphique
illustre bien le stockage de l'eau lors des apports et sa redistribution en fonction des demandes ,
le volume stocké dans la retenue enregistre des augmentations durant les mois de décembre,
janvier, février, mars et avril pour avoir le maximum de stockage, puis des diminutions
progressives durant la période sèche a partir du mois de mai jusqu’au novembre (Figure 90).
Troisième partie Résultats et discussion
159
La moyenne mensuelle la plus élevée des transferts vers Keddara est celle de mois de mars avec
3.3 Hm3 et la plus faible est celle de juin avec 0.4 Hm3. De même pour les volumes lâches
moyens mensuels destinés à l’irrigation, les plus élevés sont enregistrés en juin, juillet, août et
septembre entre 3 Hm3 et 1.14 Hm3. L’évaporation, les fuites et la vidange de fond sont
négligeables devant les apports, l’irrigation et les transferts.
On remarque d'après le graphe ci-dessus que les besoins théoriques de périmètre Hamiz sont plus
élevés que les volumes fournis aux exploitations pendant les mois mai, juin et même juillet si on
compare par apport aux volume distribués qui sont plus modestes par apport aux volumes lâchers
à cause des pertes d’eau dans le réseau de distribution, où l’efficience globale de réseau n’est que
de 69 % d’après l’ONID (2012) .
Pendant le mois d'avril, les lâchers sont nettement absents. Pour les mois d'Août, septembre et
octobre l'agriculteur reçoit plus d'eau que ce qui est normalement nécessaire.
Dans ce cas le recours aux eaux souterraines constitue pour l’instant la solution garantie et sûre
pour les agriculteurs.
Troisième partie Résultats et discussion
160
2. Analyses et interprétation des résultats des enquêtes
Dans ce qui va suivre, nous allons présenter les résultats des enquêtes qui ont été effectuées
auprès des agriculteurs de la Mithidja-Est.
2.1. Identification de l’exploitant
2.1. L’âge des agriculteurs
Le tableau 60 montre que 42.86 % des agriculteurs enquêtes ont un âge supérieur à 60 ans,
33.33 % entre 50 et 60 ans et 28.81 % entre 40 et 50 ans. La moyenne d’âge est de 57.28 ans
Tableau 60 : Distribution d’âgé des agriculteurs enquêtés
Ages Nombre Pourcentage %
40 – 50 5 28.81
50 – 60 7 33.33
60 – 70 9 42.85
Total 21 100
On remarque que les agriculteurs ne sont pas jeunes, cela s’explique par le désistement des
jeunes du secteur agricole pour travailler dans les industries de la région. Les différences d’âges
des agriculteurs dans les EAC ont posé un problème d’entente et ont provoqué des conflits entre
les attributaires.
2.1.2. Niveau d’instruction des agriculteurs :
Le tableau 61 indique le niveau d’instruction des agriculteurs enquêtés. Nous constatons que
8 agriculteurs (soit 38%) n’ont pas été scolarisés, 8 autres ont un niveau primaires, le reste ont un
niveau secondaire et moyen. Ou on peut constater que les agriculteurs enquêtés ont un très faible
niveau d’instruction, cela constitue un handicap en matière de modernisation du périmètre
d’irrigation. La mise en place et la maitrise de techniques économes telles que l’aspersion ou le
goutte à goutte nécessite un minimum de connaissance en matière d’irrigation.
Troisième partie Résultats et discussion
161
Tableau 61: Niveau d’instruction des agriculteurs enquêtés.
Niveau d’instruction Nombre Pourcentage %
Aucun 8 38
Niveau primaire 8 38
Niveau moyen 1 5
Niveau secondaire 4 19
Formation agricole 0 0
Autres 0 0
Total 21 100
2.2. Structure des exploitations :
2.2.1. Statut juridique de l’exploitation :
Le tableau 61 représente la répartition des exploitations selon leur statut juridiques, où on
remarque que sur une superficie total est de 169.5 ha, 71.42 % sont des exploitations agricoles
enquêtées sont des EAC, le reste représentent des exploitations privées. Ce type d’exploitation est
en dégradation continuelle dû aux éclatements internes permanents, notre enquête a révélé que
toutes les EAC enquêtées sont morcelées en parts individuelles et familiales.
Le mode de gestion des exploitations varie selon les connaissances des agriculteurs, les objectifs
qu’ils se fixent et les moyens dont ils disposent. Chaque exploitation agricole possède des
éléments essentiels qui la caractérisent dans sa structure, son organisation. Toutefois, l’objectif de
tout agriculteur est d’arriver à un revenu agricole capable de rémunérer correctement les facteurs
engagés dans le processus de production, tout en utilisant rationnellement les ressources
disponibles.
Tableau 62: Répartition des exploitations selon le statut juridique.
Statut juridique Nombre Pourcentage (%) La taille des exploitations
par tranche (Ha)
EAC 15 71,42 2 -34
EAI 0 0 0
Privé 6 28,57 2-15
Total 21 100 169,5
Troisième partie Résultats et discussion
162
2.2.2. Comparaison entre les superficies irrigables et les superficies irriguées dans les
exploitations enquêtées.
Sur une superficie irrigable de 165 Ha, la superficie réellement irriguée des exploitations
enquêtées était de 137,8 Ha. Elle n’a pas évoluée malgré l’abondance de la ressource en eau et la
disponibilité des superficies irrigables au niveau des secteurs qui s’approvisionnent à partir du
barrage de Hamiz. Bien au contraire, l’écart entre la superficie irrigable et irriguée est très
remarquable notamment au niveau des exploitations (E4, E9, E12) situées au niveau des
secteurs7, 8, et 9 qui s’approvisionnent à partir du lac de Réghaia où la station de pompage a
atteint un état de vétuste très avancé au niveau des organes des pompes et des moteurs et
nécessite un remplacement pratiquement total des équipements qui sont obsolètes et en très
mauvais état et hors normes actuelles, ce qui rend difficile de trouver les pièces de rechange.
Figure 91: Comparaison entre les superficies irrigables et les superficies irriguées
Concernant les exploitation qui arrivent à irriguer la totalité de leur S.A.U ,cela s’explique d’une
part par leur système de culture prioritaire en irrigation c’est- à- dire que les agriculteurs qui
possèdent de l’arboriculture et du verger sont prioritaire à l’irrigation dans le périmètre malgré
la pénurie d’eau et d’autres part par la disponibilité d’autres ressources en eau, et les autres
exploitations qui enregistrent des surfaces irriguées faibles par rapport à leurs taille, car la
majorité des agriculteurs en particuliers des EAC dont les superficies sont importantes ne
reçoivent à leurs parcelles très souvent qu’un débit qui fluctue autour de 50 % de celui demandé
ceci est dû aux pertes d’eau importantes sur le réseau, ce qui se traduit par une surfacturation par
Troisième partie Résultats et discussion
163
rapport à la consommation réelle de l’eau d’irrigation d’ailleurs la quasi-totalité des agriculteurs
enquêté ont vivement souhaité l’installation des compteurs afin qu’il puissent savoir la quantité
réelle consommée.
2.3. Les ressources hydriques et les systèmes d’irrigation des exploitations enquêtées :
2.3.1. Les ressources hydriques
Le problème des ressources en eau dans le périmètre est très significatif. Cette situation à obligé
38,09% des exploitants au recours à la nappe pour assurer une sécurité et une autonomie d'eau,
cela malgré les charges très élevées du mètre cube d'eau pompée (Tableau 63).
Tableau 63: Le recours à l’eau de la nappe et/ou de l’oued dans les exploitations enquêtées.
Recours à la
nappe
Nombre des
agriculteurs
Pourcentage
%
Périodes de
recours à la
nappe
Pourcentage
%
Oui 8 38 % Hivers 25
Printemps 75
Non 13 62 % Hivers 0
Printemps 0
Les exploitants qui ont recours à la nappe pratiquent en général l'arboriculture car ce type de
production exige une garantie en permanence d'eau.
On constate que 81 % des exploitations utilisent l'eau du barrage de Hamiz durant la période de
début mai jusqu’à novembre. Le reste de l’année, les agriculteurs, du fait de ne pas avoir un
forage, s’orientent vers d’autres ressources comme le pompage des eaux des Oueds en absence
de l’eau du barrage (Figure 92).
Troisième partie Résultats et discussion
164
Figure 92:
Origine de la
ressource
en eau dans les
exploitations enquêtées.
2.3.2. Techniques d’irrigation pratiquées dans les exploitations agricoles.
Le tableau suivant présente les différentes techniques d’irrigation utilisée au niveau des
exploitations enquêtées.
Tableau 64: Les techniques d’irrigation utilisées par les exploitations enquêtées.
Exploitations Systèmes d’irrigations
Gravitaire Goute à Goute Aspersion Mixte E1 Gravitaire - - - E2 Gravitaire - - - E3 Gravitaire - - - E4 Gravitaire - - - E5 - Goute à Goute - - E6 - - - Mixte E7 - - Aspersion - E8 - - - Mixte E9 - - - Mixte E10 Gravitaire - - - E11 Gravitaire - - - E12 - Goute à Goute - - E13 Gravitaire - - - E14 Gravitaire - - - E15 Gravitaire - - - E16 - - - Mixte E17 - - - Mixte E18 - - - Mixte E19 - - - Mixte E20 Gravitaire - - - E21 - - - Mixte
Troisième partie Résultats et discussion
165
En ce qui concerne l'irrigation actuelle dans les exploitations enquêtées, le système d'irrigation
gravitaire est dominant et pratiqué par 47,61% des exploitants. Par contre 14,28% des exploitants
utilisent les systèmes d’irrigation modernes tels que l'aspersion (4,76%) et le goutte à goutte
(9,52%) notamment sur les jeunes plantations. Toutefois, il est à signaler que ce système est mal
maîtrisé par la plupart d’entre eux. Le reste des exploitations soit 38,09%, pratiquent un système
d’irrigation mixte, Cette pratique de l'irrigation est enregistrée au niveau des exploitations qui
pratiquent plusieurs types de cultures (figure 90).
Figure 93: Les techniques d’irrigation utilisées par les exploitations enquêtées.
2.3.3. Choix de technique d’irrigation dans les exploitations enquêtées
Nous avons relevé que la majorité des agriculteurs (7 agriculteurs sur 21), soit 33,33%,
n’adoptent pas les techniques modernes d’irrigation à cause de la non compatibilité avec le type
de culture pratiquée, alors qu’ils ne sont pas intéressés par la modernisation et l’adoption des
nouvelles techniques d’irrigation en particulier pour le système localisé ou goutte à goutte qui
exige un investissement et entretien en permanence. Le reste des agriculteurs (3 agriculteurs sur
21) soit 14,28 %, constatent que la technique d’irrigation traditionnelle gravitaire a un cout
moins cher par rapport à la technique moderne d’irrigation.
Les agriculteurs qui ont plusieurs types de cultures dans leurs exploitations préfèrent utiliser
plusieurs techniques d’irrigation (gravitaire, localisé, goutte à goute) compatibles avec chaque
type de culture. Ces derniers représentent 33,33 % des agriculteurs enquêtés (7 agriculteurs sur
21).Les agricultures qui adoptent les techniques modernes d’irrigation (goute à goute)
représentent 9,52 % (2 sur 21) du total.
Troisième partie Résultats et discussion
166
D’autre part, le coût élevé de l’investissement montre une réticence de l’adoption de
techniques économes. Les agriculteurs enquêtés sur le terrain trouvent que le coût de ces
techniques est couteux. En outre malgré la subvention élevée de ces techniques par l’Etat,
l’agriculteur actuellement contribue avec plus de 50 % pour avoir les équipements d’irrigation
des systèmes modernisés, leurs mises en place restent faibles.
On peut aussi ajouter la situation de manque d’eau qui n’encourage pas les agriculteurs à
investir dans ces techniques. Les agriculteurs ont perdus leur confiance auprès des organismes
gestionnaires en matière de souscription. Le manque d’eau n’est pas du seulement du à la
sècheresse ou à la non disponibilité dans les réservoirs, il est du d’une part à l’état vétuste du
périmètre, et d’autre part à la non crédibilité de cette organisme, étant donné qu’il faut attendre
la décision du ministère des ressource en eau pour commencer la campagne d’irrigation. Dans la
majorité des cas, la campagne d’irrigation ne coïncide pas avec la mise en place des cultures
irriguées, cela crée des tensions entre les usagers et le gestionnaire.
Tableau 65: Choix des agriculteurs en fonction des techniques d’irrigation.
Raisons Techniques d’irrigation
Gravitaire Goute à Goute Aspersion Mixte
Cout d’installation moins chère 3 0 1 0
Econome en eau 0 2 0 1
Installation simple 0 0 0 0
Compatibilité avec le type de
culture. 7 0 0 7
.
Cependant nous constatons l’une des raisons principales de la non-adoption des techniques
modernes d’irrigations est le manque de vulgarisation du goutte à goutte et des techniques de
l’aspersion qui d’une manière générale pourrait permettre de multiplier les surfaces irriguées et
d'accroître sans doute de façon substantielle les rendements et diminuer les charges liées à l’eau.
Mais le manque de vulgarisation rend la généralisation de ces techniques très difficiles à mettre
en place.
Troisième partie Résultats et discussion
167
Les agriculteurs se méfient de ce qu'ils ne connaissent pas et qui n'a pas fait ses preuves, ce qui
peut expliquer que certains agriculteurs semblent admettre la validité de certaines techniques,
mais refusent de la mettre en pratique.
Figure 94: Choix des agriculteurs en fonction des techniques d’irrigation
Par ailleurs on remarque que la majorité des agriculteurs (12 agriculteurs sur 21) soit 57 %
n’adoptent pas les techniques modernes d’irrigation à cause de la non maîtrise des techniques
moderne d’irrigation en particulier pour le système localisé. Cette tranche d’agriculteur a
entendu parler de ces techniques modernes d’irrigation mais ne sait pas combien ce type de
technique économise de l’eau. Cela se justifie d’une part par l’ignorance des agriculteurs,
presque 70 % des agriculteurs enquêtés ne sont pas scolarisés et d’autre part par le manque de
diffusion de cette technologie en milieu productif.
2.3.4. Affectations aux techniques modernes d’irrigation.
Les cultures les plus liées par la modernisation des techniques d’irrigation sont présentées
dans le tableau 65.Où on peut constater que les cultures les plus concernées par les techniques
économes en eau sont le maraichage avec 42,85 %., culture qui nécessite beaucoup plus d’eau,
ce qui va se répercuter sur les charges liées à l’eau et par conséquence sur les charges totales de
l’exploitation.
Troisième partie Résultats et discussion
168
La présence des technique en goutte à goutte dans l’agrumiculture et de la vigne est très
faible, elle représente seulement une part de 9,52%, le reste des agriculteurs enquêtés soit 38,09
% n’utilisent pas ces techniques.
Tableau 66: Productions liées aux techniques modernes d’irrigation au niveau des
exploitations enquêtées
2.4. La qualité de l’eau d’irrigation
La qualité des eaux d’irrigation (pollution du lac de Réghaia) et l’inadaptation de certains plans
culturaux posent un sérieux problème dans le périmètre d’irrigation.
D’après notre enquête, (95,23%) des agriculteurs estiment que la qualité de l’eau provenant du
barrage est bonne. Par contre, les agriculteurs qui s’approvisionnent en eau d’irrigation à partir
du lac de Réghaia estiment que la qualité est légèrement polluée mais sans risque sur la santé.
Figure 95 :
Estimation de la qualité de l’eau d’irrigation selon agriculteurs enquêtés.
Production Nombre Pourcentage (%)
Arboricultures 0 0
Agrumiculture 2 9,52
Maraîchers 9 42,85
Vigne 2 9,52
Aucune 8 38,09
Totale 21 100
Troisième partie Résultats et discussion
169
2.5. Système de culture pratiqué dans les exploitations enquêtées
Malgré la sécheresse qui a sévie dans le périmètre durant les quinze dernières années, les
spéculations les plus dominantes sont les cultures maraichères. En effet selon les exploitations
étudiées elles occupent 47 % de la SAU. La superficie réservée à l’arboriculture occupe 44 % de la
SAU (les agrumes font partis aussi de l’arboriculture et qui représentent 38 % de la SAU
enquêtée).
Figure 96: Les systèmes de cultures dans les exploitations enquêtées.
La figure 96 montre la répartition des cultures au niveau de chaque exploitation enquétés ou on
remarque la présence des cultures maraichères dans la majorité des exploitations enquêtées,
cette tendance est expliquée en premier lieu par le facteur terre qui est à notre avis est très
décisif dans le choix cultural des exploitations, car les petites exploitations, vue leur superficie
très réduites, cela est dû principalement au problème de morcellement des exploitations
agricoles collectives et les terres agricoles privées indivises.
Troisième partie Résultats et discussion
170
Figure 97: Le plan de culture de chaque exploitation enquêtée.
Néanmoins on note la présence de l’arboriculture (pêcher et le pommier) et les agrumes
(Thomson et la Clémentine et le Citron) dans quelques exploitations enquêtées comme (E3,
E5,E11 et E19) cette tendance purement à l’arboriculture et l’agrumiculture est expliqué
principalement par le fait que la majeure partie du verger arboricole et agrumicole est hérité soit
de l’époque coloniale, soit du domaine socialiste, on trouve dans quelques exploitations agricoles
des superficies d’agrumes et arboricoles associées aux cultures maraîchères comme dans l’E2 ,
E21 , où on assiste à des cultures intercalaires. Ce raisonnement d’occupation du sol garanti un
meilleur revenu, mais à court terme car les sols peuvent s’épuiser rapidement. .
2.6. Impact de la redevance sur les charges d’irrigation
2.6.1. Le prix de l’eau/m3 pratiqué dans le périmètre
Dans notre questionnaire d’enquête, on a posé aux agriculteurs la question suivante :
Comment trouvez-vous le prix de l’eau ?.
Avec un prix de 1,25 DA/m³, 80,95 % des agriculteurs constatent que le prix de l’eau n’était
pas chère mais 14,28 % d’entre eux estiment que le prix de l’eau était moyen et 4,76% disent que
le prix de l’eau était couteuse.
Avec le nouveau tarif de 2,5 Da/m³ appliqué à partir de 2005, 66,66 % des agriculteurs
enquêtés estiment que le prix de l’eau est moyen, alors que 33,33 % d’entre eux constatent que le
nouveau prix appliqué est chère ce qui certainement augmentera les charges d’irrigation et va se
répercuter sur leurs revenus.
Troisième partie Résultats et discussion
171
D’après notre enquête, on a remarqué qu’il n’y avait aucun agriculteur qui ne disait que le
prix de l’eau n’était pas cher. Cette situation a ramenée les usagers à réfléchir sur la manière
d’économiser l’eau d’irrigation en ayant recours vers d’autres modes qui peuvent réduire de
façon indiscutable le coût d’irrigation sachant que chaque agriculteur a sa propre stratégie.
Figure 98: Les avis des agriculteurs enquêtés vis-à-vis le prix de l’eau agricole.
Pour déterminer le prix réel de l’eau, il faudrait inclure les charges liées à l’irrigation qui
constituent plus le prix de l’eau, les amortissements des équipements d’irrigation, les frais
d’installation, de mains d’œuvres, d’entretient ainsi que les frais d’énergie.
Le tableau suivant montre les différentes charges liées à l’eau à usage agricole au niveau des
exploitations enquêtées.
L’exploitation des résultats de l’enquête aboutit aux données suivantes :
Le coût d’irrigation (ha) = coût de l’eau + Amortissement du matériel d’irrigation+ coût de
la main d’œuvre + coût du carburant + coût de l’électricité.
Le prix du moteur à 4 cylindres est de 500 000 à 550 000 DA avec une durée de vie de 10
ans.
Le prix du moteur à 6 cylindres est de 700 000 à 750 000 DA avec un duré de vie de 10
ans.
Le prix d’achat d’une motopompe est de 90 000 à120 000 DA selon la marque.
Troisième partie Résultats et discussion
172
Le prix d’équipement d’un hectare en goutte à goutte est de 170000 DA/Ha avec une duré
de vie de 7 ans.
Le prix d’équipement en goutte à goutte d’un à cinq hectare en aspersion est de 150000
DA/Ha avec une durée de vie de 7 ans.
Amortissement du matériel d’irrigation= coût d’investissement/ la durée de vie (7ans) x
subventions(%).
Tableau 67: Les charges d’irrigation dans les exploitations enquêtées.
Exploitation
Superficies irriguées (Ha) Charges d’irrigation (DA)
Gravitaire Goutte à Goutte Aspersion Cout d’eau Amortissement Totale
E1 1,3 0 0 10000 0 10000
E2 18 0 0 200000 0 200000
E3 6 0 0 48000 0 48000
E4 2 0 0 15000 0 15000
E5 0 34 0 310000 336561 646561
E6 3 0 5 80000 10714 90714
E7 0 0 4 27500 10714 38214
E8 7 2 1 40000 35461 75461
E9 0 3 0 23000 37121 60121
E10 1,5 0 0 14000 0 14000
E11 2 0 0 30000 0 30000
E12 0 2 0 15000 24747 39747
E13 0,5 0 0 8000 0 8000
E14 0,5 0 0 3600 0 3600
E15 4 0 0 27000 0 27000
E16 0 0 3 23000 10714 33714
E17 0 2 0 36000 24747 60747
E18 5 3 2 50000 47835 97835
E19 3 1 2 33000 23088 56088
E20 5 0 0 48000 0 48000
E21 10 2 3 70000 35461 105461
Troisième partie Résultats et discussion
173
Il est à signaler que la totalité des agriculteurs ont été bénéficiés d’une subvention de la part de
l’Etat concernant les équipements d’irrigation. Cette subvention varie entre 50 et 60% dans le
cadre de PNDA.
Dans le cas de goutte à goutte, il n’est plus nécessaire de changer les arroseurs, ou les tuyaux après
chaque application. De même la commande d’ouverture et de fermeture des vannes est souvent
réglée automatiquement. Il est aussi à signaler que le coût de main d’œuvre d’irrigation est varie
entre 600-700 DA/Jour sur une période s’étend de 5 à 10 jours maximum.
La main d’œuvre d’irrigation dans les exploitations enquêtées est généralement familiale.
A titre d’illustration nous avons essayé d’estimer la charge en eau dans les charges totales de la
spéculation agrumicole.
Tableau 68: Charges de production pour un hectare d’agrume en production.
Nous constatons d’après le tableau que la part en pourcentage de volume d’eau consommé à
l’hectare pour la culture d’agrume en production est de l’ordre de 6 %. Ceci est faible pour une
agriculture irrigué. Ce qui explique, en partie, le «non souci» des agriculteurs quant au prix et au
coût de revient de l’eau d’irrigation. Le système d’irrigation qui reste largement dominant dans le
périmètre est la Seguia qui est la technique la moins économe en eau. Cette pratique persiste
encore à cause de sa « valeur traditionnelle » encouragée par un coût de revient faible concernant
la réalisation des raie, qui ne nécessite aucun équipement, et un coût de revient du m3 d’eau qui est
faible, notamment lorsqu’il s‘agit de l’eau du réseau collectif. Un exemple de calcul de la charge
de l’eau d’irrigation dans les charges totales de la spéculation agrumicole est présenté en annexe 4
Nature des charges Montant (DA)
Charges de main d’œuvre 82300
Charges de mécanisation 68000
Charges d’approvisionnement 59050
Charge de l’eau d’irrigation 12500
TOTAL 221850
Troisième partie Résultats et discussion
174
Figure 99: La part de l’irrigation dans les charges des exploitations.
D’après la figure 96, on constate que les charges réelles d’irrigation varient entre 3,41% et
29,16% des charges totales.
2.6.2. Impact de la redevance sur les cultures irriguées :
Les cultures les plus touchées par la nouvelle redevance sont les cultures maraichères en
première position avec 33,33 % selon les divers avis des irrigants enquêtés, suivis par les
agrumes avec 14,28 %. Ces dernières cultures représentent les spéculations les plus répandues
dans le périmètre de la Mitidja Est et exigent une irrigation permanente. Il arrive souvent que
l’organisme gestionnaire accorde plus des doses de survie à l’arboriculture fruitière alors que les
nécessités sont beaucoup plus importantes pour atteindre de meilleurs rendements. Cette
situation met en péril l’investissement très lourd surtout pour l’agrumiculture et les vergers.
A l’inverse, 38,09 % des irrigants enquêtés, constatent qu’il n’y a aucun impact de la nouvelle
redevance sur les cultures irriguées du fait que les charges d’eau d’irrigation restent marginales
si on les compare avec les charges concernant les produits phytosanitaire ou le prix de
semences. En d’autre terme la demande en eau est inélastique ou trop rigide par rapport à l’offre
en eau d’irrigation. (AIT-AMEUR C. 2004).
Troisième partie Résultats et discussion
175
Figure 100:Les cultures les plus affectées par l’augmentation du prix de l’eau agricole selon
les agriculteurs enquêtés.
2.6.3. Impact de la redevance sur les créances de l’ONID.
D’après la figure ci-dessus, il est clair que l’organisme chargé de la gestion du périmètre
irrigué de Hamiz est dans un état déficitaire. Pour examiner cette question nous avons considéré
l’année 2003-2004 étant la référence en matière de couverture de charge de l’ONID, et en
comparaison avec l’évolution des créances de l’ONID avant et après l’application de la
redevance en eau depuis 2005.
Figure 101: Impact de la redevance sur les créances de l’ONID.
Troisième partie Résultats et discussion
176
2.6.4. Impact de la redevance sur le revenu des agriculteurs
D’après cette figure, nous constatons que le revenu des exploitants a diminué en moyenne avec
8%, ce qui est dû essentiellement à la non adoption des équipements économes en eau.
Figure 102: Impact de la redevance sur le revenu des agriculteurs
Le prix de l’eau appliqué actuellement au niveau du périmètre irrigué de la Mitidja Est n’a pas
un effet significatif sur le revenu des agriculteurs qui sont optimistes pour l’adoption
particulièrement du système localisé mais sous réserve des conditions notamment de la
disponibilité en eau d’irrigation dans le périmètre au temps voulu.
Troisième partie Résultats et discussion
177
Discussion général
La gestion de la ressource en eau nécessite de connaître les volumes nécessaire pour l’irrigation.
Lorsque cette dernière n’est pas connue, une estimation du besoin en eau théorique pour
l’irrigation, selon les cultures, permet d’approximer la réalité.
Le calcul de ce besoin théorique en irrigation nécessite de mobiliser divers paramètres
concernant la plante elle-même (coefficient cultural), la climatologie (pluviométrie et
évapotranspiration) ainsi que la pédologie (réserve utilisabl e du sol) de la région étudiée.
Une analyse fréquentielle de la pluie et des évapotranspirations potentielles faite sur 20 ans nous
a permet de définir des scénarios d’années sèches, normales ou humides pour les besoins
théoriques des cultures pratiquées dans le périmètre de la Mitidja Est et les besoins en eau à
l’échelle régionale ont été d’abord estimé culture par culture selon la méthode exposée plus haut.
L’estimation faite pour une année moyenne à l’aide du logiciel Cropwat 8.0 montre des
besoins en irrigation différents. Pour les cultures maraichères, la tomate est la culture qui
consomme le plus d’eau soit (6487 m3/ha), suivi par l’aubergine et le poivron avec une
consommation respectivement de 6471 m3/ha et 5631 m3/ha, vient après la pastèque 4076 m3/ ha,
alors que la pomme de terre arrière-saison, choux fleur et la betterave sont les moins exigeantes.
Les besoins d’irrigation des céréales d’été représentés par le maïs et le sorgo, sont
respectivement de 5711 m3 /ha et 4763 m3 /ha.
Concernant les arbres fruitières, on constate que les pommiers et les agrumes qui ont le besoin
d’irrigation le plus élevé (6253 m3/ha et 5424 m3/ha), vient ensuite le pêcher avec une
consommation de 4583 m3/ha, alors que les besoins d’irrigation de l’abricotier est de 4153 m3/h.
Les estimations faites pour une année humide et sèche montrent une allure identique des besoins
en eau des cultures de la Mitidja Est.
D’après les enquêtes effectuées dans le périmètre d’El Hamiz qui occupe une superficie
irrigable de 11 120 hectares dont 2001.9 ha sont irrigués sur l’ensemble des exploitations
enquêtées en cours de l’année 2012. Connaissant les besoins unitaires de chaque culture
pratiquée nous avons estimé les besoins d’irrigation pour les 1527.6 hectares souscrites à 6
221371 m3 soit 6.2 Hm3 d’eau. Ce qui donne un besoin moyen de 4073 m3/ha et par an.
178
En outre, sur l’ensemble du périmètre irrigué de Hamiz, (en année normale) le volume total
annuel des besoins en eau théoriques nécessaires pour une superficie irriguée de 2001.9 est
estimé à 9.5 Hm³. Ce qui donne une consommation moyenne de 4774 m3/ha /an. Où le secteur
05 de la plaine est le secteur est le plus consommateur en eau d’irrigation avec un maximum de
1679569 m3 par contre la zone de littoral du périmètre ne consomme que 1.9 Hm3 où le secteur
09 est le secteur qui présente une consommation en eau d’irrigation la plus faible soit 403283 m3.
Les volumes en eau théoriques nécessaires pour les surfaces actuellement irriguées de chaque
secteur agricole, en fonction du type d’année : sèche, humide ou en moyenne sont :
Besoins d'eau théoriques pour
l'irrigation (en m³)
Surfaces actuellement irriguées (ha)
Année médiane
Année quinquennale
sèche
Année quinquennale
humide
Secteur1 190,4 1004469 1028443 957017 Secteur2 182,9 915379 952385 845508 Secteur3 256,7 1307390 1353526 1220261 Secteur4 332,8 1458862 1505237 1371945 Secteur5 359,3 1608367 1679569 1560056 Secteur6 274,35 1270148 1335076 1270148 Secteur7 188,7 908539 932647 862355 Secteur8 118,5 588858 600878 565007 Secteur9 97,7 421037 430099 403283
En moyenne, les volumes théoriques nécessaires sont de :
- 7547929 m³/an pour la zone de Hamiz plaine de 1596,45 ha irriguée (4920 m3/ha /an)
- 1904235 m³/an pour la zone Hamiz littoral de 404,9 ha irriguée (4850 m3/ha /an)
- 9452164m³/an pour tout le périmètre pour une superficie irriguée de 2001.35 ha (4906 m3/ha
/an).
En année sèche, les besoins sont plus élevés :
- 7854235 m³/an pour la zone de Hamiz plaine 1596,45 ha irriguée (4728m3/ha /an)
- 1963625 m³/an pour la zone Hamiz littoral 404,9 ha irriguée (4703 m3/ha /an)
- 9817860 m³/an pour tout le périmètre pour une superficie irriguée de 2001.35 ha (4723 m3/ha
/an).
l’évolution des besoins d’irrigation par mois de toutes les cultures irrigué dans tout les secteurs
montre que le pic de consommation se situe durant le mois de juillet considéré comme étant le
mois de pointe sauf pour le secteur 04 où on a remarqué que le mois de juin est le mois de
pointe. Alors que les plus faibles consommations sont enregistrées durant la période pluviale du
179
mois d’octobre, jusqu’au mois d’avril et cela est dû probablement par le fait que les cultures
pratiquées n’exigent que peu d’eau à cause du froid hivernal qui diminue la demande climatique.
Une estimation théorique des volumes d’eau nécessaires pour les surfaces actuellement
irriguées a été réalisée, en fonction des trois types de cultures présentes sur les deux grandes
zones agricoles du périmètre (la plaine et le littoral), et cela pour l’année normale, sèche et
humide.
Volumes d'eau théoriques pour l'irrigation (en
m³)
Surfaces actuellement irriguées (ha)
Année normale
Année quinquennale
sèche
Année quinquennale
humide moyenne
Maraichères
Demande unitaire 1 4500 4625 4377 4501 La plaine 981,15 4347653 4501836,4 4253558,7 4367683 Le littoral 322,3 1481629,6 1507042,9 1429852,7 1472842
Mitidja-Est 1303,45 5829282,6 6008879,3 5683411,3 5840524
Vergers
Demande unitaire 1 4707 4948 4297 4651 La plaine 126,7 566850,28 598018,48 516170,28 560346 Le littoral 29,6 149812,3 156707,8 137276,95 147932
Mitidja-Est 156,3 716662,58 754726,28 653447,23 708279
Agrumes
Demande unitaire 1 5424 5658 4972 5351 La plaine 488,6 2650112,2 2764442,2 2429269,5 2614608 Le littoral 53 287472 299874 263516 283621
Mitidja-Est 541,6 2937584,2 3064316,2 2692785,5 2898229 Total
2001 9483529 9827922 9029644 9447032
A l’échelle des douze mois de l’année : la consommation des cultures maraichères qui sont les
cultures les plus consommatrices en eau dans le périmètre varie de 21505 m3/mois au mois de
mars à 1667800 m3/mois au mois de juillet considéré comme étant le mois de pointe.
Concernant les agrumes la consommation varie de 86654.4 m3/mois au mois de mars
et 658573.44 m3/mois au mois de juillet.
Par contre les vergers, leur consommation varie de 8257.1 m3/mois au mois de mars
à 154494.26 m3/mois au mois de juillet, contrairement au littoral où la consommation varie de
443 m3/mois au mois de mars à 33037 m3/mois au mois d’août due au pommier qui exige trop
d’eau pendant ce mois dans notre conditions climatiques et pédologiques.
180
Vue l’origine des ressources en eau qui reste essentiellement superficielle (donc reliée au régime
des pluies), et la concurrence de l’AEP surtout en cas de sécheresse, le volume alloué est faible.
Ce- ci explique les volumes lâchés modestes.
Concernant les volumes distribués comparés aux volumes lâchés, ils sont encore plus modestes à
cause des pertes d’eau dans le réseau de distribution, l’efficience globale de réseau n’est que de
69 % d’après l’ONID (2012) dans le périmètre de Mitidja Est. Ce qui empêche de répondre aux
besoins en eau des cultures.
Le volume d’eau que nous avons calculé pour couvrir la totalité des besoins en irrigation de
chaque secteur de périmètre de la Mitidja Est, est comparé aux volumes d’eau utilisés pour
savoir le niveau de satisfaction de ces besoins.
La comparaison entre les besoins théoriques cumulés et le cumul des volumes distribués où on
remarque que ces derniers sont inférieur aux besoins théoriques des cultures durant toute la
campagne d’irrigation (de mai à octobre), et cela pour les trois type d’années sèche humide et
normale. De ce fait la satisfaction des besoins en eau des cultures de chaque secteur n’est pas
atteinte que pour les secteurs 2, 3 et 9. L’eau destinée aux cultures n’est pas distribuée d'une manière
optimale, Il y a une incompatibilité entre les besoins théorique souhaitables et les volumes fournis réellement en
quantité, et une incompatibilité dans le temps. Le commencement de la campagne d’irrigation est retardé par apport
à la période souhaitée.
Dans ce cas le recours aux eaux souterraines constitue pour l’instant la solution garantie et sûre
pour les agriculteurs.
Bien que, ces ressources sont limitées, on constate sur le terrain que l’eau est gaspillée.
Une consommation moyenne d’eau a été calculée par type de culture et par hectare pour les
assolements pratiqués pour chaque irriguant enquêté (voir partie enquêtes). La valeur obtenue
pour chaque culture a été ensuite multiplier par les superficies irriguées de périmètre de Hamiz
durant la campagne d’irrigation 2012.
181
Année Superficie
irrigué (ha)
la moyenne
des volumes
utilisés
(m3/ha)
la moyenne des
volumes utilisés
(m3)
Besoin
théorique
(m3/ha)
Besoin
théorique
(m3)
Maraichères 1303,45 3733 4865778,85 4500 5865525
Agrumes 541,6 7831 4241269,6 5424 2937638,4
Vergers 156,3 6441 1006728,3 4707 735704,1
Total 2001,35
10113776,75
9538867,5
On comparant les volumes réellement utilisés estimés d’après notre enquête avec les volumes
théoriques de notre étude on obtient une consommation de l’eau réelle supérieure aux volumes
théoriques, sauf, pour les maraichères, où les apports d’eau réels sont inférieurs aux besoins de
référence estimés La différence entre les volumes consommés et les volumes estimés pour tout
le périmètre est de l’ordre de 6 %. Donc On peut dire que les agriculteurs apportent plus d’eau
qu’il n’en faut.
Cette situation est due à plusieurs causes, parmi elles on peut citer :
- La majorité des exploitants sont sans niveau d’instruction. Les meilleures terres irriguées se
trouvent en majorité dans les EAC et EAI ;
- les pratiques des agriculteurs qui ignorent les besoins en eau réels des cultures, chaque
agriculteur décide des quantités d’eau qu’il faut apporter ;
- la tarification de l’eau qui n’incite pas les agriculteurs à économiser cette ressource. Par
ailleurs, le choix d’assolement n’est pas raisonné par rapport aux ressources en eau ;
- les pertes au cours de l’acheminement de l’eau ainsi qu’à la parcelle (efficiences médiocres)
dues au manque de maintenance et d’entretien du réseau ;
- l’absence d’infrastructure opérationnelle pour le contrôle de la consommation en eau
(débitmètres, compteurs à la parcelle,…).
182
Conclusion général
L’agriculture dans la quasi-totalité des pays en développement est handicapée à cause du déficit hydrique
dû essentiellement à une pluviométrie insuffisante accentuée par sa mauvaise répartition annuelle et
interannuelle. La mobilisation des ressources hydriques pour l’agriculture vise à assurer un
développement de l’irrigation au niveau des régions où les conditions naturelles ne permettent pas un
développement viable de l’agriculture pluviale. La Mitidja profite d’une situation privilégiée dans
l’agriculture en Algérie. Les potentialités hydro agricole dont elle recèle en plus des infrastructures
routières et hydrauliques et sa proximité par rapport aux principaux marchés nationaux ainsi que l’âge
moyen de sa population, lui procure tous les atouts pour la réussite d’une agriculture moderne et durable
Parmi les causes de la pénurie d'eau, il y a la forte concurrence entre les agriculteurs sur l'eau destinée à
l'irrigation (donc, il faut satisfaire équitablement la demande) et la lourdeur des contraintes
institutionnelles et financières de l'office qui l'empêchent d'améliorer ses services à cause du prix de l'eau
qui ne couvre pas les charges de ce dernier.
Le périmètre de Hamiz a fait l’objet de notre étude présente des conditions du sol et de climat favorables
dans leur ensemble à l’agriculture. Avec une précipitation moyenne annuelle de 554 mm ce qui fait une
précipitation effective de 416 mm, et un total annuel d’ET0 de 1258 mm, le périmètre accuse un déficit
pluviométrique annuel de 704 mm.
L’utilisation du logiciel CROPWAT pour la gestion des irrigations s’avère un moyen très efficace et
rapide pour le calcul des besoins en eau et le pilotage des irrigations
Dans notre travail nous avons essayé d’approcher la demande par la détermination de besoins en eau, ce
qui représente une première étape pour une gestion rationnelle.
Le volume total qu’il faut solliciter en moyenne pour couvrir les besoins d’irrigation des cultures de
périmètre de Hamiz est de 9.5 Hm3 pour une superficie irriguée de 2001 ha en année moyenne avec 7.9
Hm3 pour la plaine de Hamiz soit 80% des besoins totaux où le secteur 05 de la plaine est le
secteur est le plus consommateur en eau d’irrigation avec un maximum de 1608367 m3par contre
la zone de littoral de périmètre ne consomme que 1.9 Hm3 où le secteur 09 du littoral est le secteur
qui présente une consommation en eau d’irrigation la plus faible avec 430100 m3.
La consommation moyenne des cultures irriguée de périmètre de Hamiz est de 4774 m3/ha. Néanmoins,
cette consommation varie respectivement de 698 m3 /ha à 6299 m3 /ha pour la culture de pomme de terre
arrière saison et de l’aubergine.
A l’échelle des douze mois de l’année : la consommation des cultures maraichères qui sont les cultures les
plus consommatrices en eau dans le périmètre varie de 21505 m3/mois au mois de mars à 1667800
m3/mois au mois de juillet considéré comme étant le mois de pointe.
183
Concernant les vergers, leur consommation varie de 8257.1 m3/mois au mois de mars à 154494.26
m3/mois au mois de juillet.
Par contre la consommation des agrumes dans le périmètre varie de 86654.4 m3/mois au mois de mars
à 658573.44 m3/mois au mois de juillet.
Le volume total d’eau fourni par le réseau du Hamiz (8.9 Hm3 en 2012) est loin de satisfaire les
demandes estimées dans le périmètre on ne pourrait disposer que de ce qui fait que les agriculteurs ont
construit leurs propres forages.
La différence entre les superficies souscrites et celles qui sont effectivement irriguées peut être
expliqué par le fait que les agriculteurs en souscrivant juste une partie de leur parcelle, espèrent payer une
facture moins importante; aussi il y a des transferts d'eau qui se font d'une exploitation souscrite à une
autre qui ne l'est pas.
Du point de vue maîtrise de l'irrigation, et que se soit pour le gravitaire, le localisé ou l'aspersion les
agriculteurs enquêtés maîtrisent mal l'irrigation. Nous avons vu dans ce chapitre qu'aucun d'entre eux
n'établissait de calendrier à cet effet, et que les doses apportées étaient très estimatives. Aussi pour le
localisé comme pour l'aspersion se sont des techniques économisatrices d'eau serte, mais dont l'utilisation
demande une certaine maîtrise pour en en tirer les résultats pour lesquels ils ont été conçus.
On conclut de notre étude que l’augmentation du prix de l'eau d'irrigation est la solution de
l'agriculture irriguée en Algérie puisque le manque d'eau est devenu une évidence.
Le manque accru de la ressource et l'augmentation du prix de vente de cette dernière peut provoquer
différents comportements chez les agriculteurs. D'après nos enquêtes auprès des exploitants, la majorité
cèderont face à cette augmentation, mais d'autres peuvent changer leurs systèmes de production en
priorisant les cultures moins consommatrices d'eau dans leur plan de cultures. Cette situation peut aussi
décourager les agriculteurs à utiliser des fertilisants, à moderniser les techniques culturales y compris les
techniques économes d'eau. L'abandon de l'activité totalement est une solution pessimiste pour la majorité
mais risque d'être favorisée par certains, d'autres chercheront une autre source d'irrigation.
Nos propres recommandations proposées comme solution à ce problème et qui sont le fruit de notre
étude sur l'impact de la modification de la redevance en eau d’irrigation sur le comportement des irrigants
dans le périmètre irrigué de la Mitidja Est(Hamiz), se résument en cinq principales solutions
opérationnelles :
184
Initialement et d'après les études menées actuellement, il est opportun d'améliorer le secteur de
mobilisation des eaux et certainement les eaux superficielles en construisant plus de barrages, et
aussi il faut dévaser les barrages existants.
Restructurer la politique de tarification de l'eau à usage agricole de manière à rééquilibrer le cycle
financier de la gestion de l'eau d'irrigation en augmentant le tarif de l'eau dans le but d'optimiser
la production agricole sans décourager l'agriculteur par une charge d'eau insurmontable. Cette
étape seule représente une problématique qui demande une étude approfondie et sérieuse pour
assurer les résultats attendus à long terme.
Il faut réhabiliter sinon rénover les réseaux vétustes et amortis pour augmenter l'efficience de
l'irrigation et diminuer les pertes d'eau dans ces derniers.
Lutter contre les pompages illicites dans les réseaux.
Généraliser les techniques économes d'eau dans tous les périmètres irrigués en Algérie.
Troisième partie Résultats et discussion
177
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La superficie (ha)
La culture Secteur
01 Secteur
02 Secteur
03 Secteur
04 Secteur
05 Secteur
06 Secteur
07 Secteur
08 Secteur
09
Pomme de terre
5 2 1,5 55 20 14,5 9 2 2
Tomate 38 2,35 24,75 35 48,5 54,9 24,1 17 14,5
Chou- fleur
4,75 3,5 6 4,75 13 7,5 7,25 3,5 9,5
Salade 12 1 7 23,25 26,5 25,65 5,75 7 5
Aubergine 11,75 2 3,5 1,5 10,35 4 5,75 12 3,5
Pastèque 7,25 0,75 2 9 24,5 3,5 3,5 2 5,5
Betterave 2 3 3 10 4 2 3 3
Oignon 2 5,5 5,5 2 1 4
Sorgo 4,75 0 0 0 4,1 5,55 22,5 5 0
Haricot 1 1 3 1 3,5 2,5 1,5 4,5 5
Maïs 0 4,05 6 7,5 0 0 0 0 0
Poivron 4,75 1,25 3,5 1,75 9,5 2 4,25 5,5 6
Courgette 1,5 1 3 2 8 2 1,5 3,5 3
Oranger 26,09 53 85 37,5 46 15 13,5 5 0
Citronnier 30 65,5 40 49 13,5 28 27,5 6 1
Pêcher 1,5 17,5 20 17 6,1 18,5 11,5 1 0
Abricotier 0 4 15,4 0 0,75 10 3 1 0
Pommier 1 3 1 2
Annexe 2 Tableau 1 : Les superficies souscrites des neufs secteurs de périmètre Mitidja Est en 2012.
Annexe 2 Tableau 2 : Les paramètres climatiques
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec
1968 35,00 53,00 90,00 108,70 150,30 173,70 216,30 188,00 139,90 96,50 67,10 50,80
1969 39,10 56,00 88,30 106,90 148,60 170,80 188,60 185,80 117,80 61,50 43,90 40,50
1970 55,00 63,40 80,50 113,10 148,50 175,90 202,70 189,50 137,70 80,70 51,30 40,20
1971 39,00 48,60 76,70 100,60 157,90 176,50 189,50 205,20 139,40 89,90 69,30 32,30
1972 46,10 81,80 72,60 92,30 133,40 124,30 181,80 169,30 112,50 78,10 55,40 29,30
1973 37,70 44,00 61,90 108,30 144,30 140,90 188,80 172,00 123,70 78,40 39,80 36,20
1974 29,90 56,80 75,50 93,80 137,40 178,30 199,30 180,60 136,70 74,00 45,20 19,70
1975 46,70 52,80 85,20 92,90 124,50 158,00 204,00 189,50 122,00 87,20 42,10 38,10
1976 28,00 44,20 78,30 104,10 124,80 164,10 189,90 185,10 136,70 83,10 41,80 48,20
1977 44,60 49,50 78,80 102,90 128,50 176,20 177,30 161,70 127,70 113,30 49,10 36,30
1978 50,70 70,70 78,70 93,40 130,70 161,50 192,90 168,90 132,40 66,10 41,50 58,60
1979 56,80 68,60 77,00 104,80 145,10 160,90 198,80 175,50 102,80 73,90 37,80 28,20
1980 34,40 47,60 86,20 97,80 136,40 182,00 195,20 179,70 129,40 90,40 65,40 36,10
1981 42,60 46,80 77,70 86,70 132,90 172,70 198,40 160,70 140,30 108,40 43,70 68,70
1982 45,60 40,10 82,20 105,30 113,20 181,80 221,30 177,40 112,70 84,40 55,60 40,40
1983 25,30 43,60 81,70 117,50 144,10 168,80 203,30 178,50 147,50 92,90 59,50 41,80
1984 39,50 52,60 78,40 107,50 131,40 154,60 211,10 170,40 138,50 77,70 71,90 47,30
1985 42,20 54,50 74,50 106,60 125,50 176,70 195,10 180,70 124,90 90,80 59,60 40,30
1986 45,50 62,50 74,40 112,50 145,50 187,20 199,30 187,80 135,80 86,90 49,40 35,70
1987 28,40 45,00 85,70 117,10 142,80 172,60 191,50 192,80 154,50 106,90 54,50 39,30
1988 45,60 47,90 89,40 113,20 142,00 161,40 202,20 189,20 130,10 99,10 50,00 30,60
1989 34,80 45,70 75,10 108,50 140,60 189,80 223,10 210,90 132,60 88,10 62,90 45,80
1990 42,00 61,70 88,90 110,10 147,20 196,50 208,80 184,30 153,50 97,00 51,90 34,90
1991 29,80 43,50 90,50 105,30 135,10 176,10 202,70 189,80 139,00 80,00 43,30 28,80
1992 27,00 44,40 68,90 93,20 132,80 158,70 181,10 193,70 133,70 85,00 35,10 40,30
1993 23,40 33,50 71,20 106,70 150,10 175,10 194,60 184,00 136,70 88,30 40,50 24,60
1994 33,60 59,20 74,20 120,60 167,20 193,70 217,00 199,90 139,00 73,80 40,20 27,80
1995 34,30 46,20 76,00 103,50 156,80 155,10 203,70 178,10 121,40 75,70 62,30 45,10
1996 51,00 48,20 81,20 96,60 135,30 158,90 180,70 164,80 120,80 67,90 53,00 39,30
1997 54,50 39,60 77,80 100,30 135,20 182,00 177,90 171,80 126,40 88,10 52,80 31,40
1998 37,70 37,30 72,80 110,30 120,50 160,70 194,10 169,40 135,00 74,80 38,70 24,70
1999 26,50 34,90 64,60 97,60 113,40 134,00 173,10 137,90 118,20 79,20 33,20 22,90
2000 22,90 48,60 81,30 133,50 140,50 182,80 205,20 199,60 132,10 85,50 54,40 48,70
2001 38,20 44,20 104,40 110,50 140,20 210,10 205,10 179,70 134,80 91,70 43,20 20,10
2002 27,00 41,10 84,70 104,40 155,40 172,30 180,80 155,60 131,50 86,00 49,00 35,70
2003 39,00 43,70 72,00 99,70 130,30 195,40 190,80 190,10 122,40 76,40 51,00 38,90
2004 30,80 45,60 65,00 84,20 123,00 164,70 176,60 178,80 128,90 88,30 31,70 33,90
2005 22,70 36,60 62,30 105,70 148,50 178,90 206,60 184,00 126,50 85,50 44,80 28,90
2006 35,00 43,00 92,50 114,30 140,40 166,30 206,60 191,60 130,60 94,40 64,90 28,00
2007 28,40 57,40 81,20 81,10 149,30 177,80 203,10 195,30 130,90 74,70 35,60 26,60
2008 27,40 50,50 89,40 124,30 123,80 174,60 212,10 181,20 134,90 83,50 54,40 33,30
2009 46,00 57,00 81,40 112,30 175,00 199,50 204,90 197,40 130,10 82,70 45,30 38,50
2010 39,90 56,80 81,20 91,40 132,10 161,50 198,10 166,30 122,50 78,00 41,40 31,00
Annexe3 Tableau 1. Besoins en eau d’irrigation unitaires des cultures m3/ha (Année Humide) Mois Cultures
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes 0 0 70 261 613 1056 1201 1050 558 163 0 0
Aubergine 0 0 0 127 579 1614 2057 1721 201 0 0 0
pêcher 0 0 10 107 414 817 952 854 647 382 0 0
Choux fleur 0 0 0 0 0 0 0 0 526 399 0 0
Courgette 0 0 0 70 541 1615 1296 0 0 0 0 0
Oignon 0 0 76 495 1093 1403 0 0 0 0 0 0
Sorgo (Grain) 0 0 0 0 93 842 1763 1578 378 0 0 0
Betterave 0 0 283 632 1047 0 0 0 0 0 0 0
Poivron 0 0 0 0 481 1211 1859 1709 235 0 0 0
Tomate 0 0 0 127 580 1618 2063 1726 202 0 0 0
Pomme de terre Ar Saison
0 0 0 0 0 0 0 158 367 354 9 0
Pomme de terre Saison
0 9 64 664 1228 1400 0 0 0 0 0 0
Salade 0 0 0 184 816 1630 1035 0 0 0 0 0
Haricot 0 0 0 62 561 1606 1033 0 0 0 0 0
Pastèque 0 0 0 0 278 1376 1745 816 0 0 0 0
Abricotier 0 0 10 107 414 817 952 851 415 187 0 0
Maïs (Grain) 0 0 0 0 111 1223 2157 1801 290 0 0 0
Pommier 0 0 25 159 481 897 1308 1561 955 441 0 0
Annexe3 Tableau 2. Besoins en eau d’irrigation unitaires des cultures m3/ha (Année sèche) Mois Cultures
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes 0 0 213 404 711 1079 1224 1081 648 298 0 0
Aubergine 0 0 0 195 677 1636 2079 1751 213 0 0 0
pêcher 0 0 90 250 512 839 974 885 736 517 26 0
Choux fleur 0 0 0 0 0 0 0 0 603 534 63 0
Courgette 0 0 0 138 639 1637 1317 0 0 0 0 0
Oignon 0 0 219 637 1191 1426 0 0 0 0 0 0
Sorgo (Grain) 0 0 0 0 135 864 1785 1609 417 0 0 0
Betterave 0 0 441 775 1145 0 0 0 0 0 0 0
Poivron 0 0 0 0 579 1233 1882 1739 258 0 0 0
Tomate 0 0 0 195 677 1640 2085 1757 214 0 0 0
Pomme de terre Ar Saison
0 0 0 0 0 0 0 166 457 489 98 5
Pomme de terre Saison
0 9 133 807 1326 1423 0 0 0 0 0 0
Salade 0 0 0 252 913 1652 1055 0 0 0 0 0
Haricot 0 0 0 106 659 1628 1052 0 0 0 0 0
Pastèque 0 0 0 0 375 1399 1768 831 0 0 0 0
Abricotier 0 0 90 250 512 839 974 882 504 322 26 0
Maïs (Grain) 0 0 0 0 203 1245 2178 1831 314 0 0 0
Pommier 0 0 131 301 578 919 1330 1591 1044 576 41 0
Annexe3 Tableau 3. Besoins en eau d’irrigation unitaires des cultures m3/ha (Année Normale) Mois Cultures
Jan Fév Mar Avr Mai Jui Jui Aoû Sep Oct Nov Déc
Agrumes 0 0 160 352 681 1071 1216 1073 618 253 0 0
Aubergine 0 0 0 170 647 1629 2072 1744 209 0 0 0
Pêcher 0 0 51 198 482 831 966 877 706 472 0 0
Choux fleur 0 0 0 0 0 0 0 0 577 489 36 0
Courgette 0 0 0 113 609 1630 1311 0 0 0 0 0
Oignon 0 0 166 585 1161 1418 0 0 0 0 0 0
Sorgo (Grain) 0 0 0 0 123 857 1778 1601 404 0 0 0
betterave 0 0 388 723 1115 0 0 0 0 0 0 0
Poivron 0 0 0 0 549 1226 1874 1732 250 0 0 0
Tomate 0 0 0 170 647 1633 2078 1749 210 0 0 0
Pomme de terre Ar Saison
0 0 0 0 0 0 0 164 426 444 60 0
Pomme de terre Saison
0 9 98 754 1296 1415 0 0 0 0 0 0
Salade 0 0 0 227 883 1645 1050 0 0 0 0 0
Haricot 0 0 0 90 629 1620 1047 0 0 0 0 0
Pastèque 0 0 0 0 345 1391 1760 828 0 0 0 0
Abricotier 0 0 51 198 482 831 966 874 474 277 0 0
Maïs (Grain) 0 0 0 0 173 1237 2171 1824 306 0 0 0
Pommier 0 0 80 249 548 911 1322 1584 1014 531 14 0
1 Le coût de transport est estimé pour une distance de 50 Km (Du verger au marché de gros)
Annexe4 Tableau1 : exemple de calcul des charges opérationnelles pour un hectare d’agrumes en
production, Densité : 6m x5m
OPERATIONS
MAIN D’OEUVRE MATERIELS APPROVISIONNEMENT TOTA
L Nbr jour
s
Coût unitair
e
Montant (DA)
Nbre D’heure
Coût unitair
e
Montant (DA)
Quantité
Coût unitair
e
Montant (DA)
Travail du sol
Labour 04
500 2000 2000
Disquage Simple
10
500
5000
5000
Disquage Croisé
20
500
10000
10000
Scarifiage 12 500 6000 6000
Engrais
N 03
500 1500 08 qx 1500 12000 13500
P.K 01 500 500 05 qx 2500 12500 13000
Organique 04
500
2000 20 t 300 6000 8000
Entretien
Taille 10 500 5000 5000
Ramassage de bois
01
400
400 400
Masticage 02
400 800 03qx 100 300 1100
Badigeonnage
02 400
800 25kg 10 250 1050
Traitem
ent
Fongicide 03 500 1500 04 kg 500 2000 3500
Insecticide 03 500 1500 06 L 2500 15000 16500
Herbicide 03 500 1500 10 L 1100 11000 12500
-Désherbage manuel
12
400
4800 4800
Confection de Cuvette
10
400
4000 4000
Irrigation
24 500 12000 5000m3 02.5 12500 24500
Récolte 20 500 10000 25000 10000
Transport 1 15 Voyage
s
3000 45000 45000
V. Gardiennage jour et nuit
45 800 36.000 36000
TOTAL 221850