THEME: LES ENJEUX ECONOMIQUES DU FINANCEMENT PUBLIC DE L’EDUCATION EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Préparée et présentée par:Mahamat Tahir Arim
Les modes de financements
• Le principal pourvoyeur de fond dans le secteur éducatif en Afrique
subsaharienne reste l’État. En général, les pays d’Afrique subsaharienne
consacrent en moyenne 18,3% de leurs dépenses totales. Cette part peut aller
jusqu’à 28% pour certains pays, des taux assez élevés comparativement au
reste du monde. Ce qui implique l’engagement des partenaires au
développement au côté de ces gouvernement afin d’alléger cette charge. En
général, ces partenaires au développement alimentent directement les budgets
gouvernementaux sous forme de prêt.
Le tableau suivant nous résume un peu les modes de financement
L’École publique: un choix public
• L’objectif ici est de montrer à travers un modèle que la majorité des ménages
subsahariens dépend des services publics d’éducation pour leurs progénitures.
Car n’ayant pas assez de ressources pour l’enseignement privé.
• Considérons que chaque parent à l’ instant t doit subvenir à sa consommation Ct
et du capital humain de son enfant Ht+1. La fonction d’utilité du parent devient
alors :
• Ut = log Ct +β log Ht+1 avec β˃0
• Supposons que le capital humain de son
enfant Ht+1 soit produit, indifféremment par
l’école publique Et, et par l’école privée et
• Donc on aura : Ht+1 = (Et + et) (1 + rt)
• rt représente le taux de rendement moyen de tous les
investissements en capital humain, perçus au cours de la
génération de la génération t+1, c’est-à-dire la génération de
l’enfant.
• L’école publique est financée par un impôt prélevé sur la richesse sociale de la génération t, c’est-à-dire celui du parent, qui est assimilée simplement au capital humain moyen de cette génération noté HJt .
• Ainsi:
• Et = τt H̅�t avec 0 ≤ τt ˂ 1 avec τt désigne le taux de taxation destiné à
financer l’école publique.
• Sur leur richesse disponible (1 – τt) Ht , les parents peuvent engager une
part Ɛt pour l’éducation privée de leurs enfants et le restant c’est- à- dire (1 –
Ɛt) pour la consommation.
• et = Ɛt (1 – τt) Ht avec 0≤ Ɛt ˂ 1
• En raison des hypothèses faites, l’utilité des parents s’exprime uniquement en
fonction du taux de taxation τt et de la part de la richesse disponible consacrée aux
dépenses privées d’éducation Ɛt, qui sont des variables de choix.
• Tous les parents qui ont un capital humain (en terme du revenu qu’elle peut
procurer) inferieur à la moyenne (Ht ˂HJt) préfèrent l’école publique où leurs enfants
recevront le savoir moyen de la société; par contre ceux qui ont un capital humain
supérieur à la moyenne
• (Ht ˃ HJt) préféreront l’école privée
• Si le capital humain est inégalement réparti dans la génération des parents, dans le sens où la
médiane est inférieur à la moyenne, un vote majoritaire conduit à l’adoption de l’école publique.
• L’Afrique subsaharienne l’une des régions les plus inégalitaires, l’indice de Gini sur la répartition
du revenu tourne autour 0,3. Ce qui veut dire que la plupart des ménages ont des revenus en
dessous de la moyenne. Raison pour laquelle l’enseignement public devient la seule alternative
pour ces ménages. Néanmoins, il faut souligner qu’il y a un certain essor de l’enseignement
privé dans un certains pays d’Afrique subsaharienne tels que le Nigeria, le Kenya où le nombre
d’enfants ou d’adultes inscrits dans l’enseignement privé peut atteindre jusqu’à 40% de l’effectif
total.
Le contexte macroéconomique et les contraintes budgétaires
• L’Afrique subsaharienne a connu au cours de 4 dernières années avant la crise financière de 2008 une croissance
économique stable de 6% par an (petites variations suivant les pays). Soit 2% de plus que la décennie précédente. Cette
croissance a été soutenue par une demande mondiale accrue pour les matières premières. Seulement la crise financière
de 2008 a provoqué un ralentissement de la croissance dans la région. Le taux de croissance a considérablement baissé
(1,2% en 2009 selon banque mondiale 2010). Alors que le taux de croissance de la population à la même période était de
de 2,4%. Cette situation a donné lieu à une évolution négative du PIB par habitant de 1,3%. En outre, à cause de la
globalisation, la contribution du commerce au PIB est passée de 51,8% en 1990 à 75% en 2008. Cette dépendance élevée
du commerce rend la région plus vulnérable aux chocs externes. Malgré tout, les pays d’Afrique subsaharienne
consacrent un une part importante de leurs dépenses. En général, les pays d’Afrique subsaharienne consacrent de 11 à
20% leurs PIB par habitant. A l’échelle mondiale, les dépenses publiques d’éducation représente 4,7% du PIB alors que les
pays d’Afrique subsaharienne dépensent en moyenne 5% de leur PIB, le deuxième pourcentage le plus élevé après
l’Amérique du nord et l’Europe (5,3%).
Analyse sur l’impact de ces dépenses
• Le financement public de l’éducation ou même tout autre investissement public implique
nécessairement une évaluation sur l’impact redistributif, mais aussi son efficacité en termes
de rendement pour la société. Seulement, dans le cas des pays d’Afrique subsaharienne qui
fait l’objet de ce travail, il est très difficile d’avoir des données précises et complètes sur
l’impact des dépenses publiques effectuées. Le rapport de l’UNESCO sur lequel nous nous
sommes basés ne donne que très peu d’informations sur cet aspect, qui est sans doute le
but premier de ce travail. C’est pourquoi nous devons faire une analyse plus globale sur
l’impact du financement public de l‘éducation, et tirer des conclusions les plus pertinentes
possibles pour le cas des pays d’Afrique subsaharienne.
Coûts et rendement de l’education
• Autant les ressources consacrées à l’éducation sont nombreuses, autant
les questions sur les meilleurs moyens d’utiliser ces ressources pour en
tirer avantage sont nombreuses. Si on connait les coûts qu’impliquent
l’éducation, le rendement est plus subjectif et sujet à interprétation. La
théorie économique retient trois concepts du taux de rendement de
l’éducation : le rendement social, le rendement public et le rendement
privé.
Enseignements à tirer sur le cas des pays d’Afrique subsaharienne
• Comme nous venons de le voir, si le financement public de l’éducation constitue un coût
pour l’État, celui devrait être en principe comblé par le rendement en termes de recettes
fiscales supplémentaires générées par l’éducation. Alors qu’en est-il des pays d’Afrique
subsaharienne? Au vu de certains indicateur, les cas de l‘Afrique subsaharienne est un
paradoxe.
• Ces 10 dernières années, les dépenses publiques d’éducation ont augmenté de 6%(institut
des statistiques de l’UNESCO) dans cette région alors que les recettes stagnent autour de
15% du PIB. Donc les efforts consentis en termes de dépenses publiques d’éducation ne
sont pas compensés par un supplément des recettes fiscales.
Dépenses publiques d’education: entre efficacité, équité et égalité des chances
• Pour mieux cerner l’effet des dépenses
publiques d’éducation sur l’équité et les
inegalites , prenons un exemple simple
résumé dans le tableau suivant :
• Nous constatons que Jean et Pierre auraient le même revenu
théorique(100) s’ils n’avaient pas bénéficiés des dépenses
publiques d’éducation. Ici, ils bénéficient de la même
dépense éducative(50), il y a donc égalité de traitement.
• Après les dépenses publiques d’éducation, l’inégalité a augmenté dans cette microsociété, puisque le revenu de Jean est de 300 alors que Pierre reçoit 200
Enseignements à tirer sur le cas des pays d’Afrique subsaharienne
• L’exemple précèdent illustre la situation de bien des pays en Afrique au sud du Sahara. Souvent
les disparités surgissent après la formation. Une partie importante de ceux qui ont bénéficié des
dépenses publiques se retrouvent sans travail ou mal employée, alors que d’autres plus
chanceux s’en sortent bien. Cela s’explique d’abord par une absence de cohérence entre les
filières de formation et le marché de l’emploi. Par exemple pour un pays comme le Tchad le ratio
médecin/nombre d’habitant est de 1/25 990. Alors qu’en même temps la faculté de médecine
accueille à peine 80 étudiants par ans, celle de lettres ou du droit accueillent plus de 1000
étudiants par an. Au bout du compte, il y aura inégalité de chances entre ces deux catégories
d’étudiants sur le marché de l’emploi.• Sources : rapport OMS 2008