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ECOLE DE TECHNOLOGIE SUPERIEURE
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
THESE PRESENTEE A
L'ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
COMME EXIGENCE PARTIELLE
À L'OBTENTION DU
DOCTORAT EN GÉNIE
Ph.D.
PAR
ATA, Riadh
DÉVELOPPEMENT DE METHODES PARTICULAIRES POUR LA RESOLUTION
DES ÉCOULEMENTS À SURFACE LIBRE
MONTREAL, LE 26 OCTOBRE 2007
© droits réservés de ATA, Riadh
CETTE THESE A ETE EVALUEE
PAR UN JURY COMPOSÉ DE :
M, Azzeddine Soulaïmani, directeur de thèse Département de génie mécanique à l'école de technologie supérieure
M. Francisco Chinesta, codirecteur
Laboratoire de mécanique de structure et des procédés (LMSP)- École Nationale Supérieure des Arts et Métiers de Paris (France).
M. Saad Bennis, président du jury Département de génie de la construction à l'École de technologie supérieure
M. Georges W. Tchamen, examinateur externe Département hydraulique et ouvrages civils, Hydro-Québec
M. Christian Masson, examinateur Département de génie mécanique à l'École de technologie supérieure
ELLE A FAIT L'OBJET D'UNE SOUTENANCE DEVANT JURY ET PUBLIC
LE 20 NOVEMBRE 2007
À L'ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
DEVELOPPEMENT D E METHODES PARTICULAIRE S POU R L A RÉSOLUTION DE S ÉCOULEMENTS À SURFACE LIBR E
ATA, Riadh
SOMMAIRE
Ce travail vise à développer des approches particulaires dans le but de simuler les écoulements à surface libre. Celles-ci s'inspirent des méthodes sans maillages, méthodes apparues durant ces deux dernières décennies, et présentant des avantages par rapport aux approches numériques standards. La première partie de la thèse est consacrée à présenter cette famille de méthodes, dont quelques unes des plus connues sont détaillées. Les principaux avantages de ces méthodes ainsi que les plus importants défis à leur encontre seront énumérés.
Par la suite, la méthode SPH (Smoothed Particle Hydrodynamics) est utilisée pour simuler les écoulements à surface libre en utilisant le système de Saint-Venant homogène. Une étude mathématique variationnelle révèle que cette méthode aboutit à une formulation symétrique et donc numériquement instable. Le schéma obtenu est stabilisé par un décentrage (upwinding) qui consiste à introduire une viscosité artificielle. L'expression de cette viscosité est obtenue par une analogie avec les solveurs de Riemann. Cette technique de stabilisation conduit à des résultats probants oii les chocs sont bien captés. Toutefois, un effet de lissage est observé au niveau des discontinuités probablement dû à l'absence de technique de type MUSCL dans le décentrage introduit. La méthode SPH, comme la majorité des méthodes sans mailiage, possède une fonction de forme non-interpolante rendant difficile l'imposition des conditions aux limites. Ce problème est surmonté en adoptant une interpolation de type élément naturel. Une nouvelle méthode de type volumes finis a été présentée : Méthode des Volumes Naturels : MVN. Cette méthode s'inspire de l'application de la méthode des éléments naturels en formulation Lagrangienne particulaire. Les flux sont évalués sur les cellules de Voronoï en utilisant la méthode des éléments naturels. Le schéma obtenu est un schéma centré donc instable. La même procédure de stabilisation adoptée pour la méthode SPH a été appliquée pour la MVN.
La MVN montre les mêmes avantages que la méthode SPH lorsqu'elle est appliquée en formulation Lagrangienne. De plus, le caractère interpolant de la fonction de forme de type éléments naturels, permet aisément d'imposer des conditions aux frontières de type Dirichlet. L'application de la MVN dans le cas des équations de Saint-Venant homogènes et ensuite non-homogènes (avec termes source) montre un bon potentiel de cette nouvelle méthode. Le terme source de type géométrique disparaît dans la formulation de type MVN Lagrangienne et les cas avec bathymétrie variable sont traités exactement comme les cas
à bathymétrie nulle. Ainsi la profondeur d'eau est remplacée par le niveau de la surface libre. Le schéma obtenu vérifie la z-propriété et la C-propriété.
DEVELOPMENT O F PARTICLE METHODS FO R TH E RESOLUTION O F
FREE SURFACE FLOW S
ATA, Riadh
ABSTRACT
This work aims to develop new approches of particulaire type in order to simulate free surface flows. Thèse approaches are inspired from the meshfree methods which are a fa-mily of methods that appeared in the last two décades and which reveals some advantages compared to standard numerical methods. The first part of this report deals with the family of meshfree methods. An exhaustive présentation of such methods is achieved and some of them are detailed. The main advantages and principal challenges of thèse methods are listed and discussed.
In the next part, the SPH method (smoothed Particle Hydrodynamics) is used to simulate some inviscid free surface flows using the Saint Venant équations (or shallow water équations) without source terms. The mathematical study fulfilled in this chapter shows that the classic scheme of the SPH method can be obtained using a variationnal formulation and by the mass-matrix lumping. The final scheme is a centered one and a stabilization technique is necessary. The upwinding of the final scheme is achieved by introducing an artificial viscosity obtained by an analogy with Riemann solvers. The stabilisation leads to accurate resuits and oscillations in the vicinity of the solution discontinuities are dam-ped. The shocks are well captured, however a slight diffusive effect is observed which is probably caused by the absence of MUSCL-type technique in the new artificial viscosity that we introduced in the scheme. The SPH method, as well as the majority of meshfree techniques, suffers from the hardness of the imposition of boundary conditions, due to the non-interpolant character of its shape function. This problem is discussed and solved with natural elements-type interpolation method.
A natural éléments particle technique is introduced and applied to shallow water équations. We describe this technique as The natural volumes method (NVM) by analogy with the finite volume method. In fact, the NVM consists on a flux computation over Voronoï cells using the natural élément interpolation. A Lagrangian particulaire implementation of the NVM is achieved in the case of shallow water équations in présence or not of source terms. The obtained scheme is, as in the case of SPH method, a centered one. Therefore, the same stabilisation technique is adapted for the NVM and an artificial viscosity is introduced to upwind this scheme. This technique gives suitable resuits where shocks are well captured. Furthermore, the NVM présents the easiness of imposing Dirichlet boundary conditions, which is an important advantage compared to other meshfree techniques.
IV
The last part of this work deals with the introduction of source terms. Only the geome-trical term is taken into considération. The bathymetry of the channel is, consequently, introduced in the formulation and a similar scheme, as in the case of the flat bottom, is obtained. The water depth is replaced by the water level. The obtained scheme keeps the same .shape and the same mathematical characteristics as the one of the flat bottom case. The scheme is found to verify both the z-property and the C-property. Some benchmark tests are presented in the end of this chapter.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à adresser mes remerciements les plus sincères au profes
seur Azzeddine Soulaïmani, pour avoir encadrer cette thèse, pour son grand savoir et son
immense savoir faire aussi bien mathématique, que numérique et physique ; mais aussi
pour toutes ses qualités humaines. Toutes ces années que j 'a i passées sous sa supervision
m'ont fait découvrir un grand homme de science, rigoureux et enthousiaste. Merci pour
avoir suscité en moi la passion de la recherche.
Je tiens à exprimer toute ma gratitude et ma profonde reconnaissance au professeur Fran
cisco Chinesta, pour m'avoir accepté dans son laboratoire à l'ENSAM de Paris, pour avoir
mis à ma disposition tous ses moyens aussi bien matériels qu'humains, mais surtout pour
avoir partagé avec moi tout son talent de physicien et sa chaleur humaine.
Ensuite, je remercie profondément tous mes collègues qui m'ont côtoyé durant toutes ces
années et avec qui j 'ai partagé tout, ou presque tout. Aminé, Riadh, Jaques, Simon, merci
d'avoir été là.
Je ne peux pas me permettre d'oublier de remercier mon ami et frère Adnène à qui je dois
beaucoup. Adnène, les mots n'exprimeront jamais ce que tu représentes pour moi.
Enfin, j'exprime ma profonde gratitude à ceux qui m'ont aidé et côtoyé au LMSP à Paris, et
en l'occurrence, Lounes dont l'aide a été inestimable. Djamel, Stéphane, Jaques, Claude,
Stephania, Cristophe, merci à vous tous.
VI
Je dédie ce travail à mes parents à qui je dois tout, à mes frères et sœurs. Toute ma famille
ainsi que ma belle famille m'ont toujours prodigué de leurs encouragements pour arriver
à bout de cette thèse de Doctorat. À la famille Ata, à la famille Sassi, Merci beaucoup.
TABLE DES MATIERE S
Page
SOMMAIRE i
ABSTRACT in
REMERCIEMENTS v
TABLE DES MATIÈRES vii
LISTE DES FIGURES xi
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES xvi
CHAPITRE 1 INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
1 Cinématique des écoulements en mécanique des fluides 1 2 Classification des approches numériques 3 2.1 La méthode des différences finis (MDF) et la méthode des
volumes finis (MVF) 3 2.2 Les méthodes variationnelles 4 2.3 Les méthodes spectrales 5 3 Les méthodes sans-maillage (Meshfree ou Meshless) 5 4 Présentation de la thèse 6 4.1 Motivation et mise en situation 6 4.2 Objectif de la thèse 7 4.3 Plan de la thèse 7
CHAPITRE 2 LES ECOULEMENTS A SURFACE LIBRE 10
2.1 Introduction aux écoulements à surface libre 10 2.1.1 Généralités 10 2.2 Les équations de Saint-Venant ou équations d'eau peu profonde 11 2.2.1 Équation de continuité 11 2.2.2 Équation de conservation de la quantité de mouvement 14 2.2.3 Propriétés des équations de Saint-Venant 17 2.2.4 Solutions des équations de Saint-Venant dans le cas de bris de
barrage en ID 19
CHAPITRE 3 LES METHODES SANS MAILLAGE 21
VUl
3.1 Pourquoi "les méthodes sans mailiage" 21 3.2 Caractérisation et classification des MMs 22 3.2.1 Généralités 22 3.2.2 La méthode des résidus pondérés 22 3.2.3 Les formulations variationnelles faibles 23 3.2.4 La notion de consistance 24 3.2.5 La partition de l'unité (PU) 25 3.3 Classification des MMs 26 3.4 Construction d'une PU 26 3.4.1 Base polynômiale complète 26 3.4.2 Moving Least Squares (MLS) 27 3.4.2.1 Relation avec les séries de Taylor 31 3.4.2.2 Relation avec les fonctions de Shepard 31 3.4.2.3 Relation avec d'autres schémas de moindres carrés 32 3.4.3 La technique RKPM (Reproducing Kernel Particle Method) 34 3.4.4 Fonctions Poids (Noyau ou Fenêtre) 39 3.5 Difficultés (problèmes) des méthodes sans mailiage 42 3.5.1 L'imposition des conditions aux limites 42 3.5.1.1 Les multiplicateurs de Lagrange 42 3.5.1.2 La méthode des pénalités 43 3.5.1.3 Le couplage avec les éléments finis 43 3.5.1.4 La méthode de transformation 44 3.5.1.5 La méthode de collocation 45 3.5.2 L'intégration numérique 46 3.5.2.1 L'intégration avec un mailiage de fond ou une structure de cellules 46 3.5.2.2 L'intégration nodale directe 47 3.5.2.3 L'intégration sur les sous-domaines ou sur les intersections des
sous-domaines 48 3.5.3 La distribution des particules 48 3.5.4 La stabilisation 49 3.6 Conclusions 50
CHAPITRE 4 LA MÉTHODE DES ÉLÉMENTS NATURELS (NEM) 52
4.1 Introduction 52 4.2 Les interpolants de type voisins naturels 52 4.2.1 Le diagramme de Voronoï et la triangulation de Delaunay 52 4.2.2 Les interpolants de type Sibsonien 53 4.2.3 Les interpolation non-Sibsoniennes ou de Laplace 55 4.3 Propriétés 57 4.3.1 Interpolation nodale 57 4.3.2 La partition de l'unité 57
IX
4.3.3 La consistance linéaire 58 4.3.4 Linéarité stricte de l'approximation sur les bords 58 4.3.5 Nature du support 58 4.3.6 Principales différences 58 4.4 Imposition des conditions aux frontières 59 4.4.1 Traitement des domaines convexes 60 4.4.2 Traitement des domaines non-convexes 61 4.4,2,1 Les formes alpha (alpha shapes) 61 4.5 Méthode des éléments naturels contraints ou C-NEM 63 4.5.1 Diagramme de Voronoï contraint 63 4.5.2 Interpolation de type C-NEM 64 4.6 L'interpolant NEM de classe C^ 65 4.7 Algorithmes de calcul des fonctions de forme de la C-NEM 68 4.8 La méthode NEM et l'adaptativité ou le raffinement 71 4.8.1 Les indicateurs d'erreurs 71 4.8.1.1 Premier indicateur d'erreur 71 4.8.1.2 Deuxième indicateur d'erreur 72 4.8.2 Indexes de précision des calculs (computing effectivity indexes) 72 4.8.3 Stratégie de raffinement 74 4.9 Conclusion 76
CHAPITRE 5 LA MÉTHODE SPH (SMOOTHED PARTICLE HYDRODYNAMICS) APPLIQUÉE AUX ÉCOULEMENTS À SURFACE LIBRE 78
5.1 État de l'art 79 5.2 Présentation de la méthode SPH 81 5.3 Implementation dans le cas des équations de Saint-Venant 86 5.4 Une formulation variationnelle stabilisée avec l'approximation SPH.... 87 5.4.1 Formulation variationnelle 87 5.4.2 Stabilisation 90 5.5 Traitement des conditions aux frontières 93 5.5.1 Méthode des particules fantômes 94 5.5.2 Méthode de symétrisation 94 5.6 Intégration dans le temps 96 5.7 Algorithme global 96 5.7.1 Recherche de voisins 96 5.7.2 Algorithme global de l'approche 97 5.8 Résultats 98 5.8.1 Problème de bris de barrage en 1D 98 5.8.2 Problème de bris de barrage en 2D 101 5.8.3 Bris de barrage cylindrique 107
5.9 Discussion et conclusions 108
CHAPITRE 6 LA MÉTHODE DES VOLUMES NATURELS (MVN) : IMPLEMENTATION ET RÉSULTATS 110
6.1 Introduction 110 6.2 Application de la méthode NEM aux équations de Saint-Venant 111 6.2.1 Conservation de la masse 112 6.2.2 Conservation de la quantité de mouvement 115 6.2.3 Consistance et stabilisation 119 6.3 Conditions aux limites 123 6.4 Discrétisation dans le temps 125 6.5 Adaptativité ou le raffinement nodal 126 6.6 Algorithme général de la procédure 128 6.7 Mesure de performance du code 128 6.8 Résultats et applications 129 6.8.1 Problème de bris de barrage en 2D dans un canal rectangulaire 130 6.8.2 Canal rectangulaire à section variable : canal convergent et divergent.. 133 6.8.3 Canal avec une discontinuité de section 135 6.8.4 Problème de bris de barrage cylindrique 138 6.8.5 Problème de canal rectangulaire avec une contraction soudaine 140 6.9 Conclusions 141
CHAPITRE 7 INTRODUCTION DES TERMES SOURCES 148
7.1 Introduction 148 7.2 Traitement numérique des termes sources 150 7.2.1 Méthode des volumes naturels 152 7.2.2 Approximation du frottement du lit 153 7.3 Applications numériques 154 7.3.1 Écoulement stationnaire sur une bathymétrie plate avec une
bosse 154 7.3.1.1 Écoulement trans-critique sans choc 156 7.3.2 Test de stagnation 157 7.4 Synthèse et principales contributions 161 7.5 Perspectives et travaux futurs 166
LISTE DES FIGURE S
Page
Figure 1 Les trois descriptions cinématiques du mouvement : Lagrangienne, Eulerienne et ALE - d'après Donéa et al. [4] 2
Figure 2 Hypothèses pour la dérivation des équations de Saint-Venant 12
Figure 3 Conditions initiales du problème de bris de barrage en 1D 19
Figure 4 La partition de l'unité et ses dérivées avec la méthode MLS-d'après Pries et al. [146] 30
Figure 5 Les différents schémas de l'approximation MLS - d'après Pries et al. [ 146] 33
Figure 6 Les différents noyaux ou fonctions poids - D'après Pries et al. [146] 41
Figure 7 Combinaison MM-MEF pour le traitement des conditions aux frontières - D'après Huerta et al. [133] 44
Figure 8 Intégration avec un mailiage de fond ou une structure de cellule -D'après Pries et al. [146] 47
Figure 9 Intégration sur des sous-domaines locaux ou sur leur intersection - D'après [146] 48
Figure 10 Mapping de situations d'intégration dans le but d'appliquer les techniques standards d'intégration - D'après [149] 49
Figure 11 Triangulation de Delaunay et son diagramme de Voronoï correspondant 54
Figure 12 Interpolation de type sibsonien vs celle de type Laplace-figure d'après [105] 55
Figure 13 Le support de la fonction d'interpolation de type NEM vs le support des méthodes MLS et EFG - figure d'api es [ 105] 59
xu
Figure 14 Contribution des cellules de Voronoï des nœuds de frontière dans le cas de domaine convexe et non convexe 60
Figure 15 Evolution de la famille des a-shapes d'un nuage de points représenatant une mâchoire inférieure. Formes SQ (a), 5i o (b), 5i 5 (c), 53.5 (d) et 5,c (e). D'après Martinez et al.[46] 62
Figure 16 La méthode des formes alpha (alpha shapes) : restriction des voisins naturels (gauche). Inefficacité de la méthode pour les cas fortement non convexes (droite). D'après [49] 63
Figure 17 Les fonctions de forme de type Sibson et Laplace : (a) distribution nodale ; (b) fonction de forme de Sibson et (c) fonction de forme no-sibsonienne ou de Laplace-D'après [48] 69
Figure 18 Étapes de calcul de la fonction de forme de type NEM : (a) triangles et cercles de Delaunay, (b) Élimination des arêtes intérieurs, (c) Joindre le point F aux somment qui l'entourent (d) Fonction de forme de Sibson et (d) Fonction de forme de Laplace 70
Figure 19 Procédures de raffinement : (a) ancienne approche et (b) approche adoptée dans [48] 75
Figure 20 Exemple d'adaptativité dans le cas d'un problème
d'élastostatique d'après Yvonnet [48] 76
Figure 21 Méthode des particules fantômes (en haut) et de symétrisation (en bas). .. 95
Figure 22 L'algorithme Octree pour la recherche de voisins 97
Figure 23 Conditions initiales pour le problème de bris de barrage en 1D 99
Figure 24 Comparaison entre les effets de la nouvelle et de l'ancienne viscosités artificielles - la figure de droite est un zoom de celle de gauche 99
Figure 25 Effet de la nouvelle viscosité dans le cas monodimensionnel (/ = 2A.r). Haut : pas de correction sur le noyau, milieu : correction partielle, bas : correction complète. Les figures de droite sont des zoom de celles de gauche 101
Figure 26 Effet de la nouvelle viscosité dans le cas monodimensionnel (/ — 3 A J ) . Haut : pas de correction sur le noyau, milieu : correction
XlU
partielle, bas : correction complète. Les figures de droite sont des zoom de celles de gauche 102
Figure 27 Test de convergence : effet du nombre de particules. Cas où le nombre de particule entre 50 et 300 103
Figure 28 Test de convergence : effet du nombre de particules. Cas où le nombre de particule entre 500 et 2000 103
Figure 29 Test de convergence : évolution de l'errer avec le nombre de particules. 104
Figure 30 Problème de bris de barrage en 2D. Haut : profondeur d'eau (gauche) et vitesse (droite) avec l'ancienne viscosité. Bas : profondeur d'eau (gauche) et vitesse (droite) avec la nouvelle viscosité. 105
Figure 31 Problème de bris de barrage cylindrique : conditions initiales et évolutions de la profondeur dans le temps (t=0.4s, t=1.5s, t=2.5s et t=3.5s) 106
Figure 32 Problème de barrage cylindrique, comparaison avec la méthode des volumes finis 108
Figure 33 Hypothèses et notations pour les équations de Saint-Venants en 2D 112
Figure 34 Stratégie de conservation de la masse pour la MVN : (o : nœud, D : sommet de la cellule de "mas.se", -^ : vitesse). Haut : décomposition du domaine a t = t". Bas à droite : cellule de Voronoï réelle à t = /"""" utilisée pour la conservation de la quantité de mouvement. Bas à gauche : Les cellules de masses utilisées pour la conservation de la masse et le calcul de la profondeur d'eau à ^ = f """" 113
Figure 35 Cellule de Voronoï fréquemment rencontrée dans les simulations Lagrangiennes. L'approximation du flux (utilisant l'équation 6.6) sur l'arête relative au voisin 2 risque de ne pas être précise 118
Figure 36 Modes parasites aux voisinages des discontinuités => besoin de stabilisation 121
Figure 37 Traitement de la frontière : une particle de la frontière est fixée et ses paramètres physiques (ù, u and h) sont interpolés à partir de ceux des particules de frontière au temps /""*"' 124
Figure 38 Algorithme global de la méthode des volumes naturels 129
XIV
Figure 39 Conditions initiales pour le problème de bris barrage standard 130
Figure 40 Profondeur d'eau (haut) et vitesse (bas) à t = 30 s pour le problème de bris barrage standard 131
Figure 41 Profondeur d'eau pour le problème de bris de barrage dans un
canal rectangulaire avec 30 000 particules 132
Figure 42 Comparison avec la solution analytique [78] 133
Figure 43 Conditions initiales et géométrie pour les cas de canal convergent
et divergent 134
Figure 44 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal divergent à t=30s 135
Figure 45 Vitesse dans le canal divergent au temps t=15s (haut) et zoom (bas) 136
Figure 46 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal convergent à t=30s 137
Figure 47 Vitesse dans le canal divergent au temps t=15s (haut) et zoom (bas) 138
Figure 48 Géométrie et lignes de contour pour le canal rectangulaire avec une légère contraction 139
Figure 49 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal rectangulaire avec une légère contraction à t=5s. À Noter la naissance d'une vague lorsque le front arrive à la contraction 139
Figure 50 Le problème de bris de barrage cylindrique - mailiage structuré. Distribution nodale et mailiage initial (haut droite et gauche), le contour de la profondeur d'eau et la distribution de vitesse (milieu droite et gauche) et une vue 3D et une coupe de la profondeur d'eau (bas gauche et droite) 143
Figure 51 Le problème de bris de barrage cylindrique - mailiage adapté. Distribution nodale et mailiage initial (haut droite et gauche), le contour de la profondeur d'eau et la distribution de vitesse (milieu droite et gauche) et une vue 3D et une coupe de la profondeur d'eau (bas gauche et droite) 144
Figure 52 Conditions initiales pour le problème de canal rectangulaire avec une contraction brusque 145
XV
Figure 53 Canal rectangulaire avec une contraction brusque : distribution de la vites.se (gauche) et les lignes de contour de la profondeur d'eau (droite) 146
Figure 54 Profondeur d'eau pour le canal rectangulaire avec une contraction
soudaine à t=5s 147
Figure 55 Notations pour les équations de Saint-Venant non-homogènes 154
Figure 56 Bathymétrie du test de validation avec fond plat en présence
d'une bosse parabolique 155
Figure 57 Bathymétrie plate avec une bosse - premier test de stagnation 156
Figure 58 Cas de stagnation - Bathymétrie du canal 159
Figure 59 Test de stagnation - surface libre à t= 200 s 160
Figure 60 Test de stagnation - Composante axiale de la vitesse à t= 200 s 160
LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES
MM
MMs
MEF
MVF
PU
CL
EDP
GWF
LWF
GUSWF
GSWF
LUSWF
LSWF
SPH
NEM
NVM
X y
u
«'
a'
u
h
Meshfree method (singulier)
Meshfree methods (pluriel)
Méthode des Éléments finis
Méthodes de volumes finis
Partition de l'unité
Conditions aux limites
Équation aux dérivées partielles
Global Weak Form
Local Weak Form
Global Unsymmetric Weak Form
Global Symmetric Weak Form
Local Unsymmetric Weak Form
Local Symmetric Weak Form
Smoothed Particle Hydrodynamics
Natural Elément Method
Natural volume method
Vecteurs des coordonnées spatiales
Vecteur vitesse
Fonction poids ou fonction test
Approximation de la fonction u
Vecteur des valeurs nodales de u
Profondeur de l'eau
xvu
/ Longueur de lissage
V Gradient spatial
Vj Gradient spatial par rapport aux coordonnées de la particule /
p Pression
p Masse volumique
L Opérateur différentiel quelconque
e Erreur infinitésimale
^ Fonction de Forme ou d'interpolation
Q Domaine d'étude total
n . Domaine d'étude local inclus dans îl
F Frontière du domaine d'étude global
Y s Frontière du domaine d'étude local
CHAPITRE 1
INTRODUCTION GÉNÉRAL E
1.1 Cinématiqu e de s écoulements en mécanique de s fluides
Les problèmes à frontières mobiles ou libres sont très courants dans la nature et dans le
domaine du génie. Les difficultés qui surgissent de ces applications sont de taille, aussi
bien de point de vue mathématique que numérique. Mathématiquement, la variation du
domaine d'étude au cours du temps ne permet pas de bien définir les paramètres phy
siques qui décrivent le problème. Du point de vue numérique, on doit identifier les parties
inconnues des frontières et résoudre le fort couplage entre le mouvement des frontières et
la cinématique du milieu continu [9].
Les méthodes numériques qui servent à résoudre les problèmes à frontières mobiles sont
classifiées en trois catégories selon le type de la description cinématique (voir figure 1 ) : les
approches Lagrangiennes, Euleriennes et les approches mixtes Eulerienne-Lagrangiennes
(ALE : Arbitrary Lagrangian-Eulerian [4]). Dans le premier groupe de méthodes, les par
ticules fluides se déplacent avec le champ de vitesse, on peut citer dans ce cadre la mé
thode "Segments de ligne" (Line segments) utilisée par Nichols en 1971 et la méthode
"Marker Particles" introduite par Harlow et Walsh en 19G5. Plus récemment, la méthode
des éléments finis a été utilisée en formulation purement Lagrangienne pour simuler les
écoulements à surface libre visqueux qui sont généralement à faible nombre de Reynolds
[104, 116, 79]. Ces méthodes sont relativement précises et s'adaptent très bien avec la
nature des écoulements étudiés et présentent la facilité de localiser automatiquement la
surface libre. Cependant, en plus de leur instabilité, un remaillage fréquent est nécessaire
pour suivre le comportement du fluide lorsque la frontière de celui-ci bouge. De nos jours,
avec le développement des outils informatiques et l'augmentation exponentielle de la puis
sance de calcul, le problème de remaillage systématique à chaque pas de temps commence
à être surmonté.
• t Description Lagrangienn e
Description Eulerienn e
t Description AL E
A Poin t matériel
O Nœu c
Mouvement de pailicule
Mouvement de mailiage
Figure 1 Les trois descriptions cinématiques du mouvement Lagrangienne, Eulerienne et ALE - d'après Donéa et al. [4].
Dans le cas des méthodes à description Eulerienne, les positions des points de la fron
tière sont localisées dans un mailiage fixe. Les équations qui régissent l'écoulement sont
résolues dans un domaine plus grand que le domaine réel et l'interface entre les endroits
secs et mouillés doit être détectée. Toutefois, la détection de cette interface nécessite un
raffinement de maille afin d'obtenir une précision suffisante. Ce raffinement est une tâche
complexe surtout en deux et en trois dimensions.
Les méthodes mixtes (ALE) ont été introduites pour combiner les avantages des deux types
d'approches citées précédemment [9]. Le domaine d'étude est complètement occupé par le
fluide et donc par le mailiage qui peut bouger avec son propre champ de vitesse. Au niveau
de la frontière mobile, les vitesses des points du mailiage sont reliées avec les vitesses du
fluide. Ce type d'approches est adéquat pour les écoulements à un seul front [152]. En pré
sence de plusieurs fronts, il serait difficile d'appliquer une telle approche. Il est convenu,
ainsi, que la description ALE est incapable de traiter certains écoulements complexes qui
présentent des surfaces libres de formes complexes [52]. Pour de plus amples détails sur
cette description, nous référons à la thèse de Soulaïmani [8].
1.2 Classificatio n de s approches numérique s
La répartition évoquée précédemment se base sur la description cinématique et sur le mou
vement relatif matière/maillage. Une autre classification des approches numériques utili
sées se base sur la méthode de discrétisation. Ainsi, on peut différencier trois familles
d'approches
1.2.1 L a méthode des différences finis (MDF) et la méthode des volumes finis (MVF)
La MDF consiste à se donner un certain nombre de points dans l'espace et/ou dans le
temps. Les opérateurs différentiels sont discrétisés en utilisant des quotients inspirés des
développements en séries de Taylor. Du fait que cette méthode requiert une discrétisation
structurée, la MDF n'est pas adaptée à la simulation des écoulements à surface libre qui. à
l'origine, sont physiquement complexes et souvent définis sur des domaines à géométries
compliquées. La MVF, quand à elle, est souvent utilisée pour les lois de conservation en
mécanique des fluides. L'idée principale se base sur le calcul des flux entrants et sortants
sur les bords des "volumes de contrôles". À la base, la méthode des volumes finis a été dé
veloppée pour traiter les équations d'Euler, qui sont intimement similaires à ceux de Saint-
Venant. Le succès qu'a trouvé la MVF en hydraulique revient en grande partie à l'esprit de
conservation locale intrinsèquement existant dans la formulation de la méthode. De plus.
la MVF présente l'avantage de bien s'adapter aux discontinuités fréquemment rencontrées
en aérodynamique et dans les écoulements à surface libre et surtout dans la simulation du
problème de bris de barrage. C'est ainsi que la MVF est actuellement l'approche la plus
populaire aussi bien pour simuler les écoulements à surface libre que la dynamique des
gaz.
1.2.2 Les méthodes variationnelles
La méthode des éléments finis : l'équation différentielle fermée par les conditions aux
limites est remplacée par une formulation variationnelle construite dans un espace de Hil-
bert H bien choisi (par exemple parce qu'il y a existence et unicité de la solution dans
cet espace). La discrétisation consiste à remplacer l'espace H par un .sous-espace de di
mension finie H);, construit par exemple en utilisant les fonctions de base éléments finis
[121]. Dans le cadre des écoulements à surface libre, l'utilisation de la MEF est liée à
l'analogie entre les équations de Saint-Venant et celles de Navier-Stokes. Pour être trai
tées avec la MEF, les équations de Saint-Venant sont souvent écrites dans une formulation
hauteur-vitesse. Ce qui n'est pas le cas lors de l'utilisation de la MVF où une formula
tion hauteur-débit est quasi-systématiquement utilisée. Ainsi, opter pour une formulation
non-conservative, génère des difficultés pour simuler les problèmes présentant des discon
tinuités dans la solution (bris de barrage par exemple). De plus, les approches basées sur
la MEF ne sont pas très bien adaptées au caractère conservatif des systèmes traités. Il est
également difficile de garantir certaines notions de stabilité et surtout la positivité de la
profondeur d'eau [35, 152, 70]. Il est à noter que ce dernier problème surgit aussi dans
les approches de type volumes finis et différences finis. Néanmoins, plusieurs applications
logicielles, dont certains très populaires commercialement, sont formulées par la MEF. Le
logiciel TELEMAC2D en est un exemple [80].
1.2.3 Le s méthodes spectrale s
La famille des méthodes spectrales a été introduite en mécanique des fluides il y a une
trentaine d'années par Orszag dans [135] et ce pour augmenter la précision des approches
numériques de résolution des équations à dérivées partielles [27]. L'idée de base ces mé
thodes est de trouver une solution approchée en utilisant un développement sur un en
semble de fonctions. La famille de fonctions peut être trouvée en effectuant un dévelop
pement en série de Fourrier. Un choix plus direct et plus facile et qui s'est imposé ulté
rieurement consiste à effectuer des projections de la fonction inconnue (discrétisation dans
l'espace) sur une base de polynômes orthogonaux comme les polynômes de Chebyshev
et de Legendre. Ainsi, les méthodes pseudo-spectrales ont vu le jour notamment avec les
travaux de Fomberg [18] et de Canuto et al. [145]. Comme on va le remarquer dans le
chapitre 3, une grande majorité des méthodes sans-maillage peut être considérée comme
faisant partie de la famille des méthodes spectrales.
1.3 Le s méthodes sans-maillage (Meshfre e o u Meshless )
Les techniques standards, présentées dans les paragraphes précédents, ont révélé beau
coup de potentiel pour traiter les écoulements à frontière libre et mobile [153]. Cepen
dant, certaines difficultés aussi bien mathématiques que numériques subsistent toujours.
Avec le développement des nouvelles techniques numériques, et en l'occurrence les mé
thodes dites "sans-maillage" (ou Meshfree methods), plusieurs horizons .se sont ouverts
et les prémices d'une nouvelle ère dans le domaine numérique sont apparues. Cette fa
mille de méthodes a fait ses preuves dans plusieurs domaines (explosions, chocs à grandes
vitesses, etc..) et elle a montré beaucoup de potentiels dans d'autres disciplines comme
les problèmes multiphysiques et la micro et la nano-mécanique. Au lieu de travailler sur
un mailiage et une connectivité, les "meshfree methods" utilisent un ensemble discret de
points plus-ou-moins aléatoirement distribués dans le domaine et sur sa frontière.
Ainsi, à la fin des années soixante-dix, une nouvelle famille de méthodes numériques a fait
son apparition. On parle ainsi de "meshfree methods". (Dans ce qui suit, on va désigner
par MM toute la famille des meshfree methods). Le développement de la méthode SPH
(Smoothed Particle Hydrodynamics) par Lucy [95] pour la simulation des phénomènes
de fission astronomique, a débuté l'ère des MM dans l'univers des calculs numériques.
La méthode SPH est purement Lagrangienne. Outre les problèmes astrophysiques [75],
les problèmes de propagation de fissure [19], de grandes déformations et de plasticité
en mécanique du solide, la méthode SPH a été appliquée en mécanique des fluides pour
plusieurs applications allant des écoulements turbulents [62] aux écoulements à surface
libre [12], [76]. Les MMs sont devenues des approches de plus en plus utilisées pour
traiter les problèmes à grande distorsion géométrique et les problèmes dont les domaines
sont discontinus ou fragmentés. En plus des avantages évoqués, l'avantage principal de
ces approches est essentiellement la facilité du raffinement adaptatif Le prix à payer, en
contre partie, e.st la lourdeur des temps de calcul qui restent nettement supérieurs à ceux
des approches conventionnelles [146]. De plus, des problèmes surgissent dépendemment
du domaine d'application physique. Les deux plus grands handicaps qui sont fréquemment
rencontrés sont la stabilité (surtout en mécanique des fluides pour les termes convectifs et
en présence de chocs) et le traitement des conditions aux limites. Ces points seront discutés
ultérieurement dans le chapitre 3.
1.4 Présentatio n d e la thèse
1.4.1 Motivatio n e t mise en situation
Ce travail qui constitue la thèse de doctorat est une continuation et une généralisation
du projet de maîtrise [12]. Les objectifs tracés pour ce travail consistent en l'élaboration
d'une nouvelle approche numérique capable de résoudre et simuler les écoulements à sur
face libre. Ces écoulements naturels qui englobent les rivières et les débordements de leurs
rives, les inondations et les phénomènes qui y sont liés, les vagues et leurs écrasements sur
les rivages etc. L'approche qu'on présentera dans ce travail de recherche aura comme axe
principal les méthodes MMs sous une description Lagrangienne particulaire. Ces dernières
sont encore dans leur état de "développement", mais prometteuses surtout avec leur indé
pendance relative du mailiage ce qui promet plus ou moins de facilité dans le traitement
des problèmes à frontières mobiles.
1.4.2 Objecti f de la thèse
Ce travail a pour objectif principal le développement de méthodes Lagrangiennes pour
la simulation d'écoulements à surface libre. La famille des méthodes sans mailiage sera
explorée et quelques unes de ces méthodes seront utilisées pour arriver à cette fin. Les
différents aspects mathématiques et numériques de ces méthodes seront explorées, étudiés
et adaptées aux écoulements à surface libre. Les systèmes de Saint-Venant homogène et
non-homogène formeront les modèles mathématiques de ces simulations. La présence de
discontinuités dans la plus part des solutions de ces systèmes implique une attention par
ticulière dans la capture des chocs. Le caractère particulaire Lagrangien des simulations
envisagées, est synonyme d'une bonne détection de la nature des écoulements à surface
libre. Toutefois, numériquement, ce caractère induit plusieurs problèmes qui présentent
de vrais défis à surmonter. De plus, l'enjeu pratique est lui aussi assez important, La si
mulation des phénomènes de crue, d'inondation, de transport de polluant, d'érosion,...
représente un des objectifs de ce travail.
1.4.3 Pla n de la thèse
Ce mémoire se divise en 7 chapitres qui sont décrits dans ce qui suit :
* Chapitre 1-Introduction : ce chapitre introduit le lecteur dans le fond de la thèse.
Une mise en situation aussi bien des approches numériques que des spécificités des
écoulements à surfaces libres et à frontière mobile, est présentée.
* Chapitre 2-Les écoulements à surface libre : à travers ce chapitre nous avons essayé
de mettre les cadres théorique, mathématique et physique des écoulements qui pré
sentent une surface libre. Comme première étape, les équations de Saint-Venant sont
obtenues par une analyse différentielle. Ensuite, une classification de ces équations
et une étude de leurs propriétés sont présentées.
* Chapitre 3-Les méthodes sans-maillage MMs : dans ce chapitre une étude complète
sur la famille des MMs est présentée. Ce chapitre formera la base de nos choix
numériques présentés dans les chapitres suivants. Une mise en situation concemant
les méthodes sans mailiage est présentée.
* Chapitre 4- La méthode des éléments naturels : ce chapitre présente la méthode des
éléments naturels dans sa version générale existante. Sa version de Galerkin et ses
applications sont expliquées. De plus, tous les autres aspects de cette méthode sont
présentés : les fonctions de formes et leurs propriétés, le traitement des conditions
aux limites, le raffinement et lalgorithme de calcul.
* Chapitre 5- La méthode SPH et son application aux écoulements à surface libre : La
méthode SPH est présentée en détail et elle est appliquée dans le cas des équations
de Saint-Venant. Une grande partie de ce chapitre est consacrée à la stabilisation du
schéma obtenu. Quelques applications de cette méthode dans des cas tests en 2D
sont présentées en fin de ce chapitre.
* Chapitre 6- La méthode des volumes naturels : C'est une approche développée dans
le cadre de cette thèse. Cette nouvelle approche est introduite, expliquée et appliquée
aux écoulements à surface libre. Le schéma obtenu est un schéma centré symétrique
et par conséquent, une technique de stabilisation est introduite dans ce schéma en le
décentrant par une viscosité artificielle. La formulation finale écrite dans une des
cription Lagrangienne est appliquée pour des cas tests en 2D.
* Chapitre 7- Introduction des termes sources : ce chapitre est dédié à l'introduction
des termes sources dans la formulation finale obtenue dans le chapitre 6. Un premier
pas réalisé, consiste en l'introduction du terme source géométrique. Le terme de
froUement n'est pas pris en compte dans ce travail.
* Conclusion générale : une synthèse de la thèse est présentée ainsi que les princi
pales contributions. À la fin de ce chapitre, les perspectives et les travaux futurs sont
détaillés.
A la fin de ce mémoire, les publications soumises et les sommaires de participation aux
conférences et workshops effectués durant la thèse, sont présentés en annexes.
CHAPITRE 2
LES ÉCOULEMENTS À SURFACE LIBR E
2.1 Introductio n au x écoulements à surface libr e
2.1.1 Générante s
L'étude des écoulements naturels entre dans le cadre de l'hydraulique à surface libre. Ce
qui différencie cette dernière de l'hydraulique en charge est la présence d'une surface libre
c'est-à-dire une surface qui est en contact direct avec l'atmosphère [20]. Ainsi le moteur
de l'écoulement n'est pas le gradient de pression comme c'est le cas pour les écoulements
à charge, mais tout simplement la gravité. On parle dans ce cas des écoulement gravi-
taires. Une caractéristique commune à ces écoulements est le fait que la profondeur d'eau
est petite par rapport à la longueur d'écoulement (Longueur de la rivière ou de la conduite
par exemple). La gamme des écoulements à surface libre et leurs applications comprend
les rivières, les cours d'eau et les fleuves. Toutefois, elle englobe aussi les écoulements
dans les conduites non pleines, comme c'est le cas dans les systèmes d'irrigation ou d'as
sainissement. Enfin, l'hydraulique marine est considérée comme une grande branche de
l'hydraulique à surface libre. Ainsi, L'écrasement des vagues sur les plages et le dimen-
sionnement et la simulation des écoulements dans les ports, repré.sentent quelques unes
des applications les plus intéressantes dans ce domaine. Cette section englobe aussi les
écoulements en pleine mer qui ne sont plus à faibles profondeurs et dont les forces mo
trices sont le vent, la force de Coriolis.
Les écoulements souterrains sont aussi de type gravitaire dans le cas de nappe non-confinée.
Cette famille peut être incluse dans la grande famille des écoulements à surface libre.
Il
2.2 Le s équations de Saint-Venant ou équations d'eau pe u profond e
Le système d'équations aux dérivées partielles qui nous intéresse dans ce travail a été in
troduit en 1871 dans un Compte Rendu à l'Académie des Sciences rédigé par l'ingénieur
des Ponts et Chaussées Adhémar Jean-Claude Barré de Saint-Venant [30]. Dans sa ver
sion initiale, le système d'équation décrivait l'écoulement dans un canal rectangulaire à
fond horizontal en une dimension d'espace [35]. Ces équations découlent de l'application
des lois de conservation sur un élément fluide sous l'hypothèse d'eau peu profonde. Ce
pendant, on souligne que ces EDP peuvent être trouvées par l'adaptation des équations
de Navier-Stokes en les moyennant suivant la direction verticale [78]. D'ailleurs ces deux
EDP ont été étroitement liées depuis le début [35]. D'après certaines sources [72], Saint-
Venant aurait été le premier (deux années avant Stokes [54]) à donner la forme correcte
des équations que Navier avait introduites en 1823 [22].
Dans ce qui suit on va montrer les hypothèses et les limites de validité de ces équations,
ainsi le cheminement mathématique pour l'obtention de ces EDP. Les notations suivantes
vont être utilisées dan.s le restant de ce chapitre (figure 2) :
- A : l'aire de la section du canal étudié
- h : la profondeur de l'eau
- T] : l'élévation de la surface libre par rapport à un niveau de référence
- V : la vitesse moyenne dans la section
- Q : le débit d'eau à la section
- b : la largeur de la section au niveau de la surface libre qui est supposé fixe.
2.2.1 Équatio n de continuité
La procédure de détermination des équations de continuité et de la quantité de mouvement
se base sur la définition d'un volume de contrôle (voir figure 2) et de vérifier les lois de
12
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Figure 2 Hypothèses pour la dérivation des équations de Saint-Venant
conservation d'une manière explicite. Ces équations peuvent être trouvées directement en
appliquant le théorème de transport de Reynolds.
En supposant qu'il n'y a aucun débit latéral (entrant ou sortant), le débit à la sortie Q2
s'écrit :
(2.1) Q2 - Qi = ^ A . r ox
La dérivation est partielle puisque la décharge Q = Q{.r,t). D'autre part, le volume V
d'eau emmagasinée dans le volume de contrôle varie avec la loi suivante :
dV d{hhA.r) dh = = b——A.r
01 Ut dt (2.2)
en terme d'aire de la section .1 = bli, l'équation 2.2 s'écrit
cU/ _ OA 'dt ^ lit A.r (2.3)
13
Les deux termes 2,1 et 2,3 se balancent mutuellement i.e. ils sont égaux en valeur absolue
mais ont des signes opposés. Ainsi,
dQ , ,dh ^ -^A.r + b—Ax = 0 (2.4) ax ot
Comme Q = .Ir, alors dAr i)h ^ + 6 ^ = 0 (2.5) ôx ot
et puisque A — bh, l'équation (2.5) devient :
dh dhv ^ ^^ ^ ^ + ^ = 0 (2.6) ai ôx
L'équation (2.6) est l'équation de conservation de masse ou l'équation de continuité dans
sa formulation conservative.
Pour adapter l'équation (2.6) à une application lagrangienne, une réécriture permettant
l'apparition d'une dérivée totale sera plus convenable. Ainsi, si on dérive le terme de
convection ^ , l'équation (2.6) devient :
dh dhv ,dh dh. , dv Dh dv dt dx dt dx ' dx Dt dx
où D/Dt est la dérivée totale ou particulaire. Dans le cas général, en deux dimensions
d'espace, l'équation (2.7) s'écrit :
Dh — + W - / ' = 0 (2.8)
V- est l'opérateur de divergence. C'est la version finale de l'équation de continuité.
14
2.2.2 Équatio n d e conservation d e la quantité de mouvemen t
La dérivation de l'équation de conservation de la quantité de mouvement se base sur l'ap
plication de la deuxième loi de Newton sur le même volume de contrôle de la figure (2).
J2 Fert = nw = pA. r .4 -^ = pA, ; - / l (^ + r ^ ) (2,9)
p est la masse volumique du fluide, Énumérons maintenant les forces extérieures qui
s'exercent sur le volume de contrôle :
dP Pression statique —-^-^ : C'est la résultante des pressions statiques exercées par l'eau
d.i-entourant le volume de contrôle.
Forces de friction F : I l s'agit des forces de résistance du lit et des mur du canal, leurs
expressions seront détaillées plus loin.
Forces volumiqu e t\. : Principalement cette catégorie de force se résume à la gravité à
pg. Dans les applications de prédiction météorologique, les forces de Coriolis(due
au mouvement rotatoire de la terre) sont introduites (voir par exemple [93, 125]).
D'autre types de forces peuvent être prises en considération dépendamment de l'ap
plication (forces magnétiques, nucléaires e tc . ) .
Si on dénote par à l'angle que fait le lit du canal avec l'horizontal, la somme de ces forces
extérieures projetées sur l'axe du canal, est (l'angle 0 est supposé positif si la pente est
descendante de l'amont à l'aval) :
dP E Ffjt = —^-^Axcoscp — FAx -|- pgAAxsinC) (2.10 )
dx
Pour des petites pentes (p, cos4> ~ 1 et .••nntp — 4>, et donc (2.10) devient :
dP V Fes, ~- — ^ A . / - FAx + pgAAx,:> (2.11) • —' d x
15
et comme — ^ ^ = —py.l— et F = pg.l.l où J est la perte d'énergie par unité de dx • dx
longueur du canal et par unité de poids du fluide, l'équation (2.9) devient
pAAx— = -pgA~-Ax - pgA.l -\- pqAAx(î> (2.12) Dt • dx
En réarrangeant l'équation (2,12), on obtient :
^ = -.,f^+<,(*-./) (2.13) Dt dx
avec é = -—^. Notant que /; = /i -I- ;, l'équation 2.14 s'écrit finalement : dx
Utilisant l'expression de Chezy, .7 peut être exprimé par
où c est la constante de Chézy et RH est le rayon hydraulique. J peut être exprimé aussi
en utilisant la formule de Manning :
2 2
J = ' ^ (2.16) P^
n est le coefficient de Manning [45]. Souvent, les ingénieurs utilisent plutôt l'inverse de n,
ce qui est connu dans la communauté des hydrauliciens par le nombre de Strickler St = K
En deux dimensions le système d'équation de Saint-Venant peut s'écrire, dans .sa forme
conservative, comme suit :
%,^-MIl,'!Mà-siv) ,2.17, dt dx dij
dans lequel :
U = U{h,cu,q,)'^
QxQy (il , 9h^\'^ F, , _ / (h(iy_ % gri y ' ' V'' h ' h^ 2 )
Qj. = h u et Qy — hv sont les décharges unitaires dans les directions x et y respectivement,
h est la profondeur d'eau, (». v) sont les composantes sur .r et y de la vitesse moyenne
dans la section. U est le vecteur des variables conservatives et F, et Fy sont les vecteurs de
flux associés à U dans les directions ,r et y [147]. Les termes sources S{U) représentent la
pente du lit et les pertes par friction dans les deux directions de l'espace. Ils sont donnés
par :
S{u) = [0,gh{Soj^ - Sfj^),gh{Soy - Sfy)j
où
6 0 . - - - et ^ 0 , - - ^
Les termes de pertes par friction sont exprimés en utilisant le coefficient de frottement de
Manning n : v?u\/u'- + V- n^v\/ii? + r^
ofx = -J et bfy = —i
Le système (2.17) peut aussi s'écrire sous une forme non-conservative. II devient :
Dh , „ - - + /?V • u = 0 Bix (2.18) — + .(/V?/+ r/J = 0
OÙ D./Dt est la dérivée particulaire ou totale. C'est la version non-conservative du sys
tème de Saint-venant écrite dans une formulation Lagangienne. Le système (2.18) sera
utilisé dans le restant de cette thèse.
17
2.2.3 Propriété s des équations de Saint-Venant
"L'intérêt majeur d'une approcfie de type Saint- Venant est de pennettre, grâce à l'utilisa-
tion de la vitesse moyenne de l'écoulement et à l'introduction explicite de la hauteur d'eau
comme inconnue, d'aborder des problèmes pliysiques tridimensionnels et instationnaires,
posés sur des domaines mobiles, au travers de l'étude d'un système posé sur un domaine
bi- {voir mono-) dimensionnel et invariant en temps" [35]. Les approches de types Saint-
Venant ont prouvé leurs efficacité et leur concordance avec les données expérimentales.
La validité de ce .sy.stème d'équations dépasse dans beaucoup d'applications les limites
et les contraintes dictées par les hypothèses mathématiques qui ont servi à la dérivation
des équations. D'ailleurs, l'expérience des hydrauliciens approuve la dernière remarque,
puisque les simulations basées sur les modèles de type Saint-Venant sont en très bon ac
cord avec les données expérimentales. Plus important encore, ces résultats sont souvent
suffisants pour fournir les informations et pour prendre des décisions par les ingénieurs
(étude de sécurité des barrages par exemple).
Les modèles de type Saint-Venant supposent que l'effet de la composante verticale de l'ac
célération est négligeable.Par con.séquent, la pression est supposée hydrostatique sur tout
le domaine d'étude. Des modèles plus élaborés sont donc nécessaires pour passer outre
l'hypothèse de l'hydrostaticité de la pression. Ces modèles se rapprochent généralement
des équations de Navier-Stokes (voir les travaux de Soulaïmani par exemple [8, 152]), ou
sinon, situés entre ces dernières et les équations de Saint-Venant. Le lecteur est référé à la
thèse d'Audusse [35] pour plus de détails sur les équations de Saint-Venant multicouches,
et à la thèse de Berger [126] pour les équations de Saint-Venant généralisées qui tiennent
en considération les courbures des lits des canaux et des déversoirs.
Pour l'étude des propriétés mathématiques du système de Saint-Venant, ce dernier peut
s'écrire sous la forme suivante :
^ + r//>F((/) = 5(f/) (2.19)
où U{t,x, y) = (h, hu, hv)'^ = {h, qx.qy)^ est le vecteur des variables conservatives et où
/
F(U)^
îx Qy
h "• " 2 h
\
2hl
et S{U) est le vecteur des termes sources. (2.19) peut
\ f> h + 2 / être réarragée comme suit :
f-^'f-^»f-'-) où DFx et DFy sont les matrices Jacobiennes du flux [35]
(2.20)
DFr
0
-'é + gh QxQy
1
22x h
h
0
0
2 i h
et DF„ =
0 1
/ l 2 h h
-h + gh 0
Si on introduit un vecteur Ç 6 M , et on définit la matrice DF{Q = ^^DET + iyDFy [28],
alors, pour tout ^ 6 R^, DF[^) possède trois valeurs propres définies par :
Al = ?/ - c; A2 = u^; et A3 — li^ + c
où ?iç = G ^ + ^y^ est la vitesse de l'écoulement dans a direction de ^ et r = s/gh est
la célérité de l'onde dans le fluide. Dans le cas où la profondeur de l'eau est non nulle, les
trois valeurs propres sont réelles et strictement distinctes, ce qui montre que le système
est strictement hyperbolique. Dans le cas contraire (hauteur d'eau nulle et donc existence
de zones sèches), le système perd son hyperbolicité. La stabilité du système requiert une
attention spéciale dans ce cas [35].
19
2.2.4 Solution s des équations de Saint-Venant dans le cas de bris de barrage en I D
Les équation de Saint-Venant ne peuvent pas être résolues analytiquement surtout en pré
sence du terme source correspondant au frottement du lit [59]. Les équations de Saint-
Venant présentent, dans le cas monodimensionnel d'un canal prismatique rectangulaire,
une solution analytique connue sous le nom de la solution de Ritter [7]. Cette solution
n'est valable que dans le cas de frottement nul (sur le lit et sur les berges du canal). La
solution peut être trouvée dans le livre de Stoker [78]. Pour un lit aval mouillé de hauteur
d'eau HR, la solution en profondeur est donnée par :
Barrage
Figure 3 Conditions initiales du problème de bris de bairage en ID.
h{x.t) = <
hi
i-^{-2^gh,-U^.r-
¥(\/l + £ - l ) hn
-Df si
si
si
si
./• < ^ - ts/ghi
^ - Wghi < X < (U2 - r . ) / + i
( " 2 - C 2 ) / + ^ < . r < 5 / + i
,/• >St-\-'-(2.21)
La solution en vitesse est :
20
u(x.t)= {
0 si X < ^ - ty/giïi^
J^(2(.r + / y ^ ) - l ) si \-ts/WL<-'<{u2-C2)i + \
tl2 si (U2 - ('-2)1 -i- ^ < X < St + ^
0 SI X > 5f + i
avec 112 = S — ghR 45
(2.22)
/ / ^ \ qhn( [ 85^ A .^ •
temps et 5 la célérité du front. S est la racine positive de l'équation suivante [71] :
U2 + 2 c 2 - 2 y ^ = 0 (2.23)
Dans les équations (2.21) et (2.22), le domaine est pris de longueur Im et le barrage est
situé à .(• = 0.5»j.
Plusieurs autres études ont proposé des solutions analytiques dans le cas d'un fluide réel
(avec frottement) [56, 58] et/ou en présence de turbulence [59]. Dans le cadre de ce travail,
nous nous contenterons du cas d'un fluide idéal, et d'écoulements non turbulents.
CHAPITRE 3
LES MÉTHODES SAN S MAILLAG E
3.1 Pourquo i "le s méthodes sans mailiage "
Les méthodes numériques conventionnelles telles que la méthode des éléments finis (MEF),
de volumes finis (MVF) ou de différences [140] finies (MDF) sont devenues des outils es
sentiels dans la résolution de problèmes en mécanique des fluides et des solides. Leur
efficacité et leur capacité à résoudre une pléiade de problèmes sont bien connues et bien
prouvées. Cependant, dans certains problèmes physiques, ces approches se confrontent à
des impasses de nature aussi bien mathématiques que numériques.
Les problèmes qui présentent des discontinuités dans leurs domaines de définition, les phé
nomènes de fragmentations, de fissuration etc.. sont difficiles à traiter avec les approches
numériques courantes. Dans le cas des mécaniques des fluides, le problème d'érosion,
d'inondation avec des écoulements couvrants-découvrants, les explosions etc.. sont très
délicats à entreprendre.
D'un autre côté, le côté numérique n'est pas toujours très facile à manipuler dans les cas
des méthodes classiques. En effet, la présence systématique de mailiage, implique dans des
cas à géométries compliquées et surtout lors de l'utilisation de formulation Lagrangienne
ou de type ALE, des dislortions dans le mailiage, des difficultés dans l'intégration numé
rique. De plus, le coût d'obtention d'un mailiage de bonne qualité peut s'avérer très élevé
surtout en 3D et pour les problèmes qui nécessitent des remaillages fréquents, comme par
exemple le problème induisant la propagation d'une fissure.
Pour ces raisons, nous avons décidé d'explorer cette nouvelle famille d'approches numé
riques qui promet d'être aussi compétitive que la famille des approches conventionnelles.
Cette thèse a ainsi un objectif d'exploration qui vise à élargir l'arsenal des techniques nu-
22
mériques qui sont à la disposition des ingénieurs et ce pour mieux traiter les problèmes
qu'ils rencontrent et pour fiabiliser davantage les informations qu'ils obtiennent.
3.2 Caractérisatio n e t classification de s MM s
3.2.1 Généralité s
Dans ce qui suit, on va commencer par introduire quelques notions fondamentales pour la
bonne compréhension de la philosophie des MM. Ces notions sont la base d'une formula
tion meshfree. Il s'agit essentiellement des notions de partition de l'unité, de consistance
et des différents types de formulations. Ces notions vont jouer le rôle de paramètres d'éva
luation pour la classification des MMs. En effet, la classification va se baser sur :
- la construction de la partition de l'unité (PU) ;
- le choix de l'approximation ;
- le choix des fonctions de pondération ou fonction poids.
3.2.2 L a méthode des résidus pondéré s
L'objectif principal pour nous est de résoudre numériquement un système d'équations aux
dérivées partielles (EDP). En d'autres termes, trouver une fonction u vérifiant Lu = / où
L est un opérateur différentiel quelconque et / est un terme de source.
Une des techniques les plus utilisées pour résoudre un tel problème est la technique des
résidus pondérés. La MEF, la MVF et la MDF peuvent être formulées en utilisant ce
principe. La majorité des techniques MMs peut être vue comme étant "des versions", plus-
ou-moins variées de l'idée des moindres carrés pondérés.
Dans cette méthode, l'approximation de la fonction inconnue u est obtenue par la som
mation des fonctions d'interpolation $ (appelées aussi fonctions de forme [146]) et des
valeurs nodales ou les points inconnus ii . Ainsi, u ^ u'' = ^'ù = ^ , < 5 , H , . En rem-
23
plaçant // par u'' dans l'EDP donne Lu^ — f = t. Comme nous sommes, en géné
ral, incapables de manipuler directement l'EDP, le résidu ou l'erreur f est introduit. Par
conséquent, en choisissant des fonctions de pondération \&, on détermine un système
d'équation à résoudre en postulant que e est orthogonal à cet ensemble de fonctions ;
/ ^ e d n = / *(Lu ' ' - !)d^ = 0.
3.2.3 Le s formulations variationnelle s faible s
Les formulations variationnelles faibles sont indispensables pour les méthodes basées sur
le principe des résidus pondérés. Cependant, dans le cadre des MMs et surtout pour les mé
thodes de type MLPG (voir section 4.2), on doit discerner entre les formulations faibles
globales (Global Weak Form GWF) et locales (Local Weak Form LWF)[130]. La formu
lation globale est composée d'intégrales sur le domaine entier et sur les frontières globales
du domaine, tandis que la formulation locale est construite sur les domaines locaux Q, qui
sont inclus dans le domaine global Çt ainsi que sur les frontières locales des domaines Q.s.
Pour mieux comprendre ces deux notions, on va prendre l'équation de Poisson comme
exemple illustratif [140]. On se donne l'équation de Poisson V^u(.i) = p{x) avec les
conditions aux frontières suivantes : u = u sur f et | ^ = ^ sur f,.
La forme faible globale et dissymétrique (GUSWF) correspondant à ce problème est don
née comme suit :
f ^(V^u' ' - p)dÇl - al *(?//' - u)dT^ = 0 Ju JFU
où îl est le domaine total et Q une constante réelle qui vérifie n > > 1. Après intégration
par partie, on obtient la forme faible globale symétrique (GSWF) suivante :
/ ^ q d r - / (*„u''„ +^p)dn-a f *(V' -û)dr^ = o
24
Le même raisonnement s'applique pour un domaine local iK, dans ce cas on obtient la
formulation faible locale dissymétrique (LUSWF) :
/ *(V-'(/ ' - p)dn, - a l * (« ' ' - ïi)dT„ = 0
Par intégration par partie sur la dernière équation, on obtient la formulation faible symé
trique (LSWF).
/ ^u . f n,dT - f (*„ u\, +<ifp)dn, -a f ^(u'' - i l )dr , = 0
ou encore
f *«.f n , d r + / ^u.'^n,dT+ f ^qdT
- f (*., »''., +^p)dns -a f <it{^l'• - û)dTu = 0
où Fs est la frontière du domaine local Qs là où aucune condition nest appliquée, r,u et
Ygq sont celles où des conditions de type Dirichlet et Neumann sont respectivement appli
quées. Par conséquent, cette formulation transforme le problème global en n-problèmes
localisés dans les sous-domaines Q -
3.2.4 La notion de consistance
La notion de consistance réfère au plus grand ordre d'un polynôme qui peut être reproduit
exactement par l'approximation numérique. Par conséquent, si on parle d'une consistance
d'ordre n, alors la solution analytique peut être reproduite exactement jusqu'à cet ordre.
Si la solution analytique est d'un ordre supérieur à //, alors une erreur d'approximation est
engendrée.
La consistance peut être prouvée par deux manières :
25
• À travers les conditions de consistance (appelées aussi conditions de reproduction).
Si on dispose d'une approximation du type u^ — ^ <&,();, les conditions de consis
tance d'ordre n sont (reproduction de tous les monômes d'ordre p < u) :
y ^ <î>,(x).rf ^ .r'' pour 0<p<n, x G M
• En utilisant le développement en série de Taylor. 11 s'agit d'in.sérer les termes de
l'approximation d'une méthode dans la série de Taylor et ainsi déterminer l'erreur
résultante. Cette erreur est, en fait, les termes de la série de Taylor qui ne peuvent
être captés par l'approximation MM.
3.2.5 L a partition de l'unité (PU)
La partition de l'unité découle directement de la notion de consistance. En effet, l'ordre
de consistance 0 est défini comme :
V<î>,(.r).rl' = .r« . x G
^ J]]<I>,(.r ) = 1 , :i - e R
C'est précisément la définition de la partition de l'unité. En d'autres termes, c'est le fait
que la somme sur tout le domaine fi de l'ensemble des fonctions de forme (ou fonctions
d'interpolation) $ est égale à l'unité. Plus généralement, une partition de l'unité d'ordre
/; est un ensemble de fonctions {'^"] où les fonctions satisfont la condition de consistance
définie dans la section précédente jusqu'à l'ordre n.
26
3.3 Classificatio n des MMs
Pour classifier les MMs, il est important de rappeler les étapes de construction d'une ap
proximation meshfree. Étant donnée une base polynômiale intrinsèque, les trois étapes
sont les suivantes :
• construire une PU d'ordre n en utilisant cette base intrinsèque ;
• construire l'approximation en se basant sur la PU ;
• choisir les fonctions de pondération (ou fonction poids, test functions).
La construction de la PU peut se faire aussi bien avec des techniques meshless qu'avec
les techniques conventionnelles. Dans le premier cas, on peut utiliser les procédures MLS
(Moving Least Squares) ou RKPM (Reproducing Kernel Particle method). En utilisant
l'approche de la MEF pour construire la PU, on peut aboutir à des techniques mixtes
"meshbased-meshfree".
Dans la deuxième étape, si on prend tout simplement u^ = Yl, ^>û>, alors la PU est prise
directement comme étant les fonctions d'approximation <î>,. Par ailleurs, on peut définir
plusieurs types de fonctions d'approximation en jouant sur la nature de la PU et sur la
base qui la constitue.
Finalement, le choix de la fonction poids est l'élément qui caractérise le plus la MM. En
effet, en choisissant par exemple la masse de Dirac I*, — 5(x, — x), un schéma de collo
cation va en résulter. Si on choisit ^ , = <î>,, on obtient un formulation de type Galerkin.
3.4 Constructio n d'un e P U
3.4.1 Bas e polynômiale complèt e
Pour obtenir une consistance d'un ordre donné, il est important de disposer d'une base
complète. Pour clarifier les notations, on va adopter dans ce qui suit la notation muiti-
27
indice de Fries[l46]. Le multi-indice d = («i, • • • ,a<i) est utilisé dans ce qui suit avec
Q; > 0 et d = diiii{Çl) est la dimension du problème. Si a est appliquée à un vecteur de
même dimension x alors :
Y ° — , • " ! ,.'"' 2 -j."r f
Ji. — . f 1 • . / . 2 • • • X^
On définit de la même manière, la dérivée de Frechet d'une fonction u, comme suit :
c>'°lu(x) D"u(x)
d'^^Xid"^X2-- •d'^'iXd
la longueur de a est | a [ = ^ ^ Q,
En utilisant cette notation on peut définir une base polynômiale dont la consistance est
d'ordre n comme suit :
p(x) = {x-' llal < n}
La relation entre la dimen.sion du problème d et l'ordre de consistance n d'une part, et le
nombre de composante de la base d'un autre part, est la suivante :
1=1
Ainsi, en une dimension, on a A: = (n -I- 1), en deux dimensions A; = 1/2(71 + l)(n -|- 2)
et en trois dimensions k = l/6{n + l)(n -j- 2)(n -|- 3). Pour plus de détails sur la liste
complète des bases, on réfère aux références suivantes [130] et [146].
3.4.2 Movin g Least Square s (MLS )
La technique MLS a été introduite par Lancaster et Salkauskas dans [88] pour interpoler
les données discrètes. Pour une fonction u{x) suffisamment régulière sur un domaine Çl,
on peut définir une approximation "Locale" autour d'un point x G Ù telle que :
u'(x,x) « Lfu{.r) = p^{x)a(x)
28
J u(x) V.r e Ù, lxl<R où H(,;) = < et Lj est une application. Pour obtenir la meilleure
[ 0 sinon
approximation de la fonction u dans un sens "des moindres carrés", le vecteur de coeffi
cients a(.f) est choisi de façon à minimiser la norme d'erreur L2 pondérée et discrète.
En d'autres termes, le vecteur coefficients a{x) est choisi tel qu'il satisfait la condition
J^(a(.r)) < J,.(b) pour tout b ^ a e 5R* :
^.(a) = E N ' ( - Î - - •'^.)[LMx) - u'ix.x)]' ^^ ^^
= E ;^ "'(-i' - .r,)[p'^i-r,)a{x) - u,]"^
La fonction poids u'(x — . r j joue un rôle important dans le contexte des MMs.
La minimisation de la fonctionnelle •/j(a) se fait en supposant que la dérivée par rapport
à a est égal à zéro. Le développement complet de la méthode MLS est détaillé dans les
références suivantes [130],[134] et [113], L'approximation MLS finale est donnée par :
.V _j TV u''{x) = p^(x) I i t ! ( x - a:i)p(x,)p^(.r,)| ^ u ; ( . r - x,)p{x,)u, (3.2)
; = 1 ( = 1
Ce qui peut être écrit dans un format condensé comme suit :
N
u^{x) = Y^ <è,(x)u, = #^(.r)u (3.3) i=l
OÙ ^•^(x) = p''^(x)[M(x)]~^B(x) est le vecteur des fonctions de forme, M{x) est appelée
1 X .V
matrice moment. Elle est donnée par M(.r) = Ei=i "'(• ' ~ • Ï '<)P(- ' ' ' )P^( ' ! ) - Le vecteur B
est formé par la base pondérée par la fonction poids. Il s'écrit comme :
B(x) = u;(x - xi)p(xi) u)(x - X2)p(x2) ••• u;(x - X,v)p(xAr)
29
Par con.séquent. ces fonctions de forme vérifient une condition de consistance d'ordre ;; et
ainsi il construisent une partition de l'unité PU {<ï>"(,r)}d'ordre n.
Pour calculer les dérivées de ces fonctions de forme, il suffit de considérer ces dernières
comme un produit de trois fonctions dépendantes de ,/• qui sont respectivement p, M et B.
(Voir les références mentionnées en haut pour les expressions explicites des dérivées.)
La figure 12 montre une illustration des fonctions de forme et de leurs premières et
deuxième dérivées. La ligne en pointillés dans le haut de la première figure, montre que
la somme des fonctions poids est bel-et-bien égale à l'unité. Dans la figure du milieu, on
voit que la première et la deuxième dérivées des fonctions de forme une "partition de la
nullité" puisque leur somme est égale à zéro en tout point, i.e. E , ^^ = E , d^l ~ ^•
Remarques
• Les fonctions d'interpolation possèdent un caractère polynômial dans la majorité
des cas, alors que leurs dérivées premières et deuxièmes tendent vers des fonctions
qui ont moins ce caractère. Cette nature peu régulière de ces dernières va poser des
problèmes lors de l'intégration des formulations variationnelles faibles.
• Les fonctions de forme ne possèdent pas le caractère interpolant, i.e. Elle ne vé
rifient pas la propriété du delta Kroniecker. Ceci peut se traduire par le fait que à
chaque nœud, il y plus qu'une fonction de forme qui est différente de zéro. Ainsi
l'approximation meshfree basée sur la procédure MLS n'est pas une approximation
nodale. Ce caractère non-interpolant rend l'imposition des conditions aux limites
une tâche très délicate.
• Il est à noter que la MLS peut traiter les fonctions dérivées comme des fonctions
indépendantes. Comme dans le cas de la MEF, et dans le cas d'une analyse de poutre
par exemple, de monter l'ordre de la solution jusqu'au 4'""^ ordre, la MLS peut faire
intervenir les valeurs nodales a, mais aussi les valeurs nodales des dérivées. On
parle dans ce cas, on parle dans ce cas de GMLS (Generalized MLS).
30
MLS - Shap e lunclions
sum ol shape lunctions = PU
domain
tirsl dertvative of MLS - shap e functions
domain
second derivalive of MLS - shap e funclions
Figure 4 La partition de F unité et ses dérivées avec la mélhode MLS- d'après Pries et al. [146]
31
3.4.2.1 Relatio n avec les séries de Taylor
La série de Taylor peut être un autre point de départ pour construire une approximation
d'une fonction //. Ainsi pour construire une approximation du type :
,v u''(.v) = Y^<i>,(x)u, (3.4)
( = 1
on peut écrire le développement de Taylor pour la fonction u pour tout point u, — ii(x,)
comme suit :
a(x,) = T ^•'''|";!'^"D"»(X, ) (3.5 ) a !
|a|=0 ' '
Si on choisit <ï',(.r) de la forme $,(./) = p^a(x)w'(.r—.r,) ce qui peut être interprété comme
une interpolation polynômiale locale, et si on introduit l'équation (3.5) dans l'équation
(3.4), et après quelques manipulations mathématiques [134], on retrouve exactement l'ap
proximation MLS c-à-d l'équation (3.3). D'où on peut conclure qu'on peut retrouver l'ap
proximation MLS, qui possède un ordre de consistance d'ordre n, en utilisant le dévelop
pement en série de Taylor.
3.4.2.2 Relatio n avec les fonctions de Shepard
En 1968, Shepard [29] a introduit l'approximation suivante pour interpoler des données
discrètes : N
it'^(x) = J2<^,(.r)u, ! = 1
avec w(x - X,)
<î>,(.'-; E L i " ' ( • ' • - • ' • A )
Ceci peut être interprété comme étant une pondération avec l'inverse de la distance. On
peut voir immédiatement que cette approximation forme une PU puisque y^'"^||j(jlj' = 1
D'un autre côté, l'approximation de Shepard peut être vue comme étant une approximation
32
MLS avec une base polynômiale dont l'ordre de consistance est U. En effet, dans ce cas,
p(.() = 1 et par conséquent :
«" = (.,•) p^(.r)
= 1
1 E ; l i "'(•'• - •'•<)p(-'-)p^(-''<) E , = i "'(•'• - •'•,)p(.'-Oîi,
E ; . , " ' ( • ' • - • ' • - ) i - i j E ; = i " ' ( • ' • - • ' • ' ) ! • " - (3.6)
^ , r ^ . V " ' ( • ' • - J'i)
2-(! = l v^n / \ "'
Ainsi, on voit bien que la méthode de Shepard est un cas particulier de la procédure MLS
à l'ordre zéro. 11 est, cependant important de noter que la méthode Shepard est l'une des
rares MMs dont la fonction de forme s'écrit explicitement, c-à-d sans inversion de ma
trice. Par conséquent, elle présente l'avantage d'être peu coûteuse de point de vue temps
de calcul. Cette approximation peut être obtenue de l'approximation SPH pour des AV
égaux.
3.4.2.3 Relatio n ave c d'autres schéma s de moindres carré s
D'après Ofiate et al [112], tout schéma du type moindres carrés peut être utilisé pour
construire une approximation meshfree. L'idée de base est toujours de minimiser la somme
des carrés des distances entre n'importe quel point et la valeur exacte, pondérées par la
fonction poids ?/'. Ainsi, on a à minimiser :
J =j:^iv{u(x,)-y>^{x,))'
= Ef "(p^( ')a - ",j
Partant de cette remarque, tous les schémas qui suivent sont valables pour l'approximation
MLS (voir la figure 13) :
o w = 1 : on retrouve la méthode des moindres carrés standard (LSQ). L'inconvénient
majeur de la LSQ est le fait que l'approximation se détériore rapidement lorsque le nombre
de points utilisés A , dépasse le nombre k de polynômes dans la base p. La minimisation
33
standard least squares (LSQ)
V 1 ( X ) = I
-H 1 1 h -\ , X X X
Fixed Least Squares (FLS)
X , X X
Multiple Fixed Least Squares (MFLS)
Figure 5 Les différents schémas de l'approximation MLS - d'après Pries et al. [146]
utilisant LSQ conduit au système suivant :
J]]p(x,)p^(x,)a = ^ p ( x , ) » , (3.7) 1 = 1 î = i
o w = Wj(x,) : Dans ce cas, on retrouve la méthode des moindres carrés fixe (FLS : Fixed
least squares). Cette approximation mène au système d'équation suivant :
N ,V
Y^ (/•j(.;-,)p(-'-,)p^(.'-<)a = Y "'j(-'-,)p(-'-,)'', (3.8) 1 = 1 1 = 1
Les valeurs inconnues a sont constants tant qu'un certain iHj est choisi et fixé en un point
X. Sinon, plusieurs a peuvent être retrouvés ce qui signifie que l'approximation devient
illogiquement "multi-valued".
34
o w = iv{x - X,) : C'est typiquement l'approximation MLS (Moving Least Squares). La
fonction de poids est définie différemment (la forme et la taille) à chaque point x et est
translatée sur tout le domaine de façon à couvrir aléatoirement un maximum de points. Le
système linéaire résultant est :
A' N
Y »'(•'• - x,)p(x,)p'^(x,)a = Y ^'{^' - •i-Jpl-i-JWî (3.9) 1=1 1 = 1
o U" = u',(x) : Ceci mène à la MFLS (Multiple Fixed Least Squares). Cette appellation
provient du fait que plusieurs fonctions poids fixes w,, chacune ayant leurs maximums au
point X,, sont considérés au point x. Le système résultant de cette approximation est :
N N
^ u',(x)p(.r,)p^(x,)a = ^ u',(x)p(x,)ii,; (3.10) ; = 1 î " = l
Remarque
Dans la communauté numérique, l'appellation de méthode meshfree est attribuée à chaque
fois qu'une méthode sort du cadre traditionnel de la méthode des éléments finis ou la mé
thode des volumes finis. Les méthodes FCM et MTD peuvent ainsi entrer dans ce cadre.
La méthode FCM (Finite Cloud Method) a été introduite par Aluru et al. [51]. Elle se base
sur la technique qui généralise la notion d'interpolation par la FLS. Quant à la méthode
MTD (Méthode des tourbillons discrets) elle a été introduite par Ha.segawa dans [110]. La
méthode de transport de vortex généralisé (Generalized Vortex transport method) repré
sente la plus récente de ses version [98]. C'est une approche de type Lagrangien-Eulerien
qui sert au calcul de la vorticité.
3.4.3 L a technique RKP M (Reproducin g Kerne l Particl e Method )
La RKPM et la famille des méthodes de "reproduction par les noyaux" (reproducing kernel
methods : RKM) consistent à retrouver une fonction à partir d'une approximation intégrale
écrite en utilisant un noyau corrigé [143]. Dans ce cas, on est intéressé à la transformation
35
intégrale suivante :
!/'(•'•)= / K{x,yyaiy)dny (3.11) Jn,
Il est clair que si le "noyau" (kernel) A' est la masse de Dirac, alors la fonction ;/ est repro
duite exactement. L'équation (3.11) représente la forme continue de la méthode RKM. En
pratique, pour évaluer u. on procède à une discrétisation de l'équation (3.11) comme suit :
N
u''(,r) = Y ^^'(xi - x ,x )u ,Ai ; (3.12) i = l
Cette forme discrète s'appelle RKPM (Reproducing Kernel Particle Method).
On veut construire un noyau A'(x,y) de façon qu'il reproduise exactement un polynôme
d'ordre n i.e. il garantit un ordre de consistance d'ordre n. On pose
A'(x.y) = C ( x , x - y ) u > ( x - y ) (3.13)
où (r(x — y) est la fonction poids, appelée aussi noyau ou aussi dans le cadre de la mé
thode RKPM fonction "fenêtre" et C(x, x - y) est la fonction qui permettra de garantir la
consistance. Dans le cas où A'(x, y) = i/(x — y), l'approximation ne peut plus vérifier les
conditions de consistance. On se retrouve alors dans le cas de la méthode SPH. Un terme
de correction du noyau a été introduit pour que celui-ci augmente l'ordre de consistance, le
noyau devient alors A'(x, y) = C(x, y)u'(x — y). Pour déterminer la correction, plusieurs
approches ont été introduites. On va survoler quelques unes dans ce qui suit :
1. Cette approche a été proposée par Liu et al. dans [154]. Pour déterminer l'approxi
mation de la fonction u en utilisant une base polynômiale p(x) telle que u^(x) =
p^(x)a, on multiplie chaque côté par p{,/ ) et on intègre l'équation pondérée par la
fonction fenêtre. Ainsi on obtient :
36
u''(x) p-^(x)a
p(x)«(x) = p(x)p(./')^a
p{y)w{x — y)u{y)dÇly — / p(y)p^(y)u;(x — y)dÇly a
La résolution de ce .système d'équation pour la détermination des inconnues a et
après insertion dans l'expression n''(x) = p-^(x)a donne finalement :
u''(x) = p ' ( x
T - 1
w(x - y)p{y)p'^(y)dny w(x - y)p{y)'u{y)dny
(3.14)
Ainsi, la fonction de correction correspond à
C(x,y) = p^(,r; fiv
w{x - y)p(y)p^(y)(il7y p(y)
2. La deuxième approche utilise l'idée de la MLS dans un sens continue. Elle était
proposée dans [143] et dans [84]. Elle préconise une minimisation de l'erreur locale
engendrée par l'approximation MLS :
J(a(x)) = / u'i.t — y)[u(x) — p^(x)a(j Jn ?dn
En appliquant les mêmes étapes vues pour la MLS, on aboutit aisément à la même
équation 3.14.
3. Cette approche se base essentiellement sur le développement de Taylor [25], Elle
commence par l'approximation :
u''{x)= f C ( x , x - y ) u . ( x - y ) r / . ( y ) d n , 7n„
37
On suppose que la correction est de la forme C(x, y) = p'' (x - y)a(./). En introdui
sant la série de Taylor pour n{y) dans l'approximation et après quelques manipula
tions mathématiques [146], on se retrouve avec l'approximation RKPM donnée par
l'équation 3.14.
38
Remarques
• On peut remarquer que l'obtention de l'approximation continue de la RKPM peut se
faire d'une façon équivalente par l'approche MLS, par le développement de Taylor
ou par une approche directe.
• On peut noter la ressemblance entre le RKM et le MLS. La différence principale
réside dans le fait que la MLS utilise une formulation discrète (Somme sur un en
semble de points), alors que la RKM est une formulation intégrale continue.
• La fonction de correction associée au noyau ou à la fonction fenêtre est :
C(x ,y) = p^(x)
- 1 T w{x - y)p(y)p (y)dny p(y)
p^(x)[A/(x)]- 'p(y)
Cette correction est principalement introduite pour prendre en considération l'effet
des frontières [151]. Loin de la frontière son effet est limité [143],[154]. Cependant
cette correction est très délicate à manipuler et son effet requiert de l'importance
dans les problèmes à caractère Lagrangien et en présence de chocs (Voir article de
Ata et Soulaïmani).
• Pour évaluer la formulation intégrale RKM (3.14) numériquement, une intégration
numérique est nécessaire. Par cette étape, on passe du RKM au RKPM. Il faut no
ter que l'objectif ici est n'est pas encore d'évaluer la formulation faible, mais de
construire les fonctions de forme.
39
Après discrétisation de l'équation 3.14, l'approximation RKPM est donnée par
n'{.r) = f C{x.y)w{x-y)u(y)dny Jiîy
N ~ J2C{x.x,)w{x-.r,)uAV,
!=1 A'
= p^(x)[3/(x)]-i J^p(x,)u'(-î- - •v,)u,AV, (3.15) 1 = 1
Il est à noter aussi que l'intégration numérique est aussi nécessaire pour évaluer la matrice
moment M{.t) :
M{.v) = f w{x-y)p(y)p'^{y)dQy
N
~ 5^«'(x-x,)p(.r,)p^(.î-,)Al/, (3.16) ! = 1
Le choix des volumes d'intégration Al j est très important. Dans le cas où AV^ = 1,
l'approximation RKPM se réduit exactement à celle de la MLS.
3.4.4 Fonction s Poids (Noyau ou Fenêtre)
Les approximations MLS et RKPM sont utilisées pour la construction d'une partition de
l'unité dont l'ordre de consistance est n. Mais, en plus de la PU, elles ont besoin d'une
fonction poids (noyau ou fenêtre). Les deux plus importantes caractéristiques des fonctions
poids sont la forme de la fonction et le support.
Le support d'une fonction poids diffère dans la taille et la forme. Ce dernier inclut im
plicitement la dimension du problème ou de l'EDP. Toutefois, n'importe quel choix de la
forme du support peut être possible. Les formes les plus utilisées sont les sphères et les
parallélépipèdes. D'après Atluri [86], dans le cas d'un espacement nodal différent, il est
préférable d'utiliser des supports elliptiques.
40
La taille du support est définie par ce qu'on appelle couramment "la longueur de lissage"
ou "le paramètre de dilatation" qu'on note souvent p. Ce paramètre e.st critique et joue
un rôle très important dans la précision des solutions et dans la stabilité. Il joue un rôle
similaire à la taille de l'élément dans la MEF. Une originalité par rapport à la MEF, est le
fait que ce paramètre peut rester constant pour chaque particule, mais aussi il peut varier
à chaque pas de temps. Cependant, il est encore inconnu et non clair comment choisir la
valeur optimale pour p [154]. Le même problème se pose pour le nombre de particules
optimal présentes dans le support [133].
Le deuxième aspect important des fonctions poids, est la forme (de la fonction). En gé
néral, (C est choisie de façon à approximer la masse de Dirac 6 [73]. 11 existe une infinité
de manière ([149],[75]) de construire un noyau. Toutefois, la fonction Gaussienne et la
fonction Spline sont les plus utilisées. Dans ce qui suit, on donne les exemples de noyaux
les plus utilisés :
\-Aq^ + Aq^ pour q<\
Sphne de S " ^ ordre : w(q) = { \ - 4q+4q^ - jq' pour ^ < g < 1
0 pour ^ > 1
Spline de 4' '"' ordre : w(q) =
Gaussienne 1 : n'(q) =
Gaussienne 2 : a'(q) =
l-6q^ + 8q^ - .37 ' pour q < 1
0 pour q > l
0 pour q > l
• i-,-(iA)^^ p o u r g < l
0 pour (/ > 1
ou q
utilises.
41
La figure (6) donne une idée sur les différents noyaux les plus fréquemment
uauss PCI . eu i f Gauss Ici . C.0 3 ' Gauss tel . CO 4 Gauss Ict . c .0 5
_ _ 3' ^ order SpIrnB 4'"ordefsp«me [
(x-xp/p
Figure 6 Les différents noyaux ou fonctions poids - D'après Pries et al. [146]
Remarques
1. Dans le cas de la MLS comme pour la RKPM, pour approximer une fonction en un
certain point x, une matrice k x k (la matrice moment) M(.i) doit être inversée. Le
paramètre k, qui définit la taille du système, est égal au nombre de composante dans
la base intrinsèque p(x) et par conséquent il dépend du dimension du problème d et
de l'ordre de consistance n.
2. Pour évaluer les expressions intégrales de la formulation variationnelle faible as
sociée à la EDP du problème, un nombre plus ou moins important de points d'in
tégration \Q doit être considéré. À chacun de ces points, un système d'équations
/, X k doit être construit et résolu. On peut ainsi conclure que le besoin de construire
et d'inverser la matrice moment en un grand nombre de points est un des points
42
faibles marquants des MMs. Ces inversions de matrice impliquent un coût très cher
en temps CPU mais aussi un risque que ces inversions échouent.
3, Pour construire la matrice moment .U(x) = Ei= i ^ '(x - x,)p(x,)p-^(x,) le vecteur
de droite B(x) = Ei= i " ' (" " ''i)P(X() une somme sur les particules doit être faite.
Ceci requiert l'identification des particules "Voisines", i.e. les particules telles que
«•(x - Xj, p) 7 0 [102]. La notion de voisin remplace celle de connectivité dans la
MEF ou MVF. Cette importante étape peut dominer le temps CPU pour un grand
nombre de particule, surtout si un algorithme séquentiel ( qui est 0 (A- ) ) est utilisé
pour chaque particule. C'est pourquoi il faut utiliser des techniques de recherche
qui emploient la localisation puisque ces dernières sont plus optimales [131]. (Voir
aussi l'article de Ata et Soulaïmani pour plus de détails)
3.5 Difficulté s (problèmes ) de s méthodes sans mailiag e
3.5.1 L'impositio n de s conditions aux limite s
Comme on l'a déjà mentionné, les fonctions de forme des MMs ne sont pas interpolantes,
i.e. elles ne vérifient pas la propriété du delta de Kronecker. Cette caractéristique com
plique énormément l'imposition des conditions aux limites. On présente dans ce qui suit
les principales techniques utilisées pour remédier à ce problème.
3.5.1.1 Le s multiplicateurs d e Lagrang e
C'est l'approche la plus générale et la plus précise [113]. Les multiplicateurs de Lagrange
ont besoin d'être résolus en plus des variables inconnues du problème et donc un ensemble
de fonctions d'interpolation réservés à eux, est nécessaire. En plus d'augmenter le nombre
d'inconnues du système, ils tran.sfonnent la structure de celui-ci puisque la matrice corres-
pondante devient de la forme et ce au lieu de seulement [K]. Cette matrice
V G" " ) n'est pas définie positive et les méthodes de résolution qui se basent sur cette hypothèse
43
ne sont plus applicables [91]. Plus spécialement en dynamique ([9I|.[94]) et/ou dans les
problèmes non linéaires [25], ce plus grand système doit être résolu pour chaque itération.
Dans certains cas, les multiplicateurs de Lagrange peuvent être identifier à des entités
physiques. Par exemple, dans le cas du transfert de chaleur, ils sont identifiés comme étant
des flux de frontières. Dans de tels cas, la formulation variationnelle est changée et on
parle de "formulation modifiée". Les multiplicateurs de Lagrange sont remplacés par leurs
contreparties physiques.
3.5.1.2 L a méthode des pénalité s
Dans le cas de conditions aux limites de type Dirichlet, ces dernières peuvent être intégrées
dans la formulation du problème en utilisant l'approche des pénalités. Le terme de pénalité
est de la forme :
Q / * ( u , - ii,)dr
avec Q > > 1 [130].
3.5.1.3 L e couplage avec les éléments fini s
Cette technique utilise une chaîne ou une bande d'éléments tout au long de la frontière et
elle combine les fonctions de forme de cette bande avec l'approximation meshfree [66].
Il a été prouvé que l'approximation résultante peut reproduire exactement un polynôme
linéaire. La figure 7 donne une idée sur le fonctionnement de cette méthode. Pour implé-
menter ce traitement, les éléments finis sont placés dans une région il^ tout au long de
la frontière. Dans cette zone l'approximation EF est définie : î(^^(.r) — '^^ N,{x)u,.
Dans le reste du domaine, Q ; = il — îi/j, une approximation meshfree est définie :
u''^'''^'{x) = E ; ^ î ( ' ) ^ c Ces deux différentes approximations sont par la suite combinées
44
mcshl'rcc rcgio n
FEM-ht iundary rcgio n
Cbscntial boundar y
Figure 7 Combinaison MM-MEF pour le traitement des conditions aux frontières D'après Huerta et al. [133]
pour donner Tapproximation modifiée suivante :
î / ( x ) u'"'"{.i) + r(x)(»,^^(x) - ir"-"(x)) X e UB
u^''"{x) xe^E (3.17)
où r(.;) est définie comme suit : Î'(X) = E , ^^i-"^)- •'' ^ T,,. C'est une fonction qu'on
nomme fonction de mélange ou fonction rampe. Elle est égale à 1 sur la frontière et ainsi
U^[J:) = u^'^(x) sur r,, et égale à 0 sur l'interface éléments-particules.Ce qui implique que
u^(x) — u''^^'"(x). Entre les deux, elle varie d'une façon monotone. Cette approximation
est continue, la dérivée présente une coupure à l'endroit de l'interface. Cette discontinuité
n'affecte pas sévèrement la précision [142].
3.5.1.4 L a méthode de transformatio n
La méthode de transformation transforme les coordonnées généralisées en coordonnées
nodales et ainsi elle impose directement les conditions aux limites [66]. L'idée de base
est la suivante : La relation entre les valeurs de la fonction inconnue u''(x) et les valeurs
nodales qui présentent les inconnues du système d'équation que nous voulons résoudre,
45
est : .V
«''(x) = J^ci,,(x)ù, (3.18) ( = 1
Donc pour les valeurs nodales actuelles n''(xj) = Ei=i ^i(Xj)'/,- En notation matricielle
on peut écrire u''(xj) — (/ = Su/ avec 5,, = ^^,{xj). L'inversion de la matrice S donne
û, = Rî/j avec R = S~^ = [<ï>,(xj)]"'. En supposant que A',j est le système d'équation
initial à résoudre, c'est-à-dire :
K,ju,=fj (3.19)
le système se transforme comme suit :
K.jRjkU, = fj (3.20)
Ainsi, on peut imposer directement les CL puisqu'on a une écriture avec les valeurs no
dales.
3.5.1.5 L a méthode de collocatio n
La condition u = û est introduite directement comme w(Xj) = E!=i ^ii'^j)ûi = û(Xj)
(Notez la différence entre les valeurs nodales fictives et réelles). Cette équation est prise
directement comme une équation dans le système global. Il faut, cependant, se mettre en
évidence que cette méthode garantit l'imposition exacte des CL seulement sur les nœuds
de frontière mais pas sur toute la frontière [130]. C'est pourquoi il est important de vé
rifier l'imposition des conditions sur toute la frontière. La technique de collocation a
un avantage majeur surtout dans le cas des méthodes sans mailiage. Elle permet d'évi
ter l'étape d'intégration numérique. Ceci est d'autant plus remarquable que le caractère
non-polynômial des fonctions de forme augmente. Dans la majorité des méthodes sans
mailiage de type Galerkin, les fonctions de forme sont rationnelles, ce qui alourdit l'inté
gration numérique et augmente l'erreur qu'elle engendre. Dans le présent travail, la mé-
46
thode de collocation va être adoptée non seulement pour traiter les conditions aux fron
tières, mais pour traiter le système global.
3.5.2 L'intégratio n numériqu e
L'utilisation de la méthode des résidus pondérés mène à une forme faible de l'EDP. Cette
dernière est formée par des expressions intégrales qui doivent être évaluées numérique
ment. Pour les MMs cette tâche est la plus coûteuse en temps CPU puisque les termes
intégrales sont très compliqués. Les dérivées des fonctions de formes peuvent avoir des os
cillations, des coupures ou des discontinuités locales. Ces aspects sont désavantageux pour
l'intégration numérique puisqu'un nombre important de points d'intégration est nécessaire
pour avoir un niveau de précision appréciable. L'intégration de Gauss est souvent utilisée
et elle marche bien tant que les fonctions de forme qui sont des rationnels montrent un
aspect polynômial. Toutefois, en MMs, les fonctions dérivées d'ordres supérieurs tendent
vers la perte de ce caractère polynômial (voir figure 1 de la section 2.4.2) et ainsi la qua
drature de Gauss peut ne pas être meilleure que d'autres méthodes d'intégration.
Il est clair que les méthodes de collocation présentent un net avantage par rapport aux
méthodes de type Galerkin, puisqu'elles résolvent la forme forte de l'EDP et donc elles ne
génèrent aucune expression intégrale à calculer numériquement. Les méthodes d'intégra
tion utilisées en MMs sont :
3.5.2.1 L'intégratio n ave c un mailiage de fond ou une structure de cellule s
Dans cette méthode, le domaine est divisé en domaines d'intégration dans lesquels la
quadrature de Gauss est faite (voir la figure 8). Dans le cas où un mailiage de fond est
utilisé, les nœuds et les nœuds géométriques coïncident comme dans le cas de la MEF
classique. Tandis que dans le cas d'une grille de cellules, les sommets des cellules sont
différents des points d'intégration. Le problème de cette technique est le fait que l'erreur
due au non-alignement des supports et des domaines d'intégration, est plus importante que
47
intcgralion with background mcsh intégration with cc)l structure
/ \ 1
1 /
\
,
• •
•
m m \ '
* \ • \ * * \
• * * / • • j l j
Figure 8 Intégration avec un mailiage de fond ou une structure de cellule - D'après Pries et al. [146]
celle due au caractère non rationnel des fonctions de forme. La convergence et la précision
seraient dont affectées et même l'utilisation d'un ordre plus élevé pour la quadrature de
Gauss seraient insuffisant pour abaisser l'erreur et remédier à ce problème.
3.5.2.2 L'intégratio n nodal e direct e
L'évaluation des intégrales seulement aux points x/ où les particules existent dans le sup
port de la fonction de forme, est appelée intégration nodale directe. Ainsi, les matrices
sont calculées entièrement aux nœuds sans aucun recours à un mailiage de fond. Cette
technique est plus simple que celle de Gauss puisqu'il n'y a aucun recours à des points
artificiels pour l'intégration. Seuls les points nodaux déjà existant sont pris comme points
d'intégration. Puisque l'erreur d'intégration est plus grande, une nouvelle technique d'in
tégration stabilisée a été introduite par Chen et al. dans [150). Cette technique garantit une
intégration nodale directe qui satisfait exactement le patch-test.
48
3.5.2.3 L'intégratio n sur les sous-domaines ou sur les intersections des sous-domaines.
Cette méthode est un choix naturel pour la méthode MLPG qui est basée sur une formula
tion variationnelle faible et locale. Les résultats de l'intégration sont nettement meilleurs
que celle basée sur l'utilisation des maillages des méthodes pseudo-meshfree.
Il est à noter qu'il n'y a aucun besoin d'un mailiage pour ce genre d'intégration. Les
inlegrjlion o\er iixal subdmnLiins intégration t>ver intersections of local suhdomains
support of test domain
Figure 9 Intégration sur des sous-domaines locaux ou sur leur intersection - D'après [146]
points d'intégration sont directement placés dans les intersection des sous-domaines. Des
techniques spéciales de Gauss et de mapping peuvent être utilisées pour intégrer effica
cement dans le cas de sous-domaines sphériques qui ont une partie en commun avec les
frontières globales du domaine. (Voir figure (9) et (10))
3.5.3 L a distribution des particule s
Bien que la distribution des particules dans les MMs est souvent aléatoire, il n'est pas
systématique de considérer une telle distribution acceptable à moins que certains critères
soient réunis. Les distributions admissibles doivent satisfaire les conditions suivantes[ 136] :
49
subdomain unitcircle
global boundary
Figure 10 Mapping de situations d'intégration dans le but d'appliquer les techniques .standards d'intégration - D'après [149]
• Chaque particule .(/ a un support qui lui est associé. L'union de tous les supports
doit couvrir le domaine en entier i.e. Q Ç IJ^^j Sj
• Pour tout point ,z- il existe une boule B(.c) = {x\ \x — .f\ < c} dans lequel le nombre
de particules Np satisfait la condition 0 < Nmin < ^p < ^max < ^ ou Nmin
et Nmax sont fixés a priori [26], Donc un point donné du domaine ne doit pas être
couvert par plus ou moins un certain nombre de support.
• La distribution des particules doit être "non-dégénérative". Dans un espace de di
mension d, i.e. X* G R* , les d -I- 1 particules nécessaires pour une interpolation
linéaire doit décrire un d-simplexe non-dégénératif. Par exemple, en deux dimen
sions, X* doit appartenir aux supports d'au moins trois fonctions de forme associées
à des particules non alignées.
3.5.4 L a stabilisatio n
Comme c'est le cas dans les approches conventionnelles, la famille des méthodes sans
mailiage, est confrontée souvent aux problèmes de stabilité des schémas numériques ob
tenus. D'ailleurs, la classification "avec ou sans mailiage" tombe immédiatement lors
qu'on parle de stabilisation. La classification cinématique des méthodes numériques de-
50
vient beaucoup plus pertinente de ce point de vue. En effet, un choix d'une approche à
description Eulerienne ou de type ALE, implique la présence du terme convectif absent
dans le cas d'une description Lagrangienne. Les termes convectifs sont des opérateurs qui
ne sont pas auto-adjoints, et ainsi ils posent des problèmes lors de leur traitement numé
rique. Ceci est particulièrement le cas pour les formulations de types Bubnov-Galerkin
lorsque les fonctions de pondération (fonction test) sont choisies comme étant les fonc
tions inconnues [65]. Des modes oscillants peuvent, ainsi, naître et polluer localement la
solution. L'effet de ces modes parasites peut s'étendre sur une échelle globale et affecter
la solution du problème. Pour les schémas écrits sous une formulation Lagrangienne, ce
problème peut être rencontré bien que le terme convectif disparaît avec l'utilisation des
dérivées particulaires. En effet, comme on va le voir dans les chapitres 5 et 6, la discrétisa
tion basée sur une approche particulaire mène à l'obtention de schémas symétriques, donc
instables. La stabilisation des schémas obtenus se révèlent, par conséquent, indispensable.
3.6 Conclusion s
• En résumé, les MMs construisent une interpolation à partir d'un ensemble discret
de données sur un distribution de points. En RKPM cette approximation est donnée
par :
N
«"(x) ~ 5^C(x , . r , )» ; (x -x , )H ,AK ( = 1
N
= p^ (x ) [ . \ / ( x ) ] - i 5^p (x , ) , r ( x - , r , ) » ,AK (3.21) ! = 1
En MLS, l'approximation est :
,v u''(x) = p^(x)[A/(x)]- ' J];p(,r ,)» '(x - x,)u, (3.22)
(=1
51
Notons que dans le cas où AV- = 1 l'approximation RKPM et MLS coïncident
exactement.
• À partir de ces interpolations, on peut construire des méthodes pour discrétiser les
EDP en se basant ou bien sur une formulation variationnelle ou sur la collocation.
Dans le premier cas, une étape supplémentaire d'intégration des termes intégrales
est nécessaire avant d'aboutir au système linéaire final. Si une approche par collo
cation est adoptée, le système final est obtenu directement.
• En présence de frontière mobile, lorsque les points bougent, on n'a pas besoin de
remaillage mais juste de mettre à jour la liste des voisins !
CHAPITRE 4
LA MÉTHODE DE S ÉLÉMENTS NATUREL S (NEM )
4.1 Introductio n
La méthode des éléments naturels ou NEM, est apparue dans les années 1990, bien que
son idée originale remonte à plusieurs décennies en arrière [144, 148]. C'est une méthode
meshless de type Galerkin qui est basée sur la notion de l'interpolation des "voisins na
turels". Une telle interpolation est reconnue être très robuste, interpolante et donc très
pratique pour imposer les conditions aux frontières [69]. La principale caractéristique de
l'interpolation NEM est son caractère géométrique qui implique uniquement les voisins
immédiats (ou naturels) qui entourent le nœud. La fonction de forme est essentiellement
composée de rapports d'aires (en 2D) ou de volumes (en 3D), dans le cas d'une interpola
tion de type "Sibsonnienne". Dans le cas où cette dernière est de type "non-Sibsonnienne",
elle est formée de rapports de longueurs (en 2D) ou de surfaces (en 2D). Dans ce qui suit,
nous allons présenter les deux types d'interpolation et discuter brièvement de leurs avan
tages et de leurs limites d'utilisation.
4.2 Le s interpolants de type voisins naturel s
En 1980, Sibson [122],[123] a introduit la notion d'interpolation par les voisins naturels
pour l'approximation et le lissage des données. Avec l'émergence des meshfree methods,
d'autres travaux se sont intéressés à cette méthode et à la généralisation de l'utilisation du
diagramme de Voronoï pour la construction des fonctions de forme.
4.2.1 L e diagramme de Voronoï et la triangulation d e Delauna y
Le diagramme de Voronoï (ou de Dirichlet) est une construction géométrique unique réa
lisée à partir d'un ensemble de nœuds distincts dans un espace Euclidien de dimension
53
quelconque (/. L'appellation du diagramme de Voronoï remonte au mathématicien russe
Georgi Voronoï (1868-1908).
Soit .V un ensemble de M nœuds distincts d'un domaine borné i} : N = " i " 2 , ----.nM.
Le diagramme de Voronoï associé à l'ensemble A est la sub-division du domaine en des
régions convexes V{ni) de manière à ce que chaque point dans \'(ni) est plus proche du
nœud ni que de n'importe quel autre nœud uj e N (I 7 .J). La région V{ni) (cellule de
Voronoï de premier ordre) d'un nœud /?/ est le polygone (polyèdre) convexe :
\'{n,) = {x e R'' : d{x,xi) < d{x,xj)\fj ^ 1} (4.1)
avec d une mesure de Lebesgue définie sur Vt
Le dual du diagramme de Voronoï est la triangulation de Delaunay, nommée d'après Boris
Delone ( 1890-1980), mathématicien russe dont le nom a été francisé en Delaunay. Le fait
de dire que la triangulation de Delaunay est le dual du diagramme de Voronoï se traduit
comme suit : deux points d'un nuage de points sont connectés dans la triangulation de
Delaunay si et seulement si leurs cellules de Voronoï respectifs sont adjacentes (elles ont
une arête commune en 2D). Elle est construite enjoignant les nœuds qui ont en commun
d — \ facettes de Voronoï. Pour un ensemble A de nœuds, le diagramme de Voronoï est
unique alors que la triangulation de Delaunay ne l'est pas (exemple le cas d'un carré).
4.2.2 Le s interpolants de type Sibsonie n
L'interpolant de type voisin naturel ou interpolant de Sibson a été introduit par Sibson
[123]. La définition du diagramme de Voronoï de premier ordre a été introduite dans
l'équation 4.1. De la même manière, on peut étendre la définition à un ordre supérieur
k > \. Ainsi on définit le diagramme de Voronoï de second ordre comme suit :
V(n,) = {x e M : d{x.x,) < d(x.xj) < d(x,x,,)VA' ^ / , J } (4.2)
.•S4
/ ^ \
.^"'
-fc]
\
\ \
\
Figure 11 Triangulation de Delaunay et son diagramme de Voronoï correspondant
Par conséquent le diagramme de Voronoï de second ordre est la subdivision du plan (ou de
l'espace) en domaines \ 'u de manière à ce que Vu est le lieu de tout point qui a / comme
nœud le plus proche et,] comme deuxième nœud le plus proche.
Sibson a utilisé la notion de diagramme de Voronoï de second ordre pour définir la fonction
d'interpolation de type voisin naturel. Cette dernière peut être utilisée, en outre, comme
fonction de pondération ainsi qu'une fonction test dans la formulation de type Galerkin.
En se référant à la figure 12, si un point P de coordonnée x est inséré dans la triangulation
de Delaunay, la fonction de forme de type voisin naturel de P, associée au nœud / , est
définie comme étant le rapport de la surface de la cellule de Voronoï de second ordre (.1/)
par l'aire totale de la cellule de Voronoï de premier ordre (.1) de P :
M-') A(x) ^
(4.3)
n étant le nombre de voisins naturel de P. La dérivée de la fonction de forme de type Sibson
est obtenue en dérivant l'équation 4.3 :
•4,.,(X)-0;(X).1.,(X) . 1,2 (4.4)
55
Quand X ^ ,//alors (/)/(x/) = 1 et par conséquent toutes les autres fonctions de forme sont
nulles, i.e. 4>i(xj) = S[j. D'où la conclusion très importante : les propriétés de positivité,
de la partition de l'unité et du caractère interpolant sont automatiquement vérifiées :
O < 0 / < 1 , (piixj) = ô,j, Y,(t>,(.r) = l (4.5) 7=1
Cette interpolation vérifie aussi la propriété de coordonnées locales et elle reproduit exac
tement toute distribution linéaire (linear completeness)[148] :
E^^^w ri (4.6) / = i
Figure 12 Interpolation de type sibsonien vs celle de type Laplace-figure d'après [105]
4.2.3 Le s interpolation non-Sibsoniennes ou de Laplace
Soit N un ensemble de nœuds à qui sont associés les cellules de Voronoï définies par
l'équation 4.1. Soit tjj la facette associée aux cellules 1} et Vj (de dimension (/ - 1 :
56
segment en 2D ou polygone en 3D) et in{tij) la mesure de Lebe.sgue de tu. Si un point
P quelconque de coordonnées x G W^ est introduit dans la mosaïque (tesselation), et si
ce point possède /; voisins naturels (voir figure 12), alors la fonction de forme de Laplace
associée au nœud / est [15],[24] :
M-r) = sr''"^'\ ^ <4.7) E J = I ' V / ( - ' - )
avec , . iii(tu{-i'))
hj(.r)
en '2D cette équation prend la forme suivante :
où aj(x) est la fonction poids de Laplace, .s/(.r) est la longueur de l'arête de Voronoï
associé à P et au nœud / et ///(x) est la distance Euclidienne entre les points P et I (voir
Figure 12). Ainsi la fonction test basée sur une interpolation de type NEM, s'écrit comme
suit :
î7''(x) = ^ 0 / ( x ) u / (4.9)
La dérivée de la fonction d'interpolation de Laplace est :
^,j,^^^^^'.i-'^)-^'i-)-A''^) (4.10) a(x)
avec a(x) = E ; '^j{^')- " ^^t a noter que le calcul de cette dérivée peut se faire explici
tement vu que le l'expression de la fonction de forme est disponible. En '2D, la fonction
de forme de Laplace implique un rapport de longueurs, alors celle de Sibson implique un
rapport d'aires. Ainsi, le coût de calcul favorise le premier type de fonction sur le dernier.
Cet avantage est d'autant plus marqué en .37).
57
4.3 Propriété s
En plus de la positivité, les principales propriétés de l'interpolation du type voisins naturels
sont énumérées dans ce qui suit :
4.3.1 Interpolatio n nodal e
ce qui se traduit par :
ct),(xj) = Su (4 .11 )
avec Si.j est ce qui est connu sous l'appellation du delta de Kronecker. Ainsi, comme
pour le cas de la méthode des éléments finis ou en volumes finis, l'interpolation NEM est
interpolante. Cette propriété est très importante puisqu'elle implique une aisance relative
dans l'imposition des conditions aux frontières. Il est important de noter dans ce même
cadre que la majorité des interpolations de type MM ne satisfont pas cette propriété ; ce
qui a rendu l'imposition des conditions aux frontières le problème principal de toute la
famille des MM.
4.3.2 L a partition de l'unit é
Les interpolants Sibsoniens et non-Sibsoniens vérifient la consistance d'ordre 0 ou la par
tition de l'unité : .V
E'/'H-^-)-! (4.12) /
Ainsi toutes les interpolations de type NEM reproduisent exactement les fonctions constantes.
58
4.3.3 L a consistance linéair e
Les différentes interpolations de type NEM reproduisent exactement une fonction qui varie
linéairement. C'est ce qui est connu couramment par la consistance linéaire.
N
X
I
Y<i),{.v)x, (4.13)
Le lecteur est référé aux travaux de Sukumar et al. [ 148, 69] pour les démonstrations de la
consistance linéaire qui concerne les interpolations de Sibson et de Laplace.
4.3.4 Linéarit é stricte de l'approximation su r les bords
Sur la frontière d'un domaine convexe, les fonctions de forme sont strictement linéaires
entre deux nœuds voisins. La fonction d'approximation étant une combinaison linéaire
des fonctions de forme, celle-ci est également linéaire sur la frontière de ce domaine. La
démonstration peut être trouvée dans [144].
Pour les cas non-convexes, des traitements spéciaux sont requis pour retrouver la linéarité
de la fonction de forme. Ces traitement sont résumés dans le paragraphe 'Imposition des
conditions aux frontières'.
4.3.5 Natur e du support
Le support de la fonction d'interpolation de type NEM est l'union de cercles circonscrits
dans les triangles de Delaunay autour du nœud / . Voir figure 13.
4.3.6 Principale s différence s
L'interpolation de type Sibson et celle de Laplace sont différentes dans deux aspects prin
cipaux :
59
o o
MLS/EFG
Figure 13 Le support de la fonction d'interpolation de type NEM vs le support des méthodes MLS et EFG - figure d'après [105]
• La fonction de forme de Laplace est symétrique (car au = oiji) alors que celle de
Sibson ne l'est pas.
• La fonction de forme de Sibson est C^ sur tout le domaine Çt sauf aux nœuds / là où
elle est C". La fonction de forme de Laplace est C° aux nœuds ainsi que sur toute
la frontière du support.
4.4 Impositio n de s conditions aux frontière s
Le caractère interpolant de la fonction de forme favorise et facilite l'imposition des condi
tions aux frontières. Cette propriété est très précieuse dans le cas de la méthode NEM
puisqu'elle est une des rares méthodes purement meshless et qui vérifie la propriété du
'delta de Kronecker'. Toutefois, un problème persiste dans le traitement des conditions
aux frontières pour la méthode NEM. Le traitement diffère selon la présence ou non du
caractère convexe du domaine d'étude. C'est pourquoi, chaque cas est présenté séparément
dans ce qui suit :
60
4.4.1 Traitemen t des domaines convexes
L'interpolant de Sibson reproduit précisément une fonction linéaire sur une frontière d'un
domaine convexe. Sukumar et al. [148] ont montré que les fonctions d'approximation
n^ (x) sont strictement linéaire entre deux nœuds situés sur une arête du triangle de Delau
nay. La démonstration est assez triviale et repose sur le la comparaison des contributions
des cellules de Voronoï des nœuds situés sur la frontière et ceux situés à l'intérieur du
domaine. La contribution de la cellule de Voronoï d'un nœud de la frontière est infinie ;
ce qui rend la contribution de la cellule de Voronoï d'un nœud interne négligeable (voir
figure 14).
Figure 14 Contribution des cellules de Voronoï des nœuds de frontière dans le cas de domaine convexe et non convexe
Cette propriété est perdue pour l'interpolation de type Sibsonien dans le cas d'un domaine
non-convexe. En effet, dans ce cas, les cellules de Voronoï des nœuds de frontière ne sont
plus infinies. Ainsi, leurs contributions sont comparables à celles des nœuds de l'intérieur
du domaine. En pratique, un raffinement suffisant au voisinage de la frontière serait ca
pable de retrouver un comportement quasi-linéaire. Pour le cas de l'interpolation de type
non-Sibsonien, Sukumar et al.[148] montrent que "les déplacements sont parfaitement Ii-
61
néaires sur les frontières des deux types de domaines (convexes et non-convexes)". Ainsi
les conditions aux limites dans le cas de la NEM avec une interpolation non-Sibsonienne,
peuvent être impo.sées directement comme dans le cas de la méthode des éléments finis.
4.4.2 Traitemen t de s domaines non-convexe s
Sukumar et al. [144] a prouvé que l'interpolation du type NEM est linéaire sur un do
maine convexe. Cependant, dans un domaine non-convexe, la linéarité est perdue pour
l'interpolation de type Sibsonien. Pour remédier à ce problème, deux approches princi
pales ont été proposées. La première approche est le concept alpha-shape. La seconde, est
l'adaptation de la méthode NEM en utilisant les diagrammes de Voronoï contraints, ce qui
mène à la méthode NEM contrainte ou C-NEM. 11 est important de noter que d'autres ap
proches existent pour traiter les domaines non-convexes (décomposition en sous-domaines
convexes (applicable que pour les domaines ayant une ou plusieurs symétrie), couplage
avec la MEF). Cependant, ces approches ne sont présentent pas d'intérêt pratique dans
nos applications.
4.4.2.1 Le s formes alpha (alph a shapes )
Une première approche originale pour traiter les cas non-convexes a été proposée par
Cueto et al.[92]. Il s'agit de ne pas changer d'interpolation mais de restreindre les voisins
naturels intervenant dans le calcul de l'approximation. Dans certains domaines, où il y
un caractère non convexe prononcée, les domaines d'influence des fonctions de forme
de certains nœuds de la frontière, ont une étendue importante de manière à ce que cette
influence atteint des nœuds d'une autre frontière (comme dans le cas des fissures).Ainsi et
pour prévenir les étendues indésirables de certaines fonctions de forme, Cueto et al.[92]
ont proposé l'idée suivante : Éliminer de la liste des voisins naturels tous les nœuds qu i
appartiennent à un tétraèdre dont le rayon de la sphère circonscrite dépasse un e certaine
valeur fixée Q [49]. Cette méthode permet de garantir la linéarité le long du bord d'un
62
Figure 15 Evolution de la famille des a-shapes d'un nuage de points représenatant une mâchoire inférieure. Formes .S',, (a), .Si.o (b), ,S'i 5 (c). .S'i. (d) et .S' (e). D'après Martinez et al.[46]
domaine non convexe puisqu'elle permet d'éviter l'influence des nœuds non désirés (voir
figure 16).
Cependant, cette méthode ne peut pas être appliquée pour les cas fortement non convexes.
Dans ce cas, la méthode C-NEM devient une alternative efficace.
63
Figure 16 La méthode des formes alpha (alpha shapes) : restriction des voisins naturels (gauche). Inefficacité de la méthode pour les cas fortement non convexes (droite). D'après [49]
Toujours, d'après Cueto et al [92], deux conditions permettent de définir la valeur maxi
male de Q. Une première condition se base sur la distance entre les bords d'une fissure
et leurs axes médians [69]. La deuxième condition se base sur le rayon de courbure local
de la frontière. La distance entre deux nœuds consécutifs sur le bord doit être inférieure
aux deux paramètres cités. L'application de ces conditions puis la suppression des voi
sins suivant la méthode des formes alpha garantissent la linéarité de l'interpolation sur la
frontière. Toutefois, lorsque la distance entre deux surfaces tend vers zéro, ou lorsque la
surface présente un angle vif ou une pointe de fissure et que le rayon de courbure local
s'annule, la vérification des conditions précédentes devient impossible [49].
4.5 Méthode des éléments naturel s contraints ou C-NEM
Pour remédier aux problème de la méthode NEM lors de la présence du caractère non-
convexe du domaine, Yvonnet et al.[49] ont proposé une approche originale basée sur une
nouvelle définition du diagramme de Voronoï.
4.5.1 Diagramm e d e Voronoï contrain t
La définition de diagramme de Voronoï "borné" ou "contraint" a été suggérée par Klein [5].
Le diagramme de Voronoï contraint est le dual de la triangulation de Delaunay contrainte.
64
Pour définir le Diagramme de Voronoï contraint nous avons besoin de définir quelques
notions préalables.
Soit i} le domaine d'étude et Y sa frontière. Soit /(n) l'ensemble des nœud intérieurs à Q
et E(n) l'ensemble des nœuds situés sur Y [49]. Un point x est visible d'un nœud n/ si et
seulement si il vérifie un des critères suivants :
- X G Î2, n; G /(n) et il n'existe aucune intersection entre le segment [xu/] et Y
- X est situé sur une arête ou une face contenant n/, U/ G E(n)
Le diagramme de Voronoï Contraint est l'ensemble des cellules de Voronoï contraintes. A
chaque nœud n/ est associé la cellule de Voronoï contrainte Tf définie par :
r ; = {x G îl : d{\ni) < (i(x,nj),V.y ^ / , n j vi.sihle depuis U/} (4.14)
En d'autres termes, tout point x contenu dans Q et se trouvant dans T[ est plus proche du
nœud U/ que de n'importe quel nœud Uj visible depuis le nœud n/ .
4.5.2 Interpolatio n d e type C-NE M
Une fois le diagramme de Voronoï contraint défini, l'interpolation de type C-NEM se
présente comme suit. Une fonction inconnue u est approximée par u^(\) définie par :
u''(x) = 5 ] ;0 f (x )u ; (4.15) 7 = 1
où V est le nombre de voisins naturels visibles depuis x, (pf sont les interpolants Sib
soniens identiques à ceux utilisés dans la méthode NEM mais calculés sur la base du
diagramme de Voronoï contraint. Les valeurs ?// sont les inconnues nodales des voisins
naturels visibles depuis le point x [49].
Il est très important de noter que losque le point x s'approche d'une arête ou d'une face
de r , le contour des cellules de Voronoï concernés est prolongé à l'infini à l'extérieur de
65
Çl ce qui implique des contribution en aire (en '2D) ou en volume (en 3Z))infinies. Ces
contributions infinies permettent de retrouver la linéarité de l'interpolation sur la frontière
du domaine.
Ainsi, la méthode C-NEM, avec la nouvelle définition du diagramme de Voronoï, a pu
surmonter les "anomalies" rencontrées dans l'interpolation de type NEM standard. C'est
pourquoi la continuité, la partition de l'unité, la consistance linéaire et la linéarité sur les
bords sont désormais assurées.
La méthode C-NEM a été suggérée principalement pour traiter les cas qui présentent un
non-convexité aiguë comme le traitement des fissures en mécanique des solides. Il est im
portant de noter que Yvonnet et al. [49] n'ont présenté la méthode C-NEM que pour le
cas d'une interpolation de type Sibsonnien. Aucune référence sur la possibilité d'étendre
la méthode aux interpolation de type Laplace n'a été évoquée. Cependant, nous ne voyons
aucun handicap pour étendre cette méthode aux cas non-sibsoniens puisque la seule mo
dification apportée à la méthode NEM standard est le critère de visibilité ajouté à la défi
nition du diagramme de Voronoï. Toutefois, cette remarque reste à explorer plus rigoureu
sement.
4.6 L'interpolan t NE M de classe C'
Bien que les applications que nous envisageons ne nécessitent qu'une interpolation d'ordre
bas (de préférence d'ordre 0 vue la présence de discontinuités), il est intéressant de notifier
la capacité de la méthode C-NEM à monter en ordre de dérivation. Plusieurs application en
mécanique nécessitent, en effet, un interpolant de classe C^' où k doit impérativement être
supérieur à 1. D'après Sukumar et al.[148], Belikov et al. [15] ont proposé une procédure
compacte pour la génération d'interpolation d'ordre élevé dans le cas d'interpolant de type
non-Sibsonien. L'idée principale réside dans le fait qu'un interpolant soit d'ordre k a un
point x, il suffit que u{x) vérifie l'équation A'^u = 0, où A est l'opérateur de Laplace.
Ainsi pour les voisins de x, une série de valeurs (/'i, W2,.... "',„_! est calculée de manière
66
à ce que les w, vérifient les relations Au = îCi, Ait'i = (Cj, A//'2 = ii'3,...,Awk-^i =
H'A = 0. Le calcul de u{x) s'effectue en résolvant ren.semble de'équations précédentes en
commençant par la dernière et en allant vers la première.
En utilisant l'expression de la fonction test dans sa version non-Sibsonienne, on peut avoir
l'identité suivante :
7 = 1 '^ '
et ainsi, la forme continue cette expression discrète est :
I ^,IS = f AudV = 0 (4.17) Js t>" Jv
ou o2 '1 2
Au = 0, A - - ^ + .,, + - — (4.18) dxj d.r-,
Le théorème de Gauss a été utilisé pour transformer l'intégrale de surface en une intégrale
sur le volume. Par conséquent l'équation 4.9 donne une approximation locale et discrète
de la solution de l'équation harmonique en 5R''. On peut référer à 0/(x) comme étant des
" coordonnées harmoniques ".
Pour le cas spécifique qui correspond à A- = 2, deux équations sont résolues : Au = w
et Aw = 0. Ainsi les expressions finales pour un interpolant de second ordre sont les
suivantes :
n
a'''{x) = Y.(t>,(x)wi (4.20) 7 = 1
' • • ' W - E * ' W " - | ^ ^ 7=1 ^ J = \ hj{x)
67
Ici, /; est le nombre de voisins naturels pour le point x ; p/ est le nombre de voisins naturels
du point X/ et \) est l'aire (le volume) de la cellule de Dirichlet correspondante.
On peut réarranger l'expression de l'équation 4.21 dans la forme standard :
(x) = ^ V / ( X ) H 7 (4.22) 7 = 1
avec i7(x) est la fonction de forme non-sibsonienne de second ordre du nœud / au point
X et U/ (/ = 1, 2 m) sont le vecteur des valeurs nodales. En utilisant l'équation 4.21,
on peut immédiatement écrire :
»''(x) = J ^ 0 / ( x ) [ u ; - J ( x ) « 7 ] , •:'(x) = V(x)
7 = 1 E n s,i{\) •l=\ hj{x)
(4.23)
Soit A'j. = nj-i./?j.2 «J,, l'ensemble des ;? voisins naturels du point X et A/ = nn.nio, -...nip,
l'ensemble des pi voisins naturels du point x/. Soit enfin N l'ensemble de tous les nœuds
qui interviennent dans l'approximation : N = Nj. U U7=i ^7- Le cardinal de N est m.
L'expression de «7 est donnée par l'équation 4.19. On remarque que pour chaque nœud
de .VJ, il y a deux sources de contributions distinctes (voir le deuxième terme de l'équation
4.23). Après quelques rearrangements, on arrive à la forme suivante :
1 A .s ^ î f '7(x) =
Î f 7 ( x ) =
^' i = i ^J
J=l,n,eNj ^•' '^'
PI
J=\
.J
Vjt^i
"7 ^ A ^
et comme 5^ = sj et ,Sj = .s/ on obtient une écriture finale
n, G A , (4.24 )
(4.25)
u''(\) = J^(y7(x)(// 7=1
68
avec :
h'i{\) = (pi{\) P' J
-*'Sitl^ 1 1
'j\^l ^' / /// G N, (4.26)
0.7 (x) SJ Viix) = -/i(x) y ^ ^ ^ . ni^N, (4,27) ^ VJ hj
Cette version finale est facile à implémenter et très attrayante numériquement [16],
4.7 Algorithme s de calcul des fonctions de forme d e la C-NE M
En 2D, une implementation de l'algorithme de Bowyer-Watson [2],[31] peut être adop
tée pour le calcul des interpolants de type Sibson et Laplace. L'algorithme de Lasserre a
été également utilisé [61]. L'algorithme de Watson n'est pas extensible en 3D. De plus
l'algorithme échoue dans les points situés sur les arêtes de Delaunay. L'algorithme de
Bowyer-Watson est le plus performant pour évaluer la fonction de forme de Laplace en
2D et en 3D. Alors que l'algorithme de Lasserre est efficace pour le calcul de la fonction
de forme de Sibson en 3D [69]. Dans ce qui suit, on va se contenter de décrire l'algo
rithme de Bowyer-Watson [69]. La séquence de figures suivantes (figure 18) illustre les
principales étapes de l'algorithme global de la méthode C-NEM.
Soit un point P, les cercles de Delaunay circonscrits dans les quels le point P se situe, sont
trouvés. Ensuite, toutes les arêtes internes des triangles associés sont effacés. Le point P
est par la suite connecté à tous les nœuds qui l'entourent. Ainsi on définit une nouvelle
triangulation. Enfin les fonctions de forme de Sibson ou de Laplace sont évaluées via de
simples calculs géométriques. La longueur de l'arête de Voronoï (su) est la distance entre
deux sommets de Voronoï adjacents (voir figure 18).
Sukumar et al [ 144] donnent une formule algébrique simple pour calculer les coordonnées
du centre du cercle circonscrit dans un triangle. Ces coordonnées sont utilisées pour éva
luer les coordonnées des sommets de Voronoï. Pour un triangle ABC de sommets .4(a),
69
Figure 17 Les fonctions de forme de type Sibson et Laplace : (a) distribution nodale : (b) fonction de forme de Sibson et (c) fonction de forme no-sibsonienne ou de Laplace-D'après [48]
B(h) et C(c), le centre du cercle circonscrit est de coordonnées :
(„2 _ .2 ^2 _ .2)(fe _ . ) _ ( 2 -cj + bl- Cl)ia2 - C2] D
(4.28)
(b\ -c\ + bl- cl){ax - r, ) - (g^ - r,' f (g - (•T,){by - c^] D
(4.29)
où D est quatre fois l'aire du triangle ABC
D = 2[(ai - r,){b2 - r .) - (b, - r , )(n, - r,)] (4.30)
70
Figure 18 Étapes de calcul de la fonction de forme de type NEM : (a) triangles et cercles de Delaunay, (b) Élimination des arêtes intérieurs, (c) Joindre le point P aux somment qui l'entourent (d) Fonction de forme de Sibson et (d) Fonction de forme de Laplace,
71
4.8 L a méthode NEM e t l'adaptativité o u le raffinemen t
La méthode C-NEM parait très adaptée pour résoudre des problèmes présentant des dis
continuités, ou de grands changements du domaine de résolution [48],[69], Une des ma
nières privilégiées par les numériciens pour augmenter la précision et pour mieux capter
les discontinuités, est le raffinement. Cette stratégie est très délicate et surtout très coûteuse
lors de l'utihsation des méthodes à mailiage. Dans le cas des méthodes sans mailiage,
l'adaptativité parait plus réalisable vue la flexibilité des méthodes et surtout l'absence des
maillages spécialement pour les méthodes vraiment meshless.
Dans le cas de la méthode NEM, qui est une méthode typiquement meshless, le raffine
ment est une tâche relativement aisée. Yvonnet et al.[48] ont présenté des stratégies de
raffinement et des critères avec lesquels ils procèdent au raffinement.
Il est logique de procéder au raffinement dans le cas où l'erreur du schéma numérique n'est
plus acceptable. C'est pourquoi, la stratégie de raffinement se base sur des indicateurs (ou
capteurs) d'erreurs et ce pour améliorer la précision des résultats.
4.8.1 Les indicateurs d'erreur s
L'application de la méthode C-NEM dans [48] portait sur la résolution d'un problème
d'élastostatique en formulation de Galerkin. Dans ce cas, les auteurs ont défini deux types
d'indicateurs d'erreur.
4.8.1.1 Premie r indicateur d'erreu r
Le premier indicateur est basé sur le calcul de l'erreur L" locale sur le tenseur de contrainte
discontinu. Les déplacements nodaux d sont obtenus par la résolution du système linéaire
final (et après l'intégration numérique sur les cellules de Voronoï). Ces déplacements sont
utilisés pour calculer les contraintes sur les nœuds à l'intérieur de chaque cellule de Voro
noï a, = Ce? = CB,d .
72
D'un autre côté, le tenseur de contraintes peut être défini d'une manière continue en n'im
porte quel point x G i^ Ce tenseur à(x) est obtenu par l'interpolation C-NEM sur les
valeurs nodales :
à(x) = 5^0f(x)àf (4.31) 1=1
où V est le nombre de nœuds voisins visibles de x et (/)f sont les fonctions d'interpolation
contraintes de ces voisins. Ainsi, l'erreur locale peut être calculée comme suit :
'l\ià^-à)''c-\a^-a )dn -,1/2
là^-âl (4.32)
4.8.1.2 Deuxièm e indicateur d'erreu r
Le deuxième indicateur d'erreur est basée sur une définition continue du tenseur de contrainte.
II est possible de construire une fonction de contrainte continue en utilisant la dérivée de
la fonction de forme là où elle est définie :
a''(x) = CB''(x) d (4.33)
et ainsi un autre type d'indicateur d'erreur peut être défini en utilisant les deux expressions
4.31 et 4.33 :
e'! = L>-^' yc-'ia" -à)dn -,1/2
\a — (7||, (4.34)
4.8.2 Indexe s de précision des calculs (computing effectivity indexes )
Puisque le diagramme de Voronoï constitue une décomposition complète du domaine
d'étude, l'erreur globale est obtenue par la sommation des erreurs locales sur tous les
73
nœuds du domaine :
et
('")' = E ('') ' < " "»
2 •"
(4) =E(^0 <^-3 « 1 = 1
La contribution relative à l'erreur globale peut aussi être définie comme suit
'7,' = TTT (4.37 )
et c' '
V^ = TT^ (4.38) ||cr||n
Il est important de noter le coût très élevé du calcul de ces erreurs et particulièrement le
calcul des intégrales dans les équations 4,32 et 4,34. En effet, il est nécessaire de faire
une triangulation des cellules de Voronoï et d'accomplir une intégration numérique sur
ces triangles.
L'indexe de précision 9 est défini comme suit :
è' = ^^ ,r, ~ '? (4.39)
et
6" = ^ = , 1 " " ^ 1 " (4.40 )
L'index de précision doit être proche de 1, du moins tendre asymptotiquement quand le
nombre de nœuds augmente.
74
4.8.3 Stratégi e d e raffinemen t
Pour améliorer la précision des solutions approximées, il est très important de connaître
la contribution locale de chaque cellule, c'est pourquoi, Yvonnet et al,[48] définissent
l'indicateur d'erreur permissible fj et l'indicateur d'erreur pour chaque cellule 77, :
N
T !=1
Pour avoir une erreur similaire dans chaque cellule, il faut avoir F], = 1%, Vi, avec :
(4,42) N
En suivant Zienkiewicz et al,[87], on peut définir une longueur caractéristique d'une nou
velle cellule par rapport à celle d'une ancienne et ce pour obtenir une convergence d'ordre
p (0(/?,^)), Dans notre cas, on peut définir la longueur caractéristique k d'une cellule de
Voronoï comme étant la moyenne des distances entre le nœud central et ses voisins natu
rels. Ainsi, on a : h"' h old
V\WW\\n Vf''
1
(4.43)
D'après Yvonnet et al.[48], le taux de convergence de la méthode C-NEM est équivalent
à celui de la MEF sur un mailiage triangulaire et utilisant une interpolation linéaire. Ainsi,
le taux de convergence prévu est p dans le cas où une norme Euclidienne (Energy norm)
est utilisée.
En utilisant une des stratégies de raffinement présentées dans la figure 19, on obtient :
h'""' 1 -—-- < - (4.44) h"''' - 2
75
et par conséquent, le raffinement doit opérer dans le cas où
V\\à(x)\\n
Ni': < -- 2
(4.45)
La stratégie illustrée dans la figure 19-a a été utilisée dans quelques publications ([63],[83]).
Figure 19 Procédures de raffinement : (a) ancienne approche et (b) approche adoptée dans [48]
Elle est facile et recommandée pour raffiner un nuage irrcgulier de points. La deuxième
stratégie de la figure 19-b a été appliquée par Yvonnet et al.[48] dans des problèmes d'élas
tostatique. Les mêmes auteurs ont testé l'efficacité des deux approches et ont remarqué
que, dans leurs cas d'application, la deuxième approche est beaucoup plus efficace que la
première.
Vue la nature même de l'approximation NEM qui se base sur l'utilisation du diagramme
de Voronoï, le raffinement ne nécessite pas de coût additionnel dans le calcul comme c'est
76
1
1
1
1
• 1
•
•
•
• 1 • 1 •
VTVTI
• • 1 *
-
Figure 20 Exemple d'adaptativité dans le cas d'un problème d'élastostatique d'après Yvonnet [48]
le cas pour les autres MMs. De plus, et contrairement aux autres MMs, le support de la
fonction de forme de la méthode NEM est automatiquement défini par la détection des
voisins naturels. Ce qui évite les difficultés reliées à l'adaptation de la taille du support
lors de la procédure de raffinement [23].
4.9 Conclusio n
Ce chapitre a été consacré à la présentation de la méthode des éléments naturels dans
sa version standard. Dans la majorité des cas d'application rencontrés dans la littéra
ture, un cadre variationnel de type Galerkin sous une description Eulerienne, est utilisé.
Quelques applications ont utilisé une description Lagrangienne actualisée, tout en gardant
l'approche variationnelle (voir par exemple [100, 46, 69]), Les applications citées ici ont
simulé des écoulements à surface, sans pour autant utiliser les équations de Saint-Venant.
Il e.st intéressant, donc, d'explorer les capacités de la méthode des éléments naturels à
traiter des écoulements à surface libre en présence de chocs et en utilisant le système de
Saint-Venant. Le grand avantage de la NEM, en l'occurrence la fonction de forme inter
polante, offre une aisance dans l'imposition des conditions aux frontières. Cet avantage
est absent dans toute les autres méthodes sans mailiage. De plus, les approches variation-
77
nelles utilisées jusqu'ici avec la NEM, ne nous intéressent pas particulièrement dans les
applications que nous envisageons. Ceci est due principalement au fait que nous sommes
en présence d'une loi de conservation (système de Saint Venant) qui est souvent traitée
à l'aide d'approche de type volumes finis. Par conséquent, on va essayer de développer
une approche particulaire basée sur la fonction de forme de type NEM. Le chapitre 6 sera
consacré à cette tâche. Une nouvelle méthode élaborée dans le cadre de ce travail et bap
tisée Méthode des volumes naturels sera développée, présentée et appliquée pour simuler
les écoulements à surface libre.
CHAPITRE 5
LA MÉTHODE SP H (SMOOTHE D PARTICL E HYDRODYNAMICS )
APPLIQUÉE AUX ÉCOULEMENTS À SURFACE LIBR E
Après avoir présenté les principales méthodes sans mailiage dans le chapitre 3 et après
avoir présenté plus en détail la méthode NEM dans le chapitre 4, nous entamons à partir
de ce chapitre les applications de ces méthodes dans le cas des écoulements à surface
libre. La première étape consiste à utiliser la méthode SP H vue son caractère Lagrangien
intrinsèque. L'application de la méthode SPH dans sa version standard a fait l'objet du
projet de maîtrise de l'auteur [12]. Cette étape à servi à explorer les capacités de la méthode
et de détecter ses limites. Le travail effectué dans le cadre de cette thèse vise à surmonter
les difficultés de la SPH. Ce chapitre est, donc, consacré à l'application de la méthode SPH
aux écoulements à surface libre. Les équations de Saint-Venant sont formulées en utilisant
cette méthode pour simuler des écoulements en ID et en 2D en absence de termes sources.
La méthode est présentée dans sa version standard. Ensuite, son implementation dans le
cas des équations de Saint-Venant est détaillée. Une étude comparative de la méthode dans
son cadre "variationnel" avec la méthode des éléments finis donne les limites de validité,
aussi bien de la méthode dans sa version de collocation, que de celle des expressions
des gradients. Dans la même philosophie, et vue la forme centrée du schéma obtenu, une
bonne partie de ce chapitre sera consacrée aux techniques de stabilisation utilisées. En
effet, une viscosité artificielle obtenue par une analogie avec les techniques de décentrage
(upwinding) rencontrées et utilisées pour les solveurs de Riemann, est introduite dans le
schéma SPH final. Finalement, des résultats de validation en ID et 2D sont présentés en
fin de chapitre. Ce chapitre a fait l'objet d'une publication apparue dans le "International
Journal for Numerical Methods in Fluids" en 2005.
79
5.1 Eta t de l'ar t
Dans la littérature scientifique, la grande majorité des travaux rencontrés qui traitent la
simulation des écoulements à surface libre, utilisent les approches Euleriennes ou pseudo-
Lagrangienne (ALE). La méthode des éléments finis (voir par exemple Soulaïmani et Saad
[153], Souli et Zolesio [81] et Hicks [50]) et surtout la méthode des volumes finis (voir
par exemple Toro [38], Loukili et al, [6], Audusse [35] et Mohammadian et al.[34]) re
présentent les approches systématiques pour cette fin. La description Lagrangienne reste
d'un usage très limité. Dorfi et al. [97] ont introduit la méthode de différences finis mobile
(moving finite différence methods). Par la suite Miller a présenté la méthode des éléments
finis mobile [129, 89]. Les deux dernières décennies ont vu l'avènement de la famille des
méthodes sans mailiage (meshfree methods). Les premières applications parues étaient
dans le domaine de l'astrophysique en utilisant la méthode SPH (voir Lucy [95] ainsi que
Gingold et Monaghan [73]. La méthode SPH a été utilisée dans plusieurs applications
en mécanique de solide et en fluide. À titre d'exemple, les références [96], [139], [57],
[103] et [10] montrent des applications de la méthode SPH dans la simulation des chocs
à grande vitesse. En écoulements à surface libre, on peut citer les travaux de Monaghan
[76]. Dans ce travail, et dans plusieurs autres ([ 114],[99],...), les équations de Saint-Venant
n'ont pas constitué le support mathématique des simulations. Les équations de dynamique
des gaz dans le cadre d'une loi d'état isentropique représentait la base mathématique de
ces travaux. La loi la plus souvent rencontrée dans la littérature est donnée par l'équation
(5.1):
P = k ( - ) 7
- 1 P o •
(5.1)
où P est la pression, p est la masse volumique et 7 est un paramètre et le coefficient k est
choisi de manière à avoir un nombre de Mach faible pour l'écoulement (typiquement entre
0,1 et 0.01). Les équations de Saint-Venant ont été traitées avec la méthode SPH dans très
peu de cas. Wang et al.[67] ont simulé les cas de bris de barrage en ID. Les résultats qu'ils
ont publiés sont non-reproductibles. Contrairement à ce dernier travail, Ben Moussa a
80
présenté dans sa thèse [17] une étude mathématique exhaustive des méthodes particulaires
de type SPH. Son travail a le mérite d'être un des seuls (avec les rapports de Sandia
Lab. [32] et [85]) à fonder les bases mathématiques de la méthode et d'étudier d'une
manière rigoureuse l'influence des différents paramètres qui entre dans la formulation.
Dans le même contexte, Frank et Reich [132] ont étudié les propriétés de conservation de
la méthode SPH dans le cas des équations de Saint-Venant. Ils se sont intéressés surtout à
la conservation de la vorticité (Potential vorticity PV).
Les équations de Navier-Stokes ont été traitées par la méthode SPH pour simuler les écou
lements à surface libre. On peut citer le travail de Shao et al. [40] dans lequel les auteurs
simulent des écoulements de fluide Newtoniens et non-Newtonien en présence de surface
libre. Inutska [138] a introduit les solveurs de Riemann dans la formulation SPH pour
évaluer les forces sur chaque particules. Cha et al. [11] ont présenté une nouvelle formu
lation de la SPH appelée GPH (Godunov-type Hydrodynamics). La GPH a exactement la
même philosophie que la SPH à l'exception que la GPH utilise un solveur de Riemann
pour évaluer les accélérations hydrodynamiques. Dans la même lignée de travaux, Mo
naghan [77] et de Molteni [21] montrent des reformulation de la méthode SPH avec les
solveurs de Riemann. La méthode SPH a même fait l'objet d'un livre qui traite de ses
aspects mathématiques et numériques ainsi que ses divers application. Voir la référence
[106] pour plus de détails. De plus, quelques codes commerciaux basés sur la méthode
SPH commencent à être de plus en plus populaires dans la communauté des ingénieurs.
Citons à titre d'exemple le code SPARTACUS-2D qui a été développé en se basant sur les
travaux de recherche de EDF (Électricité de France) [33, 124, 37] et qui a été incorporé
dans le grand logiciel TELEMAC-2D spécialisé dans les écoulements à surface libre.
Dans ce chapitre, la méthode SPH sera présentée ensuite implémentée et appliquée dans
le cas des SWE. Les solveurs de Riemann vont être utilisés pour des fins de stabilisation.
5.2 Présentatio n d e la méthode SP H
L'idée principale de la méthode SPH repose sur l'identité suivante : Toute valeur /(./)
d'une fonction / en un point x peut s'écrire comme suit :
/ (x ) = / f{s)ô^(s)dn = f /(s)(5(x - s)dn (5.2) Jn Ju
où Q est le domaine de définition de / , 5x est la masse de Dirac centrée en x. En pratique, la
masse de Dirac est numériquement non-reproductible. Par conséquent, elle est remplacée
par une fonction plus régulière appelée "fonction noyau" (Kernel), qu'on notera désormais
i r , qui doit vérifier quelques propriétés mathématiques qu'on va détailler par la suite
[75, 82]. L'équation (5.2) devient :
/ ( x ) ~ / " / ( s )U ' (x - s)dQ (5.3)
i r dépend de la variable x — s et d'une autre variable notée / et appelée "longueur de
lissage" (smoothing length). La fonction Gaussienne et la fonction Spline sont les noyaux
le plus souvent utdisées. La fonction Gaussienne est donnée par :
X où ^ = T. —iT et d est la dimension spatiale du problème. Un exemple des fonctions Spline
||x|| est donné par :
4 - 6^2 ^ .3e' .si 0 < ^ < 1
\V{xJ)= I ( 2 - 0 ' ' si 1 < ^ < 2 (5.5)
0 si . > 2
D'autres exemples de noyaux ont été évoqués dans le paragraphe 3.4.4.
Les fonctions noyaux doivent vérifier les conditions suivantes [74, 113] :
82
1. U'(x. /) > 0 pour tout X G ili, où ili est un sous-domaine du domaine total i}
2. \\'(x, /) = 0 pour tout X G Ùi, complément de Q/ dans il.
3. U' doit être normalisé : J^^ \V(x. t)dt = 1
4. Il'(s. h) une fonction monotone et décroissante avec s = ||x — y||
5. Il'(s, h) —* S{s) quand /) ^ 0 où (5 est la masse de Dirac.
Déplus, la fonction noyau doit avoir la propriété de la symétrie (i.e. l l ' ( s - x ) = i r ( x - s ) ) „ , , . , ,, . , . dW{s-x) dWix-s).^ ^
et par conséquent, I anti-symetrie de sa dérivée (i,e. z = ). Cette dx dx
propriété est nécessaire et indispensable pour garantir la con.servation de la quantité de
mouvement (voir la démonstration dans Gingold [73]),
La discrétisation de l'équation (5.3) en utilisant une quadrature de Riemann donne l'ap
proximation SPH de la fonction / :
.V
/ ( x ) ' ' - ^ ^ / ( x , ) l l ' ( x - x , ) (5.6) 7 = 1 ^ J
L'exposant a dénote l'approximation. N est le nombre de voisins situés dans le cercle de
lissage relatif à x et qui ont des masses fixes 77?j et des coordonnées x^. pj est la masse
volumique relative à la particule j et Wj/pj est son volume qui peut varier pour les fluides
compressibles.
Toujours en appliquant une quadrature de Riemann, en utilisant l'équation (5.6). la dérivée
spatiale de la fonction / est donnée par :
La dérivée spatiale (df/dx"^)°- peut être obtenue en dérivant directement l'équation (5.3).
Ce qui procure l'identité suivante (df/dx"^)'^ = dj^/d.r'". Cette propriété n'est pas valide
dans le cas où le noyau n'a pas un gradient anti-symétrique. En effet, pour assurer les
83
conditions de la consistance d'ordre zéro (appelée partition de l'unité) dans une forme
discrète, c-à-d : N
J ^ l - i r ( x - x , ) = l (5.8)
et TV
5 ] ] V } V i r ( x - X j ) = 0 (5.9) j = i
Pour monter en consistance de la méthode SPH, un noyau corrigé est souvent utilisé. Il est
donné par [99] :
U " ( x - x / ) = C ( x ) n ' ( x - x / ) (5.10)
où r'~^(x) = Ey=i ^ j ' ^ (x — xj) . Cependant cette correction fait perdre le caractère
symétrique (pair) du noyau et donc le caractère anti-symétrique du gradient. Ce constat
implique deux conséquences :
- La conservation de la quantité de mouvement peut être compromise. D'après Mo
naghan [75], l'anti-symétrie du gradient du noyau est une condition nécessaire pour
garantir la conservation de la quantité de mouvement.
- Une attention spéciale doit être portée au calcul des dérivées spatiales du noyau
corrigé. En effet, l'identité (df/dx'"^)" = df"/d.r"' n'est plus vérifiée. En effet, uti
lisant l'équation (5.4) avec un noyau symétrique et à support compact, on a :
4 ^ ^ ^ ^ " ( x - s ) d s dx'" jçi d.s"'
^-//(s,C,x,?liI^„s
= / / ( s ) n x ) ^ ? H ï ; f i > < ( s ( 5 . 1 1 , Jn d.r'"
et ainsi en appliquant une quadrature de Riemann, l'approximation de la dérivée
84
spatiale donne :
x) d.^
j = i
(5.12)
Il est clair que (df/d.r'")'' ^ df/d-r'".
Remarques
1. En appliquant la formule (5.7), la dérivée discrétisée calculée dans la position x/
est : .V
V/(x ; ) " = ^ V - / ( x ; ) V U V y (5.13) j = i
avec VW'u — V i r ( x — xj) . À titre d'exemple, considérons, en ID, une dis-
tribution de particules distancées de dx, et un noyau symétrique avec une longueur
de lissage / = (/x/2. Dans ce cas, Vj = dx. L'approximation de la dérivée est alors :
4f(x)" , dlVu+x —— = dx — (/,+ i - / , _ i )
dx dx
Cette approximation peut être nulle dans des cas non-triviaux comme pour la fonc
tion donnée par / / = ( — 1)'. Ces fonctions sont des solutions oscillantes qui repré
sentent des fonctions parasites (spurious modes) qui sont capables de se multiplier
surtout au voisinage des discontinuités et ainsi polluer la solution totale. Ce cas, est
un cas d'instabilité très connu dans le contexte des méthodes de différences finies et
d'éléments finis, lorsque les gradients sont approximés par des schémas centrés.
2. Comme suite à la remarque précédente, il est important de noter que, dans le cas
d'une approximation à deux points, la meilleure précision est obtenue dans le cas
où dx{dWi i+i/dx) = l/'2d.i\ alors que le pire cas correspond à dW'ij+i/dx = 0.
Il est clair que la précision de l'approximation est reliée au choix du noyau et de sa
longueur de lissage. Si cette dernière est très petite, le nombre de particules situées
dans le cercle de lissage de rayon HI et qui interviennent dans l'approximation est
85
insuffisant pour obtenir une bonne précision. Dans le cas contraire, si la longueur
de lissage est trop grande, les caractéristiques locales de la solution peuvent être
lissées. Dans nos exemples numériques, nous allons choisir K = 2 et une longueur
de lissage 1 égale à deux fois l'incrément spatial initial dx.
Rappelons, à présent, brièvement l'application de la méthode SPH dans le cas de l'équa
tion de la quantité de mouvement de dynamique des gaz :
^ + ^ = 0 (5.14 , Dt p
où u est le vecteur vitesse et p est la pression. Pour une particule i, l'accélération nodale
est approximée classiquement par :
^ = - 2 ^ " ^ l ^ + ^ | V H ' „ (5.15) j = i
Dans le passage de l'équation (5.14) à l'équation (5.15), une intégration par partie, utilisant
l'identité suivante, a été effectuée :
"i~--0-'O Pour amortir les oscillations dans les régions des chocs et afin d'éviter l'interpénétration
des particules, une viscosité artificielle [75] est introduite dans l'équation (5.15) :
nu -cyf,jP,j + ii(',jP:j si (u , - Uj ) • (x, - x, )
O.lb) 0 sinon
où n et ii sont des constantes, r,j est la moyenne des vitesses d'ondes associées aux parti
cules i et J et ptj = /(u, - Uj) • (x, — Xj)/((x, - x^)' -|- e^). Les paramètres a et >i sont
souvent pris respectivement 0.01 et 0 [76]. Ainsi, la version stabilisée de l'équation de la
86
quantité de mouvement (5.13) :
Du,
Dt -E"Mf^ + ^ + nujvir,, (5.17)
5.3 Implementatio n dans le cas des équations de Saint-Venan t
En se basant sur ce qui est dit dans le paragraphe précédent, on peut obtenir une imple
mentation des équations de Saint-Venant avec la méthode SPH et ce par analogie avec les
équations des écoulements compressibles et isentropiques. Dans les écoulements à sur
face libre, la profondeur de l'eau h joue le même rôle que joue la masse volumique p dans
les écoulements compressibles. De plus, en utilisant l'équation d'état p = gh'^/2, l'équa
tion de conservation de la quantité de mouvement en écoulements d'eau peu profonde est
obtenue par analogie avec l'équation (5.17) :
Du, ~Dt = -J2^'j [3{h^ + ^j) + n j ] vvr,, (5.18)
où //, est la profondeur d'eau nodale relative au nœud /. 11 est à noter que la propriété de
consistance du noyau E i = i ^'j^^^'v '* ^ utilisée pour obtenir une forme symétrique de
l'équation (5.18).
Remarques
1. L'équation de continuité est automatiquement et implicitement vérifiée puisqu'une
description Lagrangienne est utilisée. La masse totale de l'eau est subdivisée en N
particules de masses nij. La masse de chaque particule est conservée dans le temps,
ce qui garantit la conservation globale de la masse. La profondeur d'eau peut être
calculée en utilisant l'approximation SPH (équation 5.6) ;
N ; V
r(x,) = X]/ljV;ll'-, = ^ „ ; , i r , , (5.19) J = l J = l
87
avec a\j = U (x, —j). Ainsi la profondeur approximée n'est pas la valeur nodale.
2, D'après les équations (5.17) et (5.18), l'accélération nodale est obtenue directe
ment par collocation et donc sans aucune procédure de "smoothing" comme c'est
le cas pour la pression. Ainsi, le terme de gauche de l'équation (5.17) est obtenu
par une procédure de collocation. Tandis que le terme de droite est obtenu par une
approximation faisant intervenir les particules voisines. Dans la section suivante,
il est montré comment ces deux termes sont obtenus d'une manière consistante en
utilisant une analyse variationnelle.
5.4 Un e formulation variationnell e stabilisé e avec l'approximation SP H
L'approximation SPH (5.6) peut être considérée comme une interpolation de type éléments
finis. En effet, elle peut être écrite sous la forme suivante :
.V
r (x ,0 = 5^iV,(x)/,(i) (5.20) J = l
où Nj(x) = lV{xj — x)\'j est la fonction de forme associée au noeud j . Toutefois, cette
fonction de forme n'est pas interpolante i.e. elle ne vérifie pas l'identité de Kronecker :
Nj(x,)^S,j (5.21)
où ô,j est la fonction Delta de Kronecker. L'équation (5.21) implique que /"(x,) 7 /, .
Cette identité cause des grandes difficultés dans l'imposition des conditions aux frontières
de type Dirichlet.
5.4.1 Formulatio n variationnell e
Considérons dans la suite une ÉDP de type hyperbolique :
Du - ^ + V F = 0 (5.22)
88
où F est une fonction scalaire de flux ( par exemple, pour les équations de Saint-Venant
F = gh). Une formulation variationnelle faible associée à l'équation (5.22) est donnée
par :
/ X,{x-x,)(^ydQ- f FVN,{x-x,)dn+ f FN,{x-x,)ndY = 0 (5.23)
avec il, est le support compact de frontière Y, associé à la particule i. n est un vecteur
unitaire normal sortant à fl. Lorsque le support de la particule i est complètement inclus
dans le domaine de définition (particule interne), le terme intégrale de contour s'annule.
Plusieurs choix sont possibles pour approximer le flux F. Un premier choix consiste à
choisir une approximation constante sur il,, qui est égale par exemple à F{x,) ou à une
valeur lissée telle que F"(x). Le premier choix est peu coûteux en calcul et il est souvent
utihsé dans les formulation classique de la méthode SPH. Désormais, on notera par F/,(x)
le flux approximé. D'un autre côté, l'approximation SPH de la dérivée temporelle de la
vitesse est obtenue par un "lissage de la dérivée particulaire sur le temps", comme :
fe) (x) = f ^ U - ( x - x , ) V - ù , (5.24)
avec ùj = Duj/Dt l'accélération nodale de la particule j . Cette équation suppose que
la longueur de lissage n'est pas fonction du temps. Par conséquent, le premier terme de
l'équation (5.23) devient :
^[L '' '"' ^ ^ M ^ = E^^'A
où M,j sont les coefficients de la matrice masse. Par l'application de la procédure classique
de "condensation de la masse" (mass lamping) sur la matrice de masse consistante, qui
89
consiste à concentrer toutes les masses du voisinage sur la particule i, on a :
X A '
YM,J= / \v,\;{Y\VjVj)dn (5.25) j = i - f ' . = 1
En prenant en considération que E ^ i '^ u ^ J — !> o" obtient :
,v V A / , J = / \V,V,dn = V, (5.26) j=i -f^'
Par conséquent, si la matrice consistante de masse est remplacée par la matrice "lampée",
l'équation (5.23) devient :
ù, - / FVN,{x-x,)dn = 0 (5.27)
JQ,
En utilisant une quadrature de Riemann, l'équation (5.27) donne :
TV
<i,-J2^'jFt,(xj)V]Vj,=0 (5.28) j = i
Dans le cas d'un noyau consistant avec une dérivée anti-symétrique, E7=i ^ j^/!(Xj)Vir,7 =
0 et VU'ij = —VWj,. La forme discrétisée finale de l'équation (5.23) est donnée par :
TV
Ù, = -YVJ(FH(X,) + Ff,ix,))V\Vj, = 0 (5.29) j = i
Si on considère le cas où un noyau corrigé comme celui donné par l'équation (5.10), alors
le problème variationnel donné par l'équation (5.23) sera :
/ /Vf(x - ^^)(^^ydn = f FVA'; (x - x,)di} (5.30)
90
Utilisant une quadrature numérique et considérant le fait que E j= i ^.^/i(xj)VU77 = 0,
le terme de droite de l'équation (5.30) est développé comme suit :
.V
Y \'AF,,{x>) + F,,(x,))(C(x,)Vll'(x - x,))l^^^ + W{x^ - x,)C(xj) j = i
Comme i r est symétrique, alors VU'(x — x,) | _ = - VU',j. En appliquant la procédure
de lamping sur le terme de gauche de l'équation (5.30), le problème variationnel discrétisé
devient :
N
ù' = - E ^ J ( ^ ' ' ( ^ ' ) + ^ ' ' (^ j ) ) (^ ' (^ j )^^ 'o-" ' ' jVC(x, ) ) (5.31) j = i
Remarque :
On peut conclure d'après ce qui est évoqué en sus, que la formulation standard de la
méthode SPH ne peut être obtenue que si :
- un noyau consistant, symétrique et à support compact est utilisé ;
- une concentration de la matrice masse (mass lumping) est effectuée ;
- le flux est choisi comme étant un flux discret et égal à F/,(x) = F(x,).
5.4.2 Stabilisatio n
Passons maintenant à la stabilisation de la formulation variationnelle (5.29) ou (5.31).
Comme il a été montré dans la section 5.2, l'approximation des gradients des flux avec
la méthode SPH standard, aboutit à un schéma centré et donc instable. Des oscillations
parasites peuvent naître et s'amplifier surtout aux voisinages des discontinuités et ainsi
polluer la solution globale du problème. D'où la nécessité d'introduire des mécanisme
de stabilisation dans le schéma d'approximation discret. Notre approche de stabilisation
va se baser sur une analogie des techniques existantes et appliquées pour les solveurs de
Riemann. Cette approche aboutira à l'introduction d'une nouvelle vi.scosité artificielle qui
91
"décentre" le schéma (5.31 ) et qui sera plus performante que celle suggérée par Monaghan
(avec l'équation (5.16)) dans [74].
Dans ce qui suit on va considérer les deux noyaux de types Gaussien et Spline. Ces noyaux
vont être corrigés ultérieurement pour assurer les conditions de consistance. Le noyau
Gaussien est donné par :
i r ( x - x , ) = 7 ^ - ^ e x p ( - C ' ) (5.32)
Le noyau de type Spline cubique est :
• ( x
4 -
(2
0
- GC' +
-0^ 3C si
si
si
( 0 <
( 1 <
(C>
C< c< 2)
1)
2) (5.33)
où ( = ||x — X, Il et d est la dimension de l'espace. De plus, la relation suivante est vérifiée :
"'^-|vn-,
avec r,j = x, — Xj le vecteur distance entre les particules i et j.
Revenons, à présent, à l'équation (5.29). Elle stipule que le flux est estimé au milieu de la
distance entre i et j . Ce constat est beaucoup plus clair si on réécrit l'équation (5.29) sous
la forme suivante :
u, = - 2^2Vj — IV11 ,j\n,j (5.34) j = i
Pour introduire un mécanisme de stabilisation dans l'approximation du flux, un schéma
simple de Lax-Friedrichs [118, 38] est utilisé. Ainsi le flux centré (F/,(x,) -f- F/,(Xj))/2 est
92
remplacé par
-((F/,(x,) + F/,(Xj)) - Xiuj - u,) • n , j j
où A es tune longueur d'onde caractéristique. Ainsi, la formulation SPH stabilisée devient :
iV
û' = - E V}VU',j((F,,(x,) + F,(x,)) - A(u, - u,) . n „ ) (5.35) j = i
Par conséquent, le terme de stabilisation dans la direction n,j correspond à :
n,j = -A(uj - u,). • n,j (5.36)
La normale n,j peut s'exprimer en utilisant le vecteur r , j , ce qui mène à l'expression
suivante :
n„ ^ _^K^^à3 (5.37)
e étant introduite pour éviter la division par zéro.
La formulation stabilisée de l'approximation SPH de l'équation hyperbolique (5.22) peut
être appliquée directement sur l'équation de la quantité de mouvement de Saint-Venant,
et ce en prenant la fonction de flux F = gh. Si son approximation est choisie comme
F/,(x,) = gh,, l'approximation SPH, donnée par l'équation (5.18), s'obtient. Toutefois, il
est possible de choisir F/,(x,) = gh'^ et ainsi on obtient la formulation suivante :
TV
Û' = - E ^J^*^'J (•'^(''' + ' ' j) + n , j ) (5.38) j=i
qui est supposée être plus stable. Dans le cas où un noyau corrigé est utilisé, l'équation
précédente devient :
TV
Ù- = - E ^ ( ( '' + ") + n,,)(vn-, - ir,,vc(x,)) (5.39) j = i
93
L'équation de continuité (5.19) est utilisée pour la détermination de la valeur lissée la
profondeur h" et non pas la valeur nodale h,. Ainsi, les volumes Vj sont calculés par
\ j — mj/h". Le terme de stabilisation est donné par :
n„ = -^'-'"''-'' '^ (5.40) rl + e^
avec u,j = (u, — u^) est la vitesse relative, A,j = (c, -i- Cj)/2 et c, = \/gh': est la vitesse
d'onde. Comparé avec la viscosité artificielle donnée par Monaghan (équation 5.16) :
• L'équation (5.40) ne dépend pas de la longueur de lissage / ;
• Elle ne dépend pas d'une constante a ;
• Son application ne dépend pas des cas où les particules se rapprochent ou s'éloignent,
ainsi elle empêchent les o.scillations parasites (.stencil spurious oscillations) de naître
et de s'amplifier.
5.5 Traitemen t de s conditions aux frontière s
Après l'élaboration du schéma de l'approximation SPH pour les équations de Saint-Venant,
nous allons voir les procédures de traitement des conditions aux frontières. Comme indi
qué précédemment, cette tache n'est pas facile à accomplir vu le caractère non-interpolant
de la fonction de forme de type SPH. Le caractère Lagrangien de la méthode complique
encore plus l'imposition des conditions aux frontières. En bougeant, les positions des par
ticules et leur distributions spatiales changent dans le temps. C'est pourquoi, les exemples
que nous avons traités ont des géométries simples. D'ailleurs, le traitement des frontières
reste toujours un problème ouvert pour la méthode et c'est principalement à cause de ce
problème que nous avons cherché à nous tourner vers une autre méthode Meshfree qui
dispose du caractère interpolant.
Parmi les techniques utilisées pour le traitement des frontières, Monaghan [76] a introduit
la méthode des forces. Il a considéré que l'interaction entre les particules et la frontière
94
est semblable à ce qui existe à l'échelle moléculaire. Ainsi, une particule de frontière
fixe (mur) exerce une force de type Lennard-Joncs sur la particule mobile voisine (fluide).
Celte approche a donné des résultats médiocres dans nos cas d'application. La présence de
chocs rend la solution très sensible à ce genre de traitement. Les deux approches utilisées
ici sont : la méthode des particules fantômes et la méthode de symétrisation. Nous allons
expliquer brièvement comment les implémenter dans nos cas d'applications.
5.5.1 Méthod e de s particules fantôme s
Cette méthode consiste à ajouter des rangées de particules sur le bord de la frontière pour
compléter la partie manquante du support des particules de frontières (voir figure 21).
Dans le cas où on veut imposer une condition de glissement parfait, les composantes tan-
gentielles de la vitesse et de l'accélération sont attribuées aussi aux particules fantômes.
Les composantes normales affectées aux particules fantômes sont l'opposé de celles des
particules réelles. Ainsi, la vitesse sur la frontière du domaine sera purement tangentielle.
Dans nos cas d'applications, c'est ce type de condition qui est exigé mathématiquement
par les équations de Saint-Venant. Dans le cas où, une condition de frottement parfait est
nécessaire, les particules fantômes doivent avoir l'opposé des composantes tangentielles
de vitesse des particules réelles.
5.5.2 Méthod e de symétrisatio n
Cette méthode peut être décrite brièvement comme suit : pour toute particule proche de
la frontière (à support incomplet), l'utilisateur doit détecter aussi bien la partie manquante
que la partie pleine du support et qui lui est symétrique (voir figure 21). Par conséquent,
le calcul de la vites.se tient en considération le double de la contribution des particules
réelles (dans le cas d'une condition de frottement parfait), et la particule de frontière verra
son support comme si il était plein donc comme si cette particule était à l'intérieur du
domaine. Cette approche a un coût de stockage inférieur à la méthode des particules fan-
95
Ghost particles
^
Limit of the y domai n
Real particles
• • * • . # • ' . •
* - J - . . • • . . • • ^ i Circl e
Lacki part
/ / / / / ! / / / / / / / / 7 Limit of i
the V domain ^
Partto symmetrize
. . Particl e k * Hn"^— '
/ / ^
S moothing circle
Figure 21 Méthode des particules fantômes (en haut) et de symétrisation (en bas).
tomes, puisqu'aucune particule nouvelle n'est ajoutée. Pour les deux approches citées ici,
leur champs d'application se limitent aux géométries simples.
96
5.6 Intégratio n dans le temps
Pour la discrétisation dans le temps, un schéma de Newmark explicite à été utilisé. Les
vitesses et les coordonnées spatiales pour une particule i sont obtenues par :
u;^+i = u;' + A/.((i - 7)Ù: ' + 7 Ù ; ' + ' ) ( 5 . 4 1 )
x;'+' =x1 + Atu': + At^ ( (^ - 0) Ù;' + /iù;'+') (5.42)
At est le pas de temps, u est le vecteur vitesse, ù est le vecteur accélération et la notation
u" réfère à u(/"). En choisissant les paramètres (3 et -y respectivement égaux à ^ et | , le
schéma correspond à la règle des trapèzes et il est de second ordre en précision [42].
5.7 Algorithm e globa l
Avant d'introduire l'algorithme global de l'approche, on va commencer par expliciter l'al
gorithme de recherche de voisins.
5.7.1 Recherch e de voisin s
Contrairement aux approches numériques standard, dans les méthodes sans mailiage, la
connectivité entre les nœuds n'est pas connue d'une manière directe par la donnée du
mailiage. Dans le cas de méthodes meshless à formulation Lagrangienne, comme c'est le
cas de la méthode SPH, les voisins (et donc la connectivité) de chaque particule change
dans le temps. Par conséquent, l'identification de ces voisins, pour chaque particule, et
à chaque pas de temps, est nécessaire. Cette tâche est celle qui coûte le plus cher dans
l'algorithme total de l'approche. C'est pourquoi, il est impératif de l'accomplir d'une ma
nière optimale. Dans nos applications, nous avons adopté l'algorithme Octree décrit par
Libersky et Petshek dans [10]. Une grille de fond (bookkeeping grid) est construite sur
tout le domaine (voir figure 22). Les cellules des la grille sont des carrés dont le côté est
égal au rayon du cercle de lissage de chaque particule, i.e. HI. Ainsi, pour chercher les voi-
97
Domain Bookl<eeping Grid
Figure 22 L'algorithme Octree pour la recherche de voisins.
sins d'une particule, une première étape consiste à détecter la cellule dans laquelle cette
dernière est située. Ensuite, la recherche des voisins s'effectue dans les 8 cellules entou
rant la cellule de la particule. Il est très important que cette grille n'est utilisée que pour
la recherche de voisins et non pour l'intégration numérique, ce qui fait garder le caractère
mesh-free de l'approche.
5.7.2 Algorithm e global de l'approche
L'algorithme global de l'application de la méthode SPH aux écoulements à surface libre
peut être résumé dans les étapes suivantes :
- Initialisation, introduction des variables initiales : h^, u", l ^",...
- Boucle sur le temps : Répéter, tant que / < t^,,„„i
- Boucle sur les particules : faire pour / = 1.,., A
98
1. Mettre à jour la liste des voisins
2. Calculer les accélérations avec l'équation (5.39)
3. Mettre à jour les vitesses avec l'équation (5.41)
4. Mettre à jour les coordonnées avec l'équation (5.42)
5. Calcul des profondeurs d'eau approximées (lissées) avec l'équation (5.19)
- Fin des la boucle sur les particules
- Fin de la boucle sur le temps
5.8 Résultat s
Une fois la formulation SPH est établie pour le cas des équations de Saint-Venant, des tests
de validation de cette approximation seront présentés dans cette section. Le problème de
bris de barrage (dam-beak) en ID et en 2D vont constituer les applications préliminaires.
Les résultats vont être comparés à la solution analytique dans le cas monodimensionnel
établie par Stoker dans [78], et avec une solution de type volumes finis donnée par Toro
[38].
5.8.1 Problèm e de bris de barrage en I D
Le premier ensemble de tests est la simulation du problème de bris de barrage en ID.
L'objectif est d'évaluer les différentes versions de l'approximation SPH et de voir l'effet de
la stabilisation sur chaque schéma. L'équation (5.39) est implémentée en utilisant un noyau
Gaussien (équation 5.32) et une longueur de lissage égale au double de l'espacement initial
dx. Le pas de temps de la simulation est A^ = 0.02.S. Les résultats présentés dans ce qui
suit sont au temps t = .30.s.
La figure (23) donne les conditions initiales pour ce cas de validation. La profondeur
amont est IOTTZ et la profondeur avale est de Im. Figure (24) donne une comparaison entre
les résultats obtenus avec la nouvelle viscosité artificielle (5.40) et ceux obtenus avec
99
Hauteur amont hL •< Barrage
Hauteur avale hR
Figure 23 Conditions initiales pour le problème de bris de barrage en ID.
la viscosité standard (5.16). 1000 particules ont été utilisées pour accomplir ce test. Le
meilleur résultat pour la viscosité de Monaghan est obtenu pour a = 2.0 et 3 = 0.0 et
la formulation (5.38). On remarque que la majorité des modes oscillants ont été éliminés
^ • " ^ ^ .
• • X . j
:tc m m •:<: •£ £ '. * '-ii. \m ^m ; » iin;
'' < « 'k t %v. • X M M >:> ;
Figure 24 Comparaison entre les effets de la nouvelle et de l'ancienne viscosités artificielles - la figure de droite est un zoom de celle de gauche
avec la nouvelle viscosité. Quelques perturbations minuscules persistent aux alentours de
100
la discontinuité. Le plateau est bien défini mais sa valeur est légèrement supérieur à la
valeur théorique (voir le paragraphe 2.2.4). Une petite perturbation persiste à l'endroit de
la discontinuité initiale. L'onde de raréfaction est lissée, très probablement, à cause de
l'effet diffusif de la viscosité artificielle. Cet effet pourrait être réduit en appliquant un
limiteur de flux comme c'est toujours le cas pour les méthodes de volumes finis de type
MUSCL d'ordre élevé.
Par la suite, la formulation (5.39) est considérée, dans laquelle le noyau est complètement
corrigé. Les résultats sont présentés dans la figure (25). Le plateau est maintenant plus
proche de sa valeur théorique. Toutefois, les petites perturbations à l'endroit du choc per
sistent encore. L'effet de diffusion est clair surtout au niveau du choc de raréfaction. Nous
avons trouvé expérimentalement que les meilleurs résultats sont obtenus avec une correc
tion partielle du gradient du noyau i.e. quand la dérivation de C(x) dans la formulation
(5.39) est négligée. Ceci pourrait être expliqué par la nature fortement non-polynômiale
du noyau corrigé (fonction rationnelle). Cette nature provoque une erreur plus importante
lors de l'intégration numérique (procédure de collocation), que pour un noyau non corrigé.
Ainsi le choc est plus clair et le plateau est plus proche à la solution exacte.
Les mêmes tests ont été reproduits avec une longueur de lissage l = 3dx (figure (26)).
Les résultats sont très clairement plus lissés que dans le cas où / = '2dx. Toutefois, les
résultats obtenus avec la nouvelle viscosité sont toujours meilleurs que ceux obtenus avec
la viscosité de Monaghan.
Finalement un test de convergence est effectué avec une longueur de lissage / = 2dx
et en utilisant la nouvelle viscosité (figures 27 et 28), Clairement, la solution s'améliore
nettement avec le nombre de particules. L'erreur Euclidienne et l'erreur L' sont présentées
sur la figure (29). Le taux de convergence est cependant as.sez bas par rapport à celui des
approches standards.
101
wlhÇvT coîjsçjio^ ^ ' j r |-» c -jj^stu^pn: vvt;*»iiin ro»r«flion or ( « jr^oier.', ' / oon i
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!•« H«- i ! ; * • (:«. •
^ <.. . " • ^ »*•»•<•**•
If* ,.*-ii-T^if Vis,
» •mmmm„miUté: • » » <
Figure 25 Effet de la nouvelle viscosité dans le cas monodimensionnel (/ = 2A.r). Haut : pas de correction sur le noyau, milieu : correction partielle, bas : correction complète. Les figures de droite sont des zoom de celles de gauche.
5.8.2 Problèm e de bris de barrage en 2D
Le test suivant est le problème de bris de barrage en deux dimensions. Ce test servira à
voir l'effet de la nouvelle viscosité, mais aussi pour imposer les conditions aux frontières
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Figure 26 Effet de la nouvelle viscosité dans le cas monodimensionnel (/ — .3A./ ), Haut : pas de correction sur le noyau, milieu : correction partielle, bas : correction complète. Les figures de droite sont des zoom de celles de gauche.
103
Figure 27 Test de convergence : effet du nombre de particules. Cas où le nombre de paiticule entre 50 et 300.
1 0 •
8
5 6
5. û
0 200 400 600
i \ \ \
\
800
l
\ V
1000
X(m)
1
•
1200
—*-Anatytic 500 partictes
—•—1000 particles -•—200O particles
1400 1600 180 0
'
2000
Figure 28 Test de convergence : effet du nombre de particules. Cas où le nombre de particule entre 500 et 2000,
104
100 100 0
Number of particles
Figure 29 Test de convergence : évolution de l'errer avec le nombre de particules.
et évaluer leurs effets sur la qualité de la solution. Deux configurations géométriques vont
être considérées. Le premier cas est celui d'un canal rectangulaire. Dans ce cas, la méthode
des particules fantômes ou la méthode de symétrisation sont utilisées. Les deux méthodes
donnent les mêmes résultats. Les conditions initiales sont exactement les mêmes présen
tées dans la figure (23). La largeur du canal est 75 m. Le nombre de particules utilisées
est KJIJNQ réparties d'une manière équidistante. Le temps de simulation est 30s et le pas
de temps est fixé à At = 0.()2.s. Nous avons augmenté le pas de temps jusqu'à At = 0.1s
ce qui correspond à un coefficient CFL [60] de 0.4 environ. Cette augmentation n'a pas
affecté la qualité de la solution. La longueur de lissage est / = 2A.r, avec Ax est l'espace
ment initial entre deux particules successives. La figure (30) montre les résultats obtenus
dans ce cas. Comme il peut être remarqué, la nouvelle viscosité donne une meilleure sta
bilisation, puisqu'il existe moins d'oscillations. L'effet diffusif est plus marqué. Le niveau
105
"A 11 ^:^iiii •— ^ =:^-i^;' ^>/
Figure 30 Problème de bris de barrage en 2D. Haut : profondeur d'eau (gauche) et vitesse (droite) avec l'ancienne viscosité. Bas : profondeur d'eau (gauche) et vites.se (droite) avec la nouvelle viscosité.
de l'onde de choc reste assez élevé. Ceci peut être expliqué par la combinaison de l'effet
diffusif de la viscosité artificielle avec l'ordre bas de l'interpolation.
106
Figure 31 Problème de bris de barrage cylindrique : conditions initiales et évolutions de la profondeur dans le temps (t=0.4s, t=1.5s. t=2.5s et t=3,5s)
107
5.8.3 Bri s de barrage cylindriqu e
Les conditions initiales et la géométrie du cas de bris de barrage cylindrique sont don
nées dans la figure (31). Le nombre de particules utilisées est 40000 qui correspond à un
mailiage structuré de 200x200. La profondeur d'eau à l'intérieur du barrage est 2.5m et de
0.5 à l'extérieur. Le rayon du barrage est de 0.5 m. Les dimensions du domaine sont 40x40
nr. La longueur de lissage est toujours / = 2Ax et le temps de simulation est 3.5s. La
méthode de symétrisation a été utilisée pour le traitement de la frontière et ce pour simuler
un domaine infini.
Dans ce cas, on observe plus clairement l'effet de la nouvelle technique de stabilisation.
La figure (32) montre que la profondeur d'eau n'est plus oscillante aux voisinages des
chocs de front et de raréfaction. Ces résultats sont comparés avec ceux donnés par la mé
thode des volumes finis, fournis par Toro [38]. Les résultats fournis par la méthode SPH
sont assez acceptables. Pour les deux premières figures, les résultats SPH sont légèrement
déviées par rapport à ceux de la FVM. Ceci est dû à l'effet de la diffusion artificielle de la
nouvelle viscosité. Pour être plus précis, le schéma de Lax-Friedrich utilisé, n'utilise au
cune technique de reconstruction de type MUSCL pour réduire la diffusion habituellement
associée avec les schémas de Godunov de premier ordre.
Il est très important de noter que la méthode SPH est beaucoup plus lente et surtout plus
coûteuse que la FVM. Le temps CPU nécessaire à la méthode SPH peut dépasser facile
ment 50 fois celui de la FVM. À titre d'exemple, pour le cas d'un barrage cylindrique,
pour accomplir une simulation avec 40000 particules à un temps de 3.5s, le temps CPU
est de 24 minutes, alors que pour la FVM, il ne dépasse pas les 4 minutes pour le même
nombre de cellules. Les simulations ont été réalisées sur un ordinateur dont le processeur
est à 550 MHz avec 512 Mo de RAM. Le temps de calcul de la méthode SPH est réduit
environ 6 fois avec l'utilisation de l'algorithme Octree pour la recherche de voisins.
108
-OMvBixDUr
-FV\1
10 •-$ Î C 2 ^ Î 5 4 0 Jb X 2'.j MJ 3 5
— FVM
1=3. Si
K^ FVM
| \ / \
/ \ / ^ \ ^ X j ^
^v'ïT^;?*? \ /
1 ! i ;
Figure 32 Problème de barrage cylindrique, comparaison avec la méthode des volumes finis.
5.9 Discussio n et conclusions
Dans ce chapitre, la méthode SPH a été appliquée pour la simulation des écoulements à
surface libre. La méthode a été évaluée dans quelques cas académiques et a montré de bons
résultats. Une étude variationnelle a abouti à une nouvelle formulation de la méthode SPH
dans le cas des équations hyperboliques de type Saint-Venant. La nouvelle formulation a
été stabilisée par l'introduction d'une nouvelle viscosité artificielle inspirée des solveurs
de Riemann. La technique de stabilisation a révélé de très bons résultats par rapport à celle
introduite par Monaghan. Les chocs ont été bien captés et les formes des ondes sont bien
définies.
109
Toutefois, la méthode est incapable de traiter des cas géométriquement complexes. En
effet, les techniques de traitement des conditions aux frontières sont limitées aux géomé
tries simples. Le caractère non-interpolant de la fonction de forme rend l'imposition des
conditions aux limites très difficile. Ce problème est commun à la majorité des approches
Meshless. Avant l'apparition de la technique NEM, toutes les méthodes Meshless ont des
fonctions de forme non-interpolantes et par conséquent, ne sont conseillées que pour les
domaines infinis ou à géométries simples.
À cette étape du projet, une orientation stratégique était à prendre. Toutes les techniques
de traitement des conditions aux frontières (voir le paragraphe 3.5.1) ont été essayées dans
notre cas et elles n'ont pas donné de résultats satisfaisants. Notre intérêt va se tourner vers
une autre approche Meshless qui, bien qu'elle perd une partie de son caractère meshless,
offre l'avantage d'avoir une fonction de forme interpolante. Ainsi, l'implémentation de
cette nouvelle technique bénéficiera de l'expérience acquise avec la méthode SPH. Les
techniques de stabilisation appliquées pour la formulation SPH, seront utilisées dans le
cadre de la méthode NEM. De plus, la méthode permet de résoudre le problème de l'im
position des conditions aux frontières. L'implémentation de cette méthode fera l'objet du
chapitre suivant.
CHAPITRE 6
LA MÉTHODE DE S VOLUMES NATUREL S (MVN ) : IMPLEMENTATION ET
RÉSULTATS
6.1 Introductio n
Ce chapitre est une suite logique des chapitres précédents. L'objectif initial de ce travail
étant le développement d'une approche pour la simulation des écoulements à surface libre
avec les méthodes sans maillages sous un formalisme Lagrangien. La première étape a
consisté à appliquer et explorer les capacités de la méthode SPH pour ce genre de pro
blème. Le chapitre 5 a été consacré pour cette fin. La méthode SPH s'est révélée un outil
assez bon pour être capable de reproduire les écoulements jusqu'à une certaine limite et de
bien capter les chocs que présentent les solutions des équations de Saint-Venant. L'étude
accomplie sur la méthode SPH a montrée que cette dernière présente essentiellement deux
problèmes : la stabilisation et le traitement des conditions aux frontières. La capture de
choc a été bien réussie surtout avec la nouvelle technique de stabilisation inspirée de l'up-
winding des schémas de flux dans les solveurs de Riemann. Toutefois, le traitement des
frontières reste un handicap majeur pour cette méthode. En effet, la méthode SPH reste
limitée aux domaines non bornées et aux géométries relativement simples [101]. Plusieurs
travaux ont suggéré des solutions pour tenter de remédier à ce grand problème (voir à titre
d'exemples [13], [75], [101]). Cependant, le problème reste ouvert. Pour ces raisons, notre
stratégie a consisté à se tourner vers une autre méthode meshless qui ne souffre pas de la
même problématique. Or, d'après la revue bibliographique accomplie dans le chapitre 3,
la majorité des méthodes sans mailiage ont ce problème en commun, à l'exception de la
méthode des éléments naturels (NEM). En effet, la NEM dispose d'une fonction de forme
interpolante et donc l'imposition des conditions de Dirichlet est une tâche triviale pour
cette méthode [117]. Le prix à payer est la perte du caractère meshless pur, puisque la
fonction de forme NEM est construite sur le diagramme de Voronoï ou sur une triangula-
m
tion de Delaunay. La NEM a été présentée en détail dans le chapitre 4. Dans ce chapitre,
l'adaption et l'application de la NEM aux écoulements à surface libre dans une formula
tion totalement lagrangienne et en mode de collocation, sera détaillée. Plusieurs problèmes
seront surmontés grâce à ce choix de collocation, notamment les aspects de l'intégration
numérique. Une analogie avec la dualité éléments finis-volumes finis, sera discutée. Ainsi,
la méthode des volumes naturels NVM sera définie et suggérée pour l'utilisation des lois
de conservation.
Le travail effectué dans ce chapitre a fait l'objet d'un article soumis à la revue "Internatio
nal journal for numerical methods in fluid", qui fait l'objet de l'annexe B.
6.2 Applicatio n de la méthode NEM aux équations de Saint-Venant
L'objectif de ce qui suit est l'application de la méthode NEM pour la simulation des écou
lements à surface libre en utilisant les équations de Saint-Venant comme modèle mathéma
tique. La NEM a déjà été utilisée pour la simulation de quelques problèmes en mécanique
des solides et des fluides. L'approche Lagrangienne actualisée (updated Lagrangian) est la
plus fréquente dans la littérature [46], particulièrement en mécanique des solides. Derniè
rement, Gonzalez et collaborateurs ont présenté une application en Lagrangien actualisé
de la méthode NEM en utilisant les équations de Navier-Stokes avec un nombre de Rey
nolds modéré [100]. Aucune application totalement Lagrangienne n'a été trouvée dans
la littérature. La distorsion rapide du mailiage et ainsi le remaillage fréquent représente
le défi à surmonter pour les scientifiques. Le travail de Birknes [53] peut être considéré
comme cas type où la méthode des éléments finis a été utilisée sous forme particulaire en
Lagrangien total et où un remaillage est effectué dans chaque pas de temps.
Les équations de Saint-Venant en coordonnées cartésiennes sous forme non-conservative,
sont données par (voir figure 33) :
Dh , _ — + W u = 0 (6.1)
112
Surface libre i
h
i d
i
^
il Ea u
2 Bathymétrie
' 1 '•— Niveau de référence
Figure 33 Hypothèses et notations pour les équations de Saint-Venants en 2D.
Du "07 + gVr/ = -g.S'/ (6.2)
où h est la profondeur totale de l'eau {q = h -{- z), u est le vecteur vitesse, Sj est le frot
tement du lit. Dans une première étape, les termes sources vont être négligés. La notation
D/Dt désigne la dérivée particulaire.
6.2.1 Conservatio n de la masse
En général, l'équation de continuité (équation (6.1)) est utilisée pour garantir la conserva
tion de la masse et pour calculer les valeurs nodales de la profondeur d'eau. Toutefois, dans
nos applications, nous allons adopter une autre technique qui diffère des approches stan
dards. La philosophie se base sur une conservation locale de la masse qui, une fois assurée,
engendre une conservation globale de la masse. La formulation purement Lagrangienne
utilisée garantit, ainsi, d'une manière automatique une conservation de la masse pour toute
particule (cellule) de fluide. Ainsi il n'y a plus besoin d'utiliser l'équation 6.1 puisqu'elle
est implicitement vérifiée. Les problèmes numériques liés à sa discrétisation sont, de ce
fait, contournés.
113
Le domaine est subdivisé en N particules. A' correspond au nombre de nœuds utilisés pour
mailler le domaine. Chaque particule est affectée à un nœud. En description Lagrangienne,
chaque particule conserve sa masse au cour du temps. La masse d'une particule / (le
Figure 34 Stratégie de con.servation de la masse pour la MVN : (o : nœud, D : sommet de la cellule de "masse", —» : vitesse). Haut : décomposition du domaine à f -- /". Bas à droite : cellule de Voronoï réelle à t — T'"*"' utili.sée pour la conservation de la quantité de mouvement. Bas à gauche : Les cellules de masses utilisées pour la conservation de la masse et le calcul de la profondeur d'eau à / == /"+'
volume pour le cas incompressible) est l ) = phi.Aj, où p est la masse volumique, hi est
la profondeur de l'eau moyenne sur la cellule relative au nœud / et .1/ est l'aire de cette
cellule. Les aires . 1 ; sont celles des cellules de Voronoï à t = O.s. À chaque pas de temps.
114
le volume de la particule Vi est constant, puisque p est constante. Ainsi, la profondeur
moyenne de la particule au temps suivant /"+' = t" + ôt est calculée comme suit :
AI
.1""'"^ est l'aire de la cellule de la particule / et qui est obtenue par la déformation de la
même cellule en faisant bouger ses sommets (voir figure (34)). Plus clairement, chaque
nœud porte dans son déplacement une masse (un volume) à chaque pas de temps. Ce
volume est le produit de la profondeur d'eau par la base qui est la cellule associée au nœud.
L'écoulement du fluide et les effets dynamiques et cinétiques causent des déformations de
cette cellule. Le changement d'aire de la cellule engendre une variation de la profondeur
d'eau (équation (6.3)).
La stratégie de calcul peut être résumée dans les étapes suivantes. À ^ = 0, le diagramme
de Voronoï est construit et chaque cellule est affectée à son nœud correspondant. Ensuite,
à chaque pas de temps, après le calcul des vitesses et des accélérations sur les nœuds, une
interpolation de type NEM est effectuée pour calculer les vitesses et les accélérations .sur
les sommets des cellules. Avec ces vitesses les coordonnées des sommets sont mises à
jours et ainsi les cellules sont déformées. Cette déformation se répercute sur la profon
deur d'eau et cette dernière est calculée, en moyenne, en utilisant l'équation (6.3). Pour
l'interpolation des vitesses et des accélérations l'équation (4.15) est utilisée.
Remarque 6. 1 : Il est important de noter l'utilisation de deux grilles (ou décompositions)
du domaine. Une première grille est utilisée pour garantir la conservation de la masse et
une deuxième pour la conservation de la quantité de mouvement. La première grille (grille
de gauche de la figure 34) est, le diagramme de Voronoï à t — O.s. La deuxième grille est
le vrai diagramme de Voronoï construit géométriquement à chaque pas de temps (grille
de droite de la figure 34). L'utilisation de deux grilles est est une obligation et non pas un
luxe. En effet, la reconstruction géométrique du diagramme de Voronoï à chaque pas de
115
temps fait perdre l'information sur la masse portée par le diagramme de Voronoï construit
au pas précédent. En d'autres termes, si, la cellule de Voronoï C" relative à un nœud I et
qui a une aire A'j a l'instant /", le même nœud 1 aura une cellule C;'"^' dont l'aire /l'/"^' à
l'instant f""*"'. L'information sur la masse liée à la particule I est perdue lors du passage de
t" à t"~^K En effet, la cellule C}'"*"' n'est pas uniquement la déformation de la cellule C"
due aux déplacements des sommets de cette dernière, c'est tout simplement le résultat de
la construction purement géométrique du diagramme de Voronoï après le déplacement des
nœuds. Pour bien saisir la nuance de cette remarque, il faut juste se rappeler que "après
le déplacement des sommets d'un diagramme de Voronoï, celui-ci ne coïncide pas avec le
diagramme de Voronoï des nœuds déplacés."
Remarque 6. 2 : une attention particulière doit être portée sur le fait qu'on utilise deux
types de cellules. La résolution de l'équation de la quantité de mouvement se fait sur le
vrai diagramme de Voronoï et donc les masses utilisées dans les équations d'équilibre sont
celles qui coïncident avec les vraies cellules de Voronoï et non aucun rapport avec celles
qu'on utili.se pour la conservation de la masse.
6.2.2 Conservatio n d e la quantité de mouvemen t
Nous cherchons à appliquer la méthode des éléments naturels dans une formulation La
grangienne et en mode de collocation pour la simulation des écoulements à surt'ace libre.
Bien que la majorité des travaux qui se basent sur la NEM, était dans une formulation de
Galerkin, un schéma de type différences finies de la méthode à été introduit par Sukumar
dans [111] et ensuite commenté et discuté d'une manière extensive dans [69]. Bien que
les auteurs utilisent le terme de "différences finies", nous préférerons la terminologie "vo
lumes finis" puisqu'il s'agit du calcul des valeurs des grandeurs physiques moyennes par
l'intermédiaire d'un bilan de flux sur les frontières des cellules.
Pour tout nœud / situé en x, la valeur nodale du gradient discret en / peut être approximée
par la dérivation directe de l'équation (4.7). C'est l'approche systématique pour la majo-
116
rite des MMs. Une deuxième alternative pour approximer la valeur nodale du gradient,
consiste à utiliser le "moyennage" de type volumes finis de l'opérateur du gradient. Cette
approche a été proposée par Chen dans [150]. En général, la composante j du gradient
d'un champ ic est approximée, en utilisant le théorème de divergence de Gauss, par :
/ a i ^ \ X,/»'^,(x)dA J,,w''VjdY \dxj)i AI AI
(6.4)
«' étant le champs à dériver. Ai est l'aire et F/ la frontière de la cellule de Voronoï associée
au nœud / ; Uj est la j-ème composante de la normale unitaire sortante à la frontière F/.
Pour les cas où on dispose d'une distribution nodale assez régulière, l'intégrale de l'équa
tion (6.4) est calculée en approximant w'' par une valeur pondérée moyennée sur chaque
arête de la cellule de Voronoï [69]. Le choix w''{xm) = (w/ + wj)/2 donne une approxi
mation exacte pour les champs linéaires w sur des grilles régulières (x^ est le milieu du
segment [U]). Ainsi, le gradient spatial est approximé par :
sijhu (6.5)
ny est la j-ème composante de la normale sortante à la l'arête de la cellule de Voronoï
commune aux deux nœuds / et .1. su est la longueur de cette arête et hjj est la longueur
du segment [U].
L'équation (6.5) est une approximation linéaire de type élément fini. En effet, l'approxima
tion MEF est linéaire sur les arêtes des triangles ; et dans le cas d'une distribution nodale
régulière, le milieu de l'arête de la cellule de Voronoï relative au segment [U] est situé
sur l'arête du triangle dont / et .7 sont ses sommets. Avec cette discrétisation du gradient
spatial, on peut formuler une première approximation de l'équation de conservation de la
quantité de mouvement. En appliquant l'équation (6.5) pour approximer le gradient de la
17
pression statique P — gh, l'équation de Saint-Venant devient
,v Du/ _ 1 ^
UT ~ ~2ÏÏ7^ ' 7= 1
(ghi + ghj)n'^su (6.6)
où u est le champ de vitesse, g est l'accélération de la pesanteur, /?/ est la profondeur d'eau
de la particule I, N est le nombre total d'arêtes de la cellule de Voronoï associée à / et su
est la longueur de ces arêtes.
Remarque 6. 3 : I l est très important de noter que A' , le nombre d'arêtes de la cellule de
Voronoï, n'est pas toujours égal au nombre de voisins naturels visibles de / . Ceci n'est
vrai que dans le cas d'une distribution régulière et lorsqu'il s'agit d'un nœud interne (loin
de la frontière).
L'approximation de l'équation (6.6) est la plus directe et la moins chère. Toutefois, elle
est limitée aux cas où les distributions nodales sont régulières et où les solutions du pro
blème sont linéaires ou quasi-linéaires. Pour les cas où ces conditions ne sont pas vérifiées
a-priori, n'importe quel autre type d'approximation peut être utilisé (éléments finis, diffé
rences finis, éléments naturels ou n'importe quel schéma de flux de type Godunov). Pour
notre cas, le fait d'avoir les cellules de Voronoï déjà prêtes, favorise l'utilisation d'une
approximation de type élément naturel.
Comme mentionné précédemment, l'approximation (6.6) est limitée aux distributions ré
gulières et aux géométries simples et pour les fonctions linéaires ou quasi-linéaires. Dans
les applications proposées dans ce travail, la nature Lagrangienne de la formulation induit
des déplacements relatifs assez chaotiques des particules. Ainsi, la nature régulière de la
distribution nodale se perd très rapidement. La figure 35 montre un cas très simple et as
sez fréquent en simulation Lagrangienne où pour le cas de trois nœuds {1,2,3}, l'équation
(6.6) ne peut pas être utilisée car elle risque de donner une approximation assez imprécise.
En effet, pour l'arête de Voronoï relative aux nœuds 1 et 2, l'interpolation de n'importe
118
.Arcle relative au voisin 2
* ^ • 6
• 1 •
• 4
3
Cellule de Voronoï du nœud 1
Figure 35 Cellule de Voronoï fréquemment rencontrée dans les simulations Lagrangiennes. L'approximation du flux (utilisant l'équation 6.6) sur l'arête relative au voisin 2 risque de ne pas être preci.se.
quelle fonction «' au milieu de l'arête en utilisant u'''(.(Vn) = (wi -I- wj)/2, est loin d'être
précise.
Pour améliorer la solution, une interpolation du flux sur les arêtes de Voronoï est accomplie
en utilisant l'interpolation de type NEM. La manière la plus simple et la moins coûteuse
pour quantifier l'intégrale de l'équation (6.4), consiste à intégrer cette équation avec un
seul point d'intégration (le point milieu de l'arête). Cette quadrature a été étudiée et dis
cutée assez rigoureusement de point de vue mathématique et numérique par Mishev dans
[68]. Par conséquent, l'équation (6.4) est discrétisée par :
. dxj J1 ~ A, Al
N
,4, S' ti'[.js.jn'/) (6.7)
avec wu est l'approximation NEM de lo estimée au point Mj milieu de l'arête de Voronoï,
sj est la longueur de l'arête et N est le nombre d'arêtes dans la cellule de la particule / .
Wu est obtenue en appliquant l'équation (4.15) qui est une approximation plus "riche"
que celle utilisant l'interpolation de type éléments finis, puisqu'elle utilise tous les voisins
119
naturels visibles par I, au lieu de seulement / et ./ dans (6.5). En utilisant l'équation (6.7)
pour l'équation de conservation de la quantité de mouvement (équation (6.2)), on obtient :
-=^ = -iti3hj)n''^j (6.8) ' J= i
où hj = E'/^li (pK{^'^l.i)hK, Nj est le nombre d'arêtes de la cellule de Voronoï asso
ciée au point M.i. De plus, sachant l'identité ^ nd.s — 0, ou sous sa forme discrétisée
X^j^j n^-'.sv = 0, l'équation (6.8) devient :
u= ^ = -^T^i^^ + f''^'^ (6.9 )
C'est la forme finale discrétisée de l'équation de Saint-Venant. Cette forme est préférée
à l'équation (6.5). Elle est la base de toutes les simulations effectuées dans la suite de ce
travail et qui vont être présentés dans la section 6.8.
Toutefois, l'équation (6.9) montre que le schéma obtenu est symétrique ou centré, d'où
l'obligation de le stabiliser. La stabilisation de ce schéma est traitée dans la section sui
vante. II est à noter la ressemblance qu'existe entre l'équation (6.9) et la formulation finale
obtenue en utilisant la méthode SPH (équation 5.38). Cette ressemblance va nous servir
dans la suite puisque la procédure de stabilisation qu'on a appliquée avec la méthode SPH
va être adoptée avec la méthode NVM.
6.2.3 Consistanc e e t stabilisatio n
Une notion très importante pour toutes les méthodes numériques est la notion de consis
tance. La consistance garantit, dans le cas limite où le pas du mailiage tend vers zéro, que
la solution approximée tend vers la solution analytique du problème. Dans [69], Cueto et
al. ont utilisé un développement en séries de Taylor pour montrer qu'un schéma de dif
férences finies pour l'opérateur Laplacien est 0(/i,„) pour un mailiage non régulier, où
120
h„, est l'espacement internodal moyen. Ainsi, un minimum de consi.stance d'ordre 1 est
garanti pour la NEM. Dans le cas d'un mailiage régulier, l'ordre de consistance monte et
la méthode est de second ordre. Pour une étude détaillée sur la notion de consistance de
la méthode NEM on réfère au travail de Sukumar [111]. Dans le cas du travail proposé, la
régularité de la distribution nodale initiale ne peut pas être conservée et est très rapidement
perdue puisqu'on utilise une formulation purement Lagrangienne. On ne peut s'attendre,
par conséquent, qu'à une consistance de premier ordre.
Revenons à présent à la problématique de stabilisation. Comme il a été évoqué précédem
ment, les équations de Saint-Venant sont de type hyperbolique pouvant avoir des solutions
discontinues. D'un autre côté, le schéma obtenu donné par les équations (6.6) ou (6.9). est
un schéma symétrique comparable aux schémas de type différences finies centrés. Ce type
de schéma est instable et par conséquent il doit être stabilisé [ I ]. Ceci permettra d'éliminer
les oscillations parasites (spurious modes) qui peuvent naître et croître aux voisinages des
discontinuités. La figure (36) illustre la naissance de ces modes parasites qui risquent de
polluer la solution globale du problème.
C'est pourquoi une stabilisation de ce schéma est nécessaire. En s'inspirant de ce qui a
été présenté dans le chapitre 5 pour la méthode SPH et de ce qui a été publié dans [13],
la technique de stabilisation proposée dans ce chapitre sera construite par analogie avec le
décentrage des flux dans les solveurs de Riemann. Le décentrage (upwinding) consiste à
introduire une viscosité artificielle.
La quantité iv,(x/) = ghi peut être considérée comme un flux à travers l'arête de la cellule
de Voronoï. Ainsi l'équation (6.9) peut s'écrire comme :
' J=l
(F,(x/) + F,(xj)) ,, 7^ " ^1.1 (6.10)
121
Figure 36 Modes parasites aux voisinages des discontinuités ^ besoin de stabilisation.
Dans un objectif de stabilisation, le terme (F/,(x/) -F Fh{xj))/2 dans l'équation (6.10) est
remplacé par un schéma simple de Lax-Friedrich donné par :
i ( (F,(x;) + F,(x,))-A(u,-u/) .n^-^) (6.11)
avec A > 0. Ainsi, on peut définir une viscosité artificielle qui sert à stabiliser le schéma
proposé et prévenir, en l'occurrence, l'inter-pénétration des particules. Cette viscosité ar
tificielle est donnée par [13] :
- A U / j . Tu Ylu = n—. =(^-
-A (•''./ - '7)(y./ - iii) + (»./ - H/)(x./ - X/)
\/r?7T xAÎTT? (6.12)
122
où A = -{ci + Cj) = -,{\fghi + s/ghj) est la vitesse moyenne des vagues de surface,
U;,/ = Ui - uj est la différence entre les vitesses des particules 1 et J. u et v sont les
composantes du champ de vitesse respectivement dans les directions ./: et y, ru = C/ — fj
et e est une petite constante introduite pour éviter la division par zéro (e = 0.01) et a est
un coefficient constant. La valeur typique que nous avons utilisée dans nos applications
est Q = 0.5. L'équation finale de conservation de la quantité de mouvement, discréti.sée et
stabilisée, est donnée :
V
"' " ( D7) = " T S ^^^^' + ^^'^ ^ ^'jW-^r, (6.13) ' ' ' j=i
La viscosité artificielle H/j est introduite par la même manière dans l'équation (6.9).
L'écriture finale de cette équation qu'on va adopter dans le reste de ce travail est don
née par :
D 1 ^ ù/ = ( - ^ ) ^ = ~ T 5 ^ ^^^'' ^ •'"^" ^ n ; j ) n ' ^ s ; j (6.14)
Remarques 6. 4 :
1, Pour des raisons de précisions, nous allons utiliser l'équation (6.14) dans le reste
de ce travail. Cette équation est adaptée pour toutes les distributions nodales aussi
bien régulières que non-régulières. Le caractère Lagrangien de l'approche utilisée
nous oblige à adopter l'équation (6.14) sur l'équation (6.13). Toutefois, pour les ap
plications Euleriennes, l'équation (6.13) est nettement suffisante et beaucoup moins
coûteuse.
2, Il est à noter que nous utilisons deux décompositions distinctes du domaine. Un
premier "diagramme", qui n'est pas de Voronoï est utilisé pour la conservation de
la masse. Le deuxième, qui est réellement de Voronoï, est utilisé pour la conserva
tion de la quantité de mouvement et sur lequel équation (6.14) est appliquée (voir
remarque 6.1).
.23
3. Comme pour toute application à caractère purement Lagrangien, la décomposition
utilisée pour la conservation de la masse peut se tordre et les cellules peuvent devenir
singulières. Dans une telle situation, une redistribution de la masse est nécessaire et
le diagramme de référence doit être réinitialisé.
4. Par analogie avec la dualité MEF-MVF, l'approche proposée dans ce chapitre peut
être baptisée "Méthode des volumes naturels" notée par MVN par analogie à MEN.
Le calcul des flux sur les bords de la cellule de Voronoï est comparable avec ce celui
effectué sur les arêtes des triangles pour la méthode des volumes finis convention
nelle.
6.3 Condition s aux limite s
Contrairement au cas de la méthode SPH, le traitement des conditions aux limites est gran
dement facilité pour la MVN. Le caractère interpolant de la fonction de forme de la NEM
permet l'imposition exacte des conditions aux limites de type Dirichlet. La seule difficulté
réside dans la gestion du mouvement des particules de bord puisqu'on est dans une des
cription Lagrangienne pure. Dans les applications proposées, une condition de glissement
parfait est requise. Pour assurer une telle condition, il est nécessaire et suffisant d'annuler
la composante normale du champs de vitesse. Toutefois, vue son utilisation dans l'intégra
tion temporelle, la composante normale de l'accélération est également annulée. À défaut,
au moins le gradient de la profondeur d'eau doit être nul [137, 119]. Ces conditions sont
traduites par :
u'I = 0 et ù^ = 0 V 7 sur la frontière domaine (6.15)
avec u'I et ù'/ sont, respectivement, les composantes normales du vecteur vitesse et celui
de l'accélération. Pour ceci, les vecteurs vitesse et accélération sont, tout simplement, pro
jetés sur les vecteurs tangents à la frontière.
Toutefois, le caractère Lagrangien de la formulation introduit des difficultés supplémen
taires dans l'introduction des conditions aux frontières. En fait, la frontière (la géométrie)
124
Après m-à-j des coordonnées
Interpolation linéaire
Frontière au temps t -i-6l
Figure 37 Traitement de la frontière : une particle de la frontière est fixée et ses paramètres physiques (ù, u and h) sont interpolés à partir de ceux des particules de frontière au temps t"'^
du domaine est définie par un ensemble de nœuds (points). À chaque nœud, est attachée
une particule fluide qui est en mouvement à chaque pas de temps. Ainsi, la géométrie du
domaine risque d'être perdue, ou au moins, modifiée lorsque les particules de la frontière
bougent. Par conséquent, afin de garder et de maintenir la géométrie initiale du domaine,
les particules de frontière sont figées dans leurs positions initiales. Ce traitement spécial
doit garantir, physiquement, une condition de glissement parfait sur la frontière. Les gran
deurs physiques (vitesses, accélérations et profondeur d'eau) sont interpolées linéairement
utilisant les deux particules les plus proches. En d'autres termes, les valeurs physiques
dans l'emplacement des particules fixes sont interpolées utilisant les valeurs déjà calcu
lées des particules mobiles. La figure (37) illustre cette procédure d'interpolation. Une at
tention particulière est portée pour les nœuds situés dans les coins et les points anguleux.
Dans de tels cas, il n'y a qu'une seule particule voisine (dans chaque direction) et ainsi
l'interpolation linéaire décrite dans ce paragraphe ne peut être appliquée. Pour contourner
ce problème, l'équation de continuité (6.1 ) est utilisée. Une profondeur approximative est
12.S
attribuée au nœud du coin et en utilisant l'équation de continuité, cette valeur est corrigée.
Quelques itérations sont généralement nécessaires.
Cette procédure peut être remplacée par une deuxième qui génère moins d'erreur puis
qu'elle ne nécessite pas d'interpolation, mais qui est plus difficile à mettre en œuvre sur
tout en présence de frontière géométriquement complexe. Dans cette deuxième alternative,
les particules peuvent être laissées libres de manière qu'elles se déplacent comme les par
ticules internes. Toutefois, les nœuds des points anguleux doivent être remplacées par des
nœuds sans masses dès qu'elles se mettent à se déplacer. La valeur de la profondeur attri
buée au nouveau nœud est déterminée par la même manière avec l'équation de continuité
(6.1).
6.4 Discrétisatio n dan s le temps
L'intégration temporelle se base sur des schémas explicites. Ceci permet d'éviter la ré
solution de grand système matriciel, mais il requiert une attention spéciale pour garantir
la stabilité de l'intégration en temps et pour assurer un meilleur choix du pas de temps.
Dans le travail proposé, le schéma d'Euler explicite a été utilisé dans quelques unes des
applications. Toutefois, pour la majorité des tests, le schéma de Newmark explicite est uti
lisé systématiquement. Les vitesses et les coordonnées pour une particule 7 sont obtenues
comme :
u:;+' = u'; + At{(l - 7)u;' -f 7 ù r ' ) (6.16)
x:;+^ = x'; + Atu^j + A/2(( i - /i)ùy + /iù';+') (6.i7)
avec A^ est le pas de temps, u est le vecteur vitesse, ù est le vecteur accélération et la
notation u" veut dire u(/"). En choisissant les paramètres 7 et si égales, respectivement,
1/2 et 1/4, le schéma correspond à la règle des trapèzes et le schéma est d'ordre 2 en
précision [42].
126
D'un autre côté, Loukili et al. ont suggéré dans [6], que d'après une étude de stabilité par
linéarisation, appliquée aux équations de Saint-Venant, le pas de temps doit obéir à une
limitation du CFL [60]. Cette condition est donnée par :
iii(ixi{\/(Jh -\- ,/ii'i + ii'i) CFL = At ^^-^ ^ ^ / ^<1,V7,J (6.18 )
niin(du)
Pour la majorité des applications de volumes finis en approches Euleriennes, la valeur du
CFL est généralement supérieur à 0.5. Il peut même atteindre 0.9 vue qu'il n'y a pas de
risque de distortion du mailiage. Cependant, dans nos applications, la nature purement
Lagrangienne implique une limitation assez importante du CFL qui ne peut dépasser la
valeur de 0,5,
6.5 Adaptativit é ou le raffinement noda l
Vue la nature Lagrangienne totale de la procédure proposée, la distribution nodale change
à chaque pas de temps. Par conséquent, on peut obtenir dans certains cas, des concen
trations nodales fortement irrégulières où un grand nombre de nœuds est confiné dans
une partie restreinte du domaine de calcul, alors que le reste des nœuds sont éparpillés
dans l'autre partie. Bien que l'introduction de la vi.scosité artificielle donnée par l'équa
tion (6.12), assure une régularité minimale de la distribution nodale, le caractère fortement
Lagrangien de l'écoulement peut l'emporter sur l'effet de la viscosité artificielle. Dans un
tel cas, une adaptation ou une réorganisation nodale peuvent se révéler nécessaires. C'est
ce qu'on appelle "adaptativité" ou "raffinement nodal".
La procédure d'adaptativité doit satisfaire deux conditions indispensables : la conservation
de la masse et la stabilité du schéma numérique. La conservation de la masse signifie
que la masse totale du fluide doit rester constante avant et après l'enclenchement de la
procédure d'adaptativité. La stabilité numérique signifie que lors d'ajout ou de suppression
127
de particule, les perturbations numériques engendrées ne doivent pas causer de grandes
erreurs et par conséquent ne doivent pas affecter la qualité de la solution globale.
Pour enclencher la procédure d'adaptativité, nous avons besoin d'un indicateur qui donne
une idée sur la répartition et la distribution nodale dans le domaine. Ainsi, dès la détection
d'une zone de concentration de nœuds, une fusion de particules est requise. Sinon, dans
le cas inverse, une introduction d'un nouveau nœud est effectuée. L'indicateur utilisé dans
ce travail se base sur la distance entre les nœuds. Pour chaque particule, l'entité suivante
est calculée à chaque pas de temps :
minjdu R ~ TT-, J est le voisin naturel de 1 (6.19) mmjd^j
où du est la distance entre les nœuds 7 et .7 au temps t et é\j est la distance entre 7 et ,7 au
temps t — Os. Quand 7? est inférieur à 10 pour cent, ce qui signifie que la particule 7 s'est
rapprochée beaucoup à une de ses voisines. Ceci déclenche la procédure d'adaptativité.
Les deux particules sont, ainsi, fusionnées en une seule qui a une masse égale à la somme
des deux et située à mi-chemin entre les deux anciennes. La vitesse et l'accélération de la
nouvelle particule sont interpolées linéairement. Si l'indicateur R est supérieur à 190, une
insertion d'un nouveau nœud est effectuée. La nouvelle particule sera placée à mi-distance
entre le nœud et le plus loin de ses voisins. La masse est distribuée entre les trois particules
de manière à ne pas engendrer de perturbation numérique. En général, pour stabiliser le
code, quelques itérations sont nécessaires avant de passer au pas de temps suivant.
Il est à noter que pour toutes les applications présentées dans le paragraphe 6.8, il n'y a pas
eu besoin pour enclencher la procédure d'adaptativité. Toutefois, la nature Lagrangienne
de la formulation causera certainement dans des cas complexes des situations nécessitant
l'adaptativité.
128
6.6 Algorithm e général de la procédure
L'algorithme de la méthode peut résumer dans le diagramme de la figure 38. Il est a no
ter que, pour implémenter cette méthode, nous avons utilisé un mailleur de Delaunay très
efficace et très rapide élaboré par Lounes Amran Illoul dans le laboratoire LMSP du pro
fesseur Chinesta au sein de l'école nationale supérieur des arts et métiers ENSAM de Paris
(France). Ce mailleur est capable de générer aussi bien la triangulation de Delaunay que
le diagramme de Voronoï associés à un ensemble de points munis d'une frontière bien
définie.
6.7 Mesur e de performance du code
Le temps de calcul du diagramme de Voronoï est proportionnel à nlog(n). Celui du dia
gramme de Voronoï contraint est proportionnel au nombre de nœuds de la frontière (qui
est de l'ordre de y/n). Pour localiser un point dans un domaine, le temps de calcul est de
l'ordre de y/n aussi. Le tableau suivant résume les performance du code utilisé pour le cas
d'un domaine à 100 000 nœuds (Ces données nous ont été fournies par Dr. L. Illoul de
l'équipe du professeur Chinesta) :
TABLEAU I
Mesure de performance du code utihsé pour le cas de 100000 nœuds
Processeur Mémoire Nombre d e nœu d Voronoï contrain t + intersection frontièr e Calcul d e fonctio n d e forme Sibso n + dérivée Localisation d'u n poin t dan s u n domain e d e 10 0 00 0 nœuds
Mobile Intel Pentium M 743, 1X00 Mil/
1024 Mo (PC2700 DDR .SDRAM)
100 OOt)
100 000 millisecondes
20ms/l()()() opérations
1000 ms/1000 points
129
Initialisation et introduction de la géométrie
Boucle sur le temps
Boucle sur les particules
%onstmcti<S ulâgSrnm^^orôTOr I T
• N
alcul des accélération:
Calcul des vitesses
^E sition des conditions aux limites
Fin de la boucle sur les particules
Boucle sur les particules
fMisê-à-|our des coordonnées ribdalés-^ ii-5 M-à-j coord . des. des cellules
Fin de la boucle sur les particules
Boucle sur les particules
tCalcuI des profondeurs
Fin de la boucle sur les particules
Fin de la Boucle sur le temps
XJ V E E co
^ 2 ^ o u> "5 o ro O
^
z E _ -O J
O
Figure 38 Algorithme global de la méthode des volumes naturels.
6.8 Résultat s et applications
Dans ce qui suit, on va présenter des tests de validation du code élaboré. Ces tests permet
tront d'étudier la robustesse et les limites de la méthode des volumes naturels.
130
6.8.1 Problèm e de bris de barrage e n 2D dans u n canal rectangulair e
Figure 39 Conditions initiales pour le problème de bris barrage standard.
Le premier test de validation consiste à simuler le problème de bris de barrage dans un ca
nal rectangulaire. Les frottement du lit et la variation de la bathymétrie sont supposés sans
effet. Ce cas peut être considéré comme une généralisation du problème en ID, puisque
la variation transversale n'a, à-priori, aucun effet sur l'écoulement. Ce dernier sera par
conséquent uniquement suivant la composante longitudinale du canal. En d'autres termes,
le problème de bris de barrage en 2D peut être considéré comme une suite d'écoulement
mono-dimensionnels rangés l'un à coté de l'autre dans la direction transversale.
131
Figure 40 Profondeur d'eau (haut) et vitesse (bas) à t = 30 s pour le problème de bris barrage standard.
Une solution analytique a été donnée par Stoker dans [78] pour le problème de bris de
barrage en ID. Les conditions initiales pour ce cas sont présentées dans la figure 39. La
profondeur amont de l'eau est 1 m et la profondeur avale est 0.25 m. La longueur du canal
est 2 000 m et sa largeur est 80 m. Le barrage est situé à x=l 000 m. La discontinuité de
profondeur est linéarisée sur une distance de 15 m. Le nombre de particules utilisées a été
varié de I 000 à 30 000. La figure (41 ) donne la profondeur d'eau pour une simulation fai
sant intervenir 30 000 particules. Toutefois, les résultats obtenus ont montré qu'un nombre
132
2000
Figure 41 Profondeur d'eau pour le problème de bris de barrage dans un canal rectangulaire avec 30 000 particules.
minimum de I 000 particules dans la direction longitudinale est nécessaire. Dans la figure
40 le résultat de la profondeur et de la vitesse sont présentés avec 10 000 particules dis
posées comme 10x1000. La capture du chock a été implémentée avec un coefficient a qui
varie entre 0.5 et 2. Pour les résultats présentés dans la figure 40, a = 2 et le terme de
viscosité artificielle utilisé est donné par l'équation (6.12). Dans la figure (42) une compa
raison entre résultat numérique trouvé et la solution analytique donné par Stoker. On peut
remarquer que la solution a été bien reproduite, les chocs ont été bien captés et la tech
nique de stabilisation a bien fonctionné puisqu'il n'y a pratiquement pas d'oscillations au
niveau des discontinuités. Toutefois, un effet de diffusion est constaté surtout au niveau de
l'onde de raréfaction. Ce qui peut être attribuable à l'effet de la vi.scosité artificielle. De
133
Figure 42 Comparison avec la solution analytique [78].
plus, le schéma de Lax-Friedrichs n'incorpore aucune technique MUSCL pour la réduc
tion de la diffusion associée généralement avec les schémas de Godunov de premier ordre
[13]. L'utilisation d'un limiteur de flux du style (a = OQ \h,-hj ht with 0(, = 2) améliore le
résultat de point de vue stabilisation mais génère plus d'effets diffusifs.
6.8.2 Cana l rectangulaire à section variable : canal convergent et divergent
Pour voir l'effet d'une composante transversale de l'écoulement, le cas test précédent est
changé de manière à ce que le canal, initialement rectangulaire, devient convergent ou
divergent. La géométrie et les conditions initiales utilisées sont les mêmes pour les deux
tests, à l'exception de la profondeur d'eau qui s'inverse d'un cas à l'autre. La profondeur
amont pour un canal convergent, devient la profondeur avale pour le canal divergent. La
figure 43 montre la géométrie et les conditions initiales pour ces deux cas tests.
34
Figure 43 Conditions initiales et géométrie pour les cas de canal convergent et divergent.
La profondeur amont est 1 m, l'avale est 0.25 m et 10760 particules ont été utilisées pour
simuler ces deux cas. Le domaine est de longueur 2000 m et le barrage est situé ax = 1000
m. Comme pour le test précédent, la discontinuité à été linéarisée sur une distance de 15
m. Comme le montre les figures (44) et (46), l'introduction d'une composante transversale
de l'écoulement n'a pas affecté la qualité de la solution et n'a pas baissé la performance
du code. Les chocs sont bien captés et les oscillations sont très minimes. La technique de
stabilisation a bien fonctionné comme dans le cas précédent.
Les figures (45) et (47) donnent une idée sur le comportement du champ de vitesse dans les
deux cas. La conditions de glissement parfait peut être constatée sur les détails présentés
dans chaque figure.
135
2000
Figure 44 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal divergent à t=30s.
6.8.3 Cana l avec une discontinuité de section
Toujours dans le but d'étudier le comportement de la MVN vis-à-vis de la géométrie, le test
suivant fait intervenir une point anguleux dans la géométrie. En effet, le domaine d'étude
consiste en la jonction d'un canal rectangulaire avec un canal convergent, de manière à
avoir un canal avec une légère discontinuité dans la section. La figure (48) donne les
dimensions et la forme géométrique du domaine d'étude ainsi que les lignes de contour
de la profondeur d'eau au temps t = 5.s. La longueur du domaine est 200 m et sa largeur
est de 80 m en amont et 60 en aval, ce qui induit un angle d'inclinaison de 2.29 degrés
(lOm/lOOm). La figure (49) donne une vue tridimensionnelle de la profondeur d'eau. On
1.6
50 -
45
35
30
- I — I I 1 I i 1000 100 5 10) 0 101 5 102 0
X 1025
Figure 45 Vitesse dans le canal divergent au temps t=15s (haut) et zoom (bas).
note la naissance d'une vague lorsque le front arrive à la contraction. Physiquement, cette
vague est parfaitement explicable par une augmentation naturelle de la profondeur d'eau
37
2000
Figure 46 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal convergent à t=30s.
dès la détection de l'obstacle. En d'autre termes, c'est la conversion immédiate de l'énergie
cinétique incamée par la vitesse de l'onde de choc, en une énergie de pression (profondeur
d'eau).
Le CFL maximal est 0.5 ce qui implique un pas de temps dans les environs de 0.20 s et
qui décroît jusqu'à 0.18 s à la fin de la simulation. 7490 particules ont été utilisées pour la
simulation de ce cas.
138
100 -
40
35
>
30
25
-
-
-
• • • " " " " " - • -
•
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" , , , 1 , , , , 1 , 960 970
- -
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"• . • • • • — • • • . ,
0 ^ .
" • - • • , _
980 990 1000 X
Figure 47 Vitesse dans le canal divergent au temps t=l^s (haut) et zoom (bas).
6.8.4 Problèm e de bris de barrage cylindrique
Dans son livre [38], Toro a suggéré un test de validation consistant en un barrage cylin
drique au milieu d'un champs infini. Le barrage a un rayon R=5 m et le domaine utilisé
1. 9
Figure 48 Géométrie et lignes de contour pour le canal rectangulaire avec une légère contraction.
Figure 49 Profondeur d'eau pour le cas d'un canal rectangulaire avec une légère contraction à t=5s. À Noter la naissance d'une vague lorsque le front arrive à la contraction.
est un carré de côté 100 m ou un cercle de rayon 100 m. La profondeur intérieure est de
1 m et celle de l'extérieur est de 0.95 m. 2490 particules ont été utilisées. Ce nombre de
140
particules a été augmenté jusqu'à 10 000 pour voir l'effet de la h-variation. Les figures
(50) et (51) illustrent ce cas test. Le comportement de la méthode des volumes naturels
(MVN) proposée dans ce travail, vis-à-vis de la variation du nombre de particules et par
rapport à la technique de stabilisation, est semblable à celui de la méthode SPH présentée
dans le chapitre 5. Dans ce qui suit on va s'intéresser uniquement au comportement de
la méthode proposée à la nature du mailiage ou la distribution nodale initiale. La figure
(50)montre le cas d'un mailiage structuré 80x80. Elle donne la distribution nodale et le
mailiage initiaux, ainsi que les lignes de contour de la solution,la distribution du champ
de vitesse et une vue tridimensionnelle de la solution en profondeur. Il peut être remarqué
immédiatement que l'axi-symétrie du problème est perdue dès les premiers instants de la
simulation. Ce problème est surmonté une fois le mailiage structuré est remplacé par un
autre adapté où la disposition initiale des nœuds est plus-ou-moins circulaire. La figure
(51) présente ce cas où le mailiage est adapté. Elle donne également la distribution nodale
initiale, le mailiage initial, les lignes de contour, le champ de vitesse et une vue en perspec
tive de la profondeur d'eau à t=5s. On remarque que la qualité de la solution est nettement
améliorée et que, contrairement au cas précédent, l'axi-symétrie est conservée. Les chocs
ont été bien capté et la naissance d'une deuxième onde au milieu du domaine est même
montrée. Toutefois, il est à noter que, malgré le dispositif de stabilisation présent, des os
cillations numériques sont présents dans le voisinage de la deuxième onde. Ceci peut être
expliqué par la faible densité nodale au voisinage du nœud central. Mais la raison la plus
probable est la non compatibilité géométrique de la subdivision du domaine en cellules de
Voronoï (qui sont des polygones) avec la nature circulaire de la géométrie et surtout de
l'écoulement.
6.8.5 Problèm e de canal rectangulair e ave c une contraction soudain e
Le dernier test présenté dans c e chapitre est le problème de bris de barrage dans un cas
canal rectangulaire qui présente une contraction soudaine. C'est un test qui sert à évaluer la
sensibilité du schéma envers les variations dans la géométrie. Il présente ainsi une variation
sévère de la géométrie. La figure (52) montre les conditions initiales de ce problème. Le
domaine est de longueur 200 m et de largeur 80 m en amont du barrage et 20 m en aval
de celui-ci. Le barrage est localisé à x=IOO m. la profondeur de l'eau est 1 m en amont et
0.95 en aval. La discontinuité est linéarisée sur une distance de 10 m. Les figures (53) et
(54) donnent respectivement le champs de vitesse, le contour et la profondeur de l'eau à
t=5s. 2490 particules ont été utilisées pour simuler ce cas. Un CFL maximal de 0.5 a été
utilisé ce qui a généré un pas de temps de 0.123 s au début de la simulation qui décroît
jusqu'à 0.121 s à la fin de la simulation.
On peut remarquer que la solution est d'une assez bonne qualité. Le choc a été bien capté et
le champs de vitesse est bien représentatif de l'évolution de l'écoulement. Néanmoins, la
qualité de la solution est légèrement perturbée dans les voisinages des coins. Ce qui peut
naturellement être expliqué par le vif caractère du point anguleux qui est difficilement
traité en formulation Lagrangienne. Le traitement des coins discuté dans le paragraphe
6.3, est aussi, très probablement à l'origine de ces oscillations. En effet, l'interpolation
linéaire effectuée pour déterminer la profondeur d'eau sur les nœuds de frontières, ne peut
pas être effectuée avec précision pour les nœuds des coins. Vraisemblablement, l'utilisa
tion de l'équation de continuité pour déterminer cette valeur de profondeur, génère des
erreurs numériques qui polluent la solution. Tous ces problèmes évoqués sont en grande
partie générés par le caractère Lagrangien de la formulation. Éventuellement, dans un
cadre purement Eulerien, les solutions présenteraient de meilleures précisions.
6.9 Conclusion s
Dans ce chapitre, une nouvelle méthode de type volumes-finis a été pré.sentée : C'est la
Méthode des Volumes Naturels : MVN. Cette méthode, s'inspire de l'application de la
méthode des éléments naturels en collocation et en formulation Lagrangienne. La MEN
est donc utilisée pour évaluer les flux sur les cellules de Voronoï. Le schéma obtenu est
un schéma centré donc instable. Ainsi, une procédure de stabilisation pour la formulation
142
obtenue, a été pré.sentée. La stabilisation consiste à décentrer le schéma en introduisant
une viscosité artificielle qui a été obtenue par analogie avec les techniques existantes dans
les solveurs de Riemann.
La méthode des volumes naturels en formulation purement Lagrangienne a été appliquée
dans quelques tests de validation. Ces applications ont montré un bon potentiel pour cette
méthode ; ce qui augure un bon avenir dans des applications complexes et pour pour des
cas plus réels. Le caractère Lagrangien adopté dans le travail proposé, introduit plusieurs
difficultés qui concernent surtout le traitement des conditions aux frontières dans les zones
de complexités géométriques. Toutes ces difficultés sont éventuellement surmontées dès
lors que la description Lagrangienne est abandonnée. Dans ce cas, le traitement des termes
convectifs sera à la base de la naissance de nouveaux types de difficultés.
La méthode des volumes naturels montre les mêmes avantages que la méthode SPH et
surtout lorsqu'elle est appliquée en formulation Lagrangienne. De plus, le caractère inter
polant de la fonction de forme de type NEM, implique une aisance nette dans l'imposition
des conditions aux frontières de type Dirichlet. Cet avantage est absent pour les méthodes
MM's de type SPH ce qui a limité leur utilisation aux problèmes à frontières infinies ou à
géométries très simples.
143
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Figure 50 Le problème de bris de barrage cylindrique - mailiage structuré. Distribution nodale et mailiage initial (haut droite et gauche), le contour de la profondeur d'eau et la distribution de vitesse (milieu droite et gauche) et une vue 3D et une coupe de la profondeur d'eau (bas gauche et droite).
144
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Figure 51 Le problème de bris de barrage cylindrique - mailiage adapté. Distribution nodale et mailiage initial (haut droite et gauche), le contour de la profondeur d'eau et la distribution de vitesse (milieu droite et gauche) et une vue 3D et une coupe de la profondeur d'eau (bas gauche et droite).
145
80 -
200
Figure 52 Conditions initiales pour le problème de canal rectangulaire avec une contraction brusque.
146
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S^-^;:": ^^îl!
Figure 53 Canal rectangulaire avec une contraction brusque : distribution de la vitesse (gauche) et les lignes de contour de la profondeur d'eau (droite).
147
Figure 54 Profondeur d'eau pour le canal rectangulaire avec une contraction soudaine à t=5s.
CHAPITRE 7
INTRODUCTION DE S TERMES SOURCE S
7.1 Introductio n
Dans tous les chapitres précédents, les équations de Saint-Venant ont été évoquées et uti
lisées sous leur forme homogène. Dans le présent chapitre, on va essayer d'introduire
les termes sources et ainsi traiter le système de Saint-Venant non homogène. Les termes
sources pour notre cas, se décomposent en deux types : le premier terme traduit l'effet
de la variation du lit du cours d'eau, noté SQ (connue dans la communauté hydraulique
par bathymétrie), et le deuxième terme, introduit le frottement que subissent les colonnes
d'eau par le fond de la rivière durant leur déplacement, noté Sj. Le terme de bathymétrie
est donné par : d: ^ ^ _ dz —— et ooy — — 7— dx dy 5ox ^ - - j T " et 5oy = - T T " ("7.1)
Les termes de pertes par friction sont exprimés, par exemple, en utilisant le coefficient de
frottement de Manning n :
tru\/u- -+- î'2 n-v\/uF+v^ Jfx = i et bfy = J —— (7.2)
hi hi
L'introduction de ces termes source est synonyme de génération de beaucoup de problèmes
numériques. Un premier impact direct est l'introduction d'une nouvelle non-linéarité au
système. Ceci peut même se traduire, dans le cas d'une formulation Lagrangienne (et donc
la disparition du terme convectif), à une perte de la linéarité des équations. D'un autre côté,
l'existence d'états stationnaires non-triviaux est l'un des principaux défis du système de
Saint-Venant non-homogène. Ceci s'explique par l'existence de paramètres physiques du
problème qui ne sont pas constants, même en régime stationnaire. Le traitement de ce
dernier problème a fait l'objet de beaucoup de publications durant les dernières années.
Citons à titre d'exemples Bermudez et Vasquez [36] et [107], Loukili [6], Mohammadian
149
et Le Roux [34], Leveque [128] et Leveque et Yee [64]. Cette liste est loins d'être exhaus
tive, ce qui montre l'abondance des travaux et la largesse des problèmes rencontrés. La
présence du terme source qui introduit l'influence de la topographie induit, donc, des états
stationnaires complexes. En ID, et pour des solutions régulières, ils sont caractérisés par
[35]: dhu dH , - ^ = 0, ^ ^ = 0 (7.3) dx dx
avec H{t..v) = ^ + g{h -i- Z), la charge hydraulique. La conservation dans le temps de
ces états stationnaires est une tâche délicate et assez difficile numériquement. En effet,
l'état stationnaire correspond à un équilibre entre les termes de flux et les termes sources
dont les discrétisations sont habituellement dé-corrélées [35]. Dans le cas des équations
de Saint-Venant, un des états d'équilibre est la préservation de l'état de repos d'un fluide
(u = 0 dans l'équation 7.3).
En 2D, les états stationnaires correspondent, pour des solutions régulières, aux relations
suivantes :
div{hu) = 0, V / / - V ® u = 0 (7.4)
où V 0 u est le rotationnel du champs de vitesse. Les états d'équilibre monodimensionnel
(équation 7.3) sont alors retrouvés en suivant les lignes de courant. Or, ces lignes de cou
rant ne sont pas connues a priori dans les écoulements complexes et pour les géométries
compliquées. Ainsi, les états d'équilibre en 2D paraissent impossible à préserver numéri
quement, à l'exception, éventuellement, de celui qui correspond à une zone de repos. En
ID, les états d'équilibre qui correspondent à l'équation (7.4) et dont le champ de vitesse
est non nul, sont caractérisés par les relations suivantes :
hu = Cu ^ ^ + g{h + z) = G (7.5)
150
Cl et C2 sont deux constantes qui sont déterminées par les conditions aux limites. L'équa
tion (7.5) sera utilisée pour déterminer la solution analytique du cas d'un canal avec une
bathymétrie constante avec une bosse au milieu.
L'étude du traitement numérique des termes sources est une tâche très large dont on ne peut
la présenter exhaustivement dans le cadre de cette thèse. Pour une étude plus complète des
causes numériques et de la résolution des problèmes générés par les termes sources, nous
référons à l'excellente thèse de Audusse [35]. Dans le cadre du travail proposé, nous allons
nous limiter à reproduire les états d'équilibre qui correspondent à des zones de repos.
7.2 Traitemen t numérique de s termes source s
La majorité des travaux qui s'intéressaient aux écoulements à surface libre basés sur les
modèles de type Saint-Venant, ont utilisé le système homogène. Une revue de ces travaux
peut être trouvée dans les travaux de LeVeque [127], de Soulaïmani [8] et de Toro [38].
Plus récemment, plus d'intérêt s'est porté sur l'étude du système non-homogène mono
dimensionnel. D'après Bermudez [36], Roe a montré dans [120] que pour les systèmes
linéaires, les termes sources doivent être décentrés avec la même manière que le flux phy
sique. Ensuite, Glaister s'est basé sur ce travail pour proposer, dans [115], une approche
pour résoudre le système de Saint-Venant non-homogène. LeVeque et Yee [64] ont uti
lisé des termes sources paramétrés dans une équation d'advection pour laquelle les termes
source et les flux sont traités dans deux pas différents. Bermudez et Vasquez ont généra
lisé l'approche de LeVeque et Yee pour les systèmes hyperboliques non-homogènes [36].
Les termes sources et les flux sont discrétisés et décentrés par la même méthode. Leur
approche consiste à projeter les termes source sur les vecteurs propres de la matrice Ja-
cobienne du flux et ainsi généraliser la notion de décentrage. Cette approche a permis
d'étendre les techniques existantes aux topographies variables et aux maillages structurés.
Les auteurs ont surtout introduit la notion de C-Property qui garantit que le schéma utilisé
vérifie les conditions de stagnation i.e. il reproduit les cas de zones de repos. " On dit qu 'un
151
schéma vérifie la C-Propriété, si le schéma appliqué à une solution stationnaire retrouve :
(47.36. 107]
h'; + z, =c et u'; = 0 V i e z , V» e N (7.6)
Par la suite cette technique a été généralisée par Vasquez-Cendon dans [108] pour le cas
de canal avec une géométrie irrégulière. On dit qu'un schéma vérifie la C-propriété ap-
pro.ximée à l'ordre n, si il reproduit la solution exacte du problème à l'ordre décrit [108].
Enfin, on dit que le schéma vérifie la Z-propriété [39] si il reproduit un test de stagnation
i.e. il ne génère pas de mouvement artificiel dans un fluide au repos.
Toutes les approches évoquées en haut, sont coûteuses en terme de temps de calcul, puis
qu'elles se basent sur une projection des termes sources sur les vecteurs propres de la
matrice Jacobienne. Pour surmonter ce problème, LeVeque a proposé un problème de
Riemann local pour balancer les termes source et pour le calcul des flux et de leur gra
dients. Cette technique vérifie aussi bien le test de stagnation, que les conditions de l'état
quasi-stationnaire [128], mais elle n'est pas applicable sur les maillages non-structurés.
Mohammadian et al. [90] ont fait une première exploration sur le décentrage des termes
source sur des maillages non-structurés. Ils ont développé un schéma numérique qui se
base sur le schéma de Roe, et qui vérifie la C-property. Dans [34], ils ont proposé deux
techniques qu'ils jugent efficaces, pour simuler les écoulements sur des topographies va
riables et sur des maillages non-structurés. Ces deux méthodes vérifient la C-property
lorsqu'elles sont combinées avec le schéma de Roe pour le calcul la profondeur d'eau à
la surface. Les auteurs défendent aussi le fait que ces approches peuvent être combinées
avec d'autres schémas en volumes finis [34], sans, toutefois, mener à des formulations
complexes comme c'est le cas pour les travaux antérieurs [3]. Dans un autre registre, Ide-
liset al. ont proposé dans [141] des techniques de relaxation de premier et de second ordre
qui servent aussi bien pour discréti.ser les flux que les termes sources. Audusse et al. [109]
ont fait une bonne récapitulation des schémas dites "cinétiques". De plus, ils ont proposé
un nouveau schéma cinétique qui résout les équations de Saint-Venant homogènes en les
152
interprétant et en les écrivant sous une formulation cinétique : Ainsi, au lieu de résoudre
le système de Saint-Venant classique, qui est un système hyperbolique non linéaire, la
formulation cinétique permet de résoudre une équation de transport linéaire d'une entité
(densité microscopique de particules M) qui est non linéaire, pour laquelle il est plus facile
de trouver des schémas d'approximation précis et présentant de bonnes propriétés théo
riques [109]. Ce schéma présente de bonnes propriétés de stabilité puisqu'il préserve la
positivité de la profondeur d'eau même lorsqu'il est appliqué dans des zones sèches [109].
Ensuite, les auteurs présentent une extension de ce schéma au système non-homogène ba
sée sur une reconstruction hydrostatique de la profondeur d'eau. Cette extension conserve
les propriétés de conservation du schéma homogène [109].
7.2.1 Méthod e des volumes naturel s
Dans ce paragraphe, nous allons rappeler brièvement le schéma obtenu dans le chapitre
précédent, qui donne la discrétisation par la méthode des volumes naturels (MVN) de
l'équation de conservation de la quantité de mouvement du système de Saint-Venant ho
mogène. Cette équation est l'équation (6.14) qui est donnée par :
1 '"' ^ = - — 5 ^ {gïij + ghi + Uuy-'.sj (1.1)
""^i-Dï). ... j = i
où u est le vecteur vitesse et ù/ est le vecteur accélération de la particule I, h.j est l'approxi
mation de type éléments naturels de la profondeur d'eau sur l'arête J, sj est la longueur de
cette arête, n^"' est la normale unitaire sortante portée par la droite (U), Ai est l'aire de la
cellule de Voronoï associée à I et Ylu est la viscosité artificielle introduite par l'équation
(6.12), pour décentrer le schéma et pour le stabiliser afin de mieux capter les chocs. Cette
viscosité est donnée par :
- A u / j . r / j "^ (vj - vi){yj - yi) + {u.j - u,)(xj - ,17)
V^UTT^ ^/rfJTC-(7.8)
153
où A = ^(c/ -\-Cj) = \{sjghi + \/gh,i) est la vitesse du son moyenne, U/./ = u/ - u j est la
différence entre les vitesses des particules 1 et J. u et v sont les composantes du champ de
vitesse respectivement dans les directions x et y, ru = r/ - r j et e est une petite constante
introduite pour éviter la division par zéro et Q est un coefficient constant.
La méthode MVN introduite dans le chapitre 6 est, rappelons le, une approche de type
volumes finis qui consiste à approximer les flux sur les cellules de Voronoï en utilisant une
interpolation de type éléments naturels. Les paramètres physiques sont moyennes sur la
cellule de Voronoï et les gradients sont calculés en utilisant l'approche du gradient stabili
sée introduite par Chen [66] et qui est tout simplement une approximation du gradient qui
utilise le théorème de Green.
Dans le cas où les termes sources sont introduites, l'équation (7.7) est adaptée pour prendre
en considération la bathymétrie. Ainsi h est remplacée par ?) = h+ z et l'équation devient
(voir figure 55) :
U/ = ( - ^ ) ^ " " T 5 1 ^^^^ + ^^' + nyj)n''^sj (7.9) ' 7= 1
7.2.2 Approximatio n d u frottement d u lit
Dans la plupart des travaux consacrés au traitement des termes source, l'accent est mis
sur la discrétisation des gradients de la bathymétrie. Les études de stabilisation et/ou de
décentrage concernent exclusivement ces termes géométriques. Pour introduire la friction
du lit, une simple procédure de collocation est effectuée sur le terme de friction. Ainsi,
pour une particule I :
^ ^ ^ ^ n W ^ ^ Sjy="''"'^ï^' (7.10) h^ II]
L54
Surface libre ; i
h
i i L
^t Eau
2 Bathymétii e
* *— Niveau de référence
Figure 55 Notations pour les équations de Saint-Venant non-homogènes.
n étant le coefficient de Manning. Pour introduire ce terme de frottement, l'expérience
montre l'obligation d'impliciter dans le temps le schéma utilisé, faute de quoi, des pro
blèmes avec le CFL émergeraient.
7.3 Application s numériques
Dans un but d'évaluation du schéma obtenu, nous allons appliquer cette discrétisation dans
quelques cas test. La description de la géométrie et des conditions initiales et aux limites,
sont présentées séparément à chaque cas présenté.
7.3.1 Écoulemen t stationnaire sur une bathymétrie plate avec une bosse
Ce premier test de validation consiste à étudier le comportement de la formulation obtenue
sur une bathymétrie plate et en présence d'une bosse de forme parabolique (voir figure 56).
Ce test a été introduit par Goûtai et al. dans [43]. Le domaine est donné par un rectangle
de longueur 25 m et de largeur 1 m. Le fond du canal est sans frottement. La bathymétrie
155
Figure 56 Bathymétrie du test de validation avec fond plat en présence d'une bosse parabolique.
est donnée par :
z{x) = < 0
0.2 - 0.05(,r
0
.s/ .( • < Sm:
10)2 .SI 8 < ./ • < 12;;?, ;
SI X > 12;;; ;
(7.11)
Dépendemment des conditions initiales, l'écoulement peut être sub-critique ou trans-critique
(en présence de choc ou non), ou super-critique. La solution analytique de ce problème est
1.56
Figure 57 Bathymétrie plate avec une bosse - premier test de stagnation.
donnée dans [43] et elle est obtenue par l'application du théorème de Bemoulli. Dans notre
cas, nous allons présenter trois cas de validation dans lesquelles les conditions aux limites
sur la profondeur d'eau et le débit à l'amont et à l'aval sont variées. Ces cas sont :
- Ecoulement trans-critique sans choc, dans lequel h=0.66 m seulement lorsque l'écou
lement est sub-critque et le débit q = 1.53rr!^5~^
- Écoulement trans-critique avec choc avec h=0.33 m et g' = O.lSm'^s"^
- Écoulement sub-critique avec h=2m et g = 4.42m^s~^
7.3.1.1 Écoulemen t trans-critiqu e san s choc
La solution analytique est obtenue par l'application du théorème de Bemoulli. En effet,
en appliquant le théorème de Bemoulli entre l'entrée du canal (point I) et un point quel-
157
conque du front (point 2), on trouve :
2
— y ^ + ;/, + C2 = / i l (7.12)
avec q est le débit imposé à l'entrée du canal, g est l'accélération du pesanteur, L est la
largeur du canal, ?/ est la profondeur d'eau, z est la côte de la bathymétrie et ha est la charge
à l'entrée du canal. En réarrangeant l'équation (7.12), on trouve l'équation polynômiale
de troisième degré à résoudre :
2
V2 + i^2-hi)ril + ^ = 0 (7.13)
Pour résoudre cette équation, on peut utiliser, entre autre, la méthode de Cardan [55] qui
pour une équation de la forme :
x'^-h a.r'^ + bx + c ^ 0 (7.14)
stipule que si la condition D = 4//' - 27q'^ > 0 est vérifiée, alors l'équation (7.14) admet
une solution réelle donnée par :
a ) - © - H - v ( i r - © <-= > avec p = b —— e t g = — 2(r — 96 -I- c
3 2; \ /
7.3.2 Tes t de stagnatio n
Le deuxième test étudié, consiste à vérifier la z-property. Il s'agit d'un test de stagnation.
Une zone de repos doit rester au repos et ainsi le schéma ne doit pas générer de mou
vement artificiel dans le canal. Ce test a été proposé par Goûtai et Maurel dans [43]. II
s'agit dans un premier temps de vérifier le préservation de la condition de stagnation sur
158
un bathymétrie fortement variable et ensuite, voir la propagation d'une onde générée par
un mouvement de la frontière. Ce dernier test va être décrit dans le paragraphe suivant. La
figure 58 montre la une vue en perspective du canal étudié et de la variation de sa bathy
métrie. Le tableau II donne les valeurs numériques dans 24 points du canal.
TABLEAU II
Données de la bathymétrie du test de stagnation
x(m) z(m) x(m) z(m)
0 0 530 9
50 20
550 6
100
2.5 565 5.5
150 5
575 5.5
250 5 600 5
300 3 650 4
350 5
700 3
400 5 750 3
425 7.5 800 2.3
435 8 820 2
450 9 900 1.2
475 9 950 0.4
500 9.1
1000 0
505 9
1500 0
Le canal a une longueur de 1500 m, la surt'ace libre initiale est 21 m. D'après Goûtai
[43, 44], pour qu'un schéma numérique réussisse un test de stagnation, une simulation
de 200 s est suffisante. La figure 59 et 60 donne le résultat trouvé pour la surface libre à
t=200 s. Cette figure montre que la condition de stagnation est bien vérifiée et que schéma
?? est conservatif (ne génère pas de masse artificielle) et stable (ne génère pas de vitesse
artificielle). Le nombre de Courant utilisé pour les deux figures présentées est de 0.4.
159
15
N 1 0
5I^^^^H
0 ^ 9 0 500 1000
X
z
L,
l^^^^^^^^s
Figure 58 Cas de stagnation - Bathymétrie du canal.
160
21.01 r
21.005 -
I 21
20995
20.99 0 500 1000 1500
Figure 59 Test de stagnation - surface libre à t= 200 s.
2E-10
c
-2E-10
1500
Figure 60 Test de stagnation - Composante axiale de la vitesse à t= 200 s.
CONCLUSIONS E T PERSPECTIVE S
Le travail réalisé dans le cadre de cette thè.se est motivé par un objectif essentiel qui
consiste à développer une famille d'approches numériques pour simuler les écoulements
à surface libre et qui a un double caractère : particulaire et Lagrangienne. Le caractère La
grangien représente un atout majeur pour ce type d'écoulements. En effet, les approches
Lagrangiennes sont assez précises, mais surtout elles s'adaptent très bien avec la nature
de ces écoulements. De plus, elles ont l'avantage de capter la surface libre plus facilement
que les approches écrites sous d'autres formulations cinématiques. La deuxième particu
larité des méthodes présentées dans ce travail découle en partie du caractère Lagrangien. Il
s'agit du caractère particulaire. On entend par particulaire le fait de subdiviser le domaine
fluide total en un ensemble de particules et d'y appliquer le système de conservation uti
lisé d'une manière locale. La conservation locale assurée au niveau de chaque particule
garantit automatiquement une conservation globale pour le système entier.
Numériquement, vue que les approches classiques (méthodes des éléments finis ou mé
thodes de volumes finis) sont peu adaptées à ce type de description, nous avons opté pour
une nouvelle famille de méthodes numériques qui sont connues sous l'appellation "mé
thode sans mailiage" ou "meshfree methods". Cette famille a émergé depuis les années
1970 mais qui a eu un vif intérêt scientifique durant les années 1990. Ce type de méthode
offre un avantage majeur par rapport aux approches standards : c'est leur indépendance
relative ou totale d'un mailiage.
7.4 Synthès e e t principales contribution s
Depuis deux décennies, une panoplie de méthodes sans mailiage est apparue dans la lit
térature. Par conséquent, un choix immense s'est offert à nous et la décision d'adopter
telle ou telle méthode n'était pas facile à prendre. Pour cette fin, une étude exhaustive sur
les méthodes sans mailiage à été effectuée et présentée au début de ce travail. L'objectif
162
de cette étude est de classifier les différentes méthodes, de cerner leurs avantages et leurs
inconvénients, d'avoir une idée sur leurs fonctionnements et enfin de déceler leur appli
cabilité dans la simulation des écoulements à surface libre en formulation Lagrangienne.
Plusieurs points communs entre les différentes techniques meshless sont apparus à l'issue
de cette étude. Les principales fonctions de forme sans mailiage se basent sur l'interpola
tion de type "moindre carrés mobiles" (MLS) ou "Reproducing Kernel Particle Method"
(RKPM). La notion de connectivité connue dans les approches standards, est remplacée
par la "longueur de lissage" qui définit l'étendue du support de la fonction fenêtre. On
parle ainsi de "voisins" qui sont les nœuds qui entourent le nœud étudié et qui sont situés
dans le support de sa fonction de forme.
La méthode SPH (Smoothed Particle Hydrodynamics) appartient à cette classe de méthode
sans mailiage. C'est la méthode qu'on a choisie pour être implémentée dans notre cas. Ce
choix se justifie par plusieurs facteurs. En effet, en plus de sa simplicité et de la facilité de
sa mise en œuvre, la méthode SPH est la seule méthode intrinsèquement Lagrangienne.
D'ailleurs, plusieurs applications en mécanique du solide et en fluide démontrent l'intérêt
qu'a eu la méthode SPH dans la communauté numérique. La méthode SPH dans sa for
mulation originale a fait l'objet du projet de maîtrise de l'auteur de cette thèse [12]. ce qui
justifie encore plus l'adoption de cette méthode dans la thèse.
Les détails de l'implémentation de la méthode SPH dans le cas des écoulements à surface
libre font l'objet du chapitre 5. La méthode est présentée dans sa version originale et appli
quée au cas des équations de Saint-Venant. Ensuite, une étude mathématique variationnelle
est effectuée et qui a permis de déterminer les conditions nécessaires à l'obtention de la
formulation classique de la méthode SPH. Une étude de stabilité de la méthode est me
née et a permis d'introduire une nouvelle viscosité artificielle pour décentrer le schéma
de la méthode. Cette viscosité est obtenue par analogie avec les techniques utilisées pour
les solveurs de Riemann. La nouvelle stabilisation conduit à des résultats satisfaisants en
comparaison avec l'ancienne méthode de stabilisation. En effet, les chocs sont bien révélés
163
et les oscillations aux niveaux des di.scontinuités sont amorties d'une façon très notable.
Toutefois, des effets diffusifs sont observés aux niveaux des chocs qui sont probablement
causés par l'introduction de la nouvelle viscosité artificielle. La présence de ces effets dif
fusifs est attribuée à l'absence d'un limiteur de flux comme c'est le cas dans les techniques
de volumes finis type MUSCL d'ordre élevé.
La méthode SPH, comme c'est le cas de la famille des techniques sans mailiage qui se
basent sur les interpolations de type MLS, souffre de quelques inconvénients. En premier
lieu, lors de la présence d'un cadre variationnelle de type Galerkin, l'intégration numé
rique est très coûteuse et pas toujours précise. Ceci est dû à la nature plutôt rationnelle, et
donc non polynômiale, des fonctions de forme des méthodes sans mailiage. Ce problème
est évité dans notre cas puisqu'on adopte des techniques de collocation qui ne nécessitent
pas d'intégration numérique. En deuxième lieu, l'imposition des conditions aux limites
de type Dirichlet est une tâche particulièrement délicate pour les méthodes sans mailiage.
En effet, la nature non-interpolante des fonctions de forme de la majorité des méthodes
sans mailiage, représente la cause principale de cette difficulté. Plusieurs techniques de
traitement des conditions aux frontières, évoquées dans le chapitre 3, sont implémentées
dans notre cas. Toutefois, les résultats obtenus ne sont pas satisfaisants et la qualité des
solutions trouvées ne sont pas à la hauteur de nos attentes. La forme des chocs est sys
tématiquement déformée, voire perdue et des oscillations parasites sont observées. C'est
pourquoi, le choix d'une technique sans mailiage qui possède une fonction de forme in
terpolante, s'est imposé à cette étape de la thèse.
Les méthodes purement sans mailiage possédant des fonctions de forme interpolantes
sont très rares d'après la recherche bibliographique effectuée durant la thèse. La méthode
des éléments naturels fait partie des méthodes interpolantes. Bien que le caractère sans
mailiage est loin d'être évident, la NEM est considérée comme une méthode Meshless. Le
principal avantage qu'elle offre est sa fonction de forme qui est construite en utilisant des
notions purement géométriques et qui est interpolante de surcroît. Le principe de fonction-
164
nement de la NEM se base essentiellement sur la con.struction d'une partition de l'unité
par l'intermédiaire de rapport de longueurs ou d'aires (en 2D), ou d'aires et de volumes
(en 3D). La détermination de ces grandeurs géométriques nécessite la construction d'une
triangulation de Delaunay ou du diagramme de Voronoï qui est son dual géométrique.
Ainsi l'utilisation d'un mailleur est inévitable pour implémenter la NEM. C'est pourquoi
nous avons contacté l'équipe du professeur Chinesta à l'école nationale supérieure des
arts et métiers de Paris (ENSAM), qui dispose d'un tel outil et qui est bien avancée dans
l'utilisation de la NEM.
Il s'agissait donc d'implémenter la NEM dans le cadre de cette thèse. Ceci revenait à l'uti
liser dans un cadre particulaire et en formulation Lagrangienne et l'appliquer à un système
de conservation qui est en l'occurrence le système de Saint-Venant. Les principales utili
sations de la NEM sont faites dans un cadre variationnel, ce qui ne nous intéresse pas dans
ce travail. Une approche par collocation est donc adoptée. Les grandeurs cinématiques
présentes dans l'écoulement (vitesse, accélération) sont, donc, moyennées sur les cellules
de Voronoï. Les valeurs moyennes de ces grandeurs sont calculées en utilisant l'équation
de conservation de la quantité de mouvement transformée par l'application du théorème
Green pour passer d'une intégrale surfacique à une intégrale sur le contour. La discrétisa
tion de cette équation se sert de l'interpolation de type NEM pour évaluer les valeurs de la
profondeur aux points d'intégration. Cette procédure est trouvée comme étant semblable
à une technique de type volumes finis qui consiste à évaluer les flux sur les contours de la
cellule de Voronoï et à attribuer les valeurs moyennes des paramètres physiques au nœud.
Pour toutes ces raisons, et par analogie entre la méthode des éléments finis et celle des
volumes finis, nous désignons cette procédure Méthode des volumes naturels.
La méthode des volumes naturels est appliquée au système de Saint-Venant homogène. Le
schéma obtenu est centré et par conséquent instable. Un décentrage utilisant une viscosité
artificielle, comme pour le cas de la méthode SPH, est effectué pour des fins de stabilisa
tion. Les résultats obtenus pour des cas tests bidimensionnels montrent que les solutions
165
sont d'une qualité assez satisfaisante. Les chocs sont bien captés et leurs formes bien
définies. Des effets diffusifs sont remarqués et sont causés par l'introduction de cette vis
cosité. Quelques propriétés numériques sont vérifiées pour la MVN, telle que l'influence
de l'orientation du mailiage et celle de la densité nodale.
Le caractère particulaire de la méthode SPH est conservé pour la méthode des volumes
naturels. En effet, la masse totale est divisée en un ensemble de particules qui conservent
leurs masses respectives au cours du temps et ainsi la masse totale est conservée. La pro
fondeur d'eau est supposée constante sur chaque cellule. Sa variation dans le temps est
calculée en considérant la variation de l'aire de la cellule. Ainsi, la profondeur d'eau varie
d'une manière inversement proportionnelle à l'aire de la cellule. Il est important de noter
deux points stratégiques dans la procédure de conservation de la masse. En premier lieu,
l'utilisation de l'équation de continuité et sa discrétisation sont évitées. Par conséquent,
tous les problèmes de stabilité relatifs à sa di.scrétisation, rencontrés dans les applications
de type volumes finis ou éléments finis et bien connus dans la communauté numérique,
sont épargnés. L'approche utilisée dans ce travail est simple, élégante et stable puisqu'elle
ne génère aucun problème numérique. Le deuxième point conceme la grille utilisée pour
la procédure de conservation de la masse. En effet, celle-ci est différente de la grille utili
sée pour la conservation de la quantité de mouvement, qui est le diagramme de Voronoï.
La première grille est conservée à chaque pas de temps et ses sommets sont déplacés à
chaque fois en utilisant des vitesses interpolées par la méthode des volumes naturels.
En dernier lieu la méthode des volumes naturels est appliquée pour le système de Saint-
Venant non-homogène, i.e. en présence de terme source. Seul le terme géométrique qui
traduit l'effet de la bathymétrie, est considéré dans cette thèse. Par la reformulation de
l'équation de conservation de la quantité de mouvement, cette dernière tient compte non
plus de la profondeur d'eau, mais plutôt du niveau de la surface libre. Ainsi, le schéma glo
bal conserve sa forme initiale formulée pour le cas du système de Saint-Venant homogène.
Le schéma obtenu est validé pour des tests de validation théoriques. Il passe aisément les
166
tests de stagnation et donc il vérifie la z-propriété. D'autres tests sont à prévoir pour valider
le schéma pour des cas réels à bathymétries complexes.
La présente thèse a abouti à la publication de deux articles à "International journal for
numerical methods in fluids". Le premier article est publié en 2005 [13] et le second est
accepté pour publication en 2007 [14], Nous avons également participé à quatre confé
rences et workshops dont exigeant le dépôt d'un article révisé et accepté par un comité de
lecture [41],
7.5 Perspective s e t travaux futur s
Le présent travail ouvre de multiple perspectives et travaux futurs qui sont résumés dans
les points suivants :
* La méthode SPH est étudiée et implémentée dans le cas des écoulements à surface
libre. Ses problèmes de stabilisation sont relativement résolus. Toutefois, le pro
blème d'imposition des conditions aux limites reste posé, bien que plusieurs tech
niques sont testées. Il est intéressant de voir la possibilité de coupler la méthode SPH
avec une méthode interpolante. Le couplage SPH-éléments finis a été implémenté
avec plus ou moins de succès [133]. La méthode des volumes naturels semble très
adaptée à ce type de couplage.
* La méthode des volumes naturels est appliquée au système de Saint-Venant non-
homogène. Le terme source géométrique est le seul terme introduit dans la formula
tion. La validation du schéma obtenu est effectuée sur quelques tests théoriques. Il
sera intéressant de voir la capacité du modèle à simuler des cas réels.
* L'introduction du terme de frottement du lit reste une tâche intéressante à accomplir.
La non-linéarité de ce terme et la difficulté de l'intégrer dans le temps, sont des côtés
à explorer.
167
* Vu le fait que la version non conservative du système de Saint-Venant est utilisée,
des difficultés ont été rencontrées dans l'imposition des conditions entrée/sortie de
type débit. La résolution de ce problème reste à faire dans les travaux futurs.
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