Download - Sécurité Privée #16
1Sécurité Privée
ENJEUX RÈGLEMENTAIRES
La sécurité incendie à l’heure du CNAPS
www.securite-privee.org
{ VIOLENCES URBAINES
Peur sur la ville
JUIN / AOÛT 2011 # 16
Sécurité PrivéeLE MAGAZINE D’INFORMATION DES ACTEURS DE LA PROFESSION
{ JUIN / AOÛT 20112 Sécurité Privée
3Sécurité Privée
ÉditorialÉditorial
epuis le début de l’an-
née, j’ai eu l’occasion
de rencontrer de nom-
breux dirigeants et ca-
dres d’entreprises issus
de tous les métiers de la
sécurité privée. Interro-
gés sur le devenir qu’ils
souhaiteraient pour leur
secteur, ils ont choisi majoritaire-
ment « l’unité dans la diversité ».
Ils ont raison. C’est sans doute là
le défi majeur de notre profession
aujourd’hui.
Chacun aspire légitimement et na-
turellement à conserver ses parti-
cularismes et à défendre son « ter-
ritoire » commercial. Une attitude
encore renforcée par le triple effet
de la mondialisation (la sécurité
n’a plus de frontière !), de la crise
dont le voile flotte encore sur les
résultats des entreprises et de la
mise en place du CNAPS dont les
contours ont encore besoin d’être
précisés. Aussi n’est-il pas étonnant
que l’on constate ici et là des com-
portements protectionnistes.
C’est un fait. Lorsque les frontières,
toutes les frontières, qu’elles soient
géographiques, commerciales
ou légales, s’estompent, le réflexe
consiste à dresser des barrières vi-
sant à défendre, et à s’isoler.
Et pourtant, certains change-
ments sont inéluctables. Il ne
s’agit pas de se résigner. Il s’agit
en revanche de les anticiper, de
les accepter, d’en faire une force.
Et ce changement sera d’autant
plus profitable que nous serons
unis pour aller de l’avant.
L’UNITÉ, ÇA MARCHE !C’est grâce à elle que le gouver-
nement a entendu les demandes
du secteur.
Qu’il s’agisse de la sécurité in-
cendie : la circulaire publiée en
mai (lire article page 36) consti-
tue un petit pas vers une clarifi-
cation nécessaire des contours
de la sécurité privée et de la sé-
curité incendie.
Qu’il s’agisse du CNAPS : ras-
semblés nous avons obtenu des
parlementaires le report, au 1er
janvier 2012, de la taxe destinée
au financement.
Unis, nous avons pu obtenir que
les coûts inhérents à la mise en
place du CNAPS soient maîtrisés.
Ensemble, avec vigilance nous
ferons du CNAPS, un outil de mo-
dernisation de la profession.
L’ORGANISATION PATRONALE AU SERVICE DE L’UNITÉLes entrepreneurs ont peu de
temps ; ils ont comme priorité
absolue et légitime la défense de
leurs entreprises et des emplois.
Aussi, l’activité patronale appa-
rait-elle comme un moyen de
défendre les intérêts de nos en-
treprises. Encore faut-il que ses
actions soient positives et qu’el-
les apportent des résultats.
L’USP s’y emploie chaque jour
auprès des partenaires sociaux
et des pouvoirs publics.
OUVRIR NOTRE ACTION À TOUS LES ACTEURS DE LA SÉCURITÉLa sécurité privée est une gran-
de famille ! La mise en place du
CNAPS a révélé une partie de sa
diversité et de sa richesse.
Mais cette famille ne se limite
pas aux acteurs visés par la
loi de 1983. La sécurité privée
s’étend bien au-delà ! Acteurs de
la vidéoprotection, conseils et
bureaux d’étude, professionnels
de la télésurveillance, éditeurs
de logiciels, constructeurs…
sont autant d’acteurs de la sécu-
rité privée dans son acception la
plus large. Il s’agit d’avancer en
respectant les spécificités de
chacun de nos métiers tout en
travaillant de conserve afin de
servir l’intérêt commun ; l’unité
dans la diversité.
C’est la voie soutenue par l’USP.
D« Rien n’est permanent,
sauf le changement », Héraclite
PAR CLAUDE TARLET, PRÉSIDENT DE L’USP, UNION DES
ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ET VICE-PRÉSIDENT DE LA CoESS,
CONFÉDÉRATION EUROPÉENNE DES SERVICES DE SÉCURITÉ
{ JUIN / AOÛT 20114 Sécurité Privée
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� Transport de fonds
5Sécurité Privée
ISSN 1055 - 1606
Dépôt légal à parution
DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONClaude Tarlet
Sécurité Privée “Le magazine de référence
des acteurs de la profession” est un titre
appartenant à l’USP (Union des entreprises
de Sécurité Privée) qui le fait éditer sous
ce nom depuis 2007.
24, rue Firmin Gillot 75015 Paris
Tél. : 01 53 58 08 17 - Fax : 01 53 58 08 18
E-mail : [email protected]
Site Internet : www.securite-privee.org
COMITÉ DE RÉDACTIONLiliane Claret, Katherine Franciscus,
Nicolas Le Saux, Sandrine Legrand-Diez,
Annabelle Ripoll, Claude Tarlet
Sécurité Privée est édité par Fluide
5 rue Saint Joseph 75002 Paris
Tél. : 01 78 09 68 85 - Fax : 01 72 10 00 71
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Rédacteur en chef : Sandrine Legrand-Diez
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Conception graphique : Fluide
Crédits photographiques :
Fotolia, Fluide, Préfecture de police, CNIL.
Ont collaboré à ce numéro :
Stéphanie Bergouignan, Liliane Claret,
Guilhem Decoux, Romain Dumont, Michel
Eynaud, Remi Fargette, Katherine Franciscus,
Olivier Granet, Olivier Hassid, Xavier Latour,
Dominique Legrand, Stéphanie Macedo,
Hélène Martini, Pierre Moreau,
Didier Ranchon, Annabelle Ripoll,
Claude Tarlet, Alex Türk.
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ABONNEMENT ET DIFFUSIONLe magazine est vendu par abonnement.
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IMPRESSIONImprimerie Montligeon
61400 St Hilaire le Châtel
Téléphone : 02 33 85 80 00
SommaireSommaire
Éditorial
InstantanésEntreprises
Facts&Figures
Innovations
Rendez-vous
DécryptageFinancement du CNAPS. Entre soulagement et inquiétudes
En couvertureViolences urbaines. Peur sur la ville
Dura Lex, Sed LexLa sécurité incendie à l’heure du CNAPS
Cahier spécial vidéoprotectionVidéoprotection et entreprises. Enjeux et réalités
En pratiqueTout savoir sur les applications Smartphone appliquées à la sécurité
CosmopolitisMexique. Les grands chantiers du président Calderon
Lu pour vousSélection
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VIOLENCES URBAINES
Peur sur la villeDÉCRYPTAGEFinancement du CNAPS.Entre soulagement et inquiétudes
DURA LEX SED LEXLa sécurité incendie
à l’heure du CNAPS
{ JUIN / AOÛT 20116 Sécurité Privée
EntrepriseSÉCURITÉ BANCAIRE
Geutebruck signe un contrat cadre avec la Commerzbank
C’est désormais « officiel » : les
représentants de Geutebruck
GmbH et Commerzbank
AG ont signé début avril un
contrat cadre pour l’instal-
lation de systèmes vidéo
Geutebruck dans quelques
1200 filiales de la Commerz-
bank AG.
Au cours des cinq prochaines
années, toutes les installations
vidéo existantes aux diverses
coloris et technologies seront
remplacées par des systèmes
neufs et uniques. Des caméras,
principalement analogiques,
seront ensuite intégrées.
Ce contrat concerne environ
1200 systèmes re_porter, un
système d’enregistrement
vidéo hybride numérique
préconfiguré de Geutebruck
certifié BGV-Kassen.
Chaque système peut être
accompagné de caméras
analogiques et/ou IP. Afin
d’augmenter la sécurité, les
fonctions d’analyse CPA et
Motion Detection sont prévues,
de manière à déclencher
l’alarme en cas de déplace-
ment angulaire des caméras
et de mouvements selon des
segments bien définis. Le
tout est complété par une
formation dispensée aux
employés et aux partenaires
de la Commerzbank AG. Dans
le cadre de cette collaboration
avec Geutebruck, un raccorde-
ment d’interface au système
d’alarme existant des filiales
est également prévu.
Biométrie
La Brink’s choisit ZALIXLa Brink’s,
spécialisée dans le
transport de fonds,
a choisi la société
ZALIX, spécialiste
de toutes les
technologies de
biométrie, pour
sécuriser les accès
sensibles de ses
agences en France
avec une solution à
empreinte digitale
ZX- 115.
INFRAROUGE
Alloin à l’avant-garde de la sûreté avec Solaris
CAPTEURS
Effidence et M-Tecks EAC signent d’un ac-cord de partenariatCet accord a pour ambition de
développer un robot de sur-
veillance. Effidence possède
une expertise forte en systè-
mes embarqués optroniques
et en intelligence artificielle.
M-Tecks EAC conçoit et déve-
loppe des robots « Arthron »
mobiles à grande capacité de
franchissement. Grâce à cet
accord, Effidence utilisera la
plateforme mécanique Arthron
pour son segment SR, small
robots. Téléopéré lorsqu’il est
vendu par la société M-Tecks
EAC, Effidence intègrera
les modules d’intelligence
artificielle pour transformer le
robot en système ISR1 de sur-
veillance. La technologie déve-
loppée permettra au robot de
réaliser automatiquement des
circuits de ronde en évitant
les obstacles et de repérer les
personnes évoluant dans le
périmètre de surveillance.
La nouvelle barrière à infrarouge sans fil Solaris de Sorhea est
installée depuis un an sur deux sites du célèbre transporteur.
L’occasion d’effectuer un retour sur expérience.
Acteur international important du transport et des messageries,
les transports Alloin du groupe Kuehne+Nagel utilisent depuis
longtemps plusieurs modèles de barrières infrarouges de Sorhea,
notamment de la gamme Maxiris, pour protéger un ensemble de
38 sites logistiques contre les intrusions.
Sorhea est le leader européen de cette technologie de protec-
tion à base de faisceaux invisibles infrarouges transmis entre des
colonnes, et dont la coupure génère une alarme.
Les transports Alloin ont installé les nouvelles barrières infra-
rouges Solaris de Sorhea sur deux nouveaux sites en région
Rhône-Alpes, à Chaponnay et Andrézieux-Bouthéon, de façon à
maximiser la sécurité des colis et marchandises de leurs clients,
ainsi que pour mieux protéger les réservoirs de gasoil des
camions du transporteur qui restent à l’extérieur et représentent
aujourd’hui un butin potentiel. L’installation de ces colonnes dès
le commencement de l’activité a été extrêmement dissuasive et
a permis d’éviter les problèmes d’intrusion. « Un avantage des
Solaris, explique Martial Darras, directeur Sûreté des transports
Alloin, c’est qu’on les pose et c’est tout. Elles sont alimentées par
panneau solaire et batterie et communiquent sans fil par radio,
et elles ont pu être installées sans génie civil, nous permettant de
très substantielles économies.»
Instantanés
CONTRÔLE D’ACCÈS
Ingersoll Rand rentre à l’hôpital
Le Centre Hospitalier d’An-
nonay (07) a choisi la société
INGERSOLL RAND, fournisseur
mondial de systèmes élec-
troniques et biométriques
de contrôle d’accès, pour la
gestion du contrôle d’accès
de son hôpital, de ses deux
maisons de retraite et de son
école d’infirmières (64 portes,
3 bâtiments, 4 parkings) afin
d’optimiser la sécurité et de
garantir une meilleure confi-
dentialité.
7Sécurité Privée
ACQUISITION
Securitas acquiert le fonds de commer-ce d’ASGSecuritas a conclu un accord
pour l’acquisition du fonds
de commerce de la société
Assistance Sécurité Gardien-
nage (ASG) au 1er juin. ASG est
une filiale du groupe Assystem,
spécialisée dans la prévention
des risques dans l’industrie
nucléaire et les chantiers
navals. En 2010, ASG a enregis-
tré un chiffre d’affaires de 14,4
millions d’euros et compte
aujourd’hui 416 salariés. Avec
cet accord, Securitas devient un
des premiers acteurs de sécurité
privée en France pour les entre-
prises issues des secteurs de la
chimie, de la pétrochimie, de la
sidérurgie et du nucléaire.
Milestone Systems, le leader
mondial des logiciels de vidéo-
surveillance en plate-forme
ouverte depuis 7 ans d’affilée,
selon la société d’études IMS
Research, vient de battre un re-
cord de croissance, ses chiffres
annuels faisant état d’une aug-
mentation du chiffre d’affaires
de 56%, à plus de 29 M€, et des
bénéfices en hausse s’élevant à
2,9M€. La société attribue une
grande partie de cette perfor-
mance à son fort développe-
ment international, avec l’ouver-
ture de bureaux de vente dans
de nombreux pays.
Pendant la crise financière de
2008 et 2009, l’entreprise a réalisé
des investissements importants
dans la construction de nou-
veaux marchés. « Nous voyons
aujourd’hui les résultats de la
stratégie que nous avons mise
en œuvre au cours des années
difficiles. » a déclaré Lars Thing-
gaard, son PDG. « Nous avons
pris des décisions stratégiques et
nous sommes développés, même
s’il était tentant de faire l’inverse.
Milestone Systems est désormais
en excellente position pour
maintenir et développer sa
présence sur le marché », a-t-
il affirmé. « Nous avons investi
près de 33 M€ en développement
de produit, et c’est l’une des rai-
sons pour lesquelles nous som-
mes le leader mondial dans notre
domaine d’activité. Aujourd’hui
il y a plus de 100.000 systèmes
Milestone installés et plusieurs
milliers de nouveaux clients cha-
que mois ».
DÉVELOPPEMENT
Croissance record pour Milestone
SYSTÈMES DE SÛRETÉ
Trois succès pour ALCEALa société ALCEA, constructeur
et fabriquant de systèmes de
sûreté, a été choisi pour la
gestion de la sécurité de la
Tour T1 – Immeuble «Blanc»
à la Défense avec un système
de supervision complet dans
lequel cohabitent plusieurs
technologies : contrôles d’ac-
cès, ouverture des portes sans
présentation de badge, serrures
sans fil et biométrie.
Un choix partagé par la SNCF
pour la gestion du contrôle
d’accès de son siège social et
par SFR, second opérateur de
téléphonie en France, pour la
supervision centralisée (contrô-
le d’accès, alarmes, surveillance
intrusion des sites sensibles) de
ses 1500 sites techniques et la
gestion en temps réels de ses
équipements. De belles vacan-
ces en perspective !
SÉCURITÉ ÉLECTRONIQUE
Le groupe français Scutum acquiert la société allemande Inform Solutions GmbH
Le groupe Scutum, acteur de
la protection des biens et des
personnes en France, prend le
contrôle de la société Inform
Solutions GmbH, spécialiste alle-
mand de la vidéo protection des
réseaux d’agences bancaires.
La société Inform Solutions
GmbH développe et commercia-
lise des solutions de vidéosur-
veillance et de contrôle d’accès
par biométrie. Leader avec 60%
des parts du marché des caisses
d’épargne et banques mutualis-
tes, la PME, dont le siège est à
proximité de Düsseldorf, opère
sur l’ensemble du territoire al-
lemand. La société Inform Solu-
tions emploie 75 personnes dont
une quarantaine d’ingénieurs
techniciens et une dizaine d’in-
génieurs développeurs. La so-
ciété réalise depuis trois ans un
chiffre d’affaires d’environ 10
millions d’euros.
« L’ambition de la société Inform
Solutions de devenir le principal
fournisseur de services de sécuri-
té du secteur bancaire en Europe
germanophone et d’étendre son
savoir-faire sur d’autres marchés
s’inscrit parfaitement dans notre
stratégie de développement à l’in-
ternational », se félicite Franck
Namy, PDG du groupe Scutum.
Domotique
Legrand primé aux Trophées du Grand ÂgeINTERVOX une marque du groupe Legrand spécialisée dans les solutions électroniques de sécurité pour l’autonomie des personnes et Legrand ont conjointement reçu, lundi 2 mai, le Trophée du Grand Âge catégorie « Gérontechnologies » pour un système d’interface communicante qui permet la rencontre de deux univers complémentaires: la téléassistance et la domotique. Cet outil met à profit les bienfaits de la téléassistance au service de l’amélioration de la qualité de vie des personnes fragilisées à domicile.
{ JUIN / AOÛT 20118 Sécurité Privée
Entreprise
Sécurité Privée. À l’aune de vo-tre expérience, quels sont les points forts et les points faibles du marché de la sécurité en France ?Olivier Granet. Actuellement,
4000 entreprises en France déli-
vrent des prestations de sécurité
privée. Le marché connaît un fort
potentiel de développement
grâce, entre autres, à l’ouverture
accélérée de la sécurité pour le
compte des services de l’État, des
particuliers et des assureurs.
Et la tendance à assurer d’autres
missions telles que l’intelligence
économique, la gestion globale
de crise, la protection face au
piratage interne & externe, la vi-
déo-vigilance intelligente est por-
teuse de plus de valeur ajoutée.
La conjugaison de ces tendances
nous rend donc confiants pour
l’avenir. Cependant le marché
Français connaît des difficultés à
se stabiliser et comparativement
à certains marchés européens
plus matures, peine à trouver son
point d’équilibre. Certaines entre-
prises du secteur sont en grande
difficulté. Nous assisterons donc
très certainement à une concen-
tration rapide des intervenants
sur une offre qui manque d’ac-
teurs de taille moyenne.
Par ailleurs, les synergies entre la
sécurité humaine et la sécurité
électronique sont encore trop
faibles pour accompagner ce
secteur en crise qui voit densifier
ses contraintes réglementaires et
rend certains acteurs peu regar-
dants du code du travail, au grand
risque des donneurs d’ordre.
SP. Quelles sont vos ambitions à court et moyens termes ?OG. La sécurité au sein du groupe
Vinci représente à ce jour plus de
65 M€, notre ambition est de pro-
gresser sur ce marché de manière
structurée en apportant à nos
clients des solutions créatrices
de valeur ajoutée, d’optimisation
opérationnelle, entre autres par
la synergie des compétences du
groupe Vinci. Nous envisageons le
seuil des 100 M€ d’ici 2 à 3 ans.
SP. Quelle stratégie privilégiez-vous pour atteindre ces objectifs ?SP. Notre cible est une position
rapide parmi les 5 premières
sociétés de Sécurité Privée en
France. Nous adosserons notre
croissance organique à de la
croissance externe afin de ren-
forcer nos positions en province.
SP. Sur le plan marketing, quelles sont les cibles et les secteurs que vous allez privilégier? Pour quel-les raisons?OG. Plutôt que de privilégier un
segment en particulier, nous al-
lons accélérer notre segmenta-
tion par marchés verticaux avec
pour objectif une approche dif-
férenciée, porteuse de solutions
personnalisées, au cœur des pré-
occupations de nos clients.
Nous sommes présents sur les
principaux secteurs et nous
tenons à n’en négliger aucun,
même si les secteurs industriels
et tertiaires offrent à ce jour
l’avantage d’un circuit de déci-
sion court et d’une ouverture
importante vers les solutions
technologiques.
SP. Selon vous, quels sont les prin-cipaux atouts de Vinci ?OG. La Direction Sécurité de
VINCI Facilities compte presque
2000 collaborateurs et s’inscrit
comme une activité de services
fédératrice, très impliquée dans
le quotidien de nos clients par
la présence quasi systématique
d’effectifs sur site.
La complémentarité avec les
autres Directions de VINCI Facili-
ties, ainsi que les autres Sociétés
de VINCI (énergies, construction,
concessions, Partenariat Public
Privé, Parkings, autoroutes, ...) très
présentes sur le territoire, nous
permet de développer et fédé-
rer un environnement global de
services pour les bâtiments et
leurs occupants, ce qui est une
demande forte de nos clients.
Nous y associons des applica-
tions informatique et technologi-
ques performantes qui nous per-
mettent de proposer des plans
d’optimisations (i-Tec Center as-
sociant vidéo et télé surveillance,
supervision de la maintenance
bâtiment, organisations novatri-
ces ...) en appui des prestations
humaines expérimentées lais-
sant à nos clients le soin de se
concentrer sur leur métier.
L’atout majeur de la Direction
sécurité de VINCI Facilities tient
également dans la forte mobi-
lisation de ses salariés et dans
leur attachement à l’entreprise.
En effet 70 % d’entre eux sont
via le PEE de Vinci engagés sur
la réussite du groupe.
SP. Sur un plan plus politique, l’arri-vée de Vinci sur le marché coïnci-de avec la mise en place du CNAPS. Que pensez-vous de ce nouvel outil de régulation ? OG. Le secteur de la sécurité, très
concurrentiel, a besoin de s’as-
surer que l’ensemble des acteurs
répond aux exigences légales et
conventionnelles du métier.
Nous avons pu assister ces der-
nières années à des dérives im-
portantes, et fort dommageables
« Notre cible est une position rapide parmi les 5 premières sociétés de Sécurité Privée en France »
TÊTE À TÊTE
A 43 ans, Olivier Granetest le tout nouveau directeur
général du Pôle services de
VINCI Facilities. Titulaire d’un
Master de l’IFAG (Institut
Français de Gestion), il possède
une expérience de 10 années
de commerce et direction chez
un leader bureautique avec
une rapide orientation vers les
activités de services externali-
sés. Il rejoint d’ailleurs Faceo
en 2004 en tant que Directeur
Régional de la région Ouest «
afin d’intégrer une société de
Facilities Management (externa-
lisation des services généraux),
en forte croissance, présente sur
le secteur de la maintenance,
des services, de la sécurité et de
l’accueil ». Faceo est intégré au
sein de VINCI en 2010.
VINCI est un nouvel acteur de taille sur le marché français de la sécurité en France. Affichant un
chiffre d’affaires de 65M€ sur le secteur, ce nouvel entrant ne compte pas s’arrêter là. Rencontre
et échanges sur les ambitions du groupe et sa vision du marché avec Olivier Granet, directeur
général du Pôle services de VINCI Facilities.
Instantanés
pour les acteurs respectueux des
fondamentaux de notre métier.
L’arrivée du CNAPS va renfor-
cer les contrôles et la mise en
conformité de certains acteurs
peu scrupuleux en matière de
droit du travail et de respect de
la convention collective.
SP. Allez-vous vous engager pour soutenir ces positions en rejoi-gnant une organisation profes-sionnelle ?OG. Nous venons de confirmer
notre adhésion à l’USP.
9Sécurité Privée
BIOMÉTRIE
Morpho déploie son système de nouvelle génération au CanadaLe système d’identification
biométrique MorphoBIS (de
Morpho, groupe Safran) a été
déployé pour la première fois
au sein des forces de police
de Calgary et d’Edmonton au
Canada. Cet AFIS (système
d’identification d’empreintes di-
gitales automatisé) de nouvelle
génération est une solution in-
novante destinée à la résolution
d’enquêtes de police.
La solution MorphoBIS permet
l’identification en temps réel
de suspects et de criminels. La
combinaison des différents algo-
rithmes, des flux d’informations,
et les caractéristiques mêmes de
cet outil de lutte contre la crimi-
nalité, lui permettent d’intégrer
empreintes digitales et emprein-
tes palmaires.
Conforme aux normes interna-
tionales en vigueur, MorphoBIS
s’appuie sur la technologie
de comparaison biométrique
classée numéro 1 par le NIST
(National Institute of Stan-
dards & Technology) pour sa
précision dans les applications
d’identification par empreintes
digitales latentes.
NEXESS, fournisseur de
solutions technologiques de sur-
veillance en temps réels peut se
réjouir de la signature de deux
nouveaux contrats prestigieux.
Le premier avec Total, pour la
sécurisation de ses opérations
sensibles (secteur Seveso) grâce
à Nextrack®, une solution qui
facilite et fiabilise les opérations
essentiellement humaines et
soumises à risques d’erreurs.
Le deuxième avec EDF (CNPE
– Centrales Nucléaires de
Production d’Électricité) pour
la gestion de ses produits régle-
mentés à forte utilisabilité grâce
notamment à Nexcap®, un
magasin sécurisé de distribution
automatique d’appareils de
métrologie.
TEMPS RÉEL
Deux nouveaux marchés pour NEXESS
SÉCURITÉ BANCAIRE
La banque malaisienne CIMB adopte la solution anti-fraude à distance d’Actimize
Dans les 30 jours qui ont suivi la mise en route de la solution anti-
fraude bancaire à distance d’Actimize, 51 cas de fraudes ont été
détectés et déjoués, empêchant une perte estimée à environ 200 000
dollars US. « La CIMB Bank est constamment en quête d’améliora-
tions pour renforcer la confiance de ses clients lorsqu’ils utilisent son
service de paiement à distance propriétaire. Nous sommes convain-
cus que l’activation de la solution de NICE Actimize va instiller une
plus grande confiance chez nos clients lors de leurs transactions en
ligne, » déclare Peter England, directeur des services financiers chez
CIMB.
En partenariat avec Unysis, la vente de la solution anti-fraude ban-
caire à distance de NICE Actimize s’est effectuée en 2010. La mise
en œuvre s’est faite en janvier 2011 et elle est désormais utilisée
pour détecter la fraude sur les transactions en ligne de plus d’un
million et demi de comptes actifs.
SYSTÈMES D’INFORMATION ET DE COMMUNICATION
Thales crée Thales Communications & Security
La société Thales Communi-
cations & Security regroupe
l’expertise des sociétés Thales
Communications et Thales Se-
curity Solutions & Services dans
les domaines de la défense, de la
sécurité et du transport terrestre.
Cette création conforte le groupe
en position de numéro un euro-
péen des systèmes d’information
et de communication sécurisés
pour les marchés mondiaux de
la défense, de la sécurité et du
transport terrestre.
Ce rapprochement s’inscrit dans
la convergence croissante des
enjeux de maîtrise de l’informa-
tion sur ces domaines.
Dans un monde de plus en plus
ouvert, plus complexe mais aussi
plus vulnérable à de nouvelles
menaces, il est primordial de
pouvoir prendre, rapidement les
bonnes décisions afin de proté-
ger les citoyens, les sites sensibles
ou encore les données les plus
critiques. Pour cela, les exigences
des forces armées et de sécurité
convergent vers une plus grande
maîtrise de l’information et des
technologies associées.
Parallèlement, les solutions de
contrôle et de commandement
et les moyens de supervision dé-
diés aux systèmes de défense et
de sécurité s’appuient de plus en
plus sur des technologies com-
munes ou complémentaires.
Pour mieux intégrer l’évolution
de cet environnement, Thales
regroupe les activités de ses fi-
liales Thales Communications
– leader dans les produits et
systèmes d’information et de
communication sécurisés pour
les forces armées et de sécurité
– et Thales Security Solutions &
Services – leader dans les systè-
mes de sécurité des citoyens, des
infrastructures critiques et des
voyageurs.
{ JUIN / AOÛT 201110 Sécurité Privée
Facts & FiguresInstantanés
LA CONTREFAÇON DANS LE MONDE
Entre dangers, pro-fits et perspectives
« La contrefaçon est comme un
tremblement de terre, consé-
quence de la rencontre du
“bon” et du “mauvais” commer-
ce, qui se propage en générant
des dégâts économiques,
sociaux et environnementaux.
La contrefaçon est un point de
rupture dans les règles de la
société de consommation qui
profite aux réseaux criminels
et bouscule les législations. Les
États ont choisi de lutter contre
ce phénomène en le criminali-
sant, car il a un coût important.
Même en reconnaissant qu’elle
démocratise l’accès aux biens
de consommation, pour en faire
profiter le plus grand nombre,
on ne doit pas oublier qu’en
certaines occasions elle tue. »
Ainsi commence l’excellent
article rédigé par Andy Hyeans,
chargé d’études à l’Observatoi-
re national de la délinquance
et des réponses pénales et ins-
pecteur des douanes, consa-
cré… à la contrefaçon.
Un écrit publié dans Les
cahiers de la sécurité dans un
numéro spécial qui regroupe
de nombreux articles sur le
thème « Les dangers de la
contrefaçon » et de très belles
signatures.
À consulter à partir du site
www.inhesj.fr, rubrique
« Les cahiers de la sécurité ».
66 %LE BAROMÈTRE DU BONHEUR AU TRAVAIL RÉVÈLE QUE 66% DES SALARIÉS FRANÇAIS SONT HEUREUX AU TRAVAIL (CONTRE 70% EN MARS 2010), PLAÇANT AUX PREMIERS RANGS DE CE QU’ILS APPRÉCIENT LE PLUS « LES CHOSES QU’ILS APPRENNENT DANS LEUR TRAVAIL », ET « LES GENS AVEC QUI ILS TRAVAILLENT », À RESPECTIVEMENT 78% ET 74% (CONTRE 80% ET 81% EN MARS 2010).C’EST CE QUI RESSORT DE L’ENQUÊTE SUR LES FRANÇAIS ET LEUR RAPPORT À L’ENTREPRISE, MENÉE PAR 20MINUTES.FR, EN LIGNE POUR L’EMPLOI ET OPINIONWAY.LES RÉSULTATS COMPLETS SERONT DISPONIBLES SUR LE SITE WWW.ENLIGNEPOURLEMPLOI.COM
ÉTUDE
La police nationale est-elle toujours un métier d’homme?
Le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)
publie une intéressante étude sur la parité homme-femme dans
la police. Une parité toute relative puisqu’il en ressort que «
le management dans la police nationale est, pour le moment,
clairement masculin et les femmes trop absentes des postes de
haut niveau , ainsi que le constate et le regrette Sylvie Feucher,
secrétaire général du SCPN. Recrutements, avancements, postes
à responsabilité, autant de disparités frappantes entre hommes
et femmes. » Il n’y a aucune femme directeur des services actifs.
L’étude révèle notamment que seuls 27% des commissaires sont
des femmes !
UNE ORGANISATION FAITE PAR LES HOMMES, POUR LES HOMMESDans son étude, le SCPN explique cette situation : « Les em-
plois de direction exigent une disponibilité très importante peu
favorable à une répartition équilibrée du temps consacré à la
vie professionnelle et à la vie privée. Or, une grande majorité des
femmes cherchent à concilier des deux pôles et anticipent les
difficultés. La plupart d’entre elles choisissent de ne pas se lancer
dans un challenge vécu comme potentiellement destructeur d’un
fragile équilibre. » En revanche, le syndicat des commissaires
souhaiterait qu’une réflexion soit menée afin de permettre à ces
femmes de travailler dans de bonnes conditions… et de venir
ainsi renforcer les rangs par trop éclaircis de la police nationale.
Une étude à télécharger librement sur le site www.le-scpn.fr
ENVIRONNEMENT
Dény Fontaine certifié ISO 14001Leader français de l’organi-
gramme et du contrôle d’ac-
cès, DÉNY FONTAINE, filiale
du Groupe Sécuridev, vient
de recevoir la certification
ISO 14001. Reconnue inter-
nationalement, la norme ISO
14001 repose sur le principe
d’amélioration continue de la
performance environnementa-
le par la maîtrise des impacts
liés à l’activité de l’entreprise.
11Sécurité Privée
Guy Tempereau, Président Di-
recteur Général et actionnaire
du Groupe SERIS Security an-
nonce le départ d’Olivier Payen,
Président Exécutif France et
prend la direction opération-
nelle des activités françaises
dans l’attente du renforcement
prochain de l’équipe dirigeante.
« Olivier Payen a pris la décision
de quitter le Groupe et plus lar-
gement le secteur de la sécurité
privée. Je tiens au nom de tous
les collaborateurs à le féliciter
pour le travail remarquable ac-
compli durant ces dix années
et pour son implication tant au
niveau du Groupe qu’au niveau
de la Profession. Je tiens par
ailleurs à le remercier person-
nellement pour la conviction et
l’énergie qu’il a su déployer à
mes côtés et lui souhaite pleine
réussite dans ses nouvelles
fonctions » déclare Guy Tempe-
reau.
Olivier Payen a intégré SERIS
Security en 2000 pour prendre
la responsabilité de la direc-
tion commerciale et position-
ner l’offre technologique du
Groupe à l’international. En
2005, Guy Tempereau le nom-
me Président Exécutif. En 6 ans,
il a réorganisé en profondeur
l’entreprise, renouvelé son of-
fre commerciale et participé
à des acquisitions d’envergure
(dernière en date : le Groupe
ESI en janvier 2011, 35 M€ CA,
1300 collaborateurs).
« Après dix années passionnan-
tes au sein du Groupe SERIS
Security, j’ai pris la décision de
relever un nouveau défi profes-
sionnel. Je suis fier de ce que
nous avons construit ensemble.
La bonne performance écono-
mique du Groupe associée à
une culture d’entreprise forte et
au dynamisme de ses équipes
en font un acteur incontourna-
ble du paysage de la sécurité
privée en France. C’est serein et
confiant que je quitte une belle
entreprise, promise à un avenir
qui sera, j’en suis convaincu, à
la hauteur de ses ambitions ! »
précise Olivier Payen.
… ET ARNAUD JAMET LUI SUCCÈDE AU POSTE DE PRÉSIDENT EXÉCUTIF FRANCE« Je suis honoré de la confiance
qui m’est accordée, conscient
des responsabilités qui m’in-
combent et fier d’écrire avec
Guy Tempereau un nouveau
chapitre de l’histoire de SERIS
Security » déclare Arnaud Ja-
met.
« La nomination d’Arnaud Jamet
s’inscrit dans la continuité de la
stratégie de notre Groupe. Je lui
apporte tout mon soutien et ma
confiance pour relever les défis
qui sont les nôtres. Nous avons
ensemble de grandes choses à
faire pour SERIS Security et plus
largement pour les métiers de la
sécurité privée en France » indi-
que Guy Tempereau.
Diplômé du CNAM et titulaire
d’un MBA HEC, Arnaud Jamet,
41 ans, s’appuie sur plus de 20
années d’expérience dans les
domaines de la distribution, de
l’industrie et du conseil. Il a re-
joint le Groupe SERIS Security
en octobre 2010 en tant que
directeur Marketing et Com-
mercial, membre du Comité
Exécutif.
Ces mouvements interviennent
alors que le Groupe poursuit
sa progression (+ 9 % en 2010
avec près de 250 M€ de CA)
conformément aux objectifs
annoncés et réaffirme ses am-
bitions de développement tant
en France qu’en Europe.
SERIS SECURITY, UN GROUPE EN MOUVEMENTS
Un nouvel horizon pour Olivier Payen NOMINATIONS
Nouveau Chef de Produit IP pour l’Europe chez Samsung
John Fisk a été recruté en
tant que Chef de Produit IP
pour l’Europe par Samsung
Techwin, la division de
sécurité électronique de
Samsung.
John travaille dans l’industrie de
la sécurité électronique depuis
plus de 15 ans. Juste avant de
rejoindre Samsung il a occupé
plusieurs postes chez le distribu-
teur Norbain pendant sept ans,
dont celui de Chef de Marque
en Vidéosurveillance.
John Fisk est responsable du
soutien avant- et après-vente
spécialisé sur les réseaux et les
produits
IP, ainsi que de l’aide à la
conception et de l’assistance
technique pour les grands
projets. « Samsung est en train
d’élargir sa gamme iPOLiS de
produits IP et réseau de façon
très significative, et je suis très
heureux d’avoir la chance de
prendre ce poste important », a
déclaré John. « Je vais m’assurer
que le réseau croissant de clients
de Samsung dans toute l’Europe
dispose de toutes les informa-
tions dont ils ont besoin pour
recommander les solutions de
sécurité sur IP de Samsung ».
{ JUIN / AOÛT 201112 Sécurité Privée
Facts & FiguresInstantanés
SELON LES CHIFFRES PUBLIÉS LE 8 JUIN PAR L’IGNES (INDUSTRIES DU GÉNIE NUMÉRIQUE ENERGÉTIQUE ET SÉCU-RITAIRE), EN 2010, LE MARCHÉ FRANÇAIS POUR LA VENTE D’ÉQUIPE-MENTS ÉLECTRONIQUES DE VIDÉOSURVEILLANCE S’EST GLOBALEMENT ÉTABLI À 220 MILLIONS D’EUROS (EN VALEUR DES FABRICANTS ET PREMIÈRE MISE SUR LE MARCHÉ). IL A CONNU, TOUT AU LONG DE L’ANNÉE 2010, UN RALENTISSEMENT PAR RAPPORT À SA CROIS-SANCE SOUTENUE DES ANNÉES ANTÉRIEURES. UNE CONCURRENCE PLUS INTENSE, QUI A CONDUIT À UNE BAISSE DES PRIX, ET UNE STABILISATION DE LA DEMANDE, EN RAISON DE MARCHÉS PUBLICS EN DEMI-TEINTE, SONT LES DEUX FACTEURS QUI ONT JOUÉ SIMULTANÉMENT.LES 45 CONSTRUCTEURS PRÉSENTS EN FRANCE RÉALISENT UN CHIFFRE D’AFFAIRES DE 180 MILLIONS D’EUROS, LES 40 MILLIONS D’EUROS RESTANTS ÉTANT LE FAIT DES IMPORTATEURS-INTÉ-GRATEURS.
SANS FRONTIÈRES
Création d’un grou-pe parlementaire de suivi de la conven-tion Schengen
Alors que l’Italie vient d’ac-
corder des permis de séjour à
plus de 20.000 ressortissants
tunisiens en ne respectant
pas les conditions prévues
par la convention Schengen,
MM Jean Bizet, président de la
commission des affaires euro-
péennes du Sénat, et Pierre
Lequiller, président de la com-
mission des affaires européen-
nes de l’Assemblée nationale,
ont annoncé la mise en place
d’un groupe parlementaire de
suivi de la convention Schen-
gen. Ce groupe sera composé
de députés et de sénateurs de
la majorité et de l’opposition.
Le groupe de suivi examinera
les modalités de fonction-
nement de la convention de
Schengen, afin d’assurer un
contrôle effectif des frontiè-
res extérieures de l’Union,
permettant une lutte efficace
contre l’immigration illégale,
notamment par l’institution
de clauses de sauvegarde ren-
forcées en cas de défaillance
des contrôles des frontières
extérieures. Le groupe de suivi
aura également pour tâche
de réfléchir à une mutualisa-
tion européenne accrue des
moyens nationaux, humains
et matériels, de contrôle des
frontières de l’Union.
LA SÉCURITÉ PUBLIQUE EN DÉBAT
Le nouveau visage de la Cour des Comptes La cour des comptes vient de
publier un rapport fortement
médiatisé sur l’organisation et
la gestion des forces de sécu-
rité publique.
Ce rapport a un retentissement
particulier car il intervient à
l’aube d’une campagne prési-
dentielle dont la sécurité des
français sera l’un des enjeux
majeurs.
Sans entrer dans la polémique
ni revenir sur la bataille de
chiffres abondamment relayée
par la presse généraliste, cette
irruption de la Cour des Comp-
tes dans le débat public, inter-
roge sur son rôle.
Jadis, cantonné dans un rôle
austère d’auditeur des comptes
publics, dont les journaux ex-
trayaient un florilège savoureux
des gabegies, la révision consti-
tutionnelle de 2008, a modifié
son rôle en profondeur.
Désormais, selon l’article 47-3
de la Constitution : « La Cour
des comptes assiste le Parle-
ment dans le contrôle de l’action
du gouvernement. Elle assiste le
Parlement et le gouvernement
70 %Selon une enquête réalisée par
le Ponemon Institute, un ca-
binet d’étude spécialisé dans
le domaine de la gestion et la
protection des données, pour
Check Point Software Techno-
logies, spécialiste mondial de
la sécurité sur Internet, 70% des
entreprises françaises interro-
gées ont subi une perte de don-
nées l’an dernier, contre 77%
au niveau mondial. D’après les
principaux résultats du rapport
intitulé « Understanding Secu-
rity Complexity in 21st Century
IT Environments » (Compren-
dre la complexité de la sécurité
dans les environnements infor-
matiques du 21e siècle), les
personnes interrogées citent
les informations clients (51%)
comme le type de données
le plus souvent compromis. À
cela s’ajoutent la propriété in-
tellectuelle (41 %), les informa-
tions sur les salariés (26%) et
les plans de l’entreprise (20%).
Menée en France auprès de
450 administrateurs de la sécu-
rité informatique, l’enquête ré-
vèle que la cause première de
la perte de données est la perte
ou le vol d’équipements, suivie
des attaques réseau, des appli-
cations Web 2.0 et de partage
de fichiers, des terminaux mo-
biles non sécurisés, et de l’en-
voi par inadvertance d’e-mails
aux mauvais destinataires…
dans le contrôle de l’exécution
des lois de finances et de l’appli-
cation des lois de financement
de la sécurité sociale ainsi que
dans l’évaluation des politiques
publiques. Elle contribue à l’in-
formation des citoyens via des
rapports publics. »
« L’évaluation des politiques
publiques » implique l’analyse
et n’exclut pas la critique. Tou-
tefois, la frontière entre l’éva-
luateur et le censeur est mince
et la polémique suscitée par
un rapport principalement à
charge atteste de la difficulté
de l’exercice et des risques
d’instrumentalisation qu’il
comporte. Doit-on redouter un
gouvernement du « juge des
comptes » ?
22millions
13Sécurité Privée 13131313131313133131313131311311313133131131313131131111311111113133SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccccuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiittttttttttttttttttttéééééééééééééééééééééééééééééééééééééé PPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPPrrrrrrrrrrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiivvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééééeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee
{ JUIN / AOÛT 201114 Sécurité Privée
semaine à un enqêteur procé-
dant manuellement. Le système
génère automatiquement des
rapports détaillés d’analyse par
disque et par lot.
Sony a annoncé à l’Ifsec une
nouvelle gamme de caméras « IP over coax » capables de transmet-
InnovationsInstantanés
Rimage, spécialiste des solutions
d’archivage automatisé et sé-
curisé de données sensibles de
vidéosurveillance sur disque op-
tique DVD et BRD, ainsi que de
publication optique à des fins
d’exploitation juridique de preu-
ves, dispose aujourd’hui d’une
nouvelle solution EDS (Eviden-
ce Disc System) d’investigation
numérique permettant la recher-
che d’indice et de preuve dans
un grand nombre de disques
saisis chez un contrevenant.
Jusqu’à 200 disques placés dans
un juke-box peuvent être analy-
sés automatiquement en une
nuit, ce qui pourrait prendre une
Focus sur les nouveautés les plus marquantes
Parmi les nouveautés de ce trimestre, l’essor de nouvelles
technologies comme la détection d’incendie par vidéo, des
caméras hybrides IP HD et analogiques sur le même câble coaxial,
l’encodage intelligent selon les zones de l’image, la recherche
d’évènement dans la caméra, des caméras thermiques de 44 g, des
oreillettes anti-bruit et un tout nouveau smartphone durci. Pas mal
en juste trois mois, non ? Sans doute grâce à l’Ifsec, le grand salon
européen de la sécurité qui a eu lieu en mai à Birmingham.
Les nouveautés du trimestre
Voir également l’article sur les nouveautés adaptées à
la vidéoprotection urbaine en page 52, qui présente des
produits particulièrement adaptés à la VPU, et non exclusive-
ment à celle-ci.)
PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
tre des signaux HD IP sur câble
coaxial en même temps qu’un
signal analogique SD. L’intérêt
étant en particulier la réutilisa-
tion du câblage existant lors de
la mise à niveau d’anciennes
installations analogiques, en ne
changeant que les équipements
aux extrémités des câbles, de fa-
çon à réaliser l’économie d’un
poste pouvant atteindre la moi-
tié du budget global d’une nou-
velle installation. Ces caméras
hybrides, qui seront disponibles
au second semestre, sont basées
sur une puce IC de Intersil qui
intègre notamment une techno-
logie de sécurisation SLOC.
En intervention
La société EPI 3D Protection, labo-
ratoire pécialisé dans les protec-
teurs auditifs moulés, a présenté
son nouveau système Serenity DPC de communication radio-
phonique bidirectionnelle cou-
plé à un protecteur auditif indivi-
duel dynamique dont l’embout
est moulé à la forme de l’oreille
du porteur. Les empreintes sont
numérisées et les embouts fa-
briqués en impression 3D avec
une grande précision. Le Sere-
nity DPC est particulièrement
adapté aux professionnels de la
sécurité travaillant dans un en-
vironnement bruyant, ou bien
où du bruit impulsionnel ou
des changements imprévisibles
de niveaux sonores surviennent,
et où la perception extérieure
et une communication fiable
sont cruciales. L’atténuation
des bruits est dépendante du
niveau sonore, avec une forte
atténuation à un niveau accep-
table et confortable des bruits
forts et impulsionnels en situa-
tion bruyante, et une perception
parfaite du bruit en situation
calme. Avec pour résultat une
transmission claire de la parole
en situation bruyante ou lors de
mouvements corporels violents.
Le système peut être connecté
à la plupart des radios profes-
sionnelles et une touche PTT
– Push-to-Talk – est intégrée, et
des oreillettes génériques sont
disponibles.
Thales a présenté le premier
smartphone durci destiné
aux forces de sécurité, le Every Talk, au congrès Tetra World fin
mai. Ce terminal Push-to-Talk
ajoute des capacités haut dé-
bit aux réseaux PMR de radio
mobile professionnelle, et per-
mettant, en plus de la voix et
des messages en texte, des servi-
ces multimedia d’échanges de
données, d’images, de vidéo, de
flux directs, de reconnaissance
faciale ainsi que l’interrogation
de bases de données. Le Every
Talk vient complèter la gamme
TeMax de solutions en haut dé-
bit, qui comprend notamment
des éléments d’infrastructure
réseau, et qui est une base pour
l’utilisation d’applications sur
les réseaux Tetra en missions
critiques. En contexte de haute
mobilité, le Every Talk permet
d’envoyer des vidéos, d’accé-
der à distance à des bases de
données (par exemple d’iden-
tités ou de voitures volées), de
télécharger des informations si-
tuationnelles comme des cartes
d’accès ou les plans de l’étage
d’un bâtiment, d’échanger des
images et des positions GPS.
15Sécurité Privée
Vidéo : pour la prise de vueLes nouvelles caméras Quasar
de DVTel sont compatibles
Onvif et évoluttives vers la
future version Onvif V2. Les 8
caméras et mini dômes H.264
en HD 720p ou Full HD 1080p,
de conception modulaire, inté-
grent des algorithmes d’analyse
vidéo intelligente, dont notam-
ment de recherche intelligente
d’évènement dans les 7 jours
d’enregistrement dans la
caméra. Certaines caméras
possèdent un large champ de
vision de 110°, et les dômes
peuvent accepter des zooms
motorisés. Une app pour Apple,
Android et Windows Phone per-
met un accès en mobilité, avec un
affichage multiple et l’utilisation
des fonctions de recherche.
Chez Samsung, trois nouvelles
caméras IP en Full HD et 3 Mp
sont basées sur le nouveau
processeur Samsung WiseNet
2, qui permet une nouvelle
fonctionnalité d’encodage
intelligent Smart Codec, en plus
de fonctionnalités d’amélio-
ration de la qualité image. La
caméra SNB-7000, le dôme
intérieur SND-7080 et le dôme
anti-vandale SNV-7080 peuvent
ainsi capturer dans une scène
des zones d’intérêt spécifique à
une définition plus élevée que
le reste, par exemple les issues
d’un bâtiment si les murs pré-
sentent moins d’intérêt, et ainsi
optimiser la bande passante
requise pour le signal.
Chez Honeywell la gamme Per-formance s’est enrichie du HDTX, un mini dôme PTZ compact en
vrai jour/nuit en 540 lignes TV,
équipé d’un zoom optique 10x et
de 127 positions prédéfinies. Un
simple câble prêt à l’emploi suffit
pour son installation.
Chez Dedicated Micros, la
gamme de caméras IP CamVu
s’est fortement développée
en HD, notamment avec les
CamVu 720 en dôme ou boîtier,
performantes dans les basses
lumières et capables d’enregis-
trer en 2 Mp sur une carte SD
intégrée. Un nouveau modèle
en 5 Mp intègre des algorithmes
de partitionnement d’image
pour plusieurs flux simultanés
en PTZ virtuel.
Geutebruck vient de mettre
sur le marché une nouvelle
gamme Ecoline IP, comportant
notamment une caméra fixe
EcoBC-1110 et un dôme fixe
EcoFD-2410 basés sur des cap-
teurs en 1,3 Mp de grande taille
1/2», ce qui augure a priori
d’une bonne qualité image
avec une bonne sensibilité et
un bon rapport signal/bruit.
Vidéo : pour tout garderDedicated Micros développe
fortement sa gamme autour
de la technologie Closed IPTV, qui superpose ce qu’on appe-
lera une couche 3 de simplifi-
cation et de sécurisation aux
couches de réseau IP, allouant
automatiquement des adres-
ses IP aux caméras par port
physique, comme par exemple
avec les enregistreurs SD Excel et NV8, des DVR/NVRs hybrides
capables de prendre en charge
un ensemble de 32 caméras IP
HD ou analogiques (16 max),
qui peuvent traiter jusqu’à 300
Mbits/s de flux HD, et afficher
sur 2 moniteurs en HDMI.
Chez Geutebruck, trois nouvel-
les unités GeViRaid en iSCSI
acceptent jusqu’à 4, 8 ou 16
disques durs avec 6 niveaux de
Raid pour des enregistrements
fiables et stables, et la nouvelle
génération Plus des plateformes
GeViScope et re_porter est ap-
pelée omnibride et compatible
avec tous les procédés de com-
pression actuels. Par ailleurs,
une nouvelle console de ges-
tion Pilot intègre un grand
écran et ses modules joystick et
jogshuttle peuvent être inversés
pour convenir aussi bien aux
gauchers qu’aux droitiers.
Milestone et HP se sont associés
pour proposer les solutions
XProtect Essential NVR, conçues
autour de stations de travail HP
Z200 sur lesquelles est installé
XProtect Essential préconfiguré, les
caméras étant paramétrées via des
assistants. Ces solutions sont desti-
nées à faciliter l’adoption de l’IP.
A noter chez Sony la sortie de
deux nouveaux enregistreurs
réseau, le NSR-500 Full HD à 16
canaux en temps réel, possé-
dant jusqu’à 12 To de stockage,
et le NVR compact NSR-S20
équipé d’un disque de 2 To
pour jusqu’à 8 caméras Full HD.
Voir aussi ...- Les nouveaux dômes Spectra HD de Pelco, H.264 en 1,3 Mp,
équipés d’un zoom optique
18x, et basés sur la plateforme
Sarix intégrant des algorithmes
d’analyse vidéo intelligente.
- Le nouvel encodeur Q7414 de
Axis pour 4 flux en H.264 avec
audio bi-directionnel pour cha-
que, qui inclut desalgorithmes
de détection de mouvement et
de détection de sabotage.
- Le nouveau dôme fixe D14
de Mobotix à double caméra,
remplaçant le D12 avec un
processeur plus puissant, pour
plus d’images par seconde
(jusqu’à 20 ips en 3 Mp et 30
ips en 1 Mp).
- Les nouveaux dômes IP fixes
avec fonctionnalités audio,
ainsi que les nouvelles caméras
IP pouvant générer jusqu’à 100
ips, chez Basler.
{ JUIN / AOÛT 201116 Sécurité Privée
Rendez-vousInstantanés
COLLOQUE ANNUEL DU CDSE
Les entreprises face aux désordres mondiaux1er DÉCEMBRE / PARIS, OCDE
Le troisième colloque
européen des directeurs de
sécurité organisé par le CDSE
aura lieu à l’OCDE. Lors de
cet événement, intervien-
dront des directeurs sécurité
internationaux, des présidents
de grandes entreprises, des
hauts-fonctionnaires et des
universitaires.
2011, UNE ANNÉE DE CRISES ? Révoltes dans le monde arabe,
crise nucléaire au Japon,
crise financière des États…
L’année 2011 a été marquée
par un nombre ahurissant de
crises majeures. Les entre-
prises avaient-elles anticipé
ces crises et y étaient-elles
suffisamment préparées ? Faut-
il envisager la mise en place
de nouvelles méthodologies
d’analyse des risques ? Quel
coût ces crises ont-elles en-
gendré pour les entreprises ?
Ont-elles modifié leur manière
de gérer les crises ?
Pour être partenaire de l’évé-
nement ou pour plus d’in-
formations contacter Julien
MARCEL au 01 44 70 70 85
ou à [email protected] et pour
toute information www.cdse.fr
APS 2011
Le salon spécialisé de la Sûreté / Sécurité20, 21 ET 22 SEPTEMBRE / PARIS, PORTE DE VERSAILLES
La 15e édition du salon APS se tiendra à Paris (Porte de Versailles,
hall 8) du 20 au 22 septembre. Le salon s’annonce déjà comme
un succès : 30 % d’exposants en plus par rapport à 2009 et un
important programme de conférences...
Consacré à la Sûreté / Sécurité, APS est un rendez-vous d’affaires
dédié à la mise en relation des acteurs (offreurs, prescripteurs,
acheteurs et utilisateurs) impliqués dans la mise en œuvre de
solutions contre les actes de malveillance.
Conçu à taille humaine et lié à la conjoncture ainsi qu’aux nou-
velles réformes le salon mise sur la réflexion et le partage d’ex-
périences. Cette année, il favorise le contact par la mise en place
d’un cycle inédit d’ateliers, la création d’un espace Networking
dédié, et de la version mobile de son site Internet.
L’INNOVATION EN RÉPONSE AUX BESOINS DE SÉCURISATION ACTUELSLes décisions en termes de sécurité restent très liées à la
conjoncture (menace terroriste, délinquance urbaine, espion-
nage industriel…) et aux nouvelles réformes (vidéoprotection
urbaine, carte nationale d’identité, formation sécurité privée…).
Aussi l’État, les municipalités comme les entreprises affichent de
plus en plus leur volonté de s’équiper de systèmes de sécurité
en tout genre.
Conscient de ces nouveaux enjeux et besoins, le Salon APS
propose de découvrir les dernières technologies utilisées en
matière de prévention, de dissuasion ou encore de résolution
délictuelle ou criminelle (vidéosurveillance, lutte anti-terrorisme,
sécurité de l’information, géolocalisation, protection du tra-
vailleur isolé,…) et étoffe son offre avec davantage de solutions
en contrôle d’accès, sécurité mécanique, détection intrusion, et
protection périmétrique.
APS 2009… RAPPEL D’UN SUCCÈSEn 2009, le salon APS a réuni près de 100 exposants et accueilli
plus de 6 500 visiteurs soit une augmentation de 12% de la
fréquentation par rapport à l’édition 2007.
Pour en savoir plus : www.salon-aps.com
Et si on en parlait sur APS ?
VidéoSurveillance ? Biométrie ?
Protectionpérimétrique ?
Alarme & Détection ?
PREVENTICA
Maîtrise des risques et qualité de vie au travail27, 28, 29 SEPTEMBRE / LYON, EUREXPO
La prochaine édition du salon
Préventica se déroulera à
Lyon du 27 au 29 septembre
et réunira 380 exposants des
secteurs du BTP, de la produc-
tion, de l’hygiène, de l’incen-
die, de la sûreté/sécurité, de
l’aménagement des espaces
de travail…
Au programme de ce nou-
veau rendez-vous, un cycle
de conférences permettra au
visiteur d’aborder différents
thèmes parmi lesquels : le
management de la sécurité, la
santé au travail, la sécurité et
maintenance des bâtiments, la
maîtrise des risques transver-
saux, la sécurité de la produc-
tion et de la logistique, etc.
Pour en savoir plus :
www.preventica.com
17Sécurité Privée
En 2011, le rendez-vous d’affai-
res des acteurs de la sécurité
des systèmes d’information en-
richit son programme de deux
nouveaux pôles, l’un dédié aux
collectivités locales et territo-
riales, le second à la vidéopro-
tection. Cette nouvelle édition
accueillera de nombreuses
personnalités pour débattre
des enjeux de la sécurité du
SI, parmi elles, Patrick Pailloux,
Directeur Général de l’Agence
Nationale de la Sécurité des
Systèmes d’Information (ANS-
SI), ou encore le philosophe et
ancien ministre Luc Ferry.
L’événement le plus prisé
des RSSI est organisé par DG
Consultants, filiale de COMEX-
POSIUM.
Le contexte des collectivités lo-
cales et territoriales a conduit
DG Consultants à ouvrir un
pôle entièrement dédié au
cœur des Assises.
Zoom sur la Vidéoprotection,
avec la création d’un second
pôle aux Assises, en partenariat
avec l’Association Nationale de
la Vidéoprotection (AN2V).
Un corner spécifique et plu-
sieurs tables rondes viendront
alimenter les débats autour
de la thématique complexe et
sensible d’un phénomène qui
se déploie tant dans le secteur
public que privé, et incombe le
plus souvent aux DSI.
Outre les problématiques tech-
niques, il est nécessaire de
composer avec les organisa-
tions des forces sécurités (in-
ternes ou externes, privées ou
ASSISES DE LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE
Le rendez-vous d’affaires des acteurs de la sécurité des systèmes d’informationDU 5 AU 8 OCTOBRE / MONACO, GRIMALDI FORUM
COLLOQUE
Ficher et mesurer : les paradoxes du contrôle au travail7 SEPTEMBRE / PARIS, MINES PARISTECH (60 BD SAINT-MICHEL 75006)
Les revues Risque, Sécurité,
Environnement et Sociologies
pratiques, le Centre de recher-
che sur les Risques et les Crises
de Mines ParisTech et les Presses
de SciencesPo organisent ce
colloque qui sera ouvert par
l’intervention de Geneviève
Dahan-Seltzer, sociologue, cher-
cheur associé au LISE (Labora-
toire interdisciplinaire pour la
sociologie économique) CNAM-
CNRS, directeur de la publica-
tion de Sociologies Pratiques.
Pour en savoir plus :
www.rsemag.com
publiques), les nouvelles dis-
positions juridiques (LOPPSI),
l’éthique (Comité d’éthique,
CNIL, presse, perception ci-
toyenne…) et les nouvelles at-
tentes de protection physique
des biens et des personnes.
En association avec l’AN2V, les
Assises permettront aux DSI et
RSSI d’appréhender les tendan-
ces, les perspectives et défis de
la vidéoprotection.
Plus d’un millier de profes-
sionnels du secteur de la sécu-
rité des systèmes d’information
vont se rassembler à Monaco.
Pour en savoir plus :
www.les-assises-de-la-securite.
com
{ JUIN / AOÛT 201118 Sécurité Privée
Rendez-vousInstantanés
TERRORISME
Congrès internatio-nal des victimes du terrorismeDU 15 AU 17 SEPTEMBRE / PARIS, ECOLE MILITAIRE
Plus de 35 pays seront représen-
tés au VIIe Congrès International
des Victimes du Terrorisme.
Parmi eux : l’Algérie, l’Argentine,
l’Azerbaïdjan, le Cameroun, le
Chili, la Colombie, la Grèce, l’Es-
pagne, les États-Unis, la France,
la Grande-Bretagne, l’Inde, l’Iran,
l’Israël, l’Italie, la Jordanie, le
Kenya, le Maroc, le Pakistan, le
Pérou, le Portugal, la République
Démocratique du Congo, la
Russie, la Suède, la Tanzanie,
l’Uruguay, etc…
Quatre jours après le 10e
anniversaire des attentats du
11 septembre 2001, la France
accueille pour la première fois
le Congrès International des Vic-
times du Terrorisme. Il se tiendra
du 15 au 17 septembre 2011 à
l’Ecole Militaire, à Paris, sous le
Haut Patronage de Monsieur
Nicolas Sarkozy, Président de la
République.
Cette 7e édition est organisée
par l’Association française des
Victimes du Terrorisme (AfVT.
org), membre du Réseau Euro-
péen des Victimes du Terrorisme
(NAVT), en partenariat avec
L’Observatorio Internacional
Victimas des Terrorismo (CEU).
L’Association française des
Victimes du Terrorisme – AfVT.
org a été créée en 2009 par des
victimes du terrorisme dans le
but de répondre aux besoins des
victimes et dans le même temps
de mobiliser et préparer les per-
sonnes et entreprises vulnérables
face au risque terroriste.
Pour en savoir plus :
www.afvt.org
MILIPOL
Salon mondial de la sécurité intérieure des ÉtatsDU 18 AU 21 OCTOBRE / PARIS, PORTE DE VERSAILLES
18 - 21 o c t o b r e 2 011Paris Porte de Versailles . Pavillon 1
Milipol Paris 2011 accueillera
plus de 1000 exposants de 43
pays et attend la venue de 30
000 visiteurs. Milipol Paris est le
point de rencontre incontesté
en matière d’innovations tech-
nologiques pour la sécurité des
personnes et des biens.
Le salon couvre près de 18 sec-
teurs d’activité, il offre ainsi, au
fil des stands, un éventail com-
plet des solutions, évolutions et
services permettant aux États
de protéger leur population.
L’ESPACE RISQUES MAJEURS PREND DE L’AMPLEUREn 2009, à l’occasion de ses 25
ans, Milipol Paris avait créé un
nouvel espace dédié à la pro-
tection des territoires et des
populations face aux risques
majeurs (environnementaux,
climatiques, industriels, etc.).
Ce nouvel espace a permis de
réunir tous les acteurs de cha-
cun de ces domaines autour
de la Direction de la Sécurité
Civile (DSC).
La protection des populations
est aujourd’hui plus que ja-
mais d’actualité. En effet, alors
que l’année 2010 a été la plus
meurtrière en termes de catas-
trophes naturelles (Xinthia, le
nuage de cendres, et actuelle-
ment le tremblement de terre
au Japon), il devient primordial
pour les États de repenser leur
sécurité publique.
L’INCONTESTABLE RÉFÉRENCE MONDIALE Milipol Paris est reconnu mon-
dialement comme étant l’évé-
nement phare du secteur de
la sécurité. Lors de la dernière
édition, 887 exposants dont
64% d’internationaux, venant
de 43 pays et 27 650 visiteurs
professionnels de 132 pays ont
contribué au succès de la 16e
édition du salon.
Pour en savoir plus :
www.milipol.com
19Sécurité Privée
{ JUIN / AOÛT 201120 Sécurité Privée
Décryptage
erf de la guerre,
la question du
financement du
CNAPS avait été
p r u d e m m e n t
renvoyée à la
loi de finances
rectificative. Cette dernière, après
d’âpres tractations avec la pro-
fession, a été adoptée le 29 juin.
Le texte, issu de la commission
mixte paritaire, préfigure le futur
article 1609 quatertricies [nou-
veau] du code général des im-
pôts.
Le principe de la taxe est fixé à
l’alinéa I.
L’alinéa II précise les redevables.
Concrètement, il s’agit de tous
les opérateurs de surveillance
et de gardiennage, des transpor-
teurs de valeurs et de la protec-
tion physique de personnes (Ti-
Ntre I de la loi de 1983) ainsi que
des agents de recherches privés
(Titre II).Les prestataires et les
services internes sont concer-
nés, y compris les opérateurs
étrangers « lorsque le preneur de
l’opération est établi ou domicilié
en France ».
A PROPOS DU MODE DE CALCULLe mode de calcul de la taxe
est déterminé par les alinéas III
et IV.
Pour les prestataires de services,
la taxe correspond à l’applica-
tion d’un taux de 0,5 % sur le
montant hors taxe (HT) des ven-
tes de prestations de service as-
surées par ces personnes. Le fait
générateur et l’exigibilité de la
contribution interviennent dans
les mêmes conditions que celles
applicables en matière de taxe
sur la valeur ajoutée (TVA). Ce
Entre soulagement et inquiétudesFINANCEMENT DU CNAPS
Décryptage
La question du financement du CNAPS
a franchi une étape déterminante
le 29 juin dernier, les députés ayant
validé la création d’une taxe de 0,5 %
sur le chiffre d’affaires des entreprises
de sécurité privée qui devrait entrer en
vigueur au 1er janvier 2012.
21Sécurité Privée
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Performances de détection, Taux de fausses alarmes,
Comment choisir dans la jungle des solutions de vidéoprotection intelligente ?
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Vidéoprotection Intelligente
Regroupement
Effraction Intrusion
Maraudage
Services étatiquesTransports
VillesParkingsPatrimoine
dispositif doit être lu à la lumière
de l’alinéa VII autorisant le pres-
tataire à répercuter le coût sur le
client. Il s’agit bien d’une obliga-
tion légale à laquelle ce dernier
ne pourra pas se dérober.
Pour les services internes, la
contribution est assise sur les
sommes payées à ces salariés à
titre de rémunération. Le taux de
la contribution est dans ce cas
fixé à 0,7 % du montant de ces
rémunérations. Le fait générateur
et l’exigibilité de la contribution
interviennent au moment des
versements des rémunérations.
D’après les parlementaires, cette
différenciation qualifiée d’équi-
table n’est pas de nature à créer
un avantage comparatif entre
l’externalisation et l’internalisa-
tion de ces prestations.
ÉLÉMENTS ADMINISTRATIFSL’alinéa V détermine les élé-
ments déclaratifs nécessaires à
l’établissement de la contribu-
tion auprès du service des im-
pôts chargé du recouvrement
dont les personnes redevables
dépendent. Il précise les condi-
tions spécifiques s’appliquant
aux personnes, agissant pour
leur propre compte ou étant as-
sujetties et non redevables de la
TVA, ainsi que la date limite de
paiement de la contribution.
UNE PREMIÈRE CONTRIBUTION PRÉVUE À LA FIN DU PREMIER TRIMESTRE 2012Enfin et surtout, le dispositif n’est
applicable qu’à compter du 1er
janvier 2012. La première contri-
bution sera acquittée par les
entreprises à la fin du premier
trimestre 2012. En attendant, il re-
vient à l’Etat de financer l’instal-
lation du CNAPS dans le cadre
de la mission de préfiguration
(700 000 euros). Initialement, la
contribution devait être affectée
au CNAPS. Pour des raisons bud-
gétaires, il a été décidé qu’elle
abonderait le budget de l’Etat, le-
quel subventionnera le CNAPS à
hauteur des crédits nécessaires
à son bon fonctionnement.
UN BUDGET ESTIMÉ À 16, 8 MILLIONS D’EUROSLe budget du CNAPS est évalué
à 16,8 millions d’euros dont une
masse salariale estimée à 11 mil-
lions d’euros pour 214 emplois
équivalent temps plein dont une
centaine de contrôleurs.
Non sans un certain optimisme,
le Sénateur Marini considère
que « au total, l’ensemble des
dépenses du CNAPS sont des
dépenses qui peuvent être rela-
tivement bien maîtrisées ».
Fruit d’un compromis, le disposi-
tif de financement répond à cer-
taines attentes de la profession
(report de la contribution sur le
client, mise en œuvre à compter
du 1er trimestre 2012). Toutefois,
l’affectation au budget de l’Etat
comme l’évaluation haute du
budget de fonctionnement sus-
citent des craintes légitimes.
{ JUIN / AOÛT 201122 Sécurité Privée
23Sécurité Privée
SELON L’OBSERVATOIRE NATIONAL DE LA DÉLINQUANCE ET DES RÉPONSES PÉNALES
(ONDRP), LE NOMBRE DE VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES A CONTINUÉ D’AUGMENTÉ
ENTRE JUILLET 2010 ET JUIN 2011 AVEC UNE HAUSSE DE 2,32% PAR RAPPORT À LA
PÉRIODE CORRESPONDANTE 2009-2010. SELON LE RAPPORT, « CE SONT LES FAITS DE
VIOLENCES CRAPULEUSES, SOIT LES VOLS VIOLENTS (…) QUI EXPLIQUENT POUR PRÈS
DES DEUX TIERS » CETTE AUGMENTATION DES VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES, POINT
NOIR DE LA DÉLINQUANCE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES EN FRANCE. DE NOUVELLES FORMES
D’INSÉCURITÉ SE FONT JOUR : LES VIOLENCES URBAINES RÉVÈLENT DES INDIVIDUS DE PLUS
EN PLUS LOURDEMENT ARMÉS, LES ATTEINTES AUX PERSONNES ET AUX BIENS SONT
DEVENUES RÉCURRENTES, LA DÉLINQUANCE DE PROXIMITÉ SE DÉVELOPPE AINSI QUE
TOUTE UNE CRIMINALITÉ ORGANISÉE, LIÉE AU TRAFIC DE STUPÉFIANTS.
COMMENT SE PROTÉGER FACE À CES NOUVEAUX FLÉAUX ? QUELLES SONT LES
SOLUTIONS QUI MARCHENT ? COMMENT LES FORCES DE L’ORDRE RÉAGISSENT-ELLES ?
ENQUÊTE ET ÉTUDES DE CAS.
VIOLENCES URBAINES
Peur(s) sur la ville ?DOSSIER RÉALISÉ PAR SANDRINE LEGRAND-DIEZ, RÉDACTEUR EN CHEF
{ JUIN / AOÛT 201124 Sécurité Privée
Grand témoinEn couverture
Sécurité Privée. La sécurité urbaine est un véritable enjeu de société. A l’aune de votre ex-périence, quel est le rôle de la police aujourd’hui ? Comment pourrait-il évoluer demain ?Hélène Martini. Le rôle de la
police demeure d’assurer la sé-
curité des personnes, des biens
et des institutions, de maintenir
l’ordre public et de prévenir et
réprimer la délinquance. S’il est
nécessaire d’adapter la forma-
tion aux réalités de terrain, en
Les forces de l’ordre sont confrontées à
l’émergence de nouvelles formes d’insécurité
urbaine. Montée en puissance de la violence,
délinquance de proximité, crime organisé…
sont le quotidien des policiers. Une évolution
des situations qui conduit à voir évoluer aussi
leur formation. Entretien avec Hélène Martini,
directeur de l’ENSP, école nationale supérieure
de la police.
particulier par le retour et le
partage d’expérience, ces mis-
sions fondamentales demeu-
rent néanmoins inchangées
dans leur principe même. En
revanche la délinquance, elle,
évolue, et le rôle du policier
est de s’adapter sans cesse. On
attend aujourd’hui du commis-
saire de police de développer
sa pro-activité.
SP. Les violences urbaines ont créé de nouvelles formes d’in-
‘‘« Les violences urbaines ont évolué pendant la dernière décennie : les policiers doivent faire face à des individus de plus en plus lourdement armés et déterminés »
25Sécurité Privée
sécurité. Quelles sont selon vous les formes d’insécurité les plus à craindre ? Pourquoi ?HM. Les violences urbaines ont
évolué pendant la dernière dé-
cennie : les policiers doivent
faire face à des individus de
plus en plus lourdement armés
et déterminés, et en moyenne
plus jeunes. Cela rend d’autant
plus délicate leur prise en
compte. La tendance actuelle
est de trouver une réponse
pénale à ces nouvelles formes
d’insécurité, en établissant des
procédures judiciaires et en
présentant les auteurs de vio-
lences, à la Justice.
Dans ce cadre, les atteintes aux
personnes et aux biens sont
malheureusement devenues
récurrentes et les policiers sont
confrontés régulièrement à ces
explosions de violence. C’est
une délinquance de proximité
qui est devenue insupportable
à ceux qui la rencontrent dans
leur cadre de vie. On peut éga-
lement craindre un dévelop-
pement de toute une crimina-
lité organisée, liée au trafic de
stupéfiants qui provoque une
dégradation des conditions de
vie pour les habitants des quar-
tiers confrontés à ces formes
de délinquance.
SP. Comment préparer au mieux les officiers et commissaires de police afin de mieux anticiper, mieux gérer ces nouvelles vio-lences ?HM. Compte tenu que commis-
saires et officiers sont confron-
tés aux mêmes phénomènes
de violences urbaines, il a été
décidé dans le cadre du rap-
prochement de leur formation,
d’organiser un stage commun
consacré au maintien de l’or-
dre et plus spécifiquement à la
gestion des violences urbaines,
sur le site de l’Ecole Nationale
de Police d’Oissel en septem-
bre prochain.
A l’ENSP les commissaires sui-
vent des modules «ordre pu-
blic» et «violences urbaines»
où sont confrontées connais-
sances théoriques, juridiques
et mises en situation. Les futurs
commissaires s’entraînent à
concevoir et diriger des dispo-
sitifs de rétablissement de la sé-
curité. Ces exercices pratiques
permettent de les familiariser
à leur rôle d’autorité civile,
garant des libertés publiques
ainsi qu’aux conditions juridi-
ques d’emploi de la force en
situation opérationnelle.
(lire encadré « Une nouvelle
dynamique de formation pour
mieux préparer les officiers
aux nouveaux enjeux de so-
ciété », NDLR)
SP. La cité est un exemple concret de ce qu’il est convenu d’appeler la « coproduction sé-
curitaire » aux côtés de la po-lice municipale mais aussi des acteurs privés (entreprises de sécurité). Quelle est votre per-ception de cette coproduction ? En quoi ces acteurs sont-ils complémentaires ?HM. La police nationale pos-
sède un certain nombre de
prérogatives régaliennes qui
constituent son cœur de métier
et qui lui sont propres : le ren-
seignement, la police judiciaire,
la gestion de l’ordre public…
En revanche, dans le domaine
de la sécurité publique, les par-
tenaires de la police nationale
sont nombreux : les polices
municipales, les sociétés de
sécurité privées. Au-delà de la
complémentarité des missions,
nous cherchons à l’ENSP à fa-
miliariser les commissaires de
police à l’organisation
Une formation pour les professionnels de la sécurité privée
Suite à la parution de l’ar-
rêté du 20 mai 2011 relatif à
l’aptitude professionnelle des
dirigeants des entreprises de
surveillance, de gardiennage,
de transport de fonds et de
protection physique des
personnes, l’École nationale
supérieure de la police mettra
en place, en novembre – dé-
cembre 2011, une formation
permettant d’acquérir les
compétences nécessaires à
l’exercice de cette profession.
Dispensée par des profes-
sionnels des secteurs publics
et privés de la sécurité, cette
formation d’une durée de 240
heures, portera sur le position-
nement de la sécurité privée
dans l’architecture d’ensemble
de la sécurité publique, son
environnement juridique, ses
techniques et équipements,
ainsi que sur l’apprentissage
de la gestion d’une entreprise
de sécurité, sur la connais-
sance des règles du droit du
travail et sur les réponses aux
appels d’offre.
Coût d’inscription : environ
3.000€. Le dossier de candida-
ture sera à solliciter à partir
du mois de juillet auprès de
l’ENSP 9 rue Carnot 69450
Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ou
www.ensp.interieur.gouv.fr
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{ JUIN / AOÛT 201126 Sécurité Privée
et au fonctionnement
des activités de la police muni-
cipale ou de la sécurité privée.
C’est la raison pour laquelle, les
élèves commissaires assistent à
des interventions des organi-
sations professionnelles repré-
sentant ces secteurs d’activité.
SP. Comment la police nationale voit-elle et interprète-t-elle le développement de la sécurité privée ?HM. L’augmentation du nombre
de salariés de la sécurité privée
démontre que les besoins et les
attentes en matière de sécurité,
sont très forts. Il est évident que
nous aurons à l’avenir à travailler
de plus en plus ensemble. Il est
donc important de prendre en
compte cette réalité dès la for-
mation initiale et c’est ce que
nous faisons.
Il faut souligner que tous ces ac-
teurs de la sécurité privée parti-
cipent à la protection physique
des personnes, la surveillance
de biens, ce qui permet aussi à la
police nationale de se recentrer
sur ses fonctions essentielles.
Il est donc important de bien se
connaître afin de savoir com-
ment bien travailler ensemble.
C’est ce qui guide nos forma-
tions.
Le parcours d’Hélène Martini en quelques dates…
Depuis le 31 juillet
2010 : directrice de
l’ENSP, école nationale
supérieurs de la police.
2008 – 2010 : Chef du
cabinet des audits à
l’IGPN
2004 – 2007 :
Conseiller technique
au secrétariat général
du conseil de sécurité
intérieure auprès du
Président de la
République. Inspec-
trice générale des
services actifs de la
police nationale, 2006.
Contrôleuse générale
de la police nationale,
2005.
2000 – 2004 :
Directrice du Centre
national d’études et de
formation (CNEF) de
Gif sur Yvette (91).
1997 – 2000 : Attachée
de police près l’am-
bassade de France à
Rome.
1994 – 1997 : Attachée
de police auprès
de l’ambassade de
France à Washington.
1990 – 1994 : Chef
de la division de la
coopération technique
au Service de Coopé-
ration Technique In-
ternationale de Police
(SCTIP). Commissaire
divisionnaire, 1992.
1991 : Nommée «ex-
pert» auprès du Fonds
des Nations Unies
pour la Lutte contre
l’Abus des Drogues.
Grand témoinEn couverture
Une nouvelle dynamique de formation pour mieux préparerles officiers aux nouveaux enjeux de sociétéUne nouvelle dynamique de formation pour mieux préparer les officiers aux nouveaux enjeux de
société
Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l’Immigra-
tion a annoncé en mai dernier à la parité syndicale qu’il souhaitait que l’Ecole Nationale Supé-
rieure des officiers de Police (ENSOP) rejoigne l’établissement public que constitue L’ENSP.
Les deux sites des écoles seront maintenus mais l’objectif est de rechercher des mutualisations,
des partages de formation. L’ENSOP devrait notamment bénéficier des activités de recherche et
d’échanges internationaux organisés par l’ENSP.
Cette nouvelle dynamique devrait permettre aux commissaires et aux officiers de police d’être
mieux formés pour assurer les missions qui leur sont confiées, assumer leurs responsabilités, dans
le respect de la complémentarité de leurs métiers en se positionnant à la hauteur des enjeux dus
à l’évolution de notre société et du contexte international.
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27Sécurité Privée
SP. Qu’attendez-vous des entreprises privées afin de réussir au mieux cette copro-duction ? Quel message souhai-teriez-vous leur adresser ?HM. La nomination du délégué
interministériel à la sécurité pri-
vée, le préfet Jean-Louis Blan-
chou, a constitué une avancée
significative dans le sens de
l’amélioration de la coordina-
tion entre les services de l’Etat
et les entreprises de sécurité.
En cohérence avec l’action de
cette autorité, l’ENSP s’est déjà
pleinement inscrite dans cette
perspective : en matière de forma-
tion, des initiatives ont été prises.
Elles concernent notamment :
- la mise en place d’une for-
mation préparatoire pour les
futurs chefs d’entreprises de
sécurité privée,
- la signature d’une convention
de partenariat avec le club des
directeurs de sécurité des en-
treprises (CDSE).
L’ENSP souhaite relever le défi
de l’excellence en se plaçant
pour les années qui viennent
comme acteur de la recher-
che et comme moteur de la
réflexion sur les thématiques
de sécurité. Pour cela nous
aurons besoin de mobiliser
toutes les énergies, en partena-
riat avec les partenaires privés
qui auront un rôle important à
jouer dans cette démarche.
À propos de l’ENSPSituée à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or dans le Rhône, à quelques kilomètres de la capitale des Gaules,
l’Ecole nationale supérieure de la police (E.N.S.P.) est placée sous l’autorité du Directeur général
de la police nationale et sous la direction d’une Inspectrice générale. Ayant acquis en 1988 le statut
d’établissement public national à caractère administratif, elle bénéficie, sous la tutelle du Ministre
de l’Intérieur, de l’autonomie financière et de la personnalité juridique. Ses orientations pédago-
giques et son budget sont déterminés par son conseil d’administration, présidé par un conseiller
d’État, M. Jacky RICHARD. L’ENSP fait partie du réseau des Écoles de service public (RESP).
Seule école de formation du corps de conception et de direction de la police nationale, elle a
pour mission principale d’assurer la formation initiale et continue des commissaires de police.
L’E.N.S.P. participe également à la formation continue d’autres corps de la police, d’autres agents
publics en charge de la sécurité. L’établissement propose une formation initiale ou continue à des
cadres de police de pays partenaires au titre de la coopération policière internationale. Par ailleurs,
l’école a mis en place, dès 2005, une classe préparatoire intégrée (CPI) qui assure la préparation au
concours externe de commissaire de police au titre de l’égalité des chances.
L’ENSP est membre de l’Association des Écoles de Police Européennes (AEPC) et participe aux
conseils d’administration du Collège européen de Police. Elle assure des stages destinés à des poli-
ciers ou magistrats étrangers soit dans le cadre européen soit avec Interpol.
En 2010, les 130 personnels permanents de l’Ecole ont participé à l’accueil de 2240 stagiaires, soit
plus de 33000 nuitées et 64000 repas servis.
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{ JUIN / AOÛT 201128 Sécurité Privée
Grand débat
es violences sur
dépositaires de
la force publique
ont plus que dou-
blé en quinze ans ». En ouver-
ture de l’atelier-débat organisé
à la préfecture de police le
1er mars dernier, le préfet de
police a rappelé l’état édifiant
de la situation : en 2010, plus de
1600 fonctionnaires de police
de l’agglomération parisienne
ont été blessés, et le nombre
de procédures établies pour
violences à agent dépositaire
de l’autorité publique ou rébel-
lion approche les 6200.
Au cours d’une intervention
introductive aux débats, Pascal
Barré, responsable de la cel-
lule de soutien psychologique
opérationnel de la préfecture
de police, a rappelé les consé-
quences que peut avoir pour le
policier d’être en permanence
confronté à la violence, même
si cela fait partie intégrante de
ses missions. La limite de ce qui
peut être supporté psychologi-
quement n’est parfois pas très
éloignée, malgré l’attachement
au service public et à l’institu-
tion policière, à la référence
aux textes et aux valeurs, ou à
la solidarité entre collègues.
Dès lors, comment faire face à
des situations de violences de
plus en plus fréquentes et pro-
téiformes ?
FAIRE FACE AUX SITUATIONS DE VIOLENCE EXTRÊMELa gestion des situations de
violence extrême ne s’impro-
vise pas, comme l’ont rappelé
le commandant Szkudlara, né-
gociateur au sein de la brigade
de recherche et d’intervention
(BRI), et Pascal Pech, respon-
sable de la sécurité au sein du
réseau LCL-Le Crédit Lyonnais.
Elle est fondée sur un certain
nombre de principes à respec-
ter, de techniques à mettre en
œuvre, et nécessite une forma-
tion adaptée.
Établir avec l’individu incontrô-
lable une relation symétrique
fondée sur la confiance tout en
préservant sa propre sécurité
constitue l’équation de départ.
La pratique de l’ «écoute acti-
ve», développée par le psycho-
logue américain Carl Rogers,
peut permettre de la résoudre :
écouter en témoignant de l’em-
pathie, jouer sur les silences et
la reformulation, allonger la
durée de l’échange afin de
« refroidir » la fureur de l’inter-
locuteur, ne jamais mentir, sont
autant de conseils éprouvés
par les professionnels.
La bonne gestion de ces situa-
tions complexes exige ainsi
une certaine préparation en
« Faire face aux situations de violence »PRÉFECTURE DE POLICE DE PARIS
En couverture
Depuis un an,
la préfecture de
police de Paris
a engagé une
action avec de
partenaires afin
de mieux prévenir
les phénomènes de
violence. Réunions et
débats sont organisés
par la PPP afin de
proposer des mesures
de prévention. Retour
sur un travail de
longue haleine à
travers la synthèse
d’un débat intervenu
en mars dernier qui
réunissait policiers,
responsables de la
sécurité de grands
groupes, médiateurs
de la ville de Paris ou
encore médecins.
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29Sécurité Privée
{amont. Qu’il s’agisse de hold-
up ou d’incivilités du quoti-
dien, les agents du groupe LCL
sont enjoints de respecter des
procédures fondées sur des rè-
gles simples : rester calme, pra-
tiquer le vouvoiement, déper-
sonnaliser le rapport. Le plan
de formation du groupe prévoit
en outre la mise en conditions
réelles au sein d’une « agence
école sécurité », et des piqûres
de rappel régulières au moyen
de tests d’auto-évaluation exi-
gés des agents tous les 2 ans.
FAIRE FACE À LA VIOLENCE DE GROUPEFace à certains types de violen-
ces toutefois, rien ne remplace
une bonne connaissance des
personnes et du terrain. C’est
le cas des violences de groupe,
dont le déclenchement et la
logique sont souvent imprévi-
sibles.
Pour en déjouer les mécanis-
mes, Julien Hegly-Delfour, chef
de bureau à la direction de la
prévention et de la protection
de la Ville de Paris, insiste sur
le rôle des « correspondants de
nuit ». Créés en 2004 et présents
dans 9 arrondissements de la
capitale, les correspondants
de nuit sont recrutés sur leur
maturité et leur expérience. Ils
quadrillent les quartiers à la
rencontre de leurs habitants
et tentent de prévenir les situa-
tions conflictuelles. La gestion
du service en régie directe
par la ville favorise la coordi-
nation permanente avec les
mairies d’arrondissement et
les bailleurs sociaux, et permet
ainsi l’exercice d’une média-
tion efficace avec les jeunes.
Mais lorsque la violence n’a pu
être contenue à temps, il reste
à empêcher qu’elle ne dégé-
nère, explique le capitaine Oli-
vier Guibert, chef des compa-
gnies en tenue au service des
compagnies de sécurisation
et d’intervention (CSI). Cette
unité dispose de techniques
d’intervention graduées et par-
faitement rôdées pour disper-
ser bandes, occupants de halls
d’immeubles ou manifestants
vindicatifs. Le cas échéant, la
prise de photos et de vidéos
par des fonctionnaires en civil
dans les cortèges permet de
constituer des preuves afin de
faciliter les poursuites.
DÉNOUER UNE SITUATION CONFLICTUELLEMais la meilleure façon de faire
face à la violence reste encore
de la prévenir. Les administra-
tions « de guichet » font partie
de ces endroits où la frustration
– de l’attente, d’une mauvaise
nouvelle – peut souvent dégé-
nérer en conflit ouvert.
David Julliard, sous-directeur
de l’administration des étran-
gers à la préfecture de police,
le reconnaît : les conditions
immobilières et matérielles de
réception du public sont un
facteur majeur de régulation
du niveau général d’agressivité.
Recevoir les usagers dans des
locaux accueillants, déperson-
naliser les relations au moyen
de tickets et de files d’attente
fluides mais aléatoires, dispo-
ser des caméras, faire remonter
les conflits à un responsable
hiérarchique, sont autant de
dispositifs apaisants.
Pierre Moutoussamy, agent de
surveillance de Paris et régula-
teur lors des procédures d’enlè-
vement de véhicules, insiste lui
sur l’autodiscipline pour cana-
liser la violence, en vertu de la
règle des 4 « C » : à mesure que
son interlocuteur s’échauffe, il
lui oppose calme, courtoisie,
constance et consistance dans
ses arguments. Chuchoter lors-
que que le ton s’élève, ne pas
interrompre la personne, mais
disconvenir respectueusement
en fondant ses arguments sur
des références précises finit
souvent par neutraliser toute
velléité d’en découdre.
VIOLENCES IRRATIONNELLESL’autodiscipline ne suffit pas
toujours. C’est le cas notam-
ment lorsque la violence est
mue par des facteurs irra-
tionnels. Le docteur Mairesse,
médecin chef à l’infirmerie
psychiatrique de la préfecture
de police, relativise toutefois le
phénomène : on estime que la
part des crimes violents perpé-
trés par des malades mentaux
est de l’ordre de 3 à 10%, les
victimes étant la plupart du
temps proches de l’agresseur.
L’abus de substances psycho-
tropes (alcool, drogue) reste le
principal facteur déclencheur
des violences dites « irration-
nelles », qu’une écoute active
dans l’immédiat, une prise en
charge à plus long terme, per-
mettent d’apaiser.
En conclusion, le professeur
Enrique Casalino, chef des ur-
gences de l’hôpital Bichat à
Paris, confirme les principaux
enseignements : dans son ser-
vice comme ailleurs, les situa-
tions de violence se traitent
en amont (rappeler les règles
élémentaires de courtoisie, res-
ponsabiliser chaque personnel
dans la gestion de crise, prendre
au sérieux les questions d’or-
ganisation), mais également en
aval (faire des débriefings régu-
liers, fixer des objectifs et des
indicateurs qualité, insister sur
la solidarité professionnelle et
la légitimité de l’institution).
{ JUIN / AOÛT 201130 Sécurité Privée
Étude de casEn couverture
ès 2003, Stras-
bourg renforce
les effectifs de
sa police munici-
pale, aujourd’hui
dotée d’un service de 180
agents fonctionnant de jour
comme de nuit en complé-
mentarité avec les autres ser-
vices de sécurité intérieure.
Le partenariat avec la police
nationale a d’ailleurs été le
second pilier de cette straté-
gie globale. Le partenariat a
été réactivé et Strasbourg a
recruté un contrôleur général
de la police nationale placé
en détachement pour occuper
la nouvelle fonction de direc-
teur général à la Sécurité et à
la Prévention, chargé de mettre
en œuvre cette politique de sé-
curisation.
LA VIDÉOPROTECTION COMME MOYEN DE LUTTE CONTRE LA DÉLINQUANCEDans ce cadre, la vidéoprotec-
tion est apparue comme un
moyen complémentaire, un
outil en plus des autres pour
répondre à une montée des
faits de délinquance constatée
entre 1998 et 2001. Le directeur
général à la Sécurité et à la Pré-
vention a proposé aux élus de
déployer de la vidéoprotection
dans un but de prévention, de
dissuasion et de contribution
aux enquêtes. La stratégie du
projet a été mûrement réfléchie,
reposant sur une analyse fine
par secteurs de la délinquance
constatée. La délinquance de
voie publique a été géolocali-
sée – sur la base des statistiques
de la délinquance établies par
la Police Nationale- par sec-
teur de façon à positionner au
mieux le dispositif. La décision
politique d’installer un premier
système a été prise en 2003,
inscrite dans le contrat local
de sécurité. Le cadre de ce dé-
ploiement était dès le départ
intercommunal, porté par la
communauté urbaine de Stras-
bourg et calqué sur le décou-
page de la circonscription de
sécurité publique englobant 7
communes. Il s’agissait à l’épo-
que du premier système inter-
communal.
Les espaces traités lors de ce
premier déploiement de 50 ca-
méras ont été le centre-ville, du
fait de sa prédominance dans
la délinquance constatée, mais
aussi un quartier sensible, le
quartier de la Meinau, dont les
commerçants connaissaient de
graves problèmes d’insécurité.
Dès le départ un centre super-
viseur vidéo (CSV) a été créé,
fonctionnant 24 heures sur 24
avec 12 opérateurs recrutés à
La reconquête de l’attractivité par une politique globale de sécurisation des espaces publics
STRASBOURG
D
D’un point de vue sécuritaire, Strasbourg a souffert au début des années
2000 d’une image dégradée liée notamment aux incendies de véhicules
qui monopolisaient l’attention des médias. Il a donc été décidé de
répondre à ces problèmes de délinquance par une politique globale de
sécurisation des espaces publics.
31Sécurité Privée
cette occasion. Dès le départ le
système a donc été orienté sur
l’identification et le traitement
des faits en temps réel.
Le système a par la suite été
étendu sur une grande partie
de l’agglomération. Aujourd’hui
15 des 28 communes de la CUS
sont équipées, à des degrés va-
riables, en fonction des besoins.
Il compte aujourd’hui 330 ca-
méras dont 280 sont situées
en zone de compétence de la
police nationale. Cela consti-
tue un ratio d’une caméra pour
1400 habitants. Outre la voie
publique, le dispositif couvre
plus de 40 stations de tramway,
des établissements scolaires,
des bâtiments publics… Sur-
tout, le système est largement
mutualisé avec d’autres opé-
rateurs extérieurs à la CUS, ce
qui amplifie considérablement
la zone de couverture et per-
met en réalité au CSV de traiter
1000 sources d’images.
UN RÉSEAU DE 1000 CAMÉRAS GRÂCE À DES PARTENARIATS MULTIPLES !Par le biais de différentes
conventions, le dispositif de
Strasbourg est en effet en ca-
pacité de traiter en temps réel
plus de 1000 sources d’images.
Le partenariat mis en place au
fil du temps a permis au CSV
de pouvoir recevoir les ima-
ges provenant des transports
(société de transports en com-
mun, SNCF), d’un hôpital, du
stade de la Meinau, du Zénith,
de deux centres commerciaux
(intérieur et extérieur), de la
direction départementale de
l’équipement… Chacun reste
maître de l’exploitation des
images mais ces différents
partenaires ont la possibilité
de renvoyer des flux en cas de
besoin vers le CSV. Par ailleurs,
le CSV a depuis l’origine la pos-
sibilité d’exploiter les caméras
du SIRAC qui gère la circula-
tion dans l’agglomération.
Le CSV est depuis l’origine rac-
cordé à la police nationale. Il
joue donc aujourd’hui un rôle
d’aiguilleur de ces 1000 camé-
ras en service qu’il centralise et
peut mettre en cas de besoin à
la disposition du centre d’infor-
mation et de commandement
de la police nationale et du
Centre Opérationnel de la Gen-
darmerie Nationale
Le CSV est implanté dans le
même bâtiment que le SIRAC
et la police municipale mais
ces trois services sont autono-
mes.
Deux études d’impact par un
consultant extérieur à la CUS
L’évaluation du dispositif est
jugée comme indispensable
pour répondre aux objections
de type « ça ne sert à rien ».
Pour répondre aux critiques
éventuelles, le système a été
évalué en 2007 et 2010 par des
prestataires extérieurs dans
le cadre d’études d’impact.
Un état des lieux du système
a été réalisé associant les par-
tenaires et les habitants de la
CUS. Une étude réalisée par
un organisme spécialisé dans
les enquêtes d’opinion a mis
en évidence un taux de satis-
faction de 70% des habitants
interrogés concernant la vidéo-
protection. Une étude réalisée
par le cabinet conseil a quant à
elle confirmé la conformité du
dispositif à la réglementation
et a constaté une baisse plus
forte de la délinquance dans
les zones vidéoprotégées. Cette
double évaluation a également
permis de souligner les attentes
de la population en termes de
transparence et d’information
sur le dispositif.
Dans ce cadre, la communica-
tion sur la vidéoprotection est
indirecte, en ce sens qu’elle est
plutôt réalisée auprès d’instan-
ces représentatives comme par
exemple les conseils de quar-
tiers.
Une approche raisonnée des coûtIl est important de connaître les coûts d’investissement et de
fonctionnement occasionnés par un déploiement mais il faut
aussi prendre en compte les économies réalisées. De ce point de
vue, la vidéoprotection a permis un redéploiement de personnel
important qu’il faut prendre en compte. Le personnel auparavant
affecté à certaines tâches de surveillance a pu être allégé. De
plus, la centralisation des alarmes des bâtiments au CSU et la
levée de doute réalisée par la police municipale ont permis de
supprimer certains contrats de télésurveillance. Par ailleurs, il
faut prendre aussi en compte les économies réalisées en évitant
certains sinistres parfois coûteux comme les incendies volontai-
res de bâtiments publics.
Concernant le fonctionnement la maintenance représente un
coût de 350 000 € par an environ. Sur le plan de l’investissement
le budget consacré depuis l’origine au projet s’élève à 7 millions
d’euros. La seule aide financière reçue de l’État était liée à l’ins-
tallation de matériels supplémentaires liés à la sécurité du som-
met de l’OTAN organisé à Strasbourg. Tous les aspects financiers
sont gérés par la CUS, le système étant communautaire.
LES STATISTIQUES PROPRES AU CSVLes statistiques du CSV sont
également un bon indicateur
de l’activité de la vidéoprotec-
tion.
Le CSV recense en premier lieu
les signalements d’événements
faits par le CSV à ses parte-
naires. Ces signalements sont
passés de 1787 en 2004 à 1050
en 2010. Cela s’explique par
l’accroissement sur la même
période des requêtes des par-
tenaires au CSV : 975
{ JUIN / AOÛT 201132 Sécurité Privée
commerçants, des habitants
et des services de police. Cha-
que membre peut entrer dans
le CSV pour se rendre compte
des conditions de son fonc-
tionnement. Depuis la fin 2008
ce comité est chargé d’analy-
ser les demandes d’extension
du dispositif. Il fonctionne bien
et ne fait pas débat, toutes ten-
dances politiques confondues.
Par ailleurs, il faut signaler le
très faible nombre de deman-
des d’accès des citoyens aux
images, moins de 15 à ce jour
depuis 2003.
en 2004 contre 10450 en
2010, dont 82% émanent des
services de la police nationale.
En effet, les services de police
ont bien intégré la vidéoprotec-
tion dans leur travail et n’hési-
tent plus à solliciter le CSV dès
qu’ils ont connaissance d’un
fait, en temps réel ou différé.
Enfin, les réquisitions d’images
sont passées de 30 en 2004 à
253 en 2010. Il faut à cet égard
souligner que les images per-
mettent souvent de confondre
un auteur sans que la saisine
soit nécessaire, ce chiffre n’in-
dique donc pas l’efficacité de
la vidéoprotection en termes
d’élucidation.
LES STATISTIQUES DES SERVICESEntre 2003 et 2010 la délinquan-
ce de proximité a diminué de
50%. Concernant la délinquan-
ce générale, elle a été ramenée
sur la même période de 45 000
à 30 000 faits.
Cette évolution très favorable
n’est pas uniquement due à la
vidéoprotection mais bien à
la mise en place d’une straté-
gie globale par l’ensemble des
partenaires. Cette technologie
n’est considérée à Strasbourg
que comme un outil dans une
démarche globale de « mieux
travailler ensemble ».
UN DISPOSITIF PERMETTANT LA GESTION DE L’ESPACE PUBLICL’évaluation du dispositif mon-
tre que la gestion de l’espace
urbain est une composante
importante de l’activité du CSV.
En effet, si 40% des faits relevés
par le système sont des faits de
délinquance, 20% sont liés à des
événements sur la voie publi-
que de type malaise, poubelle
renversée, éclairage défaillant…
15% de ces événements sont
des cas d’assistance à des parte-
naires extérieurs (surveillance
de manifestation, services de se-
cours) et enfin 15% de l’activité
correspond à la gestion de la
mendicité, SDF… Cette activité
non directement liée à la thé-
matique « sécurité » n’avait pas
du tout été prise en compte au
démarrage du projet mais s’est
imposée dans la pratique.
L’ORGANISATION DU DISPOSITIFDE VIDÉOPROTECTIONLes opérateurs sont des agents spécialement recrutés, en interne ou en externe. Une fiche de poste a été définie dès le départ. Le service compte 23 agents dont deux agents d’encadrement. Les opérateurs disposent d’une tenue spécifique. Une formation a été assurée à toute l’équipe de départ par un organisme de formation. Une for-mation complémentaire interne a ensuite été proposée, associant étroitement les services de police et de façon plus générale les par-tenaires locaux. Que regarder ? Comment remplir la main couran-te ? Comment gérer les appels té-léphoniques ?... sont des questions qui font partie des points abordés lors de cette seconde formation. Aujourd’hui la formation est indi-vidualisée et réalisée en interne pour les nouveaux opérateurs.
La CUS réalise en régie certaines opérations d’entretien comme le nettoyage des dômes. En revanche, elle fait appel à un prestataire exté-rieur concernant la maintenance corrective et de façon générale pour toutes les interventions tech-
niques.
LES ASPECTS ÉTHIQUES : UN COMITÉ DE SUIVI DE LA VIDÉOPROTECTION
À ce jour la couverture est ju-
gée comme suffisante et il n’y
a pas d’extensions prévues. En
effet, il y a une volonté de faire
en sorte que la vidéoprotection
ne remplace pas la présence
de la police nationale. Le co-
mité de suivi de la vidéoprotec-
tion mis en place à Strasbourg
est très vigilant sur ce point. Ce
comité a été créé dès l’origine
mais il a subi plus récemment
des modifications quant à sa
composition et son fonction-
nement. Il réunit divers repré-
sentants de la préfecture, des
municipalités, de la presse, des
Étude de casEn couverture
Focus sur les aspects techniques du dispositifSi la définition de la stratégie a été réalisée en interne, la tra-
duction des besoins en termes techniques a été réalisée par un
cabinet conseil spécialisé.
L’acquisition de l’image se fait uniquement par des caméras
dômes, au nombre de 330 en 2011.
Le réseau est en totalité en fibres optiques. Il n’est pas utilisé à
ce jour pour d’autres applications car le responsable du système
souhaite garder une totale maîtrise de son réseau pour pouvoir
garantir en toutes circonstances la confidentialité des images.
La durée de conservation des images est de 4 jours. Les enregis-
trements sont en partie décentralisés. Le CSV est équipé d’un
mur d’images d’une trentaine d’écran, modulable, et de 5 postes
de travail.
33Sécurité Privée
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{ JUIN / AOÛT 201134 Sécurité Privée
Espaces sensiblesEn couverture
LYON, EDOUARD HERRIOT
Un port dans la ville
Tête de pont du réseau des sites
industriels et portuaires de la
vallée du Rhône, il dispose d’une
excellente desserte par tous les
modes de transport: fluvial et
fluvio-maritime, rail, route, pipe-
line, complétés par des liaisons
aisées de transports publics ur-
bains. Rayonnant sur un vaste
bassin d’emploi, il bénéficie en
outre de la proximité des gran-
des plateformes logistiques de la
région lyonnaise dont il consti-
tue le relais en zone urbaine.
UN JAGUAR POUR SURVEILLER LE PORT…Pour assurer la sécurité de cet
espace sensible, les responsa-
bles ont choisi le logiciel Jaguar
d’Evitech. Il équipe le port de
Lyon Edouard Herriot depuis
juin 2010. Sur la nouvelle instal-
lation vidéo du port, environ 70
caméras (fixes et dômes) ont
été installées afin de renforcer
la sécurité de ce site en sur-
veillant notamment l’ensemble
des parties communes du port
(routes, voies ferrées terre-plein
et plans d’eau). La mission de
Jaguar est d’automatiser une
partie des tâches de gestion et
de sécurité par la voie de l’ana-
lyse vidéo intelligente.
DES APPLICATIONS MULTIPLESPlusieurs applications ont été dé-
ployées sur Jaguar, à partir de ca-
méras « polyvalentes » permettant
d’effectuer de la vidéo-sécurité/
sureté/gestion.
Tout d’abord, le comptage des
véhicules par rue et par tranche
horaire, qui a permis d’établir
qu’environ 5000 véhicules fré-
quentaient le port chaque jour, et
de trier les véhicules par classe
(VL/PL/2R). Ces mesures ont été
contre-chiffrées par une vérifica-
tion humaine afin de confirmer la
fiabilité de Jaguar. Sur des caméras
qui n’étaient pas destinées au tri et
au comptage et qui sont placées
pour d’autres besoins, la fiabilité
globale de la fonction tri/comp-
tage cumulée est néanmoins de
l’ordre de 80%, ce qui est jugé très
satisfaisant par l’exploitant. Les si-
tuations rendant l’opération de tri/
comptage difficiles sont typique-
ment liées aux caméras placées
en entrée de ligne droite, où on
observe des dépassements de ca-
mions par des voitures, et des cas
où l’angle d’observation entre la
caméra et le sol est faible, et où la
superposition apparente à l’image
de deux voitures ou camionnet-
tes passe pour un camion : ces
situations génèrent bien des évé-
nements, mais entachés parfois
d’erreurs de tri/comptage.
Ensuite, la détection des véhicules
à l’arrêt dans les zones interdites :
cette exigence importante pour la
sécurité est parfaitement remplie
par le système installé.
Il en est de même pour la détec-
tion de l’intrusion sur l’eau de tout
esquif dans le port.
La détection de véhicules à
contre-sens a été déployée, et vé-
rifiée. La détection de survitesse
des véhicules a été recherchée à
partir de 25 km/h au-dessus de la
limite, et ce afin, dans un premier
temps, de disposer de statistiques
sur des situations de danger élevé.
Cette mesure a permis d’élaborer
des statistiques qui ont révélé éga-
lement des zones et des plages
horaires bien ciblées de survi-
tesses, permettant de mettre en
place des ralentisseurs en des
lieux stratégiques, plutôt qu’une
politique du « ralentisseur à
intervalles réguliers ». Cette dé-
tection a été démontrée précise
avec une marge d’erreur infé-
rieure à 2 km/h.
Enfin, la vidéo-gestion a permis
d’identifier les heures de haute
fréquentation du port et d’optimi-
ser les horaires des chantiers et
transports exceptionnels pour mi-
nimiser les perturbations vis-à-vis
des usagers du port. Elle améliore
très sensiblement les liens avec
les mariniers, étant donné qu’une
capitainerie appuyée sur la vidéo-
surveillance et JAGUAR prend en
charge les bateaux dès leur arri-
Le port de Lyon Édouard
Herriot est le 1er port
intérieur français pour
les conteneurs tous
modes confondus.
Site stratégique, il
s’affirme comme pôle
logistique de premier
plan et la multiplicité
de ses activités exige
une sécurité de tous les
instants.
PORT DE LYON ÉDOUARD HERRIOT – COMPAGNIE NATIONALE DU RHÔNE
35Sécurité Privée
TOUR T1 A LA DEFENSE
Le contrôle d’accès prend de l’altitudeDessinée par Denis Valode
et Jean Pistre, la Tour T1
ressemble à une voile.
D’une hauteur de 185
mètres, sur 56 étages,
elle regroupe plus de
100 000m² de bureaux
constituant ainsi l’un des
plus grands projets français
de construction de la
décennie. Une prouesse
architecturale qui exige
quelques mesures de
sécurité particulières…
Répondant à toutes les exigen-
ces environnementales, cette
immense tour HQE (Haute
Qualité Environnementale),
conçue comme une gigantes-
que toile de verre de 185 mè-
tres, s’étend sur plus de 100 000
m² et 56 niveaux.
UN PROJET DE CONTRÔLE D’AC-CÈS HORS NORMEC’est l’entreprise Alcea, spécia-
liste de la sécurité et protection
des bâtiments, qui a été dési-
gné par le promoteur, puis par
le locataire pour réaliser l’en-
semble du contrôle d’accès de
la tour T1 à la Défense, l’un des
plus gros projets de contrôle
d’accès réalisé en France dans
un bâtiment tertiaire.
Bénéficiant d’une grande
expérience dans la mise en
place de systèmes de contrôle
d’accès pour des projets im-
mobiliers d’envergure, Alcea a
d’abord été sélectionné par le
promoteur pour la flexibilité
et la fiabilité de son système.
Le locataire unique des lieux
a renouvelé sa confiance à Al-
cea pour piloter l’ensemble du
contrôle d’accès de ses locaux,
l’étendre et le compléter.
UN SYSTÈME MODULAIRE COUVRANT L’ENSEMBLE DES PROBLÉMATIQUES DE CONTRÔLE D’ACCÈSAlcea assure le pilotage du
contrôle d’accès pour les 5000
collaborateurs répartis sur les
100 000m² de bureaux de la
tour T1 et de l’immeuble B.
Inspiré des architectures SOA
(Architecture Orienté Service),
entièrement ouvert et intero-
pérable, le système pilote plus
de 1700 lecteurs, sur des tech-
nologies diverses : Mifare et
RFID pour les accès communs,
lecteurs longue distance Hy-
per X pour les paliers et accès
parking, télécommandes ra-
diofréquence pour les bornes
escamotables, serrures APERIO
pour les bureaux et salles de
réunion, lecteurs biométriques
pour les espaces sensibles.
En complément, Alkey, le systè-
me de gestion électronique de
clés d’Alcea, permet de gérer
les badges de secours, les clés
des accès prioritaires et des lo-
caux techniques, etc., soit plus
de 500 emplacements.
DE NOUVEAUX PROJETS DE GRANDE AMPLEUR POUR ALCEAAvec le projet T1, le construc-
teur français confirme qu’il
possède les capacités techni-
ques pour répondre de ma-
nière compétitive aux plus
grands projets immobiliers,
et qu’il fournit une qualité de
service inégalée, en étant réac-
tif et à l’écoute de ses clients.
Après SFR, avec plus de 1500
sites équipés, ou Air France,
client historique d’Alcea, de
nouveaux grands projets sont
à venir en France et à l’interna-
tional.
vée sur le site. Outre une gestion
optimisée des emplacements des
bateaux, ce dispositif facilite des
liens de qualité entre le port et ses
usagers et optimise de façon très
importante l’image du port et du
gestionnaire portuaire.
SENSIBILISATION ET DÉTECTIONComme dans toute application
de vidéo intelligente, une me-
sure des fausses alarmes a été
effectuée et a montré un très
faible taux de fausses alarmes
sur l’ensemble de l’installation
(une toutes les deux heures à
peu près), avec des typologies
spécifiques (par exemple, au
départ d’un véhicule qui s’était
arrêté longuement en zone in-
terdite), alarmes qui s’avèrent
finalement parfois utiles, no-
tamment pour connaître la du-
rée des arrêts et sensibiliser les
chauffeurs sur les dangers de
ces arrêts en zones interdites.
La mise en œuvre de la tech-
nologie de caméra thermique
sur l’entrée fluviale du port a
apporté une grande satisfaction,
l’analyse d’images permettant
de détecter des esquifs jusqu’à
la taille d’un jet-ski, afin de ga-
rantir la détection de toute en-
trée à toute heure et par tout
temps (pluie, neige, brouillard,
contre-jour). Les fausses alar-
mes y sont peu nombreuses,
cantonnées essentiellement
aux groupes de petits animaux
et aux flux d’eaux de tempéra-
tures différentes. {
{ JUIN / AOÛT 201136 Sécurité Privée
Au-delà des frontièresEn couverture
MEXICO CITY
Ciudad segura ?
L’objectif est simple. Il s’agit de
renforcer la sécurité dans la
ville face à un large spectre de
risques, notamment la délin-
quance, le terrorisme, les atta-
ques de sites stratégiques et les
risques naturels. Ce projet est un
exemple de collaboration entre
la ville de Mexico, une des plus
grandes mégalopoles au monde,
Telmex, l’opérateur de télécom-
munications le plus important
d’Amérique Latine et Thales,
leader mondial des solutions de
sécurité.
LE PROJET DE SÉCURITÉ LE PLUS AMBITIEUX DU MONDE !Mexico city, ville de la démesure,
l’est aussi lorsqu’il s’agit de sa sé-
curité. Présenté comme « le pro-
jet de sécurité publique le plus
ambitieux du monde », « Ciudad
Segura » est un projet unique de
vidéosurveillance urbaine axé
sur la sécurité publique. Il n’exis-
te pas d’autre système aussi inté-
gré et complet que celui-ci dans
le monde. Entre la Police de la
ville de Mexico, Telmex et Thales,
plus de 500 ingénieurs et spécia-
listes travaillent à l’exécution de
ce programme pendant 3 ans.
8 080 CAMÉRAS ET SENSEURS DÉPLOYÉS DANS LA VILLELe Gouvernement du District
Fédéral de Mexico a décidé de
mettre en œuvre un système to-
talement intégré pour conduire
des opérations de sécurité publi-
que prises en charge aussi bien
par le traitement des appels pro-
venant de citoyens, que par la
surveillance de la ville, et en s’ap-
puyant sur le réseau de télécom-
munications le plus moderne,
le plus solide, bénéficiant de la
plus vaste couverture. Avec l’ap-
pui de 8 080 caméras et senseurs
déployés dans la ville, et grâce au
traitement approprié d’images
générées lorsque sont détectés
des comportements anormaux,
le système sélectionne les si-
gnaux d’alarme et informe les
opérateurs qui peuvent visuali-
ser les incidents.
En cas de crise, la police peut
déployer deux centres de com-
mandement mobiles dotés des
équipements nécessaires de
protection, pour opérer lors de
situations exceptionnelles et
conserver la liaison avec le cen-
tre principal de commandement
(C4I). Le système permet égale-
ment de localiser ou d’identifier
les véhicules dans les principa-
les artères de la ville grâce à la
lecture de leurs plaques d’imma-
triculation.
Faire de Mexico city
une ville sure. Mission
impossible ? Non,
répond Thales qui a
relevé le challenge lancé
par le secrétariat d’état
à la sécurité publique de
la ville.
NOTTINGHAM CITY HOMES
30 000 propriétés sous haute surveillanceNottingham City Homes regroupe 30 000 propriétés
à proximité de la ville de Nottingham. Présenté
comme un « lieu où il fait bon vivre », les habitants
de ce quartier chic tiennent à conserver un haut
niveau de confort et de sécurité et à éviter toute
forme de violence. Solutions.
1994.Le conseil municipal de la
ville de Nottingham lance le « Ho-
mewatch Scheme » afin de lutter
contre une recrudescence des
cambriolages et du vandalisme et
rendre la ville plus sûre. Au cours
des onze dernières années, plus
de 14 000 foyers se voient ainsi
équipés de systèmes d’alarme et
autres dispositifs de sécurité. Un
chiffre qui fait de ce programme
le plus important et le plus long
jamais conduit en Grande-Breta-
gne dans ce domaine.
UNE SOLUTION HONEYWELL SECURITYDans le cadre du déploiement
du dispositif, c’est Honeywell qui
est choisi et, plus précisément, la
solution IntelliSense. Pour le res-
ponsable de la sécurité du site,
ce produit présente non seule-
ment le meilleur coût mais aussi
la plus grande facilité d’usage.
Un choix sans cesse confirmé
par les habitants de ce joli quar-
tier qui peuvent désormais vivre
en toute sérénité.
37Sécurité Privée
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{ JUIN / AOÛT 201138 Sécurité Privée
Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex
es professionnels de la
sécurité incendie ne
sont donc plus soumis
ni à l’exigence d’autorisation
administrative préalable (en-
treprises), ni à celle d’agrément
(dirigeants) ni encore à celle
d’obtention d’une carte pro-
fessionnelle (agents). Plusieurs
dizaines de milliers de person-
nes échapperaient donc à la
moralisation et à la profession-
nalisation de leur activité.
Ce vide juridique entraîne aus-
si des conséquences particu-
lièrement alarmantes dans les
immeubles de grande hauteur
(IGH) et les établissements re-
cevant du public (ERP) dans
lesquels les agents de sécu-
rité incendie accomplissent
également et illégalement des
missions de surveillance et de
gardiennage.
20 ANS DE PRATIQUE CONFORTÉS PAR DES DÉCISIONS JURIDIQUES CONCORDANTESOr, pendant plus de 20 ans
(de 1983 à 2009 précisément),
la loi 83-629 du 12 juillet 1983
s’est appliquée aux activités de
sécurité incendie. Les préfec-
tures adoptent une lecture en-
globante de l’article 1er sur la
fourniture « des services ayant
pour objet la surveillance hu-
maine ou la surveillance par
des systèmes électroniques de
sécurité ou le gardiennage de
biens meubles ou immeubles
La sécurité incendie à l’heure du CNAPSENJEUX RÈGLEMENTAIRES
LDepuis 2009, à la demande
des services du ministère de
l’Intérieur, les préfectures refusent
de soumettre les agents titulaires
d’un SSIAP à la loi de 1983 encadrant
les activités de sécurité privée. Une
décision lourde de conséquences qui
remet en cause plus de 20 années de
pratique. D’où vient ce revirement ? En
quoi constitue-t-il un risque ? Pourquoi
est-il capital d’inclure la sécurité
incendie dans la loi de 1983 ? Réponses
et éclairage de Xavier Latour et de
Pierre Moreau.
PAR PIERRE MOREAU, AVOCAT SPÉCIALISÉ ET XAVIER
LATOUR, MAÎTRE DE CONFÉREN-CES EN DROIT, DIRECTEUR DE
LA LICENCE PROFESSIONNELLE « SÉCURITÉ DES BIENS ET DES
PERONNES »
39Sécurité Privée
{ainsi que la sécurité des per-
sonnes se trouvant dans ces
immeubles ».
Au-delà de la pratique des
préfectures, il apparaît que, au
fil des ans, des prises de posi-
tion juridiques – provenant de
sources différentes – incluent
de manière concordante la sé-
curité incendie dans le champ
d’application de la loi de 1983
(lire l’encadré « Des solutions
convergentes et favorables »).
Une approche encore renfor-
cée par la jurisprudence dont
deux décisions méritent d’être
citées. Dans la première, le
Conseil d’État rappelle expres-
sément la possibilité pour les
entreprises de sécurité privée
d’adjoindre à leur « cœur de
métier » des prestations acces-
soires pourvu qu’elles soient le
lien direct avec la surveillance
et le gardiennage. Le Conseil
d’État lui-même (24 novembre
2006, n°275412, 7e et 2e sous-
sections réunies) considère
que : « Si les dispositions de
l’article 3 de la loi du 12 juillet
1983 réglementant les activi-
tés privées de surveillance, de
gardiennage et de transport
de fonds n’interdisent pas aux
entreprises de surveillance et
de gardiennage d’exercer les
activités complémentaires qui
leurs sont nécessaires pour
mener à bien les missions de
surveillance et de gardiennage
qui leur sont confiées, elles
excluent que ces entreprises
puissent être chargées de toute
autre prestation sans lien avec
leur activité de surveillance et
de gardiennage. »
Dans la seconde, la Cour admi-
nistrative d’appel de Versailles
en acceptant de statuer sur un
refus d’agrément préfectoral
pour un agent de sécurité in-
cendie admet implicitement
mais indubitablement qu’un
tel agrément relève bien de la
loi de 1983 (CAA Versailles, 7
févier 2008, n°06VE792).
LE REVIREMENT : UNE EXCLUSION MAL FONDÉEÀ l’aune de ces éléments, com-
ment alors expliquer le revire-
ment intervenu en 2009 ? En
réalité, il est la consé-
Pierre Moreau est avocat au
barreau de Paris
depuis 15 ans.
Spécialisé en droit
public, il assiste
et représente des
acteurs du secteur
public (ministères,
collectivités terri-
toriales, établisse-
ments publics,...)
comme du secteur
privé (entrepri-
ses, associations,
organisation pro-
fessionnelles,...)
devant les princi-
pales juridictions
administratives
françaises (tribu-
nal administratif,
cour administrati-
ves, conseil d’État).
Il exerce égale-
ment une activité
de conseil dans le
domaine de l’assu-
rance et de la sécu-
rité. Fondateur et
associé du cabinet
Saidji & Moreau
est également
ancien auditeur de
l’INHESJ, institut
national des
hautes études de
la sécurité et de la
Justice.
4 risques à surveillerEn cas de maintien de l’exclusion de la sécurité incendie du
champ d’application de la loi du 12 juillet 1983, plusieurs risques
sont d’ores et déjà opposables. Nous en avons retenu 4.
1. Les entreprises de sécurité privée ne sont pas dans l’illégalité
si elles commercialisent (par exemple à travers une filiale) une
activité de sécurité incendie exercée par des agents titulaires du
SSIAP. Mais, dans ce cas, les sociétés concernées ne contribueront
plus financièrement au financement du CNAPS, ce qui pourrait
représenter un important manque à gagner…
2. Les agents d’une société privée de sécurité peuvent être ame-
nés, à titre accessoire, à exercer une activité de sécurité incendie;
il s’agit, en réalité, d’une conséquence de l’organisation des mis-
sions sur le terrain. Dans ce cas, il n’y a pas davantage d’illégalité
si l’agent a le SSIAP et le CQP « APS ».
En revanche, l’illégalité est avérée lorsque les entreprises de sé-
curité incendie vendent des prestations de surveillance et de gar-
diennage sans se soumettre aux conditions imposées par la loi
de 1983. Faute d’un régime juridique clair, des salariés de bonne
foi encourent le risque d’être lourdement sanctionnés lorsqu’ils
accomplissent simultanément des missions de prévention des in-
cendies et des missions de surveillance contre les malveillances,
comme c’est régulièrement le cas dans les ERP et les IGH.
3. Alors que l’État entend poursuivre la moralisation de la sécurité,
il prend le risque de placer en dehors du champ de compétence
du CNAPS des dizaines de milliers d’agents sur lesquels aucun
contrôle n’est exercé malgré la sensibilité de leurs missions. Et ce, y
compris dans des sites relevant des intérêts vitaux de la Nation !
4. Ces salariés se voient privés du bénéfice de la convention col-
lective de la « prévention et sécurité » et des accords sociaux de
la Branche « surveillance et gardiennage », particulièrement pro-
tecteurs de leurs intérêts.
{ JUIN / AOÛT 201140 Sécurité Privée
quence de l’apparition
d’une formation professionnel-
le spécifique aux agents privé
de sécurité accomplissant des
missions de surveillance et de
gardiennage (CQP « APS ») et
mise en place cette même an-
née.
Les formations SSIAP n’étant
plus la référence pour appré-
cier l’aptitude professionnelle
de ces agents, les préfectures
ont reçu pour instruction de
ne pas délivrer de carte pro-
fessionnelle d’agent privé de
sécurité aux détenteurs d’un
seul SSIAP.
Mécaniquement, les agents de
sécurité incendie sont donc te-
nus à l’écart de la loi de 1983.
Cette lecture restrictive de la loi
est juridiquement fondée sur un
seul rapport parlementaire (un
rapport de la Commission des
lois de l’Assemblée nationale)
dans lequel les parlementaires
assimilent de manière contes-
table la sécurité incendie au…
nettoyage !
L’étonnement est de mise !
Concrètement, le nettoyage ne
peut raisonnablement - à la dif-
férence de la sécurité incendie
- être considérée comme une
activité complémentaire né-
cessaire pour mener à bien les
missions de surveillance et de
gardiennage confiées aux en-
treprises de sécurité privée.
DE LA NÉCESSITÉ D’INCLURE LA SÉCURITÉ INCENDIE DANS LA LOI DE 1983Force est de constater que
le changement de doctrine
ministérielle ne s’appuie sur
aucun argument juridique
déterminant. En revanche, la
thèse d’une inclusion de la sé-
curité incendie dans le champ
d’application de la loi de 1983
s’appuie sur plusieurs sources
juridiques concordantes.
Les agents de sécurité incen-
die (ayant une mission de pré-
vention distincte de la seule
maintenance technique et de
la mise en œuvre des moyens
de lutte) opérant dans les IGH
et les ERP doivent être soumis
aux exigences de la carte pro-
fessionnelle et au cadre légal
de la loi de 1983 ; et ce, en rai-
son de la nature mixte de leur
mission et de leur contact en
prise directe avec le public.
Au minimum, il convient de
revenir à l’interprétation qui
a prévalu de 1983 à 2009 et
que rien ne permet de sérieu-
sement démentir. Et si le droit
actuel n’est pas considéré
comme étant suffisamment so-
lide, il incombe au politique de
trancher le débat et d’adapter
la loi en conséquence.
La circulaire du 27 mai 2011
ne peut pas, en effet, constituer
une solution satisfaisante. Elle
doit être interprétée comme
une solution d’attente et n’est
pas la solution claire attendue.
Se voulant un texte de compro-
mis, elle a le mérite de rappe-
ler au moins deux évidences,
en s’appuyant d’ailleurs sur la
jurisprudence du juge adminis-
tratif.
D’une part, les entreprises de
sécurité incendie, n’ayant donc
pas respecté les obligations de
la loi de 1983, sont impérative-
ment exclues du champ des
activités de surveillance et de
gardiennage.
D’autre part, les entreprises de
surveillance et de gardiennage
peuvent, à titre accessoire pro-
poser des prestations de sécu-
rité incendie, sans passer par
une filiale, à condition que les
agents concernés soient titulai-
res d’un SSIAP et se consacrent
exclusivement à cette mission.
En revanche, le problème de-
meure entier concernant la
soumission des agents de sé-
curité incendie au contrôle de
moralité inhérent à l’applica-
tion de la loi du 12 juillet 1983.
En attendant les esprits
s’échauffent, le mécontente-
ment gronde, jusqu’à quand ?
{Ce vide juridique entraîne aussi des conséquences particulièrement alarman-tes dans les immeubles de grande hauteur (IGH) et les établissements recevant du public (ERP).
Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex
41Sécurité Privée
Doctrine administrative
La position des préfectures
s’appuyait sur la doctrine du
ministère de l’Intérieur, non
démentie jusqu’en 2009, expri-
mée dans la circulaire n°86-343
du 24 novembre 1986. Extraits.
1.1.1 La surveillance des biens
meubles et immeubles. La défi-
nition légale ne distingue pas
selon la nature des biens proté-
gés ou les modalités d’exercice
de la surveillance, ni selon la
nature des risques encourus.
Elle comprend par conséquent :
6. toutes les modalités d’exerci-
ce de cette activité (surveillance
directe itinérante ou statique,
rondes, télédétection, télésur-
veillance, télésécurité, gardien-
nage avec chiens).
7. La prévention de tous les
types de risques (vols, cambrio-
lages, hold-up, dégradations, in-
cendies, fuites d’eau ou de gaz,
pollutions chimiques, pannes,
explosions, risques industriels
etc…)
5-1-3 Le caractère préventif et
dissuasif des activités régies par
la loi
Le rôle des personnels qui les
exercent est limité :
8. aux interventions techniques
en cas d’accident, panne, fuite,
incendie, explosion ou à l’oc-
casion de tout incident matériel
mettant en cause la sécurité des
personnes et des biens.
9. à l’alerte des services d’in-
cendie et de secours, de police
et de gendarmerie.
10. Aux opérations de contrôle
sur place en cas de surveillance
à distance (télésurveillance
télésécurité) préalablement à
l’alerte des services d’incendie
de secours de police et de gen-
darmerie.
À deux reprises, lorsqu’elle
détaille la notion de « sur-
veillance des biens meubles et
immeubles » et quand elle évo-
que le rôle des personnels, la
circulaire mentionne expressé-
ment la sécurité incendie dans
le champ des activités de sé-
curité privée de la loi de 1983.
Cette interprétation est reprise
dans la circulaire n°9100184C
du 3 septembre 1991 précisant
le seuil numérique à partir du-
quel un service interne était
constitué au regard de la loi
de 1983. « Le législateur n’a
prévu aucun seuil numérique
pour l’application des dispo-
sitions relatives aux services
internes. Aussi, les entreprises
employant une seule personne
pour l’exercice d’activités ré-
gies par la loi (veilleur de nuit,
portier de discothèque, gardien
de parking, agent de sécurité
incendie,…) sont considérées
comme disposant d’un service
interne. »
Réponse ministérielle
En 2001, cette conception était
encore adoptée par le minis-
tère de l’Intérieur comme en
témoigne sa réponse à une
question parlementaire (ques-
tion n°1287 de M. Gaillard
Claude). Réponse publiée au
JO le 24/01/2001 (page 656).
(…) Vous avez vous-même cité
la définition des entreprises de
surveillance et de gardiennage
donnée par la loi de 1983.
Cette définition légale n’opère
aucune distinction entre les ac-
{Xavier Latour est docteur en
droit, maître de
conférences à la
Faculté de Droit de
l’Université Paris
Descartes et direc-
teur de la licence
professionnelle
«sécurité des biens
et des personnes».
Il s’est spécia-
lisé dans l’ana-
lyse juridique des
questions relatives
à la sécurité.
Des positions convergentes et favorablesFOCUS
{ JUIN / AOÛT 201142 Sécurité Privée
tivités selon la nature des biens
protégés, les modalités d’exer-
cice de la surveillance ou la
nature des risques courus. Elle
comprend, par conséquent, la
surveillance et le gardiennage
de tout bien immeuble - usine,
commerce, magasin à grande
surface, établissement bancaire,
galerie d’exposition, etc. - ainsi
que des biens meubles, comme
des marchandises exposées à
la vente - automobiles, tableaux,
meubles anciens -, des armes,
des documents informatiques
ou des fonds déposés. Les mo-
dalités d’exercice de ces activi-
tés sont la surveillance directe,
itinérante ou statique: rondes,
télédétection, télésurveillance,
télésécurité, gardiennage avec
chien, etc.
Elles concernent la prévention
de tous les types de risque: vol,
cambriolage, dégradation, in-
cendie, fuite d’eau ou de gaz,
pollution chimique, explosion,
risques industriels. L’objet de
l’activité des entreprises de
surveillance et de gardiennage
s’étend à la protection des per-
sonnes dont la sécurité est liée
de façon directe ou indirecte à
celle des biens protégés. (…)
Rapport parlementaire
Lors de la discussion de la loi
du 18 mars 2003, la Commis-
sion des lois du Sénat confir-
mait cette conception (rapport
n°36 2002-2003). Cet article dé-
finit le champ d’application de
la loi. Il indique que la loi sera
applicable aux trois volets tra-
ditionnels de la sécurité privée
(surveillance et gardiennage,
transport de valeurs, protection
rapprochée).
Les activités de surveillance
peuvent être exercées de diver-
ses manières (la surveillance
directe, itinérante ou statique,
les rondes, la surveillance
avec chiens, la télédétection,
la télésurveillance, la vidéosur-
veillance). Quant au gardien-
nage, il englobe la prévention
contre tous types de risques,
aussi bien les cambriolages et
intrusions que les incendies,
fuites d’eau ou de gaz et les
risques industriels. La profes-
sion récuse d’ailleurs le terme
de gardiennage qu’elle estime
trop restrictif, préférant parler
de surveillance humaine.
Dura Lex, Sed LexDura Lex, Sed Lex
43Sécurité Privée
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45Sécurité Privée
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VIDÉOPROTECTION ET ENTREPRISES
Enjeux et réalités
CAHIER SPÉCIAL
{ JUIN / AOÛT 201146 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
Dominique Legrand : Tout le monde a évoqué cette nouvelle Loppsi 2. Pouvez-vous nous dire quelle en est votre perception et ce qu’elle va changer pour vous, demain. Alex Türk. Je crains que notre
perception soit un peu biaisée,
à nous, CNIL. En effet, il y a deux
ans, avec notre équipe, nous
nous étions dit qu’il faudrait
qu’on essaie d’obtenir l’exten-
sion du contrôle de la CNIL à
l’ensemble du territoire natio-
nal au sein de la Loppsi. Pour
dire la vérité, peu de person-
nes pensaient que c’était une
chose possible. Et finalement,
après deux ans de travail et
de conviction, nous y sommes
parvenus. Donc, pour moi, la
Loppsi comprend un élément
déterminant : c’est le fait que
désormais, indépendamment
des discussions sur le régime
juridique, la CNIL aura un pou-
voir de contrôle sur l’ensemble
du territoire. Ceci permettra
d’harmoniser, tout d’abord,
puis, compte tenu de notre ex-
périence, on va pouvoir donner
un coup de main. Notre objec-
tif n’est pas de nous substituer
aux commissions départemen-
tales, mais de travailler en com-
plémentarité. Notre objectif est
également de pouvoir faire
le point, tous les ans, et dire
si nous avons remarqué des
difficultés dans tel et tel type
d’usage de la vidéosurveillan-
ce. Ceci paraît très important
car ce contrôle national va per-
mettre d’améliorer l’efficacité
et d’uniformiser l’ensemble du
contrôle.
Autre remarque qui me pa-
raît importante : c’est que ce
contrôle ne sera efficace qu’à
condition d’avoir des moyens.
Je ne vais pas mentir, nous
aurions et nous aurons besoin
de moyens supplémentaires
qui ne sont pas colossaux, car
À l’issue de l’adoption
de la Loppsi 2,
Dominique Legrand,
président de l’AN2V
a souhaité rencontrer
Alex Türk, président
de la CNIL afin de
faire le point sur les
nouveaux enjeux de
la vidéoprotection
alors même que la
CNIL voit son pouvoir
de contrôle étendu
à l’ensemble du
territoire national.
Entretien.
la CNIL ne prétend pas qu’elle
va, à elle seule, réussir à faire le
contrôle de toutes les installa-
tions tous les ans quand une
centaine de commissions dé-
partementales n’y parvient pas
et de loin. Notre travail, et c’est
là où nous avons une bonne
expérience, va consister à dé-
terminer des stratégies annuel-
les de contrôle révisables tous
les six mois (et c’est ce qu’on
fait actuellement), en fonction
de nouvelles technologies, de
l’actualité, des remarques que
nos services nous feront au re-
tour de leurs contrôles, etc.
Ceci signifie que nous aurons
besoin de faire quelques re-
crutements pour étoffer notre
équipe et être capables de faire
un travail de contrôle qui soit
reconnu comme étant un tra-
vail professionnel.
DL : La Loppsi est aujourd’hui définitivement adoptée. Au
‘‘L’objectif de la CNIL n’est pas de multiplier
les sanctions, mais de passer
un message fort pour que chacun soit raisonnable dans l’utilisation
des systèmes
© C
NIL
47Sécurité Privée
demeurant, le Conseil Consti-tutionnel a censuré l’article 18 qui permettait aux agents privés de sécurité de prendre la main sur les dispositifs et de géné-rer des offres de service. Selon vous, est-ce une bonne chose, un recul, ou en attente peut-être d’une précision autour de ces sujets ? AT. Je crois que c’est raisonna-
ble, parce que, à la CNIL, nous
avons une vision d’ensemble :
il y a la vidéosurveillance, mais
il y a aussi la biométrie, la géo-
localisation et l’ensemble de
la problématique du réseau In-
ternet. Nous nous disons donc
qu’il faut faire attention à ne pas
se laisser développer toute une
série de technologies qui, par
l’effet de synergie, vont finir par
créer une espèce de parapluie
technologique sur l’ensemble
du territoire. Je pense qu’il est
raisonnable de dire qu’il faut
tout de même maintenir cette
distinction publique/privé sur
un sujet comme celui-là.
Regardez ce qui se passe en
Grande-Bretagne : le dévelop-
pement des hypothèses où
on donne la possibilité à des
citoyens de passer leurs après-
midi à observer les autres, au
pays de l’habeas corpus… Le
pays des Droits de l’Homme
ne doit pas non plus s’autoriser
ce genre de choses. Prudence !
Je pense qu’il ne serait pas rai-
sonnable d’aller plus loin pour
l’instant.
Aujourd’hui, on assiste à un
développement massif de la
vidéo. On va voir ce que ça
donne. Au bout de quelques
années, on verra si, effective-
ment, grâce à certaines initiati-
ves qui sont prises, comme les
nôtres par exemple, qui consis-
tent à rappeler, dans un guide,
auprès des maires, quelles sont
leurs obligations pour respec-
ter la loi. On verra si, avec tout
ce travail, on aboutit à un équi-
libre acceptable. Je pense que
partir dans des hypothèses où
le secteur privé serait suscep-
tible d’intervenir pourrait fina-
lement être source de regret
après coup. Alors, prudence !
DL : Dans ce même article 18 est évoqué le fait qu’un utilisateur pourrait ou aurait pu filmer les abords. On revient toujours sur l’éternelle problématique de la frontière ; une banque, un ma-gasin… Jusqu’où faut-il tourner la caméra vers l’extérieur? Et potentiellement, le portier vi-déo qui est fixé perpendiculai-rement au mur, et visualise donc toute la rue… Y a-t-il des direc-tives ou des conseils que vous pourriez donner sur ce genre d’usage? AT . Il y a deux remarques. La
première c’est que, évidem-
ment tout ceci va être source
de complications nouvelles.
La deuxième remarque, c’est
que précisément le fait que la
CNIL aura un contrôle global
fera que nous ne serons plus
contraints par des problèmes
de périmètre. Or, à la CNIL,
nous disposons d’instruments
issus de la loi existante (celle
de 1978, modifiée en 2004), qui
nous donnent notamment la
possibilité de faire du contrôle
en termes de finalité, de propor-
tionnalité. Et c’est là où nous
aurons des contrôles à faire,
pour tout simplement dire : At-
tention, ici, il y a une dérive qui
s’opère. Là, c’est raisonnable…
Avec les principes de propor-
tionnalité, on doit être capa-
ble de dire si
telle prise de
vue, organi-
sée en telle
circonstance,
se justifie ou
ne se justifie
pas. C’était
le cœur du
travail de la
CNIL.
DL : Aujourd’hui, la Loppsi 2 va pouvoir être appliquée. Selon vous, certains thèmes auraient-ils mérité d’être abordés au sein de cette Loppsi ? Existe-t-il finalement des risques qui, aujourd’hui, ne sont pas enca-drés par la loi ?AT. Dans cette loi, ou ailleurs,
peu importe, ce qui compte à
nos yeux, ce qui est le plus au
cœur de nos angoisses, sur ce
sujet, c’est probablement la
perspective du développement
des couplages technologiques.
Et nous voyons aujourd’hui, des
demandes d’expérimentation
qui portent sur des couplages
entre la vidéosurveillance et
la biométrie (par exemple, les
techniques de reconnaissance
faciale), couplées avec des
systèmes de géolocalisation,
par exemple avec l’usage de la
puce RFID. Nous allons alors
entrer dans une problémati-
que très délicate et complexe.
Car, lorsque nous réfléchissons
avec bon sens, on sait par exem-
ple que ces usages vont se dé-
velopper fortement dans les aé-
roports. Or, qui peut contester
aujourd’hui la nécessité de tout
faire pour améliorer la sécurité
des aéroports ? On a tous envie
d’une grande sécurité dans ce
domaine. Mais en même temps,
il faut être conscient que les
{« Il faut faire attention à ne pas se laisser développer toute une série de technologies qui, par l’effet de synergie, vont finir par créer une espèce de parapluie technologique sur l’ensemble du territoire. »
couplages qui vont se mettre
en place vont créer des syner-
gies et que nous, CNIL, nous
avons toujours eu pour princi-
pe de dire, en la matière, 1+1=3.
C’est à dire que cette synergie
entre les technologies crée
un effet multiplicateur dont
personne n’a évalué l’impact.
Nous sommes donc devant
un choix de société d’une im-
portance considérable : d’un
côté, on peut comprendre la
volonté de recourir à cette
technologie pour améliorer le
niveau de sécurité collective ;
d’un autre côté, il faut se ren-
dre compte que ça aboutirait à
créer une espèce de parapluie
technologique qui ferait que
nous vivrions dans un espace
complètement contrôlé par
ces technologies. Nous devons,
pouvoirs publics, opinions pu-
bliques, etc., avoir une réflexion
urgente et approfondie en ter-
mes d’étude d’impacts pour
savoir jusqu’où on veut aller et
aujourd’hui c’est une question
qui n’est pas traitée.
DL : Les caméras enregistrent de plus en plus en local sur l’équi-valent d’une carte SD pour trans-férer les fichiers a posteriori et en fonction des débits, de la capacité des réseaux à trans-mettre à l’instant « t », etc. Là où historiquement une caméra en-
{ JUIN / AOÛT 201148 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
voyait directement un flux et les enregistreurs étaient bien cen-tralisés, protégés. Quelle est la position de la CNIL sur ce nouvel enjeu où les caméras stockent leurs propres images et au final, un petit peu comme n’importe quel PC, on va chercher des ima-ges avec tous les risques que cela comporte, d’usurpation, de copiage de données, puis-que les caméras deviennent elles-mêmes des émetteurs de fichiers ?AT. Première remarque, vous
savez qu’il y a des règles en ce
qui concerne la conservation
des données. La règle que nous
fixons est de ne pas dépasser un
mois. Et c’est un des premiers
critères que nous vérifions lors-
que nous faisons un contrôle.
Deuxièmement, la réponse
plus générale qui essaie de ré-
pondre à une préoccupation
légitime, c’est le fait que nous
allions de plus en plus vers des
systèmes éclatés. Ce qui nous
préoccupe beaucoup, car cette
remarque que vous venez de
faire à l’instant, on peut la faire
dans le domaine de la géoloca-
lisation et même dans une cer-
taine mesure dans le domaine
de la biométrie. C’est-à-dire que
nous nous éloignons de plus
en plus d’un modèle que tout
le monde a redouté, à juste titre,
qui était le fameux modèle du
big brother. C’est-à-dire le fac-
teur très centralisateur. Et nous
allons vers des systèmes écla-
tés. A la CNIL, nous pensons
que ce n’est pas un progrès,
nous pensons même que ce
sera encore plus problémati-
que. Car, vis-à-vis d’un système
centralisé, on a cette chance de
pouvoir le repérer, de savoir où
il est et éventuellement de le
contester. En revanche, lorsque
nous aurons une multiplica-
tion de systèmes de géolocali-
sation, surtout avec le recours
de nanotechnologies, de sys-
tèmes de visualisation avec la
vidéo, etc., on sera dans une
société où on ne sera plus qui
a la maîtrise de ces systèmes.
Et ceci signifie qu’il n’y aura
plus de possibilité de retour en
arrière. Le danger terrible pour
notre société, à nos yeux, est là.
Seulement, aujourd’hui, peu de
gens s’en soucient car peu s’en
rendent compte. Et ils ne s’en
rendent pas compte, car nous
parlons là de l’échéance 2020,
à mon avis. Ça veut dire qu’il ne
nous reste plus que 8 ou 9 ans
pour mettre en place les dispo-
sitifs d’évaluation d’impacts, au
nom de notre société, suscep-
tibles de protéger les citoyens.
De ce point de vue, je suis pes-
simiste.
DL : Aujourd’hui, la Loppsi vous donne de nouveaux pouvoirs. Comment allez-vous déployer ce pouvoir dans les collectivités ? Êtes-vous prêt ? Qu’est-ce que les utilisateurs actuels de la vi-déosurveillance peuvent espé-rer ou craindre ? AT. Ils peuvent espérer et un
peu craindre également… Es-
pérer parce que j’imagine que
tous les élus ont envie que la
loi soit respectée, et peut-être
craindre aussi un peu s’ils ont
le sentiment que leur système
n’est pas parfaitement au point.
Nous allons développer notre
action, pas seulement dans les
collectivités, les entreprises, les
administrations, etc. C’est no-
tre travail de le faire et nous le
ferons partout où cela est né-
cessaire, avec le même esprit
que celui qui nous a toujours
guidé jusqu’à présent. On ne
va rien changer de ce point de
vue, c’est-à-dire le respect des
principes par la loi, le contrôle,
la sanction si c’est nécessaire.
Le conseil chaque fois qu’un
conseil suffit à changer les cho-
ses. L’objectif de la CNIL n’est
pas de multiplier les sanctions,
mais de passer un message fort
pour que chacun soit raisonna-
ble dans l’utilisation des systè-
mes. Si ça doit nous emmener
parfois jusqu’à la sanction,
parce qu’elle a un caractère
pédagogique, nous le ferons.
Mais je n’éprouve pas de plaisir
particulier à infliger des sanc-
tions à qui que ce soit, surtout
à des maires avec qui j’ai des
relations très serrées. C’est no-
tre état d’esprit. Et je le rappelle,
nous publierons, chaque année,
un rapport dans lequel nous fe-
rons de remarques générales
sur le type de fonctionnement,
en fonction de la stratégie qui
aura été élaborée par le service
des contrôles et proposée à la
séance plénière de la CNIL.
49Sécurité Privée
Pour en savoir pluswww.universite-securite-citoyennete.com
Université de la sécurité et de la citoyenneté
POUR UNE NOUVELLE APPROCHE SOCIÉTALE ET POLITIQUE
DES ENJEUX SÉCURITAIRES
FÉVRIER 2012
L’événement de l’année 2012 2 jours
2000 participants10 débats et conférences
15 ateliers
{ JUIN / AOÛT 201150 Sécurité Privée
VidéoprotectionCahier spécial
Quelle est aujourd’hui la place de la vidéoprotection dans la politique de sécurité/sûreté des entreprises ?Olivier Hassid. Au sein des direc-
tions sécurité il y a en général un
expert des nouvelles technolo-
gies qui gère la vidéoprotection.
La vidéoprotection est un dossier
parmi d’autres qui est géré en col-
laboration avec la direction achat
de l’entreprise. La démarche de
mise en œuvre de vidéoprotec-
tion s’inscrit dans une démarche
plus globale de sécurisation des
sites et celle-ci est un outil parmi
d’autres de cette sécurisation.
Sur le plan « éthique » la vidéo-protection est-elle encore un sujet sensible ?OH. C’est un sujet sensible, polé-
mique, qui doit être traité avec
précaution. C’est une technolo-
gie à rapprocher de la biométrie.
Les salariés sont rarement de-
mandeurs de vidéoprotection et
sont même plutôt réticents. Être
filmé sur son lieu de travail n’est
pas anodin. Les directions sécu-
rité sont donc très prudentes. Le
recours à la vidéoprotection im-
plique de saisir le CHSCT, les syn-
dicats et nécessite souvent l’éla-
boration de chartes spécifiques.
Bref, c’est un outil assez lourd à
mettre en œuvre.
Quel est le développement de cette technologie dans les en-treprises ?OH. Il y a un développement fort
de la vidéoprotection dans les
lieux privés ouvert au public, car
c’est là où la vidéoprotection est
la plus efficace comme le démon-
trent certaines études. Mais il faut
avoir conscience que la situation
est très hétérogène selon les en-
treprises. Les sites aéroportuaires
sont par exemple bien équipés.
En revanche, beaucoup d’entre-
prises n’en disposent pas. Tous les
directeurs sécurité ne sont pas
experts en la matière, tous ne sont
pas friands de cette technologie.
Cette technologie a un coût, les
budgets ne sont pas extensibles
et il y a donc des arbitrages.
Lorsque les entreprises déploient de la vidéoprotection, qu’atten-dent-elles de cet outil ?OH. Il y a deux aspects qui se
dégagent de ce que disent les
directeurs sécurité. Il y a d’une
part la gestion de la fraude in-
terne, sujet sensible, et d’autre
part la lutte contre les atteintes
aux biens et aux personnes. Elle
permet notamment la recherche
de preuves, l’identification des
délinquants. De ce point de vue,
la vidéoprotection est considérée
comme efficace.
Au niveau technologique, à quel niveau se situent les entrepri-ses ? À la pointe ou en retard ?OH. Tout dépend des entreprises
et notamment des risques gérés.
Ceux pour qui cet outil présente
un intérêt économique ou straté-
gique important ne vont pas hési-
ter à mettre les moyens nécessai-
res. Il y a une logique économique.
Un bon niveau de sécurité peut
être un argument commercial et
la vidéoprotection, en sécurisant
cette clientèle, peut apporter un
réel bénéfice commercial. Mais
cela concerne les établissements
ouverts au public.
Et sur les aspects juridiques avez-vous des retours de vos adhérents ?OH. Les directeurs évoquent effec-
tivement la lourdeur et la com-
plexité de certaines procédures
de déclaration ou de demande
d’autorisation.
Existe-t-il des convergences entre le public et le privé ? OH. Parfois, localement. De façon
plus générale il y a un bon par-
tenariat entre les directeurs sé-
curité et les services de sécurité
intérieure. À cet égard, le CDSE et
la préfecture de police de Paris
envisagent de mettre en place
des passerelles afin de faciliter
la relation entre d’un côté les di-
rections sécurité et de l’autre la
police parisienne, notamment sur
les sujets de vidéoprotection.
Quel message essentiel souhaitez-vous faire passer ?OH. Il y a une culture de la sécu-
rité technologique à mettre en
œuvre. Les entreprises ne sont
pas à maturité sur ces sujets. Il y
a une approche trop « bigbrother
» de tous ces sujets qui doivent
être démystifiés. Cela est dû à un
manque de connaissances. Il n’y
a pas de formation, pas de diplô-
me reconnus. Il faut réfléchir à un
cursus de formation spécifique
aux nouvelles technologies de la
sécurité.
Docteur en écono-
mie, Olivier Hassidest actuellement
directeur du CDSE
(Club des direc-
teurs de sécurité
des entreprises)
et de la revue
« Stratégie ». Il a
été auparavant
l’adjoint du Pdg de
la société Brink’s
et a également
collaboré avec les
services du Premier
ministre sur de
nombreuses ques-
tions de sécurité.
Auteur de « La sé-
curité en entrepri-
se» (Maxima 2010)
et de « Réaliser le
plan de continuité
de son entreprise»
(Maxima 2011),
il vient de publier
un nouvel ouvrage
« Management
des risques et des
crises » à paraître
chez Dunod 2011.
La vidéoprotection est un système bien connu des collectivités et des espaces publics. Mais
qu’en est-il dans l’entreprise ? Comment cette solution est-elle abordée par les directeurs
de sécurité ? Comment est-elle perçue par les salariés ? Réponses avec Olivier Hassid,
directeur général du CDSE, club des directeurs de sécurité des entreprises.
« Être filmé sur son lieu de travail n’est pas anodin. Les directions sécurité sont donc très prudentes »
VIDÉOPROTECTION ET ENTREPRISES
51Sécurité Privée
Publi-informationCahier spécial
Axis, l’inventeur de la caméra IP et leader mondial en
la matière, a célébré avec ses partenaires les 15 ans de
la sortie de la première caméra IP au monde en 1996, le
modèle Axis 200 aussi appelé NetEye. Compte-rendu d’une
journée de présentation, qui a été l’occasion de revenir sur
ce qu’ont été ces 15 années de croissance au pas de course
pour Axis, illustrant l’histoire de la caméra IP vue du côté
Axis, et de donner des indications des directions prévues
par la société pour le futur proche.
Les 15 ans de la caméra IP !AXIS
Créée en 1984 à Lund en Suède,
Axis se trouve au coeur d’une
des Silicon Valley suédoises, et
ce sont aujourd’hui 400 ingé-
nieurs qui travaillent chez Axis
dans un même bâtiment, sur
un total mondial de près d’un
millier de collaborateurs, dont
environ 400 pour l’activité com-
merciale. L’Europe du Sud, qui
comprend la France, regroupe
une équipe de 46 personnes
orchestrée depuis Antony.
THINK BIG !Présente directement dans 34
pays et via des grossistes dans
70 pays, Axis vend ses caméras
dans 179 pays au total, via un
vaste réseau de partenaires. En
2010, le chiffre d’affaires net a
été de 2933 MSEK, soit 450 M$
ou 320 M€, en croissance de
+37%. Cela représente une part
de plus de 30% d’un marché
mondial des caméras réseau
qui était évalué à près de 1000
M€ pour 2010, et qui selon di-
verses estimations représen-
terait un peu plus de 30 % du
total du marché de la vidéosur-
veillance.
Axis est aujourd’hui le pre-
mier fabricant de caméras de
surveillance en Europe et le
second au monde, toutes caté-
gories confondues, en incluant
les caméras analogiques. Le
mot d’ordre dans la société est
«Think Big», de façon à viser la
position de n°1 mondial dès
2013 et continuer à croître sur
un marché mondial de la sécu-
rité prévu pour les 10 ans qui
viennent en augmentation de
10% par an, et qui devrait attein-
dre 14,5 Mds $ dès 2014 (dont
3,3 Mds $ en EMEA (23%)) et
25 Mds $ en 2020 (données de
IMS Research communiquées
par Axis). Axis prévoit alors un
taux de pénétration de l’IP de
100%, toutes les caméras ana-
logiques restantes devant alors
sans doute être mises en réseau
par des encodeurs, également
fournis par Axis.
AU PLUS PRÈS DES CLIENTSUne des clés de la stratégie et
du succès d’Axis a toujours
été de travailler avec des par-
tenaires, tant techniques (Tech-
nology Partners – TP – pour le
matériel et Application Deve-
lopment Partners – ADP – pour
le logiciel) que commerciaux,
les ventes étant exclusivement
indirectes. De nombreux outils
en ligne sont destinés aux par-
tenaires commerciaux, allant
jusqu’à la gestion de projets.
Axis cherche aujourd’hui à se
rapprocher encore plus de ses
clients finaux afin de conser-
ver une bonne compréhen-
sion des besoins du marché,
notamment via une équipe de
Business Development Mana-
gers par secteur d’activité. Les
formateurs du nouveau centre
de formation à Antony doi-
vent même passer 20% de leur
temps en suivi de terrain.
Le nouveau showroom d’Anto-
ny expose toute la gamme en
cours, qui intègre les dernières
avancées technologiques. Axis,
qui a notamment été précur-
seur pour le balayage progres-
sif et le P-Iris, diffuse une im-
portante base de connaissance
destinée à faciliter l’adoption
de l’IP et la migration vers l’IP.
15 ANS DE PROGRÈS, ET ÇA CONTINUESi le modèle 200 en 1996 était
limité à 2 images par minute en
0,1 Mp, un long chemin a été
fait depuis, passant notamment
par la première caméra en 30
ips en 2000, le balayage pro-
gressif en 2003, le mégapixel
dès 2004 et le multi-megapixel
dès 2005, la conformité au stan-
dard HDTV en 2009 et le 5 Mp
en 2010, avec fonctionnalité P-
Iris pour un meilleur contrôle
de la profondeur de champ.
L’analyse vidéo intelligente est
apparue en 2005, et la puissan-
ce de calcul actuellement em-
barquée avec les puces Artpec
permet à certains algorithmes
de tourner dans la caméra elle-
même.
Trois nouveaux modèles ré-
cemment mis sur le marché
ouvrent de nouvelles voies : le
micro dôme PTZ M50 rapide et
compact, le dôme PTZ sur 360°
P5544 qui introduit une nou-
velle technologie panoramique
Panopsis, conjuguant vue d’en-
semble et fort taux de zoom,
et la caméra Q1602/-E dont la
nouvelle technologie Lightfin-
der permet de distinguer les
couleurs dans les conditions
de très faible luminosité.
Parmi les principaux axes
d’évolution, outre des progrès
constants en résolution et
en qualité d’image, Axis croit
au stockage embarqué dans
les caméras et encodeurs et
dans le Cloud, à un bel avenir
à l’imagerie thermique grâce
à une baisse des coûts des
composants, à la confirmation
d’une certaine standardisation
de l’interopérabilité avec Onvif,
et à la prépondérence de l’ana-
lyse vidéo intelligente, notam-
ment des applications tierces
embarquées dans les caméras.
Si toutes les prévisions de chif-
fres de ventes et de progression
de marché sont au beau fixe
pour Axis, le fort développe-
ment actuel des applications
non sécuritaires via les réseaux
assure un encore meilleur ave-
nir aux caméras IP.
{ JUIN / AOÛT 201152 Sécurité Privée
Les limites de la très haute défi-
nition – THD – déja rencontrée
chez quelques fabricants à la
pointe du progrès, sont déjà re-
poussées par l’UHD
Dallmeier Panomera : en ultra haute définition
C’est une nouvelle technologie
de prise de vue que Dallmeier
nous propose avec Panomera,
qui a reçu à l’Ifsec le prix du
meilleur équipement de prise
de vue de l’année. Il s’agit d’un
procédé très innovant dévelop-
pé avec le concours de clients,
mettant en oeuvre jusqu’à
douze capteurs et autant d’ob-
jectifs, pour des prises de vue
de grands espaces, aussi larges
que profonds en ultra haute
définition – UHD – jusqu’à 51
Mp en temps réel, à des taux de
rafraichissement de jusqu’à 30
ips. Avec les mêmes avantages
que les caméras panoramiques
THD classiques (déjà!), comme
par exemple une absence de
Focus sur les nouveautés les plus marquantes
Ce trimestre voit
l’avènement de
l’Ultra Haute
Définition et de la
détection incendie
par vidéo, dans des
produits utilisables
au quotidien, et est
particulièrement
riche en nouveautés
logicielles, en
gestion vidéo
comme en analyse
vidéo intelligente.
Les nouveautés du trimestre pour la vidéoprotection urbaine
PAR MICHEL EYNAUD, JOURNALISTE SPÉCIALISÉ
VidéoprotectionCahier spécial
pièce en mouvement et moins
d’infrastructure, voire un seul
point de vue et de câblage, les
caméras panoramiques Pano-
mera permettent un niveau de
zoom supérieur, du niveau de
celui obtenu avec les dômes
PTZ équipés d’un bon zoom,
et cela pour un nombre illimité
d’utilisateurs et de flux sortants
(compte tenu des capacités du
réseau tout de même) tout en
permettant d’enregistrer l’in-
tégralité de la scène. Ajoutez à
cela une technique particulière
de construction géométrique
des capteurs qui permet de
voir les sujets éloignés avec la
même résolution que ceux si-
tués à proximité, ainsi qu’une
plage dynamique étendue et
une haute sensibilité, chaque
capteur sélectionnant sa pro-
pre stratégie d’exposition. Et si
l’analyse vidéo intelligente est
utilisée, un suivi de cible peut
être réalisé sans heurt sur de
longs déplacements. Une gam-
me complète est disponible,
avec des modèles pouvant pri-
vilégier la distance ou la largeur.
Il faudra vraisemblablement ac-
compagner ces merveilles d’en-
registreurs à la hauteur, et sans
doute commencer à réfléchir
en Pétaoctets. Tout est question
d’habitude.
La nouvelle caméra dôme Fire-Vu de AD Network Video intègre
des algorithmes spécifiques et
éprouvés de détection d’incen-
die et de fumée, issus des tech-
nologies de la société D-Tec,
division spécialisée dans ce do-
maine à l’intérieur du groupe
AD auquel appartiennent AD
Network Video et Dedicated Mi-
cros. Ce dôme fournit simultané-
ment une détection d’incendie
et la transmission des images,
et peut constituer un ensemble
autonome avec la sirène FV1.
L’utilisation telle quelle n’est
pas encore homologuée en
France, et ne peut remplacer un
système homologué de détec-
tion incendie. Elle complètera
toutefois avantageusement un
système homologué classique,
en fournissant une détection
bien plus précoce des départs
de feu, jusqu’à de grandes dis-
tances. Ces technologies sont
aujourd’hui considérées com-
me fiables, bénéficiant d’une
part de progrès constants des
algorithmes depuis de nom-
breuses années, ainsi que de la
disponibilité de puissances de
calcul toujours plus grandes, ici
embarquées à l’intérieur de la
caméra.
53Sécurité Privée
The soft touch
Pour rester dans les hautes défi-
nitions, remarquons la nouvelle
version 4.8 du logiciel Control Center de supervision de vidéo-
surveillance THD en réseau de
Avigilon, qui donne désormais
la possibilité de connecter un
haut-parleur à une caméra Avi-
gilon pour une communication
audio bidirectionnelle, destinée
à parler soit au personnel de
sécurité soit aux piétons dans
la rue. Et les responsables de la
surveillance de grands espaces
apprécieront surtout la nou-
velle fonctionnalité de rotation
d’image, qui permet de retour-
ner sur 90°, 180° ou 270° les
vues panoramiques prises avec
des caméras panoramiques Avi-
gilon montées verticalement, ce
qui est particulièrement utile
pour la surveillance des espa-
ces larges. Une nouvelle app
Apple appelée ACC Mobile est
également disponible.
Milestone a présenté ses pos-
sibilités d’architecture fédérée
avec la Milestone Federated Architecture – MFA , qui peut
réunir une infinité de systèmes
XProtect Corporate 4.0 dans
un même ensemble, à partir
de plusieurs bâtiments et/ou
plusieurs sites. La mise en place
est rapide, par simple rajout de
l’adresse réseau en hierarchie
descendante suivie d’une vali-
dation en local, les droits d’ac-
cès pouvant être gérés finement
par groupes d’utilisateurs, zones
de caméras et horaires. Les char-
ges de calcul et de stockage res-
tant distribuées, l’utilisation du
système fédéré conserve une
grande légèreté, tout en étant
très adaptée aux évolutions des
besoins.
Chez Samsung, l’actualité lo-
gicielle a été particulièrement
intéressante ce trimestre, avec
notamment la présentation à
l’Ifsec de la nouvelle plateforme
logicielle Total Security Manage-ment – TSM – qui permet des so-
lutions intégrées de toute taille,
d’un simple site à un ensemble
de sites, et évolutives de bout
en bout. Dans la gamme NET-i,
la version 1.26 de NET-i Viewer,
fourni en standard avec tous les
produits de vidosurveillance
en réseau de Samsung, intègre
de nouvelles fonctionnalités
comme une gestion de plan
eMapping, la prise en charge
de plusieurs moniteurs et de
l’audio bidirectionnel, ainsi que
des fonctions de recherche par
date et évènement.
Chez Genetec, le Security Center 5.0 a été conçu pour prendre en
charge en mode natif les centra-
les de détection d’intrusion tier-
ces, et les centrales GV2 et GV3
de la gamme G de Bosch sont
parmi les premiers systèmes
supportés. L’interopérabilité
est avancée, permettant même
l’armement et le désarmement
de la centrale par clic ou auto-
matiquement sur planification
ou évènement. Les caméras et
les alarmes d’une zone peu-
vent être associées à des fins
de levée de doute. L’édition de
rapports inclut les évènements
de la centrale, et des rapports
multi-sites peuvent être générés
via plusieurs systèmes Security
Center distants architecturés en
fédération.
Pour vos yeux seulement
En analyse vidéo intelligente, Keeneo a mis sur le marché la ver-
sion 4.0 de son logiciel d’analyse vidéo 4D SafeZone, qui propose
de nouveaux scénarios de sécurité, un meilleur taux de détection
grâce à une sensibilité et une précision améliorées, une meilleure
filtration des fausses alarmes liées à l’environnement, et de nouvel-
les compatibilités matérielles. Les algorithmes incluent désormais
la classification d’objets, la détection de personnes qui rampent,
s’accroupissent ou courent, et les scénarios de véhicules sont asso-
ciés à une gestion couleur de l’OSD. A noter que Keeneo a remporté
un contrat majeur avec l’analyse vidéo du nouvel aéroport interna-
tional Ndia de Doha au Qatar.
Eyevis, spécialiste des écrans
de haute définition pour murs
d’images, a présenté un nou-
veau moniteur EYE-LCD-4700-24NB-IPD8 de 47» avec bordure
fine, qui possède un décodeur
IP intégré pour décoder les flux
IP directement dans l’écran. Ce
décodeur du type NPX-IPD8
supporte et décode les flux de
nombreux équipements des
principaux fabricants, en H.264
à 25/30 ops sur tous les canaux
en simultané, et jusqu’au Full
HD 1080p.
Chez Pelco, la nouvelle gamme
Narrow Bezel de moniteurs à
bord étroit, de 9,6 à 17,4 mmm,
est également bien adaptée à
la construction de murs d’ima-
ges dans les salles de contrôle.
Disponibles en 42, 46 et 55 pou-
ces, ces moniteurs intègrent des
composants à basse consom-
mation d’énergie, permettant
également moins de dégage-
ment de chaleur et moins de
frais de climatisation.
Keeneo : 4x4 et 10/10
{ JUIN / AOÛT 201154 Sécurité Privée
Licence professionnelle Securite des biens et des personnes
Notre objectif : former l’encadrement opérationnel des services de sécurité-sureté, des donneurs d’ordre et des prestataires de sécurité privée
Nos engagements : Accompagner la réussiteConcilier les enjeux individuels et collectifsAnticiper et accompagner les changementsFavoriser l’acquisition de compétences transversalesFaciliter l’insertion professionnelle
Un CONTENU large et diversifié : diagnostic de sûreté ; cadre légal et réglementaire des métiers de la sécurité ; analyse contractuelle, budgétaire et financière ...
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Université Paris Descartes - Service Commun de Formation Continue45, rue des Saints-Pères - 75006 Paris
55Sécurité Privée
En pratiqueEn pratique
Les applications Smartphone appliquées à la sécurité
TOUT SAVOIR POUR…
Applications utiles ?
Gadgets ? Miroirs aux
alouettes ? Que penser des
applications Smartphone
appliquées aux métiers de
la sécurité ? Trois regards
pour mieux comprendre
les principes, les moyens
et les technologies retenus
pour chaque situation.
{ JUIN / AOÛT 201156 Sécurité Privée
En pratiqueEn pratique
Il est aujourd’hui intéressant
de constater que les donneurs
d’ordre, de plus en plus nom-
breux, souhaitent soustraire les
applications « suivi » (comme
la main courante) de la respon-
sabilité de leur prestataire de
sécurité privée. Le besoin d’ac-
céder à ces systèmes pour les
contrôler et vérifier la véracité
des informations contenues
sont, sans aucun doute, les rai-
sons de cette évolution. Une
tendance qui incite ces clients
à nous demander l’agencement
d’architecture multisite par
brique (site, région, nationale,
internationale) accessible par
le web et donc par les Smart-
phones. Désormais, quels que
soient le lieu, l’heure et le site, le
responsable en entreprise peut
à tout moment, sur son iPad,
interroger la main courante,
transmettre des consignes tem-
poraires, vérifier l’activité et la
performance de ses prestataires
de sécurité …
IDENTIFIER DES INCIDENTS RÉCURRENTSÉtablir des comparatifs qualité,
grâce à cette veille en temps
réel, contrôler la tenue des ca-
hiers des charges sont autant
de facteurs d’économies qui
s’accompagnent d’autres possi-
bilités d’optimisation. En effet, la
détection en direct d’un début
d’incident (un début d’inon-
dation dans un bâtiment vide,
par exemple) permet de limiter
les dégâts et, en conséquence,
les coûts. La fonction curative
prend aussi toute sa place dans
la possibilité d’identifier des
incidents récurrents, généra-
teurs d’interventions. L’analyse
des causes et leur conclusion
permettent la mise en place de
solutions : quelques heures de
formation pour une typologie de
personnels concernés, des réno-
vations, des améliorations…
Les entreprises, encore très seg-
mentées par poste métier dans le
calcul des coûts cachés, peuvent
tirer avantage d’une utilisation
transversale des applications.
Ainsi, une équipe de rondiers, en
place sur un site isolé en travaux
peut, grâce à des Smartphones
spécialement configurés pour
la photographie, faire un état
des lieux avant, pendant et après
travaux. Ces visuels attachés à la
main courante évitent, par leur
valeur de constat, contestation
et mauvaises surprises de fin de
chantier pouvant engendrer des
coûts conséquents tels que dé-
blaiement, gros nettoyage, etc.
Interroger la main courante, transmettre des consignes temporaires, vérifier l’activité et la performance de ses prestataires de sécurité… à tout moment !PAR STÉPHANIE BERGOUIGNAN, ATAO CONSULTING, SPÉCIALISTE EN GESTION DE RISQUES ET SÉCURITÉ
On ne peut parler d’applications mobiles, dans le domaine de la sécurité
privée, sans évoquer d’emblée la main courante ou encore le contrôle
de ronde. Ceci étant, de nombreuses autres solutions totalement
performantes sont désormais au service de l’entreprise, ouvrant le
champ à des utilisations transversales, propres à la gestion multisite.
Les conseils du spécialiste en gestion de risques et sécurité Le bon projet pour l’entreprise consiste à s’investir totale-
ment pour bâtir son système à partir d’applications existan-
tes, toutes très modulables et de les adapter à la problémati-
que de l’entreprise. À ce titre, il convient de ne pas se laisser
bercer par la vision des développeurs qui vendent cher des
outils qui existent déjà sur le marché. Il s’agit aussi d’être
stratégique en interne quant à défendre ce type d’architec-
ture multisite. Une vision « bénéfice » pour le groupe et non
pour la seule sécurité doit émerger.
57Sécurité Privée
DES OUTILS VALORISANT LA SÉCURITÉ PRIVÉEUne architecture multisite, para-
métrable à l’infini, permet donc
aux grands comptes (banques,
grande distribution,…) dont la
difficulté est souvent d’appré-
hender une vision globale de
leur structure, de s’approprier
ces outils en étant très imagi-
natifs, et d’en exploiter toutes
les possibilités. Des outils, qui
ont aussi le mérite de valoriser
la profession de la sécurité pri-
vée, en mettant en relief le vrai
contenu de ses nombreuses
missions, et la valeur ajoutée
des prestataires de qualité.
Zoom sur Atao ConsultingConstructeur d’interfaces entre le client et les prestataires
de sécurité privée, Atao Consulting s’emploie à les faire vi-
vre au moyen de l’utilisation des Smartphones. Ses missions
sont multiples : du contrôle de l’activité des agents ou le
contrôle qualité de prestataires, en passant par le suivi des
prestations via des innovations technologiques, l’entreprise
effectue des missions d’analyse (des récurrences incidents
par exemple) à fin d’optimisation économique et sécuritaire.
Pour en savoir plus : www.ataoconsulting.com
Le coin techniqueVéritable ordinateur, l’iPad,
beaucoup plus convivial que
l’iPhone, reste l’outil adéquat
pour une utilisation optimale
des applications.
Attention ! Dans ce cadre, l’uti-
lité du BlackBerry, ne réside
que dans la réception d’alerte.
Des outils qui ont permis la démocratisation de la vidéosurveillanceGUILHEM DECOUX, DIRIGEANT D’ECARE
Les applications
destinées à la
vidéosurveillance
des petits ERP ont
trouvé leur marché
et ce grâce à leur
faible coût et à leur
facilité d’utilisation.
Explication.
Gadget ! C’était, il y à peine
dix-huit mois, le commentaire
que portaient les installateurs
en vidéosurveillance sur les
applications Smartphone
destinées aux établissements
recevant du public (ERP) de
petite taille, tels les boulange-
ries, tabacs... Aujourd’hui, la
donne a changé. Désormais, la
question récurrente est : « votre
enregistreur numérique est-il
compatible avec un iPhone » ?
Cette demande d’accès devient
prioritaire, parfois même de-
vant celle de la qualité ou des
fonctionnalités. Une évolution
de la mentalité des installateurs
qui traduit celle des utilisateurs
finaux. L’utilisation de ces pro-
duits, d’une grande simplicité,
a permis de démocratiser la vi-
déosurveillance, ouvrant le mar-
ché à de nouveaux clients. Les
commerçants ont désormais la
possibilité de surveiller leur ins-
tallation grâce à un outil qu’ils
utilisent au quotidien, leur télé-
phone portable.
DES ÉVOLUTIONS RAPIDESDurant les deux dernières an-
nées, que ce soit en vidéo ou té-
léphonie, la qualité du matériel
a beaucoup évolué et les appli-
cations sont devenues très ac-
cessibles en termes de tarif. Seul
le réseau pose encore problè-
me dans l’attente des licences
4G qui permettront d’exploiter
pleinement ces avancées tech-
nologiques. L’autre évolution,
tout aussi essentielle, provient
des plateformes de télécharge-
ment, telle l’App Store, mises en
place par les différents systèmes
d’exploitation. Elles permettent
aux utilisateurs d’installer les
produits très facilement en
quelques minutes.
Actuellement, les applications
Smartphone, résolument effi-
caces, trouvent un grand écho
auprès des commerçants, qui
au-delà de la démarque incon-
nue, s’équipent pour gérer leur
personnel. La levée de
{ JUIN / AOÛT 201158 Sécurité Privée
{En pratique
En pratique
doute, en complément
d’une alarme, et sans interven-
tion de gardien, reste aussi une
utilisation très prisée.
Pour autant, la demande du
marché évolue. Demain, les
différents systèmes que sont la
vidéo, l’alarme, la domotique…,
seront totalement intégrés et gé-
rés sur les Smartphones !
eCare en bref La société eCcare, spécialisée
dans le domaine de la sécurité
électronique des biens et des
personnes, a privilégié l’accès
mobile sur tous les Smartpho-
nes. Grâce à cette approche,
elle propose, entre autres pro-
La « Smartphone sécurité », un fantasme d’informaticien !PAR DOMINIQUE LEGRAND, PRÉSIDENT DE L’AN2V
Que cela soit en matière de vi-
déosurveillance, d’applications
mobiles et autres procédés tech-
niques, il est toujours hasardeux
de passer de la technologie à la
stratégie en lui cherchant déses-
pérément une efficacité. Il s’agi-
ra plutôt de partir d’une problé-
matique identifiée et de trouver
les meilleures solutions asso-
ciées aux enjeux stratégiques.
Une méthode d’aide à la déci-
sion a d’ailleurs été élaborée
dans ce sens par l’AN2V. Pour ce
qui concerne les applications
de sécurité sur Smartphone,
la réflexion doit être d’autant
plus prudente qu’elles peuvent
sembler attractives aux entrepri-
ses privées, aux grands publics
(mairies, universités, hôpitaux),
et au secteur résidentiel.
UNE LEVÉE DE DOUTE TRÈS ALÉA-TOIREPrenant ce dernier cas en
analyse, face aux trois étapes
clés d’une infraction, l’utilité
du Smartphone de Monsieur
Dupond, qui entend faire la sur-
veillance de son domicile avec
cet outil, pose de réelles ques-
tions. En effet, avant l’incident, le
retour image de sa propre vidéo-
surveillance à domicile ne sert
sans doute pas à grand-chose,
considérant qu’il ne pourra vi-
sionner, au mieux, que 10 % de
son lieu de vie ! Ce qui induit que
l’intrus peut être déjà à son domi-
cile sans qu’il puisse le repérer.
Plus encore, pendant l’effraction,
en supposant donc qu’elle puis-
se être détectée sur le téléphone,
que peut donc faire le proprié-
taire, qui est sans doute dans un
acte de sa vie quotidienne (en
voiture, en réunion, en course…)
et donc en état de panique face à
l’alerte ? Sans doute appeler le 17,
pour une mise en attente d’une
durée indéterminée, puis tenter
d’expliquer, en état de stress, la
situation à des services de police
qui, eux, ont besoin d’un véritable
diagnostic, d’un retour profes-
sionnel sur la situation en cours.
On l’aura compris, ce déclenche-
ment d’alarme par le particulier
s’avère très peu efficient et la le-
vée de doute très aléatoire…
DE LA NÉCESSITÉ D’UN SUR-VEILLEUR PROFESSIONNEL En clair, avant, pendant, et après
l’incident le retour vidéo sur le
Smartphone d’un citoyen ne fait
qu’injecter un maillon non pro-
fessionnel dans une chaine po-
licière déjà bien complexe…Le
déclencheur d’alarme ne pourra
être qu’ un télé surveilleur pro-
fessionnel, formé et aguerri à
l’ensemble de la procédure. Cet
expert pourra ensuite isoler les
xx secondes d’images probantes
et les transférer par MMS sur le
mobile du particulier à fin d’une
éventuelle reconnaissance de
l’intrus. L’utilité du Smartphone
pour la sécurité privée du par-
ticulier ne se conçoit, en défini-
tive, qu’avec l’interface d’un pro-
fessionnel de la sécurité. Au-delà
de l’inanité de ces applications «
domiciliaires », il y a, par ailleurs,
fort à craindre que le Smartpho-
ne devienne un engin liberticide,
en ce qu’il permet d’espionner
conjoint, enfant, personnel de
maison… Enfin, concernant les
entreprises et les grands publics,
les dangers de l’usage de ces
applications sont, selon moi, du
même ordre (panique, manque
de réactivité, diagnostic mal
posé…) mais très décuplés. En
effet, la stratégie ou la chaine
décisionnelle inhérente à un
dispositif de sécurité porte le
poids de lourdes responsabilités
en termes de conséquences hu-
maines, et de production. Le prix
moral, juridique, etc., à payer en
cas de dérapage dans le traite-
ment de l’incident réfute intrin-
sèquement la prise de décision
à distance, sauf à ce qu’elle soit
gérée par des professionnels de
la sécurité rodés aux outils et
process experts.
Pour aller plus loin L’AN2V a développé un outil
d’aide à la décision concer-
nant la stratégie d’un dispositif.
Cette méthode permet de
définir le besoin spécifique à
chacune des trois étapes clés
d’une infraction, et de n’en
oublier aucune.
« Vidéoprotéger » son entreprise, sa mairie, son
domicile sur un écran de 3,5 pouces, confier
sa sécurité à une « appli » Smartphone ? Une
gageure qui soulève des questions.
duits, des enregistreurs adap-
tés aux ERP, compatibles avec
tous les appareils, y compris
les android. La nouvelle appli-
cation iPhone/i Pad, dévelop-
pée par eCare, met l’accent
sur la simplicité d’utilisation.
Visualisation des caméras en
direct (de 1 à 16), plein écran
ou quad, pilotage de caméras
motorisées…, sont désormais
des fonctionnalités totalement
instinctives, à piloter du bout
du doigt...
Pour en savoir plus :
www.ecare-security.com
59Sécurité Privée
{Cosmopolitis
Cosmopolitis
e gouvernement conser-
vateur entend réformer
en profondeur le jeu po-
litique en renforçant les
pouvoirs du Parlement. Il s’agit
d’autoriser les initiatives citoyen-
nes directes, la réélection des
parlementaires et la possibilité
pour les chambres de destituer
le Président de la République en
cas de manquement grave à sa
fonction.
AUTRE PROPOSITION EN DÉBAT AU PARLEMENT, L’IDÉE D’UNE PRÉSI-DENTIELLE À DEUX TOURSDans ce chantier législatif, le Parti
d’action national (PAN) au pou-
voir veut réformer le droit du tra-
vail, pour interdire l’emploi des
mineurs de moins de 14 ans hors
du cercle familial, la discrimina-
tion à l’embauche pour cause
de grossesse ou encore rendre
obligatoire l’accessibilité des en-
treprises pour les handicapés. Le
Mexique veut également adop-
ter une loi antimonopole pour
protéger le pouvoir d’achat.
L’ALLIANCE DU PACIFIQUEEn ce qui concerne la politique
extérieure, le grand projet est
l’Alliance du Pacifique. Le Mexi-
que vient de signer à Lima, avec
la Colombie, le Pérou et le Chili,
un Accord du
Pacifique qui ouvre la voie à
une intégration économique
de ces pays prévoyant une libre
circulation des biens, des capi-
taux et des services. Le Panama,
observateur, pourrait rejoindre
ce groupe. L’Équateur et les pays
d’Amérique centrale devraient
suivre. Le but est de constituer un
bloc de 200 millions d’habitants
répartis sur 5 millions de km2, ri-
che d’un PIB d’1 500 milliards de
dollars et d’un marché intérieur
de 18 milliards. Le volume des
échanges de cette zone avec le
reste du monde est de 872 mil-
liards à comparer avec les 543
milliards du Mercosur, un bloc
mené par un Brésil de plus en
plus conquérant et indépen-
dant. L’Alliance se dessine aussi
comme un concurrent au bloc
antilibéral de l’Alba (Alterna-
Les grands chantiers du président CalderonMEXIQUE
L
Le Mexique s’engage dans une série de
réformes d’ampleur. La première concerne la
sécurité, le problème majeur du pays, en guerre
avec les narcotrafiquants. Une loi générale
sur ce thème doit permettre de renforcer
les pouvoirs fédéraux et les possibilités
d’engagement de l’armée sur le territoire pour
épauler des forces de police débordées et
parfois inefficaces.
Le Mexique est la première destination des investisseurs étran-
gers en Amérique latine.
Les entreprises françaises ont bien appréhendé tout le potentiel
de cette économie, à la fois émergente mais déjà située au dou-
zième rang des puissances économiques mondiales : la plupart
des grands groupes ainsi qu’un nombre croissant de PME sont
présents sur le territoire.
Pourtant, la dégradation du contexte sécuritaire représente un
frein non seulement au développement des entreprises déjà
implantées localement mais également à l’arrivée de nouveaux
investisseurs.
C’est dans le cadre de la protection des intérêts de ses clients
que s’inscrit l’action du groupe GEOS depuis plus de 10 ans
maintenant, grâce au travail de sa filiale mexicaine. Elle assure
un accompagnement personnalisé au travers de prestations
telles que la mise en œuvre de dispositifs visant à sécuriser des
chantiers ou des usines, la réalisation d’audits de sûreté et de re-
commandations dans le cadre d’expatriations, de missions d’ac-
compagnement et de protection de personnes, et bien d’autres
services sur-mesure qui assurent la sérénité de ses clients.
Le commentaire de Romain DumontDIRECTEUR DE GEOS AMLAT NORD
tive Bolivarienne pour les Amé-
riques) qui rassemble autour
du Venezuela de Chavez, neuf
autres pays d’Amérique latine.
{ JUIN / AOÛT 201160 Sécurité Privée
SÉCURITÉ
Le renseignement américain dévoile les plans d’Al-Qaïda.Le FBI et le Homeland Security détaillent les objectifs terroristes Selon les responsables de la sécurité intérieure américaine Al-Qaïda aurait eu des plans
précis pour frapper les lignes ferroviaires intérieures des États-Unis. Ces informations
sont révélées plus d’un an après que la menace n’a été effective.
Le FBI et le Département à la
Sécurité intérieure (Homeland
Security) ne rendent publics
ces détails que pour avertir le
public et les professionnels du
transport ferroviaire de cette
menace potentielle. Ces mêmes
services précisent qu’ils n’ont
pas d’information sur des me-
naces actuelles que le réseau
terroriste pourrait mener à bien
sur le sol américain. Les mêmes
sources indiquent par ailleurs
qu’Al-Qaïda avait concentré
ses efforts pour détruire ou dé-
tourner des navires pétroliers.
Les documents recueillis dans
la cachette d’Oussama Ben La-
den indiquent que ces attaques
étaient prioritaires.
L’objectif étant d’aggraver l’aug-
mentation des prix du pétrole
et de détériorer un peu plus la
situation de l’économie mon-
diale. D’une manière générale,
c’est tout le secteur énergétique
qui était visé par l’organisation
terroriste.
Toujours sur le territoire améri-
cain, deux hommes ont été arrê-
tés à Manhattan alors qu’ils ten-
taient d’acheter des grenades
et des kalachnikovs. Ils s’étaient
mis d’accord pour commettre
des attentats contre des synago-
gues de New York. Il ne semble
pas qu’ils soient connectés à
Al-Qaïda.
En d’autres termes, les docu-
ments récupérés dans la ca-
chette pakistanaise d’Oussama
Ben Laden continuent d’être
analysés et devraient permettre
de poser de sérieuses difficultés
aux islamistes dans les mois à
venir.
CosmopolitisCosmopolitis
Le premier à lancer l’offensive
est le GCHQ (Government Com-
munication Headquarters). En
cause, l’utilisation des courants
porteurs de ligne (CPL) utilisés
pour l’internet haut débit par
ethernet, qui pourraient, selon
un rapport du GCHQ, perturber
des communications vitales à
la sécurité nationale, notam-
ment UHFou ondes courtes. Par
ailleurs, l’armée de Sa Majesté
compte recruter des spécialis-
tes de la cyber sécurité. C’est
la conséquence logique du
rapport National Security Stra-
tegy, remis fin 2010, identifiant
cette question comme l’une des
quatre menaces majeures pour
la sécurité du Royaume.
Le programme prévoit d’en-
gager plusieurs centaines de
personnes qui feront face aux
attaques de plus en plus fré-
quentes qui visent le pays.
ROYAUME-UNI
L’armée britannique débarque sur la toile
UNION EUROPÉENNE
Nouvelle directive contre les faux médicamentsL’UE a adopté un texte qui
durcit les dispositions exis-
tantes pour lutter contre les
faux médicaments. Il prévoit
l’apposition de dispositifs de
sécurité permettant de garantir
l’authenticité des produits. Un
volet internet est aussi prévu.
Les États membres disposent
de dix-huit mois pour transpo-
ser ces règles dans leur droit.
Safran, l’équipementier de
haute technologie, leader en aé-
ronautique, défense et sécurité
aurait été victime de deux cyber
attaques en 2009 et en 2010.
Des hackers auraient tenté de
pénétrer le système informa-
tique du groupe. Le contre-es-
pionnage français, la DCRI a été
saisie du dossier.
FRANCE
Cyber attaques contre le groupe Safran Des bombes artisanales ont
explosé devant deux succursales
des banques Santander Serfin et
BBVA Bancomer à Mexico, dans
le quartier Benito Juarez sans
faire de victimes. Ces attentats
ont été revendiqués par les Cellu-
les autonomes pour la révolution
immédiate, un groupuscule
d’extrême-gauche local.L’objectif
étant d’aggraver l’augmentation
des prix du pétrole.
MEXIQUEDeux banques attaquées par des anarchistes
61Sécurité Privée
HAITI – RECONSTRUCTION
Un travail de longue haleine
Plus de 100 000 personnes vi-
vent encore sous des tentes, peu
d’édifices ont été reconstruits et
le travail de déblaiement des
décombres reste à faire. Pour-
tant avec 11 milliards de dollars
sur cinq ans, la communauté
internationale ne laisse pas l’île
sans secours. L’Union européen-
ne par exemple a mobilisé de
nombreuses ressources finan-
cières, techniques et humaines
pour aider les Haïtiens. L’UE a
concentré son action sur trois
axes principaux. La reconstruc-
tion des infrastructures, la mise
en place d’abris d’urgence et
l’aide aux services de l’État haï-
tien.
Les pays membres comme l’Es-
pagne ou la France ont concen-
tré dans ce cadre des actions
de reconstruction notamment
pour l’épuration de l’eau dans
la capitale, assurée par les Espa-
gnols et la reconstruction des
écoles et des hôpitaux priorité
des Français. Au total, 4 millions
de personnes bénéficient direc-
tement de l’aide mise en place
par l’UE.
UN NOUVEAU PRÉSIDENTBattant le 20 mars dernier Mir-
lande Manigat, candidate de
centre-gauche et épouse d’un
ancien président haïtien avec
67,7 % des voix, le chanteur
Michel Martelly, 50 ans, dispose
d’un mandat populaire clair
et du soutien des anciens mili-
taires et de la communauté in-
ternationale. Pourtant, de nom-
breux observateurs s’inquiètent
de ses côtés exubérants et de
son manque d’expérience en
politique. Martelly devra donc
travailler à convaincre une clas-
se politique qu’il connaît peu et
séduire un parlement où sa for-
mation ne compte, pour le mo-
ment, que trois élus. Le nouveau
Président devra rester attentif à
une opposition aguerrie et en-
core puissante.
POURTANT SON JEU N’EST PAS SANS ATOUT. Son engagement
depuis plusieurs années dans
le monde de la culture et de
l’action sociale, son absence
du jeu politicien, font que sa
popularité est réelle.
Son agenda politique, placé
à droite, prévoit la reprise en
main complète du processus
de reconstruction, avec l’aide
de son nouveau Premier minis-
tre, l’homme d’affaires Daniel-
Gérard Rouzier.
Fortement ralenti dès le départ par la virulence
de l’épidémie de choléra, puis par la difficulté
à mettre en œuvre les fonds sur place, le
processus de reconstruction stagne encore,
près d’un an et demi après le séisme qui avait
ravagé le pays.
Former en à peine quatre mois à l’utilisation de matériels des-
tinés aux gestes de premiers secours plus de 2 500 volontaires
haïtiens… Tel est le défi qu’a accepté de relever GEOS dans une
île frappée l’une des plus grandes catastrophe de son Histoire.
Ainsi, en partenariat avec l’organisation internationale « Inter-
national Management Group » (Belgrade), GEOS EUIR a mis en
place au nord de Port-au-Prince, un centre de formation opéra-
tionnel d’une capacité permettant d’accueillir 200 stagiaires par
semaine. Le nouveau président haïtien, Michel Martelly, vient de
l’inaugurer le week-end des 4 et 5 juin.
Ce dispositif a été mis en place dans le cadre du Programme
européen de renforcement du Système national de gestion des
risques et désastres (PER-SNGRD) de l’Instrument de Stabilité
(IdS) de l’Union européenne, dont l’objectif est d’agir pour la
préparation des populations locales aux catastrophes naturelles
en reconstruisant l’organisation de la Protection Civile haïtienne.
Le groupe GEOS confirme ainsi son engagement et sa présence
durable en Haïti. Il élargit par cette action novatrice son spectre
d’activité dans toute la zone Caraïbes-Amériques.
Le commentaire de Didier RanchonDIRECTEUR DE GEOS EUIR, EUROPEAN AND INTERNATIONAL INSTITUTIONS REPRESENTATIONS
{ JUIN / AOÛT 201162 Sécurité Privée
LA «COMMUNICATION» DE FACEBOOK CONTRE GOOGLE
Facebook voulait rendre publiques certaines méthodes de Google
Burson-Marsteller, l’un des plus
grands cabinets de relations
publiques internationaux a été
chargé d’une opération peu or-
thodoxe destinée à exposer les
turpitudes de Google.
Deux de ses spécialistes, Jim
Goldman, un ancien de CNBC
et John Mercurio, un ancien
journaliste politique ont appro-
ché leurs collègues de la presse,
dont le magazine USA Today, et
des blogueurs.
Le message était de les aider à
rédiger des articles mettant en
avant le mépris de la vie privée
de ses utilisateurs par Goo-
gle. Des articles «clé en main»
étaient même proposés.
SELON LE DAILY BEAST, L’AFFAIRE A ATTIRÉ LA CURIOSITÉ ET FACE-BOOK A FINI PAR ÊTRE OBLIGÉ, confronté aux preuves de
reconnaître avoir été à l’origine
de l’opération. Avant cet aveu,
Microsoft et Apple avaient été
suspectées d’avoir plongé leurs
plumes dans le venin. Bien
que découvert, Facebook a
simplement indiqué dans un
communiqué que « Google fait certaines choses sur les réseaux sociaux qui soulèvent des questions de confidentia-lité ».
L’ORIGINE DE L’AGRESSIVITÉ ENTRE CES DEUX POIDS LOURDS DE LA SILICON VALLEY SERAIT LE SERVICE «SOCIAL CIRCLES»
lancé par Google qui analyse
les communications des 150
millions d’utilisateurs de mes-
sagerie Gmail.
De quoi concurrencer le cœur
de l’activité de Facebook qui
vend sa publicité grâce à une
«base de connaissance» lui per-
CosmopolitisCosmopolitis
Selon un rapport de Melon
Carnegie, rédigé pour le Penta-
gone, la gestion des données
informatiques possédées par le
ministère n’est pas efficace. Une
meilleure gestion et certification
de l’information permettrait au
DOD d’économiser 13 mil-
liards chaque année. Ce chiffre,
transposé au niveau des autres
administrations, représente 700
milliards.
ÉTATS-UNIS
Des données mal exploitées qui coûtent cher
mettant de connaître au plus
près ses 600 millions de comp-
tes utilisateurs.
Cette affaire rappelle bien que
l’image d’une société peut être
détruite par des campagnes
savamment orchestrées. Les en-
treprises doivent savoir protéger
leur capital «image».
CosmopolitisEN PARTENARIAT AVEC GEOS
63Sécurité Privée
{* Derrière l’aphorisme et
l’impertinence, réside une réalité
que tout lecteur a pu vérifier. Une
réalité contre laquelle le magazine
Sécurité Privée souhaite lutter afin de
dispenser une information précise,
claire et vérifiée. Sans parti pris et
sans concession, Sécurité Privée se
positionne comme un magazine
professionnel destiné aux acteurs
de la sécurité qu’ils soient clients ou
prestataires, conseils ou conseillés,
qu’ils exercent leur activité dans le
secteur public ou le secteur privé.
Rien ne ressemble plus à une information qu’une autre information *
Sécurité Privéefait la différence !
www.securite-privee.org
{ JUIN / AOÛT 201164 Sécurité Privée
Lu pour vousLu pour vous
Sous le titre, « Le Conseil
national des activités privées de
sécurité et la moralisation de la
sécurité privée », Xavier Latour
et Pierre Moreau livrent une
étude fouillée et documentée
qui est publiée au JurisClasseur
Collectivités territoriales.
Pour la consulter :
www.lexisnexis.fr
Destiné aux entreprises
de plus de 300 salariés, ce
document unique en son
genre regroupe l’ensemble
des principaux champs
mesurables de la diver-
sité (genre, âge, handicap,
origine).
Il constitue un excellent
outil permettant aux
entreprises d’élaborer leur
propre rapport annuel des
Diversités selon un stan-
dard commun, unifié et
lisible. Il a plus largement
pour vocation de permet-
tre aux entreprises de ren-
dre compte annuellement
de leurs progrès auprès du
plus grand nombre.
Le référentiel d’indicateurs
pour un « Rapport annuel
Diversités » est disponible
gratuitement en télé-
chargement sur les sites
d’Equity Lab et de l’AFMD,
www.equitylab.fr ou
www.afmd.fr.
DIVERSITÉEquity Lab et l’AFMD publient le premier référen-tiel d’indicateurs pour un « Rapport annuel Diversités »
Nous assistons à la fin de l’ère
dollar qui dure depuis la Se-
conde Guerre Mondiale. Le
dollar n’est plus la monnaie la
plus sûre du monde. Il n’est plus
la monnaie d’une superpuis-
sance responsable, performante
et hautement productive. Il est
la monnaie d’une économie
déclinante, arrivée au point de
non-retour, techniquement en
faillite. Le billet vert est en train
de dévoiler son vrai visage: ce-
lui d’une arme du désespoir, uti-
lisée par une grande puissance
malade, qui a trop longtemps
caché l’état désastreux de son
économie derrière sa planche
à billets. Suite aux dérives ma-
jeures de la politique monétaire
américaine, le dollar est devenu,
aujourd’hui, la plus grande bulle
spéculative de l’histoire. Le statut
du dollar comme référence du
système monétaire international
devient intenable. Il est contesté
par des puissances désormais
plus riches, comme la Chine. Ce
changement de régime majeur
se perçoit dans l’envolée de l’or
et dans les tensions croissantes
entre les États-Unis et le reste du
monde. Cet ouvrage veut avant
tout briser le tabou qui entoure
le dollar en procédant à un exa-
men sans complaisance de la
situation réelle des États-Unis,
et en la comparant à celle des
blocs européen et asiatique. La
conclusion est que le dollar,
dont la valeur repose sur une
perception subjective, ne ré-
ESSAI MONÉTAIRELa fin du dollar. Comment le billet vert est devenu la plus grande bulle spéculative de l’histoire MYRET ZAKI, FAVRE SA
JURIDIQUESécurité et moralisation
LA BDLa belle imageMARCEL AYMÉ CYRIL BONIN, D’APRÈS LE ROMAN DE MARCEL AYMÉ, FUTUROPOLIS
Loin des ambiances brumeu-
ses du Londres assassin de
Fog, Cyril Bonin adapte, un
récit fantastique de Marcel
Aymé qui, par-delà le conte, est
une réflexion sur l’apparence
physique, ce qu’elle apporte à
une personnalité et induit dans
les relations amoureuses.
Le brio graphique et la fluidité
narrative de Bonin constituent
toute la force et l’intérêt de cet-
te version en bande dessinée.
siste pas à la rationalité. Même
aujourd’hui, après cette sorte de
défaut déguisé qu’est la déva-
luation compétitive, le dollar est
encore largement surévalué. En
attendant, il s’agit de se préparer
à l’inévitable changement, en
réfléchissant d’une part à une
sortie ordonnée du dollar par
les banques centrales, et d’autre
part au futur système monétaire
international qui émergera pour
tenir compte des nouvelles réa-
lités.
65Sécurité Privée
Washington. Quatre meurtres.
Quatre modes opératoires
identiques. Tout laisse à penser
qu’un serial killer est à l’œuvre.
Enquête presque classique pour
l’inspecteur Miller. Jusqu’au mo-
ment où il découvre qu’une des
victimes vivait sous une fausse
identité, fabriquée de toutes piè-
ces. Qui était-elle réellement ?
Ce qui semblait être une banale
enquête de police prend alors
une ampleur toute différente, et
va conduire Miller jusqu’aux se-
crets les mieux gardés du gou-
vernement américain.
Une fois encore, R. J. Ellory
pousse à nouveau le thriller
dans ses retranchements et lui
donne une nouvelle dimension,
loin de tous les stéréotypes du
genre. Entre Robert Littell et Ja-
mes Ellroy, sur un arrière-plan
TOP POLAR
Les AnonymesROGER JON ELLORY, SONATINE ÉDITIONSAPRÈS SEUL LE SILENCE ET VENDETTA,LE NOUVEAU CHEF-D’ŒUVRE DE R. J. ELLORY.
historique qu’il serait criminel
de divulguer ici, il mène une in-
trigue magistrale, jusqu’au cœur
du système politique américain.
Alliant un sens de la polémique
à une tension digne des polars les
plus captivants, l’auteur, servi par
une écriture remarquable, invente
le thriller du siècle nouveau.
TO
LROSOAPSILEDR
Fin des années 1970 : après 30
années de prospérité, le mo-
dèle keynésien s’essouffle et la
crise économique s’installe. Les
élites libérales, patrons, cadres
dirigeants, gros actionnaires,
contraintes au silence depuis
l’après-guerre par les succès de
l’État-providence et la peur du
communisme voient venu le
moment de reprendre l’offen-
sive. C’est le début d’une revan-
che qui s’enracine d’emblée
dans un slogan en forme de
contrainte : « Il n’y a pas d’alter-
native ! » Dès 1983, François Mit-
terrand fait prendre à la France
le tournant du libéralisme, Mar-
garet Thatcher et Ronald Rea-
gan sont au pouvoir, l’économie
mondiale entre dans l’ère néo-
libérale. Sur une idée originale
du spécialiste de l’économie
Philippe Labarde, cet ouvrage
démonte et analyse les straté-
gies de la conquête : quels ac-
teurs au sein de quels réseaux ?
Quels moyens servis par quelles
méthodes ? Car la nouvelle coa-
lition fait preuve d’une audace
incontestable : plutôt que d’im-
poser ses valeurs, elle s’appro-
prie celles de ses adversaires. Le
conservatisme est décrié ? Elle
démontre que les progressistes
sont des conservateurs. La révo-
lution est à la mode ? Elle se dit
révolutionnaire. Mais au-delà de
la dénonciation d’un discours,
les auteurs retracent ici les éta-
pes d’une prise de pouvoir, les
SCEPTIQUEIl n’y a pas d’alternative. Trente ans de propagande économique GÉRARD MORDILLAT, BERTRAND ROTHÉ, SEUIL
choix politiques et économi-
ques puis leur mise en œuvre,
nationale et internationale.
À paraître le 18 novembre 2011 !
{ JUIN / AOÛT 201166 Sécurité Privée
trace de Füsun, mariée à son
ami d’enfance Feridun et rê-
vant de faire du cinéma. Kemal
ira jusqu’à fonder une société
de production pour aider le
jeune couple. Sous ce prétexte,
il dîne très régulièrement chez
eux, emportant à chaque fois
un objet touché par Füsun
pour le placer dans son musée.
Quelques années passent, et
Füsun décide de divorcer afin
d’épouser Kemal. Mais un acci-
dent de la route aura raison de
leur projet de mariage : Füsun
se tue au volant de sa Chevro-
let de rêve. Kemal rachète alors
son appartement et demande
à l’écrivain Orhan Pamuk dé-
crire leur histoire d’amour…
Le musée de l’innocence est un
grand roman nostalgique sur le
désir et l’absence, une nouvelle
preuve de l’immense talent de
l’écrivain turc.
Printemps 2009. Sur l’île d’An-
tigua. Un oligarque russe, me-
nacé par des rivaux avec l’appui
du Kremlin, décide de livrer sa
connaissance intime des circuits
internationaux du recyclage de
l’argent mafieux en échange de
la protection des services secrets
de sa Majesté et de la possibilité
d’être accueilli avec sa famille en
Angleterre. L’oligarque, dépeint
d’une manière qui lui attire, au
moins en partie, la sympathie du
lecteur, mobilise à cet effet un jeu-
INDÉMODABLEUn traître à notre goût JOHN LE CARRÉ, SEUIL
Nous sommes en 1975. Kemal,
un jeune homme d’une trentai-
ne d’années s’apprête à épou-
ser Sibel, issue comme lui de
la bonne bourgeoisie stanbou-
liote, quand il rencontre Füsun,
une parente éloignée, vendeuse
dans une boutique de luxe. Il
tombe amoureux de la jeune
fille. Sous prétexte de lui donner
des cours de mathématiques,
Kemal retrouve Füsun tous les
jours dans l’appartement vide
de sa mère, tout en poursuivant
sa liaison avec Sibel. Après les
fiançailles célébrées en grande
pompe entre Sibel et Kemal,
Füsun disparaît. Kemal rend
alors visite à sa famille et em-
porte une simple réglette ayant
appartenu à Füsun : ce sera la
première pièce du musée qu’il
consacrera à son amour dispa-
ru. Puis, il avoue tout à Sibel et
rompt les fiançailles. Quelque
temps après, Kemal retrouve la
RETOUR À ISTANBULLe musée de l’Innocence SOUS LA DIRECTION DE PASCAL BONIFACE, IRIS/ARMAND COLIN
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Lu pour vousLu pour vous
ne couple britannique en vacan-
ces sur l’île et destiné à le mettre
en contact avec les dits services.
La passion du tennis les a rappro-
chés. De l’île caribéenne à la fi-
nale Federer / Söderling à Roland
Garros, en passant par les recoins
feutrés des banques suisses et les
paysages romantiques de l’Ober-
land bernois, la trame narrative
permet à l’auteur d’exposer avec
une rage contenue, à la fois l’éten-
due des enjeux économiques
en question et la duplicité des
acteurs dont le cynisme ne sem-
ble avoir d’égal que la cupidité
ou la soif de pouvoir. « La parole
a été donnée aux hommes pour
dissimuler leurs pensées », disait
Talleyrand. L’usage de la parole
crée une aliénation chez les per-
sonnages. Il engendre une lutte
entre les naïfs qui subissent cette
aliénation et les cyniques qui
l’exploitent à leur profit. La guerre
est là au commencement et à la
fin. Et toujours, elle broie les plus
faibles.
THRILLER VENU DU NORDMorte la bête LOTTE HAMMER, SOREN HAMMER, ACTES SUD
Un lundi matin, deux enfants
découvrent cinq corps dans le
gymnase d’une école commu-
nale de Copenhague. Ils ont été
pendus au plafond avec une pré-
cision géométrique terrifiante
et mutilés à la tronçonneuse. Il
s’agit d’une exécution. L’inspec-
teur en chef de la Criminelle,
Konrad Simonsen, se voit forcé
d’interrompre ses vacances avec
sa fille pour prendre la direction
de l’enquête, pour laquelle on
lui promet des moyens illimités.
Per Clausen, le concierge de
l’école, alcoolique invétéré qui,
au cours de son interrogatoire,
tient des propos contradictoires
et provocateurs, devient le sus-
pect numéro un. Rapidement,
la police découvre que les cinq
exécutés étaient des pédophiles.
Or, au même moment, Erik Moe-
rk, riche entrepreneur victime
de pédophilie dans sa jeunesse,
lance une vaste campagne anti-
pédophile sur Internet, visant à
dénoncer le laxisme de la jus-
tice danoise. Cette campagne
est bientôt relayée par la presse,
et l’opinion publique s’empare
du débat, menaçant de parasiter
dangereusement l’enquête. Per
Clausen, quant à lui, échappe à
la surveillance de la police et
met fin à ses jours, supprimant
ainsi la seule opportunité pour
les enquêteurs d’approfondir
leurs investigations.
67Sécurité Privée
LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ACCOMPAGNENT LES CITOYENS AU QUOTIDIEN.
wwww.uusp-sseeccuurriittee.oorrggREJOIGNEZ-NOUS !
MAIS QUI ACCOMPAGNE LES ENTREPRISES DE SÉCURITÉ PRIVÉE ?
L’L’isissololo ememmemmenenenee tt t ddduduuu c ccheheheeeheffffff fffff d’eeeene ttrtrtrtrtrepppppririseseseses n’est ppas une fatalité. Depuisssssss
202004040 , , l’l’l’l’USUSUSSSUSPPPP P aagaagaggagitti ppppooooooouo rrr vaaaaloloooriririririssseser lelleeleess accteeteteuru s dddededede la sécurité privée eeeetetete
papartrtticicciipippererer à à ààà l la a cccocooonnnstrrruction de ll ’avenir de lllaaaa aa profession.
L’LLL USSU P P etee sssseesesesssss adhérrrérrrreene ts mmete tent eeeennn œuvre leess s acacacacacacaaa tions nécessaiiiireees
à à à lalaa p p ppprororoofefefesssssssssionnalliisssssatatatataa ioioi n etet lla a moralisation dddddddu u u sees ctctctctctccteueee r afin d’oofffffffffff rriirr
dedede vv vvrarararar ieieieeess s pepepeepppp rrrrsspeeccctttttivvvveesesse dd d’aaveveennin r et d’évoluttiiono aaaaauxux ssalalalalalaa ararararariéiéi s maisissssisisissss
auauuusssssssii dedede p ppppeeeree mmmmettttttttttttrerererere a a aauxuxuxxxuu eeee ntrepreneurs d’exexeeerrcererr lleueur acaacacactitiivivivv ttététété ddddanannanananssssssss
ununnun ccadaddrereere s ssstttrruccccttttututuuréér .
L’L USUSSUU P P P esest éégégégégéégé allememememennenene t t tt unununu eeeee eesspsps ace d’échaaaanngnn eessss, deddeeede pppaartataatat gegeg dddd’expxpééé-
ririenene cecccees s ete dddddddde e e déddédébabaatststss ee entntntreeee ddd d desess e entntreprisises ddddeeeee e toototouuutuu eee eee tatataaiililillelele..
L’L’LL’USUSPP asaassssuuuuuurerereeeee u u un n acacccococompmpm agagggggagnenenn mement de seseeees s adadddhéhéérer nts s dadanssnsss lleeur
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{ JUIN / AOÛT 201168 Sécurité Privée