Résidences Concerts
“L’arrivée du Duende implique toujours un changement radical sur toutes les formes, sur
des terrains anciens, il donne des impressions de fraîcheur totalement inédites et une
qualité de création nouvelle, de miracle, qui parvient à produire un enthousiasme religieux”
Garcia Lorca, in “Jeu et Théorie du Duende “
ROMANCERO
Entre basse & voix, une enveloppe sonore à cœur ouvert
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La voix, matrice du
répertoire
“Soif... D'un chant qui percerait l'âme des choses, et l'âme des rafales, pour se résoudre enfin dans la joie du coeur immémorial.” F. Garcia Lorca
Avec la présence de Bertille Puissat à la voix et aux
improvisations et Gil Lachenal à la basse électrique.
Romancero participe de la musique séfarade et
plus largement de la musique ibérique et s’attache
à souligner les accents de ces musiques, à revisiter
le matériau populaire de ces musiques par
l’enveloppe économe et radicale de la basse
électrique et ses sonorités.
Sorte d’intimité climatique la basse combine
l’authenticité des airs populaire avec la présence
de la voix lyrique, on entre progressivement dans les
émotions et le mouvement de ce répertoire encore
bien vivant.
Entre racine du lyrisme et de l’amour, chansons de
femmes autour du bassin méditerranéen on
retrouve le texte et la musique empruntée à la
musique traditionnelle espagnole, juive, maure et
occitane.
Les morceaux de ce répertoire se développent
comme des petits geysers, et amènent à cette
même définition des romances : des petites formes
avec des variations et déclinaisons de couleurs
autour d’un même thème pour en bâtir une pièce
sonore.
Des improvisations à la voix jusqu’à la basse tissent
des espaces climatiques et des atmosphères
contrasté, entre cavité, vide, plein, aquatique ou
aérien…
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Le son de Romancero travaille son identité sonore à
un espace de verticalité, une économie de jeu
dans un climat que l’on pourrait qualifier “d’électro-
lyrico lumineux”.
Climat nous venant tout droit des châteaux de
Catalogne ou des contrées amérindiennes... avec
des emprunts de mélodies parfois “toré”, (tournes
indigènes du Nord Est du Mexique et de croyances
Nawa, communautés religieuses du Nord Est du
Mexique et du Nordeste du Brésil).
Romancero s’attache à faire résonner également
les représentations religieuses des communautés du
Nordeste avec les musiques de Garcia Lorca,
travaillant autour d’une symbolique commune,
celle de l’animisme et des couleurs.
Couleur que l’on retrouve dans les compositions
poétiques de Garcia Lorca, avec la présence
régulière et singulière du pin vert qui amène à
l’idée d’une quête spirituelle, le vert également en
musique amérindienne du Mexique et du Brésil
relevant des croyances animistes.
Cette couleur est ici restituée par les ambiances
sonores et les climats que la voix développe avec
la basse.
Des motifs harmoniques relatifs aux musiques
amérindiennes sont réinvestis par la voix dans le
champ rythmique de la basse et ouvrent de
nouveaux espaces sonores, intemporels.
Une économie de jeu dans un climat électro-lyrico-lumineux
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›❯➤ Manuel de Falla, compositeur pour son recueil de “Siete
canciones populare”. Il a utilisé la musique populaire espagnole
en élaborant une nouvelle écriture sonore, enrichie de couleurs
harmoniques, de gammes arabo-andalouses, de langage
rythmique Debussien, sans dénaturer le matériau populaire initial.
›❯➤ Frederico Garcia Lorca, auteur, compositeur, pour son recueil
de “Canciones Antiguas” suivi du recueil de poésie vol. 3
“Romancero Gitano, Cante Jondo”.
›❯➤ Romances Séfarades : chansons de mariage, de femmes et
de famille. Musicalement, la romance séfarade est une monodie,
ce qui laisse de nombreuses portes ouvertes aux arrangements.
Elle fonctionne souvent sur deux thèmes avec un apport
orientalisant et une proximité, pour certaines, avec la musique
médiévale.
›❯➤ Racines ibériques, une esthétique populaire
s ingul ière, présente dans les musiques
araméennes et séfarades, et qui s’appuie sur
des formes telles que:
•Le Cante Jondo (ou chant profond), “le
chant comme l’expression de l’esprit des
peuples” exprime la mémoire collective et
puise ses origines dans les harmonies venues
d’Inde par la migration des Gitans.
•Le Duende, Par “Duende”, on entend : état
d’extase douloureuse, “démon”, induisant un
chant profond que l’on retrouve dans les
musiques du Sud de l’Andalousie et qui
permet la transformation et l’élévation de
l’âme par l’acte même de chanter.
Sources
“Mes chansons sont des souvenirs d’enfance qui ont un goût de terre”
F. Garcia Lorca
Au départ, un important choix de sources dans lequel le duo s’attache à explorer le matériau populaire initial
pour créer un nouvel objet sonore, vivant et contemporain :
“Des couleurs douces et
impalpables, riches
d’exclamations vivaces”
Manuel de Falla
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Les formes musicales explorées sont variées : asturiennes, comptines, berceuses, chansons
andalouses ou profanes, coplas, romances empreintes des chants araméens...
La démarche actuelle de Romancero consiste à questionner la mémoire collective, l‘empreinte,
le sillage religieux, que véhicule cette musique.
La voix joue sur les textures, des sensations de plein, de cavités, de rondeurs, puis de vide et
soufflé, toujours dans une relation intime avec la basse, d’où des zones et espaces de tensions et
d’énergie peuvent émerger.
Les matières sonores de ce duo s’articulent de façon linéaire par le jeu constant de la basse et
de la voix. Le climat, déployé par ce jeu des couleurs harmoniques, donne lieu à des sensations
de lumière blanche, de clarté, puis de noir total et d’obscurité.
D’autres climats, en cours de création, conduisent vers d’autres énergies : un travail sur le débit,
et le rythme, une voix plus ancrée dans les médium, opérant un passage du flottement de la
matière vocale aérienne à une matière vocale plus terrestre et acoustique, avec un retour plus
franc à une écriture populaire plus assumée.
Une mémoire collective revitalisée
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Le terreau populaire est posé et nourri par la
collaboration avec Gil Lachenal.
Tous deux issus de cultures musicales
différentes, Bertille et Gil forgent leur
démarche artistique autour d’un même
objet cohérent : les différents mécanismes du
langage musical.
Ensemble, ils s’attachent à démonter et réinvestir ces outils dans une démarche de création
et d’écriture collective du projet Romancero.
Un jeu sur les différents codes des musiques amérindiennes et ibériques est créé et permet un
passage du populaire au contemporain/jazz sans pour autant dénaturer le matériau initial.
Les textures sonores de la basse électrique de Gil Lachenal tiennent place ici d’enveloppe
sonore et identitaire du projet et permet par là un jeu de transformation.
Passages & Transmutations
Les Musiciens
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Bertille Puissat
Chanteuse de formation au conservatoire de Grenoble en lyrique et en Jazz à l’APEJ de
Chambéry. D’origine catalane, elle se spécialise dans les musiques populaires et ibériques du
18ème et 20ème siècle.
Sa démarche vocale actuelle consiste à utiliser ce répertoire comme un matériau qu’elle
actualise dans un champ d’écriture contemporaine.
Travaillant avec de nombreux plasticiens, elle réalise de manière régulière des pièces sonores
dans le cadre d’expositions ainsi que pour des événements de poésie sonore (Musée d’art Naïf,
CIPM de Marseille, Centre Européen d’Avignon, le festival Voix de la Méditerranée)
Par ailleurs, elle chante et crée de la musique pour la compagnie Franco-tchèque Hôtel Europa
depuis cinq ans, ou sur des projets de théâtre musical autour des questions de la mémoire et
culture juive.
En 2005, elle monte un duo piano voix autour des musiques ibériques et se produit régulièrement
en région Paca et en Ardèche du Sud notamment au sein du festival “Les Chapelles d’Automne”
et fait la rencontre à Banyuls sur Mer de Pedro Soler, guitariste de Flamenco avec qui elle
effectuera une résidence autour des musiques populaires catalanes et chants de Garcia Lorca.
En 2010, elle crée une pièce sonore pour voix et vidéo dans le cadre d’une résidence au Pot au
Noir, lieu de diffusion et de création en Trièves Sud, où son travail vocal se déploie autour des
musiques de Manuel de Falla, avec Jérôme Pupier.
Chant & recherches
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Basses & sonorités
Gil Lachenal
Contrebassiste, Bassiste, Compositeur, Arrangeur, Gil Lachenal est diplômé du Musicians Institute
de Los Angeles et titulaire du Diplôme d’État de Jazz.
Au cours de sa carrière, il a travaillé avec : Kenny Wheeler, Johnny Griffin, François Jeanneau,
Joe Pass, Scott Henderson, Ernie Watts, Antoine Hervé, Rhoda Scott, Louis Winsberg, Georges
Arvanitas, Dee Dee Bridgewater, L’orchestre de Contrebasses, Claude Egéa, Benoît Sourisse,
Didier Lockwood, Larry Coryell, Nicolas Folmer, Uri Caine.
Il a joué à Montréal, Madagascar, Moscou, Paris, New-York, St Petersbourg, Rome, Los Angeles,
Dublin, Santiago de Chile, Rio de Janeiro… lors de diverses tournées et a enregistré de nombreux
albums.
Compositeur et arrangeur, il a également été directeur de l’Orchestre Régional de Jazz Rhône-
Alpes pendant cinq ans.
Doté d’une solide expérience pédagogique, il est actuellement professeur au CRD de Valence,
de Romans et à Jazz Action Valence.
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Contact
Bertille Puissat
7 rue Papet - 38100 Grenoble
06 48 16 53 11
www.peninsule.fr