Programme mondial de lutte antiPaludique résumé d’orientation
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WHO/HTM/GMP/2012.5
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AvAnT-PrOPOS
La décennie qui vient de s’écouler a été témoin de progrès sans précédent dans la lutte contre le paludisme, ce qui a réduit de manière remarquable les taux de mortalité due à cette maladie dans le monde. Ces progrès sont dus à une intensification considérable des efforts de lutte contre les vecteurs de transmission, mais aussi à de meilleurs tests diagnostiques et à une plus grande disponibilité de médicaments efficaces contre le paludisme. Cependant, la transmission perdure dans 99 pays, et l’on estime que la maladie a fait 655 000 victimes en 2010, pour la plupart des enfants de moins de 5 ans. Bien qu’ils soient aujourd’hui conséquents, les fonds mobilisés à l’échelle internationale engagés pour financer cette lutte n’ont pas atteint les niveaux requis pour remplir les objectifs mondiaux. Ces dernières années, la résistance à l’artémisinine et à d’autres médicaments antipaludiques dans la sous-région asiatique du Mékong est devenue une source de préoccupation majeure.
Les années à venir s’annoncent critiques à cet égard. La lutte contre les vecteurs, essentiellement menée au moyen de pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent et de moustiquaires à imprégnation durable, doit rester un pilier central de nos efforts. La bonne nouvelle est que les outils permettant de lutter contre les vecteurs du paludisme restent très efficaces dans presque toutes les situations. Malheureusement, cette bonne nouvelle est assombrie par une menace : les moustiques développent une résistance aux insecticides. Ce phénomène de résistance observé chez les moustiques du type anophèle touche 64 pays où le paludisme continue de se transmettre, soit l'ensemble des Régions de l'OMS. Parmi eux, l'Inde et l'Afrique subsaharienne suscitent la plus grande inquiétude. Ces pays se caractérisent par de hauts niveaux de transmission du paludisme et les cas de résistance y sont nombreux. Dans certaines régions, on va jusqu'à observer une résistance à chacune des quatre classes d’insecticides appliquées dans la lutte antivectorielle.
La communauté mondiale de lutte contre le paludisme prend cette menace au sérieux. Le Plan mondial pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme (GPIRM) atteste de l’ampleur de l’engagement de cette communauté à agir avant que la résistance aux insecticides ne vienne compromettre les stratégies actuelles de lutte contre cette maladie. Le facteur principal à l’origine de cette résistance est le degré élevé de dépendance des programmes de lutte antivectorielle à l’égard d’une seule classe d’insecticides, les pyréthrinoïdes. Dans certaines régions où la maladie est à l’état endémique, l’usage d’insecticides dans l’agriculture semble également avoir contribué à l’apparition de moustiques résistants. Il est donc urgent que des mesures soient prises afin d'éviter que la résistance ne se propage ; et ce, tout en garatissant l'efficacité des campagnes de lutte antivectorielle à court, moyen et long terme.
Dans ce contexte, le GPIRM a été conçu afin de répondre aux demandes émanant de l’Assemblée mondiale de la Santé et du Conseil du Partenariat Faire reculer le paludisme. Le Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS s’est réuni et a analysé et synthétisé les données de plus de 130 parties prenantes représentant l'ensemble de la communauté de lutte contre le paludisme, parmi lesquelles les acteurs des programmes nationaux de lutte contre le paludisme, les spécialistes de la lutte antivectorielle, les principaux bailleurs de fonds, les agences multilatérales et organismes d'exécution, ainsi que des représentants du monde universitaire, de l’industrie et des partenariats de développement de produits. Nous sommes confiants que le GPIRM suscitera une action coordonnée de la part de toutes les parties prenantes et qu’il permettra de définir de nouvelles pratiques intégrées de gestion de la résistance aux insecticides dans tous les pays où le paludisme est à l’état endémique.
Le GPIRM propose une stratégie globale à déployer à l'échelle tant mondiale que nationale, qui comprend un plan d’action à court terme attribuant des responsabilités claires et fixant aux milieux universitaires et industriels des priorités en termes de recherche et développement. Nous exhortons les pays concernés et les parties prenantes à prendre immédiatement les mesures pour préserver l’efficacité des méthodes actuelles de lutte antivectorielle et faire en sorte qu’une nouvelle génération d’insecticides pour la santé publique soit disponible dans les meilleurs délais possibles. Une étroite collaboration entre les programmes de lutte contre le paludisme et le secteur agricole sera également essentielle. Enfin, il faudra aussi procéder à des activités ciblées de communication et d’éducation pour sensibiliser les populations à la problématique de la résistance.
À l’instar des efforts déployés pour contenir la pharmacorésistance naissante, la mise en œuvre du GPIRM aura à court terme des implications en termes de coûts, pour lesquels de nombreux pays où le paludisme est à l’état endémique auront besoin d’aide. Nous sommes cependant convaincus qu’à long terme ces investissements donneront lieu à des économies significatives, en améliorant la durabilité et l’impact sur la santé publique de la lutte antipaludique, et plus particulièrement sur la santé materno-infantile. Nous disposons de tous les outils devant nous permettre de mettre fin à la mortalité due au paludisme ; cependant ce n'est qu'au prix d’une action concertée que nous parviendrons à maintenir l’efficacité des moyens de lutte actuels. Mais si nous réussissons, nous viendrons à bout de la résistance aux insecticides et nous épargnerons des millions de vies.
Dr Margaret Chan Directeur généralOrganisation mondiale de la Santé
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation4
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réSuMé d’OrienTATiOn
1èrE PArTIE LA MenACe de LA réSiSTAnCe AuX inSeCTiCideS
1.1 LA LuTTe COnTre LeS veCTeurS du PALudiSMe AujOurd’Hui
actuellement, la lutte antipaludique s’appuie sur quelques classes d’insecticides, notamment les pyréthrinoïdes.
La lutte antivectorielle est un élément central et essentiel de toutes les stratégies de lutte. Elle repose principalement sur deux interventions : les moustiquaires à imprégnation durable (MID) et les pulvérisations intradomiciliaires à effet rémanent (PID) (IRS : indoor residual spraying). Leur mise en œuvre s’est sensiblement accrue au cours des dix dernières années, dans le cadre des efforts pour atteindre la couverture universelle de toutes les populations exposées au risque, sauvant ainsi des centaines de milliers de vies.
Les principes actifs de tous les produits recommandés par l’OMS pour les PID ne proviennent que de quatre classes d’insecticides : les pyréthrinoïdes, les organochlorés (dichlorodiphényltrichloroéthane, DDT), les organophosphorés et les carbamates. Toutes les MID actuellement recommandées sont traitées aux pyréthrinoïdes. Du point de vue de l’innocuité comme de l’efficacité, ces derniers sont les meilleurs insecticides à avoir jamais été développés pour un usage en santé publique. Ce sont ces produits qui ont été appliqués pour la majorité des PID dans le monde en 2009 et ce sont également eux qui ont été utilisés pour toutes les MID (1). La dépendance de la lutte antipaludique moderne à l’égard des pyréthrinoïdes et la résistance croissante des vecteurs à ces produits mettent en péril les efforts faits actuellement à l’échelle mondiale.
Pour toutes ces raisons, l’OMS a réuni un groupe d’experts en 2010, chargé de définir des stratégies techniques pour préserver l’efficacité des insecticides utilisés pour la lutte antipaludique (2). Le Plan mondial pour la gestion de la résistance aux insecticides est l’étape suivante dans la préparation d’une stratégie mondiale : il présente les enjeux et un plan d’action pour la gestion de la résistance aux insecticides (GRI) destiné à l'ensemble des parties prenantes.
1.2 SiTuATiOn de LA réSiSTAnCe AuX inSeCTiCideS
la résistance aux insecticides est de plus en plus répandue et on rapporte qu'elle touche désormais près des deux tiers des pays où la transmission persiste. elle concerne toutes les principales espèces de vecteurs et toutes les classes d’insecticides.
L'augmentation importante de l'utilisation d'insecticides dans la lutte antivectorielle au cours de la dernière décennie a eu pour conséquence d'accroître la résistance des vecteurs du paludisme en raison de la pression sélective exercée sur les gènes de la résistance. Les données sont encore limitées et il s'avère difficile de consolider les résultats du fait qu’un grand nombre de pays n’ont pas encore procédé de façon systématique aux tests appropriés de résistance aux insecticides. Toutefois, à l'heure de la parution de ce rapport, la résistance à au moins un insecticide a été observée dans 64 pays où le paludisme continue de se transmettre. La résistance aux pyréthrinoïdes semble la plus communément répandue.
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation6
Pour l’heure, les outils existants de la lutte antivectorielle restent très efficaces dans la plupart des situations, mais cette efficacité ne pourra être conservée que si des mesures urgentes et concertées sont prises par la communauté mondiale de lutte contre le paludisme. L’Inde et les pays de l’Afrique subsaharienne sont des régions qui suscitent la plus haute inquiétude en raison tout à la fois des rapports nombreux faisant état de la résistance – qui s’étend parfois à toutes les classes d’insecticides – et du niveau élevé de transmission de la maladie.
La gestion de la résistance aux insecticides est complexe, en partie parce qu’elle peut prendre diverses formes. Pour être efficaces, les stratégies locales doivent être adaptées au type de résistance rencontrée. Les deux principaux mécanismes – résistance métabolique1 et résistance du site cible2 – prennent de multiples formes,3 dont l'importance varie selon les classes d’insecticides. Le phénomène de « résistance croisée », entre des insecticides qui ont le même mode d’action pour tuer les moustiques, crée une complication supplémentaire. On peut en effet faire valoir, par exemple, que les vecteurs qui résistent aux pyréthrinoïdes et ont une résistance sur le site cible kdr seront probablement aussi résistants au DDT. Ces résistances croisées limitent le choix d’insecticides disponibles pour traiter le problème.
la plupart des experts considèrent qu’à défaut de mesures préventives, la résistance aux insecticides risque d’avoir un impact opérationnel considérable.
Il existe un cas d’échec largement reconnu causé par la résistance métabolique aux pyréthrinoïdes dans le cadre d’un programme PID en Afrique du Sud en l'an 2000. Sur ce point, les données recueillies à l'issue d'essais expérimentaux de pulvérisation dans des huttes laissent à penser que le phénomène de résistance aurait contribué à des niveaux d'efficacité moins élevés que prévus. Certains experts s’inquiètent qu’il puisse exister d’autres cas similaires non détectés en raison de la difficulté à faire le lien entre l’augmentation des cas de paludisme et les preuves de résistance. Bien qu'il soit nécessaire d'examiner la question de façon plus approfondie pour mieux comprendre l’impact opérationnel dû à la résistance aux insecticides sur l’efficacité des interventions antivectorielles, cela ne doit pas empêcher la communauté de lutte contre le paludisme de prendre des mesures immédiates.
1 La résistance métabolique est produite par une modification des systèmes enzymatiques qui détoxifient normalement les substances étrangères dans l’organisme de l’insecte ; elle apparaît quand, du fait d’une activité intensifiée ou modifiée d’un système enzymatique, l’insecticide est détoxifié beaucoup plus rapidement que d’ordinaire, ce qui l’empêche d’atteindre le site d’action auquel il est destiné.
2 La résistance du site cible survient quand la molécule normalement attaquée par l’insecticide (d’ordinaire dans le système nerveux) est altérée, de sorte que l’insecticide ne peut plus se lier efficacement à elle. L’insecte résistant n’est alors pas affecté par l’insecticide ou il l’est moins.
3 Sur le site cible, les mutations induisant la résistance peuvent affecter soit l’acétylcholinestérase, soit les canaux sodiques tensiodépendants. Le gène responsable de ce type de résistance est appelé knock-down resistance (kdr). Pour la résistance métabolique, il y a trois systèmes enzymatiques importants : les estérases, les mono-oxygénases et les glutathione S-transférases.
l’évolution de la résistance aux insecticides est très préoccupante ; nous devons agir vite, avant qu’elle ne se stabilise dans les populations vectorielles.
Etant donnée l’évolution de la résistance, il est nécessaire d'intervenir de toute urgence. En effet, les gènes de résistance se sont développés rapidement parmi les populations vectorielles dans de vastes zones. Selon les données disponibles, la résistance pourrait évoluer rapidement, survenant à une faible fréquence pendant de nombreuses années, sans être détectée, puis augmentant brusquement à des niveaux très élevés, à un stade où il est moins probable, voire impossible, d’inverser la tendance. La résistance ne peut probablement être inversée qu’au prix d’un certain « coût biologique » pour le vecteur (c’est-à-dire si le gène responsable confère un certain désavantage aux individus qui en sont porteurs par rapport au reste de la population sensible). Dès l’instant où l’on change d’insecticide, ces moustiques résistants perdent l’avantage acquis et meurent.
Certaines stratégies de GRI (par exemple les rotations d’insecticides) s’appuient sur cette idée – à savoir que la suppression de la pression sélective inversera la résistance et qu’il sera ensuite possible, à un certain moment, de réintroduire l’insecticide d’origine dans les programmes de lutte antivectorielle. Ces stratégies doivent cependant être mises en œuvre avant que le gène de la résistance ne devienne courant et stable dans la population ; sans quoi, le gène résistant ne reculera plus, même si l’on cesse d’utiliser l’insecticide à l’origine de la pression sélective.4
Actuellement, le suivi de la résistance aux insecticides est à la fois inadapté et irrégulier dans la plupart des situations où des interventions antivectorielles sont mises en œuvre. Souvent, il est fait de manière réactive ou ponctuelle, selon les projets de recherche menés localement. En outre, la disponibilité limitée de données fiables d’un suivi systématique dans des sites représentatifs sur le plan épidémiologique rend difficile la prise de décisions en matière de GRI.
4 Comme McKenzie et Whitten l’ont démontré dans une étude sur les mouches à viande en 1982 (3), le coût biologique n’est pas une propriété intrinsèque du gène. Par conséquent, si on laisse suffisamment de temps à ce gène pour se généraliser dans une population, le reste du génome s’adaptera pour l’intégrer sans coût biologique notable. À ce stade, même en enlevant la pression sélective, le gène de la résistance reste dans la population.
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1.3 effeT POTenTieL de LA réSiSTAnCe Sur Le fArdeAu du PALudiSMe
si rien n’est fait et si la résistance aux insecticides aboutit à un échec généralisé des pyréthrinoïdes, les conséquences pour la santé publique seraient catastrophiques et une grande partie des progrès enregistrés pour réduire le fardeau du paludisme1 pourraient être réduits à néant.
On estime par exemple qu’avec leur couverture actuelle, les MID et les PID dans la Région OMS de l’Afrique ont permis d’éviter chaque année 220 000 décès d’enfants de moins de 5 ans.2 Si les pyréthrinoïdes venaient à perdre l'essentiel de leur efficacité, plus de 55 % des résultats de la lutte antivectorielle disparaîtraient, ce qui aboutirait à environ 120 000 décès qui ne pourraient plus être évités.3 Si l’on parvenait à une couverture universelle de la lutte antivectorielle, un tel niveau de résistance aux insecticides serait encore plus dommageable en cas d’échec des pyréthrinoïdes : on recenserait alors chaque année environ 260 000 décès d’enfants de moins de 5 ans qui ne pourraient plus être évités.
A ce jour, la communauté du paludisme a encore la possibilité d'agir et de veiller à ce que les interventions antivectorielles continuent d'être une composante essentielle de la lutte antipaludique ; et ce, tandis que les pays endémiques s'acheminent vers la couverture universelle par le biais d'actions intensifiées et pérennes visant à l'élimination du paludisme.
1 Toutes les hypothèses de départ pour les estimations rapportées ici sont données dans le document principal.
2 Couverture actuelle des interventions telle qu’indiquée dans le Rapport sur le paludisme dans le monde 2010 de l’OMS et une estimation de l’efficacité des PID et MID ~55 %.
3 En partant d’une efficacité de 25 % pour les MID, de 10 % pour les PID à base de pyréthrinoïdes et de 55 % pour les PID à base d’autres produits que les pyréthrinoïdes ; analyse de sensibilité incluse dans le document principal.
1.4 STrATéGieS eXiSTAnTeS POur LA GeSTiOn de LA réSiSTAnCe
des stratégies pour préserver l’efficacité des insecticides ont déjà été utilisées dans le secteur de la santé publique et de l'agriculture ; il n’y a pas de formule magique pour diminuer la résistance mais plusieurs approches, dont l'intérêt a été prouvé, qui peuvent retarder sa propagation, au moins jusqu’à ce que de nouvelles classes d’insecticides et de nouveaux outils soient disponibles.
En gardant à l’esprit l’impact potentiel sur le fardeau du paludisme, des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement. La gestion de la résistance, avec l’objectif de préserver ou de prolonger la sensibilité des vecteurs du paludisme aux insecticides afin de maintenir l’efficacité des interventions antivectorielles, n’est pas une idée nouvelle ; elle a été appliquée avec succès au cours du vingtième siècle dans le secteur de l'agriculture et celui de la santé publique (par exemple dans le cadre du Programme de lutte contre l’onchocercose dans les années 1980). L’exposition prolongée à un insecticide donné finissant par aboutir à une résistance à ce produit, il est nécessaire que des stratégies de GRI associées à une utilisation judicieuse des insecticides soient mises en place pour tout programme utilisant ces produits.
Il existe plusieurs méthodes de gestion de la résistance aux insecticides pour la lutte antivectorielle, reposant sur l’utilisation des PID et des MID : rotation d’insecticides,4 combinaisons d’interventions5 et pulvérisations en mosaïques.6 Mais les stratégies futures pourraient associer plusieurs composants de différents insecticides.7 Dans certaines situations, l'organisation des interventions peut être réalisée dans le cadre plus large de la gestion intégrée des vecteurs. Ces stratégies peuvent avoir plusieurs effets sur les populations vectorielles résistantes, notamment de retarder l’apparition de la résistance en enlevant la pression sélective (alternance par exemple) ou de tuer les vecteurs résistants en les exposant à de multiples insecticides (mélanges par exemple).
4 Dans la stratégie d’alternance, on utilise au moins deux classes distinctes d’insecticides, de préférence avec des modes d’action différents, en les alternant d’une année à l’autre.
5 Recours simultané à plusieurs interventions, par exemple les PID et les MID. 6 Pour les pulvérisations en mosaïque, on utilise un produit dans une zone et un autre dans une autre
zone.7 Au moins deux composés de différentes classes d’insecticides sont mélangés pour former un seul
produit ou formulation garantissant que le moustique est mis en contact avec les deux classes simultanément. Cette approche est analogue aux thérapies associant plusieurs médicaments.
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation8
2èME PArTIE STrATéGie GLObALe COnTre LA réSiSTAnCe AuX inSeCTiCideS
2.1 STrATéGie GLObALe de LuTTe COnTre Le PALudiSMe
la stratégie globale de lutte contre le paludisme comporte cinq activités (appelées « piliers ») couvrant le court, moyen et long terme. Bien que certains soient du ressort des pays et d’autres dirigés au niveau mondial, la mise en œuvre des cinq piliers est une responsabilité partagée par tous les membres de la communauté du paludisme.
L'objectif à long terme est de maintenir l’efficacité de la lutte antivectorielle. Nous avons le devoir collectif d'agir au plus vite
ensemble et de manière concertée contre la résistance aux insecticides, afin de veiller à préserver l’efficacité des outils actuels et futurs de la lutte antipaludique pour prévenir la transmission du paludisme, ainsi que la morbidité et la mortalité imputables à cette maladie.
À court terme, il faut prendre des mesures prudentes pour préserver la sensibilité des principaux vecteurs du paludisme aux pyréthrinoïdes et à d’autres classes d’insecticides, tout en investissant pour garantir la mise à disposition la plus rapide possible de nouvelles options en matière de lutte antivectorielle à grande échelle.
La Figure 1 illustre les cinq piliers du Plan mondial. Certaines des activités (notamment pour les piliers I et II) sont du ressort des pays mais nécessiteront un solide appui de la part des partenaires internationaux. Bien que tous les pays aient leur importance pour le succès de la stratégie mondiale, il est particulièrement urgent d’agir, dans un contexte de limitation des ressources, dans certaines zones hautement prioritaires1 comme en Afrique subsaharienne.
.
1 Zones pour lesquelles il y a des données probantes de l’échec de la lutte, une résistance importante aux pyréthrinoïdes, une forte charge du paludisme et une application intensive d’interventions antivectorielles à base de pyréthrinoïdes (de sorte qu’un échec de la lutte aurait des conséquences catastrophiques) et une situation inconnue de la résistance.
Figure 1 : Les cinq piliers du GPIRM pour la gestion de la résistance aux insecticides
Cinq
pili
ers
de la
str
atég
ie
Court terme (~3 ans)Préserver la sensibilité et ralentir la propagation de
la résistance sur la base des connaissances actuelles ; renforcer les moyens et les activités de suivi
Moyen terme (3–10 ans) Améliorer la compréhension de la RI et les outils de gestion, adapter en conséquence la stratégie
pour une lutte antivectorielle durable
Long terme (≥ 10 ans) Approches novatrices pour une
lutte antivectorielle durable à l'échelle mondiale
Plani�er et appliquer des stratégies de gestion de la résistance aux insecticides dans les pays endémiques.
Veiller au suivi entomologique en temps utile, à la surveillance de la résistance et à une gestion ef�cace des données.
Élaborer des outils novateurs de lutte antivectorielle.
Veiller à mettre en place des mécanismes (plaidoyer, ressources humaines et �nancières) créant des conditions favorables.
Combler les lacunes de connaissances au niveau des mécanismes de résistance aux insecticides et de l'impact des stratégies actuelles de gestion de la résistance.
RI, résistance aux insecticides
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2.2 ACTiviTéS dAnS LeS PAyS
Pilier i. Planifier et appliquer des stratégies de gestion de la résistance aux insecticides dans les pays endémiques.
Les pays doivent déterminer comment modifier leurs programmes actuels de lutte antivectorielle afin de prendre en compte la résistance aux insecticides. La première étape consiste à établir un bilan de cette résistance et à en faire une analyse complète. Cela impliquera de collecter les données de base disponibles et, si nécessaire, de faire des tests supplémentaires sur la sensibilité des vecteurs et les mécanismes de résistance. La préparation et la mise en œuvre de la stratégie de GRI ne doit cependant pas être différée au prétexte de terminer l’analyse complète de la situation. L’interprétation des données doit tenir compte de la situation de la résistance dans les pays voisins, ainsi que des expériences antérieures concernant les types de résistance comparables.
La stratégie nationale doit se fonder sur cette analyse et bénéficier si nécessaire, de l’expertise nationale, régionale et mondiale. Elle déterminera les modifications nécessaires à apporter aux pratiques actuelles de la lutte antivectorielle. La stratégie nationale de lutte contre les vecteurs du paludisme doit être conçue sur la base du cadre politique de l’OMS pour la gestion de la résistance aux insecticides, tel que décrit dans The technical basis for coordinated action against insecticide resistance (2), qui est repris dans le Plan mondial (Voir Partie 3, Recommandations techniques pour les pays). Par ailleurs, l'OMS réunira régulièrement les experts compétents et obtiendra des contributions des secteurs de l’agriculture et de la santé publique pour actualiser les recommandations à la lumière des nouvelles données factuelles et des nouveaux outils de lutte antivectorielle. Sur le long terme, la gestion de la résistance doit faire partie intégrante de tout programme de lutte antivectorielle et ne pas rester une stratégie indépendante. La troisième partie donne un aperçu des recommandations techniques pour la gestion locale de la résistance, selon le type d’intervention mise en place et la situation dans le pays.
Pilier ii. Veiller à une intervention rigoureuse et en temps utile du suivi entomologique, de la surveillance de la résistance et de la gestion efficace des données.
La mise en place de stratégies solides de GRI se fondent sur des données rigoureuses, systématiques et fiables. Les pays doivent concevoir un plan de suivi comportant des données sur la distribution des vecteurs et leurs caractéristiques intéressantes pour la transmission (nombre de piqûres et habitudes de repos), sur la sensibilité (et donc la résistance) aux insecticides en cours d’utilisation et sur la qualité des interventions antivectorielles. D’autres informations, comme les données épidémiologiques, seront nécessaires pour prendre les décisions. Dans le même temps, il faut renforcer la capacité et l’expertise des pays pour concevoir des plans de suivi, collecter et interpréter les données. Une base de données mondiale doit être créée pour donner, à cette échelle, des orientations sur la GRI.
2.3 PrOGrAMMe de reCHerCHe
Pilier iii. élaborer des outils novateurs de lutte antivectorielle.
Compte tenu de la dépendance actuelle de la lutte antivectorielle à l’égard des méthodes basées sur les insecticides et de l'augmentation inéluctable de la résistance, il est nécessaire que le développement de nouveaux principes actifs permettant différents modes d'action soit soutenu par des investissements conséquents. Au bout du compte, ces nouveaux composés seront indispensables pour gérer la résistance, les stratégies évoquées plus haut ayant pour but de retarder la propagation du problème et de préserver la sensibilité aux insecticides, au moins jusqu’à ce que de nouvelles classes ou molécules soient disponibles.
Ce point est essentiel pour les MID, pour lesquelles les pyréthrinoïdes sont actuellement la seule classe d’insecticides utilisée : il est urgent de développer des moustiquaires avec de nouveaux principes actifs. Les produits pour les PID et les MID contenant un mélange de principes actifs novateurs pourraient être efficaces pour retarder l’évolution de la résistance aux insecticides. Deux nouveaux produits, une nouvelle formulation d’un principe actif existant et un principe actif réadapté à partir d’un usage agricole, devraient être disponibles dans un proche avenir pour les PID, ce qui facilitera l’adoption de stratégies d’alternance.
De nouveaux outils de lutte antivectorielle, ne reposant pas sur les insecticides, pourraient également avoir un rôle important sur le long terme pour diminuer la dépendance de la lutte contre la transmission paludique à l’égard des insecticides.
Pilier iV. Combler les lacunes en matière de connaissances des mécanismes de résistance aux insecticides et pallier à l'insuffisance des données concernant l’impact des méthodes actuelles de gri.
Notre compréhension actuelle de la résistance aux insecticides suffit à justifier des mesures immédiates pour préserver la sensibilité des vecteurs du paludisme aux pyréthrinoïdes et à d’autres classes d’insecticides. La théorie scientifique et les expériences de l’agriculture donnent assez d’informations encourageantes sur les méthodes actuellement disponibles pour permettre la conception de stratégies de GRI visant les vecteurs du paludisme.
Il existe toutefois d'importantes lacunes dans les connaissances actuelles. Si celles-ci n’empêchent pas une action immédiate, des informations complémentaires et des données factuelles seront nécessaires pour affiner les stratégies de gestion de la résistance. Par exemple, on sait peu de choses sur le lien entre la résistance et l’échec de la lutte (y compris l'impact des différents mécanismes de résistance). De même, il est nécessaire de développer des méthodes qui permettront d'évaluer l'efficacité des stratégies de GRI et de déterminer les conditions dans lesquelles ces dernières seraient susceptibles d'avoir un bon rapport coût-efficacité sur le long terme. Sur ce point, le Plan mondial énonce certaines priorités de la recherche à court, moyen et long terme.
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation10
2.4 diSPOSiTiOnS CréAnT deS COndiTiOnS fAvOrAbLeS
Pilier V. Veiller à prendre des mesures (plaidoyer, ressources humaines et financières) créant des conditions favorables.
Plusieurs éléments sont requis pour le succès de la mise en œuvre du Plan mondial. Premièrement, le plaidoyer : il faut informer les principaux donateurs et les responsables politiques nationaux de l’importance de la résistance aux insecticides et de la menace qu’elle représente, afin de garantir la mobilisation des ressources humaines et financières et leur affectation à la gestion de la résistance aux insecticides. Deuxièmement, de nouvelles modélisations des impacts sanitaires et financiers de la résistance aux insecticides sont nécessaires. Elles pourront être établies sur la base des premières estimations présentées dans ce document. Troisièmement, la mobilisation des ressources est essentielle pour aujourd'hui mais aussi pour demain. Elle doit couvrir :
• les ressources financières pour surveiller la résistance aux insecticides, mettre en œuvre des plans de GRI et mener des recherches ;
• les moyens humains et l’expertise technique (notamment en entomologie) dans les pays pour planifier et mettre en œuvre le suivi et la gestion de la résistance aux insecticides ; et
• les capacités au niveau mondial et au sein des organisations partenaires pour qu’elles jouent leur rôle dans la gestion de la résistance aux insecticides.
2.5 COûT finAnCier
la plupart des experts s’accordent sur le fait que, bien que les mesures préventives de gestion de la résistance augmentent le coût à court terme, à long terme, cela devrait générer des économies tout en préservant l’efficacité des insecticides et prolongeant leur durée de vie. C’est dans cette perspective que s’inscrit le Plan mondial pour la gestion de la résistance aux insecticides.
La gestion de la résistance aux insecticides implique souvent de modifier les pratiques en cours de la lutte antivectorielle en ajoutant un insecticide au mode d’action différent. Les résultats des modélisations1 indiquent que la modification des PID, en passant d'un insecticide ne contenant que des pyréthrinoïdes à un autre incluant des organophosphorés et des carbamates, pourrait augmenter les coûts de 20 % et 45 % environ dans les zones ayant des saisons
1 Toutes les hypothèses de départ pour les estimations rapportées ici sont détaillées dans le document principal en anglais (c.f. 2.5).
de transmission respectivement brèves et longues. Lorsqu’on utilise les MID – l’association de PID avec des insecticides autres que les pyréthrinoïdes aux MID, en attendant l’avènement de moustiquaires avec de nouveaux principes actifs ou mélanges – pourrait avoir des coûts élevés mais pourrait être ciblée sur les zones ayant une résistance confirmée à des niveaux très élevés.
Il est tenu pour acquis que les approches préventives de ce type permettront de retarder l’évolution de la résistance, de prolonger l’utilité des insecticides actuels et même de supprimer la résistance dans certaines situations. L’expérience suggère que, si rien n’est fait, la résistance se stabilisera dans les populations de vecteur et sa suppression sera difficile, voire impossible, de sorte que certains des insecticides les plus efficaces ne pourront plus être utilisés. Ainsi, le Plan mondial prend en compte non seulement les estimations du coût de l’action préventive, mais aussi le coût de l’action après que l’échec de la lutte sera consommé. Par exemple, les augmentations de 20 % et 45 % pour le coût des PID en alternance passeraient à ~30 % et ~70 % si l’on différait l’action jusqu’au moment où les pyréthrinoïdes ne seraient plus utilisables.
On estime que le coût général de la mise en œuvre des cinq piliers du Plan mondial se situe aux alentours de US $200 millions par an. Ce calcul prend en compte la mise en œuvre des stratégies de GRI (assurant à la lutte antivectorielle au moins la même couverture qu’aujourd’hui), le renforcement des capacités de suivi au niveau des pays (en partant du principe que ces activités seront conduites dans tous les pays) et aussi les coûts de la recherche opérationnelle sur la résistance aux insecticides, l’augmentation des investissements dans la recherche et le développement de nouveaux produits pour la lutte antivectorielle, ainsi qu’une coordination et des moyens accrus au niveau mondial pour soutenir la mise en œuvre du Plan. Cette estimation générale comprend un coût annuel "à plein régime" qui est calculé sur la base d'un scénario où tous les pays concernés mettraient en œuvre des stratégies de GRI comprenant la gestion de résistance aux insecticides, le renforcement des capacités et les activités globales.
Il y a des parallèles évidents entre la résistance des moustiques aux insecticides et celle des parasites aux médicaments. Par exemple, la lutte contre la résistance aux médicaments antipaludiques a impliqué le passage aux combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine. Pour ce faire, il a fallu mettre au point et adopter rapidement de nouvelles combinaisons de produits et de nouvelles politiques thérapeutiques tant au niveau mondial qu’au niveau local. Et ce, en dépit des préoccupations qui relèvent de l'augmentation des coûts unitaires et de la menace d’un niveau approvisionnement et de couverture insuffisant. Ceci étant dit, l’augmentation des prix et les pénuries d’approvisionnement sont loin d’avoir été aussi fortes que prévues et les combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine ont été rapidement acceptées comme norme de soins et mesure essentielle pour préserver la sensibilité du Plasmodium falciparum à nos traitements les plus précieux. Désormais, la communauté du paludisme doit donc s'attaquer à la menace de la résistance. Dans le même temps, le secteur de la santé publique doit accorder la plus haute priorité à une action de prévention et de coordination afin de préserver la sensibilité des vecteurs aux insecticides.
11
3èME PArTIE reCOMMAndATiOnS TeCHniQueS POur LeS PAyS
Compte tenu de la situation, la détermination de la stratégie appropriée pour la gestion de la résistance aux insecticides est extrêmement complexe et dépend de multiples considérations d’ordre entomologique, écologique, épidémiologique et opérationnel. Les recommandations techniques proposées dans le Plan mondial s’appuient sur les mesures présentées dans le document de l’OMS The technical basis for coordinated action against insecticide resistance: preserving the effectiveness of modern malaria vector control (2). Ces recommandations ont été adoptées en mai 2012. Elles constituent des propositions initiales de travail pour les stratégies de GRI et seront revues à mesure que de nouvelles données factuelles seront disponibles. Des versions mises à jour de ces recommandations seront accessibles sur http://www.who.int/malaria.
Au bout du compte, il est nécessaire que de nouveaux principes actifs pour les MID comme pour les PID soient adoptés pour gérer la résistance aux insecticides à moyen et long terme. Dès qu’ils seront disponibles, les principes actifs n’appartenant pas aux pyréthrinoïdes devront être utilisés pour imprégner les moustiquaires ; et dans la
mesure du possible, un principe actif de ce type devra être utilisé dans un mélange contenant aussi un pyréthrinoïde, ce qui permettra de retarder la propagation de la résistance au nouvel insecticide. Dans le même temps, une approche plus pragmatique est proposée pour limiter et gérer la résistance aux insecticides à l'aide d'outils actuellement disponibles. Sur ce point, des stratégies spécifiques pour chaque zone géographique devront s'appuyer un ensemble de facteurs : les interventions antivectorielles en cours, la situation de la résistance et le contexte épidémiologique.
Pour les PID, les recommandations préconisent la mise en place préventive de l'utilisation par alternance. Pour les MID, les options sont plus limitées et les stratégies de gestion nécessiteront d’être étudiées au cas par cas. Comme il est décrit dans le Plan mondial, la réponse doit se concentrer sur les zones où le problème de la résistance est le plus préoccupant. Autant que possible, les pays doivent introduire des PID en foyer avec des insecticides autres que les pyréthrinoïdes, en plus d’y ajouter les MID dans les « points chauds » de résistance.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
4èME PArTIE PLAn d’ACTiOn à COurT TerMe
4.1 rôLe de CHAQue GrOuPe de PArTieS PrenAnTeS
4.1.1 la gestion de la résistanCe aux inseCtiCides est sous la resPonsaBilité Partagée de toutes les Parties Prenantes
Figure 2 : Principaux rôles et responsabilités de chaque groupe de parties prenantes
Normes, directives mondiales
Conceptions de stratégies GRI
Stratégied'évaluation GRI
Coordination de l'action / info
Mobilisation des ressources PlaidoyerRecherche
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WHOPES
Org. de recherche, universités
Fabriquants de produits LAV/PDPs
Rôle principal Rôle secondaire : appui
PNLP, programme national de lutte contre le paludisme ; MTV, maladie à transmission vectorielle ; ONG, organisation non gouvernementale ; GMP, Programme mondial de lutte antipaludique ; WHOPES, système OMS d’évaluation des pesticides ; LAV, lutte antivectorielle ; GRI, gestion de la résistance aux insecticides; RI, résistance aux insecticides ; R et D, recherche et développement ; Org., organisations/organismes ; PDPs, Partenariats pour le développement de produits.
Chaque groupe de parties prenantes dans la communauté doit s’acquitter de ses responsabilités pour gérer la résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides, ainsi que le décrit le Plan mondial. Les rôles énumérés dans la figure 2 vont être décrits plus en détail ci-après et seront revus et améliorés au fil du temps. La description n’est pas forcément exhaustive et certains groupes pourraient avoir des rôles supplémentaires.
Tandis que la présente section traite du rôle de chaque groupe de parties prenantes, la section 4.2 décrit des mesures concrètes et immédiates qui devront être prises au sein des communautés pour soutenir la gestion de la résistance aux insecticides.
13
rôle des programmes nationaux de lutte contre le paludisme
• Concevoir et mettre en œuvre des stratégies de GRI adaptées, en conformité avec la politique et les lignes directrices fixées par l’OMS (et demander un appui si nécessaire).
• Renforcer le suivi pour comprendre la situation actuelle et mettre en œuvre un suivi systématique de la résistance aux insecticides.
• Le cas échéant, obtenir de l’aide des instituts de recherche et des universités pour mener ces activités de suivi.
• Évaluer les effets des stratégies de GRI à la fois sur le ralentissement ou la réduction de la fréquence de la résistance aux insecticides, la diminution de la transmission du paludisme (si elles ont été mises en œuvre suite à un échec de la lutte) et l’efficacité entomologique et épidémiologique de la lutte antivectorielle.
• Participer à la coordination au niveau régional pour assurer l'échange de données et le partage des meilleures pratiques.
• Coordonner la stratégie de GRI avec les autres secteurs concernés, dont l’agriculture, l’environnement, les finances, ainsi qu'avec les municipalités et les autorités locales.
• Travailler avec les universités et les instituts de recherche locaux pour s’assurer que des travaux pertinents sont menés dans le pays (par exemple sur les liens de causalité avec l’échec de la lutte). S’assurer que les différentes parties intéressées procèdent à des échanges de données.
• Identifier et mobiliser les ressources humaines et financières nécessaires pour contrôler la résistance aux insecticides et les plans de gestion de la résistance.
• Le cas échéant, envisager une redistribution des budgets déjà engagés pour financer le suivi de la résistance aux insecticides et les activités de gestion.
• Mobiliser l’appui des gouvernements à haut niveau, notamment les ministères de la santé, des finances et de l’agriculture, en apportant une plus grande visibilité à la problématique de la résistance aux insecticides.
• Assurer le retour d’information, lorsqu’il est nécessaire, pour aider l’OMS à affiner sa politique de lutte antivectorielle en général, à suivre et gérer la résistance aux insecticides en particulier.
rôle des hauts responsables gouvernementaux
• Mettre à disposition les fonds pour le suivi de la résistance aux insecticides et les stratégies de gestion du problème.
• Inciter les gouvernements des pays voisins et les donateurs réticents à prendre au sérieux la menace de la résistance aux insecticides.
rôle du secteur agricole
• Essayer d’utiliser des classes d’insecticides qui ne sont pas disponibles pour un usage en santé publique.
• Mener des recherches sur la résistance aux insecticides dans l’agriculture et communiquer les résultats à la communauté du paludisme.
• Communiquer les informations sur la résistance aux insecticides aux conseillers de la lutte antivectorielle, aux programmes nationaux de lutte contre le paludisme et, si nécessaire, préparer une stratégie GRI intersectorielle.
rôle des organismes d’exécution et des organisations non gouvernementales
• Le cas échéant, aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à concevoir et à mettre en œuvre les stratégies de GRI, en conformité avec la politique et les lignes directrices établies par l’OMS.
• Aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à suivre la résistance aux insecticides et veiller à ce que ce suivi devienne un élément systématique de tout programme de lutte antivectorielle.
• Avec les programmes nationaux de lutte contre le paludisme et les instituts de recherche locaux, évaluer l’impact des stratégies de GRI à la fois sur le ralentissement ou la réduction de la fréquence de la résistance aux insecticides, la diminution de la transmission du paludisme et l’efficacité entomologique et épidémiologique de la lutte antivectorielle.
• Se coordonner avec les programmes nationaux de la lutte contre le paludisme, leur octroyer une aide technique et s'assurer du partage de l'information.
• Identifier et mobiliser les ressources humaines et financières pour suivre la résistance aux insecticides et les plans de gestion de la résistance.
• Plaider pour que la résistance aux insecticides constitue une priorité de la lutte mondiale contre le paludisme et de la mobilisation des ressources.
rôle du Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms
• Affiner et actualiser les politiques et lignes directrices mondiales en matière de suivi et de gestion de la résistance aux insecticides, sur la base de nouvelles données factuelles et informations disponibles.
• Assurer la direction, la supervision et la coordination des activités déclenchées par le Plan mondial, y compris par la sensibilisation à l’urgence de la menace. Plaider pour que le financement des stratégies et de la recherche sur la gestion de la résistance aux insecticides soit augmenté.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
• Coordonner l’appui aux pays pour la conception et la mise en œuvre de stratégies de GRI ; favoriser plus spécifiquement les rencontres d'experts internationaux spécialistes de la résistance aux insecticides.
• Rassembler des experts pour examiner les nouvelles données scientifiques sur la résistance aux insecticides, en incluant les preuves de propagation régionale et sous-régionale, les mécanismes de résistance, l’impact de la résistance sur la lutte antipaludique et les méthodes de GRI. Cette documentation constituera la base permettant de revoir et améliorer les politiques.
• Coordonner l’aide aux pays pour le renforcement des capacités et la formation du personnel, dans le but de de collecter des données sur le suivi de la résistance aux insecticides, de les analyser et de les interpréter pour établir les politiques et orientations mondiales.
• Consulter les pays, les bureaux des Régions ainsi que les partenaires afin d'identifier une institution de renom pour héberger une base de données globale qui sera supervisée par l'OMS pour le compte des États Membres. Faciliter la transmission d'informations entre les pays et l'institution chargée de la gestion des données sur la résistance aux insecticides.
• Veiller à ce que l’OMS ait des capacités suffisantes au niveau mondial, régional et national pour aider les pays à appliquer les recommandations du Plan mondial.
rôle des bureaux de l’oms dans les régions et les pays
• Faire en sorte que les pays puissent régulièrement échanger l'information et les meilleures pratiques concernant la résistance aux insecticides, tant au niveau régional qu'au niveau national ; tout en associant les acteurs de la santé publique et autres secteurs concernés (comme l'agriculture).
• Plaider pour que les mesures prioritaires concernant la résistance aux insecticides soient prises en compte dans les programmes de lutte antipaludique et de recherche au niveau des pays.
• Aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à sensibiliser davantage et à obtenir un appui national et régional ; plaider pour une augmentation des financements pour les stratégies et la recherche sur la GRI.
• Promouvoir l'interaction intersectorielle et la coordination pour la mise en oeuvre de la GRI au niveau des pays.
• Coordonner les pays et les aider dans la conception et l’exécution de plans de suivi de la GRI.
• Coordonner l’aide aux pays pour renforcer les capacités et former le personnel à la collecte de données (tests de sensibilité et méthodes perfectionnées d’analyse).
• Veiller à ce que les bureaux de l’OMS dans les Régions et les pays aient des moyens suffisants pour soutenir les pays dans leurs efforts de gestion de la résistance aux insecticides.
rôle des autres organisations multilatérales (en fonction de leurs priorités)
• Plaider pour inclure les priorités ayant trait à la résistance aux insecticides dans les programmes de lutte antipaludique et de recherche.
• Aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à développer des outils de sensibilisation et à obtenir des aides aux niveaux national et régional.
• Plaider pour une augmentation des financements alloués aux stratégies de suivi et de recherche pour la GRI.
• Engager des fonds pour la GRI et, le cas échéant, inciter les autres organisations multilatérales et autres bailleurs de fonds à en faire de même.
• Se coordonner avec l’OMS pour offrir aux pays une aide technique dans la conception et l’application des stratégies de GRI.
rôle des bailleurs de fonds et des donateurs bilatéraux
• Encourager, en coordination avec l'OMS, la mise en place de mesures de suivi de la résistance pour tous les programmes de lutte antivectorielle bénéficiant de subventions.
• Aider les pays à remplir les conditions pour l’octroi des subventions.
• Mettre des moyens suffisants à disposition de la recherche universitaire (tant sur le terrain qu'en laboratoires) dans le but d'améliorer la compréhension de la résistance aux insecticides et de renforcer l'efficacité de la GRI.
• Investir dans le développement de nouveaux produits et outils de lutte antivectorielle.
• Engager les fonds, en coordination avec l'OMS, pour couvrir les coûts liés aux stratégies de GRI et au renforcement des capacités de suivi.
rôle du WHoPes
• Préparer des lignes directrices pour l’évaluation de l’innocuité et de l’efficacité de nouveaux pesticides en santé publique.
• Faire des évaluations indépendantes des nouveaux pesticides pour la lutte antivectorielle, par le biais de son réseau de centres partenaires.
• Élaborer les spécifications pour le contrôle qualité et le commerce international des pesticides pour lesquels la santé publique est en jeu.
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• Aider les États Membres à gérer le cycle de vie des pesticides utilisés en santé publique.
• Contrôler et publier les informations sur l’utilisation des pesticides dans le cadre de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle.
• Renforcer les capacités WHOPES au niveau mondial et au niveau des centres partenaires afin de traiter en temps utile le nombre croissant de nouveaux produits en cours d'élaboration pour la lutte antivectorielle.
rôle des instituts de recherche et des universités
• Lorsque cela est nécessaire, aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à interpréter les données et à prendre des décisions en matière de stratégie pour la GRI.
• En collaboration avec les programmes nationaux de lutte contre le paludisme, faire des essais et des recherches tant pour évaluer l’efficacité des stratégies de GRI que préserver l’efficacité de la lutte antivectorielle et réduire la résistance aux insecticides.
• Si nécessaire, aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à collecter et analyser les données relatives
au phénomène de résistance aux insecticides (analyses biochimiques et moléculaires en particulier).
• Identifier des financements afin de mener à bien, avec le concours des programmes nationaux de lutte contre le paludisme, les recherches sur les priorités définies.
rôle des fabricants de produits pour la lutte antivectorielle
• Investir dans le développement et mettre sur le marché de nouveaux produits et outils de lutte antivectorielle pour soutenir la GRI.
• Collaborer avec les partenaires pour trouver des moyens de réduire les coûts des insecticides et d’autres produits de la lutte antivectorielle, afin de rendre plus abordables les stratégies de gestion de la résistance aux insecticides.
Dès lors que la plupart des parties prenantes au GPIRM sont membres du Partenariat Faire reculer le paludisme, ce dernier a un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre du Plan Global, en particulier en ce qui concerne la sensibilisation, la mobilisation de ressources et l’harmonisation des efforts déployés par les partenaires.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
4.2 PLAn d’ACTiOn
Un plan d’action à court terme a été préparé pour clarifier les priorités, notamment pour les 12 prochains mois. Ces activités sont des conditions préalables importantes à une mise en œuvre correcte des recommandations du GPIRM. Elles s’alignent sur les cinq piliers de la stratégie (voir section 2.1). Le délai proposé pour les activités spécifiques servira d’indicateur et permettra à la communauté du paludisme de suivre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des recommandations.
Dans la Figure 3 et dans le reste de la section, il y a trois couleurs : les activités en vert sont nécessaires dans les pays endémiques et sont en général du ressort du programme national de lutte contre le paludisme ; les activités en bleu représentent des activités au niveau régional ou mondial pour aider les pays ; les activités en brun doivent être menées à tous les niveaux (national, régional et mondial).
4.2.1 Pilier i : stratégies de gestion de la résistanCe aux inseCtiCides
dans les 6 à 12 moisModification des pratiques de la lutte antivectorielle
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent rassembler les données récentes sur la résistance aux insecticides (datant de moins de 12 mois), faire des tests de sensibilité supplémentaires et, en cas de détection d’une résistance aux insecticides, en déterminer les mécanismes (cf. section 2.2).
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent compiler les informations existantes sur d’autres facteurs, afin de replacer les données sur la résistance dans un cadre plus large (cf. section 2.2).
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent ensuite analyser les données et préparer des stratégies de GRI adaptées, avec le soutien des partenaires, comme exposé ci-après.
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme pourraient avoir à demander une expertise technique externe. Dans ce cas, ils devraient prendre contact avec le bureau local de l'OMS pour coordonner l'aide à un niveau régional et mondial.
Outil de prise de décisions
• l'oms travaillera avec les partenaires afin d'élaborer des outils de prise de décision permettant d'interpréter les données sur la résistance aux insecticides.
Coordination entre les pays endémiques et entre les partenaires
• les réseaux de coordination régionale (programmes nationaux de lutte contre le paludisme, organisations multilatérales, organismes d’exécutions, organisations non gouvernementales locales) doivent mettre sur pied un processus formel d’échange des informations et de coordination des stratégies pour les programmes nationaux de lutte contre le paludisme, les autres organismes (dont les organisations non gouvernementales) et les secteurs de la santé et de l’agriculture (par exemple en organisant des réunions trimestrielles).
Appui technique aux pays
• les experts de la résistance aux insecticides doivent aider les pays à interpréter les données sur ce problème. L’OMS, au niveau des pays comme aux niveaux régional et mondial, peut fournir cette assistance technique et coordonner l’aide supplémentaire apportée par d’autres partenaires de la lutte antipaludique.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
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Modification des pratiques de la lutte antivectorielle
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent passer en revue et, le cas échéant, modifier tous les éléments de leur plan de lutte antivectorielle pour prendre en compte la stratégie de GRI, avec l’appui d’experts techniques externes, si nécessaire.
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent chercher d'autres options d'approvisionnement pour les différents insecticides et autres outils de lutte antivectorielle, en conformité avec les recommandations et principes de l’OMS.
Outil de prise de décisions
• Continuer d'améliorer les outils de prise de décision en s'appuyant sur l'expérience acquise.
Coordination entre les pays endémiques et entre les partenaires
• les partenaires au niveau régional et national (dans les deux secteurs de la santé et de l’agriculture) doivent se réunir pour échanger les informations sur la résistance aux insecticides et sur les stratégies de GRI.
Appui technique aux pays
• les partenaires ayant l’expérience de la planification de la lutte antivectorielle doivent contribuer à la révision générale du plan de GRI et à l'élaboration du budget qui en découle.
• les représentants des ministères de la santé publique doivent aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à mettre en place les procédures règlementaires permettant l’application des stratégies de GRI.
dans 2 ans et au-delà
Modification des pratiques de la lutte antivectorielle
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent mettre en œuvre leurs plans de lutte antivectorielle révisés ou réorientés, en tenant compte non seulement de la résistance aux insecticides mais aussi du besoin de formation et de la nécessité de renforcement des capacités.
Outil de prise de décisions
• l'oms et ses partenaires doivent renforcer les capacités des pays dans l'utilisation des outils de prise de décision.
Coordination entre les pays endémiques et entre les partenaires
• la coordination régionale doit se poursuivre entre les pays voisins et avec d’autres secteurs, comme celui de l’agriculture.
Appui technique aux pays
• les bureaux de l’oms dans les régions et les pays, avec les organisations non gouvernementales et les organismes d’exécution doivent aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme à mettre en œuvre les plans réorientés de lutte antivectorielle, proposant par exemple conseil, expertise ou ressources selon les besoins du pays.
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4.2.2 Pilier ii. aCtiVités de suiVi
dans les 6 à 12 mois
Plan de suivi
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent regrouper toutes les données existantes sur la résistance aux insecticides et faire des tests complémentaires, si les données datent de plus de 12 mois, de manière à servir de base d'analyse de la situation de la résistance aux insecticides dans le pays (cf. pilier I).
Renforcement des capacités
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent déterminer les moyens humains et les infrastructures requises pour le suivi et rechercher des moyens pour renforcer ces capacités.
• les initiatives régionales doivent continuer à développer les capacités de suivi.
• les organismes d’exécution et les donateurs doivent continuer à mettre en œuvre et à financer le renforcement des capacités de suivi.
Base de données mondiale
• le Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms doit consulter les pays, les bureaux des Régions ainsi que les partenaires afin d'identifier une institution de renom pour héberger la base de données qui sera supervisée par l'OMS pour le compte des États Membres.
• le Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms doit faciliter la transmission d'informations entre les pays et l'institution chargée de la gestion de la base de données globale.
• l’organisation hôte doit mettre en place la base de données et collaborer avec l’OMS pour concevoir une matrice de saisie des données pour les pays. L'OMS doit également gérer les demandes des partenaires en consultation avec les pays concernés.
Financement et suivi de la résistance aux insecticides
• les bailleurs de fonds doivent s'assurer que le suivi de la résistance aux insecticides soit intégré aux programmes de lutte antivectorielle subventionnés.
dans les 1 à 2 ans
Plan de suivi
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent, après avoir fait une analyse de la situation initiale, préparer un plan pour le suivi systématique de la résistance aux insecticides (cf. section 2.2).
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent lever les fonds (en mobilisant des ressources tant nationales qu'extérieures) dont ils ont besoin pour renforcer les capacités de suivi et se procurer le matériel nécessaire.
Renforcement des capacités
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent continuer à renforcer leurs connaissances entomologiques et dans le domaine de la résistance aux insecticides ; ils doivent former des partenariats avec des instituts de recherche locaux et régionaux.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
Base de données mondiale
• le Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms, par le biais des bureaux régionaux de l'oms, doit contacter les programmes nationaux de lutte contre le paludisme, les organismes d’exécution et les instituts de recherche pour expliquer quelles données sont nécessaires et comment elles seront utilisées.
Financement et suivi de la résistance aux insecticides
• les bailleurs de fonds et les organisations multilatérales doivent aider les pays à préparer des plans de suivi pour permettre la mise en œuvre de subventions importantes destinées à la lutte antivectorielle.
dans 2 ans et au-delà
Plan de suivi
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent mettre en œuvre des plans de suivi systématique.
Base de données mondiale
• les pays endémiques doivent transmettre les données relatives à la résistance aux insecticides afin qu'elles soient intégrées dans la base de données.
• l’oms, au niveau mondial, régional et national, doit poursuivre les discussions avec les pays et les instituts de recherche, selon les cas, pour les encourager à soumettre des données.
4.2.3 Pilier iii.nouVeaux outils
dans les 6 à 12 mois
Investissement
• les partenaires de la lutte antivectorielle novatrice doivent continuer de se réunir pour discuter de ce qui est en attente et des besoins urgents, en vue de mettre l'accent sur des produits ayant des propriétés intéressantes pour la GRI.
dans les 1 à 2 ans et 2 ans et au delà
Investissement
• les partenaires de la lutte antivectorielle novatrice doivent mettre l'accent sur les nouveaux produits pour la GRI.
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4.2.4 Pilier iV. ConnaissanCes
dans les 6 à 12 mois
Recherche et données factuelles
• Après consultation du Comité consultatif sur les stratégies de lutte contre le paludisme (MPAC), le Programme mondial de lutte antipaludique de l'oms devra rassembler un groupe d'experts dont l'objectif sera d'identifier les connaissances nécessaires en matière de résistance aux insecticides.
• les instituts de recherche et les universités partenaires des programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent poursuivre leurs essais et études en cours sur la résistance aux insecticides.
dans les 1 à 2 ans
Recherche et données factuelles
• les experts doivent finaliser le programme de recherche et faire connaître les priorités les plus urgentes à la communauté du paludisme.
• les instituts de recherche et les universités partenaires doivent faire des demandes aux donateurs, avec l’appui des experts, pour assurer le financement de projets de recherche à caractère prioritaire.
dans 2 ans et au-delà
Recherche et données factuelles
• les instituts de recherche et les universités partenaires des programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent entreprendre de nouveaux projets de recherche à caractère prioritaire.
• les experts doivent examiner les nouvelles données factuelles (en coordination avec la base de données mondiale et les programmes nationaux de lutte contre le paludisme) et préparer un rapport annuel sur la résistance aux insecticides.
• les experts doivent décider s'il convient de réviser la politique mondiale à la lumière des nouvelles données factuelles.
4.2.5 Pilier V. méCanismes
dans les 6 à 12 mois
Financement accéléré
• un groupe de donateurs, d’organisations multilatérales et d’autres partenaires concernés (du secteur privé par exemple) doit se réunir pour étudier la possibilité d’accélérer le financement afin de permettre une action urgente dans les pays où la situation de la résistance aux insecticides est critique. Par exemple, la création d’un « fonds de déclenchement » a été proposée pour entreprendre le suivi ou la mise en œuvre des stratégies de GRI dans les zones géographiques définies comme hautement prioritaires.
• Ce groupe doit établir les principes et les mécanismes de ce « financement accéléré », déterminer les priorités et rechercher des engagements de financement.
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Part 4
Plan mondial Pour la gestion de la résistance aux insecticides chez les vecteurs du Paludisme (gPirm) – résumé d’orientation
Ressources humaines
• les pays endémiques, les organismes d’exécution et d’autres partenaires doivent recenser les ressources humaines nécessaires pour mettre en œuvre les recommandations du Plan mondial.
• l’oms, au niveau mondial, régional et national, doit définir les moyens techniques nécessaires pour la conception et l’application de plans de suivi et de GRI.
• le WHoPes doit déterminer les moyens supplémentaires au niveau mondial et dans les centres parternaires pour répondre au nombre croissant de produits GRI en cours de développement.
Plaidoyer
• l’oms doit assurer la direction, la supervision et la coordination du Plan mondial, sans oublier le plaidoyer qui doit renforcer la prise de conscience de la situation d'urgence concernant la menace de la résistance aux insecticides et financer la mise en œuvre des stratégies de GRI. Elle doit utiliser l’Assemblée mondiale de la Santé et les comités régionaux pour solliciter l’aide des États Membres et des partenaires.
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent rechercher l’appui de leur gouvernement, notamment auprès des ministères de la santé et de l’agriculture, en faisant mieux connaître le problème de la résistance aux insecticides.
• les responsables gouvernementaux doivent inciter les autres gouvernements et les donateurs qui semblent réticents, à réagir sérieusement à la menace de la résistance aux insecticides.
• les parties prenantes du partenariat Faire reculer le paludisme et les spécialistes du plaidoyer et de la communication doivent saisir toutes les occasions pour communiquer sur l’importance de la résistance aux insecticides, plaider pour la gestion du problème et mobiliser des fonds suffisants.
dans les 1 à 2 ans
Financement accéléré
• une fois établi, le financement accéléré doit parvenir aux zones où la résistance aux insecticides est élevée.
Ressources humaines
• les pays endémiques, les organismes d’exécution, les autres partenaires, le Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms, le WHoPes et les bureaux régionaux de l’oms doivent, si nécessaire, chercher à obtenir des financements pour renforcer les capacités entomologiques et veiller à ce que, une fois reçues, les ressources allouées soient distribuées sans tarder.
• l’oms doit continuer à déterminer les ressources nécessaires et à renforcer les capacités.
Financement
• les programmes nationaux de lutte contre le paludisme doivent examiner les options pour financer les stratégies et le suivi de la GRI ; ce qui implique de préparer des propositions de subventions, des demandes auprès de gouvernements nationaux et le cas échéant, une réaffectation des budgets déjà alloués à la lutte antivectorielle.
• les bailleurs de fonds doivent étudier en interne et avec la communauté du paludisme comment engager des fonds suffisants dans la lutte contre les vecteurs du paludisme pour faire face aux coûts accrus liés à la résistance aux insecticides.
• les entités assurant la collecte de fonds doivent ajouter la GRI à leur liste de priorités.
Plaidoyer
• toutes les parties prenantes doivent continuer à communiquer sur l’importance de la résistance aux insecticides et utiliser le Plan mondial dans leur plaidoyer pour l’engagement politique et la mobilisation des ressources.
• l’oms doit veiller à ce que la résistance aux insecticides fasse partie intégrante des rapports sur le paludisme.
dans 2 ans et au-delà
Ressources humaines
• les pays endémiques, les organismes d’exécution, les autres partenaires, le Programme mondial de lutte antipaludique de l’oms, le WHoPes et les bureaux régionaux de l’oms doivent continuer à renforcer les capacités.
Financement
• les bailleurs de fonds et les gouvernements doivent engager des financements pour permettre à de nouveaux pays de mettre en œuvre des stratégies de GRI et des plans de suivi.
Plaidoyer
• toutes les parties prenantes du partenariat Faire reculer le paludisme doivent continuer à communiquer sur l’importance de la résistance aux insecticides.
• l’oms doit agir en coordination avec les autres partenaires pour veiller à ce que la résistance aux insecticides fasse partie intégrante des rapports sur la lutte antipaludique.
référenCeS
1. World Health Organization. Global insecticide use for vector-borne disease control. Geneva, WHO Pesticide Evaluation Scheme, 2011.
2. World Health Organization. The technical basis for coordinated action against insecticide resistance: preserving the effectiveness of modern malaria vector control. Geneva, 2011.
3. McKenzie JA, Whitten MJ. Selection for insecticide resistance in the Australian sheep blowfly, Lucilla cuprina. Experientia, 1982, 38:84–85.
Pour de plus amples informations, veuillez vous adresser à :
Informations en matière de lutte antivectorielle Programme mondial de lutte antipaludique Organisation mondiale de la Santé 20, avenue Appia 1211 Genève 27 [email protected] http://www.who.int/malaria.