MARATHON PRO BONO HEC
FORMATION PRO BONO
S’INITIER AU MICROCREDIT
Pour plus d’informations, visitez www.marathonprobono.fr/campus-hec-2012
Préambule
Ce contenu pédagogique est destiné aux petites associations qui souhaitent
démarrer ou développer une activité de microcrédit.
Il s’adresse aussi à tous les curieux qui ont envie de connaître les fondamentaux et les
grands enjeux du microcrédit.
Nous tenons à remercier Société Générale pour son soutien humain et financier.
Introduction : qu'est-ce que le microcrédit ?
Fondements et résultats qualitatifs
Fonctionnement et chiffres clés
Enjeux
SOMMAIRE
Introduction : qu'est-ce que le microcrédit ?
Fondements et résultats qualitatifs
Fonctionnement et chiffres clés
Enjeux
SOMMAIRE
Introduction : Qu’est-ce que le micro-crédit ?
Le microcrédit, un service financier
Le microcrédit est un crédit de faible montant, avec intérêt, accordé à des personnes à
faible revenu qui n’ont pas accès aux services financiers classiques et n’ont pas
d’activité salariée régulière.
Le microcrédit permet ainsi aux populations non bancarisées de créer ou développer
une activité génératrice de revenus, et contribue ainsi à faire sortir ces personnes de la
pauvreté. Le microcrédit doit être couplé à d’autres dispositifs pour porter ses fruits
(investissements en infrastructures, éducation, nouvelles dispositions légales).
Le microcrédit peut être individuel ou solidaire et existe tant les pays en
développement (PED) que dans les pays industrialisés.
Le microcrédit s’inscrit dans le cadre plus large de la microfinance. La microfinance est
l’ensemble des services financiers (épargne, crédit, assurance, etc.), à destination des
plus pauvres.
Introduction : qu'est-ce que le microcrédit ?
Fondements et résultats qualitatifs
Fonctionnement et chiffres clés
Enjeux
SOMMAIRE
Fondements et résultats qualitatifs
Les pauvres ont besoin de crédit et le crédit informel ne suffit pas
• 70% des adultes dans les PED n'ont pas accès au système financier traditionnel ;
• Les montants des crédits informels sont très limités et taux d’intérêt très élevés
(taux d’environ 100%);
• Les systèmes de tontines sont assez rigides (montants et délais fixes) ;
• Les arrangements informels sont sujets à fraude.
Les pauvres n’ont pas accès aux services bancaires classiques
• Ils n’ont pas les moyens de recourir aux services bancaires classiques (garanties,
dépôt minimum)
• Ils n’ont pas les documents d’identification nécessaires
• Ils sont considérés comme non solvables
1) Pourquoi le microcrédit ?
Fondements et résultats qualitatifs
Le modèle économique des banques est inadapté à une cible à faible revenu
• Les banques « classiques » ont été créées pour les personnes ayant des actifs
financiers
• Le profit qu’elles réalisent est proportionnel au montant du prêt
• Elles ont des coûts de transaction élevés
• Elles ne maîtrisent pas le métier d’accompagnement nécessaire
Quelques banques font du microcrédit, elles y sont alors spécialisées :
• Grameen Bank au Bangladesh
• Bancosol en Bolivie
Le microcrédit existe sous diverses formes depuis plusieurs siècles.
Cependant, le microcrédit formel et moderne existe depuis une trentaine d’année.
Son invention est attribuée au Dr. Muhammed Yunus, qui a commencé dans les années 70
à prêter aux femmes du village de Jobra au Bangladesh avant de fonder la Grameen Bank
en1983. Il a été nommé Prix Nobel de la Paix en 2006.
16ème siècle
• Europe : développement des prêts sur gages sous forme de mutuelles
19ème siècle
• Europe : naissance des caisses d’épargne et des crédits coopératifs pour les plus pauvres.
• Afrique : systèmes traditionnels de tontine.
1950/1980
• Subventions accordées par les gouvernements et philanthropes pour aider les petits et moyens agriculteurs
2) Historique du microcrédit
Fondements et résultats qualitatifs
Fondements et résultats qualitatifs
Années 1970
• 1973, Brésil : Début des activités de microcrédit de l’ONG ACCION à travers l’organisation UNO à Recife et invention du terme « micro-entreprise »
• 1978, Bangladesh : M. Yunus rencontre à Jofra 42 femmes qui souhaitent acheter la paille pour rempailler des chaises. Leurs usuriers leur proposent un taux d’intérêt trop élevé, et aucune banque ne veut leur prêter les 26$ nécessaires. Dr. Yunus leur prête donc lui-même cette somme
Années 1980 • 1983, Bangladesh : Création de la Grameen Bank
• 1989, France : Création de l’ADIE par Maria Nowak
Années 1990 • 1997 : 1ère campagne internationale du microcrédit
Années 2000
• 2000 : Proclamation par l’ONU des Objectifs de Développement du Millénaire
• 2005 : Année internationale du microcrédit
• 2006 : Prix Nobel de la paix attribué à Muhammed Yunus
La microfinance aide les plus pauvres à se protéger contre les risques. Ils n’ont pas besoin de vendre leurs actifs en cas de coup dur (maladie, retard de récolte).
L’accès à des services financiers permet de développer une activité économique
Le microcrédit permet de planifier une activité économique et d’investir.
Le microcrédit donne plus de place aux femmes dans la vie économique :
• Les femmes sont responsables des prêts ;
• Elles acquièrent leurs propres actifs grâce aux prêts ;
• Elles y gagnent en confiance et statut social ;
• Elles participent aux décisions de leur communauté.
Au Bangladesh :
• Les actifs des clients du BRAC ont augmenté de 112%
• Leurs revenus sont 43% plus élevés que ceux des villages non clients.
Fondements et résultats qualitatifs
3) L’impact du microcrédit sur les bénéficiaires
Introduction : qu'est-ce que le microcrédit ?
Fondements et résultats qualitatifs
Fonctionnement et chiffres clés
Enjeux
SOMMAIRE
Chiffres clés en France : • L’Adie a octroyé 12 000 prêts en 2010 ;
• 68% des entreprises financées sont toujours en activité 2 ans après
• Taux d’impayés de 6% (4% dans les banques traditionnelles)
• Taux d’intérêt de 9,7%
3000
10,000
12 M
170 M
Nombre d’IMF
(monde) Nombre de bénéficiaires
(monde)
1998 2011 1998 2011
Dont 130 M vivant avec moins de
1,25$ par jour
Dont 80%
+ 500 M en attente de
financement
♀
Fonctionnement et chiffres clés
IMF
Coopératives d'épargne et de
crédit, ONG, banques de
microfinance, programmes mis en
place par des institutions
internationales
Bénéficiaires
Filiales spécialisées
en microfinance (downscaling)
Banques
Commerciales
Pouvoirs publics : cadres légaux adaptés, stratégies nationales de développement durable avec un volet microfinance,
accompagnement des Banques Centrales, des ministères et collectivités locales.
Véhicules
d’investissement
en microfinance
Microcrédit
Taux moyen : 27% (monde)
Bailleurs de
fonds publics
Organisations
spécialisées
Réseaux
d’IMF
Agences
de notation
Lobbying Assistance
technique
Fonctionnement et chiffres clés
Ce taux qui peut paraître élevé s’explique par :
Le coût de l’argent
• Le taux auquel les IMF empruntent l’argent est de 10% par an en moyenne
(supérieur au taux auquel ont droit les banques traditionnelles).
• Une IMF est financée à 75% par du financement local (emprunt à des banques locales
ou collecte d'épargne), et à 25% par des lignes de crédit provenant de fonds
d’investissements privés et de bailleurs internationaux (Agences de développement et
autres fondations multilatérales).
Le coût des défauts de prêts: de 3% à 4%
Le coût de l’inflation: de 5% à 10% dans les PED
Le coût de transaction (fixe quel que soit le montant du prêt)
• Coût de déplacement pour collecter l’argent
• Coût d’accompagnement des clients/bénéficiaires
• Ce coût est fixe par prêt accordé, quel qu’en soit son montant, et augmente donc le taux
du prêt d’autant plus fortement que le montant accordé est faible.
Par ailleurs, le taux d’intérêt dépend de la priorité de l’IMF : sociale ou commerciale.
Fonctionnement et chiffres clés
Un prêt de courte durée
Les crédits sont accordés sur une durée de quelques mois. Les bénéficiaires raisonnent donc en termes de taux par mois, et non à l’année.
Des mensualités remboursables grâce au développement d’une activité économique
L’activité économique développée grâce au microcrédit est très généralement rapidement profitable, et permet donc de payer les mensualités du prêt.
Par exemple en Inde, au Kenya et aux Philippines, le taux annuel moyen du rendement de l'investissement dans des microentreprises varie de 117 à 847 %.
Un taux d'intérêt mensuel de 6 % représente de 0,4% à 3,4 % des frais d'exploitation d'un microentrepreneur (en République dominicaine, en Colombie et au Chili).
Un taux lié à l’environnement local
Le taux d’intérêt d’une IMF donc être comparé au taux moyen pratiqué par les autres acteurs financiers de son environnement. Le taux des IMF peut être moins élevé que celui des banques.
Fonctionnement et chiffres clés
L’enjeu de l’impact social
La microfinance a besoin de financements pour atteindre les 500M de personnes en attente
de crédit d’ici 2020.
Or les financements répondant à la logique de retour sur investissement financier sont
dirigés en priorité vers les IMF les plus rentables. La crainte est donc que les bénéficiaires
les plus pauvres soient laissés de côté par les IMF.
La concurrence entre impact social et profitabilité est résolue par la définition des objectifs
de chaque IMF:
• Certaines IMF ont une vocation commerciale ;
• Certaines IMF ont une vocation sociale. Pour elles, la profitabilité est un moyen, non une fin.
Elles utilisent des chartes de bonne conduite et des outils de mesure de la performance sociale
afin de remplir leur objectif social. Se pose néanmoins le problème de leur accès au
financement, moindre que celui des autres IMF.
Par ailleurs, la microfinance ne peut proposer ses services à certaines populations sans
réaliser de pertes. Cela nécessite des dons, d’où la question suivante : le microcrédit doit-il
être mis en place :
• selon le principe que ses clients doivent avoir la capacité de rembourser
leurs mensualités,
• ou lorsqu’il est parmi les solutions dont le retour sur investissement social
est le plus élevé ? (en complément de l’investissement dans les
infrastructures et l’éducation, des réformes légales, etc.)
L’enjeu du développement rural
Situation Obstacles Solutions
Zones reculées Coûts de transaction et
collecte plus élevés
Agence mobile, paiement
par téléphone mobile
Niveau de revenu inférieur Clients moins solvables
Niveau d’éducation inférieur Gestion moindre de
l’activité économique
Accompagnement,
formation
Dépendance à la météo Activité économique
risquée
Microassurance
Production saisonnière
Production à long terme
Peu compatible avec le
remboursement mensuel
Remboursement après la
récolte ou vente de l’animal
Le microcrédit est surtout développé dans les villes, or il existe un réel besoin chez les
populations rurales pour ce type de service financier. Pour atteindre ces clients moins
solvables et plus risqués que les clients urbains, le microcrédit nécessite des adaptations.
L’enjeu du surendettement
Dans certains pays ou la microfinance est très développée (Bangladesh, Inde,
Mexique, Bolivie), certains clients se tournent vers une autre IMF pour
rembourser leur 1er prêt, ce qui peut les plonger dans le cercle vicieux du
surendettement.
Les IMF sont de plus en plus nombreuses à mettre en place des outils de lutte
contre le surendettement :
• Partage des fichiers clients entre IMF du même territoire ;
• Flexibilité du remboursement ;
• Microassurances ;
• Formation des agents de crédit pour mieux évaluer la capacité de remboursement
des clients.
MERCI !
Site : www.probonolab.org
Blog : www.pro-bono.fr
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www.societegenerale.fr
Sources : www.kiva.org
www.planetfinance.org
www.babyloan.org