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Robert Devreesse
Les instructions catchtiques de Thodore de MopsuesteIn: Revue des Sciences Religieuses, tome 13, fascicule 3, 1933. pp. 425-436.
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Devreesse Robert. Les instructions catchtiques de Thodore de Mopsueste. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 13,
fascicule 3, 1933. pp. 425-436.
doi : 10.3406/rscir.1933.1594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_234http://dx.doi.org/10.3406/rscir.1933.1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rscir_0035-2217_1933_num_13_3_1594http://dx.doi.org/10.3406/rscir.1933.1594http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rscir_234 -
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NOTES ET COMMUNICATIONS
Les instructions catchtiques
de
Thodore
de
Mopsueste
M. Mingana vient de
publier
ce
qu on
peut appeler les
instructions ou homlies
catchtiques
de
Thodore
de
Mopsueste.
Les deux volumes des Woodbrooke Studies qui contiennent
cette uvre, de premire importance pour l histoire
du
dogme
et
de
la
liturgie,
mriteint
une
srieuse
attention.
Le premier volume
est
consacr l expli cation
du
symbole (1)
et comprend dix instructions
ou chapitres
;
on y
trouvera,
mieux et
plus compltement que dans
n importe
quelle autre
source
imprime
jusqu
ce
jour, de
quoi se faire une ide
de
renseignement
de
Thodore
sur le de
Deo uno et
trno
et
davantage
encore
de
sa thologie
du
de
Verho incarnato. Voici
l ordre
des
instructions
avec
les lments
du
symbole qui s y
trouvent
expliqus
:
I. Je crois
en
un
Dieu Pre tout-puissant,
II. Crateur
de
toutes choses visibles et invisibles, III. et
en
un Seigneur Jsus-Christ, le Monogne Fils
de Dieu,
le
premier-
n
de toutes les cratures, IV.
N du Pre
avant tous les
mondes et
non fait
; vrai Dieu
de
vrai Dieu, consubstantiet
son
Pre,
par qui les mondes ont
t
faits et
toutes
choses cres,
V. Qui pour
nous, enfants
d hommes, et pour notre salut, est
(1) A. Mingana, Woodbrooke Studies, vol. V. Commentary of Theodore of
Mopsuestia on the Nicene Creed. Cambridge 1932.
In-8
de VIII-116 p.
(+ 117-240
p.
=
texte syriaque).
-
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426
ROBERT PEVRESS
descendu
des deux, s est
incarn,
est devenu homme,
VI.
EP
est n
de
la
Vierge
Marie,
a t crucifi aux jours
de
Ponce-Pi-
late,
VII
et
VIII.
A
t
enseveli,
est
ressuscit
le
troisime
jour
selon les
critures,
est
mont
aux
deux, est assis
la droite
de
Dieu ;
il
reviendra juger les vivants et les morts,
IX.
Et
en
un
Saint-Esprit, X. qui
procde du
Pre ;
et en
une glise
catholique
; en la
rmission des
pchs ; en la
rsurrection de
la
chair
et la
vie ternelle.
On se rendra compte,
du
premier coup d il,
que
le symbole
comment par Thodore n a
rien
faire
avec
celui qu une
tradition d origine incertaine nous a livr sous son nom.
Le
symbole
qu
on vient
de
lire
se prsente,
dans
le
manuscrit
dcouvert par M. Mingana, comme
tant
celui de Nioe. A vrai
dire, s il est bas
sur Nice-iCoaistantinople, il
en
diffre
en
plus
d un
'endroit. Les symboles dont
il
se
rapproche
le mieux
souvent
jusqu la
lettre
sont
ceux
d Antioche,
de Ch arisras
et
de la
liturgie
baptismale
nestorienne (1).
Aussi bien, le texte
grec peut en tre restitu avec certitude :
el
svoc
@ov, ITaTspa
TcavroxpaTopa,- 2xt1uxy|V uvxcov,
T
xai
opcrcwv.
3xal
el l'va xupwv
\rpojy XptaTOv,
tov
TO J
O
TGV
pL0V0YV7)
,
TOV
TpCOTOTOXGV
T(TY| 7iii
-
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NOTES
ET
COMMUNICATIONS
427
e
xaT7}p'uiai9'/i
-
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428
ROBERT
DEVREESSE
gage
de
la ntre dans le futur ;
le
souvenir
de
sa mort et
de
sa
rsurrection fonde
et
affermit
notre
esprance d une
communion intime avec
lui dans les
cieux,
la ralit devant remplacer
les
signes.
Celui
qui
dsire tre baptis
vient
l
'glise, que le Seigneur
a dsigne comme le
symbole
des
choses clestes
quand
il
a dit
:
Tu
es Pierre... . Celui qui est
tranger
cette glise
le
sera galement aux biens du
ciel;
c est par cette glise qu il
atteindra
la
vie ternelle. Semblable l individu qui veut
devenir
membre
d une grande cit,
celui qui dsire
faire
partie
de
l glise
doit
s enqurir auprs d une personne
comptente
des
conditions
dans
lesquelles peut se faire son enrlement ; par
ailleurs,
on
est
en droit
de
s inquiter de
sa
vie passe,
afin
d avoir
l assurance qu il satisfait aux rgles normiales
de
l inscription.
L inscription
du
nouveau venu se fait
sur
les registres de
l glise (1);
on y
porte galement
le nom de
son rpondant,
son parrain. Mais,
explique
Thodore aux catchumnes,
cette
dmarche n est pas faite
la
lgre : dl faut d abord s assurer
que personne
ne possde
de droits sur vous. L autorit civile,
au fait, n agit pas diffremment ; quand
elle tablit de
nouveaux
titres
de
proprit,
elle
commence
par
instituer
une
enqute afin de s assurer
qu il n y
a point de contestation
redouter. D o
la ncessit d un
jugement contre les
rclamations
qu oppose
le dmon votre
volont
de
briser avec
lui.
Vous ne pouvez plaider vous-mmes contre Satan ;
il
faut
donc avoir
recours
aux exorcistes, qui
demanderont la punition
de l ennemi
qui vous tenait en
servage
et
un
verdict qui
prononcera son loignement. Au jour
de l
'exorcisme,'
vous vous
tenez
absolument silencieux, comme si vous tiez encore sous
la
crainte et l empire du
tyran
dont vous
et
vos anctres ftes les
esclaves.
Les
bras tendus
et
les yeux terre conviennent
qui dsire mouvoir
la
piti
du
juge;
de
plus, vous
enlevez
votre
habit
et vous tes pieds
nus, afin
qu apparaisse
votre
condi-
(1) Les pyda,
ainsi
que
les
appelle Narsa
(cf. D. Connolly,
The
liturgical
homlies
of JSarsai, dans
les
Texts and Studies
VIII,
1,
Cambridge,
1909,
p. 40).
J'ai
not, dans les
pag-es
qui
suivent, quelques points de contact
entre
Thodore et Narsa; il
s ag-it uniquement
de dtails liturgiques, car la
thologie de nos auteurs rvle des
diffrences
profondes,
Narsa
tant
un
nes-
torien
parfaitement authentique.
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NOTES
ET COMMUNICATIONS
429
tion
d esclaves. Puis, vous tes revtus
du
cilice dont
la rudesse
vous
rappellera
vos pchs et
tmoignera de
vos
dsirs de
pnitence.
Dans
les
jours
qui
suivront
cette crmonie,
vous
mditeriez sur
la
profession de foi qui vous a t explique
et
vous
en
graverez les
mots dans
votre mmoire.
Le dmon condamn s loigner de vous
et
vous ayant
abandonn,
vous
tes prsents au prtre ; c 'est devant
lui que
vous
prononcerez
vos
engagements
et
que
vous
formulerez
vos
promesses
Dieu : promesses
de
garder
fidlement
la foi et
le
Credo qui
en est
l expression. Et c est au prtre que vous
devez
confier ces promesses, car il est le
majordome
de l glise,
charg
par
elle
de
recevoir le
contrat
que
vous
avez
sign
avec
Dieu.
III. Vous
avez
donc rompu officiellement avec le dmon, lie
jugement divin vous a rendu
la
libert
;
vous
avez
rcit
votre profession de foi
et
pris l engagement, devant le
prtre,
de
mener
dsormais la
vie
d un
citoyen
ides cieux.
Pieds nus
et
revtus
du
cilice, votre vtement extrieur
enlev,
vous
tendez
les
bras dans
l attitude de
la
prire.
Faites
une
gnuflexion,
et priez Dieu. Alors les diacres
s approchent
de
vous,
vous font savoi'r que Dieu a entendu votre
supplication,
qu 'il
est venu vous dlivrer de
la
servitude, vous apporter
la
dlivrance.
A
ce
moment,
vous prononcez
la
formule
suiv nte : Je renonce Satan et ses ianges, tout 'son
service,
toute sa tromperie, toute sa
magie
; je m engage
moi-mme,
et
je orois,
et
je
suis baptis
au nom
du Pre, et
du
Fils, et du
Saint-Esprit .
Les anges de
Satan, ce sont
tous les
hommes
qui entretiennent
le
paganisme
dans
le
monde ;
ce
sont les
hrtiques, Paul de Samosate
(1),
Arius, Eunome, Apollinaire (2).
Les
services de Satan,
ce sont,
non
pas seulement les crmonies
du
culte paen, mais encore les pratiques, d astrologie de tout
genre,
les purifications
rituelles.
Cet engagement vous
l avez
prononc
le
genou
terre, le corps
droit,
les yeux levs au ciel,
les mains
tendues dans
le geste de
la
prire.
Ds qu il est
a-
chev,
le prtre s approche de vous ; il vous apporte une robe
(1) Les que'ques
lignes
qui
concernent
Paul
de Samosate ont t
conserves par
Facundus
d'Hermiane
(Pro
defensione
trum
Capitulorum, P. L.,
t. LXVII,
585 B).
(2)
Le passage a t repris, sans
grand
changement, par
Narsa
(Connolly,
p. 47).
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430 ROBERT DEVREESSE
de toile clatante
et signe
votre front
du
saint
chrme en
disant
:
Un
Tel est signe au nom du Pre, et du Fils, et
du
Saint-Esprit
(1)
.
Immdiatement
aprs,
votre
parrain,
qui
se
tenait derrire vous, dploie un orariwn de toile
sur
votre
tte (2) et
vous fait le
ver: c est
que,
jusqu alors,
vous tiez
tte
nue
comme
des
esclaves,
mais mainteniatnt, vous avez reu
l
emblme
de
la libert.
IV. Avant
d expliquer les crmonies
du
baptme,
Thodore
fait remarquer ses
auditeurs
que le baptme est le symbole
de
notre
seconde
naissance,
cette seconde naissance
ne
devant
arriver
qu aprs notre
imort, atu
jour
de
la rsurrection ; ainsi
donc,
la
vertu
du
baptme consiste
en
ceci
qu il
implante
en
nous
l esprance des
biens
futurs,
nous
rend capables de
participer
l hritage que nous attendons, nous
donne
les faveurs
de l Esprit-Saint, prmices des rcompenses clestes.
Le rite se
dveloppe
de
la
faon suivante. Le
catchumne
commence par
se
dpouiller
de
ses habits ;
son corps entier
est
oint
du saint chrme, en mme temps que le
prtre
dit :
Un
Tel est
oint
au nom
du
Pre,
et
du
Fils, et
du Saint-Esprit .
Puis
il
descend dans l eau
x^ralablement
consacre par la
bndiction du
prtre
qui avait demand
Dieu
que
la
grce de
l
Esprit-Saint
descende
sur
cette
eau
pour
qu elle
devienne
le
sein de
la naissance sacramentelle. Le
prtre pose
la main sur
le catchumne descendu
dans
l eau
et
dit :
Un
Tel est
baptis au
nom
du Pre, et du Fils, et du
Saint-Esprit
et non pas :
Je
te
baptise . Quand le prtre articule les mots
du
Pre ,
le catchumne s immerge
lui-mme,
puis se relve ; il fait de
mme
quand sont prononcs
les
mots et du
Fils ,
et du
Saint-Esprit ;
aprs quoi, il
sort de l eau. En
entrant
dans
l
eau, explique Thodore, vous
avez accompli
le rite de 1
''ensevelissement
;
en
sortant de
l
eau,
vous
avez
reu
le
signe
de la
rsurrection.
En sortant de l eau, le
baptis
est revtu
d un
vtement
clatant de blancheur, un prtre le
signe au front en
disant : Un
Te'l
est sign au nom du Pre,
et du
Fils,
et du
Saint-
Esprit . Ayant ajnsi reu, par le baptme,
la
naissance sacra-
(1) Cf. Narsat, p. 44.
(2) Cf.
Narsa,
p. 56.
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NOTES
ET COMMUNICATIONS 431
mentelle, le neophyte
s approche
de
la nourriture
immortelle.
Ce
qu
est
cette nourriture,
comment elle
est prsente, il
importe
maintenant
de
le
dire.
V. Le baptme est le signe,
le
symbole de notre
naissance
la
gloire
et
l
immortalit dans le royaume des cieux.
Ensevelis avec le Christ,
nous
aurons
[part
sa
resurrection. En
attendant que se
vrifie notre
esprance,
une nourriture
sacramentelle, prmices
du don
total qui
nous
est assur,
doit
soutenir
notre condition
de
voyageurs. Cette nourriture a des
ressemblances avec celle
qui alimente
ila vie de notre corps : elle se
compose de pain, de vin
et d eau; la
descente
du
Saint-Esprit
la
transforme
au
corps
et
au
sang du
Christ.
La
loi ancienne comportait une suite de sacrifices : le Christ
l a abolie. Il (n'y
a
plus
qu une victime,
le
Christ qui s est
offert
une fois pour nos pchs ;
il
n
'y a
plus qu
un grand-prtre, le
Christ.
Assis l droite du Pre, son corps ayant reu
l immortalit
par
la
vertu de l Esprit-Saint, ce n est pas
sur la
terre
que
le
Christ
accomplit son office sacerdotal ; en toute vrit,
c
'est
dans les cieux,
afin de
nous y
attirer
selon sa promesse.
Le service des cieux, voil la ralit ineffable ;
ici-bas,
nous
vivons de foi
et
d esprance.
Aussi
bien, les prtres de
la
nouvelle
loi ont-ils
reu
la
mission
d accomplir
les
signes
et
les
symiboles
de la
vie
cleste par le
moyen
du Sacrement. L Eucharistie,
dont ils sont les ministres, est donc un mmorial
et
un symbole
du
sacrifice
du
Christ
et du
service
des cieux. Il
importe
d avoir
devant l esprit une image, si
faible qu elle
puisse tre,
de
cette liturgie
cleste
et
des htes
qui
s y pressent,
les
esprits
invisibles.
Nous pensons, continue Thodore, que les diacres tiennent,
pour
nous, le rle de ces ministres d en-haut.
Ils
portent sur
l paule
gauche une large tole
dont les extrmits
retombent
en
avant
et en
arrire. Ils
apportent les oblats
dans la patne
et
le calice
{1) et
les placent
sur
l autel, pour
nous
(rappeler
la mise au tombeau aprs la passion ; ils tendent des nappes
sur
l autel,
en
souvenir du linceul. Ceci fait, ils se
tiennent
aux cts de l autel et agitent des ventails.
Pendant
tout
ce
temps, la communaut garde
un
religieux silence.
(1) Cf.
Narsa,
p.
3
et 4.
-
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432
ROBERT
DEVREESS
Suit
une
prire
haute
voix, solennellement annonce par
le
diacre, qui attire l attention des
fidles sur les crmonies
qui
vont se
drouler
et
sur la
participation
qu il
convient
d y
prendre
; puis
le
diacre
exhorte
la communaut
rciter les
prires
de
circonstance. Le silence s tablit
et
le prtre
dit
une
prire, dans laquelle
il
remercie le Seigneur de ce
qu il
a
fait
pour
le salut de l
humanit ;
il le remercie de
nous avoir
donn la connaissance
de
ces mystres,
qui
sont un souvenir
du
don ineffable apport par sa passion;
il
le
remercie de
la
grce qu il lui
choit d tre appel un aussi redoutable
ministre
; il
demande au Saint-Esprit de le rendre
digne d
un
semblable
office.
lie
peuple,
la
fin
de
cette
prire,
rpond
Am&n,:
La
paix soit avec vous , ajoute le prtre
(1),
Et
avec votre
esprit
rpondent
les
assistants.
(Ces
souhaits de
paix,
note
Thodore, font
partie
de
la plus ancienne tradition
de
l glise).
Alors le
prtre commence
donner la paix et le diacre invite
rassemble iau
baiser
mutuel,
tmoignage
d union
et
d affection
(2). Et
tandis que les fidles
changent
la
ipaix
, le
prtre lave ses
mains,
ce que
font
galement, aprs lui,
tous
les
prtres qui
sont l.
Au signe
que
donne
le diacre, tous se lvent
pour la
lecture
des
diptyques qui
renferment
lie
(nom
des vivants
et
des
morts (3).
A
la fin
de ce
memento,
le
diacre
adresse
l assemble
une nouvelle invitation : Attention au
sacrifice
.
VI. Le
prtre,
ce
moment,
commence l amaphore. Elle
est prcde d une bndiction
du peuple
tire de II Cor. xiii,
13
que la grce
de Notre Seigneur Jsus-Christ, l amour de
Dieu et la communication du
Saint-Esprit soient
avec
vous
tous
(4),
formule
que
quelques prtres
abrgent en la
suivante
: que la grce
de Notre Seigneur Jsus-Christ soit avec
vous
.
Le
peuple
rpond
:
Et
avec
votre
esprit .
levez vos esprits
,
continue
le prtre
. Vers vous, Seigneur
,
rpond le
peuple.
Remercions
le Seigneur ,
poursuit
le
prtre.
C est
convenable
et
juste
,
rpond l assistance.
(1) Cf.
Narsa,
p. 9.
(2) Cf.
Narsa,
lac. cit.
(3) Cf. Narsa, p. 10.
(4) Cf.
Narsa,
p. 11.
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NOTES
ET COMMUNICATIONS 433
Le
prtre,
organe
de la communaut, offrant
un sacrifice
pour cette communaut,
commence
par rappeler,
dans
l ana-
phore,
la
grandeur
du
Pre, celle
du Fils,
celle de l Esprit-
Saint;-
il
proclame
qu en
tout
temps
glorifications
et
louanges
sont
adresses
l ternelle
et
divine nature par les
cratures
visibles
et
invisibles;
il
fait alors mention des Sraphins
et
l assistance,
courbant
la
tte, rcite
haute
voix le Sanctus (1).
Saint est le Pre,
saint
est le Fils
et saint
est l Esprit-Saint
continue le
prtre;
aprs
quoi, il
rappelle l ineffable grce de
Dieu
manifeste
par le mystre du Christ, qui tant dans
la
condition
de
Dieu a pris
celle de
l esclave au point d assumer
un homme parfait
et
complet pour
la
rdemption
du
genre
humain,
qui
a
supprim
les
vieilles observances
et
le
rgne de
la
mort, nous
a
gratifis
de
bienfaits au-dessus de notre
intelligence, a souffert, a dtruit
compltement
la mort
par sa
rsurrection, nous
a promis
la
communion
avec lui dans la
possession
des biens
futurs.
Pour nous amener jusqu
cette
bienheureuse jouissance, le Christ nous a donn ce sacrement,
mmorial de sa mort,
dans
lequel nous recevons
la
nourriture
immortelle et spirituelle
de son corps
et
de
son sang.
Comment les ohlats
figure
du
Christ au tombeau
deviendront-ils
le corps
et
le
sang du
-Christ,
comment
le corps
du
Christ
s
lvera-t-il de
la
mort ?
Par la grce et la descente
de
l Esprit, ainsi qu au
jour de
la rsurrection.
Car le corps
du
Christ,
semblable au ntre, mortel comme
le
ntre, est
devenu
immortel
et
immuable par
la
rsurrection, uvre do
l Esprit-iSaint,
ainsi
qu en tmoigne le Nouveau
Testament
:
II
a t
constitu
Fils de
Dieu
avec
puissance
selon
l Esprit
de
santet du fait de sa
rsurrection
d entre les
morts...
Et
si l Esprit
de celui
qui
a ressuscit Jsus
d entre
les morts
habite en vous, celui
qui
a ressuscit le Christ d entre les
morts
vivifiera aussi vos corps mortels par son Esprit qui
habite
en vous...
C est
l Esprit
qui vivifie .
Il
est
donc
ncessaire que
le prtre
supplie Dieu pour que
le
Saint-Esprit
descende
sur
le pain
et
le vin
afin qu ils
deviennent,
en
toute
vrit, le
corps
et
le sang de Notre Seigneur (2) . Nous croyons
(1) Cf.
Narsa,
p.
13.
(2) Cf.
Narsa,
p. 20-21.
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434
ROBERT
DEVREESSE
que c est cette onction de
l Esprit
qui les rend
immortels,
incorruptibles
ainsi
que
le corps
du Seigneur
aprs
la
rsurrection.
Le
prtre
demande
'ensuite
que
la
grce
de
l Esprit-Saint
descende sut
les
fidles prsents afin
que se resserre
leur
union
par la participation au mme corps du Christ qu
ils
vont
recevoir dans la
communion.
Il
fait ensuite mmoire des dfunts
morts
dans la foi. Toutes
ces prires
sont
dites
en
silence.
Le
prtre,
ce moment, prend
le pain
consacr, lve les yeux
au
ciel et
brise le pain
en disant
:
Que
la grce
de Notre
Seigneur .Jsus-Christ soit avec vous
tous.
Le peuple
rpond
de
la manire accoutume. Le prtre fait, avec le
pain,
le signe
de
la
croix
au-dessus du sang et, de
mme,
avec
le
sang
au-dessus
du pain; il
les
unit 'ensemble
afin de
montrer qu ils sont
un
seul
corps
(1)
Suit
la
communion, prcde immdiatement d une invitation,
lance par le
diacre
l assemble,
de prier
pour
ceux qui
sont
prsents au
saint
sacrifice. Le prtre demande que Dieu accepte
le sacrifice,
que la
grce
de
l Esprit
descende sur les fidles
afin
qu ils
soient dignes
d y
prendre part
et ne
reoivent
pas le corps du Christ pour leur condamnation. Une fois encore
le
prtre
prononce
:
La
paix
soit
avec vous
.
On
lui rpond
de
la
manire
usuelle, en
inclinant
la tte (2) Le
diacre,
une fois
de
plus,
rclame l
attention et
le prtre
dit haute voix :
La
;
chose
sainte
pour
les saints
et
tous
lui rpondent : Saint
est le Pre,
saint
est le
Fils,
saint est
l Esprit. G
loire au
Pre, au Fils,
l Esprit pour toujours et toujours. Amen
(3).
Les ministres sacrs
communient,
le
prtre
officiant le
premier.
Puis les fidles s approchent de lautel, les yeux baisss, les
mains tendues. Au moment
de recevoir
la sainte
communion,
ils approchent leur main droite,
la
gauche place
au-dessous
(4)
En
distribuant le
pain
consacr,
le
prtre
dit
:
Le
corps
du
Christ, le
fidle rpond Amen. Le
mme
rite est repris
pour la communion du
calice.
En
recevant le corps
du Christ
(1) Cf.
Narsa,
p. 23.
(2)
Cf. Narsa, p. 26.
(3)
Cf. Narsa, p. 27.
(4) Cf. Narsa, p. 28.
-
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NOTES ET COMMUNICATIONS 435
dans ses mains, le
fidle
le regarde avec
amour et
le baise.
Aprs quoi, il rend grces Dieu
du plus
profond de son
me.
Il
reste
dans
l glise,
s unissant
la prire publique d action
de
grces
prescrite par les
rglements
ecclsiastiques.
Thodore
me
dit
rien de 3a
fin
de
la
messe.
Par contre,
les
dernires pages de
son
instruction se rapportent
la pnitence.
Les fidles sont
invits
s approcher souvent
de l eucharistie,
nourriture
et
soutien de
la
vie
spirituelle. Il
faut se rendre
digne
de
la
recevoir,
et
cela par l obissance aux
commandements du
Christ (quelques-
avis
sont donns cet endroit
touchant la- charit fraternelle, la
virginit,
le mariage).
Il est souverainement utile que ceux qui
ont
reu
le
sacrement
aient
l me
tourne vers
les
'biens
d
en-haut,
objet
de
notre
espoir. Les pchs qui proviennent de l humaine faiblesse ne
doivent pas
nous dtourner
de
la communion; les
chrtiens
qui
vivent
dans le
pch
doivent
redouter de
s en approcher,
ceux
qui ont isouci
de
leur
salut
doivent la recevoir : ils y
trouveront une aide considrable, le corps et le
sang
du
Christ,
la grce
de
l Esprit-Saint fortifieront
leur
bon propos;
les
dchances quotidiennes
de
la nature y trouveront leur pardon.
Si,
par contre, des pchs graves ont t commis
et que
le
chrtien
ne soit
pas
encore rsolu
s en
dtourner,
il
devra
s abstenir compltement de
participer
au sacrement.
Le
premier
devoir,
en
ce
cas,
sera
de
se repentir
et
de
se
soumettre
au traitement
mnag
par Dieu aux maladies de
l me;
les
ministres
en sont
les prtres, qui
le dispensent
selon les
rglements
et
la sagesse
de
l glise; les secrets qui leur sont
confis
demeurent des
secrets,
leur affection
et
fleur
exprience
ramneront la sant
totalle dans l me
d'es
fidles
contrits.
On a
vu plus
haut
que le symbole comment
par l voque
de
Mopsueste
devant ses fidles
tait,
peu de chose
prs,
celui d Antioche
et
que ce symbole
n avait
rien faire avec
celui
qu on attribue
Thodore
depuis des sicles. La mme
remarque convient
la liturgie qu il
explique : on chercherait
vainement quels rapports
l unissent
avec
celle que
les Nestoriens
ont dveloppe
sous
le
nom de
Thodore; la liturgie
baptismale
-
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436 IOBERT DEVREESSE
et
eucharistique de motre
auteur
est celle d Antioche
et l on
ne
sera gure tonn,
en
consquence, de
lui
trouver de
nombreux
points
de
contact avec celle des
livres
VII et VIII
des
Constitutions
Apostoliques, ainsi que
l a
not
M.
Min-
gana (1). Il semble,
cependant, qu elle
reprsente un fonds
plus ancien que les Constitutions, notamment en ce qui
concerne la clbration
de
la messe ;
son
parent Ile plus proche
serait, nous
apprend
M. Mingaina, un TesUimentum
Domini
encore
indit.
Robert
Devreesse.
Rome, mars 1933.
P.
S.
La
liturgie
de Thodore vient d tre mise
la
porte, de tous par un petit opuscule de date toute rcente : Ritus
baptismi et missae,
quem descnpsit
TJieodorus
ep. Mopsuestenus
in sermonbus
catecheticis,
e
versione syriaca
ab A. Mingana
nuper reperta, in
linguam
latinam translatus ab
Adolfq
RiCKER
(Mariasterii,
Aschendorff,
1933)
(1)
Vol.
VI,
p.
xiv-xv,
xviii-xjx,
(2)
Op.
cit
,
p.
xix-xx-