FAVORISER LA PARTICIPATION DES AUTOCHTONES À L’AMÉNAGEMENT DURABLE DES FORÊTS
Les droits ancestraux et issus de traités des
Autochtones sont protégés par la
constitution canadienne, et ceci se reflète
de plus en plus dans les politiques
forestières et les pratiques d’aménagement
forestier.. La contribution des Autochtones
à l’aménagement du territoire est reconnue
officiellement dans les processus
comportant des revendications territoriales,
la réalisation de traités et les droits fonciers
issus des traités.
Environ 80 p. 100 des collectivités
autochtones sont situées dans des zones
forestières ou à proximité de ces dernières,
et leur participation à la foresterie est
croissante. Les possibilités d’emplois et de
contrats se multiplient, tout comme le
nombre d’entreprises, et les entreprises
forestières s’engagent dans une diversité
de partenariats avec des sociétés de
développement autochtone.
Plus de 800 collectivités autochtones
habitent les forêts du Canada, et environ
1,4 million d’hectares (3,46 millions d’acres)
des terres de réserves se prêtent à des
activités d’utilisation des ressources,
comme la foresterie, la chasse, le piégeage,
la pêche et la cueillette des herbes et des
plantes médicinales. Jusqu’à tout
récemment, les Autochtones contribuaient
principalement à l’industrie des produits
forestiers en fournissant de la main-
d’œuvre et des approvisionnements en bois
coupé.
La vision du Canada en regard des forêts
reconnaît que les Autochtones commencent
à diversifier leur approche du
développement forestier. On le voit, par
exemple, dans des initiatives en lien avec
les produits forestiers non ligneux et le
tourisme.
Le soutien du gouvernement à la for-esterie autochtone
L’importance de la participation autochtone
à la foresterie augmente avec le contrôle et
l’aménagement par les Autochtones d’un
nombre accru de terres forestières. Les
ententes sur l’autonomie gouvernementale
et les négociations de traités ont transféré
le contrôle et les responsabilités
d’aménagement aux Premières nations
d’environ 1,8 million d’hectares (4,45
millions d’acres) de terres dans l’ensemble
du Canada, dont la majorité sont des terres
boisées.
Une autre tendance est une jeunesse
autochtone qui travaille comme jamais
auparavant dans le secteur de la foresterie.
Le recensement de 2006 montrait que la
jeunesse autochtone (de 15 à 24 ans)
constituait 17,6 p. 100 de l’effectif
autochtone dans le secteur forestier,
comparativement à 13,1 p. 100 de la
jeunesse non autochtone. Le recensement a
aussi établi que 3,5 p. 100 de l’effectif
autochtone travaillait dans le secteur
forestier, comparativement à 1,8 p. 100 de
l’effectif non autochtone.
La participation au développement des
entreprises est également importante, car
deux tiers des travailleurs autochtones
autonomes ont signalé leur participation au
secteur forestier (recensement de 2006).
Ces tendances révèlent une possibilité
économique émergente fondée sur les
forêts pour les collectivités autochtones par
l’établissement de partenariats, l’échange
de connaissances et le financement de
projets.
Le gouvernement du Canada met en œuvre
des programmes et des initiatives pour
aider les peuples autochtones à accroître
leur participation au secteur forestier. Par
exemple, l’Initiative de foresterie
autochtone (IFA) est une nouvelle approche
du gouvernement du Canada visant à
promouvoir la participation autochtone à la
transformation concurrentielle et durable
du secteur forestier du Canada.
Pour des renseignements sur
l’aménagement forestier durable au
Canada, veuillez consulter le site suivant :
WWW.SFMCANADA.ORG
Depuis fort longtemps, les peuples autochtones du
Canada se tournent vers la forêt pour combler leurs
besoins culturels, spirituels et matériels. Favoriser
une plus grande implication des Autochtones dans le
secteur forestier est bénéfique pour l’aménagement
durable des forêts du pays et aide à consolider les
communautés autochtones.
WWW.SFMCANADA.ORG
CONSEIL CANADIENDES MINISTRES DES FORÊTS
Fiche d’inFormation
L’IFA met l’accent sur le développement
économique et renforce la capacité des
entrepreneurs autochtones du secteur
forestier. Elle sert de centre de
connaissances et facilite l’échange du
savoir ainsi que la coordination et le
support du fédéral pour des projets et des
partenariats avec les communautés
autochtones prêtes à saisir les occasions
qui se présentent. À l’heure actuelle, les
domaines prioritaires du développement
économique des Autochtones dans le
secteur forestier comprennent les suivants :
• la bioénergie;
• les services à l’industrie et aux
gouvernements;
• les produits du bois à valeur ajoutée.
Établissement de partenariats
Les gouvernements provinciaux et
territoriaux de l’ensemble du Canada
favorisent les partenariats avec les
collectivités autochtones.
Par exemple :
• Dans l’est du Canada, la nation des Innus
du Labrador participe à un partenariat
unique avec le gouvernement de la
province de Terre-Neuve-et-Labrador
visant à mettre en œuvre un plan
stratégique d’aménagement forestier
dans une région visée par les
négociations sur les revendications
territoriales globales.
• Au Québec, le gouvernement et la nation
des Cris ont conclu un accord historique,
dans le but de poursuivre conjointement
la mise en valeur du territoire de la baie
James, et ce, pendant 50 ans. L’entente
assure un plus grand soutien à
l’économie et aux collectivités cries
situées partout dans la région de la baie
James. Ce soutien servira notamment à
mettre en valeur le potentiel de la région
en matière de production d’énergie
hydroélectrique et à favoriser la
participation accrue des Cris à la
planification et à la gestion des
abondantes ressources forestières de la
région.
• L’organisation Manitoba Conservation a
amorcé des ententes de cogestion avec
les organisations autochtones pour
partager les rôles et les responsabilités et
faire face aux questions de gestion des
ressources. Dans la province voisine de
la Saskatchewan, à la suite d’une
réaffectation des principaux permis
d’exploitation forestière, tous les
nouveaux permis délivrés comprendront
des partenariats avec des entreprises
autochtones.
• En Colombie-Britannique, le
gouvernement provincial est déterminé à
accroître les possibilités économiques
des Premières nations dans le secteur
forestier en partageant les revenus et en
augmentant leur part de la récolte
annuelle autorisée, en grande partie par
des réaffectations de la part de
entreprises forestières.
Mesurer la participation des Autochtones
En 2007, Ressources naturelles Canada a
chargé l’Aboriginal Strategy Group de
mener un sondage national auprès des
entreprises forestières pour évaluer le
progrès de la participation des Autochtones
à l’exploitation forestière au Canada.
Voici les points importants qui sont
ressortis du sondage :
• Une augmentation de 75 p. 100 des
initiatives économiques et de création
d’emplois;
• Une augmentation de 100 p. 100 des
occasions de cogestion et une
augmentation de 80 p. 100 du nombre de
partenariats;
• Formation accrue pour le personnel
autochtone et quelques programmes de
formation pour les collectivités locales
autochtones pour augmenter les effectifs;
• Des occasions de formation ou de
mentorat pour les fournisseurs et les
entrepreneurs autochtones.
Les résultats du sondage montrent qu’en
général, l’industrie forestière et les
collectivités ou entreprises autochtones du
Canada ont créé de nombreuses relations
positives et productives, qui sont fondées
sur une communication ouverte, le respect
réciproque des cultures et des programmes
de formation novateurs.
L’Association nationale de foresterie
autochtone a aussi mené un sondage
auprès de ses membres et de sociétés
forestières gérées par des Autochtones
pour déterminer leurs intérêts et les
domaines de possibilité. Le personnel du
Service canadien des forêts a publié un
rapport en 2011 sur les tendances en
foresterie autochtone (publié en anglais
«Benchmarking Trends in Aboriginal Forestry»). Ce rapport a été publié dans le
Journal of Aboriginal Economic
Development, établissant ainsi des données
de référence de la participation dans le
secteur pour les comparaisons à l’avenir.
Depuis des siècles, les peuples autochtones vivent en harmonie avec leur environnement et ont acquis une profonde compréhension de la façon dont les éléments de l’environnement sont interreliés. De plus en plus, les décideurs et les planificateurs reconnaissent que ces connaissances traditionnelles sont un complément important aux méthodes scientifiques utilisées dans l’aménagement durable de la forêt. En effet, le savoir écologique traditionnel fait ressortir les interrelations entre les éléments de l’environnement et considère les humains comme une partie intégrante de l’environnement naturel, et non pas simplement comme des observateurs ou des agents de contrôle.
Connaissances complémentaires
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