Download - Dossier Entreprendre - JPME - 08 juin 2016
Prix de la PME de l’Année 2016
MAGAZINE
SUPPLÉMENT DEIPM ADVERTISING
La transformation numérique des PME
une initiativede La Libre Entreprise
DÉVELOPPEUR DE TALENTS
RH – PEOPLE MANAGEMENT
D.E.S. en Ressources Humaines
Intelligence Emotionnelle
Le Leadership du Manager
Communication Assertive
28/09/16
29/09/16
04/10/16
22/ 1 1/ 16
ENTREPRENEURIAT – GESTION DE PME
PME – Plus
PME – Start
06/10/16
08/10/16
MARKETING – 2.0 – VENTE
Certificat en Marketing NEW 29/09/16
FISCALITÉ – DROIT
Executive Master en Droit Fiscal Européen
Executive Master en Sciences Fiscales
Certificat en Impôt des Personnes Physiques
Certificat en Impôt des Sociétés
Certificat en Impôts Indirects
Certificat en Procédures Fiscales
Certificat en Fiscalité Internationale
Séminaires d’Actualités Fiscales – Lundis Fiscaux
19/09/16
19/09/16
19/09/16
19/09/16
19/09/16
19/09/16
19/09/16
03/10/16
DÉCOUVREZ NOS PROCHAINES FORMATIONS
FINANCE – CONTRÔLE – GOUVERNANCE
Comptabilité : de l’Initiation à la Maîtrise
D.E.S. en Finance
Diplôme en Gestion de Patrimoine
Certificat en Outils de Gouvernance - Secteur Public
Certificat en Processus Budgétaire et Comptable - Sect. Public
20/09/16
28/09/16
05/10/16
06/10/16
1 7/ 1 1 / 1 6
MANAGEMENT –STRATÉGIE
Lean Praticien - Green Belt
D.E.S. en Management
Certificat en Gestion Commerciale – CERGECO
Certificat en Gestion de Projets
NEW
NEW
19/09/16
29/09/16
24/09/16
29/09/16
NOTRE HISTOIRE CONTINUE SUR ICHECFORMATIONCONTINUE.BE
Aides et subsides à la formation Cours du jour Cours du soir Cours du samedi
[email protected]él. 02 739 37 41
Des Formations sur mesure sont également organisées dans les secteurs privé et public.
Sommaire
RÉFLEXION AUTOUR DU CONCEPT d’entreprise numérisée ............................................ 04
TRANSFORMATION NUMÉRIQUE : « l’état d’esprit évolue bien en Wallonie » ................. 06
LES ÉTUDIANTS ENTREPRENEURS sont dans la place ................................................... 08
E-COMMERCE Voici comment développer un marketing de contenu percutant pour démultiplier vos ventes .................................... 12
LA TRANSFORMATION DIGITALE DE VOTRE ENTREPRISE ?Elle passe par l’instant mobile ................................. 16
LES CAFÉS NUMÉRIQUES, une certaine belgitude qui s’exporte ..................... 20
LE JOUR OÙ J’AI ÉCHOUÉ sur la scène de TEDX ................................................. 22
JPME 2016 en droite ligne de JPME 2006 ! ................................. 24
DIGITAL OR NOT DIGITAL ? That’s the question ! .................................................. 25
JOURNÉE DE LA PME 2016Programme ................................................................ 26
QUAND LE JURY DU PRIX DE LA PME de l’Année 2016 se réunit... .................................... 28
PRIX DE LA PME DE L’ANNÉE 2016 : entreprises nominées ............................................... 30
QUAND UN ENTREPRENEUR RENCONTRE UN AUTRE ENTREPRENEUR…Ils se racontent des histoires d’entrepreneurs. ....................................................... 38
COMMENT MAINTENIR EN VIE l’art du shopping à l’époque numérique ? ............ 40
MARQUE EMPLOYEUR : employés pyromanes et pompiers ......................... 42
CRÉER UNE STARTUPn’est pas un conte de fée ! ...................................... 44
QUATRE MÉNAGES SUR CINQ connectés à Internet ................................................ 46
J’étais alors responsable de communication et
je m’occupais de réaliser un magazine mensuel
d’une cinquantaine de pages.
Tous les mois, je me rendais chez le graphiste pour
lui remettre une disquette contenant les textes des
articles et les photos accompagnant ceux-ci.
Je devais parfois repasser chez lui pour apporter
l’un ou l’autre article tardif.
Dont par exemple l’éditorial qui arrivait toujours en
dernier lieu pour « coller à l’actualité ». Le graphiste
m’envoyait par fax les pages montées afin que
j’en vérifie la mise en page. Je les relisais, en noir
et blanc et sur papier thermique. Je renvoyais les
pages annotées par le même canal.
Et ainsi de suite, jusqu’à aller signer le « bon à
tirer » chez l’imprimeur. Et renvoyer les photos par
la poste à leur propriétaire. Et refaire une nouvelle
disquette contenant la liste actualisée des milliers
de destinataires du magazine. Apporter cette
disquette à l’entreprise de routage qui s’occupait
de l’expédition. Et revenir au bureau pour lancer le
magazine suivant.
Un jour, j’ai égaré la fameuse disquette avec toutes
les adresses. Il a fallu que je retourne au bureau
en refaire une nouvelle, puis que je me rende à
nouveau chez le routeur en question. Quelle perte
de temps !
Chacun dans notre domaine, nous avons
certainement des histoires du même type à
raconter. A la même époque, pour réserver un
billet d’avion, il fallait se rendre dans une agence
de voyage et revenir quelques jours plus tard.
Pour établir un bon de commande, on utilisait
un « papier calque ». Pour fixer la date d’une
réunion, on téléphonait préalablement à tous
les participants. Pour connaître les résultats d’un
match de foot, on ne quittait plus sa radio. Pour ne
pas louper un appel, on restait enfermé pendant
des heures. Etc. etc.
Alors, oui, la transformation numérique peut faire
peur. Mais qui voudrait s’en passer ?
Madeleine Dembour
La disquette, où est la disquette ?
Ours
SUPPLÉMENT PARU DANS LA LIBRE BELGIQUE ET LA DERNIÈRE HEURE \ LES SPORTS – JUIN 2016
IPM AD OPERATIONSDIRECTEUR : HENRY VISARTRÉDACTION : MADELEINE DEMBOUR - LILIANE FANELLO - PAUL GROSJEAN - MARC EVERAERTCONTENT MANAGER : CORINE LOOCKX - [email protected] PREPRESS : SÉBASTIEN DRIESSENS / PHOTOS : © SHUTTERSTOCK
IMPRIMÉ PAR IPM PRESS PRINT / EDITEUR RESPONSABLE : FRANÇOIS LE HODEY / RUE DES FRANCS 79 – 1040 BRUXELLES - TÉL. : 02/211 31 44 - FAX : 02/211 28 20
IPM ADVERTISING DIRECTEUR : EMMANUEL DENISCOMMERCIALISATION : JOSÉ PIRON - DAPHNÉ MERTENS - SAMUEL LEMPEREUR - DOMINIQUE FLAMAND
03
MAGAZINEENTREPRENDRE
Avec ses 1 700 entreprises
membres (275 000 personnes),
Agoria est la plus importante
fédération sectorielle du pays.
Elle élabore depuis 2010 une vision
de l’usine du futur dans l’industrie
technologique, fortement inspirée
de la vision européenne Factories
of the Future et adaptée à la
réalité concrète des entreprises
de chez nous.
Marc Lambotte, pourquoi pousser nos entreprises vers cette transformation numérique ?Pour la plupart des entreprises
et des organisations, c’est
un moyen d’augmenter
considérablement l’efficacité des
processus. Dans l’environnement
de production, mais aussi dans
la R & D, le marketing et les
ventes, les ressources humaines
ou les processus de gestion.
Cette optimisation peut être
superficielle, ou aller très en
profondeur.
Pensez aux canaux physiques
de distribution, de plus en plus
remplacés par des canaux
entièrement numériques centrés
sur l’utilisateur. Ou les décisions
de gestion fondées sur l’analyse
en temps réel de données issues
du big-data.
Alors, va pour la transformation numérique ? Oui, non, peut-être… Mais en fait qu’entend-on par « transformation numérique » ? Quel est le concept ? Quel genre d’entreprises sont touchées ? Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré Marc Lambotte, CEO de Agoria, qui ouvre la Journée des PME 2016 consacrée à cette thématique.
Avec Marc Lambotte (Agoria)
RÉFLEXION AUTOUR DU CONCEPT D’ENTREPRISE NUMÉRISÉE
La numérisation concerne toutes les entreprises
Marc Lambotte : nous accompagnons actuellement plus 200 entreprises dans leur transformation en usine du futur
04
MAGAZINEENTREPRENDRE
Est-ce réservé aux entreprises manufacturières, celles qui fabriquent ?Pour de nombreuses entreprises,
la numérisation est en effet un
moyen d’innover au niveau
des produits. Grâce à des
technologies de fabrication
innovantes et flexibles telles
que l’impression 3D, on peut
fonctionner complètement sur
mesure pour chaque client
individuel. C’est ce qu’on appelle
la « personnalisation de masse ».
Un exemple : la petite entreprise
Ridley Bikes à Beringen est en
train de devenir « le meilleur
fabricant de vélos » du monde en
appliquant à fond cette stratégie
de personnalisation !
Mais il n’y a pas que les produits.
Les nouvelles technologies
numériques comme l’Internet
des objets, le big data, les
applications de cloud etc. offrent
des possibilités infinies pour
construire de nouveaux services.
On parle même de « servitization ».
N’est-ce pas un truc de « digital natives » ?Non, la numérisation concerne
toute entreprise existante. Je viens
de parler de l’usine de vélos,
mais on a d’autres exemples
d’entreprises classiques qui
effectuent leur mutation.
Mais vous avez raison de pointer
les jeunes générations. Comme
« digital natives », ils mettent
parfois peu de temps à attaquer
un marché et à le bouleverser
totalement. Leurs projets
s’articulent autour de plates-
formes numériques qui agissent
comme cheville ouvrière de
l’ensemble du marché.
De nouveaux modèles
économiques voient le jour. Tout le
monde connaît les exemples de
Uber, Airbnb, ou Spotify. Mais les
entreprises manufacturières
plus classiques sont de plus en
plus concernées.
Vous travaillez sur un projet qui s’appelle « Usine du futur », c’est quoi ?C’est un plan d’avenir ambitieux
et unique en Europe. « Made
Different » est un programme
d’innovation que nous menons
avec le centre collectif de
l’industrie technologique Sirris.
Le but ? Accompagner notre
industrie dans sa transformation
vers les usines du futur. Nous
accompagnons actuellement
plus 200 entreprises dans leur
transformation en usine du
futur. Cela crée une émulation,
les entreprises partagent des
bonnes pratiques, mettent
en commun des idées et des
projets…
C’est quoi alors une usine du futur ?On ne passe pas au statut
d’usine du futur en une nuit.
Agoria et Sirris ont établi un plan
ambitieux de transformation.
Des dizaines de spécialistes
aident les entreprises à optimiser
leur développement produit et
leurs activités de production
à travers la sensibilisation, des
audits, un accompagnement
individuel et un appui collectif.
L’objectif est de donner le statut
d’usines du futur lorsque l’on
applique sept transformations
(voir l’encadré). Une telle usine
adopte une démarche de
grande efficacité énergétique et
d’utilisation consciencieuse des
matières premières, si possible
par le recyclage. Elle dispose
d’équipements de production
de haute technologie, vise les
produits à haute valeur ajoutée
et réagit aux demandes du
client avec rapidité et flexibilité.
Les usines du futur collaborent
souvent étroitement en réseau
avec d’autres entreprises ou
centres de connaissances.
Un exemple ?JTEKT Europe à Strépy-
Bracquegnies a remporté
ce label « Usine du Futur » en
février dernier. Cette entreprise
est leader mondial dans la
production de différentiels
autobloquants pour les voitures
à quatre roues motrices. Outre
la production, elle dispose
d’un département R&D et de
sa propre infrastructure de test.
Pour maintenir sa position et
poursuivre sa croissance,
elle investit dans les individus
et le matériel ainsi que dans la
R&D et dans les technologies
(locales). Elle a opté pour une
stratégique d’intégration et
d’efficacité, d’automatisation et
de numérisation, ainsi que de
conception et de production
écologiques.
JTEKT garantit une collaboration
intensive, avec des clients pour
et avec qui les produits sont
mis au point sur mesure, avec
du personnel interne, qui peut
compter sur la responsabilité,
la flexibilité et l’épanouissement
personnel. Ces trois dernières
années, elle a ainsi enregistré une
solide croissance et ses volumes
ont plus que doublé. Entre 2005
et 2012, l’efficacité énergétique a
été améliorée de plus de 54 % et
le poids des différents différentiels
a baissé de plus de 40 %.
ETES-VOUS UNE USINE DU FUTUR ? FAITES LE TEST !Voici les sept transformations nécessaires selon Agoria pour faire de nos entreprises de véritables ‘Factories of the Future’.
1. World Class Manufacturing Technologies : mettre en œuvre les techniques de production les plus efficaces et/ou récentes.
2. End-to-end Engineering : développer des produits et prestations de service en fonction de la chaîne de valeur envisagée dans son intégralité. Ce qui signifie de tenir compte de tous les processus : production, vente, maintenance technique et recyclage.
3. Digital Factory : les processus opérationnels sont numérisés et connectés via le réseau Internet. L’impact des différentes options dans le processus de décision est évalué au préalable. La fusion du monde réel et du monde numérique, c’est pour bientôt.
4. Human Centered Production : la principale caractéristique de l’ancrage local de la production, c’est le personnel. L’implication des collaborateurs dans le développement futur de leur entreprise constitue un aspect crucial.
5. Production Network : évoluer d’un fonctionnement en solo à celui d’une organisation en réseau. Un écosystème optimal de fournisseurs et de partenariats se traduit par des liens de coopération flexibles.
6. Eco Production : un système de production durable tient compte de toutes les phases du cycle de vie d’un produit, incluant l’approvisionnement des matériaux, la production, l’utilisation du dit produit et finalement la gestion de la fin de vie du produit (recyclage, mise en décharge,…).
7. Smart Production Systems : pouvoir répondre à l’évolution de la demande sur le marché, le but ultime étant la capacité de produire en lot d’une seule unité à la demande.
Plus d’infos sur Factories of the Future ? voir http://www.madedifferent.be
WALLONIE : LE PROGRAMME « ACTORIES OF THE FUTURE » PROLONGÉ DÈS 2017Agoria élabore depuis 2010 une vision de l’usine du futur dans l’industrie technologique. C’est le sens du programme Factories of the Future (FoF) dont l’objectif est d’ancrer la production industrielle en Wallonie en rendant nos entreprises plus compétitives.La version wallonne 2013-2016 de Factories of the Future a été mené par Agoria, Sirris et le Pôle Mecatech avec le soutien de la Wallonie. Elle a permis de mener 7 ateliers de réflexions (168 participations de 70 personnes issues de 48 entreprises différentes) et d’engager 33 actions (412 participations de 256 personnes issues de 161 entreprises différentes).« Ce programme va être prolongé pour la période 2017-2019. Nous comptons entre autres l’élargir vers d’autres secteurs industriels intéressés », indique Thierry Castagne, Directeur général d’Agoria Wallonie. A noter que ces concepts ont été intégrés par le gouvernement wallon dans son programme de législature, notamment dans le plan Marshall 4.0, et seront également proposés au tout nouveau Conseil wallon de l’industrie chargé de donner une nouvelle impulsion en vue du développement d’une industrie du futur bien ancrée dans notre région, dans un contexte de compétition internationale sévère.
On ne passe pas au statut d’usine du futur en une nuit
05
MAGAZINEENTREPRENDRE
Investisseur et entrepreneur, Pierre Rion figure dans le Top 51 des « parrains » de
startups belges (Belrobotics, Cluepoints, D-Cinex,
Progecoo, Onelife…). Il cumule sa casquette
de Business Angel avec celle d’administrateur
indépendant (Akkanto, Banque CPH, IPM…).
Il préside le Conseil du numérique, sorte de « task
force » d’experts qui a servi de rampe de lancement à
« Digital Wallonia », la stratégie numérique
du gouvernement wallon. Depuis début 2016,
il préside aussi W.IN.G, le fonds d’amorçage pour
les startups actives dans le numérique.
TRANSFORMATION NUMÉRIQUE : « l’état d’esprit évolue bien en Wallonie »
1 Classement évolutif établi par Omar Mohout, Sirris
Une entreprise d’usinage qui ne s’intéresse pas à l’imprimante 3D sera morte dans moins de 10 ans
La stratégie numérique du gouvernement wallon, Digital Wallonia, souhaite notamment organiser la transformation numérique des entreprises. Qu’entend-on par là, concrètement ?Il faut bien faire la distinction entre les
entreprises du secteur numérique et les autres
entreprises wallonnes, que l’on souhaite
développer PAR le numérique. Pourquoi ?
Comparées aux pays voisins - la France, les
Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Allemagne - nos
entreprises accusent systématiquement un
manque de maturité numérique : existence
d’un site web, mise à disposition d’un
catalogue en ligne, connexion internet à
large bande, utilisation d’un système ERP…
La Wallonie occupe le bas du classement
pratiquement sur chaque indicateur.
Tout le monde croit être conscient de ces
faiblesses. Mais entre prendre conscience
et agir, il y a une différence ! C’est un véritable
tsunami industriel qui nous attend dans les
10 ans qui viennent. Un exemple : on va vers
la « personnalisation de masse ». Traduction
pour un fabricant de chaussures : finies les
chaussures standards, demain chacun aura
des chaussures sur mesure.
Mon rôle, à la présidence du Conseil du
numérique, est de veiller à ce que les choses
avancent. On a la feuille de route avec Digital
Wallonia, maintenant on doit agir.
Quelles sont les trois mesures phares de Digital Wallonia qui peuvent vraiment faire bouger les choses ?Je vais parler des mesures qui touchent les
entreprises classiques, pas celles du numérique.
Un des plus gros budgets
(80 millions d’euros sur les 500 millions du plan
pour cinq ans) va aller à la création d’un Digital
Wallonia Hub. Un peu à l’instar des six pôles
de compétitivité existants, mais de manière
transversale, il est destiné à mieux adapter
la recherche et l’innovation aux besoins du
secteur, à son évolution, et mieux connecter
les équipes de recherche entre elles et vers
l’international. L’équipe, amenée par Jean
Martin, annoncera son programme fin juin.
Deuxième exemple de mesure, un outil d’auto-
diagnostic. Toutes les entreprises wallonnes
vont être contactées par les acteurs de
l’animation économique pour évaluer leur
niveau de maturité numérique et identifier
les opportunités. Cela va bouleverser pas
mal d’entreprises qui vont enfin comprendre
que si elles ne font rien, elles seront balayées.
Exemple : une entreprise d’usinage qui ne
s’intéresse pas un peu à l’imprimante 3D sera
morte dans moins de 10 ans.
Troisième mesure, tout ce qui touche à l’e-
commerce. Il y a deux freins en passe d’être
levés. Jusqu’à fin 2015, le travail de nuit était
pénalisé. Un accord est intervenu au niveau
fédéral pour autoriser le travail de nuit dans
la logistique pour l’e-commerce. Nous avons
aussi prôné la création d’une plateforme
mutualisée, sorte d’Amazon collectif, pour
assurer toute une logistique pas toujours
évidente à mettre en place par des petits
e-commerces wallons.
06
MAGAZINEENTREPRENDRE
Quelle est l’articulation entre « Digital Wallonia » avec les autres niveaux de pouvoir ?Justement, cet accord sur le travail de nuit
est un bel exemple de cohérence avec le
ministre fédéral de l’agenda numérique,
Alexander De Croo. Je peux aussi citer
l’exemple de la mesure « tranchées »
européenne qui spécifie que lorsqu’on ouvre
une voirie, on y place systématiquement de
la fibre optique à haut débit.
Et Bruxelles ?Il y a des connections pour tout ce qui touche
aux écoles, via la Fédération Wallonie-Bruxelles,
mais c’est tout. Nous n’avons pas de plan
concerté avec Bruxelles.
Vous présidez aussi W.IN.G, le fonds d’amorçage pour les startups actives dans le numérique. Encore une nouvelle structure ? N’y en a-t-il pas assez ?Oui, nous disposons en Wallonie d’une
pléthore de structures, je suis entièrement
d’accord. Mais je vous rassure : W.IN.G. n’a
pas d’existence juridique, c’est une ligne du
budget de la SRIW (50 millions d’euros pour
les cinq ans).
Mais il y avait ce chaînon manquant pour
les startups numériques qui ont besoin d’un
coup de pouce pour se lancer. On parle de
financement de 50 000 à 250 000 euros par
dossier. L’économie du numérique, cela fait
encore peur aux investisseurs. Les structures
existantes, notamment les invests, ne
disposent pas encore d’experts qui peuvent
juger ces projets.
Dans W.IN.G. tout va super vite : le porteur de
projet remplit sa demande en ligne.
Etape suivante, il est admis ou non à « pitcher »
devant notre jury qui réunit des spécialistes 2
pointus comme il n’en existe pas 10 en
Belgique par discipline. Dans les deux jours,
il sait si son dossier est accepté ou non… Si le
dossier n’est pas admis, il est éventuellement
renvoyé vers un des incubateurs wallons tel
que Leansquare à Liège
Combien de startups financez-vous pour l’instant via W.IN.G. ? Au dernier pointage (30 mai), nous avions
déjà reçu 170 dossiers en quatre mois,
dont 70 admis au pitch, 17 ayant fait l’objet
d’une décision d’investissement et 6 signés :
ListMinut, Neveo, Creo², Keybate, Look et
Mozzeno.
Une fois que ces boîtes sortent de chez
W.IN.G. avec leur chèque en main, on ne
les abandonne pas. Elles ont la possibilité
d’être accompagnées par nos partenaires
BDO, Belfius, BNP, Deloitte, Universem, Microsoft
et Proximus. Nous avons aussi une relation
privilégiée avec le « Réseau Entreprendre »
qui nous dépêche de très bon coaches.
N’a-t-on pas, en Wallonie, trop de coaches-accompagnateurs, dont beaucoup n’ont jamais eux-mêmes créé de startup ? Le coach idéal est celui qui a de l’expérience
de terrain et qui en plus met de l’argent
dans la boutique. Cela s’appelle un business
angel. Il n’apporte pas que de l’argent
mais mouille sa chemise pour sa startup
en lui consacrant du temps et en ouvrant
son carnet d’adresses. J’en vois pas mal
qui le font, même si, c’est vrai, certains
accompagnateurs manquent d’expérience
de terrain.
Certes, on peut critiquer le fait qu’il y ait
trop de choses : des Startups Week-end, des
hackatons, des séances de co-working…
Mais on voit quand même les choses bouger,
l’état d’esprit évolue bien en Wallonie.
Cela commence parfois très tôt, par
exemple dès sept ans avec les clubs de
programmation libres Coder Dojo.
Ne nous faisons pas d’illusions, on ne va pas
créer un Google wallon chaque semaine.
Mais tout cet environnement crée une
émulation positive. Je préfère qu’il ait trop
d’idées que trop peu !
2 Le Comité d’investissement, présidé par Pierre Rion compte également Jean-Pol Boone, Christophe Demain, Alain Marsily, Marc Melviez, Olivier Vanderijst et Denis Steisel.
W.IN.G. n’a pas d’existence juridique, c’est une ligne du budget de la SRIW
LES SIX PREMIÈRES STARTUPS SOUTENUES FINANCIÈREMENT PAR W.IN.G.Creo²Creo² a inventé les promotions responsables pour les commerces de proximité. À l’aide d’une tablette sur un présentoir, les commerçants proposent de soutenir une ONG en offrant un repas, un vaccin dans un pays en développement ou même de planter un arbre.
KeybateKeybate a pour but de faciliter les interactions et le networking lors de conférences. Le GSM de chacun devient le micro public.
ListMinutPlateforme informatique permettant à ses utilisateurs de trouver des personnes de confiance dans leur voisinage, prêtes à leur donner un coup de main dans le cadre de services de proximité pour la réalisation des tâches quotidiennes (monter un meuble, tondre, garder des animaux domestiques, etc.).
LOOKLOOK est une application mobile qui vous permet de demander à n’importe qui de vous envoyer une vidéo LIVE de l’endroit où il/elle se trouve.
MozzenoPlateforme de prêts pear to pear (de personne à personne)
NeveoNeveo lutte contre le sentiment de solitude des seniors et les reconnecte à leur famille. Neveo utilise les outils qu’ils connaissent le mieux, à savoir la télévision et le téléphone fixe, en lien direct avec les smartphones, tablettes et ordinateurs des membres de leur famille.
07
MAGAZINEENTREPRENDRE
LES ÉTUDIANTS ENTREPRENEURSsont dans la place
08
MAGAZINEENTREPRENDRE
Il semble loin le temps où trois pelés et un tondu levaient timidement la main quand on demandait, dans les auditoires, qui avait envie de créer sa propre entreprise… Aujourd’hui, l’entrepreneuriat attire de plus en plus de jeunes. Grâce notamment au statut étudiant entrepreneur, Hautes Ecoles, universités, acteurs de l’entrepreneuriat et politiques se mobilisent pour leur faciliter la vie.
CovEvent est une plateforme
de covoiturage événementiel.
Première sur ce marché de
niche, elle se profile comme
le Doodle du covoiturage.
Restaurant africain, Afrisy
offre à ses clients une formule
« self-service et boissons soft
à volonté ». Go4Padel, c’est
l’histoire de deux amis qui ont
décidé d’implanter à Liège le
Padel, un mix de tennis et de
squash se jouant deux contre
deux, et deuxième sport national
en Espagne… Le point commun
entre tous ces projets ? Tous ont
été lancés par des jeunes de
moins de 25 ans.
Selon l’UCM, l’envie
d’entreprendre diminue avec
le temps : « 56% des étudiants
souhaitent devenir leur propre
patron, ils ne sont plus que 50%
une fois le diplôme obtenu. »
Bernard Surlemont (ULg) : le statut d’étudiant entrepreneur est une reconnaissance vis-à-vis de la famille, qui reste un des premiers freins des jeunes entrepreneurs
MAGAZINEENTREPRENDRE
Alors autant commencer à titiller
les jeunes dès que possible.
C’est ce que fait l’Agence pour
l’Entreprise et l’Innovation (AEI)
en Wallonie depuis 2007. Avec en
bonne place dans ses missions :
« l’ancrage d’une culture
entrepreneuriale forte pour des
générations entreprenants en
Wallonie. »
Le programme Générations
Entreprenantes 2015-2020 de
l’AEI s’articule ainsi autour
de plusieurs axes destinés à
multiplier les expériences et
rencontres entrepreneuriales des
jeunes. L’un de ces piliers est le
dispositif étudiants entrepreneurs,
qui encourage les étudiants à
développer leur projet personnel
et permet de les accompagner
en facilitant l’accompagnement
de leurs projets. Autrement dit
un même objectif dans les cinq
principales villes de Wallonie :
stimuler le passage à l’acte
entrepreneurial dans le cadre du
parcours académique.
L’entrepreneuriat a la coteAu vu du carton qu’a fait un
événement comme le Solvay
Entrepreneurship Day, avec
plus de 400 jeunes inscrits en
deux jours, en mai 2016, on
ne peut pas nier l’évolution.
Olivier Witmeur, Professeur en
Entrepreneuriat à l’ULB, affirme
que l’entrepreneuriat est devenu
l’option n°1 en ingénieur de
gestion, détrônant le détenteur
du titre historique, à savoir l’option
finances.
Pour Marc Dewulf, coordinateur
du dispositif étudiants
entrepreneurs en région de
Charleroi et chef de projets au
Centre d’Entreprise Héraclès, une
chose est sûre : l’entrepreneuriat
des jeunes est devenu une
tendance de fond. « Aujourd’hui
plus qu’avant, l’entrepreneuriat
est considéré comme un
projet de vie. Le cadre est plus
favorable, on en parle beaucoup
plus. Pour les jeunes, créer une
entreprise peut se faire en même
temps que les études. En plus, on
peut commencer une entreprise
avec relativement peu de fonds
et faire progresser le projet par la
suite si ça fonctionne. »
Tout cela est le fruit d’un
long travail de sensibilisation,
mais pas uniquement. Les
étudiants bénéficient aussi
d’aménagements concrets et
d’accompagnements qui leur
facilitent la vie.
Le dispositif étudiant entrepreneur
comprend le statut du même
nom, ainsi que l’accès à des
incubateurs et des programmes
en tous genres pour aider le
passage à l’acte : VentureLab
à Liège, FabLab à Mons, Start
Me Up Challenge à Charleroi,
StartLab à Bruxelles…
Un statut qui rassure Bien que l’ULB, l’UCL et l’ULg
travaillent à son harmonisation,
le statut étudiant entrepreneur
est, pour l’instant, un statut
propre à chaque école, mais
assez similaire de l’une à
l’autre. Il est déjà en vigueur
dans plusieurs universités
francophones (Liège, Mons,
Bruxelles, Louvain-la-Neuve)
et Hautes Ecoles. Parmi
ses avantages, citons la
reconnaissance de l’étudiant,
l’accès à un incubateur, un
encadrement personnalisé
et un accès à un réseau de
professionnels.
Il ne s’agit néanmoins pas d’un
statut social à proprement parlé
(celui-ci est toujours à l’étude
du côté de Willy Borsus, ministre
fédéral des Classes Moyennes,
des indépendants, des PME, de
l’Agriculture et de l’Intégration
sociale - lire encadré), « mais
avant tout d’une reconnaissance
qui permet de rassurer les
étudiants et leurs parents »,
souligne Olivier Witmeur.
Bernard Surlemont, Professeur
en Entrepreneuriat à HEC-
Ecole de Gestion de l’ULg et
initiateur du statut étudiant
entrepreneur à Liège, ajoute :
« Cette reconnaissance revêt
une énorme importance
pour les jeunes. Il s’agit de la
reconnaissance de la part de
l’institution, mais aussi vis-à-
vis de la famille, qui reste un
des premiers freins des jeunes
entrepreneurs. Cela crédibilise
aussi la relation business du
porteur de projet. » Ce statut est
aussi censé mettre en évidence
la capacité professionnelle de
l’étudiant devant un employeur
potentiel.
Aménagements raisonnablesAprès Gand, l’ULg a été la
deuxième université en Belgique
à proposer, dès le printemps 2014,
un statut étudiant entrepreneur.
Celui-ci prévoit divers avantages
et aménagements possibles
dans la poursuite d’un cursus, les
examens, les stages…
Ce statut s’est inspiré de ceux
des étudiants sportif, artistes ou
en situation de handicap, qui
visent à donner à l’étudiant un
référent pour mettre en quelque
sorte de l’huile dans les rouages
de son cursus.
A l’ULg par exemple, il est prévu
« un tuteur académique qui
servira de point de contact
pour l’étudiant en vue de l’aider
et de faciliter, au sein de sa
faculté, toute démarche utile,
notamment quant à un éventuel
plan d’allégement de l’année
d’études, de l’organisation
et des modalités d’examen,
56% des étudiants souhaitent devenir leur propre patron, ils ne sont plus que 50% une fois le diplôme obtenu.
10
MAGAZINEENTREPRENDRE
TFE, stages. » De même qu’un
encadrement par un tuteur pour
les aspects entrepreneuriaux et
un coordinateur administratif,
ainsi qu’un accès à un
réseau d’entrepreneurs et de
professionnels.
Le chaînon manquant entre l’idée et le projetLes étudiants ont également
la faculté d’accéder à un
incubateur. A Liège, il s’agit du
VentureLab. « Le VentureLab est le
chaînon manquant entre l’idée
et le projet », explique Bernard
Surlemont. « L’objectif est de
privilégier l’individu, davantage
que le projet car celui-ci peut
évoluer. Nous allons voir ce que le
jeune a dans le ventre. C’est un
contexte qui challenge et aide
le jeune à mûrir son projet et à
passer à l’acte. S’il est sincère
et prêt à s’engager, nous lui
proposons un accompagnement
par des entrepreneurs, ainsi que
l’accès à toute une infrastructure,
des formations et de l’expertise. »
L’incubateur est ouvert à tout
étudiant (bénéficiant ou pas du
statut d’étudiant entrepreneur),
ainsi qu’aux jeunes diplômés
(jusqu’à deux ans après la fin
des études). Les candidats sont
sélectionnés sur présentation
d’un dossier. Ils doivent ensuite
prévoir un coût de 200 euros par
mois pour leur intégration dans
l’incubateur. « La somme n’est
cependant due que quand
l’entreprise est créée et devient
rentable. Si le projet échoue ou
est abandonné, le compteur est
remis à zéro. C’est une manière
de les responsabiliser », précise
Bernard Surlemont. « Nous
sommes là pour coacher, pas
pour cocooner ! »
Pour lui, les principaux freins à
l’entrepreneuriat des jeunes
sont le manque d’expérience
et de réseau. Le frein n° 1 reste
cependant la confiance en
soi. Une confiance qui, pour
Marc Dewulf, doit s’acquérir
en douceur. « Dans le cadre
de notre première édition du
Start Me Up Challenge, nous
nous sommes rendu compte
que les jeunes ont besoin de
balises. Le milieu scolaire les a
formatés et ils sont habitués à
être cadrés, c’est pourquoi notre
optique est la transition douce,
pour les faire passer d’une
approche sécurisante à la réalité
professionnelle. »
Le statut d’étudiant entrepreneur s’est inspiré de celui des étudiants sportifs
UN « VRAI » STATUT POUR 2017 ?Aujourd’hui, un étudiant qui se lance comme indépendant a soit le statut d’indépendant complémentaire, soit d’indépendant à titre principal. Afin d’encourager l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes, et plus particulièrement des étudiants, le ministre des Classes Moyennes, des indépendants, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration sociale, veut créer un nouveau statut d’étudiant entrepreneur avec des droits propres. Parmi les pistes à l’étude au Cabinet de Willy Borsus :
L’instauration d’une égalité de traitement entre les étudiants salariés et indépendants : actuellement, une exemption particulière existe pour le travail salarié d’un étudiant, et ce pour la première tranche de 2 600 euros des rémunérations perçues en exécution d’un contrat d’occupation d’étudiant. Aucune équivalence d’exemption fiscale n’existe pour un étudiant qui déploie une activité indépendante.
Une augmentation du plafond de revenus : l’étudiant qui développe une activité indépendante devrait pouvoir rester plus facilement fiscalement à charge de ses parents. Ainsi, le relèvement de la limite maximale des montants pour que l’étudiant reste fiscalement à charge est une piste à l’étude.
Des facilités en matière de cotisations sociales : le nouveau statut d’étudiant entrepreneur pourrait être exempté du paiement de cotisations sociales pour des revenus en-dessous d’un certain seuil.
11
MAGAZINEENTREPRENDRE
Nous les avons tous deux rencontrés pour
aborder la question des enjeux, pour les
plateformes e-commerce, en termes de
référencement naturel sur Google et de
marketing de contenu. Le tout sur base de leur
expérience professionnelle et d’interrogations
émanant d’e-commerçants ayant pris part tout
récemment à l’une de leur initiation intitulée
« Comment se positionner en tête de Google ».
Antonio, quelle est l’interrogation principale des e-commerçants qui vous a le plus marqué ?« Est-ce que je dois intégrer un blog à mon site
e-commerce ? ». Via cette question, j’ai réalisé
à quel point les e-commerçants sont souvent
braqués sur les produits qu’ils vendent.
Ils perdent de vue qu’ils doivent développer
une stratégie de contenu autour de ces
derniers, afin de faire entrer leurs prospects
dans un processus de conversion où, à chaque
étape, du contenu adéquat leur est adressé.
Le blog est un des éléments essentiels d’une
stratégie de contenu. Les e-commerçants
doivent s’en servir telle une entité intégrée à
leur plateforme, mais à la fois bien distincte
du contenu purement commercial mettant en
avant vos différents produits. Sans pour autant
se priver de jeter des ponts entre le blog et la
partie commerciale du site.
L’objectif est de se servir du contenu que
vous allez développer via votre blog en vue
d’attirer vos prospects sur la partie purement
commerciale de votre site e-commerce.
Le tout, en l’informant, en l’amusant, en le
conseillant à travers du contenu à valeur
ajoutée que vous diffuserez sur votre blog.
Quelles sont les thématiques à aborder, le type de ligne éditoriale à adopter ? [Antonio Calarco]> Votre histoire entrepreneuriale : développer
du contenu qui va parler de l’histoire de
votre marque, de votre parcours en tant
qu’entrepreneur et éventuellement mettre
en avant certaines singularités émanant des
profils de vos différents collaborateurs. Mais il
ne faut pas en faire des tonnes.
> Contenu argumentaire et d’utilisation de vos produits : l’e-commerce est un terrain ultra
propice aux vidéos et tutoriels ayant pour but
d’expliquer l’utilisation des produits que vous
commercialisez. Il est par exemple aisé pour
une marque de bocaux d’élaborer un tutoriel
expliquant comment conserver des haricots.
Antonio Calarco est fondateur d’Aventura Digitale où il œuvre en tant que webmarketeur spécialisé dans le marketing de contenu. David Licoppe, fondateur de Seolius, est spécialiste SEO (Search Engine Optimization).
E-COMMERCEVoici comment développer
un marketing de contenu percutant pour démultiplier vos ventes
12
MAGAZINEENTREPRENDRE
Le concours national est ouvert à toutes les
catégories d’acteurs actifs et innovateurs
en matière d’énergie, d’environnement, de
mobilité et de développement durable :
citoyens, entreprises, écoles et universités,
villes et communes, associations,...
La cérémonie de remise des trophées s’est
déroulée ce 2 juin au BEL (Site de Tour &
Taxis), rehaussée de la présence de Son
Altesse Royale le Prince Laurent ainsi que de
nombreuses personnalités du monde politique,
scientifique, économique et associatif.
Pas moins de 9 trophées …Pour cette édition 2016, le comité du jury
présidé par le Professeur Marc De Clercq
(UGent) a désigné les vainqueurs des
9 catégories réparties comme suit :
2 PRIX INDIVIDUELS 3 PRIX INSTITUTIONNELS 4 PRIX SPÉCIAUX
L’organisation du Prix belge de l’Energie et de l’Environnement 2016 a été rendue possible grâce au partenariat de Bruxelles Environnement - IBGE, PEFC, Wingas, eneloop, Panasonic, Bubble Post, du Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire, de la Mobilité, des Transports, du Développement durable et du Bien-être animal et de Co2 Logic. Il est également soutenu par plus de 120 organisations dont de la Fondation Polaire Internationale et de nombreux partenaires presse.
Depuis 2006, le Prix met à l’honneur tous
les belges qui, à titre individuel ou via leur
organisme, contribuent au travers de leur
projet ou réalisation, à la construction d’un
avenir durable à l’échelle locale, régionale
et nationale. Plus de 2.000 dossiers ont
ainsi été analysés par un jury d’experts
et près de 100 lauréats récompensés.
Un succès pour une démarche visant
avant tout à faire connaître les «success
stories» et à stimuler les initiatives positives
et reproductibles.
PALMARÈS DE LA 11ÈME ÉDITION DU PRIX BELGE DE L’ENERGIE ET DE L’ENVIRONNEMENTSous le haut patronage de sa majesté le Roi
Plus d’infos :visitez le site www.eeaward.beou contactez Anne-Julie Lambion0499 40 10 86 - [email protected]
11 eÉDITION
Son Altesse Royale Le Prince Laurent et Caroline Lepot, lauréate « Young People Award »
François le Hodey, CEO IPM Group et Pierre-Yves Pirlot, Ecco Nova, lauréat « Prix spécial de la Presse »
Les lauréats, nominés, partenaires et organisateurs de la 11ème édition
Les Prix individuels
ECO CITIZEN AWARDCe Prix est remis à un citoyen (ou à un groupe de citoyens) dont les réalisations remarquables se sont soldées par une amélioration manifeste de la qualité de l’environnement de son espace de vie, de son quartier, … ou par des retombées favorables sur l’utilisation et/ou l’économie d’énergie.
Les nominés Claude Waudoit - 6761 Latour Julien Kessler - UP! Architects - 1000 Bruxelles Eef Tanghe - Cohousing Projects cvba - 9921 Vinderhoute
La lauréate : Ann-Laure Furnelle - 1390 Grez-Doiceau
YOUNG PEOPLE AWARDCe Prix est destiné à un citoyen de moins de 30 ans.
Le nominé : Christophe De Nardis et Oksana Bobik 1050 BruxellesLa lauréate : Caroline Lepot - 7890 Wodecq
Les Prix institutionnels
BUSINESS PRODUCT INNOVATION AWARDCe prix récompense les entreprises ou centres de recherche qui ont mis sur le marché une innovation en matière de produits ou de services, contribuant à la protection de l’environnement, de l’économie d’énergie et/ou des ressources naturelles, dans son utilisation ou dans sa fabrication.
Les nominés Bjorn Van Haver - Elugie bvba - 2580 Putte Jan Smets - Atlas Copco Belgium - 3090 Overijse
La lauréate : Laurence Petit - CMI - 4100 Seraing
BUSINESS SUSTAINABLE PROJECT AWARDCe prix récompense les entreprises marchandes ou non marchandes.
Les nominés Yan Ketelers - Bubble Post – 9051 Sint-Denijs-WestremDavid Delpire - B LOGISTICS S.A - 1030 SchaerbeekJean-Philippe Falque - Debaillie N.V - 8800 RoeselareValentine De Smedt - Delhaize Belgium - 1731 Zellik Olivier Neufkens - Food Waste Evasion - 1060 Bruxelles
La lauréate : Anne Lenaerts - NNOF - 1800 Vilvoorde
Mention spéciale du juryDavid Delpire - B LOGISTICS S.A - 1030 Schaerbeek
PUBLIC SUSTAINABLE DEVELOPMENT AWARDCe prix récompense les villes et communes ainsi que les institutions publiques.
Les nominés Marie De Winter - Provinciebestuur West-Vlaanderen 8200 Sint-Andries
Michel Deraemaeker - Zone de police - 1180 Uccle Philippe Mettens - Commune de Flobecq
La lauréate : Corine ATHAS - INFRABEL - 1060 Bruxelles
Les Prix spéciaux
EDUCATION ECO AWARDCe prix est spécialement destiné au secteur de l’enseignement. Il récompense la sensibilisation, l’information, l’éducation et les actions en matière de développement durable.
Les nominés Serge Embrechts - Don Bosco Verviers - 4800 Verviers Karim MOURTADA - INSIDE PARIS - 1030 SCHAERBEEK
La lauréate : Griet Desmet - GBS Sint-Joost-aan-Zee 1030 Schaarbeek
INTERNATIONAL POLAR FOUNDATION AWARDCe Prix spécial est décerné par la Fondation Polaire Internationale, présidée par Alain Hubert
Lauréate : Julie Winand - Ecole fondamentale des Etoiles - 4000 Liège
PRIX SPECIAL JURYCe Prix spécial est le « coup de cœur » du comité du Jury.
Lauréat : Bjorn Van Haver – Spirit Group - BlueGen - 2580 Putte
PRIX SPECIAL DE LA PRESSECe Prix spécial est celui plébiscité par le Premium partenaire presse : IPM Group
Lauréat : Pierre-Yves Pirlot – Ecco Nova – 4000 Liège
LAURÉATS ET NOMINÉS 2016 : LE PALMARÈSLA PRÉSENTATION DES DOSSIERS DES LAURÉATS ET NOMINÉS SERA CONSULTABLE SUR WWW.EEAWARDDÈS LE 4 JUIN 2016.
> Conseils, tendances et l’exploration de contenus connexes, périphériques : élargir la
ligne éditoriale à une palette de thématiques
plus large et toujours en lien avec le produit
que vous voulez mettre en avant.
Vous vendez un produit cosmétique ?
Développez du contenu conseillant
différents types de coiffures pour les fêtes,
par exemple. Ce type de communication
n’est pas directement en lien avec le produit
ou les services que vous vendez. Mais elle
vous permettra d’amener progressivement
vos prospects vers vos landing pages
commerciales stratégiques.
Exemple émanant de Mixa, spécialiste des
peaux sensibles. A travers cet article :
« 4 astuces pour une grossesse sans stress »,
la marque développe un article truffé de
conseils divers en vue de garantir une
grossesse la moins incommodante possible
pour les futures mamans.
> Influenceurs et avis clients : publier des
témoignages de clients conquis à votre cause,
sur des vidéos de tests, des interviews filmées
d’influenceurs. Par la même occasion vous
allez humaniser votre contenu et renforcer
l’argumentaire sur les bienfaits de vos produits
via l’intervention d’influenceurs et d’experts
qui font autorité dans votre secteur d’activité.
> Surtout ne pas passer à côté du contenu communautaire ! Avec l’émergence de
Snapchat, Instagram, Pinterest et You Tube,
le contenu visuel est devenu un format
hyper prisé et viral. Avec l’avantage majeur
qu’il se prête parfaitement aux plateformes
e-commerce.
Exemple avec La Redoute : la marque fait remonter de l’info clients
en leur demandant de se prendre en
photo avec leurs produits et d’émettre
un avis qui est ensuite relayé sur les
différentes plateformes de La Redoute.
Les clients peuvent poster leurs photos
sur MyRedoute et les photos qui intègrent
certains hashtags sur Instagram sont ainsi
récupérées. Cela permet d’aspirer ce
contenu communautaire et de les intégrer
dans les fiches produits. Vous permettez
ainsi au client de se mettre en scène avec
les produits. C’est très rassurant et très
vendeur pour les autres clients potentiels.
> Du contenu interactif, de l’humour et des concours via les médias sociaux.
Peugeot a lancé en 2012, au Panama, un
concours sur Pinterest, où les participants
devaient reconstituer un Puzzle et trouver
les images manquantes pour recomposer
la photo d’un véhicule, notamment en
allant dénicher des images sur la page fan
FB et le site de la marque.
Leroy Merlin a développé, via un nom de
domaine distinct, un blog à part entière
où la marque diffuse du contenu destiné à
ceux qui se lancent dans l’aménagement
de leur «chez eux». Ils ont créé deux
personnages, un jeune couple mis en
scène en mode BD, et dont ils se servent
de façon humoristique et visuelle, afin
d’introduire des articles avec des astuces
en vue d’aménager votre intérieur.
Comment générer du contenu qui répond aux interrogations du consommateur ? [Antonio Calarco]Il y a un outil simple et gratuit : les
Google Suggest. Le mode de saisie semi-
automatique de Google permet, à mesure
que vous saisissez du texte dans le champ de
recherche, d’afficher des prédictions similaires
à vos termes de recherche. Cela représente
un mode de prospection de ce qui est le plus
recherché dans votre secteur d’activité. Ces
prédictions sont générées par un algorithme
et se basent sur plusieurs éléments objectifs,
tels que la fréquence de recherche d’un
terme par un internaute.
Un exemple : Vous gérez un magasin de sport et
vous désirez savoir quels sont les mots-clefs qui
répondront le mieux aux questions courantes
que se posent votre client potentiel à propos
des chaussures de jogging ? Vous allez encoder
une requête et placer un «*» à un endroit de
l’expression. L’astérisque indique à Google
qu’il doit le combler avec le produit, le service,
l’action en rapport avec le produit vendu, le
plus recherché dans son moteur de recherche.
David, comment distiller son contenu de manière optimale sur son site afin d’être bien référencé par Google ?
L’articulation du contenu en suivant une
technique SEO (Search Engine Optimization)
bien précise : Le déploiement d’un mot-clef principal par page, soutenu par un, voire
plusieurs mots-clefs secondaires.
Lorsque Google enverra son robot inspecter
et crawler les différentes pages de votre site,
il réalisera à quel point il navigue facilement
au sein de votre plateforme, car le contenu
y est déployé en respectant des silos et des
champs sémantiques bien précis. Il fera
remonter votre site dans le classement.
Disons que vous êtes une entreprise de
construction générale. Vous développez un
article sur votre blog traitant de l’isolation
de façades. Si depuis cet article vous
commencez à placer des hyperliens
renvoyant (sur votre site) vers du contenu qui
traite de coffrage, de toiture, de plomberie ou
encore de carrelage, par exemple, cela rendra
dingue le robot de Google et vous assurera
un très mauvais référencement dans le moteur
de recherche. Il est vital que vous effectuiez un
renvoi entre les pages qui traitent de la même
thématique afin de ne pas créer le chaos au
sein de vos différents silos thématiques.
Exemple : sur le blog de Leroy Merlin, les
thématiques sont bien définies et distinctes.
Elles se ventilent entre : «la salle de bain», «la
cuisine», «la déco», «le jardin», «les outils», etc.
Et chacun des articles renvoie vers un ou
plusieurs articles de la même thématique,
organisant ainsi le contenu en silos.
Ne sous-estimez pas cet aspect-là des choses.
Cela me fait penser au cas d’un client dont
l’entreprise connaît une position de leadership
sur Google, au niveau de l’expression «logiciels
e-mailing» et ce, depuis pas mal de temps.
Récemment, la marque a pris conscience qu’il
était également important de se positionner
dans le moteur de recherche sur l’expression
«stratégie e-mailing» ou « e-mail marketing ».
Eh bien, aujourd’hui, elle éprouve toutes
les peines du monde à décrocher un
positionnement optimal sur les deux dernières
expressions sus-mentionnées. Manifestement,
aux yeux de Google, il y a bien une distinction
entre «logiciels e-mailing » et « stratégie e-mailing ».
Conclusion : aujourd’hui, le contenu combiné
au SEO est devenu un enjeu majeur dans le
monde de l’entreprise.
14
MAGAZINEENTREPRENDRE
Que fait exactement votre société ?Beaucoup d’entreprises considèrent la digitali-
sation et la globalisation comme des menaces.
Nous pensons que ce changement radical
est une opportunité unique de faire croître son
business. Nous nous inscrivons donc pleinement
dans la transformation digitale puisque notre
métier principal est d’aider les sociétés à réaliser
leur potentiel digital. Eezee-it est aussi un intégra-
teur des solutions Odoo, un logiciel belge. Je dirais
qu’Odoo est une sorte de chef d’orchestre d’en-
treprise, qui va rassembler à la fois les fonctionnali-
tés liées au web, c’est-à-dire tous les outils du digi-
tal marketing, celles liées au CRM et celles liées
à la gestion d’entreprise, ce qu’on appelle l’ERP.
Quels sont vos clients ? Nous ciblons clairement les entreprises qui
veulent tirer profit de la transformation numé-
rique pour être en phase avec l’évolution des
technologies et des habitudes des clients. Nous
travaillons surtout avec des PME, bien que nous
ayons quelques grands comptes. Avec plus de
trente implémentations d’Odoo, nous sommes
dans le peloton de tête des intégrateurs de
ce logiciel.
Quel est votre message-clé en lien avec la Journée de la PME 2016 ?Nous voulons montrer aux PME que la trans-
formation digitale et le digital marketing vont
leur rapporter, et que c’est à leur portée sans
que les investissements soient colossaux. C’est
le sujet de notre workshop à la Journée de la
PME : l’utilisation des médias digitaux donne
l’opportunité d’acquérir de nouveaux clients,
mais aussi de fidéliser la clientèle, et ce grâce
à une communication plus fréquente et plus
efficace, ainsi qu’une démarche plus proactive.
Nous montrons aussi comment suivre la per-
formance de ces démarches. Le monde digi-
tal n’est pas facile et demande des investisse-
ments, alors comment faire pour s’assurer que
ces investissements sont rentables ?
La mesure du retour sur investissement n’est-elle pas souvent le parent pauvre des campagnes marketing ?Je confirme ! Pourtant, c’est terriblement im-
portant. Et c’est là une force unique d’Odoo :
il permet de savoir d’où vient le visiteur et exac-
tement ce qu’il a rapporté. L’utilisateur dispose
d’une information intégrée lui permettant de
suivre toute la chaîne et d’avoir une vision
complète. C’est important car souvent, dans
les systèmes existants, tout est morcelé et les
informations se perdent.
Avez-vous un bel exemple de succès commercial dû aux outils digitaux ?Tout à fait ! La société LPW est un concepteur
et producteur de piscines. Cette PME belge a
connu une crise importante en 2008. Mais elle
a mis en place une stratégie digitale intensive,
combinée à une stratégie commerciale en
ligne avec cette stratégie digitale. Cela lui a
permis de redresser totalement la barre, avec
des chiffres impressionnants, alors que le mar-
ché était stable, voire en décroissance !
Que faut-il retenir de cette success story à laquelle vous avez contribué ? Le message principal est que les PME, qui ont
pendant longtemps été en déficit de commu-
nication, ont maintenant la possibilité, grâce
aux outils numériques, de se reconnecter avec
leurs clients, que ce soit en B-to-B ou en B-to-C.
Le prix d’entrée est devenu minime en com-
paraison du coût des campagnes marketing
telles qu’on les concevait avant la révolution
numérique. Par ailleurs, je constate que de
façon générale en Europe, beaucoup d’entre-
prises, sous pression, adoptent une position
défensive alors qu’elles devraient, au contraire,
être plus offensives.
Qu’est-ce qui freine les sociétés ?Il est clair que la plus grosse difficulté est la
résistance au changement. Pour nous, la trans-
formation s’appuie sur trois piliers. Il faut com-
mencer par réinventer un nouveau business
model, ensuite mettre en place de nouveaux
outils digitaux, et enfin acquérir de nouvelles
compétences. Eezee-it accompagne les entre-
prises sur ces trois axes.
La montagne de la transformation numérique
paraît bien haute à gravir…
Cela semble effectivement décourageant
pour une série d’entreprises. Nous ne pouvons
pas nier qu’il s’agit d’un projet d’envergure
et d’une révolution extrêmement impactante.
Mais nous sommes convaincus que malgré le
saut important à effectuer, elle ouvre la porte à
d’importantes opportunités !
EEZEE-ITRue Léon Deladrière, 15 - 1300 Limal
Tél : +32 (0)10 87 00 24
www.eezee-it.com
Depuis 2011, la société Eezee-it aide les entreprises à tirer profit de la transformation digitale. Cela passe par trois étapes clés : réinventer un nouveau modèle d’affaire,
installer les outils de digital marketing et acquérir les compétences pour utiliser ces outils. Rencontre avec Denis Steisel, managing partner.
LE DIGITAL MARKETING un grand saut mais de formidables opportunités !
La transformation digitale de votre entreprise ?
ELLE PASSE PAR L’INSTANT
MOBILE
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MAGAZINEENTREPRENDRE
Juriste de formation, Pascal Poty est actif dans le domaine des télécommunications mobiles depuis plus de vingt ans, d’abord au sein de directions générales d’opérateurs de télécommunications puis au sein de cabinets d’études. Il a rejoint en 1999 l’Agence du Numérique (ex-AWT) comme responsable de la veille technologique..
Comment peut-on définir « l’instant mobile » ?
Celui-ci se caractérise par trois dimensions :
basculement de la création de valeur.
récurrent, contextuel et localisé.
la transformation digitale permettant de
modifier en profondeur les process internes
de l’entreprise.
On peut vraiment parler aujourd’hui de
« prise de pouvoir » de l’instant mobile sur
les activités humaines. Cette évolution
extrêmement rapide correspond à un véritable
basculement de la création de valeur à une
échelle globale. Le nombre d’internautes qui
se connectent quotidiennement à l’aide d’un
smartphone dépasse aujourd’hui ceux qui se
connectent depuis un PC. La recherche est
devenue majoritairement mobile depuis l’été
2015, la messagerie est devenue mobile.
Aujourd’hui, l’instant mobile cumule enfin
audience, influence mais également
conversion car le commerce électronique est
également devenu mobile. Rien qu’aux Etats-
Unis, le cabinet d’études Forrester estime que
près de 30 milliards d’instants mobiles sont
réalisés quotidiennement.
Pascal Poty a consacré un livre à ce fameux
« instant mobile ». Nous l’avons rencontré.
L’instant mobile concerne-t-il exclusivement l’environnement digital? Non, cette déferlante ne s’arrête pas au seul
monde digital. L’instant mobile concerne
également aujourd’hui le monde physique.
En créant un « pont » entre les univers
numériques et physiques, le smartphone a
hybridé la relation commerciale pour s’installer
au cœur de ce qu’on appelle communément
le phygital c’est à dire la réconciliation du
online et du offline. Avec l’instant mobile, le
Web et le point de vente ne font plus qu’un.
Nous regardons en moyenne notre écran de smartphone 150 fois par jour. Toutefois, ces interactions dépassent rarement deux minutes. Pour être présente sur l’écran de votre client mobile, votre entreprise doit donc convaincre endéans ces deux minutes. C’est l’instant mobile, un instant éphémère, récurrent, localisé et éminemment personnel.
Pascal Poty : Il y a urgence mobile pour les entreprises et les commerçants si ceux-ci ne veulent pas disparaître du radar de leurs clients dans les années qui viennent
17
MAGAZINEENTREPRENDRE
L’instant mobile est-il synonyme d’une nouvelle grammaire dans la relation entre les entreprises et leurs clients ? Le revers de la médaille de cette prise de
pouvoir de l’instant mobile réside dans son
extrême concentration et dans sa volatilité.
L’instant mobile pourrait se résumer en une
suite de chiffres clés, à savoir : 25 – 5 – 80 – 90
plus de 25 applications mobiles installées
sur leur smartphone.
seulement 5 applications de façon
récurrente.
l’est sur une ou plusieurs de ces
cinq applications.
désinstallées au bout de trois mois.
Quels sont les enjeux de « l’instant mobile » pour les entreprises ?Maitriser et valoriser l’instant mobile pour les
entreprises ne saurait être réduit à raisonner
en termes de canal supplémentaire mais
bien de levier capable de transformer
l’expérience utilisateur en inscrivant leur offre
dans la réalité du parcours d’un client devenu
prioritairement mobile.
Peu d’entreprises ont pris véritablement la
dimension de ce basculement radical qui
conduit aujourd’hui un consommateur à
découvrir d’abord leur offre de produits et de
services via un écran de smartphone.
Le Web mobile, les applications, voire
même les objets connectés qui constituent
aujourd’hui autant d’extensions de nos
smartphones, ne sont que la partie émergée
de l’iceberg. L’instant mobile ne saurait être
réduit à une simple adaptation de contenu.
Il doit au contraire être considéré comme
une priorité stratégique afin de redéfinir les
capacités de différenciation des entreprises
qui l’utilisent. De ce point de vue, l’instant
mobile agit comme un puissant catalyseur de
la refondation de leurs process internes.
La valorisation de l’instant mobile s’inscrit
donc dans la compréhension d’une série
de contextes différenciés qu’il convient de
maîtriser à l’aide de nouvelles formes de
médiations technologiques au service de la
relation et de l’engagement client.
L’instant mobileDeux minutes pour convaincre votre client mobile
e-management
Pascal Poty
Préface d’Alain Gerlache
« L’instant mobile : Deux minutes pour convaincre votre client mobile » par Pascal Poty, Préface d’Alain Gerlache, aux Editions Edi.pro
Nous regardons en moyenne notre écran de smartphone 150 fois par jour.
entreprises ne saurait être réduit à raisonner
en termes de canal supplémentaire mais
biebien dn de le levievierer capcapablable de de te tranransfosformermerr
l’expérience utilisateur en inscrivant leur offre
dans la réalité du parcours d’un client devenu
prioritairement mobile.
PePeu d’d’ententrepreprisriseses ontont prprisis érvéritaitableblemenment lt laa
L’instant mobileDeux minutes pour convaincre
l b l
e-managementNNous regarddons en mmmooyyeennnnnneee nnnoootttrree ééécccrrraaannnddee ssmmaarrttpphhoonnee 150 fois par jour.
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STARBUCKS MAÎTRE DE L’INSTANT MOBILE ?Pour Pascal Poty, la société américaine Starbucks constitue sans doute aujourd’hui l’un des meilleurs exemples dans la compréhension de ces différents enjeux.
Starbucks est une société emblématique de la transformation de nos modes de vie, notamment urbains. Disposant d’une très forte notoriété auprès du public et de plus de 22 000 points de vente à travers la planète (dont 12 000 sur le seul territoire américain), Starbucks fait partie de ces quelques pionniers de la transformation digitale et plus particulièrement mobile.
A l’instar d’autres pionniers devenus leaders du digital comme eBay, par exemple, Starbucks a investi, dès 2007, dans le mobile. Cet investissement porte aujourd’hui ses fruits et se traduit concrètement en termes d’accélération organique des résultats puisque les transactions mobiles représentent, en 2015, 20 % de l’ensemble des ventes soit plus de 9 millions de transactions mobiles par semaine.
Ce chiffre était deux fois moins élevé il y a deux ans. Comment cette société a-t-elle été capable de capter avec autant d’acuité l’instant mobile? En partant de la transformation des usages induite par le mobile, Starbucks a d’abord capitalisé sur la connectivité. En offrant gratuitement le WiFi à ses clients, il permettait à ceux-ci d’utiliser ses surfaces de vente comme autant de points de concentration du développement des usages mobiles.
Or, de l’amplification de ses usages mobiles pouvait naître une observation dont Starbucks allait bientôt engranger les bénéfices. Le tournant le plus significatif permettant la capture de l’instant mobile a sans conteste été le déploiement par Starbucks d’une solution de paiement mobile. Prenant la forme d’un « wallet vertical », c’est-à-dire d’un système de paiement propriétaire, fonctionnant sur la base d’un compte prépayé. Dès l’origine, ce système de paiement a été couplé au programme de fidélité de l’enseigne, afin d’en maximiser l’effet.
À partir de ce moment, Starbucks a invité ses clients à digitaliser leur carte de fidélité en intégrant celle-ci dans l’application mobile. Cette combinaison gagnante entre la fonction transactionnelle de l’application et le programme de fidélité permet aux clients de Starbucks d’accéder à une expérience intégrée où le résultat de leurs achats est immédiatement matérialisé sous la forme de points de fidélité supplémentaires.
Cette captation de l’instant mobile du client a non seulement solidifié la relation client mais a également créé une image positive de l’enseigne en termes de perception par le public.
La généralisation, à partir de 2015, de la fonction « Mobile Order & Pay », permettant au consommateur, depuis l’application mobile, d’effectuer sa commande avant son arrivée au point de vente le plus proche de l’endroit où il se trouve, a considérablement réduit le temps d’attente au comptoir (coupe-file) et a encore
renforcé ce sentiment positif auprès des clients de l’enseigne, y-compris hors de son marché d’origine depuis l’extension de ce dispositif au Royaume-Uni en octobre 2015.
Starbucks n’en est pas resté là et a élargi son programme de fidélité à des offreurs tiers. Parmi ceux-ci, on retrouve notamment, pour la musique iTunes d’Apple, remplacé aujourd’hui Spotify, le New York Times pour l’information ou encore Lyft pour la mobilité urbaine. Cette combinaison de services a permis au programme de fidélité de Starbucks de compter aujourd’hui plus de 10,5 millions de membres actifs (en augmentation de 28 % entre 2014 et 2015). Cette augmentation significative trouve en grande partie son origine dans la qualité de l’application mobile couplée à la fonction de paiement.
Dans les établissements américains du groupe, les paiements mobiles représentent aujourd’hui une transaction sur cinq (soit un doublement des usages en seulement une année). Pour certains experts financiers, ce système s’apparente fortement à une forme de monnaie privée. Outre une extension du programme de fidélité prévue à destination d’autres sociétés partenaires, cette « monnaie virtuelle » pourrait très bien être également utilisée également à l’avenir pour l’achat de biens physiques.
On mesure alors toute la capacité d’une enseigne à aller au-delà de son métier de base en étendant significativement la création de valeur grâce à la captation systématique des instants mobiles.
La plupart des entrepreneurs wallons le savent :
l’AWEX est là pour soutenir leurs exportations.
Elle a prévu des aides à tous les stades de la
démarche d’exportation : de la consultance
pour une PME qui part de zéro, à la formation,
en passant par des aides pour les supports de
promotion, la participation aux foires et salons
et les déplacements hors Union Européenne, et
puis l’ultime étape, l’ouverture d’une représenta-
tion commerciale en dehors de l’UE.
Mais ce que tout le monde ne sait pas encore,
c’est que l’AWEX a revu de fond en comble ses
incitants financiers. Le résultat de ce vaste chan-
tier est sur les rails depuis le 1er janvier 2016 : des
procédures plus simples, des paiements accélé-
rés, un accompagnement international renforcé
et personnalisé, des interventions plafonnées
mais plus transparentes, une traçabilité en ligne
des dossiers, et une première bienvenue pour la
trésorerie des sociétés : l’introduction du principe
de confiance.
« Pour les PME, exporter est une aventure coû-
teuse en argent et en temps, c’est pourquoi il
était nécessaire de leur faciliter la vie au maxi-
mum », confie Marie Christine Thiry, Directrice
des Incitants Financiers à l’AWEX. Cette réforme
répond à l’évolution des attentes des entreprises
exportatrices, « qui ont besoin de réponses ra-
pides et de disposer de leurs subventions tout
aussi rapidement. »
C’est ainsi que le principe de confiance per-
met à l’Agence de verser les subsides sur la
base d’une simple déclaration de créance et
d’un rapport commercial de l’action subsidiée.
Le bénéficiaire s’engage alors à produire toutes
les pièces justificatives sur simple demande
de l’AWEX. Le contrôle se fait a posteriori par
coup de sonde, sur la base de critères fixés par
l’Agence.
Autre point à souligner de cette réforme : l’AWEX
a mis le paquet pour aider les starters à saisir
les opportunités de croissance à l’étranger. Pour
elles, elle a majoré les plafonds de certains inci-
tants de 50 %. A bon entendeur.
AWEX, Direction des incitants financiersAgence wallonne à l’Exportation
et aux Investissements étrangers
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L’AWEX a revu ses incitants financiers pour mieux répondre aux besoins des exportateurs wallons. Depuis le 1er janvier 2016, les mots d’ordre sont : simplicité, rapidité et transparence.
EXPORTER ?les aides de l’AWEX sont devenues
plus simples et plus accessibles
19
MAGAZINEENTREPRENDRE
Digital Strategist chez Lampiris la journée,
Jérémy Corman devient tenancier de café
le soir… Un café un peu particulier : le Café
Numérique. Il ne s’agit pas d’un lieu physique,
mais d’événements mi-conviviaux mi-sérieux
qui rassemblent des passionnés autour
de thématiques liées à la technologie et à
l’innovation. «Learn, Network and Enjoy» est la
proposition de valeurs des Cafés Numériques.
Jérémy, d’où vient ce concept des Cafés Numériques ?L’idée s’est développée en 2009 à Bruxelles.
Un groupe de copains un peu geeks se
réunissait dans des bars pour parler de leur
passion. Le premier cercle a commencé
à grandir, surtout via Twitter et le hashtag
#cafen. Je suis tombé là-dessus et j’ai souhaité
développé l’idée à Liège. Cela s’est fait en
2010. La sauce a directement pris et nous
avons voulu étendre le concept à d’autres
villes. Avec les personnes motivées dont
Samuel Piroton, nous avons créé une structure
(sprl), établi une charte pour permettre à
d’autres villes d’ouvrir leur Café numérique.
Aujourd’hui nous sommes présents dans
19 villes, 11 en Belgique et 8 à l’étranger.
Quel est le public des Cafés Numériques ?Notre cœur de cible, ce sont les 25-35
ans ; des créatifs, journalistes, blogueurs,
communicants, mais aussi des étudiants et
des entrepreneurs. Notre positionnement
« matche » bien avec la culture belge, où on
ne se prend pas trop au sérieux mais où l’on
aime partager et apprendre des choses les
uns des autres. La dimension de networking
et de convivialité est aussi importante que le
contenu de la conférence.
Pensez-vous que les Cafés Numériques participent à l’éclosion d’un éco-système favorable à l’entrepreneuriat ?Nous n’avons pas cette prétention. Mais il est
certain qu’en 2010, quand on les a étendus
à Liège puis d’autres villes, il n’y avait pas
beaucoup d’événements de ce genre. Nous
sommes attentifs à ne pas laisser croire que
créer une entreprise est facile. La preuve avec
notre propre sprl « Cafés Numériques », nous
sommes toujours en train de chercher le modèle
économique qui nous permettra de soutenir
pleinement les « chapters » existants tout en
continuant à développer un concept viable.
Tous ces événements – que ce soient les
Cafés Numériques ou les concours de pitches
comme les Startup WeekEnds etc. – célèbrent
l’entrepreneuriat. C’est une bonne chose.
On remarque que le public devient de plus
en plus mature et « éduqué » sur le sujet.
Cependant, il faut aussi peut-être avertir les
novices en rappelant qu’il ne s’agit pas d’un
monde de bisounours et que le chemin est
semé d’embûches.
N’en fait-on pas trop ? N’y a-t-il pas une sorte de startupmania un peu dangereuse ?Le danger vient parfois de la communication
autour des levées de fond. Le fait que telle ou
telle startup wallonne ou bruxelloise arrive à
lever 1 ou 2 millions d’euros fait les gros titres
dans la presse. On aurait presque l’impression
que ces startups ne vivent que pour ça.
Le revers est qu’en Europe, le rapport de force
est souvent chez les investisseurs. Du coup, on
remarque que des fondateurs se font diluer
relativement tôt… À l’inverse, aux Etats-Unis,
la prise de risque est plus importante et les
méthodes de valorisation sont plus avancées.
Mais tout cela est passionnant et je trouve
qu’on a fait beaucoup de chemin en
Belgique depuis une dizaine d’années !
LES CAFÉS NUMÉRIQUES : DE LIÈGE À NEW-YORK EN PASSANT PAR PARIS, BOGOTA OU KINSHASAAprès 11 villes en Belgique (Arlon, Bruxelles, Charleroi, La Louvière, Liège, Louvain-la-Neuve, Marche, Mons, Namur, Tournai et Waterloo), le concept Café Numérique passe les frontières et se déploie désormais aussi en France (Aix-Marseille, Lille et Paris), à Londres, à New-York, à Bogota à Kinshasa et à Lubumbashi.Ouvrir un Café Numérique dans une ville est gratuit, mais il faut s’engager à organiser un minimum de 8 événements par an et à respecter certaines autres règles, comme le fait de travailler en équipe, de respecter un schéma d’événement permettant les échanges, d’utiliser les outils de communication mis à disposition (site web, charte graphique, hashtags…).Plus d’infos ? www.cafenumerique.org
LES CAFÉS NUMÉRIQUES, une certaine belgitude qui s’exporte Il n’a pas attendu le plan « Digital Wallonia » du gouvernement wallon pour faire bouger les lignes. Le Liégeois Jérémy Corman a popularisé le concept des « Cafés numériques » dans 19 villes en Belgique et à l’étranger. Mais qu’est-ce qui poussent les jeunes comme Jérémy à agiter le bocal ?
Le concept des Cafés Numériques de Jérémy Corman est présent dans 19 villes : 11 en Belgique et 8 à l’étranger
Jérémy Corman
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« C’était le samedi 2 avril 2016
vers 11h30 du matin, j’étais sur la
scène de TEDx au HEC Montréal
et j’ai vécu le pire cauchemar de
toute ma vie. J’ai échoué.
J’ai seulement 30 ans et je suis à
la tête de l’une des organisations
les plus solides au pays. Je viens
tout juste de célébrer avec mon
équipe une croissance de 100 %
de nos revenus en moins de
12 mois. Je me fais souvent dire
que je suis inspirant et que je
fais une différence dans la vie
des gens. Je reçois très souvent
des compliments pour mes
accomplissements. Bref, j’ai une
vie de rêve et j’ai confiance en
moi plus que jamais ».
Ainsi s’exprime sur les réseaux
sociaux Simon De Baene,
fondateur d’une société
informatique canadienne.
Le jeune entrepreneur de 30 ans
raconte dans son billet comment,
à l’annonce de son nom, il
est allé se placer au milieu du
cercle rouge pour débuter son
TED talk. Tout allait bien pendant
les deux premières minutes
jusqu’au moment où sa tête
s’est complètement éteinte et il
n’a jamais réussi à reprendre le
contrôle de ses idées.
La franchise de ce témoignage
a séduit la toile qui a rapidement
propagé et commenté cette
histoire. Louper un TED, la honte !
Mais au fait, c’est quoi TED ? Nous
avons posé la question à Grégory
Van Ass, administrateur délégué
de Gotoro, une asbl fondée à
Liège en 2014, emmenée par
une trentaine de membres
et qui compte notamment à
son actif l’organisation de trois
conférences TEDx.
Que signifie TED et pourquoi cet engouement ?C’est un concept de conférences
généralistes mis sur pied au
Etats-Unis en 1984. Le format TED,
pour “ Technology, Entertainment
and Design ” est une suite de
prises de paroles de 18 minutes
maximum, avec un support
visuel optionnel. Les orateurs sont
hyper bien préparés (mais jamais
payés !), ils parlent sans note, et les
interventions sont filmées afin d’être
diffusées via les réseaux sociaux.
Ces conférences couvrent
pratiquement tous les sujets dans
plus de 100 langues différentes.
C’est devenu aujourd’hui
une marque de fabrique
extrêmement prisée, notamment
grâce à la diffusion sur un canal
Youtube exclusif. Certaines
conférences atteignent des scores
de vues incroyables.
Et qu’en est-il des conférences TED en Belgique ?En dehors des conférences TED
gérées directement par l’équipe
américaine, il est permis à des
organisateurs indépendants, un
peu partout dans le monde, de
proposer des conférences sur le
même format. Ces conférences
prennent alors le nom de TEDx.
La licence est gratuite mais il s’agit
de respecter un certain nombre de
règles pour propager l’esprit TED.
En Belgique, il y a d’abord eu
des TEDx à Bruxelles dès 2009.
Ça a attiré l’attention de notre
bande d’amis – Jérémy Corman,
Philippe Modard, Nicolas Paris
et moi-même – qui avions envie
de nous bouger pour faire croître
l’entrepreneuriat digital à Liège.
C’était en 2012. On a commencé
par organiser un premier Startup
Weekend. Nous étions très satisfaits
du résultat, mais nous avons eu
l’idée, entre deux éditions, de
proposer d’autres événements.
C’est comme cela que nous
avons contacté l’équipe TED et
que l’idée a fait son chemin. Le
premier TEDx Liège s’est concrétisé
en 2014, et deux autres éditions
ont suivi en 2015 et 2016.
Les conférences TED sont devenues « the place to be » pour tout passionné d’entreprenariat et d’innovation. Un concept exigeant qui séduit dans le monde entier, y compris à Bruxelles et à Liège.
Le jour où j’ai échoué sur la scène de
GOTORO : DE L’AMBITION !Gotoro a pour ambition d’accélérer la redynamisation de la Wallonie et son orientation vers l’économie nouvelle dont les technologies de l’information, l’entreprenariat et l’innovation constituent le socle. L’asbl organise non seulement des Startup Weekends et des TEDx, mais aussi des PechaKucha (ndlr : des présentations de vingt slides par orateur, vingt secondes maximum par slide), des « No Fail No Gain » où des entrepreneurs viennent raconter leurs échecs et des sessions « Hivemade », un club d’élevage collectif d’idées.
Grégory Van Ass : le recrutement des orateurs TEDx prend énormément
de temps, nous commençons environ 8 mois avant le Jour J
« Rébellion » était le thème du TEDx organisé le 8 avril dernier à Liège (© Stephan Kerff)
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MAGAZINEENTREPRENDRE
Avez-vous eu des orateurs défaillants comme le Canadien Simon De Baene ?Pour l’instant pas encore !
Le recrutement des orateurs
prend énormément de temps.
Nous commençons environ
8 mois avant le Jour J en
cherchant des personnes qui sont
à la fois de véritables références
dans leur domaine et qui ont
une réelle capacité d’élocution.
Il faut aussi que leur sujet de
prédilection colle au thème
général. Nous ratissons le plus
large possible en essayant de
trouver des personnes inspirantes
et qui suscitent la réflexion.
Généralement c’est nous qui
contactons les orateurs et pas
l’inverse.
Il faut savoir que les intervenants
ne sont pas payés. C’est une
des règles de TED. Ils participent
à des formations et préparent
leur intervention de 18 minutes
pendant plusieurs semaines.
C’est très exigeant !
Vous aviez pour objectif de faire croître l’entrepreneuriat digital. Est-ce que la tenue des TEDx y participe ?Il y a un intérêt de plus en plus
grand. Notre rôle est de susciter
l’étincelle de départ, ensuite il y
a d’autres acteurs qui prennent
le relais, pour coacher les idées,
comme l’incubateur Leansquare
ou le Réseau Entreprendre.
Je trouve que l’écosystème se
développe bien : notre équipe
compte une bonne trentaine de
bénévoles, nous avons un noyau
dur d’une centaine de fidèles qui
participent régulièrement
à nos évènements, et au total
nous avons pu toucher près de
3 000 personnes.
DAMIEN ERNST : LE TRAC ? OUI, QUAND MÊME Professeur en électromécanique à l’ULg, Damien Ernst a participé au TEDx Liège en mai 2015. Venu partager ses idées sur le futur de l’énergie, il avoue avoir « quand même » eu le trac avant de s’emparer du micro.Pour son exposé TEDx, Damien Ernst n’a pas souhaité se laisser trop accaparer par des aspects de pure com : « j’ai visé un texte qui avait une valeur scientifique, et je me suis préparé pratiquement seul ».Les retours de cette conférence ont été très bons, estime-t-il. La vidéo de l’exposé a été vue 3000 fois. « J’aurais aimé que le talk ait plus de succès sur internet, même si ce n’est pas mal pour l’instant. Mais je suis optimiste, je pense que c’est une vidéo qui aura toujours son petit succès, même dans 20 ans ».Voir les vidéos des TEDx ? www.tedxliege.com
Les orateurs TED ont 18 minutes dans le cercle rouge pour faire passer leurs idées (© Stephan Kerff)
© J
ean-
Loui
s W
ertz
MAGAZINEENTREPRENDRE
« Notre métier est de répondre aux besoins
de froid, de chaud et de traitement de l’air de
grands immeubles. Nous sommes une franchise
d’un groupe américain, avec un droit d’exclusi-
vité sur 4 marchés : la Belgique, le Luxembourg,
la Lybie et l’Irak. Vu l’évolution politique, les mar-
chés irakiens et libyens sont tombés à zéro, il a
donc fallu se retrousser les manches », raconte
Xavier Gorgemans, administrateur délégué.
Pour « booster » le marché belge, les repreneurs
ont notamment mis l’accent sur la fourniture
de services annexes sur des équipements
déjà existants, pour des clients tels que Glaxo
SmithKline, UCB, Baxter... Et début mars 2016, un
coup d’accélérateur a été donné au territoire
luxembourgeois avec l’ouverture d’une entité au
Grand-Duché.
Un autre élément de stratégie a consisté à da-
vantage communiquer. « En tant que fournisseur
de machines frigorifiques ou de centrales de trai-
tement d’air, nos interlocuteurs sont des bureaux
d’étude, rarement le client final. Encore moins le
grand public. Résultat : on ne nous connaît pas.
Pourtant, nous avons de très belles réalisations à
notre actif », détaille Olivier Devroye, co-repreneur
de l’entreprise.
Résultat : l’entreprise, qui compte 35 collabo-
rateurs, a pris à bras le corps son organisation
numérique. Cela s’est traduit par d’importants
investissements dans la gestion de la relation
avec les clients, avec la mise en place de sys-
tèmes CRM et ERP.
L’image digitale de l’entreprise a aussi été
totalement repensée. Un nouveau site web
en 4 langues, au design très contemporain,
a été mis en ligne. L’internaute peut y décou-
vrir quelques réalisations emblématiques,
telles que la Galerie de la Toison d’Or, le siège
du Conseil européen, les nouveaux bâti-
ments de l’Otan, le nouvel hôpital du Chirec à
Bruxelles, la MG Tower à Gand ou la Tour Paradis
à Liège.
Sur les réseaux sociaux, pas de dispersion mais
une page LinkedIn bien alimentée. « Une forma-
tion LinkedIn donnée à l’équipe a été le point de
départ d’un développement de nos communi-
cations au sens large vers nos clients et réseaux.
Cette formation a permis à certains utilisateurs
craintifs d’utiliser les réseaux sociaux et d’ainsi
devenir des parfaits communicateurs sur nos
projets », commente Xavier Gorgemans.
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En août 2014, un trio reprenait Trane Belgium. Parmi les chantiers importants figurait la transformation numérique de l’entreprise.
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Quelle était ma motivation en 2006 quand
j’ai lancé JPME ? Je voulais organiser un
événement (du type convention d’entreprise)
destiné aux patrons, dirigeants et cadres
des PME de Wallonie et de Bruxelles. Ce type
d’événement n’était généralement accessible
qu’aux cadres et dirigeants des grandes
entreprises à l’occasion de conventions
annuelles organisées pour plusieurs centaines
de personnes. Un tel événement interne à
l’entreprise n’est bien sûr pas envisageable
pour une seule PME, compte tenu du nombre
peu élevé de participants potentiels. Afin de
permettre aux cadres et dirigeants de PME
de sortir de leur organisation le temps d’une
journée de réflexion, il y avait dès lors lieu
de mutualiser l’opération et d’en faire un
événement inter-entreprises. Le but était que
les patrons de PME puissent donner à leurs
proches collaborateurs l’occasion de « vivre
autre chose ».
Assumer les risquesInformer, motiver, convaincre les dirigeants
et cadres supérieurs de PME de la force et
de la dynamique que représentent leurs
entreprises au cœur de l’économie locale,
régionale, nationale et internationale, telle
était la démarche de JPME 2006. Et le thème
de 2006 ? « Le management du risque et
du défi ». Vu sous trois angles – le Client, le
Changement, l’International –, ce thème
souleva de nombreuses interrogations. Il est
toujours, et plus que jamais, d’actualité.
Le client est-il au cœur des préoccupations de
l’entreprise ? Les faiblesses (voire les absences)
de la stratégie marketing risquent-elles
d’entraîner la mort de l’entreprise ? Quels sont
les grands défis des PME (sur les plans social,
commercial, financier, entrepreneurial…) ?
Quels sont les principaux changements
de société auxquels sont confrontés les
patrons et dirigeants de PME ? Comment le
management du changement est-il organisé
au sein des PME ? Quelles attitudes adopter
face à la concurrence internationale sur
notre propre marché ? Quelles contraintes
empêchent les PME de se lancer dans la
grande exportation ? Autant de questions qui
furent abordées en 2006…
Quand je me remémore tout cela, je trouve
que le thème de 2016 - la transformation
numérique des PME - s’inscrit dans la droite
ligne de 2006 : ne pas y aller est un risque,
y aller est un défi. Il faut donc trouver le bon
équilibre c’est-à-dire celui qui est adapté aux
caractéristiques de son entreprise.
Au rendez-vous du succèsPeu de gens croyaient en la possibilité de
réussir un événement comme JPME. Moi, j’y
croyais dès juin 2005 quand j’ai commencé à
élaborer ce projet ! Pourquoi ? Tout simplement
parce qu’un tel événement, à cette époque,
n’existait pas et que, surtout, j’avais envie
d’apporter ma modeste contribution à la
dynamique des PME (qui est un élément
indispensable du déploiement d’une
économie florissante en francophonie belge).
Depuis lors, près de 100 patrons et dirigeants
d’entreprises, d’horizons très variés, aussi
passionnants que passionnés, sont venus
afin de témoigner sur la scène de JPME.
Et le public a toujours répondu présent :
de 250 à 400 participants selon les années.
Merci à tous ces intervenants d’avoir
communiqué à un public de patrons, de
dirigeants et de cadres des expériences
entrepreneuriales et managériales qui furent
riches d’enseignements pour le présent et
pour le futur.
Et si on se replongeait dans le dossier de JPME 2006 ? J’ai remis le nez dans mes archives et… c’est toujours d’actualité ! Comme quoi, JPME est
intemporelle et, désormais sous la houlette d’IPM, vivra encore de nombreuses années.
JPME 2016 en droite ligne de JPME 2006 !
une initiativede La Libre Entreprise
PAR MARC-FRÉDÉRIC EVERAERT,
CONCEPTEUR DE JPME
24
MAGAZINEENTREPRENDRE
Pas évident, lorsqu’on est la « tête dans le
guidon » toute la journée et qu’on vit au jour
le jour, de se projeter dans le futur. Pourtant,
la révolution numérique est à nos portes et
il faut s’y préparer. Tel est le dilemme des
patrons de PME. Comme l’a très bien expliqué
Marc Everaert, « ne pas y aller est un risque,
y aller est un défi ». Inversement, pour les
grandes entreprises, c’est beaucoup plus
facile. Elles ont les ressources nécessaires pour
affecter plusieurs personnes « full time » à la
transformation numérique. Bref, ne laissons
pas le fossé se creuser entre les PME et les
grandes entreprises !
En réalité, aucune entreprise n’échappera
à cette quatrième révolution industrielle. Le
choc sera comparable à celui des années
70 quand nous passâmes de l’économie
industrielle à l’économie de services.
A l’époque, souvenez-vous, le chômage monta
en flèche. Assistera-t-on au même phénomène
à cause de la révolution numérique ? Difficile, à
ce stade-ci, de répondre avec certitude à
cette question essentielle. Ce qui est sûr,
c’est que l’économie va être confrontée à
ce que Joseph Schumpeter (1883-1950)
appela la « destruction créatrice ». Des métiers
vont apparaître et d’autres vont disparaître.
Le solde sera-t-il positif chez nous ? Certains
emplois ne vont-ils pas être délocalisés ?
Au-delà de cette vision macroéconomique,
il y a l’analyse microéconomique.
Que va-t-il se passer au sein des entreprises ?
Des fonctions vont voir le jour : Chief Digital
Officer, Data Scientist, Content Manager…
Par ailleurs, on passera des technologies
mécaniques aux technologies numériques.
Les tâches répétitives devront laisser la place
aux processus. Les robots seront régulièrement
amenés à remplacer les hommes.
En un mot comme en cent, le numérique,
ce n’est pas un secteur de l’économie, c’est
toute l’économie. Est-ce un bien ou un mal ?
Ecoutons à ce propos le philosophe Marc
Halévy. « Une technologie n’est ni bonne ni
mauvaise en soi, mais elle rend possible
le pire et le meilleur ». La libération des
tâches fastidieuses est positive. Idem pour
le télétravail. Mais attention à la paresse
intellectuelle ou à la perte d’humanité !
Place aux jeunes !Et les PME dans tout cela ? Elles sont
menacées. Particulièrement, celles qui
pratiquent l’intermédiation ont des questions
à se poser. Pourtant, peu de patrons ont
conscience de ces dangers. Sans doute,
pensent-ils qu’ils pourront y échapper ?
Ou ont-ils peur de « franchir le Rubicon »,
se sentant démunis face à ces défis ?
En tout cas, ils sont encore nombreux à
considérer que la transformation numérique
est une dépense (alors qu’il s’agit d’un
investissement). Bref, ils sont mal informés.
En effet, les PME doivent savoir qu’elles ne
sont pas seules face à la digitalisation. Elles
peuvent compter sur les pouvoirs publics,
non seulement au niveau régional ou fédéral,
mais aussi européen et international.
Et si elles sont allergiques aux subsides,
elles peuvent se tourner vers les banques qui
sont très sensibles à la Nouvelle Economie.
Et il n’y a pas que les emprunts bancaires
pour se financer. Pensons notamment
au crowdfunding…
Mais ces considérations financières ne sont
finalement qu’un aspect du problème.
Les vraies questions pour le patron de PME
sont simples… Comment procéder ?
Comment faire un diagnostic ? Comment
identifier les priorités ? Comment établir
un plan ? Y a-t-il un processus-type
d’implémentation ? Heureusement,
nombreux sont les spécialistes qui peuvent
l’accompagner : consultant, startup, université,
centre de recherche,…
Qui est le meilleur parmi tous ces experts ?
Tout simplement la jeune génération !
DIGITAL OR NOT DIGITAL ? That’s the question !
PAR PAUL GROSJEAN,
JOURNALISTE INDÉPENDANT
EDITORIAL JPME
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Tout savoir sur le forum entre 16h30 et 18h00
Le forum sera l’un des moments forts de la Journée des PME 2016. Tous les participants se retrouveront dans la grande salle à l’issue des ateliers. Le thème sera bien sûr la transformation numérique des PME. Le message est incontournable : ne pas y aller est un risque, y aller est un défi ! Le but sera donc de capter un public de responsables de PME. Le discours sera simple, clair, vulgarisateur. En d’autres termes, il s’agira d’offrir une compréhension rapide et de proposer des solutions concrètes. De quoi parlons-nous ? Pourquoi est-ce nécessaire ? Comment le faire ? Tels seront les sujets fondamentaux sur lesquels les différents intervenants essaieront de nous éclairer sous la houlette de Paul Grosjean, journaliste indépendant.
16h50-17h25 : GRAND DÉBAT / Pourquoi numériser ?
Pourquoi numériser ?
Quels sont les enjeux ?
Est-ce un nouveau business model ?
Ou un nouveau processus de production ?
Faut-il nécessairement se transformer ?
Qui doit numériser ?
Quels sont les secteurs prioritaires ?
Pour lever toutes ces interrogations, Paul Grosjean donnera la parole aux personnalités suivantes (par ordre alphabétique) :
Organisée par IPM Group (La Libre Belgique, La Dernière Heure/Les Sports, Paris Match, le Courrier International...), la Journée de la PME a lieu cette année ce mercredi 8 juin au Château-Ferme de Profondval dans le Brabant wallon. Devenue le grand rendez-vous annuel des PME en Wallonie et à Bruxelles, la Journée de la PME fête sa dixième édition et a pour thème la transformation numérique des PME.
8 juin Château-Ferme de PROFONDVAL
JOURNÉE DE LA PME 2016
ÈMEÉDITION
Julie Cruyt (BetaGroup)
Renaud Delhaye (Agence du Numérique)
Damien Misonne (KPMG)
Vincent Reuter (Union Wallonne des Entreprises)
Denis Steisel (Eezee-it)
Michel Tombroff (Jack Media)
Olivier Willocx (BECI)
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17h25-18h00 : TABLE RONDE Comment numériser ?
Comment assurer la transformation numérique ? Faut-il respecter un cadre légal ? Faut-il acheter du matériel ? Comment former le personnel ? Faut-il prévoir de nouvelles fonctions ou de nouveaux métiers dans l’entreprise ? Quel est le budget nécessaire ? Comment financer le projet ? Y a-t-il des aides publiques ou privées ? Peut-on être coaché ? Quels sont les obstacles ?
C’est tout le B-A-BA de la transformation numérique qui sera décortiqué par Paul Grosjean et les experts suivants (par ordre alphabétique) :
Benoît Caufriez (Acerta)
Jean-Charles della Faille (JCDF)
Nicolas Finet (Sortlist)
Xavier Gorgemans (Trane)
Aymeric Olibet (BNP Paribas Fortis)
Lionel Soccal (Google)
Bruno Wattenbergh (impulse.brussels)
une initiativede La Libre Entreprise
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Le Prix de la PME de l’Année est le prolongement des Trophées de l’Excellence des PME (mis sur pied par Marc Everaert et Reginald Vermeiren en 2012, 2013,
2014). Organisé par IPM Group pour la première fois en 2015, ce Prix en est à sa deuxième édition. Il s’inscrit dans le prolongement de la dixième édition de la
Journée des PME ayant, cette année, pour thème la transformation numérique des PME. Ce Prix a été désigné par un jury réuni chez IPM Group le 25 mai dernier.
Quand le jury du Prix de la PME
de l’Année 2016 se réunit...
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Philippe Biltiau (Solvay Brussels School)
Dorian de Meeus (www.lalibre.be)
Nicolas de Moreau (Eezee-it)
Philippe Depaepe (Acerta)
Olivier de Wasseige (Internet Attitude)
Benoît Gailly (UCL)
Paul Grosjean (Journaliste indépendant)
Cédric Guyot (CMS DeBacker)
Benoît Hucq (Agence du Numérique)
Philippe Lemmens (LeanStudio)
Donald Niclaus (New Horizon)
Vincent Slits (La Libre Entreprise)
José Zurstrassen (MyMicroInvest)
Le lauréat du Prix de la PME de
l’Année 2016 est une société
(bruxelloise ou wallonne) qui
a développé une initiative
significative ayant permis
d’optimiser la transformation
numérique de son organisation.
Pour recruter les candidats, IPM
Group a oeuvré, non seulement
grâce à son carnet d’adresses,
mais aussi et surtout grâce
au relais des fédérations, des
associations, des cercles, des
réseaux d’entreprises. Citons
précisément : BECI, Confédération
Construction Wallonie, Cercle
du Lac, Entreprendre Bruxelles,
Entreprendre Wallonie.
Sur l’ensemble des PME qui
ont fait acte de candidature, la
rédaction économique de
La Libre Belgique a sélectionné
douze entreprises finalistes qui
ont ensuite été soumises à
l’évaluation du jury. A cet égard,
vous découvrirez dans les pages
qui suivent une présentation
des PME pré-retenues pour
concourrir au Prix de la PME
de l’Année 2016.
Réuni le mercredi 25 mai dernier
dans les locaux d’IPM Group à Bruxelles, le jury, présidé par
Vincent Slits/Chef du Pôle
Economique de La Libre Belgique
et assisté par Paul Grosjean/
Journaliste indépendant, était
composé de personnalités
publiques, académiques
et professionnelles, toutes
concernées par la transformation
numérique des PME.
Les experts chargés d’élire la PME de l’Année étaient (par ordre alphabétique) :
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Activité de la PMEAllerinvest est un labo pharma qui
commercialise des médicaments contre les
acariens. Cette spin off, créée en 2013, entend
se développer sur l’Europe pour 2016-2017.
En fait, ses deux vecteurs de croissance sont
l’international et sa gamme. De nouvelles
innovations sont à attendre dans le secteur
antiparasitaire.
Dans un secteur pharma très réglementé
et plutôt réticent à la vente sur plateformes
digitales (contraintes légales importantes),
Allerinvest revend ses recharges au travers
d’internet. Le principe est de créer un lien entre
produits et distributeurs, donc bénéfique pour
l’entreprise comme pour les pharmaciens.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Cette PME a assuré sa transformation numérique
en faisant appel au crowdfunding comme outil
marketing et financier. Grâce à la plateforme
digitale MyMicroInvest, cette société a réussi à
récolter du financement et, surtout, à mobiliser
des ambassadeurs qui ont servi de nouveaux
canaux de vente. Par exemple, son produit
Acarup a fait appel à travers la plateforme
digitale aux 100 investisseurs pour que chacun
aille demander à son pharmacien s’il vendait le
produit Acarup. Après deux jours, le succès était
tel que la société était en rupture de stock !
Activité de la PMECréée en 2011, BePark connecte des
propriétaires désireux d’optimiser la gestion de
leur parking avec des utilisateurs à la recherche
d’un emplacement de parking (de plus en plus
difficile à trouver en voirie). L’entreprise, comme
beaucoup de startups, a connu des débuts
éprouvants ! Mais c’est notamment grâce
à certaines aides de la Région de Bruxelles-
Capitale ainsi qu’au coaching de ses premiers
actionnaires privés qu’elle a pu persévérer dans
la réalisation de sa vision.
BePark s’est finalement positionnée comme un
opérateur de parking dont la technologie et la
capacité à innover au jour le jour lui permettent
aujourd’hui de gérer plus de 100 parkings allant
de 10 à 500 places. Très rapidement, ce système
a fait ses preuves, ce qui a permis à BePark de
gagner en crédibilité en comptant parmi ses
clients les acteurs les plus importants du secteur
immobilier, de la grande distribution et de
l’hôtellerie.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Be Park a développé une technologie qui rend
le parking accessible et connecté : il peut être
trouvé, acheté/réservé et utilisé en moins de
5 minutes par tout utilisateur. Le parking est
également adaptable aux besoins de ceux qui
l’utilisent en leur offrant un mix de produit allant
d’une minute à une vie. Par ailleurs, le parking
est mixte dans sa fonction (parking à long terme,
à court terme ou récurrent) et dans les types de
clients qui en font usage (riverains, travailleurs,
voyageurs sporadiques ou récurrents).
D’autre part, la vision de BePark est basée sur
des villes durables, partagées, intelligentes et
attractives, ces qualités étant rendues possibles
par une intégration profonde de la technologie
en leur cœur.
Enfin, BePark, c’est l’investissement continuel
dans l’innovation pour pouvoir atteindre le
top niveau SMART qu’elle a défini : Simplicité,
Mobilité, Accessibilité, Réactivité et Technologie.
Dans le cadre de la dixième journée des PME qui se tient ce mercredi 8 juin au Château-ferme de Profondval, nous vous présentons le portrait des entreprises
qui ont été présélectionnées parce qu’elles ont développé une initiative significative ayant permis d’optimiser la transformation numérique de leur organisation. Découverte.
Prix de la PME de l’Année 2016 :
ENTREPRISES NOMINÉES
ALLERINVESTStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0644.917.069
Adresse : Clos Chapelle-aux-Champs 30 - 1200 Woluwe-Saint-Lambert
Nombre de salariés : 16
Chiffre d’affaires 2015 : 1.200.000,00 euros
BeParkStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0839.421.964
Adresse : Rue des Palais 44 - 1030 Bruxelles
Nombre de salariés : 19
Chiffre d’affaires 2015 : 1.320.628,73 euros
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EUR 1.01bnturnover for 2015
19 practice and sector
groups working across offices
Operating in 54 cities
across 34 countries
32 new partners in 2015, taking the total to over 850
#3 Global (Bloomberg
up to USD 500m)
#2 in Europe(Mergermarket)
Top rankings
in 2015 M&A
League Tables
(by deal count)
#1 Europe(Bloomberg,
Thomson Reuters)
> 5,800 staff
> 3,200 lawyers
> 850 partners
Ranked
2ndmost global
law firm
in the Am Law 2015
Global Top 100
Banking & Finance Commercial Competition & EU Consumer Products Corporate/M&A Dispute Resolution
Employment & Pensions
Energy Funds Hotels & Leisure Infrastructure & Projects Insurance
Intellectual Property Lifesciences Private Equity Public Procurement Real Estate & Construction
Tax
TMC
www.cms.law
CMS Belgium is present in:
BrusselsChaussée de La Hulpe 1781170 Brussels, BelgiumT +32 2 743 69 00
AntwerpUitbreidingstraat 22600 Antwerp, BelgiumT +32 3 206 01 40
LuxembourgRue Goethe 3L-1637 Luxembourg, Luxembourg T +352 26 27 53-1
Pan European Legal Adviser of the Year
FaciliTeam
ELYSIAStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0551.891.891
Adresse : Allée du Six-Août 8 B30 - 4000 Liège
Nombre de salariés : 40
Chiffre d’affaires 2015 : 06/2015- 06/2016 (prévisionnel) : 3.600.000,00 euros
EMACNuméro d’entreprise : 0440.312.593
Adresse : Allée Centrale, 76 - 6040 Jumet
Nombre d’employés : 56 personnes au total
Chiffre d’affaires 2015 : 7.246.000 euros
FACILITEAMStatut juridique : SPRL
Numéro d’entreprise : 0832.289.395
Adresse : Avenue de l’artisanat 10 - 1420 Braine-l’Alleud
Nombre d’employés : …
Chiffre d’affaires 2015 : 1.900.000,00 euros
Activité de la PMEEMAC Belgium : Société « mère »
du groupe EMAC.
Commercialisation des produits
de la Menuiserie EMAC et
d’EMAC PVC System ainsi que
de produits en aluminium
achetés à une société tiers.
Vente uniquement aux clients
professionnels de la menuiserie
et entrepreneurs de la
construction.
Menuiserie EMAC : Société « fille »
d’EMAC Belgium.
Production de portes et fenêtres
en bois, active depuis plus de
25 ans.
EMAC PVC System : Société
« fille » de Menuiserie EMAC.
Production de portes et fenêtres
en PVC, active depuis plus de
15 ans.
Activité de la PMEElysia est un fournisseur de
LIMS (Laboratory Information
Management System), de radio-
chromatographie et de systèmes
de contrôle de la qualité dans les
secteurs radio-pharmaceutiques,
agrochimiques et industries
nucléaire/PET. L’entreprise conçoit,
fabrique, vend et assure le service
après-vente d’instruments de
mesure de la radioactivité et de
leur contrôle de qualité. Elysia
travaille en étroite collaboration
avec les producteurs de radio-
pharmaceutiques et de cyclotrons
pour développer de nouveaux
produits afin d’améliorer les
solutions existantes.
Activité de la PMEFaciliteam est un prestataire
de services spécialisé dans les
interventions de maintenance /
dépannage et les petits travaux
pour des sociétés. Faciliteam
a trois types de clients : des
réseaux retail et réseaux
de bureaux ou agences
(Orchestra Prémaman, Ici Paris
XL, Lola & Lisa, le Ministères
des Finances, SportDirect),
des gestionnaires immobiliers
et syndics d’immeubles
ainsi que des PME et sites
de production. Faciliteam
réalise chaque année près
de 4.000 interventions.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?En 2007, la Menuiserie EMAC a fait l’acquisition d’une nouvelle
ligne de production destinée à la fabrication de portes et
fenêtres en bois. L’investissement était conséquent (+ de
1.700.000 euros) et innovant. En effet, en Belgique, ce type de
ligne de production commençait à peine à être connu et utilisé.
Au moment de cette acquisition et de ce changement, tout le
processus de production s’est informatisé. L’ancienne procédure
pour la gestion de production a dû « migrer » vers la nouvelle
et piloter la nouvelle infrastructure de production. La Menuiserie
EMAC a alors décidé d’engager un développeur informatique
pour la gestion de toute cette évolution.
En 2008, le suivi informatique de la productivité des opérateurs
fut implémenté. Le programme « EMAC Tracker » fut développé
en interne, permettant de donner une image objective de l’état
d’avancement de la production (suivi du flux de production).
En 2011, ce fut le développement du programme interne
« DIMIFLUX » pour la gestion des commandes de matériels
destinés à la production des portes et fenêtres : quincailleries,
bois, panneaux…
De 2013 à ce jour, le programme DIMIFLUX a évolué vers de
multiples fonctions : suivi de la gestion des SAV, gestion des
plaintes et réclamations des fournisseurs, organisation et suivi
de toute la maintenance du parc machine et de la gestion
« qualité ». Et cela continue…
Pour le futur, EMAC souhaite poursuivre ce développement
informatique afin de pouvoir optimiser un maximum le suivi du
processus : commercial, production, livraisons, SAV…
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Cette PME a assuré sa transformation numérique en faisant appel
au crowdfunding comme outil marketing et financier. Grâce à
la plateforme digitale MyMicroInvest, elle a réussi à récolter du
financement et, surtout, à mobiliser des ambassadeurs qui ont
servi de nouveaux canaux de vente.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Dès son lancement, Faciliteam a identifié le besoin de la mise
en place d’une plateforme afin de permettre un suivi aisé des
opérations et d’optimiser les plannings. A cet effet, Faciliteam
a procédé en deux phases. La PME a utilisé une première
plateforme (système de ticketing). Cette plateforme reprenait les
fonctionnalités suivantes : customer portal, communication vers
le client, facturation des interventions, planning des techniciens.
Début 2014, Faciliteam a lancé un vaste projet de refonte de
cette plateforme. La nouvelle plateforme permet de nouvelles
fonctionnalités : CRM, application mobile pour les techniciens,
facturation semi-automatisée.
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« Et si la transformation numérique de votre entre-
prise passait par la co-création ? » C’est le sujet de
BNP Paribas Fortis pour son workshop à la Journée
de la PME 2016. C’est aussi une question chère à
la banque, qui a développé les Innovations Hubs.
Ces entités, logées au sein des centres d’affaires,
ambitionnent de créer un terreau fertile pour que
l’entrepreneuriat européen ne rate pas le TGV de
la transformation numérique.
« Nous pensons que l’ensemble de l’économie
doit s’adapter et affronter les enjeux du numé-
rique. Avec la mise en place d’un concept qui
nous permet de nous familiariser avec l’innova-
tion et les nouvelles technologies, nous faisons
bénéficier nos clients dans des secteurs plus tra-
ditionnels, dont les PME, des compétences que
nous avons acquises », explique Aymeric Olibet,
Business Development chez BNP Paribas Fortis.
Ainsi, les banquiers des Innovation Hubs ont été
formés de manière à pouvoir mieux appréhender
la réalité des jeunes pousses et leur potentiel, et à
apprécier chaque client sans se limiter à son his-
torique financier.
Bien entendu, l’objectif des Innovation Hubs est de
bancariser les start-ups ou scale-ups innovantes.
Domaines visés en particulier : digital, biotech,
medtech, greentech, cleantech... Autrement dit
toutes les technologies à fort potentiel de crois-
sance et d’impact environnemental et social,
notamment en termes de création d’emplois.
L’un des piliers des Innovation Hubs est leur ap-
proche collaborative. « L’objectif est de mieux inté-
grer les écosystèmes locaux et de créer des rap-
prochements avec divers partenaires. » Comme
des plateformes de financement participatif, des
réseaux de Business Angels, ou encore des ré-
seaux ou organisations supportant l’entrepreneu-
riat et l’innovation. « Avec Co-Station, à Bruxelles et
bientôt à Gand, nous proposons également des
espaces physiques pour accueillir l’écosystème et
favoriser l’émergence de nouveaux projets ou la
croissance de projets existants. »
https://innovation-hub.be
Depuis 2014, BNP Paribas Fortis a lancé les Innovations Hubs. Ce nouveau concept a pour ambition de stimuler l’entrepreneuriat innovant
en positionnant le banquier comme un conseiller.
INNOVATION HUBS : quand la banque est un accélérateur
de la révolution numérique
Activité de la PMEGREAT Food est un traiteur événementiel
corporate et privé qui a été fondé en 2011.
Créé au sein de GREAT Food, All Ready a pour
activité principale la préparation, la vente en
ligne et la distribution de plats cuisinés par
liaison froide. All Ready veut développer un
business model durable : plats équilibrés et sains,
soutien aux producteurs locaux, emballages
recyclés, recyclables et/ou biodégradables,
distribution écoresponsable à Bruxelles
et alentours.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?La plate-forme e-commerce de GREAT Food
met le suivi du client au centre de toutes les
attentions. Elle est donc multilingue, facile à
utiliser, sécurisée, réactive aux suggestions de ses
clients et évolutive en fonction des feedbacks
émis par ces derniers.
GREAT FOOD
Statut juridique : SPRL
Numéro d’entreprise : 0843.105.984
Adresse : Chaussée d’Alsemberg
93 - 1060 Bruxelles
Nombre de salariés : 9
Chiffre d’affaires 2015 : 2.182.000,00 euros
LEMAITREStatut juridique : SPRL
Numéro d’entreprise : 0823.671.144
Adresse : Avenue de la Couronne 382 - 1050 Bruxelles (Ixelles)
Nombre d’employés : 5
Chiffre d’affaires 2015 : 517.094,00 euros
LINDENStatut juridique : SPRL
Numéro d’entreprise : 0425.146.545
Adresse : Rue de la gare 27 - 4780 Saint-Vith
Nombre d’employés : HP Linden : 51 (Groupe Linden : 74)
Chiffre d’affaires 2015 : 8.328.049,62 euros
Activité de la PMELemaitre Publishing est une
maison d’édition bruxelloise.
Elle a été fondée par Thibault
Léonard en 2010 (également
fondateur de Primento, en
2013). Dès sa création, Lemaitre
Publishing s’est focalisée sur
l’édition de livres éducatifs et
de formation continue. Avec
plus de 1.000 titres édités en
un peu plus de 5 ans, Lemaitre
Publishing est l’un des éditeurs
de livres les plus innovants.
Toutes les publications de
Lemaitre Publishing sont éditées
sous des marques à très forte
identité. Depuis sa création,
Lemaitre Publishing a vendu
près d’un million de livres papier
et numériques, ce qui en fait
un des leaders de l’édition
numérique dans son créneau
en Europe.
Activité de la PMELa société H.P. Linden sprl fait
partie du groupe Linden qui
est actif dans la construction
générale (www.linden.be),
dans la fabrication d’éléments
préfabriqués en béton
(www.alphabeton.eu) ainsi
que dans la construction
de charpentes métalliques
(www.steeltec.be). Ces
dernières années, le groupe
a développé PAMAflex, un
système de construction
pour maisons passives
(www.pamaflex.eu).
La société Ficos, active dans
le domaine de l’informatique
(www.ficos.com), fait
également partie
du groupe.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Dès sa création en 2010, Lemaitre a tenu compte de la révolution
numérique qui affectait le secteur de l’édition. Néanmoins, avec
l’arrivée du Kindle (2011), des tablettes (iPad, 2010) et l’explosion
du marché des smartphones, Lemaitre a dû rapidement
s’adapter. L’entreprise a fait le choix de publier toutes ses
publications à la fois au format ebook et format papier (sans
stock, uniquement disponible en impression à la demande). Elle
a fait le choix de se focaliser uniquement sur les activités dans
lesquelles elle avait une réelle valeur ajoutée, à savoir le travail
éditorial. Les autres activités ont progressivement été externalisées
à des partenaires stratégiques (Primento pour la distribution
ebook, NordCompo pour la composition, etc). Au niveau
éditorial, la PME a standardisé ses contacts avec les auteurs.
Afin de réduire sa dépendance aux canaux de vente classique
(Amazon, Google, Apple, etc.), elle a fait le choix de développer
une stratégie e-commerce autour de chacune de ses marques.
Plus récemment (septembre 2015), elle a opté pour le modèle
abonnement. Résultat : 40% du chiffre d’affaires réalisé en direct et
2.500 abonnés.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?Dès le début de l’apparition des ordinateurs accessibles
aux petites entreprises (fin des années 1970), la société s’est
lancée dans la programmation de logiciels pour ses propres
besoins : offres, états d’avancement… Le développement de
cet ERP a permis de l’utiliser dans tous les services administratifs
et techniques du groupe. Ont également été développées
les applications mobiles sur tablette et smartphone avec la
possibilité d’accéder à des informations, de saisir
des informations, de communiquer avec des réseaux externes
(par exemple l’ONSS)…
et ceci combiné avec toutes les possibilités de géolocalisation.
Consciente qu’une qualité optimale ne peut être atteinte
qu’avec une préparation détaillée et exacte des travaux
sur chantier, la société s’est également investie très tôt dans
l’utilisation des outils de dessin et de modélisation 3D. Aujourd’hui,
tous les projets de construction, de charpentes métalliques et
d’éléments en béton sont modélisés entièrement. Le modèle est
alors utilisé pour la coordination entre les différents acteurs de la
phase de planning, l’extraction des métrés lors de la fabrication,
la communication avec les ouvriers lors de la production
en atelier et le montage/travail sur chantier et l’extraction
des données numériques dans le cadre des commandes
numériques des installations de production.
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« Bien entendu, les aspects techniques sont essen-
tiels dans toute transformation numérique, mais
celle-ci est d’abord un challenge humain qui
concerne une multitude d’intervenants : comité
de direction, collaborateurs, clients, fournisseurs… »
Donald Niclaus, fondateur de New Horizon, a un
solide passé dans l’IT, alors il sait de quoi il parle.
« Aujourd’hui, les entreprises sont confrontées
à des cycles de vie de plus en plus infernaux.
Pour rester pérennes, il leur faut donc de la créa-
tivité. Pour cela, leurs équipes ont besoin d’un
contexte favorable. »
L’ambition de New Horizon est justement de per-
mettre aux dirigeants de sortir la tête hors du
guidon, et de créer avec eux « un espace stra-
tégique qui leur permet de réfléchir de manière
plus structurée à ce qui va faire la différence ».
Cette PME s’est spécialisée dans le business
coaching (coaching individuel et d’équipe, su-
pervision d’équipe, cercles de progrès, coaching
à distance…). Elle a notamment mis au point la
méthode E(xcellence)5 basée sur cinq axes de
progrès. Objectifs : accompagner les chefs d’en-
treprises et leurs équipes, faire d’eux des leaders
sereins, inspirés et performants. « J’insiste sur cet
ordre », poursuit Donald Niclaus. « Car aujourd’hui,
vu la pression subie par les CEO, le premier défi
est de garder sa sérénité. Celle-ci devient straté-
gique dans un contexte social et économique
pas évident. » La sérénité va favoriser la créativité,
qui va favoriser la performance…
La transformation numérique est en partie le
reflet de la manière dont le Comité de Direction
collabore. Celui-ci doit faire preuve de la plus
grande transparence afin de clarifier et simplifier
les processus de l’entreprise et disposer d’une
information de qualité irréprochable. Cela de-
mande une grande empathie de chaque acteur
impliqué. « Notre rôle est d’identifier la motivation
et les freins de chacun afin de fédérer l’équipe
vers une vision commune et partagée. »
NEW HORIZONAvenue De Fré 139
1180 Bruxelles
Donald Niclaus : +32 (0) 476 335 928 Gérant – Coach Certifié ICF - PCC
Julia Kostuk : +32 (0) 472 564 014 Directrice Marketing et Communication
www.new-horizon.be
Pour la société New Horizon, le secret, pour développer ses affaires, passe inévitablement par le développement du potentiel de chacun et de sa motivation, mais aussi
l’augmentation du niveau d’énergie et de la qualité relationnelle.
NEW HORIZON :« La transformation numérique est
avant tout un challenge humain ! »
Activité de la PMEPicking propose des services de production
graphique à travers quatre départements :
Design, Print, Interactive et Facility.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?En l’espace de 40 ans, Picking s’est transformée
en un véritable centre de compétences
couvrant aujourd’hui presque tous les spectres
de la production graphique. Les volumes des
imprimés étant en constante diminution depuis
quelques années, Picking a revu intégralement
son approche en tenant compte des tendances
du marché de la communication. L’objectif
de cette nouvelle approche est de donner
une autre dimension aux imprimés grâce à
l’innovation et aux techniques digitales. L’idée
est de réconcilier la communication ONLINE et la
communication OFFLINE et de ne plus mettre en
compétition le web et le print. En d’autres termes,
il s’agit d’associer les avantages et les forces
des deux techniques avec comme résultat
une nouvelle technique de communication :
la réalité augmentée.
PICKINGStatut juridique : SPRL
Numéro d’entreprise : 0563.374.416.
Adresse : Avenue Galilée, 4 – 1300 Wavre
Nombre de salariés : 24
Chiffre d’affaires 2015 : 4.800.000,00 euros
QUATRIÈME DIMENSIONStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0462.696.037
Adresse : Rue des Linottes, 4 - 5100 Naninne
Nombre d’employés : 40
Chiffre d’affaires 2015 : 6.700.000,00 euros
TAKE EAT EASYStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0848.329.930.
Adresse : Rue Vandenbranden, 1 - 1000 Bruxelles
Nombre de salariés : 60 (en Belgique)
Chiffre d’affaires 2015 : 709.932,30 euros
TECNIBOStatut juridique : SA
Numéro d’entreprise : 0417.235.008
Adresse : Rue de Lusambo, 76 - 1190 Bruxelles
Nombre de salariés : 47
Chiffre d’affaires 2015 : 11.500.000,00 euros
Activité de la PMEQuatrième Dimension est une
société active dans la broderie et
l’impression sur textile publicitaire.
Elle achète les textiles et produit
les broderies et impressions
dans son atelier situé à Naninne
(Namur). L’innovation est un
de ses points forts. Sa démarche
est d’investir à la fois dans
les outils, les technologies
qui les entourent et l’humain.
Le développement d’outils
informatiques performants a
généré d’importantes économies
et une grande réactivité.
En termes de ressources
humaines, la structure plane,
sans chef d’équipe ni contrôleur,
a permis de responsabiliser les
ouvriers. Sans outils informatiques
internes, cette façon efficace de
fonctionner serait impossible.
Activité de la PMETake Eat Easy est une société
permettant la livraison de plats
de vos restaurants préférés
jusqu’à votre domicile ou votre
entreprise, par l’intermédiaire de
coursiers à vélo.
Activité de la PMETecnibo est la première
entreprise industrielle dans la
transformation du bois et le
parachèvement à avoir reçu
le label d’ENTREPRISE ECO
DYNAMIQUE. Elle travaille dans
le respect de la problématique
des déchets, de la gestion
durable des forêts et du respect
de l’environnement en général.
Elle est en cours de certification
ISO 14001 (LABEL - IMAGE).
Tecnibo possède une usine
équipée de machines à
commandes numériques. Cette
usine peut être considérée
comme un des sites de
production les plus modernes
en matière de menuiserie sur
mesure et de cloisons.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?L’impression sur textile est un secteur traditionnellement artisanal.
Dès sa création, Quatrième Dimension s’est fixé comme objectif
de réussir à le professionnaliser. Grâce à l’exploitation des
nouvelles technologies, elle s’est forgé de belles perspectives de
croissance. Sa capacité à anticiper l’évolution du marché, du
métier, des tendances d’achat et des nouvelles technologies lui a
permis d’atteindre un niveau de développement intéressant.
Par ailleurs, 90% des ventes de Quatrième Dimension sont
réalisées via ses sites e-business. Afin de gérer efficacement la
multitude et la diversité des commandes, deux informaticiens
travaillent à temps plein en interne pour optimiser en
permanence l’ERP. Cette plateforme e-business permet de
gérer toutes les demandes de devis, les remises de prix, les
confirmations de commandes, les stocks, l’atelier, la facturation...
Enfin, les nouvelles technologies permettent à Quatrième
Dimension de produire beaucoup en petites et moyennes séries,
tout en maîtrisant ses marges.
L’automatisation des procédures et la vente en ligne ont été
déclencheurs de l’internationalisation du business de Quatrième
Dimension qui réalise aujourd’hui 30 % de ses ventes à l’export,
essentiellement chez ses voisins européens.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?A son lancement, Take Eat Easy se décrivait comme une
entreprise de logistique pour le secteur de l’HORECA. En 2015,
Take Eat Easy effectue un virage, devenant une plateforme
technologique groupant trois acteurs (client, restaurant,
coursier), grâce à une série de produits digitaux. Au cœur de
cette transformation se trouvent trois produits différents, et un
algorithme les liant. Les trois produits sont les applications.
Il y a d’abord l’application sur laquelle les clients peuvent passer
commande. Il y a ensuite l’application pour les restaurants, via
laquelle ceux-ci reçoivent les commandes passées par les clients.
Enfin, il y a l’application dédiée aux coursiers, leur permettant
de se diriger et de transporter les plats à travers la ville. Ces trois
produits sont liés par un algorithme capable d’allouer en temps
réel un coursier à une course de la façon la plus efficace possible
et de prévenir le client en temps réel des délais de livraison
attendus. C’est ce virage qui a permis à Take Eat Easy de faire
exploser ses volumes en 2015 et de se positionner comme leader
du marché belge sur son segment.
Comment la PME a-t-elle assuré sa transformation numérique ?La numérisation de Tecnibo repose sur quatre éléments : nouvelle
App sur iPad pour gérer CRM et présentation de Tecnibo, site
internet, collaboration avec 87 seconds pour créer une vidéo,
nouvelle usine complètement numérisée.
MAGAZINEENTREPRENDRE
36
Simples, concrets et d’une logique quelquefois
déconcertante, les propos des auteurs
traduisent des réalités de terrain et présentent
des analyses et des solutions pratiques face
aux questionnements nés du vécu quotidien
des chefs d’entreprise.
Partager avec vous – entrepreneurs ou
managers, patrons, dirigeants ou cadres
d’entreprise – la passion d’un management
performant, pérenne et plaisant… Telle est la
démarche des deux auteurs qui associent
leurs compétences et leurs expériences,
mêlant par-ci par-là dans cet ouvrage
une pointe d’humour voire de sarcasme
« politiquement incorrect ».
Marc-Frédéric EVERAERT et Samuel
GIELSDORF (à droite sur la photo) cumulent
une soixantaine d’années d’expérience
professionnelle en entreprise et des contacts
réguliers avec des entrepreneurs et des
managers d’horizons différents et d’expertises
complémentaires, ainsi qu’avec leurs équipes.
Ils livrent ici une approche originale et
innovante, fruit de leurs observations sur le
terrain.
Marc-Frédéric EVERAERT est également
l’initiateur de la Journée de l’Excellence des
PME (JPME) créée en 2006. Fort, entre autres,
du vécu des rencontres avec plus 80 patrons
et dirigeants de PME lors des préparations de
ces Journées, il a contribué à l’écriture du livre
« Management Passion ».
Qu’en retient-il, qu’en retire-t-il ?
M.-F. EVERAERT : « L’ouverture d’esprit et la
capacité de Samuel GIELSDORF de synthétiser
la somme d’expériences acquises au cours
de sa carrière et de ses nombreuses missions
au cœur même des entreprises ont été des
atouts exceptionnels pour rassembler la
matière détaillée tout au long de ces pages.
Les rencontres et les entretiens avec des
créateurs, des dirigeants d’entreprise et des
experts de grande qualité professionnelle sont
venus compléter utilement les thématiques de
cet ouvrage.
Qu’en retenir ? Que les grandes et belles
théories sur le management décrites à force
de livres, certes souvent intéressantes sur le
plan intellectuel, ne résistent que rarement à
l’épreuve de la réalité du terrain telle que la
vivent la majorité des entrepreneurs et des
managers. Pour comprendre cette réalité, il
faut pouvoir retrousser ses manches et plonger
les mains dans le cambouis, question de sentir
battre le cœur de l’entreprise et de toutes ses
parties prenantes. Il faut donc être à l’écoute,
lever régulièrement le nez du guidon et, ainsi,
comprendre ce que l’on fait, pourquoi, avec
quelle envie et quelle vision. L’envie est le
moteur de l’entrepreneur, la vision de ses rêves
et de ses projets en est le guide.
Je suis persuadé que les dirigeants et cadres
d’entreprises, comme tous les participants
aux Journées de l’Excellence des PME qui se
succèdent depuis dix ans, prendront plaisir à
lire ce livre comme j’ai pris plaisir à participer
à son écriture. »
Un témoignage vient
compléter les propos de
Marc-Frédéric EVERAERT,
celui d’Hervé GERARD,
éditeur du livre : « Le point
commun entre Marc-Frédéric
Everaert, Samuel Gielsdorf et
les éditions Avant-Propos ? L’humain ! Il est dans
toutes les valeurs, il est de toutes les passions,
il est le moteur de toute création. Il est au
cœur du livre ‘ Management Passion ’ car
l’énergie qui préside à la création de toute
activité n’est pas faite que de chiffres et de
courbes. Elle est activée par les sentiments,
les coups de cœur ou de gueule de l’acteur
qui la produit. Alors quand des hommes ont
précisément l’humain comme préoccupation
première, ils ne peuvent que se rencontrer.
C’est une réalité dont nous n’avons pu
que nous réjouir, unis dans le même
enthousiasme ».
Remettre l’humain au cœur de la création de valeur et exposer quelques techniques de base de gestion opérationnelle qui peuvent se résumer en deux mots clés : Puissance & Respect…
DÈS LE 15 JUIN EN LIBRAIRIES…
Entrons ensemble dans le cercle vertueux « Performance – Pérennisation – Plaisir ».
Ce code QR donne accès à une vidéo de 4 minutes dans laquelle
les auteurs présentent le livre
37
MAGAZINEENTREPRENDRE
Alors que certains pensent que
le changement passera par
l’immobilisation de nos transports
et de notre économie, d’autres,
de plus en plus nombreux
chaque année, déploient
une énergie et des ressources
personnelles exceptionnelles
pour créer, inventer, développer
les entreprises de demain.
Malgré un engouement de
plus en plus marqué pour
l’entrepreneuriat et un contexte
réglementaire et fiscal en
net progrès, le parcours de
l’entrepreneur reste une aventure
souvent assimilée à un trek en
haute montagne.
C’est ce que les deux orateurs
de la soirée du 1er juin 2016
à l’ICHEC ont rappelé aux
participants. L’un, Xavier De
Poorter, expert en entrepreneuriat
et créateur lui-même qui, en tant
que co-fondateur d’ICHEC-PME,
accompagne des patrons depuis
plus de 20 ans, l’autre, Olivier de
Duve, créateur de MyMicroInvest,
est à la fois un exemple de
« success story » et un acteur
engagé dans le financement des
projets de création.
Sur base de son expérience
personnelle et professionnelle,
ce dernier a rappelé des
principes simples mais essentiels
qui participent à la réussite
des projets : l’importance de
l’humain comme premier
facteur de réussite, nous ne
sommes clairement pas tous
des entrepreneurs dans l’âme ;
la parfaite connaissance de son
futur marché et seulement le bon
produit, le bon service.
Alors que MyMicroInvest vient
de connaître une mini crise
médiatique, Olivier de Duve a mis
l’accent sur l’importance de la
clarté et de la solidité de la vision
et des valeurs du CEO et de son
entreprise. Ce sont ces éléments
qui, dès la création, permettent
de faire face aux obstacles qui ne
manqueront pas de se présenter.
Parmi ceux-ci, la recherche
de moyens financiers n’est
certainement pas le moindre.
MyMicroInvest joue, dans ce
cadre, un rôle important.
Et c’est exactement la dynamique recherchée par ICHEC-PME, le pôle d’expertise en entrepreneuriat et croissance d’ICHEC Formation Continue. Lors de la soirée de clôture du programme PME-Start 2015-2016 ce 1er juin,
les 29 créateurs d’entreprises formés et accompagnés cette année ont pu partager leurs succès (20 emplois créés, 5 financements levés…) mais
aussi leurs difficultés avec 60 autres futurs aventuriers de la création.
Quand un entrepreneur rencontre un autre entrepreneur…
Ils se racontent des histoires d’entrepreneurs.
38
MAGAZINEENTREPRENDRE
Le CrowdFunding est une
réponse particulièrement
adaptée pendant la période
de « traversée du désert » que
connaissent quasi tous les
entrepreneurs quand ils ont
épuisé les ressources financières
les plus facilement mobilisables
(personnelles, famille, amis…),
mais n’ont pas encore les
arguments pour convaincre les
investisseurs traditionnels.
Il s’agit certes d’un levier de
collecte de fonds, mais c’est
avant toute chose, un outil de
marketing et de communication
particulièrement efficace.
Chacun des investisseurs qui
fait le choix de croire en votre
projet devient automatiquement
l’ambassadeur de votre produit,
de votre service. Et Olivier de
Duve de préciser que cet effet
est valable aussi bien dans
un marché B to C (Business to
Consumer) que B to B (Business
to Business).
En tant que pionnier de ce
véhicule d’investissement en
Belgique, MyMicroInvest reçoit plus
de 100 nouveaux projets par mois.
Tous ne se retrouveront pas sur
la plateforme mais, pour ceux
qui sont présentés, 2/3 s’avèrent
rentables pour les investisseurs.
Le CEO de l’entreprise précise dès
lors clairement qu’en moyenne
1/3 des projets échoueront.
Le risque est donc réel.
Son conseil : ne pas mettre tous
ses œufs dans le même panier.
Si la création était au cœur
de la soirée, l’autre versant
de la montagne n’a pas été
oublié, à savoir la croissance.
Actuellement, dans le top 10 des
acteurs du CrowdFunding en
Europe, Olivier de Duve ne cache
pas son ambition de passer dans
le top 5. Son levier de croissance :
l’internationalisation des activités.
L’aventure continue donc pour
ses associés et lui, comme pour
les 80 créateurs présents dans
la salle.
PAR BRIGITTE HUDLOT,
DIRECTRICE
ICHEC FORMATION CONTINUE
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MAGAZINEENTREPRENDRE
L’Internet a amené de nouveaux
comportements de consommation qui ne
sont pas toujours favorables au commerce
physique. Par exemple, le showrooming
désigne la pratique selon laquelle les
consommateurs recherchent des informations
sur un produit dans les commerces
traditionnels pour ensuite l’acheter sur
internet. « Cette tendance est une menace
pour les commerçants, mais ils peuvent
développer une stratégie », estime Benjamin
Stoz, passionné de design et d’architecture
et auteur d’un livre « Aménagement
commerciaux se différencier pour réussir »
paru début 2016 (Edi.pro).
Voici quelques pistes données par l’architecte
d’intérieur :
Pouvoir commander en ligne MAIS depuis le magasin : les boutiques peuvent
mettre en place des stratégies pour
contrer le phénomène du showrooming.
Objectif ? Générer du trafic en magasin,
avoir la possibilité de réserver ou de
commander des produits à travers le web
pour ensuite faire le retrait dans la surface
de vente. Les enseignes utilisent le fait que
les clients potentiels sont munis de leur
mobile avec une connexion internet dans
la boutique pour proposer une information
complète d’un produit ou de la marque.
Intégrer les nouvelles technologies DANS le magasin : des outils existent sur le
marché comme les cabines d’essayage
virtuelles. Comme dans un miroir, le client
peut voir son image réfléchie mais il lui
sera possible d’essayer des vêtements
virtuels superposés aux images réelles de
son corps. Même la réalité augmentée
s’est introduite dans le commerce en
proposant au consommateur d’essayer
un produit de chez lui à l’aide de son
téléphone et d’une webcam. Dans
certaines enseignes, les vendeurs
s’équipent de tablettes afin de fournir
toute l’information sur un produit ou offrir la
possibilité au client de laisser un avis sur le
magasin ou les produits.
Inciter les clients à partager leur expérience d’achat sur les réseaux sociaux : l’expérience d’achat se prolonge
sur le web, les réseaux sociaux ou sur
le smartphone et facilite le partage de
l’expérience du moment. Le système
de récompenses est un bon moyen
d’augmenter le trafic dans le magasin
physique : offrir des réductions sur le net
qui sont valables en magasin permet
d’inciter le public à se rendre dans
l’espace de vente. Par exemple, placer
en magasin des displays (mobilier)
correspondant à un concours organisé
sur Facebook. Si les internautes viennent
faire un « selfie » devant le display et
ensuite le poste sur Facebook, ils reçoivent
un cadeau.
Utiliser l’affichage dynamique : communiquer visuellement dans le point
de vente sur un écran, un mur d’écrans
ou par vidéo-projection.
Cela permet au commerçant de rendre
ses messages plus attractifs afin d’interagir
avec le client. Les contenus peuvent être
édités en temps réel en fonction du type
de client présent dans le rayon via des
technologies de reconnaissance faciale
ou de données factuelles, comme la
saison ou la gestion de stock. L’affichage
dynamique est en passe de remplacer les
systèmes traditionnels comme les affiches,
panneaux publicitaires et signalétique.
Mettre en place des bornes interactives : le client actuel souhaite bénéficier des
mêmes avantages d’achat dans un
magasin que devant son écran. La borne
interactive sur le point de vente va informer
le consommateur sur son emplacement
et son parcours dans le magasin et sur les
produits qu’il pourra y trouver. Il suffit de
scanner un article sur la borne et celle-
ci vous livre l’ensemble des informations
techniques du produit (dimensions,
prix...). Certaines bornes peuvent aussi
être équipées d’un terminal de paiement
en ligne afin d’éviter les files d’attentes à
la caisse. D’une manière générale, elles
participent à l’expérience d’achat vécue
par le consommateur.
La digitalisation du point de vente est un
phénomène auquel le commerçant ne
pourra pas échapper. Connaître les nouvelles
technologies de communication et le
développement des systèmes qui permettent
d’interagir avec le client est indispensable.
« Le consommateur actuel veut un magasin
connecté qui puisse lui faire vivre une
expérience exceptionnelle et qu’il pourra
lui-même partager sur les réseaux sociaux.
L’utilisation de toute une série d’applications
intelligentes va transformer radicalement
l’acte d’achat », conclut Benjamin Stoz.
Les frontières entre online et offline ont tendance à disparaître. L’expérience que fera vivre le commerce au client est la valeur ajoutée qui séduira le consommateur. Pour ce faire, la digitalisation du commerce repose sur quelques règles importantes.
Comment maintenir en vie l’art du shopping à l’époque numérique ?
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Benhamin Stoz : la digitalisation du point de vente est un phénomène auquel le commerçant ne pourra pas échapper
40
MAGAZINEENTREPRENDRE
A l’origine de l’entreprise fami-
liale Sita, il y a Carmelo Sita. En
1947, il quitte la Calabre pour
venir travailler dans les mines de
la Louvière. En 1958, nostalgique
des bons fromages de sa région
d’origine, il ouvre les portes
d’une fromagerie artisanale où
il fabrique de la ricotta. Au début
des années 2000, on est très loin
des trois vaches que possédait le
patriarche puisque la troisième
génération (Sergio, Carmelo,
Bruno et Pasquale Sita) a repris
le flambeau de cette fromage-
rie qui livre ses produits divers et
variés à près de 700 clients par
semaine.
Face à la demande croissante
mais toujours dans le respect
du produit ainsi que du client,
la relève décide de favoriser la
progression de l’entreprise. Et
les fruits ne se font pas attendre
puisque la société remporte à
plusieurs reprises le titre de « Ga-
zelles du Hainaut » décerné par
le magazine économique Trends
Tendances. « Avec 1.500 clients
restaurateurs et plus de 4.000
références disponibles, nous
sommes aujourd’hui les seuls
en Belgique et dans le Benelux
à offrir la plus large gamme en
produits d’alimentation d’origine
italienne », développe Bruno Sita.
« Nous sommes spécialisés dans
la fourniture de produits frais et
ultra-frais, comme la mozarella
di buffala, la truffe ou encore le
jambon de Parme. Nous propo-
sons également une gamme de
produits surgelés car cela corres-
pond à une nouvelle demande
du secteur de l’Horeca. Du débu-
tant qui souhaite mettre en place
une nouvelle activité aux plus
gros opérateurs qui cherchent
des produits adaptés à leurs be-
soins, nous sommes le partenaire
idéal car nous proposons diffé-
rentes formes de collaboration. »
Côté logistique, l’entreprise Sita
est capable de couvrir l’entièreté
du pays et s’engage à livrer ses
clients dans les 24 heures qui
suivent la prise de commande.
Des prix compétitifs toute l’annéeTout au long de l’année, l’entre-
prise Sita prend soin de proposer
des produits d’épicerie, frais, surge-
lés, mais aussi des vins, des huiles
et des conserves à prix compétitifs
à sa clientèle composée de profes-
sionnels mais aussi de particuliers.
Une carte de réduction est en outre
disponible pour les professionnels
du métier. « Nous possédons à ce
jour trois points de vente : un pour
les particuliers (Manage) et deux
(Marcinelle et La Louvière) pour les
travailleurs de l’Horeca », complète
Bruno Sita. Avec une expertise re-
connue et non égalée dans le sec-
teur de la gastronomie, la société
Sita est devenue au fil des années
consultante pour les domaines de
la grande distribution et de l’indus-
trie qui souhaitent sans cesse lan-
cer de nouveaux produits sur le
marché. Preuve que la gastrono-
mie italienne a encore de beaux
jours devant elle !
SitaLe Cash & Carry à destination des professionnels et des particuliers est ouvert de 9h à 17h du lundi au vendredi ainsi que le samedi de 9h à12h30
Tél : +32 (0)64/ 22.37.60
Adresse: 7 rue du Canal à 7100 La Louvière
Email : [email protected]
Pour les gros volumes, les professionnels et les particuliers peuvent se rendre au : 102 rue des Forgerons à 6001 Marcinelle
Tél : +32 (0)71/ 36.75.84
Email : [email protected]
Adresse de nos bureaux et de l’entrepôt : 9 rue de Liège à 6180 Courcelles
Tél : +32 (0)71/ 89.90.90
Email : [email protected]
www.sitadis.be
Mozarella di buffala, jambon de parme, olives, truffe… La société Sitadis est devenue un acteur incontournable dans la fourniture de produits italiens aux professionnels l’Horeca. A la fois fournisseurs de pizzerias, de restaurants, de la grande distribution mais aussi de particuliers, cette PME familiale au capital sympathie élevé revient sur les clés de son succès.
SITA l’acteur incontournable
de la gastronomie italienne
Du médecin généraliste au patron d’entreprise, certains sites se spécialisent même dans ce type de cotation. Tel Glassdoor, ce « TripAdvisor de l’emploi ». Les avis se multiplient et priment dorénavant sur la communication officielle de l’entreprise. Il n’est plus possible de faire l’impasse. Et les entreprises semblent souvent bien dépourvues. Pour le meilleur et pour le pire.
Les employés communiquent, pour le meilleur et pour le pirePour le meilleur quand l’entreprise fait face à un coup dur, un bad buzz et qu’ils sont là pour la défendre, pour contre-argumenter, dans une spontanéité convaincante par nature. Et de ce fait, souvent mieux qu’une communication corporate plus classique. L’exemple récent de la vidéo de la STIB 1 est éloquent. L’entreprise laisse ses collaborateurs s’exprimer sur ce qu’ils ont vécu lors des attentats du 22 mars, parfois au plus près du drame. Solidarité, professionnalisme, respect des autres. Voilà toutes les valeurs de l’entreprise portées avec dignité et crédibilité par ses propres collaborateurs.
Pour le pire quand ils confient sur les réseaux sociaux leurs déboires, leurs ressentiments, leurs griefs. « Le fait est là », explique Vincent Pittard co-fondateur de l’agence REPUTATION 365, « 33 % s’épanchent sur Internet 2. Tout y passe : les produits et services, le management, la stratégie de l’entreprise, les tensions entre collègues et même pour un tiers des cas, des informations à diffusion restreinte voire confidentielle. » Le linge sale n’est plus lavé en famille mais sur la toile. À la barbe de tous, partout et pour toujours. Car Internet n’oublie jamais.
Les réseaux sociaux sont une opportunité avant d’être un dangerCes réseaux numériques sont des espaces ouverts, faits d’interactions et d’échanges, où des liens se tissent entre collaborateurs, avec des partenaires, des clients et vers des futurs collègues. C’est aussi
une marmite bouillonnante d’idées et d’expérimentations.Désormais, la communication externe de l’entreprise n’est plus aux seules mains du dirigeant et du département de communication. Les collaborateurs s’en sont emparés. Et ils sont écoutés s’ils ne sont pas mis en scène. C’est cela la vraie révolution de la communication 2.0. On fait désormais plus confiance à quelqu’un qui nous ressemble, même si on ne le connait pas, plutôt qu’à ce que dit l’entreprise.Ce constat, la plupart des entreprises l’ont déjà fait. Mais elles sont encore désarmées lorsqu’il s’agit d’y apporter des réponses concrètes. Comment passer de règles de gouvernance strictes à un certain lâcher prise ?
Les employés sont aujourd’hui des acteurs de la réputation de l’entreprise. Qu’on le veuille ou non, le constat est là. Et la tendance est à la hausse : tout le monde note tout le monde.
MARQUE EMPLOYEUR : employés pyromanes et pompiers
1 https://youtu.be/bBQIbxBO1yc 2 Enquête menée en juin 2014 par le
CEGOS auprès de 1000 salariés et 300 dirigeants et managers impliqués dans le pilotage des réseaux sociaux et du digital pour leurs entreprises : http://www.cegos.fr/Pages/impacts-digital-et-reseaux-sociaux-barometre-cegos.aspx
42
MAGAZINEENTREPRENDRE
Que faire : cadenasser ou laisser faire ? Ni l’un ni l’autre. La question n’est
plus de savoir si on donne un rôle
d’ambassadeur aux employés
pour porter la voix de l’entreprise,
ils l’occupent déjà. Le point
est plutôt de savoir comment
canaliser ce mouvement.
La solution : une charte d’utilisation
des réseaux sociaux.
Attention, il ne s’agit pas d’un
document pour énumérer et
interdire tous les comportements
à risque ou les propos à proscrire.
Un tel document peut avoir sa
place dans le règlement d’ordre
intérieur mais l’usage montre qu’il
n’est pas lu, ni compris et qu’il est
rapidement désuet.
La charte d’utilisation des réseaux
sociaux doit faire appel au bon
sens. C’est un guide des bons
usages numériques, un manuel
pratique pour prendre soin de
sa propre identité numérique, de
celle de son entourage, y compris
professionnel. Du management
participatif en quelque sorte.
La métaphore est connue : au
restaurant, vous êtes attablé avec
vos amis et les amis de ceux-ci.
Lorsque vous parlez de votre travail,
vous êtes attentif à votre vie privée,
à celle des autres, aux informations
confidentielles de l’entreprise et
vous respectez votre interlocuteur.
Surtout que des inconnus à
d’autres tables pourraient vous
entendre. Sur les réseaux sociaux,
c’est la même chose.
Plus qu’une charteConcevoir une charte ne suffit
pas. Il faut communiquer à son
sujet et l’accompagner auprès
des employés. Des ateliers
pratiques adaptés à chaque type
de profil, à leur responsabilité,
à leurs connaissances.
Comment suivre l’évolution
de son marché avec Twitter ?
Comment prospecter avec
Linkedin ? Quels sont les conseils
pour commenter un article de
presse en ligne avec son propre
compte Facebook ? Etc.
« Ce virage numérique ne
peut pas se négocier à la
même vitesse dans toutes
les organisations. La culture
d’entreprise doit rester au cœur
du projet », résume Vincent Pittard
de l’agence REPUTATION 365.
Le secteur d’activité influe sur
ce que dira la charte, sur les
objectifs qu’elle poursuivra,
les valeurs qu’elle incarnera.
C’est une particularité à prendre
en compte. Il ne serait pas
efficace de faire des copier-coller
d’une entreprise à l’autre.
« Mais plus qu’une charte,
c’est un processus de ‘change
management’ qui doit
s’enclencher. Avec toutes les
peurs que tout changement
implique », sourit Vincent Pittard.
« Ce processus va modifier
profondément les échanges
d’information dans et hors de
l’entreprise. C’est pour cela que
la direction doit être fortement
impliquée et jouer un rôle moteur.
C’est l’ingrédient principal du
succès… ou de l’échec de cette
transformation ».
Des ambassadeurs indispensables ?Certaines entreprises ont déjà mis
en avant leur dirigeant, un cadre
ou un employé pour humaniser
et incarner leur communication.
C’est en effet un puissant levier.
Mais lorsque le collaborateur
quitte l’entreprise, tout s’effondre.
L’employé part avec sa visibilité
médiatique, l’entreprise perd un
symbole et laisse un certain vide
communicationnel.
C’est ce que doit se dire en ce
moment BNP Paribas Fortis avec
le départ de son économiste en
chef Peter De Keyzer.
Que faire de ses 228 articles
de blog et de ses centaines de
tweets qui construisaient la vision
de son (ex-)employeur ?
Alors faut-il dès lors se passer de
ces ambassadeurs numériques
ou les multiplier ? Il faut trouver un
juste milieu pour ne pas déforcer
l’entreprise.
www.charlicharger.be «Commandez maintenant !» [email protected]
Que faire des 228 articles de blog de Peter De Keyzer qui construisaient la vision de son (ex-)employeur ?
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MAGAZINEENTREPRENDRE
Beaucoup d’études expliquent les échecs
des entreprises émergentes à partir de causes
externes. En vérité, quelques recherches
récentes ont montré que la majorité des
échecs sont dus à des problèmes de
personnes au sein de l’équipe dirigeante.
Par exemple, selon les travaux du professeur
Noam Wasserman de l’Université de Harvard, 65%
des startups échouent essentiellement en raison
de problèmes interpersonnels entre fondateurs.
D’après Carl-Alexandre Robyn, auteur du livre
« Start-up : bien choisir ses associés et mieux
répartir son capital-actions », ces conflits
interpersonnels entre associés sont le fruit
des décisions difficiles face aux dilemmes
fondateurs de toute startup : s’associer,
d’abord, et partager, ensuite. « Environ 70%
des conflits entre associés sont dérivés d’une
mauvaise distribution initiale des actions et
30% des antagonismes sont la conséquence
d’une mauvaise évaluation préalable des
tempéraments ! ».
Eviter le conflit d’entrée de jeuL’auteur a une expérience multiple de la
création, de la gestion et du financement
de startups. Au cours de ses recherches,
il s’est entre autre demandé comment les
cofondateurs de startups faisaient pour se
répartir la valeur.
La réponse l’a quelque peu surpris : « En fait,
j’ai compris que ça se fait un peu au petit
bonheur la chance. Souvent, les starters
lancent leur projet avec les amis, la famille.
Le problème est que la plupart sont
prisonniers d’une tendance naturelle à vouloir
éviter le conflit d’entrée de jeu. Ils ne pensent
pas que des problèmes peuvent survenir par
la suite, ni qu’un cofondateur pourrait quitter
le navire à un moment. »
Pourtant, rien n’est moins imprévisible que
la vie d’une startup : « En moyenne, sur cent
startups créées, seules dix perceront. Et dans
ces dix, quatre parviendront à conserver leur
modèle économique initial, tandis que six
d’entre elles devront le modifier in extremis
pour survivre et/ou s’adapter au marché »,
écrit Carl-Alexandre Robyn.
C’est un sujet dont on parle peu quand il s’agit de vanter les mérites de l’entrepreneuriat : un grand nombre d’échecs de startups sont dus non pas à des causes externes, mais à des problèmes d’entente entre cofondateurs. Un livre propose des outils pour répondre à ces questions un peu taboues, et pourtant cruciales pour la suite : comment bien choisir ses associés et mieux répartir son capital-actions, ainsi que les gains en fonction des efforts réels de chacun ?
Carl-Alexandre Robyn : 65% des startups échouent en raison de problèmes interpersonnels entre fondateurs
Créer une startup n’est pas un conte de fée !
Sur 100 startups créées, seules 10 perceront.
Et dans ces 10, seules 4 parviendront à
conserver leur modèle économique initial
44
MAGAZINEENTREPRENDRE
Côté équipe dirigeante, moins de 10% des
fondateurs restent à des postes opérationnels
élevés au terme du développement de
leur entreprise. « Des exemples comme Bill
Gates ou Marc Zuckerberg sont de très rares
exceptions ! »
Excès d’optimismeAprès la sélection bâclée des associés,
la répartition du gâteau pose également
problème. Par facilité, excès d’optimisme,
évitement du conflit, propension à s’en
remettre à son instinct…, la majorité des
cofondateurs choisissent une répartition à
parts égales du capital et des salaires.
« C’est bien romantique, mais ça ne va
pas aller ! A l’usage, cela risque d’être fatal
car certains fournissent plus d’effort que
d’autres, ce qui est source de frustrations et de
tensions. » Car c’est inévitable, tous les associés
ne s’impliqueront pas de la même manière.
Pour Carl-Alexandre Robyn, avec de la
méthode, ces difficultés peuvent être
anticipées et les options possibles sont bien
plus variées qu’on ne l’imagine. « La plupart
des primo-fondateurs n’ont même pas
conscience des dilemmes auxquels ils sont
confrontés, ni de connaissance de la palette
des possibilités s’offrant à eux, et encore moins
des conséquences à long terme de leurs
décisions. Ils ne réalisent d’ailleurs même pas
qu’ils prennent des décisions cruciales ! »
C’est donc l’objet de son bouquin : proposer
aux fondateurs de startups des outils
accessibles et pragmatiques, sous forme de
matrices de décision adaptables, qui leur
permettent de prendre les bonnes décisions
le plus tôt possible. Entre autre sur la manière
de choisir ses associés et partager le capital-
actions entre fondateurs, de choisir ses
employés clés, ainsi que ses investisseurs.
Choisir plutôt que subirSon parcours de capital-risqueur l’a souvent
confronté aux problématiques financières
des starters qui doivent négocier l’ouverture
de leur capital aux investisseurs privés et
institutionnels.
« A force de rencontrer des starters et
investisseurs, je me suis rendu compte que
les premiers présentent de grandes lacunes
pour ce qui est d’évaluer leur startup et de
la vendre. Une fois lâchés par les organismes
qui les accompagnent, ils sont perdus face
aux investisseurs potentiels. Ils ont rédigé un
business plan, en savent expliquer la teneur,
le montant recherché et à quoi celui-ci va
servir, mais sont incapables de faire une
vraie proposition d’affaire. Or, tout investisseur
aguerri posera ces questions : Combien
l’investissement va-t-il rapporter et dans quel
délai ? Quel pourcentage du capital propose
le starter ? »
Souvent, les starters ne savent tout bonnement
pas combien leur startup vaut. Ils n’ont pas
été préparés à répondre à ces questions.
« J’ai interviewé des gens du dispositif
d’accompagnement qui m’ont répondu
‘mais ce sont de petits montants et c’est
l’investisseur qui fera le calcul’. Quelle erreur
de jugement ! En partant ainsi, les porteurs de
projets sont perdants. La négociation devient
un processus subi ; l’évaluation de la startup
est faite non pas par le starter, mais par
l’investisseur. »
Sachez vous vendre !L’auteur pointe aussi le manque de talents
ou de préparation communicationnels des
entrepreneurs. « Après un long et fastidieux
chemin parcouru dans le dispositif d’aide à
la création et au financement d’entreprises
où les porteurs de projet sont ballotés d’une
structure publique ou privée à une autre vient
enfin le moment périlleux de devoir vendre
leur projet à des investisseurs privés. »
Et là, c’est la déconvenue ! Plus de 90%
des jeunes pousses échouent à lever des
capitaux de démarrage. « Notre écosystème
startups est un vivier riche de talents, mais si
les fondateurs sont porteurs d’un potentiel
créatif prometteur, beaucoup manquent des
soft skills nécessaires à la concrétisation de ce
potentiel. »
En sept mots : les starters ne savent pas se
vendre ! « Or si le contenu du business plan
est déterminant pour obtenir le rendez-
vous, ce n’est pas lui qui convainc les
investisseurs d’investir mais ce sont plutôt les
tempéraments. »
Selon l’auteur, les attitudes qui permettent
aux fondateurs de « s’imposer face à des
investisseurs blasés » sont la confiance en
soi, une bonne qualité d’écoute, un discours
articulé autour de quelques idées fortes et une
posture adéquate, le tout avec une mise en
scène réalisée avec un minimum de sincérité.
Par ailleurs, beaucoup de plans d’affaires
présentés ne répondent pas aux
préoccupations de base des investisseurs et
ne rassurent pas ceux-ci sur l’engagement du
starter dans la prise de risques. Le starter doit
convaincre du fait qu’il est prêt à mouiller sa
chemise.
« Les fondateurs belges sont courageux mais
pas téméraires : contrairement à leurs pairs
anglo-saxons, trois quarts des fondateurs ne
mobilisent pas l’entièreté de leurs économies
pour lancer leur projet. Si vous n’êtes pas
prêts à prendre des risques, c’est que vous ne
croyez pas totalement dans votre projet ! »
LES ATTITUDES D’UN SUPER FONDATEUR (EXTRAITS)Pour obtenir l’adhésion et l’estime de vos (futurs) investisseurs, montrez- leur que vous :
1. Saurez développer votre écoute : pour être sûr que votre discours fera mouche et pour obtenir le meilleur de vos collaborateurs, vous devez les connaître, avoir identifié leurs points forts et leurs faiblesses, mesuré leur degré d’autonomie et savoir ce qui les motive.
2. Veillerez à être exemplaire : il faut être courageux dans sa relation aux autres, être capable dire à un collaborateur qu’il s’est trompé ou qu’il n’a pas été à la hauteur. Tout en cherchant des solutions pour redresser la barre. Être exemplaire : respecter la parole donnée, tenir les délais annoncés, éviter de s’attribuer les idées d’un collaborateur ou, en cas d’erreur, de rejeter la faute sur l’équipe.
3. N’hésiterez pas à vous engager : l’énergie, l’enthousiasme sont communicatifs et ont un formidable effet d’entraînement sur les équipes. En s’impliquant, on devient plus crédible et on gagne en autorité naturelle.
4. Donnerez du sens aux objectifs : on ne vous demande pas de jouer les prédicateurs exaltés, mais d’expliquer clairement à vos équipes où vous voulez aller afin de donner du sens à leur action.
5. La jouerez collectif : un entrepreneur doit pouvoir déléguer, accepter des façons différentes de travailler de ses collaborateurs et prendre en compte leurs suggestions. Une bonne idée qui ne recueille pas l’adhésion ne sert à rien.
START-UP : bien choisir ses associés et mieux répartir son capital-actions, Carl-Alexandre Robyn, avril 2016, 324 pages, Edi.pro
Environ 70% des conflits entre associés sont dérivés d’une mauvaise distribution initiale des actions
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MAGAZINEENTREPRENDRE
Voici les principaux enseignements de la
dernière version de ce « Baromètre ». L’enquête
a été menée fin 2014 sur un échantillon de
2100 citoyens âges de plus de 15 ans.
disposent d’un téléphone mobile
d’une connexion à Internet
moins un ordinateur fixe ou portable
connexion WiFi
smartphone
plus via l’ordinateur, mais bien via la
tablette numérique et/ou le smartphone
Un smartphone pour quoi faire ?Trois quarts des utilisateurs de smartphone
se connectent quotidiennement à Internet
via WiFi ou 3G/4G. Parmi nombre d’autres
applications, ils exploitent notamment:
Internet pour quoi faire ?81 % des Wallons de 15 ans et plus ont utilisé
Internet au moins une fois au cours de
l’année, et 71 % quotidiennement.
Lieux d’usage d’Internet :
L’usage du WiFi hors du domicile est
principalement concentré à l’hôtel ou au
restaurant (70 % des utilisateurs), dans la rue
(39 %) et dans les gares et aéroports (31 %).
Au niveau des types d’usage :
loisirs (74 %) ou préparation des achats
(74 %), en ligne ou non.
Les progressions les plus significatives, par
comparaison à la situation deux ans plus tôt,
concernent les achats en ligne et l’usage des
réseaux sociaux qui intéressent tous deux 66 %
des internautes. C’est clairement Facebook
qui capte l’essentiel des usages des réseaux
sociaux avec 61 % des internautes (49 % des
Wallons de 15 ans et plus). Enfin, 53 % de ces
derniers ont acheté en ligne au cours de
l’année, marquant un net progrès par rapport
à 2012 (44 %).
Baromètre 2015 des usages numériques des citoyens wallons : www.digitalwallonia.be/barometre2015/
L’Agence du Numérique mesure régulièrement le niveau d’intensité numérique des citoyens wallons, au travers du niveau d’équipement des ménages et de leurs usages numériques.
QUATRE MÉNAGES SUR CINQ
connectés à InternetLE THÈME DE LA « JOURNÉE DÉCOUVERTE ENTREPRISES » 2016 EST CONNUCE SERA « TOUS CONNECTÉS » !La Journée Découverte Entreprises célèbre sa 23ème édition en 2016 et se tiendra le dimanche 2 octobre de 10 à 17h. Des centaines d’entreprises et organisations accueillent chaque année des milliers de visiteurs. Au total, plus 2 000 sociétés ont ouvert leurs portes à plus de 7 000 000 de visiteurs.
En 2016, le numérique occupe une place d’honneur puisque le thème de la 23 ème édition de la Journée Découverte Entreprises sera : « Tous connectés».
Avec « Tous connectés », la JDE souhaite mettre en valeur les changements apportés par le numérique dans l’organisation de nos entreprises et les avantages qui en découlent. Qu’il soit un bouleversement radical, un facilitateur de business ou un avantage compétitif indéniable… qu’il soit déjà bien installé dans l’entreprise ou à peine émergent, le numérique dans l’entreprise sera mis à l’honneur chez les participants de la Journée Découverte Entreprises, le 2 octobre 2016.
Mais plus généralement encore, être « tous connectés » permet de mettre à l’honneur le lien qui unit nos entreprises entre elles, ou les entreprises et le grand public, concept particulièrement mis en valeur lors de chaque Journée Découverte Entreprises. Tous connectés, tous sur la même longueur d’onde, tous ensemble pour se découvrir l’un l’autre et se bénéficier mutuellement.
Vous souhaitez figurer participer à la prochaine édition de la Journée Découverte Entreprises du 2 octobre 2016 ? Contactez Katty Mangin [email protected] ou 069/66 15 04.
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A PASSPORTTO THE GLOBAL ECONOMY
UNITED BUSINESS INSTITUTES - BRUSSELS Avenue Marnix, 20 B-1000 Brussels Tel. 02 548 04 80 [email protected]
UNITED BUSINESS INSTITUTES - LUXEMBOURG Campus Wiltz - Château de Wiltz L-9516 Wiltz - Luxembourg Tel. 00 352 27 99 01 82
BA (HONS) BUSINESS STUDIES 3-YEAR BACHELOR DEGREE
MBA − MASTER OF BUSINESS ADMINISTRATION
The opportunity to study Business in Brussels or Luxembourg.
Small classes taught in English by business professionals.
Strong academic course of study plus practical training.
Yearly in-company internships.
International environment.
Programmes validated by Middlesex University London. The students
will be awarded a Middlesex University London degree on successful
completion.
www.ubi.edu