DOMAINE RÉGIONAL DU MARAIS DE STORS (MÉRIEL - 95)
Étude hydrobio-entomologique Samuel JOLIVET coord.
2005
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 1
Avant-Propos
Le présent travail a été effectué au cours de la saison 2005 par l'Office pour les Insectes et
leur Environnement et le groupe OPIE-benthos, à la demande de l'Agence des Espaces
Verts de la Région Île-de-France. L'inventaire a été réalisé par Samuel JOLIVET, Michel BRU-
LIN ainsi qu’Aurélien GAJDOS, sous la responsabilité scientifique de Jean-Louis DOMMANGET.
Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation de ce
travail, MM. Pierre CLAVEL et Nicolas BOULARD de l'Agence des Espaces Verts de la Région
Île-de-France (AEV) ainsi que Michel BRULIN, Pierre QUENEY, Jacques LE DOARÉ et Gennaro
COPPA pour leur aide précieuse dans la détermination des échantillons.
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Sommaire
1. Présentation du site. .............................................................................................. 3 2. Méthodes de prospection. ..................................................................................... 5
2.1. Pratiques entomologiques ................................................................................. 5 2.1.1. Méthode des micro-habitats ........................................................................ 5 2.1.2. Capture à vue des imagos .......................................................................... 6 2.1.3. Protocole IBGN .......................................................................................... 7
2.2. Identification ..................................................................................................... 7 3. Espèces Observées ............................................................................................... 8
3.1. Listes des espèces observées ........................................................................... 8 3.2. Commentaires généraux ................................................................................. 11
3.2.1. Les Éphémères (par Michel BRULIN) : ........................................................ 11 3.2.2. Les Plécoptères (d’après J. Le Doaré) ....................................................... 16 3.2.3. Les Trichoptères ...................................................................................... 18 3.2.4. Les Odonates .......................................................................................... 19 3.2.5. Autres groupes......................................................................................... 20
4.1. Les résultats ...................................................................................................... 23 4.2. Discussion ......................................................................................................... 23
5. Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique ................... 25 5.1. Proposition pour la zone amont. .......................................................................... 25 5.2. Proposition pour le marais phragmitaie. ............................................................... 25 5.3. Proposition pour la zone de sources du Ru des Carrières....................................... 26
Conclusion ................................................................................................................. 27 Bibliographie .............................................................................................................. 28 Annexe 1 : cartographie des sites de prélèvement IB GN ........................................... 30 Annexe 2 : liste taxonomique des prélèvements IBGN ............................................... 30
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Source : Carto explorer – IGN France
Source : Carte CBN
BP
1. Présentation du site.
Le Marais de Stors se situe dans le département du Val d’Oise (95), au nord de la région
Île-de-France, sur la commune de Mériel à 27 Km au nord de Paris (carte 1). Ce marais est
situé en bordure de la forêt de l’Isle-Adam, entouré à l’ouest par la vallée de l’Oise, au sud
par la commune de Mériel et les champs attenants, et à l’est par le parc de l’Abbaye du Val.
Le site se trouve dans une petite vallée occupée par le Ru du Vieux Moutiers, affluent de la
rive gauche de l’Oise. L’altitude varie entre 35 et 70 m. De nombreux fossés existent dans la
partie amont du Marais, probablement creusés à l’origine pour drainer le secteur ; il est pos-
sible de situer les premiers travaux de drainage à la fin du Moyen Âge, époque à laquelle la
vallée était exploitée par les moines Cisterciens de l’Abbaye du Val. Le réseau de fossés a
ensuite été entretenu et complété jusqu’au XXème siècle. Ainsi, les secteurs inondés de la
vallée du Vieux Moutiers devaient être nettement plus importants auparavant. Avant de tra-
verser le site, le Ru du Vieux Moutiers passe au travers d’un petit réseau d’étangs de la pro-
priété de l’ancienne Abbaye du Val. Ces eaux subissent des influences d’origines forestiè-
res, agricoles mais aussi domestiques. En effet, avant d’arriver dans le réseau d’étangs, le
ru subit une pollution récurrente par l’apport d’eaux usées d’un village non connecté au ré-
seau. Le lieu-dit « les Carrières », au nord-est du site correspond à une zone de sources
(tête de bassin). Elles s’interconnectent pour former un petit ru qui devient un affluent du Ru
du Vieux Moutiers. La confluence se fait à l’endroit où ce dernier fait un virage à 90° pas-
sant d’une direction d’écoulement sud-nord à est-ouest. Nous appellerons ce ru secondaire
et la zone de sources dont il découle le « Ru des Carrières ».
Carte 1 : localisation
du site d’étude : le marais de
Stors
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Sur le terrain, il se dégage donc 3 unités hydrologiques distinctes (carte 2) :
Carte 2 : marais de Stors – « unités hydrographiques » du site
Ces trois entités hydrologiques jouent un rôle essentiel dans la complexité et la diversité du
milieu aquatique présent sur le site. Les plans d’échantillonnage de l’étude découlent (pour
la plupart) de cet agencement.
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2. Méthodes de prospection.
Trois méthodes de prospections ont été utilisées pour ce site : la recherche active par
micro-habitats (méthode dite des « micro-habitats »), la capture à vue des imagos ainsi
qu’une série de 3 IBGN1 (1 par unité hydrographique).
La prospection s’est déroulée du 10 février au 25 juillet 2005. Les ordres d’insectes aquati-
ques privilégiés ont été les Éphémères, Plécoptères et Trichoptères (EPT) ainsi que les
Odonates (mais dans une moindre mesure).
Dates Protocole
10/02/2005 1re visite et début des prospections par micro-habitats
07/04/2005 2ème visite, suite prospections micro-habitats + captures à vue
02/05/2005 3ème visite, suite prospections micro-habitats + captures à vue
08/06/2005 4ème visite, 1re série IBGN + capture à vue
09/06/2005 5ème visite, 2nde série IBGN + capture à vue
25/07/2005 6ème visite, capture à vue
2.1. Pratiques entomologiques
La prospection entomologique s'appuie sur différentes méthodes d’échantillonnage. Dans la
plupart des cas, il est indispensable de prélever et de préparer pour la collection des indivi-
dus pour une identification correcte au laboratoire et surtout pour conserver une trace des
échantillons observés, dont l'identité pourra toujours être vérifiée a posteriori par un spécia-
liste. On notera une exception ici pour les Odonates qui sont déterminables sur le terrain
dans la très grande majorité des cas (toutes précautions gardées).
2.1.1. Méthode des micro-habitats
La méthode des micro-habitats s’applique aux stades aquatiques des insectes étudiés donc
dans la plupart des cas à des stades larvaires. Elle consiste à échantillonner l’ensemble du
milieu en se concentrant sur les différents micro-habitats qui le composent. Cet échantillon-
nage est réalisé à l’aide d’une passoire à riz fixée sur un manche. Cet accessoire permet
d’accéder à des milieux très réduits de part leur faible profondeur et/ou surface tout en limi-
tant la perturbation de ces derniers. Ceci est d’autant plus intéressant que ces « micro-
1 Indice Biologique Global Normalisé norme AFNOR NF T 90-350
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Photo 1 : passoire à riz sur manche
Photo 2 : utilisation sur un ruisselet
milieux » ne peuvent être échantillonnés par des méthodes classiques (filet troubleau, Sur-
ber…) et qu’ils hébergent souvent des espèces sténoèces.
2.1.2. Capture à vue des imagos
La capture des imagos à l’aide d’un filet entomologique du type filet à lépidoptères a été
conduite durant toute la période de vol des EPT ainsi que celle des Odonates. Elle permet
pour les premiers de récolter des spécimens qui viendront confirmer les déterminations des
stades larvaires ou d’apporter de nouvelles espèces, non rencontrées lors des échantillon-
nages aquatiques. Pour les Odonates, quand l’observateur est expérimenté et conscient de
ses limites ainsi que de la nécessité d’avoir des déterminations sûres, elle n’est nécessaire
que pour certaines espèces qui, la plupart du temps, sont déterminées directement sur le
terrain et relâchées immédiatement.
NB : il aurait pu être intéressant de pratiquer des chasses nocturnes sur le site. Ces dernières
sont souvent très efficaces pour les relevés faunistiques concernant les Éphémères et les Tri-
choptères. Malheureusement, la faible accessibilité du lieu et notre équipement alors peu adap-
té, nous ont conduits à ne pas retenir cette option.
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2.1.3. Protocole IBGN
Les peuplements d’invertébrés aquatiques font depuis de nombreuses années l’objet de
recherches qui ont permis de mettre en évidence certains taxons considérés comme des
bioindicateurs de la qualité de l’eau. En France, ces travaux ont abouti à l’établissement
d’un indice biologique global normalisé (I.B.G.N). A donc été défini un protocole de détermi-
nation de la qualité biologique des cours d’eau, normalisée par l’AFNOR2 (norme homolo-
guée NF T 90-350, de décembre 1992 suivie d’une mise à jour en mars 2004).
L’I.B.G.N est applicable strictement à un site d’eau courante dans une gamme typologique
générale exceptés la zone des sources, certains cours inférieurs des grands cours d’eau et
les milieux atypiques tels que les canaux et les zones estuariennes. Les ruisselets et zones
de source formant le Ru des Carrières sont donc normalement hors champ d’application.
De plus, cet indice souffre de nombreuses imperfections et est largement critiqué par la
communauté scientifique. Il ne peut être sérieusement utilisé qu’avec un gros travail
d’extrapolation derrière nécessitant souvent des déterminations à l’espèce alors que son
protocole se contente de rester au niveau taxonomique de la famille.
2.2. Identification
Comme nous l’avons déjà abordé, l'identification est parfois réalisable sur le terrain, mais
nécessite presque toujours l'utilisation d'une loupe binoculaire voire d’un microscope et des
ouvrages de déterminations spécifiques. La qualité des identifications assure la qualité de
l'étude. C'est pourquoi il est souvent indispensable de faire appel à des spécialistes pour
des groupes particulièrement difficiles et souvent raisonnable d’effectuer une double déter-
mination.
Le travail de détermination a été réalisé grâce au réseau de spécialistes de l’OPIE-benthos.
Les Éphémères ont été déterminées par Michel BRULIN, les Plécoptères par Jacques LE
DOARÉ, les Trichoptères adultes par Gennaro COPPA, les larves de ces derniers par Samuel
JOLIVET et pour une bonne partie en double détermination avec Gennaro COPPA, les Co-
léoptères aquatiques par Pierre QUENEY et enfin, les Odonates par Samuel JOLIVET.
Les autres groupes d’insectes ou d’invertébrés aquatiques ont été déterminés par Samuel
JOLIVET. Les ouvrages utilisés pour la détermination sont signalés par le symbole � en bi-
bliographie.
2 AFNOR : Association Française de Normalisation
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3. Espèces Observées
3.1. Listes des espèces observées
La liste faunistique des espèces inventoriées sur le marais de Stors est présentée ci-après. Un astérisque signale les espèces pour lesquelles un commentaire spécifique est fait en-suite. DZ signale les espèces déterminantes de ZNIEFF en Île-de-France et PR ou PN les espèces bénéficiant d’un statut de protection régional ou national. Éphémères
Baetidae Baetis rhodani (Pictet, 1845) *
Baetis vernus Curtis, 1834 * Ephemeridae Ephemera danica Müller, 1764 * Heptageniidae
Electrogena ujhelyii (Sowa, 1981) * Plécoptères
Nemouridae Nemoura sp (mais pas N. cinerea) * Nemurella pictetii Klapálek, 1900 *
Leuctridae Leuctra nigra Olivier, 1811 *
Trichoptères
Beraeidae * (individu trop jeune pour une détermination plus précise)
Hydropsychidae Hydropsyche angustipennis (Pictet 1834) * Hydropsyche siltalai Döhler 1963 * Hydropsyche sp.
Limnephilidae Limnephilus lunatus Curtis 1834 * Limnephilus rhombicus (Linné 1758), * Glyphotaelius pellucidus (Retzius 1783), * Halesus spp., Potamophylax rotundipennis (Brauer 1857) *
Sericostomatidae Notidodia ciliaris (Linné 1761) * Oecismus monedula(Hagen, 1859) * Glossossomatidae
Agapetus fuscipes Curtis 1834 Polycentropidae
Plectrocnemia geniculata McLachlan 1871 Psychomyiidae
Lype reducta (Hagen 1868) Philopotomatidae
Wormaldia occipitalis (Pictet 1834) Lepidostomatidae
Crunoecia irrorata (Curtis 1834)
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Coléoptères
Dytiscidae Agabus melanarius Hydroporus memnorius Hydraenidae Hydraena assimilis Hydrophilidae
Anacaena bipustulata Anacaena globulus Helophorus obscurus
Elmidae Elmis maugetii
Limnius volckmari Riolus subviolaceus
Scirtidae Cyphon sp. Elodes sp. Chrysomelidae Plateumaris affinis Diptères
Anthomyidae Ceratopogonidae Chironomidae Dixidae Empididae Limoniidae Ptychopteridae
Ptychoptera sp. Simuliidae Stratiomyidae
Stratiomys sp. Nemotelus sp.
Tipulidae
Odonates Calopterygidae
Calopteryx splendens (Harris, 1782) * Calopteryx virgo (Linné, 1758) * DZ
Platycnemididae Platycnemis pennipes (Pallas, 1771)
Coenagrionidae Pyrrhosoma nymphula (Sulzer, 1776)
Cordulegastridae Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807) * DZ PR
Libellulidae Libellula fulva Müller, 1764 * DZ
Microlépidoptère s
Momphidae Mompha subbistrigella (Haworth, 1828) *
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Hémiptères
Nepidae Nepa cinerea Linné, 1758
Crustacés Amphipodes
Gammaridae Isopodes
Asellidae Décapodes
Astacidae Austropotamobius pallipes (Lereboullet, 1858) * DZ PN
Vers Achètes
Glossiphoniidae Triclades
Dugesiidae
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3.2. Commentaires généraux
3.2.1. Les Éphémères (par Michel BRULIN) :
Seules quatre espèces d’éphéméroptères ont été collectées : Ephemera danica Müller, 1764 Baetis rhodani (Pictet, 1845) Baetis vernus Curtis, 1834 Electrogena ujhelyii (Sowa, 1981)
Présentation générale de chaque espèce Nous indiquerons pour chaque espèce les données principales recueillies de la littérature et
des informations issues de l’inventaire des Éphémères de France (invfmr), actuellement
associé aux travaux du groupe « Benthos » de l’OPIE. Elles constituent une part de l’Atlas
des Éphémères de France en cours de réalisation (BRULIN à paraître 2006-2007).
Ces informations concernent :
• La répartition européenne actuellement connue (www.faunaeur.org 2005)
• La répartition sur le territoire national métropolitain Corse comprise
(carte à 4 couleurs : blanc = non collecté, jaune = citation de la littérature uniquement,
orange = citation de la littérature confirmée par invfmr depuis 1994,
rouge = citation par invfmr uniquement)
• La typologie des stations où l’espèce a été collectée selon invfmr
• La zonation selon invfmr et entre parenthèses celle de PUTHZ (1978)
• Les substrats à la station de collecte
• L’amplitude altitudinale selon les données invfmr et éventuellement entre parenthè-
ses celle relevée de la littérature
• La phénologie (entre parenthèses celle donnée par SOWA, 1975)
• Les périodes de vol dans quelques pays selon invfmr et littérature
• La situation en France :
- occurrence départementale (F1) ;
- endémisme ;
- rareté (F4) avec 0 = rare (1 individu par prélèvement) ; 1 = peu abondant (2 à 5 individus par
prélèvement) ; 2 = abondant (6 à 20 individus par prélèvement) ; 3 = très abondant (>20 indi-
vidus par prélèvement) ;
- indice saprobique (F5), selon MOOG et al (1997) ou MOOG (1995, 2002). NE : non évalué ;
- F7 : nombre d’inscriptions dans une liste rouge européenne.
Enfin, un court commentaire à caractère diagnostic sur la présence de l’espèce sur le
site concerné complète ces données
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Ephemera danica :
Typologie selon INVFMR
Petites et moyennes rivières (45%), ruisseaux (35%),, rivières de piémont (21%), fossés, canaux, rigoles (1%), grandes rivières de plaine (0,5%), lacs (0,5%),
Zonation Epirhithral à potamal (rhithron, potamon*) Substrat-support Sables, graviers, limons Altitude 9m – 1100m Phénologie Larves toute l’année (semi voltine avec croissance hivernale lente)
*selon PUTHZ 1978 Période de vol :
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 INVFMR FRANCE * GB SUISSE
*VERRIER 1953 ; DEGRANGE 1955 Situation en France :
F1 Endémisme F4 F5 F7 Proposition 0,90 - 3 1,8 0 Espèce non menacée en l’état actuel
Listes rouges : - Commentaires : largement distribuée dans notre pays, cette espèce peuple les cours d’eau présentant un substrat meu-
ble, y compris en montagne, permettant aux larves de creuser leurs galeries de préférence dans des sables grossiers, de
petits graviers à proximité d’une petite veine d’eau, plutôt que dans le limon fin. Elle peut aussi coloniser les lacs, à proxi-
mité du rivage battu par les vaguelettes. Elle n’est pour le moment pas directement menacée.
À Stors l’espèce n’a été collectée que dans la partie aval du Ru du Vieux Moutiers, sur les
premiers 200 m à l’amont immédiat de la grille aval (chemin sur ancienne digue ?) ainsi
qu’en de rares exemplaires sur le Ru des Carrières. Sa valeur saprobique de 1,8 la situe
dans des milieux β-mésosaprobes. Or, malgré des substrats semblant favorables (limons et
graviers), cette espèce n’a pas été collectée dans le cours amont et moyen du Ru du Vieux
Moutiers dans son parcours sur le site, suggérant une charge organique plus importante du
cours d’eau à son arrivée sur le marais. Une autoépuration est possible par effet de dilution
après la confluence avec le Ruisseau des Carrières, semblant moins impacté, et une cer-
taine autoépuration par la phragmitaie parcourue par de nombreuses rigoles retrouvant
l’aval du Ru du Vieux Moutiers en rive gauche.
Large répartition : Espagne, Italie, Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Yougosla-vie, Grèce, Turquie, Bulgarie, Rou-manie, Ukraine, Russie, Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slo-vaquie, Autriche, Suisse, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Irlande, Danemark, Litua-nie, Lettonie, Finlande, Norvège, Suède.
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Baetis rhodani
Typologie Petites et moyennes rivières, cours moyen des torrents (42%), rivières de piémont (22%), ruisseaux, rus, rigoles (33%), lacs, étangs, mares (1%), fleuves et grandes riviè-res de plaine (<1%), résurgences, sources (<1%).
Zonation Rhithral à épipotamal, milieu lacustre (rhithron, potamon) Substrat-support
Tout type de substrat rocheux ou macrophytes, bryophytes, voire support immergé (bois, débris,…), limons, sables, chevelu racinaire
Altitude 1m à 2190m (imago à 2280m) Phénologie Capture de larves âgées toute l’année (bivoltine à croissance larvaire hivernale lente et
rapide croissance printanière). Période de vol :
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 INVFMR FRANCE GB SUISSE
Situation en France :
F1 Endémisme F4 F5 F7 Proposition 0,87 - 2-3 2,1 0 Espèce non menacée en l’état actuel
Listes rouges : - Commentaires : B. rhodani est la plus commune des espèces de notre pays, colonisant pratiquement tous les milieux, à
l’exception des eaux froides de haute altitude, par exemple d’origine nivale. On peut cependant la rencontrer dans les
ruisseaux d’alpage des vallées hautes. L’espèce est considérée bivoltine avec deux générations bien marquées, la pre-
mière très printanière étant souvent constituée d’individus de plus grande taille que la génération estivale ou même autom-
nale. Mais dans une vaste aire géographique comme la France, la plasticité de l’espèce doit induire de grandes variations
dans le déroulement du cycle vital. SARTORI & LANDOLT (1999) signalent l’univoltinisme au-dessus de 1200 m en Suisse.
Relativement polluo-résistante, on la trouve dans le dernier trio d’espèces pouvant résister à une surcharge organique. Elle
n’est pas menacée pour le moment.
À Stors, l’espèce est collectée principalement dans les cours moyen et aval du Ru du Vieux
Moutiers et dans les cours moyen et amont du Ruisseau des Carrières (amont du gros mar-
ronnier). Sa valence saprobique de 2,1 en fait un Éphémère moins sensible à la pollution
organique que l’espèce précédente. On notera que sa présence semble suivre sur le site le
même gradient amont-aval à la fois dans sa colonisation des milieux, mais aussi par la den-
sité des peuplements.
Large répartition : Portugal (+ Ma-dère), Espagne (+ Baléares), Italie (+ Sardaigne, Sicile), Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Macé-doine, Yougoslavie, Albanie, Grèce (+ Crête), Turquie, Bulgarie, Rou-manie, Ukraine, Russie, Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slo-vaquie, Autriche, Suisse, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Irlande, Dane-mark, Lituanie, Lettonie, Finlande, Norvège, Suède.
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Baetis vernus
Typologie Ruisseaux et petits torrents d’altitude (48%), petites et moyennes rivières (35%), rivières de piémont (14%), étangs (2%), fleuves et grandes rivières de plaine (<1%), marais (<1%).
Zonation Rhithral, épipotamal, milieu lacustre (rhithron, potamon) Substrat-support Graviers, sables, spermaphytes, Bryophytes, débris végétaux grossiers, chevelu raci-
naire Altitude 10m – 2050m Phénologie Larves toute l’année (bivoltine avec diapause embryonnaire
automnale et croissance larvaire printanière rapide) Période de vol :
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 INVFMR FRANCE GB SUISSE
Situation en France :
F1 Endémisme F4 F5 F7 Proposition 0,48 - 1-3 2,3 0 Espèce non menacée en l’état actuel
Listes rouges : - Commentaires : bien présente dans notre pays, B. vernus est un élément du rhithral, capable de coloniser divers biotopes
du substrat rocheux au support végétal ou algal, notamment quand elle est la seule espèce d’éphémère à occuper le cours
d’eau. Nos captures attestent un cycle bivoltin, avec une génération printanière précoce et une génération estivale parfois
tardive et pouvant s’étendre en automne (trivoltine ?). Si l’espèce est principalement de plaine, elle colonise également
certains cours d’eau à caractère torrentueux, et de petits cours d’eau d’altitude, bien exposés sur les versants des vallées
suspendues, notamment dans les Pyrénées. Polluo-résistante, elle supporte une surcharge organique et reste la dernière
espèce d’éphémères à pouvoir se maintenir dans les cours d’eau ainsi pollués. Elle n’est pas menacée à l’échelon natio-
nal.
Cette espèce est présente sur la quasi-totalité des milieux sur le site. Sa valence de 2,3 en
fait une espèce assez résistante à la charge organique des cours d’eau. Dans le départe-
ment des Yvelines, Baetis vernus est souvent la dernière espèce de l’ordre des Éphémérop-
tères lorsqu’un secteur de cours d’eau se trouve impacté. Son pouvoir de recolonisation des
zones est assez bon de par sa distribution assez dense en Île-de-France (BRULIN & POCHET
2005). Sa présence sur l’ensemble du Ru est également soumise à un gradient en terme de
densité de population amont-aval et participe de la même hypothèse d’une surcharge orga-
nique du Ru du Vieux Moutiers. Sur le Ruisseau des Carrières, elle trouve également un
substrat favorable (limons, graviers, débris végétaux de toute nature, hydrophytes…)
Large répartition : Espagne, Italie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Macé-doine, Grèce, Turquie, Bulgarie, Rou-manie, Ukraine, Russie, Pologne, Hon-grie, République Tchèque, Slovaquie, Autriche, Suisse, Allemagne, Belgique,
Luxembourg, Pays-Bas, Grande-Bretagne, Irlande, Danemark, Lituanie, Lettonie, Finlande, Norvège, Suède.
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OPIE/AEV 15
Electrogena ujhelyii
Typologie Ruisseaux, exceptionnellement rigoles de marais (73%), petites rivières (27%) Zonation Epirhithral, métarhithral ( ?) Substrat-support Sables, graviers, limons, débris végétaux grossiers Altitude 38m – 425m Phénologie Larves de février à mai ( ?)
Période de vol :
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 INVFMR FRANCE * SUISSE
Situation en France :
F1 Endémisme F4 F5 F7 Proposition 0,06 - 1 1,9 1 Données insuffisantes (DD) ; à surveiller
Listes rouges : considérée comme étant « vulnérable » (VU) en Allemagne. Commentaires : espèce récemment ajoutée à la faune de France (BARTHÉLÉMY & BRULIN 2000), qui colonise les petits
cours d’eau, généralement forestiers ou encombrés par la végétation rivulaire, et présentant des faciès variés : petits ra-
diers, cascatelles, plat limoneux. Elle est également trouvée dans des rigoles de phragmitaie d’un marais, parsemé de
touffes d’Iris et de Carex. Tous ces biotopes conservent un point commun avec les caractéristiques écologiques de la
première station de capture pour la France : pH plutôt acide, conductivité faible. Les collectes de larves âgées et d’imagos
indiquent un cycle univoltin printanier, à croissance larvaire hivernale et printanière. Des données supplémentaires sont à
collecter pour cette espèce (DD) afin de pouvoir envisager son statut. Pour le moment, elle est à surveiller car les stations
restent peu nombreuses, avec une aire d’occupation très fragmentée.
Sur le site, cette espèce est uniquement présente sur le cours moyen et amont du Ruisseau
des Carrières, avec un peuplement peu dense. Il s’agit ici de la seule population connue
pour l’Île-de-France, et sa station la plus occidentale de sa distribution actuelle. Elle repré-
sente donc sans doute une espèce à caractère relique pour la zone. Très liée aux milieux
de cours d’eau forestiers, fragiles, E. ujhelyii est une espèce à surveiller et mérite un intérêt
patrimonial pour l’Île-de-France.
Europe continentale : Italie, Ukraine, Pologne, Hongrie, Autriche, Suisse,
Allemagne, Luxembourg. :
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OPIE/AEV 16
3.2.2. Les Plécoptères (d’après J. Le Doaré)
Nemura sp.
Pour ce taxon, seules des larves et des femelles ont été récoltées. Ceci permet d’éliminer
l’espèce Nemura cinerea, qui est une des espèces les plus communes et les moins sensi-
bles en ce qui concerne l’oxygénation du milieu (seule représentante de l’ordre à pouvoir se
développer en milieu stagnant).
La ou les espèces non identifiée(s) pourrait donc être rare(s) et particulièrement intéres-
sante(s). D’autres prospections seraient à envisager à l’automne.
Nemurella pictetii
Espèce typique des sources et des ruisselets d’ordre 1,
elle est aussi souvent présente dans les tourbières.
De caractère sténotherme marqué, on la rencontre dans
tous les massifs montagneux et manière plus localisée
en plaine.
À Stors, sa présence est liée aux petits ruisseaux
forestiers de la zone du Ru des Carrières mais aussi et
surtout aux anciens drains de la phragmitaie qui se
jettent dans la partie aval du Ru du Vieux Moutier. Ces anciens drains ont un caractère hy-
gropétrique marqué et sont assimilables à l’habitat prioritaire « source pétrifiante avec for-
mation de travertins » relativement altéré.
Comme pour cet habitat prioritaire, Nemurella pictetii exige une eau froide et de bonne qua-
lité pour son développement. La population se développant sur les ruisseaux de la phragmi-
taie est donc directement menacée par la qualité des
eaux du Ru du Vieux Moutiers à son entrée dans le
site.
Leuctra nigra
Espèce typique des sources et des ruisselets d’ordre
1, elle apprécie un environnement forestier de feuillu
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 17
notamment. Citée seulement dans 11 départements, elle occupe néanmoins toute la partie
Nord de la France alors qu’elle est absente des Pyrénées et de la région méditerranéenne.
À Stors et à l’instar d’Electrogena ujhelyii, elle ne se rencontre que dans les petits ruisseaux
forestiers sur substrats calcaires qui forment le chevelu alimentant le Ru des Carrières (pho-
to 3).
Cette espèce est encore plus sensible que la précédente quant à la qualité de l’eau et pré-
sente aussi un caractère fortement sténotherme. Son « Indice Saprobique » donné par
MOOG (1995) est de 1,3 ce qui la rend très intolérante aux pollutions organiques.
Photo 3 : exemple de ruisseau où se développe Leuctra nigra en compagnie d’Electrogena ujhelyii
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 18
3.2.3. Les Trichoptères
Les connaissances que nous avons de ce groupe sont encore très fragmentaires, surtout au niveau spécifi-
que. Il est souvent difficile de déterminer une larve qui n’est pas au dernier stade voire parfois impossible
puisqu’il existe encore quelques familles dont toutes les espèces ne sont pas connues au niveau larvaire. De
plus, la forte plasticité de comportement et de stratégie qui règne au sein de cet ordre ne nous a pas forcé-
ment permis de capturer des adultes pour vérification/confirmation (imagos à émergence automnale, compor-
tement nocturne, etc.) Néanmoins quelques espèces permettent des commentaires par rapport à leur pré-
sence sur le site.
La faune trichoptèrologique inventoriée sur le site se décompose en 3 groupes.
Le premier groupe caractérise la zone de sources du Ru des Carrières. Il est composé
d’espèces très exigeantes quant à la qualité de l’eau. Ainsi trouve-t-on ici des espèces à
indice saprobique très faible, caractéristiques de milieux xénosaprobes voire en transition
xéno – oligosaprobes.
Espèces
Saprobie
Indice
Saprobi-
que
Remarque
Wormaldia occipitalis Xénosaprobe 0,2
Crunoecia irrorata Xénosaprobe 0,2 Espèce considérée comme vulnérable
en Champagne-Ardenne (Coppa, 2004)
Agapetus fuscipes Xéno-Oligosaprobe 0,7
Plectrocnemia geniculata Xéno-Oligosaprobe 0,7
Crunoecia irrorata (Curtis, 1834).
Son habitat est par contre toujours de très petite étendue : source suintante, milieu hygropé-
tricole. Ce type de milieu n'est pas vraiment perçu comme un milieu aquatique et l'on cons-
tate qu'à la suite de travaux forestiers, ces très petites sources suintantes sont fréquemment
comblées de souches et de branches. En milieux plus ouverts, ils sont tout simplement le
plus souvent détruits par les engins mécaniques lors des travaux d'assainissement des ter-
res agricoles. L'habitat de cette espèce est très menacé. (COPPA, 2004)
Le second groupe se compose d’espèces plus ubiquistes qui se retrouvent sur l’ensemble
du site pour certaines. Il est composé de Limnephilus lunatus, L. rhombicus, Glyphotaelius
pellucidus, Hydropsyche angustipennis, H. stiltalai et Lype reducta. Néanmoins, chaque es-
pèce n’est représentée que par un à quatre individus, sauf pour les Hydropsyche.
On a pu noter aussi une augmentation du nombre de taxons et d’individus entre la partie
amont et aval du Ru du Vieux Moutiers.
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 19
Le troisième groupe caractérise la zone aval du Ru du Vieux Moutiers. Plus sensibles que
les précédentes, on ne les rencontre qu’en petit nombre et toujours bien localisé. Ces espè-
ces sont certainement liées aux petits affluents qui viennent de la phragmitaie. Potamophy-
lax rotundipennis, Wormaldia occipitalis et Oecismus monedula composent ce dernier cor-
tège, témoin d’une autoépuration (ou autodilution) du Ru du Vieux Moutiers par ses diffé-
rents affluents à sa sortie du site.
3.2.4. Les Odonates
Ce groupe n’a pas fait l’objet d’une prospection poussée sur le site car une étude odonato-
logique demande une approche assez différente de celle mise en place ici. Sur les quelques
espèces rencontrées (aperçu partiel du nombre réel d’espèces présentes), nous nous attar-
derons sur celles qui sont liés aux milieux typiques du site.
Calopteryx virgo : espèce typique des eaux courantes vives et claires, on le trouve en Île-
de-France sur des cours d’eau peu pollués à eaux vives. Considérée comme assez rare
dans notre région (DOMMANGET, 2001), cette espèce fait partie des espèces déterminantes
pour les ZNIEFF franciliennes. Sur le site de Stors, on ne la rencontre que sur la partie ou-
verte du Ru du Vieux Moutier, tout à l’aval du site. Elle y est en mélange avec Calopteryx
splendens (espèce réputée pour être moins sensible au niveau d’oxygénation de l’eau). Ce
mélange s’estompe au fur et à mesure que l’on remonte le ru vers l’amont pour arriver très
vite à une population de C. splendens pure. On retrouve quelques mâles de C. virgo en
comportement territorial sur le Ru des Carrières mais pour autant avoir de preuve de repro-
duction sur cette zone.
Cordulegaster boltonii : espèce des eaux courantes vives et claires, souvent ombragées. En
Île-de-France, on le rencontre sur des ruisselets et ruisseaux permanents, parfois ombra-
gés. Ce Cordulegaster figure sur la liste de protection régionale et y est considéré comme
assez rare (DOMMANGET, 2001). Il fait partie des espèces déterminantes pour les ZNIEFF
franciliennes.
Cette espèce ayant un développement larvaire de 4 à 5 ans et les imagos étant particuliè-
rement mobiles, il est nécessaire d’avoir des preuves d’autochtonies pour la prendre en
compte. Sur le marais Stors, cette espèce exploite des micro-habitats (photo 4) qui lui sont
typiques : les ruisselets, résurgences, sources et suintements que l’on trouve partout dans
la zone au nord de l’axe est-ouest formé par le prolongement du Ru des Carrières avec le
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 20
Ru du Vieux Moutiers. Ces habitats passent très souvent inaperçus mais pas pour
l’observateur averti qui y trouvera sans mal des larves de plusieurs générations ensemble.
Le marais de Stors, de par sa particularité de zone de source en milieu forestier abrite une
très belle population de cette espèce.
Libellula fulva fait partie des espèces déterminantes pour les ZNIEFF franciliennes mais
n’est certainement pas autochtone du site. En effet, l’espèce n’a été rencontrée qu’en un
unique individu mâle posé sur une branche basse au bord du chemin vers l’amont du Ru du
Vieux Moutier. Son habitat typique dans notre région est un étang de type forestier alimenté
en permanence par un petit ruisseau, une résurgence ou des sources. Il est probable que
les étangs en amont du ru dans le domaine de l’Abbaye du Val correspondent à ce biotope
et que cette L. fulva en soit issue.
3.2.5. Autres groupes
Microlépidoptères
Mompha subbistrigella (Haworth, 1828) a été trouvée au niveau de la zone à Electrogena, le
long d’un des petits ruisseaux de la zone du Ru des Carrières. Elle est inféodée à des Epilo-
bium des lieux humides (Jacques NEL, comm. pers.)
Décapodes
Austropotamobius pallipes (Lereboullet, 1858) : cette espèce vit dans les eaux courantes et
fraîches plutôt riches en calcium : des torrents et des petites rivières avec des fonds grave-
leux et pierreux et des berges avec des racines. Ces animaux sont plutôt nocturnes et se
Photo 4 : micro-habitat typique à Cordulegaster boltonii
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 21
cachent sous les pierres pendant la journée. Espèce très sensible à la moindre pollution
(d’après A. ANKER & P. NOËL, site du MNHN).
Elle avait déjà été trouvée par Pierre QUENEY en 2004 dans la zone du Ru des Carrières.
Cette année, un individu jeune a été prélevé lors de l’IBGN réalisé sur la partie amont du Ru
des Carrières (photo 5). Il serait intéressant d’évaluer la taille et la viabilité de la population
de cette espèce qui bénéficie des statuts de protection français comme européens.
Photo 5 : milieu de prélèvement d’Austropotamobius pallipes
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 22
4. IBGN
Ce protocole étant normé, il intéresse de fait tout gestionnaire de milieu aquatique courant.
La réalisation d’une série de 3 IBGN concomitants sur les 3 complexes hydrographiques du
site pouvait apporter une précision quant à la pollution récurrente du site (photos 6 et 7).
Grâce à l’aide d’Aurélien GAJDOS (stagiaire de MST de Metz), nous avons réalisé ces 3 re-
levés les 8 et 9 juin sur les sites 1, 2 et 3 (voir carte 2) respectivement Ru des Carrières, Ru
du Vieux Moutiers amont et Ru du Vieux Moutiers aval. Une carte détaillée de chaque site
de prélèvement est donnée en annexe.
photos 6 & 7 : illustration de la pollution arrivant du Ru du Vieux Moutiers à la confluence avec le Ru des Carrières (le 02 mai 2005)
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 23
4.1. Les résultats
Les listes taxonomiques de chaque IBGN sont en annexe de ce document.
On obtient donc une note de 6/20 pour le site 1 = zone du Ru des Carrières, 7/20 pour le
site 2 = zone amont du Ru du Vieux Moutiers et de 10/20 pour le site 3 = zone aval du Ru
du Vieux Moutiers.
Stations GFI Taxons indicateurs I.B.G.N norme Classe de variété 1 2 Gammaridae 6 5 2 3 Hydropsychidae 7 5 3 6 Ephemeridae 10 5
4.2. Discussion
Ces résultats confrontés aux précédents montrent une impossibilité d’exploiter ce protocole
sur le site soit que la période ait été trop tardive et que nombre de taxons n’aient plus été
présents à l’état de larves aquatiques, soit que le site soit en dehors des limites
d’applications de l’IBGN (zone de source).
En tout état de cause, la collecte par micro-milieux – en plus d’être bien plus efficace en
terme de biodiversité échantillonnée – permet d’établir, à la lumière des espèces qui le peu-
plent, que le Ru des Carrières et sa zone de sources associées est alimenté par une eau de
qualité. Par contre, il est effectivement peuplé en majorité par des espèces très spécialisées
ce qui ne permet pas d’espérer une diversité élevée. Mais c’est un exemple parfait de milieu
très sensible où la qualité prime sur la quantité.
De plus, le tri à la famille reste très sommaire en terme d’informations apportées. La diffé-
rence entre les stations 2 et 3 semble appuyer notre hypothèse d’une autoépuration entre
l’amont et l’aval du site.
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 24
•Station n° 3
•Station n° 2
•Station n° 1
6/20
7/20
10/20
Carte 2 : cartographie du marais de Stors avec localisation des stations IBGN
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 25
5. Propositions et mesures en faveur de la diversit é entomologique
Sur ce site, le problème reste donc la qualité des eaux venant des zones traversées par le
Ru du Vieux Moutiers en amont du site. L’urgence est donc de régler ce problème ou de
trouver un moyen de le limiter en attendant.
5.1. Proposition pour la zone amont.
Afin de préserver la qualité de l’eau du Ru des Carrières et de garantir durablement le milieu
de vie des espèces qui le peuplent, il faudrait étudier la possibilité de bloquer l’alimentation
en période de hautes eaux de ce dernier par le Ru du Vieux Moutiers (voir carte 3).
5.2. Proposition pour le marais phragmitaie.
La zone de phragmites qui compose la majeure partie du marais abrite comme nous l’avons
vu des habitats exceptionnels avec des espèces de Trichoptères et de Plécoptères sténoè-
ces. Le rôle épurateur que joue cette phragmitaie sur le Ru du Vieux Moutiers est, à l’heure
actuelle, une bonne chose pour le site. Mais combien de temps pourra-t-elle remplir ce rôle
et surtout jusqu’à quel niveau sera-t-elle capable de gommer les symptômes secondaires et
de fait bien plus perceptibles par l’usager moyen de cette pollution récurrente ?
Une zone ouverte existe déjà sur la rive sud du Ru du Vieux Moutiers (carte 4) et elle est
parcourue par de nombreux drains/ruisseaux affluents.
Carte 3 : zone amont du site. La croix rouge montre le bras qui permet au Ru du Vieux Mou-tiers d’écouler une partie de ses eaux dans le Ru des Carrières.
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 26
Carte 4 : zone aval du site avec drains / ruisselets issus de la phragmitaie.
Le maintien de la végétation dans des stades herbacés sur cette zone et en particulier le
long d’un des ruisselets les plus importants pourrait permettre l’installation d’autres taxons
et pourquoi pas d’espèces emblématiques comme Coenagrion mercuriale.
5.3. Proposition pour la zone de sources du Ru des Carrières.
Il convient ici de garder une végétation rivulaire telle que présente actuellement. Le plus
grand danger pour ces milieux aquatiques souvent réduits est d’être comblés lors de tra-
vaux forestiers ou de chute de bois mort. Si des actions de débardages doivent être me-
nées, éviter absolument les zones de sources et privilégier le débardage à l’aide de che-
vaux dressés spécialement qui est une méthode douce.
Enfin, A. ANKER et P. NOËL donnent quelques conseils pour protéger l’écrevisse à pied-
blanc : protection intégrale des habitats, respect des réglementations en vigueur et interdic-
tion de pêche (braconnage !), si possible élevages en vue de repeuplement.
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 27
Conclusion
Le Marais de Stors est une zone exceptionnelle pour l’Île-de-France de part l’originalité et la
qualité de certain de ses habitats et des espèces qui leur sont associées. Néanmoins, le
déséquilibre subit à cause la pollution diffuse du Ru du Vieux Moutier nous est apparu dès
le départ de manière plus ou moins inconsciente : en visitant un site tel que celui-ci, les ha-
bitués des milieux aquatiques et des insectes qui les peuplent que nous sommes
s’attendaient à trouver une diversité bien plus importante que ce que nous avons trouvé sur
les EPT. Nous avons dû déployer plus d’efforts que de coutume pour échantillonner les in-
dividus récoltés.
Par contre, nous avons eu de très bonnes surprises après détermination des espèces !
Donc un sentiment mitigé, un manque évident de vie aquatique et de diversité mais des es-
pèces exceptionnelles dans des niches parfois minuscules.
Tout ceci a été confirmé par les prospections de terrain.
Il pourrait être intéressant de réaliser une deuxième étude plus ciblée sur les EPT pour
d’une part préciser les espèces qui n’ont pu être déterminées et trouver celles qui n’auront
pas manqué de nous échapper et d’autres part, caractériser au mieux les milieux et les po-
pulations des espèces exceptionnelles trouvées sur le site.
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 28
Bibliographie
(� signale un ouvrage de détermination)
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Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 29
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Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 30
Annexe 1 : cartographie des sites de prélèvement IB GN Annexe 2 : liste taxonomique des prélèvements IBGN
Ephemera danica
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OPIE/AEV 31
0 10 m
Litières, Branchages
Granulats grossiers
Spermaphytes immer-gés Sédiments fins plus ou moins organi-ques Spermaphytes émergents
Infiltration du ruis-seau
Racines, Chevelus racinai-res
Échelle
Ru des Carrières
Cartographie des différents substrats observés sur la station 1
����
����
����
����
����
����
���� ����
1
2
4
6
7 5
3
8
����
Emplacement des échantillons
LÉGENDE
Étude hydrobio-entomologique – Domaine régional de Stors - 2005
OPIE/AEV 32
Argile
0 10 m Granulats grossiers
Sédiments minéraux de grande taille
Sédiments fins plus ou moins organi-ques
Partie du cours d’eau non étu-diée Pont
Racines, Chevelus racinai-res
Limites du chemin
Échelle
Ru du Vieux Moutiers amont
Cartographie des différents substrats observés sur la station 2
����
1
����
����
����
����
����
����
����
2 3
4
5
6
7
8
����
Emplacement des échantillons
LÉGENDE
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OPIE/AEV 33
0 10 m
Granulats grossiers
Spermaphytes immer-gés
Sédiments fins plus ou moins organi-ques Spermaphytes émergents
Racines, Chevelus racinai-res
Échelle
Ru du Vieux Moutiers aval
Cartographie des différents substrats observés sur la station 3
����
1 ����
5
����
4
����
����
3
����
����
2
����
6
7
8
����
Emplacement des échantillons
LÉGENDE
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OPIE/AEV 34
IBGN sur station 1 : Ru des Carrières
Taxons RC 1 RC 2 RC 3 RC 4 RC 5 RC 6 RC 7 RC 8 INSECTES TRICOPTERES Hydropsychidae Limnephilidae 1 EPHEMEROPTERES Baetidae 2 Ephemeridae 1 COLEOPTERES Dytiscidae 1 Elmidae 8 Scirtidae (Helodidae) 7 DIPTERES Ceratopogonidae 1 Chironomidae 3 1 1 1 Dixidae 2 Ptychopteridae 1 Simuliidae ODONATES Calopterygidae 2 5 Cordulegasteridae 1 1 1 CRUSTACES AMPHIPODES Gammaridae 66 31 2 6 11 4 59 ISOPODES Asellidae DECAPODES Astacidae 1 VERS ACHETES Glossiphoniidae TRICLADES Dugesiidae
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OPIE/AEV 35
IBGN sur station 2 : Ru du Vieux Moutiers amont
Taxons RM Amont1 RM Amont2 RM Amont 3 RM Amont 4 RM Amont 5 RM Amont 6 RM Amont 7 RM Amont 8 INSECTES TRICOPTERES Hydropsychidae 1 5 4 9 3 5 Limnephilidae EPHEMEROPTERES Baetidae 1 8 1 Ephemeridae COLEOPTERES Elmidae 1 1 1 DIPTERES Anthomyidae 1 7 Ceratopogonidae 1 1 1 1 Chironomidae 1 28 10 9 14 8 2 15 Dixidae Limoniidae 8 5 1 Simuliidae 7 2 2 20 Stratiomyidae 1 ODONATES Calopterygidae 1 Cordulegasteridae 1 CRUSTACES AMPHIPODES Gammaridae 4 1 2 90 4 12 ISOPODES Asellidae 1 DECAPODES Astacidae VERS ACHETES Glossiphoniidae 1 5 1 1 1 TRICLADES Dugesiidae 2 46 28 1 30 1 1
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OPIE/AEV 36
IBGN sur station 3 : Ru du Vieux Moutiers aval
Taxons RM Aval1 RM Aval2 RM Aval 3 RM Aval 4 RM Aval 5 RM Aval 6 RM Aval 7 RM Aval 8 INSECTES TRICOPTERES Hydropsychidae 5 15 4 1 Limnephilidae 2 EPHEMEROPTERES Baetidae 3 4 1 Ephemeridae 2 3 2 COLEOPTERES Elmidae 6 29 8 5 2 Scirtidae 8 DIPTERES Ceratopogonidae 1 4 4 Chironomidae 20 4 23 10 23 29 34 Dixidae 1 1 Empididae 1 Simuliidae 3 1 2 5 90 10 ODONATES Calopterygidae 4 1 1 Cordulegasteridae CRUSTACES AMPHIPODES Gammaridae 1 3 80 15 1 6 ISOPODES Asellidae 1 DECAPODES Astacidae VERS ACHETES Glossiphoniidae 7 1 1 4 TRICLDES Dugesiidae
AGENCE DES ESPACES VERTS DE LA RÉGION D’ÎLE-DE-FRAN CE
99 rue de l’Abbé Groult 75 015 Paris
Tél. : 01 72 69 51 00 – fax : 01 45 33 11 48 www.aev-iledefrance.fr
OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT
Domaine de la Minière – BP 30 78 041 Guyancourt cedex
Tél. : 01 30 44 13 43 – fax : 01 30 43 64 59 www.insectes.org