Download - 1887 11 12 L'Idée Ouvrière
PREMIÈREANNÉE,N° 10. C I N Q G EN TIMES Pu 12 AU19 Nov. 1887.
L'ANGLETERRE
RÉVOLTÉE
L'Angleterre est définitivementenvahie par le socialisme. Les bour-
geois d'outre-Manche, qui il y a quel-ques années à peine regardaient d'un
çeil compatissant leurs frères du con-
tinent, aux prises avec l'hydre .révo-
lutionnaire, sontmaintenant affolésiEt il y a de quoi ! l'Esprit dèïtévoltesouffle chez eux en tempête. Lesmeurls de faim qui il n'y apas long-temps acceptaient san%mot dh*el'avilissement de la maison des pau-yres, regimbent et ne veulent plus
- de la dégradant© aumône*- "»2• -'
Les manifestations d'ouvriers sans
travail, d'intermittentes et périodi-
ques qu'elles étaient, sont devenues
chrphïques. La manifestation est en
permanence sur la grande palacede
Trafalgar, là des milliers d'inoccu-
pés ont élu domicile, passant les
nuits, les jours, grelottants dansleurs haillons ; c'est là que les vic-times d'une société monstrueuseviennent se sentir les coudes : danscette agglomération bouillonnenttoutes les haines, fermentent toutesles passions et tous les appétits,compressions formidables qui de-main explosant, briseront et boule-verseront la forme sociale qui lesécrase.
Jusqu'ici l'Angleterre, grâce à son
puissant outillage industriel, le plus
parfait qu'il existât, avait pu évitertoute contamination révolutionnaire.
Depuis trois siècles la supérioritédé son machinisme lui permettaitd'écouler ses prodnits au dehors,et reine du marché industriel, elledéfiait toute concurrence. Ses capi-talistes s'enrichissaient rapidement,édifiaient des fortunes colossales ;quelques miettes allaient aux pro-létaires, quoique en infime partie.Cette importation intense des pro-duits du travail ne profitait vérita-blement qu'aux coffres forts bour-
geois,qui se gonflaient outre mesure.Un tel état de choses devait pren-
dre fin le jour où les peuples qu'a-limentait l'Angleterre seraient aptes
à produire eux mêmes. Ce jour estvenu ; les centresi d'exportation sçfont rares ; FAmérique où s'écoulaitle trop plein de WAngleterre estmaintenant à m'êmfenon seulementdé se suffire, mais encore d'exporter.
Cette nouvelle pfiàse du dévelop-pement industriel,! en ramenant àdes proportions plus exactes la pro-duction de l'Angleterre, devait avoirim contre coup terrible pour le pro-létaire anglais, et lui enlever'sasu-
pérïbïité relative.^;v '
Grâce à des ïib^tès pplitiqnès; àdes semblants/déi^^rïms^l0oh($^::miques, adirblte^^f.'v:^;:66jÈ)^|réMs^:!quand la houle] ''p^uï^r^'siéj^ëiiï^dangereuse, l^èlm^;?i^fa|^fitji;li^vait pvse'èaÊ^é^^^aÈf^^^M'^^lèges. Elle avait su mèïtreju^sàïiç ;
pape de sûretéi.,à Vésprlt dè^ièvôité;."
Tout n'a cfu'utt temjs,/nlèihè vilesH
machiavéliques projets d'exploiteursféroces, les mieux connus; -13njoiir jvient où la lumière se fait; et çTàd*tant plus brillante qu'elle à davan-
tage été étouffée. Les prolétairesanglais ne veulent plus être amusésaux bagatelles dé la porte. Toutes lestentatives qu'ils ont faites pour amé-liorer leur sort par des moyens pa-cifiques, n'ont naturellement pas a-bouties. Sociétés de consommation,sociétés de production, associationsde mutualité ou de prévoyance, cais-ses de retraite, caisses de résistanceen cas de grève, tràde's unions, etautres ballons gonflés de vent, ves-sies qu'ils ont prise pour des lan-
ternes, n'ont abouti à rien, Aprèss'être laissés bercer par des rêves
dorés, ils se sont trouvés aussi rnaUheureux que précédemment ; plusmalheureux même, car le rayond'espoir qui avait ébloui leurs yeuxun moment, leur a une fois disparu,laissé plus vive la sensation de la mi-sère.
Déçus dans leurs rêves, ils se re-
jettent dans la voie qu'ils auraientdû prendre dès l'abord : la route ré-volutionnaire. Eux qui jusqu'à cesderniers temps n'étaient jamais en-trés dans le. grand concert révolu-tionnaire et internatior.al qui en-traîné les prolétaires de tous pays,viennent prendre leur rang dans les
légions des deshérités.Les capitalistes anglais ont raison
d'avoir la peur au ventre ; la guerresociale qui se prépare sera terribleet implacable. Il y a dans le passjéun tel amoncellement d'iniquités,d'infamies, d'horreurs, de crimesde tant de sortes, appelant de sisanglantes représailles; que la desttraction de la société qui les apçorduites suffira avec peine à comblerla mesure . ," ,.v'v .•.-.;. -,v'^ •;'
iMHiiiiniiiniiHiiiiiniiiniiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiitiiiniiiiiiiiiiiiM
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Vanupicds,malheureuxventrecréé»énigùe-„;";•''-'.' i-r- -y:
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Pauvresgueuxsansabri, parias sans,soutienNous,li bouedesrichardseiléribùïoV*villesCourageuxproducteursqtài:ne?possédonsrtm,Enétantlétravailnoussommesmisérables,:"Enitontsouverains,detoutràncst-:privéTandisquedes.sangsues,des,êtres exécrablesEnsejouantdenoustefontnosroisgavés).
Lafaimest un tourmentignorépar le richeProtégéparlà loi,enchaînant{exploité,Lcsbonsmets,(es bonsvinsnesontquedansla
- [niche\DesbourgeoismeurtriersdenotreLiberté.'LeurspalaissomptueusequicouvrentdelèurombreNosréduilsfroidsetnoirsqù'unvautourfaitpayerSontdesgrandslupanarsquele luxe encombreQuanddansnotretaudis rienn'està déblayer.
Lepasséestaffreux,leprésente-iterribleEt l'avenirsouritauxsoldatsdé lafaimL'insuccèsdesCombatscontreleur sorthorribleLeurdictelesmoyenspour ne lutter en vainDanslagrandemêléetomberontUsfrontièresOusenichentléslotsse'placerontlèsdroitsLespeuplésaffamesdans,leursfureursaltiiresFeront(Égalitéreinede toutlesendroits.
Levieuxmondese meurtsousson fardeaude« crimes,
Sescanons,sesfusilsnesaurontlesauver.L'injusteet lefauxontcreuséleursabîmes;Lesjouesd'Égalitébientôtvont:se.lever,Alorsplus, n'affamés.Etnous,lesmhérablts,
I
Aubanquetdela vie, trouveronscouvertmis;Sanscraindre.deThémislesarrêtsreloutableaQuifrappentennosjourstoussesfierainsoumis.
II LIDÉE OUVRIÈRE
Salle Hélène (rue Hélène) Lundi14 Novembre a 8 h. du soir
<*;: GRAND
iïA E ET I IMG
^PUBLIC & CONTRADICTOIRE
Organisé par les groupes Révolution-
. naires du Havre
Ordre du jour : Les Sans-Travail.
Entrée : Gratuite.
REPRESAILLES !....
Depuis quelque temps se succè-
dent avec une rapidité qui n'est
rien moins que très inquiétante pourMessieurs les propriétaires terriens,des incendies dans l'Eure.
Des écrits (que nous reproduironsdans un prochain numéro) menaçant
Tes gros propriétaires et le clergé ont
été trouvés sur les routes, d'autres
annonçant, des incendies à échéance
se sont trouvés sur les maisons.
Tous les folliculaires de la bour-
geoisie ahuris, de tant d'audace ne
savent comment annoncer ce com-
mencement de représailles à leurs
lecteurs..
Apeurés, ils nesavent a quoi s'en-
prendrè; ils se dëïhàrideht « a quoiattribuer ces sinistres répétés? »
Insensés vous semblez publier quedix huit siècles d'oppression et de
servage pèsent —à l'étouffer-* sur
notre pauvre humanité.Dix huit siècles d iniquités, deçri-
mes monstrueux, de barbarisme
sans nom sont là devant nos yeux!
Après avoir franchi toutes les éta-
pes de la société humaine, nous as-
sistons au triste spectacle de ce queles gredins qui nous dirigent, nom-
ment, « la civilisation du XlXmesiè-
cle. »..'•.
Oui, nous assistons au triste spec-tacle dé voir les producteurs mou-
rir à côté des richesses sociales qu'ilsont créées, parce qu'une poignée de
coquins s'en sont emparées.
En voyant ces sinistres tableaux,
l'on se demande étonné et ahuri,
commentilsefaitquetoul cela existe,
et s'il en est fait pour toujours de la
dignité humaine ?
Mais non, ce sentiment n'est point
encore annihilé — nous ne serons
pas sempiternellernent ravalés au
dessous de la bête de somme !
A iravers le ciel de plomb qui obs-
curcit la terr6,ronvoit parmomehts
s'agiter flamboyante, la torche des
Jacques, et l'heure est proche où le
tocsin des représailles sociales va
sonner terrible !
La vieille société agonise— bien-
tôt elle mourra.
Le vieux système est à bout -- il
faut qu'il fasse place à un système
nouveau.
Aux vieilles institutions routiniè-res du passé, doivent succéder leprogrès et la marche en avant,
Les vieilles conventions socialesvont s'écrouler et disparaître dansun même effondrement.
.L'Ère ancienne va faire place àl'Ere nouvelle.
La faim fait sortir le loup du bois !Les va-nu-pieds et les meurt-de-
faim ont les dents longues !... Eux
aussi, comme les puissants de la
terre, ils se sentent un coeur, un es-
tomac, un cerveau !... Malheur auxdominants le jour où a force d'er-rer isolément, les. déguenillés serencontreront en légions compactespour réclamer leur place au banquetde la vie !
Vous êtes-vous imaginés, heureuxde ce jour, que le deshérité accep-tera toujours sans regimber vos al-
garades ? Non ! Le mezzo-termineest arrivé à son échéance bientôtles forçais de vos bagnes industrielset de vos gaSères capitalistes brise-ront dans un rayon d'espoir leur al-
ganon.Crever pour crever souvenez-vous-
en mieux vaut cent fois l'a Révolte,que la lâche résignation qui nous
emporte quand même dansTe néant.La Révolte c'est la juste revendi-
cation des droite usurpés, accaparés,violés l
, Qui se Révolte contre l'équité etla justice?
Le pauvre est las de hogner il
trouve son sort duriuscttle et pouren sortir il ne voit plus que la Dyna-mie n'ayant plus que cet espoir il
s'en servira—il commencer déjà à
s'enservir—et il triomphera.
LA BOURSE DU TRAVAIL
L'on avait cru qu'avec la Bourse
du Travail la question sociale serait
résolue ; mais depuis son completétablissement, l'on est obligé, de
convenir que comme devant, les ou-
vriers sont sanstraArail,etque même
avec la bourse du travail ils crèvent
toujours de faim. Aussi pour leur
faire croire que ce n'était pas la
faute de la société bourgeoise quinous gouverne, si eux qui sont la
majorité et qui seuls sont les pro-ducteurs de toutes les richesses so-
ciales, sont également les seuls qui
manquent de tout ; tandis qu'uneminorité de parasites, de gens sans
aveu, trafiquant tout aussi bien de
la légion d'honneur que de leurs
mandats de députés ou conseillers
municipaux, sont seuls les posses-
seurs quoique ne produisant rien.
Quand le conseil municipal émit
le voeu de la création de cette im-
mense blague qui a nom bourse du
travail, il fut bien convenu que parce moyen l'on abolirait l'exploitation
ignoble que l'on subit par les pla-
ceurs, et l'on laissa entendre aux ni-
gauds qui se sont bénévolementlaissés prendre à ces beanxdiscours,que les patrons accoureraient enmasse y chercher leurs employés.Aussi nomma-t-on pour répondreaux demandes d'emplois une quan-tité innombrable de délégués deschambres syndicales choisis parmiles plus plats valets de la .classe di-
rigeante, qui par ce moyen espé-raient réussir jusqu'à présent à en-traver les mouvements ouvriers etrelarder l'heure de l'émancipationsociale ; mais il semb'e que depuis"
1
quelque temps le prestige de ces fa-meux "délégués tente à s'écrouler
grâce à la propagande que quelquesuns de nos amis font à la bourse du ,
travail, aussi croyons-nous qu'ellesera bientôt un centre révolution-naire.
Depuis bientôtun anquela boursedu travail est ouverte, nous avons
remarqué que cette affluence de pa-trons qui devaient encombrer lesbureaux n'était qu'une fumisterie,et beaucoup d'ouvriers sont revenusde leurs erreurs, car l'on remarqueavec juste raison que sur 25 000 ins-
crits, il y en a eu tout au plus 150de places. Aussi l'on pourrait plustôtdire qu'elle fut créée pour que les
. meurt-de-faim et les va-nu-pieds
pussent se réunir tranquillementsous l'oeil bienveillaut de dame pprlice qui de cette façon à là moindreréclamation de leur part, leur pro-curera un logement qui ne.. sera pastoujours à leur choix.
*
Aussi envisageons-nous la situa-
tion actuelle telle qu'elle est, et nousdisons aux travailleurs nos frèresde misère, que pour arriver à la so-lution sociale, nous ne devons avoir
recours à personne, et encore bien
moins aux saltimbanques politiquesqui viennent solliciter les suffragesde la plus grande majorité des tra-
vailleurs, et qui pour arriver aux
places qu'ils convoitent, promettenttout ce qu'ils n'ont pas intérêt à te-
nir. Aussi nous ne le résolverons
qu'en nous unissant et en nous em-
parant de la terre et des moyens de
production, en avançaut par tous
les moyens l'heure des revendica-
tions en proclamant la Révolution
Sociale.
LA CONFÉRENCE
de la salle Franklin et
LIDEE OUVRIERE
(suice)*
L'économie tant prèchée par les
prétendus réformateurs est un leurre.
Il suffit pour s'en convaincre de se
donner la peine de réfléchir et de
comparer ; c'est un faitqui n'échap-
pera au jugement de personne. Ce
qui fait la misère dans la société ce
*Voir les nos8 et9 de Vidée Ouvrière.
L IDÉE OUVRIERE III
n'est pas la surélévation des salai-
res, ce n'est pas le salaire lui-même,C'est l'emploi des produits que letravail crée, si l'on aime mieux ladistribution de ces produits ';, lamoitié du genre humain travaille
pour nourrir l'autre moitié, et parun fait bizarre de l'esprit d'organi-sation, c'est la partie qui travaille
qui souffre de toutes les privationsqui endure tous les maux. Ceux quine produisent rien ont tout à leur
disposition, ignorant même s'il ex-iste une question sociale.
Aujourd'hui effrayés des réclama-tions de ceux qu'ils s'étaient plu àconsidérer comme des êtres infé-
rieurs, comme des bêtes de somme,et voyant leur bien être menacé parcette masse redoutable qu'on nommeserfs blancs, il s'est formé une par-tie dans la bourgeoisie qui affirmela question sociale, c'est ceux qu'onnomme Radicaux. Mais comme ilsveulent conserver leurs prérogatives,ils ont garde de s'en prendre au mal,ils se bornent à essayer de changerle système, tout en conservant lemême arbitraire.
Ils ont donné naissance à une foulede combinaisons toutes plus insuf-fisantes les unes que les autres, de
là, les essais de formation de plu-sieurs sociétés qui, sous des nomsdifférents visent le même but : dé-,tourné^ l'attentiondés travailleurs,et tàçhef de lès maintenir dans la
position précaire où ils sont. La so •
^étëdësiprèvoyants^d l'Avenir n'a
'pas fait mieux que ses devanciers ;ils. ne pouvaient pas faire plus ne
,s'ê't'anr pas affranchis de la tutellede la classe dirigeante, se mettantà la remorque de ceux qui avaientintérêt à conserver les inégalités so-ciales qui leur assurent le pouvoir,et leur permettent de maintenir lestravailleurs par leur propre souf-
Feuilleton de L'IDÉE OUVRIÈRE— 9 —
ENTRE PAYSANS
(Traduit de VItalien)
Certainementil serapréférablequ'onmeltetoutencommun,maispourcela il n'y aurapasbesoindeforcerpersonne, parce quelemêmeintérêtconseilleraà tous d'adopterlesystèmeducommunisme.Aveclapropriétéetle travailcommuns,toutira beaucoupmieuxqu'avecletravailisolé, d'autantplus qu'avecl'inventiondesmachines,le travailisoléde-vient,relativement,toujoursplusimpuissant.
Jacques —Ah! lesmactùnes! voilàdeschosesqu'ondevrait brûlerI Ce sont ellesquicassentlesbraset enlèventle travailauxpauvresgens.I i, dans nos campagnes,onpeutcompterque, chaquefois qu'il arriveunemachine,notresalairediotinue,et qu'uncertainnombred'entrenousrestentsanstra-vail,forcésdepartirailleurspourne pasmou-rir de faim.A la villeceladoitêtrepire.Aumoinss'il n'yavaitpasdemachines,lesmes-sieursauraientbeaucoupplusbesoindenotretravailet nousvivrionsun peumieux.
Pierre. —Vous avez raison,Jacques,de
frarice.Tous les systèmes échoueront
donc tant que la question ne sera
pas résolue par les travailleurs eux-
mêmes, les seuls intéressés ; tant
que cette vérité ne sera pas mise en
pratique, les ouvriers subiront le
joug des gouvernants et des capita-listes qui forment une seuleet même
classe, et continueront comme parle passé à souffrir et à manquer dustrict nécessaire, c'est fatal, c'est, lesvstême qu'il faut changer et non laforme.
L'équilibre social peut-il être chan-
gé et ce changement doit-il amenerle bien être de tous, nous n'hésitons
pas à dire oui ; C'est ce que nous al-lons essayer de démontrer le plusrapidement possible.
Tous les maux dont sonffreht les
producteur?, ont pour point de dé-
part le numéraire. C'est lui seul quicrée les inégalités de fortune, qui a
permis à une partie de là société
d'exploiter l'autre, c'est l'argent quia crée le gouvernement, qui a ins-titué la propriété et fait naître le
paupérisme. C'est donc contre cesennemis que toutes nos forces et nosconnaissances doivent se concentrer
pour supprimer ce foyer de misère.et de douleur, '•";
Lé progrès toujours croissant dumachinisme et l'abondance de pro-duits qui nous j est donné par l'em-
ploi de lavàpeur et bientôt de l'élec-
tricité, nous fohfcespérer que bien-
tôt, l'homme pourra se procurertout ce dont if^aura besoin, sans
pour cela être -obligé de dépenserbeaucoup de forée musculaire. Lamachine exécutera tous les travaux
pénibles et doublera la productionsi ce n'est plus. Si l'on ne changepas le système social actuel, lestravailleurs sans emploi deviendrontde plus en plus nombreux, et par
croirequelesmachinessont unedescausesde la misèreet dumanquede travail, maiscelaprovientdecequ'ellesappartiennentauxriches.Siellesappartenaientauxtravailleurs,ceseraittout le contraire: ellesseraientlacauseprincipaledu bien-êtrede l'humanité.En effet,lesmachinesne fonten réalitéqvetravaillerà notre p'ace et plU3rapidementquenous.Grâceauxmachinesl'hommen'au-ra plusbesoindetravaillerpendantde lon-guesheurespoursatisfaireses besoinset neserapluscondamnéà dépéniblestravauxquiexcèdentses forcesphysiques.C'estpourquoisi lesmachinesétaientappliquéesà touteslesbranchesde la productionet appartenaientàtous,onpourrait,enquelquesheuresde tra-vaillégeretagréable,tuffireà touslesbesoinsde la consommationet chaqueouvrierauraitle tempsdes'instruire,d'entretenirdesrela-tionsd'amitié,devivreen un mot et dejouirdela vieen profitantdetoutesles conquêtesde la civilisationet de la science.Donc,soa-venez-vo.s en bien,il ne faut pas détruirelesmachines,il faut s'en emparer.Et puissachezque les messieursferaienttoutaussibiendéfendreleuis machinescontreceuxquivoudraientlesdétruireque contre ceax quivoudraients'enemparer;donc puisqu'ilfau-draitfairelemêmeefort et courirlesmêmes
périls,ce serait proprementune sottise delesdétraireplutôtquede les prendre. Vou-driezvousdétruirele bléet lesmaisonss'il y
une conséquence indiscutable, léstoc des produits fabriquéj de pluseh plus considérable. Car dès qu/pii^ne permet plus aux ouvriers;de cp^É*sommer, l'accumulation prend'desproportions considérables. C'est ce
que nos hommes d'état appellejxt lacrise. C'est la non corrspnihïàtionqu'ils auraient dû dire, l'engorge-\nent des produits, tient donc, non
pas a l'argent mais à la mauvaisedistribution des matièresi fabriquées•;l'on a mal rétribué le producteur,ou du moins l'on à exigé qu'ils créé,
davantage e^U'iic^nëom^âi'mpiÉS.'-:';^c'est la loi dès salaires c'est l'argentque les détenteurs avaient dansièurscoffres forts qui a Causé cet arrêtde Consommation. Si ati lied de j^ayeravec du métal, l'on avait distribué;les produits a ceux qui les ont ou-v
vragés, et cela en augmentant au fura mesuré que la production augmen-tait, l'on né verrait pas les entrepôtset les docks pleins:de marchandises
pendant que la plus grande partiedes prod ucteuf s manque de nouritureet de vêtements, >
(A suivre).
ÉCHOS DE LA SEMAINE
FRANCE
Paris — Le compagnon Bûchlyqui avait brisé la devanture d'un
magasin de bijouterie et jeté les bi-joux sur le pavé, vient d'être con-damné à six mois de prison.
« Ce u'est que grâce à la surprisedu Tribunal et au manqne de sang-froid du président, que Bùckly n'a
pas été condamné pour délit d'au-dience », nous- disent les journauxbourgepis.
avaitmoyendelespartagerentretousî Cer-tainement non. Eh bien ! il faut agir demêmeaveclesmachines,parce que, si ellessontentre lesmainsdes patrons les instru-mentsde notre misère et denotreservitude,ellesdeviendrontdansnos mainsdesinstru-mentsde richesseet de liberté.
Jacques. —Maispourquetoutallâtbienaveccesysrème,il faudraitquetout le mondatravaillâtdebonnevolonté.N'est-cepas?
Pierre. —Certainement.Jacques. —Et s'il y en a qui veulent
vivresans tiavàillcr? La fatigue est dureet neplaitmêmepas aux chiens.
Pierre. —Vousconfondezla société,tellequ'elleest aujourd'hui,avec la sociététellequ'elleseraaprèsla révolution.La fatigue,avez-vousdit,neplaitmêmepusauxchiens;maispourriez-vousresterdesjournéesentiè-ressansrien faireT
Jacques. —Moinon,parce que je saishabituéautravailet quandje n'airienà faireil mesemblequelesmains me démangent;maisil y en a tant qui resteraienttoute lajournéeà l'aubergeà jouerauxcartesouà sepromenersansrien faire.
(A*uivrt)g
IV LIDÉE OUVRIÈRE
La ligue des Antipatriotes a reçu du
parti ouvrier de St-Q.uentin 11 lîr.
pour les détenus. Elle a remis au
comp. G-ot 2 fr, et à l'un des con-damnés dé St-Quentin 11 fr..
** *
Saint-Denis (Seine).— Il existe,
ici un grand foyer révolutionnaire
qu'il serait temps de faire chauffer.'Le groupe « la jeunesse Libertaire »
ayant entrepris la tâche d'organiserparmi la masse énorme de travail-leurs qui existe à Saint-Denis une
.propagande révolutionnaire fait ap-pel a tous ceux qui croient que nousmarchons dans le droit chemin.
La première liste sera pour l'orga-nisation d'un grand Meeting Anti-Patriote et l'apparition d'un mani-feste abstentionniste car voici lesélections du pays.
LE GROUPE.
Le groupe La jeunesse Libertaire,à fait parvenir 10 fr. aux détenus po-
litiques, Jahn — Monod —Parmeg-
giani.*
* *
Guise (Aisne).— La ville de Guise
est bien débarrasée des agitateursdu parti anarchiste, mais aussi les
imbéciles à la Godin sont tout à fait
déçus, et pour preuve, il y a trois
semaines une élection avait lieu à
Guise, et malgré que le grand phi-
lanthrope Godin avait placé plusieursde ses valets comme candidats, ces
pleutres n'ont pu être élus faute
d'électeurs. Sur 1800 inscrits, 300
seulement ont pris part au vote, et
une centaine de voix étaient répar-ties sur les compagnons qui avaient
été emprisonnés et privés de leur
travail. Plusieurs bulletins ont été
déposés dans les urnes proférantdes menaces de mort contre cer-
taines canailles qui exploitent les
ouvriers sans pudeur. Pour mieux
dire, on a cru tuer le parti révolu-
tionnaire en privant de travail et en
faisant emprisonner les principauxrévolutionnaires, mais comme on
le voitl'idée ou plutôt les principessont debout, espérons que ce sera
de même pour toutes les élections,et que les travailleurs conscients
sauront faire justice de tous ces
bandits qui se parent du masquede philanthrope pour mieux voler
les ouvriers et les faire assassiner
au besoin comme le faisait certain
coquin qui siégeait à Paris au tempsdelà commune.
. »* *
Armentières (Nord).—Diman-che 30 Octobre à eu lieu une réunion
publique et contradictoire organisée
par le groupe les INDOMPTABLES
d'Armentières ; 200 personnes envi-
ron assitèrent à la réunion.
Les compagnons, Levray et Claeys
appelés par nous, traitèrent, « de
l'impuissance de la coopération de
l'inefficacité du suffrage universelet de la nécessité de la révolution. »Les deux premiers sujets si utiles àla classe bourgeoise pour bernerl'ouvrier et le maintenir dans la ser-
vitude, furentcombattus parle com-
pagnon Levray avec des argumentsqui rendirent' toute contradiction
impossible; de points en points no-tre ami prouva également la néces-sité de la révolution.
Tout l'auditoire fût; ou à peu prèsconvaincu aux idées anarchistes;:choses indiscutable puisque malgréles appels réitérés à la contradictionaucun contradicteur ne s'est pré-senté.
Cependant nous ne pouvons ad-mettre que tout le monde soit sortirévolutionnaire. Pourquoi ? parceque il y avait parmi nous — commeil se faufile bien souvent dans lesréunions publiques — des hommessans coeur ou pour mieux dire desmouchards qui tiennent à tout savoir
pour le seul plaisir de nuire à leursemblable et de battre la grossecaisse le lendemain sur le pointprincipal des idées qu'ils ont entendula veille,, et qu'ils n'ont pas eu le
courage'de réfuter. Ce cas est celui
d'un sieur Craingnon dont nous
ignorons au juste pour quel compteil moucharde mais duquel pour ne
point nous tromper, nous pourronsdire pour tous; les comptes, moyen-nant rétribution.
Qu'importe, après tout, puisquemalgré la présence de ces quelquesêtres abjectes la réunion'à pleinesment réussi ; en somme, bonne jour-née pour la réunion, et espéronsquece ne seia pas la dernière. :~
G L A N ES
^""""^
Des idéts ;Révolutionnairessourdentdanstouslesesprits, mêmeles moir.sportésà dé-lirerunbouleverse*ent social.Nonsextrayons1rsquelqueslignessuivantesduJournaltitté-rairedesGoncoUrt,(S°volume)etauronsoccasiondy puiserdenouveauxfragments:
Ce temps-cin'est point encore l'invasiondesbarbares,il n'estque l'invasiondes sàl-timbauques. (page5).
Desp' rases menteuses,des motssonores,desblagues,voilaà peuprèsce quenousdis-cernonscheztous leshommespolitiquesdenotretemps.Lesrévolutionsun simpledéme-nagemeni avecl'emménagementdestrêves'ambitions,corruptions,bassessesdansl'ap-
Ïiartemcut.quitié—et celase faisant avecde
a casseet degrandsfrais, (page83).
Sainte-Beuverépliquecoîére'usement: «Lapropriétélittérairepas plusque l'autre.... Ilnefautpasriepropriété....Il fautquetoutserenouvelle,quechacuntravailleà sontour...
(page90).
Je ne sais,maisil mesemblequenous ap-prochonsd'unerévolution.Lerire est simal-sain,qu'ilfaudraungrandbouleversement,dusanjipourassainirjusqu'aucomique
(page241).
Ceseraitungranddébarrasdela bêtisechicet del'imbéciiiteélégante,qu'unemachinein-fernale,qui, parun beaujour, tueraittoutleParis, fabautde 4 à Gheures,le tourduboisdeBoulogne, (page852).
CONVOCATIONS
Paris. — Ligue des e Anti-patriotes,»sectionsdes9meet18me,touslesmercredisà8 h. 1,2du soir,salleSimonot49ruePigalle.Tousles jeunesgecssontinvités.
Liguedes<tAntipatriotes»sectiondu17metouslesmarais à 8 h. 1]3du soir salle'deIkComète,90>avenuede Glichy.
Calais (Pas-deCalais).— Tousles;anar-chistess-ontpriés de s» rendre à la réunionquiauralieulé samedi12NovembresY.'h.l[%du soir,caféHuet,routedé Saint-Qhieir.
Ordredujour: Questionfinancière. Desjournaux.«Laprochaineconférence. Prièred'être exact.
PETITE CORRESPONDANCE
F. à Amiens,M.à Armentières,Mlà CalaisV.B. à Pont-dé-Marcq,avons reçu timbres-et mandats.Ni à St Denis,L. à Gûise,avonsreçumandatdistribuéinvendus.«deOpstand»à Gand,pourles,collectionsdemandezadres-sez-vousà la Révolte.G-.A. Chapelled'Ar-mentièrsM. àSt.Etienneavionsreçumandatenverronsphotographieprochainement!J. àReims,avonsreçu mandatexpédié8 exemp.H. à Fressenneville3 fr. 50le cent."H. auxplaines d'Angersavonsreçu mandat,.ayantégarél'adressenousvousserions-obligerde*l'envoyerquandvousécrirez.
Leservicedéquelquesnumérosd'essai,serafaitd toutepersonnequinousen fera la demande,oudontonhétsferaparvenirl'adressé.
Adresser'fondset correspondancesv:à$;ÀD.Ml~mSTBATÉURdet'ideèOuvrière 'fâièdeiGalions,LeHavre. ..',• :*::;?;,ïA/w'
...Nousne saurions,troprecommanderaux ca-maradesdenousadresserleurs'cojfâ^'piïùrtémardimâtin'aupiustard; pour les convoca-tionsetcommunicationsurgentes,lemercredi.
EN'VENTEDANSNOSBUREAUX: :
Evolution et Révolution. Elisée.Reclus...... 0. OS
Dieu et l'Etat. MichelBalcounine...0. 60Entre Paysan». (2eédition)..... 0. 10Les Produits de la terre..... 0. 10Les Produits de l'industrie..... 0. 08Portrait de Michel Bakounine (pho-
tographié)..... lift 5oLa « Révolte » journal hebdoma-
daire paraissant le samedi le n" 0. OS
Pourparaîtreprochainement:
Pourquoi et comment je-suis
COMMUNISTE-ANARCHISTE
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L'imprimeur-Gérant:J.LEGOU6UEC.25,ruedesGalions,LeHAVRE.(Seine-Inférieure).
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