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M 2995 - 2012 - F: 6,90MEMORY HOUSE & BEACH HOUSE DES DUOS QUI FONT DU BRUIT. #1 - Janvier 2012 - www. dot. com

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Project by Alexis SELLAL & Baptiste EPINAT

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M 2995 - 2012 - F: 6,90€

MEMORY HOUSE & BEACH HOUSEDES DUOS QUI FONT DU BRUIT.

#1 - Janvier 2012 - www. dot. com

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MEMORYHOUSE & BEACH HOUSE DES DUOS QUI FONT DU BRUIT

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SOMMAIRE

page 8 ACTUALITÉ

page 10 BILBAO, ville témoin du renouveau architecturale

page 24 DOLAN & HONORÉ une histoire à trois…

page 30 MARITHÉ & FRANÇOIS GIRBAUD, entre guerre et pub, le bonus.

page 36 JEFF KOONS, l’invasion extra-temporelle

page 40 AGENDA

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EditoPoint Dot est un magazine à l’ambition humble. Nous vous proposons dans ce premier numéro une vision, peut-être pas des plus objective, mais au moins des plus sincère. C’est donc par un étrange soir de décembre que Alexis et Baptiste se sont posés la question du pourquoi du comment ! Vous aussi vous vous l’êtes posé, nous en sommes sur, et sans doute comme nous vous n’avez pu y trouver une réponse cohérente, nous nous som-mes donc mis d’accord sur une alternative bien plus alléchante. Au lieu de voir le tout comme un vaste océan sans brassard, nous avons décidé de faire le point. Le point sur le tout, et nous en avons créé Point Dot, un magazine qui met l’accent, fais lui aussi le point sur de vaste sujet, nous vous proposons notre vision, nos choix et nos envies. Le focus de ce mois-ci est Memoryhouse et Beach house, pourquoi ?

Alexis : Et bien tout simplement parce que l’hiver est installé, on a froid on a besoin de réconfort, et ces deux groupes à la Dream pop thermique.

Baptiste : Ah oui, alors partons à la découverte de ces lointaines contrées que je ne connais point. Allons ressuciter ces fantômes de la pop moderne.

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http://www. felicieaussi. fr/ À PARIS : La boutique de Louise // 32, rue du dragon, 75006 Paris La Minaudière // 43, rue de la Folie Méricourt, 75011 Paris

Sortie le 18 Janvier 2012 dans tous les UGC de Paris. Extrait du film sur vodkaster. com Livre disponible sur www. fnac. com

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À LA FOIS CHARMEUR ET AGAÇANT.

Adapté d’un de ses romans, ce film res-semble fortement à Beigbeder, du moins à l’idée que l’on se fait de lui quand on ne le connaît pas : charmeur et agaçant, brillant et superficiel, roublard et sincère, aspirant à une certaine profondeur qu’un détache-ment dandy contredit tout le temps (“Rien n’est grave”, dit-il). Bref, on ne lui contes-tera pas ça : L’amour dure trois ans est un film personnel, un film d’auteur. Mais tel qu’écrit/filmé par Beigbeder et joué par Gaspard Proust, difficile de croire aux sentiments de Marc Marronnier : surfant au-dessus des affects, toujours soucieux de bons mots et de formules ressemblant à des taglines publicitaires, narcissique à en briser tous les miroirs, Marronnier, et le film, semblent n’être traversés par rien si ce n’est la brillance de leur nombril. Bref, on ne lui contestera pas ça : L’amour dure trois ans est un film personnel, un film d’auteur. Mais tel qu’écrit/filmé par Beigbeder et joué par Gaspard Proust dif-ficile de croire aux sentiments.

FELICIE AUSSI: DES BIJOUX QUI ONT LEUR MOT A DIRE

C’est en exerçant le métier de mannequin que la créatrice de la marque Félicie Aussi fait connaissance avec le milieu de la mode et de la création. ‘A un moment donné, je n’ai plus été capable de rester là à attendre qu’on me dise quoi faire. J’avais des choses à dire et l’envie de créer. Dans son petit atelier du 11ème arrondissement, elle imagine sa pre-mière collection : De mignons masques d’animaux montés en colliers et bracelets et une gamme de colliers à messages intitulée ‘mauvaise graine’. Félicie qui emprunte son nom à la fameuse chanson de Fernandel, troque les traditionnels prénoms contre des mots gras et nous oblige à annoncer la couleur : ‘conasse’, ‘peste’, ‘chieuse’, ‘merde’, ‘ gros cul’, ‘catin’…Chaque pièce est réalisée à la main avec humour! De mignons masques d’ani-maux montés en colliers et bracelets et une gamme de colliers à messages intitulée ‘mauvaise graine’.

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LE FLYING ART LEICA, L’IMAGE HORS DU COMMUN.

Le flying art leica est une sublime et intrigante sculpture contem-poraine imaginée par Stéphan Breuer. Ce drone d’un mètre de diamètre tout en carbone est l’ultime outil pour les passionnés de films et de photos aériennes.

Le FLYING ART LEICA, pièce unique, sera vendu le 19 Décembre 2011,chez Artcurial à Paris. www. flyingconcepts. com

GOUDEMALION, JEAN-PAUL GOUVE, UNE RÉTROSPECTIVE.

Les Arts Décoratifs présentent la première exposition rétrospec-tive de Jean-Paul Goude à Paris. L’un des plus brillants « faiseurs d’images » de la création contemporaine propose une vision à la fois rétrospective et créative de son œuvre à travers tous les champs d’intervention.

DOUCEMENT PUR, REAL ESTATE NOUS EMPORTE SINCEREMENT.

Proférées à la dérobée au beau milieu de l’album sur fond d’amou-rette révolue, ces deux vers n’en résonnent pas moins, dans la bouche de Martin Courtney, comme un sacré manifeste. Car Real Estate balaye toute espèce de pose pour ne se consacrer qu’à la douceur, à la tendresse, à la luminosité. S’épanouir en marge des modes est tout un art, et l’histoire des groupes les plus illustres du New Jersey – “la banlieue la plus plouc de New York” (dixit le grand Bill Million dans ces pages) – semble d’ailleurs se résumer à cette recherche précieuse : une quête effrénée vers la lumière. À l’instar de ces glorieux devanciers The Feelies et autres Yo La Tengo, Real Estate ne déroge pas à la règle. De ses premières productions – un premier album éponyme en 2009, chaleureux et alangui comme un été sans fin, un EP à la paresse câline (Rea-lity, 2009), une flopée de singles – déjà brillantes et résolument portées par les couleurs rustiques de fiers labels lo-fi (Woodsist, Mexican Summer, Underwater Peoples), le groupe du New Jersey a poli tous les angles. Faut-il l’imputer à sa récente signature chez Domino ou aux services de l’ingénieur du son Kevin McMahon (The Walkmen, Titus Andronicus), toujours est-il que ce deu-xième LP bénéficie d’une mise en son impeccable, rehaussant tous les points forts sans perdre une miette de charme. À l’instar de ces glorieux devanciers The Feelies et autres Yo La Tengo, Real Estate ne déroge pas à la règle.

En concert et à ne pas louper le 23 Fevrier 2012 au Nouveau Casinon à Paris www. nouveaucasino. net // 109 rue Oberkampf 75011 Paris www. myspace. com/realestate

Du 11 novembre 2011 au 18 mars 2012 aux Arts Décoratifs de Paris www. lesartsdécoratifs. fr

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a r c h i t e c t u r e

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Bilbao, 12 ans de chantier pour une réussite.

Le pays Basque est l’une des 17 communau-tés autonomes espagnoles. La communauté autonome du pays Basque a son propre gou-vernement dont le président est Juan José barretxe, membre du par national basque. Le pays basque comporte trois provinces: Alava, Biscaye et Guipuscoa. La région représente le troisième pôle urbain d’Espagne, avec une des plus fortes densité du pays. Elle com-prend trois grandes agglomérations : Bilbao, ville industrielle en reconversion ; Vitoria, capitale administrative de l’autonomie basque et San Sébastien, ville balnéaire et touristique. Une concurrence relave existe entre ces trois entés urbaines, chacune revendiquant des

aides sous forme d’aménagement, d’équipement ou subvenons de la part du Gouvernement Basque. Les provinces disposent chacune d’un gouvernement et d’un par-lement. Ce sont elles qui perçoivent l’impôt. Bilbao est la capitale de la province de Biscaye. Les autres villes importantes de cette province sont Barakaldo, Portugalete, Durango et Balmaseda. La grande région métropolitaine de Bilbao est composée de 35 municipalités pour un total de 950. 00 habitants sur une superficie de 1. 832 km2. Bilbao a elle seule représente 350. 000 habitants soit 1/3 de la population de la région métropolitaine. Barakaldo représente environ 100. 000 habitants. La région est encaissée entre deux collines dans le fond d’une vallée fluviale l’espace dis-ponible pour le développement est donc rare et pollué puisque le fond de vallée est occupé par le port et les industries. Bilbao possède de nombreux sièges sociaux d’entreprises et est la deux-ième bourse du pays. Historique du développement de Bilbao L’agglomération s’urbanise en direction de l’océan avec, sur la rive gauche la ville de Barakaldo (plus industrielle et ouvrière).

BILBAO, UN URBANISME

ÉPANOUICOmmenT Le PROJeT RIO 2000 A CHANGe Le VISAGe De LA VILLe ESPAGNOLe ?

Photographies Christina Lucas Ré-

dactionCécile Becker.

bilbao.netguggenheim-bilbao.es

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Le projet

Bilbao Ria 2000 : action politique et dynamique des projets, « boite à outils » du projet. Bilbao Ria 2000, crée en 1992, est une so-ciété interinstituonnelle à capital entièrement public, c’est un outil au service du développement des différentes opérations, capable de mettre en place des partenariats. Sa forme, une société ano-nyme, lui permet la souplesse dont manque souvent les admin-istrations. Bilbao Ria 2000 a été crée pour résoudre le problème des relations entre l’Etat central et les institutions basques et mettre en œuvre des grands projets urbains. Elle est financée à 50% par l’Etat et à 50% par les instuons basques. Ainsi, les intérêts de la ville priment sur toute autre considération partisane ou sectaire. Bilbao Ria 2000 regroupe les institutions concernées par le projet urbain, les décisions y sont prises à l’unanimité, ceci évité les blocages ultérieurs éventuels dus aux divergences d’intérêts sectoriels. Sa mission est de réhabiliter les zones dégradées et sur le déclin de la métropole de Bilbao. Elle aménage et produit de la valeur ajoutée sur le sol dont elle a la charge : elle a un sol, planifie, re-structure, l’urbanise et revend les parcelles créées. A Bilbao, nous pouvons dire que la redynamisation de la ville s’est réellement mise en place par l’aménagement du territoire. Le renouveau urbain s’est accompagné d’un véritable projet de ville avec des objectifs sociaux, environnementaux et économiques. L’expérience montre le renversement qui a pu être opéré sur un territoire en crise. Le développement intégré de la ville s’est fait par l’aménagement du territoire. La stratégie développée est cohérente à l’échelle d’une métropole.

Gauche : Le nouveau métro de la ville / Droite : Intérieur de l’église de Miribilla

La boite A OUTILS

ELLE PROGRAMME ET RÉALISE. Sa philosophie implique d’agir hors de toute logique sectorielle et elle préconise un développement durable : intervenir sur la ville urbanisée et non sur de nouveaux terrains, rer par des infrastructures existantes, transformer les problèmes en opportunités. La société est née avec un capital de 1,8 millions d’euros, 115. 000 m2 cédé par le port dans la zone d’Abandoibarra, 75. 000 et 43. 000m2 cédés par les sociétés de chemin de fer dans le quartier d’Ametzola (en compensation à la réalisation d’infrastructures ferroviaires et de gares), d’autres terrains ont été cédés sur le site des anciens hauts fourneaux de Barakaldo ainsi que par les municipalités. Tous les « cédeurs » sont actionnaires de Bilbao Ria 2000.

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Le marketing urbain du projet concentre les projecteurs sur des réalisations exceptionnelles et extrêmement couteuses, ces seuls critères ne sont pas suffisants pour prouver la qualité d’un projet et d’un processus. Les changements de fonctions per-mettent alors de récupérer les plus values qui permettent de financer d’autres travaux (infrastructures, zones plus modestes, espaces publics, parcs, métro, tram). En tant qu’enté publique, Bilbao Ria 2000, a, entre autres, réhabilité des terrains (« projets élitistes » ) en créant des plus values foncières, elles mêmes redis-tribuées sur d’autres opérations (à priori pas rentables). C’est sur la transformation de ces sols que Bilbao fonde alors son projet urbain et économique. Aujourd’hui, Bilbao est principale-ment un centre administratif et des services, ce sont les com-munes qui l’entourent qui abritent les industries (sidérurgie, con-struction navale,. . . ). Les activités portuaires et industrielles, dé-placées à dix kilomètres en aval, libèrent enfin les berges du cen-tre-ville. Bilbao se tourne à nouveau vers son fleuve, le Nervion. Nous observons aujourd’hui bien des villes misant sur le culturel en construisant de grandes infrastructures (musées, salles de con-cert, événementiel,. . . ). Ces infrastructures ne participent-elles pas à une surenchère sans objectifs ?, à une « recette toute faite » ? Nous pouvons nous demander si la qualité est toujours au ren-dez-vous ? Le marketing urbain du projet concentre les pro-jecteurs sur des réalisations exceptionnelles et extrêmement cou-teuses, ces seuls critères ne sont pas suffisants pour prouver la qualité d’un projet et d’un processus.

Principales leçons

La métropole s’est ainsi transformée en une région urbaine. Une grande attention a été portée par les autorités à la qualité architecturale des différentes intervenons en associant des « ob-jets architecturaux » hyper-contemporains, aux budgets phara-oniques à des opérations plus modestes et banales, en passant par des opérations de rénovation urbaine. Le cas de Bilbao présente des risques pour les autres villes qui l’observe. Il y a un risque de généralisation de la démarche aux villes européennes pots-industrielles impliquant une perte de spécificité locale. En effet, le cas de Bilbao (et son slogan de « culture comme projet de ville » ) ayant bien fonctionné, la tentation est grande pour les villes d’ampleur semblable de développer les mêmes opérations architecturales singulières, artificielles et détachées de leur contexte. L’architecture se-rait alors là pour asservir un certain marketing urbain en quête d’images. Les opérations menées sur Bilbao ne se résument heu-reusement pas à cela. Mais Bilbao a-t-elle réussi à avoir la capacité d’inventer des éléments d’unité dans cette diversité propre à notre époque, est-ce la qualité ordinaire de l’architecture qui constitue sa nouvelle identité ou plutôt ses réalisations événements, objets de consommation touristiques et culturels ? Ou les deux ? Nous observons aujourd’hui bien des villes misant sur le culturel en construisant de grandes infrastructures (musées, salles de con-cert, événementiel,. . . ). Ces infrastructures ne participent-elles pas à une surenchère sans objectifs ?, à une « recette toute faite » ?, à une propagation de la « culture fast food » ? Nous pouvons nous demander si la qualité est toujours au rendez-vous ?

Gauche : Centre multisport La Peña / Droite : Le Musée Guggenheim de Franck Gehry

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WE ARE ANIMALS

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2 HOUSES : M E M O RY VS BEACH

Avec deux albums en deux ans, Beach House a déjà fait couler pas mal d’encre, mais reste un précieux objet de confidence. Même exalté, on n’échange pas des mots comme rêve, magie et grâce avec le premier venu. C’est une question de pudeur. Quant à Memoryhouse, l’homme de trente-sept ans a beau être affilié à une mouvance bien allante, il exerce depuis dix ans déjà, c’est pourquoi lors de leurs concert à Paris l’été dernier leur performance est qualifié de meilleurs Grosse Pomme ait connu depuis belle lurette.

Photographies par Christina Lucas Rédigé par Cécile Becker.

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Beach House fait couler beaucoup d’encre.

Avec deux albums en deux ans, Beach House a déjà fait couler pas mal d’encre, mais reste un précieux objet de confidence. Même exalté, on n’échange pas des mots comme “rêve”, “magie” et “grâce” avec le premier venu. Question de pudeur, néces-sité de prévenir des critiques qu’on pren-drait trop personnellement. Beach House (2007) et Devotion (2008) étaient de ces disques qu’on ne laisse entrer que quand la porte est close, auxquels on s’abandonne lorsque le monde se tait. Certaines pop songs sont trop fragiles, il faut attendre que les stridences quotidiennes assèchent le cer-veau pour pouvoir visiter leurs sommets. Ceux qui savent de quoi on parle seront ravis de constater que Teen Dream est à la fois le plus accessible et le plus bel enregistrement du duo de Baltimore. En-fin, on va pouvoir agrandir la chambre, se sentir chez les autres un peu comme chez soi. Les arrangements, fantastiques, tiennent plus que jamais le rôle principal de cette musique de drogués mélan-

coliques. Sans ces éruptions chimiques is-sues de quelques collisions sonores (cordes luxuriantes, synthés arborescents, boîtes à rythmes usées, chant nimbé d’écho), on peut même se demander ce qui resterait, ou mieux, ce qui apparaîtrait de nouveau. Car si on fond littéralement pour la voix de Victoria Legrand, plus garçonne et aussi expressive que celle de Hope San-doval, il n’y a rien dans les constructions mélodiques et rythmiques qui permette de comprendre le pouvoir ensorceleur de ces chansons. Interprétées par d’autres, ailleurs, Zebra ne diffuserait peut-être pas ses nuées de tendresse conquérante, Walk In The Park ne vous prendrait pas la main pour y enfouir un désir d’adolescence, Used To Be ne relèverait pas la gloire dans une vague de tristesse, et le sublime Norway ne semblerait pas s’étirer, se con-denser et se liquéfier à chaque refrain. Il ne resterait peut-être rien de Beach House, ce fantôme de la pop moderne, visible seulement à ceux qui demandent à se faire hanter. À l’aube de l’onirique Teen Dream, Beach House figure désormais au panthéon des agitateurs de songes. Mar-di soir dernier, au Bell House de Brook-lyn, le couple rêveur de Baltimore a livré un concert magique. Littéralement.

une boum d’anniversaire.

Nous dit d’emblée Victoria Legrand. “Une boum d’anniversaire fasciste”. Protecteur et irradiant à la fois, ce concert célébrant la sortie de Teen Dream – et première d’une tournée mondiale s’annonçant lu-mineuse – a permis au public new-yorkais de contempler la nouvelle dimension prise par Beach House. Il n’est plus seulement question d’une association de simples rêveurs assoupis dans une timide cham-

bre ennuagée. La douzaine de chansons confiée sous les timides lustres du Bell House élève le groupe au rang de maison promouvant avec puissance l’avenir de la dream-pop. On a tout d’abord pris le pouls de ce monde presque illusoire, ho-ché inconsciemment la tête, tapoté molle-ment du pied. Puis on s’est laissé empoign-er par la voix déchirante de Victoria, pour finir par fermer les yeux. Simplement. Fermer les yeux pour profiter. Profiter des harmonies mutantes étrennées par Nor-way, de l’histoire d’enfance qui attendrit Walk In The Park, ou de la valse corrosive qui emporte 10 Mile Stereo. Dans une sal-le comble, la chanteuse, en extraordinaire chef d’orchestre, adresse à son clavier organique de dynamiques coups de reins qui ont le don de réveiller les chimères des amoureux d’atmosphères.

Les pensées vagabondent.

Ce spectacle est, depuis les performances d’Animal Collective à Prospect Park et de Grizzly Bear aux Pool Parties cet été, l’un des meilleurs que la Grosse Pomme ait connu depuis belle lurette. Sous l’influence de ses ainés, Beach House a emprunté à la bande animalière une série d’animations, des Muppets poilus qui propagent des lu-

De beaux duos musicaux,deux Continents, Presentation :

L’EP de Memoryhouse sorti en 2010

«Beach House,

ce fantôme de la pop

moderne. »

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mières multicolores. En vedette, celui qui, sous le synthé, ressemble au ventre andri-nople et palpitant d’E. T. l’extraterrestre. On se risquerait presque à dire que l’équipée de Victoria, plus que jamais instinctive et charnelle, invite poliment Edward Droste et ses acolytes à ajouter un peu de vitalité à leur musique. Car celle de Beach House ne verse jamais dans le soporifique. Autant empreinte de douceur et de nostalgie que de violence, la partition de ce soir-là n’est pas prête de déserter les esprits présents. Et même si on aurait aimé un épilogue un peu plus bavard, Beach House a généreusement livré quelques confidences en provenance de son autre monde. “I take care of you ?”. Oui, Victoria. On recueille volontiers son dernier regard brillant. Seulement si, à Coachella ou au Webster Hall, elle s’engage à prendre à nouveau soin de nous. L’appétit manque. Les frissons parcourent l’échine. Surtout, le cœur bat plus vite… Ces sensations, celles d’ordinaire réservées aux premiers émois, elles ne nous quittent plus depuis la découverte, presque par hasard, de Mem-oryhouse. De ce duo masculin-féminin, on ne sait pas grand-chose. Et entre nous soit dit, on n’a pas envie d’en savoir bien plus. Comme s’il fallait préserver une part d’inconnu. Au Canada (dont la scène mu-sicale est de moins en moins Dry), dans la province d’Ontario, Evan Abeele (lui), “compositeur néoclassique”, et Denise Nouvion (elle), “photographe” mais aussi chanteuse, donc, piquent le titre du pre-mier album du cérébral Max Richter pour s’en faire un nom et enregistrent en cham-bre quatre chansons. Quatre chansons qui viennent tout à coup bouleverser le quoti-dien et replongent dans cette époque qui aurait dû être à jamais révolue, où quasi-ment vierge encore de toutes connais-sance musicale, on s’émerveillait de chaque nouvelle porte entrouverte. Alors, écouter la musique de ces deux jouvenceaux – ils ne doivent pas avoir vingt ans –, c’est revenir au temps où on n’avait toujours pas eu la chance d’entendre 17 Seconds ou

Même exalté, on n’échange pas des mots

comme rêve,magie et grâce avec le premier venu.

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cente ! Mais il faut quand même dire qu’il a toujours été beaucoup plus mon oncle que j’ai pu être son neveu. . . Dès le divorce passé, son nom n’a plus jamais été pronon-cé à voix haute dans ma famille. Jusque-là, c’était ce type qui présentait le journal du soir sur Granada, et tout le monde l’adorait pour ça. Je ne le voyais que lors de réunions familiales où j’imagine il devait s’ennuyer à mourir. Ses activités musicales étaient considérées comme une espèce de hobby bizarre, un truc un peu honteux. J’étais encore très jeune, 9 ou 10 ans, et je n’ai compris que plus tard quelle genre de personne il était. Je me souviens être revenu à Manchester pour un été, il y avait des graffitis Happy Mondays absolument partout. De la fenêtre de ma chambre, je pouvais en voir deux ! Je n’en revenais pas de savoir qu’il avait un lien avec ça. Le mois de décembre venu, l’heure des bilans carillonne à tous les étages. Vous connaissez déjà une partie de notre tab-leau d’honneur 2010, le détail restant à découvrir dans notre Hors-série 365 Chroniques actuellement en kiosque. Là où vous trouverez les portraits de nos dix personnalités de l’année, d’Arnaud Fleur-ent-Didier à Peter Milton Walsh en passant par Owen Pallett ou. . . Jamie Harley ! Voici le profil nourri du spécialiste visuel devenu troisième membre officieux des Canadiens Memoryhouse. Il était devenu quelqu’un de très sulfureux aux yeux de ma famille et ça n’a été que plus tentant de le prendre comme modèle. Il a été la personne la plus déterminante dans ma vie. Il n’a jamais vécu dans le passé, et il m’a transmis cela sans le savoir”, se

Running Up That Hills, Evergreen Dazed ou Elegia. Bordé par une tourneboulante berceuse post-moderne intitulée Sleep Pa-terns et les reflets chatoyants des ressacs évocateurs de To The Lighthouse, ce Ep dévoile avec pudeur des mélodies embru-mées sur fond de guitares réverbérées, quelques synthés en apnée et une boîte à rythmes bricolée, forcément par faire tourner la tête.

Memoryhouse, appétit vorace

“J’avais le chic pour m’acoquiner avec des personnes plus talentueuses que moi. Je ne savais ni composer, ni jouer, ni réaliser le design de clubs, mais j’étais un enthousi-aste vorace. Mon talent a été de dire oui à tout le monde”… Voilà comment feu Tony Wilson résuma au quotidien britan-nique The Guardian, en 2002, dans un élan de sobriété mentale, le parcours qui le vit s’affirmer comme le plus grand marlou médiatico-artistique de l’histoire mancuni-enne. S’il est inutile de rappeler les hauts faits du cofondateur de Factory Records, Jamie Harley en fut témoin par ricochet. Et s’est approprié l’altruisme fécond de celui qui fut son oncle par alliance le temps du deuxième mariage de Tony Wilson. “Ça a bien sûr été un sacré sujet de fierté adoles-

souvient-il. Faire de l’air du temps son seul oxygène ? Alors, Jamie Harley a respiré à pleins poumons cette année. Qualifié de “capo visuel de la chillwave” par Pitch-fork, l’homme a réalisé des clips pour les groupes les plus ensorcelants du moment. “J’ai pris le sobriquet de Pitchfork comme une forme de taquinerie affectueuse de leur part car le mot chillwave est quand même très connoté, il est difficile de le prendre au sérieux. Je préfère en général parler de bedroom pop, qui a le mérite d’être à la fois plus vague et plus proche de la réalité. C’est suite aux premières vidéos pour Memoryhouse que j’ai été contacté par beaucoup d’acteurs de cette scène. J’adore cette génération de musiciens qui arrive – l’industrie du disque n’a plus grand chose d’une industrie et leurs rêves ont une pureté qui m’impressionne”, pré-cise notre homme dans un français parfait acquis après “une enfance passée à faire l’aller-retour entre Manchester et Ver-sailles à cause du travail de [son] père”. En dehors du duo canadien dont il est le troisième membre officieux, et de How To Dress Well, dont il a imagé l’album Love Remains, Jamie a paré de son style évanescent des titres de Memory Tapes, A Classic Education, Lonely Galaxy, Prizes, Museum Of Bellas Artes…

Des rêves pures impréssionnant.

L’homme de trente-sept ans a beau être af-filié à une mouvance bien allante, il exerce depuis dix ans déjà. En tant que directeur

Dans la vie comme dans ses clips, Jamie ne s’autorise d’ailleurs aucune barrière esthétique ou générationnelle.

L’album Devotion de Beach House sorti en 2010

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ma famille et ça n’a été que plus tentant de le prendre comme modèle. Il a été la per-sonne la plus déterminante dans ma vie. Il n’a jamais vécu dans le passé, et il m’a transmis cela sans le savoir”, se souvient-il.

Ils n’ont pas fini de brasiller.

“J’adore l’impatience de ses dix-huit ans”, avance Jamie à son sujet. “Je ne risque pas grand-chose à parier qu’il ira super loin”. Il y a quelque chose de touchant dans ces groupes dont on se demande toujours s’ils passeront le cap des quelques mois d’existence. Memoryhouse (un duo cana-dien composé d’Evan Abeele et Denise Nouvion) a déjà franchi le seuil des deux ans, avec à son actif deux EPs et deux singles. L’impression de fragilité persiste, malgré tout, sans doute instillée par la voix de Denise Nouvion et le registre dream pop / ambient pop dans lequel oeuvre le groupe. Memoryhouse sort son premier album, The Slideshow Effect, en février 2012 chez Sub Pop, un label de Seattle. On aime beaucoup ce premier extrait, The Kids Were Wrong, qui synthétise pour le meilleur diverses références 80s et 90s. ville tristoune, très pauvre, à fort taux de criminalité et de chômage?

nariser et de conserver le goût de ne faire des choses que pour le plaisir”, tranche le résident parisien, qui cite “Douglas Sirk, Kenneth Anger, Jacques Demy ou le Tech-nicolor des années 50” pour expliquer la floraison d’un imaginaire qui immerge des scènes existantes au sein d’une dimen-sion onirique où le ralenti et les couleurs excessives sont autant de prétextes au chamboulement des sens. Il était devenu quelqu’un de très sulfureux aux yeux de

artistique de Schmooze, une société lucra-tive spécialisée dans la supervision musi-cale de spots publicitaires (Citroën, Apple, KFC), défilés de mode ou longs-métrages (The Time That Remains d’Elia Suleiman), et dont il dirige le blog. “Mais j’ai toujours l’impression de faire la même chose : as-socier des notes et des images. Mon travail me permet de vivre de ma passion pour la musique. Le blog et les vi-déos me permettent de ne pas me merce-

«J’avais le chic pour m’acoquiner

avec des personnes plus talentueuses

que moi. »

Victoria Legrand et Alex Scalli lors d’un shooting photo pour la sortie de leur prochain album, prévu pour février 2012

www. myspace. com/wearememoryhousewww. myspace. com/beachhousemusic

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06/02• COCTEAU TWINS STARS AND TOPSOIL :  A COLLECTION (1982-1990)(4AD/Naïve)

www. cocteautwins. com/

20/02• TENNIS  YOUNG AND OLD(ATP/R/La Baleine)

Composé d’un couple à la ville comme à la scène, le duo Tennis nous vient de Denver avec sa dream pop. www. myspace. com/tennisinc

27/02• MEMORYHOUSE  THE SLIDESHOW EFFECT(Sub Pop/PIAS)

Denise et Evan, Dream pop, dit-on à gauche. Oui. Mélancolie bleue, reprend-on à droite. www. myspace. com/wearememoryhouse

27/02• SCHOOL OF SEVEN BELLS  GHOSTORY(Full Time Hobby/PIAS)

www. myspace. com/schoolofsevenbells

20/02• BAND OF SKULLS  SWEET SOUR(PIAS)

www. myspace. com/bandofskulls

13/02• TERRANOVA HOTEL AMOUR(Kompakt/Module)

www. terranovaband. com/

06/02• OF MONTREAL  PARALYTIC STALKS(Polyvinyl/La Baleine)

Of Montreal est un groupe indie pop formé à la fin des années 1990 à Athens, Géorgie (États-Unis). www. myspace. com/ofmontreal

LES SORTIES ALBUMS DE FEVRIER

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Xavier Dolan confirme qu’il n’était pas un feu de paille.

Suite au raz-de-marée orchestré par son pre-mier film «J’ai tué ma mère», le jeune ciné-aste québécois Xavier Dolan confirme qu’il n’était pas un feu de paille. Nettement moins conventionnel que son précédent essai, «Les amours imaginaires» ne risque toutefois pas de recevoir le même accueil. Quoique avec de la chance, cela risque d’ouvrir les yeux à un nouveau public sur un cinéma qui se permet d’être différent et audacieux. 2010 a certainement été l’année de Xavier Dolan. Les médias ont tellement parlé de «J’ai tué ma mère» que le long métrage - imparfait mais néanmoins très intéressant - et son réal-isateur ont suscité de nombreuses réactions,

à la fois positives et négatives. Entre les encenseurs et les dé-tracteurs se tenait un petit film efficace, qui a débuté son parcours en remportant des prix à Cannes pour terminer son périple avec de nouvelles distinctions, cette fois aux Jutra. De quoi décupler les attentes pour le prochain essai, qui arrive déjà sur les écrans et dont la prémisse laisse deviner l’ombre de Bertolucci. Marie (Monia Chokri) et Francis (Xavier Dolan) sont amis et ils sont tous les deux amoureux de Nicolas (Niels Schneider), un mysté-rieux Apollon qui fait tourner les regards. Ensemble, ils forment un inséparable trio, qui s’amuse à la ville comme à la campagne. Mais un jour, les deux êtres devront se mettre à nu et dévoiler leurs sentiments. Comme son titre l’indique, «Les amours imaginaires» s’intéresse aux artifices, aux codes de séduction qui rend le cœur plus léger. Les héros ne portent plus à terre, naviguant dans un univers de simulacre, se cachant derrière des subterfuges pour ne pas souf-frir. L’important n’est pas nécessairement d’être récompensé pour ses efforts (quoique. . . )vortex qui finit par tout englober.

CHANTONSNOS AMOURS IMAGINAIRES

Amour a trois, pourquoi pas,xavier dolan defI CHRISTOPHE HONORE

Photographies Christina Lucas

RédactionCécile Becker.

Les amours imaginaires :

Sorti 11 juin 2010lesamoursimaginaires.com

Les chansons d’amour :

Sorti 23 mai 2007www. myspace.com /leschansonsdamour

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Dolan, un cinéma différent et audacieux.

Julie est en couple avec Ismael depuis un certain temps, trop. Pour mettre de l’air dans leur relation, ils accueillent depuis un mois Alice dans leur lit, mais lors d’un concert, alors qu’Alice en-treprend une nouvelle relation nommée Erwann, Julie s’effondre terrassée par une crise cardiaque (le cœur brisé ?). Tandis que son ombre hante l’esprit de tous, Ismael entreprend de sortir la tête du gouffre. L’intrigue souvent rachitique cache sa minceur sous une horde de procédés scénaristiques et de mise en scène. Cela apparaît dès le premier plan avec ces individus qui discutent directement à la caméra, renvoyant au «Everything You Always Wanted to Know About Sex, But Were Afraid to Ask» de Woody Allen. Ces gens extérieurs au récit reviennent périodiquement, alimentant le récit de réflexions diverses sur les relations entre les hommes et les femmes. Suite au raz-de-marée orchestré par son premier film «J’ai tué ma mère», le jeune cinéaste québécois Xavier Dolan confirme qu’il n’était pas un feu de paille. Nette-ment moins conventionnel que son précédent essai, «Les amours imaginaires» ne risque toutefois pas de recevoir le même accueil. Quoique avec de la chance, cela risque d’ouvrir les yeux à un nou-veau public sur un cinéma qui se permet d’être différent et auda-cieux. 2010 a certainement été l’année de Xavier Dolan. Les méd

L’intrigue souvent rachitique cache sa minceur sous une horde de procédés scénaristiques et de mise en scène. Cela apparaît dès le premier plan avec ces individus qui discutent directement à la caméra, renvoyant au «Everything You Always Wanted to Know About Sex, But Were Afraid to Ask» de Woody Allen. Ces gens extérieurs au récit reviennent périodiquement, alimentant le récit de réflexions diverses sur les relations entre les hommes et les femmes. La surabondance de zooms (qui semble émaner d’une autre époque, de celle de Théo Angelopoulos et de ses sem-blables) cherche à rappeler la présence d’une caméra amateur, voyeuse. . . et jamais complètement innocente dans sa façon de faire défiler les principales étapes de l’attirance, qui passent entre autre de l’idéalisation à la solitude.

Comment faire quand on est un jeunot ?

Julie est en couple avec Ismael depuis un certain temps, trop. Pour mettre de l’air dans leur relation, ils accueillent depuis un mois Alice dans leur lit, mais lors d’un concert, alors qu’Alice en-treprend une nouvelle relation nommée Erwann, Julie s’effondre terrassée par une crise cardiaque (le cœur brisé ?). Tandis que son ombre hante l’esprit de tous, Ismael entreprend de sortir la tête du

Niels Schneider dans les Amours Imaginaires de Xavier Dolan

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gouffre. L’intrigue souvent rachitique cache sa minceur sous une horde de procédés scénaristiques et de mise en scène. Cela ap-paraît dès le premier plan avec ces individus qui discutent directe-ment à la caméra, renvoyant au «Everything You Always Wanted to Know About Sex, But Were Afraid to Ask» de Woody Allen.

Une inspiration mais pas du plagiat

Julie est en couple avec Ismael depuis un certain temps, trop. Pour mettre de l’air dans leur relation, ils accueillent depuis un mois Alice dans leur lit, mais lors d’un concert, alors qu’Alice en-treprend une nouvelle relation nommée Erwann, Julie s’effondre terrassée par une crise cardiaque (le cœur brisé ?). Tandis que son ombre hante l’esprit de tous, Ismael entreprend de sortir la tête du gouffre. L’intrigue souvent rachitique cache sa minceur sous une horde de procédés scénaristiques et de mise en scène. Cela apparaît dès le premier plan avec ces individus qui discutent directement à la caméra, renvoyant au «Everything You Always Wanted to Know About Sex, But Were Afraid to Ask» de Woody Allen. Ces gens extérieurs au récit reviennent périodiquement, alimentant le récit de réflexions diverses sur les relations entre les hommes et les femmes. Suite au raz-de-marée orchestré par son premier film «J’ai tué ma mère», le jeune cinéaste québécois Xavier Dolan confirme qu’il n’était pas un feu de paille. Nette-ment moins conventionnel que son précédent essai, «Les amours imaginaires» ne risque toutefois pas de recevoir le même accueil. Quoique avec de la chance, cela risque d’ouvrir les yeux à un nou-veau public sur un cinéma qui se permet d’être différent et auda-cieux. 2010 a certainement été l’année de Xavier Dolan. Les médCes gens extérieurs au récit reviennent périodiquement, ali-mentant le récit de réflexions diverses sur les relations entre les hommes et les femmes. Suite au raz-de-marée orchestré par son premier film «J’ai tué ma mère», le jeune cinéaste québé-cois Xavier Dolan confirme qu’il n’était pas un feu de paille. Nettement moins conventionnel que son précédent essai, «Les amours imaginaires» ne risque toutefois pas de recevoir le même accueil. Quoique avec de la chance, cela risque d’ouvrir les yeux à un nouveau public sur un cinéma qui se permet d’être différent et audacieux. 2010 a certainement été l’année de Xavier Dolan.

Les médias ont tellement parlé de «J’ai tué ma mère» que le long métrage - imparfait mais néanmoins très intéressant - et son ré-alisateur ont suscité de nombreuses réactions, à la fois positives et négatives. Entre les encenseurs et les détracteurs se tenait un petit film ef-ficace, qui a débuté son parcours en remportant des prix à Cannes pour terminer son périple avec de nouvelles distinctions, cette fois aux Jutra. De quoi décupler les attentes pour le prochain es-sai, qui arrive déjà sur les écrans et dont la prémisse laisse deviner l’ombre de Bertolucci. Marie (Monia Chokri) et Francis (Xavier Dolan) sont amis et ils sont tous les deux amoureux de Nicolas (Niels Schneider), un mystérieux Apollon qui fait tourner les re-gards. Ensemble, ils forment un inséparable trio, qui s’amuse à la ville comme à la campagne. Mais un jour, les deux êtres dev-ront se mettre à nu et dévoiler leurs sentiments. Comme son ti-tre l’indique, «Les amours imaginaires» s’intéresse aux artifices, aux codes de séduction qui rend le cœur plus léger. Les héros ne portent plus à terre, naviguant dans un univers de simulacre, se cachant derrière des subterfuges pour ne pas souffrir. . Les cadres serrés tentent de soutirer une émotion tactile, un sentiment déc-uplé par la grande proximité des regards, des lèvres et des nuques.

Recommandation

1 - «J’AI TUÉ MA MÈRE» DE XAVIER DOLAN. Premier fil de ce jeune prodige, réalisé et produit par ces soins à l’age de 17 ans. À voir, à pleuré, à aimé. 2 - «DANS PARIS» DE CHRITOPHE HONORÉ. Vous y retrouverez le talentueux Louis Garrel et son grand frère scénique Romain Duris. 3 - «A SWEDISH LOVE STORY» DE ROY ANDERSSON. En marge du monde des adultes prisonniers de leurs conventions et de leur mélancolie.

L’amour, un vortex qui finit

par tout englober, les amis comme la famille.

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En relisant Ovide, on comprendra dès lors pourquoi il délaisse les amours des jeunes filles pour chanter celles des jeunes garçons.

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Le tout est rehaussé par de très beaux éclairages (superbe moment de danse) et une musique parfaitement dans le ton, qui mélange vieux succès (Stéphanne Venne, Dalida qui reprend «Bang Bang», Indochine) et nouveautés qui méritent le détour (The Knife, Fe-ver Ray, Vive la fête). De là à dire que le tout n’est qu’exercice de style est un pont qu’il ne faudra pas nécessairement franchir.

Christophe Honoré a respecté le contrat.

Le film divisé en trois parties, “la rupture”, “l’absence”, “le re-tour” met en scène un Orphée et une Eurydice modernes, dont le quotidien a usé l’histoire d’amour, en se référant explicitement au mythe d’Orphée pour le lyrisme qui chante celle qui n’est plus, mais aussi dans la séquence où l’ombre de Julie s’efface dans le dos d’Ismael. En relisant Ovide (Métamorphoses), on compren-dra dès lors pourquoi Ismael délaisse les amours des jeunes filles pour chanter celles des jeunes garçons. Ludivine Sagnier, à la fois Albertine et Eurydice, impose au film une présence magnétique, que sa disparition sublime, alors que Louis Garrel, irritant au commencement en clone de Jean-Pierre Léaud, réussit à susciter une émotion profonde et véritable. Quant à Gwendal, le frère d’Erwan (Grégoire Leprince-Ringuet), il nous rappelle le Léo si attachant d’une des grandes réussites de Christophe Honoré dans le secteur de la littérature jeunesse, à conseiller aux plus jeunes : Tout contre Léo. Un bémol toutefois, le mélange de parisianisme bobo, d’afféteries “Nouvelle Vague” et de pures private jokes (les trois personnages lisent des romans publiés par l’éditeur de Chris-tophe Honoré) pourra agacer le spectateur le mieux disposé.

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Guerre et publicité.

Cherchant à réitérer le succès médiatique de l’affaire dite de la Cène, la marque de vêtements utilise l’univers de la guerre dans sa dernière campagne. Dans cette campagne, les personnages sont des sol-dats, couverts de boue et de poudre, sur fond de champ de bataille, dévasté. Dans l’un des visuels, trois d’entre eux se portent au secours d’un quatrième, à terre, visible-ment blessé. D’immenses fumées noires à l’horizon suggèrent que l’on pourrait se trouver en Irak (puits de pétrole en feu ?), mais, actualité oblige, on pense aussi im-médiatement à la toute récente guerre au Liban. On peut s’ inter roger sur l’opportunité d’une telle récupération de scènes de guerre, dans une actualité sensi-ble, pour vendre des vêtements…Le BVP, refusant d’entrer dans le jeu de la provoca-tion, n’a pas souhaité intervenir. La seule morale de l’histoire, au fond, aura été le faible écho médiatique rencontré par ces visuels…

Partenaires particuliers

Marithé et Francois Girbaud ont uni leurs efforts pour faire évoluer le blue jean clas-sique en expérimentant les délavages et les techniques d’assouplissement qui ont révolutionné cette industrie. Injectant ré-gulièrement une bonne dose d’innovation dans la production du denim, la marque Girbaud est à l’origine de quelques styles de jeans parmi les plus vendus de l’histoire contemporaine. Marithé Bachellerie est née en 1942 à Lyon et François Girbaud en 1945 à Mazamet. Ils se rencontrent en 1960 et commencent à importer des uni-formes de cow-Boys américains à Paris. En assouplissant les denims bruts à l’aide de cartons d’émeri, ils inventent le « stone wash » , procédé industriel incontournable aujourd’hui. Jusqu’en 1968, ils travaillent ensemble à leur première collection, CA, puis en 1972, ils ouvrent un premier point de vente dénommé Boutique dans le quartier des Halles à Paris, alors surtout réputé pour son marché et ses femmes de petite vertue.

De la publicité gratuite

Les Girbaud ont aussi fait parler d’eux pour certaines de leurs campagnes publici-taires. En 1988, ils font appel à Jean-Luc Godard. Pendant les années 90 la marque est plus aventureuse et créative que jamais, évoluant tranquillement tant dis que les Girbauds se mettent à travailler avec de gros fabricants de denim et ouvrent des boutiques et des franchises dans le monde entier. Le jean est déchiré et vieilli, coupé au laser, structuré sans couture par ther-mocollage, tatoué, griffé ou en lycra strech : Marithé et Francois Girbaud ne cessent d’innover en dessinant pour le corps sans se soucier des tendances de la mode. La marque Marithé François Gir-baud inclut aujourd’hui des lignes de vête-ments en jean et en cuir, des chaussures et des accessoires, du sportswear, des tenues de ski et une ligne de lunettes. Par ailleurs, les Girbaud ont lancé aux Etats-Unis un projet éducatif qui vise à promouvoir la paix et l’unité raciale.

MARITHÉ & FRANÇOIS GIRBAUDQuelle mouche a bien pu piquer les archevèques français, quelques jours avant les défilés du prêt à porter, pour intenter une action en référé et tenter de faire interdire cette publicité hautement allégorique, intitulée “a tribute to women”, créée par l’agence de conseil en publicité Air Paris.

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Campagne réussit

Il faut attendre 1986 pour que Marithé et François Girbaud commencent à dess-iner sous leur propre nom et à présenter leur collection à la semaine de la mode à Paris. En 1982, l’actrice Jennifer Beals, en portant un de leurs modèles dans le film Flashdance fait connaître la marque aux Etats-Unis. Cette année-là, sept mil-lions d’articles estampillés de la marque au carré vert s’arrachent. Kirk Douglas et Yul Brunner auraient fait appel à leurs servic-es… Comme un bienfait n’est jamais per-du, Martihé et françois Girbaud dont on connaît les exquises créations graphiques quand il s’agit de magnifier leurs créations (voir les vignettes des autres petits pubs retenues) ont immédiatement profité de cet apport inespéré de publicité gratuite. Ils espèrent bien en tirer quelques profits et cela n’est pas sans nous rappeler le mag-nifique coup médiatique en faveur de Slog-gi, qui avait vu ses ventes exploser après un avis défavorable du BVP. En l’occurrence, comme le soulignait l’un des défenseurs de la marque, qu’y a t-il de scandaleux dans cette évocation du célèbre tablau de Léo-nard de Vinci, sauf que les participants

sont des femmes? Grave question en effet. « Marithé et moi ne sommes pas à la mode. Nous avons jeté les diktats aux orties et choisi de cheminer hors des sentiers bat-tus. Nous avons regardé la rue, écouté les gens et pris leurs envies en compte. En inventant le streetwear, le baggy, on leur a apporté la liberté (ne serait-ce que de pou-voir mettre leurs mains dans les poches). L’histoire du jean suit celle de la société. Nous sommes les designers du jean “live”. Les rêves auxquels on croit dur comme fer se réalisent. Ce qui déclencha les foudres de l’Église catholique, qui a obtenu l’interdiction de cette campagne après un recours auprès des tribunaux. . . Aux vues des retombées médiatiques, on peut à nou-veau confirmer que la menace d’une inter-diction est souvent la meilleure des pub-licités… et la garantie d’un bouche-à-oreille maximum !

Publicité de Marithé et François Girbaud, La Cène, «le scandale».

EUX ET VOUS 

MR ET MME PRÉSIDENT !Le couple de stylistes français Marithé et François Girbaud seront présidents du prochain Festival des jeunes créateurs de mode, à Dinard, qui aura lieu du vendredi 13 au dimanche 15 avril prochain.

CONCOURS ESMODHier soir à la boutique de Malher se tenait la remise des prix du concours lancé au sein d’ESMOD. Les étudiants 3ème année spécialisation mode masculine étaient invités à revisiter le NA-shirt. Parmi toutes les propositions, 7 étaient retenues en vue de la création d’un prototype. L’équipe Marithé + François Girbaud a eu le plaisir de remettre un prix aux gagnants.

A FLEUR DE PEAULe musée du Textile de Cholet va consacrer du 3 décembre au 18 mars une exposition sur le sous-vêtement d’enfant. Un catalogue d’exposition (48 pages) paraîtra à cette occasion. Un texte sera consacré à la marque : Marithé + François Girbaud

RédactionCécile Becker.

www. girbaud.com/fr/

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JEFF KOONS, AVENTURIER

DU TEMPSS’il existe un lieu où il faut se risquer à créer une manifesta-tion de notre époque et non un pastiche facile, tentation souvent préférée, c’est Versailles. La création artistique contemporaine permet une autre perception de ce mon-ument vivant, réalité toujours changeante, qui n’est pas un modèle figé d’une époque unique, d’ailleurs bien dif-ficile à définir, mais, comme tout élément de notre patri-moine, le fruit d’une stratification complexe de regards et d’interventions, y compris contemporaines. Elle contribue à briser un peu les clichés afférents à cet endroit qui se matérialisent par une pratique du lieu, parfois convenue et très concentrée.

Photographies par Christina Lucas Rédigé par Cécile Becker.

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Un artiste populaire dans l’un des monuments les plus fréquentés.

Jeff Koons-Versailles est une promenade, un itinéraire, un par-cours dans le « paysage-territoire » de Versailles. Ce n’est pas une rétrospective exhaustive de l’œuvre de l’artiste qui n’a étrangement jamais fait l’objet d’une exposition monographique dans un mu-sée français. Ses œuvres partout reproduites vont en- fin pouvoir être vues et appréciées comme œuvres d’art qui sont d’ailleurs souvent des tours de force techniques, des chefs-d’œuvre au sens propre du temps de la monarchie. La manifestation présente dix-sept œuvres majeures de l’artiste dans autant de pièces des Grands appartements selon le prin-cipe d’une seule œuvre par salle et Split Rocker sur le Parterre de l’Orangerie. Chaque sculpture, le medium de cette exposition, a été choisie avec l’artiste en rapport avec le décor, l’architecture et la fonction de cette enfilade la plus prestigieuse du patrimoine national, chef-d’œuvre de l’art français. Les allégories et autres mythes dialoguent avec les recherches pop de Jeff Koons dont les rapports avec le monde baroque ont été maintes fois soulignés.

Des œuvres en harmonie avec le cadre ?

Quelques principes qui nous ont guidé pour cette expérience uni- que qui ne dure que trois mois : éviter le piège de l’art contempo-rain « intégré » au monument historique ; (re)découvrir un lieu ; faire appel au savoir-faire des acteurs du domaine ; se réjouir de travailler avec un artiste vivant et des émotions, des échecs et des surprises qui en résultent ; donner du plaisir. Le Château de Versailles accueillera l’exposition Jeff Koons Ver-sailles dans les Appartements Royaux et les jardins du Château du 10 septembre 2008 au 14 décembre 2008. Cette manifestation exceptionnelle présentera dix-sept œuvres de Jeff Koons, dont celles qu’il a réalisées des années 1980 à nos jours. L’exposition s’intéresse particulièrement aux rapports intimes en-tre l’œuvre et le cadre dans lequel elle s’inscrit. Les œuvres ont été spécialement choisies pour s’harmoniser avec le cadre dans lequel elles vont être présentées, en l’occurrence les Grands Ap-partements de «l’étage noble», composés des Appartements du Roi et des Appartements de la Reine. Ceux-ci forment une suite de plusieurs pièces «en enfilade. » Ces Grands Appartements fig-urent parmi les plus prestigieux et les plus importants du Château puisqu’ils constituaient les Appartements officiels du Roi Soleil, véritables chefs d’œuvre de l’art et de l’architecture. Les œuvres présentées dans cette exposition ont été sélectionnées in situ par Jeff Koons, afin de mettre en valeur une relation entre chaque œuvre et le thème de la pièce, ou encore entre les caracté-ristiques de l’œuvre et le décor intérieur et l’ameublement, comme le mobilier d’époque, les sculptures ou les peintures qui ornent les murs et les plafonds. Le travail de Koons crée une mise en abîme avec ces somptueux Appartements Royaux, témoignages extraordinaires de l’époque baroque.

ExpositionS : Versailles renoueavec les artistes d'aujourd'hui. 

Éviter le piège de l’art contemporain intégré au monument

historique

Un homar monsieur ? vous avez dit un homar en voilà un au Chateau de Versailles par jeff Koons

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Une polémique houleuse.

Les fleurs sont un motif récurrent de l’œuvre de Koons car elles symbolisent la vie et la grâce. L’œuvre associe deux profils dif-férents de jouet d’enfant – un cheval à bas- cule bleu et un dino-saure animé – et ces deux moitiés d’animaux sont articulées par une structure architecturale intérieure. A l’occasion de l’exposition, un catalogue illustré sera publié dans lequel les œuvres seront reproduites in situ dans le cadre d’une installation exceptionnelle. Cette publication ouvrira plusieurs pistes de recherche et comprendra des essais critiques. Le Grand Appartement du Roi, plusieurs fois transformé, trouva son décor définitif entre 1671 et 1681 grâce aux travaux dirigés par Charles le Brun qui conçut une suite de salles dédiées aux planètes, gravitant autour d’Apollon, le dieu symbolisant le soleil (emblème de Louis XIV) dans la mythologie gréco-romaine. Né en 1955 à York en Pennsylvanie, Jeff Koons est sans conteste l’un des plus importants artistes vivants. Il est l’un des rares à avoir su dégager l’essentiel des courants avant-gardistes du siècle, notamment le Pop Art. Jeff Koons, est un artiste complet dont la création englobe toutes les techniques artistiques : l’installation, la photographie, la peinture, la sculpture sur tous matériaux (bois, marbre, verre, inox), jusqu’à la création assistée par ordinateur. Loin d’être élitiste, Jeff Koons essaie de faire de l’art pour le plus grand nombre. Koons travaille toujours avec le souci de «traiter de choses avec lesquelles tout le monde peut créer un lien». Il s’approprie des objets et essaie de «comprendre pourquoi et comment des produits de consommation peuvent être glorifiés». Tout au long de sa carrière, il a utilisé toutes sortes d’articles pop-ulaires, d’abord des aspirateurs et des ustensiles électroménagers enfermés dans des caisses de plexiglas et éclairés très clinique-ment de néons, puis des ballons de basket en suspension dans des aquariums (grâce à l’aide du Dr. Richard Feynman, Prix Nobel de Physique), puis des bibelots rococo, des souvenirs de bazar (lapins gonflables, bergères ou petits cochons en sucre, Michael Jackson en porcelaine. . . ), enfin et surtout des jouets et des objets intime-ment liés à l’enfance. Entre ses mains, les objets les plus courants dépassent le stade de la sérialité et du commun pour devenir de véritables icônes. L’iconographie qu’il utilise est un véritable cata-logue de la culture populaire, non seulement américaine mais aussi mondiale. En modélisant des archétypes de cette culture, il nous confronte avec ce flux d’images dans lequel nous avons baigné depuis l’enfance.

broad arT  foundation

L’ŒUVRE DE JEFF KOONS EST UN FLEURON PARMI LES COLLECTIONS BROAD. Ces vingt dernières années, Eli et Edythe Broad ont patiemment constitué un des plus grands ensembles d’œuvres de Koons recensés, que ce soit dans des collections publiques ou privées. Koons est largement représenté dans l’accrochage inaugural du Broad Contemporary Art Museum (BCAM) au sein du Los Angeles County Museum of Art. Conçu par Renzo Piano, le BCAM a ouvert ses portes en février 2008. L’œuvre unique et remarquable de Koons exprime parfaitement les contradictions et les joies de notre époque, et prolonge l’héritage du Pop Art. L’exposition inédite des sculptures de Koons dans les salles et les jardins du château de Versailles est l’occasion d’une rencontre extraordinaire entre le public et un des artistes contemporains.

RédactionCécile Becker.

www. chateaudeversaille.frwww.jeff-koons.com

Une des oeuvres majeure exposée au Chateau de Versailles.

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04/02• JUSTICE Olympia, Paris

• ARCTIC   MONKEYSLe Zénith, Paris

• MIOSSEC Montpellier (Le Rockstore)

• YUKSEK + NASSER + TONYBOY + INDO SILVER CLUB Terville (Le 112)

09/02• TENNIS Paris (Point Ephémère)

• AZARI & III   + ROCKY Paris (La Gaîté Lyrique)Le Fireworks Festival

• MONDKOPF Montpellier (Le Rockstore)

• ELECTRIC ELECTRIC  + ED WOOD JR Lille (La Péniche )

• BOOGERS  + DEL CIELO Rezé (BaraKaSon)

• YOYOYO ACAPULCO 

Evreux (Abordage Club)

15/02• NADA SURF Mérignac (Le Krakatoa)

• MEGAFAUN  + THE REAL TUESDAY WELD Paris (Café de la Danse)

• IS TROPICAL  + SHIKO SHIKO Orléans (Astrolabe)

• STUCK IN THE SOUND Dijon (la Vapeur)

28/02• KASABIAN Euralille (L’Aéronef)

• WE HAVE BAND Amiens (Lune des Pirates)

• CHAIRLIFT + GUEST Strasbourg (La Laiterie - Club)

• BIMBAMBOOM  THE EMBASSY + MONEY  + LESCOP Paris (Point Ephémère)

• GAUNTLET HAIR  + CAVEMAN  + NEW LOOK le 16 février Flèche d’Orwww. gauntlethair. com cavemantheband. com www. newlookmusic. com

•  SBTRKT  + KARIN PARKle 17 février La Machine du Moulin Rougewww. sbtrkt. com

•  TUNE YARDS  + CAANDIDES  + ARRINGTON  DE DIONYSO le 18 février Maroquinerie tune-yards. com

www.myspace.com/oowapabeloula www.myspace.com/ arringtondedionyso

• KODE9 + IKONIKA  + KING MIDAS SOUND 

le 18 février Machine du Moulin Rouge

FIREWORKS FESTIVALConcert

Fevrier  2012 !

www. kode9.com soundcloud.com /ikonika www.myspace.com/kingmidassound

Du 16/02 au 25/02

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• DIANE ARBUSPhotographieAu Jeu de Paume Jusqu’au 5 février

• PARIS,  FACE CACHÉETourisme, VisitesLes 4 et 5 févrierwww. parisfacecachee. fr

• 2062,  ALLER-RETOUR  VERS LE FUTURExposition, Expériences, SpectaclesA La Gaîté LyriqueA partir du 01 février

• FESTIVAL  DE LA JEUNE  PHOTOGRAPHIE  EUROPÉENNEPhotographieL’Orangerie du Parc de BagatelleA partir du 25 février

• LYBIE LIBREPhotographieA l’école de Journalisme IICPJusqu’au 16 février

• COLETTE BANAIGSDessinsA La Capitale GalerieJusqu’au 18 février

• CÉZANNE  ET PARISPeintureAu Musée du LuxembourgJusqu’au 26 février

01/02• DETACHMENTComédie dramatique De Tony Kaye Avec Adrien Brody, William Petersen

• HANEZU, L’ESPRIT  DES MONTAGNESDrameUn film de Naomi Kawase Sélection au Festival de Cannes 2011

08/02• LA TAUPEThrillerDe Tomas Alfredson Avec Gary Oldman, Colin Firth

• UNE BOUTEILLE  À LA MERComédie dramatiqueDe Thierry Binist

15/02• LA DAME DE FERBiographie / Historique De Phyllida Lloyd Avec Meryl Streep

• JE SUIS VENU  VOUS DIRE…Documentaire De Pierre-Henry Salfati

• AMADORDrame De Fernando Leon De Aranoa

22/02• ALBERT NOBBSDrameDe Rodrigo GarciaAvec Glenn Close, Mia Wasikowska

• AU PAYS DU SANG  ET DU MIELDrameDe Angelina Jolie Avec Zana Marjanovic

• LA MER À BOIREComédie dramatiqueDe Jacques MaillotAvec Daniel Auteuil

29/02• LES INFIDÈLESComédieDe Jean Dujardin, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius , Eric Lartigau, Gilles Lellouche, Alexandre Courtès

• EXTRÊMEMENT FORT ET INCROYABLEMENT PRÈSDrameDe Stephen DaldryAvec Tom hanks, Sandra Bullock

Cinema expo

Fevrier  2012 !

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. DOT #1 Janvier 2012Rédaction et siège social

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Prochaine parution : . DOT #2 - 09 Février 2012

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