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Dossier de presse Prix de la Fondation pour Genève 2010 1 Dossier de presse Remise du prix 2010 de la Fondation pour Genève à Jean Starobinski

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Dossier de presse Prix de la Fondation pour Genève 2010

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Dossier de presse

Remise du prix 2010 de la Fondation pour Genève à

Jean Starobinski

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Remise du Prix de la Fondation pour Genève à

Jean Starobinski

5 mai 2010 au Victoria Hall

Sommaire du dossier de presse

Communiqué de presse pages 3 & 4

Talon-réponse page 5

Le Prix de la Fondation pour Genève page 6

Les précédents lauréats page 7

Le lauréat 2010 du Prix de la Fondation pour Genève, un chef de file des grands humanistes page 8

Le sourire de sage de Jean Starobinski page 9

Interview de Jean Starobinski pages 10 & 11

Témoignages pages 12 & 13

Études, titres universitaires, fonctions et publications pages 14 & 15

La Fondation pour Genève, une signature, une énergie, une conviction pages 16, 17 & 18

Un visuel du Professeur Jean Starobinski est téléchargeable en HD sur le site Internet de la Fondation pour Genève (www.fondationpourgeneve.ch) Contact presse : CSM SA Mathieu Liechti & Julie Grobet 022 307 88 88 [email protected]

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Communiqué de presse

Le Conseil de la Fondation pour Genève désigne le Professeur Jean Starobinski lauréat 2010 du Prix de la Fondation pour Genève.

Genève, le mercredi 14 avril 2010. En décidant d’attribuer à Jean Starobinski son Prix 2010, c’est « l’un des grands humanistes de ce siècle » que la Fondation pour Genève a décidé d’honorer. Elle a pris en considération le rayonnement de ses activités publiques ainsi que celui de ses livres.

Docteur ès lettres avec une thèse consacrée à Jean-Jacques Rousseau, Jean Starobinski est également docteur en médecine. Il a enseigné à la Faculté des Lettres de l’Université de Genève, tout en poursuivant des recherches dans le domaine de l’histoire médicale. Critique littéraire de renommée internationale, il a vu traduire ses livres dans une quinzaine de langues. Ses travaux ont porté sur un large domaine de l’expérience humaine, entre création artistique et souffrance intérieure. Il a voué une attention particulière à l’art du dix-huitième siècle, auquel il a consacré son Invention de la Liberté parue à Genève dans la collection « Art, Idées, Histoire » d’Albert Skira. Portrait de l’Artiste en saltimbanque a été publié chez le même éditeur. Plus récemment, Jean Starobinski a publié d’autres textes à Genève, chez Zoé et à La Dogana. Président de la Société Jean-Jacques Rousseau, il a veillé avec ses collègues à la publication des Annales Jean-Jacques Rousseau chez l’éditeur genevois Droz. Il a collaboré à l’édition des Œuvres complètes du « citoyen de Genève », en cinq volumes, dans la collection de la Pléiade, notamment en préfaçant et annotant le Discours sur l’Origine de l’Inégalité et l’Essai sur l’origine des langues.

Durant vingt-neuf ans, Jean Starobinski a été le président des prestigieuses Rencontres Internationales de Genève. Elles ont permis au public d’écouter des conférences et des débats sur les problèmes du temps présent, à l’échelle de l’Europe à leur début en 1946, puis du monde. Georges Nivat, qui a repris jusqu’à une date récente la présidence des Rencontres Internationales, a veillé à ce que l’ensemble des volumes d’actes parus au long des années soit accessible librement sur Internet.

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La cérémonie de remise du Prix 2010 de la Fondation pour Genève aura lieu au Victoria Hall le mercredi 5 mai à 18h00 précises. Elle sera présidée par Ivan Pictet, président de la Fondation pour Genève. Pierre Nora de l’Académie française prononcera le discours d’éloge. L’Office fédéral de la culture ainsi que les Autorités genevoises s’associent à cette cérémonie et rendront également un hommage. La Sérénade de Mozart, interprétée par l’ensemble Fidelio, accompagnera en musique cette cérémonie.

Jean Starobinski s’exprimera lors de la remise du Prix. Il parlera de ses liens avec Genève et du rapport entre les humanités et la science moderne.

Contact presse : CSM SA Mathieu Liechti & Julie Grobet 022 307 88 88 [email protected]

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TALON-RÉPONSE À retourner par fax 022 307 88 99 Ou réponse par e-mail : [email protected] [email protected] Avant le 4 mai 2010

Cérémonie du Prix de la Fondation pour Genève 2010

Professeur Jean Starobinski Date : 5 mai 2010 au Victoria Hall

! Oui, je participerai à la cérémonie du Prix 2010 ! Je serai accompagné (e) d’un photographe ! Je ne pourrai pas participer à la cérémonie du Prix 2010

Nom _____________________________________

Prénom _____________________________________

Média _____________________________________

Téléphone _____________________________________

E-mail _____________________________________

Pour un complément d’information, n’hésitez pas à prendre contact avec le service de presse:

csm sa

Mathieu Liechti, tél. +41 22 307 88 88, e-mail : [email protected]

Julie Grobet, tél. +41 22 307 88 88, e-mail : [email protected]

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Le Prix de la Fondation pour Genève

Depuis 1976, le Prix de la Fondation pour Genève honore des Genevois de souche ou d’adoption ou des institutions qui participent au rayonnement de Genève en Suisse et dans le monde dans les domaines scientifique, politique, économique, culturel ou humanitaire.

Désignés par le Conseil de Fondation, les lauréats sont distingués dans des lieux symboliques de Genève lors d’une cérémonie à laquelle participe les Autorités et des personnalités de la région.

Après l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, le Professeur Klaus Schwab et de nombreuses autres personnalités qui oeuvrent pour le rayonnement international de Genève, le Conseil de la Fondation pour Genève a décidé cette année de rendre hommage au Professeur Jean Starobinski.

En plus de son œuvre littéraire abondante et de son enseignement de la pensée libérale, le Professeur Jean Starobinski a présidé pendant près de 50 ans les Rencontres Internationales de Genève, haut lieu européen de la réflexion entre personnalités de tous horizons sur les grandes questions de notre temps.

C’est l’Académicien français M. Pierre Nora qui viendra spécialement de Paris pour faire l’éloge de la brillante carrière de ce grand érudit, à la fois historien des idées et théoricien de la Littérature.

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Les précédents Lauréats

2009 Philippe Chappuis, alias Zep, dessinateur et auteur des bandes dessinées Titeuf 2007 Professeur Olivier Fatio, Président et Fondateur du Musée International de la Réforme 2006 Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies 2005 Professeur Michel Mayor, Astrophysicien 2004 L’Association pour la prévention de la torture (APT) et l’Organisation Mondiale contre la

Torture (OMCT) en mémoire de M. Jean–Jacques Gautier fondateur de l’APT 2002 Professeur Klaus Schwab, Fondateur et Président du World Economic Forum 2001 Jean–Pierre Jobin, Directeur général de l’Aéroport international de Genève 2000 Jean Paul et Monique Barbier–Mueller, collectionneurs 1999 Le Laboratoire européen de la physique des particules (CERN) 1998 Rodolphe Huser, Directeur général d’Orgexpo–Palexpo à Genève 1997 Sadako Ogata, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés 1995 Yves Oltramare, banquier et philanthrope 1992 Hugues Gall, Directeur général du Grand Théâtre de Genève 1990 Francis Blanchard, Directeur général de l’Organisation International du Travail (OIT) et

Marie–Claire Blanchard, Présidente du Comité international de solidarité aux œuvres genevoises

1985 Le Concours International d’Exécution Musicale (CIEM) 1982 Max Petitpierre, Friedrich T. Wahlen, Willy Spühler et Pierre Graber, Anciens Conseillers

fédéraux, Chefs du Département fédéral des affaires étrangères 1978 Vittorio Winspeare–Giucciardi, Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève.

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Le lauréat 2010 du Prix de la Fondation pour Genève,

un chef de file des grands humanistes Le qualificatif qui revient le plus souvent, à propos de Jean Starobinski, est à juste titre celui d’«humaniste ». On parle même de lui comme l’un des derniers grands humanistes de ce début de siècle. Un simple coup d’œil à son parcours suffit à s’en convaincre. Né en 1920, soit sept ans après que ses parents, tous deux médecins venus de Varsovie, se fussent installés à Genève, Jean Starobinski suit tout d’abord des études classiques au Collège Calvin. Il en gardera « le souvenir d’un chemin littéraire tout tracé, grâce à des maîtres merveilleux ». Un chemin qui le conduira jusqu’à l’obtention d’une licence ès lettres à l’Université de Genève.

Puis il se lance en 1942 dans des études de médecine. Ce qui ne l’empêche pas de publier, entre 1943 et 1945, chez Egloff à Fribourg, un choix de textes de Stendhal, de traduire La colonie pénitentiaire de Kafka, d’écrire dans la revue Suisse contemporaine des chroniques sur les poètes de la résistance (réunies chez Zoé sous le titre La poésie et la guerre) et de jouer Bach, Ravel et Mozart au piano tout en travaillant à une thèse de doctorat en lettres !

En 1958, il devient docteur ès lettres avec une thèse consacrée à Rousseau. Jean–Jacques Rousseau, la transparence et l’obstacle rencontrera un énorme succès dans les milieux de la critique littéraire. Deux ans plus tard, voici Jean Starobinski à nouveau docteur, en médecine cette fois, avec une thèse consacrée à l’histoire du traitement de la mélancolie.

L’histoire des idées et celle de la médecine constituent dans un premier temps ses principaux chefs d’enseignement. Nommé par la suite professeur de littérature française à la Faculté des lettres, son orientation devient résolument littéraire. Il occupera ce poste jusqu’à sa retraite, en 1985. Parallèlement à Genève, Jean Starobinski enseignera également à l’Université de Bâle, entre 1959 et 1961.

Avec des ouvrages tels que Montesquieu, L’œil vivant, La relation critique, Trois fureurs, Montaigne en mouvement ou Table d’orientation Jean Starobinski s’affirmera comme l’un des plus importants critiques littéraires du siècle. Or ses champs d’intérêt dépassent de loin celui seul de la littérature. Et c’est en cela qu’il sera considéré comme l’un des chefs de file des humanistes contemporains : son intérêt pour l’histoire de la psychiatrie, la critique de la psychanalyse, à côté de la linguistique, de l’histoire ou des sciences, lui vaudront le titre de docteur honoris causa d’une quinzaine d’universités, la Légion d’honneur et le titre de chevalier de l’Ordre des arts et des lettres.

A quoi s’ajoute, il insiste sur ce point, son amour de la peinture et des maîtres anciens.

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Le sourire de sage de Jean Starobinski Il est unique, le sourire de Jean Starobinski. C’est celui de médecin penché sur l’âme. Avec bienveillance, non sans une certaine compassion amusée au constat des faiblesses de la condition humaine. D’emblée, son ambition – sa vocation – a été de mieux connaître cette condition. C’est elle qui le conduira à devenir médecin après ses études de lettres. Puis à revenir aux lettres après la médecine, en un incessant mouvement dialectique de l’esprit au corps et du corps à l’esprit.

L’âme humaine. Il l’ausculte certes dans les livres – il se plaisait d’ailleurs à dire que Rousseau fut son patient le plus célèbre – mais tout aussi bien dans le siècle. Pour mieux lire celui– ci, il présida les prestigieuses Rencontres internationales de Genève entre 1965 et 1996. Pour nous aider à mieux saisir les changements survenus ces trois derniers siècles, il écrivit Action et réaction. Un ouvrage qui éclaire sous un jour neuf et aux angles variés notre image du monde, notre conception de la vie, notre philosophie de l’histoire.

Quant à la participation du corps aux vicissitudes du destin humain, il s’y est penché aussi bien au travers des sensations simples dont le corps est la source (l’organisation de la journée, le fait de cueillir une fleur ou le geste du don) que par le biais de ses manifestations les plus complexes (telle la mélancolie, maladie que l’on qualifierait aujourd’hui de psychose maniaco–dépressive, qui constitua l’un de ses objets d’étude privilégiés).

Or l’un des aspects les plus frappants de l’œuvre de Jean Starobinski réside dans le constant va et vient, dans la perpétuelle confrontation entre le passé et le présent. « Dans un monde qui tend à s’uniformiser, le passé constitue une grande réserve de différence dont la perte nous appauvrirait, affirme–t–il. Nos rapports au passé, à des passés multiples, sont une dimension de notre personne dont nous ne devons pas nous laisser amputer. C’est là un acte de foi, beaucoup plus qu’une curiosité. »

Sinon de guide spirituel, « Staro », comme l’appelaient affectueusement ses anciens étudiants et ses actuels admirateurs, a joué et joue encore un rôle de guide intellectuel de premier plan. Intimidant par son érudition, il ne s’est jamais montré condescendant. La différence le fascine. Le monde, en son infinie diversité, le fait sourire. Et quand il lui arrive de moins sourire, il se tourne vers la musique, cette « bonne fée à qui on demande des consolations. » Mais attention, il ne joue pas davantage ici en dilettante. « J’aurais du mal à parler de la musique comme d’un hobby, tellement elle a été essentielle. Je n’ai pas de divertissement, je suis un intoxiqué du travail. »

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Interview de Jean Starobinski

Que représente Genève pour votre vie et pour votre oeuvre?

Genève est le lieu de ma naissance, et j’y ai passé toute ma vie, excepté trois années vécues à Baltimore, pour y enseigner à l’Université John Hopkins, et trois autres à Lausanne. Comme enracinement, on fait difficilement mieux.

Je n’ai pas séjourné dans d’autres villes sinon pour de brefs passages, en invité. A Paris surtout, pour y parler au Collège de Philosophie ou au Collège de Fance. C’est donc à Genève qu’est mon atelier. J’ai grandi dans le quartier de Plainpalais et je ne m’en suis guère éloigné. C’est à la Salle Communale de Plainpalais qu’avaient lieu les concerts du dimanche de l’Orchestre de la Suisse Romande. Toutes les fois que je passe devant ce bâtiment, je pense à Ansermet dirigeant le tout récent Boléro de Ravel, ou la Schéhérazade de Rimsky-Korsakov : le surgissement d’un autre univers. Pendant une bonne partie de ma jeunesse et de mon âge mûr, j’ai eu le jardin des Bastions sous mes fenêtres. Tout compte fait, le périmètre où j’ai reçu mes formations scolaire, universitaire et médicale n’est pas bien grand: la Maison des Petits, l’école du Grütli, le Conservatoire, le Grand Théâtre, le Collège Calvin, l’Université, l’Hôpital cantonal. C’est la moitié d’un arrondissement de Paris. Après ma famille, ce sont mes maîtres genevois —Marcel Raymond en tout premier lieu, par ses livres et ses leçons sur Rousseau, Baudelaire, la poésie contemporaine — qui m’ont aidé à devenir ce que je suis.

Que vous inspire la Fondation pour Genève et les Rencontres Internationales?

La Fondation pour Genève me paraît apporter, de source privée, un complément très bienvenu à ce qui est réalisé par la Ville de Genève avec ses Prix quadriennaux. Son mode de fonctionnement étant très souple, elle ne s’est pas imposé le devoir d’animer un événement, périodique sous l’astreinte d’un calendrier régulier, comme l’ont fait et le font encore les Rencontres Internationales de Genève. Je faisais partie du public quand les Rencontres ont commencé en 1946. Au début, les séances de discussion entre les conférenciers, les invités, et le public pouvaient avoir lieu dans de petites salles comme celle de l’Athénée, du Théâtre de la Cour Saint-Pierre. Public et conférenciers se parlaient de près. Les Rencontres de Genève avaient été conçues, au début, comme une sorte de festival. Durant une dizaine de jours — une semaine et demi —les conférences et les débats alternaient avec des représentations théâtrales (on accueillait Jouvet,

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Jean-Louis Barrault), des concerts de grands solistes et de l’Orchestre de la Suisse Romande, plus tard du cinéma. Les charges administratives n’ont pas tardé à s’alourdir. Il fallait pouvoir gérer l’événement très longtemps à l’avance, et disposer de crédits beaucoup plus larges. Dans l’immédiat après-guerre, les invités étrangers — de grands « intellectuels », des artistes, des romanciers européens — étaient heureux de séjourner à Genève pour la durée entière des Rencontres. Rares aujourd’hui sont ceux qui leur consacrent plus d’une journée, voire d’une soirée. Une réunion privée avait lieu le samedi au château de Coppet, où l’on se rendait en bateau ! Ce furent souvent de très beaux moments. Les techniques de la communication ayant radicalement évolué, les Rencontres ont changé de style. Elles l’ont fait grâce à Bernard Ducret. Sous ma présidence (1965-1996), il a été un admirable Secrétaire général des Rencontres Internationales, à côté de ses tâches de Secrétaire général de l’Université. Plus tard, sous la présidence de Georges Nivat, au moment où de grands bouleversements se produisaient en Russie et dans l’Europe de l’est, les Rencontres ont permis d’écouter, dans le vif de l’événement, des voix nouvelles qu’il était urgent d’entendre. Dans le monde d’aujourd’hui, où le dialogue des cultures reste si nécessaire, les rencontres restent un élément de la vie genevoise, sous la présidence de Philippe Burrin… Grâce à l’initiative de Georges Nivat et de Jean-Claude Frachebourg, on peut maintenant trouver sur Internet la série complète des actes des Rencontres, publiés au long des années, à partir de 1947, dans les volumes des Editions de la Baconnière.

Comment envisagez-vous ce début de vingt et unième siècle?

Ce qui me frappe, c’est la netteté, l’abondance des images et des informations qui nous proviennent aujourd’hui du plus lointain de la planète. Nous avons acquis le sentiment de l’interdépendance de toutes les parties du globe. Il y a cent ans, certains pays européens étaient encore dotés d’empires. Bien des régions du monde n’avaient pas accédé à la modernité économique. Aujourd’hui, nous voici installés dans ce qu’il a bien fallu désigner d’un nouveau nom : la mondialité. Le rôle relatif des diverses régions de ce qui est devenu « notre terre » a profondément changé. Les rivalités n’ont pas cessé. Mais la nécessité de ce que l’on nomme aujourd’hui une « gouvernance » mondiale se fait sentir toujours davantage. Il ne s’agirait nullement d’effacer les particularités nationales, mais de les coordonner au point que les états du monde, tout en demeurant souverains, n’aient pratiquement plus de politique extérieure, tout extérieur ayant disparu (selon la formule du philosophe Eric Weil, dans sa Philosophie politique de 1956). Genève, par toutes ses traditions, est un lieu propice à cette réflexion.

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Témoignages

Jean–Claude Favez, historien

«Il y a une méthode Starobinski de la critique littéraire. Elle vient non seulement d'une érudition extraordinaire, mais d'un esprit qui séduit l'objet qu'il étudie et qui séduit celui qui regarde Jean Starobinski étudier l'objet. Il en résulte que tout le monde peut trouver son miel chez «Staro»; aussi bien les historiens «purs et durs» que les psychologues, les philosophes ou les théologiens. De quoi est faite cette méthode? C'est pour moi une énigme. J'ai souvent pensé qu'il exerçait un peu le magister poético–philosophique qui a été celui de Valéry en France, dans la première moitié du XXe siècle.»

Michel Butor, écrivain

«Quand je suis venu à Genève pour la première fois enseigner à l'Ecole internationale, il m'a accueilli avec une chaleur extraordinaire. C'est grâce à lui que je suis venu ensuite comme professeur à l'Université de Genève. J'ai une immense admiration pour son ouverture d'esprit. Peu d'hommes sont à la fois historien de la médecine, historien de la littérature et excellent pianiste. Et quelle jeunesse! A côté de lui, j'ai l'impression que c'est moi le plus vieux. Il a toujours une incroyable capacité de regarder plusieurs domaines à la fois, d'établir des ponts entre l'histoire de la peinture, l'histoire de la littérature, l'histoire des sciences. Ses travaux sur le XVIIIe siècle sont extrêmement précieux pour tous les chercheurs, non seulement de littérature française mais aussi d'histoire.»

Vincent Barras, historien de la médecine

«Il incarne le courage du «non–choix», celui de ne pas devoir choisir une carrière bien nette. Starobinski n'a jamais véritablement choisi entre la poésie, la médecine, la critique littéraire. Il a montré que c'est possible de le faire, même dans un monde éminemment sectorisé. C'est sa leçon, comme professeur. Il m'a énormément influencé dans ce sens. Et comment ne pas évoquer son très beau sourire, son sens de l'accueil et de l'écoute. Quant à son oeuvre, extrêmement riche, elle va dans tous les sens et permet à chacun de se hasarder dans des secteurs où il ne pensait pas aller a priori. En ce sens, il est un grand humaniste.»

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Bernard Comment, écrivain

«Sa séduction est frappante. Starobinski, c'est le triomphe de l'intelligence habitée d'un côté par l'audace et, de l'autre, par une réelle érudition. Les audacieux sont souvent peu cultivés et les érudits très peu audacieux. Il est l'un des rares à avoir réussi une synthèse heureuse. J'ai de lui le souvenir d'une personnalité à la fois énigmatique et très proche, très chaleureuse. Il y a un côté sphinx, chez lui. Avec ce petit sourire non pas ironique, ce serait trop dire, mais un peu distant, presque mondain, contemplant tout cela de haut, conscient de la part rituelle et ludique des choses. Le mystère le caractérise. Il est constitué d'une grande curiosité, mêlée d'une grande prudence parce qu'il nous rappelle qu'on ne peut pas tout résoudre.»

Michel Porret, historien

«Quand j'étais libraire chez Prior, nous avions régulièrement la visite magique de Staro. Il venait écumer les rayons de livres anciens, avec l'autorisation privilégiée d'être seul. Il venait chercher des ouvrages, des livres de philosophie, de mathématiques et autres. Il était la personne qui connaissait le mieux les livres en rayon. Plus tard, dans le groupe d'études du XVIIIe siècle, j'étais frappé par sa capacité d'écoute des jeunes et de mise en valeur de ses interlocuteurs. Très précis, jamais pressé, près des sources: il est un peu un criminologue sur les traces du savoir. Enfin, son amour du marché aux puces où il cherche le livre perdu, introuvable, est intégré dans sa démarche de chercheur.»

Source : témoignages recueillis par Serge Bimpage, Tribune de Genève.

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Etudes, titres universitaires, fonctions et publications

Etudes et titres universitaires

Né à Genève en 1920. Maturité classique, Genève (1939) Licence ès lettres classiques, Genève (1942). Diplôme fédéral de médecine (1951). Doctorat ès lettres de l’Université de Genève (1958). Doctorat en médecine de l’Université de Lausanne (1960). Fonctions Assistant de littérature française, Université de Genève (1946–1949). Médecin assistant, Clinique de Thérapeutique de l’Hôpital Cantonal de Genève (1949–1953). Instructor (1953–1954), puis assistant professor (1954–1956), Department of Romance Languages, Johns Hopkins, University, Baltimore. Médecin assistant, Hôpital psychiatrique cantonal de Cery, Lausanne (1957–1958). Professeur d’histoire des idées, Faculté des Lettres de l’Université de Genève (1958–1985). Suppléant dans l’enseignement de la littérature française, Université de Bale (1959–1961). Professeur extraordinaire (1964–1967), puis professeur ordinaire (1967–1985) de littérature française, Faculté des lettres de l’Université de Genève. Chargé d’enseignement de l’histoire de la médecine en Faculté de médecine (1966–1985). Divers enseignements à l’Université Ouvrière de Genève. Professeur honoraire, Université de Genève (1985). Président des Rencontres Internationales de Genève (1965 –1996). Président de la Société Jean–Jacques Rousseau, Genève (1967–1993). Commissaire de l’exposition “Largesse”, Musée du Louvre, Paris, 1994. Membre du Comité des Prix de la Fondation Balzan, Milan Zurich (1989 – 2001).

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Principaux ouvrages Edition de Stendhal, choix de textes, introduction par Jean Starobinski, Fribourg, 1943. Edition de Franz Kafka, La Colonie pénitentiaire et autres textes, préface et traduction par Jean Starobinski, Fribourg, 1945. Montesquieu, Paris, Seuil, 1953. Jean–Jacques Rousseau: la transparence et l’obstacle. Paris, Plon (1957), puis Gallimard (1971), thèse de doctorat ès lettres. Histoire du traitement de la mélancolie, des origines à 1900, Bâle, Acta psychosomatica, 1960, thèsede doctorat en médecine. L’oeil vivant, Paris, Gallimard, 1961. L’Invention de la Liberté, Genève, Skira, 1964, Gallimard, 2006. Portrait de l’artiste en saltimbanque, Genève, Skira,1970. La relation critique, Paris, Gallimard, 1970. Les mots sous les mots: les anagrammes de Ferdinand de Saussure, Paris, Gallimard, 1971. 1789: Les Emblèmes de la Raison, Paris, Flammarion,1973, Gallimard, 2006. Trois Fureurs, Paris, Gallimard, 1974. Montaigne en mouvement, Paris, Gallimard, 1982. Paris, Flammarion, 1988. Table d’orientation, Lausanne, L’Age d’homme, 1989. Le remède dans le mal, Paris, Gallimard, 1989. La mélancolie au miroir. Trois lectures de Baudelaire,Paris, Julliard, 1990. Diderot dans l’espace des peintres. Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1991. Largesse, Paris, Réunion des musées nationaux, 1994. La caresse et le fouet: André Chénier, Genève, Blanco,1999. Action et Réaction, Paris, Seuil, 1999. Le Poème d’Invitation, Genève, La Dogana, 2001. La perfection, le chemin, l’origine, six essais, Champ Vallon, 2001. Les Enchanteresses, Paris, Seuil, 2005. La parole est moitié à celuy qui parle, entretiens avec Gérard Macé, Genève, La Dogana, 2010. Membre d’une dizaine d’académies. Titulaires d’une quinzaine de doctorats honoris causa. Honoré de nombreux prix, parmi lesquels : Prix Schiller, 1961; Prix Européen de l’Essai (Veillon), 1983; Grand Prix de la Francophonie, 1998; Ordre de la Légion d’honneur, France ; Ordre des Arts et Lettres, France, Ordre des Palmes Académiques, France.

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La Fondation pour Genève Une signature, une énergie, une conviction Créée en 1976, la Fondation pour Genève est une organisation privée, apolitique et indépendante. Elle a pour vocation de contribuer au rayonnement international de Genève. Reconnue d’utilité publique, elle est un partenaire privilégié des relations entre la Genève internationale et la Genève locale.

Sa mission est d’animer, promouvoir ou soutenir des activités qui concourent aux traditions d’accueil et d’ouverture de Genève sur le monde et renforcent le positionnement international de la région lémanique.

Située dans le quartier des organisations internationales, La Fondation pour Genève participe à l’effort des autorités fédérales et genevoises pour développer le site de la Pastorale en un pôle d’excellence de l’accueil et de la promotion de la Genève internationale.

Quatre institutions y siègent en plus de la Fondation pour Genève pour servir les intérêts de la communauté internationale présente à Genève et dans les environs : le Centre d'Accueil – Genève Internationale (CAGI), le Club Suisse de la Presse, le Service ONG de la Chancellerie d’Etat et la Fondation Mandat International qui a pour but de promouvoir le dialogue et la coopération internationale.

Activités

La Fondation pour Genève rassemble sous son égide cinq groupes d’activités, animé chacun par un membre du Conseil avec l’aide d’un Comité d’action et d’un secrétariat.

Le Réseau d’Accueil

Le Réseau d’Accueil est un groupe d’une trentaine de bénévoles de la Fondation pour Genève. Il anime et organise le « Programme d’Accueil pour nouveaux arrivants de la Genève internationale » avec l’aide du secrétariat du Centre d’Accueil – Genève Internationale (CAGI). Le Programme d’Accueil a pour but de faciliter l’arrivée annuelle à Genève d’environ 1500 fonctionnaires internationaux, diplomates, délégués non gouvernementaux qui travaillent dans une mission permanente, une organisation internationale ou non gouvernementale (ONG).

Page 17: Dossier de presse · 1985. Parallèlement à Genève, Jean Starobinski enseignera également à l’Université de Bâle, entre 1959 et 1961. Avec des ouvrages tels que Montesquieu,

Dossier de presse Prix de la Fondation pour Genève 2010

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Le Cercle des Conjoints

Initié en 1999, le Cercle des Conjoints facilite l’intégration des conjoints à la vie sociale et culturelle genevoise. Il encourage la création de liens d’amitiés avec des Genevoises ainsi que la découverte des traditions locales. Animé par plus d’une soixantaine de bénévoles de la Fondation pour Genève, le Cercle des Conjoints s’adresse aux conjoints des diplomates en poste à Genève et des directeurs généraux de sociétés multinationales implantées dans la région lémanique.

Le Club Diplomatique de Genève

Fondé en 1976, le Club Diplomatique de Genève est une association indépendante. La Fondation pour Genève accepte en 2008 de pourvoir à son développement. Il devient en l’espace de deux ans, grâce au patronnage des Autorités suisses et genevoises ainsi que de la direction générale de l’ONU, le « Club officiel de la Genève internationale », un lieu de rencontres privilégiées des principaux acteurs publics et privés de la Genève internationale et de l’Etat hôte.

L’Observatoire lémanique

L’Observatoire lémanique est un groupe de réflexion. Il a pour objectifs d’observer les nouveaux paradigmes qui régissent la gouvernance des affaires du monde et d’analyser leurs enjeux pour Genève et la région lémanique ; de sensibiliser à l’implantation locale de nouvelles pratiques globales ; de participer au développement de la région et promouvoir le dialogue avec les autres métropoles suisses et étrangères.

Le Fonds Georges–Junod

Confié à la Fondation pour Genève en 1986, le fonds Georges-Junod vient en aide aux personnes âgées dans le besoin. Chaque année, ce ne sont pas moins de CHF 300'000.- qui sont distribués à des institutions qui oeuvrent dans ce domaine.

Les Autres activités de la Fondation pour Genève

Elle distingue par le Prix de la Fondation pour Genève une personnalité ou une institution dont l’œuvre contribue au rayonnement international des domaines scientifiques, culturels, politiques, sociaux ou économiques de Genève et de sa région.

Page 18: Dossier de presse · 1985. Parallèlement à Genève, Jean Starobinski enseignera également à l’Université de Bâle, entre 1959 et 1961. Avec des ouvrages tels que Montesquieu,

Dossier de presse Prix de la Fondation pour Genève 2010

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La Fondation pour Genève est membre associé du Centre d’Accueil-Genève Internationale et membre fondateur du World Microfinance Forum Geneva. Elle soutient par ailleurs diverses autres initiatives telles que le GIMUN, l’Association AGIR ou encore les Rendez-vous mondiaux de Genève. Sous la direction du Président de la Fondation pour Genève, elle développe régulièrement des actions de communication en partenariat avec les médias et autres institutions chargées de la promotion de la Genève internationale. Elle publie les Cahiers de l’Observatoire, une série de quatre cahiers décrivant l’évolution de la gouvernance des affaires du monde et la place de Genève.

Organisation

En 2010, le Conseil de la Fondation pour Genève est composé de :

• Ivan Pictet, Président • Costin van Berchem, membre et Président du Fonds Georges-Junod • François Nordmann, membre et Président du Club Diplomatique de Genève • Nicolas Peyrot, membre et Président de l’Association des Amis • Guillaume Pictet, membre et Président de l’Observatoire lémanique • Véronique Rochette, membre et Présidente du Cercle des Conjoints • Diane Zoelly, membre et Présidente du Réseau d’accueil

Le secrétariat de la Fondation pour Genève est dirigé par Tatjana Darany.

Les ressources de la Fondation pour Genève proviennent de dons privés.

Contact

Tatjana Darany, Secrétaire générale Fondation pour Genève, Domaine de la Pastorale, 106, route de Ferney, 1202 Genève Tél : +41 22 919 42 00 Fax : + 41 22 919 42 01 [email protected] www.fondationpourgeneve.ch