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Volume 25 - Novembre/Décembre 2012 - Numéro 6
Veille techniqueVeille implants cochléaires Les implants cochléaires : un passé remarquable et un brillant avenir Emeric KATONA
Actualités / AnnoncesInterviewPhilippe ESTOPPEY par Arnaud COEZ
DossierEnseignement Post-Universitaire 2012
Presbyacousie 4Úme ùge et surdité
MĂ©tier et TechniqueAudioprothĂšse et Conseil de lâOrdre Amandine BERTAUX
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Veille acouphĂšnesLe counselling Philippe LURQUIN, Maud REAL, P. COTTON
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Sommaire
Les Cahiers de lâAuditionNov./DĂ©c. 2012 - Vol 25 - N°6
Liste des annonceurs Annuaire Français
dâAudiophonologie âą Oticon âą Phonak âą SMS Audio Electronique
Siemens âą Starkey âą Widex
3 Editorial Paul AVAN
5 Le mot du Président du CollÚge Eric BIZAgUET
6 Dossier Enseignement Post-Universitaire 2012 7 Facteurs pronostiques et éléments de prise en charge nécessaires
Ă la rĂ©ussite de lâappareillage : analyse de la littĂ©rature Arnaud COEZ
11 StratĂ©gies dâadaptation : spĂ©cificitĂ©s du 3Ăšme et 4Ăšme Ăąge Alexandre gAULT, François LE HER
13 Eventail des choix de lâappareillage prothĂ©tique : gammes, rĂ©glages, limites, liaison endo-auriculaire Jean-Baptiste DELANDE, Xavier DELERCE
18 VĂ©rification du gain et de lâadapation prothĂ©tique par la mĂ©thode IN VIVO grĂ©gory gERBAUD, CĂ©line gUEMAS
24 Le bilan dâefficacitĂ© prothĂ©tique : interprĂ©tations et utilisation pour les rĂ©glages StĂ©phane LAURENT, Thomas ROY
28 Bilan vocal dâefficacitĂ© prothĂ©tique dans le silence : interprĂ©tations et utilisation pour les rĂ©glages Frank LEFEVRE
32 LâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit en douze questions Yves LASRY, Matthieu DEL RIO
36 Le Bilan Auditif Central : troubles centraux de lâaudition et applications prothĂ©tiques Paul Edouard WATERLOT, Jean Louis COLLETTE
38 SynthÚse et cohérence des mesures Eric BIZAgUET
40 LâĂ©ducation prothĂ©tique François DEJEAN, Philippe THIBAUT
43 Implant cochléaire chez le sujet ùgé : amélioration des performances auditives, de la qualité de vie et des fonctions cognitives Isabelle MOSNIER
44 Lâorthophoniste dans lâĂ©quipe pluridisciplinaire (la suite du bilan orthophonique) gĂ©raldine BESCOND
48 Prise en charge en institution : suivi et formation des personnels Arach MADJLESSI
50 Le grand ùge : les spécificités Eric HANS
54 Interview Philippe ESTOPPEY par Arnaud COEZ
56 MĂ©tier et technique AudioprothĂšse et Conseil de lâOrdre
Amandine BERTAUX
60 Notes de lecture François DEgOVE
64 Veille acouphĂšnes Les somato-acouphĂšnes
Philippe LURQUIN, Maud REAL, P. COTTON
68 Veille implants cochléaires Les implants cochléaires : un passé remarquable et un brillant avenir
Emeric KATONA
77 Veille technique Phonak - Siemens - SMS Audio Electronique - Starkey - Widex
88 Actualités et agenda
95 Annonces
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Les Cahiers de lâAudition, la revue du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
Editeur CollĂšge National dâAudioprothĂšsePrĂ©sident Eric BIZAgUET LCA - 20 rue ThĂ©rĂšse 75001 Paris TĂ©l. 01 42 96 87 70 [email protected]
Directeur de la publication Christian RENARD 50, rue Nationale 59 000 LilleTél. 03 20 57 85 [email protected] Rédacteur en chefPaul AVAN Faculté de Médecine Laboratoire de Biophysique 28, Place Henri DUNANT - BP 38 63001 Clermont Ferrand Cedex Tél. 04 73 17 81 35 [email protected] Rédacteur et responsable scientifique Arnaud COEZ LCA - 20 rue ThérÚse 75001 Paris Tél. 01 42 96 87 70 [email protected]
Conception et réalisation MBQ Stéphanie BERTET 32, rue du Temple 75004 Paris Tél. 01 42 78 68 21 [email protected]
Abonnements, publicitĂ©s et annonces CollĂšge National dâAudioprothĂšseSecrĂ©tariat 20 rue ThĂ©rĂšse - 75001 Paris TĂ©l. 01 42 96 87 77 [email protected]
Dépot Légal à date de parution Nov./Déc. 2012 Vol. 25 N°6
Imprimé par Néo-typo - Besançon
Président 1er Vice Président
2e Vice Président
PrĂ©sidentdâhonneur
Eric BIZAgUET
Frank LEFEVRE
Christian RENARD
Xavier RENARD
Membres du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
Kamel ADJOUT
Patrick ARTHAUD
Jean-Claude AUDRY
Bernard AZEMA
Jean BANCONS
Jean-Paul BERAHA
Hervé BISCHOFF
geneviĂšve BIZAgUET
Jean-Jacques BLANCHET
Daniel CHEVILLARD
Arnaud COEZ
Christine DAgAIN
Ronald DE BOCK
Xavier DEBRUILLE
François DEgOVE
Jean-Baptiste DELANDE
Charles ELCABACHE
Robert FAggIANO
Stéphane gARNIER
ThierrygARNIER
grégory gERBAUD
Eric HANS
Bernard HUgON
JĂ©rĂŽme JILLIOT
Yves LASRY
Stéphane LAURENT
François LE HER
Maryvonne NICOT-MASSIAS
Benoit ROY
Claude SANgUY
Philippe THIBAUT
Jean-François VESSON
Frédérique VIgNAULT
Alain VINET
Paul-Edouard WATERLOT
Membres honoraires du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
Jean-Pierre DUPRET
Jean OLD
georges PEIX
Membres Correspondants Ă©trangers du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
Roberto CARLE
LĂ©on DODELE
Philippe ESTOPPEY
André gRAFF
Bruno LUCARELLI
Leonardo MAgNELLI
Carlos MARTINEZ OSORIO
Thierry RENgLET
Juan Martinez SAN JOSE
Christoph SCHWOB
Elie EL ZIRMembre Correspondant étranger associé
Le CollĂšge National dâAudioprothĂšse
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333
Editorial
Les Cahiers de lâAuditionNov./DĂ©c. 2012 - Vol 25 - N°6
« Ce dernier numĂ©ro de lâannĂ©e 2012est marquĂ© pour moi dâune Ă©motion particuliĂšre, car câest le dernier dans lequel notre ami Jean-Louis COLLETTE sera auteur. A la tristesse dâavoir perdu brutalement un complice de longue date sâajoute la perte dâun collaborateur parmi les plus rayonnants des Cahiers, dont il avait animĂ© plusieurs dossiers qui ont fait date. Le meilleur hommage que nous puissions lui rendre sera de publier courant 2013 un numĂ©ro qui lui aurait plu, sur les sujets qui allumaient toujours chez lui un feu dâartifice dâidĂ©es dans lequel tous ses collĂšgues se lais-saient prendre : lâĂ©ditorial du premier numĂ©ro spĂ©cial sur les neuropathies auditives pilotĂ© par Jean-Louis nâavait-il pas eu pour auteur Arnie STARR lui-mĂȘme ! DĂšs maintenant, je prĂ©fĂšre laisser deux de ses amis proches sâexprimer Ă chaud, les Professeurs Lionel COLLET et John DURRANT, parce que par-delĂ les anecdotes dont Jean-Louis Ă©tait friand, ils dĂ©crivent bien ses qualitĂ©s, si prĂ©cieuses aux Cahiers et plus gĂ©nĂ©ralement Ă ses collĂšgues : le sens de la synthĂšse et de la mise en perspective, au service dâune curiositĂ© sans limites. » Paul AVAN
« Ma premiĂšre rencontre avec le Dr Jean-Louis COLLETTE eut lieu fin 1986 Ă Paris. Il sâagissait dâun atelier organisĂ© par un industriel amĂ©ricain de lâĂ©lectrophysiologie. La grande silhouette de Jean-Louis Collette prenait lâespace et ses propos traduisaient sa maitrise de lâaudiologie. Praticien libĂ©ral mais ayant conservĂ© une activitĂ© hospitaliĂšre, il dĂ©veloppait avec talent ses compĂ©tences dans le domaine de lâexploration des surditĂ©s et des vertiges et suivait avec intĂ©rĂȘt et passion les avancĂ©es cliniques des derniĂšres dĂ©cennies : les potentiels Ă©voquĂ©s, les otoĂ©missions acoustiques, le renouveau des explorations dâaudition centrale, les neuropathies auditives. Jean-Louis COLLETTE Ă©tait toujours Ă lâaffut des nouvelles orientations. Son souci de la mise Ă jour des connaissances le conduisait Ă assister aux congrĂšs inter-nationaux de lâIERASg. Sa maitrise des langues Ă©trangĂšres, dont lâanglais, facilitait ses contacts avec les homologues nord-amĂ©ricains et une complicitĂ© sâĂ©tait nouĂ©e avec le Pr John DURRANT de Pittsburgh. Jean-Louis COLLETTE contribuait Ă la diffusion en français dâarticles didactiques afin de rendre les avancĂ©es accessibles aux professionnels parfois Ă©loignĂ©s des explorations. Homme de contact, son talent de pĂ©dagogue lui permettait de capter son auditoire et des enseignements lui Ă©taient confiĂ©s dans plusieurs universitĂ©s. Hormis le professionnel reconnu, Jean-Louis COLLETTE Ă©tait dâune grande culture. DĂ©vo-reur de livres et mĂ©lomane averti, il pouvait aussi bien intervenir sur la qualitĂ© sonore dâun violon que sur le style dâun grand auteur. Sa culture dĂ©passait le classicisme puisquâil Ă©tait capable dâĂ©changer en spĂ©cialiste avec des collĂšgues nord-amĂ©ricains sur la qualitĂ© de leurs Ă©quipes de football et la contribution de tel ou tel quaterback. Câest aussi un homme gĂ©nĂ©-reux qui nous a quittĂ©s une journĂ©e de novembre sur une route de Provence. Sa disparition est douloureuse pour les siens et ses amis. » Lionel COLLET
« Il me reste beaucoup dâimages de Jean-Louis COLLETTE. Nous avons passĂ© beaucoup de bon temps ensemble. Le Jean-Louis que nous avons aimĂ© Ă©tait le professionnel par excel-lence, mais aussi un bon vivant, plein dâamitiĂ©s, un âRenaissance Manâ, un homme familial dĂ©vouĂ©. Notre relation privilĂ©giĂ©e Ă©tait aussi pleine dâintĂ©rĂȘts communs--des arts, la musique, des langues, du ski, et du tourisme. Nous avons explorĂ© un peu du monde ensemble, de Utah Ă Tenerife pour les congrĂšs de lâIERASg. Nous avons passĂ© de nombreuses belles soirĂ©es en famille au restaurant. Nous partagions aussi un intĂ©rĂȘt pour les sports -- Jean-Louis Ă©tait en fait un beau « fan » de foot amĂ©ricain, particuliĂšrement lâĂ©quipe de Pittsburgh (« Steelers »). MĂ©langĂ© Ă tout se trouvait lâhumour : Il aimait les casquettes sportives, mĂȘme un peu bĂȘtes, et toujours sources de plaisanteries, comme une coiffure drĂŽle que jâavais reçue comme un sorte de promotion de la part de lâĂ©quipe de baseball (Pittsburgh Pirates), et que je lui avais donnĂ©e. Nous avons Ă©changĂ© de nombreux objets comme cela depuis le dĂ©but de notre relation de plus de deux dĂ©cennies. Mais avec Jean-Louis il y a toujours quelque chose sous la surface, bien touchante, par exemple lorsquâil mâa donnĂ© un cadeau vraiment spĂ©cial en Ă©change dâune casquette de « college football » de mon universitĂ©. Pour me remercier, il a cherchĂ© et mâa donnĂ© une casquette comme la sienne quand il Ă©tait un petit Ă©colier. Jean-Louis Ă©tait passionnĂ© de tous les domaines -- les affaires professionnelles et domes-tiques, les loisirs, et simplement la vie. Câest pour ça que je lâai admirĂ© et aimĂ© comme un frĂšre. Il me manque profondĂ©ment, et son pĂšre Ă©galement. » John D. DURRANT
Paul AvAN
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5Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
LE MOT DU PRESIDENT DU COLLEgE
Eric BIZAGUETAudioprothésiste D.E.
PrĂ©sident du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
LCA - 20 rue ThérÚse 75001 Paris
LâEPU 2012, dont la synthĂšse des confĂ©rences constitue ce numĂ©ro, a rassemblĂ© plus de 950 personnes Ă La Villette. Il est devenu un moment fort de la formation continue et pourrait ĂȘtre un des Ă©lĂ©ments clĂ©s pour la formation continue obligatoire inscrite dans le plan HPST et dont le dĂ©cret dâapplication a Ă©tĂ© publiĂ©e dĂ©but 2012. Les premiĂšres rĂ©unions concernant les modalitĂ©s de sa mise en application ont eu lieu et ont permis de nommer Xavier RENARD Ă la commission scientifique du DPC avec JĂ©rĂŽme JILLIOT comme supplĂ©ant, et Dominique MĂ©NĂ©TRIER Ă lâorganisme de gestion du DPC. Le cycle « Presbyacousie, 4Ăšme Ăąge et surditĂ© » commencĂ© en 2011 sâest conclu cette annĂ©e en donnant les clĂ©s du rĂ©glage, des mĂ©thodologies, de lâĂ©ducation auditive et pour finir des rĂ©sul-tats que les derniĂšres technologies peuvent faire espĂ©rer. Cette session a Ă©tĂ© ouverte par une minute de silence et de recueillement aprĂšs le dĂ©cĂšs accidentel le vendredi 16 Novembre 2012 de notre ami et fidĂšle confĂ©rencier, le Docteur Jean Louis COLLETTE. MĂ©decin ORL, il avait dĂ©couvert lâaudiologie dĂšs 1973 Ă la Compagnie Française dâAudiologie auprĂšs de M.J RAINVILLE. InstallĂ© en 1979 Ă Paris, sa compĂ©tence dans le domaine des troubles de lâaudition et de lâĂ©quilibre Ă©tait connue de tous. Du fait de son immense connaissance de lâAudiologie, Jean Louis COLLETTE Ă©tait impliquĂ© Ă plus dâun titre dans les activitĂ©s dâEnseignement et de Recherche Clinique et Ă©tait un confĂ©rencier toujours apprĂ©ciĂ©. Il participait Ă de nombreux congrĂšs oĂč il Ă©changeait avec les grands noms que sont JERgER, DOWNS, DAVIS, HIRSCH, BELLIS, DURRANT, KRAUS, COLLET, PERROT, DEMANEZ et bien dâautres. Il avait Ă©tĂ© appelĂ© il y a presque 15 ans par Bernard AZĂ©MA et Xavier RENARD pour lâorganisation de la journĂ©e scientifique du congrĂšs des audiopro-thĂ©sistes. Ses nombreuses publications, dont lâune trĂšs rĂ©cente dans le Laryngoscope, illustrent sa rigueur scientifique et son souhait de divulguer les connaissances tant sur le plan pratique que thĂ©orique. Participant dĂšs sa crĂ©ation aux instances de la SociĂ©tĂ© Française dâAudiologie, co-auteur des guides de Bonnes Pratiques en audiomĂ©trie de la SFA, Jean Louis COLLETTE Ă©tait impliquĂ© dans la rĂ©daction du prochain Rapport de la SociĂ©tĂ© Française dâORL consacrĂ© Ă lâAudiomĂ©trie. Il devait aussi parti-ciper Ă notre EPU aprĂšs avoir Ă©tĂ© co-rĂ©dacteur avec François DEgOVE de nombreuses publications des Cahiers de lâAudition.Un hommage lui sera rendu dans ce numĂ©ro et il sera le fil conduc-teur dâun numĂ©ro futur oĂč nous ferons le point sur les Ă©volutions et progrĂšs concernant les diffĂ©rents articles quâil avait coordonnĂ©s au fil des ans dans les pages des Cahiers de lâAudition.2012 finit sur cette triste nouvelle et 2013 sâannonce comme une annĂ©e de grand bouleversement. Le contexte est celui dâune crise Ă©conomique, avec pour la premiĂšre fois lâĂ©volution du nombre de prothĂšses adaptĂ©es en France stable, voire nĂ©gative. Cela doit nous faire rĂ©flĂ©chir pour le futur car seuls survivront ceux qui sauront sâadapter, avec une Ă©quation Ă 4 inconnues : le nombre dâaudioprothĂ©sistes formĂ©s, le prix moyen dâun appa-reillage, la pression des rĂ©seaux fermĂ©s et des pouvoirs publics, et pour finir le nombre de patients pris en charge.La mise en place dâun numĂ©rus clausus national semble une solution cohĂ©rente pour adapter le nombre de professionnels formĂ©s aux besoins du marchĂ© et aux demandes des patients tout en restant intransigeant sur la qualitĂ© de la formation. Sâinterroger est Ă©vident quand un simple calcul montre que la profession passerait Ă plus 4500 professionnels en 2022 si le pourcentage de nouveaux professionnels augmentait de 5 % par an (ce qui est le cas aujourdâhui) et Ă plus de 8000 pour une augmentation de 10 % par an. La profession semble par ailleurs rĂ©ellement pour la crĂ©ation dâun numĂ©rus clausus national au
regard dâun vote rĂ©alisĂ© auprĂšs des 750 participants prĂ©sents en amphi lors du dernier EPU et qui sâexprimaient Ă une Ă©crasante majoritĂ© en faveur dâune telle dĂ©cision. Le numĂ©rus clausus doit cependant ĂȘtre rĂ©flĂ©chi et encadrĂ© dĂšs ses premiers pas pour ĂȘtre une rĂ©ponse efficace aux besoins rĂ©els de la profession et des patients avec une volontĂ© de service audioprothĂ©tique de haut niveau. Le prix moyen de lâappareillage est encore une inconnue difficile Ă prĂ©dire car certains facteurs devraient le conduire Ă augmenter (coĂ»t important de la recherche, complexitĂ© de lâappareillage, demande Ă©volutive des patients dâun haut niveau de rĂ©sultats et de service, obligation de formation, protocole imposĂ© de bonnes pratiques, etc.) alors que dâautres devraient le pousser Ă baisser (pression des rĂ©seaux de distribution, diminution des frais de fabrication, programme dâaide Ă lâappareillage, augmentation du nombre des gammes proposĂ©s, etc.).La pression des organismes complĂ©mentaires se concentre actuellement sur le coĂ»t financier de lâappareillage en crĂ©ant un rĂ©fĂ©rencement basĂ© surtout sur une baisse parfois importante du prix dâacquisition. Le nombre dâaudioprothĂ©sistes ayant signĂ© des accords avec ces organismes augmente de façon rĂ©gu-liĂšre, et cela dâautant plus que la cohĂ©rence des propositions et contraintes permet de respecter un Ă©quilibre coĂ»t/qualitĂ© de la prestation. Cette dĂ©marche ne rĂ©pond cependant quâĂ la frange de la population disposant de ce type de couverture complĂ©-mentaire, conduit Ă une audioprothĂšse Ă plusieurs niveaux et ne peut ĂȘtre une solution globale aux besoins de la population et aux risques de perte de chance que cela procure. La seule rĂ©ponse doit se construire entre les syndicats professionnels et les pouvoirs publics avec la proposition pour tout patient dâun appareillage Ă un coĂ»t raisonnable alliant des prothĂšses auditives numĂ©riques, un service dâadaptation et de suivi de qualitĂ© et un remboursement cohĂ©rent. Cette dĂ©marche ne permettra Ă©videm-ment pas dâintĂ©grer des aides auditives de derniĂšre gĂ©nĂ©ration, mais correspondra parfaitement Ă la possibilitĂ© pour tout malen-tendant de trouver une solution correspondant Ă ses besoins, aussi bien au niveau rĂ©sultats quâau niveau financier. Le nombre de patients nĂ©cessitant un appareillage pourrait quant Ă lui ne pas suivre le pic prĂ©visible du papyboom. Seuls un dĂ©pis-tage et une prise en charge prĂ©coce pourraient conduire Ă ce modĂšle, ce qui ne semble pas le cas aujourdâhui. De plus, la pression financiĂšre de la crise et les craintes sur les retraites vont compliquer lâentrĂ©e des dĂ©ficients auditifs dans le cycle vertueux de lâappareillage prĂ©coce et pourraient entrainer un retard supplĂ©mentaire par rapport Ă ce qui existe aujourdâhui.Un seul moyen pour prĂ©parer cette future nĂ©gociation est de justifier la qualitĂ© de notre service en renforçant notre formation et en participant Ă l âĂ©laboration des critĂšres de lâĂ©valuation des pratiques professionnelles que le plan HPST va nous imposer. Pour cela, 2013 devrait voir apparaĂźtre, comme nouvelle mission du CNA, la proposition dâune formation des maĂźtres de stage et de mĂ©moire pour formaliser lâencadrement des stagiaires. Cette formation dâune journĂ©e, organisĂ©e par le CollĂšge et rĂ©alisĂ©e dans le cadre de chaque Ă©cole dâaudioprothĂšse en coopĂ©ration avec les directeurs dâenseignement, aura pour but de dĂ©finir le rĂŽle respectif du maitre et du stagiaire en leur donnant un canevas permettant de quantifier les acquis afin dâoptimiser les appren-tissages. Organiser de façon rĂ©gionale cette premiĂšre annĂ©e, une formation nationale pourra Ă©ventuellement ĂȘtre discutĂ©e si le besoin sâen faisait sentir. Pour finir, je suis heureux de pouvoir, comme vous, prĂ©parer lâavenir et attends avec impatience de pouvoir vous prĂ©senter en Janvier 2014 un Ă©ditorial plein des succĂšs de 2013.
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6 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> E.P.U. 2012
Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
7 Facteurs pronostiques et Ă©lĂ©ments de prise en charge nĂ©cessaires Ă la rĂ©ussite de lâappareillage : analyse de la littĂ©rature Arnaud COEZ
11 StratĂ©gies dâadaptation : spĂ©cificitĂ©s du 3Ăšme et 4Ăšme Ăąge Alexandre gAULT & François LEHER
13 Eventail des choix de lâappareillage prothĂ©tique : gammes, rĂ©glages, limites, liaison endo-auriculaire Jean-Baptiste DELANDE, Xavier DELERCE
18 VĂ©rification du gain et de lâadapation prothĂ©tique par la mĂ©thode in vivo grĂ©gory gERBAUD, CĂ©line gUEMAS
24 Le bilan dâefficacitĂ© prothĂ©tique : InterprĂ©tations et utilisation pour les rĂ©glages StĂ©phane LAURENT, Thomas ROY
28 Bilan vocal dâefficacitĂ© prothĂ©tique dans le silence : interprĂ©tations et utilisation pour les rĂ©glages Frank LEFEVRE
32 LâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit en douze questions Yves LASRY, Matthieu DEL RIO
36 Le Bilan Auditif Central : troubles centraux de lâaudition et applications prothĂ©tiques Paul Edouard WATERLOT, Jean Louis COLLETTE
38 SynthÚse et cohérence des mesures Eric BIZAgUET
40 LâEducation prothĂ©tique François DEJEAN, Philippe THIBAUT
43 Implant cochléaire chez le sujet ùgé : amélioration des performances auditives, de la qualité de vie et des fonctions cognitives Isabelle MOSNIER
44 Lâorthophoniste dans lâĂ©quipe pluridisciplinaire (la suite du bilan orthophonique) gĂ©raldine BESCOND
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7Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
E.P.U. 2012 <
1 Résumé
Pubmed, Web of Sciences, Scopus... sont des bases de donnĂ©es dâarticles scientifiques consultables en ligne. Elles reprĂ©sentent une chance pour le professionnel de santĂ©. Elles lui permettent de connaĂźtre « lâĂ©tat de lâart » dans son domaine dâexercice profes-sionnel, Ă lâĂ©chelle mondiale. Le web permettrait Ă tout un chacun dâorganiser sa propre formation professionnelle continue. Nous avons effectuĂ© une analyse de la littĂ©rature pour repĂ©rer les facteurs qui permettent dâespĂ©rer la rĂ©ussite de lâappareillage auditif. Alors que le nombre de malentendants ne cesse dâaugmenter du fait du vieillissement des populations des pays dĂ©veloppĂ©s, et que le degrĂ© de surditĂ© augmente avec lâĂąge, le taux dâĂ©quipement des populations demeure bas. Ainsi, 55% des plus de 85 ans dĂ©clarent avoir des difficultĂ©s dâaudi-tion. 59% de ceux-ci possĂšdent des aides auditives, et 12% ne les portent pas. La plupart des Ă©tudes sont beaucoup plus pessimistes : le taux dâĂ©quipement est de moins de 50% et la non utilisation des appareils auditifs concerne jusquâĂ 30% des sujets appareillĂ©s. La raison principale semble ĂȘtre que le malentendant presby-acou-sique sâignore malentendant, faute dâune politique de SantĂ© Publique
dâinformation et de dĂ©pistage qui Ă©viterait Ă certains patients de sâinstaller dans le dĂ©ni de la surditĂ©.La dĂ©marche dâappareillage semble devoir sâinscrire dans un vĂ©ri-table programme de SantĂ© Publique et dâune prise en charge trĂšs personnalisĂ©e du patient. Le patient doit pouvoir consulter son audioprothĂ©siste autant de fois que nĂ©cessaire, jusquâĂ obtention dâun port effectif quotidien des appareils auditifs.
2 Recherche bibliographique
Les bases bibliographiques sont une chance pour connaĂźtre ce qui se fait dans les autres pays en matiĂšre dâappareillage et de permettre Ă lâaudioprothĂ©siste français de se situer par rapport aux autres Ă©quipes internationales. On peut regretter une quasi absence des Ă©quipes françaises de ces bases de donnĂ©es qui peut laisser penser aux Ă©quipes anglo-saxonnes lâexistence de pratiques obscures en France. Pourtant, les cahiers de lâaudition, la revue du CollĂšge National dâAudioprothĂšse est rĂ©fĂ©rencĂ©e dans certaines bases de donnĂ©es. Nous ne pouvons quâinciter la profession Ă faire connaĂźtre ses pratiques en soumettant aux cahiers des articles ou des cas cliniques qui pourraient tĂ©moigner de notre professionnalisme et des rĂ©sultats que nous obtenons. Les cahiers permettent de sâaffranchir de lâobstacle que peut reprĂ©senter la langue anglaise pour certains dâentre nous. Quand nous comparons nos rĂ©sultats Ă lâanalyse de la littĂ©rature internationale nous pouvons penser que nous avons des Ă©lĂ©ments Ă faire valoir. Nous avons, de façon certaine, un savoir-faire quâil mĂ©riterait de faire savoir.
3 La presbyacousie
Notre recherche porte sur la population des plus de 55 ans dite âseniorâ qui reprĂ©sente en France en 2012, environ 33% de la popu-lation. Cette frange de la population est amenĂ©e Ă augmenter dans les annĂ©es Ă venir et elle atteindra probablement les 40% en 2050. La presbyacousie est dĂ©finie comme une perte dâaudition liĂ©e Ă lâĂąge : plus lâĂąge est important plus la perte auditive attendue est importante (Figure 1). La presbyacousie se caractĂ©rise par une perte dâaudition symĂ©trique entre les deux oreilles, avec une atteinte plus importante des frĂ©quences aiguĂ«s que des frĂ©quences graves. Une origine gĂ©nĂ©tique est suspectĂ©e mais cette perte est probable-ment aggravĂ©e par dâautres facteurs : exposition aux bruits durant la vie, surditĂ©s brusques, etc.
NĂ©anmoins, les investisseurs y voient un eldorado : une population cible croissante et une pathologie liĂ©e Ă lâĂąge. Le credoc (centre de recherche pour lâĂ©tude et lâobservation des conditions de vie) y voit mĂȘme un moyen de relancer la consommation par les produits de santĂ© destinĂ©s aux seniors qui dans les pays industrialisĂ©s dĂ©tien-nent la richesse.
Facteurs pronostiques et Ă©lĂ©ments de prise en charge nĂ©cessaires Ă la rĂ©ussite de lâappareillage : analyse de la littĂ©ratureArnaud COEZ AudioprothĂ©siste, Laboratoire de correction auditive E. Bizaguet, Paris
Figure 1. ReprĂ©sentation superposĂ©e de la perte dâaudition (dB HL), de la prĂ©valence de la surditĂ© (%) et du nombre de personnes malentendantes par rapport Ă lâensemble des personnes de plus de 50 ans malentendantes (%) en fonction de lâĂąge. On remar-quera que la prĂ©valence et que le degrĂ© de surditĂ© augmentent avec lâĂąge mais que passĂ© 70 ans, le nombre de personnes malen-tendantes rapportĂ©e au nombre de malentendant de plus de 50 ans diminue (dĂ©cĂšs). La classe dâĂąge des 90 ans la plus concernĂ©e par la surditĂ© (prĂ©valence la plus Ă©levĂ©e) est Ă©videmment la moins nombreuse en nombre dâindividus survivants (adaptation Ă partir des donnĂ©es de Chia et al, 2007) .
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La perte auditive tonale peut donc augmenter avec lâĂąge, mais la gĂȘne auditive Ă©prouvĂ©e dĂ©croĂźtre. Les besoins et les capacitĂ©s changent avec lâĂąge : isolement, moindre capacitĂ©s praxiques, etc. La pĂ©riode charniĂšre semble se situer Ă 70 ans, pĂ©riode Ă laquelle perte rĂ©elle et gĂšne ressentie semblent se rejoindre.
Alors quâenviron 9 personnes sur 10 ont une perte dâaudition Ă plus de 80 ans, au maximum 3 personnes sur 10 portent tous les jours des appareils auditifs. 40% des malentendants de cette tranche dâĂąge possĂšdent des appareils, 78% les portent effectivement, câest-Ă -dire que 22% ne les portent pas ce que lâon peut considĂ©rer ĂȘtre un Ă©chec dâappareillage. Ont-ils une perte de motivations ou de capacitĂ©s gĂ©nĂ©rales les empĂȘchant de les mettre ou de sâĂ©quiper ?
Alors que les 60-69 ans rapportent avoir des difficultĂ©s auditives et Ă©prouver une gĂȘne, seulement 23% de ceux qui ont une perte dâau-dition objectivĂ©e par une audiomĂ©trie tonale possĂšdent des aides auditives et seulement 73% les portent quotidiennement, soit 27% dâĂ©chec !
NĂ©anmoins, le taux dâĂ©quipement augmente avec lâĂąge et les Ă©checs se rĂ©duisent avec lâĂąge (Figure 3). Faut-il du temps pour ĂȘtre sensibilisĂ© aux problĂšmes auditifs, accepter lâappareillage, le dompter ? Ainsi, malgrĂ© une prĂ©valence Ă©levĂ©e de la surditĂ©, le taux de pĂ©nĂ©tration de lâappareillage auditif demeure faible (25%), avec une compliance au traitement (port des appareils) amĂ©liorable.Avant 70 ans, lâattente et les exigences sont-elles trop importantes par rapport aux possibilitĂ©s techniques et Ă leurs aptitudes physiolo-giques ? (rappelons quâils sont plus nombreux Ă Ă©prouver une gĂšne quâĂ en avoir une !).Certes, le degrĂ© de surditĂ© augmente avec lâĂąge. PassĂ© un certain degrĂ© de surditĂ©, le patient accepte (ou demande) dâĂȘtre aidĂ© (gussekloo et al, 2003; Vuorialho et al, 2006a; Vuorialho et al, 2006b). PassĂ© 70 ans, ses attentes peuvent ĂȘtre moindre et le patient a fini par ĂȘtre correctement informĂ© sur la surditĂ©, ses consĂ©quences et son traitement. Par contre, des pathologies inter-currente, une moindre dextĂ©ritĂ© et/ou une adaptation des activitĂ©s sociales aux capacitĂ©s dâĂ©coute peuvent retarder encore le moment de lâappareillage.
Pourtant, des Ă©tudes scientifiques montrent que les choses sont plus subtiles. Ainsi, une Ă©tude (Chia et al, 2007) montre que 10 Ă 15% des surditĂ©s sont unilatĂ©rales ! sur une population de 2956 partici-pants australiens de plus de 50 ans, dont la perte est supĂ©rieure Ă 25 dB. Ces Ă©tudes portent sur « la surditĂ© », passĂ© un certain Ăąge (plus de 50 ans) ou plus exactement sur toutes les formes de surditĂ© et non pas sur la seule « presbyacousie ». La presbyacousie isolĂ©e, simple Ă prendre en charge, est malheureusement bien souvent associĂ©e Ă dâautres formes de surditĂ©.
Il est nĂ©anmoins montrĂ© que la prĂ©valence de la surditĂ© augmente en fonction de lâĂąge. Ainsi, il y a 88% de chances de trouver une surditĂ© chez une personne de plus de 80 ans et 65% de chances chez les 70-79 ans. Mais il nây a plus que 36% de chances chez les 60-69 ans et 16% de chances dans la tranche des 50-59 ans (Figure 1). Il est important de remarquer que 88% des plus de 80 ans ne reprĂ©sentent que 9% des malentendants de plus de 50 ans, alors que les tranches 60-80 rĂ©unies reprĂ©sentent 67% des malen-tendants.
De plus, dans le groupe de plus de 80 ans, il existe un Ă©cart impor-tant entre le nombre de personnes qui ont une perte dâaudition objectivĂ©e par une audiomĂ©trie tonale et ceux qui dĂ©clarent avoir une gĂȘne auditive ressentie (Figure 2). Seulement 77% des plus de 80 ans qui ont une perte dĂ©clarent en ressentir une. Ce ratio nâest plus que de 83 % dans la tranche 70-79. Inversement, la population 50-60 qui rapporte ressentir des difficultĂ©s auditives est 2,6 fois plus importante que celle qui a rĂ©ellement une perte dâaudition tonale, phĂ©nomĂšne observable chez les 60-69 ans mĂȘme si le ratio nâest plus que de 1,25.
Le premier constat est quâil peut exister une diffĂ©rence importante entre ce quâune personne Ă©prouve et ressent et la perte dâaudition tonale mesurĂ©e par le clinicien. Le risque est que clinicien et patient ne soient pas sur la mĂȘme longueur dâonde !
Figure 2. ReprĂ©sentation graphique superposĂ©e de lâaugmen-tation du degrĂ© de perte dâaudition tonale (variable y en dB HL) en fonction de lâĂąge et du ratio (variable y en %) du nombre de personnes ressentant une gĂšne auditive (subjective) sur le nombre de personnes ayant effectivement une perte auditive tonale (objective). Les 55 ans ressentent des gĂšnes dans des situations de la vie quotidienne alors quâils nâont pas de perte auditive tonale objectivĂ©e alors que les 85 ans ont une perte auditive objectivĂ©e mais ne ressentent pas nĂ©cessairement une gĂšne. Adaptation dâaprĂšs Chia, 2007.
Figure 3. ReprĂ©sentation graphique du ratio (variable y en %) de personnes malentendantes qui possĂšdent et portent quotidienne-ment leurs appareils auditifs sur le nombre de personnes malen-tendantes dâune tranche dâĂąge. Ce ratio augmente avec lâĂąge. Le ratio des personnes qui ont des appareils auditifs mais qui ne les portent pas diminue avec lâĂąge. Adaptation dâaprĂšs Chia et al, 2007.
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Est-ce mieux au Royaume-Uni ?
Sur 32 656 personnes de plus de 75 ans Ă qui il est demandĂ© si elles Ă©prouvent une gĂȘne auditive, seules 8% dĂ©clarent en avoir de trĂšs grandes et 50% dĂ©clarent ne pas en avoir (Smeeth et al, 2002).
Les difficultĂ©s ressenties augmentent par tranche dâĂąge, 83% des plus de 90 ans en ont, mais 44% des 75-79 ans disent en avoir.
Sur 14 877 personnes de plus de 75 ans, en moyenne 28% Ă©chouent Ă un simple test Ă la voix chuchotĂ©e. Le taux dâĂ©chec Ă ce test est multipliĂ© par 1.85 par tranche de 5 ans dâĂąge, passant de 20% Ă 75 ans Ă 66% Ă 90 ans. Parmi ceux qui Ă©chouent, 50 % ne sont pas appareillĂ©s, 27% le sont et surtout 23% ont des appareils quâils ne portaient pas le jour du test ! 23% dâĂ©chec !
Ceux qui trouvent que leurs appareils auditifs les aident les portent quotidiennement pour 86% dâentre eux, alors que ceux qui trouvent que les appareils auditifs ne les aident pas ne les portent pas dans 95% des cas. Ceux qui trouvent ĂȘtre un peu amĂ©liorĂ©s, ne sont que 44% Ă les porter quotidiennement.
Ainsi, il y a une trĂšs forte corrĂ©lation entre bĂ©nĂ©fice perçu et le temps de port des appareils auditifs. Effectivement, quel serait lâintĂ©rĂȘt dâun appareillage auditif qui amĂ©liore lâintelligibilitĂ© mais qui nâest pas portĂ© ? Pourquoi porter un appareillage qui nâapporte aucun bĂ©nĂ©-fice ? Cette corrĂ©lation entre le nombre dâheures de port de lâappa-reillage et lâamĂ©lioration de lâintelligibilitĂ© et du degrĂ© de satisfaction (Roup and Noe, 2009; Taubman et al, 1999) est retrouvĂ©e dans de nombreuses Ă©tudes. Le nombre Ă©levĂ© dâheures de port de lâappa-reillage dĂ©note un degrĂ© Ă©levĂ© dâacceptation de la surditĂ©, une atti-tude positive face Ă la rĂ©habilitation, des attentes avant lâadaptation prothĂ©tique, un confort (gopinath et al, 2011; Hartley et al, 2010; Jerram and Purdy, 2001).
Un temps de port de moins de 8 heures des appareils auditifs doit alerter lâaudioprothĂ©siste qui doit tout mettre en Ćuvre pour inverser la tendance. Les auteurs montrent que les services dâaudiologie sont en 2002 dĂ©bordĂ©s au Royaume Uni et quâil leur est difficile de mettre en Ćuvre un suivi efficace. Les datalogging des appareils auditifs permettent en 2012 dâavoir une mesure du temps de port, et il est trĂšs rassurant de constater que le port des appareils est souvent supĂ©rieur Ă 10 heures par jour (donnĂ©es personnelles).
En SuĂšde ?
Suite Ă une enquĂȘte Ă©pidĂ©miologique initiĂ©e en 2007 sur lâĂ©tat de santĂ© (Ă©tat gĂ©nĂ©ral, capacitĂ©s cognitives, etc.) et les capacitĂ©s fonctionnelles (audition, etc.) de la population de plus de 85 ans (496 participants) de la ville de Linköping (Oberg et al, 2012), une Ă©tude complĂ©mentaire a Ă©tĂ© menĂ©e en 2009 pour connaĂźtre les raisons dâachat ou/et de non utilisation des aides auditives (346 participants). Les hommes sont plus enclins Ă rĂ©vĂ©ler des difficultĂ©s auditives quand la question leur est posĂ©e, nĂ©anmoins 83% des sondĂ©s nâont pas de difficultĂ©s Ă comprendre en tĂȘte Ă tĂȘte mais ils ne sont plus que 41% Ă ne pas avoir de difficultĂ©s dans le bruit. Ils sont 39% Ă ne pas avoir de perte dâaudition (groupe 1), 36% Ă avoir une perte dâaudition appareillĂ©e (groupe 2) et 25% Ă dire avoir une perte dâaudition mais ne pas ĂȘtre appareillĂ©.
LâĂ©tat gĂ©nĂ©ral du groupe 1 (pas de perte) sâest avĂ©rĂ© meilleur que lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral du goupe 2 (perte appareillĂ©e) lui-mĂȘme meilleur que le groupe 3 (perte non appareillĂ©e). Cette Ă©tude ne permet pas de savoir si le groupe 3 nâest pas appareillĂ© car il prĂ©sente un plus mauvais Ă©tat gĂ©nĂ©ral (et nâest plus Ă mĂȘme Ă utiliser des appareils auditifs) ou si il prĂ©sente un Ă©tat gĂ©nĂ©ral moins bon car il nâa pas pu ĂȘtre appareillĂ© assez tĂŽt.
Dâautres Ă©tudes (Lin et al, 2011a) ont pu Ă©tablir quâune augmen-tation de 25 dB de la perte dâaudition Ă©quivaut Ă lâimpact dâun vieillissement prĂ©maturĂ© de 7 ans sur les scores de cognition et un risque de chutes multipliĂ© par 3 (Lin et al, 2011c). DĂ©mence et perte dâaudition (Lin et al, 2011b) semblent Ă©galement liĂ©es : une surditĂ© faible multiplie ce risque de dĂ©mence par 2 (par rapport population entendante), par 3 en cas de surditĂ© moyenne, et par 5 en cas de surditĂ© sĂ©vĂšre.
Parmi les malentendants qui nâont pas dâappareils, les motifs invoquĂ©s par les personnes sont quâelles pensent : 1. Ne pas ĂȘtre assez mal-entendantes (38%), 2. Quâavoir une perte dâaudition est « normal » et nâempĂȘche pas une vie normale(19%), 3. Que personne ne leur a jamais demandĂ© de consulter un ORL (10%) ! 4. Avoir dâautres pathologies en cours (10%) ! 5. PrĂ©voit dâen faire lâacquisition (10%) 6. A trop mauvaise presse (5%), 7. Ne pas savoir comment sâen procurer (2%), 8. Que câest trop cher (2%) alors que seules les piles sont payantes en SuĂšde...
Les motifs non invoquĂ©s sont le fait de peu communiquer, des diffi-cultĂ©s Ă se dĂ©placer, lâaspect des appareils auditifs, le fait que les appareils auditifs ne ne seraient pas Ă la hauteur de la pathologie.
Parmi les 14% qui ne portent pas leur appareil auditif, 30% évoquent des difficultés de manipulation, 30% sont déçus du résultat, 15% éprouvent un inconfort, 10% trouvent finalement ne pas entendre si mal enfin 15% trouvent entendre trÚs bien sans.
Les auteurs (Oberg et al, 2012) se fĂ©licitent de nâavoir que 14% dâĂ©chec, ce qui est effectivement un mieux par rapport aux autres Ă©tudes citĂ©es. La raison invoquĂ©e est une meilleure prise en charge et une disponibilitĂ© pour recevoir les patients mĂȘme pour des problĂšmes mineurs de manipulation mais qui peuvent sâavĂ©rer rĂ©dhibitoires pour la personne de plus 85 ans. Les raisons invoquĂ©es par le malentendant soulignent le rĂŽle essentiel de lâaudioprothĂ©-siste pour limiter les Ă©checs liĂ©s au dĂ©ni de la surditĂ©. Lâaudiopro-thĂ©siste doit ĂȘtre conscient que le processus de prise de conscience de la surditĂ© et de son acceptation est un processus long pour le patient et que le dĂ©ni nâest jamais trĂšs loin. Ce dĂ©ni sera mieux maĂźtrisĂ© quand le malentendant aura eu la chance de rencontrer un corps mĂ©dical averti et soucieux de sensibiliser la personne Ă la perte dâaudition, Ă ses consĂ©quences, aux enjeux et aux possibilitĂ©s de rĂ©habilitation. Cette prise de conscience est dâautant plus facile quâune politique de santĂ© publique forte lâaccompagne. Lâaudiopro-thĂ©siste devra continuer dâexpliquer, dâexpliquer encore et encore la perte dâaudition, les possibilitĂ©s techniques des appareillages, les limites attendues. Il devra accorder un soin tout particulier Ă lâĂ©du-cation prothĂ©tique (manipulation des appareils), et ĂȘtre disponible Ă de nombreuses reprises. Il devra montrer et expliquer les limites rencontrĂ©es avec lâappareillage mais aussi souligner les progrĂšs rĂ©alisĂ©s au cours du temps.
Les auteurs de conclure : le but premier pour le clinicien est de faire en sorte que les « seniors » prĂȘtent plus dâattention Ă leur perte dâaudition et aux moyens dây remĂ©dier, de penser Ă poser la question en consultation couplĂ© Ă un test Ă la voix chuchotĂ©e. Une informa-tion mĂ©dicale loyale sur les avantages de la rĂ©habilitation auditive est sĂ»rement une clĂ© Ă la rĂ©ussite de lâappareillage futur. De plus, les personnes agĂ©es qui considĂšrent avoir une audition normale devraient pouvoir rencontrer des personnes qui tirent un bĂ©nĂ©fice de leur appareillage auditif et qui pourraient tĂ©moigner dâune amĂ©liora-tion de leur qualitĂ© de vie. Des personnes de mĂȘme Ăąge, qui pour-raient tĂ©moigner dâune expĂ©rience positive de lâappareillage peuvent avoir un impact plus fort que les cliniciens. Pour une prise de conscience la plus prĂ©coce avant que lâĂ©tat gĂ©nĂ©ral ne se dĂ©grade
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en empĂȘche lâappareillage il est nĂ©cessaire de proposer des actions dâinformations ainsi que des tests de dĂ©pistage Ă certains moment clĂ©s de la vie (retraite, etc.).
Le facteur de rĂ©ussite demeure donc la gĂȘne Ă©prouvĂ©e.
Le bĂ©nĂ©fice attendu nâest pas nĂ©cessairement liĂ© au degrĂ© de perte dâaudition mĂȘme si les besoins peuvent augmenter avec le degrĂ© de perte. Le bĂ©nĂ©fice dĂ©pend de lâintensitĂ© du besoin ressenti. LâefficacitĂ© peut ĂȘtre facilement Ă©valuĂ©e par le nombre dâheures de port des appareils auditifs. Les facteurs pronostiques sont positifs quand lâaudioprothĂ©siste prend le temps dâexplorer les raisons pour lesquelles un patient non motivĂ© ne lâest pas, fournir des informa-tions qui contrebalancent des croyances non rĂ©alistes, comprendre, formuler et reformuler et devancer les difficultĂ©s de son patient (du fait de sa perte dâaudition), Ă partir de lâanamnĂšse, du bilan dâorientation prothĂ©tique tonal et vocal des examens complĂ©men-taires (comme exposĂ©s lors de lâEPU 2011). Des techniques dites dâinterview de motivation (Harvey, 2003) peuvent y contribuer en amĂ©liorant lâadhĂ©sion au projet dâappareillage et en amĂ©liorant lâobservance au traitement. Le succĂšs de lâintervention est dâĂȘtre capable de modifier favorablement lâĂ©tat du patient et que le patient se soumette au traitement proposĂ© pour avoir une chance dâen tirer un bĂ©nĂ©fice.
Les patients sont avant tout des personnes rationnelles, qui prennent des dĂ©cisions dans leur intĂ©rĂȘt selon leurs connaissances dâun sujet et de leurs croyances, en contrebalançant les avantages attendus de lâaction par les dĂ©savantages encourus. Elles attendent donc un bĂ©nĂ©fice qui doit ĂȘtre supĂ©rieur aux dĂ©sagrĂ©ments rencontrĂ©s du fait de leur surditĂ© ou du fait dâavoir Ă porter un appareil auditif.
Un appareillage auditif demande donc une prise en charge Ă©levĂ©e, personnalisĂ©e, par une mĂ©thodologie centrĂ©e sur le patient, qui permette une mesure du service mĂ©dical rendu par des mesures quantitatives tonales, vocales, datalogs, des mesures subjectives (questionnaires de qualitĂ© dâĂ©coute de qualitĂ© de service), des contrĂŽles rĂ©guliers pour sâassurer de lâobservance et de lâefficacitĂ©. Ces mesures dâefficacitĂ©s sont nĂ©cessaires pour montrer au patient les progrĂšs rĂ©alisĂ©s, et expliquer les limites rencontrĂ©es.
La technologie des appareils auditifs aide Ă atteindre ces objectifs mĂȘme si des limites inhĂ©rentes aux dysfonctions du systĂšme auditif en tempĂšrent le rĂ©sultat.
Lâimplant cochlĂ©aire est Ă cet Ă©gard une rĂ©elle rupture technolo-gique qui permet de sâaffranchir des distorsions trop importantes du systĂšme auditif quand le degrĂ© de surditĂ© augmente. Une Ă©tude montre que des difficultĂ©s auditives rĂ©siduelles avec appareillage auditif sur perte profonde ont une rĂ©percussion sur lâintelligibilitĂ© de la parole qui dĂ©pend de lâĂąge de la personne. Chez les sujets ĂągĂ©s implantĂ©s, la comprĂ©hension ne dĂ©pend pas de lâĂąge du sujet car la perception auditive est restituĂ©e sur lâensemble de la bande passante audible (Steffens et al., 2012). De plus, les rĂ©sultats des tests des capacitĂ©s cognitives, les tests de mĂ©moire et dâattention redeviennent meilleurs dans le groupe implantĂ© que dans le groupe appareillĂ© conventionnellement.
37/1000 des plus de 74 ans ont une perte dâaudition profonde. Ils seront 400 000 en 2050 (deux fois plus). Le rĂŽle de lâaudio-prothĂ©siste est dâorienter le patient vers une Ă©quipe dâimplantation cochlĂ©aire quand il sait quâil rencontre ou va rencontrer une limite avec un appareillage conventionnel (moins de 50% dâintelligibilitĂ© aux listes dissyllabiques de Fournier) et avant que le patient nâait des facteurs de comorbiditĂ© ou une altĂ©ration de son Ă©tat gĂ©nĂ©ral. Demain, lâaudioprothĂ©siste pourra probablement exercer pleinement son mĂ©tier en assurant le choix, lâadaptation, le suivi immĂ©diat et
permanent et lâĂ©ducation prothĂ©tique du dĂ©ficient de lâouie appa-reillĂ©, comme le prĂ©voit le code de SantĂ© Publique, car il est le seul Ă ce jour Ă disposer de la structure et du temps nĂ©cessaire permettant de rĂ©pondre aux attentes du patient sur son appareillage (dĂ©pannage, information, manipulation, Ă©ducation prothĂ©tique, etc.), facteurs source de succĂšs de lâappareillage auditif.
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1 Considérations
Quâest-ce quâune personne ĂągĂ©e ?Selon diffĂ©rents organismes et professions, nous pouvons estimer que les personnes ĂągĂ©es sont classifiĂ©es selon le tableau suivant :
En France, on parle plutÎt de « troisiÚme ùge » à partir de 65 ans et de quatriÚme ùge au-delà de 90 ans. On recense néanmoins plus de 2,4 millions de personnes de plus de 80 ans et ceci grùce à une meilleure hygiÚne et une meilleure qualité de vie.
Ces classifications ne sont que trĂšs thĂ©oriques car rĂ©pondre Ă la question « A quel Ăąge est-on vieux ? » ne peut se faire que de maniĂšre subjective et ceci avec une variabilitĂ© interindividuelle : ce serait donc plutĂŽt un Ă©tat dâesprit. Le vieillissement est un processus physiologique inĂ©luctable, responsable de modifications de lâorga-nisme. Le vieillissement se met en Ćuvre lentement et progressive-ment conduisant Ă lâĂ©tat de vieillesse ou de sĂ©nescence. Les effets du vieillissement sur lâorganisme sont complexes et varient de façon importante dâun individu Ă lâautre. Ce processus est observable au niveau de la baisse des capacitĂ©s sensorielles comme celles de lâouĂŻe. Cette perte dâacuitĂ© auditive est dâailleurs reconnue et normĂ©e (ISO 7029) dĂ©montrant quâil nây a malheureusement que trĂšs peu dâexception Ă cette dĂ©tĂ©rioration progressive.
Quâest-ce quâun vieillissement rĂ©ussi ?Selon Rowe et Khan (1987), le vieillissement rĂ©ussi ou « de bonne santĂ© », qui se distingue par la rĂ©duction minimisĂ©e des capacitĂ©s ou de certaines dâentre elles, sans que lâon puisse attribuer cet amoindrisse-ment des fonctions Ă une maladie, est opposĂ© au vieillissement patholo-gique (atteinte de la sphĂšre affective (dĂ©pression), cognitive (dĂ©mence), locomotrice, sensorielle, cardio-vasculaire). Le rĂŽle de lâaudiopropthĂ©-siste est essentiel dans cette considĂ©ration car il se doit, dans la mesure de ses compĂ©tences, proposer les solutions nĂ©cessaires et individuelles pour minimiser au mieux les effets liĂ©s au vieillissement par le main-tien des capacitĂ©s fonctionnelles dans le but de : prĂ©server une vie quotidienne Ă©panouie, conserver une vie sociale, communiquer sans limite, rĂ©tablir la confiance en soi
2 Entendre, Ă©couter, comprendre et communiquer
Les quatre Ă©tapes du cheminement liĂ© au parcours auditif peuvent ĂȘtre rĂ©sumĂ©es par le schĂ©ma suivant.
Lors de lâanamnĂšse, lâaudioprothĂ©siste recueille un ensemble dâin-formations basĂ©es gĂ©nĂ©ralement sur le ressenti du patient ou de son environnement, sans considĂ©ration rĂ©elle des dysfonctionnements intrinsĂšques Ă la fonction en elle-mĂȘme. Finalement, la stratĂ©gie dâadaptation, permettant de rĂ©tablir cette fonction, est dĂ©finie par
ces informations mais aussi par les données annexes basées sur les évaluations audiologiques et audioprothétiques.
3 Le parcours de réhabilitation
Une structure ou cheminement dĂ©finissant le parcours de rĂ©habili-tation peut ĂȘtre Ă©tabli(e) et basĂ©(e) sur les travaux de Kiessling et al (2003). Ces travaux ont eu pour but de dĂ©finir un parcours norma-lisĂ© et construit par le biais dâun consensus regroupant les besoins et points de vue de lâensemble des professionnels de lâaudition. Le modĂšle Ă©tablissant les composants tels que lâĂ©valuation, lâintĂ©gra-tion, la dĂ©cision, lâintervention ainsi que la mesure des bĂ©nĂ©fices, ne pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© tel quel dans la profession audioprothĂ©tique française, car un ensemble dâĂ©lĂ©ments stratĂ©giques sont pris en compte dĂšs la session dâanamnĂšse. La stratĂ©gie dâadaptation ne se rĂ©sume pas nĂ©cessairement Ă lâadoption dâune intervention type mais elle doit englober lâensemble des Ă©lĂ©ments et Ă©tapes nĂ©cessaires au rĂ©tablissement optimal de la fonction en proposant une solution la plus en adĂ©quation avec le besoin. Cette considĂ©ration a donnĂ© lieu Ă la schĂ©matisation du parcours comme dĂ©fini comme dĂ©fini ci-dessous :
Les motivationsDurant lâanamnĂšse, il est important dâĂȘtre capable de dĂ©finir le profil du candidat afin de cibler au mieux ses attentes ou celles de son environnement proche et qui se rĂ©fĂšrent Ă un besoin gĂ©nĂ©ral ou spĂ©cifique. Il faut donc ĂȘtre Ă lâĂ©coute des motivations afin de lister :les problĂšmes perçus, les effets sur la vie quotidienne, les activitĂ©s quotidiennes et lâimpact de la surditĂ© sur ces activitĂ©s, les dĂ©faites, les souhaits.Et ces motivations permettent de connaitre les attentes du candidat :âą Est-il favorable Ă lâappareillage ? âą A-t-il un avis neutre ?âą Est-il un opposant ? âą Est-il un revendicateur ?Tout en sachant que le patient est soit une personne technique (avoir accĂšs manuellement ou contrĂŽler selon sa volontĂ© Ă de multiples fonctionnalitĂ©s et options de lâaide auditive) soit une personne simpliste (ĂȘtre le moins embĂȘtĂ© Ă utiliser lâaide auditive).
StratĂ©gies dâadaptation : spĂ©cificitĂ©s du 3Ăšme et 4Ăšme ĂągeAlexandre GAULT, François LE HER AudioprothĂ©sistes, Annecy et Rouen
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Malheureusement le praticien est souvent tentĂ© dâappliquer naĂŻve-ment des procĂ©dures dâappareillage automatiques et devra revoir son patient trĂšs rĂ©guliĂšrement avant dâobtenir un rĂ©sultat accep-table ; alors quâune adaptation consciencieuse et planifiĂ©e dâun commun accord avec le patient aurait Ă©tĂ© sans doute plus efficace et peut ĂȘtre moins chronophage. La stratĂ©gie est donc basĂ©e sur une mĂ©thode Ă©tablie par diffĂ©rentes Ă©tapes structurĂ©es et catĂ©gorisĂ©es afin que chacun des facteurs dâadaptation soit convenablement prise en compte au moment de la prise en charge du patient. Les varia-bilitĂ©s interindividuelles pourraient donc rĂ©sulter dâune pondĂ©ration de ces facteurs que lâaudioprothĂ©siste aura pour charge dâestimer.
4 Démarche stratégique
Comme Ă©noncĂ© prĂ©cĂ©demment, une dĂ©marche stratĂ©gique est lâĂ©tablissement dâune liste de critĂšres/actions Ă prioriser. Cette liste peut ĂȘtre catĂ©gorisĂ©e en se basant sur une sĂ©quence dâadaptation dont les Ă©tapes peuvent ĂȘtre les suivantes :1- Fonction, 2- Optimisation, 3- Confort, 4- Liaison, 5- AccessiblitĂ©Ces catĂ©gories peuvent ensuite ĂȘtre dĂ©veloppĂ©e comme ci-dessous :
Cette matrice dĂ©finie ainsi une sĂ©quence dâadaptation suffisamment dĂ©taillĂ©e offrant une ligne conductrice priorisĂ©e et valorisant chacune de ces sous-catĂ©gories. Ceci met aussi en Ă©vidence une discordance entre la dĂ©marche factuelle de lâaudioprothĂ©siste et lâoffre de produits ce qui nous amĂšne Ă nous poser certaines questions :âą Les solutions des fabricants rĂ©pondent-t-elles aux solutions que
nous devons proposer en tant quâaudioprothĂ©siste? âą Les critĂšres dâadaptation unilaterale et bilatĂ©rale sont ils convena-
blement considĂ©rĂ©s ?Et finalement, il est intĂ©ressant de se demander sâil existe rĂ©ellement des gammes de produits ou bien sâil sâagit dâune diffĂ©renciation basĂ©e sur un comportement stratĂ©gique de commercialisation des produits dĂ©finie uniquement par les fabricants.
Bibliographie Candidature for and delivery of audiological services: special needs of older people; Kessling et al. 2003Considerations in hearing aid fitting for older adults & overcoming the hearing aid barrier, Jenstad 2011Effectiveness of International Counseling on Acceptance of hearing loss among older adults, Rawool 2009Crafting protocols : selection and fitting issues for older adults, Griffing 2009Related hearing aid use to well being amond older adults, Bridges & Bentler 1998
Facteurs audiologiquesCette Ă©tape de collecte de facteurs audiologiques est tout aussi essentielle mais reste objective face aux yeux du candidat. Elle permet « dâasseoir » les dysfonctionnements de la fonction qui sera lâĂ©lĂ©ment pilier Ă restaurer. Il faudra donc Ă©valuer les conditions audiologiques (anatomie, prĂ©sence de cĂ©rumen, etc.), mais aussi les performances auditives (liminaires, supraliminaires) et ceci sans nĂ©gliger les facteurs annexes. Il sera tout aussi important de considĂ©rer le fait que les performances puissent ĂȘtre biaisĂ©es car le patient peut ĂȘtre difficile-ment en mesure dâapporter un rĂ©el jugement ou un niveau de perfor-mances car les tests dâĂ©valuation gĂ©nĂšrent une perception hors des limites tolĂ©rables, comparativement Ă lâĂ©coute quotidienne.
Facteurs prothĂ©tiquesLâĂ©tape dâĂ©valuation des facteurs prothĂ©tiques permet dâanalyser la corrĂ©lation entre les donnĂ©es collectĂ©es et la gĂȘne et le handicap perçus. Ceci a pour effet de dĂ©finir les rĂ©els objectifs du rĂ©tablisse-ment de la fonction tout en dĂ©finissant les besoins annexes, tels que les mĂ©canismes technologiques potentiellement Ă mettre en place pour rĂ©tablir lâĂ©coute, la comprĂ©hension et la communication.
La stratĂ©gieLâĂ©lĂ©ment primordial de la mise en place de la stratĂ©gie dâadap-tation est de confirmer le besoin, en apportant une analyse des Ă©lĂ©ments collectĂ©s et mesurĂ©s mais aussi, si besoin, en dĂ©montrant les raisons des incohĂ©rences entre la solution nĂ©cessaire Ă mettre en Ćuvre et les besoins estimĂ©s par le patient.LâaudioprothĂ©siste est effectivement responsable de proposer une solution adĂ©quate mais qui rĂ©pond aux besoins rĂ©els de lâutilisa-teur (rĂ©tablissement de la fonction) et non Ă des besoins annexes uniquement. Ce qui est essentiel est que le patient doit se sentir en confiance. LâaudioprothĂ©siste doit pour cela dĂ©montrer quâun parte-nariat se met en place solidement, et quâune solution dâadaptation doit rĂ©sulter dâun commun accord entre le candidat et lâaudiopro-thĂ©siste. Cette solution ne doit pas nĂ©cessairement ĂȘtre lâobligation dâune adaptation mise en place Ă la suite dâune anamnĂšse mais elle peut tout Ă fait ĂȘtre planifiĂ©e davantage Ă moyen terme : Les parte-naires (patient - professionnel) doivent dĂ©cider quand intervenir afin que lâadaptation soit un succĂšs et que ce succĂšs soit rĂ©ciproque.Ainsi, derriĂšre chaque patient se cache une problĂ©matique particu-liĂšre. A la suite du bilan audioprothĂ©tique prĂ©alable, lâaudioprothĂ©-siste doit ĂȘtre Ă mĂȘme dâidentifier les sources des anomalies ayant pour consĂ©quence une dĂ©tĂ©rioration de la fonction dont la baisse de lâintelligibilitĂ© en est une des consĂ©quences.Si lâon examine le choix de la mĂ©thode dâappareillage en fonction de lâĂąge, il est trĂšs important de considĂ©rer les caractĂ©ristiques de la perte auditive. La plupart dâentre nous sont familiers de la presbyacousie et cette affection peut ĂȘtre, Ă tort, considĂ©rĂ©e comme facile Ă traiter. Câest bien malheureusement lĂ que rĂ©side le piĂšge qui conduit souvent lâaudioprothĂ©siste Ă ne pas considĂ©rer de façon mĂ©thodique :âą Le mode dâappareillage (monophonique, stĂ©rĂ©phonique, bimodal)âą La mĂ©thodologie dâadaptation (liminaire ou supraliminaire)âą Les non-linĂ©aritĂ©s du traitement de signaux
- Traitements temporels- Comportement des réducteurs de bruits
âą Le type de jonction auriculaireâą Le recouvrement spectralâą Le type dâaide auditive
Par exemple, les changements liĂ©s au traitement temporel de lâinformation, le recouvrement spectral ou bien les rĂ©ducteurs de bruits, ne sont pas nĂ©cessairement convenablement pris en compte voire mĂȘme nĂ©gligĂ©s car la plupart du temps incompris.
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et les sons difficiles Ă entendre. Les patients sortant souvent du bilan ORL ont du mal Ă comprendre quâil faut tout refaire, et plus.
Lâadaptation prothĂ©tique des patients ĂągĂ©s va donc devoir intĂ©grer tous ces paramĂštres, dĂšs le bilan prothĂ©tique : nous travaillerons avec des gens qui peuvent avoir une disponibilitĂ© limitĂ©e, une moti-vation faible, un temps de privation sensorielle (auditive) long et une praxie dont il va falloir tenir compte car elles peuvent avoir une grande importance dans lâĂ©chec dâune adaptation, plus que pour toute autre catĂ©gorie dâĂąge.
2 Notion de Gamme
Existe t-il un vieillissement de la fonction auditive caractĂ©ristique au sujet ĂągĂ© qui nĂ©cessiterait des prĂ©cautions particuliĂšres dâappa-reillage ?
Souvent, et certainement de maniÚre inconsciente, nous, audiopro-thésistes, faisons un « pré-choix » pour ces patients en fonction de ce que nous croyons 1 : ils ont une vie simple, une dextérité limitée, ils entendent mal depuis longtemps. Nous pourrions avoir tendance à leur réaliser un « appareillage protecteur » en quelque sorte, ou bien une aide auditive de technologie « basique ».
Est-ce une bonne solution ?
Les industriels nous proposent aujourdâhui des aides auditives rĂ©el-lement performantes, rapides, prĂ©sentant, en dehors de leurs algo-rithmes qui nous sont inaccessibles, des possibilitĂ©s de rĂ©glages quasi illimitĂ©es. Certains fabricants peuvent proposer en entrĂ©e de gamme des aides auditives Ă quelques canaux, dâautres au triple de canaux pour la mĂȘme utilisation affichĂ©e : « des aides auditives simples pour des gens aux besoins auditifs limitĂ©s ».
Qui a raison ? Les patients ĂągĂ©s peuvent-ils se contenter dâaides auditives simples car leurs besoins sont limitĂ©s ? Ou au contraire, sur ces patients Ă surditĂ© ancienne, faut-il utiliser des moyens tech-nologiques plus poussĂ©s ?
3 SĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle et canaux dâune aide auditive
Une premiĂšre rĂ©ponse peut ĂȘtre apportĂ©e par lâĂ©tude de la perte de sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle. La perte des CCE (quand ce nâest pas des CCI) entraĂźne une augmentation considĂ©rable de la largeur des filtres auditifs. Ces filtres auditifs, les « bandes critiques » (Zwicker) ou les ERB (Moore et al.) 2, dĂ©finissent la capacitĂ© dâun sujet Ă discri-miner des sons de frĂ©quences proches. Deux sons de frĂ©quences proches tombant dans une mĂȘme ERB ne seront pas diffĂ©renciĂ©s. Plus ces filtres sont Ă©troits, meilleure est la rĂ©solution frĂ©quentielle. Que devient cette rĂ©solution frĂ©quentielle avec la perte auditive ? Peut-on baser notre choix prothĂ©tique sur ce critĂšre psychoacoustique ?
1 Introduction
Les patients ĂągĂ©s dĂ©cidant de se faire appareiller pour la premiĂšre fois constituent la clientĂšle quotidienne de lâaudioprothĂ©siste. Ces appareillages, souvent dĂ©licats, reprĂ©sentent une partie importante de notre travail, mais il nâest pas Ă©vident dâobtenir des donnĂ©es prĂ©cises sur le primo-appareillage du sujet ĂągĂ©. Les principales donnĂ©es accessibles sur la pyramide des Ăąges de lâappareillage auditif sont fournies par les Ă©tudes EuroTrak, mais mettent indiffĂ©-remment dans une mĂȘme catĂ©gorie les renouvellements et primo-appareillages Ă partir dâune assez large catĂ©gorie dâĂąge « 74+ ».Toutes les Ă©tudes que nous pouvons lire annoncent lâarrivĂ©e massive dâune gĂ©nĂ©ration de « baby boomers » vers lâappareillage et un rajeunissement de lâĂąge moyen du premier appareillage auditif. Ne trouvant pas de statistiques sur lâappareillage des patients au-delĂ de 80 ans, nous avons analysĂ© lâĂąge du premier appareillage sur les trois derniĂšres annĂ©es dâun centre rural (Figure 1).Les 80 ans et plus reprĂ©sentent plus de 40% de la clientĂšle adulte en premier appareillage. On peut raisonnablement penser que cette proportion est moins importante en zone urbaine, mais il sâagit certainement dâun quart de nos patients qui dĂ©cide, tardivement, de se faire appareiller, etc. On imagine donc une dĂ©cision longtemps reportĂ©e. La surditĂ© de ces patients ĂągĂ©s est vraisemblablement ancienne, leur motivation est peut ĂȘtre faible ; les trajets nĂ©cessaires pour venir chez lâaudioprothĂ©siste peuvent ĂȘtre apprĂ©hendĂ©s ou dĂ©pendre dâun tiers, ce qui rend ces patients moins disponibles et autonomes pour les rendez-vous dâadaptation prothĂ©tique.
Le bilan prĂ©-prothĂ©tique prĂ©cis souvent assez long, peut ĂȘtre inter-prĂ©tĂ© comme un aveu de handicap. Les mots sont difficiles Ă rĂ©pĂ©ter
Eventail des choix de lâappareillage prothĂ©tique : gammes, rĂ©glages, limites, liaison endo-auriculaireJean-Baptiste DELANDE AudioprothĂ©siste D.E., Annecy Xavier DELERCE AudioprothĂ©siste D.E., Mont de Marsan
Figure 1. Histogramme Ăąge du premier appareillage dâun centre rural - 2009/2012 - DonnĂ©es X. DELERCE
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Analysons ce graphique : il sâagit de deux reprĂ©sentations (courbes verte et bleue) dâune sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle non-altĂ©rĂ©e, mesurĂ©e chez des sujets jeunes sans perte auditive. Les bandes critiques sont un peu plus larges dans les aigus que les ERB. Dans les hautes frĂ©quences, les bandes critiques ou les ERB sâĂ©largissent, marquant une diminution naturelle de la sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle dans cette zone frĂ©quentielle.
Sur lâexemple donnĂ© ici, Ă 2000Hz, une bande critique a une largeur de 300Hz environ, et une ERB de 240Hz environ (pour un sujet prĂ©sentant une audition normale).
Il est communĂ©ment admis quâun sujet avec une baisse dâaudition peut prĂ©senter un Ă©largissement de 2 Ă 4 fois plus important que la normale de ces ERB ou BC 3 (voire plus avec le degrĂ© de la perte).
Simulons un patient qui prĂ©senterait un Ă©largissement de ses filtres auditifs dâun facteur 2 Ă 3,5 sur la zone frĂ©quentielle appareillable, ce qui semble plausible. Dans la zone 2000Hz, sa sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle est par exemple plus de deux fois moins bonne que la normale (600Hz environ) et Ă 4000Hz ses filtres cochlĂ©aires peuvent ĂȘtre de 1500Hz de large (3,5 fois la normale).
Analyse du signal par une aide auditive Ă 6 canaux : certes, ce nâest pas lâaide auditive qui fait la sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle, câest lâoreille en dernier ressort. On peut cependant imaginer une certaine perte de finesse dans les informations dĂ©livrĂ©es en fond de conduit, mĂȘme pour un patient prĂ©sentant une diminution consĂ©quente de sa sĂ©lec-tivitĂ© frĂ©quentielle.
Analyse du signal par une aide auditive Ă 15 canaux : la gĂ©nĂ©ralisa-tion de ce genre de genre dâaides auditives ces derniĂšres annĂ©es, souvent mĂȘme proposĂ©es en entrĂ©e de gamme aujourdâhui, explique certainement en grande partie un taux de satisfaction en hausse des porteurs dâaides auditives rĂ©centes, par un travail plus fin de lâau-dioprothĂ©siste, une efficience plus grande des traitements du signal ainsi quâune meilleure correspondance avec les filtres cochlĂ©aires.
Attention toutefois Ă ne pas faire de raccourci trop rapide: le nombre de canaux seul ne suffit pas Ă amĂ©liorer le rapport Signal/Bruit Ă la sortie de lâaide auditive. Il faut pour cela un couplage nombre de canaux et algorithmes de traitement du signal comme nous le verrons plus loin.
4 Enveloppe temporelle du signal
Lâimportance de lâenveloppe temporelle du signal est dĂ©montrĂ©e depuis quelques annĂ©es dans lâintelligibilitĂ© des patients malen-tendants 4, 5. Le message vocal peut se dĂ©composer en une struc-ture appelĂ©e temporelle fine, changements trĂšs rapides de phase, porteuse des informations frĂ©quentielles; et une variation plus lente contenant ces variations rapides : lâenveloppe temporelle.
Il a Ă©tĂ© prouvĂ© que si la perte auditive condamne lâaccĂšs aux infor-mations vĂ©hiculĂ©es par la structure fine (perte de rĂ©solution tempo-relle), notamment dans le bruit, lâĂąge Ă©galement, dans une moindre mesure, diminue cette capacitĂ© 6.
Les informations vĂ©hiculĂ©es par lâenveloppe temporelle du signal prennent alors une grande importance. Et justement, les audiopro-thĂ©sistes peuvent agir sur cette enveloppe, pour le meilleur ou le pire.
5 Traitements du signal
Quels sont aujourdâhui les choix technologiques dont nous sommes certains quâils vont avoir un impact positif sur le port dâune aide auditive ?
Un patient ĂągĂ©, pour de multiples raisons que nous allons dĂ©tailler, peut se dĂ©courager trĂšs vite du port de son appareillage auditif. Lâin-confort en situations bruyantes est un facteur important dâabandon du port dâune aide auditive. Le micro directionnel prĂ©sente aujourdâhui un des meilleurs bĂ©nĂ©fices potentiels dâamĂ©lioration de lâintelligibilitĂ©.
Une Ă©tude du NAL publiĂ©e en 2010 7, rĂ©alisĂ©e sur des milliers de patients dĂ©taille lâamĂ©lioration avec une aide auditive directionnelle ou directionnelle adaptative. (Figures 3 et 4)
Pour des niveaux de surditĂ© moyenne et moyenne/sĂ©vĂšre, les rĂ©sul-tats de la directivitĂ© microphonique sont les plus importants : 30% dâamĂ©lioration en moyenne constatĂ©e dans des situations de bruit qui peuvent aboutir Ă un abandon ou un port Ă©pisodique de lâappa-reillage lorsque lâappareillage nâapporte aucun bĂ©nĂ©fice. Ceci Ă©qui-vaut Ă une amĂ©lioration de 2 Ă 4dB du S/B.
> DOSSIER
Figure 3. X. DELERCE 2012 - Reprise données NAL 2010.Figure 2. Zwicker (BC - 1961), Glasberg et Moore (ERB - 1990) - Autres données : X. DELERCE - 2012.
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Une compression rapide et importante, Ă chaque variation du signal vocal, aura tendance Ă diminuer le gain, donc Ă lisser les crĂȘtes, dâautant plus que le rapport signal sur bruit sera favorable (situations Ă bruit faible). (Figures 5 et 6)ConsĂ©quence : alors que la situation Ă©tait favorable (peu de bruit et voix Ă©mergente), le rapport signal/bruit en sortie de lâaide auditive est dĂ©gradĂ©. Au delĂ dâun facteur de compression de 2, cette dĂ©gra-dation du S/B atteint 3 Ă 5dB, alors que amĂ©liorer un microphone directionnelâŠLes Ă©tudes actuelles confirment lâimportance des informations dâenveloppe temporelle avec la dĂ©gradation des seuils et le vieillis-sement du systĂšme auditif. Vouloir protĂ©ger par une compression du signal excessive notre patient qui vient nous voir aprĂšs des annĂ©es dâhĂ©sitations nous semble la meilleure façon de restaurer la meil-leure intelligibilitĂ© possible.
7 Couplage endo-auriculaire
Le rĂ©glage des aides auditives, sâil a considĂ©rablement Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es, nâest pas le facteur unique de succĂšs ou dâĂ©chec dans lâappareillage du sujet ĂągĂ©.Alors quâun patient plus jeune jugera de lâefficacitĂ© de son appa-reillage auditif sur la qualitĂ© de son amplification, un patient ĂągĂ© sera Ă©galement influencĂ© dans le port rĂ©gulier de son aide auditive par dâautres facteurs. Parmi ceux ci, lâadĂ©quation physique entre lâaide auditive et son porteur est dâune grande importance. Toutes les Ă©tudes suggĂšrent quâune correction, si bonne soit elle, est trĂšs rapidement inutilisable si le patient ne sait pas manipuler correcte-ment son appareil et son couplage auriculaire 9,10.
Le microphone directionnel reste donc Ă ce jour un des moyens les plus sĂ»rs dâamĂ©lioration de lâintelligibilitĂ© en milieux sonores adverses, a fortiori pour des patients ĂągĂ©s dont les seuils peuvent ĂȘtre bas.
6 Surprotection et dĂ©gradation de lâenveloppe temporelle
Il est possible quâinconsciemment, nous ayons tendance Ă associer grand Ăąge et besoin de protection. Lors du bilan prĂ©-prothĂ©tique, certaines personnes ĂągĂ©es ayant plusieurs annĂ©es de baisse dâaudi-tion non-compensĂ©e, peuvent donner des rĂ©ponses en recherche dâinconfort assez prĂ©coces, nous faisant envisager des compres-sions assez importantes, rĂ©ducteurs de bruits trĂšs efficients, etc.
Vouloir rétablir la meilleure intelligibilité possible et vouloir protéger sont-ils compatibles ? Est-ce une bonne idée ?
Les aides auditives actuelles sont capables dâune analyse extrĂȘ-mement rapide du signal. On parle mĂȘme dans certains cas de compressions « phonĂ©miques » capable de sâenclencher dans des temps de lâordre de quelques millisecondes. En parallĂšle, il nâest pas rare de pouvoir proposer des taux de compression allant jusquâĂ un facteur 5 (AgCi).
Il est aujourdâhui possible dâanalyser en sortie dâune aide auditive le rapport signal/bruit, alors quâon le fait varier Ă lâentrĂ©e de maniĂšre connue et prĂ©cise.
Une Ă©tude de 2009 8 a testĂ© le rapport signal sur bruit en sortie de diverses aides auditives en faisant varier ce rapport Ă lâentrĂ©e afin dâanalyser les rĂ©glages qui, en dehors des algorithmes utilisĂ©s (dĂ©sactivĂ©s ici), influencent nĂ©gativement le rapport signal sur bruit en sortie de lâaide auditive. Dans quelle mesure un audiologiste ou un audioprothĂ©siste peuvent dĂ©grader le rapport signal sur bruit en sortie dâune aide auditive ?
La parole prĂ©sente des fluctuations dâintensitĂ© trĂšs importantes, de lâordre de 30dB SPL. Un bruit de fond (plusieurs voix, moteur, etc.), beaucoup moins. Le facteur de crĂȘte (diffĂ©rence entre son niveau moyen et son niveau de crĂȘte) dâun bruit de fond de type « cocktail » est plus faible que celui de la parole. Câest un moyen efficace pour une aide auditive de diffĂ©rentiation qualitative des signaux.
Figure 4. X. DELERCE 2012 - Reprise données NAL 2010. Figure 6. Naylor, Johannesson - JAAA - 2009.
Figure 5. Naylor, Johannesson - JAAA - 2009.
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patients avaient manifestement des difficultés à placer leur couplage auriculaire ou à estimer si le placement était correct.
DĂ©faut dâapprentissage, mauvaise habitude, perte de sensibilitĂ©, etc. : les causes de ces erreurs de placement peuvent ĂȘtre diverses.
Pour chacun de ces 9 patients arrivant avec un couplage auricu-laire mal positionnĂ©, une mesure in-vivo a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en insĂ©rant la sonde dans lâespace libre entre la peau et le couplage, sans toucher Ă la mise en place. Sans toucher ensuite Ă la sonde, le couplage a Ă©tĂ© correctement replacĂ©, une MIV a Ă©tĂ© refaite. Ces deux mesures ont Ă©tĂ© comparĂ©es afin de dĂ©terminer lâimpact dâun mauvais place-ment sur la correction initialement prĂ©vue. En gĂ©nĂ©ral, on estime quâun couplage endo-auriculaire mal mis provoque un effet dâĂ©vent.
Les effets dâĂ©vents sont connus, pratiquement normalisĂ©s selon leur Ă©quivalent en diamĂštre et la profondeur dâinsertion du couplage. On considĂšre quâils ont un impact principalement jusque dans les mĂ©diums (env. 1500Hz). Rien au-delĂ ? (Figures 7 et 8)
Analysons maintenant les mesures réalisées sur ces patients. Le réglage initial (couplage endo-auriculaire correct) est symbolisé par la ligne zéro : au-dessus il y a sur-correction, en dessous, perte de puissance par rapport au réglage initial.
Certes, nous retrouvons bien la perte de puissance dans les graves, caractĂ©ristique dâun effet dâĂ©vent liĂ© Ă une augmentation virtuelle du diamĂštre de lâaĂ©ration du conduit. On retrouve Ă©galement des pics de rĂ©sonance dans les mĂ©diums (effet Helmoltz), mais plus surpre-nant, une perte ou une augmentation de puissance assez nettes Ă partir de 2000Hz, quand bien mĂȘme les effets dâĂ©vents sont censĂ©s ĂȘtre trĂšs limitĂ©s dans cette zone frĂ©quentielle.
Explication: les systĂšmes anti-larsen de plus en plus performants se mettent en fonction et diminuent le gain dans la zone, ou a contrario, ne sâenclenchent pas et il se produit une instabilitĂ© dans la zone de risque de larsen, crĂ©ant une suramplification.
On aboutit alors Ă des Ă©carts importants par rapport au rĂ©glage initial. Avec pour consĂ©quences, sur- ou sous-corrections, rĂ©so-nances et effets mĂ©talliques. Sans parler de la perte dâefficacitĂ© des systĂšmes Ă microphones directionnels 14.
Ceci pourrait dĂ©boucher sur un port dâappareil nettement moins confortable ou efficace, donc faible.
Il est connu depuis longtemps que certains types dâaides auditives sont mieux manipulĂ©s que dâautres par les sujets ĂągĂ©s 11. Les intra-conduits et les intra-conduits sont les plus simples Ă insĂ©rer. Les tubes fins ou cĂąbles dâĂ©couteurs dĂ©portĂ©s restent souvent dĂ©licats Ă bien manipuler pour des patients Ă la dextĂ©ritĂ© mĂ©diocre ou prĂ©sen-tant des difficultĂ©s praxiques.
Quelle que soit la correction apportée, les aides auditives les plus faciles à placer pour le patient lui donneront une sensation de plus grande efficience de son appareillage 12. Mais le placement peut aussi influencer la correction, comme nous le verrons plus loin.
Une Ă©tude trĂšs rĂ©cente met en Ă©vidence lâimportance en amont (lors de la conception) 13 de lâĂ©tude ergonomique des aides audi-tives. En majoritĂ©, les boutons poussoirs de 2mm de dĂ©bord permet-tent les prĂ©hensions ou appuis les plus efficaces. Certains types de boutons sont systĂ©matiquement prĂ©fĂ©rĂ©s Ă dâautres. De maniĂšre surprenante, il nây a pas de gros Ă©carts entre les sujets jeunes et ĂągĂ©s dans la manipulation, et lâarthrose ne semble pas dĂ©tĂ©riorer significativement les capacitĂ©s de manipulation.
Un patient ĂągĂ© a qui on donnera la possibilitĂ© de manipuler un bouton de contrĂŽle de son aide auditive, et qui aura des difficultĂ©s Ă le faire, risquera dâestimer son appareillage comme moins efficace, quand bien mĂȘme les rĂ©glages sont corrects.
Le temps dâapprentissage du patient ĂągĂ©, mais surtout le temps que nous consacrons Ă lui apprendre Ă se servir de son aide auditive, sont essentiels.
A delĂ du simple effet esthĂ©tique (lâaide auditive est mal placĂ©e), un apprentissage mal acquis ou une aide auditive non adaptĂ©e Ă la dextĂ©ritĂ© du patient, des difficultĂ©s de praxie mal Ă©valuĂ©es, vont avoir potentiellement un effet important sur le rĂ©glage initial et donc sur le confort et le port Ă long terme de lâaide auditive.
A lâheure actuelle de trĂšs nombreuses options de formes existent. Des Ă©tudes datant dâune dizaine dâannĂ©es montraient une manipu-lation (mise en place) beaucoup plus aisĂ©e des intra-auriculaires en gĂ©nĂ©ral (et de lâintra-conque en particulier). Les contours dâoreille Ă©taient jugĂ©s plus difficiles Ă mettre par les patients les plus ĂągĂ©s. Il serait intĂ©ressant dâĂ©tendre cette Ă©tude aux nouvelles formes dâappareillages : tubes fins, cĂąbles, dĂŽmes souples.
Plusieurs patients ùgés venant en RDV ont été sélectionnés. Ces
Figure 7. X. DELERCE, 2012. Données F. KUK 2010.Figure 8. X. DELERCE, 2012. Ecarts par rapport au réglage de réfé-rence, coulages endo-auriculaires mal placés.
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14. Hearing Aids â Harvey Dillon â Thieme, 2nd Ed, 2012.
8 Conclusion
Lâappareillage du sujet ĂągĂ©, on le voit, nâest pas fondamentalement diffĂ©rent de celui de sujets plus jeunes. Plusieurs Ă©tudes suggĂšrent que les audiologistes ou audioprothĂ©sistes intervenant auprĂšs de ces patients peuvent ĂȘtre influencĂ©s par leur a priori concernant ces personnes, entraĂźnant un choix prothĂ©tique, technologique, ou des rĂ©glages qui peuvent ĂȘtre inappropriĂ©s.
Il faut cependant, dans le cas dâun premier appareillage, ne pas perdre de vue lâanciennetĂ© de la perte auditive et lâapprĂ©hension, justifiĂ©e ou non, quâon ces patients vis Ă vis dâun nouvel apprentis-sage. Le temps dâadaptation, des explications claires et graduelles, une dĂ©dramatisation de lâappareillage et des objectifs rĂ©alistes, sont plus que jamais de mise dans cette prise en charge spĂ©cifique.
LâaudioprothĂ©siste devra faire preuve dâune certaine « Ă©cologie prothĂ©tique » : agir en douceur sur un systĂšme auditif « fragile », ne pas exagĂ©rer en protection ou correction, bien Ă©valuer en amont les possibilitĂ©s et attentes
9 Bibliographie
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Aujourdâhui nous disposons des matĂ©riels de plus en plus sophisti-quĂ©s dans la prise en charge des patients atteints de dĂ©ficit auditif. Les mĂ©thodes dâexploration de la perte auditive, au travers des aides auditives, permettent ainsi de vĂ©rifier avec plus de prĂ©cisions la perte auditive du patient grĂące Ă lâaudiomĂ©trie IN SITU. Câest une mesure subjective mais qui est rĂ©alisĂ©e directement dans le CAE du patient donc avec plus de prĂ©cisions quâune audiomĂ©trie conven-tionnelle au casque.
Dans le mĂȘme esprit pour la vĂ©rification du gain des aides auditives on peut rĂ©aliser une simple audiomĂ©trie prothĂ©tique en champ libre et en rester lĂ . Pourquoi ne pas pratiquer rĂ©guliĂšrement la mesure IN VIVO complĂ©mentaire de lâaudiomĂ©trie tonale prothĂ©tique pour vĂ©rifier le gain des aides auditives et ainsi confirmer une adaptation prothĂ©tique de qualitĂ©.
Aujourdâhui la mesure IN VIVO est la seule mesure objective rĂ©alisĂ©e sur le patient, et capable de mettre en Ă©vidence le gain prothĂ©-tique. Elle permet de prendre en compte les propriĂ©tĂ©s acoustiques personnelles dues Ă la morphologie anatomique de chacun, comme les effets dâombre de la tĂȘte, les effets de rĂ©sonance de la conque et du conduit auditif de chacun. On rĂ©alise ainsi une vĂ©ritable empreinte digitale de lâoreille du patient. Ensuite nous relĂšverons grĂące Ă cette mesure les effets dâamplification de lâaide auditive.
Nous essaierons de vous prĂ©senter comment rĂ©aliser simplement ces mesures, et ainsi vous permettre de vĂ©rifier le gain apportĂ© par lâappareillage, en fonction de cibles prĂ©cises en un temps limitĂ©.
On peut souvent penser que cette mesure reste difficile Ă pratiquer au quotidien, en raison du placement de la sonde, du manque Ă©ven-tuel de reproductibilitĂ© de la mesure. Il suffit dâun peu de pratique afin de parvenir Ă une routine quotidienne qui ne prend en fait que quelques minutes.
1 La mesure IN VIVO ou IN SITU
Souvent dans notre pratique au quotidien nous entendons frĂ©quem-ment lâutilisation des termes IN VIVO ou IN SITU.
La terminologie IN VIVO vient du latin « au sein du vivant ». Câest une expression latine qualifiant des recherches ou des examens prati-quĂ©s sur un organisme vivant. Les essais cliniques sont une forme de recherche IN VIVO, en lâoccurrence sur des humains.
Quand Ă IN SITU dâaprĂšs le dictionnaire Larousse, câest une locution adverbiale qui signifie « dans lâendroit mĂȘme ».
En audioprothÚse, le terme mesure IN SITU est utilisé lorsque les mesures sont réalisées dans le Conduit Auditif Externe (CAE) ; alors que le terme IN VIVO est utilisé en remplacement de IN SITU pour parler de mesures au niveau de la cavité résiduelle.
2 La mesure IN VIVO
Le but de cette mesure est dâapporter des informations sur le niveau de pression acoustique enregistrĂ© au niveau du tympan. Cette mesure objective permet ainsi dâoptimiser lâadaptation prothĂ©tique du dĂ©ficient de lâouĂŻe et ainsi vĂ©rifier le gain apporter par lâappa-reillage. Les variations individuelles que sont le volume, la longueur et le diamĂštre du CAE, entraĂźnent des effets sur les niveaux de pres-sions obtenus en fond de CAE car les charges acoustiques sont modifiĂ©es.
De telles variations au niveau de la pression acoustique de sortie sont facilement mises en Ă©vidence grĂące Ă cette mesure. Mais quelques rĂšgles doivent ĂȘtre respectĂ©es (Shaw A.E.g, 1974; Dirks D. D. & coll. 1987; Hawkins D. B., 1988; DodelĂ© L.; 1990; Morucci J.P., 1992; gĂ©lis C., 1993.., etc.)
3 Le matériel
Nous disposons tous de chaßnes de mesures qui permettent de réaliser des mesures en temps réel ou REM (Aurical, Affinity, Unity, etc.).
Elles comprennent toutes :
- un systĂšme de haut-parleur en champ libre,
- un micro de référence pour étalonnage de signal émis par le haut-parleur,
- un micro sonde calibrĂ© muni dâun tube trĂšs fin permettant dâeffec-tuer les mesures en fond de CAE.
4 Reproductibilité des mesures
Sur le marchĂ© français, nous disposons actuellement principalement de trois chaĂźnes de mesures que sont Affinity de Interacoustics, Aurical de Madsen Electronics et Unity 2 de Siemens. Une mesure IN VIVO nâa dâintĂ©rĂȘt que si elle est reproductible.
Nous nous sommes donc attachĂ©s, dans un premier temps, Ă vĂ©rifier cette reproductibilitĂ© en relevant sur mannequin le gain dâinsertion sur les trois chaĂźnes de mesures prĂ© citĂ©es. Les chaĂźnes de mesures sont parfaitement calibrĂ©es. Lâappareil utilisĂ© est de type contour numĂ©rique open avec un dĂŽme tulipe. Les traitements du signal sont dĂ©sactivĂ©s. La sonde est calibrĂ©e par rapport au microphone de rĂ©fĂ©rence suivant les prescriptions du constructeur. Le mannequin est placĂ© Ă 50cm de la source sonore situĂ©e azimute 0° (notons que Killion et Revit en 1987 ainsi que Dillon en 2001 prĂ©conisent une source Ă 45° qui limite les variations liĂ©es aux mouvements de la tĂȘte du patient et Ă©vite les sources dâerreur Ă 6kHz).
VĂ©rification du gain et de lâadapation prothĂ©tique par la mĂ©thode IN VIVOGrĂ©gory GERBAUD AudioprothĂ©siste D.E., Reims
Céline GUEMAS Audioprothésiste D.E., Carhaix-Plouguer
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La sonde est placée à 4 mm du tympan. Le signal est de type bandes de bruit filtré. La mesure est répétée trois fois pour chaque chaßne de mesures.
a) Affinity
b) Aurical
c) Unity
Les rĂ©sultats obtenus nous permettent de considĂ©rer que les mesures de gain dâInsertion (gI) sont reproductibles, quel que soit la chaĂźne de mesures utilisĂ©e. Dans le cadre dâun travail portant sur le gain naturel de lâoreille datant de 2001, DALMARD conclut que
lorsque les mesures sont rĂ©alisĂ©es de la mĂȘme façon et dans les mĂȘmes conditions, les Ă©carts entre gain Naturel de lâOreille (gNO) dâune mĂȘme oreille sont trĂšs faibles.
Rappelons dâautre part les travaux de LĂ©on et David DODELE sur ce mĂȘme sujet oĂč nous apprenons que la mesure du gNO est relati-vement reproductible et que pour la mesure du gI, le 250 Hz et le 6kHz sont les frĂ©quences les moins reproductibles. En rĂ©sumĂ©, la reproductibilitĂ© de la mesure IN VIVO est acceptable Ă condition que le testeur soit rigoureux dans sa dĂ©marche et conscient des erreurs de mesures qui peuvent apparaĂźtre.
5 La mesure IN VIVO, placement de la sonde et limites de la validité de la mesure
Avant de procéder à la mesure nous devons vérifier la calibration de la sonde positionnée en fond de CAE.
La calibration
On positionne pour des raisons acoustiques la sonde IN VIVO à proximité du micro de référence le tout à moins de 45cm du haut-parleur source.
Voici le résultat obtenu pour un niveau à 70dB SPL :
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DâaprĂšs Dirks D. D. & Kincaid g. E. on peut mesurer de fortes varia-tions des niveaux de pression obtenus entre 2.1 Ă 3.8Khz et peuvent provoquer des variations de plus ou moins 8dB.
Impact de lâĂąge sur la frĂ©quence de rĂ©sonance du CAE
On prĂ©cisera quâil est prĂ©fĂ©rable de positionner la sonde entre 2 et 4mm du tympan, soit entre 25 et 30mm dâinsertion par rapport au mĂ©a auditif (valable uniquement chez lâadulte ou lâenfant Ă partir de 3 ans : Kruger B. 1987). On retrouve une belle corrĂ©lation entre le gNO chez un enfant agĂ© de 37 mois et un adulte.
DĂ©termination de la longueur du CAEPour Ă©viter les erreurs et confirmer nos rĂ©sultats on peut dĂ©terminer oĂč se situera le pic de rĂ©sonance du CAE ou dĂ©terminer la longueur du conduit. On peut grĂące Ă la loi du quart de lâonde dĂ©terminer la longueur moyenne du CAE en fonction de la rĂ©ponse en frĂ©quence du pic de rĂ©sonance du CAE :
Loi du Œ onde (Dirks, 1987)
Le positionnement de la sondeDans le CAE, le positionnement de la sonde IN VIVO a beaucoup dâimportance (Shaw A.E.g, 1974; Dirks D. D. & coll. 1987, etc.), nous conseillons dâutiliser un miroir de Clar afin dâavoir les deux mains libres et de positionner la sonde au plus prĂšs du tympan.
Vue de la sonde IN VIVO pour la mesure du gNO
Ne nĂ©gligeons pas les limites de la validitĂ© de la mesure IN VIVO en fonction du positionnement de la sonde dans le CAE, de lâimpĂ©dance tympanique, de lâĂąge du patient, et de la tĂȘte par rapport Ă la source.
Le positionnement de la sonde quel impact?La distance de la sonde par rapport au tympan doit ĂȘtre comprise en 2 et 6mm. Nous devons faire attention Ă la situation de la sonde par rapport au tympan car sinon nous aurons des effets dĂ©lĂ©tĂšres sur les relevĂ©s effectuĂ©s entre 4 et 8 KHz (Dirks D. D. & Kincaid g.E., 1987).
Cette reprĂ©sentation graphique (Dirks D. D. & Kincaid g.E., 1987) met en Ă©vidence lâimpact du positionnement de la sonde en fonction du tympan qui pourrait aller jusquâĂ 12dB sur La frĂ©quence 8KHz.
LâimpĂ©dance tympanique et la profondeur dâinsertion de la sonde par rapport au tympan (Dirks D. D. & Kincaid G.E., 1987) jouent un rĂŽle dans la courbe du GNO
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Modification des relevĂ©s des niveaux de pression au tympan en fonction de lâĂ©lĂ©vation de la source par rapport Ă la tĂȘte fixe dans un plan horizontal (SHAW AEg : 1974).
Plus la source est haute plus il existe une augmentation de la rĂ©so-nance dans les frĂ©quences aigĂŒes de 5 Ă 9KHz.
6 IntĂ©rĂȘt de lâIN VIVO au travers de deux cas diffĂ©rents
Incidence de lâeffet de lâĂ©vent sur le gain dâinsertion du 1er patientNous nous sommes attachĂ©s Ă dĂ©montrer lâintĂ©rĂȘt de la mesure IN VIVO dans notre pratique quotidienne. Aussi avons-nous dĂ©cidĂ© de relevĂ© le gain dâinsertion Ă quatre reprises en faisant varier le diamĂštre de lâĂ©vent. Lâappareil de correction auditive utilisĂ© est de type Ă©couteur dĂ©portĂ©. Il est prĂ©-rĂ©glĂ© via le logiciel fabricant. Nous ne pouvons en effet pas envisager, aujourdâhui, de nous passer dâune mĂ©thode de choix prothĂ©tique qui prĂ©dĂ©termine de maniĂšre plus ou moins complĂšte les paramĂštres caractĂ©risant lâamplification. Il est admis quâune mĂ©thode ne permet quâune prĂ©dĂ©termination de lâamplification. La vĂ©rification du gain et de lâadaptation prothĂ©-tique par la mesure IN VIVO renforce les rĂ©sultats obtenus par le calcul mathĂ©matique de la cible. Lâobjectif est toujours dâoptimiser lâaudibilitĂ© ainsi que lâintelligibilitĂ© de la parole, dâĂ©viter les niveaux inconfortables et de fournir une bonne qualitĂ© sonore. Notons que le nombre de spĂ©cialistes utilisant des mesures objectives ou subjec-tives de contrĂŽle des performances audioprothĂ©tiques a diminuĂ© ces derniĂšres annĂ©es (Kirkwood, 2003).
Les audioprothĂ©sistes sâappuieraient de plus en plus sur le logiciel dâappareillage pour faire automatiquement les rĂ©glages qui convien-draient Ă chaque patient individuel. Hors, les rĂ©glages de gain et de sortie simulĂ©s affichĂ©s par le logiciel dâappareillage ne sâappliquent quâĂ des oreilles moyennes, les valeurs calculĂ©es des gains dâinser-tion dĂ©passent souvent les valeurs mesurĂ©es et impactent la satis-faction des utilisateurs ainsi que leur bĂ©nĂ©fice prothĂ©tique (Hawkins et Cook- 2003). Ainsi, les donnĂ©es dans lâĂ©tude du marchĂ© de lâau-dioprothĂšse MarkTrack VIII dirigĂ©e par Sergei Kochkin, soulignent que la satisfaction du malentendant vis-Ă -vis des ses aides auditives est dĂ©pendante, des tests rĂ©alisĂ©s lors de lâadaptation Ă proprement parlĂ©e, du nombre de tests rĂ©alisĂ©s (plus ils sont nombreux, plus la satisfaction augmente) et de la rĂ©alisation de la mesure IN VIVO.
- Détermination longueur CAE pour une fréquence de pic de réso-nance à 3400Hz.
- λ=CT ou λ=C/F
- C=Vitesse du son 340m/s
- T=Période en seconde « S »
- F=Fréquence en Hertz « Hz »
- λ /4 = L= Longueur du CAE « m »
- Longueur CAE : L=C/4F
- L=340/(4*3400)=0.025m soit 25mm
Quâest-ce que le GNOLe gain Naturel de lâOreille est le rĂ©sultat de la somme des rĂ©so-nances induites par les effets de la tĂȘte, du cou, du torse, du pavillon, de la conque, et du conduit auditif externe (SHAW A.E.g. : 1974).
Exemple dâune petite fille de 3 ans
3 courbes sont représentées en rouge dans la CONQUE, en rose au MEA et en noir la sonde est au fond du CAE.
Que se passe -t-il si la source se dĂ©place vers le haut par rapport Ă la tĂȘte qui reste fixe ?
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La mĂ©thode Nal Nl1 est utilisĂ©e comme cible pour le premier exemple Nal Nl2 nâĂ©tant pas implĂ©mentĂ© dans la chaĂźne de mesure utilisĂ©e. Notons tout de mĂȘme que Nal Nl1 et Nal Nl2 prescrivent un gain dâinsertion basĂ© sur le seuil pour diffĂ©rents niveaux dâentrĂ©e.
Nal-Nl2 utilise des versions amĂ©liorĂ©es de la formule de lâindice intelligibilitĂ© de la parole ainsi que de nouvelles donnĂ©es de percep-tion de la parole (nombreux paramĂštres psychoacoustiques). Nal-Nl2 prend en compte lâexpĂ©rience du patient avec une aide auditive, son Ăąge, son sexe, sa langue. Lâobjectif est de maximiser lâintelligibilitĂ© de la parole dans le niveau dâĂ©coute prĂ©fĂ©rĂ© par lâutilisateur. Lâintel-ligibilitĂ© est supposĂ©e ĂȘtre maximale lorsque toutes les bandes de la parole sont perçues comme ayant le mĂȘme volume (Ă©galisation sonore). Tous les traitements de signal sont dĂ©sactivĂ©s. Le signal est envoyĂ© Ă 65dB SPL. Ce signal est de type speech noise gĂ©nĂ©rĂ© par Aurical Plus. Nal Nl1 est choisie comme formule dans la configura-tion du prĂ© rĂ©glage fabricant et le diamĂštre de lâĂ©vent est renseignĂ©. Puis nous relĂšverons le gI et changerons la taille de lâĂ©vent pour passer de IROS (courbe noire) Ă 3mm (courbe rose), 2mm (courbe verte) et enfin 1mm (courbe rouge).
Ceci est un exemple parmi dâautres ! Nous aurions tout aussi bien pu relever un pic Ă une autre frĂ©quence; tout dĂ©pend des carac-tĂ©ristiques du couplage « Ă©couteur - cavitĂ© rĂ©siduelle - tympan ». Ce couplage peut ĂȘtre revu dans le temps : lorsque nous passons dâun dĂŽme ouvert Ă un dĂŽme fermĂ© par exemple ou Ă lâoccasion dâun renouvellement dâembout. Seule la mesure IN VIVO nous donne une image globale et cohĂ©rente de la courbe de rĂ©ponse dâune aide auditive dans un conduit auditif externe. Cette mesure demeure le moyen le plus simple de mesurer le niveau sonore et le gain au tympan, et ce, indĂ©pendamment des logiciels des fabricants et de la participation active du patient.
Exemple au travers dâun autre cas pratique Cette patiente ĂągĂ©e de 64 ans, prĂ©sente une surditĂ© moyenne de type 1, symĂ©trique avec un inconfort statistiquement normal. Nous utiliserons pour le rĂ©glage de son appareillage la mĂ©thode du PrĂ©-RĂ©glage de Xavier RENARD.
Nous rappellerons que cette mĂ©thodologie consiste Ă transfĂ©rer, par le gain de la prothĂšse auditive, le milieu de la dynamique statistique de lâaudition de lâentendant au milieu de la dynamique rĂ©siduelle de lâaudition du patient.
Deux points essentiels sont Ă respecter :
Ne permettre Ă aucun signal amplifiĂ© dâatteindre et Ă fortiori de dĂ©passer les valeurs du seuil dâinconfort,
RĂ©guler dans la dynamique rĂ©siduelle les Ă©nergies diffĂ©rentielles dâun son faible Ă fort.
1/ Comme pour tous les patients nous réaliserons dans un 1er temps une calibration, puis la mesure du gNO.
2/ AprĂšs la mise en place de lâembout et de la sonde on effectue les mesures du gain dâinsertion.
grĂące Ă la programmation par David et LĂ©on DODELE de la mĂ©thode du PrĂ©-RĂ©glage dans le module REM, nous pourrons ainsi facilement mesurer les gains dâinsertion nĂ©cessaires pour diffĂ©rents niveaux dâentrĂ©e.
PrĂ©sentation de la fenĂȘtre de programmation (D&L DodelĂ©)
On rĂ©alise ensuite la mesure du gain dâinsertion pour diffĂ©rents niveaux dâentrĂ©e et nous ajustons les algorithmes des aides auditives afin de sâapprocher des courbes cibles.
NIVEAUX DâENTREE A 60 â 70 â 80 ET 90dB
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On obtient ainsi la confirmation des niveaux de gain dâinsertion grĂące Ă la mesure IN VIVO.
7 Conclusion
« On peut considĂ©rer une aide auditive comme un systĂšme de trans-mission sonore qui sâinterpose entre la source sonore et lâoreille de la personne qui Ă©coute. On peut donc juger de ses performances en comparant tout dâabord le son qui parvient Ă lâoreille via la trajectoire de lâair, puis via lâaide auditive ».
Cette citation a 60 ans ! ROMANOW, dans sa « MĂ©thodes de mesure des performances de lâaide auditive » posait ainsi les bases de ce qui allait devenir la mesure IN VIVO. Il a fallu attendre prĂšs de 40 ans pour que cette mesure soit rĂ©alisable dans les laboratoires dâaudio-prothĂšses grĂące au module REM (Real Ear Mesurement) des chaĂźnes de mesures.
La mesure du gain dâinsertion au travers de la mesure IN VIVO et une mesure objective complĂ©mentaire de lâaudiomĂ©trie tonale et vocale prothĂ©tique.
Cette mesure est rapide, environ quelques minutes et demande seulement que lâon respecte certaines rĂšgles essentielles selon une dĂ©marche rigoureuse.
Câest un outil au service de lâaudioprothĂ©siste qui permet ainsi dâaffiner lâadaptation prothĂ©tique. Cet examen peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© Ă diffĂ©rents moments dans notre pratique au quotidien, Ă la dĂ©livrance de lâappareillage, ou en contrĂŽle prothĂ©tique lors du changement dâun coupleur auriculaire, etc.
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Toute rĂ©habilitation auditive repose sur un mĂȘme principe actif : apporter de lâĂ©nergie acoustique aux tympans. Quelles que soient les aides auditives, les pratiques professionnelles de lâaudioprothĂ©-siste, au final, le patient appareillĂ© aura un bĂ©nĂ©fice Ă©nergĂ©tique qui â et câest lâobjet de toutes nos actions ! â devra entrainer une meil-leure perception qui elle-mĂȘme produira un supplĂ©ment de comprĂ©-hension de la parole pour, en dĂ©finitive, amĂ©liorer la qualitĂ© de vie ! Comme une molĂ©cule sera lâĂ©lĂ©ment thĂ©rapeutique de base dâun mĂ©dicament, lâĂ©nergie sonore est celui de la correction auditive. Nous avons ainsi toute lĂ©gitimitĂ© pour dĂ©crire les multiples outils mis Ă notre disposition afin de mettre en Ă©vidence cette Ă©nergie sonore : gain prothĂ©tique, mesure in vivo, Ă©chelles de sonie, audio-mĂ©trie in situ, etc., sans omettre son imbrication complexe dans tout le processus dâappareillage (Figure 1). Mais ces outils ne sont rien sans interprĂ©tation et encore faut-il savoir les diffĂ©rencier dans leurs finalitĂ©s et usages. Sont-ils redondants, complĂ©mentaires, contradictoires ? AmĂšnent-ils forcĂ©ment Ă une modification poten-tielle de rĂ©glage ou suggĂšrent-ils une maniĂšre de parler diffĂ©rente? Et surtout comment les patients et les accompagnants jugent-ils nos actions Ă travers eux ? Commençons par dresser une liste des diffĂ©rents moyens dâĂ©valuation quantitative de la correction auditive.
1 Liste des procĂ©dĂ©s de mesure de lâefficacitĂ© tonale
Le gain prothĂ©tiqueA tout seigneur tout honneur, le gain prothĂ©tique a encore de beaux jours devant lui, mĂȘme sâil interroge de plus en plus. Et si les traite-ments de signal modernes le rendaient caduque ? Nous aborderons ce point un peu plus loin mais, disons-le immĂ©diatement, le gain prothĂ©-
tique conserve ses vertus ! Notamment lorsquâil sâagit de communi-quer au patient ou aux autres personnels soignants lâapport des appa-reils, mais avec prĂ©cautions. Des dĂ©fauts le gain prothĂ©tique ? Il ne teste que quelques frĂ©quences, est subjectif, potentiellement « ruinĂ© » par le traitement de signal, mais il reste populaire et dĂ©mocratique. On aura Ă ce propos, en audioprothĂšse, une double lecture : (1) les seuils atteints, soit la perception liminaire rendue possible grĂące Ă lâamplifi-cation et (2) lâapport, le changement, la diffĂ©rence avant/aprĂšs, autre-ment dit le gain prothĂ©tique lui-mĂȘme.
La mesure in vivo (MIv), gain dâinsertion et REAR
Le gain dâinsertion reprĂ©sente lâĂ©nergie sonore fournie par lâaide auditive au tympan. Il est donc fondamentalement trĂšs proche du gain prothĂ©tique ! A ceci prĂšs que la participation du patient nâest pas nĂ©cessaire. De la mĂȘme maniĂšre que lâon peut sâintĂ©resser soit aux seuils avec appareils en champ libre soit au gain prothĂ©tique, il est possible de mesurer les dĂ©cibels apportĂ©s par lâappareil (gain dâinsertion) ou au niveau de pression acoustique dĂ©livrĂ© par lâap-pareil au tympan (REAR). A noter que la MIV donne une image de lâĂ©nergie apportĂ©e Ă toutes les frĂ©quences.
LâaudiomĂ©trie in situDevenue incontournable chez la plupart des fabricants, que penser de cette audiomĂ©trie rĂ©alisĂ©e via les appareils ? Est-ce un rĂ©el moyen dâĂ©valuation dâefficacitĂ© prothĂ©tique ou une simple Ă©tape dans le processus dâappareillage ? On discutera surtout de son caractĂšre liĂ© au logiciel fabricant.
Les courbes des logiciels fabricantsUtilisĂ©es par de nombreux audioprothĂ©sistes, les courbes proposĂ©es par les logiciels de rĂ©glage nâont parfois quâun rapport trĂšs Ă©loignĂ© avec la rĂ©alitĂ© sonore qui rĂšgne au tympan. Câest une visualisation dite indirecte.
Le coupleur 2ccLe coupleur 2cc nâa thĂ©oriquement pas pour vocation de tĂ©moi-gner dâune efficacitĂ© tonale de lâaide auditive. Câest aussi un moyen dâĂ©valuation indirecte en ce sens que lâĂ©nergie enregistrĂ©e sur un volume de 2cc ne reflĂšte pas lâapport Ă©nergĂ©tique du mĂȘme appareil sur une oreille particuliĂšre.
Les seuils de confort et dâinconfortToute correction auditive vise en premier lieu les niveaux sonores faibles et moyens, qui correspondent aux situations oĂč le malen-tendant souhaite progresser. Pourtant, ce dernier sera par la suite baignĂ© dans un environnement sonore hasardeux oĂč toutes les
Le bilan dâefficacitĂ© prothĂ©tique : interprĂ©tations et utilisation pour les rĂ©glagesStĂ©phane LAURENT AudioprothĂ©siste, Responsable pĂ©dagogique Ecole de FougĂšres Thomas ROY AudioprothĂ©siste, Rouen
Figure 1. Les visualisations de lâĂ©nergie au cĆur du processus dâappareillage.
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niveaux pourront potentiellement ĂȘtre rencontrĂ©s. Il sâagira donc de sâassurer dâune certaine compatibilitĂ© avec ces niveaux, en testant la sonie avec appareils, pour des niveaux moyens Ă forts.
La procĂ©dure APAMĂ©lange dâĂ©valuation de la localisation spatiale et de la sonie, la procĂ©dure APA est aussi originale et novatrice dans les propositions de modification de la correction auditive qui en dĂ©coule. On la quali-fiera volontiers de synthĂ©tique tant les aspects de lâaudition Ă ĂȘtre explorĂ©s sont nombreux.
2 CritĂšres de classement
IntrinsĂšque/extrinsĂšqueQuâest ce qui distingue principalement une audiomĂ©trie en champ libre avec appareil dâune audiomĂ©trie in situ ? Et une mesure in vivo des courbes logiciels ? Lâappartenance stricte Ă un logiciel de rĂ©glage dâaides auditives ou la totale indĂ©pendance de ces logiciels nous semble ĂȘtre digne dâintĂ©rĂȘt et de rĂ©flexion.
La capacitĂ© de lâaudioprothĂ©siste Ă accumuler de lâexpĂ©rience dĂ©pend considĂ©rablement de ce type de pratique. Sâil nâutilise aucun Ă©lĂ©ment extrinsĂšque, bien difficile de gĂ©nĂ©rer une base de donnĂ©es fiable et utile quelle que soit lâaide auditive sĂ©lectionnĂ©e. Il sâagit Ă notre sens dâun axe majeur de progrĂšs professionnel.
Quelques exemples : courbes logiciels, audiométrie in situ, sont des moyens de visualisation intrinsÚques. Mesure in vivo, gain prothé-tique sont des procédés extrinsÚques.
Direct/IndirectUn test direct est effectuĂ© sur le patient lui-mĂȘme ou avec sa partici-pation. Exemples : mesure in vivo, gain prothĂ©tique, procĂ©dure APA. Un test indirect est une visualisation dĂ©portĂ©e de la rĂ©alitĂ© mĂȘme du patient. Exemples : courbes logiciels, coupleur 2cc. A noter que les courbes logiciels peuvent devenir un procĂ©dĂ© direct si lâon complĂšte par lâaudiomĂ©trie in situ, rĂ©alisĂ©e sur le patient.
Objectif/subjectifVoilĂ un critĂšre de distinction qui semble Ă©vident pour tous : le gain prothĂ©tique par exemple requiert la participation du sujet alors que la mesure in vivo ne la requiert pas. Mais lâopposition objectif/subjectif ne doit pas laisser penser que lâun est supĂ©rieur Ă lâautre. La parti-cipation du sujet peut ĂȘtre un avantage et un inconvĂ©nient, notam-ment lorsquâil sâagit de 4Ăšme Ăąge. Les tests dâaudition par exemple (champ libre), peuvent ĂȘtre un point de dĂ©part subjectif indispen-sable mais, comme Ă©tape intermĂ©diaire, une mesure objective (MIV) peut permettre dâatteindre plus vite un objectif de seuils subjectifs avec aides auditives. Entre les deux, pas besoin de faire appel aux capacitĂ©s de concentration du patient.
Applicatif/dĂ©monstratifUn test peut avoir des applications intĂ©ressantes et nâĂȘtre pas pĂ©da-gogique, ne pas transmettre clairement au sujet ou son entourage ce que le professionnel mesure. Câest le cas de la mesure in vivo au dĂ©part. On parlera dâun test applicatif. La mesure in vivo peut devenir dĂ©monstrative si elle est expliquĂ©e au sujet. De nombreux
tests subjectifs ont Ă©galement la vertu dâĂȘtre dĂ©monstratifs : ils signalent au sujet ce que lâon Ă©value dans son audition. Lâaudio-gramme avec aides auditives en est le meilleur exemple, puisque le patient constate facilement que lâon Ă©value son audition de la mĂȘme maniĂšre quâau dĂ©part. Il est de plus capable de lire le graphique. Lâaspect dĂ©monstratif nâest pas neutre, car il vĂ©hicule un message sur lâacte prothĂ©tique et sur lâĂ©ducation prothĂ©tique. Le patient se sait pris en charge, Ă©valuĂ©, il sait que lâaudioprothĂ©siste cherche Ă quantifier son bĂ©nĂ©fice.
3 Interprétations et utilisation pour les réglages
Projet court terme/long termeQuelle que soit la pratique dâun professionnel de la correction audi-tive, un premier rĂ©glage provient de lâĂ©laboration mentale dâun projet Ă court terme et, parfois, Ă long terme. Ce projet prend inĂ©vitablement la forme dâune image issue dâun moyen de visualisation quelconque. Cela peut ĂȘtre un logiciel fabricant, un gain prothĂ©tique, une courbe au coupleur 2 cc ou un gain dâinsertion. Remarquons en toute luci-ditĂ© que nous sommes trĂšs souvent influencĂ©s par ces « courbes idĂ©ales », ces cibles de gain, cet audiogramme plat, etc. Attention Ă complĂ©ter ses explorations par dâautres tests qui viendront nuancer, « censurer », la premiĂšre intention peut-ĂȘtre trop idĂ©aliste.
ComplĂ©mentaritĂ©Prenons un 1er exemple pour montrer la complĂ©mentaritĂ© entre deux tests qui, globalement, signifient la mĂȘme chose sur le plan physique, mais dont les utilisations prothĂ©tiques sont assez diffĂ©-rentes : le gain prothĂ©tique et le gain dâinsertion. Ces deux tests rĂ©vĂšlent lâapport dâĂ©nergie au tympan. Mais lâun est objectif lâautre subjectif, lâun est applicatif lâautre dĂ©monstratif.
En premier lieu le gain prothétique, pour refléter le plus de fréquences sur les deux oreilles implique les opérations suivantes :
1) champ libre oreilles nues2) oreille gauche + masquage oreille droite3) oreille droite + masquage oreille gauche4) oreille gauche appareillĂ©e5) oreille droite appareillĂ©eSoit, en testant 250, 500, 750, 1k, 1,5k, 2k, 3k et 4 kHz : 40 mesures ! Alors que le gain dâinsertion, rĂ©sultat lui aussi de deux mesures (ON et avec ACA), ne prendra que deux minutes Ă lâopĂ©ra-teur expĂ©rimentĂ©.
Figure 2
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Bien souvent on rĂ©alise donc la dĂ©termination des seuils en champ libre avec appareil, cĂŽtĂ© aprĂšs cĂŽtĂ©, en le comparant Ă lâaudiomĂ©-trie tonale liminaire au casque, ce qui pose Ă©videmment quelques problĂšmes de prĂ©cision. On fait Ă©galement le choix, chez le sujet ĂągĂ©, de ne tester que les frĂ©quences sĂ©parĂ©es dâune octave, lĂ encore le gain dâinsertion montrera toute la plage frĂ©quentielle traitĂ©e, notam-ment les rĂ©sonances potentielles parfois prĂ©sentes Ă une frĂ©quence bien prĂ©cise (Figure 2).
ComplĂ©mentaritĂ© toujours, lorsque le gain dâinsertion montre un gain nul Ă certaines frĂ©quences (4 kHz par exemple), oĂč il sera bien inutile de vouloir la tester (temps perdu et dĂ©monstration dâinefficacitĂ© Ă lâentourage). Et, si le projet est de corriger cette zone frĂ©quentielle, on reviendra Ă la partie technique (gain, embout, etc.) en rĂ©pĂ©tant la mesure jusquâĂ obtenir un effet (Figure 3).
Et, enfin, lorsque le projet est dâamĂ©liorer un audiogramme en champ libre avec appareil, le gain dâinsertion prend le relai et permet de visualiser lâobtention de lâaugmentation voulue, sans la participa-tion du patient (Figure 4).
Au final, le gain prothĂ©tique offre un aspect dĂ©monstratif indĂ©niable et trĂšs utile dans la lisibilitĂ© pour le patient et son entourage de la dĂ©marche dâappareillage, alors que le gain dâinsertion permet une application immĂ©diate en terme de modification de rĂ©glage, dans le but dâatteindre une perception donnĂ©e. Mais le gain prothĂ©tique, de par lâutilisation de sons purs modulĂ©s en frĂ©quence, pose ques-tion quant aux traitements de signal des aides auditives de derniĂšre gĂ©nĂ©ration.
Sons purs modulĂ©s et traitement de signalDans le cadre du bilan dâefficacitĂ© tonal, que cela soit en audiomĂ©-trie conventionnelle en champ libre ou pour lâutilisation de mesure in vivo, se pose le problĂšme du matĂ©riel acoustique utilisĂ© pour la rĂ©ali-sation de ses mesures. En effet, comme nous allons le voir, certains signaux utilisĂ©s classiquement en audiomĂ©trie, sont susceptibles de rentrer en conflit avec diffĂ©rents traitements numĂ©riques du signal prĂ©sents dans les aides auditives actuelles. Ces traitements tentent, en amĂ©liorant le contraste entre signal vocal pertinent et bruit perturbant, de favoriser lâintelligibilitĂ© de la parole dans le bruit pour des oreilles dont la sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle est gĂ©nĂ©ralement altĂ©rĂ©e. Il convient alors pour ces algorithmes, par une analyse des caractĂ©ristiques de la courbe dâenveloppe dans chaque canal, de diffĂ©rencier prĂ©cisĂ©ment parole et bruit, et pouvoir alors moduler les paramĂštres dâamplification. Les signaux classiques comme des sons purs, des sons vobulĂ©s ou des bandes de bruit filtrĂ©s, prĂ©sen-tent des caractĂ©ristiques dâenveloppe proches de celles du bruit et
sont alors considĂ©rĂ©s par les aides auditives comme des signaux perturbants Ă rĂ©duire ou Ă©liminer. La rĂ©alisation du gain prothĂ©tique tonal avec ces signaux, sans dĂ©sactivation des rĂ©ducteurs de bruit, conduira ainsi Ă des erreurs de mesures pouvant aller jusquâĂ 15 dB pour certaines frĂ©quences. Dans le mĂȘme esprit, la directivitĂ© auto-matique des microphones, par une modification de leurs courbes polaires, va pouvoir entrainer une majoration significative du seuil prothĂ©tique tonal conduisant Ă une discordance avec le gain prothĂ©-tique vocal.
Les systĂšmes dynamiques comme lâexpansion, sont eux dans une dĂ©marche plus volontaire, utilisĂ©s pour offrir une attĂ©nuation de lâen-semble des signaux de faible intensitĂ© sans distinction entre parole et bruit. La mesure du seuil liminaire oreille appareillĂ©e, en tonale comme en vocale dans le silence en sera directement affectĂ©e. Ces seuils liminaires ne seront plus lâĂ©ventuel reflet de la correc-tion prothĂ©tique dĂšs lors quâil sera tout Ă fait possible de nâobserver aucun gain au seuil en tonale et en vocale dans le silence tandis quâune amĂ©lioration significative de lâintelligibilitĂ© dans le bruit sera prĂ©sente compte tenu du caractĂšre supraliminaire de cette mesure.
Une autre famille de traitement numĂ©rique du signal, de plus en plus prĂ©sente dans les aides auditives actuelles, est la modifica-tion de la perception de la hauteur tonale, par la compression ou la transposition frĂ©quentielle. Ces deux algorithmes vont diriger vers une zone plus basse du spectre frĂ©quentiel, des frĂ©quences qui ne pourraient rĂ©pondre Ă une amplification traditionnelle compte tenu de la profondeur de la perte dâaudition ou de la limite de bande passante des transducteurs. La frĂ©quence Ă©mise par lâopĂ©rateur lors de lâaudiomĂ©trie prothĂ©tique ne sera pas celle perçue par le malentendant, ce qui est susceptible de poser des problĂšmes dâinterprĂ©tations lors de lâutilisation de mĂ©thodes supraliminaires comme le PrĂ©-RĂ©glage de X. RENARD ou la mĂ©thode C.T.M. de F. LE HER par exemple. Ces deux mĂ©thodes proposent entre autre, de normaliser par lâamplification et pour chaque frĂ©quence, une courbe de rĂ©fĂ©rence propre Ă la mĂ©thode, qui pourra ĂȘtre respectivement la MĂ©diane ThĂ©orique de la Dynamique (M.T.D. de X. Renard) ou le Niveau Limite du Champ Auditif Conversationnel (N.L.C.C. de F. Le Her). Il conviendra alors de connaitre prĂ©cisĂ©ment la frĂ©quence de destination issue de la compression ou transposition frĂ©quentielle, de chaque frĂ©quence testĂ©e en audiomĂ©trie. La frĂ©quence 4000 Hz par exemple, Ă©mise par lâaudiomĂštre et transposĂ©e dâune octave par lâappareil correspondra Ă la frĂ©quence 2000 Hz au tympan de notre patient. Les valeurs de gain cibles seront bien celles issues de la comparaison entre le N.L.C.C. du patient et le N.L.C.C. de rĂ©fĂ©rence Ă la frĂ©quence 2000 Hz et non Ă la frĂ©quence 4000 Hz comme affichĂ© sur lâaudiomĂštre.
Figure 3 Figure 4
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Pratiquer lâĂ©valuation de sonieUne correction auditive vise souvent les sons de faibles niveaux ou de niveaux moyens, avec Ă©videmment comme ambition dâamĂ©liorer lâaudibilitĂ© de la parole et donc son intelligibilitĂ©. Mais les patients appareillĂ©s Ă©volueront dans des environnements complexes, imprĂ©-visibles et de niveaux sonores potentiellement beaucoup plus Ă©levĂ©s. La correction auditive ainsi Ă©laborĂ©e doit donc ĂȘtre compatible avec tous ces environnements, Ă dĂ©faut dâatteindre un rĂ©sultat en terme de comprĂ©hension parfait.
Pour y parvenir, la mĂ©thode la plus courante est lâĂ©valuation clinique aprĂšs essai en milieu rĂ©el, puis corrections progressives. De nombreuses Ă©tudes proposent nĂ©anmoins dâaffiner la correction auditive par Ă©valuation de la sonie avec appareils pour des sons moyens Ă forts, voire dâĂ©valuer lâinconfort. On renverra le lecteur Ă la procĂ©dure APA de LĂ©on DODELĂ© qui propose un test innovant de localisation spatiale et de sonie, les deux Ă©tant Ă©videmment liĂ©s. Si lâAPA Ă©value la sonie de faible Ă fort pour des signaux RASTI (bruits en bande Ă©troite modulĂ©s en amplitude), dâautres Ă©tudes prĂ©co-nisent la mesure du seuil subjectif dâinconfort, notamment dans la bande 1500 Hz, semble-t-il assez bien corrĂ©lĂ© avec le confort ressenti globalement.
LĂ aussi, on peut noter la complĂ©mentaritĂ© de la mesure in vivo et de lâAPA : comme pour le gain prothĂ©tique, on privilĂ©giera lâAPA dans la zone de frĂ©quence oĂč le gain dâinsertion est le plus important.
Consentement mutuel et cohérence du discours
Quoi quâil en soit, une bonne maitrise de ces Ă©lĂ©ments de visua-lisation (logiciels, gain prothĂ©tique, seuils de confort, in vivo, etc.) doit amener lâaudioprothĂ©siste Ă tenir un discours adaptĂ© au patient. AdaptĂ© au sens oĂč les mots de lâaudioprothĂ©siste doivent « coller » au mieux aux futures perceptions du patient et au projet. LâĂ©tat dâes-prit de ce dernier ne sera pas le mĂȘme si la prĂ©paration Ă entendre est conforme Ă ce quâil perçoit les premiers jours. Rien de tel quâun processus de visualisation de lâĂ©nergie forgĂ© par lâexpĂ©rience. Certains utiliseront la mesure in vivo Ă plusieurs niveaux dâentrĂ©e, dâautres des tests de confort et dâinconfort avec appareils, voire les deux. Mais lâusage de ces moyens extrinsĂšques affinera peu Ă peu le langage adressĂ© au patient pour le prĂ©parer Ă ses premiĂšres sensa-tions auditives. La confiance y gagnera.
Tests multifactoriels : demain ?Dans le prolongement de ce que propose la procĂ©dure APA de LĂ©on DODELĂ©, il est envisageable dâimaginer des tests multifactoriels. Un exemple : une procĂ©dure APA qui en mĂȘme temps donne lieu Ă une visualisation du spectre sonore dĂ©livrĂ© au tympan. Ou un test ATEC de Frank LEFĂšVRE mĂȘlant identification de phonĂšmes, jugement de sonie, visualisation in vivo en niveau de sortie et en percentiles (dynamique). LâintĂ©rĂȘt est de croiser les qualitĂ©s diverses de ces tests, dâavoir une visualisation objective (in vivo) tout en requĂ©rant lâavis du patient (subjectif) selon une ou deux dimensions (intelligibi-litĂ© et sonie par exemple).
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Le principal enjeu du bilan vocal dâefficacitĂ© prothĂ©tique dans le silence est de vĂ©rifier lâefficience de la correction auditive pour percevoir la parole, non seulement lors de lâappareillage, mais aussi longitudinalement dans le temps. Cet enjeu a dâautant plus dâam-pleur chez la personne du quatriĂšme Ăąge qui ne saura pas toujours exprimer prĂ©cisĂ©ment son ressenti, ainsi que par rapport Ă lâen-tourage pour lâaider Ă comprendre les limites de lâappareillage et comment communiquer avec le sujet appareillĂ©.
Nous aborderons le bilan vocal dâefficacitĂ© prothĂ©tique dans le silence en trois Ă©tapes : dâune part lâincidence de la nature du test vocal utilisĂ© sur les mesures effectuĂ©es, dâautre part le protocole de mesures nous paraissant le plus pertinent, enfin comment inter-prĂ©ter les rĂ©sultats et quelle conduite Ă tenir pour modifier lâappa-reillage.
1 Nature du test utilisé et conséquences
Il existe diffĂ©rents Ă©tages du dĂ©codage cortical de la parole. Quatre Ă©tages sont classiquement dĂ©crits. Le premier dâentre eux, la dĂ©tection de la parole, consiste Ă reconnaĂźtre quâil sâagit de sons de parole qui sont Ă©mis, et qui sont susceptibles de monopoliser lâattention. Vient ensuite lâĂ©tage de discrimination qui permet dâiden-tifier les syllabes prononcĂ©es et donc les phonĂšmes les constituant. Le troisiĂšme Ă©tage est lâidentification du mot, câest lâintelligibilitĂ© qui dĂ©pend directement du rĂ©pertoire lexical acquis par le sujet testĂ© : la supplĂ©ance mentale entre en jeu et permettra de potentiellement
reconstruire une syllabe incorrectement perçue dans le mot. Vient enfin la compréhension qui concerne les phrases, les histoires, les discours. La cognition, et donc la suppléance mentale, y joue un rÎle majeur.
Habituellement, ces quatre Ă©tages interagissent les uns entre les autres en permanence. Pour Ă©couter quelquâun parler, il sâagit Ă tout moment de faire un choix syllabique (donc phonĂ©tique), un choix lexical, un choix syntaxique, ainsi quâun choix sĂ©mantique. A un moment donnĂ©, le choix sĂ©mantique pourra influencer le choix lexical ou le choix phonĂ©tique par exemple, le sens de la phrase pouvant guider la perception. La prosodie vĂ©hicule la mĂ©lodie et dâintonation avec un certain rythme, comme en musique. Elle joue un rĂŽle Ă ce stade et interagit Ă©galement, puisquâelle dĂ©livre notamment des informations dâattitude ou dâĂ©motion. Au plan cognitif, la mĂ©moire immĂ©diate est aussi sollicitĂ©e au cours de la prononciation dâune phrase, car il sâagit de stocker provisoirement les mots prononcĂ©s pour quâun ensemble de mots finisse par faire une phrase.
Ainsi, les tests vocaux peuvent ĂȘtre classĂ©s en diffĂ©rentes catĂ©gories selon les Ă©tages de dĂ©codage cortical quâils sollicitent.
Un premier groupe de tests sollicitera les Ă©tages de dĂ©tection et de discrimination (choix phonĂ©tique), empĂȘchant lâaction de la supplĂ©ance mentale. Il sâagit des tests constituĂ©s de listes de loga-tomes (mots non porteurs de sens), par exemple :
- Le test dâidentification phonĂ©mique par logatomes de BERAHA (traits acoustiques)
- Le test de logatomes de DODELE : « eufan, ussai, euché, ainva, aizau, ajon, ipa, aiti, euké, iban, eudeu, euguain, oman, ainou, iwa, aré, ilou »
- Le test syllabique : « gégégé, chau, ti, fan, pain, vou, sa, deu, bon, lu, mi, cou, zo, nain, gué, pu, gan, ceu, von, ma »
Le deuxiĂšme groupe de tests vocaux utilise des mots appartenant au lexique de la langue. Les Ă©tages corticaux de dĂ©tection, de discri-mination (choix phonĂ©tique) et dâintelligibilitĂ© (choix lexical) sont sollicitĂ©s. Ce sont par exemple :
- le test cochléaire de LAFON
- les listes de mots monosyllabiques de FOURNIER
- les listes de mots dissyllabiques de FOURNIER
- les listes de mots dissyllabiques pour enfant de LAFON
Les tests de phrases reprĂ©sentent le troisiĂšme groupe de tests vocaux. Interviennent les Ă©tages de dĂ©tection, de discrimination (choix phonĂ©tique), dâintelligibilitĂ© (choix lexical), de comprĂ©-hension (choix syntaxique, choix sĂ©mantique), de prosodie et de mĂ©moire Ă cours terme. La cognition est alors particuliĂšrement solli-citĂ©e. Ces tests de phrases sont par exemple :
- FOURNIER : « Le gamin est parti Ă lâĂ©cole. » (9 syllabes)
- HINT : « Les enfants jouent dans le sable. » (7 syllabes)
- COMBESCURE : « Vous lui défendez de jouer sur cette route le soir. » (12 syllabes)
Bilan dâefficacitĂ© prothĂ©tique dans le silence : interprĂ©tations et utilisations pour les rĂ©glages Frank LEFEvRE AudioprothĂ©siste, Rennes
Figure 1. Graphique vocal normalisĂ© de lâAurical. Lâabscisse en bas est graduĂ©e en dĂ©cibels SPL. Les deux courbes de rĂ©fĂ©rence correspondent Ă deux tests vocaux diffĂ©rents Ă©tablis statistiquement chez le normo-entendant dans le silence. Celle de gauche correspond Ă un test de mots dissyllabiques, celle de droite Ă un test de logatomes. Ces derniers sont donc plus difficiles Ă reconnaĂźtre, impliquant une sensibilitĂ© dâun test de logatomes plus Ă©levĂ©e.
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dissement controlatĂ©ral dans les cas particuliers dâappareillage mono-stĂ©rĂ©ophonique.
Revenons tout dâabord sur le type de dĂ©cibel vocal utilisĂ©. Le dĂ©cibel SPL vocal prĂ©sente deux avantages majeurs. Le premier est quâil nây a pas dâambiguĂŻtĂ© avec ce type de dĂ©cibel. Le deuxiĂšme avantage est que le dB SPL de la vocale est celui qui se rapproche le plus du dB HL de la tonale qui prĂ©sente de faibles pondĂ©rations entre 500 et 4000 Hz, zone frĂ©quentielle capitale pour la perception de la parole : il est bien plus cohĂ©rent de comparer directement des dB HL de la tonale avec des dB SPL de la vocale, plutĂŽt que de comparer des dB HL de la tonale avec des dB HL de la vocale parce que ces deux derniers types de dB nâont rien en commun. Le mieux aurait Ă©tĂ© de comparer des dB SPL de la tonale avec des dB SPL de la vocale, mais la pratique gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la tonale sâeffectue malheureusement en dB HL. Rappelons que le dB HL vocal ne rĂ©pond pas Ă une norme de pondĂ©ration diffĂ©renciĂ©e en fonction des frĂ©quences comme le dB HL tonal, mais Ă des normes qui appliquent une pondĂ©ration identique quelle que soit la frĂ©quence. Historiquement, plusieurs normes de dB HL vocal ont vu le jour, diffĂ©renciant des conditions de casque ou de champ libre, de mesure monaurale ou binaurale, de rĂ©fĂ©rence situĂ©e Ă 50% dâintelligibilitĂ©, Ă 100% dâintelligibilitĂ©, de mots mono ou dissyllabiques, etc. On finit tout simplement par sây perdre. Ceci est dâautant plus inquiĂ©tant que des diffĂ©rences peuvent parfois atteindre 25 dB entre dB SPL vocal et dB HL vocal. Le praticien non conscient de cette problĂ©matique peut ĂȘtre amenĂ© Ă gĂ©nĂ©rer sans le savoir une liste vocale Ă 105 dB SPL alors quâil a affichĂ© 80 dB sur son audiomĂštre ! Conclusion : en vocale, seul le dB SPL permet de sây retrouver facilement.
Le signal vocal sera gĂ©nĂ©rĂ© par un haut-parleur face au patient. Tous les algorithmes de traitement du signal activĂ©s pour la vie courante doivent ĂȘtre en fonction dans les appareils de correction auditive.
Rappelons quâen orientation prothĂ©tique, les objectifs de lâaudiomĂ©-trie vocale dans le silence sont dâune part dâĂ©valuer lâaltĂ©ration de la discrimination, de lâintelligibilitĂ© ou de la comprĂ©hension, et dâautre part de dĂ©pister dâĂ©ventuels troubles cognitifs afin dâenvisager un bilan orthophonique et de mieux prĂ©ciser le pronostic de rĂ©sultat audioprothĂ©tique. En contrĂŽle dâefficacitĂ© prothĂ©tique, lâobjectif est diffĂ©rent puisquâil sâagit de mesurer lâamĂ©lioration de la perception de la parole avec lâappareillage. Comme les diffĂ©rences peuvent ĂȘtre parfois minimes, il est indispensable dâutiliser un test sensible, reproductible et pas trop long : test cochlĂ©aire de Lafon, test de logatomes de DodelĂ© ou test syllabique sont les trois meilleurs choix.
Pour Ă©tablir le gain prothĂ©tique vocal, il est nĂ©cessaire dâĂ©tablir une courbe vocale avec appareils auditifs ainsi quâune courbe oreilles nues, ces deux courbes Ă©tant mesurĂ©es de prĂ©fĂ©rence dans la mĂȘme sĂ©ance car chacune de ces deux courbes peut se modifier dans le temps sous lâeffet de lâacclimatation Ă la correction auditive.
Dans le cas dâun appareillage mono-stĂ©rĂ©ophonique, les chances de mettre en Ă©vidence un gain prothĂ©tique vocal sont rĂ©duites si la bonne oreille et lâoreille appareillĂ©e sont testĂ©es en mĂȘme temps. Masquer la bonne oreille permet de dĂ©voiler un gain vocal beaucoup plus important. Il suffit pour cela dâenvoyer par un demi-casque un bruit de 20 dB supplĂ©mentaire par rapport au signal pour ĂȘtre sĂ»r dâobtenir un rapport signal sur bruit de -20 dB dans lâoreille non testĂ©e et donc de respecter le critĂšre dâefficacitĂ©. Dans la presque totalitĂ© des cas, ce bruit rĂ©glĂ© tel quel ne pourra retentir sur lâoreille testĂ©e.
Le choix du test vocal a donc un impact direct sur sa sensibilitĂ©. Rappelons que la sensibilitĂ© est lâaptitude dâun test Ă montrer une baisse des scores dâautant plus grande que lâatteinte auditive est importante, quantitativement et qualitativement, par rapport aux statistiques de ce test obtenues chez les normo-entendants. Plus la supplĂ©ance mentale intervient, moins la sensibilitĂ© du test est importante. Chez les sujets sans troubles cognitifs pathologiques, lâordre de la sensibilitĂ© de la plus Ă©levĂ©e Ă la plus faible est : loga-tomes, mots monosyllabiques, mots dissyllabiques, mots multisylla-biques, phrases. Cette diffĂ©rence de sensibilitĂ© selon le test vocal est illustrĂ©e par la Figure 1.
La sensibilitĂ© et la reproductibilitĂ© sont les deux critĂšres de performance dâun test. Le terme de « reproductibilitĂ© » est souvent employĂ© au lieu de « rĂ©pĂ©tatibilitĂ© » qui est lâaptitude dâun test Ă donner le mĂȘme rĂ©sultat sâil est rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois dans le mĂȘme lieu et dans les mĂȘmes conditions de mesures par le mĂȘme opĂ©ra-teur. La reproductibilitĂ© est directement liĂ©e au nombre dâitems testĂ©s par liste : les listes cochlĂ©aires de LAFON et les listes de logatomes de DODELE comportent 51 items dans chaque liste, le test syllabique 40 items, le test de mots dissyllabiques de FOUR-NIER et les tests de phrases 10 items par liste. Comme lâa dĂ©montrĂ© Marie LEgRAND en 2009, les 40 items testĂ©s par liste du test sylla-bique permettent une mesure reproductible de scores de phonĂšmes reconnus avec une seule liste. En revanche, la reproductibilitĂ© ne peut ĂȘtre obtenue avec 10 items testĂ©s par liste, comme les tests de phrases ou les mots dissyllabiques de FOURNIER. Ce dernier auteur en avait bien conscience comme lâillustre la figure 2.
Pour conclure cette partie, les qualitĂ©s dâun test sont sa sensibilitĂ©, sa reproductibilitĂ© et sa rapiditĂ© Ă ĂȘtre rĂ©alisĂ©. Il peut ĂȘtre dĂ©coura-geant de lâutiliser sâil ne rĂ©unit pas ces trois aspects.
2 Protocole de mesures dans le silence
Il est nĂ©cessaire dâutiliser un audiomĂštre bicanal avec en entrĂ©e des listes enregistrĂ©es et en sortie, dans une cabine insonorisĂ©e aux normes, un champ libre ainsi quâun casque pour rĂ©aliser un assour-
Figure 2. Figure extraite du livre « LâaudiomĂ©trie vocale » de 1951. Sachant la non reproductibilitĂ© dâune seule liste de mots dissyl-labiques pour faire une mesure, FOURNIER employait jusquâĂ quatre listes pour mesurer un score Ă une seule intensitĂ© donnĂ©e. Cette courbe a Ă©tĂ© tracĂ©e en employant 18 listes. Pour une seule intensitĂ©, les scores peuvent varier de 0 Ă 50% dâintelligibilitĂ© (55 dB) ou 40 Ă 70 % (60 dB).
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le supporter : il est parfois prĂ©fĂ©rable dâabandonner lâappareillage
dâune telle oreille. Mesurer les scores Ă 60 dB des deux oreilles
appareillĂ©es, puis de lâoreille droite appareillĂ©e seule puis de lâoreille
gauche appareillĂ©e seule peut permettre dâobjectiver ce phĂ©nomĂšne
dâinterfĂ©rence : les scores avec appareillage stĂ©rĂ©ophoniques seront
alors moins bons par rapport Ă ceux de la meilleure oreille appa-
reillée.
Classiquement chez un patient en cours dâacclimatation, le gain
prothĂ©tique vocal peut Ă©voluer dans le temps, et ceci mĂȘme sans
changer les réglages de la correction. Un gain vocal faible ou nul
constatĂ© immĂ©diatement aprĂšs lâappareillage peut ĂȘtre un phĂ©no-
mĂšne normal, et ce gain peut devenir tout Ă fait significatif aprĂšs
plusieurs semaines dâacclimatation. Cela sâexplique par le fait
quâune privation sensorielle mĂȘme partielle engendre une rĂ©organi-
sation cĂ©rĂ©brale auditive : si le cerveau ne sâoccupe plus de quelque
chose (les aigus par exemple), il se rĂ©organise pour aller sâoccuper
dâautre chose, et surtout il perd la compĂ©tence de ce quâil savait
faire, analyser les aigus pour discerner les syllabes prononcées
autour de lui. Cette compétence perdue peut demander un certain
temps avant quâelle soit de nouveau acquise.
Lâanalyse des confusions phonĂ©tiques oreilles appareillĂ©es peut
permettre de mettre en évidence des réglages inappropriés. Une
compression dâentrĂ©e rĂ©glĂ©e avec des taux excessifs peut engen-
drer des confusions supplémentaires liées à une sous-évaluation
auditive de contrastes dâenveloppes temporelles, ce qui peut ĂȘtre
mesurĂ© avec une analyse ATEC (comparaison audiologique dâenve-
loppes temporelles des syllabes) appliquĂ©e au test syllabique. Lâana-
lyse de traits acoustiques incorrectement perçus peut aussi apporter
des prĂ©cisions sur lâacuitĂ© temporelle et lâacuitĂ© frĂ©quentielle de
lâaudition corrigĂ©e.
4 Conclusion
En contrĂŽle dâefficacitĂ© prothĂ©tique comme en orientation prothĂ©-
tique, lâaudiomĂ©trie vocale dans le silence est justifiĂ©e et donc
nĂ©cessaire. Se passer des informations quâelle dĂ©livre peut amener
Ă ne pas comprendre les raisons dâun rĂ©sultat audioprothĂ©tique
rĂ©duit. Elle permet aussi dâinformer le patient de ses scores et des
progrĂšs de ses scores en cours dâacclimatation : ce sont des chiffres
qui lâintĂ©ressent au plus haut point et qui contribuent Ă lâencourager
lui et lâentourage dans la dĂ©marche dâappareillage. Il nâen reste pas
moins vrai que les aspects cliniques restent indispensables pour
optimiser la correction au cours du temps.
3 Interprétation des résultats
Il existe des liens entre les trois catĂ©gories dâĂ©lĂ©ments suivants :
- lâaudiomĂ©trie tonale qui comprend les seuils liminaires, la dyna-mique auditive rĂ©siduelle, le gain prothĂ©tique tonal ;
- lâaudiomĂ©trie vocale oreilles non appareillĂ©es et gain prothĂ©tique vocal ;
- le gain dâinsertion.
Le pronostic du gain prothĂ©tique vocal et du score vocal maximum oreilles appareillĂ©es dĂ©pend directement des Ă©lĂ©ments mesurĂ©s dans ces trois catĂ©gories. Normalement, le gain vocal mesurĂ© est infĂ©rieur au gain dâinsertion et au gain prothĂ©tique tonal. Les possi-bilitĂ©s de gain prothĂ©tique vocal peuvent ĂȘtre rĂ©duites par une faible dynamique auditive rĂ©siduelle ou par des zones mortes. Face Ă un gain vocal faible, augmenter la correction pour majorer lâaudibilitĂ© de la parole nâimplique pas forcĂ©ment une meilleure perception de la parole, câest mĂȘme souvent lâeffet inverse qui se produit, une discri-mination qui se dĂ©grade parce que lâintensitĂ© du signal de parole corrigĂ© est trop Ă©levĂ©e.
Les raisons dâun gain vocal anormalement faible peuvent donc ĂȘtre les suivantes : un gain dâinsertion trop faible engendrant une insuf-fisance dâaudibilitĂ©, un gain dâinsertion trop Ă©levĂ© engendrant une altĂ©ration supplĂ©mentaire des possibilitĂ©s de sĂ©lectivitĂ© frĂ©quen-tielle, des compressions dâentrĂ©e et de sortie trop fortement action-nĂ©es engendrant une rĂ©duction des contrastes dâenveloppes tempo-relles ou des distorsions non linĂ©aires du signal, enfin un traitement du signal liĂ©e Ă la marque et au modĂšle dâACA inappropriĂ© au type de surditĂ©.
Dans la vie courante, lâintensitĂ© normale de parole est de 60 dB. Un score oreilles appareillĂ©es Ă 60 dB atteint en gĂ©nĂ©ral le meilleur score de la courbe non appareillĂ©e. Malheureusement, cela nâest pas toujours possible, notamment lorsque la dynamique rĂ©siduelle est rĂ©duite ou lorsquâil y a des zones cochlĂ©aires mortes. De plus, les conditions techniques de test vocal au casque ne sont pas les mĂȘmes que les conditions techniques de champ libre oreilles appareillĂ©es : la source sonore est plus proche du mĂ©at auditif et lâaudiomĂštre est rĂ©glĂ© avec une intensitĂ© prĂ©cise de parole, tandis quâun ACA est rĂ©glĂ© pour pourvoir gĂ©rer toutes les intensitĂ©s dans la vie courante. Lorsque le score de phonĂšmes reconnus Ă 60 dB oreilles appareillĂ©es descend sous les 50%, il faudra songer Ă poser la question dâun Ă©ventuel implant cochlĂ©aire.
Certains cas, peu frĂ©quents, peuvent prĂ©senter une interfĂ©rence binaurale limitant le gain prothĂ©tique vocal, gĂ©nĂ©ralement gĂ©nĂ©rĂ©e par la correction de la plus mauvaise oreille qui vient dĂ©grader la comprĂ©hension de la meilleure oreille. Cette interfĂ©rence peut se rĂ©sorber avec une acclimatation cĂ©rĂ©brale auditive, elle peut aussi rester trop gĂȘnante pour le patient qui peut estimer ne pas
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Nous partons du principe que les Ă©tapes du bilan dâefficacitĂ© prothĂ©-tique prĂ©cĂ©demment dĂ©crites ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es au prĂ©alable, prĂ©re-quis indispensable Ă lâĂ©tude de la comprĂ©hension dans le bruit.
Il semble important de bien resituer la dĂ©marche dâamĂ©lioration de la comprĂ©hension dans le bruit dans le processus dâappareillage.
Elle requiert en effet une validation prĂ©alable du gain prothĂ©tique tonal, celui-ci ayant Ă©tĂ© obtenu par une mĂ©thodologie supraliminaire, avec validation in vivo du gain au niveau du tympan pour diffĂ©rents niveaux dâentrĂ©es.
Lâoptimisation de lâaudition binaurale est elle aussi indispensable. Elle peut se rĂ©aliser simplement en utilisant le test dâAffinement Post Appareillage de LĂ©on DODELĂ©.
Enfin, il est nĂ©cessaire dâavoir mesurĂ© au prĂ©alable le gain prothĂ©-tique vocal dans le silence oreilles sĂ©parĂ©es.
Ces trois Ă©tapes sont essentielles avant dâenvisager tout bilan vocal dans le bruit.
Je suis dĂ©jĂ trĂšs occupĂ© au laboratoire, pourquoi devrais-je prendre le temps de tester, en plus, la comprĂ©hension dans le bruit ?La demande premiĂšre de nos patients est lâamĂ©lioration de leur capa-citĂ© Ă comprendre la parole, notamment en environnement bruyant. Câest le traditionnel « Je vous entends mais je ne vous comprends pas ». Cette demande est si rĂ©currente que nous devons en tenir compte en testant la capacitĂ© Ă comprendre dans ce type dâen-vironnement. Les courbes classiques du patient presbyacousique mettent en Ă©vidence un dĂ©faut de perception sur les frĂ©quences aigĂŒes nĂ©cessaires Ă une bonne comprĂ©hension. A cela sâajoute lâeffet de masque des frĂ©quences graves qui aggravera encore le phĂ©nomĂšne, surtout en milieu bruyant.
La prise en charge technique est Ă©galement affinĂ©e avec une meilleure mesure de lâefficacitĂ© de la stratĂ©gie de gestion des bruits et des microphones directionnels. Ces donnĂ©es permettent ainsi de jauger les attentes de nos patients concernant lâamĂ©lioration de leur audition.
De nombreux articles depuis les annĂ©es 70, et notamment ceux de CARHART et TILLMAN, suggĂšrent de rĂ©aliser, en plus de lâau-dimĂ©trie tonale et vocale dans le silence, un test standardisĂ© de la comprĂ©hension dans le bruit afin de mesurer le degrĂ© de handicap engendrĂ© par lâhypoacousie.
Pourquoi nâutilise-t-on pas plus souvent lâAvB dans nos tests dâadaptation ?Il sâagit probablement dâune sorte de tradition, nous avons tous appris Ă rĂ©aliser une audiomĂ©trie vocale dans le silence et cela nous convenait bien. Les technologies ont depuis Ă©voluĂ©, notamment concernant la gestion des bruits. Les attentes de nos patients ont elles aussi Ă©voluĂ©, il est donc urgent que nos protocoles de mesure
suivent ces évolutions et que la compréhension dans le bruit soit mesurée de façon standardisée, en utilisant un bruit perturbant, qui sera lui aussi standardisé.
Les CD « AudiomĂ©trie vocale » Ă©ditĂ©s par le CollĂšge National dâau-dioprothĂšse proposent dâutiliser le signal OVg de LĂ©on DodelĂ©. Ce bruit perturbant est satisfaisant et doit ĂȘtre utilisĂ© en prioritĂ© si nous souhaitons standardiser cette mesure. Ces CD rassemblent lâensemble du matĂ©riel vocal en langue française, et peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour la rĂ©alisation de lâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit.
Lâapparition de logiciels adaptĂ©s permet aujourdâhui dâen faciliter la rĂ©alisation, et il est de plus en plus courant actuellement de prati-quer cette mesure, notamment chez les jeunes audioprothĂ©sistes, pour lesquels la « tradition » a peut-ĂȘtre moins dâinfluence.
Lâinterface que propose ce type de logiciel permet dâajuster le rapport signal sur bruit et de choisir le positionnement des signaux sur les diffĂ©rents haut-parleurs (la voix en face du patient et le bruit tout autour, par exemple).
Cette facilitation de lâaccĂšs au test de comprĂ©hension dans le bruit nous permet aujourdâhui de pouvoir enfin rĂ©aliser de façon simple et prĂ©cise cette mesure, dont le rĂ©sultat est imprĂ©dictible comme nous le rappelle KILLION : « Si vous voulez connaĂźtre la capacitĂ© de votre patient Ă comprendre la parole dans le bruit, vous devez la mesurer ! »
Pourquoi est-il si difficile de prĂ©dire la capacitĂ© Ă comprendre dans le bruit chez le presbyacousique ?LâĂ©quation de HAWKINS revisitĂ©e par Monsieur VERgNON est une belle illustration de la difficultĂ© Ă prĂ©dire la capacitĂ© Ă comprendre dans le bruit.
La capacitĂ© Ă comprendre dans le bruit dĂ©pend du systĂšme auditif dans sa globalitĂ© et câest donc ce que nous testons lorsque nous rĂ©alisons une audiomĂ©trie vocale dans le bruit.
Selon Plomb et Miller, la presbyacousie se dĂ©finit comme Ă©tant une dĂ©tĂ©rioration Ă tous les niveaux du systĂšme auditif, qui peut se dĂ©crire selon deux facteurs : lâattĂ©nuation et la distorsion. LâattĂ©-nuation se mesure simplement en rĂ©alisant une audiomĂ©trie tonale, tandis que la distorsion est bien plus difficile Ă apprĂ©hender car le
LâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit en douze questionsYves LASRY AudioprothĂ©siste D.E., Nantes
MATTHIEU DEL RIO Audioprothésiste D.E., Bordeaux
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signal est dĂ©tĂ©riorĂ© Ă diffĂ©rents niveaux du systĂšme auditif. Une perte dâaudition de type « presbyacousie » sâaccompagne de distor-sions endocochlĂ©aires qui contribuent Ă altĂ©rer le signal vocal, parti-culiĂšrement en environnement bruyant. Il est Ă©videmment prĂ©fĂ©rable pour nous que la composante « distorsion » soit la moindre possible, car il nous suffit simplement dâamplifier le signal. gĂ©rer la distorsion est bien plus compliquĂ© car cela passe par la quĂȘte dâune amĂ©liora-tion sensible du rapport signal sur bruit mesurĂ© Ă la sortie de lâaide auditive.
Concernant la comprĂ©hension dans le bruit, chaque dĂ©cibel compte, et on peut considĂ©rer selon PLOMB quâ « une perte dâintelligibilitĂ© dans le bruit de 3 dB est plus gĂȘnante quâune perte dâintelligibilitĂ© dans le silence de 21 dB ».
Les fabricants nous proposent aujourdâhui des moyens dâamĂ©liorer le RSB, nous devons pouvoir mesurer leur efficacitĂ© « in fine » avec nos patients en rĂ©alisant lâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit de façon standardisĂ©e.
Existe-t-il dâautres facteurs qui entrent en jeu dans le dĂ©codage de lâinformation dans le bruit ?La redondance de lâinformation dans le signal vocal est un Ă©lĂ©ment Ă prendre en compte. MILLER a montrĂ© dĂšs 1950 le rĂŽle de la redon-dance de lâinformation dans la comprĂ©hension du langage. Elle peut ĂȘtre extrinsĂšque si elle sâappuie sur les caractĂ©ristiques de base de la langue parlĂ©e (rĂšgles de syntaxe ou sĂ©mantique par exemple). La redondance est intrinsĂšque si elle dĂ©pend des caractĂ©ristiques de dĂ©codage au niveau du cortex auditif ou des processus cognitifs dâanalyse (transition formantique).
Ensemble, ces deux types de redondances nous apportent bien plus dâĂ©lĂ©ments que nĂ©cessaires pour dĂ©coder lâinformation et comprendre la parole dans le silence. Il a Ă©tĂ© par ailleurs montrĂ© que, pour la plupart des gens, les redondances intrinsĂšques ou extrinsĂšques peuvent ĂȘtre altĂ©rĂ©es seule Ă seule sans dĂ©tĂ©riorer le niveau de comprĂ©hension dans le bruit. Par contre, les choses se compliquent nettement lorsque ces deux types de redondances sont altĂ©rĂ©es, et câest ce qui se passe lorsquâune personne atteinte de presbyacousie essaie de communiquer en environnement bruyant. Notre rĂŽle est de donc de maximiser la redondance pour diminuer au maximum lâincertitude, ces donnĂ©es Ă©tant inversement propor-tionnelles.
Dâautre part, IRVINE a pu mettre en Ă©vidence la mise en place dâune rĂ©organisation des cartes tonotopiques au niveau du cortex aprĂšs lĂ©sion cochlĂ©aire.
Chacun de ces paramĂštres, dans des proportions diffĂ©rentes et de façon indĂ©pendante, va permettre au patient presbyacousique de supplĂ©er Ă son dĂ©ficit, retardant alors lâapparition de la gĂȘne sociale ainsi que la dĂ©marche dâappareillage.
Comment puis-je mettre en place un protocole de mesure de la comprĂ©hension dans le bruit dans ma pratique courante ?Nous avons tous tendance Ă appliquer nos recettes personnelles. Tant quâil nâexistera pas de test normalisĂ©, il sera difficile de conseiller un protocole prĂ©cis et nous nâavons pas de prĂ©fĂ©rence pour une mĂ©thode ou une autre tant quâelle paraĂźt cohĂ©rente. La norme nous indique nĂ©anmoins certains Ă©lĂ©ments.
Comment trouver le temps dâintĂ©grer lâAvB dans mon protocole dâappareillage ?Plusieurs Ă©lĂ©ments sont Ă prendre en compte et tout dâabord la notion de temps de mesure. La durĂ©e nĂ©cessaire Ă la rĂ©alisation de ce test est dâenviron cinq minutes. Câest peu par rapport Ă la durĂ©e que prendra lâappareillage, et cela paraĂźt tout Ă fait indispensable compte tenu de lâinvestissement financier que peut reprĂ©senter pour le patient lâacquisition dâune solution auditive. Il faut se rappeler que la raison premiĂšre de lâappareillage est le souhait dâune amĂ©lioration de la comprĂ©hension, y compris en environnement bruyant. Lâaudio-mĂ©trie vocale dans le bruit est donc incontournable pour mettre en Ă©vidence ces difficultĂ©s ainsi que les progrĂšs rĂ©alisĂ©s. Elle est aussi un outil dâaccompagnement obligatoire pour apporter la meilleure guidance et le meilleur conseil Ă nos patients. Il sâagit donc dâun outil qui amĂ©liore sensiblement la prise en charge, et il est donc dommage et dommageable de sâen priver.
Quel type de matĂ©riel vocal prĂ©conises-tu ? Est-il prĂ©fĂ©rable dâutiliser des mots ou des phrases ?On peut utiliser des mots ou des phrases, cela dĂ©pend du type dâin-formations que lâon souhaite recueillir.
Lâutilisation de phrases est plus reprĂ©sentative des difficultĂ©s que nos patients ressentent au quotidien en environnement bruyant. Le rĂ©sultat mesurĂ© dans ces conditions tient compte de la perception des redondances intrinsĂšques et extrinsĂšques et lâutilisation de ce type de matĂ©riel vocal donne une bonne notion du niveau de
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comprĂ©hension ressenti par le patient en environnement bruyant, en testant le systĂšme auditif dans son ensemble. Il est Ă noter quâen cas de troubles cognitifs (mauvaise capacitĂ© dâanalyse, trouble de la mĂ©moire immĂ©diate), ce test peut donner un mauvais score sans pour autant incriminer lâaudition pĂ©riphĂ©rique. Lâutilisation de loga-tomes, de mots mono ou dissyllabiques pour tester la comprĂ©hen-sion dans le bruit, diminue la complexitĂ© de lâanalyse du signal par le systĂšme auditif central. Un mauvais score pour ce type de tests met davantage en cause lâaudition pĂ©riphĂ©rique. Pour ce qui est des tests de mots sans signification, les plus utilisĂ©s sont le test AVB de LĂ©on DodelĂ© et le test syllabique de Frank LefĂšvre.
Concernant lâutilisation de phrases, un nouveau test pourra prochai-nement sâenvisager, le Matrix. LâidĂ©e de ce test mis en place par le Pr KOLLMEIER de lâuniversitĂ© dâOldenburg repose sur deux notions principales : lâutilisation dâune structure syntaxique fixĂ©e (mot + verbe + nombre + objet + adjectif) organisĂ©e de maniĂšre Ă ce que la sĂ©mantique soit imprĂ©visible. Ce test Matrix se situe alors Ă mi-chemin entre un test classique de phrases et des listes de logatomes.
Tu as mentionnĂ© Ă plusieurs reprises lâutilisation du bruit OvG de LĂ©on DodelĂ©, pourquoi utiliser ce type de bruit ?LâOVg est un signal constituĂ© dâun mixage dâau moins quatre locu-teurs lisant de façon simultanĂ©e un texte diffĂ©rent. Lâensemble donne un signal dâamplitude quasiment stable et non comprĂ©hen-sible. Pendant des annĂ©es, nous avons cherchĂ© le signal qui serait le plus appropriĂ©. Aujourdâhui, le plus simple et le plus efficace est pour nous dâutiliser lâOVg de LĂ©on DODELĂ©. Ce signal est disponible sur les CD dâAudiomĂ©trie vocale du CollĂšge National dâAudioprothĂšse. Il rĂ©pond aux caractĂ©ristiques dĂ©finies dans la norme prĂ©cĂ©demment citĂ©e, et il permet aujourdâhui dâenvisager « enfin » une standardisa-tion du test dâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit.
Certains audioprothĂ©sistes rĂ©alisent lâAvB au casque, dâautres utilisent 2, 3, 5 ou 7 HP, quelle configuration est-il prĂ©fĂ©rable dâutiliser ?Afin de pouvoir rĂ©aliser lâaudiomĂ©trie vocale dans le bruit dans de bonnes circonstances, il convient de sâapprocher au mieux des conditions de la vie rĂ©elle et donc de travailler en champ libre dans une cabine insonorisĂ©e rĂ©pondant Ă la lĂ©gislation en vigueur. Dans cette optique, la configuration idĂ©ale semble ĂȘtre lâutilisation de cinq haut-parleurs.
Quels Ă©lĂ©ments puis-je obtenir Ă lâaide de ce test pour amĂ©liorer la qualitĂ© de mes adaptations ?
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Tu as Ă©voquĂ© une amĂ©lioration de la comprĂ©hension dans le bruit dĂšs les premiers mois dâappareillage, peux-tu nous en dire plus ?Une Ă©tude dans le cadre du gDR « ProthĂšses auditives » dirigĂ© par le Professeur COLLET, montre que le port rĂ©gulier dâaides auditives induit une amĂ©lioration de la discrimination frĂ©quentielle et dâinten-sitĂ©, mais Ă©galement de la sonie.
Dâautres Ă©lĂ©ments tirĂ©s du mĂ©moire dâune Ă©tudiante en fin dâĂ©tudes dâaudioprothĂšse indiquent quâaprĂšs un port de deux mois des aides auditives, sans modification des paramĂštres dâamplification, il est observĂ© une amĂ©lioration significative de lâintelligibilitĂ©.
Lâensemble de ces Ă©lĂ©ments renforce lâidĂ©e essentielle, que toute modification des paramĂštres tant au niveau du traitement du bruit que de la directivitĂ© microphonique, ne pourra ĂȘtre validĂ©e quâul-tĂ©rieurement par le patient aprĂšs mise en place dâune plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale secondaire consĂ©cutive Ă lâutilisation rĂ©guliĂšre de lâappa-reillage auditif.
Pour finir, que devons-nous retenir selon toi concernant lâĂ©coute en environnement bruyant ?Il faut simplement se rappeler que la comprĂ©hension dans le bruit est lâattente premiĂšre dans le cas de la presbyacousie, et quâil nây a pas de lien entre cette difficultĂ© et les autres donnĂ©es audiologiques que nous rĂ©coltons de façon standardisĂ©e. Il est donc impĂ©ratif de quantifier le niveau de comprĂ©hension dans le bruit et de considĂ©rer cette donnĂ©e tout au long du processus de rĂ©habilitation. Nous ne pouvons valider nos modifications de rĂ©glage que dans le temps, du fait de la plasticitĂ© cĂ©rĂ©brale de rĂ©habilitation. Il est aussi important de retenir que dans le cadre de la presbyacousie, câest la quĂȘte du meilleur rapport signal sur bruit qui permettra la meilleure rĂ©habi-litation en environnement bruyant. Pour finir, nâoublions pas dâĂȘtre raisonnables dans nos objectifs, car malgrĂ© une technologie toujours plus efficace, il demeure parfois de grandes difficultĂ©s en environ-nement bruyant en cas de distorsions importantes. Jâen profite, pour finir, pour rappeler le rĂŽle primordial que peuvent tenir nos parte-naires orthophonistes pour ces patients en difficultĂ©, notamment concernant lâapprentissage de la lecture labiale.
Bibliographie
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Comparison of three types of French speech-in-noise tests: A multi-center study Sofie Jansen*, Heleen Luts*, Kirsten Carola Wagenerâ , BirgerKollmeierâ ,âĄ, Matthieu Del Rio¶, RenĂ© Dauman¶, Chris James§, Bernard Fraysse§, Emilie VormĂšs#, Bruno Frachet#, Jan Wouters* & Astrid van Wieringen*, International Journal of Audiology 2011; Early Online, 1â10
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36 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
Certains problĂšmes dâappareillage peuvent ĂȘtre liĂ©s Ă des problĂšmes auditifs centraux. Câest ce que J. JERgER (1997) nous exposait.
En France Jean-Louis COLLETTE sây Ă©tait intĂ©ressĂ© avant mĂȘme de possĂ©der le test B-A-C.
1 Le Bilan dâAudition Central
Le B-A-C est une batterie de tests applicables en pratique courante tant chez lâenfant que chez lâadulte (de 5 Ă 85 ans), qui Ă©value diffĂ©-rents processus auditifs sur une durĂ©e raisonnable (se passe en 2 x 20 minutes). Ce sont des tests synchronisĂ©s en temps et en intensitĂ© rĂ©alisable au moyen dâun systĂšme informatique moderne et dâun logiciel abordable. Il existe des conditions pour la passation des tests ainsi que des limites.
Un test dâintĂ©gration monaural de dĂ©codage phonĂ©tique dâun message Ă redondance rĂ©duite, Lafon 60 (2 x 30 mots), avec et sans bruit est prĂ©sentĂ© au patient. Sâen suivent des Ă©preuves dicho-tiques, (seul tests dâaudiomĂ©trie vocale indicateur de latĂ©ralisation au niveau central). Cinq listes de 10 paires dâitems (20 substantifs, 10 doubles adjectifs, 10 doubles chiffres, 10 triples chiffres) sont Ă©mis dans chaque oreille Ă un niveau de sonie Ă©quivalent (au moins 70 dB SPL). Une variante existe pour les enfants de moins de 8 ans. On teste lâintĂ©gration binaurale quand les items droit et gauche sont rĂ©pĂ©tĂ©s et la sĂ©paration binaurale quand on demande de rĂ©pĂ©ter les items oreille dĂ©signĂ©e (rĂ©ponse oreille droite ou gauche exclusive). Lâanalyse par tranche dâĂąge de ces tests permet de dĂ©terminer une Aptitude Dichotique (AD) ainsi quâune PrĂ©valence dâOreille (PO).
Le B-A-C est peut-ĂȘtre un moyen de prĂ©dire le degrĂ© de satisfaction dâun appareillage auditif et /ou le degrĂ© de difficultĂ© pour lâaudiolo-giste et son patient dans une procĂ©dure dâadaptation prothĂ©tique. Donc si on entend, câest grĂące Ă ses oreilles mais câest aussi avec son cerveau.
Trois cas cliniques montrent lâintĂ©rĂȘt du B-A-C dans la dĂ©cision de lâamĂ©nagement des rĂ©glages destinĂ©s Ă amĂ©liorer le rendement de lâappareillage auditif.
2 Premier cas clinique
Le premier cas montre une patiente rencontrant une gĂȘne perma-nente et anormale de comprĂ©hension en ambiance bruyante. Conscient des difficultĂ©s normales par manque dâentrainement Ă percevoir la parole avec plusieurs interlocuteurs il perdure une gĂȘne
importante et non améliorée avec le port des deux appareils. La
patiente prĂ©fĂšre retirer un appareil et ainsi ĂȘtre amenĂ©e Ă traiter
moins dâinformations sonores. Ceci peut ĂȘtre une premiĂšre alerte Ă
la présence de troubles centraux. Il est important de pouvoir quan-
tifier les informations affĂ©rentes et dâessayer de comprendre le rĂ©el
traitement central. Il nâest pas toujours nĂ©cessaire de transmettre le
maximum dâinformation entrainant ainsi une saturation centrale. Le
B-A-C réalisé par Jean-Louis COLLETTE confirme un appareillage
binaural illusoire, le meilleur choix Ă©tant de conserver un appareillage
unique et dâassocier une rĂ©Ă©ducation orthophonique. La compensa-
tion prothétique doit adopter le réglage le moins perturbant.
3 DeuxiĂšme cas clinique
Un porteur dâun appareillage stĂ©rĂ©ophonique rencontre une gĂȘne
grandissante au niveau de la localisation spatiale. LâĂ©quilibre binaural
parfait procure une sensation étrange lors de déplacements ou lors
dâalertes sonores diverses et variĂ©es. Le patient perçoit des infor-
mations, les analyse, les assimile Ă une action mais se trouve dans
lâincapacitĂ© de situer la scĂšne ainsi que la provenance de la source
sonore. Lâexistence dâun dĂ©phasage de temps anormalement rapide
ou long peut ĂȘtre un Ă©lĂ©ment majeur dans le traitement de lâinfor-
mation... Il est également constaté un ralentissement du décodage
de lâinformation. MĂȘme avec une bonne compensation le dĂ©ficient
auditif conserve des difficultĂ©s dâintelligibilitĂ© et ressent le besoin
dâune communication Ă dĂ©bit ralenti procurant ainsi une lĂ©gĂšre
amĂ©lioration de la comprĂ©hension. Il est observĂ© quâun rĂ©glage
conférant une filtration importante des informations (microphone
directionnel, réducteur de bruit, réducteur de bruit impulsionnel,
etc.) est mieux accepté.
Les rĂ©sultats du B-A-C ne montrent aucune prĂ©valence dâoreille, un
examen neurologique associĂ© montre une pathologie dâAlzheimer
stade 2. Lâimportance de stimuler les aires auditives permettant la
conservation de celles-ci nâest plus Ă dĂ©montrer. Lâaccroissement
des performances du systĂšme de dĂ©codage central au moyen dâun
entrainement permanent et régulier est connu de tous... De plus il
est reconnu quâune absence prolongĂ©e de stimulation peut entrainer
un repli sur soi, des troubles mnésiques ainsi que des problÚmes
de concentration. Troubles et comportements quâil est utopique de
vouloir inverser. Une assistance médicale est également mise en
place.
> DOSSIER
Le Bilan Auditif Central : troubles centraux de lâaudition et applications prothĂ©tiquesJean Louis COLLETTE ORL, Paris
Paul Edouard WATERLOT Audioprothésiste, Laboratoire de correction auditive E. Bizaguet, Paris
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37Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
E.P.U. 2012 <
4 TroisiĂšme cas clinique
Un patient prĂ©sentant une perte auditive ancienne, moyenne, parfai-tement symĂ©trique. Ce patient par nĂ©gligence, par paresse ou par convenance personnelle a retardĂ© lâacte dâappareillage, il peut Ă cause de lâasymĂ©trie du cortex dĂ©velopper ou non une prĂ©domi-nance de ses capacitĂ©s Ă la discrimination pouvant ĂȘtre nĂ©faste Ă la fusion des informations des deux hĂ©misphĂšres cĂ©rĂ©braux. La fonction crĂ©ant lâorgane et lâappareillage prĂ©coce sont deux rĂšgles primordiales pour lâoptimisation de la rĂ©habilitation auditive. Il peut exister une prĂ©valence dâune oreille sur lâautre et oĂč la sommation des deux oreilles engendre un dĂ©sagrĂ©ment plutĂŽt quâun bĂ©nĂ©fice auditif. Le patient bien appareillĂ© ressent toujours une sensation de dĂ©sĂ©quilibre, a toujours tendance Ă tendre lâoreille droite. Une dĂ©gradation de sa participation en sociĂ©tĂ© est constatĂ©e par son entourage, elle est liĂ©e Ă une augmentation de la gĂšne de comprĂ©-hension surtout en milieu bruyant. Il souhaite plus de gain mais ne le supporte pas car les bruits de son environnement le perturbent. Ce que confirme lâessai dâĂ©lĂ©vation du gain. Il accepte donc ce compromis qui lui procure un confort et permet une meilleure concentration, sans toutefois amĂ©liorer la comprĂ©hension de façon satisfaisante. AprĂšs 2 ans dâappareillage, on observe une baisse de son audition et dâune dĂ©gradation progressive plus importante de sa comprĂ©hension. Suite Ă la baisse dâaudition, le patient est rĂ©orientĂ© chez son ORL, Jean Louis COLLETTE, pour contrĂŽle de lâaudition et passage du B-A-C en raison dâune dĂ©gradation des performances, dâun manque dâintĂ©rĂȘt, dâun comportement pathologique. Le patient se repli sur lui-mĂȘme et ne veut plus rĂ©pondre au tĂ©lĂ©phone.
Les conclusions du B-A-C sont en faveur dâune Indication dâappa-reillage binaural Ă©vidente, mais il faut tenir compte des troubles dâintĂ©gration marquĂ©s (Lafon 60 test dĂ©gradĂ© dans le bruit).
Il est ainsi dĂ©cidĂ© de crĂ©er une compensation diffĂ©renciĂ©e lĂ©gĂšre-ment asymĂ©trique afin dâĂ©viter lâinteraction binaurale (garder une bonne amplification sur lâoreille droite et procĂ©der Ă une baisse du gain sur lâoreille gauche). Il est Ă©galement conseillĂ© une rĂ©Ă©ducation orthophonique associĂ©e. Le patient a conscience de ses difficultĂ©s mais se sent amĂ©liorĂ© par les derniers rĂ©glages.
5 Conclusion
Les troubles centraux de lâaudition ne sont pas Ă©vidents de prime abord chez lâadulte. Il faut savoir les Ă©voquer devant certains Ă©lĂ©ments, qui a priori ne sont pas trĂšs difficiles Ă mettre en Ă©vidence Ă condition toutefois de penser Ă les rechercher.
Au niveau de lâappareillage auditif, Il nâexiste pas rĂ©ellement de stratĂ©gie ou encore de technologie de traitement du signal spĂ©ci-fiquement adaptĂ©s Ă ces pathologies. Le choix prothĂ©tique ainsi que les rĂ©glages, seront conformes aux rĂšgles habituelles dâadap-tation. Il faudra dĂ©finir un gain cible Ă partir des donnĂ©es du bilan dâorientation, avec les critĂšres dâune mĂ©thode supraliminaire dâap-pareillage (mesure des seuils dâinconfort et des seuils de confort), puis ajustement sur coupleur et utilisation des mesures in-vivo. Il est important de sâadapter aux troubles associĂ©s Ă la pathologie. (Mauvaise comprĂ©hension dans le bruit ou dans le silence, effica-citĂ© insuffisante de lâappareillage auditif, retard dâapprentissage ou dyslexie, problĂšme neurologique, troubles des fonctions supĂ©rieures, mĂ©moire, attention, etc.).
Des algorithmes particuliers de traitement du signal (microphones directionnels, rĂ©ducteurs de bruits, expansion, etc.) seront spĂ©cifi-quement adaptĂ©s sur un ou plusieurs programmes en fonction du sujet et des objectifs fixĂ©s pour cet appareillage auditif. Des tests objectifs doivent permettent de contrĂŽler et de mettre en Ă©vidence le bĂ©nĂ©fice prothĂ©tique. Les troubles centraux doivent absolument ĂȘtre pris en compte dans toutes les Ă©tapes de la prise en charge prothĂ©tique. Il est important de sensibiliser et intĂ©grer lâentourage du patient. LâidĂ©e dâun travail en Ă©quipe pluridisciplinaire prend Ă©gale-ment tout son sens. (MĂ©decin, personnel soignant, orthophoniste, audioprothĂ©siste, etc.).
Lors de lâappareillage si les limites dâefficacitĂ© de lâappareillage sont importantes, lâaudioprothĂ©siste doit dĂ©montrer au patient et Ă son entourage les possibilitĂ©s de communication telles quâelles sont amĂ©liorĂ©es. Il est important de donner des informations prĂ©cises et des conseils pratiques sur la bonne gestion de lâappareillage et sur la maniĂšre optimale de communiquer avec le patient appareillĂ©.
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> E.P.U. 2012
La cohérence des données concernant la prise en charge du patient est indispensable à la justification des actions réalisées dans le cadre du choix prothétique. Cette cohérence ou son absence doit conduire à la détermination du résultat prédictif, à comprendre et à analyser les éventuelles anomalies, à adapter les choix effectués au fur et à mesure des essais en cabine et en milieu social. La cohé-rence doit exister pour les points suivants :
AnamnÚse, tonales liminaire et supraliminaire, vocales dans le silence et dans le bruit, BAC, gains prothétiques tonal et vocal, gain fonctionnel / mesure in vivo, résultats subjectifs, habituation, satis-faction subjective.
Cette analyse se fait en sachant dĂšs le dĂ©part que le rĂ©sultat ne peut ĂȘtre total et que le pourcentage de rĂ©habilitation dĂ©pend de lâensemble des donnĂ©es analysĂ©es. Toute incohĂ©rence dans ces donnĂ©es doit conduire Ă rĂ©viser Ă la baisse les « promesses », Ă renforcer la prĂ©paration Ă un rĂ©sultat partiel lors de lâĂ©ducation prothĂ©tique, Ă prĂ©parer aux difficultĂ©s initiales (comprĂ©hension dans le silence et le bruit, autophonie, vigilance, etc.), Ă prĂ©parer Ă la nĂ©cessitĂ© dâune rĂ©accoutumance et dâune participation familiale.
Le patient presbyacousique « jeune » peut ĂȘtre dĂ©crit de façon simple et rĂ©pĂ©titive. Il prĂ©sente une surditĂ© progressive « rĂ©cente » bilatĂ©-rale et symĂ©trique, sans Ă©tiologie, accompagnĂ©e systĂ©matiquement dâune gĂȘne en milieu bruyant et Ă distance. Il accuse souvent ses proches dâune mauvaise articulation. Il nâa aucun problĂšme au tĂ©lĂ©-phone, comprend bien certains interlocuteurs et a souvent des diffi-cultĂ©s de comprĂ©hension de la tĂ©lĂ©vision en dehors des journalistes.
Certaines diffĂ©rences sont constatĂ©es lors de la description du pres-byacousique ĂągĂ© ou Ă surditĂ© ancienne. La gĂȘne en milieu silencieux et en milieu bruyant augmente de façon importante et le dĂ©bit de parole devient prĂ©pondĂ©rant. Tous les interlocuteurs articulent mal et le repli est alors dĂ©pendant de la coopĂ©ration familiale. Le tĂ©lĂ©phone commence Ă devenir difficile et la tĂ©lĂ©vision compliquĂ©e en direct nĂ©cessite lâusage dâun casque.
La communication se dĂ©grade avec la famille qui a des difficultĂ©s Ă comprendre le processus de dĂ©codage qui devient tributaire de la vigilance et de lâattention, ce qui correspond souvent Ă la notion de « il nâentend que ce quâil veut ».
La premiĂšre cohĂ©rence Ă rechercher est celle reliant la tonale Ă la vocale. Elle est le signe des troubles du dĂ©codage ou des compensa-tions mises en place. Le niveau du seuil dâintelligibilitĂ© vocal normal est Ă©gal Ă la valeur moyenne des pertes auditives Ă 500, 1000 et 2000 Hz. Lâexistence dâune incohĂ©rence positive doit conduire Ă magnifier les zones de compensation et celle dâune nĂ©gative Ă mesurer les distorsions cochlĂ©aires ou Ă rechercher les troubles centraux du dĂ©codage.
Une discordance entre le seuil dâintelligibilitĂ©, lâanamnĂšse et la description subjective de ses problĂšmes par le presbyacousique doit faire confirmer lâanciennetĂ© de la perte auditive, rechercher une Ă©tio-logie diffĂ©rentielle ayant un impact sur le gain initial et sur le rĂ©sultat prĂ©dictif (vertige, acouphĂšne, maladie ou problĂšme associĂ©, trauma sonore, etc.), remettre Ă plat les possibilitĂ©s de rĂ©ponse aux besoins et
demandes et adapter le discours sur les résultats à long terme.
Les mĂ©thodologies dâappareillage utilisant de façon initiale les valeurs des seuils dâaudition, de confort ou dâinconfort, il semble licite de sâinterroger sur la fiabilitĂ© des seuils relevĂ©s et de recher-cher la cohĂ©rence de lâensemble des donnĂ©es audiomĂ©triques, lâanalyse comparative des diffĂ©rents seuils tonaux et de la vocale venant conforter chez la personne ĂągĂ©e sa capacitĂ© Ă donner des seuils exacts, que ce soit en liminaire ou en supraliminaire.
Le relevĂ© minimum des seuils tonals permettant une analyse de la dynamique correspond Ă la mesure des seuils dâaudition, dâincon-fort et de confort. La dynamique rĂ©siduelle situĂ©e entre seuil dâau-dition et seuil dâinconfort est indispensable Ă la comprĂ©hension du recrutement et donc des conditions de transfert des informations de la voix. Une concordance entre cette dynamique et la courbe vocale est particuliĂšrement intĂ©ressante Ă rechercher car lâexistence de distorsions dâintensitĂ© conduit parfois Ă un rĂ©glage excessif des compressions au regard de la conservation des variations dâinten-sitĂ© de la courbe dâenveloppe. Le relevĂ© de seuil dâinconfort non rĂ©aliste doit de mĂȘme faire Ă©liminer les mĂ©thodologies de partage de la dynamique ou tout au moins imposer une nouvelle mesure basĂ©e sur lâobservation de rĂ©actions objectives dâinconfort. On voit ainsi certains patients indiquer des seuils dâinconfort particuliĂšrement bas alors que lâĂ©preuve vocale peut sâeffectuer Ă des intensitĂ©s supĂ©-rieures sans gĂȘne exprimĂ©e et surtout sans dĂ©gradation de lâintelli-gibilitĂ©. Lâexistence dâune telle discordance doit attirĂ©e lâattention et faire Ă©voluer la mĂ©thodologie de calcul du gain « idĂ©al ». De mĂȘme, le positionnement du seuil de confort trĂšs proche du seuil dâaudition par rapport au seuil dâinconfort doit faire craindre une surditĂ© plus ancienne quâexprimĂ©e et sans doute des difficultĂ©s initiales dâac-ceptation des bruits. En cas dâutilisation du seuil de confort, le gain sera limitĂ© et le rĂ©sultat sans doute insuffisant. LĂ encore, lâanalyse comparative du seuil de confort tonal et vocal peut venir conforter le relevĂ© tonal effectuĂ© pour inciter Ă le rechercher de nouveau.
La courbe vocale peut elle aussi ĂȘtre discordante en fonction des Ă©preuves rĂ©alisĂ©es. Par exemple, la passation dâune Ă©preuve vocale entre voix dâhomme et voix de femme peut donner des courbes trĂšs diffĂ©rentes et induire une erreur de rĂ©glage. Lâamplification sĂ©lec-tive de la zone aigue ne donnera pas forcĂ©ment dâamĂ©lioration pour une voix dâhomme et pour un patient utilisant depuis longtemps les transitions phonĂ©tiques alors que le gain vocal obtenu pour une voix de femme sera net et cohĂ©rent avec lâamplification tonale. Si une augmentation avait Ă©tĂ© faite sur lâanalyse de la voix dâhomme, elle aurait pu conduire Ă une sur-correction pour la voix fĂ©minine.
De mĂȘme, la vocale obtenue sur une surditĂ© ancienne et progressive avec bonne conservation des graves donnera des courbes obtenant le 100 % dâintelligibilitĂ© pour des intensitĂ©s infĂ©rieures au seuil dâaudition dans les aigus, preuve de lâutilisation de la compensation « transitions phonĂ©tiques » donnĂ©e par les graves.
Dâautres discordances peuvent intervenir et faire adapter la mĂ©tho-dologie de relevĂ©s. Par exemple, lâexistence dâerreurs pour les premiers mots dâune liste en dĂ©but de test chez une personne ĂągĂ©e doit entrainer un action corrective, soit dâinformer prĂ©alablement
SynthĂšse et cohĂ©rence des mesuresEric Bizaguet AudioprothĂ©siste D.E., PrĂ©sident du CollĂšge National dâAudioprothĂšseLCA - 20 rue ThĂ©rĂšse - 75001 Paris - [email protected]
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E.P.U. 2012 <
le patient du dĂ©but en le regardant, soit en ne tenant pas compte de la premiĂšre liste qui aura pour but de lancer la vigilance. Cette anomalie au niveau vigilance - trouble de lâattention doit conduire Ă renforcer lâĂ©ducation prothĂ©tique auprĂšs des proches et Ă informer le patient de cette difficultĂ© non liĂ©e Ă lâamplification.
Lors de la prĂ©sence de la famille lors du test, une explication doit lui ĂȘtre fournie afin de prĂ©parer certaines interrogations sur la qualitĂ© de la rĂ©habilitation prothĂ©tique et une liste aprĂšs obtention de la vigilance doit ĂȘtre effectuĂ©e.
En cas dâanomalie de la vigilance ou de troubles centraux du dĂ©co-dage, la rĂ©alisation dâune Ă©preuve vocale utilisant la lecture labiale conduit Ă mieux intĂ©grer la capacitĂ© de participation rĂ©elle du patient ĂągĂ©.
Lâanalyse des discordances peut parfois conduire Ă sâinterroger sur le dĂ©codage central de la parole au 3Ăšme et 4Ăšme Ăąge. En simplifiant les donnĂ©es de bases sur ce dĂ©codage, on retient quâĂ cet Ăąge la capacitĂ© dâutilisation des frĂ©quences graves et de la courbe dâen-veloppe est prĂ©servĂ©e, que les difficultĂ©s dâutiliser les structures fines de la parole augmentent, que la plasticitĂ© centrale diminue et que les capacitĂ©s dâapprentissage se dĂ©gradent. Lâensemble de ces donnĂ©es explique partiellement les difficultĂ©s liĂ©es Ă lâĂąge viennent sâadditionner, voire aggraver de façon trĂšs significative lâimpact des distorsions cochlĂ©aires.
De nombreuses Ă©tudes montrent dâailleurs que le fonctionnement asymĂ©trique de lâinformation dans les lobes temporaux diminue avec lâĂąge et que lors du relevĂ© des courbes de potentiels N1P2, on constate une diminution de cette asymĂ©trie centrale dĂšs lâĂąge de 55 ans. Cette diminution semble expliquer les difficultĂ©s de localisation spatiale croissantes avec lâĂąge et que signale tout patient dĂ©ficient auditif. Les progrĂšs en prothĂšse auditive sont constants, mais lâas-pect central ne pouvant ĂȘtre traitĂ© par la prothĂšse auditive, il reste donc Ă poursuivre les efforts de notre profession pour un dĂ©pistage et un appareillage prĂ©coces.
Cette dĂ©gradation lente, progressive et naturelle de nos fonc-tions centrales est renforcĂ©e par la sous stimulation chronique de certaines zones frĂ©quentielles centrales. La rĂ©organisation centrale sâeffectue et modifie la tonotopie au niveau des aires temporales. La plasticitĂ© diminuant avec lâĂąge, une sous stimulation trop longue additionnĂ©e Ă un Ăąge avancĂ© peut compliquer la rĂ©utilisation de certaines zones aigues et entrainer une rĂ©habilitation moins efficace que celle prĂ©vue lors de lâanalyse initial des seuils tonals.
Une nouvelle rĂ©organisation peut se faire Ă tout Ăąge mais les premiĂšres Ă©tapes de la rĂ©habilitation peuvent se trouver compli-quĂ©es par cet effet et la pĂ©riode dâaccoutumance Ă lâenvironnement sonore peut sâen trouver nettement augmentĂ©e, obligeant Ă une mise en place plus progressive du gain dans la zone considĂ©rĂ©e.
De nombreux Ă©lĂ©ments conduisent Ă©galement Ă privilĂ©gier les zones graves, non seulement au regard de lâutilisation des transitions phonĂ©tiques, mais aussi en raison de la conservation des capacitĂ©s de discrimination des graves et de la persistance de lâutilisation de la courbe dâenveloppe par les patients ĂągĂ©s. On sait que la courbe dâenveloppe du signal de parole est un trait pertinent de reconnais-sance de la parole. LâefficacitĂ© est telle quâun Bruit Blanc modulĂ© en amplitude par la courbe dâenveloppe du signal Ă reconnaĂźtre permet une bonne reconnaissance de la parole (50% Shannon et al. 1995) alors que toute information frĂ©quentielle a Ă©tĂ© retirĂ©e.
Ces indices dâenveloppes temporelles jouent dâailleurs un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la perception de la parole et notamment ceux prĂ©sents dans la phase dâattaque P T K, ce qui peut obliger Ă ne pas utiliser de facteur de compression trop important dans le cas des personnes ĂągĂ©es afin de prĂ©server le passage des modifications de dynamique pour les frĂ©quences graves.
Le poids de la structure fine dans la comprĂ©hension et celui des frĂ©quences aigues dans le dĂ©codage diminuant avec lâĂąge, on retrouve de nouveau que le respect des frĂ©quences graves permet dâamĂ©liorer le processus de dĂ©codage en milieu silencieux.
On retrouve ici une difficultĂ© de choix entre appareillage ou fermĂ©. Dâun cĂŽtĂ© la personne ĂągĂ©e est particuliĂšrement sensible aux diffi-cultĂ©s dâacceptation de sa propre voix, nous conduisant Ă ne pas fermer le conduit auditif externe pour diminuer la gĂȘne liĂ©e Ă lâauto-phonie. Dâun autre cĂŽtĂ©, lâimportance de la prĂ©servation de la courbe dâenveloppe et des informations graves impose une fermeture plus ou moins partielle du mĂ©at afin de fournir une amplification suffi-sante dans cette zone. La seule solution pour rĂ©soudre cette oppo-sition est dâĂ©voluer lentement de lâouvert vers le fermĂ©, surtout lors dâun premier appareillage.
Une Ă©volution lente peut aussi ĂȘtre nĂ©cessaire pour lâappareillage des surditĂ©s dissymĂ©triques anciennes. En effet, il existe au fur et Ă mesure du temps une adaptation progressive compensant partielle-ment la dissymĂ©trie du fait de la modification du gain central. LâĂ©qui-librage doit donc ĂȘtre dâautant plus progressif que lâĂąge est grand et la surditĂ© ancienne. Le choix dâune mĂ©thodologie basĂ©e sur le confort et non sur le seuil dâaudition permet dâobtenir un Ă©quilibre subjectif immĂ©diat au niveau de la voix moyenne avec lâobligation ultĂ©rieure dâune augmentation progressive.
Lâanalyse de la vocale en milieu bruyant montre que lâefficacitĂ© de la rĂ©habilitation peut parfois ĂȘtre dĂ©gradĂ©e fortement par certains dĂ©bruiteurs ou lors de lâutilisation des microphones directionnels. Ce fait sâexplique aisĂ©ment au regard de la baisse des frĂ©quences graves crĂ©Ă©e par les microphones directionnels et du fait que la majoritĂ© des dĂ©bruiteurs sont particuliĂšrement efficaces dans la zone grave, zone de compensation des transitions phonĂ©tiques. Le rĂŽle des dĂ©bruiteurs ne peut cependant ĂȘtre remis en question en tant quâamĂ©lioration du confort dâĂ©coute dans des ambiances sonores chez le presbyacousique dont la plainte principale se trouve ĂȘtre le bruit environnant.
LâĂ©tude vocale dans le bruit rĂ©alisĂ©e en cabine nâest dâailleurs pas toujours reprĂ©sentative des difficultĂ©s rĂ©elles en milieu social car le bruit est constant en cabine alors quâil est fluctuant en vie sociale, ce qui ne crĂ©e pas les mĂȘmes actions sur les dĂ©bruiteurs.
On ne peut pour finir que sâinterroger sur lâutilisation des mĂ©thodo-logies en cas dâutilisation des compensations. En effet, les mĂ©tho-dologies traitent la voix en utilisant les rĂ©fĂ©rences classiques alors que les traits pertinents utilisĂ©s par le presbyacousique ĂągĂ© ne sont pas ceux dâun entendant. Ces rĂ©fĂ©rences sont en effet plus faibles et plus graves ce qui doit entrainer un ajustement des gains et des compressions.
La cohĂ©rence globale est donc difficile Ă obtenir au regard de lâen-semble de ces donnĂ©es. Le fait que la prise en charge soit celle dâun patient dont la surditĂ© pĂ©riphĂ©rique est potentialisĂ©e par lâexistence de troubles centraux du dĂ©codage doit ĂȘtre intĂ©grĂ© dans les diffĂ©-rentes Ă©tapes du choix prothĂ©tique et conduire Ă utiliser les diffĂ©-rentes incohĂ©rences relevĂ©es pour renforcer lâimportance du sens clinique et du rĂŽle du savoir faire de lâaudioprothĂ©siste.
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1 Introduction
Comme lâa Ă©crit Eric BIZAgUET en 1998 dans le Tome 3 du PrĂ©cis dâAudioprothĂšse, lâĂ©ducation prothĂ©tique conditionne lâĂ©fficacitĂ© prothĂ©tique. On peut considĂ©rer que la qualitĂ© de cet accompa-gnement conditionne lâefficacitĂ© de lâappareillage auditif. En effet, comment profiter pleinement dâun outil quel quâil soit sans information prĂ©cise sur son intĂ©rĂȘt, son utilisation et ses limites ?
Souvent associĂ©e Ă une dĂ©marche dâinformations pratiques aprĂšs appareillage, lâĂ©ducation prothĂ©tique commence en rĂ©alitĂ© dĂ©s le premier contact. Elle commence lors des premiers Ă©changes avec lâaudioprothĂ©siste et peut mĂȘme souvent avoir Ă©tĂ© initiĂ©e par le mĂ©decin ORL si celui-ci a pris quelques instants pour informer son patient des bienfaits attendus.
LâĂ©ducation prothĂ©tique est le versant humain de lâappareillage auditif. En fait il sâagit presque de la totalitĂ© de ce qui ne relĂšve pas de la technique prothĂ©tique. Câest un exercice dĂ©licat car il met en jeu toute la complexitĂ© des rapports humains et lâart nĂ©cessaire pour Ă©tablir une communication efficace entre deux individus. Lâaudio-prothĂ©siste devra avoir une rĂ©flexion pĂ©dagogique, psychologique et stratĂ©gique pour sâadapter aux capacitĂ©s du malentendant. La rĂ©ussite est liĂ©e Ă la qualitĂ© de la relation quâil saura Ă©tablir avec son patient.
2 Cadre réglementaire
En 1996 lâO.M.S. a dĂ©fini lâĂ©ducation thĂ©rapeutique du patient avec un objectif de prĂ©vention tertiaire des pathologies chroniques pour les limiter les consĂ©quences fonctionnelles et favoriser la rĂ©insertion des patients.
LâĂ©ducation prothĂ©tique a Ă©tĂ© rendue obligatoire bien avant par la loi N°67-4 du 3 janvier 1967 par nos maitres, prĂ©curseurs, qui avaient bien saisi la place majeure de lâaccompagnement du patient pour un appareillage rĂ©ussi.
Dans le code de dĂ©ontologie europĂ©en en 1988, ses diffĂ©rentes Ă©tapes sont clairement indiquĂ©es. Ce code, signĂ© en 1988 par lâAssociation des AudioprothĂ©sistes EuropĂ©en, rappelle lâensemble des rĂšgles morales et des devoirs des audioprothĂ©sistes envers leurs patients.
3 Incidence de lâĂ©ducation prothĂ©tique sur la qualitĂ© de lâappareillage
LâĂ©ducation prothĂ©tique a fait lâobjet de nombreuses Ă©tudes qui ont analysĂ© son intĂ©rĂȘt a travers plusieurs dimensions. Un Ă©tude dâ Abrams et al en 1992 a dĂ©montrĂ© que lâaccompagnement prothĂ©tique avait un effet positif sur la perception subjective quâa le patient de son propre handicap auditif. En interrogeant un Ă©chan-tillon de 3300 porteurs dâaides auditives, Sergei Kochkin a observĂ© en 1999 quâune augmentation du temps passĂ© en conseil prothĂ©-tique amĂ©liore la satisfaction patient (Figure 1). Plusieurs travaux dont celui de Vuorialho et al en 2006 ont dĂ©montrĂ© que lâĂ©ducation prothĂ©tique permettait dâamĂ©liorer le temps de port de lâappareillage et de limiter les prothĂšses « tiroir ». Ces travaux confirment la place dominante de lâaccompagnement du patient dans le parcours dâappareillage. Il est par ailleurs surprenant de voir que le premier motif dâabandon des appareillages est que « la prothĂšse ne permet pas de restituer une audition normale » (Eurotrack 2009). LâĂ©duca-tion prothĂ©tique a pour premier objet dâavertir le patient des limites de lâappareillage. Il apparait donc quâun certain nombre de patient nâaient pas eu cette information ou aient mal interprĂ©tĂ© le message qui leur a Ă©tĂ© donnĂ©.
4 Communiquer avec le quatriĂšme Ăąge
Il est donc essentiel dâadapter son discours aux capacitĂ©s du sujet ĂągĂ© malentendant. En effet le vieillissement intellectuel affecte natu-rellement la cognition (raisonnement, mĂ©moire, jugement comprĂ©-hension, attention, dĂ©cision, motricitĂ©). De plus les pathologies neuro dĂ©gĂ©nĂ©ratives telle que la maladie dâAlzheimer sont frĂ©quentes au
LâĂ©ducation prothĂ©tique comprend entre autres :
- les conseils dâutilisation, dâentretien et dâhygiĂšne
- la présentation des aides à la communication (télévision, téléphone, radio, HF, etc.)
- la présentation des aides à la vie quotidienne (réveils, rappels de sonnerie, sous-titrage télévision
- le training auditif pour aider Ă lâadaptation prothĂ©tique.
- lâĂ©ducation prothĂ©tique permet le soutien psychologique du patient appareillĂ© et lâaccompagnement humain du patient et de son entourage.
- lâĂ©ducation prothĂ©tique doit se faire en relation avec lâĂ©quipe thĂ©rapeutique : mĂ©decin ORL, mĂ©decin traitant, etc.
LâĂ©ducation prothĂ©tique dans le code de dĂ©ontologie europĂ©en
Figure 1. Niveau de satisfaction patient obtenu en fonction du temps passé en éducation prothétique - S. Kochkin 1999.
LâĂ©ducation prothĂ©tiqueFrançois DEJEAN AudioprothĂ©siste, Montpellier - Membre du CNA - franç[email protected]
Philippe THIBAUT Audioprothésiste, Nßmes - Membre du CNA - [email protected]
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Troubles visuelsSelon lâanciennetĂ© du problĂšme, il a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© une « vision » avec les doigts, par contre, en cas de dĂ©ficit rĂ©cent, on rentre dans les complications, pour les piles un aimant apporte une aide intĂ©res-sante, ou bien un appareil rechargeable.Les difficultĂ©s Ă remonter correctement un embout nettoyĂ©, dont en plus le contrĂŽle visuel de propretĂ© est difficile peuvent nous amener Ă des repĂšres tactiles, Ă la fois sur lâappareil et sur lâembout.
Troubles mnĂ©siquesCâest malheureusement trĂšs frĂ©quent, la patience, un discours adaptĂ©, et bien souvent une notice dâutilisation adaptĂ©e seront nos principales armes.
Les troubles psychologiquesVont ĂȘtre essentiellement la dĂ©gradation de lâimage de soi, manque de confiance nuisible Ă la bonne rĂ©alisation de ce qui est considĂ©rĂ© comme trop compliquĂ©, il convient donc de restaurer une partie de cette confiance sans flagornerie.
Les troubles de lâattention et du jugement Doivent induire de notre part un comportement calme, visant Ă ne pas brusquer.
8 Education pré prothétique
« Les choses quâil nous faut apprendre pour les faire, câest en les faisant que nous les apprenons »AristoteNous sommes lĂ dans un paradoxe, faire ce quâon ne sait pas faire pour apprendre Ă le faire.Nous adopterons une progressivitĂ© dans lâeffort, il ne faudra pas tout faire dâun coup, ni tout faire Ă la fois.Nous ne parlons pas dâĂ©ducation auditive, par contre on peut et on doit proposer, suggĂ©rer, « imposer » un training auditif simple Ă comprendre, simple Ă effectuer et faire comprendre quâun univers sonore normal, riche, est une des conditions nĂ©cessaires Ă la rĂ© habituation et Ă la rĂ©habilitation dâune partie de la fonction auditive.Il est extrĂȘmement important de parler dâĂ©ducation prothĂ©tique au sens large, câest-Ă -dire Ă©ducation Ă la vie avec lâappareil.Câest une vie diffĂ©rente qui sâouvre, tous ne le verront pas de la mĂȘme maniĂšre.
ExpliquerOn doit expliquer et faire comprendre que lâappareillage ne fera pas de la magie, ne change pas lâaudition, mais change le son, que nous aurons des limites, et que notre travail consiste Ă repousser ces limites, en trouvant le meilleur compromis possible.Nous devons aussi faire comprendre que nous devons mener ce combat ensemble, que si Ă©chec il y a nous en aurons notre part.Il faut faire comprendre quâĂ partir de maintenant, nous avons trois options : ne rien faire, faire un appareillage non convenable, faire un appareillage convenable. Seule lâoption 3 est valable.Expliquer les effets de la privation ou appauvrissement sensoriel, sans parler systĂ©matiquement de la fonction cognitive, et si câest le cas diffĂ©rencier tout ceci dâune connotation « intelligence » diminuĂ©e, car bien souvent les gens font lâamalgame et câest trĂšs anxiogĂšne. Ceci ne doit pas ĂȘtre fait dans lâobjectif de ne pas rater une vente, lâobjectif est de ne pas rater lâappareillage.
quatriĂšme Ăąge et ne sont pas systĂ©matiquement identifiĂ©e. Lâiden-tification des troubles Ă©ventuels doit donc ĂȘtre faite prĂ©alablement Ă lâappareillage avec lâĂ©quipe thĂ©rapeutique : mĂ©decin traitant, gĂ©riatre, neurologue, etc. Ensuite lâaudioprothĂ©siste pourra dĂ©finir un mode de communication adaptĂ© pour que lâĂ©ducation prothĂ©tique soit efficace durant tout le processus dâappareillage.
5 Les différentes situations que nous sommes susceptibles de rencontrer
Les personnes isolĂ©esCâest, dans la grande majoritĂ© des cas quâils en sont capables mais nous ne disposons alors dâaucun contrĂŽle Ă domicile. Nous lui demanderons des visites plus frĂ©quentes, mais il faut ĂȘtre certain que cela ait Ă©tĂ© compris intĂ©grĂ©, mĂ©morisĂ©. Ceci nĂ©cessite un suivi de notre part.
Couple, PrĂ©sence dâun aidantLa diffĂ©rence essentielle entre couple et aidant, est que pour le couple la prĂ©sence est permanente, pour lâaidant, ce nâest pas le cas, il faut sâassurer que la consigne est reçue et intĂ©grĂ©e, au moins par lâaidant. Dans tous les cas il faut que les explications et consignes soient donnĂ©es Ă lâutilisateur.On peut laisser un document Ă©crit qui servira Ă la fois Ă lâutilisateur et Ă lâaidant. Câest notre rĂŽle de nous assurer que tout se passe bien.
Maison de retraite, maisons mĂ©dicalisĂ©esIl ne faut pas hĂ©siter, mĂȘme si nous nâavons pas le droit de faire de lâappareillage Ă domicile, en lâoccurrence, ce nâest pas de lâappa-reillage, mais du suivi, Ă nous dĂ©placer. Les Ă©quipes changent, le risque dâerreur est alors multipliĂ© par le nombre.
6 Ăge chronologique et physiologique
Nous avons tous vu des cas extrĂȘmes de grand vieillard en pleine forme, et de jeunes seniors fortement dĂ©gradĂ©s. Les prĂ©cautions particuliĂšres que nous aurons Ă prendre seront donc liĂ©es Ă lâĂąge physiologique. Mais attention, ce fameux grand vieillard en pleine forme peut se dĂ©grader trĂšs vite, il convient dây penser, lors du renouvellement dâappareillage.
7 Les différents troubles que nous sommes susceptibles de rencontrer
Nous nous trouvons devant une quantitĂ© Ă©norme de cas indivi-duels possibles. Nous serons donc amenĂ©s Ă simplifier, car dans la pratique, il nâest pas Ă©vident de faire la part des choses, et de jauger prĂ©cisĂ©ment la hiĂ©rarchie des difficultĂ©s Ă venir.
Troubles praxiquesCâest sans doute le trouble le plus frĂ©quent, et il convient alors de prĂ©voir un apprentissage plus long. Les troubles praxiques concernent essentiellement les aspects mis en place, gestion et entretien. Lors des sĂ©ances dâinitiation et manipulation, il faut Ă©viter dâamener la personne jusquâau dĂ©couragement.
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10 Ăducation post prothĂ©tique
Ceci reprĂ©sente tout le travail de rĂ©vision permanente, de la vĂ©rifi-cation que les consignes donnĂ©es sont suivies, avec si nĂ©cessaire des rĂ©pĂ©titions de certaines phases. Tout ce qui est complĂ©mentaire Ă lâappareillage peut ĂȘtre rĂ©parti dans le temps.
11 Education de lâentourage
Lâentourage a souvent envie de tout faire Ă sa place, de dĂ©cider Ă sa place, de sâĂ©nerver. Lâentourage a souvent plus dâexigences que le patient lui-mĂȘme et souvent ne comprend pas les difficultĂ©s rĂ©elles, lâĂ©ducation prothĂ©tique porte alors aussi sur ce volet, mais sans se faire un ennemi de lâentourage, tout en restant en contact prioritaire avec le patient.
12 Conclusion
Philosophiquement, lâapproche de lâĂ©ducation prothĂ©tique des personnes du 4Ăšme Ăąge est la mĂȘme que pour tous les Ăąges, puisquâil sâagit dâadapter le discours et les actes aux compĂ©tences de celui qui Ă©coute. Mais les points suivants ont une importance encore plus grande : disponibilitĂ©, adaptabilitĂ©, Ă©coute, stratĂ©gie de palliation, temps passĂ©, respect.
13 Références
Abrams HB, Hnath-Chisolm T, Guerreiro SM (1992) The effects of intervention stratégy on self perception of hearing handicap, Ear Hear,13(5):371-7.
Anovum 2009 - EuroTrak. European Hearing Instrument Manufacturers Association.
Kochkin S (1999) Tracking Survey; Customer Satisfaction Revisited. Seminar at the annual Hearing Industries Assn. Committee Day meeting in Minneapolis, MN, June23.
Vuorialho A, Karinen P,Sorri M. (2006) Counselling of hearing aid users is highly cost-effective. Eur Arch Otorhinolaryngol, 263(11):988-95.
Un appareillage ratĂ©, câest un appareillage qui nâest pas portĂ©,
quelles quâen soient les raisons. Et souvent câest parce que on nâest
pas parvenu à faire intégrer le message selon lequel on ne pourrait
lui redonner « les oreilles de ses 20 ans ». Evoquons à ce sujet les
ravages de la publicité tendant à faire croire que nous pouvons faire
des oreilles neuves.
DĂ©dramatiserIl faut dĂ©dramatiser le temps dâappareillage, lâĂ©chec du dĂ©butant est
une chose normale.
Il faut donc procĂ©der par ordre, expliquer sa surditĂ©, faire voir quâon
connait, et en mĂȘme temps quâon en Ă©tudiera les particularitĂ©s.
Ces explications vont porter sur tous les aspects de ses difficultés
dont particuliĂšrement les ambiances bruyantes, câest Ă la fois la
difficultĂ© la plus souvent mise en avant et la plus compliquĂ©e Ă
rĂ©soudre. Ceci nâest pas le plus facile Ă faire rĂ©ellement admettre.
Certains critĂšres sont difficiles Ă faire comprendre Ă des gens trĂšs
ĂągĂ©s, et il est souvent indispensable dâimager nos propos, jâutilise
souvent des analogies visuelles, qui, mĂȘme si elles sont fondamen-
talement fausses la plupart du temps, sont bien souvent assez faci-
lement intégrées.
9 Education prothétique
Phase Ă la fois la plus simple et souvent la plus longue, il sâagit de
lâapprentissage de la mise en place, de lâappareillage, du change-
ment des piles, etc. Ceci est Ă©galement trĂšs chronophage.
Nous répÚterons, et nous demanderons les répétitions à la maison
puis un contrÎle continu sur la durée, qui donne une motivation
simple, et est une bonne façon de progresser.
Il ne faut pas laisser partir les gens sans avoir la certitude que la
mise en place soit acquise,
Nous pouvons donc ĂȘtre amenĂ©s Ă ne dĂ©livrer quâune information
par séance.
Nous devons faire voir, et faire faire, la démonstration ne suffit pas,
et de la mĂȘme maniĂšre quâon a pu Ă©tablir une notice personnalisĂ©e,
on peut établir un planning personnalisé.
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La prĂ©valence de surditĂ© profonde Ă totale chez les patients de plus de 65 ans est estimĂ©e entre 0,6 et 1,1 %. Les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques montrent que cette population « ĂągĂ©e » augmente rapidement dans les pays dĂ©veloppĂ©s, et devrait atteindre plus de 20% de lâensemble de la population en 2030. LâINSEE prĂ©voit que nous serons 67,2 millions en 2030, ce qui reprĂ©sente plus de 135 000 patients ĂągĂ©s de plus de 65 ans, candidats potentiels Ă lâimplantation cochlĂ©aire. La Haute AutoritĂ© de SantĂ© en 2007 a dĂ©fini que lâimplant cochlĂ©aire chez lâadulte est indiquĂ© en cas de discrimination infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 50% pour les mots disyllabiques en champ libre (liste de Fournier), avec des prothĂšses auditives adaptĂ©es. Il est Ă©galement recommandĂ© en cas de fluctuations auditives, si le retentissement sur la commu-nication est majeur, et en cas de surditĂ© profonde sur les frĂ©quences moyennes et aiguĂ«s avec prĂ©servation dâun seuil auditif sur les frĂ©quences graves et une intelligibilitĂ© entre 50 et 70% avec des prothĂšses adaptĂ©es. LâHAS indique quâil nây pas de limite dâĂąge pour lâimplantation cochlĂ©aire, mais un bilan psychocognitif doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© chez le sujet « ĂągĂ© » (Ăąge non prĂ©cisĂ©). Enfin, lâimplantation bilatĂ©rale est possible en cas de perte de bĂ©nĂ©fice audioprothĂ©tique du cĂŽtĂ© opposĂ© chez un patient porteur dâun implant cochlĂ©aire unilatĂ©ral, si cela provoque une perte dâautonomie chez le sujet ĂągĂ©. De nombreuses Ă©tudes rĂ©trospectives ont comparĂ© le bĂ©nĂ©fice de lâimplant cochlĂ©aire chez le sujet ĂągĂ© par rapport Ă une population plus jeune. Toutes montrent une amĂ©lioration des performances trĂšs significative aprĂšs implantation cochlĂ©aire, dans le silence et dans le bruit, mĂȘme chez des sujets trĂšs ĂągĂ©s (80 ans et plus, voir plus de 90 ans) 1,2. Les performances sont comparables entre sujets ĂągĂ©s et sujets plus jeunes dans le silence, mais semblent un peu moins bonnes dans le bruit ou Ă un dĂ©bit de parole rapide. Cependant, la durĂ©e de surditĂ© profonde est souvent plus longue dans cette popula-tion, ce qui peut expliquer cette diffĂ©rence qui sâestompe si on rĂ©alise une analyse multivariĂ©e incluant la durĂ©e de surditĂ© 1. La courbe dâap-prentissage est identique entre sujet jeune et sujet ĂągĂ©. Par ailleurs, toutes les Ă©tudes montrent une amĂ©lioration trĂšs signifi-cative de la qualitĂ© de vie aprĂšs implantation cochlĂ©aire, comparable Ă celle retrouvĂ©e chez les sujets plus jeunes. Cette amĂ©lioration de la qualitĂ© de vie est particuliĂšrement importante chez le sujet ĂągĂ©, chez qui il a Ă©tĂ© clairement montrĂ© que la surditĂ© favorisait la dĂ©pression, lâisole-ment, le repli sur soi, et pouvait donc conduire Ă une perte dâautonomie. Lâincidence des complications chirurgicales (vertiges, instabilitĂ©, retard de cicatrisation, etc.) est comparable entre sujet ĂągĂ© et sujet plus jeune. Les complications anesthĂ©siques sont un peu supĂ©rieures chez les patients de plus de 80 ans et /ou avec des scores ASA Ă©levĂ©s, mais lâensemble des auteurs concluent quâun Ăąge avancĂ© nâest pas une contre-indication Ă lâimplantation cochlĂ©aire, Ă condition quâune bonne Ă©valuation prĂ©-opĂ©ratoire des comorbiditĂ©s soit faite 2. Les Ă©tudes cout-efficacitĂ© rĂ©alisĂ©es en Angleterre et aux USA ont par ailleurs montrĂ© que lâimplantation cochlĂ©aire avait un coĂ»t-efficacitĂ© tout Ă fait acceptable, mĂȘme chez des sujets de plus de 70 ans 3.Il a Ă©tĂ© rĂ©cemment dĂ©montrĂ© que les troubles de mĂ©moire et la survenue dâune maladie dâAlzheimer sont beaucoup plus frĂ©quents en cas de surditĂ© pĂ©riphĂ©rique (multipliĂ© par 2 si surditĂ© lĂ©gĂšre, 3 si surditĂ© moyenne et 5 si surditĂ© sĂ©vĂšre) 4,5. Les tests auditifs centraux
Implant cochlĂ©aire chez le sujet ĂągĂ© : amĂ©lioration des performances auditives, de la qualitĂ© de vie et des fonctions cognitivesIsabelle MOSNIER Service ORL, HĂŽpital Beaujon/PitiĂ© SalpĂ©triĂšre (AP-HP), Centre RĂ©fĂ©rent pour lâimplant cochlĂ©aire chez lâadulte en Ile de France.
(tests dichotiques) sont pertubĂ©s de façon trĂšs prĂ©coce chez 80 Ă 90% des patients prĂ©sentant une dĂ©mence ou des troubles de la mĂ©moire et constituent actuellement un test de dĂ©pistage des pathologies cognitives 6. Cependant, ces tests ne peuvent pas ĂȘtre rĂ©alisĂ©s chez les candidats Ă lâimplant du fait de la sĂ©vĂ©ritĂ© de la surditĂ©. Lâimpact de la rĂ©habilitation auditive par lâappareillage sur les fonctions cognitives a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© dans certaines Ă©tudes, avec des rĂ©sultats controversĂ©s, mais jamais aprĂšs implantation cochlĂ©aire. Nous avons rĂ©alisĂ© une Ă©tude prospective multicentrique en France, qui a inclut 95 patients ĂągĂ©s de 72 ans en moyenne [65-84]. Lâim-plantation cochlĂ©aire a permis une amĂ©lioration trĂšs significative des performances dans le silence (64 % de comprĂ©hension des mots disyllabiques dans le silence 12 mois avant lâimplantation versus 16 % avant lâimplantation ; 41 % de comprĂ©hension pour un rapport signal/bruit de 10 dB versus 3 % avant lâimplantation). Il nây a pas eu dâaggravation des vertiges ou de lâinstabilitĂ©, mĂȘme en post-opĂ©ra-toire immĂ©diat et chez les patients de plus de 75 ans. Un an aprĂšs lâimplantation, environ 1/3 des patients peuvent tĂ©lĂ©phoner avec nâimporte qui, 1/3 avec des interlocuteurs connus et 1/3 des sujets ne peuvent pas tĂ©lĂ©phoner. LâĂ©tude de la qualitĂ© de vie a utilisĂ© le questionnaire NIJMEgEN, spĂ©cifique de lâimplantation cochlĂ©aire, et a montrĂ© une amĂ©lioration trĂšs significative dĂšs 6 mois aprĂšs lâim-plantation, en ce qui concerne lâestime de soi, les activitĂ©s et interac-tions sociales, mais Ă©galement en ce qui concerne la production de la parole, et la perception de la parole simple et plus complexe. Un bilan neuropsychologique, Ă la recherche de troubles cognitifs, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avant lâimplantation et 6 et 12 mois aprĂšs lâimplantation. Nous nâavons pas retrouvĂ© dâinfluence des fonctions cognitives sur les performances avec lâimplant cochlĂ©aire. Par contre, le nombre de patients ayant des tests cognitifs anormaux avant lâimplantation a diminuĂ© de façon trĂšs importante 12 mois aprĂšs lâimplantation. Cette amĂ©lioration des fonc-tions cognitives est secondaire Ă lâamĂ©lioration de lâintelligibilitĂ© grĂące Ă lâimplant cochlĂ©aire, mais on ne peut pas exclure un effet positif de la rĂ©Ă©ducation orthophonique post-opĂ©ratoire. En conclusion, cette Ă©tude prospective confirme que lâimplantation cochlĂ©aire chez le sujet ĂągĂ© permet une amĂ©lioration trĂšs significative des performances dans le silence et dans le bruit et de la qualitĂ© de vie, avec comme corollaire le maintien de lâautonomie au domicile et des interactions sociales. LâamĂ©lioration des fonctions cognitives constatĂ©e aprĂšs implantation cochlĂ©aire pourrait en outre retarder lâapparition des dĂ©mences, mais des Ă©tudes Ă plus long terme sont nĂ©cessaires.
1. Budenz CL, Cosetti MK, Coelho DH, Birenbaum B, Babb J, Waltzman, SB, Roehm PC. The effects of cochlear implantation on speech perception in older adults. J Am Geriatr Soc 2011; 59: 446-453.
2. Carlson ML, Breen JT, Gifford RH, Driscoll CLW, Neff BA, Beatty CW, Peterson AM, Olund AP. Cochlear implantation in the octogenarian and nonagenarian. Otol Neurotol 2010; 31: 1343-1349.
3. UK cochlear implant group study. Criteria of candidacy for unilateral cochlear implantation in postlingually deafened adults II: cost-effectiveness analysis. Ear Hear 2004; 25: 336-360.
4. Lin FR. Hearing loss and cognition among older adults in the United States. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2011; 66: 1131-1136.
5. Lin FR et al. Hearing loss and incident dementia. Arch Neurol 2011, 68: 214-220. 6. Gates GA, Anderson ML, Mc Curry SM, Feeney MP, Larson EB. Central auditory
dysfunction as a harbinger of Alzheimer dementia. Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2012, 137:390-395.
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44 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> E.P.U. 2012
2 Quel est le rĂŽle de lâorthophoniste dans lâĂ©quipe pluridisciplinaire ?
Lâorthophoniste a trois rĂŽles Ă jouer dans ce partenariat interdisci-
plinaire.
Le premier rÎle, en tant que thérapeute, consiste à rééduquer
et Ă entraĂźner les sourds, malentendants appareillĂ©s. Câest le
professionnel qui oriente et renseigne des fonctions cognitives et
mnĂ©siques liĂ©es Ă lâaudition et Ă lâĂąge. Il entraĂźne lâindividu Ă exercer
et/ou perfectionner les compétences dans les stratégies de compen-
sation pour améliorer la communication orale. Cette rééducation est
souvent appelée « Rééducation Auditive ». En principe, nous devons
plutÎt la nommer « Rééducation Auditivo-Cognitive ou Cognitivo-
Auditive » puisque nous rééduquons les schémas cérébraux, pas
uniquement les oreilles. Le principe de cette rééducation repose sur
certaines bases théoriques. Celles-ci ont pour objectif la mise en
place des stratégies cognitives efficaces par des approches/tech-
niques adaptées. Pour énumérer quelques unes :
âą Les paires minimales â lâapprentissage par une comparaison
des sons isolĂ©s ou complexes. Lâindividu indique si les stimuli
présentés sont différents ou identiques.
âą La hiĂ©rarchisation des difficultĂ©s â la progression en difficultĂ© des
exercices et/ou des situations de communication pour améliorer
une capacité cible. Elle permet une transition dans la douceur et
respecte le rythme de lâĂ©volution du chacun.
âą Les rĂšgles des paramĂštres acoustiques â rythme, intensitĂ©,
fréquence, tempo, prosodie
âą Les quatre stades dâaudition â dĂ©tection, discrimination, identifica-
tion et compréhension. Le travail à chaque stade aide à optimiser
les restes auditifs, les gains apportés par les prothÚses auditives.
âą Les rĂšgles de la phonologie française â lâorganisation des sons
dans la langue française afin de former un énoncé. Ces rÚgles
permettent une meilleure compréhension des confusions phoné-
tiques et/ou phonémiques. Ces derniÚres ne sont pas à éviter.
Elles doivent ĂȘtre utilisĂ©es comme une forme de connaissance ou
dâoutil indispensable pour rĂ©soudre un problĂšme rĂ©current.
âą Les processus cognitifs - les diffĂ©rents modes dâopĂ©rations
mentales à travers lesquels les informations sont saisies, traitées
et stockĂ©es. Pour nâen citer que quelques uns : perception, accou-
tumance, endurance, attention, concentration, représentation,
classification/catégorisation, sélectivité, anticipation, mémoire,
langage.
âą Les thĂ©ories dâapprentissage â selon les modĂšles diffĂ©rents tels
Constructiviste (Piaget), Socio-constructiviste (Vygotski, Bruner et
Wallon), Transmissif (Shannon et Weaver), Comportementaliste
(Skinner)
Lors de lâEPU 2012, nous avons abordĂ© le bilan orthophonique dans
le cadre de la presbyacousie chez les personnes ùgées. Dans la
continuité du thÚme, nous présentons le programme de rééducation.
Pour rappel, une prescription médicale est préalable à toute prise en
charge en orthophonie. Les séances sont en grande partie rembour-
sĂ©es par la Caisse Primaire dâAssurance Maladie (CPAM - sĂ©curitĂ©
sociale) et éventuellement un complément par la mutuelle.
Une fois le bilan orthophonique de lâaudition Ă©tabli, lâorthophoniste
peut répondre à ces points suivant :
⹠La prise en charge en rééducation ou non
⹠La durée approximative de la prise en charge
⹠Le nombre et la fréquence des séances
⹠La durée de chaque séance
âą Les outils et techniques Ă utiliser
âą Les partenaires Ă contacter
1 Que signifie la rééducation orthophonique ?
Selon lâOrganisation Mondiale de SantĂ© (OMS), la rĂ©Ă©ducation
englobe les techniques qui visent Ă aider lâindividu Ă rĂ©duire les
dĂ©ficiences et les incapacitĂ©s dâun patient. Elle est un moyen de
READAPTATION (ensemble des moyens mis en Ćuvre pour aider le
patient Ă sâadapter Ă ses incapacitĂ©s lorsquâelles deviennent stabi-
lisées et persistantes), visant une REINSERTION, le retour dans la
sociĂ©tĂ© en Ă©vitant les processus dâexclusion.
Dans le cadre de la presbyacousie en général, la prise en charge
orthophonique, au mĂȘme titre quâun appareillage auditif, fait partie
de cette rééducation. Sa spécificité chez les personnes ùgées pres-
byacousiques repose sur les facteurs suivant :
âą La motivation de lâindividu qui dĂ©termine son engagement pour la
rééducation. Celle-ci est souvent moindre chez cette population.
Le plus difficile est de convaincre le patient à adhérer et enfin
sâapproprier le projet rĂ©Ă©ducatif.
âą La variabilitĂ© de la prĂ©sence dâun entourage de soutien.
⹠La plasticité cérébrale moindre que chez les plus jeunes (temps
de réactivité plus lents, processus de raisonnement plus ralenti,
adaptabilité plus rigide)
⹠La présence des troubles cognitifs évolutifs (sénilité, maladie
dâAlzheimer, perte de vigilance, de mĂ©moire, etc.) qui majore les
troubles auditifs et vice-versa
âą LâĂ©tat Ă©motionnel (dĂ©pression, piĂštre estime de soi, repli sur soi,
etc.) qui influence la perception sensorielle
Lâorthophoniste dans lâĂ©quipe pluridisciplinaire (la suite du bilan orthophonique)GĂ©raldine BESCOND Orthophoniste, Clinique de La Sagesse, CHRU Pontchaillou
![Page 47: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/47.jpg)
45Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
E.P.U. 2012 <
Le travail en lecture labiale est parfois difficile voire mĂȘme impos-sible Ă cause de problĂšmes visuels (glaucome, cataracte, DMLA, etc.) chez les personnes ĂągĂ©es. NĂ©anmoins, il est intĂ©ressant de le combiner avec le travail auditif pour amĂ©liorer la comprĂ©hension du message oral.
Le deuxiĂšme rĂŽle est, en tant que conseiller de communication (coach), dâaccompagner lâindividu vers une meilleure stratĂ©gie de communication en tenant compte de la personnalitĂ© et des capa-citĂ©s rĂ©alistes. Le but est de dĂ©velopper un comportement adaptĂ©. Ce dernier comprend un changement dans les habitudes conver-sationnelles lors des situations dâĂ©changes avec lâentourage fami-lial, amical et social. Un des comportements nĂ©gatifs Ă travailler est lâagressivitĂ© ou le monologue. Il sâagit dâun individu qui mono-polise la conversation en parlant en continu sans attendre ni prĂȘter attention Ă la rĂ©ponse de son interlocuteur. La plupart du temps, lâimpatience et lâagacement accompagnent cette attitude. Un autre comportement est lâantipode du premier. Il sâagit dâun individu qui donne lâimpression dâĂ©couter tout le temps. Mais, qui en vĂ©ritĂ© fait semblant de comprendre. Pour sa part, ce sont lâattitude fata-liste et la lassitude qui lâaccompagnent. Dans lâensemble, nous abordons et analysons les situations difficiles afin dâencourager la personne ĂągĂ©e sourde ou malentendante Ă rĂ©flĂ©chir et Ă trouver une rĂ©ponse adaptable dans sa routine habituelle.
Le troisiĂšme rĂŽle de lâorthophoniste peut ĂȘtre dĂ©fini comme le facilitateur de rencontre. Puisque les sĂ©ances sont hebdoma-daires, câest le professionnel qui voit lâindividu le plus souvent. Dans le cas oĂč des difficultĂ©s inhabituelles sont observĂ©es, son intervention auprĂšs de lâaudioprothĂ©siste ou le mĂ©decin prescrip-teur est bienveillante. Le principe du binĂŽme audioprothĂ©siste-orthophoniste, que nous trouvons dans le cadre des centres dâim-plant cochlĂ©aire permet une rĂ©activitĂ© pour corriger les problĂšmes techniques. Un bon fonctionnement de lâappareil auditif, prothĂšse auditive ou implant, permet une meilleure restitution acoustique. Par consĂ©quent, les fonctions cĂ©rĂ©brales retrouvent plus aisĂ©ment les repĂšres auditivo-cognitifs.
Des rencontres entre les porteurs de prothĂšses auditives sont Ă©galement bĂ©nĂ©fiques Ă condition de bien faire correspondre les profils. Ces Ă©changes permettent aux patients de se rendre compte que les difficultĂ©s sont Ă©galement vĂ©cues par les autres. En mĂȘme temps, des astuces peuvent ĂȘtre Ă©changĂ©es pour un essai ultĂ©rieur.
3 Comment promouvoir ces soins méconnus pourtant efficaces ?
2% des prescriptions mĂ©dicales de soins en orthophonie provient des ORL. (CNAMTS : Caisse Nationale de lâAssurance Maladie des Travailleurs SalariĂ©s, 2010). Pourtant, qui est le mieux placĂ© pour prescrire la prise en charge orthophonique de la surditĂ© ?
Il est difficile dâidentifier la cause rĂ©elle de ce taux trĂšs bas. Cepen-dant, nous pouvons supposer :
- une mĂ©connaissance du mĂ©tier de lâorthophonie par les mĂ©decins ORL,
- certaines idĂ©es prĂ©conçues parfois gĂ©nĂ©ralisĂ©es comme lâortho-phonie nâest que pour :
LâexpĂ©rience de lâorthophoniste lui permet dâorganiser des exercices et des situations dâĂ©change favorables Ă un RE-apprentissage. Il doit utiliser des matĂ©riels adĂ©quats aux bons moments, dâune durĂ©e et dâune façon adaptĂ©es. Les exercices sont proposĂ©s dans les situa-tions diffĂ©rentes SELON les besoins et les demandes de chaque individu â dans le calme, en conversation duale, Ă distance, dans le bruit (type cocktail party, avec de la musique, radio), par tĂ©lĂ©phone.
Un travail spĂ©cifique de mĂ©moire aidera Ă relancer le rĂ©seau neuronal. Quelques exemples : lâapprentissage de procĂ©dĂ©s mnĂ©motechniques pour retenir les listes des mots (techniques de liaison, mĂ©thode de loci, etc.) restitution par sĂ©quence des bruitages de la vie quotidienne (les clefs qui tintent, la porte qui sâouvre, un chien qui aboie, les clefs posĂ©es sur une table, le claquement dâune porte, une voix qui interpelle), comprĂ©hension dâun texte et la restitution des dĂ©tails etc.
La Lecture Indirecte MinutĂ©e (LIM), « Speechtracking » en anglais, est une des mĂ©thodes les plus innovatrices de ces 25 derniĂšres annĂ©es. C. De Filippo et B.Scott lâont conçue pour amĂ©liorer la perception de parole chez les adultes devenus sourds. En pratique, le locuteur - ici le rĂ©Ă©ducateur- lit un texte prĂ©parĂ©, phrase par phrase pendant une durĂ©e prĂ©dĂ©terminĂ©e. LâactivitĂ© du rĂ©cepteur - la personne malentendante - est de rĂ©pĂ©ter exactement ce qui est dit. En cas de rĂ©ponse erronĂ©e, le thĂ©rapeute utilisera une stra-tĂ©gie de rĂ©mĂ©diation (par une simple rĂ©pĂ©tition, lâutilisation des mots clefs ou une paraphrase). A la fin de lâexercice, le nombre de mots est comptĂ© et rapportĂ© au temps Ă©coulĂ©. Le rĂ©sultat donne la vitesse en mpm (mots par minute). Cet exercice peut ĂȘtre utilisĂ© dans les trois modes : en audition seule, en audio-visuel ou en visuel seul. Tout dĂ©pend de lâobjectif Ă travailler, sâil sâagit un travail purement auditif, en communication globale ou en lecture labiale.
Lâutilisation de la musique dans le programme de rĂ©Ă©ducation chez les adultes est assez rĂ©cente. Des chercheurs comme E. Bigand, B. Poulin, g. Schlang, C. Pantev entre autres, ont dĂ©montrĂ© un processus complexe mais trĂšs intĂ©ressant de lâactivitĂ© cognitive lors des exercices spĂ©cifiques et ciblĂ©s par le biais de la musique.
La MĂ©thode Verbo-tonale (MVT), un concept conçu et Ă©laborĂ© au dĂ©part en 1954 pour lâapprentissage dâune langue Ă©trangĂšre par le Pr. guberina, est dĂ©jĂ bien connue dans la prise en charge pĂ©dagogique des enfants sourds mais rarement utilisĂ©e chez les adultes et encore moins chez les personnes ĂągĂ©es, Elle se fonde sur lâhomme : « ĂȘtre complexe qui fonctionne comme un tout » et non lâhomme : « ensemble de sens et de fonctions isolĂ©es ». Elle ne considĂšre pas le langage oral comme une succession de mots, mais comme « dialogue et mouvement ». Câest une mĂ©thode poly-sensorielle qui requiert la participation du corps tout entier qui favorise la perception mais aussi lâĂ©mission et cela Ă travers les activitĂ©s de rythme corporel, de rythme musical et de graphisme phonĂ©tique. Elle est dynamique et exige une crĂ©ativitĂ© de la part du rĂ©Ă©ducateur.
Lâadaptation de la MVT chez les personnes ĂągĂ©es pourrait revĂȘtir la forme de frapper des mains en mĂȘme temps que des chansons connues ou inconnues (travail du rythme), lever ou descendre un bras pour indiquer le changement des frĂ©quences dâune chanson etc. Elle semble prometteuse car elle associe la motricitĂ© aux sons et sens. Les mouvements proposĂ©s sont adaptĂ©s selon les capa-citĂ©s physiques et motrices de la personne ĂągĂ©e â arthrite, rhuma-tisme, ankylose, douleurs musculaires, etc.
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> E.P.U. 2012
5 Questions
1. Que rééduquons-nous dans la prise en charge de la surdité?
a. Les oreilles
b. Le cerveau
c. La langue
d. La personnalité
2. Que signifie la Lecture Indirecte Minutée ?
a. Une lecture silencieuse
b. Une lecture Ă haute voix
c. Une répétition des phrases présentées oralement
d. Une dictée des phrases présentées oralement
3. Lâorthophoniste choisit des textes ou des articles au hasard.
a. Oui
b. Non
c. Parfois
d. La moitié du temps
4. Quel rĂŽle nâest pas celui de lâorthophoniste ?
a. Thérapeute
b. Coach
c. Prescripteur
d. Facilitateur des rencontres
5. Quelles sont les bases théoriques de la rééducation ?
a. Les paires maximales
b. Les thĂ©ories dâapprentissage
c. La hiérarchisation des difficultés
d. Les rÚgles de la phonologie française
- les troubles du langage
- apprendre Ă parler aux enfants
- apprendre Ă lire aux enfants
- le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste ou ORL ne croit pas aux bienfaits ou aux rĂ©sultats de lâorthophonie dans le cadre de la presbyacousie chez les personnes ĂągĂ©es,
- une prescription non suivie par le patient.
Aujourdâhui, il est temps de corriger cette lacune. Une information plus approfondie du rĂŽle de lâorthophoniste parmi les internes en ORL pourrait ĂȘtre une piste. Faire publier des articles, mĂȘme si ce dernier prends plus du temps, concernant la rĂ©Ă©ducation dans ce domaine pourrait ĂȘtre une autre.
Pour une meilleure qualitĂ© de vie /pour le bien ĂȘtre de nos patients qualifiĂ©s de quatriĂšme Ăąge lors de cet EPU, la collaboration entre le mĂ©decin ORL, lâaudioprothĂ©siste et lâorthophoniste semble primor-diale. Lâorthophoniste a vĂ©ritablement sa place dans lâĂ©quipe pluri-disciplinaire qui prend en charge les personnes ĂągĂ©es presbyacou-siques.
4 Bibliographie
Music, cerebral plasticity and cognition, Schlaug, Pantev et coll, 2005
Are we experienced listeners?, Bigand & Poulin, 2005
Anatomically distinct dopamin release during anticipation and expe-rience of peak emotions to music, Salimpoon & Benovoy, 2011
RĂ©trospection, Guberina, 2003
Réorganisation cérébrale, Giraud, 2002
Le son en main, Rochette, 2010
Communication in brain, Lomber, 2010
Techniques and devices to restore cognition, Serruya & Kahana, 2008
Numerical aspects of the Speechtracking procedure, Spens, Gnosspe-lius et al, 1992
RĂ©Ă©ducation de la boucle audiophonatoire, Dupont & Lejeune 2010
Aides tactiles, Plant, 1998
DĂ©marches naturelles sensorielles, Reed et al, 1992
Mots clés de la didactique, Astolfi, Daroté et al, 1997, De Boeck
Lâerreur, un outil pour enseigner, Astolfi, 2004, ESF
Situations-problĂšmes et savoir scolaire, Fabre, 1999, PUF
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48 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
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1 Introduction
Le vieillissement de la population française sâaccompagne dâune
augmentation exponentielle des pathologies neurodégénératives et
neurosensorielles. La presbyacousie est le vieillissement habituel de
lâaudition qui sâexprime plus ou moins tĂŽt en fonction de certains
facteurs génétiques et environnementaux.
Le retentissement de ces troubles sensoriels, au niveau de lâauto-
nomie, la qualité de vie est importante. Le lien avec les troubles
cognitifs est retrouvĂ© dans un certain nombre dâĂ©tudes prospec-
tives récentes. La presbyacousie peut entraßner également des
syndromes dépressifs et une diminution des activités sociales des
personnes.
Il est par conséquent important, de dépister et de prendre en charge
la presbyacousie avec lâavancĂ©e en Ăąge, y compris en institution,
afin de maintenir la qualité de vie, permettre de conserver une vie
sociale et familiale. La fréquence des problÚmes sensoriels et leur
retentissement doivent faire intĂ©grer dans la visite dâadmission en
institution et par la suite une fois par an, des patients une Ă©valuation
au moins fonctionnelle de lâaudition.
2 Quâest-ce que le « 4Ăšme » Ăąge ?
A quel ùge est-on vieux ? Cette question est souvent posée. La
difficultĂ© est de faire passer les notions dâĂąge « physiologique » et
dâĂąge « chronologique », pourtant essentielles pour lâĂ©volution de
lâensemble de la rĂ©flexion gĂ©riatrique.
Il a Ă©tĂ© dĂ©fini par lâO.M.S, lâĂąge de 65 ans, pour distinguer jeunes
et vieux...
Une définition, plus sociale et médico-économique, est le troisiÚme
Ăąge qui correspond Ă la pĂ©riode qui suit lâĂąge « adulte » et oĂč cessent
les activités professionnelles, et le fameux 4Úme ùge, suivant le 3Úme,
oĂč la plupart des activitĂ©s deviennent difficiles et qui correspond Ă
la « grande » vieillesse.
Lâauteur de ces quelques lignes, frĂ©mit et bouillonne en les Ă©crivant,
car cela va lâencontre de tous les messages de fond quâil essaye de
faire passer depuis des annĂ©es. Il a bien envie de sâarrĂȘter lĂ , mais
il faut terminer lâarticle, car il lâa promis et il est trĂšs trĂšs en retard
(deadline dépassée de 1 mois). Nous ferons passer les messages
plus positifs une autre fois.
3 Quâest-ce quâune « Institution » ?
Institution est utilisĂ©e ici, dans le sens dâun Ă©tablissement dâhĂ©ber-
gement et de soin oĂč rĂ©sident essentiellement des personnes trĂšs
ùgées (4Úme ùge si vous voulez). Nous allons les identifier de maniÚre
simple et par conséquent forcément un peu caricatural.
Deux types dâinstitutions doivent ĂȘtre distinguĂ©s :
- Les unités de soins de longue durée (dites USLD) qui sont dans
le champ sanitaire, et qui sont en forte diminution ces derniĂšres
années et qui accueillent les personnes les plus dépendantes et
les plus « médico-requérantes ».
- Les EHPAD (Ă©tablissement dâhĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es
dépendantes appelés auparavant des maisons de retraite) qui sont
dans le champ médico-social et sensés accueillir des personnes
dépendantes, mais un peu moins « médico-requérantes ».
En moyenne, dâaprĂšs les statistiques de la FHF (fĂ©dĂ©ration hospi-
taliĂšre de France), environ 10% des personnes de plus de 75 ans,
vivent en maison de retraite, et 25% des plus de 85% (pour mémoire
aprĂšs des calculs savants : 90% des plus de 75 ans et 75 % des
plus de 85 ans sont Ă leur domicile).
Les résidents dans ces institutions sont essentiellement des femmes,
la plupart des personnes (9/10) nâa plus de conjoint.
La prise en charge ces derniĂšres annĂ©es de la perte dâautonomie
en ville, permet de reculer lâentrĂ©e en institution. Par contre, les
personnes qui y rentrent sont plus dépendantes et polypatho-
logiques. Ce qui rend leur prise en charge plus complexe et plus
spécialisée à tous les niveaux (médical, psychologique, social, etc.).
4 IntĂ©rĂȘt du dĂ©pistage et de la prise en charge en institution
Lâincidence de la presbyacousie progresse avec lâĂąge de maniĂšre
exponentielle. Toutes les études, en institution retrouve la fréquence
de ce problÚme. Il est sous-diagnostiqué, souvent non pris en
charge, et non suivi.
A titre dâexemple, lâĂ©tude de garahan, dans deux maisons de retraite
avec 121 résidents retrouve 51% des personnes avec une perte
modérée à sévÚre (supérieure ou égale à 41 dB), 58% seulement
sont appareillés 1.
Presbyacousie et « 4Úme ùge ».Prise en charge en institution : suivi et formation des personnelsArach MADJLESSI Gériatre, Médecin des hÎpitaux Clinique Alleray Labrouste (Paris 15) et Centre médical Luxembourg (Paris 5) [email protected]
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49Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
E.P.U. 2012 <
pour améliorer la prise en charge de la presbyacouise en institution,
il faut avoir en conscience.
6 Conclusion
Il faut promouvoir un certain nombre de changement pour améliorer
la prise en charge en institution de la presbyacousie à différents
niveaux ;
- Changement au niveau individuel : pour la mise en place dâĂ©valua-
tions et de dépistage des troubles auditifs, grùce aux tests simples
cités dans cet article ;
- Changement au niveau institutionnel : pour la mise en place de
protocoles de soins et de suivi de lâappareillage, et de formation
pour les personnels, les patients et les familles.
- Changements de mentalités au niveau de la société , pour mieux
aborder les questions de conception, acceptation et de coûts des
aides auditives.
7 Références
1. Garahan M. and al. Hearing loss prevalence and management in nursing home residents. JAGS, 1992 Feb : 40(2) : 130-4.
2. Vaal J.and al. Combined vison and hearing impairment: in an esti-mated 30.000-35.000 people ages 55 years or over in the Netherlands. Ned Tijdschr Geneeskd, 2007; 151(26):1459-63.
3. Cohen-Mansfield J. Hearing aid use in nursing homes. Part2: barriers to effective utilization of hearing AIDS. J Am Med Dir Assoc, 2004; 5 (5):289-96.
Dans une autre publication nĂ©erlandaise, chez les plus de 55 ans aux Pays-Bas, le double handicap sensoriel (visuel et auditif), en dehors de lâinstitution concerne 0.4 Ă 0.6% et en institution (rĂ©sidence pour personnes ĂągĂ©es) 5.4 Ă 5.5% de la population et maisons de retraite plus de 12.7% des personnes 2.
Tout ceci, nous conforte dans lâidĂ©e du dĂ©pistage, et de la prise en charge de la presbyacousie.
Plusieurs tests de dĂ©pistage peuvent ĂȘtre proposĂ©s avant de recourir Ă lâORL et Ă lâaudioprothĂ©siste. Ces tests doivent ĂȘtre largement utilisĂ©s et nous devons les promouvoir auprĂšs des soignants, et des mĂ©decins qui prennent en charge les personnes en institution. Lâobjectif Ă©tant de mieux dĂ©pister et pour amĂ©liorer lâautonomie, et la qualitĂ© de vie en instituition et tenter de diminuer le retentisse-ment de la presbyacousie sur les relations sociales, surtout chez ces personnes polypathologiques, Il faut amĂ©liorer, tout ce qui est amĂ©liorable.
Parmi les tests de dépistage :
1. NHHI (Nursing Home Hearing Handicap Index (version patient et soignante) (A retrouver dans J Aging Res en octobre 2012).
2. HHIE autoquestionnaire Hearing Handicap Inventory for the elderly
3. Test de la voix chuchotée (whispered voice test WVT)
4. Hein Test (largement répandu par France presbyacousie et le Professeur Bruno Frachet), test simple, reproductible et peu coûteux et rapide.
5 Exemple de prise en charge proposée
Il est important de former les personnels des institutions au repĂ©-rage des troubles auditifs, Ă lâorientation vers un ORL si nĂ©cessaire par le biais du mĂ©decin coordinateur de la structure, de favoriser le lien avec les audioprothĂ©sistes « locaux ». Les audioprothĂ©sistes doivent ĂȘtre impliquĂ©s dans la formation des personnels, dans lâaide au repĂ©rage des troubles, dans lâentretien des appareils.
- La premiĂšre Ă©tape est la sensibilisation des patients, familles et personnels Ă la frĂ©quence de la perte auditive avec lâĂąge, et au dĂ©pistage simple et au retentissement important que peuvent avoir ces troubles si nous ne les prenons pas en charge le plus tĂŽt possible.
- La deuxiĂšme Ă©tape est de rĂ©diger une procĂ©dure dans chaque institution de prise en charge de la presbyacousie : avec le dĂ©pis-tage, lâorientation vers lâORL et lâaudioprothĂ©siste, suivi de lâappa-reillage au quotidien par le personnel, et lâentourage du rĂ©sident.
- La troisiĂšme Ă©tape est de rĂ©Ă©valuer et dâadapter rĂ©guliĂšrement (une fois par an) la procĂ©dure validĂ©e, en impliquant les soignants et les familles.
Le suivi au quotidien de lâappareillage est essentiel pour le bon usage de celui-ci. La perte dâautonomie du patient en institution, retentit Ă©galement sur sa capacitĂ© Ă installer et Ă sâoccuper seul de son appareillage, et ceci est un des premiers freins pour lâutilisation de la prothĂšse.
Dans une Ă©tude amĂ©ricaine de 2004 dans une maison de retraite, 86 % des rĂ©sidents avaient besoin dâaide pour prendre soin des prothĂšses auditives, et prĂšs de la moitiĂ© du personnel ne connais-sait pas lâutilisation et lâentretien des appareils. Toutes les difficultĂ©s rencontrĂ©es sont rĂ©sumĂ©es dans ces deux conclusions de lâĂ©tude, et
![Page 52: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/52.jpg)
50 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
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AprĂšs avoir repris quelques donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques sur les personnes trĂšs ĂągĂ©es, nous envisagerons lâimpact du vieillissement physiopathologique sur la prise en charge de ces patients par diffĂ©-rents acteurs de soin. De la diminution des capacitĂ©s physiques aux altĂ©rations cognitives irrĂ©versibles, nous relĂšverons les consĂ©-quences sur certains aspects des actes audioprothĂ©tiques. Le mode de vie du patient et son environnement doivent ĂȘtre dĂ©terminĂ©s afin dâĂ©valuer ses besoins et de mettre en Ćuvre les aides nĂ©cessaires, tant humaines que techniques. LâentrĂ©e dans le grand Ăąge sâaccompagne pour certaines personnes dâun besoin dâaide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne, et accessoirement pour la gestion et la maintenance de leur appareillage auditif ; le passage frĂ©quent Ă la perte dâautonomie puis Ă lâĂ©tat de dĂ©pendance modifie le projet de soin ou de vie de ces patients qui doivent sĂ©journer temporairement ou dĂ©finitivement dans les institutions spĂ©cialisĂ©es que sont les services de gĂ©ria-trie ou de gĂ©rontologie, les maisons de retraite, les Ă©tablissements mĂ©dicalisĂ©s ou les services de longue durĂ©e.Le suivi prothĂ©tique sâen trouve modifiĂ© et personnalisĂ©, basĂ© sur des rĂ©pĂ©titions de consignes, de manipulations, dâajustements tech-niques, tout au long de lâĂ©volution de la relation soignante avec les personnes de grand Ăąge. Notre mission va sâaccompagner dâun rĂŽle dâinformation et de sĂ©ances de dĂ©monstrations pratiques auprĂšs des personnels soignants de ces diverses institutions pour accom-pagner au mieux et jusquâĂ la fin de vie ces patients si fragiles.
1 Données épidémiologiques sur le grand ùge
Aujourdâhui 3 millions de personnes sont ĂągĂ©es de 80 ans et plus, soit 5% de la population totale, les femmes sont deux fois plus nombreuses que les hommes (2 millions contre 985 000) ; les plus de 90 ans (grand Ăąge) reprĂ©sentent prĂšs dâ1,5 millions soit la moitiĂ©.Depuis 1960, le nombre dâoctogĂ©naires a plus que triplĂ© (alors que dans le mĂȘme temps, les personnes de plus de 65 ans ont vu leurs effectifs presque doubler, passant de 5,2 millions Ă plus de 10,1 millions), et devrait encore ĂȘtre multipliĂ© par 2,4 Ă lâhorizon 2050. A cette date, 7,3 millions de personnes (soit 10,5% de la population) auront 80 ans et plus (Graphique 1).
Les octogĂ©naires actuels (gĂ©nĂ©rations de lâentre-deux-guerres) seront remplacĂ©s par les cohortes nombreuses du baby-boom nĂ©es entre 1946 et 1971 qui atteindront 80 ans Ă partir de 2026. Ces gĂ©nĂ©rations auront en outre une espĂ©rance de vie plus Ă©levĂ©e que celle de leurs aĂźnĂ©s.
Entre 1970 et 2005, lâespĂ©rance de vie Ă 80 ans est passĂ©e de 5 ans et 10 mois Ă 8 ans pour les hommes (soit 88 ans) et de 7 ans et 1 mois Ă 10 ans et 1 mois pour les femmes (soit 90 ans). Dans les prochaines dĂ©cennies, les hommes devraient rattraper une partie de leur retard avec des gains dâespĂ©rance de vie supĂ©rieurs Ă ceux des femmes.
Au final, les personnes de plus de 80 ans verraient leurs effectifs augmenter de 111% Ă lâhorizon 2050 ; le nombre de centenaires dĂ©passerait quant Ă lui la barre des 150000 dâici 2050, alors quâil Ă©tait dâenviron 16000 en 2005 et de seulement 1100 en 1970. De fait, lâallongement de la vieillesse est dâune telle ampleur quâĂ lâexpression « troisiĂšme Ăąge » se sont ajoutĂ©es les notions de « quatriĂšme Ăąge » ou « grand Ăąge », tĂ©moignant de la diversitĂ© des populations ĂągĂ©es.
Les personnes trÚs ùgées continuent de résider majoritairement en logement indépendant et non en hébergement collectif de type maisons de retraite ou établissements hospitaliers (Tableau 2).
La proportion de personnes vivant en hébergement collectif (maisons de retraite, unités de soins de longue durée ou foyers logements) a progressé aux grands ùges - 21,2% des 85 ans et plus vivent en hébergement collectif contre 13,1% en 1962. Leur part augmente en effet notablement à partir de 85 ans et atteint un peu plus de 40% des effectifs au-delà de 90 ans.
Lâaugmentation du nombre de personnes ĂągĂ©es de 90 ans et plus au
Le grand Ăąge : les spĂ©cificitĂ©sEric HANS AudioprothĂ©siste D.E, LaurĂ©at et Membre du CollĂšge National dâAudioprothĂšse - [email protected]
Graphique 1. Ăvolution de la population ĂągĂ©e de 80 ans et plus en France mĂ©tropolitaine (Source : Insee, bilan dĂ©mographique et Insee, projections de population 2005-2050).
En % MĂ©nage
ordinaire
Institutions*
Total Foyer-
logement
Maison
de
retraite
HLD**
65-74 ans 98,5 0,4 0,9 0,1
75-84 ans 93,8 1,7 3,7 0,8
85-94 ans 73,3 5,3 18,4 2,9
95 ans et plus 51,8 5,7 35,3 7,2
Ensemble des
65 ans et plus
93,8 1,5 4,0 0,7
Ensemble des
85 ans et plus
71,2 5,4 20,1 3,3
* Non compris les foyers pour handicapés classés avec les foyers de
travailleurs
** Hospitalisation de longue durée de plus de 3 mois notamment en unité
de soins de longue durĂ©e et lâhĂŽpital psychiatrique.
NB : les effectifs en rĂ©sidence dâhĂ©bergement temporaire (2 000 per-
sonnes pour lâannĂ©e 2003) ne sont pas prises en compte.
Tableau 2. Le lieu de vie des personnes ĂągĂ©es en 2003 (Source : EnquĂȘtes EHPA, Drees).
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sein de la population totale accroßt donc mécaniquement la part des 85 ans et plus en institution entre ces deux dates.
En hĂ©bergement collectif les femmes sont plus nombreuses que les hommes, bien que leur entrĂ©e en institution soit gĂ©nĂ©ralement plus tardive. Outre leur supĂ©rioritĂ© numĂ©rique, lâentrĂ©e en institution sâex-plique en effet par les situations dâisolement et par lâaggravation de lâĂ©tat de santĂ©, situations qui concernent plus souvent les femmes que les hommes aux Ăąges avancĂ©s.
Lâisolement concerne ainsi plus les femmes que les hommes, surtout au-delĂ de 85 ans, car, au dĂ©part des enfants hors du foyer, sâajoute le dĂ©cĂšs du conjoint. Plus de 63% des femmes de 80 Ă 84 ans Ă©taient veuves en 2004 contre moins de 20% chez les hommes aux mĂȘmes Ăąges (Tableau 3).
Les femmes sont davantage touchĂ©es du fait de la plus forte morta-litĂ© des hommes et de lâĂ©cart dâĂąge moyen entre les conjoints (les hommes ont en moyenne deux ans de plus que leur compagne).
Ensuite, les femmes ont, Ă partir de 80 ans, une probabilitĂ© plus grande dâentrer en maison de retraite ou en unitĂ© de soins de longue durĂ©e que les hommes de mĂȘme Ăąge car leur Ă©tat de santĂ© se dĂ©tĂ©-riore alors plus rapidement. Ă partir de 80 ans, le taux de dĂ©pen-dance des femmes dĂ©passe ainsi celui des hommes et atteint 20% Ă 85 ans contre environ 11% chez les hommes du mĂȘme Ăąge. Cet Ă©cart tend Ă se creuser au-delĂ de 95 ans.
MalgrĂ© le dĂ©clin de la cohabitation familiale constatĂ© durant les cinquante derniĂšres annĂ©es, les relations intergĂ©nĂ©rationnelles restent trĂšs importantes. Quand elles vivent Ă domicile, plus de 50% des personnes trĂšs ĂągĂ©es bĂ©nĂ©ficient dâune aide rĂ©guliĂšre en raison dâun handicap ou dâun problĂšme de santĂ©, et neuf fois sur dix, cette aide est dispensĂ©e par des membres de la famille (conjoint ou enfants).
La probabilitĂ© de rester vivre Ă domicile sâest accrue, mĂȘme pour les personnes trĂšs ĂągĂ©es, ce qui peut notamment sâexpliquer par lâamĂ©lioration du niveau de vie, lâurbanisation et la modernisation des logements, ou encore par le dĂ©veloppement des services de soins Ă domicile.
Enfin, si les plus ĂągĂ©s quittent souvent les grandes villes pour des agglomĂ©rations plus modestes, ils restent toutefois plus en milieu urbain quâen milieu rural. PrĂšs de trois quarts des personnes de 75 ans et plus vivent ainsi dans un espace Ă dominante urbaine, leur prĂ©fĂ©rence se portant plutĂŽt vers les centres-villes oĂč lâaccĂšs aux services et aux Ă©quipements est meilleur.
2 Lâimpact du vieillissement sur la personne trĂšs ĂągĂ©e
Dans les relations communicationnelles liĂ©es Ă la sĂ©nescence il existe des altĂ©rations au niveau de la mĂ©moire de travail pour des tĂąches complexes. Pour lâaltĂ©ration des processus attentionnels, interactions ou dissociations, le niveau intellectuel peut ĂȘtre perçu comme un moyen de prĂ©vention du vieillissement cognitif. LâimprĂ©-cision des prĂ©dictions de performances en rapport avec la difficultĂ© de la tĂąche est liĂ©e aux effets de lâĂąge sur le contrĂŽle mnĂ©sique et la gestion des stratĂ©gies mnĂ©siques (mĂ©ta-mĂ©moire) : cela entraĂźne une rĂ©duction de la vitesse de traitement des informations.
On constate un impact sur les processus mnĂ©siques automatiques et contrĂŽlĂ©s (inhibition). On rencontre un dĂ©ficit de dĂ©nomination en rapport avec le niveau dâĂ©tudes dans les stratĂ©gies de rĂ©ponse, mais pas la performance aux Ă©preuves, dans la complexitĂ© du discours, ou encore dans la mĂ©morisation dâĂ©noncĂ©s plus ou moins longs. Enfin des altĂ©rations apparaissent dans le traitement des informa-tions visio-spatiales et temporelles (comme se dĂ©placer, conduire, estimer des distances, du temps qui sâĂ©coule).
Pour les sujets trĂšs ĂągĂ©s, il conviendra donc de faire rĂ©aliser par le gĂ©riatre une Ă©valuation mĂ©dicale, sociale, psychologique et fonction-nelle, de dĂ©pister lâĂ©tat de fragilitĂ© par lâEvaluation gĂ©rontologique StandardisĂ© (EgS) :
1- Marche et Ă©quilibre2 - Autonomie Physique - ADL (activitĂ©s de la vie quotidienne) - IADL (activitĂ©s instrumentales)3 - Evaluation des fonctions cognitives et de lâhumeur4 - Evaluation nutritionnelle5 - Evaluation de la continence urinaire et fĂ©cale6 - Evaluation des traitements7 - Evaluation de la douleur8 - Evaluation sociale : famille, entourage, revenus, habitation par
rapport Ă lâaccessibilitĂ©, protection juridique9 - Evaluation de la qualitĂ© de vie
Les sujets du 4Ăšme Ăąge ayant un trouble auditif avec gĂȘne sociale ont un sur-risque important de dĂ©velopper des troubles cognitifs tangibles.
3 Perte dâautonomie et dĂ©pendance
Lâautonomie est la capacitĂ© et le droit dâune personne Ă choisir elle-mĂȘme les rĂšgles de la conduite de ses actes et des risques quâelle est prĂȘte Ă courir, la possibilitĂ© dâeffectuer sans aide les principaux actes physiques, psychiques, sociaux, Ă©conomiques de la vie courante, et Ă assurer sans aide la satisfaction des besoins fondamentaux, et la possibilitĂ© de sâadapter Ă son environnement. La non-satisfaction de ces besoins constitue la perte dâautonomie.
La dĂ©pendance apparaĂźt lorsque malgrĂ© des amĂ©nagements, les soins et actes courants deviennent impossibles, lorsque la personne ĂągĂ©e est dans lâincapacitĂ© de subvenir seule Ă la satisfaction de ses besoins fondamentaux. LâarrivĂ©e aux Ăąges Ă©levĂ©s sâaccompagne pour certaines personnes dâun besoin dâaide pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne (faire sa toilette, sâhabiller, se lever, se coucher, sâasseoir, aller aux toilettes et pouvoir les utiliser). La dĂ©pendance sâapprĂ©cie en fonction de ce besoin dâaide.
% de
célibataires
% de
marié(e)s
% de
veufs(ves)
% de
divorcé(e)s
Hommes
80-84 ans 6,9 70,7 19,5 2,7
85-89 ans 6,2 59,1 32,7 2,0
90 et plus 8,0 35,8 54,7 1,5
Femmes
80-84 ans 7,5 25,3 63,3 3,9
85-89 ans 7,5 11,5 77,6 3,4
90 et plus 8,8 3,9 84,8 2,5
Tableau 3. Ătat matrimonial des personnes ĂągĂ©es de plus de 80 ans (donnĂ©es au 1er janvier 2004). Source Insee, Ă©tat civil.
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4 Suivi prothétique et aides techniques
Suivi et maintenance personnalisĂ©s et rĂ©gulier sont les gages de la rĂ©ussite des appareillages de la personne trĂšs ĂągĂ©e. Nous nous baserons sur des anamnĂšses et des entretiens dirigĂ©s avec lâen-tourage habituel (parents, aidants, accompagnants fin de vie) car la personne de grand Ăąge ne peut souvent pas nous donner des informations prĂ©cises, concises, suffisamment explicites de la gĂȘne ressentie.
Ce sera lâoccasion de revoir les enjeux rĂ©els et les limites de notre dĂ©marche prothĂ©tique : lâappareillage est utile pour communiquer avec le conjoint et les soignants, communiquer avec les autres rĂ©si-dents de lâEHPAD, participer aux activitĂ©s du lieu de vie collectif, permettre lâaccĂšs aux mĂ©dias.
Les diffĂ©rents tests doivent pouvoir mettre en Ă©vidence les corrĂ©la-tions entre lâimprĂ©cision des seuils relevĂ©s et la gĂȘne rĂ©elle exprimĂ©e (dĂ©gradation de la vocale). Les incidences porteront sur la rĂ©flexion de la stratĂ©gie dâadaptation corrective, le choix des seuils dâenclen-chement et des facteurs de compression, ou aussi le contrĂŽle de lâapport de la lecture labiale (suite Ă des dĂ©gradations ophtalmolo-giques, DMLA, etc.)
Dans ces sĂ©ances de suivi, nous valideront lâhabiletĂ© manuelle (dextĂ©-ritĂ©, prĂ©hension des matĂ©riels mis en place), si lâentraĂźnement Ă la manipulation nĂ©cessaire est suffisante et expliquĂ©e Ă lâentourage, si le choix prothĂ©tique reste fonctionnel et rationnel (simplicitĂ© de mise en place, intra-conque prĂ©fĂ©rĂ© dans des cas de Parkinson et mise en route aisĂ©e par exemple), la gestion du changement de pile ou le choix dâune aide rechargeable se pose vraiment pour ces patients (ne pas oublier de remettre un accessoire-aimant aux aidants). On analysera le temps de port et la rĂ©partition des situations de vie (afin de modifier des options de dĂ©bruiteurs ou de modes de captation microphonique) : câest le recueil des donnĂ©es (datalogging) et son analyse et les entretiens avec les accompagnants, allant jusquâà «enquĂȘter» sur le lieu de vie collectif pour sâassurer de lâacoustique architecturale du cadre de vie pour constater lâĂ©tat de multi-sources sonores entourant les pensionnaires de ces Ă©tablissements.
La gestion du larsen nâest pas anecdotique, il provient parfois dâune spirale dĂ©lĂ©tĂšre : par lâaccroissement du risque dâhospitalisation, on constate une possible dĂ©nutrition conduisant au syndrome de glis-sement qui a pour consĂ©quence une modification du volume rĂ©si-duel e et des axes du CAE. Lâembout devient inadaptĂ© car il « flotte » et amĂšne au larsen quasi permanent, les soignants ne mettent alors plus lâaide auditive, et ne nous prĂ©viennent pas forcĂ©ment rapide-ment. Câest toute la problĂ©matique de la maintenance avec ou sans la prĂ©sence du patient ĂągĂ© au sein de nos laboratoires.
Il existe Ă©galement un versant de propositions Ă faire aux familles et aux soignants habituels des aides Ă la communication possibles pour amĂ©liorer le quotidiens des patients de grand Ăąge : transmission Bluetooth pour la tĂ©lĂ©vision, tĂ©lĂ©phones adaptĂ©s (grosses touches, amplificateur incorporĂ©), systĂšmes dâalertes (sonores, visuelles), boucles magnĂ©tiques individuelles ou collectives (domicile, salles communes dâĂ©tablissements), tĂ©lĂ©assistance et tĂ©lĂ©surveillance par alarmes Ă distance.
Face Ă une demande croissante, le temps est venu de rĂ©veiller les consciences Ă la nĂ©cessitĂ© de sĂ©ances dâinformation et de formation auprĂšs des personnels soignants des EHPAD, USLD (unitĂ©s de soins de longue durĂ©e) ou EVC (Ă©tablissements de vie collective) : ainsi ces rencontres ont pour but de veiller Ă la bonne mise en place (gestion du larsen), et au bon usage des Ă©quipements prothĂ©tiques,
ApprĂ©cier les activitĂ©s de la vie courante est une des spĂ©cificitĂ©s du grand Ăąge :Il sâagit de lâensemble des activitĂ©s qui permettent la satisfaction des besoins fondamentaux de la personne. Elles sont considĂ©rĂ©es pour Ă©valuer lâautonomie dâune personne. Cela prend en compte 6 activitĂ©s fondamentales de la vie quotidienne :- Se laver,- Sâhabiller,- Toilette et hygiĂšne,- Se dĂ©placer,- La continence,- Lâalimentation.
Mesurer les activitĂ©s instrumentales de la vie courante. Il sâagit dâac-tivitĂ©s plus complexes que les activitĂ©s quotidiennes et elles sont, elles aussi, considĂ©rĂ©es pour Ă©valuer lâautonomie dâune personne. Cela comprend les activitĂ©s suivantes :- Utiliser le tĂ©lĂ©phone, - Faire les courses, - PrĂ©parer le repas, - Entretenir la maison,- Faire la lessive,- Utiliser les moyens de transport, - Tenir son budget, - Prendre les mĂ©dicaments correctement.
Cet aspect de lâEvaluation gĂ©rontologique StandardisĂ© permet en partie dâorienter le projet de vie et de fin de vie de la personne trĂšs ĂągĂ©e, en prĂ©venant les effets du vieillissement pour un vieillisse-ment rĂ©ussi imposant de respecter des rĂšgles hygiĂ©no-diĂ©tĂ©tiques : respect dâun poids idĂ©al, hygiĂšne dentaire et prothĂšses (prĂ©vention de la dĂ©nutrition), maintien des capacitĂ©s de rĂ©serve Ă un niveau important (gestion du stress), stimuler les capacitĂ©s dâadaptation de lâorganisme (au niveau cognitif, relationnel, physique [marche, stretching, Ă©tirements]).
Un vieillissement rĂ©ussi est interdĂ©pendant de lâĂ©tat physique, des moyens Ă Ă©viter les maladies, du maintien dâun haut niveau cognitif, et dâun engagement social par des activitĂ©s sociocommunautaires.
Les accompagnants (amis, bĂ©nĂ©voles, auxiliaires de vie) et les aidants naturels (famille, entourage proche) constituent depuis 2009 la prĂ©fĂ©rence des Français pour les solutions de maintien Ă domicile conjuguĂ©e au vieillissement de la population. EstimĂ©s Ă 3 700 000 personnes et devrait croĂźtre mĂ©caniquement avec les besoins exponentiels liĂ©s Ă la perte dâautonomie. RĂ©ussir le maintien Ă domicile associĂ© au bien ĂȘtre de la personne ĂągĂ©e, des rapports officiels prĂ©cisent les mesures Ă prendre pour lutter contre lâisole-ment et lâimprĂ©paration de ces accompagnants, et mettre en place un soutien aux aidants familiaux naturels par des prestations finan-ciĂšres, une formation, lâhĂ©bergement temporaire comme moment de rĂ©pit pour les cas lourds, confĂ©rer un statut lĂ©gal de lâaidant par exemple.
Graphique 4. Les 3 trajectoires de vieillissement fonctionnel, selon Patrick DEHAIL.
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E.P.U. 2012 <
6 Bibliographie
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DEHAIL Patrick, DIU de Rééducation, module MPR gériatrie, CHU Bordeaux.
DREES, Etudes et RĂ©sultats n°689, Lâoffre en Ă©tablissements dâhĂ©berge-ment pour personnes ĂągĂ©es en 2007, mai 2009.
Etude Euro Track 2012, octobre 2012.
GILIS Kristel, Le constat dĂ©mographique, lâObservatoire des Retraites, 2007.
GIMBERT Virginie, MALOCHET Guillaume : Les dĂ©fis de lâaccompagne-ment du grand Ăąge, rapport du Centre dâAnalyse StratĂ©gique pour le Cabinet du Premier Ministre, 192 p., 2011.
HELFER Florence, PsychomotricitĂ© et personnes ĂągĂ©es : Ă©valuation par lâEGP et prise en charge, mĂ©moire pour lâobtention du D.E de psychomo-tricien, UniversitĂ© de Toulouse, 77 p., 2009.
La personne ùgée malade, Université M.V.F, 14 p., 2009.
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Le rapport Ă la santĂ© des personnes sourdes, malentendantes ou ayant des troubles de lâaudition : rĂ©sultats dâune Ă©tude qualitative, INPES, 2010.
Les Français et le grand ùge, le BaromÚtre TNS Sofres, 2009.
Mesures du plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012, Minis-tÚre des Affaires sociales et de la Santé, 2008.
SĂ©nescence de la Relation, Bulletin dâAudiophonologie Vol 15 n° 1 Ă 6, Association Franc-Comtoise dâAudiophonologie, Besançon, 876 p., 1982.
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Spécificités des soins palliatifs en gériatrie, La Lettre de la SFAP, 2004
Prévention des chutes accidentelles chez la personne ùgée, Recomman-dations. HAS, 2005.
VERCHEZER ValĂ©rie, Le bĂ©nĂ©vole dâaccompagnement du grand Ăąge en EHPAD : acteur et diffuseur dâune culture du « prendre soin citoyen » jusquâĂ la fin de la vie, mĂ©moire de Master, Sciences Po Paris, 91 p., 2011.
Ă vĂ©rifier la manipulation des matĂ©riels (organes de commande, piles et stations rechargeables), Ă sâassurer des consignes liĂ©es Ă lâentretien et lâhygiĂšne, conforter la bonne circulation des informa-tions en temps rĂ©el (sâassurer de lâexamen prĂ©alable du patient par le mĂ©decin attachĂ© avant intervention de lâaudioprothĂ©siste), et Ă identifier dans la structure les bons interlocuteurs (prĂ©sents au long terme, capables de transmettre nos recommandations aux diffĂ©-rentes Ă©quipes se relayant auprĂšs des personnes trĂšs ĂągĂ©es).
Il peut demeurer localement le problĂšme du statut lĂ©gal de lâinter-venant lors de lâorganisation des visites, ou des dĂ©placements, mais tant que cela se rĂ©alise en bonne intelligence avec tous les partici-pants et dans le respect des textes rĂ©glementaires, cela peut faire partie de nos missions thĂ©rapeutiques.
Tableau des Ă©tablissements concernĂ©s par nos Ă©ventuelles sĂ©ances dâinformation et de formation :
Total EHPAD 10305
Maisons de retraite 6504 63 %
Logements-foyers 2786 27 %
USLD 903 9 %
EHPAD temporaires 112 1 %
Nombre de places 684159
Maisons de retraite 471102 69 %
Logements-foyers 142913 21 %
USLD 68142 9 %
EHPAD temporaires 2002 1 %
Tableau 5. Nombre dâ EHPAD et de places dâhĂ©bergement, DREES, Etudes & RĂ©sultats n°6.
5 Conclusion
La poussĂ©e dĂ©mographique et lâaugmentation de la dĂ©pendance des plus de 90 ans sont irrĂ©sistibles. Elles imposeront dans les prochaines annĂ©es dâimaginer des systĂšmes de protection spĂ©ci-fique contre le risque de perte dâautonomie (prĂ©voir les financements Ă moyen terme). Câest pourquoi ont Ă©tĂ© conçus et organisĂ©s des Plans (Alzheimer 2008-2012, de longĂ©vitĂ©) pour amĂ©liorer la qualitĂ© de vie tant des patients que des aidants qui sont les piliers invisibles de la prise en charge de la dĂ©pendance selon ValĂ©rie gimbert.
Le suivi prothĂ©tique demeure primordial pour observer les Ă©volu-tions de la personne trĂšs ĂągĂ©e dans sa globalitĂ©, et nous impose un niveau dâĂ©coute, de disponibilitĂ©, de remise en question de nos choix et stratĂ©gies. Nous nâhĂ©sitons pas Ă reformuler les enjeux et les limites de la dĂ©marche de soin globale ; dâoĂč lâimportance des informations dĂ©livrĂ©es Ă chaque visite et la nĂ©cessitĂ© de documents Ă©crits remis au patient et aux aidants le cas Ă©chĂ©ant.
Lâergonomie reste lâun des critĂšres de choix avec le confort dâĂ©coute en milieu bruyant exigĂ©s de cette catĂ©gorie de patients, et nous devons les garder Ă lâesprit dans les cas dâextrĂȘme diffi-cultĂ© de manipulation. Enfin nous rĂ©flĂ©chiront avec les intervenants soignants des Ă©tablissements aux possibilitĂ©s dâaides techniques en rapport avec lieu de vie, pour optimiser le confort rĂ©el dâĂ©coute des diffĂ©rents mĂ©dias mis Ă disposition dans ces structures dâaccueil.
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> INTERVIEW Philippe ESTOPPEY
Philippe, tu exerces lâaudioprothĂšse depuis 35 ans en Suisse. Tu es membre corres-pondant Ă©tranger du CollĂšge National dâAudioprothĂšse. Lors de lâEPU 2012, nous avons pu survoler les facteurs pronostiques de lâefficacitĂ© de lâappareillage auditif. Nous avons vu que des disparitĂ©s existent entre les pays selon le niveau de prise en charge individualisĂ© du patient. Quâen est il en Suisse ?Une Ă©tude EuroTrak suisse 2012, mandatĂ©e par lâassociation suisse des fabricants dâaides auditives montre que 8,8% de la population suisse souffre dâune perte dâacuitĂ© auditive. 38,8% des personnes touchĂ©es portent une aide audi-tive - 73% dâentre elles pour les deux oreilles. Le taux dâacquisition des aides auditives croĂźt avec lâĂąge et lâaugmentation de la perte audi-tive. En moyenne, les possesseurs dâaides auditives portent leurs ap-pareils pendant 8,3 heures par jour. LâĂąge moyen de ces appareils se situe Ă 3,1 ans, 50% de ceux utili-sĂ©s aujourdâhui ayant Ă©tĂ© achetĂ©s au cours des 2 derniĂšres annĂ©es.Cette statistique montre combien la satisfaction des porteurs dâaides auditives est grande en Suisse. Cela, est dĂ», selon moi, en grande partie par la qualitĂ© qui Ă©tait de mise avant le 1er juillet 2011, mais Ă©galement et surtout par la qualitĂ© du travail de la majoritĂ© des audioprothĂ©sistes.Mais le systĂšme suisse de prise en charge des appareils auditifs vient de subir des changements impor-tants, que lâon peut qualifier de bou-leversement.
Quels bouleversements sont ils apparus en Suisse ?Pour comprendre cette malheureuse issue il est nĂ©cessaire de faire un peu dâhistoire. Lâancien systĂšme, en vigueur jusquâau 30 juin 2011 (citĂ© comme rĂ©fĂ©rence par beaucoup de responsables professionnels de divers pays europĂ©ens) consistait en une prise en charge financiĂšre en fonction du degrĂ© de surditĂ©. Une convention rĂ©glait la rĂ©munĂ©-ration des prestations fournies par les audioprothĂ©sistes agrĂ©Ă©s, ainsi que les obligations et droits des deux parties. Divers avenants Ă cette convention prĂ©cisaient les modalitĂ©s tarifaires, de rĂ©parations, dâinstalla-tion des locaux (salle insonore, au-
diomĂštre, systĂšme de mesure in vivo et tout le matĂ©riel nĂ©cessaire au bon fonctionnement dâun centre audi-tif), ainsi que la formation continue. Le caractĂšre obligatoire de cette convention permettait de protĂ©ger la profession et dâassurer la meilleure qualitĂ© possible.Un systĂšme dâauto-dĂ©claration an-nuel obligeait chaque praticien Ă prĂ©senter ses attestations de for-mation continue, de contrĂŽle de ses installations techniques, etc. Une commission collectait tous ces para-mĂštres et, en cas de manquement, diffĂ©rentes possibilitĂ©s de sanc-tions Ă©taient Ă sa disposition. Des contrĂŽles inopinĂ©s Ă©taient effectuĂ©s rĂ©guliĂšrement chez les audioprothĂ©-sistes.Trois niveaux de prise en charge prĂ©-valaient. La dĂ©termination du niveau Ă©tait du ressort de lâORL expert de lâassurance invaliditĂ© (AI). Un questionnaire psycho-social et professionnel permettait de pondĂ©-rer les aspects audiologiques. Ainsi un patient souffrant dâune surditĂ© lĂ©-gĂšre, mais dont lâimpact socio-pro-fessionnel avait un retentissement important pouvait voir son niveau de prise en charge changer et donc voir la participation financiĂšre de lâAI augmenter de façon consĂ©quente.Des facteurs aggravants telle que surditĂ© en « pente de ski », Ă©tudes, formation, etc. permettait de faire « passer » un patient Ă un niveau supĂ©rieur de prise en charge.Un contrĂŽle post-appareillage par lâORL Ă©tait exigĂ© par les assurances pour finaliser le dossier et payer leur participation.Une Ă©ventuelle diffĂ©rence financiĂšre en cas de choix prothĂ©tique plus coĂ»teux Ă©tait directement facturĂ©e au patient. Ce systĂšme, bien rodĂ©, fonctionnait parfaitement, une com-mission paritaire discutait rĂ©guliĂšre-ment afin de lâaffiner.LâaudioprothĂ©siste dĂ©sirant adhĂ©rer au systĂšme devait ĂȘtre titulaire du Brevet FĂ©dĂ©ral dâAudioprothĂ©siste ou dâun titre jugĂ© Ă©quivalent et signer la convention qui le liait Ă lâOffice FĂ©dĂ©-ral des Assurances Sociales (OFAS).Il figurait alors sur la liste officielle des fournisseurs agrĂ©Ă©s par lâOFAS.
Le systĂšme semble trĂšs cohĂ©rent, assurant la qualitĂ© de prise en charge essentielle Ă la rĂ©ussite de lâappareillage, un bon niveau de prise en charge fi-nanciĂšre en fonction des besoins
du patient et lâassurance dâune formation continue de la pro-fession. Quel Ă©cueil ce systĂšme a-t-il rencontrĂ© ?Le problĂšme de ce systĂšme selon lâOFAS Ă©tait son coĂ»t, au niveau de son fonctionnement et surtout des prestations octroyĂ©es. Effec-tivement, en quelques annĂ©es, le nombre dâappareillage a doublĂ© et les coĂ»ts aussi ! La volontĂ© dâĂ©conomie ne date pas dâaujourdâhui puisque depuis plus de 5 ans la prise en charge des sys-tĂšmes auditifs par lâassurance inva-liditĂ© (AI) a rĂ©guliĂšrement diminuĂ©, passant, par exemple, de 5000.- Ă 3600 environ pour une stĂ©rĂ©ophonie du niveau 3, Ă un forfait unique de 1650.- aujourdâhui !Cette volontĂ© sâexplique par lâobli-gation dâĂ©conomiser rapidement et Ă tous les niveaux afin de juguler le dĂ©ficit annuel de lâAI (CHF 1 mil-liard an) et une dette cumulĂ©e de CHF 15 milliards !En 2007, lâOFAS dĂ©cida de mettre sur pied une centrale dâachat fĂ©dĂ©-rale afin de rĂ©duire au maximum les coĂ»ts en ne mettant Ă disposition que certaines aides auditives de cer-tains fabricants sur le marchĂ© dâEtat, seules habilitĂ©es Ă ĂȘtre rembour-sĂ©es !!! Un appel dâoffre fut lancĂ©, mais dĂ©crĂ©tĂ© illĂ©gal par le tribunal fĂ©dĂ©ral administratif par manque de bases lĂ©gales.LâOFAS dĂ©cidĂąt de modifier les bases lĂ©gales et fit voter par les
Bioexpress
AudioprothĂ©siste brevet + fĂ©dĂ©ral avec spĂ©cialisation en pĂ©diatrie. Acoustique Riponne, Lausanne. Membre corres-pondant Ă©tranger du CollĂšge National dâAudioprothĂšse. Exerce lâaudioprothĂšse depuis 1976. Il sâest spĂ©cialisĂ© dĂšs 1979 Ă lâadaptation prothĂ©tique du jeune enfant. ChargĂ© de cours dans le cadre des HEP pour la formation des enseignants spĂ©cialisĂ©s en surditĂ©. Colla-boration avec le CHUV, service ORL, pour la consultation « acouphĂšnes ».
Arnaud COEZ
AudioprothĂ©siste D.E. Membre du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
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55Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
INTERVIEW <
chambres fĂ©dĂ©rales la possibilitĂ©, pour la confĂ©dĂ©ration, de procĂ©der Ă des appels dâoffre! Câest donc une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs qui pend au dessus de nos tĂȘtes.Nâayant plus la possibilitĂ© de faire des Ă©conomies rapidement, une premiĂšre coupe eut lieu au 1er janvier 2010, soit une diminution de 30% des prestations au patient, mais sans aucune atteinte au niveau de la convention.LâOFAS sâĂ©tant rendu compte de la dif-ficultĂ© de mettre sur pied « un magasin dâĂ©tat », sâest tournĂ© vers un systĂšme de forfait payable Ă lâassurĂ©, tout en voulant dĂ©manteler le systĂšme conventionnel, ga-rant de la qualitĂ©. Une pĂ©riode de nĂ©go-ciation sâengagea alors et la direction de lâOFAS sâobstina dans son systĂšme forfai-taire entiĂšrement libĂ©ralisĂ© !
La Suisse nâest pas rĂ©putĂ©e pour ses rĂ©voltes. Mais personne nâa pu contester cette dĂ©cision ?MalgrĂ© une farouche opposition des di-verses associations, lâOFAS nâĂ©couta pas les arguments des professionnels de la branche et finit par imposer son systĂšme. La convention fut dĂ©noncĂ©e au 31 dĂ©-cembre 2010 pour le 30 juin 2011.Une nouvelle ordonnance rĂšgle les contri-butions sur les appareils auditifs, ainsi que les conditions gĂ©nĂ©rales pour y avoir droit :- prescription ORL- paiement du forfait au patient (CHF
840.- pour 1 appareil et 1650.- pour 2 appareils
- libre choix du fournisseur (en Suisse ou Ă lâĂ©tranger !) et de lâappareillage homo-loguĂ© en Suisse
- rĂ©glementation particuliĂšre pour des cas exceptionnels rĂ©pondant Ă des exigences trĂšs spĂ©cifiques, donne droit Ă un rem-boursement supĂ©rieur au forfait fixe peut ĂȘtre reconnu. (systĂšme trĂšs restrictif)
- réglementation particuliÚre pour les mi-neurs (CHF 2 830.- de participation pour un appareillage monaural, CHF 4 170.- pour un appareillage binaural
- Conservation des obligations de lâan-cienne convention pour les audioprothĂ©-sistes reconnus « pĂ©diatriques »
- entraĂźnement auditif spĂ©cial pour patient ne sâhabituant pas Ă ses aides auditives (procĂ©dure de demande particuliĂšre)
- contribution au frais de piles et répara-tions
Aucune mention nâest faite quant aux qualitĂ©s requises par le fournisseur, seule la mention « ...que lâappareil a Ă©tĂ© remis par une personne qualifiĂ©e. Par personne qualifiĂ©e, on entend un professionnel en mesure dâapprĂ©cier lâutilisation dâun ap-pareil auditif, par ex. un audioprothĂ©siste, un pharmacien, un mĂ©decin ou un dro-guiste » !
Quelles ont Ă©tĂ© les consĂ©quences de cette prise de dĂ©cision unilatĂ©rale ?Lâannonce de la baisse drastique des prestations a eu pour effet de dĂ©clencher une avalanche de demandes dâappa-reillages avant fin juin 2011 et le marchĂ© a vu bondir ses chiffres de plus de 30% pour 2011 par rapport Ă 2010 et chuter pour 2012 (-50% par rapport Ă 2011).Mais la plus importante des consĂ©-quences est bien la dĂ©rĂšglementation de notre profession qui se voit ouverte Ă des « professionnels » non qualifiĂ©s et bien entendu le risque « dâaccidents audiolo-giques» nâest pas exclu. De plus la prise en charge prothĂ©tique par ces non-profes-sionnels ne peut quâĂȘtre de piĂštre qualitĂ© et ainsi donner une image fausse dâune profession qui nâa cessĂ© de travailler pour sa reconnaissance.LâĂ©tude EuroTrak Suisse 2012 indique que plus de 90% des patients appareillĂ©s sont satisfait de leur audioprothĂ©siste pour 84% de satisfaction globale de leur appareillage. Il serait trĂšs dommageable que ces chiffres reculent Ă cause de dĂ©ci-sions irrĂ©flĂ©chies et inadmissibles de nos autoritĂ©s.Câest Ă©galement donner la possibilitĂ© aux mĂ©decins de procĂ©der Ă des adaptations !La mise sur pieds de rĂ©seau « corner » dans des pharmacies ou autre magasins dâoptique est un vrai risque, aucune rĂ©-glementation ne rĂ©gissant les locaux dans lesquels « lâaudioprothĂ©siste » doit adapter les appareils !
Devant ces dangers potentiels, comment sâorganise la profession ?La scission de lâassociation suisse des audioprothĂ©sistes (AKUSTIKA), suivi de la fondation de lâassociation suisse des spĂ©-cialistes de lâaudition(ASSA) nâa Ă©videm-ment pas arrangĂ© les choses, car la vision de la profession par les responsables des grandes chaĂźnes (ASSA) par rapport aux membres indĂ©pendants de lâAKUSTIKA nâest pas vraiment la mĂȘme. Il est actuel-lement trĂšs difficile de trouver des accords sur lâassurance qualitĂ©, la formation pro-fessionnelle et la formation continue en particulier. Toutefois, chacun tente de se dĂ©marquer et montre sa bonne volontĂ©. LâAKUSTIKA, par exemple, propose Ă ses membres de signer une convention rassemblant les grands principes dâune procĂ©dure dâadap-tation prothĂ©tique de qualitĂ©. Un engage-ment similaire est proposĂ© aux membres de lâASSA.Toutefois lâidĂ©al serait de pouvoir interve-nir au niveau fĂ©dĂ©ral et obtenir de lâOffice FĂ©dĂ©ral de la SantĂ© Publique (OFSP) lâobli-gation dâautorisation de pratiquer, afin de protĂ©ger la profession. Effectivement,
le titre dâ « audioprothĂ©siste avec brevet fĂ©dĂ©ral » est un titre protĂ©gĂ© reconnu par lâOffice fĂ©dĂ©ral de la formation et du travail (OFFT), mais lâautorisation de pratiquer des adaptations prothĂ©tiques est libre, dĂ©-pendant dâun autre Office !Notre Etat FĂ©dĂ©ral ne permet malheureu-sement pas de lĂ©gifĂ©rer Ă ce niveau, cette compĂ©tence Ă©tant dĂ©volue aux cantons. Actuellement, seulement 7 cantons sur 26 soumettent la profession dâaudiopro-thĂ©siste Ă autorisation. Il sâagit donc dâen-gager des procĂ©dures diffĂ©renciĂ©es pour chaque canton !Comme on peut le constater, la bataille nâest pas terminĂ©e et le plus paradoxal dans cette histoire est que ce sont les audioprothĂ©sistes et fabricants qui se sont battus pour le maintien des prestations AI et non pas les associations de malen-tendants ! Effectivement, lâOFAS, a volon-tairement portĂ© les nĂ©gociations sur le terrain du prix des aides auditives et des prestations de lâaudioprothĂ©siste, excessif selon elle ! Ce qui a eu pour consĂ©quence une fronde gĂ©nĂ©rale contre la profession, les associations de malentendants Ă©tant persuadĂ©es que lâOFAS agirait directe-ment sur les prix et non sur les prestations versĂ©es ! Mais la politique Ă©conomique du conseil fĂ©dĂ©ral, clairement libĂ©rale, lui in-terdit dâagir directement sur notre libertĂ© de commerce. LâOFAS a donc lâespoir de faire baisser les prix par le biais de la concurrence qui, dĂ©jĂ agit, puisque que la moyenne des prix de vente est en diminu-tion. Toutefois cela nâest dĂ» que trĂšs fai-blement Ă une baisse rĂ©elle des prix, mais bien Ă la vente dâaides auditives moins sophistiquĂ©es, donc moins coĂ»teuses. In-dubitablement les malentendants, moins remboursĂ©s regardent Ă deux fois avant la dĂ©pense et se tourne beaucoup plus vers des systĂšmes moins couteux! Cela ouvre Ă mon avis une adaptation Ă deux vitesses ! Le seul point positif Ă souligner est que, grĂące Ă lâengagement de lâassociation suisse des parents dâenfants dĂ©ficients auditifs, les prestations sont restĂ©es ac-ceptables pour les mineurs, permettant lâacquisition de systĂšmes corrects ! Tou-tefois, reste en suspens le problĂšme de la formation professionnelle : il est rare quâun jeune ait terminĂ© une formation Ă 18 ans puisse ĂȘtre autonome et se payer un systĂšme auditif digne de ce nom !Il est tout Ă fait malheureux que nos au-toritĂ©s nâaient pas voulu Ă©couter nos ar-guments et se soient tournĂ©es vers ce systĂšme de forfait et surtout aient refusĂ© de voir les dangers dâune libĂ©ralisation aussi drastique. Tout aussi malheureux, la nĂ©gation dâun mĂ©tier magnifique que je pratique et dĂ©fend depuis plus de 35 ans.
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5656 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
Amandine BERTAUX
AudioprothĂ©siste diplĂŽmĂ©e dâĂ©tatD.U AudioprothĂšse implantĂ©eD.U Audiophonologie de lâenfant
MĂ©tier et Technique AudioprothĂšse et Conseil de lâOrdre
Introduction
En 2008, dans le cadre de ma formation dâaudioprothĂ©siste, mon mĂ©moire de fin dâĂ©tudes propo-sait de rĂ©pondre Ă cette question toujours dâactualitĂ© : « La profession dâaudioprothĂ©siste peut-elle Ă©voluer vers un Conseil de lâOrdre ? »Ma dĂ©marche a consistĂ© Ă mâintĂ©-resser Ă la faisabilitĂ© dâun Conseil de lâOrdre en audioprothĂšse en mâappuyant sur lâhistoire de lâorga-nisation des professions mĂ©dicales et paramĂ©dicales, avant dâenvisager les modifications du paysage profes-sionnel qui pourraient en rĂ©sulter. Jâai ensuite recueilli le point de vue de professionnels Ă partir dâun ques-tionnaire distribuĂ© lors du congrĂšs annuel des audioprothĂ©sistes.
Origine des Ordres professionnels Si, selon lâacception la plus large, toute profession peut revendiquer une dĂ©ontologie, dĂ©finie par le dictionnaire comme « lâensemble des devoirs quâimpose Ă des profes-sionnels lâexercice de leur mĂ©tier » (Le Petit Robert), les professions libĂ©rales se distinguent en intĂ©grant souvent une relation humaine qui va au-delĂ de la simple prestation tech-nique. LâEtat a rapidement compris lâintĂ©rĂȘt quâil y avait Ă laisser, sous son contrĂŽle, ces professions assurer elles-mĂȘmes la dĂ©finition et le respect de leur dĂ©ontologie, qui relĂšve de la morale professionnelle. Câest la mission dont sont chargĂ©s les Ordres professionnels.
Une quinzaine de professions rĂ©gle-mentĂ©es est aujourdâhui dotĂ©e dâune telle organisation : les mĂ©decins, les pharmaciens, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes, les pĂ©dicures podologues, les kinĂ©si-thĂ©rapeutes, les avocats, les archi-tectes, les experts comptables, les vĂ©tĂ©rinaires, etc. Ces Ordres profes-sionnels rĂ©sultent de la volontĂ© de lâEtat, mais aussi dâune demande pressante de la profession.
Ainsi, par exemple, dans les annĂ©es qui prĂ©cĂ©dĂšrent la Seconde guerre mondiale, la situation concurren-tielle devenue anarchique entre les pharmaciens et les pratiques commerciales abusives ont amenĂ© la profession Ă rĂ©clamer la crĂ©ation dâun organisme officiel rĂ©gulateur de la profession. Ainsi, comme lâaffirme Michel LASCOMBE, « Un Ordre professionnel est le rĂ©sultat de la volontĂ© des praticiens, des besoins de lâEtat, et de lâHistoire » (Michel LASCOMBE, les ordres profes-sionnels, thĂšse Strasbourg 1987, p 141-142). Les professions ne disposant pas dâOrdre sont Ă©gale-ment soumises Ă une surveillance de lâautoritĂ© publique. Elles peuvent notamment ĂȘtre rĂ©gies par lâUnion Nationale des Professionnels de la SantĂ© et le Haut Conseil des Profes-sions paramĂ©dicales.
Lâorganisation de la profession dâaudioprothĂ©sisteLa profession dâaudioprothĂ©siste est apparue lorsque lâĂ©volution technologique a nĂ©cessitĂ© des connaissances mĂ©dicales et tech-niques pour adapter la prothĂšse aux besoins du patient.La loi du 3 janvier 1967 a stricte-ment dĂ©fini la profession dâaudio-prothĂ©siste et une autre, votĂ©e en fĂ©vrier 1995, a fixĂ© les conditions de la formation nĂ©cessaires Ă lâexercice du mĂ©tier. Enfin, un dĂ©cret dĂ©finis-sant les normes dâinstallation rela-tives Ă lâadaptation des prothĂšses auditives a Ă©tĂ© dĂ©fini en 1985.La profession dâaudioprothĂ©siste est devenue une profession rĂ©gle-mentĂ©e : son exercice est soumis Ă des conditions de diplĂŽme par la loi 67-4 du 3 janvier 1967 : seules les personnes titulaires du diplĂŽme dâEtat dâaudioprothĂ©siste ou de docteur en mĂ©decine peuvent exercer lâaudio-prothĂšse (sauf dĂ©rogations article : art L4361-4 et L4361-5 du code de la santĂ© publique).
Les textes prĂ©voient aussi des condi-tions dâinstallation, mais en France, il nâexiste pas de cadre dĂ©ontologique. Une charte des audioprothĂ©sistes a toutefois Ă©tĂ© adoptĂ©e en 1994, et un cadre europĂ©en a Ă©tĂ© fixĂ© par lâAEA (Association EuropĂ©enne des Audio-prothĂ©sistes), mais en lâĂ©tat actuel de la lĂ©gislation, ils ne sâimposent pas Ă la profession).
La profession est dĂ©finie dans le code de la santĂ© publique (articles L4361-1 Ă L4361-8) : « Est consi-dĂ©rĂ© comme exerçant la profession dâaudioprothĂ©siste toute personne qui procĂšde Ă lâappareillage des dĂ©ficients de lâouĂŻe. Cet appareillage comprend le choix, lâadaptation, la dĂ©livrance, le contrĂŽle dâeffica-citĂ© immĂ©diate et permanente de la prothĂšse auditive et lâĂ©ducation prothĂ©tique du dĂ©ficient de lâouĂŻe appareillĂ© ».
Au mĂȘme titre que dâautres profes-sions mĂ©dicales ou paramĂ©dicales (cf. ci-dessus) les audioprothĂ©sistes font partie de lâUNPS (Union Natio-nale des Professionnels de SantĂ©), et du Haut conseil des professions paramĂ©dicales.
Cette profession rĂ©cente comptait, au premier janvier 2008, dâaprĂšs la Direction de la recherche, des Ă©tudes, de lâĂ©valuation et des statis-tiques (Dress) : 2116 audioprothĂ©-sistes en France mĂ©tropolitaine.
La profession dâaudioprothĂ©siste est actuellement reprĂ©sentĂ©e auprĂšs des pouvoirs publics par une association, le CollĂšge National, instituĂ© en 1970, et des syndicats professionnels : lâUNSAF (Union Nationale de Syndi-cats des AudioprothĂ©sistes Français) et le SYNEA (Syndicat National des Entreprises de lâAudition).
Le CollÚge National, présidé par Monsieur Eric BIZAgUET, est une association qui regroupe 46 membres élus. Il a pour buts :
- De regrouper les audioprothĂ©-sistes ayant participĂ©, participant ou aptes Ă participer Ă lâEnsei-gnement prĂ©paratoire au DiplĂŽme
![Page 59: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/59.jpg)
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MĂ©tier et Technique
dâEtat dâAudioprothĂ©siste, permet-tant ainsi aux directeurs des enseignements prĂ©paratoires au diplĂŽme dâEtat dâaudioprothĂ©siste de disposer dâun corps profes-sionnel compĂ©tent.
- De veiller Ă la qualitĂ© technique, scientifique, pĂ©dagogique et dĂ©ontologique de lâexercice de la profession dâaudioprothĂ©siste et dâassurer la reprĂ©sentation et la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts dĂ©ontolo-giques et moraux de la profession dâaudioprothĂ©siste.
A cette fin, le CollĂšge National dâAu-dioprothĂšse peut mettre en oeuvre toute action ou sâassocier Ă toute action, le cas Ă©chĂ©ant juridiction-nelle, judiciaire ou administrative, tendant Ă assurer la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts ainsi dĂ©finis de la profession ou de lâun de ses membres.
- DâĂ©tudier les programmes dâensei-gnement et ses modalitĂ©s dâexer-cice (cours, exposĂ©s, confĂ©rences, stages, etc.).
- De publier les textes, articles, documents, Ă©tudes et communica-tions concernant lâenseignement et lâexercice de la profession dâAu-dioprothĂ©siste.
- De promouvoir et de rĂ©compenser la recherche en audioprothĂšse et de faciliter aux audioprothĂ©sistes lâacquisition et le dĂ©veloppement de la culture scientifique fonda-mentale et appliquĂ©e dans le domaine de lâAudioprothĂšse.
- Dâorganiser la formation profes-sionnelle post-universitaire et dây participer.
Quâest ce quâun Ordre professionnel ?Le dictionnaire Larousse dĂ©finit lâOrdre professionnel comme « un organisme de droit privĂ©, disposant de la personnalitĂ© juridique, crĂ©Ă© par la loi en vue dâassurer la rĂ©glementa-tion, la discipline et la dĂ©fense dâune profession libĂ©rale». Retenons une dĂ©finition plus juridique, qui prĂ©sente
un Ordre professionnel comme un « groupement professionnel ayant la personnalité juridique auquel sont obligatoirement affiliés les membres de la profession et bénéficiant de prérogatives étatiques, telles que le pouvoir réglementaire et le pouvoir disciplinaire. Le recours contre les décisions de ces organismes est porté, selon la nature de la profes-sion, devant une juridiction adminis-trative ou judiciaire. » (Lexique de termes juridiques - DALLOZ.1972).
LâOrdre a pour principale mission de dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de la profes-sion. Il la reprĂ©sente auprĂšs des pouvoirs publics, Ă la diffĂ©rence des syndicats, qui sont « chargĂ©s de reprĂ©senter les intĂ©rĂȘts de leurs membres, non de leur mĂ©tier » (Pierre Capitaine, Les Ordres profes-sionnels en droit privĂ©, thĂšse Mont-pellier 2006, p29). Il est aussi le garant de la qualitĂ© des prestations de ses membres dont il contrĂŽle lâaccĂšs Ă la profession. « Il sâagit lĂ dâintĂ©rĂȘts que lâEtat ne veut pas ou ne peut pas gĂ©rer lui-mĂȘme. Ce qui justifie quâil accepte que les ordres professionnels disposent de prĂ©ro-gatives de puissance publique ». (thĂšse Pierre Capitaine 2006).
Les Ordres professionnels ont des attributions de nature administrative :- ils contrĂŽlent lâaccĂšs Ă la profession- ils sont chargĂ©s de lâĂ©laboration
des Codes de déontologie- ils contribuent à la définition des
rĂšgles gĂ©nĂ©rales dâexercice de la profession,
- ils doivent veiller Ă lâobservation des rĂšgles professionnelles par chaque membre de la profession
- ils élaborent leur propre rÚglement intérieur.
Les Ordres professionnels ont des attributions de nature judiciaire- Ils agissent comme juridictions
lorsquâils statuent en matiĂšre disciplinaire,
- Ils ont capacité à ester en justice pour défendre leurs droits ou pour la défense de la profession.
Les Ordres professionnels sont
chargĂ©s de lâĂ©laboration du code de dĂ©ontologie :
Lâexistence dâordres professionnels soulĂšve de nombreuses interroga-tions, dĂ©bats et actions en justice remettant en cause la lĂ©galitĂ© de ces organismes.
Nous retiendrons les principaux sujets qui crĂ©ent polĂ©mique :- lâobligation de payer une cotisation
pour exercer sa profession, - Le monopole des Ordres et lâobli-
gation de sây inscrire, souvent contestĂ©s et qui fait lâobjet de nombreux contentieux,
- lâintervention des ordres profes-sionnels en matiĂšre tarifaire.
Quelles sont les carac-tĂ©ristiques communes entre les professions dotĂ©es dâun conseil de lâOrdre ? La leçon de lâHistoire.A travers lâhistoire des professions mĂ©dicales et paramĂ©dicales, lâap-parition des ordres professionnels correspond, Ă un moment donnĂ©, Ă un besoin pour encadrer et surveiller certaines professions de santĂ©.
Un parallĂšle peut ĂȘtre effectuĂ© entre les caractĂ©ristiques communes de ces professions qui ont amenĂ© Ă la crĂ©ation dâun Ordre.
- une formation reconnue sanc-tionnĂ©e par un diplĂŽme dâEtat
- une forte demande de la profes-sion, dans certains cas pour mettre fin à des dérives et des abus commerciaux
- lâabsence dâune reprĂ©sentation professionnelle unique
- la volontĂ© de lâEtat
- une indĂ©pendance professionnelle (Cette notion dâindĂ©pendance professionnelle est relative puisque lâOrdre des pĂ©dicures podologues sera quand mĂȘme crĂ©Ă© quelques annĂ©es plus tard pour rĂ©pondre Ă un besoin dâorganisation.)
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58 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> MĂ©TIER ET TECHNIQUE
La profession dâaudio-prothĂ©siste remplit-elle les conditions necessaires ?1. Une compĂ©tenceTrois ans dâĂ©tudes sont aujourdâhui nĂ©ces-saires pour obtenir le diplĂŽme dâEtat dâau-dioprothĂ©siste, comprenant des cours thĂ©oriques et des stages pratiques. Ce niveau dâĂ©tudes atteste dâune qualification Ă©levĂ©e, sanctionnĂ©e par un titre dâensei-gnement supĂ©rieur.
2. Une forte demande de la profession
LâenquĂȘte effectuĂ©e auprĂšs des profes-sionnels rĂ©vĂšle une forte majoritĂ© favo-rable Ă la mise en place dâune organisation ordinale (cf. enquĂȘte sur LE POINT DE VUE DE LA PROFESSION). A cette occasion, les professionnels ont exprimĂ© le besoin de mettre fin Ă certaines dĂ©rives et abus commerciaux, comme par exemple des mĂ©thodes de discount (le second appareil auditif offert, etc.), la vente par des non diplĂŽmĂ©s, le fait quâun audioprothĂ©siste soit itinĂ©rant sur plusieurs centres...
3. Une représentation professionnelle diversifiée
La profession est reprĂ©sentĂ©e par diffĂ©-rentes associations et organisations syndi-cales qui dĂ©fendent des points de vue quelquefois divergents. MĂȘme si le CollĂšge National dâAudioprothĂšse est lâorganisme qui fait autoritĂ© auprĂšs des pouvoirs publics, il ne peut prĂ©tendre rĂ©unir lâensemble des courants de la profession.
4. Une indĂ©pendance profes-sionnelle : la nĂ©cessitĂ© dâadapter la prescription pour rechercher la meilleure solution pour satisfaire le patient
Dans lâexercice de la profession, lâaudio-prothĂ©siste ne se contente pas dâexĂ©cuter une prescription mĂ©dicale comme pourrait lâĂȘtre la prĂ©paration dâun mĂ©lange mĂ©di-cinal, lâinjection dâun produit ou la vente de lunettes.
5. LâindĂ©pendance commerciale est-elle envi-sageable et nĂ©cessaire?
Concernant les audioprothĂ©sistes, il appa-raĂźt que lâindĂ©pendance commerciale est
nĂ©cessaire pour satisfaire aux impĂ©ra-tifs de la dĂ©ontologie mĂ©dicale mais, en sâappuyant sur le modĂšle des pharma-ciens, elle ne devrait pas interdire aux fournisseurs fabricants de matĂ©riels de pratiquer une certaine forme de publicitĂ© et aux laboratoires dâaudioprothĂšse de se faire connaĂźtre. Le rĂŽle de lâinstance ordi-nale serait de veiller Ă Ă©viter toute dĂ©rive, par exemple en interdisant toute fixation concertĂ©e des prix (ce qui constitue une entente anticoncurrentielle) et en contrĂŽ-lant les freins pouvant ĂȘtre apportĂ©s Ă la publicitĂ© sur les prix.
6. Lâexistence de rĂ©seaux de professionnels est-elle compatible ?
La question de la compatibilitĂ© avec les rĂ©seaux professionnels peut se poser. En effet, nous avons vu que seules les profes-sions libĂ©rales peuvent ĂȘtre organisĂ©es en Ordre. Il nâexiste pas de dĂ©finition lĂ©gale de la notion de profession libĂ©rale mais nous pouvons retenir celle donnĂ©e par la Cour de Justice des CommunautĂ©s euro-pĂ©ennes «les professions libĂ©rales sont des activitĂ©s qui prĂ©sentent un caractĂšre intellectuel marquĂ©, requiĂšrent une quali-fication de niveau Ă©levĂ© et sont soumises Ă une rĂ©glementation professionnelle prĂ©cise et stricte. Dans lâexercice dâune telle activitĂ©, lâĂ©lĂ©ment personnel a une importance spĂ©ciale, et un tel exercice prĂ©suppose, de toute maniĂšre, une grande autonomie dans lâaccomplissement des actes professionnels» (communication du 9 fĂ©vrier 2004, COM 74 final. â IrĂšne Luc, magistrat, rapporteur gĂ©nĂ©ral adjoint du Conseil de la concurrence â Droit et patri-moine n° 153 p 64 nov.2006).IrĂšne Luc prĂ©cise : « Ces professions se distinguent des commerçants par le fait quâelles ne poursuivent pas quâun profit financier, mais quâelles contribuent Ă la poursuite de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. IndĂ©pen-dantes de lâEtat, elles sont autorĂ©gulĂ©es et sont rĂ©gies par des codes de dĂ©ontologie qui soumettent les rapports de concur-rence entre leurs membres Ă des rĂšgles de comportement particuliĂšres, faisant appel Ă des principes de confraternitĂ© nâayant pas cours dans les relations concurren-tielles sur dâautres marchĂ©s de biens ou de services. Ces professions jouissent dâun statut protecteur et de certains droits exclusifs. » Depuis 1990, les professions libĂ©rales peuvent opter pour les formes commerciales des sociĂ©tĂ©s Ă responsa-bilitĂ© limitĂ©e, sociĂ©tĂ© anonyme, sociĂ©tĂ©
en commandite par actions, sous les appellations de sociĂ©tĂ© dâexercice libĂ©ral Ă responsabilitĂ© limitĂ©e (SELARL), sociĂ©tĂ© dâexercice libĂ©ral Ă forme anonyme (SELAFA) ou sociĂ©tĂ© dâexercice libĂ©ral par action simplifiĂ©e (SELAS).Des dispositions lĂ©gales adaptĂ©es permettent le respect de la dĂ©ontologie. La loi permet notamment lâinscription de sociĂ©tĂ©s au tableau de lâordre, ce qui Ă©tait auparavant rĂ©servĂ© aux personnes physiques. (cf. thĂšse pour le diplĂŽme dâEtat de docteur en pharmacie, Mlle Rogemond Adeline, «les sociĂ©tĂ©s dâexercice libĂ©ral appliquĂ©es Ă la pharmacie», universitĂ© de Lyon I, n°112 â 5 dĂ©c. 2003).Dâautre part, en prenant Ă nouveau lâexemple des pharmacies (hors cas parti-culier des sociĂ©tĂ©s mutualistes), depuis la loi MURCEF 2001-1168 du 11 dĂ©cembre 2001, le titulaire dâune officine en France peut ne dĂ©tenir que 51% des parts dans le cadre dâune SEL (SociĂ©tĂ© Ă exercice libĂ©ral). Par contre, les 49% restants doivent ĂȘtre dĂ©tenus par un ou plusieurs pharmaciens dĂ©jĂ installĂ©s, jamais par des capitaux extĂ©rieurs. Câest une situation provisoire puisque la loi MURCEF prĂ©voit que, lorsque les dĂ©crets dâapplication auront Ă©tĂ© publiĂ©s, des sociĂ©tĂ©s de partici-pation financiĂšres de professions libĂ©rales (SPFPL) pourront investir dans un nombre illimitĂ© de SEL, amenant Ă la crĂ©ation de rĂ©seaux nationaux de pharmacies. Cette Ă©volution en cours concernant le statut des pharmacies permet, par analogie, de dĂ©duire que lâexistence de rĂ©seaux professionnels dâaudioprothĂ©-sistes pourrait sous certaines conditions ĂȘtre compatible avec lâexercice dâune profession contrĂŽlĂ©e par une instance ordinale. Par contre le responsable de chaque centre devrait ĂȘtre un audiopro-thĂ©siste diplĂŽmĂ©, et son appartenance Ă un rĂ©seau ne devrait pas restreindre sa libertĂ© de choix des fournisseurs.
Une nĂ©cessaire adaptation de la profession1. Modifications dans lâorgani-
sation de la professionLa crĂ©ation dâun Ordre professionnel ne remet pas en cause lâexistence des syndi-cats. Certaines prĂ©rogatives sont du ressort exclusif de lâOrdre, dâautres des syndicats, et certaines sont partagĂ©es. Ainsi, ce sont les reprĂ©sentants de ces organisations syndicales qui constituent « lâUnion natio-nale des professionnels de santĂ© » prĂ©vu par le code de la sĂ©curitĂ© sociale (dĂ©cret
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59Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
MĂ©TIER ET TECHNIQUE <
2004-1446 du 23 dĂ©cembre 2004). Toute-fois le rĂŽle des syndicats se trouve modifiĂ© lorsquâune profession se dote dâun ordre professionnel.
2. Incidence sur les statuts actuels (salariés, indépendants, etc.)
La crĂ©ation dâun Ordre professionnel ne remet pas en cause les diffĂ©rents statuts. Les professions dotĂ©es dâun Ordre regrou-pent Ă la fois les professionnels salariĂ©s et les indĂ©pendants, mais ils peuvent faire lâobjet de reprĂ©sentations distinctes au sein des Conseils.
3. Impact sur lâactivitĂ© de lâaudioprothĂ©siste (lieux et nombre de magasins)
Lâexercice dâune profession mĂ©dicale dotĂ©e dâun ordre professionnel est soumis Ă une demande dâinscription au tableau du Conseil territorialement compĂ©tent. A la diffĂ©rence des pharmacies, la question du numerus clausus pourrait ĂȘtre dĂ©battue, il est possible que lâouverture de centres soit soumise Ă lâautorisation du Conseil, et quâun mĂȘme audioprothĂ©siste ne puisse exercer que sur un nombre restreint de centres.
4. Obligation de participer Ă la formation continue
Actuellement les audioprothĂ©sistes dispo-sent de plusieurs formations faculta-tives : lâenseignement post universitaire (E.P.U.), organisĂ© par le collĂšge national et le congrĂšs des audioprothĂ©sistes orga-nisĂ© par lâUNSAF ont lieu tous les ans. Il est Ă©galement possible dâobtenir des diplĂŽmes universitaires (D.U.).Les professions organisĂ©es en Ordre ont lâobligation de continuer Ă se former, il en serait surement de mĂȘme pour les audio-prothĂ©sistes si ces derniers venaient Ă se doter dâun Ordre.
Le point de vue de la profession. EnquĂȘteJâai distribuĂ© mes questionnaires lors du CongrĂšs des AudioprothĂ©sistes qui sâest tenu au CNIT Ă Paris-La DĂ©fense le 29, 30 et 31 mars 2008. Jâai obtenu plus de 200 questionnaires renseignĂ©s, dont 191 exploitables. Les 191 audioprothĂ©sistes qui ont rĂ©pondu au questionnaire exercent en moyenne depuis 11 ans.
54% dâentre eux sont salariĂ©s, 30% indĂ©-pendants, et 16% responsables de centre
49% sont inquiets en ce qui concerne lâavenir de la profession.
81 % des audioprothĂ©sistes sont favo-rables Ă la mise en place dâun conseil de lâOrdre des audioprothĂ©sistes, pensant que cette structure serait utile pour dĂ©fendre lâĂ©thique de la profession et la moraliser. Il pourrait contribuer Ă valoriser lâapproche professionnelle privilĂ©giant la « qualitĂ© de service » (76%), il aurait une action complĂ©mentaire Ă celle des syndicats (60%), il serait utile et nĂ©ces-saire pour prĂ©server lâavenir de la profes-sion (65%), il permettrait de participer au dĂ©veloppement du marchĂ© en veillant Ă la qualitĂ© des prestations (58%),
En outre, 40% des sondĂ©s pensent que le conseil de lâordre des audioprothĂ©sistes freinerait lâoffensive commerciale purement Marketing. 45% pense quâil serait une aide pour veiller Ă ce que lâorganisation de la profession soit assurĂ©e par des profession-nels indĂ©pendants des flux financiers. Une large majoritĂ©, 76%, pense souhaitable que les pratiques commerciales et la publicitĂ© soient strictement rĂ©glementĂ©es par un conseil de lâordre.
Par ailleurs, 41 % pensent quâil serait le
meilleur intermédiaire en cas de différent entre un audioprothésiste et un médecin, et 49% entre un audioprothésiste et un patient.
En conclusion, les audioprothĂ©sistes sondĂ©s sont trĂšs majoritairement favo-rables Ă la mise en place dâun Ordre professionnel, et pourtant, seuls 41% sont adhĂ©rents dâune organisation profession-nelle ; or ce sont elles qui, aujourdâhui, dialoguent avec les pouvoirs publics et dĂ©fendent les intĂ©rĂȘts de la profession.
A travers lâanalyse des questionnaires il ressort que les audioprothĂ©sistes sont, pour la plupart, conscients que la profession peut Ă©voluer vers une profes-sion « strictement commerciale » : 35% pensent que câest « inĂ©vitable» et 73% ont rĂ©pondu quâil serait souhaitable que les « pratiques commerciales et la publicitĂ© soient rĂ©glementĂ©e ».
Pour 52% des audioprothĂ©sistes, un Ordre serait nĂ©cessaire pour « assurer lâavenir de la profession » et notamment 48% pensent quâil serait une aide pour assurer la mise en place dâune formation professionnelle continue efficace et indĂ©-pendante de groupes de pression.
Lâavenir de la profession les prĂ©occupe et la mise en place dâun conseil de lâOrdre peut ĂȘtre une solution qui permettrait de garantir une morale professionnelle commune.
Cependant, comme le montre lâHistoire des professions mĂ©dicales et paramĂ©-dicales actuellement dotĂ©es dâun Ordre professionnel, la mise en place de cette organisation ne rĂ©sultent pas seulement dâune volontĂ© des professionnels.
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Notes de lecture DerniĂšres parutions scientifiques
François DEGOVE
Membre du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
francois.degove@
wanadoo.fr
6060 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
THE HUMAN AUDITORY CORTEX ED : D. POEPPEL,T. OVERATH, A.N. POPPER & R.R. FAY SPRINGER 117,65e; 396 P ; 2012
Cette nouvelle monographie de lâex-cellente collection Springer Hand-book of Auditory Research (SHAR) a pour particularitĂ© de traiter du cortex auditif chez lâhomme et pas seulement en gĂ©nĂ©ral, ce qui ne manquera pas dâĂȘtre plus direc-tement digne dâintĂ©rĂȘt pour les cliniciens que nous sommes (il est bien Ă©videmment aussi du plus haut intĂ©rĂȘt pour les chercheurs).
Il est composĂ© de deux parties : la premiĂšre dĂ©crit les principales techniques actuellement utilisĂ©es pour Ă©tudier le cerveau humain et tout particuliĂšrement dans lâexplo-ration de son cortex auditif. Lâana-tomie du cortex auditif humain est tout dâabord prĂ©sentĂ©e ainsi que la description de la nomenclature des diffĂ©rentes structures la composant, lâensemble Ă©tant replacĂ© dans son contexte historique. Sont ensuite prĂ©sentĂ©s les enregistrements intra-crĂąniens de patients lors de procĂ©-dures neurochirurgicales ou dâune Ă©valuation prĂ©opĂ©ratoire puis les
techniques dâexploration non inva-sives : lâĂ©lectroencĂ©phalographie (EEg), la magnĂ©toencĂ©phalographie (MEg) et enfin lâimagerie fonction-nelle par rĂ©sonnance magnĂ©tique (IRMf) qui a lâavantage de fournir une excellente rĂ©solution spatiale.
La deuxiĂšme partie dĂ©bute par lâexposition du traitement neural des attributs perceptifs de base en familiarisant le lecteur avec les problĂšmes Ă©lĂ©mentaires posĂ©s pas lâencodage des sons purs, de leur frĂ©quence et de leur intensitĂ©. Ensuite les concepts de scĂšnes et de flux auditif sont prĂ©sentĂ©s avant lâexposition dâune des tĂąches majeures du cortex auditif humain : la perception du langage. Puis, Ă lâĂ©tude des substrats corticaux du traitement de la musique succĂš-dent le rĂŽle multisensoriel du cortex auditif humain et la prĂ©sentation de la variĂ©tĂ© fonctionnelle du planum temporale, structure anatomique du lobe temporal dont lâintĂ©gritĂ© est requise pour le traitement des sons complexes. Pour terminer une prĂ©sentation est faite des synthĂšses de modĂšles informatisĂ©s reliant les donnĂ©es des diffĂ©rentes mĂ©thodolo-gies utilisĂ©es dans la rĂ©alisation des modĂšles animaux et humains
Dans cet ouvrage exhaustif et trĂšs clair, nous avons mĂȘme le plaisir un peu cocardier de trouver deux auteurs français, ce qui ne doit surtout pas, en tout Ă©tat de cause, ĂȘtre la seule raison de le lire, car il doit faire partie de la bibliothĂšque de tout honnĂȘte homme sâimpliquant dans lâĂ©tude des diffĂ©rentes disci-plines ayant trait Ă lâaudition.
LâERREUR MEDICALE, LE BURN-OUT ET LE SOIGNANT De la Seconde victime au Premier ActeurERIC GALAM SPRINGER 227p. ; 2012
Ce livre traite dâun sujet important et de plus en plus Ă©voquĂ© au sujet des professionnels de santĂ©. En effet, les incidents et les accidents peuvent survenir Ă tous les niveaux. Certains peuvent ne pas ĂȘtre spectaculaires mais trĂšs dĂ©stabilisantes pour les patients bien sĂ»r mais aussi on lâoublie souvent pour les praticiens. Dans le domaine de lâaudiologie une erreur de diagnostic peut toujours se produire lors dâune consultation (et certaines peuvent ĂȘtre trĂšs prĂ©ju-diciables). Le premier constat est quâun fonctionnement en Ă©quipe
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NOTES DE LECTURE <
Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012 61
accroßt trÚs sensiblement la sécurité et donc diminue le risque pour un patient.
Cas pratique : une surditĂ© se met Ă fluctuer chez un enfant sans quâon puisse comprendre ce qui se produit. Un doute apparaĂŽĂźt sur ce cas de surditĂ© du fait dâun niveau de comprĂ©hension et de perception trĂšs variable chez un enfant de 10 ans. Sâagit-il dâune affabulation (pour un cas que nous avons connu cela nâĂ©tait pas exclue du fait de la situa-tion familiale et de la psychologie de cet enfant) ? Sâagit-il dâune erreur de diagnostic ? A-t-on eu tort dâappa-reiller lâenfant (puisquâil semblait trĂšs mal supporter ses appareils Ă certains moments et disait quâil nâen avait pas besoin) ? AprĂšs discus-sion et recoupement sur les dire et un nombre relativement impor-tant dâaudiogrammes une fistule pĂ©ri-lymphatique est suspectĂ©e et confirmĂ©e par un service hospitalier spĂ©cialisĂ©. Elle nâa pu ĂȘtre opĂ©rĂ©e. Aujourdâhui adulte il a toujours autant de difficultĂ© avec son appa-reillage. Il veut nĂ©anmoins ĂȘtre appa-reillĂ© parce quâil en ressent le besoin Ă certains moments mais « ça ne marche jamais bien » ! Il a malheu-reusement eu un parcours scolaire qui fait quâil rencontre aujourdâhui toutes les difficultĂ©s quâon essaie dâĂ©viter aux enfants qui nous sont confiĂ©s. Comment gĂ©rer des situa-tions qui dans certains cas pour-raient nous retomber dessus et non sans raison ? Est-on certain dâavoir des bonnes pratiques ? Des bons jugements ? Doit-on se dĂ©fausser ?
Tout lâintĂ©rĂȘt de ce genre de littĂ©ra-ture câest dâessayer de mieux apprĂ©-hender ce qui est tolĂ©rable mĂȘme lorsque câest grave et ce qui ne lâest pas. La rĂ©flexion prĂ©sente dans cet ouvrage pose aussi la question de savoir pourquoi certaines de ces situations sont dommageables pour les praticiens, non seulement professionnellement mais parfois
elles lâaffectent psychologiquement et moralement ?
A cela une ou deux réponses paraß-traient devoir suffire :
- soit lorsquâelles relĂšvent de la responsabilitĂ© dâun professionnel de santĂ© qui ne maĂźtrise pas les connaissances acquises ou avĂ©rĂ©es dans le domaine consi-dĂ©rĂ©,
- soit parce quâil a fait preuve dâin-tĂ©rĂȘts personnels que ce soit matĂ©riellement ou par dĂ©faut de modestie.
Mais en rĂ©alitĂ© ce nâest pas toujours aussi simple et ces situations requiĂšrent un travail dâanalyse trĂšs rigoureux avant dâaboutir Ă une interprĂ©tation.
Dans la premiĂšre partie intitulĂ©e « Contexte » lâauteur aborde au travers de 2 chapitres le 1 : « la culture câest la vraie vie » et le 2 « juridique » lâensemble des problĂ©-matiques quâil va falloir prendre en compte. Il prĂ©sente une « onto-logie » du savoir mĂ©dical tel quâon le voudrait et rappelle les tentatives faites pour le rationaliser et en imposer autant que faire se peut lâacquisition par les professionnels. Mais il est clair que certains y sont parfois un peu rĂ©tifs considĂ©rant que ce quâils savent de thĂ©orie ajoutĂ© Ă leur expĂ©rience suffit. Lâauteur rappelle au passage que dans les Ă©vĂšnements indĂ©sirables toutes les sources sont possibles. En parti-culier des conduites humaines inadaptĂ©es dans des circonstances donnĂ©es, une absence de comprĂ©-hension de problĂšmes parce que rarement rencontrĂ©s, un manque de rigueur...
DerriĂšre ces conduites bien connues des professionnels se profile aussi la nĂ©cessitĂ© dâĂ©dicter des bonnes pratiques sans pour autant penser quâelles vont « sauver » la « Pratique ». Chacun Ă©videmment distillant ces bonnes pratiques en
fonction de ses connaissances, de ses croyances, de sa psychologie, de ses habitudes et de sa culture. Pour sa part le lĂ©gislateur doit natu-rellement se montrer prĂ©sent. Il ne peut laisser la santĂ© aux profession-nels. Câest avant tout un service qui appartient au public. Cette premiĂšre partie devrait inspirer les professions de santĂ© qui nâont pas encore suffi-samment creusĂ© leur sillon dans ce domaine.
Dans le chapitre 2 il est indiquĂ© que contrairement Ă ce que de nombreux professionnels pensent, depuis les annĂ©es 90 la Cour de cassation instille petit Ă petit des obligations de rĂ©sultats en plus des obligations de moyens. En rĂ©alitĂ© il faut bien comprendre que derriĂšre les obli-gations de moyens il y a toujours une obligation de rĂ©sultats. En effet il est toujours possible de recher-cher si un professionnel a utilisĂ© les derniĂšres connaissances et moyens techniques connus. On comprend bien que derriĂšre cette possible faute liĂ©e Ă une absence de ces moyens se cache le rĂ©sultat. Lâau-teur note de maniĂšre pertinente Ă ce propos : « Aujourdâhui,(les citoyens) nâhĂ©sitent plus Ă transformer leurs demandes en autant de droits Ă se tourner vers lâEtat qui, Ă©levĂ© au rang de « providence », devient le dĂ©bi-teur universel vers lequel chacun livre ses dolĂ©ances dans une posi-tion de perpĂ©tuel crĂ©ancier. » Autre question intĂ©ressante : « Quâest-ce qui incite les gens Ă entrer dans ces procĂ©dures ? Les mĂ©diats pour plus de 90% mais aussi la dĂ©sacralisa-tion du mĂ©decin pour plus de 74% puis, pour prĂšs de 50%, la meilleure connaissance de leurs droits et, pour une mĂȘme proportion, lâanimositĂ© des patients et des familles.
Notez que parmi les spĂ©cialitĂ©s dites « autres » parmi lesquels se trouvent lâaudiologie il y a eu entre 2006 et 2009, selon le rapport 2010 de lâObservatoire des risques mĂ©dicaux
![Page 64: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/64.jpg)
62 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> NOTES DE LECTURE
423 dossiers (Toutes spĂ©cialitĂ©s confon-dues dans cette rubrique) qui ont fait lâobjet dâun traitement pour indemnisation. Le niveau moyen des indemnisations Ă©tait de 71926 euros par dossier. Ce nâest pas rien ! Cela mĂ©rite de bien non seulement de bien sâassurer mais aussi de garder une grande prudence dans ses actes en restant trĂšs professionnel.
Partie 2, chapitre 1. Situation, dĂ©finitions et perceptions. La situation permet de dĂ©finir le contexte dans lequel lâerreur peut ĂȘtre commise. Travail sur le patient, travail sur « la maladie ». LâidĂ©e, concevoir des recommandations. Cela devrait impli-quer des discussions rĂ©pĂ©tĂ©es entre prati-ciens, travail sur le praticien ce qui permet dâanalyser les situations auxquels il a Ă©tĂ© confrontĂ© pour lui permettre de prendre de la distance. Enfin, travail sur le contexte pour dĂ©velopper une culture de la sĂ©curitĂ© et donc approfondir les mĂ©thodologies.
En ce qui concerne les erreurs lâauteur rappelle quâil y a 4 types dâindividus : ceux qui ne les voient pas, qui ne veulent pas les voir, qui acceptent de les voir et enfin ceux qui sâefforcent de les voir. Les Ă©tudes statistiques sur le sujet sont trĂšs rĂ©vĂ©la-trices du degrĂ© dâanxiĂ©tĂ© des praticiens. Il est intĂ©ressant de noter que 30% des praticiens disent ne jamais avoir fait dâer-reurs... Dans ce chapitre il y a un dĂ©ve-loppement extrĂȘmement intĂ©ressant sur la notion dâerreur en mĂ©decine et dans le domaine de la santĂ© en gĂ©nĂ©ral. En effet lâerreur est souvent ramenĂ©e Ă sont plus petit dĂ©nominateur commun qui est liĂ© Ă la vĂ©racitĂ© ou non dâune assertion. Dans la santĂ© de nombreux biais conduisent Ă lâerreur. Par exemple, celui liĂ© une procĂ©-dure opĂ©ratoire standard qui peut conduire Ă lâimpossibilitĂ© dâatteindre un objectif ou un rĂ©sultat.
Dans le chapitre 2 intitulĂ© « je me trompe comme je suis ». LâidĂ©e est en fait de pousser un peu le lecteur Ă admettre que lâerreur est source de connaissance dans la mesure oĂč elle permet de rĂ©duire la quantitĂ© de champ Ă explorer.
Partie 3 Impacts. Chapitre 1 la seconde victime. Câest bien le soignant qui est au centre du livre vous lâaurez compris et de ce fait il est traitĂ© de maniĂšre un peu plus centrale. Par Ă©gard Ă la 1Ăšre victime il devient la seconde. Mais est-ce un jeu de passe passe ou le soignant peut-il ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une rĂ©elle victime. Dâun certain point de vue il faut partir du prin-
cipe quâil faudra bien que le professionnel refasse surface si la faute nâest pas gravis-sime. Il est donc nĂ©cessaire dâadopter un point de vue empathique. Effectivement si lâerreur est suffisamment grave pour que cela se termine mal il faut imaginer que lâauteur va subir des dĂ©sagrĂ©ments direc-tement. Mais, ces ennuis peuvent fort bien retentir sur son entourage direct du fait de son Ă©tat « mental » liĂ© Ă la culpabilitĂ© et autres sentiments personnels mais aussi dans ses rapports avec les patients... La rĂ©flexion sur ces « accidents de travail » doit donc conduire chacun dâentre nous Ă une grande humilitĂ© vis-Ă -vis des erreurs mais aussi Ă une rigueur et un profession-nalisme toujours renouvelĂ©.
Dans le chapitre 2 est traitĂ© le « burn out » : sentiment de stress liĂ© au travail en particulier lorsque celui-ci nĂ©ces-site un engagement relationnel. En fait Ă©tymologiquement « burn out » signifie Ă©chouer, sâuser, devenir Ă©puisĂ© devant une trop grande demande dâĂ©nergie. Un test dâĂ©valuation est proposĂ© sous forme dâun questionnaire. Câest intĂ©ressant pour soi-mĂȘme et quand on travaille avec des collaborateurs de leur permettre dâĂ©va-luer de temps Ă autre leur Ă©tat psycholo-gique car il est dĂ©terminant pour la vie de lâĂ©quipe.
Chapitre 3 : qualitĂ© des soins. Il apparaĂźt que les gens dans la situation de stress Ă©voquĂ© dans le chapitre 2 font plus dâer-reurs que les autres et donc deviennent encore plus dangereux pour les patients.
Partie 4, gestions et interactions. Chapitre 1 : assumer et gérer, chapitre 2 se confier écouter, chapitre 3 dévoiler : le pour le contre. Pourquoi les soignants dévoilent la plupart du temps leurs erreurs avec grande difficulté ?
Sont analysĂ©es ici les consĂ©quences de cette attitude. Le chapitre 4 : parler avec les patients est aussi trĂšs intĂ©ressant car cela aide et motive pour ne pas systĂ©ma-tiquement entrer dans une situation de prĂ©servation de soi qui va parfois jusquâĂ laisser un sentiment dâindiffĂ©rence et de dĂ©ni de la rĂ©alitĂ©.
Partie 5 : les clés. Chapitre 1. PremiÚre clé : analyser. Chapitre 2. DeuxiÚme clé : la pratique réflexive. Chapitre 3.
TroisiÚme clé : le travail de groupe. Chapitre 4. QuatriÚme clé : signaler. Chapitre 5. CinquiÚme clé : accompa-gner les secondes victimes. Chapitre 6. SixiÚme clé : transmettre. Chapitre 7.
SeptiĂšme clĂ© : articuler. Toutes ces entĂȘtes
de chapitres définissent des rÚgles et des
attitudes visant à améliorer la qualité du
travail et lâouverture confiante vers les
autres. Nous renvoyons les profession-
nels vers la lecture trĂšs instructive de ce
livre qui, au passage, devrait suggérer aux
reprĂ©sentants Ă©lus une rĂ©flexion sur lâor-
ganisation de leur propre exercice et des
conditions dâamĂ©lioration possibles.
AUDITORY ELECTROPHYSIOLOGY ; A CLINICAL GUIDE ED. S.R. ATCHERSON & T.M. STOODY
THIEME
82,30e; 372 P ; 2012
Cet ouvrage prĂ©sente dâune maniĂšre trĂšs
agrĂ©able et trĂšs didactique lâensemble
des aspects techniques des différents
potentiels Ă©voquĂ©s auditifs, de lâĂ©lectro-
cochléographie (ECochg) à la Négativité
de discordance (MMN), en passant bien
entendu par les potentiels évoqués audi-
tifs du tronc cérébral (PEATC), les poten-
tiels de latence moyenne (PEALM) ancien-
nement dénommés PEA semi-précoces,
et les potentiels tardifs endogĂšnes et
exogĂšnes, sans oublier les potentiels
évoqués stationnaires (ASSR) ou les
réponses verouillées en fréquence (FFR).
Il se diffĂ©rencie dâautres ouvrages trai-
tant du mĂȘme sujet non pas tant par sa
remarquable exhaustivité, que par son
aspect « utile » en décrivant les implica-
tions pratiques de données fondamentales
comme par exemple la nature du filtrage
ou le positionnement des Ă©lectrodes. De
plus, de petits encadrés tout au long de
chaque chapitre permettent de retenir en
instantané les données essentielles de
ce qui vient dâĂȘtre dĂ©veloppĂ© prĂ©cĂ©dem-
ment aussi bien sur un plan théorique que
pratique. Enfin, cerise sur le gĂąteau, la
bibliographie est trĂšs complĂšte, nâoubliant
pas les auteurs non américains comme
dâautres ouvrages, par ailleurs excellents.
Cet ouvrage nous paraĂźt donc devoir ĂȘtre
recommandé aussi bien à celui qui veut
dĂ©buter quâĂ celui qui veut mettre Ă jour
ses connaissances sur un sujet qui est
bien loin dâĂȘtre Ă©puisĂ©.
François Degove
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6464 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
Philippe LURQUIN AudioprothĂ©siste, ChargĂ© de cours, Membre du CollĂšge National dâAudioprothĂšse 1000, Bruxelles [email protected]
Maud REAL LogopÚde, Chargée de cours, 1000, Bruxelles [email protected]
P. COTTON Audioprothésiste Roubaix,Tourcoing
veille acouphĂšnes Les somato-acouphĂšnes
Préambule
Qui a dit que la Science en matiĂšre dâacouphĂšne nâĂ©voluait guĂšre et que les connaissances nouvelles nâap-portaient pas de nouvelles rĂ©ponses Ă cette pathologie difficile ?
LâĂ©volution rĂ©cente des connaissances a permis de dĂ©crire une association syndromique : lâacouphĂšne associĂ© Ă une sensation somesthĂ©sique au niveau de la face. Lâappellation consacrĂ©e est « somato-acouphĂšne » (somatic tinnitus). Elle est peu Ă©voquĂ©e dans les encyclopĂ©dies ou dans le cours des facultĂ©s de mĂ©decine. VoilĂ la raison pour laquelle la prĂ©sente veille acouphĂšne y est consacrĂ©e ! Elle a pour objet de jeter un Ă©clairage neuf sur lâacouphĂšne, de prĂ©senter un compte-rendu de recherches rĂ©centes de façon Ă permettre aux audiopro-thĂ©sistes la dimension neurologique de lâacouphĂšne, de rĂ©pondre aux questions de leur patient, dâaffiner leur expertise et de se positionner en professionnel
Introduction
Les somato acouphĂšnes sont une entitĂ© pathologique dĂ©crite, il y a peu. Elle est donc peu Ă©voquĂ©e dans les encyclopĂ©dies ou dans le cours des facultĂ©s de mĂ©decine. VoilĂ la raison pour laquelle cette veille acouphĂšne y est consacrĂ©e. Un somato acouphĂšne est par dĂ©fi-nition la perception dâune sensa-tion aberrante dans le domaine acoustique (lâacouphĂšne) et dans le domaine somesthĂ©sique et en parti-culier la face. Il importe Ă ce stade de rappeler que si la motricitĂ© des muscles du visage est majoritaire-ment assurĂ©e par la septiĂšme paire de nerfs crĂąniens, la sensibilitĂ© de la face, elle, est dĂ©pendante de la cinquiĂšme paire de nerfs crĂąniens ,encore appelĂ© nerf trijumeau. La zone dâinnervation se divise en trois segments (frontal, sous orbitaire et mentonnier) et comprend le sommet du front, la zone pĂ©ri-auriculaire et la bouche.
h t t p : / /www.e-sem io .uvsq . f r /modules/neuro/154_le_v_ou_le_nerf_trijumeau.html.
Le diagnostic de somato-acouphĂšne peut ĂȘtre adressĂ© :
1) quand un acouphĂšne est associĂ© avec une perception « faciale » fantĂŽme .En pratique on rencontre des plaintes de sensation de chaleur, gonflement, souffle, pico-tements pouvant ĂȘtre regroupĂ©s sous le terme de dysesthĂ©sie faciale.
2) Quand un acouphĂšne peut ĂȘtre modulĂ© en frĂ©quence ou en inten-sitĂ© par une pression sur la face (zone dâinnervation trigĂ©minĂ©e)
En général les deux perceptions cohabitent.
OrigineLe nerf auditif nâest pas composĂ© dâune seule piĂšce mais dâune sĂ©rie dâaxone ou cellules nerveuses dont le soma constitue les noyaux, tubercules et autres olives, etc. Le premier relais du nerf auditif aprĂšs la cochlĂ©e est le noyau cochlĂ©aire.
La physiologie de celui-ci est de mieux en mieux comprise : de nombreuses Ă©tudes ont montrĂ© quâen cas de sous-stimulation -en consĂ©quence de la perte des cellules ciliĂ©es- le noyau cochlĂ©aire rĂ©pond par lâenvoi dâinflux spon-tanĂ©s. Ceux-ci engendrent une perception augmentĂ©e de la percep-tion psychoacoustique (par exemple les sons moyens semblent forts et les sons forts sont perçus comme trĂšs forts).Ce mĂ©canisme compen-satoire a comme corollaire psychoa-coustique lâhyperacousie.
Comme le noyau cochlĂ©aire respecte la distribution tonotopique, seules ses cellules responsables de la transmission des frĂ©quences lĂ©sĂ©es produiront des potentiels dâaction spontanĂ©s. Si une synchronisation des dĂ©charges spontanĂ©es se produit le cortex recevant une information, certes spontanĂ©e, codera celle-ci
comme une frĂ©quence : lâacouphĂšne est crĂ©Ă©. De trĂšs nombreuses Ă©tudes aujourdâhui dĂ©crivent lâactivitĂ© du noyau cochlĂ©aire comme respon-sable de la crĂ©ation de lâacouphĂšne et de lâhyperacousie (Kaltenbach, Levine, Norena, Eggermont, Shore, voir bibiographie). LâamĂ©lioration de la connaissance dâune trĂšs vaste majoritĂ© dâacouphĂšnes chroniques permet aussi de comprendre la notion de somato-acouphĂšne. En effet le noyau cochlĂ©aire est aussi un des relais privilĂ©giĂ© du nerf triju-meau. La crĂ©ation dâinflux nerveux « fantĂŽme » par le noyau cochlĂ©aire gĂ©nĂšrera Ă©galement une perception fantĂŽme au niveau du visage ou la possibilitĂ© de moduler lâacouphĂšne par une pression ou une manipula-tion de la face.
ExpĂ©rimentationDans notre pratique quotidienne, nous avons pu nous rendre compte quâune partie des patients acouphĂ©-niques souhaitant bĂ©nĂ©ficier dâune ThĂ©rapie sonore (TRT) prĂ©sentaient des gĂȘnes faciales associĂ©es. Il nous est donc apparu nĂ©cessaire de rĂ©aliser une premiĂšre Ă©tude dâinci-dence au sein du service sur la base dâun questionnaire validĂ©. Celle-ci a pour objectif premier dâĂ©tablir la part de la population acouphĂšnique du service ORL concernĂ©e par un somato-acouphĂšne.
Enfin, il nous a semblĂ© judicieux dâĂ©tudier sâil Ă©tait possible, au sein de la population prĂ©sentant un somato-acouphĂšne, dâĂ©tablir une corrĂ©lation entre lâimportance de la gĂȘne faciale et les sous-Ă©chelles interrogĂ©es par lâinterview struc-turĂ©e de Jastreboff :
- lâintensitĂ© de lâacouphĂšne,
- lâimportance de la dĂ©tresse provo-quĂ©e par lâacouphĂšne,
- la conscience de lâacouphĂšne,
- lâincidence de lâacouphĂšne sur la vie du patient.
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65Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE ACOUPHĂšNES <
Nous avons voulu Ă©tudier un Ă©chan-tillon reprĂ©sentatif de la popula-tion acouphĂ©nique frĂ©quentant le CHU. Nous avons enregistrĂ© tous les patients entrants en consul-tation sur une durĂ©e de quatre mois pour obtenir un total de 70 patients, 21 dâentre eux prĂ©sen-tent un acouphĂšne unilatĂ©ral et 49 un acouphĂšne bilatĂ©ral. Ceci nous fait donc un total de 119 oreilles acouphĂšniques. La surditĂ© moyenne enregistrĂ©e Ă©tait lĂ©gĂšre en pente douce (40 dB de perte moyenne Ă 1000 Hz pour 50 Ă 4000 Hz).
PrĂ©cisons que tous les patients se prĂ©sentant au service ORL avec un acouphĂšne sont intĂ©grĂ©s Ă cette Ă©tude quâils prĂ©sentent ou non une gĂȘne faciale. Il est Ă©galement Ă noter quâaucune sĂ©lection nâa Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur base de lâĂ©tat psychologique des patients.
NB : Seuls les acouphĂšnes objectifs ont Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s. En effet, dans ce cas, la cause nâest pas une lĂ©sion cochlĂ©aire et donc aucune consĂ©-quence liĂ©e Ă la plasticitĂ© du SNC nâest Ă envisager. Afin dâobtenir un outil de mesure adaptĂ© Ă notre Ă©tude, il a fallu rĂ©aliser un questionnaire (interview structurĂ©e de Jastreboff) permettant dâĂ©valuer de maniĂšre subjective la sĂ©vĂ©ritĂ© de lâacouphĂšne ainsi que lâimportance de lâhype-racousie. Nous y avons ajoutĂ© une Ă©chelle de la gĂȘne faciale. Lâim-portance de chaque problĂšme est mesurĂ©e grĂące Ă des Ă©chelles numĂ©-riques visuo-analogiques.
RĂ©sultatsa) IncidenceAvant toute chose, rappelons tout de mĂȘme que nous avons considĂ©rĂ© comme somato-acouphĂšniques les patients prĂ©sentant au moins un des deux critĂšres suivants :
- sensation au niveau de la face.
- capacitĂ© Ă moduler lâacouphĂšne par manipulation au niveau de la face.
Sur la base de cette définition, nous avons établi que 56% des acouphÚ-niques présentent un somato-acouphÚne.
Il nous est ensuite paru plus opportun de comptabiliser les somato-acouphĂšniques prĂ©sentant une gĂȘne faciale, câest-Ă -dire les patients ayant au moins une note Ă©gale à « 1 » sur lâĂ©chelle visuo-analogique de la gĂȘne faciale. Nous appellerons cette population : les somato-acouphĂšniques plaintifs.
NB : Les somato-acouphĂšniques prĂ©sentant uniquement la capacitĂ© de moduler leur acouphĂšne ont tous attribuĂ© « 0 » Ă la gĂȘne faciale. En effet, ces patients ne perçoivent pas cette capacitĂ© comme une gĂȘne. Nous avons alors Ă©tabli que 30 % des acouphĂ©niques apparte-naient Ă la population des somato-acouphĂšniques plaintifs ! Enfin, afin de reprĂ©senter la population trĂšs gĂȘnĂ©e par sa sensation faciale, nous avons comptabilisĂ© uniquement
les patients somato-acouphĂšniques ayant attribuĂ© une note supĂ©rieure ou Ă©gale à « 3 » sur lâĂ©chelle de la gĂȘne faciale. Nous avons ainsi crĂ©Ă© la population des somato-acouphĂš-niques plaintifs avec gĂȘne faciale importante.
Il apparaßt alors que 20% des acou-phéniques appartiennent à cette classe (Figure 1).
b) Etude de la population somato-acouphénique
Cette partie de notre Ă©tude a pour but de mieux connaĂźtre la composi-tion de la population somato-acou-phĂ©nique dâun point de vue quan-titatif et qualitatif (les 55,71 % de lâĂ©chantillon total)...
Nous avons dans un premier temps voulu quantifier les populations capables de moduler leur acouphÚne par manipulation au niveau de la face ainsi que celles présentant
Figure 1
Type % de la population totale
Somato-acouphénique 55.71%
Somato-acouphénique plaintif 30%
Soamto-acouphĂ©nique avec gĂȘne importante 20%
Tableau 1
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66 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> VEILLE ACOUPHĂšNES
une sensation au niveau de la face. Il est apparu que 35,9 % des somato-acouphĂšniques sont uniquement capables de moduler leur acouphĂšne ; 51,3% ont uniquement une sensation au niveau de la face qui Ă©tait inexistante avant lâapparition de lâacouphĂšne ; enfin 12,8 % prĂ©sentent les deux aspects (Figure 2).
Importance de la gĂȘne faciale
Certains patients ayant une sensation faciale ne considĂšrent pas cette derniĂšre comme une gĂȘne. Ainsi, 16 % des sensations faciales nâengendrent aucune plainte (Ă©chelle visuo-analogique Ă 0). Ceci signifie que les 84% des sensations faciales restantes sont des sensations au moins un peu gĂȘnantes !
c) Association subjective de la gĂȘne faciale et de lâacouphĂšne
Nous avons enfin trouvĂ© intĂ©ressant de faire ressortir que la majeure partie des patients (80%) ayant une sensation au niveau de la face Ă©tablissent un lien entre cette sensation et leur acouphĂšne (Figure 3). Câest-Ă -dire quâils ont la sensation que la gĂȘne faciale est plus forte les jours oĂč lâacouphĂšne est plus fort.
d) Importance de la gĂȘne faciale et sĂ©vĂ©ritĂ© de lâacouphĂšne
Dans cette derniĂšre partie dĂ©diĂ©e aux rĂ©sultats expĂ©rimentaux de notre Ă©tude, nous avons cherchĂ© Ă Ă©tablir des corrĂ©la-tions entre lâimportance de la gĂȘne faciale et les diffĂ©rentes rĂ©ponses aux sous-Ă©chelles de lâinterview structurĂ©e visant Ă renseigner sur la sĂ©vĂ©ritĂ© de lâacouphĂšne.
Nous nâavons pu obtenir aucune corrĂ©la-tion significative entre lâimportance de la gĂȘne faciale et aucune des sous-Ă©chelles Ă©valuĂ©es : conscience ,impact sur la vie du patient, gĂȘne due Ă lâacouphĂšne, et inten-sitĂ© de celui-ci.
En conclusion il semble quâil nâexiste aucun lien entre lâimportance de la gĂȘne faciale et la sĂ©vĂ©ritĂ© de lâacouphĂšne !
DiscussionA propos des corrélations :
Nous nâavons pas pu Ă©tablir de corrĂ©lation entre lâimportance de la gĂȘne faciale et la sĂ©vĂ©ritĂ© de lâacouphĂšne. Tout se passe donc comme si les somato-acouphĂš-niques associaient bien leur acouphĂšne
Ă leur gĂȘne faciale mais que la gĂȘne que procure chacun de ces phĂ©nomĂšnes est indĂ©pendante. Au sein de notre popula-tion, nous nâavons rencontrĂ© aucun cas avec une gĂȘne faciale supĂ©rieure Ă la gĂȘne quâil attribue Ă lâacouphĂšne. Ceci est peut-ĂȘtre le signe que lâacouphĂšne est capable dâoccuper une plus grande partie de leur attention. Le canal auditif pourrait ĂȘtre prioritaire sur le canal somesthĂ©sique et ainsi, lorsquâils Ă©coutent leur acouphĂšne, la gĂȘne faciale sortirait du champ de conscience.
Nous devons Ă©galement garder Ă lâesprit que la gĂȘne est quelque chose de trĂšs subjectif et quâune mĂȘme cause peut avoir un impact Ă©motionnel complĂštement diffĂ©rent dâune personne Ă une autre.
Nous pouvons Ă©galement noter quâune majoritĂ© des patients somato-acouphĂš-niques pris en charge en TRT semblaient soulagĂ©s lorsque nous leur annoncions quâil Ă©tait probable que leur sensation faciale
Ă©tait liĂ©e Ă leur acouphĂšne. Quelques-uns ont mĂȘme dĂ©clarĂ© quâils avaient pourtant posĂ© la question Ă leur mĂ©decin car ils Ă©taient convaincus que les deux Ă©taient liĂ©s, mais il semble que ce phĂ©nomĂšne ne soit pas encore connu de tous.
Attitudes de lâaudioprothĂ©siste
En conclusion il apparaĂźt clairement au terme de cette analyse que le somato-acouphĂšne est une entitĂ© physio-patholo-gique mĂ©connue jusquâici mais frĂ©quente. LâaudioprothĂ©siste dĂ©sireux de travailler au sein dâune unitĂ© ou dâune Ă©quipe multi-disciplinaire spĂ©cialisĂ©e en acouphĂ©no-logie se devra dâinterroger son patient sur lâexistence dâune composante somatique ajoutĂ©e Ă lâacouphĂšne. Le plus souvent la plainte sera mineure par rapport aux pertes des facultĂ©s attentionnelles, toute-fois deux remarques sâimposent :
Figure 3
Figure 2
![Page 69: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/69.jpg)
Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE ACOUPHĂšNES <
1) Il convient dâaccepter avec humilitĂ© -devant lâĂ©tendue des mĂ©canismes neurophysiologiques qui entourent lâacouphĂšne pas encore tous complĂš-tement expliquĂ©s- lâensemble des plaintes ou la description quelquefois curieuse de la symptomatologie dâun acouphĂ©nique. Ainsi ce patient qui peut faire disparaĂźtre son acouphĂšne en appuyant sur telle ou telle partie du visage ne rĂȘve pas, pas plus que celui qui fait passer son acouphĂšne de lâaigu au grave en mordant sur les dents. De mĂȘme celui qui dĂ©crit la disparition, en quelques semaines aprĂšs la mise en place de lâappareil, de la paresthĂ©sie faciale qui le prĂ©occupait beaucoup (par exemple une sensation que son visage gonfle) nâest pas un doux cinglĂ©. Seule la connaissance des mĂ©canismes prĂ©sidant Ă ces perceptions permettra Ă lâaudioprothĂ©siste de comprendre puis dâexpliquer, de rationnaliser et enfin de rassurer son patient. Si lâacouphĂšne est lâexpression de la plasticitĂ© de neurones poly-sensoriels (Shore 2007) alors tout sâexplique... mais il est alors indispensable pour nous, audioprothĂ©-sistes, de quitter les limites imposĂ©es par la pratique de lâadaptation dâappa-reil Ă©lectro-acoustique et dâouvrir les portes qui nous mĂšnent Ă la neurophy-siologie de lâaudition.
2) Bien que la diffusion dâune base de donnĂ©es et de statistiques concluantes en la matiĂšre fasse encore lâobjet dâune pĂ©riode dâacquisition, lâemploi dâĂ©chelles visuo-analogiques ques-tionnant le patient sur la composante somatique de lâacouphĂšne en terme de gĂȘne, dâimpact sur la vie ou temps de conscience par jour nous a dĂ©jĂ suffi-samment renseignĂ© sur la possibilitĂ© quâa lâaudioprothĂ©siste dâinhiber ce symptĂŽme Ă la grande satisfaction de nos patients. La condition du succĂšs semble ĂȘtre la diminution de lâhyperac-tivitĂ© du noyau cochlĂ©aire responsable des deux symptĂŽmes par lâemploi dâun bruit blanc. LâaudioprothĂ©siste pourrait-il devenir Ă cet Ă©gard le partenaire du neurologue, voire mĂȘme de rĂ©ussir lĂ oĂč lâindustrie pharmaceutique Ă©choue ?
Encore faut-il pour cela utiliser un ques-tionnaire -incluant la notion de somato-acouphĂšne- dĂ»ment validĂ©, reproductible et accessible Ă tous, ce sera lâobjet de notre prochaine veille.
BibliographieDehmel S.,Cui Y. L.,Shore S. E. (2008). Cross-Modal Interactions of Auditory and Somatic Inputs in the Brainstem and Midbrain and Their Imba-lance in Tinnitus and Deafness, American Journal of Audiology , Vol. 17, 193â209.
Eggermont J. J.(2007). Correlated neural activity as the driving force for functional changes in audi-tory cortex, Hearing Research, 229 , 69â80.
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Levine RA, Nam EC, Oron Y, Melcher JR. (2007). Evidence for a tinnitus subgroup responsive to somatosensory based treatment modalities. Progress in brain research, 166, 195-207.
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Kaltenbach, Zhang & Afman. (2000). Plasticity of spontaneous neural activity in dorsal cochlear nucleus after intense sound explosure, Hearing Reserch,147 282-292.
Noreña A.J., J.J. Eggermont. (2003). Changes in spontaneous neural activity immediately after an acoustic trauma: implications for neural correlates of tinnitus, Hearing Research, 183, 137-153.
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Shore S.E.; Zhou J. (2006). Somatosensory influence on the cochlar nucleus and beyond, Hearing Research, 216-217, 90-99.
Shore, Zhou, Koehler. (2007). Neural mechanisms underlying somatic tinnitus. Progress in brain research, 166, 107â123
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6868 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
Blake S. Wilson et Michael F. Dorman
Traduit par Emeric KATONA, Audioprothésiste
veille implants cochléaires Les implants cochléaires : un passé remarquable et un brillant avenir (suite)
Vous lirez ci-dessous la suite de lâun des articles de rĂ©fĂ©rence quant Ă la technologie des implants cochlĂ©aires. Il y est dĂ©crit de façon assez dĂ©taillĂ©e la forme que prend concrĂštement encore aujourdâhui un systĂšme dâimplant cochlĂ©aire. Il est Ă noter que cet article publiĂ© initialement en 2008 Ă©voque les performances du port unilatĂ©ral de lâimplant cochlĂ©aire bien quâau-jourdâhui, lâimplantation cochlĂ©aire bilatĂ©rale devient un standard dans de nombreux pays.
Conceptions actuelles (en 2008)
Composantes des systĂšmes dâimplants Les Ă©lĂ©ments essentiels dâun sys-tĂšme dâimplant cochlĂ©aire sont illustrĂ©s dans la Figure 1 et incluent (1) un microphone pour la dĂ©tec-tion des sons environnants, (2) un processeur vocal pour transformer
la sortie du microphone en un en-semble de stimuli pour le faisceau dâĂ©lectrodes implantĂ©s ; (3) un lien transcutanĂ© pour la transmission de lâĂ©nergie et des informations Ă travers la peau ; (4) dâun rĂ©cepteur/stimulateur implantĂ© qui (i) dĂ©code les informations reçues Ă partir du signal radio-frĂ©quence produit par une bobine externe de transmission et (ii) gĂ©nĂšre des stimuli en utilisant les instructions obtenues Ă partir des informations dĂ©codĂ©es ; (5) un cĂąble multi-fils pour connecter les sorties du rĂ©cepteur/stimulateur aux Ă©lec-trodes individuelles et (6) un fais-ceau dâĂ©lectrodes. Ces composants doivent travailler ensemble comme un systĂšme et une faiblesse dans un composant peut dĂ©grader les perfor-mances de maniĂšre significative. Par exemple, une limitation de la bande passante du lien transcutanĂ©e peut restreindre les types et les taux de stimuli qui peuvent ĂȘtre spĂ©cifiĂ©s par le processeur vocal externe et qui Ă son tour, peut limiter les perfor-mances. Une discussion approfondie
de considérations pour la conception de prothÚses cochléaires et leurs éléments constitutifs est présentée par Wilson (2004).
Un « Ă©lĂ©ment » qui nâest pas illustrĂ© dans la Figure 1 est la composante biologique centrale du nerf auditif, y compris les voies auditives dans le tronc cĂ©rĂ©bral et le cortex auditif du porteur dâimplant. Cette composante biologique est trĂšs variable dans son intĂ©gritĂ© fonctionnelle ainsi que les capacitĂ©s des patients (par exemple, Lee et al., 2001 ; Shepherd et Hardie, 2001 ; Sharma et al., 2002 ; Kral et al., 2006 ; Shepherd et al., 2006 ; Fallon et al., 2008), et cette variabi-litĂ© peut expliquer au moins en partie la diversitĂ© des rĂ©sultats qui persiste encore aujourdâhui chez les implan-tĂ©s cochlĂ©aires. Nous reviendrons sur ce point plus loin dans cet article.
La stimulation Ă©lectrique du nerf auditifLa principale cause de perte dâau-dition est lâendommagement ou la destruction complĂšte des cellules ciliĂ©es sensorielles. Malheureu-sement, les cellules ciliĂ©es sont des structures vulnĂ©rables et sont soumises Ă une grande variĂ©tĂ© de problĂšmes incluant, mais pas seu-lement, les dĂ©fauts gĂ©nĂ©tiques, les maladies infectieuses (par exemple, la rubĂ©ole et la mĂ©ningite), la su-rexposition aux bruits forts, certains mĂ©dicaments (par exemple, la kana-mycine, la streptomycine, et la cis-platine), et le vieillissement. Dans la cochlĂ©e sourde ou devenue sourde, les cellules ciliĂ©es sont largement ou totalement absentes, coupant les connexions (Ă la fois affĂ©rentes et effĂ©rentes) entre les systĂšmes au-ditifs pĂ©riphĂ©riques et centraux. La fonction dâune prothĂšse cochlĂ©aire est de contourner les cellules ciliĂ©es manquantes ou endommagĂ©es en stimulant directement les neurones survivants dans le nerf auditif, afin de rĂ©tablir lâentrĂ©e affĂ©rente au sys-tĂšme central.
Figure 1. ElĂ©ments dâun systĂšme dâimplants cochlĂ©aires. Le systĂšme TEMPO+ est illustrĂ©, mais tous les systĂšmes actuels dâimplants partagent les mĂȘmes Ă©lĂ©ments de base. (SchĂ©ma fournit par MED-EL Medical Electronics GmbH, Innsbruck, Autriche).
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Dans certains cas, le nerf audi-tif peut ĂȘtre grossiĂšrement com-promis, rompu ou manquant, par exemple, dans certains types de surditĂ© congĂ©nitale, certains types de fractures de la base du crĂąne, et lâexĂ©rĂšse des tumeurs Ă la surface ou Ă lâintĂ©rieur du nerf auditif, qui prennent gĂ©nĂ©ralement le nerf avec la tumeur rĂ©sĂ©quĂ©e. Dans ces cas (heureusement rares), les structures centrales du nerf auditif doivent ĂȘtre stimulĂ©es pour restaurer la fonction. Les sites qui ont Ă©tĂ© utilisĂ©s incluent (1) la surface du noyau cochlĂ©aire dorsal (NCD) (par exemple, Otto et al, 2002.); (2) la surface du NCD combinĂ©e avec la stimulation intra-nuclĂ©aire en utilisant des Ă©lectrodes de pĂ©nĂ©tration en conjonction avec les Ă©lectrodes de surface (McCreery, 2008) et (3) le noyau central du colli-culus infĂ©rieur, en utilisant un rĂ©seau dâĂ©lectrodes sur une tige de pĂ©nĂ©-tration ou « porteuse » (Lim et al., 2007, 2008). Le nombre de patients qui a reçu des implants Ă ces en-droits dans le systĂšme auditif central est lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă 500, tan-dis que le nombre de patients qui a reçu un implant cochlĂ©aire Ă ce jour dĂ©passe 120 000, comme mention-nĂ© prĂ©cĂ©demment. Dans le reste de cet article, la discussion est limitĂ©e aux implants cochlĂ©aires. Toutefois, dâautres documents dans ce numĂ©ro spĂ©cial dĂ©crivent lâexpĂ©rience Ă ce jour que lâon a avec la stimulation des structures auditives centrales (McCreery et Lim et al.).
Dans la cochlĂ©e sourde, et sans la stimulation normale fournie par les cellules ciliĂ©es, les parties pĂ©ri-phĂ©riques des neurones - entre les corps cellulaires dans le ganglion spiral et les terminaisons au sein de lâorgane de Corti - subissent une dĂ©-gĂ©nĂ©rescence rĂ©trograde et cessent de fonctionner (Hinojosa et Marion, 1983). Heureusement, les corps cellulaires sont beaucoup plus ro-bustes. Au moins certains survivent gĂ©nĂ©ralement, mĂȘme pour la surditĂ© prolongĂ©e ou pour les Ă©tiologies vi-rulentes telles que les mĂ©ningites
(Hinojosa et Marion, 1983 ; Miura et al. 2002 ; Leake et Rebscher, 2004). Ces cellules, ou plus spĂ©-cifiquement les nĆuds de Ranvier juste distale ou proximale dâeux, sont les sites putatifs de lâexcitation des implants cochlĂ©aires. Dans cer-tains cas, cependant, les processus pĂ©riphĂ©riques peuvent survivre, et lâexcitation peut se produire de fa-çon plus pĂ©riphĂ©rique. La survie des processus pĂ©riphĂ©riques dans la rĂ©-gion apicale de la cochlĂ©e est une certitude pour les patients ayant une audition rĂ©siduelle dans les basses frĂ©quences dans lâoreille implantĂ©e. Il reste Ă dĂ©monter si les processus pĂ©riphĂ©riques sont - ou peuvent ĂȘtre - stimulĂ©s Ă©lectriquement par un implant.
La stimulation directe des Ă©lĂ©ments restants dans le nerf auditif est produite par les courants fournis par des Ă©lectrodes placĂ©es dans la rampe tympanique, pour tous les systĂšmes dâimplants cochlĂ©aires modernes. DiffĂ©rents faisceaux dâĂ©lectrodes implantĂ©s peuvent sti-muler diffĂ©rentes sous-populations de neurones. Les systĂšmes dâim-plants tentent dâimiter ou de repro-duire un modĂšle de stimulation tono-topique en stimulant les Ă©lectrodes basales pour indiquer la prĂ©sence de sons Ă haute frĂ©quence, et en sti-mulant des Ă©lectrodes plus apicale pour indiquer la prĂ©sence de sons avec des frĂ©quences infĂ©rieures. Les stimuli sont soit prĂ©sentĂ©s Ă une seule Ă©lectrode du faisceau et une Ă©lectrode de rĂ©fĂ©rence (de masse) Ă distance habituellement placĂ©e dans le muscle temporal ou Ă lâextĂ©rieur du rĂ©cepteur/stimulateur, ou alors les stimuli sont prĂ©sentĂ©s entre deux Ă©lectrodes proches sur le faisceau. Le premier mode de stimulation est appelĂ© « stimulation monopolaire » et le second mode de stimulation est appelĂ© « stimulation bipolaire ». Tous les systĂšmes dâimplants cou-ramment utilisĂ©s Ă grande Ă©chelle utilisent une stimulation monopo-laire, principalement parce que ce mode de stimulation (1) apporte
une performance qui est au moins aussi bonne que celle apportĂ©e par la stimulation bipolaire (par exemple, Zwolan et coll, 1996.) ; (2) nĂ©ces-site nettement moins de puissance de courant et de consommation de piles/batteries rechargeables pour produire des percepts auditifs (par exemple Pfingst et Xu, 2004) et (3) les diffĂ©rences de seuil liminaires ou de seuils de confort pour des Ă©lectrodes individuelles Ă travers le faisceau dâĂ©lectrodes sont sensible-ment infĂ©rieures avec la monopo-laire quâavec la stimulation bipolaire (Pfingst et Xu, 2004), ce qui peut simplifier le rĂ©glage des proces-seurs vocaux pour les patients im-plantĂ©s. La spĂ©cificitĂ© spatiale de la stimulation avec des Ă©lectrodes dans la rampe tympanique repose plus probablement sur une variĂ©tĂ© de facteurs, incluant la disposition gĂ©omĂ©trique des Ă©lectrodes, la proximitĂ© des Ă©lectrodes des struc-tures de neurones cibles, et lâĂ©tat de la cochlĂ©e implantĂ©e en termes de survie du nerf, lâossification, et la fi-brose autour de lâimplant. Un objectif important dans la conception dâim-plants cochlĂ©aires est de maximiser le nombre de populations de neu-rones largement non-chevauchĂ©es qui peuvent ĂȘtre stimulĂ©es avec le faisceau dâĂ©lectrodes. Les preuves actuelles suggĂšrent, cependant, que pas plus de 4-8 sites indĂ©pendants sont disponibles dans un contexte de processeur vocal et lâutilisation des conceptions dâĂ©lectrodes actuelles, mĂȘme pour les faisceaux avec pas moins de 22 Ă©lectrodes (Lawson et al, 1996 ; Fishman et al., 1997 ; Wilson, 1997 ; Kiefer et coll, 2000 ; Friesen et al, 2001 ; garnham et al, 2002). TrĂšs probablement, le nombre de sites indĂ©pendants est limitĂ© par des chevauchements im-portants des champs Ă©lectriques des Ă©lectrodes adjacentes (et plus loin-taines) (par exemple, Fu et Nogaki, 2004 ; Dorrnan et Spahr, 2006). Les chevauchements sont inĂ©vi-tables pour des placements dâĂ©lec-trodes dans la rampe tympanique,
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comme les Ă©lectrodes sont « assises » ou «baignĂ©es» dans le liquide hautement conducteur de la pĂ©rilymphe et de plus sont relativement loin du tissu des neu-rones cibles pour la plupart des patients, dans le ganglion spiral. Une position plus proche des Ă©lectrodes Ă cĂŽtĂ© de la paroi interne de la rampe tympanique devrait les dĂ©placer un peu plus proche de la cible, et il a Ă©tĂ© montrĂ© que de tels positionne-ments, dans certains cas, produisent une amĂ©lioration de la spĂ©cificitĂ© spatiale de la stimulation (Cohen et al., 2006). Toutefois, un gain important dans le nombre de sites indĂ©pendants pourrait bien nĂ©cessiter un type radicalement nouveau dâĂ©lectrode, ou un placement fondamentalement dif-fĂ©rent des Ă©lectrodes, ou un type ou un mode de stimulation fondamentalement diffĂ©rent. Les nombreux problĂšmes liĂ©s Ă la conception dâĂ©lectrodes, avec des perspectives dâavenir sont discutĂ©es dans Wilson (2004), Spelman (2006), Middle-brooks et Snyder (2007), Middlebrooks et Snyder (2008), Anderson (2008), et Wise et al. (2008). En outre, une nouvelle ap-proche utilisant une stimulation optique plutĂŽt quâĂ©lectrique des neurones auditifs est dĂ©crite par Richter et al. (2008).
StratĂ©gie de traitement des implants cochlĂ©airesUne des approches les plus simples et les plus efficaces pour reprĂ©senter la parole et dâautres sons avec les implants co-chlĂ©aires actuels est illustrĂ©e dans la Fi-gure 2. Il sâagit de la stratĂ©gie de codage CIS mentionnĂ©e prĂ©cĂ©demment, et qui est utilisĂ©e comme stratĂ©gie par dĂ©faut ou comme une option de traitement dans tous les systĂšmes dâimplants « actuelle-ment » en usage clinique.
La stratĂ©gie CIS filtre la parole ou dâautres sons en entrĂ©e par bandes de frĂ©quences avec une banque de filtres passe-bande. Les variations dâenveloppe dans les dif-fĂ©rentes bandes sont reprĂ©sentĂ©es aux Ă©lectrodes correspondantes dans la cochlĂ©e par des modulations de trains dâimpulsions biphasiques Ă©lectriques. Les signaux dâenveloppe extraites des filtres passe-bande sont compressĂ©s avec une fonction de « mapping » [transfert] non linĂ©aire avant la modulation, afin de trans-fĂ©rer la large plage dynamique des sons dans lâenvironnement (jusquâĂ environ 100 dB) dans la plage dynamique Ă©troite de lâaudition Ă©lectriquement Ă©voquĂ©e (en-viron 10 dB voire un peu plus Ă©levĂ©e). (Le « mapping » [transfert] peut aussi ĂȘtre
plus restreint, par exemple dâenviron 30 dB pour les sons de la parole vers une plage dynamique de 10 dB pour lâaudi-tion Ă©lectriquement Ă©voquĂ©e ; pour un tel « mapping » [transfert] restreint, une sorte de contrĂŽle automatique du gain ou de contrĂŽle de volume qui suit le niveau dâentrĂ©e du microphone est essentiel, pour « passer » la dynamique des sons de la parole ambiante dans la plage dyna-mique de traitement pour le banc de filtres et les dĂ©tecteurs dâenveloppe.) La sortie de chaque canal de bande passante est dirigĂ©e vers une seule Ă©lectrode intraco-chlĂ©aire, avec des canaux des graves vers les aiguĂ«s respectivement Ă des Ă©lec-trodes des Ă©lectrodes apicales et bales, afin dâimiter au moins lâordre tonotopique, mĂȘme si lâemplacement de lâĂ©lectrode nâest pas exactement, celui de la carto-graphie des frĂ©quences dans la cochlĂ©e normale. Les trains dâimpulsions pour les diffĂ©rents canaux et les Ă©lectrodes corres-pondantes sont entrelacĂ©s dans le temps, de sorte que les impulsions Ă travers les canaux et les Ă©lectrodes sont non-simul-
tanĂ©es. Cela Ă©limine une composante principale de lâinteraction entre les Ă©lec-trodes, qui sinon serait produite par une sommation vectorielle directe des champs Ă©lectriques de diffĂ©rentes Ă©lectrodes (si-multanĂ©ment stimulĂ©es). Dâautres com-posants dâinteraction ne sont pas Ă©limi-nĂ©s par lâentrelacement, mais ces autres composants sont gĂ©nĂ©ralement beaucoup plus faibles en magnitude que la compo-sante principale due Ă la sommation des champs Ă©lectriques ; voir, par exemple, Favre et Pelizzone, 1993. LâextrĂ©mitĂ© ou la « coupure » en frĂ©quence du filtre passe-bas de chaque dĂ©tecteur dâenve-loppe est gĂ©nĂ©ralement fixĂ© Ă 200 Hz ou plus, de sorte que les frĂ©quences fonda-mentales (F0) des sons de la parole soient reprĂ©sentĂ©es dans les formes dâonde de modulation. Taux dâimpulsion dans les processeurs CIS sont gĂ©nĂ©ralement au-tour voire au-delĂ des 1000 impulsions/s/Ă©lectrode, pour assurer un « Ă©chantillon-nage » adĂ©quat des frĂ©quences les plus Ă©levĂ©es dans les formes dâonde de modu-lation (un surĂ©chantillonnage de « quatre
Figure 2. SchĂ©ma de la stratĂ©gie de codage dâĂ©chantillonnage en continu entrelacĂ© (CIS). LâentrĂ©e est indiquĂ©e par le cercle plein dans la partie la plus Ă gauche du diagramme. Cette entrĂ©e peut ĂȘtre fournie par un microphone ou dâautres sources. AprĂšs lâentrĂ©e, un filtre de prĂ©accentuation (« Pre-emphasis ») est utilisĂ© pour attĂ©nuer les composantes fortes de la parole en dessous de 1,2 kHz. Ce filtre est suivi par de multiples canaux de traitement. Chaque canal comprend les Ă©tapes de filtrage passe-bande (BPF), de dĂ©tec-tion dâenveloppe, de compression et de modulation. Les dĂ©tecteurs dâenveloppe utilisent gĂ©nĂ©ralement un redresseur de demi-onde (« Rect. ») suivi dâun filtre passe-bas (LPF). Une transformĂ©e de Hilbert ou un redresseur dâonde complĂšte ou demi-onde sans le filtre passe-bas peuvent ĂȘtre Ă©galement utilisĂ©s. Les ondes porteuses pour deux des modula-teurs sont reprĂ©sentĂ©s juste en-dessous des deux blocs multiplicateurs correspondants (cercles avec un « x » Ă lâintĂ©rieur). Les sorties des multiplicateurs sont dirigĂ©es vers les Ă©lectrodes intracochlĂ©aires (EL-1 Ă EL-n), par lâintermĂ©diaire dâune liaison transcutanĂ©e ou dâun connecteur percutanĂ©e. Le mĂ©daillon montre une micrographie rayons X dâune cochlĂ©e implantĂ©e, vers laquelle les signaux de sortie du processeur vocal sont dirigĂ©es. (SchĂ©ma adaptĂ© de Wilson et al., 1991, et est utilisĂ© ici avec lâautorisation de Nature Publishing Group. Le mĂ©daillon est de HĂŒttenbrink et al., 2002, et est utilisĂ© ici avec lâautorisation de Lippincott Williams & Wilkins).
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fois » est la rĂšgle appliquĂ©e ; voir Busby et al, 1993 ; Wilson, 1997 ; Wilson et al., 1997). La stratĂ©gie CIS [Continuous Interleaved Sampling] tire son nom de lâĂ©chantillonnage en continu des signaux dâenveloppe (compressĂ©e) par des im-pulsions qui sont rapidement prĂ©sentĂ©es entre des Ă©lectrodes entrelacĂ©es. Entre 4 et 22 canaux (et sites de stimulations correspondants) ont Ă©tĂ© utilisĂ©s dans les implĂ©mentations de la stratĂ©gie CIS Ă ce jour. (Les processeurs CIS sont souvent dĂ©crits comme ayant un petit nombre de canaux et de sites de stimulation associĂ©s, par exemple, 6-8, mais cela est inexact. La stratĂ©gie elle-mĂȘme ne place pas une limite du nombre de canaux et de sites ; comme juste mentionnĂ©, les implĂ©menta-tions du CIS Ă ce jour ont utilisĂ© autant des 22 canaux que de sites de stimulation.)
Dâautres stratĂ©gies ont aussi produit des rĂ©sultats remarquables. Parmi ceux-ci il y a les stratĂ©gies dites « n-of-m » et SPEAK aussi mentionnĂ©es auparavant, et la combinaison avancĂ©e dâencodage (ACE) (Kiefer et coll, 2001) et les stra-tĂ©gies « HiResolution » (HiRes) (Koch et al., 2004. ), qui ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es plus rĂ©cemment. Les stratĂ©gies « n-of-m », SPEAK et ACE utilisent chacune un sys-tĂšme de sĂ©lection de canaux, dans lequel les signaux dâenveloppe pour les diffĂ©-rents canaux sont «balayĂ©s» avant chaque trame de stimulation Ă travers les Ă©lec-trodes intracochlĂ©aires, pour identifier les n signaux ayant la plus haute amplitude parmi les m canaux de traitement (et les Ă©lectrodes associĂ©es). Les impulsions de stimulation sont dĂ©livrĂ©es uniquement aux Ă©lectrodes qui correspondent aux canaux avec ces amplitudes les plus Ă©levĂ©es. Le paramĂštre « n » est fixĂ© dans les stratĂ©-gies de n-of-m et ACE, et ce paramĂštre peut varier dâune sĂ©quence Ă une autre dans la stratĂ©gie SPEAK, selon le niveau et la composition spectrale du signal captĂ© par le microphone. La frĂ©quence de sti-mulation est gĂ©nĂ©ralement autour des 1000 impulsions/sec./Ă©lectrode choisie voire un peu plus dans les stratĂ©gies n-of-m et ACE, et elles sont approximative-ment de 250 impulsions/sec./Ă©lectrode sĂ©lectionnĂ©e dans la stratĂ©gie SPEAK. Les concepts des stratĂ©gies n-of-m et ACE sont globalement identiques, et ils sont assez semblables Ă la CIS, Ă lâexception de la sĂ©lection de canaux (Wilson, 2006). La stratĂ©gie SPEAK utilise des frĂ©quences de stimulation beaucoup plus faibles et un n adaptatif, comme notĂ© ci-dessus.
Le schĂ©ma de sĂ©lection de canaux ou « choix de pics du spectre » utilisĂ© dans les stratĂ©gies n-of-m, ACE et SPEAK est conçu en partie pour rĂ©duire la densitĂ© de la stimulation, tout en reprĂ©sentant les aspects les plus importants de lâenviron-nement acoustique. La suppression des canaux de faible amplitude (et des sti-muli associĂ©s) pour chaque trame de la stimulation peut rĂ©duire le niveau global de masquage ou dâinterfĂ©rence entre les Ă©lectrodes et les zones dâexcitation dans la cochlĂ©e. Dans la mesure oĂč les canaux omis ne contiennent pas dâinformations importantes, un tel « dĂ©masquage » peut amĂ©liorer la perception du signal dâentrĂ©e par le patient. De plus, pour les rapports parole/bruit positifs (S/B), la sĂ©lection des canaux qui ont la plus grande amplitude dans chaque trame peut souligner le si-gnal primaire de la parole en respectant le bruit.
La stratĂ©gie HiRes est une variante proche de la CIS qui utilise des frĂ©quences de stimulation relativement Ă©levĂ©es, des frĂ©-quences de coupure des dĂ©tecteurs dâen-veloppe relativement Ă©levĂ©es, et jusquâĂ 16 canaux de traitement et de sites as-sociĂ©s de stimulation. Les termes HiRes et CIS sont parfois utilisĂ©s de maniĂšre interchangeable. Des descriptions dĂ©tail-lĂ©es de toutes les stratĂ©gies de traitement mentionnĂ©s ci-dessus (et beaucoup de leurs prĂ©dĂ©cesseurs) sont prĂ©sentĂ©s par Wilson (2006).
Durant les derniÚres années, une attention croissante a été consacrée à la représen-tation des informations de la « structure fine » ou « fréquence fine » avec les im-plants cochléaires (par exemple, Smith et al., 2002 ; Nie et al., 2005 ; Wilson et al., 2005 ; Zeng et al., 2005 ; Hochrnair et al., 2006 ; Arnoldner et al., 2007 ; Berenstein
et al., 2008 ; Brendel et al., 2008 ; Buech-ner et al., 2008 ; Litvak et al., 2008, ; Bon-ham et Litvak, 2008).
Ces efforts « rĂ©cents » (2008) sont revus et discutĂ©s par Wilson et Dorman (sous presse-a, sous presse-b). Dans la sec-tion 5.6 du prĂ©sent document il est traitĂ© jusquâĂ quel point les stratĂ©gies « ba-sĂ©es sur lâenveloppe » revues ci-dessus peuvent reprĂ©senter lâinformation.
Les applications actuelles des stratĂ©-gies de traitement selon le fabricant sont indiquĂ©es au Tableau 1. Les fabricants incluent MED-EL gmbH dâInnsbruck en Autriche, Cochlear Ltd de Lane Cove en Australie et Advanced Bionics Corporation of Valencia, CA, aux Etats-Unis. Chacun des fabricants propose des stratĂ©gies de traitement multiples, comme indiquĂ©. Parmi ces choix, la CIS est la stratĂ©gie par dĂ©faut pour le dispositif de MED-EL, ACE est la stratĂ©gie par dĂ©faut pour le dispositif Cochlear et HiRes est le choix par dĂ©faut pour le dispositif dâAdvanced Bionics. Une stratĂ©gie alternative peut ĂȘtre sĂ©lection-nĂ©e par le rĂ©gleur au moment du premier rĂ©glage ou dâun rĂ©glage suivant pour un dispositif ou un patient particulier. Cepen-dant, cela est rarement fait et les choix par dĂ©faut sont gĂ©nĂ©ralement les plus utilisĂ©s en pratique clinique standard, au moins au moment de lâĂ©criture de cet article.
Le tableau 2 montre les stratĂ©gies qui sont actuellement Ă©valuĂ©es dans des Ă©tudes parrainĂ©es par la sociĂ©tĂ©. Ces stratĂ©gies comprennent « Fine Hearing » (Hochmair et al., 2006 ; Arnoldner et al., 2007). HiRes avec lâoption « FidelityTM 120 » (ou « HiRes 120 » pour faire court) (Trautwein, 2006 ; Buechner et al., 2008 ; Litvak et al., 2008) et MP3000 (Nogueira et al., 2005 ; Buchner et al., 2008). La stratĂ©gie Fine Hearing est aussi appelĂ©e stratĂ©gie
Fabricant CIS «n of m» ACE SPEAK HiRes
MED-EL gmbH . .
Cochlear Ltd. . . .
Advanced Bionics Corp.
. .
Tableau 1. StratĂ©gies de codage couramment utilisĂ©es.Les fabricants sont dans la premiĂšre colonne Ă gauche et les stratĂ©gies de codage employĂ©es dans leurs systĂšmes dâimplants sont montrĂ©es dans les autres colonnes. Les noms complets et des descriptions dĂ©taillĂ©es des stratĂ©gies sont prĂ©sentĂ©es dans le texte. Ces trois fabri-cants reprĂ©sentent 99 % du marchĂ© mondial des implants.
Fabricant Fine Hearing HiRes 120 MP3000
MED-EL gmbH .
Cochlear Ltd. .
Advanced Bionics Corp. .
Tableau 2. StratĂ©gies de codage en cours dâĂ©valuations cliniques par les compagnies.
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de traitement de la structure fine (FSP) et la stratĂ©gie MP3000 est aussi appelĂ©e combinaison avancĂ©e psychoacoustique de lâencodage (stratĂ©gie PACE). La stratĂ©-gie Fine Hearing est conçue pour reprĂ©-senter des informations de structure fine, en partie grĂące Ă lâinitiation des groupes de courtes impulsions aux passages Ă zĂ©ro dans la bande passante de sortie des canaux sĂ©lectionnĂ©s. La stratĂ©gie HiRes 120 est conçue pour augmenter la rĂ©solu-tion spatiale de la stimulation et la percep-tion avec les implants cochlĂ©aires en utili-sant une technique de pilotage de courant et, par lĂ , dâaugmenter la transmission de lâinformation de structure fine. La stratĂ©gie MP3000 utilise un modĂšle de masquage auditif pour sĂ©lectionner les sites de sti-mulation de lâimplant qui correspondent aux composantes perceptives saillantes de lâentrĂ©e audio pour les auditeurs avec une audition normale. Dans cette sĂ©lection, les Ă©lĂ©ments qui pourraient ĂȘtre masquĂ©s pour les auditeurs de ce type (et donc pas perceptuellement saillants) sont omis de la reprĂ©sentation. Ces diffĂ©rentes stratĂ©gies sont dĂ©crites en dĂ©tail dans Wil-son et Dorman (sous presse-b). De plus, des approches utilisant un pilotage ou une concentration de courant sont dĂ©crites par Bonham et Litvak (2008).
Parmi les stratĂ©gies Ă©numĂ©rĂ©es dans le tableau 2, les stratĂ©gies Fine Hearing et HiRes 120 sont devenues disponibles pour une utilisation clinique en dehors des pro-tocoles dâĂ©tudes. Par exemple, la stratĂ©gie HiRes 120 est maintenant approuvĂ©e pour une utilisation chez les adultes aux Ă©tats-Unis. Lâutilisation approuvĂ©e pour ces dif-fĂ©rentes stratĂ©gies peuvent ainsi sâĂ©largir dans un avenir proche Ă toutes les classes de patients potentiels et Ă lâensemble ou la plupart des pays dans lesquels les opĂ©-rations dâimplants sont effectuĂ©es.
Les stratĂ©gies encore au stade initial de dĂ©veloppement incluent celles qui sont conçues pour fournir un mimĂ©tisme plus proche du traitement (complexe et in-teractif) qui se produit dans le systĂšme auditif pĂ©riphĂ©rique normal (par exemple, Wilson et al., 2005, 2006 et Wilson et al., sous presse), et des approches complĂ©-mentaires visant Ă reprĂ©senter lâinforma-tion de structure fine (par exemple, Nie et al, 2005 ; Wilson et al., 2005 ; Zeng et al., 2005). Certaines de ces stratĂ©gies nouvelles sont Ă©galement dĂ©crites dans Wilson et Dorman (sous presse-b), avec les progĂ©niteurs des stratĂ©gies Fine Hea-ring et HiRes.
Performances des implants unilatéraux « actuels » (2008)
Chacun des grands systĂšmes dâimplant, ainsi que les stratĂ©gies de traitement par dĂ©faut qui leur sont associĂ©es, permet de reconnaĂźtre des mots monosyllabiques avec un taux de rĂ©ussite de lâordre de 50 Ă 60 % (seule lâaudition est utilisĂ©e), et ce, Ă travers toutes les populations de sujets testĂ©s (voir par exemple le tableau 2.4 dans Wilson, 2006). Cependant, la variabilitĂ© des rĂ©sultats est Ă©levĂ©e : ce test, qui fait partie des tests audiologiques classiques les plus difficiles, permet Ă cer-tains sujets dâobtenir des scores de 100 % ou presque, alors que dâautres obtien-nent Ă peine plus de 0 %. Les Ă©carts types constatĂ©s dans diverses Ă©tudes menĂ©es jusquâĂ ce jour varient de 10 % Ă 30 % environ.
La figure 3 illustre la variĂ©tĂ© des scores et dâautres donnĂ©es significatives concer-nant les implants cochlĂ©aires actuels. Les scores de 55 utilisateurs du systĂšme dâimplant COMBI 40 de MED-EL associĂ© Ă la stratĂ©gie de codage CIS sont reprĂ©sen-tĂ©s. Les scores obtenus pour les phrases Hochmair-Schultz-Moser sont prĂ©sentĂ©s dans le tableau du haut, et les scores por-tant sur le test de reconnaissance de mots monosyllabiques de Freiburger figurent dans le tableau du bas. Les rĂ©sultats prĂ©-sentĂ©s sont issus de cinq Ă©valuations es-pacĂ©es selon des intervalles de temps al-lant dâun mois Ă deux ans aprĂšs le rĂ©glage initial du processeur vocal. Dans les deux tableaux, la ligne continue reprĂ©sente la moyenne des scores individuels. Les don-nĂ©es sont un surensemble de celles qui sont prĂ©sentĂ©es dans Helms et al. (1997), qui comprennent des scores pour des su-jets supplĂ©mentaires ayant effectuĂ© des tests Ă divers intervalles, comme indiquĂ© dans Wilson (2006). La plupart des sujets utilisaient un processeur Ă 8 canaux, avec une vitesse de stimulation dâenviron 1 500 pulsations/sec./Ă©lectrode. Chez certains sujets, le nombre de canaux Ă©tait infĂ©rieur et la vitesse de stimulation proportionnel-lement plus Ă©levĂ©e.
Les deux tableaux montrent bien quâĂ chaque intervalle, les scores sont trĂšs dif-fus. Des effets plafonds ont Ă©tĂ© constatĂ©s chez de nombreux sujets pour les tests de reconnaissance de phrases, en particulier celui qui Ă©tait rĂ©alisĂ© Ă vingt-quatre mois et pour lequel 46 des 55 sujets ont ob-tenu des scores supĂ©rieurs Ă 80 %, ce qui
correspond à la Déclaration de Consensus produite en 1995 par le NIH. En ce qui concerne la reconnaissance des mots mo-nosyllabiques, la distribution des scores est beaucoup plus large. Par exemple, à 24 mois, seuls 9 des 55 sujets obtiennent des scores supérieurs à 80 %, la distribu-tion des scores est presque parfaitement uniforme entre 10% et 100 %. Néan-moins, les scores des patients réalisant les meilleures performances sont particu-liÚrement remarquables, étant donné que huit canaux seulement avaient reçu un co-dage CIS et que les zones du nerf auditif stimulées se chevauchaient probablement largement entre les différents canaux. Ce chiffre est assez faible, comparé aux quelques 30 000 neurones que contient au total le nerf auditif humain.
Les rĂ©sultats montrĂ©s en Figure 3 illus-trent aussi un effet dâapprentissage ou dâhabituation qui se traduit par des amĂ©-liorations continues des scores au cours des douze premiers mois dâutilisation. Ces donnĂ©es soulignent lâimportance de la plasticitĂ© corticale (ou de la rĂ©organisation du cortex) : les signaux dâentrĂ©e provenant dâun implant cochlĂ©aire sont rares et en fait anormaux, mais avec le temps, les patients les utilisent de mieux en mieux.
Les moyennes asymptotiques Ă 12 mois et au-delĂ sont dâenviron 90 % pour les phrases et de 55 % pour les mots mo-nosyllabiques. Ces rĂ©sultats caractĂ©risent la performance obtenue avec les meilleurs systĂšmes dâimplants cochlĂ©aires et les stratĂ©gies de codage modernes, pour la stimulation Ă©lectrique dâun seul cĂŽtĂ© avec un implant unilatĂ©ral (les rĂ©sultats obtenus avec dâautres dispositifs, tels que la sti-mulation Ă©lectrique des deux cĂŽtĂ©s avec implants bilatĂ©raux sont prĂ©sentĂ©s dans la prochaine Veille).
Les patients utilisant les diffĂ©rentes stra-tĂ©gies actuelles de traitement des signaux (CIS ou ACE) obtiennent des niveaux de performance Ă peu prĂšs Ă©quivalents lorsquâils rĂ©alisent les tests classiques de comprĂ©hension de la parole. Cette Ă©qui-valence indique notamment quâaucune de ces stratĂ©gies ne prĂ©sente un avantage significatif lorsquâil sâagit de sĂ©lectionner ou de ne pas sĂ©lectionner des sous-en-sembles de canaux pour chaque trame de stimulation. Ce qui importe en revanche, câest le fait que ces stratĂ©gies ont beau-coup de caractĂ©ristiques en commun : la stimulation non simultanĂ©e de toutes les Ă©lectrodes, les vitesses de stimulation, de prĂšs de 1 000 pulsations/sec./Ă©lectrode stimulĂ©e ou plus, un traitement identique
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ou trĂšs similaire dans chaque canal de bande passante pour lâextraction et le mappage des signaux dâenveloppe, une frĂ©quence de coupure de basse frĂ©quence dâau moins 200 Hz dans le dĂ©tecteur dâenveloppe (ou son Ă©quivalent), et au moins 6 Ă 8 canaux actifs (sĂ©lectionnĂ©s ou toujours utilisĂ©s) et sites correspon-dants de stimulation, pour Ă©galer ou lĂ©-gĂšrement dĂ©passer le nombre de canaux pouvant rĂ©ellement ĂȘtre pris en compte par les Ă©lectrodes droites et les stratĂ©gies de traitement actuelles.
LâĂ©valuation des performances rĂ©alisĂ©es Ă travers une large gamme de tests met en Ă©vidence des diffĂ©rences de rĂ©sultats en fonction des stratĂ©gies dĂ©ployĂ©es. Spahr et al. (2007) indiquent des diffĂ©rences de performance en fonction de la stratĂ©-gie selon que les signaux dâentrĂ©e sont Ă©mis Ă des niveaux faibles ou prĂ©sentĂ©s dans du bruit. Les diffĂ©rences de perfor-mance nâĂ©taient pas dues Ă des diffĂ©-rences de stratĂ©gie de traitement en soi, ni au nombre de canaux de stimulation, ni encore Ă la vitesse de stimulation. Elles Ă©taient plutĂŽt liĂ©es Ă la taille de la plage dynamique des signaux dâentrĂ©e (plus elle est grande, mieux câest) et Ă la mĂ©thode de mise en Ćuvre de la compression.
Le tableau 3 illustre la performance des patients dâaujourdâhui sur les tests de : (i) identification des consonnes ; (ii) identifi-cation des voyelles ; (iii) identification des phrases dans le silence et dans le bruit ; (iv) discrimination de voix dâhommes ou de femmes et discrimination de voix de personnes du mĂȘme genre ; et (v) iden-tification de mĂ©lodies simples sans in-dices rythmiques. Les patients ont Ă©tĂ© rĂ©partis en deux groupes : lâun (n = 20) a obtenu des rĂ©sultats moyens (moyenne = 58 %) sur un test de reconnaissance de mots monosyllabiques et lâautre (n = 21) a obtenu des rĂ©sultats supĂ©rieurs Ă la moyenne (moyenne = 80 %) (Dorman et Spahr, 2006).
Dans le groupe moyen, 12 patients utili-saient un implant cochléaire avec un pro-cesseur CIS à 16 canaux et une vitesse de stimulation élevée, et huit utilisaient un implant cochléaire avec un processeur CIS à 12 canaux et une vitesse de stimulation plus faible. Dans le groupe dont les per-formances dépassaient la moyenne, 12 patients utilisaient un processeur CIS à 16 canaux et 9 un processeur CIS à 12 canaux.
Figure 3. Scores en pourcentage pour 55 utilisateurs de lâimplant COMBl 40 utilisant la stratĂ©gie de codage CIS. Les scores obtenus pour la reconnaissance des phrases Hoch-mair-Schultz-Moser sont prĂ©sentĂ©s dans le tableau du haut ; les scores relatifs Ă la reconnaissance des mots monosyllabiques de Freiburger sont prĂ©sentĂ©s dans le tableau du bas. Les rĂ©sultats de chaque sujet, pour tous les tests, qui ont Ă©tĂ© effectuĂ©s Ă cinq intervalles de temps aprĂšs le rĂ©glage initial du processeur vocal, sont montrĂ©s. Dans les deux tableaux, la ligne horizontale reprĂ©sente la moyenne des scores correspondant Ă un intervalle de temps donnĂ© pour ce test. (La grande majoritĂ© des donnĂ©es provient de Helms et al., 1997 et inclut une mise Ă jour effectuĂ©e par Wilson en 2006. Ce tableau est une adaptation de celui de Dorman et Spahr, 2006 ; il est utilisĂ© avec lâautorisation de Thieme Medical Publishers).
CaractĂ©ristiques des patients ou du test Moyenne Sup. Ă la moyenneĂge 58 (14) 48 (11)
Durée de la surdité 18 (18) 11 (14)
Mots CNC 58 (9) 80 (7)
Consonnes 66 (19) 84 (6)
Voyelles 58 (18) 72 (17)
Phrases CUNY dans le silence 97 (3) 99 (2)
Phrases AzBio dans le silence 70 (16) 90 (7)
Phrases CUNY dans le bruit, S/B +10dB 70 (20) 90 (8)
Phrases AzBio dans le bruit, S/B +10dB 42 (20) 72 (14)
Phrases AzBio dans le bruit, S/B +5dB 27 (15) 52 (15)
Voix homme vs voix femme 93 (5) 96 (5)
Voix de personnes dâun mĂȘme sexe 65 (6) 70 (6)
Cinq mélodies 33 (20) 56 (34)
Tableau 3. Ăge moyen, durĂ©e de la surditĂ© et score en pourcentage sur des tests de recon-naissance de la parole, de la voix et de la musique pour des patients obtenant des scores moyens (58 %), et supĂ©rieurs Ă la moyenne (80 %) sur des tests de reconnaissance de mot CNC (les nombres entre parenthĂšses reprĂ©sentent les Ă©carts types).
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Chez les patients dont les performances se situaient dans la moyenne, les scores obtenus avec le test des phrases claire-ment articulĂ©es Ă©laborĂ© par la City Univer-sity of New York (CUNY) (Boothroyd et al., 1985) se situaient au plafond de la perfor-mance (97 %). Ainsi, le patient implantĂ© moyen, lorsquâil Ă©coute des conversations prĂ©visibles dans le silence, devrait ĂȘtre en mesure de communiquer relativement aisĂ©ment. Cependant, avec des phrases prononcĂ©es par plusieurs locuteurs dans un style dâĂ©nonciation plus courant et moins contrĂŽlĂ© (les phrases dâAzBio, voir Spahr et al., 2007), la moyenne des scores nâĂ©tait que de 70 %. Ce rĂ©sultat laisse entrevoir une plus grande difficultĂ© Ă comprendre la parole dans le silence que cela nâĂ©tait le cas avec les expĂ©-riences recourant au test de phrases de la CUNY ou au test de phrases HINT (Hearing in Noise). Avec un rapport signal sur bruit (S/B) de +10 dB, les scores obtenus avec les phrases AzBio tombaient Ă 42 %. Avec un rapport S/B de +5 dB (niveau cou-rant dans de nombreux environnements professionnels, scolaires et sociaux), la performance avec les phrases AzBio Ă©tait seulement de 27 %. La diffĂ©rence de per-formance pour les phrases Ă©noncĂ©es de façon non contrĂŽlĂ©e dans le silence et dans un environnement de niveau sonore courant met en Ă©vidence la difficultĂ© que rencontrent les patients implantĂ©s qui se trouvent dans la moyenne lorsquâils ten-tent de comprendre la parole produite dans des situations quotidiennes.
La discrimination entre les voix dâhommes et les voix de femmes a Ă©tĂ© aisĂ©ment rĂ©a-lisĂ©e. Toutefois, les scores de discrimina-tion entre deux voix dâhommes ou deux voix de femmes Ă©taient seulement lĂ©gĂšre-ment meilleurs que les scores obtenus au niveau alĂ©atoire (50 %).
Pour évaluer la reconnaissance de mélo-dies, chaque sujet a choisi cinq mélodies familiÚres dans une liste qui en comprenait 33. Chaque mélodie était composée de 16 notes de durée égale et était synthétisée avec un logiciel MIDI reproduisant des sons de piano à queue. Les fréquences allaient de 277 à 622 Hz.
Les mélodies étaient créées sans informa-tion rythmique particuliÚre. Pour ce test trÚs simple, les performances étaient trÚs médiocres (33 % ; les résultats obtenus au niveau aléatoire pour ce test étaient de 20 %).
Les résultats des tests de discrimination de voix et de reconnaissance mélodique démontrent tous que la plupart des pa-
tients nâextraient pas les informations Ă basse frĂ©quence provenant de lâonde tem-porelle avec un niveau Ă©levĂ© de fidĂ©litĂ©. Ceci est Ă©galement vrai lorsque la vitesse de pulsation est suffisamment Ă©levĂ©e pour fournir une bonne rĂ©solution des ondes temporelles.
Trois aspects de la performance des pa-tients obtenant des rĂ©sultats supĂ©rieurs Ă la moyenne sont intĂ©ressants. Dâabord, la performance rĂ©alisĂ©e avec des phrases produites dans un style dâĂ©nonciation non contrĂŽlĂ© dans le silence Ă©tait Ă©levĂ©e (90 %), ce qui prouve que les meilleurs patients peuvent fonctionner Ă un haut niveau dans un environnement calme, mĂȘme lorsque plusieurs locuteurs nâes-saient pas de parler de façon claire et prĂ©-visible. DeuxiĂšmement, pour un rapport S/B couramment rencontrĂ© dans de nom-breux environnements quotidiens (+5 dB), la performance est tombĂ©e sous 52 %. Ceci suggĂšre que mĂȘme les meilleurs pa-tients auront des difficultĂ©s Ă comprendre la parole dans un environnement caractĂ©-risĂ© par un niveau de bruit courant. Troi-siĂšmement, pour les tests de reconnais-sance de la voix avec locuteurs de mĂȘme sexe et pour les tests de mĂ©lodies, les rĂ©sultats obtenus, bien que meilleurs que ceux des patients dont les performances sont moyennes, restaient insatisfaisants.
Comme nous lâavons indiquĂ©, la rĂ©solution relativement mĂ©diocre de la hauteur to-nale devrait avoir un impact important sur les patients implantĂ©s cochlĂ©aires parlant une langue tonale, câest-Ă -dire une langue dans laquelle la hauteur de son sert Ă si-gnaler une diffĂ©rence dans la signification des mots. Le systĂšme du mandarin, par exemple, a quatre tons ; le cantonnais en a six. Les scores moyens obtenus avec les tests de reconnaissance du systĂšme tonal du mandarin vont de 50 Ă 70 % (voir Wei et al., 2004). Or, plus dâun quart de la po-pulation mondiale parle une langue tonale (voir Zeng, 1995). Câest pourquoi de tels scores, relativement faibles, reprĂ©sentent un problĂšme potentiellement important.
Lâamplitude du problĂšme nâest pas en-tiĂšrement connue actuellement, car dans ces langues, dâautres signaux peuvent Ă©galement influencer la signification des mots. Nous discuterons des mĂ©canismes qui pourraient expliquer la reprĂ©sentation relativement mĂ©diocre des frĂ©quences fondamentales (F0) et de la question de la hauteur tonale des sons complexes dans la prochaine Veille.
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Wilson, B.S., Schatzer, R., Lopez-Poveda, E.A., Sun, X., Lawson, D.T., Wolford, R.D., 2005. Two new directions in speech processor design for co-chlear implants. Ear Hear. 26, 73Sâ81S.
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VEILLE TECHNIQUE <
Phonakauto StereoZoomUne approche automa-tique des systĂšmes de microphones multiples directionnels grĂące Ă la Technologie Binaurale VoiceStreamÂź
IntroductionLa technologie du multi-microphone est actuellement un dispositif essen-tiel dans les systĂšmes auditifs, car elle permet de sĂ©parer le signal utile du signal perturbant et dâamĂ©liorer lâintelligibilitĂ© vocale de façon vĂ©ri-fiable, objectivement et subjective-ment (Ricketts et Mueller 1999; Chung 2004). Pour cela, les deux signaux doivent se distinguer par leurs carac-tĂ©ristiques spatiales. De plus, le signal utile est supposĂ© provenir dâune direc-tion frontale. La sensibilitĂ© du systĂšme est dirigĂ©e vers lâavant, en direction de la source utile, en comparant la simple diffĂ©rence de positionnement et le retard du signal du second micro-phone. Ce focalisateur a une caractĂ©-ristique directionnelle fixe ou variable. Dans ce dernier cas, elle peut se modi-fier de façon adaptative ou attĂ©nuer une source perturbante mobile, grĂące Ă lâĂ©valuation de diffĂ©rents paramĂštres du signal dâentrĂ©e. Un systĂšme micro-phonique qui compare les signaux issus de deux microphones omni-directionnels sâappelle un systĂšme microphonique directionnel du 1er ordre. Une condition nĂ©cessaire pour supprimer efficacement une source de bruit avec un systĂšme directionnel du 1er ordre, est quâelle soit Ă©loignĂ©e dâau moins 60° du signal utile, ceci afin que le signal utile et le signal perturbant ne se trouvent pas dans le mĂȘme lobe principal de la carac-tĂ©ristique directionnelle. Il en rĂ©sulte
que le systĂšme dĂ©crit est limitĂ© dans ses applications quotidiennes, quand le bruit perturbant se trouve dans un secteur de 60° par rapport au signal utile ou que la source de signal utile se trouve en dehors du rayon de rĂ©verbĂ©-ration. Ces limites peuvent ĂȘtre levĂ©es en rĂ©duisant lâangle du lobe principal de la caractĂ©ristique directionnelle du systĂšme microphonique et en rendant le systĂšme plus sensible. Ceci peut ĂȘtre obtenu en augmentant lâordre du systĂšme, mais une approche bidimen-sionnelle suffit en principe car lâobjet acoustique se trouve gĂ©nĂ©ralement dans le mĂȘme hĂ©misphĂšre que la tĂȘte. Des approches telles que celles utilisĂ©es dans les studios de sono-risation oĂč plusieurs microphones sont positionnĂ©s les uns derriĂšre les autres ne sont pas applicables dans les systĂšmes auditifs en raison de leur petite taille.
StereoZoomUn systĂšme auditif dispose cepen-dant de quatre microphones au total si lâon considĂšre un appareillage binaural non pas comme lâaddition de deux systĂšmes Ă©lĂ©mentaires mais comme un systĂšme auditif global. Ceci correspond au systĂšme auditif binaural de lâĂȘtre humain qui a lui-mĂȘme une caractĂ©ristique direction-nelle globale rĂ©sultant des caractĂ©-
ristiques directionnelles individuelles de chacun des deux pavillons. Avec StereoZoom, les signaux des deux systÚmes de double-microphone des oreilles droite et gauche sont transmis sans fil puis combinés et traités.
La figure 1 donne une reprĂ©sentation schĂ©matique de cette combinaison. Dans un premier temps, on calcule la caractĂ©ristique directionnelle standard de chacun des systĂšmes de double-microphone du premier ordre, Ă partir des signaux prĂ©sents aux entrĂ©es des deux microphones de chacun des systĂšmes auditifs. Les signaux de sortie respectifs sont envoyĂ©s dans les aides auditives controlatĂ©rales Ă lâaide de la trans-mission sans fil de toute la bande passante des donnĂ©es audio, oĂč ils seront combinĂ©s avec le signal de sortie du double-microphone ipsi-latĂ©ral, selon une fonction dâimpor-tance prĂ©dĂ©finie. Câest ainsi que lâon obtient un rĂ©seau de 4 micro-phones qui composent un systĂšme microphonique du 3Ăšme ordre. Les microphones doivent cependant ĂȘtre Ă©quilibrĂ©s en phase et en amplitude. LâĂ©quilibrage des microphones se fait dans un premier temps pendant la production des appareils, mais aussi automatiquement, en cours dâutilisation, avec un algorithme adĂ©quat qui compense dâĂ©ventuelles dĂ©rives de sensibilitĂ© ou de phase.
Figure 1 : Schéma de la réalisation technique de StereoZoom
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78 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> VEILLE TECHNIQUE
La figure 2 reprĂ©sente les diagrammes polaires dâun tel systĂšme micropho-nique, mesurĂ©s en champ libre dans une chambre anĂ©choĂŻque. On observe un lobe principal nettement plus Ă©troit avec des pĂŽles de sensibilitĂ© nulle Ă environ ± 45°. Ceci a pour consĂ©quence que, si un locuteur non dĂ©sirĂ© est plus proche du locuteur utile, le systĂšme microphonique pourra interprĂ©ter cette source comme un objet diffĂ©rent. Il en rĂ©sultera une attĂ©nua-tion nettement plus importante de tous les signaux qui ne proviennent pas de la direc-tion frontale et qui sont donc interprĂ©tĂ©s comme des signaux perturbants. De plus, le RSB mesurĂ© pour des signaux non corrĂ©lĂ©s est dâenviron 3 dB meilleur que dans le cas de deux systĂšmes de doubles-microphones monauraux indĂ©pendants. grĂące Ă lâaugmentation « virtuelle » de la distance entre les microphones, les diffĂ©rences des signaux de chaque micro-phone pour diffĂ©rents points de lâespace sont nettement plus importantes, si bien que ce systĂšme permet dâavoir un effet directionnel efficace Ă©galement dans les basses frĂ©quences. De plus, la figure 2 met en Ă©vidence que les aides auditives droite et gauche ne prĂ©sentent pas le mĂȘme diagramme polaire, mais quâune distinction spatiale reste prĂ©sente. Ceci est important en termes de perception de lâespace et de latĂ©ralisation. Si les carac-
tĂ©ristiques droite et gauche Ă©taient les mĂȘmes, il en rĂ©sulterait une perception diotique du son, dans laquelle tout indice spatial ferait dĂ©faut.
auto StereoZoomPour utiliser StereoZoom dans la plate-forme Spice+, lâutilisateur devait activer un programme manuel supplĂ©mentaire. StereoZoom ne pouvait donc ĂȘtre activĂ© que dans certains boĂźtiers dâaides audi-tives ou Ă lâaide dâune tĂ©lĂ©commande. De plus, lâutilisateur de lâaide auditive devait dĂ©cider lui-mĂȘme quand il voulait activer StereoZoom. Il est pourtant souvent diffi-cile pour un utilisateur de systĂšme auditif de savoir quel est le programme correct dans une situation donnĂ©e. Câest ainsi quâil pouvait arriver quâil utilise StereoZoom trop rarement ou trop souvent, moyen-nant quoi la consommation de courant pouvait ĂȘtre trop importante, dâune part ou StereoZoom risquait dâĂȘtre activĂ© dans des situations oĂč il nâoffrait pas dâavan-tages supplĂ©mentaires et pouvait mĂȘme ĂȘtre contreproductif, dâautre part.
Pour automatiser StereoZoom il fallait lâintĂ©grer dans SoundFlow, le seul systĂšme de classification automatique Ă programmes multiples qui active ou inac-tive de multiples fonctions pour sâadapter au mieux Ă des situations dâĂ©coute iden-
tifiĂ©es. Cette logique nâest pas diffĂ©rente pour auto StereoZoom. Quand le mixage des programmes SoundFlow favorise le programme « Parole dans le bruit », un contrĂŽle du niveau de bruit ambiant est Ă©valuĂ©. Le systĂšme dĂ©tecte alors si le niveau de bruit dĂ©passe une valeur dĂ©finie. Si cette valeur est dĂ©passĂ©e, le SoundFlow bascule dans le programme « Parole dans le bruit intense » oĂč le mode micropho-nique est StereoZoom. Le systĂšme reste en mode StereoZoom jusquâĂ ce que le niveau de bruit diminue ou que la situa-tion auditive change. Il revient alors dans le programme « Parole dans le bruit » ou dans tout autre programme correspondant Ă la nouvelle situation dans laquelle lâutili-sateur des aides auditives est passĂ©.
La sensibilitĂ© de la commutation peut ĂȘtre ajustĂ©e finement Ă lâaide du logiciel dâappareillage Phonak Target 3.0, les constantes de temps de SoundFlow et celles dâauto StereoZoom Ă©tant cependant couplĂ©es. Câest ainsi que lâon garantit quâune caractĂ©ristique directionnelle Ă©troite ne pourra ĂȘtre activĂ©e ou inactivĂ©e que quand tous les paramĂštres gĂ©rĂ©s par SoundFlow sont au niveau requis. Ceci affecte les temps de rĂ©action et lâinertie du systĂšme dans des situations chan-geantes. grĂące Ă ces mesures techniques, auto StereoZoom nâest activĂ© que dans les situations vraiment pertinentes, et il est toujours disponible dĂšs que lâactivation de ce systĂšme microphonique binaural est vraiment profitable. La consomma-tion supplĂ©mentaire de courant requise par StereoZoom est limitĂ©e aux situations dans lesquelles il apporte un bĂ©nĂ©fice supplĂ©mentaire. De plus, en raison de lâactivation automatique de StereoZoom, lâutilisateur de lâaide auditive nâest plus limitĂ© dans le choix du modĂšle dâappareil quand il souhaite pouvoir utiliser la fonc-tion StereoZoom.
Câest ainsi que Phonak fournit une solu-tion efficace basĂ©e sur la Technologie Binaurale VoiceStreamÂź dans les situa-tions auditives difficiles « Comprendre dans des groupes importants en faisant face Ă son interlocuteur ».
Plus dâinformations sur www.phonakpro.fr rubrique âEtudesâ :
Phonak Insight, 2012, Technologie Binaurale VoiceStream,
Des algorithmes binauraux intelligents pour
amĂ©liorer lâintelligibilitĂ© vocale.
Figure 2 en haut : Diagrammes polaires dâun focalisateur statique (microphone direc-tionnel du 1er ordre) pour les oreilles gauche et droite du KEMAR avec une stimulation large bande. Conditions de mesure : champ libre, salle peu rĂ©verbĂ©rante.Figure 2 en bas : Diagrammes polaires de StereoZoom (microphone directionnel du 3Ăšme ordre) pour les oreilles gauche et droite du KEMAR avec une stimulation large bande. Conditions de mesure : champ libre, salle peu rĂ©verbĂ©rante.
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79Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE TECHNIQUE <
SiemensSiemens présente miconTM, la nouvelle dimension
micon, la nouvelle plateforme BestSoundTM Technology, sâappuie sur un tout nouveau processeur, cĆur de cette nouvelle technologie, offrant une puissance de calcul inĂ©dite dans le domaine de la correction auditive. Les capacitĂ©s micon, associĂ©es Ă des fonctionnalitĂ©s innovantes de traitement du signal et de lâamplification, Ă©lĂšvent la correction de lâaudition Ă un niveau jamais atteint.
La base de lâanalyse et du travail de cette plate-forme micon repose sur des Ă©lĂ©ments novateurs qui constituent le socle sur lequel les autres fonctionna-litĂ©s sont dĂ©veloppĂ©es.Bande passante jusquâĂ 12 KHz : Avec micon, la bande passante des appareils (7mi) est Ă©largie pour atteindre 12 KHz en entrĂ©e comme en sortie pour une sonoritĂ© plus naturelle. Les transduc-teurs utilisĂ©s aujourdâhui sur les appa-reils sont capables de capter et de resti-tuer ces hautes frĂ©quences. De plus, la puissance de calcul disponible sur cette nouvelle plateforme rend la gestion de ces hautes frĂ©quences possible. Cette bande passante inĂ©dite dans un appareil auditif (jusquâĂ prĂ©sent les appareils Ă©taient limitĂ©s Ă 8/10 KHz) permet de restituer au patient une sonoritĂ© sans prĂ©cĂ©dent, riche et naturelle.
48 canaux de traitement de signal et de gain : La plateforme micon rĂ©alise une dĂ©composition du signal sur 48 canaux de gain (7mi) rĂ©glables sur 20 canaux frĂ©quentiels codant ainsi toute la bande passante de lâappareil (aujourdâhui jusquâĂ 12 KHz). Cette dĂ©composition extrĂȘme-ment prĂ©cise en frĂ©quence, associĂ©e Ă une sĂ©lectivitĂ© frĂ©quentielle importante (chevauchement entre les canaux trĂšs faible) permet une analyse et une finesse de traitement sans prĂ©cĂ©dent. Cette analyse sur 48 canaux sera bĂ©nĂ©fique dans tous les secteurs du traitement du signal (modes microphoniques, dĂ©brui-teurs, analyse de scĂšne auditiveâŠ) mais aussi dans lâadaptation du gain au patient.
Le traitement du signal bĂ©nĂ©ficie de nombreuses nouveautĂ©s et innovations afin dâapporter au patient le signal le plus adaptĂ©. Ce traitement du signal sera effectuĂ© sur les bases dĂ©crites ci-dessus.Ămergence Directionnelle de la Parole (EDP) : Les algorithmes de gestion du bruit proposĂ©s par micon sont Ă la pointe de la recherche et de la technologie prĂ©sente dans les appareils auditifs dâaujourdâhui. Quel que soit le type de bruit rencontrĂ© par le patient dans son environnement, micon amĂ©liore le rapport signal/bruit. le rapport signal/bruit. Bruit dâimpact, bruit stationnaire et pour la premiĂšre fois bruit, ou cocktail party, (brouhaha). Ce nouveau dĂ©bruiteur, EDP, permet de gĂ©rer ces situations de restaurant ou cocktail party dans lesquelles le bruit a des caractĂ©ris-tiques acoustiques identiques Ă la parole. Lâidentification de la parole gĂȘnante est rendue possible par la dĂ©tection micro-phonique fournissant les indices nĂ©ces-
saires aux dĂ©bruiteurs pour amĂ©liorer le rapport signal/bruit de la parole provenant de face. Comme tout dĂ©bruiteur, EDP agit lorsque le rapport signal/bruit est nĂ©gatif et uniquement dans cette situation (constantes de temps trĂšs rapides), ce qui le diffĂ©rencie dâun mode microphonique conventionnel.
EDP est ainsi le premier systĂšme Ă savoir dĂ©bruiter de la parole lorsquâil lâidentifie comme gĂȘnante (7mi).
Double anti-Larsen : Le nouvel anti-Larsen proposĂ© par micon a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© suivant deux grands axes. PremiĂšrement, offrir plus dâefficacitĂ© en limitant la prĂ©sence du Larsen et ainsi rĂ©duire la gĂȘne pour le patient. DeuxiĂšmement, augmenter cette efficacitĂ© tout en garantissant une qualitĂ© dâĂ©coute optimale et en limitant donc Ă leur minimum les artĂ©facts liĂ©s Ă cette Ă©limina-tion du Larsen.
La dĂ©tection de la situation de Larsen est la premiĂšre Ă©tape liĂ©e Ă cette gestion. Cette derniĂšre, avec micon, est amĂ©liorĂ©e par une dĂ©tection simultanĂ©e et en parallĂšle sur les deux microphones de lâappareil. Cette double dĂ©tection permet dâaccroĂźtre la rapiditĂ© et lâefficacitĂ© de cette dĂ©tection. Une fois dĂ©tectĂ©, le Larsen va ĂȘtre Ă©liminĂ© par un systĂšme de dĂ©calage de frĂ©quence aujourdâhui adaptatif.
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80 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> VEILLE TECHNIQUE
Cet algorithme adaptatif ajuste automa-tiquement les paramÚtres du décalage de fréquence à la situation détectée et garantit une efficacité et une qualité opti-males.
La compression frĂ©quentielle : La compression de frĂ©quence micon consiste Ă restaurer lâaudibilitĂ© de frĂ©quences inaudibles en les comprimant dans une zone frĂ©quentielle audible. Le patient peut alors percevoir dans une autre plage frĂ©quentielle des sons quâil ne pouvait plus entendre (zone morte cochlĂ©aire). Les indices frĂ©quentiels, ainsi dĂ©placĂ©s et comprimĂ©s dans une zone frĂ©quentielle audible, produisent une sensation auditive diffĂ©rente de celle normalement perçue mais apportent au patient ces indices sonores essentiels pour la bonne intelli-gibilitĂ© de la parole et la bonne percep-tion de lâenvironnement. Pour utiliser la compression frĂ©quentielle, il faut dĂ©finir la frĂ©quence minimale Ă partir de laquelle doit commencer la compression et le facteur de compression frĂ©quentiel.
Ces derniers éléments, entiÚrement ajus-tables, sont automatiquement paramé-trés pour les patients souffrant de zones mortes cochléaires.
GĂ©nĂ©rateur de bruit : Toutes les aides auditives micon sont Ă©quipĂ©es dâun gĂ©nĂ©-rateur de bruit (pour les patients acouphĂ©-niques et/ou hyperacousiques) adaptable en fonction des besoins (gĂ©nĂ©rateur de bruit seul ou mixte). Cette fonctionnalitĂ©, entiĂšrement paramĂ©trable jusquâĂ 12 Khz, apporte un confort optimal aux patients concernĂ©s. Il est Ă©galement possible de donner aux patients lâaccĂšs au contrĂŽle du gĂ©nĂ©rateur de bruit par le bouton sur lâappareil.
Le signal traitĂ© est ensuite adaptĂ© Ă la perte du patient par lâintermĂ©diaire de nouvelles fonctionnalitĂ©s.La compression micon-Amp : Avec micon, la gestion des compressions Ă©volue encore par rapport Ă XCEL, tout en gardant la philosophie dâĂ©quilibre optimal entre audibilitĂ© et confort. La double compression est toujours disponible mais peut ĂȘtre maintenant entiĂšrement para-mĂ©trĂ©e. Cette double compression avec 2 CK et 2 CR permet un ajustement prĂ©cis et indĂ©pendant des gains pour les 3 niveaux dâentrĂ©e. Les constantes de temps elles aussi Ă©voluent et deviennent aujourdâhui adaptatives. Lentes pour la
parole, afin de conserver une sonoritĂ© naturelle, et rapides lors des variations brĂšves, afin de garantir le confort du patient. Cette compression adaptative, en fonction des variations dâintensitĂ© Ă lâentrĂ©e, permet dâoffrir aux patients une sonoritĂ© naturelle de la parole tout en assurant une Ă©coute confortable. La compression micon-Amp est aujourdâhui le systĂšme le plus abouti du marchĂ© en termes de complĂ©mentaritĂ© des rĂ©glages. Dâune prĂ©cision dâadaptation optimale, la compression micon-Amp respecte entiĂš-rement la dynamique du patient et dĂ©livre une sonoritĂ© parfaitement naturelle. Cette nouvelle compression est automa-tiquement ajustĂ©e en utilisant la nouvelle formule de prĂ©rĂ©glage micon-Fit dispo-nible avec les nouveaux appareils.
Ăqualiseur automatique : gĂ©nĂ©ralement, les patients nouvellement appareillĂ©s prĂ©fĂšrent des appareils auditifs automa-tiques qui ne requiĂšrent pas de change-ments manuels de programme en fonction de lâenvironnement sonore. Pourtant une courbe de rĂ©ponse spĂ©cifique Ă chaque environnement peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour le confort dâĂ©coute et lâintelligibilitĂ© de la parole. Aujourdâhui, micon peut adapter automatiquement la courbe de rĂ©ponse de lâappareil aux diffĂ©rentes situations dâĂ©coute afin dâoptimiser la perception et la comprĂ©hension. micon propose une adaptation automatique du gain, trĂšs simple dâutilisation, en fonction de lâenvi-ronnement dĂ©tectĂ© (6 environnements possibles).
InSituGram : micon propose de rĂ©aliser dĂ©sormais, rapidement et simplement, une audiomĂ©trie tonale (de 250 Hz Ă 6 KHz) directement Ă travers lâappareil auditif sur lâoreille du patient. Cette audiomĂ©trie InSitugram permet de tenir compte de
lâadaptation rĂ©elle de lâappareil dans lâoreille du patient (aĂ©ration, embout, amplification naturelle du conduit dĂ©formĂ©, âŠ) et ce afin dâobtenir un prĂ©rĂ©-glage plus prĂ©cis et personnalisĂ©. Cette technique permet Ă©galement de suivre, en temps rĂ©el et sur la durĂ©e, lâaudiomĂ©trie du patient et de procĂ©der Ă des ajuste-ments rapides et dâune grande prĂ©cision si besoin.
Acclimatation automatique : Dans les premiers temps de lâappareillage, il peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique dâorienter le rĂ©glage de lâappareil vers une sonoritĂ© confortable afin que le patient sâhabitue au gain de lâappareil et le porte sans ĂȘtre dĂ©rangĂ© par cette nouvelle sonoritĂ©. En revanche, quelques semaines ou mois plus tard, il est intĂ©ressant de faire Ă©voluer le rĂ©glage vers plus dâintelligibilitĂ© et de perception de lâenvironnement. Le patient, aprĂšs cette pĂ©riode, sera apte Ă recevoir ce gain supplĂ©mentaire. micon, grĂące Ă lâAccli-matation automatique, peut conduire le patient vers plus dâintelligibilitĂ© et de perception, de façon progressive et auto-matique. Cette progression douce en gain lâaidera Ă sâhabituer Ă ses aides auditives.
micon, disponible en deux niveaux de performance, 7 mi et 5 mi, Ă©qui-pera Ă partir du mois de janvier les produits PureTM, Siemens Life et AceTM, le nouveau RIC pile 10 de Siemens tout automatique et quasiment invisible.
La gamme micon se programme avec ConnexxTM 7, le nouveau logiciel dâadaptation Siemens. Convivial, intuitif et simple Ă utiliser, Connexx 7 reprĂ©-sente une vĂ©ritable valeur ajoutĂ©e dans votre quotidien.
![Page 83: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/83.jpg)
81Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE TECHNIQUE <
SMS Audio Electronique
SystÚme de signalisation lisa avec prise intégrée
Emetteur de téléphone galv./ acoust. lisa (nouveau modÚle) Réf. A-2043-1
Emetteur galv. de sonnette de porte lisa (nouveau modĂšle) RĂ©f. A-2045-1
Emetteur galv. et acoust. de sonnette de porte lisa (nouveau modĂšle) RĂ©f. A-2046-1
Emetteur combiné galv./acoust. lisa (nouveau modÚle) Réf. A-2041-1
Lampe-flash standard (nouveau modĂšle) RĂ©f. A-2134-1
Interrupteur pour lampe (nouveau modĂšle) RĂ©f. A-2136-1
SystĂšme de signalisation radio lisa
Lampe-flash de table radio lisa (nouveau modĂšle) - RĂ©f. A-2413-0
Signalisation par flashs puissants et diodes lumineuses Ă 6 couleurs et de grands symboles.
iBell RĂ©f. A-2550-0 (blanc)/ RĂ©f. A-2551-0 (noir)
Lâavertisseur lumineux pour tĂ©lĂ©phone
portable « iBell » vous informe sur les appels en absence et signale chaque sonnerie dâappel par un dĂ©filement de lumiĂšre bleutĂ©e, qui disparaĂźt seule-ment aprĂšs acquittement du signal. Les personnes possĂ©dant un systĂšme de signalisation radio lisa peuvent y intĂ©grer leur tĂ©lĂ©phone portable : lâavertisseur « iBell » communique avec lâĂ©metteur acoustique de tĂ©lĂ©phone radio lisa.
travelTim RĂ©f. A-3020-0
Le rĂ©veil compact de voyage au design innovant gĂ©nĂšre de fortes impulsions vibrantes pour indiquer quâil est lâheure de se lever.
âą Montre Ă©lectronique Ă affichage digital
âą Fortes impulsions vibrantes
âą Alarme vibrante et/ou sonore et/ou clignotement lumineux (LED)
⹠Affichage rétroéclairé 12/24 h.
⹠Le couvercle de protection des éléments de commande sert également de support de maintien.
âą PossibilitĂ© de branchement dâautres modules gĂ©nĂ©rateurs de signaux : Module flash MF-1, module de commu-tation, MS-1, module acoustique, MA-1 et coussin vibrant (voir les accessoires)
time flash (nouveaux modÚles)Réf. A-3140-0 (blanc)Réf. A-3141-0 (noir)Réf. A-3142-0 (gris métallisé)Réf. A-3243-0 (gris métalliséavec réception radio lisa)
RĂ©veil Ă cadran analogique avec une alarme rĂ©glable et avertissement par bip sonore et/ou puissants flashs lumineux. Un gĂ©nĂ©rateur de signaux (coussin vibrant, MF-1...) peut ĂȘtre raccordĂ© sur le rĂ©veil.
RĂ©glage de lâheure et de lâalarme sur 2 curseurs diffĂ©rents, tonalitĂ© du bip sonore rĂ©glable.
sonumaxx RĂ©f. A-4035-0
Le set sonumaxx comporte un Ă©metteur et un rĂ©cepteur permettant de raccorder toutes sortes dâaccessoires audio tels que :âą Casque stĂ©thoscopique DIRâą Casque lĂ©gerâą Ăcouteurs discretsâą Collier magnĂ©tique
swing digital Set RĂ©f. A-4130-0
La bande de frĂ©quence 2,4 gHz autorise la transmission numĂ©rique sans fil avec un dĂ©bit numĂ©rique Ă©levĂ© sans compres-sion. grĂące Ă un traitement intelligent des frĂ©quences vocales il en rĂ©sulte une retransmission claire et nette de qualitĂ© CD. Vous pouvez vous dĂ©placer hors de la piĂšce et continuer Ă entendre votre Ă©mis-sion prĂ©fĂ©rĂ©e sans coupure avec votre rĂ©cepteur stĂ©thoscopique. «swing digital»dispose dâune entrĂ©e audioanalogique et dâune entrĂ©e numĂ©rique USB permettant le raccord direct Ă un ordinateur. JusquâĂ 5 rĂ©cepteurs peuvent ĂȘtre dĂ©clarĂ©s par Ă©metteur swing digital.
swing digital LR Set RĂ©f. A-4135-0
SystĂšme dâĂ©coute TV avec collier dâinduc-tion.
Convertisseur S/PDIF RĂ©f. A-4963-0
Le convertisseur S/PDIF convertit un signal
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![Page 84: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/84.jpg)
82 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> VEILLE TECHNIQUE
audio digital (optique ou coaxial) venant du tĂ©lĂ©viseur en un signal analogique pour les systĂšmes dâĂ©coute TV swing ou autres disposant uniquement dâune entrĂ©e audio stĂ©rĂ©o analogique.
swing IR Set RĂ©f. A-4018-0
« swing-IR » transmet les signaux entre lâĂ©metteur et le rĂ©cepteur par des impulsions infrarouge. Ceci exclut toute influence et interfĂ©rence Ă©lectromagnĂ©-tique provenant dâautres appareils Ă©lec-triques. En contact visuel de lâĂ©metteur vous recevez le son de votre radio, votrechaĂźne HiFi ou de votre tĂ©lĂ©viseur en trĂšs haute qualitĂ©, avec une portĂ©e dâenviron 15 mĂštres. Le nombre de rĂ©cepteurs par Ă©metteur est illimitĂ©.
swing IR LR Set RĂ©f. A-4016-0
SystĂšme dâĂ©coute TV avec collier dâinduc-tion.
CM-BT2 RĂ©f. A-4547-0
Lâamplificateur dâĂ©coute Bluetooth «CM-BT2» petit, compact, simple dâutili-sation dispose dâune amplification de la voix hors du commun. Les porteurs de prothĂšses auditives disposant de la rĂ©cep-tion par induction peuvent utiliser directe-ment le «CM-BT2 » avec le collier magnĂ©-tique intĂ©grĂ© ou raccorder lâaccessoire audio de leur choix sur la prise casque.
sydney RĂ©f. A-4650-0
Le tĂ©lĂ©phone portable compact avec touche dâappel dâurgence « sydney » reprend le design classique dâun tĂ©lĂ©-phone portable.
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Le tĂ©lĂ©phone portable Ă clapet, Ă©lĂ©gant et agrĂ©able au toucher avec une rare esthĂ©tique. « vegas » mise sur lâĂ©lĂ©-gance. Pour cela il faut non seulement un design exclusif, mais Ă©galement le confort complet dâun tĂ©lĂ©phone gSM moderne.
freeTEL III (sans Bluetooth)RĂ©f. A-4604-0freeTEL III/BT (avec Bluetooth)RĂ©f. A-4605-0
Les personnes appareillĂ©es nâont jamais entendu de maniĂšre aussi claire quâavec le freeTEL III. Lâoptimisation de lâĂ©coute inductive atteint une qualitĂ© haute et impressionnante, comme le confirment les personnes lâayant testĂ©e :« Un son aussi clair, je nâen ai jamais entendu au tĂ©lĂ©phone».Pour celles et ceux qui prĂ©fĂšrent tĂ©lĂ©-phoner sans lâappareil auditif, lâamplifi-cation acoustique est Ă©galement de haute qualitĂ©. Le volume est rĂ©glable jusquâĂ 40 dB et soutenu par un rĂ©glage dynamique de la tonalitĂ© Ă + 20 dB. La connexion dâĂ©quipement externe est possible par Bluetooth sur le freeTEL III/BT.
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dâappel dâurgence pour plus de confort et de sĂ©curitĂ© : flashtel comfort II LB f. Toutes les fonctions ayant fait leur preuve sur la gamme flashtel comfort sont Ă©gale-ment disponibles sur le flashtel comfort II LB f. Il combine grosses touches, marquage contrastĂ© et fonction dâappel dâurgence.
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«scalla3 Combo», câest la combinaison entre un tĂ©lĂ©phone fixe de la sĂ©rie «scalla» dotĂ© dâun combinĂ© additionnel sans fil avec fonction dâappel dâurgence.La base du tĂ©lĂ©phone fixe du « scalla3 Combo » reprĂ©sente le top de la sĂ©rie scalla. Le combinĂ© sans fil offre le mĂȘme confort que la base fixe et en augmente grandement votre libertĂ© de mouvement.La fonction dâappel dâurgence a une grande importance dans le concept de mobilitĂ© car, en ayant le combinĂ© sur vous, le bouton dâappel dâurgence est toujours Ă portĂ©e de main. «scalla3 Combo» dipose dâun rĂ©pondeur, de touches mĂ©moires photo, de la synthĂšse vocale, dâun affi-chage clair et lisible, dâune suramplifica-tion rĂ©glable jusquâĂ + 40 dB ainsi que la compatibilitĂ© avec les prothĂšses ou implants auditifs munis de la rĂ©ception par induction. Livrable dĂ©but 2013.
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NOUVEAU NOUVEAU
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Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE TECHNIQUE <
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Le systĂšme de transmission infrarouge bicanal adaptĂ© pour les salles petites ou moyennes est composĂ© au minimum dâun Ă©metteur modulateur PRO IR-200 permet-tant le raccord direct de sources audio. La portĂ©e peut ĂȘtre augmentĂ©e par lâajout dâun ou deux Ă©metteurs infrarouge PRO IR-201 alimentĂ©s par lâĂ©metteur modula-teur PRO IR-200.
Tous ces produits seront exposés :
⹠au CongrÚs des audioprothésistes du 11 au 13 avril 2013 au CNIT à Paris la Défense
SMS Audio Electronique sera Ă©galement prĂ©sent aux manifestations suivantes destinĂ©es Ă lâaccessibilitĂ© auditive :
âą au salon ISE du 29 au 31 janvier 2013 Ă Amsterdam
⹠au salon URBACCESS les 13 et 14 février 2013 également au CNIT à Paris la Défense
SMS AUDIO ELECTRONIQUE SARL
173 rue du général de gaulle | 68440 HABSHEIM
Téléphone : 03 89 44 14 00
Télécopie : 03 89 44 62 13
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NOUVEAU
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84 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> VEILLE TECHNIQUE
StarkeyWI SERIES : LE SANS-FIL DĂSORMAIS SUR-MESURE
Par Elise gregoire,
Au.D. & Elizabeth galster, Au.D.
Les progrĂšs technologiques ont permis de concevoir des appareillages auditifs plus efficaces et dâobtenir de meilleures sensations auditives pour les patients souffrant de pertes auditives. Les intra-auriculaires Wi Seriesâą constituent la premiĂšre gamme dâintra-auriculaires comportant une antenne longue portĂ©e sans-fil complĂštement intĂ©grĂ©e dans la coque de lâaide auditive. La gamme Wi Series prĂ©sente tous les avantages de la communication sans-fil et du traitement de signal avancĂ© combinĂ©s dans des Ă©couteurs dĂ©portĂ©s (RIC). Les intras Wi Series sont disponibles dans les modĂšles Semi-profond (CIC), Intra-conduit (ITC) et Intra-conque (ITE).
Avec sa gamme dâintras Wi Series, Starkey propose des appareils de concep-tion innovante et plusieurs nouvelles fonc-tionnalitĂ©s avancĂ©es. Ces appareils de conception nouvelle intĂšgrent lâantenne sans-fil Starkey dans la coque intra-auri-culaire et leur Ă©couteur est dotĂ© dâune protection anti-humiditĂ© et pare-cĂ©rumen. Parmi les nouvelles fonctionnalitĂ©s figu-rent Voice iQ2, iQ Boost, Self Learning et Spectral iQ. LâintĂ©gration de la technologie IRISâą aux intras permet le traitement stĂ©rĂ©ophonique, la transmission des sons de sources mĂ©dia et la programmation sans-fil, sans nĂ©cessitĂ© dâaucun dispo-sitif de relais. Lâappareillage et les carac-tĂ©ristiques des intras Wi Series ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s par Starkey au cours dâun essai clinique de huit semaines. Vingt patients ont Ă©valuĂ© la fonctionnalitĂ© et les perfor-mances des produits et accessoires sans fil intra-auriculaires. La perte auditive chez les patients Ă©tait de moyenne Ă sĂ©vĂšre. Des donnĂ©es subjectives et objectives ont Ă©tĂ© recueillies tout au long de cette Ă©tude, que ce document reprend partiellement.
Conception de lâappareillageLâinclusion de tous les composants nĂ©ces-saires Ă une aide auditive dans lâespace rĂ©duit dâun intra comporte certaines contraintes. Lâun des composants les plus importants de lâappareillage des aides auditives Wi Series est lâantenne sans-fil permettant la communication entre
les aides auditives, les accessoires et le programmateur sans-fil. Cette antenne doit ĂȘtre capable de transmettre et de recevoir les informations alors quâelle est logĂ©e profondĂ©ment dans le conduit auditif du patient. Fonctionnant Ă 900 MHz sur le spectre des applications industrielles, scientifiques et mĂ©dicales, les produits Wi Series permettent une communica-tion sans-fil Ă courte et longue distance sans utiliser de dispositif de relais. Afin de pouvoir mettre en place la fonctionnalitĂ© sans-fil, les intras Wi Series prĂ©sentent un appareillage de conception unique.
La Figure 1 reprĂ©sente un appareil CIC Wi Series assemblĂ©, dans lequel lâantenne sans-fil entoure les composants de traite-ment de lâaide auditive, notamment la pile, le microphone et le circuit intĂ©grĂ©.
La Figure 2 reprĂ©sente le mĂȘme dĂ©sas-semblĂ© : de gauche Ă droite, la plaque-circuit, les composants de lâappareil, lâan-tenne sans-fil et la coque.
Figure 1. ReprĂ©sentation dâune aide auditive CIC Wi Series. Lâantenne sans-fil entoure les composants internes.
Figure 2. Vue de cĂŽtĂ© dâune aide audi-tive CIC Wi Series dĂ©sassemblĂ©e. Les cache-microphone et tiroir-pile sontvisibles sur la plaque-circuit. Les composants tiennent Ă lâintĂ©rieur de lâantenne sans-fil, qui se glisse Ă lâin-tĂ©rieur de la coque.
HydraShieldÂź2
HydraShieldÂź2 est conçu pour protĂ©ger les aides auditives de nombreuses substances auxquelles elles sont exposĂ©es au cours de leur usage en conditions normales. HydraShieldÂź2, utilisĂ© avec la protec-tion pare-cĂ©rumen Hear Clearâą, est un
nanorevĂȘtement olĂ©ophobe et hydrophobe qui repousse les corps gras et les liquides tels que le cĂ©rumen et la sueur.
La Figure 3 est la photographie dâune goutte dâhuile dâolive qui a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e sur une surface nâayant pas subi de trai-tement HydraShieldÂź2. Remarquez que la surface absorbe lâhuile.
La Figure 4 est la photographie dâune goutte dâhuile dâolive qui a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e sur une surface ayant subi un traitement HydraShieldÂź2. Remarquez que lâhuile nâest pas absorbĂ©e : elle reste en place sur la surface, comme une perle. La protec-tion Hear Clear, qui bĂ©nĂ©ficie du traitement HydraShieldÂź2, empĂȘche les substances de sâaccumuler Ă lâintĂ©rieur de lâĂ©couteur, amĂ©liorant ainsi la longĂ©vitĂ© et la fiabilitĂ© des aides auditives et facilitant leur entre-tien par les patients.
Figure 3. Photographie dâune goutte dâhuile dâolive sur une surface non traitĂ©e.
Figure 4. Photographie dâune goutte dâhuile dâolive sur une surface traitĂ©e HydraShieldÂź2.
Accessoires sans filLe programmateur SurfLinkâą de Starkey est lâune des premiĂšres options de programmation sans-fil permettant de rĂ©aliser de vĂ©ritables opĂ©rations de programmation Ă distance. La dĂ©tection automatique des aides auditives au moyen du logiciel dâappareillage InspireÂź fait de la programmation de lâaide auditive une manipulation rapide et facile. De plus, le patient a la possibilitĂ© de tester diffĂ©rents environnements dâĂ©coute Ă une distance dâenviron 7 mĂštres, pendant que lâaudio-prothĂ©siste programme lâaide auditive.
![Page 87: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/87.jpg)
85Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
VEILLE TECHNIQUE <
SurfLink Media compatible avec toutes les aides auditives Wi Series dotĂ©es des options de personnalisation, transmet les sons dâune source multimĂ©dia directe-ment Ă lâaide auditive du patient.
Cela permet aux patients de se connecter Ă leur tĂ©lĂ©vision, leur lecteur MP3, leur ordinateur ou autre. Plusieurs utilisateurs Wi Series peuvent Ă la fois se connecter Ă une mĂȘme source audiovisuelle, ce qui facilite lâutilisation des produits Wi Series dans les foyers comptant plus dâun utili-sateur. Comme les sons sont directement transmis aux aides auditives, aucun dĂ©ca-lage nâest perceptible pour lâutilisateur et une bonne qualitĂ© dâĂ©coute est maintenue.
Un sous-groupe de patients ayant participĂ© Ă cet essai clinique atteints dâune perte auditive moyenne Ă sĂ©vĂšre a Ă©valuĂ© lâuti-lisation de SurfLink Media avec les intras.
Quatre patients sur cinq ont notĂ© une comprĂ©hension de la parole bonne Ă trĂšs bonne lors de lâutilisation de SurfLink en regardant la tĂ©lĂ©vision.
La tĂ©lĂ©commande SurfLink permet au patient de rĂ©gler diffĂ©rents paramĂštres de lâaide auditive par une simple pression sur un bouton. Trois modĂšles pratiques sont disponibles pour rĂ©pondre aux diffĂ©rents besoins des patients. Au cours de lâessai clinique, les patients ont trĂšs bien notĂ© la qualitĂ© et lâefficacitĂ© de la tĂ©lĂ©commande, comme illustrĂ© Ă la Figure 5. Les patients qui nâont pas exprimĂ© leur satisfaction Ă lâĂ©gard des commandes, nâont pas mentionnĂ© le besoin de rĂ©gler leurs aides auditives. Ă©quipĂ©e dâune batterie dont la durĂ©e de vie est de cinq ans, la tĂ©lĂ©com-mande SurfLink offre aux patients une solution pratique pour le rĂ©glage de leurs aides auditives.
Traitement stéréophoniqueEn plus de la possibilité de communiquer à longue distance, utilisée pour la trans-mission de sources média et la program-mation, les intras présentent également une fonctionnalité de traitement à courte distance. La communication à courte distance est nécessaire pour permettre la communication entre les aides auditives
gauche et droite. Les aides auditives Ă©tant capables de communiquer ensemble, lâutilisateur peut rĂ©aliser des rĂ©glages sur les deux aides auditives en utilisant la commande situĂ©e sur un seul appareil. Il a Ă©tĂ© demandĂ© Ă des patients utilisant des commandes dâaides auditives sans fil, dâĂ©valuer leur qualitĂ© et leur efficacitĂ©/praticitĂ© au cours de cet essai clinique. Les rĂ©sultats sont prĂ©sentĂ©s Ă la Figure 5. Les patients ont rĂ©pondu favorablement, notant la grande facilitĂ© Ă changer le volume et les rĂ©glages en mĂ©moire. Un avantage supplĂ©mentaire pour le traite-ment stĂ©rĂ©ophonique est la Cartographie Spatiale StĂ©rĂ©ophonique.
La Cartographie Spatiale StĂ©rĂ©ophonique utilise les donnĂ©es collectĂ©es par chaque aide auditive pour parvenir Ă des rĂ©glages optimaux par algorithme, dans diffĂ©rents environnements, dans le but dâamĂ©liorer la comprĂ©hension de la parole par les patients ainsi que leur confort Ă lâĂ©coute, en particulier en prĂ©sence de bruits de fond.
Voice iQ2
Voice iQ2 offre une meilleure réduction des bruits - encomparaison avec la conception Voice iQ originale - tout en préservant la compréhension de la parole. Les études
précédentes portant sur Voice iQ font état de la satisfaction des patients dans des environnements bruyants sans altération de la compréhension de la parole malgré le bruit (Pisa, Burk, & galster, 2010).
Les données cliniques tirées des études actuelles menées sur des intras Wi Series dotés de la fonctionnalité Voice iQ2 indique que Voice iQ2 préserve la capacité du patient à comprendre la parole dans le bruit (Figure 6).
La comprĂ©hension de la parole a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e au moyen du Test HINT (Test dâaudition dans le bruit ; (Nilsson, Soli, & Sullivan, 1994) dans de nombreuses conditions diffĂ©rentes et avec la fonc-tionnalitĂ© Voice iQ2 dĂ©sactivĂ©e et activĂ©e. Aucune diffĂ©rence significative nâa Ă©tĂ© constatĂ©e, ce qui indique que Voice iQ2 prĂ©serve la capacitĂ© du patient Ă comprendre les paroles dans un environ-nement bruyant.
iQ BoostConçu pour une utilisation dans des envi-ronnements extrĂȘmement bruyants, iQ Boost permet aux patients dâactiver la directionnalitĂ© et dâajuster la rĂ©duction des
bruits de maniĂšre plus prĂ©cise. iQ Boost comprend le paramĂ©trage Voice iQ2 et permet dâobtenir une rĂ©duction des bruits pouvant atteindre 20 dB. Cela a pour but dâamĂ©liorer le confort du patient dans des
environnements extrĂȘmement bruyants. Accessible au moyen du bouton « Favo-rite » sur la tĂ©lĂ©commande SurfLink, iQ Boost est conçu pour amĂ©liorer, dâune pression sur un bouton, le confort dans le bruit.
Figure 5. Evaluation par les patients de la qualitĂ© et de lâefficacitĂ© de la tĂ©lĂ©commande SurfLink et des commandes dâaides auditives sans-fil.
Figure 6. Moyenne des résultats HINT avec Voice iQ2 désactivé et avec Voice iQ2 activé. Attention, les scores les plus faibles reflÚtent les meilleurs résultats.
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> VEILLE TECHNIQUE
Self Learning (Auto-apprentissage)La fonction Self Learning permet lâajuste-ment automatique du gain dans les aides auditives en rĂ©ponse aux modifications de contrĂŽle du volume effectuĂ©es par le patient. Si un patient effectue des rĂ©glages consĂ©cutifs et cohĂ©rents de ses aides audi-tives, les appareils vont peu Ă peu pratique et Ă ajuster le gain afin de mieux rĂ©pondre aux besoins du patient. Self Learning enre-gistre diffĂ©rents rĂ©glages favoris de volume en mĂ©moire, permettant un apprentissage spĂ©cifique Ă chaque mĂ©moire et une opti-misation de la rĂ©ponse de lâaide auditive.
Spectral iQSpectral iQ est conçu pour amĂ©liorer lâau-dibilitĂ© des sons vocaux Ă haute frĂ©quence tels que /s/, /â«/ et /z/ chez les patients atteints dâune perte auditive dans les frĂ©quences aiguĂ«s. Lâalgorithme identifie les sons de parole de frĂ©quences aiguĂ«s et les traduit en une gamme de frĂ©quences plus graves dans laquelle les seuils auditifs sont meilleurs, tout en maintenant le signal initial de la parole. Ce procĂ©dĂ© dynamique respecte les relations harmoniques, essen-tielles Ă la comprĂ©hension de la parole et Ă la qualitĂ© sonore, produisant ainsi des indices vocaux audibles tout en maintenant une excellente qualitĂ© sonore. Onze des vingt patients de lâessai clinique correspon-daient aux critĂšres dâinclusion Ă lâessai sur Spectral iQ et ont Ă©valuĂ© cette fonctionna-litĂ© au cours de lâessai clinique. LâĂ©valua-tion de la performance des patients avec Spectral iQ a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e au moyen du Test « S » (Robinson, Baer, & Moore, 2007) pour Ă©valuer la capacitĂ© dâun auditeur Ă dĂ©tecter
les sons /s/ ou /z/ finals. Les scores obtenus lors du Test « S » sous forme dâindice de sensibilitĂ© ont Ă©tĂ© convertis en pourcen-tage correct selon les procĂ©dures dĂ©crites par Hartmann (1997, p. 543). La Figure 7 prĂ©sente les rĂ©sultats moyens des patients au Test « S ». Il ressort de la comparaison entre les rĂ©sultats obtenus avec Spectral iQ activĂ© et Spectral iQ dĂ©sactivĂ© (p<0,001) que Spectral iQ constitue une amĂ©lioration significative.
Impressions gĂ©nĂ©ralesĂ lâissue de lâessai clinique, les patients ont Ă©valuĂ© les intras Wi Series au moyen de lâĂ©chelle des rĂ©sultats subjectifs du dispositif (DOSO ; Cox, Alexander, & Xu, 2009). Ces Ă©valuations ont Ă©tĂ© compa-rĂ©es Ă celles effectuĂ©es concernant les propres aides auditives des patients avant le dĂ©marrage de lâĂ©tude. LâĂ©chelle DOSO est conçue pour Ă©valuer et comparer la performance des aides auditives (Cox, Alexander, & Xu, 2009). Les patients ont attribuĂ© aux intras Wi Series une note significativement meilleure quâĂ leurs propres aides auditives, dans toutes les sous-Ă©chelles DOSO : indices vocaux (p<0,001), effort dâĂ©coute (p<0,001), facilitĂ© (p<0,01), tranquillitĂ© (p<0,001), et efficacitĂ© (p<0,005) (Figure 8).
ConclusionLes intra-auriculaires Wi Series sont parmi les premiers Ă proposer une technologie sans fil Ă courte et Ă longue distance en combinaison avec un procĂ©dĂ© avancĂ© de traitement du signal dans le logement dâun intra.
Le recours Ă la technologie IRIS et Ă nos nouvelles fonctionnalitĂ©s telles que Voice iQ2, iQ Boost, Self Learning et Spectral iQ amĂ©liorent les sensations du patient. Avec ses intras Wi Series, Starkey permet dâob-tenir une qualitĂ© sonore et une comprĂ©-hension de la parole exceptionnelles et offre tous les bĂ©nĂ©fices de la communica-tion sans-fil dans une petite aide auditive.
RemerciementsLes auteurs souhaitent remercier Roger Halberg, Ryan Owens, Keith guggen-berger, gerald Shamla, Michelle Hicks, Ph.D., Matt Burk, Ph.D. et Amanda Wolfe, Au.D., pour leur contribution Ă cette publi-cation.
RĂ©fĂ©rencesCox, R.M., Alexander, g.C. & Xu, J. (mars 2009). Development of the Device-Oriented Subjective Outcome Scale (DOSO). SĂ©ance de prĂ©sentation par affiches au congrĂšs annuel de lâAmerican Auditory Society, Scottsdale, Arizona.
Hartmann, W.M. (1997). Signals, sound, and sensation. Woodbury, New York : American Insti-tute of Physics.
Nilsson, M., Soli, S. & Sullivan, J.A. (1994). Development of the Hearing In Noise Test for the measurement of speech reception thresholds in quiet and noise. Journal of the Acoustical Society of America, 95(2), 1085â1099.
Pisa, J., Burk, M. & galster, E.A. (2010). Evidence-based design of a noise management algorithm. The Hearing Journal, 63(4), 42â48.
Robinson, J.D., Baer, T. & Moore, B.C. (2007). Using transposition to improve consonant discri-mination and detection for listeners with severe high-frequency hearing loss. International Journal of Audiology, 46, 293â308.
Figure 7 : Moyenne des résultats pour chacune des deux conditions (2AFC) au Test « S », scores exprimés en pourcentage correct. Cette figure présente les scores obtenus dans les deux conditions de test, avec la fonction Spectral iQ désactivée et activée. Les patients obtiennent un résultat significativement meilleur quand Spectral iQ est activé (p<0,001).
Figure 8 : Comparaison des Ă©valuations effectuĂ©es sur lâĂ©chelle DOSO par les patients concernant leurs propres aides auditives au dĂ©but de lâĂ©tude et les intras Wi Series en fin dâĂ©tude. Sur chacune des sous-Ă©chelles correspondantes, les intras Wi Series ont reçu une notation significativement meilleure que les propres aides auditives des patients : indices vocaux (p<0,001), effort dâĂ©coute (p<0,001), facilitĂ© (p<0,01), tranquillitĂ© (p<0,001), et efficacitĂ© (p<0,005).
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87Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
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WidexWIDEX NE LANCE PAS UNE MAIS DEUX SOLUTIONS POUR LUTTER CONTRE LES ACOUPHENES.On estime quâen France environ 8 millions de personnes ĂągĂ©es de 55 Ă 85 ans souf-frent dâacouphĂšne (Etude Widex-gallilĂ©o rĂ©alisĂ©e en juin 2012) avec ou sans perte auditive associĂ©e.
En tant que principal fabricant dâaides auditives, Widex sâattache depuis 2008 Ă apporter et mesurer lâeffet des solu-tions proposĂ©es aux personnes malen-tendantes acouphĂ©niques. Aujourdâhui forte de son expĂ©rience, Widex Ă©largit son offre Ă toutes les personnes souffrant dâacouphĂšne, malentendantes ou pas.
Widex ZEN2GO clear220âpassionWidex introduit un nouveau dispositif de gestion des acouphĂšnes appelĂ© ZEN2gO. Il est destinĂ© aux personnes qui consultent en prioritĂ© pour leurs acouphĂšnes. Ce dispositif Ă©met alĂ©atoirement des tona-litĂ©s harmoniques apaisantes pour aider les utilisateurs Ă se relaxer, Ă rĂ©duire leur stress et Ă gĂ©rer les autres effets des acouphĂšnes. grĂące Ă lâinterauralitĂ© de CLEAR, les tonalitĂ©s Zen sont diffusĂ©es de maniĂšre optimum dans les 2 oreilles en
mĂȘme temps. Et si la personne acouphĂ©-nique souffre aussi dâune perte auditive, vous pouvez aussi la corriger. ZEN2gO est un package composĂ© dâune stĂ©rĂ©o CLEAR220-PASSION et dâune RC-DEX dĂ©jĂ appairĂ©e.
Widex ZEN2GO bruiteurZEN2gO Bruiteur est destinĂ© aux personnes souffrant dâacouphĂšne mais ne prĂ©sentant pas de perte auditive. Câest une solution prĂȘte Ă lâemploi qui ne nĂ©ces-site pas de programmation. Les audiopro-thĂ©sistes peuvent ainsi utiliser le temps gagnĂ© Ă conseiller leurs patients. ZEN2gO Bruiteur est un package composĂ© dâune stĂ©rĂ©o en coque m avec un bouton programme permettant dâaccĂ©der aux 3 programmes : ZEN Aqua, ZEN Bruit et
Programme ZEN principal.
Le ZEN2gO occupe une position unique sur le marchĂ© et permet aux audiopro-thĂ©sistes dâattirer une nouvelle clientĂšle. Pernille Vestergaard, chef de projet chez Widex, dĂ©clare : « Bien quâil nây ait pas de remĂšde miracle contre les acouphĂšnes, nous pensons que le ZEN2gO peut faire une rĂ©elle diffĂ©rence dans la vie des gens. Et câest ce que Widex sâefforce toujours de faire ».
Pour plus dâinformations sur nos solutions ZEN2gO, consultez www.widexpro.fr
Contact presse :
WIDEX France - gURRET SolĂšne
Responsable marketing/communication
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ActualitĂ©s du monde de lâaudiologie
8888 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
Colloque Presbyacousie FNO / GRAPsanté
LâinterdisciplinaritĂ© en marche !Le premier colloque « Presby-acousie » organisĂ© conjointement par la FNO (FĂ©dĂ©ration Nationale des Orthophonistes) et le gRAPsantĂ© (groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie) sâest dĂ©roulĂ© au Palais des CongrĂšs de Reims ce vendredi 16 novembre.
De nombreux liens se sont tissĂ©s depuis plusieurs mois, entre Nicole DENNI-KRICHEL, PrĂ©sidente de la FNO et actuelle PrĂ©sidente de la SFA (SociĂ©tĂ© Française dâAudiologie), et le Docteur Laurent VERgNON, mĂ©decin ORL et fondateur du gRAP-santĂ©, tous deux persuadĂ©s de lâin-tĂ©rĂȘt dâune formation continue des orthophonistes sur la presbyacousie.
En effet, bien que trĂšs rĂ©pandue, la presbyacousie nâest pas reconnue comme un vĂ©ritable handicap social, qui entraĂźne pourtant une vĂ©ritable privation sensorielle suscitant la curiositĂ© ou le rejet.
Si la baisse de lâaudition est inĂ©luc-table, ce handicap peut nĂ©anmoins ĂȘtre amoindri, grĂące Ă une prise en charge interdisciplinaire, un appa-reillage prĂ©coce et une rĂ©Ă©ducation orthophonique, en tenant compte, Ă chaque Ă©tape, de lâĂ©tat moteur et cognitif du patient.
Troubles auditifs et cognitifs
Si le vieillissement intellectuel est inéluctable, peu de gens savent néanmoins comment il se déroule, rappelle le Docteur Jean-Marie VETEL, gériatre et co-fondateur des grilles AgIR et PATHOS.
Il se traduit notamment par un ralen-tissement des facultés, variable selon les individus : presbyacousie, cataracte, perte de dents, lenteur dans les déplacements...
Les dĂ©ficits auditifs et visuels nâai-dant pas Ă la comprĂ©hension, il sâen suit naturellement une baisse de la curiositĂ©, des difficultĂ©s de mĂ©mori-sation, conduisant rapidement Ă un certain isolement, Ă de lâindiffĂ©rence et parfois mĂȘme au refus dâexpĂ©-riences nouvelles.
Physiologiquement avec lâĂąge, la presbyacousie survient, de maniĂšre plus ou moins marquĂ©e et celle-ci, hĂ©las, ne fait pas bon mĂ©nage avec les troubles cognitifs et les dĂ©mences sĂ©niles (Cf. Etude AcouDem menĂ©e en 2008 par le gRAPsantĂ©).
Il existe nĂ©anmoins des solutions concrĂštes : un dĂ©pistage plus frĂ©quent au sein du corps mĂ©dical, une prescription prĂ©coce dâappa-reillage, une rĂ©Ă©ducation orthopho-nique adaptĂ©e.
Cette interdisciplinaritĂ© est essen-tielle, pour que le patient ne se retrouve pas en situation dâĂ©chec au quotidien. Le Docteur VETEL tint cependant Ă dire que les aides auditives ne sont pas des lunettes... il faut donc avant tout une prise en charge humaine !
Françoise gARCIA, orthophoniste, en profita pour rappeler lâimportance de la formation des aidants, Ă domicile ou en Ă©tablissements gĂ©riatriques (famille, infirmiers, aide-soignant, service dâaide, ...).
Il est impĂ©ratif de leur faire comprendre la notion de handicap de leur proche ou de leur patient, pour permettre une meilleure commu-nication entre eux. Cette forma-tion passe par un apprentissage de bonnes pratiques, de la gestion quotidienne dâun appareillage auditif en passant par lâentraĂźnement Ă la lecture labiale.
Le rĂ©seau de lâaudition en marche
Les habitudes de comportement en France vis-Ă -vis de lâaudi-tion ne facilitent pas la tĂąche aux professionnels : plainte tardive des patients, voire de lâentourage, non prise de conscience des problĂšmes dâaudition, crainte de lâeffet stigma-tisant du port dâaides auditives...
![Page 91: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/91.jpg)
89Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
ACTUALITĂ©S <
Câest la raison pour laquelle tout professionnel de santĂ©, prenant en charge des personnes ĂągĂ©es, devrait systĂ©matiquement rechercher des signes de presbyacousie, confirme le Docteur VETEL, grĂące notamment Ă lâacoumĂ©trie vocale. Un moyen rapide et efficace de tester lâaudi-tion, Ă 5 mĂštres dâun patient, en voix chuchotĂ©e sans lecture labiale.Si un trouble auditif est dĂ©pistĂ© par le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, entre alors en scĂšne le « rĂ©seau de lâaudition » : un groupe de 3 professionnels, rĂ©unissant mĂ©decin ORL, audiopro-thĂ©siste et orthophoniste, travaillant en symbiose autour du patient.
Cette prise en charge complĂšte doit ĂȘtre mise en Ćuvre suffisamment tĂŽt, avant que la surditĂ© ne cause des problĂšmes de dĂ©saffĂ©rentation. Plus elle est prĂ©coce, plus les adapta-tions seront faciles, pour les acteurs du rĂ©seau et pour les patients, avant que des difficultĂ©s intellectuelles ou cognitives ne surgissent.
Le cerveau ayant besoin de circuit dâhabituation stable auquel il peut se rĂ©fĂ©rer, ce trio dâenfer reprĂ©sente lĂ une solution rĂ©solument adĂ©quate.
Le rĂŽle du mĂ©decin ORL : clinique et conduite Ă tenirLe Docteur Didier BOUCCARA, mĂ©decin ORL, confirme Ă lâassem-blĂ©e que les techniques de rĂ©habi-litation de lâaudition se dĂ©veloppent de plus en plus, mĂȘme sur des patients de plus de 80 ans, Ă condi-tion que lâĂ©valuation pluridiscipli-naire soit mise en place et partagĂ©e.
Cette notion est dâautant plus impor-tante, que si lâon en croit les Ă©tudes dĂ©mographiques liĂ©es Ă lâĂ©volution de lâespĂ©rance de vie, les personnes nĂ©es au 21Ăšme siĂšcle ont toutes les chances de devenir centenaires !
La surditĂ© Ă©tant un rĂ©el facteur de dĂ©mence, la prise en compte des remarques et des demandes de lâentourage est une Ă©tape primor-diale lors dâune consultation ORL :
dĂ©pistage sollicitĂ©, mode de vie, activitĂ©s domestiques, familiales, associatives... Leur regard peut jouer un rĂŽle dâalerte et peut sâavĂ©rer trĂšs pertinent, tant la variabilitĂ© de la presbyacousie est interindividuelle.
La rĂ©alisation systĂ©matique dâune audiomĂ©trie vocale permet dâĂ©valuer les difficultĂ©s de comprĂ©hension de la personne, et donc ses difficultĂ©s de communication. Les rĂ©sultats de ces tests conduisent alors le mĂ©decin ORL Ă dĂ©cider dâune pres-cription d appareillage auditif et Ă passer ainsi le relais Ă lâaudiopro-thĂ©siste de son rĂ©seau.
Le Docteur BOUCCARA nous rappelle Ă©galement, que lâimplant cochlĂ©aire, sâil est gĂ©nĂ©ralement associĂ© Ă lâenfant, reprĂ©sente une solution adĂ©quate et sans limite dâĂąge, Ă condition dâavoir une indi-cation valable et le suivi dâune Ă©quipe pluridisciplinaire.
Si le corps mĂ©dical dispose de quelques pistes pour prĂ©venir ce type de surditĂ©, il attend Ă©galement avec impatience les rĂ©sultats de lâĂ©tude menĂ©e jusque fin 2012 par lâINSERM et lâInstitut Pasteur de Paris, sous la direction de la Profes-seure Christine PETIT, qui tend Ă rechercher une origine gĂ©nĂ©tique de la presbyacousie.
Le rĂŽle de lâaudioprothĂ©siste : bĂ©nĂ©fice dâappareillage et suivi dâadaptationChristian RENARD, audioprothĂ©siste et initiateur dâun SAMID (Service dâAide aux Malentendants Institu-tionnalisĂ©s ou DĂ©pendants) au Nord de la France, met avant tout lâaccent sur la satisfaction du patient.
LâanamnĂšse joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©-rant pour le choix de lâappareillage et la future prise en charge du patient : la gĂȘne sociale, le degrĂ© dâautonomie, dâĂ©ventuelles patholo-gies ORL,... sont autant dâĂ©lĂ©ments qui permettent dâĂ©valuer le bĂ©nĂ©fice
dâappareillage et la mise en place dâun suivi individualisĂ©.
Les bilans audiomĂ©triques sont Ă©videmment indispensables, notam-ment lâaudiomĂ©trie vocale qui permet dâĂ©valuer la gĂȘne auditive du patient, les distorsions cochlĂ©aires, la supplĂ©ance contextuelle, la lecture labiale, lâidentification de troubles associĂ©s,... et permet Ă©galement dâidentifier lâintĂ©rĂȘt dâune prise en charge orthophonique.
Les Ă©volutions technologiques des appareils auditifs facilitent le travail de lâaudioprothĂ©siste, dont le suivi consistera, en lien avec le mĂ©decin ORL et lâorthophoniste, Ă trouver le meilleur des rĂ©glages : lâanalyse de lâefficacitĂ© dâun appareillage nĂ©cessite avant tout un travail dâĂ©quipe !
Il rappelle Ă©galement la spĂ©cificitĂ© de la prise en charge des patients du 4Ăšme Ăąge : en effet, au-delĂ du rĂ©glage prothĂ©tique, il faut analyser la dĂ©pendance du patient. LâĂ©valuation de lâautonomie dans la gestion quoti-dienne des aides auditives (Ă©valua-tion qui fait dâailleurs lâobjet dâun projet de recommandation au sein de la commission CT06 ProthĂšse du BIAP, Bureau International dâAudio-phonologie), la comprĂ©hension des consignes du port dâappareillage, la formation des personnels aidants ou soignants... sont autant dâĂ©lĂ©ment Ă prendre en considĂ©ration pour adapter le suivi du patient.
LĂ encore, la sensibilisation des gĂ©riatres et des mĂ©decins en insti-tutions est de mise ! Pour ce faire, les audioprothĂ©sistes ne sont pas en reste et attendent de leur cĂŽtĂ© les rĂ©sultats de lâĂ©tude SOAHA (Study about Older Adults with Hearing Aids), une Ă©tude clinique europĂ©enne lancĂ©e en dĂ©cembre 2012 par une cinquantaine dâaudioprothĂ©sistes de la SSIPR (SociĂ©tĂ© Scientifique Inter-nationale du PrĂ©-RĂ©glage), visant Ă Ă©valuer le bĂ©nĂ©fice dâappareillage des patients de plus de 80 ans.
![Page 92: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/92.jpg)
90 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> ACTUALITĂ©S
Le rĂŽle de lâorthophoniste : rĂ©Ă©ducation et rĂ©pĂ©titionSĂ©verine LEUSIE, orthophoniste, confirme que de nombreux efforts restent Ă faire dans la prise en charge du presbyacou-sique, persuadĂ©e de son intĂ©rĂȘt Ă condi-tion de travailler sous forme de rĂ©seau de lâaudition.
Lâorthophoniste cherchera avant tout Ă suivre les efforts du patient dans la comprĂ©hension du langage, Ă favoriser lâapprentissage de la lecture labiale, et, petit Ă petit, Ă contribuer Ă lâamĂ©lioration du rĂ©glage audioprothĂ©tique.
RĂ©pĂ©ter et rĂ©pĂ©ter encore est un moyen de recrĂ©er de nouvelles formes sonores. Il faut savoir prendre du temps, mais savoir transmettre au patient les Ă©lĂ©ments nĂ©cessaires Ă sa propre rĂ©Ă©ducation au quotidien, par le biais dâexercices : celle-ci pourra ĂȘtre mise en Ćuvre par le patient lui-mĂȘme au vu de lâĂ©volutivitĂ© aggravante de la surditĂ©. Toute la panoplie des tech-niques orthophoniques peut ĂȘtre utilisĂ©e afin dâintĂ©resser, voire dâamuser le patient
et son entourage, en faisant preuve dâima-gination et en encourageant les moindres rĂ©sultats.
Le rĂ©seau de lâaudition : une perspective dâavenirPascal BOULUD, PrĂ©sident de SIEMENS Audiologie France, nous fait part, quant Ă lui, lors de la derniĂšre table ronde, de son enthousiasme quant aux rĂ©centes ouver-tures dâesprit, qui amĂ©liorent les relations interdisciplinaires des professionnels de lâaudition.
La multiplication des relais rĂ©gionaux du gRAPsantĂ©, la future publication de la thĂšse de SĂ©verine LEUSIE portant sur lâapport des aides auditives associĂ© Ă des troubles cognitifs, les dĂ©pistages rendus possibles grĂące Ă des tests en ligne...
Autant de dĂ©monstrations qui portent Ă croire que les diffĂ©rents professionnels sâentendent de plus en plus afin de toujours faire mieux ensemble.
grùce aux études initiées par le Docteur
Laurent VERgNON, Fondateur du gRAP-santĂ©, notamment lâĂ©tude AcouDem, mĂ©decins ORL, audioprothĂ©sistes et orthophonistes ont matiĂšre Ă sensibiliser lâopinion.
Et Nicole DENNI-KRICHEL concluant sur son objectif en tant que Présidente de la SFA : faire de la presbyacousie un thÚme essentiel de son mandat annuel !
Les rĂ©seaux de lâaudition sont en marche... Et tous auront dâailleurs le plaisir dâĂ©changer autour dâun nouveau colloque FNO / gRAPsantĂ© au printemps 2013 Ă Lille.
MĂ©lanie HARICHAUX
Clermont-Ferrand, 9 et 10 avril 2013, HĂŽtel Kyriad Prestige et amphithĂ©Ăątre du CHU MontpiedUniversitĂ© dâAuvergne, organisĂ© par le Laboratoire de Biophysique Neurosensorielle
Paul AVAN - Fabrice GIRAUDET - Laurent GILAIN - Thierry MOM
ThÚmes1. Pistes de thérapie cellulaire et
génique (LL, CP) Les bases de physiologie et génétique moléculaires Les modÚles animaux efficaces et leurs limites Les pré-requis pour une évolution vers
le stade préclinique2. Pistes de thérapie pharmacolo-
gique (CC, ABG, BB) Choix des cibles, modes dâadministra-tion et critĂšres dâefficacitĂ©
3. Pistes de thĂ©rapie par implants Ă©lectriques (LL, ND) Vers des codages plus fins : verrous et apports des nouvelles technologies Cas dâautres organes : la rĂ©tine, le vestibule
4. Pistes de thĂ©rapies cognitives (cas des acouphĂšnes, des troubles centraux) Techniques de mise en Ćuvre, rĂ©sul-tats prĂ©liminaires
5. Preuves dâefficacitĂ© (ELP, MT, AC) Etat des lieux, verrous Dâune catĂ©gorisation diagnostique plus ciblĂ©e Ă un contrĂŽle par mesures objectives
Intervenants Prof. Larry LUSTIg, University of California
San Francisco, USA, head of the UCSF
Douglas grant Cochlear Implant Center
Prof. Christine PETIT, head of the INSERM
Unit 587, Pasteur Institute and CollĂšge de
France
Prof. NaĂŻma DEggOUJ, U.C. Louvain,
Bruxelles, Belgique
Dr. BĂ©la BUKI, Krems Hospital, Austria
Dr. Eric Le PAgE, OAEricle, Perth, Australia
Prof. Alexis BOZORg-gRAYELI, CHU de
Dijon
Prof. André CHAYS, chef de service ORL,
CHU de Reims
Prof. Hung THAI VAN, CHU Edouard Herriot
Dr. Marie José FRAYSSE, CHU Purpan,
Toulouse
Dr. Christian CHABBERT, INSERM, Senso-
rion, Montpellier & NĂźmes
Dr. Michel TOUPET, otoneurologiste, Paris
Ce workshop (2 jours : mardi de 17 h Ă 19
h et mercredi de 8 h 30 Ă 14 h), rassem-
blant 50 participants, sera articulé en 5
sessions de réflexion/débats, introduits et
animés par les conférenciers nationaux et
internationaux.
4th International Workshop Clermont-AudiologieâSensorineural hearing loss: toward genuine therapiesâ
![Page 93: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/93.jpg)
91Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
ACTUALITĂ©S <
Tous les appareils Oticon ont obtenu la classification IP57 !Oticon est fier dâannoncer lâobtention de la certification IP57rĂ©sistance Ă lâeau et Ă la poussiĂšre, pour toute sa gamme dâappareils auditifs aprĂšs avoir passĂ© avec succĂšs une sĂ©rie de tests menĂ©e par un laboratoire indĂ©-pendant accrĂ©ditĂ©. La certification IP57 a Ă©tĂ© obtenue sans aucune modification ou Ă©volution du design. Tous les appa-reils mini RITE/RITE et mini BTE/BTE des gammes Oticon Agil, Intiga, Acto, Ino, Chili, Sumo, et Safari ont Ă©tĂ© testĂ©s individuelle-ment et certifiĂ©s IP57.
Quâest-ce que la norme IP ?Cet indice permet de classifier de maniĂšre rigoureuse et objective les appareils Ă©lec-triques et mĂ©caniques selon leur degrĂ© de
protection contre les intrusions de corps
solides et/ou liquides.
Le format de lâindice, IP XX, a Ă©tĂ© Ă©tabli en
application de la norme CEI 60529. Selon
ce texte, XX représente deux chiffres indi-
quant le niveau de résistance. La classifi-
cation est basée sur une échelle allant de
0 Ă 6 pour la protection contre les corps
solides et une Ă©chelle allant de 0 Ă 8 pour
la protection contre les liquides.
Oticon est ravi de vous annoncer que toutes nos aides auditives ont obtenu la classi-fication IP57, ce qui dĂ©montre leur excellente rĂ©sistance Ă la poussiĂšre et Ă lâeau.En effet, selon la table de classifica-
tion, le «5» signifie que lâaide auditive
est protégée contre une certaine quan-
tité de poussiÚre qui pourrait interférer
avec une utilisation normale, tandis que
le «7» signifie que lâaide auditive est
protégée contre une immersion tempo-
raire dans lâeau.
Les appareils Oticon sont ainsi conçus pour repousser lâeau et lâhumiditĂ© grĂące au nano-revĂȘtement des diffĂ©rentes piĂšces et Ă des barriĂšres mĂ©caniques intelligentes qui empĂȘchent lâeau de pĂ©nĂ©trer.
Cependant, comme lâindiquent systĂ©ma-tiquement les manuels dâutilisation de nos appareils, nous vous rappelons quâil convient de ne jamais laver ni plonger la pile AA dans un liquide quel quâil soit...
Conseillez donc Ă vos clients de ne pas nager ni se doucher avec leurs appareils. Si toutefois leurs aides auditives avaient dĂ» ĂȘtre immergĂ©es ou exposĂ©es intensĂ©-ment Ă lâeau, recommandez-leur de suivre ce processus de remise en route :
âą Sortir lâappareil de lâeau,
âą Retirer la pile,
âą Essuyer lâappareil avec un chiffon sec,
âą Laisser sĂ©cher lâappareil pendant 5 minutes,
âą Mettre une pile neuve et allumer lâappareil.
Pour plus dâinformations, rendez-vous sur
www.oticon.fr ou suivez lâactualitĂ© de la marque
sur la page Facebook : Oticon France
Communiqués de presse
Oticon communique pour la premiĂšre fois envers le grand public !Oticon communique pour la premiĂšre fois envers le grand public⊠dans un magazine rĂ©solument orientĂ© vers un lectorat en quĂȘte dâesthĂ©tisme, de bien-ĂȘtre et de santĂ© !
La marque a donc dĂ©cidĂ© de commu-niquer dans le magazine « Anti-Age » qui est un nouveau magazine qui touche plus de 100 000 lecteurs par numĂ©ro. Ce trimestriel a pour cĆur de cible les hommes & femmes entre 50 et 60 ans, cadres, retraitĂ©s ou de professions libĂ©rales. Une population idĂ©ale pour le secteur de lâaudioprothĂšse !
Ce numéro (Octobre, Novembre et
DĂ©cembre 2012) - dĂ©jĂ disponible en kiosque - a en vedette un grand dossier consacrĂ© Ă lâaudition.
En plus de lâinsertion publicitaire, Oticon a dĂ©cidĂ© dây accorder un interview mais Ă©galement dâun communiquĂ© de presse produit sur la nouveautĂ© Oticon Intiga i.
Ainsi, Oticon a pour objectif de vĂ©hiculer un message positif autour de lâaudition et dâainsi accompagner les personnes Ă franchir la barriĂšre psychologique de lâappareillage.
Une communication qui permet Ă Oticon de toucher une toute nouvelle clientĂšle et de diversifier sa communication !
![Page 94: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/94.jpg)
92 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> ACTUALITĂ©S
Sandrine Raymond intĂ©gre Oticon en tant quâAnimatrice RĂ©seau RĂ©gion RhĂŽne-Alpes et Sud-Est
Nous sommes heureux de vous annoncer lâarrivĂ©e parmi nous de Sandrine Raymond, en tant quâAnimatrice RĂ©seau. Cette jeune femme de 40 ans, originaire dâAntibes et vivant Ă Aix-en-Provence couvrira, en binĂŽme avec Vincent de Rosa toute la rĂ©gion PACA.
Sandrine, qui cultive lâefficacitĂ© en allant Ă lâessentiel tout en accordant toute lâimpor-tance quâil faut aux dĂ©tails du quotidien, connaĂźt bien le secteur ORL puisquâelle a
auparavant Ă©tĂ© dĂ©lĂ©guĂ©e mĂ©dicale dans lâassistance respiratoire.
Câest notamment son dynamisme, son implication professionnelle, ainsi que sa joie de vivre et son sens de la diplomatie qui ont retenu notre attention et qui vous feront apprĂ©cier sa collaboration.
Voici ses coordonnées à noter précieuse-ment : Sandrine Raymond, Tél : 06 31 04 21 36, Email : [email protected]
Sandrine et devient, avec Vincent, votre interlocutrice privilégiée Oticon afin de développer et de pérenniser nos relations. Elle sera votre partenaire pour :
- Lâanimation (amĂ©nagement et dĂ©cora-tion) de votre centre
- Le développement de la gamme ConnectLine
- Le suivi de vos journĂ©es de vente- Les commandes via lâOtiShop dâOticon- Et bien plus encoreâŠ
Advanced Bionics - Inscription du processeur de son neptune sur la liste des produits et prestations remboursablesAdvanced Bionics a le grand plaisir de vous annoncer que le processeur de son NEPTUNE est inscrit sur la liste des produits et prestations rembour-sables sous le code 3408380 (ArrĂȘtĂ© MinistĂ©riel du 8 novembre publiĂ© le 14 Novembre 2012).
Ne rien porter sur lâoreille MĂȘme les plus petits processeurs de son restent difficilement en place sur le pavillon de lâoreille. Dâailleurs, tous les fabricants proposent des accessoires et des artifices amĂ©liorant la rĂ©tention de leurs appareils. Si la situation est accep-table pour les adultes, que penser de celle des trĂšs jeunes enfants qui parfois portent en plus des lunettes ? NEPTUNE vous offre une solution idĂ©ale, une antenne munie du microphone, un cĂąble dâune longueur adaptĂ©e aux souhaits de lâutilisateur : Jamais un processeur de son nâaura Ă©tĂ© aussi confortable Ă porter.
Concu pour le milieu aqua-tique, les conditions dâutili-sation extrĂȘmes et le sport neptune est le premier et unique processeur de son totalement Ă©tanche. Il permet dâĂ©couter dans des environne-ments aquatiques (Ă lâexception de lâeau
de mer) sans la moindre restriction et en immersion totale. Il est intĂ©gralement Ă©tanche Ă la poussiĂšre alors au-delĂ des activitĂ©s aquatiques, NEPTUNE est particuliĂšrement recommandĂ© pour les utilisateurs travaillant dans des milieux humides ou poussiĂ©reux (cuisine, laverie, chantier...). Câest pour ces raisons quâil est Ă©galement recommandĂ© pour les sportifs.
Pas de concession sur les performancesNEPTUNE offre les mĂȘmes perfor-mances de traitement du signal que le processeur de son contour dâoreille HARMONY :
⹠La large plage de capture du son combinée à un contrÎle de gain auto-matique et optimisé (AutoSound),
âą La stratĂ©gie de codage Fidelity 120 qui apporte une rĂ©solution spectrale cinq fois supĂ©rieure Ă celle dâautres dispositifs (120 bandes spectrales) permettant dâentendre toute la richesse du son,
âą Le traitement ClearVoice conçu pour analyser et sâadapter automatique-ment aux situations dâĂ©coutes rencon-trĂ©es, en Ă©cartant les bruits gĂȘnants.
Une esthétique récompensée par un prestigieux label
Au-delĂ de ses qualitĂ©s tech-niques, de sa modularitĂ© et de sa simplicitĂ© dâuti-
lisation, NEPTUNE vient de remporter une rĂ©compense importante : REDDOT DESIgN AWARD. Ce prix rĂ©compense le design de NEPTUNE. Le jury a estimĂ© que : « ce processeur de son NEPTUNE offre non seulement une libertĂ© illimitĂ©e dans et hors de lâeau, mais quâil peut Ă©galement ĂȘtre portĂ© comme un acces-soire de mode ».
Depuis son approbation en Europe et aux Etats-Unis en Janvier 2012, plus de 2000 utilisateurs ont fait le choix de la « liberté » en utilisant NEPTUNE.
ADVANCED BIONICS a dĂ©montrĂ© son engagement Ă innover et Ă proposer des solutions en adĂ©quations avec lâamĂ©lioration du confort et de la qualitĂ© dâĂ©coute des utilisateurs dâun systĂšme dâimplant cochlĂ©aire. gageons que lâins-cription du processeur NEPTUNE sur la LPPR le rendra aussi populaire auprĂšs des utilisateurs de tout Ăąge en France.
Pour plus dâinformations, contacter :
![Page 95: Dossier - college-nat-audio.fr](https://reader035.vdocuments.site/reader035/viewer/2022062601/62b4679015b20926e94731a6/html5/thumbnails/95.jpg)
93Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
ACTUALITĂ©S <
La perte brutale dâun ami...La disparition de notre ami Jean Louis
COLLETTE est de ces Ă©vĂšnements
qui nous frappent de plein fouet sans
aucune rationalité ni explication accep-
table. Ayant eu la chance de partager
des moments amicaux et de participer
avec lui Ă des travaux communs :
articles, présentations à des CongrÚs...
le vide ressenti nâen est que plus grand.
Jean Louis était un médecin humain
et de haut niveau, comme on nâen
rencontre peu, nâacceptant pas, surtout
pour lui-mĂȘme, la moindre approxima-
tion. Sa prise en charge des patients
en témoigne. Ses publications dont
lâune trĂšs rĂ©cente dans le Laryngoscope
illustrent sa rigueur scientifique et son
souhait de divulguer les connaissances
tant sur le plan pratique que théorique.
Jean Louis avait toujours une grande
simplicité, une disponibilité et une
modestie qui nâavaient dâĂ©gal que ses
immenses connaissances sans oublier
les touches dâhumour.
Son amitié était une valeur sure, étant
Ă lâĂ©coute avec comprĂ©hension et
toujours de trĂšs bon conseil. Au-delĂ
de la peine et de la tristesse nous
pouvons et devons continuer Ă suivre
ses enseignements en particulier dans
le diagnostic et la prise en charge
des troubles auditifs périphériques et
centraux. Ceux-ci sont supportés par
la pluridisciplinaritĂ© telle que celle Ă
laquelle il participait volontiers au sein
de la SociĂ©tĂ© Française dâAudiologie,
mais aussi aux Cahiers de lâAudition.
Au-delĂ du temps et de lâespace notre
mémoire lui conserve une place unique
et nos pensées les plus sincÚres et
amicales vont vers ses proches en ces
moments bien douloureux.
Didier Bouccara
Chers Amis,
Le vendredi 16 novembre 2012 notre ami
Jean Louis COLLETTE est décédé bruta-
lement lors dâun accident. Tous ceux qui
le connaissaient et donc lâapprĂ©ciaient
Ă©prouvent une sensation de vide irra-
tionnel. Médecin ORL, Il avait découvert
lâaudiologie dĂšs 1973 Ă la Compagnie
Française dâAudiologie auprĂšs de M.J
Rainville. Il sâĂ©tait installĂ© dĂšs 1979 Ă Paris
et sa compétence dans le domaine des
troubles de lâaudition et de lâĂ©quilibre Ă©tait
connue de tous, tout comme en Neuro-
logie. A cĂŽtĂ© dâune activitĂ© clinique libĂ©-
rale, il avait débuté dÚs cette époque en
tant quâattachĂ© et responsable des explo-
rations fonctionnelles dans lâĂ©quipe du
Professeur PeynĂšgre en ORL et du Profes-
seur Degos en neurologie. Il Ă©tait toujours
actuellement attaché dans le service du
Professeur AndrĂ© COSTE Ă lâHĂŽpital de
Créteil. Du fait de son immense connais-
sance de lâAudiologie, Jean Louis Collette
Ă©tait impliquĂ© Ă plus dâun titre dans les
activitĂ©s dâEnseignement et de Recherche
Clinique et était un conférencier toujours
apprécié. Il participait à de nombreux
congrĂšs oĂč il Ă©changeait avec les grands
noms que sont Jerger, Downs,Davis,
Hirsch, Bellis, Durrant, Kraus, Collet,
Perrot, Demanez et bien d âautres. Il avait
été appelé par Bernard Azéma et Xavier
Renard pour lâorganisation de la journĂ©e
scientifique du congrÚs des audioprothé-
sistes. Ses nombreuses publications, dont
lâune trĂšs rĂ©cente dans le Laryngoscope,
illustrent sa rigueur scientifique et son
souhait de divulguer les connaissances
tant sur le plan pratique que théorique.
Impliqué dans de nombreux enseigne-
ments et projets dâarticles, Jean Louis
Collette avait toujours conservé une
grande simplicité, une disponibilité et une
modestie qui nâavaient dâĂ©gal que ses
immenses connaissances⊠sans oublier
les touches dâhumour qui accompagnaient
toujours ses communications scientifiques
et enseignements. Participant dĂšs sa
création aux instances de la Société Fran-
çaise dâAudiologie, co-auteur des guides
de Bonnes Pratiques en audiométrie de
la SFA, Jean Louis Collette était impliqué
dans la rédaction du prochain Rapport
de la SociĂ©tĂ© Française dâORL consacrĂ©
Ă lâAudiomĂ©trie. Il devait aussi participer
au prochain Enseignement Post Universi-
taire du CollĂšge National dâAudioprothĂšse
aprÚs avoir été co-rédacteur avec Fran-
çois Degove de nombreuses publications
des Cahiers de lâAudition. Dire que Jean
Louis nous manque et nous manquera
nâa peu de sens au regard du dĂ©sarroi
de toutes celles et ceux qui en France et
de par le monde ont eu la chance de le
rencontrer. Nos pensées les plus sincÚres
et amicales vont vers sa famille, en parti-
culier son Ă©pouse et sa fille dont il parlait
peu mais avec beaucoup de tendresse et
de pudeur.
Eric Bizaguet
Disparition de Jean Louis COLLETTE
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94 Les Cahiers de lâAudition - N°6/2012
> AgENDA
JAnvIER 2013
ACFOS Formation professionnelle « Education prĂ©coce : le suivi orthophonique de lâenfant sourd de 0 Ă 3 ans »Du 23 au 25 janvier 2013 Ă ParisCourriel : [email protected]
Institut Portmann Cours dâaudiomĂ©trie comportementale du trĂšs jeune enfant Du 28 au 30 janvier 2013 Ă BordeauxInfo : [email protected]
MARS 2013 (SUITE)
ACFOS Formation professionnelle « De la communication Ă la construction de la langue chez lâenfant sourd »Les 21 et 22 mars 2013 Ă ParisCourriel : [email protected]
Colloque Presbyacousie FNO - GRAPsantéFédération nationale des OrthophonistesVendredi 29 mars 2013 à Lille
La FĂ©dĂ©ration Nationale des Orthophonistes travaille depuis de nombreuses annĂ©es sur la prise en charge orthophonique des personnes ĂągĂ©es et plus particuliĂšrement sur la presbyacousie. Temps fort de la rĂ©flexion de la FĂ©dĂ©ration, ce colloque rassem-blera notamment des mĂ©decins ORL, gĂ©riatres, audioprothĂ©sistes, etc. Il sera Ă©galement est lâoccasion de poursuivre et de lancer des travaux sur cette thĂ©matique en lien avec la politique de santĂ©.Infos : [email protected]
MARS 2013
JournĂ©e Nationale de lâAudition 14 mars 2013
Pour sa prochaine campagne, lâasso-ciation JNA a choisi dâorienter sa thĂ©matique sur la prĂ©vention auprĂšs des seniors avec les questions des freins et du dĂ©ni face Ă la perte auditive ainsi que du rĂŽle de la perte auditive dans lâisolement social et la dĂ©pendance chez les personnes ĂągĂ©es. En effet, vĂ©ritable sujets de sociĂ©tĂ©, il semble important pour lâassociation JNA de renforcer lâinformation auprĂšs de ce public dans ce domaine. Par ailleurs, tous les autres publics concernĂ©s par la prĂ©vention dans le domaine de lâaudition : bruit au travail, les jeunes et les pratiques dâĂ©coute mal maĂźtrisĂ©es... pourront profiter de lâĂ©vĂšnement « JournĂ©e Nationale de lâAudition » pour sâintĂ©resser de prĂšs Ă leur capital auditif. Câest donc une excel-lente opportunitĂ© de rencontrer de nombreux professionnels de santĂ©, mĂ©decins ORL et audioprothĂ©sistes !Info : www.journee-audition.org
AvRIL 2013
CongrĂšs de lâUNSAF Du 11 au 13 Avril Ă Paris
La vocation de ce CongrĂšs, la plus importante manifestation professionnelle du secteur de «lâaudition» en France organisĂ©e au CNIT de la DĂ©fense, est de rĂ©unir chaque annĂ©e et sur trois jours lâensemble des acteurs majeurs de lâaudition : audiopro-thĂ©sistes, oto-rhino-laryngologistes, orthophonistes, fabricants, techniciens et chercheurs...
Le CongrĂšs National des AudioprothĂ©sistes Français se dĂ©cline en deux temps majeurs. Dâune part, un programme scientifique composĂ© de confĂ©rences et dâateliers pratiques et dâautre part, un Salon professionnel Ă lâoccasion duquel lâen-semble des acteurs de lâaudition et de la surditĂ©, industriels, associations, enseignes, mĂ©dias,... prĂ©sentent les derniĂšres avancĂ©es technologiques en matiĂšre dâappareils auditifs et produits asso-ciĂ©s.Info : www.unsaf.org
CongrĂšs, formations, conventions, journĂ©es dâĂ©tudes âŠ
FĂ©vRIER 2013
1Ăšres Assises dâAudioprothĂšse 1er FĂ©vrier 2013 Ă Nice
La premiĂšre Ă©dition des Assises dâaudioprothĂšse sera orga-nisĂ©e conjointement avec les Assises dâORL. Cette manifesta-tion, rĂ©unissant audioprothĂ©sistes et mĂ©decins ORL, aura lieu sous lâĂ©gide de lâUNSAF, autour du thĂšme : « Lâaudiogramme tonal ne suffit pas ! Individualisation de la prise en charge audioprothĂ©tique ».Info : www.assises-orl.com
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