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Page | 1 DOSSIER 2 - LES GRANDES EVOLUTIONS DU COMMERCE INTERNATIONAL AU XIXE SIECLE 1. Une forte croissance du commerce international ... De 1830 à 1914, le taux de croissance annuel moyen du commerce international apparaît supérieur à celui de la production: le commerce international représente 1,9 milliard de dollars en 1820 pour atteindre 38 milliards en 1913, soit une multiplication par 20. Cette progression se traduit par une ouverture plus forte des économies: ainsi, le taux d'ouverture à l'exportation (défini comme le rapport exportation/PIB) passe pour la France de 7,5 % en 1850 à 15,3% en 1913. L'essor du commerce international ne s'effectue cependant pas de manière linéaire: les années 1880-1900 sont marquées par le ralentissement de la croissance du commerce international (1,8% de croissance par an en moyenne), en particulier sous l'impact de la récession économique de 1873-1896 et du retour au protectionnisme. Une forte reprise s'observe à partir de 1900, avec un taux annuel moyen d'accroissement de 7 %., les années 1910-1913 sont celles de l'expansion la plus forte. Pour expliquer cette progression des échanges, plusieurs arguments sont généralement invoqués: la relative stabilité politique après 1815, la croissance économique liée à la seconde révolution industrielle, la stabilité monétaire, les progrès dans les moyens de communications (chemin de fer, navires à vapeur), l'influence des idées libérales, favorables au libre-échange et mises en pratique par le Royaume-Uni dès 1846. La structure géographique du commerce international se caractérise par la prépondérance de l'Europe, à la fois comme première zone d'exportation et d'importation: l'Europe (occidentale, centrale et orientale) continue à assurer en 1913 62% des échanges mondiaux totaux. En particulier, le Royaume-Uni représente sur l'ensemble de la période le premier pays exportateur au monde, devant les Etats-Unis et l'Allemagne. Une décomposition du commerce international par flux régionaux confirme cette suprématie européenne: le commerce entre pays européens apparaît comme le premier flux d'échange, représentant 36 % des exportations totales. Le second flux d'échange est constitué par les échanges entre les Etats-Unis et l'Europe, avec en 1913 plus de 13 %des exportations totales. Il est vrai cependant que la part de l'Europe dans les échanges mondiaux tend à diminuer progressivement, et ce au profit des Etats-Unis: ces derniers, qui représentent 5,5 o/o du commerce international en 1850 en effectuent plus de 10% à la veille de la Première Guerre mondiale. A l'intérieur de l'Europe, le Royaume-Uni, s'il demeure le premier exportateur mondial, voit décliner sa part dans les exportations totales, tandis que l'Allemagne devient le troisième exportateur en 1914. 2. ... dans un contexte marqué par une ouverture durant la première moitié du 19ème siècle... a. Le protectionnisme généralisé, héritage du mercantilisme, est progressivement mis en cause, et d'abord en Grande-Bretagne. Le protectionnisme demeure la doctrine de référence malgré quelques tentatives avortées de libéraliser les échanges. La principale de ces tentatives fut le traité franco-britannique de 1786, ou traité Eden-Rayneval, qui prévoyait une nette baisse des droits de douane entre les deux pays. La crise économique de la fin de l'Ancien régime et la période révolutionnaire mirent fin à cette courte expérience. La période révolutionnaire puis le blocus continental instauré par Napoléon en 1806 vont mettre un coup d'arrêt aux timides mesures de libéralisation des échanges. La politique économique de Napoléon était, par ailleurs, dans la tradition mercantiliste du despotisme éclairé: la détention et l'abondance de métaux précieux constituait toujours le signe indiscutable de la richesse. Reproduisant le schéma mercantiliste, il renforce la réglementation douanière, à la grande satisfaction des industriels français inquiets de la suprématie britannique.

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Page 1: DOSSIER 2 - LES GRANDES EVOLUTIONS DU COMMERCE …sites.estvideo.net/ecoprepa/ECO 1/Dossier 2 CI 19eS.pdf · 2013. 6. 24. · DOSSIER 2 - LES GRANDES EVOLUTIONS DU COMMERCE INTERNATIONAL

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DOSSIER 2 - LES GRANDES EVOLUTIONS DU

COMMERCE INTERNATIONAL AU XIXE SIECLE

1. Une forte croissance du commerce international ...

De 1830 à 1914, le taux de croissance annuel moyen du commerce international apparaît supérieur à celui de la

production: le commerce international représente 1,9 milliard de dollars en 1820 pour atteindre 38 milliards en 1913,

soit une multiplication par 20. Cette progression se traduit par une ouverture plus forte des économies: ainsi, le taux

d'ouverture à l'exportation (défini comme le rapport exportation/PIB) passe pour la France de 7,5 % en 1850 à 15,3% en

1913. L'essor du commerce international ne s'effectue cependant pas de manière linéaire: les années 1880-1900 sont

marquées par le ralentissement de la croissance du commerce international (1,8% de croissance par an en moyenne), en

particulier sous l'impact de la récession économique de 1873-1896 et du retour au protectionnisme. Une forte reprise

s'observe à partir de 1900, avec un taux annuel moyen d'accroissement de 7 %., les années 1910-1913 sont celles de

l'expansion la plus forte.

Pour expliquer cette progression des échanges, plusieurs arguments sont généralement invoqués: la relative stabilité

politique après 1815, la croissance économique liée à la seconde révolution industrielle, la stabilité monétaire, les

progrès dans les moyens de communications (chemin de fer, navires à vapeur), l'influence des idées libérales, favorables

au libre-échange et mises en pratique par le Royaume-Uni dès 1846.

La structure géographique du commerce international se caractérise par la prépondérance de l'Europe, à la fois

comme première zone d'exportation et d'importation: l'Europe (occidentale, centrale et orientale) continue à assurer en

1913 62% des échanges mondiaux totaux. En particulier, le Royaume-Uni représente sur l'ensemble de la période le

premier pays exportateur au monde, devant les Etats-Unis et l'Allemagne.

Une décomposition du commerce international par flux régionaux confirme cette suprématie européenne: le commerce

entre pays européens apparaît comme le premier flux d'échange, représentant 36 % des exportations totales. Le second

flux d'échange est constitué par les échanges entre les Etats-Unis et l'Europe, avec en 1913 plus de 13 %des

exportations totales.

Il est vrai cependant que la part de l'Europe dans les échanges mondiaux tend à diminuer progressivement, et ce au

profit des Etats-Unis: ces derniers, qui représentent 5,5 o/o du commerce international en 1850 en effectuent plus de

10% à la veille de la Première Guerre mondiale. A l'intérieur de l'Europe, le Royaume-Uni, s'il demeure le premier

exportateur mondial, voit décliner sa part dans les exportations totales, tandis que l'Allemagne devient le troisième

exportateur en 1914.

2. ... dans un contexte marqué par une ouverture durant la première moitié du 19ème siècle...

a. Le protectionnisme généralisé, héritage du mercantilisme, est

progressivement mis en cause, et d'abord en Grande -Bretagne.

Le protectionnisme demeure la doctrine de référence malgré quelques tentatives avortées de libéraliser les échanges. La

principale de ces tentatives fut le traité franco-britannique de 1786, ou traité Eden-Rayneval, qui prévoyait une

nette baisse des droits de douane entre les deux pays. La crise économique de la fin de l'Ancien régime et la période

révolutionnaire mirent fin à cette courte expérience.

La période révolutionnaire puis le blocus continental instauré par Napoléon en 1806 vont mettre un coup d'arrêt aux

timides mesures de libéralisation des échanges. La politique économique de Napoléon était, par ailleurs, dans la

tradition mercantiliste du despotisme éclairé: la détention et l'abondance de métaux précieux constituait toujours le

signe indiscutable de la richesse. Reproduisant le schéma mercantiliste, il renforce la réglementation douanière, à la

grande satisfaction des industriels français inquiets de la suprématie britannique.

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Au début du 19ème siècle l'opinion publique française est profondément protectionniste, mais en Grande-Bretagne des

voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour demander une libéralisation des échanges. Les économistes classiques

anglais, vigoureux opposants au mercantilisme et au protectionnisme, bénéficient d'une audience bien supérieure à celle

de François Quesnay et de ses disciples de l'école physiocrate qui, en France, préconisent aussi le libre-échange.

Parmi les classiques anglais, c'est certainement David Ricardo qui fut le militant le plus actif de la thèse libre-

échangiste. En plus des arguments habituels, il avance l'idée que le libre-échange et l'importation de blé sont les seuls

moyens de reculer l'échéance de l'état stationnaire. En effet, il pense que l'augmentation de la population et la mise en

culture de nouvelles terres moins fertiles conduisent nécessairement à une augmentation du prix du blé, à une

diminution du profit et donc de la motivation de produire. La seule façon d'échapper à l'échéance de la croissance zéro

est d'acheter du blé à l'étranger. Ricardo est donc fermement opposé aux "corn laws".

Son soutien le plus actif, Richard Cobden (1804-1865), un ancien berger ayant fait fortune dans l'industrie, a fondé l'

anti corn laws league et, à force de brochures et de conférences, il commence à mettre de son côté l'opinion publique.

Le pouvoir politique est tout d'abord réticent, puis, en 1841, l'arrivée du ministre Robert Peel va créer une inflexion

historique; la Grande-Bretagne devient le premier pays à s'orienter fermement vers une politique libre échangiste. Ainsi

en 1842, R. Peel abaisse un certain nombre de droits de douanes sur des produits alimentaires comme la farine, l'huile et

le riz. En 1845,il abolit les droits sur 430 produits et diminue ceux des autres, En 1846, vingt-trois ans après la mort de

David Ricardo, les corn laws sont supprimées puis, en 1849, les lois de navigation et devient l'exemple historique le

plus éloquent du succès des thèses libre-échangistes.

b. En France, la tendance au désarmement douanier et au libéralisme se fait

plus lentement.

On peut distinguer deux périodes: jusqu'en 1860, le rayonnement de J.B. Say imprime une tendance libérale. Après

1870, c'est le retour des réflexes protectionnistes dans le droit fil d'un mercantilisme français.

La tendance au libéralisme est liée à trois événements:

- la progression des échanges entre 1830 et 1870, qui a permis de réduire les tendances protectionnistes

- dans le domaine de l'histoire des idées, l'influence des idées libérales de Say, puis après 1848 de Frédéric

Bastiat (qui crée en 1846 l'Association pour la liberté des échanges), redoutable polémiste, et fervent partisan

du libre-échange, qui ridiculise les protectionnistes à travers des pamphlets.

- L'accession au pouvoir le Louis-Napoléon Bonaparte, favorable aux thèses LE (sympathies saint-simoniennes).

3. Une brève période libre-échangiste (1860 - 1880) impulsée par le traité franco-britannique de 1860.

a. La Grande-Bretagne est suivie par de nombreux pays.

La France a une forte tradition de mercantilisme et de protectionnisme. Ses industriels, contrairement à leurs

homologues britanniques, craignent le libre-échange. Ils ont créés en 1846 une "Association pour la défense du

travail national". Seuls certains saint-simoniens préconisent le libre échange. Parmi eux, Michel Chevalier conseille à Napoléon III

d'infléchir la politique commerciale française. Après quelques tentatives infructueuses de faire voter au parlement une

diminution des droits de douane, Napoléon III décide de préparer en secret un traité avec la Grande-Bretagne. Celui-ci

est négocié par deux libre-échangistes convaincus, Chevalier pour la France et Cobden pour la Grande-Bretagne. En

1860 Napoléon III prend la décision de signer ce traité. Les clauses principales du traité franco-anglais de libre-échange

sont la suppression des prohibitions et le remplacement de celles-ci par des droits de douane avec un maximum de 30

%, l'abolition des droits de douane sur les matières premières et l'attribution de la clause de la nation la plus favorisée.

Ce traité franco-anglais donne jour à une dynamique de libre-échange la France signera de nombreux traités avec

d'autres pays (en 1862 avec l'Allemagne, 1863 avec l'Italie...) qui va durer entre 20 et 30 ans la France aura accordé la

clause de la nation la plus favorisée à 12 pays en tout. Réseau des traités Cobden.

Les Etats allemands qui ne sont pas unifiés politiquement cherchent depuis les années 1820 à s'unifier

économiquement. En 1834, la première expérience mondiale de régionalisation, le Zollverein, est tentée. I1

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s'agit d'une zone de libre-échange (les marchandises circulent librement entre les pays) et d'une union

douanière (tarif extérieur commun).

La Russie optera aussi pour la libéralisation des échanges, considérant qu'elle est une condition nécessaire pour

recourir aux capitaux étrangers dont elle a massivement besoin afin de financer son développement. Cc pays

demeurera toutefois assez protectionniste.

Le seul pays à demeurer protectionniste sera les Etats-Unis: son vaste marché intérieur + fortes rentrées

fiscales Hamilton, Carey.

b. Quel bilan de cette période libre-échangiste ?

Selon Bairoch, et contrairement aux thèses ricardiennes, le bilan du libre-échange est très mitigé. La Grande Bretagne

est certainement le pays qui a le plus profité de la période de L.E.; son taux d'exportation double. En revanche, le bilan

est beaucoup plus nuancé pour la France.

4. Le retour du protectionnisme (1880 – 1914)

À peine une vingtaine d'années après les premières tentatives de libéralisation des échanges, la tendance s'inverse et la

plupart des pays présents sur la scène internationale commencent à fermer leurs frontières. Ce qui n'était qu'un retour

modéré au protectionnisme jusqu'en 1914, n'entraînant d'ailleurs pas de contraction du commerce, va se radicaliser

après la Première Guerre mondiale puis se transformer en quasi-isolationnisme lors de la crise des années 1930.

a. A partir de la fin des années 1870, une inflexion importante de la politique

commerciale des principaux pays peut être remarquée.

Effectivement, la grande dépression a provoqué un ralentissement de la croissance économique et, comme à chaque

période de crise, la tentation de repli est forte. Considérant que les importations constituent un manque à gagner pour la

production nationale, chaque pays veut protéger son économie. Par ailleurs, l'agriculture des pays d'Europe occidentale

rencontre de grandes difficultés essentiellement dues à la concurrence de pays neufs comme la Russie, les Etats-Unis ou

l'Argentine. Ces difficultés économiques aggravées par un retour du nationalisme modifient l'opinion de la plupart des

gouvernements concernant la liberté des échanges.

Le premier pays à avoir fortement relevé les tarifs est l'Allemagne : afin de freiner les importations de produits

agricoles, essentiellement en provenance de la Russie, et parce qu'une modification d'alliance électorale l'oblige à faire

des concessions au parti conservateur proche des agriculteurs, Bismarck décide en 1879 de faire voter un tarif

protectionniste qui marque le début d'une série de relèvements des taux.

La France n'a pas tardé à suivre l'exemple allemand. Le nouveau tarif de 1881 concerne les produits finis. Il amorce une

politique relativement protectionniste qui va se radicaliser à partir de 1892. En effet, une coalit ion protectionniste

menée par Jules Méline regroupe des agriculteurs et des industriels dans une association de l'industrie et de l'agriculture

françaises.

Ayant gagné les élections, la coalition oblige le gouvernement à dénoncer les traités commerciaux en vigueur. Le.«

tarif Méline » de 1892 se caractérise par la mise en place de deux taux : un taux maximum pour les pays avec lesquels

la France n'est pas liée par traité et un minimum pour ceux qui acceptent d'accorder à la France la clause de la nation la

plus favorisée. Ces deux taux permettent à la France de peser dans les négociations et ainsi de profiter de la part des

autres pays, de conditions avantageuses.

La politique protectionniste française se radicalise encore plus en 1897 avec « la loi du cadenas » qui permet au

gouvernement d'augmenter fortement et immédiatement les taux sur les produits agricoles en cas de surproduction.

Comme la plupart des pays européens, la Russie suit le mouvement et adopte en 1891 le Tarif Mendeliev, (son ministre

des finances, un adepte de F. List) qui est le tarif le plus élevé d'Europe.

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Les Etats-Unis, qui n'avaient pas suivi la tendance de libéralisation des échanges de la période précédente, accentuent

leur protectionnisme en optant en 1890 et en 1897 pour les tarifs Mac Kinley et Dingley qui portent les droits de douane

jusqu'à 60 %.

b. Seule la Grande-Bretagne, fidèle à sa tradition libérale et malgré un

courant protectionniste croissant, demeure libre -échangiste.

Pourtant un courant d'opinion mené par Joseph Chamberlain revendique des mesures protectionnistes, considérant que

ce libre-échange unilatéral nuit à l'économie britannique. Effectivement, l'avance industrielle de la Grande-Bretagne

disparaît au profit de l'Allemagne et le déficit de la balance commerciale se creuse. Ce mouvement protectionniste

oppose le "Fair Trade" (commerce loyal et équitable) au "free Trade".

Si les tarifs douaniers augmentent à partir de 1880, ils restent toutefois largement inférieurs aux tarifs qui seront mis en

place lors des années 1930 ce regain de protectionnisme a celles ralenti la croissance des échanges, mais ne l'a pas

contractée.

Travail à faire

1. A partir de votre cours d'histoire de 1e année et du texte ci-dessus, faire un axe des

temps sur les dates-clé du commerce international au XIXe siècle.

2. Rédiger 2 textes de 25 lignes chacun sur les deux questions suivantes:

Colonialisme et commerce international dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Peut-on parler d'une première forme de mondialisation à la fin du XIXe

siècle ?

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