diaconia 2013

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POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST L'ÉVÊQUE S'ADRESSE AUX DÉLÉGUÉS ET, À TRAVERS EUX, AUX CATHOLIQUES DE L'OISE

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Pour renouveler notre service de la charité du Christ. Mgr Jacques Benoit-Gonnin s'adresse aux délégués et, à travers eux, aux catholiques de l'Oise.

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Page 1: Diaconia 2013

POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

L ' É V Ê Q U E S 'A D R E S S E A U X D É L É G U É S E T, À T R AV E R S E U X , A U X C AT H O L I Q U E S D E L ' O I S E

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l’Eglise que le Seigneur rassemble à travers l’Oise, il est dit : “Je me tiens au milieu de vous comme celui qui sert.”

“Le même, Jésus, le Seigneur, s’est aussi présenté à nous, ici aussi, comme étant la porte, cette porte par laquelle entrent et sortent ceux que la foi y fait frapper !“

(Benoît XVI, Porta Fidei, 11 octobre 2011)"Le même, étant la lumière, éclaire leur chemin."

(Pape François, Lumen Fidei, 2 juin 2013)

L’Année de la foi allant vers son achèvement, une nouvelle ère s’ouvre aussi pour les croyants.Au retour du rassemblement “Diaconia, Servir la fraternité” (Ascension 2013, Lourdes), les délégués des paroisses et des mouvements avaient écrit à monseigneur Jacques Benoit-Gonnin, comme l’avaient demandé les animateurs diocésains.Notre évêque leur a répondu à la manière du Seigneur en cette fête des apôtres Pierre et Paul, par un véritable envoi en mission confirmant ainsi ce qui avait été vécu à Lourdes.“Si tu veux être parfait...” (“regardez”, “écoutez”, “aidez à faire de même”, “rendez-vous proches”, “engagez-vous”, “servez avec amour”) (cf. Mt, 19,21).Etant donné l’accent de cette lettre, nous proposons de la lire comme si elle était destinée non seulement à quatre-vingts ou cent vingt délégués, mais à tous les baptisés, à tous les chercheurs de Dieu, à travers leur service de la fraternité.

Père Bernard Grenier, vicaire général

REMERCIEMENTS De Diaconia 2013 à la clôture de l’Année de la foi : beaucoup se sont impliqués personnellement pour que ces diverses initiatives de l’Eglise trouvent un écho, et qu’elles contribuent à la clarté de l’annonce de l’Evangile jusqu’au fond des communes et des cœurs.Parmi les animateurs diocésains de Diaconia  : Jean Sola, Hélène Bernard, sœur Marie-Monique, père Philippe Montier, Eric Roger, Bernard Smessaert, père Bernard Grenier, qu’ils soient remerciés !2

POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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Diaconia  : ce mot vous dit quelque chose mais vraiment, cette année, vous n’avez pas eu le temps de vous y plon-ger... Vous avez bien entendu parler du rassemblement à Lourdes à l’Ascension, lu un article, mais vous voudriez bien, maintenant, comprendre, entrer dans la démarche. Car il s’agit bien d’une démarche, un temps que les évêques de France ont voulu consacrer pour re-mettre le service du frère au cœur de la foi chrétienne, en pleine harmonie avec l’Année de la foi.Sur près de deux années, les paroisses, les mouvements, les fidèles ont été in-vités à voir celui que l’Evangile appelle le pauvre, à le regarder comme un frère, à le servir, à prier avec lui. Et cette dé-marche continue, propagée par les douze mille participants à Diaconia 2013,

encouragée par notre pape François. Il n’est pas trop tard bien sûr pour faire Diaconia ou plus exactement pour vivre la diaconie au même titre que la liturgie ou que l’annonce de l’Evangile.Voici des idées, déjà éprouvées et à adapter !

1 / V O I RLa diaconie c’est le service du frère, du pauvre, du petit, du sans voix, de l’invi-sible. Trop habitués aux mauvaises nou-velles, on ne voit plus le pauvre près de chez soi, la veuve, ou le divorcé, le sans toit, le sans droit.Le préalable au service est de voir, de reconnaître ce frère. C’est pourquoi le premier temps de la démarche invitait au recueil des merveilles et des fragili-tés  : sur des bouts de papier, en carre-fours, dans un tour de table au début de chaque rencontre, de chaque conseil, d’une messe, chacun évoquait des per-sonnes proches en situation de fragilité et/ou des actions menées avec et pour ces personnes.

TROP TARD POUR DIACONIA ?

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Les faits, ces anecdotes tristes ou gaies, sont repris à divers moments de la messe, sur la feuille d’annonces domini-cales, sur le site internet de la paroisse…

2 / AV E CTrop souvent, on a délaissé le service du frère aux personnes et organismes spé-cialisés, aux “sachant faire”.Trop souvent, on a voulu servir le pauvre en faisant à sa place, sans lui laisser la parole.Bien entendu, il faut des spécialistes, on n’a pas tous les mêmes charismes, mais la démarche Diaconia nous invitait à parler avec les personnes en situation de fragilité, à agir avec elles.Un temps de partage pour l’avent ou pour le carême au cœur des quartiers, des périphéries de notre paroisse, avec les SDF, les sans-papier, en maison de retraite… : proposer un temps d’écoute, le partage d’un café et d’une parole d’Evangile aux familles ayant vécu des obsèques dans la paroisse…

3 / D É C L O I S O N N E RLa conséquence directe du “voir” et du “faire avec” est la prise de conscience de l’importance de décloisonner les trois piliers de la foi que sont prier, servir et annoncer. Prier ensemble, annoncer en-semble, servir ensemble.Le frère, s’il est pauvre, a aussi des ri-chesses et moi mes pauvretés, mes fra-gilités. Inviter les personnes du partage alimentaire à venir à la messe, proposer le caté aux enfants de ces personnes aidées par la paroisse ou par un mouvement, pro-poser un repas en commun aux personnes qui viennent au groupe de prière, inviter les personnes en situation de handicap du mouvement Foi et Lumière à se charger d’une part de l’accueil à la maison parois-siale ou à l’église…Diaconia, le service de la diaconie, c’est aussi et surtout un chemin de la nouvelle évangélisation.

Hélène Bernard

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POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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“ L E CO U R R I E R N OYO N N A I S ” ( PA R O I S S E S D E N O Y O N , C A R L E P O N T, G U I S C A R D , L A S S I G N Y ) “Tout avait commencé à Noyon, souve-nez-vous, par un grand partage entre les associations qui œuvrent à soutenir ce qui permet une vie meilleure dans notre ville, et la participation avait été à la me-sure de l’audace de notre archiprêtre qui avait eu cette idée...Munis du programme du rassemble-ment, nous sommes partis, cependant, sans trop savoir ce qui nous attendait, et la fraternité a commencé dans le TGV : mélange avec des gens connus et in-connus, il a fallu établir le contact ! Dès jeudi, forts du message de Jésus (“Je suis au milieu de vous comme celui qui sert”), nous recevions les témoignages de pri-sonniers, de jeunes et de démunis dont la vie a changé grâce au soutien des chrétiens : des larmes, mais aussi de la gaieté et du bonheur... nous étions déjà sur le chemin du service. Et quelle com-munion lors de l’eucharistie de l’Ascen-sion, dans la grande barque de la basi-lique souterraine, où nous avions la joie “de vivre de la vie de Dieu, de croire au bel amour de Dieu”...

Pendant ces trois jours, nous avons pu participer à des forums et à des anima-tions, en ville, aux sanctuaires ou à la cité Saint-Pierre (quarante et un lieux de rencontre) : sur la pastorale des marins, la faim dans le monde, la mission pour une religieuse du Burkina Faso, la coo-pération pour un jeune venu apporter en République démocratique du Congo son expérience professionnelle, réinventer l’espérance après un deuil, la fraternité vécue à travers le chant et la gestuelle qui l’accompagne. Tous nous ont dit leur joie d’aider et de servir sans cacher les difficultés, mais en nous avouant que leur vie avait changé : comment ne pas vibrer devant leur témoignage, ne pas se sentir réchauffé par cette humanité, et comment vous transmettre ce que nous avons ressenti ?Il nous a fallu la messe de fin de ven-dredi, dans l’église Sainte-Bernadette avec notre évêque et les prêtres accom-pagnants, pour méditer et rendre grâce à notre Seigneur de son appel à mettre de l’amour dans nos vies.Samedi, déjà, nous pensions au retour, chargés de l’appel “Va trouver mes frères”. Pour nous aider, une relecture de nos rencontres et célébrations impo-sait cette évidence : les frères que nous devons rejoindre sont là, autour de nous et dans le monde, et nous leur porterons le message de l’Evangile par des actions à continuer ou à inventer, simples ou plus élaborées, pour témoigner que tous ensemble, nous voulons construire une société plus juste et plus fraternelle  ; c’est cela la diaconie.

RETOUR SUR LE RASSEMBLEMENT DIACONIA

À TRAVERS LES JOURNAUX PAROISSIAUX

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Monseigneur André Vingt-Trois a célé-bré la messe d’action de grâce du same-di. Simple, paternel et convaincant, en-touré de tous les évêques et des prêtres célébrants, il nous a rappelé les trois missions de tout chrétien  : la célébra-tion de la foi, la transmission de la foi et le service de la charité. Chers sœurs et frères, à quelques jours de la Pente-côte, laissons-nous envahir par l’Esprit que, dans son amour infini, notre Sei-gneur nous donne  : donner, c’est rece-voir  ; alors, vous aussi, engagez-vous à donner en servant, et vous recevrez !”

Annie Rozan

“ V I V R E E N S E M B L E ” ( PA R O I S S E O I S E E T M AT Z )

“«Je suis au milieu de vous comme celui qui sert», dit Jésus (Luc 22,27). A la suite du Christ serviteur, nous avons écouté la voix des pauvres de notre temps  : ma-lades, handicapés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal lo-gées, chômeurs ou précaires, divorcés remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspective d’avenir, retraités à très faibles ressources, locataires me-nacés d’expulsion... Nous avons été tou-chés par tous les témoignages, en par-ticulier celui d’une personne obèse qui souffrait de son handicap et dont la pe-tite fille était rejetée à l’école parce que sa mère était grosse ! Ils ont tous pris la parole, dénonçant une société injuste qui ne reconnaît pas

la place de chacun. Ils sont une provo-cation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le pape François, il est temps d’al-ler aux périphéries de l’Eglise et de la société !De notre séjour très intense à Lourdes, nous avons retenu que nous sommes tous appelés à l’existence  ; pauvres et riches peuvent ouvrir leur cœur et être serviteurs des autres. Alors, ensemble, osons le changement de nos regards sur les plus fragiles. Osons le changement d’attitude au sein de nos communau-tés chrétiennes pour que tous y tien-nent leur place. Osons le changement des politiques publiques, du local à l’in-ternational. Osons faire nôtre le slogan découvert dans une église par un des témoins de Lourdes : «Ouvrez les portes Dieu, est à tous.»”

Marie-Jeanne et François Ropiquet

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POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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Des notes théologiques très documentées sont disponibles sur le site internet Diaco-nia2013. J’ai donc adopté le parti-pris de vous suggérer de les consulter et de vous proposer une démarche simple, celle que j’ai utilisée avec des enfants à partir de quatre mots, de trois piliers, de deux com-mandements. Ils sont tous importants, à mes yeux, pour donner du sens au mot Diaconia.

QUATRE MOTS : L’AUTRE, LE FRÈRE, LE PROCHAIN, LE PAUVRE

Dans notre langage chrétien, nous utilisons ces mots en référence à la dimension du service. “L’autre” : nous renvoie au principe de l’altérité ; c’est la relation à l’autre qui nous construit, et c’est la relation à l’autre qui

nous éveille à la relation à l’autre ! Dieu a mis la capacité d’aimer au cœur de chaque personne humaine, il est ainsi présent en chacun ; à nous de le faire découvrir à l’autre. Le “frère” : la prière que Jésus nous a laissée est claire  : nous avons tous un même Père, le même que lui, ce Père qu’il invoque régulièrement dans l’Evangile. Si nous avons tous le même Père, alors nous sommes tous frères  ; cela fonde l’égalité entre tous les hommes dans notre dignité d’enfant de Dieu. Le “prochain” : la référence nous vient du bon Samaritain. Qui a été le prochain de ce voyageur blessé ? Jésus nous invite à porter le regard vers ceux que nous croi-sons sur notre chemin ; ceux qui sont bles-sés ont besoin de nous. Le “pauvre” : ce terme désigne celui qui est démuni de l’essentiel (manger et boire, avoir un toit, un travail…). Le récit dit du “jugement dernier” nous invite à porter notre attention à ceux qui souffrent  : “Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait.”Notre challenge  : c’est d’intégrer cette dimension du service pour que notre foi

QUATRE, TROIS, DEUX, UN… THÉO !

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soit vivante, c’est faire de toutes nos rela-tions l’occasion d’une écoute attentive de l’autre, un appel à prendre l’initiative pour lui rendre service.

TROIS PILIERS : ANNONCER, CÉLÉBRER, SERVIR

Le rituel du baptême nous l’affirme, par ce sacrement, nous participons à la dignité du Christ, “prêtre, prophète et roi”. Prêtre, car nous célébrons notre rela-tion à Dieu dans chaque sacrement. Nous sommes appelés à affirmer notre foi en re-cevant le don de Dieu, Dieu qui se donne dans chaque sacrement et auquel nous répondons en exprimant notre désir de le connaître, de le recevoir. Prophète, car nous sommes appelés à connaître sa Parole et à la faire connaître, en d’autres termes à l’annoncer. Roi, à l’image du Christ lui-même qui manifeste sa royauté en se faisant ser-viteur de chacun et de l’humanité. Nous sommes ainsi appelés à être au service de nos frères ! Etre roi, ce n’est pas dominer les autres et les avoir à son service, c’est au contraire être au service de chacun de ceux que nous croisons sur notre chemin de vie, c’est agir en frère, comme Jésus nous en a fourni le modèle. Jésus nous apporte sa

parole par les mots qu’il a prononcés, mais aussi par sa manière d’agir avec ceux qu’il a rencontrés.

DEUX COMMANDEMENTS 

Le premier, “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ta force et de toute ton âme”, et le second qui lui est semblable  : “Tu aime-ras ton prochain comme toi-même.” Nous n’avons donc pas le choix entre aimer Dieu et aimer son prochain (le service de nos frères). Nous n’avons qu’une ré-férence  : vivre sa foi trouve sa plénitude dans la relation à Dieu, par la Parole et les sacrements, et dans la relation aux autres, tout particulièrement aux tout-petits, aux pauvres en qui le Seigneur s’incarne aujourd’hui !

UNE DÉMARCHE : CELLE DE DIACONIA

Ce mot “diaconie” nous renvoie au service de la fraternité, mais aussi, au diaconat – le sacrement du lien (cf. Grieu-SJ.), mais en-core, pour chacun d’entre nous et chacune de nos communautés, en nous engageant au service de nos frères.

Jean Sola

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POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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COMME UNE LETTRE PASTORALE SUR LA CHARITÉ DU CHRIST,

SERVITEUR AU MILIEU DE NOUS."

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Chers frères et sœurs,

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis cette très belle expérience que nous avons vécue, à Lourdes, avec Diaconia. Au retour,

vous êtes nombreux à m’avoir écrit vos réactions et vos souhaits pour l’avenir. Je vous demande pardon de réagir si tard.Manifestement, vous avez été très marqués par cette rencontre où plus de douze mille personnes, de divers horizons et avec des expériences très variées se sont exprimées et ont partagé leur expérience de terrain, de fraternité au nom du Christ. Je partage votre joie et je souhaite que vous ayez la possibilité de “contaminer” les lieux où vous cheminez. Cette joie, cet enthousiasme, et cette énergie que vous avez puisés à Lourdes, vous ne pouvez les garder pour vous-mêmes ! Ici, très simplement, je voudrais reprendre quelques points qui me semblent impor-tants et qui pourraient vous soutenir et vous encourager.Je voudrais d’abord relever ce point  : regarder. Si nous ne voyons pas, si nous ne prenons pas le temps de regarder au-tour de nous, nous ne saurons pas voir le frère ou la sœur dont nous sommes les prochains et qui sont les nôtres… C’est parce que saint Vincent de Paul, mère Teresa, sœur Emmanuel, l’abbé Pierre, Jo-seph Wresinski… ont vu qu’ils ont agi. Le Seigneur, habitant leur regard, a suscité en eux l’action que nous connaissons.Un autre point est souvent ressorti  :

écouter. Nous vivons dans une société où beaucoup de paroles sont dites. Pouvons-nous accepter que l’autre parle ? Pouvons-nous lui laisser le temps de parler  ? Il est essentiel d’écouter l’autre parler, sinon aucune relation ne peut s’ébaucher. C’est un signe de reconnaissance de l’autre, une étape incontournable pour une relation fraternelle, côte à côte, et non inégale. Nous nous y exerçons dans notre relation avec le Seigneur, cet autre qui nous aime et se fait proche de nous. L’amour dont il nous aime imprègne sa parole et nous apprivoise, pour que nous puissions désirer écouter comme il écoute. Nous avons besoin d’apprendre à écouter… et donc à nous taire, à ne pas parler trop vite, pour laisser à l’autre sa place et le temps. Sur la foi de vos témoignages, je vous confirme donc dans une mission d’écoute. Soyez des “écoutants” qui laissent au frère la possibilité d’être lui-même et sachent entendre son appel, son besoin.

AIDEZ VOS COMMUNAUTÉS À REGARDER ET ÉCOUTER !

Un autre point ressort souvent  : ce-lui de la proximité. Faire chemin avec quelqu’un n’est possible que si l’on s’en fait proche. Comme Jésus s’est fait proche de tout être humain, comme chré-tiens nous avons à nous faire proches de l’autre pour que Jésus puisse s’en appro-cher lui-même, à travers nous. Soyez des personnes proches des autres et qui rap-

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POUR MA PART

Pour ma part, j’ai souhaité que soit créé un conseil diocésain pour le service du frère. Dans le prolongement du chemin en paroisses, et de l’expérience vécue à Lourdes, je souhaite que certaines personnes puissent porter le souci du service du frère, afin qu'il soit vécu, de plus en plus. C’est un indicateur de la santé de la vie chrétienne et de la vie d’une communauté. Je voudrais que ce conseil puisse réunir des expériences diverses et les faire connaître, qu’il puisse organiser des temps forts, proposer des temps spirituels de ressourcement… Il ne se substituera à personne ; il ne contrôlera personne ; il ne régentera rien.

prochent les personnes les unes des autres. Cela réclame d’accepter l’autre tel qu’il est, sans se laisser prendre par des réflexes ou des peurs qui mettent de la distance.Un autre point encore  : celui du néces-saire engagement. Une communauté chrétienne se doit de vivre la fraternité (cf. Actes des Apôtres 2, 42). Elle n’est pas virtuelle, mais concrète. Elle se vit dans les petits et les grands engagements des uns et des autres. Tous ne servent pas de la même manière, ni sur les mêmes chan-tiers. Mais chacun y a sa part… et même les anciens peuvent servir la fraternité. Per-sonne n’est de trop ! Si ce n’est déjà fait, je vous encourage à trouver et proposer des formes d’engage-ment où chacun pourra vivre, en disciple du Seigneur, même parfois comme Jésus encore inconnu sur le chemin d’Emmaüs,

la proximité, le service de l’écoute et de la présence active.

FAVORISEZ LA PROXIMITÉ ET STIMULEZ L’ENGAGEMENT !

Nombre d’entre vous ont exprimé leur intention de parler avec leur curé ou un responsable de leur paroisse de telle ou telle idée (“café-sourire”, “table ouverte paroissiale”…). Faites-le, en acceptant éventuellement que les choses ne se fassent pas aussi vite que vous le souhaiteriez, ne serait-ce que parce qu’un projet qui ne repose que sur une personne peut être rapidement fragilisé ou compromis. Une idée qu’on a pris le temps de mûrir (sans la renvoyer à un avenir indéfini) peut mobiliser et féconder plus largement la vie de la communauté.

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NE RESTEZ PAS SEULS ; SERVEZ AVEC D’AUTRES !

Je veux vous remercier encore pour votre participation au rassemblement de Lourdes, et vous encourager à ne pas laisser sans effet les grâces reçues. Comme vous avez déjà commencé à le faire, témoignez, encouragez, interpelez pour que la présence du frère ou de la sœur, notamment plus démunis, soit toujours mieux reconnue ; qu'ils soient mieux insérés là où le Christ nous réunit, nous nourrit, et d’où il nous envoie. Je vous assure de ma prière et me confie toujours à la vôtre.

+ Jacques Benoit-Gonnin,évêque de Beauvais, Noyon et Senlis

Le 29 juin 2013 en la solennité des saints apôtres Pierre et Paul.

NE RESTEZ PAS SEULS

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MESSAGE FINAL DU GRAND RASSEMBLEMENT À LOURDES DES 9, 10 ET 11 MAI 2013

Personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager. La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité. Nous en avons fait l’expérience forte et joyeuse à douze mille, lors du rassemblement Diaconia, de toutes origines et de toutes conditions, représentant des centaines de milliers de chrétiens engagés au ser-vice de leurs frères.A la lecture de l’Evangile, à la suite du Christ serviteur, tous ont appris à écouter la voix des pauvres de notre temps. Cha-cun a été entendu dans sa singularité  : ceux qui souffrent, malades, handica-pés, personnes seules ou abandonnées, sans domicile ou mal logées, chômeurs ou précaires, divorcés, remariés ou non, salariés en souffrance ou menacés dans leur emploi, jeunes sans perspectives d’avenir, retraités à très faibles res-sources, locataires menacés d’expulsion, tous ont pris la parole. Leurs mots, leurs colères sont aussi dénonciation d’une so-ciété injuste qui ne reconnaît pas la place de chacun. Ils sont une provocation au changement. Il est temps de sortir de nos zones de confort. Comme le dit le pape François, il est temps d’aller aux périphé-ries de l’Eglise et de la société.Ensemble, osons le changement de re-

gard sur les plus fragiles. Abandonnons un regard qui juge et humilie pour un regard qui libère. Nous n’avons pas de prochain clé en main. La proximité se construit chaque jour.Ensemble, osons le changement d’at-titude au sein des communautés chré-tiennes pour que les pauvres y tiennent toute leur place. Cette conversion passe notamment par un développement des collaborations dans et hors de l’Eglise.Ensemble, osons le changement de po-litiques publiques, du local à l’interna-tional. Que les décisions prises visent à prendre en compte la situation des plus fragiles dans le respect, la justice et la dignité.Ensemble, osons le changement dans nos modes de vie, pour respecter la Créa-tion où les liens humains sont premiers et préserver l’avenir des générations fu-tures. Le rassemblement Diaconia, voulu par l’Eglise de France, est une étape. Le temps de l’engagement se poursuit. Les participants appellent tous les baptisés et tous les hommes et femmes de bonne volonté qui se retrouvent dans les valeurs de l’Evangile, à se mettre en route, en-semble, pour construire une société juste et fraternelle. Une société où l’attention aux pauvres guide toutes nos actions.

SERVONS LA FRATERNITÉ

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C’était le premier but de Diaconia : que les chrétiens se réapproprient le service du frère dans l’esprit de l’Evangile. Les douze mille participants au rassemblement de Lourdes (cent-vingt pour notre diocèse) sont revenus riches d’idées qui déjà font pousse dans notre terreau local.

PREMIÈRE CUEILLETTE AU HASARD DES RENCONTRES

A Beauvais Sud, comme dans toute pa-roisse, les pauvretés sont nombreuses, les richesses aussi. La démarche Diaconia a mis en lumière la multiplicité des actions de fraternité entreprises dans la paroisse, par des mouvements, des personnes, des groupes… Pour accroître leur visibilité et favoriser le décloisonnement des missions paroissiales, la nécessité d’une coordina-tion des acteurs de ce service de la diaco-nie est devenue une évidence. Cette coor-dination est naissante et trois des quatre réunions annuelles du conseil pastoral se-ront successivement orientées sur le ser-vice, la liturgie, et l’annonce.A Coye-la-Forêt, une croix a circulé de fa-mille en famille, de semaine en semaine durant tout le carême. Cette croix a permis à ces personnes et à la paroisse de chemi-ner vers Pâques, mais aussi de rejoindre des familles inconnues de la paroisse, de prier ensemble.

A Gouvieux, lors de la messe, les parois-siens ont été invités à prendre des bou-gies de la couronne de l’avent et une pa-role d’Evangile, pour les apporter à des personnes de leur choix, comme signes de leur pensée, de leur prière. Un ca-deau simple, l’occasion de redonner du sens à Noël.A Beauvais, des petites équipes se sont constituées et se rendent chaque semaine dans les maisons de retraite et lieux de santé  : cliniques, centres de soins pour rencontrer les résidants, les écouter, prier avec eux s’ils le demandent… c’est la pa-roisse invisible.A Beauvais toujours, des personnes en situation de fragilité, avec handicap ou âgées, du club Saint-Vincent-de-Paul ou du Pèlerinage de l’espérance, ont été appe-lées pour participer à l’accueil quotidien à la maison paroissiale. Un café, une made-leine, un sourire offerts.Dans plusieurs endroits, des “tables ou-vertes” ont été mises en œuvre (lire ci-après).

Hélène Bernard

LES PREMIERS FRUITS DE DIACONIA EN PAROISSE

POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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L’idée est partie d’un constat tout simple : nous avons besoin de nous retrouver, de parler, d’échanger… Parce que ce n’est pas toujours possible, nous avons lancé la Top, tous les mercredis soir de 19 heures à 20h30, après la messe à l’église Mère-Teresa. Chacun apporte quelque chose à manger et vient partager le repas  ; c’est un moment gratuit de communion, de partage et d’amitié.Un groupe fidèle d’une bonne vingtaine de personnes se retrouve toutes les semaines.Cela permet la rencontre entre des personnes bien différentes, mais unies par un même besoin, celui de se retrouver avec d’autres, de briser la solitude.De cette année écoulée, je garde le souvenir de Georges, Gabriel et Steve, trois SDF. Pour eux, en hiver, ce repas

est parfois un des rares repas chauds de la semaine. Je pense aussi à une maman qui vit à l’hôtel avec ses deux enfants et qui trouve à la Top un bol d’air pour elle et pour ses enfants.Je pense aussi à plusieurs dames qui, après le décès de leur époux, se sentent seules et ont du mal à prendre tous leurs repas en solitaire. La Top est l’occasion de partager le repas préparé.Autour d’une même table, il n’y a plus de riches, de pauvres, mais des frères et sœurs en humanité. Dans une société marquée par le mal de la solitude, la Top propose humblement de tisser des liens. Ces liens sont parfois comme une ficelle à laquelle on s’accroche. Une ficelle, c'est fragile, mais cela peut aussi permettre de ne pas tomber.

Père Serge Maroun

A CRÉPY, LA TOP (TABLE OUVERTE

PAROISSIALE), C’EST TROP TOP !

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Page 16: Diaconia 2013

Les pères Emmanuel et François ont par-tagé, dans différentes paroisses, quelques initiatives prises pour accueillir des per-sonnes en situation de fragilité. Des repas partagés, des soirées réveillon qui ont réuni des familles avec des enfants, des célibataires, des personnes sans domi-cile fixe..., où chacun apprenait à écouter l’autre dans sa différence, à se connaître, à découvrir les richesses présentes au cœur des pauvretés. Certaines personnes SDF avaient même demandé à se préparer au baptême ou à la confirmation.Françoise, l’une des paroissiennes, a vécu une expérience similaire dans une autre paroisse. Elle raconte  : depuis plusieurs années, dès les premiers froids, et jusqu’au printemps (de novembre à avril), l’église Saint-Nicolas de Meaux met en place une distribution de soupe chaude pour les SDF et les personnes en difficulté.

Pourquoi agir loin alors que notre voisin a faim et froid ? Jusqu’ici, notre paroisse organisait des campagnes de carême pour venir en aide à des pays lointains. Mais cette année, l’église de Pont-Sainte-Maxence a choisi la distribution de soupe pendant le carême. Depuis, la soupe s’est transformée en repas partagés, et en

rendez-vous hebdomadaires pendant le printemps et l’été. Nous sommes heureux de voir arriver, tous les lundis soir, des chrétiens de la communauté avec des personnes fragilisées par la vie. Ce sont des moments riches de partage, d’amitié, d’humilité et de fraternité. L’un d’entre eux demande à se préparer au baptême. Deux d’entre eux participent à la messe qui précède le repas. C’est la communauté qui assure l’organisation, en apportant de quoi préparer les repas. De semaine en semaine, nous les paroissiens apprennons à écouter l’autre dans sa différence, à le connaître, à découvrir ses richesses. Il nous arrive même de leur dire ce qu’ils nous apportent. “C’est un vrai bonheur, pour moi ces rendez-vous du lundi”, confie Martine.

Marie-Viviane, Martine, Gérard, Françoise, Rosalie et Lucien, Janine,

pères Emmanuel Gosset et François Goldenberg

DANS LA PERSPECTIVE DE DIACONIA

POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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Une encyclique du pape François serait pu-bliée, dit-on, sur la place du pauvre dans le monde et dans l’Eglise.Dans cette attente, et pour clôturer l’An-née de la foi en diocèse, nous vous don-nons rendez-vous ce samedi 23 novembre 2013, en après-midi à l’église Saint-Paul-des-Sablons, Compiègne.Tous y sont invités. Plus particulièrement ceux pour qui tient à cœur l’annonce claire et nette du Christ, unique Sauveur, lu-mière de la foi, porte de la foi, serviteur par excellence.Vous pensez sûrement à tous ceux qui cé-lèbrent l’heure du Seigneur par la liturgie et la prière, qui annoncent explicitement la foi : catéchistes, animateurs de groupes Alpha, membres des mouvements de l’Ac-tion catholique, tous ceux qui rencontrent les futurs mariés, les candidats au bap-tême, ceux qui entourent les familles en deuil, etc.Ceux qui visitent les malades ou les pri-sonniers n’en font-ils pas autant ?Et ceux connus ou inconnus, attendant que leur soit révélé ce mystère de la foi et de la charité n’y auraient pas leur place ?Chacun et tous les délégués des paroisses au rassemblement Diaconia, à Lourdes, et surtout ceux qui n’ont pas honte de se

reconnaître pauvres et servis par le Servi-teur en personne – non sans les mains, les cœurs de ses fidèles. Le Pèlerinage de l’espérance, à l’initia-tive du Secours catholique, en est un signe. (Voir le groupe “Parole et place des pauvres”, tellement important au rassem-blement Diaconia de l’Ascension.) Pour nous, l’Eglise en un lieu donné, celle qui est à Beauvais, Noyon, Senlis, contient vraiment en elle les ressources nécessaires pour que le mystère du Christ soit célébré, annoncé, servi de la plus belle manière qui soit.Tel sera ce rendez-vous du 23 novembre où toutes trois confluent en son nom : la foi, l’espérance, la charité.Les paroisses reprendront le flambeau le dimanche 24.Le Conseil diocésain pour le service des frères sera aussi le fruit d’une attente, d’une réflexion, d’une prière de la foi.

Père Bernard Grenier, vicaire général

CLÔTURE DE L’ANNÉE DE LA FOI : ET SI DIACONIA COMMENÇAIT À DÉTEINDRE ?

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QUAND JE REGARDE QUELQU’UN, SEIGNEUR, DONNE-MOI TON REGARDPOUR QUE JE VOIE LA PERSONNE,ALORS JE POURRAI LA SALUERLourdes en mai 2013 :

Tous réunis pour le service du frère, un temps fort de fraternité. Pas d’in-terrogation cela nous paraît naturel.La basilique souterraine doit encore résonner de nos cœurs battant à l’unisson, un vrai “raz-de-marée” de fraternité, de charité chrétienne.

Juillet 2013 :Les pèlerinages du diocèse sont à Lourdes à nouveau.Pas d’accès à la basilique Pie-X, et pour cause : le Gave vient de sortir de son lit, pour la seconde fois en moins d’un an, et tous les sanctuaires, mais aussi la ville, les villages en sont marqués. Et pourtant, l’esprit de l’Ascension 2013, l’esprit de Diaconia, nous le retrouvons dans la messe d’ouverture du pèleri-nage dans l’église Sainte-Bernadette.

SEIGNEUR, APPRENDS-MOI À VOIR LES RICHESSES QUE TU AS MISES AU CŒUR DE L’AUTRE POUR QUE JE L’AIDE À LES METTRE EN VALEURMai 2013 :

Nos évêques, notre évêque Jacques, pasteur au milieu de son troupeau… Une image forte de Diaconia.

Juillet : Le père Benoit-Gonnin, toujours au milieu des siens, sur la photo sur le parvis de la basilique du Rosaire, mais aussi dans chaque groupe  : hospita-

liers et malades, jeunes, Secours ca-tholique, prêtres, etc.Le père Benoit-Gonnin invitant, lors de la messe à la grotte, à l’écoute, à l’accueil, à la méditation et au silence. Une invitation qui s’inscrit, à mon sens, dans notre volonté fraternelle de découverte des richesses de l’autre, richesses du cœur, de l’âme. Des ri-chesses partagées au cours de ce pè-lerinage où chacun a pris sa part dans l’animation des temps d’assemblée (messes et autres partages), accompa-gné en fraternité par l’équipe d’anima-tion de la liturgie.

SEIGNEUR, APPRENDS-MOI À ÉCOUTER CE QUE MON FRÈRE ME RÉVÈLE DE TOIMai 2013 :

Un temps fort personnel et collectif, dans notre vie de baptisé.

Juillet 2013 : “Lourdes, porte de la foi.”Une porte avec un, des visages, ce-

POUR RENOUVELER NOTRE SERVICE DE LA CHARITÉ DU CHRIST

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lui de nos frères et sœurs présents dans nos groupes de services, mou-vements, action, partage, prière… Ensemble à Lourdes, en communion avec nos frères restés dans l’Oise.“Lourdes, porte de la foi.” Une foi dans le frère rencontré, vu et écouté… Une foi enrichie par la découverte du frère.

“Frère qui ne sera plus un étranger !Frère qui a un visage… Visage humain… Visage du Christ mon frère.”

Ce poème, qui m’a inspiré, nous fut remis à Lourdes en mai, mais c’est en juillet qu’il a pris toute sa force.Ce pèlerinage n’était pas mon premier, mais il fut fort en émotion. Pourtant, notre groupe du Secours catholique, les “Voyageurs de l’espérance” était plus petit que d’habitude… mais la fraternité y fut plus dense, et notre fraternité dio-césaine plus intense.

Eric Roger, président du Secours catholique

de l’Oise

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Martine Fondeur (p.8 & 19) ; D.R.Septembre 2013

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