débat public régional sur l'alimentation : forum de calais
TRANSCRIPT
Agathe Zuddas
Doctorante en Sociologie Laboratoires CeRIES
Université Charles de Gaulle Lille 3
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Quelques chiffres pour commencer
• L’alimentation représente : – 15,5% des dépenses des ménages (hors restauration et alcool), dont
70% dépensé en grandes surfaces (INSEE Budget des familles 2006)– 22,8% des dépenses des ménages en Nord Pas De Calais
• Aide alimentaire France vs NPDC
• Obésité 20,5% en NPDC vs 14,5% en France
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Les repas des français
• Majoritairement les français prennent 3 repas par jour
• 2h20 (repas) + 1h10 (cuisine, vaisselle, courses) par jour (INSEE Enquête emploi du temps 2010)
• Enquête INCA 2 (2006-2007) : – plus de 80 % des ménages prennent leur dîner à domicile.– 75 % des dîners sont pris en famille (80 % dans les années
1980 et 19. 90)
Les repas hors domicile
• Au travail, à l’école, à l’université, à la maison de retraite – à la cantine– au restaurant d’entreprise– au restaurant de la maison de retraite– à emporter
• En moyenne 5 repas par semaine
SANTÉ
Une bonne alimentation = une bonne santé ?
« Que ton aliment soit ta première médecine » Hippocrate
• La relation entre l’alimentation et la santé est une longue histoire : ingérer un aliment c’est aussi ingérer ses propriétés négatives ou positives.
• Aujourd’hui l’alimentation est prise dans le mouvement général de la « médicalisation de la société ».
Les problèmes de santé
On considère aujourd’hui que l’alimentation peut être la cause d’un certain nombre de maladies plus ou moins répandues : - L’obésité (en France 14%, en NPCD 20%)- Les maladies cardio-vasculaires - Autres pathologies : caries dentaires, maladies
digestives, diabète, etc.
Une bonne alimentation = une bonne santé ?
Attention à la responsabilisation des individus !Les choix alimentaires ne sont pas le seul vecteur de bonne ou de mauvaise santé : – Dépenses énergétiques– Age– Facteurs génétiques
Plus largement, d’autres éléments peuvent nuire à la santé : – Addictions et pratiques à risques– Expositions à des risques professionnels (bruit, produits chimiques, TMS,
…)– Polluants et questions environnementales (ex : eau du robinet en
Bretagne, polluants dans les intérieurs, BPA,…)
Qu’est-ce qu’une bonne alimentation ?
Attention à la normativité ! • Actuellement en France, il n’y a qu’un seul modèle
validé scientifiquement par le corps médical : le Programme National Nutrition Santé
• Or dans le monde il y a de nombreuses manières de se nourrir qui ne mènent pas toutes à une mauvaise santé (ex : végétariens)
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Fortes inégalités dans la probabilité d’être obèse
-Source : Régnier, 2005
Plus d’obèses dans les milieux populaires, surtout chez les femmes Clivage entre classes populaires urbaines (femmes obèses) et rurales (hommes
obèses)
PRECARITE / ACCESSIBILITE
Les conditions sociales des façons de s’alimenter
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Alimentation et stratification sociale
• L’alimentation est en partie déterminée par la position sociale (revenu, diplôme, origine sociale)
• Mais aussi une façon de manifester son identité sociale (genre, région, …)
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Les 1001 façons de se nourrir
Quelques raisons de se nourrir de telle ou telle façon : - L’accès géographique- L’offre disponible chez ses commerçants- Les traditions nationales, régionales, locales, familiales- Le prix des aliments - Les compétences culinaires- La santé- Les propriétés que l’on prête aux aliments (par exemple les
« antioxidants »)- La valeur symbolique des aliments (nourrissant, prestige, …)
Des choix et des contraintes
• Il y a aussi des contraintes extérieures : la distance aux commerces, l’offre disponible (y compris dans la composition des aliments transformés ex de l’huile de palme ou du sel)
• Ces contraintes découlent elles-mêmes de contraintes qui pèsent sur chacun des acteurs de la filière : coût du repas à la cantine, conservation du produit, règles d’hygiène, stabilité de la production…
PREVENTION / EDUCATION / SENSIBILISATION
Les actions de prévention et leur réception
Les actions
Les actions de prévention/éducation/sensibilisation sont nombreuses : • « Semaine du goût » • « Manger Bouger »• « 5 fruits et légumes par jour »• Éducation nutritionnelle via les programmes
scolaires • Médecins• Média
La réception et l’application des normes
• Selon sa place dans l’espace social, on reçoit et on applique les normes différemmentLes plus diplômés sont ceux qui s’intéressent le
plus aux liens entre alimentation et santé La représentation du corps et de la corpulence
dépend aussi de sa position sociale ( par exemple : minceur = élégance vs minceur = faiblesse / corpulence = maladie vs corpulence = robustesse)
Le souci de soi en situation de précarité
• Quand les contraintes de revenus sont très importantes, le rapport à la norme dominante est très distancié.
Par exemple :Quand on est sdf, le problème n’est pas de manger
5 fruits et légumes mais de trouver un repasQuand on a peu d’argent, on veut surtout faire
plaisir à ses proches et notamment ses enfants
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Quatre formes de réception des normes d’alimentation et de corpulence
« Expérimentation réussie »La ligne (# problèmes de poids antérieurs)L’équilibre (# « laxisme »)La gastronomie
Visent la normeCritiques sur leur succès
La norme est connue mais vue comme extérieure
Normes propres différentes : avoir assez, faire plaisir aux enfants