dans la peau de george w. bush

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EuropaCorp Distribution présente Distribution EuropaCorp Distribution 137, rue du Faubourg St Honoré - 75008 Paris Tél : 01 53 83 03 03 - Fax : 01 53 83 02 04 www.europacorp.com Presse : 1D Relations Media Astrid Gavard - Anne-Sophie Aparis assistées de Pauline Lardy 11, rue Navarin - 75009 Paris Tél : 01 80 86 70 10 - Fax : 01 80 86 70 11 [email protected] being w being w Dans la Peau de George W. Bush Un film réalisé par Karl Zero & Michel Royer Avec George Bush Durée : 1h31 SORTIE LE 8 OCTOBRE

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Page 1: Dans la Peau de George W. Bush

EuropaCorp Distribution présente

DistributionEuropaCorp Distribution137, rue du Faubourg St Honoré - 75008 Paris Tél : 01 53 83 03 03 - Fax : 01 53 83 02 04www.europacorp.com

Presse :1D Relations Media

Astrid Gavard - Anne-Sophie Aparisassistées de Pauline Lardy

11, rue Navarin - 75009 ParisTél : 01 80 86 70 10 - Fax : 01 80 86 70 11

[email protected]

being wbeing wDans la Peau de George W. Bush

Un film réalisé par

Karl Zero & Michel Royer Avec

George Bush

Durée : 1h31

SORTIE LE 8 OCTOBRE

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Autobiographie non-autorisée du pluscontroversé des présidents des Etats-Unis. À l’heure du bilan - globalementjugé comme catastrophique - Karl Zéroet Michel Royer offrent à “Dubya” la pos-sibilité de s’expliquer et de se défendre,grâce au talent d’imitateur de JimMeskimen. Et W lâche enfin toute savérité.

Ce scénario ahurissant, Karl Zéro etMichel Royer n’en sont pas les auteurs :c’est une histoire vraie et terrifiante dontnous tous, habitants de la planète, som-mes les héros bien involontaires.

synopsissynopsis

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INTERVIEW DE

KARL ZERO et

MICHEL ROYER

INTERVIEW DE

KARL ZERO et

MICHEL ROYER

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PPoouurrqquuooii aaddaapptteerr àà GGeeoorrggee BBuusshh llee mmooddèèllee ddeell’’aauuttoobbiiooggrraapphhiiee nnoonn aauuttoorriissééee??

MICHEL ROYER : Le succès de Dans la peau deJacques Chirac nous a montré que ce principe -une voix-off d’imitateur sur un montage de vraiesarchives - fonctionne à condition que le person-nage s’y prête vraiment, dans son parcourscomme dans la masse des archives le concer-nant. Après une projection du Chirac au Festivaldu Film Politique de Barcelone, Karl m’ademandé « A qui letour maintenant ? ».J’avais pensé àBernard Tapie, il m’asorti « Bush », j’ai ditgénial ! S’immergerdans des archivesétrangères, s’atta-quer à un sujet amé-ricain, aussi énorme,mondial…Fascinantd’étudier les ressortsprofonds de W…Même si, vu deBarcelone, celanous paraissait unetâche immense.Puis, au Festival dufilm français deR i c h m o n d ,devant un public américain et francophile quinous demandait « A qui le tour après Chirac? »,Karl a carrément annoncé « Being W », de sorteque nous ne pouvions plus, moralement, éviterde nous y mettre.

KARL ZÉRO : Le sujet s’imposait : George W Bushest une énigme. Comment est-il possible de diri-ger pendant huit ans « le plus grand pays à lasurface de la terre » - comme il le dit - et être enmême temps considéré par la majorité des habi-

tants de la surface de la terre comme le plusgrand idiot… à la surface de la terre? Il y a làquelque chose qui tient du mystère absolu, etj’adore essayer de percer à jour les mystères ! Laseule façon d’y arriver était de prendre le bisontexan par les cornes. De nous plonger dans la jun-gle des images d’archives, des biographies, desdocus, de nous « américaniser » au maximum,culturellement et politiquement parlant…Maisnous n’imaginions pas que cela serait aussi« tough » !

DDaannss llaa ppeeaauu ddee GGeeoorrggeeWW BBuusshh,, cc’’eessttll’’hhiissttooiirree dd’’uunnbboonn àà rriieenn,, eexx--aallccoooolliiqquuee qquuii sseerreettrroouuvvee àà llaa ttêêtteeddee llaa pprreemmiièèrreeppuuiissssaannccee mmoonn--ddiiaallee ??

MICHEL ROYER :C’est surtout l’his-toire d’un fils à papade la côte Est quireçoit en héritage lafortune, l’éducationet les relations. Maisaussi l’impunité en casd’excès de vitessesous l’emprise de l’al-cool, de délits finan-ciers, et de trouille

quand il veut éviter la guerre du Vietnam. Mais ila surtout hérité de son papa de la perspectived’être « Président de la plus grande nation sur lasurface de la terre ». Le père de Chirac avaitformé son fils pour qu’il devienne, au mieux,patron de Dassault. Chez les Bush, c’était Maîtredu Monde ou rien, les clés de la Maison Blancheleur ont presque été fournies avec les couches àla maternité.

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KKaarrll ZZéérroo,, àà llaa ssoorrttiiee ddee DDaannss llaa ppeeaauu ddeeJJaaccqquueess CChhiirraacc,, vvoouuss ddiissiieezz nnee ppaass vvoouuss ppoossii--ttiioonnnneerr ccoommmmee llee MMiicchhaaeell MMoooorree ffrraannççaaiiss..CC’’eesstt ppoouurrttaanntt llaa rrééfféérreennccee qquuii vviieenntt iimmmmééddiiaa--tteemmeenntt eenn ttêêttee ccoonncceerrnnaanntt GGeeoorrggee BBuusshh……

KARL ZÉRO : Moore a signé un excellent film sur W,mais avec une approche très différente de lanôtre, puisqu’il s’agissait d’une charge résolu-ment anti-Bush, sortie juste avant sa réélection de2004 dans un but politique : faire changer d’avisles électeurs américains tant qu’il en était encoretemps. Notre démarche est tout autre :nous arrivons auterme de ce quirestera commel’une des présiden-ces états-uniennesles plus pitoyablesde l’histoire. C’estl’heure du bilan -globalement jugécatastrophique -mais notre « héros »,W, est lui parfaite-ment fier de sonœuvre ! Selon lui, lesUSA sont encore « topdogs », et grâce à lui,les maîtres du mondepour un bon bout detemps. Quel qu’il soit,son successeur estcoincé : il ne pourra que continuer dans la mêmevoie. Le monde selon Bush est devenu le monderéel. C’est hélas celui dont va hériter Obama s’ilest élu… Pas mal pour W, le supposé crétin ! Et ça,le vrai W ne peut pas le dire clairement, parceque ce serait reconnaître publiquement qu’il adétourné les valeurs les plus admirables de l’hu-manité (l’humanisme, la démocratie, la foi) à desfins inavouables.

LLee lleeiittmmoottiivv ddee JJaaccqquueess CChhiirraacc,, «« pplluuss cc’’eessttggrrooss eett mmiieeuuxx ççaa ppaassssee »»,, sseemmbbllee ppaarrffaaiitteemmeennttaaddaappttéé àà BBuusshh ……

MICHEL ROYER : Chirac, à côté de Bush, c’est unnain de jardin. Et un saint aussi. Avec W, tout estplus énorme : les enjeux, les intrigues, les arna-ques, les numéros d’acteurs sont à l’échelle amé-ricaine. Plus énormes que les mensonges de l’ad-ministration Bush, tu meurs ! « L’Irak a la possibi-lité de déclencher une attaque chimique et

biologique en moinsde 45 minutes »,annonçait W l’airinquiet aux journalis-tes. Et aux membresdu Congrès : « L’Irakaide et protège desterroristes, notam-ment des membresd’Al Qaïda ».Tout était faux, maisle monde a toutgobé.

KARL ZÉRO : C’estla dimension roma-nesque de W quinous fascine, cellequi en fait un purpersonnage de

cinéma : plus il ment, plus les gens le croientparce que tout le monde pense… qu’il est légère-ment attardé ! On ne se méfie jamais d’un benêt,et en jouant au simplet, il est parvenu à ses fins. Il asu admirablement contourner la démocratieaméricaine, il est parvenu à la vider entièrementde sa substance ! De même, il a su utiliser à fondtoutes les ficelles de la religion protestante pourdonner à sa lucrative croisade ira-kienne un vernis apocalypti-que : le triomphe du

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Bien contre le Mal ! Et le plus terrifiant, c’est qu’ily croit. On ne commence pas impunément cha-que journée à la Maison-Blanche par une longueméditation avec tout son staff sur un verset de laBible …Il est à la fois terriblement pragmatique etdangereusement fou : il a voulu faire coïnciderles Ecritures - notamment ce qui concernel’Apocalypse - et la politique internationale desUSA. Il a donc réussi le tour de force de pervertiret la religion et la démocratie tout en passant auxyeux de ses électeurspour un bon bougre unpeu con…

DDuu ccôôttéé ddee llaa ccoomméé--ddiiee aauussssii,, oonn aatttteeiinnttddeess ssoommmmeettss,, aavveeccccee ggaaffffeeuurr nnéé eett ggaagg--mmaann aassssuumméé……

KARL ZÉRO : A vraidire, on rit surtoutjaune… Il ne fautpas s’attendre à lasuite des Ch’tis auTexas, c’est quandmême tragiquecette histoire.Quand on nepleure pas pourde bon commeces acheteursaméricains à la sortie de la projection aumarché à Cannes, on se marre, mais en se pin-çant. On se dit « Non, ce n’est pas possible…Il ne va pas oser ? » Et si, il ose tout. Le plus trou-blant, c’est que son histoire, c’est la nôtre, puis-que le monde de plus en plus formaté dans lelequel nous vivons aujourd’hui, c’est à W que

nous le devons. Des trucs aussi cons que lescinq produits de 100 ml maxi dans un

sachet plastique pour pren-dre l’avion par

exemple…On comprend, en le voyant grandir etévoluer jusqu’au sommet, que W n’est pas dutout le semi débile que l’on vanne depuis huit ans: cette faiblesse mentale a été froidement penséeet mise en scène par ses conseillers, Karl Rove entête, de même que sa politique délirante a étéorchestrée par des « durs » : Rumsfeld, Cheney,Horowitz…Des gens pragmatiques, pour qui seulcompte le résultat.

MICHEL ROYER : Bush est né sympathique, char-meur, déconneur, et il sait admirable-

ment en jouer. Envoyant le film, oncomprend mieuxles raisons de sapopularité et deses deux élections,finalement peuexpliquées par lesmédias. Ses « gaffes »le rendent humain,proche du peuple.Or, en démocratie,on vote fatalementpour quelqu’un donton a le sentimentqu’il nous ressemble.Ajoutez à cela unsentiment d’impunitédû à sa naissance« avec une cuillère en

argent dans la bouche » et vous obtenez W,source inépuisable d’inspiration pour les comi-ques et les animateurs de late-night shows. Maismême la moquerie à ses dépends le sert, car ellevient toujours du même camp démocrate, libé-ral, intello : il se permet des conneries incroyables,comme le « human beings and fish can livepeacefully », des fautes de grammaire inouïescomme « childrens do learn » (dans un speechsur l’éducation, en plus !), ou des lapsus énormes

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- « No doubt on my mind, in Irak we’ll fail » - ettout ça le rend éminemment sympathiqueauprès de ses électeurs : les « vrais » Américains,ceux qui ne vivent pas sur les côtes est et ouest,ceux qui coupent du bois et qui suivent leSuperbowl !

IIll nn’’eexxiissttee ppaass dd’’ééqquuiivvaalleenntt àà ll’’IINNAA aauuxx EEttaattss--UUnniiss :: ccoommmmeenntt aavveezz--vvoouuss rrééuunnii lleess aarrcchhiivveessnnéécceessssaaiirreess aauu ffiillmm ??

MICHEL ROYER : Il existe des services d’archivesdans toutes les grandes chaînes de télé et lesagences depresse. Elles sonttrès bien organi-sées pour le com-merce des ima-ges et…

KARL ZÉRO : …c’est une façonpolie de dire qu’ilsnous attendaient,nous les froggies, aucoin du bois. Ils ontcommencé la négoà 11 000 $ la minute,les bandits !

MICHEL ROYER : Lesouci c’est que leursarchives ne sont passouvent accessibles par Internet, comme cellesde l’INA. Pour une fois rendons hommage à laFrance !

LLeess ppooiinnttss pprreessssee ssoonntt ttrrèèss nnoommbbrreeuuxx aauuxx EEttaattss--UUnniiss,, eett lleess ccaamméérraass ddee ttéélléévviissiioonn oommnniipprréésseenn--tteess aauuxx ccôôttééss dduu pprrééssiiddeenntt :: vvoouuss aavveezz ddûû êêttrreessuubbmmeerrggééss dd’’iimmaaggeess,, ccoommmmeenntt ss’’eesstt ffaaiitt llee pprree--mmiieerr ttrrii ??

MICHEL ROYER : Bush étant effectivement filméquotidiennement depuis 8 ans par des centaines

de caméras, le stock de départ était immense !Notre documentaliste, Fred Faraut du « ChaînonManquant », a commencé par s’installer àLondres à l’agence APTN, où il a visionné des mil-liers de sujets sur les deux mandats de W Bush, etoù Karl l’a rejoint. Concernant sa carrière politi-que antérieure - les deux tiers des images du film- nous nous sommes « attaqués » aux Etats-Unispour y trouver des perles (comme son père quipleure) afin de ne pas reprendre ce que tout le

monde avait déjà vusur le net. Pour le faireparler de sa jeunesse,dont il reste moinsd’images, nous avonseu recours à des filmsfamiliaux conservés àla George BushLibrary, et aussi à devieux westerns.L’aspect religieux estillustré par des filmskitch à vocationédifiante, et nousavons même déni-ché un dessinanimé poilant surle pétrole chez lescollectionneursfous de « Lobster ».

KARL ZÉRO : Nous voulions aussi donner unaspect très personnel au film, celui du mec qui selivre. Il fallait donc que l’on voie souvent sa famille,son frère Jeb, le « préféré » : sa mère a pris W pourun gland jusqu’au 11 septembre, et leurs rapportsexpliquent son étonnante volonté de revanche.

MICHEL ROYER : Le visionnage de milliers desujets avait pour but de rassembler des imagesd’abord les plus spectaculaires, puis les plus signi-ficatives, capables d’illustrer la plupart des gran-

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des parties de sa vie et de sa présidence. De plu-sieurs milliers, nous sommes passés à plusieurs cen-taines de sujets, que nous avons commencé àfaire parler ensemble. Notre boulot, c’est d’orga-niser les archives de façon à ce que l’on finissepar penser qu’elles ont été tournées pour servirnotre histoire, et non pas le contraire. Nous avonsensuite affiné la recherche en fonction des élé-ments qui manquaient à ce premier puzzle.

KARL ZÉRO : Vientensuite l’heure cruelledes choix, quand il fautjeter des séquencesqui nous font rire maisqui ne rentrent plusdans le canevas. Puisl’heure encore plusterrible où l’on viredes pans entiers duscript, faute detemps ou d’illustra-tions possibles…

LL’’iiddééee ddee ccoonnssttrruuiirreellee ffiillmm sseelloonn ddeesscchhaappiittrreess tthhéémmaattii--qquueess ss’’eesstt--eelllleeiimmppoossééee ddèèss lleeddééppaarrtt ??

MICHEL ROYER :Face à une telle masse de documents,il fallait commencer par organiser les imagessélectionnées en grandes familles thématiques.Pour Bush, on a suivi un découpage retraçant savie et sa présidence. Très en amont donc, etavec l’idée des « W comme … ». C’est avant toutde lui et de son « œuvre » dont parle le person-nage du film. De la vision qu’il veut laisser delui-même et de sa « Mission ».

KARL ZÉRO : Il fallait aussi veiller à ne pas être tropdidactique, linéaire, ni professoral. Casser le cours

du récit pour un flash-back ou une associationd’idées inattendue donne de la vie au monolo-gue de la voix off, un peu comme si vous passiezune heure et demie en compagnie d’un Wdécidé à vous lâcher sa vérité.

AAvveezz--vvoouuss bbéénnééffiicciiéé ddee llaa ccoollllaabboorraattiioonn ddeejjoouurrnnaalliisstteess aamméérriiccaaiinnss ((ccôôttéé ssoouurrcceess)) oouu ddeessppéécciiaalliisstteess ddee llaa ppoolliittiiqquuee aamméérriiccaaiinnee ((ccôôttéétteexxtteess)) ??

KARL ZÉRO : Après une sorte de « lavage de cer-veau bushiste » que nous nous sommes infligés en

lisant ses œuvres – car ilécrit en plus, l’ani-mal ! - j’ai d’abordrédigé un brouillond’une cinquan-taine de pages enfrançais : « Je m’ap-pelle George WBush et je suis loind’être aussi con quevous le croyez». J’aiensuite demandé àAlex Jordanov - quifut longtemps journa-liste au Vrai Journal etqui connaît vraimentbien le système politi-que US - de me prêtermain forte en adaptantce texte. Elijah

Tanumyroshgi qui, comme son nom ne l’indiquepas, est natif de San Francisco et qui était notreassistant sur ce film, nous a également aidés. Nousavons enfin fait appel à des « plumes »d’Hollywood telles que Max Heller (qui a coécritBorat) et David Marconi (scénariste de Die Hard 4entre autres) de jouer aux « punch-liners » tout enrestant crédibles : on n’allait quand même pas ren-dre Bush plus drôle ou plus intelligent qu’il ne l’estréellement !

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QQuueellllee aa ééttéé ll’’iinnfflluueennccee ddee llaa llaanngguuee aannggllaaiisseessuurr vvoottrree ééccrriittuurree,, ssuurr vvoottrree hhuummoouurr ??

KARL ZÉRO : Sans vouloir faire de la philologie decomptoir, un peuple se définit par son langage :il exprime sa façon de voir les choses, son rapportau monde. Mon premier jet de la voix off de Wétait en français. Nous, les Français, sommes unpeuple friand de second degré, de distanciation,choses qui ne caractérisent pas toujours lesAméricains, et sûrement pas W ! Adapté à la let-tre et mis dans la bouche de W, ce texte étaitvraiment cocasse maispas très réaliste :on aurait dit queBush était serbo-croate et qu’ilrecrachait del’Audiard mâtinéde Saint-Simon sousecstasy! Or, le prin-cipe de l’autobio-graphie non-autori-sée ne fonctionneque si ce que l’on faitdire à son« héros »sonne réaliste, que savoix-off est à s’yméprendre, au senspropre comme ausens figuré. Bush, sonlangage est direct,sans fioritures, à l’image de son univers mental,qui oscille entre les Marvel Comics et lesEcritures…

LLaa ddiissttrriibbuuttiioonn iinntteerrnnaattiioonnaallee dduu ffiillmm aa--tt--eellllee eeuuddeess eeffffeettss ssuurr vvooss cchhooiixx ddee mmoonnttaaggee eett dd’’ééccrrii--ttuurree ??

MICHEL ROYER : Bien sûr. L’un des « challenge »du film est que W s’y adresse à la Terre entière,potentiellement à des Français, des Américains,des Allemands, Turcs, Canadiens, Mexicains,

Irakiens ou Chinois. Bush est le personnage univer-sel, connu de tous et détesté par beaucoup. Maismoins que les Américains, bien sûr, dont la plupartéprouvent aujourd’hui un ras le bol de Bush et desa clique. D’où le souci d’éviter les référencestrop pointues, trop « Made in America ». Et des’intéresser à Bush sans la « passion intérieure »,sans les ressentiments dus aux traumatismesnationaux que sont l’Irak, le 11 septembre, lessubprimes ou la Nouvelle Orléans. Le Bush que

l’on fait parler est déta-ché du détail, il prendde la hauteur pour neparler que de l’essen-tiel dans sa vie demaître du monde.

AAuuttrree pprroobbllèèmmee lliiéé ààllaa llaanngguuee :: ccoomm--mmeenntt ttrroouuvveerr lleemmeeiilllleeuurr iimmiittaatteeuurrddee BBuusshh ??

KARL ZÉRO : Celas’est révélé assezcomplexe. Il enexistait troisconvaincants :l’acteur Will Ferrel,pour lequel il nousaurait fallu le bud-get de Titanic, Jim

Meskimen, qui, outre ses imitations, gagnesa vie dans la pub, et enfin un amuseur télé qui s’ap-pelle Franck Caliendo. Quand il a lu le texte du film,ce dernier nous a répondu : « Vous êtes dingues? Vousvoulez que je ne travaille plus jamais aux USA ? » Jim adonc été choisi. Il nous a apporté beaucoup,dans le phrasé, les silences, les hésitations, et les« han ! » satisfaits de W quand il fait une bla-gue. Mais je pense que l’ensemble dufilm l’effraye un peu…

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QQuueellllee eesstt llaa ppaarrttiiccuullaarriittéé dduu «« ppaarrlleerr BBuusshh »» ??

MICHEL ROYER : Bush a créé sa propre langue,faite de Bushisms, de malaproprismes, de lapsus,et d’une tendance assumée pour la dyslexie.Ajoutés à cela un accent texan presque forcé,avec la moitié des mots mâchouillés, des prover-bes du terroir et des formules à l’emporte-piècede cow-boy d’opérette. A propos des auteursdes attentats du 11/09: « We will smoke them outof their holes, we will get them running ». On estloin des nuances florentines d’un Mitterrand !

KARL ZÉRO : Ce n’est pas un scoop : W n’est pasun intellectuel, mais un instinctif, doué d’intuition.Il parle finalement peu, assez mal, et se répètebeaucoup. On aurait pu faire un bonus DVD danslequel il dit que Saddam Hussein possède desarmes de destruction massive pendant 6 heuresdans 4500 circonstances différentes…

EEnn vvooyyaanntt llee ffiillmm,, oonn ss’’aappeerrççooiitt qquuee ll’’oonn aa ddééjjààbbeeaauuccoouupp oouubblliiéé ddee nnoottrree hhiissttooiirree ttrrèèss rréécceennttee::aauu--ddeellàà ddee ll’’aannaallyyssee ddee ll’’eennvveerrss dduu ddééccoorr eett ddeellaa pprriissee ddee ccoonnsscciieennccee,, aavveezz--vvoouuss llee sseennttiimmeennttddee ppaarrttiicciippeerr àà uunnee ffoorrmmee ddee ddeevvooiirr ddeemméémmooiirree ??

MICHEL ROYER : Le grand intérêt de ce genre defilm, c’est de remettre nos neurones enconnexion sur un sujet sur lequel des milliards d’in-fos quotidiennes se bousculent, comme pournous en faire perdre le fil. La mémoire sereconstruit en permanence, paraît-il,et les archives (de la télé) sont lamémoire de notre temps.Reconstruites, elles permettent dereplacer nos connaissances, idées,sentiments, dans une perspectiveplus large, ce qui est finalement

assez rare. C’est donc au moment du départd’un président qu’il faut s’intéresser à lui de près,parce que la suite - l’actualité en fait - va décou-ler de ce qu’il a fait.

CCeettttee ffooiiss,, vvoouuss bbéénnééffiicciieezz dduu ssoouuttiieenn ddee ddeeuuxxcchhaaîînneess ddee ttéélléévviissiioonn :: llaa mmaaggiiee dduu CCééssaarr oouu ll’’ééllooii--ggnneemmeenntt ddee llaa FFrraannccee ??

KARL ZÉRO : Certainement un peu des deux moncapitaine ! Et puis on a appris à produire depuis leChirac : on sait, par exemple, qu’on ne présentepas un film achevé sur un Président français enexercice. Là, tu te fais jeter direct !

AA ll’’hheeuurree ooùù ll’’iinnddééppeennddaannccee ddeess mmeeddiiaa eesstt ddeepplluuss eenn pplluuss ssuussppeeccttééee,, llee cciinnéémmaa eesstt--iill ddeevveennuullee tteerrrraaiinn ddee pprrééddiilleeccttiioonn ddee ll’’aannaallyyssee ppoolliittiiqquuee ??

KARL ZÉRO : Avec Internet, disons que ce sont ence moment les deux terrains de prédilection où l’ontolère encore la critique. Mais j’ai bon espoir d’unretour de la liberté de ton à la télé. J’ytravaille…inlassablement !

Votre « Bushism » préféré pour finir ?

KARL ZÉRO et MICHEL ROYER : « It takes time to restore chaos ! ». Ça, on peut dire qu’il l’a réussi.

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Personnage culte dans le paysage audiovisuelFrançais, Karl Zéro débute comme journaliste et

dessinateur, avant d’être révélé par Nulle PartAilleurs sur Canal + , émission dans laquelle il met enscène des sketchs mordants. Il se spécialise ensuitedans la satire du monde politique avec Zérorama

puis Le Vrai Journal. En 2006, il réalise pour le grandécran Dans la peau de Jacques Chirac, autobiogra-phie non autorisée du président de la République ,récompensée par le César du meilleur documen-taire.

filmographie1993 : Le Tronc2006 : Dans la Peau de Jacques Chirac

(avec Michel Royer) 2007 : Ségo et Sarko sont dans un bateau

(avec Michel Royer) 2008 : Starko

(avec Daisy D'Errata)

KARL zERo

Realisateur et scenariste

KARL zERo

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Michel Royer a commencé sa carrière solo avec un téléfilm documentaire pour Canal+.

Après sa rencontre avec Karl Zero, les deux hom-mes créent un duo de choc et travaillent de pairpour réaliser plusieurs docu-fictions aux thèmestrès politiques : Dans la peau de Jacques Chirac ,puis Ségo et Sarko sont dans un bateau . Spécialistedes archives télévisées, Michel Royer a, pour cha-cun de ces films, visionné des heures d'images àla recherche des plus belles « perles » des politi-ques.

filmographie2004 : A la recherche de la folle perdue (Tv)

2006 : Dans la Peau de Jacques Chirac

(avec Karl Zéro)

2007 : Ségo et Sarko sont dans un bateau

(avec Karl Zéro)

2007 : Groland Land ou l’épopée d’une

« bande de potes déconneurs et mal

politiquement correct » (Tv)

Realisateur et scenariste

MICHEl ROYER

MICHEl ROYER

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Listetechnique

ListeartistiqueGeorge W Bush . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Himself

Interview : Mathilde Lorit

Affiche : Rageman pour Ydéo

Création : Ydéo

Impression : Graphic Union

septembre 2008

© 2008 SOCIETE SECRETE

Réalisateurs et scénaristes . . . . . . . . . . Michel Royer

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Karl Zero

Producteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Karl Zero

Monteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pierre Haberere

Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Laurent Levesque

Voix Off américaine G.W.Bush. . . . . . Jim Meskimen

Mixage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fabrice Chantôme

et . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Cristinel Sirli

Adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Alex Jordanov

et . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Elijah Tanumyroshgi

Archives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fred Faraut

Une production . . . . . . . . . . . . . . . . SOCIETE SECRETE

Avec la participation de . . . . . . . . . . . . . . . CANAL +

et . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ARTE