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les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 23/04 au 6/05/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

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Page 1: Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » 23/04 au 6/05/2007 Attendez que la musique de Mozart démarre

Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des

« ANGES » 23/04 au 6/05/2007

Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous

aimez dans cette sélection…

Les diapositives changent au clic de la souris

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Pêcheuse d'étoiles,Je parcours l'univers

Du crépuscule à l'aube,Pour capturer

Dans mes filets de soieL'astre qui illumine le firmament

De mon lit de nuages !

Magicienne stellaire,J'ai jeté un sort

A une étoile filante,Pour capturer

Dans mes voiles célestesL'astre qui illumine le firmament

De mon lit de nuages !

Dans son regard astral,J'apprends chaque jour

Le nom des étoiles !

VéroniqueAudelon

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Il écrivait son amour Stéphanie Pitino

Il écrivait son amour sur du papier velours Elle dessinait ses envies sur sa vieSans voix jamais ils ne dirent mot, pour enfermer, condamner les non-ditsMais s'il écrivait son amour sur leurs vies Si elle dessinait ses envies avec luiSans lois jamais ils s'aimeraient Et le temps... ils le vaincraientIl rêvait de faire le tour du monde Elle voulait vivre près d'ici dans son mondeParfois ils pensaient à une nouvelle éternité Une autre destinée, différente, moins troublanteMais s'il écrivait son amour sur leurs vies Si elle dessinait ses envies avec luiSans lois jamais ils s'aimeraient Et la distance... ils la vaincraient

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La froidure paresseuseDe l'yver a fait son tems :Voici la saison joyeuseDu délicieux printems.La terre est d'herbes ornée,L'herbe de fleuretes l'est ;La fueillure retournéeFait ombre dans la forest.De grand matin la pucelleVa devancer la chaleurPour de la rose nouvelleCueillir l'odorante fleur ;Pour avoir meilleure grace,Soit qu'elle en pare son sein,Soit que present elle en faceA son amy de sa main ;Qui de sa main l'ayant uePour souvenance d'amour,Ne la perdra point de vue,La baisant cent fois le jour.Mais oyez dans le bocageLe flageolet du berger,Qui agace le ramageDu rossignol bocager.Voyez l'onde clere et pureSe cresper dam les ruisseaux ;

Dedans voyez la verdureDe ces voisins arbrisseaux.

La mer est calme et bonasse ;Le ciel est serein et cler ;

La nef jusqu'aux Indes passe ;Un bon vent la fait voler.

Les messageres avètesFont çà et là un doux bruit,

Voletant par les fleuretesPour cueillir ce qui leur duit.En leur ruche elles amassent

Des meilleures fleurs la fleur :C'est à fin qu'elles en facent

Du miel la douce liqueur.Tout resonne des voix nettes

De toutes races d'oyseaux :Par les chams des alouetes,

Des cygnes dessus les eaux.Aux maisons les arondelles,

Aux rossignols dans les boys,En gayes chansons nouvelles

Exercent leurs belles voix.Doncques la douleur et l'aise

De l'amour je chanteray,Comme sa flame ou mauvaise

Ou bonne je sentiray.Et si le chanter m'agrée,N'est ce pas avec raison,

Puisqu'ainsi tout se recréeAvec la gaye saison ?

Du PrintempsAuguste ANGELLIER

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Le coucher du soleil Catherine Hirzel

Astre majestueux qui brille par paresse Lorsque tes rayons d'or miroitent sur la merC'est les couleurs du ciel qui s'unissent à la terre Comme des amoureux échangeant des caressesMais avec ton coucher tu luis de mille feux Quand tu tombes lentement au bout de l'horizonLorsque sur ta palette tu jettes à l'unisson Des teintes harmonieuses qui régalent nos yeuxEn embrasant ainsi ce tendre firmament De nuances dérobées pour les monter aux cieuxTu apportes des rêves, instants délicieux, Et tu sublimes alors tous les corps des amants

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En toi je vis

En toi je vis ou que tu sois absente,en moi je meurs, ou que soye présent.Tant loin sois tu, toujours tu es présente,pour près que soie, encore suis-je absent.Et si nature outragée se sentde me voir vivre en toi trop plus qu'en moi,le haut pouvoir qui, ouvrant sans émoi,infuse l'âme en ce mien corps passible,la prévoyant sans son essence en soi,en toi l'étend comme en son plus possible.

Maurice Scève

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Pierrot de la luneNe vient plus le soirSemer au ciel de mon jardinSes bouquets d'étoilesLa pluie de toutes ses larmesPleure le printempsInfidèlePierrot de la lunePrête-moi ta plumeJe vais écrire à tous les ventsPour qu'ils bousculent les nuagesJe vais écrire aux arcs-en-cielAu soleil, au beau tempsEt le printemps refleuriraPierrot de la luneReviendra le soirSemer au ciel de mon jardinSes bouquets d'étoiles

Michèle Lavalette

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Mon il

Johale

Mon il est explorateurD’un continent qui se croyait perduFendu par la lame de conquistadors barbaresSon miel a ravivé la flamme du volcan écorché  Au printemps de ce monde, il sème le solDe graines de tendresseAbdication du cœurMon il est paysan  D’une terre aride, sauvage, cruelle  Patiemment, laissant passer l’orage Labourant les angoisses, son soc a travaillé  A l’été de ce monde, il récolte la fleur érotiqueQui ne se savait pas existerAbdication des sens

Mon il est architecteD’un château de sableS’écroulant à l’assaut vague des larmesL’indulgence de ses doigts repose chaque grainA l’automne de ce monde, il construit un palais

D’inespérées merveilles Abdication de l’âme  Mon il est mon rivage

Mon continent, ma terre, mon palaisIl poudre l’univers de sa douceur musquée

De son amour béton contre vents et maréesA l’hiver de ce monde, il aime

D’un amour simple et beauAbdication de vie

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Le jour pousse la nuit,Et la nuit sombrePousse le jour qui luitD'une obscure ombre.L'Autonne suit l'Esté,Et l'aspre rageDes vents n'a point estéApres l'orage.Mais la fièvre d'amoursQui me tourmente,Demeure en moy tousjours,Et ne s'alente.Ce n'estoit pas moy, Dieu,Qu'il falloit poindre,Ta fleche en autre lieuSe devoit joindre.Poursuy les paresseuxEt les amuse,Mais non pas moy, ne ceuxQu'aime la Muse.Helas, delivre moyDe ceste dure,Qui plus rit, quand d'esmoyVoit que j'endure.Redonne la clartéA mes tenebres,

Remets en libertéMes jours funebres.

Amour sois le supportDe ma pensée,

Et guide à meilleur portMa nef cassée.

Tant plus je suis criantPlus me reboute,

Plus je la suis priantEt moins m'escoute.Ne ma palle couleur

D'amour blesmieN'a esmeu à douleur

Mon ennemie.Ne sonner à son huis

De ma guiterre,Ny pour elle les nuis

Dormir à terre.Plus cruel n'est l'effort

De l'eau mutineQu'elle, lors que plus fort

Le vent s'obstine.Ell' s'arme en sa beauté,

Et si ne penseVoir de sa cruauté

La récompense.Monstre toy le veinqueur,

Et d'elle enflamePour exemple le coeur

De telle flame,Qui la soeur alluma

Trop indiscrete,Et d'ardeur consumaLa Royne en Crete.

A Cupidon Pierre de RONSARD

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Sur ta peau, mon amour, je peindrai mille fleursEn teintes d'arc-en-ciel,Chaudes de ton odeur,Douces de ta chaleur.Je les caresserai, je les embrasseraiToute la nuit, toutes mes nuitsEt je marierai leurs couleursAvec le bleu du ciel.Sur ta vie, mon amour, je peindrai des souriresEn frissons de printemps,Des sourires de brise aux larmes de roséeOù flamboie le couchant.Je te les chanterai, je te les danserai ;Sur ta ligne de main, ligne d'éternité,Je graverai l'espoirAvec le bleu du ciel.Sur l'amour, mon amour, je peindrai des soleils,De ceux qui brillent tant et tantAu plus fort de l'été,Qu'on s'y brûle les yeux.Et nous y mêlerons nos souffles enlacés,Nos mains liéesEt nos deux corps soudésAvec le bleu du ciel.

Michèle Lavalette

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MAINS Paul VerlaineCe ne sont pas des mains d'altesse,De beau prélat quelque peu saint, Pourtant une délicatesse Y laisse son galbe succinct. Ce ne sont pas des mains d'artiste, De poète proprement dit, Mais quelque chose comme triste En fait comme un groupe en petit ; Car les mains ont leur caractère, C'est tout un monde en mouvement Où le pouce et l'auriculaire Donnent les pôles de l'aimant. Les météores de la tête Comme les tempêtes du cœur, Tout s'y répète et s'y reflète Par un don logique et vainqueur. Ce ne sont pas non plus les palmes D'un rural ou d'un faubourien ; Encor leurs grandes lignes calmes Disent «Travail qui ne doit rien ».Elles sont maigres, longues, grises, Phalange large, ongle carré. Tels en ont aux vitraux d'églises

Les saints sous le rinceau doré, Ou tels quelques vieux militaires

Déshabitués des combats Se rappellent leurs longues guerres

Qu'ils narrent entre haut et bas. Ce soir elles ont, ces mains sèches,

Sous leurs rares poils hérissés, Des airs spécialement rêches,

Comme en proie à d'âpres pensers. Le noir souci qui les agace,

Leur quasi-songe aigre les font Faire une sinistre grimace

A leur façon, mains qu'elles sont. J'ai peur à les voir sur la table Préméditer là, sous mes yeux, Quelque chose de redoutable,

D'inflexible et de furieux. La main droite est bien à ma droite,

L'autre à ma gauche, je suis seul. Les linges dans la chambre étroite

Prennent des aspects de linceul, Dehors le vent hurle sans trêve,

Le soir descend insidieux... Ah ! si ce sont des mains de rêve,

Tant mieux, - ou tant pis, - ou tant mieux.

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J'ai vécu sous les vents immobile Un peu comme à Ostende fragile 

Enfant je me rappelle chevaux sauvages Qui couraient sur les pages de mes cahiers terribles 

Ils avaient tous la rage mais pas la bave des chevaux rares. Plus tard de mon bateau j'ai jeté l'encre lourde 

Dans le bleu azuré de la mer à l'endroit même où dorment les palourdes J'ai pensé que l'eau froide et les vagues réveilleraient en moi ce qu'il y a de beau 

Mais ma bouteille est vide mes mots ont pris le large. Je suis seule dans ce bel univers à diriger ma barque 

Je suis seule et comme vous j'espère au plus vite accoster sur mon île Car je sais tôt ou tard que tout doit disparaître 

Le sel des mots d'amour Les ailes dans le dos des gentils troubadours 

Je sais que la mer fait à l'occasion pour ses enfants fragiles Office de cimetière. 

Dis-moi-toi Océan où s'en vont les marins quand ils s'en vont si loin qu'on ne les revoie plus Où s'en vont les pêcheurs quand les rivières salées taries au fond des yeux cessent de les bercer 

Et nous, où irons-nous voyageurs éperdus Quand nous aurons fini dans le cour de puiser ce petit d'amour 

Dont nous avons besoin pour se lever matin et vivre au jour le jour. La mer est plus que tout une servitude 

Il faut lutter toujours et pour en revenir bien ranger dans sa nasse toutes ses certitudes, La vie elle 

Est une histoire d'amour qui coule plus vite que l'eau vive Il faut lutter toujours contre le temps cruel et pour la vivre bien 

Ou du moins pas trop mal noyer les jours malades dans un verre d'amitié. La mer, la vie, l'envie de vivre et les regrets amers 

Face à ce grand mystère agir comme les grands marins Libre d'être profondément soi-même un jour arracher les amarres 

S'en aller vivre sa vie, celle qu'on s'est choisie.

LA MER ET LA VIE 

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Encore frissonnantSous la peau des ténèbresTous les matins je doisRecomposer un hommeAvec tout ce mélangeDe mes jours précédentsEt le peu qui me resteDe mes jours à venir.Me voici tout entier,Je vais vers la fenêtre.Lumière de ce jour,Je viens du fond des temps,Respecte avec douceurMes minutes obscures,Épargne encore un peuCe que j’ai de nocturne,D’étoilé en dedansEt de prêt à mourirSous le soleil montantQui ne sait que grandir.

JulesSupervielle

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Le bonheurest dans le pré 

Paul Fort

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.Le bonheur est dans le pré, cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.

Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite,dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite,sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.

Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite,sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.

De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite,de pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite,saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !

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Je ne supporte plus, s’écria la grammaire,L’usage que l’on fait de mon vocabulaire.

Je sens l’impérieux sentiment de rejetQuand j’entends malmener le verbe et le sujet.

La télé en fournit le meilleur des exemples.Le bon ton, la rigueur ont déserté le temple.

On use sans pudeur de mots crus et vulgaires.De cette mode là, je ne me flatte guère.

Sans parler des journaux, de ce langage écritQui me fait m’indigner et pousser les hauts cris.

Vois comment sont traités mes pauvres participes.On en a, c’est flagrant, oublié les principes.

Quant à mon orthographe, ô chère méconnue,Elle est mon grand souci, ma quête continue.

Te parlerai-je enfin de ma conjugaison,De mon plus-que-parfait, de ma négation,

Laquelle a disparu du langage parlé,Qu’on ne prononce plus. Mais jusqu’où vont aller

Ce manque de savoir, cette carence extrêmeQui me rendent souvent importune à moi-même ?

Qui saura partager mes craintes, mes émois ?Quand pourrai-je à nouveau être fière de moi ?

De l’école voisine un rire s’envolait. Le cœur lourd de chagrin, la grammaire pleurait.

COLERE

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Je cherche les auroressur un fond de cristal

Où des lumières d'argentinonderaient le ciel.

Je puise au fond des joursles saveurs de nos rêves

Quand les amours doréesse fondent sur nos vies.Des arpents de rayons

aux rougeurs écarlatesInondent mon soleild'un calice vermeil

Et des millions de fleursglissent dessus l'asphalte

Exhalant un parfumque je ne connais pas. Je cherche tout le jour

ce mouvement synchrone Avec une harmonie

de paix et de candeur,Des bonheurs partagésque plus rien ne diviseEt cette envie d'aimer,

plantée au fond du cœur. Quand les amours Lydia Pavot

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AbsenceCatherine Lange

Cruelle est cette absence, cruel le châtimentSous mes paupières pâles bouillonne le

torrentCe flot de larmes chaudes que je contiens à

peineJaillit du fond de l'âme, du tréfonds de ma

peine...

Le coeur encore vibrant d'un espoir insensé,Le voici délaissé, tout près de se briser.

Faut-il encore longtemps que dure ce silence

Qui me blesse et me tue, me laisse sans défense ?

Dis-moi cher inconnu qui croisa mon chemin,

Pour l'amitié naissante, aurons-nous un "demain" ?

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Le chant de notre amour

Est l'un de nos présages,Ainsi donc il parcourt Bien au-delà des âgesNos chagrins et nos doutes En dérobant au temps,Pour ouvrir notre route,Entraves et tourments.A quoi bon chevaucherTant de mélancolies,Dans ce présent liéA nos deux corps unis ?S'il fallait chaque instantSe soumettre aux douleurs,Que seraient nos élansD'amour et de bonheur ?Ma présence secrèteS'offre à cet abandonAmoureuse, discrète,J'effleure ton prénomPrononçant en silenceAu rythme de mon sang,Ces mots hors de l'absence :Je t'aime,Tout simplement.

LangageLydia Pavot

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Vise, mon Jules,Cette crapuleQui nous tombe sur les bras.Depuis le tempsQu'on l'attend,Comme une bombe, le voilà.Le voilà, le printemps,Tout fleuri de lilasQui rapplique en dansant,En dansant la java.Le voilà, ce voyou,Au son d'l'accordéonQui court le guilledouEn poussant la chanson.Entends comme ça chahuteDans tous les palpitants.L'hiver se tire des flûtes.Enfin le printempsNe fais pas la tête.Tu serais bien bêteDe te faire du mouronQuand sur toute la terreFlotte un petit airDe révolution.J'ai sorti pour toiMa robe de soie,Mes colifichetsPour dormir sur l'herbeEn écoutant tinter les muguets

Vise, mon Jules,Cette crapule

Qui nous tombe sur les bras.Depuis le temps

Qu'on l'attendComme une bombe, le voilà.

Le revoilà, le printempsTout fleuri de lilas

Qui rapplique en dansant,En dansant la java.

Y a la foule dans les ruesQui suit les orphéons,

Des épaules toutes nuesEt du monde au balcon.C'est la fête aux poètes

Et je t'aime éperdumentEt ça tourne dans ma tête.

Enfin le printempsJ'ai le vertige dans tes yeux.

Je voltige dans du bleu.Je vois double et c'est mieux.

Vise mon cœur tout là-hautQui fait du cerf-volant.Rattrape-le si tu peux,

Mon amour, mon amourQui fout le camp...

Enfin le printemps !

René Rouzaud

Enfin le printemps

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  Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n'aimez lire

Les escrits de mon coeur, les feux de mon martyre :Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux,

Voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes, Oyez comme les vents pour moy levent les armes,

A ce sacré papier ne refusez vos yeux.Boute-feux dont l'ardeur incessamment me tuë, Plus n'est ma triste voix digne if estre entenduë :

Amours, venez crier de vos piteuses voix Ô amours esperdus, causes de ma folie, Ô enfans insensés, prodigues de ma vie,

Tordez vos petits bras, mordez vos petits doigts. Vous accusez mon feu, vous en estes l'amorce,

Vous m'accusez d'effort, et je n'ay point de force,Vous vous plaignez de moy, et de vous je me plains,

Vous accusez la main, et le coeur luy commande, L'amour plus grand au coeur, et vous encor plus grande,

Commandez à l'amour, et au coeur et aux mains.Mon peché fut la cause , et non pas l'entreprendre;

Vaincu, j'ay voulu vaincre, et pris j'ay voulu prendre. Telle fut la fureur de Scevole Romain :

Il mit la main au feu qui faillit à l'ouvrage,Brave en son desespoir, et plus brave en sa rage,

Brusloit bien plus son coeur qu'il ne brusloit sa main.Mon coeur a trop voulu, o superbe entreprise,Ma bouche d'un baiser à la vostre s'est prise,

Ma main a bien osé toucher à vostre sein,Qu'eust -il après laissé ce grand coeur d 'entreprendre,

Ma bouche vouloit l'ame à vostre bouche rendre,Ma main sechoit mon coeur au lieu de vostre sein.

Complainte à sa dame

Théodore Agrippa D'Aubigné

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J’aime t’aimer, à l’ombre bleue des hirondellesEt sous leurs ventres blancs chanter la ritournelle,

Pendant que tout là-haut, dans le ciel ambigu,Elles rythment le silence de leurs plongeons aigus.

J’aime t’aimer, à l’ombre blonde des javellesEt sous les épis lourd chanter la ritournelle,

Pendant que les faucheurs, aux bras lourds des moissons,A l’ombre des chariots font couler la boisson.

J’aime t’aimer, aux flux dansant de la chandelleEt sous le dais brodé chanter la ritournelle,

Pendant que les frimas dépensent leur jeunesseA mettre des cristaux sur l’automne qui progresse.

J’aime t’aimer, à l’ombre du sapin de NoëlEt sous l’étoile en or chanter la ritournelle,

Pendant que tes souliers attendent les cadeaux,Près du feu vif et clair, qui brûle sous le manteau.

J’aime t’aimer, aux ombres providentiellesQu’on cherche tous les deux quand les saisons sont belles

Ou les jours rigoureux. Aimons nous bien cachésEt le temps oubliera d’envoyer ses archers .

J’AIME T’AIMERChristian Pequeux

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Je ne demande rien,rien qu'un peu de vous :Je veux être nuesous le jet d'encre des yeuxAfin de figer d'un traitnotre amour fuyant.Je veux être l'ondequi brille sur la toile,Qui dévoile l'éclatet fait deviner l'ombre.Ma main lourdede joies et de caresses tuesRêve à ta présencedans l'ivresse ingénue.Je ne demande rien,rien qu'un peu de vous :Une couleur suffitjuste à vous évoquer,Un peu du vert nacréde votre lent regard...Je veux nouer ma chairau baiser enivrant !Et quand le jour descend,te laissant reposer,Je traverse les brumesd'un sommeil sans finPour venir à l'aurorecaresser ta main... []

Laureline Amanieux

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Tu avais jadis, lorsque je t'ai prise,il y a trois ans,des timidités, des pudeurs exquises.Je te les ai désapprises.Je les regrette à présent.A présent, tu viens, tu te déshabilles,tu noues tes cheveux, tu me tends ton corps...Tu n'étais pas si prompte alors.Je t'appelais : ma jeune fille.Tu t'approchais craintivement.Tu avais peur de la lumière.Dans nos plus grands embrassements,je ne t'avais pas tout entière...Je t'en voulais. J'étais avide,ce pauvre baiser trop candide,de le sentir répondre au mien.Je te disais, tu t'en souviens :« Vous ne seriez pas si timidesi vous m'aimiez tout à fait bien !... »Et maintenant je la regrettecette enfant au front sérieux,qui pour être un peu plus secrètemettait son bras nu sur ses yeux.

PasséPaul Géraldy

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Femme, sitôt que ton regard Eut transpercé mon existence, J'ai renié vingt espérances, J'ai brisé, d'un geste hagard,Mes dieux, mes amitiés anciennes, Toutes les lois, toutes les chaînes, Et du passé fait un brouillard.J'ai purifié de scoriesMes habitudes et mes goûts ; J'ai précipité dans l'égoutD'étourdissantes jongleries ; J'ai vaincu l'effroi de la mort, Je me suis voulu libre et fort, Beau comme un prince de féerie.J'ai franchi les rires narquois, Subi des faces abhorrées, Livré mes biens à la curée Afin de m'approcher de toi. Devant moi hurlaient les menaces, J'ai méprisé leurs cris voraces Et j'ai marché, marché tout droit.J'ai découvert, pour mon offrande, Un monde fertile en plaisirs ; J'ai pesé tes moindres désirs,

Je sais où vont les jeunes bandes, Je connais théâtres et bals ;

J'ai dans les mains un carnaval, Dans le cœur , ce que tu demandes

Pour la rencontre, j'ai prévu Quand je pourrais quitter l'ouvrage, La route à suivre, un temps d'orage,

Et jusqu'au perfide impromptu. J'ai tremblé que point ne te plaisent

Les tapis, les miroirs, les chaises. J'ai tout préparé, j'ai tout vu.

J'ai mesuré mon art de plaire, Mes faiblesses et ma fierté,

Les mots, l'accent à leur prêter ; J'ai calculé d'être sincère,

Triste ou gai, confiant, rêveur. Je me suis paré de pudeur, De force et de grâce légère.

Et me voici, prends-moi, je viensFrémissant, comme au sacrifice,

T'offrir, à toi l'inspiratrice,Mon être affamé de liens,

Mon être entier qui te réclame. Donne tes mains, donne ton âme, Tes yeux, tes lèvres... Je suis tien.

DéclarationAlphonse BEAUREGARD

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J'ai soif de rimes et de vers musicaux de Verlaine, Baudelaire ou bien Rimbaud.J'ai soif de mots qui écrivent les peines

Comme Lamartine à l'ombre du vieux chêne.J'ai soif de la tendresse décrite à demi son

Foi de dame du ciel de François Villon.J'ai soif du regard, qui sans cesse, me nomme

A l'instar des yeux de Sully Prudhomme.j'ai soif des amours regrettant l'interdit

Pour les yeux d'Elsa d'Aragon Louis.J'ai soif des natures dont les hommes s'enchaînent

Comme de La Béotie pour la trop belle Hélène.J'ai soif des ombrages qui chantent l'espérance

Où l'Hermite y trouve les plus aimables influences.J'ai soif de larmes , par l'amour, asséchées

Décrites par la belle Pernette du Guillet.J'ai soif des grâces suggérées par le mystère

Et dire que je sais à Félix Arvers.J'ai soif de vers dorés et des cydalises

Pris à Gérard de Nerval comme une gourmandise.J'ai soif de bonheur, celui qui est dans le pré;

Paul Fort, l'a dit "cours-y vite, il va filer."J'ai soif de vous, émaux des mots

Dans l'église de mon âme à fleur de peau. Danielle Linard

Soif !

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Marie, vous avez la joue aussi vermeille

Pierre de RONSARD

Marie, vous avez la joue aussi vermeilleQu'une rose de mai, vous avez les cheveux

De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,Gentement tortillés tout autour de l'oreille.

Quand vous étiez petite, une mignarde abeilleDans vos lèvres forma son doux miel savoureux,Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,

Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.

Vous avez les tétins comme deux monts de lait,Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouvelet

Pommellent deux boutons que leur châsse environne.

De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,Vous avez de l'Aurore et le front, et la main,Mais vous avez le coeur d'une fière lionne.

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Je ne veux plus écrire, car tu n’es plus là !Je te parle d’ici bas et tu ne m’entends pas.J’aimerais te suivre mais de lourdes chaînesM’entourent et loin de toi m’entraînent.

Je ne veux plus écrire, mais c’est plus fort que moiMême si tu es loin, ma plume vole vers toiDes mots sans aucun sens tournent dans le vide,Dans ce monde tourmenté, brutal et insipide.

Aurais-tu trouvé mieux ? Une étoile meilleureDont l’amour et la paix seraient dans un ailleurs ?Je ne veux plus écrire mais j’écrirai encore,Jusqu’au jour où ta main me prendra à l’aurore…

NatachaPéneau

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AIMER c'est : Etre disponible, chaque fois que c'est possible. Donner ce que l'on peut, sans attendre un retour. Chasser l'indifférence, garder un coeur sensible, Quand il faut choisir, le faire avec amour... Dire la vérité, lorsqu'on sait qu'on la doit. Connaître le prix des larmes, calmer une âme stressée,Soutenir ses voisins lorsqu'ils n'ont plus d'emploi ! Garder un coeur tout neuf, même quand il est usé... Aimer : c'est un bouton de rose Fragile et parfumé, Que de toucher on n'ose, De peur de l'abîmer. Une chevelure d'ange Dans une robe de velours Fragile et sans défense Qui a grandi un jour

Aimer : c'est un parfum de femme, Une créature de rêve ,

Un regard qui enflamme, Une voix qui vous pénètre !

Un besoin de caresses, Un monde de douceur,

Une soif de tendresse Que partage l'âme soeur,

Avant que la vieillesse Ne soit au rendez-vous

Montrez votre tendresse A chaque instant du jour

Aimer : c'est chanter et danser Respirer et sentir, Enlacer et bercer

Oublier de maudire Voir un coucher de soleil

Entendre le bruit des flots Voir planer dans le ciel

Les oiseaux tout là-haut Grimper sur la montagne Et se rouler dans l'herbe

Sentir dans nos campagnes L'odeur fraîche de la terre

Aimer : C'est protéger la vie Vivre l'un pour l'autre Partager : joies, soucis

Se battre côte à côte

L'art d'aimerJean-Claude Brinette

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Si tu le veux bien, divine IgnoranteVerlaine

Si tu le veux bien, divine Ignorante, Je ferai celui qui ne sait plus rien Que te caresser d'une main errante, En le geste expert du pire vaurien,Si tu le veux bien, divine Ignorante.Soyons scandaleux sans plus nous gênerQu'un cerf et sa biche ès bois authentiques.La honte, envoyons-la se promener.Même exagérons et, sinon cyniques,Soyons scandaleux sans plus nous gêner.Surtout ne parlons pas littérature.Au diable lecteurs, auteurs, éditeursSurtout ! Livrons-nous à notre natureDans l'oubli charmant de toutes pudeurs,Et, ô ! ne parlons pas littérature.Jouir et dormir ce sera, veux-tu ?Notre fonction première et dernière,Notre seule et notre double vertu,Conscience unique, unique lumière,Jouir et dormir, m'amante, veux-tu ?

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 L'éternité du sage est dans les lois qu'il trouve; Le délice éternel que le poète éprouve,C'est un soir de durée au cœur des amoureux! Car l'immortalité, l'âme de ceux qu'on aime,C'est l'essence du bien, du beau, du vrai, Dieu même,Et ceux-là seuls sont morts qui n'ont rien laissé d'eux.

L'éternité du sage Sully Prudhomme

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Je t'ai rencontrée par hasard,Ici, ailleurs ou autre part,Il se peut que tu t'en souviennes.Sans se connaître on s'est aimés,Et même si ce n'est pas vrai,Il faut croire à l'histoire ancienne.Je t'ai donné ce que j'avaisDe quoi chanter, de quoi rêver.Et tu croyais en ma bohème,Mais si tu pensais à vingt ansQu'on peut vivre de l'air du temps,Ton point de vue n'est plus le même.Cette fameuse fin du moisQui depuis qu'on est toi et moi,Nous revient sept fois par semaineEt nos soirées sans cinéma,Et mon succès qui ne vient pas,Et notre pitance incertaine.

Tu vois je n'ai rien oubliéDans ce bilan triste à pleurer

Qui constate notre faillite." Il te reste encore de beaux jours

Profites-en mon pauvre amour,Les belles années passent vite."

Et maintenant tu vas partir,Tous les deux nous allons vieillir

Chacun pour soi, comme c'est triste.Tu peux remporter le phono,

Moi je conserve le piano,Je continue ma vie d'artiste.

Plus tard sans trop savoir pourquoiUn étranger, un maladroit,

Lisant mon nom sur une afficheTe parlera de mes succès,

Mais un peu triste toi qui sais" Tu lui diras que je m'en fiche...

que je m'en fiche..."

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Tu seras plus que Reine à l'orbe de mes yeux, Quand le doigt de mon cœur écartera le voileQui vêt d'un soupir flou le velouté pâle De tes lèvres si proches, douces comme un aveu. Tu seras plus que Reine et je serai fer blanc , Trempé au feu pur des silences de ta peau ;Ce vol inassouvi qui soulève nos flancs, Des cœurs tombés du nid, qui se croyaient oiseaux ...Courez, courez mes mains, sur le grain de la nuit ! Pincez les cordes sombres, que crie sa plainte l'ombre !Pleurez, ô notes tendres, au cristal de la vie !Mon souffle sur ton souffle enlacera ta peine. Les aiguilles de l'aube piqueront les nuages,Ourlant de rose tendre ces amants de passage ; D'un royaume perdu, tu seras plus que Reine.Tu sera plus que Reine, mon désir exilé Affrontera le rêve des rives de Sabbat,Se jouant des récifs que la vie a semés Dans le port de l'amour où s'échoueront nos pas. Dans le sable du temps, un trésor inouï : Les clefs de ton royaume, un cri d'amour enfoui !

Tu seras plus que Reine Luc Rose

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À l'heure où le jour se maquille de reflets mordorés Quand les yeux des étoiles commencent à briller

À l'heure où les paupières du ciel se fardent d'un rose doux Le visage de la nuit se révèle à nous.

On entre dans son silence sur la pointe des pieds. Les voix se font plus douces comme murmures feutrés.

Les pensées, sous le front, quittent la monotonie, Et se drapent dans un voile tissé de rêveries.

Le corps las, abandonné sur un nid de coussins Dérive, comme entraîné au creux d'un chemin,

Parsemé d'herbes folles et de cailloux précieux, De fleurs au teint de songe et parfums capiteux.

Glissant dans le sommeil, le réel s'estompe. Les pas marquent la trace du sable d'un autre monde.

Le temps n'a plus nom, demain n'existe plus, Aux entrailles de la nuit, voilà qu'on s'est perdu.

À l'heure où le jour se maquille Marybé

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LA LETTRINE

Loquinet  La lettrine frémissait sous les nombreux regards. Véritable ambitieuse car son enluminure. Comme un paon magnifique tombé là par hasard. Couvrait le parchemin comme une chevelure.  Elle illustre les mots qui la suivront tranquilles. Bousculés par l'éclat de leur voyante voisine. Ils sont le corps du texte mais se sentent inutiles. Tant la belle majuscule accapare nos rétines.  Elle est la préférée, la douce muse de l'artiste. Avec elle, tout commence et ne prend jamais fin. Quand elle est réussie, il ne peut être triste. Car il sait qu'elle est l'âme qui éclaire son chemin.

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Chaque heure, où je songe à ta bonté

Emile Verhaeren

 Chaque heure, où je songe à ta bonté

Si simplement profonde, Je me confonds en prières vers toi.

Je suis venu si tard Vers la douceur de ton regard,

Et de si loin vers tes deux mains tendues, Tranquillement, par à travers les étendues!

J’avais en moi tant de rouille tenace Qui me rongeait, à dents rapaces,

La confiance.J’étais si lourd, j’étais si las,

J’étais si vieux de méfiance,J’étais si lourd, j’étais si las

Du vain chemin de tous mes pas.Je méritais si peu la merveilleuse joie

De voir tes pieds illuminer ma voie,Que j’en reste tremblant encore et presque en pleurs

Et humble, à tout jamais, en face du bonheur.

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Sur tes riches tapis, sur ton divan qui laisse Au milieu des parfums respirer la mollesse,En ce voluptueux séjour, Où loin de tous les yeux, loin des bruits de la terre,Les voiles enlacées semblent, pour un mystère, Eteindre les rayons du jour,Ne t'enorgueillis pas, courtisane rieuse, Si, pour toutes tes sœurs ma bouche sérieuse,Te sourit aussi doucement, Si, pour toi seule ici, moins glacée et moins lente,Ma main sur ton sein nu s'égare, si brûlante Qu'on me prendrait pour un amant.Ce n'est point que mon cœur soumis à ton empire, Au charme décevant que ton regard inspireIncapable de résister A cet appât trompeur se soit laissé surprendreEt ressente un amour que tu ne peux comprendre, Mon pauvre enfant ! ni mériter.Non : ces rires, ces pleurs, ces baisers, ces morsures, Ce cou, ces bras meurtris d'amoureuses blessures,Ces transports, cet oeil enflammé,

Ce n'est point un aveu, ce n'est point un hommageAu moins : c'est que tes traits me rappellent l'image

D'une autre femme que j'aimai.Elle avait ton parler, elle avait ton sourire, Cet air doux et rêveur qui ne peut se décrire,

Et semble implorer un soutien; Et de l'illusion comprends-tu la jouissance ?

On dirait que son oeil, tout voilé d'innocence, Lançait des feux comme le tien.

Allons : regarde-moi de ce regard si tendre, Parle-moi, touche-moi, qu'il me semble l'entendre

Et la sentir à mes côtés ! Prolonge mon erreur : que cette voix touchante

Me rende des accents si connus et me chante Tous les airs qu'elle m'a chantés !

Hâtons-nous, hâtons-nous ! Insensé qui, d'un songe Quand le jour a chassé le rapide mensonge,

Espère encor le ressaisir ! Qu'à mes baisers de feu ta bouche s'abandonne;

Viens, que chacun de nous trompe l'autre et lui donne Toi le bonheur, moi le plaisir !

La ressemblance Felix Arvers

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ChevelureCatherine Lange

Sur l'onde de tes cheveux noirsDès que la nuit devient fécondeNaissent les rêves, les espoirsQui tournent autour du monde

Dès que la lune vagabondeA posé sur ton oreillerDes rais d'argent qui font la rondeDans cette chevelure aimée

Je m'aventure en eau profondeFraîche comme un parfum de joieAlors mes mains se font JocondeEt font l'amour aux fils de soie

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Je suis île sauvage et solitaireHabitée des soupirs de l'attente

Point infime perduDans les vastes abîmes  des océans rageurs.

En butte aux assauts répétés des ressacs,Mes pensées emmêlées s'échouent sur le rivage

Et s'enlisent dans l'opacité du sable noir.Parfois je tresse, en forme d'ailes d'oiseaux,

les roseaux de la dune,Pour qu'ils emportent au loin

mes vagues d'amertume.Immobile, en quête de vaines attentes,

Sous l'ombre ricaneuse du spectre de la lune,Frissonnant sous le harcèlement du vent,

J'attends ;J'attends l'improbable, l'impossible.

Je suis attente,Je suis intense désir :

Désir insenséQue vibre l'écho tendre d'une voix familière,

Que mes yeux s'ouvrent à la caresse de son regard ;Insoutenable désir de ce marin, cet amant infidèle,

Désir qu'il revienne accosterSur la peau avide de mon corps

S'amarrer au port assoiffé de mon âme.

Je suis îleMarybé

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Écran de verreAnnie Prévost

Je te cherche derrière un écran de verre,Invisible barrière, amour sans frontière.Je tisse une toile et saupoudre d’étoilesNos corps enlacés, emmêlés qui se dévoilent.

Entends-tu l’avenir qui frappe à la porte ?Colporteur de rêves et mon sang dans l’aorteSe déchaîne, m'enchaîne. Je rougis d’illusion.Dans l’amère absence, je loge la déraison.

Je te touche derrière un écran de verreLes yeux grands fermés mais le cœur entrouvert,Boîte à mystère. Je te l'offre naïve :Vole-moi, prends-moi, fais de moi ta captive.

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Chanson d'amourMichèle Lavalette

C'est d'abord le frisson de toile qu'on étreintEt le souffle léger d'un frôlement de bouche,Puis le baiser profond sur la lèvre qui geint,Le crissement d'un bas sur la main qui le touche.

Et les doigts maladroits qui froissent le tissu,Les soupirs de désir, soupirs d'impatienceEt le chemin trouvé, le chemin parcouruSur la peau nue offerte à la folle appétence.

Puis les baisers glissant sur les courbes des reins,Puis les gémissements de bien-être et d'attentePuis deux corps imbriqués en un rythme sans frein,Les cris éparpillés au feu de la tourmente.

La tempête se meurt lorsque s'en vient le jour,Les baisers sont légers et les mots sont caresse ;Mais au coeur vibre encor la chanson de l'amourEt jamais ne mourra cet hymne de tendresse.

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Je sais que si je pose Quand se pointe la nuit Mes épines de roseSur ton solide appui L'épaule où je repose M'offrira son abri.Je sais combien sensibles Sont tes veines où ton sang Transporte l'invisible De ce que ton cœur sent; La montagne impassible A toujours deux versants:Un côté est à l'ombre Mais l'autre est au soleil C'est trop clair ou trop sombreJamais rien n'est pareil L'étoile et la pénombre S'effacent au réveil.

Je sais la douce étreinte Et toute la douceur

L'harmonie en les teintesDu regard de ton cœur;

Tu connais la complainte Plaisant à mon bonheur.

Tu sais si bien la souche De mes secrets désirs;

Le baiser de ta boucheSur la mienne est plaisir

Et ta main sur ma couche Glisse et me fait languir.Oui, je sais que si j'ose

T'ouvrir avant la nuit Les mots dont tu disposesLongtemps passé minuit Sur mes paupières closes

En chasseront l'ennui.

JE SAIS...

Luce

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Le désir

Je sais la vanité de tout désir profane. A peine gardons-nous de tes amours défunts, Femme, ce que la fleur qui sur ton sein se fane Y laisse d'âme et de parfums. Ils n'ont, les plus beaux bras, que des chaînes d'argile, Indolentes autour du col le plus aimé; Avant d'être rompu leur doux cercle fragile Ne s'était pas même fermé. Mélancolique nuit des chevelures sombres, A quoi bon s'attarder dans ton enivrement, Si, comme dans la mort, nul ne peut sous tes ombres Se plonger éternellement ? Narines qui gonflez vos ailes de colombe, Avec les longs dédains d'une belle fierté, Pour la dernière fois, à l'odeur de la tombe, Vous aurez déjà palpité. Lèvres, vivantes fleurs, nobles roses sanglantes, Vous épanouissant lorsque nous vous baisons, Quelques feux de cristal en quelques nuits brûlantes Sèchent vos brèves floraisons. Où tend le vain effort de deux bouches unies ? Le plus long des baisers trompe notre dessein; Et comment appuyer nos langueurs infinies Sur la fragilité d'un sein ?

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Transfiguration.Bernard De l'Océan

Le soir qui vient de la rive,Qui dans ta clarté s'avive,Reflète dans tes yeux,Une lumière où se lèveL'absence étrange qui rêveLa lueur pâle des feux,

Que le sombre apte à frémir,Elève immense soupir,Quand tes regards sont pareils,Aux étoiles luminescentes,Qui s' élancent éblouissantes,Dans la blancheur des soleils. . .

Le vent mobile de l'ombre,Dans la lumière qui s'ombreSoulève dans tes cheveuxD'eau constellés de lointainesLueurs qui se font sirènes,Et tes regards dangereux.

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VerlaineTu crois au marc de café

Tu crois au marc de café,Aux présages, aux grands jeux :Moi je ne crois qu'en tes grands yeux.

Tu crois aux contes de fées,Aux jours néfastes, aux songes.Moi je ne crois qu'en tes mensonges.

Tu crois en un vague Dieu,En quelque saint spécial,En tel Ave contre tel mal.

Je ne crois qu'aux heures bleuesEt roses que tu m'épanchesDans la volupté des nuits blanches !

Et si profonde est ma foiEnvers tout ce que je croisQue je ne vis plus que pour toi.

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ELUARD Toi la seule

Toi la seule et j'entends les herbes de ton rire Toi c'est la tête qui t'enlève

Et du haut des dangers de mort Sur les globes brouillés de pluie des vallées Sous la lumière lourde sous le ciel de terre

Tu enfantes la chute.

Les oiseaux ne sont plus un abri suffisant Ni la paresse ni la fatigue

Le souvenir des bois et des ruisseaux fragiles Au matin des caprices

Au matin des caresses visibles Au grand matin de l'absence la chute.

Les barques de tes yeux s'égarent Dans la dentelle des disparitions

Le gouffre est dévoilé aux autres de l'éteindre Les ombres que tu crées n'ont pas droit à la nuit.

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Parfum exotiqueBaudelaire

Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,

Je respire l'odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux

Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone; Une île paresseuse où la nature donne

Des arbres singuliers et des fruits savoureux Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne. Guidé par ton odeur vers de charmants climats,

Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine,

Pendant que le parfum des verts tamariniers, Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,

Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

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Ballade du dernier amourAmours heureux ou malheureux, Lourds regrets, satiété pire, Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus, Aux regards qu'on ne peut pas dire, Cheveux noyant le démêloir Couleur d'or, d'ébène ou de cuivre, J'ai voulu tout voir, tout avoir Je me suis trop hâté de vivre. Je suis las. Plus d'amour. Je veux Vivre seul, pour moi seul d'écrire Jusqu'à l'odeur de tes cheveux, Jusqu'à l'éclair de ton sourire, Dire ton royal nonchaloir, T'évoquer entière en un livre Pur et vrai comme ton miroir, Je me suis trop hâté de vivre.

En tes bras j'espérais pouvoir Attendre l'heure qui délivre ; Tu m'as pris mon tour. Au revoir. Je me suis trop hâté de vivre. Charles Cros

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Jamais ne dis toujoursAline Cresci

L'amourmon amour

ce n'est jamaistoujoursL'amour

mon amourC'est un peuchaque jour

L'amourmon amour

se construit de toi à moise construit de moi à toi

de jour en jourd'heure en heure

de minute en minutede battement en battement

Et si l'un de nousmon amour

un jouroublie un battement

restera encorepour toujours

à jamaisle souvenirde l'Amour

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Chut !Isabelle Matthieu

Chut ! ne te réveille pas, c'est moi,lueur éphémère, comète solitaire,laisse ton corps rejoindre mon orbite,moule-toi à la vapeur de mon désir.

Noire apesanteur d'une nuit d'amnésie,satellites en poursuite. Tu es mien :ma bouche s'ouvre, alvéole de lumièrequi t'enveloppe dans sa chaude infinité.

Chut ! ne te réveille pas, ne crains rien,tu ne me trouveras pas à tes côtés.Je suis le parfum, la danse, le sortilège,venue te ravir le temps d'un songe.

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Sur ma peauAnnie Prévost

Chacun de tes départssur ma peau une éraflure.S’écaillent en morceaux

ma douleur, ma déchirure.Embrasse mon souvenir

que l’espace s’affaiblisse.Du silence au silencese trace une esquisse.

Chacun de tes adieuxsur mon cœur une ecchymose.

S’assemblent les morceauxau travers de tes proses.

Enflamme mon souvenirque la passion nous domine.

De silences en silencesnotre avenir se dessine.

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Comme une ville qui s'allumeEt que le vent vient embraser,

Tout mon coeur brûle et se consume,J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.

Baiser de la bouche et des lèvresOù notre amour vient se poser,Pleins de délices et de fièvres,

Ah ! j'ai soif d'un baiser !Baiser multiplié que l'homme

Ne pourra jamais épuiser,O toi, que tout mon être nomme,

J'ai soif, oui d'un baiser.Fruit doux où la lèvre s'amuse,Beau fruit qui rit de s'écraser,

Qu'il se donne ou qu'il se refuse,Je veux vivre pour ce baiser.

Baiser d'amour qui règne et sonneAu coeur battant à se briser,Qu'il se refuse ou qu'il donneJe veux mourir de ce baiser.

Germain Nouveau 

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Ton image est restée gravée dans ma mémoire J'ai voulu t'échapper, te sortir de ma vie Mais partout où je vais je ne pense qu'à toi Et pourtant tu ignores combien je suis épris…  Ta démarche si légère hypnotise mon regard. Tes longs cheveux qui flottent soulevés par le vent Et dansent sur tes épaules accentuant le charme D'une auréole dorée venue d'un autre temps…  J'aime ton sourire qui éclaire ton visage Et le son de ta voix qui fait vibrer mon cœur, Comme le chant d'une sirène. Il faut que je reste sage De peur que je succombe devant tant de splendeurs  Ton regard si profond a pénétré mon âme Tes yeux pleins de lumière ont changé toute ma vie J'aime ton beau décolleté qui rempli mes fantasmes Tes dents blanches éclatantes qui illuminent mes nuits  Un jour tu es venue dans mon jardin secret Sous une pluie de roses, par des chemins fleuris, Tu m'as donné ta main et un baiser discret… Mais je m'suis réveillé et tu étais partie…  Peut-être bien qu'un jour tu liras ce poème, Il n'est jamais trop tard pour dire ses sentiments Je voulais tout simplement te dire : je t'aime Même si hélas, je n'ai rien d'un beau Prince Charmant.

J'ai rêvé de toiJean Cl. Brinette

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Souvenirs d'automne  

Paul-Jean Toulet  

Le temps irrévocable a fui, l'heure s'achève. Mais toi, quand tu reviens et traverses mon rêve,  

Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève,             Tes yeux plus clairs.

 A travers le passé ma mémoire t'embrasse. Te voici. Tu descends en courant la terrasse Odorante, et tes faibles pas s'embarrassent

            Parmi les fleurs.  

Par un après-midi de l'automne, au mirage De ce tremble inconstant que varient les nuages,

Ah ! verrais-je encor(e) se farder ton visage             D'ombre et de soleil ?

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Musique de Mozart : Romance du Concerto pour

piano et orchestre N°20 K.466

Poèmes et photos Internet

Daniel Mai 2007 [email protected] Ce diaporama poèmes n°16 est strictement privé. Il est à usage non commercial.