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VOTRE RÉGIONÉDUCATION Un projet scientifique est mené actuellement auprès des élèves de sept classes du sud du département
Le réchauffement climatique expliqué aux enfantsSIGOYER
I ls en sont à leur dixièmeséance. C’est presque ladernière fois que les élèves de la classe de cycle
3 de l’école de Sigoyer partagent une aprèsmidi hebdomadaire avec Serge Giraud.
Cet ancien instituteur estdésormais “an imateurEmala”(pour “équipe mobile académique de liaisonet d’animation”). Commeson confrère dans le nord dudépartement, il sillonne lapartie sud de l’académiepour mener à bien, de classes en classes et d’élèves enélèves, des projets scientifiques. Comme celui sur leréchauffement climatique,ses causes et conséquences,qu’il partage donc notamment avec les CE2, CM1 etCM2 de Sigoyer.
Six autres classes de même niveau sont concernéespar ce projetlà : à Rocheb r u n e , P e l l e a u t i e r ,Eyguians, Trescléoux, BarretsurMéouge et Montmorin. D’autres participeront avec Serge Giraud à unprochain projet, autour dufestival du film de Veynes etsur le thème du développement durable. En attendant, l’animateur s’apprêteà clôturer le cycle des douzeséances prévues, menéesen collaboration avec l’institutrice, qui a été volontaire pour participer au projet.
L’heure n’est pas encorevenue pour les enfants derédiger la “charte” de fin deprojet. Il leur reste deuxrencontres. Pourtant, Julien, Lila, Ambroise ou Lison ont déjà tiré les leçonsdes expériences menées enclasse. Il suffit de les interroger, par exemple, sur lafonte des glaces, pour se
rendre compte qu’ils en savent déjà long.
« On a aussi parlé decomment on pouvait moinsconsommer de CO2 » oseLison, élève de CM1, la première à prendre la parole.Julien lui emboîte le pas :« on a fait des expériencespour comprendre commentse passait le réchauffementclimatique. » Puis Simon,qui a lui aussi appris quelque chose : « je ne savaispas que le CO2 restait centans dans l’atmosphère, jevais essayer d’en produiremoins. » Oui, mais comment ? Car l’idée de ce pro
jet scientifique, c’est aussique les écoliers « prennentconscience de ce qu’ils peuvent faire à leur niveau »note Serge Giraud.
“Les enfants ont ététouchés quand ilsont vu que les payspauvres souffraientdes pollutionscréées dans lespays riches”
Très vite, les doigts se lè
vent. Les réponses fusent.Visiblement, les idées nemanquent pas sur le sujet.«On pourrait prendre moinsde trucs qui viennent deloin pour économiser destransports et de l’essence »propose un jeune CE2. « Etvenir à pied ou à vélo àl’école » ajoute sa voisine. Ou encore « ne pas laisser la télévision ou l’ordinateur allumés », « essayer defaire toutes les courses d’uncoup », « prendre des ampoules basse consommation». Bref, l’air de rien oupresque, les enfants ont appris. Sans avoir l’impressionde faire des maths, de l’histoire ou de la géographie.
« L’avantage d’un projetde ce genre, c’est qu’on travaille différentes disciplines de manière concrète,
comme apprendre à s’exprimer oralement ou faire desgraphiques» dit Serge Giraud. « Les enfants ont étéparticulièrement touchésquand ils ont vu grâce à uneanimation sur Internet queles pays pauvres souffraientle plus des pollutions émises par les pays riches ».
Adeline TAUPIN
Les CE2, qui ont eux aussi fait des expériences, étaient fiers de montrerles traces écrites de leur travail.
REPÈRES
ANIMATEUR “EMALA”,C’EST QUOI ?n Deux postes d’animateur“Emala” existent dans ledépartement, relevant del’Education nationale,subventionnés par le conseilgénéral et gérés par le CDDP(centre départemental dedocumentation pédagogique)basé à Gap.« A l’origine, il s’agit d’un postecréé pour faire du lien entreles classes uniques.J’interviens dans les écoles demoins de cinq classes»explique Serge Giraud. Qui a,en tant qu’animateur “Emala”,une autre mission : la gestiondu matériel pédagogique(malles scientifiques, revuesartistiques par exemple) qu’ilamène aux écoles qu’il visite,au gré des quelque 1200kilomètres qu’il effectuechaque mois.
Parmi les expériences que lesenfants ont menées avec SergeGiraud : celle sur le gaz à effet deserre. « On a pris deux bouteillesremplies avec une boissongazeuse » explique un CM2. « Dansune, on a touillé pour faire partir lesbulles, le CO2. Et puis on a contrôléla température de l’atmosphèrepour chaque bouteille :celle avec le CO2 était pluschaude. »
Qu’ils aient 8 ou 11 ans, les élèves se sont montrés « motivés » par le projet scientifique. Photos VIRGILE et S.G.
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Lundi 14 février 2011 page 5Le Dauphiné Libéré