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Revue de Géographie de l’Université de Ouagadougou, N°004, sept. 2015, Vol. 1 119
CROISSANCE URBAINE ET MUTATIONS AGRICOLES AUTOUR
DE LA VILLE DE KARA AU NORD-TOGO
KADOUZA Padabô
Département de Géographie
Université de Kara/Togo
RESUME
La ville de Kara connaît une croissance remarquable depuis les indépendances. Elle
est aujourd’hui la troisième ville du pays avec plus de 100.000 habitants. Cette
rapide croissance démographique entraîne une forte demande en produits
alimentaires des campagnes environnantes.
L’objectif de cette étude est d’analyser la croissance urbaine de Kara et de dégager
son impact sur les campagnes environnantes.
La démarche méthodologique est basée sur la recherche documentaire, l’enquête de
terrain par questionnaire individuel, les interviews et l’observation du paysage.
L’analyse des résultats montre que dans les terroirs proches de la ville, se
développent des productions agricoles diversifiées orientées vers ses marchés, afin
de répondre aux besoins sans cesse croissants et variés des citadins. Le
développement de ces productions passe par une amélioration des systèmes et
techniques de culture et d’élevage. Les mutations foncières nées de l’acquisition
d’une partie des terres rurales par les habitants de Kara constituent une autre facette
importante de l’influence de la ville sur l’espace rural environnant. La
transformation des droits fonciers traditionnels née de l’accroissement de la valeur
de la terre dans cet espace mérite d’être analysée dans les recherches futures.
Mots-clés : Croissance urbaine, mutations agricoles, terroirs environnants, Kara,
Togo
ABSTRACT
Urban growth and agricultural changes around the town of Kara, North Togo
The city of Kara experienced remarkable growth since independence. Today it is the
third largest city of the country with over 100,000 inhabitants. This rapid population
growth leads to a strong demand for food from the surrounding countryside.
The objective of this study is to analyze urban growth of Kara and identify its impact
on the surrounding countryside.
The methodology is based on desk research, field research by individual
questionnaire, interviews and observation of the landscape. Analysis of the results
shows that in nearby soils of the city develop diversified agricultural production
driven to its markets to meet the endless growing needs and diverse city dwellers.
The development of these productions goes through improved crop and livestock
systems and techniques. Land transfers arising from the acquisition of part of rural
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land by Kara inhabitants are another important facet of the influence of the city on
the surrounding countryside. The transformation of traditional land rights arose from
the increased value of land in this space deserves to be analyzed in future research.
Keywords: Urban growth, agricultural changes, surrounding countryside, Kara,
Nord-Togo
INTRODUCTION
Longtemps considérée comme essentiellement rurale, l’Afrique au
sud du Sahara s’urbanise à un rythme exceptionnellement rapide.
Aujourd’hui, sa population urbaine estimée à 110 millions de personnes
représente 37% de la population totale. Plus que le poids de cette urbanisation
encore modeste, c’est plutôt la vitesse de croissance de la population urbaine
qui suscite l’inquiétude (Razafindrakoto et Roubaud, 2001). En effet, les pays
d’Afrique subsaharienne connaissent en moyenne un taux annuel de
croissance urbaine de plus de 5 %. Ce taux est plus élevé que celui
d’Amérique Latine (2,3 %) et d’Asie du Sud-Est (3,8 %) (Delcourt, 2007).
Le Togo, comme la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne, connaît ce
phénomène de croissance urbaine accélérée qui tourne autour de 4% par an
(DGSCN, 2010).
La ville de Kara (Figure 1), créée au cours de la période coloniale
allemande était encore jusqu’au lendemain des indépendances un modeste
village, malgré son rôle administratif. Mais très tôt, bénéficiant d’une volonté
politique d’en faire un pôle d’équilibre dans la partie septentrionale du pays,
elle va connaître une croissance spectaculaire avec l’implantation au cours
des années 1970 et 1980 d’une multitude de services administratifs, socio-
économiques et d’équipements scolaires (Nyassogbo, 1991). Entre 1970 et
1981, son taux d’accroissement annuel était de 8% (ce taux était le plus élevé
de toutes les villes du Togo), alors que celui de Lomé, la capitale était de
6,1% (Nyassogbo, 2010).
La croissance du marché urbain se traduit par une forte demande en
produits vivriers qui a pour corollaire des mutations agricoles dans les terroirs
environnants. Ces mutations ont non seulement pour but d’augmenter la
production, afin de répondre à la demande urbaine grandissante, mais aussi
de la diversifier pour satisfaire aux nouveaux modes alimentaires qui
accompagnent la vie urbaine. La production du maïs et celle du haricot dans
la préfecture de la Kozah où se localise la ville de Kara ont plus que doublé
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entre 2000 et 2010, passant de 3288 tonnes à 7 856 tonnes pour le premier et
de 814 tonnes à 1681 tonnes pour le second (DSID, 2011).
Figure 1: Localisation de la ville de Kara
Source : Atlas du Développement Régional, 1986
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Les études entreprises sur la ville de Kara concernent pour l’essentiel
les facteurs et les problèmes de sa croissance urbaine (Nyassogbo, 1980 ;
Bali, 1983 ; Lokou, 1991 ; Samaro, 1995). L’impact de la croissance urbaine
de Kara sur les campagnes environnantes n’a pas été abordé, d’où l’intérêt de
ce travail qui permet de comprendre les mutations agricoles liées au
développement d’une ville secondaire qui polarise de plus en plus son espace
environnant.
De ce qui précède, deux questions méritent d’être posées. Quelles sont
les spécificités de la croissance urbaine de Kara ? Quelles sont les mutations
agricoles induites par cette croissance dans l’espace rural environnant ?
L’objectif de cette étude est d’analyser la croissance urbaine de Kara
et de dégager son impact sur les campagnes environnantes.
1. APPROCHE METHODOLOGIQUE
La démarche méthodologique adoptée est basée sur les sources des
données existantes. Les informations recueillies ont été complétées par celles
collectées sur le terrain à l’aide d’un questionnaire. La population-cible est
constituée de chefs de ménage de 9 terroirs environnants de la ville de Kara
(Figure 2). Il s’agit de Kpenzindè, Atchangbadè, Awandjelo, Lassa, Lama,
Bohou, Yadè, Tcharè et Tchitchao dont le nombre de chefs de ménage est
estimé à 6 335 personnes (DSCN, 2010). De cette population-cible, nous
avons tiré de façon aléatoire un échantillon de 147 chefs de ménage répartis
proportionnellement dans les terroirs choisis (Tableau I)
Tableau I : distribution de l’échantillon dans les villages
Terroirs Nombre de
ménages Echantillon
Kpenzindè 612 14
Awandjelo 720 17
Atchangbadè 979 23
Lassa 946 22
Bohou 322 7
Yadè 208 5
Tcharè 481 11
Tchitchao 481 11
Lama 1586 37
Total 6335 147
Afin d’estimer les revenus des paysans des terroirs environnants de la
ville de Kara, des données concernant leurs comptes d’exploitation ont été
collectées au cours de l’enquête de terrain. Ces données ont trait aux charges
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occasionnées par la mise en valeur et les recettes issues de la vente des
produits agricoles. Le revenu a été obtenu en faisant la différence entre les
deux éléments du compte d’exploitation. Le recueil d’informations avec le
questionnaire a été complété par les interviews et l’observation du paysage
agraire. Cette observation a concerné le système agricole. Il s’est, en effet,
agi d’examiner « toutes les formes d’utilisation du sol et la manière d’assurer
cette utilisation » pour reprendre l’expression de George et Verger (1996).
Figure 2 : Les terroirs enquêtés autour de la ville de Kara
Source : Direction Régionale Plan et Aménagement du Territoire, Kara
L’observation indirecte du paysage rural à travers les images
satellitaires et les cartes topographiques au 1/50 000 nous a permis d’analyser
la dynamique de l’espace agraire de 1986 à 2013. S’agissant des images
satellitaires, nous avons travaillé sur celles de type Landsat TM (Thematic
Mapper) à 7 bandes qui ont été traitées à l’aide des logiciels Envi 5.1 et
ArcGIS 10.2. Pour ce qui est des cartes topographiques au 1/50 000, leur
acquisition sous forme numérique à la Direction Nationale du Cadastre à
Lomé nous a facilité leur traitement dans le logiciel ArcGIS 10.2, afin
d’obtenir une carte du paysage agraire en 2013.
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Le dépouillement du questionnaire a été fait à l’ordinateur avec le
logiciel SPSS 20 qui a permis d’élaborer des tableaux, lesquels ont facilité
l’interprétation des données collectées sur le terrain.
2. KARA, UNE VILLE A CROISSANCE RAPIDE
Située dans le nord du pays à 425 km environ de la capitale, Lomé, la
ville de Kara comme la plupart des villes d’Afrique au sud du Sahara, date de
la période coloniale comme nous l'avons déjà évoqué. Dès 1898, les
Allemands avaient pour objectif de créer un centre administratif à partir
duquel ils allaient contrôler le pays kabiyè dont la conquête leur a été difficile
en raison de la tradition guerrière de son peuple (on se souvient encore de
l’héroïque résistance du peuple kabiyè à l’occupation allemande). Mais, c’est
sous le mandat de la France que Kara va amorcer son développement avec
son érection en chef-lieu de cercle en 1950 et en chef-lieu de circonscription
administrative en 1956, répondant ainsi au souci de l’administration
mandataire française de promouvoir l’organisation et le développement de la
partie septentrionale du Togo.
Les disparités régionales et le déséquilibre prononcé entre le Nord et
le Sud constaté à l’indépendance ont poussé les nouvelles autorités du pays à
restructurer l’organisation territoriale (Nyassogbo, 1991). Aussi, le nombre
de régions économiques a-t-il été porté de quatre à cinq avec la création
d’une nouvelle région : la région de la Kara, la ville de Kara étant le chef-
lieu. A partir de 1970, Kara, à la tête de la nouvelle collectivité territoriale, va
connaître une croissance exceptionnelle et se transformer en un centre
administratif et commercial de plus en plus important (Kataka, 2011). Pour
Nyassogbo (1991), cette croissance rapide est due à une politique volontariste
des responsables politiques de créer une métropole d’équilibre dans le Nord
du pays en vue de contrebalancer le poids prépondérant de Lomé. C’est ainsi
qu’ils commencèrent par y multiplier des investissements et créer des
infrastructures conséquentes.
En dehors de la construction des locaux très modernes de
l’administration préfectorale (Photo 1), toutes les directions des grands
services qui se trouvent à Lomé y furent implantées. A ces directions
s’ajoutent le palais des congrès (Photo 2), les succursales des banques, deux
grands hôpitaux (Centre Hospitalier et Universitaire de Kara et le Centre
Hospitalier Régional de Tomdè), l’Université de Kara, etc. Ces équipements
et services vont permettre à la ville de jouer pleinement son rôle de pôle de
commandement de la région, faisant ainsi appel à des fonctionnaires, élèves,
commerçants, étudiants, etc.
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Photo 1 : Les bureaux de la préfecture de la Kozah
Source : cliché de l’auteur, 2013
Photo 2 : Le palais des congrès
Source : cliché de l’auteur, 2013
L’urbanisation spectaculaire a radicalement transformé le paysage de
ce petit village qui ne représentait rien avant l’indépendance du pays
(Guezere, 2009).
En 1960, la ville de Kara comptait 2 850 habitants. En 1970, elle
accédait au 11è rang avec 9 440 habitants soit 3 fois le nombre d’habitants en
1960 avec une croissance annuelle la plus élevée du pays (11%). En 1981,
elle abritait 28 950 habitants, occupant la troisième place après Lomé et
Sokodé. Son taux d’accroissement restait encore le plus élevé (8%) contre
4,4% pour Lomé et 3,5% pour Sokodé.
Au dernier recensement de 2010, Kara a confirmé son 3è rang avec 94
878 habitants derrière Lomé (1,5 million d’habitants) et Sokodé (95 070
habitants).
Sur le plan spatial, la ville a connu un développement remarquable.
Les quartiers résidentiels et administratifs se sont développés à Dongoyo,
Chaminade, Kpeyinboua, Tomdè, Zongo-Yéyé et Kara-Sud. L’extension de
la ville s’est faite dans quatre directions (l’est, l’ouest, le nord et le sud) et le
long des principaux axes routiers avec un tissu urbain plus ou moins densifié
qui compte présentement 15 quartiers (Guezere, 2009) contre 5 en 1960.
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Estimée à 96 ha en 1960; 3 780 ha en 1980; 5 000 ha en 1990, sa superficie
actuelle est d’environ 9 000 ha (Figure 3).
Figure 3 : Dynamique spatiale de la ville de Kara de la période coloniale à
nos jours
Source: Direction Régionale du Plan et de l’Aménagement du Territoire, Kara
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La dynamique actuelle de la ville se traduit par la transformation des
espaces périphériques. Elle étend ses tentacules aux villages de Lama-Kolidè,
Lama-Kpédah, Lassa-Elimdè, Lassa-Ahodo, Bohou et Yadè qui connaissent
des mutations visibles. Cette rapide croissance de la ville de Kara a un impact
remarquable sur l’espace rural environnant.
3. MUTATIONS AGRICOLES INDUITES PAR LA CROISSANCE
URBAINE DANS LES TERROIRS ENVIRONNANTS
La croissance démographique de Kara a entraîné l’augmentation et la
diversification de la demande en produits vivriers. Pour satisfaire cette
demande, les paysans des terroirs environnants améliorent leurs systèmes de
production.
3.1. Utilisation croissante des intrants agricoles, des semences
améliorées à haut rendement et de la traction animale
L’enquête de terrain a révélé une utilisation croissante des engrais
minéraux (NPK 15 15 15, urée) dans les terroirs environnants de la ville de
Kara. En effet, de 2010 à 2012, la consommation d’engrais minéraux est
passée de 403 tonnes à 488 tonnes dans le terroir d’Atchangbadè, soit un
accroissement de 21,09% en 3 ans. Dans celui de Kpenzindè, elle est passée
de 245 tonnes à 280 tonnes, soit une augmentation de 14,28%. Dans les deux
principaux magasins de vente d’engrais de la ville (Kara-Sud et Direction
Régionale de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche), la quantité vendue
est passée de 825 tonnes à 924 tonnes, soit une augmentation de 12% au
cours de la même période. Cette augmentation des stocks d’engrais dans les
magasins a permis leur utilisation par une proportion importante de paysans
(96% des chefs de ménage interrogés en ont fait usage). L’utilisation
généralisée des engrais minéraux se justifie, non seulement par le souci des
paysans de dégager un surplus commercialisable, mais aussi par la pauvreté
des sols de la région de la Kara qui ont besoin d’être enrichis. On note
également l’utilisation, bien que timide, des herbicides (16,32% des chefs de
ménage interrogés), des semences améliorées (31,29%) et de la traction
animale (7,48%), ce qu’on n’avait pas observé dans les terroirs d’étude il y a
une dizaine d’années.
L’innovation touche donc tous les aspects de la production agricole
autour de la ville de Kara. C’est le cas de toutes les campagnes
environnantes des villes d’Afrique au Sud du Sahara où le paysage agraire
connaît d’importantes mutations. Les exemples de Ouagadougou au Burkina-
Faso et de Yaoundé au Cameroun décrits par Pélissier (2000) sont révélateurs
à cet égard.
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Photo n° 3: Des paysans labourant à la traction animale dans le terroir
d’Atchangbadè
Source : Cliché de l’auteur, 2013
L’utilisation des intrants agricoles, de la traction animale et l’adoption
des semences améliorées entraînent non seulement une augmentation de la
production, mais aussi sa diversification.
3.2. Augmentation et diversification de la production agricole
L’analyse des statistiques agricoles de la préfecture de la Kozah où se
localise la ville de Kara, montre une augmentation de la production vivrière
dans son ensemble (Figure 4). Cette augmentation est plus remarquable pour
le maïs et le sorgho, principales cultures de la zone d’étude. En effet, la
production du maïs qui était de 2 573 tonnes en 1993 s’évaluait à 7 856
tonnes en 2010 soit une augmentation de 205,32%. Quant au sorgho, sa
production est passée de 3 363 tonnes à 10 734 tonnes soit un accroissement
de 219,17% au cours de la même période (Direction régionale des
Statistiques Agricoles de l’Informatique et de la Documentation, Kara, 2011).
Les résultats de l’enquête montrent que 31% des chefs de ménage
interrogés ont produit plus de 600 kg de maïs en 2013, alors que 26% ont
produit la même quantité de sorgho (figures 5 et 6). Cette production peut
être considérée comme importante, vu les médiocres conditions pédologiques
et le niveau des techniques traditionnelles de culture dans la zone d’étude.
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Figure 4 : Evolution de la production céréalière dans la préfecture de la
Kozah de 1993 à 2010
Source : Direction régionale des Statistiques Agricoles, de l’Informatique et de
la Documentation, Kara
Figure 5: Répartition des chefs de ménage enquêtés
selon la production du maïs en 2013
Source : Enquête de terrain, 2013
Figure 6: Distribution des chefs de ménage enquêtés
selon la production du sorgho en 2013
Source : Travaux de terrain, 2013
400-600 kg
20%
200-400 kg
23% Moins de
200kg
26%
Plus de 600 kg
31%
200-400 kg
17%
Moins de
200kg
37%
Plus de 600 kg
26%
400-600 kg
20%
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L’augmentation de la production agricole n’est pas due à un
accroissement des superficies cultivées (Figure 7), mais à l’utilisation des
intrants agricoles et à un meilleur suivi de l’itinéraire technique des
différentes cultures pratiquées.
Figure7: Dynamique du paysage agraire dans les terroirs environnants de la
ville de Kara de 1986 à 2013
1986 2013
Source : a) Images satellitaires sur le Togo (1986), b) Cartes topographiques au
1/50000, Direction de la Cartographie Nationale - Lomé, 2013
L’analyse de la dynamique de l’espace agraire dans les terroirs
environnants de la ville de Kara à travers la figure 7 montre que la superficie
occupée par l’ager (ensemble des terres cultivées) en 1986 n’a pas trop
changé en 2013. Les statistiques issues du traitement des images satellitaires
et de la carte topographique au 1/50000, indiquent à ce propos qu’il couvrait
52 379,673 ha en 1986. En 2013, sa superficie était de 44 510,251 ha soit une
diminution de 15,02% seulement.
Deux faits expliquent cette situation. D’abord, les terroirs
d’investigation connaissent une crise d’espace agricole liée à une surcharge
démographique et à un milieu physique défavorable. En effet, la densité
moyenne de la population y est de 252 hab/km2 avec des pointes de 421 hab
/km2
dans le terroir de Tcharè (DGCN, 2010). Ces fortes densités entraînent
une réduction considérable des superficies cultivées sur lesquelles les paysans
font souvent l’association culturale.
b a
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L’enquête agricole de 1970 avait déjà révélé que les parcelles
cultivées ayant une superficie égale ou supérieure à 2 hectares ne
représentaient pas 3% du nombre total. Par contre, 73% des parcelles ont
moins de 50 ares et 8% ont moins de 5 ares. La charge par exploitation restait
encore élevée. Elle atteignait 5,6 personnes en moyenne pour 2,6 actifs, la
superficie physique par habitant étant de 16 ares 39 par actif agricole. Les
travaux de Gu-Konu (1983) ont confirmé ces résultats. Il ressort de ces
travaux que « la proportion des exploitations de moins d’un hectare dépasse
60% du nombre total et celle de moins de 0,5 hectare atteint presque 40%.
Plus du tiers des exploitations agricoles de la circonscription de Lama-Kara
sont inférieurs à 20 ares. Ces unités d’exploitation sont formées de parcelles
minuscules et dispersées sur l’ensemble du territoire du teto (espace à la fois
géographique et social selon l’organisation socio-politique kabiyè) et du hara
(groupe d’entraide formé par les hommes pour les travaux agricoles et groupe
de résidences constituées par leurs familles) selon les règles du jeu
successoral et celles de la répartition des cultures par rapport au lieu
d’habitation ».
Ensuite, la ville de Kara dans sa dynamique spatiale occupe une partie
importante des terroirs ruraux environnants. Elle a aujourd’hui envahi une
partie des terres du finage de Lama (sous-groupe kabiyè propriétaire des
terres sur lesquelles la ville a été fondée). Le front d’urbanisation qui évolue
rapidement vers l’est, l’ouest, le nord et le sud est aujourd’hui entrain
d’enjamber les villages de Wélou et Soumbou. Entre la ville et ces villages,
on observe des maisons disséminées dans les champs. Cette situation accroît
la réduction des terres à usage agricole.
La production agricole a non seulement augmenté, mais elle est aussi
diversifiée dans le but de mieux satisfaire les citadins. Cette diversification
s’observe à travers la fourniture d’une multitude de produits agricoles et
d’élevage (céréales, légumineuses, tubercules, volailles, petits ruminants,
etc.) et surtout les cultures maraîchères qui connaissent un développement
remarquable ces dernières années. Cette situation rejoint les conclusions de
Pélissier (2000), lorsqu’il fait remarquer que le premier domaine où éclate
l'influence directe de la ville est celui du maraîchage, où s'associent et
aujourd'hui se confondent légumes, condiments, fruits locaux et produits
d'origine européenne.
Il est à noter qu’une partie importante des enquêtés (88, 43%)
consacrent une part de leur production agricole à la vente sur les marchés de
la ville. La commercialisation de divers produits constitue une source de
revenus pour les paysans. Que ce soit le maïs, le sorgho ou le haricot, plus de
25% des paysans ont pu avoir des revenus compris entre 40 000 et 60 000
FCFA. Ces revenus sont plus élevés pour ceux qui pratiquent la culture
maraîchère. D’après une étude réalisée par Kadouza (2012), il ressort que
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cette spéculation procure sur une exploitation de 0,25ha à Soumdina, un
bénéfice de 114 250 FCFA par saison agricole pour la culture de Brassica
oleracea (chou) et 87 500 FCFA pour celle de Daucus carota (carotte). Ces
revenus sont importants au regard du bas niveau de vie des paysans de la
région de la Kara.
La vente des produits maraîchers aux citadins a toujours constitué une
importante source de revenus pour les paysans. En Côte-d’Ivoire par
exemple, entre 1989 et 1990, la culture de la tomate, bien conduite avec une
production vendue au bon moment, fournit des revenus par hectare dépassant
un million de francs, soit plus que le coton ou le café (Chaléard, 1996).
Comme le dit Pélissier (2000), « la ville a gommé la distinction traditionnelle
et longtemps justifiée entre cultures traditionnelles et cultures commerciales.
Elle a effacé la vieille antinomie entre secteur vivrier et secteur marchand ».
La production vivrière est aussi encouragée dans les campagnes
environnantes par la présence à Kara d’une antenne de l’Agence Nationale
pour la Sécurité Alimentaire du Togo (ANSAT) qui achète les produits
agricoles aux paysans à des prix rémunérateurs. Celle-ci finance même la
production en attendant la récolte pour se faire payer en nature. Avec les
revenus tirés de la vente des produits agricoles, les paysans investissent dans
leurs exploitations, se procurent des biens et services non agricoles d’origine
urbaine et améliorent leurs conditions de vie.
Les résultats de l’enquête montrent que 70,75% des chefs de ménage
interrogés consacrent leurs revenus aux dépenses sociales (scolarisation des
enfants, santé, etc.), à l’achat du matériel et des intrants agricoles, alors que
29,25% l’utilisent pour l’amélioration de leur cadre de vie et l’achat des
moyens de transport. Ce faisant, l’augmentation de la demande urbaine de
Kara en produits agricoles permet à l’économie rurale des terroirs
environnants d’être intégrée à l’économie nationale.
3.3. Des mutations foncières dans les campagnes environnantes de
la ville de Kara
Pendant longtemps, la terre a été une propriété collective dans les
terroirs environnants de la ville de Kara. Chaque paysan cultivait une portion
du domaine familial qu’il n’a pas le droit de vendre, parce qu’il l’a hérité de
ses ancêtres qui gardent toujours un droit de regard sur sa gestion. Ce faisant,
les deux principaux modes d’accès à la terre étaient l’héritage et le prêt. En
cas de décès d’un père de famille, ses enfants lui succèdent naturellement et
se partagent les terres qu’il cultivait. S’agissant du prêt, lorsqu’un
‘’propriétaire’’ ne peut pas mettre en valeur toutes ses terres, il peut décider
de mettre une ou plusieurs parcelles à la disposition des personnes qui lui en
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font la demande, afin de les exploiter. Le prêt se fait le plus souvent aux
personnes des familles ne disposant pas d’un grand capital foncier.
Depuis quelques années, on assiste à l’apparition de nouvelles formes
d’accès à la terre. Il s’agit de l’achat et du bail qui étaient presque inconnus
dans les terroirs d’étude. L’enquête montre, à cet effet, que 29,25% des
exploitants ont acquis leurs terres par ces deux modes d’accès. Le foncier
constitue de nos jours un enjeu majeur dans certains endroits proches de la
ville de Kara. Il est l’objet de spéculation aussi bien par les citadins pour la
satisfaction des besoins de logement que par les ruraux pour l’alimentation.
Cette spéculation est très remarquable à Lama-Kolidè, Lassa-Elimdè,
Koungouyouyo, Wélou, Attéda et Soumbou où on note un accroissement de
la valeur de la terre. En effet, le prix du lot de terrain de 600 m2
dans ces
zones varie de 700 000 à 2 millions de FCFA. Dans l’espace plus éloigné
situé dans un rayon de 12 km (Atchangbadè, Kpenzindè, Awandjelo), il est
déjà à 500 000 FCFA. Au demeurant, on remarque une insécurité foncière
qui se décline de deux manières. D’abord, elle est temporelle (relative à la
durée pendant laquelle le producteur agricole a accès à la terre). Le paysan de
ce fait ne sait, ni combien de temps il pourra y encore rester, ni les chances de
renouveler un contrat de bail. Ensuite, on peut évoquer ce que Dauvergne
(2011) appelle les droits fonciers déficients ou droits insuffisants pour
permettre une utilisation optimale de la terre en raison des contrats de durée
trop courte.
L’accroissement de la valeur de la terre entraîne de nombreux
problèmes fonciers dans les terroirs environnants de la ville. Les causes de
ces problèmes tournent essentiellement autour de la vente des parcelles à
plusieurs personnes et surtout de la remise en cause des droits de propriété.
Ces problèmes figurent en bonne place parmi ceux traités par les chefs de
village, de canton et le tribunal de première instance de Kara.
3.4. Un début d’investissement des citadins dans les campagnes
environnantes de la ville de Kara
Les investissements des habitants de la ville de Kara sont assez
remarquables dans les terroirs d’Atchangbadè, de Kpenzindè et d’Awandjelo.
En effet, certains citadins y ont acquis de vastes domaines dont la superficie
varie de 5 à 30 hectares qu’ils mettent en valeur par le biais d’ouvriers
agricoles permanents ou temporaires recrutés sur place. Les ouvriers
permanents sont rétribués entre 15 000 et 20 000 FCFA par mois. En dehors
de ce salaire, ils bénéficient d’une portion du domaine qu’ils cultivent pour
leur propre compte. Quant aux ouvriers temporaires, ils sont souvent
employés pendant la saison de culture pour le défrichement, la construction
des buttes et des billons, le sarclage et le binage. Leur rémunération est
fonction du travail effectué. Le défrichement d’un hectare rapporte au paysan
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(ouvrier agricole) environ 20 000 FCFA, alors que le sarclage et le binage
leur donnent respectivement 16 000 et 12 000 FCFA. Quant à la construction
des buttes sur la même superficie, elle permet au paysan de gagner 25 000
FCFA. Ces investissements des citadins dans le domaine agricole ne sont pas
encore à la hauteur de ceux observés autour des grandes villes du Bénin
notamment Cotonou et Porto-Novo relevés par N’bessa (2007) et celles du
Cameroun (Fodouop, 2004). Mais, ils permettent déjà de montrer comment
les citadins peuvent représenter un puissant facteur de mutation et de
développement des campagnes.
Les citadins investissent non seulement dans l’agriculture, mais aussi
dans l’ouverture des bars et des boutiques où sont vendus de la bière et des
produits de première nécessité (allumettes, savons, etc.). Que ce soit à
Kpenzindè, Awandjelo, Bohou, Atchangbadè, Lassa-Elimdè, etc., ces bars et
boutiques permettent aux paysans de se procurer certains produits
manufacturés, sans avoir besoin de se rendre en ville.
CONCLUSION
La présente étude a permis d’analyser la rapide croissance urbaine de
Kara. Cette croissance est liée à une politique volontariste des dirigeants
après l’indépendance d’élargir le champ d’action de ses services dans le but
de faire d’elle, un pôle d’équilibre. Le renforcement des fonctions urbaines
dû à la mise en place de plusieurs équipements a entraîné un important flux
migratoire qui a contribué à l’accroissement de sa population. La forte
demande en produits agricoles de cette population a pour corollaire les
mutations agricoles dans les campagnes environnantes de la ville.
Ces mutations s’appréhendent à travers la transformation des
techniques et des systèmes de production avec l’emploi des engrais, des
semences sélectionnées, des pesticides, la culture attelée, etc. Il en découle
une augmentation de la production agricole, ainsi que sa diversification. Les
mutations foncières et les investissements productifs des citadins dans les
terroirs environnants constituent les autres facettes des mutations rurales nées
de la dynamique urbaine de Kara. S’agissant des mutations foncières, les
formes traditionnelles d’accès à la terre cèdent de plus en plus la place à de
nouvelles formes qui se cristallisent autour de l’achat et du bail. Quant aux
investissements productifs des citadins, ils concernent surtout l’achat de
vastes domaines où sont employés des ouvriers agricoles recrutés sur place,
l’ouverture des bars et des boutiques où sont vendus des produits
manufacturés. A ce titre, la croissance urbaine de Kara se révèle sans doute
être un facteur d’impulsion du développement socio-économique des
campagnes environnantes.
KADOUZA PADABO _________________________________________________________________________________
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