coup de thÉÂtrelivre d’un pop-up, qui évoque le monde du livre, de l’histoire et de...

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COUP DE THÉÂTRE ! EN DIRECT D’AVIGNON – BIENVENUE EN CORÉE DU NORD – THÉÂTRE DES HALLES Publié le 10 juillet 2018 par Coup de théâtre ! Bienvenue en Corée du Nord est le récit de voyage de quatre clowns : chant national à la gloire de la dynastie des Kim, danse des missiles, joies de la gymnastique rythmique, natalité galopante comme bien national… Ils se font aussi les porte-voix des oubliés, des démunis et des oppressés de ce pays totalitaire. En toile de fond, quelques éléments de politique internationale contemporaine qui font frissonner. Sous couvert de dérision et de fantaisie, avec un humour mordant et décalé, la Compagnie Cité / éâtre bouscule l’ordre établi. Les situations burlesques se téles- copent, les jeux de mots fusent, la révolution est en marche : des clowns dénoncent l’absurdité d’un régime qui affame son peuple et le public se délecte. Ce spectacle, qui ne ressemble à aucun autre, est à la fois insolent, désopilant, sensible et profond. A voir, comme une évidence, pour mieux apprécier la joie de vivre dans une démocratie. Le regard d’Isabelle à Avignon BIENVENUE EN CORÉE DU NORD éâtre des Halles, Rue du Roi René – 84000 Avignon Du 6 au 29 juillet 2018 à 14h00 sauf les mardis Relâche les 9, 16 et 23 juillet Durée : 1h15 Crédit photos : Alban Van Wassenhove

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  • COUP DE THÉÂTRE !

    EN DIRECT D’AVIGNON – BIENVENUE EN CORÉE DU NORD – THÉÂTRE DES HALLES Publié le 10 juillet 2018 par Coup de théâtre !

    ♥♥♥♥ Bienvenue en Corée du Nord est le récit de voyage de quatre clowns : chant national à la gloire de la dynastie des Kim, danse des missiles, joies de la gymnastique rythmique, natalité galopante comme bien national… Ils se font aussi les porte-voix des oubliés, des démunis et des oppressés de ce pays totalitaire. En toile de fond, quelques éléments de politique internationale contemporaine qui font frissonner.

    Sous couvert de dérision et de fantaisie, avec un humour mordant et décalé, la Compagnie Cité / Théâtre bouscule l’ordre établi. Les situations burlesques se télescopent, les jeux de mots fusent, la révolution est en marche : des clowns dénoncent l’absurdité d’un régime qui affame son peuple et le public se délecte.

    Ce spectacle, qui ne ressemble à aucun autre, est à la fois insolent, désopilant, sensible et profond. A voir, comme une évidence, pour mieux apprécier la joie de vivre dans une démocratie. ♦

    Le regard d’Isabelle à Avignon

    BIENVENUE EN CORÉE DU NORD

    Théâtre des Halles, Rue du Roi René – 84000 Avignon

    Du 6 au 29 juillet 2018 à 14h00 sauf les mardis

    Relâche les 9, 16 et 23 juillet

    Durée : 1h15

    Crédit photos : Alban Van Wassenhove

    EN DIRECT D’AVIGNON – BIENVENUE EN CORÉE DU NORD – THÉÂTRE DES HALLESPublié le 10 juillet 2018 par Coup de théâtre !

    Bienvenue en Corée du Nord est le récit de voyage de quatre clowns : chant national à la gloire de la dynastie des Kim, danse des missiles, joies de la gymnastique rythmique, natalité galopante comme bien national… Ils se font aussi les porte-voix des oubliés, des démunis et des oppressés de ce pays totalitaire. En toile de fond, quelques éléments de politique internationale contemporaine qui font frissonner.Sous couvert de dérision et de fantaisie, avec un humour mordant et décalé, la Compagnie Cité / Théâtre bouscule l’ordre établi. Les situations burlesques se téles-copent, les jeux de mots fusent, la révolution est en marche : des clowns dénoncent l’absurdité d’un régime qui affame son peuple et le public se délecte.Ce spectacle, qui ne ressemble à aucun autre, est à la fois insolent, désopilant, sensible et profond. A voir, comme une évidence, pour mieux apprécier la joie de vivre dans une démocratie. Le regard d’Isabelle à AvignonBIENVENUE EN CORÉE DU NORDThéâtre des Halles, Rue du Roi René – 84000 AvignonDu 6 au 29 juillet 2018 à 14h00 sauf les mardisRelâche les 9, 16 et 23 juilletDurée : 1h15Crédit photos : Alban Van Wassenhove

  • Festival d’Avignon off 2018Comment loger sur un plateau scénique exigu et triangulaire la formidable histoire de la ruine d’Eskan-dar, lorsque cet espace mesuré est déjà dévoré par une théorie d’instruments de musique imposants? C’est cette gageure que relève le collectif Eskandar, les comédiens Pauline Sales et Samuel Gallet et les musiciens Aëla Gouvennec et Grégoire Ternois. Une belle complicité les unit pour faire revivre cette his-toire à la fois épique et banale. C’est l’histoire d’une femme à bout de souffle, traquée par les banquiers, les créanciers et les huissiers, tentant de survivre avec son fils Mickel. Elle rêve d’un séisme qui ferait effondrait cette cité maudite qui la harcelle quotidien-nement, la méprise et la ruine.Cette double histoire va donc se dérouler sur le pla-teau: en parallèle, la vie réelle dans laquelle arrive le jour de son expulsion et la vie rêvée, qui n’est pas for-

    cément plus clémente: dans le rêve, l’effondrement jouissif de toutes les institutions maudites (banques, écoles, bâtiments administratifs) se double d’une invasion des ruines de la cité par les animaux les plus féroces échappés du zoo. Elle tient pourtant sa revanche, ayant trouvé un abri entre les murs de l’ancienne école où elle se terre avec son fils, munie d’un fusil de chasse et traquant les bêtes féroces. Une vie imaginaire qui la vengerait de toutes les humiliations, dans laquelle son fils serait à l’abri et une foule d’amants interchangeables à ses pieds. La nature reprend ses droits mais elle n’est pas moins féroce que la société des hommes et Madame de Fombanel y retrouve sa solitude foncière.Tel est le propos de ce spectacle dans lequel l’ima-gination le dispute au réalisme. Dystopie, récit d’an-ticipation, ce texte porte tous les cauchemars qui hantent nos sociétés ruinées par l’injustice, la mi-sère endémique et la solitude des êtres. Il vaut par

    le double registre qu’il propose et qui favorise une variation de rythme, d’ambiance et de style sur le plateau. Pauline Salles excelle dans ce rôle qui la fait traverser toutes les humeurs de Madame de Fo-mbanel, tantôt excessive et violente, tantôt humble et défaite, toujours recrue de tendresse pour son en-fant. Samuel Gallet, qui incarne thomas Kantor n’est pas moins saisissant.Impeccable travail pour ce collectif qui donne vie à un poème dramatique et musical, une oeuvre scé-nqiue qui cherche sa voie entre dit poétique et parlé, entre récit et interprétation, où le dialogue voisine avec le chant. La déréliction d’une femme porte en germe l’abandon de ce monde où le présent est déjà gros des menaces du futur.Michèle Bigot

  • UN RÊVE GIGOGNE ENLEVÉ ET CAPTIVANT.Combien de strates d’imaginaire faut-il apposer au réel pour y échapper? Une seule ne suffit pas, nous dit Samuel Gallet, auteur de LA BATAILLE D’ESKANDAR et sur scène aux côtés de Pauline Sales. Dans une ville imaginaire, une femme que des huissiers viennent déposséder de ses derniers biens rêve si fort d’un séisme qu’il survient. Et c’est sous un nom à particule, « Madame de Fombanel », s’autosuggérant une nouvelle situation sociale, qu’elle entreprend un périple à travers la ville qui elle aussi est projetée dans une nouvelle situation, dévastée et parcourue par les fauves échappés du zoo. Un rêve gigogne, le rêve enfantant le rêve, dans lequel tout est renversé.Pour porter ce périple onirique et lui donner le souffle d’une épopée, Pauline Sales déploie des trésors de nuances dans les traits de son visage quand Aëla Gourvennec (violoncelle et piano) et Grégoire Ternois (percussions et luth de griot), dans un travail particulièrement impressionnant de compréhension du texte, accompagnent le récit de musique et de bruitages. Une histoire enlevée et captivante, non dénuée d’humour, qui donne envie de revoir Eskandar : ce sera dans Bonus Track et Visions d’Eskandar, deux autres créations autour de la ville imaginaire.—Walter Géhin, PLUSDEOFF

    LA BATAILLE D’ESKANDARÀ voir durant le FESTIVAL D’AVIGNON OFF 2018 au THÉÂTRE DES HALLES (rue du Roi René) à 21h15, du 6 au 29 juillet, relâche les 9,16 et 23. Réservation au 04 32 76 24 51.Texte : Samuel Gallet / Mise en scène et dramaturgie : Le Collectif Eskandar / Avec : Samuel Gallet (jeu), Pauline Sales (jeu), Aëla Gourvennec (composition musicale piano, violoncelle), Grégoire Ternois (composition musicale, percussions, claviers, N’goni) / Création lumière : Adèle Grépinet / Régie lumière : Adèle Grépinet et Laurent Poussier / Création et régie son : Fred Bühl / Décor : Les ateliers du Préau / Costumes : Malika Maçon.Crédit photo : Tristan Jeanne-Valès.

  • Publié par Olivier UbertalliLe 12 juillet 2018

  • Le Festival OFF d’Avignon 2018 : première sélectionDepuis le 6 juillet, le Festival OFF d’Avignon propose prés de 1 540 spectacles dans 133 lieux. Notre envoyée spéciale « Singulars », Lanade recommande un premier choix : une comédie d’aventure humoristique : Les aventuriers de la cité Z, un conte enfantin sacrément revisité : Blanche Neige, et un grand texte classique : Les carnets d’un acteur.

    Les aventuriers de la cité Z, de Frédéric Bui Duy Minh, Cyril Gourbet et Aymeric de Nadaillac (Espace Roseau Teinturiers)Impressionnant. Tel est l’adjectif caractérisant le mieux cette comédie d’aventure humoristique, menée tambour battant. En tout juste 1h20, ses quatre comédiens nous emmènent aux quatre coins de la planète, dans une quête à la Indiana Jones.Nous sommes en 1935. Joan Fawcett souhaite retrouver les traces de son père, qui n’est autre qu’un célèbre explorateur britannique disparu au Pérou, alors qu’il était en train de découvrir la mystérieuse cité Z. Pour l’aider dans cette entreprise, elle « embauche » Jack Beauregard, un petit filou français, qui se fait passer pour un explorateur. Mais en cours de route, ils sont rejoints par le terrible Spountz, qui veut mettre la main sur la découverte du colonel Fawcett. Arriveront-ils à retrouver le colonel et la cité ? À se débarrasser des nazis ? À triompher des épreuves jalonnant leur parcours ? C’est ce que vous découvrirez dans cette pièce aux multiples rebondissements et fous rires.Tiré d’une histoire vraie, ce spectacle bluffe tant par la créativité et l’inventivité de la mise en scène, signée Aymeric de Nadaillac, que par l’énergie et le rythme dégagés par les quatre comédiens. Saluons notamment les très belles performances d’Aymeric de Nadaillac et de Loïc Tréhin, qui interprètent pas moins de 15 rôles à eux deux ! Les magnifiques décors, conçus et réalisés par Cyril Gourbet, contribuent à la magie du spectacle, en nous entraînant dans le monde imaginaire de la BD.

    Blanche Neige, d’après les frères Grimm (Théâtre des Barriques)Encore un Blanche Neige, me direz-vous ? Oui, mais pas n’importe lequel. Ce Blanche Neige des temps modernes revisite intelligemment le célèbre conte des frères Grimm. Emma est une adolescente rebelle, en opposition avec sa mère et fascinée par les écrans, la célébrité et l’apparence physique. D’un coup, elle va se retrouver propulsée dans le corps de Blanche Neige. Et qui plus est, d’une Blanche Neige contemporaine,

    qui refuse de rester à la maison pour faire le ménage, se laisse séduire par l’idée de devenir top model ou tenter par un peigne sublimant la chevelure. Une Blanche Neige toujours en opposition avec sa belle-mère imbue d’elle-même et de pouvoir, maîtrisant sa communication et luttant farouchement contre le vieillissement à grands coups de Botox.Jessica Rivière et Marion Champenois campent avec force et subtilité leurs personnages, et confèrent une vraie profondeur à ce passage compliqué menant de l’enfance à l’âge adulte. Le décor, sobre et original imaginé par Thomas Patras, se présente sous la forme livre d’un pop-up, qui évoque le monde du livre, de l’histoire et de l’imaginaire. Il sert de toile de fond à divers jeux d’ombres et de lumières –celui du chasseur étant particulièrement abouti-, ainsi qu’à des vidéo-projections très réussies ; on pense notamment à celle des sept nains, campés par sept lucioles facétieuses. Un spectacle à venir applaudir dès 6 ans.

    Les carnets d’un acteur, d’après Fiodor Dostoïevski (Théâtre des Halles)Pour ce festival 2018, le directeur du Théâtre des Halles, Alain Timár, a adapté et monté un spectacle puissant et sobre, qui fait la part belle à de grands textes : Les carnets du sous-sol et Le rêve d’un homme ridicule de Fiodor Dostoïevski, ainsi que de nombreux extraits de Shakespeare (Hamlet, Othello, Macbeth, etc), des Psaumes et du Qohélet.Pour les interpréter, il a choisi un comédien particulièrement talentueux : Charles Gonzalès (à l’affiche cette année à Paris dans Charles Gonzalès devient Camille Claudel, voir Singulars) et opté pour une mise en scène des plus sobres, faisant parfois appel à la vidéo-projection. Et l’émotion est au rendez-vous.Charles Gonzalès incarne avec brio Fédor, un balayeur de salle de théâtre, épris de théâtre et grand admirateur de Shakespeare, perdu dans la vie et dans ce monde qui ne le comprend pas. Lorsque la scène est vide, il franchit le rideau et incarne tour à tour tous les grands rôles du répertoire shakespearien. Lui que l’on dit ridicule. Lui que l’on dit fou. Lui qui connaît la vérité…Il nous questionne sur toutes les grandes questions métaphysiques, le bien, le mal, la folie, la guerre, la souffrance, l’argent, l’honnêteté, la traîtrise, ainsi que la vie et la mort, bien sûr. Car comme le dirait Périclès, « le souvenir de la mort doit être comme un miroir qui nous fait voir que la vie n’est qu’un souffle : s’y fier est une erreur… » ou comme l’écrivait Shakespeare : « la vie est une histoire, racontée par un fou, pleine furie et de bruit, et qui ne signifie rien ». Une très belle œuvre, qui force à la réflexion !