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Correction Bac Blanc 2010 Sujet type 1 : restitution organisée des connaissances Montrez comment, chez les organismes à reproduction sexuée, méiose et fécondation contribuent à la fois à la stabilité du caryotype de l'espèce et à la diversité des génomes individuels. Chaque étape essentielle sera illustrée par un schéma. Votre réponse, structurée, se limitera au cas d'une cellule à 2n = 4 chromosomes et deux gènes indépendants. Chaque gène a et b est à considérer sous la forme d’un couple d’allèles respectivement ( a a + ) et ( b b + ). Correction : La reproduction des individus a pour objectif de donner naissance à de nouveaux individus qui assurent au fil du temps la perpétuation de l’espèce. La reproduction sexuée impose que soit conservé au cours des générations le bagage chromosomique spécifique de l’espèce. Par contre chaque individu qui nait par reproduction sexuée est unique génétiquement Nous allons au travers de cet exposé détailler les 2 aspects complémentaires de la reproduction sexuée qui assurent à la fois la stabilité du caryotype de l’espèce et la diversité génétique des individus. A Reproduction sexuée et stabilité du caryotype de l’espèce Le cycle de développement Tous les organismes à reproduction sexuée alternent lors de leur développement entre une phase haploïde et diploïde. Les différences entre les organismes diploïdes et haploïdes résident dans la durée respective de ces deux phases. L’organisme diploïde réduit au maximum la durée de sa phase haploïde qu’il limite à la mise en place (méiose) des gamètes à la durée de vie très courte. La phase diploïde domine en nombre de cellules utilisées et en durée, on parle de cycle diplophasique. Cette alternance entre les phases haploïde et diploïde repose sur 2 processus compensatoires, la méiose qui assure l'haploïdie et la fécondation qui rétablie la diploïde. La reproduction sexuée peut-être schématisée sous forme d'un cycle de développement :

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Correction Bac Blanc 2010

Sujet type 1 : restitution organisée des connaissances

Montrez comment, chez les organismes à reproduction sexuée, méiose et fécondation contribuent à la fois à la stabilité du caryotype de l'espèce et à la diversité des génomes individuels. Chaque étape essentielle sera illustrée par un schéma. Votre réponse, structurée, se limitera au cas d'une cellule à 2n = 4 chromosomes et deux gènes indépendants. Chaque gène a et b est à considérer sous la forme d’un couple d’allèles respectivement ( a a+) et ( b b+).

Correction :

La reproduction des individus a pour objectif de donner naissance à de

nouveaux individus qui assurent au fil du temps la perpétuation de l’espèce. La

reproduction sexuée impose que soit conservé au cours des générations le

bagage chromosomique spécifique de l’espèce. Par contre chaque individu qui

nait par reproduction sexuée est unique génétiquement

Nous allons au travers de cet exposé détailler les 2 aspects complémentaires

de la reproduction sexuée qui assurent à la fois la stabilité du caryotype de

l’espèce et la diversité génétique des individus.

A – Reproduction sexuée et stabilité du caryotype de l’espèce

Le cycle de développement

Tous les organismes à reproduction sexuée alternent lors de leur

développement entre une phase haploïde et diploïde.

Les différences entre les organismes diploïdes et haploïdes résident dans la

durée respective de ces deux phases.

L’organisme diploïde réduit au maximum la durée de sa phase haploïde qu’il

limite à la mise en place (méiose) des gamètes à la durée de vie très courte. La

phase diploïde domine en nombre de cellules utilisées et en durée, on parle de

cycle diplophasique. Cette alternance entre les phases haploïde et diploïde

repose sur 2 processus compensatoires, la méiose qui assure l'haploïdie et la

fécondation qui rétablie la diploïde. La reproduction sexuée peut-être

schématisée sous forme d'un cycle de développement :

Comment la méiose et la fécondation assurent-ils une stabilité du caryotype ?

La méiose assure le passage de l’état diploïde vers l’état haploïde

La reproduction sexuée implique la mise en place de gamètes. Cette étape est

réalisée par une division particulière, la méiose.

Lors de la méiose, l'anaphase I ou anaphase réductionnelle est une étape clé

de la méiose puisqu’ ‘elle permet en séparant les paires de chromosomes

homologues, de passer d’une cellule diploïde (2n) où chaque chromosome est

présent en 2 exemplaires à 2 cellules haploïdes (n) possédant l’ensemble des

chromosomes de l’espèce mais en un seul exemplaire chacun.

La fin de la méiose conduit à 4 cellules haploïdes. Dans le cas ou 2n = 4, la

méiose permet d'obtenir 4 cellules ne possédant plus qu’un lot unique de

chromosomes, c’est à dire à n = 2 chromosomes.

Méiose

Gamètes haploïdes

n = 2

Gamètes haploïdes n =2

Fécondation

Zygote 2n = 4

2n=4

Cycle de développement

d’une cellule à 2n=4

Schéma de la méiose d'une cellule à 2n = 4 chromosomes :

La méiose est une étape nécessaire de la reproduction sexuée car en

permettant la mise en place de cellules sexuelles haploïdes ou gamètes,

elle rend possible l’étape suivante, la fécondation sans pour autant

multiplier par 2 la quantité de chromosome d’une espèce.

La fécondation rétablit la diploïde et le bagage chromosomique de

l’espèce.

Lors de la fécondation on observe la présence de 2 noyaux à l’intérieur d’une

cellule. Il s’agit des noyaux haploïdes des gamètes males et femelles qui vont

fusionner pour donner naissance à une cellule unique, la cellule œuf ou zygote

diploïde.

Chaque noyau haploïde apporte son lot de chromosomes présents chacun en un

seul exemplaire, représentant le programme génétique des 2 parents.

La fusion de ces 2 lots de chromosomes (fécondation) conduit à une cellule qui

comprend 2 lots de chromosomes, cellule diploïde.

Méiose I Méiose II

4 cellules sexuelles ou

gamètes haploïdes à

n = 2 chromosomes Cellule diploïde

à 2n = 4

La fécondation rétablie le bagage chromosomique de l’espèce.

On peut schématiser les événements de la fécondation :

La reproduction sexuée assure donc le maintien du nombre de chromosomes

par l’intermédiaire de 2 phénomènes qui alternent aux cours des

générations ; La fécondation et la méiose

Fusion des

noyaux =

Fécondation

Cellule œuf ou zygote

à 2n = 4.

Phase diploïde

rétablie.

Cellule sexuelle

à n =2 Cellule sexuelle

à n =2

B – Reproduction est diversité génétique des individus

Le brassage interchromosomique lors de la méiose

On considère deux couples d’allèles (a+a et b+b), Les deux gènes sont indépendants.

Deux distributions

possibles pour les

chromosomes

homologues en

raison du brassage

interchromosomique,

séparation aléatoire

des chromosomes

homologues en

anaphase 1.

Cellule de F1 avant la duplication

des chromatides Début de la méiose, prophase 1

b b

a+ a+

a a

b+ b+

Anaphase1

Ou

b b+ a a+ b+ b b b+ a+ a+ a a

b b

a a b+ b+

a+ a+

La fécondation amplifie la diversité génétique

En associant au hasard un spermatozoïde et un ovule, la fécondation augmente le

nombre d’assortiments possibles d’allèles.

La fécondation se faisant au hasard, toutes les unions peuvent être réalisées (voir

échiquier de croisement).

La méiose donne par brassage interchromosomique 4 combinaisons allèliques

différentes au niveau des gamètes. La fécondation amplifie ce brassage puisqu’elle

conduit à 16 combinaisons allèliques (42) possibles (avec 2 couples d'allèles).

Conclusion : La reproduction sexuée offre à la fois une stabilité du caryotype et

donc une stabilité des caractères de l’espèce, mais permet aussi via les

brassages génétiques de donner naissance à des individus uniques génétiquement.

a+ b

a b+ a+ b+

a b

X2 X2 X2 X2

4 types de gamètes produits en fin de

télophase II, dans des proportions de

25%.Diversité génétique des gamètes.

Anaphase2

Barème de correction

Introduction 0.5

Reproduction sexuée et stabilité du caryotype de l’espèce.

Notion de cycle de développement

Alternance de deux phases compensatoires, méiose et

fécondation.

Stabilité du nombre de chromosomes de l’espèce (caryotype,

définition attendue) (schéma possible)

Méiose d’une cellule à 2n = 4 (schéma attendu)

Représentation chromosomique correcte

Etapes de la méiose

Gamètes à n =2

Fécondation des gamètes (schéma attendu)

Gamètes à n = 2

Cellule œuf à 2n=4 (Diploïdie rétablie)

1

1.5

1.5

Reproduction est diversité génétique des individus.

Le brassage interchromosomique lors de la méiose. (schéma

attendu)

Ecriture correcte des allèles sur les deux paires de

chromosomes homologues.

Deux anaphases 1 possibles (2 solutions, diversité)

Méiose avec 4 types de gamètes différents. Diversité des

gamètes obtenus.

Définition du brassage interchromosomique.

La fécondation amplifie la diversité génétique puisqu’elle conduit à

16 combinaisons allèliques (42) possibles (avec 2 couples

d'allèles). (Echiquier de croisement possible)

2

1

Conclusion 0.5

2ème PARTIE - Exercice 1 - Pratique des raisonnements scientifiques - Exploitation d'un document (3 points).

PARENTÉ DES ÊTRES VIVANTS ACTUELS ET FOSSILES - PHYLOGENÈSE -

ÉVOLUTION

À partir des informations extraites du tableau (feuille annexe) et en justifiant vos réponses :

- placez les 2 innovations évolutives manquantes (n°5 et 6) sur l'arbre phylogénétique que vous aurez

recopié ;

- placez sur cet arbre le fossile Archéoptéryx ;

- indiquez les caractères de l'ancêtre commun D.

Document : Tableau des états de quelques caractères chez six vertébrés

Groupes

Caractères Aigle Archéoptéryx Crocodile Grenouille Lézard Tortue

1 : écailles

sèches oui oui oui non oui oui

2 : fenêtres

temporales oui oui oui non oui non

3 : fenêtre

mandibulaire oui oui oui non non non

4 : griffes oui oui oui non oui oui

5 : membre

chiridien oui oui oui oui oui oui

6 : plumes oui oui non non non non

Cases à fond blanc : état ancestral Cases à fond gris : état dérivé

Arbre phylogénétique

Les carrés noirs A à D représentent les derniers ancêtres communs hypothétiques.

Les disques numérotés 1 à 4 représentent l'apparition de l'état dérivé (innovations évolutives) d'un caractère présenté dans le tableau.

Correction

5

6

Archéoptéryx

Réponses attendues

Les 6 animaux possèdent tous le caractère dérivé « membre chiridien » ce qui

signifie que l’ancêtre hypothétique commun à tous ces animaux le possédait déjà :

on place donc ce caractère avant l’apparition de l’ancêtre commun A.

Seuls l’Aigle et l’Archéoptéryx ont des plumes ce qui signifie que leur ancêtre

commun exclusif en possédait déjà. Ce caractère est donc apparu après l’ancêtre

commun au crocodile et à l’aigle, c'est-à-dire après l’apparition de l’ancêtre

commun D.

Position de l’Archéoptéryx dans l’arbre.

L’ancêtre D avait tous les caractères dérivés apparus avant lui : un membre

chiridien, des écailles sèches, des griffes, des fenêtres temporales, une fenêtre

mandibulaire mais il n’avait pas de plumes car elles sont apparues après lui.

0.75

(Sans

justif.0.25)

0.75

(Sans

justif.0.25)

0.5

1

2ème PARTIE - Exercice 2 - (Enseignement Obligatoire). 5 points.

LA CONVERGENCE LITHOSPHÉRIQUE ET SES EFFETS

La chaîne alpine est actuellement considérée comme résultant de la fermeture d'un domaine océanique à la suite de la convergence de deux plaques lithosphériques, la plaque africaine et la plaque européenne.

À partir des informations extraites des documents 1, 2, et 3 mises en relation avec vos connaissances, recherchez les indices de l'existence d'un ancien océan disparu par subduction. (Pour les documents voir feuille annexe)

Documents

Document 1 :

Document 1a : Observation microscopique d'un métagabbro A de la région du Queyras et son schéma interprétatif.

Document 1b : Observation microscopique d'un métagabbro B du Mont Viso et son schéma interprétatif.

Document 2 : diagramme pression-température présentant les champs de stabilité des différentes associations minérales.

Document 3 : Coupe schématique de la série ophiolitique du massif du Chenaillet

D’après Métamorphisme et roches métamorphiques Jacques Komprobst

Document de référence : (à ne pas exploiter)

Correction et barème

Faits Conclusions-interprétation barème

Document1 :

Ce document présente 2

métagabbros récoltés dans la chaîne

des alpes un dans le Queyras (A) et

un dans le Mont Viso (B) :

Dans le métagabbro (A) : nous

observons la présence de

l’association minéralogique suivante :

Actinote, Plagioclase et

glaucophane (en auréole)

Pour le métagabbro (B) : il renferme

l’association minéralogique suivante :

Grenat, jadéite et glaucophane.

2 roches métamorphiques

différentes présentes dans les alpes.

On peut supposer des conditions

différentes (pression et

température) pour leur formation

0,5

Document 2 : Ce document nous

présente les domaines de stabilité

des différentes associations

minéralogiques.

L’association minéralogique du

métagabbro (A) avec notamment le

minéral glaucophane est stable à 10

/15 Km de profondeur et une

température comprise entre 200 et

300 °C

Les informations tirées de ce document

confirment la proposition précédente à savoir que

ces 2 roches ne se sont pas formées dans les

mêmes conditions de pression (profondeur) et de

température.

Pour la roche A

Gabbro entrainé en profondeur

Métamorphisme BT/HP

D’après les quelques réactions

métamorphiques présentées dans

le document 2, il a pu se produire

la réaction suivante :

Actinote + Chlorite + Plagioclase glaucophane + eau

Il se produit donc dans cette réaction une

déshydratation de la roche originelle (Gabbro)

1

L’association minéralogique du

métagabbro (B) est stable à une

profondeur de 40 à 60 Km et à

une température de 300 à 400 °C.

Pour le métagabbro B (Mont Viso)

Gabbro entrainé à plus grande

profondeur

Métamorphisme BT/HP

D’après les réactions de

transformations métamorphiques

proposées, il a pu se produire la

réaction suivante

Plagioclase + glaucophane grenat + Jadéite + eau

On peut supposer que c’est la roche A qui

entrainée en profondeur s’est transformée par

métamorphisme BT/HP en roche B

(Transformation accompagnée d’une

déshydratation).

Hypothèse : Subduction d’une croute océanique ?

1

0 ,5

Document 3 :

Ce document présente une série

ophiolitique retrouvée dans le massif

du Chenaillet (Massif présent non

loin des massifs du Queyras et du

Mont Viso). Dans cette série nous

observons la présence de roches

sédimentaires, de basalte (pillow-

lavas), de basalte en filon, de gabbro

et de péridotite.

Or nous savons qu’une croûte océanique est

constituée de roches sédimentaires, de

basalte, de gabbros et de péridotite (en

faible épaisseur), donc cette série

ophiolitique est un indice de l’existence

d’une ancienne croûte océanique d’un

océan présent autrefois au niveau de la

chaîne alpine d’aujourd’hui.

1

Conclusion

Nous avons pu établir à partir du document 3 qu’il existait un océan à

l’emplacement de la chaîne alpine d’aujourd’hui comme l’atteste la présence de la

série ophiolitique. En effet nous savons que la présence de gabbro et de basalte à

la fois en filon et pillow- lava témoigne de l’activité d’une dorsale océanique qui

entraîne la formation d’une croûte océanique sur laquelle se déposent des

sédiments marins dans un contexte de divergence de plaques océaniques.

Au niveau des massifs du Queyras et du Mont Viso, nous avons pu établir la

présence de métagabbro c’est -à -dire des gabbros transformés par des réactions

métamorphiques de basse température, haute pression (BT/HP).

Or nous savons que cette association BT/HP correspond aux zones de subduction,

où une lithosphère froide plonge en profondeur

Donc les roches A et B sont des indices qui témoignent de la disparition d’une

lithosphère océanique (donc provenant d’un océan) par subduction c’est à dire par

enfoncement dans le manteau supérieur sous une autre plaque lithosphérique.

Ainsi la série ophiolitique du Chenaillet nous révèle l’existence d’un océan disparu

par subduction comme en témoignent les métagabbros A et B respectivement du

Queyras et du Mont Viso.

1