copie de final mirmk-musset-elise
TRANSCRIPT
IFPEK, Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso-
Kinésithérapie 12 rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes
Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de
l’Accident Vasculaire Cérébral
MUSSET Elise
Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie Formation en Masso-kinésithérapie
Sous la direction de : Marie-Laure Desrez
Promotion 2017-2021
Session Juin 2021
PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE
DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS
ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Pôle formation-certification-métier
ATTESTATION SUR L’HONNEUR, FRAUDES ET PLAGIAT, CODE DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE
Diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute
Travaux de fin d’études : Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de l’Accident Vasculaire Cérébral.
Page à insérer par l’étudiant après la 1ère page de couverture de son travail de fin d’études
Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».
J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute est uniquement la transcription de mes réflexions et de mon travail personnel.
Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques.
Le 17/02/2021
Signature de l’étudiant :
Fraudes aux examens : CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE CHAPITRE PREMIER : DES FAUX Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics. Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.
RÉSUMÉ : Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de l’Accident Vasculaire Cérébral. CONTEXTE : La rééducation du déficit de la fonction motrice après un Accident Vasculaire Cérébral est essentiellement sensorimotrice. La musicothérapie s'avère efficace dans plusieurs domaines en lien avec l'état de bien-être général, mais peut-elle avoir des effets bénéfiques sur la fonction motrice ? OBJECTIF : Le but de cette étude est de déterminer si la Neuromusicothérapie (NMT) peut être un outil thérapeutique pour la réadaptation des fonctions motrices post d'un AVC. MÉTHODE : 526 études ont été identifiées et sélectionnées à partir de bases de données (Cochrane, PubMed, Google Scholar, PEDRO) d'avril à juin 2020. La qualité des essais a été évaluée par l'échelle PEDro et la qualité des revues systématiques par l'échelle R-AMSTAR. Les critères d'inclusion comprenaient les patients victimes d'accidents vasculaires cérébraux, la date de publication entre 2010 et 2020. Les essais cliniques et les revues systématiques sont sélectionnés en priorité. RÉSULTATS : Au total, 16 articles (10 essais cliniques critiques et 3 revues systématiques et 3 revues systématiques avec la méta-analyse) ont été inclus dans cette étude. On constate une amélioration significative de l'échelle Berg Balance et des paramètres de la marche (vitesse de marche, longueur de la foulée). De plus, la NMT a tendance à améliorer la fonction de la main et la fluidité du mouvement. CONCLUSION : la NMT peut être bénéfique pour la rééducation de la fonction motrice après un accident vasculaire cérébral. Néanmoins, plusieurs limites sont à considérer, telles que le nombre restreint d’études et la faible qualité méthodologique des revues systématiques. En effet, nous avons besoin de plus d'études sur le sujet pour avoir des résultats plus significatifs. Mots clés : Thérapie musicale, accident vasculaire cérébral, fonction motrice, thérapie assistée par la musique, mouvement basé sur la musique, feedback musical, paramètres de marche ABSTRACT: Neuromusicotherapy: a neurobiological use of music in the rehabilitation of the motor function of stroke BACKGROUND: The rehabilitation of motor deficit in stroke patients is primarily sensory motor. Music therapy has been shown to be effective in several areas related to the overall state of well-being, but can it have beneficial effects on motor function? OBJECTIVE: The purpose of this study is to determine if Neuromusic Therapy (NMT) can be a therapeutic tool for the rehabilitation of motor function in stroke patients. METHOD: 526 studies were identified and screened from electronic databases (Cochrane, PubMed, Google scholar, PEDRO) from April to June 2020. The trial quality was evaluated by the PEDro scale and the systematic reviews quality by R-AMSTAR scale. The inclusion criteria included stroke patients, date of publication between 2010 and 2020, clinical trials and systematic reviews are selected in priority. RESULTS: A total of 16 articles (10 critical trials et 3 systematic reviews and 3 systematic reviews with the meta-analysis) were included in this study. There is significant improvement on Berg Balance scale and gait parameters (walking speed, stride length). Moreover, NMT has a tendency to improve hand function and fluidity of movement. CONCLUSION: NMT may be beneficial for the rehabilitation of stroke motor function. However, there are a lot of limitations in my studies. Nevertheless, there are several limitations to consider, such as the small number of studies and the low methodological quality of systematic reviews. Indeed, We need more studies about the subject to have more significant results. Key Words: Music therapy, stroke, motor function, music-supported therapy, music-based movement, music motor feedback and walking patterns
Remerciement
En tout premier lieu, je remercie Mme DESREZ Marie-Laure, enseignante-formatrice
à l’Institut de Formation de Masso-Kinésithérapie de Rennes (IFMK), et directrice de mémoire,
pour son encadrement et ses recommandations tout en m’ayant laissé une liberté dans
l’élaboration de ce mémoire. Je remercie également toute l’équipe pédagogique de l’IFMK
pour ces quatre années de formation et leur suivi pédagogique qui m’ont permis de découvrir
le merveilleux métier de kinésithérapeute.
Merci à ma famille, Claudie et Rémi pour m’avoir soutenue dans mes études et dans
la réalisation de ce mémoire.
Merci à mes amis pour ces quatre années à leurs côtés.
Table des illustrations (figure) Figure 1 : Le système nerveux central selon Braillon (2002) ................................................... 2
Figure 2 : Anatomie du neurone du SNC ................................................................................. 3
Figure 3 : Anatomie fonctionnelle du cervelet (Betts, J. Gordon et al., 2017) ......................... 4
Figure 4 : Morphologie externe de la moelle épinière (Outrequin et al., 2020) ........................ 6
Figure 5 : Anatomie de la moelle épinière sur coupe horizontale selon Braillon (2002) .......... 6
Figure 6 : Schéma de la planification de l'action selon Bouliac (2014) .................................... 7
Figure 7 : Schéma expliquant le rôle des 3 composantes intervenant dans la réalisation de
l'acte moteur ............................................................................................................................ 8
Figure 8 : Représentation schématique des niveaux de contrôle de la performance motrice
selon Paillard (1982) ................................................................................................................ 9
Figure 9 : Le contrôle du mouvement selon Bernstein (1967) ............................................... 10
Figure 10 : Anatomie fonctionnelle du cortex moteur ............................................................ 12
Figure 11: Coupe de la moelle spinale .................................................................................. 13
Figure 12 : la voie pyramidale selon Le Carvozin (2007) ..................................................... 14
Figure 13 : Schématisation de l'unité motrice ........................................................................ 14
Figure 14: Carte somatotopique du cortex moteur primaire selon Penfield et Rasmussen
(1950)(Schott, G.D., 1993) ..................................................................................................... 15
Figure 15: Organisation fonctionnelle des noyaux gris centraux, selon Le Cavorzin (2007) . 17
Figure 16: Modèle hypothétique de récupération après un accident vasculaire cérébral avec
calendrier des stratégies d'intervention selon Langhorne (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et
al., 2009) ................................................................................................................................ 21
Figure 17: modèle explicatif de l'implication du système auditif dans le système moteur ..... 24
Figure 18: Critères d'inclusion et de non-inclusion ................................................................ 29
Figure 19: Logigramme Prisma .............................................................................................. 30
Figure 20: Box and Block Test ............................................................................................... 47
Figure 21: Nine Hole Peg Test ............................................................................................... 48
Figure 22: Tapis de marche GAIT Rite .................................................................................. 49
Figure 23: Composantes de l'EBP ......................................................................................... 65
Table des illustrations (tableau)
Tableau 1 : tableau récapitulatif des signes cliniques selon la Fondation suisse de Cardiologie
(Fondation suisse de cardiologie, 2000) ................................................................................ 20
Tableau 2: Mots clés .............................................................................................................. 26
Tableau 3: tableau PICO ....................................................................................................... 27
Tableau 4: Evaluation des ECR selon la grille PEDro ........................................................... 31
Tableau 5: Evaluation des méta-analyse et revues systématique selon la grille AMSTAR-R
(Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux, 2015) ............................... 33
Tableau 6 : synthèse des ECR, protocole et étude prospective ............................................ 37
Tableau 7: Synthèse des revues systématiques et méta-analyses ....................................... 40
Tableau 8: Classification des études en fonction du stade d'AVC et du critère d'évaluation 41
Tableau 9: outils de mesure du la fonction motrice du membre supérieur ............................ 46
Tableau 10: Outils de mesure des paramètres spatio-temporels de la marche et de la fonction
motrice des membres inférieurs ............................................................................................. 49
Tableau 11: Résultats bruts du groupe SAR-TT concernant la vitesse, la cadence et la
longueur de pas ..................................................................................................................... 51
Tableau 12: Résultats bruts concernant la longueur de pas, la diminution de l'asymétrie de pas
et la précision du pas ............................................................................................................. 52
Tableau 13: Résultats bruts des différents paramètres de marche ....................................... 52
Tableau 14: Biais des différentes études ............................................................................... 57
Table des graphiques Graphique 1: Proportion des deux différents type d'AVC selon l'INSERM (2019) ................. 19
Graphique 2: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction de la
marche. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par
semaine, ainsi que du nombre total de séances. .................................................................. 44
Graphique 3: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction motrice
du membre supérieur. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de
séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances. ................................................ 45
Graphique 4: Résultats bruts des différents critères d'évaluations de la fonction motrice des
membres supérieurs .............................................................................................................. 54
Index des abréviations
• Alpha-MN : Alpha-Motoneurone
• AMSTAR : A Measurement Tool to Assess Systematic Reviews (Evaluation de la
qualité des revues systématiques)
• ARAT : Action Research Arm Test
• AVC : Accident Vasculaire Cérébral
• BBT : Box and Block Test
• BI: Indice de Barthel
• EBP: Evidence Based Practice
• ECR : Essai Contrôlé Randomisé
• FMA-UE : Fulg-Meyer-Assessment-Upper Extremity
• FMS: Fulg Meyer score
• GS: Gait Speed
• IEB: Instrumental Evaluation of Balance
• IFMK : Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie
• LOC : Locomètre
• MRS : Modified Rankin Score
• MST : Thérapie Soutenue par la Musique
• NHPT : Nine Hole Peg Test
• NMT : Neuromusicothérapie
• OMS : Organisation Mondiale de la Santé
• R-AMSTAR : Revised-AMSTAR (AMSTAR révisée)
• SAR : Stimulation Auditive Rythmique
• SNC : Système Nerveux Central
• WMFT : Wolf Motor Function Test
• 3MWT: 3 Minutes Walk Test
Table des matières
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
1 CADRE THEORIQUE ....................................................................................................... 2
1.1 NEURO-ANATOMIE DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL ....................................................... 2 1.1.1 Le cerveau ........................................................................................................... 3 1.1.2 Le cervelet ............................................................................................................ 4 1.1.3 Le tronc cérébral .................................................................................................. 5 1.1.4 La moelle épinière ................................................................................................ 5
1.2 NEUROPHYSIOLOGIE DU MOUVEMENT ............................................................................ 7 1.2.1 Les mécanismes d’apprentissage de l’acte moteur ............................................. 7 1.2.2 Organisation fonctionnelle de la motricité .......................................................... 11
1.3 LES VOIES DESCENDANTES MOTRICES DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL ....................... 12 1.3.1 La voie pyramidale ............................................................................................. 13 1.3.2 Le système extra-pyramidal ............................................................................... 16
1.4 NEUROPATHOLOGIE .................................................................................................... 18 1.4.1 Syndrome moteur central ................................................................................... 18
1.5 L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL .......................................................................... 19 1.5.1 Etiologie ............................................................................................................. 19 1.5.2 Epidémiologie ..................................................................................................... 20 1.5.3 Facteurs de risques ............................................................................................ 20 1.5.4 Manifestations cliniques ..................................................................................... 20
1.6 PRISE EN SOIN KINESITHERAPIQUE DE LA FONCTION MOTRICE ...................................... 21 1.7 LA MUSICOTHERAPIE ................................................................................................... 22
2 PROBLEMATISATION ................................................................................................... 24
2.1 INTERCONNEXION CORTEX MOTEUR ET VOIES SENSITIVES AFFERENTES. ...................... 24 2.2 QUESTIONNEMENT : DE MUSICOTHERAPIE A NEURO-MUSICOTHERAPIE ......................... 25
3 METHODOLOGIE ........................................................................................................... 26
3.1 MOTS CLEFS .............................................................................................................. 26 3.2 FORMULATION DE LA QUESTION CLINIQUE : TABLEAU PICO ......................................... 26 3.3 BASES DE DONNEES ................................................................................................... 27 3.4 EQUATIONS DE RECHERCHE ........................................................................................ 27
3.4.1 Pubmed .............................................................................................................. 27 3.4.2 PEDro ................................................................................................................. 28 3.4.3 Google Scholar .................................................................................................. 28
3.4.4 Cochrane ............................................................................................................ 28 3.5 CRITERES D’INCLUSION ET DE NON-INCLUSION ............................................................. 29
4 RESULTATS ................................................................................................................... 30
4.1 LOGIGRAMME PRISMA ................................................................................................. 30 4.2 ÉVALUATION ............................................................................................................... 31
4.2.1 Évaluation des ECR ........................................................................................... 31 4.2.2 Evaluation des revues systématiques et des méta-analyses ............................. 32
4.3 RESULTATS BRUTS ..................................................................................................... 34 4.4 TABLEAUX SYNTHETIQUES DES ETUDES ....................................................................... 34
4.4.1 Synthèse des ECR, protocole et étude prospective. .......................................... 34 4.4.1 Synthèse des revues systématiques et méta-analyses ..................................... 37
5 ANALYSE ....................................................................................................................... 40
5.1 ANALYSE DES INTERVENTIONS ET DE LA POPULATION ................................................... 40 5.1.1 La population choisie ......................................................................................... 40 5.1.2 Le type d’intervention de neuromusicothérapie ................................................. 42 5.1.3 La réalisation de l’intervention ............................................................................ 43 5.1.4 Modalités des interventions ................................................................................ 44
5.2 LES OUTILS D’EVALUATION DES CRITERES D’INTERETS ................................................. 46 5.3 ANALYSE DES RESULTATS DES ETUDES ....................................................................... 50
5.3.1 Analyse des effets sur les paramètres de marche ............................................. 50 5.3.2 Analyse des effets sur la fonction du membre supérieur ................................... 54
5.4 VALIDITE INTERNE DES ARTICLES – BIAIS ..................................................................... 57 5.5 ANALYSE DES REVUES SYSTEMATIQUES ET META-ANALYSES ........................................ 58
6 DISCUSSION .................................................................................................................. 60
6.1 LES LIMITES ET POINTS FORTS DE L’ETUDE .................................................................. 60 6.2 REPETITION, RYTHME ET APPRENTISSAGE MOTEUR ...................................................... 61 6.3 RETROACTION ET APPRENTISSAGE MOTEUR ................................................................ 62 6.4 STIMULI, FEEDBACK AUDITIF ET ADHESION DU PATIENT ................................................. 63 6.5 NEUROMUSICOTHERAPIE ET REEDUCATION DE LA FONCTION MOTRICE CHEZ L’AVC ...... 64 6.6 LES INTERETS EN PRATIQUE POUR LA KINESITHERAPIE ................................................. 64
6.6.1 Pratique basée sur les preuves .......................................................................... 64 6.6.2 Musique et motivation ........................................................................................ 65 6.6.3 Musique et bien-être psychologique .................................................................. 66 6.6.4 La musique autonomiser, notion de patient-acteur ............................................ 67
7 CONCLUSION ................................................................................................................ 68
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 69
ANNEXE ................................................................................................................................... I
1
Introduction
On définit les troubles neurologiques par des atteintes du système nerveux central
et du système nerveux périphérique, regroupant un large panel de pathologies touchant
plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde (OMS, 2016).
On retrouve parmi les pathologies les plus fréquentes causant ou pouvant causer
des troubles neurologiques les maladies cérébro-vasculaires incluant les Accidents
Vasculaires Cérébraux (AVC).
Bien souvent, ces troubles neurologiques s’accompagnent d’un déficit de motricité
ainsi que d’une atteinte de la coordination.
La prise en soin kinésithérapique du déficit moteur est principalement sensori-
motrice (HAS, 2012). Tout d’abord motrice car on va pouvoir stimuler et améliorer la
qualité de la commande motrice par le mouvement et le geste. Puis sensitive car certains
moyens de rééducation peuvent faire appel aux sens, notamment par le toucher au
travers de la main du kinésithérapeute ou de l’environnement du patient, mais aussi avec
la vision, par exemple en utilisant un miroir.
En m’interrogeant davantage sur le terme « sensoriel » je me suis demandé si
l’audition pouvait jouer un rôle dans la rééducation motrice. En effet on assiste
aujourd’hui à l’essor d’une nouvelle discipline : la musicothérapie. La musicothérapie a
fait ses preuves dans plusieurs domaines se rattachant à l’état de bien-être global de la
personne. Mais peut-elle avoir des effets bénéfiques sur des résultats thérapeutiques
plus spécifiques ? Est-ce que l’audition peut être un des sens utilisé pour la rééducation ? Existe-il un lien entre le fait de percevoir un son et de créer le mouvement ? Et si oui, est-ce que le fait d’être soumis à un rythme auditif facilite l’apprentissage moteur en conséquence ?
2
1 Cadre théorique
1.1 Neuro-anatomie du système nerveux central
Le système nerveux central (SNC) est constitué :
- D’une part de l’encéphale comprenant trois entités : le cerveau, le tronc cérébral
en dessous du cerveau, et le cervelet en arrière du tronc cérébral.
- D’autre part de la moelle épinière qui fait suite au tronc cérébral (Braillon,
Georges, 2002).
Le SNC est chargé d’assurer le fonctionnement des différents appareils de
l’organisme par le biais des nerfs crâniens (12 paires de nerfs) et des nerfs rachidiens
(31 paires de nerfs).
L’unité fonctionnelle du SNC est le neurone. Il comprend un corps cellulaire avec
plusieurs prolongements : des dendrites et un axone. Les corps cellulaires représentent
la substance grise, et les prolongements la substance blanche. Généralement, le trajet
de l’influx nerveux se fait des dendrites vers l’axone d’un premier neurone. L’axone de
ce premier neurone est en contact avec les dendrites d’un second neurone formant une
synapse au niveau de laquelle l’information est transmise par des médiateurs chimiques.
Figure 1 : Le système nerveux central selon Braillon (2002)
3
La figure ci-dessus représente l’anatomie du neurone avec en (1) son corps cellulaire,
en (2) une dendrite, en (3) l’axone, en (4) le noyau cellulaire, en (5) la gaine de myéline,
en (6) des collatérales de l’axone et en (7) la synapse (Tardif, Éric et Doudin, Pierre-
André (éd.), 2016).
1.1.1 Le cerveau
Le cerveau est constitué de deux hémisphères cérébraux reliés entre eux dans
sa partie médiane. Ces deux hémisphères sont eux-mêmes individualisés en lobes par
des sillons plus ou moins profonds à leurs surfaces. Chaque hémisphère contient ainsi
4 lobes : frontal, pariétal, temporal et occipital (Braillon, Georges, 2002).
On retrouve en interne :
- Les cavités ventriculaires
- La substance grise répartie en deux territoires : une fine couche périphérique
formant le cortex cérébral et des formations plus profondes formant les noyaux
gris centraux (qui sont le thalamus, le noyau caudé et le noyau lenticulaire).
- La substance blanche qui comprend d’une part les axones unissant les
hémisphères cérébraux à la moelle, et d’autre part les axones reliant les deux
hémisphères entre eux.
Figure 2 : Anatomie du neurone du SNC
4
1.1.2 Le cervelet
Le cervelet apparaît comme une petite masse formée de deux hémisphères
latéraux et d’un élément médian appelé le vermis. La surface des hémisphères est
parcourue de sillons permettant d’isoler un certain nombre de lobes : le lobe antérieur
(en violet sur l’image), le lobe postérieur (en vert sur l’image), et le lobe flocculo-nodulaire
formé du nodulus et des deux flocculus (en orange sur l’image) (Braillon, Georges,
2002).
Figure 3 : Anatomie fonctionnelle du cervelet (Betts, J. Gordon et al., 2017)
Le cervelet est divisé en plusieurs unités fonctionnelles : cervelets médian,
intermédiaire, latéral et le lobe flocculo-nodulaire.
Le cervelet médian (cortex du vermis et noyau fastigal) assure le contrôle des
muscles axiaux et des muscles proximaux des membres. Le cervelet intermédiaire (situé
entre les cervelets médian et latéral) contrôle les mouvements volontaires des membres.
Le cervelet latéral (cortex de la partie latérale de l’hémisphère cérébelleux) reçoit surtout
des afférences corticales. Sa fonction est la programmation du mouvement.
Le lobe flocculo-nodulaire reçoit essentiellement des afférences vestibulaires et
assure le contrôle de l’équilibre axial (Vuillier, F., Medeiros de Bustos, É. et Tatu, L.,
2011).
5
1.1.3 Le tronc cérébral
Le tronc cérébral est situé entre le cerveau en haut, la moelle épinière en bas, et
le cervelet en arrière. Il comprend de bas en haut le bulbe rachidien, la protubérance
annulaire et les pédoncules cérébraux. Au niveau de ces deux pédoncules cérébraux,
naissent les paires de nerfs crâniens, à l’exception des deux premières (nerfs auditif et
olfactif).
La partie postérieure du tronc cérébral est constituée du quatrième ventricule. De
part et d’autre de ce ventricule des cordons nerveux unissent le tronc cérébral au
cervelet (Braillon, Georges, 2002).
1.1.4 La moelle épinière
La moelle épinière fait suite au tronc cérébral. Elle mesure environ 45 centimètres
de long pour un centimètre de diamètre. Elle chemine dans le canal vertébral formé par
les vertèbres, et se termine environ au niveau de la deuxième vertèbre lombaire et
continue vers le bas par un cordon fibreux d’environ 25 centimètres de long, appelé le
filum terminal. Elle contient deux renflements : un à la partie haute (renflement cervical),
et l’autre à la partie basse (renflement lombaire).
6
Figure 4 : Morphologie externe de la moelle épinière (Outrequin et al., 2020)
Sur une coupe horizontale, on peut voir un sillon médian postérieur (9) avec de
chaque côté un sillon collatéral postérieur (8), et un sillon antérieur (2) avec de part et
d’autre de ce sillon un sillon collatéral antérieur (3). De chaque sillon collatéral sortent
les racines nerveuses antérieures (4) et postérieures (6) (on a de chaque côté 31 racines
antérieures et 31 racines postérieures). Chaque racine postérieure forme un renflement
appelé ganglion spinal (6), puis s’unit à la racine antérieure correspondante formant un
nerf rachidien (5).
Figure 5 : Anatomie de la moelle épinière sur coupe horizontale selon Braillon (2002)
1 2 3 4
5
6
7 8 9 10
11
7
La moelle épinière est formée d’une partie centrale en forme de H constituée de
substance grise (10), et d’une partie périphérique de substance blanche (11). En son
centre, la moelle épinière contient un canal rempli de liquide céphalo-rachidien appelé
le canal de l’épendyme (1). La substance grise comprend de chaque côté une corne
antérieure, une zone péri-épendymaire et une corne postérieure. Quant à la substance
blanche, elle contient trois cordons : antérieur, latéral et postérieur (Braillon, Georges,
2002).
1.2 Neurophysiologie du mouvement
Il serait intéressant de se demander comment s’élabore le mouvement. Qu’est
ce qui est à l’initiative du mouvement ? Comment s’organise la fonction motrice en
fonction du but qui est à atteindre ?
Figure 6 : Schéma de la planification de l'action selon Bouliac (2014)
La réalisation d’un mouvement volontaire fait appel à des mécanismes
neuronaux complexes, impliquant les structures nerveuses de la motricité fonctionnant
en circuits ou réseaux. On peut parler alors de planification de l’action, résumée dans la
figure 6.
Lors de l’initiation du mouvement, entrent en jeu plusieurs processus internes
sensorimoteurs et cognitivo-comportementaux, dans un contexte motivationnel, et
associés à des programmes moteurs dont le rôle est le rétrocontrôle (ou feedback) grâce
à des indices externes.
1.2.1 Les mécanismes d’apprentissage de l’acte moteur
La motricité est définie par « l’ensemble des fonctions qui assurent les
mouvements » (Rey, Alain, Rey-Debove, Josette et Robert, Paul (éd.), 2014).
8
L’acte moteur est la résultante de l’association de trois ensembles : le système nerveux,
le système musculosquelettique et le monde extérieur (Massion, Jean, 1997).
Figure 7 : Schéma expliquant le rôle des 3 composantes intervenant dans la réalisation de l'acte moteur
La figure représente les trois partenaires de l’acte moteur avec les flèches indiquant les
interactions entre ces différentes composantes. L’environnement induit des forces
externes (par exemple la gravité) qui sont captées par les neurorécepteurs du système
musculosquelettique. Ces informations sont couplées à des forces internes provenant
des mécanorécepteurs informant in fine un positionnement articulaire. Le système
nerveux est informé de l’état des deux autres systèmes (monde extérieur et
musculosquelettique), puis réajuste en fonction de ces données les composantes
nécessaires à la réalisation de l’action (but ou objectif fixé).
A force d’expérience, les interactions entre ses structures peuvent entraîner des
modifications des liens synaptiques inter-neuronaux, mettant à profit les mécanismes
d’apprentissage dans les différents circuits neuronaux et ainsi diriger le comportement
moteur final (Chéron, G., 2011).
D’après ce constat, on peut se dire que ces interactions pourraient être alors à
l’origine de combinaisons de mouvements illimités, constituant une demande de
ressources considérable pour le traitement de l’information. Pour contrer ces degrés de
liberté, l’organisme a mis en place des stratégies neuromotrices.
Il peut par exemple, selon les théories cognitives du contrôle moteur, mobiliser un
programme moteur stocké dans la mémoire possédant une représentation interne du
mouvement. Dans ce cas-ci, les mouvements seraient réalisés en comparant le geste
9
effectué à une référence en mémoire perfectionnée par les expériences antérieures
(Adams, Jack A., 1976; Adams, Jack A., 1984).
L’organisme peut aussi utiliser les synergies reliant certains degrés de liberté
entre eux, amenant l’émergence d’une trajectoire. Ce concept fait partie des théories
dynamiques disant que le comportement moteur est conçu comme un phénomène
émergeant d’un réseau de contraintes liées soit à la tâche, soit à l’organisme, soit à
l’environnement (Delignières, Didier, 2008). Ainsi, il n’y a pas besoin de contrer un
certain nombre de degrés de liberté, mais des synergies fonctionnelles spécifiques où
les segments des membres sont momentanément couplés pour la réalisation de la tâche
à effectuer.
Enfin, une autre façon de réduire la complexité de ce système consiste à
hiérarchiser ses instances de contrôle. Cette solution hiérarchique des structures de
contrôle est illustrée par le modèle de Paillard ci-dessous.
Figure 8 : Représentation schématique des niveaux de contrôle de la performance motrice selon Paillard (1982)
Paillard distingue quatre niveaux hiérarchiques d’opérations. Le premier niveau est le
niveau segmentaire ou servo-moteur dont l’unité principale est le muscle. Le second est
10
ce que Paillart appelle le niveau des « programmes câblés » avec ses circuits de servo-
assistance fonctionnant en boucles de rétroaction proprioceptives. Le troisième niveau
est le niveau des processus adaptatifs (par exemple sensorimoteur) qui assure une
recalibration automatique des programmes câblés. Enfin, le dernier niveau est l’auto-
organisation par les processus cognitifs et les stratégies choisies (Paillard, Jacques,
1982).
Ainsi l’organisme dispose de plusieurs stratégies d’adaptation du mouvement
afin de simplifier la multitude d’interconnexion et donc de comportements moteurs
possibles. Néanmoins, l’organisme doit également s’adapter en fonction des contraintes
extérieures pouvant venir de l’environnement.
Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur le modèle de Bernstein (1967), qui revient à
calculer l’erreur entre le mouvement qui est programmé et celui qui est réellement
exécuté.
`
Dans ce schéma circulaire, nous retrouvons un comparateur (4) qui va comparer une
valeur à atteindre Sw répertoriée dans le système de commande (2), à une valeur
réellement produite Iw. L’élément moteur (1) (ou effecteur) réalise le mouvement en
fonction de paramètres prédéfinis dans le système de commande. Le récepteur (3)
mesure ce qui est réellement produit par le système et adresse cette information au
comparateur (4) qui va calculer l’écart entre ce qui est attendu et ce qui est produit et
adresse cette valeur à l’enregistreur (5). Cet enregistreur informe ensuite le régulateur
Figure 9 : Le contrôle du mouvement selon Bernstein (1967)
11
des corrections à apporter pour qu’il puisse en conséquence modifier le fonctionnement
de l’effecteur (Bernstein, N., 1967).
Les théories d’Adams et de Bernstein s’appuient sur un contrôle rétroactif («
feedback »), aussi appelé contrôle en boucle fermée, utilisant des récepteurs
périphériques et les informations sensorielles extérieures, permettant de mettre en place
une correction de l’acte moteur.
Il existe également des modèles s’appuyant sur un contrôle en boucle ouverte
(« feedforward ») comme par exemple le modèle de Schmidt de 1975, qui postule que
le système nerveux utiliserait des programmes moteurs déjà organisés à l’avance pour
des mouvements rapides (ou balistiques) (Schmidt, Richard A., 1975). Autrement dit, il
y aurait dans le cerveau des schémas moteurs représentant la forme générale de l’action
qui serait adapté en fonction de la situation.
Dans la pratique, le système nerveux central utilise ces deux modèles. On peut
l’expliquer très facilement à l’aide de l’exemple suivant : lors d’un mouvement de
pointage le système nerveux central exploite le contrôle en boucle ouverte, mais un
contrôle rétroactif permet un ajustement final en augmentant la précision (Le Cavorzin,
Philippe, 2007).
1.2.2 Organisation fonctionnelle de la motricité
Chaque structure nerveuse impliquée dans l’acte moteur répond à une
organisation hiérarchique tout en étant en constante interaction grâce à une organisation
parallèle et à des boucles de rétroaction (Chéron, G., 2011).
La structure principalement représentée au sommet de la pyramide est le cortex
cérébral. On peut diviser le cortex cérébral en aires de projection corticale (Rohkamm,
Reinhard, 2007). L’aire motrice primaire ou cortex moteur primaire (aire 4) est impliquée
dans le contrôle des mouvements fins et distaux. L’aire motrice secondaire (aire 6) se
décompose en deux parties : aire motrice supplémentaire et cortex-prémoteur. Le cortex
pré-moteur, intervenant dans le traitement et la coordination de l’information, jouerait un
rôle important dans la programmation des mouvements requérant une prise
d’information sensorielle. L’aire motrice supplémentaire joue un rôle de contrôle des
12
mouvements utilisant les deux mains ainsi que des mouvements programmés depuis
longtemps (Vandermeeren, Y. et al., 2003; Le Cavorzin, Philippe, 2007).
En dessous du cortex cérébral, se trouvent des structures sous corticales de
régulation et d’intégration qui sont les noyaux gris centraux, le tronc cérébral et le
cervelet.
Les noyaux gris centraux sont représentés fonctionnellement par le striatum, le pallidum,
les noyaux sous thalamiques et la substance noire. Ces structures sont reliées à la
moelle épinière par des voies motrices descendantes et des voies sensitives
ascendantes permettant de renvoyer aux centres nerveux supérieurs des informations
sur la réalisation de l’acte moteur.
Des motoneurones reçoivent des informations proprioceptives provenant des récepteurs
musculaires (organe tendineux de Golgi et faisceau neuromusculaire), des structures
articulaires, ainsi qu’une commande motrice qui sera alors adaptée à la situation par les
structures supra-spinale via des voies motrices descendantes.
La moelle épinière est donc à la fois un centre de relais pour les commandes en
provenance des centres supérieurs, mais aussi un centre d’intégration pour les
informations sensorielles.
1.3 Les voies descendantes motrices du système nerveux central
Fonctionnellement, on distingue deux grands systèmes moteurs :
- Un système latéral : qui regroupe la voie pyramidale (ou tractus cortico-spinal) et
la voie rubrospinale, impliquées dans la motricité fine distale des membres
Figure 10 : Anatomie fonctionnelle du cortex moteur
13
- Un système ventromédian formé des voies vestibulo-spinale, tecto-spinale et
réticulo-spinale formant en grande partie le système extrapyramidal, impliqué
dans la motricité posturale.
Figure 11: Coupe de la moelle spinale
1.3.1 La voie pyramidale
Le faisceau pyramidal prend naissance au niveau de l’aire 4 de Brodmann du
cortex, traverse la corona radiata, la capsule interne, et se dirige vers le tronc cérébral
pour se terminer au niveau de la moelle épinière. En 1850, Ludwig Türk donne la
description complète du faisceau pyramidal croisé (Jeannerod, Marc, 2009). En effet, au
niveau de la partie inférieure du bulbe du tronc cérébral, 75% des fibres décussent, c’est-
à-dire croisent la ligne médiane, pour rejoindre le cordon antéro-controlatéral de la
moëlle (Bioulac, B. et al., 2004). La majeure partie des fibres pyramidales font relais
avec un interneurone (ou neurone intermédiaire) au niveau de la moelle spinale,
seulement une minorité de fibres atteignent directement la corne ventrale de la moelle :
on les appelle les alpha-motoneurones (alpha-MN).
14
La commande motrice est transmise aux muscles striés squelettiques par les
axones moteurs des alpha-MN. Ces motoneurones innervent les fibres musculaires ;
leur association constitue une unité fonctionnelle : l'unité motrice qui regroupe un alpha-
MN et toutes les fibres musculaires sous sa dépendance.
Figure 13 : Schématisation de l'unité motrice
Figure 12 : la voie pyramidale selon Le Carvozin (2007)
15
L’unité motrice regroupe l’ensemble des fibres musculaires innervées par le
même motoneurone. Les unités motrices sont regroupées en fonction de leurs propriétés
structurales et fonctionnelles (contraction, composition enzymatique et résistance à la
fatigue). Deux types de fibres ont pu être identifiés : les fibres lentes (type I) qui
présentent une vitesse de conduction lente et une résistance élevée à la fatigue, et les
fibres rapide (type II) qui produisent un niveau de force important mais qui se fatiguent
rapidement (Hug, François, 2018). Les unités motrices sont recrutées de manière
ordonnée suivant le principe « de taille » de Henneman (Henneman, E., 1957). Ce
principe admet que le recrutement des motoneurones se fait en fonction de leur diamètre
et de leur excitabilité. Par conséquent, ce sont les unités motrices lentes (plus petites et
plus excitables) qui sont mises en jeu avant les unités motrices rapides (diamètre plus
élevé) (Hug, François, 2018).
En 1870, en plus de la découverte du cortex moteur, on démontre que la réponse
sera différente en fonction de la localisation de la stimulation, on parle alors
d’organisation topographique de la réponse, ou encore de somatotopie (Jeannerod,
Marc, 2009). Cette organisation est décrite en 1937 par Penfield et schématisée par son
homonculus (Penfield, Wilder et Boldrey, Edwin, 1937).
Figure 14: Carte somatotopique du cortex moteur primaire selon Penfield et Rasmussen (1950)(Schott, G.D., 1993)
En effet les fibres cortico-spinales provenant de la partie médiane sont impliquées dans
la motricité des membres inférieurs jusqu’au plexus lombaire. En ce qui concerne le
versant controlatéral, il est à l’origine, dans son segment supérieur, de la motricité des
membres supérieurs et se termine au niveau du plexus cervical. Les fibres qui naissent
dans le segment inférieur de la portion latérale sont liées à la motricité cervico-faciale,
16
s’articulant avec les noyaux moteurs des nerfs crâniens qui naissent dans le tronc
cérébral.
D’autre part, le neurologue John Hughlings découvre que la représentation du
corps est proportionnelle de telle façon que les parties les plus importantes
fonctionnellement sont les plus étendues, ou autrement dit, la substance grise corticale
ne varie pas en fonction de la taille du muscle de la région du corps mais en fonction du
nombre de mouvements effectués par partie.
En effet, une étude réalisée sur 69 espèces de mammifères et utilisant un indice de
dextérité digitale a montré que celui-ci est corrélé avec la densité des terminaisons
cortico-spinales dans les cornes antérieures de la moëlle (Heffner, Rickye et Masterton,
Bruce, 1975). Le système pyramidal est donc impliqué dans la motricité des
mouvements très différenciés, notamment l’activité motrice volontaire des mouvements
fins des doigts (Recondo, Jean de, 1997).
L’autre voie motrice faisant partie du système latéral avec le système pyramidal
est la voie rubro-spinale. Ce tractus croise la ligne médiane juste après le noyau rouge
pour faire relais avec des motoneurones via des interneurones. La voie rubro-spinale
intervient essentiellement en activant les muscles fléchisseurs et en inhibant les muscles
extenseurs (Rohkamm, Reinhard, 2007).
1.3.2 Le système extra-pyramidal
Le système extrapyramidal prend naissance au niveau des aires 6,8,1-2,3-5 et 22
de Brodmann. Il regroupe les connexions cortico-ponto-cérébelleuses, ainsi que les
voies qui se dirigent du cortex vers les noyaux gris centraux et le tronc cérébral.
(Rohkamm, Reinhard, 2007). Rappelons que les noyaux gris centraux sont formés :
- Du striatum
- Du pallidum
- Du thalamus moteur
- De certaines formations sous-thalamiques tels que le noyau sous thalamique et
le locus niger (ou susbstance noire, composé de la pars reticulata et de la pars
compacta fonctionnellement séparées) (Recondo, Jean de, 1997).
17
Le rôle fonctionnel des noyaux gris centraux concerne globalement la
programmation motrice et classiquement en priorité celle des mouvements réalisés en
boucle ouverte, où la programmation motrice fait appel à des schémas internes stockés
(cf modèle d’Adams). Ainsi, à partir de schémas moteurs pré-intégrés dans le striatum,
le pallidum adresse au cortex, via le thalamus, la commande des mouvements
proximaux automatiques accompagnant le mouvement volontaire.
Les noyaux gris centraux fonctionnent comme une boucle de rétroaction positive
sur le cortex cérébral dans la boucle cortico-striato-pallido-thalamo-corticale. Le cortex
envoie des projections excitatrices vers les différentes régions du striatum qui lui-même
va envoyer des projections inhibitrices sur le pallidum. Ceci va empêcher le pallidum
d’inhiber le thalamus, qui va donc envoyer des projections excitatrices sur le cortex
cérébral. La voie de sortie est représentée par la voie motrice descendante pyramidale
(Tardif, Éric et Doudin, Pierre-André (éd.), 2016).
Figure 15: Organisation fonctionnelle des noyaux gris centraux, selon Le Cavorzin (2007)
18
Il existe d’autres boucles de régulation :
- La boucle nigro-striée qui contrôle l'activité du striatum ;
- La boucle pallido-luysienne (circuit pallido-sous thalamo-pallidal) permet un
contrôle de l'activité du pallidum, le noyau sous thalamique recevant des
projections corticales directes.
On rajoute à ces deux boucles des projections du pallidum sur la substance noire, les
noyaux moteurs du tronc cérébral. Ces formations sont à l'origine des voies
extrapyramidales qui contrôlent le tonus postural et participent à la motricité des
membres.
1.4 Neuropathologie
1.4.1 Syndrome moteur central
1.4.1.1 Syndrome pyramidal
Le syndrome pyramidal correspond à « l’ensemble des symptômes et signes
résultant de l’atteinte de la voie cortico-spinale (faisceaux pyramidal), support de la
commande motrice volontaire » (Rohkamm, Reinhard, 2007).
L’atteinte de la voie pyramidale se caractérise par l’association de signes déficitaires
(perturbation de la commande motrice, paralysie) et de signes de spasticité avec une
libération d’activités réflexes. Les réflexes ostéo-tendineux et cutanés sont abolis, mais
l’existence du signe de Babinski (flexion dorsale de cheville et extension du gros orteil
produite par la stimulation de la partie externe de la plante du pied) (Barraquer-Bordas,
L., 1998) permet d’affirmer l’origine centrale (Recondo, Jean de, 1997).
Les différentes formes topographiques en fonction de la localisation de la lésion de la
voie pyramidale sont présentées en annexe I (Farge et Deranlot, 2018).
1.4.1.2 Syndrome extrapyramidal
L’atteinte du système extrapyramidal correspond à une lésion des noyaux gris
centraux. La destruction des cellules pigmentées dans la boucle nigro-striée est le
principal mécanisme des syndromes extrapyramidaux. Il en résulte une perturbation de
l’activité des neurones dopaminergiques par une diminution de la synthèse de
dopamine, troublant ainsi la régulation des mouvements volontaires.
19
Le syndrome parkinsonien est la forme clinique la plus courante des syndromes
extrapyramidaux, et se caractérise par la triade parkinsonienne constituée d’un
tremblement de repos, d’une hypertonie spastique et d’une akinésie.
On peut retrouver d’autres signes à l’examen clinique, dans des proportions variables,
affectant la motricité et la posture tels que : les anomalies de la statique et de la marche,
une atteinte de la musculature bucco-phonatoire, l’atteinte de l’écriture, des troubles
cognitifs, un syndrome dépressif (Recondo, Jean de, 1997).
1.5 L’Accident Vasculaire Cérébral
Selon l’INSERM (2019), l’accident vasculaire cérébral (AVC) correspond soit à
l’obstruction, soit à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, entraînant un arrêt
de la circulation sanguine dans une du cerveau, provoquant des lésions du cortex
cérébral, pouvant affecter à terme les voies motrices.
1.5.1 Etiologie
Il existe deux types d’AVC : les infarctus cérébraux (ou AVC ischémique) et les
AVC d’origine hémorragique.
Chez l’adulte, dans 80% des cas, il s’agit d’un accident ischémique avec l’occlusion
d’une artère par un caillot sanguin (thrombus) qui réduit la lumière de l’artère et empêche
le sang de circuler, et donc d’oxygéner le cerveau. Les 20% restant constituent donc les
AVC d’origine hémorragique, que l’on peut diviser en hémorragies cérébrales (15%) et
hémorragie méningée (5%). L’AVC hémorragique est la conséquence de la rupture d’un
vaisseau et est globalement plus grave que les accidents ischémiques avec une
mortalité de 40 % à la phase aiguë (Bezanson, 2016; INSERM, 2019).
Graphique 1: Proportion des deux différents type d'AVC selon l'INSERM (2019)
20
1.5.2 Epidémiologie
En France, il y a un cas d’AVC toutes les 4 minutes, soit environ 140 000
nouveaux cas par an. L’AVC représente la première cause de handicap physique chez
l’adulte, ainsi que la deuxième cause de démence. Il constitue également la deuxième
cause de mortalité avec 20% de personnes qui décèdent dans l’année suivant l’AVC.
L’âge moyen de survenue est de 74 ans, bien que 25% des patients aient moins de 65
ans et 10% moins de 45 ans (HAS, 2016; INSERM, 2019).
1.5.3 Facteurs de risques
La fréquence des AVC augmente avec le vieillissement du système artériel et du
cerveau. Il existe de nombreux facteurs de risque à l’origine du vieillissement prématuré
du système artériel dont les plus importants sont l’hypertension artérielle, le tabagisme,
le diabète, l’obésité, l’hypercholestérolémie, la sédentarité, la contraception orale, les
malformations artérielles, les traitements anticoagulants (HAS, 2014; Bezanson, 2016;
INSERM, 2019).
1.5.4 Manifestations cliniques
Les signes d’un AVC sont très variables, en lien avec sa cause, selon l’ampleur
de l’ischémie ou de l’hémorragie, mais aussi de la localisation de l’atteinte (HAS, 2009).
Lésion hémisphérique gauche Lésion hémisphérique droite
Aphasie - Non fluente (de broca) - Fluente (de Wernicke) - Aphasie de conduction
Agraphie Alexie
- Anosognosie - Héminégligence corporelle
spatiale et négligence spatiale unilatérale
- Troubles mnésiques et troubles de l’affect et de l’humeur - Baisse de vigilance, somnolence - Dysarthrie - Apraxie - Hémianopsie Latérale Homonyme (HLH), déficit monoculaire, déficits
homonymes, quadranopsies homonymes - Troubles sensitivo-moteurs
Tableau 1 : tableau récapitulatif des signes cliniques selon la Fondation suisse de Cardiologie (Fondation suisse de cardiologie, 2000)
21
Les paralysies et les troubles de la sensibilité (anesthésie, hypoesthésie)
surviennent lors des lésions du cortex, des voies cortico-spinales et des voies sensitives
afférentes du côté opposé. Comme vu précédemment, la localisation et la gravité de ces
troubles dépendent de la région corticale qui a été touché.
Un autre signe, si ce n’est le plus fréquent, est le syndrome pyramidal, où la commande
motrice est perturbée et s’accompagne d’une hémiplégie controlatérale, d’un déficit
moteur, de syncinésies, ou encore d’hypo-extensibilité controlatérales à la lésion (Mattle,
H., 2000).
Une lésion hémisphérique cérébelleuse ou des voies cérébelleuses du tronc cérébral
peut causer des troubles de la coordination, une ataxie des extrémités et à la marche.
1.6 Prise en soin kinésithérapique de la fonction motrice
Figure 16: Modèle hypothétique de récupération après un accident vasculaire cérébral avec calendrier des stratégies d'intervention selon Langhorne (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et al., 2009)
22
La récupération motrice après un AVC se divise en trois phases. Ces différentes
phases sont les phase aiguë (J0 à J 15), subaigüe (J 15 à 6 mois) et chronique (6 mois
et plus). Elles se caractérisent par une approche médicale et kinésithérapique différente
ainsi qu’un pronostic de récupération qui évolue en fonction de ces phases et de la
qualité de la rééducation.
En 2012, la Haute Autorité de Santé donne les recommandations concernant la
rééducation de la fonction motrice des patients ayant fait un accident vasculaire cérébral
(Haute autorité de Santé, 2012).
D’après la HAS, il est important de commencer la rééducation le plus tôt possible, ne
pas se limiter à une seule approche (grade AE).
De plus, à la phase aigüe de l’AVC, chez le patient ne présentant pas d’activité
motrice, il est recommandé de stimuler la fonction sensitive (garde AE) bien que l’état
actuel des connaissances ne permette pas de conclure que la rééducation de la
sensibilité influe sur la récupération et la qualité de la fonction motrice des AVC.
À la phase sub-aiguë de l’AVC, la rééducation par tâche orientée de la marche est
recommandée (Grade B).
Enfin, à la phase chronique, la rééducation par tâche orientée de la marche est
recommandée (Grade B), mais son intérêt dans la rééducation motrice du membre
supérieur n’a pas encore été démontré.
L’efficacité reste à montrer pour :
- La répétition de tâches pour le membre supérieur à la phase chronique de l’AVC.
- La répétition de tâches à la phase aigüe de l’AVC sur la fonction motrice.
Le concept de répétition de la tâche fait donc partie des techniques de prise en soin d’un
patient ayant eu un AVC. De plus, les recommandations préconisent une stimulation
sensorielle sensitive, qu’en est-il d’une stimulation sensorielle auditive ?
1.7 La musicothérapie
La musicothérapie fait partie de ce que l’on appelle les art-thérapies. Elle existe
depuis l’Antiquité et est pratiquée dans toutes les cultures. En France, depuis les années
1970, la musicothérapie s’est largement développée, partant du milieu associatif, puis
des structures psycho-éducatives et psycho-sociales, pour avoir sa place de nos jours
23
dans de nombreux établissements de soins et de santé. Un des premiers
développements de la musicothérapie a été réalisé dans le domaine psychiatrique vers
la deuxième moitié du XIXème siècle. Vers 1950, la musicothérapie a suscité l’intérêt
d’une reconnaissance scientifique, s’en est alors suivi la création de diplômes et la mise
en place de méthodes expérimentales dans un but de validation de la pratique (Lecourt,
E., 2011).
La musicothérapie est un processus relationnel reliant trois pôles définis par : le
patient, le thérapeute et la musique qui joue un rôle central (Dupont, Judith, 2010).
Selon le Centre International de la Musicothérapie, la musicothérapie est « l’utilisation
de la musique et du son dans un but thérapeutique pour accompagner, soulager,
améliorer ou maintenir l’état physique et/ou émotionnel du patient. ». Dans cette
discipline, la musique est utilisée comme un support psychothérapeutique ou rééducatif,
ne demandant au patient aucune prédisposition musicale pour commencer une thérapie
(del Alamo, Simona, 2013).
Il existe deux approches :
- La musicothérapie réceptive : le patient est passif et écoute un programme
sonore dans un but de stimuler l’imagination et d’augmenter les performances
mnésiques, mais aussi de se recentrer sur soi-même et d’explorer ses émotions.
- La musicothérapie active : elle est davantage centrée sur la production de son
que ce soit avec des instruments ou simplement avec la voix. Elle facilite et
favorise l’expression de soi en valorisant l’improvisation instrumentale et/ou
gestuelle, la composition de chansons, ou encore l’exécution de mouvements au
rythme de la musique (Centre International de musicothérapie, 1968) (del Alamo,
Simona, 2013).
La musicothérapie induit des effets bénéfiques dans de nombreuses fonctions : humeur,
anxiété, douleur, qualité du sommeil, état social et état comportemental. Toutes ces
fonctions se rattachent à l’aspect cognitif de la personne. Qu’en est-il pour la fonction
motrice ?
24
2 Problématisation
2.1 Interconnexion cortex moteur et voies sensitives afférentes.
Vers le début des années 1800, les chercheurs ont commencé à faire la
distinction entre nerfs moteurs et nerfs sensitifs. Néanmoins, en plus d’être en étroite
relation avec les structures sous corticales, le cortex moteur primaire fait partie d’un
ensemble d’aires interconnectées, dont le cortex sensitif (Jeannerod, Marc, 2009).
L’importance du système auditif dans le contrôle moteur est très peu pris en
compte dans la théorie de recherche du contrôle moteur. Cependant, Pieter-jan Maes
ainsi que Michael H. Thaut affirment un lien causal entre la reconnaissance auditive et
l’exécution du mouvement (Maes, Pieter-Jan et al., 2014; Thaut, Michael et al., 2015).
En effet, il a été démontré que les signaux auditifs rythmiques entraînent une réponse
motrice. Ce phénomène s’explique par la propriété du rythme à créer des références
internes permettant d’initier et de réguler le mouvement (les modèles internes permettent
aux affluences sensorielles perçues d’être transférées dans les commandes motrices
correspondantes).
D’un point de vue physiologique, le système auditif émet de nombreuses
collatérales vers les centres moteurs de la moelle, le tronc cérébral, la corticale et la
sous-corticale notamment par le système réticulo-spinal. Cette implication des voies
réticulo-spinales dans la commande motrice confirme que les signaux sonores
rythmiques peuvent stimuler et dynamiser l’activation musculaire.
Figure 17: modèle explicatif de l'implication du système auditif dans le système moteur
Rythme auditif
(message afférent
sensoriel)
Neurone auditif
Neurones moteurs
Système moteur
Cortex moteur
Collatérales (voies
réticulo-spinales)
25
2.2 Questionnement : de musicothérapie à neuro-musicothérapie
Ce mémoire vise à déterminer si les études sont en faveur d’une rééducation
motrice incluant un rythme auditif (que ce soit produire un son en suivant un rythme ou
réaliser un mouvement en suivant un rythme sonore) chez des patients après un
Accident Vasculaire Cérébral.
A travers la revue de la littérature, nous avons pu expliquer la neuro-anatomie ainsi que
la neurophysiologie du système nerveux central dans la commande motrice, et de
manière plus précise les structures impliquées. Ces notions de base nous permettent de
comprendre et d’argumenter la physiopathologie d’une atteinte nerveuse centrale, telle
que celle qui est retrouvée dans l’AVC.
Le rôle de la musicothérapie a évolué dans un contexte thérapeutique depuis les
années 1990, notamment avec l’essor de la recherche des liens entre la musique et les
fonctions cérébrales, on nomme cette discipline la neuromusicothérapie (NMT).
M.Thaut (2019) définit dans un premier temps les règles élémentaires pour
concevoir des stratégies thérapeutiques en rééducation motrice. Parmi ces règles
élémentaires nous retrouvons : la rétroaction, l’orientation vers la tâche, l’apprentissage
actif, la validité écologique, l’adaptation, la motivation et la répétition. La neuro-
musicothérapie se décompose en plusieurs concepts Le premier concept est la
Stimulation Auditive Rythmique (SAR) où la musique est utilisée dans un contexte neuro-
pathologique pour le traitement des déficits de motricité. L’idée de base du traitement
par RAS est qu’un signal sensoriel auditif et répétitif peut entraîner et faciliter les
mouvements rythmiques. Le deuxième concept est la thérapie assistée par la musique
(MST) où cette fois-ci on utilise un instrument pour produire des sons de manière
répétitive (Thaut, Lioba, Grand, Maël et Hoemberg, Volker, 2019)
En ce qui concerne la rééducation de la fonction motrice en masso-
kinésithérapie, les dernières recommandations de la HAS sorties en 2012 conseillent
une stimulation précoce des fonctions sensitives précoce. La thérapie par répétition du
geste est également recommandée pour plusieurs aspects de la fonction motrice, bien
qu’elle reste encore à être démontrée à la phase chronique pour la fonction du membre
supérieur.
Ainsi, en prenant en compte les différentes composantes de notre questionnement,
nous pouvons arriver à la problématique suivante : La neuro-musicothérapie (NMT) peut-elle être un outil thérapeutique pour la rééducation de la fonction motrice chez le patient ayant fait un AVC ?
26
3 Méthodologie
3.1 Mots clefs
Anglais Français
Music therapy, stroke, motor function,
music-supported therapy, music based
movement, music motor feedback,
walking patterns
Musicothérapie, accident vasculaire
cérébral, fonction motrice, rétrocontrôle
auditif, feedback auditif
Tableau 2: Mots clés
3.2 Formulation de la question clinique : Tableau PICO
L’outil PICO est l’outil le plus connu permettant de formuler une question clinique. Les
acronymes de ce modèle se traduit de la manière suivante :
- P (population/patient/problème) : Cet item montre quelle est la population choisie
avec ses caractéristiques les plus importantes.
- I (intervention) : représente l’élément que l’on souhaite évaluer.
- C (comparateur) : permet de comparer l’intervention.
- O (outcome ou critère d’évaluation) : Ces critères permettent de comparer
l’intervention et le comparateur et sont évalués grâce à des indicateurs de suivi
(comme par exemple des tests). (Pallot, Adrien, 2019)
Mot anglais Mesh Mot français Mesh Synonyme anglais Synonyme français
P Stroke,
cerebrovascular
accident
Accident vasculaire
cérébral, AVC
Brain vascular
accident, cerebral
stroke, hemiplegia
Accident cérébro-
vasculaire,
accident
ischémique
cérébral
I Music therapy,
periodicity,
rhythm,
Musicothérapie,
périodicité, rythme,
stimulation
acoustique
Rhythmicity,
auditory stimulation
Thérapie par la
musique,
rythmicité,
stimulation auditive
27
Tableau 3: tableau PICO
3.3 Bases de données
Les bases de données utilisées pour la recherche d’articles sont Pubmed, Google Scholar et Cochrane et PEDro.
3.4 Equations de recherche
3.4.1 Pubmed
((((((((((((stroke[MeSH Terms]) OR stroke[Text Word]) OR cerebrovascular
accident[MeSH Terms]) OR cerebrovascular accident[Text Word]) OR brain vascular
accident[MeSH Terms]) OR brain vascular accident[Text Word]) OR cerebral
stroke[MeSH Terms]) OR cerebral stroke[Text Word]) OR hemiplegia[MeSH Terms]) OR
hemiplegia[Text Word])) AND ((((((((((((music therapy[MeSH Terms]) OR music
therapy[Text Word]) OR periodicity[MeSH Terms]) OR periodicity[Text Word]) OR
rhythm[Text Word]) OR acoustic stimulation[MeSH Terms]) OR acoustic stimulation[Text
Word]) OR rhythmicity[MeSH Terms]) OR rhythmicity[Text Word]) OR music-supported
therapy[Text Word]) OR music based movement[Text Word]) OR music motor
feedback[Text Word])) AND ((((((((((((((((movement[Text Word]) OR coordination[Text
Word]) OR coordination impairment[MeSH Terms]) OR coordination impairment[Text
Word]) OR walking[MeSH Terms]) OR walking[Text Word]) OR walking patterns[Text
Word]) OR motion[MeSH Terms]) OR motion[Text Word]) OR locomotion[MeSH Terms])
acoustic
stimulation,
C Experimental and
control group
Groupe contrôle et
intervention
Comparison music
therapy and other
intervention
Comparaison
neuro-
musicothérapie et
autre intervention
O Movement,
Coordination
impairment,
walking
Mouvement,
Fonction motrice,
déficit de
coordination,
marche à pied
Motion, locomotion,
Psychomotor
performance,
ambulation,
walking, gait
Locomotion,
Performance
psychomotrice,
déambulation
28
OR locomotion[Text Word]) OR psychomotor performance[MeSH Terms]) OR
psychomotor performance[Text Word]) OR ambulation[MeSH Terms]) OR
ambulation[Text Word]) OR gait[Text Word]).
En ajoutant à cette équation de recherche le critère “date de publication d’au plus 10
ans”, nous arrivons à 260 articles.
3.4.2 PEDro
Sur la base de données PEDro, nous avons effectué une recherche simple qui est la
suivante: “music AND stroke”. Nous avons 16 résultats. Un article était indisponible :
ALA-RUONA, E. Active music therapy for post-stroke recovery. Current Clinical Trials
(ISRCTN03493594). Retrieved from http://www. controlled-trials.
com/ISRCTN03493594, 2009.
3.4.3 Google Scholar
L’équation de recherche est la suivante : "music therapy" and "stroke" and "motor
function" and "rehabilitation" de 2016 à 2020 nous avons 539 résultats. Néanmoins, nous
nous arrêtons à la page 5 et retiendrons pour le moment 50 articles, la pertinence des
articles diminuant au fil des pages.
3.4.4 Cochrane
Avec l’équation de recherche “music therapy and stroke”, nous avons 200 résultats avec
50 revues Cochrane et 150 essais cliniques.
29
3.5 Critères d’inclusion et de non-inclusion
Figure 18: Critères d'inclusion et de non-inclusion
Les articles évalueront l’efficacité de la neuro-musicothérapie dans la prise en
charge motrice de l’AVC. Il est donc plus pertinent de sélectionner des études contrôlées
randomisées (ECR), des revues systématiques, ainsi que des méta-analyses, puisqu’ils
permettent de comparer une méthode définie, ici la neuro-musicothérapie, à une autre.
La population devra avoir été victime d’un AVC, quelle que soit la phase de récupération,
avec un déficit de la fonction motrice du membre supérieur ou de la marche. Elle devra
également ne pas avoir de déficits cognitifs impactant la compréhension des consignes
de l’exercice.
En ce qui concerne l’intervention, sont exclus les articles utilisant d’autres méthodes
utilisant la musique que dans la neuro-musicothérapie (par exemple écouter de la
musique ou danser).
De plus les articles ne doivent pas être trop anciens, c’est pour cela que sont inclus
uniquement les articles d’après 2011. D’autre part, les articles avec un score PEDro
inférieur à 5 sont exclus.
choix des articles
critères d'inclusion
Date de publication l'article: entre 2010 et 2020
Types: revue systématique, ECR, méta-analyse (à prioriser)
Patient ayant subi un AVC
critères de non inclusion
Score PEDro < 5
Une autre méthode d'utilisation de la musique que dans la
NMT
Patients avec des troubles cognitifs
30
4 Résultats
La sélection d’article pour cette revue systématique a été réalisée à l’aide du site
internet Covidence. Il s’agit d’un outil facilitant extraction de données et la synthèse des
données probantes.
La sélection des articles et l’extraction des données ont été réalisées par une seule
personne car le sujet n’a pas été exploité par un autre étudiant.
4.1 Logigramme Prisma
Figure 19: Logigramme Prisma
La première étape a été de supprimer les doublons voire les triplons, ce qui a
permis d’enlever 51 articles. Suite à la lecture du titre des 475 études restantes, 380 ont
été enlevées car soit le titre ne présentait aucuns mots clefs, soit il ne répondait pas du
tout à la problématique. Enfin, 79 études ont été retirées suite à la lecture de leur résumé
pour les raisons indiquées dans le logigramme ci-dessus : langue non maîtrisée,
population non conforme (exemple : hémiplégie infantile, autres pathologies du système
nerveux central), article non disponible, design non conforme, critères d’intérêts non
31
conformes (exemple : le bien être, qualité de vie), ou encore la même étude mais plus
récente. Au final, il nous reste 16 études à évaluer.
4.2 Évaluation
4.2.1 Évaluation des ECR
L’échelle PEDro permet d’identifier les essais cliniques potentiellement ou
réellement randomisés susceptibles d’avoir une bonne validité interne. La validité interne
est un indicateur qui permet au chercheur d’évaluer la certitude/fiabilité d’une étude. Par
exemple, une validité élevée indique que la ou les conclusions de l’étude analysée
s’avèrent très fiables. Cette échelle permet aussi de savoir si l’étude contient
suffisamment d’informations statistiques pour interpréter correctement les résultats. Le
premier critère de l’échelle est retenu dans l’échelle PEDro mais n’est pas retenu pour
comptabiliser le score final (Pallot, Adrien, 2019).
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Total
(Cha, Yuri et al.,
2014) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10
(Mainka, Stefan et
al., 2018) oui oui oui oui non non oui non non oui oui 6/10
(Muto, Takeshi et
al., 2012) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10
(Nikmaram, Nikou et
al., 2019) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10
(Scholz, Daniel S. et
al., 2016) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10
(Suh, Jee Hyun et
al., 2014) non oui oui oui non non non oui non oui oui 6/10
(Tong, Yanna et al.,
2015) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10
(Shin, Jin et al.,
2017) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10
Tableau 4: Evaluation des ECR selon la grille PEDro
32
Légende :
1. Critère d’éligibilité 7. Évaluateur en aveugle
2. Répartition aléatoire 8. Suivi adéquat
3. Assignation secrète 9. Intention de traiter l’analyse
4. Similarité de base 10. Comparaison statistiques intergroupes
5. Sujets aveugles 11. Estimation des effets de variabilité
6. Thérapeutes en aveugles
4.2.2 Evaluation des revues systématiques et des méta-analyses
La grille AMSTAR, (A MeaSurement Tool Assess systematic Reviews), créée en
2007, est une grille d’analyse recommandée par les sociétés savantes internationales
pour l’analyse critique des méta-analyses (Delafontaine, Arnaud et al., 2019). En effet
cette grille est un outil unidimensionnel confirmé, avec une excellente cohérence interne
(Brosseau, Lucie et al., 2017). Elle comprend 11 items portant sur l’objectif de la revue,
la stratégie de recherche documentaire, le processus de sélection des études, les
caractéristiques des études retenues, l’évaluation de la qualité des études, la
méthodologie employée pour la synthèse des résultats (HAS, 2014). Cependant, la grille
AMSTAR n’est pas une échelle d’évaluation aboutissant à un score, mais plutôt une
sorte de « check-list » permettant de savoir si la revue systématique remplit tel ou tel
critère. Pour obtenir des cotations, il faut utiliser ses variantes telle que la AMSTAR
révisée (aussi appelée AMSTAR-R). Une étude comparant la qualité méthodologique
des deux échelles affirme que les outils AMTAR et AMSTAR-R sont de qualité
comparable (Dosenovic, Svjetlana et al., 2018).
Ainsi AMSTAR-R reprend les 11 items de la grille AMSTAR, mais cette fois-ci un score
de 1 à 4 est attribué en fonction des critères de chaque item. La somme des scores
constitue le score de qualité global de la revue systématique. Le score maximal est de
44.
Les revues systématiques retenues sont au nombre de trois (Magee, Wendy L.
et al., 2017) ; (Moumdjian, Lousin et al., 2017) et (Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017). Nous
noterons ces revues respectivement de 1 à 3. De plus, trois articles sont des revues
systématiques-méta-analyses (Šuriņa, Sanita et al., 2019) ; (Zhang, Yingshi et al.,
2016) et (Yoo, Ga Eul et al., 2016), que nous chiffrerons respectivement de 4 à 6.
33
Article (n°)
Items
1 2 3 4 5 6
1. Un plan de recherche établi a priori est-il fourni ? 3 3 3 3 4 3
2. La sélection des études et l’extraction des données
ont-ils été confiés à au moins deux personnes ?
4 1 2 1
4 1
3. La recherche documentaire est-elle exhaustive ? 4 2 2 3 2 4
4. La nature de la publication (littérature grise, par
exemple), était-elle un critère d’inclusion ?
3 2 1 3 1 1
5. Une liste des études (incluses et exclues) est-elle
fournie ?
4 2 2 1 2 2
6. Les caractéristiques des études incluses sont-elles
indiquées ?
4 4 4 4 4 4
7. La qualité scientifique des études incluses a-t-elle
été évaluée et consignée ?
3 4 2 3 4 4
8. La qualité scientifique des études incluses dans la
revue a-t-elle été utilisée adéquatement dans la
formulation des conclusions ?
3 2 2 2 2 3
9. Les méthodes utilisées pour combiner les résultats
des études sont-elles appropriées ?
4 1 1 4 4 4
10. La probabilité d’un biais de publication a-t-elle été
évaluée ?
3 1 1 1 2 1
11. Les conflits d’intérêts ont-ils été déclarés ? 3 2 3 2 2 3
Score 38 24 23 27 31 30
Tableau 5: Evaluation des méta-analyse et revues systématique selon la grille AMSTAR-R (Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux, 2015)
34
L’étude réalisée par Morichon et Pallot a classé, selon une échelle ordinale, les scores
possibles de la grille RAMSTAR en quartile (Morichon, Aurélie et Pallot, Adrien, 2014):
• 1er quartile de 11 à 18 : qualité méthodologique insuffisante,
• 2ème quartile de 19 à 27 : qualité méthodologique faible,
• 3ème quartile de 28 à 35 : qualité méthodologique moyenne,
• 4ème quartile de 36 à 44 : qualité méthodologique bonne.
4.3 Résultats bruts
Les articles sélectionnés sont principalement des ECR ainsi que des méta-
analyses d’essais comparatifs randomisés. Ce choix s’explique par la qualité des
articles. En effet ces études présentent un niveau de preuve scientifique élevé,
permettant de renforcer la pertinence scientifique de cette revue de la littérature.
En résumé, 6 méta-analyses et revues systématiques, 8 ECR, une étude d’intervention
prospective randomisée et un protocole.
4.4 Tableaux synthétiques des études
4.4.1 Synthèse des ECR, protocole et étude prospective.
Étude Participant Intervention Résultats
n(Cha, Yuri et al., 2014)
N=20 ECR
Groupe intervention (GI) (n=10) : entraînement intensif à la marche avec stimulation auditive rythmique (SAR).
Groupe contrôle (GC) : entraînement intensif à la marche.
Intervention de 6 semaines (30 min/jour, 5 jours/semaine)
La vitesse de marche, la cadence, la longueur de foulée du côté atteint et la période de double appui du côté atteint se sont améliorées de manière significative dans les deux groupes, avec cependant de meilleurs résultats pour le groupe intervention.
(p < 0,05).
n(Mainka, Stefan et al., 2018)
N=35
ECR
Intervention à 3 bras :
Groupe RAS-TT : tapis de marche + SAR
Le fast gait speed test montre une amélioration significative de la vitesse de pas et de la cadence pour le groupe RAS-TT par rapport aux groupes TT et NDT (p ≤ 0,001).
35
Groupe TT : tapis de marche
Groupe NDT : approche Bobath = groupe contrôle
Intervention de 4 semaines, 5 séances par semaine.
Le three-minutes walk test (3MWT) montre une amélioration significative du groupe RAS-TT par rapport aux deux autres (p< 0,001).
n(Muto, Takeshi et al., 2012)
N=16 ECR
GI (n=8) : rééducation de la marche avec retour auditif (utilisation du « Walk-Mate »).
GC (n=8) : groupe contrôle
10 sessions (2 sessions par jour pendant 5 jours). Les sujets doivent marcher sur une piste circulaire de 20 mètres, côté atteint à l’extérieur du centre.
Amélioration non significative de l’asymétrie entre le moment avant l’entrainement et pendant l’entraînement, mais cette différence ne perdure pas dans le temps.
Amélioration significative de la cadence de marche (p<0,001).
n(Nikmaram, Nikou et al., 2019)
N=40 ECR
GI (n=21) : thérapie conventionnelle + thérapie par sonification
GC (n=19) : thérapie conventionnelle + thérapie par sonification fictive
Séance de 30 minutes tous les jours pendant 15 jours.
Les scores obtenus sur tests FMA (FM.A-D, FM.H, FM.I, FM.J), Box and Block Test (BBT), le Nine-Hole Peg Test (NHPT) ainsi que certaines parties du Stroke Impact Scale (1,2,3,4,5,6,7,8,9) ne montrent pas de différences significatives entre le GI et le GC.
n(Raghavan, Preeti et al., 2016)
N=13 Étude d’intervention prospective
Intervention de 45 minutes 2 fois par semaine pendant 6 semaines, par groupe de 3.
Evaluation avant, après, ainsi qu’un an après l’intervention.
Amélioration significative de la déficience motrice sur le FMS (p = 0,021), de la déficience sensorielle sur le test de discrimination à deux points (p = 0,002), de l'incapacité sur la Modified Rankin Scale (MRS) (p= 0,002) immédiatement après l'intervention. Ces améliorations se sont maintenues au suivi de 1 an. Il n'y a pas eu de différences significatives entre la post-intervention et le suivi à un an.
Pas de différences significatives pour le SIS entre le pré et le post intervention mais augmente significativement entre la post intervention et le suivi à 1 an.
36
n(Scholz, Daniel S. et al., 2016)
N=25 ECR
GI (n=15) : thérapie par sonification musicale
GC (n=10) : thérapie par sonification simulée
Intervention de 30 minutes tous les jours pendant 10 jours.
Diminution significative des douleurs articulaires (p<0,001).
Tendance à l’amélioration de la fonction de la main et de la fluidité du mouvement.
n(Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017)
N=17 ECR
Les sujets ont reçu pour consigne de marcher sur un tapis roulant :
- Avec retour visuel et SAR (VF+SAR)
- Avec retour visuel (VF) - Sans rien (GC)
Les sujets marchent pendant 5 minutes avec un repos de 30 minutes entre chaque modalité.
La longueur de pas du membre parétique et le rapport d’asymétrie sont significativement améliorés dans le groupe VF+SAR par rapport aux groupes VF et GC (p<0,05).
La précision du membre parétique et du membre non parétique a été plus significativement augmentée dans le groupe VF+SAR que dans le groupe VF.
n(Suh, Jee Hyun et al., 2014)
N=16 ECR
GI (n=8) : entraînement à la marche avec SAR
GC (n=8) : entraînement à la marche classique
Les sessions durent 15 minutes, 5 fois par semaine pendant 3 semaines. Les deux groupes ont reçu également une thérapie selon le concept de Bobath à raison de 30 minutes par jour, 5 fois par semaine pendant 3 semaines.
Les mesures avant et après les tests ont montré une amélioration significative dans le groupe GI pour l’indice de stabilité globale (p=0,006), l’indice antéro-postérieur (p=0,016), la vitesse de marche (p=0,012), la longueur de foulée (p=0,03) et la cadence (p=0,012), par rapport au GC.
n(Tong, Yanna et al., 2015)
N=30 ECR
GI (n=15) : musique audible
GC (n=15) : musique muette
Intervention individuelle sur 4 semaines avec 5 sessions par semaine de 30 minutes.
Tous les participants ont montré une amélioration significative après 4 semaines de traitement, mais les sujets du groupe GI ont montré une amélioration plus importante.
37
n(Ko et al, 2016)
N=15 Protocole
Pour chaque sujet, 5 tempos ont été calculés à partir de leur marche confort donnant 5 stimulations auditives rythmiques différentes. Les sujets doivent marcher au rythme d’un des 5 tempos pendant 10 minutes. Un essai pour chaque tempo est réalisé. Intervalle de 10 minutes entre chaque essai.
Amélioration significative de la vitesse, de la cadence, la longueur du pas des deux côtés, et la durée du cycle de marche (p<0,05).
Tableau 6 : synthèse des ECR, protocole et étude prospective
4.4.1 Synthèse des revues systématiques et méta-analyses
Étude Participant Intervention Résultats
(Magee, Wendy L. et al., 2017)
29 études
N=775
-utilisation d’instruments de musique
-pratique active de la musique
- utilisation RAS combiné au jeu d'instrument.
-rééducation soutenu par la musique
-utilisation de faux d’instruments versus vrais instruments
-utilisation musique réceptive
Les interventions musicales utilisant le rythme peuvent être bénéfiques pour améliorer la marche chez les personnes victimes d'un AVC. Les interventions musicales peuvent être bénéfiques pour améliorer la vitesse des mouvements répétitifs des bras.
Les interventions musicales qui utilisent un rythme fort dans la musique peuvent être plus efficaces que les interventions où un rythme fort est utilisé sans musique.
Le traitement dispensé par un musicothérapeute qualifié peut être plus efficace que celui dispensé par d'autres professionnels.
Moumdjian, Lousin et al., 2017
19 études dont 14
avec pop. AVC
N=327 (dont 278 AVC)
-utilisation d’un piano
-thérapie supportée par la musique
-entraînement sur un rythme
-utilisation feedback musical
-écoute passive
Les effets des interventions montrent une amélioration dans les domaines évalués. Les données les plus probantes sont celles qui concernent l'amélioration de la motricité lors des accidents vasculaires cérébraux. D'autres études sont justifiées. Les interventions musicales utilisant des instruments peuvent améliorer la dextérité de la motricité fine et les fonctions de la motricité globale. Les interventions musicales basées sur le rythme peuvent améliorer les
38
paramètres de vitesse et de cadence de la marche.
Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017
16 études
N= 610
-sonification du mouvement
-stimulation auditive rythmique versus autre intervention
-chanter, jouer d’un instrument de musique
Huit études ont fait état d'une meilleure récupération motrice :
Quatre de ces études ont examiné l'utilisation de la RAS et ont constaté que l'intervention améliorait davantage les paramètres de la marche que l'entraînement à la marche sans aucun support musical après 3-6 semaines par rapport à un entraînement classique.
La thérapie par la musique semble efficace pour la rééducation de la parésie du membre supérieur avec amélioration significative au bout de trois semaines par rapport à la physiothérapie conventionnelle. Mais une autre étude comparant l'entraînement bilatéral avec la stimulation auditive rythmique à des exercices thérapeutiques adaptés n’a pas montré de différences significatives.
La thérapie par sonification du mouvement a amélioré la fluidité du mouvement plus que la thérapie du mouvement sans son. La rétroaction auditive retardée dans le cadre d'une thérapie assistée par la musique pourrait être aussi efficace que la thérapie auditive immédiate traditionnelle
(Šuriņa, Sanita et al., 2019
20 études
N= 385
-déambulation combinée à la stimulation auditive rythmique
-rééducation du membre supérieur avec un rythme auditif
-utilisation d’un piano, utilisation d’instrument de musique
Selon les résultats de la méta-analyse, les exercices de marche, combinés à une stimulation auditive rythmique, apportent une amélioration statistiquement significative, par rapport aux exercices de marche seuls. En ce qui concerne l'utilisation de la stimulation auditive rythmique et d'autres interventions de musicothérapie pour la rééducation des fonctions du bras, aucune amélioration statistiquement significative n'a été détectée.
39
(Zhang, Yingshi et al., 2016
10 études
N=358
-utilisation d’un piano
-thérapie supportée par la musique
-entraînement sur un rythme
-utilisation feedback musical
Les études qui ont évalué l'effet de la thérapie par la musique à l'aide du test Peg 9 trous n'ont révélé aucune différence significative entre les deux bras avec une faible hétérogénéité. Cependant, l'intervalle de confiance n'exclut pas la possibilité d'un effet positif, ce qui signifie que la musique peut avoir une tendance positive à ajuster la fonction motrice.
Quatre analyses ont rapporté l'effet du Box and Block Test (BBT), et le résultat fusionné a montré non seulement un effet positif significatif de la thérapie soutenue par la musique mais aussi aucune hétérogénéité parmi les études incluses.
Deux essais présentent une différence significative concernant le Arm Paresis Score (APS), mais pas pour l'Action Research Arm Test (ARAT).
Une thérapie soutenue par la musique pourrait être bénéfique pour améliorer la fonction motrice totale, bien qu'aucune différence significative n'ait été constatée entre les deux groupes.
Les résultats du FMA, du WMFT et du temps WMFT ont révélé que le groupe de thérapie soutenue par la musique a obtenu de meilleurs effets curatifs que le groupe de contrôle.
Les résultats concernant la longueur de foulée sont en faveur du groupe de thérapie soutenue par la musique. Quant à la vitesse de marche, aucune diférence significative n'a été trouvée.
La thérapie par la musique est une intervention viable pour améliorer la fonction motrice chez les patients souffrant d'accidents vasculaires cérébraux chroniques.
Yoo, Ga Eul et al., 2016
10 études
N=356
-synchronisation intentionnelle de mouvements ciblés avec des signaux auditifs rythmiques.
L'analyse des effets des signaux auditifs rythmiques sur les fonctions des membres supérieurs a révélé une différence significative.
40
-traitement traditionnel combiné à des signaux auditifs rythmiques.
Les patients victimes d'un accident vasculaire cérébral ont montré une vitesse de marche, une cadence et une longueur de foulée significativement plus élevées après une intervention avec des signaux auditifs rythmiques.
Tableau 7: Synthèse des revues systématiques et méta-analyses
5 Analyse
5.1 Analyse des interventions et de la population
5.1.1 La population choisie
Pour cinq études, les participants se trouvaient à la phase chronique de leur AVC
(> 6 mois post AVC) lors des interventions, dont trois études qui ont pour critère d’intérêt
principal la fonction du membre supérieur (Tong, Yanna et al., 2015; Ko, Byung-Woo,
Lee, Hwi-Young et Song, Won-Kyung, 2016; Raghavan, Preeti et al., 2016) et les deux
autres la marche (Cha, Yuri et al., 2014; Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017). D’autre part,
une étude évaluant la marche (Mainka, Stefan et al., 2018) et deux études évaluant la
fonction du membre supérieur (Scholz, Daniel S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al.,
2019) ont inclus une population exclusivement à la phase subaiguë (entre 2 semaines
et 6 mois post-AVC) de leur rééducation. Enfin, les population de deux études évaluant
la marche (Muto, Takeshi et al., 2012; Suh, Jee Hyun et al., 2014) incluaient des
participants à la fois en phase chronique et à la fois en phase subaiguë. Aucun
participant ne se trouvait dans la phase aiguë (0-2 semaines) lors des interventions.
41
Phase AVC
Critère d’évaluation
Phase subaiguë
Phase chronique
Fonction membre supérieur n(Scholz, Daniel S. et
al., 2016)
n(Nikmaram, Nikou et
al., 2019)
n(Tong, Yanna et al.,
2015)
n(Ko et al, 2016)
n(Raghavan, Preeti et
al., 2016)
Fonction de la marche n(Mainka, Stefan et al.,
2018)
n(Shin, Jin et Chung,
Yijung, 2017)
n(Cha, Yuri et al., 2014)
n(Suh, Jee Hyun et al., 2014)
n(Muto, Takeshi et al., 2012)
Tableau 8: Classification des études en fonction du stade d'AVC et du critère d'évaluation
Pour les études évaluant la fonction de la marche, les sujets sont soit
- Capables de se déplacer sans aide technique (Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017),
- Capables de se déplacer de manière autonome avec ou sans aide technique
sans temps précisé (Muto, Takeshi et al., 2012; Raghavan, Preeti et al., 2016),
- Capables de se déplacer pendant trois minutes avec ou sans aide technique
(Mainka, Stefan et al., 2018),
- Capables de se déplacer sur 10 mètres avec ou sans aide technique (Suh, Jee
Hyun et al., 2014),
- Capables de marcher sur 10 mètres indépendamment (Ko, Byung-Woo, Lee,
Hwi-Young et Song, Won-Kyung, 2016).
Pour les autres études qui s’intéressent à la fonction du membre supérieur, la
population, peut avoir une altération modérée de la fonction motrice des membres
supérieurs (Tong, Yanna et al., 2015; Scholz, Daniel S. et al., 2016), ou peut effectuer
des mouvements globaux avec le membre supérieur atteint (Nikmaram, Nikou et al.,
2019).
42
Dans l’étude (Cha, Yuri et al., 2014), il n’y a pas de mention sur l’état de la fonction
motrice mais on nous indique un niveau de spasticité sur l’échelle de Brunnstrom côté à
III ou IV.
5.1.2 Le type d’intervention de neuromusicothérapie
Toutes les interventions sont tirées des principes de neuromusicothérapie.
Dans la Stimulation Auditive Rythmique, le sujet est amené à produire du
mouvement en rythme avec un signal sonore. C’est la technique que l’on retrouve le plus
et exclusivement dans les études évaluant la marche (Muto, Takeshi et al., 2012; Suh,
Jee Hyun et al., 2014; Cha, Yuri et al., 2014; Ko, Byung-Woo, Lee, Hwi-Young et Song,
Won-Kyung, 2016; Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017; Mainka, Stefan et al., 2018).
Bien que les protocoles des études s’appuient tous sur les mêmes principes, les
modalités d’exécution et les moyens mis en œuvre diffèrent. En effet, le rythme peut être
produit à l’aide d’un métronome et de cassettes musicales rythmiques basées sur les
goûts musicaux des sujets (Cha, Yuri et al., 2014), ou encore par des objets
électroniques tels que le portable (Ko, Byung-Woo et al., 2016) ou le « Walk-Mate »
(Muto, Takeshi et al., 2012). Dans un autre article, les groupes intervention et
comparateur ont reçu en plus de l’intervention, une rééducation selon le concept Bobath
(Suh, Jee Hyun et al., 2014). Enfin, dans les deux derniers articles qui n’ont pas encore
été abordé, la rééducation à la marche est faite sur un tapis de marche (avec ou sans
SAR selon le groupe) et en plus un troisième bras d’étude. Dans l’étude de Stefan
Mainka, les trois groupes sont :
- Groupe 1 : tapis de marche + SAR ;
- Groupe 2 : tapis de marche ;
- Groupe 3 : rééducation selon le concept de Bobath (Mainka, Stefan et al., 2018).
Tandis que dans l’étude de Jin Shin, les trois groupes sont :
- Groupe 1 : tapis de marche + SAR + retour visuel ;
- Groupe 2 : tapis de marche + SAR ;
- Groupe 3 : tapis de marche (Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017).
Une autre méthode que l’on appelle « Thérapie Supportée par la Musique » (MST)
ou encore sonification, se base sur un autre principe où cette fois-ci c’est le mouvement,
toujours fait de manière répétitive et suivant un rythme, qui produit un son. Quatre étude
évaluant la fonction du membre supérieur utilisent cette méthode (Tong, Yanna et al.,
43
2015; Scholz, Daniel S. et al., 2016; Raghavan, Preeti et al., 2016; Nikmaram, Nikou et
al., 2019).
Pour deux des articles, le signal sonore est produit à l’aide d’instrument de musique :
Dans le premier, un musicothérapeute fournit un cadre musical en jouant au
piano et un ergothérapeute aidait les participants au bon maintien et au bon usage des
instruments. Les sujets sont amenés à jouer librement, mais en rythme, avec un ou des
instruments divers choisis en fonction du mouvement à traiter (amplitude, fluidité) et de
leurs capacités motrices (Raghavan, Preeti et al., 2016).
Dans le second article, les instruments de musique sont exclusivement des
instruments à percussion. Ceux destinés au groupe contrôle ressemblent aux vrais
instruments du groupe intervention mais sont faits en éponge, ne produisant donc aucun
son. Dans cette étude, en plus de l’intervention, les sujets reçoivent une thérapie
conventionnelle basée sur le concept Bobath et de l’ergothérapie (Tong, Yanna et al.,
2015).
Pour les deux derniers articles, du matériel permettant la sonification des
mouvements est utilisé : les sujets sont assis le près possible d’un bureau sur lequel est
posé un « cadre spatial » en trois dimensions, adapté en fonction de leurs besoins
individuels. Un système de sonification tridimensionnel permet, lorsque les participants
bougent leur membre supérieur lésé dans la boîte, de produire un effet sonore
correspondant au positionnement du membre supérieur.
5.1.3 La réalisation de l’intervention
Pour deux articles (Muto, Takeshi et al., 2012; Raghavan, Preeti et al., 2016) il
est mentionné que les participants n’ont pas eu besoin de formation nécessaire ou
d’expérience en musicothérapie. De plus, l’étude de Preeti Raghavan est la seule étude
où l’intervention est menée par un musicothérapeute et un ergothérapeute. C’est aussi
la seule étude où l’intervention est réalisée en groupe (Raghavan, Preeti et al., 2016).
Pour les autres études, toutes sont menées par des kinésithérapeutes et les participants
réalisent l’intervention seuls.
44
5.1.4 Modalités des interventions
Pour la fonction de la marche :
Graphique 2: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction de la marche. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances.
Pour des raisons de lisibilité, les modalités d’un des articles (Muto, Takeshi et
al., 2012) sont indiquées ci-après : il s’agit d’une intervention de 5 jours à raison de 2
sessions par jour. Le temps de la séance n’a pas été mentionné puisqu’il est participant
dépendant, les sujets devant marcher le long d’une piste de 20 mètres.
Pour deux articles (Ko, et al., 2016; Shin, Jin et al., 2017), il n’y a eu qu’une seule séance,
mais la durée de la séance est plus longue allant de 30 minutes jusqu’à 1 heure en plus
par rapport aux autres interventions.
Mis à part pour ces trois articles cités précédemment, les sessions étaient au nombre
de 1 par jour et pas plus de 5 fois par semaine.
45
Les trois derniers articles qui n’ont pas encore été mentionnés sont ceux qui se
ressemblent en termes de modalités, avec une durée des séances comparables et un
temps d’intervention qui s’étale sur plusieurs semaines (Suh, Jee Hyun et al., 2014; Cha,
Yuri et al., 2014; Mainka, Stefan et al., 2018). Bien que le nombre des séances et la
durée de l’intervention soient inférieurs pour l’article de Suh, les séances étaient plus
longues de 15 minutes par rapport aux deux autres.
Pour la fonction du membre supérieur :
Graphique 3: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction motrice du membre supérieur. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances.
Les protocoles d’intervention sont, comme pour ceux sur la fonction de la
marche, très disparates avec une hétérogénéité sur l’étendue des séances au cours de
l’intervention. En effet bien que la durée des séances soit comparable, la durée des
interventions varie d’une dizaine de jours (Scholz, Daniel S. et al., 2016) à 6 semaines
(Raghavan, Preeti et al., 2016).
Tout d’abord, pour deux articles les interventions n’ont duré que 10 et 15 jours, à raison
d’une séance par jour (Scholz, Daniel S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al., 2019).
46
Le nombre d’interventions est le plus bas (12 interventions) dans l’article où l’intervention
dure le plus longtemps (6 semaines), tandis que pour le dernier article (Tong, Yanna et
al., 2015), l’intervention dure moins longtemps avec 5 séances par semaine (20 séances
en 4 semaines).
5.2 Les outils d’évaluation des critères d’intérêts
Les outils d’évaluation de la fonction motrice sont nombreux, comprenant des
échelles, des tests fonctionnels attribuant un score final, mais aussi des instruments
électroniques tels que des capteurs positionnés de manière à pouvoir mesurer les
différents paramètres voulus.
(Nik
mar
am, N
ikou
et
al.,
2019
)
(Ton
g, Y
anna
et a
l.,
2015
)
(Rag
hava
n, P
reet
i et
al.,
2016
)
(Sch
olz,
Dan
iel S
. et
al.,
2016
)
Fulg-Meyer-Assessment-Upper Extremity (FMA-UE) n n n n
Action Research Arm Test (ARAT) n n
Wolf Motor Function Test (WMFT) n
Box and Block Test (BBT) n n
Nine-Hole Peg Test (NHPT) n n
Barthel Index (BI) n
Test de discrimination en deux points n
Modified Rankin Scale (MRS) n
Tableau 9: outils de mesure du la fonction motrice du membre supérieur
Le Fulg-Meyer-Assessment Test (FMA) est un test de référence conçu pour
évaluer la fonction motrice. Il se compose de deux sous échelles pouvant être utilisée
séparément, une traitant le membre supérieur (FMA-UE) et une traitant le membre
inférieur (FMA-LE). Le FMA-UE renferme plusieurs items comme les réflexes, les
synergies de flexion et d’extension, les mouvements combinés, la dextérité grossière, la
dextérité fine et la coordination et dont le score total est sur 66.
47
Pour l’Action Research Arm Test (ARAT), il s'agit d'une mesure de 19 items
divisée en 4 sous-tests (préhension, prise, pincement, mouvements globaux du membre
supérieur). La performance de chaque item est évaluée de 0 à 3 points, pouvant donner
une notre maximale de 47.
Dans le Wolf Motor Function Test (WMFT), on réalise une mesure quantitative
de la capacité motrice (force, dextérité) des membres supérieurs à travers des tâches
temporelles et fonctionnelles. Il est constitué de 21 items composés de 3 parties pouvant
donner un score maximal de 75.
Le Box and Block Test (BBT) mesure la dextérité manuelle grossière unilatérale.
Ce test est composé d’une boîte en bois divisé en deux compartiments par une cloison
et de 150 blocs. La consigne donnée au patient est de bouger, un par un, un nombre
maximum de blocs d’un compartiment de la boîte à l’autre de taille égale pendant 60
secondes.
Figure 20: Box and Block Test
Le Nine Hole Peg Test (NHPT) a été développé pour mesurer la dextérité
manuelle fine. Il est composé d’une planche carrée avec 9 chevilles. À une extrémité de
la planche, il y a des trous dans lesquels insérer les chevilles et à l’autre extrémité, un
récipient rond peu profond pour ranger les chevilles. Il est demandé au patient de
prendre les chevilles dans le récipient une par une et de les placer dans les trous sur la
planche aussi vite que possible. Les patients doivent ensuite retirer les chevilles des
trous une par une et les replacer dans le récipient.
48
Figure 21: Nine Hole Peg Test
L’indice de Barthel (BI) mesure l’étendue du fonctionnement indépendant et de
la mobilité dans les activités de la vie quotidienne. La forme originale du BI comporte 10
items incluant : se nourrir, prendre un bain, soins personnels, s’habiller, continence
intestinale, continence vésicale, faire sa toilette, transfert à partir d’une chaise, marcher
et monter les escaliers. Les items sont notés en termes de performance de l’individu.
Ainsi, le score est respectivement de 10, 5 ou 0 pour une activité exécutée de manière
indépendante, avec un peu d’assistance ou est de manière dépendante à l’assistance.
L’étude de Raghavan est la seule utilisant les trois outils suivants :
Le test de discrimination en deux points qui est un test sensible pour la sensibilité tactile,
et s'est avéré prédictif de la dextérité des membres supérieurs après un accident
vasculaire cérébral (Meyer, Sarah et al., 2014) ;
La Modified Rankin Scale (MRS) est une échelle à un seul item permettant de
catégoriser le niveau d’indépendance fonctionnelle du patient dans ses activités de la
vie quotidienne ; L’évaluation s’effectue en interrogeant le patient sur ses activités de la
vie quotidienne, incluant les activités extérieures.
49
(Cha
, Yur
i et a
l.,
2014
)
(Mai
nka,
Ste
fan
et a
l.,
2018
)
(Mut
o, T
akes
hi e
t al.,
20
12)
(Shi
n, J
in e
t al.,
, 20
17)
(Suh
, Jee
Hyu
n et
al.,
20
14)
(Ko,
Byu
ng- W
oo e
t al
., 20
16)
GAITRite n
Gait Speed test (GS) n
Locomètre (LOC) n
3MWT n
Instrumental Evaluation of Balance (IEB) n
10 meter-walk n
Autres outils de mesure n n n n
Tableau 10: Outils de mesure des paramètres spatio-temporels de la marche et de la fonction motrice des membres inférieurs
Nous pouvons remarquer qu’aucune des études n’a utilisé les mêmes outils de mesure.
Dans l’étude de Cha, les paramètres spatio-temporels de la marche ont été
mesurés grâce au GAITRite, un tapis monocouche sensible à la pression permettant
d’analyser plusieurs cycles de marche à la fois.
Figure 22: Tapis de marche GAIT Rite
50
Dans son étude, Mainka évalue les critères d’intérêt à l’aide de 4 outils. Le
premier étant le Gait Speed test (GS), qui est un test servant d’indicateur de déclin de la
mobilité fonctionnelle. Ce test est couplé au 3 Minutes Walk Test (3MWT) qui est
également un test d’évaluation fonctionnelle de la marche. L’analyse de la marche a
quant à elle été mesurée à l’aide du locomètre (LOC), et l’équilibre postural par une
plateforme de pression et de force (Instrumental Evaluation of Balance).
Pour les études suivantes, la mesure des paramètres de la marche a été effectuée
de plusieurs manières :
- Soit à l'aide de capteurs d'accélération fixés aux chevilles des sujets. Ainsi, les
instants de contact pied-sol ont été identifiés sur la base des données et
transmises en temps réel toutes les 10 millisecondes (Muto, Takeshi et al., 2012).
- Soit à l’aide d’un module d'analyse de la marche (Reoambulator®)(Shin, Jin et
Chung, Yijung, 2017). Ou encore lors du 10 meter-walk test (Suh, Jee Hyun et
al., 2014).
D’autre part, pour estimer l’évolution de l'équilibre debout, Suh vérifie la stabilité dans
les différents axes en utilisant la plateforme Biosway® (Biodex, New York, USA).
Enfin, pour évaluer leurs critères d’intérêts, Ko emploie plusieurs instruments.
Tout d’abord des capteurs IMU (Shimmer 3, Shimmer) pour la détection des coups de
talon et connectés à l’application qui envoyait la RAS par un dispositif de détection
inertielle sans fil validé (G-WALK).
5.3 Analyse des résultats des études
5.3.1 Analyse des effets sur les paramètres de marche
L’étude de Cha compare la SAR à un entraînement intensif à la marche. Les
résultats montrent une augmentation significative des différents paramètres de marche
dans les deux groupes. Cependant, la comparaison entre les deux groupes montre une
amélioration significative plus importante dans le groupe intervention (p<0,05) (Cha, Yuri
et al., 2014).
On note également une augmentation significative de la Berg Balance Scale
(BBS) (p<0,001). Il s’agit d’une échelle mesurant l’équilibre statique et dynamique du
51
patient. Elle se compose de 14 épreuves donnant un score final pouvant aller jusqu’à
56. Un score inférieur à 41 indique un risque de chute (CNFS, 2018).
Le tableau ci-dessous montre les résultats bruts de l’étude de Mainka (Mainka,
Stefan et al., 2018). Pour rappel, c’est une étude à trois bras comparant la SAR associée
au tapis de marche (SAR+TT), au tapis de marche seul (TT), et à la méthode Bobath
(NDT). Dans ce tableau, seules les données du groupe SAR-TT par rapport aux deux
autres sont inscrits.
Outcome Vitesse Cadence Longueur du pas
FGS + + NS
LOC NS +* NS
Tableau 11: Résultats bruts du groupe SAR-TT concernant la vitesse, la cadence et la longueur de pas
+ : différence significative en faveur de la SAR-TT par rapport à TT et NDT (p<0,05) NS : pas de différence significative en faveur de la SAR-TT par rapport à TT et NDT * : Différence significative seulement par rapport au groupe NDT.
Pour les trois critères d’évaluation présentés dans ce tableau, le groupe SAR présentait
une différence significative pré-post test. Néanmoins, la comparaison inter-groupe
indique une différence significative en faveur de SAR-TT seulement pour la cadence et
la vitesse si on prend les mesures du FGS, et une différence significative uniquement
pour la cadence selon le Locomètre.
En ce qui concerne l’endurance calculée à partir du 3MWT, le groupe intervention montre
une différence significative par rapport au groupe TT (p=0,033), mais pas par rapport au
groupe NDT (p=0,104). De même, l’IEB permettant de mesurer la stabilité posturale ne
montre pas de différence significative. `
52
On peut retrouver une étude à trois bras dans un second article (Shin, Jin et al.,
2017), comparant la stimulation auditive rythmique associée à un retour visuel
(RAC+VF) d’une part, et un retour visuel seul (VF) d’autre part, à un groupe contrôle
(GC). Chaque intervention est réalisée sur tapis de marche.
Critères d’intérêts RAC+VF VF Longueur du pas (cm) <5 5
Diminution asymétrie de pas (ratio) <5 NS
Précision du pas (%) < NS Tableau 12: Résultats bruts concernant la longueur de pas, la diminution de l'asymétrie de pas et la précision du pas
< Différence significative par rapport au groupe VF (p<0,05) 5Différence significative par rapport au groupe GC (p<0,05) NS : pas de différence significative
Le tableau ci-dessus représentant les résultats de cette étude démontre une
amélioration significative des critères d’intérêts lorsque la stimulation auditive rythmique
est employée lors d’une rééducation classique à la marche.
La Stimulation Auditive Rythmique semble également efficace d’après les
résultats de l’étude de Ko (Ko, Byung-Woo et al., 2016). Dans cette étude ont été
comparés les critères d’intérêts lors de la marche dite de confort (appelée baseline) de
chaque sujet sans RAS, à ceux lors de la marche à différentes cadences calculées en
fonction de cette baseline (5 tempos en tout, en % de la baseline) avec SAR. Une autre
comparaison a été faite après l’entraînement.
Pour notre étude, nous regarderons seulement les résultats après l’entraînement, car ici
nous ne nous intéressons non pas au protocole d’étude et sa pertinence, mais aux effets
de la RAS sur les paramètres de marche. Ainsi les résultats sont les suivants :
Critères d’intérêts Vitesse (m/min)
Cadence (pas/min)
Longueur de foulée (m)
Durée d’un cycle (s)
Longueur de pas (m)
Symétrie du pas (ratio)
Baseline 70,53 51,89 1,37 1,18 0,69 1,04
Après RAS 79,53* 53,30* 1,50* 1,15* 0,74* 1,02
Tableau 13: Résultats bruts des différents paramètres de marche
* Différence significative (p<0,05)
53
On peut donc voir que mise à part la symétrie de pas, suite à un entraînement avec la
SAR on peut s’attendre à une amélioration significative de la marche.
Si maintenant on s’intéresse à l’article de Suh (Suh, Jee Hyun et al., 2014) :
Il n'y avait pas de différence significative dans la cadence, la vitesse de marche et la
longueur de foulée entre le groupe SAR et le groupe de contrôle avant l'entraînement et
après l'entraînement (p>0,05). Cependant, les résultats de l'essai clinique ont montré
des améliorations significatives de la vitesse de marche (P = 0,012), de la longueur de
la foulée (P = 0,03) et de la cadence (P = 0,012) dans le groupe expérimental par rapport
au groupe de contrôle.
Par ailleurs dans le groupe SAR, la comparaison des paramètres d'équilibre entre les
pré et post-formations a révélé des améliorations significatives de l'indice global (P =
0,040) et de l'indice médiolatéral (P = 0,007). Ceci n’étant pas le cas pour le groupe
contrôle.
De plus, la différence des paramètres d'équilibre entre le groupe SAR avant et après la
formation montre des améliorations beaucoup plus importantes de l'indice de stabilité
global (P = 0,043), de l'indice médiolatéral (P = 0,006) et de l'indice antéro-postérieur (P
= 0,016) que le groupe témoin.
La dernière étude à analyser s’est intéressée plus particulièrement à l’asymétrie
du pas et à la fluctuation du temps de contact pied/sol pendant la durée d’un cycle de
marche (Muto, Takeshi et al., 2012).
Les résultats de l’étude montrent tout d’abord que l'asymétrie a été améliorée de manière
significative, mais que ce résultat n'a pas été conservé après l'entraînement. Enfin en ce
qui concerne la fluctuation du temps de contact pied/sol, il a été démontré pour le groupe
avec SAR une amélioration significative entre pendant et avant l’entraînement (côtés
parétique et non parétique : p<0,001), mais aussi entre après l’entraînement et avant
l’entraînement (côté parétique p<0,007 et côté non parétique p<0,01).
54
5.3.2 Analyse des effets sur la fonction du membre supérieur
Les histogrammes ci-dessous représentent les résultats bruts de l’étude de Raghavan
(Raghavan, Preeti et al., 2016).
= : différence significative par rapport à pré-intervention (p<0,05)
5 : différence significative par rapport à post-intervention
Seize sujets ont été inscrits. Parmi eux, treize sujets ont terminé l'intervention et
dix sont revenus pour un suivi à un an.
Pour les sujets qui ont subi les trois évaluations, des améliorations significatives de la
déficience motrice ont été notées sur le Fulg-Meyer Score (FMS) (p global = 0,021), le
test de discrimination à deux points (p global = 0,002), l'incapacité sur la MRS (p global
= 0,002) immédiatement après l'intervention et ont été maintenues pendant la période
précédant l'intervention jusqu'au suivi d'un an.
Il est intéressant de noter que les scores SIS pour les activités de la vie quotidienne n'ont
pas changé de manière significative entre la pré-intervention et la post-intervention (p =
=
20
25
30
35
40
45
50
Fulg-MeyerScore
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
ModifiedRankinscore
20
30
40
50
60
70
80
SIS:Activitiesofdailyliving
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
Two-pointdiscriminationscore
=
=
5
= =
=
Graphique 4: Résultats bruts des différents critères d'évaluations de la fonction motrice des membres supérieurs
55
0,79), mais ont augmenté de manière significative entre la post-intervention et le suivi
d'un an.
Cette étude a permis de tester l'hypothèse selon laquelle une intervention musicale de
groupe (la Music Upper Limb Therapy-Integrated), qui combine la musicothérapie et
l'ergothérapie, peut entraîner une réduction des troubles moteurs des membres
supérieurs et des limitations d'activité après l'intervention, et que cette amélioration
persisterait après un an de suivi.
Dans l’étude évaluant la thérapie supportée par la musique (MST) (Tong, Yanna
et al., 2015), tous les participants des deux groupes ont montré des améliorations
significatives des fonctions motrices des membres supérieurs après 4 semaines de
traitement. Au total, 30 patients ont suivi l'ensemble du programme de traitement et
d'évaluation. Des troubles proprioceptifs ont été constatés dans 26 cas sur 30 (87%) lors
de l'examen physique.
Des différences significatives ont été constatées entre les deux groupes pour le WMFT
(WMFT-quality : p=0,025 ; WMFT-time : p=0,037), mais pas pour le FMA (p=0,448). La
fonction motrice des sujets du groupe Intervention semble s'être améliorée de façon plus
significative, surtout pour le WMFT (P <0,05), bien qu'aucune différence significative n'ait
été constatée en FMA du membre supérieur (P=0,054).
Lorsque l’on compare les données entre les personnes ayant des troubles proprioceptifs
et celles sans troubles, les résultats restent similaires.
Les deux derniers articles à analyser étudient l’impact de la sonification sur la
fonction motrice du membre supérieur après un AVC et utilisent quasiment tous les deux
les mêmes outils d’évaluation (Un outils en plus pour l’article de Scholz) (Scholz, Daniel
S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al., 2019)
Pour un des deux articles (Scholz, Daniel S. et al., 2016), les patients du groupe
intervention montrent une tendance à retrouver une meilleure fonction de la main. De
plus la fluidité des mouvements avant et après l'intervention s'est avérée nettement
meilleure.
En effet, la comparaison des résultats des deux groupes montre qu’il n’y a pas de
différence significative pour ARAT, BBT et NHPT et FMA (sauf pour l’item FM.J qui
concerne la douleur).
56
Par rapport à l’échelle Scroke Impact Scale, la valeur totale du SIS était significativement
plus élevée pour la MG par rapport à la CG, après la formation (p = 0,0445). La sous-
échelle SIS.7 (qui concerne la fonction de la main côté parétique) a montré une tendance
(p = 0,0552) vers une meilleure fonction des mains des patients MG après la formation.
Toutes les autres comparaisons du groupe ANCOVA n'étaient pas significatives.
En ce qui concerne la fluidité du mouvement, la régularité de la trajectoire a été calculée
au jour 1, au jour 5 et au dernier jour de leur entraînement. Les tests statistiques non
paramétriques montrent une différence significative entre les jours d'entraînement (p =
0,0445), et une régularité de mouvement significativement plus élevée au dernier jour
par rapport au premier jour d'entraînement (p = 0,037). Mais après application de la
correction de Bonferroni-Holms (méthode statistique permettant de corriger le seuil de
significativité lors de comparaisons multiples), cet effet n'était plus significatif (p = 0,074).
Pour le deuxième article (Nikmaram, Nikou et al., 2019), il n'est pas clair si
l'entraînement à la sonification musicale est efficace. En effet, les tests moteurs et
l'échelle de déficience des accidents vasculaires cérébraux n'ont pas fourni de preuves
en soutenant un effet supplémentaire du traitement (pas de différences significatives).
Néanmoins, la sonification a révélé une tendance à l’amélioration de la fluidité des
mouvements du groupe intervention.
57
5.4 Validité interne des articles – Biais
Un biais est une erreur méthodologique non aléatoire ayant comme conséquence
systématique de produire des estimations supérieures ou inférieures à la valeur réelle des
paramètres étudiés. (Pallot, Adrien, 2019)
Biai
s d’
allo
catio
n
Biai
s de
recr
utem
ent
Biai
s d’
attri
tion
Biai
s de
repo
rt
Biai
s de
dét
ectio
n
Biai
s de
sél
ectio
n
(Cha, Yuri et al., 2014) n n n n n n
(Mainka, Stefan et al., 2018) n n n n n n
(Muto, Takeshi et al., 2012) n n n n n n
(Nikmaram, Nikou et al., 2019) n n n n n n
(Raghavan, Preeti et al., 2016) n n n n n n
(Scholz, Daniel S. et al., 2016) n n n n n n
(Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017) n n n n n n
(Suh, Jee Hyun et al., 2014) n n n n n n
(Tong, Yanna et al., 2015) n n n n n n
(Ko, Byung-Woo et al., 2016) n n n n n n
Tableau 14: Biais des différentes études
n Peu de risque de biais
n Risque de biais incertain
n Haut risque de biais
58
Biais d’allocation
Les procédures de répartition aléatoire des sujets dans les groupes n’ont pas été
respectées, ainsi que de l’aveuglement des séquences de randomisation. Il peut résulter
aussi d’un petit échantillon.
Biais de recrutement
Lorsqu’il y a un risque d’inclusion d’une sous-population (proportion erronée des
différentes catégories de sujets au sein d’un échantillon par rapport à une population
cible).
Biais d’attrition
Quand des sujets sortent de l’essai au cours du temps.
Biais de report
Se retrouve plus particulièrement dans les études en cross-over. C’est lorsque le premier
traitement persiste après l’arrêt de son administration et pendant qu’un deuxième est
administré.
Biais de détection
Peut être présent lorsqu’il y a eu des différences entre les groupes dans la manière dont
les critères d’évaluation ont été mesurés ou récoltés.
Biais de sélection
Quand l’échantillon n’est pas représentatif, c’est-à-dire que les caractéristiques de la
population de l’échantillon ne sont pas les mêmes que les caractéristiques de la
population cible.
5.5 Analyse des revues systématiques et méta-analyses
D’après la grille AMSTAR-R, une revue systématique possède un score indiquant
une bonne qualité méthodologique (Magee, Wendy L. et al., 2017). Les autres articles
ont soit un score de qualité moyenne (Yoo, Ga Eul et Kim, Soo Ji, 2016; Zhang, Shuai
59
et al., 2017), soit un score de qualité faible (Moumdjian, Lousin et al., 2017; Sihvonen,
Aleksi J. et al., 2017; Šuriņa, Sanita, Duhovska, Jana et Mārtinsone, Kristīne, 2019).
Nous pouvons conclure après analyse des revues systématiques et méta-
analyses que les interventions basées sur la musique appliquées aux patients souffrant
d’un AVC conduisent à des résultats positifs concernant la rééducation de leur fonction
motrice. En effet, les études corroborent globalement des effets bénéfiques des signaux
auditifs rythmiques en montrant des améliorations dans la majeure partie des domaines
évalués et une meilleure récupération motrice.
Trois études montrent que les interventions musicales basées sur le rythme
peuvent améliorer davantage les paramètres de la marche que l'entraînement à la
marche sans aucun support musical. Dans l'ensemble, des améliorations significatives
ont été observées au niveau de la vitesse de marche, de la longueur de foulée, de la
longueur de contact du pied avec la surface, de la cadence et de la symétrie après 3 à
6 semaines de stimulation auditive rythmique par rapport à un entraînement classique
sans stimulation auditive rythmique. (Moumdjian, Lousin et al., 2017; Sihvonen, Aleksi
J. et al., 2017; Šuriņa, Sanita et al., 2019).
Par ailleurs, les interventions musicales assistées par des instruments peuvent
améliorer la dextérité de la motricité fine et les fonctions de la motricité globale lors d'un
accident vasculaire cérébral (Moumdjian, Lousin et al., 2017).
La thérapie par sonification du mouvement, dans laquelle le mouvement brut est
transformé en son fournissant un feedback continu, améliore la fluidité du mouvement
du membre supérieur plus que la thérapie du mouvement sans son (Sihvonen, Aleksi J.
et al., 2017). Cette même étude montre qu’au bout de trois semaines de thérapie par la
musique, les capacités motrices ont été améliorées de manière significative par rapport
à la physiothérapie conventionnelle. Aussi, la stimulation auditive rythmique a été
combinée à de la thérapie par le mouvement, les patients victimes d'un AVC ont montré
une amélioration des mouvements du bras après 8 semaines d'intervention.
Néanmoins une autre étude n’est pas de cet avis et conclut que l'utilisation de la
stimulation auditive rythmique et d'autres interventions de musicothérapie pour la
rééducation des fonctions du membre supérieur n’amène pas d’amélioration
statistiquement significative (Šuriņa, Sanita et al., 2019).
60
La stimulation auditive rythmique faite par un musicothérapeute a entraîné une
plus grande amélioration par rapport à la stimulation par un thérapeute non musicien
(Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).
Les deux dernières revues systématiques et méta-analyses concluent une
amélioration moyenne de la démarche dynamique et une amélioration de la cadence de
marche. De plus, les interventions musicales peuvent être bénéfiques pour améliorer la
synchronisation de la fonction des membres supérieurs après un accident vasculaire
cérébral. Cependant, la majorité des études incluses présentaient un risque élevé de
biais, par conséquent la qualité des preuves est faible (Magee, Wendy L. et al., 2017;
Zhang, Shuai et al., 2017).
6 Discussion
Le système nerveux central joue un rôle dans la programmation, l’initiation ainsi que
la coordination motrice chez l'homme. Dans ce mémoire nous nous sommes intéressés
à l’impact que pourrait avoir un signal sonore rythmique sur la réalisation de mouvement,
et s’il est possible de l’employer chez les personnes présentant un déficit de la
commande motrice, telle qu’une population post AVC.
6.1 Les limites et points forts de l’étude
Il convient de noter que malgré l'augmentation du nombre d'essais ces dernières
années consacrés à l'utilisation de la neuromusicothérapie, celui-ci, ainsi que le nombre
de participants sont encore considérés comme relativement faibles. Par conséquent, on
peut critiquer le faible nombre d’études inclues dans ce mémoire, diminuant sa qualité
méthodologique.
De même le score R-AMSTAR attribué aux revues systématiques indique une
qualité méthodologique faible ou moyenne pour 5 revues systématiques, et une qualité
méthodologique bonne pour une revue. Les principaux items faisant défaut étant
l’extraction des données, la possibilité d’un biais de publication, ainsi que le niveau de
preuve des études incluses.
61
Par ailleurs, les articles inclus dans ce mémoire présentent une grande
hétérogénéité dans le choix des critères d’évaluation pour un même paramètre, que ce
soit pour le membre supérieur ou pour la marche. De plus, aucune étude n’a employé le
même mode opératoire, c’est-à-dire que toutes n’ont utilisé ni un protocole ni une
méthode d’intervention semblables (fréquence des séances, la durée des séances,
durée totale du traitement).
D’un point de vue méthodologique, on peut critiquer le fait que l’extraction des
données ainsi que l’évaluation de la qualité des articles n’ont été effectué que par une
seule personne. Ensuite, les articles sélectionnés ont de nombreux biais. Les biais
principalement retrouvés sont les biais d’allocation, d’attrition, et de report.
Néanmoins, le score PEDro des essais cliniques révèle qu’ils sont de bonne
qualité avec un score de 6/10 pour cinq d’entre eux et 7/10 pour les trois autres. Ces
scores sont supérieurs par rapport à la moyenne du score de tous les articles répertoriés
sur le site PEDro, qui est de 5,1. Par ailleurs, on considère que les essais ont un niveau
modéré ou élevé avec un score ≥ 6/10 (Statistiques de PEDro., 2021).
Les résultats de ce mémoire apportent de nouvelles perspectives et des preuves
supplémentaires des effets des interventions basées sur la musique dans la rééducation
de la fonction motrice des personnes post AVC. En effet, ils permettent de rendre compte
de la diversité d’emploi que le rythme auditif apporte : la composition, la sonification de
mouvement, le feedback auditif. La musique utilisée dans les interventions
thérapeutiques peut également être adaptée en variant ses composantes, tant il existe
des types de sons différents (Schneck, D.J., 2006).
6.2 Répétition, rythme et apprentissage moteur
Dans un cerveau sain, les connexions neuronales sont continuellement
remodelées par l'expérience et par l'exécution de mouvements spécifiques, intensifs et
complexes utilisés pour résoudre des problèmes moteurs et atteindre des objectifs. Les
mouvements pratiqués tout au long de la vie deviennent ceux qui sont le plus
représentés dans le cerveau. Même la simple répétition d'un mouvement peut induire de
l'acquisition de compétences motrices, où l'apprentissage moteur est un facteur
préalable impliquant la plasticité dans le cortex moteur primaire
On suppose aujourd’hui que la stimulation auditive rythmique influence la
programmation neuro-motrice du fait de l’excitabilité des motoneurones spinaux par des
62
motifs sonores. En effet, si on compare une population de musiciens à une population
de non-musiciens, ainsi qu’une population d’apprenants à une population de non-
apprenants de la musique, l’apprentissage moteur, le réajustement neuronal et la
plasticité cérébrale sont plus affectés dans les populations en lien avec la musique
(Fukui, Hajime et Toyoshima, Kumiko, 2008).
Ainsi la répétition du geste et l’implication d’un motif sonore ont un rôle dans la
programmation motrice chez l’individu sain. Qu’en est-il d’une population post AVC ?
Une étude récente de 2017 souligne un aspect controversé de l’efficacité de la
répétition de la tâche dans la population AVC, avec une qualité de preuve faible pour la
fonction des membres supérieurs et inférieurs, bien que des améliorations aient été
maintenues jusqu’à six mois après l’intervention (Thomas, Lois H. et al., 2017).
Néanmoins la répétition du geste semble rester un des facteur principal dans la
rééducation de la fonction motrice. En effet, les interventions de réadaptation doivent
être spécifiques à la tâche, avec des mouvements répétitifs et une notion de défi
(Belagaje, Samir R., 2017). De même, la pratique des tâches répétitives à haute intensité
pourrait être le principe le plus efficace lorsqu'il s'agit de promouvoir la récupération
motrice après un accident vasculaire cérébral (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et
Pollock, Alex, 2009).
6.3 Rétroaction et apprentissage moteur
En 2013, Roland Sigrist s’intéresse à la rétroaction unimodale et multimodale dans
le cadre des théories de l'apprentissage moteur. L’intérêt de l’utilisation de la rétroaction
multimodale est qu’elle permet d’exploiter plusieurs modalités telles que les repères
spatiaux avec les feedback visuels, et les repères temporels avec les feedback sonores
et/ou haptiques. La recherche sur le feedback multimodal dans l'apprentissage moteur
complexe en est encore à ses débuts, car peu d'étude n’a été rapporté. Jusqu'à présent
ce sont plutôt des tâches de travail de faible dimension et simples qui ont été étudiées,
même si, dans la vie réelle la plupart des tâches motrices sont multidimensionnelles et
complexes (Sigrist, Roland et al., 2013).
Ainsi l’utilisation d’une rétroaction multimodale semble plus pertinente. Par
exemple, nous obtenons de meilleurs résultats lorsque la stimulation auditive rythmique
est associée à un autre stimulus, plutôt que lorsqu’elle est employée seule (Shin, Jin et
Chung, Yijung, 2017).
63
Ces résultats soutiennent l’idée de l’importante du choix de la rétroaction. On
pourrait également se demander s’il existe une rétroaction plus efficace qu’une autre, et
qu’en est-il de la rétroaction auditive ?
6.4 Stimuli, feedback auditif et adhésion du patient
Contrairement aux stimuli visuels, la musique possède la capacité de conduire un
comportement moteur rythmé et organisé de façon métrique. Par exemple, il est naturel
de taper du pied sur un rythme musical, mais pas à un événement visuel rythmé, tel
qu'un rebondissement de la balle. Ceci suggère un lien privilégié entre l'audition et les
systèmes moteurs.
L’intégration sensori-motrice peut être réalisé de deux manières : soit par
feedback, soit par feedforward. Dans les interactions de type feedforward, c'est le
système auditif qui influence principalement le moteur, souvent de manière prédictive.
Dans les intégrations de type feedback, c’est le mouvement qui amène à la production
de son, comme nous pouvons le retrouver dans les études sur la fonction motrice du
membre supérieur incluses dans ce mémoire.
Une analyse plus approfondie de l'influence du type de signal sur l'effet de
l'intervention a montré que l'utilisation d'un signal rythmique musicalement adapté (c'est-
à-dire l'utilisation combinée de musique préenregistrée) contribuait davantage à
l'amélioration de la vitesse de marche que l'utilisation unique d'un métronome. Ceci qui
indique que les aspects musicaux peuvent améliorer les résultats de la réadaptation
(Yoo, Ga Eul et Kim, Soo Ji, 2016).
Bien que la stimulation auditive rythmique et la thérapie musicale impliquent toutes
deux un couplage auditif-moteur, l'incorporation d'un stimulus musical peut améliorer
l'effet thérapeutique en raison de la valeur motivationnelle et personnelle de la musique
(Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).
On retrouve cette notion de motivation dans ce que l’on appelle le feedback
autocontrôlé, où le patient décide lui-même de quand et à quelle fréquence il réalise le
mouvement à travailler. Ici, la maîtrise de sa propre rééducation semble renforcer la
motivation de l'apprenant, entraînant un traitement plus approfondi de l'information
(Wulf, Gabriele, 2007)
Néanmoins, une rééducation utilisant exclusivement en feedback autocontrôlé
peut ne pas être optimale. En effet l'auto-estimation par les apprenants de leurs
64
performances peut être erronée, ne disposant pas de l'expertise du rééducateur qui sait
quelles actions sont nécessaires pour progresser. Une solution pour surmonter la
stagnation de l'apprentissage consiste à surveiller le processus d'apprentissage et à
modifier le retour d'information en conséquence (Sigrist, Roland et al., 2013).
On peut donc se demander si l’efficacité de la stimulation auditive rythmique n’est
pas dépendante des compétences et formations des intervenants. En effet, dans une
des revues systématiques qui a été analysée, on constate que lorsque que l’intervention
a été réalisée par un musicothérapeute, elle a entraîné une plus grande amélioration par
rapport à la stimulation par un thérapeute non musicien (Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).
6.5 Neuromusicothérapie et rééducation de la fonction motrice chez l’AVC
Ainsi, il reste encore beaucoup de questions et de paramètres non encore
exploités permettant de comprendre précisément les différents facteurs impliqués dans
l’intégration sensori-motrice. Ce manque de connaissances dans les neurosciences
ressort dans les essais cliniques au travers des disparités que l’on peut retrouver dans
les protocoles.
Néanmoins, la neuromusicothérapie ne semble pas un outil thérapeutique à
exclure. En effet, pour la majorité des résultats, l’utilisation de la neuromusicothérapie a
contribué à une amélioration plus importante de la fonction motrice que les soins
standards. Compte tenu des tendances positives observées et du nombre limité d'essais
réalisés jusqu'à présent, d'autres essais avec un nombre plus élevé de participants
pourraient fournir une réponse plus précise sur l'utilisation de la neuromusicothérapie
dans la rééducation des fonctions motrice du membre supérieur et de la marche chez
les patients victimes d’AVC.
6.6 Les intérêts en pratique pour la kinésithérapie
6.6.1 Pratique basée sur les preuves
La kinésithérapie est une discipline qui se veut de plus en plus basée sur les
données probantes. On parle d’Evidence Based Practice, ou de pratique fondée sur les
preuves (Veras, Mirella, Kairy, Dahlia et Paquet, Nicole, 2016). Ainsi, grâce à cette
évolution dans la profession, la recherche scientifique permet au praticien d’orienter ses
65
stratégies rééducatives en fonction des outils thérapeutiques les plus adaptés pour le
patient.
Dans le modèle original de la pratique fondée sur les preuves, on retrouve trois
composantes fondamentales :
- Les données probantes issues de la recherche scientifique ;
- L’expertise clinique du praticien ;
- Les valeurs du patient (préférences, croyances, attentes) (Physiopedia
contributors, 2019).
-
6.6.2 Musique et motivation
La prise en soin kinésithérapique post AVC est généralement longue voire à vie
pour certains patients, le but étant d’améliorer ou de maintenir les capacités
fonctionnelles.
L’hospitalisation, une position réduite au sujet de patient, la déresponsabilisation,
le manque d’activité soudaine. Tous ces facteurs environnementaux constituent un
bouleversement amenant à une modification des habitudes de vie. Ces facteurs peuvent
être à l’origine d’une baisse de la motivation des patients (Holmqvist, L.W., 2001). Or
nous savons désormais que les résultats de la prise en soin post-AVC dépendent de ce
degré motivationnel. Ainsi, bien que l’intervention détienne une part importante dans la
stratégie de rééducation, la psychologie du patient n’est pas à négliger. En effet elle peut
impacter négativement les résultats, altérant l’efficacité de l’intervention, bien qu’elle ait
fait ses preuves dans les essais cliniques.
Expertise clinique
Valeurs et attentes
du patientDonnées probantes
EBP
Figure 23: Composantes de l'EBP
66
La musique peut être utilisée pour entretenir la motivation lors de l’exercice. En
effet, plusieurs éléments inhérents à la musique permettent de prédire ses effets dans
l’activité physique :
- La réponse rythmique (tempo)
- La musicalité (harmonie et mélodie)
- L’impact culturel dans la société
- Les associations extra-musicales (par exemple une musique associée à la gloire)
Ces facteurs contribuent à la qualité motivationnelle de la musique (Karageorghis,
Costas I. et Priest, David-Lee, 2012).
Il semblerait également qu’une playlist synchronisée et choisie par le patient
augmenterait l’adhésion du patient (Alter, David A. et al., 2015), mais aussi les
performances lors de la pratique d’une activité physique (Nakamura, Priscila M. et al.,
2010).
Ainsi bien que les mécanismes ne soient pas encore totalement compris, les
systèmes auditif et moteur entretiennent une relation très étroite pouvant augmenter les
capacités et performances motrices (Schaffert, Nina et al., 2019). Le côté motivationnel,
dépendant de plusieurs facteurs, pourraient être à l’origine et expliquer l’apport
bénéfique de la musique dans la rééducation. Son utilisation dans le contexte d’une
atteinte neuro-centrale et plus particulièrement en post AVC semble donc pertinente au
vu de la baisse de motivation que l’on peut rencontrer dans cette population.
6.6.3 Musique et bien-être psychologique
De même qu’une perte de motivation, un patient ayant subi un AVC est, quel que
soit le stade, plus à risque de faire une dépression (Hackett, Maree L. et al., 2005). Le
bien-être psychologique est donc un paramètre que le praticien doit prendre en compte
dans la rééducation.
La musique est une activité qui fait appel à de nombreux processus émotionnels
et cognitifs. Les études montrent qu’une écoute quotidienne de la musique peut
améliorer la mémoire auditive et verbale ainsi que la concentration et l'humeur,
impliquant ainsi des changements structurels de la matière grise au début de la phase
post-AVC (Särkämö, Teppo et Soto, David, 2012).
L’impact d’une composante musicale pourrait donc orienter les kinésithérapeutes
et les encourager à adapter leur prise en soin en y introduisant une dimension cognitive
qui prendrait en compte l’aspect émotionnel et cognitif.
67
6.6.4 La musique autonomiser, notion de patient-acteur
Les objectifs de rééducation sur le long terme doivent être établis en vue d’une
pérennisation des résultats. Pour ce faire, l’éducation du patient et la promotion de son
implication dans la gestion de sa pathologie sont indispensables (HAS, 2012).
Les études sont en faveur d’une rééducation à domicile précoce. En effet, un
programme précoce à domicile dans les six premiers mois suivant l’AVC entraîne, par
rapport aux soins habituels, une amélioration plus rapide des fonctions, une réduction
des handicaps et une amélioration de la qualité de vie (Chaiyawat, Pakaratee et
Kulkantrakorn, Kongkiat, 2012). Mais alors quels sont les facteurs à l’origine de cette
différence de résultats ? Que retrouve-t-on en plus à domicile par rapport au centre de
rééducation ou l’hôpital ? Ce même essai a montré que 94 % des participants ont
amélioré de manière significative leur indépendance et leur qualité de vie, ceci quelle
que soit la gravité de leur handicap. Le soutien familial, l'environnement proche, un
programme personnalisé et un suivi étroit sont à l’origine de la plus-value d’une
rééducation à domicile. Le succès de la réadaptation dépend également de facteurs
personnels comme l'âge, l'éducation, le statut socio-économique, les antécédents
médicaux et les relations familiales (Chaiyawat, Pakaratee et Kulkantrakorn, Kongkiat,
2012).
La neuromusicothérapie fait partie des thérapeutiques de choix pour une
rééducation à domicile et en autonomie. Bien que l’on retrouve dans les études qui
traitent des effets de la NMT sur la fonction membre supérieur des outils d’évaluations
complexes, la méthode d’intervention reste très facile. En effet, si l’on ne s’attarde pas
sur un protocole particulier, la NMT demande peu de matériel : un métronome ou bien
une playlist musicale. On pourrait également ajouter un repère visuel à atteindre pour
les mouvements du membre supérieur.
Par ailleurs, du fait du peu de matériel qu’elle demande, son faible coût pourrait
être un critère favorisant son utilisation.
La NMT est donc accessible facilement à tous, que ce soit pour le praticien qui
peut apporter des pistes d’amélioration en modulants les composantes de la rétroaction
(fréquence, répétition, vitesse d’exécution…), ou pour le patient qui peut auto-moduler
sa rééducation.
68
7 Conclusion
Les résultats des études sont en faveur de l’utilisation de la musique dans un
contexte de rééducation motrice post AVC. Cependant, du fait du nombre d’étude peu
élevé et de leur qualité méthodologique, on ne peut pas conclure que la
neuromusicothérapie soit plus efficace statistiquement qu’une autre méthode de prise
en soin classique.
Et demain ?
Les interventions kinésithérapiques doivent rester globales et ne doivent pas se
limiter à une seule stimulation. Bien que les niveaux de preuves ne soient pas élevés et
que les mécanismes physiologiques ne soient pas encore bien connus, la musique
semble tout de même impacter le système moteur. En effet la musique peut agir de
manière directe grâce aux connexions neuronales entre les systèmes auditif et moteur,
mais aussi de manière indirecte de par ses effets sur les processus cognitifs (motivation,
bien-être psychologique).
Il y a un côté très personnel et subjectif dans la musique qui est propre à chacun
(d’où les goûts musicaux). Ainsi une même musique pourra entraîner des effets
différents en fonction de la personne qui l’écoute (par exemple faire éprouver des
émotions, donner envie de danser…). Il faut donc considérer, au-delà du fait que les
articles ne soient pas unanimes statistiquement, quel pourrait être l’impact clinique de la
musique sur le patient.
Les techniques rééducatives ne doivent pas être choisies au hasard par le praticien.
En effet, comme vu précédemment, les preuves scientifiques et l’expertise clinique, mais
aussi les besoins et la satisfaction du patient comptent. En dépend la qualité du soin.
Ainsi, dans un modèle EBP, la neuromusicothérapie peut tout à fait être une thérapie
proposée au patient, si celle-ci répond aux objectifs de rééducation et s’avère bénéfique
pour le patient.
69
Bibliographie
Adams, Jack A. (1976) Issues for a Closed-Loop Theory of Motor Learning. Dans : Motor
Control. Elsevier, p. 87‑107.
Adams, Jack A. (1984) Learning of Movement Sequences. 96(1), p. 3‑28.
del Alamo, Simona (2013) Les vertus de la musicothérapie. L’Aide-Soignante, 27(149), p. 26‑28.
Alter, David A. et al. (2015) Synchronized personalized music audio-playlists to improve
adherence to physical activity among patients participating in a structured exercise program: a
proof-of-principle feasibility study. Sports Medicine - Open, 1(1), p. 23.
Barraquer-Bordas, L. (1998) Que nous offre le signe de Babinski cent ans après sa description ?
Revue Neurologique, 154(1), p. 22.
Belagaje, Samir R. (2017) Stroke Rehabilitation: CONTINUUM: Lifelong Learning in Neurology,
23(1), p. 238‑253.
Bernstein, N. (1967) The Coordination and regulation of movements. Pergamon Press.
Betts, J. Gordon et al. (2017) Anatomy and physiology.
Bezanson (2016) Les accidents vasculaires cérébraux. Revue Francophone d’Orthoptie, 9(2), p.
63‑67.
Bioulac, B. et al. (2004) Fonction motrice. EMC- Neurologie, 1(3), p. 277‑329.
Braillon, Georges (2002) Le système nerveux central: à l’usage des étudiants en médecine. Rueil-
Malmaison : Pradel, Groupe Liaisons.
Brosseau, Lucie et al. (2017) La version franco-canadienne de l’outil Assessment of Multiple
Systematic Reviews (AMSTAR). Physiotherapy Canada, 69(1), p. 20‑29.
Cha, Yuri et al. (2014) Intensive gait training with rhythmic auditory stimulation in individuals
with chronic hemiparetic stroke: A pilot randomized controlled study. NeuroRehabilitation,
35(4), p. 681‑688.
Chaiyawat, Pakaratee et Kulkantrakorn, Kongkiat (2012) Effectiveness of home rehabilitation
program for ischemic stroke upon disability and quality of life: A randomized controlled trial.
Clinical Neurology and Neurosurgery, 114(7), p. 866‑870.
Chéron, G. (2011) Neurophysiologie du mouvement. Apprentissage moteur. EMC -
Kinésithérapie - Médecine physique - Réadaptation, 7(3), p. 1‑10.
CNFS (2018) Échelle d’évaluation de l’équilibre de Berg (BBS). Disponible sur :
https://cnfs.ca/agees/tests/mesurer-la-capacite-physique/echelle-d-evaluation-de-l-equilibre-de-
70
berg-bbs [Consulté le 04/11/20].
Collège des Enseignants de Neurologie (2017) Syndrome pyramidal | Collège des Enseignants
de Neurologie. cen-neurologie. Disponible sur : https://www.cen-neurologie.fr/premier-
cycle/semiologie-analytique/syndrome-myogene-myopathique/syndrome-myogene-
myopathique-13 [Consulté le 10/03/20].
Delafontaine, Arnaud et al. (2019) Réussir la démarche de recherche universitaire en
kinésithérapie et thérapie manuelle: méthodologie, lecture critique d’article, mémoire de fin
d’études.
Delignières, Didier (2008) Les théories du contrôle moteur. Que sais-je?, (2110), p. 69‑79.
Dosenovic, Svjetlana et al. (2018) Comparison of methodological quality rating of systematic
reviews on neuropathic pain using AMSTAR and R-AMSTAR. BMC Medical Research
Methodology, 18(1), p. 37.
Dupont, Judith (2010) Arts et psychanalyse. Toulouse : Ed. Erès.
Farge et Deranlot (2018) Syndrome pyramidal : topographie du déficit moteur selon la
topographie de la lésion - Le livre de sémiologie médicale. Mediologiest. Disponible sur :
http://www.e-semio.org/Syndrome-pyramidal-topographie-du [Consulté le 11/03/20].
Fondation suisse de cardiologie (2000) L’accident vasculaire cérébral. Schweizerische
Ärztezeitung, 81(32/33), p. 1789‑1797.
Fukui, Hajime et Toyoshima, Kumiko (2008) Music facilitate the neurogenesis, regeneration and
repair of neurons. Medical Hypotheses, 71(5), p. 765‑769.
Hackett, Maree L. et al. (2005) Frequency of Depression After Stroke: A Systematic Review of
Observational Studies. Stroke, 36(6), p. 1330‑1340.
HAS (2009) Recommandatons de bonne pratique: Accident vasculaire cérébral: prise en charge
précoce (alerte, phase préhospitalière, phase hospitalière initiale, indications de la thrombolyse).
HAS (2012) Accident vasculaire cérébral : méthodes de rééducation de la fonction motrice chez
l’adulte. Haute Autorité de Santé. Disponible sur : https://www.has-
sante.fr/jcms/c_1334330/fr/accident-vasculaire-cerebral-methodes-de-reeducation-de-la-
fonction-motrice-chez-l-adulte [Consulté le 25/01/21].
HAS (2014) Efficacité des méthodes de mise en œuvre des recommandations médicales. Haute
Autorité de Santé. Disponible sur : https://www.has-sante.fr/jcms/c_1764545/en/efficacite-des-
methodes-de-mise-en-oeuvre-des-recommandations-medicales [Consulté le 23/09/20].
HAS (2016) ALD n°1 - Accident vasculaire cérébral. Haute Autorité de Santé. Disponible sur :
https://www.has-sante.fr/jcms/c_534745/fr/ald-n1-accident-vasculaire-cerebral [Consulté le
71
25/01/21].
Haute autorité de Santé (2012) Accident vasculaire cérébral. Pertinence des parcours de
rééducation/réadaptation après la phase initiale de l’AVC. Haute Autorité de Santé. Disponible
sur : https://www.has-sante.fr/jcms/c_2972905/fr/accident-vasculaire-cerebral-pertinence-des-
parcours-de-reeducation/readaptation-apres-la-phase-initiale-de-l-avc [Consulté le 24/03/20].
Heffner, Rickye et Masterton, Bruce (1975) Variation in form of the pyramidal tract and its
relationship to digital dexterity. Brain, behavior and evolution, 12(3), p. 188‑200.
Henneman, E. (1957) Relation between Size of Neurons and Their Susceptibility to Discharge.
Science, 126(3287), p. 1345‑1347.
Holmqvist, L.W. (2001) Environmental factors in stroke rehabilitation. BMJ, 322(7301), p.
1501‑1502.
Hug, François (2018) Le mouvement humain: De l’unité motrice à la force musculaire.
médecine/sciences, 34, p. 6‑8.
INSERM (2019) Accident vasculaire cérébral (AVC). Inserm - La science pour la santé.
Disponible sur : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/accident-
vasculaire-cerebral-avc [Consulté le 14/04/20].
Jeannerod, Marc (2009) Le cerveau volontaire. Paris : O. Jacob.
Karageorghis, Costas I. et Priest, David-Lee (2012) Music in the exercise domain: a review and
synthesis (Part I). International Review of Sport and Exercise Psychology, 5(1), p. 44‑66.
Ko, Byung-Woo, Lee, Hwi-Young et Song, Won-Kyung (2016) Rhythmic auditory stimulation
using a portable smart device: short-term effects on gait in chronic hemiplegic stroke patients.
Journal of Physical Therapy Science, 28(5), p. 1538‑1543.
Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et Pollock, Alex (2009) Motor recovery after stroke: a
systematic review. The Lancet Neurology, 8(8), p. 741‑754.
Le Cavorzin, Philippe (2007) Aspects généraux de la physiologie de l’acte moteur. Kinésithérapie
Scientifique, (474), p. 7‑21.
Lecourt, E. (2011) Les thérapies médiatisées, médiations artistiques. Musicothérapie. Annales
Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 169(10), p. 685‑689.
Maes, Pieter-Jan et al. (2014) Action-based effects on music perception. Frontiers in Psychology,
4.
Magee, Wendy L. et al. (2017) Music interventions for acquired brain injury COCHRANE STROKE
GROUP, (éd.). Cochrane Database of Systematic Reviews.
72
Mainka, Stefan et al. (2018) The Use of Rhythmic Auditory Stimulation to Optimize Treadmill
Training for Stroke Patients: A Randomized Controlled Trial. Frontiers in Neurology, 9, p. 755.
Massion, Jean (1997) Cerveau et motricité: fonctions sensori-motrices. Paris : Presses
universitaires de France.
Mattle, H. (2000) L’accident vasculaire cérébral. Bulletin des médecins suisses, 81(32/33), p.
1789‑1797.
Meyer, Sarah et al. (2014) How Do Somatosensory Deficits in the Arm and Hand Relate to Upper
Limb Impairment, Activity, and Participation Problems After Stroke? A Systematic Review.
Physical Therapy, 94(9), p. 1220‑1231.
Morichon, Aurélie et Pallot, Adrien (2014) Le Taping : à l’épreuve des faits ? Revue des revues
systématiques. Kinésithérapie, la Revue, 14(147), p. 34‑66.
Moumdjian, Lousin et al. (2017) Effectiveness of music-based interventions on motricity or
cognitive functioning in neurological populations: a systematic review. European Journal of
Physical and Rehabilitation Medicine, 53(3), p. 19.
Muto, Takeshi et al. (2012) Interactive cueing with walk-Mate for Hemiparetic Stroke
Rehabilitation. Journal of NeuroEngineering and Rehabilitation, 9(1), p. 58.
Nakamura, Priscila M. et al. (2010) Effects of Preferred and Nonpreferred Music on Continuous
Cycling Exercise Performance. Perceptual and Motor Skills, 110(1), p. 257‑264.
Nikmaram, Nikou et al. (2019) Musical Sonification of Arm Movements in Stroke Rehabilitation
Yields Limited Benefits. Frontiers in Neuroscience, 13, p. 1378.
OMS (2016) Qu’est-ce que les troubles neurologiques? Organisation Mondiale de la santé.
Disponible sur : http://www.who.int/features/qa/55/fr/ [Consulté le 21/10/19].
Outrequin et al. (2020) La moelle épinière (1) - Anatomie descriptive. Disponible sur :
https://www.anatomie-humaine.com/La-moelle-epiniere-1-Anatomie.html [Consulté le
20/02/21].
Paillard, Jacques (1982) Le pilotage du moteur musculaire: La contribution des neurosciences à
l’étude des activités physiques et sportives. Eléments de Neurobiologie des comportements
moteurs, p. 9‑35.
Pallot, Adrien (2019) Evidence based practice en rééducation: démarche pour une pratique
raisonnée. Issy-les-Moulineaux : Elsevier Masson.
Penfield, Wilder et Boldrey, Edwin (1937) SOMATIC MOTOR AND SENSORY
REPRESENTATION IN THE CEREBRAL CORTEX OF MAN AS STUDIED BY
ELECTRICAL STIMULATION. Brain, 60(4), p. 389‑443.
73
Physiopedia contributors (2019) Evidence Based Practice (EBP). Physiopedia. Disponible sur :
https://www.physio-
pedia.com/index.php?title=Evidence_Based_Practice_(EBP)&oldid=207578 [Consulté le
09/02/21].
Raghavan, Preeti et al. (2016) Music Upper Limb Therapy—Integrated: An Enriched
Collaborative Approach for Stroke Rehabilitation. Frontiers in Human Neuroscience, 10.
Recondo, Jean de (1997) Sémiologie du système nerveux: du symptôme au diagnostic. Médecine-
Sciences, Flammarion. Paris : Flammarion médecine-sciences.
Rey, Alain, Rey-Debove, Josette et Robert, Paul (éd.) (2014) Le Petit Robert: dictionnaire
alphabétique et analogique de la langue française. Nouvelle éd. millésime 2015. Paris : Le
Robert.
Rohkamm, Reinhard (2007) Atlas de poche de neurologie. Paris : Médecine-Sciences
Flammarion.
Särkämö, Teppo et Soto, David (2012) Music listening after stroke: beneficial effects and
potential neural mechanisms: Särkämö & Soto. Annals of the New York Academy of Sciences,
1252(1), p. 266‑281.
Schaffert, Nina et al. (2019) A Review on the Relationship Between Sound and Movement in
Sports and Rehabilitation. Frontiers in Psychology, 10, p. 244.
Schmidt, Richard A. (1975) A schema theory of discrete motor skill learning. Psychological
Review, 82(4), p. 225‑260.
Schneck, D.J. (2006) Schneck, D.J. & Berger, D.S. (2006). The Music Effect: Music Physiology
and Clinical Applications. London: Jessica Kingsley Publishers. American Journal of Clinical
Hypnosis, 50(4), p. 359‑360.
Scholz, Daniel S. et al. (2016) Sonification of Arm Movements in Stroke Rehabilitation – A Novel
Approach in Neurologic Music Therapy. Frontiers in Neurology, 7.
Schott, G.D. (1993) Penfield’s homunculus: a note on cerebral cartography. Journal of
Neurology, Neurosurgery & Psychiatry, 56(4), p. 329‑333.
Shin, Jin et Chung, Yijung (2017) Influence of visual feedback and rhythmic auditory cue on
walking of chronic stroke patient induced by treadmill walking in real-time basis.
NeuroRehabilitation, 41(2), p. 445‑452.
Sigrist, Roland et al. (2013) Augmented visual, auditory, haptic, and multimodal feedback in
motor learning: A review. Psychonomic Bulletin & Review, 20(1), p. 21‑53.
Sihvonen, Aleksi J. et al. (2017) Music-based interventions in neurological rehabilitation. The
74
Lancet Neurology, 16(8), p. 648‑660.
Statistiques de PEDro. (2021) PEDro. Disponible sur : https://pedro.org.au/french/learn/pedro-
statistics/ [Consulté le 05/02/21].
Suh, Jee Hyun et al. (2014) Effect of rhythmic auditory stimulation on gait and balance in
hemiplegic stroke patients R. PARENTE, (éd.). NeuroRehabilitation, 34(1), p. 193‑199.
Šuriņa, Sanita, Duhovska, Jana et Mārtinsone, Kristīne (2019) MUSIC THERAPY FOR
STROKE PATIENTS: A SYSTEMATIC REVIEW WITH META-ANALYSIS. SOCIETY.
INTEGRATION. EDUCATION. Proceedings of the International Scientific Conference, 4, p. 287.
Tardif, Éric et Doudin, Pierre-André (éd.) (2016) Neurosciences et cognition: perspectives pour
les sciences de l’éducation. Louvain-La-Neuve : De Boeck supérieur.
Thaut, Lioba, Grand, Maël et Hoemberg, Volker (2019) Manuel clinique de rééducation pour la
musique: comment la musique contribue à soigner le cerveau. Louvain-la-Neuve : De Boeck
supérieur.
Thaut, Michael H., McIntosh, Gerald C. et Hoemberg, Volker (2015) Neurobiological
foundations of neurologic music therapy: rhythmic entrainment and the motor system. Frontiers
in Psychology, 5.
Thomas, Lois H. et al. (2017) Repetitive Task Training for Improving Functional Ability After
Stroke: A Major Update of a Cochrane Review. Stroke, 48(4), p. e102‑e103.
Tong, Yanna et al. (2015) Music-supported therapy (MST) in improving post-stroke patients’
upper-limb motor function: a randomised controlled pilot study. Neurological Research, 37(5),
p. 434‑440.
Vandermeeren, Y. et al. (2003) Plasticité des aires motrices corticales: progrès récents et
perspectives thérapeutiques. 159(3), p. 259‑275.
Veras, Mirella, Kairy, Dahlia et Paquet, Nicole (2016) What Is Evidence-Based Physiotherapy?
Physiotherapy Canada, 68(2), p. 95‑96.
Vuillier, F., Medeiros de Bustos, É. et Tatu, L. (2011) Organisation fonctionnelle du cervelet :
approche neuro-anatomique. Revue Neurologique, 167(5), p. 361‑369.
Wulf, Gabriele (2007) Self-controlled practice enhances motor learning: implications for
physiotherapy. Physiotherapy, 93(2), p. 96‑101.
Yoo, Ga Eul et Kim, Soo Ji (2016) Rhythmic Auditory Cueing in Motor Rehabilitation for Stroke
Patients: Systematic Review and Meta-Analysis. Journal of Music Therapy, 53(2), p. 149‑177.
Zhang, Shuai et al. (2017) Can music-based movement therapy improve motor dysfunction in
75
patients with Parkinson’s disease? Systematic review and meta-analysis. Neurological Sciences,
38(9), p. 1629‑1636.
Zhang, Yingshi et al. (2016) Improvement in Stroke-induced Motor Dysfunction by Music-
supported Therapy: A Systematic Review and Meta-analysis. Scientific Reports, 6(1).
I
I
Annexe
Annexe 1: Topographie du déficit moteur en fonction de la localisation de la lésion du système
pyramidal ................................................................................................................................. II
Annexe 2: Échelle PEDro ....................................................................................................... III
Annexe 3: Échelle R-AMSTAR ............................................................................................... IX
II
II
Annexe 1: Topographie du déficit moteur en fonction de la localisation de la lésion du système pyramidal
III
III
Annexe 2: Échelle PEDro
IV
IV
V
V
VI
VI
VII
VII
VIII
VIII
IX
IX
Annexe 3: Échelle R-AMSTAR