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Conservatoire National des Arts et Métiers Chaire de Culture et Communication Dossier de synthèse d’une recherche d’informations UE TET 007. Le livre électronique: les maisons d’éditions face à la « révolution du numérique ». Enjeux et perspectives. Réalisé par Samira AÏT-ZERROUK Année 2010-2011. Mail: [email protected]

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Conservatoire National des Arts et Métiers Chaire de Culture et Communication Dossier de synthèse d’une recherche d’informations UE TET 007. Le livre électronique: les maisons d’éditions face à la « révolution du numérique ». Enjeux et perspectives. Réalisé par Samira AÏT-ZERROUK Année 2010-2011. Mail: [email protected]

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SOMMAIRE: Introduction. I- La partie recherche 1. Hypothèses sur les sources d’information et les mots-clefs pertinents: méthodologie et définitions des termes. 1.1. La méthode du « qqoqc » 1.1.2. La recherche générale: les sites qui semblent apriori pertinents. 1.1.3. La recherche détaillée. 1.1.3.1. La recherche par opérateurs booléens. 1.1.3.2. La recherche par thèmes. 1.1.3.3. Un thésaurus du livre numérique: la polysémie des termes et le flou des définitions. 1°/ Les relations hiérarchiques; 2°/ Les relations d’équivalence; 3°/ Les relations d’association. 1.1.3.4. La recherche par tags et par blogs. 1.1.3.5. La recherche bibliographique. 1.2. Les sites et ouvrages les plus intéressants 1. Les rapports d’experts au Sénat et au Ministère de la Culture. 2. Le sites institutionnels. 3. Les lexiques et définitions. 4. Les sites d’encyclopédies. 5. Les données juridiques et politiques sur le livre numérique. 6. Les sites de maisons d’édition électroniques et maisons d’édition classiques. 1.3. Bilan de la recherche: - Le bilan de la recherche par mots-clés et relations thématiques. - Pluralité des définitions, disparité des informations et diversité des intérêts des acteurs de la chaîne du livre. 2. L’exploitation des données 2.1. L’exploitation des données par mots-clefs: la pluralité des définitions, un problème de conceptualisation de l’édition électronique? 2.2. L’édition électronique et la question de la numérisation de masse des ouvrages. -La confrontation entre Google et les maisons d’éditions françaises: au cœur de la révolution du numérique; entre opposition et négociations forcées. Comparaison des maisons d’édition en France et aux Etats-Unis. - Les relations entre les différents acteurs de la chaîne du livre: Google, maisons d’édition, bibliothèques, librairies et Etat. Conclusion. - L’avenir des maisons d’édition indépendantes face au livre numérique Annexes. Bibliographie et webographie.

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INTRODUCTION : L’objet de cette recherche porte sur le livre numérique et sur les stratégies des maisons d’éditions françaises face au numérique. En effet, il s’agit de définir le livre numérique c’est-à-dire en quoi consiste cette fameuse « révolution du numérique » concernant l’écrit ; d’autre part, la problématique du numérique implique nécessairement de présenter les situations et stratégies des maisons d’édition face au développement de l’édition multimédia. La problématique du livre numérique implique donc nécessairement d’analyser les situations de l’édition. Qu’est-ce que le livre numérique? Comment le définir? Quels enjeux imposent-ils à l’écrit en termes de lecture et d’acquisition des savoirs ? Quelles sont les stratégies actuelles des maisons d’édition? Quel avenir pour le livre dans cette révolution numérique? Quelles sont les permanences et ruptures dans la chaîne éditoriale? Quel problème pose-t-il au droit d’auteur? Pourquoi le livre numérique ou livre électronique poserait-il un problème à un moment où le livre papier atteint un certain degré de perfection ? Finalement, le numérique est-il une chance pour le livre ou n’est-il qu’un signe du déclin de la civilisation de l’écrit, voire de la culture en général? Telles sont quelques unes des questions qui nous intéressent. Dans une première partie, nous définirons la méthodologie de notre recherche en présentant de quelle manière nous avons procédé pour trouver des informations documentaires sur le livre numérique et à partir des informations recueillies, nous analyserons dans une seconde partie les résultats obtenus c’est-à-dire les thèmes principaux relatifs au livre numérique. Donc, traiter du livre numérique, c’est le définir et également aborder la problématique de l’adaptation des maisons d’édition au livre numérique. Première partie : la recherche. 1. Hypothèses sur les sources d’information et mots-clefs pertinents. Cette première partie est méthodologique. Dans un premier temps, le choix du sujet nous imposait de le définir clairement afin de comprendre ce qu’est concrètement le livre numérique et pourquoi les média en parlent autant et le présentent généralement comme une « problème » pour les professionnels de l’édition. Donc, il s’agissait pour nous d’essayer d’objectiver le sujet en le définissant de manière simple. Précisons que dans cette recherche de définitions, nous avons appliqué un principe de sélection des données en « cadrant » la recherche sur des informations et rapports scientifiques ou produits par des professionnels du livre (éditeurs, bibliothécaires, organismes spécialisés comme le CNL, le SNE etc.). L’objet est de délimiter le sujet par des informations pertinentes et non de se perdre dans le flux des informations et sites commerciaux variés sans réel intérêt par rapport à notre sujet. Donc qu’est-ce que le livre numérique et comment le définir ? 1.1. La méthode du « qqoqc » : pour définir c’est-à-dire délimiter le sujet. Qui, quand, où, quoi, comment. Qui : les acteurs de la chaîne du livre : les maisons d’édition, notamment les maisons d’éditions dominantes c’est-à-dire intégrées à un grand groupe d’édition; les éditeurs numériques spécialisées (Editions OOh00, Numilog, les Editions Le Manuscrit qui sont les pionnières en France et disposent d’un catalogue important), les librairies en ligne (amazone.com, librairieonline.com, alapage.com, alibabook.com, chapitre.com , bol.fr, e-librairies.com etc.), les blogs d’éditeurs, les rapports officiels (Ministère de la Culture et de la Communication, Centre National du Livre, Syndicat National du Livre) et universitaires spécialisés dans l’histoire du livre et la sociologie de l’édition. Quand : il est nécessaire de situer les débuts du développement du livre numérique afin de mieux en comprendre l’évolution. Rappelons que le livre numérique date du début des années 70 avec le projet de Michael Hart à l’époque étudiant dans une université américaine de l’Illinois créant une nouvelle manière de copier du texte afin de valoriser le stockage informatique et qui eu le projet d’une bibliothèque numérique appelée « projet Gutenberg » qui posant les principes de l’universalité des accès à la culture à partir du slogan suivant : « brisons les

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barrières de l’ignorance et de l’illettrisme 1» et qui progressivement avec l’amélioration de l’outil informatique se consulta un fond d’œuvres numérisés de plus en plus important : voir à ce sujet le site incontournable http://www.gutenberg.org pionnier en matière de « free book » c’est-à-dire de libre accès au livre et très intéressant car d’une part, la numérisation commença d’abord par l’écrit et notamment les livres alors que la tendance a voulu que la numérisation de masse se fasse d’abord au niveau de l’audio et du musical pour ensuite se faire au niveau du livre comme c’est notamment le cas en France. Donc, le cadrage temporel et historique nous fait partir des débuts du numérique en 1971 jusqu’à aujourd’hui où le numérique et le multimédia en général sont devenus incontournables. Voir la chronologie du livre numérique de la chercheuse Marie LEBERT in « Une courte histoire de l’ebook » : http://www.etudes-francaises.net/dossiers/ebookFR.txt. Où: en France car le sujet concerne essentiellement le développement du livre numérique et les maisons d’édition françaises mais aussi aux Etats-Unis car la numérisation de masse est d’abord un mouvement né aux Etats-Unis et promu par Google, moteur de recherche et entreprise mondiale basée aux Etats-Unis qui est le véritable promoteur de la numérisation de masse des œuvres culturelles. Y a-t-il une «googleisation» de la culture? C’est aussi une des questions de fond qui s’impose à travers la problématique du livre numérique en France et en Europe (car l’Europe – à l’exception du Royaume-Uni- s’aligne assez clairement sur la position politique, culturelle et diplomatique française concernant la numérisation de son patrimoine culturel, des problèmes liés au droit d’auteur actuels qui diffère du copyright et du droit de la propriété intellectuelle américain etc. mais ce sont des questions que nous aborderons un peu plus loin). Quoi: l’objet est le livre et plus précisément le contenu numérisé qui devient le « livre numérique » ou « livre électronique ». Car la question ne porte pas sur la numérisation de l’écrit en soi mais sur la numérisation de masse des livres. En effet, l’édition s’est adaptée au numérique et aux nouvelles technologies informatiques (prépresse, manuscrit sur disquette dans les années 80 et 90, puis CDROM, DVD etc.). Le problème consiste davantage en la numérisation c’est-à-dire la diffusion de masse des œuvres littéraires et culturelles en général et dans la généralisation du support numérique qui remplacerait progressivement le livre papier et déstabiliserait l’ensemble de la chaîne des professionnels du livre (au niveau logistique, au niveau des contenus, au niveau des capacités à produire, stocker, gérer des flux d’informations écrites très importants, au niveau des coûts, du droit d’auteur etc.). Donc nous sommes passés du livre objet au livre numérisé c’est-à-dire du livre papier (avec toutes les représentations valorisantes et subjectives liées à la culture écrite) au livre immatériel et dont l’accès est libre, parfois gratuit et qui modifie les modes de lecture et de production littéraires. En même temps, force est de constater qu’en voulant rendre le livre immatériel (avec des avantages certains dans des secteurs éditoriaux comme les encyclopédies, dictionnaires), on le rend d’autant plus « matériel » car le support du livre numérique est très important : qu’il s’agisse des liseuses électronique, ipad ou autre support multimédia, le support conditionne une certaine attractivité du livre (de même qu’une belle première de couverture valorise un style, un ouvrage). Voir à ce sujet, le rapport de Bruno Patino : « Le devenir numérique de l’édition » de 2008 : http://www.centrenationaldulivre.fr/IMG/pdf/rapportpatino.pdf Comment: comment se développe un livre numérique ? Quelles sont les possibilités de lecture qu’il offre ? Comment se procurer un support numérique ? Comment le définir au regard de la variété croissante des supports multimédia ? Quelle est la spécificité du livre numérique ? Permet-il une meilleure lecture ou des modes de création innovants et originaux ? Quel intérêt représente le livre numérique pour le web 2.0 et pour les réseaux sociaux et notamment les modes de diffusion du livre ? 1.1.2. La recherche générale: les sites qui semblent apriori pertinents. Comment trouver des informations pertinentes et intéressantes sur un sujet aussi vaste et nouveau ? Comment ne pas se perdre dans le flot des informations, liens publicitaires et sites commerciaux relatifs à l’ebook ? Il s’agissait d’avoir une première approche de l’objet afin de comprendre simplement de quoi il s’agit; de trouver des informations générales et académiques c’est-à-dire sérieuses, fiables. Notre vif intérêt pour l’édition et notamment

1 Citation originale: “The project Gutenberg philosophy is to make information, books and other materials available to the general public in forms a vast majority of the computers, programs and people can easily read, use, quote and search.”

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pour l’édition indépendante nous a amené à la problématique du livre électronique et à son développement croissant compte tenu de la numérisation réussie d’autres secteurs culturels notamment la musique et la photographie avec tous les débats médiatiques et politiques autour de la loi Hadopi 2 et de la diffusion des œuvres musicales gratuitement par le téléchargement de masse. De manière générale, les échos entendus sur le livre numérique laissaient présager quelque chose de négatif, de dangereux pour la culture et la qualité des œuvres. Schématiquement, apparaissait une minorité d’éditeurs favorables à l’édition numérique et un autre radicalement opposée et dénonçant l’uniformisation et le nivellement par le bas des contenus. Donc dans un premier temps, nous avons essayé de dépassionner le débat en l’objectivant et en cherchant des informations d’ordre uniquement culturelles, analytiques et non commerciales. 1°/ La recherche générale sur les sites généralistes en tapant juste « livre numérique »: De très nombreuses informations apparaissent et en haut de la liste, figurent évidemment les liens commerciaux. Des catégories synonymes apparaissent : livre numérique gratuit », « livre numérique Fnac », « Oyo la liseuse de France Loisirs » etc. Le même constat d’informations très variées prévaut lorsqu’on a consulté http://fr.search.yahoo.com/. On retrouve quasiment les mêmes informations mais dans un ordre différent. Le site http://www.exalead.fr est plus intéressant car en tapant « livre numérique », on a des informations classées et beaucoup plus ciblées, précises. Donc c’est un site grand public mais qui à la différence de google.fr offre des informations pertinentes dès la première recherche. Il y a en même temps des « recherches associées » avec des termes synonymes « livre électronique », « édition numérique ». Donc c’est un site intéressant pour une première approche. - Wikipedia apparaît évidemment comme le site à consulter: les informations sur le livre numérique et notamment sur l’édition électronique sont intéressantes et reflètent la réalité des enjeux en France: voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_num%C3%A9rique L’intérêt est qu’il décrit simplement le livre électronique et donne des informations complémentaires avec les « liens internes et externes ». -Bing affiche les mêmes informations principales sur le livre numérique avec toujours en recherche associée le livre électronique et les mêmes sources généralistes universitaires ou éditoriales. - Le site du Centre National du Livre nous a d’emblée semblé intéressant : http://www.centrenationaldulivre.fr - Le site du Syndicat National de l’Edition : http://www.sne.fr - Le site des éditions de la Découverte: http://www.editionsladecouverte.fr/ Nous savions que l’éditeur de cette maison d’édition renommée est très engagé dans le domaine de l’édition et publie de nombreux ouvrages universitaires de qualité dans el domaine des sciences humaines et sociales. - Le site de l’ENSSIB, l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de l’Information et des Bibliothèques située à Lyon: http://www.enssib.fr - Le site d’Editis, deuxième grand groupe d’édition français : http://www.editis.com - Le site du grand groupe Hachette Livre : http://www.hachette.com qui consacre notamment tout une partie à présenter la « révolution numérique » dans la partie de présentation du groupe (ce qui est déjà très révélateur de sa position sur le sujet). - Le site de Google books qui semble évidemment incontournable: http://www.books.google.fr - Le catalogue de la BNF pour savoir ce qui se publie sur le sujet : http://www.bnf.fr et les signets de la BNF qui sont intéressants car il présente toute une classification sur le livre et les bibliothèques numériques: http://signets.bnf.fr Voir aussi la bibliothèque numérique de la BNF Gallica : http://gallica.bnf.fr - Le catalogue SUDOC : http://www.sudoc.abes.fr pour avoir une idée des publications universitaires et officielles sur ce thème. Ces différents sites nous ont permis d’avoir une idée générale des principaux textes et débats d’idées sur le livre numérique.

2 La loi Hadopi du 12 juin 2009 en France a pour objectif de « favoriser la diffusion et la création sur Internet » et à réglementer le partage des fichiers qui doit se faire en conformité avec la législation sur le droit d’auteur.

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1.1.3. La recherche détaillée: Nous avons ensuite procédé à une recherche détaillée afin de trier et sélectionner les informations les plus pertinentes: La recherche avancée à partir des moteurs de recherche classiques comme Google, bing etc. nous a permis de trouver des rapports sur le livre numérique (au format pdf) et des informations officielles, des sites spécialisées et donc des sources fiables d’un point de vue scientifique :http://www.senat.fr/rap/r09-338/r09-338-syn.pdf; http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/104000189/0000.pdf http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/fichiers_joints/04.15_Rapport_de_Christine_ALBANEL_-Pour_un_livre_numerique__createur_de_valeurs-.pdf http://www.cepremap.ens.fr/depot/opus/OPUS19.pdf http://www.sne.fr/img/file/pdf/Assises/21%20octobre%202010/Strategie_FNAC.pdf http://www.educnet.education.fr/dossier/livrelec/notions/livre-electronique-livre-numerique 1.1.3.1. La recherche par opérateurs booléens: nous avons essayé de varier les sources d’informations en faisant des recherches à partir des mots-clefs : livre et électronique, livre et numérique, édition et numérique, livre ou numérique ou ebook + livre. Cela permet d’affiner la recherche et de constater que le terme d’ebook n’est pas synonyme de livre numérique même si l’objet est le même, que le livre numérique est différent de l’édition électronique et que chaque recherche associée fait aboutir à une problématique différente et sous-jacente au livre numérique. Ex : http://www.rue89.com/en-pleine-culture/2009/03/14/e-book-ou-livre-papier-quel-avenir-pour-la-lecture; http://www.ebouquin.fr/2010/08/08/infographie-livre-papier-vs-ebook/ http://www.idboox.com/economie-du-livre/economie-du-livre-ce-que-rapportent-les-ebooks/ http://www.universalis.fr/encyclopedie/livre-electronique-e-book/ http://www.slideshare.net/CrossKnowledge/lentreprise-communautaire-limpact-des-mdias-sociaux-dans-lentreprise-cinq-regards-dexperts-et-de-praticiens-par-crossknowledge Donc en faisant une recherche associée ebook + livre, on obtient des informations d’analyse commerciale, de défense virulente du livre électronique et des données plus concrètes sur le marché et la nature des enjeux pour les entreprises d’édition et pour l’utilité du livre numérique dans les réseaux sociaux. C’est une autre manière de rentrer dans le vif du sujet. 1.1.3.2. La recherche par thèmes: c’est une recherche où nous avons procédé par termes rapprochés et synonymes. Ex: livre numérique/ livre électronique/ dématérialisation du livre/ pour le livre numérique ou contre/ livre numérique ?/piratage du livre. http://www.01net.com/editorial/507752/vers-un-observatoire-du-piratage-du-livre/ http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9782919248469/de-la-biblioth%C3%A8que-%C3%A0-la-bibliosph%C3%A8re très intéressant le livre de Lorenzo Soccavo qui traite de la dématérialisation du livre en bibliothèque. http://comprendrelelivrenumerique.com/2011/01/24/piratage-du-livre-numerique-le-commencement-du-debut/ http://www.apf.francophonie.org/IMG/pdf/2011-cecac_conference_Sauvageau.pdf http://www.lemotif.fr/fichier/plug_download/8/download_fichier_fr_presseebookz.pdf: revue de presse qui regroupe tous les liens abordant le sujet du piratage de livres. http://www.rubixsoft.com/LivreBlancCopieIllegale.pdf: définit le piratage. http://www.lemotif.fr/fichier/motif_fichier/196/fichier_fichier_portrait_pirates.pdf: étude intéressante sur le piratage et le profil des pirates des livres ; livre de référence en la matière qui date d’octobre 2009. Voir aussi cette étude très complète : http://www.lemotif.fr/fichier/motif_fichier/171/fichier_fichier_.l.offre.de.livres.numa.riques.en.france.le.motif.pdf: présente le piratage légale et le piratage illégal de livres. http://www.ebouquin.fr/2011/02/24/leezam-la-faillite-dun-pionnier-francais-de-ledition-numerique / : traite de la faillite de la société d’édition Leezam qui fut pionnière dans le livre numérique en France : intéressant pour

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comprendre les craintes liées à l’industrie du livre numérique et surtout qui ne peut se passer d’un réseau de diffusion et de publicité large. Voir aussi cet article très intéressant: http://www.ebouquin.fr/2011/02/10/livre-numerique-200-de-croissance-en-2010/: l’augmentation considérable des ventes de livres numériques en 2010 qui annonce le lancement réel de l’ebook en France. http://www.clubic.com/livre-electronique/actualite-393922-amazon-vend-livres-electroniques-livres-papiers.html : « Amazon vend plus de livres électroniques que de livres papier aux USA »… http://www.ebouquin.fr/2011/02/16/harlequin-entre-10000-et-15000-livres-electroniques-vendus-par-mois/: article très intéressant qui nous montre que le livre électronique est particulièrement adapté à certains secteurs de l’édition, notamment de la littérature populaire au format pocket.

http://www.ebouqin.fr/: site fondamental qui traite de tous les aspects du numérique et propose des revues de presse, des portraits et liens vers des réseaux sociaux. Donc l’édition numérique est à la fois de la diffusion gratuite et/ou payante des contenus écrits et la création d’un ensemble de réseaux sociaux qui sont des réseaux de publication permettant de faire connaître un auteur, un ouvrage, et qui s’agrège de plus en plus aux organismes classiques de diffusion du livre. 1.1.3.3. Un thésaurus du livre numérique: la catégorie livre numérique implique de définir des sous-catégories : livre électronique/ livre gratuit/ édition électronique/ librairie en ligne/ lecture pour tous/ avenir du livre/ ebook/ ipad/ Kindle/ Google books/ numérisation de l’écrit/ livre web/ lecture participative/ livre papier Donc de définir des thèmes liés au livre. La méthode du thésaurus nous permet de définir le livre de la manière suivante : 1°/ Les relations hiérarchiques: livre numérique/ livre numérique/ ebook/ liseuses/ tablette/ ipad. Donc les relations hiérarchiques sont des relations sémantiques où on fait une recherche à partir de mots clés simples. 2°/ Les relations d’équivalence: livre numérique révolution du numérique web livre édition électronique maisons d’édition livre papier (non descripteur) secteur du livre électronique librairie en ligne et bibliothèque numérique développement du livre numérique. 3°/ Les relations d’association: livre numérique évolution du livre disparition du livre papier complémentarité entre support papier et support électronique avenir du livre concurrence commerciale stratégies des éditeurs des grands groupes l’avenir des maisons d’édition indépendance la culture de masse la mondialisation des formes culturelles l’uniformisation des contenus le capitalisme culturel la domination de Google la lecture pour tous démocratie sociale et culturelle du livre objet au livre argent. Par ce jeu de relations sémantiques et de relations d’association entre différents mots-clés, on obtient une sorte de «nuage de mots» qui définit les différents paramètres liés à la problématique du livre numérique et permet de diversifier les sources d’informations. - La veille documentaire: on peut s’abonner aux flux RSS des sites officiels et spécialisés afin d’être informé de la mise à jour régulière sur ce sujet. Nous nous sommes particulièrement intéressés aux tags sur le livre numérique et aux blogs d’éditeurs ou de bibliothécaires le plus souvent engagés sur la question de l’édition électronique. http://infodoc.blog.free.fr/index.php?tag/livre%20num%C3%A9rique http://documentation.tice.ac-orleans-tours.fr/php5//index.php?option=com_content&task=view&id=464&Itemid=103 http://twitter.com/docaucentre: site intéressant qui met en relation avec des sites internet de spécialistes et de blogs d’éditeurs tels que celui de l’éditeur Hubert Guillaud : http://www.internetactu.net/ et http://lafeuille.blog.lemonde.fr/ http://o3vdoc.blogspot.com/2010/10/un-nouveau-service-de-lensib.html: l’Enssib lance aussi son programme de veille documentaire du livre numérique. Voir aussi le dossier d’Educnet sur la veille sur le livre numérique qui indique que les pouvoirs publics, les éditeurs et bibliothécaires ont pris conscience de la mesure de s’adapter rapidement à l’outil numérique et à la nécessité de savoir stocker et classer des flux d’informations considérables : http://www.educnet.education.fr/veille-education-numerique/decembre-2009/livre-electronique-revue-de-presse-decembre-2009 Recherche par mot-clé « livre électronique » sur http://twitter.com/ qui recense les sites et blogs les plus récents : http://twitter.com/EditionMag; http://www.france24.com/fr/20100329-livre-electronique-fin-papier: débat en occurrence du prochain salon du livre en mars 2011;

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http://www.01net.com/editorial/514602/comment-le-livre-se-transforme-a-lheure-du-numerique/; http://www.facebook.com/note.php?note_id=108820492475183 qui présente un schéma de livre papier. Recherche par mot-clé « ebook » sur video.google.fr qui présente différents modèles de ebook. 1.1.3.5. La recherche bibliographique: c’est une recherche d’ouvrages, de revues qui s’est faite sur les catalogues des bibliothèques généralistes et spécialisées et qui nous a permis de bien appréhender le sujet, d’avoir accès à des documents qui n’existent pas sur le net et qui présentent de manière exhaustive l’édition électronique. Voir notamment sur le catalogue du SUDOC dans la ‘recherche simple’ : mot-clé : livre numérique : http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=2/TTL=2/CLK?IKT=1016&TRM=Accueillir+le+nume%CC%81rique+%3F : Accueillir le numérique de la commission ALIRE-SLF de 2008 ; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=2/TTL=10/CLK?IKT=1016&TRM=Rapport+d'information+fait+au+nom+de+la+commission+des+finances+sur+la+politique+du+livre+face+au+de%CC%81fi+du+nume%CC%81rique: rapport du Sénat sur le livre numérique et le « défi » qu’il représente, février 2010, rédigé par Yann Gaillard. - En tapant en mot-clé ‘édition électronique’, on trouve davantage de documents : 600 documents dont les plus intéressants sont les suivants et il suffit de faire un click droit pour avoir accès au lien et à la présentation de l’ouvrage 3: http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=1/SHW?FRST=1: ; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=1/SHW?FRST=2; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=1/SHW?FRST=4; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=1/SHW?FRST=7; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=1/SHW?FRST=10; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=21/SHW?FRST=21; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=21/SHW?FRST=29; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=41/SHW?FRST=44; http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=41/SHW?FRST=50; - Autres catalogues disposant de ressources sur le livre numérique: Celui de la BPI et notamment http://www.bpi.fr/fr/_plugins/module_signets qui recense les bibliothèques numériques ; la BPI organise également tous les lundis du mois des colloques intitulés « Les rendez-vous de l’édition sur le livre et le numérique » ; http://ccfr.bnf.fr/; http://affordance.typepad.com: site d’un professeur en science de l’information et de la communication; http://www.biblionline.com/ ; http://www.persee.fr/web/guest/home/: le site de Persée qui regroupe les revues scientifiques consultables en ligne; http://urfist.univ-lyon1.fr/; http://www.theeuropeanlibrary.org/portal/index.html ; http://www.worldcat.org Recherche sur Google avec les mots clés: sitographie du livre numérique : nous a permis de retrouver l’essentiel des ouvrages et sites pertinents : Voir ce dossier de « l’ingénierie éducative » qui recense tous les sites importants sur le livre numérique très clair avec un résumé de chaque ouvrage présenté : http://www2.cndp.fr/DossiersIE/66/pdf/142363-18793-24408.pdf http://blog.crdp-versailles.fr: sitographie du Centre Régional de Documentation Pédagogique de Versailles qui met en ligne des sites sur les guides du numérique. http://patriciagendrey.com: site d’une directrice éditoriale dont la thèse en cours est intitulée : « Quelle stratégie numérique pour les éditeurs de livre? » 1.2. Les sites et ouvrages les plus intéressants: Nous avons procédé à une sélection d’ouvrages et de sites qui nous semblent les plus intéressants au regard d’une part des informations objectives qu’ils mettent en valeur et d’autre part au regard de la problématique de l’adaptation des éditeurs à l’outil numérique.

3 Cf. notre bibliographie qui regroupe également les ouvrages les plus intéressants sur le livre numérique.

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1°/ Les rapports d’experts au Sénat et au Ministère de la Culture: http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/cordier/intro.htm : date de 1999, réalisée par la Commission sur le livre numérique. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/conferen/albanel/rapportpatino.pdf http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Mission-sur-la-numerisation-du-patrimoine-ecrit/Rapport-Tessier http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=3&ved=0CDIQFjAC&url=http%3A%2F%2Flesrapports.ladocumentationfrancaise.fr%2FBRP%2F084000381%2F0000.pdf&ei=ZFhqTa6xEYjNhAfokKDsDg&usg=AFQjCNHTc_zrTqOhqi4hcLqkWHtSG6Tuyg http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=CTNX0407868K: définition du livre numérique par la commission de terminologie et néologie : le livre électronique est quand même un néologisme donc intéressant du point de vue des représentations académiques et des normes de la communauté scientifique. http://culture.coe.fr/epba/fr/fcubook1.O.htm: projet du Conseil de l’Europe qui date de 1999. 2°/ Les sites institutionnels : www.dilicom.net; www.electre.com ; www.msh-paris.fr ; www.imec-archives.com; www.clil.org www.centrenationaldulivre.fr 3°/ Les lexiques et définitions: http://www.arald.org/ressources/pdf/services/edition/lexique_numerique.pdf: lexique avec les définitions de tous les termes liés au secteur du numérique, donc indispensable pour toute personne novice. http://manuscritdepot.com/edition/documents-pdf/livrelec.pdf: dossier très bien classé sur le livre numérique. http://www.ens-lyon.eu/60727744/0/fiche___pagelibre/ : cf. le dossier « Les bibliothèques et le livre électronique : panorama, enjeux, avenir ». http://www.universdulivrenumerique.fr/Qu-est-ce-qu-un-e-Book_a169.html 4°/ Les sites d’encyclopédies : Le site de wikipedia qui définit le livre numérique et l’édition électronique avec un portail de l’édition intéressant et une sitographie intéressante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_%C3%A9lectronique: définit le livre électronique. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dition_%C3%A9lectronique: définit l’édition électronique. http://agora.qc.ca/dossiers/Livre_electronique http://www.universalis.fr/encyclopedie/edition-electronique/; voir aussi les définitions par thèmes : bibliothèques numériques/ édition/ édition électronique qui associe un article à chaque thème rédigé par un professionnel du livre : http://www.universalis.fr/encyclopedie/livre-electronique-e-book/ http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/%C3%A9dition/45823 http://www.oqlf.gouv.qc.ca/ressources/gdt.html http://www-apa.lip6.fr/GIS.COGNITION/livr1.html: intéressant car définit le choix du terme « livre électronique » et que justement le choix est complexe car l’outil et les représentations autour du livre sont plurielles et différentes. 5°/ Les données juridiques et politiques sur le livre numérique: http://www.centrenationaldulivre.fr/?TVA-sur-le-livre-numerique: brève récente sur le livre numérique qui fixe le prix de la TVA car c’était un des « freins » au développement du livre numérique en France. Le gouvernement accorde une réduction fiscale afin de pallier aux disparités entre livre papier et livre numérique. http://www.centrenationaldulivre.fr/?Adoption-a-l-unanimite-par-le : les pouvoirs publics ont encouragé au maintien du prix unique du livre numérique afin de réguler le marché et préserver les acquis de la « loi Lang » sur le prix unique du livre papier datant de 1981. C’était également une des difficultés posées au livre numérique et les éditeurs se plaignaient de concurrence déloyale (notamment dans l’affaire qui oppose Google books aux éditeurs français traditionnels comme les éditions de la Martinière). http://www.centrenationaldulivre.fr/?Chiffres-cles-du-livre: les chiffres clés de l’édition française en 2008-2009. Intéressant pour comprendre l’évolution du livre numérique. Les récents articles sur le sujet démontrent une

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explosion du livre numérique depuis 2010, notamment par la contribution d’un meilleur lecteur numérique d’Apple et l’amélioration de² la tablette de lecture de Sony. Voir aussi l’enquête d’Ipsos réalisée à la demande du CNL sur les « publics du numérique » : http://www.centrenationaldulivre.fr/IMG/pdf/3._Phases_qualitatives_2.pdf http://www.centrenationaldulivre.fr/?Une-date-charniere-dans-l-histoire: la mise en place d’une politique numérique fondée sur un projet expérimental autour de 18 éditeurs et 4 agrégateurs désireux de mettre en ligne sur un temps déterminé les contenus des œuvres en ligne. Le CNL contribue également à subventionner les éditeurs et libraires : cf. http://www.centrenationaldulivre.fr/?Subventions-pour-la-numerisation-d,645 Voir aussi les NEWS du CNL qui recense toutes les dépêches culturelles et politiques du web et surtout la colonne sitographie appelée « sources » qui affiche tous les sites traitant du livre et de la lecture : http://www.centrenationaldulivre.fr/spip.php?page=sedna - Le SNE: Voir le dossier consacré au numérique, notamment depuis le constat des augmentations en 2010 es ventes de livres numériques et de l’accélération du processus de numérisation impulsée par l’ipad : http://www.sne.fr/dossiers-et-enjeux/numerique.html Voir aussi le planisphère du monde l’édition françaises qui présente toutes les maisons d’édition françaises, la structure des groupes, leurs chiffres d’affaires etc. : http://www.sne.fr/img/pdf/PLanisphereMai2010.pdf La connaissance de la structure du champ éditorial et notamment le poids des grands groupes d’édition multimédia constituent une des clés fondamentales à la compréhension du livre numérique et à la création de la demande. Les dernières assises du SNE du 21 octobre 2010 ont porté sur la commercialisation du livre numérique : voir notamment l’introduction d’Antoine Gallimard : http://www.sne.fr/img/file/pdf/Assises/21%20octobre%202010/Antoine_Gallimard.pdf; voir la vidéo de cette conférence sur la librairie sur Internet, le webmarketing et les réseaux sociaux : http://www.sne.fr/img/file/pdf/Assises/21%20octobre%202010/Antoine_Gallimard.pdf http://www.syndicat-librairie.fr/fr/modeles_economiques_d_un_marche_naissant_le_livre_numerique 6°/ Les sites de maisons d’édition : Cf. le site des éditions de la Découverte et notamment l’intervention de François Gèze sur le livre numérique intitulé : http://www.editionsladecouverte.fr/ Une petite particularité : la rubrique « télécharger » puis livre numérique est vide de tout ouvrage et indique un téléchargement payant… Par contre figurent de nombreux référencements vers des librairies numériques : http://www.editionsladecouverte.fr/acheter/enligne.php Les éditions électroniques : http://www.manuscrit.com Une des maisons d’édition électronique pionnière en France ; nous sommes d’emblée en plein web participatif ; cf. leur devise éditoriale : « L’éditeur du XXIe siècle : au service des auteurs et des lecteurs ». Voir aussi le site de http://www.publibook.com/ qui indique son affiliation à Google books et l’importance des réseaux d’édition ou réseaux sociaux en ligne par l’affichage d’onglets «Blogs d’auteurs »/ »Blogs universitaires ». 1.3. Le bilan de la recherche - Le bilan de la recherche par mots-clés: Nous avons dans un premier temps fait une recherche par mots-clés en diversifiant les mots-clés et les relations possibles entre mots-clés et concepts : le livre électronique n’est pas synonyme de livre numérique ni de livre numérisé ou de ipad électronique. Un constat s’impose à travers les différentes définitions du livre numérique est la pluralité et la polysémie importante qui caractérise ce terme: l’édition électronique nous a d’ailleurs permis d’obtenir des informations plus pertinentes et précises, en lien avec la problématique du livre numérique. Donc, ce flou sémantique -contrairement aux idées reçues qui peut-être perçoivent le livre numérique comme un objet unique donc ayant une seule définition- nous a conduits lors de nos recherches par mots-clés à trouver des correspondances : livre numérique édition électronique contre le livre papier révolution du numérique (terme très usité par les médias alors qu’il s’agit plutôt d’évolution du livre et de complémentarité) développement du numérique et de la lecture etc. D’autre part, même en ciblant nos recherches et en multipliant les entrées et termes associés, nous constatons qu’il y a une importante polysémie lexicale et conceptuelle qui correspond à la diversité des intérêts des différents acteurs de la chaîne du livre papier et électronique. Le marché du livre numérique français est donc actuellement en cours de

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définition et de restructurations; étant par définition très important économiquement et plutôt en bonne santé financière, la crainte des éditeurs français est une dérégulation du marché avec un accroissement de l’offre et une monopolisation des œuvres par quelques éditeurs électroniques souvent « ralliés ».au projet de numérisation de masse de Google books et qui pose problème en termes de propriété intellectuelle et de patrimoine culturel. Donc un bilan des mots-clés nous montre que d’une part des sites comme wikipedia sont suffisants pour avoir des notions de base sur cette question si on souhaite se limiter au web. D’autre part, les recherches sur les encyclopédies : http://www.universalis.fr/recherche/?q=%C3%A9dition , www.larousse.fr, le TLFI http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=267438135, nous ont montré que la plupart des « entrées » intéressantes se font à partir des termes édition/livre et non simplement « livre numérique », ce qui signifie que l’édition électronique est considérée simplement comme faisant partie d’un secteur de l’édition qui répond aux exigences des nouvelles TIC. A ce titre le TLF numérisé en ligne ne donne aucune définition aux termes livre numérique ou livre électronique ; il donne une définition sur l’édition ; idem lorsqu’on recherche la définition du terme numérique, il n’y aucun lien avec le multimédia ou livre électronique. Idem lorsqu’on fait une « recherche complexe ». Les recherches sur l’Encyclopedia Universalis sont plus intéressantes car à chaque terme est associé un article et donc un thème de l’édition électronique. C’est pourquoi, il n’y a pas une définition unique et simple du livre électronique mais des définitions correspondant à différents concepts liés à l’industrie numérique. Les mots-clés pour une approche ciblée dès le début sont plutôt : livre/ édition électronique et livre papier (antinomie intéressante en stratégie de recherche pour cibler les informations des sujets qui font débat car l’objet livre numérique n’en est malgré tout qu’à ses débuts)/ livre numérique de masse. C’est d’ailleurs ce que nous avons effectué dans un second temps afin de dégager des schèmes conceptuels : ex : livre numérique de masse

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBsQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.adbs.fr%2Fle-livre-numerique-pole-2-numerisation-de-masse-et-pratiques-professionnelles-l-exemple-de-la-bibliotheque-municipale-de-lyon-85241.htm%3FRH%3DREVUE&ei=3pJqTYDHAo2zhAf139iJDA&usg=AFQjCNEu7Cep9TSqJ_hzmFV0a5YgobEKsw: site sur la numérisation de masse et les pratiques professionnelles de la bibliothèque de Lyon. http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/bibliotheques_numeriques_gallica/a.numerisation_masse_bnf.html qui présente les étapes de la numérisation importante des manuscrits de la BNF (voir bibliothèque Gallica) ; http://fr.readwriteweb.com/2010/08/13/nouveautes/aux-usa-lebook-pourrait-bien-tre-nouveau-livre-de-poche/ qui traite de l’envol du livre numérique aux Etats-Unis. Voir aussi cet entretien très intéressant avec Pascal Fouché qui retrace clairement les enjeux et l’évolution du livre numérique. -Pluralité des définitions, disparité des informations et diversité des acteurs de la chaîne du livre: Donc c’est en multipliant les entrées et non forcément en changeant de moteurs de recherche que nous avons obtenus des informations intéressantes. L’intérêt d’une recherche sur le livre électronique est qu’il s’agit d’un objet d’actualité et qui annonce une multitude de changements dans nos habitudes de lecture, nos modes de production du savoir et de créativité. En effet, l’importance des réseaux²sociaux²et du web participatif a un caractère économique : ils deviennent complémentaire des réseaux de diffusion actuelles, constituent également un vivier multiple et disponible à l’instant T pour les éditeurs (cf. le site de l’encyclopédie Larousse qui demande des contributions aux articles, donc c’est vraiment à l’opposé de la classique relation éditeur- auteur). Donc, il y a un bouleversement des normes de savoir, des modes de publication (quand on pense au site de publibook.com qui propose des impressions de manuscrit ! c’est absolument innovant, indéniablement). Finalement, cette recherche documentaire essentiellement sur le web nous a montré que malgré la multiplicité des sites et blogs, l’essentiel sur le développement du numérique est dit et qu’il convient de compléter les informations recueillies par des ouvrages, des livres de spécialistes. Une chose est d’ailleurs assez frappante: le nombre de rapports d’experts demandés par la sphère politique sous format pdf comme nous l’avons vu (recherche avancée sur google en tapant livre numérique/ ou + édition électronique) ce qui signifie que le livre numérique est en pleine construction et réglementation. Donc les ouvrages les plus intéressants correspondent, selon nous, aux sources institutionnelles et surtout aux sources individuelles de blogs d’éditeurs et d’historiens et sociologues du livre. Le web seul ne nous a pas semblé suffisant sur ce sujet car existe une certaine homogénéité des contenus sous des formes variées mais qui résume le débat selon ce schéma: les éditeurs électroniques pour le développement du livre numérique et l’alliance avec Google books, les éditeurs pour la numérisation généralisée mais payante, les éditeurs

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indépendants qui ont une position quasiment d’outsiders car volontairement en dehors des circuits de production des grands groupes, qui utilisent internet mais ne numérisent pas massivement. Ajoutons que notre intérêt pour le livre électronique est né de notre intérêt pour les maisons d’éditions indépendantes qui participent à l’originalité des publications et des savoirs et qui attachent une importance à la création et pas seulement à la logique de rentabilité extrême de certains grands groupes. Partie II : L’exploitation 2.1. L’exploitation des données par mots-clés : la pluralité des définitions : un problème de conceptualisation de l’édition électronique ? L’extraction des informations est évidemment corrélative de notre problématique du livre numérique et de l’adaptation des maisons d’édition françaises à l’outil numérique. C’est pourquoi, la première étape a consisté a présenté les définitions du livre numérique à partir des principaux mots-clés et thésaurus du livre électronique suivants:

Le livre électronique: http://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_%C3%A9lectronique

« Un livre électronique, e-book ou livrel est un fichier électronique contenant un texte sous forme numérique. Il ne doit pas être confondu avec la liseuse, l'appareil électronique spécialisé qui permet de le lire sans faire usage d'un ordinateur.

« Livre électronique », « livrel » (mot-valise), « livre numérique » sont les traductions françaises des termes anglais « electronic book », « e-book », ou « eBook » proposées par le Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française1. Ces mots désignent parfois aussi bien le contenu (le texte en lui-même) »

Edition électronique: http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dition_%C3%A9lectronique

« L'édition électronique est une édition qui s'appuie sur le réseau pour sa diffusion et, parfois, sa construction même. Elle est composée de trois grandes familles : la numérisation (par exemple Google livres), l'édition numérique (la mise en ligne de textes nativement numériques) et l'édition en réseau (la publication des documents nativement construits au cœur du réseau, symbolisé par Wikipedia).

L'édition électronique est une forme d'édition dans laquelle le numérique joue un rôle plus ou moins important, allant de la simple mise en page d'un livre en utilisant un logiciel de PAO (Publication assistée par ordinateur) en vue de l'impression papier d'un livre jusqu'à la création et la diffusion en ligne d'œuvres. L'édition électronique, qui tend à se développer depuis plusieurs années, coexiste donc avec l'édition papier sans vouloir la remplacer.

L'histoire de l'édition électronique se divise en trois temps : le temps de la numérisation, le temps de l'édition numérique et le temps de l'édition en réseau. C'est l'ensemble de ces trois temps qui compose l'édition électronique, les modèles ne se remplacent pas l'un l'autre.

La numérisation

Naissance de la numérisation : le projet Gutenberg Google Livres au travail à l'université du Michigan.

La numérisation est née aux États-Unis en 1971 à l’initiative de Michael Hart, alors étudiant à l’université de l’Illinois1. Le 4 juillet 1971, jour de la fête nationale, il saisit la Déclaration de l’indépendance des E.-U. (signée le 4 juillet 1776) sur le clavier de son ordinateur. Cette saisie est faite en caractères majuscules car les caractères minuscules n’existent pas encore. En 1989, il lance le Projet Gutenberg avec l'ambition de numériser le patrimoine de l'humanité. Ce projet, qui ne compte pas plus de dix textes à ses débuts, atteint en 2008 le nombre plus important de 25000 titres. La numérisation a été faite dans un premier temps à la main, puis au scan. Les ouvrages concernés par la numérisation sont des textes appartenant au domaine public, non protégés par le droit d'auteur. En 2010 le projet Gutenberg a permis de numériser plus de 37 500 ouvrages. La particularité de cette initiative réside dans

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l'utilisation de technologies rudimentaires produisant une description simple des données. Cela a pour but d'éviter d'introduire des systèmes d'incompatibilité avec les systèmes futurs et de réduire le possibilité d'un lowtech (technologie faible) Par exemple, le livre « Napoléon le petit », numérisé en 2007 par le projet Gutenberg, bénéficie d'un encodage simple avec une structuration de données très rudimentaire.

Sous l'impulsion du projet Gutenberg, des projets de numérisation similaires ont vu le jour. L’ABU, la Bibliothèque Universelle, qui est un projet du Cnam, en arrêt depuis 2002, a numérisé une centaine de textes toujours disponibles. Plus ambitieux, le projet initialement baptisé "projet Sourceberg", vise la constitution d'une bibliothèque numérique multilingue. Soutenu par la Wikimedia Foundation, il propose un libre accès à l’information, sans publicité, édifié par des bénévoles qui utilisent la technologie wiki. Le 26 décembre, il change officiellement de nom pour devenir « Wikisource ». Il propose quant à lui 55 715 textes libres de droits.

Des projets comparables s'appuient sur une autre stratégie : l'OCR (Optical Character Recognition, ou ROC : Reconnaissance Optique de Caractères). Cette technique a toutefois l’inconvénient de laisser beaucoup de coquilles.

La pérennité : un enjeu essentiel de la numérisation

Cet enjeu soulève de nombreuses inquiétudes concernant la démagnétisation des supports. La mauvaise fiabilité des stockages et l’évolution rapide des formats (apparition des formats propriétaires) posent de réels problèmes de conservation physique des fichiers. Cette dernière comprend deux logiques : le back-up et l’archivage.

• Le back-up correspond à la duplication des données. • L’archivage fait référence à la conservation et la duplication sur le long terme.

Quelques exemples:

OAIS : (Open Archival Information system) il s’agit d’un système de gestion de documents numériques utilisé uniquement par les professionnels.

LOCKSS : utilisé pour les structures plus petites comme les bibliothèques. Celles-ci peuvent mettre leurs données au sein d’un réseau et copiées le fichier autant de fois qu’il y a d’utilisateurs.

CLOCKSS : ressemble à LOCKSS mais permet un contrôle plus grand sur le réseau des acteurs.

Le risque d'un monopole de la numérisation par Google livres

Les différents projets d’OCR menés jusque-là ont été bouleversés par Google livres, entreprise de numérisation en mode image et OCR du patrimoine de l'humanité. Sept millions d'ouvrages ont aujourd’hui été numérisés dans différentes bibliothèques.

Pour comprendre la stratégie de Google, il est utile de distinguer les trois temps juridiques d’un livre : le temps pendant lequel il n'y a plus de droits d’auteurs, de Copyright ; une période sous droit (auteur ou ayant droit) ; et entre les deux une zone grise, période couverte par le droit d’auteur, mais pendant laquelle persiste un flou sur la capacité de l'ayant droit à faire valoir son droit. Beaucoup d'œuvres restent en effet orphelines, et cette zone grise suscite beaucoup d'intérêt. Google a donc décidé de redonner vie à ces œuvres inexploitées.

Des éditeurs se ainsi sont attaqués à Google : aux États-Unis, un accord a été trouvé dans la tenue d'un registre de gestion des droits des œuvres orphelines, géré et financé par Google (qui a dédommagé des nombreux éditeurs). Cet accord n'est toujours pas opérationnel. Sur le même type de conflit, La Martinière a, lui, obtenu gain de cause en France. Un autre reproche souvent fait à Google réside dans le fait que ce dernier procède par ailleurs à l'indexation et la numérisation automatique des œuvres de Google livres.

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Les tentatives de GBS pour prendre le monopole de la numérisation met en lumière le problème de la propriété intellectuelle sur le web et du droit d'auteur. Quand un contrat est formé entre un auteur et un éditeur, il n'est pas possible de mentionner « tous supports » : chacun des supports doit être mentionné (papier, CD-ROM, Internet, etc.). Les supports non mentionnés sont exclus du contrat. Il y a un processus de mise à jour des contrats pour avoir les droits Internet sur les ouvrages édités. Les auteurs n'adoptent pas de position claire, c'est donc l'occasion de négocier les contrats, notamment en ce qui concerne la durée. Régime de la licence est apparu avec Internet à cause de la révolution de l'accès provoquée par le réseau. Bien qu'il existe des exception du Droit d'auteur pour les handicapés, et à des fins d’enseignement et de recherche, sans les Licences, les échanges entre auteurs et personnes souhaitant utiliser leurs œuvres exploseraient puisque utiliser une œuvre sans autorisation de son auteur est interdit par la Loi.

Dans Google livres, il y a différentes fonctionnalités sociales permettant d'interagir avec les autres internautes ou bien avec les créateurs du site:

• Il est possible de signaler les anomalies, ce qui permet à Google d'améliorer la qualité de ses données (initialement fortement perfectibles).

• Il est possible de laisser son avis à destination du lectorat. • Il est possible de partager le lien du document sur sa messagerie ou sur son site web (génération de code) • Il est possible de sélectionner seulement une partie du texte et de le partager de la même façon.

Quelques exemples de contre-offensive à la prise de monopole par Google livres :

Logo de l’Europeana (anglais).

L'Open Content Alliance :

Ce projet non commercial aurait numérisé un million d'ouvrages avec autorisation des ayants droit.

Pour l’heure, Google a gagné la bataille de la vitesse et du nombre d'ouvrages en ligne, notamment en exploitant la capacité de calcul de centres de données (data-center), fermes de données de serveurs par milliers, répartis partout dans le monde, permettant entre autres des opérations de traduction, de data-mining, etc.

Gallica

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Gallica : catalogue d’œuvres numérisées de la Bibliothèque nationale de France, semble réfléchir à un partenariat avec Google.

Europeana

Europeana : bibliothèque virtuelle européenne, est en cours de construction, et annonce la numérisation de trois millions d'ouvrages.

ABU

Bibliothèque universelle : à l'arrêt depuis 2002, quelques centaines de livres disponibles.

Wikisource

Wikisource : 55 715 textes libres de droit.

L'édition numérique :

Deuxième âge de l'édition électronique, celui où l'édition de texte est nativement numérique mais n'est pas encore pensée spécifiquement pour les usages en réseau. L'édition numérique illustre bien l'un des enjeux essentiel de l'édition électronique, à savoir l'accessibilité d'un texte. C'est en effet le plus révolutionnaire des enjeux de l'édition électronique. On bascule d'un univers analogique à un univers numérique où la circulation et l'accessibilité sont facilitées, ce qui entraîne une explosion de l'accès. Par exemple, les revues scientifiques comptent beaucoup plus de lecteurs dans leur version numérique que dans leur version papier. C'est donc une véritable révolution de la consultation grâce à l'Accessibilité du Web.

Avec l’arrivée du numérique, on a beaucoup dématérialisé les œuvres. Cette dématérialisation massive a poussé à mettre en place une logique de rematérialisation. Le numérique a de nombreux avantages, il permet :

• Une impression de livres à la demande (print on demand)

Ce système commence à être utilisé dans les bibliothèques. Cette logique est également développée par wikipédia.

• Un débouché commercial pour les œuvres en libre accès. • Un aspect pratique pour la lecture, la conservation et l'annotation.

On a souvent tendance à associer l’impression à la demande à l’autoédition (cf. lulu.com). En fait, l'impression à la demande correspond aussi à des démarches d'édition très professionnelle, qui couvrent des marchés de niches, ou qui concernent des épuisés. Cela permet de s'émanciper des questions d'investissement pour le tirage initial, ainsi que des problèmes de stockage.

Le travail d'un éditeur électronique reste comparable à celui d'un éditeur traditionnel. Il reçoit des manuscrits. Il les sélectionne, il les retravaille avec les auteurs pour les corrections éventuelles, mais plus souvent en ligne. Il effectue ensuite les opérations classiques de mise en page, illustration, mais l'impression papier est remplacée par la production de fichiers en différents formats de livre électronique. Après publication, il devra faire connaître l'œuvre, gérer les ventes, reverser la rémunération à l'auteur...

Économiquement parlant, en France, une autre différence notable réside dans leur différence de traitement par l'administration fiscale : l'édition traditionnelle bénéficie d'un taux de TVA réduit, tandis que l'édition électronique supporte le taux de TVA standard, au même titre que l'informatique, dont elle est issue. Malgré la naissance de certaines polémiques cette norme semble perdurer. En effet, le 28 octobre 2010, la proposition de loi déposée par le député de Savoie (UMP) Hervé Gaymard et défendue par le Syndicat national de l'édition qui souhaitait que les fichiers numériques soient taxés au même niveau que le livre papier, fut rejetée par le Sénat. Celui-ci refuse

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l'abaissement de la TVA sur le livre numérique à 5,5 % au lieu de 19,6 %. Les sénateurs ont cependant accepté à l'unanimité la proposition de loi présentée par l'UMP sur le prix du livre numérique qui permet à l'éditeur de fixer le prix de vente au public comme il le fait pour le livre papier. Pour l'instant cette loi est réservée aux éditeurs français mais un amendement visant à l'étendre aux éditeurs établis à l'étranger publiant leurs livres en France a été réclamé.

Comme dans l'édition traditionnelle, la relation entre l'auteur et l'éditeur électronique est régie par un contrat signé par les deux parties, définissant les droits et les obligations de chacun, leur rémunération, et l'engagement de l'éditeur à diffuser l'œuvre. Une différence cependant : contrairement à un livre imprimé, l'œuvre numérique n'est jamais "épuisée", alors qu'en édition traditionnelle l'épuisement du stock pouvait conduire à l'extinction du contrat, si l'éditeur n'entreprenait pas une réimpression dans un délai fixé. La durée du contrat, (obligatoirement limitée, pour respecter la loi sur le droit d'auteur) doit donc être définie par d'autres critères.

Les modèles économiques de l'édition électronique restent largement à inventer. On distingue la vente à l'unité (Amazon) et l'abonnement à des bouquets (Safari d'O'Reilly).

Dans ce domaine se pose la question du prix du livre électronique qui peut provoquer une décote par rapport à l'édition papier. Mise en place d'offres plus attrayantes (vente avec une garantie) Quelques exemples de modèles économiques:

• Modèle freemium: associe une offre gratuite, en libre accès, et une offre « Premium », haut de gamme, en accès payant.

Exemple: FlickR : on peut y déposer gratuitement nos images, gratuit jusqu’à 200 images, au-delà il faudra payer ou accepter de perdre les plus anciennes photos. Pour avoir accès à l’offre prémium: 2 dollars/mois

• Modèle de longue traîne: Dans le monde réel, ces contraintes là sont très importantes.

Exemple : La Fnac. Dans le modèle de longue traîne, il y aura une explosion du pourcentage de livre. (CA de la librairie en ligne) ça peut être des hits qui ont eu beaucoup de résultat au début. Ce sont des livres qui se vendent régulièrement. Les différentes offres économiques :

• Safari: offre de bouquet de l'éditeur O'Reilly Media, on crée un modèle de bouquet de livre sur les technologies, qui rapporte de l’argent à l’éditeur, et qui donne au lecteur un accès à un catalogue assez conséquent, mais assez limité.

• Wikipédia : qui s’appuie sur des dons en infrastructure (par exemple Google et particuliers). C'est un financement populaire. Chaque année, ils font des appels de dons, qui leur rapportent environs 8 millions de dollars par an. C’est un modèle qui existait déjà, qui est un modèle de souscription.

L'édition en réseau

C'est l'édition nativement en ligne, dans laquelle on rédige les textes sur le réseau lui-même. L'archétype de l'édition en réseau est Wikipedia. Les blogs et les Wikis font partie de l'édition en réseau. Alors que les blogs sont des contenus publiés directement par l'auteur, sans intermédiaire (désintermédiation), les encyclopédies collaboratives, comme Wikipedia, sont de plus en plus régulées, ainsi que le montrent le nombre et la complexité des rôles différents de l'encyclopédie, l'évocation des guerres d'édition et d'une stratégie de labellisation des notices les plus complètes, ainsi que d'une politique d'avertissements clairs concernant les notices qui sont incomplètes ou l'objet de fortes controverses.

Licence libre contre licence propriétaire

Le régime de la Licence (juridique) permet à l’ayant droit de décider de donner à son œuvre une licence d’utilisation bordée par des conditions. La première licence est la GNU, à l’initiative de Richard Stallman, et la seconde la GPL (qui s’applique essentiellement aux logiciels, et se base sur un système de Copyleft - voir

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Licence publique générale GNU). Différentes licences peuvent s’appliquer aux œuvres textuelles, telle que la Licence Creative Commons, adoptée par Wikipedia depuis 2009. Cette licence « à la carte » permet de définir des contraintes sur la paternité de l’œuvre, ses modifications, son utilisation commerciale, etc. La formule la plus ouverte est la CC-by, et la plus fermée la CC-by-nc-md. Si quelqu’un souhaite outrepasser une licence Creative Commons, il lui faut établir un contrat avec l’ayant droit. Ce régime ne s’oppose donc pas à celui du contrat et d’une exploitation commerciale, et lui est au contraire complémentaire. »

Définition de l’édition électronique sur l’Encyclopédia Universalis : http://www.universalis.fr/recherche/?napp=20104

« ÉDITION ÉLECTRONIQUE Ce sujet est traité dans les articles suivants : 1. ÉDITION ÉLECTRONIQUE

Auteur : Jean CLÉMENT

Pendant près de cinq siècles notre culture de l'écrit a été façonnée par les techniques et les usages de l'imprimé. Cette période s'achève aujourd'hui avec l'avènement de l'édition électronique. Depuis quelques années, des journaux, des revues, des magazines sont disponibles sur Internet. Aujourd'hui, c'est le livre qui se donne à lire sur les… Lire la suite

2. BIBLIOTHÈQUES Auteur : Henri-Jean MARTIN

Dans le chapitre "L'avenir des bibliothèques" : … des fonctions qu'il continuera ou non d'assumer et des manières dont il sera édité et diffusé*. Comment déterminer les relations que les établissements actuels entretiendront avec les centres d'édition électronique ? Ils devront de toute évidence développer avec ceux-ci des partenariats, mais sous quelles conditions ? Il faudrait, pour… Lire la suite

3. BIBLIOTHÈQUES NUMÉRIQUES Auteur : Yannick MAIGNIEN

… : « Le problème de l'avenir des bibliothèques se pose en fait aujourd'hui en d'autres termes. *Quel rôle joueront-elles dans l'élaboration, la diffusion et la conservation de la documentation électronique à l'heure de la communication à distance ? » (« Bibliothèques », in Encyclopædia Universalis). À cette question, comme à celle qui… Lire la suite

4. CYBERLITTÉRATURE Auteur : Jean CLÉMENT

*Plus de quatre siècles après Gutenberg, la littérature n'est plus aujourd'hui indissolublement liée au livre imprimé, cet objet familier qui tenait dans la main. Depuis leur apparition, les supports numériques n'ont cessé de se multiplier et de se diversifier ; Les CD-ROM, les DVD, le Web, mais aussi les e-… Lire la suite

5. DARNTON ROBERT (1939- ) Auteur : Roger CHARTIER

… a été le premier historien à percevoir les promesses et les possibilités offertes par le numérique. *Il a ainsi indiqué que l'édition électronique pouvait être une réponse à la crise de l'édition des sciences humaines et sociales. Il a montré aussi que la nouvelle technique permettait d'imaginer des « livres » différents, dans lesquels l'auteur peut… Lire la suite

6. DICTIONNAIRE Auteur : Bernard QUEMADA

Dans le chapitre "« Nouvelle lexicographie » et « Nouveaux dictionnaires »" : … des retirages à la demande, donc des mises à jour et de nouvelles éditions plus fréquentes. Les* éditions sur supports informatiques, disques compacts et DVD-ROM, ou les dictionnaires télématiques offrent de précieux

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avantages. Les versions numérisées lisibles sur écran en mode image ont mis fin aux limitations d'espace qui handicapaient les… Lire la suite

7. ÉCRITURE Auteurs : Jean-Pierre BALPE, Anne-Marie CHRISTIN

Dans le chapitre "Une écriture interactive" : … les fragments du texte qu'il produit mais, également, en obtenir immédiatement sur imprimante des *tirages lui permettant d'en vérifier l'effet. La lecture sur papier, du fait de la fixité et de la « chaleur » du médium, est une lecture davantage tournée vers l'intérieur du texte, plus propice à la réflexion et à la critique ; la lecture sur écran… Lire la suite

8. ÉDITION Auteurs : Robert ESCARPIT, Philippe SCHUWER

Dans le chapitre "Quel avenir pour l'édition ?" : … nouvelle source de « dialogues ». Sans omettre enfin, celle, capitale, qui s'ouvre vers le lecteur. *Depuis une vingtaine d'années, en dépit des pronostics, l'augmentation du parc de micro-ordinateurs n'a modifié la production éditoriale que dans quelques rares secteurs très précis, notamment d'ordre professionnel. Tant que le nombre de lecteurs… Lire la suite

9. ENCYCLOPÉDIE Auteur : Alain REY

Dans le chapitre "« Multipédia »" : … aura reconnu les éléments des grands projets du passé, manuscrits ou imprimés. Il était naturel que *l'univers électronique suscite ses propres produits encyclopédiques, en essayant d'utiliser les possibilités techniques du système : modifications instantanées, circulation mondiale, consultation déployée grâce aux liens hypertextes. Mais la… Lire la suite » L’intérêt de la définition proposée par l’Encyclopédia Universalis est qu’elle décline tous les thèmes qui caractérisent l’édition en général et l’édition électronique : voir la recherche par index très riche en sous-catégories : http://www.universalis.fr/recherche/?napp=27128

Livre électronique ou e-book (catégorie que l’on trouve par index et non par recherche simple car l’e-book est d’abord associé à la définition de l’édition) : « 1. BIBLIOTHÈQUES NUMÉRIQUES

Auteur : Yannick MAIGNIEN Dans le chapitre "Bibliothèques numériques et édition" : … éditeurs, des transporteurs de signaux ou des entreprises gestionnaires de contenus multimédias. Curieusement,* l'apparition de supports nomades (e-book) et de formats de lisibilité et de structuration de documents (open e-book par exemple) sont des tentatives pour reconstituer un modèle économique solvable du livre (le « livre électronique ») par… Lire la suite

3. ÉDITION ÉLECTRONIQUE Auteur : Jean CLÉMENT Dans le chapitre "Le e-book, dernier avatar du livre ?" : … *Sous l'appellation un peu barbare de e-book, le livre électronique se retourne aujourd'hui vers le livre traditionnel pour tenter de séduire le grand public et répondre à ses habitudes de lecture. Lancé dès 1998 aux États-Unis, puis en 2001 en France et en Europe, le e-book, plus que comme une alternative au CD-ROM, est apparu comme une… Lire la suite »

Donc nous retrouvons l’essentiel des définitions et thèmes importants concernant l’édition électronique et le développement du livre numérique.

Définitions du livre numérique, de l’ebook, de la liseuse : http://www.arald.org/ressources/pdf/services/edition/lexique_numerique.pdf « Livre électronique (ou E-readers, E-book, Livrel, Liseuse) Matériel électronique nomade muni d’une mémoire, d’un système d’exploitation et d’un écran de visualisation et permettant la lecture de fichiers numériques à l'écran. Il peut s’agir de différents appareils électroniques portables (ordinateurs, agendas électroniques, smartphones comme l’Iphone) dont la (ou l’une des) spécialité(s) est l'affichage

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de tels fichiers informatiques sur un écran. Exemples : Cybook conçu par Bookeen, eSlick par Foxit, iLiad par iRex, Palm Pilot par Palm, Sony Reader par Sony, ou Kindle par Amazon, Boox par Onyx International, Ipad par Apple. Source : Lexique des termes numériques – Atelier du SNE janvier 2010 - Livre numérique (ou E-book) : Livre dont les informations ont été numérisées et sont disponibles en consultation sur Internet ou en téléchargement sur tout appareil permettant sa lecture (livre électronique). Ce terme peut donc désigner soit le support physique (CD, carte électronique), soit le support logique, virtuel c'est-à-dire le fichier contenant le texte. Sources : Lexique des termes numériques – Atelier du SNE janvier 2010 - Papier électronique (ou e-paper, papiel) Support informatique que constitue une feuille de plastique comportant des couches d'électrodes et d'encre utilisées pour faire apparaître des caractères alphanumériques à sa surface. Cette technique d'affichage est modifiable électroniquement et, comme le papier, ne nécessite pas d'énergie pour laisser un texte ou une image affichée. Le papier électronique n’existe qu’en noir pour le moment. Des prototypes couleur sont en phase de test et devraient être fabriqués en masse d’ici 2011. En ligne de la Fondation littéraire. Sources : Lexique des termes numériques– Atelier du SNE janvier 2010 et http://www.accueillirlenumerique.com/ - PDF (Portable document format) Format de fichier qui présente l’avantage de préserver les polices, les images, les objets graphiques et la mise en forme du document source, quelles que soient l’application qui a servi à le créer et la plateforme utilisées pour le lire. Devenue la norme internationale de diffusion des documents dont la présentation originale doit être conservée, il est largement utilisé par les professionnels de la chaîne graphique. Le logiciel Adobe Acrobat permet de convertir les documents en format PDF, tandis que Adobe Acrobat Reader permet ensuite de les lire. Sources : Lexique des termes numériques – Atelier du SNE janvier 2010 » - Voir aussi la définition du livre électronique dans le dossier thématique d’Educnet : http://www.educnet.education.fr/dossier/livrelec/techno.htm « Livre électronique ou livre numérique ? Qu'entend-on par livre électronique ? - en français : livre électronique, livrel - en anglais : e-book, eBook, electronic book Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office de la langue française, dictionnaire de référence définit ainsi le livre électronique : "Petit portable en forme de livre, muni d'un écran de visualisation, qui permet de stocker et de lire les publications en ligne disponibles par téléchargement dans Internet." Le terme "livrel" a été formé sur le modèle de " courriel" (contraction des mots "livre" et "électronique"). OLF. Grand dictionnaire terminologique http://www.granddictionnaire.com/_fs_global_01.htm Qu'entend-on par livre numérique ? Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office de la langue française : - donne "livre numérique" comme synonyme de "livre électronique". Dans le langage courant : - le livre numérique a aussi une acception plus large : l'oeuvre elle même en version numérisée, - le livre électronique désigne le support nomade permettant de télécharger et de lire le livre numérique ; on parle aussi de livre bibliothèque ou de bibliothèque nomade car il est possible de stocker plusieurs livres. Termes associés Livre électronique : évolution des technologies http://www.educnet.education.fr/dossier/livrelec/techno.htm (1 sur 11) [08/03/2002 11:33:46] Le Grand dictionnaire terminologique de l'Office de la langue française donne un certain nombre de termes apparentés : Livre bibliothèque ou livre rechargeable Contrairement au livre traditionnel, le livre électronique permet, par exemple, de naviguer, de faire des recherches, d'annoter ou de mettre en relief le texte. Cette interface de lecture numérique permet d'utiliser et de transporter avec soi une véritable petite bibliothèque de documents en ligne (livres, magazines, journaux, etc.). (OLF) Livre interactif ou livre multimédia - termes apparentés de livre électronique : livre interactif, livre multimédia

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- termes apparentés d'e-book : interactive book, multimedia book. Interactif Se dit des matériels, des programmes ou des conditions d'exploitation permettant une interaction, en temps réel, entre l'utilisateur et l'ordinateur." Note : l'interaction se traduit en un échange réciproque de questions et réponses entre l'utilisateur et l'ordinateur. (OLF) Multimédia Technologie de l'information permettant l'utilisation simultanée de plusieurs types de données numériques (textuelles, visuelles et sonores) à l'intérieur d'une même application ou d'un même support, et ceci, en y intégrant l'interactivité apportée par l'informatique. Note : Le terme "multimédia" est utilisé comme nom ou comme adjectif et il prend un "s" au pluriel. (OLF) Hypermédia Extension de l'hypertexte (présentation de l'information qui permet une lecture non linéaire grâce à la présence de liens sémantiques activables dans les documents) à des données multimédias, permettant d'inclure des liens entre des éléments textuels, visuels et sonores. Note : le terme "hypermédia" s'utilise aussi comme adjectif (ex. : des documents hypermédias, des liens hypermédias). (OLF) OLF. Grand dictionnaire terminologique http://www.granddictionnaire.com/_fs_global_01.htm NB : ce dossier met l'accent sur le livre électronique (support de lecture) mais traite aussi plus largement du livre numérique (support de l'oeuvre), multimédia et interactif. 1.1.2 Quelques précisions sur les concepts Concept de livre numérique Dans le rapport sur le "Livre numérique ", lire l'annexe 1 : la technologie du numérique : "L'expression " livre numérique " est à elle seule porteuse de deux concepts technologiques de nature bien différente : - le livre, désignant un objet physique bien identifié, en trois dimensions, résultat d'une chaîne d'opérations de fabrication, dont le contenu est définitivement figé, - le numérique, désignant un ensemble de technologies basées sur une transformation (la numérisation) d'un signal en nombres (suite de 0 et de 1), impliquant en général l'usage d'un ordinateur. " CORDIER Alain, Commission sur le livre numérique. Le livre numérique : rapport. Paris : Ministère de la culture et de la communication, mai 1999 http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/cordier/intro.htm Livre électronique : évolution des technologies Choix du terme "livre électronique" - Le terme est restrictif car le livre désigne un support particulier de l'écrit qui est advenu à un moment donné dans l'histoire ; il est restrictif de parler de livre, là où tous les supports de l'écrit, du son et de l'image sont convoqués. (...) - Le terme est inopportun car la juxtaposition des deux mots, "livre" et "électronique" apparaît, à première vue, comme antithétique : le livre désigne d'abord le support physique de l'écrit (...) - À cette signification restrictive et antithétique du terme "livre électronique" s'ajoute un statut hypothétique : le "livre électronique" n'est pas encore réalisé, et quand bien même il le serait, son statut demeurerait encore largement indéterminé ; personne ne sait au juste quelle forme exacte il revêtira, non plus que la fonction sociale exacte qui lui sera assignée." GANASCIA Jean-Gabriel, GIS Sciences de la cognition. Le livre électronique : réflexion de prospective. Paris : CNRS, 2000 http://www-apa.lip6.fr/GIS.COGNITION/livr1.html Le e-book est-il le futur du livre ? "Le e-book" est-il encore un livre ? L'expression "livre numérique" a-t-elle un sens ? Le livre traditionnel a-t-il encore un avenir ?" (p. 14) "Du livre objet, on est passé au livre-bibliothèque, au livre interactif, au livre au réseau, au livre multimédia. La dématérialisation du texte, sa dissémination sur les supports les plus variés et la convergence des différents médias laissent deviner que si le livre a un passé, le texte, quant à lui, a un avenir dont le e-book n'est qu'une des figures possibles. " (p. 19) CLEMENT Jean. Des outils pour les lettres. Les Dossiers de l'Ingénierie éducative, n° 32, octobre 2000, p. 14-19 (CNDP / produits et catalogues / revues nationales / Les Dossiers de l'ingénierie éducative)

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http://www.cndp.fr/produits/ 1.1.3 Aperçu des modèles Cyberbouquins Un tour d'horizon des premiers modèles de livres électroniques. Cyberbouquins. Le Monde interactif, 12 janvier 2001 http://interactif.lemonde.fr/dossier/ Test: E-book/livre: le match Comparer livre électronique et livre papier classique n'est pas chose évidente. Mais au final, le livre électronique devrait s'imposer dans la panoplie des objets numériques. Test: e-book/livre : le match. Le Monde interactif, 12 janvier 2001 http://interactif.lemonde.fr/dossier/ La machine à lire Présentation illustrée des modèles les plus courants. Demain, le e-book: dossier de Wanadoo, 2000 http://multimedia.theme.wanadoo.fr/public/actu/article.asp?idn=3553 » - Lire aussi la définition du livre numérique très claire de l’Ecole Nationale Supérieure de Lyon et qui appuie notre bilan méthodologique concernant la polysémie et le flou sémantique constaté: http://www.ens-lyon.eu «Nous lèverons ici la confusion qui règne sur les technologies proches du livre électronique, et sur leur utilisation actuelle dans les bibliothèques françaises. PANORAMA DES APPAREILS, FORMATS ET TECHNOLOGIES La terminologie n’est pas encore bien figée, mais voici à l’heure actuelle celle qui est retenue dans la pratique (et que nous utiliserons ici).1. CE QUE DESIGNE LE LIVRE NUMERIQUE Les livres numériques sont des livres ou des oeuvres dématérialisés sous la forme de fichiers informatiques. Ils peuvent être téléchargés, transportés, archivés et lus sur différents dispositifs électroniques (tels les ordinateurs ou les lecteurs nomades « dédiés »), et ce grâce à un logiciel ou « reader » adequat. Le terme livre numérique désigne aussi bien des livres, à l’origine sur support papier puis numérisés et disponibles au format image (comme la plupart de ceux que l’on trouve sur le site Gallica2 de la BNF), que les ouvrages qui ont directement vu le jour sous forme numérique, et donc disponibles au format texte. CE QUE DESIGNE LE LIVRE ELECTRONIQUE Les livres électroniques sont des appareils portables munis d’un écran, et dédiés à la lecture d’oeuvres numériques. 1. Ces précisions terminologiques s’inspirent de l’article paru dans BBF « Contrat de lecture, une expérience de prêt de livre électroniques en bibliothèques » de Claire Bélisle et Christian Ducharme, et de celui de Denis Zwirn intitulé « librairie numérique de livres numériques » tiré du livre la publication en ligne. 2 Gallica est la bibliothèque numérique de la BNF http://gallica.bnf.fr/ » « Ils sont de la taille d’un livre papier classique, et munis d’un écran de visualisation permettant de lire des documents disponibles par téléchargement. Dans un livre électronique peuvent être stockés entre 20 et 150 livres selon la taille (actuelle) des mémoires internes. Des fonctionnalités permettent, en plus de la lecture, de faire des recherches, d’annoter ou de mettre en relief le texte, de consulter un dictionnaire. Les Québécois ont opté pour le terme livrel3. On parle aussi de lecteur électronique, ou de livre ordinateur. CE QUE DESIGNE LES E-BOOKS Le terme « e-book » semble désigner indifféremment le livre numérique et le livre électronique. Il s’agit, en quelque sorte, du « terme générique ». LES ASSISTANTS PERSONNELS, TABLET PC, SMARTPHONES ET SMART DISLPAYS Les livres électroniques sont à distinguer d’une autre classe d’appareils, qui englobe les PDA (qui sont des assistants personnels, de type Palm Pilot ou Pocket PC), les Smartphones (qui sont des téléphones portables « intelligents »), les Tablet PC (qui sont des véritables ordinateurs portables, au format « écran-tablette »), et les Smart Displays (qui sont des écrans d’ordinateurs « intelligents » et amovibles, permettant d’utiliser l’unité centrale distante de plusieurs dizaines de mètres). Tous ces appareils présentent des fonctionnalités avancées, que l’on ne rencontrait traditionnellement que sur les ordinateurs de bureau : traitement de texte, gestion des rendez-vous et contacts, services de messagerie et de webclipping, lecteur audio (MP3), etc. Ils peuvent également inclure des logiciels de lecture, et c’est dans cette mesure qu’on les rapproche des livres électroniques. D’une certaine façon, et dans le contexte de la lecture, on peut les voir comme des « livres électroniques intelligents ». LES LOGICIELS DE LECTURE OU READERS

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Chaque machine – qu’il s’agisse d’un assistant personnel ou d’un ordinateur – nécessite un logiciel adéquat ou reader pour lire un livre numérique. Les livres numériques existent sous plusieurs formats. A chaque format correspond un reader spécifique : le format LIT est lu par Microsoft Reader, le format PDF par Adobe Reader, le format PDB par PALM Reader, et pour finir le format PRC par Mobipocket Reader. A noter qu’il existe un format universel de livres numériques – le format OEB (Open eBook) – qui repose sur une structure XML et qui peut être lu par toutes les machines. L’ENCRE ELECTRONIQUE Cette technologie, a été imaginée par Joseph Jacobson, professeur au MIT. Elle prévoit qu’un mince feuillet en matière plastique renferme des millions de minuscules capsules ; chacune de ces particules contient des pigments noirs, et des pigments blancs. En appliquant un champ électrique au feuillet, il est possible de faire migrer les pigments soit blancs soit noirs vers la surface, et ainsi générer un affichage. Et cet affichage reste stable lorsque le feuillet est retiré de la source d’énergie. Cette technologie – qui est en cours de développement – permettrait de réconcilier l’agrément tactile du papier, avec les fonctionnalités du numérique. On pourrait alors imaginer des « journaux. 3 Source : Grand Dictionnaire terminologique de l'Office québécois de la langue française. http://www.granddictionnaire.com. 4. http://www.eink.com/technology/index.html /rechargeables », constitués de plusieurs de ces feuillets, voire même des livres entiers, aboutissant à de véritables « codex électroniques ». » - Lire aussi l’enquête sociologique et économique d’Emmanuelle Jéhanno 4 qui définit le livre numérique en ces termes: « Le recensement des principaux articles de presse, parus sur le sujet de l’édition numérique depuis environ un an, témoigne d’un véritable flou lexical et sémantique autour d’une panoplie de termes souvent employés indistinctement (…) les terminologies foisonnent mais aussi les définitions, renvoyant chacune à un aspect de la réalité technique du livre numérique. Seuls les pionniers du livre numérique tentent de figer le vocabulaire afin d’en faciliter la compréhension. Ainsi les promoteurs du village du ebook se sont accordés sur une définition en trois points : un contenu numérisé, un support de lecture électronique, et un logiciel de lecture spécifiquement conçu à cet effet. D’autres acteurs ont axé leur communication sur la distinction entre livre électronique ou e-book (qui ne désigne pour eux que le support de lecture) et ouvrage électronique (qui renvoie au contenu, c’est-à-dire à l’œuvre écrite et stockée sous forme de fichier téléchargeable). Nous verrons plus loin en quoi les définitions proposées nous renseignent sur les stratégies d’acteurs. » - L’édition numérique, entre publication, édition et reproduction: http://lemo.irht.cnrs.fr/43/43-02.htm Cf. cet article intéressant qui analyse la confusion entre publication et impression au sein de l’édition française, (alors que l’édition anglo-saxonne ne connaît pas cette difficulté du fait qu’elle distingue le publisher de l’editor):

« Éditer électroniquement

En effet, si l’expression « édition électronique » est fréquemment utilisée de façon générique, par commodité, comme métaphore d’objets connus, les preuves de son existence, notamment dans les centres d’archivage ou de conservation telle les bibliothèques, sont pour l’instant peu nombreuses : les normes de catalogage existent, mais le catalogage des publications électroniques a-t-il commencé et est-il systématique ; la veille pour la mise à jour des URL a-t-elle été prévue? Les études sur la pérennité des supports, l’archivage, existent, en atteste le document disponible sur le site du Ministère de la culture et les questions y sont bien posées, mais il y apparaît que les Français sont peu actifs…. Beaucoup de ministères, de professionnels sont concernés et les problèmes que soulève la question de la longévité des ressources électroniques et celle de la nécessité d’opérer des choix parmi les documents éveillent l’intérêt. Toutefois, à la lecture des programmes et des comptes rendus des nombreuses journées sur ces thèmes diffusés, notamment, par Biblio-fr, il est un peu inquiétant de constater que les programmes s’articulent autour des questions techniques, juridiques, économiques, mais semblent ignorer les mutations professionnelles qui en résultent. Les écrits restent allusifs sur la redéfinition des métiers, voire l’émergence de nouveaux métiers: à quand la déclinaison des compétences humaines nécessaires à la mise en œuvre d’une chaîne éditoriale sérieuse pour l’édition électronique ?

Jusqu’à présent, il est difficile pour l’auteur désireux de publier « électroniquement » de distinguer parmi les outils, les services proposés, ceux qui permettent autre chose qu’une simple « mise en forme » du document source à fin de publication : quel(s) format(s) choisir ? De quelle assistance éditoriale dispose-t-il ? Quels sont

4 Emmanuelle Jéhanno, Enquête sur la filière du livre numérique, Paris, 2000, Ed.00h00.

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les instruments de diffusion ? Les interrogations foisonnent et les réponses sont incertaines, car « Internet » n’est pas seulement un espace technique sophistiqué mais également un « territoire » que des partenaires publics ou/et privés tentent de se partager. Les questions économiques et politiques, voire les questions de société, animent les débats et les actions. Les choix qui en résultent sont souvent les fruits de la recherche d’un équilibre entre pragmatisme et audace en attendant que les enjeux soient mieux connus.

Nous sommes encore au temps des « premiers pas », les éditeurs commerciaux, qui s’aventurent dans l’édition électronique, adoptent une politique de diversification de leurs produits et travaillent à la complémentarité des supports. Cependant, ils n’attachent pas la même importance aux produits électroniques puisque ceux-ci sont difficiles à commercialiser ou, plus précisément, à facturer. La démarche est ici dictée par la fée publicité qui sait si bien convaincre les indécis; à peu de frais, l’éditeur modernise son activité sans prendre de gros risques. Ce choix stratégique n’est pas pour autant sans intérêt pour la recherche, ainsi les éditions Champion, en choisissant l’ARTLF pour le stockage et la consultation des textes sans apparat critique qu’elles éditent, permettent aux chercheurs, après une simple identification, d’accéder aux ressources. Des organismes publics peuvent parfois se montrer plus jaloux de leurs privilèges et nous avons tous en mémoire les coûts élevés de la communication d’articles via l’INIST. Cet organisme a depuis adopté une politique plus souple, mais la question du paiement de l’information scientifique, par les auteurs des dites informations et ceci à des fins de recherche, soulève toujours l’indignation. La Lettre Ménestrel intitulée Gratuit/Payant: quelques réflexions sur les modèles de diffusion de l’information historique sur l’Internet Privé/Public, a été pour Pierre Portet et pour Gautier Poupeau, à sa suite, l’occasion de brosser un tableau récent de la question, je vous invite à vous y reporter.

En tout état de cause, nous devons nous garder de caricaturer : Privé/Public, Gratuit/Payant, nous savons tous que le nerf de la guerre – nous ne sommes pas imperméables, bien que médiévistes, aux débats de notre temps – est le financement. Les invites faites aux chercheurs à s’ouvrir sur le monde de l’entreprise nous laissent perplexes et si nous devions jouer quelque rôle en ce domaine, cela serait sans doute à revoir nos rapports avec les éditeurs et plus encore avec les diffuseurs. Sur ce chapitre, nous attendons toujours une étude sérieuse sur le marché du lectorat des études médiévales; l’édition scientifique est mieux dotée. Devoir argumenter sur « l’impact », la « rentabilité » des entreprises éditoriales, sans disposer d’aucun instrument de mesure, ni de rapport solide sur la question est très désagréable. La pugnacité des chercheurs dans la défense de leur discipline pourrait commencer par l’exigence du client-auteur ou usager-auteur, selon la nouvelle terminologie : combien de livres sont-ils publiés et combien d’exemplaires sont-ils vendus ? Quels sont les éditeurs qui s’intéressent à nos domaines et le font-ils toujours « à perte » comme on nous le laisse entendre ? Avons-nous à jouer un rôle de soutien de la petite édition afin de contrarier la possibilité de voir un « Elsevier »1 pointer son nez dans nos disciplines ? Une enquête étoffée montrerait peut-être alors que la « massification » des universités n’a pas eu que des effets pervers… et que d’anciens étudiants achètent des livres d’histoire. Cette hypothèse résolument optimiste, voire utopiste, reste à démontrer, mais elle nous permet agréablement de nous affranchir d’une rhétorique peureuse et frileuse que nous partageons avec d’autres. Au-delà des apparences, nous observons une similarité d’attitude entre les éditeurs traditionnels et les institutions de recherche : « être présents sur le web » par crainte de ne plus « être vus », voire de disparaître. Le moteur de la crainte nourrit étrangement l’innovation, mais il force à agir.

Par ailleurs, si l’édition traditionnelle est fortement hiérarchisée – il n’est pas égal de publier chez Brepols plutôt que chez Tarabuste ou bien encore au sein de presses universitaires – l’objet livre jouit d’un prestige ancien et son existence est favorable à son auteur aux yeux de ceux qui l’évaluent. En revanche, l’édition électronique souffre d’un manque de reconnaissance institutionnelle. La réalité du monde académique freine les initiatives car malgré les injonctions à « mettre en ligne » des institutions de tutelle, CNRS ou Université selon les cas, il est peu hasardeux d’affirmer que la part faite aux éditions électroniques lors des évaluations des travaux, par le Comité National notamment, est inexistante ou presque. Ainsi, lorsque l’École des chartes décide de publier le Cartulaire blanc, avec son soin coutumier – les conditions de la chaîne éditoriale scientifique et technique y sont remplies – nous pouvons avoir l’espoir raisonnable de voir dans les années à venir les choses évoluer favorablement.

Toutefois, nous devons être attentifs aux motivations qui déterminent le choix du support électronique : est-il choisi pour son potentiel technique dans la représentation et la lecture d’une source, est-ce pour répondre à des exigences scientifiques ou pour des raisons budgétaires ? Ces dernières ne sont pas à terme recevables, car il est désormais connu que le coût n’est guère moindre. Idéalement, le choix du support électronique devrait être synonyme de valeur ajoutée scientifique… et ce souhait figure dans le texte de présentation du CCSD du CNRS, souhaitons que cette

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incitation ne soit pas un vœu pieux ! Alors l’édition électronique, avec lettres de noblesse, c’est-à-dire avec tous les attributs scientifiques et techniques, énoncés dans la définition du TLF pourra trouver sa place dans la tradition riche du savoir éditorial. Pour ce faire, elle doit éviter l’écueil de la « publication au rabais », du « mieux que rien » et batailler pour que de sa naissance dans le cerveau de l’auteur ou des auteurs, à son archivage, les étapes de sa conception, de sa diffusion et de sa conservation soient clairement définies. Il est important que le choix d’un support soit le fruit d’une intention, clairement exprimée, afin que nous disposions d’éléments objectifs pour fixer les usages, voire décider de la durée de vie de telle ou telle « édition ». »

Donc cette extraction des données d’informations sur le web nous montre que la pluralité des termes semble être fortement liée à un certain flou conceptuel. En effet, la multiplicité des informations, l’aspect disparate des informations caractérise le web et de ce fait, l’édition électronique car il y a une difficulté à définir cette forme de publication nouvelle qui s’incarne dans un support, le baladeur, l’Ipad, la tablette etc. Donc la multiplicité des supports et des marques augmente certes la capacité du marché et donc de l’offre mais en même temps, il y a une confusion relative à la notion de lecture, de contenus et de sens même de l’objet qui se résume à sa fonctionnalité seulement. Le support apparaît actuellement trop important alors qu’en réalité l’intérêt de la technologie du numérique est de développer le savoir et la diffusion des connaissances (en principe). Donc, nous ne sommes plus dans une relation de dépendance « partielle » et à notre sens, c’est une des dimensions qui pose problème : le support ne dépasse-t-il pas le livre? D’autant que la question fondamentale sous-jacente au numérique et en particulier au secteur économique très important que constitue le secteur de l’édition, est une question de financement, de subvention et pas seulement de culture. C’est pourquoi, les différents acteurs en présence s’opposent et confrontent leurs intérêts. Cf. l’article de Michel Valensi, directeur des Editions de l’Eclat qui signa une convention avec Google books qui définit l’édition électronique en ces termes5 et qui révèle profonde ambivalence du sujet y compris pour les éditions de livres électroniques: « 1. Le numérique nous contraint de repenser la question des supports. 2. Le livre est irremplaçable. 3. Donner à lire n’est pas incompatible pour vendre des livres. » On connaît d’ailleurs la colère que suscita la signature de tels accords avec Google books au sein du reste de l’édition traditionnelle qui demeure sous pression face à la puissance matérielle et financière de Google. Les enjeux sont donc à la fois économiques c’est-à-dire monopolistiques et conceptuels. 2.2. L’édition électronique en France et la question de la numérisation de masse des ouvrages. L’édition française s’est mise peu à peu à l’édition électronique mais le chiffre d’affaires du livre électronique représente environ 1% des ventes. L’intérêt comme nous l’avons souligné est de nature économique car le projet de l’édition électronique est essentiellement la numérisation massive des œuvres culturelles notamment celles appartenant au domaine public (où le droit d’auteur ne s’applique plus). On assiste d’un côté à ceux qui s’allient à la politique de Google books et de l’autre ceux qui s’insurgent en raison du non respect de la propriété intellectuelle et de la concurrence déloyale. En fait, Google books n’est qu’un des aspects de cette immense « machine » mondiale et sa fonction même est de diffuser gratuitement l’information. Rappelons l’idéologie ou du moins les « valeurs » humanistes attachées au projet des créateurs du projet Gutenberg… Donc Goggle books en imposant de fait sa domination économique et sa « mainmise » sur les patrimoines culturels européens et autres pose nécessairement question. Donc, au niveau des éditeurs français, eux-mêmes détenteurs d’un monopole du livre en France (sur les plus petites structures dites maisons indépendantes), il y a la crainte de se voir hâper des parts de marchés et bénéfices considérables. Effectivement, les maisons d’édition classiques et affiliées à des grands groupes devront nécessairement s’adapter au livre numérique sans quoi leur capacité de négocier n’en sera que plus limitée : voir l’articule de Michel Valensi intitulé « Faut-il une grande cuillère pour signer avec Google ? » : http://www.lyber-eclat.net/google.html. Se pose donc à travers la problématique du droit d’auteur français très différent du copyright américain (tout comme l’ensemble du droit civil anglo-saxon) la question de la numérisation de masse. Comment numériser en un temps proche le maximum d’œuvres ? Comment pallier au problème du « piratage » des œuvres qui mettrait encore plus à

5 Op.cit., Les Cahiers de la librairie, Le livre à l’ère du numérique, Paris, Ed. SLF, Novembre 2006.

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mal l’édition ? Comment faire face au monopole de Google au quotidien, ce que certains auteurs appellent « l’hégémonie anglo-saxonne » ? Bruno RACINE dans son livre Google et le nouveau monde définit très clairement la « révolution Google » et l’aspect paradoxal des critiques européennes : « (…) Google est tout sauf un vulgaire contre-facteur ou un monopole classique. Yann Moulier-Boutang souligne à quel point l’hégémonie de Google s’installe avec le consentement (hic) actif des utilisateurs, matérialisé par les quelque quatorze millions de clics enregistrés chaque seconde sur la planète- y compris lorsqu’ils sont bien sûrs le fait de ses dénonciateurs… C’est à juste titre qu’il décrit Google comme une nouvelle forme de capitalisme… ». En effet, Google exerce une domination technologique et unique incontestable sur les maisons d’édition tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Il a su s’allier aux presses universitaires américaines et trouver un compromis avec les maisons d’édition américaines qui lui étaient défavorables (notamment lorsqu’il a numérisé massivement des œuvres sous copyright sans l’autorisation des maisons d’édition américaines) ; en France, il cherche aussi à s’allier aux maisons d’édition électroniques qui disposent directement d’un catalogue Google books et d’une marge de bénéfices sur la diffusion des ouvrages. C’est clairement la constitution d’un monopole indirecte sur toutes les maisons d’édition y compris celles spécialisées dans le livre électronique. Mais la nature même du marché et ses fonctionnalités liées au web imposent Google… Donc c’est complexe et difficile. La confrontation judiciaire entre Google et les grandes maisons d’édition françaises classiques : les éditions La Martinière font condamner Google pour contre-façon en 2009 car Google a numérisé environ 3000 à 4000 ouvrages du catalogue des éditions de la Martinière sans son consentement ni paiement des droits d’auteurs… Cette affaire au retentissement considérable annonça la nature des enjeux qui conditionnent le développement du livre numérique en France et la nécessaire préservation du patrimoine culturel et littéraire européen. - Les relations entre les différents acteurs de l’édition : les maisons d’édition, les bibliothèques, les libraires et l’Etat. La numérisation de masse s’est essentiellement développée à travers les bibliothèques numériques publiques et les projets de bibliothèques numériques européennes (Gallica, Europeana). Or on constate en même temps que même si les bibliothèques n’adhèrent pas au projet Google, elles permettent le développement du livre numérique et ne favorisent pas forcément la collaboration avec les maisons d’édition. Donc d’une part les maisons d’édition françaises se trouvent confronter au développement gratuit du livre numérique (même si à l’heure actuelle les fonds numérisés sont essentiellement des fonds anciens) et en même temps à une refonte du droit d’auteur et à l’apprentissage de la pratique de ces nouvelles technologies. L’intervention de l’Etat français est d’ailleurs dans le sens de cette volonté de réguler un marché à l’équilibre devenu fragile et où les différents acteurs traditionnels de la chaîne du livre s’opposent. On connaît le peu d’engouement des libraires face au développement d’Amazon qui domine la librairie électronique mondialement : voir l’article suivant sur le site du SLF: http://www.syndicat-librairie.fr/fr/le_slf_souligne_les_nombreuses_interrogations_soulevees_par_l_accord_entre_hachette_livre_et_google « Sur le fond et malgré l'absence d'informations sur le contenu précis du protocole, cet accord acte le rôle dominant de Google dans la numérisation, l'indexation et la diffusion des œuvres, y compris commerciale. En France, ce rôle est aujourd'hui limité, dans le cadre du protocole, aux œuvres indisponibles dans le circuit commercial. Aux Etats-Unis, la filiale d'Hachette livre a néanmoins élargi ce partenariat à la vente des nouveautés par Google. Dans cette configuration, Google devient ainsi, pour les libraires, à la fois l'un de leurs concurrents majeurs dans la diffusion commerciale des œuvres, l'un de leurs fournisseurs potentiels de contenus et de services et le principal portail d'accès du public vers leurs sites Internet. Cette situation de dépendance à l'égard d'un concurrent soulève de multiples interrogations et appelle de la part des libraires une vigilance particulière. »

Cette contradiction structure toute la chaîne éditoriale française et américaine: Google numérise et en même temps fournit de l’information à ceux à qui il « prend » l’information. L’action des conglomérats et grands groupes d’édition est donc déterminante puisque l’indépendance de toutes les maisons d’édition, y compris celles qui sont dominantes actuellement sur le marché, dépendra des conditions du partenariat avec Google. Donc Google books remet en cause toute la structure de l’édition française et impose la primauté des lois de l’économique.

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Conclusion: Notre recherche sur le livre numérique a pour corollaire la qualité et la préservation du livre. Nous avons essayé de délimiter les contours et de montrer la complexité des enjeux. L’idée fondamentale est de savoir quel est l’avenir du livre; livre et non document car cela relève d’une problématique différente. Le livre numérique ou numérisé nous montre que le métier de l’éditeur électronique tend à ressembler au « copiste » de l’époque de Gutenberg (malgré le décalage technologique important) car la fonction de l’éditeur électronique s’en rapproche: il reproduit, donne des possibilités d’impression directe et numérise. C’est un des aspects de ce nouveau métier et qui nous fait comparer certains éditeurs électroniques à des nouveaux imprimeurs électroniques. D’autre part, les possibilités données par le livre numérique sont considérables dans certains secteurs éditoriaux (encyclopédie, dictionnaire, revues scientifiques etc.). La question fondamentale est donc de savoir comment adapter cette innovation technologique très intéressante au livre au quotidien tout en assurant l’indépendance des savoirs, la qualité des ouvrages et des œuvres et l’accès à tous à cette forme de «révolution des esprits». Il s’agit donc de trouver des alternatives au monopole économique et culturel proposé par Google non pas en refusant le livre numérique mais en développant des partenariats privilégiés avec les acteurs classiques de l’édition et notamment les maisons et librairies indépendantes afin d’éviter l’uniformisation à outrance des contenus et des formes de création. Voir le site très intéressant: http://www.alliance-editeurs.org

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Bibliographie: - R.ALBERTO, F.COMBES, J.FAUCILHON, E.HAZAN, H.KORB, F.SALBANS, A.SCHIFFRIN, J.VIDAL, Le livre: que faire? , Paris, Ed. La Fabrique, 2008. - Évelyne BROUDOUX et Ghislaine CHARTRON (dir.), Document numérique et société, Actes de la conférence DocSoc-2006 Semaine du document numérique, Paris, Ed. ADBS, 1e collection, 2006. - Marin DACOS, Pierre MOUNIER, L’édition électronique, Paris, Ed. La Découverte, coll. Repères, 2010. - DIGIMIND, Le Web 2.0 pour la veille et la recherche d’information, Paris, Ed. Digimind, Juin 2007. - Emmanuelle JEHANNO, Enquête sur la filière du livre numérique, Paris, Ed. 00h00, 2000. - Les Cahiers de la Librairie Française, Le livre à l’ère du numérique, Paris, n°05, Novembre 2006. - Bruno PATINO, Le devenir numérique de l’édition, du livre objet au livre droit, Paris, Ed. La Documentation Française, 2008. - Bruno PATINO, Rapport sur le livre numérique, Ed. du Ministère de la Culture et de la Communication, Paris, 30 Juin 2008. - Fabrice PIAULT, Le livre, la fin d’un règne, Paris, Ed. Stock, 1995. - Bruno RACINE, Google et le nouveau monde, Paris, Ed. Plon, 2010. - André SCHIFFRIN, L’Edition sans éditeurs, Paris, 1999, Ed. La Fabrique. -André SCHIFFRIN, Le contrôle de la parole, Paris, 2005, Ed. La Fabrique. - Revue Terminal, La propriété intellectuelle emportée par le numérique ? , n°102, Paris, Ed. L’Harmattan, coll. Automne- Hiver 2008-2009. - Jean-Claude UTARD, Cours sur l’édition française, Paris, Ed. Mediadix, Octobre 2007. - Sites Internet: - Le Centre National du Livre: www.centrenationaldulivre.fr Dossier du CNL « Subventions pour la création d’une édition multimédia ou d’un projet numérique innovant ». - Le Syndicat National du Livre: http://www.sne.fr - http://www.culture.gouv.fr - http://www.syndicat-librairie.fr/fr/definitions - http://www.accueillirlenumerique.com/2008/06/10/glossaire/ - http://www.bnf.fr/pages/infopro/numerisation/num_spar.htm

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- http://cat.inist.fr/ - http://www.dicodunet.com - http://fr.wikipedia.org Et tous les sites cités en partie 1 et 2.

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Annexes:

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