conseil de la cooperation culturelle
TRANSCRIPT
Strasbourg,le 7 octobre 1999 CC-Cult (99) 33A(French only)
CONSEIL DE LA COOPERATION CULTURELLE
PROGRAMME EUROPEEND'EXAMEN DES POLITIQUES CULTURELLES NATIONALES
LA POLITIQUE CULTURELLEEN ROUMANIE
RAPPORT NATIONAL
Octobre 1999
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Table des matiĂšres
Page
QU'EST-CE QUE LA CULTURE ROUMAINE ?âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ. 05
PREMIĂRE PARTIE : DĂFINITION DE LA STRATĂGIE âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 16
I. Les programmes du gouvernement et le domaine de la culture âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ.. 17
II. La culture dans le systĂšme de lâadministration publique de Roumanie âŠâŠâŠ.. 20
III. Principes fondamentaux de la stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale du ministĂšre de la Culture âŠ. 25
IV. Lâinitiative privĂ©e âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 44
DEUXIĂME PARTIE: LâETAT DES CHOSES âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ.. 48
I.. En quĂȘte dâune lĂ©gislation rĂ©aliste et stimulante âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 49
II. Institutions du spectacle âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ. 60
III. Le dĂ©veloppement de lâaudiovisuel en Roumanie âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ. 71
IV. Les livres et les bibliothĂšques ........................................âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 94
V. Le cadre de manifestation de lâart roumain contemporain âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 108
VI. InterculturalitĂ© et culture des minoritĂ©s âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ. 119
VII. Le patrimoine culturel âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 129
VIII. LâĂ©ducation permanente â Les centres et les foyers culturels ........................⊠140
IX. Relations internationales âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ.âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ 147
ANNEXES âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ.. 156
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Ont participĂ© Ă lâĂ©laboration de ce texte :
M.Petre GURAN, Chercheur, Institut des Ă©tudes sud-est europĂ©ennesMme Delia MUCICA, SĂ©cretaire gĂ©nĂ©rale au ministĂšre de la CultureM.Eugen VASILIU, SĂ©nateur; PrĂ©sident de la Commission culture, arts et mĂ©dia du SĂ©natM.Virgil NITULESCU, Conseiller, Commission pour la culture de la Chambre des DĂ©putĂ©sM.Horea MURGU, Professeur universitaireM.Horia MATEI, Historien; professeur universitaireM.Gheorghe BULUTA, Chercheur; BibliothĂšque « Sadoveanu »-BucarestM.Adrian GUTA, Professeur universitaireM.Liviu RUS, Directeur de lâInstitut interculturel de TimisoaraM.Dan MATEI, Directeur, Institut de la mĂ©moire culturelleM.Ioan DRAGAN, Centre de recherches de lâAcadĂ©mie RoumaineM.Vladimir SIMON, Directeur gĂ©nĂ©ral, Direction gĂ©nĂ©rale des Relations internationales du ministĂšre de la CultureM.Radu VALTER, version française
On a utilisĂ© des donnĂ©es du Premier Sondage dâopinion sur la consommation culturelle rĂ©alisĂ©,en 1998, Ă lâinitiative du ministĂšre de la Culture, par lâInstitut de Marketing et des Sondages(IMAS), dirigĂ© par M.Alin TEODORESCU.
Ce Rapport sâinscrit dans le cadre du Programme âEvaluation des politiques culturelles nationalesâ du Conseil de lâEurope (Division des politiques et de lâaction culturelles) et a Ă©tĂ© lancĂ© et rĂ©alisĂ© par la, Direction gĂ©nĂ©rale des Relations internationales du ministĂšre de la Culture, le DĂ©partement pour lâintĂ©gration europĂ©enne âDirecteur gĂ©nĂ©ral: M.Vladimir SIMON; chargĂ©e de mission: Mlle Dorina BODEA-sous la coordination de Mme Maria BERZA, secrĂ©taire dâEtat, approuvĂ© et soutenu par Ion CARAMITRU, ministre de la Culture.
On a pris en compte dans cette version finale du Rapport toutes les observations et lesrecommandations de spécialité des directions du ministÚre de la Culture, pour lesquelles nousleur remercions:
Direction Générale des Etablissements, Centres et Inspectorats pour la Culture:directrice générale, Mme Adriana TANASESCUDirection de la Culture Ecrite et des BibliothÚques: directrice, Mme Ana ANDREESCU Direction Générale du Patrimoine Culturel National:Directeur général, M.Sergiu NISTORDirection des Minorités Nationales:directeur, M.Carol KonigDirection des Arts Visuels:directrice, Mme Simona TANASESCUDirection Générale des Arts du Spectacle:directeur général, M.Vladimir POPESCU-DEVESELUDirection des Ressources FinanciÚres, Développement: directrice, Mme Georgeta BUTNARIU
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Politiques et stratégies culturelles
«/.../ Pour ce qui est de la culture crĂ©atrice, la sociĂ©tĂ© roumaine ne se rend encore pas compte de lâimportance du problĂšme, car elle ne comprend pas lâinsigne valeur de la fonction et de la force sociale de lâintelligence./.../
Les principes qui devront nĂ©cessairement se trouver Ă la base dâunepolitique dâEtat de la culture et qui se dĂ©gagent du bref exposĂ© prĂ©sentĂ© nesauraient ĂȘtre les suivants :
1.La culture supĂ©rieure crĂ©atrice ne peut ĂȘtre dissociĂ©e de la culture du peuple
2.La culture ne peut ĂȘtre imposĂ©e dâen haut ; elle est une affairepersonnelle et doit donc vivre dans une atmosphĂšre de libertĂ©, de spontanĂ©itĂ© et de caractĂšre national
3.La culture doit sâĂ©difier sur les caractĂ©ristiques nationales qui devront ĂȘtre examinĂ©es par la mĂ©thode de la monographie sociologique
4.Les institutions dâEtat qui ont la responsabilitĂ© dâorganiser la culturenationale doivent bĂ©nĂ©ficier dâune trĂšs large autonomie
5.De telles institutions ne peuvent se donner comme but de créer la culture,mais seulement les conditions favorables à son développement, décelant,stimulant et organisant la collaboration de tous les éléments culturels du pays/.../ »
DIMITRIE GUSTI«La politique de la culture et lâEtat culturel»ConfĂ©rence donnĂ©e le 10 juin 1928 dans le cycleorganisĂ© par lâInstitut social roumain au sujet de laPolitique culturelle
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QUâEST-CE QUE LA CULTURE ROUMAINE ?
Y-a-t-il de rĂ©ponse Ă une telle question ? Non! Câest pourtant la questionobsĂ©dante de toute petite culture,. de toute culture nationale. A-t-elle unespĂ©cificitĂ©? Quelle est son originalitĂ©? Quel est finalement son rapport avec laculture universelle? Cette dichotomie, culture nationale / versus / cultureuniverselle, hante les esprits des Roumains depuis leur Ăąge scolaire, car les objetsdâĂ©tudes comprennent tous cette distinction: littĂ©rature roumaine - littĂ©ratureuniverselle, histoire roumaine - histoire universelle, gĂ©ographie roumaine -gĂ©ographie universelle.
En Ă©valuant aujourdâhui les politiques culturelles de lâEtat roumain serait-on en mesure dâobjectiver une telle perspective ? Celle-ci est-elle nĂ©cessaire pourprĂ©parer une bonne politique culturelle?
Par consĂ©quent dans cette introduction on va analyser le rapport national- universel dans la culture roumaine. Un deuxiĂšme aspect important sera laliaison entre le rĂ©gime politique et la politique culturelle, ainsi quâune certaineindĂ©pendance de la culture par rapport aux politiques culturelles idĂ©ologiques.
La participation de lâespace politique roumain Ă la culture byzantine tardive et Ă la culture postbyzantine
Les premiers tĂ©moignages de lâappartenance de lâespace politique roumainĂ la culture byzantine datent du XIVe siĂšcle. Ce fait met en lumiĂšre lacorrespondance Ă©troite entre le rĂ©gime politique et la forme de la culture. Tandisque SĂąn Nicoara, lâĂ©glise catholique de Curtea de Arges , datant du XIVe siĂšcle,nâest plus quâune ruine, SfĂąntul Nicolae Domnesc, chapelle palatine et cathĂ©dralemĂ©tropolitaine dans la mĂȘme ville et du mĂȘme siĂšcle, a survĂ©cu aussi bien quelâorientation politique quâelle reprĂ©senta. Du choix politique des princes de laValachie et de la Moldavie au XIVe siĂšcle, qui fut Ă©galement ecclĂ©siastique et spirituel1, rĂ©sulte la premiĂšre culture roumaine2. Cette culture est lâoeuvre de lafoi chrĂ©tienne dans sa forme byzantine, exprimĂ©e en langue slave. A lâĂ©poque, laoikumene byzantino - slave connaissait dĂ©jĂ des diffĂ©rences sensibles, quinâĂ©taient peut-ĂȘtre pas irrĂ©conciliables, dâavec la christianitas latine. Celanâimplique pas de voir dans la diffĂ©rence des cultures Ă lâouest et Ă lâest delâEurope simplement une consĂ©quence de cette dĂ©chirure de la chrĂ©tientĂ©, celle-ci
1 Il sâagit de la crĂ©ation au XIVe siĂšcle des metropolies de Curtea de Arges en Valachie et de Suceava enMoldavie sous lâautoritĂ© du patriarcat de Constantinople, ce que signifie la confirmation ecclĂ©siastique delâappartenance au christianisme oriental.2 Daniel Barbu, Byzance, Rome et les Pays Roumains. Essai sur la production politique de la foi, Studia Politica 2,Bucure[ti, 1998, passim
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ayant été depuis longtemps repoussé au niveau de détail par les circonstancespolitiques ultérieures et surtout celles récentes3.
LâentrĂ©e de lâespace politique entre les Carpathes, le Danube et le Dnjestre(les Etats mĂ©diĂ©vaux de la Valachie et de la Moldavie) dans la sphĂšre dâinfluencepolitique et culturelle de lâEmpire romain dâOrient, ainsi que lâentrĂ©e de lâespacepolitique Ă lâintĂ©rieur des Carpathes (le voĂŻvodat de Transylvanie) dans la doublesphĂšre dâinfluence politique et culturelle du premier et du Royaume apostoliquede Hongrie, reprĂ©sentent lâunique et dĂ©finitive intĂ©gration de ces rĂ©gions Ă lâEurope politique4 et culturelle. La participation constante des Pays Roumains,Moldavie, Transylvanie et Valachie, au jeu politique europĂ©en, a Ă©tĂ© biendĂ©montrĂ©e par lâhistoriographie roumaine du dernier siĂšcle. La crĂ©ation culturelleau Moyen Ăge tĂ©moigne dâune part dâun enracinement spirituel, il sâagit du christianisme oriental dâexpression slave, mais aussi dâune conscience fortedâappartenance Ă la latinitĂ©. Par ces deux dimensions, elle sâavĂšre europĂ©ennetout en Ă©tant diffĂ©rente du main stream culturel occidental.
Dans lâĂ©valuation de cette diffĂ©rence culturelle, depuis le XIXe siĂšcle uncourant important de lâhistoriographie roumaine5 sâest attachĂ©e Ă dĂ©noncer unmoment dâĂ©clipse de la Valachie et de la Moldavie du concert europĂ©en: câest lâĂ©poque phanariote. Entre 1712, pour la Moldavie, 1716, pour la Valachie6, et 1821, lâEmpire ottoman a imposĂ© comme princes des deux Pays Roumains desGrecs, habitants du quartier Phanar de la capitale ottomane. Ceux-ci avaient presque le statut de fonctionnaires ottomans et Ă©taient considĂ©rĂ©s en tout cas plusfidĂšles Ă lâEmpire que les princes du pays. Leur domination apporta aussi lesmodes vestimentaires et alimentaires orientales, une prĂ©sence plus importante depopulations turque et grecque dans les deux pays et par cela une influencelinguistique significative.
La rĂ©volution nationale au XIXe siĂšcle a eu comme cible, successivement,en fonction des circonstances politiques, les Phanariotes et les Turcs. Le point dâaccusation a Ă©tĂ© les moeurs instaurĂ©es par ceux-ci. Le tribut lourd et laparticipation militaire que demandaient lâEmpire ottoman et le fait que le trĂŽneĂ©tait achetĂ© avec des fortes sommes par les divers prĂ©tendants phanariotes, dont lâintĂ©rĂȘt pouvait ĂȘtre lâenrichissement, ont crĂ©Ă© une pression fiscale pesante. Enplus, lâadministration du pays se faisait par des acolytes du prince en place, qui
3 La contribution de Samuel P. Huntington au sujet des lignes de conflits Ă lâintĂ©rieur de lâEurope nous est connu.NĂ©anmoins on la rejĂšte sans pouvoir se pencher sur la rĂ©futation. Pourtant les principaux arguments apparaĂźtronsau long du texte.4 Daniel Barbu, Byzance, Rome et les Roumains. Essai sur la production politique de la foi au Moyen Ăge, StudiaPolitica 2, Bucure[ti, 1998, p. 143 - 159, le chapitre âLa Valachie et le Concile de BĂąleâ, dans lequelle lâauteurdĂ©couvre une participation roumaine Ă ce quâil appelle la derniĂšre grande assemblĂ©e paneuropĂ©enne du MoyenĂge.5 Lâoeuvre reprĂ©sentative de ce courant: Pompiliu Eliade, Lâinfluence française sur lâesprit public en Roumanie,thĂšse de doctorat soutenue Ă Paris dans les annĂ©es â90 du XIXe siĂšcle.6 Ces dates reprĂ©sentent une realitĂ© institutionnelle, moins importantes pour la signification morale et culturelle delâĂ©poque phanariote.
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leur vendaient les diverses charges administratives. Ainsi les Phanariotes,symboles de la malhonnĂȘtetĂ© et des prĂ©varications les plus diverses, sont devenusles ennemis par excellence de lâeuropĂ©anitĂ© des Roumains.
La politique impĂ©riale russe dâannexions territoriales aux dĂ©pens delâEmpire ottoman et les abus lors des occupations militaires russes des PaysRoumains aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, ont crĂ©Ă© le deuxiĂšme ennemi delâeuropĂ©anitĂ© des Roumains: lâEmpire âasiatiqueâ des Tsars. Par voie deconsĂ©quence, lâhĂ©ritage slave, trĂšs important dans la langue roumaine, est devenu la cible des linguistes latinisants.
Lâalliance de ces deux thĂšmes a conclu Ă un rejet assez gĂ©nĂ©ralisĂ© delâAncien RĂ©gime, Moyen Ăge7 compris, avec le modĂšle culturel que celui-ciavait dĂ©veloppĂ©. Pourtant en 1937 lâouvrage de lâhistorien Nicolae Iorga Byzance aprĂšs Byzance, formule qui a fait une grande carriĂšre dans lâhistoriographieuniverselle, ouvre la voie Ă une nouvelle Ă©valuation des Phanariotes, dans uncontexte de rĂ©cupĂ©ration du Moyen Ăge roumain. N. Iorga dĂ©montre dans sonlivre que la culture roumaine du Moyen Ăge jusquâĂ la fin de lâĂ©poque desPhanariotes fait partie dâun paradigme culturel qui sâĂ©tend pour certaines Ă©poquesde la Mer Blanche jusquâau Mont SinaĂŻ, de TrĂ©bizonde jusquâĂ San Giorgio deiGreci Ă Venise (pourquoi pas jusquâĂ TolĂšde par Domenikos TheotokopoulossurnommĂ© El Greco?) Câest une culture qui sâexprime Ă travers les oeuvresdâAndreĂŻ Roublev, par la redĂ©couverte du platonisme dans les universitĂ©sitaliennes, par lâĂ©cole artistique crĂ©toise, les fresques extĂ©rieures de la Bucovine(rĂ©gion du nord de la Moldavie) et le monastĂšre de Vacaresti, fondation du premier prince phanariote, Nicolas Mavrocordat8.
MalgrĂ© cela et contre cela, on pourrait dire que la culture roumainemoderne est nĂ©e avec un double complexe: dâĂȘtre infĂ©rieure et non-europĂ©enne.
Le complexe dâinfĂ©rioritĂ© et la dĂ©nonciation de ce complexe
Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, les Roumains se trouvent sous le rĂ©gimephanariote en Moldavie et Valachie, sous lâadministration autrichienne et ladomination fĂ©odale hongroise en Transylvanie. LâĂ©mancipation nationale est ainsi le phĂ©nomĂšne politique fondamental de lâhistoire des Roumains dominant toute manifestation culturelle. Pour les Transylvains, lâĂ©mancipation nationaleavait tout dâabord un aspect social. La population roumaine Ă©tait dans sa grandemajoritĂ© rurale et asservie jusquâĂ la fin du XVIIIe siĂšcle. La confession desRoumains, lâorthodoxie, non-reconnue jusquâau dĂ©but du XVIIe siĂšcle, continuadâĂȘtre marginalisĂ©e sous lâadministration autrichienne. Par contre, la crĂ©ation
7 Le Moyen Ăge dans les PrincipautĂ©s Roumaines sâĂ©tend jusquâĂ la fin du XVIIe siĂšcle.8 Le monastĂšre de Vacaresti a Ă©tĂ© rasĂ© par les bulldozers de Ceasescu dans le plan de âsystĂ©matisation de la villeâ,dont furent victimes plus dâun tiers des anciens quartiers de Bucarest.
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dâune Ă©glise de rite oriental unie Ă Rome en 1701 nourrissait lâespoir desRoumains dâaffirmer une dignitĂ© nationale.
Ainsi, pour les Roumains de Transylvanie, lâĂ©mancipation nationale est vue comme le rĂ©veil dâun sommeil millĂ©naire dĂ» aux âennemis barbaresâ9,ennemis de la civilisation, Ă laquelle les Roumains sâattachent par voiegĂ©nĂ©alogique (descendants de la colonisation romaine). Le mouvement intellectuel LâĂ©cole transylvaine (Scoala ardeleana) dĂ©veloppe tout unprogramme de sciences nationales, dont la tĂąche est de dĂ©montrerlinguistiquement et historiquement la latinitĂ© du peuple roumain. La bourgeoisieroumaine, encore minoritaire dans les villes de la Transylvanie au XIXe siĂšcle,continua la tradition intellectuelle de ce mouvement. Cette bourgeoisie,directement en conflit avec lâadministration hongroise depuis la crĂ©ation de ladouble monarchie des Habsbourg (1867), regardait vers Vienne et lâempereurcomme un sauveur et sâintĂ©gra culturellement dans la Mitteleuropa. Ce fut moinsle cas pour la majoritĂ© paysanne de Transylvanie, dont Ă©mergea une nouvellegĂ©nĂ©ration du mouvement national (Ion Slavici, George Co[buc, Octavian Goga)qui commença Ă regarder de lâautre cĂŽtĂ© des Carpathes, oĂč sâĂ©tait formĂ© un Etat national, indĂ©pendant, depuis 1877.
La mĂȘme image dâun rĂ©veil domine Ă peu prĂšs la renaissance nationale enMoldavie et Valachie. Les conflits turco-russe apportent pour les deux PrincipautĂ©s lâespoir de lâaffranchissement de la souzerainetĂ© ottomane mais, enmĂȘme temps, le danger dâune occupation russe. Dans ce contexte les pouvoirsoccidentaux, spĂ©cialement la France, sont le seul alliĂ© durable.
AlliĂ© et modĂšle politique, la France est Ă©galement un modĂšle culturel. Laformation professionnelle des Ă©lites moldaves et valaques en France est le creuset de la politique modernisatrice des PrincipautĂ©s roumaines. Lâadoption des valeurspolitiques des successives rĂ©volutions europĂ©ennes prend moins de deux dĂ©cennies (de 1848 Ă 1866): systĂšme constitutionnel et parlementaire, libertĂ©individuelle, enseignement public national, sĂ©cularisation de lâĂ©tat civil, commepremiĂšre Ă©tape de la sĂ©paration de lâEglise et de lâEtat10, suivie dâuneexpropriation des biens de lâEglise. A la fin du XIXe siĂšcle, les Ă©litesaristocratiques et bourgeoises du royaume de Roumanie (aprĂšs lâunification de laMoldavie avec la Valachie en 1859, la proclamation de lâindĂ©pendance en 1877 et celle du royaume en 1882) partagent la mĂȘme formation et les mĂȘmes valeursspirituelles et politiques que les pays occidentaux. Les seules obsessions de cesgĂ©nĂ©rations de constructeurs de la Roumanie moderne, ou de la Roumanie tout court, qui se prolongent jusquâĂ la fin de la premiĂšre guerre mondiale, sont dâintroduire les acquis de la civilisation europĂ©enne et de rattraper un retard par
9 Il sâagit du poĂšme RĂ©veille-toi, Roumains (Desteapta-te, RomĂąne) du poĂšte Andrei Muresanu de la gĂ©nĂ©ration de1848, interdit sous le communisme, aujourdâhui hymne national de la Roumanie.10 La seconde Ă©tape de ce processus, câest-Ă -dire lâĂ©mancipation de lâEglise de sous la tutelle de lâEtat, ne sâest pasproduite jusquâaujourdâhui.
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rapport aux nations civilisĂ©es11. Lâeffort de formation dâune culture nationaleconsistait en une adaptation des modĂšles europĂ©ens, appelĂ© aussi effort desynchronisation. Lâavocat extrĂȘme de cette tendance fut le critique littĂ©raireEugen Lovinescu, qui publia son Histoire de la civilisation roumaine en 1927.Pour lui lâimitation est la seule chance des Roumains de parvenir Ă lacivilisation: âSi la direction du sens - de haut en bas - constitue le premier aspect de lâimitation, son caractĂšre dâintĂ©gralitĂ© en est le deuxiĂšme.â12, et lecosmopolitisme la seule marque de civilisation. Ce fut a peu prĂšs le credo culturelen Roumanie de cette Ă©poque.
Le point de dĂ©part de ce type dâanalyse est le caractĂšre barbare, doncinfĂ©rieur des rĂ©alitĂ©s roumaines. Le prĂ©dĂ©cesseur dâEugen Lovinescu sur cetteligne de pensĂ©e est le grand boyard Dinicu Golescu, qui publiait en 1824 sesimpressions dâun voyage dans lâEmpire autrichien. Dans ses commentaires ilcondamne les moeurs politiques de la Valachie du moment, oĂč les exactionsfiscales et la corruption administrative faisaient scandale, et il fait lâĂ©loge delâĂ©galitĂ© devant la justice du riche et du pauvre, du caractĂšre absolu de la loi, et de lâincorruptibilitĂ© du fonctionnaire. La comparaison de lâĂ©tat social en Valachiedâavec celui des rĂ©gions occidentales quâil avait visitĂ©es, ne pouvaient queconvaincre le boyard valaque de la supĂ©rioritĂ© de la civilisation europĂ©enne. Ilsuit la lignĂ©e des rapports envoyĂ©s par des groupes de boyards moldaves et valaques aux cours europĂ©ennes Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, qui demandaient uneplus grande autonomie des deux PrincipautĂ©s et protestaient contre les injusticesque subissait le pays. Dinicu Golescu est, en fait, lui-mĂȘme, lâexemple dâuneforme âorientaleâ - il sâhabillait encore mĂȘme Ă lâorientale dans son voyageoccidental - exprimant un contenu âoccidentalâ.
A la suite de Dinicu Golescu, dont les fils seront des rĂ©volutionnaires de1848, les successives gĂ©nĂ©rations de modernisateurs verront âla civilisationâ danslâEurope de lâOuest, câest-Ă -dire dans le progrĂšs technique et social, quâellereprĂ©sente. A partir de ce constat, ils forgĂšrent le rejet presque complet desformes culturelles de la Byzance aprĂšs Byzance. Musique, architecture, peinturefurent une imitation, parfois de gĂ©nie, souvent de mauvaise qualitĂ© du classicismeeuropĂ©en. Les chanteurs des Ă©glises bucarestoises imitĂšrent dans les chantsliturgiques des arias de bel canto entendues chez les troupes ambulantes quidonnaient des spectacles Ă Bucarest13.
Cette atmosphĂšre dans laquelle naquit la culture roumaine moderne a crĂ©Ă©le thĂšme de lâinfĂ©rioritĂ©, de la barbarie et du commencement Ă zĂ©ro de celle-ci au sein de la jeune nation. Au XIXe siĂšcle, il nây a pas eu de vraie lutte âdes anciens
11 Ces expressions appartiennent Ă lâĂ©poque.12 La citation est choisie et traduite par Roxana Sorescu dans lâarticle âLâEurope - une idĂ©e rĂ©currente de la cultureroumaine moderneâ, New Europe College Yearbook 1994 - 1995, Humanitas, Bucarest, 1998, de E. Lovinescu,Istoria civiliza]iei romĂąne moderne, Editura Stiintifica, 1972, p. 6713 Scrisori ale lui Ion Ghica c\tre Vasile Alecsandri, Bucure[ti, 1884, p. 53
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et des modernesâ. La thĂ©orie des formes sans fond, formulĂ©e par lâĂ©crivain, leprofesseur de philosophie et lâhomme politique conservateur Titu Maioresu, est une critique du rythme de lâadaptation des formes de la civilisation occidentale Ă la sociĂ©tĂ© roumaine. Tout le groupe des conservateurs autour du cercle littĂ©raireâJunimeaâ, crĂ©Ă© dans les annĂ©es 1870 Ă Jassy, Ă©tait constituĂ© de rĂ©volutionnairesde 185914. A la fin du XIXe siĂšcle, il nây a plus de reprĂ©sentation officielle dâuneautre forme de culture que celle des modernisateurs.
Continuité et rupture dans la culture roumaine
Les cultures roumainesLâhomme politique, Constantin Argetoianu (1871-1950), Ă©crivait ses
mĂ©moires vers 1930. Le premier volume raconte sa vie jusquâen 1888, un tableau vif et critique de la sociĂ©tĂ© roumaine dâalors. Le va-et-vient entre âalorsâ et âmaintenantâ nâa que peu de nostalgie, beaucoup dâironie et le permanent constat que la pauvretĂ©, la misĂšre, le primitivisme âdâalorsâ a Ă©tĂ© remplacĂ© par lacivilisation urbaine de âmaintenantâ15. En Ă©voquant son enfance et sonadolescence, lâauteur, fils de boyard, nĂ© Ă la propriĂ©tĂ©, formĂ© Ă Craiova et Bucarest dans les meilleures Ă©coles, ne fait mention de religion quâĂ une seuleoccasion, pour dĂ©noncer parmi les pratiques populaires hĂ©rĂ©tiques (en roumaineresuri) les intercessions, priĂšres adressĂ©es Ă la Vierge et aux saints, et les priĂšrespour les morts.
Dâune vingtaine dâannĂ©es plus jeune que C. Argetoianu, Nichifor Crainic,thĂ©ologien laĂŻque et occasionnellement homme politique, Ă©crivait ses mĂ©moiresvers 1945. Celui-ci, fils dâun paysan illettrĂ© de la plaine du Danube, promoteurdâun courant de pensĂ©e spiritualiste et opposĂ©e Ă la Garde de Fer, Ă©voque, Ă©gorgĂ©dâĂ©motion un univers enfantin coincĂ© entre lâhumilitĂ© sociale, dont il ne prit conscience quâadulte, et lâespace magique de la culture paysanne, oĂč la divinitĂ©est la rĂ©alitĂ© la plus immĂ©diate et la plus constante.
Ce parallĂšle montre plus que deux individus diffĂ©rents. Il montre deux mondes diffĂ©rents. Nichifor Crainic exprime la culture du village dont le XIXesiĂšcle avait Ă peine fait mention en tant que source dâinspiration pour la nouvelleculture nationale. Lâattitude de Vasile Alecsandri, collectionneur de folkloreroumain, par rapport aux poĂšmes quâil recueille est significative: il les corrigetacitement et leur donne une forme littĂ©raire. Le village inspire le poĂšte, mais necrĂ©e pas lui-mĂȘme.
La croissance dĂ©mographique du monde rural et la gĂ©nĂ©ralisation delâenseignement national au XXe siĂšcle, imposa sur la scĂšne de la culture
14 En janvier 1859 fut rĂ©alisĂ©e lâunion de la Valachie et de la Moldavie sous un prince Ă©lu par les assemblĂ©esconstituantes des deux pays. LâatmosphĂšre de ce courageux acte politique - la Russie et la Turquie sâopposaient - ,ainsi que les consĂ©quences ont eu une dimension rĂ©volutionnaire.15 Son ironie lâaidait Ă dĂ©crire aussi le progrĂšs enregistrĂ© par la corruption en passant dâune Ă©poque Ă lâautre.
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roumaine lâĂ©ternel oubliĂ© de lâhistoire: le paysan. Le refus de Constantin Noica,au nom des Roumains, dâĂȘtre culturellement âles Ă©ternels paysans de lâhistoireâest une rĂ©action Ă lâapparition massive et Ă©nergique du paysan dans la cultureroumaine. Pourtant, cette apparition ne datait que de la fin du XIXe siĂšcle. Dansles annĂ©es 1890 apparaissent les collections de lĂ©gendes et de coutumespopulaires de Simion Florea Marian, en 1905 est crĂ©Ă© le musĂ©e destinĂ©e Ă lacrĂ©ation paysanne par Alexandre Tsigara - Samurcas et Ă la mĂȘme Ă©poquesâaffirme la grande poĂ©sie du village de George Cosbuc et de Octavian Goga. Surle plan politique, ce phĂ©nomĂšne est accompagnĂ© par la formation dâun PartiPaysan, dont le chef sâobstinera tout au long de sa carriĂšre de ne porter que lesvĂȘtements traditionnels de son village. La nation aristocratique Ă©clairĂ©e du XIXesiĂšcle est remplacĂ©e par la nation paysanne. Bien que lâenseignement national ait accompli sa tĂąche de mĂ©tamorphose des ressortissants du village en intellectuelseuropĂ©ens, le conflit entre le cosmos magico - religieux de lâenfance au village et le monde cartĂ©sien de la maturitĂ©, perçu dâabord Ă lâintĂ©rieur de la personnemĂȘme, ne tarda dâapparaĂźtre, dĂ©bouchant finalement sur une forme politiquedâhostilitĂ© Ă la modernitĂ©. Le dernier Ă©pisode, grotesque et cruel, du conflit entrela culture de la modernitĂ© et la culture du village fut la collectivisation forcĂ©e delâagriculture, dĂ©chaĂźnant une violence extrĂȘme, continuĂ©e par lâurbanisationforcĂ©e du village, imposĂ©e Ă partir de 1948 par le pouvoir communiste.
Certains intellectuels ont pu voir dans lâannĂ©e 1948 lâaccomplissement parfait et mĂȘme rĂȘvĂ© de 1848: rattraper le retard de dĂ©veloppement social et culturel par rapport Ă lâEurope occidentale car, en 1948, lâidĂ©al communiste Ă©tait encore considĂ©rĂ© par une assez large partie de lâintellectualitĂ© europĂ©enne commece quâil y avait de plus progressiste dans le monde. Dans cette logique, onpourrait dire que la Roumanie, ce « terrain de barbarie au XVIIIe siĂšcle »,sâintĂ©grait Ă lâavant-garde politique et culturelle de lâEurope!
Le laboratoire social, instaurĂ© Ă la suite de la date mentionnĂ©e, condamnala culture national-bourgeoise comme dĂ©cadente et ennemie du peuple et laculture du village comme obscurantisme et superstition. Elles furent remplacĂ©espar le rĂ©alisme socialiste et par la culture unifiĂ©e de lâhomme nouveau. Lanouvelle sociĂ©tĂ©, en voie vers la rĂ©alisation intĂ©grale du communisme, sâappelaSociĂ©tĂ© Socialiste MultilatĂ©ralement DĂ©veloppĂ©e.
Dâautres intellectuels ont pourtant dĂ©noncĂ© le communisme commemensonge. Le rĂ©gime instaurĂ© en 1948, ou mĂȘme 1945 par lâArmĂ©e Rouge, nâest quâune invasion asiatique, que lâEurope aurait dĂ» refouler, selon une opinion trĂšsrĂ©pandue parmi les Roumains, comme elle avait anĂ©anti lâautre barbarie, interne,le nazisme. Le tĂ©moignage du philosophe et Ă©crivain I.D. SĂąrbu, condamnĂ© au domicile obligatoire dans la ville de Craiova, Ă©voque la derniĂšre rupture Ă lâintĂ©rieur de la conscience roumaine: âJe suis de nation Yalta, de religion Yalta,dâidĂ©ologie Yalta, de morale Yalta. Je me sens infiniment plus solidaire desPolonais, des TchĂšques, des Hongrois et des Allemands qui souffrent comme
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moi, que de mes frĂšres roumains appartenant Ă la ânomenklatureâ et Ă lanouvelle bourgeoisie phanariote16.â17
La âtrahison de lâOccidentâ est la fin dâune Ă©clatante histoire dâamour,commencĂ©e il y a deux siĂšcles par les cris dâadmiration du boyard en habitsorientaux voyageant Ă travers lâEmpire autrichien, Dinicu Golescu. Elle est vuecomme une aliĂ©nation, comme une rechute dans la barbarie et lâasiatisme, quidĂ©chire la sociĂ©tĂ©, par des clivages politiques, sociaux et culturels, mais aussi laconscience individuelle (les films Le chĂȘne et Trop tard de Lucian Pintilie ou Etat de fait de Stere Gulea). Ce thĂšme se mĂȘle aujourdâhui Ă la rĂ©flexion surlâidentitĂ© nationale. Ainsi, le nouveau bouillonnement culturel dans un Etat libĂ©ral-dĂ©mocrate, membre du Conseil de lâEurope, est encore dominĂ© par laquĂȘte, spĂ©cifique Ă beaucoup de nations europĂ©ennes, dâun compromis entrelâidentitĂ© nationale et lâappartenance europĂ©enne, faux problĂšme des culturesdites ânationalesâ en Europe.
La synthĂšse roumaine
La culture nationale, comme lâenseignement national, le service militairenational, les institutions politiques nationales, le drapeau et lâhymne nationaux,sont des instruments dâun nouveau projet politique, qui remplaça, Ă lâĂągemoderne, les monarchies de droit divin. Tous ces instruments Ă©taient conçus pourrecrĂ©er la solidaritĂ© capable de bĂątir un Etat aprĂšs la chute des couronneseuropĂ©ennes, principe de solidaritĂ© jusquâalors. Ainsi, construction nationale est le meilleur terme pour dĂ©signer le phĂ©nomĂšne.
Si dans lâEurope de lâouest la construction nationale fut plutĂŽt rassemblante ( le cas de lâItalie et de lâAllemagne), en Europe centrale et orientale elle dĂ©chaĂźna un Ă©clatement national, qui continue encore de nos jours(Ă©clatement des Empires au profit des Etats nationaux, sĂ©cession des minoritĂ©snationales Ă lâintĂ©rieur des Etats nationaux, interminables guerres des enclavesethniques). A lâintĂ©rieur de cette rĂ©alitĂ©, dĂ©finir lâidentitĂ© nationale est un dĂ©fi Ă laraison. TantĂŽt la langue, tantĂŽt la religion sont les critĂšres de diffĂ©renciation despopulations ayant fait un bon chemin historique ensemble. TantĂŽt, ni lâune nilâautre ne sont source de diffĂ©rence, et la construction dâun Etat est dĂ»e au hasarddes frontiĂšres tracĂ©es arbitrairement jadis (par exemple la Bessarabie, qui est aujourdâhui la RĂ©publique IndĂ©pendante de Moldavie et lâEx-RĂ©publiqueYougoslave de MacĂ©doine). Par ailleurs, la formation de nouvelles Ă©litespolitiques a crĂ©Ă© une soif dâEtat, qui est la seule raison de lâapparition dâune
16 âBourgeoisie phanarioteâ est une mĂ©taphore qui dĂ©signe la couche de serviteurs dâune occupation Ă©trangĂšre,sanguinaire et corrompue. Elle est lâEquivalent de âbourgeoisie rougeâ. LâintĂ©rĂȘt pour nous de cette formule est dâobserver la force dâune image polĂ©mique du XIXe siĂšcle, pour beaucoup injuste du point de vue historique.17 La citation est choisie et traduite par Roxana Sorescu dans lâarticle âLâEurope - une idĂ©e rĂ©currente de laculture roumaine moderneâ, New Europe College Yearbook 1994 - 1995, Humanitas, Bucarest, 1998, de I.D.SĂąrbu, Jurnalul unui jurnalist faa\ jurnal, vol. 2, Scrisul romĂąnesc, Craiova, 1993, p. 250
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nouvelle nation. En ajoutant Ă cela lâinterfĂ©rence des intĂ©rĂȘts internationaux comme facteur de la construction nationale, on arrive facilement Ă la conclusionquâune identitĂ© culturelle connaĂźt dâautres cadres que les frontiĂšres et les critĂšresde la nation.
Pourtant, le titre de ce sous-chapitre avait lâair de vouloir exprimer unespĂ©cificitĂ© de la culture roumaine. La formule appartient encore une fois Ă lâhistorien de gĂ©nie Nicolae Iorga. Elle fait rĂ©fĂ©rence Ă un phĂ©nomĂšne datant desXVIe - XVIIe siĂšcles, quand, dans chacun des Pays Roumains, sont apparus desstyles architecturaux dĂ©finis et diffĂ©renciĂ©s. Lâessence de ce phĂ©nomĂšne est lacapacitĂ© dâintĂ©grer des influences proches ou lointaines assez diverses (legothique, la renaissance italienne, le baroque, les arabesques, les travaux en stucdâorigine armĂ©nienne, des motifs turques, persans ou caucasiens) Ă unemanifestation artistique cohĂ©rente. Aux Ă©volutions sur le plan artistiquecorrespond lâapparition de la langue littĂ©raire roumaine, qui devint au XVIIesiĂšcle la langue des chroniques, des textes liturgiques, des romanshagiographiques ou populaires. Lâart de lâĂ©poque autour du rĂšgne de ConstantinBrancovan (arta brĂąncoveneasca) a Ă©tĂ© une expression particuliĂšrement rĂ©ussitede cette synthĂšse roumaine, par la capacitĂ© dâĂȘtre unitaire en englobant un grandnombre de monuments.
Le projet dâun ensemble de musĂ©es installĂ©s dans les palais de ConstantinBrancovan, conçu rĂ©cemment par le rĂ©gisseur et collectionneur dâart Dan Nasta,redĂ©couvre la force fĂ©condatrice du moment de grĂące Brancovan. Il met Ă jourdans la synthĂšse artistique de cette Ă©poque la rencontre de la richesse desinfluences Ă©voquĂ©es avec un style traditionnel, qui descend dans ses traitsfondamentaux jusquâĂ lâart paysan, qui est la forme la plus universelle de laculture, car elle rejoint, Ă raison de la force conservatrice existentielle du monderural, les premiĂšres formes de lâexpression artistique de lâhomme.
Lâoscillation des motifs ornementaux entre les tapis ou la poterie paysanneet les objets cultuels, le mobilier et la dĂ©coration des Ă©glises et des palais delâĂ©poque du prince Brancovan devient un laĂŻt-motif de la synthĂšse roumaine dont Dan Nasta dĂ©montre la continuitĂ© jusquâĂ la fin du XXe siĂšcle. MalgrĂ© lapression idĂ©ologique du communisme, la majoritĂ© de la crĂ©ation artistique devaleur a mis Ă lâoeuvre un dosage Ă©quilibrĂ© dâinfluences occidentales et orientalessur le canevas dâun contact subtil entre la haute culture et la culture paysanne18.
En Ă©tendant la valeur suggestive de la formule synthĂšse roumaine, onpourrait voir dans celle-ci la participation des sociĂ©tĂ©s valaque, moldave et mĂȘmetransylvaine - si on pense aux Ă©glises en bois de Maramures - , malgrĂ© unenracinement rĂ©gional fort, Ă la culture europĂ©enne. Cette synthĂšse roumaine
18 Le projet prĂ©voit lâamĂ©nagement dâun circuit de trois musĂ©es: âLes palais de Brancovan aux portes deBucarestâ, Ă Mogosoaia une collection dâart brancovan, Ă Potlogi une collection dâart contemporain exprimant lasynthĂšse roumaine, Ă Floresti - Stoenesti une exposition dâart paysan. Dans les dĂ©pendances des palais sont prĂ©vusdes manifestations de vie quotidienne du XVIIe siĂšcle: art culinaire, art vestimentaire, attelages.
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nâest pas simplement une relique du passĂ©, comme on pourrait le dire de laByzance aprĂšs Byzance, mais ce qui est vivant dans les hommes de ces terres delâEurope orientale, ce qui tient Ă leur sensibilitĂ© et surtout Ă leur comprĂ©hensiondu monde. Ce nâest ni byzantinisme, ni folklore, ni orthodoxie, ni mystique, nilatinitĂ©, ni slavisme, mais la rencontre de tout ceci, rencontre qui a Ă©tĂ© souvent conflictuelle, mais finalement fĂ©conde. Ce nâest pas la perfection de la formulequi assure la rĂ©ussite de la synthĂšse, mais lâexpĂ©rience commune des peuples, lanĂ©cessitĂ© dâassurer leur coexistence par un langage commun lorsque les languesdiffĂšrent.
Comme pour la distinction entre la dimension nationale et celle universellede la crĂ©ation culturelle de la sociĂ©tĂ© roumaine, la question de savoir sâil y acontinuitĂ© ou rupture dans son dĂ©veloppement culturel ne trouve pas de rĂ©ponses.Comme on a pu voir dans le premier chapitre, les changements politiques et sociaux dans les PrincipautĂ©s Roumaines influencĂšrent fortement le modĂšleculturel. Ainsi, certains auteurs du XIXe siĂšcle mĂšnent une rĂ©flexion sur leurĂ©poque, quâon peut voir comme le correspondant de la synthĂšse dans le domaineartistique. Cette rĂ©flexion porte sur le contenu et la signification destransformations sociales et politiques, elle est dâune certaine façon une synthĂšsede lâancien et du moderne. La correspondance de Vasile Alecsandri et Ion Ghica,quâils publiĂšrent entre 1879 et 1883 dans la revue Convorbiri literare, donnelâexemple dâun jugement clairvoyant au sujet de la âbarbarieâ des habitudes, descoutumes, du mode de vie des peuples balkaniques et des Roumains aussi. Apropos de lâarrestation de Hiotoglu par le bey de Samos19, qui met en lumiĂšre desmoeurs balkaniques, Vasile Alecsandri conclut par le commentaire suivant :âLes Orientaux nâont pas lâhabitude dâattacher une parole dâhonneur (soulignĂ© et en français dans le texte) Ă leurs promesses; ils disent simplement pola cala engrec, ou peki en turc, câest-Ă -dire un simple bien en roumain, et mĂȘme si cesmĂȘmes mots leur abrĂ©geraient la vie, ils se mĂ©fient de les enfreindre. Chez nousaussi dâantan les engagements Ă©taient respectĂ©s avec piĂ©tĂ©, mais depuis que noshabitudes ont Ă©tĂ© greffĂ©es par la parole dâhonneur, la greffe a corrompu en partielâancienne et pure simplicitĂ©.â20.
LâĂ©loge de la figure du prince de la Valachie GrĂ©goire IV Ghica dans lapremiĂšre lettre de Ion Ghica ou lâĂ©vocation de lâhĂ©tĂ©rie et de la rĂ©volte de TudorVladimirescu par le mĂȘme ou encore la rĂ©futation de lâimage grotesque et injuste
19 Alecsandri Ă©voque la rencontre des deux hĂ©ros, exprimant son admiration pour la beautĂ© morale de cetteconfrontation. Hiotoglu accepte de se rendre. Alors Ion Ghica lui donne rendez-vous Ă Vathy au bord de la merdans deux semaines pour lâemmener Ă Constantinople. âCe nâest pas ton arme qui mâapaise mais ton courage faceĂ moi. Tu es vaillant et chrĂ©tien comme moi, je te salue. Quand ton temps sera de partir je serai au bord de la merĂ Vathy.20 âOrientalii nu au obicei sa anine un parole dâhonneur la promiterile lor; ei zic un simplu pola cala pe greceste,sau un peki pe turceste, adica un simplu bine pe romĂąneste, si chiar daca aceste cuvinte le-ar scurta viata, ei seferesc de a le calca. si pe la noi in vremile de demult se tineau legaturile cu sfintenie, insa de cĂąnd obiceiurilenoastre s-au altoit cu parole dâhonneur , altoiul a corupt in parte veche si curata lor simplitate. â (âPrintului IonGhica de V. Alecsandri â , introducere la Scrisori ale lui Ion Ghica ctre V. Alecsandri, Bucuresti, 1884)
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dont furent comblĂ©s les Phanariotes par le grand logothĂšte Nicolas Soutzo21, endĂ©nonçant une fausse rivalitĂ©s entre deux nations balkaniques, les Roumains et les Grecs, sont des traces de luciditĂ© dans une culture submergĂ©e par lenationalisme agressif. Valoriser le âbalkanismeâ, que lâopinion communecondamne jusquâĂ aujourdâhui comme le pire des pĂ©chĂ©s, dans la cultureroumaine est le mĂ©rite de I.L. Caragiale et de son fils Mateiu Caragiale.
Nichifor Crainic lui-mĂȘme ou Dumitru Staniloaie sâattachent au XXesiĂšcle Ă un autre filon de continuitĂ©, celui du mouvement de la philocalie, câest-Ă -dire du rĂ©veil spirituel Ă lâintĂ©rieur du monachisme oriental, mouvement quitrouva refuge dans les monastĂšres de la Valachie et de la Moldavie sous ladirection de Saint PaisĂŻj Velitchkovski. Si la postĂ©ritĂ© de Saint PaĂŻsij sur le solrusse, reprĂ©sentĂ©e par le mouvement des starets Ă Optino et ailleurs, ayant unproche contact Ă lâintellectualitĂ© russe, dĂ©boucha sur la crĂ©ation littĂ©raire dâunDostoiĂ©vski, la postĂ©ritĂ© roumaine, presque Ă©teinte avec la mort de Calinic deCernica autour de 1860, connaĂźt une renaissance surprenante dans les annĂ©esaprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale par le groupe des intellectuels Le Buisson ardent. RassemblĂ©s autour du starets Ioan, qui sâĂ©tait rĂ©fugiĂ© de Russie, lesmembres du groupe se rencontraient au monastĂšre Saint Antim encore dans lesannĂ©es du communisme. Ce groupe fut la cible dâun grand procĂšs politique quidĂ©nonçait le complot de lâobscurantisme et de la mystique. Cela nâempĂȘcha quelâintĂ©rĂȘt de ces intellectuels pour la rencontre entre culture et spiritualitĂ© eut desĂ©chos dans la poĂ©sie et la prose de Vasile Voiculescu, dans la poĂ©sie de DanielTurcea et mĂȘme Ioan Alexandru, dans la peinture de Paul Gherasim, HoriaBernea ou Sorin Dumitrescu auxquels sâajoutent les autres membres du groupePrologue.
Continuant une tradition diaphane, à peine perceptible sous des couches decultures officielles successives - nationalistes ou communistes - la haute cultureroumaine continue discrÚtement à témoigner de ce don de synthÚse qui donne à une création la seule dimension dont elle a besoin: la valeur.
21 Mémoires du prince Nicolas Soutzo, Grand-logothÚte de Moldavie, 1789 - 1871, publié par P. Rizos, Vienne,1899
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PREMIERE PARTIE :
DEFINITION DE LA STRATEGIE
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I. LES PROGRAMMES DU GOUVERNEMENT ET LE DOMAINE DE LA CULTURE
OBJECTIFS GENERAUX
A divers moments, lors dâun bilan ou dâune Ă©valuation de lâensemble de son activitĂ©, lepouvoir dâavant 1996 sâest rĂ©fĂ©rĂ© au « lourd hĂ©ritage » qui avait constituĂ© son point de dĂ©part en 1990 ; ce qui a Ă©tĂ© vrai dans une certaine mesure .Mais la question nâest pas lĂ , le problĂšmeest de savoir ce que lâon a entrepris afin de neutraliser cet hĂ©ritage. En ce qui concerne leministĂšre de la Culture, on peut affirmer sans crainte de se tromper que, dans lâintervalle 1990-1996, il sâest constituĂ© en un vĂ©ritable bastion de la rĂ©sistance au changement et Ă la rĂ©forme ; de la sorte, la culture reprĂ©sente, vraisemblablement, le domaine oĂč nt eu lieu les moindresmutations.
Si, immĂ©diatement aprĂšs le grand changement de dĂ©cembre 1989, pendant presquedeux ans , la vie politique mais aussi les pressions exercĂ©es par la sociĂ©tĂ© ont menĂ© Ă unedĂ©centralisation forcĂ©e, pour laquelle ni les mentalitĂ©s ni les institutions nâĂ©taient prĂ©parĂ©es, onassiste, aprĂšs 1993, Ă une tentative de recentralisation tout aussi artificielle et dĂ©pourvue deconsĂ©quences bĂ©nĂ©fiques ( les thĂ©Ăątres, les bibliothĂšques, les musĂ©es, les maisons dâĂ©ditions,les publications sont de nouveau subordonnĂ©s aux autoritĂ©s centrales.
Le seul « changement » dans le cadre du ministĂšre de la Culture a Ă©tĂ© la succession desministres ; par contre- symptomatiquement pour le choix du statu quo â la rigiditĂ© desanciennes structures au sein du ministĂšre , aussi bien que dans le territoire, a Ă©tĂ© parfaitement Ă©vidente.
Dans la pĂ©riode en discussion, le ministĂšre de la Culture a parlĂ© de dĂ©centralisation (Ceausescu en avait aussi parlĂ© ), mais la maniĂšre dont on a appliquĂ© cette « dĂ©centralisation »nâa Ă©tĂ© quâune forme plus subtile de centralisme et de contrĂŽle.Il va de soi que les structuresqui ont rĂ©alisĂ© la « dĂ©centralisation » sous la dictature devaient considĂ©rer « la nouvelledĂ©centralisation » de la mĂȘme façon. Et, justement, ce que le ministĂšre de la Culture a accomplidans les annĂ©es en question ne reprĂ©sentait quâune nouvelle centralisation . Nous nâen donnonsquâun seul exemple , Ă savoir la DĂ©cision du gouvernement n° 1287 concernant les rĂšglementsde fonctionnement des Ă©tablissements culturels.
Cette nouvelle centralisation a consolidĂ© une structure bureaucratique inspirĂ©e par laclientĂšle politique (la condition de lâintĂ©gration politique a Ă©tĂ© assidĂ»ment poursuivie ),structure qui donnait naturellement naissance Ă la corruption ; ce fut , par exemple, le cas descommandes de lâEtat rĂ©alisĂ©es prĂ©fĂ©rentiellement .
Ceux-ci Ă©tant les leviers utilisĂ©s par lâancien pouvoir âon se rĂ©sume ici Ă lâexemple du ministĂšre de la Culture- la consĂ©quence fut lâaccĂšs limitĂ© des spĂ©cialistes , des lettrĂ©s, desunions de crĂ©ateurs au processus de lâĂ©tablissement et dâĂ©laboration des dĂ©cisions au niveau macroculturel et lâadaptation des politiques culturelles.
Ainsi sâexplique pourquoi les programmes et les projets culturels rĂ©alisĂ©s ont souvent Ă©tĂ© insignifiants ou mĂȘme cantonnĂ©s au niveau des manifestations dâamateurs du genre « Ode Ă la Roumanie ».Ainsi sâexplique Ă©galement lâabsence dâappĂ©tence pour des programmes et desprojets dâanvergure , autres que ceux Ă connotation faussement festive ou Ă une apparitionĂ©phĂ©mĂšre.
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En mĂȘme temps, rien de significatif nâa pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© pour lâintĂ©gration de laRoumanie dans les programmes culturels de lâUnion EuropĂ©enne.La consĂ©quence en a Ă©tĂ© laparticipatin limitĂ©e de la Roumanie aux Ă©changes de valeurs culturelles europĂ©ennes, samarginalisation ainsi que la perte dâimportantes sources de financement qui auraient pu ĂȘtrebĂ©nĂ©fiques au dĂ©veloppement culturel du pays.
Au niveau lĂ©gislatif, le ministĂšre de la Culture a Ă©laborĂ© et le Parlement (ou, selon lecas, le gouvernement) a adoptĂ© des rĂ©glementations insuffisantes pour le dĂ©veloppement culturel, rĂ©glementations figurant dans des actes normatifs confus et qui donnaient prise Ă lâimmixtion dâintĂ©rĂȘts partisans âsoit politiques (clairement exprimĂ©s) soit dâautre nature.
Le ministĂšre de la Culture a pratiquĂ© une passivitĂ© manifeste par rapport Ă la nĂ©cessitĂ© âformulĂ©e de maniĂšre impĂ©rative- de repenser le statut des crĂ©ateurs dâart et des artistesinterprĂštes, catĂ©gories considĂ©rĂ©es comme marginales par lâancien rĂ©gime communiste (exception faite pour les fidĂšles serviteurs du rĂ©gime) , conformĂ©ment Ă lâidĂ©ologie de ladictature du prolĂ©tariat.Or, la modification de la modalitĂ© de considĂ©rer le crĂ©ateur de valeursculturelles dans la sociĂ©tĂ© â modalitĂ© gĂ©rĂ©e et soutenue officiellement âaurait pu donner plustĂŽt une impulsion Ă la rĂ©forme de la culture , Ă la rĂ©forme de la maniĂšre de concevoir le rĂŽle dela culture dans la sociĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral et dans la formation de la spiritualitĂ© et des mentalitĂ©s,pour lâĂ©lĂ©vation de la conscience sociale/civique.
A lâexception des rĂ©gimes totalitaires, les gouvernements ne sauraient dĂ©terminerdirectement (ou que ce soit dans le monde)la culture dâun peuple, mais ils ont la pssibilitĂ© delâinfluencer âde maniĂšre bĂ©nĂ©fique ou malĂ©fique- en favorisant ou pas le sens de sondĂ©veloppement.La pĂ©rennitĂ© de la culture nâest assurĂ©e que par son dĂ©veloppement , de sorteque toute menace Ă lâadresse de ce dĂ©veloppement ultĂ©rieur signifie une menace explicitecontre sa survie.
Le concept de dĂ©veloppement culturel, improprement utilisĂ© parfois en un sensstrictement quantitatif, se rĂ©fĂšre, en fait, Ă une rĂ©alitĂ© fort complexe concernant le devenirhumain, manifestĂ© dans le cadre dâun processus actif , sur la toile de fond duquel lâhomme nese borne pas Ă ĂȘtre rĂ©ceptif, Ă percevoir et Ă accumuler ; en vertu de son accĂšs illimitĂ© et de sapleine libertĂ© dâoption, il assume ou rejette lâessence dâun message culturel.A la limite, laculture dâun peuple exprime son niveau de conscience, matĂ©rialisĂ© non seulement dans desprincipes thĂ©oriques de morale ou de religion, mais dans la rĂ©ponse quâil donne Ă lâimpact immĂ©diat de la rĂ©alitĂ© dans son ensemble, rĂ©alitĂ© qui prĂ©sentesouvent des aspectscontradictoires.Il y est Ă©videmment question du cĂŽtĂ© participatif du dĂ©veloppement culturel.
Le dĂ©veloppement culturel- concept retenu par la communautĂ© internationale et formulĂ©en mĂȘme temps en tant que dimension culturelle du dĂ©veloppement âreprĂ©sente la synthĂšse detous les objectifs assumĂ©s par le gouvernement et transfĂ©rĂ©s au ministĂšre de la Culture.
Dans les documents Ăš caractĂšre de programme Ă©mis par le gouvernement, la dimensionculturelle du dĂ©veloppement âidentifiĂ©e comme indicateur important de la qualitĂ© de vie â serattache aux objectifs suivants :
- la crĂ©ation des conditions propices au plus large accĂšs des citoyens aux productionsculturelles du pays et de lâĂ©tranger ;
- lâencouragement du dĂ©veloppement spirituel des collectivitĂ©s pour leurprĂ©servation, indĂ©pendemment des critĂšres sur lesquels elles sont constituĂ©es ;
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- la crĂ©ation des conditions dâaffirmation, de conservation, de dĂ©veloppement et demise en valeur de la culture des minoritĂ©s nationales de Roumanie ;
- la stimulation de la crĂ©ativitĂ© culturelle, Ă savoir le prĂ©sent explicite, dans toute ladiversitĂ© de ses formes â de la rĂ©alisation dâune oeuvre dâart ou dâun acte de culturejusquâĂ lâaboutissement dâune accumulation gĂ©nĂ©rale Ă mĂȘme dâassurer lâĂ©lĂ©vationĂ un nouveau niveau culturel ; celui-ci, objectif de tout gouvernement, reprĂ©sente ensoi une rĂ©alitĂ© incontestable , mais malaisĂ©ment quantifiable , ce qui confirme quela culture est un domaine oĂč les donnĂ©es exactes et les chiffres ne sont quepartiellement Ă©loquents ;
- lâaffirmation, la conservation et la mise en valeur des traditions populaires deculture et de civilisation , ainsi que du patrimoine culturel, ce qui â il faut lecomprendre â ne signifie pas une simple « toile de nature morte », mais le prĂ©sent implicite, Ă mĂȘme dâassurer des repĂšres et des arguments pour diffĂ©rentes directionsde dĂ©veloppement culturel ;
- la pratique du dialogue et de lâĂ©change de valeurs spirituelles avec les autrescultures du monde et tout dâabord âil va de soi- avec la famille europĂ©enne ; en cesens, le gouvernement est particuliĂšrement attentif Ă stimuler la pĂ©nĂ©tration desvaleurs communautaires europĂ©ennes dans la spiritualitĂ© roumaine, valeurs jusquehier presque inconnues au peuple roumain ; en tout cas, lâintĂ©gration europĂ©enne,tout comme celle euro-atlantique suppose, en dehors du souhait unanime,couramment exprimĂ©, un engagement actif.
DĂšs sa formation en 1996, le gouvernement a Ă©valuĂ© ( dans le « Programme de base de macrostabilisation et de dĂ©veloppement de la Roumanie jusquâĂ lâan 2000 »), lasituation dans le domaine de la culture, concluant quâil nâexiste pas une crise de la cultureroumaine (malgrĂ© de nombreuses voix qui soutenaient le contraire).Il existe pourtant âet câest lĂ une rĂ©alitĂ© fort dure- une crise de lâadministration culturelle ; câest justement par rapport Ă cette rĂ©alitĂ© quâon doit identifier des solutions pertinentes.
Dans ces conditions, la nĂ©cessitĂ© sâest imposĂ© de restructurer le systĂšme institutionnel.Ilsâagit dâun processus trĂšs complexe dans le cadre duquel on a fait des pas importants , mais quiâil faut le reconnaĂźtre- est loin dâĂȘtre achevĂ©.Il y a eu pas mal dâefforts et dâincertitude âce qipeut ĂȘtre normal pour tout dĂ©but- il y a eu la rĂ©sistance mĂȘme du systĂšme en question et il y aeu aussi les entraves lĂ©gislatives, câest-Ă -dire tout un rĂ©seau de rĂ©glementations crĂ©Ă©eseffectivement dans le but de maintenir ledit systĂšme.MĂȘme dans le cadre lĂ©gal delâorganisation et du fonctionnement du ministĂšre de la Culture, Ă savoir le principal mandatairedu gouvernement pour le domaine en question, Ă©tait insuffisant et parfois impropre par rapport Ă lâobjectif concernant la dimension culturelle du dĂ©veloppement , tel quâon lâa assumĂ©actuellement.
Dans ce contexte paraissait en mars 1998 la DĂ©cision du gouvernement n° 134 surlâorganisation et le fonctionnement du ministĂšre de la Culture.Y sont identifiĂ©s les principesfondamentaux selon lesquels le ministĂšre de la Culture doit Ă©laborer les stratĂ©gies du domainerespectif, ainsi que les politiques destinĂ©es Ă les soutenir.
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II. LA CULTURE DANS LE SYSTEME DE LâADMINISTRATION PUBLIQUE DE ROUMANIE
1. Le systĂšme de lâadministration publique en Roumanie
Le systĂšme tout entier de lâadministration publique de Roumanie est organisĂ© sous laforme dâune structure mixte hiĂ©rarchique-fonctionnelle.
La multitude des autoritĂ©s administratives de lâEtat et des collectivitĂ©s locales a imposĂ©lâorganisation de lâadministration publique Ă partir de deux critĂšres :
- le critĂšre territorial â (auquel correspond la structure hiĂ©rarchique)- le critĂšre de la compĂ©tence matĂ©rielle ou le critĂšre fonctionnel (auquel correspond lastructure fonctionnelle)
ConformĂ©ment au premier critĂšre, la compĂ©tence des autoritĂ©s centrales couvre leterritoire tout entier du pays , tandis que la compĂ©tence des autoritĂ©s locales est limitĂ©e Ă lâunitĂ©administrative-territoriale oĂč ces autoritĂ©s fonctionnent.
Pour ce qui est du second critĂšre, le gouvernement, les conseils locaux et les mairesreprĂ©sentent des autoritĂ©s ayant une compĂ©tence gĂ©nĂ©rale dans tous les domaines dâactivitĂ© ,dans les limites Ă©tablies par le principe de la compĂ©tence territoriale mentionnĂ©e plus haut .Alâencontre de la compĂ©tence gĂ©nĂ©rale que le lĂ©gislatif confĂšre aux autoritĂ©s en question, lacompĂ©tence matĂ©rielle dans certains domaines ou secteurs spĂ©cifiques dâactivitĂ© est exercĂ©, au niveau du pays tout entier, par les ministĂšres ou autres organes centraux spĂ©cialisĂ©s. En mĂȘmetemps, au niveau des unitĂ©s administratives territoriales fonctionnent des structures quiexercent la compĂ©tence matĂ©rielle de spĂ©cialitĂ©.Au niveau local, les services publicsdĂ©centralisĂ©s des ministĂšres assurent la corroboration et lâharmonisation des politiquesnationales avec celles locales dans leurs domaines dâactivitĂ©.
ConformĂ©ment Ă ces critĂšres, le ministĂšre de la Culture est donc lâorgane spĂ©cialisĂ© delâadministration publique centrale et exerce, en vertu de sa compĂ©tence matĂ©rielle, desattributions de spĂ©cialitĂ© sur l'ensemble du territoire du pays.
2. Les fonctions et les compétences du ministÚre de la Culture
Pour accomplir ses fonctions et ses compĂ©tences, le ministĂšre de la Culture, en tant quepartie du systĂšme de lâadministration publique se situe dans une structure spĂ©cifique derelations avec les autres composantes du systĂšme :
-subordination hiĂ©rarchique par rapport au gouvernement-collaboration avec les autres ministĂšres et organes centraux de spĂ©cialitĂ©-collaboration avec les autoritĂ©s publiques locales âconseils dĂ©partementaux,municipaux, urbains et communaux et maires.
La fonction de réglementation
En tant quâautoritĂ© habilitĂ©e Ă rĂ©glementer, le ministĂšre de la Culture Ă©labore leprogramme lĂ©gislatif spĂ©cifique dans ses domaines de compĂ©tence matĂ©rielle.En mĂȘme temps,il participe aux activitĂ©s visant Ă finaliser et Ă donner lâavis aux actes Ă©laborĂ©s par les autresautoritĂ©s publiques.
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La fonction de représentation
Dans lâaccomplissement de sa fonction de reprĂ©sentation, le ministĂšre de la Culturecollabore avec le ministĂšre des Affaires EtrangĂšres, conformĂ©ment aux compĂ©tencesspĂ©cifiques Ă chacun afin de fonder les dĂ©marches concernant la signature, la conclusion,lâadhĂ©sion et/ou la ratification dâaccords, de conventions ou de traitĂ©s bilatĂ©raux ou multilatĂ©raux dans le domaine de la culture.
De mĂȘme, le ministĂšre de la Culture reprĂ©sente lâEtat roumain auprĂšs des organisationsou des organismes europĂ©ens ou internationaux ayant des activitĂ©s dans ses domaines decompĂ©tence matĂ©rielle.
Les fonctions dâorganisation et de coordination
Dans lâexercice de ses fonctions dâorganisation et de coordination, le ministĂšre de laCulture est chargĂ© dâappliquer le programme de gouvernement et la stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale dans ledomaine de la culture.
Par consĂ©quent, le ministĂšre de la Culture organise lâexĂ©cution et lâapplication des actesnormatifs selon le principe de la lĂ©galitĂ© , conformĂ©ment auquel les normes juridiques sont lesseules obligatoires dans lâactivitĂ© de lâadministration publique.
De mĂȘme, le ministĂšre de la Culture coordonne lâĂ©laboration et la rĂ©alisation desstratĂ©gies sectorielles, des politiques soutenant ces stratĂ©gies, des programmes culturelsinternationaux auxquels participe la Roumanie.
Le ministĂšre de la Culture est chargĂ© dâassurer , par son systĂšme dâinstitutionspubliques directement subordonnĂ©es, les conditions spĂ©cifiques pour la communicationpublique de lâacte crĂ©ateur et pour la satisfaction des exigences culturelles gĂ©nĂ©rales de lacollectivitĂ© nationale, en corrĂ©lation avec les particularitĂ©s et le caractĂšre spĂ©cifique desaspirations et des exigences des communautĂ©s locales.
En mĂȘme temps, le ministĂšre de la Culture coordonne lâĂ©laboration et lefonctionnement de certains mĂ©canismes administratifs, juridiques et financiers de nature Ă permettre lâharmonisation et la synchronisation des programmes et des projets culturelsproposĂ©s par les institutions publiques de la culture, indĂ©pendamment de leur subordination,avec ceux du secteur privĂ©.
Dans lâexercice des mĂȘmes fonctions, le ministĂšre de la Culture assure les conditionsrequises par le soutien et la protection de la crĂ©ation contemporaine, des traditions et delâhĂ©ritage culturel , par leur introduction dans le circuit international de valeurs, ainsi que par lalibre circulation des crĂ©ateurs dâart, des artistes interprĂštes et de leurs oeuvres ou prestationsartistiques.
La fonction de contrĂŽle
Par la fonction de contrĂŽle sâeffectue lâapplication et le respect du principe de lalĂ©galitĂ©, de sorte que soit assurĂ©s la cohĂ©rence des actes et des faits administratifs, encorrĂ©lation avec la rĂ©alisation des paramĂštres acceptables dâefficience.
Dâautre part, comme on le sait, une administration performante, capable et responsablene saurait fonctionner en lâabsence des critĂšres spĂ©cifiques de performance appliquĂ©s par les
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spĂ©cialistes du systĂšme.Par consĂ©quent, une dimension essentielle de la fonction de contrĂŽle serĂ©fĂšre Ă lâĂ©valuation des performances individuelles ainsi quâĂ celles du sous-systĂšme (leministĂšre, ses services dĂ©centralisĂ©s et les institutions publiques de la culture subordonnĂ©es) .
En mĂȘme temps, par lâexercice de la fonction de contrĂŽle on peut rĂ©aliser lâĂ©valuationet lâanalyse des dysfonctionnements au niveau du ministĂšre, de ses services dĂ©centralisĂ©s et desinstitutions publiques subordonnĂ©es et on peut identifier les solutions capables dây remedier.
3. Lâorganisation du ministĂšre de la Culture
Le ministĂšre de la Culture a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en dĂ©cembre 1989 par lâun des premiers dĂ©crets-lois du nouveau pouvoir instaurĂ© en Roumanie.(le DĂ©cret-loi n° 12/28 dĂ©cembre 1989 Ă©mis parle CFSN).
Le long des annĂ©es, le ministĂšre de la Culture a connu plusieurs rĂ©organisations et restructurations, dont certaines ont dĂ©terminĂ© lâapparition de graves dysfonctionnements danslâactivitĂ© en ce domaine.Il est principalement question de la maniĂšre dont ont avait conçu laplace et le rĂŽle des services publics dĂ©centralisĂ©s du ministĂšre, de la recentralisationadministrative par le transfert des institutions culturelles publiques dâintĂ©rĂȘt dĂ©partemental enla subordination du ministĂšre , ainsi que de la perpĂ©tuation de certaines structuresbureaucratiques pyramidales , genre « centrales industrielles » , dans le domaine des maisonsdâĂ©dition, dans celui de la diffusion et des centres de la culture du pays (Romlibri, la RĂ©gieautonome « Arcadia », la Maison de la presse et de lâĂ©dition « Cultura Nationala » , le Centrepour lâAdministration et la protection du patrimoine culturel).
1997 est lâannĂ©e oĂč le rĂŽle du ministĂšre a Ă©tĂ© mieux dĂ©fini .En mars 1998, par laDĂ©cision du gouvernement n° 134, le ministĂšre de la Culture a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ© de sorte que lanouvelle structure fonctionnelle et organisationnelle permette lâapplication de la stratĂ©giegĂ©nĂ©rale du ministĂšre , la rĂ©alisation de la stratĂ©gie sectorielle et le dĂ©ploiement de sesprogrammes nationaux.La rĂ©vision de la structure organisationnelle du ministĂšre a tout dâabordreprĂ©sentĂ© la reformulation , dans un nouveau cadre institutionnel, des attributions et desresponsabilitĂ©s dans le domaine de la culture.
La structure des services de spĂ©cialitĂ© a Ă©tĂ© modifiĂ©e de sorte que les attributions et lescompĂ©tences de chacun favorisent la rĂ©alisation des prioritĂ©s Ă court et Ă moyen terme ,conçues pour lâapplication de la stratĂ©gie culturelle du ministĂšre .En mĂȘme temps, les servicesfonctionnels ont Ă©galement Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©s pour quâils assurent la base logistique et lesressources nĂ©cessaires Ă lâapplication des objectifs du ministĂšre.
Dans un autre sens, la rĂ©forme signifie le changement de la mentalitĂ© du personnel, demaniĂšre quâelle permette, dâune part, la reformulation des prioritĂ©s et, dâautre part, laparticipation Ă lâeffort gĂ©nĂ©ral de mise en pratique des nouvelles stratĂ©gies.La rĂ©forme signifieaussi la formation professionnelle du personnel pour quâil puisse contribuer au management des programmes et des projets culturels proposĂ©s par le ministĂšre ou auxquels ce dernierparticipe.
La rĂ©forme structurelle au niveau du ministĂšre de la Culture peut ĂȘtre dĂ©crite demaniĂšre systĂ©matique comme il suit :
- la fusion de certaines directions fonctionnelles (des ressources financiÚres et du développement) et la création de nouvelles directions de spécialité (des arts visuelset des prgrammes et projets culturels) ;
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- la rĂ©organisation de certaines directions de spĂ©cialitĂ© (la direction qui assumait lacharge des institutions de spectacle sâest transformĂ©e en une direction gĂ©nĂ©rale desarts du spectacle, avec deux directions distinctes, celle des institutions de spectacleet celle des festivals et des concours ; la direction qui assumait la responsabilitĂ© desrelations culturelles internationales sâest transformĂ©e en direction gĂ©nĂ©rale desrelations internationales , avec deux directions dstinctes, celle dâintĂ©grationeuropĂ©enne et celle de coopĂ©ration bilatĂ©rale ; la direction gĂ©nĂ©rale qui assumait lacharge des programmes culturels fut rĂ©organisĂ©e en une direction gĂ©nĂ©rale desĂ©tablissements, des centres et des inspectorats de la culture, avec deux directionsdistinctes, celle des Ă©tablissements et des centres de la culture du pays et delâĂ©tranger et, respectivement, celle des inspectorats de la culture) ;
- la crĂ©ation de quelques directions spĂ©cialisĂ©es (une direction de la lĂ©gislation et dessynthĂšses , avec des attributions exclusives dans lâĂ©laboration des actes normatifsproposĂ©s par le ministĂšre ; une direction du management et des relations avec lasociĂ©tĂ© civile qui sâoccupe , entre autres, de lâinformation et de la communicationavec les structures de la sociĂ©tĂ© civile) ;
- lâorganisation dâun service spĂ©cialisĂ© pour les relations publiques et la presse, quiassume en gĂ©nĂ©ral la revue quotidienne des plus importants journaux et despublications culturelles ;
- la rĂ©duction du nombre des employĂ©s de 260 Ă 247 , dans les conditions oĂč lâapplication de la nouvelle stratĂ©gie implique un volume accru de travail, exigĂ© parles nouveaux thĂšmes et domaines ;
- la modification de la structure dâĂąge du personnel, par lâengagement de 72 jeunesgens de moins de 35 ans, dont 52 aux Ă©tudes supĂ©rieures.
4. Les services dĂ©concentrĂ©s du ministĂšre de la Culture â Structure, rĂŽle, fonctions
A lâencontre des services dĂ©centralisĂ©s dâautres ministĂšres, les inspectoratsdĂ©partementaux de la culture ont eu, dans lâintervalle 1990-1997 , un rĂŽle assez confus, avecdes fonctions insuffisamment dĂ©finies et parfois contradictoires.A cette situation a contibuĂ©aussi lâimprĂ©cision des actes normatifs ayant une incidence sur ce domaine, ainsi que certaineserreurs matĂ©rialisĂ©es, entre autres, dans la DĂ©cision du gouvernement n° 811/1992 surlâorganisation et le fonctionnement du ministĂšre de la Culture conformĂ©ment Ă laquelle lesattributions du ministĂšre Ă©taient accomplies, au niveau dĂ©partemental, par les conseillers-en-chef territoriaux. De la sorte, les inspectorats Ă©taient formellement supprimĂ©s en tant quepersonnes morales. Du point de vue lĂ©gal, cette erreur nâa Ă©tĂ© Ă©liminĂ©e quâen 1995, par laDĂ©cision du gouvernement n° 710, mais certaines de ses consĂ©quences persistent jusquâĂ cejour. La situation a Ă©tĂ© aggravĂ©e par lâabsence, jusquâen mars 1998, de la structureorganisationnelle du ministĂšre de la Culture dâune direction spĂ©cialisĂ©e chargĂ©e de coordonnerde façon efficace et cohĂ©rente lâactivitĂ© de ces organes de spĂ©cialitĂ© de lâadministrationpublique.
Dans le mĂȘme laps de temps, (1994-1995), on a confĂ©rĂ© aux inspectorats de la culturedes attributions et des compĂ©tences concernant la protection du patrimoine culturel national ,attributions et compĂ©tences quâils devaient exercer par les offices dĂ©partementaux du patrimoine ; mais le lĂ©gislateur avait omis le fait que lesdits offices nâĂ©taient âet ne sont toujours pas- des services fonctionnels dans le cadre des musĂ©es dĂ©partementaux, appartenant donc au sous-systĂšme de lâadministration publique locale.
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Par la derniĂšre rĂ©organisation du ministĂšre de la Culture ont Ă©tĂ© Ă©tablis le rĂŽle et lesprincipales attributions des inspectorats dĂ©partementaux de la culture et a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e unestructure spĂ©cialisĂ©e qui sâemploie Ă coordonner lâactivitĂ© de ces services dĂ©centralisĂ©s du ministĂšre.Les attributions et les compĂ©tences des inspectorats ont Ă©tĂ© Ă©tablies en corrĂ©lationavec les dispositions de la lĂ©gislation sur lâactivitĂ© de lâadministration publique locale.
A présent, conformément aux dispositions de la Décision du gouvernement n°134/1998 , les inspectorats départementaux et celui de la ville de Bucarest ont principalement les attributions et les compétences ci-aprÚs :
- lâĂ©laboration des stratĂ©gies culturelles locales en partenariat avec les autoritĂ©spubliques locales, avec les institutions publiques et avec les organisations non-gouvernementales ;
- la participation Ă la conception et Ă lâapplication des stratĂ©gies culturellesspĂ©cifiques de la zone respective ;
- lâimpulsion et le soutien financier des plus performants projets culturels proposĂ©spar des institutions publiques ou des organisations non âgouvernementales ;
- lâĂ©valuation de commun accord avec les autoritĂ©s publiques locales de lâactivitĂ© desinstitutions publiques de la culture ;
- lâĂ©valuation des aspirations et des exigences culturelles des diffĂ©rentescommunautĂ©s locales, dans le but dâĂ©tablir des stratĂ©gies cohĂ©rentes Ă mĂȘme desatisfaire ces aspirations.
En derniĂšre analyse, la rĂ©organisation des inspectorats peut ĂȘtre dĂ©crite comme ilsuit :
- la sphÚre de leurs compétences et attributions a été harmonisée avec les dispositionsdu cadre juridique général ;
- conformément à la loi, ont été occupés, par concours, les postes de conseiller enchef et de conseillers dans 35 inspectorats ;
- conformĂ©ment aux dispositions lĂ©gales, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© lâinspectorat de la culture du dĂ©partement de Ilfov;
- dans 11 inspectorats ont été occupés, par concours, les postes de conseillers pourdes problÚmes concernant la protection du patrimoine culturel national , ce qui porteà 27 le nombre actuel de conseillers avec cette spécialité ;
- le nombre total des salariés des inspectorats à été réduit de 5%.
Il convient de souligner que, conformĂ©ment Ă la conception de la restucturationadministrative et institutionnelle prĂ©conisĂ©e par le ministĂšre de la Culture, les inspectoratsdĂ©partementaux de la culture seront rĂ©organisĂ©s par lâintĂ©gration des offices dĂ©partementaux pour le patrimoine culturel national .
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III. PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA STRATEGIE GENERALE DU MINISTERE DE LA CULTURE
1. Prémices
La nĂ©cessitĂ© de la restructuration de lâadministration centrale et de la rĂ©organisation delâactivitĂ© du ministĂšre de la Culture a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e par la nouvelle stratĂ©gie de ce ministĂšre,qui affirme que :
-lâaccĂšs et la participation Ă la vie culturelle sont des droits fondamentaux de chaqueindividu ;
-le but des politiques culturelles est lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de la vie pour tous lesmembres de la sociĂ©tĂ© et, par consĂ©quent, la culture reprĂ©sente une dimensionessentielle du dĂ©veloppement ;
-la créativité culturelle est une source essentielle du progrÚs humain ;
-lâadaptation des politiques culturelles et des stratĂ©gies sectorielles est une action departeneriat avec la sociĂ©tĂ© civile.
Par sa nouvelle stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale, le ministĂšre de la Culture sâemploie Ă appliquerlâarticle 30 de la Constitution de la Roumanie, lâarticle 27 de la DĂ©claration Universelle desDroits de lâHomme et lâarticle 15 du Pacte International concernant les droits Ă©conomiques ,sociaux et culturels ainsi que des autres documents internationaux reconnus par la Roumanie,dans lesquels on se rĂ©fĂšre au domaine de la culture et de la crĂ©ation artistique.
2. Directions
La stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale Ă©tablie par le ministĂšre de la Culture dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 1997 vise, de maniĂšre prioritaire, Ă favoriser les conditions susceptibles de satisfaire aux exigenceset aux aspirations culturelles de lâindividu, des communautĂ©s locales et de la communautĂ©snationale.
Au ministĂšre de la Culture sont subordonnĂ©s 70 institutions publiques de la culture,dont 3 sont intĂ©gralement financĂ©es par les allocations budgĂ©taires, 48 bĂ©nĂ©ficient desubventions budgĂ©taires destinĂ©es Ă arrondir leurs propres revenus, le reste fonctionant enrĂ©gime extrabudgĂ©taire.Les institutions qui bĂ©nĂ©ficient de subventions budgĂ©taires sont desinstitutions thĂ©Ăątrales et musicales, des musĂ©es et des centres de culture.Le soutien financierreprĂ©sente une nĂ©cessitĂ© tant que les ressources financiĂšres des autoritĂ©s publiques locales nesont pas suffisantes pour assurer la continuitĂ© dâun fonctionnement adĂ©quat de ces institutions.La disparition ou la diminution de lâactivitĂ© de telles institutions aurait pour rĂ©sultat unerĂ©duction sĂ©vĂšre de lâoffre culturelle adressĂ©e aux gens et aux communautĂ©s, rĂ©ductionentraĂźnant des effets nĂ©gatifs particuliĂšrement durs. Par consĂ©quent, le ministĂšre ne peut procĂ©der que graduellement au transfert de ces institutions dans la subordination des autoritĂ©spubliques locales, et ceci aprĂšs un examen et une analyse approfondie des possibilitĂ©s rĂ©ellesdont ces autoritĂ©s disposent pour maintenir lâoffre culturelle, pour la dĂ©velopper et ladiversifier.
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En mĂȘme temps, le ministĂšre de la Culture soutient financiĂšrement des projets et desprogrammes culturels proposĂ©s par des institutions publiques subordonnĂ©es aux autoritĂ©slocales ou par des diffĂ©rentes organisations non-gouvernementales.
Ces dĂ©penses effectuĂ©es du budget allouĂ© au ministĂšre ont augmentĂ© tant en chiffresabsolues quâen chiffres comparables au cours des annĂ©es 1997 et 1998 , comme on peut le voirdans le tableau ci aprĂšs (en millions de lei).
1996 1997 1998Dépenses totales 165369 353151 569893A.Total des dépensespour des activitésculturelles, dont :
94896 276524 428697
Financement desprogrammes et desprojets culturels
14721 19805 48300
Subventionsaccordées aux livreset aux périodiques
5210 8179 10690
DĂ©penses pour larecherche, laconservation et larestauration
11000 145500 215000
Subventionsdestinées aux programmes desinstitutions de laculture
42000 56000 85000
DĂ©penses pour desacquisitions
2982 4445 12652
Subventions pour desaquisitions
7315 19759 30000
Contributions Ă desorganismesinternationaux
2016 4837 9854
Objectif :laBibliothĂšqueNationale
9550 14986 14500
Le MĂ©morial deSighet
B.TOTAL desdépenses destinéesaux salaires
12106
2000
8431
2700
14098
De la mĂȘme sphĂšre dâactivitĂ© font Ă©galement partie dâautres programmes et stratĂ©giessectorielles du ministĂšre .
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En plus, en 1998, toutes les institutions publiques de la culture ont Ă©tĂ© â de mĂȘme quedes institutions dâenseignement et des organisations non-gouvernementales âintĂ©grĂ©es dans lesystĂšme national de la formation permanente, ce qui leur confĂšre des possibilitĂ©s Ă©ducatives âformatives pour tous les citoyens.
Comme on peut le constater , le souci de satisfaire aux exigences et aux aspirationsculturelles de lâindividu et des communautĂ©s reprĂ©sente une prioritĂ© absolue de lâagenda du ministĂšre.
Dans le mĂȘme sens, le ministĂšre de la Culture considĂšre que lâadĂ©quation du cadrelĂ©gislatif aux rĂ©alitĂ©s de la vie sociale constitue une dimension essentielle de la rĂ©forme.ParconsĂ©quent, lâĂ©laboration dâun nouveau cadre normatif en ce qui concerne lâorganisation et lefonctionnement de certaines catĂ©gories dâinstitutions publiques , dont le principal but est justement celui de rĂ©pondre aux exigences culturelles du public â bibliothĂšques et musĂ©es- fut insĂ©rĂ© comme prioritĂ© dans le Programme de gouvernement (« Le Programme de base demacrostabilisation et de dĂ©veloppement de la Roumanie jusquâĂ lâan 2000 »).Ces deux projetsde loi ont Ă©tĂ© finalisĂ©s Ă la fin de lâannĂ©e 1998 et ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© transmis pour dâĂ©ventuellesobservations et suggestions aux autre ministĂšres intĂ©ressĂ©s.Ces deux projets complĂštent lenouveau cadre normatif proposĂ© par le ministĂšre pour la protection du patrimoine culturelnational, dans la plus large acception du terme.
Afin de donner satisfaction aux aspirations lĂ©gitimes des communautĂ©s en matiĂšreculturelle, les principales directions dâaction du ministĂšre sont :
- lâimpulsion , le soutien et la protection de lâacte crĂ©ateur ;
- la protection et la stimulation de lâidentitĂ© culturelle des minoritĂ©s nationales ;
- la stimulation et la protection des traditions et de la création populaire;
- la protection et la mise en valeur du patrimoine culturel national;
- le dĂ©veloppement des relations culturelles dans le but de conserver, de stimuler et dâexprimer lâidentitĂ© culturelle des communautĂ©s roumaines de lâĂ©tranger ;
- le dĂ©veloppement des relations culturelles de la Roumanie avec dâautres pays et avec les organismes europĂ©ens et internationaux.
Lâensembles de ces objectifs constitue la base thĂ©orique qui a servi de fondement aux stratĂ©gies sectorielles du ministĂšre de la Culture.Chacun de ces objectifs sera prĂ©sentĂ© dans unesection Ă part.
3. Caractéristiques
Mettant Ă profit lâexpĂ©rience accumulĂ©e au cours de lâannĂ©e 1997, le ministĂšre de laCulture a formulĂ© - dans lâapplication des Ă©lĂ©ments de la stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale Ă©noncĂ©s plus haut -les principes fondamentaux consacrĂ©s par lâacte normatif concernant son organisation et sonfonctionnemment (la DĂ©cision du gouvernement n° 134/1998). Les voici:
La liberté de création
La libertĂ© de crĂ©ation , dâexpression artistique et de communication publique des
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oeuvres et des prestations artistiques reprĂ©sente non seulement un droit fondamental delâindividu, reconnu et garanti par la Constitution de la Roumanie, mais Ă©galement un Ă©lĂ©ment essentiel du progrĂšs humain.
Lâautonomie de la culture et de lâart
lâautonomie des institutions de la culture pour ce qui est de lâĂ©laboration et du dĂ©roulement des programmes et des projets culturels ne saurait ĂȘtre limitĂ©e ou censurĂ©e selondes critĂšres politiques, ethniques, religieux ou destinĂ©s Ă satisfaire certains intĂ©rĂȘts de groupe.
La priorité de la valeur
Le ministĂšre de la Culture soutient et stimule lâapplication des critĂšres spĂ©cifiquesdâĂ©valuation et de sĂ©lection , lâaffirmation de la crĂ©ativitĂ© et du talent ainsi que lâintroductiondans le circuit national et international des oeuvres et des prestations artistiques de valeur.
LâĂ©galitĂ© des chances en matiĂšre de culture
Par lâharmonisation des politiques culturelles au niveau national avec celles au niveau local, on assure lâaccĂšs et la participation - libre et autant que possible large- de tous lesindividus Ă la culture ainsi que le dĂ©veloppement de la vie spirituelle des collectivitĂ©s danstoute leur diversitĂ©.
LâidentitĂ© culturelle dans le circuit mondial des valeurs
Le ministĂšre de la Culture est chargĂ© de protĂ©ger et de mettre en valeur lâhĂ©ritageculturel , de soutenir et de promouvoir lâexpression et la diffusion, dans le pays et Ă lâĂ©tranger,des valeurs de la spiritualitĂ© nationale et de favoriser la circulation Ă lâintĂ©rieur du pays desvaleurs de la culture universelle.
4. Les mécanismes de mise en place
La rĂ©alisation des directions prioritaires dâaction Ă©noncĂ©es ci-dessus a exigĂ©lâĂ©laboration de politiques de soutien -sur le plan lĂ©gislatif , administratif et financier- de lastratĂ©gie gĂ©nĂ©rale du ministĂšre de la Culture.Les voici:
- la décentralisation administrative- la réorganisation et la restructuration institutionnelle;- le partenariat avec les autorités publiques locales;- le partenariat avec les structures de la société civile;
4.1. La décentralisation administrative
La politique de dĂ©centralisation administrative est une dimension importante de lastratĂ©gie gĂ©nĂ©rale Ă©laborĂ©e dans les conditions de la transition, Ă savoir du passage dâunesociĂ©tĂ© hypercentralisĂ©e Ă une sociĂ©tĂ© oĂč fonctionne le principe de lâautonomie locale Ă mĂȘmede rĂ©pondre aux nĂ©cessitĂ©s et aux intĂ©rĂȘts des collectivitĂ©s locales.
Dans le domaine de la culture, la décentralisation administrative suppose le transfert des compétences et des attributions , concernant certaines institutions publiques de la culture,du ministÚre aux autorités publiques locales.
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Comme on le sait, en 1994, par la DĂ©cision du gouvernement n° 442, les institutionspubliques de la culture au niveau dĂ©partemental -les bibliothĂšques publiques, les musĂ©es, lescentres de conservation et de valorisation de la tradition et de la crĂ©ation populaire , lesensembles folkloriques professionnels - ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es de la subordination des conseilsdĂ©partementaux Ă celle du ministĂšre de la Culture.Cette dĂ©centralisation a entraĂźnĂ© une sĂ©riedâeffets nĂ©gatifs, dont:
- lâaccroissement de la pression financiĂšre sur le budget de lâEtat;
- des dysfonctionnements dans lâactivitĂ© de spĂ©cialitĂ© de ces institutions publiqueslocales de la culture, Ă cause de lâĂ©tablissement âpar le centreâ des allocationsbudgĂ©taires et du nombre maximum admis dâemplois;
- des tensions entre le ministÚre de la Culture et les autorités publiques locales ,transformées en certains cas en litiges juridiques ;
- la limitation dans certains cas de lâautonomie fonctionnelle et de dĂ©cision desrespectives institutions;
- lâimpossibilitĂ© dâun contrĂŽle financier adĂ©quat quant Ă la gestion des fonds publicsallouĂ©s.
Tenant compte de ces effets nĂ©gatifs et animĂ© par la volontĂ© de satisfaire de maniĂšreadĂ©quate aux exigences et aux nĂ©cessitĂ©s culturelles des communautĂ©s locales, le ministĂšre dela Culture a Ă©laborĂ© lâun de ses premiers actes normatifs de 1997 (la DĂ©cision du gouvernement n° 6) par lequel les compĂ©tences concernant les institutions transfĂ©rĂ©es du ministĂšre de laCulture aux autoritĂ©s publiques locales.
Ces actes normatifs a permis de rĂ©tablir la situation de droit, de crĂ©er des conditionsconcrĂštes pour lâapplication du principe de lâautonomie locale et de diminuer la pressionfinanciĂšre sur le budget du ministĂšre.Dans le mĂȘme temps, dĂ©grevĂ© de ce type de chargesfinanciĂšres, le ministĂšre de la Culture a eu la possibilitĂ© de soutenir financiĂšrement desprogrammes et des projets culturels demandĂ©s par les communautĂ©s locales.
Un autre aspect de la politique de dĂ©centralisation est celui du transfert de certainesattributions qui, traditionnellement, revenaient au ministĂšre de la Culture, Ă la compĂ©tence desautoritĂ©s publiques locales. Par exemple, lâapprobation des plans et des taxes de scolarisationaux Ă©coles populaires dâart relevait , conformĂ©ment Ă certains actes normatifs Ă©mis avant 1989,de la compĂ©tence du ministĂšre de la Culture .Par lâOrdonnance du gouvernement n° 9/1996, laLoi concernant lâadministration publique locale et la Loi des finances publiques , lesdits actesnormatifs Ă©taient implicitement abrogĂ©s, la compĂ©tence en la matiĂšre revenant, par voie deconsĂ©quence, aux autoritĂ©s dĂ©partementales dans la subordination desquelles fonctionnaient cesinstitutions. Mais, malgrĂ© tout, câest Ă peine en 1998 et aprĂšs de nombreuses dĂ©marches que cescompĂ©tences furent dĂ©finitivement transfĂ©rĂ©es aux autoritĂ©s publiques dĂ©partementales.
Une dĂ©marche similaire a Ă©tĂ© Ă©galement effectuĂ©e par le ministĂšre de la Culture pour cequi est des compĂ©tences concernant lâĂ©laboration et lâapprobation des rĂšglementsdâorganisation et de fonctionnement des Ă©tablissements culturels -foyers culturels, maisons dela culture, universitĂ©s populaires, Ă©coles populaires dâart et centres de conservation et devalorisation de la tradition et de la crĂ©ation populaire.Le cadre normatif en vigueur exigeait queces responsabilitĂ©s soient exercĂ©es par les autoritĂ©s publiques locales , mais ce ne fut quâen1998 que ces derniĂšres commencĂšrent Ă assumer ces responsabilitĂ©s.
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Dâautre part, le ministĂšre de la Culture continuera dâexercer ses attributions et sescompĂ©tences spĂ©cifiques relevant de sa fonction de rĂ©glementation et de coordination gĂ©nĂ©raledu domaine.Le ministĂšre sâest engagĂ© et sâengagera Ă lâavenir aussi Ă Ă©tablir la place et le rĂŽlede ces institutions, pour harmoniser les politiques culturelles locales avec celles nationales,pour appliquer les stratĂ©gies sectorielles , pour diversifier l'offre culturelle au niveau local et pour former et satisfaire les aspirations des membres des collectivitĂ©s locales.
La politique de dĂ©centralisation reprĂ©sente une prioritĂ© du ministĂšre de la Culture pourlâĂ©tape ultĂ©rieure. En ce sens, un projet de DĂ©cision du gouvernement a Ă©tĂ© dĂ©jĂ Ă©laborĂ© pour letransfert de trois thĂ©Ăątres subordonnĂ©s au ministĂšre Ă la subordination et Ă lâautoritĂ© du ConseilGĂ©nĂ©ral de la municipalitĂ© de Bucarest .Ce projet parcourt dĂ©jĂ le circuit final des avis.
Dans lâĂ©tape suivante, en fonction de lâaccord des autoritĂ©s publiques locales et tenant compte de leurs ressources budgĂ©taires , un important nombre dâinstitutions publiques de laculture seront transfĂ©rĂ©es de la subordination du ministĂšre de la Culture Ă celle des autoritĂ©spubliques locales. De la sorte, on pourra assurer la participation rĂ©elle des communautĂ©slocales Ă lâadaptation des politiques culturelles locales, ainsi que lâengagement plus ferme decelles-ci Ă la configuration de lâoffre culturelle, afin de rĂ©pondre aux exigences et aux nĂ©cessitĂ©s exprimĂ©es.
4.2. La réorganisation et la restructuration institutionnelle
SimultanĂ©ment avec la rĂ©organisation des directions et de son propre personnel, ainsique de ses services dĂ©centralisĂ©s, le ministĂšre de la Culture a Ă©laborĂ© un programme gĂ©nĂ©ral derestructuration des institutions subordonnĂ©es, programme conçu Ă partir de lâanalyse descompĂ©tences et des attributions de ces derniĂšres et par lequel il a envisagĂ© de redĂ©finir le rĂŽle et les fonctions de ces institutions ainsi que de les intĂ©grer de maniĂšre systĂ©mique , de rendre plusfluide le circuit informationnel et dĂ©cisionnel et de rĂ©aliser une activitĂ© performante.
La politique de restructuration institutionnelle adoptĂ©e par le ministĂšre de la Culture aeu tout dâabord pour but de satisfaire les exigences de la population par lâoffre culturelleproposĂ©e par ces institutions.
On a constatĂ© que dans certains secteurs dâactivitĂ© une conception centraliste et paternaliste -Ă©tatiste continuait dâĂȘtre dominante, sans tenir compte de ce que, parallĂšlement,avaient fait leur apparition et se dĂ©veloppaient dĂ©jĂ dans un rythme fort alerte des structuresprivĂ©es, dont la rĂ©action aux exigences du marchĂ© culturel et du marchĂ© en gĂ©nĂ©ral Ă©tait plusrapide et plus adĂ©quate.
4.2.1 A partir de ces considérations, le ministÚre de la Culture a décidé de procéder , dans une premiÚre étape, à :
- la réorganisation du systÚme éditorial;- la réorganisation du systÚme des revues et des publications culturelles;- la réorganisation du systÚme de la dffusion du livre;- la restructuration de la Régie Autonome des Imprimeries;- la réorganisation de la BibliothÚque Nationale de Roumanie et la réavtualisation du cadre général de fonctionnement des bibliothÚques publiques;- la réorganisation et la restructuration de certaines institutions publiques (subordonnéesau ministÚre de la Culture) aux activités dans le domaine de la protection et de la miseen valeur du patrimoine culturel ( le CAPPC, le Centre de la culture de Bran, leCIMEC, les Archives Nationales du Film).
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a. La réorganisation du systÚme éditorial
DĂ©ployĂ©e par Ă©tapes successives, cette rĂ©organisation a commencĂ© en mai 1997 , desorte que par la DĂ©cision du gouvernement n° 238 les relations entre les maisons dâĂ©dition -institutions publiques et le ministĂšre de la Culture sâĂ©tablissent directement, le passageintermĂ©diaire par la Maison de la Presse et de lâEdition âCultura NationalaânâĂ©tant plusnĂ©cessaire.Il convient de mentionner que jusquâalors cette derniĂšre Ă©tait lâinstitution publiquepar lâintermĂ©diaire de laquelle Ă©taient conclus et exĂ©cutĂ©s les contrats entre les maisonsdâĂ©dition et le ministĂšre pour le dĂ©roulement des fonds reçus Ă titre de âcommande dâEtatâ,fonds qui reprĂ©sentaient un appui financier destinĂ© Ă soutenir des programmes et des projetsĂ©ditoriaux dâimportance nationale.
Lors des annĂ©es 1997 et 1998, les maisons publiques dâĂ©dition subordonnĂ©es au ministĂšre de la Culture furent rĂ©organisĂ©es en tant que sociĂ©tĂ©s commerciales dont le capitalappartenait intĂ©gralement Ă lâEtat; ceci reprĂ©sentait une premiĂšre Ă©tape sur la voie de leurprivatisation.Cette nouvelle forme juridique dâorganisation de lâactivitĂ© Ă©ditoriale a contribuĂ©Ă :
- rendre plus efficace lâactivitĂ© spĂ©cifique, en leur offrant la possibilitĂ© de rĂ©pondrede maniĂšre performante aux signaux venus du marchĂ© du livre;
- redimensionner les budgets de revenus et de dépenses , par la réduction des frais degestion;
- repenser les programmes et les plans Ă©ditoriaux , ce qui a conduit Ă lâapparition decertains livres importants pour la culture roumaine et universelle;
- Ă©tablir des relations de collaboration et non pas de subordination avec le ministĂšrede la Culture ; ces derniers avaient donnĂ© naissance Ă de multiplesdysfonctionnements dans lâactivitĂ© des maisons dâĂ©dition.
De la sorte, Ă la fin de 1998, toutes les maisons dâĂ©dition -institutions publiques avaient changĂ© leur statut juridique, Ă lâexception de la maison dâĂ©dition âJunimeaâ de Iasi. Alâintention de cette derniĂšre, sur lâinitiative du Conseil Local de la municipalitĂ© de Iasi, a Ă©tĂ©Ă©mise une DĂ©cision du gouvernement par laquelle cette institution Ă©tait transfĂ©rĂ©e sous lasubordination de lâautoritĂ© publique locale. De cette façon, entre les maisons dâĂ©dition et leminisĂšre de la Culture il nây a plus de relations de subordination administrative, mais desrelations de partenariat et de collaboration pour la rĂ©alisation de programmes et de projetsĂ©ditoriaux complexes.
b. La réorganisation du systÚme des revues et des publications culturelles
Il sâagit toujours dâun processus rĂ©alisĂ© par Ă©tapes successives.
Dans une premiĂšre Ă©tape, les rĂ©dactions des publications culturelles, dont lâĂ©diteur Ă©tait le ministĂšre de la Culture - publications qui fonctionnaient dans la structure de la Maison de laPresse et de lâEdition âCultura Nationalaâ -, ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©es par la DĂ©cision du gouvernement n° 238/1997 , devenant des institutions publiques Ă personnalitĂ© juridique,subordonnĂ©es au ministĂšre de la Culture.
Y furent rĂ©organisĂ©es de la sorte 13 publications culturelles ( âContemporanul â ,âLiteratorulâ, âTribunaâ, âManuscriptumâ, âDesteptarea Aromanilorâ, âMoftul Romanâ,âAlbinaâ, âTeatrul Aziâ, âUniversul Cartiiâ, âA Hetâ, âKorunkâ, âMuvelodesâ, âVilnie
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Slovoâ).Il convient de remarquer que, de leur nombre, 5 sont des publications dans les languesdes minoritĂ©s nationales.
Les rĂ©dactions des publications Ă caractĂšre mĂ©thodique (âRevista Muzeelorâ,âBibliotecaâ, âRevista Monumentelor Istoriceâ, âBuletinul CNSâ) ont Ă©tĂ©, par la mĂȘmeDĂ©cision du gouvernement , retirĂ©es de la structure de la Maison de la Presse et de lâEditionâCultura Nationalaâ et rĂ©organisĂ©es en tant quâunitĂ©s sans personnalitĂ© juridique dans le cadredâinstitutions publiques de la culture subordonnĂ©es au ministĂšre.
A prĂ©sent, aprĂšs des consultations avec les rĂ©dactions de ces publications Ă caractĂšremĂ©thodique et aprĂšs lâanalyse de leur situation financiĂšre , le ministĂšre de la Culture a dĂ©cidĂ©de transformer les revues âBibliotecaâ et âRevista Muzeelorâ en institutions avec personnalitĂ©juridique.
c. La réorganisation du systÚme de diffusion du livre
Cette action reprĂ©sente un pas important dans lâĂ©dification dâun nouveau systĂšme, plusflexible et plus efficace, de lâaccĂšs du lecteur aux livres et aux publications culturelles.
La Maison de la Presse et de lâEdition âCultura Nationalaâ , institution publique de laculture, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1993 par la fusion de deux institutions publiques -Romlibri et ISIAP-avec la RĂ©gie Autonome de Diffusion du Livre âArcadiaâ.Le but dĂ©clarĂ© de cetterĂ©organisation a Ă©tĂ© de pratiquer, par des mĂ©canismes de type administratif, le contrĂŽle delâactivitĂ© de diffusion du livre et dâautres biens culturels, activitĂ© qui, selon certaines opinions,aurait, dans dâautres conditions, abouti Ă la faillite.La rĂ©organisation dâune rĂ©gie autonome entant quâinstitution publique aux activitĂ©s dans le domaine de la diffusion du livre et dâautresbiens culturels a crĂ©Ă© de nombreux problĂšmes, dont:
-la bureaucratie de lâactivitĂ© de diffusion du livre, activitĂ© entiĂšrement Ă©conomique;- la gestion dĂ©fectueuse des ressources financiĂšres;- la conclusion de contrats dĂ©savantageux qui ont entraĂźnĂ© des blocages financiers,lâimportantes pertes , tout comme de nombreux litiges solutionnĂ©s Ă grands frais parles tribunaux.
Par la DĂ©cision du gouvernement n° 617/1998, la Maison de la Presse et de lâEditionâCultura Nationalaâ a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©e en sociĂ©tĂ© commerciale dont le capital appartient intĂ©gralement Ă lâEtat. Dans le capital social de cette sociĂ©tĂ© ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es 62 librairies, afinde couvrir les pertes que la sociĂ©tĂ© devait rĂ©cupĂ©rer dĂšs sa constitution. On pourra crĂ©er de lasorte un systĂšme national de diffusion du livre Ă mĂȘme de rĂ©pondre aux signaux venus du marchĂ© et aux exigences sociales dans ce domaine.
d.La restructuration de la RĂ©gie autonome des imprimeries
La mesure de restructurer la RĂ©gie autonome des imprimeries reprĂ©sente larĂ©organisation du dernier des trois chaĂźnons - demeurĂ©s sous lâautoritĂ© du ministĂšre - quiconcourent Ă la production du livre: lâimpression , lâĂ©dition , la diffusion.
AprĂšs des analyses et des Ă©tudes de faisabilitĂ© par lesquelles ont Ă©tĂ© identifiĂ©esdiffĂ©rentes modalitĂ©s de rĂ©organisation , on a adoptĂ© la solution de transformer la RĂ©gieAutonome des Imprimeries en Compagnie Nationale des Imprimeries. Le projet de DĂ©cision du gouvernement a dĂ©jĂ obtenu lâavis de tous les ministĂšres ayant des compĂ©tences en la matiĂšreet a Ă©tĂ© transmis au gouvernement pour quâil soit adoptĂ©.
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e. La réorganisation de la BibliothÚque Nationale de Roumanie et la réactualisation du cadre général de fonctionnement des bibliothÚques publiques
La rĂ©organisation de la BibliothĂšque Nationale de Roumanie (BN) a tenu compte du fait que la BN est lâinstitution publique qui doit assurer dans ce domaine, au niveau national, lacoordination mĂ©thodologique du systĂšme tout entier des bibliothĂšques publiques, lâĂ©laborationet la rĂ©alisation des instruments spĂ©cialisĂ©s de rĂ©fĂ©rence (la Bibliographie Nationale, parexemple) .La BibliothĂšque Nationale doit Ă©galement ĂȘtre le principal centre dâĂ©change entre lesbibliothĂšques sur le plan interne et international ; en mĂȘme temps, elle a, conformĂ©ment Ă laloi, lâobligation dâexercer les fonctions de dĂ©pĂŽt lĂ©gal.
LâactivitĂ© de la BibliothĂšque Nationale de Roumanie a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©e dans les annĂ©es1997-1998 par:
- la modification de lâorganigramme de lâinstitution : certains services non-fonctionnels et non-performants ont fusionnĂ© ou ont Ă©tĂ© divisĂ©s, selon le cas; denouveaux services ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s afin dâassurer la cohĂ©rence et la performance du complexe dâactivitĂ©s spĂ©cifiques tout entier;
- le transfert Ă la BibliothĂšque, Ă partir de 1998, de la charge de financer, contracter,coordonner et contrĂŽler les travaux en cours de lâimmeuble dont la BibliothĂšqueNationale sera le bĂ©nĂ©ficiaire;
En 1997, la BibliothĂšque Nationale a Ă©tĂ© gravement affectĂ©e par la rĂ©duction de 48postes conformĂ©ment Ă la Loi du Budget dâEtat.
Une mention spĂ©ciale doit ĂȘtre faite quant au systĂšme des bibliothĂšques publiques.A lademande et avec le concours des spĂ©cialistes des bibliothĂšques dĂ©partementales et locales, leministĂšre de la Culture a Ă©laborĂ© un rĂšglement-cadre dâorganisation et de fonctionnement deces institutions culturelles, rĂšglement publiĂ© dans le Moniteur Officiel de Roumanie ennovembre 1998.
Le rĂšglement-cadre permettra, jusquâĂ lâapparition de la Loi des bibliothĂšquespubliques, un meilleur fonctionnement de celles-ci.Le ministĂšre de la Culture a pris en chargedâĂ©laborer ce rĂšglement-cadre parce que, dâun cĂŽtĂ©, les bibliothĂšques publiques donnent accĂšsau public Ă lâinformation , Ă la culture , satisfaisant ainsi lâune de ses nĂ©cessitĂ©s essentielles et,dâun autre cĂŽtĂ©, les actes normatifs concernant le systĂšme de ces institutions sont devenus pourla plupart caducs, mĂȘme sâils ne sont pas expressĂ©ment abrogĂ©s.
f. La réorganisation et la restructuration de certaines institutions publiques (subordonnées au ministÚre de la Culture) aux activités ayant trait à la protection et à la mise en valeur du patrimoine culturel national (le CAPPC, le Centre de la culture de Bran, le CIMEC, les Archives Nationales de Film)
Pour la restructuration et la réorganisation de ces institutions on a envisagé:
- lâefficacitĂ© accrue de leur activitĂ© et lâaugmentation des standards de lâoffre culturelle;- la gestion plus judicieuse des fonds et du patrimoine dont ces institutions disposent.
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1. Le Centre de lâAdministration et de la protection du patrimoine de la culture (leCAPPC) , institution publique du type âcentrale industrielleâ , a Ă©tĂ© restructurĂ© en deux Ă©tapes:
- par un Ordre du ministĂšre de la Culture, les centres culturels ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s de lasubordination de cette institution Ă celle du ministĂšre de la Culture, de la sorte a Ă©tĂ©rĂ©tablie la situation de droit consacrĂ©e par la DĂ©cision du gouvernement concernant lâorganisation et le fonctionnement du ministĂšre;
- la rĂ©organisation de lâactivitĂ© de protection du patrimoine culturel national par lasuppression de ladite institution en mars 1998 (la DĂ©cision du gouvernement n°134) et le transfert Ă une nouvelle institution( lâOffice National pour la Protectiondu Patrimoine -lâONPP) des seules attributions ayant un rapport direct avec laprotection du patrimoine culturel national;
A prĂ©sent, lâONPP a limitĂ© ses principales charges Ă :
- contracter les Ă©tudes techniques et les travaux de recherche -restauration -conservation des monuments historiques;
- dĂ©rouler les fonds allouĂ©s du budget de lâEtat pour ces activitĂ©s;- vĂ©rifier la modalitĂ© dont sont Ă©xecutĂ©s les travaux de recherche, les Ă©tudes
techniques , la restauration et la conservation pour lesquelqs ont été conclus descontrats.
Les attributions concernant le financement, la coordination, la vĂ©rification et le contrĂŽledes Ă©tudes techniques et des travaux de recherche- de restauration- de conservation entreprisaux immeubles oĂč fonctionnent des institutions publiques dâintĂ©rĂȘt national ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©esĂ ces institutions.
Le financement, la coordination , la vérification et le contrÎle des investissements au nouvel immeuble de la BibliothÚque Nationale de Roumanie ont été transférés à cetteinstitution, bénéficiaire de ces investissements publics.
2. Le Centre de la Culture de Bran a été réorganisé en 1998 par la fusion avec leMusée de Bran. On réalise de la sorte:
- une gestion efficace des fonds publics , en renonçant à maintes dépenses de natureadministrative;
- lâĂ©limination des parallĂ©lismes dans lâactivitĂ© des deux institutions publiquesdâintĂ©rĂȘt national, situĂ©es dans un mĂȘme espace et ayant bon nombre de chargessimilaires;
- lâutilisation plus efficace et plus judicieuse des ressources humaines et du patrimoine se trouvant sous lâadministration des deux institutions.
3. Le Centre dâinformatique et de mĂ©moire culturelle (le CIMEC) est devenu lâInstitut de la mĂ©moire culturelle , ce qui reflĂšte sa transformation (ayant lieu ces derniĂšres annĂ©es) dâuncentre de traitement informatique des donnĂ©es culturelles - pour le patrimoine culturel nationalen particulier - et de diffusion de lâinformation culturelle Ă lâintention des spĂ©cialistes tout comme Ă lâintention du public, institution qui utilise surtout les nouvelles technologies de lacommunication.
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Cet institut reprĂ©sente Ă ce jour le principal fournisseur de lâinformation culturelleroumaine sur lâInternet.
4. Les Archives Nationales du Film - la CinémathÚque Roumaine
Par lâOrdonnance dâurgence du gouvernement n°.67/1997 concernant la rĂ©organisationdu Conseil National de la CinĂ©matographie, les Archives Nationales de Film ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©essous la subordination du ministĂšre de la Culture. Par la DĂ©cision du gouvernement n°337/1998, les Archives ont Ă©tĂ© rĂ©prganisĂ©es en tant quâinstitution culturelle publique sous lenom de âArchives Nationales du Film - la CinĂ©mathĂšque Roumaineâ.
Cette nouvelle forme dâorganisation fut le point de dĂ©part du processus dâharmonisationavec les principes gĂ©nĂ©raux qui rĂ©gissent lâactivitĂ© des institutions similaires dâautres payseuropĂ©ens. En ce sens, les Archives Nationales du Film ont non seulement la fonction deconservation et de restauration du matĂ©riel filmique et des annexes, mais aussi des fonctions derecherche, de mise en valeur de ce matĂ©riel et de communication publique par ses moyensspĂ©cifiques des rĂ©sultats des recherches.
4.2.2 Dans cette mĂȘme pĂ©riode, une autre direction prioritaire de la politique de restructuration institutionnelle du ministĂšre de la Culture a eu pour but lâĂ©laboration des projets de loi Ă mĂȘme dâinstaurer un nouveau cadre administratif , organisationnel et scientifique pour la protection du patrimoine culturel national.
Des biens classĂ©s - ou susceptibles de le devenir- dans la catĂ©gorie juridique duâpatrimoine culturel nationalâ se trouvent tant sous lâadministration et la conservation denombreuses institutions publiques, spĂ©cialisĂ©es ou non, que dans la propriĂ©tĂ© de diversescatĂ©gories de personnes morales de droit privĂ© ou dans la propriĂ©tĂ© de personnesphysiques.Dâautre part, lâactivitĂ© concernant lâĂ©tude technique - la restauration- la conservationest rĂ©alisĂ©e surtout pour ce qui est des monuments historiques, par des personnes morales dedroit privĂ©.
Il sâest, donc, avĂ©rĂ© nĂ©cessaire de crĂ©er un cadre lĂ©gislatif destinĂ©, dâune part, Ă rĂ©organiser et Ă ordonner le systĂšme des institutions publiques ayant des activitĂ©s dans cedomaine (bibliothĂšques publiques, musĂ©es et collections publiques, autres institutionsspĂ©cialisĂ©es) et, dâautre part, Ă Ă©tablir les normes gĂ©nĂ©rales et scientifiques pour la protection et la mise en valeur des biens de cette catĂ©gorie.
Lâeffort lĂ©gislatif du ministĂšre de la Culture sâest concrĂ©tisĂ© dans le parachĂšvement desprojets de loi ci-aprĂšs , qui se trouvent dĂ©jĂ en train dâobtenir les avis des autres ministĂšresintĂ©ressĂ©s:
- la Loi des bibliothÚques publiques- la Loi des musées et des collections publiques- la Loi du patrimoine culturel national mobile- la Loi des monuments historiques.
DÚs que le Parlement aura voté ce paquet de projets législatifs, on pourra entamer laréorganisation et la restructuration institutionnelle du systÚme des bibliothÚques publiques, desmusées et des collections publiques ainsi que des autres institutions publiques ayant desactivités dans ce domaine.
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4.2.3. Par le programme PHARE ont été approuvés des fonds pour la culture dans le cadre du programme La dimension culturelle de la démocratie lancé par le ministÚre de la Culture.
Dans ce programme, qui se dĂ©roulera sur une pĂ©riode de deux ans, avec un budget de 2 millions dâeuros, est incluse la rĂ©forme institutionnelle pour laquelle seront allouĂ©s 1,15millions dâeuros.
En ce sens, on envisage principalement de dĂ©centraliser lâadministration culturelle et deredĂ©finir ses responsabilitĂ©s, y compris la restructuration de certains systĂšmes institutionnels et la formation de managers culturels.Le ministĂšre de la Culture se propose, dans le cadre de ceprogramme, de restructurer les centres de la culture subordonnĂ©s , de redimensionner lesactivitĂ©s de certaines institutions publiques, ainsi que de repenser la stratĂ©gie et les fonctions du Centre dâinstruction et de formation du personnel des Institutions de la culture.
Il convient dây prĂ©ciser que le systĂšme de lâenseignement universitaire nâoffre pas lapossibilitĂ© dâune rĂ©elle spĂ©cialisation dans le domaine du management culturel , du marketinget du lancement des projets culturels ou dans dâautres domaines spĂ©cialisĂ©s et spĂ©cifiques de laculture. Câest pourquoi lâidentification des meilleures modalitĂ©s pour lâinstruction et laformation de spĂ©cialistes dans ces domaines reprĂ©sente un important Ă©lĂ©ment de la stratĂ©giegĂ©nĂ©rale du ministĂšre de la Culture ; car, en lâabsence de tels spĂ©cialistes on ne saurait rĂ©aliserune authentique restructuration institutionnelle.
Loin dâĂȘtre achevĂ©s, la rĂ©organisation et la restructuration institutionnelle sont desprocessus continus, parce que repenser les structures et redĂ©finir les relations fonctionnellesentre ces institutions et Ă lâintĂ©rieur de ces institutions doit avoir comme finalitĂ© de satisfaireaux exigences culturelles en incessant changement.
4.3. Le partenariat avec les autorités publiques locales
Ayant comme point de dĂ©part la nĂ©cessitĂ© de lâharmonisation des politiques culturellesnationales avec celles locales et de lâapplication du principe de lâautonomie locale, le ministĂšrede la Culture a oeuvrĂ© dans la pĂ©riode 1997-1998 pour lâĂ©tablissement de rapports decollaboration aussi efficaces que possible avec les autoritĂ©s publiques locales.
En mĂȘme temps, lâĂ©laboration des projets concernant ces politiques et stratĂ©gies ainsique leur implĂ©mentation doit se donner pour but de satisfaire aux exigences culturelles descommunautĂ©s locales et de maintenir lâĂ©quilibre entre les divers Ă©lĂ©ments de la vie culturelle.Enfin, il sâimpose que les politiques culturelles soient intĂ©grĂ©es dans les stratĂ©gies gĂ©nĂ©rales dedĂ©veloppement Ă©laborĂ©es par les autoritĂ©s locales dans la subordination desquelles fonctionnent la plupart des institutions publiques de la culture.
Partant de ces prĂ©misses, le ministĂšre de la Culture a dâabord envisagĂ© dans sadĂ©marche le dĂ©veloppement et la diversification de lâoffre culturelle adressĂ©e aux communautĂ©s locales.
Dans le cadre de sa politique de partenariat, le ministĂšre de la Culture a fait un premierpas important dĂšs le dĂ©but de 1997 lorque, par la DĂ©cision du gouvernement n° 6, il a reconnu aux autoritĂ©s publiques locales le droit dâintervenir et de dĂ©cider en ce qui concerne lesinstitutions publiques de la culture dâintĂ©rĂȘt dĂ©partemental.
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Dans la pratique, en 1997-1998, cette politique a surtout visĂ© lâamĂ©lioration delâactivitĂ© des institutions publiques de la culture dâintĂ©rĂȘt local subordonnĂ©es aux autoritĂ©spubliques locales, par:
- une meilleure flexibilitĂ© du cadre juridique par lâamĂ©lioration du systĂšme decofinancement des programmes et des projets culturels:
a) dans ce sens, lâOrdonnance du gouvernement n° 51/1998, Ă©laborĂ©e par le ministĂšrede la Culture, a envisagĂ© la rĂ©glementation du cofinancement tant du budget delâEtat que des budget locaux des dĂ©penses nĂ©cessaires au dĂ©roulement de certainsprogrammes et projets culturels importants pour les communautĂ©s locales; de lasorte, on peut couvrir les frais de publicitĂ©, de location dâĂ©quipements, leshonoraires et les rĂ©munĂ©rations des titulaires des droits dâauteur et des droitsconnexes, ou lâattribution de certains prix;
b) la possibilitĂ© du financement par les budgets locaux de certains programmesdestinĂ©s au domaine de lâĂ©ducation permanente;
- le transfert de certaines compĂ©tences concernant des institutions publiques dâintĂ©rĂȘt local du ministĂšre de la Culture vers les autoritĂ©s publiques locales , partant delâimportance et de la nĂ©cessitĂ© que lâautoritĂ© publique locale accomplisse lâune deses principales obligations, Ă savoir la gestion adĂ©quate des intĂ©rĂȘts et la satisfactiondes exigences culturelles des communautĂ©s locales.
LâamĂ©lioration de la collaboration entre le ministĂšre de la Culture et les autoritĂ©spubliques locales est Ă©galement redevable Ă lâactivitĂ© des inspectorats dĂ©partementaux de laculture qui, dans la plupart des cas, ont rĂ©ussi Ă Ă©tablir et Ă entretenir un dialogue concret avecces autoritĂ©s, ce qui a abouti Ă lâĂ©limination de certaines tensions et Ă la fluiditĂ© du circuit informationnel.
Une autre dimension du partenariat lancé par le ministÚre de la Culture est représentépar le soutien financier de certaines activités pour lesquelles les autorités publiques locales nedisposaient pas de ressources suffisantes.
Il convient dây mentionner en ce sens le Programme national dâacquisition de livres et de publications culturelles pour les bibliothĂšques publiques, en vertu duquel lescommunautĂ©s locales ont eu accĂšs Ă la culture Ă©crite.
De mĂȘme, pour le financement par le ministĂšre de la Culture - dans le cadre du Programme national pour la protection des monuments historiques - de lâĂ©laboration desĂ©tudes techniques et des travaux de recherche - restauration-conservation , entrepris aux monuments historiques relevant de diverses unitĂ©s administratives territoriales.
Dans le but dâune gestion adĂ©quate des exigences et des nĂ©cessitĂ©s culturelles descollectivitĂ©s locales et de lâharmonisation des politiques au niveau national avec celles au niveau local, le ministĂšre de la Culture sâest proposĂ© dâidentifier des âzones-piloteâ(Hunedoara, Arges et Botosani) afin dây rĂ©aliser une meilleure efficacitĂ© de la collaborationentre ses services dĂ©centralisĂ©s et les autoritĂ©s publiques locales pour:
- lâĂ©laboration des stratĂ©gies locales en vue de la diversification de lâoffre culturelledes institutions publiques;
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- lâallocation, des budgets locaux, de ressources financiĂšres suffisantes pour assurerle bon fonctionnement de ces institutions ainsi que le dĂ©roulement de programmeset de projets culturels performants, des programmes dâĂ©ducation permanente;
- la rĂ©alisation dâun partenariat culturel rĂ©gional , y compris pour la conclusion deprotocoles ou dâaccords de collaboration avec des institutions ou des organisationsnon-gouvernementales des communautĂ©s roumaines vivant sur le territoire des paysvoisins;
- lâĂ©tablissement , de commun accord avec les autres services dĂ©centralisĂ©s desministĂšres, de certaines dĂ©marches et mesures cohĂ©rentes pour la protection et lamise en valeur du patrimoine culturel national;
- le lancement sur le plan international de projets Ă mĂȘme de mettre en valeur lecaractĂšre spĂ©cifique et les particularitĂ©s culturelles des communautĂ©s locales;
Au cours de lâannĂ©e 1998, le ministĂšre de la Culture a pris lâinitiative de constituer unecommission , formĂ©e de reprĂ©sentants dĂ©signĂ©s par les autoritĂ©s publiques locales, par le DAPLet le ministĂšre de la Culture, ayant pour but lâĂ©laboration dâune stratĂ©gie Ă court terme pour larĂ©vitalisation de lâactivitĂ© des bibliothĂšques publiques et des Ă©tablissements publics de laculture afin de dĂ©velopper et de diversifier lâoffre culturelle.
4.4. Le partenariat avec les structures de la société civile
En appliquant sa stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale, le ministĂšre de la Culture a formulĂ© le principeselon lequel lâadaptation des politiques culturelles est une action de partenariat avec la sociĂ©tĂ©civile qui, par ses diverses structures, reprĂ©sente non seulement un consommateur-bĂ©nĂ©ficiairedes rĂ©sultats de ces politiques et stratĂ©gies, mais Ă©galement un crĂ©ateur de lâoffre culturelleadressĂ©e Ă la communautĂ©.
4.4.1 Le partenariat avec des organisations non-gouvernementales
Dans sa politique de partenariat avec les structures de la sociĂ©tĂ© civile, le ministĂšre de laCulture a soutenu par des moyens financiers et logistiques des programmes et des projetsĂ©laborĂ©s et/ou dĂ©roulĂ©s par des organisations non-gouvernementales.Ces programmes et projetsoffrent un large Ă©ventail dâinitiatives culturelles, adressĂ©es pour la plupart aux communautĂ©slocales, dont la vie culturelles se trouve enrichie de la sorte.
Il convient toutefois de souligner que, dans la majoritĂ© des cas, les projets Ă©laborĂ©s parles structures de la sociĂ©tĂ©s civile viennent Ă complĂ©ter lâoffre culturelle des institutionspubliques , les cas de superposition ou de double emploi Ă©tant rares.
La diversification de lâoffre culturelle adressĂ©e aux communautĂ©s locales par lepartenariat Ă©tabli entre le ministĂšre de la Culture et la sociĂ©tĂ© civile peut aisĂ©ment ĂȘtre mise enĂ©vidence si lâon analyse les programmes et les projets culturels soutenus par le ministĂšre.Ainsi,par exemple, par les projets culturels visant le soutien de la crĂ©ation et des arts interprĂ©tatifs ,une offre culturelle plus riche se fit jour lĂ oĂč ne fonctionnaient pas des institutions publiqueslocales ayant cet objet.
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De mĂȘme, presque tous les projets dĂ©roulĂ©s dans le cadre des programmes visant Ă soutenir et Ă protĂ©ger lâidentitĂ© culturelle des minoritĂ©s nationales et qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© delâappui financier du ministĂšre de la Culture ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s et/ou dĂ©ployĂ©s en coopĂ©ration avecdes organisations non-gouvernementales.
DerniÚrement, cette relation de partenariat avec la société civile a été enrichie par lacooptation des autorités locales;y fut réalisée de la sorte la triade ministÚre de la Culture (y compris ses services décentralisés et les institutions publiques subordonnées au ministÚre) -autorités locales (y compris les institutions publiques de la culture qui leur sont subordonnés) -société civile.
Le ministĂšre de la Culture, ses Les autoritĂ©s publiquesservices dĂ©centralisĂ©s et son locales et leur systyĂšmesystĂšme dâinstitutions publiques dâinstitutions publiques
de la culture
Les structures de la société civile
4.2.2. Le partenariat avec les organisations professionnelle des crĂ©ateurs dâart et des artistes interprĂštes
Conscient de lâapport essentiel des crĂ©ateurdâart et des artistes interprĂštes au dĂ©veloppement culturel de la sociĂ©tĂ© et au maintien dâune dynamique crĂ©ative , le ministĂšre dela Culture a mis en oeuvre un partenariat actif avec leurs organisations professionnelles.Cepartenariat sâest matĂ©rialisĂ© dans lâorganisation en commun dâĂ©vĂ©nements culturelsdâexception, dont La Semaine internationale de la musique nouvelle, les Foires internationales annuelles du livre, les Prix UNITER, les Prix de la fondation âJoraâ.
Dâautre part, afin de rĂ©aliser la participation des crĂ©ateurs dâart et des artistes interprĂštesĂ lâactivitĂ© visant Ă dĂ©finir et Ă mettre en pratique les stratĂ©gies culturelles, le partenariat du ĂčinistĂšre de la Culture avec leurs organisations professionnelles sâest concrĂ©tisĂ© dans saDĂ©claration commune concernant le Statut des crĂ©ateurs dâart et des artistes interprĂštes de Roumanie , signĂ©e en novembre 1998.
Y ont adhĂ©rĂ©: lâAlliance nationale des Unions de crĂ©ateurs de Roumanie ( ANUC),lâAssociation des artistes photographes de Roumanie (AAF), lâAssociation des Ă©crivainsprofessionnels de Roumanie ( ASPRO), lâAssociation âReflexâ (crĂ©ateurs multimedia), laFondation ARTEXPO, lâUnion des FĂ©dĂ©ration europĂ©ennes de la caricature, la FilialeâRomaniaâ, lâUnion de crĂ©ation interprĂ©tative des musicien de Roumanie (UCIMR), lâUniondes marionnettistes de Roumanie (UNIMA).Le document demeure ouvert Ă dâautresorganisations ayant des activitĂ©s dans ce domaine.
Dans la forme adoptĂ©e par tous les signataires, la DĂ©claration constitue une premiĂšre Ă lâĂ©chelle internationale et elle comporte:
- la mise en pratique du principe selon lequel lâadaptation des politiques culturelles est une action relevant du partenariat avec la sociĂ©tĂ© civile dans le contexte oĂč,dans une structure dĂ©mocratique, la sociĂ©tĂ© civile gagne toujours en importance;
- la focalisation sur un plan dâaction formulĂ© et appliquĂ© en commun avec lesorganisations non-gouvernementales des crĂ©ateurs dâart et des artistes interprĂštes,plan destinĂ© Ă soutenir ces derniers;
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- lâintĂ©gration des politiques culturelles dans la stratĂ©gie durable de dĂ©veloppement et la crĂ©ation dâun cadre Ă long terme de la mise en oeuvre despolitiques culturelles dans les domaines de lâĂ©ducation, de lâinformation et de larecherche.
La plate-forme commune qui se trouve Ă la bese de lâadhĂ©sion Ă la DĂ©claration rĂ©sidedans les idĂ©es et les principes prĂ©sentĂ©s dans la Recommandation concernant le Statut delâartiste (UNESCO, Belgrade 1980), dans la DĂ©claration finale du CongrĂšs mondial surlâapplication de la Recommandation concernant le statut de lâartiste (UNESCO, Paris, 1997),ainsi que dans la rĂ©solution de la ConfĂ©rence intergouvernementale Politiques pour le dĂ©veloppement dans le domaine de la culture et des mass-media (UNESCO, Stockholm,1998). Dans ce contexte, les signataires de la DĂ©claration ont considĂ©rĂ© que le changement dâoptique quant Ă la place et au rĂŽle des crĂ©ateurs dâart et des artistes interprĂštes na saurait ĂȘtrerĂ©alisĂ© que par un partenariat actif , Ă mĂȘme de sensibiliser tous les segments de la sociĂ©tĂ©relativement Ă la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former le cadre Ă©conomique, social et lĂ©gislatif.
4.4.3 .Le dialogue social avec les syndicats
Un autre volet , particuliÚrement important pour le MmnistÚre de la Culture, du partenariat avec la société civile est représenté par la relation de collaboration avec lessyndicats des institutions publiques de la culture.
Par consĂ©quent, pour Ă©tablir certains points de vue sur les projets dâactes normatifsayant des incidences dans le domaine des salaires ou de la protection sociale, le ministĂšre aconsultĂ© les reprĂ©sentants syndicaux, leurs observations et propositions Ă©tant, dans la plupart des cas, adoptĂ©es.
MalgrĂ© cela, on peut constater un certain Ă©cart entre les positions de principe des deux partenaires du dialogue en ce qui concerne le rythme et lâampleur de la rĂ©formeinstitutionnelle.Ainsi, certains syndicats reprĂ©sentatifs (particuliĂšrement ceux des artistesinterprĂštes)se son prononcĂ©s contre lâapplication des principes stipulĂ©s par la Loi n° 154/1998ayant trait au systĂšme dâĂ©tablir les salaires de base dans le secteur budgĂ©taire.
En 1998, le ministĂšre de la Culture a repris les discussions interrompues en 1997 visant Ă Ă©tablir des points de vue communs en ce qui concerne le contenu dâun contrat collectif detravail au niveau des « branches » professionnelles. On a, dĂšs le dĂ©but, constatĂ© que dans la« branche » de la culture les diffĂ©rences de perspective quant au contenu des relations socio-professionnelles et des rapports de travail sont trĂšs grandes, de sorte que les solutionssusceptibles dâĂȘtre appliquĂ©es dans certains domaines (bibliothĂšque, musĂ©es) ne sont pasacceptables dans dâautres domaines, surtout dans celui des arts interprĂ©tatifs. MĂȘme dans lecadre de ce dernier domaine, les solutions proposĂ©es pour les ensembles professionnelsmusicaux (orchestres symphoniques, choeurs, orchestres de musique savante) ne peuvent ĂȘtretransfĂ©rĂ©es tale quale dans le domaine du spectacle.Par consĂ©quent, si lâhomogĂ©nĂ©itĂ© et lastabilitĂ© sont des exigences essentielles pour la performance dâun ensemble musical ou choral,cette chose nâest pas entiĂšrement valable dans le domaine du thĂ©Ăątre, par exemple, oĂč laperformance individuelle est un Ă©lĂ©ment de rĂ©fĂ©rence auquel concourent Ă©galement, entreautres, la possibilitĂ© dâune mobilitĂ© accrue des artistes , des metteurs en scĂšne ou desscĂ©nographes.
Dâautre part, au cours des discussions , se firent jour diverses orientations en ce quiconcerne le contenu dâun contrat collectif de travail Ă mĂȘme dâĂȘtre appliquĂ© dans des
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institutions tellement diffĂ©rentes. La solution dâune nĂ©gociation des clauses spĂ©cifiques Ă undomaine ou Ă un type dâinstitution avec chacun des syndicats reprĂ©sentatifs nâa pas Ă©tĂ©soutenue que par certains syndicats, cependant que la solution des nĂ©gociations en commun detoutes les clauses nâa pas Ă©tĂ©, elle non plus, acceptĂ©e par la majoritĂ©.
Pour toutes ces raisons, ainsi que pour des motifs de nature conjoncturelle, au cours delâannĂ©e 1998 on nâest pas parvenu Ă lâaccord nĂ©cessaire Ă la conclusion du contrat collectif detravail au niveau des branches professionnelles.
5. Optimisation de la démarche culturelle
On constate , donc, que pour mettre en oeuvre la stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale, les principaux objectifs et directions dâaction Ă©laborĂ©s par le ministĂšre de la Culture , lâharmonisation desactivitĂ©s fonctionnelles et spĂ©cifiques a Ă©tĂ© nĂ©cessaire, tout comme il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire deredimensionner certaines dâentre elles.
Câest ainsi que, dĂšs 1997, mais surtout Ă partir de 1998, on a envisagĂ© :
- une plus adéquate et plus judicieuse gestion des ressources financiÚres.
Dans ce but, le budget allouĂ© au ministĂšre de la Culture a Ă©tĂ© dĂ©falquĂ© par directions et services.On a ainsi obtenu plus de responsabilitĂ© de chaque service pour ce qui est delâutilisation de lâargent publique.
De mĂȘme, on en a renforcĂ© la responsabilitĂ© dĂ©cisionnelle en ce qui concerne lasĂ©lection et le soutien financier de certains programmes et projets culturels;
- une meilleure gestion des ressources humaines
Comme on lâa dĂ©jĂ mentionnĂ©, plus de 30% du personnel du ministĂšre de la Culturesont des jeunes de moins de 35 ans. Certains dâentre eux ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de stages de formation et de bourses de spĂ©cialisation. Ce pourcentage rĂ©pond en Ă©gale mesure Ă lâaccomplissement dedeux desiderata essentiels de toute administration performante : le renouvellement permanent du personnel, corrĂ©lĂ© avec la stabilitĂ© dans le travail.
MalgrĂ© cela, le niveau trĂšs rĂ©duit des salaires, immotivĂ© et non-attractif , met en dangerles efforts faits pour le renouvellement du personnel spĂ©cialisĂ©. Or, comme on le sait, câest justement ce groupe dâĂąge qui fournit non seulement une activitĂ© performante, mais- ce qui est plus important âle changement de mentalitĂ© encore si nĂ©cessaire dans lâadministrationpublique.
Ce qui est confirmĂ© par le fait que tant en 1997 quâen 1998 on nâa pas rĂ©ussi Ă occuperintĂ©gralement les postes existants, tel quâon peut le voir du tableau suivant :
CatĂ©go-riesdâinstitu-tions
1996 1997 1998
approuvés
existants approuvés existants approuvés existants
Budgé-taires
3722 3606 1143 1034 1029 963
42
Subven-tionnés
10799 10216 7100 6574 7230 6656
A noter aussi que les donnĂ©es de lâannĂ©e 1996 incluent Ă©galement les employĂ©s desinstitutions dĂ©partementales (3699) qui, par la DĂ©cision du gouvernement n° 422/1994 avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es sous la subordination du ministĂšre de la Culture jusquâau dĂ©but de 1997, lorsquecette disposition fut abrogĂ©e par la DĂ©cision du gouvernement n° 6/1997.
1996 1997 1998Le salaire moyenen lei 340500 679560 1141000
Un objectif essentiel dans le domaine des ressources humaines a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ© par lamodification de certains actes normatifs, modification destinĂ©es Ă corriger et Ă complĂ©ter desdispositions lĂ©gales dans le sens de corrĂ©ler le niveau des salaires et lâintĂ©gration dans desgroupes de travail des salariĂ©s des institutions publiques avec la difficultĂ© et les exigences du travail effectivement dĂ©ployĂ©.
On a Ă©galement continuĂ©, mĂȘme si ce ne fut pas au niveau dâefficacitĂ© requis, leperfectionnement et la formation de spĂ©cialistes pour des activitĂ©s spĂ©cifiques faisant partie dela sphĂšre de compĂ©tence matĂ©rielle du ministĂšre de la Culture.Les stages et les cours organisĂ©sen 1998 par le Centre dâInstruction et de Formation du Personnel des Institutions de Cultureont eu la structure et la participation ci-dessous:
Le nom du cours ou du stage Nombre de participantsLes éléments de base de la restaurationscientifique
170
Les éléments de mase de labibliothÚconomie
592
Lâinitiation dans lâutilisation desordinnateurs personnels
25
Lâanimation culturelle 70Les Ă©lĂ©ments de base de la musĂ©ologie 95Les Ă©lĂ©ments de base de la conservationscientifique
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Une autre initiative du ministĂšre de la Culture a envisagĂ© lâinsertion dans lanomenclature des fonctions et des mĂ©tiers de certaines spĂ©cialitĂ©s caractĂ©ristiques au domainede la culture. Ces efforts nâont pas encore donnĂ© de rĂ©sultats. Mentionnons Ă titre dâexempleque bien que 200 des 250 archĂ©ologues de Roumanie dĂ©ployent leur activitĂ© dans des musĂ©es,cette catĂ©gorie socio-professionnelle ne figure pas expressĂ©ment dans aucun des actesnormatifs concernant les salaires du personnel des institutions publiques. Cette situationanormale est aussi une consĂ©quence de ce quâune telle spĂ©cialisation ne figure pas au niveau des institutions dâenseignement supĂ©rieur .Dans le mĂȘme sens, il convient de signaler lâabsencede certaines fonctions de spĂ©cialitĂ© du domaine du marketing et du lancement de lâoffreculturelle des institutions publiques (thĂ©Ăątres, musĂ©es etc.).
Comme on le sait, le changement de mentalitĂ©s, tout paticuliĂšrement dans un domainetellement sensible, reprĂ©sente un processus de longue durĂ©e et qui dĂ©termine une authentiquerĂ©sistence de la culture vis-Ă -vis de toute rĂ©forme. MalgrĂ© tous ses efforts, le ministĂšre de laCulture nâa pas encore rĂ©ussi Ă sensibiliser ni les autoritĂ©s compĂ©tentes, ni ses partenaires dedialogue social quant Ă la nĂ©cessitĂ© dâadopter un systĂšme de rĂ©munĂ©ration Ă mĂȘme dâexcepterlâacte de culture de sous lâincidence de la rĂ©glementation gĂ©nĂ©rale en fait de salaires.
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Par consĂ©quent, lâapplication du principe de la dĂ©fonctionnarisation du personnel despĂ©cialitĂ© des institutions culturelles, principe acceptĂ© et reconnu par bon nombre de payseuropĂ©ens, demeure toujours au niveau des desiderata;
- de nouvelles rĂ©glementations dans le domaine de la culture, en vue de lâharmonisation avec le cadre juridique gĂ©nĂ©ral et avec la lĂ©gislation eurpĂ©enne et communautaire en la matiĂšre.
Les transformations rapides qui ont eu lieu dans la lĂ©gislation roumaine lors desderniĂšres annĂ©es , ainsi que lâamĂ©lioration du cadre juridique gĂ©nĂ©ral ont dĂ©terminĂ© un effort soutenu du ministĂšre pour :
a) obtenir plus de flexibilité dans les réglementations spécifiques du domaine de laculture
b) une rĂ©glemntation unitaire des rapports sociaux dans le domaine de la culturec) lâamĂ©lioration et la modification des actes normatifs â Ă©mis antĂ©rieurement â ayant des incidences dans le domaine de la culture
d) lâharmonisation avec la lĂ©gislation europĂ©enne et communautairee) la ratification de certaines conventions internationales spĂ©cifiques au domaine de laculture
En 1997, le ministĂšre de la Culture a pris lâinitiative de 32 dĂ©cisions du gouvernement,de 2 ordonnances dâurgence , de 3 ordonnances du gouvernement et de 4 lois.
Dans cette pĂ©riode a Ă©tĂ© finalisĂ© un paquet dâinitiatives lĂ©gislatives dĂ©finitoires pour lastratĂ©gie gĂ©nĂ©rale du ministĂšre de la Culture : les projets de loi dĂ©jĂš mentionnĂ©s concernant lepatrimoine culturel national, les musĂ©es et les collections publiques;
- une nouvelle maniĂšre dâaborder la politique des investissements et des acquisitions publiques
Puisque lâactivitĂ© performante des institutions publiques de la culture et la croissancedes standards de lâoffre culturelle dĂ©pendent tout dâabord de leur infrastructure et de leur basematĂ©rielle, en 1997-1998 la politique dâinvestissements et de dotations menĂ©e par le ministĂšrede la Culture a envisagĂ© de :
a) accorder plus de responsabilitĂ© aux institutions dont les Ă©difices font lâobjet detravaux ayant un caractĂšre dâinvestissements pour ce qui est de lâexĂ©cution et du contrĂŽle des dits travaux ;
b) repenser la politique dâinvestissements et de dotations destinĂ©s aux institutionspubliques de la culture, par lâacquisition avec prioritĂ© de biens culturels,dâĂ©quipements spĂ©cifiques (orgues dâĂ©clairage, instruments musicaux, installationsde sonorisation, Ă©quipements contre lâeffraction et lâincendie etc.) et des moyens detransport appropriĂ©s ;
c) rĂ©orienter la politique dâinvestissements et de dotations pour le ministĂšre de laCulture et pour ses services dĂ©centralisĂ©s , de sorte que soit rĂ©alisĂ©e une activitĂ©performante et plus efficiente dans lâadministration publique (ordinateurs,bureatique et mobilier spĂ©cifique etc.)
d) accorder un soutien réel et actif aux programmes et aux projets culturelsperformants.
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Afin dâĂ©tayer ses propres programmes dâactivitĂ© ainsi que pour Ă©valuer les programmeset les projets prĂ©sentĂ©s par des institutions publiques ou par des structures de la sociĂ©tĂ©s civile,le ministĂšre de la Culture a constituĂ© des commissions de spĂ©cialistes pour presque toutes sesdirections prioritaires dâaction.
A lâheure actuelle, auprĂšs du ministĂšre de la Culture fonctionnent : la Commissionnationale des monuments historiques, la Commission nationale des musĂ©es et des collections,la Commission nationale pour la culture Ă©crite, la Commission pour les acquisitions de livres et de publications destinĂ©s aux bibliothĂšques publiques, la Commission pour les publicationsculturelles, la Commission pour les monuments du Forum public, la Commission pour lesacquisitions dâoeuvres dâart, la Commission musicale.
Comme on lâa dĂ©jĂ mentionnĂ©, le ministĂšre de la Culture soutient financiĂšrement desprogrammes et des projets culturels proposĂ©ssoit par des institutions publiques, soit pardiverses structures de la sociĂ©tĂ© civile. Ce soutien nâest accordĂ© quâaux programmes et aux projets performants, aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s et sĂ©lectionnĂ©s par des spĂ©cialistes .Dans ce sens, ilconvient de rappeler lâinitiative du ministĂšre de la Culture concrĂ©tisĂ©e dans lâOrdonnance du gouvernement n° 51/1998 concernant lâĂ©valuation du systĂšme de financement des programmeset des projets culturels.Lâapplication des dispositions de cet acte normatif a rendu possible,entre autres, le dĂ©roulement du Festival International « George Enescu ».
Enfin, pour lâapplication de la DĂ©cision du gouvernement no .133/1998 et de laDĂ©cision du gouvernement n° 134/1998 a Ă©tĂ© constituĂ©e une commission interministĂ©rielle,formĂ©e de reprĂ©sentants du ministĂšre de la Culture et du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres,commission habilitĂ©e Ă Ă©valuer et Ă sĂ©lectionner les programmes et les projets des Centresculturels de Roumanie Ă lâĂ©tranger. On confĂšre de cette maniĂšre la cohĂ©rence requise despolitique de diffusion de la culture roumaine Ă lâĂ©tranger.
IV. LâINITIATIVE PRIVEE
1. Sociétés commerciales à capital privé
Lâinitiative privĂ©e sâest matĂ©rialisĂ©e dĂšs le dĂ©but de 1990 dans la crĂ©ation de maisonsdâĂ©dition, de publications ou dâimprimeries, en tant que sociĂ©tĂ©s commerciales Ă capitalintĂ©gralement privĂ©. Des librairies , des agences dâimpresarios, des galeries dâart , desmagasins pour la commercialisation des biens culturels, voire des compagnies thĂ©Ăątrales sây sont ajoutĂ©s le long des annĂ©es.
JusquâĂ lâentrĂ©e en vigueur de la nouvelle DĂ©cision du gouvernement n° 134/1998concernant la rĂ©organisation de lâactivitĂ© et du fonctionnement du ministĂšre de la Culture, cedernier continua dâexercer, parmi ses attributions, celle dâautoriser la crĂ©ation de toutes cessociĂ©tĂ©s commerciales.RĂ©manence du centralisme et du paternalisme, cette attribution nâĂ©tait plus de mise dans le contexte des normes juridiques en vigueur. Par consĂ©quent, en appliquant strctement le cadre juridique existant, le ministĂšre de la Culture nâest plus habilitĂ© Ă autoriseret/ou Ă attester que les activitĂ©s commerciales ayant pour objet les biens culturels (attributionsĂ©tablies par lâOrdonnance du gouvernement n° 68/1994 et qui visent principalement Ă empĂȘcher lâexportation illicite de biens culturels).
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A ce jour, au ministĂšre de la Culture sont enregistrĂ©es en tant que sociĂ©tĂ©scommerciales Ă capital privĂ© plus de 3350 maisons dâĂ©dition, 561 imprimeries, 679 librairies,583 agences dâimpresarios, 79 magasins pour le commerce de biens culturels.
Au cours des derniĂšres annĂ©es ont toutefois Ă©tĂ© crĂ©Ă©es, pour certains domainesdâactivitĂ© , un nombre plus rĂ©duit de telles sociĂ©tĂ©s commerciales âcomme possible effet dâunesursaturation du marchĂ© avec ce type dâoffre â ainsi quâon peut le voir dans le tableau ci-dessous :
Sociétéscommerciales
1996 1997 1998/24 III Total
Maisons dâĂ©dition 264 198 62 524Imprimeries 37 48 2 87Librairies 44 28 4 76Magasins pour lacommercialisationde biens culturels
6 18 5 29
Agencesdâimpresarios
68 46 5 119
En mĂȘme temps, on constate une tendance de fusion ou dâassociation , sous diffĂ©rentesformes, de ces sociĂ©tĂ©s commerciales afin de faire face aux pressions du marchĂ©. Ainsi, desgroupes Ă©ditoriaux importants ont fait leur apparition, tout comme des systĂšmes de diffusiondisposant dâun authentique potentiel compĂ©titif sur le marchĂ© interne du pays tout entier.
Bon nombre de ces sociĂ©tĂ©s commerciales lancent une offre culturelle de trĂšs bonnequalitĂ©, devenant des Ă©lĂ©ments de rĂ©fĂ©rence du marchĂ© culturel roumain ainsi que de solidespartenaires du ministĂšre de la Culture pour ce qui est de lâapplication de sa stratĂ©gie culturelle.Par consĂ©quent, nombre de programmes Ă©ditoriaux sĂ©lectionnĂ©s par la commission despĂ©cialitĂ© du ministĂšre de la Culture appartiennent Ă des maisons dâĂ©dition âsociĂ©tĂ©scommerciales Ă capital intĂ©gralement privĂ©.
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2. Organisations non-gouvernementales
Un autre Ă©lĂ©ment qui concourt Ă la configuration de lâoffre culturelle est reprĂ©sentĂ©e parles organisations non-gouvernementales , personnalitĂ©s juridiques de droit privĂ©, sans but lucratif, crĂ©Ă©es en vertu de la Loi no .21/1924.
Si, du point de vue de la forme juridique, ces organisations sont soit des associations,soit des fondations, en ce qui concerne leurs principaux buts et lâobjet de leur activitĂ© il est pratiquement impossible dâen rĂ©aliser une typologie.
La plupart de ces organisations non-gouvernementales assument par leur statut un trĂšslarge Ă©ventail dâactivitĂ©s culturelles .
Bien quâen 1997 leur nombre ait augmentĂ© par rapport Ă 1996, en 1998 leur nombre ait augmentĂ© par rapport Ă 1996, en 1998 le nombre des fondations, des associations, des clubs,des ligues etc. culturels se rĂ©duisait Ă peu prĂšs Ă la moitiĂ© par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cedente â telquâon peut le voir dans le tableau ci-aprĂšs :
L'attitude quant a la privation dans la culture (%)
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24
3634
16
29
21
363433
45
41
37
42 4143
35
42
7
16
12
17
25
12
19
810
12
15
12 12
17 18 18
21
15
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
biblio
thequ
es
maison
s d'Ă©d
ition
théùtr
es
salle
s de c
inéma
maison
d'en
regist
remen
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ique
orche
stres
symph
oniqu
es
ensa
mbles d
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ique e
t dan
ses p
opula
ires
Tout publiques Certaines publique Toutes privates
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Organisationsnon gouverne-mentales
1996 1997 1998 Total
Fondations 437 610 370 1417Associations,clubs, sociétés,etc.
217 253 113 583
Total 654 863 483 2000
Au total, le nombre dâorganisations non-gouvernementales ayant une activitĂ© culturelle,dont la crĂ©ation ait Ă©tĂ© autorisĂ©e par le ministĂšre de la Culture en vertu de la Loi n° 21/1924 est,pour toute la pĂ©riode 1990-1998, de 2880 ; de leur nombre, 1781 sont des fondations.
Cependant, la plupart de ces organisations nâont pas Ă©laborĂ© des programmes ou desprojets intĂ©ressants et, par consĂ©quent, elles nâont pas sollicitĂ© au ministĂšre de la Culture dessoutiens financiers.
Dâautre part, on peut constater quâil y a un groupe dâorganisations non-gouvernementales qui manifestent un intĂ©rĂȘt constant et assidu pour divers domaines de lacrĂ©ation et de lâinterprĂ©tation.
Ces organisations non-gouvernementales sont, par consĂ©quent, devenues despartenaires traditionnels du ministĂšre de la Culture , avec lequel elles rĂ©alisent en commun desprogrammes et des projets dâune haute valeur culturelle.
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DEUXIEME PARTIE :
LâETAT DES CHOSES
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I. EN QUETE DâUNE LEGISLATION REALISTE ET STIMULANTE
La législation communiste
a) Contradictions, réglementation excessive, anomie
Comme toute dictature qui, de par sa nature, doit inventer des rĂšgles de dĂ©veloppement social gouvernĂ©es par lâarbitraire - Ă la place de celles naturelles, caractĂ©ristiques de la sociĂ©tĂ©dĂ©mocratique et de lâĂ©conomie de marchĂ© - la dictature communiste de Roumanie a Ă©tĂ©, elleaussi, minĂ©e par une multitude de contradictions, car la vie sociale sâavĂšre toujours beaucoupplus complexe que celle contrainte Ă se soumettre Ă des modĂšles dâinginĂ©rie sociale vouĂ©s alâĂ©chec dĂšs leur naissance.Visant le changement de la sociĂ©tĂ© selon un modĂšle abstrait, celuiâmarxiste - lĂ©ninisteâ - dâune part - et selon un modĂšle Ă©tranger (soviĂ©tique ou chinois lors dela rĂ©volution culturelle), dâautre part, les communistes roumains furent obligĂ©s Ă dĂ©ployer ungigantesque travail de rĂ©glementation afin dâaboutir au dĂ©mantelement dâun systĂšme lĂ©gislatifamplement et radicalement modernisĂ© pendant lâĂ©poque dâĂ©closion gĂ©nĂ©rale de la sociĂ©tĂ©roumaine inaugurĂ©e par la rĂ©volution de 1848 et Ă©touffĂ©e lors de lâinstauration du rĂ©gimeautoritaire royal en 1938. Le rĂ©gime communiste sâest employĂ© Ă Ă©liminer toute âtacheblancheâ du champ lĂ©gislatif roumain, ce qui a conduit Ă lâĂ©laboration dâune foule dâactesnormatifs; ceux-ci finissaient par se contredire, car personne ne pouvait plus controler unprocessus qui se dĂ©veloppait Ă lâinstar dâun cancer et qui nâĂ©tait plus rien que lâexpression du bon plaisir du dictateur. A cause de cette prolifĂ©ration des lois, mais aussi Ă cause delâhypocrisie spĂ©cifique Ă la lĂ©gislation communiste ( la Constitution, par exemple, Ă©tait chaquejour transgressĂ©e de maniĂšre flagrante) , vers la fin de lâĂ©poque dictatoriale on se trouvait dansun vĂ©ritable Ă©tat dâanomie: lâunique loi observĂ©e Ă©tait celle dictĂ©e verbalement par le chefhiĂ©rarchique ( en lâabsence dâune sociĂ©tĂ© civile et dâautoritĂ© autonomes, chaque individu, saufle dictateur, avait un chef).
Anticulture, censure et centralisme
Un autre Ă©lĂ©ment constant de la lĂ©gislation communiste roumaine a Ă©tĂ© lâanti-intellectualisme. Depuis la discrimination appliquĂ©e Ă ceux dont les parents Ă©taient desintellectuels et qui, jusquâau dĂ©but des annĂ©es â60, nâavaient pas le droit de se prĂ©senter au concours afin dâeffectuer des Ă©tudes universitaires, sauf pour un nombre restreint de places (lesautres catĂ©gories sociales Ă©tant nettement favorisĂ©es) et jusquâĂ lâinterdiction de dĂ©tenir unebanale machine Ă Ă©crire Ă dĂ©faut dâune autorisation accordĂ©e par la milice, tout lâeffort normatif de la pĂ©riode communiste etait infestĂ© par lâantiintellectualisme comme par un virus.Depuis le dĂ©cret pour la rĂ©forme de lâenseignement (175/1948) et jusquâau DĂ©cret du ConseildâEtat concernant les normes unitaires de structure pour les rĂ©dactions des journaux et desrevues (140/1974), depuis la DĂ©cision du Conseil des ministres concernant lâenrĂ©gistrement, lefonctionnement et la dĂ©tention des moyens dâimprimerie, des outillages destinĂ©s aux confections en papier et en carton, ainsi que des outillages des ateliers de reliure (520/1961) et jusquâĂ la DĂ©cision du Conseil des ministres au sujet des mesures Ă prendre afin de rĂ©duire laconsommation du papier et du carton (521/1974), on peut dire que la plupart des loiscommunistes Ă©taient dirigĂ©es, directement ou indirectement, contre la culture et en mĂȘme
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temps contre les crĂ©ateurs de culture. Ceci Ă©tait vrai surtout pour les lois qui ( si lâon se guidait dâaprĂšs leurs titres) auraient du protĂ©ger et encourager la culture.22
ExtrĂȘmement rares furent les lois datant dâavant la main-mise des communistes sur lepouvoir par la force ( le 6 mars 1945) et par la fraude (le 19 novembre 1946) a avoir Ă©chappĂ© Ă cette abĂ©rante vague lĂ©gislative: ce furent celles considĂ©rĂ©es trop peu dangereuses pour etreexpressĂ©ment abrogĂ©es, vu que de toute facon on ne les observait point. Un exemple: la loi despersonnes morales (21/1924), conformĂ©ment Ă laquelle, pour crĂ©er une organisation non-gouvernamentale lâarrĂȘt dâun juge Ă©tait suffisant. Le rĂ©gime communiste nâa pas abrogĂ© cetteloi, mais il ne lâa pas observĂ©e non plus, allant jusquâĂ lâabsurditĂ© dâimposer, pour lareconnaissance dâune association telle que celle des cuisiniers et des patissiers de Roumanie,une DĂ©cision du Conseil des ministres (850/1971)! Certes, la libre association nâa jamais existĂ©sous le rĂ©gime communiste. Qui plus est, lâassociation avait toujours pour point de dĂ©part lavolontĂ© du pouvoir: la crĂ©ation de nâimporte quelle organisation - un simple cĂ©nacle littĂ©raire,par exemple - sur lâinitiative de plusieurs personnes sans avoir lâagrĂ©ment du pouvoircommuniste, Ă©tait inconcevable. Tout comme lâAcadĂ©mie Roumaine fut supprimĂ©e pour luisubstituer lâAcadĂ©mie de la RĂ©publique Populaire Roumaine - ce qui nâĂ©tait pas un simplechangement de nom - la SociĂ©tĂ© des Ă©crivains de Roumanie fut supprimĂ©e et remplacĂ©e parlâUnion des Ă©crivains de Roumanie ( le 27 mars 1949) dont lâexistence Ă©tait gouvernĂ©e par leDĂ©cret (267/ 1949) qui reconnaissait ladite Union en tant que personne morale dâutilitĂ©publique; un moule pareil oĂč devaient entrer les Ă©crivains a Ă©tĂ© appliquĂ© Ă toutes les catĂ©goriesde crĂ©ateurs - artistes, cinĂ©astes, architectes, compositeurs, etc- Ă©tant spĂ©cifiĂ© que lâexercicedâune profession comme celle dâĂ©crivain, par exemple, nâĂ©tait pas reconnue si elle se rĂ©alisait en dehors de lâassociation professionnelle. Et celle-ci Ă©tait la seule, dans tout le pays (câĂ©tait laraison de sâappeler âunionâ).
La vocation des communistes Ă lâuniformisation agissait contre lâesprit crĂ©ateur, ce quitrouvait toujours une correspondance dans la lĂ©gislation et qui se traduisait implicitement parlâapplication dâune censure extrĂȘmement sĂ©vĂšre, soit officiellement, par des moyens directs(telle quâelle fonctionne jusquâen 1977), soit non - officiellement, mais tout aussi draconienne(de 1977 jusquâau 22 dĂ©cembre 1989).
Afin de maintenir sous contrĂŽle la sociĂ©tĂ© roumaine et en particulier les milieux intellectuels et artistiques, la lĂ©gislation communiste Ă©tait nĂ©cessairement centralisatrice. Lecentralisme Ă©tait inscrit comme tel dans les lois et avait rang de concept. Tout comme unecontradiction se trouvait Ă la base de la logique de la sociĂ©tĂ© tout entiere (la Constitutioncommuniste prĂ©tendait en mĂȘme temps: la Roumanie est un Etat dĂ©mocratique oĂč sâexerce ladictature de la classe ouvriĂšre), le centralisme lui aussi Ă©tait minĂ©, du point de vue conceptuel,par une contradiction, Ă©tant appelĂ©, pour des raisons cosmĂ©tiques, par le nom de âcentralismedĂ©mocratiqueâ. Le concept en Ă©tait largement appliquĂ© ( le dĂ©mocratie en moins) toutelâactivitĂ© socio - Ă©conomique Ă©tant en Roumanie effectivement centralisĂ©e. Dâun cĂŽtĂ©, Ă causedâune peur gĂ©nĂ©ralisĂ©e, Ă mesure que le rĂ©gime sombrait dans sa propre involution, le niveau auquel une dĂ©cision - nâimporte dans quel domaine - pouvait ĂȘtre prise devenait toujours plusĂ©levĂ©, les facteurs de dĂ©cision dâun rang plus petit refusant dâassumer une quelconque
22 (1)Il convient de signaler aussi que ce qui frappait - dans la rĂ©daction des lois communistes -lâobservateur neutre et objectif, câĂ©tait justement lâabsence de la culture ( y compris juridique)et lâinĂ©vitable âlangue de boisâ. Meme dans la rĂ©daction des lois, les juristes ne jouaient quâunrole secondaire, la derniere forme du texte normatif Ă©tant donnĂ©e par les militants du particommuniste.22
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responsabilitĂ© et demandant lâaccord de lâĂ©chelon supĂ©rieur pour les plus insignifiantsproblĂšmes.( Par exemple, au cours des derniĂšres annĂ©es de la dictature, pour quâun filmartistique soit diffusĂ© sur le marchĂ©, on Ă©tait arrivĂ© Ă la situation oĂč lâaccord de diffusion devait ĂȘtre donnĂ© par le chef de lâEtat lui-mĂȘme ou / et par sa femme). Dâun autre cĂŽtĂ©, la vieculturelle Ă©tait entiĂšrement assimilĂ©e Ă celle industrielle. Pour la rĂ©alisation de films artistiquesil y avait une centrale qui coordonnait les 20 maisons dâĂ©dition, etc. Au niveau du pays, laculture Ă©tait centralisĂ©e sous la coupe du Conseil de la Culture et de lâEducation Socialiste qui,en fait, nâĂ©tait quâune excrescence de la section de propagande du ComitĂ© Central du PartiCommuniste Roumain. ( Il convient de remarquer que ledit Conseil a Ă©tĂ© crĂ©e le 16 septembre1971, Ă quelques mois Ă peine de la rentrĂ©e de Nicolae Ceausescu dâune visite en Chine et enCorĂ©e du Nord et que ce Conseil - Ă la diffĂ©rence de son prĂ©dĂ©cesseur - Le ComitĂ© dâEtat pourla culture et lâart qui, en dĂ©pit de son nom, Ă©tait bel et bien un ministĂšre- Ă©tait la seule autoritĂ©dâEtat ayant officiellement une double subordination: ministĂšre, donc une partie du Conseil desMinistres, et organe politique subordonnĂ© au ComitĂ© Central du Parti Communiste Roumain.)
De la dictature à la démocratie
a) La conquĂȘte de la libertĂ© dâexpression: la premiĂšre victoire de la RĂ©volution Roumaine
Une rĂ©volution sociale nâest pas un Ă©vĂ©nement susceptible dâĂȘtre encadrĂ© entre desdates fixes et ne saurait passer pour ce bref et violent mouvement que lâon a enrĂ©gistrĂ© enRoumanie lors de la seconde moitiĂ© de dĂ©cembre 1989. La rĂ©volution roumaine a commencĂ©par lâaffirmation dâun droit fondamental de lâhomme, bafouĂ© par toute dictature: le droit Ă lalibre expression. Il fut le premier des droits acquis, mĂȘme avant la chute de la dictaturecommuniste, proclamĂ© dans la rue. Puis, Ă quelques dizaines de minutes aprĂšs la fuite du dictateur, la TĂ©lĂ©vision Roumaine avait dĂ©jĂ changĂ© de nom sans en demander la permission(elle nâavait meme pas Ă qui le demander, car pendant plusieurs heures en Roumanie il nâaexistĂ©, ni de jure, ni de facto, aucun pouvoir): elle devenait la TĂ©lĂ©vision Roumaine Libre. Onpeut dire que, Ă partir de ce moment, lâun des plus redoutables instruments lĂ©gaux de lacensure, la loi de la presse (3/1974) etait , en fait, abrogĂ©e. Lâaversion des journalistes, dâabord,des politiciens et de la sociĂ©tĂ© civile (qui venait a naitre en 1989) vis-Ă -vis de cette loi est sigrande que toute tentative ultĂ©rieure en vue de rĂ©glementer, ne fut-ce que sur des assisesdĂ©mocratiques le fonctionnement de la presse a Ă©tĂ© vouĂ© Ă lâĂ©chec; rien que lâidĂ©e dâunerĂ©glementation dans un domaine aussi sensible que celui touchant Ă la libertĂ© dâexpressionparaĂźt encore monstrueuse en Roumanie.
b) Afin de changer le fond, on change dâabord la forme
La sociĂ©tĂ© roumaine Ă©tait, le 22 dĂ©cembre 1989, un organisme gravement malade. Laculture roumaine Ă©tait pratiquement viciĂ©e dans tous ses segments, car le mal communisteagissait - inconsciemment, donc contre la volontĂ© - dans et par la plupart des lettrĂ©s. Le retour Ă la normalitĂ© ne pouvait donc commencer avec le fond, avec les mentalitĂ©s, avec la façon depenser, mais avec la forme, lâemballage. Câest pourquoi, le nouvel organe lĂ©gislatif (provisoire)de Roumanie dĂ©cide par le DĂ©cret-Loi n° 12 du 28 dĂ©cembre 1989 la suppression du Conseilde la culture et de lâĂ©ducation socialiste et la crĂ©ation du ministĂšre de la Culture. CâĂ©tait unpremier par vers la normalitĂ© ( Par le DĂ©cret- Loi n° 4/1990 on recrĂ©ait lâAcadĂ©mie Roumaine).A partir de ce moment, le ministĂšre de la Culture devient lâinitiateur de la plupart des actesnormatifs dans le domaine de la culture. Il nâest pas le seul, car lâĂ©poque de lâunanimitĂ©, de lacohĂ©sion et de lâuniformitĂ© est rĂ©volue. Dâune part, le ministere de la Culture doit affronter lavolontĂ© dâindĂ©pendance de ceux qui pensent se dĂ©brouiller seuls, sans lâintervention de lâEtat,et, en tout cas, de cette autoritĂ© percue toujours par certains comme successeurs de lâancien
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Conseil de la culture et de lâĂ©ducation socialiste. Câest de la sorte que, se dĂ©tachant du ministere, naquit, aprĂšs une suite de marches dans la rue, de manifestations et de protestations,le Centre National de CinĂ©matographie (crĂ©Ă© par le DĂ©cret-loi no 80/1990). Dâautre part, lebesoin de rĂ©glementation de certains domaines Ă©mergeant de sous la pression communisterĂ©clamait lâapparition de nouvelles institutions. Ce fut le cas pour la Comission des musĂ©es et des collections (le DĂ©cret n° 90/1990) et pour la Comission nationale des monuments, desensembles et des sites historiques (le DĂ©cret n° 91/1990) et pour la Comission nationale desmonuments, des ensembles et des sites historiques (le DĂ©cret n° 91/1990) - attachĂ©es au ministĂšre par diffĂ©rentes structures - et, plus tard, pour le Conseil national de lâaudiovisuel (laLoi n°48/1992), place sous lâautoritĂ© du Parlement. Puisque, conformĂ©ment a la Constitution,les postes publics de tĂ©lĂ©vision et de radiodiffusion se trouvent aussi sous lâautoritĂ© du Parlement, la SociĂ©tĂ© roumaine de radiodiffusion et la SociĂ©tĂ© roumaine de tĂ©lĂ©vision furent crĂ©Ă©es Ă base dâune loi spĂ©ciale (la Loi n° 41/1994). Les derniĂšres institutions Ă caractĂšrecentral du domaine de la culture, crĂ©Ă©es par la loi, ont Ă©tĂ© lâOffice toumain pour les droitsdâauteur (la Loi n°8/1996) et les Archives Nationales de Roumanie ( la Loi n° 16/1996).
Si les annĂ©es 1990 et 1991 ont Ă©tĂ© dominĂ©es par la contestation gĂ©nĂ©ralisĂ©e de lâautoritĂ©de lâEtat et par un naturel dĂ©sir dâautonomie institutionnelle, Ă partir de 1992 on enregistre lacontre-offensive de lâautoritĂ© Ă©tatique qui essaie, petit Ă petit, de recentraliser la dĂ©cision au niveau des institutions centrales. Le combat sournois entre les deux tendances se dĂ©roule, sur leplan des rĂ©glementations Ă caractĂšre administratif, sur le terrain des DĂ©cisionsgouvernamentales qui, directement ou indirectement, rĂ©glementaient lâorganisation et lefonctionnement du ministĂšre de la Culture et qui se succedĂšrent Ă une vive allure le long de cesannĂ©es: 942/1990, 1145/1990, 513/1991, 823/1991, 188/1992, 527/1992, 528/1992, 811/1992,697/1993, 442/1994, 461/1994, 642/1994, 567/1995, 506/1996, 1365/1996 - pour nous rĂ©sumeraux plus importantes. Les premiers actes normatifs et administratifs - ceux dâavant lespremiĂšres Ă©lections dĂ©mocratiques (le 20 mai 1990) - Ă©taient marquĂ©s par une dĂ©lĂ©gationexagĂ©rĂ©e des pouvoirs de lâEtat Ă certaines institutions qui devaient Ă peine se structurer et quine disposaient pas de forces sur lesquelles sâappuyer; câĂ©tait le cas du Centre National de laCinĂ©matographie, de la Commission nationale des monuments, des ensembles et des siteshistoriques, qui tablaient sur une sociĂ©tĂ© civile encore inexistante Ă lâĂ©poque. Le vide dâautoritĂ©crĂ©Ă© en 1989 devait ĂȘtre lentement et malaisĂ©ment comblĂ©. Mais en 1990, 1991 et 1992, lestentatives de lâEtat visant Ă rĂ©cupĂ©rer son autoritĂ© se manifesterent surtout par des stratĂ©giesnon-administratives et par des mesures ponctuelles, le gouvernement constituĂ© Ă la suite desĂ©lections de septembre 1992 inaugurait une autre politique, celle dâun centralisme de plus enplus accentuĂ©. Comme effet, le 27 novembre 1996, 241 institutions publiques Ă©taient directement subordonnĂ©es au ministĂšre de la Culture ( y compris les services dĂ©centralisĂ©s du ministĂšre). On constate donc que, afin de recouvrer le contrĂŽle des institutions publiques, dansles conditions du manque de confiance de la part du gouvernement dans les conseils locaux,lâunique voie choisie par le pouvoir a Ă©tĂ© justement celle de ramener ces institutions souslâautoritĂ© centrale. Cette stratĂ©gie devait entraĂźner une rĂ©action de rejet de la part desinstitutions, des conseils locaux et, en derniĂšre instance, des communautĂ©s , ce qui eut uneĂ©vidente contribution Ă la consolidation de la sociĂ©tĂ© civile en Roumanie. Dâailleurs, si lastratĂ©gie centraliste du gouvernement Vacaroiu (novembre 1992- dĂ©cembre 1996) a eu pourconsĂ©quence logique des dĂ©penses budgĂ©taires toujours plus importantes, la stratĂ©gie du gouvernement Ciorbea (dĂ©cembre 1996 - avril 1998) sâest prĂ©cisĂ©ment orientĂ©e vers ledĂ©grĂšvement du budget de ces dĂ©penses. Dâailleurs, les deux cabinets avaient clairement dĂ©clarĂ©, dans les programmes de gouvernement, leurs objectifs. Constatant que âdans lecontexte de la transition, les institutions culturelles ont montrĂ© une capacitĂ© dâadaptationrĂ©duite aux nouvelles conditions de lâĂ©conomie de marchĂ© et aux programmesgouvernamentaux dâaustĂ©ritĂ©â, la premiĂšre direction dâaction du gouvernement dirigĂ© parNicolae Vacaroiu a Ă©tĂ© justement celle de âsubventionner les productions et les institutions
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professionnelles de culture et certains Ă©tablissements culturels dâintĂ©rĂȘt national, de rĂ©insĂ©rerdans la Loi du budget les fonds de subvention pour la culture Ă©crite, en les partageant enproportion de 60% pour le livre et de 40% pour les pĂ©riodiquesâ. Au moment oĂč il prit lepouvoir, le gouvernement dirigĂ© par Victor Ciorbea - constatant que le budget Ă©tait Ă bout deressources et, dâautre part, ayant plus de confiance dans la capacitĂ© des institutions de se gĂ©rerelles-mĂȘmes ( il est vrai que lâexpĂ©rience acquise par la nouvelle gĂ©nĂ©ration de managers,formĂ©e entre 1990 et 1996, fut dĂ©cisive de ce point de vue) - adopta un autre principe: Larestructuration du systĂšme institutionnel, corrĂ©lĂ©e avec la dĂ©centralisation des structures et delâacte dĂ©cisionnel, dans lâesprit de la subsidiaritĂ©â. Se rĂ©sumant Ă observer queâ la culture seralâune des prioritĂ©s dans les dĂ©penses budgĂ©tairesâ, le Programme de gouvernement affirmait comme une prioritĂ© de sa stratĂ©gie dans le domaine â le rapprochement du phĂ©nomene cultureldes communautĂ©s locales bĂ©nĂ©ficiairesâ. A partir de ce principe, le nombre de sevicesdĂ©centralisĂ©s des institutions et des rĂšgles autonomes directement subordonnĂ©es au ministĂšrede la Culture a Ă©tĂ© rĂ©duit de 241 en novembre 1996 Ă 114 en mars 1998, dans les conditions oĂč certaines institutions nouvellement crĂ©Ă©es - maisons dâĂ©dition et pĂ©riodiques, qui avaient Ă peine obtenus leur indĂ©pendance juridique demeuraient pour le moment sous lâautoritĂ© du ministĂšre.
c) Les moyens législatifs de nature financiÚre - le principal instrument de la réforme.
De la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former les institutions culturelles on parlait dĂ©jĂ en 1991-1992.Mais, hĂ©las, on nâest pas parvenu Ă formuler dans ces annĂ©es-lĂ un authentique programme derĂ©forme. Lâadministration des institutions publiques du domaine de la culture sâeffectuait dâune façon tout aussi terne et inefficace quâau cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. BĂ©nĂ©ficiant desubventions qui leur assuraient la survie, sans offrir de grandes satisfactions, mais aussi sansexiger de trop grands efforts, les institutions culturelles, fussent-elles subordonnĂ©es Ă lâautoritĂ©centrale ou placĂ©es sous celle locale, nâencourageaient dâaucune maniĂšre un changement majeur. Le budget de lâEtat a Ă©tĂ© toujours approuvĂ©, Ă partir de 1991, avec un retard de trois Ă cinq mois aprĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e, ce qui entraĂźnait de graves dĂ©sordres dans lefonctionnement des institutions. Avant lâapprobation du budget, les institutions pouvaient fonctionner Ă base de la Loi du Budget de lâannĂ©e precedente, qui Ă©videmment, ne pouvait prendre en compte les poussĂ©es inflationnistes. Ensuite, aprĂšs la promulgation de la loi du budget, les institutions nâavaient pratiquement plus le temps de dĂ©penser lâargent allouĂ©, ce quiconduisait systĂ©matiquement Ă la restitution, Ă la fin de lâanneĂ©, des sommes dâargent nondĂ©pensĂ©es. De la sorte, bien que dans un permanent besoin de ressources, la plupart desinstitutions ne pouvaient dĂ©penser les sommes allouĂ©es; comme effet, pour lâannĂ©e suivanteelles recevaient, nominalement, la mĂȘme somme dâargent, mais dans les termes rĂ©els, celle-ciĂ©tait bien plus petite Ă cause de lâinflation.
Bien que, Ă partir de 1990, tant le ministĂšre de la Culture que les autres autoritĂ©scentrales aient Ă©laborĂ© une foule de projets dâactes normatifs et administratifs - lois organiquesou simples, ordonnances dâurgence, ordonnances, dĂ©cisions du gouvernement, ordres et dĂ©cisions - on nâa pas rĂ©ussi Ă les mettre au point en temps utile. Lâune des raisons en a Ă©tĂ© lechangement extremement rapide des cadres de dĂ©cision (1) ce qui a conduit dâune part au limogeage de certains employĂ©s responsables de la rĂ©daction des projets dâactes normatifs et,dâautre part, Ă des modifications de la forme (le plus souvent) ou du fond (moins souvent) desprojets. Une seconde raison en a Ă©tĂ© le changement permanent du cadre lĂ©gislatif de laRoumanie: entre les 22 dĂ©cembre 1989 et 8 dĂ©cembre 1991 le pays a manquĂ© de Constitution,ce qui a eu pour effet que , par exemple, certaines lois adoptĂ©es par le Parlement entre les 20 mai 1990 et 8 dĂ©cembre 1991 aient Ă©tĂ©, aprĂšs cette derniĂšre date, non constitutionnelles. Tout changement de ce cadre produisait un vĂ©ritable carrousel de changements dans les projetssoumis aux avis, et Ă©videmment, dans les lois existantes. Enfin, il faut se rappeler le manque
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dâexpĂ©rience et de routine de dĂ©cideurs, ce qui mĂšne Ă la remarque que la Roumanie est le paysoĂč le processus dâĂ©dification de la dĂ©mocratie politique (et de la conscience civique)fonctionne selon le modĂšle trial and error (tentative et erreur). La Roumanie nâeut pas, hĂ©las,la chance de lâAllemagne de lâEst qui a reçu en cadeau dans une seule nuit, celle du 3 octobre1990, tout un systeme lĂ©gislatif parfaitement structurĂ©. Dans cette situation, il a Ă©tĂ© presqueimpossible le plus souvent que la rĂ©forme tant attendue se produise par lâintermĂ©diaire dâactesnormatifs. Elle a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e soit par les lois budgĂ©taires annuelles - qui ont crĂ©Ă© unepermanente pression Ă tous les niveaux de la sociĂ©tĂ© - soit par des mesures administrativesgouvernamentales.
Le meilleur exemple en est une Ordonnance du gouvernement (9/1996) qui a crĂ©Ă© aux institutions culturelles la possibilitĂ© de reporter des revenus extra- budgĂ©taires sur lâanneĂ©suivante, ce qui a stimulĂ© une attitude plus audacieuse, plus agressive, et plus capitaliste desdirecteurs de telles institutions, conviĂ©s Ă chercher aussi dâautres ressources de survie que lebudget (de plus en plus dĂ©bile) de lâEtat.
1) Il faudrait mentionner que le ministĂšre de la Culture a changĂ©, dans lâintervalle 1990-1998,9 fois de ministre, que le Conseil National de lâAudiovisuel a eu entre 1992 et 1998, deux prĂ©sidents, que la RadiotĂ©lĂ©vision Roumaine a changĂ© entre 1990 et 1992 , deux fois deprĂ©sident, que la Radiodiffusion Roumaine et ensuite la SociĂ©tĂ© Roumaine deRadiodiffusion a Ă©tĂ© dirigĂ©e, entre 1990 et 1998, par trois directeurs gĂ©nĂ©raux, que laTĂ©lĂ©vision Roumaine et ensuite la SociĂ©tĂ© Roumaine de TĂ©lĂ©vision a Ă©tĂ© coordonnĂ©e entre1990 et 1998 par 8 directeurs gĂ©nĂ©raux entre 1990 et 1998, que lâAgence Roumaine dePresse ROMPRES a Ă©tĂ© dirigĂ©e entre 1990 et 1998 par trois directeurs gĂ©nĂ©raux et quelâAgence Roumaine pour les Droits dâAuteurs et ensuite lâOffice Roumain pour les DroitsdâAuteur a eu Ă sa tĂȘte, entre 1993 et 1998, 3 directeurs gĂ©nĂ©raux.
Il y a eu Ă©galement des tentatives visant Ă Ă©tablir de nouveaux critĂšres dâĂ©valuation delâactivitĂ© des institutions culturelles et de restructuration sur dâautres modĂšles dâorganisation.Ce qui nâa pourtant pas encore rĂ©ussi, de sorte que le DĂ©cret n° 703 /1973 entĂ©rinĂ© par la Loi26 /1974, Ă©tablissant les normes unitaires concernant la structure des institutions culturelles et Ă©ducatives, soit toujours en vigueur, avec toutefois, la prĂ©cision quâil nâest plus observĂ©intĂ©gralement Ă cause des conditions essentiellement modifiĂ©es dans lesquelles fonctionnent engĂ©nĂ©ral les institutions publiques en Roumanie.
Laissant de cĂŽtĂ© quelques autres instruments lĂ©gaux de nature financiĂšre, qui se sont avĂ©rĂ©s bien utiles Ă la protection de la culture nationale (la Loi n° 35/1994 instituant le timbrelittĂ©raire, cinĂ©matographique, thĂ©Ăątral, musical, folklorique et des beaux - arts en est unexemple), il convient de mentionner que le gouvernement vient dâĂ©laborer plusieursordonnances qui, agissant par des moyens de nature financiĂšre, contribuent Ă la rĂ©formation du systĂšme de financement de la culture. Les plus importantes en sont lâOrdonnance n° 79/1998concernant lâorganisation et le fonctionnement du Fonds Culturel National et lâOrdonnance n°51/1998 visant Ă lâamĂ©lioration du systĂšme de financement des programmes et des projetsculturels.Ces ordonnances assurent, dâun cĂŽtĂ©, une source plus gĂ©nĂ©reuse de financement desinstitutions culturelles (par le prĂ©lĂšvement de certaines sommes obtenues du profit des sociĂ©tĂ©scommerciales comme effet de leurs activitĂ©s et objectifs Ă caractĂšre culturel) et, dâun autrecĂŽtĂ©, un systĂšme flexible de financement des programmes et des projets culturels, ce quipermet de mener Ă bonne fin et avec des rĂ©sultats bĂ©nĂ©fiques certains programmes ponctuels -internes ou internationaux - en Ă©vitant les rigueurs dâun systĂšme budgĂ©taire surannĂ©.
Par ailleurs, lâune des prioritĂ©s que le ministĂšre de la Culture essaie dâinscrire surlâagenda du gouvernement est lâadoption dâun projet de loi au sujet des finances locales, ce qui
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confĂ©rerait une plus grande libertĂ© de mouvement et dâaction aux institutions culturellessubordonnĂ©es aux conseils locaux.
Ce nâest pas le cas ici dâĂ©numerer la foule dâactes normatifs qui instituent et modifient la T.V.A., tout comme dâautres taxes dans le domaine de lâaudio-visuel, mais il faut prĂ©ciserquâau fond, ces actes sont tout aussi importants que les lois strictement âculturellesâ, vu leurgrand impact sur le dĂ©veloppement harmonieux des institutions culturelles et la stimulation dela crĂ©ativitĂ©.
Sans faire Ă proprement parler partie de lâeffort de rĂ©forme de la sociĂ©tĂ© roumaine, ilconvient dây mentionner lâimpulsion donnĂ©e au ânettoyageâ de la lĂ©gislation nationale par laLoi n° 7/1998 concernant lâabrogation de nombre dâactes normatifs hĂ©ritĂ© du rĂ©gimecommuniste.
d) La société civile
En dĂ©pit du fait que, de plusieurs points de vue, câest un acte surannĂ©, la Loi n° 21/1924a permis la crĂ©ation, dans un bref dĂ©lai, de maintes organisations non-gouvernamentales. Envoici des exemples:
Année Organisations non-gouvernamentalesenrégistréesannuellement par leMinistere de laCulture
Unionsprofessionnelles(y compriscellesculturelles)
Associa-tionsculturelleset sportives
Fondations
1990 2091991 801992 1091993 1201994 1821995 2851996 754 535 4830 67491997 9621998jusquâau 1er juin
354
Total1990-1998
3055 535 4830 6749
MĂȘme si bon nombre de ces organisations non-gouvernamentales ne fonctionnent pas ou nesont actives quâune fois par an, leur influence dans la sociĂ©tĂ© roumaine est toujours plusgrande. Surtout aprĂšs 1996, elles sont devenues des partenaires privilĂ©giĂ©s des autoritĂ©s danslâĂ©laboration des programmes culturels.
Lors des derniĂšres trois annĂ©es, le problĂšme de la rĂ©daction dâune nouvelle loi desorganisations non-gouvernamentales est Ă lâordre du jour. Bien que les formes nationalesannuels de ces organisations aient proposĂ© diffĂ©rents projets de loi, câest Ă peine Ă la fin delâannĂ©e 1998 que ce problĂšme soit devenu une prioritĂ© pour lâExecutif et pour le Parlement: parune loi spĂ©ciale, le gouvernement a Ă©tĂ© habilitĂ© par le Parlement dâĂ©mettre pendant les
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vacances parlementaires de janvier 1999 une ordonnance sur les organisations non-gouvernamentales, dont le texte est presque intĂ©gralement celui du projet Ă©laborĂ© par cesorganisations - mĂȘmes.
Les lois du domaine
a) le sponsoring - lâĂ©ternel probleme
Essayant dâimiter les modĂšles ouest - europĂ©ens (donc capitalistes), les lĂ©gislateursroumains ont bĂ©sognĂ© Ă une loi du sponsoring. Les rĂ©sultats en furent, hĂ©las, dĂ©cevants. La loidu sponsoring (32/1994) sâest avĂ©rĂ©e tout Ă fait inefficace, vu quâelle partit dâune dĂ©finitionambigue (âle sponsoring est lâactivitĂ© qui se dĂ©ploie Ă base dâun contrat conclu entre lesponsor et le bĂ©nĂ©ficiaireâ) et Ă©tablissait un seuil pour le sponsor (la rĂ©duction de la baseimposable avec lâĂ©quivalent du sponsoring, mais ne dĂ©passant pas 5% du revenu imposable),ce qui rendait lâopĂ©ration bien peu attractive. VoilĂ un exemple de la maniĂšre dont fonctionnait cette loi dans le cas dâune compagnie ayant un profit annuel de 1 000 000 de lei:
Profit Sponsoring effectué Taxes payées au fisc Pertes totales acause du sponsoring
1 000 000 0 380 000 01 000 000 10 000 376 200 -6 2001 000 000 20 000 372 400 -12 4001 000 000 50 000 361 000 - 31 0001 000 000 75 000 361 000 - 56 0001 000 000 100 000 361 000 - 81 000
Afin de corriger cette situation, dĂšs 1994 certaines organisations non-gouvernamentalesont proposĂ© diffĂ©rents amendaments Ă la loi. Sans prendre en compte quelques initiativesparlementaires visant a modifier la loi, signalons que la formule proposĂ©e par un groupe detravail des O.N.G., lĂ©gĂšrement modifiĂ©e par le gouvernement, a Ă©tĂ© Ă©mis sous formedâOrdonnance dâurgence ( 36/1998). Non seulement celle-ci donne une dĂ©finition rigoureusedu sponsoring (lâacte juridique par lequel deux personnes conviennent sur le transfert du droit de propriĂ©tĂ© sur certains biens matĂ©riels ou moyens financiers, afin de soutenir des activitĂ©ssans but lucratifâ), mais elle introduit une nouvelle catĂ©gorie juridique, le mĂ©cĂ©nat (dĂ©finicomme âun acte de libĂ©ralitĂ© par lequel une personne physique ou morale transfĂšre, sanscontrepartie directe ou indirecte, son droit de propriĂ©tĂ© sur certains biens matĂ©riels ou moyensfinanciers Ă une personne physique, en tant quâactivitĂ© philanthropique Ă caractĂšrehumanitaireâ). En plus, conformĂ©ment Ă la nouvelle rĂ©glementation, le sponsor jouit dâun seuilplus attractif de rĂ©duction de la base imposable avec lâĂ©quivalent du sponsoring, Ă savoir 10%du revenu imposable au cas ou le sponsoring sâeffectue dans le domaine de la culture.
Reprenant lâexemple antĂ©rieur, en voila les chiffres:
Profit Sponsoring effectué Taxes payées au fisc Pertes totalesà causedu sponsoring
1 000 000 0 380 000 01 000 000 20 000 372 400 -12 4001 000 000 50 000 361 000 - 31 0001 000 000 75 000 351 000 - 46 5001 000 000 100 000 342 000 - 62 0001 000 000 200 000 342 000 - 162 000
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Quoique lâOrdonnance dâurgence nâait pas encore Ă©tĂ© approuvĂ©e par le Parlement et en dĂ©pit du fait que les instructions dâapplication nâen existent toujours pas, on peut dire que lesponsoring a , pour lâinstant, un support lĂ©gislatif satifaisant.
b) Au niveau des exigences actuelles: le rĂ©gime du droit dâauteur et des droit connexes.
Un rĂ©gime politique fondĂ© sur la fraude - tel que celui communiste - ne pouvait nullement observer le droit de propriĂ©tĂ© en gĂ©nĂ©ral, celui de la propriĂ©tĂ© intellectuelle y compris. Le DĂ©cret (321/1956) au sujet du droit dâauteur Ă©tait non seulement pĂ©rimĂ©, maisĂ©tabli sur une base incorrecte. Entrant des 1990 dans le systĂšme mondial des Ă©changes devaleurs, la Roumanie a choisi de faire observer le droit de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. La loiroumaine, dont un premier projet date de 1991, a Ă©tĂ© longuement Ă©laborĂ©e.
Bien que promulguĂ©e Ă peine cinq annĂ©es plus tard - ou peut- ĂȘtre justement Ă cause decela - la Loi n° 8/1996 concernant le droit dâauteur et les droits connexes parvient Ă ĂȘtre lâunedes plus modernes lois europĂ©ennes en la matiere et correspond Ă la fois Ă tous les standardsinternationaux . La loi dĂ©finit in extenso le sujet et le contenu du droit dâauteur, sa durĂ©e et seslimites, ainsi que celles des droits connexes. Un chapitre en est rĂ©servĂ© Ă la gestion et Ă laprotection du droit dâauteur et des droits connexes.
Ce serait, certes, une naivetĂ© de croire que la loi soit si vite entrĂ©e dans la consciencepublique aussi. Le vice du vol intellectuel, tolĂ©rĂ© sous diverses formes pendant une quarantainedâannĂ©es, ne saurait ĂȘtre Ă©radiquĂ© au cours de deux annĂ©es. Il convient pourtant de mentionnerlâeffort lĂ©gislatif et le fait quâil ne sâest pas limitĂ© Ă la rĂ©daction de la loi. La Roumanie aadhĂ©rĂ© dans un bref dĂ©lai Ă plusieurs conventions internationales, qui, entre temps, ont Ă©tĂ©ratifiĂ©es par le Parlement: la Convention internationale pour la protection des artistesinterpretes et des instrumentistes, des producteurs de phonogrammes et des organismes deradiodiffusion, concluse Ă Rome le 26 octobre 1961 (la Loi 76/1998), la Convention de Bernepour la protection des oeuvres littĂ©raires et artistiques du 9 septembre 1886, dans la formerĂ©visĂ©e par lâActe de Paris le 24 juillet 1971 et modifiĂ©e le 28 septembre 1979 (la Loi 77/1998)et la Convention pour la protection des producteurs de phonogrammes contre la reproductionnon-autorisĂ©e de leurs phonogrammes, adoptĂ©e Ă GenĂšve le 29 octobre 1971 (la Loi 78/1998).
c) Le patrimoine culturel: entre la passion et la raison
Par le DĂ©cret n°90 du Conseil du Front du salut national, qui constituait la Comissiondes musĂ©es et des collections, Ă©tait abrogĂ©e la Loi n°637/1974 concernant la protection du patrimoine culturel national: une loi qui nâa jamais Ă©tĂ© entierement appliquĂ©e et qui seproposait de protĂ©ger effectivement un nombre limitĂ© de biens culturels. A partir de 1990,dans le cadre de la Comission des musĂ©es et des collections, de la Comission nationale desmonuments, des ensembles et des sites historiques et du ministĂšre de la Culture, on a Ă©laborĂ©plusieurs variantes de projets de loi pour la protection du patrimoine culturel mobile, desmonuments historiques ou du patrimoine culturel dans son ensemble.
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Pour de multiples raisons - gĂ©nĂ©rĂ©es souvent par les passionnĂ©s dĂ©bats des spĂ©cialistesen quĂȘte de la meilleure variante de cette loi-, ces projets nâont pas abouti Ă ĂȘtre signĂ©s par lePremier ministre afin dâĂȘtre ensuite envoyĂ©s au Parlement. Le gouvernement a pourtant Ă©misdeux ordonnances (27/1992 et 68/1994) approuvĂ©es, avec des modifications , par le Parlement (par les Lois 11/1994 et 41/1995), qui, sans parvenir Ă rĂ©glementer lâensemble de la matiere,constituent un cadre lĂ©gal bien utile Ă la protection - mais hĂ©las, mis en application dâunemaniere inadĂ©quate et incomplete. La seconde Ordonnannce a Ă©tĂ© ultĂ©rieurement modifiĂ©e ( parlâOrdonnance n° 24/1997, approuvĂ©e, avec des modifications, par le Parlement, par la Loi n°56/1998), afin de permettre une dĂ©finition plus dĂ©taillĂ©e des types de travaux de conservation et de restauration des biens culturels, et donc, un contrĂŽle plus efficace de la maniĂšre dont sont allouĂ©es les ressources financiĂšres provenant de lâEtat. Il convient pourtant de remarquer que,par ces lois, tout comme par dâautres actes normatifs ou administratifs (lâOrdonnance n°43/1995 pour la conservation du patrimoine national de la cinĂ©matographie, par exemple) onest parvenu, grosso modo, a lâalignement de la lĂ©gislation nationale Ă celle internationale. Dansce mĂȘme ordre dâidĂ©es, il faut signaler aussi la ratification de plusieurs conventionsinternationales, de sorte que, Ă lâancienne Convention pour la protection des biens culturels encas de conflit armĂ©, adoptĂ©e a La Haye, le 14 mai 1953 (ratifiĂ©e par la Roumanie par le DĂ©cret n°605/1957) se sont ajoutĂ©es la Convention concernant la protection du patrimoine mondial,culturel et naturel, adoptĂ©e par la ConfĂ©rence GĂ©nĂ©rale de lâUnesco le 16 novembre 1972 (ratifiĂ©e par le DĂ©cret n° 187/1990), la Convention sur les mesures Ă prendre afin dâinterdire et dâempecher les opĂ©rations illicites dâimportation, dâexportation et de transfert de propriĂ©tĂ© desbiens culturels, adoptĂ©e par la ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale de lâUnesco le 14 novembre 1970 (ratifiĂ©epar la Loi n° 79/1992), la Convention Unidroit concernant les biens cultuerels volĂ©s ou exportĂ©s illĂ©galement, adoptĂ©e Ă Rome le 24 juillet 1985 (ratifiĂ©e par la Loi n° 149/1997), laConvention europĂ©enne (rĂ©visĂ©e) pour la protection du patrimoine archĂ©ologique, adoptĂ©e Ă LaValette le 16 janvier 1992 (ratifiĂ©e par la Loi n° 150/1997) et la Convention pour la protectiondu patrimoine architectural de lâEurope, adoptĂ©e Ă Granade le 3 octobre 1985 (ratifiĂ©e par laLoi n° 157/1997). Tous ces efforts seront couronnĂ©s par les trois projets de loi en diffĂ©rantesphases dâobtention des avis: pour la protection des monuments historiques, pour la protectiondu patrimoine culturel mobile et celui concernant les musĂ©es et les collections.
Sans attendre lâadoption de ces lois, le gouvernement a pris lâinitiative de certainsprojets ponctuels, dont les plus connus sont la Loi n° 127/1992 par laquelle Calea Eroilor(lâAllĂ©e des HĂ©ros) oeuvre de C. Brancusi Ă Targu Jiu, est dĂ©clarĂ©e monument dâutilitĂ©publique et dâintĂ©rĂȘt national, et la Loi n° 95/1997 par laquelle le Complexe Memorialulvictimelor comuniste si al rezistentei - Sighet (le Monument des victimes du communisme et de la rĂ©sistance - Sighet) est dĂ©clarĂ© ensemble dâintĂ©rĂȘt national. A cela sâajoutent de nombreux actes administratifs (DĂ©cisions du gouvernement) Ă©laborĂ©s pour lâapplication de la lĂ©gislationexistante.
d) Les archives - une partie du patrimoine culturel
Les Archives nationales de la Roumanie ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©es par la Loi n°16/1996, apres un laborieux travail dâĂ©laboration.Lorsque la loi a Ă©tĂ©, finalement, promulguĂ©e,on a constatĂ© que elle nâĂ©tait plus dĂ©jĂ Ă mĂȘme - dominĂ©e quâelle Ă©tait par un esprit surannĂ© -de rĂ©pondre aux exigences actuelles, aux nĂ©cessitĂ©s de la sociĂ©tĂ© qui rĂ©clamait une rĂ©elleouverture des archives au public. Bien que devenue sujet et objet de disputes politiques, lesArchives se trouvent pourtant sur une bonne voie, les nombreux accords intervenus entre legouvernement roumain et ceux dâautres pays tĂ©moignant du besoin de contacts internationaux dont la communautĂ© internationale puisse bĂ©nĂ©ficier. Ce qui est peut ĂȘtre nĂ©cessaire dans laRoumanie de nos jours dans ce domaine, câest une Ă©volution de la mentalitĂ© selon laquelle les
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archives sont un instrument utilisĂ© par le pouvoir afin de servir ses intĂ©rĂȘts; en rĂ©alitĂ©,lâinstitution des archives est, avant tout, un dĂ©pot de valeurs culturelles.
e) La bibliothĂšque - une autre sorte dâarchives
MĂȘme si jusquâĂ prĂ©sent aucune des initiatives destinĂ©es Ă crĂ©er un autre cadre lĂ©gislatifpour les bibliothĂšques nâait pas abouti Ă la promulgation, on peut au moins mentionner la Loin°111/1995 du dĂ©pot lĂ©gal, loi susceptible de ramener la normalitĂ© dans un domaine ou aucuns,aprĂšs 1989, ont pris la libertĂ© pour une absence de rĂ©glementation et le besoin de crĂ©er un fondsnational documentaire pour une rĂ©introduction de la censure. Cette loi ne fonctionne encore pascomme il faudrait; elle a contribuĂ© pourtant au retour de la Roumanie dans les rangs des paysqui conservent pour lâavenir leur prĂ©sent culturel.
f) Les artistes - des valeurs vivantes
Un systĂšme gĂ©nĂ©ral de protection des artistes nâa pas encore Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© dans cequâon appelle â lâĂ©conomie de marchĂ©â, en dĂ©pit de certaines tentatives en ce sens. Un Ă©loquent exemple en est la Loi concernant lâintĂ©gration dans le systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale dâEtat despensions octroyĂ©es aux artistes du domaine des beaux-arts (la Loi n° 127/1995).
g) La cinĂ©matographie - lâespoir de lâoiseau Phoenix
Tout comme maintes industries de Roumanie, celle du film a connu une forterĂ©gression quantitative apres 1989. Le DĂ©cret- Loi n° 80/1990 concernant lâactivitĂ©cinĂ©matographique a conduit Ă la crĂ©ation dâun organisme qui sâest avĂ©rĂ© inefficace (le CentreNational de la CinĂ©matographie), un hybride entre une autoritĂ© publique et un reprĂ©sentant desassociations professionnelles. Sept annĂ©es ont mis en Ă©vidence lâinĂ©fficacitĂ© du Centre et larĂ©gression de la cinĂ©matographie roumaine, malgrĂ© quelques prix prestigieux remportĂ©s lors degrands festivals internationaux. Sur lâinitiative dâun groupe de cinĂ©astes, le gouvernement aĂ©mis lâOrdonnance dâurgence n° 67/1997, approuvĂ©e en dĂ©cembre 1998 par le Parlement avecdes modifications substantielles ( qui conservent pourtant son esprit). CrĂ©ant lâOffice Nationalde la CinĂ©matographie, lâordonnance fait appel Ă un nom de lâentre deux guerres mais pourrevĂȘtir lâinstitution dans de nouveaux habits. LâOffice fonctionne selon des principes appliquĂ©sdans la plupart des pays europĂ©ens. En dĂ©pensant peu dâargent du budget, lâOffice gĂšre unsystĂšme ingĂ©nieux de crĂ©dits financiers accordĂ©s aux cinĂ©astes, en promouvant en mĂȘme tempsles intĂ©rĂȘts de la cinĂ©matographie nationale dans un vif climat concurrentiel.
h) Lâaudiovisuel - le plus dynamique domaine de la culture roumaine
DĂ©veloppĂ© dâune maniĂšre explosive - et Ă la fois chaotique - dĂšs les premiers mois delibertĂ©, lâaudiovisuel roumain ne bĂ©nĂ©ficia de sa loi quâĂ peine en 1992 (la Loi n°48) parlaquelle Ă©tait Ă©galement crĂ©Ă© son propre organe de rĂ©glementation - le Conseil National delâAudiovisuel. Lâessor - fort rapide- des moyens techniques, tout comme lâexpĂ©rience acquisesur le tas et les exigences de lâintĂ©gration europĂ©enne ont rĂ©clamĂ© le modification de cette loi; on passe directement Ă la plus rĂ©cente et la plus substantielle, celle qui introduit en Roumanieaussi les âcotesâ qui favorisent les oeuvres europĂ©ennes, conformĂ©ment Ă la DirectiveâTĂ©lĂ©vision sans frontiĂšresâ. Dâailleurs, la Roumanie a Ă©galement signĂ© la ConventioneuropĂ©enne concernant la tĂ©lĂ©vision tranfrontaliĂšre et il est fort probable que cette conventionsera ratifiĂ©e par le Parlement en 1999. Il est dâautre part possible que cette loi soit modifiĂ©e en1999, car il existe deux projets de loi soumis aux dĂ©bats du Parlement: le premier se rĂ©fĂšre Ă larĂ©glementation de la publicitĂ© par les moyens audiovisuels pour les produits de tabac et
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lâalcool, le second vise une modification radicale de la loi, sous la perspective dâune mise Ă jour de celle-ci par rapport Ă la lĂ©gislation internationale en la matiĂšre.
Il faut, enfin, mentionner la Loi no 41/1994 - modifiĂ©e par deux fois en 1998 -concernant lâorganisation et le fonctionnement de la SociĂ©tĂ© Roumaine de Radiodiffusion et dela SociĂ©tĂ© Roumaine de TĂ©lĂ©vision. ConformĂ©ment Ă cette loi, les deux postes publics jouissent dâune organisation assez proche des standars europĂ©ens. Tout comme dans dâautres cas, ilsâimpose ici aussi un traitement plus appliquĂ© de la loi, exigĂ© par la nouvelle rĂ©alitĂ©, et unemodification de la mentalitĂ© de ceux qui travaillent dans les deux sociĂ©tĂ©s publiques; en mĂȘmetemps, il faut que se modifie la mentalitĂ© de ceux des usagers habituĂ©s Ă percevoir les postespublics de radiodifusion et de tĂ©lĂ©vision en tant que âvoixâ du pouvoir destinĂ©es Ă lâĂ©lectorat, et non pas comme voix du public destinĂ©e au public.
II. INSTITUTIONS DU SPECTACLE
Quelques dates dâavant 1989
DĂšs la fin du XVIIIĂšme siĂšcle et du premier quart du XIXĂšme, sous lâinfluence desnombreuses compagnies Ă©trangĂšres en tournĂ©e dans les principautĂ©s roumains â qui, Ă lâĂ©poque, se trouvaient sous la domination ottomane â les exigences du public roumain allaient dans le sens dâun changement rapide vers les formes thĂ©Ăątrales occidentales.
A Bucarest, capitale de la Valachie, les dĂ©buts des institutions thĂ©Ăątrales se rattachent aux activitĂ©s de lâHĂ©tĂ©rie, sociĂ©tĂ© occulte grecque agissant pour lâĂ©mancipation nationale. Afinde diffuser leurs idĂ©es anti â despotiques, les membres de cette sociĂ©tĂ© encourageaient lesreprĂ©sentations thĂ©Ăątrales estudiantines avec des piĂšces grecques, italiennes et françaises(Nerulos, Alfieri et Voltaire.) Ces dĂ©buts connaissent le succĂšs et, grĂące Ă lâinfluent appui de laprincesse Ralu, fille du prince rĂ©gnant Caradja, les enthousiastes comĂ©diens obtiennent en 1819le premier Ă©difice de la Valachie destinĂ© Ă titre permanent aux activitĂ©s thĂ©Ăątrales, connu sous le nom de Cismeaua Rosie. En 1819 y est donnĂ©e la premiĂšre reprĂ©sentation thĂ©Ăątrale en roumain avec âHĂ©cubeâ dâEuripide. Le spectacle sâouvrait par un mĂ©morable prologue du poĂšte Iancu Vacarescu, vantant la vocation morale, Ă©ducative et patriotique du thĂ©Ăątre - cequâenvisageaient essentiellement les initiateurs du mouvement thĂ©Ăątral roumain, en fait lâĂ©liteintellectuelle roumaine de ce tempsâlĂ .
En 1833, Ion Heliade Radulescu et Ion Campineanu fondent le premier conservatoire â la SociĂ©tĂ© Philharmonique â ayant pour but de former les acteurs et les musiciens destinĂ©s Ă donner corps et Ăąme Ă un rĂȘve â le futur thĂ©Ăątre national. En 1837, suite Ă des suspicionspolitiques et Ă des conflits de personnes, la SociĂ©tĂ© Philharmonique cesse ses activitĂ©s. Maislâun des anciens Ă©lĂšves de ce premier conservatoire , un remarquable comĂ©dien, impresario et auteur dramatique devait devenir le directeur du premier thĂ©Ăątre subventionnĂ© par lâEtat selonle modĂšle occidental, Teatrul Mare (Le Grand ThĂ©Ăątre) disposant de 1000 places et inaugurĂ© Ă Bucarest en 1852.
Certains détails marquent une différence entre le développement de la vie artistique enMoldavie et celle de Valachie. Les jeunes boyards moldaves avaient commencé dÚs 1816 à jouer dans les manoirs de leurs parents des piÚces en roumain. La premiÚre apparition moldavesur une scÚne publique se produit avec une pastorale historique de Gh.Asachi sur la scÚne de
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lâĂ©lĂ©gant ThĂ©Ăątre des VariĂ©tĂ©s de la troupe française Fouraux. En 1836, est crĂ©Ă© Ă Iasi unConservatoire Dramatique Philharmonique, mais qui devait ĂȘtre fermĂ© en 1839 Ă cause desdifficultĂ©s financiĂšres. En 1840, Costache Caragiale, venu de Valachie, rĂ©unit sous une seuledirection la troupe thĂ©Ăątrale roumaine et celle française de Iasi pour constituer le Grand ThĂ©Ăątre de Moldavie, subventionnĂ© tout comme celui de Bucarest. Le prince rĂ©gnant MihailSturdza offrira son propre hĂŽtel de maĂźtre du parc de Copou pour abriter le nouveau thĂ©Ăątre.Mais le patronage thĂ©Ăątral officiel sâavĂšre pourtant peu gĂ©nĂ©reux et la censure politique est toujours Ă lâaffĂ»t, ce qui fait que les auteurs ou les comĂ©diens jugĂ©s trop hardis soient souvent envoyĂ©s en exilâŠau monastĂšre!
AprĂšs lâunion de 1859 entre la Valachie et la Moldavie, donc aprĂšs la crĂ©ation de laRoumanie, la nouvelle capitale, Bucarest, devient Ă©galement le centre de la vie culturelle du pays. DirigĂ© par des personnalitĂ©s de la vie littĂ©raire et politique , le Grand ThĂ©Ăątre de Bucarest acquiert en 1857 le nom et le statut de ThĂ©Ăątre National; en 1877, le Parlement roumainadopte la dĂ©cision visant Ă le rĂ©organiser dâaprĂšs le modĂšle de la ComĂ©die Française. Deschangements similaires sâeffectuent dans lâorganisation du thĂ©Ăątre de Iasi et ensuite dans celuide Craiova de sorte que, au dĂ©but du XX-Ăšme siĂšcle, la Roumanie comptait trois thĂ©ĂątressubventionnĂ©s par lâEtat, portant, Ă juste titre, le nom de ThĂ©Ăątres Nationaux. Ces ThĂ©Ăątres ont jouĂ© un rĂŽle essentiel dans lâĂ©mancipation nationale et dans le dĂ©veloppement de lâidentitĂ©linguistique et nationale. Câest notamment de cette « mission » historique que dĂ©coule leprestige de ces institutions thĂ©Ăątrales, prestige qui a largement dĂ©passĂ© le rĂŽle historiqueaccompli dĂ©jĂ depuis bien longtemps.
En mĂȘme temps, nombre de thĂ©Ăątres municipaux et privĂ©s, aussi bien que des troupesambulantes de thĂ©Ăątre et de variĂ©tĂ©s qui donnaient leurs spectacles dans des hĂŽtels, des cafĂ©s âjardins etc., jouaient un rĂ©pertoire fort variĂ© et hĂ©tĂ©roclite. Les premiĂšres rĂ©formes cohĂ©rentesayant pour but de moderniser lâart du spectacle et le rĂ©pertoire thĂ©Ăątral sont lâĆuvredâAlexandru Davila, directeur en 1905 â 1908 et 1912 â 1913 du ThĂ©Ăątre National de Bucarest.Câest toujours lui qui fondait, en 1909, la premiĂšre grande compagnie thĂ©Ăątrale roumaineprivĂ©e qui prĂ©sentait des spectacles au ThĂ©Ăątre Moderne (Teatrul Modern ) . CâĂ©tait un moment dâĂ©closion de lâart du comĂ©dien, parmi les vedettes de lâĂ©poque citons : Grigore Manolescu,Aristizza Romanescu, C.I. Nottara, Agatha Barsescu ) et de lâĂ©criture dramatique. Le laps detemps entre lâUnion des PrincipautĂ©s (1859) et la premiĂšre guerre mondiale constitue lapĂ©riode du plus grand essor de la crĂ©ation des dramaturges I.L.Caragiale, B.P.Hasdeu,V.Alecsandri, Al. Davila, B.Delavrancea â la plĂ©iade des auteurs âclassiquesâ de ladramaturgie roumaine.
A la fin de la premiĂšre guerre mondiale, en 1918, aprĂšs le dĂ©membrement de lâAutricheâ Hongrie , la Transylvanie se rĂ©unit avec la Roumanie. Câest la province dans laquelle lesminoritĂ©s magyare et allemande avaient longtemps exercĂ© la domination politique et culturelle.Le principal thĂ©Ăątre en hongrois avait Ă©tĂ© fondĂ© Ă Cluj (Koloszvar) en 1792, tandis quâunthĂ©Ăątre en allemand fonctionnait dĂ©jĂ Ă Sibiu (Hermannstadt) dĂšs 1787.A cause, dâune part,de lâoppression culturelle et, de lâautre, des frĂ©quentes tournĂ©es effectuĂ©es par les CompagniesthĂ©Ăątrales professionnelles de Roumanie, les Roumains de Transylvanie (bien que constituant la plupart de la population) nâont pas mis sur pied une institution thĂ©Ăątrale significativejusquâen 1919, lorsque fut crĂ©Ă©, Ă Cluj, le quatriĂšme ThĂ©Ăątre National de Roumanie.LesĂ©difices des thĂ©Ăątres de Cluj et de Iasi ont Ă©tĂ© bĂątis par deux architectes autrichiens cĂ©lĂšbresvers la fin du XIX-e siĂšcle et ils sont parmi les plus beaux de lâEurope.
La premiÚre compagnie théùtrale en yiddish
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Le thĂ©atre juif a, en Roumanie, une tradition de plus de 120 ans.Les documents attestent le fait que le 19 aoĂ»t 1876,lâartiste et lâĂ©crivain Avram Goldfaden a fondĂ© le premier thĂ©Ăątrejuif professionnel du monde, prĂ©sentant une reprĂ©sentation avec sa propre troupe.A partie decette annĂ©e et jusquâĂ prĂ©sent, le thĂ©Ăątre juif a dĂ©ployĂ© son activitĂ© sans interruption.AprĂšs unepĂ©riode extrĂȘmement difficile âsurtout Ă cause de la situation politique de la deuxiĂšme guerremondiale, en 1948, le ThĂ©Ăątre Juif de Bucarest est devenu institution dâEtat. ParallĂšlement avecle rĂ©pertoire principal, le thĂ©Ăątre juif a une activitĂ© trĂšs importante de popularisation de lalittĂ©rature et de la musique juives.En mĂȘme temps, il a eu plusieurs tournĂ©es en Roumanie et Ă lâĂ©tranger, ayant beaucoup de succĂšs.
Lâentre â deux â guerres connaĂźt une remarquable diversification de lâactivitĂ© thĂ©Ăątraleet musicale roumaine dont le principal centre ne cesse dâĂȘtre la ville de Bucarest. Une rapideexpansion du thĂ©Ăątre commercial se fait jour. La plus importante compagnie thĂ©Ăątrale privĂ©e delâĂ©poque est la Cie Bulandra â Manolescu. ApparaĂźt le fameux artiste de variĂ©tĂ©, ConstantinTanase, ainsi que le thĂ©Ăątre qui devait ensuite porter son nom. Les annĂ©es 20 portent lâempreinte de lâavant â garde, Ă laquelle la Roumanie donne quelques figures de marque :Tristan Tzara, B.Fondane, Marcel Iancu, M.H.Maxy.Les dramaturges de lâĂ©poque â CamilPetrescu, G.M.Zamfirescu, G.Ciprian, Al.Kiritescu, T.Musatescu, V.I.Popa, Mihail Sebastiancultivent avec succĂšs lâĂ©ventail tout entier du genre dramatique, du drame dâidĂ©es au mĂ©lodrame naturaliste, du thĂ©Ăątre expressionniste Ă la comĂ©die des mĆurs ou Ă celle lyrique.
Aujourdâhui il y a en Roumanie un thĂ©Ăątre en yiddish, 5 thĂ©Ăątres /filiales en hongrois et 2 thĂ©Ăątres/filiales en allemand.
Les institutions du spectacle aprĂšs 1944
En mĂȘme temps que sâopĂšre la nationalisation de plusieurs secteurs de la vieĂ©conomique et sociale, les thĂ©Ăątres sont eux â aussi nationalisĂ©s en 1948. Dans ce contexte, lethĂ©Ăątre jouit dâune relative prospĂ©ritĂ© du point de vue matĂ©riel. A partir de ce moment et jusquâen 1989, le type dominant en est celui dâun thĂ©Ăątre dotĂ© dâun Ă©difice quâil gĂšre, disposant dâune ou de plusieurs scĂšnes, dâateliers amplement Ă©quipĂ©s, dâune troupe permanente et du personnel technique et administratif Ă©galement permanent.
Le budget de ces thĂ©Ăątres provient jusquâĂ 99% des subventions; le plus souvent, lesthĂ©Ăątres attiraient un public fidĂšle et les spectacles Ă©taient de bonne qualitĂ© artistique. LesthĂ©Ăątres de rĂ©pertoire fonctionnaient mĂȘme dans de petites villes. Certains dâentre eux avaient crĂ©Ă© aussi des ensembles dâopĂ©ra et de ballet.
Ces théùtres effectuaient réguliÚrement des tournées dans le pays.Le prix des billetsétait à bon escient maintenu à un niveau trÚs bas.
Le contrĂŽle politique exercĂ© par les autoritĂ©s Ă©taient la contrepartie de lâemploi et de lastabilitĂ© de lâactivitĂ©. Le choix du rĂ©pertoire Ă©tait soumis Ă lâapprobation des autoritĂ©spolitiquesâ la censure et lâauto â censure fonctionnant pleinement avant, mais aussi aprĂšs lasortie des spectacles. Pourtant, les thĂ©Ăątres et les gens de thĂ©Ăątre jouissaient dâun statut socialprivilĂ©giĂ©.
Pendant un certain temps, la doctrine artistique officiellement imposĂ©e â le rĂ©alismesocialiste â fut suivie avec rigueur. Mais aprĂšs 1960, un nombre toujours accru de jeunesmetteurs en scĂšne et scĂ©nographes adoptent un thĂ©Ăątre de la mĂ©taphore visuelle et allusive, plusproche des tendances du thĂ©Ăątre occidental. Ce phĂ©nomĂšne, qui devait entrer dans lâhistoire du thĂ©Ăątre roumain sous le nom de ârethĂ©Ăątralisation du thĂ©Ăątreâ se manifeste au dĂ©but des annĂ©es
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â60 et on le doit tout dâabord au metteur en scĂšne Liviu Ciulei dont la mise en scĂšne deâComme il vous plairaâ de Shakespeare reprĂ©sente le point de dĂ©part de cette ouverture /Câest lâĂ©poque dâune rapide consĂ©cration internationale du thĂ©Ăątre roumain, mais il se produit Ă lafois une âĂ©vasionâ vers lâOccident de plusieurs rĂ©alisateurs de premier ordre dont Ciulei,Lucian Pintilie, David Esrig, Vlad Mugur, Radu Penciulescu, Lucian Giurchescu, AndreiSerban qui deviennent, pour la plupart, des cĂ©lĂ©britĂ©s du thĂ©Ăątre mondial.
Cet Ă©tat de choses sâaccentue aprĂšs 1971 lorsque les idĂ©esdoctrinaires de Ceausescu mettent un terme Ă la relative Ă©closion culturelle qui sâĂ©tait fait jour pour un bref intervalle.
La dĂ©tĂ©rioration progressive du climat socio â politique, lâĂ©tat catastrophique delâĂ©conomie, lâisolement culturel, la censure â tous ces facteurs ont donnĂ© naissance Ă un thĂ©Ăątredâopposition explicite ou implicite dont le trait caractĂ©ristique Ă©tait un dialogue para âlinguistique avec le public , une communication par â delĂ le texte; cette pĂ©riode est dominĂ©epar lâĂ©criture allĂ©gorique, le message chargĂ© dâallusions et la reprĂ©sentation dans un stylebaroque parabolique. En dĂ©pit de toutes les contraintes, le thĂ©Ăątre de ces annĂ©es â lĂ nous adonnĂ©, paradoxalement, des spectacles mĂ©morables â tĂ©moignages dâune vitalitĂ© Ă touteĂ©preuve. La solidaritĂ© complice du public faisant salles combles malgrĂ© des conditionsmisĂ©rables (espaces glaciaux et sombres) a jouĂ© un rĂŽle important dans la survie du thĂ©Ăątre.Lâobligation imposĂ©e aux thĂ©Ăątres dâĂ©liminer de leur rĂ©pertoire, pour des raisons idĂ©ologiques,les piĂšces Ă©trangĂšres, tout comme celle dây inclure un certain pourcentage de piĂšces roumainesa eu pour effet une relative expansion quantitative de la dramaturgie roumaine entre 1970 et 1989; seulement la crĂ©ation de certains auteurs dramatiques de cette Ă©poque â Horia Lovinescu,T.Mazilu, D.R.Popescu, D.Solomon, R.Guga demeure Ă juste titre remarquable.
LâĂ©volution des institutions et des arts du spectacle de 1989 Ă 1995
AprĂšs les importants changements socio â Ă©conomiques et politiques survenus enEurope centrale et orientale en 1989, bien des ThĂ©Ăątres perdirent peu Ă peu le prestige, lavitalitĂ© et â pendant une premiĂšre pĂ©riode â le public ( qui, depuis, devait revenir). Les prioritĂ©sdu rĂ©pertoire sont moins Ă©videntes, tandis que des problĂšmes autrement pressants â financiers,opĂ©rationnels, de management thĂ©Ăątral, parfois politiques â exercent une influence peu propiceĂ la qualitĂ© artistique.
La production théùtrale a diminué aussi bien pour ce qui est du nombre des premiÚresque de celui des représentations.
Dâimportants metteurs en scĂšne roumains reviennent de lâĂ©tranger, certains acceptant mĂȘme dâassumer la direction des institutions artistiques: Andrei Serban devient le directeur du ThĂ©Ăątre National, Vlad Mugur â celui du ThĂ©Ăątre Odeon, Lucian Giurchescu â celui du ThĂ©Ăątrede ComĂ©die. Les spectacles quâils rĂ©alisent remettent, dans un bref dĂ©lai, le thĂ©Ăątre roumain encontact avec lâexpĂ©rience thĂ©Ăątrale europĂ©enne, expĂ©rience que ces artistes avaient parcouruelors de leur exile. âLa trilogie antiqueâ montĂ©e par Andrei Serban au ThĂ©Ăątre National vient Ă reprĂ©sente une renaissance symbolique du thĂ©Ăątre roumain â en proposant lâexpĂ©rience du retour aux grandes sources.
Le processus de rĂ©intĂ©gration culturelle se manifeste aussi par la rĂ©cupĂ©ration dans lerĂ©pertoire des auteurs roumains de la diaspora, auparavant interdits ou non â reprĂ©sentĂ©s avant,tels que Ionesco, Visniec, (il y a mĂȘme un festival Visniec!), Astalos etc.
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Tournées:
AprĂšs la ârĂ©clusionâ du thĂ©Ăątre roumain, il se produit maintenant une vĂ©ritableavalanche de tournĂ©es Ă lâĂ©tranger. âLa trilogie antiqueâ, Ă elle seule, a effectuĂ© 12 tournĂ©esinternationales, participant Ă de prestigieux festivals de thĂ©Ăątre. GrĂące notamment aux spectacles rĂ©alisĂ©s par Silviu Purcarete, le ThĂ©Ăątre National de Craiova connaĂźt une ascensionparticuliĂšre : les tournĂ©es sur tous les mĂ©ridiens du globe avec âTitus Andronicusâ,âUbu Roiâ,âPhĂšdreâ, âLes DanaĂŻdesâ, âLâOrestieâ furent rĂ©alisĂ©es en coproduction avec les festivalsinternationaux dâAvignon , de Vienne, dâAmsterdam, Ă base dâun financement mixte et avec laparticipation de la Fondation Tofan pour le thĂ©Ăątre et le film (lâune des rares fondations privĂ©esengagĂ©es dans le financement de projets artistiques).
Nobre des spectacles vus au cours des derniers 3 mois
83%
8%
6%3%
aucun
un
2 - 3
4 ou plus
65
Ces tournĂ©es internationales sont âplutĂŽt une sorte dâexportation de lâimage nationaleou des modalitĂ©s dâobtenir des revenus supplĂ©mentairesâ.
En Ă©change, pour des raisons financiĂšres, les tournĂ©es Ă lâintĂ©rieur du pays sont devenues presque impossibles.
Festivals et concours :
Pour le moment, lâunique solution Ă mĂȘme de permettre au public des diffĂ©rentes zonesdu pays de voir les productions thĂ©Ăątrales significatives est reprĂ©sentĂ©e par les festivals.Chaque automne se dĂ©roule Ă Bucarest le Festival National de ThĂ©Ăątre âI.L.CaragialeâorganisĂ©par le ministĂšre de la Culture et par la municipalitĂ© de Bucarest. La ville de Piatra Neamt hĂ©berge le premier Festival international de thĂ©Ăątre de Roumanie, cependant quâĂ Sibiu onaccueille
Le prix des billets des spectacles au cours des derniers 3 mois
84%
5%
10%1%
rien
jusqu'a 19000 lei
20000 - 99999 lei
plus de 100000 lei
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annuellement un Festival du Jeune Théùtre dont la popularité et le nombre de participantsconnaissent un accroissement évident.
Le thĂ©Ăątre roumain est principalement toujours subventionnĂ© par lâEtat. Il y a Ă ce jouren Roumanie 62 thĂ©Ăątres de rĂ©pertoire (dont 19 thĂ©Ăątres de marionnettes, comptant un effectifpermanent de 9000 personnes) .10 compagnies sont subventionnĂ©es par le ministĂšre de laCulture, 8 par la MunicipalitĂ© de Bucarest et 44 par les Conseils dĂ©partementaux.
Le nombre de productions varie de une Ă seize par saison. Les subventions couvrent jusquâĂ 90% du budget dâun thĂ©Ăątre.
Sont, timidement, créées les premiÚres compagnies théùtrales privées avec de faibleschances de survie. La tentative de fonder un théùtre qui ne soit pas un théùtre de répertoire a eu lieu à Bucarest et semble avoir échouée.
Il y a aussi, en Roumanie, des concours de dramaturgie tels que : Le Concours « CamilPetrescu » organisé par le ministÚre de la Culture , celui organisé par UNITEXT (de UNITER),
Préferérences selon le genre des spectacles (%)
33
15
11
8
7
5
4
3
2
1
1
1
55
74
37
22
19
16
12
8
7
4
2
3
2
2
0 10 20 30 40 50 60 70 80
comédie
musical
drame
tragédie
variétés
opéra
opérette
concert symphonique
ballet
marionettes
danse contemporaine
autre genre
ne fréquentent pas lesspectacles
Total échantillon Ont participé a des spectacles au cours des derniers 3 mois
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celui de la Compagnie DRAMAFEST de TĂąrgu â Mures.On a selectionnĂ© pendant les derniers10 annĂ©es, des textes dramatiques de valeur qui ont Ă©tĂ© mis en scĂšne ou Ă©ditĂ©s.
Le financement:
Les salaires du personnel sont, Ă lâheure actuelle, trĂšs bas; les subventions,insuffisantes, ne parviennent souvent Ă couvrir que les frais dâentretien strictement nĂ©cessaires.
A cause de lâinflation, les sommes accordĂ©es en dĂ©but dâannĂ©e perdent leur valeurjusquâĂ la fin de celleâci.
Les prix des billets sont toujours sont toujours trĂšs bas et ne couvre que partiellement les frais de production.
Les thĂ©Ăątres estiment quâil leur est malaisĂ© dâobtenir par leurs propres moyens unepartie des revenus; ils ne peuvent pourtant survivre autrement. Les revenus obtenus de la sortesont toujours une exception. Le parrainage par le secteur privĂ© est considĂ©rĂ© comme unesolution, mais lâexpĂ©rience pour lâobtenir fait dĂ©faut. LâĂ©conomie locale, Ă son tour, nâest pasassez forte pour compenser les subventions perdues. Certains thĂ©Ăątres choisissent de louer ou de sous â louer des espaces et des bureaux, ou bien dâoffrir des services effectuĂ©s par leursateliers.
Le systĂšme dâaccorder des salaires selon lâanciennetĂ© et non pas selon la valeur de laprestation artistique est anachronique et improductif.
Les interventions des autoritĂ©s â sans caractĂšre systĂ©matique â ne sont que des palliatifsinspirĂ©s par des considĂ©rations politiques (qui exerce le contrĂŽle, qui dĂ©signe les organes dedirection et les directeurs, quels sont leurs droits et leurs responsabilitĂ©s), soit imposĂ©s par desnĂ©cessitĂ©s Ă©conomiques (subventions, la tentative de forcer une autre instance gouvernementalede prendre la responsabilitĂ© du financement etc.)
Le gouvernement a essayĂ© de diminuer ses responsabilitĂ©s et a surestimĂ© la capacitĂ© delâĂ©conomie de marchĂ© de compenser la rĂ©duction des subventions.
Il est rare que les autoritĂ©s qui assurent le financement mettent en balance la valeurartistique et lâefficience de lâinvestissement dans le secteur Ă rĂ©pertoire et celui des groupesindĂ©pendants.
Le statut lĂ©gal et la modalitĂ© dâimposition des thĂ©Ăątres de rĂ©pertoire viennent Ă compliquer encore la situation de ces derniers. La lĂ©gislation ne prĂ©cise pas le statut desorganisations sans profit et traite les thĂ©Ăątres de rĂ©pertoire en tant quâinstitutions commerciales.
Législation, tentatives de réformes
En dĂ©pit des difficultĂ©s, on nâest pas arrivĂ© Ă fermer des thĂ©Ăątres . (Les gouvernants quiferment des usines et licencient des travailleurs nâosent pas fermer des thĂ©Ăątres car ils craignent la rĂ©action publique que des artistes fort apprĂ©ciĂ©s pourraient gĂ©nĂ©rer. Lâinstitution thĂ©Ăątralejouit encore dâun vrai prestige traditionnel.
Ceux qui travaillent dans ce systĂšme et ceux qui sont hors de lui se rendent compte deson caractĂšre irrationnel et de lâimpossibilitĂ© de continuer dans les formes actuelles. Mais ils nesont pas lĂ©gion ceux qui, impliquĂ©s dans lâaffaire, essayent dây opĂ©rer des changements de
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fonds ou de choisir des modĂšles alternatifs. La rĂ©sistance au changement est forte mĂȘme dansles conditions oĂč lâinsatisfaction sâaccroĂźt. Nombreux sont ceux qui agissent selon lâinstinct deconservation afin de garder leurs privilĂšges sans faire attention ni Ă la qualitĂ© ni Ă la quantitĂ©de leur travail, ou par peur devant la concurrence qui fonctionne Ă lâintĂ©rieur du systĂšme Ă rĂ©pertoire ou entre des groupes ayant adoptĂ© une autre structure.
Le statut lĂ©gal du contrat dâengagement permanent (Ă terme illimitĂ©) est, lui aussi, uneentrave sur la voie du changement. Des limogeages pour des raisons politiques se produisent mais, en mĂȘme temps, il existe des dispositions lĂ©gales qui ne laissent pas aux directeurs lalibertĂ© de mettre Ă la porte le personnel incompĂ©tent ou les acteurs qui, bien quâen fait nejouent plus depuis longtemps, ne cessent de toucher leurs traitements. La stratĂ©gie culturelle et la politique sociale interfĂšrent .Lâappartenance politique a son mot Ă dire dans les nominationsdes dirigeants des institutions du spectacle.
La vie thĂ©Ăątrale a Ă©tĂ© particuliĂšrement affectĂ©e par de permanents conflits entre leministĂšre de la Culture, les directeurs des thĂ©Ăątres et les leaders artistiques. Depuis 1989, 7 ministres se sont succĂ©dĂ©s Ă la tĂȘte du ministĂšre de la Culture.
Pour ce qui est de la lĂ©gislation, lâattitude habituelle du personnel est celle dâattendreque le gouvernement rĂšgle la situation par le truchement de lois extrĂȘmement minutieuses, bienque dans la plupart des cas les lois conçues par les bureaucrates sans contact direct avec la viedes institutions du spectacle sont loin dâoffrir des solutions viables ou de servir les objectifs et les nĂ©cessitĂ©s du domaine artistique.
La communautĂ© thĂ©Ăątrale nâavance que trop peu dâinitiatives et de propositions.
Quand mĂȘme, la taxe du timbre thĂ©Ăątral est une rĂ©alitĂ© qui fonctionne.
Le mouvement syndical, la manifestation dans la rue des comĂ©diens nâa pas joui delâadhĂ©sion des personnalitĂ©s de la vie thĂ©Ăątrale et nâa pas Ă©tĂ© convenablement perçue parlâopinion publique.
Lâenseignement artistique
Lâapparition et le dĂ©veloppement non â corrĂ©lĂ© de lâenseignement artistique privĂ©viennent Ă compliquer les problĂšmes dâembauche par la croissance du nombre des diplĂŽmĂ©s.
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Le public de théùtre
Le public roumain, jeune ou non, aime bien le thĂ©Ăątre, aussi par tradition. Câest pourcela quâon va au thĂ©Ăątre, on participe aux Ă©missions TV thĂ©Ăątrales ou au thĂ©Ăątreradiophonique.Il y a, aussi, beaucoup de compagnies de thĂ©Ăątre dâamateurs.
- mutations dans la structure du public : lâaugmentation du prix des billets diminue lenombre de gens qui peuvent se permettre dâaller au thĂ©Ăątre, nouvelles motivations, parmilesquelles : snobisme, mode, statut social qui oblige de « ne pas rater ».
L'impact de la publicite en matiere de spectacles (%)
11
27
29
8
2
26
53
45
14
1
0 10 20 30 40 50 60
dans la presse
sur un panneau d'affichage
a la télévision
a la radio
ailleurs
Total échantillon Ont participé a des spectacles au cours des derniers 3 mois
70
Priorités de la politique culturelle dans le domaine du théùtre
- dĂ©centralisation- optimisation de la structure du rĂ©seau, diversification- nouveaux mĂ©canismes de financement, nouveau types de management- le principe de la compĂ©tition des projets- lâengagement des autoritĂ©s locales dans le financement des institutions du spectacle- la stimulation de la crĂ©ativitĂ© par des mĂ©thodes correctives de marketing et par la recherchede nouvelles sources de financement
- lâutilisation plus judicieuse des dotations thĂ©Ăątrales existantes- lâobtention du statut lĂ©gal dâinstitution sans profit avec les avantages qui en dĂ©coulent pourlâimposition
- des organes de direction ( boards ) indépendants constitués de personnes nommées pourune période limitée
- des contrats flexibles pour les membres des compagnies- la diversification des sources de financement et de leurs niveaux (nationales, régionales,locales)
Raison de la limitation de la fréquentation de spectacles (%)
11
14
28
30
1
1
47
30
30
52
44
3
2
6
0 10 20 30 40 50 60
L'on avait donné des piecessusceptibles de vous intéressér
les entrées avaient été moinscheres
vous aviez eu plus de loisir
vous aviez eu plus d'argent
l'acquisition des billets avait étéplus aisée
l'on avait pu réserver les billetspar téléphone
de tout facon, je ne me seraispas rendu plusieurs fois au
théùtre
Total échantillon Ont participé a des spectacles au cours des derniers 3 mois
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III. LE DEVELOPPEMENT DE LâAUDIO-VISUEL EN ROUMANIE
DĂšs l'annĂ©e 1908, la marine roumaine Ă©tait dotĂ©e d'un transmetteur radio. Pareilledotation se produisait pratiquement en mĂȘme temps dans plusieurs pays d'Europe.
Dans l'ambiance effervescente succédant à la premiÚre guerre mondiale, une idée faisait son chemin, en train de devenir une mode dans les pays de l'Occident européen: l'idée del'utilisation de la diffusion radiotéléphonique comme moyen de communication culturelle. EnRoumanie, le professeur Dragomir Hurmuzescu rassembla autour de lui et de cette idée ungroupe de pionniers ; c'est de la sorte qu'en 1925, la Roumanie se trouvait parmi les premierspays du continent à promulguer une loi de la communication radiophonique: la loi de l'installation et de l'utilisation des stations radioélectriques, dont l'article 5 précisait que"l'exploitation de la radiodiffusion appartient en Roumanie à l'Etat qui l'exercera directement par la Direction Générale des PTT et à travers une société publique par actions."
En janvier 1928 Ă©tait crĂ©Ă©e "la SociĂ©tĂ© de Radiodiffusion tĂ©lĂ©phonique" et le 1-ernovembre de la mĂȘme annĂ©e, Ă 17 heures, l'on inaugurait le poste national roumain de radio.Dans son discours inaugural, le professeur Dragomir Hurmuzescu affirmait : "BientĂŽt la radiodeviendra le critĂšre d'Ă©valuation du degrĂ© de dĂ©veloppement de tout peuple."
La Société de Radiodiffusion disposait d'un des plus puissants émetteurs radiod'Europe, placé dans la ville de Bod, ( longueur d'onde 1875 m, 150 kw ) et relié par cùble à Bucarest.
A partir de 1940 on commença à réaliser en Roumanie des émissions transmises parondes courtes.
Les expérimentations concernant la communication par les moyens de la télévision -déjà antérieures à la seconde guerre mondiale - ne furent reprises chez nous que vers le milieu des années 50 sous la direction du professeur Alexandru Spataru. (dans l'édifice des PTT Vitande Bucarest ) une station expérimentale du ministÚre des Transports et desTélécommunications, dotée d'un émetteur de 500 W et disposant des moyens de transmettredans l'aire de Bucarest, deux fois par semaine, des émissions expérimentales.
DÚs le 31 décembre 1956, la Télévision Nationale Roumaine commençait à émettreréguliÚrement au moyen d'un émetteur de 22 Kw pour la porteuse vidéo et de 10 Kw pour celleaudio sur la chaßne TV2 installée au sommet du plus haut édifice de Bucarest à l'époque - CasaScanteii.
Les studios de la jeune tĂ©lĂ©vision (qui faisait partie alors de la mĂȘme institution que laradio nationale, Ă savoir la RadiotĂ©lĂ©vision Roumaine) Ă©taient amĂ©nagĂ©s dans ceux construits,rue MoliĂšre, pour la cinĂ©matographie ( deux studios de 460 m2 et, respectivement, de 80 m2).Le Centre national de production cinĂ©matographique s'installait en mĂȘme temps Ă unevingtaine de km au nord de Bucarest, Ă Buftea, oĂč l'on venait de construire 4 grands plateaux de tournage de 400 a 600 m2, un plateau pour des prises de vue combinĂ©es et pour des effetsspĂ©ciaux, un laboratoire pour traiter la pellicule, des studios d'enregistrement du son, desdĂ©pĂŽts, des ateliers et des bureaux, l'ensemble devenant le Centre de ProductionCinĂ©matographique "Bucuresti".
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Tout de suite aprÚs, la TVR commença à effectuer des transmissions extérieures, tellesque le concert d'Yves Montand, (février 1957), le match de rugby Roumanie - Angleterre ( le 5mai 1957), des spectacles de théùtre du répertoire du Théùtre National.
C'est d'ailleurs à partir de 1960 que la TVR se fait doter des premiers équipementsspécialisés pour les transmissions extérieures.
L'administration de toute opĂ©ration de tĂ©lĂ©vision et de radio destinĂ©e au public deRoumanie, aussi bien que les Ă©missions roumaines officielles en langues Ă©trangĂšress'effectuaient, jusqu 'en 1994, sous la coupe de la mĂȘme institution dĂ©jĂ mentionnĂ©e - laRadiotĂ©lĂ©vision Roumaine. Le contrĂŽle de la propagande et de l'administration communiste nes'est pourtant pas exercĂ© avec la mĂȘme rigueur sur les deux moyens de communication: ilconvient d'y prĂ©ciser que le public percevait la radio nationale comme moins asservie Ă cettepropagande.
MĂȘme Ă l'Ă©poque du plus dur stalinisme, les programmes de radio ont pu contribuer Ă laconservation et Ă la communication publique de nombre de valeurs culturelles essentielles.C'est ainsi que, le 5 mai 1963, Ă©tait inaugurĂ©e la deuxiĂšme chaĂźne nationale de radio, plusparticuliĂšrement orientĂ©e vers des Ă©missions culturelles, et qu'une troisiĂšme chaĂźne nationale deradio, sur laquelle prĂ©valait la musique, le divertissement et les programmes destinĂ©s aux jeunes, ayant aussi des Ă©missions transmises en stĂ©rĂ©o sur des chaĂźnes FM dĂ©butait le 1-erjanvier 1964.
En 1966 furent acquis pour les studios de la télévision roumaine les premierséquipements pour l'enregistrement sur support magnétique de l'image et du son. Le 12 mai1968 était transmis le premier programme de la deuxiÚme chaßne de la TVR.
Si en 1927 il n'y avait en Roumanie que 2000 radiorĂ©cepteurs, au cours des annĂ©es 80 les statistiques faisaient voir que l'on comptait 1,7 radiorĂ©cepteurs en moyenne pour chaquefamille roumaine. Il n'y a pas Ă vrai dire des informations statistiques tant soit peu prĂ©cisesconcernant les rĂ©cepteurs radio et/ou TV, mais avant mĂȘme le dĂ©but de la neuviĂšme dĂ©cennie ,on estime que presque 80 % des familles de Roumanie possĂ©daient dĂ©jĂ un poste de tĂ©lĂ©visionnoir et blanc.
La télévision couleur ne fut introduite en Roumanie que relativement tard, mais,heureusement, le standard choisi par le régime soi - disant indépendant de Ceausescu fut lestandard PAL accepté par la plupart des pays occidentaux et non pas le standard SECAMadopte par bon nombre de pays de cette zone se trouvant à l'époque sous la houlette soviétique(la Yougoslavie en faisait, elle aussi, exception).
Jusqu'au milieu des annĂ©es 80, le dĂ©veloppement de la tĂ©lĂ©vision comme moyen decommunication publique en Roumanie enregistra, pourtant, en dĂ©pit d'un contrĂŽleparticuliĂšrement sĂ©vĂšre exercĂ© par la police et les instances de propagande, des performancesconsacrĂ©es mĂȘme Ă l'Ă©chelle europĂ©enne, surtout dans le domaine des Ă©missions culturelles et de divertissement.
Mais, Ă partir de 1985, la crise profonde dans laquelle sombrait le rĂ©gime de Ceausescu interrompit Ă©galement le dĂ©veloppement des activitĂ©s radiophoniques et tĂ©lĂ©visuellesrĂ©gionales . Les studios de Timisoara, de Iasi, de Cluj , de Targu Mures, de Craiova et deConstanta furent fermĂ©s. Les Ă©missions de tĂ©lĂ©vision de la chaĂźne nationale se virent contraintes de rĂ©duire d'une façon dramatique le nombre d'heures de programme (3 Ă 5 heurespar jour). En rĂ©agissant , la population s'employa Ă mettre en Ćuvre massivement les moyens
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susceptibles de capter les programmes accessibles diffusés en provenance des territoires despays voisins.
Jusqu ' en dĂ©cembre 1989 il y avait en Roumanie quelque 350 000 â 400 000 appareilsvidĂ©o, alors que le prix d'un tel objet Ă©quivalait Ă celui d'une voiture et qu'un tel objet n'Ă©tant certainement pas de premiĂšre nĂ©cessitĂ© dans une famille. L'intĂ©rĂȘt pour les Ă©missions detĂ©lĂ©vision et pour l'information apportĂ©e par l'Ă©cran du tĂ©lĂ©viseur Ă©tait devenu presque unenĂ©vrose; celle - ci devait ĂȘtre, d'ailleurs, largement mise Ă profit pendant les cinq jours et cinqnuits de la transmission ininterrompue du "spectacle" en direct de la rĂ©volution roumaine.
Cette nĂ©vrose devait continuer aussi aprĂšs 1990. DĂšs les premiers mois (janvier - mars),dans les grandes villes furent crĂ©Ă©es, en dehors de toute rĂ©glementation, des structures privĂ©esqui commencĂšrent Ă diffuser des Ă©missions de radio FM et de brefs programmes de tĂ©lĂ©vision.A partir de fĂ©vrier 1990, les requĂȘtes visant d'une part Ă la constitution d'une vĂ©ritabletĂ©lĂ©vision publique et, d'autre part, Ă la mise sur pied d'une lĂ©gislation de type europĂ©en Ă mĂȘme de rĂ©glementer la communication audiovisuelle devait produire de grandes tensions,dans lesquelles les groupes politiques s'impliquĂšrent directement.
Le 25 mai 1992 Ă©tait promulguĂ©e la Loi de l'Audiovisuel. C'est sur cette base que fut crĂ©Ă©e l'instance roumaine qui rĂ©git la communication radio, tĂ©lĂ©visuelle et par cĂąble : le ConseilNational de l'Audiovisuel dĂ©fini par la loi comme "autoritĂ© publique autonome, garant del'intĂ©rĂȘt public dans ce domaine". Il est composĂ© de 11 membres dĂ©signĂ©s :
- 2 par le Président de la Roumanie- 3 par le gouvernement- 3 par la Chambre des Députés- 3 par le Sénat
Leur mandat est d' une durĂ©e de 4 ans susceptible d'ĂȘtre renouvelĂ© dans un intervalle de2 ans ( une premiĂšre fois on change cinq, une seconde fois - six) au milieu du cycle Ă©lectoralstandard. Aussi, dans la composition de cet organe, la fluctuation du facteur politique conduit -elle a des tensions et, par voie de consĂ©quence, Ă des dĂ©cisions portant prĂ©judice Ă sa crĂ©dibilitĂ©et Ă son autoritĂ©. A ceci s'ajoute l'absence en Roumanie d'experts qualifiĂ©s au niveau atteint parle domaine de rĂ©glementation dans les pays de l'Europe occidentale.
Avant la promulgation de la Loi de l'Audiovisuel (48/1992), il y avait , sur le territoireroumain, outre les opérations nationales de radio et de télévision , 14 groupes d'initiative pourla TV et plusieurs pour des radios locales FM.
Il y a actuellement en Roumanie:
- plus de 7 millions de récepteurs TV- 2,6 millions de terminaux cùble (CaTV pénétration - 38%)pour les 7,65 millions defamilles vivant en Roumanie- 4% de récepteurs pour satellite- 23% des familles possÚdent des appareils vidéo (VCR pénétration)- environ 160 de stations radio locales FM de faible puissance- environ 60 TV locales de faible puissance
Ce marché a eu, au milieu de l'année 1998, la configuration suivante:
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- 1e programme national de télévision diffusé par l'opérateur public atteignant 98% dela population- le deuxiÚme programme émis par l'opérateur publique est capté par 8 centres urbains (Bucuresti, Iasi, Timisoara, Brasov, Cluj, Craiova, Constanta, Pitesti)- des réseaux organisés par des investisseurs privés, formés par leurs propres stations ou affiliés comme il suit :Antena 1, créée en décembre 1993;Tele 7 ABC, créée le 14 août 1994Pro TV, qui fonctionne depuis le 1-er décembre 1995 et diffuse actuellement par deux chaßnes (Pro TV et ACASA), retransmises par, environ, 300 réseaux CaTV;Prima TV a diffusion terrestre dans Bucarest et par satellite depuis décembre 1997;
Tous ces programmes transmis par des opérateurs privés par l'intermédiaire du satellitesont repris par des réseaux de cùble de sorte que la concurrence au sujet des encaissements enprovenance de la publicité dans le domaine est bien forte. Le niveau du capital total dansl'industrie de la publicité a été réparti au cours des derniÚres trois années comme il suit:
Année Total dans l' industrie Publicité dans le domaine radio et TVde la publicité
1995 env. 40 millions $ 18 millions $1996 50 millions $ 40 millions $1997 75 millions $ 48,7 millions $
Il convient d'y remarquer une augmentation annuelle du capital investi dans la publicitĂ©TV d'environ 40% pour les trois derniĂšres annĂ©es. Pourtant, les plus grandes difficultĂ©s sont ressenties dans la zone de la production autochtone de programmes. Le trĂšs grand nombred'opĂ©rateurs qui se partagent le marchĂ© n'est pas fait pour leur assurer des accumulationssuffisantes susceptibles de servir Ă des productions majeures. La plupart s'y rĂ©sument Ă desproductions en roumain, relativement peu coĂ»teuses, s'inscrivant dans la limite d'environ 40%du programme hebdomadaire, sauf l'opĂ©rateur public qui va Ă 60% et TELE7 ABC qui vajusquâĂ 55%.
Lâindustrie du cĂąble, bien que jouissant dâun dĂ©veloppement explosif et offrant de lasorte le principal support Ă la distribution de programmes TV roumains aussi bien quâĂ©trangers(avec un paquet de base de 20 Ă 27 programmes Ă un prix de 2,5 dollars US par mois/abonnĂ©)se heurte Ă ce jour Ă des grandes difficultĂ©s dans lâamĂ©lioration du niveau technique desrĂ©seaux et dans lâĂ©laboration de ceux â ci en vue de la commercialisation par paquets deprogrammes spĂ©ciaux Ă lâaccĂšs conditionnĂ© pour des services dâĂ©changes de donnĂ©es Ă valeurajoutĂ©e par tĂ©lĂ©phonie publique.
La lĂ©gislation roumaine actuelle a pour effet de bloquer la concentration du capital danslâindustrie du cĂąble et, par consĂ©quent, le dĂ©veloppement de celleâci.
Du point de vue de la production de programmes audiovisuels, certains entrepreneursprivĂ©s ont commencĂ© Ă produire dans leurs propres studios â tout comme plusieurs sociĂ©tĂ©s dedistribution par cĂąble ou TV â des programmes quâils offrent aux communautĂ©s quâilsdesservent. Ces timides dĂ©buts, relativement peu performants sous aspect financier et culturel,peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă un possible dĂ©veloppement de lâindustrie des producteurs indĂ©pendantsde programmes TV et de publicitĂ©. Les modifications apportĂ©s Ă la loi dâorganisation et defonctionnement des opĂ©rateurs publics de radio et de TV exigent que ceuxâci utilisent dansleurs programmes au moins 10% de la production rĂ©alisĂ©e dans lâindustrie roumaine par des
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producteurs indépendants. Cette réglementation élargit la perspective éditoriale et finit paréquilibrer les critÚres de qualité et de coûts sur le marché professionnel des producteurs deprogrammes.
La tĂ©lĂ©rĂ©volution a reprĂ©sentĂ©. en dĂ©pit de ses dĂ©rives politiques et mĂ©diatiques, ledĂ©but dâune authentique rĂ©volution de la communication en Roumanie- libĂ©ration delâexpression et de lâinformation, libĂ©ralisation de la communication mĂ©diatique, restitution du pluralisme et de la crĂ©dibilitĂ© des instances mĂ©diatiques. Il ne faut pas oublier le fait que cechangement radical intervenait tout Ă coup dans un pays traumatisĂ© ou la communication Ă©tait totalement asservie Ă un systĂšme omniprĂ©sent de propagande. La Roumanie de Ceausescu dĂ©tenait, en matiĂšre de communication Ă©galement un record, dĂ©passant mĂȘme les prĂ©visionsorwelliennes les plus sombres: les programmes tĂ©lĂ©visĂ©s avaient Ă©tĂ© rĂ©duits Ă deux heures parjour, en moyenne, sur une chaĂźne unique.
Cette situation explique, probablement, certaines particularitĂ©s et surtout dĂ©calages deschangements qui devaient se produire en Roumanie aprĂšs 1989 et notamment lâavanceextraordinaire de la rĂ©volution communicationnelle par rapport aux changements Ă©conomiques.
Une idĂ©e largement rĂ©pandue aprĂšs 1989 dans les pays est-europĂ©ens Ă©tait celle que lalibĂ©ration (comprise en tant que dĂ©monopolisation et dĂ©rĂ©glementation) du marchĂ© delâinformation devait aboutir directement Ă lâ affirmation des principes dĂ©mocratiques (la libertĂ©et le droit Ă lâinformation, lâindĂ©pendance des mĂ©dias, lâĂ©galitĂ© de lâaccĂšs aux mĂ©dias).Danscette perspective, en Roumanie au moins, le systĂšme des moyens de communication de massefut le premier secteur Ă sâouvrir (souvent sans une rĂ©glementation prĂ©alable Ă la privatisation et Ă la libĂ©ration : dans la presse Ă©crite dâabord, dans lâ audio-visuel ensuite. On peut alors parlerdâune sorte de gĂ©nĂ©ration spontanĂ©e de radios et de tĂ©lĂ©visions privĂ©es, comme une espĂšceparticuliĂšre de dĂ©monopolisation et de dĂ©rĂ©glementation.
La tĂ©lĂ©rĂ©volution de dĂ©cembre 1989 fut donc le dĂ©but dâun processus qui prendra enRoumanie un cours sui generis - la prĂ©Ă©minence de la rĂ©volution mĂ©diatique par rapport aux rĂ©formes politiques et Ă©conomiques. La Roumanie qui semble dĂ©tenir le record de lenteur enmatiĂšre de privatisation des entreprises a pourtant vu Ă©clore de nombreuses radios et tĂ©lĂ©visionslocales privĂ©es hertziennes terrestres ou par satellite depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990.Le cĂąbleconnaĂźt mĂȘme une explosion Ă la mesure de la soif dâimages dâune population trĂšs longtempsfrustrĂ©e ( Bulletin -LA LETTRE - Conseil SupĂ©rieur de l Audiovisuel, no 66,1995,Paris).
Le processus a dĂ©marrĂ© par la privatisation des journaux et aussi par lâenclenchement des premiĂšres tentatives de dĂ©rĂ©glementation dans la sphĂšre de lâaudiovisuel- tel est le cas desĂ©missions des premiĂšres stations privĂ©es de tĂ©lĂ©vision Ă Timisoara ou Ă Bucarest lors desannĂ©es 1990-1992. Lâ Ă©volution de ces deux grandes composantes des mĂ©dias roumains sera dâailleurs diffĂ©rente: la presse Ă©crite fut rapidement et presque totalement privatisĂ©e, tandis que lâaudiovisuel a connu une Ă©volution vers un systĂšme mixte public et privĂ©. AprĂšs 1992, lors de lâadoption de la Loi de lâ Audiovisuel et de lâ institution du Conseil National de lâ Audiovisuel,le nombre de chaĂźnes et des stations privĂ©es de radio et de tĂ©lĂ©vision a connu une progressioninattendue.
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Licences attribuĂ©es par le Conseil National de lâ Audiovisuel - CNA(1993-1996)
1993 1994 1995 Totalenfévrier1996
RĂ©voquĂ©esjusquâenfĂ©vrier 1996
Validesenfévrier1996
Radio 49 25 189 18 171Télévision 22 14 119 22 97Cùble 333 453 1053 187 866
(Voir sur la situation présente le tableau 1, annexes)
Au delĂ des trois chaĂźnes de la tĂ©lĂ©vision publique (TVR 1,TVR 2 et TVRInternationale), disposant de plusieurs stations rĂ©gionales, le secteur privĂ© est, quant au nombrede chaĂźnes et de stations et aussi par le taux de lâaudience cumulĂ©e, supĂ©rieur au secteur public.Mais seulement cinq chaĂźnes privĂ©es -PRO TV;ANTENA 1; TELE 7 ABC; PRIMA TV; ACASA TV- ont une diffusion nationale. La tĂ©lĂ©vision publique (TVR) demeure de ce fait lachaĂźne dominante en ce qui concerne la couverture nationale (plus de 90% du territoire), doncle mĂ©dia le plus fort en Roumanie.
RĂ©glementation et rĂ©gulation de lâaudio-visuel roumain
Lâeffondrement de la dictature de Ceausescu et les bouleversements politiques et Ă©conomiques engendrĂ©s par ce renversement ont permis lâ Ă©mergence dans lâ espace public dâun nouvel acteur social- le systĂšme de mĂ©dias de masse et, dans le cadre de celui-ci, du sous-systĂšme mixte (public et prive) de lâaudiovisuel.
En fait, la Roumanie a Ă©tĂ© parmi les premiers pays de lâ Europe de lâ Est Ă se doterdâune rĂ©glementation de lâaudiovisuel et dâun organe de rĂ©gulation modernes, selon le modĂšleoccidental. Au cours de cinq ans (1990-1994) ont Ă©tĂ© adoptĂ©es deux lois fondamentales: la Loide lâ Audiovisuel (mai 1992) et la Loi sur lâ organisation et le fonctionnement de la SociĂ©tĂ©Roumaine de Radio et de la SociĂ©tĂ© Roumaine de TĂ©lĂ©vision (1994, modifiĂ©e en 1997).Ces loisdĂ©finissent les coordonnĂ©es dâ une politique audiovisuelle europĂ©enne en Roumanie.
1. Le Conseil National de lâAudiovisuel est dĂ©fini comme une autoritĂ© publique autonomeet comme une vĂ©ritable autoritĂ© de rĂ©gulation, qui exerce ses attributions sous le contrĂŽle direct du Parlement. ComposĂ© de 11 membres dĂ©signĂ©s Ă la fois par le pouvoir exĂ©cutif(gouvernement et PrĂ©sident de la RĂ©publique) et par le Parlement (Chambre des dĂ©putĂ©s et SĂ©nat), les compĂ©tences du Conseil sont de nature rĂ©gulative, lĂ©gales, rĂ©glementaires et conventionnelles ( il Ă©tablit les normes et les recommandations pour tous les opĂ©rateurs de lâaudiovisuel, indĂ©pendamment du type de propriĂ©tĂ©) et assure la gestion de cette importantecomposante du Patrimoine national reprĂ©sentĂ©e par les ondes hertziennes, en organisant lâattribution des licences aux opĂ©rateurs publics et privĂ©s. La Loi de lâ Audiovisuel stipule quele Conseil National de lâ Audiovisuel Ă©tablit des relations contractuelles avec les opĂ©rateurspublics et privĂ©s de radio et de tĂ©lĂ©vision auxquels il attribue des licences de diffusion, donclâexploitation dâune partie de cette propriĂ©tĂ© publique. En Ă©change, les mĂ©dias audiovisuels,respectivement les chaĂźnes et les stations de radio et de tĂ©lĂ©vision, ont une responsabilitĂ© civiledans le respect des contrats de licence Ă lâ Ă©gard du Conseil et du Parlement.
2 .La SociĂ©tĂ© Roumaine de Radio et la SociĂ©tĂ© Roumaine de TĂ©lĂ©vision se sont constituĂ©es par la sĂ©paration de lâ ancienne SociĂ©tĂ© de Radio - TĂ©lĂ©vision dâ Etat en deux
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services publics nationaux. Les deux lois mentionnĂ©es ci-dessus prĂ©voient que les deux SociĂ©tĂ©s sont des services publics dâ intĂ©rĂȘt national et indĂ©pendantes du point de vueĂ©ditorial.(article 1) et quâ elles ont lâ obligation dâ assurer par toute leur activitĂ© le pluralisme,la libre expression des idĂ©es et des opinions, la communication libre des informations, ainsique lâ information correcte de lâ opinion publique (article 3).Les deux SociĂ©tĂ©s publiques deRadio et TĂ©lĂ©vision ont une responsabilitĂ© civile directe avec les opĂ©rateurs privĂ©s de radio et tĂ©lĂ©vision.
En sâinspirant de la nouvelle directive europĂ©enne « TĂ©lĂ©vision sans frontiĂšres », leParlement a apportĂ© certaines modifications Ă la Loi des SociĂ©tĂ©s Roumaines de Radio et deTĂ©lĂ©vision, en stipulant lâobligation des quotas de programmes europĂ©ens et autochtones (lamajoritĂ© du temps dâ antenne doit ĂȘtre occupĂ©e par des productions europĂ©ennes, dont 35%doivent ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s par la production culturelle).
Evolutions quantitatives dans le secteur de lâaudiovisuel roumain entre 1995 et 1998
Jusquâen 1992, lâaudiovisuel roumain a connu un rythme de dĂ©veloppement plusaccentuĂ©, spĂ©cialement dans le secteur dâEtat- qui dominait avant cette date limite le marchĂ©interne. Ainsi, dans le cas de la tĂ©lĂ©vision publique, dĂšs 1990, Ă Ă©tĂ© remise en fonction lachaĂźne nationale 2 (assurant une couverture territoriale de 60% par rapport aux 90% de laTVR1)1, ainsi que les quatre stations rĂ©gionales TV incluses dans le rĂ©seau national public detĂ©lĂ©vision; le nombre dâ heures dâantenne par semaine est passĂ© de 22 en 1989 Ă plus de 200 en1992.1.Botnariu M,TVR, Scurt istoric, p .2, inedit,1993
La radio dâEtat a repris les transmissions des six stations rĂ©gionales - territoriales (Cluj,Iasi, Targu Mures, Craiova, Constanta, Timisoara) et a instituĂ© oĂč a continuĂ© lâextension decinq opĂ©rateurs spĂ©ciaux: Radio Romania Internationale, Radio Vacanta, Antena Bucurestilor,Antena Satelor, Radio Constanta Costinesti) qui fonctionnent Ă cĂŽtĂ© de trois programmes(chaĂźnes) Ă couverture nationale.
La SociĂ©tĂ© Roumaine de Radio(Radio Romania, la chaĂźne publique nationale de radio) comprend trois chaĂźnes:-Romania Actualitati (en FM ) consacrĂ©e Ă lâ information et ayant lâ audience la plusimportante parmi les chaĂźnes et les stations de radio.-Romania Cultural (en FM ), qui propose essentiellement des Ă©missions culturelles-Romania Tineret (en FM stĂ©rĂ©o) diffusant des Ă©missions pour les jeunes.
Il existe Ă©galement de nombreuses chaĂźnes et stations privĂ©es de radio, les plus connues Ă©tant:-Radio 21,cree en 1995, a Bucarest -Radio Contact, crĂ©Ă© en 1990 (sociĂ©tĂ© privĂ©e roumaine - belge)-ProFM crĂ©Ă© en 1993 Ă Bucarest-Uniplus (1994, Ă Bucarest)-Fun Radio (station musicale crĂ©Ă©e par une sociĂ©tĂ© mixte franco - roumaine Ă Bucarest)-Romantic (1994, Ă Bucarest)-Radio Total (gĂ©nĂ©raliste en roumain et en anglais, en 1994, Ă Bucarest)-Tinerama (1994, gĂ©nĂ©raliste, Ă Bucarest)-Radio Delta (studio- Ă©cole de lâ UniversitĂ©, projet conçu par la Radio France Internationale)
Les stations locales de radio et tĂ©lĂ©vision (avec transmission terrestre ou par cĂąble) ont commencĂ© Ă Ă©mettre avant 1992, mais le rythme de leur crĂ©ation et dâutilisation a Ă©clatĂ© dans lapĂ©riode 1993-1996 lorsque le CNA, conformĂ©ment Ă la Loi de lâAudiovisuel, a accordĂ© plus de
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1000 licences de transmission aux opĂ©rateurs audiovisuels privĂ©s .La situation actuelle dans cedomaine peut ĂȘtre suivie plus facilement Ă lâ aide du Tableau 1 des ANNEXES.
A cĂŽtĂ© de trois chaĂźnes nationales publiques de tĂ©lĂ©vision, aprĂšs 1993 ont commencĂ© Ă fonctionner successivement cinq chaĂźnes privĂ©es de tĂ©lĂ©vision Ă vocation nationale: ANTENA1(1993), Tele 7ABC (1994), ProTV (1996),PRIMA TV(1997),ACASA TV (1997).On peut citer aussi des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision ayant un statut particulier: TV SOTI, crĂ©Ă© en 1990 commeun studio indĂ©pendant (Ă©quipĂ© par les AmĂ©ricains) et organisĂ© en tant quâ association sans but lucratif. Cette chaĂźne a Ă©mis pendant trois ans (1990-1994) quotidiennement, Ă partir de 23h et tous les samedis et dimanches sur les frĂ©quences de la chaĂźne publique TVR 2 et ensuite sur lecanal 57 quâ elle partage avec ANTENA 1.Lâ autre chaĂźne qui a marquĂ© le commencement dela dĂ©monopolisation de la tĂ©lĂ©vision en Roumanie est RV Sigma, crĂ©Ă©e en 1991, comme unechaĂźne biculturelle franco - roumaine. Elle fournit 22 heures de reprise qoutidienne desprogrammes TV5 Europe et trois heures de programmes propres en langue roumaine.
TVR a Ă©tĂ© aussi la premiĂšre chaĂźne publique dâun pays de lâEurope de lâ Est qui, suite Ă un accord avec Euronews, est entrĂ©e dans le rĂ©seau europĂ©en dâ information.
En ce qui concerne la rĂ©partition effective du point de vue gĂ©ographique des stations deradio et de tĂ©lĂ©vision on peut noter lâexistence de deux types dâ Ă©volution distincte Ă travers letemps, en fonction de la nature du support de transmission utilise: ondes hertziennes (la radio -tĂ©lĂ©vision terrestre) et la diffusion par cĂąble.
A partir du nombre dâ opĂ©rateurs audiovisuels qui fonctionnaient au dĂ©but de lâannĂ©e1996 on a pu distinguer quatre niveaux de concentration des mĂ©dias audiovisuels privĂ©s-exceptĂ© la ville de Bucarest qui constitue un cas Ă part (un maximum de ce point de vue, avec58 opĂ©rateurs Ă la date en question).
I* Le premier niveau - celui de la concentration audiovisuelle maximale, inclut: Constanta-22 opĂ©rateurs; Iasi-20; Timisoara 16;II* Le niveau moyen comprend les dĂ©partements de Brasov -12 opĂ©rateurs radio - tv; Sibiu-11; Prahova-11; Cluj-10;III* Le troisiĂšme niveau couvre deux rĂ©gions distinctes:IIIa. Le nord de la Valachie et le sud de la Moldavie: les dĂ©partements de Buzau-8 stationsprivĂ©es; Braila-9; Galati-9; Vrancea-7;IIIb. Lâ est de lâ OltĂ©nie et lâouest de la Valachie: Dolj-9; Valcea-6; Arges-8IV*. Le niveau des anomalies - des dĂ©partements qui ont au maximum 2 opĂ©rateurs privĂ©slocaux de radio et de tĂ©lĂ©vision -Giurgiu-2; Teleorman-0; Olt-2; Caras-Severin-1;BistritaNasaud-2.
Deux ans aprĂšs - au dĂ©but de lâannĂ©e 1998 - la carte de lâaudiovisuel roumain a connu une sĂ©rie de regroupements. La ville de Bucarest est restĂ©e un cas Ă part- le maximum de laconcentration audio - visuelle, avec 88 opĂ©rateurs en Ă©tat de fonctionnement. En mĂȘme temps,de nouveaux centres sont apparus Ă lâ intĂ©rieur du schĂ©ma antĂ©rieur:
I* Le premier niveau - de la concentration audiovisuelle maximale, inclut cette fois Constanta-25 opĂ©rateurs; Brasov-24;II* Le niveau moyen comprend dâautres dĂ©partements: Vilcea- 12 stations radio-tĂ©lĂ©visionprivĂ©es; Cluj-17; Timisoara -16;III* Le troisiĂšme niveau inclut les dĂ©partements relativement dispersĂ©s dans lâ espace: Iasi-15opĂ©rateurs audiovisuels privĂ©s; Prahova-14; Braila-14; Galati-14
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IV* Le niveau des anomalies - les dĂ©partements qui avaient en 1996 un nombre minimumdâopĂ©rateurs privĂ©s locaux de radio et de tĂ©lĂ©vision sont restĂ©s les mĂȘmes au cours de ces deux annĂ©es: Bistrita Nasaud-3; Teleorman-2; Olt-2; Caras Severin-2; Giurgiu-1
La télévision par cùble
En ce qui concerne l'accĂšs de la population roumaine aux rĂ©seaux cĂąblĂ©s, il convient dementionner que mĂȘme avant l'adoption de la Loi de l'Audiovisuel il y avait des localitĂ©s dĂ©jĂ raccordĂ©es au cĂąble (spĂ©cialement les grandes villes) .DĂ©jĂ en 1994 MĂ©diamĂ©trie a Ă©valuĂ© lapĂ©nĂ©tration du cĂąble dans 36,3% des foyers Ă Bucarest. A la fin de l'annĂ©e 1998, les donnĂ©es decertaines recherches montrent que, environ trois millions de foyers sont raccordĂ©s aux rĂ©seaux de tĂ©lĂ©vision par cĂąble , ce qui revient Ă dire que plus de huit millions de personnes agĂ©es deplus de 18 ans ont accĂšs Ă des programmes de tĂ©lĂ©vision par cette voie. Une informationofficielle Ă cet Ă©gard, offerte par l'Association Professionnelle Roumaine de Communicationpar CĂąble, montre qu'en mars 1998 il y avaient 1,65 millions de foyers cĂąblĂ©s sur 212 rĂ©seaux ,qui se trouvaient dans la gestion de 56 sociĂ©tĂ©s de cĂąblo - opĂ©rateurs.
Du point de vue temporel, dans le cas de la télévision par cùble, on peut identifier deux grandes étapes de l'attribution des licences :
I. PremiÚre étape : 1994-1995 lorsque des licences ont été attribuées surtout dans lesgrandes villes;II. DeuxiÚme étape : 1996-1998 lorsque des licences ont été attribuées surtout dans lespetites villes et les communes rurales.
La situation actuelle du nombre de licences pour la transmission par cùble est présentéedans les tableaux n° 3 (situation par départements ) et 4 ( situation pour les chefs-lieux dedépartements) des ANNEXES.
Les principales chaßnes étrangÚres diffusées par cùble sont: CNN, RAI, MTV,EuroNews, TV5, MCM, RTL, RTL + ARTE, TVE, Discovery, SAT1. Les bouquets proposésvarient entre 12 et 24 chaßnes.
En Roumanie il y avait un nombre réduit d'opérateurs audiovisuels à caractÚreconfessionnel: aucune chaßne de télévision et 8 stations radio dont 7 détenus par "VoceaEvangheliei" ("La Voix de l'Evangile"), et la huitiÚme par l'Eglise métropolitaine de Moldavieet de Bucovine. les localités dans lesquelles celles-ci fonctionnent sont comprises dans letableau 3 des ANNEXES.
Les minoritĂ©s nationales, notamment la minoritĂ© hongroise (environ 7% de lapopulation de la Roumanie) et la minoritĂ© allemande ont accĂšs Ă la TVR1 et TVR2 , quidiffusent des programmes dans les deux langues ( sur la TVR1 environ 3% sur l'ensemble desprogrammes et sur la TVR2 environ 5% des programmes).Des programmes spĂ©ciaux sont Ă©galement diffusĂ©s pour les autres minoritĂ©s ( tzigane etc.) et une nouvelle Ă©mission"Confluence" oĂč ont accĂšs toutes les minoritĂ©s Ă tour de rĂŽle.
La situation de l'Ă©quipement audiovisuel a connu des mutations importantes aprĂšs 1989.Environ 90% des foyers sont Ă©quipĂ©s d'un poste de tĂ©lĂ©vision . Pour la seule ville de Bucarest,une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en juin 1994 a rĂ©vĂ©lĂ© un taux d'Ă©quipement de 97,2% des foyers, avec prĂšsde 70% de postes en couleurs (Bulletin LA LETTRE du CSA, Paris, n° 66,1995).ConformĂ©ment au rapport "Aspects concernant la qualitĂ© de vie de la population en1997", Ă©ditĂ© par la Commission Nationale pour la Statistique en 1998, 78% de l'ensemble des
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postes de télévision couleur et 64% de l'ensemble des appareils vidéos qui existaient dans lesfoyers avaient été achetés dans les huit derniÚres années. L'évolution de l'équipement en postesde télévision ( noir et blanc ou couleur) et en appareils vidéos pour la population est présentéedans le tableau suivant:
Tableau 2. - La structure de l'équipement de la population en téléviseurs et appareils vidéoselon l'année de l'acquisition, par milieux de résidence (%)
Pendant la période 1981 - 1990 AprÚs 1990
Téléviseurnoir et blanc Urbain (%)
47,8Rural (%)49,8
Urbain (%)13,0
Rural(%)16,1
Téléviseurcouleur
22,2 18,1 76,9 80,9
Appareilvidéo
35,8 27,4 62,5 70,5
(Source : La Commission nationale pour la statistique, "Aspects concernant la qualité de vie dela population en 1997" - Bucarest, 1998, p.44)
Les données fournies par les « baromÚtres » des derniÚres années indiquent unedynamique significative des équipements de réception de la télévision en Roumanie.
Tableau 3 - Equipement de réception
Mars â95ICCV
Juin â95CURS
Marsâ97METROMEDIA
Antenne traditionnelle 57 54 47Antenne satellite 35 38 5Réseaux cùblés 38Ne possÚdent pas detéléviseur
8 8 10
(Source: Metro Media Transilvania, Cluj-Napoca, 1997)
Pendant la période 1990-1994, il y a eu une croissance importante de l'équipement desfoyers en postes de radio et de télévision - conformément aux données des tableaux n° 4 et 5 .
Tableau 4 - Equipement de la population en postes de radio et de télévision dans lesannées 1990-1994 (en unités par mille habitants)
1990 1991 1992 1993 1994Postes deradio
286,3 298,9 302,9 304,9 304,3
Postes detélévision
190,9 195,9 200,4 201,6 201,8
(Source: La Commission Nationale pour la Statistique - Statistique Sociale - Recueil dedonnées" Bucarest, 1995, p. 53)
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Tableau 5 - Evolution de l'équipement de la population en postes de radio et de télévision(l'année 1990 est prise comme point de repÚre - 100%)
1990 1991 1992 1993 1994Postes deradio
100 104,3 105,7 106,1 106 ,3
Postes detélévision
100 102,6 105,0 105,6 105,7
(Source - La Commission Nationale pour la Statistique - "Statistique Sociale - Recueil dedonnées", Bucarest, 1995, p.53
En ce qui concerne l'équipement de la population en appareils audiovisuels selon lecritÚre des catégories de foyers - identifiées en fonction de l'occupation du chef de la famille -et celui du milieu de résidence - rural ou urbain - on peut affirmer que le plus grand nombre detéléviseurs en couleurs apparaßt dans les foyers de patrons d'entreprise dans le milieu urbain.Les retraités ainsi que les paysans - indépendamment du milieu de résidence - représentent lescatégories de population les moins équipées en matériel audiovisuel. La situation complÚte del'équipement des foyers en Roumanie selon les critÚres énumérés ci-dessus est présentée dansles tableaux suivants:
Tableau 6- L'équipement des foyers en appareils radio et de télévision par catégories de foyerset milieu de résidence - Total au niveau du pays:
Foyers deAnnée Totalfoyers Salariés Patrons Agricul
teursindépendants
Paysans ChĂŽ-meurs
Retaités
Télévi-seur noiret blanc
19961997
51,646,1
45,636,9
18,319,2
43,841,3
56 ,653,6
56,748,1
56,552,7
Télévi-seurscouleurs
19961997
37,942,5
6O,567,3
102,597,5
44,944,2
12,615, 3
30,836,9
23,227,6
Radios 19961997
64,758,1
72,465,3
83,772,2
61,854,9
53,749,3
59,449,7
60,954,9
Appa-reilsvidéos
19961997
5,74,9
10,69,5
36,629,8
11,66,6
1,31,1
5,43,2
1,81,6
Source : La Commission Nationale pour la Statistique - "Aspects concernant la qualitéde vie de la population en 1997"- Bucarest, 1998, p. 121
Tableau 7A - Equipement des foyers en postes de radio et de télévision par catégories de foyerset milieux de résidence - Milieu urbain
FoyersAnnée TotalFoyers Salariés Patrons Agricul-
teursindépen-dants
Paysans ChĂŽ-meurs
Retraités
Télévi 1996 44,8 38,1 15,2 40,4 52,9 53,3 54,2
82
seurs noiret blanc
1997 36,9 29,2 14,8 31,0 43,4 41,7 48,0
Télév-seurscouleurs
19961997
58,264,0
71,878,4
107,0102,0
60,862,5
22,932,4
40,349,0
40,046,7
Radios 19961997
70,162,5
76,168 ,2
84,875,2
68,856,6
51,057,9
60,150,5
56,53,6
AppareilsVidéo
19961997
9,98,3
13,611,9
38,032,2
18,211,8
2,01,4
7,74,9
3,63,0
(Source : La Commission Nationale pour la Statistique - "Aspects concernant la qualité de lavie de la population en 1997 "- Bucarest, 1998, p.123)
Tableau 7B -Equipement des foyers en postes de radio et de télévision par catégories de foyerset milieux de résidence - Milieu rural)
FoyersAnnée TotalFoyers Salariés Patrons Agricul-
teursindépen-dants
Paysans ChĂŽmeurs
Retraités
Télévi-seurs noiret blanc
19961997
58,054,5
60,653,4
29,532,7
46,750,4
56,854,2
61,756,6
57,955,8
Télév-seurscouleurs
19961997
19,422,5
37,644,0
86,483,7
31,328,1
12,014,4
17,021,0
12,915,4
Radios 19961997
59,753,9
64,959,2
79,563,3
55,753,3
53,948,8
58,248,6
59,553,9
AppareilsVidéo
19961997
2,01,7
4,54,4
31,822,4
5,82,0
1,21,1
2,01,0
0,70,7
(Source: La Commission Nationale pour la Statistique - "Aspects concernant la qualité de lavie de la population en 1997 " - Bucarest, 1998, p.123)
Un autre phĂ©nomĂšne relativement nouveau, apparu aprĂšs 1990, a Ă©tĂ© l'achat parcertaines catĂ©gories de la population d'installations indĂ©pendantes pour la rĂ©ception parsatellite(antennes paraboliques).A la diffĂ©rence des autres types de rĂ©ception audiovisuelles,l'Ă©quipement en antennes paraboliques de la population a Ă©tĂ© plus difficilement quantifiable du point de vue statistique. En l'absence de donnĂ©es officielles concernant le nombre de tellesinstallations en Roumanie, on peut fournir des donnĂ©es relevĂ©es par les enquĂȘtes rĂ©alisĂ©es dansle cadre de l'Institut de Sociologie dans les annĂ©es 1990-1997.
Selon ces données, 5% de la population de la Roumanie (investigation effectuée à partird'un échantillon représentatif au niveau national, de 1263 personnes) déclaraient posséder chez eux une antenne parabolique. La plupart de ceux qui détiennent de telles antennes était enregistrée dans les départements de Harghita et de Covasna (environ 13% de la populationdéclaraient avoir des installations de réception par satellite), suivies par les départements deBanat, Timis et Caras-Severin - environ 11,5 %. La fréquence la plus réduite a été enregistréedans les départements de Moldavie - avec entre 0% (Botosani, Vaslui) et 1,5% ( Iasi, Galati ).
83
ConformĂ©ment aux recherches mentionnĂ©es ci - dessus, le pourcentage de la populationĂ©tudiĂ©e qui Ă©tait connectĂ©e aux rĂ©seaux de tĂ©lĂ©vision par cĂąble Ă©tait de 33,2% au niveau national. Du point de vue gĂ©ographique, la rĂ©gion ou se trouve le plus grand pourcentage de lapopulation raccordĂ©e au cĂąble se trouve Ă©galement dans les dĂ©partements de Harghita et deCovasna, suivis par la ville de Bucarest. Tout comme dans le cas de lâĂ©quipement eninstallations indĂ©pendantes de rĂ©ception par satellite, de ce point de vue Ă©galement lapopulation des dĂ©partements de Botosani et de Vaslui enregistre le degrĂ© le plus bas pour lesabonnĂ©s au cĂąble.(15,1%)
Analyse de la structure des « grilles » de programmes diffusĂ©s par les principales chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision Ă diffusion nationale en Roumanie â 1995 â 1998
La multiplication des sources audiovisuelles a imposĂ©, en Roumanie Ă©galement , aprĂšs1990, la diversification des stratĂ©gies de communication â la rĂ©dĂ©finition continuelle desprogrammes et des Ă©missions tĂ©lĂ©visuelles. Dans le but de lâadĂ©quation de lâoffre Ă la demandedu marchĂ© ont Ă©tĂ© proposĂ©es des « grilles de programmation » - leur Ă©volution Ă©tant variable enfonction de pĂ©riodes spĂ©cifiques de lâĂ©volution des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision publiques ou privĂ©es.Ainsi, entre 1990 et 1994 (lorsque le marchĂ© communicationnel Ă©tait encore dominĂ© par latĂ©lĂ©vision publique ) il y a eu la prĂ©Ă©minence dâun modĂšle tĂ©lĂ©visuel « paternaliste »caractĂ©risĂ© par une distribution relativement Ă©quilibrĂ©e de la grille de programmes entre lestrois grandes missions dâune chaĂźne publique : a) informer ; b) Ă©duquer ; c) divertir. LedĂ©veloppement du secteur privĂ© de tĂ©lĂ©vision â aprĂšs 1994 â a Ă©tĂ© marquĂ© du point de vue de lapolitique Ă©ditoriale par le « glissement » progressif vers des grilles et des programmes de type« nĂ©otĂ©lĂ©vision ».
Dans le cas de la Roumanie aussi, la distinction classique entre les « chaĂźnesgĂ©nĂ©ralistes » et les « chaĂźnes thĂ©matiques » ou entre les « chaĂźnes publiques » et les « chaĂźnescommerciales » a eu tendance Ă se dessiner dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 1995.Par dĂ©finition, cette« disjonction » se rĂ©alise entre les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision en fonction de la structure de la« grille » de programmes de chaque chaĂźne. Ainsi, la premiĂšre catĂ©gorie, reprĂ©sentĂ©eprincipalement par les services publics, dispose dâune grille de programmes diversifiĂ©e, pour legrand public, segmentĂ©e intĂ©rieurement, tandis que la deuxiĂšme catĂ©gorie comprendparticuliĂšrement les chaĂźnes privĂ©es de tĂ©lĂ©vision qui visent « thĂ©matiquement » un certainsegment de public, ayant des attentes bien dĂ©finies. A la diffĂ©rence des chaĂźnes publiques, leschaĂźnes privĂ©es sont plus nombreuses en Roumanie â comme dans la majoritĂ© des payseuropĂ©ens, dâailleurs. Lors de leur apparition, ces chaĂźnes ont offert surtout une grille deprogrammes thĂ©matiques â par exemple la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision Antena 1 â dont la spĂ©cialitĂ©Ă©tait la diffusion de films â et la chaĂźne ProTV (avant le Canal 31) â spĂ©cialisĂ©e en Ă©missionsde sport. Au fur et Ă mesure, ces chaĂźnes ont restructurĂ© leur grille de programme pour arriverau bout de quatre ans Ă se conformer de plus en plus Ă un modĂšle « gĂ©nĂ©raliste » , spĂ©cifiqueaux chaĂźnes publiques, mais avec des programmes puissamment commerciaux. ParallĂšlement,Ă©tant donnĂ© la concurrence sur un marchĂ© interne relativement limitĂ©, les services publics ont commencĂ© Ă©galement Ă diffuser un nombre de plus en plus Ă©levĂ© dâĂ©missions dedivertissement, des films ou des sĂ©ries, en approchant ainsi leur grille de programmes de celledes chaĂźnes commerciales.
Ces remarques Ă caractĂšre gĂ©nĂ©ral peuvent trouver un appui rĂ©el dans lâanalyse concrĂštede la structure des programmes diffusĂ©s par les chaĂźnes principales de tĂ©lĂ©vision en Roumanieau cours des derniĂšres annĂ©es. Pour ce faire, on a pris pour point de dĂ©part les chaĂźnes TVR1 et TVR2 (les services publics en Roumanie) et en plus les chaĂźnes privĂ©es qui disposent dâunecouverture nationale (par satellite) : Antena 1, Pro TV, Prima TV et Acasa TV. LâanalyseultĂ©rieure a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e suivant deux dimensions principales : (1) le rĂ©alisateur (« la source
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initiale ») de programmes et (2) les types de programmes diffusĂ©s. On a analysĂ© la structure desprogrammes offerts par ces chaĂźnes Ă partir de 1995 jusquâĂ prĂ©sent â en prenant enconsidĂ©ration deux semaines â lâune au mois de mars et lâautre au mois de novembre â commeintervalle analysĂ©. Pour chaque journĂ©e de ces deux semaines lâon a pris en considĂ©ration letemps dâĂ©mission de 7h Ă 24h. Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© quantifiĂ©es en fonction : 1)du nombre (lafrĂ©quence) dâapparitions dâun programme produit par une certaine « source »(tableaux 4 â 9des ANNEXES) et de la frĂ©quence dâun certain type de programme (tableaux 10 â 15 desANNEXES) pour la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision en question ; 2) du pourcentage reprĂ©sentĂ© par lesmĂȘmes catĂ©gories sur lâensemble du temps dâĂ©mission dans une semaine.
Du point de vue de la source initiale des programmes (qui les a rĂ©alisĂ©s), comme onpeut le voir des tableaux 4 â 9 des ANNEXES, les chaĂźnes commerciales ont fait voirlâexistence de deux genres distincts de « politiques Ă©ditoriales » :
âą les tĂ©lĂ©visions qui diffusent en proportion significative des programmes deproduction propre â comme câest le cas des deux chaĂźnes publiques (TVR1 â plusde 55% des programmes transmis Ă©tant de production propre et TVR2 â plus de48% pour toutes les annĂ©es analysĂ©es) ;
âą les chaĂźnes qui transmettent spĂ©cialement des « importations » - les tĂ©lĂ©visionsprivĂ©es oĂč la production propre des programmes ne dĂ©passe jamais 45%.
En mĂȘme temps, lâanalyse de ces tableaux fait voir le fait que la « source » externeprincipale des programmes de tĂ©lĂ©vision reste, le long des quatre ans, les Etats â Unis â lesprogrammes produits dans ce pays touchant 63% de lâensemble du temps dâĂ©mission pour laPRO TV au mois de novembre 1996 (tableau 6) ou 68,9 pour Antena 1 en mars 1995 (tableau 9). Une exception est constituĂ©e en ce sens par la chaĂźne Acasa TV oĂč le poids le plusimportant est dĂ©tenu par les sĂ©ries produites dans les pays de lâAmĂ©rique Latine â 37,6%(tableau 9). Le rĂ©sultat direct de cette Ă©volution a Ă©tĂ© lâapparition dâun dĂ©sĂ©quilibre pour ceschaĂźnes de tĂ©lĂ©vision, en dĂ©faveur des programmes produits en Roumanie. On peut illustrerceci par le fait que la PRO TV (en mars 1996, novembre 1997 et mars 1998 â tableau 6),Antena 1 (mars 1996, mars 1997 et mars 1998 â tableau 7) et la Prima TV (mars 1998 âtableau 8) nâont diffusĂ© aucun programme produit en Roumanie.
Ont Ă©tĂ© Ă©galement analysĂ©s des programmes diffusĂ©s par les mĂȘmes chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision,selon la typologie gĂ©nĂ©rale suivante : 1) informations ; 2) reportages et documentaires socio âĂ©conomiques et politiques ; 3) « talk â shows », dĂ©bats ; 4) Ă©missions sportives ; 5)divertissement, variĂ©tĂ©s, jeux et concours ; 6) film, thĂ©Ăątre ; 7) sĂ©ries europĂ©enne ; 8) sĂ©riesamĂ©ricaines ; 9) sĂ©ries de lâAmĂ©rique Latine ; 10) sĂ©ries produites dans dâautres pays ; 11)culture, vie spirituelle, informations scientifiques.
ConformĂ©ment aux donnĂ©es des tableaux 10 â 15, les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision Ă diffusionnationale peuvent ĂȘtre classĂ©es en deux grandes catĂ©gories :
1. La tĂ©lĂ©vision nationale publique semi â commerciale â les chaĂźnes TVR1 et TVR2 âqui est basĂ©e sur un mĂ©lange entre lâidĂ©ologie « paternaliste » de tout service publicmais qui tend Ă utiliser plutĂŽt un modĂšle commercial Ă la place de celuiuniversaliste â gĂ©nĂ©raliste pour ses programmes. Un argument dans ce sens est reprĂ©sentĂ© par la rĂ©duction du poids des Ă©missions de type culturel (scientifiques, dela vie spirituelle) dans la grille des chaĂźnes TVR1 et TVR2 dans la pĂ©riode entre1995 et 1996 â la culture finissant par tenir seulement 10% de lâensemble du tempsdâantenne pour la chaĂźne TVR1 en mars 1998 par rapport Ă 17,3% en mars 1996 (tableau 10). ParallĂšlement, ces chaĂźnes ont diffusĂ© un nombre de plus en plus
85
important de films ( 7,7% - mars 1998 pour la TVR1 par rapport Ă 4,6 % ennovembre 1996 â tableau 10.) et de sĂ©ries, respectivement , pour la TVR2 lestĂ©lĂ©films ont atteint 10% pour les productions des Etats â Unis en mars 1998 et 10%de sĂ©ries de lâAmĂ©rique Latine pour la mĂȘme semaine de lâannĂ©e (tableau 11).
2. ChaĂźnes terrestres privĂ©es commerciales basĂ©es sur lâidĂ©ologie de consommation ; PRO TV, Antena 1, Prima TV et Acasa TV â oĂč lâon constate la prĂ©Ă©minence de ladiffusion de sĂ©ries de science â fiction, tĂ©lĂ©films et sĂ©ries (pour la PRO TV ceux âci constituent 62% de lâensemble du temps dâĂ©mission en novembre 1997 â tableau 12 et pour la chaĂźne Acasa TV, 68% - en mars 198 â tableau 15), des informations,divertissement et talk â shows. Pour les mĂȘmes chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision on constate lefaible poids dĂ©tenu par les Ă©missions Ă caractĂšre social â Ă©conomique et politiqueet/ou par les Ă©missions culturelles â par exemple, en novembre 1996, la PRO TVnâa transmis aucune Ă©mission Ă caractĂšre culturel â (tableau 12) et la chaĂźne PrimaTV aucun reportage ou Ă©mission socio-politique en mars 1998 (tableau 14).
En gĂ©nĂ©ral on peut conclure que, pendant la pĂ©riode 1995 â 1998, on distingue deux types de tĂ©lĂ©vision â qui correspondent en lignes gĂ©nĂ©rales Ă celles qui existent actuellement en Europe :
A. Une tĂ©lĂ©vision « de programmes » - le cas des services publics de tĂ©lĂ©vision â oĂč les programmes se sont encadrĂ©s dans des genres bien dĂ©finis et il y a eu tout demĂȘme une certaine « rĂ©partition » Ă©quilibrĂ©e dans le « budget » gĂ©nĂ©ral au cours desquatre ans. Un argument dans ce sens est reprĂ©sentĂ© par le minimum de 10% delâensemble du temps d âĂ©mission de ces chaĂźnes dĂ©diĂ© en permanence aux Ă©missions culturelles.
B. La nĂ©otĂ©lĂ©vision (Ă son dĂ©but) â oĂč lâon enregistre un mĂ©lange des genres et lâaccentuation de lâinteraction avec le public â rĂ©cepteur â les chaĂźnes privĂ©es detĂ©lĂ©vision analysĂ©es ci â dessus. Lâoffensive du modĂšle de consommationinaugurĂ©e par la chaĂźne privĂ©e PRO TV Ă la fin de lâannĂ©e 1995 continue jusquâĂ prĂ©sent. Le type de politique Ă©ditoriale promue par la nouvelle chaĂźne de tĂ©lĂ©visiona changĂ© dâune maniĂšre significative la comprĂ©hension de la relation entrelâaudiovisuel roumain et son audience. Lâutilisation extrĂȘmement efficace deshoraires dâaudience maximale pour une meilleure publicitĂ© a imposĂ© une stratĂ©gienettement commerciale qui soutient cette chaĂźne de tĂ©lĂ©vision, stratĂ©gie oĂč le publicdevient un autre type de « produit » auquel on peut Ă©galement faire la publicitĂ©.
Lâaudience des mĂ©dias audiovisuels en Roumanie aprĂšs 1989
Cette section est basĂ©e sur les rĂ©sultats des enquĂȘtes effectuĂ©es dans le cadre delâInstitut de Sociologie de lâAcadĂ©mie Roumaine entre 1993 et 1997 , tout comme sur dessondages effectuĂ©s par dâautres instituts et groupes de recherche ; notamment IMAS, CURS et ICCV (dont les « baromĂštres » financĂ©s par la Fondation Roumaine pour une SociĂ©tĂ© Ouverte,Soros).
A commencer par la « tĂ©lĂ©rĂ©volution » de dĂ©cembre 1989, lâaudience des chaĂźnesnationales de radio et de tĂ©lĂ©vision (libĂ©rĂ©es) augmente de maniĂšre explosive, ce Ă quoicorrespond une baisse de lâaudience des chaĂźnes Ă©trangĂšres.
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Tableau 1. â Audience cumulĂ©e (avril 1990)
ChaĂźne TV Total(%)
Bucarest(%)
Molda-vie(%)
ValachieDobrou-dgia(%)
Olténie(%)
Banat (%) Transyl-vanie (%)
1.TVR1 82,5 89,0 89,7 77,5 75,3 87,7 81,42.TVR2 2,9 10,2 2,2 1,5 2,2 4,4 1,83.TV Ă©tran-gĂšres
7,2 4,1 7,6 13,3 18,1 9,6
4.Neregardent pasla télé
15,8 9,5 10,3 22,5 22,0 12,0 14,6
(Source : sondage conduit par la SOFRES â Paris , en collaboration avec lâInstitut deSociologie de lâAcadĂ©mie Roumaine et le DĂ©partement de Sociologie de lâUniversitĂ© deBucarest)
Lâaudience cumulĂ©e par chaĂźnes et studios de tĂ©lĂ©vision publiques et privĂ©es (les pourcentagesde ceux qui ont regardĂ© les programmes au moins une fois par semaine pendant la pĂ©riodeĂ©tudiĂ©e).
Mars95ICCV(%)
Juin 95CURS(%)
Sept.95ICCVCURS(%)
DĂ©c.â95CURS(%)
Mars96ICCV(%)
Juilletâ96CURS(%)
Octobre â96CURS(%)
Mars 97Metromedia (%)
TVR1Publique
88 85 83 87 84 75 74 73
TVR2Publique
32 33 26 36 28 26 24 20
AutreProgrammeEtranger
28 30 28 26 25 19 16 -
La tĂ©lĂ©vision dâunpays voisin
11 11 9 8 12 9 7 -
ChaßnePrivée
19 25 22 28 41 43 48 -
StudioPublicrégional
10 12 9 10 12 9 6 -
Source : Metro Media Transilvania, 1997, Cluj â Napoca
Au niveau national, lâaudience totale des chaĂźnes privĂ©es dĂ©passe dĂ©jĂ lâaudience de latĂ©lĂ©vision publique.
Pour lâĂ©volution de lâaudience moyenne par quart dâheure des principales chaĂźnes detĂ©lĂ©vision, entre mai 1997 et mai 1998, voir le graphique 1 des Annexes.
En ce qui concerne lâaudience moyenne des chaĂźnes publiques et privĂ©es, quelquesconstatations sâimposent :
87
- la domination du marchĂ© audiovisuel par la tĂ©lĂ©vision publique (surtout par sa premiĂšrechaĂźne, TVR1) sâest affaiblie pendant ces derniĂšres annĂ©es sous certains aspectsparticuliers : dĂ©jĂ la chaĂźne privĂ©e PRO TV dĂ©passe la tĂ©lĂ©vision publique du point de vuede lâindicateur « audience moyenne » (par quart dâheure) dans les zones urbaines ; mĂȘmelâautre chaĂźne privĂ©e, Antena 1, a parfois, dans le milieu urbain, des taux dâaudiencemoyenne (par quart dâheure) supĂ©rieurs Ă ceux de la tĂ©lĂ©vision publique. Donc, la TVR nedomine que partiellement le marchĂ© de lâaudiovisuel au niveau national. La TVR1 restetoutefois la principale source dâinformation au niveau national.Si lâon compare les chaĂźnes selon la hiĂ©rarchie des audiences moyennes des divers typesdâĂ©missions, on peut constater des diffĂ©rences et aussi des rapprochements entre les chaĂźnespubliques et privĂ©es selon les genres prĂ©fĂ©rĂ©s :
TVR1- les informations- le sport- les talk â shows- les tĂ©lĂ©films et les sĂ©ries- les films
TVR2- les téléfilms et les séries- le divertissement- les informations- le sport
PRO TV- les informations- les sĂ©ries- les jeux â les concours- les films
Antena 1- les tĂ©lĂ©films, les sĂ©ries- les informations- les talk â shows- les concours
(Source, Monica Botnaru, chef de lâOffice de sondage de la TVR, « Lâaudience de la TVpublique : quelques constatations », communication au V-e Colloque franco â roumain surla tĂ©lĂ©vision et la culture, juillet, 1998)
Ces donnĂ©es confirment le paradoxe dâune relative homogĂ©nĂ©isation des programmes et des publics par la « diffĂ©renciation » , plus prĂ©cisĂ©ment par la multiplication des chaĂźnes.
Au cours des trois ans (1993 â 1996) la durĂ©e moyenne dâĂ©coute quotidienne deschaĂźnes nationales publiques a baissĂ© de 10% au moins. LâenquĂȘte rĂ©alisĂ©e en aoĂ»t 1996 parlâInstitut de Sociologie de lâAcadĂ©mie Roumaine , tout comme dâautres enquĂȘtes, font ressortirune certaine « Ă©rosion » du public des services publics de radio et de tĂ©lĂ©vision.
Plusieurs changements expliquent cette diminution de la consommation mĂ©diatique :lâexplosion des prix, la sortie de la pĂ©riode de soumission magique aux mĂ©dias(particuliĂšrement Ă la tĂ©lĂ©vision) commencĂ©e avec la « tĂ©lĂ©rĂ©volution » de dĂ©cembre 1989,
88
ainsi que le passage dâun espace public dominĂ© par « la logique cathodique » Ă une pĂ©riodecaractĂ©risĂ©e par une consommation sĂ©lective des mĂ©dias « accompagnĂ©e de la fidĂ©lisation despublics et des supports ». (Daniela Roventa - Frumusani23) et par un dĂ©clin progressif de lacrĂ©dibilitĂ© publique des mĂ©dias.
Tableau 7 â Lâaudience des chaĂźnes nationales de radio et de tĂ©lĂ©vision en 1996 par zonesgĂ©ographiques
TVR1 RadioBucarest
Touslesjours(%)
Toutesles
semaines(%)
Mensuellement(%)
NR(%) Tous lesjours(%)
Toutesles
semaines(%)
Mensuellement(%)
NR(%)
Moldavieet Dobrou-dgia
43,93 30,30 6,06 19,69 22,72 34,84 15,5 27,27
Valachieet Olténie
43,42 26,31 11,84 21,21 36,84 23,68 13,15 26,31
Banat,Crisana,Maramu-res
14,86 34,88 18,60 4,65 30,23 23,55 13,95 32,55
Transylva-nie
40,32 25,80 9,67 24,19 30,64 29,03 22,58 17,74
Bucarest 60 13,33 10 16,66 33,33 26,66 20 20(Source : EnquĂȘte de lâInstitut de Sociologie â AcadĂ©mie Roumaine â septembre 1996)
Lâaudience la plus « stable », aussi bien pour la radio que pour la tĂ©lĂ©vision, est celle deBucarest â oĂč il y a la plus grande « concentration » dâopĂ©rateurs privĂ©s (une baisse de 7,69dans lâaudience quotidienne de la TVR1 et de seulement 2,6 dans lâĂ©coute quotidienne de laradio centrale). La « consommation » de messages diffusĂ©s par la radio Bucarest a baissĂ© leplus en Transylvanie â une « perte » de 31,18% de lâaudience de lâannĂ©e 1993 pour le niveau de lâannĂ©e 1996 â tandis quâen Valachie il y avait un public relativement constant. Cestendances se maintiennent Ă©galement pour les audiences rĂ©gionales quotidiennes du programme 1 de la TVR â une baisse critique en Transylvanie (de 20,48%) au cours de troisans, une baisse accentuĂ©e en Valachie (moins 14,o2% en 1996 vs.1993) mais une Ă©volutionmodĂ©rĂ©e de ce point de vue en Moldavie et en Dobroudgia ( une rĂ©duction de seulement 5,61%pendant les trois ans).
Lâaudience pour la gamme complĂšte dâoffres audiovisuelles est prĂ©sentĂ©e dans letableau 18 des ANNEXES.
1. Parmi les chaĂźnes nationales privĂ©es de tĂ©lĂ©vision, PRO TV est celle qui en trois ansseulement depuis sa crĂ©ation a gagnĂ© la plus grande audience quotidienne Ă©tudiĂ©e(Bucarest â 66,66% ; Moldavie et Dobroudgia â 22,72% ; Valachie et OltĂ©nie â21,o5% ; Banat, Crisana, Maramures â 34,88% ; Transylvanie â 29,03%). Lâaudience
23 2.Daniela Roventa â Frumusani, SĂ©miotique et mĂ©dias, Le cas de la Roumanie, dans « La communication du politique , Regards croisĂ©s Est â Ouest, sous la direction de Ioan Dragan, Paris, LâHarmattan, 1998
89
maximale des chaĂźnes privĂ©es de tĂ©lĂ©vision se trouve Ă Bucarest (audiencequotidienne : PRO TV â 66,66% ; Antena 1 â 56,66% ; Tele 7 ABC â 40%) et dans lesrĂ©gions de Banat, de Crisana et de Maramures ( PRO TV â 34,88% ; Antena 1 â23,25% ; Tele 7 ABC â 16,27%). Les rĂ©gions dâaudience quotidienne minimale pourles chaĂźnes citĂ©es sont : la Moldavie et la Dobroudgia (PRO TV â 22,27% ; Antena 1 â7,57% ; Tele 7 ABC â 4,54%) et la Valachie et lâOltĂ©nie (PRO TV â 21,05% ; Antena1 â 33,33% ; Tele 7 ABC â 7,67%).
2. Pour les stations locales privĂ©es de tĂ©lĂ©vision, lâaudience quotidienne la plus Ă©levĂ©eapparaĂźt dans les rĂ©gions de Banat, Crisana et Maramures, (18,60%) tandis que dansle reste des rĂ©gions lâaudience de ces stations est rĂ©duite (Moldavie et Dobroudgia â7,5% ; Valachie â et OltĂ©nie â 6,49% ; Transylvanie â 8,06% ; Bucarest â 6,66%).
3. La situation de lâaudience quotidienne reste relativement constante aussi dans le casdes stations privĂ©es de radio dans les rĂ©gions du sud et de lâest du pays (Moldavie et Dobroudgia â 7,57% ; Valachie et OltĂ©nie â 7,79%). Pour les rĂ©gions de lâouest on aenregistrĂ© une croissance de la consommation mĂ©diatique quotidienne ; dans le cas desstations privĂ©es locales de radio (Banat, Crisana, Maramures â 18,60% ; Transylvanieâ 20,96%).Le niveau maximum rĂ©apparaĂźt pour la ville de Bucarest â 26,66%).
On peut ainsi mettre en Ă©vidence une diffĂ©renciation rĂ©gionale de lâaudience des mĂ©diasroumains :
a) En Moldavie et en Dobroudgia il y a eu, au cours de ces trois ans, un publicrelativement constant pour les services publiques de radio et de tĂ©lĂ©vision et il n'y apas eu d'audience relativement Ă©levĂ©e dans le cas des stations locales privĂ©es. Surune carte de l'audience de l'audiovisuel en Roumanie on pourrait dĂ©signer la rĂ©gionen question comme un public fidĂšle de la radio et de la tĂ©lĂ©vision dâEtat (parconsĂ©quent, peu attirĂ© par les nouvelles stations dans le domaine). ;
b) Lâaudience dans les rĂ©gions du sud â la Valachie et lâOltĂ©nie â sâest rĂ©duite aussibien pour les chaĂźnes et les stations publiques que pour celles privĂ©es. On peut considĂ©rer que ces rĂ©gions reprĂ©sentent un public « minimal » pour tout type destation radio ou de tĂ©lĂ©vision .
c) Les zones gĂ©ographiques de lâintĂ©rieur de la courbure des Carpates â laTransylvanie, le Banat , la Crisana et le Maramures â ont prĂ©sentĂ© une populationqui sâest exposĂ©e le plus, pendant ce temps, aux programmes des opĂ©rateurs privĂ©saudiovisuels (locaux ou centraux) et a manifestĂ© la consommation quotidienne laplus rĂ©duite des programmes offerts par les services publics de radio et detĂ©lĂ©vision. Dans ce cas, il peut ĂȘtre question dâune audience maximale pour lesecteur privĂ© et dâune audience minimale pour les stations publiques de radio et detĂ©lĂ©vision.
d) La ville de Bucarest se trouvait dans une situation spĂ©ciale, constituant une« anomalie » de ce point de vue. Ici lâon a enregistrĂ© des niveaux Ă©levĂ©sdâexposition aux mĂ©dias de nâimporte quel type â une super â consommation deradio et de tĂ©lĂ©vision.
Ces rĂ©gionalisations de lâaudience sont prĂ©sentĂ©es dans les cartes I et II desANNEXES. En comparant les deux parties de cette annexe on peut remarquercertains clivages. Ainsi, si dans le cas A* les rĂ©gions du sud et de lâest de laRoumanie constituaient une zone de concentration « moyenne » des opĂ©rateurs
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audiovisuels privĂ©s, en ce qui concerne lâaudience de ces chaĂźnes, le niveau est « minimum » ou « moyen » ; il en rĂ©sulte un grand dĂ©calage qui apparaĂźt entrelâoffre du marchĂ© et la demande des consommateurs. Dans les rĂ©gions de laTransylvanie, du Banat, Crisana, Maramures et Ă Bucarest il y a effectivement unesuperposition entre la demande et lâoffre sur le marchĂ© mĂ©diatique.
La structure de lâaudience des mĂ©dias audiovisuels de Roumanie en fonction descritĂšres sociaux : sexe, Ăąge, niveau dâinstruction et occupation a Ă©voluĂ© pendant cestrois annĂ©es de la façon suivante :
En 1993, la sociĂ©tĂ© roumaine Ă©tait relativement homogĂšne du point de vue de la« structure interne ». MalgrĂ© cela, lâanalyse des donnĂ©es a mis en Ă©videncelâexistence de certains clivages entre des sous â groupes du public :
1. Les femmes ont suivi de façon plus importantes les médias audiovisuels(54,02% - pour la Radio Bucarest et 60 ;66% pour la TVR) par rapport aux hommes (dont 50,97% ont déclaré écouter quotidiennement la radio et 59,22% pour la télévision nationale). Malgré cela, les femmes ont moins lu tous les jours la presse écrite (29,38% seulement) par rapport aux hommes(42,18%).
2. La catĂ©gorie dâĂąge entre 18 et 35 ans a regardĂ© plus la tĂ©lĂ© chaque jour parcomparaison avec dâautres groupes dâĂąge (63,41%), mais a effectuĂ© moins lalecture quotidienne de la presse Ă©crite (30,48% - ce qui reprĂ©sente la moitiĂ©du taux dâaudience quotidienne de la tĂ©lĂ©vision). Les sujets entre 36 et 55ans (dâĂąge « moyen ») ont eu une consommation constante des chaĂźnes decommunication en masse (62,78% - la Radio Bucarest et 58,13% la TVR ; 44,18% la presse roumaine). Les personnes ĂągĂ©es (au delĂ de 56 ans) se sont plus exposĂ©es quotidiennement aux messages audiovisuels (54,32% - pour laradio et 56,79% pour la tĂ©lĂ©vision), mais ont moins lu les journaux (12,34%).
3. Le niveau dâinstruction (dernier diplĂŽme obtenu) sâest constituĂ© dans unfacteur important de diffĂ©renciation entre les sous â groupes dâaudience. Lessujets pourvus de diplĂŽmes de lâenseignement supĂ©rieur ont Ă©tĂ© les plusgrands consommateurs de mĂ©dia : 63,15% - la radio nationale ; 60,52% - latĂ©lĂ©vision nationale et 47,15% - la presse Ă©crite. Ceux munis dâun diplĂŽmedâĂ©tudes secondaires , dâun brevet de technicien ou de technicien supĂ©rieurse sont plus exposĂ©s aux messages de la TVR (64,94%) et ont lu plus depresse Ă©crite. Les sujets ayant une instruction rĂ©duite (8 classes au maximum) ont Ă©coutĂ© plus la radio â 50% - et ont lu le moins (21,59%).
4. En fonction de lâoccupation lâon a pu diffĂ©rencier trois grandes catĂ©gories depublic, chacune se composant Ă son tour de sous â groupes professionnelsspĂ©cifiques :
4.1. La catĂ©gorie de « lâaudience minimale » - composĂ©e de paysans quiĂ©coutaient en proportion de 43,37% la radio Bucarest, 43,37 regardaient la TVR et seulement 24,09% lisaient la presse Ă©crite ;
4.2. Le niveau de lâaudience « moyenne » - composĂ© dâouvriers et depopulation inactive (Ă©tudiants, retraitĂ©s, femmes au foyer). Dans ce cas
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les taux dâexposition aux mĂ©dias ont Ă©tĂ© les suivants : pour la radioBucarest â 56,28%(ouvriers) et 43,93% (population inactive) ; pour latĂ©lĂ©vision roumaine â 64,67% respectivement 65,15% ; la presse Ă©criteroumaine â 37,72% (ouvriers) et 31,81% (femmes au foyer, retraitĂ©s et Ă©tudiants) ;
4.3. Un public Ă haute consommation (maximum) de mĂ©dias â les employĂ©set les intellectuels. Ceux â ci ont Ă©coutĂ© quotidiennement la radio enproportion de 65, 71% (les intellectuels) , ont regardĂ© beaucoup latĂ©lĂ©vision centrale (62,12% et respectivement 62,85%) et ont lu tous lesjours la presse (51,42% - les intellectuels).
Partant de ces variables quantitatives, nous avons pu constituer lesregroupements sociaux suivants Ă lâintĂ©rieur de lâaudience pour lâannĂ©e 1993 :
A°. Une catĂ©gorie de public Ă exposition minimale aux messages des mĂ©dias âdont les personnes ĂągĂ©es de plus de 56 ans, les paysans et les personnes ayant unniveau bas dâinstruction (8 classes).
B°. Un groupe Ă consommation moyenne de mĂ©dia, qui a pourtant prĂ©fĂ©rĂ© lesprogrammes de radio et de tĂ©lĂ©vision. Cette catĂ©gorie comprend les femmes, lesjeunes , les sujets Ă un niveau moyen dâinstruction , les ouvriers et la populationinactive.
C°. La catĂ©gorie de lâaudience maximale â oĂč lâon a enregistrĂ© des taux Ă©levĂ©sdâaudience des programmes de tĂ©lĂ©vision et de lecture de la presse Ă©crite. Icientraient les hommes, les personnes entre 36 et 55 ans, les personnes ayant effectuĂ© des Ă©tudes supĂ©rieures et des fonctionnaires ou des intellectuels.
LâenquĂȘte rĂ©alisĂ©e par lâInstitut de Sociologie en septembre 1996 a montrĂ©une stabilitĂ© gĂ©nĂ©rale de la consommation de mĂ©dia au niveau de ces catĂ©goriessociales :
1. En ce qui concerne lâaudience des mĂ©dias en fonction du sexe, on pouvait affirmer que les femmes regardaient plus la tĂ©lĂ©vision que les hommes. Laressemblance avec les donnĂ©es de 1993 sâarrĂȘte ici, le dĂ©veloppement du secteur audiovisuel privĂ© ayant plus attirĂ© lâaudience fĂ©minine (51,4% pourla PRO TV et 53,4 pour Antena 1). Le comportement de consommationmĂ©diatique des hommes au cours de ces trois ans a Ă©tĂ© plus conservateur :58,5% parmi ceux â ci ont dĂ©clarĂ© Ă©couter tous les jours la Radio RoumanieActualitĂ©s et 52,8% regarder tous les jours la TVR1.
2. La lecture quotidienne de la presse pour les sujets au â dessous de lâĂąge de30 ans nâa pas changĂ© de maniĂšre significative (14,9% pour la pressecentrale et 19,6% pour les journaux locaux). Les personnes entre 31 et 50 ans ont maintenu une consommation Ă©levĂ©e des programmes diffusĂ©s par leschaĂźnes nationales, publiques de radio et de tĂ©lĂ©vision â 37,5% Ă©coutaient tous les jours la Radio Roumanie ActualitĂ©s et 39,8% regardaient tous lesjours la TVR1.
92
3. Les diplĂŽmĂ©s dâĂ©tudes secondaires Ă©taient plus attirĂ©s par les chaĂźnes privĂ©esde tĂ©lĂ©vision â 71,4% suivaient tous les jours la PRO TV et 75% Ă©coutaient tous les jours une chaĂźne privĂ©e de radio. Les sujets diplĂŽmĂ©s delâenseignement supĂ©rieur ont manifestĂ© pendant ces trois ans le mĂȘme typede comportement de consommation des mĂ©dias.
4. Les services publiques de radio et de tĂ©lĂ©vision ont atteint en 1996 lâaudience la plus Ă©levĂ©e dans le cas des paysans â dont 45,5% Ă©coutaient tous les jours la radio nationale et 41,8% regardaient tous les jours la TVR1.Les seuls groupes socio â professionnels qui ont enregistrĂ© entre 1993 et 1996 des changements dans la consommation de messages mĂ©dia ont Ă©tĂ© :
a) les ouvriers â qui regardaient en proportion relativement Ă©gale les stationsprivĂ©es et publiques de tĂ©lĂ©vision ;
b) la population inactive â oĂč lâon a enregistrĂ© le niveau le plus Ă©levĂ© deconsommation de mĂ©dias, de nâimporte quel type ;
En ce qui concerne lâappartenance de lâaudience Ă des milieux de rĂ©sidence(rural ou urbain), la situation se prĂ©sentait comme suit :
Tableau 8 â Lâaudience des mĂ©dias en fonction du milieu de rĂ©sidence
TYPEDE
RESIDENCE
RURAL URBAINAudience Tous les
jours(%)Toutes lessemaines(%)
Mensuellement(%)
Tous lesjours(%)
Toutes lessemaines(%)
Mensuellement(%)
RadioRoumanieActualités
24,2 34,2 15,8 35,7 22,9 17,1
Stations deradioprivées
0,3 1,7 0 ;8 24,8 14,7 7
TVR1 37,5 26,6 10,8 49,7 27,4 10,8PRO TV 2,5 1,7 0,8 51,6 16,5 2,5Antena 1 0 ,8 2,5 0,8 37,6 19,7 8Tele 7 ABC 1,7 0,8 0,8 17,8 17,8 10,1Chaßnesprivées detélévision
2,5 1,7 0 14 15,9 7
Journaux centraux
8,3 13,3 9,2 21 20,4 18,5
Journaux locaux
10 18,4 9,2 20,4 17,8 15,9
(Source : EnquĂȘte de lâInstitut de Sociologie â AcadĂ©mie Roumaine â septembre 1996)
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Selon ces donnĂ©es, il est Ă©vident que la population des villes sâest plus exposĂ©equotidiennement aux mĂ©dias et les sujets du milieu rural ont plus regardĂ© hebdomadairement les chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision. En mĂȘme temps, les sujets habitant les zones rurales ont manifestĂ©une plus grande consommation quotidienne des programmes transmis par les chaĂźnes publiquesnationales (24,2% pour avoir Ă©coutĂ© tous les jours la Radio Roumanie ActualitĂ©s et 37,5% pourla TVR1) â mais la lecture de la presse Ă©crite a atteint le niveau maximum pour la position de« toutes les semaines » ( les journaux centraux - 13,3% - et les journaux locaux â 18,4%). Leshabitants des villes ont prĂ©fĂ©rĂ© suivre tous les jours les chaĂźnes et les stations locales privĂ©es detĂ©lĂ©vision (surtout la PRO TV â 51,6%) et de radio (24,8%) mais ont regardĂ© Ă un niveau moyen les chaĂźnes nationales (TVR1 â 49,7%). Ils ont lu tous les jours plus de presse locale(20,4%) et centrale (21%). Pourtant, les stations locales privĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©passĂ©es pourlâaudience quotidienne par le pourcentage Ă©levĂ© obtenu par lâaudiovisuel diffusĂ© par cĂąble(2,5% dans le milieu rural et 19,7% dans le milieu urbain â par rapport Ă 14% pour les chaĂźnesde tĂ©lĂ©vision locales terrestres).
Le financement de la tĂ©lĂ©vision publique est assurĂ© par : la redevance (qui reprĂ©senteenviron 58% de ses ressources) ; la publicitĂ© (qui assure environ 26% des ressources de laTVR) ; la subvention par le budget de lâEtat (environ 14%) ; le parrainage et autres servicesestimĂ©s Ă 2,5%.
Le personnel de la télévision publique compte environ 3300 personnes dont presque350 fonctionnant dans les studios régionaux. Plus de la moitié de tous les corps de métiers ont été recrutés aprÚs 1990.
Remarques finales
Aucun organisme gouvernemental nâa de responsabilitĂ© dans le domaine delâaudiovisuel, qui se trouve sous le contrĂŽle lĂ©gislatif du Parlement, lâunique institution qui a ledroit dâinitiative lĂ©gislative dans le domaine.Câest pourquoi la lĂ©gislation ne peut pas ĂȘtrepromue que par lâintermĂ©diaire du Parlement. Le CAN est une institution qui a des attributionsde rĂ©glementation. Aussi lâharmonisation de la lĂ©gislation roumaine avec la directive« TĂ©lĂ©vision sans frontiĂšres » dĂ©pend de la volontĂ© de ce for lĂ©gislatif. Les amendamentsconcernant lâharmonisation de la lĂ©gislation roumaine avec la directive mentionnĂ©e sont, dansce moment (octobre 1999) approuvĂ©s par les Commissions pour la Culture, Art et Mass-MĂ©diades deux Chambres du Parlement.
La libĂ©ralisation de la presse audiovisuelle, le dĂ©veloppement de la concurrence par lamultiplication des chaĂźnes privĂ©es et lâamplification de lâaccĂšs aux programmes Ă©trangers (parcĂąble et par satellite) ont menĂ© Ă certains dĂ©sĂ©quilibres dans le paysage audiovisuel roumain,plus spĂ©cialement dans le sens de la rĂ©duction accentuĂ©e de la production autochtone de fiction(tĂ©lĂ©visuelle et film), de magazines et de documentaires.
Une solution possible serait le dĂ©veloppement des « mĂ©dias communautaires » - unprojet largement discutĂ© dans les pays de lâUnion EuropĂ©enne â et lâencouragement de laproduction autochtone, surtout des rĂ©alisateurs indĂ©pendants dans le domaine de la fiction et dâautres programmes, lâapplication du rĂ©gime des « quotas » (dĂ©jĂ le CNA a pris certainesmesures en ce sens). Ceci impliquerait lâaction du gouvernement dans les directions suivantes :
1. La dĂ©signation dâun organisme de lâautoritĂ© centrale qui rĂ©ponde du point de vuepolitique et administratif du domaine de lâaudiovisuel et qui aie le droit dânitiativelĂ©gislative.Les propositions qui ont Ă©tĂ© faites visent le ministĂšre de la Culture et leDĂ©partement des Informations Publiques .
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2. La diversification des sources de financement des mĂ©dias pour Ă©viter la dĂ©pendancedâun type unique (que ce soit lâEtat ou une sociĂ©tĂ© ou compagnie privĂ©e) â pour Ă©viterle risque « dâitaliĂ©nisation » des mĂ©dias roumains ;
3. Lâimplication dans les activitĂ©s des mĂ©dias aussi bien pour les professionnels quepour des « volontaires » - par lâĂ©largissement du champ dâaction de ces chaĂźnes decommunication de masse ;
4. Lâattraction de lâaudience par lâoffre dâune grille de programme adaptĂ©s Ă lâagendasocio â culturel du pays, ce qui conduirait Ă Ă©viter le modĂšle de consommation desmĂ©dias.
5. Une pratique souple, qui unit la régularisation à la déréglementation, en favorisant ledéveloppement des nouvelles technologies de communication ;
6. Eviter les piĂšges de la politisation et de la dĂ©pendance des mĂ©dias audiovisuels degroupes politiques ou des autoritĂ©s dâEtat ;
7.La promotion de normes dâautorĂ©gularisation pour la protection des enfants et desadolescents et la mise en place dâun dispositif de signalĂ©tique anti â violencetĂ©lĂ©visuelle.
IV. LES LIVRES ET LES BIBLIOTHEQUES
a) DU CENTRALISME VERS LA PRIVATISATION PAR LA DECENTRALISATION
Dans les pays roumains âle modĂšle Ă©ditorialâ spĂ©cifique a Ă©tĂ© prĂ©figurĂ© en lignesgĂ©nĂ©rales avant lâintroduction de lâimprimerie, qui sâest dâailleurs produite de bonne heure. Lacivilisation du livre manuscrit avait deja crĂ©Ă© une structure Ă©ditoriale cohĂ©rente, sur laquelle lemĂ©tier de lâimprimerie devait se greffer, dâabord comme une nouveautĂ© dâordre technique,pour gĂ©nĂ©rer ultĂ©rieurement des phĂ©nomenes socio-culturels plus complexes avec desimplications politiques.
Lâimprimerie fit son apparition en territoire roumain au dĂ©but du XVI e siecle, lepremier livre Ă©tant publiĂ© en 1508 en slavon, la langue officielle de lâĂ©glise et de la chancellerieprinciĂšre.Le premier livre en roumain paraissait Ă Sibiu en 1544.
Jusquâau XVIIIe siecle on nâimprimait que presque exclusivement des livres deculte.La laicisation du livre et de lâimprimerie devait encore attendre.
Au dĂ©but du XIXe siecle, des typographies laiques privĂ©es ainsi que des maisonsdâĂ©dition firent leur apparition en Moldavie et en Valachie et leur rĂŽle dans la culture roumainefut essentiel.Leur crĂ©ation fut lâoeuvre dâintellectuells Ă un large horizon europĂ©en, qui seremarquĂšrent aussi par maintes autres initiatives culturelles
Ecrivains et autres lettrés firent imprimer au milieu du siÚcle passé des livres laicsdivers, leur activité éditoriale, non dépourvue de bien de sacrifices, constituant un volet
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important de lâhistoire de la littĂ©rature nationale et de la diffusion, par des traductions, de lalittĂ©rature universelle.
La diversification de la production Ă©ditoriale coincidait avec lâaffirmation de la pensĂ©eet de la crĂ©ativitĂ© roumaines dans les domaines scientifique, artistique et technique. Lâessor delâindustrie typographique se manifestait dans la multiplication des imprimeries et des maisonsdâĂ©dition, pour la plupart, privĂ©es, certaines dâentre elles Ă©tant nĂ©anmoins subventionnĂ©es parlâEtat, par lâintermĂ©diaire des fondations, comme par exemple Casa Scoalelor.
Tout Ă fait remarquable a Ă©tĂ© au cours de cette pĂ©riode la modernisation du livreroumain par le contenu, par la qualitĂ© typographique aussi bien que par lâaspect graphique, cedernier en accord avec le style â1900â rĂ©pandu alors en Europe.
AprĂšs la premiĂšre guerre mondiale, la Roumanie connut un moment de dĂ©veloppement Ă©conomique qui se manifesta Ă©galement dans lâunivers du livre, de lâĂ©dition. On vit naĂźtre denouvelles maisons dâĂ©dition - Cartea Romaneasca, crĂ©Ă©e en 1919, Cultura Nationala - en 1921,Scrisul Romanesc - en 1922, les Ă©ditions Fundatiile Regale pour la littĂ©rature et lâart - en 1933 - proposant des programmes culturels dâenvergure, des sĂ©ries et des collections dâun rĂ©elprestige et marquant une Ă©tape dâĂ©closion des grandes valeurs de la culture roumaine.
La seconde guerre mondiale a Ă©tĂ© suivie par un radical changement du rĂ©gime politique:un nouvel Ăąge commençait pour la sociĂ©tĂ© roumaine, donc pour lâunivers Ă©ditorial aussi.
Motivation de la limitation de la consommation de livre (%)
11
29
15
43
2
35
23
47
18
62
3
4
0 10 20 30 40 50 60 70
vous aviez trouvé certains livres ameme de vous intéresser
ils avaient Ă©te moins chers
vous aviez plus de loisir
vous aviez plus d'argent
vous les aviez trouvés dans unmagasin plus proche
de toute façon, je n'aurais pas achetéplus de livres
Total echantillon Ont acheté des livres au cours des derniers 3 mois
96
Lâintervalle 1944 - 1948 fut une Ă©tape de transition. Comme effet de la nationalisation, en1848, de toutes les imprimeries, maisons dâĂ©dition et librairies, lâEtat se chargeait de financeret de contrĂŽler entiĂšrement la production, lâĂ©dition et la diffusion du livre.
Un nouveau systĂšme Ă©ditorial fut constituĂ©, subordonnĂ© au ministĂšre de la Culture et Ă dâautres instances de lâEtat. Ce systĂšme comprenait plusieurs maisons dâĂ©dition Ă caractĂšredistinct par domaines - scientifique, technique, littĂ©raire etc. Celles-ci connurent le long desannĂ©es des changements - certaines fusionnĂšrent, de nouvelles maisons furent crĂ©Ă©es - y compris la modification de leur nom. En 1969 eut lieu une ample rĂ©forme de ce systĂšme.Virent le jour les Ă©ditions Cartea Romanesca sous les auspices de lâUnion des Ecrivains et lesĂ©ditions Kriterion, ces derniĂšres destinĂ©es Ă la publication des livres dans les langues desminoritĂ©s nationales. De nouvelles maisons dâĂ©dition furent aussi crĂ©Ă©es en province: Dacia Ă Cluj et Junimea Ă Iasi en 1969, Scrisul Romanesc Ă Craiova et Facla Ă Timisoara en 1972. Dela sorte, en 1989, il y avait 17 maisons dâĂ©dition constituant un systĂšme unique, coordonnĂ© parle centre Editorial du ministĂšre de la Culture; cependant, subordonnĂ©es Ă diffĂ©rentesinstitutions, fonctionnaient et encore dâautres maisons dâĂ©dition.
On ne saurait dire que la vie Ă©ditoriale roumaine manquait de diversitĂ©. Tous lesdomaines - littĂ©rature, histoire, philosophie, beaux -arts, livres destinĂ©s aux enfants et livresdidactiques - sây trouvaient largement reprĂ©sentĂ©s, dans des Ă©ditions accessibles, le livre rarepour bibliophiles nây faisant pourtant pas dĂ©faut.Des maisons dâĂ©dition, des traducteurs dâunehaute tenue intellectuelle, des illustrateurs et des rĂ©dacteurs Ă une rĂ©elle compĂ©tence y ont travaillĂ© pendant des dĂ©cennies, faisant publier des livres de bonne qualitĂ©. Il y a eu,Ă©videmment, des livres imposĂ©s par le rĂ©gime communiste - surtout dans les domainespolitique et idĂ©ologique, voire dans celui de la littĂ©rature - livres rĂ©pondant au commandementsofficiels.
La centralisation de la production Ă©ditoriale et de la diffusion du livre, aussi bien que lacensure furent les caractĂ©ristiques propres Ă lâĂ©poque qui devait prendre fin en dĂ©cembre 1989.
Il sâensuivit pour la sociĂ©tĂ© roumaine, tout comme pour le monde du livre et delâĂ©dition, une pĂ©riode diffĂ©rente sous tous les aspects et quâon pourrait dĂ©finir par la recherchedâune nouvelle identitĂ©.
Production et distribution
DĂšs le dĂ©but de 1990, lâunivers Ă©ditorial roumain entrait dans une nouvelle Ă©tape.LarĂ©volution de dĂ©cembre 1989 ouvrit la voie du privĂ© aux maisons dâĂ©dition et aux imprimeries.Les conditions dâun dĂ©but dâĂ©conomie de marchĂ© boulversĂšrent la demande et lâoffre de livre,la mentalitĂ© du public aussi bien que celle de lâĂ©diteur.
Sous aspect technique on assiste au renouveau.
Lâapparition du traitement sur ordinateur ne devait pas tarder de changer lâaspect deslivres et de modifier le travail dans les maisons dâĂ©dition et dans les typographies.
La censure a Ă©tĂ© supprimĂ©e, ce qui a conduit non seulement Ă la libĂ©ration delâexpression artistique et intellectuelle, mais aussi Ă une vĂ©ritable invasion de la pornographieet du dĂ©risoire sur le marchĂ© du livre.La demande dâun public qui auparavant nâavait pas lechoix sâest diffĂ©renciĂ©e, tout comme sâest diversifiĂ©e lâoffre de livres; pour la premiĂšre foisdepuis un demi-siĂšcle apparaissent de nouvelles catĂ©gories de lecteurs, aux niveaux et aux exigences variĂ©s.
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Le prix du livre enregistre des augmentations galopantes, ce qui devait forcĂ©ment modifier lâhabitude des Roumains pour ce qui est de lâachat des livres.Par voie deconsĂ©quence, on assiste Ă une chute libre des tirages pour certains genres de livre, crĂ©ant desdifficultĂ©s aux maisons dâĂ©dition qui ne produisent pas de livres de consommation
Selon les statistiques on a enrĂ©gistrĂ© plus de 4000 maisons dâĂ©dition, mais la plupart nâont jamais rien produit ou bien ont cessĂ© lâactivitĂ© aprĂšs deux ou trois parutions.
A lâheure actuelle, une vingtaine de grandes maisons dominent la production du livre,chacune rĂ©alisant plusieurs dizaines de titres annuellement.
Lâintroduction du travail sur ordinateur et les contraintes financiĂšres eurent pour effet dâune part, le reclassement des ressources humaines des maisons dâĂ©dition.Cessant dâĂȘtre desinstitutions budgĂ©taires, celles-ci durent se conformer aux critĂšres de performance.
De grands changements se sont produits aussi dans lâaspect et la qualitĂ© typographiquedu livre . La concurrence a imposĂ© lâoffre dâun livre aux couvertures attrayantes ou incitantes,une nouvelle qualitĂ© du papier et du carton, le dĂ©veloppement du livre industriel.
Sources d'information concernant les nouveautés éditoriales (%)
18
7
8
10
71
35
12
18
28
40
0 10 20 30 40 50 60 70 80
a la télévision
a la radio
dans la presse
dans les librairies
je ne prete pas d'intéret a l'activitélittéraire
Total échantillon Ont acheté des livres au cours des dernieres 3 mois
98
Certaines maisons (Humanitas, Rao, Nemira) commencerent Ă passer des commandesaux imprimeries de lâĂ©tranger. Lâimportation du papier a augmentĂ© et lâactivitĂ© interne a Ă©tĂ©presque entiĂšrement informatisĂ©e.
De nouvelles typographies privĂ©es virent le jour, cependant que celles existentes furent privatisĂ©es. Elles se sont dotĂ©es dâĂ©quipements performants, ont diversifiĂ© leurs services et sesont restucturĂ©es. Le personnel en a Ă©tĂ© rĂ©duit ou reclassĂ© afin dâacquĂ©rir de nouvellescompĂ©tences.
Le domaine de la diffusion a connu Ă son tour dâimportants changements.Les anciensrĂ©seaux de librairies se sont privatisĂ©s et se sont modifiĂ©s. Des rĂ©seaux de diffusion privĂ©s, descommerces en gros de livres, des maisons spĂ©cialisĂ©es dans la distribution, des librairies et desrĂ©seaux de librairies privĂ©s firent leur apparition.
Un exemple en est le Centre de Librairies de Bucarest (CLB), crĂ©Ă© en 1949 avec , au dĂ©but, 15 librairies. CâĂ©tait un rĂ©seau de diffusion dâEtat.En 1922, il fut transformĂ© en sociĂ©tĂ©commerciale et en 1997 la sociĂ©tĂ© se privatisa; les actionnaires Ă©tant ses propres employĂ©s, ilnây a pas dâactionnaire majoritaire. Si en 1989, CLB comptait 830 employĂ©s, Ă la suite desmises Ă la retraite et autres rĂ©ductions, le nombre en est tombĂ© en 7 ans Ă 500, cependant que lenombre des libraires, qui Ă©tait en 1989 de 150, est descendu Ă 140 Ă prĂ©sent.
Ayant pour objet le commerce du livre et la papeterie, CLB vendait en 1990 des livresen proportion de 25% au dĂ©but, pourcentage qui augmenta dans les annĂ©es suivantes Ă 40%. Cepourcentage ne cesse de sâaccroĂźtre chaque annĂ©e par rapport aux produits de papeterie.
Quant au contenu, il est Ă signaler que, si en 1989 le livre littĂ©raire Ă©tait prĂ©dominant (90%), en 1998 celui-ci est descendu Ă la derniĂšre place, les clients prĂ©fĂ©rant les livresdâĂ©conomie, de mangement, de droit, dâhistoire et les manuels scolaires alternatifs.
CLB achĂšte des livres publiĂ©s par toutes les maisons dâĂ©dition du pays et son chiffredâaffaires et toujours en hausse.
Les libraires sont pour un tiers la propriété du CLB, les autres deux tiers étant donnésen location par la mairie de Bucarest dans des conditions de protection, à des loyersavantageux, suivant une politique qui favorise la diffusion des biens culturels.
Certaines maisons dâĂ©dition ont crĂ©Ă© leur propre rĂ©seaux de diffusion. On a adoptĂ© uneactivitĂ© promotionnelle offensive et une diversitĂ© de systĂšmes commerciaux. On voit sâĂ©panouir le commerce des librairies Ă©talagistes, tout comme la vente par envoi postal.
On remarque le dynamisme de certaines nouvelles maisons dirigĂ©es par des jeunesgens, Ă une mentalitĂ© diffĂ©rente de celle des Ă©diteurs appartenant aux gĂ©nĂ©rations antĂ©rieures.Ces managers prennent des dĂ©cisions rapides et agissent de mĂȘme, souvent par des moyensnon- conventionnels; dans leurs maisons dâĂ©dition le travail se dĂ©roule Ă un rythme accĂ©lĂ©rĂ©,avec un personnel rĂ©duit mais efficace et franchement intĂ©ressĂ© Ă la prospĂ©ritĂ© de la maison. Cesont des gens sâinspirant dâun modĂšle occidental, dont les produits, parfois imprimĂ©s Ă lâĂ©tranger, font Ă©tat dâune qualitĂ© typographique et dâun aspect comparable Ă ceux provenant dâautres pays. Ils ne dĂ©pendent pas des subventions et sâemploient avec Ă©nergie Ă organiser leurpropre action de diffusion.
Des associations professionnelles dâĂ©diteurs ont vu le jour: lâAssociation des Editeursde Roumanie (AER) fondĂ©e en 1991, la SociĂ©tĂ© des Patrons des maisons dâĂ©dition de
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Roumanie, (SPER), lâAssociation des Editeurs du livre pĂ©dagogique (AEPP) et la Corporationdu Livre Hongrois.
Un sondage sociologique effectuĂ© par IMAS en mai 1998 afin dâanalyser âlaconsommation culturelleâ indique que 29% de la population a achetĂ© au moins un livre au cours des derniers trois mois, ce qui signifie que sur le marchĂ© du livre sont entrĂ©smensuellement 2 millons dâexemplaires, estimĂ©s Ă 6 millons de dollars par mois.
Lâexamen des raisons de la limitation de la consommation de livre relĂšve le fait que62% des personnes questionnĂ©es auraient achetĂ© plus de livres si elles avaient eu plus dâargent,47% - si les livres avaient Ă©tĂ© moins chers, et seulement 4% ont dĂ©clarĂ© quâelles nâauraient pasachetĂ© plus, ce qui fait voir un intĂ©rĂȘt considĂ©rable pour le livre, en dĂ©pit des salaires qui sesituent gĂ©nĂ©ralement au-dessous de 100 dollars par mois.
Pour ce qui est du choix, le sondage montre lâintĂ©rĂȘt des lecteurs pour la littĂ©raturedâespionnage, policiere, dâaventures, pour la littĂ©rature de spĂ©cialitĂ©, professionnelle, lalittĂ©rature classique et pour le roman dâamour. Par rapport Ă lâannĂ©e 1997, on constate la baissede la demande de livre de scince-fiction pour lequel le public avait manifestĂ© auparavant ungrand intĂ©rĂȘt.
La littĂ©rature classique attire toujours 25% des lecteurs, les documents politiques - 11%(tout comme la poĂ©sie), la philosophie et les essais - 8%, le livre dâart - 2%.
ConformĂ©ment Ă lâĂ©valuation, 420 000 foyers roumains auraient moins de 20 livres,cependant que 1,4 millons possĂšdent des bibliotheques de plus de 500 volumes. Lesstatistiques montrent que 43,4% de ceux qui possĂšdent chez eux entre 101 et 500 livresfrĂ©quentent aussi les bibliotheques publiques; ce pourcentage descend Ă 20,2% pour ceux quipossĂšdent plus de 500 livres.Le sondage indique Ă©galement le fait que les prĂ©ferences pour lesauteurs roumains se maintiennent, ce qui constitue une particularitĂ© du marchĂ© roumain du livre.
Sous lâaspect de lâinformation quant aux nouvelles parutions , on voit que celle diffusĂ©epar la tĂ©lĂ©vision occupe la premiĂšre place (35%), suivie par la presse Ă©crite (18%) et par laradio qui nâoccupe que la troisiĂšme place.
Comme 29% de la population achĂšte des livres et seulement 17% se rend aux spectacles, on peut conclure que la lecture occupe la premiĂšre place dans la consommationculturelle.Cet aspect est Ă©galement confirmĂ© par la constatation de ce mĂȘme sondage que, danslâensemble des dĂ©penses culturelles de la population, lâacquisition de livres reprĂ©sente 43%, lecinĂ©ma - 12%, les cassettes et les disques -34%, les spectacles -11%.
Le sondage a Ă©galement examinĂ© lâattitude face aux dĂ©penses de lâargent public pour laculture, ce qui a permis dây voir un ferme soutien accordĂ© Ă lâidĂ©e que pour la culture il faut dĂ©penser plusâ.
Quelle est , dans ce contexte, la politique du ministĂšre de la Culture?
La dĂ©veloppement libre de la culture roumaine suppose tout autres critĂšres et directionsque ceux du rĂ©gime antĂ©rieur. Puisque dans les 45 annĂ©es de lâaprĂšs guerre la culture roumainefonctionnait dans des conditions et selon des critĂšres contraignants ou rĂ©pressifs, ayant unimpact dĂ©savantageux sur lâactivitĂ© crĂ©atrice et sur les personnalitĂ©s artistiques, la mise enoeuvre dâune nouvelle dĂ©marche culturelle sâimpose.Dans ses grandes lignes, ce programme
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culturel prĂ©conise: lâidentitĂ© culturelle des Roumains, lâimage de la Roumanie dans le monde; la protection des valeurs et des personnalitĂ©s crĂ©atrices; la synthĂšse culturelle. Promouvoir lelivre reprĂ©sente une prioritĂ© de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement culturel.
Subventions du budget public
Afin de soutenir l'édition du livre de la culture et de la littérature nationale, le ministÚrede la Culture deploie un programme de subventions destiné d'abord à certains genres de livresassurant de la sorte des prix plus accessibles, y compris pour faciliter leur acquisition par lesbibliothÚques publiques. La Direction de la Culture écrite dirige ces subventions sur demande,operant dans le cadre d'une commission nationale la séléction des titres et des maisonsbénéficiaires conformément à ses programmes.
Le ministĂšre de la Culture s'occupe Ă©galement de la participation du livre roumain aux foires et salons internationaux de Leipzig, de Francfort, de Paris, de Moscou, de Jerusalem etc.,organisant le stand national oĂč toutes les maisons intĂ©ressĂ©es peuvent prĂ©senter leurs produits.
Préférences selon les auteurs (%)
28
8
54
10
17
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0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
auteurs roumains
auteurs Ă©trangers
auteurs roumains aussi bienqu'Ă©trangers
ne savent pas
Total échantillon Ont acheté des livres au cours des dernieres 3 mois
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La politique de la Roumanie en ce qui concerne le livre a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e en 1998 Ă laFoire Internationale du Livre de Francfort, dans le cadre de l'activitĂ© dĂ©ployĂ©e par le Conseil del'Europe et l'UNESCO en collaboration avec Borsenverein des Deutschen Buchhandels sous letitre " Les gouvernements aiment les livres ( y compris les livres Ă©lectroniques ) â. Le ministĂšrede la Culture Ă©labore des stratĂ©gies de dĂ©veloppement de la culture; on Ă©tablit des prioritĂ©s, onprend des initiatives et l'on met en oeuvre des programmes, en identifiant en mĂȘme temps lesressources nĂ©cessaires. Le programme de financement pour ce qui est de l'Ă©dition des livres et des publications pĂ©riodiques ne se rĂ©alise pas avec une seule maison, mais avec toutes lesmaisons d'Ă©dition, ce qui est destinĂ© Ă stimuler l'esprit d' initiative. En ce qui concerne lesmaisons d'Ă©dition de l'Etat, certaines d'entre elles sont devenues des institutions publiques avecpersonnalitĂ© juridique et fonctionnent Ă base d'autofinancement; d'autres sont devenues dessociĂ©tĂ©s commerciales privatisĂ©es ou bien en cours de privatisation. La subvention accordĂ©epar le ministĂšre de la Culture agit comme un stimulateur culturel et n'est pas un but en soi,justement parce qu'elle est accordĂ©e Ă toutes les maisons d'Ă©dition et vise finalement l'utilisateur de la production de livre.
La culture étant " un domaine fondamental de la vie sociale " et l'idée de " l'Etat culturel " étant encore actuelle, la réforme entreprise par le ministÚre de la Culture concernel'ensemble du systeme des institutions du livre afin de les aligner aux standards européenscontemporains.
L'objectif général de la politique du ministÚre de la Culture dans le domaine du livre est de mettre en place un cadre juridique favorable au développement de ce domaine, de stimulerl'initiative privée en ce qui concerne l'édition et la diffusion du livre, de promouvoir le livreroumain dans le pays et à l'étranger, de stimuler la créativité des auteurs de chez nous.
En 1996, le ministĂšre de la Culture a soutenu et obtenu que le Parlement adopte la Loides droits d'auteur.
Entre les deux tendances extrĂȘmes, celle qui conteste le droit de l'Etat de se mĂȘler de laculture et celle qui attend tout de l'Etat, il y a une solution intermĂ©diaire qui est gĂ©nĂ©ralement laplus raisonnable : celle de la coopĂ©ration de tous les facteurs intĂ©ressĂ©s sous les auspices d'uneadministration culturelle efficace.
Avec le soutien de l'UNESCO on a organisĂ© une rĂ©union autour d'une mĂȘme table desreprĂ©sentants des editeurs, des diffuseurs, des auteurs, des ministĂšres des Finances, de laJustice et des Transports, des douanes afin d'identifier et de rĂ©soudre les difficultes qui semanifestent dans l'Ă©dition et la diffusion - taxes, impĂŽts directs et indirects, formalitĂ©s dedouane , durĂ©e et surĂȘtĂ© des transports de livres etc. visant Ă elaborer ultĂ©rieurement un projet de loi du livre.
Le ministĂšre de la Culture Ă©tablit une stratĂ©gie au niveau national; les institutions du domaine du livre doivent, Ă leur tour, harmoniser leurs propres programmes. Il est normal que,dans une pĂ©riode de transition, apparaissent des disfonctionnements -ceux - ci sont Ă corrigerpar l'expĂ©rience et par une certaine souplesse, par la coopĂ©ration dans l'intĂ©rĂȘt de tous entre leministĂšre de la Culture et l'univers du livre roumain. La civilisation est fondĂ©e sur desinstitutions et des lois, donc sur des structures en voie d'ĂȘtre Ă©difiĂ©es en Roumanie.
b) LES BIBLIOTHĂQUES PUBLIQUES
Les premiĂšres bibliothĂšques publiques apparaissent â dans les Ătats roumains delâĂ©poque â au cours de la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle: en 1835 Ă Iai et en 1836 Ă Bucarest.
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Au long des XIXe et XXe siĂšcles fut progressivement constituĂ© un systĂšme de bibliothĂšquespubliques dâĂtat, doublĂ© jusquâĂ la seconde guerre mondiale par des bibliothĂšques publiquescrĂ©Ă©es sur lâinitiative privĂ©e de certaines associations et sociĂ©tĂ©s de lecture.
La crĂ©ation de bibliothĂšques dâĂtat Ă©tait inscrite dans la premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcledans les RĂšglements organiques â actes juridiques jouant le rĂŽle de Constitution en Moldavie et en Valachie avant 1848; les premiers actes normatifs concernant lâorganisation et lefonctionnement des bibliothĂšques apparurent toujours avant 1850. AprĂšs lâunion desPrincipautĂ©s roumaines â Valachie et Moldavie - , en 1859, Ă base du rĂšglement desbibliothĂšques publiques fut organisĂ© , en 1864, le premier systĂšme national des bibliothĂšquesformĂ© dâinstitutions centrales nationales Ă Bucarest et Ă Iasi, de bibliothĂšques Ă caractĂšredidactique (scolaires) et de bibliothĂšques communales (dans toutes les communes urbaines et rurales).
En 1898, le ministre de lâInstruction publique, Spiru Haret, mit en Ćuvre unprogramme visant Ă constituer 320 bibliothĂšques populaires auprĂšs des Ă©coles du milieu rural.
On assistait au cours de la seconde moitiĂ© du XIX-e siĂšcle Ă la modernisation rapide dela sociĂ©tĂ© roumaine, suivant des modĂšles occidentaux, particuliĂšrement français. Nombredâinstitutions furent crĂ©Ă©es, dont lâAcadĂ©mie Roumaine qui devait jouer un rĂŽle essentiel dansla vie intellectuelle et scientifique du pays.
En 1867 fut crĂ©Ă©e â Ă base de donations des premiers acadĂ©miciens et dans le but deconstituer le fonds documentaire nĂ©cessaire aux Ă©tudes dâhistoire, de la culture et de lacivilisation roumaines, aux recherches des sciences positives, aux besoins de structurerlâidentitĂ© et de lĂ©gitimer la crĂ©ation nationale Ă une Ă©poque de lâaffirmation du principe desnationalitĂ©s et de la formation, sur ce territoire, de lâĂtat moderne â la BibliothĂšque delâAcadĂ©mie Roumaine.
Ayant pour point de dĂ©part les anciennes bibliothĂšques didactiques du XVIII-e siĂšcle,hĂ©ritiĂšres des traditions Ă©rudites et des fonds des bibliothĂšques humanistes roumainesantĂ©rieures, virent le jour, au dĂ©but du XIX-e siĂšcle, la BibliothĂšques du ColĂšge National deSfantu-Sava de Bucarest et la BibliothĂšque de lâAcadĂ©mie MihÄileanÄ de Iai; elles Ă©taient ouvertes au grand publique, mais leur principale destination Ă©tait lâenseignement, surtout aprĂšsla crĂ©ation des universitĂ©s â celle de Iai en 1860 et celle de Bucarest en 1864. LâUniversitĂ© deBucarest nâeut sa propre bibliothĂšque quâen 1895 quand fut constituĂ©e la BibliothĂšque de laFondation Universitaire âCarol I-erâ.
AprĂšs la Grande Union rĂ©alisĂ©e en 1918, lâĂtat roumain a dĂ©ployĂ© une nouvellepolitique culturelle et, Ă lâinstar de lâensemble de la sociĂ©tĂ© roumaine, le systĂšme desbibliothĂšques a connu une Ă©tape de dĂ©veloppement et dâextension au niveau du pays tout entier. En 1932 Ă©tait publiĂ©e la Loi dâorganisation des bibliothĂšques et des musĂ©es publicscommunaux par laquelle les structures de lâadministration publique territoriale (municipe,communes urbaine et rurale) Ă©taient obligĂ©es de crĂ©er âune bibliothĂšque publique accessible Ă tous, dotĂ©e de livres et de revues littĂ©raires, dâart et scientifiques Ă une valeur culturelle et moraleâ. On y prĂ©voyait une nette sĂ©paration des bibliothĂšques scolaires, qui devaient rĂ©pondreessentiellement aux nĂ©cessitĂ©s de lâinstruction et de lâĂ©ducation.
Une âtroisiĂšme vagueâ dans lâĂ©volution de systĂšme des bibliothĂšque de Roumaniedevait se produire dans les dĂ©cennies qui firent suite Ă la seconde guerre mondiale. Le rĂ©gimecommuniste centralisa lâadministration y compris dans le domaine de la culture et lâEtat endevint lâunique propriĂ©taire et gestionnaire des biens et des institutions. Au cours de cette
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Ă©tape, lâEtat envisageait de couvrir le territoire national dâun rĂ©seau de bibliothĂšque publiques,urbaines et rurales, sous la tutelle mĂ©thodologique du ministĂšre de la Culture. Par la DĂ©cisionn° 1542 de 1951 du Conseil des Ministres concernant les mesures Ă prendre afin dâamĂ©liorerlâactivitĂ© des bibliothĂšques de Roumanie furent jetĂ©es les assises dâun systĂšme intĂ©grĂ© debibliothĂšques.
Le DĂ©cret n° 703 de 1973 concernant les normes unitaires de la structure desinstitutions culturelles et Ă©ducatives (republiĂ© en 1977) prĂ©voyait lâorganisation desbibliothĂšque dâ Ătat comme il suit: bibliothĂšques nationales, bibliothĂšques dâenseignement (scolaires et dâenseignement supĂ©rieur), bibliothĂšques spĂ©cialisĂ©es et bibliothĂšques publiques.
Les bibliothĂšques publiques dâĂtat sont organisĂ©es selon le critĂšre territorial, Ă savoirune pour chaque unitĂ© administrative: 41 bibliothĂšques dĂ©partementales, 212 bibliothĂšquesmunicipales et urbaines, 2683 bibliothĂšques communales â toutes ces bibliothĂšques se trouvantsous la tutelle administrative et financiĂšre de ces structures de lâadministration publique. EnRoumanie il y a deux bibliothĂšques nationales, historiquement constituĂ©es: la BibliothĂšque delâAcadĂ©mie Roumaine (1867) et la BibliothĂšque Nationale de Roumanie (1955).
Le rĂ©seau des bibliothĂšques dâenseignement comprend 5547 bibliothĂšquesdâenseignement prĂ©universitaire, 42 bibliothĂšques des Maisons du corps enseignant, 49bibliothĂšques des institutions dâenseignement supĂ©rieur, 4 bibliothĂšques centralesuniversitaires et une bibliothĂšque centrale pĂ©dagogique.
LâĂ©tape ou lâĂtat sâest employĂ© Ă crĂ©er et Ă doter les bibliothĂšques, mais dont les fondsde livres Ă©taient rigoureusement censurĂ©s afin de les âĂ©purerâ de tout ce qui Ă©tait jugĂ©incorrect par rapport Ă lâidĂ©ologie communiste officielle, fut suivie par une autre de sĂ©vĂšrerĂ©duction de lâargent rĂ©parti. LâactivitĂ© des bibliothĂšques a Ă©tĂ© subordonnĂ©e au facteurpolitique par des actions de propagande, par des acquisitions dirigĂ©es (30% de lâensembleallaient aux livres du domaine de lâidĂ©ologie dominante), par lâaccĂšs limitĂ© aux des usagers Ă certaines catĂ©gories dâouvrages; les ressources matĂ©rielles et logistiques nĂ©cessaires au fonctionnement des bibliothĂšques publiques dâĂtat Ă©taient nĂ©gligĂ©es. FinancĂ©es par lâĂtat,dĂ©pourvues dâautres ressources, les bibliothĂšques publiques dâĂtat, virent, aprĂšs 1970, leursbudgets se rĂ©duire chaque annĂ©e. Le rythme de la construction de nouveaux locaux fu sĂ©vĂšrement diminuĂ©, les institutions Ă©tant poussĂ©es Ă la limite de la survie. Entre 1974 et 1989,lâĂ©dification de bibliothĂšques, sauf le local de la BibliothĂšque Nationale, a Ă©tĂ© pratiquement stoppĂ©e. Les anciens Ă©difices se dĂ©gradaient, le mobilier se ruinait, les fonds de livresvieillissaient et nâĂ©taient plus renouvelĂ©s. Le rĂ©gime de Ceauescu imposait lors de sesderniĂšres annĂ©es une extrĂȘme austĂ©ritĂ©; cependant que dans dâautres bibliothĂšques Ă©taient modernisĂ©es et passaient Ă lâautomatisation, celles de Roumanie Ă©taient astreintes Ă uneĂ©vidente stagnation.
Les premiĂšres mesures â fort timides dâailleurs â en vue de lâinformatisation de laBibliothĂšque Nationale ont Ă©tĂ© prises Ă partir de 1979, mais lâĂ©tat de cette institution âdĂ©pourvue dâun local adĂ©quat Ă son fonctionnement et dâĂ©quipements - est susceptible dedonner une idĂ©e de ce quâĂ©tait la lecture publique en Roumanie .
Le systĂšme des bibliothĂšques publiques
La structure du systĂšme des bibliothĂšques publiques dâĂtat avait Ă sa base le critĂšreterritorial: bibliothĂšques dĂ©partementales, municipales, urbaines et communales. LabibliothĂšque nationale portait le nom de BibliothĂšque Centrale dâĂtat. LâactivitĂ© de toutes cesbibliothĂšques, subordonnĂ©es au ministĂšre de la Culture (nommĂ© Ă lâĂpoque le Conseil de la
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Culture et de lâĂducation Socialiste), Ă©tait coordonnĂ©e par une direction spĂ©cialisĂ©e de ceministĂšre. Ă la BibliothĂšque Centrale dâĂtat fonctionnait un service âmĂ©thodiqueâ, câest-Ă -diredâorientation. Ă leur tour, les bibliothĂšques dĂ©partementales avaient en sous-ordre du point devue mĂ©thodologique les bibliothĂšques publiques locales auxquelles elles rendaient aussicertains services centralisĂ©s.
La transition de la Roumanie vers un autre rĂ©gime politique Ă partir de 1990 nâa pasmodifiĂ© la structure formelle du systĂšme des bibliothĂšques. Lâaugmentation de la production delivres aprĂšs 1989, le fonctionnement des services de lecture publique dĂ©livrĂ©s du contrĂŽlepolitique, la libĂ©ralisation de la circulation des livres, la dĂ©congestion des collections Ă la suitede lâĂ©limination du test idĂ©ologique (environ 30 millions de volumes ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s desbibliothĂšques), la dĂ©centralisation de lâacquisition de livres et la fin de la tutelle administrativeet financiĂšre dans les bibliothĂšques sont les traites caractĂ©ristiques de lâintervalle 1990-1998.La BibliothĂšque centrale dâĂtat est redevenue BibliothĂšque Nationale en conservant sesattributions.
Une dĂ©centralisation eut lieu par le transfert des bibliothĂšques dĂ©partementales Ă lâadministration locale. Le ministĂšre de la Culture sâoccupe Ă coordonner sous aspect mĂ©thodologique lâactivitĂ© des bibliothĂšques publiques, mais les directeurs de celles-ci
Fréquentent une bibliothéque publique (%)
3,1
12,4
20,9
43,4
20,2
5,6
12,6
25,5
36,7
17,8
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
6 - 20 livres
21 - 50 livres
51 -100 livres
101 - 500 livres
plus de 500 livres
Total échantillon Ont acheté des livres au cours des dernieres 3 mois
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disposent maintenant dâune autonomie qui leur permet â tout en les contraignant Ă la fois âdâagir non pas en fonctionnaires Ă une responsabilitĂ© standard, limitĂ©e, mais en tant quemanagers. Le ministĂšre de la Culture Ă©labore des normes et des directives obligatoires pourtoutes les institutions, indiffĂ©remment de leur subordination.
Les ressources financiĂšres des bibliothĂšques varient selon les possibilitĂ©s et la volontĂ©en matiĂšre de politique culturelle des autoritĂ©s locales. Dans le dĂ©partement de Cluj, parexemple, du nombre de 79 bibliothĂšques publiques fonctionnant sous la tutelle administrativeet financiĂšre des conseils locaux, seulement 45 obtiennent lâargent nĂ©cessaire Ă lâacquisition delivres et de pĂ©riodiques. Le ministĂšre de la Culture met en Ćuvre et est en train de financer unprogramme dâacquisition de livres et de pĂ©riodiques pour les bibliothĂšques publiques dâĂtat,indĂ©pendamment de leur subordination. Dans plusieurs grandes villes du pays â Baia Mare,Cluj â Napoca, Piteti, ConstanĆŁa, Piatra NeamĆŁ â on construit de nouveaux et modernesĂ©difices pour les bibliothĂšques dĂ©partementales.
Dans dâautres villes, vu que des bibliothĂšques publiques crĂ©Ă©es entre 1945 et 1989 sont logĂ©es dans des rĂ©sidences privĂ©es revendiquĂ©es Ă prĂ©sent par leurs propriĂ©taires, on se trouvedevant le problĂšme de leur Ă©vacuation et du manque dâautres espaces. Par exemple, laBibliothĂšque Municipale de Bucarest, ayant 52 filiales, est contrainte Ă cĂ©der une importantepartie des locaux sans en obtenir dâautres.
LâAssociation des BibliothĂ©caires des BibliothĂšques Publiques de Roumanie(A.B.B.P.R.) et le Conseil des Directeurs des BibliothĂšques Publiques de Roumanie (C.D.B.R.)ont organisĂ© en 1995 un colloque national ayant comme thĂšme Lâheure actuelle et lâavenir danslâĂ©dification des bibliothĂšques, qui a fini par Ă©laborer une âesquisse dâun programme nationaldirecteur de dĂ©veloppementâ prĂ©sentĂ© au gouvernement et au Parlement.
Dâautre part, quoique le nombre de bibliothĂšques susceptibles de sâoffrir lesrĂ©novations et les rĂ©amenagements nĂ©cessaires ou de se doter dâĂ©quipements indispensablessoit trĂšs restreint, cependant que dâautres ne disposent mĂȘme pas des fonds pour lâacquisitionde livres et de pĂ©riodiques, le processus dâinformation a dĂ©marrĂ©. En 1995, sur la propositiondu ministĂšre de la Culture et de son Service des BibliothĂšques, la BibliothĂšque Nationale deRoumanie a pris lâinitiative de dresser un Plan directeur de lâinformatisation des bibliothĂšquesde Roumanie. Le projet a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© et diffusĂ© en tant que document de travail, Ă base duquel,et Ă la suite des propositions formulĂ©es par les rĂ©seaux des bibliothĂšques du pays, on pourraitmettre en Ćuvre une stratĂ©gie au niveau national.
Le changement intervenu en 1989 a mis en Ă©vidence un dĂ©calage de 15 Ă 20 ans entreles bibliothĂšques publiques de Roumanie et les institutions similaires dâautres pays.
Les bibliothĂšques publiques dĂ©partementales ont commencĂ© Ă acquĂ©rir, dans la mesureou les budgets dâaustĂ©ritĂ© le leur permettent, des ordinateurs et des logiciels de bibliothĂšque.
Le Conseil des Directeurs de BibliothĂšques et lâAssociation des BibliothĂ©caires desBibliothĂšques Publiques de Roumanie ont dĂ©cidĂ© de parachever en 1999-2000 le Programmenational â lâInformatisation des BibliothĂšques Publiques. Une premiĂšre phase de ce projet prĂ©voit de doter en Ă©quipements â ordinateurs personnels â dans le rĂ©seau local 23 bibliothĂšques dĂ©partementales. Une deuxiĂšme Ă©tape devrait y inclure encore 10 bibliothĂšques.On a proposĂ© au ministĂšre de la Culture de soutenir ce programme avec 50%de lâensemble desfrais.
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La promulgation en 1995 de la Loi du DĂ©pĂŽt lĂ©gal a permis une meilleure image de laproduction de livres. Le nombre de titres de livres et de brochures imprimĂ©s (et entrĂ© dans leDĂ©pĂŽt lĂ©gal de la BibliothĂšque National) a Ă©tĂ© en 1996 de 7199, indiquant une croissance de30,5% (1682 titres de plus) par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dante (par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente(5517 titres); le tirage en a Ă©tĂ© de 38 374 000 exemplaires, avec une croissance de 9,9% (3 460 000 exemplaires) par rapport Ă 1995 (34 914 000 exemplaires) â selon la CommissionNationale de Statistique (Le rĂ©seau et lâactivitĂ© des institutions culturelles et artistiques en1996).
LâĂ©tat de la lecture
Dans la relation livre-lecture-bibliothĂšque, la situation en 1995 est suggestive, du point de vue statistique, pour ce qui est des mutations survenues aprĂšs 1989. Dans lâensemble desbibliothĂšques publiques de Roumanie, le nombre des lecteurs-personnes physiques est tombĂ©de 7 965 000 en 1990 Ă 2 030 000 en 1995, cependant que celui des volumes prĂȘtĂ©s est passĂ©de 85 202 000 en 1990 Ă 33 935 000 en 1995.
L'utilisation des bibliothéque publiques
36%
13%
28%
21%
2%
j'en ai emprumuté pour lire chez moij'ai lu dans la salle de lecturedans un but professionnelpour les loisirsautres
107
Les statistiques reflĂštent lâactivitĂ© des 2 936 bibliothĂšques publiques dâĂtat (dĂ©partementales, municipales, urbaines et communales) en 1997:
- les collections de toutes ces bibliothÚques comptent 48 067 038 volumes;- les nouvelles acquisitions représentent 1 033 401 volumes;- le nombre des lecteurs inscrits est de 2 058 256, dont 1 293 273 élÚves et étudiants;- 35 811 765 volumes ont été diffusés.
La dĂ©centralisation de lâadministration publique a produit de nombreux avantages, maisaussi certains inconvĂ©nients.
Le transfert des bibliothĂšques publiques Ă la subordination des administrations locales(municipales, urbaines et communales) a eu des effets variables suivant la situationlocale. Les bibliothĂšques dĂ©partementales ont manquĂ© de support lĂ©gal pour la dĂ©pensedes crĂ©dits budgĂ©taires afin dâeffectuer des acquisitions de livres pour ces types debibliothĂšques. Quant aux conseils locaux, la plupart nâen ont pas attribuĂ© les ressourcesfinanciĂšres nĂ©cessaires au dĂ©veloppement des collections dans les bibliothĂšquessubordonnĂ©es. Ă lâabsence du support financier sâajoutĂšrent certaines dysfonctionsdans la diffusion de la production Ă©ditoriale courante, en particulier dans le milieu rural,
Dotation des bibliotheque personnelles
6%
13%
24%
38%
19%
au dessous de 20 livres21 - 50 livres51 - 100 livres101 - 500 livresplus de 500 livres
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ainsi que dans lâinformation des bibliothĂ©caires au sujet de la production de livres et dâautres biens culturels.
Ceci ne saurait pourtant pas justifier la situation actuelle des bibliothĂšquespubliques dâĂtat, qui enregistrent un sĂ©vĂšre dĂ©calage par rapport aux bibliothĂšquesdâautres pays europĂ©ens.
Ce dĂ©calage doit ĂȘtre rĂ©duit par les initiatives des bibliothĂšques mĂȘmes par lamodernisation et la diversification des services dâinformation et de lecture,conformĂ©ment aux exigences des usagers, Ă la tradition et aux valeurs culturelles.
V. LE CADRE DE MANIFESTATION DE LâART ROUMAIN CONTEMPORAIN
1. Expositions
Ayant dĂ©clenchĂ© des changements au niveau politique, les Ă©vĂšnements de dĂ©cembre1989 ont influencĂ© lâexistence tout entiĂšre de la sociĂ©tĂ© roumaine, de la vie intellectuelle aussi.Notre culture jouit Ă prĂ©sent de toute la libertĂ© dâexpression dont elle a Ă©tĂ© privĂ©e sous lerĂ©gime totalitaire. LâĂ©dification dâun systĂšme dĂ©mocratique implique certainement aussi lesnouvelles assises de la vie culturelle. La valorisation de lâart roumain reprĂ©sente un chapitre Ă part de cet effort. Dans ce qui suit on aborde de ce point de vue la mise en valeur â parlâintermĂ©diaire des expositions et par les moyens propres Ă un marchĂ© dâart en voie de seformer â de lâart roumain contemporain tel quâil est dans les annĂ©es â90.
Il faut souligner dĂšs le dĂ©but (et cette remarque trouve sa place au point 6 du 1erchapitre) que, en lâabsence dâune solide base financiĂšre, en lâabsence dâimportantsinvestissements y compris au niveau des institutions dâĂtat â dans ce cas, sous la coordinationdu ministĂšre de la Culture -, on ne peut /on ne pourra parler dâune rĂ©elle valorisation de notreart contemporain, bien quâil reprĂ©sente une valeur indiscutable, ce qui doit ĂȘtre (re)connu nonseulement sur le plan national, mais aussi sur celui international.
1. 1 Institutions dâĂtat et O.N.G.
Nombre de musĂ©es dâart de Roumanie ou de musĂ©es Ă caractĂšre complexe comprenant aussi des sections dâart ont Ă©galement inclus dans leur activitĂ© des actions visant Ă la mise envaleur de lâart contemporain; certains ont mĂȘme effectuĂ© des acquisitions dans leur zone. Danslâensemble de leur budget, les sommes attribuĂ©es Ă lâart contemporain sont gĂ©nĂ©ralement modestes.
Le MusĂ©e National dâArt de Roumanie (Bucarest) â M.N.A.R. â a disposĂ© pour 1998dâun budget de 10 568 356 000 lei (non rectifiĂ©), dont on a dĂ©pensĂ© jusquâau 1er octobre pourla valorisation de lâart roumain contemporain 297 000 000 lei (177 000 000 lei de cette sommeont Ă©tĂ© affectĂ©s Ă la publication de catalogues); ceci dans les conditions oĂč, Ă partir du 1eroctobre 1994, au sein de cette institution fut crĂ©Ă© le DĂ©partement dâArt Contemporain â pour lemoment lâunique (sub)structure de musĂ©e du pays ayant pour mission exclusive la mise envaleur de lâart contemporain.
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Le Complexe de musĂ©es dâArad possĂšde une Section dâArt, fort active dans les annĂ©esâ90 sous lâaspect qui nous intĂ©resse. Le budget gĂ©nĂ©ral de cette institution pour 1998 a Ă©tĂ© de 2 150 000 lei, dont pour la valorisation de lâart roumain contemporain on a alloquĂ© 65 000 000 lei (le ministĂšre de la Culture). Le MusĂ©e dâArt de Braov rĂ©partit gĂ©nĂ©ralement pour lâart contemporain 20% de son budget qui, en 1998, a montĂ© Ă 903 000 000 lei. Le MusĂ©e dâArt deConstanĆŁa a destinĂ© 500 000 000 lei Ă la valorisation de lâart contemporain de son budget pour1998 de 1 740 000 000 lei.
LâOffice national pour la documentation et les expositions dâart (O.N.D.E.A.) est peut-ĂȘtre la plus importante institution subordonĂ©e au ministĂšre de la Culture, qui sâemploie Ă lamise en valeur, au pays aussi bien quâĂ lâĂ©tranger, de lâart roumain contemporain. Il sâagit, nonseulement de lâorganisation dâexpositions, mais aussi de la structuration et de lâamplificationdâune base de donnĂ©es essentielles dans ce domaine, un accent particulier Ă©tant mis sur lesecteur de « documentation », sur lâinformation Ă©crite et visuelle (phototĂšque). Lâinstitution adĂ©jĂ derriĂšre elle trente annĂ©es dâactivitĂ© et une considĂ©rable expĂ©rience, y compris pour ce quiest des relations culturelles et artistiques avec lâĂ©tranger. HĂ©las, le soutien financier dont ellejouit est toujours plus rĂ©duit, la survie Ă©tant due aux initiatives de la direction.
Au cours des annĂ©es â90, on a dĂ©clenchĂ© et dĂ©ployĂ© la politique visant Ă impliquer lesCentres Culturels de Roumanie Ă lâĂ©tranger dans la mise en valeur de la culture roumaine, y compris visuelle, dans ce pays. Le nombre et la qualitĂ© des actions de ce genre sont en rapport avec les moyens allouĂ©s Ă cet effet â il y a encore beaucoup Ă faire lĂ -dessus â avec lâenvergureintellectuelle et la volontĂ© dâagir de ceux qui dirigent ces « ambassades » de notre spiritualitĂ©.Lâun des Centres les plus sollicitĂ©s au cours de lâintervalle en question fut lâInstitut Roumainde Culture et de Recherches Humanistes de Venise qui a collaborĂ© chaque fois Ă lâorganisationde la participation roumaine Ă la Biennale de Venise; lors de la Biennale dâArt de 1997,lâInstitut a crĂ©Ă© un espace dâexposition officiellement acceptĂ© dans le circuit de cette amplemanifestation. Une autre initiative bĂ©nĂ©fique de cet Institut a Ă©tĂ© celle dâaccueillir et de loger Ă Venise les scientifiques et les Ă©tudiants roumains en voyage de documentation; en ce sens, unefructueuse relation a Ă©tĂ© Ă©tablie avec lâUniversitĂ© des Beaux-Arts de Bucarest et avec dâautresinstitutions du pays. LâactivitĂ© de cet Institut offre Ă la fois lâoccasion dâune utile collaborationentre le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres et celui de la Culture.
LâUnion des Artistes de Roumanie (U.A.P.) est une organisation professionnelle non-gouvernementale crĂ©Ă©e il y a bien des annĂ©es et ayant une strcuture assez compliquĂ©e, maisqui essaie de sâadapter aux nouvelles rĂ©alitĂ©s. Les membres en sont des artistes de tous lesdomaines des beaux-arts, des critiques et des historiens dâart. Ses buts sont de protĂ©gĂ©r, depromouvoir professionnellement et dâassurer la protection sociale de ses membres,dâencourager et de mettre en valeur la crĂ©ation artistique roumaine, de contribuer Ă lacoopĂ©ration de spĂ©cialitĂ© avec lâĂ©tranger. PossĂ©dant son propre rĂ©seau de galeries Ă Bucarest et dans dâautres villes du pays, lâU.A.P. soutient ou organise des expositions â et câest lâaspect principal de son activitĂ© -, distribue des ateliers de crĂ©ation Ă ses membres et dirige lâactivitĂ©de production dans les ateliers du Combinat du « Fondul Plastic ». Il convient aussi dementionner que lâU.A.P. sâemploie Ă faire observer « les Recommandations concernant leStatut de lâArtiste » adoptĂ©es par la ConfĂ©rence GĂ©nĂ©rale de lâUNESCO, tenue Ă Belgrade en1980, la Loi no 8/1996 concernant les droits dâauteur et les droits connexes. LâUAP est Ă©galement membre fondateur de lâAlliance Nationale des Unions des CrĂ©ateurs (A.N.U.C.),officiellement enregistrĂ©e en 1995.
La fondation Artexpo de Bucarest est devenue rien quâen quelques annĂ©es le moteurdâun large « front » dâinitiatives et de rĂ©alisations dans plusieurs domaines de la culturecontemporaine, ayant entre autres des contributions significatives dans lâeffort de promouvoir
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lâoffre actuelle de lâart roumain dans le contexte interne et international. Sur la liste de sesprogrammes et activitĂ©s dans lâintervalle 1994 â 1998 figurent des expositions dâart et documentaires au pays et Ă lâĂ©tranger, la participation Ă la publication dâune nouvelle revuedâart (ArTELIER), la coopĂ©ration Ă lâorganisation de spectacles, dâexpositions dâart photographique (dans la photo-galerie GAD), lâorganisation et la participation Ă des colloqueset symposiums, la crĂ©ation (et la coopĂ©ration dans le domaine) dâune zone dâinformation, dedocumentation multi-mĂ©dia, le soutien financier et les prix accordĂ©s, la participation au marchĂ©du livre, lâorganisation et la participation Ă des foires du livre (comme la Foire Internationaledu Livre Ă Bucarest et la Foire du Livre â Buchhandel â de Francfort).
LâactivitĂ© des ONG, quâon ne saurait inscrire dans le domaine dâune « politiqueculturelle nationale », donc au niveau des structures Ă©tatiques , ne manque pas de sâintĂ©grerdans un systĂšme dĂ©mocratique de fonctionnement et de valorisation de la culture. Un« discours alternatif » voit ainsi le jour grĂące Ă lâaction des O.N.G., discours quâil convient dâaccueillir en tant que complĂ©mentaritĂ© de celui officiel, vu leurs buts communs de faire Ă©tat dâun sain « mĂ©tabolisme » de lâorganisme spirituel national et de stimuler le dialogue descultures Ă lâĂ©chelle internationale.
Le Centre Soros pour lâArt Contemporain (C.S.A.C.) crĂ©Ă© en Roumanie en 1993 est rĂ©cemment devenu le Centre International dâArt Contemporain (C.I.A.C.). Il sâintĂ©gradans un rĂ©seau de centres similaires sur le plan international, constituant de la sorte une voiede communication entre les cultures des anciens pays communistes et entre celles-ci et lâunivers spirituel occidental â en fait un complexe systĂšme de programmes agissant dans cesens. Le C.I.A.C. de Roumanie Ă©difie une politique destinĂ©e Ă dĂ©velopper de nouvellestechnologies et directions dans notre culture actuelle, Ă stimuler les efforts dĂ©jĂ engagĂ©s surcette voie, Ă intĂ©grer lâart roumain dans le contexte international. Sây ajoutent la constitutiondâun solide fonds documentaire - Ă©tudes monographiques consacrĂ©s Ă dâimportants artistesroumains contemporains, catalogues personnels et dâune revue dâart contemporain. LeC.S.A.C. (C.I.A.C.) a Ă©galement organisĂ© une sĂ©rie dâexpositions annuelles, a financĂ©, Ă lasuite de concours, des projets de musĂ©ologie (de curator), des voyages dâĂ©tudes et a contribuĂ© Ă lâorganisation dâexpositions ou Ă la participation roumaine Ă des expositions et dessymposiums internationaux.
Nous nous y sommes occupĂ©s jusquâici des institutions qui fonctionnent Ă Bucarest,institutions dont la plupart couvrent aussi, par lâinfrastructure et le rayon dâaction, le territoiredu pays tout entier. Il y a en outre (de toute façon nous y avons effectuĂ©s une sĂ©lection) desinstitutions locales prĂ©sentant, du point de vue abordĂ©, un intĂ©rĂȘt zonal; mais lâespace quinous y est accordĂ© ne nous permet pas de les mentionner, exception faite pour certains musĂ©esdu pays autres que ceux de Bucarest. Les aspects auxquels se rĂ©fĂšrent les autres chapitres decette succincte analyse nây sont illustrĂ©s quâavec parcimonie, Ă cause de cette mĂȘme Ă©conomiede texte qui ne veut ĂȘtre quâun point de dĂ©part pour des Ă©tudes ultĂ©rieurs plus approfondies.
1.2 MusĂ©es et galeries dâart. Organisation dâexpositions et dâautres manifestations dâart roumain contemporain en Roumanie
Sous la perspective de cette Ă©tude, la plus grave carence institutionnelle de Roumanieest lâabsence dâun musĂ©e dâart moderne et contemporain; une solution plus proche de celleidĂ©ale serait dâavoir un musĂ©e dâart moderne et un autre dâart contemporain (Ă remarquer quelâon y Ă©vite dâutiliser le pluriel: « musĂ©es »... consacrĂ©s Ă la modernitĂ© et Ă lâactualitĂ©).
Il en a pourtant existĂ© un prĂ©cĂ©dent positif Ă Galati. Il y a nombre dâannĂ©es, le musĂ©e decette ville avait reçu le statut dâinstitution vouĂ©e Ă lâart roumain contemporain. Cette direction
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fut suivie un certain temps, puis les choses se dĂ©gradĂšrent. Pas totalement, car une certaine« politique » dans ce sens est maintenue jusquâĂ prĂ©sent grĂące Ă la direction du musĂ©e, maissans jouir de la caution et du support des niveaux supĂ©rieurs (le nom actuel en est le « MusĂ©edâart visuel â GalaĆŁi »); notre information lĂ -dessus est incomplĂšte et un Ă©claircissement de lasituation en serait, certes, bĂ©nĂ©fique.
Dans la capitale du pays une telle institution nâexiste toujours pas, bien que lesinitiatives nâen aient pas manquĂ©es. Tout ce quâon a rĂ©alisĂ© jusquâĂ ce jour, ce fut la crĂ©ation,en 1994, dâun DĂ©partement de lâArt Contemporain au sein du MusĂ©e National dâArt deRoumanie. Dans ce cadre on a organisĂ© jusquâĂ aujourdâhui des expositions personnellesdâimportants artistes roumains appartenant Ă diffĂ©rentes gĂ©nĂ©rations (on a Ă©ditĂ© aussi descatalogues, mais lâespace mis Ă la disposition de tels Ă©vĂšnements est restreint et peu adĂ©quat Ă lâarrangements dâexpositions): Dan Perjovschi, Marilena Preda SĂąnc, Petru Lucaci (1995), IonBitzan, Gheorghe Anghel (1996), Horia Bernea, Aurel Vlad (1997), Ion Grigurcu, Ion Bitzan,Marin Gherasim, Marian et Victoria Zidaru, Henry Mavrodin (1998)24. La prĂ©sentationdâartistes roumains rĂ©sidant Ă lâĂ©tranger y est incluse dans le chapitre I.4.
La section dâart du complexe de musĂ©es dâArad a mis en oeuvre au cours des annĂ©esâ90 plusieurs projets intĂ©rresants dans le domaine de lâart contemporain â il sâagit dâexpositions dâ « idĂ©e », soulevant des problĂšmes, des manifestations oĂč lâon a discutĂ© lestatut du musĂ©e en tant quâinstitution vivante (et non pas de simple dĂ©positaire de valeurs de laculture visuelle) ou les implications sociologiques de lâacte de crĂ©ation artistique, entraĂźnant Ă la fois des espaces alternatifs; le public a Ă©tĂ© conviĂ© Ă lâinteraction avec les langagesartistiques actuels: « Art Unlimited S.R.L. » (1994), « INTER(n) » (1995), « ComplexulMuzeal » (Le Complexe de musĂ©es) (1996).
La Section dâart duMusĂ©e de Banat, Timioara, a rĂ©alisĂ© en 1991 une exposition Ă caractĂšre de rĂ©cupĂ©ration: « CrĂ©ation et synchronisme europĂ©en â le Mouvement artistique deTimioara dans les annĂ©es 1960 â 1970 »; au cours de la mĂȘme annĂ©e y fut Ă©galement organisĂ©e une grande « rĂ©union » de lâart roumain actuel sous le nom de « Etat hors titre ». En1993 et 1996 et toujours Ă Timioara eut lieu le Festival International de performance, « lazone Europe de lâEst ».
Dans la ville de SfĂźntu Gheorghe a Ă©tĂ© reprise, en 1991, la manifestation artistiqueinterdisciplinaire « Medium », cependant quâaux bords du lac SfĂźnta Ana a lieu chaque annĂ©e,depuis 1990, le Festival International de performance art (AunART).
La ville de Iai elle aussi est rĂ©cemment entrĂ©e dans le circuit de lâ « art vivant » en1997 y fut organisĂ© (pour ĂȘtre repris en 1998) le Festival dâ « art alternatif » « Periferic »consacrĂ© au performance art. En 1998, la participation y fut internationale; dâune participationinternationale jouit aussi le symposium qui accompagna ce Festival.
Faisant Ă©tat de son ouverture Ă lâart contemporain, le MusĂ©e National dâArt de Cluj aaccueilli et a coparticipĂ© en 1997 dâune synthĂšse de lâexposition annuelle de C.S.A.C. de
24 Pour des raisons dâĂ©conomie du texte, les exemples donnĂ©s dans ce paragraphe, ainsi que ceux du reste delâĂ©tude se rĂ©sument au titre dâexpositions et, parfois, aux âsujetsâ des expositions personnelles, aux titres dâautresmanifestations, sans mentionner les curators, les auteurs des projets; dans dâautres conditions, ces mentionsnâauraient pas du manquer (elles sont dâailleurs absentes mĂȘme de la documentation que nous avons eue Ă ladisposition). Par consĂ©quent nous rappelons dans la prĂ©sente note uniquement quelques noms de personnes ayant eu des contributions dans le sens dont il est question: Ruxandra Balaci, Mihai Oroveanu, Erwin Kessler, DanHĂŁulicĂŁ, Coriolan Babeti, Adrian Guta, Horia Avram, Alexandra Titu, Calin Dan (Bucarest), Judit Anghel (Arad),Ileana Pintilie (Timisoara), Uto Gusztav (Sf. Gheorghe), Matei Bejenaru (Iasi).
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Bucarest de 1996 (« Experiment » â lâart roumain aprĂšs 1960) et en 1998 il organisa la Sectiondâ « arts visuels » du Festival « Les JournĂ©es des Jeunes DiplĂŽmĂ©s des AcadĂ©mies dâArt ».
Le MusĂ©e dâArt de ConstanĆŁa a organisĂ© dans les annĂ©es â90 des expositions dâart roumain moderne et contemporain, dont certaines Ă caractĂšre thĂ©matique, et des rĂ©trospectivesconsacrĂ©es Ă des personnalitĂ©s (Ion Lucian Murnu â 1994, Costin Ioanid â 1996, Alexandru Ciucurencu â 1997, Horia Bernea â 1998) a accueilli « les Salons dâhiver » des membres de lafiliale de Constanta de lâU.A.P., des expositions personnelles, ainsi que les expositions descamps internationaux de cĂ©ramique (organisĂ©es six fois depuis 1992) sous le titre de« Hamangia », ces derniĂšres accompagnĂ©es de symposiums.
Le MusĂ©e dâArt de Braov â tout comme dâautres musĂ©es du pays â a mis en valeur pardes expositions les oeuvres des reprĂ©sentants locaux de lâart roumain, esquissant mĂȘme untableau historique du phĂ©nomĂšne (« Peintres de Braov des XVIIIĂšme - XXĂšme siĂšcles »- en1992, exposition pourvue dâun catalogue).
Valorisant son propre patrimoine, le MusĂ©e DĂ©partamental dâArt Prahova de Ploietia organisĂ© en 1997, lâexposition « La tapisserie roumaine contemporaine » et en 1998lâexposition « Le paysage dans la peinture roumaine contemporaine ». En collaboration avecdâautres institutions, dont la Direction Arts Visuels du ministĂšre de la Culture, ce musĂ©e acontribuĂ© Ă la crĂ©ation, en 1993, de la « Biennale Internationale de Gravure Iosif Iser » repriseen 1995 et en 1997. En 1997, il a accueilli lâexposition itinĂ©rante internationale « Orient Expres ». Il convient aussi dây ajouter des expositions personnelles dâartistes roumainscontemporains.
Câest toujours avec le soutien de certains collaborateurs que le MusĂ©e dâArt de RĂźmnicu VĂźlcea a lancĂ© en 1997 une intĂ©ressante initiative rĂ©gionale Ă laquelle ont participĂ© des filialeset des cĂ©nacles de lâU.A.P. du dĂ©partement de VĂźlcea et des dĂ©partements voisins: « Le salondu Sud »; au salon de 1998, la participation fut encore plus ample: Ă lâexception de Bucarest et de ConstanĆŁa, le sud tout entier fut reprĂ©sentĂ©.
LâOffice National de Documentation et dâExpositions dâArt (O.N.D.E.A.) est,comme nous venons de lâaffirmer plus haut, de par ses programmes et ses rĂ©alisations, uneinstitution essentielle du ministĂšre de la Culture pour ce qui est de la mise en valeur de lâart roumain contemporain.Tenant compte des moyens logistiques et financiers, le nombredâexpositions organisĂ©es chaque annĂ©e est impressionant, ces expositions ont illustrĂ© plusieursdomaines des arts visuels, de la culture en gĂ©nĂ©ral. Certaines dâentre elles furent organisĂ©esdans des conditions de partĂ©nariat (entre autres, avec lâU.A.P.) Ses galeries portant le nom de« Etaj 3 /4 » sont parmi les plus frĂ©quentĂ©es de Bucarest (il faudrait y mentionner aussi la salle« Dalles », un espace gĂ©nĂ©reux, mais encore non rĂ©intĂ©grĂ© de façon permanente dans le circuit des galeries, car les travaux de restauration, trĂšs couteux, ne se dĂ©ploient pas Ă un rythmeconstant). Les manifestations de lâO.N.D.E.A. sont parfois prĂ©sentĂ©es aussi en province. En1993, il a organisĂ© Ă Bucarest environ 25 expositions consacrĂ©es Ă lâart roumain, Ă la cultureroumaine en gĂ©nĂ©ral (ce fut lĂ lâune des annĂ©es « riches »). A part les salles duM.N.A.R.,celles de lâO.N.D.E.A./Artexpo sont les plus recherchĂ©es par nos artistes lorsquâils prĂ©parent des expositions personnelles, il sâimpose de rappeler que le M.N.A.R. a organisĂ© lâimportanterĂ©trospective Corneliu Baba, peu de temps avant la mort de lâartiste â exposition prolongĂ©ebien longtemps (novembre 1997 â fĂ©vriei 1998) aprĂšs ce triste Ă©vĂšnement. Pour revenir Ă lâO.N.D.E.A., cette institution a organisĂ© (ou accueilli) des expositions collectives, suggestivespour notre art contemporain, dont certaines Ă©taient des projets dâ « auteur », dâ « idĂ©e ».
LâUnion des Artistes, qui depuis bien des annĂ©es constitue un facteur important denotre vie artistique â quoiquâelle ne participa pas Ă lâinstar des institutions dâEtat Ă la mise en
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oeuvre dâune « politique culturelle nationale » â est de par ses efforts et ses rĂ©alisations, tout comme dâautres O.N.G. dâailleurs, une composante quâon ne saurait ignorer de la valorisation,de la transformation en acte de communication, de notre culture visuelle contemporaine.LâU.A.P. dispose Ă Bucarest dâun rĂ©seau de galeries, dont: « Orizont », « Sinteza », « Apollo »,« Eforie » (rĂ©servĂ©e aux jeunes artistes de la structure « Atelier 35 »), « CÄminul Artei »,« Galla », « Hanul cu tei », « Podul » (de lâAtelier de Gravure) ... Ă leur tour, les filiales et lescĂ©nacles de lâU.A.P. de province disposent de leurs propres galeries. LâU.A.P. parcourt un lent processus de dĂ©centralisation, ses filiales â dont celles de Bucarest est la plus grande â ayant une toujours plus importante libertĂ© dâinitiative. En dehors des programmes (expositions etc)qui font partie de son statut professionnel, cette union exerce un important rĂŽle syndical endĂ©fendant les intĂ©rĂȘts sociaux de ses membres. Les expositions (personnelles et de groupe) au pays se succĂšdent Ă un rythme assez alerte â la pĂ©riode dâouverture en Ă©tant gĂ©nĂ©ralement dedeux semaines (nous nous rĂ©fĂ©rons au rythme bucarestois des manifestations).
Un mot encore, dans ce chapitre, sur la fondation Artexpo. De son programmedâexpositions dans le pays, ouvert Ă plusieurs domaines, il convient de signaler la suite desmanifestations consacrĂ©es Ă la photo, organisĂ©es dans la photo-galerie GAD (dans lâĂ©difice du ThĂ©atre National de Bucarest). Lâattention a Ă©tĂ© surtout attirĂ©e par les expositions personnelles(il ne sâagit que de lâart contemporain de la photo roumaine), dont celles de GheorgheRasovszky (1994), de Lia et Dan Perjovschi (1994), de Vlad Iacob (1995), dâAlexandraCroitoru, de Nicu Ilfoveanu et de Vali BrÄilÄ (1997).
1.3 Expositions dâart roumain contemporain Ă lâĂ©tranger. La participation Ă des manifestations internationales.
La culture est peut-ĂȘtre le plus important domaine qui peut reprĂ©senter actuellement laRoumanie Ă lâĂ©tranger. La culture est, en gĂ©nĂ©ral, le « langage » qui assure la communicationinternationale au plus haut niveau de valeur, au-delĂ de toute contrainte ou diffĂ©rence. LecaractĂšre global actuel de lâinformation, lâaccĂ©lĂ©ration qui tend vers la simultanĂ©itĂ© de latransmission de toutes sortes dâinformations se reflĂštent, entre autres, dans la constitution dâunnouveau et puissant « internationalisme » artistique. Le phĂ©nomene en est, par exemple,soulignĂ© par le catalogue de la deuxiĂšme Ă©dition, organisĂ© Ă Luxembourg en 1998, de laBiennale europĂ©enne dâart contemporain (rĂ©cemment inaugurĂ©e, en 1996); cette deuxiĂšmeĂ©dition eut lieu sous le gĂ©nĂ©rique â oĂč lâon tient Ă marquer les bĂ©nĂ©fices de la chute du mur deBerlin â « Manifesta » (la Roumanie y a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e par Dan Perjovschi).
Plusieurs institutions et organismes culturels roumains prĂ©voient dans leursprogrammes dâactivitĂ© lâorganisation dâexpositions personnelles ou de sĂ©lections dâart contemporain Ă lâĂ©tranger, tout comme la participation roumaine Ă des manifestationsinternationales. Au niveau de la politique dâĂtat, il est Ă©vident que les investissements dans cedomaine sont, pour le moment, insuffisants. Notre art contemporain, dont la valeur est indĂ©niable et compĂ©titive (pour utiliser un terme plutĂŽt Ă©conomique) justifierait un support financier plus important afin de promouvoir Ă lâĂ©tranger (la possibilitĂ© de financer des ouvragesspĂ©cialement conçus pour une certaine manifestation, conditions de transport, assurances,publication de catalogues et autres documentations compatibles du point de vue technique avecle niveau des exigences internationales).
En 1995, le M.N.A.R. a contribué avec des oeuvres de son patrimoine à la granderétrospective « Constantin Brùncui » du Centre Georges Pompidou de Paris et du Philadelphia Museum of Art.
Le MusĂ©e dâArt de ConstanĆŁa a organisĂ© en automne 1998 une « Exposition dâart roumain contemporain » au Japon, Ă Yokohama. Le MusĂ©e dâArt de Braov prĂ©sentait en 1995
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en SuĂšde lâexposition « Peintres de Braov Ă Stockholm » (avec un catalogue) et en 1996 « Lâart contemporain de Braov Ă Györ » (toujours en catalogue) en Hongrie; en 1998, cettederniĂšre exposition fut accueillie par la ville de Budapest. La section dâart duMusĂ©e du Banat (Timioara) en coopĂ©ration avec lâAssociation des SvĂšbes de Banat vivant en Allemagne, aconçu et « mis en page » en 1995 â 1996, lâexposition « 200 annĂ©es dâart europĂ©en dans leBanat » (avec catalogue bilingue), accompagnĂ©e de sessions de communications, Ă WƱrzburget Ă Ingolstadt.
Les expositions dâart contemporain roumain Ă lâĂ©tranger reprĂ©sentent un volet important de lâactivitĂ© de lâO.N.D.E.A. Il sâagit des manifestations dont il est lâorganisateur,mais aussi du fait quâil met Ă la disposition de certaines partenaires ses ressources matĂ©rielleset humaines. De ce dernier point de vue, lâO.N.D.E.A. a une forte contribution Ă lâorganisationde la participation roumaine Ă la Biennale dâart de Venise ou Ă dâautres manifestationsinternationales. Voici quelques exemples de sĂ©lĂ©ctions dâart roumain Ă lâĂ©tranger: « Artsgraphiques roumains contemporains », Budapest 1991; « Sculpture roumaine contemporaine »,Foire Internationale de Seville 1992; exposition personnelle dâAlexandru Chise Ă Nitra et Ă Bratislava 1993; « Jeunes artistes roumains », Moscou 1994; participation Ă lâexposition« Europe â Europa », Bonn 1994; lâexposition « Le corps humain », Strasbourg 1996; « Exposition dâarchitecture roumaine », Londres 1997.
LâUnion des Artistes (U.A.P.) rĂ©alise une significative « exportation dâimageartistique » roumaine. Des dizaines dâartistes obtiennent chaque annĂ©e son appui pour prĂ©senterdes expositions dans des pays du monde entier. Elle organise aussi des sĂ©lections dâart roumaincontemporain pour lâĂ©tranger. En mĂȘme temps, disposant dâun large rĂ©seau de relationsexternes et Ă©tant sollicitĂ©e Ă cet effet, lâU.A.P. sâimplique dans la participation de notre pays Ă des manifestations internationales, y compris dans celles oĂč sont conviĂ©s, en tant que curators,les membres de la Section de critique dâart de lâUnion. Il convient de mentionner comme ayant dĂ©jĂ acquis un caractĂšre traditionnel les contributions de lâU.A.P. Ă la participation roumainedu Festival International de Peinture de Cagnes-sur-Mer ou Ă celles individuelles Ă plusieursconcours internationaux dâarts graphiques, de gravure, de sculpture ou dâarts dĂ©coratifs. VoilĂ aussi dâautres exemples: lâExposition intenationale de verrerie de Kanazawa (Japon), 1995,lâExposition triennale de tapisserie de Lodz (Pologne), 1995; lâExposition de sculpture« Bourdelle » de Paris, 1995; lâExposition internationale de miniature de Toronto, 1995; lâExposition triennale de peinture Sofia, 1996; lâExposition triennale dâart de Majdanek, 1996; la Biennale de cĂ©ramique du Caire, 1996 ; le Salon international dâart contemporain de Nice,1996... (nous nây avons choisi que deux annĂ©es de telles activitĂ©s, et il faut ajouter quâĂ certaines de ces manifestations les artistes roumains ont Ă©tĂ© recompensĂ©s par des prix et autresdistinctions).
La Fondation Artexpo rĂ©alise elle aussi un plan de manifestations Ă lâĂ©trangercomprenant diffĂ©rentes expositions, comme par exemple: « Arts graphiques roumainscontemporains », Aardenburg (Hollande, 1994); « Kunst in RumĂ€nien Heute », Ludwig Forum(Aachen), 1997 (organisĂ©e en collaboration) ; « Ad hoc » â art roumain contemporain,Budapest (1997); « Exposition de cartographie â cartes anciennes des territoires habitĂ©s par lesRoumains », Lepizig (1998).
Avec lâappui des diffĂ©rentes institutions et O.N.G., la Roumanie a participĂ© aux plusimportantes manifestations internationales des annĂ©es â90, dont: la Biennale de Venise, laBiennale de SÄo Paulo, la Biennale dâart europĂ©en contemporain « Manifesta », la Biennaledâart dâIstanbul... Certes, de telles prĂ©sences sont parfois le rĂ©sultat dâinvitations adressĂ©esdirectement Ă des artistes roumains; câest le cas pour les manifestations oĂč il ne sâagit pas desĂ©lections nationales Ă des expositions auxquelles la Roumanie est un participant traditionnel,
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mais de festivals dont les organisateurs font appel Ă des artistes de diffĂ©rentes nationalitĂ©s,artistes connus grĂące Ă un « curriculum vitae » significatif pour ce qui est de leur prĂ©sence Ă des manifestations intenationales, Ă des visites de documentation, Ă une circulation normale delâinformation...
Afin de donner plus de poids Ă la participation roumaine sur la scĂšne artistiqueinternationale et dâoffrir â par la logistique et le support financier â Ă lâart roumain des chancesĂ©gales de sâaffirmer ( la qualitĂ© esthĂ©tique et culturelle Ă©tant, cela va de soi, assurĂ©e) dans lacompĂ©tition avec celui dâautres pays, il sâimpose dâamplifier et de concerter nos efforts, denous engager sur un front plus large de projets internationaux...
1.4 La mise en valeur de lâoeuvre des artistes roumains
Dans les annĂ©es du totalitarisme et surtout au cours des trois dĂ©cennies qui ont prĂ©cĂ©dĂ©la rĂ©volution de 1989, nombre dâartistes de Roumanie ont choisi lâ(auto)exil, devenant unepartie de ce quâon a nommĂ© « la diaspora roumaine ». AprĂšs le renversement du rĂ©gimeCeauescu, beaucoup dâentre eux ont repris les relations avec leur pays dâorigine. Ils sont revenus avec des expositions personnelles, ont recommencĂ© Ă ĂȘtre prĂ©sentĂ©s dans lesmanifestations collectives internes et Ă nous reprĂ©senter dans des manifestationsinternationales. Ă ce jour, ils sâintĂšgrent plutĂŽt dans le phĂ©nomĂšne appelĂ© par Achille BonitoOliva (en sa qualitĂ© dâorganisateur â curator â de la Biennale de Venise de 1993) ânomadismeâculturel: il sâagit de libre mouvement du crĂ©ateur Ă travers le monde, son oeuvre se constituant Ă des moments et dans des lieux divers, en fonction de ses prioritĂ©s dans ces situations-lĂ .
Les artistes roumains en question ne cessent dâĂȘtre reprĂ©sentatifs de notre culturenâimporte oĂč dans le monde. Ils se sont rĂ©intĂ©grĂ©s dans notre circuit dâexpositions, dans lemouvement dâaffirmation de lâart roumain sur le plan international, ils se trouvent dans la zonedâintĂ©rĂȘt de nos critiques de spĂ©cialitĂ©.
Le phĂ©nomĂšne a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© dĂšs le dĂ©but des annĂ©es â90 et il ne cesse de sâamplifier.Les artistes roumains Ă©tablis Ă lâĂ©tranger regagnent leur place dans lâhistoire de notre art contemporain, ce que la censure communiste dâavant dĂ©cembre 1989 rendait impossible. Ilconvient dâajouter quâil y a aussi des artistes qui ont choisi de vivre dans dâautres pays aprĂšs1989 ou bien quâils partagent leur existence entre la Roumanie et leur nouvelle rĂ©sidence; leuroeuvre appartient Ă lâhorizon spirituel roumain aussi bien quâĂ dâautres horizons. Dans lesouvrages historiques, critiques, thĂ©oriques et de spĂ©cialitĂ©, la nuisible distinction entre lescrĂ©ateurs rĂ©sidant dans leur pays dâorigine et ceux rĂ©sidant ailleurs nâest plus de mise.
Le programme dâexpositions rĂ©alisĂ©es par les musĂ©es, par dâautres institutions dâĂtat ou par des O.N.G. qui prĂ©sentent notre art contemporain au public dâici ou dâailleurs comprendaussi des expositions personnelles dâartistes rĂ©sidant ailleurs, tout comme leur prĂ©sence dansdes manifestations de groupe. Le M.N.A.R., par exemple, a organisĂ© les expositionspersonnelles de Ingo Glass (1996) et de Paul Neagu (1997). La section dâart du MusĂ©e du Banat â Timioara a Ă©galement inclus dans la rĂ©trospective de la nĂ©o-avangarde de Timioarades annĂ©es â60 â â70 (1991) des personnalitĂ©s qui ne vivent plus en Roumanie; elle a aussiorganisĂ© les expositions de Diet Sayles (1993), de Peter Jacobi (1994), de Bate Marianov (1998). Le MusĂ©e dâArt de ConstanĆŁa a acueilli lâexposition personnelle de PatriciuMateescu (1995). LâO.N.D.E.A. a organisĂ© les expositions personnelles de Doru Covrig et de RomanCotoman (1996). Souhaitant dâoffrir et de rĂ©cupĂ©rer pour le public la dimension globale delâart roumain contemporain, la grande exposition « Experiment â lâart roumain dâaprĂšs 1960 »,constituĂ©e en 1996 en tant quâexposition annuelle du Centre Soros pour lâArt Contemporain(C.S.A.C.), incluait dans son discours musĂ©ologique plusieurs auteurs rĂ©sidant Ă lâĂ©tranger.
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LâU.A.P., Ă son tour, accueille dans des galeries des expositions portant les signatures decrĂ©ateurs vivant hors du pays, tels que Christian Paraschiv, et accorde des prix Ă leurs oeuvres,comme ce fut le cas de Dan MihÄlĆŁianu en 1996. Pour ce qui est de la participation Ă desmanifestations internationales, il convient de rappeler celle de Horia Damian Ă la Biennale deVenise en 1993 ou la prĂ©sence de George Apostu (dĂ©cĂ©dĂ© en 1980), de tefan Bertolan, deRoman Cotosman, de Doru Covrig, de Paul Neagu et de Ion Nicodim, ce dernier rĂ©sidant enFrance et en Roumanie, Ă lâexposition roumaine de groupe lors de cette mĂȘme Biennale en1995.
Câest bien rĂ©confortant de voir que la vie intellectuelle et artistique roumaine comptedes reprĂ©sentants et des « ambassadeurs » rĂ©pandus dans le monde entier et que nousconstituons, de ce point de vue, une force sur la carte mondiale de la culture.
1.5 Expositions dâart Ă©tranger en Roumanie
Il sâagit dâune importante composante de nos programmes concernant les arts visuels,mais nous nâallons pas nous y attarder, vu les buts diffĂ©rents de cette Ă©tude. Si nous lâavonsintĂ©grĂ©e, câest uniquement pour faire voir, une fois de plus, que les relations culturelles aveclâĂ©tranger font partie du « mĂ©tabolisme de lâorganisme » de la spiritualitĂ© roumaine actuelle.Toute culture vit et se dĂ©veloppe grĂące aussi aux rapports avec dâautres cultures â phĂ©nomĂšnequi est de nos jours plus important que jamais, car câest ensemble que nous voulons Ă©difier « levillage global » dont parlaitMcLuhan.
Nous accueillons toujours plus dâexpositions provenant de nos partenaires Ă©trangers,manifestations marquĂ©es par la prĂ©sence dâoeuvres toujours plus importantes. NousconsidĂ©rons pourtant quâil convient dâintensifier ces collaborations, solliciter la prĂ©senceconstante en Roumanie des personnalitĂ©s et dâexpositions prestigieuses â en y faisant lesinvestissements nĂ©cessaires -, car nos artistes et notre public ont besoin de la confrontationdirecte avec des repĂšres essentiels de la culture contemporaine.Dâune part, la soifdâinformation est toujours grande, dâautre part, il va de soi que, si le dialogue sâengage avec lesniveaux supĂ©rieurs de la spiritualitĂ© dâautres pays, les bĂ©nĂ©fices sont dâautant plusconsidĂ©rables, ce Ă quoi sâajoute le fait que lâaccueil de telles manifestations hausse Ă la fois leprestige du ârĂ©cepteurâ.
Nous nous sommes astreints Ă nâoffrir en ce qui suit que quelques exemples de cephĂ©nomĂšne, mais il convient dây mentionner le significatif soutien accordĂ© par les ambassadesĂ©trangĂšres et les institutions de culture fonctionnant en Roumanie: au M..N.A.R., lesexpositions âErnst Barlachâ (1990), âJapon â Yokohama, gravure contemporaineâ (1992), âlesarts graphiques des annĂ©es â80 en R.F. dâAllemagneâ (1992), âParis â Tour Eiffel â (1993), âArt danois des derniĂšres 25 annĂ©es â (1995) et âLes journĂ©es de la culture slovaqueâ (1997); au MusĂ©e dâArt de Braov: les expositions âSalvador Dali â (1991), âVasarely â (1991), âMax Ernstâ (1992), âAlbin Brunovschi â Slovaquieâ (1997), âPop-Artâ â de la collection Dr Heinz Ess, Allemagne (1997); Ă lâO.N.D.E.A., les expositions âArtistes contemporains de Hongrieâ(1990), âArts graphiques en Ecosseâ (1991), (exposition prĂ©sentĂ©e aussi en province),âLâaffiche polonaiseâ (1992), â12 graveurs suĂ©doisâ (1992), âMihail Grecuâ de la RĂ©publiquede Moldavie (1994), âPeter Blakeâ (1995), âAnthony Gormleyâ (1995), âEl Kazovsziyâ,Hongrie (1995), âOscar Hermanâ, Croatie (1996), âJanos Szirtesâ, Hongrie (1997), âAlfredKaufmannâ, Etats Unis (1997) et Rossana B. Meniscalchiâ, Italie (1997). Les relationsextĂ©rieures de lâU.A.P. ont fait venir en Roumanie, sur cette voie aussi, des expositions delâĂ©tranger.
Il faut y ajouter que lâactivitĂ© de certains Centres culturels Ă©trangers fonctionnant Ă Bucarest comprend aussi lâorganisation, dans leurs propres espaces, dâexpositions venues de
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leurs pays, tout comme lâaccueil de manifestations roumaines, ce qui a conduit Ă lâintĂ©grationde ces espaces dans le paysage bucarestois des salles dâexposition.
1.6 Suggestions pour lâavenir
Certaines remarques et suggestions formulées dans les chapitres précédents en sont déjà inauguré ce dernier.
La valorisation de lâart roumain contemporain ne saurait se rĂ©aliser de façon efficace, Ă des standards vraiment comparables avec ceux internationaux, que par des investissementsbeaucoup plus substantiels que ceux dâaujourdâhui.
Les pourcentages budgĂ©taires allouĂ©s aux musĂ©es au bĂ©nĂ©fices de lâart contemporain,tels quâils sont mentionnĂ©s au chapitre I.1., en sont Ă©loquents.
La concentration des efforts visant Ă la conservation musĂ©ologique spĂ©cialisĂ©e de lâart contemporain est elle aussi une prioritĂ© nationale. On ne saurait accepter lâidĂ©e de ne pas avoir(au moins) un musĂ©e dâart moderne et contemporain. Une fois constituĂ©, celui-ci ne devrait passe rĂ©sumer Ă thĂ©sauriser les objets dâart roumain (voire international) des derniĂšres dĂ©cennies(pour ne plus parler de lâextension de lâoption patrimoniale Ă lâintervalle de lâentre-deux-guerres ou mĂȘme au XX-e siĂšcle tout entier); il conviendrait quâun tel musĂ©e fonctionne en tant quâinstitution âvivanteâ, avec un programme actif dâexpositions temporaires, avec unĂ©chelonnement soutenu des acquisitions, avec lâorganisation de manifestations complexesconcernant tous les langages de lâart contemporain et susceptible dâattirer un public toujoursplus nombreux. Une telle institution devrait bĂ©nĂ©ficier dâune riche base documentaire, dâuneconstante disponibilitĂ© de dĂ©veloppement; elle devrait se connecter (utilisant toutes les facilitĂ©stechnologiques actuelles) aux principaux rĂ©seaux internationaux dâinformation, cultiverintensĂ©ment lâinformation mutuelle et la collaboration avec les institutions similairesĂ©trangĂšres.
Une amplifications des relations avec lâĂ©tranger serait dĂ©sirable au niveau desinstitutions subordonnĂ©es au ministĂšre de la Culture; cela aurait des rĂ©sultats bĂ©nĂ©fiques quant Ă lâaugmentation du nombre des expositions roumaines Ă lâĂ©tranger, tout comme une prĂ©senceplus soutenue (de tous les points de vue) aux manifestations internationales. Les programmesdâexpositions pourraient acquĂ©rir plus de qualitĂ© par des concours de projets grĂące auxquels onaccorderait plus de chances aux expositions dâauteur, dâ âidĂ©eâ, confiĂ©es Ă des critiques dâart, Ă des curators en voie de formation. Ă cette fin, il est souhaitable de solliciter aux instancesinternationales spĂ©cialisĂ©es un plus grand nombre de bourses destinĂ©es Ă des Ă©tudesapprofondies de spĂ©cialisation, tout comme le dĂ©ploiement dâune stratĂ©gie similaire dans lepays.
Le dĂ©veloppement du marchĂ© intĂ©rieur dâart, avec des repĂšres multiples et concurrentiels, la constitution dâun systĂšme de cotes compatibles avec ceux de lâextĂ©rieur, lelancement de lâart roumain contemporain sur le marchĂ© international dâart reprĂ©senterait desstimulants non nĂ©gligeables. Il faudrait â et câest lĂ une exigence prioritaire â que la loi desdroits dâauteur, Ă©ventuellement amĂ©liorĂ©e â soit appliquĂ©e avec une normale rigueur. Il est Ă souhaiter que lâĂtat amplifie les acquisitions dâart contemporain (le standing de nos artistes est,en gĂ©nĂ©ral, modeste, voire moins que modeste).
Certes, il nâest pas facile dâatteindre tous ces paramĂštres dans les actuelles conditions,vu que la Roumanie traverse de maints points de vue une Ă©tape difficile. Notre culture produit des valeurs, ce dont on a fait dĂ©jĂ la preuve, mĂȘme dans des pĂ©riodes de crise. Mais elle a
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besoin dâĂȘtre soutenue sur le plan matĂ©riel, Ă commencer par ses crĂ©ateurs, car ce sont eux quiproduisent ces valeurs spirituelles qui, en derniĂšre instance, peuvent se transformer en valeursmatĂ©rielles; ce serait lĂ la consĂ©quence dâune politique culturelle rĂ©aliste, actualisĂ©e, stimulant la libre initiative et accordant des facilitĂ©s Ă toutes les institutions et organisations engagĂ©esdans lâeffort de promouvoir lâart roumain contemporain. Dans ce contexte, il sâimposedâenvisager Ă©galement les programmes, les visĂ©es de certains musĂ©es de Roumanie, leur dĂ©sirdâamplifier le patrimoine dâart contemporain, de multiplier les manifestations dans ce domaine,dâintensifier les relations avec les institutions homologues de lâĂ©tranger, de consolider le fondsdocumentaire et de publier plusieurs catalogues et ouvrages de spĂ©cialitĂ©.
2. Quelques donnĂ©es et considĂ©rations sur le marchĂ© dâart en Roumanie
Le marchĂ© dâart est un domaine en voie de se rĂ©former en Roumanie aprĂšs dĂ©cembre1989. PhĂ©nomĂšne normal Ă lâĂ©poque dâavant lâinstauration de la dictature communiste, il a Ă©tĂ©anĂ©anti dans son dĂ©veloppement naturel pendant plus de quarante ans aprĂšs la seconde guerremondiale. Les annĂ©es â90 tĂ©moignent des efforts de remettre sur pied le commerce dâart enRoumanie et de le rĂ©insĂ©rer sur lâorbite du marchĂ© international. Ce qui nâest pas facile, lavaleur en soi des oeuvres devant ĂȘtre doublĂ©e par la persuasion commerciale.
La lĂ©gislation du domaine nâest pas encore Ă©tablie pour ce qui est des textes, de lacirculation, etc. Il nây a pas encore un systĂšme coordonnĂ© de cotes; les quelques initiativesinstitutionnelles dans cette zone se heurtent Ă de nombreuses difficultĂ©s et se manifestent dâunefaçon chaotique, chacune menĂ©e par lâambition dâimposer son point de vue.
Les nombreux obstacles qui encombrent encore la voie de la transition en Roumanie sereflĂštent aussi dans la nouvelle existence de notre marchĂ© dâart. On manque toujours dâunelĂ©gislation avantageuse du domaine en question et la lĂ©gislation commerciale nâoffre pasencore des dispositions spĂ©cialisĂ©es pour la zone artistique. Ni les galeries dâart, ni les maisonsde vente aux enchĂšres, ni les Ă©ventuels investisseurs ne sont pour le moment encouragĂ©s. DespossibilitĂ©s financiĂšres plutĂŽt modestes portent prĂ©judice Ă un commerce dâart qui se veut vigoureux. La crĂ©ation dâun systĂšme de connexions entre les galeries roumaines et celles delâĂ©tranger traĂźne toujours. Les collectionneurs roumains sont devenus trĂšs peu nombreux et leurpouvoir dâachat ne cesse de baisser. Les investisseurs Ă©trangers sont intĂ©ressĂ©s par lâart roumain, mais, profitant de la situation Ă©conomique prĂ©caire de chez nous, de lâabsence dâunsystĂšme juste de cotes, ils offrent des prix bien en dessous de la valeur des Ćuvres; Ă leur tour,les artistes en quĂȘte de fonds pour leur existence et pour la rĂ©alisation de leurs Ćuvres font deleur mieux pour sâadapter Ă cette conjoncture. Le nombre de ceux qui parviennent Ă vendre Ă un niveau honorable Ă lâĂ©tranger et Ă sâimposer sur le marchĂ© international dâart est rĂ©duit. Unecoordination des stratĂ©gies, une suite des rĂ©glementations lĂ©gislatives, la structuration dâunepolitique Ă mĂȘme de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts des artistes et des galeries dâart, une transparence desopĂ©rations de marchĂ© sâimposent. Il est souhaitable que de nouvelles assise soient posĂ©es au phĂ©nomĂšne en question, en utilisant Ă©galement le modĂšle des marchĂ©s Ă©trangers dâart, Ă unelongue expĂ©rience; en mĂȘme temps, nous nous prononçons pour la formation de nouveaux spĂ©cialistes, y compris Ă lâaide des bourses dâĂ©tudes Ă lâĂ©tranger. Dâune importance vitale est aussi la crĂ©ation et le dĂ©veloppement dâun systĂšme informatique appliquĂ©, connectĂ© aux rĂ©seaux internationaux. La construction dâun systĂšme valable de cotes suppose, entre autres, lapublication pĂ©riodique de catalogues spĂ©cialisĂ©s.
Ă Bucarest et en province il y a peu de galeries de vente â effectivement entraĂźnĂ©esdans le marchĂ© dâart â ou de maisons de vente aux enchĂšres (certaines dâentre elles ayant uneexistence Ă©phĂ©mĂšre, peu susceptibles quâelles sont de rĂ©sister aux aspĂ©ritĂ©s et aux fluctuationsdu systĂšme Ă©conomique). LâU.A.P. dispose dâun tel rĂ©seau de galeries, constituant pour elle
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une source de revenus, mais les bĂ©nĂ©fices nâen sont guĂšre significatifs, Ă cause des carencessignalĂ©es plus haut.
La Fondation Culturelle âDominus Z Artâ â Bucarest, sous le sigle de laquellefonctionnent les galeries âDominusâ et âDominus Z Artâ, est active dĂšs le dĂ©but des annĂ©esâ90, mais elle rĂ©siste de plus en plus malaisĂ©ment aux vicissitudes Ă©conomiques et financiĂšresqui touchent lâensemble de la sociĂ©tĂ© roumaine et provoquent la stagnation du marchĂ© dâart.Les galeries mentionnĂ©es appliquent de façon prioritaire le rĂ©gime de consignation, plusopportun dans le contexte actuel, et plus rarement celui dâachat-revente avec profit. Les ĆuvreslancĂ©es sur le marchĂ© appartiennent aux domaines de la peinture, de la sculpture (artistesroumains en vie, Ă quelques exceptions prĂšs) et de la gravure. 90% des acheteurs sont desĂ©trangers et seulement 10% des Roumains. On a essayĂ© dâĂ©tablir un systĂšme judicieux de cotes.Les artistes nâont pas acceptĂ© des contrats avec clause dâexclusivitĂ© car les pressions dâordreĂ©conomique les poussent vers dâautres partenaires aussi. Ajoutons que la Fondation âDominusZ Artâ, intĂ©ressĂ©e entre autres Ă soutenir les jeunes artistes (lâeffort de lancer certains auteurssur le marchĂ© sâest avĂ©rĂ© prĂ©maturĂ©), a pris lâinitiative dâorganiser des concours dotĂ©s de prix destinĂ©s aux jeunes peintres et graveurs; ces concours sont annuels et dâautres sponsors y sont Ă©galement entraĂźnĂ©s.
La Maison de vente aux enchĂšres âAlisâ â Bucarest, fondĂ©e en 1990, lâune des raresmaisons ayant rĂ©sistĂ© pendant cette dĂ©cennie, a gagnĂ© en prestige par sa constance et a attirĂ©diffĂ©rents collectionneurs. Lâun de ces principaux attraits est la vente aux enchĂšres dâouvragesde peinture et de sculpture, ce qui a permis de rĂ©insĂ©rer dans le circuit du marchĂ© dâart dâimportants artistes roumains de lâentre-deux-guerres; la nouvelle crĂ©ation nâest pas laissĂ©e decĂŽtĂ©, mais la Maison âAlisâ, qui ont lieu une fois toutes les deux semaines, comprennent:montres-bijoux, objets en argent, cĂ©ramiques-verreries-porcelaines, objets dâart graphique,icĂŽnes-objets de culte, mobilier, objets divers. Tout rĂ©cemment, âAlisâ est parvenue Ă entrerdans lâun des catalogues internationaux des ventes. Le chiffre dâaffaires en a pourtant diminuĂ©derniĂšrement, influencĂ© par la situation Ă©conomique gĂ©nĂ©rale. On ressent Ă la fois lâabsencedâune lĂ©gislation adĂ©quate et susceptible de stimuler ce domaine du marchĂ© dâart.
VI. INTERCULTURALITE ET CULTURE DES MINORITES
1. Communautés ethniques en Roumanie
Selon les donnĂ©es du dernier recensement (1992), plus de 10% des citoyens roumainsappartiennent Ă une minoritĂ© nationale. Il y a actuellement un nombre de 17 minoritĂ©sreconnues officiellement. Il sâagit de populations ayant vĂ©cu sur le territoire de la Roumaniedepuis plusieurs siĂšcles qui ont parfois marque de maniĂšre significative la culture et lacivilisation de plusieurs rĂ©gions roumaines.
En fonction de leur Ă©volution dĂ©mographique Ă travers lâhistoire rĂ©cente du pays, onpeut partager ces minoritĂ©s en plusieurs catĂ©gories:
- les Allemands et les Juifs - des minoritĂ©s autre fois trĂšs nombreuses, qui ont eu unecontribution importante au dĂ©veloppement social, Ă©conomique et culturel de la sociĂ©tĂ©roumaine, mais dont le nombre est beaucoup plus rĂ©duit Ă lâheure actuelle Ă cause desĂ©migrations vers leur pays dâorigine.
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- les Hongrois - une minorité forte qui regroupe plus de 7% de la population et qui, danscertaines zones de la Transylvanie est majoritaire.
- les Albanais, les Arméniens, les Bulgares, les Croates, les Grecques, les Italiens, les Polonais,les Russes, les Serbes, les Slovaques, les TchÚques, les Turques, les Tatars, les Ukrainiens - desminorités relativement faibles comptant de quelques milliers à quelques dizaines de milliers depersonnes parfois concentrées dans certaines régions et qui luttent pour garder leur identité
- les RRromes (Tsiganes) - une minoritĂ© dont le nombre est estimĂ© de 400. 000 Ă plus de1.500.000 personnes et qui, au long de lâhistoire a du faire face Ă des politiques demarginalisation, de rejet ou dâassimilation forcĂ©e, se trouvant aujourdâhui en plein processus derestructuration identitaire et dâaffirmation en tant que minoritĂ© nationale.
Dans plusieurs rĂ©gions de la Roumanie, comme le Banat, certaines rĂ©gions de laTransylvanie ou de la Dobroudgia, la coexistence sur un mĂȘme territoire de plusieurs groupesethniques a dĂ©terminĂ© lâapparition de nombreuses influences rĂ©ciproques et interfĂ©rencesculturelles, ainsi que lâinstauration dâun climat de tolĂ©rance et respect mutuel de lâidentitĂ© delâautre. Cela fait quâon peut parler dans ces rĂ©gions, non seulement de communautĂ©s dont lecaractĂšre multiculturel est respectĂ©, mais aussi dâune interculturalitĂ© vĂ©cue, qui suppose, Ă cĂŽtĂ©de considĂ©rer la diversitĂ© culturelle comme une richesse, une constante communication et desĂ©changes sur tous les plans.
La situation des minorités avant 1989
Dans un premier temps, le rĂ©gime communiste roumain avait accordĂ© certains droitsaux minoritĂ©s ethniques les plus nombreuses, en vue de garder de bonnes relations avec lespays voisins et ensuite de prĂ©senter une image favorable sur le plan international. Ces droits,qui comprenaient lâĂ©ducation dans les langues des minoritĂ©s, des institutions de culture, desjournaux, des Ă©missions de radio et de tĂ©lĂ©vision dans ces langues, Ă©taient nĂ©anmoins limitĂ©spar le contrĂŽle exercĂ© par le Parti Communiste sur lâensemble de la vie sociale du pays.Lâexception la plus importante est constituĂ©e par les RRromes (Tsiganes) qui, malgrĂ© leurnombre significatif, nâont pas Ă©tĂ© reconnus en tant que minoritĂ© et ont Ă©tĂ© dĂ©couragĂ©s par lesautoritĂ©s de prĂ©server leur identitĂ© culturelle.
Dans la pĂ©riode suivante, et plus particuliĂšrement Ă partir des annĂ©es 80, le rĂ©gime au pouvoir sâoriente de plus en plus vers une idĂ©ologie nationaliste qui tend Ă rĂ©duire la visibilitĂ©sociale et le rĂŽle des minoritĂ©s. Cela se traduit, entre autres, par la rĂ©duction du nombre despublications dans les langues des minoritĂ©s et par lâĂ©limination des Ă©missions de radio et detĂ©lĂ©vision pour les minoritĂ©s, dans le contexte gĂ©nĂ©ral de crise dans ce domaine. Cette tendanceest Ă©galement reflĂ©tĂ©e dans le changement de lâappellation officielle des minoritĂ©s: on passe denationalitĂ©s cohabitantes aux Roumains de nationalitĂ© hongroise, allemande, serbe, tchĂšque et slovaque etc.
Câest dans cette pĂ©riode que commence une forte vague d'Ă©migrations des Allemandeset des Juifs vers lâAllemagne et respectivement, lâIsrael. On assiste Ă la mĂȘme Ă©poque Ă unepolitique gĂ©nĂ©rale, non dĂ©clarĂ©e publiquement, dâassimilation forcĂ©e des RRromes(Tsiganes).Ces phĂ©nomĂšnes sociaux ont eu sans doute une importante influence nĂ©gative sur ledĂ©veloppement culturel des minoritĂ©s.
Les communautés ethniques entre 1990 et 1996
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Un changement radical sur le plan de la vie culturelle des minoritĂ©s nationales sâest produit Ă partir de 1990, dans le contexte de la dĂ©mocratisation de la sociĂ©tĂ© roumaine. Câestseulement Ă cette Ă©poque que la libertĂ© dâexpression et la libertĂ© dâassociation sont devenuespleinement valables et ont pu contribuer de maniĂšre importante Ă la prĂ©servation et au dĂ©veloppement de l'identitĂ© culturelle des minoritĂ©s vivant en Roumanie.
Une premiÚre conséquence a été donc, dans ce sens, la constitution des organisationsreprésentant les différentes minorités. Une partie de ces organisations ont été représentées déjà dans les premiÚres structures législatives établies en 1990.
Câest avec la nouvelle Constitution, adoptĂ©e en 1992, quâon peut parler dâunereconnaissance des minoritĂ©s nationales et de leurs droits. La Constitution de la Roumaniegarantit les droits de lâhomme et les droits des minoritĂ©s nationales de prĂ©server leur identitĂ©culturelle. Il est important de souligner aussi que la Constitution affirme la prĂ©Ă©minence de lalĂ©gislation internationale sur la lĂ©gislation interne ce qui fait que toute Ă©volution sur ce planconcernant les droits des minoritĂ©s est automatiquement appliquĂ©e en Roumanie.
Un forum des organisations des minoritĂ©s a Ă©galement Ă©tĂ© crĂ©Ă©: le Conseil desMinoritĂ©s Nationales. Cet organisme est directement impliquĂ© dans les dĂ©cisions sur larĂ©partition des fonds du budget destinĂ©s aux minoritĂ©s et dans la rĂ©daction des propositionslĂ©gislatives concernant les minoritĂ©s. Il rĂ©unit les reprĂ©sentants des organisations des citoyensappartenant aux minoritĂ©s nationales en Roumanie trois personnes dĂ©signĂ©es par chacune desorganisations, Ă condition que celles-ci soient reprĂ©sentĂ©es au Parlement. Le Conseil desMinoritĂ©s Nationales inclut aussi les organisations des minoritĂ©s fondĂ©es avant le 27 septembre1992, ayant participe ou non aux Ă©lections, mais qui nâont pas obtenu le nombre de voix nĂ©cessaire pour un mandat Ă l'AssemblĂ©e.
Dâautres progrĂšs importants ont Ă©tĂ© faits dans cette pĂ©riode en relation avec lesminoritĂ©s et leurs droits. Ainsi, le TraitĂ© de base entre la Roumanie et la Hongrie, signĂ© Ă Timisoara en septembre 1996, inclut aussi la recommandation 1201 de l'AssemblĂ©eParlementaire du Conseil de lâEurope. De mĂȘme, la Roumanie a signĂ© la Convention cadrepour la protection des minoritĂ©s nationales.
Les organisations des citoyens appartenant aux minorités :
LâUnion culturelle des AlbanaisLâUnion des ArmĂ©niensLa CommunautĂ© BRATSTVO des BulgaresLâUnion des CroatesLâUnion hellĂ©niqueLa FĂ©dĂ©ration des CommunautĂ©s de JuifsLe Forum dĂ©mocrate des AllemandsLa CommunautĂ© italienneLâUnion dĂ©mocratique MagyareLâUnion des Polonais Dom PolskiLe Parti des RRromesLa CommunautĂ© des Russes LipoveniLâUnion dĂ©mocratique des SerbesLâUnion dĂ©mocratique des Slovaques et des TchĂšquesLâUnion dĂ©mocratique des Tatars Turco - MusulmansLâUnion dĂ©mocratique TurcqueLâUnion des Ukrainiens
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Dans le cas de quelques minoritĂ©s il y a plusieurs associations qui fonctionnent, soit indĂ©pendamment, soit dans le cadre dâune union ou une fĂ©dĂ©ration.
MINORITE NOMBREDâASSOCIATIONS
MINORITE NOMBREDâASSOCIATIONS
hongroise 303 rrome Plus de 70allemande 16 turque - tatare 3juive 2
La situation aprĂšs 1996
Sur le plan politique, les Ă©lections de 1996 ont dĂ©terminĂ© la formation dâungouvernement soutenu par une coalition qui inclut lâUnion DĂ©mocratique Magyare. Cela fait quâun nombre important de reprĂ©sentants de la minoritĂ© hongroise ont accĂ©dĂ© Ă des positionsdans les structures gouvernementales, y compris aux positions de Ministres et SecrĂ©tairesdâEtat, et cela non seulement en ce qui concerne la gestion des problĂšmes des minoritĂ©s maisaussi dans les domaines d'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
De mĂȘme, une rĂ©organisation des structures gouvernementales responsables pour lagestion des problĂšmes des minoritĂ©s nationales est faite au dĂ©but de 1997.Ainsi, il existe unConseil des MinoritĂ©s nationales du gouvernement, subordonnĂ© directement au Premierministre et dirigĂ© par un ministre. Le Conseil des MinoritĂ©s Nationales garde un rĂŽle consultatifpour toute question concernant les minoritĂ©s et soumet Ă la dĂ©cision du ministre des MinoritĂ©sles propositions de rĂ©partitions des fonds prĂ©vus par la budget de lâEtat pour soutenir lefonctionnement des organisations des minoritĂ©s nationales
Culture, multiculturalité, interculturalité actuellement
Le ministĂšre de la Culture est pleinement impliquĂ©, Ă cĂŽtĂ© du DĂ©partement pour laprotection des MinoritĂ©s nationales et du ministĂšre de lâEducation, dans le soutien offert parlâEtat Ă la prĂ©servation et au dĂ©veloppement de l'identitĂ© des minoritĂ©s nationales de Roumanie.Ainsi, afin de contribuer Ă la gestion des problĂšmes culturels des minoritĂ©s, dans le cadre du ministĂšre de la Culture fonctionne une Direction des MinoritĂ©s Nationales. Cette DirectiondĂ©veloppe un programme ayant comme objectif principal de crĂ©er un cadre permanent,logistique, financier et dâexpertise, pour la sauvegarde, la prĂ©servation, la recherche, la mise envaleur et lâexpression libre du patrimoine culturel qui dĂ©finit l'identitĂ© des diffĂ©rentes groupesminoritaires vivant en Roumanie.
Des activitĂ©s dans plusieurs domaines de la vie culturelle des minoritĂ©s font lâobjet dâunsoutien financier direct du ministĂšre de la Culture, Ă travers la Direction des MinoritĂ©sNationales :
-lâ histoire (recherches et mise en valeur des recherches dans le cadre de confĂ©rences,symposiums, publications, cĂ©lĂ©brations et commĂ©morations d'Ă©vĂ©nements et de personnalitĂ©sliĂ©es au passĂ© des communautĂ©s minoritaires)
-lâ art (camps de crĂ©ation, expositions, concours, symposiums, publications, albums)
- la vie spirituelle, la littĂ©rature, la musique et le thĂ©Ăątre (symposiums, tables rondes, musiqueet thĂ©Ăątre, la publication et lâorganisation de foires du livre, de festivals, de concours et derĂ©sidences de crĂ©ation )
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-l' ethnographie et le folklore (recherche, identification et mise en valeur du folklore, foiresartisanales, expositions, publications)
-le patrimoine mobilier et immobilier (sauvegarde, préservation, conservation, restauration et mise en valeur du patrimoine par des conférences, des symposiums, des expositions et despublications - en partenariat avec la Direction des Musées et des Collections et avec laDirection des Monuments Historiques)
La Direction des Minorités prépare, depuis 1996, une base de données concernant laproblématique des minorités nationales en Roumanie, dans le domaine de la culture. Elle aaussi initié des collaborations et des contacts au niveau international, en accord avec lesDirections des Relations Culturelles Internationales du ministÚre de la Culture et du ministÚredes Affaires EtrangÚres.
Dans la plupart des cas, les projets dâactions et d'Ă©vĂ©nements culturels sont initiĂ©s parles organisations des minoritĂ©s nationales et sont dĂ©veloppĂ©s souvent en partenariat avec desinstitutions de culture, avec les Inspections DĂ©partementales pour la culture et avec dâautresinstitutions, dont notamment, le DĂ©partement pour la Protection des MinoritĂ©s nationales du gouvernement de la Roumanie.
Evolution du nombre de manifestations culturelles concernant les minorités, subventionnéespar la Direction des Minorités nationales du ministÚre de la Culture.
Année 1992-1995 1996 1997 1998Nombrede manifestationsculturelles
200 53 73 131
Financement des activités culturelles des minorités nationales
Sources de financement :
- Direction des MinoritĂ©s nationales du ministĂšre de la Culture- Dâ autres directions du ministĂšre de la Culture- Les Inspectorats DĂ©partementaux pour la culture- Le DĂ©partement pour la Protection des MinoritĂ©s nationales- Les autoritĂ©s locales- Des institutions et des organisations internationales ou provenant des pays dâorigine desminoritĂ©s- Des parrains privĂ©s
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Données sur le budget de la Direction des Minorités nationales du ministÚre de laCulture
Année 1996 1997 1998Subventionsaccordées(mille lei)
173000 +400000augmentation de plusde 150%
1.250.000
Le soutien financier accordĂ© par le ministĂšre de la Culture se situe dâhabitude entre 10 et 50% du budget total dâune action. On a pu constater une augmentation de la contributionprovenant des sources locales pendant les deux derniĂšres annĂ©es. Cela est remarquable, dâunepart, compte tenu du retard de lâadoption par le Parlement de la loi concernant les budgetslocaux qui est censĂ© donner plus de libertĂ© aux autoritĂ©s locales dans la rĂ©partition des fonds,et, dâautre part, du dĂ©clin gĂ©nĂ©ral de lâĂ©conomie roumaine.
En gĂ©nĂ©ral, les Inspectorats DĂ©partementaux pour la Culture ont, dans leur programme,des activitĂ©s adressĂ©es aux minoritĂ©s nationales. Toutefois, dans le cas de 12 dĂ©partements, ilnây a aucune action de ce type qui soit soutenue, malgrĂ© la prĂ©sence dâun nombre significatifde citoyens appartenant aux minoritĂ©s. Il sâagit plus particuliĂšrement des dĂ©partements situĂ©sau sud de la Roumanie, oĂč la grande partie des minoritaires sont des Rromes (Tsiganes).CelareflĂšte une situation plus gĂ©nĂ©rale, moins Ă©vidente peut-ĂȘtre dans dâautres rĂ©gions: un nombreencore restreint dâactivitĂ©s impliquant les Rromes (Tsiganes) ou dĂ©diĂ©es Ă leur culture, parrapport au nombre des membres de cette minoritĂ©. Certes, la situation a de fortes racineshistoriques et demande d'ĂȘtre dĂ©passĂ©e par une collaboration des autoritĂ©s culturelles avec lesorganisations des Rromes (Tsiganes).
Les institutions culturelles des minorités
En Roumanie fonctionnent actuellement 17 institutions artistiques professionnelles desminoritĂ©s nationales, dont 3 subventionnĂ©es directement par le ministĂšre de la Culture. Il est Ă noter que Timisoara est la seule ville en Europe avec trois thĂ©Ăątres dâEtat, en trois languesdiffĂ©rentes: le roumain, le hongrois et lâallemand.
TYPE DâINSTITUTION MINORITE VILLES NOMBRE
Théùtres subventionnés par leministÚre de la Culture
hongroise Cluj-NapocaTargu-Mures
2
Théùtres subventionnés par lesautorités locales
hongroise Sf.GheorgheSatu MareOradeaTimisoara
4
allemande SibiuTimisoara
2
juive Bucarest 1Théùtre d'Opéra subventionnépar le ministÚre de la Culture
hongroise Cluj-Napoca 1
Théùtre de marionnettessubventionné par les autoritéslocales
hongroise OradeaCluj-NapocaTargu-Mures
3
allemande Sibiu 1
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Ensembles artistiquesprofessionnels
hongroise Targu MuresMiercurea CiucSf.Gheorghe
3
A cÎté de ces théùtres et ensembles artistiques professionnels, plusieurs autres groupes et ensembles fonctionnent sur le plan local:
MINORITE NOMBRE1.hongroise 1002.rrome (tsigane) plus de 1003.allemande 434.ukrainiennes 225.serbe 146.juive 117.tchÚque et slovaque 88.russe 79.bulgare 610.polonaise 511.albanaise 412.croate 313.grecque 314.turque-tatare 315.arménienne 216.italienne 1
Vu la diversitĂ© des contextes locaux, ainsi que le spĂ©cifique des institutions concernĂ©es,il est difficile de faire une Ă©valuation globale de celles-ci. Afin dâoffrir une image sur lefonctionnement et les politiques de ces institutions, nous avons choisi de prĂ©senter briĂšvement deux des institutions de spectacle subventionnĂ©es directement par le ministĂšre de la Culture.
Le ThĂ©Ăątre Hongrois dâEtat et l'OpĂ©ra Hongrois de Cluj-Napoca
Les racines du ThĂ©Ăątre Hongrois de Cluj-Napoca se retrouvent dans les prĂ©occupationspour la culture et le thĂ©Ăątre des nobles de la Transylvanie Ă partir de la fin du XVII-e siĂšcle.Une Compagnie de ThĂ©Ăątre des nobles hongrois est constituĂ©e en 1972.De mĂȘme. laCompagnie Hongroise de thĂ©Ăątre opĂ©ra de Cluj-Napoca date dâil y a plus de 150 ans.Evidemment, l'Ă©volution du ThĂ©Ăątre et de l'OpĂ©ra hongrois de Cluj-Napoca a Ă©tĂ© soumise aux bouleversements qui ont affectĂ© lâhistoire de la Transylvanie et de la Roumanie mais on peut parler dâune continuitĂ© de l'activitĂ© thĂ©Ăątrale en hongrois Ă Cluj-Napoca, jusquâĂ nos jours.
Actuellement, les spectacles de théùtre se déroulent en hongrois, mais pour lespremiÚres une traduction simultanée en roumain est aussi disponible. Malheureusement, cesystÚme ne fonctionne pas pour les autres représentations.
Lors des vingt derniĂšres annĂ©es, deux grandes directions peuvent ĂȘtre observĂ©es dans lerĂ©pertoire du thĂ©Ăątre: une classique et une autre moderne. Le rĂ©gime communiste avait imposĂ©aussi dans le rĂ©pertoire des piĂšces classiques roumaines. La tendance moderne domineactuellement et le rĂ©pertoire est construit autour des piĂšces des auteurs de la Hongrie. DemĂȘme, le rĂ©pertoire de lâOpĂ©ra contient une diversitĂ© de styles, mais le nombre de spectaclesdes auteurs hongrois a augmentĂ© pendant les derniĂšres annĂ©es. Les deux institutionsfonctionnent dans le mĂȘme bĂątiment et partagent la mĂȘme salle.
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Plusieurs Ă©volutions rĂ©centes sont valables tant pour le thĂ©Ăątre que pour lâOpĂ©ra:
AprĂšs 1990, lâautonomie totale dans le choix du rĂ©pertoire est assurĂ©e.
Les relations et les Ă©changes avec la Hongrie sont devenues trĂšs nombreuses. CesĂ©changes concernent des tournĂ©es du ThĂ©Ăątre et de lâOpĂ©ra de Cluj - Napoca en Hongrie, laprĂ©sence des troupes hongroises Ă Cluj-Napoca, mais aussi des Ă©changes dâexpĂ©rience entre lesacteurs, les metteurs en scĂšne et les scĂ©nographes.
Le public des spectacles donnés à Cluj - Napoca est constitué quasi - exclusivement demembres de la minorité hongroise. Des tournées sont faits également dans les régions de laTransylvanie avec une population hongroise importante.
En gĂ©nĂ©ral, les problĂšmes dâordre financier auxquels sont confrontĂ©es les autresinstitutions de spectacle de Roumanie restent valables pour les institutions des minoritĂ©snationales, ces institutions faisant partie du mĂȘme systĂšme de financement.
Dâautres institutions de culture fonctionnent Ă©galement avec lâappui du ministĂšre de laCulture, des autoritĂ©s locales et rĂ©gionales et des organisations des minoritĂ©s. Il sâagit desmusĂ©es et des maisons mĂ©morielles des personnalitĂ©s appartenant aux minoritĂ©s
Musées Maisonsmémorielles
HONGROISE 12 (avec 7 filiales) 17
ALLEMANDE 5 6ARMENIENNE 1JUIVE 1 1SERBE 1 1TURCO-TATARE 3 -
A cela sâajoutent plusieurs musĂ©es gĂ©rĂ©s par les institutions religieuses, qui reflĂštent lepatrimoine religieux spĂ©cifique Ă plusieurs minoritĂ©s. De nombreuses objets de patrimoinetĂ©moignant de la culture des minoritĂ©s se retrouvent Ă©galement dans les collections des musĂ©esde toute catĂ©gorie, Ă travers le pays.
Du point de vue du financement, de lâĂ©volution du budget, de la structure du personnelet de sa rĂ©munĂ©ration, les institutions culturelles des minoritĂ©s gardent, en lignes gĂ©nĂ©rales, lesmĂȘmes caractĂ©ristiques que les autres institutions culturelles subventionnĂ©es par le ministĂšre dela Culture ou par les autoritĂ©s locales.
Les publications des minorités
Un Ă©lĂ©ment important pour le maintien de la conscience de lâappartenance Ă un groupeminoritaire et pour le dĂ©veloppement culturel de ce groupe est constituĂ© par lâexistence et lâaccessibilitĂ© de publications dans la langue de cette minoritĂ© ou de publications sur la vie et laculture de celle-ci.
Chacune des 17 minorités reconnues en Roumanie a au moins une publicationpériodique dont le financement est assuré par le Département pour la Protection des MinoritésNationales. Une partie de ces publications sont bilingues et leur distribution se fait à travers lesorganisations des minorités. De plus, les minorités importantes ont des publications
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pĂ©riodiques y compris des journaux, dont le financement est assurĂ© aussi par dâautres sources.Il sâagit des publications, notamment en hongrois, qui utilisent le systĂšme de distributionhabituel de la presse.
Plusieurs maisons dâĂ©dition se sont spĂ©cialisĂ©es dans la publication dâouvrages dans leslangues des minoritĂ©s.
-2 maisons dâĂ©dition (Kriterion et Mentor) publient des ouvrages dans les langues desminoritĂ©s en gĂ©nĂ©ral ou des ouvrages se rĂ©fĂ©rant Ă la culture des minoritĂ©s. Elles ont reçu dessubventions du Ministere de la Culture pour de tels ouvrages.
-16 maisons dâĂ©dition publient des ouvrages en hongrois (elles fonctionnent dans des villes dela Transylvanie: ClujâNapoca, Oradea, Sfantu - Gheorghe, Brasov, Miercurea Ciuc)
- une maison dâĂ©dition appartient Ă la communautĂ© juive de Bucarest
- 5 maisons dâĂ©dition publient des ouvrages en allemand, Ă Brasov, Sibiu et Bucarest
- une maison dâĂ©dition appartenant Ă la communautĂ© armĂ©nienne
La promotion de lâinterculturalitĂ©
Il est Ă©vident que le systĂšme lĂ©gislatif et lâorganisation des structures gouvernementalesresponsables pour la culture favorisent la prĂ©servation et le dĂ©veloppement de lâidentitĂ©culturelle des groupes minoritaires. De plus, un soutien financier est accordĂ© par lâEtat, Ă travers plusieurs filiĂšres, au dĂ©veloppement de la vie culturelle des minoritĂ©s.
Mais un dĂ©veloppement isolĂ© des communautĂ©s du point de vue culturel est susceptibledâengendrer des oppositions, des tensions entre ces communautĂ©s et la majoritĂ© et mĂȘme defavoriser la sĂ©grĂ©gation de certaines dâentre elles. Ainsi, afin dâassurer la cohĂ©sion sociale et unclimat de tolĂ©rance au sein de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble, il est souhaitable de stimuler lescontacts, la communication et les Ă©changes entre les diffĂ©rentes communautĂ©s minoritaires et lamajoritĂ©. Cela vient dâailleurs comme une continuation dâune longue tradition de coexistencebasĂ©e sur une permanente communication interculturelle et le respect mutuel des identitĂ©s.
Cette position, quâon peut rĂ©sumer dans lâexpression et la promotion de interculturalitĂ©,a Ă©tĂ© affirmĂ©e publiquement Ă plusieurs reprises par les responsables actuels du Ministere de laCulture. Il est Ă discuter dans quelle mesure elle se traduit par des actions concrĂštes dans lesdiffĂ©rents domaines de la culture et au niveau des institutions. Cela suppose, dâune part, deprendre en compte dans quelle mesure la culture des minoritĂ©s est prĂ©sente dans lâoffreculturelle des institutions qui sont destinĂ©es au public roumain et dâautre part, de voir si lesinstitutions des minoritĂ©s sont ouvertes et accessibles au public roumain. Aussi, il est significatif de prendre en compte Ă cet Ă©gard les collaborations entre les institutions culturellesroumaines et celles appartenant aux minoritĂ©s.
Dans cette perspective, on peut constater une lente Ă©volution favorable aprĂšs1990.Toutefois, lâhĂ©ritage lourd de la pĂ©riode communiste est visible de tous les points de vuementionnĂ©s. Ainsi les institutions de culture roumaines sont restĂ©es en bonne mesure souslâinfluence de la vision ethnocentriste, voire nationaliste, des derniers annĂ©es du communisme.A leur tour, les institutions des minoritĂ©s, se retrouvant finalement libĂ©rĂ©es de la censurecommuniste, ont mis lâaccent le plus souvent sur le renforcement des liens avec les pays
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dâorigine et sur la promotion de la langue et de la culture propre. Cela fait que les partenariatsdes institutions roumaines avec les institutions minoritaires sont restĂ©s trĂšs peu nombreux.
Des exceptions existent et elles sont notables. De plus, une tendance plus forte vers uneperspective interculturelle peut ĂȘtre remarquĂ©e depuis 1997.Parmi les aspects positifs on peut citer:
- la présence explicite des minorités aux événements culturels locaux dans plusieurs villes depresque toutes les régions
- la présence des autres minorités et des groupes artistiques majoritaires aux événementsculturels des communautés minoritaires (par exemple des Allemands du Banat )
- lâinitiation par des institutions ou des organisations des minoritĂ©s, en collaboration avecdâautres institutions, dâĂ©vĂ©nements culturels adressĂ©s Ă lâensemble de la population dâune villeet non pas seulement Ă la communautĂ© minoritaire quâelles reprĂ©sentent.(par exemple La FĂȘtedes Saltimbanques initiĂ©e par le ThĂ©Ăątre Hongrois Ă Timisoara)
- la traduction simultanée aux casques des spectacles des théùtres des minorités.
Il est aussi important de rappeler dans ce contexte le cas spĂ©cial de la minoritĂ© tsigane.Les Tsiganes de Roumanie passent actuellement par un processus difficile de reconstruction deleur propre identitĂ©, beaucoup affectĂ©e par des politiques de marginalisation, de rejet et dâassimilation forcĂ©e. Il sont en train de sâaffirmer pleinement en tant que minoritĂ© nationale,statut qui leur est reconnu officiellement depuis 1990.Dans ces dĂ©marches, la minoritĂ© rom(tsigane) doit surmonter plusieurs handicaps dĂ©terminĂ©s, entre autres, par la situation sociale deces communautĂ©s, par lâabsence dâune culture Ă©crite structurĂ©e et dâinstitutions culturellespropres. Câest pour ces raisons que les autoritĂ©s culturelles et les institutions de cultureroumaines doivent contribuer davantage Ă ce processus en permettant Ă cette minoritĂ©dâoccuper la place quâelle mĂ©rite dans lâensemble de la vie sociale et culturelle de laRoumanie. Des initiatives rĂ©centes ont Ă©tĂ© entreprises dans cette direction par des musĂ©esroumains comme le MusĂ©e du Banat de Timisoara ou le MusĂ©e Astra de Sibiu.
A part les autoritĂ©s et les institutions culturelles, un rĂŽle important dans la promotion delâinterculturalitĂ© commence Ă ĂȘtre jouĂ© par les autoritĂ©s locales et rĂ©gionales. Ainsi, plusieursvilles et dĂ©partements ont soutenu de leurs budget des actions Ă caractĂšre multiculturel. DemĂȘme, des relations culturelles intĂ©ressantes se sont rĂ©cemment dĂ©veloppĂ©es dans le contextede la collaboration trans - frontaliĂšre, par exemple dans le cadre de lâEuro - rĂ©gion Danube âMures â Cris - Tisa.
Le rĂŽle le plus important dans la promotion de lâinterculturalitĂ© a Ă©tĂ© toujours jouĂ© parla sociĂ©tĂ© civile. En effet, ce sont les organisations non -gouvernementales qui ont rĂ©agi le plusrapidement aux tensions interethniques intervenues au dĂ©but des annĂ©es 90 et aux besoins depromouvoir la tolĂ©rance et la communication entre les communautĂ©s, y compris Ă travers laculture.
Plusieurs organisations se sont remarquĂ©es dans ces dĂ©marches de promotion delâinterculturalitĂ©. On peut citer Liga Pro Europa, de Targu Mures, lâInstitut Interculturel deTimisoara et, plus rĂ©cemment, le Centre de Recherches pour les Relations Interethniques enTransylvanie, de Cluj-Napoca.
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LâInstitut interculturel de Timisoara
LâInstitut interculturel de Timisoara, crĂ©Ă© en 1992, est le fruit de la collaboration desreprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile avec les autoritĂ©s roumaines et avec le Conseil de LâEurope. Ilfonctionne en tant quâinstitution non gouvernementale, autonome, son conseil dâadministrationrĂ©unissant des reprĂ©sentants de diffĂ©rentes institutions locales et rĂ©gionales, Ă cĂŽte de ceux dela sociĂ©tĂ© civile. Ses objectifs principaux concernent la promotion de la dimensioninterculturelle, notamment dans les domaines de lâĂ©ducation et de la culture, ainsi que la miseen valeur du climat de tolĂ©rance et de communication interculturelle spĂ©cifique Ă la ville deTimisoara et Ă la rĂ©gion du Banat. Entre 1993 et 1995, lâInstitut Interculturel a Ă©tĂ© impliquĂ©dans les activitĂ©s du projet du Conseil de lâEurope « DĂ©mocratie, droits de lâhomme, minoritĂ©s:les aspects Ă©ducatifs et culturels ». Depuis 1996, lâInstitut coordonne plusieurs projets pilotessoutenus par le Programme des mesures de confiance du Conseil de lâEurope.
Parmi les domaines spĂ©cifiques visĂ©s se trouve aussi la sensibilisation des institutionsde culture au caractĂšre multiculturel de la sociĂ©tĂ© roumaine et la mise en place des actionsbasĂ©es sur le respect mutuel des identitĂ©s de diffĂ©rents groupes culturels. Ainsi, lâun des projetspilotes financĂ©s par le Programme des Mesures de Confiance a comme objectifs de mettre enĂ©vidence, dans plusieurs musĂ©es de Roumanie, le patrimoine culturel des minoritĂ©s et destimuler lâorganisation dans le cadre de ces musĂ©es dâactivitĂ©s adressĂ©es aux jeunes et bassĂ©esur une pĂ©dagogie interculturelle.
Plusieurs fondations, gouvernementales et privĂ©es, ont Ă©galement eu une contributionimportante pour la sensibilisation du public Ă la perspective interculturelle et le soutien desinitiatives allant dans cette direction. Ainsi, la Fondation Culturelle Roumaine a subventionneplusieurs publications liĂ©es a cette question. De mĂȘme, la Fondation pour une SociĂ©tĂ© Ouverte(fondĂ©e et subventionnĂ©e per George Soros ) situe le dĂ©veloppement de la perspectiveinterculturelle parmi ses prioritĂ©s. Elle a soutenu un grand nombre dâinitiatives visant lacommunication interculturelle dans le cadre des programmes interculturels, des programmespour lâart et des programmes pour les Rromes.
Il est Ă©vident que seule une politique culturelle basĂ©e sur les principes delâinterculturalitĂ© peut contribuer Ă la cohĂ©sion et Ă la stabilitĂ© de la sociĂ©tĂ© roumaine.Heureusement, les tendances des autoritĂ©s et de la sociĂ©tĂ© civile convergent dans cettedirection, mais le travail est encore loin dâĂȘtre accompli.
VII. LE PATRIMOINE CULTUREL
Introduction
La société roumaine a enregistré, aprÚs 1989, des profondes mutations sociales,économiques et culturelles. Au niveau culturel, les changements se sont reflétés aussi dans lastructure organisationnelle du ministÚre de la Culture qui a démarré une véritable ouverturevers une politique culturelle européenne.
La protection du patrimoine culturel est lâune des responsabilitĂ©s de lâEtat. Avant 1990,cela voulait dire que lâEtat communiste possĂ©dait des pouvoirs discrĂ©tionnaires pour classer ou ne pas classer les immeubles quels quâils soient, du fait que presque tout appartenait Ă lâEtat (
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les Ă©glises faisaient exception, Ă©tant considĂ©rĂ©es patrimoine privĂ© des paroisses Ă cause de lamise en marge de la religion pour des raisons politiques).Le lendemain de la RĂ©volution, en1990, lâune des premiĂšres rĂ©actions a Ă©tĂ© lâabolition des anciennes rĂ©glementations concernant la protection du patrimoine culturel (les biens culturels, ainsi que les immeubles classĂ©smonuments historiques ).DĂšs mars 1990, la responsabilitĂ© de lâEtat concernant la protection du patrimoine a Ă©tĂ© dĂ©lĂ©guĂ©e Ă la Commission Nationale des Monuments, Ensembles et SitesHistoriques (CNMESH âCNMASI), regroupant les spĂ©cialistes du domaine.La CNMESH avait la tĂąche de classer, de restaurer et de contrĂŽler les monuments historiques.La CNMESH, mĂȘmeĂ©tant du point de vue budgĂ©taire dans la coordination du ministĂšre de la Culture Ă©tait nĂ©anmoisun corps professionnel gardant son autonomie jusquâĂ son intĂ©gration sous la tutelle du ministĂšre de la Culture en aoĂ»t 1994 .Depuis 1994, seules les questions scientifiques (y compris les avis de classement) rentrent sous la responsabilitĂ© de la nouvelle Commissionnationale des monuments historiques (CNMH âCNMI) restructurĂ©e, composĂ©e par 31professionnels du domaine, tandis que les dĂ©marches administratives du domaine ( lâissue desordres de classement, lâinspection des monuments et des travaux etc.) relĂšvent du ministĂšre dela Culture (Direction des monuments historiques).
Pourtant, lâadministration culturelle et, par consĂ©quent, la politique culturelle ont encoredes sĂ©quelles de lâancien systĂšme centralisĂ©. Câest ainsi quâon ne peut pas parler dâune vraiedĂ©centralisation au niveau des programmes et des directives de la politique culturelle quâaprĂšs1996, annĂ©e oĂč en Roumanie sâinstaura un systĂšme de gouvernement dĂ©mocratique dont lâobjectif Ă©tait lâalignement aux normes europĂ©ennes. Dâimportantes rĂ©formes delâadministration publique commencent aprĂšs 1996 Ă crĂ©er leurs effets.
A partir de ce moment-lĂ on peut parler dâune vĂ©ritable politique culturelle, en accordavec le nouveau dĂ©veloppement du pays, qui a commencĂ© par une rĂ©forme structurelle dont lâaccent est mis sur le concept dâune administration souple et flexible ayant pour directionprioritaire lâamĂ©lioration de la dĂ©mocratie culturelle par la dĂ©centralisation des responsabilitĂ©set des compĂ©tences concernant la dĂ©cision culturelle et le transfert de celle â ci aux autoritĂ©spubliques locales. Lâautonomie de la dĂ©cision au niveau local rĂ©duit le rĂŽle du pouvoir centralet sâexerce conformĂ©ment au principe selon lequel la politique ministĂ©rielle doit se rĂ©sumer Ă fournir lâorientation dâensemble et Ă crĂ©er les moyens de rĂ©alisation . Câest pourquoi a Ă©tĂ©constituĂ© le Fonds National Culturel grĂące auquel des subventions occasionnelles peuvent ĂȘtredirigĂ©es pour soutenir certains projets majeurs.
LâamĂ©lioration du principe de la dĂ©mocratie culturelle inclut Ă©galement dâautresdirections, Ă savoir la promotion de la crĂ©ativitĂ© (le rĂŽle et le statut des arts et des artistes), lafacilitation de lâaccĂšs des masses Ă la vie culturelle, lâencouragement de la libertĂ© dâexpressiondes individus, le fait de cultiver la tolĂ©rance et la pluralitĂ© des opinions, de protĂ©ger le publicdevant lâingĂ©rence de lâEtat dans la vie privĂ©e.
Un climat favorable Ă la crĂ©ation et Ă lâapplication dâune politique culturellegouvernementale a Ă©tĂ© crĂ©Ă© aprĂšs 1996. Le budget de la culture est orientĂ© vers des projetsdâune large ouverture . Une place de choix est accordĂ©e Ă des activitĂ©s de partenariat au niveau national, mais surtout Ă celui international â dans le cadre des programmes soutenus par desorganisations nationales et internationales (le Conseil de lâEurope, lâUNESCO, la BanqueMondiale), permettant lâaccĂšs des valeurs nationales au circuit international. Câest de la sorteque la politique culturelle roumaine sâinscrit dans le contexte intĂ©grateur europĂ©en et mondial. Le programme de dĂ©veloppement culturel met un accent particulier sur la coopĂ©rationavec dâautres autoritĂ©s publiques et en tout premier lieu avec celles du Ministere de Finances,du Ministere de lâEducation Nationale, du Ministere des Affaires Ă©trangĂšres, du ministĂšre delâEnvironnement, du ministĂšre des Travaux Publics et de lâAmĂ©nagement du Territoire, afin de
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soutenir des programmes et des projets dâenvergure inclus dans les domaines de la politiqueculturelle actuelle :
- lâĂ©ducation artistique- le patrimoine culturel- la coopĂ©ration internationale
Le principe de la qualitĂ© jouit de la prioritĂ© dans lâĂ©laboration des programmes culturelsdu Ministere de la Culture.
Cadre institutionnel et législatif
Les analyses de la politique culturelle dĂ©finissent souvent âle patrimoine culturelâ dansle sens restrictif du terme: les sites historiques, les monuments et les musĂ©es. Les fouillesarchĂ©ologiques et la prĂ©servation des sites sâinscrivent souvent parmi les composantes depremier ordre du patrimoine.
Essentiel pour la crĂ©ation de lâidentitĂ© nationale, le patrimoine culturel joue un rĂŽlefondamental en Roumanie. Lâune des toutes premiĂšres prioritĂ©s de la politique culturelleactuelle est la protection du patrimoine culturel national, des monuments historiques enparticulier, vu lâintĂ©rĂȘt public concernant la conservation.
Actuellement, les commissions nationales (des monuments historiques, dâarchĂ©ologie,des musĂ©es et des collections) sont des institutions scientifiques, exerçant lâunique autoritĂ©pour ce qui est de la protection de lâhĂ©ritage culturel spĂ©cifique et Ă©laborant les stratĂ©giesnationales dans chaque domaine. Le ministĂšre de la Culture organise le systĂšme national deprotection des monuments historiques, avec la Direction des Monuments Historiques, (DMI -direction de spĂ©cialitĂ© qui lui est subordonnĂ©e), avec les Offices du Patrimoine Culturel(services publics dĂ©centralisĂ©s du ministĂšre de la Culture dans le territoire), avec lâInstitut national des monuments historiques (subordonnĂ© au ministĂšre de la Culture), avec le Conseil(Eforia) des monuments historiques (institution publique extrabudgĂ©taire subordonnĂ©e au ministĂšre de la Culture).
Une analyse de la situation concernant la protection des monuments historiques imposeune brĂšve revue de certaines disfonctionnements dâordre lĂ©gislatif et institutionnel, ainsi quepour ce qui est du financement et du contrĂŽle.
Lâabrogation de la loi du patrimoine (63/1974) en fĂ©vrier 1990 a donnĂ© naissance Ă unvide lĂ©gislatif lourd de consĂ©quences pour lâĂ©tat et lâintĂ©gritĂ© du patrimoine culturel national.Par le dĂ©cret 91/1990 ont Ă©tĂ© recrĂ©Ă©es la Commission Nationale des Monuments, desEnsembles et des Sites Historiques (CNMASI) et la Direction des Monuments, des Ensembleset des Sites Historiques (DMASI).Les rĂ©glementations ultĂ©rieures ont Ă©tĂ© incomplĂštes et minimales (Lâordonnance gouvernementale n° 68/1994 et la Loi n° 41/1995)
La loi 41/1995 se remarque par un puissant caractĂšre centralisĂ© et Ă©tatiste.ConformĂ©ment Ă ses dispositions, la Direction des Monuments, Etablissements et SitesHistoriques (dont la gestion comprenait lâĂ©vidence, lâinvestigation, les avis, le contrĂŽle,lâinspection, les contrats et leur exĂ©cution, les archives, le photothĂšque, la bibliothĂšque, lelaboratoire photo) est supprimĂ©e, Ă©tant crĂ©Ă©s la Direction des monuments historiques (DMI)dans le cadre du ministere de la Culture et le Centre dâĂ©tudes du Patrimoine culturel national -institution subordonnĂ© Ă la DMI)
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- elle interdit la mise en vente des monuments historiques- elle ne crĂ©e pas dâinstitutions dĂ©centralisĂ©es du ministĂšre de la Culture ayant des attributionsdans le domaine.- elle nâest pas corrĂ©lĂ©e avec dâautres dispositions lĂ©gislatives concernant lâautorisation destravaux de construction ou avec la Loi du fond foncier.- elle nâest Ă©galement pas corrĂ©lĂ©e avec certaines conventions internationales auxquelles laRoumanie avait dĂ©jĂ adhĂ©rĂ©.- elle ne prĂ©voit pas des mesures Ă©conomiques et financiĂšres pour la conservation desmonuments historiques, quel quâen soit le propriĂ©taire et le dĂ©teneur.
Dans une analyse effectuĂ©e fin 1996 dĂšs 8 domaines principales de rĂ©glementationdevant ĂȘtre couverts par les actes normatifs concernant la protection du patrimoine, aucunnâĂ©tait proprement et complĂštement couvert par des dispositions effectives.
Câest la raison pour laquelle le ministĂšre de la Culture, par la Direction des MonumentsHistoriques et par les institutions habilitĂ©es, Ă©labore en fĂ©vrier 1998 le projet de loi desmonuments historiques qui:
- rassemble les tentatives lĂ©gislatives antĂ©rieures- synthĂ©tise et adapte au spĂ©cifique national la lĂ©gislation europĂ©enne du domaine.- opĂšre la corrĂ©lation avec les prĂ©visions des conventions internationales auxquelles laRoumanie a adhĂ©rĂ© jusquâau 1997;- ratifie les conventions de Grenade, de la Valette, Unidroit.
Ce projet de loi est fondĂ© sur des principes qui visent Ă la protection, la conservation, larestauration et la mise en valeur des monuments historiques, y compris la soutien dâordrefinancier et fiscal.
Il prĂ©voit Ă©galement les responsabilitĂ©s de lâĂ©tat et des propriĂ©taires de monumentshistoriques quant Ă la protection de ceux-ci. Sây trouve rĂ©glementĂ© le rĂ©gime juridique desmonuments historiques et on y applique le principe du primat de la dĂ©cision scientifique dansla protection des monuments. Le Ministere de la Culture est lâorgane de spĂ©cialitĂ© delâadministration publique centrale par lâintermĂšde duquel lâEtat garantit et assure la protectiondes monuments historiques.
Le financement des travaux de protection des monuments historiques est inclus dans lenouveau projet de loi par la stipulation des possibilitĂ©s de subvention totale et partielle, soit directement du budget du ministĂšre de la Culture , soit par le partenariat avec les budgetslocaux ou avec les propriĂštaires des monuments .Il y est prĂ©vue lâinstitution du Timbre desMonuments Historiques administrĂ© par le Conseil (Eforie) des Monuments Historiques en tant quâinstitution financiĂšre de crĂ©dit bonifiĂ©e pour des travaux concernant les monuments .
Des interventions sur les monuments ne peuvent ĂȘtre effectuĂ©e conformĂ©ment Ă lanouvelle loi quâĂ base dâavis Ă©mis par des dĂ©cisions de la C .N.M.I. et avec un personnelspĂ©cialisĂ© et attestĂ© dans les conditions de la loi .Le nouveau projet prĂ©voit lâentrĂ©e dans lecircuit civil des monuments historiques constituant la propriĂ©tĂ© privĂ©e de lâEtat ou despersonnes physiques ou juridiques avec le respect de « lâobligation dâen maintenir le statut ».
Les organismes et les institutions de spécialité mentionnés dans ce projet de loicomptent également, aux cÎtés du Ministere de la Culture, les institutions qui lui sont subordonnées et les commissions nationales ayant des attributions et des compétences dans ledomaine de la protection des monuments historiques.
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Le projet de loi pour la protection des monuments historiques a été approuvé par legouvernement et a été remis au Parlement, fin mai 1999.
Pour le financement, des mesures ont Ă©tĂ© prises afin de sensibiliser lâopinion publiqueet les structures de lâEtat au sujet des monuments historiques, ce qui se reflĂšte dans le volumeaccru (environ 15 fois) des fonds allouĂ©s Ă la restauration des monuments historiques par la loidu budget pour 1997, oĂč figure aussi le concept moderne de âmise en valeur des monumentshistoriquesâ.
Le ministere de la Culture, en accord avec le ministĂšre des Travaux publics et delâAmĂ©nagement du territoire et avec le ministĂšre des Finances, a insistĂ© pour promouvoirlâordonnance 24/21 aoĂ»t 1997 du gouvernement de la Roumanie, par laquelle sont dĂ©signĂ©esles catĂ©gories de travaux visant lâĂ©vidence, la protection et la mise en valeur des monumentshistoriques.
Y sont Ă©numĂ©rĂ©es les responsabilitĂ©s des propriĂ©taires de monuments historiques (laprotection du monument, lâobligation dâobtenir lâavis pour les interventions, le respect delâobligation dâen maintenir le statut, la possibilitĂ© dâobtenir un soutien scientifique, matĂ©riel,financier, des rĂ©ductions dâimpĂŽts), les responsabilitĂ©s des autoritĂ©s de lâadministrationpublique locale (Conseils dĂ©partementaux, urbains, communaux, prĂ©fectures, mairies),lâobligation de constituer des chapitres spĂ©cifiques dans les budgets locaux pour la protectiondes monuments historiques du territoire administre, lâinstitution du partenariat entrelâadministration publique centrale et celle locale.
La protection des monuments historiques est un objectif officiel dâEtat.Lâinterventionde lâEtat consiste Ă participer avec des subventions aux frais de restauration.La politiqueculturelle actuelle vise, au-delĂ de la protection des monuments , la conservation , larestauration et la prĂ©servation des vieux centres-villes (Sibiu, Sighisoara).
Les programmes de restauration et de protection du patrimoine
Dans lâĂ©tablissement de la stratĂ©gie gĂ©nĂ©rale de la protection des monumentshistoriques un rĂŽle essentiel revient Ă la CNMI qui, en collaboration avec les commissionsterritorielles, avec la Direction des monuments historiques, avec lâOffice national desmonuments historiques, avec le Conseil des monuments historiques, avec lâappui desadministrations publiques locales, dĂ©cide de la prioritĂ© quant Ă la restauration des monuments.
Lâampleur du programme de restauration, de conservation et de mise en valeur tient compte des possibilitĂ©s concrĂštes dâeffectuer les Ă©tudes et lâexĂ©cution , car lâune des difficultĂ©sest lâabsence des spĂ©cialistes.On envisage lâordre des prioritĂ©s en matiĂšre dâexĂ©cution et definancement.
Lâobjectif est de rĂ©aliser un systĂšme institutionnel dĂ©cntralisĂ© dans le domaine, efficient du point de vue Ă©conomique, avec des moyens de co-financement Ă mĂȘme dâassurer, decontrĂŽler et dâintervenir dâuna maniĂšre efficace dans la protection et la mise en valeur desmonuments historiques.
Tout naturellement, le patrimoine des monuments historiques doit ĂȘtre inclus dans lecircuit des valeurs de la culture europĂ©enne. Aujourdâhui, la liste du patrimoine mondial delâUNESCO comprend pour la Roumanie trois groupes de monuments historiques:
-lâensemble du MonastĂšre Hurez; dĂ©partement de Valcea
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-la Citadelle paysanne de Biertan, Département de Sibiu-le groupe des églises aux fresques extérieures de Bukovine
Les documentations pour trois autres groupes de monuments ont Ă©tĂ© soumises Ă lâUNESCO (les citadelles des Daces des montagnes Orastie , la citadelle de Sighisoara, legroupe dâĂ©glises en bois de Maramures ) et depuis 1998 ont Ă©tĂ© proposĂ© cinq autres objectifs.
Des projets ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s, tels que le projet - pilote Sibiu visant la sauvegarde du centre mĂ©diĂ©val de la ville, projet approuvĂ© et soutenu par lâUNESCO, le Conseil dâEurope, leLuxembourg et lâAllemagne. Au niveau national, au projet participent par leur coopĂ©ration et partenariat le ministĂšre des Transports, le ministĂšre de lâEducation nationale, le ministĂšre desTravaux publics et de lâAmĂ©nagement du Territoire et le ministĂšre du Tourisme. Leprogramme se dĂ©roule dans le cadre de lâaction menĂ©e par le Conseil dâEurope sous legĂ©nĂ©rique âEurope, un patrimoine communâ.
Sous les auspices de lâannĂ©e Trajan un programme a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© concernant le Pont deTrajan de Drobeta-Turnu Severin, en collaboration avec lâItalie. On en a publiĂ© ladocumentation et on a exĂ©cutĂ© des copies dâaprĂšs la monnaie frappĂ©e par lâempereur Trajanlors de lâinauguration du pont de Drobeta. Un film documentaire vient Ă©galement dâĂȘtre rĂ©alisĂ©.
Sont en cours de déroulement les collaborations aux programmés de restauration:
- du MonastĂšre de Probota, avec lâUNESCO- du MonastĂšre dâApostolache, avec le ministĂšre de la Culture de France- de lâensemble de la MosquĂ©e de Babadag, avec le gouvernement turc- de lâEglise en bois de Maramures, avec la Commission europĂ©enne et la Fondaton Getty- lâinventaire du patrimoine saxon de Transylvanie, avec ICOMOS - Allemagne et la fondationMesserschmidt-la restauration de lâensemble Brancusi de Targu-Jiu, aussi que les palais de Mogosoaia,Potlogi et de quatre citadelles saxones, dans le cadre du projet financĂ© par la Banque Mondiale.
La Commission nationale dâarchĂ©ologie est lâunique autoritĂ© scientifique susceptibledâorienter, de promouvoir , dâautoriser et de contrĂŽler les fouilles archĂ©ologiques ; elle assurela discipline scientifique et lâobligation de valoriser et dâobserver les normes lĂ©galesconcernant le patrimoine archĂ©ologique mobile et immobile. La Commission a Ă©tĂ© constituĂ©epar lâaccord des institutions spĂ©cialisĂ©es dans la recherche archĂ©ologique de lâAcadĂ©mieRoumaine, du ministĂšre de lâEducation nationale et du ministĂšre de la Culture. Depuis 1990, laCommission nationale dâarchĂ©ologie fonctionne sous lâĂ©gide scientifique de lâAcadĂ©mieRoumaine
Le programme de la Commission comprend des projets visant la mise en valeur du patrimoine archĂ©ologique. Par exemple, dans le cadre du Programme Ecos â Ouverture 97 a Ă©tĂ©Ă©laborĂ© le projet « RĂ©side â le circuit de la RomanitĂ© » Ă base dâun partenariat entre laRoumanie, la France, lâItalie, lâEspagne et la Malte. Le projet repose sur la mise en valeur du patrimoine de lâAntiquitĂ© romaine â tourisme culturel, dĂ©veloppement de lâartisanat local,dĂ©veloppement Ă©conomique de la zone.
Perspectives
Tout en ayant comme fondement la stratégie sectorielle approuvée par la Commissionnationale des monuments historiques, le ministÚre de la Culture envisage comme les suivantsobjectifs à moyen terme:
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1) La décentralisation des tùches concernant le contrÎle et la surveillance des travaux envers les services territoriaux
2) Les conclusions des travaux de restauration et mise en valeur des sites du Patrimoinemondial
3) LâimplĂ©mentation dâun systĂšme efficace de subventionnement pour les propriĂ©tairesprivĂ©s de monuments historiques
4) La mise en oeuvre dâun systĂšme compĂ©tent de formation
Présentation du patrimoine culturel dans les musées
Avant 1989, le rĂ©seau des musĂ©es a connu une explosion du point de vue delâaugmentation du nombre des musĂ©es.Cette extension a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sans une stratĂ©gie rĂ©elle,Ă©ant dictĂ©e par la politique culturelle de lâancien rĂ©gime.Ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s de nouveaux musĂ©es et les anciens ont Ă©tĂ© restructurĂ©s â et on fait rĂ©fĂ©rence ici aux musĂ©es dâhistoire- selon unethĂ©matique rigide oĂč les donnĂ©es fausses en ce qui concerne lâhistoire contemporaine setrouvaient en abondance.Beaucoup des dĂ©partements des musĂ©es , notamment dâethnographie,ont Ă©tĂ© fermĂ©es pour que leur espace soit occupĂ© par les sections dâhistoire contemporaine et surtout ar celles consacrĂ©es Ă lâĂ©poque Ceausescu.( câest le cas des sections dâethnographie deAlba Iulian Zalau etc.)En dĂ©pit de cette politique de censure, dâimmixtion dans lâactivitĂ© desmusĂ©es, les spĂ©cialistes des musĂ©es ont essayĂ©, dans la mesure du possible, de prĂ©server lâunitĂ©et le spĂ©cifique des colections, ne pas cĂ©der dans la politique dâacquisitions et, dans beaucoupde cas, se sont opposĂ©s aux tentatives de dĂ©mĂ©nager ou de fermer des musĂ©es.
AprĂšs 1989, une importance particuliĂšre dans lâĂ©tablissement des directions de lapolitique culturelle revient aux musĂ©es. VĂ©ritables territoires de la mĂ©moire par leur richesse et leur diversitĂ© ( archĂ©ologie, histoire, beaux â arts, littĂ©rature, ethnographie, sciences et techniques, maisons â musĂ©es etc.), ils mettent en Ă©vidence le souci de lâEtat pour laprĂ©servation, la conservation et la mise en valeur des biens du patrimoine mobile et immobileque renferment les 702 institutions du genre. A partir de 1996, la politique culturelle sâest donnĂ©e pour tĂąche la dĂ©centralisation de ce rĂ©seau â lĂ aussi. Le ministĂšre de la Culture Ă©laboreet applique les directions de sa politique concernant les musĂ©es par lâintermĂ©diaire de laDirection des musĂ©es et des Collections, qui lui est directement subordonnĂ©e, de la commissionNationale des MusĂ©es et des Collections (organisation de compĂ©tence scientifique), delâAssociation Nationale des MusĂ©es dâEthnographie et des MusĂ©es en Plein Air ( qui dĂ©pendent du ministĂšre de la Culture), du Centre National pour la mise en valeur de la tradition et de lacrĂ©ation populaire, ainsi que des conseils dĂ©partementaux de la culture.
Du point de vue de la subordination administrative il y a trois catégories de musées :
- les musées nationaux (19) subordonnés au ministÚre de la Culture ;- les musées départementaux (62) subordonnés aux Conseils départementaux ;- les musées urbains, communaux et villageois, subordonnés aux mairies ;
Lâune des rĂ©alisations les plus importantes dâaprĂšs 1989 , qui a eu aussi un caractĂšrerĂ©paratoire, a Ă©tĂ© la crĂ©ation, en 1990, du MusĂ©e du Paysan Roumain qui est le continuateur du MusĂ©e National dâArt DĂ©coratif (fondĂ© par le grand Ă©rudit Tzigara âSamurcas ), transformĂ©,aprĂšs la guerre, en MusĂ©e dâArt Populaire et supprimĂ© ultĂ©rieurement dâune maniĂšre abusive âpar la compression avec le MusĂ©e du Village â par lâancien rĂ©gime communiste.Le MusĂ©e du Paysan Roumain a reçu le Prix EMYA , en 1996, comme une reconnaissance sur le planinternational de son rĂŽle de musĂ©e vivant, dynamique, dans sa relation avec le public et par lafaçon originelle de mettre en valeur un patrimoine inestimable, unique en Roumanie et Ă lâĂ©tranger.
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Un autre musĂ©e rĂ©cemment crĂ©Ă© (1990) est le MusĂ©e National Cotroceni qui met envaleur le patrimoine culturel artistique des XVII-e â XX-e siĂšcles appartenant aux rĂ©sidencesprinciĂšres, royales et monastiques qui ont existĂ© dans lâensemble monumental Cotroceni.EnmĂȘme temps, a Ă©tĂ© fondĂ© le MusĂ©e Pelisor qui fonctionne dans le cadre du MusĂ©e NationalPeles et qui prĂ©sente un patrimoine liĂ© de la personnalitĂ© de la Reine Maria de Roumanie,patrimoine inconnu au public jusquâen 1990.
En mĂȘme temps, Ă partir de 1990 ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ© toutes les sections dâhistoirecontemporaine des musĂ©es de Roumanie par le rĂ©tablissement de la vĂ©ritĂ© historique, parlâĂ©limination des symboles communistes .
AprĂšs 1996, le rĂ©seau des musĂ©es a connu un dĂ©veloppement particulier. En 1997 ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s deux musĂ©es nationaux (le MusĂ©e ethnographique de la Bucovine et le MusĂ©e desCarpates orientales), des musĂ©es dĂ©partementaux et locaux dont le musĂ©e ethnologique deBacau et la Maison â musĂ©e Octavian Stoica Ă Barlad.
A Alba Iulia a été institué le Centre national de restauration et de conservation du Livre.
Avec lâappui du ministĂšre de la Culture â la Direction des MusĂ©es et des Collections âont Ă©tĂ© rouverts aprĂšs restauration le MusĂ©e dĂ©partemental dâhistoire et dâarchĂ©ologie Prahovaâ Ploiesti et le MusĂ©e des Beaux â Arts Prahova â Ploiesti et ont Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©s et modernisĂ©sle MusĂ©e national dâAlba Iulia et le MusĂ©e national dâart de Cluj.
On a mis lâaccent sur la diversification du point de vue thĂ©matique des musĂ©esdâethnographie.Il est en voie dâorganisation le MusĂ©e des Coutumes Traditionnelles deBukovina, de Gura Humorului et on analyse le projet de lâouverture du premier Eco-musĂ©e deRoumanie : lâEco-musĂ©e de la DĂ©pression de Campu-Lung Moldovenesc.
Des travaux de restauration ont dĂ©butĂ© au MusĂ©e National dâArt de Roumanie, au Palais de la Culture de Iasi, au MusĂ©e National Peles de Sinaia, ainsi quâaux musĂ©esdĂ©partementaux de Braila, de Timisoara, dâArad, de Galati et de Bacau.
Un souci constant de la Direction des MusĂ©es et des Collections (DMC) est celuidâinstituer un cadre lĂ©gislatif conforme aux mutations survenues dans la vie socio âĂ©conomique et politiques du pays aprĂšs 1989. De ce point de vue, aprĂšs 1996, on a rĂ©digĂ© laforme finale du projet de Loi du patrimoine culturel mobile qui a reçu lâavis favorable de laChambre des DĂ©putĂ©s, et attendant dâĂȘtre prĂ©sentĂ© au SĂ©nat.
Une autre loi depuis longtemps attendue est celle des musĂ©es qui a Ă©tĂ© Ă©laborĂ©e par laDirection des MusĂ©es et des Collections et est en train dâĂȘtre proposĂ©e aux dĂ©bats de laCommission Nationale des MusĂ©es et des Collections.
Ont été définitivement rédigées les « normes de restauration » et les
« normes de protection » - exclusivement pour les laboratoires de restauration â ainsi que lamĂ©thodologie des avis concernant lâexportation temporaire des biens culturels.
La situation juridique de certains Ă©difices abritant des musĂ©es, Ă©difices revendiquĂ©s parleurs anciens propriĂ©taires â le MusĂ©e du pays des Cris dâOradea, le laboratoire zonal deTimisoara, le MusĂ©e de la Pharmacie de Sibiu, le MusĂ©e de Campulung â Muscel â entretient un climat dâinsĂ©curitĂ© dans les administrations des institutions mentionnĂ©es.
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Lâeffort financier du ministĂšre de la Culture et de lâadministration locale en 1997 sâest concentrĂ© avec des effets bĂ©nĂ©fiques dans la restauration des Ă©difices des plus prĂ©cieux musĂ©es.
Le rÎle des musées
Le ministĂšre de la Culture et lâadministration locale sont prĂ©occupĂ©s de trouver dessolutions aux problĂšmes ayant trait aux locaux de certains musĂ©es abritĂ©s actuellement dansdes espaces partagĂ©s avec dâautres institutions publiques, ce qui est contraire aux normesconcernant la zone de sĂ©curitĂ© ( le MusĂ©e dĂ©partemental de Buzau, le MusĂ©e de ScienceNaturelle et le MusĂ©e Ethnographique de Ploiesti, le MusĂ©e de Lupsa â Alba). ConformĂ©ment Ă la politique de protection et de sĂ©curitĂ© des biens culturels, des fonds ont Ă©tĂ© accordĂ©s pourlâamĂ©lioration des systĂšmes de surveillance et de sĂ»retĂ© au MusĂ©e National de Cotroceni et au Palais de la Culture de Iasi.
La Direction des Musées et des Collections a mis en circulation « la fiche du bienculturel, détruit, volé ou disparu » afin de constituer le Registre National des biens disparus.
On fait des efforts pour la coordination unitaire du systĂšme dâĂ©vidence des musĂ©es et pour lâadoption du plus moderne systĂšme dâĂ©vidence sur lâordinateur.Dans ce processus, unrĂŽle important revient au Centre dâinformation et de mĂ©moire culturelle du ministĂšre de laCulture.
La recherche dans le domaine du patrimoine est devenue lâune des fonctionsfondamentales de la politique concernant les musĂ©es.
LâactivitĂ© de conservation â restauration est dĂ©ployĂ©e dans 11 laboratoires zonaux et dans 20 laboratoires des musĂ©es. La Direction des MusĂ©es et des Collections a Ă©laborĂ© unesĂ©rie de programmes nationaux de conservation, restauration et investigation du patrimoineculturel mobile. Elle a Ă©galement assurĂ© la participation de certains spĂ©cialistes Ă des stages et des bourses Ă lâĂ©tranger. Ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s et mis en pratique des programmes axĂ©s sur lesdirections prioritaires de lâactivitĂ© des musĂ©es.
I - expositions permanentes et temporaires dans le pays et Ă lâĂ©tranger ;
- permanentes ( le MusĂ©e dĂ©partemental dâHistoire et dâArchĂ©ologie de Prahova, le MusĂ©edes Beaux â Arts de Prahova, le MusĂ©e dĂ©partemental de Teleorman, le MusĂ©eethnologique de Bacau) ;
- temporaires (47 expositions nationales ; 18 Ă lâĂ©tranger , dont « Les Daces » - Italie, « Laculture de Cucuteni » - GrĂšce, « Rodolphe II » - RĂ©publique TchĂšque, « La photographiedepuis les dĂ©buts jusquâĂ nos jours â Allemagne) ;
II â publication dâouvrages monographiques ou des revues ;
III â manifestations scientifiques au niveau national et international ( le symposiuminternational « Lâenregistrement sur ordinateur des
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monuments des musĂ©es en plein air â Fetomass, la ConfĂ©rence internationale demarketing culturel dans les musĂ©es, le Colloque international de pĂ©dagogie du musĂ©e, leXVII âe CongrĂšs international de restauration â conservation, le Salon national derestauration).
IV â La recherche a Ă©tĂ© orientĂ©e, principalement, vers des zones et des segmentsthĂ©matiques pas encore abordĂ©s ou insuffisamment abordĂ©s . (La peinture roumainedans le contexte de lâĂ©volution de la peinture europĂ©enne; Lâhistoire de la royautĂ© enRoumanie; IdentitĂ©s et Relations Interethniques)Les recherches dans les zones decohabitation des Roumains avec dâautres ethnies âen Roumanie et Ă lâĂ©tranger â Lepatrimoine religieux chrĂ©tien et prĂ©-chrĂ©tien), en fonction du spĂ©cifique des collectionset de l'espace oĂč le musĂ©e est emplacĂ© afin de crĂ©er une base scientifique solide pourtoutes les formes dâactivitĂ© des musĂ©es pour lesquels la recherche constitue un point dâappui.
Nombre des visites aux musées et au expositions au cours des derniers 3 mois
91%
5%2% 2%
jamais
une fois
deux fois
trois fois et plus
139
Une attention particuliÚre est accordée dans le réseau national et public au rÎledes informations et des services offerts par les musées. On envisage une réorientationplus poussée des musées vers la société, vers le public.
Il faut mentionner , dans ce sens, la participation des musĂ©es aux projetsâCohĂ©sion sociale et patrimoine culturelâ et âMosaicâ dans le cadre du programmeâMesures de confiacesâ lancĂ© par le Conseil de lâEurope dans lâesprit de tolĂ©rence et du multiculturalisme.Ont Ă©tĂ© Ă©tablis des partenariats , au niveau national, avec lâAgence derecherche qui ont Ă©tĂ© concrĂ©tisĂ©s par le financement de projets importants de recherchequi ont inclus les zones ou les pays ayant une population roumaine au âdelĂ desfrontiĂšres de la Roumanie, y compris les spĂ©cialistes, dont une partie sont dĂ©jĂ accomplis; avec le ministĂšre du Tourisme et des agences privĂ©es de tourisme qui vise ladiversification de lâoffre rĂ©ciproque musĂ©e-tourisme, de mĂȘme quâavec le ministĂšre delâEducation nationale par la conclusion de protocoles qui prĂ©voient de complĂ©ter lesprogrammes scolaires et universitaires par lâoffre des musĂ©es qui couvre une largepalette de domaines et dâactivitĂ©s.
Les programmes de coopĂ©ration internationale en matiĂšre de patrimoine culturelavec des services patrimoniaux et des directions des musĂ©es au sein des ministĂšres de laculture des diffĂ©rents pays , y compris la coopĂ©ration et le parteneriat avec desinstitutions et des organisations internationales (ICOM, ICOMOS, ICCROM, -auprĂšsde lâUNESCO et le Conseil de lâEurope )se sont dĂ©roulĂ©s en bonnes conditions ; quelques-unes des actions prĂ©vues Ă©tant dĂ©jĂ finalisĂ©es, dâ autres Ă©tant en voie dedĂ©roulement.Les programmes de coopĂ©ration ont visĂ© la connaissance rĂ©ciproque du patrimoine des musĂ©es par la rĂ©alisation des expositions patrimoine commun (âRegardscroisĂ©sâ, organisĂ©e par des piĂšces du patrimoine des musĂ©es dâart de Roumanie et de laBelgique et prĂ©sentĂ©e au public des deux pays ; âHistoire de la photographieethnographique de Roumanie, Hongrie et Allemagneâ), par un Ă©change dâexpositions;par lâaccĂšs rĂ©ciproque aux archives documentaires et aux systĂšmes informationnels,par un Ă©change de spĂ©cialistes;la formation de professionnels roumains pour desdomaines moins dĂ©veloppĂ©s chez nous;des activitĂ©s scientifiques communes telles laparticipation aux chantiers archĂ©ologiques (dans le cadre de la coopĂ©ration entre lesministĂšres de la culture de Roumanie et de France), aux ateliers de recherche pour desproblĂšmes dâethnologie (dans le cadre de la mĂȘme copĂ©ration entre les ministĂšres de laculture de Roumanie et de France ), ateliers qui ont Ă©tĂ© suivis par la publication destravaux :âCharpentiers au travailâ( sous lâĂ©gide et avec le financement de la Directiondu Patrimoine du ministĂšre de la Culture de France), âPoteries roumaines.Art et traditionâ (sous lâĂ©gide des ministĂšres de la culture de Roumanie et de France et du fonds pour le patrimoine culturel UNESCO).
Un accroissement du rĂŽle du musĂ©e en tant que centre et source dâinformationpour des activitĂ©s pratiques est Ă©galement prĂ©vu.
Bien plus quâautrefois, la culture est susceptible de jouer un rĂŽle majeur danslâadaptation de la sociĂ©tĂ© Ă cette Ă©volution structurale sans prĂ©cĂ©dent. Dans ce sens, lapolitique culturelle peut devenir un instrument du renforcement des liens sociaux, uninstrument dâĂ©ducation, dâinstruction et de sauvegarde de lâidentitĂ©, un outil Ă mĂȘme depromouvoir la tolĂ©rance et la coopĂ©ration.
Dans le proche avenir on va accorder une attention accrue aux modalitĂ©sconcrĂštes dâapplication de la rĂ©forme dans le domaine du patrimoine et des activitĂ©s desmusĂ©es par lâaugmentation du rĂŽle des musĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, par la modernisation du
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rÎle des expositions permanentes , par une présence plus active dans les réseaux européens ou internationaux et par un apport substantiel au développement du tourosmeculturel.
VIII. LâEDUCATION PERMANENTE. - LES CENTRES ET LESFOYERS DE CULTURE
Les documents des principaux forums internationaux affirment que la sociĂ©tĂ© modernefonde ses objectifs sur la capacitĂ© crĂ©atrice de lâindividu engagĂ© dans le processus du devenirquâil assume.Lâindividu nâest donc pas perçu en tant que reprĂ©sentant figĂ© de sa propreformation achevĂ©e, finalisĂ©e Ă un certain stade, mais comme un Ă©lĂ©ment qui est constamment en compĂ©tition avec soi-mĂȘme et avec sa formation complexe .
Le rĂŽle de lâEtat dans ce processus-en tant que facteur destinĂ© Ă prĂ©server les intĂ©rĂȘtsimmĂ©diats et de perspective de la sociĂ©tĂ© â ne se rĂ©sume pas seulement Ă identifier lâobjectif endiscussion â câest lui qui conçoit et met en oeuvre les moyens par lesquels lâĂ©ducationpermanente peut sâeffectuer et ĂȘtre valorisĂ©e.
Il y a un demi-siĂšcle, lâĂ©ducation Ă©tait limitĂ©e Ă une brĂšve pĂ©riode de la vie (de 6 Ă 12 ans).A prĂ©sent, le concept dâĂ©ducation a subi des modifications consacrĂ©es dans les diffĂ©rentsdocuments des organismes internationaux (lâUNESCO).
LâaccĂšs Ă lâenseignement pendant toute la durĂ©e de la vie, Ă mĂȘme dâoffrir Ă lâindividu lâadaptation aux rapides transformations sur le terrain social- lâaugmentation et lâamĂ©liorationde ses chances professionnelles â et de lâaider Ă sâintĂ©grer socialement constitue un objectif detoute sociĂ©tĂ© moderne.
En accord avec le ministĂšre de lâEducation nationale , le ministĂšre de la Culture acontribuĂ© Ă la crĂ©ation du systĂšme national de la formation permanente , systĂšme oĂč sont intĂ©grĂ©es toutes les institutions publiques de la culture, indĂ©pendamment de leur subordination,ainsi que des organisations non-gouvernementales ayant des activitĂ©s dans ce domaine.
Par le nouveau cadre juridique on assure :
- la cohĂ©rence des stratĂ©gies et des programmes nationaux dâĂ©ducation permanente ;
- lâharmonisation des programmes dâenseignement visant uniquement les principes delâĂ©conomie de marchĂ© avec ceux des institutions publiques de la culture : musĂ©es,bibliothĂšques, centres de la culture, Ă©coles populaires dâart;
- la stimulation des institutions publiques de la culture afin de financer des programmesdâĂ©ducation permanente ;
- lâĂ©largissement de lâoffre traditionnelle des Ă©tablissements publics de la culture par descours Ă mĂȘme dâassurer l(acquisition de nouvelles connaissances et la formation dans denouveaux mĂ©tiers et professions ;
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- la rĂ©vision de la finalitĂ© de lâoffre des universitĂ©s populaires , des maisons de la culture et des Ă©coles populaires dâart qui dĂ©ploient des programmes de formation professionnelle ;
- lâĂ©laboration des mĂ©thodologies concernant lâĂ©valuation et la certification de la formationprofessionnelle effectuĂ©e par les Ă©tablissements publics de la culture;
- la crĂ©ation des conditions en vue dâun partenariat actif des maisons de la culture, des foyersculturels , des Ă©coles populaires dâart et des universitĂ©s populaires avec des organisationsnon-gouvernementales du pays et de lâĂ©tranger ayant des activitĂ©s dans le domaine delâĂ©ducation permanente et tout dâabord dans le domaine de lâĂ©ducation des adultes.
- Lâobligation du ministĂšre de la Culture dâaugmenter les allocations budgĂ©taires pour lesprogrammes destinĂ©s Ă la formation des formateurs et Ă lâĂ©ducation des adultes.
- La pĂ©nurie des moyens dont disposent les Ă©tablissements publics de la culture et lesallocations budgĂ©taires rĂ©duites ont entraĂźnĂ© une augmentation de lâintĂ©rĂȘt vers les activitĂ©sde prestation de services ainsi que vers les activitĂ©s connexes Ă caractĂšre Ă©conomique.
LâAssociation allemande des UniversitĂ©s populaires , lâun des partenaires les plus actifsdes maisons de la culture et des universitĂ©s populaires de Roumanie a contribuĂ© en 1997 et en1998 Ă la mise en oeuvre de certains programmes importants pour le systĂšme desĂ©tablissements publics de notre pays. Ces programmes concernent principalement dâamplesdonations de biens culturels et de bureatique, lâorganisation et le financement , sous forme departenariat avec le ministĂšre de la Culture, de sĂ©minaires au sujet du management, du marketing et du financement des programmes de formation des formateurs et lâĂ©ducation desadultes.
Dans ce mĂȘme sens, le ministĂšre de la Culture a finalisĂ© les nĂ©gociations avec desreprĂ©sentants de lâEtat danois et des organisations non-gouvernementales du Danemark visant Ă la crĂ©ation et au financement dâun Institut Roumano-Danois Ă Bucarest, destinĂ© Ă lâĂ©ducationdes adultes, qui se propose de former des formateurs, de transfĂ©rer des connaissances dans lecontexte du dĂ©veloppement des services dâinstruction, y compris des systĂšmes dâĂ©valuation et de diplĂŽmes et dâaccorder de la consultance dans le domaine de la rĂ©forme du cadre social,Ă©conomique, fiscal et lĂ©gal.
On va passer maintenant en revue les institutions les plus importantes qui assurent unemeilleure valorisation des valeurs culturelles et jouent un rĂŽle dĂ©terminant dans lâassurancedâun enseignement permanent de qualitĂ©.
Les Centres pour la conservation et la valorisation de la tradition et de la création populaire sont des institutions publiques de culture à personnalité juridique financéesintégralement des budgets des conseils départementales. ( ou du municipe de Bucarest)
Fonctionnellement, ils sont les continuateurs de lâactivitĂ© des centres de crĂ©ationpopulaire fondĂ©s au niveau de chaque rĂ©gion au dĂ©but de la sixiĂšme dĂ©cennie de notre siĂšcle, et qui ultĂ©rieurement, avec la division administrative sur dĂ©partements, se sont mĂ©tamorphosĂ©spour les unitĂ©s territoriales respectives en « centres pour le conseil de la crĂ©ation populaire et du mouvement artistique de masse ».Au delĂ des compromis assumĂ©s obligatoirement , il faut ,pourtant , retenir les prĂ©occupations de recherche scientifique de la culture populaire promue ,de rĂ©vĂ©lation de la contribution de quelques personnalitĂ©s , publications , sociĂ©tĂ©s et associations locales pour le dĂ©vĂ©loppement culturel de la zone etc. identifiĂ©es dans lescentaines de volumes et dâarticles spĂ©cialisĂ©s publiĂ©s sous les auspices de ces institutions.
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De nos jours, ils sâoccupent de la recherche de la crĂ©ation populaire des traditions et descoutumes spĂ©cifiques Ă chaque foyer ethno folclorique , dans leur dynamique actuelle , de leurconservation comme phĂ©nomĂšne vivant , de leur valorisation et promotion dans le circuit publique des valeurs respectives, comme Ă©lĂ©ments dĂ©finitoires de lâidentitĂ© zonale et nationale,de leur affirmation dans le contexte international. En mĂȘme temps, ils accordent de lâassistancede spĂ©cialitĂ© aux foyers culturels du dĂ©partement ( ou du municipe de Bucarest) en vue de laconnaissance, de la conservation et de la valorisation des traditions et de la crĂ©ation populaire,de mĂȘme que des formations artistiques dâamateurs de divers genres.
Pour concrĂ©tiser les attributions quâils remplissent , les rĂ©sultats des investigations sont communiquĂ©s dans le cadre de rĂ©unions scientifiques , on Ă©labore et on publie des Ă©tudes , desmonographies , des anthologies et des albums , des recueils de piĂšces reprĂ©sentatives etc. ,organisent des concours , des expositions , des festivals , des foires Ă caractĂšre dĂ©partemental ,inter-dĂ©partemental , national ou international , dĂ©veloppant ainsi un cadre d âĂ©mulationadĂ©quat , de compĂ©tition des valeurs dans tous les domaines de lâart non-professionnel.
Beaucoup de ces institutions ont constituĂ© leurs propres ensembles folcloriques , leursspectacles Ă©tant un modĂšle de vigueur et de fraĂźcheur par lâauthenticitĂ© des costumes et descreations populaires prĂ©sentĂ©es sur la scĂšne.
Les Ecoles populaires dâart existent dans chaque capitale de dĂ©partement ( y comprisĂ Bucarest).Deux dĂ©partements , Ă savoir Timis et Maramures disposent mĂȘme de deux institutions de ce genre et Ă Lugoj et Ă SighetuMarmatiei.Elles ont une personnalitĂ©sjuridique. Elles fonctionnent en rĂ©gime dâauto-financement partiel, ayant aussi des allocationsdes budgets des conseils dĂ©partementaux auxquels elles sont subordonnĂ©es du point de vueadministratif ( exception faisant les deux Ă©coles nominalisĂ©es, subordonnĂ©es aux conseilsmunicipaux . En ensemble, elles reprĂ©sentent un systĂšme cohĂ©rent dâenseignement populaireartistique . Le terme « populaire » de ce syntagme est loin du sens de « vulgarisation », poursuggĂ©rer une instruction minimale, de « popularisation » des connaissances parmi le peuple ; dans les institutions respectives sont admises seulement les personnes qui passent un examen et qui attestent des disponibilitĂ©s pour des disciplines artistiques et aprĂšs le processusdâenseignement est rigoureux, Ă©talĂ© sur quelques annĂ©es, sur la base des programmesanalitiques conçus par les meilleurs professeurs qui travaillent dans le domaine , de mĂȘmequâavec lâaide de cadres universitaires du domaine . « Populaire », dans ce contexte, dĂ©finit lâouverture gĂ©nĂ©reuse vers toutes les catĂ©gories sociales et vers toutes les Ăąges, sansdiscrimination de nature politique, religieuse, de sexe etc., en mettant en Ă©vidence la vocationpour la rĂ©alisation des dĂ©siderata de lâĂ©ducation permanente.
Pendant plus dâun siĂšcle et demi dâhistoire se sont structurĂ©es les premiĂšres institutionsspĂ©cialisĂ©es qui ont Ă©tĂ© fondĂ©es Ă lâinitiative et avec le financement des « sociĂ©tĂ©s musicales »sous la dĂ©nomination de « conservatoires populaires » ; « preparandii » ( Arad â 1833 ; Timisoara â 1847, Sighetul Marmatiei et Lugoj â 1870, Craiova, Tg.Mures, Brasov, Braila,Ploiesti, Satu Mare, Bucuresti- 1870-1928 ) Au dĂ©but de la pĂ©riode d âentre-deux guerre, dansle cadre dâun « programme national d âinstruction publique », ces institutions se sont rĂ©organisĂ©es du point de vue fonctionnel, et ont diversifiĂ© leur offre de disciplines artistiques,Ă©voluant sous la dĂ©nomination de « conservatoires municipaux de musique et dâart dramatique », Ă©tant financĂ©es exclusivement par les administrations locales (les mairies). Les16 conservatoires municipaux de musique et dâart dramatique qui dĂ©ployaient encore leuractivitĂ© aprĂšs la deuxiĂšme guerre mondiale, en 1954, sont devenus « Ă©coles populaires dâart » (Ă la suite de lâArrĂȘt gouvernemental n° 1720-1954 ), leur nombre augmentant ultĂ©rieurement,dans chaque dĂ©partement. La mission de ces institutions Ă©taient de dĂ©couvrir et dâenseigner aux « amateurs » douĂ©s les disciplines artistiques.Ils ont pleinement rĂ©alisĂ© leur mission , au-delĂ
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des circonstances et des demandes politiques, par un processus didactique conçu dâune maniĂšreindividualisĂ©e ou par petits groupes dâĂ©lĂšves, en prenant en considĂ©ration leurs disponibilitĂ©seffectives, dans leur dynamique et leur intĂ©gralitĂ© afin dâassurer leur progrĂšs optimal. CetteactivitĂ© a eu un grand succĂšs Ă lâĂ©chelle nationale.Une partie importante des diplĂŽmĂ©s,continuant leur formation sĂ©rieuse dĂ©jĂ obtenue par dâautres formes dâactivitĂ© ou deperfectionnement du style interprĂ©tatif, se sont affirmĂ©s comme des artistes prestigieux de lascĂšne, en Roumanie et Ă lâĂ©tranger (N. Herlea, L.Spiess, Marina Crolocici, Radu Lupu,Mariana Nicolesco, Nelly Miricioiu, M.Fotino, Stela Popescu, Aura Urziceanu, AngelaSimilea, Mirabela Dauer, Dida Dragan, Maria Ciobanu, Irina Loghin, Sofia Vicoveanca,Gh.Turda et beaucoup dâautres). Des artistes plastiques renommĂ©s, tels Sorin Ilfoveanu,Gh.Vraneantu, Melinda Yaun, Florin Moxa, Ion Truica, Constantin Conache, Ion Adrian etc )se sont initiĂ©s et ont commencĂ© Ă sâaffirmer en partant des leçons apprises dans le cadre desĂ©coles populaires dâart. Dans le mĂȘme cadre rĂ©fĂ©rentiel on peut aussi mentionner des noms dechorĂ©graphes, de danseurs, de photo-reporters, dâopĂ©rateurs de film qui illustrent tous lesgenres artistiques. Il est certain que, pour beaucoup des jeunes, la formation offerte dans cesinstitutions leur a facilitĂ© lâadmission dans lâenseignement supĂ©rieur musical , dâart plastique,dâart thĂ©Ăątral ou cinĂ©matographique. Les anciens diplĂŽmĂ©s se sont affirmĂ©s en tant quâanimateurs, catalyseurs de la vie culturelle locale, et certaines formations artistiquesinstruites par ceux-ci sont devenues renommĂ©es , en sâimposant du point de vue artistique , y compris dans de grandes compĂ©titions internationales , en Ă©tant apprĂ©ciĂ©es par les jurys et lesmass-media. Au-delĂ de ces aspects, il faut aussi souligner le fait que, pour des milliers decitoyens, lâenseignement populaire a reprĂ©sentĂ© une chance , rĂ©pondant Ă des demandesintimement ressenties de parfaire, dâennoblir et dâexprimer la personnalitĂ© par lâinterprĂ©tationet la crĂ©ation artistique, les loisirs acquĂ©rant une densitĂ© significative accrue et gĂ©nĂ©reuse, uneouverture remarquable vers le monde magnifique de lâart, vers ses sens profonds, ayant uneprofonde rĂ©sonance formative et Ă©ducative.
En juin 1983, on a imposĂ© aux Ă©coles populaires dâart de fonctionner en rĂ©gimedâautofinancement intĂ©gral, rĂ©gime qui sâest maintenu et les cinq annĂ©es qui ont suivi larĂ©volution. Cet aspect a conduit Ă lâinstitution de taxes de frĂ©quence de plus en plussubstantielles , ce qui a dĂ©terminĂ© une diminution grave des options pour cette forme deformation. Les Ă©coles ont Ă©tĂ© obligĂ©es de restreindre leur activitĂ©, de renoncer Ă lâorganisationdu processus didactique pour certaines disciplines artistiques, et ceux qui ont gardĂ© leursemplois ont Ă©tĂ© obligĂ©s d'assumer la formation dâun nombre plus Ă©levĂ© dâĂ©lĂšves que le nombreprĂ©vu par la loi pour que les taxes touchĂ©es puissent couvrir les dĂ©penses avec les salaires et lefonctionnement de lâinstitution. Dans ces conditions, un grand nombre des professeurs ayant une certaine vocation didactique , ne pouvant pas faire face Ă une telle situation, ont Ă©tĂ© obligĂ©sde quitter ces institutions pour des Ă©coles gĂ©nĂ©rales et des lycĂ©es dâart , des institutions oĂč lesemployĂ©s recevaient leurs salaires du budget dâEtat. Dans les derniĂšres annĂ©es, de nouvellesrĂ©glementations statuent « lâautofinancement partielle », les Ă©coles populaires dâart bĂ©nĂ©ficiant en mĂȘme temps de subventions des budgets des conseils dĂ©partementaux. Dans lesdĂ©partements oĂč les membres des conseils connaissent le rĂŽle de ces institutions et lesouvertures quâelles offrent, ils se sont assumĂ©s des rĂ©sponsabilitĂ©s adĂ©quates et on a trouvĂ© dessolutions pour leur assurer une Ă©volution positive. Les activitĂ©s didactiques dĂ©ployĂ©es parexcellence aux siĂšges de rĂ©sidence (classes dâinstruments, acordĂ©on, violon, saxophone, guitareetc., de canto classique, de musique lĂ©gĂšre, de musique populaire, dâart plastique- peinture,sculpture, graphique etc., de chorĂ©graphie â danse populaire, classique, moderne, de sociĂ©tĂ©etc. sont retrouvĂ©es de plus en plus et dans des sections externes situĂ©es dans les villages et lesvilles des dĂ©partements. On enregistre un accroĂźssement des sections dâart populaire,notamment dans les centres ethnofolkloriques menacĂ©s de perdre leur identitĂ©. Câest unechance pour la rĂ©vitalisation des mĂ©tiers traditionnels ( tissus, broderie, cĂ©ramique etc.) , pourleur transmission de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, en rĂ©alisant ainsi le transfert de la technique,
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des secrets de travail spĂ©cifiques , des significations de lâautenticitĂ© et de lâoriginalitĂ© des plusvieux aux plus jeunes , aux nouvelles gĂ©nĂ©rations , aux Ă©lĂšves qui bĂ©nĂ©ficient de ce cadreinstitutionnel de formation. Les tendances de diversification et dâextension des activitĂ©sdidactiques dans dâautres localitĂ©s aussi que celles oĂč il y a dĂ©jĂ les Ă©coles populaires dâart sont bĂ©nĂ©fiques , Ă©tant un fait qui doit ĂȘtre soutenu et encouragĂ©. Malheuresement, il se manifesteencore dâune maniĂšre assez limitĂ©e dans peu de dĂ©partements, et il ne constitue pas unedimension dĂ©finitoire du systĂšme, comme il aurait Ă©tĂ© souhaitable.
Il est certain aussi que la qualitĂ© de lâenseignement populaire artistique, sa capacitĂ©dâĂȘtre de plus en plus diversifiĂ© pour ceux qui ont des dons natifs dâexception , influencent,dans une mesure considĂ©rable, les affirmations de valeur supĂ©rieure des personnalitĂ©soriginales, inconfondables, dans le paysage artistique.
Les Maisons de la culture (220) fonctionnent dans des villes, des municipes, desstations balnĂ©o-climatiques. Les Foyers de Culture sont des institutions spĂ©cifiques au milieu rural , fonctionnant dans des centres de communes (2738), Ă©ventuellement ayant des filiales(1835) dans les villages qui en font partie. Ils ont une origine et une destinĂ©e âen grandemesure-commun. Ils reprĂ©sentent la quintessence dâune Ă©volution , le rĂ©sultat de lamĂ©tamorphose des cercles culturels, des Ă©coles pour les adultes, des maisons de conseil et delecture, des athĂ©nĂ©es populaires, beaucoup dâentre eux crĂ©Ă©s au siĂšcle passĂ©, dans laperspective de trĂšs bien rĂ©flĂ©chis rĂŽles sociaux , avec des disponibilitĂ©s de sâimposer commedes vĂ©ritables forces de propulsion, amplement impliquĂ©es dans le progrĂšs gĂ©nĂ©ral de la nation.La conception qui a Ă©tĂ© Ă la base de leur crĂ©ation est en concordance avec la pensĂ©e europĂ©ennede lâĂ©poque qui a gĂ©nĂ©rĂ© des prĂ©occupations similaires dans dâautres pays aussi pour ledĂ©veloppement dâun cadre appropriĂ© de culturalisation intĂ©grale des citoyens , afin de leuroffrir une chance dâaccĂ©der Ă un statut social supĂ©rieur, matĂ©riel et spirituel.
Au dĂ©but du XXe siĂšcle fonctionnaient dĂ©jĂ , dans les villes et les villages de notre pays, plus de 2000 Ă©tablissements culturels . Sous leurs auspices Ă©taient organisĂ©s des coursdâalphabĂ©tisation, des activitĂ©s visant la formation politique, Ă©conomique et juridique, sanitaireetc., des soirĂ©es artistiques, des concerts, des expositions, des lectures de textes etc. Par lleRĂ©glement des AthĂ©nĂ©es Populaires on interdisait toute rĂ©fĂ©rence qui « pourrait porteratteinte au bon sens du public » et « toute question ou allusion au domaine de la polĂ©miquemilitante ».
Par lâactivitĂ© de la Fondation « Le Prince Charles » (« Principele Carol » ), dans lapĂ©riode dâentre-deus-guerre s âest affirmĂ©e une stratĂ©gie cohĂ©rente, de crĂ©ation et dedĂ©veloppement dâun systĂšme national institutionnalisĂ© dâoffensive culturelle trĂšsdiversifiĂ©e. « Le Foyer culturel », (dĂ©nomination gĂ©nĂ©rale pour la majoritĂ© des institutions desvillages, mais aussi des villes) devient, Ă cĂŽtĂ© de lâĂ©cole et de lâĂ©glise, lâinstitution centrale dela vie spirituelle de presque chaque localitĂ©, en se constituant et en se construisant Ă lâinitiativedes collectivitĂ©s locales.La base matĂ©rielle, les salaires, les dĂ©penses de fonctionnement Ă©taient assurĂ©s et des revenus propres de la Fondation, et des subventions dâEtat, des contributionsbĂ©nĂ©voles des citoyens, des recettes propres etc.A partir de 1954, le nom de « foyer culturel » aĂ©tĂ© conservĂ© seulement au milieu rural, dans le milieu urbain le nom Ă©tant celui de « maison deculture ».
La direction du pays par le Parti Communiste a mis son empreinte â inĂ©vitablementĂšsur lâactivitĂ© de ces institutions.On leur a demandĂ© de donner un caractĂšre politique accentuĂ©aux manifestations organisĂ©es, de promouvoir des activitĂ©s qui contribuent Ă lâĂ©ducationathĂ©iste des citoyens, Ă leur engagement pour le dĂ©passement des indicateurs de plan etc.Detelles exigences ont Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©es jusquâĂ lâexagĂ©ration, notamment aprĂšs 1971, et mettant un
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trop grand accent sur la nĂ©cessitĂ© de faire rĂ©fĂ©rence dans le cadre des activitĂ©s culturellesartistiques Ă lâĂ©poque dâor , « au parti et Ă son brave dirigeant ». Sans doute, dans le cadre deces institutions on a organisĂ© des confĂ©rences, des cours dans le domaine politique et idĂ©ologique, de promotion de lâathĂ©isme mais ils Ă©taient, en grande majoritĂ©, formels, existant seulement dans les programmes dâactivitĂ© ou occasionnĂ©es par une inspection venue dâun Ă©tagesupĂ©rieur de la hyĂ©rarchie.Le poids le plus important des activitĂ©s a Ă©tĂ© constituĂ© par celles quioffraient dâune maniĂšre authentique des ouvertures vers de nouvels horizons spirituels, quirĂ©pondaient aux intĂ©rĂȘts rĂ©els de connaissance des citoyens.
La participation des formations artistiques des foyers culturels et des maisons de cultureau Festival « Ode Ă la Roumanie » supposait, certainement, dâaborder un rĂ©pertoire « departi », « militant » « rĂ©volutionnaire », mais qui nâĂ©taient pas celui de base.Celui prĂ©sentĂ© surla scĂšne danns le cadre du festival a Ă©tĂ© le compromis qui dĂ©termine lâattestation des vertuesqualitatives (si elles existaient) de lâinterprĂ©tation.La majoritĂ© de ces formations avaient unrĂ©pertoire beaucoup plus riche, avec des piĂšces qui reprĂ©sentaient la sensibilitĂ© et lesqspirations Ă©thiques et esthĂ©tiques des citoyens, qui Ă©taient plus gĂ©nĂ©reuses dans leurssignifications et plus expressives que celles qui Ă©taient imposĂ©es par des « indications »supĂ©rieures, fait prouvĂ© par les succĂšs obtenus aux grandes compĂ©titions internationales.
Par rapport aux prĂ©sentations nĂ©gatives, de contestation de lâapport culturel de cesinstitutions dans les derniĂšres dĂ©cennies, enregistrĂ©es aussi par les mass-media post-rĂ©volutionnaire, on apprĂ©cie quâil est nĂ©cessaire une analyse plus nuancĂ©e, plus objective, sansidĂ©es prĂ©conçues, des rĂ©alitĂ©s.
Une expression du mĂ©contentement des personnes qui se trouvent Ă la tĂȘte du pays parrapport Ă lâactivitĂ© « mĂ©diocre » des maisons de culture et des foyers culturels est la cessation âen 1974- de leur financement, le passage Ă un rĂ©gime dâautofinancement intĂ©gral, aveclâobligation Ă©tablie par des plans de revenus et de dĂ©penses dâapporter aussi des bĂ©nĂ©fices pourle budget de lâEtat.A cela sâajoute la limitation excessive des dĂ©penses pour le fonctionnement de lâinstitution.Les consĂ©quences nĂ©gatives nâont pas tardĂ© dâapparaĂźtre: la dĂ©gradation gravedu patrimoine Ă cause de lâutilisation intensive, des intempĂ©ries, des calamitĂ©s naturelles, Ă cause du manque de fonds nĂ©cessaires pour Ă©viter les situations respectives, la prĂ©valation decertaines activitĂ©s qui pourraient apporter un bĂ©nĂ©fice immĂ©diat et sĂ»r (vidĂ©othĂšques,discothĂšques etc.), une fluctuation du nombre des employĂ©s.AprĂšs lâeuphorie enregistrĂ©eparmi les employĂ©s de ces institutions, immĂ©diatement aprĂšs 1989, la dĂ©ception sâest installĂ©epeu aprĂšs : lâautofinancement intĂ©gral a continuĂ©, les salaires Ă©taient prĂ©caires, lâhĂ©ritage dansla nouvelle Ă©tape historique dâun patrimoine dĂ©tĂ©riorĂ© , sans chance de disposer des fondsnĂ©cessaires pour sa rĂ©habilitation.
En 1991 a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e une Ligue nationale des Maisons de la Culture de Roumanie. Sesmembres se sont rencontrĂ©s plusieurs fois, en se faisant part de leurs problĂšmes et des besoinsavec lesquels ils sont confrontĂ©s , ont rĂ©digĂ© des mĂ©moires de protestation publiĂ©s auqqi dansquelques journaux quotidiens, mais sans rĂ©sultat.AprĂšs deux ans, la Ligue sâest dissolue.
A la suite des réglementations adoptées derniÚrement, par lesquelles on a réservé aux établissements culturels de ce genre un autofinancement partiel, et parce que les conseilslocaux devraient aussi allouer des fonds des budgets propres pour leur financement, notamment dans les villes, ces institutions sont en cours de réhabilitation , en regagnant leur statut social et les rÎles pour lesquels ils ont été créés.
Les Maisons de la Culture ont une personnalitĂ© juridique.Lâorganigramme du personnel qui comprend, Ă part le directeur, 1-6 salariĂ©s selon les domaines dâactivitĂ© avec des
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attributions techniques et administratives est Ă©tabli par le conseil municipal ( ou de la ville,selon le cas ), en prenant en considĂ©ration le nombre de la population, de mĂȘme que la diversitĂ©et la complexitĂ© de lâoffre culturelle assumĂ©e.
En principal, trois grandes coordonnées sont prises en compte :
a) la culturalisation gĂ©nĂ©rale, qui inclut des confĂ©rences publiques, des symposiums,des dĂ©bats, des cercles dans divers domaines, des cours circonscis ou non Ă desuniversitĂ©s populaires, ( voir le paragraphe « universitĂ© populaires » ), en concordanceavec les intĂ©rĂȘts de connaissance et les aspirations de formation des citoyens, dans undomaine ou dans lâautre
b) artistique, offrant aux citoyens des chances pour dĂ©velopper les qualitĂ©s crĂ©atives et interprĂ©tatives dans leurs loisirs, de sâaffirmer sur la scĂšne dans le cadre des formations( de thĂ©Ăątre, musicales, chorĂ©graphiques ) de la maison de culture ou expositionnel,avec des crĂ©ations propres de peintures, sculptures, design; beaucoup de ces formationsprofessionnelles ou non-professionnelles ont prĂ©sentĂ© des spectacles, dans les salles despectacle dont elles disposent, pour le public des localitĂ©s oĂč elles fonctionnaient ;
c) rĂ©crĂ©ative â divertissante, on organise des soirĂ©es dansantes, des programmes pour lesdiscothĂšques, des jeux et des concours , notamment pour la jeunesse.
Pour réaliser de telles activités, on embauche avec un statut de collaborateurs desprofessionnels du domaine de référence.
MĂȘme si la base matĂ©rielle et les subventions ne sont partout en concordance avec lesnĂ©cessitĂ©s, leurs disponibilitĂ©s dâoffrir une densitĂ© significative supĂ©rieure Ă la vie spirituellledes localitĂ©s oĂč elles fonctionnent sont Ă©videntes.
Les Foyers de Culture se sont affirmĂ©s et ont Ă©tĂ© reconnus dĂšs le dĂ©but de leuractivitĂ©, Ă cĂŽtĂ© de lâĂ©cole et de lâĂ©glise, comme les institutions les plus importantes dans leservice de la communautĂ© rurale. Ils ont validĂ© avec le temps leur mission dâengager lescitoyens de vivre une existence supĂ©rieure ennoblie par les valeurs de la culture et de lâart.Ilsont apportĂ© leur contribution Ă lâĂ©lĂ©vation du niveau gĂ©nĂ©ral de formation de la population, enconcordance avec les exigences quotidiennes, pour la promotion des vertus morales et religieuses , pour lâintroduction et le maintien dans le circuit public de certains Ă©lĂ©ments de laculture populaire ( traditions, coutumes, costumes, rĂ©pertoire folklorique), pour assurer uncadre plus civilisĂ© de passer les loisirs pour les membres des communautĂ©s rurales.Malheureusement, ces situations sont retrouvĂ©es dans leur intĂ©gralitĂ© dans un petit nombre delocalitĂ©s.Les causes sont multiples et dĂ©rivent en grande majoritĂ© des conditions matĂ©rielles et financiĂšres prĂ©caires rencontrĂ©es : plus de la moitiĂ© des siĂšges ne correspondent plus aux exigeances actuelles ( lâespace se rĂ©duisant Ă 1 - 3 piĂšces ), en se trouvant dans un Ă©tat avancĂ©de dĂ©gradation, ( les administrations locales ayant contribuĂ©, en grande mesure, au dĂ©tournement de certains espaces de leurs rĂŽles culturels), lâĂ©quipement technique dont ilsdisposent est dĂ©tĂ©riorĂ© physiquement et moralement ; en hiver, beaucoup des foyers culturelssont obligĂ©s dâinterrompre leur activitĂ© Ă cause du manque de combustible .En tenant compteaussi de lâinsuffisance des fonds qui leur sont allouĂ©s, une grande partie des foyers culturels sesont assumĂ©s , prioritairement, des activitĂ©s apportant un bĂ©nĂ©fice immĂ©diat et sĂ»r(discothĂšques, ateliers, espaces louĂ©s pour des firmes etc)
Les seules possibilitĂ©s dâinitiation et de formation de ceux qui travaillent dans cedomaine sont offertes par les programmes du Centre de PrĂ©paration et de Formation du
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Personnel des Ătablissements culturels .La majoritĂ© des conseils locaux ne disposant pas defonds Ă ce but , peu de personnes ont eu la possibilitĂ© de suivre de telles formations.Beaucoupdâentre eux nâoccupent plus le poste pour lequel ils se sont formĂ©.
De toutes les établissements culturels de ce genre, les foyers culturels sont celles quirencontrent le plus de difficultés.
Les UniversitĂ©s populaires dâaujourdâhui se considĂšrent ĂȘtre les continuatrices delâactivitĂ© des sociĂ©tĂ©s et des associations scientifiques ; des Ă©coles pour les adultes qui, enconcordance avec lâexpĂ©rience et la pensĂ©e europĂ©enne de lâĂ©poque, avaient assumĂ© depuis lesiĂšcle passĂ© une activitĂ© remarquable dâĂ©lĂ©vation culturelle de la population des villes et desvillages.Au dĂ©but de notre siĂšcle, de telles formations de « culturalisation des massespopulaires »qui avaient comme but dâassurer lâalphabĂ©tisation, la formation Ă©conomique,agricole, sanitaire, morale etc. ont Ă©tĂ© nommĂ©es « universitĂ©s populaires » selon le modĂšledanois promu par N.F.S.Grundtvig.Elles ont affirmĂ©, sous cette dĂ©nomination et surtout dans lapĂ©riode dâentre-deux guerres , leur rĂŽle important dans lâĂ©ducation intĂ©grale , thĂ©orique et pratique des adultes.AprĂšs la guerre, elles ont Ă©tĂ© intĂ©grĂ©es comme un secteur Ă part dans lesĂ©tablissements de culture , en leur imposant lâobligation quâune partie importante des cours soit axĂ©e sur lâĂ©tude des documents de parti, quâils aient un contenu politique et idĂ©ologique, quâilspromeuvent lâathĂ©isme. Ces aspects problĂ©matiques imposĂ©s Ă lâactivitĂ© des universitĂ©spopulaires quâon considĂ©rait dĂ©finitoires, ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement abordĂ©s par les employĂ©s de cesĂ©tablissements culturels avec beaucoup de formalisme , en se retrouvant , souvent, seulement dans les programmes avancĂ©s aux institutions hyĂ©rarchiquement supĂ©rieures. Les salariĂ©s desuniversitĂ©s populaires ont orientĂ© prioritairement leurs activitĂ©s vers lâorganisation de cours quiĂ©taient rĂ©ellement en concordance avec les intĂ©rĂȘts des citoyens , avec leurs dĂ©sirs de sâinitier,de se former dans certains domaines.Les rapports prĂ©sentĂ©s sur lâactivitĂ© des universitĂ©spopulaires Ă©taient, dâune annĂ©e Ă lâautre, de plus en plus riches en donnĂ©es fictives pourprĂ©senter âdes succĂšs sans prĂ©cĂ©dent ».Câest ainsi quâon peut expliquer le fait que dans lesĂ©vidences de lâancien Conseil de la Culture et de lâEducation Socialiste figuraient, en 1989,plus de 3000 universitĂ©s populaires qui organisaient des dizaines de milliers de cours, la plusgrande participation des citoyens Ă©tant enregistrĂ©e aux cours politiques et idĂ©ologiques.
Des données recueillies dans la période suivante il ressort le fait que seulement 100 universités populaires fonctionnaient, leur nombre augmantant , pourtant, chaque année.
Actuellement il existe 190 universitĂ©s populaires ( 9 Ă personnalitĂ©s juridiques, lesautres fonctionnant dans le contexte de lâactivitĂ© des maisons de culture ou, plus rĂ©cemment,auprĂšs les foyers culturels), ayant plus de 2400 cours trĂšs diversifiĂ©s (Ă©conomie, sciencesagricoles, mĂ©decine, Ă©cologie, langues Ă©trangĂšres etc.), de mĂȘme que des cours derequalification et de reconversion professionnelles des personnes disponibilisĂ©es.Les cours sont organisĂ©s en fonction des options spirituelles des citoyens, de la dynamique des demandes du marchĂ© spĂ©cifique Ă chaque zone, des possibilitĂ©s locales (conditions techniqueset matĂ©rielles,professeurs etc.), et sont frĂ©quentĂ©s modestement , pour une taxe nĂ©gligeable, en concordanceavec le rapport demande âoffre.
Depuis 1993 a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e lâAssociation nationale des UniversitĂ©s populaires (A.N.U.P.),bĂ©nĂ©cifiant dâassistance logistique et matĂ©rielle-financiĂšre de la part dâune institution similairede lâAllemagne. Sous les auspices de lâA.N.U.P. , avec une Ă©troite collaboration avec leministĂšre de la Culture, se sont dĂ©veloppĂ©es, surtout derniĂšrement, de multiples prĂ©occupationsde promotion devant lâopinion publique de la problĂ©matique de lâĂ©ducation des adultes, avecdes connotations dâimplications de celle-ci dans les changements sociales, politiques et Ă©conomiques de la Roumanie dâaujourdâhui.Ont Ă©tĂ© initiĂ©s des cours de « formation des
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formateurs » dans le cadre de 11 centres zonaux dâ « Ă©ducation des adultes » , ces activitĂ©sĂ©tant dirigĂ©es par des spĂ©cialistes roumains , formĂ©s par des experts allemands et anglais dansle cadre de certains programmes PHARE.Pour ceux qui sont impliquĂ©s dans ce domaine, ainsique pour tout ceux qui sâintĂ©ressent Ă une poblĂ©matique culturelle plus large, est publiĂ©echaque trimestre la revue « Paideia » qui a un contenu Ă©levĂ© et intĂ©ressant en concordance avecla dynamique de la pensĂ©e europĂ©enne.Dans le mĂȘme cadre rĂ©fĂ©rentiel sâinscrit aussi lapublication des volumes Ă grande densitĂ© significative pour lâĂ©volution de la thĂ©orie et de lapratique de lâ Ă©ducation des adultes ( comme par exemple « LâAtelier de lâavenir »,« Politiques culturelles et politique Ă©ducationnelle », « La Fondation Dalles » etc ) . CesactivitĂ©s rĂ©alisĂ©es dans notre pays se constituent comme des prĂ©mices pour une Ă©volution plusdynamique et plus fertile dans le domaine de lâĂ©ducation des adultes , avec une plus grandeimplication dans le changement des mentalitĂ©s , des attitudes, des comportements, intervenant donc, en grande mesure, au changement positif de la Roumanie.
IX. RELATIONS INTERNATIONALES
Une nouvelle perspective dans les relations culturelles internationales de la Roumanie
Si, avant 1997, la Direction des Relations Culturelles Ă©tait notamment un servicespĂ©cialisĂ© dans lâorganisation des dĂ©placements Ă lâĂ©tranger des personnalitĂ©s et compagniesartistiques, aprĂšs 1997, la Direction GĂ©nĂ©rale des Relations Internationales a oeuvrĂ© afin dedevenir un partenaire privilĂ©giĂ© et actif des grandes instances Ă une ouverture multinationale (leConseil de lâEurope, la Commission de lâUnion EuropĂ©enne, lâUNESCO, etc.) et de certainspays prĂ©sentant un intĂ©rĂȘt prioritaire.Tous les nouveaux postes de la direction ont Ă©tĂ© occupĂ©spar concours.Les conseillers et les chargĂ©s de missions sont, en proportion de 70%, denouveaux employĂ©s. Les conseillers et les chargĂ©s de mission du DĂ©partement dâIntĂ©grationEuropĂ©enne sont rĂ©partis selon les programmes en cours de dĂ©roulement avec les organismesinternationaux. Les conseillers et les chargĂ©s de mission du DĂ©partement de CoopĂ©rationBilatĂ©rale sont rĂ©partis sur des espaces linguistiques et des aires gĂ©ographiques traditionnelles(lâEurope Centrale, lâEurope de lâEst, lâEurope de Nord, lâOrient, la Zone anglophone, la Zonefrancophone, la Zone germanophone, la Zone hispanique et lusophone).
La Direction gĂ©nĂ©rale des Relations internationales a deux directions subordonnĂ©es :IntĂ©gration europĂ©enne et CoopĂ©ration bilatĂ©rale. Cette restructuration nâa pas Ă©tĂ© unesimple rĂ©organisation administrative ; elle exprime la volontĂ© politique de confĂ©rer au ministĂšre de la Culture de Roumanie la capacitĂ© de projeter et de rĂ©aliser des programmesdâenvergure avec les organismes culturels internationaux , aussi bien quâavec des ministĂšres et autres institutions.
1. La participation aux grands programmes européens
Le ministÚre de la Culture a conçu une stratégie visant à amplifier la présence desreprésentants des institutions culturelles roumaines aux forums mondiaux et européens, laparticipation aux programmes multilatéraux.
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1.1. Le Conseil de lâEurope
Dans le cadre du Conseil de lâEurope, le ministĂšre a des reprĂ©sentants permanents danstous les comitĂ©s de travail (le ComitĂ© de la culture, le ComitĂ© du Patrimoine culturel, le ComitĂ©pour les MĂ©dias) et aussi dans des groupes restreints de rĂ©flexion et de dĂ©cision (le Groupepour les nouvelles technologies, le Conseil pour lâorientation des itinĂ©raires culturels, laCommission de soutien de la Campagne âlâEurope, un patrimoine communâ, le Groupe detravail pour la protection du patrimoine audiovisuel, le Groupe pour les mĂ©dia sous uneperspective paneuropĂ©enne etc.). La Roumanie est Ă©galement reprĂ©sentĂ©e dans le Conseil de lacoordination de la culture et de lâĂ©ducation, instance supĂ©rieure qui contrĂŽle et approuve tousles programmes du domaine de la culture, de lâĂ©ducation et des mĂ©dias dĂ©roulĂ©s sous lepatronage du Conseil de lâEurope.
Le programme « Politiques nationales »
Le reprĂ©sentant du ministĂšre de la Culture au ComitĂ© de la culture est parvenu Ă obtenirlâaccord du Conseil de lâEurope pour que la Roumanie soit incluse Ă partir de 1998 dans leprogramme « LâEvaluation de la politique culturelle nationale » , en devançant le plan initialqui nous plaçait en lâan 2000.Ceci a de lâimportance, car nous aurons la possibilitĂ© de dĂ©finir lasituation dans lâadministration et la lĂ©gislation de la culture et dâĂ©tablir des objectifs rĂ©alistespour lâavenir prochain.
En effet, le programme se dĂ©roule depuis 1998 et sera achevĂ© au cours du secondsĂ©mestre du Conseil de lâEurope .Un groupe dâexperts roumains est chargĂ© de rĂ©diger unrapport national qui sera analysĂ© par un groupe dâexperts du Conseil de lâEurope.Ce dernier vaĂ©laborer son propre rapport. Les deux documents seront prĂ©sentĂ©s lors dâune rĂ©union du ComitĂ© de la culture du Conseil de lâEurope.
Le Conseil de lâEurope a Ă©tabli le groupe dâexperts europĂ©ens chargĂ©s de rĂ©diger sonpropre rapport. Le groupe dâexperts europĂ©ens a effectuĂ© trois visites en Roumanie, ennovembre 1998, mars et juin 1999. Le prĂ©sent rapport confirme la finalisation du programme.
Le Programme « Le CollÚge de la citoyenneté européenne : Itinéraires monastiques »
La Roumanie est le seul pays hors de lâUnion europĂ©enne choisi Ă participer au programme-pilote du Conseil de lâEurope « Le CollĂšge de la CitoyennetĂ© EuropĂ©enne âitinĂ©raires monastiques. », aux cĂŽtĂ©s de la France, du Portugal, de la NorvĂšge et de la GrĂšce .Le programme, conçu sous la forme de cinq stages de deux sĂ©minaires chacun, de lâautomne1997 jusquâĂ lâĂ©tĂ© 1999, a pour objectif de connaĂźtre les formes culturelles de la spiritualitĂ© desdivers espaces europĂ©ens, dâaccepter et dâen respecter les diffĂ©rences spĂ©cifiques.Lesparticipants Ă ce programme, six jeunes gens de chaque pays, Ă©tudiants au niveau de licencedans nâimporte quel domaine de lâenseignement, ont eu la possibilitĂ© de suivre des cours surles origines et lâhistoire de la spiritualitĂ© europĂ©enne. Ces cours sont confiĂ©s Ă une universitĂ© dechaque pays et coordonnĂ©s par un comitĂ© scientifique national.Au terme du programme, lesparticipants recevront un diplĂŽme Ă valeur de masterat. La session finale a eu lieu en Roumanie( juillet 1999 ), Ă Horezu et Ă Durau ; Ă cette ocassion sâest rĂ©uni le Conseil de coordination du CollĂšge de la CitoyennetĂ© EuropĂ©enne pour Ă©valuer les consĂ©quences Ă long terme de ceprogramme-pilote.
A la suite des dĂ©marches entreprises par le ministĂšre de la Culture dans le cadre du Conseil dâorientation des ItinĂ©raires culturels (comptant six membres reprĂ©sentant le Vatican,la Lettonie, lâEspagne, la GrĂšce, le Luxembourg et la Roumanie), la Roumanie est incluse dans
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lâitinĂ©raire « Habitat rural ».A Ă©tĂ© Ă©galement proposĂ© et acceptĂ© lâitinĂ©raire du « Bois » avec laparticipation dĂ©jĂ acquise de la Finlande) , qui mettra en valeur les Ă©glises en bois deTransylvanie et aura Ă crĂ©er les prĂ©misses de leur restauration systĂ©matique.
Le programme « Sibiu âconfluences europĂ©ennes » figurera dans lâitinĂ©raire « Lieux dela mĂ©moire » et sera rĂ©alisĂ© dans une premiĂšre Ă©tape avec la collaboration du Luxembourg.
Pour lâan 2000 , quand on commĂ©morera 150 ans de la naissance de Mihai Eminescu, leministĂšre de la Culture a initiĂ© un itinĂ©raire europĂ©en ayant pour thĂšme lâespace gĂ©ographiqueâet ses dimensions spirituelles- parcouru par le grand poĂšte.Le programme est Ă©laborĂ© avec lesoutien de plusieurs association et institutions culturelles dâAllemagne et dâAutriche.
LeProgramme « MOSAIC »
LancĂ© en novembre 1998, ce programme du Conseil de lâEurope a pour but dâintensifier les relations de coopĂ©ration culturelle entre la Bulgarie, la Croatie, la Roumanie et la SlovĂ©nie, pays auxquels sâassocient lâAlbanie et la MacĂ©doine. Nous avons maintes foissignalĂ© au cours des rĂ©unions de travail du Conseil de lâEurope que, aprĂšs 1989, les Ă©changesdans les domaines de lâart et de la culture entre les anciens pays communistes du centre et delâest de lâEurope ont diminuĂ©, car tous ont choisi de sâorienter plutĂŽt vers les paysoccidentaux.Le processus en est naturel si lâon tient compte quâavant 1989, les relationsavaient une Ă©vidente composante idĂ©ologique. Mais, aprĂšs dix ans , le ministĂšre de la CultureconsidĂšre que lâheure est venue pour que les relations des pays de cette rĂ©gion de lâEurope seplacent sur de nouvelles assises, qui puissent valoriser le trĂ©sor de crĂ©ativitĂ© et de valeursspirituelles offert par cette zone. Le ministĂšre de la Culture a proposĂ© comme lieu privilĂ©giĂ© derencontre le palais de Banloc, prĂšs de Timisoara, qui, aprĂšs sa restauration, peut accueillir lesprogrammes multinationaux convenus et deviendra un centre multiculturel important dans cetteeurorĂ©gion. Les contacts rĂ©alisĂ©s avec le chef de la Direction de la Culture, de lâEducation et du Sport du Conseil de lâEurope, avec des ministres de la culture et autres officiels des paysvoisins nous laissent penser que ce projet sera rĂ©alisĂ© en 1999 dans le cadre du programme« MOSAIC » dĂ©jĂ mis en oeuvre.
LâEurope, un patrimoine commun
Le grand succĂšs reportĂ© par les projets proposĂ©s par la Roumanie dans le domaine du patrimoine (p.ex. :Sibiu-confluences europĂ©ennes) a beaucoup jouĂ© pour le choix de laRoumanie en tant que lieu dâinauguration de la Campagne « LâEurope, un patrimoinecommun », les 11-13 septembre cette annĂ©e, Ă Bucarest et Ă Sibiu .
1.2 LâUnion europĂ©enne
1.2.1. Des fonds PHARE â Le Programme « La dimension culturelle de la dĂ©mocratie »
Pour la premiĂšre fois dans lâhistoire du programme PHARE, la CommissioneuropĂ©enne de Bruxelles a donnĂ© le feu vert Ă la requĂȘte du ministĂšre de la Culture deRoumanie concernant lâallocation de fonds pour la culture. Le Programme « La dimensionculturelle de la dĂ©mocratie » , lancĂ© par le ministĂšre , se dĂ©roule pendant une pĂ©riode de deux ans bĂ©nĂ©ficiant dâun budget qui monte Ă 2 millions dâeuros.
Le programme comporte deux volets :
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La rĂ©forme institutionnelle :la dĂ©centralisation de lâadministration culturelle, la rĂ©visiondes responsabilitĂ©s, lâinformatisation du ministĂšre de la Culture et des institutionssubordonnĂ©es, ainsi que la restructuration des universitĂ©s populaires et des maisons de culturedans le cadre dâun programme spĂ©cifique pour lâĂ©ducation des adultes (dont la valeur monte Ă 1 150 000 dâeuros.)
La constitution dâun Fonds pour le dĂ©veloppement des arts et de la sociĂ©tĂ© civile (dont la valeur monte Ă 850 000 dâEuros.)
Au niveau du ministĂšre a Ă©tĂ© constituĂ©e une unitĂ© dâimplĂ©mentation (PIU) qui a pourobjectif dâassurer le cadre administratif du dĂ©roulement du programme. Pour la premiĂšrecomposante du programme â la RĂ©forme institutionnelle- on a enregistrĂ© des sollicitations pourobtenir le contrat de la part de 19 compagnies et consortiums dâEurope. A la suite de lapremiĂšre sĂ©lection, on en a retenu 8, du nombre desquelles sera dĂ©signĂ© le gagnant desenchĂšres, selon les rĂ©glementations PHARE.AprĂšs lâaccord donnĂ© par la CommissionEuropĂ©enne de Bruxelles, le nom de la compagnie sera rendu public et elle pourra commencerĂ dĂ©rouler le programme sous la coupe du ministĂšre de la Culture.
La seconde composante du programme sera rĂ©alisĂ©e Ă partir de 1999 avec unecompagnie rĂ©sidente en Roumanie. La procĂ©dure de sĂ©lection sera la mĂȘme que pour lapremiĂšre partie du programme.
1.2.2. Programmes communautaires : Kaléidoscope, Ariane, Raphael, Media II
Depuis 1998, le ministĂšre de la Culture participe de plein droit aux programmescommunautaires de lâUnion EuropĂ©enne des fonds de laquelle il a bĂ©nĂ©ficiĂ© occasionnellement auparavant aussi. Voici ces programmes :
-KalĂ©idoscope.Le programme soutient des Ă©vĂ©nements artistiques complexes dâintĂ©rĂȘt continental.Le ministĂšre de la Culture a mis Ă la disposition de toutes les institutionsintĂ©ressĂ©es la documentation nĂ©cessaire afin de bĂ©nĂ©ficier des facilitĂ©s de ce programme.
-Ariane.Le programme soutient des projets ayant trait Ă la traduction dâoeuvreslittĂ©raires rĂ©digĂ©es dans des langues moins connues en langues de large circulation. LeministĂšre de la Culture a communiquĂ© aux institutions intĂ©ressĂ©es la documentation nĂ©cessaireafin de bĂ©nĂ©ficier des facilitĂ©s accordĂ©es par ce programme.
-Raphael. Le programme sâemploie Ă obtenir des projets de restauration dâobjectifsdâintĂ©rĂȘt europĂ©en, projets se rattachant Ă la protection du patrimoine culturel national.LaRoumanie a bĂ©nĂ©ficiĂ© dĂšs 1997 dâun appui financier (pour les monastĂšres de Probota et dâApostolache, pour les Ă©glises en bois de Maramures et pour lâĂ©glise Stavropoleos deBucarest).
-Media II.La Roumanie nâest pas incluse dans ce programme destinĂ© Ă soutenir lesproductions et les coproductions de tĂ©lĂ©vision et de cinĂ©ma, car notre lĂ©gislation delâaudiovisuel nâest pas encore conforme Ă la Directive EuropĂ©enne concernant la TĂ©lĂ©visionsans FrontiĂšres.Afin de nous faciliter lâaccĂšs Ă ce programme, lâUnion EuropĂ©enne a allouĂ© au ministĂšre de la Culture un fonds de quelque 20000 dâEuros dans le cadre du programme «Eureka-Audiovisuel » .A base de ces fonds a Ă©tĂ© constituĂ© dans la structure du ministĂšre de laCulture un Centre dâinformation pour lâAudiovisuel destinĂ© Ă faciliter les Ă©changesdâinformations entre les professionnels et les institutions spĂ©cialisĂ©es de Roumanie et delâEurope.
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1.3 LâUNESCO
LâUNESCO a participĂ© au lancement du programme « Sibiu-confluences europĂ©ennes »(mai 1998) et ) lâanalyse de la production et de la diffusion du livre en Roumanie.
2. Les dimensions de la coopération bilatérale
Le Programme de lâactuel gouvernement ( le rogramme de base de macrostabilisation et de dĂ©veloppement de la Roumanie jusquâĂ lâan 2000) souligne comme une prioritĂ© de lastratĂ©gie dans le domaine de la culture « lâĂ©dification dâune image vĂ©ridique de la Roumaniepar une nouvelle politique culturelle Ă lâextĂ©rieur, Ă mĂȘme de promouvoir des valeursauthentiques et compĂ©titives et de les souligner dans le dialogue avec la production culturelleinternationale ».
Répondant à cette exigence, le ministÚre de la Culture a formulé dÚs janvier 1997 sespriorités dans le domaine des échanges culturelles bilatérales :
- intensifier les Ă©changes de valeurs culturelles avec les Etats occidentaux,notamment avec la France, lâAllemagne, la Grande Bretagne, lâItalie , les Etats-Unis et le Canada.
- dĂ©velopper les liens culturels avec les etats voisins- maintenir de bonnes relations avec les autres pays europĂ©ens, avec des Etatsdâautres zones .
2.1. Dans ce sens, suite aux discussions avec le ministÚre de la Culture de France, plusieursprojets importants qui seront déroulés dans les années à venir se dessinent :
- Les belles EtrangÚres qui se propose de faciliter les contacts entre les écrivains des deux pays et de promouvoir la littérature contemporaine roumaine en France ;
- lâorganisation en 2002 dâamples manifestations culturelles en France sous le gĂ©nĂ©rique« LâAnnĂ©e de la Roumanie en France » , respectivement, celle de la France en Roumanie
- lâorganisation en Roumanie de sĂ©minaires sur des thĂšmes culturels dans le cadre des« Rencontres Malraux », auxquels participent des personnalitĂ©s françaises ;
- la France a Ă©tĂ© lâinvitĂ© dâhonneur Ă la Foire Internationale du Livre de Bucarest (1999)
- une tournée de la Comédie Française à Bucarest a eu lieu en février 1999 .
Un important volet des relations culturelles avec la France se déploie dans le cadre pluslarge de la francophonie, une délégation du ministÚre de la Culture étant présente dans leComité international des Jeux de la Francophonie. Le ministÚre de la Culture a participé enaoût 1997 à la compétition culturelle-sportive des Jeux de la Francophonie de Madagascar.
Un Salon du Livre Francophone a été également organisé dans le cadre de la FoireInternationale du Livre de Bucarest. (juin 1999)
2.2. La zone germanique est prioritaire non seulement dans le contexte de la politique du ministĂšre de la Culture, mais dans celui plus large des relations extĂ©rieures de laRoumanie.Notre pays a de vieilles et solides relations culturelles avec lâespace allemand de par
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la prĂ©sence en Roumanie dâune population dâorigine germanique, mais Ă©galement grĂące Ă lâactivitĂ© dĂ©ployĂ©e en Allemagne par nombre dâintellectuels formĂ©s chez nous.
Dans ce contexte, une sĂ©rie dâactions ont dĂ©jĂ eu lieu, dont il convient de rappeler :
- la Foire internationale du Livre de Leipzig (25 â30 mars 1998)
- au Symposium « Sibiu-confluences europĂ©ennes », dĂ©roulĂ© en mai Ă Sibiu,lâAllemagne a Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e Ă un haut niveau : M.Manfred Carstens, secrĂ©tairedâEtat au ministĂšre fĂ©dĂ©ral de lâIntĂ©rieur sây est prononcĂ© pour une importanteparticipation de lâAllemagne Ă la mise en oeuvre du Projet Sibiu ;
- lâAllemagne a Ă©tĂ© lâinvitĂ© dâhonneur de lâĂ©dition de 1998 de la Foire internationaledu livre de Bucarest
- Ă lâoccasion de la prĂ©sence roumaine Ă la Foire internationale du livre de Francfort (1998), - la plus importante du monde de ce genre- le ministĂšre de la Culture aprĂ©sentĂ© la situation du livre en Roumanie lors dâune confĂ©rence de presse, sous leslogan « Les gouvernements aiment les livres » , rĂ©sultat dâune Ă©tude commune du Conseil de lâEurope, de lâUNESCO et de lâAssociation des Ă©diteurs et desdiffuseurs du livre dâAllemagne (Börsenverein).
On peut affirmer somme toute que les relations culturelles roumano-allemandes vont bon train et ont de bonnes perspectives ; aprĂšs les Ă©lections de lâautomne 1998 en Allemagne,ces relations parcourent elles aussi une pĂ©riode de transition.
2.3 En janvier 1998 a Ă©tĂ© signĂ© le Programme de coopĂ©ration culturelle entre la Roumanieet lâAutriche pour les annĂ©es 1998-2001 , document important pour la continuation des bonnesrelations culturelles de nos deux pays.
Pendant cette pĂ©riode, lâAutriche a assumĂ© la prĂ©sidence du Conseil de lâUnioneuropĂ©enne et a organisĂ©, entre autres, la rĂ©union du Conseil des ministres de la Culture et delâAudiovisuel des pays de lâUnion europĂ©enne et des Etats associĂ©s de lâEurope centrale et delâest, Ă laquelle a Ă©tĂ© Ă©galement reprĂ©sentĂ© notre ministĂšre.
2.4 Les relations culturelles avec lâItalie ont enregistrĂ© un essor lors de la derniĂšre pĂ©riode,essor concrĂ©tisĂ© dans des actions de toutes sortes : expositions dâart (classique et contemporain,peinture et sculpture), colloques internationaux sur des thĂšmes de littĂ©rature, dâart, derestauration et de conservation, des monuments, tournĂ©es thĂ©Ăątrales, concerts. Il convient dây mentionner le colloque international « Giacomo Leopardi » , le colloque « Traiano- Optimusprinceps » , la biennale de sculpture dantesque de Ravenne, les expositions « Trajan â unempereur aux frontiĂšres » et « Targoviste- art moderne et contemporain ».
2.5 Dans la zone britannique , les échanges culturels entre la Roumanie et la GrandeBretagne se déroulent sous les auspices du Protocole de coopération culturelle conclu pour les années 1996-1999. Là -dessus il faut remarquer que, étant donnée ladécentralisation spécifique à la Grande Bretagne, les institutions britanniquesdéveloppent les relations culturelles avec des ONG roumaines, donc avec uneparticipation toujours plus restreinte du ministÚre de la Culture.
Pourtant, en 1997 et 1998, plusieurs manifestations ont eu lieu auxquelles le ministÚrede la Culture a pris part. De leur nombre mentionnons le festival « British Spring Season » -
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festival thĂ©Ăątral britannique accueilli Ă Bucarest et dans dâautres villes de Roumanie, auquelparticipĂšrent quatre troupes de thĂ©Ăątre et de danse de Grande Bretagne.
RĂ©ciproquement, en fĂ©vrier 1998 a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e Ă Londres lâexposition « La Roumaniedes annĂ©es â30- architecture et modernisme », organisĂ©e par lâInstitut Royal des ArchitectesBritanniques. Il convient dây ajouter aussi la tournĂ©e du ThĂ©Ăątre National de Craiova en GrandeBretagne et en Irlande du Nord (octobre 1998)
2.6 Les relations culturelles avec les Etats-Unis et le Canada se dĂ©roulent Ă un niveau bienplus rĂ©duit, hĂ©las, Ă causes des Ă©normes frais de transport. Avec les deux Etats ont nâa pasencore mĂȘme pas conclu de documents bilatĂ©raux. MalgrĂ© cela, certaines actions ont pu avoirlieu, dont « Les journĂ©es de la culture de Iasi aux Etats-Unis » (concerts, expositions dâart,prĂ©sentations de livres, confĂ©rences) entre le 1-er et le 14 dĂ©cembre 1998.
2.7 Le ministĂšre de la Culture sâest constamment employĂ© Ă intensifier les rapportsbilatĂ©raux avec les Etats voisins de lâEurope Centrale et de lâEst. Il convient dây mentionner lescontacts du ministĂšre aces ses homologues de Hongrie, de GrĂšce, de Turquie, de Bulgarie , dela FĂ©dĂ©ration Russe et les documents bilatĂ©raux de collaboration ( protocoles gouvernamentaux ou accords interministĂ©riels) signĂ©s avec la Hongrie, la GrĂšce, la Turquie, la Bulgarie etc. Ilfaut souligner les relations avec la Hongrie, qui ont connu des Ă©vĂ©nements de grandeimportance, tels que lâorganisation en 1997 en Roumanie des « JournĂ©es de la culturemagyare » et en 1998, en Hongrie, des « JournĂ©es de la culture roumaine » , manifestations degrande envergure auxquelles ont participĂ© de nombreux crĂ©ateurs de tous les domaines, y compris du cinĂ©ma ; on a organisĂ© des tournĂ©es artistiques, des expositions , des symposiumsen la prĂ©sence de dĂ©lĂ©gations officielles des deux pays.
2.8 En 1997, en GrĂšce, la ville de Salonique a Ă©tĂ© la Capitale Culturelle de lâEurope ; lesmanifestations sây sont dĂ©roulĂ©es sous les auspices et avec lâappui financier de la CommissionEuropĂ©enne et ont connu un large Ă©cho mĂ©diatique en Europe.La Roumanie âreprĂ©sentĂ©e parles tournĂ©es de lâOpĂ©ra National de Bucarest, de lâOrchestre Philharmonique « GeorgeEnescu » du ThĂ©Ăątre National de Bucarest, par des chorales et des ensembles folkloriques , parlâexposition « La cĂ©ramique de Cucuteni » aux piĂšces du patrimoine culturel national , par uneexposition dâartisanat et une autre de photos ayant pour thĂšme lâarchitecture mĂ©diĂ©vale, par dessoirĂ©es littĂ©raires etc. â a eu une prĂ©sence prestigieuse.
2.9 En juillet 1998 a Ă©tĂ© signĂ© avec la Turquie le Programme de collaboration culturellepour lâintervalle 1998-2000 visant Ă lâintensification des Ă©changes culturelles bilatĂ©rales. Ilconvient de signaler tout particuliĂšrement les actions organisĂ©es en Roumanie en 1998 lors du 75e anniversaire de la Turquie moderne crĂ©Ă©e par Mustafa Kemal Ataturk : expositions delivres et de photos Ă Bucarest, les « JournĂ©es de la culture turque Ă Constanta » (groupesfolkloriques, expositions, dĂ©lĂ©gations officielles) , un sĂ©minaire Ă Galati ayant pour thĂšme lesrelations roumano-turques .La manifestation bilatĂ©rale la plus importante a Ă©tĂ© la prĂ©sentationau Centre Culturel « Ataturk » dâIstanbul de lâExposition de peinture moderne roumaine ( XX-e siĂšcle) aux ouvrages du patrimoine du MusĂ©e dâArt de Constanta. OrganisĂ©e sur lâinitiativedu vice-premier ministre du Gouvernement de la Turquie, lâexposition a joui dâun accueilexceptionnel de la part des officiels aussi bien que de la part des critiques dâart et du grandpublic.
2.10 A lâoccasion dâune visite officielle dans la FĂ©dĂ©ration Russe en mai 1998, on sâest misdâaccord sur de nouvelles formes de collaboration et de rapprochement entre les deux cultures,sous la perspective de lâintĂ©gration europĂ©enne. Pour le dĂ©but de 1999 a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e unetournĂ©e Ă Bucarest de cinq musiciens, boursiers de la Fondation Spivakov.
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2.11 Le ministĂšre de la Culture ne cesse de sâintĂ©resser Ă la coopĂ©ration culturelles avec lesautres pays de lâEurope centrale et du nord. Plusieurs expositions ont Ă©tĂ© organisĂ©es enBelgique â« Confrontations â repĂšres artistiques roumano-belges » par le MusĂ©e dĂ©partementalde Prahova.A Amsterdam a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e une exposition de sculpture de Roumanie , dont quelques oeuvres de Constantin Brancusi. Entre les 3 et 13 juillet 1999, lâOrchestreSymphonique de la Jeunesse de Bucarest a effectuĂ© une tournĂ©e en Suisse, Ă lâoccasion du 50-eanniversaire de lâorganisation non-gouvernementale « SOS Kinderdorf » et du 35-eanniversaire de sa filiale suisse. En Finlande, lors du festival annuel de Helsinki, a Ă©tĂ©prĂ©sentĂ©e lâexposition de 7 oeuvres de la pĂ©riode de dĂ©but de Constantin Brancusi .Uneexposition de peinture contemporaine, le concert de la formation « Concordia » et uneprĂ©sentation de livres de la maison dâĂ©dition « Humanitas » ont eu lieu au Danemark.
2.13 Pour ce qui est de la zone hispanique et lusitanienne (lâEspagne, le Portugal et lâAmĂ©rique Latine), bien que les relations nâaient pas connu une intensitĂ© particuliĂšre, onremarque toutefois la participation Ă des festivals et des congrĂšs (thĂ©Ăątre, musique, littĂ©rature)en Espagne; au Portugal, notre ministĂšre de la Culture a eu une contribution Ă lâorganisation du Pavillon roumain Ă lâExposition Mondiale « EXPOâ98- les OcĂ©ans, un hĂ©ritage pour lâavenir » qui a eu lieu Ă Lisbonne entre les 22 mai et 30 septembre 1998 , avec divers programmesculturels dĂ©roulĂ©s lors de la JournĂ©e de la Roumanie, pendant la durĂ©e de l'Exposâtion et, Ă cette occasion et avec succĂšs, dans la ville de Lisbonne. Ceci en dĂ©pit du fait que la prĂ©senceroumaine Ă lâExposition nâa pas constituĂ© un succĂšs.
2.14 Les relations culturelles avec les pays de lâAmĂ©rique Latine â lâArgentine, leVĂ©nĂ©zuela, lâUruguay, le BrĂ©sil , la Colombie, le Mexique etc.) ne sâĂ©lĂšvent pas au niveau souhaitĂ©, Ă cause dâabord des grandes distances qui nous sĂ©parent.
2.15 En 1997 et 1998, dans les relations culturelles avec les Etats de lâAfrique et du Proche-Orient â relations qui ne dĂ©pendent pas seulement de leur potentiel culturel, mais aussi des fraisqu âelles exigent â on sâest limitĂ© Ă une certaine prĂ©sence roumaine afin dâen maintenir lacontinuitĂ©.Il convient dây mentionner la participation roumaine Ă des festivals internationaux en Egypte, en Syrie, en Irak, en Jordanie, au Maroc et lâorganisation dâexpositions roumainesen Egypte et au Maroc ; Ă un niveau satisfaisant ont Ă©tĂ© maintenues les relations culturellesavec lâIsrael , en organisant des Ă©changes de formations artistiques , dâexpositions dâart.
2.16. Une Ă©volution ascendante ont connu dans lâintervalle en question les rapports culturelsavec la CorĂ©e du Sud et le Japon ; dans ces deux pays on a organisĂ© des expositionsdâart, des tournĂ©es artistiques (le ThĂ©Ăątre National de Craiova, le ThĂ©Ăątre « Tandarica »de Bucarest, lâOrchestre Philharmonique de Constanta) . les bons rapports roumano-nippons sont illustrĂ©s par une sĂ©rie de projets culturels (dont la prĂ©sentation Ă Stochkolm â parmi les manifestations de la Capitale Culturelle de lâEurope- dâunspectacle thĂ©Ăątral roumano-nippon) et par lâinauguration , Ă Tokyo et dans dâautresvilles de lâannĂ©e culturelle roumaine 1998-1999.
2.17 Se sont toujours dĂ©veloppĂ©s, Ă base dâun intĂ©rĂȘt bilatĂ©ral, les rapports avec la Chine :des manifestations culturelles Ă caractĂšre de rĂ©ciprocitĂ© ont Ă©tĂ© organisĂ©es au cours des deux derniĂšres annĂ©es, dont la prĂ©sentation Ă Bucarest dâune exposition dâarts graphiques de Chineet dâune exposition « Corneliu Baba » en 1998 Ă Beijing.
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ANNEXES
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