compléments d’algèbre linéaire · lycÉe chaptal – pt* – 2018/2019 complÉments...
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LYCÉE CHAPTAL – PT* – 2018/2019 COMPLÉMENTS D’ALGÈBRE LINÉAIRE
Compléments d’algèbre linéaireENTRAÎNEMENT 1
♣ Exercice 1 — Résoudre, en fonction du para-mètre m ∈ C, le système d’équations linéaires sui-vant :
x − y + z = m
x +my − z = 1
x − y − z = 1
Indication — Du pivot, rien que du pivot !
Correction — Notons S l’ensemble des solutions. On dis-tingue deux cas :
• si m 6= −1, S =��
m+12 , 0, m−1
2
�
;
• si m= −1, S = {(y, y,−1) | y ∈ R}.
♣ Exercice 2 — Résoudre dans M2(R) :
X 2 + X = A avec A=�
1 11 1
�
Indication — On pourra poser X =�
a bc d
�
et résoudre un
système d’équations non linéaires. Soustraire la premièreéquation et la dernière puis factoriser.
Correction — En factorisant l’équation obtenue par d − a,on trouve d = a. En réinjectant, on trouve alors quatre solu-tions : −A/2− I2,−A, A− I2 et A/2.
♣ Exercice 3 — Soit A=
1 1 10 1 10 0 1
.
Calculer An pour n ∈ N.
Indication — La formule du binôme peut-elle s’appliquer ?
Correction — ∀n ∈ N, An =
1 n n(n+1)2
0 1 n0 0 1
!
.
♣ Exercice 4 —
1. Déterminer la dimension et des équations carté-siennes du sous-espace F de R4 engendré par(0,2, 1,−1) et (2,−1,1, 0).
2. Trouver un supplémentaire de F .
Indication — 2. Choisir deux vecteurs non colinéaires dansR4 \ F puis montrer que les espaces sont supplémentaires.
Correction — On a clairement dim(F) = 2. De plus,
u= (x , y, z, t) ∈ F ⇐⇒�
x + 2y + 4t = 0
x − 2z − 2t = 0
Enfin, on peut poser G = Vect((1, 0, 0, 0), (0, 1, 0, 0)) et mon-trer à l’aide du déterminant que R4 = F ⊕ G.
♣ Exercice 5 — Soit H = {P ∈ Rn[X ] | P(1) = 0}.1. Montrer que H est un espace vectoriel et en déter-
miner une base.
2. Montrer que H est un hyperplan de Rn[X ] de troisfaçons différentes.
Indications —
1. On peut revenir à la définition d’un sev (à savoir faire)ou déterminer directement une famille génératrice de H.On trouve dim(H) = n.
2. On peut déterminer la dimension de H, ou montrer queVect(1) est supplémentaire à H ou enfin voir que H est lenoyau d’une certaine forme linéaire (hors programme).
♣ Exercice 6 — Soient E un K-espace vectoriel de di-mension finie et f ∈ L (E).1. On suppose que E = Ker f ⊕ Im f .
Démontrer que Im f = Im f 2.
2. La réciproque est-elle vraie ?
Correction —
1. On a toujours Im f 2 ⊂ Im f .Si y ∈ Im f , y = f (x) avec x ∈ E. Il existe par ailleurs(x1, x2) ∈ Ker( f )× Im( f ) tel que x = x1 + x2. D’où :
f (x) = f (x1 + x2) = f (x2) et x2 = f (z2)
= f ( f (z2)) ∈ Im f 2
Ainsi Im f ⊂ Im f 2.
2. Im f = Im f 2⇐⇒ E = Ker f +Im f et en dimension finie,la somme est directe (théorème du rang).
♣ Exercice 7 — Soit E un K-espace vectoriel de dimen-sion finie et f ∈ L (E) vérifiant f 3 = idE .
1. Montrer que Im( f − idE) ⊂ Ker( f 2 + f + idE).
2. En déduire que Im( f − idE) et Ker( f − idE) sontsupplémentaires dans E.
Indication — 2. On travaille en dimension finie...
Correction —
1. Soit y ∈ Im( f − idE). Comme y = f (x)− x avec x ∈ E,on a f 2(y) + f (y) + y = f 3(x)− x = 0E .
2. En appliquant le théorème du rang à g = f − idE , on a :
dim(Im( f − idE)) + dim(Ker( f − idE)) = dim(E)
De plus, si x ∈ Im( f − idE)∩ Ker( f − idE) :
f 2(x) + f (x) + x = 0E et f (x)− x = 0E
Ainsi, il vient 3x = 0E puis x = 0E .
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MICKAËL PROST http://www.mickaelprost.fr
♣♣ Exercice 8 — Soit φ l’application définie sur R[X ]par φ(P) = (X 2 + 1)P ′′ + 4P ′ − 2P.
1. Montrer que φ ∈ L (R[X ]).2. Exprimer deg(φ(P)) en fonction deφ(P) puis en dé-
duire que, pour tout n ∈ N, φ induit par restrictionun endomorphisme de Rn[X ].
3. Déterminer le noyau de φ.
4. Trouver l’ensemble des polynômes P vérifiantφ(P) = X .
Indications —
2. On pourra distinguer les cas n 6= 2 et n= 2 en posantP = aX 2 + bX + c.
4. Sauriez-vous trouver une solution particulière? lessolutions de l’équation homogène?
Correction —
2. Soit P =n∑
k=0
akX k avec an 6= 0. Le terme « dominant »
de φ(P) est [n(n− 1)− 2] anX n si celui-ci est non nul.• si n 6= 2 alors n(n− 1) 6= 2 et deg(P) = deg(φ(P)).• si deg(P) = 2 alors P = aX 2 + bX + c conduit àφ(P) = 2(4a− b)X + 2(a+ 2b− c).
En conclusion, pour tout P ∈ Rn[X ], φ(P) ∈ Rn[X ].3. D’après ce qui précède, si deg(P) 6= 2, φ(P) = 0̃ im-
plique P = 0̃. Dans le cas où n= 2, on obtient b = 4aet c = 9a, soit P = a(X 2 + 4X + 9).Ainsi, Ker(φ) = Vect(X 2 + 4X + 9).
4. En cherchant une solution de degré 1, on trouveP = −X/2− 1.On a alors S =
�
−X/2− 1+ a(X 2 + 4X + 9), a ∈ R
.
♣♣ Exercice 9 — ENSAM
Soit f un endomorphisme d’un K-ev de dimension finie.On pose, pour tout k ∈ N, Nk = Ker( f k) et Ik = Im( f k).
1. Montrer que, pour tout k ∈ N, Nk ⊂ Nk+1 et que siNk = Nk+1, alors Nk+1 = Nk+2.
2. Montrer qu’il existe un entier naturel i tel queNi = Ni+1, puis que E = Ni ⊕ Ii .
3. Montrer que f restreinte à Ker( f i) est nilpotente.
4. Montrer que f restreinte à Im( f i) est un automor-phisme de Im( f i).
Indication — 2. Étudier la monotonie de la suite de termegénéral un = dim(Ker( f n)). Comparer alors N2i et Ni .
Correction —
2. D’après ce qui précède, (un)n∈N est une suite d’entiersnaturels croissante, elle est donc stationnaire. Il existeainsi i ∈ N tel que pour tout j ¾ i, dim(Ker( f j)) =dim(Ker( f i)). Comme par ailleurs, N j ⊂ Ni , on a bienN j = Ni pour tout j ¾ i.Soit y ∈ Ni ∩ Ii . Alors f i(y) = 0E et y = f i(x)pour un certain x ∈ E. Ainsi, x ∈ N2i = Ni , doncy = f i(x) = 0E . Ainsi, Ni ∩ Ii = {0E}. Le théorème durang permet alors de conclure.
♣♣♣ Exercice 10 — GROUPE CACHAN
On pose E =C (R+,R) et on considère l’application ψqui à toute fonction f de E associe la fonction g définiepar :
∀x ∈ R+, g(x) =
∫ x
0
2t f (t) dt
1. Montrer que E est un espace vectoriel de dimensioninfinie.
2. Prouver que ψ est un endomorphisme de E.
3. Étudier l’injectivité et la surjectivité de ψ.Conclure.
4. Déterminer pour tout λ ∈ R le sous-espace vectorielKer(ψ−λidE).
Indications —
1. Exhiber la bonne famille !
2. Toute fonction dérivable est continue...
3. Dériver et bien réfléchir.
4. On résoudra une certaine équation différentielle.
Correction —
1. E est clairement un espace vectoriel et (x 7→ xn)n∈N estune famille libre de E qui contient une infinité de vec-teurs, c’est donc un espace de dimension infinie.
2. La linéarité découle de celle de l’intégrale ; ψ est parailleurs à valeurs dans E car g est bien continue sur R+
en tant que primitive de x 7→ 2x f (x).
3. • Soit f ∈ Ker(ψ). g étant l’application nulle, g ′ l’estégalement, ce qui s’écrit :
∀x ∈ R+, 2x f (x) = 0
Cela conduit à f (x) = 0 pour x > 0 et par continuitéde f , f est bien nulle sur R+. Bref, ψ est injective.
• L’application ψ ne peut être surjective : si elle l’était,pour toute fonction continue g ∈ E, il existerait f ∈ Etelle que g =ψ( f ). Mais donc g serait dérivable. Orcertaines fonctions continues ne sont pas dérivables(la racine carrée par exemple). Absurde !
• ψ est donc un exemple d’application linéaire qui estinjective sans être surjective.
4. Soit f ∈ Ker(ψ−λidE). Cela implique 2x f (x) = λ f ′(x).Pour λ 6= 0, on obtient f (x) = Aexp
�
x2/λ�
où A est unréel quelconque.Réciproquement, toute fonction de cette forme vérifie
bien
∫ x
0
2t f (t) dt = λ f (x) (à vérifier). Ainsi,
• pour λ 6= 0, Ker(ψ−λidE) = Vect�
x 7→ exp�
x2/�
;
• par ailleurs, comme déjà vu, Ker(ψ) = {0E}.
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