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Communication interculturelle I

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Page 1: Communication interculturelle I

Communicationinterculturelle I

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Table des matières

Communication interculturelle I

I Définir la communication interculturelle __________________ _ 03 DéfinitiondeStellaTing-Toomey Métaphoredesicebergs

II Valeurs culturelles ____________________________________ _ 04 Modèles d'orientations de valeurs LesorientationsdevaleursdeKluckhohnetStrodtbeck Trois exemples des variables culturelles de Hofstede ______ 05

III Perception et communication interculturelle ______________ _ 06_

IV Styles de communication _ ____________________________ _ 08_ Continuadestylesdecommunication __________________ 09

V Communication non verbale _ __________________________ _ 11 Développement de compétences au niveau non verbal ____ 12

VI Choc culturel _ _______________________________________ _ 13 Quelquesstratégiespourgérerunchocculturel __________ 14

VII Bibliographie _ _______________________________________ _ 15

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IDéfinirla communication interculturelle

Définition de Stella Ting-Toomey

S'il existe de nombreuses défini-tions de communication intercul-turelle, celle proposée par StellaTing-Toomey est particulièrementintéressante. Selon elle, les élé-ments constitutifs d'une définitionde communication interculturelle sont les suivants :

• deux personnes (ou deux grou-pes)

• deculturesdifférentes (définitiontrèslargedeculture)

• en interaction• négociantunsignifiécommun.

La quatrième composante de cette définitionestparticulièrement inté-ressante,carellesouligne l'impor-tanced'essayernonseulementdecommuniquer, mais également dese comprendre, ce qui est autre-mentpluscomplexeetdifficile.

Métaphore des icebergs

Lamétaphoredel'icebergestsou-vent utilisée pour parler de culture, et pour mettre en relief la différence entre la partie visible et la partie in-visibledel'iceberg,lasecondepar-tie étant nettement plus importante que la première. Cette partie invisi-ble joue un rôle central pour la sta-bilité de l'iceberg. Elle doit égale-ment être prise en compte par tou-te personne souhaitant naviguerautourdel'iceberg.

Pour parler de culture, les propor-tions seraient identiques : la par-tie visible (architecture, nourriture, comportements, institutions, arts…) repose sur une partie invisible, bien plus importante (valeurs, normes, croyances), qui lui donne un fon-dement et un sens. Bien entendu, les interactions de pouvoir, de dé-pendance, d'influence sont nom-breuses et complexes, voire par-fois contradictoires entre les deux partiesde l'iceberg, et le contexteexerceluiaussisoninfluence.Maisl'imagerestetrèsutilepourréfléchiraux relations importantes entre les diverses composantes d'une dis-cussion sur la culture.

L'image devient d'autant plus ré-vélatrice si l'on parle de commu-nication interculturelle, dans le sens d'une communication entre deuxicebergs,etsil'onsedeman-de comment l'un des deux perçoit l'autre.Perçoit-il seulement lapar-

tie visible de l'autre iceberg? Surquellesbasesfonde-t-ilsespercep-tions et interprétations, si une partie siimportantedel'autreicebergestinvisible?Comprend-ilvraimentcequ'il voit chez l'autre, s'il est incons-cientdeou/etignorantdelapartieinvisibledel'icebergdel'autre?Etqu'en est-il si nous sommesaussiignorantsdeou inconscientsde lapartie invisible de notre propre ice-berg?

Le séminaire vise à rendre plus vi-sibles certaines différences fonda-mentales mais souvent invisibles, liées aux valeurs culturelles, aux styles de communication, ou auxstyles de conflit par exemple, desdifférences qui influencent forte-ment l'interaction entre des person-nesoudesgroupes,etquidoncin-fluencentnotrecapacitéounondenégocierunsignifiécommunauni-veau interculturel.

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II Valeurs culturelles Lorsque l'on parle de communica-tion interculturelle, on parle inéluc-tablement de valeurs culturelles, qui sont à la base de nos attitudes, comportements et fonctionne- ments, quenousen soyons cons-cient-e-soupas,etquenousagis-sions en harmonie ou en contradic-tion avec les valeurs culturelles des groupesdontnoussommesmem-bres.

Les valeurs sont aussi le filtre autravers duquel nous percevons et évaluons les attitudes et actions des autres. Stella Ting-Toomey,une des plus grandes spécialistesde la communication interculturelle, observe que les valeurs posent les critèresquidéfinissentunecommu-nication appropriée avec d'autres. Ellesdonnentaussiletonémotion-nel pour interpréter et évaluer le comportement de personnes étran-gèresànotreculture.

Modèles d'orientations de valeurs

Florence Klukhohn (en collabora-tionavecFredStrodtbeck)etGeertHofstede ont développé des modè-les particulièrement intéressants pour parler d'orientation de valeurs culturelles, et pour établir les liens entre valeurs culturelles et compor-tement.Leurs modèles reposent sur des recherches très poussées au ni-veau international et interculturel, et sont une excellente base de départ pourréfléchirànospropresvaleursculturelles, et à la manière dont el-les diffèrent des valeurs culturelles des personnes de cultures différen-tesavecquinoussommeseninter-action.

Orientation Spectre des orientations de valeurs

L'être humain et la nature

Subordinationàlanature Harmonie avec la nature Maîtrise de la nature

Sens du temps Orientation vers le passé Orientation vers le présent Orientation vers le futur

Nature humaine Fondamentalement mauvaise

Modifiable/immuable

Neutre, ou bonne et mauvaise

Modifiable/immuable

Fondamentalement bonneModifiable/immuable

Activité Etre Etreetdevenir Faire

Relations sociales LignéeDécisions verticales

InterdépendanceDécisionsdegroupes

IndividualismeAutonomie de décision

KlukhohnetStrodtbeck(1961)

Les orientations de valeurs de Kluckhohn et Strodtbeck

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Cultures à faible distance hiérarchique Cultures à forte distance hiérarchique

Accentmissurl'égalité Accent mis sur la distance hiérarchique

Crédibilité individuelle Séniorité,âge,rang,titre

Interactionsymétrique Interactionasymétrique

Accent mis sur l'informalité Accent mis sur la formalité

Lessubordonné-e-ss'attendentàêtreconsulté-e-s Lessubordonné-e-ss'attendentàêtredirigé-e-s

Exemples de groupes où Hofstede a identifié une faible distance hiérarchique :Autriche, Israël, Danemark, Nouvelle Zélande,Républiqued’Irlande,Suède,Norvège,Allemagne,Canada,USA

Exemples de groupes où Hofstede a identifié une forte distance hiérarchique :Malaisie,Guatemala,Panama,Philippines,Paysarabes,Inde,Mauritanie,Mali,Singapour

Note : Les cultures mentionnées sont basées sur des fonctionnements majoritaires dans les cultures.

Faible évitement de l'incertitude Fort évitement de l'incertitude

L'incertitude est valorisée L'incertitude est une menace

Changementdecarrière Stabilitéentermedecarrière

Laprisederisqueestencouragée Des procédures claires sont demandées

Lesconflitspeuventêtrepositifs Leconflitestnégatif

Les innovations sont attendues et souhaitées Maintien du status quo

Exemples de groupes où Hofstede a identifié un fai-ble évitement de l'incertitude :Singapour,Jamaïque,Danemark,Suède,Hong-Kong,USAetCanada,Norvège,Australie

Exemples de groupes où Hofstede a identifié un fort évitement de l'incertitude :Grèce,Portugal,Guatemala,Uruguay,Japon,France,Espagne,CoréeduSud

Note : Les cultures mentionnées sont basées sur des fonctionnements majoritaires dans les cultures.

Lesvaleursculturellesstructurentnosperceptions,etexercentuneinfluenceconsidérablesurlesstylesdecom-municationetdeconflit,ainsiquesurlesnormesnonverbalesquenousdéveloppons.

Trois exemples des variables culturelles de Hofstede (1991) dans le monde de l'entreprise (recherche effectuée dans 53 pays)

Cultures individualistes Cultures collectivistes

Identitéentermesde«Je» Identitéentermesde«Nous»

Objectifs individuels Objectifsdegroupes

Prioritéàl'inter-individuel Prioritéaugroupe

Réciprocité optionnelle Réciprocitéobligatoire

Gestiondepersonnes Gestiondegroupes

Exemples de pays où Hofstede a trouvé un pour-centage élevé de personnes pour qui l'individua-lisme est central :USA,Australie,Grande-Bretagne,Canada, Pays-Bas,Nouvelle-Zélande,Suède,France, Allemagne

Exemples de pays où Hofstede a trouvé un pour-centage élevé de personnes pour qui le collecti-visme est central :Guatemala,Equateur,Panama,Indonésie,Pakistan,Taiwan/RépubliquepopulairedeChine,Japon, BurkinaFaso,Kenya

Note : Les cultures mentionnées sont basées sur des fonctionnements majoritaires dans les cultures.

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6 L'effetdefiltredesvaleursculturel-les, bien qu'invisible, étant si puis-sant, nous pouvons observer des perceptions et interprétations dif-férentes de la «même» situation,du «même»mot, du «même» si-lence, et ce parfois au sein d'une «même»culture.Lepotentielpourdes perceptions différentes est en-core accentué lorsque les person-nes en interaction viennent d'hori-zons différents et ont des valeurs différentes. La notion de percep-tion est donc centrale lorsque l'on réfléchit à la communication inter-culturelle.

Lors de la première étape du modu-le«perception»,lesparticipant-e-sregardentuneimage.

III Perception et communication interculturelle

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Les perceptions de ces imagessont très différentes.

La discussion fait ressortir que la questionn'estpas«quiaraison?»ou«quiatort?»,maisplutôtcom-mentsefait-ilquenousvoyionsles«mêmeschoses»demanièretrèsdifférente, si bien qu'elles ne sont pasles«mêmeschoses!»

Lors de la deuxième étape du mo-dule, les participant-e-s explorentune phrase, en termes de percep-tion.Enfindeprocessus,ilesttrèsclair que tout, même ce qui sem-bleleplus«évident»peutêtreper-çu très différemment de tout ce que l'onpeutimaginer.

Mon fils est malade

Phrase anodine à première vue, mais pouvant être interprétée de manières si différentes.

Qui parle : le plus souvent, on ima-ginelamère,maispourquoinese-rait-cepasaussilepère?Fils : qu'est-ce qu'un fils? L'enfantqui portemon sang? L'enfant quej'ai adopté? L'enfant dont jem'oc-cupe,quej'élève,sansliendesangdirect (famille proche ou éloignée,ou cercle d'ami-e-s)? Tout enfantdemafamilleélargie?Toutenfantdemaculture,demonpeuple?Quel âge a ce fils? Enfant? (per-ceptionhabituelle)ouadulte?Est : soudainement? Toujours?Graveoupeuinquiétant?Malade :physique,psychique,émo-tionnel,spirituel?

Je pars au Kosovo, participer à un projet de réconciliation

Je :unexpertétranger?UnKoso-var?Unhommeouunefemme?Projet de réconciliation : entre qui etqui?AlbanaisetSerbes(percep-tion classique), ou entre deux fa-milles albanaises? Ou entre deuxfrèresd'unemêmefamille?Suis-jepartie prenante dans le conflit, ouai-jeunrôledemédiation?Kosovo : et si je disais Kossove, quelle serait la différence, et pour qui?

Les enfants gardent le regard baissé devant le professeur

Regard baissé :signedefautecom-mise, de peur, de honte, ou de res-pect? Situation normale ou anor-maledansuneclasse?Professeur : titre de professeur?Toutenseignant?Hommeoufem-me?

Vous êtes au Zimbabwe. _Un matin, l'un de vos collègues locaux vous dit qu'il a rêvé de _son grand-père, mort depuis _plusieurs années. Le lendemain, il ne vient pas au travail.

Rêve : travail du subconscient, ou messagedesancêtres?Grand-père : vieillard qu'on connaît vaguementetqu'onvoitrarement?L'homme le plus important de la fa-milleoudelacommunauté?Sage?Oublieux?Mort : plus de relation possible avec la personne, ou commencement d'une relation essentielle avec l'an-cêtre?Seconde phrase : résulte de la pre-mière,oupasdutout?Cesdeuxphrasessont-elleslepar-tage d'un rêve (communication di-recte) ou l'annonce d'une absence de quelques jours? (communica-tion indirecte)

Alafindumodule, lesparticipant-e-smettentencommunleursprin-cipaux apprentissages en termesde perception dans une situation interculturelle

•Maperceptionestjustifiéeetok.• Saperceptionestjustifiéeetok.• Ma perception est relative et in-

complète.• Sa perception est relative et in-

complète.• Nos perceptions dépendent de

notre histoire et de notre contex-te.

• J'ai besoin de l'aide de l'autrepour voir ce qu'il ou elle voit.

• L'autre a besoin de mon aide pour voir ce que je vois.

• Si je me sens respecté-e dansmaperception,jesuisdavantageprêt-e à respecter la perception

de l'autre, et à entrer dans un dia-logueconstructif,etvice-versa.

• Les expériences communes com-me clé d'élargissement de nosperceptions.

• Letempspeutnousaideràélargirnotre perception d'une situation, à mesure que se développent notre réflexion,notreprisedeconscien-ce et notre expérience.

• S'ouvriràlaperceptiondel'autren'implique pas abandonner sa propreperceptionoriginale,maisl'élargir,l'enrichir,peut-êtrepetitàpetitlamodifier.

Sinoussouhaitons réellementné-gocier un signifié commun dansune situation interculturelle, nous devons abandonner l'idée que no-treperceptionestpartagéeuniver-sellement, et que nos interpréta-tions sont «évidentes». En situa-tion interculturelle, il ne s'agit pasde déterminer quelle perception est juste, mais plutôt de s'interroger:«comment se fait-il que je perçoi-ve ce que je perçois, et que tu per-çoivescequetuperçois?»Siunetelle conversation commence, il est possibled'avancerverslanégocia-tiond'unsignifiécommun.

A mesure que le temps passe et que nous explorons nos perceptions et celles des autres, nous prendrons peut-être conscience du fait quenos perceptions de valeurs culturel-lesdifférentespeuventsemodifier,en fonction de nos propres valeurs et de ce que nos interactions avec des personnes d'autres cultures nous apprennent sur les valeurs. Plus nous apprenons et dévelop-pons l'art de la communication in-terculturelle, plus notre perception dumondesemodifiera.

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8 La manière de s'exprimer avec des mots, de communiquer avec des mots varie fortement d'une cultu-re à l'autre, voire d'une personne à l'autre dans la même culture. Le fait deparlerlamêmelanguen'estpassynonymedeparlerun«mêmelan-gage».

Chaque personne a une maniè-re préférée de communiquer. Tout comme les valeurs culturel-les, nos styles de communicationnousoffrentlesstratégiespouren-trer en conversation avec autrui, et les standards pour interpréter etévaluer leur communication.End'autrestermes,nosstylesdecom-munication influencent la manièredont nous percevons des expérien-ces de communication, et la maniè-re dont nous les évaluons.

Des styles de communication dif-férents ont été développés au fildessièclesetdesgénérations,enlien étroit avec les valeurs cultu-relles, normes et comportements des groupes/personnes concer-nés. Connaître ces styles, êtreconscient-edesespropresstyles,savoir reconnaître les styles utili-sés par nos interlocuteurs et inter-locutrices contribue grandement àune meilleure compréhension inter-culturelle.

Savoir reconnaître les styles decommunication et les respecter est une première étape du développe-ment de compétences intercultu-

IVStylesdecommunication

relles. Savoir modifier son écoutepour comprendre le sens du mes-sage communiqué dans un styleautre que le nôtre est l'étape sui-vante. L'étape ultérieure – enco-replusdifficile,maispreuved'unecompétence interculturelle – est de savoiradaptersonstyledecommu-nication au contexte, et petit à petit apprendre à communiquer dans les stylesdel'autre.

Aucun style de communicationn'est meilleur qu'un autre, comme aucune perception n'est plus justi-fiéequ'uneautre.Ettouslesstylespermettent d'aborder tous les su-jets. La difficulté apparaît dans larencontre entre des personnes pra-tiquantdesstylesdifférents,quinese comprennent pas ou ne respec-tentpaslestyledel'autre.

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Linéaire Circulaire

Cestyledéveloppeuneargumentationquimèneàune conclusion, présentée de manière très explicite. L'orateur dit de manière très précise ce que l'autre doitentendre.(Igivethepoint)

Cestyleprésentetouslesélémentsdecontextenécessaires pour que la personne qui écoute puisse faire les liens entre ces éléments et comprendre ce que dit l'orateur. Ce dernier ne dit pas, de manière très explicite, ce que l'autre doit entendre. (I don’t givethepoint)

Les personnes qui communiquent de manière linéaire estimentqueleurstyledecommunicationestrapideetefficace,carleurlogiqueesttrèsclaire,etlesélé-ments centraux du discours sont très explicites.

Les personnes qui communiquent de manière circu-laireestimentquecertesellesparlentlonguement,mais que lorsqu’elles se sont exprimées, tous les élé-ment nécessaires à la compréhension sont clairs.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière circulaire parlent trop, sans jamais en arriver au but.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière linéaire sont simplis-tes et omettent de donner des éléments importants nécessaires à la compréhension.

Direct Indirect

Danscestyle,lemessageestàchercherdanslesmotsutilisés,etnonpasdanslecontexte.Cestyleditexactement ce qu'il pense. Cestyletendàmettrelaprioritésurlecontenudel'échange

Danscestyle,lemessageestàchercherhorsdesmotsutilisés.Cestylefavorisel'utilisationdeprover-bes,demétaphores,dusilence.Lecontexteestéga-lementporteurdemessage.Cestyletendàmettrelaprioritésurlarelation,l'har-monie entre les parties en présence.

Les personnes qui communiquent de manière directe estiment être franches et parler de manière honnête. Pourelles,ilestutileetefficacedemettrel'accentsur le contenu, les sentiments des personnes par rapport au contenu relevant d'un autre domaine.

Les personnes qui communiquent de manière indi-recte estiment être respectueuses et attentives à la complexitédeschoses.Enparticuliers'ils’agitd'ex-périences importantes telles la naissance, la sexua-lité, la mort, les rituels. Pour elles, mettre la priorité surlesrelationsestuninvestissementtrèssagesurlelongterme.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière indirecte ne sont pas honnêtes et évitent de dire ce qu'elles pensent réel-lement.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière directe sont trop dures et blessantes.

Exprime ses émotions Exprime peu ses émotions

Cestylemontresesémotions,qu'ellessoientlajoie,la tristesse, la déception, la colère, la peur.L'idée de base est que, par respect pour l'autre, et pour créer des relations réelles, je lui montre ce que je ressens.

Cestylepréfèregardersesémotionsaufondsdesoi,etlesgérerdepuisl'intérieur.L'idée de base est que, par respect pour l'autre, pour protégerl'harmoniedelarelation,etnepasenvahirl'espace de l'autre avec ses propres émotions, je ne montre pas ce que je ressens.

Les personnes qui communiquent en montrant leurs émotions se sentent vivantes et connectées aux autres lorsqu'elles expriment et reçoivent des mar-quesd'émotion,mêmessiellessontnégatives.

Les personnes qui communiquent en montrant peu leursémotionsetquilesgèrentenlesintériorisantestiment faire ainsi preuve de respect et de respon-sabilité.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer en montrant peu leurs émotions sont froides et pas intéressées au thème ou à l'autre personne.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer en montrant leurs émotions manquent de maturité, car elles ne peuvent contrô-ler leurs émotions, et manquent de respect pour les besoins des autres.

Continua de styles de communication

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Concret Abstrait

Cestylepréfèreutiliserdesexemples,deshistoires,des cas concrets, des situations réelles pour faire passersonmessage.

Cestylepréfères'exprimerenutilisantdesthéories,des concepts, des pensées abstraites.

Lespersonnesquicommuniquentenutilisantunstyleconcret estiment que leurs histoires et situations réel-les sont la base depuis laquelle des idées abstraites peuvent être développées.

Lespersonnesquicommuniquentenutilisantunstyleabstrait estiment que théories et concepts offrent le cadre nécessaire pour comprendre les liens entre les détails concrets.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière abstraite ne sont pas connectéesàleuraudienceetsonttropvagues.

Parfois, elles ont l'impression que les personnes qui préfèrent s'exprimer de manière concrète sont trop personnelles et trop peu sophistiquées.

Danschaqueséminaire,lesparticipant-e-sexplorentlamanièredontleursstylesdecommunicationinfluencentleurperceptiondesautresstyles.Puisilsdéveloppentdesstratégiesquipourraientleurpermettred'interagirdemanièreplusenrichissanteavecd'autresstyles.

Les suggestions ci-dessous sont fréquemment évoquées pour développer des compétences en termes de stylesdecommunication:

Style linéaire → Circulaire Style circulaire → Linéaire

• Etrepatient-e,nepasinterrompretroprapidement,arrêter d'attendre une conclusion explicite

• Poser des questions si la réponse paraît trop brève

• Ecouterpourinterpréter,etconnecterentreeuxleséléments de contexte fournis

• Ecouterpourpouvoirsynthétiseretreformuler

• Ne pas oublier l'importance de l'aspect relationnel • Essayerdeprésélectionneretpriorisercequel'onvadire,etpeut-êtredonneruneréponselinéaireàlaquelle on ajoute du contexte.

Style direct → Indirect Style indirect → Direct

• Arrêterdefaireconfianceauxseulsmots,etvoirau-delàdesmots

• Essayerdenepassesentirattaqué-epersonnelle-ment

• Ne pas oublier l'importance de l'aspect relationnel • Serappelerque lespersonnesdirectesapprécientla communication directe – elles tendent à ne pas penser ni prendre les choses au niveau personnel

• Apprendre à utiliser métaphores et proverbes qui traduisentmonmessage

• Essayerd'utiliserdesfaitsplutôtquedesmétapho-res

• Réfléchiràl'impactdesmotsqu’onemploie:déve-lopper une pratique de diplomatie

• Essayerdedireexactement«cequel'onpense»

Un-ebon-neinterprèteestcapablede traduire non seulement les mots, maiségalementlesstylesdecom-munication. Cela explique pourquoi des phrases assez longues sontparfois bien plus courtes lorsque traduites,etvice-versa.

Il n'est cependant pas nécessaire d'êtreinterprètediplômé-epourap-prendre à respecter et à apprécier lavariétédesstylesdecommunica-tion. Nous pouvons commencer en prenant conscience de nos propres styles,etàapprendreàinteragirde

manière respectueuse et adéquate avecd'autresstylesquenousren-controns. Ces pas sont des pas im-portants vers le développement de compétences interculturelles.

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11V Communication non verbale

Tout comme la communication ver-bale, la communication non verbale exige, en situation interculturelle,une attention, des connaissances etdescompétencesspécifiques.

L'on pourrait qualifier la commu-nication verbale de digitale, et lacommunication non verbale d'ana-logique. Si la communication ver-bale comporte bien entendu de nombreuses dimensions (choix des mots, styles de communication,pauses, contexte…), les éléments constitutifs de la communication non verbale sont bien plus nom-breux, et ils interviennent depuis un espace dont ni la personne qui parle ni celle qui écoute ne sont conscientes.

La liste présentée ci-dessousdémontre que la communication non verbale a lieu simultanément sur des registres très différents,et qu'elle peut être vue, entendue et / ou sentie.

Etant donné que de nombreuxaspects de la communication non verbale sont hors de portée de la langue,etqu'enoutrelacommuni-cation non verbale peut être simul-tanément intentionnelle et non intentionnelle,ellepeutgénérerdusens émotionnel et des malenten-dus que ne comprennent ni la per-sonne qui parle ni celle qui écoute.

Les dimensions clé de la communi-cation non verbale sont :

•Mouvementsducorpsetduvisage–usagedesbras,desmains,dela tête, des sourcils, de la bouche –demanièreconscienteetnon-consciente

• Contactvisuel(leregard)• Ton de la voix, et volume• Espace – à quelle distance ou

quelle proximité les personnes se tiennent-elleslorsqu'ellessepar-lent?Sont-ellesfaceàfaceousetiennent-ellesdebiais?

• Toucher • Environnement– formeetdéco-

ration des pièces, ameublement, architecture

• Temps, et comment il est conçu et utilisé lors de conversations, de rendez-vous,etc.

• SilenceLes recherches récentes effec-tuées par d'éminents spécialistes de la communication intercultu-rellemontrent que65%à90%dumessage de toute communicationrelève du non verbal.

Plus impressionnant encore, la plu-part des recherches démontrent que le message non verbal l'em-porte sur le message verbal, qu'ilpeut renforcer ou contredire. Cela signifie par exemple que si unepersonne dit « bienvenue, cela me fait tellement plaisir de te revoir»,mais que son non verbal (ton de la voix, contact visuel, port de la tête, gestesdesmainsoudesbras)indi-que qu'en fait nous ne sommes pas vraiment le / la bienvenue, la dimen-sion non verbale du message a

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12 davantagedecrédibilité,etnousluiferonsdavantageconfiance.

Sidiversesculturesetdiversesper-sonnes ont des préférences diffé-rentesen termedestylesdecom-munication (verbale), il en va de même de la communication non verbale.Nousfaisonsusagedunonverbal pour communiquer des sen-timents, nourrir des relations, expri-mer l'amitié, l'humour et l'ironie, les relations de pouvoir, les questions, la confiance, ou pour alerter à undanger.

C'est dès notre plus tendre enfance que nous commençons à absor-ber les normes, les nuances et les sens, souvent inarticulés, du non verbal de notre culture d'origine.Maisilpeutêtretrèsdifficiled'iden-tifier et dedécoder les codesnonverbaux des personnes d'une autre culture. Il est si facile de les confon-dre avec nos propres codes, ou de les lire avec nos propres normes (souvent inappropriées pour cela).

Certains gestes par exemple sontsimilaires d'une culture à l'autre, mais leur signification etmessagepeuvent être totalement différents dans chaque culture.

D'autre part, des valeurs ou mes-sagessimilairespeuventêtreexpri-més par des expressions non ver-bales différentes.

Dans certaines cultures, par exem-

ple, pour exprimer le respect, les enfants sont priés de regarder lesadultes quand ils leur parlent. Dans d'autres cultures, pour exprimer le respect, les enfants sont priés de nepasregarder lesadultesquandils leur parlent.

Apprendre à lire et à comprendre les codes non verbaux d'une autre culturepeutêtreaussidifficilequed'apprendreuneautrelangue,maisau moins aussi important.

S'iln'yapasderéponsesimple,ilyaunerègled'or:observer,essayerde comprendre, et adapter son non verbal pour qu'il contribue à la com-préhension mutuelle dans un pro-cessus de communication intercul-turelle.

Développement de compétences au niveau non verbal

Les pratiques suivantes nous aident à développer nos compétences de communication non verbale :• Devenirplusconscient-edufonc-

tionnement de nos codes non verbaux, et des normes et valeurs culturellesquilessous-tendent.

•Observer, sans juger, le nonverbal des personnes qui nous entourent.

• Essayerconsciemmentd'adapternotre non verbal (contact visuel, gestiondel'espace,tondelavoix,toucher…) lorsque la personne avec laquelle nous sommes en

interaction opère de manière très différente de la nôtre. Essayeraussi d'être conscient/e de l'ef-fort que cela requiert et de l'incer-titudequecelagénèreennous.

• Regarder des films avec l'œil«non verbal». Ils peuvent êtreune source très riche d'apprentis-sagesansjuger.

• S'exerceràessayerdecompren-drele«pourquoietlepourquoi»des expressions non verbales, plutôtquedelesjuger.

La dimension non verbale de la communication interculturelle est fascinante et difficile. En effet,comme pour l'iceberg, nous n'envoyons que la partie visible, etsommessouventpeuconscient-e-sde la dimension invisible, qui donne du sens à la partie visible. Notre perception et interprétation du non verbal est donc souvent inexacte, basée sur nos propres valeurs et normes, et non pas sur celles de la personne avec qui nous interagis-sons.

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13VI Choc culturel

Que se passe-t-il lorsqu'un êtrehumain – par nature résistant au changement–doit faire faceàdenombreuxchangements,et cesuruneduréeprolongée,commec'estle cas par exemple lorsqu'une per-sonne choisit de vivre plusieurs mois voire plusieurs années dans unenouvelleculture?

Au début, la personne peut trouver cela intéressant, et semble s'adap-ter assez rapidement. Mais bien-tôt,dessignesderésistanceappa-raissent, surtout lorsque pour s'in-tégrer dans une nouvelle culture,on lui demande demodifier, voired'abandonner des croyances etdes valeurs centrales qui l'aident à donnersensàlavieetàdéfinirsonidentité.

Qu'ils soient anodins ou fondamen-taux,ceschangementssontomni-présents lorsque l'on vit dans un

nouveau contexte culturel (stylesde communication, styles vesti-mentaires,règlesliéesàlamanièredeprendre les repas, langue,per-ceptions…). En outre, nos pro-pres styles de communication,styles vestimentaires, règles liéesà la manière de prendre les repas, langue,perceptionssontsoitabsen-tes, soit mal comprises. Chaque jour, chaque heure, la personne est poussée à apprendre, à s'adap-ter, à développer des manières de survivre et de fonctionner dans un nouvel univers.

A force d'apprendre, de s'adapter etdedévelopperdesstratégiesdefonctionnement les réserves d'éner-gie d'une personne s'épuisent, etson seuil de résistance s'abaisse. Au fonds de nous, quelque chose sedésintègre…lechocculturelesttout proche.

Dinello

Le choc culturelacculturation

avantle départ arrivée 4 mois 8 mois 2 ans 3 ans

premierssignesde tension

la crise

lerattrapage

personnes qui quittent lepays

déracinementplateau de bon fonctionnement

euphorie des premiers temps

le répit

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14 Lechocculturel est ladésintégra-tion temporaire du «moi», qui seproduit lorsqu'une personne se rend compte qu’elle a perdu la capa-cité de construire une vie stable etayantunsensdansuncontextenouveau. Ce processus comprend uneexpériencededeuil,delâcherprise, le lâcher prise du moi telqu'on le connaissait avant, et tel qu'on le vivait avant, avec des habi-tudes, fonctionnements, valeurs qui avaient un sens, et dont souvent on n'avait même pas conscience.

Le moment où tout sens semble se dissoudre est potentiellement un moment de grande ouverture aumonde. Dès que nous cessons de nous cramponner à notre culture d'origine,nousouvronslaporteàlanouvelle culture qui nous entoure. Sicetteexpérienceestvécueavecconscience, douceur et ouverture, ce lâcher prise peut être la pre-mièreétaped’uneréelleintégrationdans la nouvelle culture.

Le processus d'apprentissage etd'adaptation à une nouvelle culture estextrêmementfatigant,déstabili-sant.Ilengendreincertitude,stresset résistance, et nécessite beau-coupd'énergieetdeforce,toutpar-ticulièrement de la part de celles et ceux qui simultanément mènent aussi une vie professionnelle et/ou sociale. Une énergie qui à unmoment du processus s'épuise, comme le montre la courbe de l'adaptation culturelle.

Quelques stratégies pour survivre le choc culturel

Durant la période de choc cultu-rel, les pratiques suivantes peuvent être très utiles :• Essayerdenepasêtretropdur-eavecsoi,lorsquel'onestfatigué-e, a commis des erreurs ou a des penséesnégativesquel'ontrouveinconfortables

• Essayer de ne pas accuser laculture d'accueil pour tous les pro-blèmes. Essayer plutôt de com-prendred'oùvient ladifficultédecompréhension entre la culture d'origineetlacultured'accueil

• Ne pas oublier son sens de l'hu-mour, et se l'appliquer à soi-même, lors de chaque expérience d'apprentissage

• Essayerdepratiquerdesmétho-dessainesdegestiondustress,telles que méditation, exercice physique,alimentationéquilibrée,détenteavecdesami-e-s,danse,musique, et prendre de la dis-tance du travail.

Siunepersonnecomprendque lechoc culturel est une expérience avec des hauts et des bas, elle peut survivre voire s'épanouir durant cette période difficile mais grati-fiante. La courbe aide à s'accep-ter, à prendre soin de soi lors des moments de faible énergie, et àobserver et tirer des apprentissa-ges de notre processus d'intégra-tion.

Etenfin,n'oubliezpas:commeunpapillon dans sa chrysalide, vousêtes en train de construire un nou-veau Vous au sein de cette nouvelle culture… et cela prend du temps.

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15VIIBibliographie Livres français

Champ multiculturel, transactions interculturelles : des théories, des pratiques, des analyses/Khadiya-toulahFall,LaurierTurgeon.–Pa-ris: L'Harmattan, 2000. – 275 p.ISBN:2738470718

Les collaborations interculturel-les : pour une coopération Nord-Sud plus efficace /DanielJ.Kea-ley,DavidR.Protheroe.–Ottawa:Centre d'Apprentissage Intercultu-rel, 1995. – 123 p.

L'efficacité interculturelle : une étude des conseillers techni-ques canadiens à l'étranger / Da-niel J. Kealey. – Ottawa: Centred'ApprentissageInterculturel,2001.– 2ème éd. – 90 p.

Différence culturelle et souffrance de l'identité / Kael. – Paris : Dunod, 2001.ISBN:2100054449

Education, développement et culture / Antonio Faundez (Dir.). – Beyrouth: Institut pour ledévelop-pement et l'éducation des adultes. –1994.–266p.

Education et communication in-terculturelle / Martine Abdallah-Pretceille, Louis Porcher. – Paris : Presses universitaires de France, 2001. – 192 p.ISBN:2-13-52298-9

Un enfant, deux cultures/CathySchmid.–St-Légier:Ed.Emmaüs;Institutévangéliquedemissiologie(IEM),2002.–100p.ISBN:2-8287-0085-2

Les identités meurtrières / Amin Maalouf.–Paris:B.Grasset,2000.– 210 p.ISBN:2-2465-4881-0

Le multiculturalisme / Andrea Semprini.–Paris:Pressesuniver-sitaires de France, 2000. – 2ème éd. – 127 p.ISBN:2-13-048387-9

La pensée métisse : croyances africaines et rationalité occi-dentale en question / Robin Hor-ton.–Paris;Genève:Pressesuni-versitairedeFrance;iuéd,1990.– 264p.ISBN:2-88247-004-5

Le retour de l'anthropologue / Ni-gelBarley.–Paris:Payot,1994.–220 p. – (VoyageursPayot). Trad.de:Aplagueofcaterpillars

Se former à l'interculturel : expé-riences et propositions / Centre de documentation tiers-monde ; coor-donné par Odile Albert et Laurent Flécheux.–Paris:Ed.Mayer,2000.– 140 p. – (DD – Dossiers pour un débat;107)

Page 16: Communication interculturelle I

16 Livres anglais

The art of crossing cultures/CraigStorti. – Boston; London: BrealeyPublishing,2001.–xviii,153p.ISBN:1-85788-296-2

Basic concepts of intercultural communication / Milton J. Ben-nett(Ed.).–Yarmouth:InterculturalPress, 1998. – 270 p.ISBN:1-877864-62-5

Communicating across cultures / Stella Ting-Toomey. – New York;London:TheGuilfordPress,1999.–XIII,310p.(TheGuilfordcommu-nication series).ISBN:1-57230-445-6

Communication highwire: levera-ging the power of diverse commu-nication styles/DianneHofnerSa-phiere, Barbara Kappler Mik, Bas-ma Ibrahim DeVries. – Yarmouth;Boston;London:InterculturalPress,2005.–XVI,286p.ISBN:1-931930-15-5

Cross-cultural dialogues: 74 brief encounters with cultural differen-ce /CraigStorti.–Yarmouth:Inter-cultural Press, 1994. – 140 p.ISBN:1-877864-28-5

Cultural metaphors: readings, re-search translations, and commen-tary / Martin J. Gannon. – Thou-sand Oaks; London; Delhi: SagePublications,2001.–X,262p.ISBN:0-7619-1337-8

Exploring culture: exercises, sto-ries, and synthetic cultures/GertJan Hofstede, Paul B. Pedersen,Geert H. Hofstede. – Yarmouth,Me.: Intercultural Press, 2002. – xix, 234 p.ISBN:1-877864-90-0

Handbook of intercultural training / Dan Landis (Ed.). – ThousandOaks: Sage Publications, 2004. –XII, 515 p.ISBN:0-7619-2332-2

The healing wisdom of Africa: fin-ding life purpose through nature, ritual, and community / Malidoma PatriceSomé.–NewYork:JeremyP. Tarcher/Putnam, 1999. – 321 p.ISBN:0-874-77991-X

Naga and Garuda: the other side of development aid /RudolfHög-ger.–Kathmandu:Sahayogi,1998.– 309 p.

Riding the waves of culture: un-derstanding cultural diversity in business / Fons Trompenaars. – London:N.Brealey,1995.–192p.ISBN:1-85788-033-1

Ticking along with the Swiss / Dia-ne Dicks (Ed.). – Riehen: BergliBooks, 1993. – 195 p.ISBN:3-9520002-4-8

Le sens de l'autre : stratégies, ré-seaux et cultures en situation in-terculturelle / Dominique Desjeux. –Paris:UNESCO,1991.–169p.–ISBN:92-3-202724-0

Transitions de vie – comment s’adapter aux tournants de notre existence /WilliamBridges.–Pa-ris:InterEditions,2006.ISBN:2100496913

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1�Websites

The Centre for Intercultural Com-munication offers services and programsdesigned toaddress thechallenges faced by organizationsand individuals in international and multiculturalsettings:www.cic.cstudies.ubc.ca/index.html

Intercultural Communication Ho-mepage: This site is intended for those studying intercultural com-munication as part of career prepa-ration, and contains recommended readingandotherresources:www2.soc.hawaii.edu/com/resour-ces/intercultural/Intercultural.html

The Integrated Resources Group provides solutions to cross-cultu-ralproblemsutilizingproject-speci-ficandcontext-appropriate resour-ces, for example resources for ex-patriates and repatriates: www.expat-repat.com

The Web of Culture: a consultingfirm and website which seeks toeducate its visitors on the topic of cross-cultural communications on-linetoday:www.webofculture.com

SIETAR: Society for InterculturalEducationTrainingandResearch:www.sietar-europa.org

The Intercultural Communica-tion Institute isdesigned to fosteran awareness and appreciation of cultural difference in both the inter-national and domestic arenas byeducational means: www.intercultural.org

Films

East is east/Regie:DamienO'Don-nell.–Grossbritannien,1999.–96Min.Die Engländerin Ella und der Pa-kistaner George sind seit 25 Ja-hren verheiratet und haben sechs Söhne und eine Tochter mit ihrem kleinen Fish&Chips-Geschäft in ei-nem Vorort von Manchester gross-gezogen. Am Beispiel der Kinder wird die Auseinandersetzung des Individuums im Schnittpunkt un-terschiedlicher kultureller Positio-nen thematisiert. Besonders deut-lich werden diese Positionen im Bezug auf geschlechtsspezifische Verhaltensweisen und Vorstellun-gen. Konfliktpotenzial entfaltet sich sowohl zwischen Vater und Kindern als auch zwischen den Ehegatten. ID Swiss/Regie:FulvioBernasco-ni, Christian Davi, Nadia Fares, Wa-geh George, Kamal Musale, Tho-mas Thümena, Stina Werenfels.–Schweiz1999.–Produktion:Ds-choint Ventschr Filmproduktion. – 90 Min.Sieben Schweizer Filmschaffen-de der jüngeren Generation, mehr-heitlich ausländischer Abstam-mung, dokumentieren Begegnun-gen verschiedener Kulturen in unserem Land: ein junger Mann mit indischer Herkunft versucht, seine attraktive Schweizer Bekannte mit einem Curry-Raclette zu bezirzen; ein ägyptischer Einbürgerungskan-didat will von seinen Freunden in

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18 der Heimat wissen, ob er ein guter Schweizer werde; ein italienischer Secondo befindet sich im Dilemma, ob er beim Fussball die schweize-rische oder die italienische Natio-nalmannschaft unterstützen soll.

Moi et mon blanc / Regie: PierreYameyogo. –Burkina Faso, 2004.– 90 Min.Vergnügliche und kluge Komödie, die das (Über-)Leben in der mul-tikulturellen Gesellschaft von heute als eigentliches Abenteuer begreift. Mamadi, ein junger Mann aus Bur-kina Faso studiert in Paris. Als das Stipendium von zuhause aus-bleibt, muss er sich mit Schwarz-arbeit das Leben finanzieren. Hier lernt er den Franzosen Franck ken-nen, mit dem er nach einem gros-sen Geldfund nach Afrika abhaut. Der Länderwechsel funktioniert als Spiegelungsachse. Ausgehend von den eigenen Erfahrungen, die er als Schwarzer in Paris machte, zeichnet der Regisseur anhand klei-ner Alltäglichkeiten die Komplexität kultureller Unterschiede – und Ge-meinsamkeiten – auf.

Just a kiss /Regie:KenLoach.–Grossbritannien,2004.–104Min.Casim, Sohn pakistanischer Einwanderer, ist ein erfolgreicher DJ in Glasgow. Seine Eltern sind streng gläubige Muslime. Fürsor-glich und familienbewusst planen sie die Heirat Casims mit seiner Cousine. Ihre Pläne drohen sich zu zerschlagen, als Casim Roisin ken-

nen lernt, die Musiklehrerin seiner jüngeren Schwester. Zwischen den beiden funkt es auf Anhieb. Doch Casim weiss nur zu gut, dass seine Eltern, ganz unabhängig von ihren Verheiratungsplänen einer Ehe mit einer Europäerin niemals ihr Ein-verständnis geben würden. Auch Roisin muss feststellen, dass ihre katholische Umgebung ihrer Liebe eher skeptisch gegenübersteht und sie in keiner Weise unterstützt.

Q-Begegnungen auf der Milch-strasse / Regie: Jürg Neuen-schwander.–Schweiz,2000.–94min.Drei Viehzüchter aus Mali und Bur-kina Faso reisen in die Schweiz zu drei Berufskollegen im Seeland und im Berner Oberland. Zurück in ihrer Heimat berichten sie von ihren Erfahrungen im Alpenland. Wo ist das Vertraute im Fremden, wo das Fremde im Vertrauten? Im Wechsel der Perspektiven geraten gängige Vorstellungen von Kuh und Milch, Markt und Fortschritt, Mensch und Natur in Bewegung. Im Film geht es um Gemeinsamkeiten und Unter-schiede, um Veränderung, um Ver-trautes und Neues in Afrika und in der Schweiz.

Va, vis et deviens/Regie:RaduMi-haileaunu. – Brasilien, Frankreich, Israel, Italien, 2005. – 140 Min.Äthiopien, 1984 vor dem Hinter-grund der Rettungsaktion «Opera-tion Moses»: Eine Christin rettet ihren Sohn David vor der Hungers-

not, indem sie ihm befiehlt, sich als Jude auszugeben, so dass er an Bord der rettenden Maschine nach Israel gelangen kann. David wird in Israel von einer linkslibera-len Adoptivfamilie aufgenommen, die alles unternimmt, damit er sich wohl fühlt. Davids Identität wird im-mer wieder von neuem im Frage gestellt: Sei es, dass der religiö-se Vater seiner Freundin ihn nicht akzeptiert, oder sei es, dass sein zionistischer Adoptivvater von ihm verlangt, Militärdienst zu leisten – immer wieder muss sich David fra-gen, wer er ist und wo seine Wur-zeln sind.

The virtual team : managing cultu-re and technology/ed.bybigworld-media.–USA,2002.–20Min.In this cutting-edge dramatization, you'll take your students on a revea-ling journey through cyberspace, and discover the profound effects of cultural differences and time on a virtual team. You'll meet the leader of a global operation, and observe the challenges she faces trying to lead her managers on a multicul-tural virtual team. Designed to sti-mulate lively discussion and reflec-tion, this program will help everyo-ne find out the secrets to cultural success in the modern workplace. Based on in-depth research and expert articles on implementing a virtual team.

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Impressum

Centre d'information, de conseil et de formation Professions de la coopération internationale

ZentrumfürInformation,BeratungundBildung Berufe in der internationalen Zusammenarbeit

Auteures VéroniqueSchoeffel,cinfo et PhyllisThompson,consultanteConcept graphiquemedialinkZürich

© cinfo 11/2007Rue Centrale 121Case postaleCH-2500Bienne7Té[email protected]

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