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La centralité de l'édifice postal dans l'espace urbain en situation
coloniale
Quand une société identifie un espaceparticulier, c'est-à-dire isole une partie ou ungenre particulier d'espace, elle en fait un lieuauquel elle attache toujours quelque chose deplus que ses caractéristiques formelles. Tous leslieux signifient nécessairement une multituded'autres choses qu'eux-mêmes pour les sociétéshumaines.
Des significations spécifiques sont alorsattachées à des espaces par leur identificationarchitecturale, la façon d’organiser l’espace étantun des piliers de la culture, système de valeur etde sens qui institue le groupe.
Or, dans l'espace, la proximité de deux objetssuffit à les mettre en relation et permet detransférer quelque chose de l'un à l'autre.
La signification géographique d’un bâtimentdans la ville est caractérisée par le fait de signifierune réalité d'un autre ordre que lui-même, touten étant un objet disposant d'une réalité propre.C'est pourquoi les lieux servent de pointsd'attache entre l'espace et la représentation dumonde des individus qui l’investissent designifications particulière.
SYMBOLISATION, HIÉRARCHISATION ET CENTRALISATION
Nous avons admis comme raisonnement quela centralité est une qualité attribuée à unespace, une valeur établie selon une certaineéchelle et attachée à un lieu ou à un type de lieu.
Dans cette perspective, on peut parler decentralité symbolique, dans la mesure où dessociétés hiérarchisent les lieux les uns par rapportaux autres en fonction de leur importancesymbolique. Quelles échelles de mesurepouvons-nous alors caractériser?
1. L'importance du symbole peut être mesurée au degréde l'importance de ce qui est symbolisé (par exemple,l'autorité, l'état, la justice, l'identité, la fortune, etc.)dans l'échelle des valeurs en fonction de laquelle unesociété opère la symbolisation.
2. Cette importance peut dépendre aussi de la stature oudes détails du symbole : une visibilité plus grande (parle volume, l'élévation, la perspective) peut conférerplus d'importance, de même que l'âge apparent del'objet (aujourd'hui, un symbole daté d'une trentained'année peut être moins valorisé qu'un symbole plusancien (historique, patrimonial) - ou plus récent(moderne , contemporain).
3. Le nombre de choses symbolisées peutdonner de l'importance : un objet spatial quisymbolise plusieurs choses peut se voirconférer une centralité symbolique (l’ancienneposte de Beb Souika symbolise à la fois la villearabe, la société tunisienne et l’approchecoloniale sous le signe d’un style de“Protectorat”.).
4. Enfin, le nombre de symboles lui-même est unfacteur de centralité: la concentration denombreux symboles en un espace contribue à luidonner un caractère de lieu central. Desexemples en sont donnés par aussi bien parl’Hôtel des Postes de Tunis, avec la symbolisationmonumentale du pouvoir colonial comme parl’ancienne Poste de Beb Souika dessinée par unarchitecte français pour présenter le styleArabisence et l’image engendrée par ce que cecirevêt dans un quartier aussi populaire que BebSouika.
Un lieu est donc plus symbolique que d'autress'il symbolise davantage de choses différentes, ous'il symbolise des choses qui ont elles-mêmes uneimportance hiérarchique plus grande. Dans tousles cas, il s'agit de la symbolisation de ce qui est leplus important pour le plus grand nombre degens ou pour les acteurs sociaux les pluspuissants dans l'organisation de la société.
La centralité symbolique établit un rapport entre concentration et rareté, qu'exprime le terme de hiérarchisation.
Dans l'ordre symbolique, la hiérarchisation estun principe géographique élémentaire : elledétermine dans un espace le ou les bâtimentscaractérisés par une certaine centralité, elle règlel'importance des lieux les uns par rapport auxautres.
Lorsqu’une société dote de symboles, convertieen symboles des objets spatiaux préexistants ouaugmente l'importance symbolique de certainslieux, elle contribue à hiérarchiser les espaces surlesquels elle intervient et créer une centralité deville.
La construction postale dans le milieu urbain
Comme pour la plupart des services,l’urbanisme joue un rôle déterminant dans leservice postal, il peut conduire les architectes etles inciter à décider de certains aspects de laconstruction.
Le service postal fournit ses tâches ens’insérant intimement et de prés au sein de laville. Avec son réseau de rues, ses édifices, sescentres d’activité et ses quartiers, la villeconstitue un véritable organisme vivant.
L’insertion du service postal dans la villes’exprime aussi bien matériellement (boitesaux lettres, voitures postales) que par sesagents et en particulier le facteur qui effectuele service porte à porte (distribution descorrespondances).
Grâce à ses contacts permanant avec lapopulation ainsi qu’à son rôle de collecteur et derépartiteur de courrier, le bâtiment postalacquiert la particularité d’être un centre d’intérêtremarquable dans la ville.
Son emplacement dans la ville est enconséquence fondamentalement fonction duréseau des rues et des quartiers qui présentent leplus d’intérêt du point de vue postal.
Situation de l’Hôtel des Postes dans la ville de Tunis.
Il est incontestable que la notion debarycentricité du bâtiment postal dans le milieuurbain doit être prise comme base pour le choixde l’emplacement, et qu’il est nécessaired’attribuer des valeurs particulières etimportantes aux zones intéressées pourdéterminer le barycentre.
Cette résolution a été accomplie par intuitionpour les bâtiments existants qui sont situés dansle centre de la ville ou à peu prés, dans le quartierdes affaires.
Les installations, les sources de travail, le centredes affaires et les services publics subsistant ausein de la ville font un ensemble cohérant etvaste dans lequel la poste, considérée comme unservice public par excellence, est inséré. Et c’estincontestablement à ce que ces servicess’insèrent harmonieusement dans le corpsvivant de la ville que s’applique l’urbanisme. Lesproblèmes de positionnement, d’agencement etde structure des différents bâtiments postaux nesont de ce fait pas indépendants ni distincts.
Cet édifice représente par sonemplacement un élément structurant dupaysage urbain de la ville. L’Hôtel des Postes aen effet toujours été un lieucommunicationnel pour la société locale qui ytrouvère un espace pour fonder des pointsd’échanges et de partages de messages.
Situation de l’Hôtel des Postes de Tunis dans la ville.
Facteurs particuliers déterminant la situation du bâtiment
Pour remédier à la difficulté que présente lechoix de la situation, il doit être primordialementtenu compte de la détermination des facteurssuivant :
1. Parcours des liaisons et volume des envois postauxà l’arrivée, au départ et en transit (des trains, deslignes d’autocars, des paquebots, des avions, de lalevée des boîtes aux lettres, etc.). Ces facteurssollicitent un emplacement du bâtiment au centredes parcours, compte tenu du réseau destransports (routes, chemin de fer, etc.) et des lignesd’expansion et du développement commercial etindustriel ;
2. Parcours pour la distribution des envois :nécessité d’un emplacement du bâtiment aucentre des itinéraires de distribution, comptetenu de l’accroissement et de la densité desagglomérations urbaines ;
3. Facilité d’accès pour le public : nécessité dechemins rapides et plus hautes accessibilités, cequi implique une position centrale du bâtiment ;
4. Mobilité des moyens de transport postaux pourle public : revendication d’une importantedisposition des rues et des espaces alentour del’édifice et des lieus pour le parcage ;
5. Forme et dimensions du terrain en vue deséventualités d’orientation, d’ensoleillement,d’agrandissement et en vue de fonction de la simplicitéet du caractère linéaire des corps de bâtiment ; cesdeux dernières caractéristiques consentent uneflexibilité de distribution qui conduit à son tour lapossibilité d’ajuster et de modifier les locaux lorsqueles inévitables changements qui se produisent dansl’organisation du bâtiment l’exigeront ;
6. Caractéristiques techniques générales du sol, du pointde vue de sa résistance, de sa nature, de son relief,etc. ;
7. Coût
L’Hôtel de Postes de Tunis est situé sur un terrain qui était encoremarécageux, aux portes de la médina ; cet emplacement devraitdevenir le centre du quartier français.
plan de Tunis,1950.
L’emplacement oùest érigé l’hôtel desPostes revêt uneimportance certaineau sein del’organisationurbanistique de laville. Il se trouveprécisément implantéà l’embranchementde la médina arabeavec le nouveaucentre des affaires del’époque coloniale oule quartier français.
L’ancienne Poste de Beb Souika
« Ô Place Bab Souika, puisses-tu revivre telleque tu étais dans le souvenir et le cœur de tousceux qui avaient foulé le gré de tes vieux pavéescahoteux… » Chadly Ben Abdallah.
Chadly Ben Abdallah est « fils » de Bab Saadoun. Il est décédé en mars 2007. Son« Bab Souika d’antan » constitue à notre connaissance la seule expression littéraire decette tendance à la célébration de la patrimonialisation du quartier. A travers sadescription des petits métiers de l’ambiance pittoresque qui animait la place a l’époquecoloniale, l’auteur donne de Bab Souika l’image idéalisée d’un « extraordinairecarrefour » ou s’assemble une mosaïque d’individus de religion et d’origines diverses,ou se brassent les différences, ou s’affirment, aux cotes des hommes simples etordinaires, les personnalités les plus extravagantes et les plus créatives. Ses textes sontparus dans le journal La Presse, de juillet a mars 1997, sous la forme d’une chroniquehebdomadaire intitulée « Miel sans fiel – bab Souika d’antan ». Voir aussi C. BenAbdallah (1977).
Pour reconsidérer l’esprit du lieu, nousavons mené une étude concernant l’ancienédifice postal de la Place Béb Souika.
L’étude de cet édifice postal nous permet desuivre l’évolution des styles architecturaux etsurtout le développement d’un style particulier :le néo-mauresque qui exprime une volontéd’établir une synthèse architecturale entre lesstyles européens et les styles locaux pour fairemieux concilier le projet modernisateur prôné parla France coloniale et les valeurs autochtones.
Ceci nous oblige à nous interroger sur lacœxistence des différents styles architecturauxqui se superposent sans heurt dans une imagequi caractérise la Tunisie.
A Tunis, RaphaëlGUY, architecte qui aréalisé nombre debâtiments publics audébut du XIXe siècle enTunisie dont le plusreliés à la mémoire desgens est la Poste qu’il aconstruite dans un desquartiers les pluspopulaires de Tunis,Beb Souika.
La poste fait partie de I’ infrastructure néo-mauresque.
Situé à un rempart important de la médina,au milieu d'une vaste place que traversaientles voies ferrées. L’édifice postal construit parR. GUY établissait un subtil équilibre entrel'urbanité élégante d'un édifice public et lasimplicité expressive d'un style arabisance.
L’édifice est intégré dans le tissu urbain. Il se veut à la fois sobre de l'extérieur et savamment décorée. Dans les constructions arabes en général, on ne découvre pas tout immédiatement ; l'espace le plus important est à découvrir.
L'architecte, par son projet, a essayé de s'enraciner profondément dans le contexte tunisien en faisant le rapport entre sa réalisation et le lieu par ses deux dimensions géographique et culturelle.
La poste présente une structure spatiale pouvantconvenir parfaitement pour un bâtiment néo-mauresque, style en vogue à l'époque.On remarque la simplicité de l’ensemble qui constitueune des caractéristiques récurrentes de l’architecturelocale. L'architecture arabe nous entraîne dans sesentrailles de pierre pour nous faire découvrir sasymbolique. De la rue, les constructions arabesapparaissent sobres. La rue, ce n'est pas un spectacle.C'est la simplicité. Une invitation à découvrirl'intérieur, où l'on distingue toute la beauté et lasplendeur de cet espace fermé sur lui-même.
Dans l'islam, il ne faut pas montrer de différence entre le riche et le pauvre. De la rue, on ne doit pas reconnaître la maison du riche. Un mur dissimule le bâtiment aux regards, et ses fenêtres comportent des moucharabiehs, qui permettent de voir sans être vu. Mais les temps changent. Maintenant, les bâtiments sont beaucoup plus décorés, l'on veut que cela soit remarqué de l'extérieur.
Ce bâtiment postal est une des réalisations donnant à voir et exprimant le savoir qu'a pu acquérir le maître d'œuvre sur I’ architecture locale.
Cet édifice, construit au début du XXème siècle, fait partie du riche patrimoine bâti issu de la colonisation française. Le bâtiment s'inscrit dans le cadre des édifices néo-mauresques les plus remarquables de l’administration coloniale.
Le bâtiment est un bloc unique de formerectangulaire bien équilibré. Harmonieux, avec un légerdécrochement ou décalage, il rappelle les anciennesvilles mauresques. De caractère sobre et dépouillé,sans détail superflu.
Le minaret, qui symbolise l’ascension vers le ciel,repose sur une trame carrée, le carré lui-mêmereprésentant la terre et sa stabilité. Le carré indiqueune tentative de stabilisation, de solidification. Ilévoque une figure anti-dynamique, ancrée sur 4 côtés,le carré évoque la stagnation, la solidification, lastabilisation dans la perfection. Cette figuregéométrique évoque la progression accomplie de lamanifestation, symbole du monde qui s'est équilibré etfixé. Par son plan carré, le monument s’inscrit ainsidans la lignée des minarets maghrébins et
Cette œuvre architecturale présente une icône del'architecture coloniale locale des années 1910, de laculture du milieu où elle se dresse.
Avec ses murs abondamment blanchis de chaux projetant clarté et lumière, et son fameux minaret, au sommet hexagonal de couleur grenat universellement considérée comme le symbole fondamental du principe de vie, avec sa force, sa puissance et son éclat, le rouge, couleur de feu et de sang, possède toutefois la même ambivalence symbolique que ces derniers.
Il constitue aussi, pour les citadins, un point de repère solide dans le paysage urbain quotidien. Il porte en lui toute une mémoire.
La réalisation architecturale de cet édifice est un belexemple reflétant l'histoire d'un patrimoine, samémoire. L'histoire était inscrite dans ces vieillespierres.
L’esprit n’est-il que le reflet de la pensée de celui quil’observe ? L’esprit de cet édifice a –t- il résidé dans sesvieilles pierres ou dans l’imaginaire de ceux qui l’ontfréquenté?
En effet, son emplacement au plein cœur du centreville lui a procuré une dimension symbolique quis’exprime à travers les représentations de mutualisme,de matrice, de fusion et de nostalgie.
Cette place de Beb Souika qui est considéréecomme un territoire commun de retrouvailles estun espace ou la vie est continuelle etininterrompue dans le sens ou il se passe toujoursun événement a signification collective, ou ledécor est occupé en permanence et qui, par lasingularité de ses formes exprime le caractèreunique et original de l’entité urbaine.
L’édifice postal de la Place Béb Souika a étédétruit dans le cadre du réaménagement duquartier. Des architectes se sont pourtantinsurgés et ont demandé au maire d'agir pourpréserver cet édifice remarquable qui contribue àl'identité de la ville. Il y a eu pétition.
Bien qu'informée de l'intérêt suscité par cetteœuvre, la municipalité a insidieusementprogrammé sa destruction. Une malencontreuseopération d’urbanisme a conduit quant même àla destruction en 1983.
L’opinion publique n’a guère apprécié et lesregrets se manifestent encore aujourd’hui.
Les citadins n’ont, en effet, pas eu de rôle àjouer dans la restructuration d’un vieux quartieradministré d’un bout a bout par des institutionsofficielles et dont hommes politiques etpraticiens se sont résolus à réordonner l’espace.
Ce projet, si impopulaire, a décidément étéaccepte sans grande endurance par les habitantsdu quartier.
Ceci est un paradoxe que nous ne dénoueronsque par un inversement d’échelles dans notrepoint de vu face a cette opération, par undétournement du regard vers descomportements individuelles ou collectives de« faire avec » les contraintes disponibles ; uneautre manière de voir, qui nous permettra decomprendre pourquoi et comment s’est expriméle rejet du projet et en quoi les attitudes etconduites des citadins ont fini par peser surl’achèvement d’une action urbanistique initiéepar le pouvoir d’Etat.
Ce patrimoine architectural de la ville de Tunisa été ainsi porté à disparaître pour laisser place àdes constructions à utilité fonctionnelle sansvéritable cachet. On voit s’effacerprogressivement de la mémoire collective cetteancienne poste de Beb Souika, édifice de stylenéo-mauresque.
La provenance de cette action deréaménagement provient de l’aspiration dupremier président Tunisien Habib Bourguiba de« réhabiliter » ce quartier ancien considérécomme le plus populaire des de la capitale, maisaussi le plus prestigieux sur le plan de lasymbolique nationaliste.
En détruisant cet édifice et en en construisantde nouveaux sans tenir compte de l’ancien cachetarchitectural, c’est une mémoire collective,gravée dans les pierres, qui risque de s’estomperà tout jamais, dépouillant la place de son âme etde son histoire. En effet, si, aujourd’hui, laconstruction tend à répondre à desconsidérations essentiellement fonctionnelles,cela n’était pas le cas auparavant où l’architecturedes bâtiments reflétait en plus la catégoriesociale des occupants ainsi que le style et le goûtde l’époque.
Avec la destruction des formes et des objetsqui leur ont été familiers, se sont des mœursquotidiens, des perceptions et des repèresprincipaux à la transmission d’une mémoirecollective qui ont encore disparu. Ce que leshabitants affirment avoir perdu, se sont des lieuxdébordants d’affects, tout un cadre de vie danslequel ils pouvaient éprouver le sens de leurexistence : leur identité. A Beb Souika,l’amertume est d’autant plus forte que lapopulation avait reçu de la part des autoritéspolitiques la promesse que l’on conserveraitl’empreinte spécifique de la place.
Or l’aspect traditionnel des lieux a ététransformée en un ensemble architectural detype arabo mauresque, lequel, malgré les échosconduits sur ce problème au sein descommissions techniques, et aux dires de certainsspécialistes eux-mêmes, n’a pas su éviter lespièges d’une expression folklorisée et en completdécalage avec l’esprit des lieux.
Dans le contexte de notre analyse, ce sont lesimages liées à l’espace architectural qui nousdonnent l’expression les éléments architecturaux.L’espace architectural est lié aussi à l’intensitésentimentale des images, des souvenirs et dessensations qui côtoient ses lieux de mémoire,parmi lesquelles des monuments, mais aussi desévénements lies a ces monuments.
L’architecture semble révéler la profondeur deson âme et rassembler ses rêveries poétiques.C’est à travers ses rapports avec l’architecturequ’on découvre la subjectivité d’une ville liée àson propre espace. Tout un groupe social partageen effet l’intimité d’une mémoire à travers un lieuet ses bâtis.
Le bureau de poste : lieu de convergence
Le bureau de poste, c’est avant tout un lieu derencontre. Si tel est le cas, c’est que l’institutions’insère dans le quotidien des gens, surtout en cequi a trait à leurs déplacements. L’emplacementdu bureau de poste n’est pas le fruit du hasard etpermet aux habitants de se côtoyer. C’est le caspour les deux bâtiments postaux étudiésprécédemment.
La poste est situé non loin des espacesconsidérés comme quotidiens et aussi non loin dela gare : il est donc assez difficile d’éviter lebâtiment de la poste.
Le bâtiment de la poste ne crée pas lesagglomérations, mais il peut contribuer à leurnaissance.
L’avènement du bureau de poste renforcealors un processus de concentration de lapopulation et des activités, lequel avait été misen évidence par la voie ferrée.
A partir des exemples de bâtiments postauxchoisis, nous pouvons remarquer le poids influentau sein de l’architecture de la ville, car ce poidsest tout autant la conséquence que la cause desformes que pourrait prendre l’édifice en question.
Le bureau de poste : lieu d’affluence
Dans le milieu environnant de la Poste, lesgens affluent de partout pour chercher leurcourrier. L’arrivée du train à la gare, entraîne unprocessus postal en vertu duquel, après l’arrivéedu courrier, on se précipite vers le bureau deposte.
En d’autres termes, l’acte d’aller chercher ducourrier était synonyme de sociabilité.
Nous avons souligné l’importance de l’édificepostal au sein de la société à partir du discoursdes gens du milieu, qui expriment clairement leurattachement à la Poste.
Les gens, même ceux qui ne savent pas lire, ontbesoin de leur bureau de Poste. On exige leservice postal parce que l’on considère commepartie intégrante du progrès.
Nous avons à peine effleuré un des facteurs quipeuvent influencer l’établissement d’un bureaude Poste à tel endroit plutôt qu’un autre, qui estla centralité. Une fois établi, l’édifice postalacquiert en même temps que ses fonctionshabituelles, d’autres significations et se trouvemême au cœur de la vie communautaire.
Situé en général le long d’une rueprincipale, le bâtiment de la Poste est unendroit accessible, connu de tous. Tellementconnu que tout le monde sait ou se trouve laPoste.
Lieu fréquenté de tout le monde, visé parles gens qui veulent aller chercher leurcourrier, l’édifice de la poste soutient lesformes de la sociabilité en même titre que lesattroupements informels a la gare, au bout duquai au retour ou au départ des bateaux oulors des rassemblements politiques et desprocessions religieuses.
C’est ainsi que la Poste s’avère être une précieuse source de renseignement pour celui qui veut mieux comprendre l’histoire sociale et culturelle d’une société.
CONCLUSION
Au delà de la considération d’ordres esthétique et historique, le patrimoine peut donc avoir des enjeux sociaux tells que l’ancrage territorial favorisé par des édifices anciens et, de façon générale par une diversité des éléments composant une ville.
La centralité de ces deux bâtiments postaux acquiert, par rapports à leurs lieux respectifs, un rôle qui confère un certain équilibre à l’urbanisme.
Ceci étant qu’une ville est une histoire qu’incarnent les édifices de périodes et de styles varies.