colonização eubeia
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7/21/2019 colonizao eubeia
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Colette Jourdain-Annequin
La colonisation eubenne : mtallurgie, mythe, socit : Cahiers
du centre Jean Brard, Nouvelle contribution l 'tude de la
socit et de la colonisation eubennes.In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 10, 1984. pp. 414-417.
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Jourdain-Annequin Colette. La colonisation eubenne : mtallurgie, mythe, socit : Cahiers du centre Jean Brard, Nouvelle
contribution l 'tude de la socit et de la colonisation eubennes. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 10, 1984. pp. 414-
417.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1984_num_10_1_1638
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_dha_307http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1984_num_10_1_1638http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1984_num_10_1_1638http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_dha_307 -
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CHRONIQUE
qu' celle des processus gntiques des mythes hroques.
Il
faut suivre les
chapitres
o
sont
tudis
Persides et Plopides,
le retour
des Hraclides, les
gnalogies de
Corinthe et
Sicyone pour voir les analyses prcises, dans une
perspective
historique,
qu'autorise l'application d'une
mthode
rigoureuse
de dcryptage.
Pierre LVQUE
LA
COLONISATION
EUBENNE
:
MTALLURGIE, MYTHE, SOCIT.
Dans
leur sixime fascicule, les Cahiers du centre Jean Brard
prsentent
une
Nouvelle
contribution
l tude de
la
socit
et
de
la colonisation
eubennes(l).
Le
problme
capital
de
la
mtallurgie
chalcidienne
revient
bien
sr
avec
insistance
dans
la plupart
des communications
et
il fait plus spcialement
l'objet
de
deux articles :
celui
de A. Mele (/ Ciclopi, Calcodonte e la
mtallurgie calcidese, p. 9-33) et
celui
de S.C. Bakhuisen {Le
nom de Chalcis
et la
colonisation chalcidienne,
p.
161-174) (2). Tous deux cependant dpassent
trs largement ce
sujet,
par les rapports qu'ils tablissent entre l historien et
la
tradition
mythique
et,
pour
ce qui
est de l tude de
A.
Mele, par les
perspectives qu'elle
ouvre
sur le problme
du
travail
en
Grce.
S.C. Bakhuisen rappelle ses doutes quant l'existence de minerai
cuprifre
en
pays
chalcidien , lequel minerai aurait t
extrait
et aurait fourni
la
matire premire
d'une
industrie
d'exportation
(p.
164).
Si
Chalcis
est
bien le pays de cuivre et de bronze
(p.
170), c'est
pense-t-il,
parce qu'elle
est, en fait, un pays des morts. Son nom dsigne d ailleurs d autres p aysages
du
monde grec,
paysages toujours situs
au-del
d'un horizon,
mondes
de
l'au-del,
par opposition au monde
d'ici...
La
tradition
d'une mtallurgie
chalcidienne serait donc,
dans
cette optique, purement lgendaire ettiologj-
que, ce qui
mme si
les remarques
sur
la topographie
de
la cit grecque sont
d'un grand intrt parat bien difficile
admettre.
D'ailleurs, realia
et
imaginaire s excluent-ils fatalement ? La seule vocation
de Tartessos
permet d en
douter, qui garde le souvenir,
la
fois des trs
relles
richesses
mtallifres
du
pays
et
de
la valeur
symbolique
qu'avait
pris
ce
dernier
au
regard
des
proccupations
des
Grecs
sur
l'au-del.
C'est une dmarche trs diffrente qui permet A. Mele de retrouver
au
contraire
et prcisment
dans
la tradition
mythique
la
trace d une
mtallurgie du cuivre et du
bronze
en Eube
: ces Courtes
dont
le nom
est
li au souvenir des premires
armes
fabriques dans
l'le, ces
Cyclopes
qualifis de technitai
ont,
pour
lui,
jou le
rle qui
fut
ailleurs
celui
des
Telchines
ou des Dactyles de l'Ida... Comme
H. Jeanmaire,
dont il rappelle les
travaux
sur les
gnalogies
royales
de
l'Attique, A. Mele
pense
que
de
telles traditions
attestent
de
la trs relle capacit my tho-po tique des milieux artisanaux, et
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DIALOGUES D HISTOIRE
ANCIENNE
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par
consquent, d'une
importance sociale
qu'ils perdront
par
la suite. Son
tude du
personnage
de
Cahlkdn, enfin, ouvre sur
des conclusions,
audacieuses
peut-tre,
mais combien sduisantes
:
contrairement
son
homologue
attique
qui
fait
partie de la
branche
cadette des
Mtionides
(aux noms
si
parlants
) le hros euben, roi des Abantides,
ralise
l identification entre
la
fonction
mtallurgique
et la fonction
royale
(p.
32). De
ce
point de vue,
il n est pas tout
fait
l hritier du
wanax
my
cnien
, qui simplement utilisait
les
prestations
de
ses
chalkewes,
il est
vraiment
basileus,
c est--dire aussi
l hritier
du pasireu, repsonsable des
bronziers
dans les documents de Pylos,
symbole,
ajoute
l auteur, dlia rivoluzione seguita al crotto
del
mondo
miceneo
(p.
32).
Dans
l article
de C. Talamo
(Alcuni
elementi euboici in Beozia in
eta
arcaica,
p.
3543),
nous
retrouvons Chalk
dn
au
cur
d'un
ensemble
de
traditions
mythiques
qui toutes conservent la
trace
de rapports
souvent
conflictuels
d ailleurs
entre Eubens
et
Botiens... rapports toujours lis,
en tous
cas,
la mtallurgie et
l levage des chevaux, rapports que, sur
un autre
plan,
dveloppe L. Breglia Pulci Doria dans
son
tude sur la
Sardai-
gne
archaque (La Sardegna arcaica tra tradizioni euboiche
ed
attiche,p. 61-
95).
C'est
une
fois
encore, essentiellement la tradition
mythique
qui
est
interroge,
une
tradition
savamment tudie pour cerner au
plus
prs les
sources
des diffrentes versions :
aux cts d'une
tradition
fortement influence par
la
propagande athnienne
et
probablement
drive
Ephore (4),
la
version de
Diodore
parat
nettement plus
archaque
l'auteur.
Le
contexte
est
celui
des milieux
aristocratiques
et religieux des
VIIIe-VHe sicles
et la rgion de
Thespies y conserve une importance dcisive, de mme
qu'une
fois de plus,
les
rapports
avec le
monde euben. Dans
cette
tradition d'une
apoikia
avorte
(E. Lepore fera d ailleurs remarquer dans la discussion que,
mme
dans la
tradition
mythique, l tablissement des Grecs
en
Sardaigne
ne
constitue pas
une vritable
apoikia,
puisque Diodore
insiste sur la
participation des
Barbares L. Breglia Pulci Doria retrouve les tentatives des Grecs pour s tablir
en
Sardaigne
l'poque archaque (5) et
met l'hypothse d'une
participation
d lments de l aristocratie botienne aux
entreprises
eubennes vers
l'Occident,
entreprises
naturellement lies
la
qute des
mtaux
(6).
Et ce sont
prcisment
les
fondations
occidentales des Eubens qui
sont l'objet des deux derniers articles du recueil.
D.
Ridgway
(The foundation
of
Pithekoussai
p. 45-56), confirme par l'tude de quelques exemplaires de
cramique
chevrons
(voir planches
et
catalogue p. 50-52)
les
conclusions
de
G. Buchner (7) sur
la
prsence des Eubens Ischia ds le second quart
du Ville
sicle,
et
cela, mme
si l tablissement ne
peut,
ds
cette poque,
tre qualifi
de
polis. N. Valenza Mele,
enfin
(La necropoli cumana di
Vie
V
a. .
la
crisi di una aristocrazia, p. 97-124) reprend l'examen du matriel
et des
comptes
rendus des fouilles
menes
Cumes dans les ncropoles par
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416 CHRONIQUE
Stevens
(1878-1893) et Gabrici. Les
tombes
de la
fin
du
Vie
et
du
Ve
sicles
prouvent que
le
rituel
funraire diffrenci rencontr tant Ere trie qu'aux
Pithcusses perdure, cette poque, Cumes : les jeunes (jusqu'
l'ge
de
18-20 ans)
sont
inhums, les
adultes incinrs.
De plus, une
tude
minutieuse
permet de dceler,
l intrieur
de chacune des classes d'ge les
diffrenciations sociales; elle rvle, enfin, une volution depuis l'poque (VlIIe-
Vlle sicles)
o le
groupe
hgmonique
des aristocrates se distinguait par
ses
privilges
militaires (armes),
religieux
(chaudrons)
et
conomiques (prsence
d'objets mtalliques).
Il
faut lire les pages
que
consacre l auteur l apparition
du cratre
comme urne
cinraire :
symbole
du symposion, son rle
dans le
rituel
funraire
tendrait prouver que l aristocrate
se dfinit
plutt,
dsormais, par
son
appartenance un cercle
dtermin,
celui de lTitairie... bref
par
son
genre
de
vie
plutt
que
par
son
rle
dans
la
cit.
En mme
temps lui parat
se
rduire la
distance
entre aristocratie et
dmos (des adultes n appartenant pas
l aristocratie
abritent
dsormais leurs
cendres
dans une amphore)
et
mme
(ce qui
convaincra moins facilement
l'assistance) entre jeunes
et
adultes. Une mutation
que
N.
Valenza
Mele,
retrouvant pour conclure
les
sources littraires,
met
en rapport
avec
l pisode
de
la
tyrannie, et, en ce qui
plus
prcisment concerne
Cumes,
avec
la
carrire
d'Aristodmos.
Certains archologues timors s effaroucheront peut-tre
de
l ampleur
mme
de
ces
conclusions;
quelques
dtails seront peut-tre nuancer (du
moins dans
le
vocabulaire
:
l expression
de
croissance
bourgeoise
peut,
par
exemple tre critique... elle l'a d'ailleurs t ), il reste qu'une
telle recherche,
rigoureusement
conduite
et
soutenue par une brillante analyse , montre
tout
ce
que l historien
est
en droit
d attendre
de l'archologie; elle
est,
encore,
rvlatrice
de
l intrt
de
la rflexion qui
s'labore
au Centre Jean Brard.
Les
communications ont
d ailleurs
provoqu une
discussion nourrie,
rapporte
en
fin
de
volume par M. Cebeillac-Gervasoni...
discussion tellement
intressante qu'on regrette qu'elle
ait t,
parfois, rsume
(sur le problme
de
l utilisation du mythe
par l historien, par exemple, au
cur
mme de
la
problmatique de la
plupart
de
ces
recherches).
Bref,
c est une contribution
d importance
qu'apporte
ce
nouveau
volume
l'tude du
monde colonial
et,
plus
gnralement, de la socit
grecque. A l intrt de cette lecture,
stimulante et
riche de perspectives,
s'ajoute
dsormais
la commodit d'un index, auquel on a joint
celui
du
premier
volume
qui en tait
dpourvu.
Colette
JOURDAIN-ANNEQUIN
Grenoble II.
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DIALOGUES
D HISTOIRE
ANCIENNE
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NOTES
1.
Naples
1981,
199
pages. Une
premire
Contribution
l tude
de la
socit
et
de la colonisation eubennes tait
parue
en 1975 {Cahiers
du
Centre J. Brard, II).
2.
L auteur de cet article n ayant
pas
particip au
sminaire
qui
fut
l occasion
de cette publication, son rapport
n a pu,
contrairement
aux autres communications,
faire l objet d une
discussion.
3. H.
JEANMAIRE, La naissance d Athna..., RA, XLVIII, 1956, p. 34.
4.
L. BREGLIA PULCI
DORIA,
loc.
cit.,
La tradizione di Sallustio Pausania,
p.
66-70.
5. Dans la discussion, W. Johannowsky a tenu rappeler les rapports qui, ds
l ge
du
bronze, s taient instaurs
entre le
monde gen et la Sardaigne.
6.
Le
nom de
Colonnes
de
Briare donn d abord
aux
Colonnes d Hracls
tendrait
prouver
l extension
l extrme
occident de
ces entreprises (cf.
L.
Breglia
Pulci
Doria et
dans la discussion A.
Mele).
7.
G. BUCHNER,
par
exemple dans Contribution l tude de la socit et de
la colonisation
eubennes,
p. 67
MYTHE, PSYCHANALYSE, HISTOIRE
G. DEVEREUX, psychanalyste
et
ethnologue (lve de M. Mauss,
il a
longtemps sjourn chez
les
Sedang d'Indochine
et les
Indiens Mohave
de
Californie)
matrise
remarquablement, de
surcrot,
ce maquis de
la
mythologi
grecque
dans
lequel il puise
abondamment.
Dans
l'un
de
ses derniers livres,
Femme
et mythe (1), il analyse
une srie
de mythes
o
certaines
desses
et
hrones sont masculinises
et certains
dieux (Zeus en particulier)
fminiss
par leurs accouchements.
Presque
tous ces mythes,
crit
l auteur,
impliquent dans
une
certaine mesure,
la
bisexualit,
ce
qui le
confirme
dans
la
conviction que
l tre humain
n'a jamais su s'accommoder
entirement
de
la sexualit et de la dualit des sexes qu'elle prsuppose (p. 6).
Au
cur
de
l ouvrage,
donc,
cette irrductibilit des
deux
sexes
(2),
mais
encore
l'ide
trs
prgnante
du rapport
intime
entre sexualit
et mort.
*
* *
Si
l historien lit avec plaisir et avec
le plus
grand profit
ces tudes
o
l rudition
le dispute
la posie,
c est
non
seulement parce qu'il sent
que,
contrairement de nombreux psychanalystes
tents
par l interprtation des
mythes grecs G. Devereux connat bien
le
milieu socio-culturel qui les vit