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REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Fitiavana-Tanindrazana-Fandrosoana ___________________________________________________
- Ecole Nationale d’Administration de Madagascar -
PROJET DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE L’ECOLE NATIONALE
D’ADMINISTRATION DE MADAGASCAR
SECTION : Ingénieur des Services Topographiques
Présenté par :
RAKOTO Lovatiana Fidélis
Promotion ILAINA (2014-2016)
PRESIDENT DU JURY : Monsieur RAOELISON Harilanto
Enseignant permanent à l’ENAM
EXAMINATEUR : Monsieur RAKOTOVAO Willy
Ingénieur Géomètre Expert
Chef de Service du Suivi et des Statistiques
RAPPORTEUR : Monsieur RANDRIAMAHAFALY Léon
Ingénieur Géomètre Expert
Chef de la Circonscription Topographique
d’Ambohidratrimo - Ankazobe
Janvier 2016
Androhibe Antananarivo 101 BP 1163 020 24 553 79
Ecole Nationale d’Administration de Madagascar Etablissement Public à caractère Administratif
Placé sous tutelle du Ministère de la Fonction Publique Du Travail et des Lois Sociales et du Ministère des Finances et du
Budget
Site web : www.enam.mg
e-mail : [email protected] [email protected] tél: 020 24 553 86
PROJET DE REALISATION DE L’IMMATRICULATION
COLLECTIVE EN APPLIQUANT UNE NOUVELLE
METHODOLOGIE DE LA PHASE PHYSIQUE : CAS DE LA
COMMUNE RURALE D’AVARATSENA
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Fitiavana-Tanindrazana-Fandrosoana ___________________________________________________
- Ecole Nationale d’Administration de Madagascar -
PROJET DE FIN D’ETUDES
POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE L’ECOLE NATIONALE
D’ADMINISTRATION DE MADAGASCAR
SECTION : Ingénieur des Services Topographiques
Présenté par :
RAKOTO Lovatiana Fidélis
Promotion ILAINA (2014-2016)
PRESIDENT DU JURY : Monsieur RAOELISON Harilanto
Enseignant permanent à l’ENAM
EXAMINATEUR : Monsieur RAKOTOVAO Willy
Ingénieur Géomètre Expert
Chef de Service du Suivi et des Statistiques
RAPPORTEUR : Monsieur RANDRIAMAHAFALY Léon
Ingénieur Géomètre Expert
Chef de la Circonscription Topographique
d’Ambohidratrimo - Ankazobe
Janvier 2016
Androhibe Antananarivo 101 BP 1163 020 24 553 79
Ecole Nationale d’Administration de Madagascar Etablissement Public à caractère Administratif
Placé sous tutelle du Ministère de la Fonction Publique Du Travail et des Lois Sociales et du Ministère des Finances et du
Budget
Site web : www.enam.mg
e-mail : [email protected] [email protected] tél: 020 24 553 86
PROJET DE REALISATION DE L’IMMATRICULATION
COLLECTIVE EN APPLIQUANT UNE NOUVELLE
METHODOLOGIE DE LA PHASE PHYSIQUE : CAS DE LA
COMMUNE RURALE D’AVARATSENA
iii
REMERCIEMENTS
Le développement de cet ouvrage n’aurait pas pu être accompli sans l’aide précieuse
et la collaboration dévouée de nombreuses personnes que je tiens sincèrement à remercier.
Particulièrement, j’adresse ma profonde gratitude notamment :
- à Monsieur IBE Hanitrarivo Julino, Directeur Général de l’ENAM ;
- à Monsieur JEAN Antonin, Directeur des Services topographiques et correspondant
de la section « Ingénieur des Services Topographiques » à l’ENAM ;
- à Monsieur RANDRIAMAHAFALY Léon, Géomètre Expert et Chef de la
Circonscription Topographique d’Ambohidratrimo, mon encadreur professionnel, qui
a consacré son temps pour me diriger dans la progression de mon travail et nous a fait
bénéficier de ses expériences et précieux conseils malgré ses multiples activités ;
- à tous les personnels enseignants et administratifs de l’ENAM ;
qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous former à l’ENAM ;
- à tous les membres de jury de bien vouloir accepter de donner son avis sur ce
mémoire;
Enfin, merci à toutes les personnes rencontrées, ma très chère famille pour leur cordialité
et leurs encouragements.
iv
RESUME
La Commune rurale d’Avaratsena est une Commune à vocation agricole. Cependant,
comme toute autre commune dépourvue de service décentralisé, les paysans n’arrivent pas à
régulariser leurs biens. C’est la raison pour laquelle on a songé à améliorer la sécurisation
foncière en rétablissant une toute autre méthode en matière de cadastre, plus précisément « sa
phase physique ».On a insisté surtout sur l’approche organisationnelle au sein du service
déconcentré et celui du décentralisé.
Pour sécuriser les droits de propriété foncière des paysans dans cette Commune, la
fiabilité de la procédure cadastrale constitue une solution. Toutefois, ce projet nécessite des
moyens techniques, humains et financiers. Des mesures devraient être prises du point de vue
technique et organisationnel pour mener à bien cette opération.
Mots clés : Cadastre moderne, Avaratsena, sécurisation foncière, décentralisation,
déconcentration, phase physique, PLOF
v
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DESCRIPTIVE
CHAPITRE I : LE SERVICE FONCIER A MADAGASCAR
1.1. Historique
1.2. Mission et organisation
1.3. Situation actuelle et constats
CHAPITRE II : SYSTEME D’IMMATRICULATION COLLECTIVE A
MADAGASCAR
2.1. Cadre juridique
2.2. Définitions
2.3. Procédures et formalités relatives au cadastre
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
3.1. Situation géographique
3.2. Les principaux atouts de la zone
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II : ANALYSE DIAGNOSTIQUE
CHAPITRE I : FACTEURS INTERNES
I.1. Forces
I.2. Faiblesses
CHAPITRE II : FACTEURS EXTERNES
II.1. Opportunités
II.2. Menaces
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III : ANALYSE PROSPECTIVE
CHAPITRE I : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
1.1. Perspectives
vi
1.2. Recommandations
1.3. Mesure d’accompagnement
CHAPITRE II : MISE EN ŒUVRE DU PROJET
2.1. Cadre logique
2.2. Plan d’action
2.3. Outil de planification
2.4. Coût estimatif
CONCLUSION
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Bilan des rattachements ministériels du foncier depuis 1896 ............................... 40
Tableau 2 : Cadre logique ........................................................................................................ 53
Tableau 3 : Plan d’action ......................................................................................................... 57
Tableau 4: Coût estimatif des opérations cadastrales (phase physique) .................................. 62
viii
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1 : Organigramme du Ministère d’Etat en charge des Projets Présidentiels, de
l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement ..................................................................... 9
Figure 2 : Localisation géographique de la Commune Rurale d’Avaratsena .......................... 20
Figure 3: Matériel GPS Trimble ; Station Totale..................................................................... 24
Figure 4 : Graphe montrant le Budget de fonctionnement et d’investissement du Service
Foncier ..................................................................................................................................... 26
Figure 5 : Schéma de la procédure cadastrale moderne ........................................................... 49
Figure 6 : Schéma du processus d’élaboration d’un plan numérique ...................................... 50
Figure 7 : Schéma simplifié illustrant la transformation d’une parcelle cadastrale en Titre
Foncier ..................................................................................................................................... 51
Figure 8 : Diagramme de Gantt ............................................................................................... 60
Figure 9 : Diagramme de PERT............................................................................................... 61
ix
LISTE DES ABREVIATIONS
CIRDOMA : Circonscription Domaniale
CIRTOPO : Circonscription Topographique
DDPF : Direction des Domaines et de la Propriété Foncière
DGSF : Direction Générale des Services Fonciers
DST : Direction des Services Topographiques
ENAM : Ecole Nationale d'Administration de Madagascar
ESPA : Ecole Supérieure Polytechnique d'Antananarivo
FFOM : Force Faiblesse Opportunité Menace
FTM : Foibe Tao-tsaritanin'i Madagasikara
GEM : Géomètre Expert de Madagascar
GPS : Global Positioning System
MEPATE : Ministère d’Etat chargé des Projets Présidentiels de l’Aménagement du
Territoire et de l’Equipement
PLOF : Plan Local d'Occupation Foncière
PPNT : Propriété Privée Non-titrée
PuDé : Plan d’Urbanisme de Détails
Pudi : Plan d’Urbanisme Directeur
PV : Procès-Verbal
x
PVCB : Procès-Verbal Collectif de Bornage
SAC : Schéma d’Aménagement Communal
SAGF : Service d’Appui aux Guichets Fonciers
SAPLOF : Service d’Appui aux Plans Locaux d’Occupation Foncière
SERTF : Service des Etudes et de la Révision des Textes Fonciers
SFR : Cécurisation Foncière Relative
SIG : Système d’Information Géographique
SIM : Service de l’Intervention et des Méthodes
SSS : Service du Suivi et de la Statistique
TTA : Tribunal Terrier Ambulant
1
INTRODUCTION
Le foncier à Madagascar a subi des transformations depuis le IXème siècle. La
sécurisation foncière se traduit par deux procédures : l’immatriculation et le cadastre.
A l’heure actuelle, la décentralisation a beaucoup influencé les dirigeants politiques,
c’est la raison pour laquelle des guichets fonciers ont été créé au niveau des communes.
Certaines crises foncières ont cependant faits éruption malgré les efforts entrepris. D’une
autre côté, le service foncier se rapproche de la population par la création de guichet unique.
Une des raisons de ces préjudices est le non-respect de la précision lors des opérations
sur terrain ou au bureau.
En tenant compte des observations faites par les usagers et les rapports d’activités, le
service souffre de dysfonctionnement autant sur le plan organisationnel que technique. C’est
pourquoi on a recours à des méthodologies d’exécution de travaux surtout en matière de
cadastre. Puisque de toute évidence, cette procédure demeure la plus rapide et plus efficiente
pour arriver à une sécurisation effective.
L’objectif principal de ce projet de fin d’études est en effet de contribuer au
renforcement de la complémentarité de la déconcentration et la décentralisation par
l’établissement du cadastre moderne.
Dans ce cadre, on s’efforce d’atteindre certains objectifs, à savoir :
- L’établissement des enquêtes parcellaires et la délimitation des parcelles ;
- La fiabilité des données ;
- L’efficience des travaux sur terrain et au bureau.
Pour parvenir à ces objectifs, les hypothèses suivantes sont retenues:
- Sans procédure cadastrale physique efficace, la terre restera moins exploitable
- L’élaboration du cadastre moderne contribuera à l’évolution du cadre social des
paysans ;
Si ces conditions sont réunies, les résultats suivants sont attendus:
- Ressources humaines et matériels disponibles
2
- Informations sur la zone d’étude optimisées
- Opérations au bureau et sur terrain efficientes
Le présent projet se divise en trois parties. La première partie est destinée à l’analyse
descriptive de la situation foncière à Madagascar. La deuxième partie est consacrée à
l’analyse diagnostique de la situation actuelle. Dans la troisième partie, l’analyse prospective
consiste à proposer des solutions en matière de cadastre.
3
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DESCRIPTIVE
4
CHAPITRE I : LE SERVICE FONCIER A MADAGASCAR
1.1. Historique
Trois grandes périodes ont caractérisé l’évolution du secteur foncier à Madagascar : du
temps de la royauté, depuis l’indépendance de Madagascar et depuis la 1ère Réforme Foncière
de 2005
1.1.1. Depuis 1896
La Reine RANAVALONA III avait promulgué la loi du 9 mars 1896 établissant un
système foncier basé sur le modèle australien suivant le principe de l’ «Acte Torrens» qui
confirme le droit prééminent de l’Etat et reconnaît la propriété individuelle basée sur la mise
en valeur.
En effet, en disposant de la sorte, la loi du 9 mars 1896 a été, la première, à essayer de
faire passer la propriété coutumière ancestrale à un statut de droit moderne avec constatation
officielle et délivrance d’un TITRE FONCIER ayant une valeur probante absolue et
impliquant une vérification sérieuse des droits.
Dans cette situation, il a été créé les SERVICES PUBLICS EN CHARGE DE LA
GESTION FONCIERE : Services des Domaines et Services Topographiques.
1.1.2. Avec l’indépendance de Madagascar
A l’avènement de l’Indépendance en 1960, les législateurs malgaches se sont largement
inspirés des textes coloniaux.
L’Etat Malgache s’est substitué à l’Etat Français dans l’expression de la souveraineté en
reprenant le principe de la domanialité des biens non appropriés en vertu des titres réguliers
de propriété, la mise en valeur devient ainsi incontournable pour tout mode d’accession à la
terre. Un principe selon lequel tous les terrains qui ne sont ni immatriculés ni cadastrés sont
présumés appartenir à l’Etat Malagasy (principe de présomption de domanialité).
1.1.3. A partir de la Réforme en 2005
Un grand basculement avec le passage du principe de domanialité publique à un principe
de la Décentralisation de la gestion Foncière a marqué la réforme Foncière de 2005. Le
changement des statuts des Terres applicables à Madagascar entériné par la loi n° 2005-019
5
du 17 octobre 2005 régissant le statut des terres à Madagascar a entraîné un système de
gestion foncière à deux niveaux :
- Au niveau Déconcentré : Les SERVICES FONCIERS assurant la gestion des
Domaines publics de l’Etat, des Domaines Privés de l’Etat et des propriétés privées
titrées et cadastrées
- Au niveau Décentralisé : Les GUICHETS FONCIERS COMMUNAUX qui assurent
la gestion des parcelles non titrées ni cadastrées mais faisant l’objet d’occupation par
la délivrance des certificats fonciers
1.2. Mission et organisation
La Direction des Services Topographiques (DST) est notamment chargée de :
- identifier et de réaliser des opérations cadastrales ;
- effectuer toutes délimitations de terrains rentrant dans le cadre de ses travaux dans le
respect des textes en vigueur ;
- assurer les relevés topographiques visant la délimitation des terrains à immatriculer
tout en améliorant les moyens utilisés;
- moderniser la conservation des plans topographiques ainsi élaborés ;
- pérenniser les bonnes pratiques et les acquis en matière topographique ; les partager et
les faire respecter aux Géomètres Experts de Madagascar.
La Direction des Services Topographiques est chargée des travaux topographiques et de
la vérification des travaux fonciers effectués par les Géomètres Expert et de l’identification,
de la réalisation et de la finalisation des opérations cadastrales.
Au vue de l’informatisation des données foncières que notre pays vit actuellement dans
le cadre de la mise en œuvre de la politique foncière à Madagascar, la Direction des Services
Topographiques, avec l’appui de la Direction d’appui à la Gestion Foncière Décentralisée,
cherche l’intensification et l’harmonisation des activités des Circonscriptions Topographiques
en appliquant des nouvelles méthodes. Pour ce titre, l’organisation de la Direction des
Services Topographiques est basée sur :
6
- la recherche et la conception des nouvelles méthodes à appliquer dans l’établissement
et la conservation des plans topographiques fonciers ;
- la collaboration des travails avec les services fonciers déconcentrés dans l’application
des nouvelles méthodes et réglementation au sein de la Direction des Services
Topographiques ;
- l’identification, la réalisation et la finalisation des opérations cadastrales ;
- la coordination et du suivi des opérations cadastrales menées sur tout le territoire
national ;
- le suivi des travaux fonciers exécuté pour le compte de l’Etat et l’exécution des
travaux d’études spéciaux des collectivités publiques ou des établissements privés ;
- la vérification du contrôle qualité des travaux de bornages exécutés par des cabinets
privés ;
- le suivi et le contrôle de l’exécution des stratégies et des plans d’activité à réaliser ;
- l’appui technique, la formation en matière de technologie nouvelle et l’inspection des
services excentriques ;
- l’élaboration des manuels de procédure topographique foncière ;
- la préparation et l’élaboration des textes règlementaires à soumettre à l’autorité
supérieure.
La Direction des Services Topographiques comprend :
- le Service de l’Intervention et des Méthodes (SIM) ;
- le Service du Suivi et des Statistiques (SSS) ;
- la Division Inspection et Coordination (DIC) ;
- la Division Administrative et Financière (DAF) ;
- le Secrétariat Particulier (SP).
- le Service d’Appui aux Plans Locaux d’Occupation Foncière (SAPLOF).
7
En outre, elle a autorité sur les Services Topographiques excentriques comprenant les
Services Régionaux Topographiques (SRT) et les Circonscriptions Topographiques
CIRTOPO).
Au niveau central, la Direction des Services Topographiques est responsable de la
bonne marche de la Direction devant le Directeur Générale des Services Fonciers.
Elle assure la mise en œuvre et la coordination de la politique de l’Etat en matière de la
topographie foncière :
- gestion des plans topographiques fonciers notamment sa décentralisation et sa
modernisation ;
- dématérialisation des documents topographiques fonciers en vue des investissements
dans divers secteurs.
Au niveau régional :
Les Services Régionaux Topographiques (SRT) assurent :
la coordination et le suivi des actions des Circonscriptions Topographique qui
lui sont rattachées ;
l'appui à l’établissement du PLOF ;
l'appui à toutes les circonscriptions et l'assistance à l’exécution des travaux de
ses unités ;
l'assistance à l’élaboration des travaux cadastraux.
La Circonscription Topographique (CIRTOPO) est chargée de :
la conservation des documents topographiques fonciers ;
l’établissement des plans réguliers demandés par le service public ;
la vérification des plans réguliers annexés aux demandes de terrain ;
la validation et/ou l’élaboration du PLOF communal ;
du bornage de terrains appartenant au service public ;
la vérification des travaux de bornage effectué par les GEM ;
la conservation des documents topographiques fonciers ;
8
la mise à jour des documents topographiques fonciers ;
la délivrance des documents topographiques fonciers (plans, PV, états
parcellaires…) ;
l’identification des statuts des terres ;
la mise à jour des documents topographiques fonciers ;
la perception des frais de toute nature y afférente ;
la délivrance des renseignements au public ;
l’assistance de la Commission chargée de constat des lieux ;
la sensibilisation et la formation des collectivités territoriales en
matière technique ;
la formation des agents des guichets fonciers en matière technique ;
l’assistance à l’exécution des travaux cadastraux ;
l’expertise judiciaire relative au foncier.
9
Figure 1 : Organigramme du Ministère d’Etat en charge des Projets Présidentiels, de
l’Aménagement du Territoire et de l’Equipement
Source : DST
10
1.3. Situation actuelle et constats
Actuellement, deux preuves légales de propriété coexistent à Madagascar : Le TITRE
FONCIER et le CERTIFICAT FONCIER dont les différences résident notamment au niveau
de leurs valeurs juridiques et de leurs degrés de sécurisation foncière.
En effet, il existe sept formes de sécurisation foncière, à savoir :
1) L’occupation paisible et continue du sol se traduisant par des mises en valeur
suffisantes depuis des générations et transmise de père en fils ;
2) La convention avec un ancien prétendu « propriétaire », c’est-à-dire que deux
individus se passent un acte portant l’occupation d’un terrain, le nouvel occupant
voit dans cette convention tous les droits d’un véritable propriétaire ;
3) La possession d’une quittance d’impôt sur le terrain ;
4) La notoriété publique autrement dit l’occupation reconnue par les membres de la
communauté locale ;
5) Les vestiges d’occupation ancestrale (solam-pangady), qui est effectivement les
témoins incontestables d’une occupation antérieure ;
6) L’immatriculation foncière par l’enregistrement au livre foncier des droits et
charges concernant la propriété. Cet enregistrement constitue une force probante
devant les juridictions ;
7) Le certificat foncier.
Seule l’immatriculation foncière donne au titre foncier un caractère définitif et
inattaquable.
En générale, la situation foncière à Madagascar se résume comme suit :
a) Centre villes: généralisation du titre foncier, probablement mis à jour
b) zones urbaines et péri-urbaines immatriculées: les terrains ont partiellement
fait l’objet d'une immatriculation qui n'est pas systématiquement actualisée, ou
ont fait l’objet d'opérations cadastrales non achevées ou non actualisées.
11
c) zones rurales anciennement cadastrées: les terrains ont fait l'objet d'opérations
cadastrales non achevées ou non actualisées, les droits consacrés par le
tribunal terrier ne sont pas enregistrés au livre foncier
d) Quartiers urbains ou péri-urbains ou zones agricoles en gestion foncière
locale: les terrains sont gérés par reconnaissance écrite correspondant aux
documents conçus par les usagers et validés par la commune ou une autre
administration (services fiscaux)
e) Périmètres aménagés : les terrains ont fait l'objet d'opérations cadastrales non
achevées ou non actualisées ou font l’objet d’un statut spécifique.
f) zones agricoles en gestion foncière communautaire, zones forestières ou
pastorales en gestion foncière communautaire: zones gérées par des autorités
coutumières
En général le système de normes malgaches se présente en deux systèmes : D’une
part, garantir la propriété des ayants droit par la sécurisation foncière équivaut à la détention
d’un titre foncier dont le caractère est définitif et inattaquable. D’autre part, au niveau social
qui évolue et se complexifie, en utilisant les petits papiers : Les citoyens malgaches se
tournent de plus en plus vers l’État et les services fonciers pour faire valoir leur droit sur la
terre. En effet seul 1/15 des terrains exploités à Madagascar est titré. En 2005, un demi-
million de demandes d’acquisition de terrains domaniaux sont déposées auprès des services
fonciers.
Les procédures de sécurisation foncière proposées par les services fonciers sont
basées sur l’immatriculation et le cadastrage. Celles-ci se sont avérées, longues, complexes,
inconnues des paysans et, de façon générale, hors de portée de la majorité rurale ou n’ont pas
donné les effets de sécurisation escomptés. En effet, la procédure d’immatriculation
individuelle des terres nécessite l’intervention de nombreuses entités de l’administration. Or
selon le cas, l’insuffisance des effectifs au niveau des organes en charge de la gestion
foncière, liée au manque des moyens techniques et financiers nécessaires bloque le
déplacement des dossiers de l’un à l’autre. Les paysans malgaches ne disposent pas de
structure de gestion foncière de proximité : 39 services fonciers déconcentrés pour couvrir un
territoire de 587 040 km². Parfois les délais des dossiers (en moyenne 3 ans) depuis la
12
déposition de la demande jusqu’à la délivrance du titre peuvent atteindre un délai une durée
supérieur à une dizaine d’années.
13
CHAPITRE II : SYSTEME D’IMMATRICULATION COLLECTIVE A
MADAGASCAR
2.1. Cadre juridique
La loi n°60-004 du 15 Février 1960 a consacré les principes d’une procédure
d’immatriculation collective ou CADASTRE ayant pour but d’asseoir d’une manière
définitive et inattaquable le droit de propriété de l’occupant de nationalité malagasy qui peut
se prévaloir des dispositions des articles 18 et 26 de la loi n°60-004 du 15 Février 1960.
L’ordonnance n°74-034 modifie certaines dispositions de l’ordonnance n°60-146 pour
les adapter et les mettre en harmonie avec celles des textes susvisés.
2.2. Définitions
Le mot cadastre vient du mot latin « CAPITASTRA ». Il désigne l’ensemble de
documents officiels donnant des informations sur la localisation, les limites et les statuts
juridiques des propriétés bâties et non bâties à l’intérieur d’une zone; sur l’état de leur mise
en valeur ainsi que l’identité de leur propriétaire.
Techniquement, le terme Cadastre est utilisé à la fois pour désigner le service
spécialisé de l’Administration qui gère la cartographie foncière et cette dernière.
Juridiquement, à Madagascar, le terme « cadastre » est utilisé pour désigner une
procédure particulière applicable aux droits de jouissance aboutissant à une reconnaissance
juridique collective de ces derniers.
Le cadastre est aussi un inventaire de la propriété foncière dont il donne une
description plus ou moins détaillée destinée à répondre aux besoins individuels ou collectifs,
notamment en matières fiscale, foncière, juridique et économique. Il est constitué d'une
documentation graphique (les plans cadastraux) et d'une documentation littérale (les
registres). L'unité de base en est la parcelle, décrite géométriquement, positionnée
géographiquement et mise en relation avec une documentation inventoriant les intérêts liés au
sol (par exemple les droits, les servitudes et les responsabilités). Le cadastre peut être établi
pour des buts fiscaux (par exemple une imposition plus équitable), pour des buts juridiques
14
(transaction d'immeubles), en appui à la gestion et l'utilisation du territoire pour permettre un
développement harmonieux et la protection de l'environnement.
En quelque sorte, le cadastre peut être considéré comme l'état civil de la propriété
foncière. Le cadastre est donc :
a) un ensemble de documents à la fois statique (inventaire parcellaire, référence) et
dynamique (document régulièrement mis à jour) ;
b) un outil foncier à but variable (fiscal, juridique, civil, économique, etc.), un système
de gestion dont l'architecture dépend de la mission qu'on lui donne et susceptible
d'évoluer avec elle ;
c) un système de liens entre des données géographiques sur les biens fonciers et des
renseignements littéraux attachés à chacun d'eux.
2.3. Procédures et formalités relatives au cadastre
La procédure commence dès le jour de la promulgation de l’arrêté du Ministre dont
relève le Service Topographique désignant :
La zone objet de la délimitation d’ensemble ;
La date d’ouverture des opérations ;
Les conditions de réalisation de l’opération
Cet arrêté est notifié aux Autorités Administratives intéressées, inséré au J.O. et
publié par la voie administrative, par voie d’affiches apposées aux bureaux du District, et
partout où besoin sera.
Cet arrêté prescrit à chaque occupant ou ayant droit, préalablement à l’arrivée d’une
ou plusieurs brigades du Service Topographique, de rendre nettement apparentes les limites
des parcelles effectivement occupées ; il ordonne aux chefs de District et responsables locaux
des Fokontany concernés de s’assurer :
Que chaque occupant a effectivement délimité son ou ses biens ;
Que les biens des absents ont bien été délimités par les soins de leur
représentant ; à défaut, ils doivent procéder eux-mêmes à cette
opération s’ils disposent des renseignements nécessaires.
Tout occupant est tenu de déclarer aux agents du Service Topographique :
15
Les renseignements relatifs à son état civil ;
La nature des droits réels qu’il détient sur l’immeuble occupé.
La date du bornage collectif est notifiée aux Autorités administratives et portée à la
connaissance du public par voie d’affichage au moins un mois à l’avance.
Après achèvement des opérations de terrain et de bureau, et à une date qui est portée
par voie d’affichage à la connaissance du public par voie d’affichage au moins un mois à
l’avance, il est procédé pendant soixante jours au bureau du Canton ou de l’un des Fokontany
concernés, au dépôt des documents cadastraux.
Les oppositions, revendications, demandes d’inscription ou réclamations sont
recevables pour compter de la date du bornage collectif jusqu’à l’expiration du délai de
soixante jours de dépôt des documents.
Un arrêté du Ministre dont relève le Service des Domaines nomme le Président du
Tribunal Terrier Ambulant (T.T.A.) chargé du règlement des conflits et litiges existants et de
la consécration des droits.
Après clôture des opérations du T.T.A. et mise à jour des documents de la procédure
des changements résultant de ces opérations, les titres fonciers sont établis et délivrés aux
ayants droit.
En général, la procédure d’une opération cadastrale se déroule en quatre grandes
phases :
La phase d’ouverture
La phase physique
La phase juridique
La phase administrative
En effet, notre étude se penche plus précisément sur la phase physique.
2.3.1. La phase d’ouverture
La phase d’ouverture constitue la première phase d’une opération cadastrale. Selon la
loi n°2003-029 du 27Août 2003, une opération cadastrale est ouverte soit sur l’initiative de
l’Etat, soit sur une demande adressée à l’administration foncière par une collectivité publique
16
ou par une association. Un Arrêté du Ministre chargé des Domaines fixe l’ouverture des
opérations de délimitation, l’étendue des zones soumises à ces opérations ainsi que les
conditions de leur réalisation. Cet acte est écrit en langues malagasy et française. Il sera
notifié aux autorités administratives du périmètre touché par l’opération. Il fera également
l’objet d’une large publicité par tous les moyens d’information existants (insertion dans le
Journal Officiel, affichage sur les placards administratifs, presse, etc.). La promulgation dudit
arrêté vaut également invitation pour les prétendants de droits sur le terrain à préparer les
pièces justifiant leur droit ou leur occupation. Une fois l’opération cadastrale est ouverte, la
phase physique commence.
2.3.2. La phase physique :
La phase physique ou phase de délimitation d’ensemble est assurée par une brigade
topographique, nommée par la Direction des Services Topographiques. Cette brigade est
composée d’un chef de brigade (géomètre assermenté ou ingénieur topographique), de cinq
opérateurs topographiques (géomètres assermentés ou agents techniques), des manœuvres
ainsi que d’un chauffeur. La procédure dans cette phase physique se fait en deux temps. Dans
un premier temps, la brigade effectue une visite de courtoisie auprès des autorités locales.
Elle établit ensuite le calendrier de travail en fonction de la disponibilité des intéressés, des
notables et des représentants du fokonolona. Ce calendrier sera affiché dans des endroits
publics pour informer la population. Dans un second temps, la brigade s’attaque à l’opération
proprement dite.
Délimitation du périmètre cadastral et identification des sections
La brigade topographique définit les limites du périmètre cadastral tout en respectant
le découpage administratif existant. Elle procède ensuite au découpage de ce périmètre en
sections. A chaque section correspond une dénomination.
Individualisation des parcelles
Cette opération consiste en la délimitation et bornage avec des bornes « K » des
occupations privatives ainsi que la détermination du lieu-dit. Elle permet également de
désigner la consistance de ces occupations, leur contenance et leurs limites. Chaque parcelle
délimitée est numérotée provisoirement. Ce numéro sera définitif après le travail de mise au
net effectué au bureau par la brigade.
17
Enquête sur les droits
Il s’agit de dénommer l’« inscrit » qui est l’occupant, auteur de la mise en valeur. Cette
dénomination se caractérise par la mention de l’état civil complet de l’inscrit. Cette opération
consiste également à enregistrer des oppositions ou revendications qui peuvent être partielles
ou totales, orales ou écrites.
En définitive, après l’opération de délimitation d’ensemble, chaque parcelle possède
tous ses identifiants. Si pendant cette opération, un terrain mis en valeur n’est pas revendiqué,
il sera inscrit au nom de « Inconnu ». Par contre, à ce même moment, si personne ne
revendique un terrain nu, la parcelle sera inscrite au nom de l’Etat. Quant aux parcelles
appartenant à quelqu’un de présent, elles seront dénommées « inscrit ». Quatre documents
sont ainsi attendus de cette phase :
- Le procès-verbal collectif de bornage (PVCB)
C’est un registre signé par le chef de la brigade dans lequel les parcelles cadastrales
sont décrites par ordre numérique croissant.
- Le plan d’ensemble
Chaque section a son plan d’ensemble. A la demande des intéressés, le Service
topographique peut délivrer un extrait de ce plan.
- La liste alphabétique
C’est un registre contenant l’identité des inscrits pris par ordre alphabétique avec les
parcelles présumées leur appartenir. Une liste des parcelles inscrites à « Inconnu » ou à «
l’Etat » est aussi annexée à ce registre.
- La liste des oppositions
C’est une liste dans laquelle sont consignées les identités des opposants avec les
parcelles objet de leur opposition ou demande d’inscription.
Le PVCB et le plan d’ensemble sont déposés au bureau du fokontany et au bureau de
la circonscription topographique pendant un délai de 60 jours afin d’informer le public des
résultats du travail de la brigade. Une fois la phase physique terminée, cette brigade transmet
les documents cadastraux (Plan d’ensemble, PVCB, les différents listes et registres) au TTA
18
(Tribunal Terrier Ambulant). Il est à remarquer que ces documents sont établis en deux
exemplaires.
2.3.3. La phase juridique :
Le TTA qui a même rang que le Tribunal de Première Instance réalise la phase
Juridique. Il effectue le jugement collectif de tous terrains délimités et statue sur les
oppositions, les revendications et les litiges éventuels soulevés lors de la procédure et
consacre les droits invoqués et pris en compte.
2.3.4. La phase administrative :
C’est l’enregistrement dans le livre foncier. L’immatriculation acquiert alors son
caractère définitif, inattaquable et opposable aux tiers. Le reste du travail est effectué par les
Service des Domaines et de la Propriété Foncière. Le cadastre est une consécration de la
situation authentifiée par les Collectivités Décentralisées objet de la SFR. Les occupations de
chaque membre du Fokonolona, qui répondent aux conditions de mise en valeur fixées par la
législation, sont immatriculées à leur nom et la phase juridique du cadastre n’intervient que
pour les seules parcelles en litige.
19
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Dans le cadre de cette étude, la Commune rurale d’Avaratsena est choisie comme
zone d’étude. En effet, dans le présent chapitre, la première section consiste à situer
géographiquement la Commune. En deuxième section, les principaux atouts de la zone.
3.1. Situation géographique
La Commune rurale d’Avaratsena se trouve dans le District d’Ambohidratrimo,
Région d’Analamanga. Elle est située à 40 kilomètres au Nord-Est d’Antananarivo Ville. Elle
s’étend sur une superficie de 170 kilomètres carrés. Elle est délimitée :
- au Nord : par la Commune rurale d’Antanetibe et celle d’Analaroa ;
- au Sud : par la Commune rurale d’Ambohipihaonana et celle
d’Ambohitrolomahitsy ;
- à l’Est : par les Communes rurales de Sadabe ;
- à l’Ouest : par la Commune rurale d’Ambato et celle d’Antsahafilo
20
Figure 2 : Localisation géographique de la Commune Rurale d’Avaratsena
District d’Ambohidratrimo Echelle : 1/1500000
21
3.2. Les principaux atouts de la zone
3.2.1. Morphologie :
Le relief :
L’existence de bas-fonds favorise la riziculture. Il est aussi marqué par des hautes
terres, propices pour les habitations.
Le climat :
La Commune rurale d’Avaratsena est caractérisée par un climat tropical. Ce dernier
est marqué par deux saisons distinctes : la saison chaude et pluvieuse de Novembre en Mars ;
et la saison sèche et fraîche d’Avril en Octobre.
L’hydrographie :
Les bas-fonds de la Commune d’Avaratsena sont alimentés par une rivière et ses affluents.
3.2.2. Les activités dominantes :
L’agriculture :
La totalité des habitants se consacrent à l’agriculture puisque cette dernière occupe
74% de leurs activités. Cette situation est due à l’abondance de plaines favorables à
l’agriculture.
L’élevage :
L’élevage prend un rôle très important au sein de la Commune. Plus particulièrement,
l’élevage bovin reste dominant.
22
CONCLUSION PARTIELLE
Il est essentiel de connaître l’historique du Secteur Foncier à Madagascar sinon on
n’arrive pas à prévoir une vision sur la Sécurisation Foncière. Sur cet angle, il a été évoqué
dans cette partie les procédures d’établissement de l’immatriculation collective ou cadastre
qui nécessitera une certaine modification surtout dans la phase physique.
La Commune Rurale d’Avaratsena constitue une zone idéale au démarrage de ce
projet car elle possède un atout majeur sur le plan économique.
La partie suivante consiste à l’analyse diagnostic du service foncier à travers ses
atouts et ses contraintes ainsi que les risques et les opportunités des facteurs externes liés à
notre contexte.
23
PARTIE II : ANALYSE DIAGNOSTIQUE
24
CHAPITRE I : FACTEURS INTERNES
La méthode FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) permet d’identifier
des stratégies en vue d’atteindre les objectifs recherchés. L’analyse interne identifie les forces
et les faiblesses du Service déconcentré
I.1. Forces
Actuellement, la population est plus proche du Service Foncier grâce à la dotation du
« Guichet unique ». De plus, la population rurale situant dans la zone d’activités de la
CIRTOPO d’Ambohidratrimo – Ankazobe bénéficie de la Décentralisation grâce à
l’implantation des Guichets Fonciers.
Dans le cadre de l’amélioration du Service, on tend vers la modernisation de la
méthodologie sur l’exécution des travaux. L’opération cadastrale est cadrée par un règlement
technique jouant le rôle de phare afin d’obtenir un résultat optimal. Et sur le plan
techniquement, on dispose des instruments de mesure plus modernes que dans les années 70
(exemples : Station totale, GPS bifréquence,…). De plus, le PLOF (Plan Local d’Occupation
Foncière) actuel représente un atout majeur dans la mise en œuvre du Cadastre moderne. En
effet, des matériels informatiques sont acquis pour faciliter la conservation et la mise à jour
des données.
Figure 3: Matériel GPS Trimble ; Station Totale
Source : cliché de l’auteur
25
I.2. Faiblesses
I.2.1. D’ordre technique :
Le règlement technique que le service foncier utilise actuel a été établi par les Chefs
d’Unité du Service Topographique et du Cadastre réunis en séminaire à MAJUNGA du 18 au
22 Mai 1976. Actuellement, en vue de la Réforme, la méthodologie utilisée inscrits dans ce
règlement ne correspond plus à la tendance actuelle.
Relative à l’immatriculation collective, prenons par exemple le cas suivant : « La Section
photogrammétrie est chargée de la restitution1 et des travaux photographiques »2. Les
faiblesses de cet article sont les suivants :
- le levé photogrammétrique n’est plus intéressant à cause de l’existence de l’orthophoto et
des matériels topographiques performants ;
- Les appareils servant à la réalisation du plan cadastral ne sont plus opérationnels
(restituteur,…).
I.2.2. Conflits de compétences :
Il y a aussi une défaillance au sein de la correspondance entre le Service Déconcentré
et celui du Décentralisé c’est-à-dire : non existence de collaboration entre les Services
Fonciers et les Guichets Fonciers caractérisée par la non réalisation des échanges
d’information sur le PLOF après création de titre foncier ou certificat foncier. Ce qui entraîne
des risques de superpositions des titres fonciers délivrés par les Services Fonciers et des
Certificats fonciers délivrés par les Guichets Fonciers.
1 Mise à l’échelle du plan et basculement d’un couple de cliché à partir de la prise de vue aérienne
2 Art. 237 du règlement technique
26
I.2.3. Ressources financières :
Les budgets alloués aux Directions concernées par la mise en œuvre de la Réforme et
de la sécurisation foncière depuis 2009 évoluent de façon dégressive. La figure ci-dessous
montre ce phénomène.
Figure 4 : Graphe montrant le Budget de fonctionnement et d’investissement du Service
Foncier3
3 Source : Mémorandum
27
CHAPITRE II : FACTEURS EXTERNES
L’analyse des facteurs externes permet d’identifier non seulement les Opportunités (ou
Occasions) de l’entité à étudier mais aussi les Menaces qui contribueraient aux performances
du Service.
II.1. Opportunités
II.1.1. La nouvelle politique foncière :
L’existence de la nouvelle politique foncière a pour but de contribuer :
à la consolidation et l’extension de l’agriculture familiale,
à la souveraineté alimentaire,
à la valorisation durable et au respect des ressources naturelles
renouvelables au profit de l’ensemble de la population,
à la gestion raisonnée et durable des ressources naturelles non
renouvelables,
au développement rural et urbain inclusif et harmonisé,
à la facilitation de l’accès au logement,
à la régulation des investissements agricoles, miniers, touristiques,
au renforcement des responsabilités et moyens des collectivités
décentralisées,
au maintien de la paix sociale,
à l’amélioration de la qualité et de la transparence du service public,
à l’inclusion de tous, quel que soit leur sexe, leur âge, leurs ressources,
dans les processus d’accès à la terre, de sécurisation des droits légitimes, et de
valorisation de la terre.
à l’intensification de l’opération de sécurisation foncière massive.
- La politique foncière a pour objectifs de :
Reconnaitre la diversité des situations foncières et offrir à tous la
possibilité de protéger légalement leurs droits à moindre coût,
Concilier les besoins et intérêts des acteurs sur le territoire, et prévoir
leur complémentarité et combinaison dans le temps,
28
Satisfaire les besoins en terres pour les investissements publics et les
activités socio-économiques dans une perspective de maintien des services
environnementaux,
Améliorer la gestion foncière en coordonnant de façon plus efficace les
institutions,
Améliorer le service public à tous les acteurs concernés par le foncier,
- La mise en place d’un cadre logique dans la politique foncière : les orientations et les
axes stratégiques, à savoir :
Orientation 1 : Sécuriser les droits dans leur diversité
L’orientation 1 a pour objectif de reconnaitre la diversité des droits fonciers et de leur
fournir une protection légale. Il s’agira d’adapter des outils juridiques à chaque situation,
allant de la protection des droits portant sur des espaces de gestion communautaire à la
sécurisation des droits transférés de façon temporaire (métayage ou autre arrangement). Il
s’agira également de reconnaitre les droits sur des terrains ayant fait l’objet de procédures
d’enregistrement inabouties, devenues inadaptées ou incluant des étapes trop complexes.
Dans tous les cas, les processus de reconnaissance ou les procédures de formalisation doivent
être accessibles (simplicité, coût limité) et cohérentes avec les réalités de terrain.
Axe 1.1: Actualiser l’information foncière liée à l’immatriculation et à
la Propriété Privée Titrée (PPT) en partant des réalités de terrain :
Les problèmes existants sur les terrains régis par des textes obsolètes ou abandonnés
de longue date par leurs propriétaires mais occupés par des tiers seront résolus à court terme.
Sur la base d’une identification préalable, et selon des procédures simplifiées, innovantes et
peu coûteuses, les terrains seront enregistrés au nom de leurs occupants actuels sous certaines
conditions fixée par la règlementation.
Pour le cas spécifique des terrains régis par des textes obsolètes (Aire de Mise en
Valeur Rurale, Zone d’Aménagement Foncière, etc.), les textes seront abrogés pour permettre
la régularisation effective des occupants.
Les opérations cadastrales inachevées seront régularisées et finalisées pour permettre
la sécurisation des droits sur la base des acquis (PVCB, acte de jugement) et des situations
actuelles par l’immatriculation.
29
L’importance des dossiers de demande d’immatriculation en instance sera résorbée
par la mise en œuvre d’une stratégie spécifique de liquidation.
En l’absence d’archives ou de preuve de succession, en cas de documents détériorés
(boky rovitra ou autre), l’occupant actuel bénéficie d’une présomption de propriété qui sera
reconnu par des procédures spéciales, publiques et contradictoires. Ces procédures seront
assurées par les Tribunaux Terriers
Axe 1.2 : Sécuriser les espaces à gestion communautaire
Afin de reconnaitre légalement les systèmes de droits fonciers propres aux espaces à
gestion communautaire, différents de la propriété privée, les communes et les communautés
identifieront ces espaces (agricoles, pastoraux, forestiers, etc.) et les feront figurer dans des
documents d’information (Plan Locaux d’Occupation Foncière, Schémas d’Aménagement
Communal, etc.). Ces espaces seront reconnus par la création et la mise en œuvre d’un statut
spécifique qui n’interfèrera pas avec les règles propres aux communautés (Dina, Bako, autres
structures locales coutumières).
Axe 1.3 : Accompagner la sécurisation des transactions et favoriser
l’inscription des mutations
Toutes les interdictions de faire valoir indirect seront levées.
Pour actualiser l’information foncière et favoriser l’inscription des mutations dans le
livre foncier, deux types d’actions seront engagées. D’une part, les procédures de mutation
seront allégées : en trouvant des alternatives à la reconstitution des successions et en
optimisant l’organisation administrative. D’autre part, les droits d’enregistrement et la
fiscalité portant sur la mutation de terrains titrés (vente, donation, succession) seront
fortement réduits voire annulés sur une période déterminée de plusieurs années).
Restructurer et moderniser la conservation foncière.
Axe 1.4 : Mettre en place les conditions favorables pour la
certification et l’immatriculation
La certification sera consolidée et améliorée afin que le certificat foncier soit
opposable aux tiers.
30
Toutefois, sa transformation en titre foncier devrait être requise avant toute opération
subséquente et/ou après un délai règlementaire, et ce, afin d’assurer, d’une part, la
sécurisation foncière optimale et d’autre part, l’unicité de preuve de droit de propriété à
Madagascar.
Le recours et l’accès à la certification à l’échelle du territoire communal seront
facilités (information, coût accessible, délai raisonnable). Ainsi, la reconnaissance sociale
locale des droits comme base des procédures de formalisation sur la PPNT est réaffirmée.
L’acquisition du terrain du domaine de l’Etat sera simplifiée (procédures, circuit des
dossiers, frais).
Des opérations d’immatriculation collective innovantes seront conçues et développés.
L’inscription des Certificats Fonciers et Titres Fonciers au nom des femmes sera
favorisée lorsque ces dernières sont propriétaires ou copropriétaires.
Orientation 2 : Gérer et planifier de façon concertée les usages du
foncier
L’objectif de l’orientation 2 est de concilier les besoins et intérêts des acteurs ainsi
que de prévoir leur complémentarité dans l’espace et dans le temps. De façon participative et
concertée, il s’agira d’identifier les statuts des terres à l’échelle locale pour faciliter
l’élaboration et la mise en œuvre d’outils d’aménagement du territoire.
Axe 2.1 : Etablir progressivement les Plans Locaux d’Occupation
Foncière sur tout le territoire
Pour l’élaboration des Plans Locaux d’Occupation Foncière, il s’agira d’obtenir dans
la mesure du possible des images de haute précision et de poursuivre la numérisation des
données disponibles. L’objectif est que les communes qui en ont besoin disposent des PLOF
sous forme papier ou numérique, et que les services fonciers s’en servent progressivement
comme nouveau plan de repérage.
Axe 2.2 : Identifier dans les zones prioritaires les statuts fonciers de
façon participative
31
Dans les zones jugées prioritaires (zones d’investissements, d’extension urbaine, de
valorisation de la biodiversité, d’aménagements agricoles) les statuts fonciers seront
identifiés sur le terrain par tous les acteurs concernés.
Des opérations pilotes viseront à construire la méthodologie et en tester la pertinence.
Axe 2.3 : Articuler la gestion foncière et la planification territoriale
Pour les processus d’élaboration des outils d’aménagement (SAC, PuDé, PuDi, Plan
d’urbanisme, etc…), cette articulation se basera sur l’inclusion des usagers et propriétaires
fonciers ainsi que sur la prise en compte d’informations sur les statuts fonciers. Pour ce faire,
les Plans Locaux d’Occupation Foncière seront accessible à tous au niveau des Communes
La mise en œuvre de cette articulation se basera sur la prise en compte des
orientations d’aménagement dans les actions de sécurisation foncière (par exemple, en
attachant des obligations à certaines propriétés, en reconnaissant des servitudes forestières,
extension urbaine, implantation et extension des équipements publics, zones industrielles ,
etc.).
Pour faciliter cette articulation, notamment en milieu urbain, des approches
innovantes de gestion des bases de données seront créées, par exemple via la mise en place
d’une structure unique de gestion et de traitement des informations foncières et d’urbanisme
au niveau des grandes villes.
Dans l’attente de l’élaboration ou en l’absence de ces outils d’aménagement, la
formalisation de la propriété privée continuera à se baser sur les prescriptions existantes.
Axe 2.4 : Améliorer la gestion du domaine public
L’implication des Communes dans la gestion du Domaine Public, de l’Etat ou de la
Commune, sera renforcée. Cela passera notamment par une redynamisation des actions de la
police domaniale.
Axe 2.5 : Repréciser de façon concertée les limites et usages au sein
des aires protégées et du domaine forestier
Afin de favoriser la protection, la valorisation, et la gestion durable des ressources
naturelles renouvelables, les limites des aires protégées et d’autres espaces à préserver, ainsi
32
que les usages autorisés au sein de ceux-ci, seront reprécisés en respectant les statuts existants
(PPNT, espace de gestion communautaire, domaine public, etc.)
Axe 2.6 : Accompagner la restructuration des quartiers informels et des
bidonvilles en milieu urbain
En cohérence avec la Politique Nationale Urbaine, il s’agira de promouvoir des
mécanismes juridiques et opérationnels de remembrement foncier dans les quartiers informels
et bidonvilles. Des programmes de sensibilisation de l’accès à la propriété des populations
seront mis en œuvre.
Des mécanismes institutionnels tripartites (Etat-Municipalité-populations) de pilotage
des opérations de remembrement foncier urbain seront développés.
Orientation 3 : Faciliter l’accès et la valorisation du foncier urbain et
rural
L’orientation 3 a pour objectif de satisfaire les besoins en terres pour le renforcement
ou le développement d’activités à dimension socio-économiques et environnementales. Elle
se base sur une gestion renouvelée du Domaine Privé de l’Etat et sur l’accès à la terre au sein
de zones dédiées permis par une nouvelle loi sur les statuts spécifiques.
Axe 3.1 : Gérer de façon active le patrimoine de l’Etat pour sa
valorisation
Les services fonciers poursuivront l’inventaire du Domaine Privé de l’Etat titré ou
affecté, et recenseront sur le terrain leur type de mise en valeur. Sur cette base, ils
optimiseront ou réorienteront leur affectation et attribution en faisant de la paix sociale un
objectif prioritaire.
Axe 3.2 : Définir les modalités de création et de gestion des
statuts spécifiques
Il s’agira d’élaborer la loi et les décrets d’application sur les statuts spécifiques qui
concerneront entre autres : le Domaine Forestier National et en particulier les aires de
reboisement et de restauration forestière, les espaces à gestion communautaire (ressources
naturelles, agricole, pastorale, etc.), les zones dédiées au développement local, les zones
33
d’investissement. Cette élaboration fera l’objet de concertation avec les représentants des
différents secteurs et acteurs concernés.
La loi précisera que les terrains objets de ces statuts spécifiques seront immatriculés et
délimités dans le PLOF.
Axe 3.3 : Faciliter l’accès à la terre dans des zones dédiées au
développement local et des zones d’investissement
L’accès à la terre sera facilité en milieu urbain et en milieu rural au sein de zones
dédiées au développement local et des zones d’investissement relevant de statut spécifique.
Ces dernières seront constituées au niveau local, de façon participative.
L’accès à la terre, en milieu urbain et rural, sera dans la mesure du possible couplé à
d’autres programmes d’appui sectoriel (par exemple, accès au crédit, conseils agricoles,
promotion immobilière et lotissements, etc.) pouvant engager des partenariats publics-privés.
Les zones de développement local seront dédiées aux usages et besoins locaux
(extension de l’agriculture familiale, extension de l’habitat, extension de la ville,
reboisement, investissement à petite échelle, etc.…) et gérées par les services fonciers
déconcentrés, dont les modes de gestion seront prévus par les textes sur les statuts
spécifiques. Les terres seront allouées de façon transparente et concertée. Elles seront créées
en priorité là où les besoins des populations et en infrastructures sont aigus, par exemple dans
les zones urbaines et périurbaines. Elles pourront bénéficier dans certains cas à des
populations vulnérables et à des usages prioritaires (logement urbain, agriculture de
proximité, etc.…).
Les zones d’investissement seront dédiées aux projets sectoriels (agricoles,
touristiques, etc.), et gérées par les services fonciers en concertation avec les départements
ministériels concernés. Les terres seront allouées et gérées de façon transparente par la
publication d’une base de données, et éventuellement par la création d’un service spécialisé
au sein de l’administration foncière. L’accès à la terre se fera sur des superficies attribuées de
façon progressive en fonction de la mise en valeur effective. Il se limitera à des droits
d’usages, accordés pour une durée précise, définie en fonction de la nature du projet et
conditionnée au respect d’un cahier de charge établi de façon concertée.
34
Axe 3.4 : Repréciser les conditions de mise en cause de la propriété
privée
Afin d’inciter les propriétaires à la valorisation de leur patrimoine foncier, les
conditions de l’application de la notion d’abus de droit de propriété seront redéfinies et les
sanctions fiscales seront priorisées.
Dans le cadre de projet d’envergure de nature socio-économique ou environnemental,
des balises seront mises en place pour limiter les cas classés de façon abusive « d’utilité
publique », les expropriations ou autres cas de suppression de droits réels.
Des dispositifs de négociation et de compensations devront être définis de façon
concertée et mis en œuvre de façon transparente pour permettre à des tiers d’en réaliser le
suivi et le contrôle.
Axe 3.5 : Accompagner le marché foncier urbain et rural
Afin de faciliter le fonctionnement du marché foncier et de le réguler, les prix et
valeurs des terrains seront fixés et règlementés via des méthodologies développées avec les
institutions fiscales et les informations seront mis à disposition des parties (notamment :
argus, mercuriale).
Une partie des plus-values opérées sur les opérations foncières seront captées pour les
reverser aux bénéfices d’infrastructures publiques, notamment en milieu urbain où la terre a
une valeur élevée.
Orientation 4 : Améliorer et mettre en synergie la décentralisation et la
déconcentration de la gestion foncière
L’orientation 4 a pour objectif d’offrir des services accessibles à tous les citoyens sur
l’ensemble du territoire, urbain et rural. Elle prône pour cela la promotion de la
décentralisation de la gestion foncière, accompagnée par la déconcentration, pour fournir un
service de proximité de qualité. Elle insiste sur l’articulation des institutions de gestion
foncière et, en parallèle, sur leur accès à des compétences et des moyens adéquats et sur
l’identification de moyens de pérennisation.
Axe 4.1 : Améliorer et étendre la gestion foncière déconcentrée
35
Il s’agira d’étendre progressivement les services déconcentrés sur tout le territoire en
privilégiant les zones prioritaires, notamment autour des pôles de croissances.
Des outils techniques et juridiques, des moyens de travail et un système
d’intéressement seront identifiés pour permettre aux services fonciers d’assurer une qualité de
service à la hauteur des attentes des usagers.
Afin de simplifier les procédures et de garantir un coût abordable aux usagers, les
services fonciers seront réorganisés en guichet unique.
La restructuration des services déconcentrés sera poursuivie sur la base d’une mise à
jour du Schéma Directeur de Restructuration et de Modernisation des Services Fonciers.
Valoriser les agents de l’Administration foncière par l’amélioration de leurs
conditions de travail entre autre la formation, la protection et le cadre juridique régissant la
profession.
Axe 4.2 : Améliorer et étendre la gestion foncière décentralisée
Il s’agira de permettre à toutes les communes de disposer d’un guichet foncier
communal pouvant instruire les demandes de certificat foncier. Par ailleurs, ce service sera
accompagné par le renforcement d’autres fonctions dévolues à la commune dont, le conseil
aux citoyens, l’archivage des actes, l’appui à la résolution des litiges, la maitrise de la
fiscalité foncière et l’aménagement du territoire.
Dans ce sens, l’outil du PLOF sera valorisé pour le recensement des parcelles, et
l’amélioration des bases de données fiscales. Il contribuera à l’élaboration et à l’actualisation
des plans, schémas et autres documents d’orientations pour le développement du territoire.
Les dispositifs de gestion de l’information foncière associés aux guichets fonciers que
sont les Centres de Ressources et d’Information Foncière seront adaptés aux contextes
locaux pour être fonctionnels et pérennes, en jouant notamment sur leur ancrage territorial et
leurs connexions multisectorielles.
La professionnalisation des agents fonciers des collectivités décentralisées passera par
leur évolution en fonctionnaire public territorial.
Axe 4.3 : Renforcer l’articulation entre les guichets fonciers
communaux et les services fonciers déconcentrés
36
En accompagnement au processus de décentralisation, l’articulation des services
déconcentrés aux communes sera renforcée et optimisée en termes d’appui-conseil technique,
de formation, de suivi et de contrôle de régularité de la procédure de certification.
L’articulation technique, institutionnelle, juridique de la gestion foncière déconcentrée
et décentralisée sera renforcée notamment sur la base de l’utilisation plus systématique du
Plan d’Occupation Foncière.
Axe 4.4 : Informatiser le système d’information foncière
La poursuite de l’informatisation des services fonciers visera un triple objectif. Elle
facilitera la sauvegarde et l’archivage des documents fonciers en vue d’une dématérialisation
partielle. Elle contribuera à l’amélioration de la gestion des services fonciers grâce à plus de
rapidité, de transparence et de possibilité de suivi des informations. A cet égard, la valeur
juridique des documents fonciers numériques sera à déterminer. Enfin, l’informatisation
contribuera à la simplification des procédures et éventuellement la réalisation de certains
services en ligne.
La poursuite de l’informatisation nécessitera au préalable et de façon continue dans le
temps, la disponibilité de compétences, la constitution d’un budget d’entretien du matériel,
ainsi que la volonté de transparence et de changement des pratiques.
Au vu des contextes locaux et des ressources disponibles des communes et des
services fonciers, des alternatives à l’informatisation seront identifiées.
Axe 4.5 : Renforcer les programmes de formation destinés aux acteurs
concernés par le foncier
Afin de renforcer les compétences et capacités sur le foncier, plusieurs formations
seront mises en place. Une école destinée aux agents territoriaux sera créée ou rattachée à
une institution existante afin de créer un diplôme adapté aux diverses fonctions du guichet
foncier communal.
Des formations continues (recyclage et remise à niveau) destinées aux agents de
l’administration foncière et des responsables communaux pour répondre aux exigences des
nouvelles activités seront programmées.
37
Des formations ponctuelles seront également organisées sur le secteur foncier et ses
innovations au profit des décideurs publics, en particulier les maires et les conseillers
communaux, techniciens, experts, représentants de la société civile, étudiants, etc.
Axe 4.6 : Assurer un financement optimal des institutions de gestion
foncière
Afin d’assurer le fonctionnement des institutions, une partie des recettes issues de la
gestion du domaine de l’Etat sera reversé au Fonds National Foncier.
Des subventions seront octroyées aux communes afin de compléter les ressources
propres des guichets et de contribuer aux dépenses les plus importantes (ouverture de GF,
salaire de l’agent…).
Appuyer l’identification et la mise en place d’un système pérenne qui contribuerait à
l’autofinancement des Communes par la création et l’amélioration de ressources propres,
notamment par le biais de la fiscalisation de la propriété et des transactions foncières.
Orientation 5 : S’engager sur la transparence et la redevabilité
Cette dernière orientation a pour objectif d’améliorer le service public à tous les
acteurs concernés par le foncier. Elle encouragera l’inclusion de tous dans la gouvernance
foncière, entre autres, par l’intégration de mécanismes de participation citoyenne et de
redevabilité sociale. Elle renforcera les dispositifs de médiation des conflits. Elle exigera un
fonctionnement transparent des institutions, un partage de l’information sur les situations
foncières, les procédures, mais également sur les activités conduites dans le secteur foncier et
leurs impacts.
Axe 5.1 : Lutter contre la corruption
La lutte contre la corruption se basera notamment sur la mise en place d’un processus
d’évaluation au sein des institutions en charge du foncier, ainsi qu’un dispositif de contrôle et
de sanctions en partenariat avec les institutions spécialisées existantes.
Des mécanismes de prévention seront conçus et opérationnalisés. Il s’agira
d’appliquer des standards de services et d’informer les usagers sur les délais d’exécution et
les frais de services. Les informations à caractère public comme les certificats de situation
38
juridique et les PLOF seront publiées. En cas de problème, l’accès à des recours pour les
usagers sera facilité.
Axe 5.2 : Garantir une gouvernance foncière inclusive
Les institutions en charge de la gestion foncière ( services centraux, déconcentrés,
décentralisés) et de la politique foncière ( Gouvernement, Ministère) devront prendre en
compte la diversité des acteurs dans les prises de décision, les processus de gestion, de
sécurisation et d’attribution foncière ( les acteurs économiques, les autorités locales et
coutumières, les femmes, les jeunes, les vulnérables, etc.) et agir de façon transparente pour
permettre à ceux exclus ou absents de ces processus de se mobiliser. En particulier, les
organisations de la société civile seront mises à contribution et sollicitées dans les prises de
décisions relatives aux orientations sur le foncier et dans le cadre de projets fonciers à fort
impact social. Des mécanismes particuliers lui permettront d’être des acteurs actifs de la mise
en œuvre de la politique foncière (accompagnement, vulgarisation, suivi, interpellation.
Axe 5.3 : Améliorer les services et partager les informations
Afin de promouvoir une gestion foncière transparente et efficace, il s’agira tout
d’abord d’informer les usagers dans le cadre d’un plan national de vulgarisation et de
communication adaptée (sur la législation et les procédures, les services, les voies de recours,
etc.). Il s’agira également de donner aux citoyens le droit à l’information.
Seront développés des mécanismes permettant aux citoyens de s’informer et de
contrôler l’application de leurs droits, plus spécifiquement sur le traitement administratif de
leur requête auprès des institutions.
Au sein de l’administration centrale en charge du service foncier, un système interne
de compte rendu systématique et de suivi par l’Etat sera développé à partir des bases de
données foncières (PLOF, base sur les certificats et les titres délivrés, l’attribution de baux
sur des grandes superficies foncières, etc.)
Les échanges d’information entre secteurs seront promus par la publication de ces
informations et l’établissement d’outils communs. En particulier, les informations sur les
transactions foncières à grande échelle engagées par l’Etat seront rendues publiques.
Axe 5.4 : Instaurer un système de renforcement de la redevabilité
39
Un système de suivi et évaluation du programme national foncier ainsi qu’un système
d’audit et de suivi des performances des institutions à tous les niveaux (central, régional,
district, communal) seront mis en place. Cela permettra, entre autres, aux institutions en
charge du foncier d’être en mesure d’exposer leurs actions et les résultats correspondants.
Cela devra reposer sur l’élaboration d’indicateurs spécifiques et la création de système
statistique spécifique à l’administration foncière.
L’inclusion d’indicateurs fonciers sera également réalisée dans les systèmes de
statistiques nationales et dans les systèmes de suivi existants.
Plus largement, il s’agira d’analyser et de mettre en débat de façon régulière les
avancements et limites de la politique foncière, la satisfaction des usagers et l’évolution
globale du secteur foncier.
Axe 5.5 : Faciliter la résolution des litiges fonciers
Afin de faciliter la résolution des litiges, des mesures d’accompagnement devront être
conçues pour renforcer les dispositifs de médiation au niveau local et mieux reconnaître le
rôle joué par les autorités locales et communales à cet égard.
Pour les litiges traités au niveau des tribunaux, des procédures et des modalités de
travail facilitant le traitement et la résolution des affaires foncières devront être identifiées de
façon concertée avec le Ministère de la Justice.
II.1.2. Les autres opportunités :
- La sécurisation foncière est devenue d’actualité. D’où la volonté des institutions
internationales de promouvoir ce secteur.
- Elargir l’horizon du secteur foncier par le partenariat public privé: c’est-à-dire :
contribution avec les Géomètres-Experts à titre libéral dans la mise en place du cadastre
moderne.
- Les techniciens cadastraux cèdent leur poste à des jeunes opérateurs.
- Les usagers sont de plus en plus encouragés à régulariser leur bien. Ils espèrent une
meilleure qualité de service.
40
- Le secteur foncier est considéré comme un levier du développement.
II.2. Menaces
Instabilité politique
Instabilité institutionnelle : marquée par le changement de rattachement ministériel4.
Tableau 1 : Bilan des rattachements ministériels du foncier depuis 1896
PERIODES
RATTACHEMENTS
MINISTERIELS
APPELATIONS
1896- 1919
Service de la Conservation Foncière
1919 jusqu'à
l'Avènement
de
l'indépendance
Direction des Domaines,
de la Propriété
et du Cadastre
1960 à 1965
Ministère de l'Economie Service d'Inspection
des Affaires Domaniales et Foncières
1965 à 1970
Ministère de l'Agriculture
et de l'Expansion Rurale
Direction des Domaines
et du Service Topographique
Ministère de l'Economie Direction des Services
4 Source : Mémorandum
41
1972 et des Finances Fonciers et de l'Enregistrement
1973 à 1982
Ministère de l'Economie
et des Finances
Direction des Services Fonciers
1983 à 1989
Présidence de la République
chargée des Finances et de
l'Economie
Direction des Patrimoines
1989 à 1992
Ministère de la Production
Agricole
et de la Réforme Agraire
Direction des Patrimoines
et de la Réforme Agraire
1993 à 1996
Ministère d'Etat à
l'Agriculture
et au Développement Rural
Direction des Domaines
et de la Réforme Agraire
1997 à 2002
Ministère de l'Aménagement
du Territoire et de la Ville
Direction des Affaires Domaniales et
Foncières
2002 à 2009
Ministère de l'Agriculture de
l'Elevage et de la Pêche
Direction des Domaines et des Services
Fonciers
2008
Ministère de la Réforme
Foncière, des Domaines et de
l’Aménagement du Territoire
Apparition de la Direction d’Appui à la
Réforme Foncière (DARF)
2009
Ministère de l’Aménagement
du Territoire et de la
Décentralisation
Rattachement à la Direction Générale de
l’Aménagement du Territoire
Nouvelle Appellation de la DARF en
Direction de la Réforme et de la Gestion
Foncière Décentralisée
42
2010
Vice Primature en charge du
développement et de
l’Aménagement du Territoire,
Direction Générale des Services Fonciers
avec apparition de la Direction des
Services Topographiques
2011
Direction Générale des Services Fonciers
2012 - 2014
Direction Générale des Services Fonciers
2015 à nos
jours
Ministère d’Etat en charge des
Projets Présidentiels, de
l’Aménagement du Territoire
et de l’Equipement
Direction Générale des Services Fonciers
- Le Secteur foncier ne figure pas parmi les priorités de l’Etat
- Les conflits fonciers sont devenus de plus en plus fréquents
- Les paysans sont désavantagés vis-à-vis de la législation actuelle
- Coût élevé de l’opération cadastrale
- Intégration d’agents ou cadres non spécialisés en matière de topographie
- Corruption
43
CONCLUSION PARTIELLE
Dans cette partie, on a pu apercevoir que le service foncier dissimule autant de
potentialité à la fois interne et externe. Cependant, le service dispose encore des points faibles
surtout sur le plan technique, organisationnel, financier et ressources humaines. En effet,
enjeu de ce projet repose sur l’instabilité du rattachement ministériel du service foncier,
l’instabilité politique qui constituent un blocage dans la mise en œuvre du projet.
Ce ramène à la troisième et dernière partie qui sera consacrée aux perspectives et
recommandations pour renforcer le point fort de l’administration foncière et affaiblir ses
points faibles afin d’attendre l’objectif global de ce travail.
44
PARTIE III : ANALYSE PROSPECTIVE
45
CHAPITRE I : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
1.1. Perspectives
- Réticence à l’investissement :
L’investissement privé serait découragé face à la confusion foncière : les producteurs
ruraux ne seraient en aucun cas incités à des investissements durables sur leurs terrains. Ils
n’auront aucun intérêt à bonifier des parcelles dont ils ne sont pas assurés de l’exploitation à
long terme. Les entrepreneurs ne pourraient se risquer à investir en infrastructures
productives ou commerciales tant que leurs droits sur une parcelle ne seraient pas garantis de
manière transparente et fiable. Certains projets de développement annuleraient leurs
intentions de financement si le statut juridique des terrains ne serait pas clarifié.
- Dégradation du climat social :
La prolifération des conflits sur la terre défavoriserait le climat social et le maintien de
l’ordre public.
- Encombrement des tribunaux :
Les organes juridictionnels seraient en dysfonctionnement continu à cause des litiges
fonciers.
- Blocage de la décentralisation
Le développement des collectivités territoriales serait freiné par l’absence d’une
cartographie claire et régulièrement mise à jour des occupations du sol et des droits sur la
terre. Aucune fiscalité foncière locale ne pourrait être organisée et les budgets communaux
resteraient dépendants des subventions accordées par le niveau central.
- Perte de crédibilité de l’Etat
L’essentiel des terres agricoles et urbaines ne serait plus géré par l’Etat, la crédibilité
de l’Etat et de ses services fonciers se dégraderait au fur et à mesure que sa qualité service
public baisse.
46
- Insécurité foncière
Faute de régulation foncière, un sentiment d’insécurité foncière se propagerait sur
l’ensemble du territoire.
1.2. Recommandations
1.2.1. Cadre technique :
Quelques précisions techniques seront tenues compte lors de l’exécution du cadastre
moderne (phase physique) :
Tout d’abord, si on considère l’orthophoto comme étant la base du cadastre moderne,
il va falloir améliorer la précision, exemple : un pixel correspond à 25 cm. Actuellement, seul
l’orthophoto du grand Tanà dispose cette précision.
Travaux de bureau
Cette étape consiste à : analyser tous les documents existants (plans des terrains titrés,
plan des terrains non bornés mais ayant fait l’objet de titre domanial ou de concession, plans
de repérage) ; découper en sections la Commune d’Avaratsena ; numéroter les massifs et les
quartiers.
Réunion des documents nécessaires
Une fois la zone inscrite au programme de campagne, on procède à la réunion des
documents, à l'établissement du cadastre physique (plans topographiques existants dans la
zone d’étude,…).
Mise en place provisoire des terrains immatriculés sur un plan croquis:
Cette étape consiste à réunir tous les plans réguliers sur lesquels figurent les
propriétés immatriculées et les parcelles des terrains non bornés mais ayant déjà fait l’objet
de titre domanial déclaratif ou de concession avec leurs références respectives.
Préparation des équipements techniques :
Faire établir l’inventaire des équipements techniques nécessaires aux travaux de
délimitation des parcelles (GPS RTK, talkie-walkie, ordinateur portable muni l’orthophoto du
District d’Ambohidratrimo).
47
Travaux de terrain
Pour les travaux de terrain, les principaux documents à utiliser sont les plans réguliers
(format numérique) susmentionnés et la fiche parcellaire. La mensuration de la zone
concernée comprend:
la mise en place d'un canevas de repères fixes rattachés au système géodésique
national;
la mensuration parcellaire et le levé des détails.
Enquête parcellaire
Les travaux d'enquête parcellaire consistent à recueillir les renseignements concernant
chaque parcelle (limites de la parcelle et natures de culture et état civil des propriétaires), à
constater, les droits des occupants et à les inscrire sur la fiche parcellaire. Pour faciliter les
travaux d’enquête, tous documents susceptibles de faciliter les opérations peuvent être
présentés aux enquêteurs (acte de vente sous seings privés ayant acquis date certaine, actes de
vente authentiques, petits papiers etc.). Les opérations d’enquête consistent généralement en
la délimitation des parcelles et en l’identification des propriétaires. Il est à mentionner dans la
fiche parcellaire : la désignation des occupants, les droits invoqués par les occupants, la
contenance de la parcelle, les oppositions, les revendications, les réclamations, les servitudes.
Délimitation
La délimitation a essentiellement pour objet d’adopter l’accord des parties sur la
position des limites communes. En principe, la délimitation est faite contradictoirement entre
les parties riveraines. Elle peut résulter d’un piquetage préalable effectué par les propriétaires
eux-mêmes, avec ou sans l’intervention de l’homme d’art, à savoir le géomètre. Celui-ci a
pour rôle de vérifier en premier ressort, les empiètements à partir des documents
topographiques. Dans le cas des parcelles limitrophes à un terrain titré, les limites à adopter
sont celles du terrain titré. Chaque nouvelle parcelle figure sur le plan croquis avec un
numéro provisoire. On y consigne également les charges pouvant grever l’immeuble
(servitudes, réserves,…etc.)
Identification des propriétaires
Elle consiste à recueillir sur la fiche parcellaire l’état civil des occupants ou des ayant
droits ou de leurs mandataires, les oppositions, revendications… déclaration d'usage des
48
terres, la mise en valeur pour les terrains domaniaux, ou terrains anciennement cadastrés,
ainsi que tous les documents permettant de prouver l’existence de leurs droits réels
immobiliers,…etc.
Matérialisation des limites
Ses limites sont ensuite matérialisées par des bornes dont la forme est celle prescrite
par le règlement du Service Topographique. Pour les terrains immatriculés antérieurement
aux opérations cadastrales les bornes, qui ont disparu, doivent être rétablies à leurs
emplacements d’origine.
Levé
Le levé cadastral est un levé régulier satisfaisant aux conditions de tolérance fixées
par le règlement en vigueur. Le personnel doit lever tous les éléments qui permettent de
calculer avec précision la valeur du terrain, c'est-à-dire tous les usages et tous les caractères
physiques, ainsi et de définir correctement le statut juridique des parcelles et les titulaires des
différents droits, avec les limites temporaires de ces droits, même s'ils ont été acquis de
manière illégale. Il doit également lever les terres incultes, mal ou non exploitées et les
inscrire au nom de l’Etat et aussi les bornes des propriétés immatriculées.
Le géomètre n’oublie pas de faire figurer sur le plan la mention de servitudes, de
façon obligatoire sur le certificat du fond servant, de manière facultative sur celui du fond
dominant, et les mentions de toutes les hypothèques et autres sûretés réelles, dans l'ordre de
leur inscription, et avec l'identité précise de leur bénéficiaire. Mais certaines informations
sont pourtant facultatives : la couleur extérieure des bâtiments n'intéresse que les urbanistes,
et la qualité des réseaux n'est utile que pour les gestionnaires de ces derniers. En principe tout
ce qui peut être levé doit l'être, et les informations recensées doivent être suffisamment
précises pour que les éléments soient rétablis en cas de destruction. Cela permet également à
la commune de faire des évaluations précises de la taxe de manière plus rapide.
Etablissement du procès-verbal collectif de bornage
Après le bornage, le géomètre établit un procès-verbal collectif de bornage qui doit
contenir en principe les renseignements suivants : le numéro de la parcelle, le nom et numéro
49
de la section, le lieudit, la nature de culture ou l’affectation, l’état civil des propriétaires, la
surface de chaque parcelle.
Figure 5 : Schéma de la procédure cadastrale moderne
Source : Règlement technique
50
Figure 6 : Schéma du processus d’élaboration d’un plan numérique
1.2.2. Cadre organisationnel :
Afin d’assurer la complémentarité entre déconcentration et décentralisation, on
envisagerait d’adopter une certaine approche organisationnelle et technique. En effet, les
collectivités territoriales ont besoin de budgets spécifiques d’une part et le service foncier
tend vers l’amélioration de la qualité de service d’une autre part car l’intérêt général reste la
priorité afin d’assurer une meilleure sécurisation foncière.
51
Le service déconcentré se chargerait d’exécuter l’opération cadastrale sur le plan
technique et celui du décentralisé s’occupe en général de la délivrance du Certificat Foncier
sur la zone cadastrée aux ayants droit.
Il est à noter que si la déconcentration n’est pas effective, la réalisation du projet
s’avère impossible. En effet, chaque District devrait être équipé d’un Guichet Unique. De
cette manière, il y aurait une complémentarité entre déconcentration et décentralisation.
La Commune rurale d’Avaratsena devrait être dotée d’une administration foncière de
proximité (Guichet Foncier).
Figure 7 : Schéma simplifié illustrant la transformation d’une parcelle cadastrale en
Titre Foncier
Source : l’auteur
52
Le Plan Local d’Occupation Foncière (PLOF) sera réalisé pour ladite commune. Il
constituera une carte numérisée des limites de la commune.
Un nouveau cadre institutionnel et législatif serait conçu. Il porte sur une révision du
système domanial et foncier en matière de cadastre (phase physique), sur l’adoption de
nouvelles lois adaptées au fonctionnement social et économique des milieux ruraux et urbains
afin de permettre une véritable simplification des procédures. Ce nouveau cadre législatif
proposera une adaptation de la réglementation aux nouvelles technologies.
1.3. Mesure d’accompagnement
Les guichets fonciers seront équipés et leurs agents : conservateur municipal et
médiateur municipal, seront formés à la manipulation de SIG et à l’utilisation d’un manuel de
gestion foncière décentralisée.
Une capacité de formation aux échelles locales et régionales sera mise en place afin
de renforcer les compétences des services fonciers régionaux et des municipalités.
Un organe de contrôle sera installé afin de protéger l’intérêt de l’Etat sur son
patrimoine et pour améliorer le recouvrement des recettes (service foncier et collectivité
décentralisée).
Sur le plan technique, il faudra améliorer la précision de l’orthophoto puisque ce
dernier constitue la base du cadastre moderne.
53
CHAPITRE II : MISE EN ŒUVRE DU PROJET
2.1. Cadre logique
Tableau 2 : Cadre logique
HIERARCHIE
DES
OBJECTIFS
LOGIQUE D’INTERVENTION INDICATEURS
OBJECTIVEMENTS
VERIFIABLES
SOURCES DE
VERIFICATION
HYPOTHESES
OBJECTIF
GLOBAL
Contribuer à la complémentarité de la
déconcentration et la décentralisation par
l’établissement du cadastre moderne
Nombre de documents
cadastraux transmis au
Guichet Foncier
Rapport d’activité » Volonté politique
OBJECTIFS
SPECIFIQUES
1. Renforcer les ressources et les
moyens
2. Assurer la fiabilité des données
3. Etablir l’enquête parcellaire et la
délimitation des parcelles cadastrales
- Nombre
- Nombre de données
fiables
- Nombre des parcelles
enquêtés
Rapport d’activité » Climat propice
54
RESULTATS
ATTENDUS
1.1. Renforcement des compétences et
capacités
1.2. Dotation d’équipements conforme
à la technologie moderne
- Nombre des agents
formés
- Nombre des
équipements acquis
Rapport d’activité » Financement
2.1. Inventaire des dossiers
d’immatriculation existant
2.2. Intégration des dossiers inventoriés
dans la base de données de la zone
- Nombre des dossiers
inventoriés
- Nombre des dossiers
intégrés dans la base de
données
Rapport d’activité »
3.1. Etablissement des opérations sur
terrain
3.2. Etablissement des opérations au
bureau
- Nombre des parcelles
délimités
- Nombre des parcelles
numérisés
Rapport d’activité » Climat favorable
ACTIVITES 1.1.1. Former des techniciens en matière
de SIG
Rapport d’activité Financement
1.1.2. Recruter des cadres par voie de
concours
Rapport d’activité Financement
1.2.1. Acquérir des équipements Rapport d’activité Financement
55
topographiques (GPS Bifréquence,…)
1.2.2. Contrôler systématiquement les
équipements
Rapport d’activité
1.2.3. Réparer les instruments
endommagés
Rapport d’activité
2.1.1. Inventorier les terrains
immatriculés
Rapport d’activité
2.1.2. Inventorier les dossiers en cours
d’immatriculation
Rapport d’activité
2.2.1. Scanner les plans individuels Rapport d’activité
2.2.2. Géoréférencier les plans scannés Rapport d’activité
2.2.3. Véctoriser les plans scannés Rapport d’activité
3.1.1. Sensibiliser les occupants Rapport d’activité
3.1.2. Optimiser les enquêtes parcellaires Rapport d’activité
3.1.3. Implanter les bornes Rapport d’activité Climat favorable
56
3.1.4. Lever les bornes implantées Rapport d’activité Climat favorable
3.2.1. Calculer les données collectées Rapport d’activité
3.2.2. Reporter les données Rapport d’activité
3.2.3. Elaboration du dessin avec
habillage
Rapport d’activité
3.2.4. Caler le dessin sur l’orthophoto Rapport d’activité
57
2.2. Plan d’action
Ci-après le tableau qui montre les responsables de chaque activité, les dates de début et de fin ainsi que ses résultats
Tableau 3 : Plan d’action
ACTION RESPONSABLE
CALENDRIER
RESULTAT
Début Fin
1.1.1. Former des
techniciens en matière de
SIG
SAPLOF 01/04/16 07/04/16 Techniciens formés
1.1.2. Recruter des cadres
par voie de concours Ressources Humaines 01/04/16 04/08/16
Personnels cadres
recrutés par voie de
concours
1.2.1. Acquérir des
équipements topographiques
(GPS Bifréquence,…)
Chef CIRTOPO 01/04/16 02/06/16
Equipements
topographiques
acquises
1.2.2. Contrôler
systématiquement les
Informaticien 03/06/16 07/06/16 Equipements
contrôlés
58
équipements systématique
1.2.3. Réparer les
instruments endommagés Informaticien 06/06/16 06/06/16 Instruments réparés
2.1.1. Inventorier les
terrains immatriculés Archiviste ; Technicien 01/04/16 12/05/16
Terrains
immatriculés
inventoriés
2.1.2. Inventorier les
dossiers en cours
d’immatriculation
Archiviste ; Technicien 01/04/16 12/05/16
Dossiers en cours
d’immatriculation
inventoriés
2.2.1. Scanner les plans
individuels Technicien topographe 13/05/16 26/05/16
Plans individuels
scannés
2.2.2. Géoréférencier les
plans scannés Technicien topographe 27/05/16 18/08/16
Plans scannés
géoréférenciés
2.2.3. Véctoriser les plans
scannés Technicien topographe 27/05/16 18/08/16
Plans scannés
vectorisés
3.1.1. Sensibiliser les
occupants
Brigade Topographique,
Autorité locale 19/08/16 25/08/16
Occupants
sensibilisé
59
3.1.2. Optimiser les enquêtes
parcellaires Brigade Topographique 26/08/16 17/11/16
Enquêtes
parcellaires
optimisées
3.1.3. Implanter les bornes Brigade Topographique 26/08/16 17/11/16 Bornes implantées
3.1.4. Lever les bornes
implantées Brigade Topographique 26/08/16 17/11/16 Bornes levées
3.2.1. Calculer les données
collectées
Géomètre Expert; Technicien
topographe 18/11/16 29/12/16
Données collectées
calculées
3.2.2. Reporter les données Géomètre Expert ; Technicien
topographe 30/12/16 19/01/17 Données reportées
3.2.3. Elaboration du dessin
avec habillage
Géomètre Expert ; Technicien
topographe 20/01/17 02/03/17 Dessin élaboré
3.2.4. Caler le dessin sur
l’orthophoto
Géomètre Expert ; Technicien
topographe 03/03/17 13/04/17
Dessin calée sur
l’orthophoto
Source : l’auteur
60
2.3. Outil de planification
Ci-après les outils permettant de faciliter le suivi et contrôle de la mise en œuvre du projet.
Figure 8 : Diagramme de Gantt
61
Source : l’auteur (élaboré avec le logiciel Gantt Project 2.7)
Figure 9 : Diagramme de PERT
Source : l’auteur (élaboré avec le logiciel Gantt Project 2.7)
62
2.4. Coût estimatif
Le cadastre étant un travail collectif, sa phase physique requiert la mobilisation de
toute une brigade, cette dernière est composée d’un géomètre expert (ingénieur), un
opérateur, un enquêteur, un dessinateur, trois manœuvres et un chauffeur. S’il y a
disponibilité d’une autre brigade avec les matériels nécessaires évidemment, la durée de
l’opération se réduira à moitié. Aussi, pour calculer la durée et le coût, avons-nous pris les
éléments suivants et ce en fonction du nombre des parcelles traitées : salaire du personnel,
amortissement du matériel employé et fournitures diverses.
Tableau 4: Coût estimatif des opérations cadastrales (phase physique)
FRAIS PERSONNEL
Nombre Taux par
jour Durée
Coût
(ARIARY)
Coût
(EURO)
Géomètre Expert 1 50 000 60 3 000 000 944,98
Opérateurs 2 25 000 60 1 500 000 472,49
Dessinateur 1 25 000 60 1 500 000 472,49
Enquêteur 1 20 000 60 1 200 000 377,99
Manœuvre 1 10 000 60 600 000 189,00
Chauffeur 1 10 000 60 600 000 189,00
TOTAL 8 400 000 2645,94
63
AMORTISSEMENT DES MATERIELS
Désignation Nombre P.U/jour Durée Coût
(ARIARY)
Coût
(EURO)
GPS RTK Bifréquence 1 35 000 60 2 100 000 661,49
Matériels informatiques 2 5 000 60 300 000 94,50
Véhicule 1 25 000 60 1 500 000 472,49
TOTAL 3 900 000 1228,47
FOURNITURES
Désignation Nombre P.U/jour Durée Coût
(ARIARY)
Coût
(EURO)
Fournitures 1 5 000 60 300 000 94,50
Charge batterie 1 25 000 60 1 500 000 472,49
TOTAL 1 800 000 566,99
COUT TOTAL DU TRAVAUX
Désignation Nombre P.U/jour Durée Coût (ARIARY) Coût (EURO)
Frais personnel 1 35 000 60 8 400 000 2645,94
Amortissement des matériels 2 5 000 60 3 900 000 1228,47
Fournitures 1 25 000 60 1 800 000 566,99
TOTAL 14 100 000 4441,41
_________________________________
1 euro = 3174,67 (8 septembre 2015)
64
CONCLUSION
La situation foncière actuelle ne permet plus aux paysans d’exploiter leur bien. Etant
donné la difficulté de la procédure d’immatriculation individuelle ou collective, ils n’arrivent
pas à sécuriser leur terre. On a pris ici le cas de la Commune d’Avaratsena en tant
qu’exemple et d’illustration.
La technologie moderne contribue à l’améliorer de la méthodologie en matière de
cadastre, plus précisément sa phase physique. C’est d’ailleurs parmi les axes de la Réforme
de 2005. Des recommandations sur le cadre organisationnel sont aussi prises en compte au
niveau du service déconcentré et celui du décentralisé pour une meilleure complémentarité
afin de fournir aux usagers un service satisfaisant et efficient.
Du côté technique, l’amélioration de la précision de l’orthophoto conduira
effectivement à une représentation plus que satisfaisante du PLOF. Cette dernière constituera
une base pour l’élaboration du cadastre moderne.
Pour conclure, ce projet a pour objectif de satisfaire les usagers en leur offrant à la
fois un meilleur produit et une meilleure qualité de service. Ce défi nécessite un changement
sur le plan organisationnel, par exemple : le guichet foncier n’effectuera plus de délimitation,
faute de précision, il ne délivrera plus de certificat foncier sans approbation du service
décentralisé. En revanche, le service topographique réalisera tous les travaux en tant
qu’exécutant technique. De cette manière, on assurera en même temps la précision et la
rapidité de service pour que ce dernier soit efficient à long terme. Il est d’ailleurs possible de
transformer le certificat foncier en titre foncier en utilisant la procédure de bornage amiable
pratiqué par les Français pour transformer leur cadastre généralement supposé faux en titre de
propriété.
I
ANNEXES
Annexe 1 : Arbre des problèmes
II
Annexe 1 : Arbre des objectifs
III
Annexe 3 : Type d’un arrêté d’ouverture d’une opération cadastrale
IV
V
Annexe 4 : Une fiche parcellaire
VI
VII
Annexe 5 : Extrait de l’orthophoto_Fokontany Avaratsena
VIII
BIBLIOGRAPHIE
1°/ Lois et textes règlementaires
- Loi n° 2006-031 du 24 Novembre 2006 fixant le régime juridique de la propriété
foncière privée non titrée ;
- Loi n°2005-019 du 17 Octobre 2005 fixant les principes régissant les statuts des
terres ;
- -Loi n°2003-029 du27 Août 2003 modifiant et complétant certaines dispositions de
l’ordonnance n° 74-034 du 10 Décembre 1974 ;
- Loi N°2008-014 du 23 Juillet 2008 sur le Domaine privé de l’Etat, des Collectivités
Décentralisées et des personnes morales de Droit public ;
- Loi n°2008.014 du 23 juillet 2008 sur le Domaine Privé de l’Etat, des Collectivités
Décentralisées et des personnes morales de droit public ;
- NOTE du 26 Mai 2011 relative aux MISSIONS ET STRUCTURES DE LA
DIRECTION GÉNÉRALE DES SERVICES FONCIERS.
2°/ Ouvrages spécifiques :
- Association des Ingénieurs Géomètres Topographes, Mémorandum sur la réforme
foncière, 2012, 53 pages
- Chefs d’Unité du Service Topographique et du Cadastre, Règlement technique du
Service Topographique, Mai 1976, 151 pages
- Nouvelle lettre politique foncière, Août 2015, 18 pages
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE
- RANDRIAMALAZARIVO Léo Elysé. Contribution du géomètre à la gestion
foncière décentralisée. 112 pages. Mémoire d’Ingénieur Géomètre Topographe,
Université d’Antananarivo – Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, 2006
IX
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ................................................................................................ iii
RESUME .................................................................................................................. iv
SOMMAIRE .............................................................................................................. v
LISTE DES TABLEAUX........................................................................................ vii
LISTE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................ viii
LISTE DES ABREVIATIONS................................................................................. ix
INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : ANALYSE DESCRIPTIVE ................................................................ 3
CHAPITRE I : LE SERVICE FONCIER A MADAGASCAR ............................................ 4
1.1. Historique .................................................................................................................... 4
1.1.1. Depuis 1896 ......................................................................................................... 4
1.1.2. Avec l’indépendance de Madagascar ................................................................... 4
1.1.3. A partir de la Réforme en 2005............................................................................ 4
1.2. Mission et organisation ............................................................................................... 5
1.3. Situation actuelle et constats ..................................................................................... 10
CHAPITRE II : SYSTEME D’IMMATRICULATION COLLECTIVE A
MADAGASCAR ................................................................................................................. 13
2.1. Cadre juridique.......................................................................................................... 13
2.2. Définitions................................................................................................................. 13
2.3. Procédures et formalités relatives au cadastre .......................................................... 14
2.3.1. La phase d’ouverture.......................................................................................... 15
2.3.2. La phase physique : ............................................................................................ 16
2.3.3. La phase juridique : ............................................................................................ 18
X
2.3.4. La phase administrative : ................................................................................... 18
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ......................................... 19
3.1. Situation géographique ............................................................................................. 19
3.2. Les principaux atouts de la zone ............................................................................... 21
3.2.1. Morphologie :..................................................................................................... 21
3.2.2. Les activités dominantes : .................................................................................. 21
CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................. 22
PARTIE II : ANALYSE DIAGNOSTIQUE ........................................................................... 23
CHAPITRE I : FACTEURS INTERNES ............................................................................ 24
I.1. Forces......................................................................................................................... 24
I.2. Faiblesses ................................................................................................................... 25
CHAPITRE II : FACTEURS EXTERNES ......................................................................... 27
II.1. Opportunités ............................................................................................................. 27
II.2. Menaces .................................................................................................................... 40
CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................. 43
PARTIE III : ANALYSE PROSPECTIVE ............................................................................. 44
CHAPITRE I : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS ........................................ 45
1.1. Perspectives............................................................................................................... 45
1.2. Recommandations ..................................................................................................... 46
1.2.1. Cadre technique : ............................................................................................... 46
1.2.2. Cadre organisationnel : ...................................................................................... 50
1.3. Mesure d’accompagnement ...................................................................................... 52
CHAPITRE II : MISE EN ŒUVRE DU PROJET .............................................................. 53
2.1. Cadre logique ............................................................................................................ 53
2.2. Plan d’action .......................................................................................................... 57
2.3. Outil de planification ............................................................................................. 60
XI
2.4. Coût estimatif ............................................................................................................ 62
CONCLUSION ........................................................................................................................ 64
ANNEXES ................................................................................................................. I
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................ VIII
TABLE DES MATIERES ....................................................................................... IX