chapitre v peuplement, dynamique demographique et
TRANSCRIPT
CHAPITRE V PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET
DEVELOPPEMENT
Introduction 1) Peuplement et développement 2) Dynamique démographique et développement
CHAPITRE V : PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT
QUESTIONNER LES ACCUSATIONS FAITES A LA DEMOGRAPHIE
Le volume et la densité de la population ainsi que la croissance démographique sont souvent présentés comme freins majeurs au développement (voir introduction)
Analyse critique de ces accusations en combinant : Points de vue théoriques contrastés Analyses empiriques
Introduction 1) Peuplement et développement 2) Dynamique démographique et développement
CHAPITRE V : PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT
LA SITUATION CONTEMPORAINE (I)
Y a-t-il un lien entre répartition spatiale de la population et développement à l’échelle mondiale ? à l’échelle locale et régionale ?
Première étape : quelle relation entre un indicateur classique mais imparfait du développement (PIB par habitant) et : Le volume de la population La densité de population
NB : PIB/habitant = une approximation +/- satisfaisante de la capacité de production et des niveaux de revenus monétaires d’une société donnée
LA SITUATION CONTEMPORAINE (II)
PIB par habitant et volume de la population par Etat
LA SITUATION CONTEMPORAINE (III)
Droite de régression et corrélation Attention : échelle logarithmique en abscisse Pas de corrélation entre les deux variables
LA SITUATION CONTEMPORAINE (IV)
PIB par habitant et densité de population par Etat
LA SITUATION CONTEMPORAINE (V)
Corrélation tout aussi médiocre
LA SITUATION CONTEMPORAINE (VI)
Ce qui est vrai à l’échelle mondiale ne l’est pas nécessairement à l’échelle régionale et locale
Dans de nombreux pays on constate une relation entre la concentration des hommes et celle des richesses
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (I)
Les inégalités de peuplement se sont mis en place sur les temps très longs
Première concentrations de population apparaissent avec la révolution néolithique Les techniques agricoles permettent l’apparition de surplus et donc :
De la division du travail Des échanges Des villes
autant d'attributs des "civilisations anciennes" : Mésopotamie, Egypte, Grèce ancienne, Chine, Inde, Europe occidentale…
Dès le début de l’ère chrétienne, les grands traits de la répartition de la population mondiale sont en place
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (II)
La population du monde vers l'an 0 et vers 1500
46 18%
13
43 17%
250
95 19%
86 17%
8
47 19%
23 5%
(1 point = 1 million d’hab.)
70 28%
84 17%
12
10
2
60
39
3
500
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (III)
Le population du monde de 1600 à 1800
(1 point = 1 million d’hab.)
550
1.000
190
195
9 28
10
2
92 19
5
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (IV)
Un point = 500.000 habitants
La population du monde vers 2000
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (V)
HISTOIRE DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (VI)
Historiquement, il existe de fortes concentrations de populations dès le début de l’ère chrétienne: l’Inde, la Chine du Nord, l’Europe de l’ouest
Depuis 1500, d'importants bouleversements démographiques : Croissance de l’Europe avant un déclin marqué après 1950 Croissance des annexes anglo-saxonnes de l’Europe à partir du XVIIIe
siècle (« déversoir de l’Europe ») Déclin de l’Amérique latine jusque 1800 (décimation des Indiens) puis
reprise démographique Déclin de l’Afrique jusqu’au XXe siècle (esclavage et première phase
de la colonisation) puis forte reprise Déclin de l’Inde dès le XVIIIe siècle et de la Chine seulement après
1800 (après un siècle de développement démographique exceptionnel), puis reprise vers 1950
A partir du XIXe siècle, ces évolutions démographiques ne peuvent simplement être interprétés en termes de développement économiques : il faut faire appel à la théorie de la transition démographique
HISTOIRE DES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT (I)
Les inégalités de développement sont : Historiquement beaucoup plus récentes S’accentuent nettement à partir de 1800
A partir de 1800, l’Europe et les zones de peuplement européen creusent un écart considérable avec les autres zones du monde Le résultat
Du développement industriel en Europe occidentale Des blocages de développement dans les périphéries du système-
monde
HISTOIRE DES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT (II)
HISTOIRE DES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT (III)
Introduction 1) Peuplement et développement 2) Dynamique démographique et développement
CHAPITRE V : PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT
INEGALITES DE PEUPLEMENT ET DE DEVELOPPEMENT
Deux périodicités différentes: Les inégalités de peuplement se sont formées sur les temps très
longs : les grands foyers de population sont +/- stables sur 2000 ans Les inégalités de développement sont plus récentes à l’échelle de
l’histoire humaine et n' qu’après 1800 (révolution industrielle, échanges inégaux au sein du système-monde)
Les inégalités de peuplement ne peuvent donc pas être attribuées au rythme et aux écarts de développement, même si dans certains cas, développement économique et démographique ont pu coïncider
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (I)
Les sociétés préindustrielles vivent de l’agriculture et les échanges économiques restent limités Les techniques agricoles traditionnelles façonnent les inégalités de peuplement
Deux exemples en milieu tropical/équatorial : Agriculture sur brûlis Riziculture inondée
A chaque technique agricole correspond une densité théorique maximale (dans l’hypothèse de sociétés fermées)
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (II)
L'agriculture sur brulis En Amérique du sud, en Afrique intertropicale et dans dans les zones
montagneuses de l'Asie du sud-est Très marginale aujourd'hui mais explique historiquement les faibles
densités de larges portions du monde intertropical Les principales étapes
La déforestation (fin de saison sèche) : abatage et brûlage Ameublement avec houe Semis de cultures à cycles +/- longs Récoltes Abandon et nouveau défrichement Cycle traditionnel sur 25 ans
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (III)
Un champ défriché, sans dessouchage, en Amazonie
Un champ de manioc, en Amazonie
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (IV)
Un champ de manioc, en Amazonie
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (V)
Un champ cultivé au coeur de la forêt amazonienne
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (VI)
Les différents stades de redéveloppement forestier
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (VII)
Le calcul de densité théorique de l’agriculture sur brûlis Surface de 100 hectares (soit 1 km²)
Si: 60% sont utilisables Rotation sur 25 ans 1 hectare cultivé nourrit 5 personnes sur un an
Densité théorique = 5 personnes * (100 * 0,6)/25 = 12 personnes / 100 ha.
Le dépassement de ce seuil théorique produit soit Une adaptation démographique à court terme (dénatalité,
surmortalité, migrations) Une adoption de nouvelles techniques
La riziculture inondée Typiquement en milieu tropical d’Asie du sud-est mais existe
localement en Afrique
Les étapes de la culture Semis dans une pépinière (avec soin et engrais) Repiquage dans la rizière Assèchement avec la récolte
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (VIII)
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (IX)
Repiquage en champ principal inondé Pépinière
Les différents stades de la riziculture
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (X)
Occuper tout l'espace !
Le calcul de densité théorique de la riziculture inondée
Surface de 100 hectares (soit 1 km²) Si:
80% sont utilisés (occupation intensive de l’espace) 2 récoltes (1 mois en pépinières puis 4 mois de
mûrissement gain de temps et d’espace…2 récoltes par an)
1 hectare cultivé nourrit 5 personnes sur un an
Densité théorique sur 100 ha. = 5 personnes * (100 * 0,8)*2 = 800 personnes sur 100 ha.
Le dépassement de ce seuil théorique produit les mêmes adaptations
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (XI)
Rendements Densité
Main-d’œuvre disponible
Nourriture disponible
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (XII)
Dialectique densité/rendements agricoles
La croissance de la population peut toutefois rompre l’équilibre (dépassement du seuil écologique) … mais cela peut arriver quelle que soit la densité mortalité, natalité et/ou exode rural
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (XIII)
Des sociétés caractérisées par : Une productivité du travail faible et peu différenciée Un régime d'énergie somatique, fondé sur :
Force musculaire du corps humain et de quelques animaux domestiques
Puissance du vent et de l'eau (mal maitrisés) Energie chimique du bois ou d'autres éléments de la biomasse
(pour la chaleur mais pas la puissance mécanique) Les techniques d'agriculture intensive (production élevée par unité de
surface agricole) permettent de nourrir une population nombreuse, donc de produire une énergie physique importante …. nécessaire à leur mise en place et leur perpétuation
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (XIV)
Le cercle vertueux des sociétés de l'agriculture intensive
FORMATION DES INEGALITES DE PEUPLEMENT (XV)
Les techniques agricoles au XVIe siècle : prinicpal facteur des ≠ structurelle de peuplement
CONCLUSIONS PARTIELLES
Il n’y a pas de lien simple entre le niveau de développement et les concentrations de population (ni dans le temps, ni dans l’espace).
Les densité de population à travers le monde sont des héritages historiques Liés à l’équilibre entre les techniques agricoles traditionnelles et les charges
de population Les pays en développement ne peuvent être assimilé à un monde qui
serait trop peuplé dans l’absolu Si c’était le cas, comment expliquer que la population continue à y ?
La notion de surpopulation doit donc être évaluée par rapport aux ressources, en particulier la capacité à nourrir cette population La surpopulation est donc tout aussi probable dans des zones de
faibles que de fortes densités La question du sous-peuplement est en fait plus pertinente que celle du
surpeuplement : les faibles densités de population posent d’importants problèmes de développement.
La question essentielle est celle des croissances plus que des niveaux de population
Introduction 1) Peuplement et développement 2) Dynamique démographique et développement
CHAPITRE V : PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT
INTRODUCTION
La question de la surpopulation n’est pas pertinente: En volume absolu : à l’échelle mondiale, il existe une importante
marge potentielle pour nourrir le monde. En densité : il existe historiquement un équilibre entre les zones de
fortes densités et les techniques agricoles traditionnelles La question clef est donc celle de la croissance de la population
Depuis 1950, la population mondiale est passée de 2,5 à 7 milliards de personnes
Cette croissance s’est de plus concentrée sur certaines parties du monde
Changement de perspective : De : Sommes-nous trop sur terre? A : Le monde et les pays pauvres peuvent-ils supporter de fortes
croissances de la population ?
POPULATION ET RESSOURCES : LE CADRE THEORIQUE
Deux théories contradictoires : La population est une charge (angle de la demande) : T. Malthus
malthusianisme et néo-malthusianisme La population est une ressource, un moteur du développement : E.
Boserup Populationnisme
LA THEORIE MALTHUSIENNE (I)
Origine : Thomas R. Malthus (pasteur et économiste anglais, 1766-1834) An Essay on the Principle of Population (première édition en 1798)
Principe de base : «Le pouvoir multiplicateur de la population est infiniment plus grand
que le pouvoir qu’a la terre de produire la subsistance de l’homme »
En l'absence de freins, toute population s'accroît selon une progression géométrique (facteur constant : 1, 2, 4, 8, 16, 32, …) tandis que les subsistances n'augmentent que selon une progression arithmétique (différence constante : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, ….)
LA THEORIE MALTHUSIENNE (II)
Croissance exponentielle ou géométrique de 10%
par an (x 1,10)
Croissance arithmétique de 10%
par an (+10)
Représentation graphique :
LA THEORIE MALTHUSIENNE (III)
42
Ressources par habitant
Population
Ressources par habitant Population
Demande +
Rendements décroissants
Demande
Desserement moral
Freins "répressifs" ou "préventifs"
A) La population tendrait à s'accroître quand la quantité de ressources disponibles (ou qu'un surplus est dégagé) et inversement Le volume et la croissance de la population dépendraient des
moyens d'existence tirés de l'environnement …. et donc des techniques d'extraction de ces moyens d'existence
Liens de causalité :
A
B D
C
LA THEORIE MALTHUSIENNE (IV)
B) L' de la population provoquerait une des ressources / habitant L' de la population entraînerait une de la demande de ressources Cette ne pourrait pas être satisfaite en raison de la loi des
"Rendements décroissants" (David Ricardo, 1821) : $ Pop Productivité (prod. / hab.) Principe :
prod. réalisée grâce à une personne supplémentaire (productivité marginale) < productivité moyenne
ou du nombre de personnes travaillant sur une même terre
provoque une augmentation de la production …. qui n'est pas proportionnelle au nombre de nouveaux travailleurs
43
π = Q/L où π = productivité Q = production L = nombre de travailleurs
Δπ = ΔQ/ΔL si Δπ > 1 rendements croissants Δπ < 1 rendements décroissants
LA THEORIE MALTHUSIENNE (IV)
Analogie du déménagement d'un meuble lourd : Résultats médiocres avec un seul homme Progrès rapide lorsque 1 ou 2 personnes viennent prêter main
forte Optimum d'efficacité avec 4 à 6 personnes Gain en production par personnes si des bras
supplémentaires Finalement : arrivée de déménageurs supplémentaires
rendent la tâche impossible : encombrement de l'escalier le meuble ne peut plus passer
44
LA THEORIE MALTHUSIENNE (V)
Illustration dans le domaine agricole : Un manque de MO ne permet pas les aménagements agricoles
nécessaires à une production élevée A l'inverse, en cas d'équilibre entre MO agricole et surface
agricole (dans un contexte technique donné) une de la population … entraînerait des rendements décroissants Le travail supplémentaire apporté à la terre ne compense
plus la diminution de la fertilité liée à une exploitation plus intense du sol
ou Une fraction des agriculteurs contrainte de mettre en culture
des terres marginales à faible potentiel, donc avec une productivité faible
Conséquence : Production agricole moins vite que la population
déséquilibre pop / ressources ajustement du volume de la population au volume de la production agricole
45
LA THEORIE MALTHUSIENNE (VI)
C) Deux voies distinctes de retour à l'équilibre Les freins répressifs : l'autorégulation par la mortalité (guerres, famines,
épidémies) Ex. : pop. déséquilibre pop. / prod. alimentaire crise de
subsistance mortalité pop. Ex. : pop. densité population contacts entre les hommes
propagation des maladies infectieuses pop. Les freins préventifs : l'autorégulation par la contrainte morale ou les
tabous Ex. : pop. déséquilibre pop. / prod. alimentaire âge au
mariage et % de célibataires définitifs fécondité pop. Ex. : pop. déséquilibre pop. / prod. alimentaire intervalles
entre naissances fécondité pop. T. Malthus développe une théorie qui porte sur la population mondiale : il
ne prend donc pas en compte un troisième facteur de régulation de l'effectif de la population si des ressources / hab. : la régulation par la mobilité Ex. : pop. déséquilibre pop. / prod. alimentaire crise de
subsistance émigration pop.
46
CRITIQUE DU MALTHUSIANISME (I)
Contradiction interne entre les 2 termes centraux de la théorie : 1) Population selon une progression géométrique tandis que
subsistances selon une progression arithmétique 2) Le volume et la croissance de la population s'ajustent aux
subsistances disponibles Si 1 est vrai, alors la population peut croître au-delà des ressources
disponibles, ce qui contredit 2 Si 2 est vrai, alors le volume de la population s'adapte en permanence
au volume des ressources, ce qui contredit 1 Une formulation plus correcte de la loi de Malthus serait : au bout d�un
certain temps, la croissance de la population s'aligne sur celle des ressources agricoles
CRITIQUE DU MALTHUSIANISME (II)
Faiblesse des postulats essentiels du malthusianisme: La théorie de Malthus suppose que les ressources (et donc les techniques qui
permettent de les extraire) constituent la variable indépendante sur laquelle s’ajuste la population Elle ignore la possibilité que les techniques disponibles puissent
dépendre du volume ou de la croissance de la population (voir théorie d'E. Boserup plus bas)
La théorie de Malthus suppose que la croissance des ressources / hab. entraîne inévitablement une croissance de la population La transition démographique contemporaine contredit ce postulat puisque
la hausse du niveau de vie a produit in fine une baisse de la croissance démographique
La théorie de Malthus repose sur la loi des rendements décroissants Cette dernière n’est pas vérifiée : il existe de nombreux exemples de
sociétés pour lesquelles la croissance de la population s'est accompagnée d'une croissance de la productivité
La théorie de Malthus fait abstraction de la diversité des modes de production et des rapports de production Or, chaque système social possède ses propres lois de la population
(Marx) la démographie comme le développement sont des produit de l’histoire
CRITIQUE DU MALTHUSIANISME (III)
Une théorie largement contredite dans les faits : Depuis le XVIIIe siècle la population mondiale a crû au-delà de tout ce
que Malthus pouvait imaginer et la production plus encore Une théorie plus idéologique que scientifique :
Une construction théorique fondée sur l’angoisse de la multiplication de la population, surtout des pauvres : "Il faut qu’il sache que les lois de la nature l’ont condamné à
souffrir lui et sa famille, et qu’il n’a pas le droit de réclamer à la collectivité la plus petite parcelle de nourriture en plus que ce à quoi son travail lui donne droit" (Malthus, 1803:177)
Cette angoisse a été transposée des classes pauvres du XIXe aux pays en voie de développement du XXe siècle (néo-malthusianisme)
LA THEORIE MALTHUSIENNE : SYNTHESE
Une variable essentielle (les ressources) qui dicte l'évolution du nombre des hommes : toute hausse des ressources (arithmétique) entraînerait une hausse de la population exagérée (géométrique) et donc des ajustements plus ou moins violents
Une théorie qui exprime "l’angoisse" face à une surpopulation qui résulterait d’une augmentation excessive de la population.
Une théorie qui a été reprise et actualisée au XXème siècle (néo-malthusianisme) : l’accent est mis dorénavant sur le détournement de capital que produirait une forte croissance de la population et donc la moindre disponibilité de capital par habitant
Une théorie qui a été mobilisée pour justifier les politiques de limitation des naissances dans les pays en voie de développement , au nom de la croissance économique, de la santé ou de l'environnement
Dans les trois cas, la volonté politique de réduction de la fécondité relève comme chez Malthus de la peur de la multiplication des pauvres
• Le Monde 19/11/2009
Introduction 1) Peuplement et développement 2) Dynamique démographique et développement
CHAPITRE V : PEUPLEMENT, DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT
LE POPULATIONNISME (I)
≠ courants théoriques qui s'appuient sur un postulat en >< avec celui de T. Malthus : la population n’est pas une charge mais un facteur de développement
La plupart de ces courants émergent au XXe siècle, dans un contexte très différent de celui de T. Malthus : ralentissement de la croissance démographique et vieillissement Inquiétudes à l'égard de cette situation nouvelle …. qui conduirait à un
système de valeurs peu propices au progrès alors qu’une population croissante serait un gage de dynamisme (A. Sauvy)
LE POPULATIONNISME (II)
Trois voies distinctes : Mercantilisme : "il n'est de richesse que d'hommes"
La croissance de la population a une influence positive par plusieurs canaux Augmentation de la demande qui incite à accroître la
production Augmentation de la force de travail
Réduction du coût par habitant de l’investissement dans les infrastructures (par exemple de transport) facteur favorable à la croissance économique
Pression créatrice (E. Boserup) : La croissance de la population mène à un amélioration des techniques de production ce qui permet de maintenir à terme les ressources par habitant
LE POPULATIONNISME (III)
Les logiques de la pression créatrice (E. Boserup) : Un cadre conceptuel conçu à travers l'analyse des sociétés agraires
anciennes et contemporaines Un processus en deux temps :
de la population réduction du temps de friche baisse des rendements + charge de travail accrue productivité journalière du travail (de moins en moins de riz produit par journée de travail).
Au dessus d'une certaine densité de population, la des rendements et de la productivité devient suffisamment importante pour "motiver" les paysans à adopter des techniques plus intensives, comme celles de la riziculture inondée
Bien que moins productive à la journée de travail, ces techniques permettent de produire une quantité de riz plus importante en mobilisant des surfaces plus réduites, et donc de supporter une charge de population plus grande
LE CAS DU MACHAKOS (KENYA) (I)
Source : Tiffen et al. (1994), More People, Less Erosion : Environmental
Recovery in Kenya, Chichester, John Wiley & Sons, 311 p. La cadre :
Contrée de hautes terres (800 à 1.800 m) Précipitations moyennes (600 à 900 mm) avec forte variabilité
interannuelle Dynamiques :
Début du XXe siècle : Déforestation par surpâturage et mise en culture + deux
décennies de sécheresse grave érosion des sols Une région considérée comme "perdue" à la fin des années 1930
Forte croissance démographique : Population x 5 entre 1932 et 1989 (240.000 à 1,4 10e6 hab.) avec
TxAAM de +/- 3%
LE CAS DU MACHAKOS (KENYA) (II)
Une croissance qui conduit à des stratégies d'adaptation des paysans et provoque une intensification agricole : Contrôle du bétail et des défrichements Aménagement de banquettes simples et de plantations contre
l'érosion Gestion intégrée de l'eau, des sols et des pentes Sécurisation de l'accès au foncier dans un contexte de raréfaction
des terres
LE CAS DU MACHAKOS (KENYA) (III)
En // : Réduction des jachères Diversification des cultures avec combinaison de cultures
vivrières (maïs, cultures fourragères) et commerciales (fruits, légumes, café) destinées à Nairobi (+/- 50 km)
Les cultures commerciales accroissent les revenus et permettent investissements agricoles
L'émigration temporaire d'une partie des hommes a également permis de disposer du capital nécessaire aux investissements
LE POPULATIONNISME (IV)
Le volume et la croissance de la population comme variables indépendantes
Une relation dialectique vertueuse entre l’augmentation de la population et le développement
Population Ressources
1. Augmentation de la force de travail 2. Baisse du coût unitaire de
l’investissement 3. La production augmente par pression
créatrice / la demande croissante favorise le progrès
Chute de la mortalité
CRITIQUE DU POPULATIONNISME (I)
Des théories qui, dans leur forme la plus simple (mercantilisme), ne tiennent pas plus compte que le malthusianisme des décalages dans le temps : l’enfant est une charge avant d’être un producteur
Des théories trop étroites car elles ne s’intègrent pas dans le cadre général du développement inégal des sociétés : La question de l'accès aux moyens de production :
Pour que la croissance de la population soit bénéfique, il faut que les populations – notamment paysannes – puissent accéder aux moyens de production
Or, les relations entre pays riches et pauvres à l’échelle mondiale ne le permettent pas
Dans nombre de campagnes d'Afrique subsaharienne, la croissance démographique entraîne une disparation de la jachère (principal moyen d'entretien de la fertilité des sols) Les populations rurales concernées peuvent-elles adapter leur
système de culture à ces nouvelles conditions de production? Une réponse variable selon la disponibilité ou non de capitaux qui
permet ou non d'investir dans nouveaux moyens de production Bien souvent pas d'accès au capital maintien de modes
d'exploitation obsolète dégradation de l'environnement rendements
CRITIQUE DU POPULATIONNISME (II)
Des théories qui ne prennent pas en compte la vitesse de l'accroissement démographique Tendent à mettre sur le même pied les rythmes de croissance observé
en Europe au XIXe siècle et dans les pays en voie de développement aujourd'hui
Or, le poids de la croissance démographique sur l’économie est très différent dans les deux cas
Des théories qui négligent le fait que le développement peut contribuer au ralentissement de la croissance démographique
Des théories qui ne prennent la question sociale pas plus en compte que le malthusianisme
Des théories, qui, dans leur forme la plus simple, reposent sur le même catastrophisme démographique, mais inversé, que le néo-malthusianisme : la peur du vieillissement des populations remplace celle de la multiplication
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (I)
Depuis 1800 au moins, la croissance de la production a dépassé celle de la population
Depuis 1950, malgré les extraordinaires croissances démographiques rencontrées dans les pays pauvres, partout la croissance de la production a été supérieure à celle de la population
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (II)
Comparaison en indices d'évolution
Échelle logarithmique
PIB et population de 1700 = 100 comparaison de leurs évolutions respectives
L’accélération de la croissance de la population à partir de la seconde moitié du XIXe est plus faible que celle de la croissance économique
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (III)
Production et population par grandes régions depuis 1950
Calcul d'un facteur multiplicatif : PIB (ou population) en 2008 / PIB (ou population) de 1950
Le rapport de l’un à l’autre donne l’augmentation de la production par habitant sur 60 ans
Seule la Chine et le reste de l’Asie ont dépassé l’Europe de l’ouest dans le rythme de croissance par habitant.
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (IV)
Croissance économique et démographique : 1950-59
Dans les années 1950 (et jusque dans les années 1970), plus la croissance démographique est élevée, plus la croissance économique est forte (ou inversement)
La relation est toutefois assez ténue
Très peu de pays dans le monde ne parviennent pas à "soutenir" leur croissance démographique.
Japon
Lybie Israël
Maroc Bolivie
Bénin
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (V)
Croissance économique et démographique : 2000-2008
A partir des années 1970, la relation devient encore plus ténue : les corrélations deviennent peu significatives entre croissance de la population et croissance économique
Un certain nombre de pays – surtout en Afrique - ne parviennent pas à « soutenir » leur croissance démographique : souvent lié à des situations catastrophiques (guerres, …)
Chine
Angola
Qatar
CIV Libéria
Zimbabwe Palestine
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (VI)
Croissance démographique et du PIB par habitant : 1950-60 Lorsqu’on considère le PIB par habitant des seuls pays en voie de
développement, on ne trouve plus aucune corrélation entre progrès économique et croissance démographique
CROISSANCE DE LA POPULATION ET RESSOURCES : LES FAITS (VII)
Croissance démographique et du PIB par habitant : 2000-2008 Cette absence de corrélation se confirme sur toute la période étudiée
CROISSANCES ECONOMIQUE ET DEMOGRAPHIQUE : SYNTHESE
Pourquoi les faibles corrélations constatées? Complexité des relations :
Le développement agit sur les comportements démographiques La croissance démographique peut peser sur l’économie
(malthusianisme) comme elle peut lui donner de l’impulsion (populationnisme)
Le temps économique est plus court que le temps démographique, plus inertiel
En fonction de l’hypothèse retenue, la croissance démographique précède dans le temps ou découle de la croissance économique (cause ou effet).
Aucun raffinement statistique ne permet de trancher cette question de la relation entre croissance démographique et progrès économique : cette relation n’est pas universelle et varie selon les contextes
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (I)
La question n’est pas seulement celle de la production globale et donc du niveau de vie moyen des populations mais aussi celle de la capacité à nourrir une population croissante : À l’échelle du monde À l’échelle des différentes régions et Etats
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (II)
Population et céréales à l’échelle mondiale
En base 100 pour l'année 1961
Pas de souci au niveau mondial : la production de céréales a crû en moyenne plus rapidement que la population (>< à Malthus)
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (III)
Population et céréales : le cas de la Chine
Amélioration considérable de la situation en Chine
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (IV)
Population et céréales : évolution depuis 1960 (croissance annuelle moyenne en %)
Chine Inde Afrique Monde
Céréales Population Céréales Populati
on Céréales Population Céréales Populati
on
1961-1970 6.08 2.41 2.91 2.22 2.39 2.55 3.60 2.02
1971-1980 3.84 1.73 2.20 2.29 1.51 2.72 2.57 1.83
1981-1990 3.14 1.49 3.53 2.16 3.26 2.83 1.93 1.73
1991-2000 0.75 1.04 1.99 1.82 1.38 2.48 0.91 1.42
2001-2009 1.51 0.57 1.02 1.56 3.53 2.23 2.06 1.19
Moyenne 1961-2008 2.98 1.47 2.36 2.02 2.36 2.58 2.16 1.65
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (V)
L’évolution des disponibilités alimentaires : production vivrière par habitant (1960 - 2005) (1970 = 100)
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (VI)
Les déficits céréaliers sont comblés par l’importation Une grande partie du monde voit ses déficits être compensés par
quelques pays en surplus: Amérique du nord, Argentine, Australie, Thaïlande
L’importation de céréales a toutefois des implications différentes dans les pays en voie de développement, étant donné la dégradation des termes de l’échange de leurs produits d’exportation
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (VII)
Résultat : la sous-alimentation dans le monde Amélioration relative de la situation, y compris de façon modérée en
Afrique En valeur absolue, la faim n’a pas ou peu reculé !
LA QUESTION ALIMENTAIRE DANS LE MONDE (VIII)
Géographie de la sous-alimentation
SYNTHESE CRITIQUE
Pas de souci alimentaire global, d’autant plus : Qu’on est loin des limites :
Les techniques les plus productives ne sont pas généralisées La production de viande est "mangeuse" de terres
Que la croissance démographique ralentit L’amélioration est quasi générale, sauf en Afrique; La question alimentaire n’est pas un problème de disponibilité globale et
doit donc être posée : Dans le cadre générale du développement et des rapports entre centre
et périphérie A travers la question de la répartition sociale des ressources
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (I)
Dans certaines situations, les seuils écologiques (densité supportable pour une technique agricole donnée) semblent dépassés …. ce qui peut produire des situations humaines dramatiques
La cas du Sahel semble être parmi ces cas, ou proche En fin de compte, la population a fortement augmenté et cette
augmentation a pu être supportée Au prix de déséquilibres majeurs, d’une forte dépendance extérieure
(en particulier de l’aide d’urgence) et de crises alimentaires régulières
Le Sahel : "rivage" du Sahara – Une zone de transition entre la savane et le désert – Gradient S/N de diminution des précipitations (700 – 100 mm) entre
la forêt tropicale et le désert du Sahara
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (II)
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (III)
Paysages caractéristiques du Sahel Steppes et savanes arbustives : strate arbustive ou arborée très
ouverte, souvent épineuse + tapis herbacé discontinu à base de graminées annuelles
Ravinements provoqué par la combinaison d'un fort ruissellement et d'une végétation peu dense
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (IV)
Modes d’exploitation pré-coloniaux : Coexistence de sociétés
Du nomadisme pastoral De l'agriculture pluviale ou irriguée
Complémentarité entre ces sociétés mais aussi prélèvements violents des premières sur les secondes
Systèmes de production à caractère extensif : vastes surfaces exploitées, rendements faibles
Exploitation du milieu selon une stratégie de sécurité plutôt que d’accumulation des productions (logique précapitaliste) Assurer un minimum de réserves dans l’éventualité d’une sécheresse. Maintien du potentiel de fertilité des sols : longues mises en jachère,
transhumance, fumure animale, rotations, associations culturales, … Systèmes d’exploitation en équilibre avec le milieu malgré des densités
relativement élevées Systèmes d'exploitation avec de très faibles marges de croissance
Proximité du seuil de densité étant donné les techniques agricoles utilisées
Accumulation faible, ce qui rend difficile l’amélioration des techniques et donc des rendements en dehors d’une intervention extérieure
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (V)
Modes d'exploitation du milieu
Culture du millet Champ de mil après la moisson
Culture irriguée en territoire Dogon (oignons)
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (VI)
Modes d'exploitation du milieu : l'élevage
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (VII)
Au cours du Xxème siècle : rupture des anciens équilibres société - environnement :
Crise alimentaire stucturelle depuis les années 1960 Grandes famines liées à des sécheresses prolongées :
Par exemple : 1973, 1984, 2005 au Niger Stagnation de la production alimentaire Sous-alimentation chronique
!! Famines et sous-alimentation étaient sans doute tout aussi chroniques dans le système traditionnel
Crise alimentaire en relation avec le processus de désertification
86
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (VIII)
L’évolution de la production céréalière par habitant : Mali et Niger
Notez le parallélisme imparfait des deux courbes malgré les conditions climatiques similaires
Désertification ? – "Ensemble d'actions qui se traduisent par une réduction plus ou
moins irréversible du couvert végétal (en ce compris les cultures), aboutissant à l'extension de paysages désertiques nouveaux à des zones qui n'en présentaient pas les caractères" (H.N. Le Houérou, 1969)
= Disparition du couvert forestier et raréfaction des zones de pâturage pour le bétail
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (IX)
88
Ensablement des terres de culture malgré des mesures de protection (barrières végétales), sud de Zagora (Maroc)
De vastes zones touchées (20 à 30% des terres émergées), aux marges des grands espaces désrtiques du monde
En première lecture, un processus : – Qui résulte du surpâturage, de l'extension des espaces cultivés et
la collecte de bois de chauffe – Qui contribue à la dégradation des revenus / habitant dans les
zones touchées
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (X)
89
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XI)
90
Croissance démographique Diminution tendancielle des précipitations
Pression foncière
Extension des zones de culture (sur
parcours et forêts)
Jachères
Prélèvements bois de feu
Diminution des ressources fourragères
Couvert arboré et arbustif
Production et effectif de l'élevage
Fertilité des sols
Restitution organique
Rendements
Ruisselement
Mauvaise alimentation en eau
des cultures Erosion
Revenus Engrais minéraux
Mise en valeur des bas-fonds (culture de contre-saison) Exode rural
Exploitation – commercialisation bois de feu
L'interprétation classique de la désertification
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XII)
Au total, une lecture qui met en évidence deux causes principales de rupture d’équilibre:
Une pression accrue sur l'environnement du fait de la croissance démographique Avec la croissance démographique, les pratiques extensives ne peuvent plus être soutenues : L’augmentation des troupeaux suit celle de la population, ce qui épuise les
ressources en végétation et en eau L’agriculture suit difficilement car cela demande la mise en cultures de
nouvelles terres, ce qui est difficile sans irrigation et/ou amélioration des rendements, ce qui nécessite des investissements pour les paysans
Déficit pluviométrique sans doute lié au changement climatique
Dans le cadre de techniques agricoles traditionnelles et de la dégradation des conditions climatiques et environnementales, il est difficile de soutenir les très fortes croissances démographiques
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XIII)
La migrations vers le sud des lignes d’égale précipitation (isohyètes)
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XIV)
La croissance démographique dans 3 Etats sahéliens
Au total, derrière une apparente compléxité, une explication simpliste :
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XV)
Prélèvements dans un écosytème
fragile (facteur limitant =
précipitations)
Dépassement des capacités internes de regénération de
l'écosystème
Processus de dégradation
environnementale
Une explication à caractère malthusien
Population
Précipitations
Dans les faits, l'augmentation de la pression foncière et des prélèvements dans l'écosytème fragile du Sahel résulte d'une combinaison de facteurs
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XVI)
Population Prélèvements dans un écosytème fragile (facteur limitant = précipitations)
% de la production qui n'est pas destinée à la
satisfaction des besoins de base de la population
Incitations ou contraintes extérieures aux exigences de la reproduction physique et sociale des communautés sahéliennes :
- Centrage des activités économiques sur l'agriculture et l'élévage - Intégration dans une économie monétarisée - Pressions politico-administratives (fiscalité)
- Introduction de nouveaux biens de consommation - Introduction des cultures de rente
- Fluctuation des prix sur le marché national ou mondial - Comportements spéculatifs
- …
Remise en question des rapports sociaux
Remise en question des bases
économiques
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XVII)
Par ailleurs : Faute de capacité locale d'investissement et de soutien durable des
pouvoirs publics, pas de d'intensification des technique agricoles pour faire face à la croissance des prélèvements
Une stagnation technique encouragée paradoxalement par l'aide alimentaire et la croissance des importations
L’exemple du Niger Périodes coloniale puis postcoloniale :
Monétarisation et cultures commerciales (arachide, coton) Insertion dans un rapport centre/périphérie
Dans les années 1970 : Politiques d’autosuffisance alimentaire, avec comme objectif
prioritaire, l’affranchissement des systèmes de production des aléas naturels par : Accroissement de la production Diversification de la production Mise en place d’un système de prévision de crise
Des politiques financées grâce aux prix élevés de l’uranium
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XVIII)
L'exemple du Niger (suite) En pratique,
des prix des céréales (x10 entre 1970 et 1980) Acquisition de charrettes à traction bovine et l’utilisation
d’engrais sont favorisés Lancement de cultures de contre-saison
Toutefois, les progrès agricoles restent insuffisants : Productions au rythme de la population Il reste difficile de faire face à l’irrégularité des productions liées à
celle de la pluviométrie Baisse des prix de l’uranium à partir de 1980 coup d’arrêt à ces
politiques En l’absence de politiques agricoles cohérentes et d’investissements
massifs (irrigation, investissements, crédits…), la situation écologique et humaine ne s’améliore pas et les crises alimentaires surviennent régulièrement
RETOUR SUR LE TERRAIN : LE CAS DU SAHEL (XIX)
Conclusions : Dans beaucoup de zones des pays en voie de développement, les
croissances démographiques ont été supportées grâce A des progrès agronomiques soutenus par l’Etat Par une mutation économique globale et l’expulsion des « surplus
démographiques » vers les villes Le Sahel ne répond pas à ce schéma
Crise alimentaire structurelle Véritable dégradation de l’environnement
CONCLUSIONS (I)
Presque partout dans le monde, la production a crû plus rapidement que la population. Même depuis 1950, où les croissances de la population ont été très
rapides. En matière de productions alimentaires, le constat est pourtant plus
nuancé : l’Afrique connaît par exemple un déficit structurel et n’est pas parvenue à suivre le rythme de la croissance de la population
Malgré une amélioration considérable presque partout, la question alimentaire n’est donc pas résolue, loin s’en faut
Les déséquilibres doivent être pensés dans la double contrainte de la répartition interne des productions et des rapports centre/périphérie
CONCLUSIONS (II)
Au regard des évolutions constatées, quelle perception peut-on avoir des deux conceptions théoriques? Malthus et le néo-malthusianisme sont contredits par les faits Les théories populationnistes sont trop mécaniques : elles ne rendent
ni compte De la diversité dans le temps et dans l’espace Des problèmes réels que la croissance démographique provoque
Ces deux conceptions négligent deux éléments essentiels : La question sociale L’impact du développement sur les comportements démographiques
(transition démographique) De façon générale, les évolutions économiques, sociales et
démographiques semblent tellement intriquées qu’il semble impossible de démêler de façon simple l’impact de tel ou tel facteur pris isolément
Les évolutions démographiques doivent être comprises dans le cadre d’un processus global.