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Chapitre n°2 : L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud.

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Chapitre n°2 : L’Amérique : puissance du Nord, affirmation du Sud.

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Le continent américain offre des contrastes importants entre le Nord (Etats-Unis et Canada) riche et développé, et le Sud (Amérique latine) en développement.

Le continent américain présente des contrastes au niveau du développement humain et économique entre des espaces très intégrés à la mondialisation et des périphéries plus ou moins exclues.

Les contrastes culturels sont aussi importants. On constate une Amérique latine et une Amérique anglo-saxonne, cependant il ne faut pas oublier l’importance du multiculturalisme en particulier aux Etats-Unis. Enfin, il ne s’agit pas d’oublier non plus les minorités indiennes.

Les tensions sont nombreuses en Amérique :

- L’hégémonie des Etats-Unis est source de tensions, l’Amérique latine refuse de plus en plus d’être l’arrière-cour de la puissance états-unienne. Certains chefs d’états (Bolivie, Venezuela par exemple) s’opposent frontalement au modèle états-unien, les puissances émergentes comme le Brésil entendent aussi s’émanciper.

- Sans conflit majeur depuis 1995, le continent américain connaît régulièrement des problèmes frontaliers en particulier lorsqu’il y a des réserves par exemple de pétrole (Surinam et Guyana).

- Les tensions internes sont nombreuses en raison des revendications des minorités (de la Bolivie au Canada), du poids de l’économie mafieuse en particulier avec la drogue et, surtout en raison d’une société très inégalitaire opposant les bénéficiaires de l’intégration à la mondialisation et les millions de personnes vivant dans les bidonvilles ou encore les paysans sans terre.

Les états américains établissent des aires régionales afin de s’intégrer à la mondialisation comme en Europe ou en Asie. Deux aires régionales dominent : l’ALENA (Accord de libre échange nord-américain) et le MERCOSUR (Marché commun du Sud).

Nous commencerons par étudier le bassin caraïbe comme une interface américaine et mondiale. Ensuite nous allons comparer deux puissances de ce continent, le Brésil et les Etats-Unis.

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Cours n°1 Le bassin caraïbe : interface américaine et/ou interface mondiale ?

Le bassin caraïbe est composé 34 Etats et territoires sous tutelle, ouverts sur le golfe du Mexique et la mer des Antilles. C’est une interface, espace de frontières, de contacts, de confrontation entre un Nord développé et un Sud à la fois continental et insulaire en voie de développement.

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I : Etude de cas : Miami, un hub mondial reflet d’une interface continentale et mondiale :

Le CBD de Miami se caractérise par les constructions verticales (gratte-ciel) dédiées au secteur tertiaire en particulier du système bancaire.

La présence d’un CBD (central business district = quartier d’affaires) avec une importante fonction bancaire (important dépôt bancaire des riches Latino-Américains et des nombreux retraités vivant en Floride), d’un hub (plate-forme de correspondance), d’une zone industrialo-portuaire font de Miami une métropole. Certes la ville de Miami ne compte que 400 000 habitants mais l’aire urbaine compte en réalité de nombreuses municipalités si bien que la population de l’agglomération dépasse les 5,5 millions d’habitants. Les fonctions décisionnelles de Miami (institutions financières, commerciales..) peuvent s’analyser à l’échelle continentale puisque Miami est la capitale économique et financière de l’ensemble du bassin caraïbe.. Les «infrastructures d’interface» font également de Miami une métropole internationale. L’ aéroport international est un carrefour essentiel des Amériques avec 38 millions de passagers en 2011 dont 50 % de passagers internationaux. L’aéroport a aussi une importante fonction commerciale, le fret est très développé principalement à destination du bassin caraïbe. Ainsi les 2/3 des exportations états-uniennes en provenance des pays de l’Amérique du Sud partent de l’aéroport de Miami et plus de 80% des importations. En conséquence, l’aéroport de Miami est un hub essentiel du bassin caraïbe..

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Miami, hub portuaire et aéroportuaire du bassin, capitale mondiale de la croisière,refuge d’émigrés, point d’entrée de la drogue.

Porte d’entrée ou capitale ?

Source : Mappemonde

De plus, Miami dispose de plates-formes multimodales portuaires importantes qui permettent de relier l’ensemble du territoire états-unien mais c’est aussi une porte vers l’Europe avec par exemple plus d’un million de conteneurs par an. L’hinterland (arrière pays) de cette façade repose sur l’activité agricole (la Floride est le premier producteur d’agrumes), un pôle de haute technologie (informatique, aérospatiale), et le premier centre touristique des Etats-Unis (notamment avec les parcs d’attraction d’Orlando, le tourisme balnéaire, le tourisme vert des Everglades, le tourisme technologique avec la station aérospatiale de Cap Canaveral ou encore Miami premier port mondial de croisière (environ 4 millions de passagers par an). Enfin, nous pouvons constater que la population de Miami est à la fois dynamique et multiculturelle. La population augmente fortement, Entre 2000 et 2010 par exemple, trois comtés de Floride ont vu leur population augmenter de 50 %. D’une part Miami, et la Floride dans son ensemble, connaissent un flux de personnes âgées états-uniennes attirées par le climat tropical, les plages et les villes privées. D’autre part Miami accueille une importante immigration politique et économique : Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens, Salvadoriens si bien que 60 % de sa population est aujourd’hui d’origine « latino », originaire en grande partie du Bassin caraïbe. Miami est considérée par exemple comme « la deuxième métropole cubaine ». Violaine Jolivet auteur d’une thèse en 2010 sur « Miami, la Cubaine ? Pouvoir et circulation dans une ville carrefour entre les Amériques » considère que Miami est un « territoire ni tout à fait cubain ni tout à fait états-unien : un territoire de l’entre-deux sur le continent américain ». En conséquence, Miami est à la fois la capitale du bassin caraïbe mais aussi un hub mondial.

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II : Une interface dans une double intégration :

Le bassin caraïbe s’inscrit dans un processus d’intégration au continent américain mais aussi à l’échelle planétaire dans le cadre de la mondialisation. Cette interface est constituée de territoires si différents que l’on peut les qualifier de fragmentés : une fragmentation économique, culturelle et politique.

Sur le plan économique :

- Tout d’abord la première puissance économique mondiale les États-Unis, un des pôles de la Triade, avec son annexe de Porto-Rico, mais aussi d’autres espaces riches, les espaces ultramarins de l’Union européenne qui bénéficient des transferts financiers comme la Guadeloupe, la Martinique, les Antilles néerlandaises et des paradis fiscaux comme les îles Caïmans. - des États traditionnellement classés Sud qui s’intègrent progressivement à la mondialisation en raison de leur exportation de ressources (le pétrole pour le Mexique) ou des micro-États qui bénéficient des activités touristiques et financières des pays riches (il s’agit alors d’une économie de transfert) . - des pays davantage exclus de la dynamique de la mondialisation comme les États d’Amérique centrale tels le Guatemala, le Nicaragua, le Salvador et le Honduras ou des Grandes Antilles (Haïti, Cuba) en raison notamment d’une longue instabilité politique, d’une prédominance du secteur agricole. Certes la domination économique américaine est incontestable, mais le bassin caraïbe constitue un « entre-deux », c’est à dire un espace qui offre une diversité de situation sur le plan du développement. La ligne Nord/Sud est réelle mais elle est plus complexe compte tenu de la diversité des situations. Sur le plan culturel la fragmentation existe aussi : elle oppose un monde anglo-saxon à un monde hispanique avec des espaces néerlandophones et francophones. Cependant, elle n’est pas un espace d’opposition en raison de l’important et ancien métissage et des phénomènes de mutations culturelles : re-hispanisation des États du sud des États-Unis, extension de l’usage de l’anglais dans les relations économiques et politiques, influence du créole. Il y a donc une grande diversité culturelle métissée qui donne son caractère à cet espace : exemple, le développement de syncrétisme religieux avec par exemple l’influence du culte vaudou. Sur le plan des flux, Il existe dans la région un point de passage essentiel du trafic maritime de la mondialisation, le canal de Panama. L'activité de la plupart des sites portuaires du

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bassin caraïbe est celle du chargement d'une denrée, de matières premières, témoignant en cela de structures économiques encore marquées par le passé colonial : ports bla Méso-Amérique, ports de la bauxite de la Jamaïque ou des hydrocarbures de Maracaibo, essentiellement à destination des ÉtatsCes ports cherchent cependant à trouver une place dans le trafic mondial d’où l’inconcurrence entre eux : pour être attractifs, ils doivent être sûrs (à l’abri des risques naturels), avoir une efficacité maximum et être capables de répondre aux attentes actuelles (accueil des tonnages les plus importants, des ported’eau, capacité de gestion rapide et efficace).Quels sont les ports qui dominent aujourd’hui le bassin caraïbe

-Colon, au débouché du canal de Panama (où des aménagements sont en cours pour permettre d’augmenter l’accessibilité du canal à des plus gros tonnages), qui assure la liaison avec les ports d’exportations des hydrocarbures mexicains et américains. - Kingston en Jamaïque, carrefour des routes internationales - San Juan à Porto-Rico, porte d’entrée de l’Atlantique. - les ports des Petites Antilles sans arrièreimportateurs. Les flux illégaux Le trafic illégal est très important notamment concernant la drogue. Le bassin caraïbe possède à la fois des pays producteurs et des pays consommateurs, véritable interface sur ce point aussi. La cocaïne est très présente dans le bassin caraïbe avec deux États continentaux, la Colombie et le Venezuela. Depuis 2008, ce dernier devient le centre géographique de ce trafic en raison de la corruption du pouvoir central qui a facilité

bassin caraïbe est celle du chargement d'une denrée, de matières premières, témoignant en cela de structures économiques encore marquées par le passé colonial : ports b

Amérique, ports de la bauxite de la Jamaïque ou des hydrocarbures de Maracaibo, essentiellement à destination des États-Unis, plus rarement de l’Europe. Ces ports cherchent cependant à trouver une place dans le trafic mondial d’où l’in

: pour être attractifs, ils doivent être sûrs (à l’abri des risques naturels), avoir une efficacité maximum et être capables de répondre aux attentes actuelles (accueil des tonnages les plus importants, des porte-conteneurs ayant les plus fort tirants d’eau, capacité de gestion rapide et efficace). Quels sont les ports qui dominent aujourd’hui le bassin caraïbe en dehors des Etats

Colon, au débouché du canal de Panama (où des aménagements sont en cours pour permettre d’augmenter l’accessibilité du canal à des plus gros tonnages), qui assure la liaison avec les ports d’exportations des hydrocarbures mexicains et américains.

Kingston en Jamaïque, carrefour des routes internationales

o, porte d’entrée de l’Atlantique.

les ports des Petites Antilles sans arrière-pays, géographiquement isolés et essentiellement

Le trafic illégal est très important notamment concernant la drogue. Le bassin caraïbe sède à la fois des pays producteurs et des pays consommateurs, véritable interface sur ce

point aussi. La cocaïne est très présente dans le bassin caraïbe avec deux États continentaux, la Colombie et le Venezuela. Depuis 2008, ce dernier devient le centre géographique de ce trafic en raison de la corruption du pouvoir central qui a facilité

bassin caraïbe est celle du chargement d'une denrée, de matières premières, témoignant en cela de structures économiques encore marquées par le passé colonial : ports bananiers de

Amérique, ports de la bauxite de la Jamaïque ou des hydrocarbures de Maracaibo,

Ces ports cherchent cependant à trouver une place dans le trafic mondial d’où l’intense : pour être attractifs, ils doivent être sûrs (à l’abri des risques

naturels), avoir une efficacité maximum et être capables de répondre aux attentes actuelles t les plus fort tirants

en dehors des Etats-Unis ?

Colon, au débouché du canal de Panama (où des aménagements sont en cours pour permettre d’augmenter l’accessibilité du canal à des plus gros tonnages), qui assure la liaison avec les ports d’exportations des hydrocarbures mexicains et américains.

pays, géographiquement isolés et essentiellement

Le trafic illégal est très important notamment concernant la drogue. Le bassin caraïbe sède à la fois des pays producteurs et des pays consommateurs, véritable interface sur ce

point aussi. La cocaïne est très présente dans le bassin caraïbe avec deux États continentaux, la Colombie et le Venezuela. Depuis 2008, ce dernier devient le centre géographique de ce trafic en raison de la corruption du pouvoir central qui a facilité

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l’implantation des mafias italiennes et n’est pas capable de lutter contre producteurs et trafiquants. Les routes de la drogue connaissent dans le bassin caraïbe deux étapes : un déchargement dans les ports sud-américains et un transfert notamment dans l’île d’Hispaniola (Haïti et République Dominicaine) d’où ensuite s’organise la distribution vers les espaces consommateurs comme l’Europe ou les États-Unis ou d’autres centres de transferts (Afrique subsaharienne). les flux migratoires : La plus grande majorité des flux se fait en direction des pays européens (essentiellement les métropoles des territoires ultramarins telles la France, le Royaume-Uni ou les Pays-Bas) et les États-Unis. Les flux sont importants des États continentaux vers les États-Unis : ainsi, en 2011, 14% des immigrants présents aux États-Unis proviennent du Mexique qui est aussi un espace de transfert de populations. Cependant, si les flux sont numériquement moins importants dans les Grandes et Petites Antilles, ils sont plus marquants : - politiquement, les départs des boat people cubains, dominicains ou haïtiens compliquent les relations avec les États-Unis ; chaque année, plus de 200 000 personnes (soit entre 2 et 3% de la population) quittent Haïti malgré les difficultés et les périls. - démographiquement, dans les Petites Antilles, les migrations constituent une véritable ponction démographique : entre 1960 et 1990, la moitié de la population de ces États a émigré (pour Grenade, cela correspond à 1800 personnes soit 18% de la population en 2010). Pour les États, cela constitue un véritable défi social et économique, les populations émigrant étant souvent les plus jeunes et les mieux formées. On peut constater aussi des flux régionaux liés à deux raisons essentielles. Ainsi, sur l’île d’Hispaniola, les Haïtiens émigrent vers la République Dominicaine qui offre des possibilités de développement plus importantes en raison du tourisme notamment, de refuge pour fuir les violences politiques ou les catastrophes naturelles ou permettant un transit vers des espaces plus lointains. Enfin, les territoires ultramarins de l’Union européenne comme la Guadeloupe ou la Martinique, en raison de leur niveau de vie plus développé, deviennent des espaces d’immigration. Les populations immigrées acceptent des conditions de travail et de vie très difficiles, notamment de manière saisonnière dans les plantations, ce qu’interdit souvent la législation aux populations locales. On peut constater la persistance de flux provenant des pays du Nord : - présence de fonctionnaires dans les territoires ultramarins de l’Union européenne ou de populations qualifiées remplaçant celles qui ont émigré. - retour des populations qui se sont enrichies. Ces migrations ont de multiples effets : l'apport des transferts financiers au développement de la Caraïbe dépend de leur utilisation. Si ces ressources sont utilisées pour la consommation somptuaire, la contribution au développement économique est très faible en raison des importations qu'elle génère: l'impact sur le solde de la balance commerciale pouvant être alors négatif. Cependant, lorsque les transferts sont utilisés pour la consommation courante ou l’investissement productif, le développement des sociétés caribéennes y gagne . Des flux Nord-Sud :

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Le bassin caraïbe est devenu une destination touristique majeure (le tourisme est devenu une activité économique essentielle). On peut distinguer deux aspects essentiels : - un tourisme de masse dans les États littoraux de la partie septentrionale avec deux pôles majeurs: la Floride (80 millions de touristes annuels) et le Mexique (Cancun accueille chaque année 1,5 million de touristes par an pour 50 000 habitants). - un tourisme plus sélectif dans les Antilles ce qui est lié aux difficultés d’accès et au coût des transports. 20 millions de touristes, essentiellement américains, s’y rendent chaque année. L’activité constitue cependant une part importante de l’activité économique de ces États : ainsi, Bahamas avec ses 250 000 habitants accueillent chaque année plus de 3 millions de touristes par an, correspondant à près de la moitié du PIB. Cela touche aussi la Jamaïque, Porto-Rico, etc. - Le bassin caraïbe est le premier espace mondial de croisière. La faible distance entre les îles (200 km en moyenne) qui permet des traversées nocturnes et des escales diurnes, la multiplication des zones d’achat en duty-free, le climat et la sécurité sont les principaux atouts de la région (cela explique l’exclusion de Cuba et d’Haïti des circuits). Le tourisme est cependant un marqueur de l’hégémonie états-unienne tendant à transformer le bassin caraïbe en Méditerranée états-unienne. Enfin, à noter l’importance d’autres investissements Nord/Sud en direction des zones franches et des paradis fiscaux. Sur le plan politique : Les États-Unis sont ainsi dans tous les domaines l'acteur essentiel de la vie régionale. Présents physiquement par cinq de leurs États mais aussi par l'État associé de Porto-Rico et par leurs dépendances (îles Vierges US), ils entretiennent dans la région un important dispositif militaire (base de Guantánamo à Cuba, bases à Panamá jusqu'à la fin de 1999), leur monnaie apparaît de facto comme la principale monnaie régionale, leurs FTN sont présentes, surtout en Amérique centrale qui offre plus de potentialités agricoles et minières que les îles. Ils veillent très directement à l'évolution d'Haïti, s'acharnent contre Cuba (loi Helms Burton), obtiennent par la pression le droit d'intervenir contre les trafiquants de drogue dans les espaces aérien et maritime de plusieurs États "indépendants". Le CBI (Caribbean Basin Initiative) lancé en 1982 par le président Ronald Reagan, l'ALENA (Accord de Libre-Échange Nord-Américain), la relance en 1994 par Bill Clinton du projet de ZLEA (Zone de Libre Échange des Amériques) et sa poursuite par l'administration Bush vont dans le sens d'une intégration toujours plus grande de la région à un vaste espace dominé par les États-Unis. Par le renforcement des solidarités régionales et le développement des liens avec d'autres partenaires (Europe), les États de la région cherchent à sortir d'un tête-à-tête trop exclusif et inégal. C’est pourquoi se créent des organisations régionales : OECS (Organisation des États des Caraïbes de l’est, Organization of Eastern Caribbean States), CARICOM (Caribbean Community ), SICA (Système d'Intégration Centre-Américaine), AEC (Organisationdes États de la Caraïbe).

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En conséquence, le bassin caraïbe est une interface américaine et mondiale dominée par la puissance états-unienne dont le reflet est leur présence militaire, leurs investissements ou encore les flux commerciaux ou de touristes (80 % de la clientèle dans les Caraïbes est états-unienne ou canadienne). Le bassin connaît d’importantes dynamiques encouragées par la mondialisation. Exemples : près de 5% du trafic mondial transite par le canal de Panama d’où la multiplication dans le bassin de zones franches (Colon par exemple), de pavillons de complaisances (Panama) et de paradis fiscaux (îles Caïmans)