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CHAPITRE I : LA GESTION ET LE GESTIONNAIRE
INTRODUCTION
La pratique de gestion existe depuis les temps les plus reculés.
Ainsi, à la fin de 19ième
siècle, bien des choses avaient déjà été écrites,
expérimentées et discutées en matière de gestion. Cependant ces analyses
fragmentées ont été considérées comme étant des analyses particulières de
portée limitée à leur secteur. Avec Taylor, la pensée a commencé à
tourner vers l’étude formelle et générale de la gestion, conçue comme
discipline générale semblable aux autres disciplines comme la physique,
l’histoire ou les mathématiques. A partir de ce commencement plusieurs
écoles de pensée se sont constituées traçant de ce fait l’évolution de la
pensée en gestion.
I- DEFINITION DE LA GESTION
La gestion peut se définir comme le processus qui permet de
planifier, d’organiser, de diriger et de contrôler les ressources d’une
organisation afin d’atteindre des buts précis :
- La planification consiste à rechercher, choisir, préparer et
élaborer des plans d’action afin d’obtenir des buts précis
- L’organisation comprend la répartition fonctionnelle et équitable
des tâches individuelles et le regroupement des activités selon un
agencement planifié.
- La direction est le processus qui donne au gestionnaire le
pouvoir d’influencer positivement les membres d’un groupe de
travail et les orienter vers les buts que l’entreprise désire
atteindre.
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- Le contrôle permet d’évaluer les progrès réalisés, de les
comparer aux buts, aux plans établis et de remédier aux
situations qui peuvent compromettre la réalisation des objectifs.
II- ASPECTS DE LA GESTION
La gestion pressente deux aspects liés et complémentaires : un
aspect art et un aspect science.
1- Un aspect science
Comme toute science la gestion pressente des concepts biens
définis, des théories, des hypothèses et des techniques de calcul et
d’expérimentation permettant d’aider le gestionnaire à prendre des
décisions rationnelles.
Parmi les techniques on note le calcul de prix de revient,
l’établissement de budget, le calcul de coût de production, le calcul de la
marge bénéficiaire, le coût d’investissement, le délai de récupération, la
valeur d’un stock, d’une entreprise….
Toutefois, la gestion en tant que science n’est pas complète et
exacte qu’une science physique comme la mécanique, la chimie et les
mathématiques. En fait, les sciences de gestion traitent des aspects
humains et par conséquent elles échappent au déterminisme mécaniste des
sciences dures.
2- Un aspect art
Le terme art repose sur l’expérience et sur l’observation
personnelle. Il repose aussi sur des compétences de communication, de
négociation et sur l’intuition. La gestion peut être considérée sur comme
un art parce que les dirigeants doivent se fier souvent à leurs expériences
et leurs préférences. Toutefois le gestionnaire ne pas se limiter à cet aspect
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de gestion pour décider, il doit aussi utiliser la science pour justifier et
rationaliser ses choix. Il doit exploiter son savoir, son savoir faire et son
savoir être pour être capable à communiquer facilement avec ses
subordonnés et les orienter vers un but commun. La gestion est de ce fait
considérée comme un dosage adéquat de connaissances scientifiques et
d’art.
II- L’EVOLUTION DE LA GESTION :
Les différentes théories de la gestion peuvent être classées en quatre
grandes écoles de pensée : L’ECOLE CLASSIQUE, L’ECOLE DES
RELATIONS HUMAINES et L’ECOLE DE CONTINGENCE. Certaines
autres théories peuvent être regroupées dans une cinquième école appelée
ECOLE QUANTITATIVE.
- L’école classique qui préconise la logique et la rationalité
dans l’accomplissement de toute démarche de gestion.
- L’école des relations humaines, qui souligne l’importance de
l’individu au sein de l’organisation.
- L’école de contingence, qui souligne l’importance de la
situation et les spécificités de contexte de l’action de gestion.
- L’école moderne, contemporaine ou systémique, qui met en
évidence le rôle de gestionnaire, lequel doit se montrer suffisamment
flexible pour réagir rapidement aux situations qui se présentent.
- L’école quantitative qui est centrée sur l’application des
modèles mathématiques comme outils de gestion dans la prise de
décision.
Toutefois, l’évolution de l’environnement économique, social,
politique et international a obligé les gestionnaires à chercher des
nouvelles méthodes des gestion susceptibles de résoudre les problèmes
nouveaux ou émergents auxquels les techniques acquises ne répondent
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plus. Ainsi des nouvelles tendances continuent à apparaitre et à influencer
les démarches de la gestion des entreprises.
1- L’école classique
Cette expression désigne les auteurs qui, au début du 20ième
siècle,
ont posé les bases de la science de l’organisation. Il s’agissait alors de
répondre aux besoins d’organisation créés par le développement de la
société industrielle. Conformément à leur conception de l’organisation, les
auteurs de cette période adoptent soit une approche scientifique, soit une
approche administrative.
1-1- L’approche scientifique
Elle est apparue vers la fin du 19ième
siècle avec essentiellement
Taylor, Gantt, Lilian et Gilberth. Taylor est considéré le père de la gestion
scientifique et le promoteur de l’Organisation Scientifique de Travail
(OST).
En considérant les hommes comme des auxiliaires des machines
dans l’exécution des tâches de production routinières, Taylor et ses
disciples (ceux qui partagent une même conception de l’organisation) ont
noté la nécessité de changer les méthodes de travail et d’instaurer une
nouvelle organisation pour augmenter la productivité et les performances
des travailleurs. Cette organisation doit être basée sur quatre principes.
- Déterminer la meilleure façon d’accomplir un travail
particulier à travers une analyse minutieuse de tous les mouvements de
chaque ouvrier dans l’exercice de sa tâche, ce qui permet d’économiser
les mouvements.
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- Choisir les employés les mieux qualifiés pour faire ce travail
et leur entrainement d’une façon scientifique.
- Apprendre aux ouvriers à appliquer eux-mêmes la science
dans leur travail.
- La coopération entre les responsables et les subordonnées.
Cette coopération doit être basée sur la division d’un travail. Les
responsables s’occupent de la planification du travail et les subordonnés
de son exécution.
A cet égard, les travailleurs sont rémunérés selon le procédé de
travail à la pièce. La rémunération est déterminée en fonction de
rendement.
Dans cette approche le gestionnaire a la responsabilité de
développer la science de l’exécution des tâches ainsi que de former et de
contrôler l’employé, qui doit exécuter les tâches selon la forme prescrite.
En cherchant l’amélioration de l’efficacité des travailleurs, les
contemporains de Taylor ont noté l’utilité de l’étude de temps et des
mouvements (les mains) et se sont préoccupés de trouver le meilleur
moyen d’accomplir une tâche particulière.
Quant à Gantt, sa contribution principale réside dans la
programmation des tâches et dans la rémunération en fonction de la
performance des travailleurs.
1-2- L’approche administrative
A l’inverse de l’approche scientifique, orientée vers le travailleur
individuel, cette approche est plutôt orientée vers l’organisation.
Les principaux tenants de cette philosophie sont Henri Fayol (1841-
1925), Max Weber (1864-1920), Lindall Urwick (1894-198) et Chester
Barnard (1886-1961).
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Considéré comme le fondateur de l’approche de la gestion
systémique, Henri Fayol a classé les activités de l’entreprise en six
catégories ou fonctions, il s’agit de :
- La fonction technique (production, transformation)
- La fonction commerciale (achat, vente, échange)
- La fonction sécurité (protection des hommes et des biens)
- La fonction comptable
- La fonction financière (recherche et usage optimaux des
capitaux)
- La fonction administrative.
Selon Fayol la fonction administrative est la plus importante
puisqu’elle conditionne le bon fonctionnement de l’organisation. Toute
activité administrative se décompose en cinq groupes d’opérations
appelées fonction de gestion :
- Prévoir : Anticiper l’avenir
- Organiser : Concevoir l’organisation physique et sociale de
l’entreprise.
- Commander : Faire exécuter les ordres par les subalternes
- Coordonner : Harmoniser tous les efforts vers le même but
- Contrôler : Veiller à ce que tout se passe conformément aux
règles établies et aux ordres donnés.
Avec cette classification fonctionnelle et un certain nombre de
principes (14 principes de gestion : la division de travail, l’autorité, la
discipline, l’unité de commandement, l’unité de direction, la primauté de
l’intérêt général, la rémunération, la centralisation, la hiérarchie,
l’initiative, l’ordre, l’équité, la stabilité de personnel, l’esprit de groupe), il
a inspiré pendant des décennies les chefs d’entreprises.
Chez Max Weber (un sociologue allemand), l’organisation
bureaucratique fondée sur la rigueur, la précision, la compétence, la
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prévisibilité est considérée supérieure aux autres organisations sur le plan
d’efficacité : c’est l’organisation rationnelle légale.
Les principales caractéristiques de cette structure sont les
suivantes :
- La spécialisation de travail
- Les règles et les procédés formels
- L’application uniforme des règles et des procédures : les
relations et l’utilisation de l’autorité doivent être impersonnelles
- La hiérarchie clairement définie : la responsabilité hiérarchique
est à la base de toute coordination des fonctions.
- Le système de promotion basé sur le mérite et l’ancienneté
En effet, malgré le fait que l’école classique et en particulier le
taylorisme a beaucoup contribué à l’augmentation de la production dans
l’industrie, son succès a généré un mouvement de contestation dont les
origines sont multiples :
- Dans l’entreprise la déshumanisation du travail provoque des
réactions négatives : freinage, absentéisme élevé, accidents de travail,
conflits sociaux…
- Dans la société, le taylorisme devient le symbole de
l’exploitation capitaliste, il est contesté par le mouvement syndical
Par ailleurs, les progrès des sciences humaines, en particulier de la
psychologie et de la sociologie, donnent naissance à de nouvelles
approches qui mettent l’accent sur la dimension humaine de
l’organisation.
Critique de l’approche classique
Il n’y a pas de place à la négociation, ni à l’influence de
l’environnement ni à la psychologie de l’individu. L’entreprise est
considérée comme étant à l’abri de l’environnement. L’environnement est
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considéré stable et par conséquent prévisible. Les individus sont assimilés
à des machines qui n’ont besoin que d’une récompense monétaire pour
faire preuve d’efficacité. Les principes sont applicables à toutes les
entreprises indépendamment de leurs spécificités (secteur, branche, taille,
intensité technologique, qualifications des employés, ….)
2- L’école des relations humaines
L’approche fondée sur les relations humaines est née vers les
années 1930 d’une réaction au mouvement de gestion scientifique.
Avec les études d’Elton Mayo (1880-1949), McGregor (1906-1964)
et Parker Follet (1868-1933), cette école a donné une nouvelle dimension
au rôle du gestionnaire. Selon cette approche, ce dernier doit se
préoccuper des besoins des employés et prendre en considération
l’élément humain et ses besoins (psychologiques, besoins sociologiques)
dans la répartition des tâches, l’établissement des méthodes de travail,…
Le but visé consiste à associer les besoins de l’individu à ceux de
l’entreprise.
La conclusion fondamentale de cette école est qu’il existe à la fois
une opposition et une interaction entre :
- L’organisation formelle (l’organisation « officielle » du
travail, les relations hiérarchiques, l’organigramme) qui obéit à une
logique de coûts et d’efficience
- L’organisation informelle (les relations spontanées et non
« officielles » au sein des groupes où prévalent des normes qui influencent
le comportement de leurs membres), qui obéit à une logique des
sentiments : les tensions affectent de ce fait les rendements.
Ainsi les recherches de Elton Mayo (1880-1949), fondateur de
l’école des relations humaines, ont servi à démonter que les relations entre
les travailleurs constituent un facteur de motivation. Il apporte cette
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contribution fondatrice à partir d’études menées dans des entreprises, en
particulier à Western Electric, à Hawthorne à Chicago de 1927 à 1932. En
faisant varier les conditions de travail (éclairage, chauffage…), il constate
que la productivité varie peu. Les individus observés sont motivés par le
fait qu’ils sont considérés membres d’un groupe. Elton Mayo en conclut
que les travailleurs sont plus sensibles aux relations humaines internes au
groupe qu’aux conditions matérielles de travail.
Ces travaux d’E. Mayo, ont été enrichis par ceux de Kurt Lewin
(1890-1947) en introduisant dans l’analyse des organisations un
phénomène qu’il qualifie de dynamique de groupe. Celle-ci s’applique en
tant que procédure de changement dans le sens qu’il est plus facile de
faire évoluer des individus en groupes que séparément.
Les travaux d’E. Mayo et de K. Lewin ont été prolongé par la suite
par des auteurs comme Rensis Likert, Douglas McGregor et Chris
Argyris.
R. Likert s’est préoccupé de développer des interactions entre les
membres du groupe en mettant en évidence l’importance de la
participation. Grace aux enquêtes qu’il a menées, il a mis en évidence le
rôle de la participation à la définition des objectifs, à la résolution des
problèmes et à la prise de décision dans la réalisation d’une meilleure
efficacité.
Quant aux travaux de Douglas Mc Gregor, ils reposent sur la
manière dont un supérieur doit percevoir ses subalternes d’où le
développement des théories X et Y.
Selon la théorie X, le supérieur croit qu’il doit agir d’une façon
autocratique. Il pense que ses subalternes sont paresseux, dépourvus
d’ambition et devrait être menacés de sanction pour accomplir leurs
travail.
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Selon la théorie Y, le supérieur estime que ses subalternes aiment
leur travail et le considèrent comme une source de satisfaction.
Ces principes énoncés par Mc Grégor ont été défendus par Chris
Argyris un disciple contemporain de l’école des relations humaines. Pour
cet auteur, les principes établis par l’école classique de management tels
que l’unité de commandement, l’unité de direction, la spécialisation,…
impliquent un état de dépendance des employés et entrainent des effets
néfastes sur la productivité et la motivation des employés et par
conséquent sur l’efficacité de l’organisation. Il soutient de plus que les
concepts de gestion actuels sont incompatibles notamment la manière dont
il faut traiter les individus. En favorisant la spécialisation, ils nuisent au
développement des employés et affaiblissent leur rendement.
La psychologie de la motivation des hommes au travail a fait l’objet
des travaux d’Abraham Maslow (1908-1970) et de Frederik Herzberg.
Quant à Follet (1868-1933), il a axé ses principes de gestion sur le
comportement de l’individu et du groupe au sein d’une organisation.
Conformément à ses idées, le rôle principal du gestionnaire est de
promouvoir l’harmonie et la coordination des efforts communs en vue de
l’efficacité.
Une telle théorie favorise ainsi, le travail en groupe. Or, malgré la
prise en compte des relations humaines et des besoins sociaux, ce courant
risque d’entrainer l’altruisme (sympathie) et la philanthropie (générosité)
aux dépend de l’efficacité.
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Critique de l’école des relations humaines
Critique de l’école des relations humaines
L’approche par les relations humaines a mis l’accent sur la
dimension humaine de l’entreprise en tant qu’organisation formée
d’hommes à la recherche de satisfaction de leurs besoins diversifiés. Elle
a négligé la dimension technique indispensable au bon fonctionnement de
l’entreprise.
3- L’école de la contingence
L’école classique et l’école des relations humaines ont essayé
d’établir des principes de gestion universels applicables dans n’importe
quelle situation et permettent d’avoir le meilleur management possible.
De nombreux auteurs ont relativisé la porté du ce système en
proposant une autre théorie dite « de la contingence » ou
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« situationnelle » ; ces auteurs ont montré qu’il n’existe pas un système de
management qui soit le meilleur dans tous les cas. Il s’agit, pour
l’entreprise, de s’adapter aux spécificités de la situation. Il y a une
relativité historique, géographique et managériale.
L’école de la contingence trouve ses origines dans les travaux de
Burns et Stalker (1961), qui ont montré qu’un système mécanique de
gestion caractérisé par des règles formelles et la centralisation des
décisions est le mieux adapté à un environnement stable ou l’innovation
technologique est très faible et le marché est régulier.
Un système de management organique caractérisé par la
décentralisation et moins formaliste, sera mieux adapté à un
environnement instable, le management doit être adapté aux
caractéristiques du mode de production ou à la technologie employée.
Critique de l’école de la contingence
Le caractère déterministe fait de modèle de la contingence, un
modèle d’adaptation unilatérale considérant l’environnement comme un
phénomène externe contraignant vis-à-vis duquel l’entreprise n’a aucune
influence. L’entreprise n’a qu’à s’adapter passivement aux contraintes de
son environnement.
En réalité l’entreprise ne fait pas que subir passivement les
conditions que lui impose son environnement. Elle est aussi capable
d’influencer ces conditions. Les dirigeants gèrent l’environnement comme
ils gèrent l’entreprise.
4- L’école moderne
Malgré l’évolution de la gestion, plusieurs auteurs pensent que les
nouvelles approches à la gestion des organisations ne doivent mettre au
rebut les approches anciennes. Ces dernières présentent encore de
nombreuses solutions aux problèmes contemporains. Une telle école met
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l’accent sur quatre approches distincts : le processus de gestion, la théorie
des systèmes, la théorie situationnelle et l’approche culturaliste.
En 1961, Harold Koontz a publié un document sur les théories de la
gestion dans lequel il affirmait que les rôles et les fonctions qui relèvent
des gestionnaires, selon ces différentes théories, prêtent facilement à
confusion. D’après lui, le processus de gestion conçu par H. Fayol est le
mécanisme le plus efficace pour remplir idéalement le rôle de
gestionnaire. H. Koontz considérait lui aussi la gestion comme un
processus comportant quatre fonctions distinctes mais étroitement reliées :
la planification, l’organisation, la direction et le contrôle. Selon Koontz la
fonction contrôle se rattache à la fonction planification, ce qui explique
que l’on parle d’un processus.
Concernant l’approche systémique, elle dépasse largement le cadre
d’entreprise puisqu’elle a la prétention de s’appliquer à tout système
d’action commune.
Contrairement à la démarche analytique qui décompose les objets et
n’hésite pas à les extraire de leur environnement pour mieux les étudier,
l’approche systémique privilégie l’approche globale : on examine l’objet
émergé dans son environnement en mettant les relations qu’il entretient
avec ce dernier et sur les interactions qui relient les éléments qui le
composent.
Or, si l’approche systémique souligne la relation entre les parties
dans l’organisation, l’approche situationnelle tente de comprendre
comment ces différents éléments sont inter reliés et dépendent l’un de
l’autre.
Cette théorie invite les gestionnaires à accorder beaucoup d’intérêts
à la situation : ils doivent être sensibles aux facteurs qui vont varier une
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situation précise et ils doivent déterminer pour chacune ce qui convient en
regard des objectifs visés. Une telle approche est souvent confondue avec
la théorie de la contingence.
A la différence des écoles classiques qui cherchent le « one best
way » c'est-à-dire la seule et la meilleure façon de travailler, les tenants de
l’école de la contingence (tels que Joan Woodward, Thomas Burn, G.M.
Stalker, R. Lawrence, Henry Mintezberg…) réfléchissent à des solutions
satisfaisantes pour une entreprise spécifique dans un contexte particulier.
Une telle démarche de contingence (c'est-à-dire de dépendance) met
l’accent sur les situations et sur l’intégration de l’environnement dans la
théorie et la pratique de la gestion. Ce qui conduit à une combinaison des
contributions les plus intéressantes des différentes écoles de pensée.
Ainsi, l’organisation serait soumise à des facteurs de contingence,
c'est-à-dire, à des caractéristiques évolutives qui influencent ses décisions
et ses actions, les changements dans ces variables provoquent des
évolutions dans la structure des entreprises. Les principaux facteurs de
contingence propres à l’entreprise sont l’âge, la taille, la technologie
utilisée, le style de pouvoir, l’environnement, la stratégie et la culture.
Il s’avère ainsi que la théorie de la contingence est semblable à la
théorie ou à l’approche situationnelle. Certains auteurs pensent que la
différence principale est que cette dernière focalise plus sur les
comportements que le leader devrait avoir compte tenu des facteurs
situationnels.
En considérant que la théorie de la contingence prend une vue
d’ensemble plus large qui inclut des facteurs contingents à propos des
aptitudes du leader, mais inclut également d’autres variables de situation,
on suppose aussi que l’approche situationnelle en ce sens qu’elle montre
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que l’efficacité d’un leader dépend de la correspondance entre son
comportement et les exigences de la situation.
S’agissant finalement de l’approche culturaliste, on note les travaux
de Wiliam Ouchi. Dans son ouvrage intitulé « Théorie Z », cet auteur
explique pourquoi depuis 1960 le Japon a réalisé une croissance de
productivité trois fois supérieure à celle des Etats Unies. Tout au long de
son ouvrage, il a essayé d’apporter des éléments de réponses à trois
questions :
- Quelles explications donner à un rapport entre une société et ses
employés aussi différents entre le Japon et l’occident ?
- Quelles sont les grandes différences d’organisation et de gestion
entre les deux systèmes ?
- Pourquoi les entreprises japonaises arrivent-elles à exporter leur
système alors que la réciproque n’est pas vraie ?
En reposant sur une synthèse de caractéristiques respectives des
firmes japonaises et nord américaines qui ont connu le succès, Ouchi a
développé sa théorie Z. Il a montré que l’élément humain est déterminant
pour qu’une entreprise obtienne ses meilleurs résultats. Il est pour cela
indispensable selon cet auteur que les entreprises occidentales s’inspirent
de ce qui est fait en la matière au japon, car ceux-ci ont su préserver la
subtilité et l’intimité des rapports au sein de l’entreprise. Les idées
fondamentales du Japon en matière d’organisation pourraient alors servir
aux sociétés américaines : c’est la théorie Z.
5- Les tendances contemporaines
Les pratiques de gestion ont continué à se transformer au cours des
années 1990. Trois courants ont plus particulièrement déterminé la façon
de gérer les organisations. Ces courants sont respectivement liés à la
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promotion des équipes inter fonctions, à l’habilitation des employés et à la
gestion intégrale de la qualité.
Les équipes inter fonctions comptent parmi les plus importantes
découvertes en matière de productivité et d’innovation. En règle générale,
ces équipes se composent de 5 à 15 personnes qui travaillent constamment
ensemble à la réalisation de différentes tâches, elles sont considérées
autonomes puisqu’elles jouissent du pouvoir de prendre décisions et d’être
maitre de leur destinée.
Aujourd’hui on note aussi l’émergence du phénomène « d’équipe
virtuelle » suite à l’influence des technologies d’information. Dans le
cadre de ces équipes dispersées géographiquement les membres disposant
des compétences complémentaires communiquent électroniquement et
s’engagent à un objectif commun. Les interactions dans l’environnement
de travail mènent donc à un mode de gestion virtuelle.
Afin de promouvoir le travail d’équipe et par conséquent la
créativité et l’esprit d’innovation chez les travailleurs, les gestionnaires
délèguent une partie de leurs responsabilités et de leur pouvoir décisionnel
aux cadres qui révèlent d’eux même au personnel d’exécution.
Conjuguée à la promotion des équipes inter fonctions, cette
habilitation des employés a donné naissance au concept de gestion
intégrale de la qualité.
En tant que concept, la qualité totale dépasse la perception
traditionnelle de la qualité. En effet, la qualité totale ne se limite pas à la
qualité des produits et des procédés, elle s’étend aux activités et
opérations des services de marketing, de production, du personnel et de
finance. Pour une meilleure performance, la gestion intégrale de la qualité
nécessite l’effort d’une équipe organisée.
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III- LE GESTIONNAIRE
1- Définition
Toutes les organisations ont un point en commun : elles sont
constituées de gestionnaires qui agissent comme catalyseurs auprès de
personnes qui effectuent diverses tâches dans la poursuite d’un but
commun. Lorsqu’une organisation est mise sur pied pour offrir des
services ou des produits, les gestionnaires jouent un rôle très important :
ils doivent s’assurer que les objectifs et les stratégies sont bien définis,
que le travail effectué par différentes personnes est bien coordonné et que
les plans sont élaborés dans les délais prévus.
Par gestionnaire, on entend ainsi toute personne ayant pour rôle les
actions suivantes :
- La planification du travail à accomplir
- La distribution des ressources de façon que les employés
soient enthousiastes et puissent évoluer harmonieusement
- La réalisation des plans d’action et de motivation des
travailleurs
- Le contrôle lui permettant de vérifier la réalisation des plans.
2- Les rôles du gestionnaire
Henry Mintezberg (1984) définit dix rôles du gestionnaire
regroupés en trois grandes catégories :
- Les rôles interpersonnels
- Les rôles informationnels
- Les rôles décisionnels
2-1- Les rôles interpersonnels
Les rôles interpersonnels regroupent des rôles secondaires :
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- De symbole : le gestionnaire représente l’organisation dans
toutes sortes de cérémonies vis-à-vis des sollicitations externes, relèvent
de son statut de dirigeant et relatives à l’image de l’entreprise.
- De leader : le gestionnaire est celui qui motive ses
subordonnés, qui les guide, qui donne l’exemple…
- D’agent de liaison : il crée et entretient des réseaux
d’informateurs, participe à des conseils d’autres entreprises, est membre
de différents clubs et assure la continuité et le développement de contacte
nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise.
2-2- Les rôles informationnels
Se subdivise en rôle :
- D’observateur : le gestionnaire recherche et reçoit toute
information pertinente à la conduite de l’entreprise, à la meilleure
connaissance de l’impact de ses activités et de son environnement.
- De diffuseur : le gestionnaire diffuse à l’intérieur de
l’organisation des éléments pertinents de l’information reçue, s’assure que
la bonne information va au bon destinataire, provoque les actes
nécessaires à la meilleure exploitation des données disponibles…
- De porte-parole : il représente sur le plan de l’information,
son organisation, ses collaborateurs et ses subordonnés vis-à-vis de
l’extérieur et du conseil d’administration.
2-3- Les rôles décisionnels
Consistent en un rôle :
- De novateur : il est à l’origine de changements importants au
sein de l’entreprise et peut accélérer certains processus grâce à
l’information dont il dispose.
- De décideur : il décide de l’action à prendre pour résoudre les
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- De négociateur : il représente les membres de son équipe de
travail lors des négociations.
3- Les compétences du gestionnaire
Pour accomplir ces rôles, les gestionnaires doivent posséder trois
types de compétences ou de qualifications : les compétences techniques,
les compétences humaines et les compétences conceptuelles.
- Les compétences techniques : sont nécessaires aux individus
qui effectuent des tâches bien précises.
- Les compétences reliées aux relations humaines : c’est la
capacité de motiver les subordonnés afin qu’ils effectuent
convenablement leurs fonctions. Elle nécessite des connaissances
approfondies dans le domaine de la communication et de leadership.
- La compétence reliée à la conception des idées et des plans
est d’une importance primordiale pour les cadres supérieurs. Ils doivent
considérer les effets qu’une décision produira à long terme et recueillir les
meilleures suggestions.
La compétence technique est primordiale pour les cadres inférieurs
alors qu’elle est moins pour les cadres supérieurs.
La compétence reliée aux relations humaines est également
nécessaires à tous les niveaux, toutefois, elle est sensiblement plus
importante pour les cadres inférieurs que pour les cadres supérieurs en
raison des relations fréquentes que les premiers entretiennent avec les
autres employés.
Enfin, il faut noter que quelque soit le niveau hiérarchique auquel
appartient le gestionnaire, son efficacité repose sur une combinaison de
compétences techniques, humaines et conceptuelles.
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En développant les différents aspects de la gestion, son évolution et
le rôle attribué au gestionnaire, on note l’importance d’une telle discipline
dans la réalisation du succès de l’entreprise.
Questions de révision :
1- Déterminez la principale différence entre l’approche
administrative et l’approche scientifique de l’école classique ?
2- Déterminez la principale contribution d’Elton Mayo à l’école
des relations humaines ?
3- « La gestion consiste à réaliser des objectifs » Commentez.
4- En vous basant sur les travaux de H. Mintezberg, déterminez
dans chaque cas la catégorie de rôle et le rôle joué par le gestionnaire :
- Proposer de nouveaux projets
- Communiquer publiquement à l’extérieur de l’unité
- Motiver et guider les subordonnés
- Gérer les troubles, les dysfonctionnements
- Rechercher l’information sur ce qui passe
- Participer à toutes les activités de communication avec les
personnes autres que celles de son unité administrative.
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CHAPITRE II : L’ENTREPRISE
INTRODUCTION
I- DEFINITION
Divers termes sont utilisés pour désigner l’entreprise : organisation,
institution, firme, entreprise et société.
- L’organisation : est un terme général car il permet de
regrouper toutes les formes d’entreprises. Elle fait référence à tout groupe
d’individu participant à la réalisation d’un objectif général dans une
structure donnée.
- La société est un terme juridique qui ne retient qu’une des
formes légales possibles pour exercer et encadrer une activité
économique.
- La firme est un terme anglo-saxon largement employé dans
les théories micro-économiques classiques sur les marchés
- L’institution fait référence aux organismes officiels :
institutions bancaires, financières….
Face aux besoins contemporains de la gestion, ces approches ne
sont plus considérées totalement satisfaisantes : « la notion d’organisation
semble à présent plus pertinente »
L’entreprise est un « groupe humain de production, autonome,
disposant d’un patrimoine, dont la survie dépend de la vente de produit de
son activité »
En qualifiant l’entreprise de groupe humain, on souligne d’emblée
que la production est une œuvre collective qui pose des problèmes
fondamentaux de communication entre individus, de motivation et ou de
ces derniers.
Préciser que le groupe est autonome signifie qu’il détermine ses
objectifs par opposition à la situation où ceux-ci sont imposés par une
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autorité supérieure : la détermination des objectifs constitue un choix
fondamental pour l’entreprise. Les entreprises procèdent par échanges,
leur survie dépend donc de la vente du produit de leur activité. Ces unités
ne peuvent de ce fait se développer qu’en s’adaptant à un système ouvert.
L’entreprise est un système ouvert puisqu’elle est en relation avec
son environnement. Elle puise ses ressources des informations de cet
environnement mais également elle tisse des relations d’échange avec
l’extérieur.
L’entreprise évolue selon cet environnement. Elle peut subir des
contraintes de la part des clients, des fournisseurs, de l’Etat, mais aussi
son activité va dépendre des facteurs économiques, sociaux,
technologiques. A son tour, elle peut agir sur son environnement par ses
produits, par son offre, par ses moyens de communication.
II- LES CARACTERISTIQUES DE L’ENTREPRISE
En supposant l’entreprise comme une cellule économique et sociale
spécialisée dans la production de biens et de services vendus sur le
marché, cette unité est censée remplir un certain nombre de fonctions.
- Une fonction de production
- Une fonction de répartition de revenu
- Une fonction commerciale
L’entreprise dispose des ressources matérielles, humaines et
financières. Entant donnée, que l’entreprise ait un but lucratif, les
gestionnaires doivent fixer les missions de leur entreprise. Chaque
entreprise doit viser une clientèle cible pour lui satisfaire ses besoins.
Soumise à des conflits et des intérêts multiples et parfois
divergents, l’entreprise doit être capable d’assurer sa survie au milieu de
multiples contraintes. Pour ce faire elle doit être performante.
La notion de performance part de deux principes : l’efficacité et
l’efficience.
23
- L’efficacité : l’entreprise efficace réalise les objectifs qu’elle
s’est fixée.
- L’efficience : l’entreprise efficiente cherche à minimiser
l’emploi de ses moyens, elle gère au moindre coût ses ressources.
L’entreprise est donc performante si elle est simultanément efficace
et efficiente.
III- LES ROLES DE L’ENTREPRISE
En évoquant sa fonction productrice, commerciale ou de répartition
de revenu, l’entreprise se présente comme un système complexe vu la
multiplicité et la diversité de ses relations avec le milieu externe.
L’entreprise est considérée en perpétuelle relation avec son
environnement, elle doit essayer de satisfaire les exigences de chacun de
ses partenaires tels que les actionnaires, les clients, les ouvriers et l’Etat.
Chacune de ces parties a donc une vision particulière de rôle de
l’entreprise.
1- Le rôle économique
Pour les actionnaires le rôle primordial de l’entreprise est
économique c'est-à-dire, qu’elle doit maximiser le profit en utilisant de
façon optimale les ressources dont elle dispose pour produire et satisfaire
la demande de la clientèle, elle doit donc être performante pour réaliser
des profits et accroitre les dividendes des actionnaires.
2- Le rôle social
L’entreprise est source de progrès économique et social. Pour
résister à la concurrence, survivre, conquérir de nouveaux marchés, elle
24
est contrainte d’innover sans cesse, de créer des produits nouveaux, de
vendre des produits plus performants….
Elle doit offrir aux clients des produits répondant à leurs besoins et
satisfaire les besoins des salariés par une bonne politique salariale et une
bonne politique sociale.
Le comité d’entreprise gère les œuvres sociales de l’entreprise, il a
la possibilité de créer de nouvelles activités et des œuvres sociales pour
l’entreprise.
3- Le rôle politique
L’entreprise a un rôle politique qui se concrétise par le fait qu’elle
doit obéir aux lois et réglementations en vigueur. Cela se traduit par le fait
qu’elle doit payer ses dettes fiscales ou encore l’impôt qu’elle doit à
l’Etat.
En payant cet impôt, l’entreprise assure des recettes ou des revenus
à l’Etat lui permettant de développer l’infrastructure et le remboursement
des dettes
En outre l’entreprise garantit un travail et un revenu à un grand
nombre de personne, elle participe à la réduction du chômage. Par la
distribution des revenus, l’entreprise permet aux employés de
d’augmenter et d’améliorer leur consommation.
4- Le rôle décisionnel
Diriger une entreprise, c’est prendre des décisions, c’est effectuer
des choix entre plusieurs solutions et transformer ces choix en actions.
Dans la petite entreprise, les décisions sont prises généralement par le
25
patron. Dans les grandes entreprises, les décisions nécessitent une
organisation plus complexe. En fait pour décider il faut disposer :
- D’un système d’information rapide et fiable
- Et d’un système de décision où on ne doit prendre en
considération que les éléments de l’entreprise sur lesquels la décision aura
des conséquences.
5- Le rôle d’affectation de revenu
L’entreprise joue un rôle de distributeur de revenus. Ce revenu
distribuable appelé également valeur ajoutée est la différence entre les
ventes et les consommations intermédiaires des entreprises. L’entreprise
en effectuant cette opération de répartition, se trouve en relation avec
différents agents économiques. Les bénéficiaires de la distribution sont :
le personnel (salaires), les actionnaires (dividendes), les banquiers
(intérêts), l’Etat (impôts et taxes), les organismes sociaux (cotisations) et
l’entreprise elle-même (autofinancement).
IV- TYPOLOGIES DES ENTREPRISES
Les entreprises peuvent être classées selon plusieurs critères, on
distingue à cet égard la forme juridique, le secteur d’activité, la taille.
1- La forme juridique
Selon la forme juridique d’une entreprise, sa gestion diffère :
entreprise privée et entreprise publique ont des modes de fonctionnement
différents.
1-1- Les entreprises privées
Les entreprises privées se répartissent en trois catégories : les
entreprises individuelles, sociétés et coopératives.
26
Les entreprises individuelles
Ces entreprises sont la propriété d’une seule personne qui assume
les rôles de propriétaire et d’entrepreneur. Toutes les fonctions de gestion
étant assumées par le chef d’entreprise, celui-ci, doit posséder les qualités
d’un technicien et celles d’un gestionnaire. Il est ainsi le cas pour toutes
les entreprises individuelles agricoles, artisanales, industrielles et
commerciales.
Les entreprises sociétaires
Suivant l’origine de ses capitaux propres, la société a un statut
différent. Elle est soit une société de personnes soit une société de
capitaux. Quel que soit son statut juridique, la société est une personne
morale. En ayant cette qualité, l’entreprise est supposée un sujet de droits
et d’obligations, distincts de la personne des associés.
L’entreprise a donc une existence juridique indépendante de celle
des personnes physiques qui la composent. Elle a son propre patrimoine
distinct de celui de ou des propriétaires, des règles de fonctionnement et
de division précisées dans ses statuts. On distingue la société de personne,
la société en nom collectif, la société en Commandite Simple, la société à
responsabilité limité, appelées des sociétés de personne, et la société
anonyme, la société en commandite par actions, appelées sociétés de
capitaux.
La coopérative
Les sociétés coopératives existent dans tous les domaines :
artisanat, agriculture, production, industrielle, consommation, crédit…
La coopérative est une entreprise formée de plusieurs personnes qui
veulent se procurer des biens et des services à des prix avantageux. Ce
mode d’organisation diffère des autres puisque son but n’est
systématiquement le profit, mais plutôt d’offrir des services ou des biens à
ses membres et ce à des prix relativement bas.
27
S’il y a un surplus ou un excédent de bénéfice à la fin de l’année
financière, celui-ci peut être réparti entre les membres en proportion du
capital investi par chaque membre.
Les sociétaires sont ainsi propriétaires des parts sociales et non pas
d’actions et chaque membre dispose d’un pouvoir de décision identique
quel que soit le montant de son apport. Le conseil d’administration est élu
par les sociétaires de la coopérative et les membres de conseil ont la
responsabilité de l’administration de l’entreprise.
1-2- Les entreprises publiques
Par l’intermédiaire des entreprises publiques, l’Etat intervient de
façon importante dans la vie économique. Le secteur public s’est constitué
au cours du temps et en fonction des événements. Des raisons techniques,
financières et historiques sont à l’origine de la création de ce secteur.
En poursuivant un but d’intérêt général, les entreprises publiques
sont considérées comme la propriété entière de l’Etat ou des collectivités
publiques.
2- Classement selon le secteur d’activité
En fonction de leur domaine d’actions principales les entreprises
peuvent appartenir à l’un des quatre secteurs suivants :
2-1- Le secteur primaire
Il correspond aux activités pour lesquelles les facteurs naturels
occupent une place prépondérante. Exemples : l’agriculture, la pêche,
l’industrie extractive.
2-2- Le secteur secondaire
28
C’est celui de transformation de biens naturels en des produits finis
ou semi-finis. Exemples : l’agroalimentaire, le textile.
2-3- Le secteur tertiaire
C’est celui des entreprises commerciales et prestataires des
services. Exemples : les banques, les assurances, les chaines de
distribution.
2-4- Le secteur quaternaire
Ce sont les entreprises qui fournissent des services en relation avec
l’information, l’informatique, la presse, la radio, la télévision et les loisirs.
Exemples : la production audiovisuelle, le cinéma, l’internet, l’intranet.
3- Classement selon la taille
On distingue les petites, les moyennes et les grandes entreprises.
3-1- Les petites et moyennes entreprises PME
D’une façon générale une entreprise est petite si elle n’emploie pas
plus de cinquante salariés, elle est moyenne si elle regroupe entre 50 et
500 employés. Selon le Conseil de Marché Financier tunisien, est
considéré PME toute entreprise dont l’effectif est inférieur à 300
personnes.
3-2- Les grandes entreprises
Elles se caractérisent par une certaine concentration de capitaux,
une structure hiérarchique complexe pouvant limiter les capacités
individuelles de création et d’innovation, une communication formalisée
moins souple et conviviale, une grande division du travail, la multiplicité
des fonctions, des cadres spécialisés, des moyens financiers et techniques
importants et un nombre de travailleurs élevé, plus de 300 personnes.
Les grandes entreprises se caractérisent par une position de force
par rapport aux autres acteurs de l’environnement : un pouvoir de
29
négociation important. Leur grande dimension leur donne l’avantage de
négocier leur contrat avec les fournisseurs, avec les clients, avec les
banques.
Toutefois, malgré l’importance du critère effectif, on doit noter
l’existence d’autres indicateurs de taille, il s’agit ainsi, du chiffre
d’affaires annuel ou le total bilan, de la valeur ajoutée, du volume de la
production, de la masse salariale et de la part de marché.
30
CHAPITRE III : L’ENVIRONNEMENT DE
L’ENTREPRISE
INTRODUCTION
L’évolution permanente du milieu externe des entreprises
considérées comme des systèmes ouverts oblige celles-ci à se préoccuper
des facteurs considérés nouveaux. Auparavant, les dirigeants
s’intéressaient principalement à l’aspect économique et les décisions
étaient axées sur la rentabilité. Les relations entre l’entreprise et son
environnement étaient peu complexe et par conséquent moins de facteurs
intervenants dans les décisions des dirigeants.
Aujourd’hui les dirigeants d’une organisation sont forcés de tenir
compte de leur environnement et d’évaluer l’impact de leurs décisions sur
tous les facteurs constituant la société.
I - DEFINITION
L’environnement est le cade spatial où évolue l’entreprise, on
désigne par environnement tout ce qui l’entoure, un être, un objet ou une
organisation. L’environnement est aussi défini comme étant « l’ensemble
des forces, des décisions et des contraintes externes à l’entreprise qui ne
sont pas créées par elle mais qui influencent son activité ». Parmi les
éléments qui se trouvent en dehors de l’organisation et qui influencent son
fonctionnement on trouve la technologie, les clients, les concurrents, la
nature des produits des concurrents et leur mode de distribution, le climat
économique, social et politique dans lequel elle fonctionne.
Ces différents facteurs influençant les décisions des dirigeants sont
souvent regroupés selon l’analyse traditionnelle en trois parties distinctes.
31
- Le micro-environnement (fournisseurs et clients)
- Le méso-environnement (la concurrence et les acteurs
périphériques : les institutions financières, le pouvoir public et le pouvoir
syndical)
- Le macro-environnement : environnement social, culturel,
économique, géographique, écologique, international.
II- LES COMPOSANTES DE L’ENVIRONNEMENT
Tel que mentionnés plus haut les dirigeants sont influencés par les
éléments environnementaux car une organisation ne peut exister sous la
forme d’un système fermé.
Ceux qui gouvernent doivent donc être conscients de tous les
facteurs qui concernent directement (les consommateurs, les fournisseurs,
les concurrents, et les organismes financiers) ou indirectement (les
facteurs économiques, technologiques, géographiques, écologiques et
internationaux) leurs opérations. Les différentes composantes de
l’environnement exercent ainsi une certaine pression sur les membres des
organisations et les obligent à agir en recherchant le bien et en répondant
aux besoins de tous les intervenants de la société.
Une analyse des différents aspects de l’environnement va permettre
à l’entreprise de recenser et d’évaluer les éléments qui sont susceptibles
d’influencer le déroulement de son activité.
1- Le micro-environnement
Il est constitué de l’ensemble des acteurs qui se placent en amont
(les fournisseurs) et en aval (les clients) de l’activité de l’entreprise.
L’importance d’un tel environnement est due à l’influence directe exercée
par ces acteurs sur le fonctionnement de cette unité. Un changement au
32
niveau de leur comportement risque d’entrainer des modifications au
niveau de déroulement normal du processus de production et de
commercialisation de l’entreprise.
1-1- Les fournisseurs
Les fournisseurs approvisionnent l’entreprise en ressources
matérielles ou physiques telles que les matières premières, les produits
semi-finis et finis, les services, les équipements…
Il est important de sélectionner attentivement les fournisseurs en se
basant sur :
- Les délais de livraison
- Le mode de paiement
- Les prix
- La qualité des produits et des services
- Les services après ventes
- La solvabilité financière.
1-2- Les clients
Les clients constituent le secteur aval de l’entreprise par leur
fréquence d’achat des produits de l’entreprise, ces acteurs peuvent avoir
une influence directe sur le niveau de rentabilité et de performance de
cette unité organisationnelle.
En refusant d’acheter ou de renouveler leur achat les producteurs ou
les revendeurs se trouvent en face d’un problème de stockage dû à une
faible demande de leurs produits. Pour éviter ces contraintes, l’entreprise
se trouve obligée de satisfaire les besoins de ses clients en offrant des
produits de bonne qualité et des prix compétitifs.
33
2- Le méso-environnement
Il est formé de plusieurs acteurs exerçant un pouvoir important sur
l’entreprise. Il s’agit des concurrents et des acteurs périphériques
représentés par les organismes financiers, le pouvoir public et le pouvoir
syndical.
2-1- Les concurrents
Ce sont ceux qui définissent leurs activités de façon comparable à
l’entreprise considérée. Ils s’adressent approximativement aux mêmes
clients, en cherchant à répondre aux mêmes fonctions de consommation
avec la même technologie et un degré d’intégration verticale comparable
(c’est le fait de se doter de ses propres ressources d’approvisionnement et
de ses propres réseaux de distribution). S’ajoutant à ces acteurs ceux qui
définissent leur activité de façon partiellement différente ou en se dotant
d’un degré d’intégration plus important.
2-2- Les acteurs périphériques
a- L’environnement financier
Il est constitué par l’ensemble des acteurs qui contribuent au
financement des activités de l’entreprise, nous pouvons citer
essentiellement
Les banques : ce sont les institutions qui accordent des crédits aux
entreprises et aux particuliers moyennant des intérêts.
34
La bourse des valeurs mobilières : constitue un marché sur lequel
s’échangent des titres représentatifs des créances (obligations) et de
propriété (actions).
Les assurances : ce sont des établissements à vocation financière
ayant pour rôle d’assurer les activités et le patrimoine de l’entreprise
contre les risques éventuels.
b- Le pouvoir public
En jouant un rôle important dans la vie économique et sociale,
l’Etat peut influencer les pratiques d’une entreprise :
- Le gouvernement doit fixer des objectifs nationaux, ce qui
permet aux différentes entreprises de fonctionner dans un encadrement
commun (taux de croissance, sécurité sociale, stabilité)
- Adopter des politiques pertinentes et encourager les
entreprises par le biais de subventions pour faciliter la réalisation des
objectifs sociaux.
- Protéger les marchés locaux contre les importations
- Prendre en charge certaines activités jugées d’intérêt général :
la défense, la sécurité, l’énergie, la santé…
L’Etat joue aussi le rôle de régulateur de système économique à
travers les lois et les règlementations.
c- Le pouvoir syndical
Les employés jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement d’une
organisation. Lorsqu’il existe de mauvaises relations entre la direction
d’une entreprise et ses employés, les deux parties subissent les
conséquences.
35
Un climat favorable permet de réduire les grèves et la violence, ces
facteurs qui influencent la productivité sont néfastes sur la rentabilité de
l’entreprise.
3- Le macro-environnement
Le macro-environnement comprend tous les facteurs qui
influencent indirectement le fonctionnement d’une organisation. Cet
environnement comprend :
- Les facteurs économiques
- Les facteurs technologiques
- Les facteurs sociaux
- Les facteurs écologiques
- Les facteurs géographiques
- Les facteurs internationaux
3-1- L’environnement économique
Il est une préoccupation continuelle pour les dirigeants d’entreprise.
Il détermine en grande partie la croissance et la prospérité d’une
organisation.
Les éléments qui révèlent d’une analyse économique sont :
- Le chiffre d’affaires
- Le bénéfice réalisé
- La productivité
- Le taux de chômage
- Le taux d’inflation
- La politique économique adoptée qui détermine le degré
d’intervention de l’Etat dans la sphère économique.
-
36
3-2- L’environnement technologique
L’environnement technologique est l’ensemble des techniques
nouvelles mises au point pour la transformation des ressources en produits
et services.
La technologie s’applique dans les cas suivants : utilisation de la
machinerie, application de nouveaux procédés et conversion des matières
premières.
3-3- L’environnement social
L’environnement social comprend les facteurs externes relatifs aux
changements de comportement des consommateurs, aux relations entre les
groupes de la société et à l’influence que ces relations entre les groupes de
la société et à l’influence que ces derniers exercent sur les entreprises.
Nombreux aspects de cet environnement touchent le
fonctionnement de l’entreprise :
- L’évolution de la structure de marche de l’emploi : effectif
par tranche d’âge et importance des femmes dans la population active
- Les changements de la composition de la famille type :
nombre d’enfants et partage des rôles dans la famille
- Le niveau général d’éducation de la main d’œuvre disponible
sur le marché d’emploi.
- La localisation des attentes sociales du personnel et des
possibilités de carrières que l’entreprise pourra lui offrir.
3-4- L’environnement écologique
37
L’entreprise doit prendre en considération l’impact que peut avoir
son activité sur la nature et les ressources naturelles.
En cherchant la sauvegarde de l’environnement, l’entreprise
participe à la naissance d’un mouvement écologique consistant dans la
lutte contre la pollution. A cet égard, certaines entreprises ont visé
l’utilisation des produits recyclables, biodégradables et la création de
stations d’épuration pour éviter les problèmes de pollution.
3-5- L’environnement géographique
Le choix de la zone géographique dans laquelle va s’implanter
l’entreprise est très important pour l’activité de celle-ci. En effet, une
région est choisi si :
- Elle dispose de matières nécessaires à l’activité de
l’entreprise.
- Elle possède une population active nombreuse et dotée d’une
qualification suffisante en raison de l’existence d’un environnement
scolaire, universitaire et professionnel important.
- Les voies d’accès sont développées et rapides.
3-6- L’environnement international
L’environnement international joue un rôle de plus en plus
important dans le monde des affaires. Les entreprises ne se font pas
seulement concurrence entre elles mais elles doivent être compétitives
dans les pays étrangers.
L’environnement international comprend ainsi l’ensemble des
décisions prises par tous les émetteurs qui se trouvent à l’extérieur du
pays où l’entreprise exerce son activité. Il est composé des
38
environnements économiques, technologiques, financiers internationaux
de tous les pays étrangers à l’entreprise et de toutes les organisations
internationales dont les décisions influencent le fonctionnement de
l’entreprise (OMS, ISO…)
3-7- L’environnement culturel
C’est l’ensemble des modes, des styles, des traditions et des
coutumes, des degrés d’instruction et de formation intellectuelle, des
systèmes d’évaluation des comportements et des facteurs religieux.
L’entreprise est ainsi invitée à bien connaitre son environnement
culturel. Il est ainsi un ensemble de forces qui peuvent se traduire si
l’entreprise les ignore par des coûts.
III- LES CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT
En partant du fait qu’une étude de l’environnement ne consiste pas
à décrire tout ce qui se trouve autour de l’entreprise mais à repérer les
éléments et les points de vue pertinents, plusieurs théoriciens ont essayé
de cerner les caractéristiques de l’environnement en utilisant l’une des
deux approches suivantes :
- La première, consiste à établir un inventaire des acteurs qui
composent l’environnement et dont le comportement est susceptible
d’avoir un impact sur l’entreprise (environnement général, environnement
immédiat).
- La deuxième façon de conceptualiser l’environnement qui
était au départ plutôt le fait de théoriciens des organisations, consiste à le
caractériser en se basant sur un certain nombre d’attributs ou de
39
dimensions considérées comme déterminantes pour le choix de modes de
gestion et d’organisation de l’entreprise.
De cette analyse émergent quelques typologies d’environnement
qui sont devenues des classiques da la littérature de gestion. Mintezberg
(1982) présente quatre caractéristiques de l’environnement : la stabilité, la
complexité, la diversité des marchés et l’hostilité.
1- La stabilité
L’environnement d’une entreprise peut aller de plus stable au plus
dynamique. Un certain nombre de facteurs peuvent contribuer à rendre un
environnement dynamique : instabilité gouvernementale, événements
économiques imprévisibles, changements inattendus de la demande des
consommateurs, changement rapide dans la taille de l’organisation, les
conditions météorologiques imprévues comme dans l’agriculture ou les
manifestations en plein air.
2- La complexité
L’environnement d’une entreprise peut aller de plus simple au plus
complexe. La complexité de l’environnement se définit soit par rapport à
la sophistication des connaissances nécessaires pour y réussir, soit par
rapport au nombre et à la complexité des interactions entre les partenaires
qui s’y trouvent. Un environnement est complexe s’il exige de
l’organisation la possession d’un savoir étendu et difficile sur les produits,
les clients… Il devient plus simple si par contre, le savoir requis peut être
rationalisé et décomposé en éléments compréhensibles.
40
3- La diversité des marchés
Une organisation peut avoir des marchés qui vont de plus intégrés
aux plus diversifiés.
- Sur un marché intégré, l’entreprise offre un seul produit, non
substituable, à une clientèle quasi-captive.
- Sur un marché diversifié, l’entreprise s’adresse à plusieurs
genres de clientèle, de différents goûts, elle occupe de créneaux
spécifiques et opère dans différentes régions du monde.
La diversité des marchés peut provenir donc de la variété des clients
comme pour l’entreprise de services informatiques ou la diversité des
produits ou des services comme pour les fabricants des jouets ou de la
diversité des régions où les produits sont vendus comme pour la chaine de
supermarchés qui est installée sur tout le territoire du pays.
4- L’hostilité
En dernier lieu, l’environnement d’une organisation peut aller de
plus accueillant au plus hostile. L’hostilité de l’environnement se définit
ainsi par rapport à la vivacité de la concurrence, la rareté des ressources
disponibles, l’importance des facteurs politiques, l’existence de risques
forts (pétrole).
41
CHAPITRE IV : LES FONCTION DE LA GESTION
INTRODUCTION
Lorsqu’on parle de fonctions à l’intérieur d’une organisation, on en
distingue deux types : les fonctions de la gestion et les fonctions dites de
l’organisation comprenant des activités telles que la production, les
finances, la commercialisation, l’approvisionnement et les ressources
humaines. Quant aux fonctions de gestion, elles consistent dans la
planification, l’organisation, la direction et le contrôle ce qui constituent
les étapes du processus de gestion (P.O.D.C).
Les gestionnaires planifient le travail à accomplir par le biais de
programmes, des budgets, de normes et de procédures. Ils distribuent
ensuite les ressources de façon que les employés arrivent à évoluer
harmonieusement et à veiller à la réalisation des plans d’action. Enfin, les
gestionnaires mettent en marche des mécanismes de contrôle qui leur
permettent de vérifier si les plans d’action se réalisent.
I- LA FONCTION PLANIFICATION
1- Définition
La planification est « le processus par lequel un gestionnaire décide
des objectifs à viser et détermine les moyens les plus avantageux pour les
atteindre ou les réaliser ». On distingue deux types de planification : la
planification stratégique et la planification opérationnelle.
La planification stratégique, dont l’horizon est supérieur à cinq ans,
est considérée comme un processus qui fixe les grandes orientations
permettant à l’entreprise de modifier, d’améliorer ou de confier sa
position face à la concurrence.
42
Quant à la planification opérationnelle, elle traduit les orientations
stratégiques en programmes applicables par tous les services,
départements et unités de l’entreprise dans le cadre de leurs activités
courantes. Passer de la planification stratégique à la planification
opérationnelle consiste à aller du général au particulier et du long terme
au court terme.
Remarque : La planification est délicate : elle porte sur un futur et elle
détermine et structure (conditionne) les autres étapes du processus de gestion.
2- Les étapes de la planification
EVALUATION DE LA SITUATION
ELABORATION DE LA MISSION ET DES OBJECTIFS (un objectif
doit être précis : chiffré et daté, ce qui permet de préparer les moyens nécessaires et d’effectuer des évaluations)
ELABORATION DES STRATEGIES (regroupement et affinement
des objectifs : cohérence et pertinence)
PREPARATION DES PLANS ET DES PROPOSITIONS
BUDGETAIRES (une expression monétaire de ce qui a été planifié)
REALISATION DES PLANS D’ACTION ET EVALUATION DES
RESUSLTATS
43
2-1- L’évaluation de la situation
L’évaluation de la situation consiste à faire une analyse de
fonctionnement passé, présent et futur de l’entreprise et de son milieu
externe. Elle comprend ainsi :
- Une évaluation des forces et des faiblesses de l’entreprise :
diagnostic interne.
- Une analyse de son milieu externe : diagnostic externe.
Le diagnostic interne
L’analyse et l’évaluation des activités d’une entreprise aident ses
gestionnaires à déterminer ses forces et ses faiblesses.
- Une force est définie comme une action qui est bien exécutée
par l’entreprise et qui lui procure un avantage par rapport à ses
concurrents
- Une faiblesse représente une action mal accomplie par
l’entreprise et qui la place dans une situation désavantageuse.
L’analyse des forces et des faiblesses concerne toutes les fonctions
de l’entreprise : la commercialisation, la production, la finance, les
ressources humaines,… Elle permet de remédier aux situations qui
risquent de contraindre le développement futur de l’entreprise et d’évaluer
ses compétences distinctives.
Le diagnostic externe
Le diagnostic externe consiste dans l’analyse de l’environnement de
l’entreprise. Une telle analyse permet d’identifier les opportunités et les
menaces.
- Les opportunités se définissent comme les éléments de
l’environnement extérieur qui offrent à l’entreprise l’occasion de croitre.
- Les menaces se définissent comme les éléments de
l’environnement extérieur qui remettent en cause le bien être d’une
44
organisation. Il s’agit par exemple de l’apparition de nouveaux
concurrents ou des nouveaux produits des concurrents.
2-2- L’élaboration de la mission et des objectifs
Suite à l’étape du diagnostic favorisant la comparaison entre la
situation actuelle et celle souhaitée, l’entreprise doit formuler sa mission
et ses objectifs.
La mission
La mission ou la raison d’être joue un rôle important dans une
organisation puisqu’elle exprime clairement à tous les gestionnaires le
fondement qui sert à l’élaboration des objectifs, des plans et des décisions.
Elle désigne non seulement les produits et les marchés visés mais
aussi la manière dont l’entreprise doit fonctionner.
Exemples : la mission de l’université est de promouvoir la science
et les connaissances, la mission d’un hôpital est de fournir les soins aux
patients et la mission d’une fabrique est de fournir un bien utile.
La fixation des objectifs
Un objectif est un résultat final escompté qu’une entreprise désire
atteindre. Celui-ci doit être mesurable et quantifiable.
On distingue dans toute entreprise une hiérarchie d’objectifs : des
objectifs stratégiques, des objectifs tactiques et des objectifs
opérationnels.
Les objectifs stratégiques
Ils émanent de la haute direction et sont des objectifs de long terme.
Les objectifs tactiques
Ces objectifs sont généralement établis par les gestionnaires
intermédiaires dans l’organisation et concernent le moyen terme
45
Les objectifs opérationnels
Il revient aux cadres inférieurs d’établir des objectifs opérationnels
qui sont reliés aux objectifs tactiques. Il s’agit des objectifs spécifiques de
court terme et définis en terme quantitatifs.
2-3- L’élaboration des stratégies
Les dirigeants doivent définir les stratégies, les nouveaux projets
ou activités qui s’adaptent le plus avantageusement possible à la mission
et aux objectifs visés. Ces stratégies concernent la croissance, la
rentabilité, la diversification, la fusion et l’intégration.
2-4- La préparation des plans et des propositions budgétaires
La transformation des plans stratégiques qui concerne l’ensemble
de l’entreprise (dont le délai dépasse cinq ans), en programmes quotidiens
exprimant les actions à entreprendre et leurs échéances, se fait en deux
étapes :
- La première consiste à préparer des plans ou des projets à
moyen terme pour chacune des divisions de l’organisation.
- La seconde à élaborer des projets à court terme de ces mêmes
divisions et des propositions budgétaires.
Au cours de cette étape, les cadres inférieurs préparent des plans et
des prévisions budgétaires pour les programmes, les projets, les activités
et les opérations. Ces budgets qui expriment de façon quantitative les
ressources nécessaires sont ensuite soumis aux cadres supérieurs pour
révision et approbation.
2-5- Réalisation des plans d’action et évaluation des résultats
Une fois les plans d’action et les budgets approuvés, il est
nécessaire de passer à l’exécution c'est-à-dire, à la réalisation.
46
II- FONCTION ORGANISATION
1- Définition
La fonction organisation peut être définie comme « le processus de
mise en œuvre des structures organisationnelles permettant à des individus
de coopérer à l’atteinte des mêmes objectifs ». Il s’agit de ce fait d’une
division et d’une coordination des tâches au sein de l’entreprise.
La structure organisationnelle est considérée comme le fondement
sur lequel reposent les relations formelles c'est-à-dire, officielles et
prescrites entre les unités organisationnelles ou les personnes. Ces liens
sont présentés graphiquement par un organigramme.
Lors de la mise en place d’une structure organisationnelle, les
dirigeants doivent prendre en considération un aspect important, il s’agit
de pouvoir de décision.
Lorsque les cadres supérieurs d’une entreprise décident de
maintenir leur pouvoir de décision, on parle d’une structure
organisationnelle centralisée. Lorsque le pouvoir est délégué aux cadres
intermédiaires, on parle d’une structure décentralisée.
On peut définir la décentralisation par le processus par lequel le
pouvoir de décision est délégué aux cadres inferieurs d’une organisation.
2- Les structures organisationnelles
Il y a plusieurs manières de structurer une organisation pour assurer
une bonne coordination entre les unités administratives, les principales
sont :
- La structure hiérarchique
- La structure fonctionnelle
- La structure divisionnelle
- La structure matricielle.
2-1- La structure hiérarchique
47
Elle est basée sur l’unité de commandement : chaque individu n’a
qu’un seul supérieur. Le découpage des activités peut se faire par
fonction, par unités de production ou zones géographiques ou par
produits. Cette structure se base sur le principe de la délégation d’autorité
qui consiste à transmettre le pouvoir de décision du dirigeant aux cadres
intermédiaires et inférieurs
Avantages
- La stabilité
- La simplicité
- Une identification claire des responsabilités
Inconvénients
- Une lenteur au niveau des décisions
- Une structure très rigide en raison du poids de la hiérarchie
2-2- La structure fonctionnelle
C’est la façon traditionnelle ou classique de division de l’entreprise
en unités organisationnelles, telles que la commercialisation, les
ressources humaines, la production et les finances. Cette structure met
l’accent sur les compétences. Toutefois, elle pose le même problème de
48
coordination puisqu’un employé peut recevoir des ordres de plusieurs
supérieurs spécialisés dans des domaines différents. Du fait de sa
simplicité, cette structure convient à des petites entreprises situées dans un
environnement stable et fabricant un nombre limité de produits peu
différents les uns des autres. Les entreprises qui ne remplissent pas ces
conditions doivent s’orienter vers les structures divisionnelles ou
matricielles.
Avantages
- La simplicité de fonctionnement
- La réalisation d’une économie d’échelle
- Spécialisation des tâches
Inconvénients
- Problème de coordination et de cloisonnement entre les
unités
- Ralentissement des décisions
2-3- La structure divisionnelle
De nos jours, les grandes entreprises ne se limitent pas strictement à
la structure fonctionnelle. Elles doivent adopter la structure divisionnelle
qui comprend des unités autonomes axées par exemples sur le territoire ou
le produit, qu’on appelle unités divisionnelles. Cette division de
49
l’organisation en sous unités est appelée processus de
départementalisation.
Il existe plusieurs critères de départementalisation : la clientèle
(enfants, dames, hommes), les canaux de distribution (grandes surfaces,
détaillants), les services (informatique, comptabilité, crédit).
Dans ce cadre on retient trois types de départementalisation : celle
par produit, par clientèle et par zone géographique.
Avantages
- Ce type d’organisation ressemble l’ensemble des fonctions à
l’intérieur de chaque division ce qui favorise une bonne coordination.
- Il permet une autonomie des divisions, ce qui permet de
développer le sens de la responsabilité et d’accroitre la motivation.
- Favorise le contrôle des performances dans la mesure où les
performances peuvent être mesurées et se trouvent sous la responsabilité
d’un individu unique
- Favorise l’adaptation à l’évolution du marché et la
diversification
Inconvénients
- Chaque unité organisationnelle est indépendante. On retrouve
les mêmes services dans les différentes divisions d’où une duplication des
fonctions entrainant des coûts supplémentaires.
- Multiplication des rôles et des compétences : on retrouve les
mêmes services dans les différentes divisions.
- Structure coûteuse
- Problème de coordination entre les divisions : chaque unité
organisationnelle est indépendante.
50
2-4- La structure matricielle
La structure matricielle combine les activités des fonctions d’une
organisation, telles que la commercialisation, la production, les finances et
le personnel pour un projet ou un produit donné. Elle se base donc sur la
départementalisation fonctionnelle et la départementalisation selon le
projet ou le produit.
Avantages
- Regrouper les avantages des structures par fonction et par
division
- Cette structure suit le développement de l’entreprise et
facilite l’intégration d’autres produits ou d’autres projets
- Elle convient aux grandes entreprises évoluant dans un
environnement instable
Inconvénients
- Chaque membre relève de son supérieur hiérarchique, mais
exerce sous la responsabilité des chefs (produits ou projets), ce qui peut
conduire à des rapports conflictuels.
- Il est difficile d’assurer un équilibre entre le pouvoir des
responsables des unités et celui de responsable de projet.
51
III- LA FONCTION DIRECTION
1- Définition
La direction est une fonction qui relève directement des relations
interpersonnelles. Elle consiste à inviter ou pousser les membres d’un
groupe pour qu’ils travaillent ensemble afin d’atteindre les objectifs fixés.
Il s’avère par conséquent, que la motivation est censée jouer un rôle
important dans la direction.
2- La motivation
Par motivation, on désigne l’ensemble de désir, des besoins, des
préférences, soit internes ou externes qui incitent un individu à réagir
favorablement.
3- Les styles de direction
En évoquant la notion de commandement, on distingue différentes
formes ou styles de direction
- Le style autocratique : le gestionnaire autocratique
commande ses décisions et demande à ses subordonnés de faire leur
travail exactement comme il le désire
52
- Le style paternaliste : le gestionnaire paternel a une attitude
bienveillante et charitable envers les subordonnés (offre de meilleures
conditions de travail, meilleures salaires)
- Le style démocratique : le gestionnaire encourage la
participation des subordonnés à la prise de décision
- Le style collégial : il ressemble à l’approche précédente, une
place prépondérante est ainsi accordée à l’amitié et à l’échange.
- Le style laisser-faire : le gestionnaire qui opte pour le laisser
faire n’a que peu d’intérêt pour sa tâche et ses subordonnés.
4- Influence de leadership
Dans l’approche classique du pouvoir, la relation entre le chef et le
subordonné reste très linéaire. Le subordonné a un rôle relativement
passif. A la suite de l’école des relations humaines, l’analyse de pouvoir
va intégrer le fait que les relations sont croisées. Le subordonné influence
également le chef.
Dans cette approche le pouvoir n’est plus la matérialisation
juridique d’un droit de se faire obéir mais devient un phénomène, une
position dynamique relationnelle : le leadership.
Le leadership se définit comme « une influence exercée par un
gestionnaire sur ses subalternes afin de les amener volontairement à
l’atteinte des objectifs poursuivis ». Quant au leader, il est défini comme
un acteur qui a à la fois une vision, une capacité à influencer et à faire
adhérer d’autres acteurs à ses objectifs.
Un leader doit convaincre et orienter plutôt que prescrire et
imposer : avec un bon leader les ouvriers doivent se sentir « attirés » et
non « poussés » au travail.
De ce fait, le leadership est un processus où s’exercent des relations
d’influence dans un contexte de groupes avec des individus qui guidés par
53
une vision, partagent des objectifs communs et se mobilisent pour réaliser
les objectifs ou les changements souhaités.
IV- LA FONCTION CONTROLE
Le processus de contrôle est une technique de gestion qui permet
aux gestionnaires :
- D’évaluer leur performance en comparant les résultats
obtenus aux plans et aux objectifs préétablis
- De prendre les mesures appropriées pour remédier aux
situations défavorables.
La planification et le contrôle sont deux fonctions de gestion
étroitement liées l’une à l’autre, la première consiste à élaborer des plans
et la deuxième à vérifier si les plans se réalisent selon les prévisions.
On distingue trois types de contrôle :
- Le contrôle préventif : il permet de prendre les mesures
nécessaires avant même de constater les résultats
- Le contrôle continu : il permet de vérifier le travail au fur et
à mesure qu’il s’effectue.
- Le contrôle rétroactif : il met l’accent sur ce qui a été
réalisé, à ce niveau les résultats sont comparés aux standards, une fois que
la tâche a été finie.
1- Les étapes du processus de contrôle
Le processus de contrôle est composé de cinq étapes
Etape 1 : identifier les critères de rendement : l’élaboration des
objectifs pendant la phase de la planification permet d’identifier les
critères qui servent à mesurer l’efficacité des unités organisationnelles.
Exemples : pour l’unité organisationnelle service de
commercialisation, l’objectif peut consister dans le fait d’être plus actif
sur le marché (augmentation du chiffre d’affaires, le critère utilisé serait le
nombre d’unités vendues)
54
Etape 2 : fixer les normes de rendement
Après avoir décidé comment les unités organisationnelles seront
évaluées, on doit fixer les normes de rendement pour l’année budgétaire
en question
Les normes de rendement pour le service production peuvent se
traduire par exemple par un taux de rejet égal à 10% ou une quantité égale
à 250 unités.
Etape 3 : comparer les résultats aux normes
Pour comparer les résultats réalisés aux normes fixées, les
gestionnaires doivent recevoir des rapports décrivant l’exécution.
Etape 4 : évaluer les écarts
Tous les écarts entre les résultats visés et les résultats réels doivent
être évalués par chaque gestionnaire responsable de l’activité en question,
lequel doit connaitre les raisons de cet écart.
Pour chaque activité on peut avoir des écarts favorables ou
défavorables.
Etape 5 : trouver les solutions
Prendre les mesures nécessaires pour redresser les situations
défavorables. Lorsque l’écart a été identifié et que les causes sont
connues, le dirigeant doit prendre des mesures adéquates pour remédier
aux situations défavorables.
2- Les caractéristiques d’un processus de contrôle efficace
Les principales caractéristiques d’un processus de contrôle efficace
sont les suivantes :
- Bien choisir les critères de rendement
- Utiliser un nombre restreint de critères
- Avoir des critères de rendement qui répondent aux besoins
particuliers des gestionnaires
55
- Effectuer périodiquement des évaluations du rendement des
employés
- Informer les employés des résultats qui ont été obtenus grâce
à leur implication.
56
CHAPITRE V : LA FONCTION
APPROVISIONNEMENT
INTRODUCTION
Dans le cycle d’exploitation de l’entreprise, la phase
approvisionnement précède celles de la production et de la
commercialisation. La particularité essentielle de cette fonction est d’être
au service des autres fonctions : elle joue le rôle de prestataire de service.
I- PRESENTATION DE LA FONCTION
APPROVISIONNEMENT
1- Définition
L’approvisionnement désigne l’ensemble des opérations qui mettent
à la disposition des organes de l’entreprise les biens et les services
nécessaires (matières premières, composants et produits semi-finis,
énergies, machines, emballages….) que leur procurent les fournisseurs
dans l’optique du meilleur rapport sécurité/ coûts/ qualité. Une telle
fonction correspond dans l’entreprise aux opérations de gestion de stocks
et d’achats.
2- Objectifs
La fonction approvisionnement vise essentiellement :
- La minimisation des coûts à travers la gestion des stocks
- L’amélioration de la qualité des produits à travers le bon
choix de matières premières et donc des fournisseurs.
- Assurer le bon fonctionnement des autres fonctions : le but de
la fonction approvisionnement est de satisfaire en matières ou en produits
57
semi-finis les besoins de la fonction production, d’aider la fonction
investissement dans sa recherche d’information sur les divers types
d’investissement réalisables et de procurer à chaque service les
équipements indispensable à son fonctionnement.
II- LA POLITIQUE D’ACHAT
L’achat est l’activité centrale de la fonction approvisionnement au
tour de laquelle se greffent des autres tâches notamment, la gestion des
stocks et la sélection des fournisseurs.
1- Les étapes du processus d’achat
Le processus d’achat suit les étapes suivantes
- Etude des besoins à satisfaire
- Recherche des informations pour connaitre le marché amont
des fournisseurs
- Etudes comparatives des différents fournisseurs à partir de
devis, sur le plan technique et économique
- Choix et négociation avec les fournisseurs
- Passation de la commande
- Suivi et contrôle de l’exécution de la commande
Parmi ces différentes étapes, la phase de sélection du fournisseur
requière une importance majeure pour le responsable du service achat.
2- La sélection du fournisseur
Trouver le meilleur fournisseur suppose une évaluation des
différents offreurs constituant le marché amont de l’entreprise en se
basant sur certains critères de sélection. Ces derniers sont généralement :
- La qualité de produit
- Le respect des délais de livraison
- Le prix et les conditions de paiement
58
- La qualité et le service après vente
- La capacité de production
- La capacité financière
Or pour faciliter la sélection des fournisseurs et la rendre la plus
objective possible, l’entreprise doit calculer une valeur pour chaque
fournisseur permettant de refléter l’ensemble de la situation et de prendre
en considération tous les éléments de l’offre.
Cette sélection sera donc basée sur le calcul du prix pondéré de
l’offre présentée par chaque fournisseur et l’établissement d’une grille de
comparaison.
2-1- La méthode de prix pondéré
Les étapes de calcul du prix pondéré sont les suivantes :
- Etape 1 : attribuer à chaque critère d’évaluation un
coefficient de pondération dont la valeur dépend de l’importance
qu’accorde l’entreprise à chacun de ces critères.
Exemples : si l’entreprise accorde plus d’importance au facteur
qualité qu’au facteur délai de livraison, le coefficient attribué à la qualité
sera supérieur à celui attribué au délai de livraison.
- Etape 2 : définir une échelle de notation qui permettra de
noter chaque fournisseur sur chaque critère.
Exemples d’échelle de notation : des notes de 0 à 20.
De 0 à 9 : mauvais
De 10 à 11 : moyen
De 12 à 14 : satisfaisant
Plus de 15 : excellent.
- Etape 3 : une fois les coefficients et les notes sont attribués,
il faut établir la grille de comparaison des fournisseurs qui consiste dans le
tableau suivant :
59
GRILLE D’EVALUATION DES FOURNISSEURS :
FOURNISSEUR U VALEURS
PONDEREES
TOTAL
DIVISUER
C, D = 1+ ∑
PRIX
PONDERE
K=
C1n1 C2n2 C3n3
A
B
C
D
E
On note que
- U : prix unitaire proposé par les fournisseurs
- ni : note attribuée au critère i pour un fournisseur donné
- ci : coefficient de pondération de critère i
- C : coefficient de pondération du prix qui est généralement
égal à 1
- D : est le nombre de critères retenus autres que le critère prix
Remarque :
En l’absence d’autres critères, K est réduit aux prix proposés par les
différents fournisseurs
K=
D= .
Une fois les prix sont calculés, le fournisseur qui sera retenu est
celui qui a le prix pondéré le plus faible.
60
Remarque :
Cette méthode d’évaluation a lieu seulement dans le cas d’un
nouvel achat et elle suppose au préalable l’envoi d’un appel d’offres et
l’engagement de négociation entre le service achat et les fournisseurs
potentiels afin de préciser les propositions et de définir le meilleur
compromis possible pour l’entreprise.
2-2- Cas d’application :
L’entreprise « Aziz » doit choisir pour l’achat de ses besoins entre
trois fournisseurs : A, B et C proposant respectivement les prix suivants :
70D, 80D et 90D.
Pour le choix de ces fournisseurs, elle attribue aux critères de
sélection les coefficients de pondération suivants :
C= 1 pour le prix
c1 = 2 pour la qualité
c2 = 3 pour le délai
c3 = 4 pour le service après ventes
L’entreprise accorde ainsi plus d’importance au service après vente
(coefficient le plus élevé).
On suppose l’échelle suivante de pondération des critères :
1 : pas important
2 : moyennement important
3 : important
4 : très important
La réunion des différents responsables concernés par l’achat de
l’entreprise a permis d’accorder les notes suivantes pour chacun des
critères : qualité, délai de livraison et le service après vente.
61
FOURNISSEURS QUALITE DELAI S.A.V
A 16 4 12
B 14 6 10
C 10 14 8
Le fournisseur chez lequel l’entreprise a intérêt à s’approvisionner
est déterminé sur la base de la grille de comparaison suivante :
FOURNISSEU
R
U VALEURS PONDEREES
TOTAL
DIVISUE
R
C, D = 1+
∑
PRIX
PONDER
E
K=
Qualité
C1n1=2*n
1
délai
C2n2=3*n
2
SAV
C3n3=4*n
3
A 7
0
2*16=32 3*4=12 4*12=48 1.92 70/1.92=
36.458
B 8
0
2*14=28 3*6=18 4*10=40 1.86 80/1.86=
43.01
C 9
0
2*10=20 3*14=42 4*8=32 1.94 90/1.94=
46.39
Résultat : le fournisseur dont le prix pondéré est le moins élevé est
le fournisseur A, donc le fournisseur qui sera choisi par l’entreprise
« Aziz » est le fournisseur A.
62
III- LA GESTION DES STOCKS
1- Définition et objectifs
Un stock est une accumulation physique de biens en attente
d’usage. Dans l’entreprise cela peut être des stocks de matières premières,
des en-cours de production ou des produits finis.
Gérer un article en stock c’est répondre de façon optimale à deux
questions : Quand commander ? Et Combien commander ?
Une bonne politique de gestion de stock doit permettre pour chaque
article :
- de maintenir un certain niveau de stock
- de minimiser les coûts liés aux stocks
En conséquence, deux problèmes majeurs pourraient être évités :
- le sur-stockage : c’est la quantité élevée de stock
- la rupture de stock : c’est la situation où l’on manque de
marchandises pour répondre à une demande.
2- Le rôle du stock dans l’entreprise
Dans l’entreprise industrielle et commerciale, les stocks remplissent
plusieurs fonctions :
- une fonction de régulation et de sécurité : le stock protège
l’entreprise contre les aléas de la consommation et les délais
d’approvisionnement
L’entreprise doit donc disposer d’un stock de sécurité lui permettant
de couvrir les risques liés à l’accroissement des besoins et à un
dépassement de délai de livraison
- une fonction économique : l’achat en quantités importantes
permet de bénéficier de remises fournisseurs et donc de réduire les coûts
d’approvisionnement, cependant, le stock représente une lourde
immobilisation financière.
63
- Une fonction d’anticipation : la constitution d’un stock est
indispensable en cas de production ou de consommation fortement
saisonnière, par ailleurs, les stocks dis spéculatifs permettent d’anticiper
les augmentations du cours des matières.
3- Les coûts liés aux stocks
Les stocks sont une nécessité mais celle-ci a un coût. Constituer et
conserver un stock entraine des coûts « techniques » dont la minimisation
doit être un objectif important de cette fonction.
Ces coûts sont nombreux mais ils peuvent être regroupés en trois
grandes catégories : coût d’obtention des commandes, coût de possession
de stock et coût de pénurie.
Coût d’achat
Le coût d’achat= prix d’achat + autres charges (droit de douane,
taxes, primes d’assurances…)
Les coûts de gestion du stock
Les coûts de passation des commandes
Ce sont les coûts administratifs qui sont relatifs à la préparation, au
lancement et à la réception de la commande
Exemples :
- Les salaires et charges des sections d’achat, de réception et de
comptabilité fournisseur
- Les frais de déplacement des acheteurs
- Les frais de téléphone, de fax ou de timbre
- L’amortissement des mobiliers et des matériels utilisés
Le coût de possession du stock
Il s’agit de :
- Loyer de l’argent immobilisé dans le stock. Il est égal à la
rentabilité des capitaux immobilisés en stock
64
- Les salaires et les charges des sections de gestion des stocks
et de magasinage
- Les loyers des locaux utilisés, frais d’éclairage
- Prix de l’énergie dépensée pour maintenir la qualité des
produits en stock
- Coût de l’entretien du matériel et des stocks
- Les pertes éventuelles
Les coûts de rupture (ou de pénurie)
Difficiles à éviter, ils se mesurent à travers les pertes de ventes,
voire des clients et les retards qui sont causés par une rupture du processus
d’exploitation. La rupture du stock peut être due :
- Soit au fait que le fournisseur ne le livre pas à temps :
allongement des délais de livraison
- Ou à une consommation qui s’accélère par rapport au rythme
prévu.
Pour faire face à ce risque, il convient de créer et de garder un stock
de sécurité qui doit être reconstitué dés qu’il est entamé. Ce stock est
calculé en pourcentage du stock moyen de chaque article.
Lorsque la demande s’avère irrégulière pendant l’année, les
ruptures de stock sont néfastes et les délais de livraison ne sont pas
souvent respectés par le fournisseur, l’entreprise doit lancer une
commande à quantité fixe.
Cette commande est lancée lorsque le niveau de stock atteint un
niveau minimum appelé stock d’alerte. Celui-ci est égal à la quantité
consommée durant le délai de livraison moyen augmenté d’un stock de
sécurité.
65
CHAPITRE VI : LA FONCTION PRODUCTION
INTRODUCTION
La fonction production est la plus ancienne des fonctions de
l’entreprise. Malgré son importance a été progressivement supplantée
dans la hiérarchie des préoccupations par d’autres fonctions, notamment
la fonction commerciale.
Toutefois, le développement actuel des nouvelles technologies de
production et la modification des attentes des consommateurs dans le sens
d’une plus grande personnalisation des produits proposés rapidement,
redonnent à la fonction production un véritable poids stratégique.
I- PRESENTATION DE LA FONCTION PRODUCTION
1- Définition
La fonction production peut être définie comme « l’activité de
transformation des flux de matières premières en produits finis (ou
d’inputs en outputs) grâce à la combinaison des facteurs de production
(machines et hommes) ».
2- Objectifs et mission
La fonction de la production a pour mission essentielle de créer les
produits et éventuellement les services que l’entreprise a pour finalité de
mettre sur le marché.
Cette mission doit être remplie en atteignant quatre objectifs plus ou
moins interdépendants :
- Volume : le volume de production doit correspondre aux
objectifs commerciaux de l’entreprise. Cet objectif se traduit en termes de
66
flexibilité, c'est-à-dire, la capacité d’adaptation aux changements de la
demande en quantité et en matière.
- Délai : il s’agit de déterminer avec précision les délais qu’il
serait possible de tenir pour tel ordre client éventuel et de s’efforcer par la
suite de respecter les délais promis.
- Qualité : il s’agit d’offrir des produits (ou services) de bonne
qualité conformes aux ordres clients.
- Coûts : l’entreprise doit assurer le meilleur emploi du
matériel et de la main d’œuvre permettant de minimiser les coûts et de
respecter les délais prévus.
On note ainsi que la notion de prix de revient comme celle de
productivité ne peuvent être considérées comme les seuls objectifs de la
fonction production sous peine de menacer l’existence de l’entreprise.
Une prise de conscience de la satisfaction des clients et du climat social
interne de l’entreprise s’avère nécessaire afin d’éviter cette menace, d’où
la nécessité de définir la politique de production à partir de la stratégie de
l’entreprise.
II- LA TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE PRODUCTION
(POLITIQUE DE PRODUCTION)
La politique de production est une décision de la direction générale
de l’entreprise. Elle est en harmonie avec l’ensemble des politiques mises
en œuvre au sein de l’entreprise puisqu’elles sont complémentaires.
Indépendamment des aspects techniques, les décisions en matière
de politique de production sont liées à des considérations d’ordre
commercial en particulier sur la façon dont sont distribués les produits
fabriqués. On distingue donc généralement trois politiques ou trois types
de systèmes de production.
67
1- La production en continu (de masse)
Une production en continu est retenue lorsqu’on traite des quantités
importantes d’un produit (ou de familles de produits).
Ce type de production se caractérise donc par un flux important et
régulier de matière entrant dans le système de production.
Un tel type de production rend difficile toute tentative de flexibilité
puisque les opérations techniques sont successives et ne peuvent être
interrompues.
Exemples :
- Les industries pétrochimiques (raffineries de pétrole)
- Les cimenteries
- La production d’électricité
2- La production par projet (sur commande)
Dans ce cas, le produit est unique. Il en découle que le processus de
production est unique et ne peut être renouvelé.
L’objet à réaliser est unique souvent, complexe et d’une haute
technicité (ouvrage d’art, navire, satellite…).
Exemple : la construction d’un barrage
3- La production en discontinu (par lot)
La fabrication comprend dans ce cas, plusieurs étapes qui se
succèdent obligatoirement mais le processus peut être interrompu.
La plupart des produits sont fabriqué en quantités relativement
petites, ce qui permet à l’entreprise d’être flexible à toute variation de la
demande.
Le système est organisé en ateliers spécialisés (par opération ou par
produit) où sont regroupés des équipements polyvalents et une main
d’œuvre qualifiée.
Exemple : l’industrie automobile, les entreprises de confection,
l’agroalimentaire
68
III- LA LOCALISATION DE L’UNITE DE PRODUCTION
La localisation de l’unité de production aura des répercussions
certaines sur le fonctionnement et ce, tant sur le plan des coûts que sur
celui de l’efficacité, ce qui influence la compétitivité et la structure de prix
de vente.
Afin de localiser les unités de production, certains éléments doivent
être pris en compte :
- La proximité des matières premières : dans plusieurs cas,
on aura avantage à localiser l’unité de production le plus prés possibles
des ressources de matières premières. Celles-ci peuvent être lourdes ou
volumineuses et coûter très cher à transporter, d’autres sont périssables et
donc difficiles à stocker
C’est pour ces raisons qu’on trouve fréquemment les usines de
transformations de minerai, les conserveries, les usines de pâtes et papiers
tous prés de matières premières.
- La concentration du marché : plus le marché est concentré
dans un espace géographique restreint, plus on a avantage à se situer dans
ce marché. Plus le marché est vaste moins la localisation est importante.
- L’énergie disponible : les alumineries consomment
énormément d’énergie, elles ont donc avantage à s’installer le plus prés
possible de leurs sources énergétiques.
- La disponibilité de la main d’œuvre : il coûte cher de
relocaliser la main d’œuvre, il vaut donc mieux s’assurer d’être dans une
région où la main d’œuvre est adéquate, tant sur le plan quantitatif que
qualitatif
- Les politiques gouvernementales : par des subventions, des
exemptions de taxes ou des crédits d’impôts, les différents gouvernements
rendent parfois certaines régions fortes avantageuses.
69
- La qualité de l’infrastructure : les services municipaux de
base : rues, télécommunications, loisirs….
70
CHAPITRE VII : LA FONCTION COMMERCIALE
ET MARKETING
INTRODUCTION
La fonction commerciale regroupe toutes les tâches qui se
rapportent de façon directe ou indirecte à la vente par l’entreprise de ses
produits ou services. Cela inclut des tâches opérationnelles de vente
proprement dite, des fonctions logistiques telles que le transport, la
livraison, l’entreposage des produits et des fonctions de soutien allant de
l’étude de marché, la prévision des ventes, au financement des opérations
commerciales, en passant par la formation des vendeurs et la définition
des méthodes de communication et de promotion des ventes. Cette
fonction a connu au cours du temps des évolutions fondamentales qui ont
conduit à l’émergence du concept marketing.
En effet, le marketing est un terme importé des Etats –Unis, qui
correspond à la nouvelle conception des activités commerciales.
I- LE CONCEPT DE MARKETING
1- La naissance du marketing
Historiquement, les problèmes de production ont été les premiers à
devoir être résolus. Quant à la vente, elle se limite à la distribution
physique des produits fabriqués.
Cette orientation produit a persisté jusqu’à la fin des années 1950.
En raison de la pénurie de biens et de produits occasionnée par la guerre,
la gestion de la production a accaparé toute la préoccupation des
gestionnaires.
A partir du début des années 1960, les entrepreneurs ont changé
d’approche et ont adopté un concept : le marketing. Au lieu de se focaliser
71
sur les produits, ils ont commencé à mettre l’accent sur les
consommateurs. Par conséquent, dans l’entreprise, la conception
traditionnelle se transforme : la fonction commerciale devient marketing.
2- Définition du marketing
Le marketing se définit comme « la préparation, la mise en œuvre et
le contrôle d’une politique intégrée fondée sur les désirs des
consommateurs, grâce aux outils intellectuels et matériels fournis par les
services »
Une telle définition lui confère quatre caractéristiques majeures :
- Un contenu de tâches composé de trois ensembles : La
connaissance du marché et de l’environnement, la conception et la mise
en œuvre de la politique et l’organisation et le contrôle des tâches.
- Une orientation vers le consommateur : la volonté de
satisfaire les désirs des clients sous-tend tous les choix et notamment ceux
de la production.
- Une démarche scientifique : plutôt que sur l’intuition et le
bon sens, le diagnostic commercial, la formulation de politiques et le suivi
des actions reposent sur des outils formels et rigoureux, allant des
sondages et panels, aux mesures d’efficacité de la publicité, en passant par
les modèles de détermination des prix, d’optimisation de l’emploi des
moyens commerciaux et les tests préalables au lancement de nouveaux
produits.
- Une vision intégrée : A la fois rassemblement sous une
même autorité de toutes les actions centrées sur la clientèle et la volonté
de traiter de façon synthétique les divers éléments qui s’y rapportent.
A travers les actions marketing l’entreprise détecte les besoins des
clients et adapte en conséquence sa production et sa commercialisation.
72
Elle doit étudier les besoins des consommateurs pour chercher à les
satisfaire, elle ne peut les créer mais elle peut influencer les désirs des
consommateurs.
Il s’avère par conséquent que les notions de besoins et de désirs
sont distinctes :
- Les besoins correspondent à des manques physiques ou
psychologiques ressentis par les individus du fait de l’écart entre la
situation effective et la situation idéale.
- Les désirs correspondent aux façons de satisfaction des
besoins (eau ou jus).
Les besoins sont donc universels mais les manières de les satisfaire
varient d’une société à une autre.
Sur le plan décisionnel, le marketing inclut des décisions à la fois
opérationnelles, administratives et stratégiques.
- Les décisions opérationnelles révèlent de la gestion courante,
il s’agit par exemple, des modifications routinières à apporter aux prix,
aux marges des produits, aux dépenses publicitaires.
- Les décisions administratives sont de nature organisationnelle
et procédurale : définition des tâches et responsabilités, définition des
politiques commerciales, développement et formation du personnel.
- Les décisions stratégiques consistent dans le choix de marché
et clients à servir, de produits et ou des services à proposer…
La démarche marketing implique de définir l’activité de l’entreprise
en fonction des besoins identifiés sur un marché. Il convient donc de bien
comprendre ce qu’est un marché.
73
II- LA NOTION DE MARCHE
1- Définition
Dans l’analyse économique, le marché est le lieu de rencontre de
l’offre et de la demande. Pour le gestionnaire, le marché de l’entreprise
désigne l’ensemble des acheteurs d’un produit ou d’un service.
L’analyse de marché de l’entreprise en termes de population permet
de distinguer classiquement les clientèles suivantes : les non-
consommateurs absolus, les non-consommateurs relatifs, les clients
actuels de l’entreprise, les clients actuels des concurrents. A travers de
cette analyse, le gestionnaire révèle le marché actuel de l’entreprise, le
marché potentiel de l’entreprise, le marché actuel de la profession et le
marché potentiel de la profession.
- Les non-consommateurs absolus : sont ceux qui pour la
période considérée ne peuvent acheter le produit ou le service pour des
raisons profondes que celles-ci soient d’ordre physique (maladie),
psychologiques (attitudes/ opinions) ou morales (religion).
- Les non-consommateurs relatifs : ne consomment pas à
l’heure présente le produit offert sur le marché. Les motifs de ce frein sont
cependant moins contraignants que le premier cas. Il s’agit par exemple
de l’âge ou de l’ignorance du produit.
- Le marché potentiel de l’entreprise : il est estimé en
considérant les clients actuels de l’entreprise, les non-consommateurs
relatifs que l’entreprise peut transformer en consommateurs effectifs et les
consommateurs actuels qu’on peut espérer retirer aux concurrents.
- Le marché actuel de la profession : il est composé par
l’ensemble des acheteurs du produit sur le marché.
- Le marché potentiel : il est composé des clients actuels et des
clients possibles.
74
2- La connaissance du marché
Connaitre ou étudier le marché consiste à recueillir et analyser des
informations sur les intervenants (les producteurs, les distributeurs, les
consommateurs) et sur l’environnement général.
Les méthodes d’étude de marché mises en œuvre s’appuient :
Soit sur des données existantes collectées auprès des sources
internes (réclamations clients, fiches, rapports vendeurs) ou externes (INS,
API, APIA…). Soit sur des données collectées spécifiquement par des
études quantitatives ou qualitatives.
2-1- Les études quantitatives
Elles ont pour objectif de guider les actions de l’entreprise grâce à
une connaissance quantifiée des réactions des consommateurs face aux
actions possibles de l’entreprise. Ces études reposent sur l’utilisation
conjointe de deux outils de base :
- L’échantillonnage qui est une technique statistique pour
représenter fidèlement une population au travers d’un nombre réduit
d’individus de manière à limiter les coûts de l’étude
- Le questionnaire dont la formulation repose sur de nombreux
paramètres notamment psychologiques pour recueillir les informations
sans induire de biais.
Le sondage ou enquête est la technique d’étude quantitative la plus
répandue en marketing.
2-2- Les études qualitatives
Elles permettent de comprendre et d’expliquer le pourquoi du
comportement du consommateur. Ces études se basent sur des techniques
d’entretien (libre ou directif), des discussions de groupe ou réunions.
75
III- LES STRATEGIES DE MARCHE : LA
SEGMENTATION, LE CIBLAGE ET LE
POSITIONNEMENT
1- La segmentation des marchés
L’étude de marché permet de le segmenter c'est-à-dire, de le
découper en sous-ensemble homogènes ou d’individus aux
comportements identiques. Il s’agit donc de transformer le marché
hétérogène en marché homogène.
Les critères de segmentation retenus peuvent être :
- Géographiques : pays, région, ville.
- Sociodémographiques : sexe, âge, revenu, taille de famille,
catégories socioprofessionnelles, niveau d’études
- Comportementaux : fréquence d’achat, quantité achetée,
fidélité à la marque
- Psychologiques : attitudes, besoins
2- Le ciblage
La segmentation permet à l’entreprise de définir sa cible, c'est-à-
dire la clientèle à laquelle elle va s’adresser. En tant que stratégie de
marché, le ciblage consiste à évaluer l’attrait de chaque segment et de
choisir celui ou ceux sur lesquels l’entreprise va concentrer l’effort de
conviction et de fidélisation.
3- Le positionnement
Dans un univers commercial marqué par la segmentation croissante
des marchés, les caractéristiques des produits offerts sont trop homogènes
dans l’esprit du consommateur, il lui est indifférent d’acheter telle marque
ou telle autre. Pour éviter une telle situation l’entreprise se trouve obligée
d’adopter la stratégie de positionnement. Celle-ci consiste à déterminer
l’image que cherche à créer une entreprise pour son produit dans l’esprit
de consommateur par rapport au produit concurrent. Positionner un
76
produit c’est l’associer à une idée précise qu’il doit provoquer chez le
consommateur.
Exemples de stratégie de marché : Mercedes
- L’âge du conducteur: autour de 50 ans
- Sexe : plus de 90% de la clientèle sont des hommes
- Le revenu : Mercedes C, E et S, c’est des hommes de plus de
50 ans. Mercedes A, les jeunes et les femmes.
L’entreprise Mercedes se positionne en haut de gamme, elle
cherche à distinguer ses produits de ceux de la concurrence en offrant des
voitures solides, chères, durables, performantes, confortables, robustes,
sécurisantes et originale. Malgré les innovations introduites, Mercedes a
toujours gardé son image de luxe.
IV- LE MARKETING MIX
Après avoir choisi un marché cible potentiellement rentable, défini
les attributs sur lesquels le produit se distinguera des offres concurrentes,
les responsables d’une entreprise doivent mettre en œuvre les actions
permettant d’agir sur le marché. Il s’agit d’établir la politique de produit,
la politique de prix, la politique de distribution et la politique de
communication. Ce qui constitue les différentes variables du marketing
mix.
1- La politique de produit
1-1 Définition
Selon le point de vue duquel on se place, on peut donner une
définition bien différente du produit, le produit est en effet un ensemble
d’éléments matériels, fonctionnels et psychologiques.
- L’aspect matériel : il fait référence au support physique
(poids, volume, composition, durée de vie…)
- L’aspect fonctionnel : il désigne le besoins auquel répond le
produit.
77
- L’image : elle correspond à l’idée dont s’en fait le client de
son produit.
1-2- Le cycle de vie du produit
Cette notion apparue dans les années cinquante, repose sur l’idée
qu’au cours de son existence commerciale un produit passe par quatre
phases définies par leur taux de croissance :
- Phase de lancement ou d’introduction: cette phase
commence avec la fabrication en série et se caractérise par une croissance
rapide. Pendant cette période, le profit est souvent négatif.
- Phase de croissance ou de développement : pendant cette
phase le produit se développe réellement sur le marché. Le taux
d’accroissement des ventes s’élève, à la fin de cette phase, le bénéfice
atteint son maximum.
- Phase de maturité : dans cette phase, le taux de progression
des ventes ralenti. Le produit est très rentable et a du succès auprès des
consommateurs. En revanche, la concurrence devient féroce et de
nombreuses variantes du produit sont proposées.
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- Phase de déclin : elle s’amorce lorsque le consommateur
commence à abandonner le produit pour des raisons diverses : proposition
d’un produit meilleur, disparition du besoin…
1-3- Les différentes composantes de la politique de produit
Les principales composantes sont la marque, le conditionnement et
l’emballage et l’étiquetage.
- La marque : elle est un signe distinctif qui permet
d’identifier les biens ou les services d’un fabricant ou d’un distributeur.
- Le conditionnement et l’emballage : le conditionnement
consiste dans la mise en condition du produit en vrac afin de pouvoir le
vendre. C’est ce qui permet de quantifier le produit et le contenir dans des
contenants. L’emballage correspond à une deuxième enveloppe qui va
permettre de présenter le produit, de le conserver et de le stocker.
Le packaging réunit en un seul terme l’emballage et le
conditionnement. Le packaging assure deux fonctions. Une fonction
technique (protéger le produit de l’environnement extérieur comme
l’humidité, la température, la lumière et garantir la qualité de produit) et
une fonction commerciale (bien choisir les couleurs, la forme…)
- L’étiquetage : son rôle est de donner des informations sur le
contenu avec le plus de précision possible (composition du produit, mode
d’emploi…). Il est chargé de vendre le produit grâce à l’utilisation des
symboles, des dessins….
- L’image de marque : chaque marque a une image qui
correspond à l’attitude moyenne du marché à l’égard de cette marque.
L’attitude traduit les préférences d’un individu pour chaque marque. Elle
est le résultat d’une évaluation basée sur l’expérience et sur certains
critères de choix (qualité, prix, proximité…)
79
La gamme : elle est constituée de toutes les variétés de produits
fabriqués et vendus à l’intérieure d’une même activité commerciale. Une
gamme se caractérise par : la largeur, la profondeur et la longueur.
- La largeur : elle est mesurée par le nombre de lignes de
produits. Une ligne est constituée de tous les modèles d’un même produit
que l’entreprise a décidé d’offrir.
Exemple : une entreprise de prêt à porter offre des chemises : c’est
la ligne.
Les modèles sont : Des chemises de différentes couleurs : blanches,
noires, bleus…
- La profondeur : c’est le nombre de produits composant toutes
les lignes.
- La longueur : c’est la somme de tous les produits de toutes
les lignes.
Exemple de gamme de produits
Une entreprise qui fabrique des téléviseurs et des ampoules. Les
téléviseurs sont d’écrans de 30cm, 37cm, 45cm, 50cm et 65cm. Les
ampoules sont de luminosité de 25w, 50w, 100w et 200w.
- Largeur de la ligne = nombre de ligne = 2.
- La profondeur de la ligne 1 = 5
- La profondeur de ligne 2=4
- La longueur =5+4=9
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2- La politique de prix
La détermination du prix est un élément du marketing mix.
Toutefois, la marge de manœuvre dont dispose les dirigeants pour fixer le
prix par des contraintes juridiques, économiques et de marché.
2-1- Les méthodes de fixation du prix
On distingue trois groupes de méthodes de fixation du prix
- La méthode de fixation du prix à partir des coûts
- Les méthodes de fixation du prix à partir de la demande
- Les méthodes de fixation du prix à partir de la concurrence
La méthode de fixation du prix à partir des coûts
C’est la méthode traditionnelle la plus courante. La technique la
plus utilisée est celle des coûts complets. Elle consiste à calculer le prix de
revient et de lui ajouter une marge.
Prix de vente = coût unitaire + marge.
Les méthodes de fixation de prix à partir de la demande
Ces méthodes tiennent compte de la demande du consommateur. Il
s’agit de l’élasticité prix/ quantité et de l’effet de substitution. La méthode
de prix psychologique constitue la méthode la plus utilisé pour déterminer
un prix acceptable. Cette méthode consiste à demander à un individu
d’indiquer :
- Le prix au-dessus duquel le produit serait considéré d’un prix
trop élevé (prix maximum)
- Le prix au dessous duquel le produit serait considéré de
mauvaise qualité.
Le prix acceptable sera déterminé à partir d’une analyse
méthodique et approfondie des résultats.
82
La fixation du prix à partir de la concurrence
Cette méthode s’inspire de la situation de l’offre. Selon le choix qui
s’opère par l’entreprise, il est possible d’envisager :
- Soit un prix plus élevé que tous les concurrents
- Soit le prix le plus bas du marché
- Soit se situer dans la moyenne des prix des entreprises
concurrentes.
2-2- Les stratégies de prix
On distingue trois stratégies de prix
- La stratégie de pénétration
- La stratégie d’écrémage
- La stratégie d’alignement
La stratégie de pénétration
Elle consiste à pratiquer des prix bas pour pénétrer dés le départ la
partie la plus importante de marché.
La stratégie d’écrémage
Elle consiste à introduire le produit sur le marché à un prix initial
élevé puis baisser ce prix graduellement de manière à vendre le produit à
différentes catégories de consommateurs.
La stratégie d’alignement
Elle consiste à adopter les prix fixés par les grandes entreprises
détenant les plus fortes parts de marchés. Une telle stratégie permet à
l’entreprise de bénéficier de l’expérience du leader en matière
d’établissement des prix et en même temps d’éviter de le confronter.
3- La politique de distribution
Distribuer un produit, c’est acheminer ce dernier jusqu’au
consommateur final. Afin de réaliser cette tâche, l’entreprise doit utiliser
des agents intermédiaires dont l’ensemble constitue un réseau de
distribution.
83
3-1- Les circuits de distributions
Selon le nombre d’intermédiaires s’intercalant entre le producteur et
le consommateur, le produit sera distribué par des circuits longs, courts ou
directs.
3-2- Les méthodes de vente
On distingue deux méthodes de vente : vente en magasins et la
vente sans magasin.
On distingue aussi trois stratégies de distribution : la distribution
intensive (boissons gazeuses, sucreries…), la distribution sélective
(automobiles, cuir et chaussures….) et la distribution exclusive (sur
commande).
4- La politique de communication
4-1- Définition
C’est l’ensemble des éléments utilisables pour informer, convaincre
et faire connaitre un produit aux futurs acheteurs. On distingue deux types
de communication : la communication médias et la communication hors
média.
4-2- Les techniques de communication
La publicité
Elle permet de transmettre un message à une clientèle éventuelle.
La publicité se base sur six grands médias : la presse, la télévision, la
radio, les affiches, le cinéma et l’internet.
La promotion
Elle comprend toutes les activités permettant de stimuler la vente
d’un produit. Les activités de promotions sont :
- Les loteries
- Les cadeaux remis gratuitement à l’achat
- Les concours et les jeux
- La distribution d’échantillon, l’essai produit
84
- Les bons de réduction
- La réduction des prix et l’offre de remboursement
Le marketing direct
C’est l’ensemble de procédés où le vendeur essaye de communiquer
personnellement avec la cible.
Les relations publiques
C’est l’ensemble des actions qui conduisent à entretenir des
relations directes avec le pouvoir public concerné par l’activité de
l’entreprise.
La force de vente
La vente personnelle consiste en des rencontres entre un vendeur et
un client.
La parrainage et le sponsoring ou mécénat
Consiste à apporter publiquement son soutien et à associer son nom
à un événement sportif ou culturel.
85
CHAPITRE VIII : LA FONCTION FINANCIERE
INTRODUCTION
Dans la mesure où l’entreprise procède fondamentalement par
échange et puisqu’en économie de marché les liaisons entre agents
économiques se manifestent essentiellement sous forme monétaire, le fait
financier doit présenter un caractère central dans la vie de l’entreprise.
I- PRESENTATION DE LA FONCTION FINANCIERE
1- Définition
La finance est définie comme l’allocation optimale des ressources
financières rares à des emplois multiples.
La finance de l’entreprise a pour objectif l’étude des activités et de
comportement financier des entreprises. Elle s’intéresse aux décisions
financières de l’entreprise et à leurs conséquences sur la valeur de cette
dernière.
Il existe deux grandes catégories de décisions financières : les
décisions d’investissement et les décisions de financement.
2- Objectifs et mission
Dans l’entreprise, la fonction financière a pour buts essentiels de :
- Déterminer les besoins de financement de l’entreprise
- Assurer régulièrement à l’entreprise les fonds nécessaires à
son équipement et à son exploitation courante, en lui procurant ses fonds
en temps voulu et aux moindre coûts.
- Adapter les ressources de financement aux besoins
Les missions de la fonction financière sont :
- Collecter des fonds propres auprès des banques
86
- Affecter ces fonds aux différents emplois
- Gérer ces fonds
II- DETERMINATION DES BESOINS DE
FINANCEMENT DE L’ENTREPRISE
Les besoins de financement de l’entreprise correspondent aux
besoins de cycle d’exploitation, d’investissement et de financement
composant le cycle financier.
1- Les besoins du cycle d’exploitation
Le cycle d’exploitation regroupe les activités répétitives relevant de
l’objet de l’entreprise. Ce cycle se décompose en une phase
d’approvisionnement, de production et de commercialisation engendrant
des flux physiques pour l’entreprise.
A ces besoins de financement de l’exploitation correspondent dont
ceux d’approvisionnement, de stockage et de paiements versés au
personnel et à l’Etat.
1- Les besoins liés au cycle d’investissement
Les opérations d’exploitation supposent la disponibilité d’un outil
de production c'est-à-dire, d’un ensemble d’actifs physiques permettant la
mise en œuvre du processus de production et de commercialisation.
2- Les besoins du cycle d’investissement sont de ce fait relatifs :
- Aux investissements matériels : machines, constructions,
terrains
- Aux investissements incorporels : brevets, fonds de
commerce, licence.
- Investissements financiers : titres de participation
3- Les besoins du cycle de financement
Les activités de financement sont celles qui entrainent des
changements quant à l’ampleur, à la composition des capitaux propres et
de capitaux empruntés
87
III- LES MOYENS DE FINANCEMENT DES BESOINS
1- Les capitaux
Il s’agit de l’ensemble des fonds apparemment aux propriétaires de
l’entreprise :
- L’apport en capital : il est réalisé à la création de l’entreprise
et peut être accru par des augmentations de capital
- L’autofinancement : correspond aux ressources de
financement internes
La capacité d’autofinancement (CAF) mesure la capacité de
l’entreprise à engager d’une part, l’investissement de croissance et d’autre
part, d’assurer une rémunération des bailleurs des fonds.
2- Les emprunts à moyen terme
On distingue deux catégories :
- Les emprunts indivis : c’est l’emprunt classique, indivis
signifie qu’il y a un seul préteur.
- Les emprunts obligataires : ce type d’emprunt est réservé aux
grandes entreprises. L’emprunteur émet des obligations, c'est-à-dire des
titres de créances. Les propriétaires des obligations reçoivent un intérêt
jusqu'à remboursement du titre
3- Le crédit bail
C’est un mode particulier de financement des investissements. La
société de crédit bail met un bien d’équipement à la disposition d’une
entreprise pour une période déterminée contre le paiement d’une
redevance périodique. Au terme du contrat l’entreprise a le choix entre
trois options : restituer le bien, l’acquérir pour le montant défini lors de la
conclusion du contrat et renouveler le contrat à des conditions moins
coûteuses.
88
4- Les subventions
Ce sont des sommes versées par l’Etat, une collectivité locale ou un
organisme public.
5- Le crédit fournisseurs
Ce crédit permet de réduire le besoin en fonds de roulement pour
l’entreprise. Cette dernière a donc intérêt à régler ses fournisseurs le plus
tard possible.
6- Le crédit bancaire à court terme
Il est destiné, en partie à financer le besoins de fonds de roulement.
IV- L’EQUILIBRE FINANCIER
La gestion financière de l’entreprise consiste à en la recherche de
l’équilibre à court terme, à moyen terme et à long terme entre les besoins
financiers et les ressources. Il résulte donc que :
- La détermination rigoureuse et rationnelle des besoins
financiers constitue le préalable indispensable à la recherche des moyens
de financement.
- Le chef d’entreprise doit choisir les moyens de financement
les mieux adaptés c'est-à-dire, ceux permettant de préserver les équilibres
fondamentaux et en fonction des objectifs de rentabilité, de coûts et de
sécurité, de parvenir à une structure optimale du capital financier.
De ce fait, l’équilibre entre ressources et emplois est fondamental
pour assurer la survie de l’entreprise, dans le cas échéant, celle-ci est
vouée à disparaitre.
L’équilibre financier est l’expression structurelle de la contrainte de
solvabilité. Cet équilibre résulte de l’ajustement de la totalité des flux
monétaires dans l’entreprise. Pour ce faire, la situation financière de
l’entreprise doit être structurée dans son ensemble de manière à dégager
suffisamment de liquidité pour en assurer la solvabilité.
89
CHAPITRE IX : LA FONCTION RESSOURCES
HUMAINES
INTRODUCTION
La fonction personnel a été considérée pendant longtemps et
jusqu’à une époque récente comme une époque récente comme une
simple fonction chargée d’assurer l’administration du personnel. Cette
vision classique a fait place à une fonction améliorée qui prend en compte
le moyen et le long terme pour bâtir des politiques du personnel intégrées.
Actuellement les entreprises découvrent que le potentiel humain est un
atout. Il faut alors gérer les « ressources humaines » et c’est à travers cette
gestion que la fonction personnel prend une nouvelle dimension.
I- LES ETAPES D’EVOLUTION DE LA FONCTIONS
RESSOURCES HUMAINES
L’évolution de la fonction personnel est passé par trois phases :
- La phase d’administration
- La phase de gestion
- La phase de développement
1- La phase d’administration du personnel
Elle correspond à l’image la plus classique de la fonction. Cette
étape est caractérisée par la recherche de la productivité, de l’efficacité
économique et la négligence des aspirations des travailleurs. La fonction
s’occupe de l’embauche, la discipline et le calcul des salaires.
2- La phase du personnel
Cette seconde période verra s’imposer une nouvelle vision de
l’Homme dans les organisations productives. L’Homme est considéré
dans son contexte psychologique. Le rôle du responsable des ressources
90
humaines ne se limite pas aux tâches décrites par l’administration dans la
mesure où il commence à être consulté. Ainsi, il devient un véritable
gestionnaire qui recoure à des outils et à des techniques de gestion des
ressources humaines de plus en plus évolués. La fonction personnel
change de ce fait de rôle, ses tâches visent à déterminer la gestion des
carrières et des salaires, s’occuper du recrutement, de la formation et de la
sécurité des travailleurs.
3- La phase de développement
Cette étape procède d’une prise de conscience de fait que la
fonction ressources humaines ne pouvait jouer son rôle efficacement que
si elle parvenait au delà de la motivation du personnel, à le mobiliser vers
plus d’engagement vis-à-vis de l’entreprise. Ceci mène à une démarche
participative de la gestion des ressources humaines. Les hommes sont
considérés comme des ressources stratégiques permettant à l’entreprise de
s’adapter continuellement à l’évolution et aux mutations incessantes de
l’environnement.
Le rôle du responsable de ressources humaines englobe de
nouvelles actions de planification, de coordination et de contrôle des
ressources humaines.
II- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
COMME FONCTION CENTRALE DE
L’ENTREPRISE
1- Définition de la GRH
La gestion des ressources humaines (GRH) est définie comme
« l’ensemble des activités qui permettent à une organisation de disposer
des ressources humaines correspondant à ses besoins en quantité et
qualité ». Elle a pour objet l’optimisation continue des compétences au
service de la stratégie de l’entreprise, dans la définition de laquelle elle
intervient.
91
La GRH est aussi l’ensemble des actions et des décisions qui
permettent de traiter et de résoudre les problèmes des individus en milieu
de travail : il s’agit des activités de gestion prévisionnelle des emplois, des
compétences et des carrières, du recrutement, de rémunération,
d’évaluation, de négociation et de mobilité.
Avec l’introduction d’une vision d’ensemble et de cohérence des
activités de la gestion du personnel, la notion de ressources a été
introduire pour spécifier la gestion des hommes dans les organisations.
2- Contenu et objectifs de la gestion du personnel
La gestion du personnel assure « l’ensemble des activités
d’acquisition, de développement et de rétention des ressources humaines
visant à fournir aux organisations de travail une main d’œuvre productive,
stable et satisfaite ».
L’acquisition renvoie aux opérations de définition des postes de
travail et des qualifications requises, de recrutement, de sélection et
d’accueil de personnel.
Le développement englobe toutes les activités de formation et
d’évaluation des performances.
La conservation ou le maintien concerne les aspects de gestion
administrative et de suivi des carrières.
Deux principaux objectifs de la gestion du personnel sont visés. Les
objectifs fonctionnels qui visent à attirer des employés qualifiés, à garder
les employés productifs, à accroitre leur motivation et à faire pleine
utilisation de leur compétence. Les objectifs organisationnels visent à
accroitre la productivité du travail, à améliorer la qualité de vie au travail
et à respecter le cadre juridique.
L’activité de fonction ressources humaines se décomposent en cinq
grands domaines :
- L’administration du personnel
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- La gestion de l’information et de la communication
- Les conditions de travail
- Les relations professionnelles
- Le climat social
III- LES PRINCIPALES ACTIVITES DE LA FONCTION
RESSOURCES HUMAINES
1- Le recrutement
Le recrutement peut être défini comme « un ensemble d’actions
utilisées par l’organisation pour attirer les candidats qui possèdent les
compétences et aptitudes correspondant au poste vacant.
Le recrutement répond à un besoin spécifique en personnel, mais
constitue aussi le moyen par lequel l’organisation accroit ses compétences
et s’enrichit de valeurs et d’expériences nouvelles. Ainsi, un processus de
recrutement ne se limite pas aux procédures de sélection. Il implique
plusieurs étapes qui vont de la définition précise du besoin à la
prospection, la communication, la sélection des candidats et finalement à
l’accueil et l’intégration du nouveau salarié dans l’entreprise.
Pour faire face à ses besoins en personnel, deux modes de
recrutement, mode interne et mode externe, peuvent être adoptés par
l’entreprise. Ces deux modes sont complémentaires. Le recrutement
interne représente l’espoir de promotion pour le salarié, le recrutement
externe accroit la compétitivité du personnel et sa créativité en modifiant
la composition des équipes en place.
2- La formation
Les décisions prises par la fonction personnel ont des répercussions
financières, commerciales et techniques conditionnent l’efficacité de
l’entreprise.
93
Une entreprise vaut ce que valent les individus qui la composent. Si
l’entreprise se veut performante, elle doit orienter les hommes dans le
secteur de leurs compétences et doit adapter les capacités de chacun aux
besoins de l’entreprise. Il s’agit d’établir un plan de formation et de
perfectionnement.
La formation peut être de ce fait définie comme l’ensemble des
actions qui débouchent sur un apprentissage. C’est une occasion pour
l’entreprise d’améliorer son efficacité et une occasion pour les salariés
d’améliorer leurs compétences.
La formation a trois finalités : consolider l’existant, accompagner
les changements et préparer l’avenir. Elle permet d’atteindre plusieurs
objectifs en matière de gestion des ressources humaines tels que
l’intégration, la promotion, la prévention, l’acquisition et l’entretien des
compétences et la motivation. Elle se présente souvent comme un
investissement immatériel devenu indispensable à la survie de
l’entreprise.
Elle permet dans un premier temps de pallier les insuffisances de la
culture industrielle et technique des travailleurs.
La formation est imposée par l’évolution sociale et technique dans
laquelle vit l’entreprise. Les transformations technologiques sont telles
que l’individu doit s’adapter en permanence aux changements dans la
pratique de son métier.
Le perfectionnement apparait ainsi comme le seul moyen efficace
permettant à l’individu d’exercer son métier de manière efficiente. La
formation et le perfectionnement contribuent à l’amélioration des
compétences et des connaissances. La formation contribue plutôt à
améliorer l’assimilation des conditions actuelles de l’action exercée, alors
94
que le perfectionnement vise plutôt la préparation à des nouveaux postes
souvent des postes de promotion.
3- La rémunération
La rémunération peut être considérée comme étant « l’ensemble de
ce que reçoit l’employé de la part de l’entreprise en échange de son
travail. Elle se compose d’éléments fixes ou variables, en nature ou en
espèces, de rétribution monétaire, d’avantages sociaux et de commodités
offertes par l’organisation.
Lors de l’établissement du système de rémunération des salariés,
l’entreprise doit respecter les conventions collectives en vigueur et la
réglementation juridique.
Il s’agit de définir :
- Le salaire de base
- Les primes fixes ou variables suivant le rendement
- Les avantages en nature : voitures, logement
- Les avantages sociaux : l’assurance, la couverture maladie,
les allocations familiales, les indemnités de déplacement
- Les modalités d’intéressement : participation des salariés au
capital de l’entreprise.
4- L’évaluation
L’évaluation des ressources humaines consiste à apprécier la
performance passée et présente ainsi que potentielle d’un salarié au regard
de son environnement de travail. L’évaluation du personnel peut être
suivie d’une politique de gestion de carrière et de gestion de la formation.
La gestion de carrière vise à atteindre un équilibre entre les besoins
en personnel, les attentes à l’égard du travail, les potentiels et les
aspirations individuelles des salariés. Elle se caractérise par un plan de
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carrière qui précise et organise les flux de mobilité interne en fonction des
besoins de l’entreprise et des souhaits ainsi que des potentiels des
individus.
La gestion de la formation permet au personnel de s’adapter à
l’environnement et d’accomplir de façon efficace leurs missions actuelles
et futures à travers l’incitation des salariés à améliorer leurs
connaissances, leurs attitudes et leurs capacités à traiter les problèmes.