ch. t1 application du 1er principe de la thermodynamique
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T1–Applicationdu1erprincipeauxsystèmesj-c.Echangesthermiqueslorsd’uneréaction. 1
RPC-LycéeBaimbridge–Octobre2017 A.MOMIN
Ch.T1Applicationdu1erprincipedelathermodynamique
auxsystèmesphysico-chimiques.Echangesthermiqueslorsd’uneréactionchimique
INTRODUCTION
I. MODELISATIONTHERMODYNAMIQUED’UNSYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUE(RAPPELS) I.1. LESYSTEMEETSESTRANSFORMATIONS I.2. DESCRIPTIOND’UNSYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUE I.3. SYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUEENREACTIONCHIMIQUE
II. LEPREMIERPRINCIPEDELATHERMODYNAMIQUE II.1. ENONCE.FONCTIOND’ETATENERGIEINTERNEU(RAPPELS) II.2. EXPRESSIONMATHEMATIQUEDUPREMIERPRINCIPE(RAPPELS- II.3. QUELQUESTRANSFORMATIONSPARTICULIERES.FONCTIOND’ETATENTHALPIEH(RAPPELS) II.4. EFFETTHERMIQUED’UNEREACTIONCHIMIQUE:APPROCHEQUALITATIVE
III. GRANDEURSETGRANDEURSSTANDARDDEREACTION III.1. GRANDEURSMOLAIRESD’UNCORPSPUR III.2. GRANDEURSMOLAIRESPARTIELLES III.3. GRANDEURSETGRANDEURSSTANDARDDEREACTION III.4. VARIATIONDEL’ENTHALPIEDUSYSTEMELORSD’UNEREACTIONCHIMIQUE III.5. ETATSTANDARD.GRANDEURSSTANDARDDEREACTION III.6. EFFETTHERMIQUED’UNEREACTIONCHIMIQUE:CHALEURSDEREACTION
IV. EVALUATIONEXPERIMENTALEDE∆RH° IV.1. TEMPERATUREDEFINREACTIONADIABATIQUEISOBARE IV.2. CALORIMETRIE
V. CALCULDE∆RH°APARTIRDEVALEURSTABULEES V.1. ENTHALPIESTANDARDDEFORMATION.LOIDEHESS V.2. VALEURSTABULEESPOURQUELQUESREACTIONSELEMENTAIRESPARTICULIERES V.3. APPROXIMATIOND’ELLINGHAM
CONCEPTS-CLESSystème physico-chimique, 1er principe de la thermodynamique, état standard, grandeurs de réaction, enthalpiestandardderéaction,enthalpiestandarddeformation,loideHess,bilansthermiques.
CAPACITESEXIGIBLES- T11:Distingueretjustifierlescaractèresintensifouextensifdesvariablesutilisées,savoirpasserdesunesauxautres[I]
- T12:Prévoir le sens et l’amplitude du transfert thermique entre un système en transformation chimique et le milieuextérieuràpartirdedonnéesthermodynamiques [II-III]
- T13:Détermineruneenthalpiestandardderéactionàl’aidededonnéesexpérimentales,parcalorimétrie [IV]
- T14:Évaluer la températureatteinteparunsystèmesièged’une transformationphysico-chimiquesupposée isobareetréaliséedansunréacteuradiabatique [IV]
- T15:Détermineruneenthalpiestandardderéactionàl’aidededonnéesthermodynamiques(grâceàlaloideHess)[V]
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INTRODUCTION
L’étude d’un ensemble macroscopique de molécules est rendue possible par la thermodynamique. En nes’intéressant qu’à des grandeurs macroscopiques des systèmes étudiés, sans se préoccuper de la description desphénomènessedéroulantàl’échellemoléculaire.CettedescriptionaétéabordéeenPhysiquedePCSIdanslecasdesystèmesfermésdecorpspursentransformationphysique,dansdescassimples(gazparfaits,liquidesousolidesincompressibles).
L’objectif des deux premiers chapitres de thermodynamique (T1 et T2) est d’élaborer, à partir desconnaissances acquises en PCSI, les outils nécessaires pour l’application de la thermodynamique à la chimie(systèmes complexes: mélanges de corps purs en réaction chimique). On a donc l’occasion de revoir etapprofondirquelques concepts fondamentaux: variableset fonctionsd’étatusuelles, extensivité/intensivité,premierprincipe (de conservation de l’énergie) et second principe (d’évolution) de la thermodynamique en système fermé,transformationsparticulières...
DanslechapitreT1,onétudieraenparticulierleséchangesd’énergieentreunsystèmephysico-chimiqueenréactionchimique,supposéfermé,etl’extérieur.Cetteétudedonnel’occasiond’introduire:
- desexpressionsdifférentiellesdupremierprincipedelathermodynamique:lesvariablesd’étatd’unsystèmeen réaction chimique ne sont pas toutes constantes lors de la transformation, et ce formalisme estforcémentincontournable;
- l’influence de la réaction chimique sur les fonctions d’état, les transferts thermiques et/ou latempérature: lacompositionqualitativeetquantitativedusystèmeévolue,cequiauneffetconcretsurlesformesd’énergiedusystèmeetseséchangesénergétiquesavecl’extérieur.L’expressiondesprincipesdelathermodynamiquedoitêtreadaptéepourentenircompte.
Quelquesproblématiquesdelaviecouranteenquestions:
- Quellequantitédegazdevilleconsomme-t-onpourfairechaufferl’eaudespâtes?- Vaut-ilmieuxsechaufferaucharbonouaugaz,économiquementparlant?- QuellequantitédesucreenpoudrepermetàunHommedesubveniràsesbesoinsénergétiquesquotidiens?
I. MODELISATIONTHERMODYNAMIQUED’UNSYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUE
I.1.LESYSTEMEETSESTRANSFORMATIONS(RAPPELS)+Systèmeetextérieur:
SystèmeISOLE SystèmeFERME SystèmeOUVERT
Echangepossibledematièreavecl’extérieur Non Non Oui
Echangepossibled’énergieavecl’extérieur Non Oui Oui
+Transformationsetcontraintes:
Transformation… Isochore Isobare Isotherme Monobare Monotherme Adiabatique
Contraintelelongdelatransformation 𝑉 = cte 𝑃 = 𝑃'()
= cte𝑇 = 𝑇'()= cte 𝑃'() = cte 𝑇'() = cte 𝑄 = 0
Système
Extérieur(Pext,&Text)
Volume&VPression&P
Température&T
Travail&reçu&W &>&0
Transfert&thermique&(chaleur)reçue&Q&>&0
Frontière&Σ
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I.2.DESCRIPTIOND’UNSYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUE(RAPPELS)a-VARIABLESD’ETATINTENSIVESETEXTENSIVES
+Unsystèmepeutêtredécrit,àl’échellemacroscopique,parunpetitnombredevariables,appeléesvariablesd’étatdusystème,etquisontaccessibles,parmesuredirecteouindirecte:
-pression𝑷(Pa); -température𝑻(K);-volumetotal𝑽(m1),surfacedelafrontière𝑺(m3); -chargeélectrique𝒒(C),densitédecharger(Cm71);-quantitésdematièretotalesdechacunedesespècesA9:𝒏𝐢(mol)…[importantenchimie]
+Certainesdecesvariablessontdesgrandeursintensives,commelatempératureetlapression.Celasignifiequ’ellesnedépendentpasdel'extensiondusystème,c’est-à-diredelaquantitédematièretotaledusystème.
+D’autres variables sont desgrandeurs extensives: elles sont proportionnelles à la quantité dematière totale dusystème,touteschoseségalesparailleurs.Cesontparexemplelevolume𝑽,lesquantitésdematière𝒏𝐢,lesmasses𝒎𝐢…
On peut effectuer une partition du système en ses n phases constitutives:𝒮 = 𝜑?⋃𝜑3⋃…⋃𝜑B. Pour une grandeurextensiveΨ,onpeutalorsécrire:Ψ 𝒮 = Ψ 𝜑? + Ψ 𝜑3 +. . . +Ψ 𝜑B .
NB:onpeutdériveraisémentunevariableintensiveàpartird’unevariableextensive,enprenantladensitévolumiquedecettevariableparexemple(exemple:massed’unephase⟶massevolumique;masseouquantitédematièred’unsoluté⟶concentrationmassiqueouconcentrationmolaire;etc.…)
b-EQUILIBRETHERMODYNAMIQUELOCALEnthermodynamique,onpeutconsidérerdeuxtypesdesituations:
- état d’équilibre thermodynamique: variables d’état indépendantes du temps (stationnaires),échangesdematièreetd’énergieentresystèmeetextérieurannulés(cequineveutpasdirequelesystèmesoitisolé…), échangesentre lesdifférentespartiesdusystèmeégalementannulés.Lesvariablesd’état sontalorsuniformes(cf.étudedesphénomènesdediffusionenPhysique)1;
- étatshorséquilibre:c’estlaplupartdutempslecas…
Dans ces états hors équilibre, on continuera à définir les variables d’état intensives habituelles, mais seulementlocalement,endéfinissantunvoisinagedetaillemésoscopiqueenéquilibreautourdechaquepoint;cesvariablesd’étatintensives sont des champs G(M,t), et doivent varier suffisamment lentement dans l’espace et le temps. C’estl’hypothèse de l’Equilibre Thermodynamique Local (ETL), fondamentale. En pratique néanmoins, les variablesintensives(T,etsurtoutP…)s’homogénéisentplusoumoinsrapidementdanslesystème.
c-NOTIONDEPHASE.CONSTITUANTPHYSICO-CHIMIQUE-Unephaseestunsous-systèmeoùlesvariablesd’étatintensives(pression,température,massevolumique…)varientcontinument.Cen’estpasexemplepaslecasauniveaud’uneinterfaceliquide/gaz(lamassevolumiquevariebrutalement).
-Phasehomogène:variablesd’étatintensivesuniformes -Phaseunique:systèmemonophasé/plusieursphases:systèmepolyphasé
Entoutegénéralité,enchimie,unsystèmen’aaucuneraisondenecontenirqu’uneseulephaseetqu’uneseuleentitéchimique(cas,rare,ducorpspurmonophasé).
+Constituantphysico-chimique:Espècechimiquedansunétatd’agrégationdonné,appartenantàunephasedonnée.
+Systèmephysico-chimique:Systèmecomposédeconstituantsphysico-chimiques.
Exemples:
1Dumoins, uniformes par parties, en présence de parois internes. Ceci n’est vrai, stricto sensu, qu’en l’absence de champs de force imposés parl’extérieur(cf.sédimentationparexemple:gradientde𝜌dûauchampdepesanteur)…
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d-PARAMETRESINTENSIFSDEDESCRIPTIOND’UNEPHASEOn peut définir la composition d’une phase j en ses différents constituants physico-chimiques A9(j) par desparamètresintensifsdecompositionquiserontsouventutilisésàlaplacedesquantitésdematière,desmassesoudesvolumes.Ceuxlesplusemployéssontindiquésci-dessous:
Grandeurs Symboleusuel Définition Unité
TOUTTYPEDEPHASES
Fractionmolairedansunephase𝜑 𝑥9
K adimensionnel
Fractionmassiquedansunephase𝜑 𝑤9
K 𝑤9K =
𝑚9K
𝑚)N)K adimensionnel
PHASEGAZEUSE
Pressionpartielled’unconstituant 𝑃9 Pa(Nm73)
LoideDalton:
Loidesgazparfaits(mélangeidéaldegazparfaits): et
Densitédelaphase 𝑑 adimensionnel
SOLUTION2Concentrationmolaire
d’unsoluté(oumolarité)
𝑐9Kou A9(φ)
molm71,ouplusclassiquement
molL7?
Concentrationmassiqued’unsoluté 𝑐V9
K 𝑐V9K =
𝑚9K
𝑉K
kgm71,équivalentsàdesgL7?
PHASELIQUIDEOUSOLIDE
Densitédelaphase 𝑑Y3Z
≡ 𝜌/(gmL7?) 𝑑Y3Z =𝜌(20°C)𝜌'_`(4°C)
adimensionnel
I.3.SYSTEMEPHYSICO-CHIMIQUEENREACTIONCHIMIQUE(RAPPELS)+Unetransformationchimiquepeutêtremodéliséemathématiquementparuneéquationderéactionmettantenjeudifférentsconstituantsphysico-chimiquesCidusystème:
0 = 𝜈9C99
où les𝜈9sont lescoefficientsstœchiométriquesalgébriquesde laréaction(𝜈9 > 0pourunproduit,𝜈9 < 0pourunréactant).
+Cetteéquationderéactiontraduitàlafoislaconservationdelamatièreetlaconservationdelacharge. Elleinformeégalementsurl’évolutiondesquantitésdematière𝒏𝐢sousl’effetdelaréactionchimique,carcesévolutionsnesontpasindépendantesentreelles.
2Lesthermodynamiciensutilisentplusvolontierslamolalité𝑏9 = 𝑛9 𝑚gNhi_B),qui,contrairementauxconcentrations,nedépendpasdeTouPviaV.
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Ondéfiniteneffetl’avancementdelaréaction(enmol):
𝝃 =𝒏𝐢 − 𝒏𝐢°
𝝂𝐢
quiestindépendantduconstituant𝑪𝐢entrantenjeudanslaréaction.
Ainsi,pouruneévolutionélémentairedusystèmeferméenréaction,lavariationélémentairedesquantitésdematièreniserauniquementdûàlaréactionchimique:
∀i, 𝑛9 = 𝑛9Z + 𝜈9 · 𝜉 ⟹ ∀𝐢, 𝐝𝒏𝐢 = 𝝂𝐢 · 𝐝𝝃
+Exercice(révisionssurletableaud’avancement):
Onconsidèrelasynthèsedudichloreenphasegazeuse,réactionquantitatived’équation:
4HCl(g)+O2(g)=2Cl2(g)+2H2O(g)
i/Partantd’unmélangeéquimolairede1moldeHCl,O2etCl2,calculerl’avancementfinaldelaréaction.
ii/Mêmequestionsionpartde1moldeHCletde1mold’air(80%dediazote,20%dedioxygène).
VariablesdeGibbs/deDeDönderpourunsystèmefermésièged’uneréactionchimiqueunique:
Onadmettraque ladescriptiond’unsystèmephysico-chimiqueà l’équilibre thermodynamiqueest complète sionsedonne:
-soitlelotdesvariablesdeGibbs: [pconstituants]
-soitlelotdesvariablesdeDeDönder:
[lesquantitésdematièreinitialesétantconnues,elleslesontaussiàtoutinstantssi𝜉estconnuàtoutinstant]
NB1:D’autreschoixdevariablessontpossibles.Parexemple,pourungaz,P,𝑛)N)u = 𝑛9
u,TetVsontreliésparsonéquationd’état,desortequelesvariablesd’état(𝑉,𝑇,{𝑛9
u})peuventtoutaussibienêtrechoisies.Cen’estpasuncasparticulier,carl’équationd’étatn’estpas l’apanagede l’état gazeux!Biend’autres choixdevariables sontpossibles (voir chapitreT2etsuivants),maislesvariablesdeDeDönderserontenpratiqueadaptéesauxbesoinsdeschimistes.
NB2:Pourunsystèmefermésiègedepréactions indépendantesentreelles(ie.aucunen’estunecombinaisonlinéairedesautres),ondéfinitpavancements𝜉?,𝜉3,… , 𝜉v pourchacunedesréactions.LesvariablesdeDeDöndersontalors{𝑇,𝑃,𝜉?,𝜉3,… , 𝜉v},etellespermettentdedécrirelesystèmedefaçonexhaustive.
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II. LEPREMIERPRINCIPEDELATHERMODYNAMIQUE
II.1.ENONCE.FONCTIOND’ETATENERGIEINTERNE𝑼(RAPPELS)
a- HYPOTHESESDETRAVAIL+On suppose que le système 𝒮 étudié possède une énergie cinétique et une énergie potentielle macroscopiquesconstantes(systèmeau«reposmacroscopique»,casleplusclassiqueenchimie):
𝑬𝐜𝐢𝐧 = 𝐜𝐭𝐞 et 𝑬𝐩𝐨𝐭𝐞𝐱𝐭 = 𝐜𝐭𝐞
+Onconsidèrerapar lasuite,sauf indicationcontraire,commetravaildesforcesnonconservatives, leseultravaildesforcesdepression (transformationsthermomécaniques).Onreviendraenparticuliersurcettehypothèse lorsqu’onétudieralestransformationsélectrochimiques(piles,électrolyseurs…),danslechapitre«Redox1».
b- ENONCEDUPREMIERPRINCIPE
Premierprincipedelathermodynamique:-Onpostule,pourtoutsystème𝒮,l’existenced’uneformed’énergiemicroscopique,appeléeénergieinterneetnotée𝑼,fonctionextensivenedépendantquedesvariablesd’étatdusystème:𝑈(𝑃, 𝑇, 𝑛9
K� ),définieàuneconstanteadditiveprès.
-𝑼estconservative:
Lorsd’unetransformationquelconquesubieparunsystèmeferméaureposmacroscopique,𝒮,lavariationdel’énergieinterne𝑼estuniquementdueauxtransfertsentre𝒮etl’extérieur.CettevariationestégaleàlasommedutransfertthermiqueverslesystèmeàtraversSetdutravaildesforcesnonconservativesreçu.Iln’yapasdecréationinterned’énergie.
∆U = W + Q ou dU = dW + dQ
Autrementdit,lorsquelesystèmen’estpasisolé,lestransfertsénergétiquessetraduisentparunevariationdel’énergieinterne. Ces transferts sont de deux types: ceux que l’on peut associer à desmodesmacroscopiques demouvement (travail deforces),etceuxassociésàdesmodesmicroscopiquesetdésordonnésdumouvement(transfertthermique)3.
+Rappelimportant:
Unefonctionextensivedesvariablesd’étatdusystèmeestappeléefonctiond’état.L’énergieinterne𝑼estdoncunefonctiond’état.
La propriété essentielle d’une fonction d’état est quepour toutes les transformations du système ayantmêmesétats initial et final, quel que soit le chemin de la transformation, la fonction d’état subira une variationidentique.Enquelquesorte,c’estunefonctiondesvariablesd’étatausensmathématiqueduterme.
En particulier,onpourra toujours imaginer une transformation réversible du système, hypothétique,permettant de passer de l’état initial à l’état final, sur laquelle les calculs sont plus faciles à effectuer. Cetteremarqueseratrèsutilepourlasuite.+RemarquepourlesETL:Sivousêtesattentifs,danslesétatsoùl’équilibrethermodynamiquen’estplusquelocal(variablesd’étatintensivesdéfinieslocalement,maisplussurtoutlesystème),l’expressiondupremierprincipeci-dessusn’aplusdesens.𝑈estenréalitédéfinieextensivement:
𝑈 = 𝑢 M d𝜏
𝒮
oùu(M,t)estladensitévolumiqued’énergieinterne.Danscecoursdethermodynamique,onneconsidèrerapasdetellescomplications…
3EnPhysiqueStatistique,onassocieauxtransfertsthermiqueslavariationdel’énergieinternedueauchangementdespopulationsdesdifférentsniveauxd’énergiequantiquesdusystème,quicontribuenaturellementàlavariationdel’entropiedusystème(cf.secondprincipe);aucontraire,lestravauxsontresponsablesdelamodificationdel’énergiedecesniveauxquantiques.
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II.2.EXPRESSIONMATHEMATIQUEDUPREMIERPRINCIPE(RAPPELS)
a- TRAVAILDESFORCESDEPRESSION+Transformationélémentaire(démonstrationenPCSI):
Considérantunélémentdesurfacedelafrontière, dΣ ,ilestsoumisàlaforce𝑑𝐹v = −𝑃'()dΣ𝑛'().Pendantlatransformation,cetélémentdefrontièresedéplaceded𝑙. Le travail élémentaire de la force est donc:
𝛿𝑊v = −𝑃'()dΣ𝑛'() · d𝑙 = −𝑃'()dτ oùdtestlevolumebalayépardΣpendantlatransformation.
Enintégrantsurtoutelafrontière:
𝜹𝑾𝐩 = −𝑷𝐞𝐱𝐭𝐝𝑽 [travailélémentairedesforcesdepressionpendantl’expansiondVdusystème]
+Casfréquentdestransformationsmonobares: 𝑊v = −𝑃'()d𝑉 ≝ −𝑃'() d𝑉 ⟹𝑾𝐩 = −𝑷𝐞𝐱𝐭∆𝑽
b- EXPRESSIONSDUPREMIERPRINCIPE
Expressionmathématiquedupremierprincipepourunetransformationthermomécanique:
+Transformationélémentaire:
+Transformationfinie:
Casparticulierd’unetransformationmonobare(𝑃'() = cte):
II.3.QUELQUESTRANSFORMATIONSPARTICULIERES(RAPPELS)
a- SYSTEMEISOLEConservationdel’énergieenl’absencedetransfertsénergétiques: 𝑼 = 𝐜𝐭𝐞
b- TRANSFORMATIONISOCHORE
Pourunetransformationisochore:
c- TRANSFORMATIONISOBARE.FONCTIOND’ETATENTHALPIEHLestransformationsisobaressontplusclassiquesenchimiequelestransformationsisochores.
Fonction d’état enthalpieH: L’enthalpie du système$:𝐻(𝑃, 𝑇, 𝑛9K� ), est définie comme fonction d’état extensive à
partirdel’énergieinterneU:
Pourunetransformationisobare:
dΣ(t)
dΣ(t+dt)dl
volume,élémentaire,dτ
Pext
Pext
PextPext
Pext
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Eneffet:
II.4.EFFETTHERMIQUED’UNEREACTIONCHIMIQUE:APPROCHEQUALITATIVEPrenonsl’exempled’uneréactionchimique,menéedansdesconditionsisobares(parexemplelacombustiondugazd’unecuisinière).Lorsdecetteréaction, lesquantitésdematièredesdifférentsconstituantsphysico-chimiquesvarievial’avancement𝜉.Considéronsdeuxcasextrêmes(lescasintermédiairessonttousenvisageables).
-Cas1:onimposeausystèmedegarderunetempératureconstante
-Cas2:lesystèmeévoluesanstransfertthermiqueavecl’extérieur(transformationadiabatique)
parlerdecapacitéthermiqueàPcte
Leparagraphesuivantseconcentredoncsurlamodélisationdel’effetd’uneréactionsurlavariationdesfonctionsd’étatUetH.
III. GRANDEURSETGRANDEURSSTANDARDDEREACTION
III.1.GRANDEURSMOLAIRESD’UNCORPSPURNB:Parconventiond’écriture,lesgrandeursrelativesàuncorpspursontsignaléespar*.
+Onconsidèreunequantitédematièrend’uncorpspurAdansunephasejdonnée.AchaquegrandeurextensiveX*(volume,masse,énergieinterne,enthalpie…),onassocieunegrandeurmolaire𝑋V∗ .Parextensivité:
𝑋∗ ∝ 𝑛 soit 𝑋∗ 𝑇, 𝑃, 𝑛 = 𝑛×𝑋V∗ 𝑇, 𝑃, 𝑛 :
Parextensivité,lagrandeurmolaireassociéeaucorpspurA(j)estindépendanteden:𝑋V∗ 𝑃, 𝑇
+Exemples: -levolumemolaired’ungazparfaitnedépendpasdesanature.Ilvaut:𝑉V∗ 𝑃, 𝑇 = 𝑅𝑇 𝑃
-levolumemolaired’unsolidedépendpeudeT,maisencoremoinsdeP.Néanmoins,ondoittoujoursprécisercesdeuxvariables(onladonnesouventà1atmet25°C:«conditionsambiantesdetempératureetpression»).
+Exercice d’entrainement: Le volume molaire du plomb solide dans les conditions ambiantes est de 18,3𝑚𝐿𝑚𝑜𝑙7?.Commentercettevaleurenrelationaveccelledesgazparfaits.Ondonne𝑅 = 8,31𝐽𝐾7?𝑚𝑜𝑙7?[𝑉V∗ ≪ 𝑉V
∗,� ≈ 24,4𝐿𝑚𝑜𝑙7?].
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III.2.GRANDEURSMOLAIRESPARTIELLES
a- EXEMPLEDUVOLUMEMOLAIREPARTIEL
+Situation 1: On considère 𝑛 =1000mol d’eau pure à 𝑇? =298K et 𝑃? = 1bar. Son volume est, par extensivité:
𝑉 𝑇?, 𝑃?, 𝑛 = .
Avec 𝑉V∗ 𝑇?, 𝑃? ≈ 1,8×1073Lmol7? on obtient: 𝑉 𝑇?, 𝑃?, 𝑛 ≈18L.
Si 𝑛£ = 1mol d’eau pure est ajoutée au volume précédent, levolume obtenu est 𝑉 𝑇?, 𝑃?, 𝑛 + 𝑛′ = 𝑉V∗ 𝑇?, 𝑃? · (𝑛 + 𝑛′); levolumeadoncvariédelaquantité:∆𝑉 = 𝑉V∗ 𝑇?, 𝑃? · 𝑛′ ≈ 18mL.
+Situation2:Unmélangeestconstituéde𝑛¥)¦§ = 900mold’éthanol+𝑛¥)¦§ = 100mold’eau.Onpourraitpenserquelevolumevariedelamêmequantitéqueprécédemmentlorsqu’onyajoute𝑛£ = 1mold’eaupure…Expérimentalement:
+15mLseulement
+La raison pour laquelle l’accroissement du volume est différent est que le volume occupé par un nombre donné demoléculesd’eau(𝑛′)estdifférentselonqu’ellessontentouréesd’autresmoléculesd’eau(situation1),ou,majoritairement,demoléculesd’éthanol(situation2):lesinteractionsintermoléculairesenjeusontdifférentesdanslesdeuxcas.
Lanotiondevolumemolairen’estplusopérationnelledanslecasd’unmélange.
Le volume occupé par unemole d’eau dans le mélange de composition donnée est appelé volumemolairepartielde l’eaudanscemélange. Levolumemolairepartieldépendde lacompositiondumélangeconstitué, etn’estpaségalauvolumemolairedel’eaupure.
Onnote𝑉V,¨ 𝑇, 𝑃, 𝑛?, 𝑛3, … , 𝑛© levolumepartield’unconstituantC9dansunmélangede𝑛?molduconstituantC?+𝑛3moldeC3+…+𝑛ªmoldeC©.
Levolumemolairepartielcorrespondégalementdutauxd’accroissementduvolumeenfonctiondelaquantitédematièreduconstituant𝐂𝐢,àcompositionfixée.Mathématiquement:
Volumepartield’unconstituantdansunmélange:
LevolumemolairepartielduconstituantC9dansunmélangedecomposition 𝑛?, 𝑛3, … , 𝑛© estladérivéepartielleduvolumeparrapportàlaquantitédematièredeC9:
𝑉V,¨ 𝑇, 𝑃, 𝑛?, 𝑛3, … , 𝑛© =
+Ci-après,onareprésentélevolumemolairepartieldel’eauetdel’éthanolenfonctiondelacompositiond’unmélangeeau-éthanolà298Ketsous1bar.On(re)trouve:
-pour𝑥¥)¦§ = 0(𝑥§¬¦ = 1):𝑉V∗(H3O) ≈ 18,0mLmol7? -pour𝑥¥)¦§ = 1:𝑉V∗(EtOH) ≈ 58,0mLmol7?
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Exercicedecours:Onconsidèreunmélangede800mold’eauetde1200mold’éthanol.
a)Quelle est la variation de volume générée par l’addition de0,100mold’eau?
b)parl’additionde1,30Ld’éthanolpur?
b- GENERALISATION:GRANDEURMOLAIREPARTIELLE
Grandeurmolairepartielle:
+OnconsidèreunmélangedeqconstituantsC±(∈ 1; q ),etunegrandeurextensive𝑋dusystème.Onassocieà𝑿unegrandeurmolairepartiellerelativeauconstituant𝐂𝐢:
Cettegrandeurmolairepartielledépendàlafoisde𝑇,de𝑃,etdelacompositiondusystème.
+Ainsi, l’accroissement de la grandeur𝑋, sous l’effet d’une variation de pression, de température ou des diversesquantitésdematière,est:
Onpeutainsidéfinirlesgrandeursmolairespartiellesde𝑉,𝑈,𝐻,etc.…
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c- EXTENSIVITE:THEOREMED’EULERPournmold’uncorpspursimplemonophasé,l’extensivitéd’unegrandeur𝑋setraduisaitparlarelation:𝑋 = 𝑛 · 𝑋V∗ .Lethéorèmed’Eulergénéralisecetterelationpourlesmélanges:
Théorèmed’Euler:propriétéd’extensivitéenmélange
ATetPfixées,pourtoutegrandeurextensive𝑋dusystèmedecomposition 𝑛?, 𝑛3, … , 𝑛© enlesconstituantsC?,…,C©:
Ladémonstration,totalementhorsprogramme,estrepousséeenannexe.
+Exemple:Onpeut appliquer cette relationà l’enthalpiedu système.Onobtient, pourunmélangede𝑛?mold’eaud’eauetde𝑛3 = 𝑛 − 𝑛?d’éthanol:
d- MELANGESIDEAUXConsidéronsunmélangededeuxconstituantsA? etA3d’unemêmephase.Auniveaumicroscopique,A? està la foisentouréd’autresespècesA?,commedansuncorpspur,maisaussid’espècesA3.Deuxtypesd’interactionimpliquentdoncA?,etellesontunenatureetuneintensitéaprioridifférenteentreelles:
La déviation entre les grandeurs molaires 𝑋V?∗ de A? (cas du corps pur) et les grandeurs molaires partiellescorrespondantes𝑋V?danslecasd’unmélangeapouroriginecettevariationdanslesinteractionsintermoléculaires,enparticulier.
Nouspouvonstrèsbienimaginer,cependant,uncasoùlesinteractionssontquasimentcomparableset,àlalimite,toutàfaitéquivalentes,auquelcaslesgrandeursmolairespartiellesseconfondraientaveclesgrandeursmolairesdescorpspurs (influence de la fraction molaire des autres constituants du mélange annulée). Ces mélanges sont qualifiésd’«idéaux»:
Mélangesidéaux:
Lesmélanges idéauxsontdesmélangesoùlesdifférentsconstituantsdelaphaseontdesstructureschimiquesproches,cequiimpliquequelesinteractionsC9/C9etC9/C±(𝑖 ≠ 𝑗)sontcomparablesennatureetenintensité.
Onadmetalorsque:𝑯𝐦,𝐢 𝑻, 𝑷, 𝒏𝐢 = 𝑯𝐦,𝐢∗ 𝑻, 𝑷 ⟹ 𝐻id
𝜑 (𝑇, 𝑃, 𝑛i ) = 𝑛i · 𝐻m,i∗
i∈φ
Exemples:benzène/méthylbenzène(toluène);propan-1-ol/propan-2-ol;dioxygène/diazote;or/argent…
NB:Lessolutionsnepeuventenaucuncasêtrequalifiéesdemélangesidéaux.Eneffet,lesmoléculesdesolutésontprincipalemententourés de molécules de solvant, de sorte que les interactions intermoléculaires qu’elles subissent sont principalement desinteractions soluté/solvant. Les grandeursmolairespartielles des solutés sont donc, sauf cas très particulier, très différentesdesgrandeursmolairesdusolutépur…
Munisdecesoutils,nouspouvonsdésormaistenterd’exprimerlavariationdelagrandeurextensive𝑋lorsd’unetransformationphysico-chimique.
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III.3.GRANDEURSDEREACTION
a- DEFINITIONOn raisonne sur une transformation élémentaire, affectant les variables d’état T, P et {ni} dont dépend la grandeurextensiveXrelativeausystème$(enthalpie,énergieinterne,volume…).L’expressionobtenuepourraêtreintégréesil’onconsidèreunetransformationfinie.Ons’intéresseraparticulièrementàl’enthalpieH.
+Exprimonsladifférentielledelagrandeurextensive𝑋(𝑇, 𝑃, 𝑛9 )dusystèmeenréactiondanslesvariablesdeGibbs.Onsaitque:
d𝑋 𝑇, 𝑃, 𝑛?, … , 𝑛© =𝜕𝑋𝜕𝑇 Á,Â�
d𝑇 +𝜕𝑋𝜕𝑃 Ã,Â�
d𝑃 +𝜕𝑋𝜕𝑛9 Ã,Á,Â�ÄÅ
d𝑛99
=𝜕𝑋𝜕𝑇 Á,Â�
d𝑇 +𝜕𝑋𝜕𝑃 Ã,Â�
d𝑃 +
Lesgrandeursmolairespartiellesapparaissentnaturellementdanscetteexpression.
+Or,les𝐝𝒏𝐢sontreliésentreeuxcarilstrouventleuroriginedanslaréactionchimique:
EnvariablesdeDeDönder:
Grandeurderéaction:Lagrandeurderéaction∆rXd’unsystèmeenréactionchimique
0=sommedesnuiCi(réactionr)àlatempT,pression
P et avancement x, est définie comme la dérivée partielle de la grandeur extensive X du système par rapport àl’avancementdelaréactionx,envariablesdeDeDönder:
DépenddeP,Tetx.
+Exemples: -enthalpiederéaction: (unité: ) -énergieinternederéaction: ∆Æ𝑈 = ÇÈ
ÇÉ Á,Ã= 𝜈9𝑈V,¨9 (unité:Jmol7?)
-volumederéaction: ∆Æ𝑉 =ÇËÇÉ Á,Ã
= 𝜈9𝑉V,¨9 (unité:m1mol7?)
ªPourunetransformationchimiquedonnée,onpeutécrireuneinfinitéd’équationsderéaction.Parexemple,pourlasynthèsedel’eau: 2"H2" + " O2" = " 2"H2O""(r1) etH2# + # 1 2# O2# = # H2O##(r2) .
Lavaleurdelagrandeurderéactiondépenddel’écrituredel’équationderéaction!c
Iciparexemple:∆Æ?𝑋 =
ªPointnotation:∆r≠∆
- ∆𝑋 = 𝑋 𝑇3, 𝑃3, 𝜉3 − 𝑋 𝑇?, 𝑃?, 𝜉? représentelavariationdelagrandeurXentredeuxétats1et2dusystème.- ∆restl’opérateur«dérivéepartielleparrapportàl’avancementxdelaréaction»(opérateurdeLEWIS),et
∆Æ𝑋estdéfinidanschaqueétatdusystème 𝑇, 𝑃, 𝜉 .∆Æ𝑋,grandeurmolaire,n’apasnonpluslamêmeunitéqueX!
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Graphiquement,sionconsidèreuneréactionisothermeetisobare:
b- CASDESCORPSPURSETDESMELANGESIDEAUX
Pour les réactions chimiques mettant en jeu des corps purs dans leur phase, ou des constituants j-c enmélangesidéauxenphasesolide,liquideougazeuse(casdesGP): 𝑋¨,V = 𝑋V∗ (i)(𝑃, 𝑇)
∆rH (T ,P ,ξ)≈ ν i &Hm ,i* (P ,T )
i∑ ∆rU (T ,P ,ξ)≈ ν i &Um ,i
* (P ,T )i∑
Eneffet,onavuquelesgrandeursmolairespartielless’égalisentaveclesgrandeursmolairesdanscescasprécis.
III.4.VARIATIONDEL’ENTHALPIEDUSYSTEMELORSD’UNEREACTIONCHIMIQUEOnsouhaiteraitexprimer,àl’aidedelagrandeurderéaction∆Æ𝐻(𝑇, 𝑃, 𝜉),lavariationdel’enthalpiequandonpassede𝝃 = 𝝃𝟎à𝝃 = 𝝃𝐟(étatsinitialetfinald’équilibrethermomécanique):(∆𝐻)Z→Ïdanslecasd’uneréactionmonobare(pressionP1)etmonotherme(températureT1).
Pour cela, comme l’enthalpie est une fonction d’état, on choisit la réaction isotherme et isobare associée: on peutcalculer(∆𝐻)Z→ÏàP1etT1constants,auquelcas:
Ceraisonnements’étendàtoutegrandeurextensivedusystème(commel’énergieinterne).
Variationd’unegrandeurextensiveXlorsd’uneréactionmonobareetmonotherme:
III.5.ETATSTANDARD.GRANDEURSSTANDARDDEREACTION
Avant d’aller plus loin, soulevons un problème essentiel: il est difficile d’évaluer ∆rH directement, car il seraitnécessaired’avoiraccèsauxenthalpiesmolairespartiellesdesdifférentsconstituantsdansunemultitudesdeconditions(T,P,{ni}).Ilseratoujoursutiledeserameneràunsystèmefictifoùlesconstituantsphysico-chimiquessetrouventdansunétatappeléétatstandard,pourlequellesvaleursdesgrandeursmolairesessentiellessonttabulées.
a- ETATSTANDARD(°)
+Pressionstandard:quelquesoitl’étatphysiqueduconstituantj-c,l’étatstandardcorrespondàlapressionstandardP°=1bar
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+Température:
+Etatphysiquestandard:ildépenddel’étatphysiqueduconstituantj-cconsidéré,maisaussidurôlequ’iljouedanssaphase,danslecasdessolutionsoùunconstituanttrèsmajoritairejouelerôledesolvantdesautresconstituants,quisontalorsdessolutésd’unesolution(liquideousolide).
Etatphysique Natureduconstituantj-c Etatstandardassocié
Phasegazeuse Gaz gazparfaitpursouslapressionP°=1baretlatempératureT
Phaseliquideousolide(phasecondensée)
Liquide/solideenmélangecorpspurenphaseliquide/solide
souslapressionP°=1baretlatempératureTSolvantd’unesolution
Solutéd’unesolution
solutéàlaconcentrationstandard𝑐° = 1milL7?secomportantcommeinfinimentdilué,
souslapressionP°=1baretlatempératureT
+L’étatstandardest-iltoujoursunétatréalisable?
Touslesétatsstandardmentionnéssontpotentiellementfictifs,desortequelesgrandeursmolairesstandardassociéesnepeuventpasêtremesuréesexpérimentalement,etdoiventêtreextrapolées,pourêtretabulées(HP).
-L’étatstandardd’ungazestfictif:
-L’étatstandardd’unliquideousolideenmélangepeutêtrefictif:
-L’étatstandardd’unsolutéensolutionestclairementfictif!
b- GRANDEURSTANDARDDEREACTION
Grandeurstandardderéaction:
+Onappellegrandeurstandarddelaréaction0 = 𝜈9C99 ,etonnote∆Æ𝑋°lavaleurdelagrandeurderéaction∆Æ𝑋enprenanttouslesconstituantsdansleurétatstandardàlatempératureT:
Touteslesgrandeursmolairesstandardsontprisessurl’étatstandarddesconstituantsCi.
+Unegrandeurstandardderéactionnedépendnide𝑷,nide𝜉:∆𝐫𝑿° = ∆𝐫𝑿° 𝑻 .
Eneffet,l’étatstandardd’unconstituantnedépendnide𝑃,nide𝜉!C’estlàtoutl’intérêtdesgrandeursstandardderéaction…
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III.6.EFFETTHERMIQUED’UNEREACTIONCHIMIQUE:CHALEURDEREACTIONDans ce paragraphe, on montre comment les effets thermiques d’une réaction peuvent être estimés à partir desgrandeursstandardderéaction,etnotammentàpartirdel’enthalpiestandardderéaction∆Æ𝐻°.
a- CHALEURDEREACTIONOnappellechaleurderéactionletransfertthermique𝑸échangéparunsystèmelorsd’uneréactionchimique.
Onrappellequ’untransfertthermique𝑄reçuparlesystèmeàpartirdel’extérieurestpositif.
Onpeutévaluercettechaleurderéactiondanslecasd’uneréactionisothermeetisobare.
Alors:
Exercicesd’entraînement(maison):
a/Montrer que ce résultat est conservé si on considère simplement des réactions monothermes etmonobares où l’état initial et l’état final sont des états d’équilibre thermomécanique (cas souvent plusprochedelaréalitépourlesréactionsunpeu«violentes»). [utiliserlespropriétésd’unefonctiond’état]
b/De lamêmemanière,pouruneréactionmonothermeet isochore lachaleurderéactionàvolumeconstantest𝑄Ë = ∆𝑈.Pourquelleraisonn’est-ellepasexactementégaleà ∆Æ𝑈d𝜉
ÉÒÉÅ
,bienqu’ellepuisseêtreapproximéparceterme?
b- APPROXIMATIONDEL’ETATSTANDARD+Onpeutnéanmoinstoujourssimplifierlecalculdeschaleursderéactionàpressionconstante.Onadmetque:
Evaluationd’unechaleurderéaction:
DansTOUSLESCAS,soitdefaçonexacte,soitdefaçonapprochée,onconfondral’enthalpiederéaction(grandeurquidépendde𝑇, 𝑃etdel’avancementencoursderéaction)etl’enthalpiestandardderéaction(grandeurquinedépendquede𝑇):
desorteque:
pouruneréactionmonobareetmonothermeentredeuxétatsd’équilibrethermomécanique.
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L’égalité est strictedans le casoù l’on considèreuniquementdes réactionsmettant en jeudes corpspursdans leurphaseoudesmélangesidéaux,enphaseliquideousolide,silapressionn’esttropéloignéedeP°=1bar.Elleestseulementapprochéedanslecasoùlaréactionmetenjeudesmélangesidéaux,oudesmélangesetdesgazàhauteoubassepression(grandeinfluencedelapressiondanscetétat),oudessolutions(lesgrandeursmolairespartiellesdessolutésn’ontalorsaucunerelationdirecteaveclesgrandeursmolairesstandardducorpspur).
+Onrappelle: -qu’uneréactionpourlaquelle∆r𝐻° > 0(𝑄Á > 0:transfertthermiquereçu)est ;
-qu’uneréactionpourlaquelle∆r𝐻° < 0(𝑄Á < 0:transfertthermiquecédé)est ;
-qu’uneréactionpourlaquelle∆r𝐻° = 0(𝑄Á = 0:pasdetransfertthermique)est .
Exercice de cours: Calculer l’enthalpie standardde la réactionde combustion quantitative de 1,0g graphite, pourlaquelle la chaleur libérée à pression et température ambiantes est de 7,8kcal (1 cal=4,18J). On donne:M(C)=12,0gmol–1.
Onretiendraqu’uneenthalpiestandardderéactionapourordredegrandeur102kJmol–1.
IV. EVALUATIONEXPERIMENTALEDE∆RH°
IV.1.TEMPERATUREDEFINDEREACTIONADIABATIQUEISOBARE+Lestransfertsthermiquessontgénéralementlents,etiln’estpasrarederencontrerdesréactionschimiquesquisedéroulentbienplusrapidementquelestransfertsthermiques.
Approximationadiabatique:
Dans de telles situations, l’«énergie» libérée par une réaction exothermique sert à réchauffer les composésprésents dans le réacteur (inversement pour les réactions endothermiques). On peut alors calculer la températureatteinteparlesystèmeenfinderéaction,connaissantlavariationd’avancement(«températuredeflamme»).
Hypothèse:Onseplacedanslecadrederéactions
+Exempledecours:Réactiondecombustiondel’acétylèneàpressionambiante
Onconsidèrelaréaction: C2H2(g)+5/2O2(g)=2CO2(g)+H2O(g) [∆Æ𝐻° = −1300kJmol7?à298K]
Lesréactantsontétéintroduits,à𝑇Z = 298K,danslesproportionsstœchiométriques(1mold’acétylène).Ledioxygèneestamenépardel’aircomposéà80%deN2et20%deO2.Laréactionestsupposéequantitativeettrèsrapide.
Onchercheàcalculerlatempératurefinaledusystème,𝑇Ï:laréactionn’estpasisothermemaissupposéeadiabatique.
Données:Lescapacitésthermiquesstandardsontsupposéesconstantessurledomainedetempératuresexploré.
Constituant CO2(g) H2O(l) H2O(g) N2(g)
𝐶Á,V° /JK–1mol–1 37,1 75,5 33,6 30,0
T12
T14
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*Ladifférentiellede𝐻à𝑃constantes’écrit:
∆𝐻 = d𝐻(𝑇, 𝜉)ÃÔÃÒ,ÉÔÉÕ
ÃÔÃÖ,ÉÔÉÖ
Cette expression est difficile à intégrer sur lechemin réel! Heureusement, H étant unefonction d‘état, on peut calculer ∆H sur uncheminfictifentrelesétatsinitialetfinal:
Phase1: Déroulement de la réaction à𝑇 = 𝑇Z = cte; on obtient un étatintermédiaire fictif où l’avancement estl’avancementfinaldelaréaction,aveclesconstituantsàlatempérature𝑇Z.
Phase2: Réchauffement du systèmejusqu’àsatempératurefinale𝑇Ï.
*Schématiquement:
IV.2.CALORIMETRIE
+L’enthalpie standard d’une réaction peut être déterminée parcalorimétrie,dansunréacteurauxparoiscalorifugées,permettantuneévolutionadiabatiqueetisobare.
+Ledispositifexpérimentalestschématiséci-contre.
+L’expériencesedérouleendeuxétapes:
Phase1:Ondéterminelacapacitéthermique𝐶×_hducalorimètre(voircoursdephysiquedePCSIetTPdecalorimétrie);
Phase 2: A 𝑡 = 0, les réactifs sont introduits dans le calorimètre, en équilibre à 𝑇 = 𝑇Z. On suitl’évolutiondelatempératurejusqu’àl’établissementdel’équilibrethermiquefinalà𝑇 = 𝑇Ï.
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Connaissant𝑇Ï,𝑇Z,𝐶×_het lacapacitéthermiquedesdifférentsproduitsdelaréaction,onpeutalorsaccéder,par lemême typede calcul quepour la températurede finde réaction,à l’enthalpie standardde la réaction, supposéeuniqueettotale.
+Exempledecours:Hydrogénationdelapropanone
L’hydrogénationindustrielledelapropanoneenl’alcoolsecondaireesteffectuéesurcatalyseuràbasedenickel,dansdesréacteursàpressionconstante.Onsouhaitedéterminersonenthalpiestandardderéactionparcalorimétrie.
Pourcela,onintroduitdansunréacteur,sousunepressiontotalede50baretà298K,500mg(8,52mmol)denickelspongieux,puisde lapropanone (liquide)etdudihydrogène (gaz)enquantités identiques (40,0mol).Après réaction, la température sestabiliseà428K,avantderediminuerlentement.Lepropan-2-oletlapropanonerestentliquidessouscespressions.
Une étude parallèle a montré que la réaction n’était pas quantitative à cette température: son taux d’avancement àl’équilibreestde𝜏 = 30,2%.
Uneautreétudepréalableapermisdedéterminerlacapacitéthermiqueducalorimètre:𝐶×_h = 235JK7?.
OndonneunextraitduHandbook(onsupposequelescapacitésthermiques,icidonnéesà298K,nevarientpastropavecT):
T13
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V. CALCULDE∆RH°APARTIRDEVALEURSTABULEESV.1.ENTHALPIESTANDARDDEFORMATION.LOIDEHESS
En explorant la section thermochimie du Handbook® de Chimie, on peut trouver diverses enthalpies standard deréaction tabulées, toutes à 25°C (298,15K): des enthalpies standard de réactions de combustion (obtenues parcalorimétrie), et diverses autres dont de «mystérieux»∆Ï𝐻°, relatives non à des réactions,mais à des constituantsphysico-chimiques,commelemontrel’extraitsuivant:
On introduit ici lanotiond’enthalpiestandardde formationdesconstituantsphysico-chimiques,∆𝐟𝑯°,dont ladonnée est suffisante pour accéder à toutes les enthalpies standard de réaction à 25°C mettant en jeu cesconstituants,grâceàl’exploitationde«cyclesthermodynamiques».
a- ETATSTANDARDDEREFERENCE
©Etatstandardderéférence(ESR)d’unélémentchimiqueàlatempératureT©L’état standardderéférence (ESR)d’unélément chimiqueàune températureT est le corpspur simple (corpsformé de ce seul élément) dans son état d’agrégation le plus stable à la température T, pris dans son étatstandard.
Exceptions(raisonshistoriquesoupratiques):
-Atoutetempérature, l’ESRdesélémentsH,N,O,FetClsont lesgazparfaitsdiatomiquesH3(g),N3(g),O3(g),F3(g) etCl3(g),même s’ils dérogent à la règle précédente (ce qui est le cas à basse température par exemple, où cesmoléculessontstablesàl’étatcondensé).
-Atoutetempérature,l’ESRdel’élémentCestlecarbonegraphite,C(gr)(etnonlediamant).
Exemples:Ona indiquéci-dessouslesétatsthermodynamiquement lesplusstablesduferselonlatempératureT. Ilsreprésentent (sous pression standard) les ESR du fer Fe à ces différentes températures (a, g et d représententdifférentesformessolidescristallinesdufer):
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b- ENTHALPIESTANDARDDEFORMATION
©Réactionstandarddeformationd’unconstituantphysico-chimiqueàlatempératureT©
Laréactiondeformationduconstituantphysico-chimiqueAi(j)estlaréactiond’équation:
[ElémentsprisdansleurESRàlatempératureT]=1Ai(j)
Autrementdit,ils’agitdelaréactiondesynthèsedeAi(j)àpartirdesesélémentsconstitutifsdansleurESR,avecν(Ai(ϕ))= +1
Remarque:Biennoterquelaréactionestécritepourlaformationd’UNEMOLEdeconstituantphysico-chimique…
Exemples: -réactiondeformationdeFeO(s)à300K: -réactiondeformationdeFeO(s)à1700K: -réactiondeformationdeFeCl3(g)à4000K: -réactiondeformationdeCO(l)[instable]à298K: -réactiondeformationdeN2(l)[instable]à273K: -réactiondeformationdeCaCO3(s)à298K: Enparticulier,rienn’empêched’envisagerdesréactionstotalementfictives!
Enthalpiestandarddeformationd’unconstituantphysico-chimiqueàlatempératureT:
-Onnote∆𝐟𝑯°(𝐀𝐢 𝛗 , 𝑻)l’enthalpiedelaréactiondeformationduconstituantphysico-chimiqueAi(j)àlatempératureT.
-Parpropriété:(ESR)
Exemples: -∆Ï𝐻°(Fe(a)(s),300K)= -∆Ï𝐻°(Fe(a)(s),1300K)
c- LOIDEHESSLes∆Ï𝐻° de très nombreux composés sont tabulées à T1=298K. Comment en déduire des enthalpies standard deréactionsàlamêmetempérature(puis,àpartirdelaloideKirchoff,des∆Æ𝐻°àdifférentestempératures)?
Pourcela,onpeutétablirlethéorèmesuivant:
LoideHess:
Siuneéquationderéaction(r)peutêtreécritecommeunecombinaisonlinéairedeplusieurséquationsderéaction(rj):
(r)= aj &·&(rj)j∑
alorsl’enthalpiestandardderéaction∆rH°(T)de(r)peuts’écrire:
Ladémonstrations’appuiesurl’utilisationd’uncyclethermodynamique.UnexempleseratraitéauV.2/.
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Corollaire: La réaction (r): 0 = 𝜈9A9(φ)9 est la combinaison linéaire des réactions de formation des A9(φ). Ainsi:
CorollairedelaloideHess(ou«loideHess»):
Si(r): 0 = 𝜈9A9(φ)9alors:
ΔrH°(T )= ν i ⋅Δ fH
°(Ai(ϕ),T )i∑
+Exemple:Al’aidedesdonnéesci-dessous,calculerl’enthalpiestandarddelaréactionsuivanteà298K.
H2O(g)+C(gr)=CO(g)+H2(g) [formationdu«gazàl’eau»]
Composé H2O(g) C(gr) CO(g) H2(g)
∆𝐟𝑯°(298K)(kJmol–1) –241,8 –110,5
NB:Evidemment,expérimentalement,onmesuretrèsrarementdesenthalpiesstandarddeformation.LaloideHesspermet en revanche, de proche en proche, de les déterminer à l’aide d’enthalpies standard d’autres réactions bienréellescettefois-ci(travailinverseàceluieffectuéprécédemment):cf.TP.
V.2.VALEURSTABULEESPOURQUELQUESREACTIONSELEMENTAIRESPARTICULIERES- réactionsdechangementd’état(exigible):
- réactionsd’ionisation:
PourunatomeouunionE,laréactiond’ionisations’écrit: E g → EÞ g + e–(g,∞) [ ]
- réactionsd’attachementélectronique:
Ils’agitdelaréactioninverse: E g + e–(g,∞) → E– g [∆_))𝐻°]
- réactiondedissociationdeliaison(exigible):
SOLIDE
GAZLIQUIDE
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ªAttention,lesvaleurstabuléessontdesmoyennesd’enthalpiesdedissociationdeliaisonsdansdifférentesmolécules,d’oùdesdéviationsquipeuventêtreimportantes,notammentdanslecasdemoléculesconjuguées(mésomérie).Ellesnepeuvent être employées que pour trouver des ordres de grandeur d’enthalpies de réaction (voir exemple ci-dessous).
- réactiondecombustiondeX(j):
X(j)+nO2(g)→pCO2(g)+qH2O(l) [∆×NVá𝐻°]
+Exempled’utilisationdelaloideHess:
Onconsidèrelaréactiondecombustiondupropène,gazeuxà298K:∆×NVá𝐻° = −2,0580×101kJmol–1(valeurtabulée)
a/Ecrirel’équationdecetteréaction.
b/Calculerl’enthalpiestandarddedissociationdelaliaisondoubleC=C(valeurtabulée:620kJmol–1)
Ondonne:
- enthalpiesstandarddedissociationenkJmol–1(298K):346(C—C),411(C—H),494(O=O),459(O—H),799(C=O)- pourl’eau:∆i_v𝐻° = 44,0kJmol-1à298K
T13
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V.3.APPROXIMATIOND’ELLINGHAM+Lesvaleursde∆𝐫𝑯°sontgénéralementtabuléespourunetempératurede298K(25°C).Lorsqu’onétudiedesréactions à des températures plus élevées ou plus faibles, on s’attend à ce que la valeur de l’enthalpie standard deréactionvarie.
LoideKirchoffpourl’enthalpiestandardderéaction(notionshorsprogramme):
Endehorsdetoutchangementd’état:
𝑑 ∆Æ𝐻°
d𝑇= ∆Æ𝐶Á° (𝑇) ≈ 𝜈9 · 𝐶Á,V° (i)
â
où 𝐶Á,V° (i) est la capacité thermique molaire isobare du constituant Ci, souvent prise constante sur l’intervalle detempératureexploré.Ainsi:
∆Æ𝐻° 𝑇 = ∆Æ𝐻° 𝑇Z + ∆Æ𝐶Á° 𝑇£ d𝑇′Ã
ÃÖ
Exemple:Onconsidèrelaréactiondecombustionduméthaneà500K:
CHY g + 2O3 g = CO3 g + 2H3O(g) ∆Æ𝐻° 298K = −758,2kJmol7?
EnJK-1mol-1: 𝐶 ,V° CHY g = 35,7 𝐶 ,V° O3 g = 29,3 𝐶 ,V° H3O g = 33,6 𝐶 ,V° CO3 g = 37,1
Ainsi: ∆Æ𝐶 ° = 2𝐶 ,V° H3O g + 𝐶 ,V° CO3 g − 2𝐶 ,V° O3 g − 𝐶 ,V° CHY g ≈ 10JK7?mol7?
Approximationd’Ellingham(auprogramme!):
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L’ESSENTIELENTREIZEQUESTIONS…
1. Quelleestlacaractéristiqued’unetransformation:isotherme?monobare?isochore?
2. Dansunsystèmesièged’uneuniqueréactionchimique 0= ν i"C ii∑ ,commentdéfinit-onl’avancementxdecette
réaction?Pourunavancementélémentairedx,quelleestlavariationdesquantitésdematièresnidesdiversconstituantsphysico-chimiquesCi?
3. Pour une transformation finie, comment s’exprime, concernant la variation des fonctions d’état U et H, lepremier principe: pour une transformation isochore? pour une transformation isobare? Savez-vousdémontrercesexpressions?
4. Quelssontlesétatsstandardd’ungaz,d’unliquideetd’unsolide,pursouenmélangedansleursphases?d’unsolutéetdusolvantd’unesolution?
5. Commentpeut-ondéfinirl’enthalpiederéactiond’unsystèmesièged’uneréactionchimique?Commentpeut-onexprimerladifférentielledel’enthalpie𝐻(𝑇, 𝑃, x)d’untelsystème,enévolutionmonothermeetmonobare,entredeuxétatsd’équilibrethermomécanique(équilibrethermomécanique:𝑃 = 𝑃'()et𝑇 = 𝑇'())?
6. Commentdéfinit-onlachaleurderéaction?Commentpeut-onl’évaluerapproximativemententrel’étatinitialetl’étatfinald’uneréactionmonothermeetmonobare,dontonconnaitl’enthalpiestandardderéaction?
7. Commentpeut-on évaluer la températurede finde réactiond’une réaction isobare en réacteur adiabatique,dontonconnaitl’enthalpiestandardderéaction(uncyclethermodynamiqueestattendu)?
8. Commentpeut-onévaluerl’enthalpiestandardd’uneréactionparcalorimétrie(uncyclethermodynamiqueestattendu)?
9. Quelleestladifférenceentreétatstandardetétatstandardderéférenced’unélémentchimique,àTdonnée?
10. Qu’est-ce que l’enthalpie standard de formation d’un constituant physico-chimique à une températuredonnée?
11. Commentpeut-onévaluerl’enthalpiestandardd’uneréactionàpartird’enthalpiesstandarddeformation,àTdonnée?
12. Qu’est-cequ’uneenthalpiestandarddedissociationdeliaison?Commentpeut-onévaluerl’enthalpiestandardd’uneréactionàpartird’enthalpiesstandarddedissociationdeliaisons,à298K?
13. Concernantl’enthalpiestandardderéaction,qu’appelle-t-onapproximationd’Ellingham?
ANNEXE1:démonstrationduthéorèmed’Euler
Considérons un mélange de q constituants physico-chimiques C9, de quantités de matière respectives 𝑛9. Les fractions molairescorrespondantes sont les𝑥9 = 𝑛9/𝑛)N).Onseplaceà𝑃 et𝑇 fixées, etonsouhaitecalculer lavaleurde lagrandeurextensive𝑿decemélange,enfonctiondesgrandeurspartielles𝑿𝐦,åetdesquantitésdematière𝒏𝐢.
Pourcela,onconsidèrequel’onconstruitlemélangeparadditionssuccessivesdequantitésélémentairesd𝑛decemélange.Chaqueadditionélémentaireapporte,parextensivitéde𝑋,unecontributiond𝑋à lavaleurfinaledecettegrandeur.Lorsdelaconstructiondumélange, lacompositiondesmélangesintermédiairesestconstanteetégaleàcelledumélangefinal.Onpeutdoncécrire:
d𝑋Ã,Á =𝜕𝑋𝜕𝑛9 Ã,Á,Â�ÄÅ
d𝑛99
= 𝑿𝐦,å(𝑇, 𝑃) · d𝑛99
avec𝑑𝑛9 = 𝑥9 · d𝑛soitd𝑋Ã,Á = 𝑥9 · 𝑿𝐦,å(𝑇, 𝑃)9
· d𝑛
Donc: 𝑋 𝑇, 𝑃, 𝑛9 = d𝑋Ã,ÁÂçèçZ = 𝑥9 · 𝑿𝐦,å(𝑇, 𝑃)9 · d𝑛Âçèç
Z 𝑠𝑜𝑖𝑡:𝑋 𝑇, 𝑃, 𝑛9 = 𝑛)N) · 𝑥9 · 𝑿𝐦,å(𝑇, 𝑃)9 = 𝑛9 · 𝑿𝐦,å(𝑇, 𝑃)9
ANNEXE2:Elémentsdecalculdifférentielàl’attentiondephysiciens
Onconsidèreunefonctionfdépendantdenvariables(𝑥?,𝑥3,…,𝑥B).L’énergieinterned’uncorpspurenestunexempleconcret:𝑈(𝑃, 𝑇, 𝑛).
T1–Applicationdu1erprincipedelathermoauxsystèmes j-c.Echangesthermiqueslorsd’uneréactionchimique 25
RPC-LycéeBaimbridge–Octobre2017 A.MOMIN
Dequellequantitédfvarief,sixivaried’unepetitequantitédxi:notiondedifférentielle
o Pourunefonctiond’uneseulevariable: d𝑓 = 𝑓 𝑥 + 𝑑𝑥 − 𝑓 𝑥 = 𝑓£ 𝑥 d𝑥
o Pourunefonctiondenvariables:
𝑓 𝑥?, … , 𝑥â + d𝑥â, … , 𝑥Â − 𝑓 𝑥?, … , 𝑥â, … , 𝑥Â =𝜕𝑓𝜕𝑥â
d𝑥â
Expressiongénéraledeladifférentielled’unefonctiondenvariables:
𝐝𝒇 = 𝒇 𝒙𝟏 + 𝐝𝒙𝟏, … , 𝒙𝒊 + 𝐝𝒙𝒊, … , 𝒙𝒏 + 𝐝𝒙𝒏 − 𝒇 𝒙𝟏, … , 𝒙𝒊, … , 𝒙𝒏 =𝝏𝒇𝝏𝒙𝒋
𝐝𝒙𝒋
𝒏
𝒋Ô𝟏
Opérationssurlesdifférentielles
o d 𝑓 + 𝑔 = d𝑓 + d𝑔
o d 𝑓×𝑔 = 𝑓d𝑔 + 𝑔d𝑓
ThéorèmedeSchwarz
Pourunefonctionfdenvariablesdeclasse𝒞3,lapropriétésuivanteestvérifiée:
𝜕𝜕𝑥â
𝜕𝑓𝜕𝑥ó
=𝜕𝜕𝑥ó
𝜕𝑓𝜕𝑥â
=𝜕3𝑓
𝜕𝑥â𝜕𝑥ó
ConséquenceduthéorèmedeSchwarz(exempled’unefonctiondedeuxvariables):
Sidf=Adx+Bdy ,ona: A = ÇôÇõ ö
et B = ÇôÇö õ
Alors: 𝝏𝐀𝝏𝒚= 𝝏𝐁
𝝏𝒙
Preuve: ÇúÇö= Ç
ÇöÇôÇõ
= ÇÇõ
ÇôÇö
= ÇûÇõ
ANNEXE3:Notationsdifférentielles,unnœudinextricable?
-La différentielle d’une fonctionmathématique𝑓 est notéed𝑓. La notationd𝑋 est donc réservée à une fonction d’état, et auxvariablesd’état(quisontaussidesfonctionsd’état!).
-Al’opposé,lanotationd𝑌représenteunevariationinfinitésimaled’unegrandeurquin’estpasunefonctiond’état.C’estlecasdutravailetdutransfertthermique,quidépendentenparticulierdevariablesextérieures,etpasseulementdesvariablesd’état...
Eneffet,considéronsdeuxtransformationsélémentairesdusystème,dontlesvariablesd’étatvarientde(𝑥?,𝑥3,…)à(𝑥? + d𝑥?,𝑥3 + d𝑥3,…),viadeuxcheminsdifférents,AetB.Lavariationd𝑋d’unefonctiond’étatnedépendraquedel’étatinitialetdel’étatfinal(des𝑥9etdesd𝑥9),cequis’exprimesouslaforme:
d𝑋 =𝜕𝑋𝜕𝑥?
d𝑥? +𝜕𝑋𝜕𝑥3
d𝑥3 + ⋯
maisenaucuncasducheminprisparlesystèmepourallerdel’étatinitialàl’étatfinal.
C’estlecasdel’énergieinterne!Enrevanche,pourlesdifférentscheminspris,niletravailélémentaire,niletransfertthermiqueélémentairen’aderaisond’êtreidentique,bienqueleursommelesoit:
δW ↑1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ A+ δQ ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ A= dX ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ A= dX ↑
1
2= dX ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ B= δW ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ B+ δQ ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ B
mais,apriori: δW ↑1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ A≠ δW ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ B et δQ ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ A≠ δQ ↑
1
2⎛
⎝⎜⎞
⎠⎟ B
-Demême,pourlestransformationsfinies,onréservelanotation∆𝑋auxfonctionsd’état.
f(x)
d f
x x#+#dxx