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.......................................................................... Cahier technique n° 128 Conception et utilisation de fusibles limiteurs MT O. Bouilliez J.C. Perez Quesada Collection Technique

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Page 1: Cahier technique n 128 - forums.futura-sciences.com

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Cahier technique n° 128

Conception et utilisationde fusibles limiteurs MT

O. BouilliezJ.C. Perez Quesada

Collection Technique

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Les Cahiers Techniques constituent une collection d’une centaine de titresĂ©ditĂ©s Ă  l’intention des ingĂ©nieurs et techniciens qui recherchent uneinformation plus approfondie, complĂ©mentaire Ă  celle des guides, catalogueset notices techniques.

Les Cahiers Techniques apportent des connaissances sur les nouvellestechniques et technologies électrotechniques et électroniques. Ils permettentégalement de mieux comprendre les phénomÚnes rencontrés dans lesinstallations, les systÚmes et les équipements.Chaque Cahier Technique traite en profondeur un thÚme précis dans lesdomaines des réseaux électriques, protections, contrÎle-commande et desautomatismes industriels.

Les derniers ouvrages parus peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s sur Internet Ă  partirdu site Schneider Electric.Code : http://www.schneider-electric.comRubrique : Le rendez-vous des experts

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L'auteur dĂ©gage toute responsabilitĂ© consĂ©cutive Ă  l'utilisation incorrectedes informations et schĂ©mas reproduits dans le prĂ©sent ouvrage, et nesaurait ĂȘtre tenu responsable ni d'Ă©ventuelles erreurs ou omissions, ni deconsĂ©quences liĂ©es Ă  la mise en Ɠuvre des informations et schĂ©mascontenus dans cet ouvrage.

La reproduction de tout ou partie d’un Cahier Technique est autorisĂ©e aprĂšsaccord de la Direction Scientifique et Technique, avec la mention obligatoire :« Extrait du Cahier Technique Schneider Electric n° (Ă  prĂ©ciser) ».

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Olivier BOUILLIEZ

DiplĂŽmĂ© ingĂ©nieur de l’Ecole Centrale de Lyon en 1976, il entre en1977 chez Merlin Gerin.Il a successivement occupĂ© plusieurs postes de responsabilitĂ©s dansle service technique du dĂ©partement Appareillage et, notamment entant qu’ingĂ©nieur d’études, puis chef de groupe et ensuiteresponsable du dĂ©veloppement des produits nouveaux. Il a ainsi Ă©tĂ©conduit Ă  participer puis Ă  superviser le dĂ©veloppement de la gammeFusarc, des fusibles moyenne tension de la marque Merlin Gerin.Actuellement il poursuit sa carriĂšre comme Directeur du marketingBĂątiment et Infrastructure du pays France au sein deSchneider Electric aprĂšs avoir Ă©tĂ© directeur de programme de latechnologie de coupure dans le vide, puis directeur d’activitĂ©stratĂ©gique Moyenne Tension et chef du dĂ©partement Equipements.

n° 128Conception et utilisationde fusibles limiteurs MT

CT 128e Ă©dition novembre 2002

Juan Carlos PEREZ QUESADA

DiplĂŽmĂ© de l'Ecole Universitaire d’IngĂ©nierie Technique Industrielleen 1993. DĂšs 1994 il rejoint les services de Recherches etDĂ©veloppement de MESA - Manufacturas ElĂ©ctricas, S.A.- filialeespagnole de Schneider Electric.Il a participĂ© Ă  plusieurs projets de dĂ©veloppement de produits et derecherches dans le domaine des fusibles moyenne tension ; domainedont il est maintenant le responsable technique, de la recherche et duDĂ©veloppement pour Schneider Electric.

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.2

Lexique

I1 Pouvoir de coupure maximalI2 Courant donnant l'énergie d'arc maximaleI3 Courant minimal de coupureIeff Valeur efficace du courant présuméIN Courant assignéIp Courant coupé limitéUN Tension de service entre phasesUp Tension de coupureURes Tension du réseau

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.3

Sommaire

1 Les caractéristiques assignées 1.1 Rappel p. 41.2 UN tension assignée p. 4

1.3 IN courant assigné p. 5

1.4 I3 courant minimal de coupure p. 5

1.5 I2 courant donnant des conditions voisines de l'Ă©nergied'arc maximale p. 5

1.6 I1 ou pouvoir de coupure maximal p. 6

1.7 Caractéristique temps-courant p. 6

1.8 Le courant coupé limité p. 7

1.9 L’énergie dissipĂ©e p. 8

1.10 La puissance dissipée p. 8

2 Constitution d'un élément de remplacement 2.1 Les calottes d'extrémités p. 9

2.2 Le tube enveloppe p. 10

2.3 Le noyau p. 11

2.4 L’élĂ©ment fusible p. 11

2.5 La poudre d'extinction p. 13

2.6 Le percuteur p. 13

3 Utilisation 3.1 Généralités p. 14

3.2 Protection des transformateurs p. 14

3.3 Protection des moteurs p. 16

3.4 Protection des batteries de condensateurs p. 18

3.5 SynthĂšse p. 21

4 Annexes 4.1 Annexe 1 : RĂ©sitance Ă  froid des fusibles Fusarc-CF p. 22

4.2 Annexe 2 : CaractĂ©ristiques temps–courant de la gammede fusibles Fusarc-CF p. 24

4.3 Annexe 3 : Utilisation de fusibles en parallĂšle p. 26

Conception et utilisationde fusibles limiteurs MT

Le fusible limiteur MT est largement utilisé pour la protection detransformateurs, de moteurs ou d'autres récepteurs.

Point n'est besoin d'Ă©noncer ici tous les avantages de cet organe qui luiconfĂšrent son succĂšs. Son bas coĂ»t, et ses caractĂ©ristiques de limitationqui rĂ©duisent considĂ©rablement l'amplitude du courant et l'Ă©nergie libĂ©rĂ©een cas de court-circuit, sont parmi ses caractĂ©ristiques les plus apprĂ©ciĂ©es.À ce jour, en moyenne tension (3,6 Ă  36 kV), aucun autre dispositif ne peutprĂ©tendre Ă©galer le fusible sur ce point, ni mĂȘme prĂ©tendre l'approcher.

Il est tout aussi certain que cet organe a des limites qu'il convient de nepas dépasser. Si certains utilisateurs refusent d'utiliser les fusibles, c'est àcause d'expériences malheureuses liées à un non-respect de certainesrÚgles élémentaires de construction ou d'utilisation ayant entraßné desdéfauts en exploitation. Ce n'est qu'aprÚs avoir passé en revue lesdifférents points délicats de la conception d'un élément de remplacement,qu'il sera possible de dégager naturellement les rÚgles d'utilisation quipermettent, si elles sont respectées, d'assurer un service optimal et sansfaille du fusible.

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.4

1 Les caractéristiques assignées

1.1 Rappel

La norme CEI 60282-1 dĂ©finit trois classes defusibles limiteurs de courant selon la zone danslaquelle ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s :

Fusible associé

Pour les applications dans lesquelles on peutmontrer par le calcul ou par expérience enservice que de faibles valeurs de courant dedéfaut sont improbables. Mais, il faut s'assurerque le courant minimal de coupure assigné del'élément de remplacement est inférieur au pluspetit courant de court-circuit susceptibled'apparaßtre en amont du dispositif de protectionà basse tension.

Fusible d'usage généralLorsque l'expérience ou le calcul indiquent qu'ilpeut y avoir de trÚs faibles surintensités sur le

réseau (c'est-à-dire inférieure à environ quatrefois le courant assigné du fusible).

Fusible à coupure intégrale

ParticuliĂšrement recommandĂ© pour lesapplications oĂč les surintensitĂ©s de courantpeuvent ĂȘtre aussi faibles que le courant minimalde fusion du fusible et lorsque l’élĂ©ment doit ĂȘtredĂ©classĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© dans une enveloppe.

Ce Cahier Technique, principalement applicableaux fusibles associĂ©s, traite de concepts qui sontapplicables Ă  toutes les classes de fusibles.Les quelques dĂ©finitions de base qui suiventpeuvent constituer les bases d'un dictionnaire dufusible et faciliter les Ă©changes sur ce sujet entreles fabricants de fusibles, les concepteursd’installation et les exploitants.

1.2 UN tension assignée

C'est la tension de service entre phases(exprimĂ©e en kV) la plus Ă©levĂ©e du rĂ©seau surlequel pourra ĂȘtre installĂ© le fusible.

Les normalisateurs ont fixé une liste de valeurspréférentielles pour les tensions assignées. Lesessais normalisés garantissent le bonfonctionnement d'un fusible de tension assignéeUN sur un réseau de tension URes si sa valeur deUN , sélectionnée dans cette liste (cf. fig. 1 ), estimmédiatement supérieure à URes.

Fig. 1 : liste de valeurs préférentielles (kV) fixée parles normalisateurs.

UN = 3,6 - 7,2 - 12 - 17,5 - 24 - 36

Il est, pour des raisons de coupure, impossibled'utiliser un fusible de tension UN sur un réseaudont URes est supérieure à UN. Le contraire,obligatoire, est parfois possible jusqu'à desvaleurs de UN bien supérieures à celle duréseau. Cela est possible grùce à certainesparticularités de conception qui limitent le niveau

de surtension de coupure Up et permettent auconstructeur (et Ă  lui seul) de garantir uncomportement sain du fusible.Par exemple, dans le cas d'un rĂ©seau dont UResest de 10 kV, il convient de sĂ©lectionner unfusible de tension UN = 12 kV.Dans le cas de la gamme Fusarc-CF, il est tout Ă fait possible, pour d'Ă©ventuelles raisons destandardisation, d'installer un fusible deUN = 17,5 kV ou mĂȘme 24 kV.

Cas d'utilisation en monophasé

Les fusibles sont normalement conçus pour ĂȘtreutilisĂ©s sur un rĂ©seau triphasĂ©. Dans ce cas, latension de rĂ©tablissement qui leur est appliquĂ©eaprĂšs coupure sur court-circuit est Ă©gale Ă  :

U

3Res ,x 15

Le coefficient 1,5 est dû au déphasage deszéros de courant, dans un réseau triphasé, quiinduit un glissement du point neutre lors de lacoupure du premier fusible.Un fusible de tension assignée UN est donc, enmonophasé (cf. fig. 2 ), essayé à :

U x UN N ,

,1 5

30 87=

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.5

Dans le cas d'utilisation sur un réseaumonophasé de tension URes, il convient donc desélectionner un fusible tel que :

UN

0,87Resu

U

1.3 IN courant assigné

Fig. 2 : tension aux bornes d’un coupe-circuit en casde dĂ©faut triphasĂ© sur un rĂ©seau Ă  neutre isolĂ©.

Le courant assigné, lui aussi choisi dans uneliste préférentielle, est celui qui, parcourantl'élément de remplacement installé sur un socledonné, provoque des échauffements n'excédantpas des valeurs normalisées (variable selon lanature des matériaux, environ 65 K pour lescontacts). Il faut également que l'ensemble ducoupe-circuit soit capable de supporter sansdommage ce courant en permanence. Cetteseconde contrainte est trÚs généralement moinssévÚre que la premiÚre.Il convient de noter que cette considérationpurement thermique est modifiée dÚs que

l'Ă©lĂ©ment de remplacement est installĂ©diffĂ©remment. C'est le cas des fusibles placĂ©sdans des enveloppes et, dans une moindremesure, lorsque l'Ă©lĂ©ment de remplacement estmontĂ© sur un socle diffĂ©rent de celui utilisĂ© pourl'essai. Selon le montage et l'environnement del'Ă©lĂ©ment de remplacement, le courant assignĂ©,caractĂ©ristique vĂ©rifiĂ©e par les constructeurs defusibles, doit ĂȘtre affectĂ© d'un coefficientcorrecteur et cela dĂšs que la tempĂ©rature de sonenvironnement dĂ©passe 40 °C.

1.4 I3 courant minimal de coupure

Le courant I3 est une valeur limite à respecterpour que la fusion d'un fusible provoqueassurément la coupure d'un circuit électrique.Contrairement à une opinion trÚs répandue, il nesuffit pas, pour un court-circuit MT, qu'un fusiblefonde pour qu'il interrompe le courant. Pour desvaleurs de courant inférieures à I3, le fusible

fond, mais peut ne pas couper : l'arc restemaintenu jusqu'à ce qu'une interventionextérieure interrompe le courant. Il faut doncabsolument éviter de solliciter un coupe-circuitdans la zone comprise entre IN et I3. Les valeursusuelles de I3 sont comprises entre 2 et 6 IN.

1.5 I2 courant donnant des conditions voisines de l'Ă©nergie d'arc maximale

Déterminée à partir des caractéristiques defusion du coupe-circuit, cette valeur de courantdonne un temps de préarc d'environ 5 ms. Ellepermet aux essayeurs et aux constructeurs degarantir la coupure pour toute la zone de courantcomprise entre I3 et I1.

La valeur de I2, dépendant de la conception deséléments fusibles, se situe environ entre 50 et100 IN.

U N/e

1,5UN/eUN

UN/e

UN/e

UN/e

2π/3

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.6

1.6 I1 ou pouvoir de coupure maximal

c Il s'agit du courant présumé de défaut le plusélevé que le fusible peut interrompre. Cettevaleur est la valeur maximale à laquellel'élément de remplacement a été essayé.Il est donc nécessaire de s'assurer que lecourant de court-circuit du réseau est au pluségal au courant I1 du fusible sélectionné. Lecourant I1 est trÚs élevé : de 20 kA à 50 kA,voire plus.

c Lorsqu'un courant de court-circuit apparaßt,l'élément fusible fond en quelques millisecondes.Immédiatement, une tension d'arc apparaßt qui,opposée à celle du générateur et supérieure àcette derniÚre, tend à réduire la valeur ducourant. Le fusible se comporte comme unerésistance variable qui, de quasi nulle avant lafusion, augmenterait jusqu'au zéro du courant,provoquant une modification simultanée de lavaleur du courant et du déphasage entre cedernier et la tension du générateur (cf. fig. 3 ).

Deux notions découlent de ce processus :v la tension d'arc maximale Up ou tension decoupure, qu'il importe de minimiser,v le courant Ip qui est la valeur instantanée ducourant de court-circuit qui traverse réellement lecoupe-circuit.

Ip, appelé courant coupé limité, est souvent plusfaible que I1, qui est appelé courant présumécar n'étant jamais observé à l'aval du fusible.Up et Ip sont deux paramÚtres associés, car unIp petit sera facilement obtenu avec un Upgrand.

Fig. 3 : diagrammes d’une coupure à I1

La coexistence d'un Ip petit (limitation descontraintes Ă  l'aval des fusibles) et d'un Up bas(gage d'utilisation Ă  une tension URes faibledevant UN) sont donc des signes d'une maĂźtrisedans la conception des fusibles MT.

1.7 CaractĂ©ristique temps–courant

A une valeur efficace de courant correspond,pour chaque type d'Ă©lĂ©ment de remplacement,une durĂ©e de fusion ou de prĂ©arc.Une courbe tracĂ©e sur une Ă©chelle logarithmiquenormalisĂ©e, permet de retrouver la durĂ©e deprĂ©arc pour chaque valeur du courant (cf. fig. 4 ).Cette courbe ne concerne que le prĂ©arc. Ilconvient donc de rajouter le temps d'arc (5 Ă 50 ms typiquement) pour obtenir unfonctionnement total. Par ailleurs, les durĂ©es deprĂ©arc pour des courants infĂ©rieurs Ă  I3 peuventĂȘtre mentionnĂ©es. Dans ce cas, la courbe esttracĂ©e en pointillĂ©s. Il est ainsi possible deretrouver la valeur de I3 (limite du trait plein) surce diagramme.Cette courbe, qui se prolonge jusqu'Ă  atteindreune durĂ©e de prĂ©arc de 600 s, est donnĂ©e avecune tolĂ©rance de ± 10 % sur la valeur ducourant.De façon conventionnelle, cette courbereprĂ©sente une durĂ©e virtuelle de prĂ©arc, donnĂ©e

Fig. 4 : durée de préarc fonction de la valeur efficacedu courant.

G

U

U

I

u

LI

u

Up

Ip

t (s)

100

102 103 104 I (A)

10

1

0,1

0,01

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.7

par la valeur de l'intégrale de joule divisée par lecarré de la valeur efficace du courant présuméIeff.

tv = ∫∫

I

I

2

2

dt

eff présumé

Cette durée est proche de la durée de préarc quiserait obtenue avec un courant continu de valeurIeff (cf. fig. 5 ).

En courant alternatif, ces courbes sont Ă  utiliseravec prĂ©cautions. Dans une zone comprise entre0 et 0,1 s, pour un courant donnĂ©, les durĂ©es deprĂ©arc peuvent varier d'un rapport 1 Ă  3 selon lafrĂ©quence, le cos ϕ du circuit et l'instantd'Ă©tablissement du court-circuit.

À titre d'exemple, la figure 6 reprĂ©sente lesdurĂ©es rĂ©elle (a) et virtuelle (b) de prĂ©arc d'unFusarc-CF - 25 A sur un circuit de cos ϕ = 0,1pour divers angles d'Ă©tablissement d'un court-circuit de 500 A.

Fig. 7 : valeur Ip du courant limité en fonction du courant présumé.

Fig. 5 : courbe représentant la durée virtuelle depréarc

i2 (t)

i (t)

Ondede courantprésumé

I

Ip

t0 t1

Ieff présumé2

S = t0∫ t1

i2 (t) dt

= tv Ieff présumé2

S S

Fig. 6 : durées réelle (a) et virtuelle (b) de préarc d'unFusarc-CF - 25 A (Merlin Gerin).

α = angle d'établissement(rd)

t (ms)

0 1 2 3

5

10

a

b

1.8 Le courant coupé limité

ComplĂ©ment indispensable Ă  la caractĂ©ristiquetemps–courant, cette courbe permet, pour lesvaleurs de courant proches de I1 oĂč le courant

de court-circuit est limité, de déterminer la valeurIp du courant limité en fonction du courantprésumé (cf. fig. 7 ).

Courant limitĂ©(valeur de crĂȘte)

Onde présumée(Ieff = A)

Onde limitée

I

B

t

100 A125 A160 A200 A250 A

1234

68

10

15203040

60

I

2 4 6 10 20 40 Icc60

B

A

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.8

1.9 L’énergie dissipĂ©e

Dans le cas d’un court-circuit, l'amplitude ducourant limitĂ© dĂ©pend des caractĂ©ristiquesconstructives du coupe-circuit, et la valeur de

l'intégrale ∫I2 dt permet de déterminer l'énergiedissipée dans le circuit aval, et ainsi de calculerson dimensionnement.

1.10 La puissance dissipée

Lorsqu'il est parcouru par son courant assigné, unélément de remplacement dissipe une certainepuissance.

Cette donnĂ©e est souvent utile pour ledimensionnement des enveloppes destinĂ©es Ă contenir l'appareillage. Elle est, hĂ©las, trĂšsdĂ©pendante de l'enveloppe elle-mĂȘme, ainsi quede sa ventilation. En effet, la puissance dissipĂ©epar le fusible est fonction de la rĂ©sistance desĂ©lĂ©ments fusibles qui est elle-mĂȘme dĂ©pendantede leur tempĂ©rature qui dĂ©pend des conditions derefroidissement dans l'enveloppe.

Ainsi que son courant assigné IN, la puissancedissipée par un coupe-circuit est donnée dansune certaine configuration thermique.

À titre d'exemple, la puissance dissipĂ©e dans lesconditions normalisĂ©es (Ă©lĂ©ment deremplacement vertical Ă  l'air libre) par lesFusarc-CF est de l'ordre de 1,7 x R x IN

2

avec :R = résistance à froid (voir annexe 1).1,7 = coefficient lié au refroidissement, il peutatteindre 2 ou 3, voire plus pour un fusibleinstallé dans une enceinte fermée.

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2 Constitution d'un élément de remplacement

À partir de l'exemple d’un Ă©lĂ©ment Fusarc-CF,un examen des diffĂ©rentes piĂšces constitutives(cf. fig. 8 ) et des contraintes, qui leur sontappliquĂ©es, permettra de mettre en Ă©vidence lesdivers choix qui s'offrent au constructeur.

2.1 Les calottes d'extrémités

Elles remplissent deux fonctions :c d’obturateur,c de contact Ă©lectrique avec le support.

ObturateurAssociées à l'enveloppe, elles forment unensemble qui doit contenir les éléments fusiblesdu coupe-circuit avant, pendant et aprÚs lacoupure.

Cela se traduit par une double contraintemécanique et d'étanchéité, qui est appliquée surl'enveloppe, les calottes, et le scellement qui lesjoint :

c mĂ©canique lors des coupures Ă  I1 et I2, oĂčl'Ă©nergie considĂ©rable alors dĂ©veloppĂ©e par l'arc,engendre des surpressions pouvant se chiffreren dizaines de bars,

c d'étanchéité, étant donné l'importance qu'ontla pureté du sable et son absence d'humidité.

Fig. 8 : coupes schématiques d'un élément de remplacement.

Contact

Elles assurent également le passage du courant,que ce soit le courant assigné en servicecontinu, ou le courant de défaut, entre l'élémentde remplacement et son socle.

Traditionnellement, dans la constructionélectrique, les traitements de surface appliquésaux piÚces conductrices, telles les calottes, sontchoisis en vue de minimiser les résistances decontact, principales sources d'échauffement.

C'est ainsi que l'usage de l'étain ou de l'argents'est généralisé. Le nickel est également parfoisutilisé, mais, compte tenu de sa résistance decontact, de nombreux constructeurs l'ontabandonné.

Le cas du coupe-circuit est d'un particularismeextrĂȘme dans ce domaine. En effet, l'Ă©lĂ©mentgĂ©nĂ©rateur d'Ă©chauffement n'est pas le contact,mais l'Ă©lĂ©ment fusible lui-mĂȘme. Le rĂ©seau de

6 5 4

3 2 1

2

3

4

5

1. contact 2. enveloppe 3. noyau 4. élément fusible 5. poudre d'extinction 6. percuteur

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.10

Fig. 9 : résistances de contact.

courbes de la figure 9 ) indique la part des deuxrĂ©sistances de contact dans la rĂ©sistance totale.Il apparaĂźt clairement que, pour les bas calibres,la part de ces rĂ©sistances est extrĂȘmementfaible. Cette derniĂšre pourrait doubler voiredĂ©cupler, sans que le comportement thermiquede l'ensemble ne soit modifiĂ©.Il apparaĂźt dans ce cas judicieux de recouvrir lescalottes de nickel, car alors on peut bĂ©nĂ©ficierdes caractĂ©ristiques remarquables de ce mĂ©tal(stabilitĂ© chimique anticorrosion) sans en subirles dĂ©sagrĂ©ments Ă©lectriques.Pour les forts calibres, qui sont appelĂ©s Ă  ĂȘtreutilisĂ©s sur des installations plus sophistiquĂ©es,donc mieux abritĂ©es des agents extĂ©rieurs, unrevĂȘtement d'argent reste le bon compromis.

2.2 Le tube enveloppe

Le tube enveloppe doit supporter outre lescontraintes de tenue à la pression etd'étanchéité déjà mentionnées, trois contraintesspécifiques d'ordre thermique, diélectrique etmécanique.

Contraintes thermiques

En plus de la tenue en régime continu sous IN, ilfaut que l'enveloppe supporte deséchauffements trÚs rapides lors d'une coupure àI2, ou trÚs lents, lors d'une fusion vers I3.

Contraintes diélectriquesLe fusible ayant coupé, le tube doit supporter latension de rétablissement. Cette contrainte, peusévÚre en raison des dimensions des fusibles etdu laps de temps pendant lequel la tension estappliquée, est aisément supportée par tous lesmatériaux utilisés.

Ce laps de temps gĂ©nĂ©ralement trĂšs court, dequelques dizaines de millisecondes lorsquel’ouverture d’un appareil de coupure estcommandĂ©e par le percuteur du fusible, excĂšderarement quelques heures dans certainesconfigurations. C’est par exemple le caslorsqu’un fusible placĂ© sur un rĂ©seau dedistribution publique n’est pas combinĂ© Ă  unappareil de coupure, alors une interventionextĂ©rieure est nĂ©cessaire pour interromprel’alimentation des deux phases restĂ©es enservice.

Contraintes mécaniques

Un élément de remplacement doit résistermécaniquement tout à la fois :c à la pression interne brutale provoquée par lesgaz dégagés lors de la coupure à I2,

c à la montée lente de pression provoquée parla dilatation du sable, lors de la coupure à I3,c et aux chocs éventuels appliqués à sonenveloppe lors du transport et de samanutention.

À ce jour, deux types d'enveloppes sont utilisĂ©espar les constructeurs : les enveloppes enporcelaine, et, plus rĂ©cemment en rĂ©sinechargĂ©e de fibre de verre.c La porcelaine possĂšde d'excellentes tenuesthermique et diĂ©lectrique. C'est ce qui la fitchoisir par tous les constructeurs initialement.Les problĂšmes liĂ©s Ă  la sensibilitĂ© de cematĂ©riau aux chocs, ou Ă  sa fragmentation lorsde durĂ©es de fusion Ă  I3 longues ont poussĂ©certains constructeurs Ă  rechercher d'autresmatĂ©riaux.c La rĂ©sine chargĂ© en fibre de verre est un autrecompromis entre les diffĂ©rentes contraintes. Satenue aux chocs ainsi qu’aux ondes de pressionest, grĂące Ă  son Ă©lasticitĂ©, remarquable. SescaractĂ©ristiques thermiques, diffĂ©rentes de cellesde la porcelaine, peuvent aussi ĂȘtre exploitĂ©es etoptimalisĂ©es. Sa tenue diĂ©lectrique est plus quesuffisante.v Ă  IN, sa faible Ă©paisseur et sa conductibilitĂ©thermique permettent de mieux refroidir lefusible, assurant par lĂ  un fonctionnement desĂ©lĂ©ments fusibles Ă  relativement bassetempĂ©rature, gage de longĂ©vitĂ©.v au-delĂ  de IN, une sollicitation trop importantedu coupe-circuit se traduit par unassombrissement du corps, par oxydationsuperficielle de la rĂ©sine au contact de l'air.Ce phĂ©nomĂšne, qui n'altĂšre en rien lescaractĂ©ristiques mĂ©caniques ou Ă©lectriques ducorps, est Ă  considĂ©rer comme une qualitĂ©. C'est

k(%)

3

2

1

r R r

17,5 kV

24 kV

36 kV

IN (A)

k = 2rR + 2r

UN = 12 kV

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.11

Fig. 11 : Influences du crantage d’un Ă©lĂ©ment fusible.

Fig. 10 : coupe typique d'un noyau.

en effet un révélateur de défaillance à venir dansl'installation (transformateur trop chargé, oucalibre de coupe-circuit mal adapté) qui éviteparfois de graves incidents.

La critique qui a Ă©tĂ© la plus rĂ©pandue sur cetype d’enveloppe fut son inflammabilitĂ©. Enpartie justifiĂ©e aux dĂ©buts de l’évolution de ce

matériau, des essais ont ensuite prouvé sonexcellent comportement, tant lors d'applicationd'éléments chauffés à 960 °C que lors d'essais àla flamme (CEI 60695 et ASTM D 635-68).

2.3 Le noyau

Servant de mandrin sur lequel est bobinĂ©l'Ă©lĂ©ment fusible, il n’a d’autre utilitĂ© que d’ĂȘtreson support. Il existe d'ailleurs des modĂšles defusibles sans noyau.En cĂ©ramique ou matĂ©riau similaire, le noyaudoit ĂȘtre d'une nature aussi proche que possiblede la poudre d'extinction. Sa forme estgĂ©nĂ©ralement celle d'un cylindre entourĂ©d'ailettes (cf. fig. 10 ).Souvent placĂ© dans son centre, le percuteuravec son fil de commande est ainsi isolĂ© desĂ©lĂ©ments fusibles.

2.4 L’élĂ©ment fusible

C’est le cƓur du coupe-circuit.Les Ă©lĂ©ments fusibles peuvent ĂȘtre constituĂ©sde fils ou de rubans crantĂ©s mis en parallĂšle,ou encore d'une seule lame large crantĂ©e.

c Les fils, utilisĂ©s Ă  l'origine, ont deux "dĂ©fauts" :v ils engendrent des surtensions de coupureUp extrĂȘmement Ă©levĂ©es,v leurs courants minimaux de coupure I3 sonttrĂšs importants.De fait, ils ne sont plus employĂ©s que dansles produits de trĂšs basse qualitĂ© (aucun

ne peut ĂȘtre conforme aux normesinternationales).

c Pour résoudre le problÚme de surtension, il afallu introduire par endroits des rétrécissementsde section, provoquant ainsi une fusionprogressive de l'élément fusible.Technologiquement, cela est réalisé parcrantage d'un ruban plat.

Deux courbes I(t) prĂ©sentĂ©es sur la figure 11montrent l’influence du pas et de la profondeurde crantage. Cette courbe peut ĂȘtre

t (s)

100

102 103 104 I (A)

10

1

0,1

0,01e = 0,5

e = 0,9

e = 0,7

t (s)

100

102 103 104 I (A)

10

1

0,1

0,01

P = 5

P = 10

P = 20

e p

Influence de e (p = 10)Influence de p (e = 0,7)

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.12

Fig. 13 : différents types de crantage.a. régulierb. progressifc. mixte.

Fig. 12 : éléments fusibles à section variable.a. filb. rubanc. lame.

prĂ©dĂ©terminĂ©e par le calcul en fonction descaractĂ©ristiques du ruban et du crantage.Certains constructeurs rĂ©alisent Ă©galement desfils Ă  section variable (cf. fig. 12 ). Cette solutionest assimilĂ©e Ă  un ruban crantĂ© tant lesphĂ©nomĂšnes qui rĂ©gissent leursfonctionnements sont semblables.Il en est de mĂȘme des lames larges(cf. fig. 12c ), qui sont assimilĂ©es Ă  plusieursrubans accolĂ©s.

Le matériauPour la constitution de ces éléments, l'argent purest le matériau de prédilection.c Pour un certain nombre de raisons physico-chimiques, c'est celui qui assure la coupure laplus franche.

c Sa faible résistivité associée à sa relativestabilité chimique en fait le matériau idéal pourtransiter un courant élevé sans risque devieillissement (température de fonctionnementd'un ruban : 180 à 250 °C).De nombreuses études ont été faites pourremplacer l'argent trop coûteux. Peu ontdébouché industriellement, et il semble difficilede pouvoir se passer totalement de l'argent.

Les cransIls sont d'une importance capitale pour lescaractéristiques du fusible. En supposant lasection et la longueur du ruban choisi :

c UN sera dépendant du nombre de crans et dela profondeur du crantage ; plus ces derniersseront importants, plus UN sera élevé, jusqu'àune certaine limite ;

c pour IN, l'effet est rigoureusement inverse caralors la résistance croßt ;

c à I1 et I2, la profondeur et le pas du crantageont des effets divers :v Un crantage profond permettra une fusion plusrapide, donc un effet de limitation plus prononcé.En conséquence, l'enveloppe aura à supporterune contrainte de pression moindre.v Une diminution du pas de crantage, qui permetune augmentation de UN, augmentera aussi lasurtension Us de coupure. Par contre, cela tendà diminuer la durée d'arc.

c Ă  I3, diffĂ©rents types de crantage peuvent ĂȘtreretenus (cf. fig. 13 ) :v Des crans rĂ©guliĂšrement espacĂ©s permettentune fusion simultanĂ©e de tous les crans, d'oĂčune coupure plus rapide. Dans ce cas, si unelongueur totale L de ruban crantĂ© convient pourinterrompre un courant I3 sous une tension U,une longueur totale 2L de ce mĂȘme ruban ferafondre simultanĂ©ment deux fois plus de crans(d'oĂč doublement de la tension d'arc) etpermettra d'interrompre ce mĂȘme I3 sous 2U.Une gamme oĂč seule la longueur du rubandiffĂ©rencie les Ă©lĂ©ments de remplacement de

a

b

c

mĂȘme IN et de UN diffĂ©rent aura donc un courantI3 identique pour tous les fusibles.Le respect de ce principe de base permet doncde faire des coupe-circuits de UN Ă©levĂ© (36, voire72 kV) en conservant un I3 bas.v Une zone centrale beaucoup plus crantĂ©e quele reste de l'Ă©lĂ©ment. La fusion est ainsilocalisĂ©e, et la longueur (donc la tension) d'arcaugmente progressivement jusqu'Ă  la coupure.Quand la durĂ©e d'arc devient trop longue,l'augmentation de tension d'arc par allongementd'arc est compensĂ©e par la diminution de tensiond'arc au milieu du ruban (zone oĂč l'arc est Ă©tablidepuis son origine) de par le grossissement ducanal d'arc. Alors, la limite de ce type decoupure est atteinte.Avec ce principe, il est aisĂ© d'obtenir un I3 trĂšsbas pour des UN de 3,6 et 7,2 kV, mais cedernier devient trĂšs important dĂšs que UNdĂ©passe 12 kV, et le UN maxi d'une telle gammen'excĂšde jamais 24 kV.v Un systĂšme mixte avec lequel certainsconstructeurs ont rencontrĂ© un optimum.

Schneider Electric a retenu la technologie Ă ruban crantĂ© dont le refroidissement, meilleurque celui du fil, permet d’obtenir un courantminimal de coupure I3 infĂ©rieur.

a

b

c

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.13

Fig. 14 : exemple d’un dĂ©clencheur thermique incorporĂ© au systĂšme de percuteur de tous les fusibles de lamarque Merlin Gerin.A. percuteur sorti D. dĂ©clencheur thermique du percuteurB. percuteur au repos E. dĂ©clencheur Ă©lectrique du percuteurC. ressort F. Ă©lĂ©ment fusible principal.

2.5 La poudre d'extinction

GĂ©nĂ©ralement du sable (quarzite) qui, par savitrification, absorbe l'Ă©nergie considĂ©rabledĂ©veloppĂ©e par l'arc et forme avec l'argent uncomposĂ© isolant, appelĂ© "fulgurite". Pour obtenirde bonnes coupures dans tous les domaines, sapuretĂ© est indispensable, de mĂȘme que l'absencede composĂ©s mĂ©talliques et d'humiditĂ©.Par ailleurs, son tassage initial est garant d'unmaintien de la pression (donc de la tension) ducanal d'arc.Sa granulomĂ©trie est choisie en fonction desdonnĂ©es suivantes dictĂ©es par l'expĂ©rience :c une poussiĂšre trop fine (< 20 ”) est trĂšsnĂ©faste, car les interstices trĂšs rĂ©duits en

freinant la diffusion du mĂ©tal fusible entre lesgrains de sable rendent difficiles l’allongementprogressif puis l’extinction de l’arc ;

c un grain fin facilite la coupure Ă  I1 et I2, parcontre, il favorise l'apparition des surtensions ;

c un gros grain permet d'abaisser I3.En modifiant la granulométrie, il est égalementpossible de creuser la caractéristique temps-courant dans la zone 10 ms, 500 ms.

2.6 Le percuteur

Il s'agit d'un organe mécanique signalant lafusion du coupe-circuit, et capable de délivrerune certaine énergie emmagasinée dans unressort pour actionner un appareil de coupure.Les fusibles ainsi équipés sont donc destinésaux équipements combinés-fusibles.

L'organe de commande du percuteur esttoujours un fil rĂ©sistant (tungstĂšne, Ni-Cr, etc...)mis en parallĂšle avec les Ă©lĂ©ments fusibles.Sous IN, il est parcouru par un courantnĂ©gligeable. Par contre, dĂšs qu'une surintensitĂ©traverse le coupe-circuit, ce courant augmentefortement jusqu’à faire fondre le fil et libĂ©rer lepercuteur qui est poussĂ© par un ressort. Un sointout particulier doit ĂȘtre accordĂ© Ă  la conceptiondes fils qui ne doivent pas provoquer dedĂ©clenchement prĂ©coce tout en assurant ce

dernier sans interfĂ©rer avec le processus decoupure.Les types de percuteurs sont classĂ©s, enfonction de l'Ă©nergie qu'ils peuvent dĂ©livrer, enplusieurs catĂ©gories normalisĂ©es (lĂ©ger, moyenet fort).Des tempĂ©ratures dangereuses (> 100 °C surles contacts) pour un appareil de coupurecombinĂ© Ă  des fusibles et/ou aux fusibles eux-mĂȘmes peuvent ĂȘtre provoquĂ©es par dessurintensitĂ©s prolongĂ©es. Pour supprimer cerisque, des dĂ©veloppements rĂ©cents ont permisd’incorporer dans le systĂšme d’un percuteurtraditionnel (par ressort de type moyen) undĂ©clencheur thermique (cf. fig. 14 ). CedĂ©clencheur agit aussi sur le percuteur quiprovoque l’ouverture de l’appareil.

A B C D E F

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.14

3 Utilisation

Dans ce chapitre sont abordées les rÚgles quifixent le choix du calibre de l'élément deremplacement pour un fusible utilisé dans debonnes conditions de ventilation. RÚgles quipermettent d'établir des tables d'utilisation d'unegamme de fusibles.

Le fusible peut ĂȘtre aussi utilisĂ©, associĂ© oucombinĂ© avec un appareil de connexion, pour laprotection de divers rĂ©cepteurs, notamment des

transformateurs, des moteurs et descondensateurs. Dans ces ensembles, le fusibleet l'appareillage doivent ĂȘtre adaptĂ©s l'un Ă l'autre. Pour le choix du calibre de l'Ă©lĂ©ment deremplacement il faut aussi tenir compte, outredes conditions de ventilations, desrecommandations du fabricant de l’appareilcombinĂ© ou associĂ©.

3.1 Généralités

Les rĂšgles Ă  respecter, en ce qui concerne UN etI1, ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mentionnĂ©es dans le premierchapitre. Ces caractĂ©ristiques, propres aufusible, doivent ĂȘtre respectivement supĂ©rieuresou Ă©gales Ă  la tension URes du rĂ©seau et Ă  soncourant de court-circuit Icc. Ces considĂ©rationsĂ©lĂ©mentaires dictent d'elles-mĂȘmes lescaractĂ©ristiques de l'installation et Ă©cartentparfois certains types de fusibles.

Mais d’autres rĂšgles liĂ©es aux caractĂ©ristiquespropres du rĂ©cepteur protĂ©gĂ© sont aussi Ă 

retenir. C'est l’objet des sous-chapitres suivantsdans lesquels les rĂšgles sont donnĂ©es pour desfusibles normalement aĂ©rĂ©s. Si les fusibles sontenfermĂ©s dans des enveloppes trĂšs faiblementventilĂ©es, il convient de s'assurer, en sus desrĂšgles ci-dessous, que les Ă©chauffements enrĂ©gime permanent ne dĂ©passent pas les valeursnormalisĂ©es, et sinon de dĂ©classer les Ă©lĂ©mentsde remplacement.

3.2 Protection des transformateurs

La norme CEI 60787 traite spécialement desfusibles destinés à cet usage. Ce type derécepteur impose trois contraintes principales àl'élément de remplacement :

c supporter sans fusion intempestive la crĂȘte decourant qui accompagne la mise sous tension dece rĂ©cepteur,

c supporter le courant en service continu et lessurcharges Ă©ventuelles,

c couper les courants de défaut aux bornes dusecondaire du transformateur.

CrĂȘte d'Ă©tablIssementLa mise sous tension d'un transformateur setraduit toujours par un rĂ©gime transitoire plus oumoins important suivant l'instant d'application dela tension et l'induction rĂ©manente du circuitmagnĂ©tique.

L'asymĂ©trie et la valeur du courant sontmaximales lorsque l'Ă©tablissement a lieu Ă  unzĂ©ro de tension et lorsque l'induction rĂ©manentesur la mĂȘme phase est maximale.

L'enregistrement de la figure 15 montre l'allurede ce courant Ă©tabli.

Pour le choix du coupe-circuit, il faut connaĂźtre lavaleur efficace du courant d'appel et sa durĂ©e.La valeur efficace du courant du rĂ©gimetransitoire est donnĂ©e par l’équation :

I Ieff C2 2

2

0 125 1 , ( )= −−τ τa

t

te a

avec :IC = courant de crĂȘte maximal.τa = constante de temps de l'amortissement ducourant en secondes (durĂ©e au bout de laquellele courant tombe Ă  37 % de sa valeur initiale).t = durĂ©e (en secondes) au bout de laquelle onestime que le courant a atteint sa valeur normaled’exploitation. GĂ©nĂ©ralement, on choisit t = 3 τa.Le tableau de la figure 16 donne des valeursindicatives de IC / IN et de τa en fonction de lapuissance des transformateurs pour desappareils rĂ©pondant aux normes UTE C 52-100,C 52-112 et C 52-113.Une rĂšgle pratique, simple et Ă©prouvĂ©e, qui tientcompte de ces contraintes et Ă©vite levieillissement du fusible lors de leur rĂ©pĂ©tition,est de vĂ©rifier que le courant qui fait fondre lefusible en 0,1 s est toujours supĂ©rieur ou Ă©gal Ă 12 fois le courant IN du transformateur.

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.15

RĂ©gime permanent et de surcharge

Pour ne pas provoquer de vieillissement troprapide des Ă©lĂ©ments fusibles et pour tenircompte d'une installation en cellule (tempĂ©raturede l'air ambiant plus Ă©levĂ©e), le calibre minimaldu fusible doit ĂȘtre supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  1,4 IN dutransformateur.

Ceci est valable dans des conditions normalesde température définies par les recommandationsCEI, soit avec une température de l'air ambiantn'excédant pas + 40 °C et une moyenne

Fig. 15 : courant d’appel ou de crĂȘte maximal d’un transformateur de 1 000 kVA.

P IC / IN τττττa

(kVA) (s)

50 15 0,1

100 14 0,15

160 12 0,20

400 12 0,25

630 11 0,30

800 10 0,30

1 000 10 0,35

1 250 9 0,35

1 600 9 0,40

2 000 8 0,45

Fig. 16 : rapport du courant de crĂȘte maximal sur lecourant nominal d’un transformateur et valeurs de τa.

00

5

10

IC / IN

0,1 0,2 0,3 0,4 0,6 0,8 1 1,1 t (s)

mesurée sur une période de 24 heures de + 35 °Cmaximum.

Si le transformateur est prĂ©vu pour pouvoirfonctionner avec une surcharge permanente, lechoix du calibre du coupe-circuit doit aussi entenir compte ; d’oĂč la rĂšgle Ă  suivre :1,4 Isurcharge i calibre du coupe-circuit.

Courant de défaut au secondaire dutransformateur

Dans tous les cas il convient alors de s’assurerque le courant Ă  interrompre est supĂ©rieur ouĂ©gal Ă  I3, courant minimal de coupure du fusible.Lorsque aucun relais de protection n'est prĂ©vucĂŽtĂ© MT pour dĂ©tecter un court-circuit ausecondaire (cĂŽtĂ© BT) du transformateur protĂ©gĂ©,cette fonction doit ĂȘtre remplie par le fusible.

Le courant de court-circuit secondaire rapportéau primaire ayant pour valeur :IN du transformateur / Ucc %,avec Ucc % = tension de court-circuit (en %), larÚgle est :IN / Ucc % u I3

Ces trois rĂšgles :

c I fusion (0,1 s) > 12 IN du transformateur,

c 1,4 Isurcharge < calibre du coupe-circuit,

c IN / Ucc % > I3,permettent de définir, pour un fusible donné, lafourchette des IN des transformateurs qu'il peutprotéger.

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.16

Calibre Imin fusion (A) IN maxi IN maxi I3 IN min IN du transformateur(A) 0,1 s = Imin(0,1) / 12 = IN fusion / 1,4 = I3 x 5 % doit ĂȘtre comprise entre

IA et IB

4 14,3 1,1 2,8 20 1 1 1,1

6,3 29,9 2,4 4,5 36 1,8 1,8 2,4

10 59,2 4,9 7,1 34 1,7 1,7 4,9

16 84,7 7 11,4 46 2,3 2,3 7

20 103,8 8,6 14,2 55 2,7 2,7 8,6

25 155,5 12,9 17,8 79 3,9 3,9 12,9

31,5 207,5 17,2 22,5 101 5 5 17,2

40 278,5 23,2 28,5 135 6,7 6,7 23,2

50 401,7 33,4 35,7 180 9 9 33,4

50 (36kV) 385 32 35,7 200 10 10 32

63 499,8 41,6 45 215 10,7 10,7 41,6

63 (36kV) 489,6 40,8 45 250 12,5 12,5 40,8

80 (7,2-12kV) 680 56,6 57,1 280 14 14 56,6

80 (17,5-24kV) 694,6 57,8 57,1 330 16,5 16,5 57,1

100 (7,2-12kV) 862 71,8 71,4 380 19 19 71,4

100 (17,5-24kV) 862 71,8 71,4 450 22,5 22,5 71,4

125 1 666,1 138,8 89,2 650 32,5 32,5 89,2

160 2 453,4 204,4 114,2 1 000 50 50 114,8

200 3 256,3 271,3 142,8 1 400 70 70 142,8

250 (3,6kV) 4 942,4 411,8 178,5 2 000 100 100 178,5

250 (7,2kV) 4 942,4 411,8 178,5 2 200 110 110 178,5

Fig. 17 : tableau résumant les possibilités de la gamme Fusarc-CF (Merlin Gerin), avec une tension de court-circuit de 5 %.

Fig. 18 : diagramme de charge d'un moteur MT.

Le tableau de la figure 17 met nettement enévidence l'absence de relation directe entre lecourant assigné et le courant d'utilisation. CephénomÚne est méconnu de nombreuxutilisateurs qui ne connaissent du fusible que le

courant assignĂ©. En pratique, ce dernier pourraitĂȘtre ignorĂ© et l'Ă©lĂ©ment de remplacementcaractĂ©risĂ© par ses seuls IA et IB, tout ensachant que la limite IA peut ĂȘtre franchie enprĂ©sence d'un relais de protection adaptĂ©.

3.3 Protection des moteurs

Combiné à un contacteur, le fusible permet deréaliser un dispositif de protectionparticuliÚrement efficace pour un moteur MT.

Les contraintes spĂ©cifiques que doiventsupporter les fusibles de protection de moteurssont imposĂ©es par le moteur lui-mĂȘme ou par laspĂ©cificitĂ© du rĂ©seau sur lequel il se trouve. Unadditif particulier Ă  cette utilisation (CEI 60644)complĂšte d'ailleurs la norme gĂ©nĂ©rale desfusibles limiteurs MT (CEI 60282–1).

Contraintes dues au moteurc Au démarrageLe diagramme de charge d'un moteur MT estreprésenté par la figure 18. Cette courbeindique que, lors de sa mise sous tension etpendant toute la période de démarrage,l'impédance d'un moteur est telle qu'ilconsomme un courant ID nettement supérieur aucourant nominal en charge IN.

t (s)

100

10 40 100 200 103 I (A)

10

1

5

0,1

0,01

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.17

Fig. 19 : abaque des caractéristiques temps-courant des fusibles de la gamme Fusarc-CF (source Merlin Gerin).

Ce courant ID, appelé courant de démarrage oucourant à rotor bloqué est quantifié par le rapportID / IN qui est typiquement égal à 6 dans les casde démarrage direct.

La durée tD de démarrage, de l'ordre de ladizaine de secondes, dépend du type de chargeentraßné par le moteur.

Outre le courant nominal permanent du moteurqui est assez Ă©levĂ©, le fusible doit ĂȘtre capablede supporter cette pointe de courant sans fusionintempestive, et ce de façon rĂ©pĂ©titive. Il fautĂ©galement tenir compte de la possibilitĂ© deplusieurs dĂ©marrages successifs.

c En cas de surchargeUn moteur doit toujours ĂȘtre protĂ©gĂ© par unrelais qui donne, en cas de surcharge tropimportante, un ordre d'ouverture Ă  l'appareil decoupure associĂ©. Le fusible n'est donc jamaisappelĂ© Ă  interrompre des courants faibles et lavaleur de son courant I3 a peu d'importance.

Contraintes liées au réseauc Tension assignéeLes moteurs MT ont généralement une tensionnominale au plus égale à 11 kV. Seuls lesfusibles de UN i 12 kV sont donc concernés.

c Courant coupé limitéLes réseaux comportant des moteurs MT sontgénéralement des réseaux industriels à fortepuissance installée. Le courant de court-circuitest donc également trÚs élevé (50 kA parexemple).D'autre part, les moteurs sont trÚs souventalimentés par des cùbles de grande longueur.Leur dimensionnement n'est pas seulement fixépar le courant assigné, mais aussi par le courantde court-circuit susceptible de les traverser.Une forte limitation (faible Ip) est doncappréciée, mieux recherchée.

DĂ©termination de l'Ă©lĂ©ment de remplacementIci Ă©galement, c'est Ă  partir de la caractĂ©ristiquetemps-courant que se dĂ©termine le fusible Ă sĂ©lectionner. L'utilisation d’abaques permet dechoisir directement l’élĂ©ment de remplacement lemieux adaptĂ©.

c Utilisation des abaquesL’abaque prĂ©sentĂ© par la figure 19. permettantde choisir directement un Ă©lĂ©ment Fusarc-CFcomporte trois rĂ©seaux de courbes.v Le rĂ©seau I indique le courant assignĂ© dumoteur en fonction de sa puissance exprimĂ©e enkW (1 CV = 0,7 kW) et de sa tension nominale.

1001 000

100

P (kW)1 000

3,3 kV3 kV

4,16 kV

Id (A)10 000 10 100

x 4

1 00010 0001 000

100

11 kV

In (

A)

10

100

5,5 kV6 kV

6,6 kV

10 kV

P (kW)

1 000

Id (A)

160 A

10 000

x 8

x 6

x 10x 12

80 A

63 A

100 A

125 A

10

Td

(s)

10010

50 A

100

In (

A)

10

10 000

250 A200 A

2 x 200 A

1 000

Td

(s)

10

100

1650 kW

2 x 250 A

A B167 A

D

C1000

3

21

I II

III

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.18

Le rendement η et le cos ϕ en charge du moteursont supposĂ©s tels que :η x cos ϕ = 0,86.

Lorsque les valeurs exactes sont connues, il estpossible de calculer IN Ă  l'aide de la formulesuivante :

INN

P kW

U kV x x x

( )

( ) =

3 η ϕcos

v Le réseau II donne le courant de démarrage àpartir du courant nominal et selon le rapportID / IN .Sans information prendre ID / IN = 6.

v Le réseau III permet la détermination directedu calibre de l'élément de remplacement à partirde la durée de démarrage du moteur (tD) et ducourant de démarrage (ID) dans le cas de6 démarrages répartis dans l'heure ou de2 démarrages successifs.Sans information prendre tD = 10 s.

c Exemple pratique (cf.fig. 19 )Un moteur de 1650 kW, 16,6 kV (point A) a unIN de 167 A (point B).Avec ID / IN = 6,ID a pour valeur 1000 A (point C).Avec tD = 10 s, le rĂ©sultat (point D) est entre lescourbes des calibres 200 A et 250 A. L’élĂ©mentde remplacement doit donc avoir un calibre de250 A.La durĂ©e de dĂ©marrage doit ĂȘtre pondĂ©rĂ©e dansles trois cas suivants :v pour n dĂ©marrages rĂ©partis dans une heure, sin u 6 : multiplier tD par n / 6 ;

v pour p démarrages successifs, si p u 2 :multiplier tD par p / 2 ;

v pour n démarrages répartis (avec n u 6) etp démarrages successifs (avec p u 2) :multiplier tD par n / 6 et par p / 2.

Dans le cas de démarrage moteur autre quedirect, il est possible que le calibre déterminé parces abaques soit inférieur au courant de pleinecharge du moteur. Il est alors nécessaire dechoisir un calibre supérieur à ce courant.

Dans tous les cas, il faut tenir compte del'emplacement du fusible et prévoir undéclassement en fonction de l'aération de lacellule (exemple : prendre un coefficient de 1,2pour un emplacement normalement aéré).Le respect de l'utilisation de ces abaques assurela conformité aux essais de vieillissement desfusibles selon la norme CEI 60644.

c Sans abaqueIl est toujours possible de vĂ©rifier l'adĂ©quationd'un fusible Ă  un moteur. Pour cela, il convientde dĂ©terminer les valeurs du courant et du tempsde dĂ©marrage du moteur. En appliquant aucourant de dĂ©marrage un facteur multiplicateur Kqui varie de 1,8 Ă  2 selon les constructeurs, onobtient un point (tD, K ID) qui, reportĂ© sur lacaractĂ©ristique temps-courant, doit ĂȘtre situĂ© Ă gauche de la courbe de l'Ă©lĂ©ment deremplacement Ă  sĂ©lectionner.

Le facteur K couvre un certain nombre decontraintes, dont les démarrages multiples ycompris ceux avec des fusibles encore chaudsdu cycle précédent.

3.4 Protection des batteries de condensateurs

Les contraintes particuliĂšres Ă  la protection decondensateurs par des fusibles, prises encompte dans la CEI 60549, sont de deux naturesdiffĂ©rentes :c Ă  la mise sous tension d’une batterie, lecourant d'appel trĂšs important peut entraĂźner levieillissement ou la fusion des fusibles,

c en service, la présence d'harmoniques peutprovoquer des échauffements excessifs.

De plus ces contraintes varient selon le type deconfiguration : batterie unique ou batteriefractionnée en gradins.

Échauffement

En présence de condensateurs, en raison desharmoniques qui introduisent un échauffementsupplémentaire, le déclassement par uneréduction de 30 à 40 % du courant assigné estune rÚgle commune à tout l'appareillage.

Les fusibles n'échappent pas à cette rÚgle qui,cumulée avec le déclassement nécessaire pour

tenir compte de leur installation, porte à 1,7 lecoefficient à appliquer au courant capacitif pourobtenir le calibre approprié de l'élément deremplacement.

CrĂȘte du courant d'appel

c Batterie de condensateurs uniqueUn tel circuit peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ© par le schĂ©made la figure 20, dans lequel :L = self du gĂ©nĂ©rateur,R1 = rĂ©sistance du fusible (voir annexe 1)R2 = rĂ©sistance du circuit amont, calculĂ©e enfonction de UN, Icc, et cos ϕ.Au moment de la fermeture du dĂ©marreur D, lecourant transitoire IT de la charge de C s’établit,avec R = R1 + R2, selon l’expression :

IT

RL

tV

LLC

R

L

e xLC

R

Lt

=

−

−

−

1

4

1

42

2

22

2sin

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.19

V Ă©tant la tension en A Ă  l’instant de lafermeture.Les ordres de grandeur de L, R et C permettent

de négliger les termes R

L

2

24

d’ou IT =−

V

CL

x e x sint

L

Rt2L

Ce courant transitoire se superpose Ă  l’onde50 Hz, ce qui donne la forme de l’onde decourant de la figure 21.Le courant est maximal lorsque V est Ă©gal Ă  lacrĂȘte de tension soit :

V U x =2

3Comme avec les transformateurs, le choix desfusibles peut ĂȘtre validĂ© en considĂ©rant lesrapports entre le courant de crĂȘte et le nominalIT / IN ainsi que la constante de temps dedĂ©croissance.Ainsi, avec

UU x C

N

=ω

3, le rapport IT / IN peut s’écrire :

I IT N U xCL

xUC LC

/ = =23

3 1 2ω ω

et τTL

R =

2

R2

C2

L2

R1

C1

L1

R3

C3

L3

R

L

Rn

Cn

Ln

Fig. 22 : schĂ©ma d’une batterie de condensateursfractionnĂ©e en gradins.

Fig. 21 : onde du courant transitoire à la mise soustension d’une batterie de condensateurs.

R1

R2

C

L

D

Fig. 20 : schĂ©ma d’une batterie de condensateursunique.

t

I

L'expĂ©rience a prouvĂ© qu'il fallait s'imposer lanon-fusion du fusible pour un courant ITpendant τT.

Si ce n'est pas le cas, il faut prendre le calibresupĂ©rieur, et calculer Ă  nouveau IT et τT pourrefaire la vĂ©rification.

c Exemple pratique pour une batterie decondensateurs uniqueUN = 10 kVIN batterie = 35 AIcc = 40 kA (cos ϕ = 0,1)C = 19,3 x 10-6 FPar le calcul :L = 0,46 x 10-3 HR2 = 14,5 x 10-3 Ω.Le calibre calculĂ© selon les critĂšres thermiquesest de :35 x 1,7 = 60 Ad’oĂč le calibre standard sĂ©lectionnĂ© :IN fusible = 63 A.

Dans l’annexe 1,R1 = 13 x 10-3 Ω pour un fusible 63 A / 12 kVsoit R = 27,5 x 10-3 Ωd’oĂč IT = 1 670 A et τT = 33,5 x 10-3 s

Une comparaison avec les caractĂ©ristiquestemps-courant (annexe 2, point A) indique qu'ilfaudrait sĂ©lectionner un calibre de 125 A.Alors R1 = 5 x 10-3 Ω et R = 19,5 x 10-3 Ω,d'oĂč IT = 1 670 A et τT = 47,2 x 10-3 s.ReportĂ© sur les courbes, ce point (B) confirme lanĂ©cessitĂ© du calibre 125 A.

c Batterie de condensateurs fractionnĂ©e engradins (schĂ©ma de la figure 22 ).À l'enclenchement de la batterie de rang n, ensupposant les (n-1) autres batteries dĂ©jĂ 

Page 22: Cahier technique n 128 - forums.futura-sciences.com

Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.20

Fig. 23 : schĂ©ma d’une batterie de trois gradins decondensateurs protĂ©gĂ©e par un seul fusible.

raccordĂ©es, le phĂ©nomĂšne de charge oscillatoirese produit Ă©galement. Mais, dans ce cas, lesautres batteries connectĂ©es en parallĂšle secomportent comme des sources supplĂ©mentairesd'impĂ©dance interne trĂšs faible. Ces impĂ©dancesinternes (inductance Li sur la fig. 22) sontconstituĂ©es des selfs parasites des barres et descĂąbles (ordre de grandeur 0,4 ”H/mĂštre) et d'uneĂ©ventuelle self de choc, destinĂ©e Ă  la limitationdu courant d'appel. En effet, ce dernier n'est passeulement dangereux pour les Ă©lĂ©ments fusibles,il compromet Ă©galement l'endurance Ă©lectriquede l'appareillage de commande, voire la durĂ©ede vie des condensateurs eux-mĂȘmes.

L'appel de courant venant par L pouvant ĂȘtrenĂ©gligĂ©, le courant d'appel est donnĂ© par laformule suivante :

I

=−

U xCL

x e xt

C x LE

E

R t

L

E E

E

E23

2 sin

oĂč

CCn Cs

Cn Csavec Cs CiE

i

n

=

+=

=

−∑

1

1

L Ln Ls avec Ls

Li

E

i

n

= + =

=

−∑

1

1

1

1

R R Rs avec Rs

Ri

E

i

n

= + =

=

−∑

1

1

1

1

Bien que semblable au cas de la batterie unique,le calcul est, ici, légÚrement plus compliqué.Il convient de :v sélectionner un élément de remplacementselon les critÚres thermiques

v calculer ITE

EU x

CL

=23

v calculer τTE

Ex

LC

= 2

v reporter le point (IT, τT) sur les caractĂ©ristiquestemps-courant,v au besoin, sĂ©lectionner un autre calibre,calculer le nouveau RE et recommencer lavĂ©rification.

Dans le cas oĂč les gradins sont identiques, unseul calcul suffit. Dans le cas contraire, ilconvient d'examiner plusieurs cas de figure, enfonction du mode d'exploitation de la batterie.

c Exemple pratique pour une batterie decondensateurs en gradins3 batteries :UN = 10 kVIN batterie = 35 AIcc = 40 kA (cos ϕ = 0,1)CĂąbles = 5 rn soit Li = 2 ”H

À la fermeture du troisiĂšme gradin :Ci = 19,3 x 10-6 F et Ls = 1 ”HRi = 5 x 10-3 Ω et Rs = 2,5 x 10-3 ΩD'oĂč :CE = 12,9 ”FLE = 3 x 10-6 HRE = 7,5 x 10-3 Ω.IT = 16900 AτT = 0,8 x 10-3 s

Les caractĂ©ristiques temps-courant ne prĂ©cisentrien pour des durĂ©es de prĂ©arc infĂ©rieures Ă  lamilliseconde. On peut raisonner, dans cettezone, Ă  I2 t constant. Ce qui donne en prenantpour valeur minimale du coupe-circuit 125 A(dĂ©finie dans l’exemple prĂ©cĂ©dent) :

IN fusible I2 t fusion125 A 64 x 103 A2 s160 A 76 x 103 A2 s200 A 140 x 103 A2 s

La contrainte appliquĂ©e au coupe-circuit decalibre 125 A est de :0,8 x 10-3 x (16900)2 = 228 x 103 A2 set mĂȘme le 200 A ne convient pas.Une telle batterie ne peut pas ĂȘtre protĂ©gĂ©e decette façon par des Fusarc-CF.Dans certains cas d'impossibilitĂ©, une solutionexiste qui consiste Ă  protĂ©ger l'ensemble destrois batteries par un fusible unique commun(cf. fig. 23 ).Avec un tel schĂ©ma, deux cas sont Ă  examiner :v il est impossible de mettre sous tension lestrois batteries simultanĂ©ment.Dans ce cas, pour le fusible, chaqueenclenchement est vu comme l'enclenchementd'une batterie unique. Un fusible de calibre 125 A

C2

L2

C1

L1

C3

L3

L

R

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.21

Fig. 25 : caractĂ©ristiques temps–courant idĂ©ales pour protĂ©ger :a/ un transformateur,b/ un moteur,c/ un condensateur.

Fig. 24 : types de fusibles en fonction des récepteurs à protéger.

peut supporter le courant d'appel (voir exempledu cas prĂ©cĂ©dent).La contrainte principale est alors la contraintethermique qui impose un courant assignĂ© de3 x 35 x 1,7 = 179 A soit IN fusible = 200 A.v il est possible de mettre sous tension les troisbatteries simultanĂ©ment.Le rĂ©seau devient Ă©quivalent Ă  une batterieunique de puissance triple, d'oĂč :L = 0,46 x 10-3 HC = 57,9 x 10-6 FIT = 2 900 A

En prenant un fusible de calibre 200 A,(R1 = 2,5 x 10-3 Ω) avec R2 = 14,5 x 10-3 Ω (casprĂ©cĂ©dent) τT = 54 x 10-3 s

Le point C, annexe 2, indique que le 200 Aconvient largement.

Dans ce cas, il est paradoxalement possible deprotéger globalement les trois batteries par unfusible alors qu'une protection individuelles'avÚre impossible.

3.5 SynthĂšse

Le tableau de la figure 24, prĂ©sente unesynthĂšse des besoins des diffĂ©rents types defusibles en fonction des rĂ©cepteurs.Ces spĂ©cifications permettent de tracer lacaractĂ©ristique temps–courant idĂ©ale d'un

fusible en fonction de son utilisation(cf. fig. 25 ).Dans cette figure, apparaissent clairement desexigences contradictoires selon le type derécepteur protégé. Il montre également, de façon

Type de récepteur Transformateur Moteur CondensateursBatterie unique Batteries en gradins

Ordre de grandeur 4 à 100 A 100 à 250 A 100 à 250 Adu calibre des fusiblesRÚgles IA < IN transfo < IB Fixé par Ip et tD IN batterie x 1,7 < IN fusiblede sélection IN moteur x 1,2 InCC fixé par ß, tIp Aucune spécification Bas Elevé

τ ≈ 1 msI fusion 0,1 s ElevĂ© Aucune ElevĂ© (τ ≈ 0,1 s) Aucune spĂ©cification

spécification

I fusion 10 s Bas pour une Elevé Bas pour une protection rapprochéeprotection rapprochée

UN 0 Ă  36 kV 0 Ă  12 kV 0 Ă  36 kV

100

t (s)

10

1

0,1

0,01

IN 0 Ă  100 A

a

I3 basfusion rapide

I 0,1 sélevé

100

t (s)

10

1

0,1

0,01Ip bas

b

I 10 sélevé

IN100 Ă  250 A

100

t (s)

10

1

0,1

0,01

crĂȘteĂ©levĂ©

c

I3 basfusion rapide

τ = 1 ms/0,1 s

102 103 104 I (A)102 103 104 I (A) 102 103 104 I (A)

Aucunespécification

I3

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.22

Ă©vidente, le peu de signification de la valeur INd’un fusible, lorsqu'elle est seule prise encompte comme critĂšre de sĂ©lection. Commec'est hĂ©las trop souvent le cas.

c Pour les transformateursL'Ă©volution des normes, qui tendent Ă  normaliserl'aspect des caractĂ©ristiques temps–courant,permettra probablement dans le futur Ă l'utilisateur d'oublier les rĂšgles de sĂ©lection dansle cas de transformateurs, pour ne retenircomme critĂšre que le courant assignĂ© dutransformateur.La publication, par chaque constructeur, deslimites IA et IB d'utilisation de chacun desĂ©lĂ©ments de remplacement de sa gamme defusibles serait dĂšs maintenant un progrĂšs notable.

c Pour les moteursLe cas est hĂ©las diffĂ©rent, la puissance durĂ©cepteur n'Ă©tant pas la seule caractĂ©ristiquenĂ©cessaire Ă  la dĂ©termination de l'Ă©lĂ©ment deremplacement adĂ©quat.Si les normes indiquent les critĂšres Ă  respecteret demandent aux constructeurs des indicationsprĂ©cises (facteur K, caractĂ©ristique temps-courant), l'utilisateur doit encore faire, lui-mĂȘme,la sĂ©lection des fusibles en fonction du moteur Ă protĂ©ger aidĂ© en cela par les Ă©lĂ©ments (abaques,tableaux) fournis par les constructeurs defusibles.

c Pour les condensateursIl a Ă©tĂ© montrĂ© que le choix des fusibles estencore plus dĂ©licat, car la gĂ©omĂ©trie du rĂ©seauet les caractĂ©ristiques du fusible doivent ĂȘtreassociĂ©es. Sans la rĂ©sistance du fusible, il esttrĂšs difficile de faire un choix techniquementcorrect.

En conclusion

L'utilisation de fusibles limiteurs MT nĂ©cessiteune connaissance approfondie des produits.C’est pourquoi les utilisateurs doivent consulterles indications nĂ©cessaires qui sont fournies parles constructeurs, tels Schneider Electric.

De mĂȘme, lors de la conception d'une gammede fusibles, il est important que le constructeurprenne en compte les contraintes que devrontsubir chacun des diffĂ©rents Ă©lĂ©ments deremplacement. C’est, par exemple, ce qui a Ă©tĂ©fait lors de la dĂ©finition des diffĂ©rents Ă©lĂ©mentsde la gamme Fusarc-CF : les contraintesschĂ©matisĂ©es sur la figure 25 ont conduit auregroupement des calibres ; jusqu’à 125 A lesfusibles sont de type "transformateur" ou"condensateur", les fusibles de calibressupĂ©rieurs sont plus orientĂ©s vers la protectionde moteurs. Ainsi une seule gamme couvre laquasi-totalitĂ© des besoins avec une protectiontoujours optimale du rĂ©cepteur.

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.23

4 Annexes

4.1 Annexe 1 : RĂ©sistance Ă  froid des fusibles Fusarc-CF

Calibre 3,6 kV 7,2 kV 12 kV 17,5 kV 24 kV 36 kV

4 A 762 1 143 1 436 1 436 2 109

6,3 A 205 319 402 485 750

10 A 102 158 203 248 380

16 A 68,5 106 132 158 252

20 A 53,5 82 103 123 197

25 A 36,4 56 71 85 133

31,5 A 26 40 51 61 103

40 A 18 28 35 42 70

50 A 11,7 17,4 22 31,5 47

63 A 8,4 13,8 19,4 23,6 35

80 A 6,4 10 13,5 18

100 A 5,5 8 11 13,5

125 A 3,4 5,3

160 A 2,2 3,5

200 A 1,8 2,7

250 A 0,6 0,9

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.24

4.2 Annexe 2 : Caractéristiques temps-courant de la gamme de fusibles Fusarc-CF

63 A

4

60,01

10 2 3 4

2

3

4

65

80,1

5 6 8 102 2 3 4 5

2

3

54

681

2

10

4

3

568

2

3

1038 2 43 5 6 104 I (A)8

6

100865

2

3

45

1 0008

2

5

3

4

68

t (s)

10 000

25 A

6,3

A

4 A

10 A

16 A

20 A

31,5

A

40 A

50 A

63 A

80 A

100

A

125

A

160

A

250

A

200

A

A

BC

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.25

80 A

63 A

50 A

4

60,01

10 2 3 4

2

3

4

65

80,1

5 6 8 102 2 3 4 5

2

3

54

681

2

10

4

3

568

2

3

1038 2 43 5 6 104 I (A)8

6

100865

2

3

45

1 0008

2

5

3

4

68

t (s)

10 000

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.26

4.3 Annexe 3 : Utilisation de fusibles en parallĂšle

c Le problĂšmeDans certains cas extrĂȘmes, il est nĂ©cessaire demettre deux ou plusieurs Ă©lĂ©ments deremplacement en parallĂšle.

Il est alors impératif de veiller à une symétrie laplus parfaite possible, afin qu'aucun effetsecondaire ne compromette l'égalité de larépartition du courant entre les deux éléments.

Lorsque cela est possible, afin de s'affranchirdes disparités entre éléments, il estrecommandé de mettre en série, avec chacundes fusibles, une impédance (cùble parexemple) de valeur calibrée et supérieure à celledu coupe-circuit.

Une autre technique consiste Ă  utiliser deuxtransformateurs de courant (dont la prĂ©cision estpeu importante puisqu’ils ne sont pas utilisĂ©spour des mesures) dont les secondaires sontconnectĂ©s en sĂ©rie selon le schĂ©ma de lafigure 26.L'Ă©quilibrage du courant est ainsi assurĂ© Ă  IN.Au-delĂ , cela n'est plus le cas Ă  cause de lasaturation des transformateurs.Dans tous les cas un tel montage ne peut sefaire qu'avec des Ă©lĂ©ments de remplacement demĂȘme calibre et avec l'accord du constructeur.

c Les caractéristiques électriques d'un ensemblede n éléments de remplacement identiques misen parallÚle.v UN : la tension assignée UN de l'ensemble estcelle de chacun des éléments.v IN : en théorie, le courant nominal IN del'ensemble est celui des composants multipliépar n. En pratique, compte tenu de la proximitédes éléments et de l'imperfection de larépartition du courant, un déclassement de 20 %est appliqué au courant assigné de l'ensemble.

Par exemple, un montage de deux Ă©lĂ©ments de200 A mis en parallĂšle aura un IN de :2 x 200 x 0,8 = 320 A.v I1 : si en thĂ©orie la mise en parallĂšle den Ă©lĂ©ments devrait permettre de multiplier par nle I1 de l'ensemble (chaque Ă©lĂ©ment n'Ă©tantparcouru que par IN / n), en rĂ©alitĂ© un tel calculest extrĂȘmement dangereux car la moindrefaiblesse d’un seul Ă©lĂ©ment met en cause lefonctionnement de l'ensemble.La sĂ©curitĂ© impose donc de conserver, pourl'ensemble, le I1 des Ă©lĂ©ments le constituant.v I3 : pour les durĂ©es de fusion correspondant Ă I3, la simultanĂ©itĂ© de fusion des Ă©lĂ©ments estvirtuellement impossible Ă  obtenir : chaqueĂ©lĂ©ment coupe Ă  son tour !

Cela tend à dire que le I3 de l'ensemble est celuides éléments pris individuellement. Dans ce cas,il ne faut pas perdre de vue que les durées depréarc sont bien plus longues que celles deséléments pris séparément. Les conditionsthermiques de début d'arc sont donc nettementdifférentes. Seuls des essais permettent devérifier que la coupure sera encore effective.

c En pratiqueEn résumé, le I3 d'un ensemble composé den éléments de remplacement en parallÚle, dontle I3 individuel est de I30, peut valoir I30.En l'absence d'essai ou d'engagement duconstructeur, il faut prendre n I30.v Caractéristiques temps-courant : si un élémentfond en 1 seconde pour un courant I, n élémentsfondront en 1 seconde pour le courant n I. Lacaractéristique temps-courant de l'ensemblesera donc parallÚle à celle des éléments debase, décalée d'un facteur multiplicateur surl'échelle des courants.

La tolérance sur I de la caractéristique I(t) d'unfusible est de ± 10 %. Dans le cas de mise enparallÚle, toute dissymétrie tendra à diminuer ladurée de préarc par rapport à la courbethéorique.

En effet, chaque élément n'est plus parcouruexactement par I / n, mais l'un d'entre euxparcouru par I / n + Δ, fondra plus rapidement.Par voie de conséquence, les autres élémentsde remplacement fondront trÚs peu de tempsaprÚs.

Il est donc sage d'ajouter une tolérance (+ 10 %,- 20 %), sur la caractéristique temps-courantd'un tel ensemble.

v Amplitude du courant coupé limité(cf. fig. 27 ).Il faut considérer que chaque élément estparcouru par Icc / n.Si un élément limite alors à Ipo, l'ensemble limiteà n Ipo.

Fig. 26 : Ă©quilibrage par transformateurs de courant.

IN / 2

IN

IN / 2

K x IN / 2

K x IN / 2

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Cahier Technique Schneider Electric n° 128 / p.27

c ExempleSoient 2 Ă©lĂ©ments de calibre 200 A, avec uncourant de court-circuit Icc de 50 kAIpo = I limitĂ© si Icc = 25 kA soit 22 kA crĂȘte(point A).L'ensemble limite donc Ă  2 x 22 = 44 kA(point B).

c UtilisationLes rĂšgles d'utilisation sont les mĂȘmes que pourles coupe-circuits individuels, en partant descaractĂ©ristiques temps-courant.

Fig. 27 : courbes de limitation de courant selon les calibres (Fusarc-CF, marque Merlin Gerin).

Is = Ik rIa = 1,8 Ik r

64 52 3

78

6

9100

97 854 632

4

3

2

98

67

5

10

198

3

762

4

5

10

IcrĂȘte (kA)

Icc kA eff

A

B

22

44

2x250A

250A2x200A

200A160A125A

100A

Il convient de plus :v de ne pas oublier le déclassement en IN de 20 %.v de ne pas trop utiliser l'ensemble à ses limitessupérieures, surtout si la symétrie n'est pasparfaite (respect de la tolérance - 20 % sur lescaractéristiques temps-courant).

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Schneider Electric

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