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ROBYN BECK/AFP LES ECHOS WEEK-END 19 BUSINESS STORY 16 JUIN 2017 Cécile Schmollgruber a imposé sa start-up, Stereolabs, à Hollywood. 15 HÉROÏNES DE LA FRENCH TECH Par la rédaction des Échos La deuxième édition de Viva Technology, qui se tient jusqu’à demain à Paris, porte de Versailles, confirme l’importance de l’événement coorganisé par Publicis et « Les Échos » sur la carte mondiale de la tech. Cette année, les participants pourront écouter 400 intervenants prestigieux, découvrir plus de 100 innovations, s’adonner aux joies du code… et clamer avec « Les Échos Week-End » : #womenrock.

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ROBYNBECK/AFP

LES ECHOS WEEK-END – 19

BUSINESS STORY16 JUIN 2017

Cécile Schmollgrubera imposé sa start-up,

Stereolabs, à Hollywood.

15 HÉROÏNES DELA FRENCH TECH

Par la rédaction des Échos

La deuxième édition de Viva Technology,qui se tient jusqu’à demain à Paris,porte de Versailles, confirmel’importance de l’événement coorganisépar Publicis et «Les Échos» surla carte mondiale de la tech. Cetteannée, les participants pourrontécouter 400 intervenants prestigieux,découvrir plus de 100 innovations,s’adonner aux joies du code…et clamer avec «Les Échos Week-End»:#womenrock.

20 – LES ECHOS WEEK-END

BUSINESS STORY

Ê«tes-vous prêts à accueillir des femmes à la table?Si oui, alors faites de la place !» a lancéla semaine dernière Michelle Obama auxparticipants à la conférence annuelle desdéveloppeurs d’Apple, le WWDC, où il abeaucoup été question de sexisme dans laSilicon Valley. De fait, les statistiques ne sontpas encourageantes : 16% seulement de femmesà des postes estampillés « tech» chez Facebook,17% chez Intel, 23% chez Apple… La presseaméricaine se fait régulièrement l’écho d’un

CÉCILE SCHMOLLGRUBERADOUBÉE PAR JAMES CAMERONPDG de StereolabsÂge: 32 ansModèle: Marie Curie

C’est en 2012, dans les allées du NAB Showde Las Vegas – le salon dédié à la vidéo et auxmoyens de tournage – que sa carrière s’estenvolée, à la faveur d’une rencontre avecles équipes de James Cameron. CécileSchmollgruber présentait la technologie 3Dde Stereolabs, cofondé en 2008 avec deuxcamarades de l’Institut d’optique de Saclay, etnotamment l’algorithme permettant de corrigerles images en temps réel pour plus de confortvisuel. Bingo : Avatar 2 sera tourné avec seslogiciels ! Depuis San Francisco, où elle estdésormais installée, la jeune patronne expliqueque «Stereolabs a développé une technologieinnovante capable de reproduire par ordinateurla manière dont nous, humains, voyons etcomprenons le monde autour de nous. Cettetechnologie a été embarquée dans une caméra 3Dappelée ZED qui permet à tout robot et tout objetde comprendre le monde qui l’entoure» ; elle peutdonc être utilisée pour les drones, les voituresautonomes ou certains objets connectés.Munie d’un double diplôme de l’Essec et deDartmouth, cette entrepreneuse multipriméea suivi un stage à Harvard sur « les femmes etle leadership» pour mieux répondre au sexismedans la tech. Son conseil aux femmes : «Cesserde toujours s’excuser», comme elle le confiaitrécemment au Figaro Magazine.

RANIA BELKAHIALE POTENTIEL DE L’AFRIQUEPDG d’AfrimarketÂge: 28 ansModèle: Xavier Niel (Iliad, Free)

Dans la famille Belkahia, les femmesaiment la tech : elles sont« ingénieures» de mère en filles.Après le lycée français deCasablanca, Rania enchaîneTélécom ParisTech et HECEntrepreneurs. Avant même d’avoirson diplôme en poche, cette jeuneMarocaine confonde en 2013 uneplate-forme de transfert d’argentvers l’Afrique francophone.Pour se démarquer desmastodontes du secteur commeWestern Union, elle proposeun nouveau modèle : le «cashto goods». En lieu et place des

billets, la famille restée au pays reçoit desbons d’achat. Transférés par téléphone,ils sont à échanger contre des produits choisispar l’émetteur auprès d’un réseau partenairede commerçants locaux équipés d’un terminal.

Grâce à deux levées de fonds auxquellessouscrivent de «gros poissons»comme Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Orange,Afrimarket croît très vite, duSénégal au Cameroun en passantpar la Côte d’Ivoire, le Bénin,le Togo et le Mali. Il y a un peuplus d’un an, Rania décide d’ouvrirsa plate-forme à l’e-commerceen ciblant cette fois la classemoyenne locale. Objectif :devenir l’Amazon africain. Pourassurer cette diversification,elle a bouclé il y a quelquesmois un nouveau tour de tablede 10 millions d’euros.

climat de travail qui n’est guère propiceà la mixité, pour ne rien dire de la parité,dans la tech américaine. VivaTech, à reboursde la tendance, met cette année en avantquelque 40% d’intervenants femmes. En appui,la rédaction des Échos Week-End a souhaitérendre hommage à 15 Françaisesparticulièrement actives, talentueuseset inventives. Start-upeuses, chercheuses,«capital-risqueuses», elles portent hautles couleurs de l’innovation hexagonale.

STEREOLABS

MARIONKOTLARSKI/REA

SHUTTERSTOCK

LES ECHOS WEEK-END – 21

15 HÉROÏNES DE LA FRENCH TECH

NATACHA QUESTER-SÉMÉONL’ÉVANGÉLISTE DUWEB FÉMINISTEPDG de l’agence youARhere,cofondatrice du réseau Girl Power 3.0Âge: 39 ansModèle: Richard Branson (Virgin)

Onze ans après avoir fondé le premier clubde femmes innovatrices dans le secteurdu numérique, Girl Power 3.0, NatachaQuester-Séméon est devenue une véritableévangéliste de la cause des femmes dans la tech.Blogueuse pionnière et coach numérique,elle a lancé le mouvement en faveur dela mixité #JamaisSansElles qui revendique120 signataires, 35 millions de «personnestouchées» et une quinzaine d’événementslabellisés en France. Avec son frère Sacha,webdesigner et musicien, elle a aussi fondél’agence youARhere, spécialisée dans la créationde projets innovants et d’applications mobilesdans le domaine de la culture, du tourismeet du divertissement. Dans le cadre de lacampagne présidentielle de 2017, NatachaQuester-Séméon a élaboré une charte soumiseaux candidats, afin qu’ils s’engagent àpromouvoir la mixité à tous les niveauxde la sphère publique. Ils étaient notammentinvités à confier à des femmes des «ministèresrégaliens» – c’est chose faite.

PHILIPPINE DOLBEAULA SURDOUÉE DU PORTE-CLEFS CONNECTÉFondatrice de New SchoolÂge: 17 ansModèle: Clara Gaymard (Raise, Women’sForum)

À 17 ans, elle peut se targuer d’avoir déjàrencontré le PDG d’Apple, Tim Cook, à Paris,pour lui présenter son porte-clefs connectéNew School. Marquée par sa professeured’économie, Bénédicte Nuttens, cette lycéennedes Yvelines a monté son projet d’entrepriseà 16 ans, pour faciliter le système d’appel enclasse. Chaque élève est équipé d’un porte-clefsà puce qui signale sa présence sur la tabletteélectronique de l’enseignant. En cas d’absence,le «mouchard électronique» adresseautomatiquement un SMS ou un courrielaux parents pour les prévenir. L’objectif estde «faire gagner du temps aux enseignantset à l’administration scolaire». Aujourd’hui,quelque 28 heures «utiles» d’enseignement sontperdues chaque année à remplir le cahierd’appel traditionnel. Un an plus tard, PhilippineDolbeau a confondé l’entreprise New Schoolen levant 60800 euros sur KissKissBankBank.Huit mois après avoir remporté le concoursdes «Hype Awards» organisé par DigiSchoolen mai 2015, elle a été repérée par Apple,et l’académie de Versailles a proposé de testerl’outil dans certaines classes.X

AVIERPOPY/REA

THOMASLAISNÉ

22 – LES ECHOS WEEK-END

BUSINESS STORY

MARIE-NOËLLE JÉGO-LAVEISSIÈREL’APÔTRE DE L’INNOVATIONDirectrice exécutive innovation,marketing et technologiesd’OrangeÂge: 49 ansModèle: Claudie Haigneré (spationaute)

Scientifique de formation (Mines, Ulm),Marie-Noëlle Jégo-Laveissière a toujours évoluédans des milieux où les femmes n’étaient pasmajoritaires. «J’ai eu beaucoup de chance,ma famille trouvait normal que je me passionnepour les maths et la physique et ma professeurede maths de prépa, une personnalité horsdu commun pour laquelle rien n’était impossible,m’a vivement poussée à m’accrocher.» Être unefemme n’a jamais été un frein à ses ambitionsni à ses différentes missions dans le groupeOrange, dont elle accompagne la transformationnumérique depuis plus de vingt ans. «Maistout le monde n’a pas cette chance, alors quela diversité est majeure pour penser les servicesde demain et être une entreprise forte : 50% de nosclients sont des femmes», rappelle ce membredu comex. Promouvoir les femmes à tousles échelons est devenu un véritable combatpour celle qui a créé avec Delphine Ernotte– aujourd’hui patronne de France Télévisions –le réseau interne de mentoring Innov’Elles(3250 membres). À son initiative, Orange a étéégalement la première entreprise à sponsoriserle concours d’innovation au quotidien pourcollégiens Science Factor, où les chefs de projetsont systématiquement des filles.

FLORENCE LAMBERTLA CHAMPIONNE DE L’ÉNERGIEPROPREDirectrice du CEA-Liten

Âge: 46 ansModèle: Jean Therme

(CEA)Première thésarde françaisesur le thème du stockagede l’énergie solaire,Florence Lambert n’ajamais quitté les énergies

renouvelables depuis. Pousséepar l’éminent Jean Therme, l’ex-

patron de la recherche technologiquedu Commissariat à l’énergie atomique(CEA), cette jeune femme d’originemodeste commence par approfondirle sujet au centre de recherchede Cadarache avant de monterà Chambéry la première plate-forme

de stockage solaire. Ces activités lui ont valuen 2008 le prix allemand EON: «Une bellereconnaissance venant du pays champion desénergies renouvelables», explique cette jeunequadra. Elle revient ensuite à Grenoblepour créer la direction transports du CEA,puis prendre en 2009 celle du CEA-Liten,le troisième laboratoire mondial des énergieset des transports propres. Confirmée cetteannée pour un deuxième mandat à la têtede 1000 chercheurs, cette scientifique a à cœurde faire fructifier l’héritage, notamment surle front de la mobilité à l’hydrogène : «Avec700 véhicules en circulation et 50 stationsde carburant en 2020, la France sera numéro 1en Europe.» Dans ce monde très masculin,cette brune énergique n’a jamais gommésa féminité. «Avec l’expérience, c’est mêmedevenu un atout», souligne-t-elle.Son mode de management : la mixité d’âgeet de compétences, autrement ditla transversalité plus que la parité.

DENISALLARD/REA

LIONELPRÉAU/RIVAPRESS

LES ECHOS WEEK-END – 23

15 HÉROÏNES DE LA FRENCH TECH

MARIE EKELANDLE CAPITAL-RISQUE EN TOUTE HUMILITÉCofondatrice du fonds DaphniÂge: 41 ansModèle: son mari, anesthésisteDans son ouvrageOnm’avait dit que c’étaitimpossible, Jean-Baptiste Rudelle soulignel’apport deMarie Ekeland «dans le cénacle feutrédu capital-risque français» : «Elle se distingue deses collègues masculins par une capacité de travailhors du commun et un ego limité, une qualitépeu répandue dans ce métier et qui la rendparticulièrement efficace dans les négociationsdifficiles.» Le fondateur de Criteo sait combienil doit à cette quadra au look juvénile et auxmanières simples, l’une des premières à avoircru dans le futur numéro 1 mondial du reciblagepublicitaire au sein d’Elaia Partners. Cette

FRÉDÉRIQUE GRIGOLATOLA PORTE-PAROLE DES CONSOMMATEURSPDG de Clic and WalkÂge: 45 ansModèle: sa grand-mère maternelle,Jeanine

C’est à 40 ans, après dix-huit ans dans la grandedistribution où elle peinait à obtenir un posteà sa mesure, que Frédérique Grigolato lancesa start-up Clic andWalk en 2012. Un outil quipermet aux grandes marques de cerner laperception de leur communication ou les usageseffectifs de leurs produits «dans la vraie vie». Lesenquêteurs sont les consommateurs eux-mêmes,missionnés pour donner leur avis en quelquesminutes depuis leur magasin ou de chez eux,via l’application développée par FrédériqueGrigolato et son équipe. Désignée par l’Unescoen 2014 comme l’une des dix entreprises les plusinnovantes de l’année, Clic andWalk collecteet agrège ces données au profit de ses clients,dont Renault, Hyundai, Franprix, Kiabi ouencore Google. «Présente en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Espagne,la communauté des 450000 ClicWalkers chercheà présent à s’élargir au Benelux et en Europedu Nord puis vers l’Est», explique sa fondatrice,à l’énergie contagieuse. Parmi les femmes quil’ont inspirée, elle cite d’abord sa grand-mèrematernelle, qui l’a élevée. Frédérique Grigolatoadmire également les sportives de haut niveau,«de vrais exemples de ténacité et de passion».

codeuse employée par JPMorgan dans les sallesde marché s’est reconvertie dans le capital-risqueen 2000, soutenant notamment Parrot etShowroomprivé.com. Aujourd’hui à la tête dufonds Daphni, qu’elle a cofondé avec quatrehommes, elle entendmoderniser le métier eny injectant du «crowd equity»: les investisseursmembres de la communauté aident à repérer lesstart-up prometteuses à financer. La cofondatricede France Digitale n’a pas pu s’inspirer d’unefemme dans unmétier aussi masculin mais n’ena pas souffert. «C’est une force, a-t-elle déclaréà La Tribune : je peux définir moi-même ce qu’estune femme investisseure et cela me procureune liberté hallucinante.» En revanche, elle esttrès impressionnée par les responsabilitésqu’assume sonmari, anesthésiste en pédiatrie.« Me comparer à lui me permet de mieuxapprécier ma propre prise de risque. »

JARRY/ANDIA

VINCENTISORE/IP3/MAXPPP

SHUTTERSTOCK

24 – LES ECHOS WEEK-END

BUSINESS STORY

VIRGINIE SIMONL’INFORMATION SCIENTIFIQUE POUR TOUSPDG de MyScienceWorkÂge: 34 ansModèle: Claudie Haigneré (spationaute)

Ingénieure en biotechnologie, mastère engénétique, doctorat en nanotechnologies, licenceen philosophie: son parcours éclectique a inspiréVirginie Simon pour lancer MyScienceWork,la première plate-forme transdisciplinaired’accès aux publications scientifiquesuniversitaires et d’échange entre chercheurs.L’idée lui est venue durant sa thèse consacréeaux nanotechnologies contre le cancer. Jonglantavec la biologie, la chimie et la physique, ellese heurte au cloisonnement de l’information. Etdécide d’y remédier avec un service ad hoc. C’estau Luxembourg qu’elle trouve les moyens, en2012, de concrétiser son projet. En 2014, elle parts’installer dans la Silicon Valley, avec son associéet mari Tristan Davaille, et cinq de ses employés.La plate-forme recense aujourd’hui prèsde 60millions d’articles scientifiques dans30 disciplines, et indexe plus de 40000 journaux.L’accès à ces informations est gratuit. Le modèleéconomique est fondé notamment sur la vented’analyse de données pour des clients universitésou laboratoires. Virginie Simon, qui a levé entout 5 millions d’euros, vise la rentabilité en 2018.

KAREN AIACHDU CONSULTING À LA THÉRAPIE GÉNIQUEPDG de LysogeneÂge: 44 ansModèle: Rafaèle Tordjman (Sofinnova)

Quelques semaines à peine après la naissance deson aînée, en 2005, la vie de Karen Aiach basculevers la biotech. Le diagnostic vient de tomber: safille souffre du syndrome de Sanfilippo de type A,maladie dégénérative du cerveau, mortelle, sanstraitement. Mais Karen Aiach ne connaît pasle mot «impossible». Elle quitte ses activités deconseil auprès des banques pour mobiliser larecherche. Avec son conjoint, elle épluche toutela littérature sur le sujet, rencontre desscientifiques, et monte une association pourfinancer une thérapie génique, avec le soutien duprofesseur Olivier Danos, qui confonde avec elle,en 2009, la start-up Lysogene. Sans bagagemédical, cette diplômée de l’Essec passée parArthur Andersen dit avoir gagné sa crédibilitépar «une capacité à lever des fonds, à organiserun projet complexe et à discuter avec des avocatset des financiers, des compétences indispensablespour développer un programme de recherche».Lysogene compte aujourd’hui des investisseursde poids avec Sofinnova, Bpifrance et le danoisNovo. Après un essai réussi, Lysogene prévoitde déposer en 2018 en Europe et aux États-Unisle dossier d’enregistrement de son premierproduit, pour une commercialisation en 2020.

LAURENTANTONELLI/BLITZAGENCY

EDALCOCK/M.Y.O.P.

LES ECHOS WEEK-END – 25

15 HÉROÏNES DE LA FRENCH TECH

ROXANNE VARZAAU CENTRE DE L’ÉCOSYSTÈMEDirectrice de Station FÂge: 32 ansModèle: Xavier Niel (Iliad, Free)

En quelques années, Roxanne Varza a su serendre indispensable dans la French Tech.Celle qui est pourtant toujours en attente de sanationalité française (elle est Irano-Américaine)a déjà un CV très étoffé : figure de l’influent sited’informations TechCrunch en France,directrice de l’accélérateur de Microsoft dansl’Hexagone, elle a participé au lancement del’association StartHer (ex-Girls in Tech), quipromeut la place des femmes dans la tech… Sonnouveau défi : coordonner Station F, le «plusgrand incubateur au monde», qui doit accueillirà partir de cet été un millier de start-up. Avantmême de travailler aux côtés de Xavier Niel,qui a investi 250 millions d’euros dans ce projet,Roxanne Varza avait pour modèle le patrond’Iliad (maison mère de Free). «J’adoraisses projets hyperambitieux, qui cassent les codeset donnent un énorme coup de boost à notreécosystème», témoigne-t-elle. Côté femmes,

ses sources d’inspiration sont multiples. Elle lespuise parmi celles qui l’entourent. «Commentne pas être impressionnée par Joséphine Goube(TechFugees), Claude Terosier (Magic Makers),Rania Belkahia (Afrimarket), Pauline Laigneau(Gemmyo), Bénédicte de Raphélis Soissan(Clustree), Louisa Mesnard (Citron)… et je peuxencore continuer à citer des noms pendantdes heures !» Souvent mise en avant, elle se batpour que l’on parle davantage des autres.

MARJOLAINE GRONDINLA RÉVÉLATION NUMÉRIQUECofondatrice de JamÂge: 27 ansModèle: Céline Lazorthes (Leetchi)

Sur LinkedIn, Marjolaine Grondin se définitcomme CEO – pour Chief Emoji Officer ! –de Jam. Très accessible et décontractée, elleincarne la nouvelle vague des entrepreneurs dela French Tech. Après HEC et Sciences Po, ellepart à l’université de Berkeley, où germe l’idéede sa start-up. «J’ai surtout appris à apprendredurant ces années à l’école, admet-elle. J’ai euenvie de me lancer dans un projet car j’avaisle syndrome de l’imposteur, je n’étais experteen rien. Je suis passée à l’action et ça m’a apaisé.»Jam, c’est un chatbot intégré aux messageriesdes réseaux sociaux pour recommander desidées de sortie à ses utilisateurs. Sa principalecible? Facebook, qui l’a d’ailleurs sélectionnéeen avril dernier pour participer à F8, la grand-messe des développeurs où Mark Zuckerbergfait ses grandes annonces. Une invitation quia boosté le trafic de Jam: «Ça nous a fait gagneren légitimité, mais nous devons maintenanttransformer l’essai en opportunités.» Pour cela,elle met les mains dans le moteur, apprendà coder, «non pas pour faire, mais pourcomprendre», précise-t-elle.

IORGISMATYASSYPOURLESECHOSWEEK-END

RGA/REA

SHUTTERSTOCK

BUSINESS STORY 15 HÉROÏNES DE LA FRENCH TECH

CHRISTELLE PLISSONNEAUUN JEU POUR APPRENDRE À CODERPDG d’Early Birds StudioÂge: 26 ansModèle: Roxanne Varza (Station F)Son passage par Epitech – une écoled’informatique – a marqué ChristellePlissonneau à double titre. D’abord parce que lavoici aujourd’hui PDG d’Early Birds Studio, dontle produit phare est un jeu vidéo ludo-éducatifsur PC et Mac, Play’n’Code, qui vise à apprendreaux 8-12 ans à coder. Une start-up créée avecdeux anciens camarades de promo dans lacontinuité d’un projet d’entreprise élaboréà l’école. Ensuite parce que, femme, elle a dûbatailler tôt dans cet univers des technologiesnumériques découvert – «un coup de cœur» –en BTS comptabilité. «On a bien tenté de medissuader, moi l’introvertie, mais je suis aussi

une fonceuse !» raconte-t-elle. La premièreannée à l’Epitech Kremlin-Bicêtre – «une écolede mecs qui ne compte que 4% de filles» – a étédure. «Si, pris individuellement, les garçonsétaient sympas, le syndrome masculin de masse,lié à une forme d’immaturité, dominait. Ilsvoulaient absolument nous “aider”, nous les filles,et si on réussissait il fallait prouver qu’on n’avaitpas couché ! Cela s’estompe en troisièmeet quatrième années.» Avec une amie, elle créeraE-mma, une association mixte destinée à faireavancer la parité, qui, c’est sa fierté, a essaimédans douze autres Epitech. «Aujourd’hui, dansle monde que je côtoie, je ne retrouve pasvraiment ce problème de surprotection masculine.Il y a plus de profils technos féminins et on parttous et toutes sur la même ligne», constatela jeune femme, qui cite volontiers RoxanneVarza, Fleur Pellerin ou Marine Aubin (Girlzin Web) comme inspiratrices.

FIDJI SIMOCARRIÈRE EXPRESS CHEZ FACEBOOKVice-présidente produitschez FacebookÂge: 31 ansModèle: Sheryl Sandberg (Facebook)

Avec ses talons aiguilles et ses imposantsbijoux, elle détonne dans le groupe trèsmasculin des ingénieurs en sweat-shirt àcapuche de Menlo Park, au siège californienfuturiste de Facebook. Cette fille et petite-fillede pêcheurs espagnols, qui a grandi à Sète, alargement gagné sa place à leurs côtés, à l’issued’une carrière express. Recrutée en 2013 suiteà une candidature spontanée postée sur le siteWeb de Facebook, cette trentenaire au riretonitruant qui a fait ses classes chez eBay,près de San Francisco, a gravi un à un tousles échelons pour diriger deux des pôles quicomptent au sein du réseau social : les vidéoset les médias. Elle a été promue vice-présidentechargée des produits il y a quelques mois.Il faut dire que l’ex-HEC a toute la confiancedes numéros 1 Mark Zuckerberg et 2 SherylSandberg. Elle partage d’ailleurs les positionsféministes de l’auteur de Lean In, soutenantnotamment que «montrer sa vulnérabilité peutrenforcer la capacité à diriger».

ISABELLE DE CREMOUXMADAME FINANCEMENTPrésidente du directoire,directrice du départementSciences de la vie du fondsSeventureÂge: 48 ansModèle: Bill Gates (Microsoft)

À 48 ans, à la tête de Seventure Partners, unfonds de financement de l’innovation (sciencesde la vie et technologies digitales), Isabellede Cremoux gère 660 millions d’euros investisen capital, en Europe, dans des entreprisesà fort potentiel de croissance. Elle a été l’unedes premières au monde à soutenir des start-upengagées dans le secteur des microbiomes(la flore intestinale). Elle fréquente l’universde la tech de longue date. «En maths spé, j’étaisla seule femme, et à Centrale, dont j’ai étédiplômée en 1991, nous étions à l’époque moinsde 10%!», se souvient-elle. «Aujourd’hui, très peude femmes dirigent des sociétés d’investissement»,constate-t-elle. Un «plafond de verre» qui resteétroitement lié à une problématique familiale :disponibilité, voyages, etc. «Par contre,elles sont plus nombreuses aux postesde niveau n-1, comme directrice de participations.Chez nous, c’est environ 40%. Le genre,lors d’un recrutement par exemple, n’estplus qu’un paramètre parmi de nombreuxautres.» Pas facile non plus de trouverdes PDG femmes à la tête de start-up.«Dans les nombreux dossiers quenous voyons, elles sont moins de 5%.Mais, là encore, le chiffre s’élève très vitedès le niveau n-1.» Sa référence reste BillGates. Pour ses qualités de visionnaire,de manager et les valeurs qu’ildéfend à travers la fondationqu’il gère avec sa femme.

OLIVIEREZRATTY

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KIM

KULISH/REA

SEVENTUREPARTNERS

LCI Matin Week-end à 9h30 sur

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26 – LES ECHOS WEEK-END