bulletin du cidp/ aoÛt-octobre 2014

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Dans ce numéro -Editorial -Haïti: la situation des droits de l’homme examinée par le CDH -Le Comité note des points positifs -Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme -La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Na- tions Unies aux droits de l’homme -Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseigne- ment du cycle fondamental -Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 -Alphabétiser 450,000 person- nes en 24 mois! -La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu -Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile -Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés -Les participants aux ateliers « Kalfou Richès » enregistrent des chants traditionnels haï- tiens en voie de disparition -Le projet KORE FANMI présenté au CIDP -Les technologies: Un outil important pour le développe- ment et la modernisation d’Haïti -Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté -Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays -Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouver- nement -Le peuple vaincra, Haïti vaincra! BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP AOUT-OCTOBRE 2014 VOLUME 1 NUMÉRO 3 Ce numéro spécial est consacré prioritairement au rapport sur le pacte international relatif aux droits civils et politiques présenté à Genève (Suisse) les 9 et 10 octobre 2014 par le Comité Interministériel des Droits de la Personne. Une délégation du gouvernement, conduite par la Mi- nistre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a sé- journé à Genève au début du mois d’octobre pour participer à la 112e session du Comité des Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies. Cette délégation était composée de Pierre Thony Melodin (Ministère des Affaires étrangères), Yves Rody Jean (Présidence), Jean-Fallières Bazelais (Ministère de la Justice et de la Sécurité publique), Anita Dolma (Primature), Tessy Pétion Romulus (Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes), l’ingénieur Clément Bélizaire (Unité de construction des logements et bâtiments pu- blics) et de Djems Olivier (Secrétariat technique du Comité interministériel des droits de la per- sonne). La publication de ce bulletin veut rendre compte à l’opinion publique du contexte de la production de ce rapport et du processus qui a amené à sa présentation au Comité des Droits Humains des Nations Unies à Genève. En effet, bien que le pays ait adhéré à cet instru- ment international depuis le 6 février 1991, ce n’est pas un hasard si ce rapport a été soumis durant le mandat de l’Administration MARTELLY et sous le Gouvernement LAMOTHE. Car, le premier rapport aurait dû être présenté un an plus tard, soit en 1992. Il a fallu pourtant attendre le mois de décembre 2012 pour voir finalement Haïti déposer ce document. C’est qu’entretemps, divers aléas politiques com- me des changements de gouvernement effectués en dehors des prescrits de la Constitution; le pas- sage de plusieurs ouragans dévastateurs; le terrible séisme du 12 janvier 2010 qui s’ajoutaient à des difficultés économiques majeures, ne laissaient pas le temps aux différents gouvernements qui se suc- cédaient d’accorder à la mise en œuvre du Pacte toute l’attention qu’elle méritait. Depuis le Rapport sur les pactes civils déposé le 30 novembre 2012 et le protocole additif envoyé le 8 août 2014, l’Administration Martelly et le Gouvernement Lamothe ont continué sur leur lancée et n’ont pas cessé de redoubler d’ardeur pour construire cet État de droit dont le peuple Haïtien a tant rêvé. Ce rêve, grâce à la farouche volonté du gouvernement et aux incessants efforts déployés, se concrétise chaque jour un peu plus par de tangibles réalisations malgré les innombra- bles difficultés et oppositions rencontrées. Le Gouvernement a considéré avec le plus grand sérieux toutes les failles constatées au niveau de l’appareil judiciaire et pénal du pays. Il s’est minu- tieusement penché sur toutes les recommanda- tions prodiguées tant par la communauté interna- tionale que par la société civile et a conçu un dis- positif adéquat pour les résoudre systématique- ment. Au cours de deux séances, la situation des droits de l’homme en Haïti a été examinée, pour la pre- mière fois, par le CDH. La délégation haïtienne a répondu aux questions du comité autour du rap- port initial de la République sur la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Ce Bulletin spécial de vérité fait d'abord état du rapport concernant le Pacte International relatif aux droits civils et politiques et rend compte des activités réalisés par le Bureau de la ministre du premier août au 31 au octobre 2014. Editorial Comité interministériel des droits de la personne « La Loi sur la paternité, la mater- nité et la filiation, publiée au journal officiel le 4 juin 2014, constitue un jalon important dans la réforme du droit de la famille. Cette loi instaure notamment un nouveau cadre normatif sur la recherche de la paternité et la filiation et établit le principe d’égalité entre tous les enfants qu’ils soient nés de couples mariés ou non. » BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP 28, rue Garoute (Pacot), Port-au-Prince, Haïti. Tél.: +509 48906799. facebook: Contre la Pauvreté Extrême. Twitter: @Mdcdhlcpe

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Bulletin du Comité Interministériel des Droits de la Personne/ Août-octobre 2014

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Page 1: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Dans ce numéro -Editorial -Haïti: la situation des droits de l’homme examinée par le CDH -Le Comité note des points positifs -Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme -La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Na-tions Unies aux droits de l’homme -Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseigne-ment du cycle fondamental -Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015 -Alphabétiser 450,000 person-nes en 24 mois! -La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu -Plan national des droits de la personne : Le CIDP consulte la société civile -Le Gouvernement encourage la création artistique dans les quartiers défavorisés -Les participants aux ateliers « Kalfou Richès » enregistrent des chants traditionnels haï-tiens en voie de disparition -Le projet KORE FANMI présenté au CIDP -Les technologies: Un outil important pour le développe-ment et la modernisation d’Haïti -Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté -Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays -Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouver-nement -Le peuple vaincra, Haïti vaincra!

BULLETIN SPECIAL VERITE DU CIDP A O U T - O C T O B R E 2 0 1 4 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Ce numéro spécial est consacré prioritairement

au rapport sur le pacte international relatif aux

droits civils et politiques présenté à Genève

(Suisse) les 9 et 10 octobre 2014 par le Comité

Interministériel des Droits de la Personne. Une

délégation du gouvernement, conduite par la Mi-

nistre Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a sé-

journé à Genève au début du mois d’octobre

pour participer à la 112e session du Comité des

Droits de l’Homme (CDH) des Nations Unies.

Cette délégation était composée de Pierre Thony

Melodin (Ministère des Affaires étrangères), Yves

Rody Jean (Présidence), Jean-Fallières Bazelais

(Ministère de la Justice et de la Sécurité publique),

Anita Dolma (Primature), Tessy Pétion Romulus

(Ministère à la Condition féminine et aux Droits

des Femmes), l’ingénieur Clément Bélizaire (Unité

de construction des logements et bâtiments pu-

blics) et de Djems Olivier (Secrétariat technique

du Comité interministériel des droits de la per-

sonne).

La publication de ce bulletin veut rendre compte

à l’opinion publique du contexte de la production

de ce rapport et du processus qui a amené à sa

présentation au Comité des Droits Humains des

Nations Unies à Genève.

En effet, bien que le pays ait adhéré à cet instru-

ment international depuis le 6 février 1991, ce

n’est pas un hasard si ce rapport a été soumis

durant le mandat de l’Administration MARTELLY

et sous le Gouvernement LAMOTHE. Car, le

premier rapport aurait dû être présenté un an

plus tard, soit en 1992. Il a fallu pourtant attendre

le mois de décembre 2012 pour voir finalement

Haïti déposer ce document.

C’est qu’entretemps, divers aléas politiques com-

me des changements de gouvernement effectués

en dehors des prescrits de la Constitution; le pas-

sage de plusieurs ouragans dévastateurs; le terrible

séisme du 12 janvier 2010 qui s’ajoutaient à des

difficultés économiques majeures, ne laissaient pas

le temps aux différents gouvernements qui se suc-

cédaient d’accorder à la mise en œuvre du Pacte

toute l’attention qu’elle méritait.

Depuis le Rapport sur les pactes civils déposé le

30 novembre 2012 et le protocole additif envoyé

le 8 août 2014, l’Administration Martelly et le

Gouvernement Lamothe ont continué sur leur

lancée et n’ont pas cessé de redoubler d’ardeur

pour construire cet État de droit dont le peuple

Haïtien a tant rêvé. Ce rêve, grâce à la farouche

volonté du gouvernement et aux incessants efforts

déployés, se concrétise chaque jour un peu plus

par de tangibles réalisations malgré les innombra-

bles difficultés et oppositions rencontrées.

Le Gouvernement a considéré avec le plus grand

sérieux toutes les failles constatées au niveau de

l’appareil judiciaire et pénal du pays. Il s’est minu-

tieusement penché sur toutes les recommanda-

tions prodiguées tant par la communauté interna-

tionale que par la société civile et a conçu un dis-

positif adéquat pour les résoudre systématique-

ment.

Au cours de deux séances, la situation des droits

de l’homme en Haïti a été examinée, pour la pre-

mière fois, par le CDH. La délégation haïtienne a

répondu aux questions du comité autour du rap-

port initial de la République sur la mise en œuvre

du Pacte international relatif aux droits civils et

politiques (PIDCP).

Ce Bulletin spécial de vérité fait d'abord état du

rapport concernant le Pacte International relatif

aux droits civils et politiques et rend compte des

activités réalisés par le Bureau de la ministre du

premier août au 31 au octobre 2014.

Editorial

Comité interministériel des droits de la personne

« La Loi sur la paternité, la mater-

nité et la filiation, publiée au

journal officiel le 4 juin 2014,

constitue un jalon important dans

la réforme du droit de la famille.

Cette loi instaure notamment un

nouveau cadre normatif sur la

recherche de la paternité et la

filiation et établit le principe

d’égalité entre tous les enfants

qu’ils soient nés de couples

mariés ou non. »

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

28, rue Garoute (Pacot), Port-au-Prince, Haïti. Tél.: +509 48906799. facebook: Contre la Pauvreté Extrême. Twitter: @Mdcdhlcpe

Page 2: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Haïti: La situation des droits humains examinée par le Comité des droits de l’homme

Le rapport initial de la Républi-

que d’Haïti sur la mise en œuvre

des dispositions du Pacte inter-

national relatif aux droits civils et

politiques a été examiné, les 9 et

10 octobre 2014 lors de la 112e-

session du Comité des droits de

l’homme des Nations Unies

(CDH), déroulé au Palais Wilson

à Genève.

Soumis en 2012, ce rapport ini-

tial couvre une période de vingt

ans. Haïti qui a adhéré au Pacte

international relatif aux droits

civils et politiques, en 1991, de-

vait pourtant présenter son pre-

mier rapport en 1992.

La présentation de ce rapport

traduit «le profond engagement

de l’administration MARTELLY

et du Gouvernement LAMOTHE

pour la promotion et le respect

des droits de l’homme en Haïti»,

s’est félicitée la Ministre Marie

Carmèle Rose Anne Auguste, qui

a présidé la délégation haïtienne.

«Malgré les nombreux progrès

identifiés et les efforts considéra-

bles déployés en la matière, l'État

haïtien est conscient que le ni-

veau d’application des disposi-

tions du Pacte n’est pas encore à

la hauteur de ce qu’il souhaite»,

a toutefois reconnu la Ministre

déléguée auprès du premier

ministre chargé des droits hu-

mains et de la lutte contre la

pauvreté extrême.

Durant ces deux jours de tra-

vail, les membres du Comité

des droits de l’homme des Na-

tions Unies ont examiné la si-

tuation des droits humains en

Haïti. Des questions relatives à

la détention préventive prolon-

gée, au dossier de l'ancien pré-

sident à vie Jean-Claude Duva-

lier, à l'équité de genre, au pro-

cès de la Scierie, à la réforme

de la justice, ont été entre au-

tres abordées. Le processus de

relocalisation des personnes

vivant dans les camps de dépla-

cés (IDP's) depuis le séisme du

12 janvier 2010 a également

attiré l’attention des membres

du Comité.

Les membres de la délégation

haïtienne ont répondu aux dif-

férentes questions selon leur

domaine de compétence.

Concernant le phénomène de

la détention préventive prolon-

gée et la réforme de la justice,

Me. Jean-Fallières Bazelais

(cadre du Ministère de la Justi-

ce) a fait état des efforts dé-

ployés par le gouvernement en

vue de redresser la situation.

La question de genre a aussi

été abordée par Me. Tessy

Pétion Romulus du Ministère à

la Condition féminine et aux

droits des femmes. Quant aux

questions relatives à la ratifica-

tion des conventions interna-

tionales, elles ont été répon-

dues par Me. Pierre Thony

Melodin, représentant du Mi-

nistère des Affaires étrangères.

Me Anita Dolma l’Unité juridi-

que de la Primature et Me

Yves Rody Jean ont répondu à

diverses autres questions en

rapport à la traite, au trafic et à

l’adoption.

Le coordinateur du projet 16/6

(projet de relocalisation de ces

IDP's) l’ingénieur Clément Béli-

zaire, fait état d’une diminution

de 93.7% du nombre de ména-

ges et de 92.1% du nombre de

sites depuis juillet 2010. Au 30

septembre 2014, le nombre

total de personnes déplacées

était évalué à quelque 85 000

individus, répartis sur 123 sites.

L’ingénieur Bélizaire en a profi-

té pour réaffirmer la volonté

du gouvernement de travailler

à la fermeture de tous les

camps d’ici à 2015. «Ce dont

Haïti a le plus besoin aujourd-

’hui, ce n’est plus l’aide huma-

nitaire ; mais des projets de

développement», a-t-il fait sa-

voir au Comité.

L’examen de la situation des

droits de l’homme en Haïti

s’est déroulé en présence des

représentants de la Mission

permanente d’Haïti à Genève

et des militants d’organismes

de droits humains évoluant en

Haïti.

Le pacte internatio-nal relatif aux

droits civils et

politiques (PIDCP) a été adopté à New

York le 16 décembr

e1966 par l'Assemblée géné-

rale des Nations

unies dans sa réso-lution 2200 A

(XXI). Il comprend

les droits et libertés classiques qui

protègent les parti-

culiers contre les

ingérences de

l’État, comme le

droit à la vie, l’in-terdiction de la

torture, de l’escla-

vage et du travail forcé, le droit à la

liberté, etc.

Le Pacte est com-

plété par deux protocoles :

le premier daté du

16 décembre 1966 et le deuxième

interdisant la peine

de mort en date du 15 décembre 1989.

Le Pacte II de

l’ONU est entré en

vigueur après la ratification par 35

États

le 23 mars 1976. Il est en principe

applicable directe-

ment par les juri-dictions des États

signataires.

Haïti a adhéré au Pacte international

relatif aux droits

civils et politiques en 1991

P A G E 2 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Page 3: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Haïti à la 112e session du CDH

Plus de vingt ans après son ad-

hésion au Pacte international

relatif aux droits civils et politi-

ques (PIDCP/CCPR), Haïti a

finalement présenté son premier

rapport au Comité des droits de

l’homme des Nations Unies. Le

Comité déclare accueillir avec

satisfaction ce rapport initial

soumis avec 16 ans de retard, et

les renseignements qui y sont

présentés. Il dit apprécier l’occa-

sion qui lui a été offerte d’enga-

ger un dialogue constructif avec

la délégation haïtienne – lors de

sa 112e session – au sujet des

mesures que l’État partie a pri-

ses, depuis l’entrée en vigueur

du Pacte, pour mettre en œuvre

les dispositions de celui-ci.

Les réponses apportées par la

délégation haïtienne, qui a pré-

senté ce rapport les 9 et 10

octobre 2014, ont pu éclairer la

lanterne des membres du Comi-

té par rapport à un ensemble de

préoccupations. Le Comité dit

noter un ensemble d’aspects

positifs concernant l’application

par Haïti des dispositions du

pacte :

A- Le Comité accueille avec

satisfaction les mesures législati-

ves et institutionnelles suivantes,

prises par l’État partie depuis

l’entrée en vigueur du Pacte en

1991: a) nomination d’une Mi-

nistre Déléguée chargée des

droits de l’homme et de la lutte

contre la pauvreté extrême et

la création du Comité Intermi-

nistériel des droits de la

personne (CIDP); b) adop-

tion de la loi organique por-

tant organisation et fonc-

tionnement de l’Office de la

Protection du Citoyen

(OPC) qui a obtenu le statut

A du Sous-comité d’accrédi-

tation du Comité internatio-

nal de coordination des ins-

titutions nationales de pro-

motion et protection des

droits de l’homme en dé-

cembre 2013 ;

c) entrée en vigueur en juin

2014 de la loi sur la Paterni-

té, la Maternité et la Filia-

tion ; d) promulgation le 4

juin 2014 de la loi sur la lut-

te contre la traite des per-

sonnes; e) la loi sur l’intégra-

tion des personnes handica-

pées et les mesures déjà

prises pour permettre l’ap-

plication de cette loi.

B- Le Comité salue le fait

que, depuis l’entrée en vi-

gueur du Pacte en 1991,

l’État partie a ratifié un cer-

tain nombre d’instruments

internationaux relatifs aux

droits de l’homme ou y a

adhéré:

a) Convention sur les droits

de l’enfant en 1995; b)

Convention relative aux

droits des personnes handi-

capées et le Protocole fa-

cultatif s’y rapportant en

2009; c) Pacte international

relatif aux droits économi-

ques, sociaux et culturels en

2013 ; d) Protocole facultatif

à la Convention relative aux

droits de l’enfant, concer-

nant la vente d’enfants, la

prostitution des enfants et la

pornographie mettant en

scène des enfants, en 2014.

Dans la foulée, le Comité fait

état d’une série de préoccu-

pations et de recommanda-

tions à l’Etat partie. Ces pré-

occupations et recommanda-

tions concernent : a) l’intégra-

tion du Pacte dans le droit

interne et applicabilité du Pac-

te par les tribunaux natio-

naux ; b) l’institution nationale

indépendante des droits de

l’homme ; c) le droit à un

recours utile ; d) la non-

discrimination, égalité entre

hommes et femmes ; e) la

discrimination basée sur l’o-

rientation sexuelle ; f) le droit

à la vie ; g) la ratification du

deuxième Protocole facultatif

se rapportant au Pacte ; h) la

violence à l’égard des fem-

mes ; i) l’élimination de toute

forme d’esclavage et de servi-

tude ; j) la liberté et la sécuri-

té de la personne ; k) l’indé-

pendance du système judiciai-

re, droit à un procès équita-

ble ; l) le droit de circuler

librement et droit à la vie

privée et à la protection de la

famille ; m) la liberté d’opi-

nion, d’expression, de réunion

et d’association ; n) la partici-

pation aux affaires politiques.

Le Comité demande à Haïti

de faire figurer dans son pro-

chain rapport périodique, qui

devra lui parvenir d’ici au 31

octobre 2018, des renseigne-

ments précis et à jour sur la

suite qu’il aura donnée aux

autres recommandations et

sur l’application du Pacte dans

son ensemble.

Le Comité note des points positifs

Le Comité des

droits de l'Hom-me (CDH) est un

organe de surveil-

lance du Haut-commissariat des

Nations unies aux

droits de l'homme, responsable de

l’application

du Pacte interna-tional relatif aux

droits civils et

politiques et de ses protocoles

facultatifs. Il est

composé de 18 experts indépen-

dants et se réunit

trois fois par an, durant trois se-

maines. L’examen

du rapport initial d’Haïti, soumis en

2012, figurait à

l’ordre du jour des travaux du

Comité pour les 9

et 10 octobre 2014 et le Gou-

vernement haïtien

avait été invité à participer à ces

séances.

Des membres du CDH

P A G E 3

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

Page 4: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Le Gouvernement haïtien prend

acte de la communication des

observations finales du Comité

des Droits de l’Homme concer-

nant le rapport initial d’Haïti. Le

Gouvernement apprécie la prise

en compte par le Comité des ef-

forts déployés par l’Etat haïtien

pour la mise en œuvre des dispo-

sitions du Pacte.

Néanmoins, le Gouvernement

haïtien émet des réserves sur cer-

taines observations et recomman-

dations telles que :

L’insuffisance de ressources

financières mises à disposi-

tion de l’OPC

Le Gouvernement rappelle :

I. Que la partie du budget alloué

à l’OPC qui couvre le personnel

et les immobilisations a connu une

augmentation. De plus, l’OPC de

par son statut peut recevoir des

financements de sources externes,

et ceci a été prise en compte par

le Ministère des Finances ;

II. Qu’il fait face à des contraintes

budgétaires importantes et que, mal-

gré tout, les ressources allouées à

l’OPC sont supérieures à celles de

plusieurs autres institutions publi-

ques.

La violence à l’égard des fem-

mes

Le Gouvernement haïtien :

I. rappelle que le viol étant qualifié de

crime grave, des poursuites ne sau-

raient être engagées uniquement sur

la base du témoignage d’une victime.

Par ailleurs, Haïti demeure attaché à

la présentation d’un certificat médical

en cas d’accusation de viol pour évi-

ter la multiplication de plaintes abusi-

ves ;

II. rappelle en outre qu’un décret de

juillet 2005 sur les agressions sexuel-

les permet de poursuivre et de

condamner les auteurs de viol et que

l’avant-projet de loi sur la prévention,

la sanction et l’élimination de toutes

les formes de violence faites aux fem-

mes prendra en compte les autres

types de violence.

L’indépendance du système judi-

ciaire :

Le Gouvernement haïtien :

I. reste fermement attaché au respect

de l’indépendance du pouvoir judiciai-

re et accorde une attention particu-

lière à la situation matérielle des ma-

gistrats. En témoignent les augmenta-

tions de salaires qui leur ont été ac-

cordé en 2013. S’agissant de la durée

du mandat des juges, celle-ci est défi-

nie par la loi, à l’exception des juges

de paix.

Le Droit de circuler librement et

le droit à la vie privée et à la

protection de la famille

Le Gouvernement haïtien continue

d’accorder toute sa protection aux

personnes déplacées par le séisme

vivant dans les camps jusqu’à leur

relocalisation.

Liberté d’opinion, d’expression,

de réunion et d’association

Le Gouvernement haïtien réfute les

allégations d’atteinte à la liberté d’opi-

nion, d’expression, de réunion et

d’association et continuera à prendre

toutes les dispositions en vue de ga-

rantir la jouissance de ces droits pour

tous les citoyens.

Participation aux affaires politi-

ques

Le Gouvernement haïtien organise

régulièrement des consultations lors

de la préparation de rapports sur les

questions de droits de l’homme, aux-

quelles les organisations de la société

civile concernées sont systématique-

ment invitées.

Le Gouvernement haïtien réitère au

Comité son engagement pour la mise

en œuvre des dispositions du Pacte,

en fonction de ses moyens.

Réactions du Gouvernement haïtien sur les observations finales du Comité des Droits de l’Homme

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

P A G E 4

Page 5: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

La Ministre déléguée auprès du Premier

Ministre Chargée des Droits Humains et

de la Lutte contre la Pauvreté Extrême,

Marie Carmèle Rose Anne Auguste, a ren-

contré, le jeudi 9 octobre au Palais Wilson

à Genève, le nouveau Haut-commissaire

des Nations Unies aux Droits de l’homme,

Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein.

Cette rencontre s’est déroulée autour de

la ratification par Haïti de certains instru-

ments internationaux, l’élaboration du Plan

national des droits de l’homme, la lutte

contre l’impunité, la situation dans les pri-

sons dont la question de la détention pré-

ventive prolongée.

D’entrée de jeu, le Haut-commissaire a

salué les efforts déployés par les auto-

rités haïtiennes en vue d’accélérer le

processus de ratification de certains

instruments internationaux. Il a surtout

parlé de la ratification par le Parlement

haïtien du Pacte international relatif

aux droits économiques, sociaux et

culturels (PIDESC), de la soumission

du rapport initial sur la mise en œuvre

du Pacte international relatif aux droits

civils et politiques (PIDCP).

Zeid Ra’ad Al Hussein a également

salué les démarches entreprises par le

Comité Interministériel des droits de

la personne (CIDP) auprès du Parle-

ment en vue de la ratification d’autres

textes, tels la Convention contre la

torture, la convention relative au sta-

tut des apatrides, la Convention sur la

Protection des Droits des travailleurs

migrants et des membres de leur famil-

le, entre autres.

Après avoir présenté le CIDP, sa mis-

sion et ses différentes composantes, la

Ministre Marie Carmèle Rose Anne

Auguste a remercié le Haut -

commissariat des Nations Unies aux

droits de l’homme (HCDH) dont la

représentation en Haïti participe acti-

vement aux activités du CIDP. « C’est

vraiment une collaboration constan-

te », a reconnu la Ministre Auguste qui

coordonne le CIDP.

Concernant la lutte contre l’impunité,

la Ministre déléguée précise qu’il y a

tout un chapitre dans la première

ébauche du Plan national des droits

de l’homme qui traite de cette

question. Madame Auguste a par

ailleurs mis en avant les efforts dé-

ployés par le gouvernement en fa-

veur de l’indépendance du pouvoir

judiciaire.

Des questions relatives à la déten-

tion préventive prolongée ont éga-

lement été abordées. Le gouverne-

ment est très préoccupé par ce

phénomène. Des mesures sont en

train d’être prises pour améliorer

les conditions dans les prisons et

résoudre ce problème de détention

préventive prolongée.

La Ministre déléguée a profité de

cette rencontre pour inviter le nou-

veau Haut-commissaire des Nations

Unies aux droits de l’homme à visi-

ter Haïti. Une demande agréée par

Monsieur Al Hussein.

La Ministre Rose Anne Auguste

s’est par ailleurs entretenue avec

deux assistantes de Mr. Philip Als-

ton, Rapporteur spécial sur les

droits de l’homme et l’extrême

pauvreté. De nationalité australien-

ne, Monsieur Alston a été nommé

par le Conseil des droits de l’Hom-

me en juin 2014 en remplacement

de la chilienne Maria Magdalena

Sepúlveda Carmona.

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

P A G E 5

La Ministre Auguste rencontre le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

Né le 26 janvier 1964, Zeid Ra’ad Al Hussein a pris ses

fonctions de Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme le 1er septembre 2014, suite à l’approbation par l’Assemblée générale des Nations

Unies, le 16 juin 2014, de sa nomination par le Se-crétaire général de l’ONU. Il est le septième titulaire de ce poste de plus haut dirigeant du Haut-commissariat aux droits de l’homme (HCDH) et le

premier asiatique, le premier musulman et le premier arabe à occuper ce poste.

Les Haut-commissaires :

1. M. Zeid Ra’ad Al Hussein, Jordanie (2014-)

2. Mme Navanethem Pillay, Afrique du Sud (2008-2014)

3. Mme Louise Arbour, Canada, (2004-2008)

4. M. Bertrand Ramcharan, Guyana (2003-2004)

5. M. Sergio Vieira de Mello, Brésil, (2002-2003)

6. Mme Mary Robinson, Irlande (1997-2002)

7. M. José Ayala-Lasso, Equateur, (1994-1997)

P A G E 5

Page 6: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Rentrée scolaire 2014-2015: Le gouvernement opte pour un virage qualitatif de l’enseignement du cycle fondamental

P A G E 6 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Le Ministre Nesmy Manigat, a annoncé

récemment un ensemble de douze mesu-

res majeures pour améliorer la qualité de

l’éducation nationale dans le pays. Des

séminaires de formation à l’intention des

directeurs de Lycée et des enseignants

sont en ce sens déjà réalisées. Le Ministre

Manigat veut aussi moderniser l’école haï-

tienne en lançant un nouveau concept inti-

tulé «Lycée 3.0».

Les douze mesures

L’accès en salle de classe, à compter de

l'année 2014-2015, est conditionné par un

permis d'enseigner, obligatoire, pour tout

enseignant intervenant au niveau du prés-

colaire, du fondamental, du secondaire et

du professionnel dans toutes les écoles de

la République ;

Tous les établissements scolaires des ni-

veaux préscolaire, fondamental, secondaire

et professionnel, secteurs public et non-

public, doivent être munis d’une Carte

d’identité d’établissement (CIE);

Les évaluations officielles de 6ème année

fondamentale et de bac 1 (rhéto) sont

éliminées. Ces examens seront organisés

par les établissements eux-mêmes, sous

réserve de sanctions pour les établisse-

ments qui ne respectent pas le cahier de

charges;

Les élèves de rhéto qui ont échoué jusqu’à

l’introduction du bac unique, devront réus-

sir d’abord cette classe avant de passer l’exa-

men de fin d’études secondaires. Le bac per-

manent est maintenu et sera renforcé;

Les lycées seront séparés des écoles fonda-

mentales qui doivent être complètes (du 1er

au 3ème cycle du fondamental);

Toutes les écoles publiques ou subvention-

nées ayant un taux d’échec d’au moins 80%,

seront placées sous surveillance d’un Comité

provisoire de gestion pendant deux ans afin

d’améliorer le rendement scolaire des élèves;

Les écoles nationales sont les établissements

prioritaires susceptibles d’accueillir la nouvel-

le cohorte d’enfants bénéficiaires du PSUGO

pour l’année académique 2014-2015, sauf

dérogation formelle du MENFP.

En conformité avec le décret du 8 septembre

1974, école ne sera autorisée à ouvrir ses

portes à compter de l'année académique 2014

-2015 sans l'autorisation préalable du MENFP;

Les enseignants ayant atteint l’âge de la retrai-

te sont invités à faire valoir leur droit à la

pension, aux fins de faire place aux jeunes

diplômés;

Toute personne désireuse d’intégrer le systè-

me éducatif comme enseignant, doit le faire

par voie de concours, exception faite pour les

écoles de formation des enseignants;

De concert avec le ministère de la Santé pu-

blique, le MENFP va entreprendre une campa-

gne de vaccination visant à compléter la carte

de vaccination des enfants;

Un système de récompenses est institué en

vue d’honorer tous les ans des personnes qui

se sont distinguées dans leur fonction pour la

qualité de leur travail dans le secteur éducatif.

"Aucun dirigeant responsable ne peut être satisfait lorsque près de 25% des élèves de 6e année fondamentale, 28% des élèves de 9e année fondamentale échouent à des examens natio-naux. La situation est pire au niveau du secondaire quand, depuis plus de 30 ans, année après année, 70% des élèves de « Rhéto (Bac1) » et 50% des élèves de « Philo, (Bac 2) » ne réussissent pas".

« L’école 3.0 sera une école basée sur trois éléments fondamentaux, la pédagogie, la technologie et la langue maternelle », selon le minis-

tre Nesmy Manigat qui pense que « cette innovation devra permettre aux jeunes haïtiens d’accumuler des connaissances utiles en vue de contribuer à transformer leur socié-té ».

Lycée Jacques Roumain de Grand Ravine

Le Gouvernement Martelly/Lamothe place l’Éducation au centre du projet de développement du pays. Plus de 5% du PIB natio-nal sont ainsi alloués au système éducatif pour l’exercice fiscal 2014-2015, alors que le Bureau de mo-nétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD) procè-de à la construction d’une centaine de lycées à travers les dix départe-ments du pays.

Droit à l’Éducation

Page 7: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

A l’occasion de la rentrée des classes

pour l’année académique 2014-2015,

plusieurs milliers d’élèves ont bénéficié

du programme de distribution massive

de matériels scolaires mis en œuvre par

le Ministère de l’Education Nationale et

de la Formation Professionnelle

(MENFP).

Ces écoliers et écolières viennent pour

la plupart de quartiers défavorisés de la

région métropolitaine de Port-au-Prince

et des villes de province, comme Fort

Mercredi, Cité l’Éternel, Grand Ravine,

Ti bois, Obléron Furcy, Laboule, Del-

mas, Mirebalais, Lascahobas, Belladère,

Saut d’eau, St Marc, Dessalines,

Petite Rivière de l’Artibonite,

L’Estère, Desdunes, Ile de la

Gonâve, Cotes de Fer, Berna-

gousse (1ère section communale

de Pestel, Grand’Anse) etc. Un

kit contenant des matériels di-

dactiques tels sacs d’école, ca-

hiers, crayons, stylo, gommes,

instruments de géométrie, a été

remis à chaque élève.

En plus de ces matériels scolai-

res, le gouvernement a fourni

aux mois d’août et octobre der-

niers un appui financier à 86 234

parents pour préparer la ren-

trée scolaire. Ces parents d’élè-

ves inscrits au programme EDE

PEP à travers le volet cash trans-

fert baptisé « Ti Manman Ché-

rie» ont reçu chacun une alloca-

tion de quatre mois. Un geste

salué par Ervénite Pierre dont les

quatre fillettes fréquentent l’école

communautaire de Cité de l’Eter-

nel à Port-au-Prince. «Je suis très

contente, parce que le président

(Martelly) pense à nous. Si j’avais

ce privilège quand j’étais jeune, je

pourrais avoir une meilleure édu-

cation», a-t-elle dit.

Elève de quatrième année fonda-

mentale à l’Ecole communautaire

de Fort Mercredi, Sayden exulte

de joie après avoir reçu son kit

contenant de matériels didacti-

ques. «C’est pour la première fois

qu’un gouvernement pense à

nous. Nos parents n’ont pas tou-

jours les moyens pour nous offrir

les matériels dont nous avons

besoin. Nous allons les protéger,

les conserver», a-t-il renchéri.

Garantir une égalité de chan-

ces à tous les enfants

A l’instar de cet adolescent de 12

ans, ils sont plusieurs centaines

de milliers d’enfants haïtiens

dont les parents n’ont pas la pos-

sibilité d’investir dans leur éduca-

tion. Conscient de cette situa-

tion, l’Administration Martelly et

le Gouvernement Lamothe ont

jugé bon de mettre en place le

programme de scolarisation uni-

verselle gratuite et obligatoire

(PSUGO) pour garantir l’égalité

des chances à tous les enfants

d’Haïti.

Support aux parents et aux élèves pour la rentrée scolaire 2014-2015

Le gouvernement a procédé dès la fin du mois de juillet au paiement de 166 436 000.00 gourdes à

78 619 mères reparties dans 104 communes à travers les 10 départements de la République d’Haïti.

Cette mesure traduit une fois de plus au-delà de tout discours, l’engagement social de l’Administration

Martelly et du gouvernement Lamothe et leur volonté de promouvoir l’éducation dans les couches

défavorisées. Le 12 octobre 2014, un autre paiement de quatre mois a été lancé pour 7615 mères.

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

P A G E 7 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Page 8: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

La campagne nationale d’alphabétisation

visant à apprendre à lire et à écrire à

quelque 450.000 personnes sur une

période de 24 mois se poursuit dans les

différents départements géographiques

du pays.

Les activités entreprises dans le cadre

de cette campagne vont du dépistage

des personnes à alphabétiser en pas-

sant par la formation des moniteurs

ainsi que des superviseurs qui devront

respectivement assurer l’apprentissage

des participants et la supervision des

centres, jusqu’à l’ouverture et au fonc-

tionnement des classes d’alphabétisa-

tion.

À Bernagousse où la campagne a été

lancée en mars 2014 par le Premier

Ministre Laurent Salvador Lamothe,

quelque 1620 apprenants adultes savent

déjà lire et écrire grâce à ce program-

me largement soutenu par la coopéra-

tion cubaine. La phase d’évaluation fina-

le est en cours au niveau de cette sec-

tion communale de Pestel

(Grand’Anse).

Parallèlement, la campagne suit son

cours dans d’autres régions du pays.

A l’Ile-à-Vache, 39 classes d’alphabéti-

sation fonctionnent avec un effectif

de 1110 apprenants. L’opération de

dépistage a déjà eu lieu à l’Ile de la

Tortue où 2158 hommes et 3433

femmes ont été enregistrés. Quelque

180 classes d’alphabétisation sont

fonctionnelles dans cette commune

du département du Nord-Ouest de-

puis environ 4 mois.

Dans la commune de Cité Soleil, 48

classes fonctionnent depuis deux

mois avec un effectif de 1350 appre-

nants. À Terre-Neuve, 3124 person-

nes, qui ne savent ni lire ni écrire,

ont été dépistées. Les classes d’alpha-

bétisation, dans cette commune, se-

ront implantées d’ici au mois de dé-

cembre 2014.

Eradiquer l’analphabétisme est l’une

des priorités de l’Administration

Martelly et du Gouvernement Lamo-

the qui s’évertuent à chercher des

voies et moyens pour combattre ce

fléau.

Un Comité mixte de pilotage a été

mis en place en février dernier par le

Premier Ministre Laurent Lamothe.

Composé de représentants du

gouvernement haïtien et de la coo-

pération cubaine, ce Comité est

présidé par la Ministre Marie Car-

mèle Rose Anne Auguste. L’une

des stratégies utilisées par ce Co-

mité est de sensibiliser les diffé-

rents secteurs de la société haï-

tienne à s’impliquer dans cette

campagne. Aux yeux de la Ministre

Auguste, l’analphabétisme consti-

tue l’une des violations flagrantes

des droits humains. Il représente

également une menace pour le

bien-être de la population.

Des séances de sensibilisation ont

déjà eu lieu dans les Lakou Badio,

Soukri, Souvenance (Artibonite) et

Létang Lubin (Jérémie, Grand’An-

se). Les serviteurs de ces Lakou

mystiques se sont engagés à en-

courager leurs frères et sœurs à

prendre le chemin des classes d’al-

phabétisation afin de renforcer la

capacité du secteur vodou en Haï-

ti.

Selon la Ministre Rose Anne Au-

guste, les prêtres vodou sont de

potentiels leaders, les impliquer

dans la campagne nationale d’alpha-

bétisation est la meilleure straté-

gie adoptée par le comité mixte de

pilotage de ce programme financé

par le trésor public à travers le

fonds Petrocaribe.

Alphabétiser 450,000 personnes en 24 mois!

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

P A G E 8 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Des moniteurs/Facilitateurs en formation

Des apprenants et apprenantes en classe

Des membres du Comité mixte de pilotage

Page 9: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Droit à l’Alimentation

Pierre Gary Mathieu est responsa-

ble de la Coordination nationale de

la sécurité alimentaire (CNSA), un

organisme public dépendant du Mi-

nistère de l’Agriculture, des res-

sources naturelles et du développe-

ment rural (MARNDR). Dans ce

numéro spécial du Bulletin du

CIDP, nous avons jugé bon de par-

ler de droit à l’alimentation en ac-

cordant la parole au responsable de

la CNSA.

En quoi consiste le droit à l’ali-

mentation?

Le droit à l’alimentation fait réfé-

rence à l’obligation qu’ont les États

de fournir des aliments à leurs po-

pulations. En Haïti, dans la Constitu-

tion de 1987, même si on ne l’a pas

cité, il est fait mention que l’État a

cette obligation de fournir une ali-

mentation saine, en quantité, en

qualité à la population. Donc, le

droit à l’alimentation c’est l’aspect

légal et même juridique qui traite de

l’obligation qu’ont les États de met-

tre à la disposition de leurs popula-

tions des produits alimentaires.

En matière de droit à l’alimenta-

tion, quel est le rôle de la CNSA?

Notre rôle est de relayer ce messa-

ge de droit à l’alimentation, et nous

sommes la première institution éta-

tique à le faire. La CNSA s’est asso-

ciée à des institutions comme

POHDH (Plateforme des Organisa-

tions Haïtiennes de Droits hu-

mains), les associations de droits de

l’homme et des associations paysan-

nes, MPP (Mouvement des Paysans de

Papaye), RENHASSA (Réseau Natio-

nal Haïtien pour la Souveraineté et la

Sécurité Alimentaire). Par ailleurs,

nous avons aidé le Parlement à créer

le Réseau des parlementaires contre

la faim, et au niveau de la société civi-

le, un réseau de journalistes contre la

faim.

Comment se présente, à l’heure

actuelle, la situation alimentaire

du pays ?

La situation alimentaire en Haïti évo-

lue en dent de scie. De 2011 à nos

jours, il y a eu une évolution qu’on

peut considérer. Nous avons eu un

taux de sécurité alimentaire estimé à

plus de 32%, et avec les différents

cyclones de 2012, une augmentation

significative du taux d’insécurité ali-

mentaire sur plus de 45% de la popu-

lation. Les interventions du gouverne-

ment en 2012-2013 ont fait baisser ce

taux. Et je crois maintenant qu’on est

au niveau de 30% de la population qui

souffre. Mais, des changements ont

été observés au niveau de la popula-

tion la plus vulnérable. Donc, on avait

des taux en 2012 qui dépassaient les

1.5 million de personnes qui étaient

dans l’insécurité alimentaire élevée,

proche d’une situation de famine. Ce

taux est passé de 1.5 million à

800.000 actuellement. Il y a des pro-

grès qui sont enregistrés, mais ce sont

des progrès fragiles. A notre avis, il

faut continuer ces investissements

pour protéger ces acquis pour per-

mettre dans l’évaluation de 2014

qu’on ait un taux d’insécurité alimen-

taire inférieur à 30% et qu’on puisse

réduire aussi le nombre de personnes

en situation de vulnérabilité aigue.

Quand vous dites interventions du

gouvernement, vous voulez parler

du programme national d’assistan-

ce sociale EDE PEP?

Pas seulement ça. Le programme EDE

PEP œuvre à l’insertion sociale en

prenant en charge les plus vulnéra-

bles, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas de

moyens de subsistance. Ce sont les

vieillards, les personnes handicapées,

les familles où il n’y a personne qui

travaille ou personnes qui sont au

chômage, des agriculteurs sans terre,

des gens qui vivent de leurs forces de

travail. Le programme EDE PEP est

orienté vers ces personnes pour

créer une sorte de filets de protec-

tion pour empêcher que ces gens ne

tombent dans la misère ou dans la

famine. Mais le gouvernement fait

aussi d’autres interventions; par

exemple lorsque vous investissez dans

l’agriculture, vous créez de l’emploi,

vous augmentez aussi la disponibilité

alimentaire. L’augmentation de la dis-

ponibilité alimentaire fait baisser le

taux d’insécurité alimentaire. Donc, il

faut voir le programme EDE PEP avec

toutes ses composantes (Kore Peyi-

zan, Kore Plantè) comme un élément

à l’intérieur de l’ensemble des inter-

ventions.

Le pays a-t-il actuellement un

niveau de sécurité alimentaire

suffisant?

Depuis le mois d’avril, il y a des pro-

duits alimentaires locaux suffisants sur

le marché. Et ça se comprend bien

parce qu’on est en pleine saison de

récolte de printemps. Donc, il y a des

aliments disponibles. Le dernier bulle-

tin de la CNSA montre aussi que les

prix ont baissé et que le panier ali-

mentaire a été beaucoup plus accessi-

ble aux ménages les plus vulnérables.

Pour nous, cette amélioration est

provisoire dans la mesure où il y a

certains événements, par exemple la

sécheresse qui sévissait dans certains

départements. Actuellement, on est

en récolte, c’est bon. On a une aug-

mentation de la production, donc une

baisse de l’insécurité alimentaire. Mais

les prévisions futures nous montrent

que le phénomène El Niño — où il y a

une accentuation de la sécheresse —

peut réduire la disponibilité de biens

alimentaires.

La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu

P A G E 9 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Page 10: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Droit à l’Alimentation

Aussi, il y a la saison cyclonique qui

généralement frappe un ensemble de

départements et provoque des per-

tes agricoles et aussi des pertes de

revenu.

Qu’en est-il de la situation dans

le Nord-Ouest?

Le Nord-Ouest avait connu une si-

tuation d’urgence. Heureusement, il

y avait des interventions non seule-

ment du gouvernement mais aussi

des agences des Nations Unies, de

l’USAID. Le Nord-Ouest qui était

dans le niveau 3 de l’insécurité ali-

mentaire est passé au niveau 2. Mais

c’est toujours fragile. Pour le Nord-

Est et aussi pour le Plateau Central, il

y a eu un retard au niveau des

pluies ; les gens ont semé très tard

et l’arrêt des pluies depuis fin mai

crée une situation difficile pour les

producteurs de maïs et de haricot.

Ce qui fait qu’on observe, même

dans le cas de pertes estimées à 40%,

une baisse de la production.

A combien évalue-t-on le nom-

bre de personnes actuellement

en insécurité alimentaire dans le

pays?

Les dernières enquêtes de 2013 mon-

trent qu’on était à environ 30%, c’est-à

-dire environ 3 millions de personnes

sur les 10 millions. Actuellement, la

tendance devrait être à la baisse parce

qu’il y a une production agricole, et

une stabilité au niveau des prix. Mais je

ne peux pas dire exactement combien,

considérant qu’il y a une tendance à la

baisse. Il va falloir attendre la dernière

évaluation chiffrée.

Quelques informations disponibles sur

le site de la CNSA www.cnsa509.org)

Les récoltes en cours, depuis juin, ont

conduit à une amélioration des conditions

de sécurité alimentaire dans presque tout

le pays. Elles ont permis la reconstitution

de stocks alimentaires, épuisés au niveau

des ménages pauvres depuis mars. La dis-

ponibilité alimentaire s’accroit et ce jus-

qu’au mois d’août.

Certaines zones des départements de l’Ar-

tibonite, du Nord-ouest, du Sud-est et des

Nippes, qui étaient en situation de Crise

(Phase 3 de l’IPC), ont progressivement

évolué et se trouvent actuellement, pour la

plupart, en Stress (Phase 2 de l’IPC).

Les marchés qui, jusqu’en mai/juin, étaient

essentiellement pourvus en produits im-

portés, ont vu une augmentation graduelle

des produits locaux comme les haricots, le

maïs, les fruits, les bananes et les légumes.

Les prix des produits locaux ont baissé

sur la plupart des marchés. C’est le cas

des haricots par exemple dont le prix a

baissé de plus de 30 pour cent sur les

marchés de Port-au-Prince et de Jérémie, notamment.

L’arrêt précoce des pluies en juin a provo-

qué des baisses de production des cultu-

res semées en avril et mai. Les pertes

occasionnées par la sécheresse s’estiment

à environ 30 pour cent de la production

de la saison. Il est probable que la séche-

resse se poursuive jusqu’en octobre à

cause de la manifestation du phénomène

El Nino. Ce qui risque de compromettre

la performance de la deuxième campagne

agricole d’août-décembre et, du coup, une

détérioration de l’état de la sécurité ali-

mentaire pendant la même période, parti-

culièrement dans le Sud et le Plateau Cen-

tral.

Par ailleurs, l’injection de plus de 166 mil-

lions de gourdes, dans le cadre du pro-

gramme de cash transfert “Ti Manman

Cheri”, va atténuer quelque peu l’impact

négatif des dépenses occasionnées par la

réouverture des classes sur la consomma-

tion alimentaire des familles bénéficiaires.

La parole à l’agronome Pierre Gary Mathieu (suite)

Le Programme national d’assistan-

ce sociale EDE PEP se situe dans le

cadre des mesures prises par le

Gouvernement pour garantir le

droit à l’alimentation de la popula-

tion

Le programme national d'assistance sociale EDE PÈP vise à :

réduire les inégalités et promouvoir l’insertion sociale . cela implique l’inclusion des populations vulnérables

pour un bénéfice récurrent et la capacité de réaction aux urgences qui touchent le pays : famine, sécheresse, cyclo-

ne entre autres. Promouvoir l’inclusion des personnes handicapées.

promouvoir l’inclusion des personnes âgées

promouvoir l’inclusion des populations des quartiers défavorisés

Promouvoir l’inclusion des mères dont les enfants sont scolarisés au sein du cycle fondamental d’éducation

apporter un soutien ponctuel alimentaire en réponse a une décapitalisation liée aux catastrophes naturelles

en milieu rural

apporter un soutien alimentaire ponctuel lié a une catastrophe naturelle en milieu urbain

permettre un relèvement suite a une catastrophe naturelle

promouvoir et développer le capital humain de la population

promouvoir l’insertion économique

développer un environnement plus sains et un accès au logement décent

« le droit à l'alimentation est reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, au titre du droit à un niveau de vie

suffisant et il est consacré dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ».

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

P A G E 1 0 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Page 11: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

La série de consultation autour de l’éla-

boration du Plan national des droits de

la personne a démarré à Jérémie

(Grand’Anse) le 23 août 2014. Des re-

présentants d’organisations de la socié-

té civile ont participé à cette rencontre

déroulée au Complexe administratif de

Jérémie. Une semaine plus tard, soit le

samedi 30 août, ce même exercice a eu

lieu dans la commune de Jacmel (Sud-

Est) avec la participation de représen-

tants d’une vingtaine d’associations loca-

les.

Dans ce plan, il est prévu un program-

me d’éducation aux droits de l’homme

(qui) devra être précédé d’une campa-

gne poussant chaque citoyen haïtien et

chaque citoyenne haïtienne à se ques-

tionner; à s’interroger sur les véritables

raisons de notre pauvreté, du chaos qui

paralyse notre société et l’inviter de

partir à la recherche des solutions selon

une approche collective...

La présentation d’une première ébauche

de ce plan aux militants de droits hu-

mains évoluant dans la Grand’Anse et le

Sud-Est a été assurée par la Ministre

Marie Carmèle Rose Anne Auguste,

Coordinatrice du CIDP. Dans ses pro-

pos d’introduction, la Ministre Auguste

a précisé que la question des droits

humains demeure une priorité non seu-

lement pour le gouvernement, mais

aussi pour les organisations de la socié-

té civile œuvrant dans ce domaine.

Les représentants d’organismes de la

société civile ont, de leur côté, appré-

cié l’idée de mettre en place un Plan

national des droits de la personne. Ils

ont profité de cette consultation pour

soulever certains problèmes liés au

fonctionnement de l’appareil judiciaire

dans leur région respective.

La première ébauche de ce plan a été

préparée par une équipe technique du

Bureau de la Ministre Déléguée auprès

du Premier Ministre chargée des droits

de l’homme et de la lutte contre la

pauvreté extrême. Les cahiers de char-

ge produits par des organismes de

droits humains œuvrant dans différen-

tes régions du pays ont été pris en

compte.

La série de consultation va se poursui-

vre dans d’autres départements du

pays. Pour finaliser le document à par-

tir des commentaires et suggestions

formulées par la société civile, le CIDP

sera encadré par un Consultant mis à

sa disposition par le projet « Aksyon

Kolektif pou Sekirite kont Esplwata-

syon » (AKSE). Ce projet, financé par

l’USAID, est piloté par la firme Futu-

re’s Group.

Des consultants planchent actuelle-

ment sur la relecture de la première

ébauche en vue de produire un docu-

ment initial pour la suite des consulta-

tions.

L’initiative de mettre en place un plan

national des droits de la personne est

donc nouvelle dans toute l’histoire du

pays. Cela traduit l’intérêt de l’Admi-

nistration Martelly et du Gouverne-

ment Lamothe pour la question des

droits humains. La finalité de ce plan

est de doter le pays de mécanismes

visant à promouvoir et à garantir les

droits de la personne humaine. Ce

plan se présente comme un outil

permettant à la population de connaî-

tre ses droits. En soumettant la pre-

mière ébauche de ce document à la

critique des organisations de la socié-

té civile, le gouvernement veut divor-

cer avec les anciennes pratiques, il

veut encourager la participation ci-

toyenne dans les prises de décision.

Le CIDP prévoit de présenter le Plan

national des droits de la personne à

la nation lors du colloque sur les cau-

ses de l’inégalité sociale en Haïti en

janvier 2015. Ce colloque se déroule-

ra du 27 au 30 janvier 2015 à Port-au

-Prince avec la participation de l’Ex-

pert indépendant sur la situation des

droits de l’homme en Haïti, Gustavo

Gallón, de l’ancienne Rapporteure

spéciale des Nations-Unies sur l'Ex-

trême pauvreté et les droits humains,

Magdalena Sepulveda, du Vice Prési-

dent du Gouvernement de la Répu-

blique Bolivarienne du Venezuela,

Hector Rodriguez et de la Ministre

de l'Inclusion économique et sociale

de l'Équateur , Betty Tola, entre au-

tres.

Plan national des droits de la personne : Le CIDP

consulte la société civile

P A G E 1 1 V O L U M E 1 N U M É R O 3

Page 12: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Quelque 170 jeunes de divers quartiers populaires de Port-au-Prince ont parti-

cipé en août et septembre 2014 à une série d’ateliers de création artistique ini-

tiés par le Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée

des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême.

Des ateliers de peinture, de musique (percussion, chant, sonorisation), de sculp-

ture et de photographie ont été organisés dans le cadre de ce projet qui vise à

encourager la création artistique à travers l’encadrement des jeunes talents évo-

luant dans les quartiers défavorisés.

Apprendre un métier artistique est le plus grand souhait de ces jeunes qui sont

très conscients de la situation de vulnérabilité dans les quartiers populaires.

Sculpter pour lutter contre la pauvreté

Originaire d’un quartier précaire de Port-au-Prince, Mackendy participe à l’atelier de sculpture aux côtés d’autres jeunes qui

veulent, d’une façon ou d’une autre, contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans leurs communautés.

« Nous aimerions participer à la transformation de nos communautés, nous aimerions projeter une autre image des gens vivant dans

les quartiers populaires », affirme-t-il. Les connaissances acquises dans le cadre de cet atelier me permettront de développer mes

talents de jeune sculpteur et de montrer au monde entier qu’il existe de grandes potentialités dans les quartiers populaires ».

S’engager socialement par la photographie

Daniel et Benson sont parmi ces 170 jeunes faisant partie de la première cohor-

te de bénéficiaires de ces ateliers de création artistique. Passionnés de la photo-

graphie, ces deux jeunes veulent projeter une image positive des quartiers popu-

laires qui, disent-ils, regorgent de talents. « Nous voudrions être des photographes

professionnels, c’est-à-dire utiliser la photographie non seulement pour construire notre

vie, mais aussi pour vendre une nouvelle image de notre communauté, à travers des

reportages sur la culture et sur la société en général ».

Ce sont, au total, une vingtaine de jeunes garçons et filles qui ont bénéficié de cet atelier de

photographie animé par des photographes professionnels, tels Logan Abassi (Nations Unies),

Filibien André et Henri Cayard (Monsieur Henri). A l’instar de leurs camarades en sculpture

et en photographie, les autres participants aux différents ateliers ont salué cette initiative du

Bureau de la Ministre Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et

de la Lutte contre la Pauvreté Extrême.

L’organisation de ces ateliers se situe dans la continuité du programme « Kalfou Richès Peyi dAyiti » impulsé en 2012 par le

Bureau de la Ministre Déléguée afin de conduire les producteurs de richesse à se responsabiliser face à l’extrême pauvreté

dans plusieurs quartiers défavorisés du pays. Les personnes visées par ce projet sont des jeunes qui ont déjà un penchant

pour les domaines ciblés et qui n’ont pas la possibilité de s’épanouir.

Ce projet participe de la stratégie de l’Administration Martelly et du Gouvernement Lamothe de combattre l’extrême pau-

vreté dans le pays et constitue l’une des composantes essentielles du Plan d’action pour la réduction de la pauvreté (PARP).

Le projet de création multidimensionnelle initié par le Bureau de la Ministre déléguée vise à:

Permettre aux jeunes et moins jeunes des quartiers défavorisés de développer leurs potentialités, de s’émanciper et de

créer de la richesse;

Contribuer à développer une dynamique de solidarité et d’entraide sociale dans les quartiers ciblés;

Les objectifs généraux de ces ateliers de création artistique sont:

Combattre l’extrême pauvreté dans les quartiers défavorisés par l’encadrement et la valorisation de la création multi-

dimensionnelle;

Encourager dans ces quartiers la création artistique et l’émergence des petits métiers

Construire la paix sociale, la fraternité et générer l’amour au sein des communautés précaires par la création artistique

V O L U M E 1 N U M É R O 3 P A G E 1 2

Le Gouvernement encourage la création artistique dans les

quartiers défavorisés et à Ile-à-Vache

Page 13: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

P A G E 1 3

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U

C I D P

Dans le cadre des ateliers de créa-

tion artistique, initiés par le Bureau

de la Ministre Déléguée auprès du

Premier Ministre Chargée des Droits

Humains et de la Lutte contre la Pau-

vreté Extrême, les participants à l’a-

telier de chants du programme «

Kalfou Richès » ont enregistré, le 27

août 2014, des chants traditionnels

haïtiens en voie de disparition dans

les studios de MINUSTAH-FM.

Quarante et un (41) jeunes, accom-

pagnés de leurs formateurs, ont pris

part à cette séance d’enregistrement

en présence de la Ministre, Mme

Rose-Anne Auguste, qui est venue

encourager l’initiative de son bureau.

« Ce projet vise à soutenir l’intégra-

tion des jeunes de plusieurs quartiers

défavorisés de la capitale dans des

activités susceptibles de promouvoir

leurs droits individuels et de meilleu-

res conditions de vie car ils sont,

pour la grande majorité, plein de

talents et ont seulement besoin de

l’encadrement nécessaire pour s’ex-

primer » a-t-elle indiqué.

La MINUSTAH par le biais de son

Bureau de la communication et d’in-

formation publique a offert un ap-

pui technique au programme de «

Kalfou Richès », par l’intervention

d’un technicien de MINUSTAH FM

lors d'une formation de sonorisa-

tion et de Disc-Jockey et par la

fourniture de deux tentes pour

augmenter l'espace de formation

au sein du bureau de la Ministre.

Cinq (5) chants traditionnels haï-

tiens en voie de disparition ont été

enregistrés en Créole avec un ac-

compagnement au piano et à la

guitare. « Mon expérience à MI-

NUSTAH FM a été des plus enri-

chissantes et m’a permis d’extério-

riser ma voix pour la plus grande

joie de ceux qui m’écoutent », dit

Marie Woodling Timothée. « Au

cours de cette expérience, j’ai

beaucoup appris de mes formateurs

en sonorisation, en musique et en

chant », déclare Kesnel Clercius, un

autre participant à ces ateliers.

Au cours de ce projet, six ateliers

de création artistique se sont dé-

roulés du 11 août au 12 septembre

2014 à l’intention de 170 jeunes.

Ces ateliers ont été organisés par

le Bureau de la Ministre Déléguée

auprès du Premier Ministre Char-

gée des Droits Humains et de la

Lutte contre la Pauvreté Extrême.

Les participants aux ateliers «Richès» enregistrent des chants traditionnels haïtiens en voie de disparition

Quatre ateliers de formation (photographie, peinture, percussion et théâtre) à l’intention des jeunes ont été lancés, le

vendredi 22 août 2014 à l’Ile-à-Vache, dans le cadre d’un projet de création artistique initié par le Bureau de la Ministre

Déléguée auprès du Premier Ministre Chargée des Droits Humains et de la Lutte contre la Pauvreté Extrême de

concert avec le ministère du Tourisme et de l’Industrie Créative.

Vingt-neuf jeunes des deux sexes ont participé à l’atelier de théâtre animé par le comédien Eliézer Guérismé. L’accent a

été mis dans cet atelier sur les concepts clés utilisé en théâtre, les techniques de création d’un personnage, les techni-

ques de mémorisation d’un texte théâtral, entre autres.

L’atelier de peinture, qui a réuni aussi 20 jeunes, est assuré par le peintre Jean Dany Blaise. Quant à l’atelier de photo-

graphie, il a été animé par le photographe Max Jean-François à l’intention d’une vingtaine de jeunes. Max a utilisé une

approche participative et pratique pour transmettre aux participants l’histoire de la photographie et les différents plans

qui existent dans la pratique de la photographie.

Des ateliers de percussion ont été aussi organisés. Ils étaient au total 80 participants de deux sexes qui avaient bénéficié,

du 22 août au 19 septembre 2014, de ces ateliers de formation. L’atelier d’art plastique se poursuit encore au centre

communautaire de l’Ile à Vache. L’organisation des ateliers de l’Ile à Vache bénéficie du financement du Ministère du

Tourisme et d’industrie créative..

Des ateliers de création artistique organisés aussi à l’Ile-à-Vache

Page 14: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Le projet KORE FANMI présenté au CIDP

P A G E 1 4 V O L U M E 1 N U M É R O 3

KORE FANMI est un projet pilote du gou-

vernement haïtien, mis en œuvre par le

Fonds d’Assistance Economique et Socia-

les (FAES). Financé par la Banque mondia-

le, ce projet vise à créer un mécanisme

intégré de protection sociale sur tout le

territoire national et à identifier et guider

les familles les plus vulnérables dans leur

processus de développement.

Ce projet a été présenté, le 4 septembre

2014, au CIDP, par son coordonnateur

national, le docteur Hans Müller Thomas.

La stratégie nationale de lutte contre la

pauvreté extrême est très jeune, selon le

docteur Thomas. Le gouvernement cher-

che à construire une stratégie plus systé-

matique, plus efficace. Le projet KORE

FANMI a été élaboré selon une approche

basée sur la famille, l’adaptation du service

aux besoins des familles, l’harmonisation

des fournisseurs de services. L’un des

objectifs de ce projet, explique le doc-

teur Hans Müller Thomas, est d’établir

un modèle d’accompagnement familial

de proximité. Ce projet dispose d’un

système intégré d’information sociale

(SIIS) qui permet d’analyser la vulnérabi-

lité des familles à partir des informa-

tions collectées.

Ce système permettra également d’éta-

blir le Plan de développement familial à

partir de ces informations. Selon le doc-

teur Thomas, le modèle KORE FANMI

a des potentialités à différents niveaux.

Il permettra de renforcer le pouvoir

local en étant proactif et de faciliter le

ciblage pour les interventions. Les élé-

ments développés dans le Plan d’action

pour la réduction de la pauvreté (PARP)

sont pris en compte dans ce projet

supporté par certaines agences des

Nations Unies comme l’Unicef.

La présentation du docteur Hans Mul-

ler Thomas a été suivie d’un débat

très intéressant. La Ministre Rose An-

ne Auguste a proposé à l’équipe KO-

RE FANMI de travailler en synergie

avec d’autres structures impliquées

dans les programmes de protection

sociale pour obtenir de bons résultats.

La stratégie la plus utile, selon la Mi-

nistre, serait de se rencontrer au

moins une fois par mois, de créer des

espaces d’échanges pour harmoniser

les interventions. La Ministre Délé-

guée suggère d’exploiter au mieux les

plans spéciaux du gouvernement pour

expérimenter KORE FANMI, cibler

des communes pilotes pour faire at-

terrir cette synergie.

représentant de l'Unicef en Haïti, Edouard

Beigbeder, a lui aussi pris la parole au cours

de cet événement.

Il a été question pour les participants de

discuter de l’impact de l’innovation et de la

technologie mobile sur la vie des enfants en

Haïti. Ce débat organisé par l’Unicef a été

l’occasion pour la Ministre Déléguée de plai-

der en faveur de l’utilisation de la technolo-

gie dans les programmes d’éducation pour

tous, de soins de santé, d’autonomisation des

femmes et du renforcement de la protection

de l'environnement.

Madame Rose Anne Auguste a ainsi mis l’ac-

cent sur l’importance des technologies de

l’information et de la communication (TIC)

dans le développement d’un pays tout en

soulignant l’impact de ces technologies sur la

société haïtienne au cours des dernières

années avec l’apparition notamment de la

téléphonie mobile.

La Ministre Marie Carmèle Rose Anne

Auguste a participé, le mercredi 10 sep-

tembre 2014, à un débat sur «l'innovation

technologique pour les enfants les plus

vulnérables d'Haïti». Ce forum a réuni des

intervenants tels le directeur général de

Digicel Haïti, Maarten Boute, le chef de

développement de Surtab (la tablette fabri-

quée en Haïti), Patrick Sagna, la directrice

générale de l'Institut Haïtien de Statistique

et d'Informatique (IHSI), Danilia Altidor. Le

«L’impact de ces technologies sur l’économie

du pays et sur sa société est considérable», a-

t-elle reconnu. Ces technologies ont permis

aux citoyens et citoyennes de s’exprimer, de

communiquer en temps réel, de se concerter

et de se mobiliser.

«Grâce à ces technologies, nous sommes

désormais en mesure d’apporter une répon-

se beaucoup plus rapide aux épidémies et

autres désastres naturels qui affligent surtout

la catégorie qui constitue le maillon le plus

vulnérable de notre société : les enfants des

couches défavorisées», a soutenu Madame

Auguste qui considère l’apparition de ces

technologies comme «un atout majeur pour

le développement intégral de ce pays et sa

modernisation».

Le forum intitulé «Talks: L’innovation techno-

logique pour le bien des enfants» est une

initiative de l’Unicef supportée par la compa-

gnie de téléphonie mobile Digicel.

Les technologies: Un outil important pour le développement et la modernisation d’Haïti

Page 15: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Agissons ensemble contre la misère et l’extrême pauvreté

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

V O L U M E 1 N U M É R O 3 P A G E 1 5

Ne laissez personne de côté,

réfléchir, décider et agir ensem-

ble contre la misère est le thème

choisi pour la journée mondiale du

refus de la misère pour cette an-

née. Ce thème traduit très bien le

parti pris du gouvernement pour

les plus démunis; l’approche et les

actions adoptées pour respecter

leur droit. En faisant de l’option

préférentielle pour les pauvres sa

boussole sociale, l’Administration

Martelly et le gouvernement Lamo-

the bousculent les traditions politi-

ques en vigueur jusqu’ici et pren-

nent des actions concrètes pour

renverser les murs que l’exclusion

et toutes sortes de préjugés avaient

dressés autour de nos masses labo-

rieuses, les confinant à une misère

abjecte. En témoignent entre autres,

le programme Ede Pèp, le Plan

d’Action de réduction de la pau-

vreté, les Plans spéciaux, Gouvèn-

man lakay ou qui apportent aux

populations des dix départements

géographiques du pays ce qui leur a

toujours été refusé : l’éducation,

l’accès à l’eau, la sécurité alimentaire,

l’appui à l’économie familiale et l’or-

ganisation sociale participative.

Cependant, nous tenons à rappeler

que ce combat ne saurait se gagner

sans l’implication de l’ensemble de

la société. Aussi, appelons-nous à

une mobilisation citoyenne de tous

les Haïtiens et de toutes les Haï-

tiennes contre l’extrême pauvreté,

l’exclusion et le chômage. Nous les

invitons à refuser les structures et

les habitudes qui ont jusqu’ici en-

tretenu la misère; à rejeter toute

forme d’égoïsme, d’individualisme

et à renouer avec nos valeurs tra-

ditionnelles d’entraide et d’amour

qui demeurent nos matériaux les

plus sûrs pour l’édification d’une

Haïti libre de toute misère.

La Ministre Marie Carmèle Rose Anne Auguste a participé du 2 au 4 octobre 2014 à Quito (Equateur) au Xe

forum des Ministres du développement social de l’Amérique Latine.

Ce forum, qui s'est déroulé autour du thème « Dépassement de l’inégalité en Amérique latine, transformations

sociales et politiques publiques », témoigne de la volonté des dirigeants de la région d’œuvrer à l’éradication de la

pauvreté dans les différents pays latino-américains.

La Ministre déléguée auprès du Premier Ministre chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté ex-

trême était invitée à participer à ce forum par le Ministère d’inclusion économique et sociale (MIES) de l’Equateur.

Ce dialogue entre les ministres du développement social de l’Amérique Latine s’inscrit dans le cadre du forum ré-

gional initié par le programme MOST de l’UNESCO. Créé en 1994, le programme pour la Gestion des Transfor-

mations Sociales (MOST) est une initiative de l'UNESCO qui vise à favoriser et à promouvoir la recherche en

sciences sociales.

Dans le cadre de ce forum, les participants ont discuté des stratégies de coopération en vue du dépassement de

l’inégalité en Amérique Latine. Il a été également question de mettre en avant les « expériences réussies de trans-

formation sociale en vue du dépassement de l’inégalité. Le cas de l’Equateur ».

Des interventions de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), de la Faculté

Latino-Américaine des Sciences sociales (FLACSO) et du Conseil Latino-Américain des Sciences sociales

(CLASCO) figuraient aussi à l’agenda.

A travers cette initiative, les ministres latino-américains du développement social cherchent à « renforcer l’échange

d’expériences sur les transformations sociales, le processus de coopération régionale et le dialogue au plus haut

niveau, stimulant ainsi l’accord des stratégies conjointes, servant à dépasser l’inégalité en Amérique Latine ».

Le débat et la prise de décision entre les décideurs publics, les institutions de sciences sociales de la région sont

aussi encouragés, de même que la discussion sur les objectifs du développement global post-2015.

Voilà déjà 27 ans que le Père Wre-

sinski avec plus de

100 000 personnes se réunissaient sur

la Place Trocadéro

à Paris pour offi-ciellement dire non

à la misère et rap-

peler au monde entier que là où des

hommes sont

condamnés à vivre dans la misère, les

droits de l’homme

sont violés. S’unir pour les faire res-

pecter est un devoir

sacré. La journée mondiale du refus

de la misère, a été

officiellement re-connue par l’ONU

en 1992 .

Objectifs du Forum des ministres de

développement

social de l'Améri-que Latine: Renfor-

cer l' échange d'ex-

périence sur les transformations

sociales, le proces-

sus de la coopéra-tion régionale, et le

dialogue au plus

haut niveau, stimu-lant ainsi l'accord

des stratégies

conjointes, servant à dépasser l'inéga-

lité en Amérique

Latine. Le débat et la prise de dé´vision

entre les décideurs

publics, les Institu-tions de Sciences

sociales de la Ré-

gion, sont aussi encouragés, de

même que la discus-sion sur les objec-

tifs du développe-

ment global post 2015.

Participation du gouvernement haïtien au Xe forum des ministres du développement social de l’Amérique latine

Page 16: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

P A G E 1 6

Le Gouvernement a mis en place plusieurs plans spéciaux pour intensifier des projets de développement à tra-

vers le territoire national. Ces plans spéciaux ont été élaborés pour lutter contre la pauvreté extrême dans dif-

férentes régions du pays. Chaque plan est géré par un coordonnateur qui a pour tâche de s’assurer de la bon-

ne gestion des fonds engagés par l’État. Ces coordonnateurs devront donner des résultats concrets dans des

secteurs clés permettant de lutter de manière efficace contre la misère et accélérer le processus de décentrali-

sation du pays. Section communale de Pestel, Bernagousse est l’un des sites bénéficiant de cette nouvelle stra-

tégie. Parmi les actions entreprises dans cette section communale, neuf sont déjà achevées. Ces actions sont les

suivantes:

Electrification de la maison et système d’eau courante pour le centre de santé

Installation d’équipements médicaux et de médicaments dans le centre de santé

Installation d’un centre de soins de santé primaire avec la coopération cubaine

Intégration de 324 mères dans le volet Cash Transfert ‘’Ti Manman Chérie’’ du programme EDE

PEP. Ces mamans sont enregistrées dans 4 écoles

Distribution de 630 kits scolaires dans 4 écoles

Distribution de 445 bons de solidarité

Formation des superviseurs et des facilitateurs dans le cadre du programme d’alphabétisation

Installation de 35 lampadaires

Distribution de 6450 paniers de solidarité

Distribution de 500 kits de semences et d’intrants avec Kore Plantè

Distribution de boutures de manioc, d’ignames et de patates

Des efforts pour améliorer les conditions de détention dans le pays

leur permettra de pouvoir inté-

grer la société après avoir quitté

la prison.

« Être libre, ce n'est pas seulement

se débarrasser de ses chaînes ; c'est

vivre d'une façon qui respecte et

renforce la liberté des autres ».

Beaucoup d’entre nous se sou-

viennent de cette pensée de Nel-

son Mandela, grand artisan de la

liberté qui a lui aussi connu la

prison.

La question de la détention pré-

ventive prolongée demeure égale-

ment une priorité pour l’Adminis-

tration Martelly et le Gouverne-

ment Lamothe. Des mesures sont

en train d’être prises en vue de

résoudre ce problème. De plus, le

Gouvernement travaille sans relâ-

che sur la révision du code pénal.

Un forum sur la politique pénale,

organisé au mois de septembre

À l’occasion de la Journée natio-

nale des détenus, le 28 octobre

2014, l’Administration Martelly et

le Gouvernement Lamothe ont

réaffirmé leur engagement d’œu-

vrer à l’amélioration des condi-

tions dans les centres carcéraux

du pays.

Depuis son arrivée au pouvoir, le

Président Michel Joseph Martelly

s’est engagé à édifier un véritable

État de droit et à renforcer les

institutions du pays. La construc-

tion de cet État de droit ne peut

se faire en dehors du respect des

droits de ceux-là même qui sont

privés de liberté. C’est pourquoi

le Gouvernement, à travers les

ministères sectoriels, a jugé né-

cessaire d’arrêter un certain

nombre de mesures visant à ga-

rantir le droit de tous les détenus

de s’émanciper, s’épanouir et

de se créer un état d’esprit qui

dernier, est venu renforcer

l’esprit du construit de l’État de

droit tant souhaités par L’Ad-

ministration Martelly et du

Gouvernement Lamothe dans

le cadre des efforts visant

la réforme judiciaire. De plus,

l’Etat haïtien s’engage à à poser

des actes concrets en matière

d’amélioration des conditions

de détention dans le pays.

À l’occasion de la journée de

solidarité avec les détenus, le

Bureau de la Ministre Déléguée

auprès du Premier Ministre

chargée des droits de l’homme

et de la lutte contre la pauvreté

extrême s’associe au Ministère

de la Justice et de la Sécurité

Publique pour rappeler à nos

frères et sœurs se trouvant

derrière les barreaux que le

Gouvernement travaille à l’a-

mélioration de leurs situations.

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

Implication du Bureau de la Ministre dans l’implémentation des plans spéciaux du gouvernement

L'Administration Mar-

telly et le Gouverne-

ment Lamothe pensent

que pour combattre

avec succès l'extrême

pauvreté, il faut la mise

en œuvre des points

suivants :

Mettre l’humain au

centre des préoccupa-

tions de l’État,

Bâtir de nouveaux

paradigmes

Faire de l’homme et de

son bien-être le centre

de toute activité politi-

que et économique

Faire renaître les

traditions qui ont

toujours été les vraies

richesses de tout peu-

ple;

Mettre fin à la margi-

nalisation, à l’exclusion

qui frappent les indivi-

dus des classes défavo-

risées;

Leur donner la capacité

de décider eux-mêmes

ce qui est bon pour eux

et de dessiner leur

avenir;

Finalement et surtout,

tout mettre en œuvre

pour réduire les inéga-

lités afin de faire d’eux

des citoyens à part

entière.

C’est ça l’option préfé-

rentielle pour les pau-

vres. La seule qui ait

produit la preuve

tangible que le dévelop-

pement est loin d’être

cette pente ardue,

presqu’impossible à

gravir comme nous

étions portés à le croire

au constat de tant

d’échecs en matière de

développement interna-

tional.

Page 17: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

Des chefs d’Etat et de gouvernement

des pays membres de l’Alliance Boliva-

rienne pour les Amériques (ALBA)

ont participé, au mois d’octobre der-

nier, à un sommet spécial sur les dis-

positions à prendre en vue d’empê-

cher la propagation du virus Ebola

dans la région.

L’Administration Martelly et le Gou-

vernement Lamothe ont été représen-

tés à ces assises. La question de la

protection de la population a été au

centre des débats. Au terme des dis-

cussions, une déclaration conjointe en

23 points a été adopté par les chefs

d’États et de gouvernement qui

avaient fait le déplacement. Ces diri-

geants politiques se sont donc mis

d’accord pour élaborer un plan régio-

nal contre l’Ebola. Il a été l’occasion

pour le président Michel J. Martelly de

partager avec les autres chefs d’Etat et

de gouvernement présents le plan de

prévention préparé par la République

d’Haïti en vue de prévenir la propaga-

tion de ce virus sur le territoire haï-

tien.

Dans ce numéro spécial, le CIDP a

jugé utile de relayer cette déclaration

conjointe adoptée par les chefs d'État

des pays membres de l'Alliance Boliva-

rienne.

Déclaration conjointe des chefs d'État des pays

membres de l'Alliance Bolivarienne

« Nous, Chefs d’Etat et de gouverne-

ment des pays membres de l’Alliance

bolivarienne des peuples de Notre

Amérique/Traité de Commerce des

Peuples (ALBA-TCP), réunis à La Ha-

vane le 20 octobre 2014 en Sommet

extraordinaire en vue de faire face à

l’épidémie de virus d`Ébola ;

Profondément préoccupés par la ca-

tastrophe humanitaire que l’épidémie

d’Ébola représente pour l’Afrique de

l’Ouest, au point que l’Organisation

mondiale de la santé (OMS) l’a jugée

« une urgence de santé publique de

portée internationale » dans la mesu-

re où elle risque de s’étendre à d’au-

tres pays et régions du monde ;

Conscients que l’ensemble de la

communauté internationale, en coo-

pération avec l’Organisation mondia-

le de la santé (OMS), l’Organisation

panaméricaine de la santé (OPS) et la

Mission des Nations Unies pour l’ac-

tion urgente contre l’Ebola

(UNMEER), doit engager d’urgence

des actions pour faire face à ce fléau

avec toutes les ressources requises ;

Notant avec inquiétude que les res-

sources internationales nécessaires

pour engager des actions rapides et

efficaces contre l’épidémie à virus

Ebola restent insuffisantes pour

contrecarrer ce qui peut devenir une

des pandémies les plus graves de

l’histoire de l’humanité ;

Réaffirmant que l’ALBA-TCP repose

sur des principes de solidarité, de

coopération véritable et de complé-

mentarité entre nos pays, ainsi que

sur son engagement auprès des peuples

les plus vulnérables et envers la préser-

vation de la vie sur la planète ;

Convaincus qu’il est indispensable d’a-

dopter d’urgence des mesures de coo-

pération efficaces à même de contri-

buer, par des actions coordonnées

entre les services de santé et d’autres

secteurs, à empêcher que l’épidémie à

virus Ébola ne gagne des pays de notre

continent ;

Rappelant les clauses du Règlement

sanitaire international (2005) et de la

Feuille de route pour la lutte contre

l’épidémie d’Ébola (OMS) du 28 août

2014, qui vise à enrayer la transmission

du virus Ébola dans le monde et à faire

face aux conséquences d’une nouvelle

propagation internationale ;

Prenant note des protocoles de l’OMS

concernant la prévention de la trans-

mission de l’épidémie à virus Ébola

entre des personnes, des organisations

et des groupes de population ;

Soulignant que l’épidémie peut être

endiguée, notamment par l’application

des protocoles établis relatifs à la sécu-

rité et à la santé, et par d’autres mesu-

res préventives ayant fait leurs preu-

ves ;

Décidons

Des mesures pour prévenir le virus Ebola en Haïti et dans la région des Caraïbes

P A G E 1 7

Page 18: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

1. De coordonner nos efforts pour prévenir et contrer l’épidémie à virus Ébola, entre autres par la prestation et l’emploi

rapides d’une assistance entre nos pays, laquelle aide passerait par l’envoi de travailleurs sanitaires, de secours et de maté-

riels.

2. De traiter prioritairement les besoins spéciaux des pays frères des Caraïbes, qui bénéficieraient des actions de coopéra-

tion décidées par les pays de l’ALBA-TCP en vue de prévenir et de contrer l’épidémie à virus Ébola.

3. Activer le Réseau de vigilance épidémiologique de l’ALBA-TCP, dont la création a été décidée à la Première Réunion des

ministres de la santé de l’Alliance le 25 février dernier à Caracas.

4. D’appuyer résolument les brigades médicales bénévoles spécialisées dans la réponse aux catastrophes et aux grandes épi-

démies du Contingent Henry Reeve (République de Cuba) qui travaillent en Afrique. À cet égard, nous exprimons notre

volonté, en tant qu’Alliance bolivarienne, de contribuer avec des personnels de santé hautement qualifiés aux efforts de ce

contingent pour toutes tâches nécessaires dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.

5. Établir des mécanismes nationaux en vue de diagnostiquer et d’isoler sans retard les cas d’infection éventuels, compte

tenu des manifestations cliniques initiales de la maladie, de l’histoire de voyages ou de l’histoire de l’exposition signalée par le

patient, ou obtenues par enquête épidémiologique.

6. Générer et partager des capacités permettant de diagnostiquer les maladies qui exigent des laboratoires possédant le ni-

veau sécurité requis.

7. Concevoir et exécuter des campagnes d’éducation publique sur la prévention du virus Ébola et le combat contre lui, afin

de mieux préparer la population et de renforcer sa confiance.

8. Adopter et renforcer des mesures préventives en vue de détecter et de réduire l’exposition au virus Ebola, et garantir

une prise en charge et des services médicaux efficaces au personnel d’intervention.

9. Renforcer les mesures de vigilance et de contrôle épidémiologiques aux frontières, notamment dans les ports et les aéro-

ports.

10. Contribuer, à partir de l’expérience acquise, à la formation du personnel de santé spécialisé en prévention et contrôle du

virus Ébola dans les pays de l’ALBA-TCP et des Caraïbes.

11. Créer un groupe de différents spécialistes chargé de former le personnel de santé en matière de biosécurité, y compris

dans l’emploi des équipements de protection personnelle face à des cas suspects ou confirmés d’Ébola, le traitement des

maladies hémorragiques et du patient en état critique, lequel personnel de santé pourrait devenir des facilitateurs et des

conseillers dans leurs pays.

12. Garantir dans le plus grand nombre possible d’installations du système de santé, des équipes médicaux de réserve et des

intrants vitaux pour la gestion de la maladie.

13. Promouvoir des recherches scientifiques, épidémiologiques et biologiques sur l’Ébola dans le cadre de l’ALBA-TCP, et

encourager la coopération dans ce domaine avec d’autres pays, à titre de contribution aux efforts internationaux visant à

faire face à l’épidémie, ainsi qu’en vue de consolider l’indépendance scientifique, médicale et sanitaire de nos pays.

14. Perfectionner les mécanismes d’information entre nos pays de l’ALBA-TCP, afin que ceux-ci soient au courant de la si-

tuation épidémiologique qui y règne et qu’ils puissent disséminer plus aisément les expériences requises.

15. Appuyer résolument les initiatives des Nations Unies, notamment celles de l’OMS/OPS et de l’UNMEER, en vue de met-

tre en œuvre les recommandations du Comité international d’urgence du Règlement sanitaire international.

16. Promouvoir la coopération avec d’autres pays du continent pour contrer et prévenir la propagation du virus Ébola et

entreprendre des programmes conjoints qui y contribueront.

17. Convoquer, les 29 et 30 octobre, à La Havane (Cuba), une réunion technique de spécialistes et de cadres des pays de

l’ALBA-TCP qui échangeraient des expériences et des connaissances, et qui concerteraient des stratégies de prévention et

de contrôle face à la menace que représente l’épidémie à virus Ébola.

18. Charger les ministres de la santé des pays de l’ALBA-TCP d’élaborer un Plan d’action, une fois connues les propositions

de cette réunion technique de spécialistes et de cadres, et de le mettre en œuvre sans retard en coordination avec l’OMS/

OPS. Ce Plan doit être présenté pour examen aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’ALBA-TCP, au plus tard le 5 no-

vembre 2014.

19. Utiliser toutes les ressources à la disposition du secrétariat exécutif de l’ALBA-TCP pour appuyer les initiatives approu-

vées.

20. Féliciter la République bolivarienne du Venezuela d’avoir remis au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, le 16 octo-

bre 2014, un don de cinq millions de dollars destinés à la lutte contre le virus Ébola.

21. Féliciter la République de Cuba et son peuple pour l’exemple de solidarité avec les pays frères d’Afrique de l’Ouest qu’ils

ont donné en envoyant des personnels médicaux cubains.

22. Proposer à la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) de promouvoir des efforts régionaux vi-

sant à prévenir et à contrôler la menace que fait peser l’épidémie à virus Ébola.

23. Continuer de coopérer avec les pays africains touchés par l’épidémie, maintenir la coopération déjà existante avec les

pays non touchés et incorporer les expériences des brigades d’intervention spécialisées en cas de catastrophes et de grandes

épidémies qui y travaillent.

La Havane, le 20 octobre 2014

Déclaration conjointe des chefs d'État des pays membres de l'Alliance Bolivarienne

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Page 19: BULLETIN DU CIDP/ AOÛT-OCTOBRE 2014

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Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP

Le programme EDE PEP, deux ans après!

Deux ans après son lancement par le Premier Ministre Laurent

Salvador Lamothe, le programme national d’assistance sociale EDE

PEP suit son cours sur le territoire national. A travers ses différents

volets, ce programme est présent dans les 140 communes et 570

sections communales du pays. Le volet cash transfert « Ti Manman

Chéri », par exemple, a déjà bénéficié à plus de 86 mille mères de

familles réparties dans les dix départements géographiques du

pays. Par ailleurs, quelque 31 409 étudiants font partie du sous-

programme « Kore Etidyan ». Environ 1 795 179 paniers de solida-

rité ont été distribués à travers le pays. Le gouvernement – par le

biais de ce programme – a déjà installé 358 restaurants commu-

nautaires dans ces différentes communes.

A l’occasion du deuxième anniversaire de ce vaste programme so-

cial, le CIDP – dans ce bulletin spécial – se fait le plaisir de parta-

ger avec ses lecteurs le bilan d’EDE PEP, sous forme de cartes.

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

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Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP

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B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

Bilan du programme national d’assistance sociale EDE PEP

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Au-lendemain des événements du 18 novembre 2014, le gouvernement tient à renouveler une fois de plus, sa farouche volonté à

poursuivre la bataille sociale afin de changer de façon radicale les conditions d’existence du peuple haïtien qui, abandonné depuis 2

siècles, n’a pas cessé de souffrir. Le gouvernement condamne énergiquement, une fois de plus, les violences enregistrées lors de la

manifestation de l’opposition. Des dispositions sont déjà prises pour identifier et sanctionner les auteurs de tels agissements.

L’Administration Martelly et le gouvernement Lamothe, conscients de leur responsabilité historique et animés du désir de mettre fin

à l’injustice et à l’exclusion qui affligent nos masses laborieuses depuis toujours, se sont employés, dès leur prise de fonction, à élabo-

rer une politique d’action sociale concrète pour accompagner les couches défavorisées de notre société dont les droits les plus fon-

damentaux ont toujours été violés.

Cette bataille pour le changement implique l’engagement de tous et de toutes, en particulier, les ministres, les secrétaire d'État, les

directeurs généraux, les fonctionnaires de l’Administration Publique, les collectivités territoriales, les parlementaires, les forces orga-

nisées de la société civile. Elle avance bon train. Il est venu le temps de sortir le peuple de la misère qui l’afflige depuis trop longtemps

et de lui garantir le respect de ses droits, ainsi que la dignité dont jouit tout citoyen et toute citoyenne libre qui participe fièrement à

la refondation sociale de son pays.

Le gouvernement prendra envers et contre tous les mesures nécessaires pour restaurer la stabilité au pays, et en finir avec l'insécu-

rité, le kidnapping, le trafic de la drogue, la contrebande, la corruption, l'impunité qui gangrènent les fondements même de la nation que nous ont laissé en héritage nos ancêtres. Aucune société ne saurait être viable, aucun combat pour un État de droit prospère ne

saurait être gagné sans l’éradication de ces fléaux.

Après toutes les calamités qui ont fragilisé la nation depuis ces dernières décennies : ouragans, tremblement de terre et bouleverse-

ments politiques, sa refondation sociale exige la collaboration de tout citoyen et de toute citoyenne. Nous devons pouvoir dire d’un

seul élan, agir en toute sérénité pour imposer une fin radicale à ces pratiques qui rongent la nation et hypothèquent son avenir.

Le pays entier doit comprendre que l’avenir d’Haïti, l’avenir de chaque citoyen et de chaque citoyenne est en jeu. L’administration

Martelly et le Gouvernement Lamothe déploient des efforts pour renforcer la base de l’Édification d’une Haïti heureuse et prospère,

une Haïti où la misère ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Le Gouvernement, tout en prônant un dialogue franc et sincère entre toutes les instances de la scène politique, entend réaffirmer de

façon catégorique l’autorité de l’État. Il manifeste sa volonté de mettre en échec toute tentative de détourner l’attention publique des

progrès réalisés sur le chemin de l’édification d’une nation démocratique et prospère.

Le Gouvernement continuera à s’engager sans réserve, à promouvoir tous les droits prescrits par la constitution y compris le droit à

la liberté d’expression dont certains font un usage abusif. Il réaffirme sa ferme détermination à lutter pour garantir à tout citoyen et

à toute citoyenne une éducation de qualité et un logement convenable; éradiquer la faim et l’extrême pauvreté; renforcer les insti-

tutions démocratiques et rétablir le prestige ainsi que le respect auxquels a droit la Première République noire du monde.

Il est venu le temps pour chacun de nous, de prendre nos responsabilités citoyennes et d’apporter notre appui total à la vision socia-

le du gouvernement, pour que triomphent les idéaux du peuple haïtien et ses aspirations les plus fondamentales.

Le peuple n’a que trop souffert.

Plus que jamais, nous avons le devoir de nous unir pour satisfaire ses revendications légitimes.

Le peuple vaincra, Haïti vaincra. Le peuple n’en attend pas moins de nous. Nous sommes du bon côté de l’Histoire.

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Le peuple vaincra, Haïti vaincra!

B U L L E T I N S P E C I A L V E R I T E D U C I D P

V O L U M E 1 N U M É R O 3

En décembre 2014: « Gouvènman Lakay Ou » fera escale à Cité Soleil

4 et 5 décembre: 2014 : Atelier de la Banque Mondiale et USAID: Politique de protection sociale et profil de pauvreté. La banque mondiale a terminé son analyse sur les profils de pauvreté et la répartition des financements. Ce premier atelier permettra de faire le point sur les orientations stratégiques en fonction des données.

15 et 16 décembre 2014: Atelier restreint de présentation et validation des 2 rapports de la CEPAL: 1/ évaluation EDE PEP et 2/ stratégies de finance-ment pour l'avenir. Lors de cet atelier nous parlerons également de l'atelier international de janvier.

Du 27 au 30 janvier 2015: Colloque sur "Penser et lutter contre la Pauvreté extrême, c'est penser l'égalité sociale.

Après plusieurs discussions avec les autorités haïtiennes - et en particulier avec la Ministre déléguée chargée des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême - , il a été convenu que le premier colloque thématique porterait sur les causes fondamentales de l’inégalité sociale qui persiste en Haïti.

Cette idée est soutenue par 20 recommandations de l’Examen périodique universel (EPU) qui ont demandé à Haïti de traiter les causes d’inégalité et/ou le manque d’accès aux droits économiques et sociaux. En particulier, les recommandations 88.118 (Sri Lanka) et 88.119 (Cuba) demandent à Haïti de mettre l’accent sur les mesures destinées à réduire la pauvreté et les inégalités comme le prévoit la Plan d'Action pour la Réduction de la Pauvreté. D’autres recom-

mandations demandent aussi à Haïti de traiter les problèmes d’éducation, de santé et de logement existants. Plusieurs autres recommandations suggèrent aussi à Haïti de mettre en œuvre des politiques fortes pour lutter contre toutes les formes de stéréotypes et de discrimination envers les filles et les femmes, assurant ainsi leur droit à la sécurité sociale et économique. Haïti a accepté toutes les recommandations sur les droits économiques et sociaux. Les actes du Colloque « Penser et lutter pour une Haïti sans pauvreté » seront lancés à l'occasion de cet événement.

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