breves juin 2013 #21

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(1) Le 3 mai 1791, les réformateurs polonais font adopter par la Grande Diète une Constitution inspirée des principes libéraux de la Révolution française : - elle abroge le liberum veto : ce principe vieux de 150 ans permettait à tout partici- pant à la Diète de faire annuler une loi et paralysait de ce fait la vie politique du pays, - elle déclare également la monarchie héréditaire et non plus élective, avec séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. - elle accorde aussi des libertés communales aux villes et place les paysans sous la protection du roi. Pour la première fois en Bretagne, nous avons célé- bré la fête nationale du 3 mai qui commémore la constitution adoptée en 1791 (1) et qui, même si elle n’a pas vécue long- temps est considérée comme la première en Europe. Très bien organisée par la Mairie de Breteil et son comité de jumelage, cette rencontre sympathique a réuni plus d’une centaine de personnes venues même de Nantes et sa région, des représentants de comités de jumelage de notre région ainsi que la communauté polonaise vivant à Breteil. Après le dépôt d’une gerbe par Jo Le Lez, maire, Philippe Chaplais, prési- dent du comité de jume- lage et Michel Dorin, con- sul honoraire de Pologne devant la borne rappelant les liens anciens de Breteil avec Kwilcz, une collation franco-polonaise fut ser- vie. A noter les gâteaux préparés par nos amis polonais, toujours très appréciés. Claudia Rouaux, conseillère régionale, Christophe Martins, Marie -Hélène Daucé, conseillers généraux et Jeanne- Françoise Hutin, prési- dente de la maison de l'Europe ont également honoré cette soirée de leur présence. Le tout fut agrémenté de la prestation de très bonne facture d’un jeune groupe de musiciens de Poznań « Kef », qui a su mettre en valeur musiques klezmer (juive d’Europe centrale) et traditionnelle polonaise, ainsi que des chansons françaises. Un grand merci à tous. Et RV l’année prochaine, fort probablement à Retiers, qui s’est spontanément offerte à préparer la deu- xième édition. CÉLÉBRATION DU 3 MAI À BRETEIL Dépose de la gerbe à Breteil par M. Dorin, Jo Le Lez et P. Chaplais 15 rue Martenot 35000 Rennes 02 99 14 39 47 [email protected] Facebook.com/assoc.bretagne.pologne Association Bretagne Pologne BRETAGNE POLOGNE JUIN 2013 BRÈVES N°21

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Brèves de l'association Bretagne Pologne numéro 21 Gazetka Stowarzyszenia Bretania Polska numer 21

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(1) Le 3 mai 1791, les réformateurs polonais font adopter par la Grande Diète une

Constitution inspirée des principes libéraux de la Révolution française :

- elle abroge le liberum veto : ce principe vieux de 150 ans permettait à tout partici-

pant à la Diète de faire annuler une loi et paralysait de ce fait la vie politique du

pays,

- elle déclare également la monarchie héréditaire et non plus élective, avec séparation

des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

- elle accorde aussi des libertés communales aux villes et place les paysans sous la

protection du roi.

Pour la première fois en

Bretagne, nous avons célé-

bré la fête nationale du 3

mai qui commémore la

constitution adoptée en

1791 (1) et qui, même si

elle n’a pas vécue long-

temps est considérée

comme la première en

Europe.

Très bien organisée par la

Mairie de Breteil et son

comité de jumelage, cette

rencontre sympathique a

réuni plus d’une centaine

de personnes venues

même de Nantes et sa

région, des représentants

de comités de jumelage de

notre région ainsi que la

communauté polonaise

vivant à Breteil.

Après le dépôt d’une

gerbe par Jo Le Lez, maire,

Philippe Chaplais, prési-

dent du comité de jume-

lage et Michel Dorin, con-

sul honoraire de Pologne

devant la borne rappelant

les liens anciens de Breteil

avec Kwilcz, une collation

franco-polonaise fut ser-

vie. A noter les gâteaux

préparés par nos amis

polonais, toujours très

appréciés. Claudia Rouaux,

conseillère régionale,

Christophe Martins, Marie

-Hélène Daucé, conseillers

généraux et Jeanne-

Françoise Hutin, prési-

dente de la maison de

l'Europe ont également

honoré cette soirée de

leur présence.

Le tout fut agrémenté de

la prestation de très

bonne facture d’un jeune

groupe de musiciens de

Poznań « Kef », qui a su

mettre en valeur musiques

klezmer (juive d’Europe

centrale) et traditionnelle

polonaise, ainsi que des

chansons françaises.

Un grand merci à tous. Et

RV l’année prochaine, fort

probablement à Retiers,

qui s’est spontanément

offerte à préparer la deu-

xième édition.

CÉLÉBRATION DU 3 MAI À BRETEIL

Dépose de la gerbe à Breteil par M. Dorin, Jo Le Lez et P. Chaplais

15 rue Martenot

35000 Rennes

02 99 14 39 47

[email protected]

Facebook.com/assoc.bretagne.pologne

Assoc iat ion Bretagne Pologne

BRETAGNE POLOGNE JUIN 2013

BRÈVES N°21

Le 6 mai, dans la cour

d’honneur de l’Ambassade

de Pologne à Paris, et lors

de la célébration de la fête

nationale polonaise à Paris,

Michel Dorin a reçu des

mains de l’ambassadeur de

Pologne en France, M. To-

masz Orlowski, une nou-

velle distinction (Michel

Dorin est déjà chevalier de

l’ordre du mérite polonais).

Cette distinction, la mé-

daille d’honneur Bene Meri-

to lui a été conférée par le

Ministre des Affaires Etran-

gères, M. Radosław Sikors-

ki. Elle est donnée aux ci-

toyens polonais ou d’autres

nationalités pour leurs acti-

vités renforçant la position

de la Pologne sur la scène

internationale.

L’Ambassadeur a rappelé

comme particulièrement

exemplaire au nombre des

actions engagées la ren-

contre franco-polonaise de

juillet 2012, au cours de

laquelle il avait été présent

et avait décoré deux de nos

amis très actifs au sein de

notre association, Gracie

Léon et Jean Meinnel.

Au cours de cette céré-

monie du 6 mai, des an-

ciens combattants ont été

aussi honorés dont l’un

d’entre eux, présent lors de

l’insurrection de Varsovie :

ceci donnait à cette remise

de médailles une émotion

particulière : rappelons-

nous que c’est grâce à de

telles personnes, qui ont

combattu la barbarie que

nous vivons en paix mainte-

nant au sein de l’Europe.

Au détour des rencontres

qui suivirent dans les jardins

de l’ambassade, des per-

sonnes connues, comme M.

Jean Daubigny, ancien préfet

des régions Bretagne et Pays

de la Loire, M. Alain Bry et

son épouse, ancien ambassa-

deur à Varsovie (et aussi

présent le 13 juillet à

Rennes). Sans oublier Mme

Joanna Grodzka, Premier

Conseiller et M. Mikolaj

Kwiatkowski, ancien Consul,

que nous connaissons bien à

Rennes, ainsi que Mme

Agnieszka Kucinska, nouvelle

consule (voir numéro précé-

dent des Brèves).

MICHEL DORIN EST DIS T INGUÉ

LES INFOS DU CONSULAT

La Section Consulaire de l'Ambassade de Pologne à Paris informe que dorénavant, il

est nécessaire de prendre préalablement rendez-vous via le site internet :

www.e-konsulat.gov.pl

en sélectionnant la langue, le pays : France, la mission consulaire : Paris et la nature de

la visite, et ce pour toutes démarches concernant passeports, visas, nationalité et

les démarches juridiques.

NB : pas de RV nécessaire pour récupérer un passeport ou un certificat de vie.

Pour de plus amples informations, voir le site web de l’ambassade :

www.paryz.msz.gov.pl

Page 2

BRETAGNE POLOGNE

M. Dorin reçoit de Thomas Orlowski la médaille

d’honneur Bene Merito

Coordonnées :

Consulat de Pologne

3, rue de Talleyrand

75007 Paris

[email protected]

Tel: 01 43 17 34 22 /04

Fax: 01 43 17 34 34

Le comité de jumelage de Luitré a eu le plaisir d’accueillir une

conférence sur le thème « « L’apport de la Pologne dans

la chute du communisme en Europe »

et la création de Solidarnosc qui a été un catalyseur de cet

évènement.

Cette soirée était animée par Pierre-Etienne PENOT, Docteur

en histoire contemporaine et enseignant à l’institut catholique

de Rennes.

Sa prestation, suivie par plus de soixante personnes, dans un

langage simple et émouvant a été très appréciée par l’ensemble

de son auditoire.

La pression du passé que nous avons ressentie au tra-

vers de ses mots en début de conférence s’est peu à peu

estompée pour laisser place au fur et à mesure de son

récit historique, à une libération verbale qui révélait le

vécu de l’historien résidant en Pologne à l’époque des

faits.

Le public attentif a apprécié cette soirée qui a permis à

chacun de mieux comprendre l’importance de ce passé,

historique pour la Pologne.

Pierre-Etienne PENOT se propose d’intervenir gracieu-

sement près des comités de jumelage. N’hésitez pas à

l’inviter dans votre association, vous passerez une soirée

conviviale et très enrichissante.

Soirée plus que sympathique à Montfort sur Meu, ou étaient présents Michel Dorin et son épouse, invi-

tés par Mme le Maire Delphine David.

En présence d’une forte délégation allemande de Marktheidenfeld (Bavière), avec à sa tête les maires

actuel et précédent, et d’une délégation polonaise de Pobiedziska, emmenée par M. Ireneusz Antko-

wiak, vice-maire, la charte de jumelage a été signée entre les communes polonaise et bretonne après 20

années de relations communes.

Dans le même temps une charte liant les trois communes a été également signée : Marktheidenfeld est

jumelée avec Montfort sur Meu depuis 25 ans et depuis peu avec Pobiedziska. Le triangle de Weimar

est ainsi reconstitué au niveau de ces trois communes

Longue vie à l’amitié franco-germano-polonaise!

CONFERENCE DE PIERRE -ETIENNE PENOT A LUI TRE

11 MAI 2013 : SIGNATURE DE LA CHARTE DE JUMELAGE ENTRE

MONTFORT SUR MEU ET POBIEDZISKA

Page 3

BRÈVES N°21

Pierre-Etienne PENOT, enseignant à l’ICR

Après 1989, on a assisté en

Pologne à une véritable explosion

des travaux consacrés à l’histoire de

la République Populaire.

Dès les années 70-80, l'élite intellec-

tuelle commence à réévaluer le pas-

sé communiste dans des revues

spécialisées et des publications de

toutes sortes. Ce qui mobilise la soif

de savoir des Polonais concerne

alors aussi bien la IIème Répu-

blique (1919-1939) que des sujets

polémiques comme les relations

entre Polonais et Ukrainiens ou les

relations entre Polonais et Juifs.

En 1989, une terrible période,

commencée en 1939 vient d'être

close par le retour à la démocratie

.Un travail de recherche approprié

des historiens sur la POLSKA

RZECZPOSPOLITA LUDOWA

(PRL) commence alors. La Répu-

blique Populaire de Pologne n'appa-

rait officiellement qu'en 1952, année

où fut votée la constitution stali-

nienne mais l'on admet qu'elle

s'exerçait dans les faits depuis

1945.On peut analyser ce qu'a été la

PRL à partir de 4 axes de question-

nement.

Souveraineté / absence

de souveraineté

entre la IIème République (1919-

1939) et la IIIème République

(depuis 1990), la République Popu-

laire n'a pas reçu de nombre...on

dira ironiquement République deux

et demie! Doit-on considérer qu'il

s'agit d'un trou noir de l'histoire

polonaise ou qu'il s'agit d'un maillon

de l'existence de l'Etat polonais...

Etat jouissant d'une souveraineté

limitée qu'on a pu désigner comme

un Etat satellite (dans quelle mesure

les décisions importantes étaient-

elles prises à Varsovie ou à Mos-

cou?), comme un Etat -garnison

(une forme d'occupation soviétique

au grand jour jusqu'en 1956 puis relati-

vement camouflée), ou comme un Pro-

tectorat de l'empire soviétique? En 1993,

l'historien T. Szarota, dans son ar-

ticle « La vie quotidienne dans la PEE-

REL », transcrit ainsi PRL car seule, af-

firme-t-il, la sonorité de ce sigle est

vraie, car la PRL ce n'était ni la Pologne,

ni la République, ni Populaire...

Totalitarisme/ absence de

totalitarisme

La notion d'Etat totalitaire est discutée,

sinon rejetée, par les historiens contem-

porains. En Pologne le totalitarisme

communiste qui a manqué d'une force

motrice et disciplinée de l'intérieur, s'est

heurté à l'influence de l'Eglise et à l'atta-

chement de la paysannerie à sa terre. Il

est donc admis de parler d'Etat totali-

taire stalinien jusqu'en 1956 et ensuite

de tendance totalitaire, c'est-à-dire que

le monopole politique d'un appareil de

parti professionnel exerce un contrôle

économique et policier sur la société

jusqu'en 1989, avec plus ou moins d'effi-

cacité.

Pouvoir et Société

la représentation sociale des polonais a

tendance à opposer de façon mani-

chéenne un pouvoir étranger et totali-

taire à une société empreinte des

idéaux des soldats résistants de 1945,

des ouvriers en grève de Poznań en

1956, de l'action clandestine de Solidar-

nosc. Cependant c'est dans les différents

niveaux d'adaptation et de résistance au

régime que chacun trouvait sa place en

tant qu'individu. Certains historiens dis-

tinguent, de 1945 à 1980, dans la société

polonaise, la résistance refus spontané et

non organisé, marqué par la défense de

valeurs traditionnelles et l'opposition,

combat volontaire et planifié, s'appuyant

sur un programme destiné à renverser

le système ou à le réformer.

La 3ème voie, ce fut l'attitude de

résistance passive utilisée par les

milieux catholiques (scoutisme, mou-

vement Lumière-Vie et aumôneries

universitaires). Certains préfèrent

réserver ce terme d'opposition à

deux périodes fortes :1944-1947 et

1980-89.

Modernisation et régres-

sion La période 1945-1952, est marquée en

Pologne par une dynamique de recons-

truction comparable à celle de toute

l'Europe occidentale qui permet l'inté-

gration économique du pays dans ses

nouvelles frontières. Cependant, très

vite, l'imposition du modèle soviétique,

la mise en place d'une économie cen-

tralisée et bureaucratisée marque le

début de la période de stagnation,

Bien qu'en 1939 leur situation soit

c o n s i d é r é e

comme simi-

laire, en 1989 le

revenu national

par habitant de

l'Italie était 8

fois supérieur à

celui de la Po-

logne, 5 fois

pour l'Espagne.

F a i so n s - no u s

notre examen

de conscience

sans rendre justice ou rendons-nous justice

sans faire notre examen de conscience?

C'est la question désormais des historiens.

La possibilité de recherches sur des archives

autrefois hors de portée existe depuis 2000

grâce à l'Institut de la Mémoire Nationale

(IPN) pour accomplir un travail historiogra-

phique difficile mais nécessaire. Comment

interpréter l'engagement des individus :

patriotisme versus collaboration, comment

faire la cryptologie du système totalitaire et

instruire les crimes commis contre la Po-

logne...

THÈME 1/3 : LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE POLOGNE (1945 -1989)

Thème 2 : l'histoire des relations russo-polonaises (Sept. 13) Thème 3 : le territoire de la Pologne et le redéfinition des frontières à l’Est de l’Europe (Déc.. 13)

Page 4

BRETAGNE POLOGNE

Le Professeur Tomasz Schramm de l'Université Adam Mickiewicz de Poznań et consul honoraire de France à Poznań, a donné

les 3 et 5 avril 2013, à l'Université de Haute Bretagne de Rennes 2, en présence du Pr Sainclivier et du Pr Joly, trois conférences

qui permettent de mieux comprendre d'où vient l'Etat Polonais né en 1989, quelques mois avant la chute du mur de Berlin.

Avec cet article, nous allons commencer une nouvelle série de textes en 3 parties. Vous retrouverez lors des prochaines

brèves (Septembre et Décembre), la suite de l’intervention du Pr. Schramm.

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BRÈVES N°21

L INGUISTIQUE : LE POLONAIS , ENVERS ET CONTRE TOUS

Partagée entre trois puissants empires –Autrichien, Prusse et Russe, la Pologne cesse d’exister de 1795

à 1918. Après une brève période d’autonomie retrouvée entre 1918 et 1939, le pays est cédé à l’URSS

en 1945, et ne se libère du joug soviétique qu’en 1989. Malgré la répression linguistique prônée par ces

conquérants, la langue est demeurée un élément central de l’identité polonaise. Première de deux chro-

niques sur la situation linguistique en Pologne au cours des deux derniers siècles.

La Pologne écartelée

Au XIXe siècle, la partie Nord du pays, sous contrôle Autrichien, profite d’une relative autonomie lin-

guistique tandis que l'Ouest, sous contrôle Prusse, est soumis à une politique de germanisation plus ou

moins sévère. C’est à l’Est, où domine l’Empire Russe, que la répression linguistique se fait le plus res-

sentir. Les tsars qui se succèdent alors au pouvoir semblent déterminés à imposer le russe au détriment

du polonais, et adoptent de nombreuses mesures drastiques dans ce but : tout d’abord, le russe devient

la seule langue officielle dans les domaines administratifs et judiciaires. Puis, après plusieurs vaines insur-

rections nationalistes, la politique de russification s’intensifie. Le russe est notamment introduit à l’école en 1869, où il s’impose graduellement comme seule langue d’enseignement, tandis que le polonais est

muté à un simple cours complémentaire non-obligatoire. Mais le peuple polonais n’accepte pas ces me-

sures sans opposition.

Université volante

En 1885, les écoles supérieures polonaises ont toutes été fermées et remplacées par un établissement

dispensant son enseignement en russe exclusivement. C’est à cette époque, de 1885 à 1905, que l’uni-

versité volante forme clandestinement quelque 5 000 diplômé(e)s, dont la lauréate de deux Nobels, Ma-

rie Curie. L’initiative est d’abord lancée en 1882 pour permettre aux femmes d’accéder aux études su-

périeures, dans une période où elles leur sont souvent carrément interdites. Quelques groupes d’étu-

diantes bénéficient alors de l’enseignement d’imminents professeurs en polonais, en secret et toujours

dans des locaux différents, d’où le nom « université volante ». En 1885, un programme commun est

créé pour tous les groupes, et on admet désormais les hommes. C’est le début de deux décennies d’en-

seignement clandestin offrant un parcours entièrement polonais aux candidats. À raison de huit à onze

heures de cours par semaine échelonnés sur une période de cinq à six ans, les étudiant(e)s obtiennent

leur diplôme dans un des quatre domaines offerts : sciences sociales, philologie et histoire, enseigne-

ment, sciences naturelles.

On peut citer cette institution comme exemple de la détermination du peuple polonais à défendre son

identité linguistique malgré les mesures hostiles imposées par l’Empire Russe. La Pologne est à nouveau

réunie en 1918, mais deux décennies plus tard éclate un des plus grands conflits de l’histoire, la deu-

xième guerre mondiale, au terme de laquelle le pays se retrouve de nouveau sous domination étran-

gère…

A suivre…

Any-Pier Dionne

www.lepetitjournal.com/varsovie

CITÉ CITOYENS EN POLOGNE - MAI 2013

Page 6

BRETAGNE POLOGNE

Un groupe de vingt habitants du quartier de Maurepas à Rennes a séjourné à Poznań du 12 au 22

mai 2013.

Ce voyage s'inscrit dans le travail conduit depuis plusieurs années par des personnes soucieuses

de réduire la distance entre les habitants de leur quartier et la gestion de la « chose publique »

par les élus. Après avoir rencontré les élus de proximité le groupe est allé à Paris, à l'Assemblée

Nationale et au Sénat où les députés et les sénateurs qui représentent leur territoire les ont

accueillis.

Ensuite il s'est rendu à Bruxelles pour comprendre ce que gère l'union européenne au service des citoyens.

A l'issue de ce voyage, les adhérents ont souhaité aller voir comment est administrée une ville jumelle. Erlangen, Brno et Poznań

furent présélectionnées et finalement le choix s'est porté sur Poznań.

« S’il fallait mettre une note sur 10, je mettrais 15! »

Un participant

Près de trois ans de préparation intensive ont précédé

le voyage.

Il s'agissait tout d'abord, de trouver les financements permet-

tant à tous de partir. Vente de gâteaux, de galettes-saucisses,

tenue de la buvette au festival Rue des livres... , beaucoup d'ef-

forts ont été déployés. Grâce à cet argent gagné et à des aides

diverses dont celle de la ville de Rennes, l'obstacle financier est

tombé. Aussi importante fut la préparation thématique.

Il s'agissait de repérer les questions qui sont impor-

tantes dans la vie des habitants ici afin d'aller voir là bas

ce qu'il en est.

Cinq thèmes ont été retenus : l'emploi, le logement, la

petite enfance, le développement durable et le « vivre

ensemble ». Sur chacun des thèmes des petits groupes

ont travaillé et un partage des idées a fait l'objet

d'échanges au sein du groupe avant le départ.

Une note de synthèse a été envoyée à Agnieszka Su-

sicka, chargée de mission au cabinet du Président de la

ville de Poznań et interlocutrice du groupe. Elle fut

rencontrée avec Jan Chudobiecki, conseiller municipal,

à la faveur des journées organisées par Bretagne-

Pologne en juillet 2012, en présence et avec l'appui de

la Présidente de l'association de jumelage Rennes-

Poznań.

A côté de cette partie « sérieuse » du voyage, grâce à la mobili-

sation d'adhérents de Bretagne-Pologne et de leurs réseaux en

Pologne, un hébergement et des lieux de restauration agréables

et peu coûteux ainsi que des moyens de transport locaux ont

été trouvés, des visites pour explorer la ville et ses environs

ont été organisées et le groupe a été guidé dans ses déplace-

ments.

Le voyage a été un plein succès

Pour reprendre la formule d'un des participants,

« s'il fallait donner une note sur 10, je mettrais 15 ! ».

En particulier, le groupe a été impressionné par la qualité de

l'accueil des Polonais :

« Ce qui m'a frappée c'est que des citoyens ordinaires comme nous

ont été reçus comme des personnalités »

« Un accueil extraordinaire partout, que nous devons au travail fait

depuis des années par ceux qui développent des échanges entre

Bretagne et Wielkopolska »

Merci à tous ceux qui ont rendu ce voyage possible et en parti-

culier à Suzanne Pariselle qui en a été l'âme et la cheville ou-

vrière et pour des raisons de santé, n'a malheureusement pu y

participer.

Le groupe d’habitants

Le groupe « Cité citoyens » près du lac Malta

Soirée organisée par le Choeur "les Madryga-

listes" que "Cité-citoyens" avait reçu à Maurepas en 2010

UNE ANNÉE EN POLOGNE

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BRÈVES N°21

« Djin kouillé »*, pardon, vous dîtes?

Je souhaitais, depuis plusieurs années,

vivre une expérience à l’étranger. Le

programme Erasmus convenait à ce

désir et me permettait d’étudier l’his-

toire pendant un an en Europe. Le

hasard m’envoya en Pologne dans la

ville de Torun, située entre Varsovie

et Poznań. Je suis partie avec peu d’à

priori car je ne connaissais pas ce

pays et rares étaient les gens de mon

entourage qui y avaient séjourné.

Raconter ce voyage en quelques

phrases est difficile mais mes souve-

nirs les plus significatifs demeurent

mes voyages en train et les repas

polonais des soirées hivernales.

Pouvoir communiquer dans la vie quotidienne

A mon arrivée, j’ai consacré un mois à l’apprentissage du polonais afin d’échanger dans les situations quotidiennes. De-

puis, je maîtrise le dialogue au supermarché, au restaurant et à la gare. Pour ce qui est du reste, la communication se

révèle plus complexe et la dissociation des sons que font « cz », « sz », « ść » et « szcz » reste une énigme.

Les précieux trains polonais

Durant mon séjour, j’alternais entre les cours à l’université et mon temps libre consacré au voyage et à la découverte

de la Pologne. Avec des amis « Erasmus », nous prenions le train, objet de cauchemar et d’amusement pour de nom-

breux Polonais mais outil privilégié et « sacré » de nos expéditions. Nos premiers quiproquos en gare, nous permet-

taient de découvrir de petits endroits dont nous ne soupçonnions pas l’existence. Une fois le tour du village terminé,

nous devions attendre un train qui nous amènerait à la destination suivante voulue. Généralement, l’attente du train

prenait plus de temps que la visite du village. Ces longs trajets furent ponctués par des rencontres sympathiques et

cocasses avec des Polonais.

La cuisine polonaise qui réchauffe

En hiver, nous passions beaucoup de temps à cuisiner puis manger, faute de courage pour pointer notre nez à l’exté-

rieur à cause des températures. La cuisine polonaise est savoureuse, mon plaisir après une journée glaciale et chargée :

une żurek (soupe avec des morceaux de saucisse et d’œuf). Les vertus de la bière et de la vodka pour le réchauffement

corporel ne sont plus à démontrer mais il a fallu tout de même les tester pour s’en assurer.

En définitive, je me suis attachée à ce pays, j’y retourne de temps à autre et m’intéresse aux affiches polonaises pour un

futur projet.

Tiphaine mars 2013

*version phonétique de « dziękuję », « merci » en polonais.

Hotel de ville de Torun

Page 8

BRETAGNE POLOGNE

La "page" facebook sera notre nouvelle carte de visite qui permet de communiquer et de

rassembler les partenaires, adhérents, bénévoles et membres autour de l’association.

BRETAGNE-POLOGNE SE DOTE D’UNE PAGE FACEBOOK

L’utilité ?

Elle permet de diffuser de manière

instantanée un message, comme un

porte parole mais à une audience très

nombreuse. On peut ainsi partager un

article, les brèves, des images, photos ...

De même, les membres de la page peu-

vent interpeller l'association et la con-

tacter directement. L'association est

alors en mesure de répondre personnel-

lement, rapidement et de manière effi-

cace à chacune des personnes souhai-

tant avoir plus d’informations.

C'est un moyen de promouvoir l'asso-

ciation également, puisque lorsqu'une

personne va "rejoindre" virtuellement la

page de l'association, tous les contacts,

connaissances de cette personne, seront

immédiatement au courant et pourront

eux même aller visiter la page, et pour-

quoi pas la rejoindre.

Il est aussi possible de diffuser et parta-

ger cette page sur des blogs, articles ou

sites.

C’est un moyen entièrement gratuit et

facile d'accès, accessible à de nom-

breuses personnes pour rendre plus

visible l'association et pour faire la pro-

motion des activités.

En attendant que le

site de l’association

soit refait, nous dif-

fuserons le plus pos-

sible les informations

importantes sur

cette page.

-Facebook rassemble 2 6 m i l l i o n s d’utilisateurs actifs en France - 63% de ces ut i l i sa t eurs s ’ y connectent tous les jours

Sur google : Chercher : bretagne pologne facebook

L’adresse web : Facebook.com/assoc.bretagne.pologne

Le flux rss : http://feeds.feedburner.com/BretagnePologne

Rappel : #1 Pas besoin d’être inscrit pour voir la page

#2 Facebook est en français

#3 Nos publications sont en polonais

également

La page d’accueil

Le fil d’actualité

DOM BRETANI I W POZNANIU, 20 ANS DÉJÀ

Page 9

BRÈVES N°21

Un fest-noz animé par des anciens

élèves

Le 18 mai a eu lieu un Fest Noz « 100%

made in Poland ».

Étaient en effet invités, des artistes

polonais confirmés ayant découvert la

musique bretonne grâce aux concerts

et stages de musique organisés par

Dom Bretanii.

19 musiciens de 6 groupes différents

(Balzinga, Duo Grygier/Biela, Breizh,

Gwerenn, Trio Żak/Lasko/Miśniak, Fun-

ky Space) ont répondu présents en

faisant de leur prestation un cadeau

d’anniversaire pour la Maison. Venus de

différents coins de Pologne et pour

certains, de l’étranger, certains ont

même fait pour cette occasion, un re-

tour à la musique bretonne après des

années consacrées à d'autres projets.

Tomasz Kowalczyk, formateur en

danse bretonne à la Maison de la Bre-

tagne, depuis de nombreuses années,

animait la soirée.

Des bretons parmi les danseurs

Un groupe d'habitants du quartier Mau-

repas à Rennes, appartenant à l'associa-

tion « Cité-Citoyens », en visite a

Poznań était invité à cette soirée.

Le Professeur Bohdan Gruchman de la

Fondation Poznań-Ille et Vilaine a remis

à Gracie Léon qui les accompagnait, la

Médaille de Saint Yves en remercie-

ment de sa contribution au développe-

ment de la coopération entre Wielko-

polska et Bretagne.

Rappeler l'histoire pour nous tour-

ner vers l'avenir

Le 24 mai, cérémonie d’anniversaire à

la Mairie,sous la présidence de Dariusz

Jaworski, Vice Président de la Ville de

Poznań. A ses côtés, Bohdan Gruchman

président de la fondation Poznań-Ille et

Vilaine Mariola Musial, Directrice de

Dom bretanii. Dans l’assistance des

personnalités bien connues : Tomasz

Schramm, Consul honoraire de France

et son homologue, Michel Dorin Con-

sul honoraire de Pologne à Rennes,

Ryszard Naskrecki, ancien doyen de la

faculté de Physique, Jacek Witkos, vice-

recteur de l'université Adam Mickie-

wicz, Maciej Musial, ancien voïvode, et

bien d’autres ; sans oublier Claire

Letertre, représentante du Conseil

Régional de Bretagne, venue spéciale-

ment à Poznań pour une première ren-

contre avec ses homologues de Wiel-

kopolska.

Elżbieta Sokołowska de la Maison de la

Bretagne a évoqué les moments forts

dans la vie de la Maison et dessiné les

grands traits de son évolution.

Une annonce importante, le départ en

retraite de Mariola Musial , qui a œuvré

pendant presque la totalité des ces

vingt années à la tête de son équipe.

La cérémonie s’est terminée par l’inau-

guration de l’exposition du photo-

graphe rennais, Michel Ogier,

« Poznań, Ville en mouvement ». Un cata-

logue financé en majeure partie par

l’Association de jumelage Rennes-

Poznań a été édité à cette occasion.

Honorer les pionniers

Ce même jour, une plaque a été inau-

gurée à la Maison de la Bretagne, en

l'honneur des pionniers, bâtisseurs,

que furent M. Wojciech Kaczmarek

(U), ancien maire de Poznań et le Gé-

néral Pierre de Tonquédec, premier

délégué général de l'association Ille et

Vilaine Pologne devenue en 2007, Bre-

tagne-Pologne.

Elzbieta Sokołowska

Michel Dorin

Avant de partir, Mariola

MUSIAL inaugure avec

Michel DORIN la plaque en

hommage aux pionniers

Au mois de mai, la Maison de la Bretagne de Poznań a

fêté son 20° anniversaire.

20 ans de construction et d’efforts :

il ne reste plus qu’à continuer.

Vive la Maison de la Bretagne !

Une rétrospective de 50 ans de car-

rière et plus de 200 œuvres

Le musée des Beaux-Arts d'Angers programme tout

l'été, jusqu'au 15 septembre une rétrospective de

E.Baran, artiste polonais né à Lecko en 1934.

Depuis l'an 2000, celui qui a longtemps évidé, dé-

chiré, maltraité du papier, tapissé, marouflé, tissé de

la laine et du sisal...a fini par reprendre les chemins

purs et durs de la peinture, comme au début de sa

carrière

Cette exposition met en scène ses premiers tra-

vaux tissés jusqu'à ses dernières œuvres qui mar-

quent un retour à une peinture en contact direct

avec la toile.

A retrouver au Musée des Beaux-Arts d'Angers jusqu'au

15 septembre. Ouvert tous les jours de 10h à 18h30.

Entrée : 5/4€, gratuit pour les - 26 ans.

EDWARD BARAN , LE CHEMIN À L 'ENVERS — A ANGERS

Exposition de peinture et de gravure

par Françoise Cieslarczyk à St-Jacut

de la Mer (direction Dinard)

Entre ciels et cieux

Les dates :

du lundi 29 juillet au dimanche 11

août 2013

De 15h à 19h tous les jours en pré-

sence de l’artiste

Le vernissage aura lieu le 2 août à

partir de 17h30

EXPOSIT IONS A VENIR

Pour cette rétrospective, Edward Baran présente 210 oeuvres dont certaines n'ont jamais été montrées au public.