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Géocarrefourvol. 78/3 (2003)
Santé et territoires
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Bernard Boureille, Nicole Commerçon et Myriam Normand
Impacts territoriaux d'un réseau desoins oncologiques en Rhône-Alpes
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Référence électronique
Bernard Boureille, Nicole Commerçon et Myriam Normand, « Impacts territoriaux d'un réseau de soins oncologiquesen Rhône-Alpes », Géocarrefour [En ligne], vol. 78/3 | 2003, mis en ligne le 12 mars 2008, consulté le 08 octobre2014. URL : http://geocarrefour.revues.org/2140
Éditeur : Association des amis de la Revue de Géographie de Lyonhttp://geocarrefour.revues.orghttp://www.revues.org
Document accessible en ligne sur : http://geocarrefour.revues.org/2140Ce document est le fac-similé de l'édition papier.© Géocarrefour
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G É O C A R R E F O U R V O L 78 3/2003
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Bernard BOUREILLE
CREUSET
Université de Saint-Étienne
Nicole
COMMERÇON
CNRS - UMR 5600 Lyon
E n v i r o n n e m e n t - V i l l e -
Société
Myriam NORMAND
CREUSET
Université de Saint-Étienne
RÉSUMÉ
A partir de
l exemple
du
réseau de soins ONCORA
(Oncologie Rhône-Alpes),
sont soulignés les effets
territoriaux d un mode de
fonctionnement innovant en
matière de prise en charge
des
soins
de cancérologie.
En repérant les trajectoires
des patientes des
échantillons retenus,
il
est
montré que si la hiérarchie
hospitalière et urbaine
demeure, elle n en est pas
moins réduite par une
meilleure diffusion des
compétences médicales
entre tous les partenaires du
réseau.
L effet
réseau
se
traduit à la fois par un gain
d efficience économique du
système de soins et par une
plus grande accessibilité à
une thérapeutique
appropriée, quel que soit le
lieu de résidence des
patientes de Rhône-Alpes.
MOTS CLÉS
Réseau de soins, oncologie,
ONCORA , recomposition
territoriale, trajectoires de
patientes.
ABSTRACT
sing the example of the
ONCORA network (oncology
in Rhône-Alpes), this article
outlines the territorial effects
of an innovative way of
providing cancer treatment.
By identifying the
trajectories of female
patients in the sample used,
it is shown that although
hierarchies of
urban
centres
and hospitals still exist, this
phenomenon is reduced by a
better diffusion of medical
skills be tween the different
partners of the network. The
effect of the network is to
provide a more economically
efficient healthcare system
Im pa cts terr i tor iaux d un réseau
de soins oncologiques
en Rhône-Alpes
Il convient de rompre avec
l'idée
simpliste selon
laquelle l'accélération des mobilités permises par
le développement technologique des communi-
cations viderait les lieux de leur sens en les
rendant parfaitement substituables. Au contraire,
la diversité des mutations des modes de produire
aboutit à une redécouverte du rôle actif et
structurant que jouent les territoires dans la
dynamique économique actuelle, en particulier les
nouvelles organisations réticulaires, y compris au
sein du service public.
Dans ce domaine, le secteur de la santé apparaît
davantage pertinent. En effet, i l a développé
récemment maintes mutations qui ont conduit à
dépasser les découpages territoriaux pré-existants.
Le principal changement se résume dans la
substitution
d'une
offre de soins de plus en plus
technique à une médecine davantage clinique,
dans un contexte de nécessaire maîtrise des
dépenses de santé, mais aussi de développement
de l'accès équitable aux services de soins ; aussi
des innovations organisationnelles sont-elles
élaborées, qui mobilisent de plus en plus des
formes diverses de partenariat entre les
prestataires de soins, entre ces prestataires etd'autres acteurs tels que les col lectivités
territoriales et le milieu associatif. Ces partenariats,
parfois anciens, initient des relations territoriales
dont les configurations s'émancipent des
front ières inst i tut ionnel les - et notamment
urbaines -, pour participer à la dynamique de
recomposition des espaces urbains.
En France, au cours de ces dernières années, sous
l'impulsion d'une redéfinition de la méthodologie
de la planification sanitaire - introduction de
critères qualitatifs dans une logique purement
quantitative de la carte sanitaire -, fleurissent des
formes réticulaires d'offre de soins, en réponse à
un impératif réglementaire introduit par la loi
hospital ière du 31 jui l let 1991 et renforcé
notamment par les ordonnances de 1996. Certains
de ces réseaux de soins se développent à
l'intérieur des frontières traditionnelles de la ville ;
d'autres s'étendent sur des échelles territoriales
qui dépassent le strict cadre urbain ;
ainsi,
en
est-il,
plus part icul ièrement, des trai tements en
oncologie qui, dans la région Rhône-Alpes,
s'organisent sur ce mode autour d'une institution-
pivot, le Centre Léon Bérard (CLB) localisé à Lyon
1
.
Celui-ci m et en relation, en particulier à travers le
réseau Oncologie Rhône-Alpes (ONCORA), divers
acteurs de santé des secteurs ambulatoire et
hospital ier à statut public, privé, ou privé
participant au service public, localisés dans une
vingtaine de villes de la région Rhône-Alpes et de
sa périphérie (fig. 7). Dans ce cas spécifique, le
réseau structure l'oncologie au sein des disciplines
médicales, en la situant à la croisée des spécialités
verticales (d'organes) et, tout en lui donnant sa
lisibilité disciplinaire, concourt à la recomposition
des territoires par le biais des villes concernées, de
la métropole aux villes de taille intermédiaire. Le
réseau participe aussi à une logique de construc
tion d'une nouvelle culture médicale en amenant à
travailler ensemble des prestataires de soins
formés dans des écoles jusque-là relativement
indépendantes.
Ces innovations organisationnelles en matière de
santé sont donc amenées à terme à redessiner le
paysage sanitaire français : à un système à
éléments hiérarchisés, centralisés et cloison nés, se
substituerait une mosaïque d'unités cellulaires à
compétences diverses mais coordonnées.
Cette étude vise, à partir de la structuration du
réseau ONCORA autour du CLB, à analyser les
recompositions spatio-médicales en matière
d'offre de soins que cette innovation organisation-
nelle a favorisées.
La méthode de statique comparative adoptée ici
part des données recueillies par le CLB. Celles-ci
sont organisées selon trois types de documents
(Brunet, 2 000). Le premier : le dossier papier est
le plus traditionnel et potentiellement le plus
exhaustif en termes d'informations, car il devrait
inclure les diverses correspondances médicales et
les comptes-rendus des examens propres au
patient ; mais il est aussi le plus lourd à utiliser et le
moins bien systématiquement organisé. Le
deuxième : le dossier patient informatisé , mis en
place à partir de 1992, est bien renseigné et bien
organisé, mais à usage cl inique avec des
procédures de protection qui en interdisent la
consultation. Le troisième : la fiche EPC est créée
pour chaque patient lors de sa première venue au
CLB et a pour vocation d'alimenter l 'E nquête
Permanente Cancer menée à l'échelle nationale et
de ce fait recense principalement les variables qui
décrivent les caractéristiques des lésions et de leur
traitement. Cependant, elle contient également des
informations relatives à l'origine, au motif de la
première consultation du patient au CLB et à sa
localisation géographique dont l'exploitation est
utile pour la constitution des échantillons.
La méthode consiste à analyser, dans un premier
temps, les fiches EPC q ui ont été créées au CLB en
1992 - année antérieure à la naissance d'ONCORA
- et en 1999 - année postérieure à la création de ce
réseau -, pour permettre de décrire la population
des nouvelles patientes du CLB consultant pour
une tume ur m aligne du sein à ces deux dates
2
.
On se dote ainsi des éléments nécessaires à la
construction de deux échantillons de population
dont les individus seront ensuite caractérisés par
des variables plus complètes que celles des fiches
EPC, puisqu'extraites par enquête des dossiers
médicaux papiers. Ce qui permettra, dans un
second temps, d'exploiter les données des
échanti l lons pour repérer la dynamique des
trajectoires médico-spatiales présente entre 1992
et 1999.
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VOL 78 3/2003 Impacts territoriaux
d un réseau de soins
oncologiques
en
Rhône-Alpes
en 1992 en 1999
and improved accessibility
to
an
appropriate therapy
irrespective of w here the
patient resides
in
the Rhône-
Alpes region.
KEY
WORDS
Healthcare network,
oncology, ONCORA,
territorial restructuring,
patients treatment
trajectories.
Figure
: Répartition des nouvelles patientes selon leur zone d'habitation, en 1992 et en 1999
A terme, ces analyses de statique comparative
conduisent à révéler certains effets réticulaires au
niveau territorial et médical.
RECOMPOSITION DU BASSIN DE SANTÉ ET DES
MODALITÉS DE SAISINE DU CLB
Les informa tions extraites des fiches EPC de 1992
et 1999 sont de nature spatiale ou médicale. Elles
portent sur la localisation géographique des
patientes nouvellement accueillies au CLB ou
caractérisent la cause de leur première consulta
tion, en termes de modalités d'entrée et d'objectifs
demandés.
Évolution de la provenance géographique des
patientes
du CLB
La provenance géographique des patientes est
indiquée dans les fiches EPC par le nom de la
commune (et de son code postal) de leur
rési
dence. Ces informations permettent, à un premier
niveau,
de décrire la répartition de ces patientes
par départements d'origine, puis, à un second,
d'affiner l'analyse de la localisation de celles-ci en
zones urbaines d'habitation puisque la dénomi
nation de la commune permet de retrouver son
code INSEE et son aire urbaine de rattachement.
Les nouvelles patientes du CLB résident principa
lement dans les départements de la Région
Rhône-Alpes. En effet, ce sont, 83% et 85% de ces
malades qui habitent respectivement
en
1992 et en
1999 dans l'un des huit départements de Rhône-
Alpes. Seulement 11% de l'effectif en 1992, voire
5% en 1999, provient des départements limitro
phes à cette dernière Région. Parmi ces derniers,
la Saône-et-Loire est l'origine prépondérante.
Ce premier constat des états de la répartition
résidentielle des patientes conduit à ne conserver,
pour la suite de l 'étude, que l'ensemble des
malades provenant de la région Rhône-Alpes et du
département de la Saône-et-Loire ; ce qui
représente un effectif de 985 individus en 1992
(soit 91% du total des personnes nouvellement
accueillies) et un effectif de 1270 en 1999 (soit 88%
du total des personnes nouvellement accueillies).
Le détail de la répartition de la localisation des
nouvelles patientes du CLB exprimée en termes
d'aires urbaines est présenté dans le tableau 1 ci-
dessous où l'on remarque notamment, entre 1992
et 1999, la baisse de l'effectif originaire des zones
de Mâcon et d'Annecy et
à
l'inverse la croissance
de celui qui est
issu
de
l aire
de G renoble.
Le regroupement de ces zones d'habitation en
trois grandes catégories : l aire urbaine de Lyon,
les autres aires urbaines et les communes rurales
laisse apparaître, entre 1992 et 1999, une légère
réduction spatiale de l'attractivité du CLB. En effet
cet établissement accueille parmi ses nouvelles
patientes en 1999, par rapport à 1992, proportion
nellement plus de résidentes de
l aire
de Lyon et
moins de celles des autres aires urbaines et des
communes rurales
(fig.
1).
Ce premier résultat de l'analyse, en termes de
statique comparative, de la localisation des
patientes nouvellement accueillies au CLB en 1992
et en 1999 peut être interprété comme
conséquence d'un effet réseau. La constitution du
réseau ONCORA, son extension spatiale par le
biais de l'adhésion de nouveaux partenaires et
l'élaboration en commun de protocoles de soins,
qui participent à l'accroissement cumulatif et à la
généralisation dans ce milieu réticulaire des
compétences des acteurs, font que les malades
trouvent plus à proximité de leur domicile en
1999,
qu'en 1992, les offreurs capables de
répondre à un certain niveau à leur demande de
santé.
Ainsi le CLB renforce-t-il relativement son
rôle d'établissement de proximité.
Cette évolution du système localisé de
l offre
de
soins en oncologie amène à formuler une
nouvelle hypothèse de travail. En effet, le CLB se
voit décharger par les établissements du réseau
1 - Les au teu rs remerc ien t
vivement le Professeur Thierry
Phi l ipp, d i rec teur du Centre
Léon Bérard e t le Docteur
Fadi la Farsi , responsable du
réseau ONCORA, pour leur
active collaboration.
2 - Le sein étant le siège de
loca l isat ion le p lus f réquent
des cancers. En 1992, 5148
fiches EPC ont été créées dont
3511 indiquent le si te de la
tumeur qui est pour 1082 cas
le sein (soit environ
31
% des
cas rens eigné s) ; en 199 9,
6906 f iches ont é té créées,
dont 5894 sont renseignées
quant au siège qui est pour
1445 cas le sein (soit 24,5%
des cas renseignés).
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Figure 2 : Répartition des
nouvelles patientes selon
l'origine de la première
consultation, en 1992 et en 1999
en 1992
en 1999
Tableau 1 : Répartition des nouvelles patientes selon leur
zone
d'habitation de la nécessité de l'accueil de certaines patientes ;
dès lors n a-t-il pas la possibilité de substituer au
sein de son activité, à une partie devenue banale,
une partie de pointe, c'est-à-dire une offre de soins
plus en phase avec la sophistication de son
plateau technique et les hautes compétences de
ses ressources humaines ? La vérification de cette
hypothèse passe par une analyse de l'évolution
des modali tés des premières consultations
effectuées au CLB.
Évolution
de la
saisine médicale
du
CLB
Les fiches EPC renseignent, à l aide de deux
variables, sur deux des caractéristiques de la
première consultation des patientes au CLB. La
première variable, dénommée origine , précise
l'acteur qui a l' initiative de la demande ; la
seconde, appelée but , désigne la nature de la ou
des investigations souhaitées par le demandeur de
la consultation.
Les
initiateurs
de
la première consultation
Les mo dalités de la variab le orig ine sont
regroupées pour les besoins de J'analyse en trois
catégories : Patiente, Médecin et Établissement.
Globalement, on assiste à une double évolution
structurelle (fig. 2), qui se manifeste, d'une part,
par le renforcement du rôle, déjà important,
d' init iateurs que les médecins du secteur
ambulatoire jouent en adressant au CLB 50% (en
1992) puis 62% (en 1999) de ses nouvellespatientes ; et d'autre part, par le recul du recours
au CLB en première intention : la proportion des
nouvelles patientes venant consulter d'elles-
mêmes décroît
de
30%
à
18%, entre 1992 et 1999
Spatialement, l'évolution de cette pratique n'a pas
la même intensité (f ig. 3). L'origine de la
consultation diffère sensiblement selon le lieu de
résidence des patientes. Le mode de saisine,
nettement indirect, du CLB par les ruraux change
très peu au cours de la période considérée. En
revanche, celui des patientes de l aire urbaine de
Lyon se m odifie radicalement. En 1992, 38% des
patientes lyonnaises sont venues consulter de leur
propre initiative alors que cette fréquence est
réduite à moins de 25% pourcelles résidant en
dehors de cette zone urbaine. En 1999, les compor
tements tendent à s'uniformiser, la part des patien
tes consultant en première intention se réduit
considérablement quelle que soit l'origine géogra
phique des patientes, les patientes étant alors plus
souvent adressées
au CLB
par un médecin.
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VOL 78 3/2003 Impacts territoriaux d un réseau de soins oncologiques en Rhône-Alpes
Autrement dit, on assiste globalement, entre 1992
et
1999,
à une nette tendance
à
l'allongement de la
filière de soins amont des nouvelles patientes
urbaines, et surtout de
l aire
de Lyon, du CLB. Ce
qui tend à infirmer l'hypothèse de l'accroissement
de la fonction d'établissement de proximité du
CLB au cours de la période.
Évolution des modalités de la demande de la
première consultation au CLB
La figure 4 décrit la répartition des premières
consultations effectuées au CLB en 1992 et 1999
suivant les modalités de leur finalité. Le dépistage
est une activité très marginale du CLB, il concerne
environ 1% des demandes de cons ultat ion.
L examen spécial est un but beaucoup plus
présent
en 1999
avec
10%
des consultations contre
seulement
1%
en 1992, ce sont principalement les
médecins et les établissements qui en sont les
prescripteurs. La plupart des consultations,
environ 90%, se distribue selon trois modalités :
avis diagnostique, avis thérapeutique et traitement
regroupant traitement initial, complémentaire et
secondaire. Une évolution notable s est produite
entre 1992 et 1999 avec une nette augmentation
des consultations pour avis thérapeutique.
La figure 5 montre que
l évolution
du but des
consultations observée ci-dessus dépend du statut
du demandeur. Les établissements adressent leurs
patientes principalement pour traitement, il n'y a
pas de véritable évolution entre 1992 et 1999. En
revanche, pour les patientes envoyées par un
médecin ou venant d'elles-mêmes, la consultation
se fait pour avis thérapeutique plus fréquemment
en
1999
q u'en 1992.
Il convient donc de souligner la tendance à
l'allongement amont des filières de soins des
nouvelles patientes du CLB que permettent
l'existence et le renforcement du réseau ONCORA
en termes d'acteurs de santé et de compétences
accrues et plus diffusées dans le milieu réticulaire.
Ce qui permet de décharger le CLB d'actes
devenus standardisés, puisque pouvant être faits
par d'autres agents en d'autres lieux, pour qu'il
puisse se focaliser sur des activités plus
innovantes. L'évolution, ci-dessus décrite, de la
nature de la demande des premières consultations
des nouvelles patientes du CLB confirme, à un
premier niveau, le renforcement de l activité
médicale de pointe de cet établissement. En
effet,on assiste, proportionnellement, à une
montée des examens spéciaux, des avis thérapeu
tiques, mais à une réduction des avis diagnos
tiques, et à une demande par des établissements
de traitements dont on peut penser qu'ils sont de
plus en plus sophistiqués.
Il convient, dès lors, d'affiner l analyse en essayant
de repérer et de décrire plus précisément les
Tableau 2 : Description de
l'échantillon
Figure 4 : Répartition des consultation de 1992 et 1999 selon leur finalité
Figure 5 : Évolution de la finalité de
la première consultation entre 1992
et 1999 selon le statut du
demandeur
Figure 3
: Évolution de l origine
de la première consultation
entre 1992 et 1999 selon le lieu
de résidence des patientes
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Tableau 3
: Déplacements du patient vers le prescripteur
Tableau 4a
: Détails des déplacem ents en tre la patiente et le prescripteur en 1992
Tableau 4b
: Détails des déplaceme nts e ntre la patiente et le prescripteur en 1999
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Tableau 5 : Comparaison de la part des patientes traitées au CLB selon le type de traitement e t la zone d'habitation.
Tableau 6 : Répartition des patientes résidant en zone rurale et traitées au CLB selon le type de traitement et la distance kilométrique entre le
lieu de résidence et le CLB.
t rajectoires médico-spat iales des pat ientes
accueillies au CLB pou r la première fois en 1992 ou
en 1999.
ANALYSE DES TRAJECTOIRES MÉDICO-
SPATIALES ENTRE 1992
ET
1999
Afin de décrire
l évolution
des trajectoires médico-
spatiales entre 1992 et 1999, un échantillon de
patients a été constitué, à partir du fichier EPC,
pour lesquels des données p lus précises que celles
des fiches EPC ont été extraites des dossiers
médicaux papier du CLB. Cet échantil lon est
constitué de deux sous-échantillons extraits des
dossiers des nouvelles patientes accueillies en
1992,
pour l'un et en 1999, pour l'autre. Les échan
tillons ont été constitués de façon à ce que soient
représentées les trois possibilités d'origine géogra
phique que sont l aire urbaine de Lyon, les autres
aires urbaines et les communes rurales (tabl. 2).
Pour ces 208 individus, ont été saisies les variables
suivantes, organisées
en
trois grandes rubriques :
1 - l'identification du patient à l aide de :
son année et de son lieu de naissance,
du code INSEE de son do micile,
de
sa
profession,
de sa situation fam iliale,
son état de morbidité ;
2 - les modalités de la première consultation au
CLB:
la date,
l origine (avec les mêmes modalités que
celles de la fiche EPC),
le nom et la localisation de l'adressant,
le but (avec les mêmes modalités que celles
de la fiche EPC),
la décision prise au cours de la consultation ;
3 - l histoire pathologique du patient :
la nature, la date des actes effectués au CLB
la nature, la date des actes effectués hors
CLB et dans ce cas le nom, la qualité et la
localisation des producteurs de ces soins.
Le traitement de
l enquête
permet d'analyser
l évolution des trajectoires médico-spatiales des
patientes en trois moments qui correspondent à
trois segments de la filière de soins : le parcours
conduisant à la première entrée au CLB, les
traitements et le suivi à
l aide
des consultations de
contrôle réalisés au CLB
Parcours de la
patiente
vers le
prescripteur
Les dossiers des malades indiquent, dans le cas
où la patiente ne s'adresse pas directement au
CLB,
la localisation de
l acteur
de santé qui prescrit
cette première consultation. Cette information
permet d'observer
l évolution
des déplacements
entre les différentes zones spatiales considérées
(tabl. 3). Ainsi, par exemple, en 1992, parmi les 23
patientes habitants une commune rurale et qui
n ont pas consultées le CLB en première intention,
9 se déplacent vers une aire urbaine (dont 1 vers
Lyon) pour consulter
l offreur
de soins qui les
orientera vers le CLB.
On constate la quasi-absence de déplacement
lorsque les patientes résident dans une aire
urbaine. La p lupart des déplacements concernent
celles qui habitent dans une commune rurale.
L étude de ces mouvements
(tabl.
4 fait apparaître
qu'i ls se font majoritairement vers une aire
urbaine proche où la patiente sollicite un médecin,
généraliste ou spécialiste, ou un établissement.
Les trajets plus longs (supérieurs à 40 km) sont
peu nombreux, la patiente consultant alors plutôt
un spécialiste qu'un généraliste ou étant accueillie
par un établissement hospitalier.
Parcours liés au traitement et au suivi des
patientes
Le tableau 5 permet de comparer les deux
échantillons selon les proportions de patientes
traitées au CLB par grand type d'actes
thérapeutiques (chimiothérapie, radiothérapie,
chirurgie) et par zone d'habitation. Moins d'un
tiers des patientes résidant dans l aire urbaine de
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Adresse des auteurs :
Bernard BOUREILLE
Myriam NORMAND
CREUSET
Université Jean-Monnet
34 rue Francis Baulier
42023 SAINT-ETIENNE
cedex 2
E.mail
: bernard.boureille@univ-
st-etienne.fr
myriam.normand@univ-st-
etienne.fr
Lyon sont traitées par chimiothérapie au CLB
même, alors que la radiothérapie concerne
presque la moitié d'entre elles en 1992 et atteint
les deux tiers des nouvelles patientes de 1999. La
part des nouvelles patientes habitant dans une
autre aire urbaine et traitées au CLB par
chimiothérapie est nettement en baisse entre 1992
et 1999.
En ce qui concerne le traitement des patientes
résidant en zone rurale, l'éloignement au CLB n'a
aucune influence en 1992, contrairement à ce qui
se passe en 1999 où les hospitalisations au CLB
pour chimiothérapie ou radiothérapie sont moins
fréquentes dans l 'échantil lon des patientes
éloignées du centre (tabl. 6).
La proportion des patientes traitées chirurgicale-
ment au CLB varie peu entre 1992 et 1999 et
concerne plus de 50% des patientes. La zone
d'habitation n'a aucune incidence sur ce
phénomène.
S'agissant de l ampleur du suivi au CLB, la figure 6
décrit l évolution de la proportion des patientes de
l'échantillon de 1992 ayant consultées au moins
une fois au CLB dans les années suivant la
première consultation. Ainsi, au cours de la
première année, 83% des patientes habitant
l aire
urbaine de Lyon ont consulté au moins une fois
dans la première année suivant la consultation
initiale, cette proportion est de 69% pour les
patientes résidant dans une autre aire urbaine. La
différence s'accentue significativement à partir de
la quatrième année du suivi laissant supposer que
celui-ci s'effectue en dehors du CLB pour les
patientes résidant dans une autre aire urbaine.
Conclusion
Les analyses de statiques comparatives ainsi
menées, à partir des données issues des fiches
EPC ou extraites des dossiers médicaux du CLB,
révèlent quelques effets liés à l'existence du
réseau ONCORA. L'organisation territoriale permet
par une répartit ion spatiale de partenaires
médicaux mieux formés aux problèmes de
l'oncologie, grâce
à
la constitution collective et
à
la
diffusion des protocoles ou thesaurus de modifier
les trajectoires médico-spatiales des patientes
accueill ies pour la première fois au CLB
Figure 6 : Comparaison du su ivi des patientes de
1992 selon la zone d'habitation
(allongement de
l accès
au CLB du fait de la
généralisation de l'intermédiation d'un prescrip
teur mais aussi réduction des déplacements) ;
cette organisation conduit aussi à réorienter les
activités du CLB vers une médecine davantage de
pointe, les autres partenaires du réseau ayant
acquis les compétences pour assurer des soins
devenus plus standardisés tels que les examens
diagnostiques, les cures de chimiothérapie, les
visites de suivi...
Ce
qui
se
traduit en définitive par
une meilleure allocation des diverses ressources et
une plus grande facilité d'accès aux soins.
Ces premiers résultats doivent être approfondis
par des études portant sur des institutions
hospitalières membre du réseau ONCORA, afin de
repérer plus précisément, à la fois, la nouvelle
donne que distribue ce réseau oncologique et sa
morphologie : réseau organisé spatialement par
emboîtement de micro réseaux locaux ou pas.
BIBLIOGRAPHIE
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de l'Aube-DATAR, p. 145-170.
Nicole COMMERÇON
CNRS UMR 5600
Environnement, Ville, Société
18 rue Chevreul
69362 LYON cedex 07
E.mail
:
Nicole.Commercon@ish-
Lyon.cnrs.fr
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8/16/2019 BOUREILLE, Impacts territoriaux d´un reseau de soins oncologiques.pdf
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