bonobo (pan paniscus - iucn · 2016-05-19 · les activités de l'uicn. l’union soutient la...

76
Bonobo ( Pan paniscus) Stratégie de conservation 2012-2022

Upload: others

Post on 21-May-2020

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Bonobo (Pan paniscus)Stratégie de conservation 2012-2022

Page 2: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

À propos de l’UICN L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement

et du développement les plus pressants de l’heure.Valoriser et conserver la nature, assurer une gouvernance efficace et équitable de son utilisation, et développer des solutions basées sur

la nature pour relever les défis mondiaux du climat, de l'alimentation et du développement, tels sont les domaines dans lesquels s'exercent les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements, les ONG, l’ONU et les entreprises en vue de générer des politiques, des lois et de bonnes pratiques.

L’UICN est la plus ancienne et la plus grande organisation mondiale de l’environnement. Elle compte plus de 1.200 Membres, gouvernements et ONG, et près de 11.000 experts bénévoles dans quelque 160 pays. Pour mener à bien ses activités, l’UICN dispose d’un personnel composé de plus de 1.000 employés répartis dans 45 bureaux et bénéficie du soutien de centaines de partenaires dans les secteurs public, privé et ONG, dans le monde entier. www.iucn.org

La Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) de l’UICNLa Commission de la sauvegarde des espèces est la plus grande des six commissions bénévoles de l’UICN avec un réseau mondial

d’environ 8000 experts. La CSE conseille l’UICN et ses membres sur les nombreux aspects techniques et scientifiques de la conservation des espèces et consacre ses efforts à préserver la diversité biologique. La CSE apporte une contribution notable aux accords internationaux concernant la conservation de la diversité biologique. www.iucn.org/themes/ssc

Le Programme sur les espèces de l’UICNLe Programme de l’UICN pour les espèces soutient les activités de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN et de ses

groupes de spécialistes, tout en appliquant des initiatives de conservation des espèces au niveau mondial. Il fait partie intégrante du Secrétariat de l’UICN et est géré depuis le Siège international de l’UICN à Gland, en Suisse. Le Programme pour les espèces comprend plusieurs unités techniques qui se consacrent au commerce des espèces sauvages, à la Liste rouge, aux évaluations de la biodiversité des eaux douces (toutes se trouvent à Cambridge, Royaume-Uni) et à l’initiative d’Évaluation de la biodiversité mondiale (située à Washington, DC États-Unis).

Le Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICNLe Groupe de spécialistes des primates (GSP) se préoccupe de la conservation de plus de 680 espèces et sous-espèces de prosimiens,

de singes et de grands singes. Il a pour tâches particulières d’effectuer des évaluations des états de conservation, de compiler de plans d’action, d’émettre des recommandations sur des sujets liés à la taxinomie et de publier des informations sur les primates pour les orientations de politiques de l’UICN. Le GSP facilite l’échange d’informations essentielles entre les primatologues et la communauté professionnelle de la conservation. Dr. Russell A. Mittermeier est le Président du GSP, Dr. Anthony B. Rylands en est le Vice-président et Dr. Liz Williamson est la Coordinatrice de la section des grands singes. Web: www.primate-sg.org/

Page 3: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Bonobo (Pan paniscus)Stratégie de conservation 2012-2022 Union Internationale pour la Conservation de la Nature & Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

GREAT APES SURVIVALP A R T N E R S H I P

Page 4: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

La terminologie géographique employée dans cet ouvrage, de même que sa présentation, ne sont en aucune manière l’expression d’une opinion quelconque de la part de l’UICN ou d’autres organisations participantes sur le statut juridique ou l’autorité de quelque pays, territoire ou région que ce soit, ou sur la délimitation de ses frontières. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’UICN.

Publié par : Le Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN & Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

Copyright : © 2012 Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources

La reproduction de cette publication à des fins non commerciales, notamment éducatives, est permise sans autorisation écrite préalable du ou des détenteurs des droits d’auteur à condition que la source soit dûment citée.

La reproduction de cette publication à des fins commerciales, notamment en vue de la vente, est interdite sans autorisation écrite préalable du ou des détenteurs des droits d’auteur.

Citation : UICN & ICCN (2012). Bonobo (Pan paniscus): Stratégie de Conservation 2012–2022. Gland, Suisse: Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN & Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. 68 pp.

ISBN : 978-2-8317-1570-4

Photos de couverture : [Couverture] Max, bonobo mâle adulte à Lola ya Bonobo © Christine d’Hauthuille

[Dos] Forêt du bassin du Congo © Takeshi Furuichi

Mise en page : Kim Meek, [e-mail] [email protected]

Traduction: Fanja Andriamialisoa [e-mail] [email protected]

Disponible sur : http://www.primate-sg.org/

Financé par : The Arcus Foundation & United States Fish & Wildlife Service

Compilé et édité par: Conrad Aveling, Chloe Cipolletta, Fiona Maisels & Elizabeth A. Williamson

Contributeurs: R. Abani, H. Akari, A. Almquist, C. André, C. Aveling, E. Bashige, G. Belembo, Hon. Dr. P. Bitakuya Dunia, T. Blomley, J-C. Bofaka, R. Bofaya B.B., T. Bofola Ekolo, N. Bondjengo, D. Bya’omba, D. Byler, G. Classens, A. Cobden, S. Coxe, S. Darroze, C. Devos, J. Dupain, K. Farmer, A. Fowler, B. Fruth, N. Funwi-Gabga, T. Furuichi, P. Guislan, J. Hart, T. Hart, J. Hickey, O. Ilambu, J. Ilanga, N. Ileo, B-I. Inogwabini, J. Kalpers, Y. Kawamoto, B. Kisuki, G. Kitengie, H. Kuehl, C. Kunkabi, M. Languy, A. Lanjouw, I. Liengola, L. Luleko, K. Lunanga, C. Lushule, A. Lushimba, F. Maisels, B. Makaya Samba, J. Masselink, S. Matungila, A. Mawalala, J. Mayifilua, N. Mbangi Mulavwa, G. Mbayma, V. Mbenzo, F. Mehl, I. Monkengo-mo-Mpenge, G. Muamba Tshibasu, D. Muembo, N.E. Mulongo, M. Mwamba, N.N. Mwanza, J. Nackoney, S-P. Ndimbo Kumogo, P. Ndongala-Viengele, S. Nguyen, V. Omasombo, C. Pélissier, J. Refisch, G. Reinartz, R. Rose, R. Ruggiero, E. Samu, A. Serckx, H. Takemoto, C. Tam, J.A. Thompson, A. Tusumba, A. Vosper, C. Wilungula Balongelwa & T. Yoshida

Cartes préparées par: Jena Hickey & Janet Nackoney

Assistance pour les cartes et les données spatiales: Hjalmar Kuehl, Neba Funwi-Gabga & Robert Rose

Page 5: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

iii

Table des matières

1. RÉSUMÉ EXÉCUTIF ..................................................................................................... 1

2. INTRODUCTION ........................................................................................................... 32.1 Stratégies de conservation des bonobos ............................................................................. 3

2.2 Procédure d’élaboration d’une nouvelle stratégie de conservation des bonobos ............... 4

3. STATUT DES POPULATIONS DE BONOBOS ............................................................... 63.1 État des connaissances actuelles ......................................................................................... 6

3.2 Populations prioritaires ......................................................................................................... 9

3.3 Lacunes en matière de connaissance et conclusions ........................................................ 14

4. ACTION STRATÉGIQUE POUR LA CONSERVATION DES BONOBOS ....................... 194.1 Analyse des menaces ......................................................................................................... 19

4.1.1.1 Chasse ............................................................................................................... 19

4.1.1.2 Destruction et fragmentation de l’habitat .......................................................... 20

4.1.1.3 Maladies ............................................................................................................ 20

4.1.2.1 Commerce de viande de brousse ..................................................................... 21

Dépistage d’anticorps pour les pathogènes zoonotiques au sein des populations de bonobos sauvages .......................................................................... 22

Diversité génétique des populations de bonobos sauvages .................................. 22

4.1.2.2 Disponibilité des armes et des munitions .......................................................... 23

4.1.2.3 Faible niveau d’application de la loi .................................................................. 23

4.1.2.4 Faible niveau d’engagement des parties prenantes .......................................... 24

4.1.2.5 Exploitation forestière ........................................................................................ 24

4.1.2.6 Mines et hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) ................................................ 25

4.1.2.7 Infrastructures ................................................................................................... 26

4.1.2.8 Manque d’alternatives de subsistance .............................................................. 27

4.1.2.9 Croissance démographique .............................................................................. 27

4.1.2.10 Agriculture commerciale .................................................................................. 27

4.2 Classement des menaces ................................................................................................... 28

Menaces directes ................................................................................................. 32

Menaces indirectes (facteurs sous-jacents) ......................................................... 32

4.3 Cadres conceptuels ............................................................................................................ 33

4.4 Vision et but de la stratégie de conservation ...................................................................... 33

4.5 Stratégies d’intervention et objectifs .................................................................................. 33

4.5.1 Stratégie 1 Renforcement des capacités institutionnelles ................................... 37

4.5.2 Stratégie 2 Concertation et collaboration avec les acteurs locaux ...................... 39

4.5.3 Stratégie 3 Sensibilisation et lobbying ................................................................. 41

4.5.4 Stratégie 4 Activités de recherche et de suivi ...................................................... 44

4.5.5 Stratégie 5 Financement durable ......................................................................... 46

4.6 Plan de suivi ........................................................................................................................ 47

4.7 Mise en œuvre de la stratégie de conservation .................................................................. 56

4.8 Priorités pour la première année de mise en œuvre de la stratégie de conservation ......... 57

Page 6: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

5. REMERCIEMENTS ..................................................................................................... 60

6. ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS .............................................................................. 60

7. BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................ 61

Annexe I. Données d’inventaires des bonobos archivées dans la base de

données A.P.E.S. ........................................................................................................... 65

Annexe II: Liste des participants à l’atelier de Kinshasa, 19–22 janvier 2011 ................... 67

Page 7: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

1

1. RÉSUMÉ EXÉCUTIF

Le bonobo, Pan paniscus, est une espèce de primate classée en danger, endémique à la

République Démocratique du Congo et qui ne se trouve que dans les forêts denses équatoriales

au sud du fleuve Congo. L’aire de répartition est estimée à près de 565.000 km², mais l’espèce est

aujourd’hui gravement menacée, en particulier par le braconnage et le commerce de viande de

brousse. Tuer ou capturer les bonobos quel qu’en soit l’objectif est illégal en vertu des lois natio-

nales et internationales.

Au cours des trois dernières décennies, les organisations de recherche et de conservation ont

soutenu les efforts du gouvernement de la RDC pour la protection des bonobos. Le déclin ins-

titutionnel, social et économique, combiné aux turbulences des guerres récentes, a intensifié la

pression sur les bonobos en raison d’une exploitation non-durable des ressources naturelles par

les populations urbaines et rurales. De grandes étendues de forêt pluviale se sont vidées de leur

faune et l’habitat adapté aux espèces a considérablement diminué.

Pour aider à résoudre ces problèmes, le Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN a

facilité un processus de consultation participatif afin d’analyser les obstacles rencontrés pour la

conservation des bonobos. Trois groupes de travail (appelés Conservation Challenges Working

Groups ou CCWG) ont été créés lors d’une table ronde à Kinshasa en mars 2010. Sous la direction

de l’institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire, l’un de ces groupes a compilé et analysé

toutes les données d’inventaire disponibles sur les bonobos et a modélisé la présence de bonobos

et leur habitat (Hickey et al. 2012). Cette évaluation a permis d’identifier quatre blocs importants de

présence de bonobos: le «bloc Nord» (Maringa-Lopori-Wamba), le «bloc Est» (Tshuapa-Lomami-

Lualaba), le «bloc Sud» (Salonga) et le «bloc Ouest» (Lac Tumba-Lac Mai Ndombe). Cette analyse

montre que malgré les efforts entrepris, les données rassemblées entre 2003 et 2010 couvrent

moins de 30% de l’aire de répartition du bonobo. En raison de l’insuffisance des données, le

nombre total de bonobos ne peut être estimé mais selon les inventaires systématiques, la popu-

lation minimale devrait se situer autour de 15.000 à 20.000 individus. Lors de la modélisation, des

polygones de zones ayant fait l’objet d’inventaires récents ont été placés sur la carte finale indi-

quant les conditions adéquates pour les bonobos. Les endroits qui n’ont pas été prospectés mais

favorables à la présence de bonobos, à l’intérieur comme à l’extérieur d’aires protégées, ont été

ainsi identifiés. Il est apparu clairement que les zones adaptées sont fragmentées, non seulement

par les cours d’eau et les savanes mais également en raison d’activités humaines.

La dernière étape du processus a été l’organisation d’un atelier sous l’égide de l’Institut Congolais

pour la Conservation de la Nature et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature,

réunissant l’ensemble des acteurs et des organismes impliqués dans la conservation des bono-

bos. Au total 68 personnes, représentant 33 organisations et départements gouvernementaux

Bonobo femelle adolescente se

reposant à Wamba © Takeshi

Furuichi

Page 8: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

2

ont participé au développement d’une stratégie de conservation des bonobos. Les participants à

l’atelier ont formulé la vision et le but suivants pour la stratégie:

Vision D’ici à 2050, les populations de bonobos sont viables et en croissance dans leur aire de

répartition par rapport aux inventaires de 2008 à 2015, subissent des menaces minimales, et leur

survie à long terme est assurée.

But D’ici à 2022, les zones prioritaires pour la conservation des bonobos sont gérées et protégées

de façon efficace, les principales menaces actuelles sont réduites, et les populations connues de

bonobos sont stables par rapport aux inventaires de référence.

Le classement des menaces par les participants à l’atelier, en fonction de leur envergure spatiale,

de leur sévérité et de leur réversibilité a révélé que la chasse est de loin la menace la plus impor-

tante pour les bonobos. La première priorité de la stratégie de conservation devrait ainsi être de

réduire le niveau de mortalité lié à la chasse. La perte de l’habitat due à la déforestation et à la

fragmentation arrive en deuxième position même s’il faut reconnaître que la faune disparaît sou-

vent des forêts avant même la destruction de l’habitat. Les maladies sont considérées comme une

menace qui gagnera en importance à l’avenir.

Les menaces indirectes sont les facteurs qui contribuent à la persistance de menaces directes.

Ces facteurs sont étroitement liés entre eux et au contexte socioéconomique et politique difficile

ainsi qu’aux problèmes de gouvernance qui en résultent. Les menaces indirectes sur les bonobos

sont le commerce de viande de brousse, la prolifération des armes et des munitions, une mauvaise

application des lois, la faiblesse de l’engagement des parties prenantes en faveur de la conser-

vation, la croissance démographique, l’expansion de l’agriculture itinérante sur brûlis, le manque

d’alternatives de subsistance et les activités industrielles à but commercial (agriculture, exploita-

tion forestière, minière et pétrolière et le développement d’infrastructures associées) qui peuvent

avoir un impact négatif énorme.

Les objectifs, les stratégies d’intervention et les actions ont été développés lors de l’atelier. Les

objectifs de la stratégie globale relèvent de quatre principales stratégies d’intervention:

1. Renforcement des capacités institutionnelles. Les objectifs comprennent la création de nou-

velles aires protégées, l’élimination de la chasse dans les aires protégées, la surveillance et le

contrôle du commerce de viande de brousse, l’élimination de la circulation des armes et des

munitions dans les aires protégées et la collaboration avec les compagnies forestières pour la

mise en œuvre d’activités de protection de la faune dans leurs concessions.

2. Concertation et collaboration avec les acteurs locaux. Les objectifs comprennent l’intégra-

tion des questions de conservation des bonobos dans les plans nationaux de développement,

l’élaboration de plans d’affectation des terres et de macro-zonage et la mise en œuvre d’activi-

tés alternatives durables de subsistance dans des sites clés.

3. Sensibilisation et lobbying. Les objectifs comprennent le développement d’une stratégie

nationale de communication, le lancement d’activités de sensibilisation dans des sites clés,

la sensibilisation de communautés urbaines et d’opérateurs du secteur privé et le lobbying de

l’administration au niveau national et provincial.

4. Activités de recherche et de suivi. L’objectif est de mettre au point un cadre clair de suivi. La

nécessité des inventaires et du suivi des bonobos et des menaces (y compris les maladies/la

santé) est implicite dans ce plan. Il s’agit de suivre l’évolution de la taille et de la distribution des

populations, d’évaluer le niveau et l’implantation des menaces et d’évaluer le chemin parcouru

par rapport au but et à la vision de la stratégie. Un plan sanitaire est également prévu, qui cible

la prévention de la contamination entre humains et bonobos, prévoit un mécanisme de détec-

tion précoce et un plan d’intervention d’urgence pour contrer une apparition potentiellement

catastrophique de maladies.

5. Financement durable. L’objectif est d’évaluer le financement nécessaire pour la conservation

des bonobos et de créer des sources de financement durable.

Il est recommandé de mettre en place un mécanisme de coordination des activités de conservation

des bonobos et de mise en œuvre de la stratégie. Une fois le mécanisme établi, des propositions

de projets et des plans d’activités détaillés seront développés pour atteindre les différents objectifs.

Pour plus de détails sur cette stratégie de conservation, consultez www.primate-sg.org/bonobo/

Page 9: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

3

2. INTRODUCTION

Le bonobo, Pan paniscus, est une espèce de primate en danger endémique à la République

Démocratique du Congo (RDC) et ne se trouvant que dans les forêts équatoriales au sud du fleuve

Congo. Le fleuve Congo constitue une barrière biogéographique qui sépare le bonobo du chim-

panzé commun, Pan troglodytes, et du gorille, Gorilla beringei. Le bonobo occupe une variété

d’habitats y compris les forêts denses humides, les forêts marécageuses, les forêts sèches, les

forêts secondaires et les mosaïques forêt/savane. Si les forêts matures mixtes sur la terre ferme

semblent être un habitat de nidification de prédilection (Mohneke & Fruth 2008; Reinartz et al.

2006, 2008), la forêt marécageuse reste important également pour la nidification (Mulavwa et

al. 2010; Furuichi et al. 2012). L’aire de répartition historique des bonobos s’étend de la rivière

Lualaba à l’est aux rivières Kasaï et Sankuru au sud et au fleuve Congo au nord et à l’ouest, sur

une superficie de 564.542 km².

Les bonobos sont essentiellement frugivores, mais leur régime alimentaire inclut aussi feuilles,

fleurs, graines, champignons, algues et plantes aquatiques. Ils mangent également des inverté-

brés (larves, termites, fourmis, verres de terre) et occasionnellement des poissons et des petits

mammifères. Les bonobos vivent dans des sociétés de type fission-fusion pouvant aller de 10 à

plus d’une centaine d’individus, et en moyenne de 30 à 80 animaux. Ils se déplacent en plus

petits groupes à la recherche de nourriture. Les femelles adolescentes quittent leurs communautés

natales et migrent entre communautés avant de s’installer de façon permanente dans l’une d’entre

elles. Les mâles restent habituellement dans leur communauté natale. Les bonobos mâles sont

plus paisibles que chez les chimpanzés et sont moins territoriaux et moins agressifs envers les

mâles des communautés voisines. La grande différence par rapport aux chimpanzés et à la plupart

des autres primates est que chez les bonobos, la structure sociale est dominée les femelles. Les

coalitions femelles influencent les stratégies d’accouplement et de répartition des aliments. Ces

coalitions sont entretenues et renforcées par un comportement unique aux bonobos de frottement

mutuel des zones génitales. Ce comportement sert également à réduire les tensions sociales (par

ex. Lacambra et al. 2009; Fruth et al. 2013; Reinartz et al. 2013).

Les bonobos figurent dans la catégorie En danger de la Liste rouge des espèces menacées (IUCN

2012) ainsi que sur l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de

faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Si l’état actuel des populations n’est

pas bien connu en dehors des sites où l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN)

et ses partenaires de conservation sont actifs, les acteurs de terrain sont unanimement d’accord

sur le fait que les populations sont en déclin dans une grande partie de l’aire de répartition. Les

facteurs principaux de ce déclin sont la chasse et la perte et la fragmentation de leur habitat. Ces

menaces directes se sont certainement intensifiées durant la période de guerre et d’instabilité poli-

tique et économique en RDC depuis une vingtaine d’années. Le braconnage pour approvisionner

les marchés de viande de brousse est la plus grande menace pour la faune du bassin du Congo

en général et pour les espèces à reproduction lente en particulier, telles que les grands singes (par

ex. Williamson et al. 2013). La destruction et la fragmentation de l’habitat résultent de plusieurs

facteurs entraîné par la croissance démographique et l’expansion des activités agricoles de sub-

sistance et commerciales.

2.1 Stratégies de conservation des bonobos

Les spécialistes ont élaboré des stratégies de conservation des bonobos en organisant plusieurs

réunions et ateliers (Thompson-Handler et al. 1995; Coxe et al. 2000; Thompson et al. 2003;

GRASP 2005). Les objectifs étaient ambitieux, mais la mise en œuvre effective a été extrêmement

limitée. Les objectifs n’étaient sans doute pas assez pragmatiques, avaient un champ d’appli-

cation trop vaste et exigeaient des ressources financières difficiles à réunir. Le dernier plan en

date, qui concerne les trois espèces de grands singes présentes en RDC, a une approche plus

pragmatique de la conservation en faisant appel à des inventaires, à la recherche et à un travail de

suivi, au renforcement du réseau d’aires protégées et à des actions d’éducation environnementale.

Certaines de ces actions ont été réalisées, en partie ou en totalité. Cependant, ce plan ne pré-

voyait pas d’interventions directes telles qu’une lutte anti-braconnage pour réduire la chasse de

Page 10: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

4

grands singes même si la plupart des ONG ont apporté un appui aux actions gouvernementales

de lutte anti-braconnage au cours des 15 dernières années. Par ailleurs, la structure chargée de

coordonner l’exécution du plan ne semble avoir ni un mandat clair, ni les ressources nécessaires

pour remplir ses responsabilités.

2.2 Procédure d’élaboration d’une nouvelle stratégie de conservation des bonobos

Entre 2009 et 2011, le Groupe de spécialistes des primates (GSP) de la CSE/UICN a organisé

et facilité une procédure en trois phases de conservation des bonobos. En 2009, des représen-

tants des principaux groupes internationaux intervenant dans la conservation des bonobos ont été

réunis dans le but d’obtenir leur engagement à un processus de développement d’une stratégie

coordonnée de conservation. Mettre en œuvre de façon efficace les mesures de conservation

proposées constitue un défi majeur et il a été demandé aux participants d’identifier les principaux

obstacles. Trois principaux thèmes ont été identifiés et les étapes suivantes suivies:

I. En 2010, trois groupes de travail (Conservation Challenge Working Groups) ont été créés pour

mener une réflexion approfondie sur les questions qui freinent la conservation des bonobos.

Des discussions sur les thèmes suivants ont été organisées:

• CCWG I: Méthodes et mécanismes pour l’amélioration de la coordination et de la col-

laboration entre ceux travaillant à la conservation du bonobo

• CCWG II: Méthodes de définition des priorités des sites et des actions

• CCWG III: Solutions pour une meilleure intégration et collaboration entre la conserva-

tion de bonobos, d’autres secteurs et des questions globales.

II. Ces groupes de travail avaient pour objectifs a) de mieux cerner les complexités de chaque

défi, b) d’identifier des solutions et c) de mettre au point un plan de travail expliquant le pro-

cessus pour relever ces défis. Les consultations ont eu lieu entre mars 2010 et janvier 2011.

Après une table ronde à Kinshasa, les échanges se sont faits principalement par voie élec-

tronique. Des rapports récapitulatifs des trois groupes de travail peuvent être téléchargés sur

www.primate-sg.org/bonobo/

III. Dans le cadre du CCWG II, l’institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire (MPI-EVAN) a

réuni 15 spécialistes représentant neuf institutions entre le 14 et le 18 janvier 2011. Toutes les

données d’inventaires disponibles sur les bonobos ont été compilées, normalisées et utilisées

a) pour édifier un modèle de prédiction de présence de conditions environnementales adé-

quates pour le bonobo dans son aire de répartition et b) pour identifier les informations man-

quantes et déterminer les endroits où des inventaires seront nécessaires. Toutes les données

ont été archivées dans la base de données A.P.E.S.1 et sont présentées en annexe I.

IV. Un atelier a été organisé sous l’égide de l’ICCN et de l’UICN réunissant l’ensemble des acteurs

et des organismes impliqués dans la conservation des bonobos. Au total 68 personnes,

représentant 33 organisations et départements gouvernementaux ont participé à l’atelier à

Kinshasa du 19 au 22 janvier 2011 (voir Annexe II). La méthodologie de travail adopté pour

l’atelier était basée sur un modèle de BirdLife International (Sande & Hoffmann 2002), selon

les étapes suivantes:

• évaluation de l’état actuel des populations des bonobos

• analyse des menaces (identification, catégorisation et évaluation de la sévérité)

• élaboration d’une vision et d’un but pour le plan

• élaboration des objectifs, des stratégies d’intervention et des actions

• identification d’un mécanisme de coordination de mise en œuvre du plan

V. Une version provisoire de la stratégie a été préparée par les organisateurs de l’atelier et com-

muniquée aux participants pour commentaires.

1 Base de données A.P.E.S. de la CSE/UICN développée et gérée par MPI-EVAN http://apesportal.eva.mpg.de/

Page 11: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

5

Planifier et coordonner minutieusement les initiatives de conservation et de recherche s’avèrent

efficaces. Les plans antérieurs de conservation des bonobos ne bénéficiaient d’aucun mécanisme

formel de coordination. Des organisations individuelles agissaient en fonction des ressources

qu’elles pouvaient mobiliser, des priorités qu’elles avaient identifiées et du contexte politique. En

raison de l’absence de collaboration entre les ONG, l’action de conservation n’était ni efficace ni

concertée. L’initiative actuelle cherche à éliminer ces problèmes grâce à une approche intégratrice

de mise en œuvre et un mécanisme clair pour garantir la mobilisation efficace et coordonnée

des ressources. Durant les 18 mois précédant l’atelier de 2011, des efforts considérables ont été

consacrés à l’amélioration de la communication entre les ONG intervenant dans la conservation

des bonobos et aux discussions sur l’appui aux actions de conservation à travers les CCWG. Les

résultats du groupe de travail sur les données d’inventaires ont été importants non seulement pour

résumer l’état des connaissances sur les populations et édifier un modèle de prédiction, mais

aussi pour faciliter l’échange d’informations et la collaboration. Ces groupes de travail ont établi

les bases de l’atelier de 2011 et de la préparation de la stratégie de conservation.

Le but de la nouvelle stratégie est d’assurer la protection à long terme des bonobos partout dans

leur aire de répartition par la mise en œuvre d’actions permettant de réduire, et si possible d’élimi-

ner les menaces directes et les facteurs sous-jacents causant le déclin des populations. Compte

tenu du contexte difficile (institutionnel, sécuritaire, accessibilité), le plan essaie de rester le plus

pragmatique et réaliste possible dans le choix des options stratégiques et des activités à mener.

La stratégie aborde les éléments suivants:

• l’état actuel des connaissances sur les populations des bonobos

• les menaces principales pesant sur les bonobos

• les sites prioritaires pour la conservation des bonobos

• les objectifs stratégiques et les activités à mener pour garantir la survie des bonobos

• les mécanismes de coordination de la mise en œuvre du plan stratégique

• les actions prioritaires pour la première année

Pasteur Cosma Wilungula

Balongelwa clôture l’atelier sur

les bonobos au nom de l’ICCN,

avec Annette Lanjouw de la

fondation Arcus et Conrad

Aveling, facilitateur de l’atelier

© Liz Williamson

Page 12: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

6

3. STATUT DES POPULATIONS DE BONOBOS

3.1 État des connaissances actuelles

Les informations sur la distribution et l’abondance de bonobos sont fragmentaires et incomplètes

car une grande partie de l’aire de distribution n’a pas fait l’objet d’inventaires. Les estimations de

la population ont varié entre 29.500 (Myers Thompson 1997) à 50.000 individus (Dupain & van

Elsacker 2001). Fruth et al. (2008) recommandent d’utiliser ces chiffres avec prudence en raison

d’intervalles de confiance importants: rien qu’à la Salonga, l’estimation varie entre 7.100 et 20.400

(Grossmann et al. 2008). En analysant toutes les données des inventaires récentes (2003–2010),

le groupe de modélisation a pu déterminer que moins du tiers de l’aire de distribution des bono-

bos a fait l’objet d’inventaires. La Figure 1 illustre l’aire de répartition des bonobos modélisée en

fonction des conditions adéquates (Hickey et al. 2012). La Figure 2 indique les zones ayant fait

l’objet d’inventaires des bonobos entre 2003 et 2010. La superficie couverte par les inventaires

(139.537 km²) ne représente que 25% de l’aire de répartition historique (564.542 km²). Estimer la

densité ou l’abondance des bonobos sur toute leur aire de répartition n’est donc pas possible.

Si les données quantitatives restent incomplètes, l’inventaire des sites a permis d’estimer une popula-

tion minimale de 15.000 à 20.000 individus (voir le Tableau 1). Toutes les données sur les nids provenant

des inventaires effectués entre 2003 et 2010 ont permis de développer un modèle de prédiction de la

distribution spatiale des conditions adaptées aux bonobos dans la zone située entre la rivière Kasaï et

le fleuve Congo (Hickey et al. 2012). Le logiciel de modélisation utilisé était MaxEnt (Phillips et al. 2006).

Les variables environnementales prédictives utilisées pour l’analyse finale sont:

• le pourcentage de couverture forestière

• la densité de la lisière forestière (une mesure de la fragmentation forestière)

• la distance par rapport aux rivières

• la distance par rapport aux zones agricoles

Les contraintes principales, qui ont été systématiquement examinées2, du modèle de prédiction

sont les suivantes:

• les résultats peuvent être biaisés car certains sites et types d’habitat pourraient faire

l’objet d’inventaires plus intensifs

• des erreurs de localisation des nids peuvent survenir en raison d’une différence de

paramétrage des GPS d’un site à l’autre

• les variables environnementales prédictives ont été restreintes aux variables dispo-

nibles pour toute l’aire de répartition en format raster car MaxEnt exige des données

complètes sur le plan spatial. Les données biotiques et abiotiques détaillées appli-

cables aux bonobos n’existent pas à cette échelle.

La Figure 3 indique la probabilité relative d’existence de conditions adéquates pour les bonobos.

Le modèle a identifié des zones où les conditions sont adéquates pour les bonobos mais qui n’ont

pas encore fait l’objet d’inventaires. Le modèle indique également qu’à l’échelle de l’aire de répar-

tition, les facteurs déterminant la distribution des nids de bonobos sont a) la distance par rapport

aux zones agricoles et b) la densité de la lisière forestière. Ces deux facteurs semblent indiquer

que les bonobos évitent les zones à plus forte activité humaine (Hickey et al. 2012). Le braconnage

2 Une modélisation itérative à l’aide de données d’un site donné à un moment donné, suivie d’une modélisation de toutes les données moins un site à un moment donné a permis d’évaluer le biais potentiel. Selon cette analyse de sensibilité, le biais dans le modèle final est faible. Les variables prédictives du modèle final avaient une réso-lution de 100-m pixels et plusieurs variables prédictives ont été développées à l’aide d’une analyse de voisinage afin que les conditions (densité de la lisière forestière ou pourcentage de couverture forestière par exemple) des pixels voisins soient intégrées dans une valeur de pixel donnée. Ces étapes permettaient de réduire l’effet des erreurs potentielles de localisation par GPS. Les points de données ne respectant pas les règles fondamentales d’assurance qualité/contrôle ont été exclues de l’analyse finale. La limitation inévitable d’utilisation de variables environnementales prédictives complètes sur le plan spatial a eu le plus d’impact sur les résultats du modèle.

Page 13: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 1. Paysages CARPE et aires protégées officielles superposés sur l’aire de répartition des bonobos, modélisation en fonction des conditions adéquates

Page 14: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 2. Carte des zones ayant fait l’objet d’inventaires généralisées où des inventaires des bonobos ont été effectués entre 2003 et 2010 [Contrairement aux données sur les nids uniquement utilisées

pour modéliser les conditions adéquates pour les bonobos, tous les carrés n’ont pas fait l’objet d’un inventaire ou ne contenaient pas de nids]. Couverture terrestre: WRI & MECNT 2010

Page 15: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

9

associé aux mesures de l’activité humaine est considéré comme le déterminant commun de la

distribution actuelle des bonobos ainsi que de la plupart des animaux de grande taille dans le

bassin du Congo.

3.2 Populations prioritaires

L’exercice de modélisation a identifié quatre grands blocs (Fig. 4) abritant la majorité des populations

connues de bonobos: le «bloc Nord» (Maringa-Lopori-Wamba), le «bloc Est» (Tshuapa-Lomami-

Lualaba, TL2), le «bloc Sud» (Salonga) et le «bloc Ouest» (Lac Tumba-Lac Mai Ndombe). Chacun

de ces blocs forestiers contient au moins l’une des aires protégées proposées ou déjà désignées

et des vastes zones de forêts où opère la majorité des projets de conservation et de recherche. La

concentration des activités de recherche et de conservation dans ces blocs peut introduire un biais

qui surévalue l’importance des populations par rapport à d’autres zones moins intensivement pros-

pectées. Aussi, le modèle prédit que des zones non prospectées autres que ces blocs présentent

des conditions adéquates pour les bonobos et seront prioritaires pour les inventaires futurs.

Bloc Nord (Maringa-Lopori-Wamba)

Ce bloc correspond approximativement au paysage Maringa-Lopori-Wamba adopté par le

Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC) et la Commission des forêts d’Afrique

centrale (COMIFAC). Située dans les bassins des rivières Maringa et Lopori de la province de

l’Équateur, le paysage couvre une superficie d’environ 74.000 km². Il est très enclavé avec une

population très pauvre, fortement dépendante des ressources naturelles et pratiquant l’agriculture

sur brûlis, la pêche et la chasse. La population humaine est estimée à 586.700 habitants avec

des densités variant entre 2 et 4 habitants/km² dans les régions d’aires protégées proposées ou

existantes à 32 habitants/km² dans les zones d’activités agro-pastorale et les agglomérations. La

forêt couvre environ 67% du bloc et les forêts marécageuses 26%. Le reste est constitué de forêts

secondaires jeunes et de complexes ruraux (Dupain et al. 2009). Le bloc contient quatre aires de

niveau de protection variée:

• la réserve forestière de Lomako Yokokala (3.625 km²)

• la réserve scientifique de Luo (225 km²)

• la réserve de bonobos de Kokolopori (4.000 km²), une zone de gestion communautaire

des ressources naturelles (GCRN)

• la réserve communautaire de bonobos d’Iyondji (1.100 km²), une zone de forêt intacte

adjacente à la réserve scientifique de Luo.

Depuis 2006, un exercice important de planification participative d’utilisation des terres a été effec-

tué sur près de 70% du paysage. Ce travail de zonage a abouti à une mosaïque d’aires protégées,

de zones de GCRN, de zones sylvo-agro-pastorales et de concessions forestières3. L’objectif est

le maintien du couvert forestier et de la connectivité entre les habitats écologiquement importants

de façon à concilier impératifs de conservation et activités humaines.

3 En août 2012, une concession forestière était active (TRANS-M) et deux autres prévues (les concessions K7 et K2 ont été attribuées à la SIFORCO).

Tableau 1. Estimations minimales des populations de bonobos

Paysage Taille de la population de bonobos

Salonga-Lukenie-Sankuru >5.000

Tshuapa-Lomami-Lualaba >5.000

Paysage de forêt marécageuse du Lac Télé-Lac Tumba <5.000

Paysage forestier de Maringa-Lopori-Wamba <5.000

en-dehors des aires protégées >1.000

estimation minimale de la population totale 15.000–20.000

Page 16: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 3. Carte indiquant les conditions adaptées aux bonobos dans l’aire de répartition selon la modélisation de Hickey et al. 2012 (modèle reproduit avec l’autorisation des auteurs). Les parties en

gris indiquent une probabilité négligeable de présence de bonobos et correspondent plus ou moins aux catégories de couverture terrestre suivantes: zones d’eau libre, complexes ruraux, autres (voir

Figure 2)

Page 17: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

11

Figure 4. Carte de tous les types d’indicateurs de présence des bonobos provenant des données d’inventaire soumises à la base de données

A.P.E.S. et emplacement des quatre blocs d’importance majeure pour les bonobos

Page 18: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

12

Le bonobo est présent partout dans ce paysage à des densités variables. Si les données actuel-

lement disponibles ne permettent pas de faire une estimation de la taille de la population de

bonobo dans ce bloc, les inventaires permettent d’estimer qu’il abrite l’une des populations les

plus importantes.

Bloc Sud (Salonga)

Ce bloc correspond à peu près à la partie occidentale du paysage Salonga-Lukenie-Sankuru de la

COMIFAC/PFBC. Situé à cheval sur les provinces de l’Équateur, de Bandundu, du Kasaï Occidental

et du Kasaï Oriental, ce vaste paysage d’environ 104.140 km² s’étend sur les bassins des rivières

Salonga, Yenge, Loile, Luilaka, Lokolo, Lukenie et Sankuru. On y trouve deux aires protégées:

• le parc national de la Salonga (33.350 km²), divisé en deux blocs séparés par un corri-

dor, le deuxième plus grand parc national forestier du monde.

• la réserve naturelle de Bososandja (340 km²), une zone de mosaïque forêt-savane.

La densité moyenne des populations humaines est relativement basse, estimée à 2,4 habitants/

km². L’agriculture sur brûlis, la pêche, la chasse (de subsistance et commerciale) et la collecte

d’autres produits forestiers non ligneux (PFNL) constituent les activités principales de la popula-

tion. Les concessions forestières occupent environ 25% de la superficie du paysage.

Dans le cadre du Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale (CARPE) de

l’USAID, les partenaires de conservation travaillent avec les communautés locales et le gouverne-

ment de la RDC afin d’élaborer un plan d’affectation de terres permettant de concilier conservation

de la biodiversité et développement durable des communautés locales. Compte tenu de l’étendue

de la zone et du contexte socio-économique et institutionnel extrêmement complexe, ce travail

avance lentement.

Plusieurs inventaires ont eu lieu dans le parc national de la Salonga (PNS). Les populations de

bonobos du PNS ont été estimées à 19.000 (Reinartz et al. 2006) et entre 7.100 et 20.400 individus

(Grossman et al. 2008). Cependant, la pression de la chasse a été continuellement intense depuis

ces estimations et les populations de bonobos ont baissé à certains endroits du parc, jusqu’à

moins de 70% selon les résultats d’un nouvel inventaire du bloc de Lokofa (Liengola et al. 2010).

Des inventaires récents dans le corridor séparant les deux blocs du parc ont mis en évidence la

rareté ou l’absence de bonobos dans un rayon de 10 km des villages et une absence totale dans

les deux tiers nord du corridor (Maisels et al. 2009, 2010).

Bain des éléphants sur la rivière

Yenge, bloc nord du PNS © Gay

Reinartz/ZSM

Page 19: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

13

La chasse commerciale pour la viande de brousse est très intense dans cette région, en partie

parce que des braconniers bien armés viennent y chercher de l’ivoire. Contrairement aux autres

blocs, le PNS abrite encore une population d’éléphants qui attire les chasseurs, souvent aidés

par l’armée, vers les zones comme Lokofa. Les chasseurs pénètrent au plus profond du paysage

pour atteindre les populations de faune les plus intactes. Cependant, dans les zones les plus éloi-

gnées ou qui bénéficient d’une protection adéquate ou renforcée par des gardes, les populations

de bonobos existent à des densités relativement élevées (Guislain & Reinartz 2010/2011). Afin de

contrôler la recrudescence du braconnage d’éléphants et la prolifération d’armes militaires dans la

région, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont mené une opé-

ration conjointe avec l’ICCN, l’Opération Bonobo, qui a permis à l’ICCN de recouvrer le contrôle

du parc. Le PNS représente la plus grande étendue d’habitat intact et protégé légalement pour

les bonobos et abrite une population autonome de bonobos. La protection du parc et de sa faune

revêt une importance capitale.

Tuer les bonobos est tabou pour les Iyaelima qui vivent dans la partie sud du PNS (Thompson et

al. 2008), mais ce tabou n’existe pas pour la plupart des autres groupes ethniques. L’espèce est

souvent commercialisée comme viande de brousse. Même dans la zone occupée par les Iyaelima,

des braconniers de l’extérieur sévissent en raison de la très forte demande de viande de brousse

dans les villes minières plus au sud.

Bloc Ouest (Lac Tumba-Lac Mai Ndombe)

Ce bloc correspond à la partie RDC du paysage Lac Télé-Lac Tumba de la COMIFAC et du PFBC.

Il s’étend sur plus de 72.000 km² et englobe les lacs Tumba et Mai Ndombe. Les forêts maréca-

geuses ou inondables couvrent 60–65% de la superficie tandis que la partie sud consiste en une

mosaïque forêt-savane. Cette vaste zone humide fait l’objet d’un accord transfrontalier avec la

République du Congo dans le cadre de la convention Ramsar, la partie en RDC (65.700 km²) étant

le plus grand site Ramsar au monde.

En dehors de la ville de Mbandaka (>500.000 personnes), la densité de la population humaine

se situe entre 6 et 18 habitants/km². Comme dans les autres blocs, les activités principales sont

l’agriculture, la pêche et la collecte de PFNL. La chasse commerciale pour alimenter les mar-

chés urbains de viande de brousse est intense car les marchés de Mbandaka, de Kinshasa et de

Brazzaville sont facilement accessibles par le fleuve Congo. Des concessions forestières, princi-

palement dans le sud, couvrent environ 40% du paysage. Les forêts de terre ferme sont principa-

lement de vieilles forêts secondaires ayant fait l’objet d’une exploitation pour le bois dans le passé.

Dans le cadre du programme CARPE, un plan d’affectation de terres est en cours d’élaboration,

avec trois aires protégées, 13 zones de GCRN et six zones d’extraction des ressources. Les aires

protégées existantes ou proposées sont:

• la réserve naturelle de Tumba-Lediima (7.500 km²)

• la réserve de la Biosphère de Ngiri (524 km², créée en janvier 2011); pas de bonobos

mais une petite population de chimpanzés (sur la rive droite du fleuve Congo)

• la réserve scientifique de Mabali (2,6 km²) gérée par le CREF

Les inventaires menés dans la région du Lac Tumba de 2001 à 2005 ont confirmé la présence de

bonobos (Inogwabini et al. 2007, 2008). La population de la zone de Malebo-Ngoumi, un habitat

de mosaïque forêt-savane, a été estimée à près de 2.300 individus (Inogwabini et al. 2007). La forte

densité estimée dans l’arrière-pays du Lac Tumba-Lac Mai Ndombe a été vue comme un reflet

des tabous des Batéké pour qui il est interdit de tuer et de consommer des bonobos (Inogwabini

et al. 2008).

En 2004 et en 2005, des accords de création de trois réserves sous gestion communautaire ont été

signés et ces réserves délimitées à Botuali, à Mbie-Mokele et à Nkosso, sur une superficie totale

d’environ 2.200 km². Des comités en charge des bonobos ont été établis dans 37 groupements où

les populations locales ont accepté de protéger les bonobos.

Page 20: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

14

Bloc Est (Tshuapa-Lomami-Lualaba, TL2)

La majeure partie du bloc Est (à l’exception de la réserve de Sankuru, voir la partie sur le «bloc

Sud» ci-dessus) n’est pas inclus dans un paysage de la COMIFAC/PFBC car ce n’est qu’en 2007

que l’importance biologique de la région a été révélée par des inventaires (ICCN 2010). D’une

superficie d’environ 20.000 km², le paysage TL2 se situe à cheval sur trois provinces (Orientale,

Maniema et Kasaï Oriental), allant du bassin de la rivière Tshuapa à l’ouest à la rivière Lualaba

(Congo) à l’est. La partie ouest du TL2 est contiguë à la réserve naturelle de Sankuru dans le

Province du Kasaï Oriental. En-dehors des villes principales, la densité de la population humaine

ne dépasse pas 1 habitant/km² dans la région. Les principales activités sont l’agriculture de sub-

sistance sur brûlis, la chasse, la pêche saisonnière et l’exploitation artisanale du bois. Aucune

activité industrielle d’exploitation forestière et minière n’existe. Ce bloc contient une aire protégée

existante et une aire protégée proposée:

• la réserve de Sankuru (23.161 km²), créée en 2007

• le parc national proposé de Lomami (9.000 km²), qui sera entouré d’une zone tampon

d’environ 16.380 km² avec un statut de réserve de faune

Lors du processus participatif de création du parc national de Lomami, les résultats des inven-

taires initiés en 2007 (Hart et al. 2009) ont joué un rôle important dans la délimitation proposée sur

la base des lieux connus de présence de populations animales et humaines. Ces inventaires ont

révélé la richesse biologique de la région: plusieurs espèces ou sous-espèces de primates endé-

miques, dont une nouvelle espèce pour la science (Hart et al. 2012) ont été découvertes dans des

habitats de grande diversité comprenant forêts denses humides, mosaïques forêt-savane, zones

inondées et grandes rivières. Malgré l’isolement de la zone, la faune, y compris les bonobos, subit

une pression de chasse intense liée au commerce de viande de brousse (Hart & Hart 2011).

La population de bonobos dans le parc national proposé et la zone tampon (y compris les par-

ties sud-est de la réserve de Sankuru entre les rivières Tshuapa et Lomami) est estimée à 9.500

individus (5.800 à 13.700; ICCN, 2010). Les populations semblent plus concentrées dans le sud,

en particulier dans les bassins des rivières Luidjo et Kasuku, et dans les forêts à la lisière du pat-

chwork de savanes dans la partie sud du parc. Sur sa partie sud-ouest, le futur parc national de

Lomami est contigu à la réserve naturelle de Sankuru (23.161 km²), créée en 2007. Cependant les

inventaires couvrant un peu plus de la moitié de la superficie de la réserve naturelle de Sankuru, à

l’ouest de la rivière Tshuapa, ont mis en évidence la présence de bonobos dans seulement 17% de

la réserve (les territoires de Lomela et Katako-Kombe à l’est), et leur absence dans la partie centre-

sud et sud-ouest, près de la ville de Lodja (Hart et al. 2009; Liengola et al. 2009). Une population

humaine importante (>78.000 habitants) vit à l’intérieur et autour de la réserve naturelle de Sankuru

et les signes de chasse intense sont nombreux. La réserve est composée sur plus de sa moitié de

forêts secondaires ou dégradées, entrecoupées de zones d’occupation humaine.

3.3 Lacunes en matière de connaissance et conclusions

Les connaissances actuelles sur l’état des populations de bonobos sont incomplètes car les

inventaires n’ont concerné que moins de 30% de leur aire de répartition historique. Si les données

montrent que la majorité des bonobos vivent dans les aires protégées (ou les aires protégées

proposées) et les zones tampons des quatre blocs majeurs, des conditions favorables aux bono-

bos existent en-dehors des aires protégées, dans des zones n’ayant pas fait l’objet d’inventaires

récents. Ces zones présentent:

• un faible niveau d’occupation humaine

• un faible taux de déforestation

• une faible densité de lisière forestière

• une plus grande distance par rapport aux activités humaines (agriculture, routes)

• une plus grande distance par rapport aux rivières

• un pourcentage plus élevé de couvert forestier

Page 21: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

15

Il est important de noter que le modèle de prédiction est limité par les données disponibles au

moment de l’atelier en 2011. Il s’agit donc d’un travail en cours, à finaliser au fur et à mesure de la

disponibilité des données (Hickey et al. 2012).

Des inventaires de zones n’ayant pas fait l’objet de prospection antérieure sont essentiels pour

identifier d’autres sites à protéger afin a) d’augmenter la proportion de la population de bonobos

sous protection et b) de maintenir la continuité de l’habitat pour assurer les flux génétiques entre

les différentes populations de bonobos. Les zones candidates aux inventaires devraient remplir les

critères suivants:

1. les zones ayant la plus haute probabilité de présence de bonobos (premier choix d’inventaire)

2. les plus grandes superficies

3. les sites adjacents ou proches des zones prioritaires pour les bonobos

Plus de 54% (83.760 km²) de la surface totale qui semble adaptée aux bonobos n’ont pas fait l’objet

d’inventaires antérieurs. Afin d’identifier les sites prioritaires, une carte des conditions favorables

sur toute l’aire de répartition a été examinée (Voir Encadré 1), résultant en une liste préliminaire de

14 zones de «première priorité» pour les inventaires futurs. Ces sites sont présentés par ordre de

priorité dans le Tableau 2 et illustrés dans la Figure 5. La superficie considérée de première priorité

est d’environ 130.000 km2, car les spécialistes ont choisi également des zones ayant fait l’objet de

prospection dans le passé mais où des nouveaux inventaires ont été jugés prioritaires.

Finalement, même s’il est important d’identifier des zones devant faire l’objet d’un inventaire et

de découvrir de nouvelles populations de bonobos, le plus grand défi et la priorité absolue sont

d’assurer la protection des bonobos là où ils sont présents, en particulier à l’intérieur des aires

protégées.

Encadré 1. Méthodes utilisées pour identifier les zones prioritaires pour effectuer de futurs inventaires de bonobos

Nous avons appliqué l’approche en trois étapes suivante pour déterminer les zones prioritaires de l’aire de répartition des

bonobos. Premièrement, nous avons développé un petit programme dans Visual Basic avec une carte cliquable permettant

de recueillir l’avis de spécialistes sur les emplacements des futurs inventaires. La carte de base était une grille composée de

cellules de 0,084 degrés, correspondant à environ 10 × 10km et indiquait la couverture terrestre, les paysages de conservation,

les aires protégées, les fleuves et les autres surfaces aquatiques, l’aire de répartition des bonobos et les coordonnées GPS

des inventaires antérieurs. Toutes les valeurs de cellules ont été fixées par défaut à une priorité nulle (0). En cliquant sur une

cellule, cette dernière devient une priorité avec une valeur de (1). Le programme était téléchargeable à travers le Portail A.P.E.S.

Des instructions d’utilisation ont été envoyées aux 35 contributeurs à l’étude «A spatially-explicit rangewide model of suitable

conditions for the bonobo (Pan paniscus) for conservation planning», qui fait partie intégrante du processus d’élaboration de

la stratégie de conservation des bonobos (Hickey et al. 2012). Ces spécialistes devaient ensuite indiquer les zones prioritaires

pour y effectuer des inventaires de bonobos à l’avenir et justifier la sélection de cellules données. Dix des personnes interro-

gées ont utilisé le programme pour identifier les priorités. Deux d’entre elles ont cependant combiné leur contribution. Au total,

ce sont donc neuf contributions qui ont été reçues et analysées.

Les données ont été regroupées en additionnant le nombre de sélections de chaque cellule de 10 × 10km, somme divisée par

le nombre total de contributions reçues (neuf). Les résultats ont été superposés sur une couche de base dans ArcGIS, révélant

12 zones distinctes sélectionnées par plus de deux spécialistes des bonobos. Deux zones se trouvant dans la partie Sud de

l’aire de répartition des bonobos ont été rajoutées car l’extrême sud a été identifié comme une priorité par plusieurs experts

mais les cellules sélectionnées ne coïncidaient pas. Ce sont donc 14 zones qui sont considérées de première priorité pour y

effectuer de futurs inventaires. Ces 14 zones prioritaires ont été converties en polygones et cartographiées (Fig. 5). Les raisons

de leur sélection et les statistiques récapitulatives pour chaque zone (taille, coordonnées, pourcentage moyen de sélection)

sont présentées par ordre de classement dans le Tableau 1. Les cellules qui n’ont été sélectionnées qu’une seule fois sont

considérées prioritaires et présentées en Figure 5, mais ne figurent pas dans le Tableau 2.

Page 22: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 5. Résultats d’une évaluation préalable des sites prioritaires pour des inventaires futurs de bonobos. Les zones de « première priorité » (en jaune) ont été choisies par plus de deux spécialistes,

les zones « prioritaires » (en bleu) par un seul (voir Encadré 1 et Tableau 2)

Page 23: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

17

Tableau 2. Sites prioritaires pour l’inventaire des bonobos (liste préliminaire). Les coordonnées sont celles du point central de chaque zone. Les

sites sont classés en fonction de la réponse moyenne des spécialistes. La colonne « critères » présente la justification de la sélection du site par

les spécialistes.

No Nom Long Lat Taille (km²)

Réponse moyenne (%)

Critères

1 Nord de Maringa-Lopori-Wamba

22,372 1,541 12831,93 28,0 • Vaste superficie• Forêt intacte• Très adapté selon la prédiction du modèle• Adjacent à Lomako

2 Sud-ouest de Maringa-Lopori-Wamba

20,695 0,369 2639,70 26,6 • Indications de présence de bonobos par les chasseurs et au vu des orphelins confisqués

• Très adapté selon la prédiction du modèle

3 Maringa-Lopori-Wamba Lac-Télé-Lac Tumba

19,368 0,652 18595,57 21,2 • Région très peu connue• Vaste superficie• Forêt intacte• Présence confirmée de bonobos, la taille de la

population reste à être confirmée• Très adapté selon la prédiction du modèle• Indications de présence des bonobos

selon les chasseurs et au vu des orphelins confisqués

4 Sud-est de Maringa-Lopori-Wamba

23,168 -0,189 11936,71 20,8 • Zone adjacente à Kokolopori• Très adapté selon la prédiction du modèle

5 Lac Mai-Ndombe-Salonga 18,908 -2,520 16890,25 20,4 • Présence antérieure et historiquement confirmée de bonobos dans certaines parties

• Lien potentiel avec les populations occidentales

• Vaste superficie• Forêt intacte• Très adapté selon la prédiction du modèle

6 Nord-ouest de la Salonga 19,786 -1,181 4958,70 20,2 • Vaste superficie• Forêt intacte• Zone peu connue• Très adapté selon le modèle de prédiction

7 Nord de Tshuapa-Lomami 24,897 -0,225 4785,72 19,2 • Adjacent à TL2• Aucun inventaire• Très adapté selon le modèle de prédiction

8 Nord du PN de la Salonga 21,514 -1,074 761,45 17,5 • Vaste superficie• Forêt intacte• Voisinage avec la population du PN de la

Salonga• Zone peu connue• Corridor potentiel

9 Nord de Sankuru 23,634 -1,438 11212,22 17,4 • Vaste superficie• Forêt intacte• Wamba au nord• PN de la Salonga et Lomela à l�ouest• Liens possibles entre la Salonga et TL2• Zone peu connue

10 Sud du Lac Tumba-Lédira 16,824 -2,464 4936,30 16,9 • Grand bloc forestier• Comprend une grande concession forestière

(SIFORCO) où des données de référence sont nécessaires

• Évaluation de la mosaïque savane-forêt comme habitat adapté pour les bonobos

• Présence confirmée de bonobos; la taille de la population reste à être estimée

11 Nord du lac Mai-Ndombe 18,147 -1,390 4553,31 16,2 • Présence confirmée de bonobos; la taille de la population reste à être estimée

Page 24: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

18

No Nom Long Lat Taille (km²)

Réponse moyenne (%)

Critères

12 Sud-est du PN de la Salonga 22,318 -2,618 1444,69 14,8 • Adjacent au PN de la Salonga

13 Limite sud de l’aire de répartition rivière Lukenie Sankuru

19,522 -3,658 9097,86 9,0 • Présence de bonobos confirmée récemment en-dehors de l’aire de répartition connue de l’UICN

• La distribution de bonobos est peu connue• Nouveaux habitats potentiels• Vaste superficie• Diversité génétique• Différences potentielles de l’écologie des

bonobos

14 Limite sud de l’aire de répartition

22,384 -3,843 24113,79 8,1 • Vaste superficie• Inventaire des parties extrêmes de l’aire de

répartition des bonobos• Nouveaux habitats potentiels• Diversité génétique• Différences potentielles de l’écologie des

bonobos

Tableau 2.

Équipe d’inventaire des bono-

bos près du sentier Ameteka

dans le PNS © Gay Reinartz/

ZSM

Page 25: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

19

4. ACTION STRATÉGIQUE POUR LA CONSERVATION DES BONOBOS

4.1 Analyse des menaces

L’évaluation du statut actuel des populations de bonobos a souligné les menaces directes sur les

populations et a servi de point de départ à l’élaboration de la stratégie de conservation des bono-

bos. Les participants à l’atelier ont approfondi l’analyse des menaces en distinguant les menaces

directes des facteurs sous-jacents (menaces indirects).

4.1.1 Menaces directes

Ce sont des facteurs susceptibles de causer directement la réduction ou la perte des populations

de bonobos. Trois menaces directes ont été identifiées:

1. la chasse qui est la menace la plus grave sur toute l’aire de répartition des bonobos

2. la perte de l’habitat en termes de destruction et de fragmentation

3. les maladies, qui seront plus préoccupantes à l’avenir

4.1.1.1 Chasse

Bien qu’étant une espèce intégralement protégée en vertu des lois congolaises, les bonobos sont

tués, commercialisés et consommés dans de nombreuses régions. La chasse est particulièrement

néfaste pour la dynamique des populations de bonobos en raison de la longueur de l’intervalle

entre les naissances (en moyenne 4,5 années à Wamba, 8,0 années à Lomako, Wich et al. 2004) et

du fait que les femelles ne donnent naissance à leur premier petit qu’entre 13 et 15 ans. La reprise

d’une population chassée peut prendre plusieurs années. Par ailleurs, la mort d’une femelle adulte

entraîne souvent la perte de son petit dépendant: il est soit tué en même temps que sa mère soit

capturé vivant pour être vendu comme animal de compagnie.

Les méthodes principales de chasse sont le piégeage (collets en métal en général mais de plus en

plus de nœuds coulants en nylon) et les armes à feu (surtout des fusils). Des armes automatiques,

des fusils de fabrication locale et des flèches empoisonnées sont aussi utilisés (Hart et al. 2008).

Les bonobos se déplaçant au sol sont vulnérables aux pièges. Le piégeage est particulièrement

destructeur pour la faune dans la mesure où il n’est pas sélectif et, pour les animaux qui arrivent

La chasse commerciale pour la

viande de brousse est la plus

grande menace sur la faune

en RDC. Les chasseurs trans-

portent de la viande de brousse

hors de la forêt après l’avoir

fumée. © Terese Hart

Page 26: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

20

à s’échapper du piège, occasionne très souvent des blessures/mutilations qui tuent les animaux

suite à l’infection, ou qui les handicapent à vie.

La chasse de bonobos est souvent liée à l’approvisionnement des marchés de viande de brousse

dans les grands centres urbains, une des principales menaces pour la faune en Afrique centrale

(Nasi et al. 2009; Wilkie et al. 2011). Quasiment aucune espèce de vertébré n’est épargnée par ce

commerce et de vastes étendues de forêt en Afrique centrale ont déjà été vidées de leurs animaux

de moyenne et de grande taille. Avec la raréfaction progressive de la faune, les chasseurs se

déplacent de plus en plus loin dans les massifs forestiers à la recherche de populations de faune

encore intactes (notamment contenant des espèces de grande taille) qui leur permettent de «ren-

tabiliser» leur effort de chasse. Des extrapolations des données d’inventaire de viande de brousse

dans l’aire de répartition des bonobos indiquent un niveau de chasse très peu durable. À TL2,

avant l’obligation de la première période de fermeture de chasse de la région et les efforts directes

de lutte contre la chasse de bonobos, 270 bonobos étaient tués par an selon les estimations sur

une superficie de chasse d’environ 12.000 km², alimentant huit marchés de viande de brousse pour

la ville de Kindu (Hart & Hart 2011). Dans le paysage enclavé de Salonga-Lukenie-Sankuru, neuf

tonnes de viande de brousse sont prélevées chaque jour selon les estimations dans une région de

50.000 km² (Steel et al. 2008). En 4 mois, des équipes de terrain ont mis en évidence la mort de

13 bonobos et le trafic de trois orphelins. De la viande de bonobo a été trouvée à maintes reprises

dans deux marchés et à deux points de passage (Steel et al. 2008).

Quelques exceptions existent lorsque les tabous locaux interdisent de tuer et de consommer les

bonobos. Ces tabous ont considérablement contribué à la préservation des populations locales

de bonobos (Inogwabini et al. 2008; Lingomo et al. 2009). Cependant, ces tabous disparaissent

rapidement après des années de guerre et de troubles civils, l’afflux d’immigrants et l’effondrement

quasi total de l’ordre public et des normes sociales (Fruth et al. 2008).

4.1.1.2 Destruction et fragmentation de l’habitat

La destruction de l’habitat dans l’aire de répartition du bonobo est essentiellement causée par

l’agriculture de subsistance sur brûlis. Elle est plus intense là où la densité humaine est la plus

élevée et croissante. Les installations humaines sont concentrées le long des axes de communica-

tion (routes et rivières). Ce schéma d’utilisation des terres cause une fragmentation progressive du

massif forestier, mais la remise en état des infrastructures après la guerre, le lancement d’activités

commerciales à vaste échelle (exploitation forestière commerciale, grands projets agricoles tels

que les plantations de palmiers à huile, activités minières et pétrolières) ne fera qu’accentuer ce

phénomène de fragmentation et de destruction de l’habitat tout en stimulant et facilitant le com-

merce de viande de brousse.

La perte annuelle de forêts en RDC est faible par rapport à celles de forêts tropicales dans d’autres

régions du monde (Hansen et al. 2011), même si elle a connu une augmentation de 0,22% par an

de 2000 à 2005 et de 0,25% de 2005 à 2010 (Potapov et al. 2012). Entre 2000 et 2012, le taux

brut de déforestation en RDC représentait 2,3% de la surface forestière, augmentant de 13,8%

entre 2000 et 2005 et 2005 et 2010, surtout dans les forêts primaires, où le taux de déforestation

a quasiment doublé à ces deux périodes (Potapov et al. 2012).

En analysant une suite de facteurs comprenant les schémas d’utilisation des terres, les activités

humaines et les conditions de l’habitat, Junker et al. (2012) ont estimé que les conditions adaptées

au bonobo dans son aire de répartition ont diminué de 29% depuis les années 1990. Sur son aire

de répartition, les zones de plus forte déforestation se trouvent autour du réseau fluvial servant

de système de communication, les rivières constituant la première voie d’accès aux forêts et de

transport du bois et d’autres produits vers les agglomérations.

4.1.1.3 Maladies

Le risque d’épidémies au sein des populations sauvages de bonobos est préoccupant. Les mala-

dies menaçant les bonobos sont les infections pathogènes naturelles (par ex. Ebola) ou les mala-

dies d’origine humaine telles que les infections respiratoires. De nombreuses maladies et parasites

peuvent toucher les bonobos, y compris les maladies respiratoires, gastro-intestinales ou cuta-

nées qui ont une gamme de sévérité allant de la latence à la mort (Cawthon Lang 2010). Malgré

l’absence d’indications directes de décès massifs de bonobos, une épidémie virulente (telle que

Page 27: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

21

la fièvre hémorragique Ebola) pourrait avoir un effet dévastateur sur les populations de bonobos

compte tenu de leur cohésion sociale et du contact physique fréquent entre les individus qui

auraient pour effet une contagion rapide. Le virus Ebola a causé un déclin considérable des popu-

lations de chimpanzés et de gorilles au Gabon et en République du Congo, jusqu’à 90% dans

certaines régions (Bermejo et al. 2006; Caillaud et al. 2006; Huijbregts et al. 2003; Leroy et al. 2004;

Walsh et al. 2003). S’il est difficile de séparer l’impact d’une épidémie à partir d’autres menaces ou

d’obtenir des chiffres précis suite à Ebola, Walsh et al. (2003) ont estimé que le virus Ebola a causé

la disparition d’au moins un tiers de la population de gorilles au Gabon.

En raison de la croissance démographique et de la chasse, les humains se rapprochent de plus

en plus des bonobos et la probabilité de transmission des maladies entre les deux espèces aug-

mente. Par ailleurs, le rapprochement dû aux activités touristiques, à l’habituation et aux sanc-

tuaires intensifie également les risques. La menace des maladies peut s’aggraver et doit être

surveillée et traitée comme un risque important.

4.1.2 Menaces indirectes

Les menaces indirectes sont les facteurs (généralement sociaux, économiques, politiques, insti-

tutionnels ou culturaux) qui contribuent à la présence/à la persistance de menaces directes. Ces

facteurs sont étroitement liés entre eux et au contexte socioéconomique et politique difficile de la

RDC ainsi qu’aux problèmes de gouvernance qui en résultent.

Les participants à l’atelier ont identifié les facteurs sous-jacents suivants:

4.1.2.1 Commerce de viande de brousse

La forte demande de viande de brousse, particulièrement dans les centres urbains qui abritent

un tiers de la population congolaise, est l’un des moteurs les plus importants de ce commerce.

L’augmentation du braconnage est exacerbée par les mutations sociales, par la hausse de la

demande de viande et par l’érosion des tabous traditionnels. La dynamique économique du

Une pirogue remplie de viande de brousse (antilopes, potamochères, primates) confisquée par les gardes de l’ICCN dans le PNS © Gay Reinartz/ZSM

Marché de viande de brousse Basankusu. Ces vendeurs ne vendent plus de viande de bonobos © Awely

Crâne d’un bonobo tué par des braconniers et cartouches © Terese Hart

Page 28: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

22

Encadré 2. Analyse d’anticorps et d’ADN à l’aide d’échantillons fécaux de grands singes sauvages

Avec l’appui du Fonds du ministère japonais de l’Environnement pour la recherche environnementale et le développement

technologique, un groupe de recherche de l’Institut de recherches sur les primates (PRI) de l’université de Kyoto a développé

de nouvelles méthodologies de détection de variations d’ADN et d’anticorps à l’aide d’échantillons fécaux de bonobos sau-

vages. En collaboration avec des groupes de recherche et de conservation, des échantillons fécaux ont été collectés dans

des populations de bonobos de sept sites couvrant une grande partie de leur aire de répartition: Iyondji, lac Tumba, Lomako,

Malebo, Salonga, TL2 et Wamba. Le PRI effectue des analyses de la prévalence de maladies infectieuses humaines et de

la structure génétique au sein de chaque population de bonobos. Ces analyses et tests contribuent au développement de

plans efficaces de conservation des populations sauvages de grands singes. Le groupe de recherche du PRI serait heureux

de collaborer avec tout chercheur ayant les mêmes objectifs ou de fournir des conseils techniques. Veuillez contacter Takeshi

Furuichi ([email protected]) pour plus d’informations.

Dépistage d’anticorps pour les pathogènes zoonotiques au sein des populations de bonobos sauvages

Les maladies infectieuses, y compris celles transmises par l’homme, sont l’une des plus grandes menaces sur la survie des

grands singes et peuvent causer des extinctions locales. À l’heure actuelle, nous ne cernons pas entièrement ni les méca-

nismes de transmission ni la prévalence des différents pathogènes dans l’environnement. Il est difficile d’établir des moyens

efficaces de prévention de la contamination. L’occurrence des pathogènes et la fréquence des maladies varient d’un site

et d’une espèce de grands singes à l’autre, ainsi que potentiellement sur le temps. Des cas de maladies respiratoires chez

les bonobos de Wamba n’ont été observés que depuis la guerre au Congo (1996–2002) lorsque les déplacés et les soldats

traversaient les forêts. Pour examiner la prévalence des pathogènes dans les populations de grands singes sauvages, nous

avons développé des nouvelles méthodologies de détection d’anticorps IgA dans les échantillons fécaux. Un examen préa-

lable d’échantillons provenant de quatre populations de bonobos a permis de déterminer que près d’un quart des bonobos

sauvages ont des anticorps spécifiques IgA pour tous les virus respiratoires humains ayant fait l’objet d’un test. Par ailleurs,

les différences en termes de ratio positif d’anticorps étaient importantes d’un site à l’autre. Si les ratios positifs élevés sur

certains sites suggèrent une grande fréquence de contamination entre hommes et bonobos et/ou entre les bonobos eux

mêmes, les ratios positifs faibles dans d’autres sites indiquent que ces bonobos sont «naïfs» par rapport aux maladies

humaines: ils n’ont jamais été exposés à ces virus et encourraient plus de risques si ces virus atteignaient leur population.

Les moyens de prévention de la contamination peuvent varier pour chaque population de bonobos en fonction des types et

de la prévalence des virus présents. Le suivi des anticorps IgA permettra d’établir des directives efficaces de prévention au

sein des populations de grands singes sauvages. Cette étude (Yoshida et al. en préparation) a reçu un appui du ministère

japonais de l’Environnement.

Tomoyuki Yoshida, Hirofumi Akari & Takeshi Furuichi

Diversité génétique des populations de bonobos sauvages

Les analyses de la diversité génétique apportent des informations cruciales en termes de viabilité des populations afin de

mieux planifier la conservation. Nous avons récemment mis au point deux méthodes de détection d’ADN dans les fèces et

avons pu analyser des échantillons provenant de sept populations de bonobos (voir ci-dessus). Une analyse préalable de

l’ADN mitochondrial (ADNmt) a montré que ces populations peuvent être réparties en trois groupes: un groupe occidental

incluant le lac Tumba et Malebo, un groupe central comprenant Lomako, Wamba, Iyondji et Salonga et un groupe oriental

avec TL2. Si le groupe central présentait la plus grande diversité nucléotidique, le groupe oriental avait des haplotypes

uniques d’ADNmt. Bien qu’il soit important de conserver toutes les populations de bonobos, nous pensons qu’il serait

particulièrement important de conserver le groupe central pour la préservation d’une grande variété génétique ainsi que

le groupe oriental pour ses gènes uniques. En comparant les populations, nous avons découvert que les populations plus

isolées (Malebo, Wamba et TL2) avaient la diversité génétique la plus faible ce qui pourrait indiquer qu’elles encourent un

risque d’extinction plus élevé. L’analyse de la diversité génétique au sein des différentes populations de bonobos ainsi que

des informations détaillées sur leur géographie et leur biologie fournissent un élément important pour la planification de la

conservation et pour l’estimation de la valeur de chaque sous-population. Cette étude (Kawamoto et al. en préparation) a

reçu le soutien du ministère japonais de l’Environnement.

Yoshi Kawamoto, Hiroyuki Takemoto & Takeshi Furuichi

Page 29: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

23

commerce de viande de brousse est complexe et varie souvent d’une région et d’un contexte à

l’autre. Les études indiquent cependant qu’une proportion élevée de citadins consomme la viande

de brousse. L’attachement culturel à la viande de brousse est fort en général en Afrique cen-

trale (Wilkie et al. 2005; Nasi et al. 2009) et la RDC n’y fait pas exception. À Kinshasa (9 millions

d’habitants), 28% des ménages interrogés mangeaient de la viande de brousse (Mbayma 2008).

La forte demande à Kinshasa associée à la raréfaction de la faune dans les environs entraîne une

augmentation des prix et limite la consommation de la viande de brousse des habitants à faibles

revenus. Une étude sur la consommation de la viande de brousse à Kinshasa a confirmé que les

habitants en mangeraient plus s’ils en avaient les moyens (Mbayma 2008). Par contre, à Kindu, la

viande de brousse est relativement abondante dans les forêts voisines et coûte le tiers à la moitié

du prix de la viande d’animaux d’élevage (Hart & Hart 2011). Le commerce de viande de brousse

est très opportuniste; le déplacement des populations humaines vers de nouveaux pôles de déve-

loppement économique (construction de routes, concessions forestières ou minières) entraîne le

déplacement du commerce de viande de brousse pour nourrir la main d’œuvre de ces industries.

Dans ces marchés opportunistes, le prix de la viande de brousse est aujourd’hui plus élevé qu’à

Kinshasa (T. Hart comm. pers.).

4.1.2.2 Disponibilité des armes et des munitions

Le fusil est l’arme de chasse la plus commune pour la viande de brousse. Cependant, quinze

années de conflits armés et l’effondrement de l’état de droit ont favorisé une augmentation de la

circulation illégale d’armes et de munitions, évidente y a une décennie (Hart & Mwinyihali 2001) et

plus grave aujourd’hui. Des armes semi-automatiques sont habituelles pour chasser les éléphants

et les singes vivant en groupe (en particulier les colobes bais). En RDC, il est estimé que 800.000

«armes légères» telles que des Kalachnikovs se trouvent aux mains de civils (Killicoat et al. 2007).

En 2007, un Kalachnikov ne coûtait que 50 dollars américains (Killicoat et al. 2007). Les armes sont

souvent fournies aux chasseurs par des intermédiaires impliqués directement ou indirectement

dans le commerce de viande de brousse. Les fournisseurs sont souvent des militaires, des poli-

ciers, des hommes d’affaires, des autorités locales ou d’autres personnes d’influence.

Les informations recueillies par l’ICCN et ses partenaires révèlent l’échelle importante de ce pro-

blème. En général, les armes à feu ne sont utilisées que pour les animaux dont la taille justifie

le coût de la cartouche. Toutefois, le coût des munitions des armes de guerre (AK-47, FAL) est

souvent négligeable car provenant en général de sources «détournées». À Boende par exemple

(paysage de Salonga-Lukenie-Sankuru) une mission d’évaluation de l’UNESCO/UICN a confirmé

la disparition de 206 caisses de munitions d’une réserve de l’armée pourtant placée sous contrôle

policier (Aveling et al. 2007).

4.1.2.3 Faible niveau d’application de la loi

Si la RDC dispose d’un arsenal juridique adéquat en matière de conservation de la nature et de

gestion forestière, elle a malheureusement de très grandes difficultés à le mettre en application.

Des poursuites sont rarement menées et il n’y a aucune transparence. L’absence de volonté poli-

tique et le manque crucial de personnel ne permettent pas aux autorités provinciales d’appliquer

leurs propres règlements environnementaux. Les raisons de ces difficultés sont multiples et liées au

contexte sociopolitique difficile. Elles constituent en effet, elles-mêmes, des facteurs sous-jacents

(corruption, mépris de la loi, ignorance de la loi, ignorance de l’importance de la conservation de

la nature, faible niveau d’engagement des parties prenantes, etc.). Les agents de la force publique

sont souvent impliqués dans le braconnage à but commercial. Les lois peuvent être «appliquées»

de façon arbitraire, par exemple lorsque l’autorité des agents s’exerce sur des groupes qui ne sont

pas de leur ethnie. Certaines personnes ou certains groupes peuvent ignorer les règles étatiques

sous prétexte d’ une allégeance à un gouvernement autonome ou à une autorité d’opposition.

S’il est vrai que le problème de l’ignorance de la loi soit largement répandu (non seulement au

niveau des communautés locales mais aussi au niveau des administrations) il est indéniable que

les gens connaissent souvent très bien la loi mais choisissent de l’ignorer, considérant que le

risque de sanction est quasi nul. L’effondrement de l’état de droit durant les années de conflit,

combiné à la précarité économique n’a fait qu’exacerber cette tendance de mépris des lois.

Page 30: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

24

4.1.2.4 Faible niveau d’engagement des parties prenantes

Les participants ont identifié deux groupes de parties prenantes: les autorités administratives et les

communautés. En ce qui concerne les autorités administratives, l’absence de motivation, l’appli-

cation irrégulière de la loi, la corruption et le manque de professionnalisme s’expliquent en partie

par de mauvaises conditions de travail (salaires, moyens), par un faible niveau de formation, par

une loyauté envers un groupe ethnique ou un réseau de parenté, par l’absence de suivi et de res-

ponsabilisation et par l’ignorance des questions de conservation.

Quant aux communautés, le faible niveau d’engagement peut être dû à la pauvreté, au manque

d’alternatives de subsistance et à une ignorance des conséquences à long terme d’un échec de la

conservation. À certains endroits, on continue à offrir des bonobos ou d’autres espèces en danger

aux dignitaires.

4.1.2.5 Exploitation forestière

Les participants ont distingué trois types d’exploitation forestière:

Artisanale: il s’agit de la coupe et de la transformation de bois avec peu de moyens technolo-

giques (à l’aide de tronçonneuses, de haches et de machettes) pour l’énergie domestique (bois

de chauffe, charbon de bois) et pour le bois d’œuvre (planches et madriers sciés à la main ou à

la tronçonneuse). En général, des scieurs de long abattent les arbres et les tronçonnent pour le

transport, souvent en association avec un défrichement pour les cultures. On pourrait penser que

ce type d’exploitation forestière ait un impact très faible dans la plus grande partie de l’aire de

répartition des bonobos compte tenu de la faible densité humaine en milieu rural. Les populations

rurales exploitent le bois de cette façon dans les forêts sous un régime traditionnel de propriété.

Selon un rapport paru en 2011, si un moratoire existe pour la création de nouvelles concessions,

les permis d’exploitation forestière artisanale se sont multipliés4. Si en théorie ces permis couvrent

des petites surfaces et sont destinés au marché national, des abus ont été observés où de tels

permis sont utilisés pour une exploitation industrielle du bois.

Malgré l’absence de données empiriques, il ressort de l’exercice (voir la section 4.2) que cette

activité était répandue (4,25 sur une échelle de 1 à 5) et correspondait aux zones d’occupation

humaine. Comme il faut un accès routier ou fluvial pour transporter le bois, l’impact global de

l’exploitation forestière artisanale peut diminuer à mesure que l’on s’éloigne des routes et des

4 http://www.foresttransparency.info/drc/news/578/artisanal-logging-permits/

Bonobo mâle adulte jouant avec

un petit à Wamba © Takeshi

Furuichi

Page 31: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

25

installations humaines. L’ampleur du déboisement autour des villes et des agglomérations est

proportionnelle à leur nombre d’habitants.

Industrielle légale: Les concessions forestières ont un impact important sur les bonobos et leur

milieu. L’ouverture de pistes forestières menant aux fleuves navigables permet aux chasseurs

commerciaux de pénétrer loin, et rapidement, dans les blocs forestiers. Elle permet également aux

populations de s’installer le long des pistes pour faire de l’agriculture sur brûlis, ainsi augmentant

la fragmentation du milieu. Enfin les emplois crées par l’activité industrielle attirent du monde

(emplois, services annexes, commerce) et crée une demande pour les produits forestiers, notam-

ment la viande de brousse. La levée récente de l’interdiction de l’extension à l’exploitation indus-

trielle des permis de coupe a incité Greenpeace International à écrire au Groupe Banque mondiale

pour dénoncer la recommandation de ce dernier à lever officiellement le moratoire d’attribution de

concessions forestières dès la satisfaction des critères techniques définis dans le décret présiden-

tiel 05/116 du 24 octobre 20055.

Industrielle illégale: Les impacts négatifs sont encore plus importants dans le cas de l’exploita-

tion industrielle illégale car les dispositions légales (plans d’aménagement forestier, engagements

sociaux) ne sont pas respectées. Cette situation entraîne une extraction excessive de bois (en

termes de quantité, de qualité et d’essences), un réseau non planifié de pistes et aucun contrôle

sur les activités des personnes à l’intérieur de la concession (agriculture, chasse, etc.). Par ailleurs,

les exploitants illégaux favorisent la chasse pour nourrir le personnel et le braconnage se trans-

forme en activité commerciale. À ce jour cependant, rien n’indique la présence d’une exploitation

forestière industrielle illégale dans l’aire de répartition du bonobo.

4.1.2.6 Mines et hydrocarbures (pétrole et gaz naturel)

En 1955–1956, l’exploration pétrolière était à son apogée avant l’indépendance de la RDC. Les

activités minières et pétrolières ne sont pas une nouveauté: des forages profonds avaient lieu

dans quatre régions de la cuvette centrale de l’Équateur et de Bandundu. Les activités minières et

pétrolières ont repris au cours de la dernière décennie dans l’aire de répartition du bonobo, et le

ministère congolais du pétrole s’est engagé en 2007 à reprendre les activités d’exploration pétro-

lière dans le territoire de Dekese au sud du PNS et au nord de la rivière Lukenie. Selon un rapport

récent, des concessions ont déjà été octroyés dans des habitats critiques pour les bonobos (ICG

5 http://www.globalwitness.org/sites/default/files/library/21%20February%20WB%20letter_English.pdf

Déforestation près de la ville

de Djolu en 2004 © Takeshi

Furuichi

Page 32: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

26

2012). Bien que la prospection ne soit pas encore autorisée dans le bassin central, l’attribution

d’un permis d’exploration pétrolière dans le parc national des Virunga (un site du patrimoine mon-

dial) constitue un précédent inquiétant.

4.1.2.7 Infrastructures

Parallèlement au développement de l’extraction industrielle de ressources naturelles, les infrastruc-

tures à grande échelle ont un impact important de dégradation environnementale et de fragmenta-

tion de l’habitat ainsi qu’une influence majeure sur le trafic de la viande de brousse. Aujourd’hui, la

RDC ne dispose quasiment d’aucune infrastructure. Les biens sont transportés par avion. Le réseau

routier est estimé à 157.000 km mais la plupart des routes sont mal entretenues et aucune route

goudronnée majeure ne relie les différentes régions du pays. Il est prévu de réhabiliter le réseau

routier dans le cadre du plan de développement national. À terme, les installations humaines vont se

multiplier le long des nouvelles routes, ce qui pourrait accroître massivement le commerce de viande

de brousse et d’autres produits forestiers, en particulier du bois exploité de façon illégale.

Si à ce jour, peu de projets ont été réalisés dans le pays (et aucun dans l’aire de répartition des

bonobos), la dynamique actuelle, reflétée par la signature récente et le lancement de projets de

développement, pourrait accroître cette menace. Plusieurs contrats d’exploitation des ressources

en échange d’infrastructures ont été signés (et d’autres sont prévus) entre le gouvernement et les

investisseurs. En septembre 2007, la Chine a signé avec la RDC son plus gros contrat en Afrique:

Bonobo mâle juvénile à Wamba

© Takeshi Furuichi

Page 33: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

27

un prêt de 5 milliards de dollars pour développer les infrastructures, le secteur minier, la bioénergie,

la foresterie et l’agriculture. Un énorme réseau routier et ferroviaire y est associé qui risque de faci-

liter le transport de la viande de brousse du bloc forestier de l’est aux agglomérations peuplées.

China Railways Engineering Company a en particulier lancé un programme de développement

d’infrastructures à grande échelle sans mention d’évaluations d’impacts sociaux et environnemen-

taux ni pour le volet minier ni pour le volet infrastructures.

4.1.2.8 Manque d’alternatives de subsistance

La pauvreté et l’absence d’alternatives économiques obligent les communautés à l’exploitation

des ressources naturelles pour leur subsistance. Cette exploitation, que ce soit l’agriculture sur

brûlis, la chasse ou la collecte de PFNL est généralement non durable car peu de communautés

locales ont les moyens techniques et financiers d’améliorer ou de modifier leurs pratiques.

4.1.2.9 Croissance démographique

La croissance démographique en RDC est estimée à 2,6% par an (PNUD 2011), ce qui entraînerait

un doublement de la population tous les 35 à 40 ans. Dans un contexte de pauvreté générali-

sée et de dysfonctionnement des services de l’état, cette croissance démographique élevée ne

fait qu’intensifier les impacts négatifs sur l’habitat des bonobos sous forme de déforestation et

d’exploitation et d’utilisation non-durables des ressources naturelles. Cependant, les participants

considèrent que la résolution de la problématique de croissance démographique dépasse le cadre

de ce plan d’actions. Il est important de noter que cette croissance a lieu maintenant et qu’aucune

action ne semble possible pour faire face à cette très grande menace qui intensifie tous les autres

facteurs.

4.1.2.10 Agriculture commerciale

La RDC abrite la deuxième plus vaste forêt pluviale tropicale primaire du monde, un point chaud

de biodiversité et un puits de carbone inestimable. Les forêts primaires sont devenues des mon-

naies d’échange lors des négociations internationales sur le climat et l’impact de la REDD+ devrait

s’intensifier à mesure que la demande de produits dérivés de l’huile de palme augmente. Les plan-

tations de palmiers à huile sont une cause majeure de destruction des forêts pluviales en Malaisie

et en Indonésie. Des multinationales agricoles basées en Extrême Orient visent aujourd’hui la RDC.

Une ruée vers le biocarburant menacerait davantage cet écosystème fragile (Fitzherbert et al.

2008; Senelwa et al. 2012). La Chine fait une percée agressive dans l’industrie des biocarburants.

La société chinoise ZTE Agribusiness Company Ltd a reçu un accord pour développer une vaste

plantation de palmiers à huile en monoculture en RDC. Le gouvernement de la RDC a identifié la

bioénergie et la production de biocarburants comme des priorités pour l’industrialisation et a réi-

téré sa détermination de maintenir des liens de coopération avec la Chine.

Page 34: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

28

4.2 Classement des menaces

Quatre groupes de travail, représentant les 4 régions importantes pour les bonobos, ont fait un

exercice de classement des menaces en fonction de leur envergure, de leur sévérité et de leur

réversibilité.

Envergure spatiale: Il s’agit de la proportion de l’aire de répartition qui peut être négativement

impactée par les menaces directes et les facteurs sous jacents.

Sévérité: Il s’agit du niveau d’impact des menaces directes et indirectes.

Réversibilité: Il s’agit de la capacité de récupération suite aux effets des menaces directes et

indirectes.

Les critères utilisés de classement des paramètres d’envergure, de sévérité et de réversibilité sont

les suivants:

Valeur Envergure spatiale

Niveau de l’impact (sévérité) Réversibilité (capacité de reprise)

0 Absent Impact nul ou minimal Facilement réversible

1 < 25% Dégradation modérée Réversibilité à condition d’un engagement suffisant

3 25–75% Dégradation importante Réversibilité mais avec difficulté

5 > 75% Dégradation complète ou élimination Irréversibilité

Lac Tumba

Menaces Envergure spatiale

Niveau de l’impact

Note Réversibilité

Menaces directes

Chasse 3 3 6 3

Perte de l’habitat 5 3 8 3

Maladies 5 3 8 3

Menaces indirectes

Commerce de la viande de brousse 5 3 8 1

Disponibilité des armes et des munitions 5 3 8 3

Expansion agricole 3 3 6 3

Exploitation forestière industrielle légale 5 3 8 1

Exploitation forestière industrielle illégale 3 3 6 3

Exploitation forestière artisanale (charbon, bois)

5 3 8 3

Absence d’application des lois 5 1 6 3

Ignorance des lois 5 3 8 1

Mépris des lois 5 3 8 1

Méconnaissance des problèmes de conservation

5 3 8 1

Engagement insuffisant des autorités administratives locales

1 3 4 1

Engagement insuffisant des parties prenantes (communautés locales)

5 3 8 1

Manque d’alternatives de subsistance 5 5 10 3

Développement d’infrastructures (routes, chemins de fers)

1 3 4 3

Croissance démographique 5 1 6 3

Page 35: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

29

Salonga

Menaces Envergure spatiale

Niveau de l’impact

Note Réversibilité

Menaces directes

Chasse 5 3 8 3

Perte de l’habitat 1 1 2 0

Maladies 1 1 2 0

Menaces indirectes

Commerce de la viande de brousse 5 3 8 3

Disponibilité des armes et des munitions 5 3 8 3

Expansion agricole 1 3 4 1

Exploitation forestière industrielle légale 3 3 6 3

Exploitation forestière industrielle illégale 1 1 2 1

Exploitation forestière artisanale (charbon, bois) 1 3 3 1

Absence d’application des lois 5 3 8 3

Ignorance des lois 3 3 6 3

Mépris des lois 3 3 6 3

Méconnaissance des problèmes de conservation

5 3 8 3

Engagement insuffisant des autorités administratives locales

3 3 6 3

Engagement insuffisant des parties prenantes (communautés locales)

3 1 4 1

Manque d’alternatives de subsistance 3 3 6 3

Développement d’infrastructures (routes, chemins de fers)

1 1 2 3

Croissance démographique 3 3 6 3

Sankuru-TL2

Menaces Envergure spatiale

Niveau de l’impact

Note Réversibilité

Menaces directes

Chasse 5 3 8 3

Perte de l’habitat 1 3 4 5

Maladies 1 1 2 0

Menaces indirectes

Commerce de la viande de brousse 5 5 10 3

Disponibilité des armes et des munitions 5 5 10 3

Expansion agricole 3 3 6 3

Exploitation forestière industrielle légale 1 1 2 1

Exploitation forestière industrielle illégale 0 0 0 0

Exploitation forestière artisanale (charbon, bois) 0 0 0 0

Absence d’application des lois 3 5 8 1

Ignorance des lois 3 1 4 0

Mépris des lois 3 3 6 3

Méconnaissance des problèmes de conservation 3 1 4 1

Engagement insuffisant des autorités administratives locales

1 1 2 1

Page 36: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

30

Menaces Envergure spatiale

Niveau de l’impact

Note Réversibilité

Engagement insuffisant des parties prenantes (communautés locales)

3 1 4 3

Manque d’alternatives de subsistance 5 1 6 1

Développement d’infrastructures (routes, chemins de fers)

1 3 4 5

Croissance démographique 3 1 4 3

Maringa-Lopori-Wamba

Menaces Envergure spatiale

Niveau de l’impact

Note Réversibilité

Menaces directes

Chasse 5 3 8 3

Perte de l’habitat 1 3 4 5

Maladies 5 1 6 3

Menaces indirectes

Commerce de la viande de brousse 5 3 8 3

Disponibilité des armes et des munitions 5 3 8 3

Expansion agricole 1 5 6 3

Exploitation forestière industrielle légale 1 5 6 1

Exploitation forestière industrielle illégale 1 1 2 3

Exploitation forestière artisanale (charbon, bois) 5 1 6 5

Absence d’application des lois 5 5 10 3

Ignorance des lois 5 3 8 1

Mépris des lois 5 3 8 3

Méconnaissance des problèmes de conservation

5 3 8 3

Engagement insuffisant des autorités administratives locales

5 5 10 1

Engagement insuffisant des parties prenantes (communautés locales)

3 5 8 1

Manque d’alternatives de subsistance 5 3 8 3

Développement d’infrastructures (routes, chemins de fers)

0 0 0 0

Croissance démographique 5 3 8 3

Sankuru-TL2 (cont.)

Page 37: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

31

Habitat typique des bonobos:

forêt mature mixte avec un

sous-bois d’Haumania © Gay

Reinartz/ZSM

Récapitulatif (moyennes) pour les quatre blocs

Menaces Salonga Sankuru-TL2

Maringa-Lopori-Wamba

Lac Tumba Moyenne de

l’envergure spatiale et du niveau d’impact

Moyenne de la

réversibilité

Menaces directes

Chasse 8 8 8 6 7,5 3

Perte de l’habitat 2 4 4 8 4,5 3,3

Maladies 2 2 6 8 4,5 1,5

Menaces indirectes

Commerce de la viande de brousse 8 10 8 8 8,5 2,5

Disponibilité des armes et des munitions 8 10 8 8 8,5 3

Absence d’application des lois 8 8 10 6 8 2,25

Manque d’alternatives de subsistance 6 6 8 10 7,5 2,5

Mépris des lois 6 6 8 8 7 2,5

Méconnaissance des problèmes de conservation

8 4 8 8 7 2

Ignorance des lois 6 4 8 8 6,5 1,75

Engagement insuffisant des parties prenantes (communautés locales)

4 4 8 8 6 1,5

Expansion agricole 4 6 6 6 5,5 2,5

Engagement insuffisant des autorités administratives locales

6 2 10 4 5,5 1,5

Exploitation forestière industrielle légale 6 2 6 8 5,5 1,5

Croissance démographique 6 3 8 6 5,8 3

Exploitation forestière artisanale (charbon, bois) 3 0 6 8 4,25 2,25

Exploitation forestière industrielle illégale 2 0 2 6 2,5 1,75

Développement d’infrastructures (routes, chemins de fer)

2 4 0 4 2,5 2,75

Page 38: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

32

Menaces directes

• la chasse est indiscutablement la menace la plus sérieuse en termes d’envergure et

sévérité (7,5). Elle sera réversible, mais très difficilement et la reprise de la population

de bonobos prendra plusieurs décennies (3);

• la perte de l’habitat est pour l’instant moins importante en termes d’envergure et niveau

d’impact (4,5), mais elle sera relativement difficilement réversible surtout si elle est

causée par l’agriculture industrielle, l’industrie minière ou les installations humaines,

des facteurs difficiles à supprimer (3,3);

• les maladies ne constituent pas pour l’instant une menace importante en termes d’en-

vergure et niveau d’impact (3,5) et sont considérées plus facilement réversibles (1,5).

Leur impact restant peu connu, elles représentent plutôt une menace potentielle.

Menaces indirectes (facteurs sous-jacents)

I. le commerce de viande de brousse et la prolifération d’armes et de munitions sont les menaces

indirectes les plus importantes. Toutes les deux sont considérées réversibles, mais nécessi-

tant beaucoup d’efforts;

II. les questions concernant l’application et la connaissance des lois constituent des menaces

indirectes importantes. On constate un très faible niveau d’application de la loi, la RDC étant

l’une des nations les moins bien classées en termes d’Indicateurs de gouvernance dans le

monde (Banque Mondiale 2012) et d’Indices de perception de la corruption (Transparency

International 2011). On note par ailleurs un important niveau de mépris et d’ignorance des lois;

III. le contexte socio-économique difficile, notamment l’absence d’alternatives de subsistance, a

une influence importante sur le niveau des menaces car il pousse les populations à s’engager

dans des activités telles que la chasse et le commerce de viande de brousse et l’agriculture

itinérante sur brûlis. Cette situation est réversible, mais difficilement dans le contexte actuel;

IV. le faible engagement des parties prenantes locales est sans doute lié à la méconnaissance de

la loi, l’absence d’alternatives de subsistance et la méconnaissance des problèmes de conser-

vation. Toutefois si l’envergure et le niveau d’impact sont relativement importants, ils sont

considérés tout à fait réversibles avec un engagement adéquat (1,5). Il faudrait pour cela des

efforts de sensibilisation et un financement de projets ciblant les alternatives de subsistance;

V. le niveau d’engagement des autorités administratives locales semble varier d’une région à

l’autre. Cette variabilité n’a pas d’explication définitive mais les participants considèrent néan-

moins qu’un faible niveau d’engagement peut être réversible si un effort adéquat est déployé

(1,5);

VI. l’exploitation forestière industrielle (légale et illégale) constitue globalement une menace

moyennement importante. Ces menaces se font surtout sentir actuellement dans la région du

Lac Tumba en raison de l’accès fluvial pour le transport du bois jusqu’à Kinshasa. La situation

est considérée réversible si des efforts adéquats sont fournis (1,5–1,75) tels que la fermeture

des pistes de débardage, la réhabilitation de la végétation naturelle et des temps de reprise

suffisamment longs entre les cycles d’exploitation.

Si aucune menace n’est considérée irréversible, il sera difficile de trouver des solutions à la plupart

d’entre elles.

Cet exercice montre que la chasse est de loin la menace la plus importante sur les bonobos. La

première priorité de la stratégie de conservation devrait ainsi être de réduire le niveau de mortalité

lié à la chasse. Il apparaît que la perte de l’habitat et les maladies deviendront une menace plus

importante mais que les menaces n’affectent pas chaque bloc d’importance majeure pour les

bonobos de façon uniforme. Les stratégies devraient dont prendre en compte le contexte local.

Les endroits souffrant d’une perte des milieux naturels liée à l’agriculture se trouvent forcément

près des installations humaines et il est probable que les grands singes y aient déjà été chassés.

La croissance démographique, l’expansion agricole et la probabilité du développement de l’exploi-

tation forestière et minière dans l’aire de répartition des bonobos renforcent la menace de perte

de l’habitat.

Page 39: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

33

4.3 Cadres conceptuels

Des cadres conceptuels sous forme de diagramme de flux permettent de mieux cerner les liens

entre les menaces directes et les facteurs sous-jacents (menaces indirectes). Associés au classe-

ment des menaces, ces cadres conceptuels peuvent identifier les «points d’entrée» des stratégies

d’intervention permettant de réduire l’impact des menaces.

Les Figures 6a–c présentent les cadres conceptuels pour les trois menaces directes pour les

bonobos.

4.4 Vision et but de la stratégie de conservation

La vision est une déclaration concise et générale qui décrit, de façon à susciter la motivation, l’état

de conservation souhaité de l’espèce (y compris son aire de répartition, son rôle écologique et sa

relation avec les humains) pour une période donnée (plutôt à long terme, sur 30 à 40 ans). Le but

décrit, de la façon la plus réaliste possible, ce qui peut être accompli à moyen terme (en général

sur 5 à 10 ans). Les participants à l’atelier sont parvenus à la vision et au but suivants:

Vision

D’ici à 2050, les populations de bonobos sont viables et en croissance dans leur aire de répartition

par rapport aux inventaires de 2008 à 2015, subissent des menaces minimales et leur survie à long

terme est assurée.

But

D’ici à 2022, les zones prioritaires pour la conservation des bonobos6 sont gérées et protégées

de façon efficace, les principales menaces actuelles sont réduites, et les populations connues de

bonobos sont stables par rapport aux inventaires de référence.

4.5 Stratégies d’intervention et objectifs

L’analyse des menaces et les cadres conceptuels ont permis d’identifier une série de points d’en-

trée pour développer de stratégies de réponse aux facteurs sous-jacents et par conséquent, d’at-

ténuation des menaces. Ces points d’entrées sont indiqués par les cadres jaunes dans les cadres

conceptuels.

Le classement des menaces indirectes a mis en évidence l’importance des activités illégales

(chasse, commerce de viande de brousse, circulation des armes et des munitions) et les pro-

blèmes d’application de la loi (dû au manque de volonté politique et à la corruption généralisée).

Un effort particulier a été consacré aux stratégies d’intervention permettant d’améliorer le niveau

d’application de la loi et d’avoir un effet dissuasif réel pour les auteurs de crimes contre la faune.

Les lois ne peuvent cependant être appliquées efficacement si les parties prenantes n’en sont

pas bien informées, convaincues de leur bien-fondé et conscientes des risques en cas d’infrac-

tion. Il est ainsi nécessaire de concevoir des stratégies de sensibilisation des parties prenantes,

notamment une couverture médiatique importante des arrestations et des condamnations de ceux

coupables de trafic et de braconnage de bonobos et d’autres espèces protégées.

Les actions de conservation des bonobos doivent être menées sur le long terme, ce qui nécessite

la mobilisation des financements durables. Les participants ont proposé cinq principales straté-

gies d’intervention:

• Renforcement des capacités institutionnelles

• Concertation et collaboration avec les acteurs locaux

• Sensibilisation et lobbying

• Activités de recherche et de suivi

• Financement durable

6 Les aires protégées et les autres zones clefs dans les quatre blocs d’importance majeure pour les bonobos et d’autres populations vaibles découvertes en-dehors des quatre blocs.

Page 40: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 6a. Cadre conceptuel chasse

Page 41: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 6b. Cadre conceptuel habitat

Page 42: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Figure 6c. Cadre conceptuel maladies

Page 43: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

37

Les tableaux suivants présentent les actions prioritaires par rapport à chaque objectif stratégique.

Le temps limité de l’atelier n’a pas permis aux participants d’élaborer des projets détaillés associés

à des plans d’activités pour des objectifs spécifiques. Ces points devront faire l’objet des activités

de la première année de mise en œuvre de ce plan.

4.5.1 Stratégie 1 Renforcement des capacités institutionnelles

Cette stratégie répond au problème fondamental d’application des lois et de conservation de

l’habitat. Si la RDC dispose d’un arsenal juridique adéquat en matière de conservation de la nature

et de gestion forestière, elle a de grandes difficultés à le mettre en application pour plusieurs rai-

sons (moyens humains, techniques et financiers insuffisants, mauvaise gouvernance, corruption,

absence de volonté politique, ignorance de la loi). Les moyens humains, administratifs et financiers

et les infrastructures permettant de garantir la protection des bonobos et de leurs habitats sont

insuffisants (faibles capacités de gestion des aires protégées et quasiment aucune gestion et pro-

tection de la biodiversité en-dehors des aires protégées).

Les objectifs retenus dans le cadre de cette stratégie visent la réduction de la chasse et du trafic de

bonobos, un contrôle renforcé de la circulation illégale des armes et des munitions et l’amélioration

de la protection de la biodiversité dans les aires protégées et les concessions forestières.

Stratégie 1: Renforcement des capacités institutionnelles

Objectifs stratégiques

Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S1/O1D’ici 2022, le braconnage dans les aires protégées est considérablement réduit et les densités de bonobos stables ou en augmentation par rapport aux inventaires de référence*

Renforcer les capacités du personnel des aires protégées afin de garantir une lutte anti-braconnage efficace. Il s’agit notamment:• De proposer une formation• De fournir des équipements et des infrastructures• D’établir des actions efficaces, flexibles et ciblées

dans les aires protégées (patrouilles, réseau d’informateurs) et les zones voisines (réseau d’informateurs, patrouilles mobiles fluviales et routières)

• De fournir des conditions de travail motivante• De faire un audit de la mise en œuvre pour garantir le

respect des règles par le personnel en charge de la lutte anti-braconnage

êêê

Mettre en place un système permettant d’assurer que les braconniers, les trafiquants et les fournisseurs d’armes et de munitions soient effectivement sanctionnés par les instances pénales:• Former, équiper et motiver les autorités politiques et

administratives• Assurer une coordination et une synergie entre les

autorités pertinentes (administration/police/armée/justice)

• Assurer un suivi des dossiers• Assurer une couverture médiatique de tous les cas

d’arrestation et de condamnation des coupables de crimes contre la faune sauvage

êêê

Page 44: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

38

Objectifs stratégiques

Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S1/O2D’ici 2022, le réseau d’aires protégées abrite 90% des bonobos** et l’ensemble de leur diversité écologique

Appuyer la finalisation de la procédure administrative de classement du parc national proposé du « Bloc Est »

êêê

Effectuer les inventaires et les travaux de recherche pour fonder et orienter les décisions quant au meilleur emplacement, à la taille, à la conception, à l’habitat et au contexte écologique des aires protégées afin que les bonobos puissent avoir un accès à long terme à toute la gamme d’aspects écologiques nécessaires à une population autonome

êêê

Évaluer à quels endroits des nouvelles aires protégées seraient les plus efficaces en termes de (i) taille absolue de la population additionnelle de bonobos protégée, (ii) de connectivité avec les aires protégées existantes qui contiennent une population significative de bonobos et (iii) de la probabilité d’une efficacité des PA sur les 100 ans à venir

êêê

Lorsque les zones prioritaires pour les bonobos ont été identifiées, initier des processus consultatifs et participatifs avec les parties prenantes locales (communautés riveraines, autorités coutumières et administratives) et nationales pour parvenir à une reconnaissance et une formalisation du statut légal des nouvelles aires protégées

êêê

S1/O3D’ici 2016, des mesures de contrôle et de suivi du commerce illégal de viande de brousse dans les zones prioritaires pour les bonobos*** sont établies et entrainent une baisse continue de la présence de bonobos dans ce commerce

Appuyer les autorités locales compétentes (police, armée, MECNT) pour a) lutter efficacement contre le braconnage et le commerce des espèces protégées et de la viande de brousse illégale et b) assurer un suivi judiciaire des cas d’implication des autorités dans les crimes sur la faune

êêê

Appuyer les actions d’application des lois ciblant les réseaux de transport de la viande de brousse, d’armes, de munition ainsi que de vente d’armes illégale de chasse

êêê

Produire des données fiables de la présence de bonobos dans le commerce de viande de brousse et faire un suivi de l’évolution de cette présence

êêê

S1/O4D’ici 2018, la circulation illégale des armes et des munitions dans les aires protégées et les zones tampons est éliminée

Appuyer des opérations mixtes (FARDC, ANR, PNC, ICCN) pour la récupération des armes et des munitions illégales et leur élimination pour qu’elles ne puissent plus servir au braconnage; Appuyer les efforts d’application des lois pour poursuivre les détenteurs d’armes illégales et renforcer les procédures judiciaires

êêê

Lancer des campagnes de sensibilisation et de lobbying pour l’application effective de la législation en matière de port illégal d’armes et de munitions (voir aussi la Stratégie 3), y compris en soutenant les efforts de recensement des détenteurs légaux d’armes de chasse

êê

Organiser des campagnes de sensibilisation pour la remise volontaires d’armes et de munitions détenus illégalement et pour la mise en conformité de détenteurs des fusils de chasse

êê

Page 45: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

39

4.5.2 Stratégie 2 Concertation et collaboration avec les acteurs locaux

Les acteurs locaux sont les populations vivant près des lieux où se trouvent les bonobos, ainsi

que leurs représentants administratifs et coutumiers. Ce sont des acteurs clés avec qui il faut

s’engager de manière concrète car la majorité de menaces identifiées sont issues de leurs activités

(chasse, commerce de viande de brousse, défrichement). Cette stratégie doit viser des interven-

tions en faveur des ces acteurs locaux afin de les amener à appuyer les activités de protection des

bonobos dans le cadre d’un développement durable. Cette stratégie est clairement transversale

à toutes les interventions pour lesquelles le succès n’est garanti que par une concertation et une

collaboration avec les acteurs locaux.

Si la résolution de tous les problèmes socio-économiques des populations locales dans l’aire de

répartition des bonobos dépasse de loin le cadre d’intervention de ce plan, il est néanmoins pos-

sible d’envisager des interventions ciblées, en collaboration avec les acteurs locaux, permettant

de concilier les préoccupations des populations locales et la protection des bonobos. Les plans

de zonage et d’utilisation des terres constituent une étape initiale importante et un cadre pour des

initiatives telles que l’amélioration des techniques agricoles, l’utilisation durable des PFNL et le

développement d’activités durables alternatives pour encourager la protection des bonobos.

Un autre acteur local clé ayant un impact considérable pour la conservation est l’armée dans la

mesure où les éléments militaires sont fortement impliqués dans le braconnage et la circulation

d’armes. La concertation et la collaboration avec cet acteur (également abordées sous la stratégie

S1/O4) sont essentielles pour l’application des lois nationales. Parallèlement, une pression au plus

haut niveau est nécessaire afin de sanctionner tous ceux qui sont impliqués dans le braconnage

à but commercial.

Objectifs stratégiques

Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S1/O5D’ici 2016, les exploitants forestiers dans l’aire de répartition des bonobos mettent en œuvre des plans d’aménagement forestier qui assurent une protection efficace des bonobos et d’autres espèces protégées

Identifier les exploitants forestiers légaux et illégaux dans l’aire de répartition des bonobos et évaluer leur état d’activité. Faire pression pour un arrêt immédiat des activités illégales

êêê

S’assurer que les mesures identifiées de gestion de la faune et de préservation des espèces protégées dans les plans de gestion forestière des compagnies forestières sont clairement indiquées dans les règlements intérieurs de ces sociétés et sont applicables, mises en œuvre et efficaces

êêê

Appuyer la Direction de la Conservation du MECNT pour la mise en œuvre des plans d’aménagement forestier (appui financier par l’exploitant, appui technique par l’ONG)

êêê

Fournir une expertise technique aux compagnies forestières pour une collecte adéquate des données de référence et des inventaires de suivi des impacts des opérations d’exploitation forestière sur les bonobos à l’intérieur des concessions

êêê

* De préférence entre 2008 et 2015** Selon la définition du groupe de modélisation et ceux trouvés par la suite dans les zones identifiées comme présentant des conditions adéquates pour les bonobos*** En accordant la priorité au commerce de viande de brousse provenant des aires protégées dans les quatre blocs

Page 46: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

40

Stratégie 2: Concertation and collaboration avec les acteurs locaux

Objectifs stratégiques

Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S2/O1 D’ici 2015, des plans d’aménagement du territoire et de macro-zonage sont développés pour les quatre blocs, qui concilient les aspirations de développement des populations locales et la préservation à long terme de populations viables de bonobos

Identifier les zones prioritaires devant faire l’objet des plans de d’aménagement de territoire et de macro-zonage

êêê

Recueillir les informations (écologiques, sociales, économiques) concernant les zones en question

êêê

Définir et mettre en place une stratégie de participation publique

êê

Elaborer les plans d’aménagement de territoire et de macro-zonage en concertation avec toutes les parties prenantes (services étatiques provinciales, ONG, secteur privé)

êê

S2/O2D’ici 2022, des activités ciblées d’alternatives de subsistance durables renforcent l’appui local et diminué la pression sur les bonobos (selon les inventaires et le suivi) dans les quatre blocs

Elaborer un plan stratégique d’appui à l’amélioration de la durabilité des activités de subsistance, identifiant:• les critères de sélection des sites prioritaires dans les

quatre blocs• les méthodes d’intervention (p.ex. amélioration

de techniques agricoles, valorisation des produits agricoles et autres PFNL, amélioration de l’accès aux marchés, interventions sociales)

• Les indicateurs de suivi• Les projets à mettre en œuvre

êêê

Mettre en œuvre les projets et faire un suivi des impacts sur les comportements et les attitudes vis-à-vis de la conservation des bonobos, ainsi que sur la taille des populations de bonobos

êê

S2/O3D’ici 2018, les considérations de conservation des bonobos sont prises en compte dans les plans nationaux de développement (et dans les plans de gestion locaux/provinciaux)

Mettre en place un mécanisme permettant la participation systématique de l’ICCN/MECNT dans les concertations interministérielles pour les plans nationaux de développement dans l’aire de répartition du bonobo. Il s’agit en particulier d’une concertation régulière avec:• Le ministère des Infrastructures, Travaux publics et

Reconstruction (notamment Pro-Routes)• Le ministère de l’Agriculture• Le ministère de la Décentralisation et de

l’Aménagement du territoire• Le ministère du Plan• Le ministère de l’Environnement• Le ministère de la Défense• Le ministère de la Justice

êê

Entretenir un dialogue permanent avec les investisseurs indépendants (agriculture, exploitation forestière et minière) opérant dans l’aire de répartition du bonobo afin d’assurer la prise en compte de la conservation des bonobos

ê

Page 47: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

41

4.5.3 Stratégie 3 Sensibilisation et lobbying

L’ignorance et le mépris de la loi, ainsi que la méconnaissance des problèmes de conservation,

sont les menaces qui doivent être abordées à travers une large campagne de sensibilisation et de

lobbying. Quatre grandes cibles peuvent être identifiées:

• les institutions de l’État dont les décisions touchent plus ou moins directement

la problématique de protection des bonobos (Justice, Infrastructures, Défense,

Environnement, Agriculture) au niveau national et régional

• les communautés locales et leurs représentants

• les citadins consommateurs de ressources forestières

• les investisseurs privés intervenant dans l’aire de répartition des bonobos (exploitants

forestiers, agricoles et miniers, transport et communications)

Compte tenu de l’envergure (géographique, cibles) de l’intervention nécessaire, cette stratégie

doit valoriser les différentes compétences de tous les acteurs impliqués dans la conservation du

bonobo. Il faudra mettre en place des partenariats pour la mise en œuvre des différentes com-

posantes. La sensibilisation constitue un volet essentiel de quasiment tous les projets actuels de

conservation des bonobos. L’association Amis des Bonobos du Congo est particulièrement active

dans ce domaine, accueillant plus de 20.000 visiteurs (écoliers et autres) chaque année au centre

de réhabilitation de bonobos Lola ya Bonobo à Kinshasa. La Stratégie 2 (concertation et collabo-

ration avec les acteurs locaux) couvre d’autres activités de sensibilisation et de lobbying.

Formation de gardes forestiers

à la station de recherche et

au poste de patrouille d’Etate

pour le suivi des populations

de bonobos dans le PNS © Gay

Reinartz/ZSM

Page 48: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

42

Stratégie 3: Sensibilisation et lobbying

Objectifs stratégiques Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S3/O1D’ici 2014, une stratégie d’intervention nationale pour améliorer la sensibilisation du public et appuyer la conservation des bonobos est développée

Élaborer une stratégie d’intervention en concertation avec tous les acteurs de conservation. La stratégie identifiera notamment:• les cibles• les objectifs recherchés par rapport à chaque

cible• les méthodologies d’intervention par rapport à

chaque cible• les partenaires pour la mise en œuvre • le budget• le plan de suivi permettant de mesurer l’impact

des interventions

êêê

S3/O2D’ici 2018, la mise en œuvre de la stratégie ciblant les zones tampons autour des aires protégées renforce l’appui à la conservation des bonobos*

• Etablir des partenariats locaux pour la mise en œuvre des activités, notamment la formation des équipes, un programme environnemental, des campagnes ciblées (telles que définies dans la stratégie)

• Développer les matériels de sensibilisation adaptés à chaque cible (livres scolaires, posters, films, pièces de théâtre, etc.)

• Suivre les résultats avec des inventaires avant et après de la sensibilisation/des comportements et leur relation avec la présence de bonobos sur les marchés de viande de brousse

êêê

S3/O3D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les populations urbaines renforce l’appui à la conservation des bonobos**

• Établir des partenariats pour la mise en œuvre des activités conformément à S3/O1

• Appuyer la mise en œuvre des activités notamment le développement de matériels de sensibilisation pour l’audience ciblée (posters, films, émissions télé et radio, visites dans les écoles, matériel de promotion, etc.)

• Suivre les résultats avec des inventaires avant et après de la sensibilisation/des comportements et leur relation avec la présence de bonobos sur les marchés de viande de brousse

êêê

S3/O4D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les ministères et les autorités nationales et provinciales renforce la volonté politique pour appuyer les efforts de conservation des bonobos***

• Établir des partenariats pour la mise en œuvre des activités conformément à S3/O1

• Appuyer la mise en œuvre des activités notamment le développement de matériels de sensibilisation pour l’audience ciblée (posters, copies des textes juridiques, films, matériel de promotion, ateliers, etc.)

• Suivre les résultats (inventaires avant/après et données de référence sur les crimes sur la faune perpétrés par des agents publics, les cas de corruption, les peines prononcées et d’autres indicateurs définis dans la stratégie) en termes de sensibilisation/des comportements et la conservation des bonobos (réduction du trafic, soutien politique pour la création d’aires protégées, soutien politique pour la condamnation d’agents publics impliqués dans des crimes contre la faune, etc.)

êêê

Page 49: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

43

Objectifs stratégiques Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S3/O5D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les investisseurs privés actifs dans l’aire de répartition des bonobos† entraine une application des règlements sur la faune et une protection efficace des bonobos‡

• Établir des partenariats pour la mise en œuvre des activités conformément à S3/O1

• Appuyer la mise en œuvre des activités notamment le développement de matériels de sensibilisation pour l’audience ciblée (copies des textes juridiques, ateliers sur les meilleures pratiques, campagnes médiatiques contre les opérations illégales, etc.)

• Suivre les résultats: évolution pour les compagnies appliquant des plans de gestion adéquats sur les règlements sur la faune, les taux d’exécution, les impacts sur les bonobos dans les concessions, etc.

êêê

* Démontré par une diminution de la présence de bonobos sur les marchés de viande de brousse et par d’autres indicateurs définis dans la stratégie

** Démontré par une diminution de la présence de bonobos sur les marchés de viande de brousse et par d’autres indicateurs définis dans la stratégie

*** Démontré par une baisse de l’implication d’agents publics dans le trafic de bonobos et d’autres espèces protégées, par une hausse des condamnations d’agents publics impliqués dans les crimes contre la faune et par une augmentation des efforts de lutte contre le trafic de bonobos et d’autres espèces protégées ainsi que par d’autres indicateurs définis dans la stratégie

† Le nombre d’opérateurs, leur lieu d’activités et la superficie de la zone sous leur gestion doivent être défi-nis dans la stratégie

‡ Démontré par la présence de populations stables de bonobos dans les concessions d’opérateurs respec-tant leurs obligations

Page 50: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

44

Stratégie 4: Activités de recherche et de suivi

Un plan détaillé de suivi sera développé comprenant des objectifs mesurables (quantité/envergure/temps)

pour chaque activité

Objectifs stratégiques Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S4/O1D’ici 2015, des analyses de l’évolution des populations de bonobos sont produites tous les 4-5 ans et des analyses de distribution tous les 2 ans

• Effectuer un suivi de la densité et de la distribution des populations de bonobos dans les aires protégées, les zones tampons et les concessions forestières dans l’aire de répartition des bonobos (c.f. Kühl et al. 2009)

• Produire des rapports réguliers avec des cartes illustrant l’évolution des éléments ci-dessus, au niveau des sites et de l’aire de répartition dans son ensemble

êêê

S4/O2D’ici 2013, des analyses de l’évolution des menaces sur les bonobos sont effectuées chaque année

• Faire un suivi du nombre de bonobos tués ou capturés

• Faire un suivi de la perte de l’habitat (agriculture villageoise, autres activités entrainant la destruction de l’habitat)

• Faire un suivi de la perte potentielle d’habitat (plantations industrielles prévues de palmiers à huile et de caoutchouc, autres cultures et plans d’exploitation minière) et établir une réponse rapide pour atténuer les impacts sur les bonobos

êêê

S4/O3D’ici 2013, l’efficacité de l’application des lois fait l’objet d’un suivi dans toute l’aire de répartition des bonobos

• Faire un suivi des activités d’application des lois (nombre et composition des patrouilles, temps passé, etc.)

• Évaluer le niveau de suivi judiciaire• Évaluer l’efficacité en comparant l’effort

d’application des lois et de suivi judiciaire aux taux d’appréhension, d’arrestation et de poursuite

êêê

S4/O4D’ici 2014, les concessions forestières font l’objet d’un suivi de leur respect des lois sur la faune

• Vérifications régulières de l’existence de plans de gestion des sociétés forestières qui incluent des règlements intérieurs adéquats de protection de la faune

• Notification de la proportion des compagnies ayant ces règlements

• Montrer du doigt celles qui n’ont pas ces règlements

êêê

4.5.4 Stratégie 4 Activités de recherche et de suivi

La recherche et le suivi font partie intégrante de la plupart des activités définies dans ce plan et donc

des stratégies précédentes. Les trois principaux volets d’un suivi pour la conservation sont (i) le suivi

de la cible de conservation (dans ce cas, les populations de bonobos et leur distribution), (ii) le suivi

des menaces (en particulier la chasse, la perte de l’habitat et les maladies infectieuses) et (iii) le suivi

des interventions (application des lois par exemples). L’analyse des liens entre ces volets (l’effort et

la distribution spatiale de la lutte anti-braconnage par exemple) devrait indiquer si les stratégies de

gestion sont efficaces, et dans quelle mesure. Par ailleurs, les décisions sur l’emplacement, la taille,

la conception, le type d’habitat et le contexte écologique des aires protégées doivent être basées sur

des informations validées scientifiquement sur l’écologie des bonobos et la réponse de ces derniers

aux impacts humains. Les programmes de sensibilisation et de lobbying doivent également prévoir

un suivi de leur efficacité en termes d’amélioration mesurable/de modification des comportements et

si possibles d’impacts de ces changements sur les bonobos. En dernier lieu, la recherche et le suivi

doivent inclure des moyens de prévention, de détection précoce et d’endiguement des maladies

infectieuses qui représentent une grave menace potentielle pour les bonobos.

Page 51: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

45

Objectifs stratégiques Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S4/O5D’ici 2016, un plan solide de suivi sanitaire et de prévention des maladies est développé et mis en œuvre, portant sur la prévention de la contamination entre humains et bonobos, pouvant apporter des réponses à l’apparition de maladies chez les bonobos et contribuant au bien-être des communautés locales vivant près des aires protégées

En concertation avec les acteurs pertinents (ministère de la Santé, autres agences en charge de la santé, personnel de santé local et régional, institutions de recherche et ONG de conservation), élaborer un plan de suivi sanitaire et de prévention des maladies pour les bonobos. La stratégie doit identifier:• les cibles• les objectifs recherchés par rapport à chaque

cible• les méthodologies d’intervention par rapport à

chaque cible• les partenaires pour la mise en œuvre• le budget• le plan de suivi permettant de mesurer l’impact

des interventions

êê

Établir des partenariats pour la mise en œuvre des activités comprenant:• la formation d’équipes de terrain pour la

détection précoce, la prévention, les premiers soins, le stockage des échantillons, l’éducation sur la santé (selon les termes du plan)

• le cas échéant (selon les termes du plan), appuyer les programmes locaux sur la santé ciblant la prévention de la contamination entre humains et bonobos

• dépistage régulier et analyse des échantillons (pour évaluer l’état de santé actuel et permettre une détection précoce des anomalies) et interprétation des résultats

• appuyer la mise en place d’un «plan d’intervention d’urgence» (avec des financements restreints aux urgences uniquement) pour définir une suite d’actions en cas d’apparition de maladies

êê

• Un plan strict de prévention et de suivi des maladies doit être développé pour les bonobos qui étaient en captivité auparavant avant qu’ils ne puissent être relâchés dans les milieux naturels. Les programmes de relâche doivent respecter les lignes directrices de l’UICN en matière de réintroduction

êê

Page 52: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

46

4.5.5 Stratégie 5 Financement durable

L’aire de répartition des bonobos couvre une très grande superficie dans une partie du pays extrê-

mement enclavée. Même s’il y avait une véritable volonté politique pour protéger les bonobos,

cette protection ne peut être assurée que si les ressources humaines, techniques et financières

sont mobilisées à long terme. La durabilité du financement est donc un élément central pour la

survie des bonobos.

Jusqu’à présent les financements pour les activités de conservation du bonobo provenaient de la

coopération bilatérale et multilatérale, d’ONG internationales et nationales, de fondations privées,

d’instituts de recherche et de l’État congolais. Ces financements sont en général liés à des cycles

de financement propres à chaque bailleur, souvent de courte durée, ce qui rend difficile la mise

en place des programmes à long terme. De plus, en ce qui concerne la coopération bilatérale et

multilatérale, la conservation de la nature se trouve souvent en second plan derrière les autres

urgences (humanitaires, sociales, politiques, institutionnelles) auxquelles la RDC est confrontée.

L’émergence de nouveaux mécanismes de financement tels que les échanges dette-nature, la

REDD+, le paiement pour les services écologiques, la compensation de la biodiversité ouvre de

nouvelles perspectives de financement durable. Toutefois ces mécanismes sont relativement nou-

veaux et les modalités de fonctionnement sont toujours en cours d’étude.

Stratégie 5: Financement durable

Objectifs stratégiques

Actions prioritaires Niveau de prioritéModéré êÉlevé êêTrès élevé êêê

S5/O1D’ici 2022, des sources durables de financement de la conservation des bonobos assurent la gestion des aires protégées, d’autres programmes et des initiatives de conservation des bonobos*

Evaluer les besoins financiers pour assurer la conservation du bonobo. Il sera nécessaire d’élaborer des plans opérationnels dans les aires protégées et leurs zones tampons dans l’aire de répartition du bonobo. L’évaluation comprendra également les coûts des activités menées en dehors de l’aire de répartition du bonobo (ex. sensibilisation, lobbying)

êêê

Réaliser des études pour évaluer le potentiel des forêts se trouvant dans l’aire de répartition des bonobos pour accéder aux différents mécanismes de financements (ex. compensation de la biodiversité, marchés du carbone, paiements des services environnementaux, REDD+)

êê

Réaliser une étude de faisabilité pour la mise en place d’un mécanisme de financement durable. Cette étude devrait prendre en considération les différentes initiatives déjà en cours en RDC

êê

Elaborer et soumettre des propositions de financements (en privilégiant les partenariats entre les organisations de conservation, les agences gouvernementales et les agences en charge du développement et/ou de la santé)

êêê

* Conformément au but de ce plan

Page 53: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

47

4.6 Plan de suivi

Ce plan permet de suivre la mise en œuvre d’une stratégie de conservation et d’évaluer l’efficacité

des actions réalisées. Un cadre de suivi doit être élaboré pour l’espèce en général et pour chaque

site et inclure des objectifs spécifiques et mesurables de taille et de distribution des populations,

de niveaux de menaces (sur la base des indications relevées sur le terrain, de la télédétection et

des indicateurs de maladies) et d’interventions (en particulier l’application des lois). Le cadre com-

prendra les types d’informations à rassembler et les méthodes et le calendrier de cette collecte. Le

cadre devrait prévoir un cycle régulier (au moins tous les cinq ans) d’inventaires des populations,

un suivi annuel des menaces à l’échelle du paysage, des inventaires annuels (si possible ou tous

les trois ans au maximum) de l’intégrité de l’habitat (par télédétection par exemple) et une collecte

de données sur les impacts anthropogéniques dans les parties les plus menacées de l’aire de

répartition des bonobos au cours des patrouilles anti-braconnage. Le suivi des maladies requiert

une collaboration avec les principaux partenaires en charge de la santé de la faune et de la santé

humaine et portera sur le suivi sanitaire des bonobos et sur l’identification des épidémies émer-

gentes qui peuvent toucher les bonobos (Ebola et Marburg en particulier).

Le Portail A.P.E.S.7 développe des indices composites de mesure de l’état des populations de

grands singes, des menaces sur les grands singes et des actions de conservation. Ces indices

combinent des informations de différentes sources, peuvent être calculés pour une période donnée

et sont directement comparables entre eux. Une valeur de départ peut être fixée (1 par exemple)

pour la première année du plan. Les indices peuvent être utilisés pour améliorer la qualité et la per-

tinence du plan de suivi. Il est probable que l’outil SMART8 (ou l’outil MIST9 pour passer ensuite à

SMART10) soit utilisé pour le suivi de l’application des lois. Une triangulation sera effectuée avec les

données sur l’état et la distribution des populations de la base de données A.P.E.S. Toute nouvelle

donnée d’inventaire sur les bonobos sera archivée dans la base de données A.P.E.S.

7 http://apesportal.eva.mpg.de/8 http://www.smartconservationsoftware.org/Home/WhatsSMART.aspx9 http://www.ecostats.com/software/mist/mist.htm10 http://www.smartconservationsoftware.org/Home/HowcanSMARTworkforyou.aspx

Page 54: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Stratégie 1: Renforcement des capacités institutionnelles

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S1/O1D’ici 2022, le braconnage dans les aires protégées est considérablement réduit et les densités de bonobos stables ou en augmentation par rapport aux inventaires de référence

La densité des bonobos est stable ou en hausse par rapport aux niveaux de 2014

Progrès Transects linéaires standard, analyse et notification des données

Partielles (selon les sites)

ICCN et ses partenaires

Inventaires complets des aires protégées tous les quatre ans

Tous les sites Moyen

La distribution des bonobos dans la région est stable ou en hausse par rapport à 2012

Progrès Toutes les données géoré-férencées des inventaires, des reconnaissances et des patrouilles anti-bra-connage sont rassemblées et analysées dans un cadre d’occupation

Partielles (selon les sites)

ICCN et ses partenaires

Collecte continue des données, analyse annuelle si possible

Tous les sites Moyen

La fréquence des incidents de braconnage de bonobos détectés par les patrouilles chaque année a baissé de 80% par rapport à 2013

Performance Application des lois. Saisie des données dans MIST ou SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

En continu Dans les aires protégées

Moyen

La proportion des zones sans braconnage dans les aires protégées augmente à 85% ou plus

Impact Application des lois. Saisie des données dans MIST ou SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

En continu; rapports mensuels par les membres des patrouilles et rapports annuels avec cartes complètes

Dans les aires protégées

Moyen

S1/O2 D’ici 2022, le réseau d’aires protégées abrite 90% des bonobos et l’ensemble de leur diversité écologique

Les aires protégées dans l’aire de répartition des bonobos couvrent la série complète de conditions écologiques et corrigent les proportions relatives

Performance Inventaires

Télédétection

Incomplètes ICCN et ses partenaires

En continu Sites prioritaires Moyen

Les dimensions/le nombre d’aires protégées augmentent pour remplir l’objectif de 90% d’ici 2022

Performance Le gouvernement change la forme ou étend les limites ou crée de nouvelles aires protégées

Incomplètes ICCN et ses partenaires

En continu Tous les sites Faible

La proportion des bonobos dans les aires protégées augmente à partir de 2012

Impact Les données d’inventaire de populations de bonobos en-dehors des aires protégées sont comparées aux données d’inventaire à l’intérieur des aires protégées

Incomplètes ICCN et ses partenaires

Inventaires tous les quatre ans des aires protégées et des zones en-dehors des aires protégées abritant des bonobos

Sites prioritaires Moyen

Page 55: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S1/O3D’ici 2016, des mesures de contrôle et de suivi du commerce illégal de viande de brousse dans les zones prioritaires pour les bonobos sont établies et entrainent une baisse continue de la présence de bonobos dans ce commerce

La fréquence de découverte de carcasses de bonobos ou de petits commercialisés chaque année, par province, par unité d’effort de contrôle (ex. par jour de vérification des marché, fouilles individuelles) est réduite de 90% d’ici 2016

Performance Données d’application des lois collectées et saisies dans MIST ou SMART

Contrôle des marchés

ConfiscationsRassemblement d’informations

Partielles ICCN et ses partenaires

En continu Marchés urbains à l’intérieur ou proches des sites prioritaires; le long des routes et des rivières et dans les aéroports et aux principaux passages fluviaux

Élevé

La proportion des poursuites et des peines prononcées par rapport aux crimes de meurtre/de commerce de bonobos augmente par rapport à 2012 et touche 100% des coupables

Progrès Suivi de l’application des lois

Suivi judiciaire

Données saisies dans MIST ou SMART

Aucune ICCN, ministère de la Justice, partenaires

En continu Les priorités doivent être les braconniers à grande échelle, les marchands, les cols blancs, le gouvernement, l’armée (et les rebelles)

Faible

S1/O4D’ici 2018, la circulation illégale des armes et des munitions dans les aires protégées et les zones tampons est éliminée

La fréquence d’incidents impliquant des armes illégales par aire protégée et zone tampon est réduite de 50% par an à partir de 2013

Performance Suivi de l’application des lois et données saisies dans MIST ou SMART

Partielles ICCN, autorités locales

En continu Les aires protégées et les zones tampons

Moyen

La proportion des poursuites et des peines prononcées par rapport à la possession illégale et au trafic d’armes et de munitions par rapport à 2012 s’étend à 100% des coupables

Progrès Suivi de l’application des lois

Judiciaire

Données saisies dans MIST ou SMART

Aucune ICCN, ministère de la Justice, partenaires

En continu Les priorités doivent être les grands trafiquants, les marchands, les cols blancs, le gouvernement et l’armée (et les rebelles)

Faible

S1/O5D’ici 2016, les exploitants forestiers dans l’aire de répartition des bonobos mettent en œuvre des plans d’aménagement forestier qui assurent une protection efficace des bonobos et d’autres espèces protégées

La proportion d’exploitants forestiers dans l’aire de répartition des bonobos ayant des règlements internes opérationnels interdisant la chasse illégale dans les concessions atteint 100% d’ici 2016

Performance Examen des plans d’aménagement pour vérifier l’existence des règlements adaptés

Aucune ICCN et ses partenaires

En continu Concessions forestières

Faible

La fréquence de cas de braconnage de bonobos détectés par patrouille par an dans les concessions baisse de 85% d’ici 2016

Impact Suivi de l’application des lois et données saisies dans MIST ou SMART

Aucune Exploitants forestiers, ICCN et ses partenaires

En continu Concessions forestières

Faible

Page 56: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Stratégie 2: Concertation et collaboration avec les acteurs locaux

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S2/O1 D’ici 2015, des plans d’aménagement du territoire et de macro-zonage sont développés pour les quatre blocs, qui concilient les aspirations de développement des populations locales et la préservation à long terme de populations viables de bonobos

Des plans de macro-zonage existent pour tous les sites prioritaires

Progrès Plans de macro-zonage Partielles ICCN et ses partenaires

En continu Sites prioritaires Moyen

S2/O2D’ici 2022, des activités ciblées d’alternatives de subsistance durables renforcent l’appui local et diminue la pression sur les bonobos (selon les inventaires et le suivi) dans les quatre blocs

Proportion de zone hors aires protégées des sites prioritaires où des projets de conservation communautaire existent

Progrès Mesures SIG des zones Aucune ICCN et ses partenaires

En continu Sites prioritaires Faible

Modifications des comportements et de la sensibilisation

Impact Inventaires des comportements (Année 1 comme référence)

Aucune ICCN et ses partenaires

Tous les 4 ans Sites prioritaires Faible

Densités des bonobos Progrès Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1

Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1

S2/O3D’ici 2018, les considérations de conservation des bonobos sont prises en compte dans les plans nationaux de développement (et dans les plans de gestion locaux/provinciaux)

Les plans de développement régional contiennent des dispositions de protection des bonobos

Progrès Plans de développement régional

Aucune ICCN En continu Sites prioritaires Moyen

Page 57: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Stratégie 3: Sensibilisation et lobbying

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S3/O1D’ici 2014, une stratégie d’intervention nationale pour améliorer la sensibilisation du public et appuyer la conservation des bonobos est développée

Document stratégique approuvé Progrès Document stratégique Partielles ICCN et ses partenaires Première année Tous les sites Faible

S3/O2D’ici 2018, la mise en œuvre de la stratégie ciblant les zones tampons autour des aires protégées renforce l’appui à la conservation des bonobos

Proportion de localités ciblées par une campagne de sensibilisation

Performance Rapports de mission Partielles ICCN et ses partenaires

En continu Tous les sites Moyen

Modification des comportements et de la sensibilisation

Impact Inventaires des comportements (Année 1 comme référence)

Aucune ICCN et ses partenaires

Tous les 4 ans Tous les sites Moyen

Densités des bonobos Progrès Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1

Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1 Comme pour S1/O1

S3/O3D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les populations urbaines renforce l’appui à la conservation des bonobos

Modification des comportements et de la sensibilisation

Impact Inventaires des comportements (Année 1 comme référence)

Aucune ICCN et ses partenaires

Tous les 4 ans Tous les sites Faible

Disponibilité sur les marchés et commerce urbain des bonobos

Progrès Inventaires des marchés et suivi de l’application des lois

Partielles ICCN et ses partenaires

Tous les 4 ans Tous les sites Moyen

S3/O4D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les ministères et les autorités nationales et provinciales renforce la volonté politique pour appuyer les efforts de conservation des bonobos

Appui politique (application des lois, finalisation des procédures administratives de création des aires protégées)

Impact Suivi de la mise en œuvre des lois sur la faune et de la création d’aires protégées

Partielles ICCN, Ministère de la Justice

Annuelle Tous les sites Moyen

Nombre d’agents publics impliqués dans des crimes contre la faune sauvage (poursuivis et purgeant leur peine)

Progrès Suivi de l’application des lois, judiciaire

Aucune ICCN, Ministère de la Justice

Annuelle Tous les sites Moyen

S3/O5D’ici 2016, la mise en œuvre d’une stratégie ciblant les investisseurs privés actifs dans l’aire de répartition des bonobos entraine une application des règlements sur la faune et une protection efficace des bonobos

Proportion d’opérateurs privés (exploitation forestière et minière, etc.) actifs dans l’aire de répartition des bonobos qui mettent en œuvre des règlements efficaces en matière de faune

Performance Documentation Partielles ICCN et ses partenaires

Annuelle Tous les sites Moyen

Densité des bonobos estimée à partir de la densité des nids

Progrès Transects linéaires standards

Non déterminé

Compagnies privées (avec une assistance technique)

Tous les 4 ans Tous les sites identifiés dans la stratégie

Moyen

Page 58: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Stratégie 4: Activités de recherche et de suivi

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S4/O1D’ici 2015, des analyses de l’évolution des populations de bonobos sont produites tous les 4-5 ans et des analyses de distribution tous les 2 ans

L’évolution de la densité de bonobos dans toute la région est suivie à partir de 2014

Progrès Suivre et analyser les tendances dans les résultats d’inventaire de transects linéaires dans des sites spécifiques selon S1/O1

Analyse de la densité dans l’aire de répartition à l’aide de la base de données A.P.E.S.

Partielles (selon les sites)

ICCN et ses partenaires

Tous les 4–5 ans Tous les sites Moyen

L’évolution de la distribution de bonobos dans toute la région est suivie à partir de 2014

Progrès Suivre et analyser les tendances dans les résultats de reconnaissances et d’inventaires de présence/absence dans des sites spécifiques selon S1/O1; Analyse de la densité dans l’aire de répartition à l’aide de la base de données A.P.E.S.

Partielles (selon les sites)

ICCN et ses partenaires

Tous les 2 ans Tous les sites Moyen

La proportion de tous les bonobos dans les aires protégées est suivie à partir de 2012

Progrès Comparaison des données d’abondance (nombre de bonobos) à l’intérieur et à l’extérieur des aires protégées

Incomplètes ICCN et ses partenaires

Tous les 4–5 ans Sites prioritaires Moyen

Les avancées vers l’objectif de 90% de bonobos dans les aires protégées 2022 font l’objet d’un suivi

Performance Examen des documents de création/extension d’aires protégées pour vérifier l’emplacement géographique de nouvelles zones «adaptées aux bonobos»

Incomplètes ICCN et ses partenaires

Annuelle Tous les sites Faible

Les différents habitats et leur proportion dans les aires protégées de l’aire de répartition des bonobos sont suivis à partir de 2015

Progrès Analyse des tendances dans des cycles successifs de données de télédétection, compilées avec les délimitations des aires protégées; Analyse des tendances dans les données sur les types et étendue d’habitat rassemblées à pied (géoréférencées)

Incomplètes ICCN et ses partenaires

Tous les 5 ans

Chaque année

Sites prioritaires Moyen

Page 59: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S4/O2D’ici 2013, des analyses de l’évolution des menaces sur les bonobos sont effectuées chaque année

La pression de la chasse sur les bonobos est suivie à partir de 2012

Progrès L’analyse des tendances annuelles dans les donnés sur l’application des lois (chasse de bonobos y compris saisies de viande et d’animaux vivants, arrestations, contrôles des marchés) collectées pour S1/O3 à l’aide de MIST ou de SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

Annuelle Données de toute l’aire de répartition des bonobos (données propres aux sites et données sur le trafic)

Moyen

Les zones dans chaque aire protégée libres de tout braconnage sont suivies (objectif de 85% ou plus des aires protégées)

Progrès Compiler les données des inventaires de suivi écologique, d’application des lois et de toute autre activité (voir S1/O1); saisir les données dans MIST ou SMART et analyser l’évolution d’une année sur l’autre ou sur plusieurs années

Partielles ICCN et ses partenaires

Analyse annuelle des tendances (rapports mensuels dans SO/O1)

Dans les aires protégées

Moyen

Les plans de plantations et miniers qui risquent de faire disparaître l’habitat des bonobos font l’objet d’un suivi

Progrès Examiner les propositions soumises au ministère de l’Agriculture et du Développement rural et du ministère es Mines pour les plantations de palmiers à huile, de caoutchouc ou autres et les développements miniers dans l’aire de répartition des bonobos

Non déterminé

ICCN et ses partenaires

En continu Sur l’ensemble de l’aire de répartition des bonobos

Faible

S4/O3D’ici 2013, l’efficacité de l’application des lois fait l’objet d’un suivi dans toute l’aire de répartition des bonobos

L’évolution des cas de braconnage de bonobos détectée par unité d’effort (patrouilles par an ou autre) est suivie à partir de 2013

Performance Suivre les données d’application des lois de S1/O1et S1/O3 et les analyser à l’aide de MIST ou SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

Analyse annuelle des tendances(rapports mensuels dans SO/O1 et S1/O3)

Dans les aires protégées

Faible

L’évolution de la proportion des arrestations liées aux bonobos et aux armes/munitions qui sont suivies de poursuites et l’efficacité de l’effort dans ce sens sont suivies à partir de 2013

Performance Suivre les données d’application des lois de S1/O3 et les analyser à l’aide de MIST ou SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

Analyse annuelle des tendances

Dans tous les tribunaux du pays

Faible

L’évolution du trafic et de l’utilisation illégaux d’armes et de munitions est suivie selon l’unité d’effort de lutte anti-braconnage et l’efficacité est calculée

Performance Suivre les données d’application des lois de S1/O4 et les analyser à l’aide de MIST ou SMART

Partielles ICCN et ses partenaires

Analyse annuelle des tendances(rapports mensuels dans SO/O4)

Dans toute l’aire de répartition des bonobos et aux endroits de trafic des armes et des munitions

Moyen

Page 60: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S4/O4D’ici 2014, les concessions forestières font l’objet d’un suivi de leur respect des lois sur la faune

La proportion d’exploitants forestiers actifs dans l’aire de répartition des bonobos qui ont des règlements intérieurs opérationnels interdisant la chasse illégale dans leurs concessions fait l’objet d’un suivi

Performance Plans de gestion examinés, vérification de l’inclusion de règlements adaptés et production de rapports

Aucune ICCN et ses partenaires

En continu Concessions forestières

Faible

L’évolution des cas de braconnage de bonobos (et d’autres espèces) détectés par patrouille par an dans les concessions forestières fait l’objet d’un suivi

Performance Les données d’application des lois collectées dans S1/O5 sont analysées à l’aide de MIST ou SMART

Aucune Exploitants forestiers, ICCN et ses partenaires

Analyse annuelle indiquant les tendances sur plusieurs années

Concessions forestières

Faible

S4/O5D’ici 2016, un plan solide de suivi sanitaire et de prévention des maladies est développé et mis en œuvre, portant sur la prévention de la contamination entre humains et bonobos, pouvant apporter des réponses à l’apparition de maladies chez les bonobos et contribuant au bien-être des communautés locales vivant près des aires protégées

Un plan de suivi sanitaire et de prévention des maladies est achevé d’ici 2013

Progrès Plan de suivi sanitaire et de prévention des maladies rédigé

Aucune ICCN, ministère de la Santé, partenaires en conservation, santé et recherche

Démarrage en 2013

Sites prioritaires Faible

Tout le personnel de terrain est formé à la prévention des maladies, à la collecte d’échantillons et à la détection précoce d’ici le début de 2014

Performance Ateliers Aucune ICCN, ministère de la Santé, partenaires en conservation, santé et recherche

Cours de remise à niveau tous les 2 ans

Sites prioritaires Faible

Un suivi sanitaire des bonobos sauvages et des communautés locales vivant autour des aires protégées est assuré à partir de début 2014

Impact Analyse d’échantillons fécaux et de carcasses de bonobos; collecte et examen de dossiers de santé des populations humaines

Aucune ICCN, ministère de la Santé, partenaires en conservation, santé et recherche

En continu (toute maladie/mort inhabituelle est rapportée immédiatement)

Sites prioritaires Moyen

Plan d’intervention d’urgence développé d’ici fin 2013, et financement disponible d’ici début 2014

Progrès Plan développé, fonds d’urgence disponibles

Aucune ICCN, ministère de la Santé, partenaires en conservation, santé et recherche

Comme définie dans la stratégie

National, mais de façon détaillée pour chaque site

Faible

Page 61: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Stratégie 5: Financement durable

Indicateur Type(performance, progrès, impact)

Méthode Données existantes

Organisation en charge

Date ou fréquence

Lieu Coût,(faible, moyen, élevé)

S5/O1D’ici 2022, des sources durables de financement de la conservation des bonobos assurent la gestion des aires protégées, d’autres programmes et des initiatives de conservation des bonobos

Au moins un Fonds fiduciaire créé pour financer des activités de conservation des bonobos

Performance Fonds fiduciaire Aucune ICCN et ses partenaires

En continu Tous les sites Moyen

Dépenses totales annuelles pour la conservation des bonobos

Performance Financial reports Partielles ICCN et ses partenaires

En continu Tous les sites Faible

Page 62: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

56

4.7 Mise en œuvre de la stratégie de conservation

Plusieurs interventions prévues dans cette stratégie sont en cours de réalisation, notamment les

actions d’appui à la gestion d’aires protégées existantes. D’autres initiatives devraient commencer

le plus rapidement possible, notamment l’actualisation des informations sur l’état des populations

de bonobo dans des zones n’ayant pas fait l’objet d’inventaires récents. L’urgence s’impose car

les décisions nationales de planification dans le cadre de la relance économique du pays après

la guerre auront une incidence sur l’aire de répartition du bonobo. L’attribution des concessions

forestières et la réhabilitation du réseau routier sont particulièrement importantes. La présence

d’habitat critique pour les bonobos à l’intérieur des concessions forestières ou d’autres conces-

sions d’extraction des ressources naturelles doit être évaluée conformément aux normes inter-

nationales. Des mesures strictes de protection doivent être assurées et les responsables de la

conservation collaborer avec les compagnies forestières en matière de gestion de la chasse et du

commerce de viande de brousse (voir Morgan & Sanz 2007; Morgan et al. 2013). La chasse et le

faible niveau d’application de la loi ayant été identifiés comme les menaces les plus importantes

pour le bonobo, les projets abordant directement ces menaces seront prioritaires.

Une particularité de la problématique de la conservation du bonobo est le nombre élevé d’or-

ganisations de conservation et de recherche actifs dans son aire de répartition. Cette situation

comporte des avantages et des inconvénients. D’une part, la diversité d’intervenants permet de

couvrir plus de sites et de mobiliser les différentes expertises disponibles. Cependant, la multipli-

cité d’acteurs peut engendrer une certaine compétition pour des ressources financières limitées

et, en l’absence d’une bonne coordination peut nuire à l’efficacité et l’efficience des interventions.

Ce plan, élaboré de manière participative, fournit un cadre d’intervention qui doit permettre aux

acteurs de conservation et aux bailleurs de fonds de planifier les interventions de manière cohé-

rente, transparente et efficace. Par ailleurs, une mise en œuvre conjointe de projets permettra de

renforcer la cohésion et la pertinence des interventions sur le terrain.

Compte tenu du nombre d’intervenants, un mécanisme de coordination de mise en œuvre de cette

stratégie est souhaitable. Les participants se sont accordés sur le fait que ce mécanisme doit être

léger afin, d’une part, de garantir la participation active de tous et d’autre part, de ne pas gaspiller

les ressources financières limitées. Le mécanisme de coordination doit également renforcer la

coordination non seulement entre les ONG de conservation et le gouvernement, mais aussi entre

les ONG elles-mêmes. Ceci permettra aux acteurs de s’exprimer d’une même voix et de renforcer

l’impact de leurs messages et de leurs actions sur le terrain.

En dernier lieu, le mécanisme de coordination doit compléter les structures existantes au sein de

l’ICCN (CoCoCongo au niveau national; CoCoSi au niveau des sites) créées pour renforcer la coor-

dination de toutes les actions de conservation dont l’ICCN est responsable.

Trois options ont été proposées pour le mécanisme de coordination (Blomley 2011):

1. Une ONG est identifiée qui représentera les autres. Elle aura une expérience avérée de col-

laboration avec des parties prenantes externes, notamment le gouvernement et le secteur privé.

Idéalement, elle sera déjà active dans la communication et le réseautage interne et externe. Elle

devrait avoir une forte présence sur le terrain mais aussi une présence établie à Kinshasa qui lui

permettra d’identifier les questions et les problématiques nationales et locales. L’ONG devrait

avoir la confiance de tous les membres du groupe afin de représenter les intérêts communs

plutôt que les intérêts d’ONG individuelles. Des réunions semi-annuelles de l’ONG et du groupe

seront organisées pour la planification et le compte-rendu d’activités.

2. Un petit secrétariat est créé qui représentera les membres du groupe. Il pourrait s’agir

d’un petit sous-groupe de la communauté active dans la conservation des bonobos, composé

d’une à deux ONG internationales et d’une à deux ONG locales. Une des ONG serait désignée

le leader, les autres s’occupant des tâches spécifiques.

3. Un facilitateur indépendant est engagé et représentera le groupe d’ONG. Si les ONG ne

sont pas à mesure de s’accorder sur le choix d’une ONG leader ou d’un petit groupe leader

(options 1 et 2 ci-dessus), un coordinateur externe et indépendant sera nécessaire et pourra être

accueilli et financé par une ONG membre. Cette solution n’est pas idéale mais pourrait consti-

tuer une solution provisoire en attendant d’établir des liens de confiance entre les ONG. Un plan

de transition pour passer à un modèle plus permanent (1 ou 2 ci-dessus) sera nécessaire.

Page 63: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

57

4.8 Priorités pour la première année de mise en œuvre de la stratégie de conservation

Comme noté ci-dessus, de nombreux projets en faveur de la conservation du bonobo existent,

certains depuis plusieurs années. L’objectif principal de ce plan est donc de fournir un cadre stra-

tégique d’intervention permettant de fédérer les efforts de tous les acteurs et ainsi améliorer la

cohérence et l’efficacité des actions de conservation du bonobo.

Le temps limité de l’atelier de Kinshasa n’a pas permis d’élaborer des activités et des plans de

travail détaillés pour les cinq stratégies retenues. La première année de mise en œuvre doit se

concentrer sur la planification concertée des interventions prioritaires. Dans le cas des nouvelles

activités, il s’agira d’affiner les stratégies d’intervention et d’élaborer des propositions de projets

pour soumission aux bailleurs de fonds. En ce qui concerne les activités existantes, il s’agira de

les poursuivre en fonction des ressources disponibles.

La première année de mise en œuvre doit se concentrer en priorité sur:

La coordination

le choix, fait de manière concertée avec les parties prenantes, d’un mécanisme de coordination

de mise en œuvre de la stratégie de conservation des bonobos. Ces discussions pourraient avoir

lieu conjointement à une réunion du CoCoCongo. Les parties prenantes décideront également

des modalités de collaboration pour la préparation des propositions de financement et la mise en

œuvre des projets conjoints.

Stratégie 1 Renforcement des capacités institutionnelles pour l’application des lois et la gestion durable de la biodiversité forestière

• poursuite des actions d’appui à la gestion des aires protégées existantes et proposées

(renforcement de capacités et appui à la lutte anti-braconnage et à la surveillance de

la biodiversité (suivi de l’application des lois), plans de gestion, lutte anti-braconnage,

conservation communautaire, etc.)

• lobbying des autorités militaires par rapport à la circulation d’armes automatiques

• lobbying des autorités provinciales pour avoir des périodes de fermeture de la chasse

• prise de contact avec les exploitants forestiers actifs dans la zone en vue d’établir les

accords de collaboration pour la gestion de la faune dans les concessions

Stratégie 2 Concertation et collaboration avec les acteurs locaux

• identification des zones prioritaires devant faire l’objet des plans de d’aménagement

de territoire et de macro-zonage, et démarrage de la collecte d’informations (écolo-

giques, sociales, économiques) concernant les zones en question

• élaboration d’un plan détaillé d’intervention pour améliorer la durabilité des activités

de subsistance. Il s’agit de bien cerner l’envergure des interventions et de rester cohé-

rent par rapport aux moyens et aux capacités disponibles. Tous les problèmes ne

pouvant pas être résolus, cette approche doit rester réaliste et pragmatique. Ce travail

doit être mené de façon concertée par tous les partenaires.

Stratégie 3 Sensibilisation et lobbying

• élaboration d’une stratégie de sensibilisation et de lobbying. Il s’agit de bien cerner

les cibles, les objectifs recherchés et les méthodologies d’intervention par rapport à

chaque cible. Les rôles/contributions des différents partenaires doivent également être

clarifiés. La stratégie comprendra un système de suivi de l’impact des interventions

(indicateurs, enquêtes sur les comportements avant et après, etc.)

• développement d’un programme d’activités à soumettre aux bailleurs.

Stratégie 4 Activités de recherche et de suivi

• Un cadre de suivi global incluant:

• les inventaires de l’état et de la distribution des populations (inventaires complets de

chaque site tous les 5 ans)

Page 64: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

58

• le suivi des menaces (signes indicateurs de la chasse, exploitation forestière illégale,

destruction de l’habitat et maladies des bonobos et maladies humaines dans les sites

importants pour les bonobos)

• suivi de l’application des lois (en continu, à l’aide de SMART/MIST)

• développement d’un plan de suivi sanitaire, de prévention des maladies et d’interven-

tion d’urgence en cas d’apparition de maladies.

Stratégie 5 Financement durable

démarrage du processus d’évaluation des besoins financiers à long terme pour assurer la conser-

vation du bonobo. Il s’agit de l’élaboration de plans opérationnels pour toutes les aires protégées

existantes et proposées et de leurs zones tampons ( y compris les activités de conservation com-

munautaire) et de l’évaluation des coûts opérationnels pour les activités nationales telles que la

sensibilisation et le lobbying.

Bonobo femelle adulte et son

bébé à Wamba © Takeshi

Furuichi

Bonobo orphelins – victimes du

commerce de viande de brousse

– et leurs soigneurs à Lola ya

Bonobo © Liz Williamson

Page 65: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Synthèse des actions prioritaires pour la première année

Actions 1er trimestre 2ème trimestre 3ème trimestre 4ème trimestre

Coordination

Développement d’un mécanisme de coordination

Stratégie 1 Renforcement des capacités institutionnelles pour la conservation des bonobos et de leur habitat

Poursuite des actions d’appui à la gestion des aires protégées

Lobbying des autorités militaires par rapport à la circulation des armes de guerre

Lobbying des autorités provinciales pour instituer des périodes de fermeture de la chasse

Prise de contact avec les exploitants forestiers pour collaborer en matière de gestion de la faune sauvage

Consolidation des données actuelles sur les populations de bonobos

Conception d’un programme d’inventaires des zones prioritaires

Développement et soumission de propositions de financement

Stratégie 2 Concertation et collaboration avec les acteurs locaux

Identification des zones prioritaires devant faire l’objet de plans d’aménagement territorial et de macro-zonage

Conception de plans détaillés d’interventions ciblant une amélioration de la durabilité des activités de subsistance

Stratégie 3 Sensibilisation et lobbying

Conception d’une stratégie détaillée de sensibilisation et de lobbying

Développement et soumission de propositions de financement

Stratégie 4 Recherche et suivi

Développement d’un cadre de suivi de la taille et de la distribution des populations des bonobos, des menaces et des activités d’application des lois

Mise en place d’un système d’archivage et d’analyse des données (MIST ou SMART)

Élaboration d’un plan de suivi sanitaire, de prévention des maladies et d’intervention d’urgence

Stratégie 5 Financement durable

Évaluation des besoins en financement (plans financiers pour les aires protégées, interventions à l’échelle nationale)

Page 66: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

60

5. REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements aux nombreux individus et organisations ayant contribué à cette stra-

tégie de conservation, notamment Rebecca Kormos, Valentin Omasombo, Ella Outlaw et Anthony

Rylands. Le département primatologie de l’institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire a

coordonné le processus de collecte et d’archive des données d’inventaires des bonobos, financé

en partie par une subvention du Fonds d’action pour les primates. Nous remercions également

Annette Lanjouw, Dirck Byler et Richard Ruggiero pour leur engagement tout au long de ce proces-

sus généreusement financé et soutenu par le Programme pour les grands singes de la fondation

Arcus et le fonds pour la conservation des grands singes de l’United States Fish & Wildlife Service.

6. ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

ABC Amis des Bonobos du Congo

ACOPRIK Action communautaire pour la protection des primates du Kasaï

ANR Agence nationale de renseignement

AWF African Wildlife Foundation

BCI Bonobo Conservation Initiative

CARPE Programme régional pour l’environnement en Afrique centrale

CCWG Conservation Challenge Working Group

CEDAP Centre de développement Agro-Pastoral de Djolu

CI Conservation International

COMIFAC Commission des forêts d’Afrique Centrale

CoCoCongo Coalition pour la conservation au Congo

CoCoSi Comité de coordination du site

CREF Centre de recherche en écologie et foresterie

CSE Commission de sauvegarde des espèces

FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo

GCRN Gestion communautaire des ressources naturelles

GRASP Great Apes Survival Partnership

GSP Groupe de spécialistes de primates

ICCN Institut Congolais pour la Conservation de la Nature

MECNT Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme

MMT Mbou-Mon-Tour

MPI-EVAN Institut Max Planck d’anthropologie évolutionnaire

ONG organisation non gouvernementale

PFBC Partenariat pour les forêts du basin du Congo

PFNL produits forestiers non ligneux

PSE paiement pour les services environnementaux

PERSE Protection de l’écosystème et des espèces rares du sud-est de l’Équateur

PN parc national

PNC Police nationale congolaise

PNS Parc national de la Salonga

Page 67: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

61

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement

PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement

REDD Réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation forestière

SIG système d’informations géographiques

SOS Nature Solidaires et organisés pour sauver la Nature

TL2 Tshuapa-Lomami-Lualaba

UICN Union internationale pour la conservation de la nature

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

USAID Agence américaine de développement international (United States Agency for

International Development)

USFWS United States Fish & Wildlife Service

WCBR Wamba Committee for Bonobo Research

WWF Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund for Nature)

WCS Wildlife Conservation Society

ZSM Société zoologique de Milwaukee (Zoological Society of Milwaukee)

7. BIBLIOGRAPHIE

Aveling, C., Hart, T.B. & Sionneau, J-M. (2007). Mission Conjointe de Suivi Réactif UNESCO/UICN au Site du Patrimoine Mondial Parc National de la Salonga, République Démocratique du Congo. Rapport non publié, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture & l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Banque Mondiale (2012). World Governance Indicators. Le Groupe de la Banque mondiale, Washington, DC. http://info.worldbank.org/governance/wgi/index.asp

Bermejo, M., Rodríguez-Teijeiro, J.D., Illera, G., Barroso, A., Vilà, C. & Walsh, P.D. (2006). Ebola outbreak kills 5000 gorillas. Science 314 (5805): 1564.

Blomley, T. (2011). Strengthening Communication, Cooperation and Collaboration to Benefit Bonobo Conservation in DR Congo. Proposals for Conservation Challenge Working Group III ‘Solutions for Better Integration and Collaboration Between Bonobo Conservation, Other Sectors and Global Issues’. Rapport au Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN. www.primate-sg.org/bonobo/

Caillaud, D., Levréro, F., Cristescu, R., Gatti, S., Dewas, M., Douadi, M., Gautier-Hion, A., Raymond, M. & Ménard, N. (2006). Gorilla susceptibility to Ebola virus: The cost of sociality. Current Biology 16: R489–R491.

Cawthon Lang, K.A. (2010). Primate Factsheets: Bonobo (Pan paniscus) Conservation. http://pin.primate.wisc.edu/factsheets/entry/bonobo/cons/

Coxe, S., Rosen, N., Miller, P. & Seal, U. (2000). Bonobo Conservation Assessment November 21–22, 1999, Kyoto University Primate Research Institute, Inuyama, Japan: Workshop Report. IUCN/SSC Conservation Breeding Specialist Group, Apple Valley, MN.

Dupain, J. & van Elsacker, L. (2001). The status of the bonobo (Pan paniscus) in the Democratic Republic of Congo. Dans: All Apes Great and Small, Vol. 1: African Apes. B.M.F. Galdikas, N. Erickson Briggs, L.K. Sheeran, G.L. Shapiro & J. Goodall (eds.). Kluwer Academic, Plenum Publishers, New York, pp. 57–74.

Dupain, J., Nackoney, J., Kibambe, J-P., Bokelo, D. & Williams, D. (2009). Maringa-Lopori-Wamba. Dans: Les Forêts du Bassin du Congo – Etat des Forêts 2008. C. de Wasseige, D. Devers, P. de Marcken, R. Eba’a Atyi, R., Nasi & P. Mayaux (eds.). Office des publications de l’Union européenne, Luxembourg, pp. 341–349.

Fitzherbert, E.B., Struebig, M.J., Morel, A., Danielsen, F., Bruhl, C.A., Donald, P.F. & Phalan, B. (2008). How will oil palm expansion affect biodiversity? Trends in Ecology and Evolution 23: 538–545.

Fruth, B., Williamson, E.A. & Richardson, M. (2013). Bonobo Pan paniscus. Dans: Handbook of the Mammals of the World Volume 3: Primates. R.A. Mittermeier, A.B. Rylands & D.E. Wilson (eds.). Lynx Edicions, Barcelona, Spain, pp. 853–854.

Fruth, B., Benishay, J.M., Bila-Isia, I., Coxe, S., Dupain, J., Furuichi, T., Hart, J., Hart, T., Hashimoto, C., Hohmann, G., Hurley, M., Ilambu, O., Mulavwa, M., Ndunda, M., Omasombo, V., Reinartz, G., Scherlis, J., Steel, L. & Thompson, J. (2008). Pan paniscus. IUCN Red List of Threatened Species. www.iucnredlist.org

Furuichi, T. Sakamaki, T. & Mulavwa, M.N. (2012). Swamp forest: an indispensable resource for wild bonobos (abstract). XXIV Congress of the International Primatological Society, Cancún, Mexico.

GRASP (2005). Stratégie et Plan d’Action pour la Survie des Grands Singes en République Démocratique du Congo. Great Ape Survival Partnership, PNUE/UNESCO & Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme de la République Démocratique du Congo, Kinshasa.

Page 68: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

62

Grossmann, F., Hart, J.A., Vosper, A. & Ilambu, O. (2008). Range occupation and population estimates of bonobos in the Salonga National Park: application to large-scale surveys of bonobos in the Democratic Republic of Congo. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 189–216.

Guislain, P. & Reinartz, G.E. (2010/2011). Means of Verification Report of Wildlife Indicators to CARPE. CBFP SLS Landscape No 8. Rapport non publié au Programme régional pour l’environnement en Afrique cen-trale, Société zoologique de Milwaukee, Milwaukee, WI.

Hansen, M.C., Stehman, S.V. & Potapov, P. (2011). Quantification of global gross forest cover loss. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 107: 8650–8655.

Hart, J.A, Grossman, F., Vosper, A. & Ilanga, J. (2008). Human hunting and its impact on bonobos in the Salonga National Park, Democratic Republic of Congo. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 245–271.

Hart, T. (2009). A Disaster Averted? The Bushmeat Crisis in Maniema Province. A Summary Report on a Project to Control and Monitor the Commercial Bushmeat Chain Supplying the City of Kindu. Rapport non publié, Lukuru Wildlife Research Foundation/Tshuapa-Lomami-Lualaba Project, Kinshasa.

Hart, T. & Hart, J. (2011). Breaking the bushmeat cycle in Congo. A good news story. Swara Issue 2011: 16–19.Hart, T. & Mwinyihali, R. (2001). Armed Conflict and Biodiversity in Sub-Saharan Africa: The Case of the

Democratic Republic of Congo (DRC). Biodiversity Support Program, World Wildlife Fund, Washington DC.Hart, T.B., Hart, J.A., Dechamps, R., Ataholo, M. & Fournier, M. (2009). A New Conservation Landscape for

Bonobo: Discovery and Conservation of the Tshuapa-Lomami-Lualaba Landscape in the Democratic Republic of Congo. Rapport non publié à l’United States Fish & Wildlife Service, Lukuru Wildlife Research Foundation/Tshuapa-Lomami-Lualaba Project, Kinshasa.

Hart, J.A., Detwiler, K.M., Gilbert, C.C., Burrell, A.S., Fuller, J.L., Emetshu, M., Hart, T.B., Vosper, A., Sargis, E.J. & Tosi, A.J. (2012). Lesula: a new species of Cercopithecus monkey endemic to the Democratic Republic of Congo and implications for conservation of Congo’s Central Basin. PLoS One 7: e44271. doi:10.1371/journal.pone.0044271

Hickey, J.R., Nackoney, J., Nibbelink, N., Blake, S., Bonyenge, A., Coxe, S., Dupain, J., Emetshu, M., Furuichi, T., Grossmann, F., Guislain, P., Hart, J., Hashimoto, C., Ikembelo, B., Ilambu, O., Inogwabini, B., Liengola, I., Lokasola, A.L., Lushimba, A., Maisels, F., Masselink, J., Mbenzo, V., Mulavwa, N.M., Naky, P., Ndunda, N.M., Nkumu, P., Omasombo, V., Reinartz, G.E., Rose, R., Sakamaki, T., Strindberg, S., Takemoto, H., Vosper, A. & Kühl, H. (2012). A spatially-explicit rangewide model of suitable conditions for the bonobo (Pan paniscus) for conservation planning, Dans: Hickey, J.R. (2012). Modeling bonobo (Pan paniscus) occurrence in relation to bushmeat hunting, slash-and-burn agriculture, and timber harvest: Harmonizing bonobo conservation with sustainable development. PhD thesis, University of Georgia, Athens, GA, pp. 50–81.

Huijbregts, B., de Wachter, P., Ndong Obiang, L.S. & Akou, M.E. (2003). Ebola and the decline of gorilla Gorilla gorilla and chimpanzee Pan troglodytes populations in Minkebe forest, north-eastern Gabon. Oryx 37: 437–443.

ICCN (2010). Projet de Classement du Parc National de la Lomami – Note Technique. Rapport non publié, Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, Kinshasa.

ICG (2012). L’or noir au Congo: risque d’instabilité ou opportunité de développement? International Crisis Group Rapport Afrique (188). http://www.crisisgroup.org/fr/regions/afrique/afrique-centrale/rd-congo/188-black-gold-in-the-congo-threat-to-stability-or-development-opportunity.aspx

IUCN (2012). IUCN Red List of Threatened Species. Version 2012.2. http://www.iucnredlist.org/Inogwabini, B.-I., Matungila, B., Mbende, L., Abokome, M. & wa Tshimanga, T. (2007). Great apes in the Lake

Tumba landscape, Democratic Republic of Congo: newly described populations. Oryx 41: 532–538.Inogwabini, B.-I., Bewa, M., Longwango, M., Abokome, M. & Vuvu, M. (2008). The bonobos of the Lake Tumba

– Lake Maindombe hinterland: threats and opportunities for population conservation. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 273–290.

Junker, J., Blake, S., Boesch, C., Campbell, G., du Toit, L., Duvall, C., Ekobo, A., Etoga, G., Galat-Luong, A., Gamys, J., Ganas-Swaray, J., Gatti, S., Ghiurghi, A., Granier, N., Hart, J., Head, J., Herbinger, I., Hicks, T.C., Huijbregts, B., Imong, I.S., Kumpel, N., Lahm, S., Lindsell, J., Maisels, F., McLennan, M., Martinez, L., Morgan, B., Morgan, D., Mulindahabi, F., Mundry, R., N’Goran, K.P., Normand, E., Ntongho, A., Okon, D.T., Petre, C.A., Plumptre, A., Rainey, H., Regnaut, S., Sanz, C., Stokes, E., Tondossama, A., Tranquilli, S., Sunderland-Groves, J., Walsh, P., Warren Y., Williamson, E.A. & Kuehl, H. (2012). Recent decline in suitable environmental conditions for African great apes. Diversity and Distributions 18: 1077–1091.

Kawamoto, Y., Takemoto, H., Higuchi, S., Sakamaki, T., Hart, J.A., Hart, T.B., Tokuyama, N., Reinartz, G.E., Guislain, P., Dupain, J., Cobden, A.K., Mulavwa, M.N., Yangozene, K., Darroze, S., Devos, C. & Furuichi, T. (en prép.). Genetic structure of wild bonobo populations: diversity of mitochondrial DNA and geographical distribution.

Killicoat, P., Chivers, C.J., Collier, P. & Hoeffler, A. (2007). What price the kalashnikov? The economics of small arms. Dans: Small Arms Survey 2007: Guns and the City. Cambridge University Press, Cambridge, pp. 256–287.

Kühl, H., Maisels, F., Ancrenaz, M. & Williamson, E.A. (2009). Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière d’inventaire et de suivi des populations de grands singes. Groupe de specialists des primates de la CSE/UICN, Gland, Suisse. http://www.primate-sg.org/best_practice_surveys/

Page 69: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

63

Lacambra, C., Thompson, J., Furuichi, T., Vervaecke, H. & Stevens, J. (2009). Le bonobo (Pan paniscus). Dans: J. Caldecott, & L. Miles, L. (eds.). Atlas Mondial des Grands Singes et de leur Conservation. Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, Paris, pp. 91–106.

Leroy, E.M., Rouquet, P., Formenty, P., Souquiere, S., Kilbourne, A., Froment, J.M., Bermejo, M., Smit, S., Karesh, W., Swanepoel, R., Zaki, S.R. & Rollin, P.E. (2004). Multiple Ebola virus transmission events and rapid decline of Central African wildlife. Science 303: 387–390.

Liengola, I., Maisels, F., Nkumu, P. & Bonyenge, A. (2010). Conserving Bonobos in the Lokofa Block of the Salonga National Park, Democratic Republic of Congo. Rapport non publié au Fondation Beneficia, Wildlife Conservation Society, New York.

Liengola, I., Vosper, A., Maisels, F., Bonyenge, A. & Nkumu, P. (2009). Conserving Bonobos in the Last Unexplored Forest of the Democratic Republic of Congo–the Tshuapa-Lomami-Lualaba Landscape. Rapport non publié, Wildlife Conservation Society, New York.

Lingomo, B. & Kimura, D. (2009). Taboo of eating bonobo among the Bongando people in the Wamba Region, Democratic Republic of Congo. African Study Monographs 30: 209–225.

Maisels, F., Nkumu, P. & Bonyenge, A. (2009). Salonga National Park, Democratic Republic of Congo: Terrestrial Wildlife and Human-Impact Monitoring Programme. Survey Report – Salonga Corridor. Rapport non publié, Wildlife Conservation Society, New York.

Maisels, F., Nkumu, P., Bonyenge, A. & Naky, P. (2010). Salonga National Park, Democratic Republic of Congo: Terrestrial Wildlife and Human-Impact Monitoring Programme. Survey Report – Eastern Sector of Park. Rapport non publié, Wildlife Conservation Society, New York.

Mbayma, G. (2008). Bushmeat consumption in Kinshasa, Democratic Republic of Congo. Analysis on the Household Level. Rapport non publié, Wildlife Conservation Society, New York.

Mohneke, M. & Fruth, B. (2008). Bonobo (Pan paniscus) density estimation in the SW-Salonga National Park, Democratic Republic of Congo: common methodology revisited. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 151–166.

Morgan, D. & Sanz, C. (2007). Lignes directrices pour de meilleures pratiques en matière de réduction de l’impact de l’exploitation forestière commerciale sur les grands singes en Afrique centrale. Groupe de spé-cialistes des primates de la CSE/UICN, Gland, Switzerland. www.primate-sg.org/best_practice_logging/

Morgan, D., Sanz, C., Greer, D., Rayden, T., Maisels, F. & Williamson, E.A. (2013). Les grands singes et FSC: Mise en œuvre de pratiques favorables aux grands singes dans les concessions forestières en Afrique cen-trale. Groupe de spécialistes des primates de la CSE/UICN, Gland, Switzerland.

Mulavwa, M.N., Yangozene, K., Yamba-Yamba, M., Motema-Salo, B., Mwanza, N.N. & Furuichi, T. (2010). Nest groups of wild bonobos at Wamba: selection of vegetation and tree species and relationships between nest group size and party size. American Journal of Primatology 72: 575–586.

Myers Thompson, J.A. (1997). The History, Taxonomy and Ecology of the Bonobo (Pan paniscus) with a First Description of a Wild Population Living in a Forest/Savanna Mosaic Habitat. PhD thesis, University of Oxford, Oxford.

Nasi, R., Brown, D., Wilkie, D., Bennett, E., Tutin, C., van Tol, G. & Christophersen, T. (2009). Conservation et utilisation des ressources fauniques: La crise de la viande de brousse. Secretariat of the Convention on Biological Diversity, Montreal & Center for International Forestry Research (CIFOR), Bogor, Indonesia.

Phillips, S.J., Anderson, R.P. & Schapire, R.E. (2006). Maximum entropy modeling of species geographic distri-butions. Ecological Modelling 190: 231–259.

PNUD (2011). Rapport sur le développement humain. Programme des Nations Unies pour le développement, Paris. http://hdr.undp.org/fr/rapports/mondial/rdh2011/telecharger/

Potapov, P.V., Turubanova, S.A., Hansen, M.C., Adusei, B., Broich, M., Altstatt, A., Mane, L. & Justice, C.O. (2012). Quantifying forest cover loss in Democratic Republic of the Congo, 2000–2010, with Landsat ETM + data. Remote Sensing of Environment 122: 106–116.

Reinartz, G.E., Ingmanson, E.J. & Vervaecke, H. (2013). Pan paniscus Gracile Chimpanzee. Dans: Mammals of Africa. Volume II: Primates. T.M. Butynski, J. Kingdon & J. Kalina (eds.). Bloomsbury Publishing, London, UK, pp. 64–69.

Reinartz, G.E., Inogwabini, B.-I., Ngamankosi, M. & Wema Wema, L. (2006). Effects of forest type and human presence on bonobo (Pan paniscus) density in the Salonga National Park. International Journal of Primatology 27: 603–634.

Reinartz, G.E., Guislain, P., Mboyo Bolinga, T.D., Isomana, E., Inogwabini, B.-I., Bokomo, N., Ngamankosi, M. & Wema Wema, L. (2008). Ecological factors influencing bonobo density and distribution in the Salonga National Park: applications for population assessment. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 167–188.

Sande, E. & Hoffmann, D. (2002). Action Plans for the Conservation of Globally Threatened Birds in Africa. Rapport non publié, NatureUganda & BirdLife International, Cambridge.

Senelwa, K., Etiégni, L., Osano, O., Balozi, K. & Imo, M. (2012). Environmental impacts of biofuel production in Africa, Dans: Bioenergy for Sustainable Development in Africa. R. Janssen & D. Rutz (eds.). Springer, Netherlands, pp. 237–245.

Steel, L., Colom, A., Maisels, F. & Shapiro, A. (2008). The Scale and Dynamics of Wildlife Trade Originating in the South of the Salonga-Lukenie-Sankuru Landscape WWF-Democratic Republic of Congo. Rapport non publié, Fonds mondial pour la nature, United States Fish & Wildlife Service & Agence américaine de développement international.

Transparency International (2011). Corruption Perceptions Index. Transparency International, Berlin, Germany. http://cpi.transparency.org/cpi2011/

Page 70: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

64

Thompson, J., Hohmann, G. & Furuichi, T. (eds.). (2003). Bonobo Workshop: Behaviour, Ecology and Conservation of Wild Bonobos. Workshop Report, Primate Research Institute, Kyoto University, Inuyama, Japan.

Thompson, J.M., Nestor, L.M. & Kabanda, R.B. (2008). Traditional land-use practices for bonobo conservation. Dans: The Bonobos: Behaviour, Ecology & Conservation. T. Furuichi & J. Thompson (eds.). Springer, New York, pp. 227–244.

Thompson-Handler, N., Malenky, R.K. & Reinartz, G.E. (eds.). (1995). Action Plan for Pan paniscus: Report on Free Ranging Populations and Proposals for their Preservation. Société zoologique de Milwaukee, Milwaukee, WI.

Walsh, P.D., Abernethy, K.A., Bermejo, M., Beyersk, R., De Wachter, P., Akou, M.E., Huijbregts, B., Mambounga, D.I., Toham, A.K., Kilbourn, A.M., Lahm, S.A., Latour, S., Maisels, F., Mbinak, C., Mihindouk, Y., Ndong Obiang, S., Ntsame Effa, E., Starkey, M.E., Telfer, P., Thibault, M., Tutin, C.E.G., White, L.J.T. & Wilkie, D.S. (2003). Catastrophic ape decline in western equatorial Africa. Nature 422: 611–614.

Wich, S.A., Utami-Atmoko, S.S., Mitra Setia, T., Rijksen, H.R., Schürmann, C., van Hooff, J.A.R.A.M. & van Schaik, C.P. (2004). Life history of wild Sumatran orangutans (Pongo abelii). Journal of Human Evolution 47: 385–398.

Wilkie, D.S., Starkey, M., Abernethy, K., Effa, E.N., Telfer, P. & Godoy, R. (2005). Role of prices and wealth in consumer demand for bushmeat in Gabon, central Africa. Conservation Biology 19: 268–274.

Wilkie, D.S., Bennett, E.L., Peres, C.A. & Cunningham, A. (2011). The empty forest revisited. Annals of the New York Academy of Sciences 1223: 120-128.

Williamson, E.A., Maisels, F.G. & Groves, C.P. (2013). Hominidae. In: Handbook of the Mammals of the World Volume 3: Primates. R.A. Mittermeier, A.B. Rylands & D.E. Wilson (eds.). Lynx Edicions, Barcelona, Spain, pp. 792–854.

WRI & MECNT (2010). Atlas Forestier Interactif de la République Démocratique du Congo. World Resources Institute & Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme de la République Démocratique du Congo, Washington, DC. http://www.wri.org/publication/interactive-forest-atlas-democratic-republic-of-congo

Yoshida, T., Takemoto, H., Enomoto, Y., Sakamaki, T., Ikoma, T., Sato, E., Miyabe-Nishiwaki, T., Hashimoto, C., Huffman, M.A., Isaji, M., Kawamoto, Y., Kaneko, A., Watanabe, A., Higuchi, S., Watanabe, S., Guislain, P., McLaughlin, S., Reinartz, G.E., Bokitsi, B., Ganas-Swaray, J., Saito, A., Tomonaga, M., Kooriyama, T., Suzuki, S., Higashino, A., Murayama, M., Hayakawa, T., Suzuki, J., Okamoto, M., Matsuzawa, T., Furuichi, T. & Akari, H. (en prép.). Epidemiological surveillance of lymphocryptoviruses in great apes.

Paysage du Maringa-Lopori-

Wamba © Takeshi Furuichi

Page 71: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

65

Annexe I. Données d’inventaires des bonobos archivées dans la base de données A.P.E.S.

Site Paysage Protection Classe d’abondance

Année

Bolobo Lac Télé-Lac Tumba non protégé 100 2008

Bosango Lac Télé-Lac Tumba Réserve du lac Tumba-Lediima 100 ?

Botuali-Ilombe Lac Télé-Lac Tumba non protégé présent 2004

Botwali Lac Télé-Lac Tumba non protégé 100 2006

Kenia Lac Télé-Lac Tumba non protégé ? 2009

Mampoko (Bolombo-Losombo) Lac Télé-Lac Tumba non protégé présent 2006–2009

Mbala-Ndongese Lac Télé-Lac Tumba non protégé présent 2006–2009

Mbie Mokele Lac Télé-Lac Tumba non protégé 100 2008

Mpoka (Mompulenge-Mbanzi) Lac Télé-Lac Tumba non protégé présent 2005

Ngombe-Botuali Lac Télé-Lac Tumba Réserve du lac Tumba-Lediima 100 2000–2002

Nkosso Lac Télé-Lac Tumba Réserve du lac Tumba-Lediima présent 2000–2002

Région de Malebo Lac Télé-Lac Tumba Réserve du lac Tumba-Lediima présent 2009

Bilya HotSpot-Iyondje Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2010

Bloc forestier d’Iyondji Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent ?

Boseka-Bokungu Maringa-Lopori-Wamba non protégé 100 2000–2002

Cadjobe (Djolu-Befale) Maringa-Lopori-Wamba non protégé 500 2004–2005

Cadjobe CBNRM Maringa-Lopori-Wamba non protégé 500 2009–2010

K7 Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2005

Kokolopori Maringa-Lopori-Wamba Réserve de bonobos 500 2008

Lingomo Maringa-Lopori-Wamba non protégé 100 2006–2007

Lomako-Yokokala Maringa-Lopori-Wamba Réserve de faune 1000 2010

Lonua Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2006

Maringa-Lopori-Wamba_1_K7 Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2006–2007

Maringa-Lopori-Wamba_2_K7 Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2000–2002

Maringa-Lopori-Wamba_3_K7 Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2010

Maringa-Lopori-Wamba_4_K7 Maringa-Lopori-Wamba non protégé présent 2003–2004

Mompono-Bekumolokole Maringa-Lopori-Wamba non protégé 100 2012

Mompono-Yaama Maringa-Lopori-Wamba non protégé 100 2006–2007

Samba Maringa-Lopori-Wamba non protégé 100 1994–1995

Wamba Maringa-Lopori-Wamba Réserve de Luo 100 2005–2008

Beminyo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 300 2005–2008

Biondo-Biondo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga ? 2004

Bonima Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga présent 2004

Centre d’Etate Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 50 2004

Corridor de la Salonga Salonga-Lukenie-Sankuru non protégé présent 2004

Ikolo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga ? 2005

Isaka-Bekongo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga ? 2006

Isanga Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 50 2008

Kinki Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga ? 2008

Lokoro-Lukenie Salonga-Lukenie-Sankuru non protégé présent 2006

Lotoi-Lokoro Salonga-Lukenie-Sankuru non protégé présent 2009

Lotulo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga ? ?

LuiKotale-Bompusa Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 50 2005

Page 72: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

66

Site Paysage Protection Classe d’abondance

Année

Lukenie-Sankuru Salonga-Lukenie-Sankuru non protégé présent 2006

Lukuru Salonga-Lukenie-Sankuru non protégé 100 2008

PN Salonga Nord Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 5000 2008

PN Salonga Sud Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 5000 2004

Réserve de Sankuru-Lomela Salonga-Lukenie-Sankuru Réserve naturelle ? 2004

Salonga Est Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga présent 2006

Salonga-Iyaelima Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 5000 2002

Salonga-Lokofa Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 300 2005

Salonga-Lokofa Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 500 2010

Salonga-Lokofa 2010 Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga présent 2006

Salonga-Lomela Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 5000 2007

Secteur étendu d’Etate Extended Sector (à l’exclusion du noyeau)

Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 1000 2009

Yongo Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 50 2007

Zone d’étude de LuiKotale Salonga-Lukenie-Sankuru Parc national de la Salonga 100 2008–2010

Réseve de Sankuru Salonga-Lukenie-Sankuru/Tshuapa-Lomami-Lualaba

Réserve naturelle présent 2003–2005

Lilungu Tshuapa-Lomami-Lualaba non protégé 100 2008

Tshuapa-Lomami-Lualaba (TL2) Tshuapa-Lomami-Lualaba Paysage de conservation >5000 2000–2002

Lubefu en-dehors des aires protégées non protégé présent 2000–2002

Monieke-Bokote en-dehors des aires protégées non protégé présent 2009

Mushi en-dehors des aires protégées non protégé ? 2000–2002

Région de Kutu en-dehors des aires protégées non protégé présent ?

Région d’Ikela-Bokungu en-dehors des aires protégées non protégé présent 2000–2002

Yetsi-Ikela en-dehors des aires protégées non protégé 100 2004

Le groupe de modélisation

des données d’inventaires des

bonobos

Page 73: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

67

Annexe II: Liste des participants à l’atelier de Kinshasa, 19–22 janvier 2011

Nom Organisation Adresse e-mail Pays

Abani, Robert SOS Nature [email protected] RDC

Almquist, Alden Vie Sauvage [email protected] États-Unis

André, Claudine ABC, Directrice [email protected] RDC (Kinshasa)

Aveling, Conrad Modérateur [email protected] Belgique

Bashige, Eulalie FFI, Directeur pays [email protected] RDC (Kinshasa)

Belembo Ghislain ICCN, Chef de Site [email protected] RDC (Tumba Ledima)

Benoit, Kisuki CI, Directeur pays [email protected] RDC (Kinshasa)

Blomley, Tom CCWG3, Chef de groupe [email protected] Royaume Uni

Bofaya B.B., Réné Conseiller Présidence [email protected] RDC (Kinshasa)

Bofola Ekolo, Tagar CEDAP [email protected] RDC

Bondjengo, Nono MPI-EVAN [email protected] RDC (LuiKotale)

Bya’omba De-Dieu ICCN, Chef de Site [email protected] RDC (Maniema)

Byler, Dirck USFWS [email protected] États-Unis

Cobden, Amy AWF, Chercheur [email protected] RDC (Lomako)

Coxe, Sally BCI, Présidente [email protected] États-Unis

Directeur Conservation de la Nature

MECNT, Directeur Conservation de la Nature

RDC (Kinshasa)

Dupain, Jef AWF, Directeur régional [email protected] RDC (Kinshasa)

Fruth, Barbara MPI-EVAN [email protected] Allemagne/RDC (LuiKotale)

Furuichi, Takeshi Université de Kyoto/WCBR [email protected] Japon/RDC (Wamba)

Guislan, Patrick ZSM [email protected] Belgique

Hart, John TL2 [email protected] RDC (TL2)

Hart, Terese TL2 [email protected] RDC (TL2)

Hickey, Jena Warnell School of Forestry and NR [email protected] États-Unis

Hon. Dr. Bitakuya Dunia/Christelle Lushule

Assemblée nationale/Président de la Commission Env.

[email protected] États-Unis

Ilambu, Omari WWF [email protected] RDC (Kinshasa)

Ilanga, José PERSE Vice President [email protected] RDC

Ileo, Nina ICCN [email protected] RDC (Lukuru)

Kitengie, Gaby MPI-EVAN [email protected] RDC (LuiKotale)

Kunkabi, Christian MECNT Secrétaire du Ministre [email protected] RDC (Kinshasa)

Languy, Marc AGRECO [email protected] RDC (Kinshasa)

Lanjouw, Annette Fondation Arcus [email protected] Royaume Uni

Liengola, Innocent WCS [email protected] RDC (Salonga)

Lotoy, Jean Pierre MECNT Conseiller (gouvernance) RDC (Kinshasa)

Luleko, Lionel PERSE [email protected] RDC

Lunanga Kyambikuna MECNT Directeur de Cabinet du Ministre

[email protected] RDC (Kinshasa)

Maisels, Fiona GRASP Commission scientifique [email protected] Afrique centrale

Makaya Samba, Beatrice Conseiller Primature [email protected] RDC (Kinshasa)

Masselink, Joel CCWG2 support SIG [email protected] RDC (Epulu)

Matungila, Samy Mbou-Mon-Tour [email protected] RDC

Mawalala Augustin MECNT Secrétaire Général à l’Environnement

[email protected] RDC (Kinshasa)

Page 74: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

68

Nom Organisation Adresse e-mail Pays

Mayifilua, Jules ICCN Chef de Site [email protected] RDC (Lomako)

Mbangi Mulavwa, Norbert CREF Directeur scientifique [email protected] RDC

Mbayma, Guy ICCN Directeur technique [email protected] RDC (Kinshasa)

Mbenzo, Valentin WWF [email protected] RDC (Kinshasa)

Mehl, Fanny ABC [email protected] RDC (Kinshasa)

Monkengo-mo-Mpenge, Ikali CREF Directeur général [email protected] RDC

Muamba Tshibasu, George ICCN Directeur [email protected] RDC (Kinshasa)

Muembo Donatien ICCN Directeur [email protected] RDC

Mulongo Nsay Esaïe Conseiller Vice Primature [email protected] RDC (Kinshasa)

Mwamba Matanzi/John Cesar Bofaka

ICCN [email protected] RDC

Mwanza Ndunda, Nicolas CREF [email protected] RDC

Nackoney, Janet Université de Maryland [email protected] États-Unis

Ndimbo Kumogo, Simon-Pierre MPI-EVAN [email protected] RDC (LuiKotale)

Ndongala-Viengele, Petrus Conseiller MECNT [email protected] RDC (Kinshasa)

Nguyen, Son CARPE [email protected] RDC (Kinshasa)

Omasombo, Valentin ICCN [email protected] RDC (Kinshasa)

Refisch, Johannes UNEP GRASP Secrétariat [email protected] Kenya

Reinartz, Gay ZSM Directeur [email protected] États-Unis

Rose, Robert CCWG2 Chef de groupe [email protected] États-Unis

Ruggiero, Richard USFWS [email protected] États-Unis

Samu, Evelyn BCI Directrice pays [email protected] RDC

Takemoto, Hiroyuki Université de Kyoto/WCBR [email protected] Japon/RDC (Wamba)

Tam, Christine WWF Directrice de la conservation [email protected] RDC (Kinshasa)

Tusumba, André ACOPRIK [email protected] RDC (Sankuru)

Vosper, Ashley WCS [email protected] RDC (Epulu)

Williamson, Liz UICN/CSE GSP [email protected] Royaume Uni

Wilungula Balongelwa, Pasteur Cosma

ICCN Administrateur Délégué Général

[email protected] RDC (Kinshasa)

Page 75: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

Vue aérienne de défrichement

forestier pour les cultures,

généralement dans un rayon

d’1 km des routes © Takeshi

Furuichi

Page 76: Bonobo (Pan paniscus - IUCN · 2016-05-19 · les activités de l'UICN. L’Union soutient la recherche scientifique, gère des projets dans le monde entier et réunit les gouvernements,

UNION INTERNATIONALE POUR LA CONSERVATION DE LA NATURE

Siège mondialRue Mauverney 281196 Gland, SuisseTel +41 22 999 0000Fax +41 22 999 0002www.uicn.org