bonjour décembre 2012 n°23-24
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"Bonjour", journal francophone géorgien, maintenant disponible, sur le net.TRANSCRIPT
DOSSIER PEDAGOGIQUE JEUX CHANSONS DE NOEL
P17--25 P26-29 P30-31
Décembre 2012 N° 23-24 Réalisé par l’Association Géorgienne des Professeurs de Français
ZS
A la Une p 2-5
Interviews
de M. Renaud Salins
et de M. Gilles Carasso
Anniversaires p 13-16
Revivez les moments
mémorables
de l’AGPF et de l’école
Saint-Exupéry
Francophonie p 7-9
Retour sur les
moments phares du
mois de la
francophonie en
Géorgie
A vos plumes ! p 23
CONCOURS ECRIT
Si le géorgien parlait
de lui-même : que
dirait-il ?
Les compétences
plurilingues et transculturelles :
des enjeux pour
la francophonie actuelle
2
Pensées épilinguistiques A la lumière de cette sélection de déclarations et de méditations autour des langues et surtout de la langue française
engendrées par des figures prépondérantes de l’Histoire et de la francophonie, « Bonjour » vous amène à vous aussi prendre
en considération ces citations et à en débattre.
Mahatma Gandhi (politicien et avocat indien, 1869-1948)
« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts, ni mes fenêtres bouchées, mais qu’y circule
librement la brise que m’apportent les cultures de tous les pays. Je refuse que quiconque m’ébranle dans
mes convictions ».
Jean-Louis Roy ( universitaire, journaliste et diplomate canadien et
secrétaire général de l’Agence de coopération culturelle et technique,1991 )
« La francophonie est de l’histoire et de la géographie. Elle plonge ses racines dans le passé millénaire de la langue
française et a germé à la fin du siècle dernier, dans l’esprit du géographe Onésime Reclus».
Jacques Chirac (ancien président de la France de 1995 à 2007)
« Une langue, c’est une fenêtre ouverte sur le monde, ses patrimoines, ses traditions, ses valeurs. Un
enfant à l’école de la langue est un enfant à l’école de la tolérance, un enfant chez qui s’enracinent le
respect de l’Autre, la volonté de dialoguer ».
André Malraux (écrivain, politique et 1901-1976,
ancien Ministre de la Culture de la République française de 1959-1969)
« La France n’est jamais aussi grande dans l’histoire que quand elle est la France pour les autres, c’est-à-dire,
engagée dans le combat qui la dépasse et qui a une portée humaniste et universelle ».
Annie Monnerie-Goarin (Secrétaire générale de la FIPF )
« Le français ne peut vivre que s’il n’existe un environnement francophone. Cet environnement ne dépend certes pas des
professeurs. Mais, c’est à eux qu’il appartient de le mettre en valeur et de l’exploiter »
Roberto Ruiz Camara (professeur de français au Mexique)
« Le français doit être un vecteur d’échange de cultures et non d’intrusion d’une culture qui voudrait détrôner toutes les autres
.Il faut abandonner les nostalgies de dominer parmi d’autres langues ».
Umberto Eco (écrivain et homme de lettres italien, 1932-_ )
« Une Europe de polyglottes n’est pas une Europe de personnes qui parlent couramment beaucoup de
langues, mais, dans la meilleure des hypothèses, de personnes qui peuvent se rencontrer en parlant
chacune sa propre langue et en comprenant celle de l’autre, mais qui, ne sachant pourtant pas parler
celle-ci de façon courante, en la comprenant, même péniblement, comprendraient le « génie »,
l’univers culturel que chacun exprime en parlant la langue de ses ancêtres et de sa tradition »
3
Editorial
SOMMAIRE
Actu Exclu p 4-5 Interview de l’actuel Ambassadeur de France en Géorgie
Géorgie Actu p 6-7 Interview de Gilles Carasso
Francophonie p 8-10 Le mois de la francophonie en Géorgie Rétrospective des Journées Internationales
Courrier p 11-13
Festivités p 14-17 Les 21 ans de l’AGPF Les 20 ans de l’école Saint-Exupéry La fête de la Musique
Boîte à Outils Pédagogiques p 18-26 Le plurilinguisme : le français, langue pivot Le transculturel : aller au-delà des cultures L’interculturel : si le français nous parlait de lui-même Apprenons en Chanson
Jeux p 27-30
Chansons de Noël p 31-32 Douce nuit Petit Papa Noël
Le retour heureux de « Bonjour » !
Bonjour, chers amis ! Bonjour chers collègues ! Bonjour tous les
francophones géorgiens (jeunes et les moins jeunes) qui feuillètent
encore notre journal, notre revue ou bien tout simplement, ce
bulletin d’infos, par besoin professionnel, pour se renseigner ou
encore pour se « réchauffer » par le biais de cette « reliance » que
vous offre ce journal. Le mot « reliance » qui peut bourdonner dans
votre oreille tant il paraît incorrect, se retrouve, à titre exceptionnel,
dans le livre de Roger Clausse, Le journal de l’actualité (1963). Il
exprime « le sentiment qu’ont tous les hommes, quelles que soient
leurs race, leur statut social et leur niveau de vie. C’est le sentiment
d’appartenance à une communauté et de partage d’une vision du
monde et de son destin ». Dans notre cas, il s’agit d’une communauté qui s’étale sur cinq
continents, qu’on appelle la Francophonie. Se sentir appartenir à
une toute petite parcelle de cette communauté, fière de son passé
brillant et sûre de son avenir promettant « l’unité des diversités » et
un nouvel humanisme du monde globalisé, fondé sur la solidarité
humaine, n’est-ce pas, au final, la source vivifiante et fortifiante
pour relever les défis du monde cruel et égoïste ?
« Tendons-nous la main, faisons la ronde autour du monde et que
cette ronde tourne, tourne et ne s’arrête jamais ! » a lancé le grand
Belge, Louis Philippart, le premier président et fondateur de la FIPF,
aux enseignants de français, ces « fous de métier », pour reprendre
l’expression de Jean-Pierre Cuq, président actuel de la FIPF.
« Ils sont aujourd’hui plus de 800 000 fous. Pas fou d’un jour, ni
d’un mois, mais fou de toute une vie. Des incurables, en quelque
sorte. Car, ne faut-il pas être fou pour devenir professeur de
français en cette époque de mondialisation ? Ne pas vouloir faire
du profit, ni être carriériste, mais vouloir simplement et
honnêtement vivre de son métier, et lutter pour cela ? Croire
encore à la valeur de la diversité des langues et des cultures, tisser et
vivre des identités nouvelles. Et s’investir, chacun à sa manière, mais
avec le même enthousiasme, dans des conditions parfois très
difficiles, au service des élèves, des étudiants, et surtout de cette
langue française qui nous a pris un jour, à la naissance ou plus tard,
comme la mer prend l’homme. Sans retour possible. »
La Francophonie en Géorgie ? .. Sa santé fragile est le grand souci de
l’Association Géorgienne des Professeurs de Français (AGPF) et des
enseignants, mais hélas ! pas, des décideurs institutionnels… Et tout
de même, les francophones géorgiens travaillent, œuvrent
ensemble, s’épuisent, suent, s’éreintent dans cette tâche. Mais
trouvent aussi le temps de fêter tout ce qui est à fêter, à célébrer et
à se remémorer.
En brève, malgré l’intempérie qui nous frappe, la santé délicate de
la francophonie géorgienne, nous la faisons vivre, bouger, remuer.
La francophonie est toujours en mouvement pour se faire entendre,
se faire voir et pourquoi pas ? Se faire valoir.
Isa Jinjikhadzé
Magazine tiré à 200 exemplaires – Directrice de la publication : Isa Jinjikhadzé. – Superviseur et Maquettiste : Anne-Lise Ducamp - Auteurs d’articles occasionnels : Isa Jinjikhadzé, David
Péikhrichvili, Elene Kiladzé, Mégui Djintchvéladzé, Kathouna Gourachvili, Anne-Lise Ducamp, Mzia Datinachvili, Zaza Toria et Marina Mikadzé. ;
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Actu Exclu
Interview exclusive de
Ambassadeur extraordinaire et
Bonjour : « Toutes les grandes personnes
ont d’abord été enfants, mais peu d’entre
elles s’en souviennent » dit le Petit Prince
d’Antoine de Saint- Exupéry. Monsieur
Renaud Salins, Ambassadeur de France en
Géorgie, se souvient-il de son enfance ?
Monsieur Renaud Salins : Ecoutez, tout
ça c’est si loin… mon enfance… j’ai eu
une enfance assez voyageuse puisque j’ai
passé mes neuf premières années en
dehors de France, dans des petites
écoles en Afrique et donc j’ai eu une vie
scolaire heureuse, riche, ouverte sur la
diversité, sur l’étranger et avec une
idéalisation de la France puisque la
France était un pays où j’allais seulement
en vacances. Par mes parents,
professeurs de français, j’ai été élevé
dans le respect du corps enseignant,
dans le respect de l’éducation et de
l’amour de la langue française car c’était
le métier de mes parents.
Bonjour : Est-ce qu’il y a de petits moments
d’enfance qui se sont gravés dans votre
mémoire et que vous portez en vous ?
Monsieur Renaud Salins : Ces
moments sont liés à l’école… ce sont des
rencontres particulièrement fortes avec
des professeurs qui étaient très
talentueux. J’ai eu, par exemple, une
professeure d’espagnol qui était très
talentueuse et qui m’a donné le goût de
la langue et de la littérature hispaniques,
ce qui m’a conduit plus tard à faire des
études en philologie hispanique.
Bonjour : A Paris vient de paraître un livre
de Jean Battut, docteur en histoire, qui étudie
l’époque de François Mitterrand. Le livre est
intitulé «Changer l’école pour changer la
vie ». Je n’ai pas encore lu le livre, mais le titre
m’a impressionnée et m’a rendue perplexe.
C’est-à-dire, ce sont la société, l’Etat qui
s’édifient par l’école et ce n’est pas l’Etat qui
modèle ses citoyens selon ses besoins et
objectifs … ?
« Le rôle principal de
l’école, c’est de
transmettre des savoirs et
de donner aux enfants le
goût de la curiosité »
Monsieur Renaud Salins : Je ne sais
pas. Je viens d’un pays où l’école
publique et laïque a été fondée à la fin
du 19ème siècle. Je ne suis pas du tout
spécialiste en pédagogie ou d’école en
général, mais je suis un admirateur de
l’école publique française, républicaine.
Et je ne suis pas certain qu’il faille
nécessairement «changer l’école pour
changer la vie », ce qu’il faut faire c’est
assurer une école compétente, efficace
pour permettre à tous les citoyens
d’avoir une soif de connaissances, de
savoir. Pour moi, le rôle principal de
l’école, c’est de transmettre des savoirs
et de donner aux enfants le goût de la
curiosité. On ne peut pas tout apprendre
à l’école, mais il y a une chose que l’on
peut apprendre à l’école c’est à devenir
curieux de tout, dans tous les domaines
d’ailleurs. A mon avis, c’est ça le rôle
fondamental de l’école.
Bonjour : La vieille Europe a tout vu : le
sang des massacres, la terreur des guerres,
toutes sortes de fléaux…, mais aussi
l’harmonie de la Renaissance, l’Humanisme
des Humanistes, l’esprit des Lumières, les
couleurs des Impressionnistes… Elle a vu
naître, clore et disparaître des Civilisations,
mais la Culture… la Culture européenne a
survécu le bouillonnement des Siècles et
demeure toujours vivante et vivifiante.
Qu’est-ce que c’est que cette Culture
européenne, séculaire, mais perpétuelle-
ment enceinte de nouvelles idées et
constamment accouchant d’innovations ? En
quoi réside sa force de vie ?
Monsieur Renaud Salins : Une des
forces de la vitalité de la Culture
européenne, c’est la Curiosité dont je
vous ai parlé. C’est la Culture qui a su
montrer pour le reste du monde cette
éternelle Curiosité insatiable. Oui,
l’Europe, c’est la terre des Lumières, des
Humanistes, mais c’est aussi le berceau
d’élites intellectuelles curieuses du
monde, de la diversité des cultures et
des langues. Ces découvertes ont formé
un corpus de connaissances qui ont
largement dépassé le cadre
géographique de l’Europe. Tout ça n’est
pas exempt d’aspects plus ou moins
sombres. Mais je pense que ce qui
distingue l’Europe, c’est la Curiosité
permanente et l’Inventivité constante.
Bonjour : J’ajouterais aussi la rapidité
d’esprit qui permet de saisir l’essentiel, la
moelle des choses, sans trop d’efforts.
Monsieur Renaud Salins : Oui, la
rapidité d’esprit découle d’une forme de
liberté de penser, qui elle-même s’est
construite au cours des combats contre
la religion à l’époque des luttes
Ren
aud
Sal
ins
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Actu-Exclu
Monsieur Renaud Salins
plénipotentiaire de France en Géorgie.
anticléricales. Je parle des moments où
les penseurs de l’Europe ont pu parvenir
à s’affranchir des pesanteurs des dogmes
de la religion pour créer un système de
pensées indépendantes et non plus
centrées sur la Divinité, mais sur
l’Homme. C’est ça l’Humanisme.
« J’ai inscrit tout en haut de
la liste, ma volonté de
favoriser le développement
de l’enseignement du
français qui a diminué ces
dernières années »
Bonjour : La Géorgie est un croisement des
voies menant à tous les coins du monde, un
carrefour des civilisations, un nœud des
substrats oriental et européen. Après huit
mois de mission diplomatique en Géorgie,
comment la trouvez-vous : plus orientale ou
plus occidentale ?
Monsieur Renaud Salins : Je pense qu’il
y a un peu de tout. Comme vous venez
de le dire, c’est un carrefour où plusieurs
civilisations se sont rencontrées. Mais je
pense effectivement qu’il y a un substrat
oriental assez fort car vous avez eu plus
de trois siècles de présence persane,
dont on trouve des traces dans la
langue, la nourriture, le comportement,
les valeurs de la famille et surtout la
poésie. En Iran, comme chez vous, la
poésie est un art suprême.
Bonjour : La Géorgie, n’étant pas un pays
francophone, a toujours été profondément
francophile. Je ne parlerais pas des relations
franco-géorgiennes qui reviennent à l’époque
des Croisades, ni de la prédilection pour la
langue et culture françaises, ni de cette
tradition d’apprendre le français qui nous a
été léguée par les siècles précédents. Il s’est
formé même le tissu des connaissances de la
culture française qui constituaient une très
importante composante de la culture
générale d’une personne cultivée. La
connaissance du français a toujours été une
sorte de marque, de label de Haute Culture.
Aujourd’hui tout a changé : la réalité
pragmatique a ses impératifs et rejette le
français au dernier rang dans le choral des
langues étrangères à apprendre, refoulant les
enseignants de français, ces petits
ambassadeurs dévoués de la langue et
culture française, au chômage, désespérés.
La rentrée 2012-2013 bat son plein, mais le
message de Monsieur l’Ambassadeur de
France en Géorgie aux enseignants géorgiens
du français est très attendu et précieux pour
eux.
Monsieur Renaud Salins : J’adresse
tous mes encouragements les plus
chaleureux à l’ensemble des enseignants
de français en Géorgie pour plusieurs
raisons : d’abord personnelles qui ont
trait à ce que je vous ai raconté car j’ai le
plus grand respect pour cette profession.
Il existe en Géorgie un corps enseignant
de grande qualité, notamment en
langues étrangères et particulièrement
en français. Ce que je veux leur dire c’est
que je leur suis très reconnaissant de
leurs efforts même si leur situation n’est
pas brillante en ce moment. Parmi les
priorités de mon Ambassade, j’ai inscrit
tout en haut de la liste, ma volonté de
favoriser le développement de
l’enseignement du français qui a diminué
ces dernières années. J’ai donc lancé un
programme avec l’aide de la Chambre de
Commerce et d’Industrie franco-
géorgienne et des entreprises qui la
composent, la création d’un fonds qui va
permettre, dans un premier temps, de
réintroduire des cours de français dans
plusieurs écoles à Tbilissi dès cette année
en lien avec le Ministère de l’Education
nationale Géorgien. C’est une entreprise
qui a rencontré un grand succès auprès
des sociétés françaises. L’idée, c’est de
recréer une demande du français à
l’intérieur du système éducatif géorgien.
Mon ambition n’est pas de me substituer
aux autorités géorgiennes, mais de
recréer la demande. Je veux que d’ici
mon départ prévu dans trois ans, il y ait
plusieurs milliers d’élèves qui
apprennent le français et qui demandent
aux autorités de pouvoir continuer à
apprendre le français. Et donc dès cette
année, nous allons réintroduire des
classes de français dans le primaire. On
va commencer dès le mois de novembre
dans trois écoles de Tbilissi. Si nous
pouvons faire plus, nous le ferons. Je
tiens à préciser que j’ai été soutenu par
le Président Saakachvili et que j’ai
évoqué le sujet avec Monsieur Bidzina
Ivanichvili qui m’a également promis son
soutien. Donc, en novembre, nous allons
commencer avec trois écoles, on devrait
arriver à dix l’année prochaine et l’année
suivante on pourra passer à quinze. Nous
allons aussi essayer d’en ouvrir en
province : à Koutaïssi, à Batoumi, à
Télavi.
Interview réalisée par Isa Jinjikhadzé
Propos recueillis par David Péikhrichvili
Retranscrits par Anne-Lise Ducamp
6
.Géorgie-Actu
Entretien avec
Directeur de l’Institut Français et Conseiller
Bonjour : Au cours de la réunion des
professeurs de français qui s’est tenue
au mois de novembre 2011, les
participants, venus de différentes
écoles de Tbilissi et de provinces, ont
exprimé leur préoccupation sur l’état
déplorable de la langue française dans
l’enseignement des langues étrangères
en Géorgie. Même dans les écoles où le
français était la première langue
étrangère renforcée, il est repoussé au
rang de la troisième langue étrangère.
L’AGPF dont la raison d’être est la
sauvegarde, la protection et le
déploiement du français en Géorgie,
«tire la sonnette d’alarme» et
recherche les voies du redressement
de la situation. Le problème cardinal,
c’est une très faible motivation,
pragmatique pour l’apprentissage du
français. Qu’en pensez-vous ?
Monsieur Gilles Carasso : Pourtant,
pour tout le monde et pour toute
langue, il y a toujours la place.
Pourquoi ne craint-on pas que
l’allemand ou l’italien balayeront le
français ? L’essentiel est de faire
comprendre aux jeunes la nécessité de
savoir plusieurs langues en Nouvelle
Europe.
Bonjour : Oui, il faut favoriser
l’éducation au plurilinguisme. Le pluri-
linguisme serait bénéfique pour la
sauvegarde et le déploiement du
français. L’approche plurielle va tout
naturellement impliquer l’apprentissa-
ge du français Les tentatives de mise
en place de la formation plurilingue
constituent le premier volet du Projet
de relance du français en Géorgie
effectué par l’AGPF.
Monsieur Gilles Carasso : La formule
me paraît une formule d’avenir. Des
jeunes Européens doivent bien sûr
savoir plusieurs langues.
Bonjour : Le deuxième volet du Projet
de relance, c’est la formation des
enseignants bilingues : français-anglais.
On pourrait faire «asseoir»
l’apprentissage de l’anglais sur les
compétences linguistiques acquises au
cours (ou à l’issue) de l’apprentissage
du français. Il faut convaincre les
parents que la connaissance du
français qui précède l’anglais est très
avantageuse pour l’apprentissage de
l’anglais et ouvre la voie vers le
plurilinguisme européen. Comme suite,
la compétence plurilingue peut être
acquise par l’interaction des langues.
« Je pense qu’il faut
développer
l’enseignement du FLE
le plus tôt possible »
Monsieur Gilles Carasso : Il faudrait
effectivement des formations
spécifiques pour former de nouveaux
professeurs. Tout ça est à discuter avec
les autorités éducatives du pays. Pour
ma part, je serais heureux de
contribuer à la partie francophone
concernant de telles formations.
Bonjour : Le deuxième volet de notre
Projet, c’est le français précoce, «le
français de famille», comme il l’était
dans des familles d’aristocratie
géorgienne autrefois. C’est-à-dire, faire
apprendre le français dans la famille,
avant même la langue maternelle, le
français enseigné par les
«gouvernantes», femmes cultivées,
dotées de connaissance en français.
L’AGPF pourrait prendre en charge la
formation de pareilles «gouvernantes»
recrutées des ex-enseignantes de
français en retraite.
Monsieur Gilles Carasso : Oui, je pense
qu’il faut développer l’enseignement
du FLE le plus tôt possible et pourquoi
pas par «les gouvernantes» ? Bien sûr,
la formule est formidable pour les
parents qui travaillent et ont besoin de
faire garder leurs enfants avant l’âge
scolaire.
Bonjour : Le troisième volet de notre
Projet, c’est de rendre à la langue
française, le rôle de la langue de la
culture générale. La connaissance de la
langue et de la civilisation française a
toujours été une composante très
importante, une espèce de «label» de
la Haute Culture. Former des
enseignants de français en tant que
«porteur de la Haute culture généra-
le», ou de «médiateur de culture géné
Gilles Carasso
7
Géorgie-Actu
Monsieur Gilles Carasso
Culturel de l’Ambassade de France en Géorgie.
rale» (il ne s’agit pas ici de l’instruction
scolaire), serait une très forte
motivation culturelle, n’est-ce pas ?
Monsieur Gilles Carasso : Bien sûr.Le
français est une langue de culture et
perçue comme telle en Géorgie.
Pourquoi ne pas envisager, en effet, un
enseignement de la culture générale en
géorgien, donné par les enseignants de
français ? Mais il est aussi évident que
la culture passe aujourd’hui par les
écrans télévisés, écrans Internet. C’est
comme ça que le français pourrait
s’introduire dans les familles et devenir
plus visible. Mais le véritable accès à la
culture française passe par la langue. Si
on n’a pas un niveau suffisant,
évidemment, il est difficile de
s’approprier la culture française. Ainsi,
nous venons d’ouvrir au sein de la
médiathèque de l’IFG une
«bibliothèque pour l’apprenant» : les
livres, mais aussi les films, les disques,
classés par niveau linguistique pour que
les jeunes puissent avoir accès quelques
mois seulement après le début de leur
apprentissage en français. Si on a le
niveau A1 , on lira des ouvrages, on
verra des films, on écoutera les disques
correspondant à ce niveau .
Il faut aussi tenir compte de la «culture
d’Internet». Bien sûr que je ne pense
pas qu’on puisse apprendre une langue
par Internet, mais c’est un outil qui
peut inciter à l’apprentissage, le
faciliter.
Nous allons mettre en ligne
prochainement le site :
www.visaubrotfrangulad.ge pour
intéresser les plus jeunes à la langue
française. Il faut également aider les
professeurs à avoir accès aux différents
outils et à toutes les ressources
d’apprentissage. Plus le professeur est
bien informé, plus il est capable
d’utiliser les matériaux. C’est une des
pistes sur lesquelles nous collaborons
avec le Centre National du
Développement Professionnel des
Professeurs.
« Nous venons d’ouvrir au
sein de la médiathèque de
l’IFG une bibliothèque pour
l’apprenant »
« Nous allons
prochainement mettre en
ligne le site :
www.visaubrotfrangulad.ge
pour intéresser
les plus jeunes à
la langue française »
Bonjour : Et le quatrième volet du
Projet de relance du français. Il s’agirait
d’organiser une colonie de vacances
francophones, en y invitant les
étudiants français en qualité
d’animateurs et les enfants français
aussi. Cela aura l’effet d’un écho
impressionnant sur le public parental et
sur les élèves géorgiens.
Monsieur Gilles Carasso : Faire venir en
Géorgie, les enfants et les jeunes
Français pour travailler dans une
colonie de vacances, c’est une
excellente idée. Mais ce n’est pas facile
à réaliser. Pour ça, il faut qu’il y ait une
certaine familiarité avec les familles
françaises et géorgiennes. Cela existe
déjà dans quelques régions de France.
Mais l’obstacle est toujours le
financement.
Bonjour : Merci, Monsieur le Directeur,
de nous avoir accordé le temps relevé
de votre lourd agenda.
Monsieur Gilles Carasso : C’était un
plaisir pour moi …
Interview réalisée par Isa Jinjikhadzé
8
Francophonie
MARS en fête
Pour promouvoir la francophonie diversifiée, multipliée, présentée sur tous les continents, trois illustres présidents africains du Sénégal, M Senghor, de la Tunisie, M. Bourguida et du Niger, M. Diori, ont pris, en 1970, l’initiative de créer cette communauté des pays francophones qui représente aujourd’hui le quart des pays de notre planète. La langue française est désormais la langue commune d’une véritable communauté, un facteur d’unité. Là, il existe une mosaïque linguistique et souvent éthique de la solidarité, un vecteur de modernité. C’est ce qu’on appelle la diplomatie culturelle. Elle constitue, depuis longtemps, une dimension essentielle de la politique diplomatique étrangère française et, d’une certaine manière, la marque de la singularité. Très peu sont les Etats qui conduisent une véritable diplomatie culturelle et qui se sont dotés des moyens pour le faire. Il s’agit essentiellement de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et bien sûr, de la France, qui se situe au premier rang par son ancienneté, sa densité et la qualité de son réseau culturel dans le monde. Pour la 18ème année consécutive en Géorgie, d’abord par l’initiative de l’AGPF seule, puis à l’aide du Service Culturel, du Centre Culturel Dumas et de l’Institut Français, que l’on organise, avec les partenaires francophones, les Journées Internationales de la Francophonie.
9
Francophonie
Programme récapitulatif des festivités
10
Francophonie
1994Les Journées Internationales
de la francophonie en Géorgie
Rétrospective de ces Journées au fil des années
11
Courrier
« Bonjour » donne la parole aux acteurs de la francophonie géorgienne.
Professeurs, anciens élèves, directeurs d’écoles, ceux-ci ont la parole dans cette rubrique. Ils nous ont écrit pour vous faire
partager leurs expériences et décrire leurs histoires avec la langue française. Alors, appréciez ces quelques missives
traduites avec soin par Isa Jinjikhadzé.
12
Courrier
[Tapez une citation prise dans le document, ou
la synthèse d’un passage intéressant. Vous
pouvez placer la zone de texte n’importe où
dans le document et modifier sa mise en forme
à l’aide de l’onglet Outils de dessin.]
[Tapez une citation prise dans le document, ou
la synthèse d’un passage intéressant. Vous
pouvez placer la zone de texte n’importe où
dans le document et modifier sa mise en forme
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13
Courrier
14
Festivités
Les 21 ans
de l’Association Géorgienne
des Professeurs de Français
Quelques mois après sa fondation, l’Association
Géorgienne des Professeurs de Français, à titre de membre
actif, a adhéré à la Fédération Internationale des
Professeurs de Français (la FIPF) rassemblant aujourd’hui
800 000 professeurs venant de 140 associations de
professeurs de français, dispersées dans 170 pays à travers
les quatre continents.
M. Jean-Pierre Cuq, président de la FIPF dit : « Dans mon
pays de Provence, on dit que mars est le mois des fous.
Peut-être, c’est à cause de brusques changements de l’air
qui provoquent de brusques changements de temps et de
l’âme ».
A cette folie de la nature, s’ajoute la folie des gens qui, en
ce mois de fous, ont établi la Journée de la Francophonie
Internationale. Et nous, professeurs de français géorgiens,
qui en font partie, nous aussi fous de métier, étant donné
les conditions de la globalisation irréversible, au lieu de
faire de l’argent et de rechercher la haute carrière,
assidûment, honnêtement et avec abnégation, nous
exerçons notre métier, dont le futur est fragile et
inquiétant.
Table Ronde de l’AGPF
L’AGPF, organisation de fous de métier, aura toutefois
estomaqué le public géorgien.
La première fois par son premier Festival de la Chanson
française. La capitale de la Géorgie, plongée dans le chaos
postsoviétique, sans électricité, ni chauffage, ni transport,
a vu s’affluer de petits groupes de professeurs de français
accompagnés de leurs élèves, venant à pied des faubourgs
éloignés et allant au Palais de la Jeunesse situé au centre-
ville pour entonner à cœur joie des chansons françaises.
Le deuxième étonnement provoqué fut la fondation dans
le haut quartier de Vaké, de l’école bilingue franco-
géorgienne, qui porte aujourd’hui le nom d’Antoine de
Saint-Exupéry.
Le parcours de 21 ans de l’AGPF est ponctué par des
festivals de chanson, des concours pour les élèves et les
professeurs, des séjours et des stages en France, de
longues réflexions pédagogiques et des recherches de
meilleures méthodes, de nouveaux manuels, d’un nouveau
curriculum, et bien sûr, des contacts de solidarité, avec
tous les fous, dévoués à leur métier, de vrais passeurs de la
haute culture et de la francophonie, de nombreux petits
ambassadeurs de la langue française.
15
Festivités
Revivons ensemble le parcours de l’AGPF !
16
Festivités
Les 20 ans de l’école Saint-Exupéry
L’heure de la guerre civile ayant sonné,
des combats éclatèrent dans les rues du centre-ville de Tbilissi. Mais le sifflement des balles ne pouvait étouffer les voix mignonnes des enfants chantant d’amusantes chansons enfan-tines en français. Il fallait devenir l’Ambassadeur de France pour venir admirer ces enfants récitant et jouant – ô avec quel talent ! – de petites comédies musicales françaises. « Quelle merveille ! Quelle émotion », dira Monsieur Bernard Fassier, premier Ambassadeur de France en Géorgie. S’ensuivirent de commentaires tels ceux de Margie Sudre, en 1996 : « Grâce à ces petites écoles si dévouées à la langue et à la culture françaises, le français va toujours attirer et rayonner ». A son tour, Bernard Pivot, éminent téléjournaliste, venu à Tbilissi pour tourner un documentaire sur la Géorgie, accorde lui aussi une place importante aux élèves de l’école Saint-Exupéry. Par la suite, en 1997, Monsieur Philippe Most, maire de Royen, déclara : « Je suis convaincu que votre programme éducatif intégrant les activités théâtrales et d’autres activités artistiques ne tardera pas à redonner à l’école, une valeur mondiale ». L’école a aussi eu le privilège de recevoir les louanges d’Hervé Charrette, ministre des Affaires étrangères à l’époque : « Les ressortissants de l’Ecole Saint-Exupéry, à mon avis, seront ces jeunes Géorgiens qui accéléreront le pas de la Géorgie vers l’intégration européenne ». En 1999, Jack Lang, ministre de la Culture et de l’Education de la République française, tient à souligner le dévouement des Géorgiens : « Merci à tout le corps pédagogique de l’Ecole Saint-Exupéry pour les efforts déployés en faveur de la francophonie, en formant des « petits ambassadeurs de la langue française en Géorgie ». De fait, quatre écoles linguistiques orientées vers l’Europe virent le jour dans le centre-ville, dans le grand Groupement de l’Ecole Européenne Scuma.
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Festivités
La Fête de la Musique
Organisée par l’école Saint-Exupéry
cette année, la Fête de la Musique, s’est déroulée le 20 juin 2012. La fête de la musique a été importée en Géorgie vers la fin des années 90 à l’initiative du service culturel de l’Ambassade de France en Géorgie. A son apparition cet événement a suscité beaucoup d’intérêt, non seulement dans le milieu francophone, mais aussi parmi les musiciens géorgiens. Au cours des années, de différents endroits : petits ou grands, célèbres ou méconnus, institutionnels ou populaires ont accueilli la fête de la musique. Tout au long de son existence, cette fête a été distinguée par la diversité des participants. La palette est large : des interprètes professionnels, aux étudiants amateurs. Toute sorte de musique (classique, variété, rock, electro, rap) a été mise à la disposition des amoureux du son et enchantait l’oreille du public. La fête de la musique, en Géorgie comme partout dans le monde, a toujours été caractérisée par son coté populaire et universel, destinée à tous les publics.
Zaza Toria
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L’intercompréhension entre les langues,
qu’est-ce que c’est ?
Lire les journaux italiens, espagnols ou portugais, sans savoir
parler ces langues ? Comprendre les indications que vous
donne un Espagnol à Madrid, renseigner un Italien à Paris,
tout en faisant en sorte que chacun, dans ces situations,
s’exprime dans sa langue ? C’est possible avec
l’intercompréhension entre les langues apparentées.
L’intercompréhension est une méthode de communication
qui illustre une approche nouvelle de la politique
d’apprentissage des langues : elle permet d’éviter le recours
à une langue tierce entre deux personnes parlant des
langues proches.
L’Union européenne est plurilingue, dans la réalité
quotidienne comme dans sa législation. Le recours à une
seule langue de communication entre les différents peuples
ferait peser un risque sur la capacité de l’Europe à faire vivre
ensemble des cultures et des langues diverses.
Avec l’intercompréhension, les citoyens européens peuvent
surmonter ce risque d’appauvrissement des échanges. Elle
installe entre eux un échange direct, plurilingue, respectueux
de la forme de la pensée de chaque interlocuteur.
Quels sont les avantages de l’intercompréhension ?
D’abord, l’efficacité dans la communication. En
m’exprimant dans ma langue, j’y gagne, avant tout, de la
finesse dans l’expression ; je n’ai, en effet, pas besoin de
passer par une langue étrangère qui m’oblige à reformuler
ma pensée de manière simplifiée, voire simpliste. Mon
interlocuteur a les mêmes avantages. Certes, l’échange
oblige chacun à un effort de clarté, mais beaucoup plus facile
à maîtriser que celui de produire un message hors de sa
langue.
Ensuite la rapidité d’apprentissage. Puisque
l’intercompréhension privilégie, par définition, le
développement des compétences réceptives, quelques
semaines permettent d’acquérir le bagage suffisant pour
« s’entrecomprendre » à l’écrit.
Troisième avantage : l’acquisition d’une stratégie de
lecture. Lorsque j’apprends à découvrir les langues par
l’intercompréhension, je n’acquiers pas seulement des
connaissances linguistiques. J’apprends avant tout à bâtir
une méthode fiable d’approche des textes ou des paroles.
Quatrième avantage : la valorisation des
compétences. L’apprentissage des langues étrangères est
souvent source de blocages personnels.
L’intercompréhension donne un rôle positif aux
compétences réceptives en montrant que les échanges sont
possibles sans la nécessité de parler une langue étrangère.
Le français,
langue pivot du plurilinguisme
©Tin Cuadra, Le français dans le monde, n°315, Langues rivales
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Cinquième avantage : la valorisation des
connaissances. En prenant appui sur les langues que je
connais le mieux, j’élargis mes connaissances linguistiques
aux langues de la même famille. Mon apprentissage
approfondi d’une langue me permet ainsi d’aborder la
lecture et l’écoute des langues qui lui sont apparentées.
Bien entendu, l’intercompréhension ne remplace pas
l’étude approfondie d’une – ou plusieurs – langues
étrangères. Au contraire, ces deux approches se complètent
et s’épaulent. Les compétences approfondies acquises dans
certaines langues (par exemple, la langue maternelle et une
langue étrangère) serviront à se familiariser avec les langues
qui sont proches. On optimise ainsi son apprentissage en
utilisant les connaissances acquises dans une langue pivot.
De plus, l’approche
des langues, par
l’intercompréhension, permet
bien souvent de lever le
blocage personnel
L’éveil précoce aux
langues et la formation
plurilingue constituent le
fondement de
l’intercompréhension.
Aujourd’hui c’est
l’impératif incontournable et
le moyen efficace de
confronter les défis de la globalisation des échanges, des
phénomènes migratoires et de la construction européenne.
Les institutions scolaires doivent s’ouvrir largement au
plurilinguisme pour, entre autres, s’engager dans la voie de
la tolérance, de l’esprit de l’universalité, de la citoyenneté
européenne et mondiale.
Il faut développer et diversifier la nouvelle didactique
des langues étrangères en l’orientant vers
l’enseignement/apprentissage des compétences plurilingues
et pluriculturelles. Il faut faire apprendre à reporter les
connaissances d’une langue à l’autre /aux autres et découvrir
les universaux pour prendre conscience à quelle mesure
une langue est comme les autres. Seules les différentes
combinaisons d’éléments rudimentaires font la différence
des langues.
L’éducation au plurilinguisme, c’est un des facteurs
et une composante très importante de « l’éducation
projective », « éducation d’anticipation », celle qui prévoit,
voire pronostique des nouvelles tendances et orientations
éducatives pour mieux adapter les jeunes à ce monde en
perpétuel changement. Par contre, l’éducation actuelle, dite
« rétrospective » ne vise que la seule transmission des
savoirs accumulés d’une génération à l’autre.
Dans cette approche plurielle, le français va acquérir
une très forte motivation et saura trouver sa place méritoire
dans la formation des compétences plurilingue et
pluriculturelle, ces nouveaux paradigmes et nouvelles
dimensions de l’apprentissage des langues et de l’Education
à la citoyenneté européenne et mondiale.
En Géorgie le
plurilinguisme va trouver
un sol fort propice et
fécond, étant, par sa
géopolitique historique
et tout naturellement un
pays du plurilinguisme
inné. P.Peeters, un
scientifique belge, dans
une de ses œuvres,
publiée en 1932, signale
l’aptitude particulière
des Kartvels / Géorgiens
/ à apprendre et à faire
usage de plusieurs langues. Nombreux sont nos ancêtres-
polyglottes et les documents révélant le plurilinguisme
géorgien, si naturel pour un petit pays tissant des liens
internationaux pour assurer son épanouissement
économique et culturel.
Isa Jinjikhadzé
©Pascal Deloche/Godong/Corbis, Le français dans le monde
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Le transculturel :
aller au-delà des cultures
Vous avez déjà entendu parler de la
compétence interculturelle,
multiculturelle ou encore pluriculturelle ?
Mais le transculturel ?
Qu’es aquo ?
A l’heure de l’interculturel, étudiant ainsi les différences
entre nos cultures afin d’éviter tout malentendu, tout
quiproquo, la compétence transculturelle, elle, met l’accent
sur ce qui est commun à nos cultures, sur ce qui nous
rassemble sans oublier ou nier ce qui nous différencie.
Le préfixe latin : trans- signifie au-delà, à travers. Alors, on
peut comprendre le transculturel comme étant une
passerelle qui traverse ce qui, parfois, peut nous éloigner.
Qui plus est, faisant tous partie de la même famille
francophone, la langue française étant notre liant, nous
nous devons de nous rassembler, de témoigner de notre
unité sous peine de voir peu à peu la langue française et les
cultures dans lesquelles elle s’exprime se disloquer.
Contrairement à la compétence multiculturelle, le fait de
reconnaître la coexistence de plusieurs cultures ou à la
compétence pluriculturelle, le fait de plus ou moins
maîtriser plusieurs langues et d’avoir expérimenté les
cultures qui s’y rattachent, la compétence transculturelle
manifeste, par ailleurs, le développement d’autres
compétences plus réflexives.
Le transculturel n'est pas neutre contrairement à
l'interculturel, qui se concentre davantage sur son objectif
intégrationnel. Il ne se contente pas d'accepter des
différences culturelles, à être tolérant envers tout. Il
implique le collectif au-delà de chaque individu et la
réflexivité de chacun (cf Forestal).
Par sa dimension philosophique, il parie sur un
universel humaniste à construire.
Le transculturel amène donc les apprenants à la réflexion,
au façonnage d’un esprit critique, utile à leur liberté
individuelle.
Par exemple, des cours visant à la compétence
transculturelle pourraient traiter de sujets polémiques dans
diverses sociétés (le mariage homosexuel, l’excision, la
peine de mort, l’euthanasie etc).
Il ne serait alors que trop recommandé aux enseignants de
mettre l’accent sur les valeurs véhiculées par leurs
enseignements à caractère culturel. Dans la mesure du
possible, les enseignants, soucieux d’ouvrir la porte de la
francophonie, communauté d’échanges et de réflexions,
devraient introduire des notions telle que la tolérance,
l'ouverture d'esprit face aux autres langues et aux autres
cultures. Il ne tient qu’à eux, acteurs principaux dans la
diffusion de la francophonie, de former des citoyens du
monde, conscients des enjeux culturels, des problématiques
mondiales. Anne-Lise Ducamp
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FICHE PEDAGOGIQUE réalisée par Anne-Lise Ducamp NIVEAU > B1
Durée indicative : 1H30 ILLUSTRATION D’UN COURS ACCES SUR LE TRANSCULTUREL Grands adolescents - adultes
POLEMIQUE AUTOUR DU VOILE – LA BURQA
Pré-requis : savoir donner son opinion
Objectifs :
Donner son opinion et améliorer leurs compétences écrites et orales.
Mettre en perspective de leur compétence transculturelle : créer une conscience critique chez l’apprenant - envisager les divers points de vue adverses, les analyser et s’en extraire pour en façonner son opinion propre.
Progression du cours :
La France, ainsi que d’autres pays francophones, ont beaucoup fait parler d’eux, ces quelques dernières années, à propos d’un thème, évoqué dans
les médias et dans les cercles politiques : le port du voile intégral, dans l’espace public dans un pays laïc. Ainsi, pour entrer petit à petit dans ce sujet
forcément polémique, il faut d’abord aborder puis, cerner le sujet. Puis, le professeur amènera l’apprenant à comprendre les arguments des divers partis.
Quand ils auront extrait ces arguments, individuellement puis collectivement, ils essaieront, par eux-mêmes de trouver d’autres arguments et de
commencer à se positionner pour finalement, apprendre à construire leur compétence transculturelle.
I- Aborder le sujet via la chanson-débat de Zebda « Le théorème du châle ».
ZEBDA – Le théorème du châle (extrait du Second Tour – 2012) Intérêt de la chanson : le parolier et les membres sont de confession musulmane et offrent leur point de vue « de l’intérieur » en guise de prolongation du débat.
Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues capes
Je tombe des nues à y piper que dalle devant ces drôles de sapes
C'est le même masque pour toutes, ces filles croisées sur ma route
Mais de quoi les a-t-on privées ? Est-ce Zorro qu'est pas arrivé ? (questions rhétoriques)
Pourtant on dit que la planète se réchauffe, alors pourquoi tant d'étoffes ?
T'auras beau te couvrir jusqu'à la nuque, on n'est pas des eunuques
Est-ce un principe de précaution, ces barricades de chiffons ?
Et s'il fait peur à l'Amérique, ce look qui casse pas des briques
[Refrain]
Est-ce pour être d'égal à égal ?
Ou quelqu'un qui t'a fait du mal ?
Dis, est-ce que c'est pour le scandale ?
Est-ce qu'il t'a promis les étoiles ?
Le théorème du châle ?
Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues capes
De toute ma ville dévalent des fantômes et tout m'échappe
C'est quoi ces filles qui se cachent ? est-ce qu'elles jouent à cache-cache?
C'est l'été, on dirait l'hiver, quelqu'un a dû dire sortez couverts (hypothèse)
Et puis l'amour à qui la faute ? si c'est des vêtements qu'on ôte
Si ce monde est si salissant, peut-on vraiment vivre sans ?
Est-ce au nombre des interdits, qu'à l’amant t’opposes un mari ?
Aimer un seul homme, le beau métier, qu’on dirait de la pitié !
[Refrain]
Je me prends la tête à deux pal’, qu'a-t-elle vu qui soit si sale ?
A-t-elle vomi aussi sec, quelques pages de Houellebecq ?
Y a bien quelque chose qui cloche, embrouille au pays de Gavroche ? (constat)
Mais qui est-il nom de Dieu celui pour qui elle baisse les yeux ?
[Refrain]
VOCABULAIRE
Y piper que dalle : n’y comprendre
rien
Des sapes : des vêtements
Une étoffe : tissu dont on se sert pour
s’habiller
Un eunuque : homme que l’on a
émasculé
Ne pas casser des briques : être très
commun, ne rien avoir
d’extraordinaire, être à la limite de la
médiocrité (ça ne casse pas trois
pattes à un canard)
Un théorème : suite logique
mathématique
Une pal’ : diminutif de « paluche »
signifiant main.
Une embrouille : un problème
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Suite fiche pédagogique sur la burqa
1) Avant de commencer à écouter la chanson, annoncez les objectifs et que vous allez évoquer un sujet polémique en France. Ensuite,
demandez-leur de définir ce qu’est la laïcité. Et rappelez-leur que c’est une composante de l’identité française.
2) 1ère
écoute sans le texte : cerner le sujet et comprendre de quoi on parle. Demandez aussi aux élèves de cerner les influences
musicales (folkloriques arabes, maghrébines, chaabi) et accent du groupe (Toulouse). (3min + 5min).
3) 2ème
écoute avec le texte : textes : remplir les trous en binôme pour mieux rentrer dans le texte. (10 min)
Vérifiez le vocabulaire inconnu du texte
4) 3ème
écoute (si nécessaire) puis correction. (5>10min)
Leur demander de chercher dans la chanson (le champ lexical), les mots (noms, verbes) qui se réfèrent aux habits, vêtements et au
fait de s’habiller ou de se déshabiller : Foulards, capes, sapes, masque, étoffes, chiffons, un look, se couvrir, ôter des vêtements.
5) Bien cerner et amener le sujet : de quoi parle-t-on ?
Reparler ensuite du sujet principal : la burqa. Voient-ils de quoi il s’agit ?
La burqa (ou burka) ou encore voile intégral, est une pièce vestimentaire que portent les femmes dissimulant leurs corps et leurs
visages. Seuls leurs yeux sont visibles. Le terme « voile intégral » amène plusieurs acceptions dont « burqa » ou « nikab ». « Nikab »
est souvent synonymique, en France, de burqa, mais selon plusieurs pays, le nikab couvre davantage que la burqa et possède une
fente grillagée devant leurs yeux. Il ne rend visible ni mains ni jambes.
A ne pas confondre aussi : le hijab est seulement un foulard que l’on met autour des cheveux mais qui ne recouvre pas le visage.
Où porte-t-on la burqa ? Pourquoi ?
Le port du burqa tient son origine des versets coraniques qui prescrivent que la femme croyante se doit de baisser les yeux et de
dissimuler ses charmes pour être considérée comme chaste et échapper à toute tentation. Dans les pays de confession musulmane
pratiquant l’islam intégriste (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Arabie Saoudite, Pakistan, Afghanistan ...) où l’homme oblige sa femme
à le porter, ou dans les pays de libre expression attestant du choix personnel des femmes de confession musulmane, les femmes se
voilent (pour ou contre leur volonté) afin de témoigner le respect qu’elles doivent à Allah. En France, ce sont près de 2000 femmes qui
portent la burqa et le nikab.
6) Cerner le point de vue général du groupe face à ce sujet : Relevez les marqueurs d’opinion (5min) (souligné ds le txt)
« je tombe des nues », « j’y pipe que dalle », les nombreuses interrogations, « je me prends la tête à deux pal’ » etc
(la surprise, l’interrogation).
7) A votre avis, quel est le but de la chanson ? Provoquer le débat, parler de la laïcité du fait qu’elle soit une composante de l’identité
française) mais, qu’à son nom, on puisse créer des faux-débats, et engendrer des polémiques qui ne préoccupaient pas les Français
avant, parler du droit des femmes (parfois elles sont contraintes de le porter « Est-ce qu’il t’a promis les étoiles, le théorème du
châle ?», la condition sine qua non du mariage).
8) Comprendre les arguments de différents pays et de différents partis. Points de vue extérieurs.
Lire les documents présentés et en dégager les informations essentielles et d’après les documents ci-dessus, répertoriez les divers
arguments en faveur ou en défaveur du voile.
PAYS Opinions en faveur du voile Opinions en défaveur du voile
France Interdiction du voile dans les endroits publics
Belgique Condamne dans les endroits publics, amende de 150€
Italie Interdit de la burqa
Pays-Bas Une loi a été créée pour des conditions sécuritaires
Royaume-Uni N’a pas d’opinions Se place contre le port de la burqa
Espagne Refuse de rentrer dans le débat Refuse de rentrer dans le débat
Etats-Unis (connaissances persos) Liberté de culte, liberté d’expression
Géorgie ?
Pays arabo-musulmans Ni en faveur ni en défaveur
9) A votre tour, individuellement, trouvez d’autres arguments, non cités, que l’on pourrait apporter au débat.
POUR le port du voile intégral
CONTRE – ce qu’on reproche au port du voile
- Liberté individuelle - Droit d’expression - Trop d’islamophobie le voile n’est qu’un point
d’attaque pour dénigrer l’islam
- A l’encontre de la laïcité (symbole de la religion musulmane)
- A l’encontre du droit des femmes (soumission)
10) Puis, scindez-les en deux groupes, l’un POUR, l’autre CONTRE la burqa et faites-les débattre. (15-20min). Modérez le débat, en vous
plaçant en tant que guide et non détenteur d’une opinion. Le professeur sera neutre.
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FICHE ELEVE
DOCUMENT 1 : ZEBDA – Le théorème du châle (extrait du Second Tour – 2012)
Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues
Je tombe des nues à y piper que dalle devant ces drôles de sapes
C'est le même pour toutes, ces filles croisées sur ma route
Mais de quoi les a-t-on privées ? Est-ce Zorro qu'est pas arrivé ?
Pourtant on dit que la planète se réchauffe, alors pourquoi tant d'étoffes ?
T'auras beau te couvrir jusqu'à la , on n'est pas des eunuques
Est-ce un principe de précaution, ces barricades de chiffons ?
Et s'il fait peur à l' , ce look qui casse pas des briques
[Refrain]
Est-ce pour être d'égal à égal ?
Ou quelqu'un qui t'a fait du ?
Dis, est-ce que c'est pour le scandale ?
Est-ce qu'il t'a promis les ?
Le théorème du châle ?
Je tombe des nues est-ce Carnaval ? Ces foulards et ces longues
De toute ma ville dévalent des et tout m'échappe
C'est quoi ces filles qui se cachent ? est-ce qu'elles jouent à ?
C'est l'été, on dirait l'hiver, quelqu'un a dû dire sortez couverts
Et puis l'amour à qui la faute ? si c'est des vêtements qu'on ôte
Si ce monde est si salissant, peut-on vraiment vivre sans ?
Est-ce au nombre des interdits, qu'à l’amant t’opposes un mari ?
Aimer un seul ,, , le beau métier, qu’on dirait de la pitié !
[Refrain]
Je me prends la tête à deux pal’, qu'a-t-elle vu qui soit si ?
A-t-elle vomi aussi sec, quelques pages de Houellebecq ?
Y a bien quelque chose qui cloche, embrouille au pays de ?
Mais qui est-il nom de , celui pour qui elle baisse les ?
[Refrain]
DOCUMENT 2 : « La burqa est arrivée en Europe avec les migrations des populations musulmanes sur les sols belge, français, italien, anglais et luxembourgeois. Le port
du voile n’est pas accepté par le monde occidental qui considère cette pratique comme une forme d’oppression de la femme et la pratique se voit fustigée
de toutes parts par les féministes et les hommes de lois. La burqa symbolise, pour certains, l’assujettissement de la femme à l’homme, une soumission plus
contrainte que volontaire. Le port de la burqa crée une grande polémique dans la société occidentale du fait qu’elle n’est pas très pratique. En effet, il pose
un réel problème pendant les contrôles d’identité, par exemple, ou le manque de commodité dans les écoles. La France se base sur la laïcité de son Etat et
puisque la burqa, est rarement portée dans les lieux publics, elle se focalise surtout sur l’interdiction du voile simple dans les écoles et les collèges. Mais le
port de la burqa peut être une cause du refus d’octroyer la nationalité française. »
« Le port du voile aurait été encouragé au commencement par la rapide prolifération de la religion islamiste intégriste qui s'insère dans la vie politique
de la nation arabo-musulmane et son emprise de plus en plus forte sur la population. Des chaînes de télévision sont soutenues financièrement par de
grandes personnalités religieuses et diffusent des propagandes qui ont un grand impact sur les jeunes sans emploi et encore psychologiquement fragiles. Au
niveau politique, les dirigeants des pays arabo-musulmans, se doivent donc, pour la bonne marche et la sécurité de leurs nations, d’éviter la rébellion
probable des religieux extrémistes et se garder d’émettre des lois contre le port du voile sans pour autant encourager la pratique. S’ils condamnent
fermement les activités terroristes en s’alliant avec les dirigeants internationaux, ils modèrent cependant leurs discours sur les convictions extrémistes
religieuses. Aujourd’hui, certains hommes de lois musulmans pensent que l’Islam doit s’ouvrir au monde actuel. Les hauts responsables de la religion
musulmane devraient, selon eux, concilier la religion aux conditions de la vie contemporaine et internationale.
« La Belgique, de son côté, condamne le port de la burqa dans les endroits publics, défendant à toute personne de se promener dans les rues, déguisée
ou masquée. Ceci a été établi plus précisément pour raison de sécurité, sauf sur présentation d’une autorisation spéciale du maire ou à l’occasion de
carnavals. La transgression de cette loi équivaut à une peine fiscale de 150€. L’Italie, par l’intermédiaire de sa législation anti-terroriste, marque une réelle
volonté de prohibition du port d’habit dissimulant le visage. Cependant, cette interdiction ne s’applique pas au voile islamique. Les Pays-Bas, pour leur part,
considèrent surtout le port de la burqa, du point de vue pédagogique. Le voile empêche la communication expressive du visage. A part cela, une loi
prohibitive a été créée dans le but de constituer une meilleure condition sécuritaire à la population néerlandaise. Par conséquent, toute forme de voile
masquant la face ou la totalité du corps est complétement interdite. Ce qui crée une polémique au sein de la Contactorgaan Moslems en de Overheid,
organisation intermédiaire entre les dirigeants néerlandais et les pratiquants musulmans. Le Royaume-Uni, l’Espagne et la Suisse refusent de rentrer dans le
débat. Toutefois, le Royaume-Uni se placerait contre la burqa mais permettrait le port du hijab. »
http://www.web-libre.org/dossiers/le-burqa,7403.html, le 19 juillet 2009
VOCABULAIRE
Y piper que dalle : n’y comprendre
rien
Des sapes : des vêtements
Une étoffe : tissu dont on se sert pour
s’habiller
Un eunuque : homme que l’on a
émasculé
Ne pas casser des briques : être très
commun, ne rien avoir
d’extraordinaire, être à la limite de la
médiocrité (ça ne casse pas trois
pattes à un canard)
Une pal’ : diminutif de « paluche »
signifiant main.
Une embrouille : un problème
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Boîte à Outils Pédagogiques
« Si le français nous parlait de lui-même »
La revue bimensuelle de la FIPF, « Le français dans le monde », n°382, p 28, s’exprime à propos de la langue française
sous la plume de Patrick Dahlet, maître de conférences en sciences du langage et didactique du français langue
étrangère.
Si le français pouvait nous parler de lui-même, il dirait :
« Je connais les motifs de votre réserve à mon égard : le français, il est inutile de l’apprendre parce que c’est beaucoup
moins urgent pour des nécessités de formation, de professionnalisation ou de communication que d’autres langues qui
circulent sur la scène du monde ».
« Mais, permettez-moi de vous dire que m’apprendre n’est pas moins rentable ni plus dur que de s’approprier d’autres
langues ».
« Je ne suis ni moins fonctionnelle, ni moins conceptuelle, ni plus démocratique, ni plus poétique ou conviviale ».
« Je ne suis pas une langue juste, mais je suis juste une langue. Une langue comme les autres, une langue singulière
comme chacune d’entre elles ».
« Je ne suis pas une réalité et encore moins la vérité. Je suis une vision du monde ou plutôt des points de vue sur le
monde, changeant suivant les tournures qu’on me fait prendre ».
« J’ai des mots pour tout dire (ou au moins, je tente de tout dire) ».
« Je ne suis pas, pour la plupart d’entre vous, votre langue maternelle, et à ce titre, je ne fais pas partie de ce « déjà
présent » sans lequel aucun apprentissage n’est envisageable ».
« Je suis une langue, comme toutes celles qui ne sont pas la ou les vôtres, mais qui vous appartiennent et que vous avez
décidé d’incorporer à votre expérience pour développer vos compétences et élargir vos relations ».
« Je suis une langue, comme les autres, et qui implique l’intelligence de n’importe quelle langue à formuler les concepts
du monde dans ses termes à elle ».
« Oui, j’ai changé car j’ai tiré les leçons du passé, ou du moins, j’ai essayé de le faire ».
« J’ai compris que la forme unique me rétrécie et me fige et qu’il faut diversifier la façon de me parler ».
« Je suis heureuse que vous me parliez chacun à votre façon ».
« Je suis une langue de liens qui, avec toutes ses tensions, s’avance dans le désir (ou la hantise) de nouveaux départs et
de nouveaux partages ».
« Je suis une langue comme les autres. Et c’est justement pour cela que chacun peut, partant de moi, accéder à d’autres
langues et cultures et réciproquement ».
A vos plumes ! VOUS AVEZ JUSQU’AU 25 FEVRIER POUR DEPOSER VOTRE CREATION !!!
CONCOURS ECRIT : Si le géorgien parlait de lui-même, que dirait-il ?
Commencez par ces mots : « Si la langue géorgienne pouvait parler d’elle-même … »
Consignes : 1. Aucune limite dans le nombre de mots.
2. Comparez le géorgien à d’autres langues.
3. Dégagez les mots et les phénomènes communs avec d’autres langues (les universaux).
4. Parlez des particularités du géorgien.
5. Valorisez le plus possible les qualités du géorgien.
Le premier prix recevra un lot de livres en français !
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FICHE PEDAGOGIQUE réalisée par Elene Kiladzé Niveau A1-A2
Durée indicative : 45 min Thèmes : vêtements, couleurs
La chanson : un support enrichissant
La chanson française est un support très enrichissant à utiliser en classe de FLE. Les textes d’une chanson sont souvent travaillés et peuvent
faire l’objet d’un travail linguistique intéressant et ludique.
Nous vous proposons une chanson française « La Valise » de Dorothée, pour l’utiliser en classe en tant que document authentique.
1) Distribuez le texte à trous (dans la fiche élève). Puis, demandez-leur de lire les paroles et après cela, faites-leur écouter une, deux fois ou trois fois selon le niveau. Ils doivent remplir les trous par les mots présents à côté de la
chanson (en gras dans le texte).
2) Demandez aux élèves d’identifier les personnages : mais qui est-ce « Sébastien » dont elle a mis la photo dans sa
valise ?
3) Enfin, demandez aux élèves de repérer dans le texte, les mots qui se rapportent aux catégories suivantes :
Vêtements Chemises, Anorak, Maillot, Chaussettes, Jupe, T-shirt, Saroual, Pyjama, Pantalons, Pull-over
Chaussures Baskets, Une paire de chaussures à crampons
Accessoires Foulard, Casquette, Béret, Bonnet, Echarpe, Ceinture, Parapluie, Lunettes.
Médicaments Pastilles, Cachets
Nourriture Sucre d’orge, 1kg de poires, Bonbons
Objets et produits de toilette
Trousse de toilette, Serviettes, Crème pour bronzer
Couleurs Gris, Cerise, Rouge, Jaune, Dorée, Vert-olive
Autres Valise, Laisse, Collier, Photo, Balle, Raquettes, Patins, Magnétophone, Bateaux, Mallette, Perruque,
Dictionnaire, Bouquin, Coiffe, Télévision, Stylo, Aide-mémoire, Mouchoir, Papier, Mouron, Canari, Chien
4) Production orale : Faites travailler les élèves par groupes de trois ou quatre. Proposez à chaque groupe un thème de
déguisement différent qu’ils doivent décrire. Et mettez en commun.
La Valise – Dorothée (1982) Compositeurs : Jean-François Porry et Gérard Salesses. J'ai mis dans ma valise, trois ou quatre chemises,
mon foulard, ma casquette, une paire de baskets,
mon anorak et mon béret, mon maillot et mon bonnet
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, ma belle jupe grise,
ma trousse de toilette, une paire de serviettes,
la laisse et le collier du chien, la photo de Sébastien
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, mon écharpe cerise,
mes balles et ma raquette, mes patins à roulette,
mon magnétophone à cassettes, des bateaux et ma mallette
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, ma perruque qui frise,
mes pastilles pour la gorge, un bout de sucre d'orge,
mon dictionnaire français-anglais et ma ceinture dorée.
Un kilo de poires pour la soif, un bouquin et une coiffe,
ma télévision portative et un tee-shirt vert olive.
Mon stylo, mon aide-mémoire, mon saroual et mon mouchoir.
Le parapluie s’il pleuvait et la crème pour bronzer.
Des cachets pour le mal de tête, des bonbons et mes lunettes.
Un peu de papier pour écrire, un pyjama pour dormir.
Une paire de chaussures à crampons et deux ou trois pantalons.
Du mouron pour mon canari et un gros pull-over gris.
Et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
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Boîte à Outils Pédagogiques
FICHE ELEVE :
La Valise – Dorothée (1982) Compositeurs : Jean-François Porry et Gérard Salesses.
J'ai mis dans ma valise, trois ou quatre
mon foulard, ma casquette, une paire de
mon anorak et mon béret, mon maillot et mon
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, ma belle grise,
ma trousse de toilette, une paire de
la laisse et le collier du , la photo de Sébastien
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, mon cerise,
mes balles et ma raquette, mes patins à ,
mon magnétophone à cassettes, des bateaux et ma
et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
J'ai mis dans ma valise, ma qui frise,
mes pastilles pour la gorge, un bout de sucre d' ,
mon dictionnaire français-anglais et ma dorée.
Un kilo de poires pour la soif, un bouquin et une ,
ma télévision portative et un tee-shirt vert .
Mon stylo, mon aide-mémoire, mon saroual1 et mon mouchoir.
Le parapluie s’il pleuvait et la crème pour bronzer.
Des cachets pour le mal de tête, des bonbons et mes lunettes.
Un peu de papier pour écrire, un pyjama pour dormir.
Une paire de chaussures à crampons et deux ou trois .
Du mouron pour mon canari et un gros pull-over gris.
Et des chaussettes rouges et jaunes à petits pois
1 Pantalon très large en toile
Chemises
Baskets
Bonnet
Jupe
Echarpe
Orge
Roulette
Ceinture
Pantalons
Serviettes
Perruque
Chien
Mallette
Coiffe
Olive
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JEUX
Réalisée par Andrée King
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JEUX
29
JEUX
30
JEUX
31
CHANSONS DE NOEL
A l’approche des fêtes de fin d’année, « Bonjour » souhaite installer une ambiance hivernale et familiale en vous soumettant
quelques grands classiques appartenant aux chansons traditionnelles françaises. Alors, si vous avez quelques talents de
musicien ou que vous aimez chantonner à vos heures perdues, laissez-vous emporter par ces mélodies !
Douce Nuit
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CHANSONS DE NOEL
Petit papa Noël