biologie des insectes corticoles du sapin blanc

8
/SSN 1012-6554 Institut fédéral de recherches sur/a foret lane/ eetle a sa e |_ |= N p Ô ,. . Nce UH-8903 B/rmensgorf p y g W S © WSL/FNP Birmensdorf, 1999 2e édition remaniée our le raficien i iut ê ueF P, Lim erstr. P P Bla/ N Z h 111 CH-8903tt7?irmensdor1 1 Biologie des insectes corticoles du sapin blanc Dagmar Nierhaus-Wunderwald Introduction En Suisse, le sapin blanc, ou sapin pectine, (Ab/'es alba) est présent dans diverses as- sociations végétales forestières. ll est sur- tout répandu dans les Préalpes et le Jura. L'aire d'expansion des corticoles du sapin blanc, notamment celle du scolyte curvi- denté, peut allerjusqu'à 1400 m d'altitu- de dans le Jura suisse, 1600 m dans les Alpes bernoises, voire 1700 m dans les vallées du sud des Alpes. Les cinq corticoles du sapin blanc pré- sentés ici partagent parfois le même biotope. lls sont généralement des rava- geurs secondaires, c'est-à-dire qu'ils ne trouvent des conditions favorables à leur développement que dans les arbres at- faiblis ou dépérissants. Certains d'entre eux tendent à pulluler en masse; si leurs populations sont denses, ils sont alors capables d'attaquer irrémédiablement des sapins sains, qui ne sont que passa- gèrement affaiblis; ces insectes devien- nent alors des ravageurs primaires. Leurs lieux de ponte sont principalement des sapins affaiblis par une sécheresse ou une chaleur persistante, mais aussi des sapins renversé-s par le vent, abîmés par la neige ou le gel (notamment après les gelées printanières) ou colonisés par des insectes (comme la tordeuse du sa- Fig. 1 _ Arbre d'hivernage: Ces traces d'écoulement de résine sur le tronc d'un sapin blanc trahissent des attaques de Pilyo/<te/'nes cun//'dens qui auraient eu lieu l'année précédente ou avant encore.

Upload: others

Post on 22-Jun-2022

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

/SSN 1012-6554

Institut fédéral de recherchessur/a foret lane/ eetle a sa e |_ |= N pÔ ,. .

Nce UH-8903 B/rmensgorf p y g W S© WSL/FNP Birmensdorf, 1999 2e édition remaniée

our le raficien i iut ê ueF P, Lim erstr.P P Bla/ N Z h 111CH-8903tt7?irmensdor1 1

Biologie des insectes corticolesdu sapin blancDagmar Nierhaus-Wunderwald

Introduction

En Suisse, le sapin blanc, ou sapin pectine,(Ab/'es alba) est présent dans diverses as-sociations végétales forestières. ll est sur-tout répandu dans les Préalpes et le Jura.L'aire d'expansion des corticoles du sapinblanc, notamment celle du scolyte curvi-denté, peut allerjusqu'à 1400 m d'altitu-de dans le Jura suisse, 1600 m dans lesAlpes bernoises, voire 1700 m dans lesvallées du sud des Alpes.

Les cinq corticoles du sapin blanc pré-sentés ici partagent parfois le mêmebiotope. lls sont généralement des rava-geurs secondaires, c'est-à-dire qu'ils netrouvent des conditions favorables à leurdéveloppement que dans les arbres at-faiblis ou dépérissants. Certains d'entreeux tendent à pulluler en masse; si leurspopulations sont denses, ils sont alorscapables d'attaquer irrémédiablementdes sapins sains, qui ne sont que passa-gèrement affaiblis; ces insectes devien-nent alors des ravageurs primaires.

Leurs lieux de ponte sont principalementdes sapins affaiblis par une sécheresseou une chaleur persistante, mais aussides sapins renversé-s par le vent, abîméspar la neige ou le gel (notamment aprèsles gelées printanières) ou colonisés pardes insectes (comme la tordeuse du sa-

Fig. 1 _ Arbre d'hivernage: Ces traces d'écoulementde résine sur le tronc d'un sapin blanc trahissentdes attaques de Pilyo/<te/'nes cun//'dens qui auraienteu lieu l'année précédente ou avant encore.

Page 2: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

pin blanc). Si leurs populations augmen-tent très rapidement en cas de fortepullulation, cela est dû au fait que cesinsectes parviennent souvent à formerune deuxième génération ainsi que desgénérations sœurs (tabl. 1). Soulignonstoutefois qu'ils ne causentgénéralementd'importants dommages que dans lespeuplements ou le sapin blanc n'est pasapproprié a la station.

Le scolyte curvidenté

Importance forestièreParmi les insectes corticoles du sapin blanc,le scolyte curvidenté (Pityokteines curvi-dens) est celui qui est responsable du plusgrand volume d'exploitations forcées. llattaque de préférence les vieux sapinsaffaiblis et clépérissants ou il s'installedans les parties du tronc dépourvues debranches (fig. 2). On le rencontre rare-ment dans des troncs d'un diamètre infé-rieur a 16 cm. En cas d'invasion massive,il touche aussi les arbres sains (attaqueprimaire) dont il colonise d'abord les par-ties supérieures du tronc avant d'évoluervers le bas. Le scolyte cun/identé ne se

rencontre généralement pas avec d'autresespèces; il cohabite occasionnellementavec Pityokteines spin/dens, présent dansla même partie du tronc; on le trouveparfois aussi sur le même arbre que Pi-tyokteines vorontzovi, une espèce qui ni-difie dans la région sommitale du houp-pier, ou avec le petit scolyte du sapin qui,lui, attaque les branches moins épaisses.

Description et mœursL'insecte mesure entre 2,5 et 3,2 mm. Lemâle et la femelle ont à peu près la mêmetaille et une pilosité semblable. Une touffeplus ou moins dense de poils jaunes ornele front de la femelle, à la différence dumâle dont la pubescence est peu abon-

Tabl. 1: importants insectes corticoles du sapin blanc (selon l\/lAi<svMov 1950; KUDELA 1974; PosrNtR 1974; STARzvi< 1996; LAUBER et WAGNER 1998)

Insecte Arbre hôte Nombre deessaimages générationsdès par an

Principaux Lieux d'hibernation

Scolyte curvidenté

Pityokteines curvidens occasionnellement(Germar)

très rarement

[Mirbel] Franco)

Sapin blanc (Abies a/ba Mill.)

le mélèze (Lar/'x decidua Mill.)ou le cèdre (Cedrus sp.)

l'épicéa (Picea abíes [L.])le pin sylvestre (Pinus s//vestris L.)le pin Weymouth (Pinus strobus L.)le Douglas (Pseudotsuga menz/esn

mars/avril 2(essaimants hätifs)et juillet

par temps chaud

une seule en haute altitude

générations sœurs

- lan/es, nymphes et insectesimmatures dans l'arbre de ponte:dans l'écorce et dans le berceaude nymphose dans l'aubier

- insectes immatures et adultes:dans l'écorce de l'arbred'hivernage (sapinsexempts de pontes)

- les insectes quittent leursquartiers d'hivernageau printemps

Pityokteines spinidens(Reitter)

Sapin blanc

parfoisle mélèze

très rarementl'épicéale pin sylvestre

mars/avril 2(essaimants hâtifs)et juillet

par temps chaud

générations sœurs

comme chezP. cun/idens

Scolyte moyen du sapin

(Jacobson)Pityokteines vorontzovi

Sapin blanc

très rarementle mélèzel'épicéale Douglas

avril etjuillet 2par temps chaud

générations sœurs

comme chezP. cun/idens

Petit scolyte du sapin

Cryphalus piceae(Ratzeburg)

Sapin blanc

rarementl'épicéale mélèzele pin sylvestrele Douglas

mars/avril 2(essaimants hãtifs)et juin

par temps chaud

générations sœurs - insectes immatures et adultes:

~ larves, nymphes et insectesimmatures: dans le systèmede pontes

également dans les arbresd'hivernage, qu'ils quittentau printemps

Pissode du sapin

Pissodes piceae(llliger)

Sapin blanc avril à septembre/ 1octobre

voire deux,par temps favorable

- à tous stades de développement,dans le système de pontes

- l'insecte hiverne égalementdans la litière d'aiguilles aupied de l'arbre colonisé

2 Not. prat. 23 (1999)

Page 3: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

_Á___A

i-._-.._5_....»*"~<.*-=×-.-.---;.~..---«.__

-1 rîå'

""@¿5`"2̀5-«ze"Z

.-""pff_'s:.";:a.\_ AA4-.-f-3-._,______,if._ ,_ G'

__-_4 A4 -zz'_' 'V

***-fîî'4'4:4*ll\`~. 5'

' -\ _"vb

._»T

"“~Kâg.

17

*K _

\

'f `\rx_*

l›ilîWr'›`- ` .l

_;~›</\

ÉW «Il I, rl

1) i 4

¿l i 1)

i`l l r `

ll ll l il lil* il

i1 t ':(1 l 'ia

Le petit scolyte du sapinCryphalus píceae

I . _ .1 ` ll/ Pityo/<te/nes vorontzov/1 ill

'tyokte/'nes spinidens

_l Le scolyte curvidenté\ t 1 li Pityokteines cun/idens

, Le pissode du sapinPissodes piceae

.ll-_ I ` Z l 1) \ \gi C ri ` -[fik l 'lil |* 1. _-.._.;=*<` ,____,/“_,,./, J' . .. K `.i _ .L yi 1' `

' ll" " =,-1' : -53 lñîçr - Ua .-iî 'H_ :_ \Î_jš_É;î_"__I_:__- ?/? .,'¿;'___;_I._.'§'λ-_.-2?- .N :_-il 1 `.\ . 'kif 1.

Fig. 2. Lieux d'attaque les plus recherchés par les insectes corticoles du sapin blanc et système de ponte.

dante (fig. 3); ces caractéristiques s'appli-quent également a P. spinidens et à P.vorontzovi.

La principale différence entre les deuxsexes ainsi qu'entre les mâles des troisespèces de P/'tyokte/'nes réside dans ladéclivité des élytres: celle des mâles estbordée de dents incurvées, appelées cro-chets. La dent supérieure se prête parti-culièrement bien à ce genre d'identifica-tion (fig. 4a). La déclivité des femelles estmunie de dents semblables, mais nette-ment plus petites (fig. 4a).

La chambre d'accouplement du scolytecurvidenté est un prolongement discretdu couloirde pénétration. Dans lestroncsà couche corticale épaisse, elle est ca-

›chée à l'intérieur de l'écorce, ce qui la

Not. prat. 23 (1999)

rend difficilement visible. Dans les troncsa écorce mince, elle repose légèrementsur l'aubier. C'est dans cette zone que lafemelle fore une galerie maternelle (de 4à 5 cm) dont les bras partent à gauche eta droite, transversalement à l'axe dutronc. il est fréquent qu'une deuxièmefemelle issue du même orifice d'entréecreuse, elle aussi, un couloir transversala deux bras. C'est ainsi que prend formele système de galerie, typique de l'es-pèce, qui évolue transversalement auxfibres du bois et ressemble à une doubleaccolade (fig. 6).

Les galeries larvaires mesurent générale-ment entre 4 et 5 cm, mais elles peuventêtre beaucoup plus longues si le lieu dereproduction est soumis à un rapidedessèchement. Ces galeries aux formes

ondulantes sont très proches les unesdes autres (on en compte 30 à 80 pardouble accolade); situées généralementdans l'écorce a fleur d'aubier, elles évo-luent parallèlement aux fibres du bois.

Trois stades larvaires s'y dérouleront.L'emplacement du berceau de nympho-se (ou loge nymphale)-dans l'aubieroudans l'écorce - dépend de l'humiditécontenue dans l'un ou l'autre de cesendroits. Le scolyte curvidenté et sesdeux congénères se nymphosent d'ha-bitude dans l'aubier (fig. 7) à moins quel'écorce contienne une humidité supé-rieure a celle de la partie extérieure del'aubier.

Les larves pénètrent dans l'aubier a uneprofondeur de 3 ou 4 mm en général(mais on a aussi vu des traces d'infiltra-tion allant jusqu'à 8 ou 10 mm). Lesberceaux de nymphose sont bouches àl'aide de lafinesciureissueduforage desinsectes. Avant d'essaimer, l'adulte im-mature effectue des morsures de matu-ration en partant du berceau de nym-phose. Ces couloirs de maturation (d'unelongueur allantjusqu'à 3 cm), ainsi queles couloirs de régénération creusés parles insectes adultes, sont souvent rami-fiés et ils reposent à fleur d'aubier.

Les générations sœurs (deuxième ponted'une femelle) sont généralement ins-tal ées dans un nouveau biotope. Chezles trois espèces de Pityokteines, le systè-me de galeries des générations sœursest nettement différent de celui des gé-nérations principales. Disposées en for-me d'étoile, ces galeries évoluent defaçon irrégulière (fig. 5); la chambre

“Q

~f¿1›*š%*“*

K l - _' _\ 's. .gi * " *' *.- ~*›--_ .*.*'¢.~'1'~:'*›1'=- *̀ 1 "I`*f._'¿¿§ * i,` /;lZ..›«-.^»m›=i-~:¢=i§*;ïsi:-î,§Y1't›ï 1 f ~ï'*'.f.i'*.='«'f..',-›«5¿t›.*g,.> .T * .V*-~' *¢›<,w~f-»,,_ z.› ., `1. "-1 ~:.'_›-t"*š '1-. *. Y' *.. ~.= * « * >¢;~:f'- see* f . .› _.~.«-*›=«:' *-f-*=5Ã:š›~â››«š›š'?.'“f"'” ,..s...;.>»<f› -¿§š,¿'** -». - :~*;=.°.. “s,_=-fg .¿_-. ._ , «*:›,,> _*=,

- . _ _Male

. i .. . _.f›-=.*, «._4*, .. vf›*'*›x=¿:_.. ›. - 2* ; ,/ ,:›r«*2=r›=**í*»'-`:'f-;=¢å?.;sJr “C ".-,f.=..:›.*s«¿›.xa*'..*>.x°.›:; -<›'=:-Z 1 ' aim*-.*-›:-^-..*'.r*=': ' * '×-ÿfi-%»~:2~r:f;..=*:"***;*1:~'**' * *'-`*ï«”î"'*' Nr .' -›*Tr ×;.›..,.*ss ›-› › '~ -za- /_ - -*. *_ ~*=««.~»¿š=*=...«*.zz:<-«' - =-af :K f' * .sfizfr-'rw 1-~ *fr gx' *:-~.~,..-;.-›,.-›»- _. › i,› I Y .›*-* uw.-_ .›,, *r ›:›=“- ¿ 1 V . . ›.,,* Ê ;}- .HX .-

_ / .› ~

Femelle

Fig. 3. Pityokteines curvidens: insecte adulte(2,5-3,2 mm de long).

3

Page 4: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

d'accouplement fait généralement dé-faut. Le ratio des sexes des adultes im-matures dela première génération prin-cipale esta peu près de 1 a 1. En Suisse,la durée de développement entre le sta-de de l'œuf et celui d'adulte immatureest de 10 a 11 semaines en moyenne,tant dans les régions au-dessous de800 m que sur les versants exposés ausud allantjusqu'à 1000 m. Cela signifieque par un temps chaud et sec, deuxgénérations principales et une généra-tion sœur au moins ont le temps de sedévelopper complètement durant l'an-née. Ce processus est ralenti sous l'effetde basses températures nocturnes, d'unepluie constante ou d'un fort dessèche-ment du biotope.

a) \ ran *ru-* la t'r-ff»

Mâle

.,.«1› ~2.~.~*fL*;«_*.;°á- 1

** ?;f-“(3-'›š=:Q.-*<.=:› . -..~ '*¢:~': _ " z̀?.~.›l-.Y 'X:fè **¢*fi'Î*'+**

.«=>' . «-.2 › ~ .. 'g4€? ›*:-'r' › .À

Mâle

c) \

.~**-2** --. › - 4.; t 33,' rûšèl^*l*E;.'l”ri;

lwyi .«'fÎÊ.l'l'l = "'27-*'“.l"Ci " mili:-'. -i :*`l*&!›r.›.i*t›*i-:rfi-',§›*I*=*' *' .we trå~á'»`='»iir:.r*=*= te."-"'."~":'f-." - 1 -'*:*f"*Ê`-4.1-".'=`.ší'z~ ~'r§W; -“ill1-**-fivfir. ,*¿*«~-, ,, -er*-ww .«.*.~.«-.* *»:-«~r›i,rr›~ÿ- ›._-_¿;«› _.~:;f-.'_~_ cs' *= ' __v,.-.,'~r-;,;i1 ,=¢;.~-«-~ ~'

._ _.~ -.ri ff _. i41'* 4-i.;»;.›_f.**: Fr -' _.›... ,, . ' . ,=¿:, . _. '

:';'§î.f=*.`* "_ ~,›,: i .F "*~-*:.:;:.;›.:/'/'F ~...tt ; ._,;~4;~__

Femelle

915.1 ' -~*fišätt:;~',"-=* .s..'.'Q,*,r,›, ¢¢;«,!›~. _. -un §.:=z.'.*..-.› * f.'.**:(.,¢-,*

».*.,==,ší¿;_<;;.«.›;(.;*,*f__,›':~*-we a.*~*¢~¢**~ ~- «* ~=.**“ _ "'..; » 1-”. ='r`=£-*î.<*'4"1' sf-1»-¿*'›='. '.*:'

:"ç%=”- ¿.›< :›-_; .- .›',.: ~ 1,-›~*

Femelle

~. -.f«*›«*r*

-'~›&<<ff'ï'=».-F ;› *i - few*

Mâle Femelle

Fig. 4. a) Pityokteines curvidens: Déclivité des ély-tres. La première dent sur la déclivité du mâle(flèche) est un important critère de déterminationdes trois espèces de Pityokteines. b) Pityokteinesspinidens: Déclivité des élytres. c) Pityokteinesvorontzovi: Déclivité des élytres.

4

«zi r

._..-i

'_'1-»_.-yi

__..-_.

--4*-*~4_Î*1=;~.'.;.;

. _M`

'Î`,"`/'› .›--ned'- --...J` --.=.:' “SJ">«=,.f

,HJ,«

'.

*- --' ._V___.JVM .

Îÿff11' 4_\ ..`\ _'\_\ ~:Èrf...

§._;.

./' /-'.*

K

_.

Là' ./, __

/_.I

Jís/jfi

l , il *~»«-»ll\ x rp glllÿ . \`\. , 1 1," 1 \xl

' r ._ _ T2*-'-;«*"Î.ÎÎ~:-*"í 'vl ¿" l __ ' | ` `......,...--~~*`l!/ir.: ' 9 " 1)

;;.«='/_li li .fl 1' il ' l \l__;/` “HN” /' /Il l

1* p i`îl¿l

U;,...-s-› 1"."..,-›

I_,:..... \',~ *_..-

..~""*.. :.,D-ÿ.=.=›=Q

-iÎÎ_"`-4f.î

4 _.._

§ .X

Iv .

' ,J i ._l.

\ .È *_ ,« ¿¿.\_ ~ « 1:" '.

, , J '**:;'/Ã. ¿ rt ,

Fig. 5. Galeries de pontes creusées par les générations soeurs de Pityokteines curv/'dens (a gauche) et dePityokteines spinidens.

Pityokteines spinidens

Importance forestièreP/tyokteínessp/nídens colonise les mêmesparties du tronc que le scolyte curvidenté(fig. 2) en compagnie duquel il se trouveoccasionnellement. ll convient pourtantde souligner que P. spinidens se manifestebeaucoup plus rarement que ses deuxautres congénères.

Description et mœursL'insecte mesure entre 2,0 et 2,8 mm(déclivité: fig. 4b). En partant d'une petitechambre d'accouplement, la femelle creu-se, a fleur d'aubier, de multiples galeriesarquées, en forme d'étoile. Ces galeriesatteignent souvent 4 a 5 cm de long; ellespeuvent même allerjusqu'a 10 cm (fig. 8).Les encoches de ponte sont proches lesunes des autres. Les galeries larvaires,relativement courtes, évoluent dans ladiagonale ou la transversale des fibres dubois; elles effleurent parfois l'aubier. Lesberceaux de nymphose sont tous aména-gés dans l'aubier.

Pityokteines vorontzovi

Importance forestièrePityokteines vorontzovi préfère les partiessommitales du tronc, a l'écorce fine etlisse, et les branches de diamètres allantde1 a 16 cm (fig. 2). Voila pourquoi on le

rencontre surtout clans la zone de la cime.Mais lorsqu'il s'attaque auxjeunes arbres,il arrive qu'il colonisé le tronc tout entier.P. vorontzovi est moins répandu que lescolyte curvidenté.

Description et mœursl_'insecte mesure entre 1,6 et 2,4 mm(déclivité: fig. 4c). La chambre d'accouple-ment, spacieuse, se remarque facilement(a fleur d'aubier). Elle est entourée desgaleries maternelles, profondément an-crées dans l'aubier (fig. 9), qui formentune étoile de 3 à 9 branches. Les enco-ches de ponte, grandes elles aussi, sontprolongées par des couloirs larvaires de3 à 4 cm qui évoluent principalement lelong du tronc. Les berceaux de nympho-se reposentle plus souventdans l'aubier.

Le petit scolyte du sapin

importance forestièreLe petit scolyte du sapin (Cryphalus pi-ceae) pond de préférence dans l'écorcemince des branches et des rameaux situésdans la zone du houppier (fig. 2). ll atta-que surtout les vieux sapins affaiblis. Maison le trouve aussi dans les cimes casséesou dansles branchestombées au sol.Toutcomme le scolyte chalcographe (Pítyoge-nes cha/cographus), il est capable d'en-dommager des fourrés et des perchislorsque ses populations sont denses. Le

Nat. prai. 23 (1999)

Page 5: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

Fig. 6. Pityokteines cun/idens: Imagetypique de son système de galeriesforées au-dessous de l'écorce - lesquatre bras horizontaux de cettegalerie en accolade évoluent sous laforme d'un H ou d'un X couché.

Fig. 9. Pityokteines vorontzovi: Imagetypique de son système de galeriesprofondément ancrées dans l'aubier- ces galeries en étoile peuvent avoirde trois a neuf branches.

=-~'*I g_ . 1. 1___..

'L-:_ «_.-~<

` ._

.' . .i:\_,› _~

!.\'.'l' 2-:

Fig. 7. Pityokteines cun//dens: Les galeries maternelles se remarquent surl'aubier tout comme les nombreux berceaux de nymphose désertés; certainssont encore recouverts de bâtonnets de sciure blanche.

Fig. 10. Cryphalus piceae: Image ty-pique de son système de galeries,avec une logette maternelle irrégu-lièrement élargie ainsi que des gale-ries larvaires qui évoluent en prenantla forme d'une étoile.

Fig. 13. Pissodes piceae: insecte adulte (6,0-10,0 mm de long).

Not. prat. 23 (1999)

Fig. 1 1 _ Ciyphaluspiceae: Les morsu-res d'hibernation provoquent la for-mation d'e×croissances à la ramifica-tion des branches du sapin. On voitaussi les trous de pénétration ainsique les gouttelettes de résine.

Fig. 14. Pissodes piceae: Système degaleries typique, avec de multiplesbranches ramifiées de nombreuxcouloirslarvairesquiseprolongentlelong du tronc.

Fig. 8. Pityokteines spinidens: Sys-tème de galeries creusées à fleurd'aubier- les multiples branches decette galerie en étoile évoluent danstous les sens.

Fig. 1 2. Pityokteines vorontzovi: Aprèsune longue période cle sécheresse,ce sapin blanc marque les premierssignes d'attaque: les aiguilles de lapartie inférieure du houppier com-mencent à brunir.

Kw-.ra - ..,› ,«~› -,,_*›;« _. -_. _.._ l-« ,- **,* _~\*_*.____}- -._*~;-,, (. .›' _ ' i 'S _*\.«-.ltm '\ 1- *L t \ i,.,...i.__ . xl..,,. .\ \.*\,\_i _,,~i._i,_9 -._-'v1u-.r _' * Tt ' /, -1_›.-1,; `.¿'.›,\_iΧl¿.› ,›_*.¿`* `l› - '_-=^':'.i¿fl$«,, 'Ç¿ *`-'.=;-..*

iz 1 'Î- 5 là ;`i°J¢ *-1;_.;_ _,;..f?"f.›-; .._^;_*ï€~:_=*-1; - _1 ar. **.»»^-*-*-9....:-1 '=* ..-.~1,=_*.›*_-i, .1-_Z_'_»4š¿l›î :*-if'-' »:?§¿_.i.*_t. -1 g _ - 1. *._ -*.« ';\ a$'_ _,«« -À» _;r,_-» '-1 ¢< 4<`-*§- -.r' -1..sise \ll«~* -. =: li:;* -,.L.*.» *.-..*.::i-,.,-.~:i=_,*-''_~.› _-.st -f`«*-=-1' « 'ju _. -

,-_ / «."r'-'l..'”\? " "lg-::('.~.;..s,l:**,-v* `W*1* .*“ _\-,-._' ._ .*.,;«5 *,› ›pg) 1** _.fî -',-: .'›_ ›;§=-1 È.-Q-* r .'f,*.f_ r- -~'._ _,'.$\._ ,_› ›.*.',,*". ;_:* *r " .-~~_ _ ___; _- «.:.<^.f ,t_ _=;,rh '¿ l \_ ,_ A 3 ,__,__ο,¿ g ,X

›|.. - - -._.- w'*_È,,=_, :*¿¿-___ _-_¿»1__..-›;_`r *.

\2'*

..;.;,_;_; aie*.,

1-I. s**î4. ' »...£.,-. r \ , H ,+.. _l.' ' ' *`-'-'-ii-'«.'›

* r- 4 )._'.r '4› 'fiv x¿_..“ .. _ . __μ:¿.__. .W .Îf T'¿* .'` .` 1' - ,.1a~^=- .;*- ,', › . .2 . f- J.-in '-fil .a›r.-S1

Fig. 15. Pissodes piceae: Les ber-ceaux de nymphose, plus ou moinsencastrés dans l'aubier, sont rem-bourrés de fines particules de bois.

5

Page 6: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

. ri r» . ¢"}_~_¿,.:,.,_,.* Z' }fif1.2Îff/lfirri*reíl. ~ 1

w `""`M~l›'t I .ll*l:~l.*=:.*«*-~.:.-›.».^.~.' ›4' * A *V «YT* il*.;›"" ›' " , 54;- ›- ` .-.1 ' '~¿«,¢¿.›_.' _r* le '-,« .È , _

,-*_›** V ifÿ.QQ

\mkgin..

Fig. 16. Cryphalus piceae: Insecte adulte(1,1-1,8 mm de long).

petit scolyte du sapin s'apparente au sco-lyte curvidenté dans ses tendances a pul-luler.

Description et mœursL'insecte mesure entre 1,1 et 1,8 mm.Aucune caractéristique évidente ne dis-tingue le mâle de la femelle (fig. 16). Tousdeux ont une déclivité bombée qui neprésente aucun signe distinctif. Les élytressont légèrement recouvertes de longs poilshérissés. La femelle creuse, afleurd'aubier,un petit couloir maternel qu'elle élargitpar de nombreuses sinuosités. Elle y pond20 a 40 œufs qu'elle entasse sans lesdéposer dans des encoches de ponte. Lesgaleries lan/aires partent de la chambrematernelle dans toutes les directions enformant ainsi un système de ponte enforme d'étoile (fig. 10).

Les berceaux de nymphose, assez peumarqués, se dessinent a peine dansl'aubier. Lorsque l'arbre est densémentpeuplé, un entrelacs de galeries larvairesfissure complètement l'écorce qui se dé-colle alors par plaques. Les imposantesmorsures de maturation sont effectuéespar les adultes immatures dans les bran-ches fines du houppier.

Signes d'attaqueLes signes énumérés ci-après trahissent laprésence d'une des trois espèces dePítyo/<te/'nes ou celle du petit scolyte dusapin:- Les écoulements de résine ou l'appari-

tion de gouttelettes de résine fraîchesont des signes particulièrement évi-dents. Cette résine, d'aspect brillant etincolore, suinte sur le tronc de sapins,apparemmentsainsetexemptsdetouteponte (attaque primairel). Ces arbresauront été choisis par l'un des Pityok-teines en quête de quartiers d'hiver-nage vers la fin septembre et le débutoctobre (les insectes immatures et les

6

adultes y forent de petits couloirs dansl'écorce ltabl. 1]). Les arbres d'hiver-nage, qui voient partir leurs habitantsdès le printemps, surmontent généra-lement l'attaque sans difficulté.Les arbres sains présentant des écoule-ments de résine ou des gouttelettes derésine solidifiée, de couleur jaunâtre,qui perlent sur le tronc (voir fig. 1)n'abritent aucune espèce de Pityok-teines en hibernation dans leur écorce.Ces traces proviennent d'une attaquede l'année précédente, voire d'une pé-riode antérieure. Les hibernants ayantquitté ces lieux, il ne reste que les petitscouloirs d'hibernation creusés dansl'écorce. Ces derniers seront entourésd'un phelloderme qui se formera du-rant la période de végétation, puis ilsseront rejetés petit à petit sous formede tissu cortical desséché. Les partiesvoisines de l'écorce vivante sont ponc-tuées de petites taches brunes, puisviolettes, qui ressortent sur la face inté-rieure de l'écorce. Des attaques répé-tées peuvent amoindrir la vitalité de cesarbres d'hivernage qui sen/iront alorsd'arbres de ponte.L'écoulement de résine qui se produitpendant l'essaimage des espèces dePityokteines (tabl. 1) étant beaucoupplus faible que celui observé sur lesarbres d'hivernage, il passe souventinaperçu.Les morsures d'hibernation effectuéespar Cryphalus piceae dans les brancheset les rameaux de vieux sapins se con-centrent surtout a proximité des ramifi-cations. ll peut s'ensuivre un décolle-ment de l'écorce ou la formation derenflements chancreux (fig. 1 1).Les rejets de sciure fine (en quantitébien inférieure à celle provoquée par lestypographes sur les épicéas) ne sontdétectables qu'après un examen minu-tieux. lls se remarquent surtout derrièreles écailles de l'écorce. Ce n'estque lorsd'une attaque massive qu'ilen reste destraces évidentes au pied des arbresatteints et sur les plantes qui les entou-rent. Les décollements d'écorce provo-qués par le pic illustrent également unsymptôme d'attaque.Citons enfin lesfréquents rougissementsd'aiguilles quicommencentdansla par-tie inférieure du houppier (fig. 12) etgagnent progressivement le reste del'arbre. Ces signes s'accompagnentd'une défoliation du houppier qui évo-

lue également de la couronne infé-rieure vers la cime.

Le pissode du sapin

Importance forestièreLe pissode du sapin (Pissodes p/ceae) estun ravageur secondaire qui attaque sur-tout les vieux sapins malades et affaiblis,des sujets surcimés et altérés dans leurcroissance. ll colonise aussi les arbres ren-versés par le vent, les perchis, le boisempilé ou les souches. ll nidifie de préfé-rence dans la partie inférieure des arbres(fig. 2), parfois aussi au collet des racinesprincipales ou dans les gros troncs où ilprogresse du bas vers la couronne. Lepissode du sapin succède souvent ad'autres insectes nuisibles comme le petitscolyte du sapin, la tordeuse du sapin(Choristoneura murinana), la tordeuse desbourgeons du sapin (Ep/'not/'a n/'gr/cana)ou certaines espèces de bombyx, commela nonrre (Lymantr/'a monacha). On lerencontre parfois aux côtés du scolytecurvidenté où tous deux pondent dans lamême partie du tronc.

Le pissode du sapin se distingue par saforte capacité de reproduction - une fe-melle pond plus de 200 œufs au cours desa vie. Ces insectes ont une longue duréede vie; ils sont capables d'hiberner 2 ou 3fois et de créer plusieurs générations. llleursuffit souvent de forerquelques gale-ries pour amener l'arbre au dépérisse-ment.

Description et mœursL'insecte mesure entre 6,0 et 10,0 mm(fig. 13). Son corps est brun, ponctué desquames jaunes. Après avoir quitté leursquartiers d'hivernage, les insectes enta-ment leurs morsures de nutrition et dematuration. lls creusent à cet effet depetites cavités dans l'écorce en choisissantde préférence~tout comme pour la pon-te - la proximité des verticilles, des blessu-res de l'écorce ou d'autres parties chan-crées, endroits riches en sève, ainsi que leslenticelles. La femelle dépose ses 10 à 20œufs dans des encoches taillées plus oumoins profondément dans l'écorce. Cesencoches de ponte se trouvent partielle-ment dans l'aubier ou entièrement dansl'écorce lorsqu'elle est épaisse. Les pontess'échelonnent durant toute la période devégétation (même si la majorité des œufssont pondus au printemps). Cela signifie

Not. prat. 23 (1999)

Page 7: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

qu'il est possible d'assister a tous les sta-des de développement au même endroitet en même temps.

Les larves, apodes et au corps arqué, sedéveloppent en passant par 4 mues.Durant cette période, elles creusent dansle liber des couloirs de 50 cm en moyen-ne (fig. 14). Ces endroits sont remplisd'un mélange de sciure brun foncé etd'excréments foncés. Les berceaux denymphose, déforme ovale, plus ou moinsencastrés dans l'aubier, sont rembour-rés de fines particules de bois récoltéesau cours du forage. D'une longueur de0,5 à 12,0 mm, ils sont placés dans lesens des fibres ligneuses (fig. 15). Lesjeunes insectes, déjà parés de leur cou-leur brune, quittent le système de ponteen passant par des trous d'essaimage deforme arrondie. La période de dévelop-pement, de l'œufà l'insecte, est relative-ment courte. Pour les pontes du prin-temps et des premiers mois d'été, elledure entre 6 et 18 semaines, un laps detemps dicté par les températures. Quantaux pontes de la fin de l'été ou del'automne, leur évolution s'étend sur 7 à11 mois.

Signes d'attaque- La partie inférieure du houppier pré-

sente quelques branches sèches, auxaiguilles rougies, tandis que le reste estencore vert, bien que quelque peudégarni.

- il ne reste que 2 ou 3 générationsd'aiguilles.

"xr ./'J;» s

*» f . r

r.› _

.K....._...._,...

-W"

Fig. 17. /l/Ietoponcus brevícornis Er. Fig. 18. Laemoph/oeus a/ternans Er. Fig. 19. Eubazus sp. (3,0-5,0 mm de long, endoparasitoïde), une femelle de(5,5-7,5 mm de long), un insecte (2,0-2,5 mm de long), un insecte qui la famille des Braconidae, très efficace dans le parasitisme des œufs et des

Interventions

Les interventions suivantes s'appliquent àtous les corticoles décrits dans cette noti-ce:

Prévention sylvicole- Favoriser la culture sous abri et l'étage-

ment du peuplement; opter pour lerajeunissement naturel dans tous lesmilieux propices au sapin blanc.

- Ecorcer ou évacuer les sapins cassés ouabattus par la neige ou la tempête enveillant a opérer avant le début de lapériode de végétation.

- Adopter des méthodes d'entretien etde récolte qui ménagent le peuple-ment.

Surveillance- Dès le mois de mars, effectuer des

contrôles réguliers et intensifs dans lespeuplements ou les arbres sur piedsont mis en danger par les conséquen-ces des tempêtes, de la neige, de lasécheresse ou par la présence répétéed'insectes défoliateurs (voir rubrique:Signes d'attaque); il est recommandéde consigner ces observations sur unefiche de terrain ou une carte.

- Entre la mi-septembre et la fin octobre,rechercher les arbres d'hivernage surlesquels suintent des gouttelettes derésine brillante (cette recommandationest valable pour les trois espèces deP/'tj/oi<teines).

Mesures curativesAssainissement des foyersLes mesures suivantes s'appliquent auscolyte curvidenté, a P. spinidens et sou-vent aussi au pissode du sapin:- Abattre et évacuer dès leur découverte

les arbres colonisés l'année précédenteet abritant des insectes en hibernation;cette opération se fera durant hiver,mais avant la mi-mars, c'est-a-dire avantles premiers essaimages; installer, avantl'essaimage, des arbres pièges dansleur voisinage; reporter sur une carteles arbres d'hivernage sur lesquelssuinte une grande quantité de goutte-lettes de résine.

- Ecorcer à temps les arbres nouvelle-ment attaqués au printemps et en été;cette opération se fera avant que leslan/es n'aient creusé dans le bois leursberceaux de nymphose. A cette épo-que, le couvain devrait encore se trou-ver au début du stade lan/aire (la plu-part des galeries lan/aires mesurentalors près de 2 cm); la présence surl'aubier de petits bâtonnets de ver-moulure blanche signifie par contreque la nymphose est déja accomplie.Les lan/es qui se sont déjà introduitesdans le bois peuvent alors, même si lestroncs sont écorcés, continuer à sedévelopper jusqu'au stade d'insectesimmatures et aller sfinstailer sur unsapin du voisinage ou elles pratique-ront leurs morsures de maturation. Dansces conditions, il est inutile d'écorcer.Les déchets d'écorce peuvent être lais-sés au sol car les pontes qui s'ytrouventdépérissent rapidement.

"~._ _//,ux\__ ./1 .' /

›*.<.› 41;-jjik//\¿_ -. jj imp'-»~-...,. Î...-url* ¿~

›r»~=:* gl - /...¿ .. I- .

' È51

i'

et «Ê

Èï1:' `Îf\rr gx

_r¿ šrti

«›-›».,. ef'"`

prédateur, a élytres très courtes, qui vit en prédateur, notamment dans larves des espèces de Pissodes.s'introduit dans les couloirs de nutri- les galeries de certaines espèces detion des trois espèces de Pityokteines. Crypha/us.

Not. prat. 23 (1999) 7

Page 8: Biologie des insectes corticoles du sapin blanc

- Brûler les branches et les cimes atta-quées par Pityokteines vorontzovi oupar le petit scolyte du sapin. En cas deforte attaque, on peut également brû-ler, réduire en poussière ou évacuer lesbranches et les cimes vertes encoreattractives; les branches sèches ou lesbranches d'où les bostryches ont déjaessaimé ne représentent plus de dan-ger et peuvent être laissées au sol.

Mise en place d'arbres piègesDisposer des arbres pièges a des distancesne dépassant pas 30 a 40 m. Une distancede sécurité de 5 m sera respectée auxabords des sapins du voisinage. Choisir depréférencedessapins blancs,affaiblis maisnon attaqués, d'un diamètreà hauteur depoitrine de 30 cm au moins, ainsi que desarbres, exempts de pontes, qui exsudentde la résine (arbres d'hivernage); après lesavoir ébranchés, déposerces arbres sur depetites traverses de bois écorcé en évitantde les placer en plein soleil (ils desséche-raient trop rapidement) ou trop à l'ombre;numéroter consécutivement les troncs etreporter les chiffres sur une carte; troissemaines après l'attaque principale - dé-celable par la rapide augmentation despetits tas de sciure - écorcer ces arbres, sipossible au-dessus d'un tissu protecteur,en veillant à n'oublier aucune bande deliber sur le tronc; examiner les branchestombées au sol afin d'y détecter l'éven-tuelle présence du petit scolyte du sapin.

il importe de s'assurer avant toutqu'aucun autre biotope favorable a laponte ne se trouve à proximité des ar-bres pièges. Nous pensons notammentaux arbres sur pied affaiblis, au bois defeu, aux parties de houppiers et aux

branches jonchant le sol, autant d'élé-ments susceptibles d'attirer aussi cesinsectes.

Les phéromones d'agrégation sont desappäts connus pourattirerlestrois espè-ces de Pityo/<teines. Pour des raisonséconomiques, ces appâts ne sont pasproduits par l'industrie.

AntagonistesA tout stade de développement, les scoly-tes du sapin blanc sont poursuivis par denombreux prédateurs et pa rasitoïdes. Troisd'entre eux sont illustrés aux figures 17,18 et 19. Les champignons et les némato-des sont également des agents pathogè-nes qui s'attaquent surtout aux lan/es etaux nymphes.

Traduction Monique Dousse

Bibliographie

CAr>tr<, M., 1957: Beitrag zur Kenntnis derEntomophagen von Pityokteinesvorontzovilac. und anderen Tannen-borkenkäfern. Z. Angew. Entomol. 41, 2-3: 277-284.

CHARAr<As, C., 1962: Etude biologique desScolytides des Conifères. Encyclopédieentomologique. Série A - XXXVIII. Paris,Lechevalier. 556 S.

i<eNrs, M.; Mrus, N.J., 1994: Parasitoids ofEuropean Species of the Genus Pissodes(Col.: Curcuiionidae) and their Potentialforthe biological Control of Pissodesstrobi(Peck) in Canada. Biol. Control 4, 1: 14-21.

l<ur>ErA, M., 1974: Pissodini. ln: Scr-1vveN1<E, W.(Hrsg.): Die Forstschädlinge Europas. Bd.2: Käfer. Hamburg/Berlin, Parey.309-310.

LAUBER, l<.; WAGNER, G., 1998: Flora Helvetica.2., überarbeitete und verbesserte Aufl.Bern/Stuttgart/Wien, Haupt. 1614 S.

MAr<svrvrov, K., 1950: Untersuchungen überden krummzähnigen Weisstannenbor-kenkäfer /ps cun//dens Germ. vvährendseiner Massenvermehrung 1947-49 in derSchweiz. Mitt. Eidgenöss. Forschanst.Wald Schnee Landsch. 26, 2: 499-581.

NrErzrrAus-WuNoer<\/1/Au), D., 1997: Liste der Bor-kenkäfer-Antagonisten. 3., überarb. Aufl.Birmensdorf, Eidgenössische Forschungs-anstalt für Wald, Schnee und Landschaft.34 S. (Photocopie).

NovAr<, \/.; HRozrNr<A, F.; STARY, B., 1989: Atlasschädlicher Forstinsekten. 4., durchges.Aufl. Stuttgart, Enke. 126 S.

Posrrvtrz, M., 1974: Scolytidae, Borkenkäfer. ln:ScHvveNr<E, W. (Hrsg.): Die ForstschädlingeEuropas. Bd. 2: i<äfer. Hamburg/Berlin,Parey. 428-430 et 445-449.

STARY, B. (Hrsg.), 1990: Atlas der nützlichenForstinsekten. Stuttgart, Enke. 119 S.

SrARzvr<, J.R., 1996: Bionomics, ecology andeconomic importance of the fir Weevil,Pissodes piceae (lil.) (Col., Curcuiionidae)in mountain forests. J. Appl. Entomol.120,2: 65-75.

Crédits photographiquesJe remercie les personnes suivantes pour l'exé-cution des dessins etla miseà notre dispositiondes images: SPOl/FNP, Birmensdorf, fig. 1, 6,7, 8, 9, 11, 12; Verena Fataar/FNP, Birmens-dorf, fig. 2; Dr. Klaus Maksymov/FNP, Bir-mensdorf, fig. 3 et 5; Enke Verlag, Stuttgart(1989) fig. 4a et 4b; Mirel< Sebel</FNP, Bir-mensdorf, fig. 4c; Editions P. Lechevalier, Paris,fig. 16; Dr. Margret Feemers, Bayerische Lan-desanstalt für Wald und Forstwirtschaft, Frei-sing, fig. 10; Entomologie/FNP, Birmensdorf,fig. 13 et 1 5; Forstliche Bundesversuchsanstalt(FBVA), Wien, fig. 14; Enke Verlag, Stuttgart(1990), frg. 17, 18 et 19.

Liste des derniers numéros parus dans la série des «Notice pour le praticien»

no 24* NrERHAus-WUNDERWALD, D., 1995: Le Grand scolyte du mélèze. Biologie, surveillance et interventions sylvicoles. 6 p.

no 25*/** Eau, S.; Avtri, F., Lussv, S.; SENN-iruer, B.; BAUMANN, P., 1995: La protection des champignons en Suisse.Un aide-mémoire a l'intention des autorités et des milieux intéressés. 8 p.

no 26* Srocr<u, B., 1996: La régénération des forêts de montagne sur du bois mort. 8 p.

no 27* NrERHAus-WUNDERWALD, D., 1996: Maladies fongiques en haute altitude. Biologie et symptômes. 8 p.

no 28* NrtRHAus-WUNDERWALD, D.; LAvvr=iENz, P., 1997: Biologie du gui. 8 p.no 29*/** NreRHAus-WUNDERWALD, D., 1998: Biologie et régulation naturelle des hyponomeutes. 8 p.no 30*/** For<sra:<, B.; Buors, S.; Covr, S.; OEHRY, E.; Uritcr-1, H.; WrNr<LER, M.; ZAHN, C.; Zusta, R., 1998: Nettoiement du parterre de coupe. 4 p.

*Egalement disponible en allemand /** et en italien

8 Not. prat. 23 (1999)