billy.restes humains d une necropole kerma ancien a l ile de sai soudan article n 1 vol 3 pg 73 82

Ginette Billy

Restes Humains d'une Ncropole Kerma Ancien l'Ile de Sa(Soudan)In: Bulletins et Mmoires de la Socit d'anthropologie de Paris, Nouvelle Srie, tome 3 fascicule 1-2, 1991. pp. 73-82.

AbstractHUMAN REMAINS OF THE EARLY KERMA CULTURE FROM A NECROPOLIS OF THE ISLE OF SAI (SUDAN) Summary. This paper is dealing with the skeletal remains of 52 individuals of both sexes collected by the french archeological mission inSudan and dated from the earliest period of the so-called Kerma civilization (2500 B.C.). The morphological variability wasdefined in comparison with that of the late cultural phase at the Kerma site, using the equiprobable ellipsoid method with 10metrical variables. Relationships with other populations of the Nile valley were studied on the basis of non-metrical traits in theskull by means of a multivariate anlysis of the divergences calculated between every pair of populations. Our results showsignificant dissimilarities between the representatives of the early stage of the Kerma culture and those of the latest period.Furthermore, these both Kerma samples are quite distinct from the Ancient Egyptians of pharaonic ages.

RsumRsum. Cet article concerne les restes squelettiques de 52 sujets des deux sexes dats du Kerma Ancien (2500 B.C.), misau jour par la mission archologique franaise au Soudan. La variabilit morphologique est dfinie par rapport celle du site deKerma l'poque classique par la mthode des ellipses quiprobables dans un espace 10 dimensions. Les comparaisons avecd'autres populations de la valle du Nil sont conduites partir de caractres crniens discrets grce une analyse multivariedes divergences obtenues entre chaque couple de populations. De profondes diffrences entre les reprsentants du KermaAncien et ceux du Kerma Classique sont ainsi mises en vidence, ces deux populations restant par ailleurs en marge desEgyptiens de l'poque pharaonique.

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Billy Ginette. Restes Humains d'une Ncropole Kerma Ancien l'Ile de Sa (Soudan). In: Bulletins et Mmoires de la Socitd'anthropologie de Paris, Nouvelle Srie, tome 3 fascicule 1-2, 1991. pp. 73-82.

doi : 10.3406/bmsap.1991.1769

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1991_num_3_1_1769

Bull, et Mm. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, n.s., t. 3, n 1-2, 1991, pp. 73-82

RESTES HUMAINS D'UNE NCROPOLE KERMA ANCIEN L'ILE DE SA (SOUDAN)

Ginette Billy *

Rsum. Cet article concerne les restes squelettiques de 52 sujets des deux sexes dats du Kerma Ancien (2500 B.C.), mis au jour par la mission archologique franaise au Soudan. La variabilit morphologique est dfinie par rapport celle du site de Kerma l'poque classique par la mthode des ellipses quiprobables dans un espace 10 dimensions. Les comparaisons avec d'autres populations de la valle du Nil sont conduites partir de caractres crniens discrets grce une analyse multivarie des divergences obtenues entre chaque couple de populations. De profondes diffrences entre les reprsentants du Kerma Ancien et ceux du Kerma Classique sont ainsi mises en vidence, ces deux populations restant par ailleurs en marge des Egyptiens de l'poque pharaonique.

HUMAN REMAINS OF THE EARLY KERMA CULTURE FROM A NECROPOLIS OF THE ISLE OF SAI (SUDAN)

Summary. This paper is dealing with the skeletal remains of 52 individuals of both sexes collected by the french archeological mission in Sudan and dated from the earliest period of the so-called Kerma civilization (2500 B.C.). The morphological variability was defined in comparison with that of the late cultural phase at the Kerma site, using the equiprobable ellipsoid method with 10 metrical variables. Relationships with other populations of the Nile valley were studied on the basis of non-metrical traits in the skull by means of a multivariate anlysis of the divergences calculated between every pair of populations. Our results show significant dissimilarities between the representatives of the early stage of the Kerma culture and those of the latest period. Furthermore, these both Kerma samples are quite distinct from the Ancient Egyptians of pharaonic ages.

* URA 376 CNRS Laboratoire d'Anthropologie, Facult des Sciences, 123, Avenue Albert Thomas 87060 Limoges Cedex.

74 SOCIT D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS

I. _ INTRODUCTION

Sous le terme de civilisation Kerma, on dsigne l'ensemble des phases culturelles de la prhistoire soudanaise, contemporaines des poques pharaoniques (Tableau I), qui se sont dveloppes en Haute-Nubie sur un territoire compris entre les 2me et 4me cataractes. Leur nom est associ celui du site majeur de Kerma, proche de la 3me cataracte que l'on reconnat aujourd'hui comme le cur du Royaume de Kousch, tat indpendant et principal foyer de rsistance aux vises expansionnistes du voisin gyptien partir du Moyen Empire.

C'est l que G. A. Reisner dcouvrit dans les annes 1 920 les premiers vestiges de cette civilisation dont l'tude anthropologique des reprsentants du Kerma Classique fut publie plus tard par Collett (1933). Mais c'est surtout aprs 1960, l'issue de la campagne de sauvegarde de la Nubie mene par l'Unesco lors de la mise en eau du dernier barrage Assouan, que les recherches s'intensifirent sur le terrain, avec le concours du service des Antiquits du Soudan et de nombreuses missions trangres. Parmi celles-ci, les contributions les plus importantes concernant les cultures Kerma sont dues :

dans les annes 1970, la Mission archologique franaise du Professeur J. Vercoutter (1958, 1970) l'le de Sa, l'une des plus vastes du Nil soudanais, (1 1 km de long sur 4,5 dans sa plus grande largeur) une centaine de kilomtres au nord de la 3me cataracte ;

et depuis une dizaine d'annes, la Mission genevoise du Professeur Ch. Bonnet sur le site mme de Kerma.

L'analyse du matriel humain mis au jour dans l'le de Sa fait l'objet du prsent travail aux fins de comparaisons avec des reprsentants de culture Kerma, d'une part, et de groupes pharaoniques gyptiens d'autre part.

Epoques pharaoniques

Prdynastique Ancien Empire

1re Priode Intermdiaire Moyen Empire

2me Priode Intermdiaire

Nouvel Empire

Basse Nubie gyptienne Groupe A

? Groupe

Groupe D

Haute Nubie soudanaise

? Kerma Ancien

Kerma Moyen Kerma Classique

Kerma Rcent

Tableau I. Chronologie relative des phases culturelles nubiennes aux poques pharaoniques.

RESTES HUMAINS D'UNE NCROPOLE KERMA ANCIEN DE LILE DE SA 75

II. LE SITE KERMA DE L'ILE DE SA

La richesse exceptionnelle de l'le en vestiges des diffrentes priodes de l'histoire nubienne tmoigne d'une occupation constante du Palolithique jusqu' l'poque ottomane. Elle le doit certes aux dfenses naturelles assures par le fleuve, notamment en priode de crue, mais aussi la position stratgique de l 'le la limite du redoutable dsert rocheux du Batn-el-Haggar qui constitue en quelque sorte une marche entre la Haute Nubie au sud de Dal et la Basse Nubie gyptienne au nord de la seconde cataracte (Vercoutter, 1986).

Aprs les occupations palolithique puis nolithique dont tmoigne l'existence d'un abondant outillage lithique de surface, s'est dveloppe sur toute l'tendue de l'le pendant un millnaire (2500- 1500 B.C.) la civilisation deKerma. Au Moyen Empire, l'le tait alors trs peuple comme l'attestent les vestiges d'occupation humaine et l'tendue des diffrentes ncropoles.

La grande ncropole est situe en bordure est de la terrasse qui forme le centre de l'le ; elle couvre une superficie d'environ 40 hectares (500 x 800 mtres) et ne comporte pas moins de 4000 tombes d'aprs les estimations sur la base des sondages et de photographies ariennes (Gratien, 1986). La surface du cimetire prsente les traces de grands tumuli avec anneaux de petites dalles noire d'amphibolite et remplissage de graviers de quartz blancs. Aucune superstructure n'est visible ; seuls subsistent des croissants de pierre et de terre remue attestant de nombreux pillages. Les fouilles, commences ds 1954, puis reprises en 1969, et de 1971 1977 au cours de six campagnes successives, ont permis d'tablir la chronologie relative de l'ensemble des phases culturelles nubiennes. Selon B. Gratien (1978), on y distingue quatre grandes priodes (Tableau I).

1) Le Kerma ancien, qui remonte la 1re Priode Intermdiaire, prsente de nombreuses analogies avec la culture du groupe A qui l'a prcde. Les spultures se caractrisent par de petites fosses individuelles circulaires ou ovales, trs profondes, dpassant souvent 2 mtres. Le sujet repose sur un cadre de bois, en position contracte sur le ct droit, la tte oriente l'est, les talons sous le bassin et les mains prs du visage. Les sacrifice d'animaux sont inexistants. La poterie, reprsente par des bols rouges bord noir, est remarquable par sa finesse et sa qualit.

A la fin de cette priode, les fosses deviennent circulaires et se couvrent de petits tumuli tandis qu'apparaissent les sacrifices d'animaux avec notamment des bucranes.

2) Aux dbuts du Moyen Empire, le Kerma Moyen voit l'apparition d'un nouveau type de superstructures ; les fosses deviennent plus profondes mais s'agrandissent alors que se dveloppent les offrandes et le mobilier. Les sacrifices d'animaux jouent un rle essentiel avec des bucranes entourant la tombe. La cramique devient moins soigne et le mtal se rpand.

3) Le Kerma Classique, qui couvre la fin du Moyen Empire et la seconde Priode Intermdiaire, marque l'apoge de la civilisation. Les traditions perdurent mais la population se sdentarise, l'agriculture prenant le pas sur l'levage. Les fosses deviennent rectangulaires, le sujet reposant dsormais sur un lit. Les sacrifices d'animaux s'estompent alors que se rpandent les sacrifices humains. On note la prsence de nombreuses armes et un retour la belle patine lustre du Kerma Ancien avec apparition de vases en forme de tulipes.


4) Le Kerma Rcent est marqu par l'gyptianisation rapide de la civilisation lors de la conqute gyptienne. Au nouvel Empire, les traditions se perdent rapidement comme en tmoigne, par exemple, la position allonge des sujets, les bras croiss sur la poitrine ou allongs le long du corps.

Les restes humains faisant l'objet de la prsente tude appartiennent tous la phase culturelle la plus ancienne. Examins sur place en 1973, l'issue des deux premires campagnes de fouilles de la Mission Vercoutter (1974), ils comprennent 52 sujets dont 47 relvent du Kerma Ancien sensu stricto (spulture SKC3, tombes 1 45) et 5 de la priode de transition prcdant le Kerma Moyen (spulture SKC4, tombes 1 6). Parmi ces squelettes, 27 hommes et 14 femmes ont t identifis, le sexe de 9 adultes et de 2 adolescents n'ayant pu tre dtermin.

III. CARACTRES MTRIQUES

On rappelera brivement les caractristiques morphologiques d'ensemble de notre srie (Billy, 1991) dans la mesure o les seules donnes relatives au Kerma Ancien jusque-l publies concernent des rsultats prliminaires sur le site ponyme (Simon, 1982-84).

1) Stature et proportions corporelles

Les moyennes staturales sont trs leves aussi bien chez les hommes (173,0 0,85 cm) que chez les femmes (159,5 0,96 cm) : elles dpassent largement celles des sries gyptiennes ou nubiennes disponibles comme en tmoignent les chiffres suivants relatifs au sexe masculin : Naqada : 170,0 ; Assouan (Ancien Empire) : 169 0,29 ; Sayala (Groupe C) : 170,7. Cette stature trs leve est corrle un membre infrieur particulirement long, lui-mme caractris par un allongement prfrentiel du segment distal (Billy, 1991).

2) La tte osseuse

La majorit des crnes sont la fois troits (133,4 mm chez les hommes) et trs allongs (187,1), ce qui dtermine une dolichocrnie accentue (I.C. 71,3). La vote crnienne est de hauteur moyenne (H. : 135,5 ; F : 125,6).

Les faces sont en gnral leptnes msnes, avec un nez chamaerhinien et des orbites msoconques. L'avance du massif facial est modre dans sa totalit comme dans sa portion nasale, mais on relve un fort prognathisme alvolaire dans les deux sexes (H. : 689 ; F. : 72 1).

3) Comparaisons dans le contexte culturel Kerma

A l'heure actuelle, on ne dispose en fait que des donnes mtriques de l'importante srie de Collett (1933), ce qui limite les comparaisons aux seuls reprsentants du Kerma Classique du site ponyme. Une autre limitation est lie aux faibles effectifs de nos sries, constitues de 11 crnes masculins et 12 fminins.

RESTES HUMAINS D'UNE NCROPOLE KERMA ANCIEN DE LTLE DE SA 77

C'est pourquoi nous avons fait appel la mthode des ellipsodes quiprobables (Billy et Chamla, 1981-82) qui permet d'valuer la distance de chacun des sujets une population de rfrence (ici Kerma Classique) dfinie partir de ses donnes individuelles dans un espace n dimensions auxquelles correspondent les n paramtres biomtriques pris en compte. En fait, on dtermine pour chaque sujet la fraction de population de rfrence contenue dans l'ellipsode quiprobable passant par le point-image du sujet, soit en quelque sorte son taux d'loignement (t) par rapport la population. Des valeurs de 1 suprieures 95 % indiquent une diffrence significative entre le sujet et la population.

Les calculs ont t conduits sur la base de 10 dimensions dont 5 sont relatives au crne (Mj, M5, Mg, Mj, et M17 dans la nomenclature de Martin) et 5 se rapportent la face (M^, M45, M^, M54, et M5J). Nos rsultats sont illustrs pour chacun des sexes par les figures 1 et 2 qui reprsentent les distributions (en frquences cumules) des taux d'loignement individuels par rapport la population-tmoin du Kerma Classique.

Pour les hommes , la figure 1 met clairement en vidence une distribution bimodale des taux d'loignement. Une telle distribution traduit une htrognit morphologique d'ensemble des reprsentants du Kerma Ancien en regard de ceux des poques plus rcentes. Plus de la moiti des sujets, en effet, s'cartent radicalement de l'chantillon du Kerma Classique par un ensemble de caractres associant un crne la fois plus allong, plus troit et plus haut, un massif facial plus prominent avec une face plus large et basse et un nez plus chamerhinien.

Dans le cas de l'chantillon fminin (Fig. 1), la situation est bien moins tranche puisque la distribution des taux d'loignement reste monomodale. Toutefois, le taux d'loignement moyen situ aux environs de 60 %, s'il n'exclut pas l'appartenance du

T Eloignemtnt (%)

90

70

50

30

10

Frqutncts (%)

9

y /

T Eloigntmtnt

30 50 70 90 10 30 50 70 90

Figure 1. Distribution des taux d'loignement (en frquences cumules) des hommes et des femmes du Kerma Ancien par rapport l'chantillon

du Kerma Classique dfini partir de ses donnes individuelles.


groupe Kerma Ancien celui du Kerma Classique, tmoigne d'une mme drive de la morphologie d'ensemble dans le sens de l'association des caractres dfinis plus haut chez les hommes.

Il apparat donc, en dfinitive, que les populations du Kerma Ancien prsentent de profondes diffrences morphologiques avec celles des phases plus rcentes de la culture Kerma.

IV. CARACTERES DISCRETS

Compte-tenu des effectifs limits de nos chantillons, nous avons cherch rassembler les sexes en faisant appel des caractres discrets indpendants du sexe ou de l'ge du sujet adulte. Les caractres anatomiques dcrits par A.C. Berry et R.J. Berry (1967) rpondent cet objectif tout en prsentant l'intrt pour les comparaisons d'avoir t tests sur des sries gypto-nubiennes.

Les 30 caractres retenus sont tous relatifs au crne ; ils concernent pour l'essentiel les sutures crniennes, les os wormiens et l'existence ou non de diffrents foramen dont la liste est reproduite au tableau II avec leur frquence (en %) pour chacune des populations. Les comparaisons avec la srie de Sa ont port sur les chantillons de populations rassembls par Berry et al, ( 1 967) partir des collections de diffrents muses de Grande-Bretagne. Ils comprennent :

2 sries soudanaises en provenance des sites de Kerma (2eme Priode Intermdiaire) et du Jebel Moya, 250 km au sud de Khartoum (1er millnaire avant notre re) ;

6 sries gyptiennes : Prdynastiques de Badari et de Naqada, Ancien Empire Abydos, Moyen Empire (Sedment, Qurneh, Qau), Basse Epoque Gizeh (Egyptiens E de Davin et Pearson, 1924) et poque romaine du site d'Hawara en Basse Egypte (2me sicle) ;

1 srie de Noirs Africains du Nigeria : les Ashantis. Les donnes de Simon (1986) concernant la srie Kerma Ancien, du site ponyme

n'ont pu malheureusement tre prises en compte dans la mesure o les observations portent sur un nombre diffrent de caractres.

A partir des donnes du tableau II, nous avons valu la distance entre chaque couple de populations dfinies par les 30 caractres en utilisant la mthode dveloppe par Berry et Berry (1967) qui consiste calculer pour chaque caractre la divergence entre 2 populations d'effectifs nj et n2 :

(V9)2 (141/) o 9, exprim en radians, correspond la transformation angulaire de la frquence p

du caractre d'ordre i, tel que : 9. := Arc Sin (1 - 2 p.) Pour l'ensemble des M caractres tudis, la divergence moyenne entre les deux

populations est donne par : _ M D = 1/M I [(0, - 62) 2 - (1/n, + l/n2)]

1


Nombre de crnes 1 . ligne nuchale sup. 2. Os worm.lambdatique 3.0s. worm, lambdode 4. Trous paritaux S. Os bregmatique 6. Mtopisme 7. Os worm, coronale 8. Os worm, ptriques 9. Suture fronto paritale

1 0. Encoche paritale 1 1. Os worm, astriques 12. Torus cond. auditif 1 3. Foramen de Luschka 14. Trou mastodien cxsutural 15. Trou mastodien (absence) 16. Canal condylien post. 17. Facette condyl. double 1 8. Tubercule prcondylien 19. Canal condyl. ant. doubl. 20. Trou ovale incomplet 21. Trou petit rond ouvert 22. Trous palatins access. 23. Torus palatin 24. Torus maxillaire 25. Trou malaire (absence) 26. Trou infra orbit, complet 27. Encoche infra orbitaire 28. Trou ethmoid, ant. exsut 29. Trou ethmoid, post (absence) 30. Trou infraorbit. supplm.

ferma Ancien Sa!

23 526 10.5 39.5 516 0

0 5.3 15.8 13.2 13.2 5.6 0 18.4 44.4

29.7 61.3 0 5.6

13.9 11.7 31.2 80.0

0 0 26.5 26.3 76.3 20.0 4.8 6.2

Kcrma Class. Kerma

50 30.0 6.0 26.6 65.0 0 2.0 2.0 13.0 14.0 7.0 3.0 0 38.0 52.0

6.0 34.0 2.0 7.0 11.0 1.0 23.0 64.0

0 0 7.0 11.0 69.0 16.0 2.0 3.0

Jebel Htoya

32 13.3 20.7 44.6 56.9 0 3.2 0 14.8 13.2 0 7.0 0 18.3 39.5 7.5 26.8 8.9 8.5 13.6 3.7 43.4 77.6

0 5.1 40.5 10.6 28.2 8.0 0 13.8

Badari

48 20.8 10.4 30.1 312 0 6.2 2.1 19.0 1.2 10.4 9.4 0 7.6 35.8 16.2 28.7 0 4.7

18.0 1.2 21.5 31.5

0 0 19.2 15.0 18.1 33.2 0 2.5

Naqada Prdyn.

60 16.2 11.9 31.6 53.3 0 6.7 1.7 6.7 1.1 8.3 4.6 0 5.6 37.8 5.8 20.9 0 7.3 17.1 1.1 31.5 65.2

0 0 15.9 11.9 53.2 17.5 7.6 6.0

Abydos Ane Emp. 111 32.9 116 40.6 49.1 0 3.6 2.3 119 2.8 8.1 113 0 14.6

33.0 18.7 27.1 0.5 3.7 17.8 0 17.1 60.4 0.9 0.5 24.3 16.8 312 21.9 1.7 6.3

Moyen Empire

182 33.3 116 313 51.8 0 3.3 1.6 14.1 2.3 9.4 11.7 0 17.5

41.9 5.3 213 0.9 7.2 17.7 0.9 15.9 72.3 0.6 0 16.1 16.5 51.1 18.0 2.4 6.0

Gizeh

50 13.0 10.0 37.0 38.0

0 10.0 5.0 8.0 6.0 5.0 14.0 0 15.0

37.0 13.0 37.0 1.0 13.0 210 1.0 27.0 49.0

0 0 19.0 110 26.0 17.7 5.0 7.1

Hawara

52 9.6 13.5 26.0 43.3 3.8 5.8 1.9 18.3 1.9 2.9 3.8 0 15.4

50.0 9.6 47.1 0 115 21.2 1.9 14.4 68.3 0 0 14.7 14.4 42.3 16.5 0 6.8

\schanti

56 3.6 115 25.9 59.2 0 0 0 6.2 9.8 6.2 14.3 0 30.4

36.9 15.3 33.9 0.9 1.8 11.6 3.6 7.1 41.0 0 0 18.7 11.7 30.4 15.4 0 6.4

Tableau II. Caractres discrets. Frquences d'observation (en %).

qui admet pour variance V =1/1^(1/^ + 1/^)0 si, comme l'ont dmontr Berry et Berry, il y a quasi indpendance entre les caractres

observs. Le tableau III rapporte la matrice des divergences moyennes ainsi obtenues pour

l'ensemble des chantillons prix deux deux, avec leurs cart-types entre parenthses. Ce tableau montre en premire analyse, et c'est l le rsultat essentiel, que les deux chantillons de l'horizon Kerma sont indiffrencis, mais qu'ils s'cartent statistiquement l'un comme l'autre de l'ensemble des autres populations.

Un tel rsultat est illustr au mieux par la classification hirarchique des divergences (Figure 2) obtenue par agrgation de la moyenne. Il apparat en effet que les reprsentants de la culture Kerma sont nettement spars, non seulement des Noirs africains du sud soudanais ou du Nigeria, comme on pouvait s'y attendre, mais surtout des populations gyptiennes, des Prdynastiques aux reprsentants de l'poque romaine, dont l'homognit remarquable tmoigne de la stabilit du fonds de population dans la basse valle du Nil. Ces rsultats confirment, s'il en tait encore besoin, que les porteurs de la civilisation nubienne constituent une entit part aussi bien sur le plan culturel que sur le plan anthropologique.


1 . Kerma Ancien

2.KermaClass. 3.JebelMoya 4.Badari

S.Naqada 6. Abydos 7. Moyen Empire 8.Gizeh

9.Hawara lO.Ashanti

N 23

50 32 48

60 111 182 50

52 56

Kerma Ancien -

2.24 (1.38) 9.36** (3.05) 11.15** (3.09) 5.83* (2.16) 4.90* (1.85) 4.05* (1.63) 7.55** (2.52) 6.06* (2.25) 11.32** (3.04)

Kerma Class.

. 6.96** (2.18) 9.12** (2.23) 2.97* (1.21) 4.46** (1.31) 1.54* (0.72) 5.90** (1.74) 3.26* (1.31) 5.26** (1.63)

Jebel Moya

8.81** (2.44) 4.81* (1.75) 4.17* (1.50) 5.47** (1.64) 3.32* 51.51) 4.40* (1.72) 6.01** (1.99)

Badari

. 3.24* (1.27) 1.13

(0.67) 4.47** (1.25) -0.14 (-) 2.75*

(1.29) 4.10* (1.45)

Saquada

1.13 (0.62) 0.42 (0.35) 0.32 (0.40) 1.55 (0.86) 6.18** (1.69)

Abydos

0.06 (0.11) 0.40 (0.39) 2.50* (0.97) 4.65** (1.29)

Moyen Empire

2.28* (0.57) 2.09 (0.83) 5.75** (1.34)

Gizeh

-

0.62 (0.57) 3.04* (1.24)

Hawara

3.57* (1.33)

Aschanti

Tableau III. Caractres discrets. Mesures moyennes de divergence entre populations (x 100). Les astriques indiquent des valeurs suprieures

deux (*) ou trois (**) fois l'cart-type not entre parenthses.

Naqada

Ane. Emp. Moy. Emp.

Badari Gizeh

Hawara Ashanti

Jebel Moya KERMA

SA Div. x 100

1 3 6

Figure 2. Caractres discrets. Classification hirarchique des divergences par agrgation de la moyenne.


A l'examen du dendrogramme de la figure 2, on remarquera toutefois que la divergence entre les reprsentants du Kerma Ancien et de l'poque classique est nettement plus marque que celle affectant les populations gyptiennes pharaoniques. Ainsi se confirment les diffrences mises au jour lors de l'analyse des caractres mtriques, ce qui sous-entend une certaine instabilit des populations de Haute-Nubie au cours de l'expansion de la civilisation Kerma.

V, CONCLUSIONS

Les restes humains du Kerma Ancien de l'le de Sa, avec ceux du site de Kerma (Simon, 1989) encore en cours d'tude, constituent les seuls reprsentants connus de cette haute poque de l'histoire nubienne contemporaine de l'Ancien Empire.

Leur tude morphologique a permis de dgager un ensemble de caractristiques parmi lesquelles il convient de retenir une stature trs leve, qui dpasse largement celles des autres chantillons de populations gypto-nubiennes, et une architecture cranio-faciale marque par une forte dolichocranie, une face troite et haute avec un nez large, des orbites arrondies et un prognathisme alvolaire accentu.

Une telle morphologie d'ensemble, malgr une variabilit certaine surtout chez les hommes, se diffrencie assez nettement de celle des populations du Kerma Classique. C'est ce que confirme l'analyse comparative des caractres discrets l'endroit du crne. Il ressort aussi de cette analyse que les porteurs de la civilisation de Kerma se diffrencient aussi bien des Noirs africains que des populations pharaoniques gyptiennes dont l'homognit est tout fait remarquable.

BIBLIOGRAPHIE

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Reu le 26 octobre 1990 ; accept le 12 juin 1991.

InformationsAutres contributions de Ginette Billy

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PlanI. IntroductionII. Le site Kerma de l'ile de SaIII. Caractres mtriques1) Stature et proportions corporelles 2) La tte osseuse 3) Comparaisons dans le contexte culturel Kerma

IV. Caractres discrets V. ConclusionsBibliographie

IllustrationsChronologie relative des phases culturelles nubiennes aux poques pharaoniques.Distribution des taux d'loignement (en frquences cumules) des hommes et des femmes du Kerma Ancien par rapport l'chantillon du Kerma Classique dfini partir de ses donnes individuelles.Caractres discrets. Frquences d'observation (en %).Caractres discrets. Mesures moyennes de divergence entre populations (x 100). Les astriques indiquent des valeurs suprieures deux (*) ou trois (**) fois l'cart-type not entre parenthses.Caractres discrets. Classification hirarchique des divergences par agrgation de la moyenne.

billy.restes humains d une necropole kerma ancien a l ile de sai soudan article n 1 vol 3 pg 73 82

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